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de développement de
l’irrigation des légumes
Juillet 2014
Synthèse du schéma directeur :
L’irrigation a été développée sur le Morbihan depuis les années 1990 pour assurer la qualité du
produit (absence de fil pour le haricot…), les rendements, homogénéiser le calibre de certains
légumes afin de faciliter leur transformation, étaler le calendrier de production sur la saison et
maîtriser la planification des approvisionnements des industries… L’irrigation dans le Morbihan
a une forte spécificité par rapports à d’autres bassins de production. Du fait des conditions
océaniques, seule une irrigation de complément est nécessaire. Elle est assurée principalement
par stockage hivernal des eaux de ruissellement en créant des plans d’eau d’une taille moyenne
actuelle de 20 – 25 000 m3. Les pouvoirs publics, collectivités territoriales ont accompagné
financièrement ce développement. Entre 2007 et 2013 le Conseil Général du Morbihan et le
Conseil Régional ont poursuivi cet appui avec une aide de 20% chacun sur les installations fixes.
Après subvention, le coût du stockage hivernal pour les producteurs reste encore important avec
un montant moyen de l’ordre de 450 à 500 €/ha/an (150 -200 €/ha après amortissement financier
des installations fixes).
L’irrigation est une assurance incontournable pour les producteurs spécialisés et pour la filière,
dans un contexte climatique de réchauffement avec des sécheresses à répétition (2003, 2005,
2010, 2011), pour des cultures à valeur ajoutée à forts coûts d’intrants (semences…).
Entre 2005 et 2011, la Préfecture et la profession agricole ont mené une opération concertée
de régularisation et de mise en conformité de 340 plans d’eau d’irrigation, afin de réduire les
atteintes à l’environnement (opérations de déconnection des cours d’eau de 27 plans d’eau,
suppression de 15 retenues…) et sécuriser ces équipements.
Le volume d’eau stocké, destiné à l’irrigation, est estimé à 7 millions de m3 sur le Morbihan. Il
permet d’irriguer 50% de la surface emblavée en légumes industries et plants de pomme de terre
sur le département. L’objectif de ce schéma directeur est de maintenir le potentiel d’irrigation en
productions légumières, et si possible développer la part des surfaces irriguées, tout en
préservant l’eau et les milieux aquatiques. Pour y parvenir 100 000 m3 de volume stocké sont à
créer chaque année d’ici 2020.
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 -2-
SOMMAIRE
Annexes : ............................................................................................................................................................................... 32
Plan type d’un ouvrage de répartition – prise d’eau sur cours d’eau : .............................................................................................. 32
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 -4-
1. LA PRODUCTION DE LEGUMES EN BRETAGNE
1.1. La production de légumes en Bretagne pour la transformation
6 000
4 000
2 000
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Graph 1 : Surface par légumes produits en Bretagne destinés à l’industrie de transformation entre 2003 et
2012 – source CENALDI.
Les surfaces en production sont dans une tendance à la baisse depuis 2003 (-26%), avec une chute surtout
depuis 2010. Les volumes de production suivent une évolution similaire, bien que les augmentations de
rendement en atténuent les effets (-7% par rapport à 2003).
Les légumes demandant le plus souvent une irrigation de complément sont les haricots, flageolets, épinards,
brocolis, petites et grosses carottes, céleris, courgettes… Les pois légumes ne sont pas ou peu irrigués.
Graph 2 – Surfaces des légumes les plus fréquemment irrigués en Bretagne - source CENALDI.
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 -5-
La Bretagne représente 34% des surfaces de légumes d’industrie française, principalement des pois, haricot
et flageolet. C’est la région phare des brocolis et épinards, avec respectivement 95 % et 60% de la
production française. Elle est en concurrence avec les autres grandes régions de productions du Nord-
Picardie et le Sud-Ouest qui irriguent 100% de leurs surfaces en légumes à partir de nappe.
100%
11%
90%
80% 36%
43%
70% 35%
60%
Sud-Ouest
50% Bretagne - Pays de Loire
36%
Nord-Picardie-Centre
40%
30% 57%
54%
20%
28%
10%
0%
Pois Haricots Flageolets
Graphique 3 : Part des surfaces en légumes industries par grandes régions de production –
moyenne 2008-2012 – source CENALDI
En Bretagne, la zone traditionnelle de production est située sur le Morbihan et le sud-Finistère. 50% des
légumes industries produits en Bretagne le sont dans le Morbihan. Le Morbihan est le 1er département
producteur avec 17% des surfaces françaises en légumes industries. 800 exploitations du Morbihan
produisent du légume industrie.
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 -6-
Les 2 000 producteurs bretons sont regroupés au sein d’OP, organisation de producteurs. Les OP
Bretonnes au 1er janvier 2014 en légumes industries sont : UFM – Cecab, Triskalia, St Yvi Cornouaille. Ces
OP contractualisent chaque année des tonnages de légumes avec les différents industriels propriétaires
d’outils de transformation.
Les usines de transformation de légumes industries sont implantées dans les bassins de production. Les 9
usines bretonnes sont réparties sur le Morbihan (5), le Finistère (1) et les Côtes d’Armor (3). Elles
transforment ces légumes pour une vente sous forme de conserves (4 usines) ou de surgelés (5 usines).
Ces moyens de transformation ont été développés par des groupes coopératifs (Cecab, Gelagri) et privés
(Ardo, les Mousquetaires, Dujardin, Greenyard Foods).
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 -7-
1.2. La production de plants de pomme de terre :
La Bretagne est l'une des trois régions historiques de production de plants en France, avec
5.000 ha emblavés chaque année. La production est majoritairement située dans le Nord Finistère
(3.250 ha et 120 producteurs) et le Morbihan (1.100 ha pour 90 producteurs). Cette production
existe également dans les Côtes d'Armor (450 ha et 45 producteurs) et le Sud Finistère (200 ha et
20 producteurs).
Sur le Morbihan, la production est surtout présente dans le bassin de Pontivy, et plus
particulièrement sur les communes comme Cléguérec, Neuillac et Noyal-Pontivy.
Sur le Morbihan, près de 200 exploitations ont développé une activité de maraîchage. A dire
d’experts deux grands systèmes ont été développés :
La très grande majorité des exploitations est en circuit de commercialisation court. Les
moyens de production sont en moyenne basés sur 1 000 à 5 000 m² de tunnels froids et 1 à
6 ha de légumes de plein champ. Les exploitations sont réparties sur tout le département
avec une concentration plus forte à proximité du littoral et des agglomérations.
Quelques exploitations produisent des volumes plus conséquents avec un circuit de
commercialisation en gros. Les moyens de production sont en moyenne basés sur des serres
verres ou multi-chapelles chauffées de l’ordre de 5 à 10 000 m², et 5 à 10 000 m² de tunnels
froids et 5 à 15 ha de légumes de plein champ. Les exploitations sont principalement
concentrées sur le secteur côtier, entre Auray et Lorient, notamment sur des communes
comme Plouhinec, Erdeven.
La production de légumes frais est majoritairement développée sur le littoral du nord de la Bretagne
avec 2 300 exploitations, et 33 000 ha, basée notamment sur les emblématiques productions de
choux-fleurs (22 500 ha), artichauts (8 600 ha), et sur 215 ha de serres (tomates, fraises)- source
Cérafel. Cette filière est peu développée sur le Morbihan.
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 -8-
2. ETAT DES LIEUX DE L’IRRIGATION SUR LE DEPARTEMENT DU
MORBIHAN
2.1. Objectifs recherchés du développement de l’irrigation en légumes
industries et plants de pomme de terre :
Sur le reste du département l’irrigation est une sécurité importante de rendement et de qualité, ou
indispensable à la production de légumes. La nécessité de l’irrigation est d’autant plus importante
vers l’Est du département. Les sols destinés aux légumes sont dotés en effet pour la plupart d'une
bonne réserve hydrique qui permet une autonomie correcte mais pas suffisante : Réserve Utile 60
à 80 mm suivant la culture pour un déficit hydrique moyen durant l’été de 180 à 250 mm selon les
secteurs.
D’après l’étude en cours de finalisation en 2014 de l’UOPLI sur l’état des lieux de la filière bretonne
de légumes d’industries, les surfaces irriguées ont peu évolué entre 2005 et 2012. Sur 11 425 ha
produits dans le Morbihan, le taux de surface équipée en irrigation reste stable à 49%. L’évolution
par légume est minime sauf pour les flageolets où le taux baisse.
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 -9-
La production des légumes est répartie sur tout le département, et est réalisé par deux types d’exploitations :
- des exploitations d’élevages, non spécialisées en légumes, avec une surface consacrée aux
légumes réduite. L’étude menée par l’UOPLI sur les données 2012 recense dans le Morbihan 557
non irrigants, avec une surface moyenne en légumes de 11 ha.
- des exploitations qui se sont spécialisées en légumes industries et/ou plants de pomme de terre,
tout en étant en majorité des exploitations d’élevages. L’étude menée par l’UOPLI sur les données
2012 recense 239 irrigants avec une surface moyenne en légumes de 23 ha. L’irrigation assure la
stabilité de la production en légumes d’une année sur l’autre. C’est sur ces exploitations que s’est
développée la production de légumes comme les carottes, céleris, brocolis….
L’irrigation en plants de pomme de terre est une nécessité économique sur le Morbihan. L’écart de
rendement est en effet de 10 à 12 T/ha sur la moyenne des 10 dernières années entre les productions
irriguées et non irriguées. En 2013 sur les 1 000 ha produits sur le Morbihan, 47 % sont irrigables. La
production morbihannaise a par ailleurs un avantage qualitatif sur le plan sanitaire, par rapport aux zones
de Bretagne Nord, grâce à la faible présence de mildiou et des bactéries des genres Pectobactérium et
Dickeya responsables de la maladie de la "jambe noire".
Depuis les années 2000, le potentiel d’irrigation reste plafonné à 50% de la surface emblavée. Les créations
de retenues compensent l’arrêt de producteurs dont les moyens de production en légumes ne sont pas
utilisés par les repreneurs.
Les élus du Conseil Régional de Bretagne et des Conseils Généraux du 56 et du 29, continuent d’apporter
leur soutien au développement de l’irrigation sur la période 2007/2013 à hauteur de 40% de subvention. Ce
programme a été notifié à la commission européenne et validé en juillet 2009.
Graphique 3 : Volume annuel de plan d’eau créé en Morbihan de 2000 à 2013 - Chambre
d’agriculture du Morbihan
Le renforcement réglementaire, notamment de protection des zones humides, est la principale explication
de cette baisse dans la création de réserves d’irrigation. Trouver des sites suffisamment grand pour créer
une réserve (env. 1 ha pour une réserve de 20 000 m3), avec des matériaux hydromorphes en profondeur
sur toute la surface, tout en n’étant pas classé en zone humide est devenu ardu.
La Bretagne repose sur un socle fait de granites et de schistes où les nappes aquifères sont de
très petites tailles et difficilement exploitables. Les prélèvements d’eau pour l’alimentation en eau
potable sont réalisés à 80 % en eaux de surface (cours d’eau et plans d’eau). Les débits d’étiage
sont sévères mais la pluviométrie en hiver est particulièrement abondante. Il n’y a jamais pénurie
d’eau dans les rivières bretonnes en hiver. La variation des débits entre l’été et l’hiver est de 1 à
10 environ.
C’est cette réalité physique qui a amené les irrigants depuis les années 1990 à se doter de réserves
collinaires pour protéger la ressource estivale car ces dernières se remplissent l’hiver à une époque
où l’eau est abondante. Elles sont alimentées en majorité par ruissellement seul, et pour une partie
par complément par des sources superficielles, et/ou prélèvement sur cours d’eau en période
hivernale. La part prélevée en période hivernale est très faible, estimée à 0.16 à 0.22 % de la lame
d’eau hivernale sur la base de 7 millions de m3 d’eau stocké pour l’irrigation. Et les réserves ne
participent pas à l’augmentation du volume des prélèvements en période d’étiage. L'impact direct
des retenues collinaires sur l'environnement est ainsi très limité de par leur taille modeste, le
remplissage basé sur le stockage hivernal…
Ces réserves sont déconnectées du milieu hydrologique dès que le trop-plein ne coule plus, c'est-
à-dire au cours du printemps. La réalimentation par la pluviométrie estivale est inexistante, sauf en
cas de pluies d’orage abondantes. Elles se trouvent donc plus ou moins vides au début de
l’automne, selon la pluviosité de l’année. Elles se remplissent avec les premiers ruissellements
d’hiver. Elles ne contribuent ainsi pas au phénomène d’eutrophisation qui peut être constaté sur
certains cours d’eau en période estivale.
La capacité de la réserve fixe, avant l'implantation des cultures, le volume disponible, et oblige le
producteur à un ajustement annuel des surfaces à irriguer et à avoir un très bon pilotage de
l'irrigation (type de rationnement).
De 2005 à 2011, une opération coordonnée de mise en conformité des plans d’eau d’irrigation a
été mise en œuvre face au constat d’irrégularités de très nombreux plans d’eau. Cette opération
a été menée de concert entre la profession agricole (Chambre d’agriculture, FDSEA, JA, et les
OP Cecab, Coopagri, Cam, St Yvi,) et la Préfecture (DDTM).
Les objectifs définis par les acteurs, profession agricole et Préfecture, sur cette démarche de mise
en conformité des plans d’eau d’irrigation du Morbihan étaient de :
- régulariser les retenues d’irrigation conformes à la législation en terme de mode
d’alimentation mais qui ne possèdent pas d’acte réglementaire alors qu’elles devraient en
posséder ;
- mettre en conformité les autres plans d’eau, avec des modalités adaptées selon le mode
d’alimentation en eau et les antécédents (acte réglementaire, subvention publique), en
prenant en compte l’ensemble des demandes, avec un souci d'équité et de cohérence.
Les modalités de mise en conformité ont été basées sur 4 critères croisés :
- existence ou non d’acte réglementaire préexistant ;
- date de création du plan d’eau (avant ou après 1993 – date du décret d’application de la loi
sur l’eau de 1992) ;
- subvention publique du plan d’eau et/ou du réseau d’irrigation ;
- mode d’alimentation en eau.
Bilan de l’opération :
Nombre de
Type de plans d'eau Procédure administrative
plans d'eau
Plans d’eau alimentés uniquement par ruissellement Simple régularisation administrative
270
(65%) ou aussi par source (35%) (délivrance d'un récépissé de déclaration)
Plans d’eau alimentés par un cours d’eau
Délivrance d'un RD avec mesures
intermittent prenant sa source à moins de 300 m du 30
compensatoires
plan d’eau
Plans d'eau déconnectés de cours d'eau : retrait de
point de pompage dans cours d'eau, travaux de
27
dérivation de cours d'eau, création ouvrage de
répartition…
Suppressions de plan d'eau (ouverture de la digue
aval ou arrêt d'utilisation en irrigation…) 15
Total 342
Ces ouvrages ont été intégrés au plan de contrôle de la police de l’eau de la DDTM. Fin 2010, 45
plans d’eau d’irrigation ont été contrôlés par la DDTM sur les 340 déclarations faites en 2006.
Le recensement agricole de 2000 donne un volume stocké en retenues pour l’irrigation des
légumes industries de 6 639 440 m3. Afin de donner un aperçu du type de plan d’eau à usage
agricole se rapprochant le plus de la réalité, un traitement a été réalisé sur la base des 340 plans
d’eau d’irrigation du Morbihan recensés dans le cadre de l’opération coordonnée de mise en
conformité et des plans d’eau d’irrigation créés depuis 2000. Le panel utilisé concerne plus de 200
exploitations agricoles irrigantes, pour un volume cumulé de 4,5 millions de m3 stocké soit près de
70% du volume stocké estimé par le RA 2000. A ce panel est rajouté 37 plans d’eau créés depuis
2000, représentant 709 000 m3.
Les plans d’eau d’irrigation utilisés dans le Morbihan ont des volumes stockés allant de moins de
5 000 m3 à 60 - 70 000 m3. Les retenues de moins de 10 000 m3 sont nombreuses (163 plans d’eau
– 44% du panel), mais représentent un volume stocké faible (13 %). Ce sont les plans d’eau de
plus de 10 000 m3 qui représentent un volume stocké important (87%).
La moyenne du volume stocké par plan d’eau est de 13 700 m3.
La moyenne est de 15 800 m3 pour les retenues construites depuis 1990.
La moyenne est de 21 000 m3 depuis 2000.
Les plans d’eau d’irrigation du Morbihan ont été créés avec un mode de remplissage principal par
ruissellement. Historiquement une partie importante d’entre elles a été alimentée par une ou des
sources superficielles. Du fait de l’opération concertée de mise en conformité des plans d’eau sur le
Morbihan de 2005 à 2010, il n’y a plus de plans d’eau en barrage de cours d’eau. Soit elles ont été
supprimées (digue aval ouverte) soit le cours d’eau a été dérivé et le plan d’eau alimenté en
complément par une prise d’eau hivernale (ouvrage de répartition). Une trentaine de retenues ont été
mises en conformité en conservant un mode de remplissage complémentaire par cours d’eau
intermittent de faible longueur (< 300 m), avec mise en place de mesures compensatoires. Tous les
plans d’eau d’irrigation créés depuis 2000 sont alimentés uniquement par ruissellement.
BLAVET
VILAINE
34%
37%
ELLE
5%
SCORFF GOLFE - RIA
12% 12%
La plus forte densité des volumes stockés se trouve sur le secteur nord de Pontivy, région de production de
légumes industries et de plants de pomme de terre, sur le secteur légumier historique du nord de Lorient et
sur le secteur du bassin de production de Ploërmel.
Cultures irriguées : Les principales cultures irriguées avec des surfaces emblavées
importantes sont le plant de pomme de terre et en légumes industrie le haricot, flageolet,
épinards de printemps et d’automne, pommes de terre de sélection, d’industrie, et de
consommation ; et en surface emblavée plus réduite les carottes, céleris, brocolis, choux
fleurs…
Gestion de l’irrigation : Les irrigants utilisent la méthode des bilans hydriques prévisionnels et
l’observation pour démarrer l’arrosage : suivi de l’ETP des cultures (Evapotranspiration
potentielle) en lien avec la réserve utile en eau des sols (RFU - réserve facilement utilisable)
et les précipitations. Ils sont tenus de gérer l’eau avec parcimonie, en particulier lors d’épisodes
extrêmes de sécheresse non pris en compte dans le calibrage des installations.
Pour exemple, selon les conditions pédoclimatiques, un haricot reçoit de 3 à 7 tours d’eau de
25 mm (soit de 750 m3/ha à 1 750 m3/ha) et un épinard de 2 à 4 tours d’eau.
Aspersion par canon enrouleur : Système le plus adapté au changement annuel de parcelles
imposé par la gestion des rotations (5-6 ans par exemple entre 2 haricots) et suffisant pour une
irrigation de complément telle que nécessaire en Bretagne Sud. Les enrouleurs sont équipés de
systèmes de régulation électronique permettant une précision de réglage optimale.
Réseau sous pression : Les réseaux sont développés sur l’ensemble de l’exploitation avec un
minimum de canalisations mobiles, ce qui limite les fuites. Le démarrage de l’irrigation est
automatisé de façon à permettre une réactivité et une sécurité optimum de l’irrigation. On
sécurise ainsi l’efficience en irriguant majoritairement de nuit.
Les marges brutes des légumes industries sont intéressantes pour les producteurs, avec des
marges brutes à l’hectare en moyenne sur les 5 dernières années de 1 000 €/ha en pois de
conserve, et 1 250 €/ha en haricot et flageolet (source CER 56). Ces données sont à comparer
à la marge brute moyenne sur la même période en blé qui est de 680 €/ha (source CER 56).
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
2008 2009 2010 2011 2012 2013
L’irrigation permet aux producteurs équipés de stabiliser les performances d’une année sur
l’autre et d’amortir les coûts de l’irrigation (amortissement plan d’eau, réseau enterré, coût
électricité…). L’irrigation apporte une grande assurance en période de sécheresse, comme
l’illustre le graphique ci-dessous, et contribue à un approvisionnement régulier de la filière.
Une exploitation qui souhaite développer une production de légumes a besoin de l’assurance de
l’irrigation, vu la technicité de la production, les aléas climatiques, les coûts d’implantation de ces
cultures…
Equipement coût en € HT
Etudes (pré-étude de faisabilité, dossier loi sur l'eau...) 5 000 €
Création d'un plan d'eau, étanchéifié avec des matériaux
hydromorphes trouvés sur place (argiles) 3 €/m3
Plan d'eau étanchéifié avec une géomembrane 6 à 10 € / m3
Réseau d'irrigation (canalisation) + hydrants et accessoires 12 à 15 €/ml
Station de pompage et compteur 20 000 à 30 000 €
Extension ligne électrique 2 000 à 22 000 €
Sur une base d’une exploitation avec 45 ha de légumes irrigués (haricot, pois, épinards, pomme de
terre), en prenant en compte la durée de l’amortissement de chaque investissement, les réparations
et le coût de l’énergie, le coût annuel de l’irrigation est de 450 -500 € /ha de légume irrigué selon le
volume, le type de retenue (hors géomembrane), la dispersion du parcellaire …, ceci après subvention
à 40% des installations fixes. Après amortissement financier des installations fixes (plan d’eau et
réseau d’irrigation et station de pompage sur 15 ans), le coût annuel est de 150 -200 €/ha.
L’investissement est rentable pour l’exploitant si le plan d’eau est réalisé avec des matériaux
hydromorphes trouvés sur place, et avec la mise en place de doubles cultures (épinards avant maïs,
pois puis haricots…)
Prélèvement équipé d’un compteur : Conformément à l’article L 214-8 du code de l’environnement, les
installations permettant d'effectuer à des fins non domestiques des prélèvements en eau superficielle, ainsi
que toute installation de pompage des eaux souterraines, doivent être pourvues des moyens de mesure ou
d'évaluation appropriés. Leurs exploitants ou, s'il n'existe pas d'exploitants, leurs propriétaires sont tenus d'en
assurer la pose et le fonctionnement, de conserver trois ans les données correspondantes et de tenir celles-
ci à la disposition de l'autorité administrative. Lorsque le prélèvement d'eau est réalisé par pompage, la
mesure est effectuée au moyen d'un compteur d'eau.
Selon son mode d'alimentation en eau, son positionnement par rapport au cours d'eau, la hauteur de sa
digue, sa surface, la création de réserves d'irrigation peut être soumise à différentes rubriques de la loi sur
l'eau en procédure de déclaration-autorisation de la loi sur l'eau (code de l'environnement et notamment les
articles L 214-2 et suivants et l'article R 214-1).
Le dossier de déclaration ou d’autorisation doit contenir les éléments mentionnés aux articles R 214-4 ou R
214-32 du code de l’environnement. Seules sont rappelées ici les rubriques les plus couramment
rencontrées. Pour plus de précisions, se reporter directement au code de l'environnement.
Recherche d'eau par sondage, forage, en vue d'effectuer 1.1.1.0 Opération soumise à déclaration
un prélèvement temporaire ou permanent dans les eaux
souterraines, y compris les nappes d'accompagnement
des cours d'eau
Alimentation du plan d'eau par forage, puits ou ouvrage 1.1.2.0 Volume prélevé ≥ 200 000 m3/an Volume prélevé compris entre 10 000 et
souterrain 200 000 m3/an
Alimentation du plan d'eau par un prélèvement d'eau dans 1.2.1.0 Prélèvement ≥1 000 m3/h ou ≥ 5 % Prélèvement entre 400 et 1 000 m3/h ou
un cours d'eau du débit du cours d'eau représentant 2 à 5 % du débit du cours
d'eau
Plans d'eau permanents ou non 3.2.3.0 Superficie ≥ 3 ha Superficie comprise entre 0,1 ha et 3 ha
Barrage de retenue 3.2.5.0 D'une hauteur > 10 m ou susceptible D'une hauteur comprise entre 2 et 10 m
de présenter un risque pour la
sécurité publique en raison de leur
situation ou environnement
Ouvrages dans le lit majeur 3.2.2.0 Surface soustraite ≥ 10 000 m2 Surface soustraite ≥ 400 m2 et
< 10 000 m2
Installations, ouvrages, remblais et épis dans le lit mineur 3.1.1.01° Opérations toujours soumises à
d'un cours d'eau constituant un obstacle à l'écoulement autorisation
des crues
Installations, ouvrages, remblais et épis dans le lit mineur 3.1.1.02° Entraînant une différence de niveau Entraînant une différence de niveau >
d'un cours d'eau constituant un obstacle à la continuité ≥ 50 cm pour le débit moyen annuel 20 cm mais < 50 cm entre l'amont et l'aval
écologique du cours d'eau entre l'amont et l'aval de l'ouvrage
de l'ouvrage
Installations dans le lit mineur d'un cours d'eau étant de 3.1.5.0 Destruction de plus de 200 m2 de Dans les autres cas
nature à détruire les frayères frayères
Assèchement, mise en eau, imperméabilisation, remblais 3.3.1.0 1 ha >0.1 mais < 1 ha
de zones humides ou de marais, la zone asséchée ou
mise en eau étant
Enfin, le projet doit respecter les prescriptions générales de la rubrique 3230 et des autres rubriques
concernées, quand les prescriptions générales existent (se reporter à l'arrêté du 27 août 1999 modifié)
Schéma directeur de développement de l’irrigation des légumes - Morbihan – juillet 2014 - 24 -
Prescriptions générales de la rubrique 3230 :
- cumul des surfaces si plusieurs plan d’eau
- étanchéité de l’ouvrage
- vidangeable en moins de 10 jours
- évacuation de la crue centennale par un trop plein
- pas dans le lit majeur et distance de recul par rapport au cours d’eau
- maintien d’un débit minimal (L 432-5 du CE)
► Le respect du SDAGE
La maîtrise des prélèvements d'eau est un élément essentiel pour le maintien du bon état des cours d'eau
des eaux souterraines et pour la préservation des écosystèmes qui leurs sont liés. Les orientations
fondamentales du SDAGE ont pour objectifs de limiter l'impact des prélèvements sur le milieu naturel en
préservant les usages prioritaires. Pour les plans d'eau destinés à l'irrigation, le SDAGE fixe les dispositions
suivantes :
Nota : Les retenues collinaires pour l'irrigation, ne sont pas concernées par la disposition 1 C-2
Dispositions
Pour les projets de plans d'eau ayant un impact sur le milieu, les demandes devront justifier Disposition 1C -1
d'un intérêt économique et/ou collectif
La mise en place de nouveaux plans d'eau n'est autorisée qu'en dehors des zones suivantes : Disposition 1C -2
- ZRE, le Morbihan n'est plus concerné,
- les BV où il existe des réservoirs biologiques,
- les secteurs où la densité de plans d'eau est déjà importante, sur la base d'une
cartographie élaborée par le préfet, en concertation avec la CLE si elle existe. La
densité importante est caractérisée par tous critères localement pertinents (...).
Les plans d'eau doivent être isolés du réseau hydrographique par un canal de dérivation avec Disposition 1 C-3
prélèvement du strict volume nécessaire à leur usage ou alimentés par ruissellement
Les périodes de remplissage et de vidange doivent être définies au regard du débit du milieu, Disposition 1 C-3
sans pénaliser celui-ci en période d'étiage, et suffisamment longues.
Les plans d'eau doivent être équipés de système de vidange pour limiter les impacts Disposition 1C3
thermiques et équipés également d'un dispositif permettant d'évacuer la crue centennale
La gestion de l'alimentation et de la vidange des plans d'eau en dérivation du cours d'eau doit Disposition 1C3
être optimisée au regard du transit sédimentaire de sorte de ne pas compromettre l'atteinte
des objectifs environnementaux des masses d'eau influencées
Un dispositif de piégeage des espèces indésirables doit être prévu Disposition 1C3
Les retenues collinaires exclusivement alimentées par des eaux de ruissellement sont Disposition 1C3
autorisées sur l'ensemble du bassin
Dans les bassins nécessitant une protection renforcée à l’étiage (BV de la Vilaine, îles), pas Disposition 7A1
de nouveaux prélèvements dans les cours d’eau et les nappes souterraines du 1 er avril au 30
octobre, en dehors de l’AEP
La disposition 1 C2 du SDAGE Loire-Bretagne de 2009 précise que la « mise en place de nouveaux plans
d’eau n’est autorisé qu’en dehors des secteurs où la densité de plans d’eau est déjà importante. Deux
critères sont donnés pour exemple :
- la superficie cumulée des plans d’eau est supérieure à 5% de la superficie du bassin versant ;
- le nombre de plans d’eau est > 3/km². »
Le règlement et les documents cartographiques d'un SAGE sont opposables à toute personne publique ou
privée pour l'exécution de toute installation, ouvrage, travaux ou activité autorisée ou déclarée au titre de la
loi sur l'eau (IOTA) (article L 212-5-2 du CE).
Le tableau ci-dessous reprend les principales préconisations, dispositions et règles actuelles des SAGE
concernant les plans d'eau d'irrigation.
Le Sage Vilaine est en cours de révision pour mise en compatibilité du SDAGE. Il devrait être approuvé fin
2014.
Aucune création de plan d'eau en dérivation ou sur le cours d'eau ainsi qu'au sein des zones E3-115
humides
Identification des secteurs du bassin où la création de certains types de plans d’eau et retenues 3.2.2
collinaires n’est pas autorisée : L’implantation de nouveaux plans d’eau et de nouvelles retenues
collinaires relevant de la nomenclature des IOTA […] ne peut se faire : […]
- Pour les plans d’eau d’irrigation, qu’en dehors des bassins versants où il existe des réservoirs
biologiques,
Cette règle ne s’applique pas aux réserves de substitution, […] retenues collinaires pour l’irrigation.
Préserver les zones humides, les sources et les champs d’expansion des crues. 3.2.3
L’implantation de nouveaux plans d’eau ou de nouvelles retenues collinaires relevant de la
nomenclature des IOTA […] n’est pas autorisée sur sources, sur zones humides et dans les champs
d’expansion des crues
Cette règle ne concerne pas : […]
- Les plans d’eau et retenues collinaires existants et qui feraient l’objet de nouveaux actes administratifs
(déclaration ou autorisation au titre des articles L. 214-1 et suivants du code de l’environnement) ;
- La création de retenues collinaires et/ou plans d’eau en zones humides cultivées depuis plusieurs
années et drainées pour lesquelles les fonctionnalités en termes de rétention d’eau et de capacité «
épuratrice» sont très fortement amoindries ou ont totalement disparu.
Limiter les connexions entre les nouveaux ouvrages et les eaux souterraines : Afin de limiter les 3.2.4
échanges entre les nouveaux ouvrages et les eaux souterraines, les nouveaux plans d’eau ou les
nouvelles retenues collinaires relevant de la nomenclature des IOTA […] doivent être réalisés de
manière à ce que le fond de ces ouvrages soit étanche et se situe au-dessus du plafond de la nappe
concernée.
Vérifier l’étanchéité des ouvrages avant leur mise en service : Afin de s’assurer notamment, que 3.2.5
lors de la création de nouveaux ouvrages, ceux-ci sont étanches et ne captent pas de sources, les
nouveaux plans d’eau ou nouvelles retenues collinaires relevant de la nomenclature des IOTA […]
devront être vidangeables totalement et vides avant leur 1ère mise en service.
Encadrer les périodes de prélèvements dans les cours d’eau : Afin de limiter les prélèvements dans 3.2.6
les cours d’eau et donc de garantir leur débit aux périodes […] pour les nouveaux plans d’eau relevant
de la nomenclature des IOTA […] l’alimentation complémentaire à partir d’un cours ne sera autorisée
qu’entre le 1er décembre et le 30 avril.
Garantir un débit minimum nécessaire au bon fonctionnement des cours d’eau : […] Pour les 3.2.7
nouveaux plans d’eau relevant de la nomenclature des IOTA […] le débit laissé dans la rivière ne pourra
être inférieur à 25% du module.
Limiter l’alimentation complémentaire des plans d’eau par forage 3.2.8
Afin de limiter la pression de prélèvement qui pourrait concerner les nappes servant à alimenter des
plans d'eau, pour les nouveaux plans d'eau relevant de la nomenclature des IOTA […] l'alimentation
complémentaire par forage respectera trois principes :
1. La solution de complément par forage est utilisée seulement si les solutions de remplissage par les
seules eaux de ruissellement, puis par prélèvement sur cours d'eau en période d'excédent hydrique
n'ont pu répondre aux besoins.
2. Dans le cas où le volume d'eau prélevé annuellement est de plus de 10 000 m3, il ne pourra contribuer
à remplir plus de 50% du volume du plan d'eau.
3. Le volume d'eau prélevé sera au maximum de 15 000 m 3/an.
a) Objectifs de développement
Le volume d’eau stocké destiné à l’irrigation des légumes industries et plants de pomme de
terre est estimé à 7 millions de m3 sur le Morbihan. Il permet d’irriguer 50% de la surface
emblavée en légumes industries sur le département et 50% des plants de pomme de terre.
Afin de maintenir voire renforcer la part de légumes irrigables, et ainsi sécuriser les productions
comme le haricot – flageolet (voir tableau n°2), la production de plans de pomme de terre, donc
les filières, l’objectif de ce schéma est de créer 100 000 m3/an de plans d’eau d’irrigation de
légumes, soit 4 – 5 plans d’eau par an de 20-25 000 m3 d’ici 2020.
b) Localisation
En dehors des zones humides : Les plans d’eau d’irrigation, dans l’objectif européen et national
de protection des zones humides, sont à créer en dehors des zones humides et du lit majeur des
cours d’eau. L’inventaire communal des zones humides intégré au document prévisionnel
d’urbanisme est la source principale d’information sur leur localisation. Toutefois la police de
l’eau, lors de l’étude du projet de plan d’eau, peut être en mesure de repréciser si besoin la
délimitation des zones humides en se basant sur l’arrêté du 1 er octobre 2009.
Un plan d’eau d’irrigation peut être créé en limite de zone humide, à la fois pour bénéficier au
maximum des eaux de ruissellement du bassin versant, et pour trouver des matériaux
hydromorphes (au-delà de 40 – 50 cm de profondeur) permettant d’étanchéifier le plan d’eau.
Une réserve imperméabilisée avec une géomembrane coûte en effet deux à trois fois plus cher
et ne peut se rentabiliser que sur des productions à forte valeur ajoutée (obligation de
diversification légumière avec des légumes à récolte manuelle, choux, céleris, courgettes...). Très
peu de producteurs sont concernés.
Pour permettre de sécuriser la majorité des surfaces en légumes (haricots, flageolets), seule
l’irrigation par retenue imperméabilisée avec des matériaux étanches trouvés sur place est viable
économiquement.
En zones humides non fonctionnelles : Les zones humides non fonctionnelles comme les
zones humides cultivées drainées ont perdu leurs fonctionnalités de zones humides, tant en
terme de qualité d’eau (dénitrification) que de quantité d’eau (rétention). Par contre elles
conservent des matériaux aptes à l’étanchéification des plans d’eau. Alliée à des mesures
compensatoires, la création de plan d’eau en zone humide non fonctionnelle peut apporter un
gain environnemental positif ou au moins équilibré. L’objectif de ce schéma est d’expérimenter la
création de plans d’eau dans de telles zones et de le comparer à un système de plan d’eau en
géomembrane hors zone humide, tant d’un point de vue économique qu’environnemental.
Du fait de la difficulté de trouver des sites d’implantation (bassin versant suffisant, matériaux
d’étanchéification, protection des zones humides…), des compléments d’alimentation en eau, si
nécessaires, sont validés dans le Morbihan en cas d’apport insuffisant par ruissellement, et par
ordre de priorité par :
- prélèvement sur cours d’eau en période d’excédent hydrique par la mise en œuvre d’un
ouvrage de répartition maçonnée (plan en annexe 1) ; les ouvrages de répartition sont de
taille modeste, adaptés au cours d’eau et aux besoins de prélèvement, avec des seuils <
20 cm qui n’entravent pas la continuité écologique,
- prélèvement par forage.
Ces compléments devront respecter les dispositions et règles des SAGE approuvés, notamment
en matière de période et de modalités de prélèvements sur cours d’eau et par forage.
d) Financement public
Avec qui : Chambre d’agriculture, OP légumes et Bureau d’études pour les sondages.
Réalisation d’un dossier d’incidence loi sur l’eau soumis à déclaration ou autorisation selon la
surface au miroir, mode d’alimentation, implantation …
Et de la déclaration préalable de travaux an matière d’urbanisme.
Plan type d’un ouvrage de répartition – prise d’eau sur cours d’eau :