Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Notes de Cours ScSol Soudi
Notes de Cours ScSol Soudi
1
Avant – propos
Ce document est destiné à l’usage purement pédagogique et interne à l’Institut Agronomique et vétérinaire
Hassan II. Il est destiné aux étudiants de première année d’ingénieur. Son contenu constitue un support du
cours de base en Sciences du sol et couvre les principales notions sur la formation du sol, ses constituants
minéraux et organiques ainsi que ses propriétés physiques, physico-chimiques et biochimiques. Sa position
chronologique en début de la première année d’ingénieur se justifie par le fait qu’il constitue un pré requis
à d’autres cours en relation avec la production végétale et les pratiques culturales (irrigation, fertilisation
etc.).
L’architecture de ce cours consiste en un mixage entre des propos théoriques, de l’illustration, des
applications pratiques, des exercices et des questions de réflexion. Toutefois, il ne peut se substituer aux
séances de cours animées par l’enseignant en salle. En effet, ce support doit être complété par les notes
personnelles que l’étudiant doit prendre en écoutant des explications et des approfondissements concernant
certains aspects. Des espaces réservés à cette fin sont disponibles dans ce support. Cela permet aux étudiants
d’ajouter les notes là où il faut et de manière juxtaposée aux notions déjà rapportées. Cela fait de ce
document « un book et un notebook mais physiquement associés».
En plus de ce document, d’autres supports son diffusés aux étudiants ou exposés en Power.Point ou sous
forme audio-visuelle. Aussi, des visites de laboratoire et des démonstrations sont organisées pour
familiariser les étudiants à certaines mesures et analyses en relation avec les paramètres traités dans le
cours.
Je termine cet avant-propos par dire que « L’interaction entre l’enseignant et l’apprenant est la clé qui
permet de faire arriver au haut degré la perfection naturelle que comporte ce dernier »
Brahim SOUDI
2
Introduction
Le sol est une ressource naturelle de première importance qui occupe une position interraciale de
l’environnement. Il assure plusieurs fonctions nobles : support physique et nutritif des plantes
cultivées, épurateur, support des infrastructures urbaines et routières et réservoir d’un grand
patrimoine génétique. L’attention qui lui est accordée, comparativement à l’eau par exemple, est
malheureusement minuscule. Toutefois, son importance commence à être de plus en plus reconnue.
Il s’agit là d’un défi de la communauté des spécialistes en sciences du sol qui doivent focaliser leur
attention sur la sensibilisation de toute la communauté internationale et en particulier les décideurs
sur l’importance de cette ressource et sur les menaces de sa dégradation qui varient d’intensité en
fonction des écosystèmes et du niveau de pression des activités humaines.
Objectifs du cours
A la fin de ce cours, les étudiants auront compris et assimilé l’importance du sol en tant que composante de
l’agro - système qui conditionne la production et la productivité agricole. Aussi, ils seront en mesure de juger la
qualité globale d’un sol (fertilité physique et chimique) et de proposer certaines actions de préservation de sa
qualité et d’autres de restauration et de réhabilitation. Ce cours offre aussi un certain nombre de pré - requis
indispensables pour la suite du cursus (Agronomie, irrigation, fertilisation, travail du sol etc.).
3
Chapitre 1. Définition, facteurs et étapes de formation du sol
1. Définition du sol
Notes
La définition du sol a évolué avec le progrès
scientifique dans les disciplines de géologie, de
chimie, de physique et de biologie.
Selon la définition du Glossaire de la Science du
Sol (Société américaine de Science du sol) le sol
est défini comme étant (i) « un minéral meuble
ou matériau organique à la surface immédiate de
la Terre qui sert de milieu naturel de la
croissance des plantes, (ii) un minéral meuble ou
matériau organique à la surface immédiate de la
Terre qui résulté des effets de facteurs
génétiques et environnementaux: le climat
incluant les effets de toutes ses composantes
(eau, température, vent, etc.), les organismes
vivants, le relief sur le matériau parental (roche-
mère) durant ne période donnée de temps. Le
sol ainsi produit diffère du matériau parental,
duquel il est issu, pour la plupart des propriétés
physiques, chimiques, biologiques et
morphologiques.
Les spécialistes ou tout simplement les gens
attribuent aussi au sol des définitions selon leurs
préoccupations :
- Le géographe définit le sol en tant que
morceau de paysage
- Le géologue définit le sol comme une
roche fortement altérée
- L’aménagiste des espaces verts définit le
sol comme un support physique du
gazon ou autres plantes ornementales
- L’ingénieur civil définit le sol comme
étant un support ou matériel qui
utilisable à des fins de construction
- L’agronome définit le sol en tant que
milieu vivant ayant des propriétés
physiques chimiques et biochimiques et
qui est capable d’assurer une croissance
et un développement normal des plantes
cultivées.
- etc…
4
2. Limites physiques du sol
La limité supérieure est la frontière entre la surface du sol et l’air. La limité inférieure est celle qui
sépare le sol de ce qu’on appelle communément le sous-sol. Sur le plan pédologique, cette limite
correspond à la limite supérieure du matériau parental ou de ce qu’on appellera roche - mère qui a
donné naissance au sol. Les limites illustrées par la figure ci-après.
Air
Plante
Limite supérieure
Roche Limite
S
O
L
Dessin. B. soudi
– cl = climat
– o = organismes vivants
– r = relief
– p = matériau parental
– t = temps
– h = Homme
5
3.1. Roche – mère
La roche – mère est un complexe qui résulte de la mise en association de deux ou plusieurs
minéraux. Il existe plusieurs types de roches : roches sédimentaires, roches volcaniques, roches
métamorphiques selon le cycle de formation.
En tant que facteur, la roche – mère intervient par sa nature, sa composition chimique et
minéralogique, sa dureté, son état de division et sa perméabilité.
6
Température Notes :
Precipitations
Abrasion ou corrosion
Notes
7
3.3. Relief ou topographie Notes
L’altitude
Les zones hautes sont généralement plus drainées
que les bas fonds.
La température diminue avec l’altitude
Le facteur relief conditionne le facteur climat.
8
3.4. Les organismes vivants Notes :
9
Organismes vivants (suite)
La faune du sol et sa microflore jouent des rôles Faune du sol
importants dans la formation du sol :
- Décomposition de la matière organique
- Mobilité de la matière organique
- Production de CO2
Notes :
Microflore
10
3.5. Le temps Notes
11
4. Etapes de formation d’un sol
Trois étapes :
Complexe
d’altération
12
4.3. Différenciation des horizons
Notes :
13
5. Notion de profil pédologique et d’horizon
Le profil pédologique est la succession verticale des horizons pédologiques depuis la surface du sol
jusqu’à la roche – mère.
L'Association Française pour l'étude des sols a proposé en 1995 une typologie des sols reposant sur la
définition d'horizons de référence. Actuellement, le Référentiel Pédologique a défini plus de 70
horizons de référence considérés comme entités de base permettant d'identifier, de caractériser et de
définir une couverture pédologique. Le solum est défini comme une tranche verticale d'une
couverture pédologique observée dans une fosse ou une tranchée. L'interprétation du solum, en
particulier l'identification des horizons, aboutit au profil pédologique.
Ils sont constitués de fragments de végétaux morts (feuilles, racines, écorces...) plus ou moins
transformés en conditions aérobies et situés à la partie supérieure de la couverture pédologique. Il
s'agit de la litière désignée autrefois par A0. Selon le degré de transformation des débris végétaux, on
distingue 3 type d'horizons O:
Ce sont des horizons entièrement constitués de matière organique (Holorganiques), formés en milieu
saturé par l'eau pendant plus de 6 mois de l'année et composés principalement de débris de végétaux
aquatiques ou hygrophiles. Ils sont caractéristiques des tourbes ou histosols.
14
Les horizons A
Ils sont constitués d'un mélange de matière organique et de matière minérale. Ils sont situés à la
partie supérieure de la couverture végétale, sous l'horizon O s'il existe. Les horizons A sont
structurés par l'activité biologique (faune, racines...) qui contribue à la formation de complexes argilo-
humiques. Les horizons A contenant plus de 5% de CaCO3(effervescence à l'acide) sont notés Aca.
L'horizon éluvial E
C'est un horizon appauvri en en fer, en minéraux argileux, en aluminium par entraînement de ces
éléments latéralement ou vers la profondeur. Les matières entraînées peuvent notamment se
concentrer plus bas et former un horizon BT ou BP.
Les horizons BT et BP
Ces horizons sont caractérisés par une accumulation de matières par rapport aux autres horizons du
profil. Cet enrichissement peut être en fer, en aluminium, en argile, en humus.
L'horizon argilluvial BT est enrichi en argiles provenant d'un horizon éluvial E au-dessus ou en
amont.
L'horizon podzolique BP est formé par des produits amorphes à base de matière organique et
d'aluminium, avec éventuellement du fer. Sa couleur est orangée à rouge.
Les horizons S
Les horizons structuraux S sont des horizons typiques des sols; ils sont formés par l'altération des
minéraux primaires (hydrolyses, oxydation, décarbonatation...) qui libèrent notamment des argiles et
des oxy-hydroxydes de fer. Ils correspondent aux horizons B des anciennes classifications.
Ils sont produits par des phénomènes de réduction, en particulier du fer, dûs à un engorgement
quasi-permanent. Leur teinte est généralement grise à verdâtre. Des oxydations locales donnent des
tâches rouille. Si l'eau peut circuler, le fer réduit soluble est exporté et l'horizon s'appauvrit en fer.
Ils sont très riches en argiles gonflantes (smectites) qui leur confèrent des propriétés physiques
particulières:
15
L'horizon Fersialitique FS
Il résulte de l'altération fersialitique des minéraux (climat sub-tropical et méditerranéen). Les argiles
sont de type 2/1 (smectites) et le fer est abondant. La couleur est orangée à rouge. La capacité
d'échange est assez élevée et la capacité de rétention d'eau est bonne.
Ce sont des horizons peu différenciés mais différents de la roche-mère : la structure pédologique
existe mais elle est peu évoluée parce que la formation est récente ou que les facteurs de la
pédogénèse sont peu efficaces ou bloqués (climat trop sec, trop froid...) Ils contiennent peu ou pas de
matière organique.
L'horizon labouré L
Le travail de la charrue retourne la couverture pédologique et mélange les horizons. A cette action
mécanique, importante près de la surface, s'ajoutent les apports de substances allochtones qui sont
incorporées au sol (engrais, amendements, épandages, traitements divers...) A une trentaine de cm de
profondeur, un niveau plus tassé constitue la semelle de labour.
La roche-mère M, R, D et l'horizon C
La roche située à la base de la couverture pédologique peut être peu altérée: elle est dénomée R pour
une roche dure et massive, M pour une roche meuble. Si la roche est altérée et fragmentée, elle est
appelée C. Des fragments de roche dure (comme des éboulis) sont désignés par D.
NB. Un Cours sera donné en seconde année d’ingénieur et sera entre partie dédiée à la classification
des sols
A retenir :
16
Chapitre 2. Constituants minéraux
17
2. Relations massiques et volumiques entre les trois phases du sol
Les relations entre la masse et le volume des trois phases du sol permettent de dégager un certain
nombre de paramètres importants : la densité réelle, la densité apparente, la porosité, l’indice des vides,
le taux de saturation etc. qui sont relatés dans le tableau ci-après :
Air
V total = Vs + Ve + Va
V vide = V a + Ve
M totale = Ms + Me
18
Application pratique
La densité apparente est un paramètre important. En effet ce paramètre est indicateur de tassement du
sol et de son degré d’aération. L’augmentation de la densité apparente d’une couche ou de plusieurs
couches (horizons) d’un sol donné signifie la diminution du volume total (dénominateur de la formule
de la formule de densité apparente). Comme le volume de solide est plus ou moins constant, la
diminution du volume total correspond à une diminution du volume de vides et par conséquent de la
porosité. Cela signifie aussi, que le volume susceptible d’être occupé par l’air et/ou par l’eau diminue. Il
en résulte une diminution de la capacité de stockage de l’eau et de l’aération. Comme on va le voir, ces
aspects sont de première importance pour l’activité biologique du sol, le développement racinaire ,
l’absorption des éléments nutritifs, la circulation de l’eau etc…
Ce paramètre doit faire partie de la liste des paramètres de suivi de la qualité d’un sol.
Notes :
19
Mesure la densité apparente
On peut mesure la densité apparente de la surface du sol ou la densité apparente pour chaque horizon
en enfonçant dans le sol un cylindre de volume connu et de diamètre plus ou moins standard. Selon
l’état de surface et en particulier selon la charge en éléments grossiers (cailloux, graviers, concrétions
etc.) dans la couche superficielle, le diamètre peut être adaptée. Il est de plus en plus grand quand la
charge en éléments grossiers augmente ou lorsque le sol présente des fissures. Cela permet de diluer
l’erreur de mesure. Le principe de mesure est schématisé ci-après :
B. Soudi
Une fois le cylindre est prélevé, il est transporté au laboratoire et mis dans une étuve réglé à 105 °C
pendant 24 à 48 heures. L’échantillon du sol sec est pesé pour obtenir la masse du sol sec (Msol sec).
Le volume de cylindre est connu.
Notes :
20
La mesure pour tous les horizons peut être Notes
effectuée comme le montre la figure suivante
Cylindres
21
3. Constituants minéraux
Deux types de minéraux sont rencontrées dans les systèmes naturels: les minéraux primaires et les
minéraux secondaires. Cette catégorisation est basée sur le mode de formation et non sur la composition
(Voir schéma suivant).
Roches volcaniques
Refroidissement, cristallisation,
Altération, érosion …
Magma
Dépôt, sédimentation,
Roches Roches
métamorphiques Pression thermique sédimentaires
Les minéraux primaires se sont cristallisent à partir de refroidissement de magma et les minéraux
secondaires proviennent de l’altération des minéraux primaires.
22
Les principaux minéraux secondaires sont rapportés dans le tableau suivant :
Calcite CaCO3
Dolomite (carbonate double CaMg(CO3)2
de calcium et de
Magnésium)
Sulfates (essentiellement le
CaSO4 * 2H2O
gypse)
Les principaux minéraux secondaires qui nous intéressent dans ce cours sont les argiles
(phyllosilicates).
Notes :
23
Notion de texture du sol
La texture est la composition centésimale du sol en sable, limon et argile. Les tailles de ces particules
élémentaires du sol sont : Argile : < 0.002 mm ; Limon : 0.002 – 0.05 mm ; sable : 0.05 – 2 mm.
L’importance de ce paramètre texture réside dans le fait qu’il conditionne l’infiltration de l’eau dans le
sol et la rétention de l’eau par le sol. Ces éléments sont importants dans la détermination de la réserve
en eau du sol, pour le choix du système d’irrigation et pour le pilotage de l’irrigation.
La texture est déterminée au laboratoire par l’analyse granulométrique (Cf. Visite du laboratoire et
principe de la loi de Stockes). Lorsque les proportions d’argile, de limon et de sable sont déterminées, la
classe texturale du sol se détermine par report des valeurs dans le triangle texturale (figure ci-dessous).
Classes texturales
A : argileux L: limoneux
As : argilo-sableux Ls : limono-sableux
Al : argilo-limoneux Lfa : limoneux fins argileux
La : limono-argileux Lf : limoneux fins
Laf : limono-argileux fins Ltf : limoneux très fins
Las : Limono-argileux sableux Sl : sablo-limoneux
S: sableux
On peut aussi adopter, pour la représentation graphique des résultats de l’analyse granulométrique le
triangle rectangle comme le montre la figure suivante
24
Exemple d'utilisation: Si une terre a, par exemple, 25% d'argiles et 30% de limons, la droite horizontale passant par le niveau
250‰ d'argiles et la droite verticale passant par le niveau 300‰ de limons se coupent au point situé dans la zone LAS. Ce
sol est donc qualifié de limono-argilo-sableux.
25
Important pour le stage en exploitation : détermination de la texture in situ (Test tactile)
Humecter
progressivement un
échantillon de sol
comme pour fabriquer
une pâte à modeler et
observer en le
manipulant et en tentant
de faire un boudin
Un boudin :
26
3.2. Les argiles
Si
3.2.1. Eléments de structure
Selon l’empilement et l’agencement de ces couches, on a différents types d’argiles. Voici quelques
exemples :
Notes
27
Deux grandes catégories d’argiles :
• 1/1 : Tétraèdre – Octaèdre
• 2/1 : Tétraèdre – Octaèdre –
Tétraèdre
Quelques exemples :
Notes
28
3.2.2. Propriétés des argiles
3 états de l’eau :Eau adsorbée à la surface ; Eau absorbée dans les positions inter - foliaires entre les
feuillets) ; Eau cristalline faisant partie de la structure.
L’eau absorbée provoque un gonflement de certains types d’argiles. Celles-ci s’appellent des argiles
gonflantes (Smectites, beidelite, vermiculite etc.)
Eau adsorbée
Eau cristalline
Eau absorbée
Eau cristalline
Oxygène
Hydrogène
Conséquence du gonflement des argiles dans la déstructuration d’un sol (La Nature, 1981)
Ce phénomène est assez prononcé dans les sols à argile gonflante comme le cas de Tirs (Vertisol). Au
Maroc, les sols à argiles gonflantes se trouvent en grande partie dans la Chaouia et dans la plaine du
Gharb.
29
b. Surface spécifique élevée
Comme nous allons le revoir lors de la définition de la texture, les argiles sont définies comme des
minéraux de petite taille. Cette fine taille leur confère une grande surface spécifique (Surface (m2)/unité
de poids (gr)).
Voici quelques exemples ordres de grandeurs de surface spécifique (en m2/g) d’après plusieurs
références :
Effectuez ce calcul :
Calculer la surface spécifique développée par un hectare d’un sol ayant une teneur en argile de type smectite de 20%
sur la couche 0 – 20 cm. Le sol a une masse volumique de 1500 kg/m3
Comparer cette surface à d’autres repères : la superficie du Maroc ou autres
Notes :
30
c. Les argiles ont d’autres propriétés
Nettoyage par adsorption ex. Shampoing à base de la Ghassoulite (type d’argile) ou savon traditionnel
(Ghassoule).
Propriété de plasticité : usage en poterie etc. Cette propréiéte offre la possiblité de modelage.
Les minéraux argileux se caractérisent par une surface électrique chargée négativement. Ces charges
proviennent des substitutions ioniques qui consistent en le remplacement du cation central des
tétraèdres ou octaèdres par un cation de morphologie identique mais de valence inférieure (Al3+ pour
Si4+ dans le tétraèdre, Mg2+ ou Fe2+ pour Al3+ dans l’octaèdre).
Ces charges peuvent aussi provenir des ruptures accidentelles des liaisons Si-O.
Nous gardons en mémoire cette propriété que à laquelle nous allons revenir dans le chapitre physico-
chimie du sol.
Notes :
31
Chapitre 2. Constituants organiques
1. Rappels
MO en décomposition
32
(iii) Matière organique humifiée riche en
humus ou substances humiques:
Substances humiques : macromolécules
complexes résultant des produits de la
matière organique fraîche et des sous-
produits de sa biodégradation.
- Acides humiques
- Acides fulviques
- Humine
33
Pour mémoire
Ces composés se distinguent par leur poids moléculaire et par le nombre de groupements fonctionnels
(COOH, OH et phénols).
34
Propriétés des substances humiques
R-COOH RCOO - + H+
O-
OH
+ H+
35
3. Schéma général d’évolution de la matière organique
Minéralisation
primaire
Minéralisation secondaire
• Eau (~75%)
• Matière sèche (~25%)
• Cellulose, lignine, hémicellulose, lipides
• Protéines, sucres, amidon
• Plus de 90 % (de matière sèche) : C,O, et H
• Reste 5-10% de cendres
• Autres éléments: N,P,K,S,Ca, etc.
Remarques :
- Les processus de minéralisation Iaire et IIaire et le processus d’humification se déroulement de
manière simultanée
- La minéralisation de la matière organique (minéralisation Iaire) est plus rapide que la minéralisation
des substances humiques (minéralisation IIaire).
36
4. Bilan de l’humus (MO)
Humification : Hp = Kh x (MOF) (Production)
Minéralisation : Hd = Km x Hsol
(destruction)
• Km dépend de la température et de
l’humidité
3 cas possibles:
Notes :
Humification modérée à élevée : 10 à 40 % selon
la nature de MOF:
Ordre de grandeur du taux d’humification (kh)
9 Paille: 30 – 50 %
9 Engrais vert: 10 – 15 %
9 Fumier bien décomposé:15 – 20 %
9 Bois de taille broyé: 20 – 35 %
15-30% de résidus de cultures est convertie en
humus
Minéralisation (Km):
37
Perturbation de l’équilibre
En supposant que la minéralisation obéit à une cinétique de premier ordre (dH/dt = - kmH) et
sachant que le temps de demie vie correspond au temps nécessaire de minéralisation de la moitié de
H0 (humus initial à l’équilibre), on peut démontrer que le temps de demi-vie est calculé comme suit :
T1/2 = ln 2/Km
T1/2 (en semaine ou année selon que la fraction de la matière organique st facilement ou
difficilement minéralisable)
Km en sem-1 ou année-1
Détermination de la matière organique du sol
On analyse le carbone organique dans un échantillon du sol représentatif
La méthode chimique est celle de Walkley and Black.
Cette méthode consiste en une oxydation du carbone organique avec du bichromate de potassium en milieu
sulfurique ; L’excès de bichromate n’ayant pas réagi avec le carbone organique est titré en retour par le sel de
Mohr (FeSO4)
La réaction globale d’oxydo – réduction et les volumes et titres de bichromate et du FeSO4 permettent de
calculer la teneur en carbone organique du sol ( Corg (%))
Le coefficient 1.724 correspond a fait que la matière organique contient en moyenne 58% de carbone
organique.
38
5. Rôles de la matière organique
Exemple : Calculer la quantité d’azote minéral apportée (sous forme de nitrate d’ammonium dosé à
33.5%)par 40 tonnes de fumier ovin par hectare sur la couche de 20 cm. La teneur en azote organique du
fumier est de 3 %. Le taux de minéralisation annuel (première année est de 70 %)
La masse volumique du sol est de 1500 kg/m3
• Fixation d’éléments nutritifs dans les complexes organiques ( influence négative à court
terme)
• Effets des régulateurs de croissance (ex. antibiotiques protégeant la plante contre des
maladies : biofumigation).
39
6. Amendements organiques
Divers produits :
Cas de fumier
Mais:
• La ration alimentaire
• Le mode et l’état de stockage
• L’état de décomposition avant incorporation au sol
Important : Animation d’une discussion sur les rôles des acides humiques et acides fulviques en agriculture
moderne (amélioration de la qualité des fruits, amélioration du calibre de certains fruits, renforcement de la
cuticule racinaire, amélioration de l’absorption des éléments nutritifs et leur biodisponibilité, développement
racinaire etc.)
Pour capitaliser les avantages des matières organiques fraîches (fumier, déchets verts, etc.) et éviter les
nuisances associées à leur utilisation à l’état frais, il est recommandé de les composter.
Le détail sur le processus de compostage est rapporté dans la fiche technique publiée dans bulletin de Transfert
de Technologie N° 129 (2005) (Adresse web ; http://www.vulgarisation.net/bul129.htm
40
7. Distribution de la matière organique
- Climat
- Types de sols (texture) Exemple :
Texture Couche Couches
L’argile protège la matière organqiue contre la superficielle profondes
biodégradation via le phénomène d’adsorption (< 40 cm) (> 40 cm)
Sableuse 0.80 0.50
Le même type de sol peut contenir des teneurs Argilo – 1.30 0.55
différentes de matière organique selon le mode limoneuse
de son exploitation (travail du sol, amendements, Argileuse 1.45 0.65
systèmes de cultures, etc.)
41
8. Effet du rapport C/N (voir séances de travaux dirigés)
Commentaires
20
Temps
CO2
NO3
Temps
42
Chapitre 3. Physico-chimie du sol
1. Introduction
En plus des relations massiques et volumiques entre les trois phases du sol (phase solide, phase
liquide, phase gazeuse, il existe des relations de nature physico-chimique entre ces trois phases et en
particulier entre les constituants organiques, les constituants minéraux et la phase liquide, plutôt
appelée ici solution du sol.
CAH
Association organo – minérale (argile + humus)
Ou :
Ca
CAH
Al
43
3. Valeurs caractéristiques du CAH
3.1. Capacité d’Echange cationique (CEC)
La CEC est la capacité maximale de cations que peut retenir un poids déterminé d’un sol
(généralement 100 grammes) car la CEC est exprimée en méq/100 g de sol sec.
En d’autres termes la CEC correspond à l’ensemble des charges négatives susceptibles de retenir les
cations.
Chaque type de sol est doté d’une CEC qui le caractérise. L’ordre de grandeur et la valeur de CEC
est fonction de la teneur en argile (colloïdes chargés négativement) et des substances humiques
(colloïdes chargés négativement) mais aussi de la nature minéralogique des argiles. En effet, les
argiles sont différentes en terme charge négative totale étant donnée que la structure des argiles,
touchées par la substitution isomorphique et des ruptures accidentelles des liaisons internes, est
différente.
Voici quelques ordres de grandeur de la CEC des sols selon le type d’argile dominant:
Les colloïdes humiques ont une CEC qui varie de 200 à 300 méq/100g
Pour chaque pourcent d’humus dans le sol, la CEC augmente d’environ 2 méq/100g de sol.
44
4. Echange cationique
Na+
K+
CAH
Ca++
45
Exemple d’échange cationique :
Na
CAH + Ca (2+)
Na
CAH Ca
5. pH du sol
pH = - log (H+)
- pHeau qui correspond à la concentration de H+ dans la solution du sol. La mesure est donc effectuée
dans une suspension du sol préparée avec un rapport sol :eau de 1 :2.5. Ce pH renseigne sur l’acidité
actuelle ou réelle du sol.
- pHkcl qui correspond à la concentration en H+ dans la solution du sol et celle provenant du CAH
après avoir été remplacés par e potassium ajoutée sous forme de KCl à la solution du sol.
La différence pHeau – pHKCl renseigne sur l’acidité de réserve ou l’acidité d’échange (représentée par les
H+ sur le CAH).
On distingue des sols acides, des sols neutres ou au voisinage de la neutralité et des sols alcalins ou
basiques.
Au Maroc la plupart des sols sont autour de la neutralité à basique (6.5 – 8.5). Des sols acides sont très
localisés dans certaines régions.
46
6. Pouvoir tampon du sol
pH
Le pouvoir tampon du sol est son aptitude de
résister à l’acidification et à l’alcalisation. Ces 6
phénomènes peuvent s’opérer après addition des
composés acides ou alcalins au sol ou ΔpH
naturellement suite à des réactions chimiques ou
biochimiques (Exemple : Nitrification, pluies Δx
acides, engrais, chaulage, etc.).
Le pouvoir tampon est plus élevé dans un sol x = Base (en méq/100 g de sol)
ayant un CAH plus développé (riche en argile et Pouvoir tampon = 1/ pente de la portion linéaire de
en humus). la courbe de titration. Cette supposition qui ne
considérer que la portion linéaire correspond à une
réalité qui réside dans le fait qu’on ne peut pas
augmenter en une seule fois le pH de plus d’une unité.
Illustration du mécanisme de résistance à l’acidification et à l’alcalinisation :
a/ Ajout de HCl (acidification)
H+ (HCl))
Dans ce cas, le sol s’oppose à l’acidification en fixant les protons H+ sur le CAH pour maintenir
l’équilibre entre le CAH et la solution du sol
47
Dans ce cas, le sol s’oppose à l’alcalinisation en neutralisant les anions OH- par H+ (formation d’une
molécule d’eau). Pour maintenir l’équilibre entre des protons en solution et de ceux sur le CAH, pour
chaque OH ajouté, un proton H+ s’adsorbe sur le CAH.
Attention : Le pouvoir tampon a une limite. Les sols peuvent subir une acidification et une alcalinisation.
Importance du pH :
Le pH est en relation avec plusieurs propriétés du sol et plusieurs aspects de comportement du sol et de
la culture :
- Le pH influence l’activité biologique du sol puisque les espèces de microflore du sol n’ont pas
le même niveau de tolérance au pH (basophiles, acidophiles, neutrophiles).
Le diagramme suivant illustre la biodisponibilité des éléments nutritifs pour les cultures en fonction du
pH.
48
Remarques :
- Un pH basique du sol permet de réduire la solubilité de certains éléments traces métalliques (métaux
lourds) comme le Cd, le Hg, etc. et réduit par conséquence le risque de phyto - toxicité.
- Les plantes ont des tolérances variables vis-à-vis du pH du sol. Ceci est en relation avec la
biodisponibilité des éléments nutritifs ou avec les mécanismes d’absorption de ces élents nutritifs.
- Certaines plantes peuvent modifier le pH de leur environnement racinaire en secrétant par exemple
des acides organiques qui solubilisent le calcaire. Cela permet d’absorber le calcium pour fortifier la
cuticule racinaire et aussi pour assurer une exploration maximale de la matrice du sol.
- Le déséquilibre nutritionnel induit par un excès de cations et d’anions qui interfèrent avec les ions
nutritifs vis-à-vis de l’absorption (Effet faim)
On peut imaginer qu’un sol humide et très salé est synonyme à un sol sec.
Résultat : diminution des rendements
Mesure de la salinité :
- Conductivité électrique dite 1/5 (CE1/5) dans une suspension de sol (1 part de sol dans 5
part d’eau)
- Conductivité mesurée dans l’extrait d’une pâte saturée (ajout progressif d’eau sur un
échantillon de sol et puis centrifugation). On note cette conductivité CEps
49
On observe sur les deux
photos des fluorescences
salines.
Sodification du sol
Conséquence :
Un sol sodique est un sols qui se disperse physico – chimiquement. Le sodium entretient avec les
colloïdes argileux une faible liaison à cause de son grand rayon d’hydratation. De ce fait, les argiles se
repoussent et crée une dispersion des particules des sols (peptisation) et donc une détérioration de sa
structure.
50
Le sodium est un cation dispersant, contrairement au calcium et au magnésium qui sont des actions
floculants très favorables à la formation et au maintien d’une bonne structure.
Notes :
En raison de l'importance particulière de l'ion sodium on classe généralement les sols salés de la façon
suivante :
51
EAUX
On définit aussi pour l’eau d’irrigation un paramètre qui renseigne sur le risque d’alcalinisation
sodique du sol. Ce paramètre est le SAR.
Na +
SAR =
Ca + + + Mg + +
2
Lorsqu’on irrigue avec une eau de SAR élevée, on provoque une sodification du sol. Ainsi, on peut
définir des relations empiriques entre l’ESP et le SAR.
35
30
25
ESP
20
15
10
5
0
0 5 10 15 20 25 30
SAR
52
C1 : Bon pour l’irrigation
C2 : Léger lessivage – Plantes moyennement tolérantes au sel
C3 : Drainage – Contrôle de salinité – Plantes tolérantes au sel
C4 : Drainage- Sol très perméables – Plantes très tolérantes au sel
S1 : Bon pour toute irrigation
S2 : Sol grossier à bonne perméabilité – Gypse
S3 : Drainage – Lessivage – Addition de matières organiques
S4 : Drainage – Addition de calcium si faible salinité
53
Dessalage des sols
Pratique commune : le lessivage des sels
Pour que la salure se produise, il faut que : la quantité de sels éliminée par drainage soit inférieure à la
quantité apportée par l’eau d’irrigation. Donc pour éviter l’accumulation des sels dans la zone
racinaire, il faut que :
Ci Hi < Cd Hd
Lavage requis
La relation entre Hd et Hi est donnée par l’équation du bilan de l’eau :
Correction de la sodicité :
Réaction de base :
Na
CA + Ca
Na
CA Ca
L’addition du gypse permet un apport de calcium qui prend la place du sodium (en excès) sur le CAH.
Ainsi, comme produits de réaction on aura le sulfate de sodium dans la solution du sol. Ce produit est
très soluble. Ainsi, il convient d’irriguer immédiatement après l’apport de gypse (sans dépasser la
capacité maximale de rétention de l’eau par le sol, notion qui sera traitée plus tard) pour faciliter le
déroulement de cette réaction.
Appliquer par la suite (48 heures après) une irrigation percolante pour lixivier l’excès de sodium.
Exercice d’application : Calculer la quantité der gypse (CaSO4) à apporter à un sol pour baisser son ESP
de 16 à 12 sur la couche 0 - 30 cm. Exprimer le résultat en Kg ou tonnes/ha
Ce sol a une CEC de 30 méq/100 g de sol. La masse volumique du sol sur cette couche est de 1 400 kg/m3.
54
35
Forte réduction de la Réduction de la vitesse
vitesse d'infiltration d'infiltration légère à
moyenne
30
25
20
15
10
Pas de réduction de la
5 vitesse d'infiltration
0
0 1 2 3 4 5 6
Salinité de l'eau d'irrigation (Ce) dS/ m
Interpréter ces courbes (les petits points et triangles correspondent aux valeurs de SAR et de Ce de 10
situations.
55
8. Tolérance des plantes
Les plantes n’ont pas la même tolérance à la salinité (Voir tableaux suivantx)
56
Effet de la salinité totale du sol sur le rendement des cultures de plein champ
(T = tolérance; MT = modérément tolérante; MS = modérément sensible; S = sensible).
57
Effet de la salinité totale du sol sur le rendement des cultures maraîchères.
T = tolérante; MT = modérément tolérante; MS = modérément sensible; S = sensible).
Cultures maraîchères CE 1 CE CE CE CE 2
Diminution du rendement 0 % 10 % 25 % 50 % 100 % Appr.
Betterave Potagère (Beta Vulgaris) 4,0 5,1 6,8 9,6 15 M.T
Chou Brocoli (Brassica italica) 2,8 3,9 5,5 8,2 14 M.T
Tomate (Lycopersicon esculentum) 2,5 3,5 5,0 7,6 13 M.S
Concombre (Cucumis sativus) 2,5 3,3 4,4 6,3 10 M.S
Melon (Cucumis Melo) 2,2 3,6 5,7 9,1 16 M.S
Epinard (Spinacia oleracea) 2,0 3,3 5,3 8,6 15 M.S
Choux (Brassica oleracea) 1,8 2,8 4,4 7,0 12 M.S
Pomme de terre (Solanum, tuberosum), Maïs 1,7 2,5 3,8 5,9 10 M.S
Doux, (Zea Mays)
Patate Douce (Ipomea batatas) 1,5 2,4 3,8 6,0 11 M.S
Poivron (Capsicum frutescens) 1,5 2,2 3,3 5,1 9 M.S
Laitue (Lactuca sativa) 1,3 2,1 3,2 5,2 9 M.S
Radis (Raphanus Sativus) 1,2 2,0 3,1 5,0 9 M.S
Oignon (Allium cepa) 1,2 1,8 2,8 4,3 8 S
Carotte (Daucus carota) 1,0 1,7 2,8 4,6 8 S
Haricot (Phaseolus vulgaris) 1,0 1,5 2,3 3,6 5 S
Okra (Hibiscus esculentus) S
58
Action de la salinité totale du sol sur le rendement des cultures herbagères.
(T = tolérance; MR = mod. tolérante; MS = mod. sensible; S = sensible)
Cultures herbagères CE1 CE CE CE CE2 Appr.
Diminution de rendement (%) 0 % 10 % 25 % 50 % 100 %
Chiendent allongé (Agropyron elongatum) 7,5 9,9 13,3 19,4 32 T
Chiendent à crête (Agropyron elongatum) 7,5 9,0 11,0 15,0 22 T
Cynodon ou Chiendent Pied-de-poule (Cynodon 6,9 8,5 10,8 14,7 23 T
d
Orge lfourragère
) (Hordeurn vulgare) 6,0 7,4 9,5 13,0 20 M.T
Ray grass anglais (Lolium perenne) 5,6 6,9 8,9 12,2 19 M.T
Lotier corniculé (Lolium corniculatus tenuifolius) 5,0 6,0 7,5 10,0 15 M.T
Herbe de Harding ou Alpiste Bulbeux (Phalaris 4,6 5,9 7,9 11,1 18 M.T
b )
Fétuque élevée (Festuca elatior) 3,9 5,8 8,6 13,3 23 M.T
Chiendent désertique (Agropyron desertorum) 3,5 6,0 9,8 16,0 29 M.T
Vesse commune (Vicia sativa) 3,0 3,9 5,3 7,6 12 M.S
Herbe du Soudan ou Sorgho menu (Sorghum 2,8 5,1 8,6 14,4 26 M.T
RizdSauvage) (Elymus triticoides) 2,7 4,4 6,9 11,0 M.T
Lotier velu des marais (Lotus uliginosis) 2,3 2,8 3,6 4,9 7,5 M.S
Luzerne (Medicago sativa) 2,0 3,4 5,4 8,8 16 M.S
Eragrostide (Eragrostis spp) 2,0 3,2 5,0 8,0 14 M.S
Maïs Fourrager (Zea mays) 1,8 2,1 5,2 8,6 16 M.S
Trèfle d'Alexandrie ou Bersim (Trifolium 1,5 3,2 5,9 10,3 19 M.S
l d i )
Dactyle pelotonné (Dactylis glomerata) 1,5 3,1 5,5 9,6 18 M.S
Vulpin des près (Alopecurus pratensis) 1,5 2,5 4,1 6,7 12 M.S
Trèfles divers (Trifolium ssp) 1,5 2,3 3,6 5,7 10 M.S
Agrostide (Agrostis palustris) M.S
Brome Inerme (Bromus inermis) M.T
Herbe des Canaries (Phalaris canaviensis) M.T
Fleole (Chloris gayana, Phleum pratense) M.S
Chiendent (Agropyron cristatum) T
Chiendent (Agropyron trachycaulum) M.T
Riz Sauvage Altai et Russe (Elymus angustus et T
El j )
- Les cultures doivent être choisies en fonction de leur tolérance à la salinité et en fonction du taux de
rendement économiquement acceptable dans un cotexte donné.
- L’amélioration génétique des plantes peut permettre de développer des cultures plus résistances à la
salinité
Remarque : Les taux de réduction des rendements sont relativement sévères compte tenue des normes adoptées. .
Discussion/illustrations:
59
Notes :
60
Chapitre 4. L’eau dans le sol
1. Introduction
Ce chapitre offre des notions de base sur les relations sol – eau :
La principale méthode de mesure directe est la gravimétrie. Cette méthode permet de déterminer la
teneur en eau pondérale ou massique (%). Elle consiste à placer une masse (Mf) d’un échantillon de
sol frais (à son humidité actuelle) dans une étuve réglée à 105°C pendant 48 heures et à mesurer sa
masse sèche (Ms).
Teneur en eau (H ou θm en %) :
θm (%) = 100 x (Mf – Ms)/Ms donc θm (%) = 100( Me/M sol sec)
61
3. Potentiel de l’eau du sol
ψ t = ψg + ψ p + ψo
Où :
ψt : Potentiel total
ψg : Potentiel gravitaire
ψp : potentiel de pression, potentiel capillaire ou
potentiel matriciel (ψm)
ψo : potentiel osmotique (cas des sols très salés,
autrement cette composante est nulle)
4. Etats de l’eau dans le sol
Eau capillaire
L’eau dans le sols se trouve sous forme de trois
états :
Particule du sol
Eau adsorbée sous forme d’un film pelliculaire
d’eau intimement liée aux particules du sol
(Seule une température de l’ordre de 900°C Eau gravitaire
permet de l’évaporer). Il s’agit donc d’une eau
agronomiquement non intéressante car elle est
inaccessible par les plantes. On peut considérer
que cette eau fait partie de la constitution du sol
62
4. Potentiel capillaire
Le potentiel capillaire est donc la composante de potentiel total du sol qui mérite d’être étudiée et
comprise car elle est en relation directe avec la disponibilité de l’eau pour la plante et les facteurs qui
l’influencent.
Potentiel capillaire : pression avec laquelle les capillaires du sol (micropores et mésopores)
retiennent l’eau du sol. Il s’agit d’une pression négative souvent appelée aussi succion de l’eau par le
sol.
Le potentiel de pression ou capillaire s’appelle aussi potentiel matriciel (terme relatif à la matrice
du sol constituée de particules de sols agencées pour former des macro pores, des mésopores et des
micropores selon la taille des particules élémentaires).
pF = log10 | ψm |
ψm : potentiel matriciel exprimé en cm H2O
Notes :
63
5. Potentiel capillaire et diamètre des
pores (ou des tubes capillaires par
analogie)
h= (2ϒ)/r
Air
Surface du
sol
64
6. Signification thermodynamique du L’eau passe d’un échantillon humide à un
potentiel capillaire échantillon sec par différence de potentiel
capillaire ou gradient du potentiel (Δψ/Δz)
Soit la réaction simple suivante :
7. Mesure du pF et courbe
caractéristique de l’humidité du sol
Principe :
65
Courbe de pF
Cette courbe est caractérisée par deux valeurs caractéristiques très importantes : le pF 4.2 et le pF 2.7
qui correspondent respectivement aux pressions (succions) de 15 000 cm H2O et 500 cm H2O).
Le pF 2.7 correspond à une valeur d’humidité du sol qui correspond à ce qu’on appelle l’Humidité à la
Capacité au Champ (Hcc). Physiquement, cette humidité correspond à l’eau retenue par la matrice d sol
avec une succion de 500 cm H2O ou 0.5 bars). L’Hcc correspond à la quantité maximale d’eau que peut
retenir le sol.
Le pF 4.2 correspond à une valeur d’humidité du sol qui correspond à ce qu’on appelle l’Humidité au
Point de Flétrissement Permanent). Physiquement, cette humidité correspond à l’eau retenue par la
matrice d sol avec une succion de 15 000 cm H2O ou 15 bars). A ce niveau d’humidité la plante ne peut
pas absorber l’eau du sol car celle-ci y est fortement retenue avec une succion qui dépasse la capacité
d’absorption par la plante
Notes :
66
Calcul de la réserve utile
- Z : profondeur du sol considérée (on peut aussi considérer la profondeur de la zone exploitée par les
racines)
- Da : Densité apparente du sol (sans unité car elle résulte du rapport de masse volumique du sol/
masse volumique de l’eau)
Attention : un calcul précis de la RU doit tenir compte de la densité apparente et des valeurs
caractéristiques qui peuvent varier en fonction de la nature des horizons et/ou couches du sol.
Exemple :
Surface du sol
Da1 ;Hcc1 ;Hpfp1
ROCHE – MERE
RU (mm) =
Z1 x Da1 x [Hcc1(%) – Hpfp1(%)]/100 + Z2 x Da2 x [Hcc2(%) – Hpfp2(%)]/100 + Z3 x Da3 x
[Hcc3(%) – Hpfp3(%)]/100
Pour tenir compte de la profondeur d’enracinement, il conviendrait de pondérer ces valeurs ou de procéder à une
estimation sur base des valeurs moyennes de ces paramètres si ces dernières ne sont pas très différentes.
Notion de réserve facilement utilisable (RFU)
67
Courbe de pF et type de sol
Notes :
68
Illustration pour deux types de sols (un à dominance de sable et l’autre à dominance d’argile)
69
8. Mouvements de l’eau dans le sol
A( ψ = - 0.8 bar)
Conditions non saturées Mouvement de
dz l’eau
L’eau se déplace dans le sol dans un sens de
potentiels décroissants.
B ( ψ = - 0.5 bar)
Si dh/dz < 0 : déplacement descendant
Conditions saturées
Profondeur
du sol (H)
70
9. Caractéristiques hydrauliques : détermination – relation avec la texture etc.
a. Vitesse d’infiltration
La vitesse d’infiltration (également appelé taux d’infiltration) est liée à la conductivité hydraulique par la
relation (loi de Darcy) :
V = K.I
Avec V = Vitesse d’infiltration (cm/h)
K = conductivité hydraulique (cm/h)
I = gradient hydraulique (m/m)
La conductivité hydraulique, parfois appelée perméabilité, caractérise la vitesse avec laquelle l’eau circule
dans le sol quelque soit le sens de l’écoulement (horizontal ou vertical) et dépend des conditions auxquelles
le sol est soumis. Par contre la vitesse d’infiltration cherche à définir la vitesse avec laquelle l’eau quitte la
surface libre du sol pour rejoindre la nappe. La mesure de terrain (méthode du double anneau ou du trou)
définit directement la vitesse d’infiltration et non la conductivité hydraulique.
Les valeurs du taux d’infiltration sont comparées aux normes rapportées dans le tableau suivant :
Vitesse Vitesse
Texture du sol d'infiltration d’application
(m/s) maximum
(cm/h)
Sable moyen 4.10-4 à 1.10-4 147,6
Sable fin 1.10-4 à 8.10-5 39,6
Sable limoneux 7.10-5 à 3.10-5 25,6
Limon sableux 3.10-5 à 1.10-5 11,2
Limon argileux 1.10-5 à 7.10-6 4,0
Argile sablonneuse3 9.10-6 à 7.10-6 3,3
Argile limoneuse 7.10-6 à 4.10-6 2,6
Argile, marne < 4.10-6 Non souhaitable
La vitesse d’infiltration peut être déterminée par la méthode du double anneau de Munts ou par la méthode
de Porchet. Dans le domaine agricole, la méthode du double anneau est largement utilisée. Elle demande
peu de matériel et permet, par une formulation adéquate, de définir la vitesse d’infiltration. C'est de la valeur
de cette vitesse que l'on déduit la valeur du coefficient de perméabilité en utilisant la loi de Darcy.
71
d.1. Méthode du double anneau de Munts
Photo : Xanthoulis D.
L'appareil est composé de deux anneaux (diamètres 30 et 50 cm sur la photo) enfoncés dans le sol de
quelques centimètres (15 cm sur la photo) et rempli d'eau. Le principe est de suivre l'évolution du niveau
d'eau en fonction du temps dans l'anneau interne pour connaître la vitesse d'infiltration sur chaque pas de
temps. Notons que durant toute la mesure on doit veiller à ce que les niveaux d'eau dans les deux anneaux
restent les mêmes (au besoin, on modifie celui de l'anneau externe). On peut alors supposer que sous
l'anneau interne l'infiltration est verticale. Au bout d'un certain temps un régime permanent s'installe et la
vitesse d'infiltration devient constante.
V = Δh . 60 / Δt
Parce qu’elle demande peu de moyens, la méthode de mesure de la vitesse d'infiltration in situ par la
méthode Porchet est recommandée. Celle-ci doit être réalisée selon un protocole expérimental défini afin de
fournir une valeur de vitesse d'infiltration la plus proche des conditions réelles de fonctionnement.
72
dans le trou. On mesure ensuite la baisse du niveau d'eau par intervalle de 30 minutes, et on
ajuste la hauteur d'eau à 15 cm en apportant l'eau manquante. Continuer l'essai jusqu'à ce
que la dernière lecture soit identique à la précédente ou alors après 4 heures ;
c. si les 15 cm d'eau apportés ont disparu avant que le délai de 30 minutes ne se soit écoulé,
dans ce cas, l'intervalle de temps entre les mesures doit être de dix minutes.
8. calculs:
Légende
73
Chapitre 5. Structure du sol
1. Définition
2. Eléments de structure
Le clivage progressif d’une motte ou sa dislocation dans l’eau (sans agitation) permet d’obtenir
différents éléments de structures : petites mottes, agrégats, méso agrégats, micro – agrégats
jusqu’aux particules élémentaires.
3. Motif élémentaire : le micro agrégat
Le micro – agrégat est le motif élémentaire de la structure du sol. Il comprend les particules
élémentaires comme le sable, l’argile et le limon ainsi que les colloïdes humiques et colloïdes organo
- minéraux.
3. Les principaux types de structure
74
75
4. Facteurs de dégradation de la structure et actions de préservation et d’amélioration
- Le passage des engins lourds en particulier lorsque la texture est argileuse et le sol est
humide (voir différentes variantes illustrées par le schéma suivant)
- Les facteurs de dispersion des micro - agrégats comme la sodicité du sol (dispersion
physicochimique). En effet, comme les argiles et les colloïdes humiques ou leur association
en CAH sont les éléments de base d’un micro agrégat, leur dispersion cause un éclatement
de celui-ci et donc une détérioration de la structure du sol
- La perte en matière organique du sol : la matière organique joue plusieurs rôles dont les plus
importants sont: le lien avec les colloïdes minéraux pour constituer mes éléments de base de
micro agrégats, le ralentissement de l’effet dégradant de l’eau en diminuant la vitesse de
mouillabilité et le rôle qui réside dans le fait que la matière organique joue un rôle de ciment
et augmente la cohésion des agrégats.
Nous comprenons que les colloïdes argileux et humiques constituent les éléments de base de la
structure du sol.
Phénomène de battance : la battante est un phénomène qui résulte de la dispersion des particules
du sol au niveau de la surface du sol suite à une pluie et à la formation (après ressuyage) d’une croûte
de surface appelée : croûte de battance ( à ne pas confondre avec des croûtes de surface qui résultent
de la dispersion physico - chimique suite à la sodification du sol (Cf. chapitre physico-chimie du sol).
Le phénomène de battance est assez fréquent dans les sols de texture limoneuse en surface et les sols
pauvres en argiles et en matière organique. La matière organique et l’argile sont les éléments
importants qui préservent contre ce phénomène de dégradation de la structure du sol en surface.
Empiriquement : Ib = (1.5 Limon fin (%) + 0.75 Limon grossier (%))/ (10 Mat. Orga (%) + Argile (%))
76
Illustration du phénomène de battance.
Notes :
77
Actions d’amélioration
Exercice :
Sur base des facteurs de dégradation, formuler les actions de préservation et/ou d’amélioration de la
structure du sol ;
5. Stabilité structurale
Sol à gauche : bonne stabilité structurale car les agrégats restent unis malgré la dislocation dans l’eau
Sol à droite : mauvaise stabilité structurale car les agrégats sont disloqués et les particules sont dispersées
78
I II III IV V VI VII VIII
1 2
H Tableau de Mendéléiev He
3 4 5 6 7 8 9 10
Li Be B C N O F Ne
11 12 13 14 15 16 17 18
Na Mg Al Si P S Cl Ar
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
55 56 57 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
Cs Ba La Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
87 88 89
Fr Ra Ac
58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
* Lanthanides
Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103
** Actinides
Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lw
79
80