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Applied Research in Quality of Life

Charge émotionnelle et économique liée à la prise en charge à domicile de


l’incontinence urinaire des personnes âgées: étude qualitative exploratoire d’une série
de cas.
--Manuscript Draft--

Manuscript Number:

Full Title: Charge émotionnelle et économique liée à la prise en charge à domicile de


l’incontinence urinaire des personnes âgées: étude qualitative exploratoire d’une série
de cas.

Article Type: Original Research

Keywords: Incontinence urinaire; personnes âgées; charge émotionnelle; économique

Corresponding Author: Astrid Astrid Piripiri, phd


Universite de Kinshasa Faculte de Medecine
Kinshasa, Kinshasa CONGO, THE DEMOCRATIC REPUBLIC OF THE

Corresponding Author Secondary


Information:

Corresponding Author's Institution: Universite de Kinshasa Faculte de Medecine

Corresponding Author's Secondary


Institution:

First Author: Astrid Lina Piripiri, DrPH

First Author Secondary Information:

Order of Authors: Astrid Lina Piripiri, DrPH

Bives Nzanzu Vivalya Mutume, Master

Tembo Klat Chico, Master

Gérard Eya Matangelo Eloko, Phd

Yvonne Masika Duagani, Phd

Yves Muamba Kashiya, Master

Pélagie Diambalula Babakazo, Phd

Ali Mala Mapatano, Phd

Order of Authors Secondary Information:

Funding Information:

Abstract: Résumé

Introduction

Il y a carence, en République Démocratique du Congo, de données sur l’incontinence


urinaire de la personne âgée, vécue presque cachée dans les ménages car entourée
de pudeur culturelle. Cette étude visait à décrire la charge émotionnelle, et
économique liée à l’incontinence urinaire sur des personnes âgées de plus de 65 ans,
et sur leurs garde-malades.

Méthodes

Cette étude qualitative et exploratoire concernait 41 personnes âgées, vivant dans des
ménages, ayant reporté avoir l’incontinence urinaire et 38 garde-malades trouvés en
leur compagnie. L’analyse de contenu des interviews approfondis, individuels et semi-
structurés, a utilisé la méthode interprétative. La charge émotionnelle et sociale a été
déterminée sur le ressenti des concernés. Le fardeau économique a été déterminé de
manière qualitative par la perte d’emplois, d’activités de survie et d’arrêt de la scolarité.

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Résultats

82% des participants ont rapporté être incontinent urinaire depuis près de cinq ans. La
majorité vivait chez leurs fils/filles, avec des garde-malades choisis par la famille
parfois sans leur consentement mais où ils ont bénéficié de l’aide souhaitée,
quoiqu’insuffisante. Les garde-malades étaient aussi déprimés que les incontinents
urinaires et souhaitaient une prise en charge multidisciplinaire.

Conclusion

Nos résultats révèlent que la survenue de l’incontinence urinaire de la personne âgée


dans un ménage a été rapportée être associée à une intense charge émotionnelle
affectant les malades, les garde-malades et la famille. En plus elle est cause majeure
de frustration, culpabilité, honte, et dépression qui nécessite une meilleure prise en
charge psychologique et sociale.

Suggested Reviewers: Graciela Tonon, phd


Professeur, University of Palermo: Universidad de Palermo
gtonon1@palermo.edu
Elle fait la recherche qualitative et multiméthode et la recherche sociale qualitative en
relation avec la qualité de vie et les capacités humaines.

Janet Yee Tsin, phd


Professeur, Hong Kong University: University of Hong Kong
janet.leung@polyu.hk
Elle a comme domaine de recherche la qualité de vie

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Charge émotionnelle et économique liée à la prise en charge à domicile de l’incontinence urinaire des
personnes âgées : étude qualitative exploratoire d’une série de cas.

Emotional and economic burden of urinary incontinence among the elderly living at home: an exploratory
qualitative case series study.

Résumé

Introduction : Il y a carence, en République Démocratique du Congo, de données sur l’incontinence urinaire de


la personne âgée, vécue presque cachée dans les ménages car entourée de pudeur culturelle. Cette étude visait à
décrire la charge émotionnelle, et économique liée à l’incontinence urinaire sur des personnes âgées de plus de 65
ans, et sur leurs garde-malades.

Méthodes : Cette étude qualitative et exploratoire concernait 41 personnes âgées, vivant dans des ménages, ayant
reporté avoir l’incontinence urinaire et 38 garde-malades trouvés en leur compagnie. L’analyse de contenu des
interviews approfondis, individuels et semi-structurés, a utilisé la méthode interprétative. La charge émotionnelle
et sociale a été déterminée sur le ressenti des concernés. Le fardeau économique a été déterminé de manière
qualitative par la perte d’emplois, d’activités de survie et d’arrêt de la scolarité.

Résultats : 82% des participants ont rapporté être incontinent urinaire depuis près de cinq ans. La majorité vivait
chez leurs fils/filles, avec des garde-malades choisis par la famille parfois sans leur consentement mais où ils ont
bénéficié de l’aide souhaitée, quoiqu’insuffisante. Les garde-malades étaient aussi déprimés que les incontinents
urinaires et souhaitaient une prise en charge multidisciplinaire.

Conclusion : Nos résultats révèlent que la survenue de l’incontinence urinaire de la personne âgée dans un ménage
a été rapportée être associée à une intense charge émotionnelle affectant les malades, les garde-malades et la
famille. En plus elle est cause majeure de frustration, culpabilité, honte, et dépression qui nécessite une meilleure
prise en charge psychologique et sociale.

Mots-clés : Incontinence urinaire, personnes âgées, charge émotionnelle, économique.

Abstract

Introduction: In Democratic Republic of Congo, there is paucity of information about the urinary incontinence
of older persons which is usually hidden within households, given its culturally stigma. This study aimed to
describe the emotional and economic burden of urinary incontinence on older persons aged 65 years and above
and their caregivers.
Methods: This qualitative and exploratory study enrolled 41 older persons, living within their households and
who reported having urinary incontinence, and their 38 caregivers. The content analysis of in-depth, individual
and semi-structured interviews used the interpretative method.

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The socio-economic burden was assessed based on the perception of study participants. The economic burden was
assessed regarding the loss of job, daily living activities and withdrawn from schools.
Results: 82of study participants reported living with the urinary incontinence for nearly five years. The majority
lived with their sons/daughters considered as caretakers and usually chosen by the family without their consent
but where they receive the desired help. Caregivers were more likely as depressed as the older people living with
urinary incontinence and reported wanting a multidisciplinary approach for the wellbeing of older people living
with urinary incontinence.
Conclusion: Our findings reveal that the urinary incontinence of older persons was associated with significant
emotional and economic burden affecting the elderly living in their households, caregivers and the family. Also,
it is a major cause of frustration, feeling guilty, and depression which require a holistic management including the
psychosocial component.

Keywords: Urinary incontinence, elderly, emotional and economic costs


1. Introduction

L’incontinence urinaire, définie comme une perte involontaire d’urine par l’urètre apparue à l’âge pendant lequel
la miction est supposée être contrôlée par la volonté (Jeklin, 2016), est source d’incapacité physique et mentale.
Elle est compliquée d’un débâcle financier majoritairement dû à la perte de travail ou aux dépenses accrues suite
à la quête de médication courante parmi les personnes âgées ainsi qu’à la perturbation de la qualité de vie (Faltin
et al., 2006). En plus, le stress lié à l’incontinence urinaire des personnes âgées affecte leur accès aux soins et
baisse leur productivité (Ojengbede et al., 2011).

Nombreuses études ont démontré que dans la plupart de cas, l’incontinence urinaire du vieillard est souvent
associée à des comorbidités comme l’hypertension, la dépression ; à la stigmatisation et surtout au sous-dépistage
dans les hôpitaux (Abrams et al., 2017; Demaagd & Davenport, 2012). La proportion des sujets âgés vivant dans
des maisons des vieillards est inférieure à celle des personnes âgées vivant dans des maisons organisées, où certains
y vivent en couple et bénéficient des soins bien organisés (Abrams et al., 2017). En plus, vivre en communauté est
démontré comme source de soutien social, qui à son tour diminue l’impact psychologique lié à l’âge (Tom Dening
& Thomas, 2019).

La proportion des personnes âgées vivant avec incontinence urinaire est en fonction de l’âge et selon différentes
régions, variant de 5 à 15% entre 40 à 60 ans et plus de 15% parmi les personnes âgées de plus de 70 ans (Jeklin,
2016). En 2007, plus de 25 millions de patients américains vivaient avec une incontinence urinaire parmi lesquels
les femmes âgées de plus de 80 ans étaient majoritairement affectées (Demaagd & Davenport, 2012). Largement
étudiée dans les populations occidentales (Aigon & Billecocq, 2018), l’incontinence urinaire reste très peu étudiée
dans les populations sub-sahariennes y compris la République Démocratique du Congo (RDC) où le sujet a un
caractère tabou (Andersson et al., 2004). Toutefois, l’incontinence urinaire est de prévalence faible dans les pays
Africains comparativement aux chiffres des pays riches (Aigon & Billecocq, 2018). Une étude conduite en France
avait montré que la proportion de personnes âgées vivant avec l’incontinence urinaire avoisinait 30% des
personnes âgées trouvées dans les unités de soins intensifs, 50 % dans les services d’hospitalisation régulière et
60 % dans les départements de maladies chroniques (Levy, 2006). Aussi, une étude menée par Niang et collègues

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avait démontré que 17.7% des femmes Africaines de trois pays vivaient avec l’incontinence urinaire associée à un
impact physique, social et psychologique important (Niang et al., 2010).

Dans la plupart des pays, la majorité des personnes âgées vivent dans leurs communautés et la charge relative à
leur prise en charge médico-sociale incombe à leur familles (Mallon, 2005; Sajoux et al., 2019). Une récente étude
a montré que la plupart de plaintes relatives à l’incontinence urinaire sont camouflées suite à la honte et leur
connotation culturelle, ceci avec une incidence majoritairement chez la femme (Nzinga et al., 2020). Malgré ces
études, il y a carence en information relative aux couts économiques liés à l’incontinence urinaire en RDC. Jusque-
là, les cas mieux connus d’incontinence urinaire sortis de l’ombre pour le grand jour étaient les cas des femmes
victimes des violences liées aux conflits armés et soignées pour fistules uro-génitales à l’hôpital de Panzi par le
Docteur Mukwege (Raphanel & Blavier, 2020).

Étant donné que les données existantes prouvent que le fait de ne pas vivre dans des maisons de retraites augmente
le risque de percevoir le fardeau relié à l’âge ainsi que ses corollaires (Sajoux et al., 2019), notre étude a été initiée
en vue d’explorer le ressenti et le vécu quotidien des personnes âgées vivant avec l’incontinence urinaire dans un
milieu semi-rural pauvre ou ni les services de santé ni des maisons de retraite pour des personnes âgées ne sont
disponibles. De façon spécifique, cette étude visait à : (i) déterminer les effets émotionnels et économiques de
l’incontinence urinaire sur les personnes affectées vivant dans les ménages et sur les garde-malades ; et (ii) fournir
une base d’information utile pour planifier une étude plus étendue.

2. Méthodes
2.1. Site et type de l’étude

Il s’agit d’une étude qualitative exploratoire conduite du 1er au 28 février 2017 dans la ville de Butembo, située à
environ 350 km au Nord de Goma, la grande ville de la province du Nord-Kivu, en RDC. Nous avons ciblé toutes
les quatre communes de la ville, urbaines et semi-rurales: Bulengera, Kimemi,Vulamba, et Mususa.

2.2. Participants

Les données ont été collectées sur 41 personnes âgées de 65 ans et plus, hommes et femmes, vivant dans les
ménages, présentant une fuite urinaire de plus d’un mois et 38 garde-malades trouvés en leur compagnie. Cette
taille de l’échantillon était basée sur la saturation des données selon la nature exploratoire de l’étude.

2.3. Définition des variables

L’incontinence urinaire était définie par une perte d’urines, survenant de manière incontrôlée et involontaire, et se
reproduisant aussi bien le jour que la nuit. La charge émotionnelle était définie comme présente ou pas sur base
des ressentis et déclarations des émotions, des sentiments, et des attitudes des répondants.

La formulation des questions a été inspirée en partie par la grille Autonomie Gérontologie Groupes Iso Ressources
(AGGIR) (Annexe 1) qui permet de déterminer le niveau de fragilité des personnes âgées en 6 catégories selon
leur niveau de vulnérabilité et de dépendance (Aguilova et al., 2014). Le fardeau économique sur les deux cibles
a été déterminé de manière subjective par la perte d’emplois ou d’activités de survie et d’arrêt de la scolarité

Concrètement, le profil socio-démographique (âge actuel, sexe, statut matrimonial) a été collecté sur les deux
cibles. Pour les incontinents urinaires, l’entretien a porté sur leur ressenti et réactions à la suite de la survenue de

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l’incontinence urinaire sur quatre thématiques relatives à: i) l’historique de la maladie et les premières réactions ;
ii) la recherche de l’aide ; iii) l’impact de la maladie sur la vie au quotidien et résilience ; iv) quelques souhaits et
conseils exprimés. Pour les 38 garde-malades, l’entretien a porté sur les conditions d’hébergement, le lien de
parenté avec la personne âgée, et la durée du temps passé avec le malade. Ensuite quatre thématiques ont été
abordées :i) la description des tâches le jour et la nuit, ii) l’effet de prendre en charge la personne âgée vivant avec
incontinence urinaire sur sa vie en terme d’interaction sociale, d’autonomie et d’engagement social ; iii) la
reconnaissance, par le patient, des efforts d’assistance apportée par le garde-malade et le niveau de satisfaction,
iv) les moments les plus difficiles et des suggestions pour les atténuer. La causerie avec le garde-malade se
terminait par des souhaits ou des conseils éventuels à formuler.

2.4. Collecte des données

Les données ont été collectées par deux personnes, une femme et un homme, expérimentés et bien rodés dans les
techniques de collecte de données quantitatives et qualitatives en français, swahili et nande. Vue la sensibilité et
la nature des questions abordées, nous avons organisé des séances préparatoires avec les deux enquêteurs pour les
familiariser avec les objectifs de l’étude, les deux guides d’entretien et la conduite à tenir. Une association locale
dénommée « Association des Sages du 3eAge » (ASSTA) a été mise à contribution pour aider au repérage des
personnes ciblées, du fait que la plupart des personnes ciblées vivent discrètement à l’intérieur des habitations.

Après les présentations des enquêteurs, les vérifications d’usage, les explications sur la raison de la visite, le
caractère non obligatoire de répondre ou pas et la confidentialité garantie lors de l’entretien qui se tenait dans un
endroit isolé et calme, les enquêteurs devraient s’assurer du consentement éclairé avant de s’entretenir en privé
avec la personne incontinente. La technique de collecte de données a été l’interview approfondie avec les deux
catégories de répondants sur base des guides d’entretien conçus à cet effet. L’enquêteur prenait note dans l’espace
prévu sur le guide d’entretien. Le sujet étant entouré de beaucoup de pudeur, nous n’avons pas voulu enregistrer
les interviews pour ne pas augmenter notre « intrusion » dans la sphère « privée » des répondants. Après cet
entretien, c’était le tour du garde-malade de répondre aux questions le concernant, cela se passait en privé aussi.

2.5. Traitement et analyse des données

Nous avions procédé par l’analyse de contenu et la méthode interprétative telles que décrites par Berselson
(Berselson, 1952) et Prasad (Prasad, 2020) en trois étapes : la retranscription des réponses obtenues, le codage de
ces informations selon une grille d’analyse, et le traitement des données par une analyse empirique des idées et
des mots tels que exprimés par les répondants.

3. Résultats
3.1. Profil sociodémographique des participants

Parmi les 41 personnes vivant avec l’incontinence urinaire incluses dans cette étude, la majorité était constituée
de veufs/veuves, des femmes, et vivaient dans leurs maisons. Leur âge variait entre 66 et 105 ans. Cinq hommes
et 4 femmes vivaient chez leurs fils tandis qu’un homme et 6 femmes vivaient chez leurs filles. La majorité des
participants vivant chez leurs enfants (filles ou fils) avaient reporté vivre dans la grande maison, en occupant seul
une chambre séparée. Une minorité dormait dans une maison annexe, seul ou partageait la chambre avec le garde
malade (Tableau 1). Seuls 38 garde-malades sur les 41 attendus ont été disponibles pour les entretiens approfondis.

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Leur âge variait entre 10 ans et 80 ans, le sexe ratio était de 2.8 femmes pour un seul homme. La majorité de
femmes étaient mariées, seul 4 garde-malades étaient veuf/veuves (Tableau 2).

3.2. Participants qui vivaient avec l’incontinence urinaire


3.2.1. L’historique de la maladie et premières réactions

La majorité de personnes vivant avec incontinence urinaire, soit 82.3% ont expliqué qu’elles souffraient de
l’incontinence urinaire depuis près de 5 ans. Une frange des incontinents a rapporté en souffrir depuis plus de 5
ans. Un homme marié de 90 ans, habitant chez son fils a déclaré en souffrir depuis 16 ans. Deux participants ont
rapporté souffrir à la fois des incontinences urinaire et fécale.

La majorité des hommes et des femmes a déclaré avoir été surpris de la sortie incontrôlée de l’urine. Leurs réactions
sont exprimées de façon suivante :« L’urine venait sans frein comme de l’eau, sans que je puisse maitriser quoi
que ce soit ! Je me retrouvais mouillé tout le temps ! Les urines et matières fécales coulaient sans frein, au même
moment, et à tout moment ». Un homme marié de 77 ans souffrant de l’incontinence urinaire depuis 5 ans a
déclarée : «je l’ai constaté quand je faisais l’urine tout le temps, environ six fois la journée ».

Cependant, une minorité de participants a rapporté avoir constaté l’incontinence urinaire à la suite d’une
maladie en ces termes :« Juste après l’enlèvement de la sonde » ; « j’ai connu la perte de connaissance suivie de
l’écoulement des urines et selles » ; « c’était après une fracture grave» ; «je sentais toujours mal au ventre ».

Une femme veuve de 103 ans souffrant de l’incontinence urinaire, habitant chez son fils dans la grande maison
principale et partageant la chambre avec sa petite fille avait dit : « c’est juste après l’enlèvement de la sonde à
l’hôpital que j’ai constaté cette maladie ».

3.2.2. Le ressenti après la découverte de la maladie

La majorité des incontinents urinaires a déclaré « avoir ressenti au début un mélange de réactions émotionnelles
faites de surprise, d’étonnement, de tristesse, de colère, de honte et d’humiliation devant les proches, les enfants,
les conjoints ; la peur, la douleur, la frustration, le malaise, etc. ». Une femme mariée de 67 ans habitant chez sa
grande sœur partageant la même chambre a déclarée : « j’étais très fâchée car d’abord il y avait la maladie de
rhumatisme, puis la tension élevée, ensuite l’urine incontrôlée ! »

Une minorité a rapportée avoir ressenti les manifestations physiologiques telles qu’exprimées par : « je me suis vu
malade » ; « j’ai eu très mal au ventre avant la manifestation de l’incontinence » ; « j’ai senti une faiblesse du corps
et la fatigue » ; « l’insomnie ». Une femme veuve de 70 ans, souffrant de l’incontinence urinaire depuis près de 5
ans, habitant chez sa belle-sœur dans la grande maison a dit : « je me suis vue gravement malade ». Une personne
a expliqué n’avoir rien ressenti et vivait en ignorant son état d’incontinence urinaire.

3.2.3. La recherche de l’aide

La majorité des incontinents urinaires ont expliqué en avoir parlé au conjoint, à leurs enfants, petit-fils/petites
filles ; belle famille (belle-sœur, belle fille) et aux amis proches. La majorité des incontinents a reçu des réactions
non rassurantes, voir pas de réaction pour d’autres. Ces « confidents » étaient inquiets, étonnés, embarrassés,
exprimant des « regrets ». Cependant, une minorité des incontinents a rapporté avoir reçu une réaction positive
parmi les suivantes : « la personne contactée a informé la famille » ; « m’a conseillé d’aller me faire consulter à

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l’hôpital » ; « a proposé de m’accompagner à l’hôpital » ; « m’a effectivement accompagné au centre de santé pour
des examens médicaux ».

Une autre minorité des incontinents a dit n’en avoir parlé à personne pour des raisons suivantes : « J’avais honte
de le dire » ; « je ne savais rien de mon état » ; « personne ne m’a posé la question » ; « personne ne s’occupe de
moi, tout le monde s’en fout » ; « je connaissais déjà mon état » ; « je savais qu’il n’existe pas un traitement
approprié à cet état » ; « Je trouvais normal d’uriner tout le temps ». Un homme veuf de 82 ans souffrant de
l’incontinence urinaire, habitant chez sa fille dans la grande maison a déclarée : « je n’ai parlé à personne parce ce
que je ne peux jamais publier ce qui est honteux ». Un autre homme marié de 85 ans, vivant chez lui a déclaré :
« j’ai cru qu’avec mon diabète et l’AVC dont j’ai souffert, c’est normal d’uriner tout le temps ».

3.2.4. Impact de la maladie sur la vie au quotidien et résilience

La majorité des incontinents urinaires a déclaré ressentir la honte, le gêne, le malheur, la diminution, l’inutilité et
l’humiliation en ces termes : « Je suis devenu comme un enfant qui n’a rien à dire » ; « mon état m’empêche d’aller
au champ » ; « Je vis au dépend des autres » ; « Je suis devenu paralysé, incapable de toute activité », « Je me sens
triste de rester dans cet état »; « Je me sens malheureux alors que le pot est à proximité »’« Je me sens honteux » ;
« Je me déconsidère dans la vie, je suis dégouté de la vie », « Je me sens malade » ; « Cet état m’inquiète
beaucoup » ; « Je me sens mal à l’aise » ; « La situation limite mes mouvements pour me déplacer d’un milieu à
un autre », « Je me sens mal à l’aise en famille et devant les autres », « Je ne sors plus de la parcelle » ; « Je ne
vais plus à l’église »; « J’ai honte d’aller me promener » ; « Je me sens négligé/inutile/délaissé »; « Je me sens
isolé ».
Une femme veuve de 70 ans souffrant de l’incontinence urinaire depuis 5 ans, a exprimé son regret en ce terme :
« Me salir pendant que le pot est à proximité, c’est malheureux ». Certains ont exprimé de la résignation en ces
termes : « Je supporte malgré moi » ; « Je vis de sorte que personne ne sache » ; « je vis isolé ». Un Homme
incontinent diabétique de 85 ans, atteint de l’accident vasculaire cérébral, habitant chez lui dans la grande maison,
déclare : « je ne sors presque plus de ma parcelle, suite à la honte ».

3.2.5. Gestion de l’incontinence urinaire

La majorité de participants a donné de réponses multiples y compris les suivantes : « je n’ai bénéficié d’aucun
traitement » ; « Je n’ai aucun moyen de le gérer car j’urine toujours dans les habits »; « Je reste avec mes
pagnes/pantalons mouillés jour et nuit » ; « Je m’isole »; « J’utilise un sachet comme caleçon comme tout le
monde »; « J’utilise le pot »; « Je suis toujours au lit en remplaçant ce qui est mouillé » ; « Je reste dans la parcelle
comme je suis sali tout le temps et je ne sors pas dehors » ; « Je reste à proximité de la toilette » ; « Je ne fais
rien ».

3.2.6. Lien de parenté avec le garde-malade

La moitié des femmes et le tiers des hommes disent être assistés par leurs fils/filles. Les autres ont rapporté être
assistés par leur : « époux/épouse ; neveu ; frère/sœur ; petit fils/ petite fille ; belle-sœur ; aucune personne ».

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3.2.7. Niveau de satisfaction de l’aide reçue

La majorité des hommes dit être satisfait de leurs garde-malades. Ils ont argumenté en ces termes : « Il prend soin
de moi/me soigne » ; « Il fait un bon travail » ; « je suis toujours propre » ; « Elle est la seule qui reste à côté de
moi » ; « Elle fait ça sans lamentation » ; et « Je ne reste pas longtemps mouillé ».

Une frange des femmes a déclaré ne pas être satisfaite pour les raisons suivantes : « Elle me laisse seule à la
maison » ; « C’est mon mari qui devrait m’assister et non les petites filles » ; et « Sa façon de me changer de
position me cause beaucoup de souffrance ».

3.2.8. Souhait exprimé

A la question de savoir s’ils avaient un souhait à exprimer pour améliorer les services leur offerts, certains
participants avec incontinence urinaire ont déclaré n’avoir rien à dire; d’autres ont exprimé de la tristesse et des
« regrets » car ils sont considérés comme des sorciers. D’autres encore ont perdu tout espoir d’une guérison à cet
âge avancé. Les plus positifs se sont considérés « stables » avec l’assistance dont ils bénéficiaient. Trois souhaits
ont été cités : « Il nous faut beaucoup de médicaments pour nous soigner ainsi que nous trouver une aide
financière » ; « Je souhaite trouver une guérison pour me réintégrer dans mes activés » ; « Je souhaite une
distribution gratuite des Pampers ».

3.3. Les 38 garde-malades rencontrés


En ce qui concerne les garde-malades, la description du contenu narratif des déclarations porte sur six
thématiques : 1) le lien de parenté avec la personne assistée ; 2) une liste des tâches à accomplir pendant la journée
et pendant la nuit ; 3) ce qui a changé dans leur vie à la suite de cette responsabilité ; 4) la reconnaissance,
appréciation ou non de leur travail ; 5) les moments les plus difficiles et ce qui les faciliterait ; 6) quelques conseils
destinés à ceux qui vivraient une situation similaire.
3.3.1. Lien de parenté avec la personne âgée vivant avec incontinence urinaire

La moitié des hommes a déclaré avoir aidé leurs « pères » ; « leurs oncles ». Les réponses recueillies pour le lien
de parenté avec la majorité de femmes sont les suivantes : « je garde : « ma mère » ; « ma grand-mère » ; « ma
sœur» « ma belle-mère »

3.3.2. Personne demanderesse de l’action de venir en aide de la personne avec incontinence urinaire
La majorité a dit que c’était de sa propre volonté. Une partie a aussi dit que c’était la décision familiale.

3.3.3. Description des activités à faire pendant la journée

La majorité de ces personnes a dit que c’était de faire la lessive pendant la journée car tout était sali. Les autres
tâches citées incluent de surveiller et contrôler le malade, entretenir le lit, aller payer des médicaments pour les
autres pathologies, faire manger le malade, étaler ses haillons au soleil, nettoyer ses plaies, laver le malade,
effectuer les travaux de ménage, préparer le repas, et l’accompagner à la toilette.

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3.3.4. Description des activités à faire pendant la nuit


Pendant la nuit, les garde-malades de l’incontinent urinaire ont déclaré effectuer les tâches suivantes : « changer
les linges mouillés/draps de son lit »; « le faire dormir à temps » ; «veiller à l’hygiène de son sachet » ; « le mettre
sur son pot/lui donner son pot » ; « je ne fais rien, je ne constate que le matin, je ne le contrôle que le matin » ; « je
m’occupe de mon mari pour alléger ses souffrances »; et « j’arrange le lit ».

3.3.5. Outils à utiliser pour aider les incontinents urinaires

Cette question a été abordée avec beaucoup de pudeur et de gène. Les garde-malades ont cité : la culotte ; un
sachet en plastique ; du caoutchouc ; des vieux pantalons ; des vieux pagnes, des couches ; le pot. Certains ont
déclaré ne rien utiliser.
3.3.6. Impact socio-économique de l’incontinence sur la vie des garde-malades

La majorité des personnes qui assistent les personnes âgées incontinentes a fourni les réponses suivantes : « j’ai
abandonné mes travaux de champs » ; « je n’ai plus de temps de me débrouiller comme avant /ne voyage plus » ;
« je suis devenue dépendante » ; « je suis devenu prisonnier/esclave » ; « je ne vends plus mes produits au
marché » ; « j’ai aggravé mon état de santé également/je suis devenu aussi malade » ; « j’ai réduit mes contacts » ;
«

je suis frappé de la tristesse » ; « je me sens mal à l’aise » ; « je ne me déplace plus/ne voyage plus » ; « je ne
réalise plus mes activités d’avant » et « cela n’a rien changé en moi ».
Une jeune fille mineure de 14 ans qui assiste depuis deux ans sa grand-mère de 95 ans sur décision familiale, et
qui a souhaité être remplacée par une autre personne plus âgée qu’elle a révélé ceci : « après que la famille m’ait
confié cette responsabilité, j’ai dû abandonner l’école pour m’occuper de ma grand-mère. Je souhaite que la famille
me trouve un remplaçant pour que je retourne à l’école ».
Un jeune homme de 28 ans qui assiste son grand père de 91 ans depuis quatre ans sur décision familiale a expliqué
son manque à gagner en ces termes : « je ne fais plus de longs voyages prolongés dans le cadre de mes affaires ».

3.3.7. La relève en cas d’empêchement dans sa fonction


Les réponses citées incluent : « personne », « mon frère/ ma sœur » ; « mon fils/ ma fille » ; « ma mère » ; « mes
petits-fils/filles » ; « ma tante » ; « mon épouse/ ma femme » ; et «les enfants qui vivent dans la parcelle ».

3.4. Appréciation des personnes incontinentes sur l’aide apportée par les garde-malades
La grande majorité des personnes qui assistent les incontinents a répondu par l’affirmative en ces termes : « il me
remercie, il me dit « merci ! » ; « il sourit » ; « elle raconte aux autres » ; « par des paroles de bénédictions » ; et
« son attitude de gentillesse ».
Cependant, une frange de ces garde-malades a déclaré n’avoir pas noté un signe d’appréciation de leur travail et
ils l’ont exprimé comme suit : « elle montre sa triste » ; « il ne me dit jamais merci » ; « elle crie fort quand vous
la soulagez » et « il refuse le caoutchouc que je dispose pour son sous pantalon ».

3.5. Impression de la famille et de l’entourage sur l’aide apportée par les garde-malades

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La majorité des garde-malades voit son aide être appréciée par la famille et l’entourage, tel qu’illustre par les
déclarations suivantes : « je reçois des cadeaux » ; « je reçois des remerciements » et « il raconte à la famille et à
ses amis qu’il est content d’être toujours propre ».

3.6. Les moments les plus difficiles pour les garde-malades


La majorité a répondu que la nuit reste le moment le plus difficile, et avance un éventail de réponses qui suit : « la
surveillance est parfois difficile » ; « le manque de sommeil » ; «la fatigue de se lever de temps en temps pour
changer les draps » ; « cela devient difficile à gérer si une autre maladie se manifeste » ; « le soulever et changer
de position au lit » ; « pendant l’incontinence fécale ; « uriner au lit alors que le pot est à côté » ; « quand c’est
difficile de trouver un savon de lessive la nuit » ; « la solitude » ; «interruption brutale du sommeil »; et « je
m’inquiète si je dois m’absenter ».
Un jeune homme de 30 ans qui a abandonné ses travaux de champs de sa propre volonté pour assister son père de
85 ans souffrant d’incontinence urinaire et fécale depuis 3 ans a expliqué que : « la nuit reste le moment le plus
difficile car je suis obligé de changer ses linges mouillés et salis sur le lit ainsi que le pantalon, sinon on ne saura
pas bien dormir à cause des odeurs ».

3.7. Ce qui faciliterait les moments difficiles


Les concernés ont répondu comme suit : « la guérison de son incontinence » ; « la fourniture gratuite de
Pampers car ils coutent très chers »; « s’il pouvait recevoir des soins appropriés pour sa fracture » ; « recevoir une
assistance quelconque » ; « il me faut une personne adulte pour sa surveillance » ; « il faut permuter les aides
malades » ; « si on habitait dans la même chambre » ; « recevoir des médicaments pour l’incontinence » ; « si on
pouvait combattre cette maladie » ; « si on pouvait assurer une permanence auprès du malade » ; « passez la nuit
sur le même lit » et « si la personne pouvait acceptez d’utiliser le Pampers ».

3.8. Conseils à donner à une famille qui a une personne incontinente

La grande majorité a donné le conseil de la tolérance en ce terme : « se donner corps et âme pour supporter les
caprices d’une personne incontinente » ;« apprendre à supporter le malade » ;« être confident envers les
incontinents ; ne pas les dénigrer auprès de l’entourage » ; « avoir la patience »; « ne pas se moquer du malade »;
« continuer à aimer ses propres parents malgré leur état » ; et « il faut continuer à les considérer, avoir du respect ».
Une fillette de 10 ans qui assiste sa grand-mère de 75 ans depuis 3 mois sur décision de son père prodigue le
conseil suivant : « tout enfant doit garder ses grand-parents pour bénéficier de leurs conseils et bénédictions ».
Une jeune fille célibataire âgée de 20 ans qui assiste sa grand-mère âgée de 80 ans depuis deux ans recommande :
« que l’incontinence soit prise en charge pour éviter d’autres maladies liées à cet état par manque de conditions
hygiéniques appropriées ».

4. Discussion
Nos résultats montrent que la plupart de garde-malades et patients avaient reporté avoir perdu leur source de
financement et la poursuite de leurs études. En plus, la famille entière est affectée, y compris les garde-malades
(Abrams et al., 2017). Dans la plupart de cas, les personnes vivant avec l’incontinence urinaire supportent les

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services et soins de santé qui leur sont offerts par les formations sanitaires, si elles ne sont pas affiliées à de
sociétés d’assurance ; dans ces conditions, les coûts de soins peuvent varier d’une personne à l’autre (WHO, 2019).

Les participants à cette étude ont décrit une multitude des couts exprimés en termes de manque d’information et
diminution de sources de revenu, du fait que les personnes âgées sont souvent surprises de l’incontinence urinaire,
une pathologie affectant leur qualité de vie. La majorité des personnes âgées ont raporté vivre dans leur maison,
d’autres ont rapporté vivre chez leurs fils/filles ; parmi lesquels certaines personnes âgées ont affirmé dormir
ensemble avec leurs garde-malades. Ces résultats sont similaires à ceux de la littérature montrant qu’une partie de
personnes âgées avec troubles mictionnels vivent seules et que d’autres ont un existant soutien social (Thisse,
2018). La majorité des personnes âgées vivent les mêmes conditions, particulièrement si elles vivent en
communauté ou pas.
En plus, nos résultats ont montré que la majorité de participants rapportaient qu’ils vivent avec l’incontinence
urinaire pour près de cinq ans, qui d’ailleurs était une source de honte, frustration, humiliation, isolement,
inconfort, inutilité (Khader et al., 2003). En effet, le gène de l’incontinence urinaire est cause majeure d’isolement,
négligence, manque de support familial et même recours à l’usage de substances psychoactives. La déclinaison
des facultés hygiéniques altèrent la qualité de vie des vieilles personnes qui sont souvent obligées de ne pas
travailler ou de ne pas s’exposer à des endroits publics de peur d’exposition avec les odeurs des fuites urinaires
(FRULLANI, 2014). Comme résultat, les incontinents urinaires développent un débâcle financier, qui devient
associé à la dépression, ou l’anxiété qui sont non seulement courantes parmi les incontinents et ne répondent qu’à
la thérapie visant d’abord l’incontinence urinaire (Abrams et al., 2017).
Concernant la recherche d’aide, notre étude a montré que la plupart des personnes âgées (moitié d’hommes et tiers
de femmes) ont rapporté bénéficier de l’aide de la part de leurs filles/fils et ils en sont satisfaits. Acceptée de façon
culturelle, la majorité de personnes âgées sont prises en charge par leurs fils/filles. Des études ont montré que cette
assistance est close vers le début de la vieillesse et se détériore avec le temps surtout quand les complications y
compris l’incontinence urinaire affecte la productivité et la vie normale des fils/filles des personnes âgées
(Sawadogo, 2019). Dans la plupart de cas, très peu de personnes âgées cherchent des garde-malades qui ne sont
pas de leur proche entourage du fait que l’incontinence urinaire est souvent perçue comme une fatalité. « L’aide
souhaitée est difficile à avoir », ont rapporté la majorité des participants malades qui présentent du regret et
finissent par perdre tout espoir avec des idées suicidaires courantes et l’isolement. En fait, le ressenti de manque
de soutien est une cause majeure de mauvaise qualité de vie parmi les personnes âgées (Zimmermann-Sloutskis et
al., 2012).
Aussi, notre étude a montré que par manque de la bonne information de la part des professionnels de santé et leurs
proches, les personnes âgées perçoivent la qualité de soins à leur égard étant pauvre du fait soit de la poly-
pharmacie (Lucisine et al., 2018) ou de l’absence de guérison (Rapport, 2013). Ces résultats mettent en exergue
les besoins de renforcement des capacités de prestataires de santé impliqués dans la prise en charge des personnes
âgées. Pour pallier le fardeau de la prise en charge des personnes âgées, souvent cette tâche est accordée aux petits-
fils qui ont un sens minime de responsabilité. Mêmement, la débâcle économique des personnes âgées cause
souvent un pauvre accès aux services de soins y compris les médicaments essentiels (Nzinga et al., 2020; Vaughan
et al., 2011).

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En rapport avec le ressenti des garde-malades, nos résultats montrent que la majorité des garde-malades des
personnes incontinentes âgées est choisie par décision familiale, et ils passent la plupart de leur temps en se
chargeant de la propreté de leurs proches qui ont toujours des linges et ustensiles souillés. En plus, les garde-
malades ont rapporté avoir abandonné leur occupation pour s’occuper de leurs parents ou grands-parents. Ceci a
été associé à un lourd fardeau exprimé en termes économiques, psychologiques et sanitaires (Elidor, 2020). Le
fardeau de prendre en charge les incontinents est source de baisse d’économie et de planification.
Un garde-malade âgé de 14 ans a déclaré avoir abandonné les études pour venir au secours de son grand-père qui
était sans garde-malade et voilà depuis plus de deux ans, il s’y tenait tant soit peu. Dans de nombreux pays du
tiers-monde, par manque de programmes de garde-malades, ces derniers sont souvent les sans-emplois ou les
élèves/étudiants qui sont obligés d’abandonner les études pour la cause (YIN, 2005). Par ailleurs, les garde-
malades ont souhaité une prise en charge efficace pour soigner les personnes âgées qui vivent avec l’incontinence
depuis longtemps ; en dépit ils continuent à prendre en charge malgré le fardeau psychologique manifeste en terme
de dépression et d’anxiété.
Similaire aux résultats de nombreuses études, notre étude a montré que les garde-malades étaient autant déprimés
que les patients, car non préparés à ces taches ayant aussi besoin d’aide. Finalement le ménage a deux dépendants
qui ont besoin d’aide (Abrams et al., 2017).
En plus du cout financier, l’incontinence urinaire implique un cout émotionnel en termes de charge émotionnelle
et des effets négatifs de celle-ci sur le plan psychologique. La charge émotionnelle comprend non seulement
l’intensité d’une émotion mais aussi d’autres émotions intriquées entre elles. Son élaboration passe par l’analyse
du contre-transfert culturel (Derivois, 2013). Cette charge émotionnelle peut susciter un effet de contagion
émotionnel ou d’empathie lors de l’écoute du partage social des expériences liées à la situation de l’incontinence
urinaire (garde-malades et les autres personnes proches de l’incontinence urinaire (Hurez, 2007). La honte s’est
révélée être la principale émotion ressentie dans cette situation. A cela s’ajoute la peur de constituer une charge
et/ou la peur de mourir, la colère/révolte liée à la chronicité de la maladie, le retrait social qui peut induire une
dépression (Claeys-Dez, 2019). La honte, éprouvée personnellement, peut être observée à l’échelle familiale et
communautaire (Linder & Théorie, 2019). La charge émotionnelle fait allusion également à la fatigue émotionnelle
qui se manifeste par un trop-plein d'émotions parfois ambiguës qui captent toute l’énergie physique et psychique
de l’incontinent urinaire et la vulnérabilise (Krupin, 2020).

4.1. Force de l’étude


A notre connaissance, cette étude est la première conduite en RDC qui décrit le vécu quotidien d’une personne
âgée vivant à domicile avec une incontinence urinaire et de son garde-malade dans un milieu semi-rural pauvre
où les services de santé n’ont pas de spécialité en gériatrie. Ses résultats peuvent apporter une lumière relative au
fardeau de l’incontinence urinaire parmi les personnes âgées, ainsi ils pourraient informer les décideurs et la
communauté impliquée dans la prise en charge des personnes âgées de leurs perceptions de l’incontinence urinaire.
L’état de santé des populations constitue et reste l’une des conditions majeures de productivité dans toute
organisation. Cependant, les dépenses de santé relatives à certaines tranches d’âge, particulièrement les personnes
âgées, sont une préoccupation énorme pour les ménages africains et congolais en particulier. La population
congolaise est une population qui, depuis la mise en pratique de l’initiative de Bamako, avait pris l’habitude de
payer pour ses soins. Toutefois, la charge du financement de la population accroit chaque année.

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4.2. Limites de ’étude


L’étude a démontré la difficulté de mesurer certaines variables telle que décrite parHochschild, 1983, cité par
Benelli en ces termes : « Certains objets sociaux sont peu accessibles à l’enquête sociologique, en particulier ceux
que protège le secret des initiés ou dont la présence dans notre quotidien est si banale, la définition si floue, que
cela les rend invisibles. C’est le cas du « care ». Le terme sans équivalent en français, caractérise une relation
d’aide, familiale ou professionnelle ; il désigne tout à la fois l’activité de soin à une personne qui en dépend et le
souci de la réception de ce soin, sa singularité résident dans cette combinaison affutée de compétences techniques
et émotionnelles ». … » (Benelli & Modak, 2010). Bien que nous ayons conduit les interviews de personnes âgées
et leurs garde-malades, qui vivent dans la communauté, l’interprétation de nos résultats ne doit pas ignorer
certaines limites à l’étude y compris la non-représentativité de l’échantillon..
Nos résultats ne pourraient pas être étendus du fait que probablement d’autres vieillards incontinents pourraient
être oubliés dans les structures de soins et même dans la communauté. Une large étude combinant les centres de
soins et la communauté serait souhaitable. Deuxièmement, l’interview était faite de façon à ce que les réponses à
l’outil utilisé soient récoltées. Même si le questionnaire était testé avant son utilisation, le manque d’outil validé
pour la population congolaise aurait affecté les réponses de participants. Enfin, la triangulation de données utilisant
les groupes de discussions, la revue documentaire et les interviews approfondies n’ayant pas été faite lors de cette
étude qualitative, une étude plus approfondie pourrait être conduite pour compléter les données préliminaires de
notre étude.

Conclusion
Cette étude qualitative et exploratrice montre que l’incontinence urinaire est associée à un fardeau économique et
émotionnel exprimé en termes de vécu, ressenti et de satisfaction de la personne âgée et de son garde-malade . Le
manque d’information, manque de travail et isolation âprès la découverte de l’incontinence urinaire, dépression et
anxiété ont été trouvés chez les personnes vivant avec incontinence urinaire. En plus, notre étude a montré que la
plupart de personnes incontinentes sont prises en charge par les garde-malades qui ont dû abandonner leurs
occupations. Enfin, il découle de cette étude que pour l’atteinte des objectifs du programme « Vieillir en bonne
santé de la Décade 2020-2030 » et au nom de la Couverture Santé Universelle, une prise en charge
multidisciplinaire serait souhaitable pour améliorer la vie des personnes âgées vivant avec incontinence urinaire.

Liste d’abréviations
AGGIR : grille Autonomie Gérontologie Groupes Iso Ressources
ASSTA : Association des Sages du 3e Age
RDC : République Démocratique du Congo
Considérations éthiques
Cette étude était acceptée par le comité d’éthique de l’Ecole de Santé Publique de Kinshasa et a été enregistrée au
numéro d’approbation ESP/CE/031/2015. La confidentialité et la vie privée ont été respectées. Nous avons obtenu
le consentement écrit de chaque participant à cette étude. La collecte de données était menée selon la déclaration
d’Helsinki.

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Consentement pour publication


Non applicable.
Disponibilité de données et de matériel
Les données utilisées pour cette étude sont disponibles auprès de l’auteur correspondant en fonction d’une
demande raisonnable.
Financement
Pas de financement reçu
Conflit d’intérêt
Tous les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêt.
Remerciements
Les auteurs remercient les participants à l’étude, les responsables de l’ASSTA, ainsi que les deux assistants,
Eugenie Nziavake et Arsène Vayihembako qui ont collecté les données. Ils remercient Théophile Masunda Tsobo
pour sa participation au dépouillement des données brutes.

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Annexe 1 : Grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso Ressources)

LA GRILLE AGGIR

GROUPE NIVEAU DE DEPENDANCE


GIR 1 Personne en fin de vie ou confinée au lit ou au fauteuil dont les
fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessite de ce
faite une aide en permanence. Dépendance
GIR 2 Personne confinée au lit ou au fauteuil dont les fonctions mentales totales
ne sont pas totalement altérées et qui exige une prise en charge
pour la plupart des activités.
GIR 3 Personne ayant conservé une autonomie mentale et partiellement
sa capacité à se déplacer mais qui a besoin plusieurs fois par jour
d’une aide pour les soins corporels
GIR 4 Personne qu’il faut aider à se coucher et à se laver et qui peut
ensuite se déplacer seule dans son logement. Doit être aidée pour Dépendance
la toilette et l’habillage ? voire les repas partielle
GIR 5 Personne pouvant se déplacer seule dans son logement et qui a
seulement besoin d’une aide ponctuelle pour la toilette, la
préparation des repas et le ménage
GIR 6 Personne qui est encore autonome pour les actes essentiels de la Pas de
vie courante (toilette, habillage, préparation et prise des repas, dépendance
déplacements dans son logement).

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page containing details

Noms des auteurs

Lina M. Piripiri1*, Bives Mutume Nzanzu Vivalya2, Tembo Klat Chico3, Gérard Eloko Eya Matangelo
4,5
, Yvonne Duagani Masika6,Yves Kashiya Muamba1 Pelagie Diambalula Babakazo1, Mala Ali
Mapatano1

1
University of Kinshasa, Faculty of Medicine, School of Public Health, Democratic Republic of
the Congo (DRC)
2
Department of Psychiatry, Kampala International University Western Campus Bushenyi,
Uganda
3
Université de Kinshasa, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Kinshasa,
République Démocratique du Congo (RDC)
4
Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kinshasa (ISTM / Kinshasa, République
Démocratique du Congo (RDC)
5
Ministry of Health, Hygiene and Prevention, Directorate of National Health Accounts, DRC

Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Université de Kinshasa, Kinshasa,


6

République Démocratique du Congo (RDC)

*Corresponding author:

1) Lina M. Piripiri

Institution: Kinshasa School of Public Health, Faculty of Medicine, Kinshasa University, Democratic
Republic of the Congo

Email: astrid.piripiri@unikin.ac.cd

Titre: Professeur (phd en santé publique)

2) Bives Mutume Nzanzu Vivalya


Instituion: Department of Psychiatry, Kampala International University Western Campus Bushenyi,
Uganda: Email: drmutume@gmail.com
Titre : Enseignant en psychiatrie mentale

3) Tembo Klat Chico

Institution: Université de Kinshasa, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Kinshasa,


République Démocratique du Congo (RDC)

Email : chicotembo91@gmail.com
Titre : Enseignant à l’unikin (Master en Economie)

4) Gérard Eloko Eya Matangelo

Institution: Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kinshasa (ISTM / Kinshasa, République
Démocratique du Congo (RDC)
Email : gerardeloko@yahoo.fr

Titre : Professeur à l’université de Kinshasa

5) Yvonne Duagani Masika

Institution: Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Université de Kinshasa, Kinshasa,


République Démocratique du Congo (RDC)

Email : yvduage@gmail.com

Titre : Professeur en Psychologie clinique (CNPP)

6) Yves Kashiya Muamba

Institution: Kinshasa School of Public Health, Faculty of Medicine, Kinshasa University, Democratic
Republic of the Congo

Email: yves.kashiya@unikin.ac.cd

Titre: Enseignant (Master en santé publique)

7) Institution: Kinshasa School of Public Health, Faculty of Medicine, Kinshasa University, Democratic
Republic of the Congo

Email: pelagie.babakazo@unikin.ac.cd

Titre: Professeur (phd en santé publique)

8) Mala Ali Mapatano

Institution: Kinshasa School of Public Health, Faculty of Medicine, Kinshasa University, Democratic
Republic of the Congo

Email: pelagie.babakazo@unikin.ac.cd

Titre: Professeur (phd en santé publique)

Email : mapatanow@yahoo.fr

Contributions des auteurs


Lina M. Piripiri a conçu l’étude. Bives Mutume Nzanzu Vivalya, Gérard Eloko Eya Matangelo, Yvonne
Duagani Masika ont été impliqués dans l’analyse et l’interprétation des données ; Tembo Klat Chico
était impliqué dans la recherche de la littérature et l’analyse des données, Lina M. Piripiri, Bives Mutume
Nzanzu Vivalya et Tembo Klat Chico ont écrit le manuscrit de cet article. Pélagie Diambalula Babakazo,
Gérard Eloko Eya Matangelo, Yves Kashiya Muamba, Yvonne Duagani Masika et Mala Ali Mapatano
ont révisé l’article pour l’évaluation technique et intellectuelle. Tous les auteurs ont contribué à la
rédaction de cet article et ont approuvé la dernière version.
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