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I - GÉNÉRALITÉS ......................................................................................................................... 1
I- GÉNÉRALITÉS
1- PROFILÉS DU COMMERCE
a - Matière et caractéristiques mécaniques du matériau le plus couramment utilisé
Les aciers de construction de structures métalliques sont réglementés par la norme européenne
EN 10025. Dans cette norme, les aciers sont définis par leur nuance et leurs caractéristiques
mécaniques. Elle définit également, pour une nuance, des classes de qualité (JR, J0, J2, G3) qui se
différencient d’entre elles par leur résilience et leur soudabilité.
L’acier le plus couramment utilisé en construction est la nuance S 235, il existe également des
nuances S 275 et S355 d’un emploi plus rare (pour information, il faut savoir qu’il existe d’autres
nuances employées dans la réalisation de structures particulières, telle que l’offshore et les grands
ouvrages d’art).
Nuances d’acier
Caractéristiques
mécaniques
S 235 S 275 S 355
Contrainte de rupture en
traction f u (N/mm 2 )
Allongement minimum ε
t ≤ 3 mm 18 % 15 % 15 %
3 < t ≤ 150 mm 23 % 19 % 19 %
Pour les aciers de type S 235, les valeurs des modules d’élasticité longitudinale et transversale sont
égales à :
02349_A_F
• Poutres en I
D CONS 2018 A
- IPE-R renforcé (hors normes) 14%
- IPN profil normal à ailes en pente
- IAP et IPEA à partir de 180
• Poutres en U
D CONS 2018 B
- UAP profil à ailes parallèles, allégé 8%
• Poutres en H
• Poutre en L
• Monorail
• Poutre composée
• Poteau
- HEA ou HEB
- IPN
- PH pour pieux de fondation
D CONS 2020 A
• Poteaux composés
02349_A_F
UAP
• Profilés divers
D CONS 2023 A
Fer plat pour garde corps et garde pied
2- NORMES
La classification dimensionnelle des produits sidérurgiques fait l’objet d’une série de normes
référencées auprès de l’AFNOR, les principales d’entre elles sont :
02349_A_F
• Poteaux avec traverse simple ou multiple constituant des portiques de travée de pipe rack
D CONS 2025 A
b - Ossature de structures métalliques
D CONS 2026 A
02349_A_F
1- GÉNÉRALITÉS
La conception des assemblages dans les structures peut être réalisée de plusieurs façons différentes
en fonction du mode de liaison des divers éléments mis en œuvre.
- articulées
- encastrées ou rigides
- parfois semi-encastrées ou semi-rigides dont l’étude est un peu plus complexe et peu
employée sur des structures basiques
Soit une poutre isostatique, chargée en son milieu par une charge concentrée :
RA N RB
A B
l N l
M max = + RA x = + x
2 2 2
Nl
M max = +
4
avec
RA N RB
A B
+
D CONS 2022 B
M max = + N
4
02349_A_F
Le module de résistance du profilé, qui permet de définir la section de la poutre est donné par la
relation :
M max
σ = I/v
I M max
=
v σ
I Nxl
=
v 4x σ
avec
I
Module de résistance
v
M max Moment fléchissant
σ Contrainte maximum admissible par le matériau
b - Étude du diagramme des moments fléchissant sur une poutre encastrée ou rigide
Soit une poutre hyperstatique, encastrée à ses deux extrémités, chargée en son milieu comme la
poutre précédente et ayant même longueur.
N
A B
D CONS 2021 A
Le moment fléchissant maximum, dans ce cas particulier, a même valeur en travée qu'aux
encastrements A et B.
Nxl
M max = ±
8
M max = Nx M max Nx
8 N 8
A B
D CONS 2022 A
M =+ N x
8
02349_A_F
Le module de résistance du profilé, qui permet de définir la section de la poutre, est donné par la
même relation que précédemment :
M max
σ = I/v
I M max
=
v σ
I Nxl
=
v 8σ
Il est alors possible de constater que pour la poutre articulée, le module de résistance permettant de
définir la section du profilé est deux fois plus important que le module de résistance nécessaire à
la tenue de la poutre encastrée.
La section de la poutre isostatique nécessaire est donc plus importante que la section définissant la
poutre hyperstatique.
- sur la poutre articulée, les articulations d'extrémités n'offrent pas une liberté totale
de déformation. Un léger moment d'encastrement apparaît au chargement et le
moment en travée est inférieur à celui qui a été calculé.
La poutre sélectionnée est donc légèrement plus résistante que celle nécessaire et
permet par conséquent, une sécurité supplémentaire.
- sur la poutre hyperstatique les encastrements ne sont pas aussi parfaits qu'en
théorie et une rotation des extrémités apparaît dès que la poutre est mise sous charge.
Cela se traduit par une diminution des moments d'encastrement et une augmentation du
moment en milieu de travée.
Dans ce cas, le module de résistance trouvé devient trop faible et cette construction
présente des garanties de sécurité plus faible.
Remarque : Si la poutre isostatique est plus importante en section, elle n'est pas nécessairement plus
coûteuse que la poutre hyperstatique de section plus faible, qui elle demande des liaisons, aux autres
éléments de la construction, plus importantes en rigidité afin d'assurer parfaitement les hypothèses
d'encastrement.
02349_A_F
Théorique ∆
N N B
∆ A B ∆ A
Réel
∆ Réel
∆ Théorique
D CONS 2027 A
Poutre isostatique Poutre hyperstatique
(appuis libre) (appuis encastrés)
En conclusion il faut être très prudent lors du choix du type de construction et examiner en détail les
avantages et les inconvénients de chaque hypothèse.
D CONS 2028 A
les ailes du poteau.
Poteau
Un jeu de 10 mm entre l'âme de la
poutre et l'âme du poteau est laissé
afin de faciliter la rotation et les Âme de la poutre
déformations des attaches pour assurer
les hypothèses de l’articulation.
Cet assemblage ne ressemble pas du tout à une articulation théorique mais il est tout de même
considéré comme tel car il n'offre que très peu de résistance aux rotations provoquées par les
moments. Par contre, il doit assurer avec efficacité l'équilibre des efforts tranchants.
Déformation
des cornières
La liberté en rotation de l'assemblage est
obtenue grâce à la déformation des
D CONS 2028 B
02349_A_F
L'âme de la poutre peut être pincée entre deux cornières qui sont liées au poteau en béton armé par
des ancrages boulonnés. Les ancrages doivent être mis correctement en place dans le béton au
moment de la coulée.
Jeu de 10 mm environ
Poutre métallique
Âme de la poutre
D CONS 2029 A
Il est à remarquer que pour ces deux types de liaison, les déformations dues aux rotations sont
extrêmement faibles et doivent rester dans le domaine élastique afin que la construction reprenne sa
forme initiale dès que cesse l'application des sollicitations.
02349_A_F
Au niveau des jonctions avec les massifs de fondation des structures charpentes métalliques, il est
possible de concevoir des articulations réelles et des articulations théoriques :
Poteau
Platine
scellée Articulation
D CONS 2030 A
- articulation réelle par simple appui
Profilé
du poteau
Plaques de renforcement
Pièce d'appui
Platine
arrondie solidaire
du poteau
du poteau
Butée Platine scellée
D CONS 2031 A
- articulation théorique
C'est une articulation de conception simple et moins coûteuse que les précédentes. Elle est
composée d'une simple plaque soudée à l'extrémité du poteau. Pour que l'articulation se
rapproche le plus d'une articulation théorique, les boulons d'ancrage de raccordement aux
massifs, doivent être placés sur le même plan vertical que l'axe de rotation.
y
Boulon d'ancrage
M
dans l'axe du poteau
D CONS 2032 A
Platine étroite
y'
02349_A_F
Lorsque cette articulation est soumise à un moment agissant suivant l'axe y'y, le bras de levier du
couple devant équilibrer le moment égal à zéro car les boulons d'ancrage sont implantés sur l’axe de
rotation y'y.
La force de traction appliquée sur les ancrages peut être calculée d'après la relation suivante :
M
M =F•d F=
d
Dans cette configuration, le bras de levier étant égal à 0, la valeur de la force F devient alors infinie.
Les boulons d'ancrage ne pouvant résister à une telle force, ils se déforment alors seulement par
extension en créant ainsi une légère rotation de la platine. Comme les calculs initiaux considèrent
cette construction articulée ; les moments en pied de poteau sont faibles et les déformations des
boulons doivent, autant que possible, rester dans le domaine élastique.
02349_A_F
Il se produit malgré tout un relâchement de cet encastrement sous l'action du moment, car le poteau
ne possède pas une raideur infinie et se déforme lors de la transmission de l’effort.
Par contre, l'angle formé par la poutre et le poteau, est structuralement indéformable.
À l'extrémité de la poutre, il est soudé une platine qui reprend la totalité du gousset inférieur de
renforcement. L’ensemble étant boulonné sur l'aile du poteau afin d’assurer une bonne liaison
mécanique.
Poteau
Poutre
D CONS 2033 B
Platine
02349_A_F
• Liaison par boulonnage d’un profilé en acier sur une section en béton
Dans ce cas la poutre possède une platine soudée à son extrémité. Cette platine est rendue solidaire
de l'ancrage béton à l'aide de boulons d'ancrage noyés dans le poteau.
Poutre
D CONS 2033 C
Poteau
en béton armé
• Liaison par soudure, d’un profilé en acier sur une section en béton
Une platine de scellement dimensionnée afin de recevoir la poutre sur laquelle elle est soudée, est
munie à sa partie arrière de pattes de scellement qui sont noyées dans le béton au moment du
coulage.
Poteau BA
Plaque de scellement
Plaque de scellement
D CONS 2034 A
Pattes de scellement
Poutre métallique
soudée sur la platine
02349_A_F
Les pattes de scellement peuvent être fixées à l'arrière de la plaque, de plusieurs manières :
Pattes soudées
D CONS 2035 A
pattes pendant le transport et de fissuration, provoquant
la rupture lors du redressage avant la mise en place
dans le coffrage.
D CONS 2035 B
soudé sur la plaque métallique et la patte de
scellement est alors vissée dans l'écrou. La plaque
métallique peut être percée afin de faire légèrement
déboucher la tige.
02349_A_F
La conception de la construction ne doit permettre aucune rotation du pied de poteau par rapport au
massif.
La liaison devant être la plus rigide possible, tous les éléments qui la composent ne doivent admettre
aucune déformation.
Puisqu'il s'agit d'encastrement, afin d'équilibrer au mieux le moment qui est appliqué en pied de
poteau, les boulons d'ancrage sont implantés le plus loin possible de l'axe de rotation de la platine.
La platine ainsi que les ailes du poteau sont ensuite raidies par des goussets.
M
Gousset
F
Platine épaisse
Poteau
Renforts
D CONS 2036 A
d 2 x 3 boulons d'ancrage
M
M =F•d F=
d
Plus la distance (d) entre les boulons d'ancrage est grande, plus la force de traction dans les boulons
tendus est faible. La valeur de cette distance doit être limitée, car la platine ne doit pas être trop large
afin de conserver une raideur suffisante.
02349_A_F
F F F
D CONS 1227 J
Les trois portiques représentés ci-dessus sont stables. Ils ne se déforment que sous l'action d'une
→
force horizontale F .
Dans une construction où tous les éléments sont encastrés, les profilés sont de sections moins
importantes que dans une construction articulée identique. Il en découle une souplesse de l’ensemble
plus importante qui engendre de grandes déformations ou des vibrations dues aux efforts horizontaux
variables (vent).
Ceci oblige très souvent l’installation de contreventements de raidissage afin de limiter l'amplitude des
déformations horizontales et verticales.
F F F
D CONS 1227 K
02349_A_F
Les poutres et les poteaux ne peuvent dans cette conception assurer à eux seuls la stabilité de la
construction.
D CONS 1227 A
Construction articulée Instabilité Renversement
- contreventements en diagonale
- contreventements en V
D CONS 1227 C
- contreventements partiel
02349_A_F
• Des cornières
• Des profilés en U
• Des profilés en Ι
D CONS 1229 A
• Des profilés en H
2- CONCEPTION DE L’ASSEMBLAGE
Les profilés dissymétriques qui possèdent une partie extérieure lisse, comme les cornières et les U, se
prêtent parfaitement à l’assemblage par boulonnage de part et d’autre de goussets soudés aux
poteaux et aux poutres.
Toutefois il faut, le plus possible, éviter de concevoir des contreventements à l’aide d’un seul profilé en
cornière ou en U.
En effet, le décalage de leur axe d’inertie par rapport à la partie lisse en contact avec le gousset, crée
un moment supplémentaire qui peut provoquer la rupture de l’ensemble de la boulonnerie par effort de
traction excessif.
Axe d'inertie
de la section
G
Effort
F Décalage
d
Gousset
G
D CONS 1178 A
Effort
F
d Décalage
Dans cette conception d’assemblage, il se produit un moment parasite sur l’attache, égal à :
M = Fxd
02349_A_F
Par contre, ces deux types de profilés conviennent parfaitement pour la constitution de barres de
contreventement lorsqu’ils sont employés par paire de part et d’autre d’un gousset de liaison.
D CONS 1179 A
Gousset
Les contreventements sont implantés en tenant compte de l’axe de trusquinage des profilés les
constituant.
L’axe de trusquinage (ou ligne de trusquinage) est la ligne, où l’usage, a fixé de façon absolue
l’implantation des trous de passage des boulons sur les profilés du commerce :
- sur les profilés en cornière, cet axe de trusquinage est généralement rapproché de l’arête
extérieure et ne correspond ni à l’axe d’inertie, ni à la demi-largeur d’aile.
l’axe de trusquinage.
- sur les profilés en U, il n’y a alors aucune difficulté, car ils sont assemblés sur l’âme et l’axe
de trusquinage est confondu avec la demi-hauteur du profilé, qui correspond à l’axe du
moment d’inertie horizontal
h/2
Axe de trusquinage h
D CONS 1181 A
02349_A_F
Chaque fois que cela est possible, la droite d’action de l’effort sollicitant un gousset doit répondre aux
conditions suivantes :
ge
ina
qu
rus
et
ed
Ax
do
20 mm
Mi do
1.2
ni
Mi do
2. 2
ni
Mi do
2.2
Lo
ni
Mi do
1. 2
ni
D CONS 1182 A
- le gousset est délimité par un côté perpendiculaire au profilé ; le deuxième côté étant
perpendiculaire à l’aile du profilé constituant la barre; le troisième côté étant déterminé par
la symétrie du cordon de liaison dont la longueur totale est vérifiée afin d’assurer une bonne
tenue mécanique du cordon
02349_A_F
Lorsque la soudure de liaison du gousset avec le profilé est symétrique par rapport à l’axe de trusquinage du
contreventement, l’assemblage ne subit pas de moment parasite supplémentaire.
Par contre, lorsque l’axe de trusquinage ne passe pas par le milieu du cordon de soudure du gousset, il faut
tenir compte de la présence d’un moment parasite dans le calcul des cordons de soudure.
y
F
Milieu de la longueur du
cordon de soudure
Intersection de l'axe de trusquinage
avec le cordon de soudure
D CONS 1183 A
Décalage créant un M = F. d
Lorsqu’il n’est pas possible de réaliser la liaison du gousset par soudure sur le profilé, il est possible de
réaliser cette liaison par boulonnage. Le gousset est alors composé par une platine sur laquelle un gousset
est lui-même soudé, ou découpé dans un profilé.
D CONS 1184 A
02349_A_F
Il est, dans ce cas, possible de les raccorder à un gousset comme précédemment par une platine soudée à
l’extrémité de chaque contreventement. Chacune des platines étant alors boulonnée soit sur le poteau, soit
sur la poutre.
Point d'épure
D CONS 1185 A
Ce type de construction demande par contre une grande précision dans l’exécution des perçages et des
contre-perçages.
02349_A_F