Vous êtes sur la page 1sur 20

Revue "Repères et Perspectives Economiques"

Vol. 3/N° 2 / 2ème semestre 2019

Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des


tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines :
Les enseignements d’un modèle de gravité

Khouilid Mustapha et Echaoui Abdellah


Université Mohammed V, Rabat, Maroc

Édition électronique

URL: https://revues.imist.ma/index.php?journal=rpe&page=article&op=view&path%5B%5D=17142

ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 12 juillet 2019
Pagination : 194 - 213

Référence électronique
Khouilid, M. et Echaoui, A. «Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et
des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines : Les enseignements
d’un modèle de gravité», Revue "Repères et Perspectives Economiques" [En ligne], Vol.3,
N° 2 / 2ème semestre 2019, mis en ligne le 12 juillet 2019.

URL: https://revues.imist.ma/index.php?journal=rpe&page=article&op=view&path%5B%5D=17142
Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

Résumé

Les mesures non tarifaires sont devenues l’obstacle majeur à la libération du


commerce international au XXIème siècle. Le présent papier s’inscrit dans le cadre des
travaux de quantification des mesures non tarifaires et vise la comparaison du degré de
restrictivité de ces mesures et des droits douaniers appliquées aux exportations
marocaines. Ce travail de recherche introduit la quantification des MNT par
l’application de l’élasticité de la demande d’importation sur les résultats d’un modèle
de gravité appliqué à un échantillon de de 28 pays. Les résultats montrent que les
MNT sont plus restrictives que les tarifs douaniers appliqués pour l’ensemble des
secteurs exportateurs. Cette différence devient importante pour le cas des pays
développés en raison de leur niveau de tarification très bas. Cependant, le niveau de
restriction des échanges chez les pays en développement est très révélé en raison de
l’application de MNT restrictives et de tarifs douaniers encore élevés.

Mots clés : Equivalents tarifaires ad-valorem, Tarifs douaniers, Equation de gravité,


Commerce international, Mesures non tarifaires.
Classification JEL : B22, C23, C51, F13, F14, F17, F40

Abstract

In the 21st century, non-tariff measures have become the major obstacle to the
liberalization of international trade. This paper is part of the work on quantification of
non-tariff measures and aims to compare the degree of restrictiveness of non-tariff
measures and customs duties applied to Moroccan exports. This research introduces
the quantification of non-tariff measures by applying the elasticity of import demand
to the results of a gravity model applied to a sample of 28 countries. The results show
that non-tariff measures are more restrictive than applied tariffs for all exporting
sectors. This difference becomes important in the case of developed countries because
of their very low level of pricing. However, the level of trade restraint in developing
countries is widely revealed due to the application of restrictive non-tariff measures
and still high tariffs.

Keywords : Ad-valorem tariff equivalents, Customs tariff, Gravity equation,


International trade, Non-tariff measures.

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 195


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

Introduction

Les mesures non tarifaires (MNT) sont considérées comme une stratégie
contemporaine de détournement, et qui présentent généralement des arguments
déguisés et destinés à cacher leur véritable raison d’être. Ces mesures de protection
sont souvent appelées barrières « douces », mais malgré leur appellation, ces obstacles
au commerce n’ont rien de mesures douces. Elles peuvent être d'une redoutable
efficacité, bien que leur degré d’affectation du commerce soit difficile à évaluer
précisément. La panoplie des mesures protectionnistes actuelles comprend une vaste
gamme de moyens tels que les normes techniques, les règles de sécurité, les règles
d’hygiène et les normes sanitaires, l'exclusion des entreprises étrangères des marchés
publics ainsi que les lourdeurs administratives.

Les mesures non tarifaires sont un élément de base de la version moderne du repli sur
soi et du protectionnisme. La forte baisse des tarifs douaniers à l’échelle mondiale ne
signifie pas la fin des barrières et entraves au commerce, mais leur forme a juste
évolué. La politique commerciale actuelle des pays avec qui le Maroc entretient des
échanges commerciaux, repose principalement sur des mesures restrictives bien plus
complexes que ceux utilisées auparavant.

Dans le même cadre, le rapport sur le commerce mondial de l’OMC (2012) s’est
penché particulièrement sur la question de mesures non tarifaires et leur impact sur le
commerce extérieur des pays en voie de développement dont le Maroc. En effet, quel
est le degré de restriction des mesures non tarifaires sur les exportations marocaines ?
Les MNT sont-elles une conséquence de la différence du niveau de développement
entre les pays ? et finalement, les MNT sont-elles un moyen de protectionnisme
redoutable par rapport aux droits de douane ? La réponse à ces questions admet un
certain nombre d’hypothèses. Ainsi, on suppose que les mesures non tarifaires ont un
impact restrictif sur les exportations marocaines pour les différents secteurs (H1). La
mise en pratique des mesures non tarifaires est une conséquence de la différence du
niveau de développement entre pays développés et pays en voie de développement
(H2). Ceci dit que la majorité des normes techniques et des normes sanitaires et
phytosanitaires sont alimentées par l’écart de développement entre le Nord et le Sud.
Aussi, ces mesures non tarifaires sont beaucoup plus restrictives que les tarifs

196 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

douaniers appliqués par les Etats aux importations, ce qui fait d’elles un vrai moyen de
protection et de protectionnisme (H3).

Dans le présent papier, nous nous attaquons à la présentation d’une revue de littérature
sur les mesures non tarifaires, avant de passer à l’application d’un modèle de gravité
étendu afin de simuler leur impact restrictif sur les exportations marocaines et de faire
une comparaison entre MNT et tarifs douaniers. Un dernier paragraphe est consacré à
la discussion des résultats et à la validation des hypothèses de recherche.

1. Revue de la littérature sur les mesures non tarifaires

Le développement des négociations commerciales multilatérales au niveau


international a permis la réduction des barrières tarifaires dans les années 1940 mais a
conduit à une augmentation rapide des mesures non tarifaires comme un instrument de
protectionnisme.

1.1. Définition des mesures non tarifaires

Dans son article, Walter (1971) a discuté les implications de l’application des mesures
non tarifaires dans le commerce international en posant la question suivante : quelles
sont les perspectives de développement des exportations des pays en
développement dans le cadre de l’application des MNT aux importations par les pays
industrialisés ? L’auteur définit les mesures non tarifaires comme toutes politiques ou
pratiques gouvernementales visant à restreindre le volume, la direction ou la
composition des flux du commerce transfrontalier.

Également, Baldwin (1989) a précisé l’existence de trois groupes d’obstacles non


tarifaires. Le premier groupe contient des outils visant à restreindre ou à limiter le
volume d'exportation ou d'importation, comme les quotas. Le deuxième groupe
englobe des mesures de soutien gouvernemental comme les subventions à
l’exportation, et les soutiens financier direct. Le dernier groupe, représente un
ensemble de normes, de loi, ou de règlements concernant la santé humaine et animale,
la qualité des aliments, l'emballage, l'étiquetage, etc. De leur côté, Alan, Deardorff et
Stern (1997) définissent les mesures non tarifaires comme toute barrières
commerciales qui fausse le commerce et qui n’est pas un droit de douane. Les mesures
non tarifaires modifient les prix et/ou la quantité des produits importés.

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 197


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

1.2. Prépondérance des mesures techniques

Les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) comprennent des règlements et des


restrictions visant à protéger la vie ou la santé humaine, animale ou végétale. Les
obstacles techniques au commerce (OTC) abordent les autres réglementations
techniques, normes et procédures d'évaluation de la conformité imposées avec un
objectif non commercial. La plupart des mesures SPS et des OTC peuvent soulever des
préoccupations légitimes au sujet de la perturbation et de la distorsion du commerce
multilatéral.

L’exploration des statistiques concernant l’utilisation des MNT par les pays de l’Union
européenne, principale destination des exportations marocaines, montre que le nombre
de MNT appliquées aux importations dans ces pays a connu une augmentation durant
les années 2007 et 2008. Ceci coïncide avec l’avènement de la crise économique et
financière de 2007/2008. Le graphique suivant montre l’évolution du nombre de MNT
par les pays de l’Union Européenne.

Graphique 1 : Nombre de MNT appliquées par les pays de l’UE aux importations

300
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Nombre de MNT

Source : Calculé par les auteurs à partir des données de l’OMC

Gebrehiwet, Ngqangweni et Kirsten (2007) concluent que les normes sanitaires et


phytosanitaires rigoureuses établies par les pays développés sont conçues pour
compenser la perte liée à la baisse des tarifs sur le commerce des produits agricoles.
Ainsi, Sithamaparam et Devadason (2011) estiment que les obstacles techniques au
commerce ont un impact bénéfique sur les exportations industrielles, mais leur effet
est globalement négatif pour les exportations agricoles. Dans le même sens, Chen,
Yang et Findlay (2008) étudient l'effet des mesures sanitaires et phytosanitaires
appliquées aux exportations chinoises. Leurs résultats montrent que les normes de

198 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

sécurité alimentaire imposées par les pays importateurs ont un effet négatif et
significatif statistiquement sur les exportations chinoises et que cet effet est beaucoup
plus élevé que celui des tarifs d'importation existants.

Les OTC visent à définir les caractéristiques techniques des produits. Parmi les
exemples des obstacles techniques au commerce, nous citons : les normes de sécurité
relatives au bien-être humain et animal, les normes de qualité, les réglementations
techniques, les exigences d'emballage, les procédures d'inspection et les autres
exigences en matière de commercialisation et d'étiquetage (Sandrey & al., 2008).
L'effet des obstacles techniques au commerce sur les exportations des pays en
développement et des pays moins avancés est très inquiétant (Tralac, 2010). Dans la
même perspective, Gourdon et Nicita (2013) indiquent que les coûts de conformité aux
normes sanitaire et phytosanitaire et aux normes techniques sont souvent très élevés
pour les pays à faible revenu et en développement. Ainsi, répondre aux normes SPS et
surmonter les OTC nécessitent souvent des investissements à long terme qui ne sont
pas disponibles pour de nombreuses entreprises. En effet, Wong (2007) indique que
pour les grands producteurs, il n'y a aucun problème à respecter les mesures sanitaires
et phytosanitaires et les obstacles techniques au commerce contrairement aux petits
producteurs.

Le paragraphe suivant présente la méthodologie de notre travail de recherche, suscité


par ce débat sur l’impact des mesures non tarifaires. Nous essayons de faire une
comparaison entre l’impact des MNT et celui des tarifs douaniers appliqués aux
exportations marocaines.

2. Le cadre méthodologique

2.1. Construction du modèle de gravité

Le modèle de gravité est l'un des grands succès de l'analyse économique, car il s'est
imposé comme un sérieux instrument empirique pour explorer les flux commerciaux
entre les partenaires. Le point de départ est le fameux modèle de gravité inspiré de la
loi de la gravitation ou loi de l'attraction universelle, découverte par Isaac Newton. Le
premier modèle inspiré de la loi de la gravitation universelle de Jan Tinbergen (1962)
se présente comme suit :

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 199


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

𝐺𝐷𝑃𝑖 𝐺𝐷𝑃𝑗
𝑋𝑖𝑗 = 𝐺 2
𝐷𝑖𝑗

 𝑋𝑖𝑗 : le volume d’échanges entre deux pays (i) et (j).


 𝐺 : la constante gravitationnelle
 𝐺𝐷𝑃𝑖 et 𝐺𝐷𝑃𝑗 : Représente respectivement les Produits Intérieurs Bruts des
deux pays (i) et (j).
 𝐷𝑖𝑗2 : la distance qui sépare le pays(i) du pays (j).
Ainsi, pour mesurer l’effet des MNT sur le commerce extérieur du Maroc, nous
présentons la forme linéaire de l’équation de gravité, inspirée du cadre théorique
développé par Anderson et Neary (2004) :

ln 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑖𝑗 = 𝛼0 + 𝛼1 ln 𝑃𝐼𝐵𝑖 + 𝛼2 ln 𝑃𝐼𝐵𝑗 + 𝛼3 ln 𝐷𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐺𝑒𝑜𝑖𝑗 + 𝛿𝑖𝑗

Où :

 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑖𝑗 : Exportations du Maroc ou les importations du partenaire


commercial ;
 𝛼0 : Constante ;
 𝑃𝐼𝐵𝑖 et 𝑃𝐼𝐵𝑗 : PIB du Maroc et du partenaire commercial ;
 𝐷𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐺𝑒𝑜𝑖𝑗 : Distance géographique entre le Maroc et son partenaire
commercial ;
 𝛼1 , 𝛼2 et 𝛼3 : les paramètres de capture d’effet des différentes variables ;
 𝛿𝑖𝑗 : Terme d’erreur.
Du point de vue économique l’utilisation des modèles de gravité dans l’analyse du
commerce international est basée sur la logique selon laquelle les flux d’échanges
entre deux pays dépendent positivement de leurs « masses économiques » mesurées
par leurs Produits Intérieurs Bruts (PIB) et dépendent inversement de la distance
séparant ces deux pays. Des variables supplémentaires ont été introduites afin
d’améliorer les justifications théoriques des modèles de gravité. Ainsi, notre équation
gravitationnelle inclut les variables explicatives qui tiennent compte des variables
standards du modèle gravitationnel à savoir : les PIB, les PIB par habitant et la
distance géographique.
ln 𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒_𝑃𝐼𝐵𝑖𝑗 = ln(𝑃𝐼𝐵𝑖 + 𝑃𝐼𝐵𝑗 )

Nous avons calculé la somme des PIB puisque nous avons jugé que les PIB des deux
partenaires ont un impact positif, et si un pays dispose d’un PIB de petite taille, cela
pourrait entraver les échanges dans les deux sens (import-export). Cependant, un
partenaire est d’une grande taille encourage un pays de petite taille à échanger

200 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

également, du moins au niveau des exportations. Ainsi, dans leur travail de recherche
traitant des données commerciales d'un certain nombre de pays, Lambrechts, Erin, et
Rule (2012) démontrent une forte corrélation entre le niveau de liberté commerciale
d'un pays et son PIB par habitant.

Le rapport 𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜𝑖𝑗 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 est souvent pris comme indicateur de la différence relative
aux dotations factorielles, l’écart économique entre deux marchés d’échanges. Selon
Helpman & Krugman (1985), une plus grande différence de revenu par habitant
impliquerait une plus grande disparité dans les dotations factorielles, qui se traduit par
un niveau faible des échanges de type intra-branches. Le rapport 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 devrait
prendre un signe négatif pour les échanges de type intra-branches et positif pour les
échanges interbranches. Les études économiques (Péridy, 2004 ; El Mouhoub &
Talahite, 2004) montrent que les échanges entre les pays MED sont essentiellement de
type interbranche, confirmant ainsi la prédominance de la logique d’avantages
comparatifs avec une part très faible de réel commerce intra-branche.

𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 𝑑𝑢 𝑀𝑎𝑟𝑜𝑐
𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜𝑖𝑗 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 =
𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 𝑑𝑢 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑒𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒

La distance géographique entre le Maroc (i) et son partenaire commercial (j) s'agit de
la distance entre les principales villes des deux partenaires commerciaux pondérée par
la part de chaque ville dans la population totale du pays (𝐷𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐺𝑒𝑜𝑖𝑗 ).

Haveman et Hummels (2001) montrent que l'élasticité du commerce bilatéral par


rapport à une augmentation tarifaire est très importante, prouvant un lien étroit entre
les échanges commerciaux et les droits de douane appliqués par les marchés de
destination des produits. Nous introduisons donc une variable tarifaire notée «
𝑇𝑎𝑟𝑖𝑓_𝑁𝑃𝐹𝑖𝑗 » représentant les droits tarifaires, de type la nation la plus favorisée
(NPF), appliqués sur les produits en provenance du Maroc (i) vers les partenaires (j).
L’introduction de cette variable nous permet de calculer l’impact des droits de douane,
à chaque ligne tarifaire, sur le volume des importations des partenaires commerciaux.

Nous intégrons la variable non tarifaire notée « 𝑀𝑁𝑇_𝑁𝐵𝑖𝑗 », elle nous permet de
mesurer le rôle des mesures non tarifaires dans le commerce extérieur du Maroc. Elle

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 201


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

nous permettra d’estimer l’impact des MNT sur les importations des pays partenaires
(j) en provenance du Maroc (i).

L’étude de Deardorff et Stern (1997) montre que le transport augmente sensiblement


les prix des produits avec une différence considérable entre les prix dans le pays
d’origine et les prix dans les marchés de destination. En sachant que 80% des échanges
internationaux se font par voie maritime, notre étude se base sur l’indice de
connectivité des transports maritimes réguliers du partenaire commercial
(𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑗 ) et sur l’indice de connectivité bilatérale des transports
maritimes réguliers entre le Maroc et le partenaire commercial
(𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝐵𝑖𝑙𝑎𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑖𝑗 ). La connectivité des transports est un facteur
déterminant des exportations bilatérales.

Ainsi, une variable notée « 𝐼𝑃𝐿𝑜𝑔_𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒𝑖𝑗 », qualifiée comme un indicateur


représentant le niveau de la performance logistique dans les pays partenaires
commerciaux du Maroc, est introduite. Cette variable capture l’impact de l’efficience
logistique sur les flux des échanges commerciaux. Ainsi, une variable quantitative est
introduite pour examiner l’impact de la facilitation du commerce sur le développement
des flux d’échanges bilatéraux (𝑇𝑟𝑎𝑑𝑒_𝐹𝑗 ).

Nous avons intégré d’autres variables explicatives afin d’améliorer le pouvoir


explicatif de notre modèle de gravité tout en gardant les variables les plus influentes.
Nous avons ajouté deux variables qualitatives, à savoir la langue commune et
l’historique colonial, permettant ainsi d’affiner le modèle de gravité de base. Les deux
variables qualitatives indiquant la proximité culturelle sont représentées par la langue
commune (𝐿𝑎𝑛𝑔𝑢𝑒𝑖𝑗 ) et l’historique colonial (𝐿𝑖𝑒𝑛_𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑖𝑎𝑙𝑖𝑗 ). Elles nous
permettront d’évaluer si le fait de partager une langue ethnique ou d’avoir un
historique colonial, peut influencer positivement sur les échanges bilatéraux.

Dolan, et Humphrey (2000) estiment que l’amélioration de la gouvernance au sein


d’un pays attire les investissements directs étrangers, ce qui contribue à accroitre le
volume des échanges extérieurs pour un pays, surtout dans le cadre du commerce
intra-branche. Nous introduisons alors une variable quantitative mesurant l’impact de

202 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

la qualité des institutions sur le commerce bilatéral (𝐺𝑜𝑣𝑒𝑟𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑎𝑡𝑜𝑟𝑠𝑗 ).


Ainsi, notre modèle final se présente comme suit :

ln 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑖𝑗 = 𝛼0 + 𝛼1 ln 𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒_𝑃𝐼𝐵𝑖𝑗 + 𝛼2 ln 𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜𝑖𝑗 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 + 𝛼3 ln 𝐷𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐺𝑒𝑜𝑖𝑗


+ 𝛼4 ln 𝑇𝑎𝑟𝑖𝑓_𝑁𝑃𝐹𝑖𝑗 + 𝛼5 𝑀𝑁𝑇_𝑁𝐵𝑖𝑗 + 𝛼6 ln 𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑗
+ 𝛼7 ln 𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝐵𝑖𝑙𝑎𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑖𝑗 + 𝛼8 ln 𝐼𝑃𝐿𝑜𝑔_𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒𝑖𝑗 + 𝛼9 ln 𝑇𝑟𝑎𝑑𝑒_𝐹𝑗
+ 𝛼10 𝐿𝑎𝑛𝑔𝑢𝑒𝑖𝑗 + 𝛼11 𝐿𝑖𝑒𝑛_𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑖𝑎𝑙𝑖𝑗 + 𝛼12 ln 𝐺𝑜𝑣𝑒𝑟𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑎𝑡𝑜𝑟𝑠𝑗 + 𝛿𝑖𝑗

Avec :
 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑖𝑗 : représente les exportations du Maroc (i) vers le partenaire
commercial (j) ;
 𝛼0 : représente est une constante ;
 𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒_𝑃𝐼𝐵𝑖𝑗 : la somme des PIB du Maroc et du partenaire commercial ;
 𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜𝑖𝑗 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 : représente l’indicateur de la différence relative dotations
factorielles ;
 𝐷𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐺𝑒𝑜𝑖𝑗 : la distance géographique entre le Maroc et son partenaire
commercial ;
 𝑇𝑎𝑟𝑖𝑓_𝑁𝑃𝐹𝑖𝑗 : représente les droits tarifaires de type la nation la plus favorisé
appliqués par le partenaire commercial ;
 𝑀𝑁𝑇_𝑁𝐵𝑖𝑗 : le nombre de MNT appliquées pour chaque catégorie de produits ;
 𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑗 : Indice de connectivité des transports maritimes
réguliers du partenaire commercial ;
 𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝐵𝑖𝑙𝑎𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑖𝑗 : Indice de connectivité bilatérale des
transports maritimes réguliers entre le Maroc et le partenaire commercial.
 𝐼𝑃𝐿𝑜𝑔_𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒𝑖𝑗 : représente la somme de l’Indice de performance logistique ;
 𝑇𝑟𝑎𝑑𝑒_𝐹𝑗 : Indice de facilitation des échanges du partenaire commercial ;
 𝐿𝑎𝑛𝑔𝑢𝑒𝑖𝑗 : Variable dichotomique capturant l’existence ou non d’une langue
commune entre les deux pays ;
 𝐿𝑖𝑒𝑛_𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑖𝑎𝑙𝑖𝑗 : variable dichotomique capturant l’existence ou non d’un lien
colonial entre les deux pays ;
 𝐺𝑜𝑣𝑒𝑟𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑎𝑡𝑜𝑟𝑠𝑗 : indicateur capturant les perceptions de la
gouvernance du partenaire commercial ;
 𝛼𝑖 Avec 𝑖 ∈ {1, 2, 3, … , 12} : représente les paramètres de capture d’effet des
différentes variables ;
 𝛿𝑖𝑗 : un terme d’erreur.
La méthode d’estimation appropriée pour estimer l’impact des Mesures non tarifaires
sur les différents secteurs exportateurs du Maroc, est celle des données de panel.
L’estimation des paramètres de notre modèle de gravité a été faite sur la période 2000-
2015, pour laquelle nous disposons une base de données de 4242 lignes tarifaires
concernant les pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre,

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 203


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

Croatie, Danemark, Egypte, Espagne, Estonie, Finlande, France, Hongrie, Irlande,


Italie, Jordanie, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque,
Roumanie, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Tunisie, et la Turquie. Nous avons choisi
les pays avec lesquels le Maroc a signé des accords de libre-échange et de partenariat
économique (Les pays de l’Union Européenne, les pays de l’Accord d’Agadir, et la
Turquie).

2.2. Choix de l’estimateur et méthode de calcul des équivalents tarifaires ad-


valorem

Les analyses statistiques fondées sur des échantillons non probabilistes peuvent
conduire à des conclusions non précises de l'étude. Dans notre base de données, nous
disposons de flux d’exportations nuls vers certains pays et la suppression de ces
observations risque de créer un biais de sélection qui conduit à une distorsion entre
l’analyse des résultats statistiques et la réalité. L’estimateur Heckman two-stages que
nous avons choisi peut prendre en compte la problématique des flux nuls. La
correction d'Heckman consiste à utiliser les deux méthodes suivantes : le maximum de
vraisemblance du modèle « Probit » et la méthode des moindres carrés ordinaires.

Pour ce qui est du calcul des équivalents tarifaires ad-valorem (EAV), notre approche
a consisté à transformer l’effet-quantité en effet-prix en utilisant l’élasticité de la
demande d’importations. Nous nous sommes inspirés des travaux de Kee & al. (2009)
pour calculer l’élasticité de la demande d’importation pour chaque ligne tarifaire du
système harmonisé (SH). Les valeurs utilisées dans le calcul des élasticités sont
obtenues par l’annulation de l’effet des droits tarifaires NPF et des mesures non
tarifaires par le remplacement de leurs valeurs par zéro dans notre base de données.
Les formules d’élasticités se présentent comme suit :

𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑛𝑝𝑓_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 −𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑚𝑛𝑡_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑


( 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
) ( 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
)
𝐸𝑛𝑝𝑓 = 𝐸𝑚𝑛𝑡 =
𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 𝑀𝑁𝑇𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
( 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
) ( 𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
)

Avec :
 𝐸𝑛𝑝𝑓 : représente l’élasticité de la demande d’importation par rapport aux droits
tarifaires ;

204 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

 𝐸𝑚𝑛𝑡 : représente l’élasticité de la demande d’importation par rapport aux


MNT ;
 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 : représente la valeur des exportations du Maroc ;
 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 : le tarif douanier supposé nul dans l’estimation ;
 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 : droits tarifaires NPF appliqués par les partenaires du Maroc ;
 𝑀𝑁𝑇𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 : les mesures non tarifaires supposées nulles dans l’estimation ;
 𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 : représente le nombre de MNT appliqués par les partenaires du
Maroc.
 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑛𝑝𝑓_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 : les exportations estimées en supposant un effet nul des
droits de douane.
 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑚𝑛𝑡_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 : les exportations estimées en supposant un effet nul des
MNT.
Nous avons supposé que le consommateur réagisse à la hausse des prix de ma même
manière que ce soit cette hausse causée par l’application d’un tarif douanier ou par
l’application de MNT. De ce fait on suppose une égalité entre les deux élasticités de la
demande d’importation. L’équation devient alors :

𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑛𝑝𝑓_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 −𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑚𝑛𝑡_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑


( ) ( )
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
𝐸𝑛𝑝𝑓 = 𝐸𝑚𝑛𝑡 =
𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 𝑀𝑁𝑇𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
( ) ( )
𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑

Pour calculer les équivalents tarifaires ad-valorem des MNT, nous avons supposé dans
une première étape que la variable 𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 est un inconnu dans l’équation. Nous
avons supposé pour nos estimations que 𝐸𝑛𝑝𝑓 = 𝐸𝑚𝑛𝑡 ce qui nous permet de remplacer
𝐸𝑚𝑛𝑡 par 𝐸𝑛𝑝𝑓 dans l’équation. Après avoir remplacé la variable 𝐸𝑛𝑝𝑓 par sa valeur
dans l’équation, nous obtenons l’équation finale de calcul des équivalents tarifaire ad-
valorem :

𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑛𝑝𝑓_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 −𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
( )
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 × 𝑀𝑁𝑇𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 × 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
( )
𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 = 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑛𝑝𝑓_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 −𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
( )
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑚𝑛𝑡_𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 + (𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 × 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝑟𝑒𝑑𝑢𝑐𝑒𝑑 − 𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑
)
( )
𝑇𝑎𝑟𝑟𝑖𝑓𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑

Le calcul de la variable 𝑀𝑁𝑇𝐴𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒𝑑 en fonction des autres variables de l’équation


représente une transformation des mesures non tarifaire en droits tarifaires.

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 205


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

3. Résultats empiriques

Pour les estimations, les paramètres ont été estimés selon un mécanisme de correction
du biais de sélection. La correction a été faite par l’estimateur Heckman two-stages.

3.1. Estimation des paramètres de l’équation d’exportation

L’estimation des paramètres de l’équation d’exportation montre que certaines


variables explicatives présentent des signes attendus alors que d’autres ont un signe
contradictoire avec la littérature. Le tableau suivant présente les résultats de
l’estimation des paramètres du modèle de gravité :

Tableau 1 : Résultats de l’estimation des paramètres de l’équation de gravité


Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf.Interval]
𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒_𝑃𝐼𝐵𝑖𝑗 1.249384 .0578171 21.61 0.000 1.136065 1.362704
𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜𝑖𝑗 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 -.1870679 .1300152 -1.44 0.150 -.441893 .0677573
𝐷𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐺𝑒𝑜𝑖𝑗 -.3474069 .1095042 -3.17 0.002 -.1327827 .5620312
𝑇𝑎𝑟𝑖𝑓_𝑁𝑃𝐹𝑖𝑗 -.0490896 .0145238 -3.38 0.001 -.0775557 -.0206236
𝑀𝑁𝑇_𝑁𝐵𝑖𝑗 -.1758296 .0050969 -34.50 0.000 -.1858193 -.1658399
𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑗 -.2863031 .0696638 -4.11 0.000 -.4228416 -.1497646
𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝐵𝑖𝑙𝑎𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑖𝑗 .2323488 .0638417 3.64 0.000 .1072213 .3574763
𝐼𝑃𝐿𝑜𝑔_𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒𝑖𝑗 -2.623443 .4379761 -5.99 0.000 -3.48186 -1.765026
𝑇𝑟𝑎𝑑𝑒_𝐹𝑗 -.0317926 .0331498 -0.96 0.338 -.096765 .0331797
𝐿𝑎𝑛𝑔𝑢𝑒𝑖𝑗 1.116302 .1625511 6.87 0.000 .7977081 1.434897
𝐿𝑖𝑒𝑛_𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑖𝑎𝑙𝑖𝑗 -.8680497 .273266 -3.18 0.001 -1.403641 -.3324581
𝐺𝑜𝑣𝑒𝑟𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑎𝑡𝑜𝑟𝑠𝑗 .0015923 .0264238 0.06 0.952 -.0501975 .0533821
_cons -28.55801 1.335191 -21.39 0.000 -31.17493 -25.94108
Other Statistics
Number of obs 4242
Wald chi2(12) 1392,45
Prob > chi2 0,000
Source : Elaboration des auteurs

Nous commençons par l’analyse de l’effet des mesures non tarifaire sur le volume des
exportations marocaines (Reg = -0.175 ; Z = -34.5 ; P-value = 0.000), le paramètre
donne un signe négatif et significatif. Les entreprises marocaines exportent davantage
vers des pays qui pratiquent peu des entraves sous format de MNT contraignantes. En
revanche, quand les pratiques néo-protectionnistes augmentent pour un secteur donné,
les exportations marocaines ont tendance à baisser.

Conformément à la littérature de commerce international, le tarif douanier présente


également une entrave aux exportations marocaines (Reg = -0.049 ; Z = -3.38 ; P-
value = 0.001). Le Maroc exporte plus vers des pays qui pratiquent des tarifs NPF

206 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

faibles, voire nuls. Également, la distance géographique semble impacter négativement


le volume des exportations marocaines.

Pour ce qui est des dotations factorielles représenté dans la variable 𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜𝑖𝑗 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 ,
elle présente un signe négatif ce qui peut signifier que les échanges effectués entre le
Maroc et la majorité des pays de l’études sont de type intra-branche. Ceci peut être
expliqué par le fait qu’une part importante des échanges extérieurs du Maroc se fait
entre les filiales et les entreprises mères implantées dans les pays de l’Union
Européenne. En revanche, l’estimation des paramètres montre que quand les PIB des
deux partenaires augmentent, les échanges bilatéraux augmentent aussi. Un autre
résultat empirique plus important montre que l’absence de lignes de transport maritime
est considérée comme une entrave au commerce pour tous les pays et que les
exportations marocaines deviennent très importantes quand il s’agit d’échange avec
des pays qui disposent au moins 9% de la population qui parle une langue commune
avec le Maroc.
Tableau 2 : Le facteur d’inflation de la variance
Variable VIF 1/VIF
𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑗 5,9 0,16949153
𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜𝑖𝑗 𝑃𝐼𝐵/𝐻𝑎𝑏 4,22 0,23696682
𝐼𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒_𝐶𝑜𝑛𝑛𝑒𝑐𝑡_𝐵𝑖𝑙𝑎𝑡_𝑇𝑀𝑅𝑖𝑗 4,49 0,22271715
𝐺𝑜𝑣𝑒𝑟𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑎𝑡𝑜𝑟𝑠𝑗 4,99 0,2004008
𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒_𝑃𝐼𝐵𝑖𝑗 4,87 0,20533881
𝑇𝑟𝑎𝑑𝑒_𝐹𝑗 3,45 0,28985507
𝐿𝑎𝑛𝑔𝑢𝑒𝑖𝑗 3,18 0,31446541
𝐼𝑃𝐿𝑜𝑔_𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒𝑖𝑗 2,58 0,3875969
𝐷𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒_𝐺𝑒𝑜𝑖𝑗 2,06 0,48543689
𝐿𝑖𝑒𝑛_𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑖𝑎𝑙𝑖𝑗 1,78 0,56179775
𝑀𝑁𝑇_𝑁𝐵𝑖𝑗 1,21 0,82644628
𝑇𝑎𝑟𝑖𝑓_𝑁𝑃𝐹𝑖𝑗 1,01 0,99009901
Source : Elaboration des auteurs
Avant de valider l’équation finale de l’étude, nous analysons le facteur d’inflation de la
variance qui donnera une idée sur la présence ou non de multicolinéarité. En effet, une valeur
VIF supérieure à 10 indique l’existence de forte multicolinéarité. Les résultats du test
montrent que dans notre modèle, il n’y a pas de problème de multicolinéarité vu que le VIF
est nettement inférieur à 10 pour l’ensemble des variables. Ceci dit que les résultats de la
modélisation sont bons.

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 207


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

3.2. Des MNT plus restrictives que le tarif douanier

La comparaison entre les tarifs douaniers et les équivalents tarifaires ad-valorem


calculés par la méthode d’élasticité de la demande d’importation, montre que les
mesures non tarifaires ont un impact beaucoup plus restrictif que les droits de douane.

La première lecture du tableau nous montre le commerce effectué dans le cadre de


l’accord Maroc-Union Européenne souffre moins de mesures non tarifaires que le
commerce effectué avec la Turquie ou dans le cadre de l’accord d’Agadir. Il s’avère
que l’impact des MNT appliqué par la Turquie est le plus important par rapport aux
autres accords (52,62%), elles sont environ 6 fois plus restrictives que les tarifs
douaniers appliqués par ce pays aux exportations du Maroc (9.17%). Pour ce qui est
des pays de l’Accord d’Agadir, le résultat montre que les exportations marocaines
souffrent à la fois à la fois de MNT restrictives (25.63%) ainsi que de tarifs douanier
important (21.47%). Les pays de l’UE affichent le taux de restriction des MNT le plus
bas (12.09%) par rapport aux autres accords mais il reste environ 4 fois plus grand que
la moyenne tarifaire appliquée aux exportations marocaines (3.51%).

L’analyse du résultat par secteur montre que pour tous les secteurs exportateurs, la
moyenne des équivalents tarifaire ad-valorem est plus importante que la moyenne du
tarif NPF appliqué par tous les pays. La restriction des MNT pour le secteur de
l’agriculture s’élève à 27.13% alors que la moyenne du tarif NPF est de 16.66%. Ces
deux taux plus élevés que ceux des autres secteurs peuvent être expliqué par la
sensibilité du secteur de l’agriculture chez la majorité des partenaires commerciaux.

Tableau 3 : Comparaison entre Equivalents tarifaires ad-valorem et tarifs NPF par accord
Accords Agriculture Produits Produits Moyenne
industriels minéraux AVE/NPF
AVE 42,957% 27,948% 5,997% 25,634%
Accord d’Agadir
NPF 41,465% 17,402% 6,677% 21,475%
AVE 61,645% 74,095% 22,130% 52,623%
Morocco-Turquie
NPF 36,485% 2,900% 0,356% 9,176%
AVE 17,623% 9,280% 9,394% 12,099%
Morocco-EU
MFN 6,946% 2,855% 0,324% 3,514%
AVE 27,131% 19,071% 9,723% 18,641%
Moyenne AVE/MFN
NPF 16,660% 5,861% 1,642% 7,717%
Source : Elaboration des auteurs

208 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

Les pays les plus restrictifs en matière de l’application de mesures non tarifaire pour
tous les secteurs sont : l’Egypte (36.33%), la France (18.96%), la Jordanie (26.65%) la
Pologne (35.01%), la Slovénie (25.62%) et la Turquie (52.62%). Trois pays en voie de
développement figurent dans la liste des six pays qui pratiquent les MNT les plus
contraignantes aux exportations marocaines. Pour le secteur de l’agriculture, certains
pays pratiques des mesures non tarifaires plus restrictives que le tarif douanier de plus
de 2 fois. L’équivalent tarifaire de la Pologne est 14 fois plus grand que le tarif
douanier appliqué aux exportations agricoles marocaines. Ainsi, la Roumanie et la
Hongrie appliquent des MNT plus restrictives de 5 fois que leurs tarifs douaniers
appliqués.

Les résultats de calcul des EAV pour le secteur industriel montrent que la différence
entre l’impact des MNT et l’impact des tarifs douaniers est très grande. En effet, la
Turquie pratique des mesures 25 fois plus restrictives que son tarif appliqué aux
importations. Ainsi, les équivalents tarifaires ad-valorem de la France et la Roumanie
sont plus que 12 fois plus restrictives que leurs tarifs NPF. Pareillement, les résultats
du secteur minier présentent un constat intéressant. En effet, la Slovénie pratique des
normes et des restrictions 127 fois plus fortes que la restriction de ses tarifs appliqués à
ce secteur. Les mesures non tarifaires de la Turquie, la Finlande, la Roumanie, et
l’Allemagne sont de 30 à 40 fois plus restrictives que les droits de douane.

Les pays qui présentent une faible différence entre l’impact des mesures non tarifaires
et l’impact des tarifs douanier NPF sont les pays en voie de développement. Ceci peut
être perçu comme un signe que les pays développés sont plus restrictifs en ce qui
concerne l’application des mesures non tarifaires.

Bien que l’Union européenne applique la même politique de commerciale aux pays
tiers, les résultats montrent que les équivalents tarifaires ad-valorem sont différents
d’un pays à l’autre. Ceci peut être expliquer par le fait que pour le calcul des
équivalents tarifaires, nous utilisons des paramètres dans l’équation qui diffère d’un
pays à l’autre, notamment la taille du partenaire commercial, la distance géographique,
le volume des échanges etc.

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 209


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

4. Discussion des résultats et conclusions


Les mesures non tarifaires présentent un impact négatif et significatif sur les
exportations marocaines. Plus le nombre de mesures non tarifaires utilisé par le
partenaire commercial est important, moins les exportations marocaines sont
importantes. Ces résultats confirment les études faites par le Centre du Commerce
International, (2012) sur le cas du Maroc, et les travaux de Walter (1971), Baldwin
(1989), Deardorff et Stern (1997), Anderson et Neary (1992, 1994, 1996, 2003 et
2004), Anderson (1999, 2004, 2010), l’OMC (2012), qui ont mis l’accent sur l’impact
des mesures non tarifaires sur le commerce des pays en développement.

Le Maroc échange plus avec tes pays de grande taille, des pays proches
géographiquement, et des pays connectés directement avec le Maroc par des voies de
transport maritime. Nous arrivons à confirmer l’hypothèse selon laquelle les MNT ont
un impact restrictif sur les exportations marocaines. D’un autre côté, nous infirmons
l’hypothèse qui stipule que la mise en pratique des mesures non tarifaires est une
conséquence de la différence du niveau de développement entre pays développés et
pays en voie de développement. Les résultats montrent que les pays en voie de
développement présentent un degré de restriction relatif à l’application de MNT
comparable à celui des pays développés. A l’exception de de la Tunisie, les autres pays
en voie de développement intégré dans l’étude, figurent dans les listes des pays les
plus restrictifs en matière de MNT, dépassant largement un certain nombre de pays
développés qui ont un niveau de restriction très bas. Un autre résultat intéressant est lié
à la comparaison entre les équivalents tarifaires ad-valorem et les tarifs douaniers
appliqués pour chaque secteur. En effet, nous arrivons à confirmer l’hypothèse selon
laquelle les MNT sont beaucoup plus restrictifs que les tarifs douaniers, et par
conséquent nous concluons que les barrières appelées douces sont en réalité une
véritable entrave aux échanges commerciaux. La comparaison entre les tarifs
douaniers et les MNT appliquée au secteur agricole montre qu’il n’y a pas une grande
différence entre les niveaux de restriction. Ceci s’explique par le fait que l’agriculture
subi une double protection à la fois par les MNT et les tarifs douaniers. Ainsi, les pays
développés pratiquent des MNT trop restrictives par rapport aux tarifs douaniers (Un

210 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

degré de restriction qui dépasse dans certain cas 50 fois l’impact des tarifs douaniers)
vu qu’ils ont un niveau faible de protection basée sur les droits de douane.

Notons que malgré la qualité des résultats obtenus, ce papier présente un certain
nombre de limite. Notre approche économétrique s’est basée sur un nombre réduit de
pays surtout ceux en voie de développement. Ceci est le résultat de la difficulté
d’obtenir des statistiques sur l’application des mesures non tarifaires. Ainsi, pour
certains pays introduits dans l’étude, on assiste à une absence de statistiques par
rapport à certaines années.

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 211


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

Références Bibliographiques
Anderson, J. & Neary, P. 1994. «Measuring the restrictiveness of trade policy», World
Bank Economic Review, vol. 8(2) (May), pp. 151–69.
Anderson, J. & Neary, P. 2003. «The Mercantilist index of trade policy», International
Economic Review, vol. 44(2) (May), pp. 627–49.
Anderson, J. E. 1999. « Why Do Nations Trade (So Little)? » Pacific Economic
Review, 5(2), 115–134.
Anderson, J. E., & Neary, J. P. 1992. « Trade Reform with Quotas, Partial Rent
Retention, and Tariffs ». Econometrica, 60(1), 57–76.
Anderson, J. E., & Neary, J. P. 1996. « A New Approach to Evaluating Trade Policy ».
The Review of Economic Studies, 63(1), 107–125.
Anderson, J. E., & Neary, P. 2004. « Measuring the restrictiveness of international
trade policy ». Journal of Economic Literature, 45(2), 1034–1037.
Anderson, J.E. 2010. « The Gravity Model. Annual Review of Economics ». 3(1): 1-
46.
Baldwin, E.R, 1989. « Measuring nontariff trade policies ». Working Paper No. 2978,
National Bureau of economic research, 1050 Massachusetts Avenue, Cambridge,
MA 02138.
Beghin, J. C., & Bureau, J. C. 2001. « Measurement of sanitary, phytosanitary and
technical barriers to trade. Consultants’ report prepared for the Food, Agriculture
and Fisheries Directorate ». OECD, 17-18.
Chen, C., Yang, J. & Findlay, C. (2008). Measuring the effect of food safety standards
on China’s agricultural exports. Review of World Economics. 144(1):83–106.
Deardorff, A. V, & Stern, R. M. 1997. « Measurement of Non-Tariff Barriers ».
OECD Economics Department - Working Papers No. 179 - OECD Publishing,
(179), 118.
Dolan, C., & Humphrey, J. 2000. Governance and trade in fresh vegetables: the impact
of UK supermarkets on the African horticulture industry. Journal of development
studies, 37(2), 147-176.
Gebrehiwet, Y., Ngqangweni, S., & Kirsten, J. F. 2007. « Quantifying the Trade Effect
of Sanitary and Phytosanitary Regulations of OECD Countries on South African
Food Exports ». Agrekon, 46(1), 23–39.
Haveman, J., & Hummels, D. 2001. Alternative hypotheses and the volume of trade:
The gravity equation and the extent of specialization. Purdue CIBER Working
Papers, 4.
Helpman, E., & Krugman, P. R. 1985. « Market structure and foreign trade: Increasing
returns, imperfect competition, and the international economy ». MIT press.
Khouilid, M. 2019. « L’impact des mesures non tarifaires sur le commerce extérieur
marocain : Une investigation empirique à l’aide d’un modèle de gravité ». Faculté
de Droit Rabat/Souissi. Thèse de doctorat.
John Lambrechts, J. Erin M., Rule, N. 2012. Does free trade result in higher GDP per
capita? An international perspective. DPIBE.

212 Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 3, N°2, Semestre 2, 2019


Comparaison de l’impact des mesures non tarifaires et des tarifs douaniers appliqués aux exportations marocaines

Looi Kee, H., Nicita, A., & Olarreaga, M. 2009. « Estimating trade restrictiveness
indices ». The Economic Journal, 119(534), 172-199.
Nicita, A., & Gourdon, J. 2013. « A preliminary analysis on newly collected data on
non-tariff measures ». United Nations Conference on Trade and Development.
OMC. 2012. « Rapport sur le Commerce Mondial. Commerce et politique publique :
Gros plan sur les mesures non tarifaires au XXIème siècle ».
Sandrey, R., Smit, L., Fundira, T. and Edinger, H. 2008. « Non-tariff measures
inhibiting South African exports to China and India ». Tralac Working Paper No
6/2008.
Sithamaparam, A. G. & Devadason, E. S. (2011). Do non-tariff measures in the EU,
Japan and the ASEAN matter for export consignments from Malaysia?
Steele, R. 2012. « INTERNATIONAL STANDARD: a key solution to address non-
tariff barriers to trade ». In International Trade Forum (No. 3, p. 34). International
Trade Centre.
Tinbergen, J. 1962. « Shaping the World Economy: Suggestions for an International
Economic Policy ». New York: The Twentieth Century Fund.
Tralac. 2010. « Determining the Scope and Nature of Non-Tariff Measures in Selected
International Markets ».
Walter, I. 1971. « Nontariff Barriers and the Export Performance of Developing
Economies ». The American Economic Review, Vol. 61, No. 2, Papers and
Proceedings of the Eighty Third Annual Meeting of the American Economic
Association (May, 1971), pp. 195-205.
Wong, S.A. 2007. « The effects of SPS and TBT measures on banana and pineapple
trade in Ecuador ». ESPAE Graduate School of Management report for the
International Centre for Trade and Sustainable Development.

Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol.3, N°2, Semestre 2, 2019 213

Vous aimerez peut-être aussi