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Sujet 1.

Langue standard

Une langue standard résulte de l’élaboration planifiée pour une langue d’une variété de
référence unitaire, à partir d’un de ses dialectes ou d’un diasystème. Cette variété est utilisée pour
l’enseignement, l’usage officiel et l’écrit soutenu. Ces éléments visent à donner une cohérence
culturelle, politique et sociale à un territoire où la langue standardisée est officielle ou nationale.
Une langue standard est une variété de langue ayant des normes non seulement implicites, mais
aussi explicites, c’est-à-dire codifiées, « légalisées » par une instance de régulation officielle, à
travers des dictionnaires monolingues, une orthographe, des grammaires et d’autres ouvrages
linguistiques. Elle est principalement utilisée sous la forme d’une langue écrite (d’où la
dénomination couramment employée de langue littéraire pour désigner une langue standard), mais
aussi oralement par les locuteurs natifs et les néolocuteurs ayant un certain degré d’instruction.
C’est cette variété qui est enseignée dans les écoles en tant que langue maternelle ainsi qu’à ceux
qui l’apprennent en tant que langue étrangère.
En général, les dialectes qui servent de base à l’élaboration d’un standard sont ceux parlés
dans les centres économiques et administratifs, où le besoin se fait sentir d’employer une variété de
langue dépassant le cadre local. Une variété de prestige peut parfois être préférée, qu’elle soit
d’origine littéraire ou religieuse (par exemple dans les cas de l’allemand, l’arabe, l’italien). L’usage
d’une koinè peut constituer une étape intermédiaire de standardisation.
Caractéristiques typiques d’une langue standard
 Une orthographe unique et stable.
 Un dictionnaire ou un groupe de dictionnaires de référence qui définissent le vocabulaire
en employant l’orthographe standardisée définie précédemment.
 Une grammaire prescriptive reconnue qui enregistre les formes, règles et structures de la
langue, recommandant certains usages et en déconseillant d'autres.
 Une prononciation considérée par les locuteurs comme « correcte » ou « cultivée »,
censément dépourvue de marqueurs régionaux.
 Une académie ou des associations faisant la promotion de la langue et dotées d'une
certaine autorité, formelle ou informelle, pour définir son bon usage.
 Un statut légal (langue officielle, langue nationale etc.) reconnu par la loi ou la
Constitution d’un État.
 L’utilisation de la langue dans la vie publique, par exemple dans le système judiciaire et
le cadre législatif.
 Un canon littéraire.
 La traduction dans la langue de textes sacrés, comme la Bible.
 L’enseignement à l’école de la grammaire et de l'orthographe standardisées.
 Le choix de cette variété pour l'enseignement comme langue seconde ou langue
étrangère.
 Lorsque le standard est une langue officielle d’enseignement, il peut exister une
réglementation contraignante rendant obligatoire l’usage exclusif de cette variété dans le
domaine de l'éducation.
Processus de normalisation
Le processus de normalisation (aussi appelé standardisation) dépend de la politique
linguistique menée. Il nécessite de former un consensus sur : la formalisation des
caractéristiques linguistiques du standard et de ses limites ; la sélection d’un corpus de
référence pour cette formalisation ; le statut juridique qui attribue au standard un usage
officiel ou préférentiel ; la planification de l’enseignement qui promeut son acquisition.
Typologie des langues standards
La normalisation opère une sélection parmi les variétés d’un diasystème à un
moment historique particulier. Elle peut s’opérer selon trois dimensions :
 sociale : parmi les différents sociolectes, il est courant que soit choisie la variété
propre aux élites culturelles, sociales, économiques et politiques, dite aussi
variété de prestige ;
 géographique : parmi les différents géolectes, il est courant que soit choisie la
variété de la région géographique où se trouve le pouvoir politique ou
économique d'un pays ou une région ;
 fonctionnelle : parmi les différents registres de langue, il est courant que soit
choisie la variété la plus stable, traditionnellement liée à l'usage des couches
sociales cultivées (et en même temps plus proche de la norme): la langue écrite.
Selon les variétés géographiques qui constituent la base de la norme, on distingue
trois types de langues standards :
 langue pluricentrique il existe plusieurs standards issues de normalisations
distinctes, et régulés par des organismes indépendants. C'est souvent le cas des
langues internationales. Exemples : anglais, allemand, français, portugais,
serbo-croate, hindoustani.
 langue polynomique unitaire : il existe un seul organisme de régulation, ou une
collaboration de plusieurs organismes, élaborant un standard unique en y
incorporant les traits de plusieurs variétés. Exemples : espagnol standard pan-
hispanique, basque unifié.
 langue monocentrique unitaire : le standard provient d’une seule normalisation
basée sur une variété de référence unique. Exemple : islandais.
En plus de la ou des normes officielles de la langue d’enseignement, les médias
peuvent créer leurs propres normes, conformément à leurs propres besoins et aux
caractéristiques spécifiques des groupes de locuteurs qu'ils prennent pour cible. Ces normes
particulières sont recueillies dans les guides stylistiques de ces organisations. Elles peuvent
comporter des caractéristiques linguistiques différentes de celles du standard.
Origine des standards
Certains standards ont une origine simple dans une variété de prestige. L’anglais
britannique dans son accent dit Received Pronunciation reflète l’usage historique des public
schools. L’anglais américain dans son accent General American repose sur les usages du
nord du Midwest. Certains standards nationaux toutefois ne proviennent pas de la région où
est située la capitale. L’italien standard provient du dialecte de Florence et non de Rome.
L’allemand standard ne repose pas sur une ville ou une région spécifique, mais a été
développé sur plusieurs siècles pendant lesquels les écrivains se sont efforcés de s’exprimer
de manière à être compris aussi largement que possible. Il s’agit donc d’une koinè littéraire.
Jusqu’au début du xixe siècle, la langue allemande était une norme écrite exclusivement,
apprise presque comme une langue étrangère en Allemagne du Nord, où les dialectes locaux
(bas allemands) étaient très différents. Le résultat a été que l’on y prononçait le standard
selon sa forme orthographique, prononciation qui s’est propagée plus tard au Sud.
Français standard
Le français standard ou français normé désigne le français dénué de tout accent
régional ou régionalisme et dont la syntaxe, la morphologie et l’orthographe sont décrits
dans les dictionnaires, les ouvrages de grammaire et manuels de rédaction tels que le
Bescherelle ou Le Bon Usage.
Définition : En l’absence de définition généralement admise, l’expression « français
standard » peut désigner plusieurs choses : le français tel qu’établi par les institutions de
normalisation, en particulier l'Académie française, mais également l’Office québécois de la
langue française ; le français des médias nationaux, presse écrite, télévision ou radio, qui est
généralement en France le français de Paris ; on parle également au Canada de « français de
Radio-Canada ».
Répondez aux questions :
1. Quelle variété sert de la base de la langue standard ?
2. Comment une langue standard est-elle légalisée ?
3. Quels types de dialectes servent de base à l’élaboration d’un standard ?
4. Qu’est-ce qu’ «une koinè » ?
5. Donnez des caractéristiques typiques d’une langue standard.
6. De quoi dépend le processus de normalisation ?
7. Quels sont les procédés de la normalisation ? Donnez ses trois dimensions.
8. Précisez les trois types de langues standards.
9. Expliquez les origines des langues standard.
10. Donnez la définition du français standard. Existe-il une définition généralement admise ?

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