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THÈME 14 : LE CONCEPT DE GRAMMAIRE : RÉFLEXION SUR LA LANGUE ET SON

APPRENTISSAGE. DE LA GRMMAIRE NORMATIVE À LA GRAMMAIRE DE LA LANGUE


SITUATIONNELLE ET COMMUNICATIVE

INTRODUCTION

Le premier contact de la grammaire comme discipline qui traite la forme et la structure de mots et leurs
relations mutuelles dans les phrases se fait à l’école, au moment de l’apprentissage de la langue
maternelle.

La grammaire scolaire est prescriptive (on donne la règle et on l’étudie). Dans ce sens, la grammaire est
souvent synonyme d’ennui pour les élèves.

Les nouvelles approches grammaticales, dès 50 dernières années, ont essayé d’étudier la langue à travers
la communication. La nouvelle conception de la langue, conçue désormais comme instrument de
communication, comme organisme social, comme moyen d’agir sur les autres, à conduit les grammairiens
à puiser dans des disciplines autres que la linguistique.

L’évolution méthodologique initiée par l’approche communicative a modifié la façon d’organiser et de


présenter les contenus linguistiques en cours de langue étrangère, en faisant adopter des principes
d’organisation fonctionnels, situationnels ou centrés sur la tâche.

1. LE CONCEPT DE GRAMMAIRE : RÉFLÉXION SUR LA GRAMMAIRE ET


L’APPRENTISSAGE DE LANGUES

La grammaire a été toujours élaborée dans le but d’être enseignée (vocation pédagogique). Port Royal, le
premier grand dictionnaire de grammaire définissait déjà la grammaire comme l’art de parler. Furetière
est allé plus loin : la grammaire est l’art qui enseigne à bien décliner et conjuguer, à construire et à bien
orthographier les noms et les verbes et les autres parties de l’oraison. Le grand Robert conçoit la
grammaire comme l’ensemble de règles à suivre pour parler et écrire correctement une langue.

Avec l’arrivée de la linguistique, on a commencé à concevoir l’apprentissage de la grammaire d’une


façon différente. Cependant, pendant longtemps les courant de l’empirisme et de l’idéalisme ont eu une
importance très significative. C’est ainsi que la méthode traditionnelle a beaucoup perduré dans notre
système éducatif.

Pour ces deux conceptions de la langue, l’apprentissage consiste dans l’enregistrement en mémoire des
informations. On apprend donc la grammaire à travers la mémorisation des normes et façon plutôt
passive.

À partir du XIXe siècle, avec la courant de réflexion pédagogique des humanistes comme Rebelais et
Montaigne, on commence à estimer que l’apprentissage de langues devait se réaliser à travers d’une
acquisition inconsciente. Les règles de grammaire doivent sont alors apprises par l’usage.
Les nouvelles conceptions de la langue qui nous ont permis d’établir la différence entre langue et langage
(Saussure) et parler d’une double articulation de la langue (Martinet), ainsi que les courant béhavioristes,
la grammaire distributionnelle de Bloomfield, l’innéisme de Chomsky et le cognitivisme de Piaget, ont
complétement changé la façon d’enseigner la grammaire.

La linguistique distributionnelle considère la langue selon deux axes : un axe vertical et un axe horizontal.
Sur l’axe vertical, la manipulation linguistique de base est la substitution (remplacer un mot) et sur l’axe
horizontal, la manipulation de basse consiste à passer d’une structure à une autre (transformation). La
grammaire s’apprend ainsi d’une façon inductive. Ses techniques étaient employées avec la méthode
audio-orale et elles représentaient une rupture grammaticale de base.

Pour l’innéisme l’enfant possède une capacité innée pour produire de règles. La grammaire ne consistait
pas non plus à un ensemble de règles qui devraient être apprises. Chomsky. Pour Chomsky, l’apprenant
est capable de construire sa propre grammaire, en déduisant des nouvelles phrases par substitution et par
transformation.

À partir du cognitivisme et la linguistique énonciative, on observe une tendance à enseigner la grammaire


à travers la communication. Il y a des fois qu’on oublie la grammaire, mais il ne faut pas oublier que c’est
aussi un outil très important pour communiquer.

2. DE LA GRAMMAIRE NORMATIVE À LA GRAMMAIRE COMMUNICATIVE

La grammaire normative, ce qu’on entend souvent par grammaire traditionnelle, est liée à la notion de
bon usage et vise un ensemble d’instructions à connaître et à mettre en pratique.

Cette conception de la grammaire était très visible à la période de la méthode traditionnelle. Cette
méthode est basée sur l’enseignement de langues classiques comme le grec et le latin et la capacité de
reproduction, les activités de traduction et les contenus étaient privilégiés. Pour la méthode traditionnelle,
l’écrit avait une place très importante et se basait sur des exemples littéraires. La grammaire était acquise
par mémorisation de règles et de manière passive.

Avec l’arrivée de la méthode directe, la façon de concevoir la grammaire commence à changer. Les règles
de grammaire étaient apprises par l’usage et les élèves étaient exposés à des situations de communication
réelles, en jouant un rôle plus actif.

La méthode active suppose aussi un changement par rapport à l’enseignement de la grammaire. Il faut
souligne que le texte écrit reprend sa place de nouveau et on arrive à un équilibre entre l’apprentissage
mécanique et raisonnée de la grammaire. La méthodologie active met l’accent beaucoup plus sur la
répétition extensive, en dépit de la répétition intensive.

Avec l’arrive de la méthode audio-orale, on assiste à une rupture grammaticale de base. La grammaire est
enseignée de façon inductive. Les exercices proposent aux étudiants d’effectuer deux manipulations de
base : la substitution des unités de la phrase ou la transformation d’une structure à une autre
(affirmative/négative). Il s’agit d’exercices de répétition.

La méthode Structuro-Globale-Audio-Visuelle va définitivement oublier l’étude la grammaire. Avec cette


méthode, on va apprendre par intuition, en établissant l’association entre le dialogue et l’image. LA MAV
impose une censure rigoureuse sur toute explication en enseignement grammatical.

La grammaire communicative est liée au développement de l’approche communicative. Cette approche


accorde une place prédominante à l’élève dans le processus d’apprentissage, il va participer activement et
on va s’adapter aux différents rythmes d’apprentissage.

L’approche communicative vise à instaurer chez les élèves la compétence de communication. Cette
compétence tient en compte la composante linguistique (ici on peut trouver la grammaire). Sans
l’apprentissage de la grammaire, l’apprenant aura des problèmes pour communiquer.

L’approche communicative et son prolongement (la perspective actionnelle) visent à considérer les
apprenants comme des agents sociaux. On va apprendre la grammaire mais avec un but communicatif.
L’objectif est que l’apprenant soit capable d’accomplir une tâche en utilisant les quatre compétences de
communication (parler, écouter, lire, écrire).

CONCLUSION

L’apprentissage de la grammaire a beaucoup évoluée avec les différentes méthodes. Aujourd’hui,


apprendre la grammaire ne devrait pas être ennuyeux. C’est qui pourrait être inquiétant pour les futurs
professeurs de FLE est que depuis la linguistique énonciative, on observe une tendance à oublier la
grammaire en classe.

Il ne faut pas oublier que la grammaire est aussi un outil très important pour communiquer et fait partie de
la composante linguistique qu’il faut instaurer chez nos élèves. Il est vrai qu’il ne suffit pas d’enseigner la
compétence linguistique pour développer la compétence de communication, mais il faut en tenir compte
de son importance. Sans avoir une connaissance grammaire minimale, les élèves rencontreront des
difficultés pour communiquer et réussir dans un échange.

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