Vous êtes sur la page 1sur 13

COURS DE VIROLOGIE POUR SCIENCES BIOMEDICALES ET MEDICO-

SANITAIRE

NIVEAU 1

Dr FODOUOP CHEGAING S.P.

Donner aux apprenants les l’essentiel de la virologie générale

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES VIRUS

NTRODUCTION

La virologie est la science qui étudie les virus (en latin, "virus" désigne le poison, le venin,
la bave). Elle entre dans le cadre de la microbiologie en raison de la taille des virus (< 0,3
µm). Le premier virus découvert fut celui de la mosaïque du tabac en 1882 par Ivanowski
qui montra que l'agent de la maladie du tabac était différent d'une bactérie ou d'un poison
chimique et qu'il passait à travers les filtres qui retiennent habituellement les bactéries (agent
ultra-filtrable). Il s'agissait donc d'un organisme plus petit en taille qu'une bactérie.
Il faut attendre de nombreuses années pour que soit reconnue la véritable nature des virus.
En 1949, En 1953, Lwoff donne une définition de la particule virale.
Rapidement, l’étiologie virale est ainsi démontrée pour de nombreuses maladies. Ainsi, toute
cellule vivante peut être la cible de virus spécifiques et il est possible de distinguer 3 classes de virus,
dont les propriétés sont globalement identiques :
o virus des végétaux,
o virus des animaux,
o virus des bactéries.

la mosaïque du tabac
la fièvre aphteuse
la fièvre jaune
la poliomyélite
le cancer
la lyse bactérienne

I. DEFINITION, STRUCTURE ET CLASSIFICATION DES VIRUS


I.1. Définition (une parmi plusieurs possibles)
C'est en 1953 que Lwoff a défini le concept de virion. Un virion a 4 caractères essentiels:
1- possède un seul type d'acide nucléique qui peut être soit de l'ADN, soit de l'ARN
2- se reproduit uniquement à partir de son matériel génétique par réplication de son
génome.
3- sont doués d'un parasitisme intracellulaire obligatoire. Au cours de l'interaction entre la
particule virale et sa cellule hôte, deux éventualités peuvent survenir :
4- présente une structure particulaire qui l'oppose aux êtres vivants à structure cellulaire
procaryote (les bactéries) ou eucaryote.
La structure et surtout le mode de reproduction très particulier des virus conditionnent la
majeure partie de leurs propriétés biologiques et de leur pathogénicité.
1.2. Structure
Le virion ou la particule virale représente l'unité structurale du virus. Le virion peut être défini
comme le produit ultime du développement viral, correspondant à une particule virale mature,
infectieuse et extracellulaire.
Il est constitué de deux éléments constants de structure:
o Le génome viral
o La capside.
1.2.1. Le génome viral
o Le génome viral est constitué, soit d'ADN, soit d'ARN.
1.2.2. La capside:
C'est une coque protéique qui entoure et protège l'acide nucléique viral. Elle est constituée
d'un assemblage de sous-unités répétées (appelées auparavant "capsomères", appelées
actuellement "unités de structure" ou "unités morphologiques").
Selon la symétrie engendrée par l'agencement des protéines de capside autour de l'acide nucléique, on
distingue 2 types principaux de virus:
Symétrie icosaédrique Ex : virus de la grippe.

- Symétrie hélicoïdale virus de la mosaïque du tabac (TMV


- Symétrie mixte
NB: chez certains bactériophages (virus infectant les bactéries), il existe une symétrie combinée
associant une partie icosaédrique (tête) et une partie hélicoïdale (queue) et des structures
particulières supplémentaires.

1.2.3. L'enveloppe
Elle représente un deuxième critère de classification.
Elle est constituée d'une couche bilaminaire lipidique et de protéines glycosylées ou non (nature
lipido-glucido-protéique). Les unités structurales sont les péplomères. Exception faite du virus de
l'hépatite B, enveloppé, les virus enveloppés sont des virus fragiles qui seront transmis par
contact direct entre individus.
o L'enveloppe a une double origine, virale et cellulaire:
o L'enveloppe a de nombreuses fonctions:
 morphologique
 antigénique
 hémagglutinante
 enzymatique
 site d'attachement au récepteur cellulaire.
Exemple de virus à symétrie hélicoïdale enveloppé: virus de la grippe (Orthomyxovirus)

Structure Fonction

sous-unité protéique sous-unité de structure

capsomère unité morphologique formée par l'assemblage de sous-unités de structure,


identiques ou différentes

capside revêtement protéique du génome formé par l'assemblage des capsomères

Selon la symétrie engendrée par l'agencement des protéines de capside autour de l'acide nucléique, on
distingue 2 types principaux de virus:

structure synonyme nature fonction


enveloppe peplos double couche lipidique support des spicules

spicules peplomères glycoprotéine fixation du virus aux récepteurs cellulaires


fusion de l'enveloppe avec la membrane
activité enzymatique

pores protéine échanges ioniques

matrice protéine M protéine assemblage du virion


renforcement de l'enveloppe
stabilisation de la nucléocapside

I.3. Cas particulier des bactériophages


Les bactériophages ont été mis en évidence par Twort et D'Herelle en 1915, qui montrèrent que les
bactéries, comme les animaux ou les plantes supérieures, pouvaient être infectées par des virus.
L'infection qu'ils provoquent se traduit, in vitro, par la lyse des cellules bactériennes.
1.3.1. La lyse des bactéries par les bactériophages
- Mise en évidence en milieu liquide:
L'addition à une culture d' Escherichia coli en milieu liquide d'un phage actif sur cette bactérie
provoque, après quelques heures, un éclaircissement total du milieu de culture.
- Mise en évidence en milieu solide:
On ensemence en nappe une gélose nutritive coulée en boîte de Pétri avec une suspension d'
Escherichia coli. On y dépose une goutte d'un filtrat contenant un phage actif sur cette souche, ainsi
que des dilutions du filtrat.
Après 18 heures d'incubation à 37°C:, on observe une culture bactérienne, sauf au niveau de la
goutte de suspension de phages où il y a absence totale de culture: les bactéries ont été lysées.
A partir d'une certaine dilution, la lyse n'est plus totale et on observe des plages de lyse.

Schéma de la structure du phage T2, d’E. coli

1.4. Nomenclature:
Le Comité International de Taxonomie Virale (CITV) a dressé une classification des virus en:
- Familles: ...viridae (Majuscule + italique)
- Sous-familles: ...virinae (Majuscule + italique)
- Genres: ...virus (Majuscule + italique)
- Espèces (Minuscule + italique suivi du mot "virus")
1.5. Classification:
1.5.1. Système universel de classification
II utilise les critères suivants :
- Nature de l'acide nucléique (ADN ou ARN)
- Symétrie de la nucléocapside (hélicoïdale ou cubique)
- Présence ou absence d'une enveloppe
- Nombre d’unités de structure ou diamètre de la nucléocapside.
1.5.2. Classification basée sur des critères épidémiologiques
Virus entériques :
Virus respiratoires :
Virus oncogènes :
Acide Symétrie/
Familles Taille Genres Espèces/pathologie
nucléique Enveloppe
Adenoviridae ADN 70-90 nm Cubique, non enveloppé Adenovirus Conjonctivites et rhumes
Cubique, Polyomavirus Virus BK et JC
Papovaviridae ADN 45 nm
non enveloppé Papillomavirus Virus des papillomes (verrues, condylomes génitaux)
Cubique, enveloppé Herpes simplex virus
Virus varicelle-zona
Herpesviridae ADN 150-200 nm Herpesvirus
Cytomegalovirus
Virus d’Epstein-Barr (MNI= mononucléose infectieuse)
Cubique, enveloppé Virus de la variole
Poxviridae ADN 200 x 300 nm Poxvirus Virus de la vaccine
Virus du Molluscum contagiosum
ADN Cubique, enveloppé Virus de l’hépatite B
Hepdnaviridae 40 nm Herpadnavirus
(circulaire)
Parvoviridae ADN(mono-caténaire)
20 nm Cubique, non enveloppé Parvovirus Virus B19
Cubique, non enveloppé Poliovirus
Coxsackie virus A et B
Enterovirus
Echovirus
Picornaviridae ARN + 20-30 nm Hepatovirus
Enterovirus 68-71
Rhinovirus
Virus de l’hépatite A
Virus de rhumes
Caliciviridae ARN + 40 nm Cubique, non enveloppé Calicivirus Virus de Norwalk (gastroentérites)
Hélicoïdale, Rhumes, gastroentérites
Coronaviridae ARN+ 80-120 nm Coronavirus
enveloppé
Cubique, enveloppé Flavivirus Virus de la fièvre jaune
Togaviridae ou Alphavirus Virus de la dengue
ARN+ 40 nm
Flaviviridae Ribivirus Virus de la rubéole
Hepcivirus Virus de l’hépatite C
Cubique, non enveloppé Reovirus gastroentérites
Reoviridae ARN 60-80 nm
Rotavirus
ARN – Hélicoïdale, enveloppé Virus de la grippe
Orthomyxoviridae 80-120 nm Influenzavirus
(segmenté)
Hélicoïdale, enveloppé Virus respiratoire syncytial (VRS)
Pneumovirus
Virus parainfluenzae
Paramyxoviridae ARN - 150-300 nm Paramyxovirus
Virus des oreillons
Morbillivirus
Virus de la rougeole
Hélicoïdale, enveloppé Lyssavirus Virus de la rage
Rhabdoviridae ARN - 60 x 180 nm
Vesiculovirus Virus de la stomatite vésiculeuse
enveloppé Virus d’Ebola
Filoviridae ARN - 80 x 850 nm Filovirus
Virus de Marbourg
Cubique, enveloppé Bunyavirus Virus de la fièvre de la vallée de Rift
ARN – Phlebovirus Virus de la fièvre hémorragique
Bunyaviridae 90-120 nm
segmenté Nairovirus Virus Hantaan
Hantavirus
? Virus de la chorioméningite lymphocytaire
Arenaviridae ARN - 50-300 nm Arenavirus
enveloppé Virus de Lassa
Cubique, Oncornavirus Virus oncogènes à ARN
Retroviridae ARN 100 nm
enveloppé Lentivirus Virus du SIDA (HIV)

II. MULTIPLICATION DES VIRUS


La multiplication d’un virus consiste en l’introduction du génome viral dans une cellule et
c’est elle qui va fabriquer de nouveaux virus, selon un procédé de biosynthèse que l’on
appelle réplication.
II.1. Les phases de la multiplication virale
II-3.1. le étapes de la multiplication
- Attachement Elle commence par l’entrée en contact du virus et de la cellule. C’est
l’ATTACHEMENTde lasurface virale sur la surface cellulaire. Il sefait donc par des protéines
de la capside pour les virusnus, par des glycoprotéines du péplospour les virus à péplos.
-Pénétration
Le virus pénètre à l’intérieur de la cellule, le plus souvent par endocytosepour les virus
nuset,pour les virus enveloppés, par fusion de l’enveloppe virale et dela membrane
cytoplasmique enune membrane unique, fusion suivie de lyse, par formation d’un pore (trou)
qui s’élargit et laissepasser la capside dans le cytoplasme.
-. Décapsidation
Les structures virales sont ensuite dégradées, à l’exception du génome qui, débarrassé de la
capside, se trouve libéré.Il est nécessaire que la capside soit détruite pour que le génome,
décortiqué, puisse fonctionner, livrer son information génétique à la machinerie cellulaire.
- Réplication
Le génome viral libéré prend la direction des synthèses, dans la cellule. Il se substitue en
totalité ou en partie au génome cellulaire qui jusqu’alors organisait les synthèses cellulaires.
radical dans la direction des synthèses.
- Assemblage
Les nouveaux génomes fabriqués par la cellule s’entourent de nouvelles protéines virales
fabriquées par la cellule. Cet emballage est l’encapsidation (l’inverse de la décapsidation) des
génomes qui aboutit à la formation de nouveaux virus.
-Libération
Ces nouveaux virus sont relargués hors de la cellule par éclatementpour les virus nus, par
bourgeonnementpour les virus à péplos. C’est lors du bourgeonnementque les virus à
enveloppe reçoivent leur enveloppe.

Cycle de multiplication virale : schéma général


II-4. Conséquences cellulaires de la multiplication virale pour la cellule infectée
-Mort de la cellule : La cellule en meurt, les synthèses cellulaires ayant été gravement
perturbées par les virus. C’est l’INFECTION LYTIQUE. C’est ce que donnent laplupart des
virus humains dans les cellules.
-Tolérance de l’infection
la cellule tolèrel’infection. Le génome viral etle génome cellulaire se partagent le potentiel de
synthèse dela cellule et les deux métabolismes,cellulaire et viral, coexistent, selon un « compromis
» acceptable.
Devenir des cellules infectées
Il dépend du virus infectant.

 Expression de nouveaux caractères


o Les virus enveloppés induisent la synthèse de glycoprotéines s'intégrant dans la membrane
cellulaire.
o D'autres virus transforment les cellules et peuvent les cancériser en s'intégrant près de
gènes qui sont alors activés : ce sont des virus oncogènes.
 Synthèse d'interféron

Les cellules infectées répondent à l'attaque virale par la synthèse d'une glycoprotéine normalement
réprimée : l'interféron.
 Cas particulier des bactériophages
On distingue deux cas :
o Cas des phages virulents : ils se multiplient aux dépends de la bactérie, ce qui conduit à la
lyse bactérienne : on parle d'infection lytique.
o Cas des phages tempérés : leur acide nucléique s'intègre au chromosome bactérien :
phénomène de lysogénie.

 Phages virulents et infection lytique


Exemple : cycle de multiplication du bactériophage T2 dans E. coli
 Phages tempérés et lysogénie
Lorsque les phages tempérés infectent une bactérie, ils peuvent :
Soit entraîner un cycle complet de multiplication, avec lyse des bactéries ; Soit intégrer leur
ADN dans le chromosome bactérien : la bactérie ne meurt pas et elle réplique le génome
phagique en même temps que son propre génome : elle est dite lysogène. L'ADN phagique
intégré au chromosome bactérien est appelé prophage.
o Définition et propriétés des bactéries lysogènes
o Une bactérie lysogène est une bactérie qui possède et transmet à sa descendance le
pouvoir de produire des phages en l’absence d'infection.
Les bactéries lysogènes sont immunes vis-à-vis du phage qu'elles portent : lors de la réinfection, le
phage s'adsorbe, injecte son ADN, mais celui-ci ne peut se répliquer ni provoquer la lyse cellulaire.
o Le prophage : intégration et excision
o Le prophage est intégré en un site précis de l'ADN bactérien. Il n'exprime pas ses
fonctions dans la bactérie: il synthétise uniquement, de façon continue, un répresseur
spécifique, cytoplasmique, qui réprime l’expression du génome phagique.
Pourquoi dit-on que Le prophage est donc un gène létal potentiel.
Quels sont les effets du prophage sur les fonctions de l'hôte.

CYCLE D'INFECTION LYTIQUE COUPLE A L'ETAT DE LYSOGENIE

Vous aimerez peut-être aussi