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La Guilde des spadassins

Ligue de Vendel, Livre 4

par Steve Crow et Kevin P. Boerwinkle


La Guilde des spadassins

2
Les Secrets de la Septième Mer

La Guilde des spadassins


Ligue de Vendel, Livre 3

“Le fil du rasoir – c’est quand vous devez défendre votre honneur.”
Renato Marchello

7th Sea, Swashbuckling Adventures, Les Secrets de la Septième Mer, Avalon, Castille, Eisen, Highlands Marches, Inismore, Montaigne,
Ussura, Vodacce, Vendel, Vestenmannavnjar, Knights of the Rose and the Cross, Invisible College, Rilasciare, Novus Ordum Mundi,
Vaticine Church of the Prophets, Explorer’s Society, die Kreuzritter, El Vago et toutes les autres marques dérivées sont © et ™ de
Alderac Entertainment Group, Inc. & Asmodée/Siroz. Tous droits réservés.

3 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Crédits

Auteur Illustrations intérieures


Steve Crow Cris Dornaus
Carl Frank
Textes additionnels A. Bleys Ingram
Kevin P. Boerwinkle Dan Smith
Aaron Chusid (Kracken Jack)

Montage de la VO Mise en page de la VO


DJ Trindle Dave Agoston
Rob Vaux Brendon Goodyear
KD Yates
Traduction et mise en page de la VF
Direction artistique Gérald “Geronimo” Vincent
Jim pinto
Textes et règles additionnels de la VF
Graphisme Gérald “Geronimo” Vincent
Steve Hough
Mark Jelfo Relecture
Alain “Karkared“ Curato
Responsable de la gamme Stéphane “Confuscius” Ribollet
Rob Vaux
Créateurs des “Secrets de la Septième Mer”
Illustration de couverture John Wick, Jennifer Wick et Kevin Wilson
Carl Frank

Remerciements
A Patrick Kapera et Rob Vaux, pour m’avoir donné la possibilité d’essayer de travailler en Freelance ; le gang de Iowa City,
pour toutes ces années où ils ont servi de cobayes ; les gens de la mailing list de 7th Sea RPG, pour avoir apporté des réponses
à mes questions et ne pas hésiter à remettre en cause mes réponses ; aux sites webs Revenant et Rose & Cross, parce qu’ils
avaient réuni tout ce dont j’avais besoin pour ce livre.

Dédicaces

Steve : à Kathy, Eric, et Beth, pour avoir été là et comprendre lorsque je ne pouvais être présent.

Note du traducteur

J’ai incorporé mes aides de jeu sur les métiers, entraînements, avantages, compétences et écoles d’escrime à la version anglaise
et j’ai donc apporté quelques modifications aux différents profils des PNJ. Vous les identifierez généralement facilement, la
police de caractère utilisée sera en bleu.

French’s Musketeers E-book Five.

4
Les Secrets de la Septième Mer

Sommaire

Nouvelle : l’éternelle danse ..................................................6 Les duellistes .....................................................................118

Introduction ........................................................................9 Chapitre III : Riposte................................... 124


Chapitre I : Engagement ................................... 12 Nouvelle : Orgueil........................................................... 125

Nouvelle : Le Pacte...........................................................13 Nouvelles règles ...............................................................126

Histoire de la Guilde........................................................ 16 Ecoles d’escrime...............................................................144

Organisation de la Guilde .................................................18 Autres écoles de combat ................................................... 190

Règles de duels ................................................................. 20 Compétences de Spadassin ............................................. 294

Membres de la Guilde....................................................... 23 Armes .............................................................................. 315

Ecoles ............................................................................... 32 Chapitre IV : Coup de grâce ............................407


La Guilde et les nations de Théah..................................... 38
Nouvelle : Opinions divergentes ..................................... 408
Récapitulatif des homologations des Ecoles par la Guilde98
Le grand secret..................................................................411
La Guilde et les sociétés secrètes......................................100
Joueur ..............................................................................411

Chapitre II : Fente en avant ............................102 Maître du jeu ...................................................................412

Nouvelle : Une Leçon d’escrime ......................................103 Secrets des PNJ............................................................414

Le cercle intérieur............................................................105 Nouveaux PNJ ............................................................ 440

Les maîtres d’armes ........................................................... 111 Nouveaux archétypes ......................................................441

5 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

L’éternelle danse

Carleon – 1623
otre roi est une abomination. Il crache sur l'église de Vaticine, et il se croit

V
plus puissant que le Hiérophante !”

Oswin observe le Castillian qui est assez idiot pour prononcer de telles
insultes dans une taverne d’Avalon. Richement habillé et se pavanant
comme un paon, il ressemble à tous ces Castillians. La force de la boisson
et la compagnie de ses compatriotes lui ont donné le courage de dire ce
qu’il pense réellement. Mais ni l’un ni l’autre ne lui assurent la sécurité.

Oswin se trace un chemin à travers la foule, en remarquant que plusieurs autres


combattants d’Avalon se dirigent vers le pédant pour l’engager martialement. Pas de
problèmes. Il sera le premier. Comme son père le lui a enseigné, la meilleure façon
d’améliorer sa réputation est de bien sélectionner ses combats et ses adversaires. L’idiot
castillian est une proie facile pour lui.

Avant que quiconque ait eu le temps de réagir, Oswin a retiré son gant et en a souffleté le
visage de l’homme. “Une insulte envers mon roi est intolérable, Sir. Allez-vous vous
défendre dehors, ou bien manquez-vous d’honneur comme vous manquez de manières ?”

De si près, Oswin peut se rendre compte que le Castillian n’est pas plus vieux que lui. Ses
camarades ont à peu près le même âge, et c’est dommage. Des compagnons plus âgés et
plus sages auraient pu sauver le jeune homme de la mort qu’il va recevoir des mains
d’Oswin.

6
Les Secrets de la Septième Mer

Le Castillian ricane. “Si c’est un duel


que vous souhaitez, señor,” dit-il
dans un avalonien plus que passable,
“c’est un duel que vous aurez.”

Ignorant les regards anxieux de ses


camarades, le jeune homme passe
par la porte principale de la taverne
et se rend dans la rue. Ses amis le
suivent. Oswin est légèrement
surpris : il est clair que son
adversaire est plus sobre qu’il ne le
paraissait au premier abord. Aucun
problème : le défi a été lancé et
relevé.

Il connaît certains des clients. Il


incline légèrement la tête à l’intention
de deux d’entre eux, qui acceptent
immédiatement son invitation. Ils
sortent dans la rue boueuse à la suite
d’Oswin, le reste des clients se tenant
derrière eux.

Le Castillian a déjà tiré son épée et


fend l’air d’une série de coups précis.
Il va se battre en utilisant le style
désuet d’Aldaña qu’Oswin a déjà vu
employé par des marins castillians. Il
s’agit de l’antithèse du robuste et
traditionnel style de Donovan qu’Oswin et presque tous ses compatriotes utilisent.

Alors que la foule de la taverne se déverse dans la rue, Oswin décroche son bouclier de son
crochet de ceinture et dégaine son épée courte. Il fait un signe de tête rapide à l’intention de
ses deux témoins. Le Castillian leur jette un regard méprisant en même temps que sa rapière,
puis fait signe à deux de ses propres amis. Ils s’approchent d’Oswin et lui ôtent son épée et
son bouclier. Les armes sont rapidement examinées afin de s’assurer qu’elles ne sont pas
enduites de poison ou ne renferment pas d’autres secrets. Les témoins rendent ensuite les
armes à leurs propriétaires respectifs et font un pas en arrière.

Se mettant en position défensive face au Castillian, Oswin lui demande : “Pourrais-je au


moins connaître le nom de l’homme que je vais tuer ce jour ?”

Le castillian fait alors une pause dans ses passes d’arme. “Je suis Arturo Acedo de Ramirez
de Castillo. Et avec le sang de qui aurai-je l’honneur de recouvrir le sol de cette sordide
ruelle ?”

Le bouclier dans la main gauche et l’épée courte dans la droite, Oswin se met en position
défensive. “Je suis Oswin Stiles. Et sachez ceci : je parle pour toutes les personnes ici-
présentes quand je dis qu’aucun Avalonien ne tolérera jamais de voir insulter le Roi Richard.
J’ai simplement eu l’honneur d’être le premier à vous corriger.”

Arturo a pris sa propre position, de côté, le profil face à son adversaire. Au moins est-il
droitier. Bien, pense Oswin. Il a déjà eu affaire à des spadassins professionnels vodaccis et n’a
aucune envie d’être opposé à une fausse-patte.

“A nous deux, maintenant !” hurle-t-il en faisant un pas en avant.

7 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Les premières secondes explosent en un battement de paupières. Oswin essaie d’attraper


rapidement la garde de son adversaire, espérant ainsi éviter le tranchant de la lame
d’Arturo. S’il peut repousser l’arme de son opposant et le laisser ainsi exposé, alors il
pourra en finir facilement avec ce combat. Toutefois, le Castillian est trop rapide, esquivant
son attaque sans effort, tel un serpent. Il se redresse rapidement, se fend avant qu’Oswin ne
puisse poursuivre son assaut, visant haut. C’était une feinte, mais pas assez efficace : Oswin
l’a bloquée avec son bouclier avant de le frapper par l’extérieur. Arturo évite l’attaque d’un
pas de danse. Se tournant sur le côté, il esquive facilement l’assaut d’Oswin. Le Castillian
est de nouveau éloigné d’Oswin et porte la garde de son arme à son front dans une
moquerie de salut.

Oswin ne peut se permettre le luxe de sombrer dans la colère. Il est clair que le Castillian
est plus rapide et agile, ce qui ne l’étonne pas outre mesure. Il connaît le style Aldaña et sait
qu’ils s’entraînent sur d’étranges musiques afin d’être plus rapides. Mais il a encore une
chance. Les Castillians considèrent qu’ils sont les seuls à être civilisés et ont l’habitude des
lieux à l’architecture soignée. Très bien : son adversaire est coutumier des rues pavées de
Castille. Toutefois, il en est tout autrement en Avalon.

Arturo n’est pas déçu. Il se fend en avant rapidement, essayant de porter un coup au visage
d’Oswin. En réalité, il n’en est rien. Ce dernier pare son coup et donne une tape sur la lame
de son adversaire avec son arme plus lourde, tout en maintenant son bouclier prêt pour se
défendre. Arturo riposte en attaquant sur la gauche, mais Oswin pare et guide son attaque
par un mouvement circulaire de son poignet. Le bouclier heurte l’acier de la lame d’Arturo,
envoyant voler cette dernière sur sa droite. Déséquilibré par ce double impact, le pied
d’appui du Castillian glisse dans la boue de la ruelle, et choit.

N’attendant pas plus d’un souffle, Oswin donne un coup de pied dans la lame afin de la
projeter loin de son adversaire. Elle tombe alors dans le caniveau. L’endroit idéal pour
Oswin. Il place alors sa lame sur la gorge du Castillian. “Vous abandonnez ?” demande-t-il
en connaissant déjà la réponse.

Allongé dans la boue, Arturo ne peut rien faire d’autre que lui lancer un regard de défi. En
effet, s’il avait seulement relevé la tête, il se serait tranché la gorge. “Jamais !”

Oswin hausse les épaules. D’un simple mouvement du poignet, il tranche la gorge offerte
de l’homme. La foule avalonienne l’acclame alors qu’il recule afin d’éviter d’être taché par
quelques gouttes de sang.

8
Les Secrets de la Septième Mer

Alors qu’Oswin rengaine son épée, l’un des camarades d’Arturo ramasse sa rapière dans le
caniveau. Le regardant méchamment, il remet l’épée garde en avant à Oswin. L’Avalonien
accroche alors son bouclier dans son dos et son épée à la ceinture. Il prend à deux mains
l’épée du Castillian, la pose sur son genou relevé et la casse d’un mouvement propre. Il remet
alors les deux morceaux au témoin du défunt.

“C’était une leçon pour tous les porcs castillians,” lance Oswin. “N’insultez notre roi qu’à vos
risques et périls !”

Comme la foule l’encourage de nouveau, l’autre Castillian fixe haineusement Oswin. Il n’est
pas assez bête pour menacer un homme au milieu d’une foule qui a clairement pris le parti
de son ennemi. Au lieu de cela, il dit simplement : “la famille d’Arturo ne sera pas très
contente. Vous vous êtes fait des ennemis puissants aujourd’hui. Don Julio, le père d’Arturo,
est un homme revanchard. Vous le rencontrerez, lui, ou un membre de sa famille. La semaine
prochaine, le mois prochain, ou plus tard encore. Mais vous le rencontrerez. Je vous suggère
de vous préparer à ce jour, señor.” Sur ce, l’homme se retourne et fend la foule en la
bousculant, suivi de ses camarades.

La foule entoure Oswin, le portant ensuite sur ses épaules. Ils se dirigent alors vers la
taverne. Soudain, Oswin est traversé par un mauvais pressentiment. Les Castillians ont un
fort penchant pour la vendetta. Il a peut-être gagné aujourd’hui honneur et réputation mais il
craint que cette victoire n’ait un coût très élevé à l’avenir.

Introduction

L
a Guilde des spadassins est l'organisation la plus “internationale” de Théah.
Elle est ouverte à tous les combattants qui souhaitent respecter ses règles, qui
ne sont pas trop lâches et qui désirent en faire partie. La Guilde a réglementé
les combats entre les hommes qui souhaitent s’entretuer. Elle n’a pas cherché
à les arrêter, juste à donner un cadre à ces conflits. Les dirigeants des nations
de Théah ont donné l’autorité nécessaire à la Guilde pour créer et imposer
les règles du duel sur Théah, leur fournissant la puissance en même temps qu’un grand
nombre d’interdits mortels. Ils suivent une ligne très mince entre puissance et responsabilités
et si l’un de ses membres va trop loin, la Guilde peut se retourner contre lui. De plus, si elle
devenait trop dangereuse, les pays dans lesquels elle est représentée pourraient lui retirer son
autorité et son pouvoir.

Vendelars et Vestens sont au bord de la guerre civile. Castille et Montaigne s’opposent sur
leurs codes d’honneur, alors que la reine Elaine essaie de calmer les rivalités de ses trois
royaumes. Les sept eisenfürst se battent pour s’emparer du trône de l’Eisen. Mais tout cela
n’est que jeux d’enfants comparés aux obstacles que rencontre la Guilde des Spadassins. Elle
doit concilier les demandes de huit cultures différentes sans exploser. Certains de ses
adhérents sont des membres récalcitrants, forcés de respecter les lois de la Guilde par des
dirigeants qui le leur ordonnent.

9 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

À la différence d'une société secrète, les membres de la Guilde sont rarement volontaires
pour la rejoindre, et ne travaillent pas pour une cause commune. En théorie, ils doivent
approuver les règles “honorables” du duel. Toutefois, il y a autant de membres qui
méprisent ce principe que d’adhérents qui le respectent. Pour chaque Spadassin qui
apprécie les lois de la Guilde, il y en a d’autres qui les considèrent comme un fardeau dans
leur travail ou qui les ignorent.

Les dirigeants de la Guilde se sont jurés de réconcilier tous leurs membres et de s’assurer
que les duels restent une coutume honorable. Ils tiennent à ce que leurs prescriptions ne
posent pas de problèmes.

Voici quelques conventions qui vont être utilisées dans ce livre. L’“Ecole” avec une
majuscule se réfère à un style de combat particulier (par exemple, l’Ecole de McDonald).
Alors que l’“école” en minuscule parle du bâtiment où est enseigné le style de combat (par
exemple, l’école d’Aldaña à Altamira). Le “Maître” fait référence au maître d’une Ecole de
combat, alors que le “maître” est employé de façon générique ; quant au doyen, c’est le chef
d’un chapitre de la Guilde.

Dans ce livre, toutes les références à la Guilde se rapportent à la Guilde des Spadassins,
sauf indications contraires. Un Spadassin est un membre de la Guilde, qu’il utilise ou non
une épée. Ainsi, un combattant à la hache de style Bogatyr appartenant à la Guilde sera
aussi un spadassin et pas un hacheur ou un hachiste. Un spadassin est n’importe quel
combattant qui utilise une épée.

Un “Bogatyr” est un élève de cette Ecole alors qu’un “bogatyr” est un membre de ladite
noble classe d’Ussura, qu’il ait reçu ou non une formation de cette Ecole.

Ce livre est divisé en quatre chapitres. Le premier, Engagement, décrit l’histoire de la


Guilde des Spadassins de sa création en 1644 à aujourd’hui. Il fournit également des
informations concernant les traditions historiques de chaque nation sur les duels, les
affaires d’état en cours avec la Guilde, et le background de chacune des écoles que le pays
décrit contient.

Fente en avant donne un aperçu des PNJ importants : les trois dirigeants de la Guilde, les
Maîtres des principales Ecoles, et quelques-uns des duellistes les plus craints de tout Théah.
Riposte présente de nouvelles règles, nouvelles écoles, nouvelles bonifications de
réputation, plusieurs nouveaux avantages et compétences, et des accessoires d’armes. Coup
de grâce fournit des détails sur les coulisses de la Guilde, donnant aux joueurs des idées sur
la façon d’utiliser la Guilde à leurs avantages. Il y a également des idées pour les MJ qui
souhaitent intégrer la Guilde dans leurs campagnes et les secrets des PNJ décrits dans le
chapitre deux. Pour finir, vous trouverez une série d’archétypes de spadassins, prêts à
jouer et à intégrer dans votre campagne comme héros ou comme PNJ.

La Guilde est une organisation unique, avec un potentiel permettant de dépasser les
barrières nationales pour établir des règles communes. Ces standards peuvent réellement
s’adapter à toutes les spécificités des différentes nations. De multiples façons, la Guilde est
l’organisation la plus démocratique de Théah. Par ses lois, n’importe qui – noble ou paysan
– peut demander justice et honneur grâce à la force de son bras. Et s’ils ne peuvent pas le
faire eux-mêmes, ils ont tout le loisir de louer les services de quelqu’un pour le faire à leur
place.

La Guilde permet à n’importe quel combattant voulant vivre de son épée, de dire ce qu’il
pense et défendre son renom, de la rejoindre et de découvrir les honneurs du duel.

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Les Secrets de la Septième Mer

11 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Chapitre Un

Engagement

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Les Secrets de la Septième Mer

Le Pacte

Le Palais de l’Imperator - Nonus 1644


’Imperator Riefenstahl observe les trois hommes qui se sont présentés devant

L
lui. Chacun d’eux a la grâce et l’agilité communes aux guerriers-nés.
Riefenstahl, qui n’est pas étranger aux arts du combat, sait reconnaître des
frères d’armes quand il en voit.

“Qu’est qui peut ainsi vous amener à vous présenter devant la Cour,
messieurs ?”, demande-t-il en utilisant la formule officielle.

Leur porte-parole, Matthieu Desaix de Montaigne, fait un pas en avant. Riefenstahl n'a aucun
penchant particulier pour les Montaginois, mais il sait qu’il devra faire avec s’il vient à
travailler avec cette nouvelle organisation.

“Votre Majesté, nous venons vous proposer un arrangement plus que bénéfique pour
l’Eisen.”

“Je suis le seul juge de ce qui est bon pour mon pays,” lance Riefenstahl d’une voix
métallique. “Quel est-il ?”

Matthieu lève l’un de ses sourcils aux brusques paroles de l’Imperator ; il est en effet plus
habitué aux grâces courtoises de la Cour de Montaigne. Pourtant, il se remet rapidement,
gagnant l'assentiment de l'Imperator. Un véritable guerrier est toujours affûté, physiquement
et mentalement.

“Nous avons proposé de nouvelles règles de duels aux dirigeants des autres royaumes, le Roi
Léon, Richard IV, le High-King McDuff, la Ligue de Vendel et le Rex Castillium Salvador.
Tous ont accepté ces propositions.” Matthieu remet une liasse de documents à un courtisan,
qui l’apporte à Riefenstahl. Il jette un œil sur les papiers en fronçant les sourcils.

Continuant, Matthieu annonce, “ce document décrit la création d’une nouvelle Guilde, et les
règles de duels qui s’appliqueront à travers tout Théah. Car vous le savez bien, les duels sont
devenus de plus en plus… mortels de nos jours.”

Riefenstahl grince des dents. Il n’a pas besoin qu’on lui rappelle le grand nombre de jeunes
Eisenors morts lors de duels. Il ne voit aucun inconvénient à ce que des jeunes gens meurent
en défendant leur honneur : c’est leur définition de l’“honneur” qui est la cause du nombre
record de morts dans son pays.

“Cette ’Guilde des Spadassins’ sera la première organisation véritablement internationale de


Théah. Nous soumettons à votre approbation un ensemble de règles de duel qui s’appliquera
dans tous les pays. Si quelqu’un viole ces règles, il sera poursuivi. La Guilde pourchassera ces
contrevenants si on le lui demande, mais elle laissera la capture et la punition aux autorités
légales locales dans le cas général.”

13 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Alors que l’Imperator feuillette le parchemin, Matthieu continue, “de plus, la Guilde
examinera chaque Ecole enseignant l’utilisation d’armes honorables et déterminera si elle
suit réellement les traditions chevaleresques qui doivent nécessairement accompagner les
arts du combat. Les étudiants de ces Ecoles deviendront membres de droit de la Guilde,
comme toute personne ayant les qualifications requises. Seuls les membres de la Guilde
pourront légalement défier quelqu’un d’autre en duel. Si quelqu’un n’appartenant pas à la
Guilde souhaite défier une autre
personne, il devra engager un membre
de la Guilde pour le faire à sa place.
Les membres de la Guilde ne se
battront les uns contre les autres que
lorsqu’il y aura une commission de
payée.”

“Ainsi, nous espérons réduire de façon


importante le nombre de duels mortels,
et nous vous assurons que ces derniers
n’auront lieu que pour les plus
honorables des raisons.”

Riefenstahl le regarde de haut. “Je vois


que vous interdisez les pistolets.”

“C’est vrai, Votre Majesté. Ce sont des


armes sordides et déshonorantes qui
n’ont aucun droit de cité dans une
société civilisée.”

L’Imperator acquiesce à cette


remarque. Il jette alors un œil sur les
deux autres hommes qui représentent
cette Guilde. Tous deux sont bien plus
jeunes que Matthieu. Le premier, Miles
Donovan, est Avalonien. Riefenstahl a
beaucoup entendu parler de lui, mais
ne l’a encore jamais rencontré.
L’homme est considéré comme un
duelliste honorable, qui utilise plus ou moins les mêmes armes que les Eisenors.

L’autre homme est Linnae Knute. Riefenstahl lui a parlé à de nombreuses reprises avant
cette rencontre. En fait, Knute est le représentant de la Guilde en Eisen. Lui et Riefenstahl
ont plusieurs fois conversé en privé. L’Imperator lui a déjà clairement fait part de ses
intentions, et lui a demandé d’incorporer au Pacte quelques modifications qui lui
semblaient nécessaire.

Riefenstahl envoie un signe d'assentiment discret à Knute, qui le lui retourne


promptement. Il fait alors un signe de la main à Matthieu. “Très bien. Nous sommes
convaincus que votre Guilde promouvra les intérêts de l’Eisen, et nous paraphons donc ce
document.” Sur ce, l’Imperator fait un geste en direction de l’un de ses domestiques, qui
avance avec le sceau royal. Riefenstahl l’applique sur le Pacte et signe le document.

Quelques semblants d’applaudissements montent des courtisans. Matthieu reprend le


document signé, s’incline et fait un pas en arrière. “Vous pouvez vous retirer !” lance
l’Imperator, les trois hommes se retournent et s’en vont. Riefenstahl les observent pendant
qu’ils se retirent. Il n’a signé ce document que pour le bien de son pays. Il n’avait pas
d’autre choix pour l’Eisen : la guerre a divisé ses sujets. S’il ne peut pas les aider, au moins
peut-il s’inquiéter pour eux. Cette initiative peut sembler stupide par certains aspects.
Cependant, c’est maintenant le problème de cette nouvelle Guilde. S’ils ne peuvent rien
faire pour améliorer la situation, alors lui et les autres dirigeants pourront toujours la
dissoudre.

14
Les Secrets de la Septième Mer

Le Palais de l’Imperator - Nonus 1666


Linnae Knute s’avance dans la salle du trône. L’endroit a changé depuis la dernière fois que
la Guilde s’y est présentée. La foule des courtisans a disparu ; seul la garde personnelle de
l’Imperator, les Leibwächter, est encore présente. Boue et paille sont répandues sur le
plancher : personne ne l’a nettoyé depuis longtemps. Riefenstahl lui-même est avachi sur le
côté. Il semble épuisé, beaucoup trop épuisé.

“Monseigneur,” commence Knute, tout bas.

L’Imperator lui fait signe d’approcher. “Ce n’est plus le moment de respecter l’étiquette,
soldat. Nous devons parler.”

Linnae avance, embarrassé. Il sait que la guerre en Eisen ne se passe pas bien puisque la
Castille et la Montaigne ont envahi le pays. Il connaît assez bien Riefenstahl pour savoir qu’il
ne demandera pas d’aide directe à la Guilde. Pourtant, ils pourraient lui fournir un grand
nombre de spadassins qui se battraient pour l’Eisen, mais jamais la Guilde n’accepterait une
alliance formelle.

“Que puis-je faire pour vous, Imperator ?” demande Knute.

“L’Eisen est en ruines, et nos ennemis rôdent autour de nous. Le centre ne peut plus tenir, et
j’ai peur de devoir me rendre pour conserver ce qui reste de mon pays.”

Linnae fronce les sourcils. Bien que seulement à moitié eisenor, il se sent aussi profondément
patriote que n’importe quel sang pur. Les mots atteignent son cœur. L’Eisen, la puissante
Eisen, vaincue par ses propres dissensions internes.

“Et que voulez-vous de moi, mon Seigneur ? Vous savez que nous ne pouvons nous en
mêler…”

“Oui, oui, je sais,” écartant les inquiétudes de Knute d’un geste de la main. “J’ai une faveur
personnelle à vous demander. A vous, Linnae, pas à la Guilde.”

“Comment puis-je vous aider ?”

“Je suis le rempart de l’Ecole Eisenfaust. Lorsque je me rendrai, il n’en restera plus rien.
Bientôt, il ne fera pas bon être un Eisenor. Nous sommes à la merci de nos ennemis et nous ne
pouvons qu’espérer qu’ils soient compatissants. Mais s’ils ne le veulent pas, l’Eisen
disparaîtra. Certains pourront vivre encore, mais la nation mourra néanmoins.”

Riefenstahl tousse, épuisé par l’effort. “L’Ecole Eisenfaust doit survivre. C'est le cœur de
notre nation, il est aussi important que n'importe quel morceau de terre ou de Dracheneisen.
Aussi vais-je vous demander d’en être le représentant à l’avenir, jusqu’à ce que l’Eisen puisse
se relever.”

“Je suis honoré, Seigneur-lige,” marmonne Linnae, frappé sous sa garde. Il ne savait pas à
quoi s’attendre, mais certainement pas à cela. “Mais pourquoi moi ? Les nobles d’Eisen
refuseront assurément…”

“Laissez-les dire !” gronde l’Imperator. “Je vois des temps sombres pour mon peuple, et
même s’ils peuvent garder leurs terres, il est peu probable qu’ils s’allient contre moi. Déjà,
mon pays est séparé en deux, Vaticins contre Protestataires. Le frère contre le frère, le baron
contre le baron. Vous êtes à moitié eisenor de naissance, Linnae. Ces papiers…” Riefenstahl
claque des doigts et un domestique lui apporte un rouleau de parchemin. “… font de vous
mon successeur en la matière. Préserver le style Eisenfaust jusqu’à ce que quelqu’un soit à
nouveau capable de le soutenir. Alors, et seulement à ce moment là, vous serez libéré de
votre fardeau. Après vous, ce seront vos enfants, et les enfants de vos enfants, et ce jusqu’à la
septième génération. L’acceptez-vous ?”

15 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Knute a la tête qui tourne. Mais sa fidélité à l’Imperator, et plus encore à l’Eisen, guide sa
décision. “Je le jure, sur le nom de mon père et sur mon honneur de gentilhomme et de
spadassin.”

“Ainsi soit-il,” acquiesce l’Imperator. “Notre pacte est scellé.” Il remet le rouleau à Linnae.
“Partez, maintenant. J’en informerai les barons. Je doute qu’ils vous fassent beaucoup
d’ennuis : ils ont des soucis plus importants à l’esprit. Quant à l’Eisen…” Riefenstahl
semble alors encore plus fatigué. “Je dois envoyer des messagers à la rencontre de nos
ennemis. Si tout se passe bien, ils recevront l’offre que je leur fais et j’épargnerai ainsi mon
peuple.”

Le menton de l’Imperator retombe sur sa poitrine, épuisé comme s’il portait un très lourd
fardeau. Et peut-être est-ce vraiment le cas, se dit Linnae alors qu’il s’en va. Et quel fardeau
lui a-t-il transmis… ?

Histoire de la Guilde

a Guilde doit en grande partie sa création à un escrimeur de Montaigne

L
appelé Matthieu Desaix de Montaigne. Né en 1620, Matthieu participa
rapidement à la riche histoire des duels sur Théah. Toutefois, les duels
étaient illégaux dans la plupart des nations. Bien que le roi ne fît que
semblant de s’intéresser à la loi, Matthieu n’y vit qu’une incursion du
pouvoir dans le droit des hommes à défendre leur honneur. D’un autre
côté, il ne pouvait nier que de nombreuses morts inutiles étaient dues aux duels. La
Castille, l’Eisen et même la Montaigne perdaient beaucoup de jeunes gens chaque année
sur l’autel de l’honneur.

Matthieu chercha alors une solution qui permettrait de continuer de se battre en duel tout
en réduisant le nombre de morts. Il imagina alors une sorte de “Guilde des duels” qui
légaliserait cette pratique en la réglementant soigneusement. Un tel système permettrait à
des spécialistes de se battre par procuration l’un contre l’autre : cela empêcherait ainsi des
hommes voulant se battre en duel, et qui trouveraient aussi un moyen de s’entretuer, de le
faire. Ainsi, les hommes ne se sentiraient pas obligés de mourir en défendant leur honneur.
Une chose primordiale, les hommes devraient payer le droit d’en devenir membre ou louer
les services d’un membre de la Guilde pour se battre à leur place. Matthieu vit là une étape
importante dans la réduction du nombre de duels tout en permettant une pratique légalisée
de ces derniers.

Pour créer une telle Guilde, il eut besoin de plusieurs choses. L’organisation devrait couvrir
la plus grande surface possible de Théah, ou elle ne pourrait pas être assez puissante pour
diminuer les morts dus aux duels. Pour cela, il aurait besoin de l’accord d’un maximum des
dirigeants de tous les pays ; en effet, sans autorité légale, une telle Guilde ne pourrait
fonctionner. Fondamentalement, créer une Guilde signifiait pour Matthieu de devoir passer
par la Ligue de Vendel et son système établi.

16
Les Secrets de la Septième Mer

L’un des rivaux de Matthieu fut alors assassiné par un jeune Vendelar, Linnae Knute. Le rival
avait engagé des hommes pour tuer la mère de Knute, une duelliste, plutôt que de l’affronter
lui-même. Le garçon, à peine âgé de douze ans, tua le noble et ses partisans. Impressionné,
Matthieu approcha le garçon et le prit sous son aile. Linnae avait prouvé qu’il était un
impressionnant combattant n’ayant besoin de l’aide de
personne, mais Matthieu lui montra la façon dont les
duels devraient se régler. Ecœuré par le fait que sa mère
ait été tuée par un adversaire qui refusait de l’affronter
honorablement, Linnae accepta ses arguments. Les deux
hommes développèrent un plan afin de créer la Guilde.
Linnae étant originaire de Vendel, il pouvait approcher
la Ligue et faire une offre afin de légitimer leur plan.

Linnae maîtrisa rapidement l’Ecole d’Eisenfaust et se fit


promptement une réputation en Eisen, y ouvrant sa
première école d’escrime. Tout en dirigeant sa propre
école d’escrime privée de style Valroux, Matthieu
discourait régulièrement avec son cousin, le Roi Léon et
finit par trouver un terrain d’entente avec lui. La
Vodacce ne vit pas le besoin d’un tel système de duel et
l’Ussura était toujours aussi éloignée, mais Matthieu ne
se découragea pas. Les Castillians étaient trop entêtés,
exigeant trop de pouvoir au sein de la Guilde, aussi
Matthieu les ignora-il pour l’instant. Le Cercle Intérieur
de la Guilde devait comprendre un troisième membre, ne
laissant plus que l’Avalon comme option légitime.
Matthieu approcha alors le Maître de l’Ecole Donovan,
Miles Donovan, lors d’un voyage de ce dernier à Kirk. Le
spadassin accepta et le cercle compta alors trois
membres.

Les trois hommes rédigèrent alors un Pacte, comme ils


l’appelèrent, et approchèrent les différents dirigeants de
Théah. Matthieu rendit visite au roi Léon-Alexandre XIV
et au Rex Castillium Salvador Aldaña de Sandoval et les
convainquit de signer. Miles approcha les High-King
Richard IV et McDuff dans les Iles Glamour, tandis que
Linnae entrait en pourparlers avec la Ligue de Vendel et
l’Imperator Riefenstahl. La Ligue de Vendel s’empressa
d’accepter la création d’une nouvelle Guilde et
d’empocher ainsi de nouveaux bénéfices, accordant ainsi
sa protection au trio. Riefenstahl jugea qu’il n’avait pas
d’autre choix que de signer, les duels ayant laminé les
rangs de la noblesse presque autant que la Guerre de la
Croix. Pour terminer, en Nonus 1644, tous les dirigeants
approchés avaient signé le document et la Guilde des
Spadassins venait de naître.

La nouvelle organisation dut lutter âprement au cours de


ses premières années. La Guilde agissait avec
l’autorisation des dirigeants de chaque pays, mais
beaucoup d’entre eux ne réussirent pas à imposer ces règles de duels : c’est pourquoi ils se
tournèrent vers la Guilde. Matthieu et les autres créèrent alors les “Rasoirs”, un groupe de
redoutables spadassins comme bras armé de leur organisation et comme élément de leur
grand projet. Leur travail consiste à punir les spadassins qui violent les règles de la Guilde en
toute impunité afin de servir d’exemple. Au début, ils se concentrèrent sur les duels au
pistolet, que la Guilde considérait comme mortels et déshonorants, mais ils poursuivirent
également les spadassins qui refusèrent d’adhérer à leurs croyances.

17 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

La Guilde œuvra également pour augmenter son influence sociale. Léon-Alexandre XIV et
la Ligue de Vendel prouvèrent rapidement qu’ils étaient des alliés importants, apportant à
la Guilde une aura prestigieuse. Cela n’empêcha pas Veronica Ambrogia, la plus célèbre
courtisane de Vodacce, de rejoindre les rangs de la Guilde. Elle apporta tous ses talents
sociaux et impliqua son nom afin d’aider la Guilde à être reconnue dans les différentes
cours de Vodacce. La Guilde reconnut également l’école de Veronica à sa création et
convainquit la famille Lucani de faire de même. Cela aida à atténuer leurs difficultés avec
les nobles têtus de Vodacce, et obligea les familles Villanova et Bernouilli à reconnaître la
Guilde à leur tour malgré leur dédain. La Guilde reconnut plusieurs Ecoles dès qu’elle en
connut l’existence, et bientôt, d’autres réclamèrent l’autorisation d’intégrer la jeune
organisation. Elle atteignit alors un point où elle put augmenter le prix de l’inscription dans
les écoles, prouvant l’intérêt financier pour toutes les parties.
Il est certain que la Guilde rencontra aussi des échecs. On notera le refus catégorique des
duellistes vodaccis de reconnaître les lois de la Guilde. Un certain nombre d’événements se
produisirent entre les Spadassins de la Guilde et ceux de Vodacce ; l’exécution d’un pair
Spadassin par Giovanni Villanova en 1653 par exemple. Villanova, lui-même
techniquement membre de la Guilde en raison de son passage dans une école d’Ambrogia,
combattit un autre étudiant d’Ambrogia et le tua. La Guilde dépêcha alors successivement
dix Rasoirs sur les terres de Villanova pour imposer sa loi et faire justice. Cela fut une
erreur coûteuse. Villanova les vainquit tous. Depuis, chaque année, à la date anniversaire
de l’événement, Giovanni envoie à la Guilde un morceau des corps des Rasoirs qu’il a tués
comme avertissement.
Le plus grand drame que connut la Guilde fut le décès de Matthieu en 1665. Il était la force
tranquille de la Guilde, il maintenait l’organisation à bout de bras à travers toutes les
épreuves. Il indiqua dans son testament que son fils Franck reprendrait son poste et
poursuivrait son œuvre ou renoncerait à la totalité de son héritage. Malheureusement, son
amour excessif des duels fit de Franck un membre réticent du Conseil Intérieur. Miles et
Linnae sont toujours membres du Conseil Intérieur, mais ils vieillissent tous les deux de
jour en jour et n’ont pas encore désigné d’héritiers. Il n’est pas certain que la Guilde survive
à leur mort. Il est probable que Veronica Ambrogia entrera alors au Conseil Intérieur.
Personne n’en est sûr, mais ceux qui trouvent la Guilde trop restrictive sont curieux de voir
ce qui se passera alors.

Organisation de la Guilde

onformément au “Pacte”, la Guilde des Spadassins est une organisation

C
très simple. Au sommet, on trouve le Conseil Intérieur composé de trois
membres qui détiennent ce poste à vie. Pendant les vingt-et-une premières
années de son existence, ce sont les membres fondateurs de la Guilde qui
en occupèrent les sièges : Matthieu Desaix de Montaigne, Linnae Knute et
Miles Donovan. A la mort de Matthieu, son fils Franck hérita du siège. Le
protocole de la Guilde permet à un membre du Conseil de nommer son successeur. Aucun
des membres actuels n’a d’héritiers, et s’ils ont une idée sur ce dernier, ils ne l’ont pas
encore déclaré. Si aucun successeur n’est désigné, les deux membres du Conseil Intérieur
survivants choisissent un autre Spadassin, si possible d’une autre nationalité que la leur.
Beaucoup pensent que Sir Lawrence Lugh, Hrodgeir le Vesten et Fauner von Pösen sont les
meilleurs candidats. Cependant, dans la mesure où personne n’est sûr qu’ils acceptent, la
Guilde n’en a approché aucun.

18
Les Secrets de la Septième Mer

Le Conseil Intérieur juge chaque sujet concernant la Guilde d’une façon très simple, à la
majorité des voix. Un membre peut s’abstenir de voter, mais ils savent qu’une égalité
pourrait grandement compliquer les choses. Le Conseil Intérieur délibère entre une semaine
et un mois lorsqu’il doit prendre une décision importante.

Le Conseil Intérieur se limite à trois membres, mais la Guilde a essayé d’associer toutes les
nations dans sa direction. Pour cela, elle a créé les postes de conseiller. Ils ne peuvent, comme
leur nom l’indique, que donner des conseils ; ils n’ont pas le droit de voter concernant
l’avenir de la Guilde. Actuellement, un seul siège existe et est occupé par Veronica Ambrogia,
Maîtresse et créatrice de l’Ecole Ambrogia. Elle occupe ce poste depuis la création de son
Ecole. La Guilde a également tenté de créer un siège semblable pour assurer la représentation
de la Castille, mais les Castillians, bien trop vaniteux, pensent qu’ils doivent avoir un poste
au sein du Conseil Intérieur ou pas du tout. Le Conseil Intérieur a déjà offert ce poste à Don
Andrès Bejarano d’Aldaña, mais celui-ci a refusé en invoquant le manque de temps. Eduardo
Montevada, Maître de l’Ecole Soldano et doyen du Chapitre d’Altamira est pressenti comme
un candidat potentiel alternatif mais jusqu’ici, le Conseil Intérieur n’a pas pris de décision
définitive sur la question.

Sous le Conseil Intérieur, on trouve


les chapitres, qui sont présents dans
toutes les villes importantes de
Théah. Le Conseil Intérieur nomme
un maître pour surveiller chaque
chapitre, et lui paie une petite
pension. Le doyen d’un chapitre peut
demander à d’autres maîtres de Les termes du duel
l’aider. Ils occupent généralement des
fonctions peu chronophages et testent En général, la Guilde reconnaît que ses membres
les nouveaux candidats afin de puissent utiliser des formes étranges de combat,
maintenir un certain standard parmi des armes insolites, la sorcellerie sur soi-même,
les membres. La plupart des maîtres etc. Toutefois, les deux duellistes doivent être
apprécient ce défi et offrent d’accord sur les armes qu’ils utilisent, mais en
généreusement leurs services, bien général, les adversaires sont assez souples quant
qu’ils n’y restent généralement que aux outils de mort que l’autre emploie. La
peu de temps. Les plus grands Guilde estime que toutes les armes (à moins que
chapitres peuvent avoir jusqu’à six cela ne soit clairement spécifié) sont strictement
maîtres en service en même temps. similaires entre les deux adversaires, faisant des
capacités martiales des duellistes, le facteur
Un groupe de Spadassins travaille déterminant de la victoire. Un duelliste qui
transversalement à l’intérieur de la marchande excessivement le choix des armes de
Guilde, il s’agit des Rasoirs, qui son adversaire ou ses améliorations risque de
constituent le bras armé de la Guilde. passer pour un lâche, et devrait subir, en
Ils obéissent à leur chef, Renato conséquence, des pénalités de Réputation.
Marchello, qui tient ses ordres
directement du Conseil Intérieur. On
attend des doyens des chapitres qu’ils leur fournissent toute l’aide nécessaire, même si les
Rasoirs y font rarement appel, tenant à leur indépendance. Ils ont leur propre bâtiment situé
dans le quartier général de la Guilde, à Kirk, et peuvent demander des fonds dans n’importe
quel chapitre du monde.

Chaque Ecole sanctionne, inscrit individuellement ses propres membres et transmet ses
registres mis à jour au chapitre local une fois par semaine. Le chapitre envoie lui-même ces
enregistrements au siège de la Guilde une fois par mois tout en en gardant une copie. Les
Ecoles admises dans la Guilde ont certaines fonctions (voyez un peu plus loin dans ce
chapitre pour plus de détails), mais ces fonctions sont généralement légères.

Matthieu et ses collaborateurs ont délibérément créé la Guilde de manière à ce que les nations
de Théah ne la perçoivent pas comme une menace. Le Conseil Intérieur ne veut pas voir son
organisation croître anarchiquement, et cette structure simple lui suffit.

19 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Effectifs de la Guilde
Les écoles envoient chaque semaine leurs mises à jour d’adhésions à leur chapitre, qui lui-
même transmet ces enregistrements au siège de la Guilde une fois par mois. Il est donc
difficile de retrouver quelqu’un à un moment donné. En outre, toutes les écoles ne rendent
pas compte de leurs inscriptions à leur chapitre : l’Ussura et certaines parties du
Vestenmannavnjar, par exemple, ne se tracassent pas avec ces formalités bureaucratiques.
En prenant tout cela en compte, la Guilde estime ses membres à la fin de l’année 1668 à :
Avalon et les îles Glamour : 2 800 Castille : 4 000
Eisen : 4 000 Montaigne : 11 400
Ussura : 2 400 Vendel : 1 000
Vestenmannavnjar : 750 Vodacce : 5 500
Total : 31 850

Règles des duels


Duels légaux
La première chose à comprendre lorsque l’on parle de “duels légaux” est ce que la Guilde
veut dire par “duel”. Il faut d’abord définir les limites de la rencontre entre les deux parties
qui vont se combattre et régler leur différend, comme une affaire d’honneur. Ils peuvent
être seuls ou avoir des “témoins” pour les soutenir et ont le droit de se rencontrer dans un
endroit privé ou public. Le duel implique l’utilisation d’armes ou des mains nues dans le
but de blesser l’autre. Les deux parties doivent s’entendre quant aux conditions du duel,
comme les tactiques, armes, écoles et/ou sorcelleries tolérées ou refusées.

Tous les autres cas ne sont pas des duels et n’entrent pas dans le champ d’application de la
Guilde. Si deux Spadassins se combattent sur un champ de bataille, il ne s’agit pas d’un
duel. Si l’on entre par effraction dans une maison et que le propriétaire se bat contre le
voleur, il ne s’agit pas d’un duel. Si l’on est engagé comme garde du corps et qu’un autre
Spadassin attaque son client, il ne s’agit pas d’un duel. Les lois de chaque nation
s’appliquent alors.

Pour qu’un duel légal débute, il faut qu’un Spadassin lance un défi à un autre épéiste. Le
bretteur peut agir en son nom propre, ou être commissionné par quelqu’un d’autre.
Normalement, un Spadassin ne peut accepter une rémunération pour combattre en duel
quelqu’un d’autre que si cet adversaire n’est pas lui-même membre de la Guilde, auquel
cas le duel est illégal.

Toute personne qui accepte un duel a le droit de se défendre. De la même façon, une
personne victime d’un défi peut engager un Spadassin pour défendre son point de vue. Un
défi peut être accepté ou refusé mais le parti défié a le droit d’accepter et d’engager un
Spadassin pour se battre à sa place.

20
Les Secrets de la Septième Mer

Dans certains pays, les nobles qui


s’attendent à être défiés préfèrent
garder un Spadassin à proximité
pour se battre à leur place : cela
permet de gagner du temps et de
s’assurer que le Spadassin est
disponible. Mais c’est plus cher.
Généralement, seuls les Montaginois Exemples de duels
et les Vendelars s’encombrent avec de
tels serviteurs. En fait, ils tirent fierté
Exemple 1 : Archibald, un Spadassin est engagé
d’avoir les moyens de se payer un
par le baron von Bulow, un non-Spadassin, pour
Spadassin pendant aussi longtemps.
défier Otavio Consone, un Spadassin, puis recule
La Guilde encourage ces démarches,
et laisse les deux hommes s’affronter. Le duel est
puisqu’elles signifient plus d’argent
légal : von Bulow n’est pas membre de la Guilde.
pour ses Spadassins… et ainsi, plus
pour elle-même. La partie défiée
Exemple 2 : Archibald est recruté par Hans
bénéficie habituellement de vingt-
Hoerman, un non-Spadassin, afin de se battre à
quatre heures pour se dénicher un
sa place contre un Spadassin qui l’a défié. Le
Spadassin, sans quoi elle devra se
duel en résultant est légal.
battre elle-même.
Les Spadassins peuvent se battre avec Exemple 3 : Archibald est engagé par un membre
n’importe quelle arme blanche ou à de la Guilde, Giovanni di Villanova, pour défier
mains nues. Se battre en duel avec Lawrence Lugh, Archibald se retire ensuite et
des armes à feu, d’autres armes à laisse Villanova se battre en duel. Lugh est lui-
distance, des armes secrètes ou du même Spadassin : n’importe quel duel résultant
poison est illégal dans tous les pays de cette rencontre est illégal et Villanova en
de Théah et est une infraction serait le responsable.
majeure du code d’honneur. Même
en Vendel, se battre au pistolet est
considéré comme illégal… pour l’instant.
Les Spadassins peuvent légalement utiliser des armes de corps à corps. La seule limite est
que les combattants doivent être d’accord et l’indiquer avant le duel. L’utilisation d’une arme
cachée est illégale et méprisable. La Guilde a bien essayé d’interdire certaines armes lors des
duels mais elle s’est rapidement rendu compte que chaque nation a sa propre vision de ce qui
constitue une “arme honorable”. La Guilde ne peut pas, par exemple, interdire l’épieu de
guerre sans irriter l’Eisen ou la claymore sans énerver les Highlanders. Néanmoins, elle
maintient ses interdictions sur quelques armes spécifiques et quelques techniques de combat
à mains nues. Cependant, ce n’est pas parce qu’une Ecole ou une arme spécifique ne sont pas
reconnues qu’il est illégal de les utiliser dans un combat. La Guilde pense que, par exemple,
si un combattant Inis veut se défendre contre une claymore McDonald à l’aide de ses poings
nus, c’est la prérogative de l’Inis. De même, si un Vesten veut utiliser le style Halfdansson, il
peut le faire sans que la Guilde n’intervienne.
La Guilde ne condamne pas l’utilisation de l’armure ou d’armes supposées de qualité
“supérieure” (lames castillianes, lames du Mystère, épée runique, etc.) lors d’un duel. Les
deux adversaires ont toute latitude dans le choix de leurs armes et de leurs armures dans les
limites indiquées plus haut. S’ils choisissent d’utiliser une arme de moins bonne qualité, qui
ne corresponde pas à leurs qualifications (voire même aucune arme) ou s’ils ont hérité d’une
armure en dracheneisen ou d’une lame du Mystère, c’est leur affaire. Deux duellistes peuvent
s’accorder mutuellement sur l’interdiction de telle arme ou armure, mais leur utilisation ne
rend pas les actes des Spadassins illégaux.
La sorcellerie est considérée comme une arme ou une armure de qualité supérieure
uniquement si elle est employée sur le duelliste qui l’utilise pour améliorer ses capacités. La
Guilde interdit la magie qui s’attaque ou affecte directement un adversaire ou son arme
(comme la magie Sorte, la rune Villskap, El Fuego Adentro, certains dispositifs quasi-
magiques des Lames du Mystères, etc.), la traitant comme l’utilisation d’un poison ou d’une
arme dissimulée.

21 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Généralement, un duel légal


doit avoir lieu en “terrain
neutre”, à moins que les deux
participants ne s’accordent sur
un autre endroit. La Guilde
définit un “terrain neutre”
comme un sol plat, des
adversaires se battant à pied
Types de duels (pas de montures) et une
lumière ordinaire.
Il existe cinq types de duels différents identifiés par
la Guilde : Si les participants suivent
toutes les réglementations de
Duel à mort : le duel se termine lorsque l’un des la Guilde, alors ils sont
participants est tué. En termes de jeu, cela se produit protégés contre toutes les
lorsque l’un des adversaires sombre dans répercussions légales de leurs
l’inconscience et que son opposant choisit actes. Si un duelliste viole ces
délibérément de l’assassiner. règles, il peut être poursuivi.
Si un Spadassin empoisonne
Duel à l’inconscience : le duel se termine lorsque son adversaire, il sera alors
l’un des participants sombre dans l’inconscience. considéré comme un
meurtrier et la Guilde ne lui
Duel à la première blessure : le duel se termine
offrira aucune protection.
lorsque l’un des participants est sonné.
Sinon, si un bretteur tue son
adversaire dans un duel légal
Duel au premier sang : le duel se termine lorsque
en respectant les règles de la
l’un des participants encaisse une blessure grave.
Guilde, alors les autorités
locales ne lui chercheront pas
Duel à la première touche : le duel se termine
d’ennuis. Elles ne pourront lui
lorsque l’un des participants encaisse au moins une
reprocher l’utilisation d’armes
blessure légère.
mortelles ou n’importe quel
autre crime.

Duels illégaux
Si l’un des deux participants ne respecte pas les règles précédentes, alors le duel est illégal.
Il y a crime si les actions effectuées sont illégales. Si un spadassin blesse son adversaire,
c’est une agression. S’il tue un homme pendant un duel illégal, c’est un meurtre, voilà tout.

Il convient de noter que dans certains endroits de Théah, le duel reste légal que les
adversaires aient suivi ou non les règles de la Guilde. Freiburg en est le meilleur exemple.
De même, beaucoup de nobles laissent des duels illégaux se produire sur leurs terres et
quelques clans highlanders suivent des pratiques similaires. D’autre part, certains lieux de
Théah interdisent toutes les formes de duel. Quelques nobles refusent toute violence sur
leurs terres, ou souhaitent limiter les pouvoirs de la Guilde ; certaines provinces
n’acceptent pas cette entorse à la loi, même sous la protection de la Guilde. D’autres
régions n’acceptent les duels qu’avec un seul type d’arme ; quelques nobles du Königreich
Pösen en Eisen n’acceptent que les duels avec des épieux de guerre par exemple.

La Guilde laisse les autorités locales décider sur ce type de sujets. Techniquement, la
Guilde a l’autorisation des dirigeants de toutes les nations de Théah pour imposer ses
règles de duel. Mais, en pratique, elle ne peut tout simplement pas patrouiller à travers tout
Théah. Si les autorités locales préfèrent s’occuper des duels illégaux elles-mêmes, ou si elles
souhaitent limiter les duels à des circonstances particulières, il y a peu de chose que la
Guilde puisse faire contre cela. Pour empêcher un seigneur d’Eisen d’utiliser des épieux de
guerre en duel, ils devraient pénétrer sur ses terres et probablement le combattre, puis
occuper ses terres afin de s’assurer que les Spadassins se battent suivant les règles. Il est
clair que la Guilde veut éviter une telle situation à tout prix.

22
Les Secrets de la Septième Mer

Actuellement, tous les pays reconnaissent les lois de la Guilde, ne fût-ce que par commodité.
Ainsi, les autorités vodaccis et castillianes s’attendent à ce qu’un Spadassin suive les règles de
la Guilde. Parfois, certains pays ne limitent pas autant les Spadassins de leur nationalité à
l’intérieur de leurs frontières. Vodacce, Venstenmannavnjar et Castille en sont des exemples
typiques.
Pour parler simplement, la Guilde ne protège pas ses membres lorsqu’ils s’impliquent dans
des duels illégaux. Si un Spadassin se bat de façon illégale, il se retrouve seul. Si un duelliste
tue un adversaire sans respecter les règles de la Guilde, il devra alors traiter avec les autorités
locales. Peut-être seront-elles mesurées, peut-être pas. Peut-être ne s’occuperont-elles même
pas de ce problème.

Membres

Rejoindre la Guilde
l y a trois façons de rejoindre la Guilde. La première est de payer son

I
adhésion. La seconde est d’appartenir à une Ecole reconnue par la Guilde.
Enfin, le candidat ou sa famille peuvent demander l’adhésion comme faveur
politique. Les première et troisième possibilités n’entraînent qu’une
adhésion facultative. Dans le second cas, l’adhésion est systématique mais le
Spadassin peut démissionner s’il le souhaite (voir La Démission ci-dessous).
En raison de leur reconnaissance par la Guilde, les Ecoles officielles doivent faire de tous
leurs élèves des membres de la Guilde. Elles doivent également s’assurer que les étudiants
connaissent les règles de la Guilde et les usages du duel.

23 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Un duelliste peut acheter son adhésion dans n’importe quel chapitre ou au quartier général
de la Guilde à Kirk. Le candidat reçoit alors un livre des lois de la Guilde, puis le doyen du
chapitre, ou son représentant évaluent le niveau du postulant afin de lui donner son rang
dans la Guilde. Si le prétendant ne prouve pas son rang dans une Ecole, ne démontre
aucune capacité de Maître, et n’a aucun diplôme reconnu, la Guilde lui donnera
simplement une broche de fer, représentant le rang d’initié.

La Guilde n’examine jamais la candidature d’un prétendant politique. Il reçoit


systématiquement une broche en fer et devra gagner les rangs suivants en faisant la preuve
de ses capacités.

La plupart des membres de la Guilde n’ont aucun grief contre les prétendants qui
obtiennent leur adhésion de cette façon. Après tout, s’ils ne savent pas se battre, ils
mourront dans peu de temps. Quelques Spadassins forment l’exception et cherchent
volontairement à éprouver de tels initiés en essayant de les affronter en duel.

Démission
Un membre de la Guilde peut démissionner à tout moment, avec ou sans raison. Il rend
simplement sa broche, et la Guilde biffe son nom dans ses registres. La Guilde ne permet
pas de rejoindre à nouveau ses rangs une fois qu’on l’a quittée, et en informe les futurs
“retraités” avant de les laisser partir.

Rangs dans la Guilde et broches


Depuis sa création, la Guilde des Spadassins commande des broches à Maître Ivor
Johansson, puis à son successeur, Maîtresse Sela Cole. La Guilde paie une somme
substantielle à la Guilde des forgerons pour s’assurer que les broches ne peuvent que très
difficilement être reproduites ou falsifiées. Chaque broche est numérotée, et se compose
d’un minerai extrêmement rare que seule une poignée de forgerons sait fondre.

Cinq types de broches existent : bronze, argent, or, platine et fer. La Guilde remet les
broches de bronze aux membres qui sont apprentis dans une ou plusieurs Ecoles
reconnues. Elle donne une broche d’argent aux compagnons et une broche d’or à ceux qui
sont maîtres dans au moins une Ecole.

Le Spadassin reçoit un diplôme de l’Ecole dans laquelle il a été formé et celle-ci informe la
Guilde de sa progression. La Guilde teste périodiquement chacun de ses membres –
environ une fois par an – et ce, si elle ne reçoit aucune preuve d’examen de l’Ecole
formatrice du Spadassin. Elle peut également tester un Spadassin qui le demande parce que
son instructeur ne prend pas contact avec la Guilde. Les diplômés des écoles vestens et
ussuranes voient souvent leur formation validée de cette manière.

Un membre de la Guilde peut parfois chercher à cacher ses progrès dans son Ecole. Cela
peut fonctionner quelques temps, mais à un moment ou à un autre, certains Spadassins
remarqueront ses progrès et rapporteront son crime à la Guilde. Si le Spadassin n’utilise
pas les capacités plus élevées de son Ecole, alors il pourra tranquillement continuer à le
cacher.

Un membre de la Guilde peut également chercher à passer pour un Spadassin plus


compétent qu’il n’est, afin de gagner un meilleur salaire mais ces derniers finissent
rapidement très mal. Malgré tout, cela se produit occasionnellement. Les épreuves de la
Guilde ne sont nullement incontournables.

Si un duelliste achète son adhésion, il doit se soumettre à une épreuve rigoureuse afin de
déterminer son niveau. La Guilde lui attribue alors la broche appropriée.

24
Les Secrets de la Septième Mer

Le quatrième rang de la Guilde donne droit à une broche de platine et n’est attribué qu’aux
Grands Maîtres. S’il est facile pour un Maître de savoir si un autre Spadassin est aussi un
Maître, ou même un Maître de deux Ecoles différentes, il est beaucoup plus difficile de savoir
si un Spadassin a combiné ces deux Ecoles. La Guilde se base sur l’honnêteté de ses membres
et les dires de témoins. Le fait de ne pas dévoiler son statut de Grand Maître viole les règles
de la Guilde. Elle n’a donné qu’un nombre très limité de ces broches jusqu’ici – moins de 1%,
en fait.

Enfin, la Guilde remet le cinquième type de broche, en fer, aux Spadassins initiés. Ces
membres n’ont suivi les cours d’aucune Ecole, et ne font qu’utiliser une arme d’escrime, une
arme lourde, ou tout autre entraînement. Ces membres souffrent d’une importante pénalité,
ils ne peuvent exiger que le minimum des honoraires de la Guilde. Par contre, ils ont
l’avantage de laisser dans le flou leur niveau réel. Quelques Spadassins ont essayé de cacher
leur niveau réel en portant une broche en fer. Mais cela est très difficile, car les Ecoles rendent
compte de leurs diplômés à la Guilde, et leurs techniques sont profondément enracinées en
leurs élèves. Toutefois, cela est déjà arrivé par le passé. Naturellement, une telle tromperie
viole les lois de la Guilde.

Quand un Spadassin a progressé d’un rang, on s’attend à ce qu’il change sa broche pour celle
du niveau supérieur dans le prochain chapitre dans lequel il se rendra. La Guilde met alors à
jour ses registres et affecte l’ancienne broche à quelqu’un d’autre. Quand un Spadassin reçoit
une nouvelle broche, celle-ci a un numéro différent de l’ancienne.

La Guilde verse une petite récompense à toute personne qui lui ramène une broche, en
général deux Guilders. Ils pensent que c’est assez pour encourager les gens à leur ramener la
broche, mais pas assez pour que certains larrons cherchent à tuer volontairement des
Spadassins. Si la Guilde n’a pas de nouvelles d’un membre pendant trois années
consécutives, elle retire son nom de ses registres. Il arrive occasionnellement qu’un membre
réapparaisse et que la Guilde doive réinscrire le Spadassin dans ses registres.

Respect des lois


La Guilde a créé une unité indépendante des autorités locales afin de s’assurer que les
Spadassins respectent les règles du duel : les Rasoirs, dirigés par un redoutable duelliste,
Renato Marchello. Les Rasoirs ont pour tâches de dépister les individus qui violent les
règlements de la Guilde et d’en apporter la preuve. Toute personne qui viole les lois de la
Guilde s’expose à une sanction tragique : la peine de mort. Si un Spadassin est accusé d’avoir
touché une commission pour tuer un autre membre de la Guilde, il doit se rendre au chapitre
le plus proche afin d’être jugé. Si le doyen du chapitre le reconnaît coupable, il peut faire
appel au quartier général de la Guilde à Kirk. La seule façon de mourir de la main des
Rasoirs est lorsque l’on se fait passer pour un Spadassin plus puissant qu’on ne l’est. Les
Rasoirs sont tous Maîtres dans au moins une Ecole, et apprennent particulièrement à
exploiter les faiblesses d’un grand nombre d’armes. Peu de Spadassins sont assez idiots pour
les combattre, mais ceux qui le font sont invariablement vaincus.

Selon le Pacte, les Rasoirs ne peuvent agir contre une personne extérieure à la Guilde que si
cette dernière a utilisé une broche pour se faire passer pour un membre. Alors, ils essaieront
de capturer le contrevenant, ou tenteront de le faire juger par les autorités locales.

Toutes les violations des lois de la Guilde n’entraînent pas forcément l’intervention des
Rasoirs. La plupart du temps, le doyen du chapitre dans lequel se rend le contrevenant pour
sa visite annuelle le met en examen. Puisque le dirigeant d’un chapitre est un Maître, et que
d’autres Maîtres peuvent s’y trouver, cela présente rarement un problème. Les Spadassins
qui ont commis des infractions mineures peuvent éviter la Guilde en ne se présentant pas à
leur épreuve annuelle ou à des demandes d’essai. Après trois années de non-présentation, ils
ne font plus partie de la Guilde et doivent rendre leur broche, mais ils peuvent continuer de
vendre leurs services durant ce laps de temps. Naturellement, ils ne bénéficieront plus de la
protection de la Guilde, puisque celle-ci informe ses membres des individus “à l’épreuve”.
C’est pourquoi un fautif doit éviter tous les membres de la Guilde qui pourraient l’identifier.

25 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Généralement, un contrevenant
voulant éviter la sanction
démissionnera tout simplement,
car continuer de se battre en
tentant d’éviter les membres de la
Guilde entraîne plus d’ennuis que
Rejoindre la Guilde cela n’en vaut la peine. Le Pacte
permet aux Rasoirs de les
En termes de jeu, cela ne coûte rien de rejoindre poursuivre, mais ils ne
la Guilde après la création du personnage, ni s’embarrassent que très rarement
pour maintenir son adhésion. La Guilde avec des infractions mineures. Ils
considère généralement que 10% du montant ont des choses plus importantes à
des commissions perçues est une taxe suffisante. faire que de pourchasser tous les
ex-Spadassins qui ont refusé de
La Guilde testera toujours un personnage qui porter leur broche en public.
souhaite rejoindre ses rangs. Un héros doit
remplir les conditions suivantes pour être Punitions
accepté par la Guilde :

1) il doit avoir un ND pour être touché d’au La punition la plus grave que
moins 15 en Parade ou en Jeu de jambes ; puisse infliger la Guilde est la
mort. Cependant, on réserve de
2) il doit avoir au moins une compétence telles mesures répressives aux
d’attaque supérieure à 0 (Escrime, Arme lourde, Spadassins qui acceptent une
Bouclier, Panzerfaust, etc.) ; commission afin de tuer un autre
Spadassin. La Guilde a peu de
3) il doit lancer au moins 4 dés lorsqu’il tente peines différentes pour les autres
une attaque avec cette compétence. crimes. Habituellement, elle inflige
une amende au contrevenant, ou
encore l’expulse de la Guilde. Une
telle expulsion peut être temporaire ou définitive suivant la gravité du crime commis.

Lois de la Guilde – Devoirs des membres


Vous ne pouvez accepter de commission pour combattre un autre membre de la Guilde.

C’est la première loi de la Guilde, et la seule qui entraîne immédiatement une


condamnation à mort. En clair, la Guilde ne veut pas que l’on massacre ses membres pour
de l’argent. La Guilde examinera le problème si la personne qui accepte la commission
revendique cet acte criminel. Il est déjà arrivé qu’un Spadassin cache sa broche afin de
duper un autre Spadassin qui accepte alors une commission contre lui. La Guilde traite de
telles tromperies avec le plus grand sérieux. Cependant, ne voulant pas modifier ses règles
sur le sujet, la Guilde a récemment décidé d’obliger tous ses membres à porter
systématiquement leurs broches et de poursuivre invariablement les contrevenants (voir ci-
dessous).

Un spadassin défié par un membre de la Guilde sous commission peut refuser le défi sans
perdre de réputation, indépendamment de leurs rangs respectifs. De même, ils peuvent se
défendre sans avoir à craindre de poursuites de la Guilde. Comme il est dit plus haut, si un
Spadassin venait à en duper un autre en cachant son adhésion à la Guilde, il risquerait de
subir d’autres punitions.

Un Spadassin qui accepte une commission contre un autre membre de la Guilde mais ne le
tue pas (s’il le mutile ou l’estropie) ne sera pas condamné à mort, mais subira une autre
forme de peine (voir la partie Punition plus haut).

26
Les Secrets de la Septième Mer

Vous ne pouvez accepter de vous battre en duel contre un membre de la Guilde en dehors d’une
rencontre rémunérée.

A l’origine, la Guilde avait interdit à ses membres de se battre en duel quelles que soient les
circonstances. L’un des Spadassins devait agir par procuration pour une autre partie, ou il ne
pouvait y avoir de duel. Mais elle dut bientôt revenir sur le sujet. Beaucoup de Spadassins se
disputaient avec d’autres duellistes sur des questions d’honneur, puis se battaient
illégalement ou se fourvoyaient dans des actes criminels si la Guilde ne leur fournissait pas
un moyen de s’en sortir. De plus, les Spadassins doués ont fortement insisté en ce sens, de
nombreux individus achetant leur adhésion à la Guilde simplement pour se protéger des
défis d’autres Spadassins. La Guilde souhaite garder une réputation honorable et ne veut pas
que n’importe qui y adhère uniquement pour être protégé des Spadassins.

En raison de ces événements, la Guilde permet des exceptions au règlement. Pour cela, le
Spadassin qui veut en provoquer un autre doit se rendre dans un chapitre pour y faire
enregistrer sa demande. Celui-ci explique de quelle façon son honneur a été bafoué, et
jusqu’où il souhaite aller pour le réparer. Le doyen du chapitre examine la demande et la
modifie s’il en estime le besoin. Par exemple, un Spadassin pense que l’insulte d’un autre
Spadassin exige un duel à mort. Le Maître du chapitre peut modifier cette demande en un
duel au premier sang. Si le chapitre diminue le niveau du duel, le membre insulté ne peut se
battre en duel contre son adversaire que jusqu’au premier sang ou se battre illégalement et en
subir les conséquences.

Si le chapitre accepte la demande, il publie un document sur lequel est inscrite son
approbation et le fait parvenir au Spadassin offensé. Ce Spadassin doit alors rechercher celui
qui l’a offensé, lui donner le parchemin, et l’informer qu’il a légalement été défié. Il peut alors
refuser ou accepter le duel comme d’habitude.

Vous devez vous faire enregistrer auprès du chapitre local quand vous entrez ou partez d’une ville.

Cela permet à la Guilde de surveiller ses membres, et de les tester au besoin (voir ci-dessous).
Cela profite également aux Spadassins eux-mêmes. Si le nom d’un membre de la Guilde est
sur le registre du chapitre local, alors la Guilde peut offrir ses services de duelliste, de garde
du corps ou de maître d’armes… On s’attend également à ce qu’il fournisse une adresse où il
puisse être contacté, à moins qu’il ne recherche pas d’emploi.

La Guilde accepte les demandes d’anonymat, si un membre ne veut pas que son nom, et donc
son arrivée en ville, se répande trop vite. Un Spadassin peut également demander à ce que
son nom ne soit attaché qu’à des services précis : d’accord pour un travail de garde du corps,
mais pas pour des duels, par exemple. Toutefois, la Guilde exige de ses membres qu’ils
s’enregistrent afin de toujours savoir où ils se trouvent.

Vous devez vous présenter à la Guilde pour vos épreuves.

On attend d’un Spadassin qu’il se rende à son chapitre au moins une fois par an pour y être
testé. S’il ne s’y rend pas pendant trois années consécutives, la Guilde retire son nom des
registres et remet son numéro de broche en service. Un membre peut toutefois réapparaître
après trois années et réaffirmer son adhésion. Pendant son épreuve, on attend d’un membre
qu’il fasse la pleine démonstration de ses talents. Cela permet de s’assurer que les duels sont
équilibrés, que les commissions payées sont appropriées et qu’il n’y a pas de fraude.

27 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Vous devez porter votre broche de Guilde en public.

La Guilde demande à ses membres qu’ils portent leurs broches en permanence, de façon à
ce que la clientèle puisse trouver facilement et rapidement un Spadassin quand elle le
désire. Cela permet également d’éviter que les membres de la Guilde n’acceptent des
commissions contre d’autres membres de rang plus élevé. La Guilde préfère que les duels
soient équilibrés, ou du moins, que les participants acceptent ou refusent le duel en
connaissance de cause. Les Spadassins doivent donner exactement leur niveau à la Guilde
afin qu’ils portent la broche appropriée à leur rang. Un manquement à cette règle est
également une violation des lois de la Guilde.

Vous devez reverser un pourcentage de vos commissions à la Guilde

La Guilde reçoit 10% de toutes les commissions perçues par ses Spadassins. Un
manquement est perçu comme une entorse à l’un des principes les plus fondamentaux de
la Guilde. Si l’on s’adresse aux employés de la Guilde, ils déduisent simplement les droits
de la Guilde directement de la commission du Spadassin ; sinon, ils doivent faire confiance
aux Spadassins pour fournir leur pourcentage dès qu’ils le pourront. La Guilde n’exige pas
des Spadassins qu’ils acceptent une commission s’ils ne le souhaitent pas. La Guilde
préférerait que ses membres prennent une commission, mais elle comprend également que
certains Spadassins puissent offrir leurs services pour une noble cause, ou pour aider un
ami dans le besoin. Si un Spadassin ne se bat pas pour une commission, la Guilde ne lui
demandera pas d’honoraires.

Vous ne pouvez utiliser de pistolet en duel.

La Guilde n’a aucun atermoiement sur le sujet ;


elle considère l’utilisation d’armes à feu
lors des duels comme l’acte le plus
déshonorant que l’on puisse commettre
en duel. C’est en partie du à
l’arrangement conclu avec l’Imperator
Riefenstahl en 1644 où il fut décider
d’interdire de se battre en
duel au pistolet en Eisen. La
Guilde se rendit alors
rapidement compte que si
l’on autorisait l’utilisation
des armes à feu en duel, elle
perdrait un grand nombre de
membres. Il ne peut y avoir
de termes tel que “des duels
au premier sang” si l’on
utilise des pistolets ou des
mousquets. Mais au-delà de
ces contingences matérielles,
les armes à feu sont
considérées comme
véritablement
déshonorantes. Franck est le
seul membre du Conseil
Intérieur qui pourrait
accepter d’autoriser les
armes à feu lors des duels
légaux, mais il sait très bien
que les deux autres membres
ne l’admettraient jamais.

28
Les Secrets de la Septième Mer

Vous ne pouvez tromper un client de la Guilde.

Cette règle couvre une grande variété d’entorses à la loi. Le cas le plus fréquent se produit
lorsqu’un employé traite directement avec un client concernant un duel, il garde alors
l’argent sans rendre le service en question. Des incidents ont émaillé très tôt la vie de la
Guilde avec des non-membres qui
prétendaient être Spadassin,
négociaient leurs tarifs avec un client,
empochaient l’argent, puis
disparaissaient avec leur butin. C’est
l’une des raisons pour laquelle la
Guilde impose à ses membres de
porter leurs broches, et s’assure que
ses clients potentiels le savent. Un exemple d’ouverture d’école

Un autre type de fraude courant est Otavio Gallegos de Consone, un Maître de


celui où un membre de la Guilde l’Ecole Villanova, décide d’ouvrir une école où
prétend être d’un rang plus élevé l’on enseigne le style Villanova et le style
qu’il ne l’est réellement, Gallegos à Altamira. Il a la permission du Maître
généralement en trafiquant sa broche de l’Ecole de Gallegos, Don Samuel Vasquez de
ou en volant celle d’un autre Gallegos, pour enseigner ce style, mais il a fait
spadassin. Cela lui permet de l’erreur de ne pas demander l’autorisation de
percevoir une commission plus Giovanni di Villanova sur ce sujet. Une fois qu’il
élevée, qu’il peut garder même s’il débute ses cours, Otavio refuse d’inscrire ses
perd. étudiants à la Guilde. Il ne garde pas de registre
sur les progrès de ses étudiants, ni ne transmet
Jamais de remboursements. le pourcentage des commissions qu’il perçoit à
Giovanni di Villanova.
Cette règle existe pour rassurer les La Guilde considère qu’il est du ressort de Don
membres et les clients de la Guilde, Samuel et de Giovanni di Villanova de faire
bien qu’elle ne s’applique pas si un rentrer l’école dans le rang. Plutôt que
membre se retire volontairement. On d’envoyer ses propres Rasoirs, elle menace de
attend d’un membre de la Guilde sanctionner le style Gallegos, Don Samuel
qu’il fasse tout son possible pour envoie alors ses propres hommes pour parler à
emporter le duel qu’il a accepté. S’il Otavio.
perd, il ne doit pas se sentir obligé de
rendre l’argent qu’il a encaissé. Si un Giovanni n’accorde que peu d’intérêt à la
client estime que le membre de la Guilde, mais il sanctionne officiellement les
Guilde ne s’est pas battu au meilleur contrevenants pour des motifs qui lui sont
de ses capacités, il doit porter propres. Il déteste également l’idée que
l’affaire devant le chapitre local. La quelqu’un puisse enseigner son style secret sans
commission rémunère le fait de sa permission. Il envoie donc ses propres
participer au duel, elle n’assure pas hommes pour "causer" avec Otavio. Très
la victoire. rapidement, Consonne paye aux deux Maîtres
ses arriérés d’honoraires d’instruction, des
Cela peut sembler sévère, mais indemnités supplémentaires à Giovanni pour le
rassure réellement les clients de la tort qu’il lui a causé, et transmet à la Guilde les
Guilde. Ils savent ainsi que le enregistrements des progrès faits par ses
Spadassin dont ils loueront les étudiants.
services donnera le meilleur de lui-
même. Généralement, ils payent la
Guilde pour leur fournir un Spadassin qualifié, plutôt que de se faire un avis par eux-mêmes.
Les Spadassins connaissent le montant de ce que leur employeur paye, et ne peuvent ensuite
se voir marchander un remboursement en fonction des coups encaissés et des contusions
subies. Cette règle permet également de diminuer le fait que le public la considère comme
une Guilde de “mercenaires”.

29 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Avantages des membres de la Guilde


Duel commissionné

Un Spadassin peut défier n’importe qui en duel, suivant les règles de la Guilde (voir ci-
dessus). De plus, un Spadassin peut accepter un paiement pour défier quelqu’un d’autre.
La Guilde préfère toujours que le Spadassin demande une commission pour la simple
raison qu’elle perçoit elle-même 10% des honoraires. Cependant, un membre de la Guilde
est toujours libre de diminuer le montant de la commission ou de négocier un tarif plus
élevé.

Un Spadassin peut rendre sa commission s’il juge qu’il a été trompé ou dupé ; si, par
exemple, le client assure le Spadassin qu’il engage, que celui qu’il devra combattre est un
apprenti, alors qu’en réalité il s’agit d’un Grand Maître portant du dracheneisen et utilisant
une Lame de Mystère ! Il peut alors rendre sa commission sans perdre de réputation, et la
Guilde permet de tels retraits tant que le Spadassin rend ses honoraires.

Commissions de la Guilde

Les tarifs de base pour les services d’un Spadassin sont définis pour un membre qui
accepte un défi contre un autre duelliste de niveau similaire. Après la déduction des 10%
de la Guilde, les honoraires de base pour les services d’un Spadassin sont les suivants :
Initié : aucun tarif particulier
Apprenti : 20 Guilders
Compagnon : 40 Guilders
Maître : 80 Guilders
Grand Maître : 200 Guilders

Si le Spadassin doit faire face à un adversaire de niveau plus important, le tarif de la


commission est doublé. S’il doit faire face à un rival de deux rangs supérieurs, les
honoraires sont triplés. S’il doit se battre contre un Spadassin de trois niveaux supérieurs
(c’est-à-dire, un Apprenti contre un Grand Maître), les honoraires sont quadruplés. Enfin,
dans ce cas-là, les Initiés sont considérés comme les Apprentis.

Les frais de la Guilde sont de 10 Guilders pour une offre de défi. Ensuite, c’est un employé
qui se charge de recruter un Spadassin pour se battre, sans tenir compte du rang de ce
dernier. Il en coûte le même prix pour louer les services d’un Spadassin pour une semaine.
Cela ne comprend pas la nourriture et le coucher, ou d’autres dépenses. Les Spadassins
négocient souvent des “primes de risque” en plus de leurs honoraires de base.

Le Spadassin peut toutefois négocier personnellement des honoraires plus importants s’il le
souhaite. Suivant les revenus locaux, ils peuvent ne pas pouvoir exiger les honoraires
indiqués ci-dessus, mais devront accepter des tarifs inférieurs (ou d’autres devises).

Duel personnel

Comme il est indiqué plus haut, un Spadassin peut soumettre à la Guilde une demande de
duel contre un autre Spadassin. Cela donne au duelliste la protection de la Guilde lors du
duel à venir. Si cette dernière n’approuve pas et s’ils décident tout de même de se
rencontrer, ils agissent alors en dehors de la protection de la Guilde et s’entretuent
illégalement. Ainsi, si les autorités locales les capturent, ils traiteront la situation comme
n’importe quel combat de rue.

30
Les Secrets de la Septième Mer

Parfois, cela ne prêtera pas à conséquence. Sur les terres vestens, par exemple, les jarls ne
feront que peu de cas de deux étrangers se battant à mort. La Vodacce et Freiburg sont deux
autres exemples d’endroits où les duels sont légaux quelles qu’en soient les circonstances.

Habituellement, la Guilde essaie de


faire en sorte que ses membres ne
soient pas payés pour se battre en
duel contre d’autres Spadassins. Les
restrictions des commissions ne
s’appliquent pas lorsqu’un
Spadassin se défend lors d’une
bataille rangée, contre un criminel, Que dire de la Vodacce ?
ou pour une question d’honneur.
Naturellement, ils peuvent mourir
Certains Spadassins se demandent pourquoi la
dans ces situations. La Guilde refuse
reconnaissance des Ecoles de Vodacce entraîne
de les protéger lorsqu’ils ne sont pas
autant de problèmes au sein de la Guilde. La
en duel.
principale raison de ces machinations est le
Grand Jeu de Veronica Ambrogia. La Guilde a
Abri. reconnu l’Ecole Lucani en 1645 et l’Ecole
Ambrogia dès sa création en 1656. Le Maître de
Un membre de la Guilde peut l’école Bernouilli fit tout son possible pour faire
demander de la nourriture et les reconnaître son école et obtint sa reconnaissance
conseils de n’importe quel chapitre, en 1648. L’école de Villanova, quant à elle, forma
qui est obligé de les lui fournir. uniquement les membres de sa propre famille
Cependant, le doyen du chapitre jusqu’en 1656, lorsque l’un des cousins de
n’offrira que ce qu’il peut donner, Giovanni di Villanova, Maître de l’Ecole,
fournissant des services de demanda sa reconnaissance. La Guilde refusa
“remplacement” à sa discrétion. Il cette demande jusqu’à ce que Veronica
arrivera parfois qu’il demande au Ambrogia ne décide de la faire accepter en 1658,
Spadassin un service en échange des les discussions furent houleuses au sein du
avantages fournis. Le doyen a Conseil Intérieur, mais elle finit par être
toujours le dernier mot sur ce sujet. acceptée au sein de la Guilde par deux voix
Un chapitre a généralement un petit contre une (Miles Donovan votant contre).
dortoir et une salle d’entraînement.
Presque tous les chapitres ont au Depuis cette époque, l’Ecole de Villanova a
moins un membre qui sera ravi de ouvert ses portes à un petit nombre de
se mesurer aux Spadassins de personnes n’appartenant pas à la famille
passage. Villanova, et à un nombre encore plus réduit
d’étrangers à la Vodacce. Le droit d’entrer dans
Les chapitres sont considérés une école de Villanova est considérée comme un
comme “internationaux” et doivent très gros enjeu dans les négociations du Grand
ouvrir leurs portes à tous les Jeu. Cependant, personne n’a jamais parlé
membres, sans tenir compte de leurs franchement de ce sujet. Veronica sourit
origines. Certains, cependant, énigmatiquement lorsqu’on l’interroge sur la
hésitent ou refusent d’admettre question. Si la question est posée à un Villanova,
certains Spadassins. De temps en il pourra peut-être se monter généreux et laisser
temps, les doyens des chapitres partir en vie le malappris.
castillians assureront à un Spadassin
montaginois qu’ils sont complets et
vice versa.

La Guilde ne veut pas, par contre, que ses chapitres servent de quelque façon que ce soit de
“sanctuaire”. La Guilde n’existe que parce que les autorités nationales et locales le
permettent. Si la garde locale demande au chapitre de lui remettre l’un des spadassins qu’elle
abrite, le doyen obtempérera. La Guilde ne veut pas qu’un espion ou un criminel achète son
adhésion uniquement pour utiliser un chapitre comme base arrière de ses opérations.

31 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Services proposés.

La Guilde a évolué depuis sa création. A l’origine, elle fournissait uniquement les noms de
ses membres aux individus à la recherche d’un Spadassin pour défendre leur cause.
Cependant, alors que la Guilde voyait son nombre de membres augmenter, les chapitres
sont devenus des endroits commodes pour engager d’habiles combattants pour d’autres
raisons que des duels.

A l’heure actuelle, la Guilde fournit les noms de ses Spadassins pour les emplois suivants :
duelliste (duel uniquement), garde du corps, garde ou police, et maître d’arme. De plus,
lorsqu’un membre vient s’inscrire dans un chapitre, l’employé qui prend son nom
cherchera à savoir quels sont les emplois qu’ils recherchent et quelles sont ses qualifications
et compétences. La Guilde peut alors recommander son nom. Par exemple, si un client
demande, “auriez vous un Spadassin connaissant bien le combat maritime ?”, l’employé
saura alors quels noms lui conseiller.

Si le chapitre n’a personne possédant les qualifications requises, il passe en revue les
dossiers qu’il détient afin d’offrir un choix “alternatif”. Un messager sera alors envoyé au
Spadassin retenu et le client verra si ce dernier accepte ou non ce travail. L’employé peut
encaisser lui-même l’argent si le Spadassin le souhaite. La Guilde ne garantit pas un
Spadassin aux éventuels clients : elle essaiera seulement de trouver le meilleur. Et comme
toujours, le Spadassin a le dernier mot en ce qui concerne l’acceptation ou non de ce
contrat.

Ecoles

Ecoles de Spadassin
ne Ecole de Spadassin est l’ensemble des connaissances qu’un Spadassin a

U
accumulées. Il peut les garder pour lui, ou les transmettre à d’autres. La
plupart des Théans utilisent le terme “Ecole de Spadassin” de façon
générique. Beaucoup d’“Ecoles de Spadassin” n’enseignent pas un style de
combat utilisant l’épée (Bogatyr, Pösen), une arme reconnue par la Guilde
(Halfdansson, Höpken), voire même pas d’armes du tout (Finnegan, Steil,
Unabwendbar, Dobrynya). Le terme “Ecole de Spadassin” est simplement plus pratique,
voilà tout.

Une Ecole de Spadassin n’a pas besoin de l’approbation de la Guilde. La plupart d’entre
elles cherchent à être reconnues par la Guilde si elles utilisent une arme de duel appropriée,
mais elle ne sera pas ennuyée pour autant. La plupart du temps, cela prend des années,
voire des dizaines d’années, d’efforts dévoués pour créer une nouvelle Ecole de Spadassin.
Des directives sont données dans le chapitre III pour ceux qui souhaitent en développer
une. Le MJ a le dernier mot sur le temps nécessaire à la création d’une nouvelle Ecole, mais
cela devrait prendre au moins une année entière.

32
Les Secrets de la Septième Mer

Écoles d’entraînement

Une école peut être un endroit aussi sobre qu’une caverne ou le salon d’une maison, ou aussi
vaste qu’une académie tout entière, de plus, cela varie énormément d’une nation à une autre.
Une école n’est pas obligée de n’enseigner qu’un seul style de combat. Un maître d’arme peut
simplement vouloir enseigner des entraînements tels que l’escrime, les armes lourdes ou le
couteau. Une école est un lieu où l’on mène des entraînements de façon organisée. Mais dans
ce supplément, nous parlerons ici uniquement des écoles qui enseignent des Ecoles de
Spadassin.

La plupart des écoles et leurs styles sont “détenus” par certains d’une manière ou d’une
autre. La famille Drexel dirige l’Ecole de Drexel, alors que chaque famille de Castille possède
son propre style de combat qu’elle administre. Avant sa mort malheureuse, l’Empereur lui-
même avait exigé de la famille Valroux de Martise qu’elle lui cède son style de combat. Elle
est, depuis, devenue le style de prédilection des mousquetaires. D’autre part, certaines Ecoles
sont si étendues et variées qu’il n’existe aucune organisation centralisatrice (aucune, du
moins, qui l’enseigne). Leegstra, Bogatyr, Kjemper et Urostifter en sont de bons exemples.

Avant qu’un maître d’arme puisse ouvrir une école consacrée à un style de combat, il doit
parfois obtenir la permission de celui qui est responsable de l’Ecole en question. Bien sûr,
quelqu’un qui appartient déjà à la famille ou au groupe qui détient ce style n’aura aucune
difficulté pour obtenir cette permission.

La faction qui contrôle le style exige généralement une forme de rémunération en échange de
sa permission (généralement un pourcentage des honoraires d’instruction reçus). La plupart
du temps, ce groupe exige également le droit d’inspecter les locaux de l’école de temps à
autre et de vérifier que le maître d’arme enseigne un style correct. Pour conclure, ce groupe,
si son style est reconnu par la Guilde, s’assurera que la nouvelle école suit les mêmes règles
qu’elle-même.

N’importe qui peut normalement ouvrir une école. Mais généralement, les étudiants
exigeront que celui qui les forme soit au moins maître d’une Ecole. Occasionnellement, des
compagnons peuvent ouvrir leur propre école, mais ils ne peuvent exiger les mêmes
honoraires que les maîtres.

Le seul moment où la Guilde est concernée par l’ouverture d’une école est lorsque cette
dernière enseigne un ou plusieurs styles reconnus par la Guilde. Dans ce cas, elle attend de
cette dernière qu’elle respecte les mêmes engagements que l’Ecole de Spadassin dont elle est
issue. Généralement, elle laisse la responsabilité de vérification au groupe au Maître du style
qu’elle a reconnu. Si cette dernière ne respecte pas les engagements pris, il conviendra au
groupe qui dirige le style d’intervenir en premier. La Guilde n’agira que si cela s’avère
vraiment nécessaire.

La Guilde comprend que certaines écoles soient moins bien structurées qu’elle-même, et que
leurs maîtres d’arme soient moins organisés. C’est le cas de Bogatyr et des écoles vestens. La
Guilde testera les membres de ces Ecoles qui souhaitent rejoindre ses rangs plutôt que de ne
se fonder que sur leur formation. S’ils ne réussissent pas leurs épreuves, la Guilde leur remet
tout de même des broches en fer.

33 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Ecoles reconnues par la Guilde


Comment être reconnu ?

Plusieurs conditions sont nécessaires avant qu’une Ecole de Spadassin ne soit reconnue
par la Guilde.

Vous devez d’abord vouloir être reconnu. Actuellement, la Guilde des Spadassins ne peut
forcer une Ecole à rejoindre ses rangs.

La Guilde exige également des Ecoles qu’elle reconnaît qu’elles l’informent de l’intégralité
de leurs tactiques. Quelques Ecoles, en particulier celles des sociétés secrètes qui
enseignent l’assassinat ou ont un modèle orienté vers la ruse, ne souhaitent pas “rendre
publiques” leurs techniques et révéler tous leurs tours à des étrangers. Entrent dans cette
catégorie les Ecoles Desaix, Mortis, Bonita ou Vipereus Morsus.

Les pirates et quelques Ecoles vesten ne font aucun secret sur leur style de combat, et
l’enseignent de temps à autre à un étranger, mais ils respectent trop peu la Guilde pour
s’inquiéter d’une reconnaissance officielle. Pour cette raison, Rogers, Halfdansson, et
Siggursdottir ne cherchent pas à être reconnus.

Certaines écoles ne voient tout


simplement pas l’intérêt d’être
reconnues, et préfèrent consacrer leurs
temps et leurs ressources à
l’enseignement. Généralement, ces écoles
n’ont que peu, voire pas du tout, d’utilité
lors d’un duel. Entre autre, entrent dans
cette catégorie, Gelingen, Steil,
Unabwendbar et Pavois.

Les praticiens des Ecoles croissantines ou


cathayanes voyagent parfois dans les
sept nations. Cependant, la Guilde n’a
trouvé aucun maître d’arme qui veuille
partager ses connaissances. Aucun de ces
praticiens n’a jamais accepté de laisser
étudier le style de combat qu’il utilise.
Occasionnellement, certains Spadassins
ont cherché à étudier les styles exotiques
de ces pays lointains afin d’essayer d’en
déterminer les faiblesses.
Malheureusement, les rencontres avec
ces praticiens sont bien trop rare pour en
valoir réellement le coup.

Vous devez utiliser une arme honorable

Dans ses efforts pour devenir une


organisation “internationale”, la Guilde doit se montrer plutôt accommodante. Les nations
ont des avis divergents sur l’“honneur”, aussi doit-elle en tenir compte. En raison de son
désir de voir ses membres utiliser des armes différentes les uns contre les autres, la Guilde
est assez tolérante dans les écoles qu’elle reconnaît. Elle a reconnu lépieu de guerre de
Pösen, la Zweihander de Drexel et la Claymore de McDonald pour les duels, car chacune
de ces armes a une longue tradition au sein de sa nation d’origine. C’est pour cette raison
que la Guilde a reconnu les Ecoles qui enseignent ces styles.

34
Les Secrets de la Septième Mer

Cependant, quelques exceptions existent. La Guilde refuse de reconnaître les Ecoles qui
utilisent des armes à distance. Goodfellow, Rasmussen, Cappuntina, et Höpken n’ont jamais
été reconnues pour cette raison. La Guilde accepte cependant de reconnaître les écoles qui
enseignent le lancement d’une arme comme une tactique parmi d’autres. Bogatyr en est un
exemple.

La Guilde ne reconnaît jamais les Ecoles qui enseignent des tactiques à mains nues (Finnegan,
Dobrynya). La Guilde considère également que les armes de corps à corps sont inadéquates
et “déshonorantes”. Entre dans cette catégorie Halfdansson (même si les Vestens se fichent
d’être reconnus officiellement). Zepeda et Keiferhund en sont d’autres. A l’origine, l’Ecole
Larsen entrait également dans cette catégorie. Mais après beaucoup de discussions et de
pressions de la Ligue de Vendel, le Conseil Intérieur a reconnu l’Ecole Larsen par deux voix
contre une (Miles Donovan votant contre).

La plupart des combattants considèrent le style Torres, de cape-et-épée, comme déshonorant,


à la plus grande consternation de la famille Torres. Mais la reconnaissance de l’Ecole Larsen
(et la popularité grandissante de l’Ecole Robertsson) permit alors à l’Ecole Torres de se
soumettre de nouveau à la reconnaissance de la Guilde. Après de nombreuses discussions et
un combat d’essai, la Guilde a reconsidéré sa décision et a reconnu le style Torres.

Vous devez passer les épreuves

Pour pouvoir être reconnus, les représentants de l’Ecole doivent se rendre au siège de la
Guilde à Kirk et se soumettre aux épreuves d’au moins trois Maîtres d’Ecoles différentes.
Généralement, ces derniers utilisent l’une des six écoles reconnues lors de sa création. Si les
Maîtres de la Guilde considèrent le style de l’impétrant comme peu orthodoxe, ils peuvent
tester le demandeur en utilisant un quatrième, voir même un cinquième style. La Guilde a
examiné de cette façon les styles Torres, Larsen, Swanson et Bogatyr.

Le but de ces épreuves n’est pas de “gagner” ou “perdre”, mais plutôt de montrer l’efficacité
de son Ecole, afin de déterminer le talent du demandeur et de décider si son enseignement
peut affaiblir les vertus prônées par la Guilde des Spadassins. La Guilde tient à ce que le
métier de duelliste soit une profession honorable et respectable. La reconnaissance d’un style
faible ou absurde pourrait détruire tout ce qu’elle a fait au cours de ces trente-quatre
dernières années. La Guilde sait que si elle reconnaît un style, son nombre de pratiquants va
augmenter ainsi que sa réputation.

Sur cela, la Guilde ne fléchira jamais. Le cas de Larsen en est un bon exemple. Le maître
d’arme Ralf Larsen était peu disposé à faire reconnaître son style et la Guilde n’était pas non
plus disposée à reconnaître cette Ecole. Cependant, une fois que la Ligue de Vendel aborda le
sujet, la Ligue examina l’Ecole et son style comme n’importe quel autre. Elle aurait refusé de
le reconnaître si le test n’avait pas été concluant. Mais heureusement, Larsen réussit à
démontrer la perfection de son style : faire moins aurait été déshonorant pour Ralf Larsen.

Naturellement, il faut avoir un certain niveau social pour pouvoir demander une
reconnaissance de la Guilde. Franck est souvent aperçu en public avec les Maîtres d’écoles
requérantes, généralement dans les salons les plus coûteux et les plus sophistiqués de Kirk.
Miles Donovan est bien trop vertueux pour apparaître avec un solliciteur en dehors d’une
salle d’entraînement et Linnae est bien trop occupé. Parce que Franck a une vie sociale très
active avec de nombreux quémandeurs dont le style n’a pas été reconnu, nombreux sont ceux
qui pensent que sa voix peut être achetée.

35 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Devoirs des Ecoles reconnues


envers la Guilde
Vous devez former vos élèves.

Une Ecole de la Guilde reconnue doit John Harmond : 1609-aujourd’hui


former ses étudiants sur les lois de la
Guilde des Spadassins, s’occuper de Harmond est né en Ussura, mais sa famille
leur adhésion, et s’assurer qu’ils émigra en Avalon alors qu’il n’avait que neuf
deviennent des membres de plein ans, changeant de nom pour s’intégrer à leur
droit de la Guilde. Même les Ecoles nouveau pays. A l’âge de six ans, il perdit une
reconnues de Castille et de Vodacce jambe dans un accident en mer, et utilisa divers
font ainsi, bien que l’on rencontre modèles de prothèses depuis cette date. Lorsque
parfois des exceptions. Cela permet à son plus jeune frère prit des leçons d’escrime,
la Guilde d’éviter beaucoup de travail John insista pour s’y rendre également. D’abord,
et de paperasserie, puisqu’elle ne tout le monde se moqua de lui, mais lorsqu’il
s’occupe que des Spadassins qui lui devint le meilleur élève de l’école, le silence
font, individuellement, une demande revint rapidement. Il apprit à se servir de sa
d’adhésion. jambe de bois pour en faire un avantage, jouant
sur la sympathie qu’elle inspire et la sous-
Vous devez accepter tout candidat estimation de sa dangerosité. Il l’utilisait donc
afin d’emprisonner la lame de son adversaire et
qualifié. l’immobiliser ainsi momentanément pendant
son attaque.
Une école reconnue se doit d’accepter Il y a quinze ans, le travail d’Harmond l’amena
tout candidat qualifié qui lui fait une à Charousse pour quelques temps. Une nuit, à
demande d’adhésion. Le mot-clé est l’opéra, un groupe de jeunes gens vint le
ici “qualifié”. Comme c’est souvent le chicaner. John fut alors obligé de publier des
cas pour de nombreux sujets qui défis officiels par l’intermédiaire de la Guilde
touchent la Guilde, elle tend à être pour chacun d’entre eux. Le matin suivant, il les
plus suivie dans les pays où la Guilde rencontra sur les terres d’un ami, entendant leur
est la plus fortement présente : en faire face les uns après les autres. Le premier
Avalon, en Eisen, en Vendel et en combat de John prit fin rapidement : il perfora le
Montaigne. Dans chacun de ces pays, poumon de son adversaire, le rendant inapte à
les écoles sont vastes et acceptent de continuer. La seconde bataille dura légèrement
grandes promotions d’élèves et les plus longtemps jusqu’à ce qu’il frappe le bras de
forment en groupe. Les tests existent, son opposant assez fort pour le transpercer et
mais ils ne sont pas particulièrement blesser l’homme aux côtes. Après une pause qui
difficiles à réussir. lui permit de recouvrer son souffle, il fit face au
troisième Spadassin qui, plutôt que de
En Castille, en Vestenmannavnjar et l’attaquer, se mit à courir. Il le rattrapa au bout
en Ussura, les “écoles” sont plus de 200 mètres en l’acculant contre un arbre.
petites, réduites parfois à un maître et Harmond en termina également rapidement
un simple élève. Dans ces cas-là, les avec ce duel.
tests sont plus rigoureux, et le maître
En voyant cela, le quatrième montaginois devint
peut parfois demander au solliciteur
furieux et lança à Harmond que ce duel ne
de réussir de nombreuses épreuves
pourrait être réglé que par la mort de l’un d’eux.
avant d’accepter de le former. La
Ce dernier se mettait ainsi hors-la-loi. Peu de
Guilde n’a ni l’envie, ni la main-
temps après, le sang du Montaginois se
d’œuvre pour contester l’avis de ces
déversait dans l’herbe. Harmond quitta le
maîtres.
champ de bataille et rentra à Charousse pour
terminer sa journée comme si rien ne s’était
passé.

36
Les Secrets de la Septième Mer

Les écoles de Vodacce sont une autre affaire. Les règles complexes du Grand Jeu rendent plus
difficile la détermination exacte des épreuves qu’exigent les maîtres de Vodacce, et ils ont
clairement fait comprendre (parfois calmement, parfois non) qu’ils ne laisseraient personne
d’autre qu’eux choisir ou tester leurs futurs élèves.

Des membres importants de la Guilde, et ceux qu’ils désignent, sont toujours considérés
comme qualifiés et ne peuvent pas être rejetés lors des épreuves de sélection d’une Ecole
reconnue par la Guilde. Cela permet aux chefs de la Guilde et aux Rasoirs de recevoir toutes
les formations qu’ils souhaitent. Même les écoles de Vodacce fourniront cette instruction,
bien que les chefs de la Guilde soient rarement amenés à vouloir suivre ces formations.
Lorsque des Rasoirs se sont rendus pour la première fois dans l’école de Villanova afin d’être
formés, lors de sa reconnaissance en 1658, un nombre suspicieusement élevé d’entre eux
trouva la mort dans des “accidents d’entraînement”.

Vous devez tenir un registre de vos élèves.

Les différentes écoles d’une Ecole donnée doivent répertorier leurs diplômés du mieux de
leurs possibilités, et enregistrer leurs progressions dans le style de l’Ecole. Elles envoient
alors ces registres à la Guilde et assignent les broches en conséquence. Certains maîtres
d’arme ne veulent pas le révéler, mais la Guilde a d’autres moyens de connaître le niveau de
ses membres.

Tels sont les devoirs de la Guilde. Afin de continuer à contrôler les duels à travers tout
Théah, la Guilde évite d’imposer des fardeaux trop onéreux aux Ecoles reconnues. Il n’y a
rien à payer pour la reconnaissance. Agir ainsi signifierait que cette dernière puisse être
achetée et que la contribution des solliciteurs ne se prolonge pas au-delà de leur participation
aux bénéfices de la Guilde.

Bénéfices des Ecoles reconnues par la Guilde

L’avantage principal de la reconnaissance est le prestige. La Guilde maintient des critères de


sélection très stricts, trois des meilleurs Spadassins du monde connu effectuant les tests. Ce
sont ces derniers qui décideront si votre Ecole est digne de recevoir l’honneur d’être
reconnue. Une Ecole qui est reconnue par la Guilde doit s’attendre à voir sa réputation
augmenter de façon importante et à un fort accroissement du nombre de demandes
d’inscription à ses écoles. L’inverse est également vrai. Une école de combattants non
reconnue par la Guilde manque généralement du prestige et de la popularité des autres
écoles, mais court également le risque d’être accusée de duel illégal même lorsque ses élèves
se conduisent de manière honorable. La Guilde utilise de temps en temps cette tactique pour
harceler les écoles non reconnues.

En théorie, la Guilde pourrait retirer sa reconnaissance à une Ecole, bien que jusqu’ici, elle ne
l’ait jamais fait. La Guilde n’a aucun contrat écrit avec les Ecoles qu’elle a reconnues. Elle
pourrait retirer sa reconnaissance pour n’importe quelle raison, voire même pour aucune
raison. Même face aux défis perpétuels des Spadassins de Vodacce et de Castille, la Guilde
n’a jamais retiré sa reconnaissance à une Ecole. Ses rapports avec ces deux pays se sont
sensiblement améliorés au cours des deux dernières années, et personne n’est revenu mettre
en doute le système en place. Beaucoup tirent des plans sur la comète en se demandant
l’influence que pourrait avoir le retrait de la reconnaissance d’une Ecole, mais personne n’en
a vraiment une idée précise.

37 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

La Guilde et les nations de Théah

Avalon
Duels d’autrefois

es duels en Avalon ont commencé à l’époque médiévale, les chevaliers en

L
armures s’affrontant sur des problèmes d’honneur. Ils luttaient pour leur
propre honneur, pour celui d’une dame, d’un noble ou d’une province. Ils
utilisaient des lances l’un contre l’autre afin de démonter leur adversaire.
Si l’adversaire survivait à la chute, le combat continuait alors au corps à
corps, en utilisant des épées larges, des épées à deux mains, des masses et
des fléaux. Ces batailles finissaient rarement par la mort, bien qu’un champion puisse tuer
son adversaire s’il était victorieux.

Alors que les pratiques de combat


évoluaient, il en fut de même des duels en
Avalon. Tandis que les armements se
modernisaient pour venir à bout des
armures, l’usage de la lance s’éteignit.
Abandonnant l’armure, les champions
utilisèrent alors des armes plus légères
telles que des épées larges ou courtes en
duel. Lorsque les Avaloniens rencontrèrent
d’autres théans, certains virent les
avantages à retirer de l’utilisation de la
rapière comme arme plus légère et
l’adoptèrent.

La plupart des Avaloniens prennent au


sérieux les règles du duel, comme un
rappel des temps anciens. Comme de
nombreuses nations, ils le considèrent
comme la manière la plus civilisée de régler
un conflit. Autrement, les nobles désireux
de se venger enverraient des bandes armées
de leurs partisans. Faute d’une autre
solution, se battre en duel permet de
réduire les dégâts matériels et humains.

En Avalon, les duels ont aidé à combler le vide entre les classes sociales. N’importe quel
homme peut en défier un autre, se reposant sur la puissance de son bras pour se faire
justice. Alors que la noblesse a l’avantage de disposer de beaucoup de temps libre, la
puissance de la magie Sidhe a souvent permis à des spadassins issus de classes inférieures
de l’emporter. De tout temps, la volonté de venger son honneur a donné aux hommes la
puissance et les compétences nécessaires pour obtenir le succès.

38
Les Secrets de la Septième Mer

Dans les Marches des Highlands, les duels étaient très féroces et primitifs. Si quelqu’un se
sentait offensé, il attaquait le scélérat qui l’avait offusqué, voilà tout. On utilisait toutes les
armes à sa disposition, et les batailles étaient généralement sanglantes et définitives. Aucun
marché ou contrat n’existaient, mais personne n’osait utiliser de poisons de peur d’être
découvert. C’est pour cette raison que les combattants ne voient pas l’intérêt de souscrire un
Pacte, même s’ils rencontrent parfois des obstacles.

Les duels en Inismore sont moins sanglants que dans les Highlands, en dépit du caractère
irascible des autochtones. Ils se sont aperçus qu’ils avaient besoin d’une méthode plus
paisible pour résoudre leurs conflits, aussi ont-ils adopté le pugilat plutôt que les combats
armés. Leurs amis forment alors un cercle autour des belligérants afin d’éviter que d’autres
ne veuillent s’en mêler. Occasionnellement, ces rassemblements dégénèrent en bataille
générale lorsque l’un des membres du cercle décide de se mêler à la bagarre. Les duels Iniss à
poings nus se poursuivent jusqu’à ce que l’un des deux adversaires s’effondre au sol. On
s’attend ensuite à ce qu’une fois le problème réglé, le perdant paye une tournée générale à
tous ceux qui étaient présents, et tout est alors oublié et pardonné. Jusqu’à la prochaine fois,
naturellement.

Les Sidhes

Comme il est indiqué dans le supplément Avalon, les sidhes n’apprennent jamais d’Ecole de
Spadassin. Ils ne sont pas du tout capables de supporter les contraintes de l’enseignement
d’un style humain. Bien que certains Sidhes soient des combattants formidables en raison de
leur maîtrise des compétences de base, ils s’appuient plus sur le Glamour pour les aider au
combat, plutôt que sur l’utilisation d’un style humain. Certains Sidhes de forme humaine ont
parfois appris des Ecoles de Spadassin humaines. La Guilde ne fait alors aucune différence
entre de tels individus et des humains.

Sir Lawrence Lugh a perdu beaucoup de ses capacités Sidhe au profit de la sensibilité
humaine lorsqu’il acquis sa main de fer. Membre à part entière de la Guilde, les talents de
Lawrence et son ascendance Sidhe en font l’un des plus grands Spadassins de tout Théah. En
outre, sa position parmi les chevaliers d’Elaine lui permet de défier n’importe quel
délinquant en Avalon, et il étudie souvent les duels illégaux lorsqu’un criminel lui semble
être un habile spadassin. Peu de ces combattants osent d’ailleurs affronter le champion de la
reine.

Duels d’aujourd’hui

Déjà bien avant la signature du Pacte, Avalon considérait le duel comme un moyen
honorable de résoudre les conflits. Certains y voyaient parfois une pratique “barbare”, mais
la plupart jugeait le duel comme parfaitement acceptable. Cependant, le roi Richard IV ne vit
jamais l’intérêt de les réglementer, même après la fondation de la Guilde. Il a simplement vu
l’organisation comme une manière d’augmenter l’influence et la réputation des Spadassins
de sa nation hors de ses frontières. Les reines Margaret et Elaine ont respectivement
renouvelé la signature de leur prédécesseur à leur accession au trône.

Les duels en Avalon sont des affaires plutôt calmes. Même lorsque le duel oppose l’offensé et
l’offenseur, sans champion, ils laissent rarement leur animosité influencer leur combat et
préfèrent les duels au premier sang plutôt qu’à mort. Les duels en Avalon ne sont pas une
excuse pour tuer son adversaire comme c’est le cas en Montaigne, bien que l’augmentation
du nombre d’émigrés nobles commence à changer cela. Les duellistes ont quantité de rituels,
se saluant poliment et partageant même parfois une boisson avant ou après le duel. Même
lorsque les relations entre les deux Spadassins sont tendues, les duellistes essaient de traiter
leurs adversaires avec civilité et respect.

39 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Les nobles d’Avalon s’enorgueillissent de leurs capacités à se défendre par eux-mêmes,


qu’ils soient membres de la Guilde ou non. Ils se battent généralement personnellement
pour défendre leur cause après avoir engagé un Spadassin pour lancer le défi. Malgré cela,
le principe du “champion” demeure populaire. Certains des Spadassins les plus célèbres
d’Avalon combattent pour des causes qu’ils croient justes, et sont prêts à renoncer à la
totalité de leurs honoraires pour ces dernières. La Guilde n’apprécie pas cette pratique,
mais ne peut pas y changer grand-chose.

Les duels dans les Highlands n’ont pratiquement pas changé depuis la nuit des temps. Les
highlanders n’ont accepté qu’à contre-cœur les lois de la Guilde, essentiellement parce que
les McDuff transformeraient en bouillie tous ceux qui les enfreindraient. Ils acceptent
l’autorité de la Guilde aussi parce que cette dernière respecte les styles McDonald et
McLellan autant que les styles “étrangers” de Castille, de Montaigne, et de Vodacce.
Beaucoup de Highlanders considèrent Miles Donovan comme un Highlander à titre
“honorifique” (l’une de ses grands-mères venait des Marches), le rendant ainsi digne de les
représenter.

Les Inishs n’utilisent que peu les services de la Guilde, bien que plusieurs chapitres soient
implantés sur le sol d’Inismore. Certains achètent leur adhésion à la Guilde dès qu’ils
possèdent quelques compétences à l’épée, mais la plupart des querelles se règlent à
l’ancienne : avec les poings. Aussi longtemps qu’ils ne s’entretuent pas avec des épées, la
Guilde et la Reine Elaine leurs permettent, heureusement, de continuer à se battre comme
ils le souhaitent.

Donovan

Pendant des siècles, les Avaloniens


ont regardé avec dédain la rapière
qu’affectionnent les autres nations.
Ils préfèrent l’épée courte de leur
vieux style. Cependant, cette arme
les met en position défavorable
lorsqu’ils affrontent des Spadassins
Geoffrey Donovan : 1504-1569 castillians, montaginois ou
vodaccis. Quelques Avaloniens
Geoffrey est le premier Avalonien à avoir remarquèrent ce problème et
enseigné le style officiel de "Donovan". Il s’est engagèrent plusieurs professeurs
opposé aux styles qu’il considérait comme de ces différentes nations pour
déshonorants, venus de Montaigne et de installer de petites écoles dans
Vodacce, qui utilisent une épée et une dague. Il Carleon. D’autres familles
dédaignait également les styles castillians et tous envoyèrent leurs fils outre-mer
ceux qui utilisaient une rapière. Après avoir pour apprendre les techniques de
perfectionné l’Ecole de Donovan, il compila ces autres pays.
toutes ses techniques sur les défenses dans un
livre nommé "traité sur la défense idoine", Ironiquement, le style Donovan
publié en 1549. Nationaliste avalonien enragé, trouve ses origines dans l’invasion
Geoffrey défia autant de Spadassins étrangers montaginoise et leur désir de
que possible. Il échangea également une maîtriser les techniques des
correspondance soutenue avec un maître étrangers. Le bouclier lui-même est
castillian de l’escrime, Jorge Argento. En dépit originaire de Montaigne. Ils ont
de son penchant pour l’épée courte et de son pris certaines des techniques du
"honneur", Geoffrey restait réaliste. "Les style Kjemper en Vesten,
techniques antiques sont les meilleures", écrit-il. substituant une rondache au
Enfin, en raison de son grand âge, Geoffrey se bouclier lourd et l’épée large à la
retira des duels cinq ans après l’édition de son hache. L’Avalon occupée utilisa le
livre et enseigna son style jusqu’à ce qu’il meure petit bouclier, ou rondache, pour
dans son lit en 1569. compenser la faiblesse de l’épée
large en défense.

40
Les Secrets de la Septième Mer

Ce style n’apparut qu’au seizième siècle grâce à deux hommes, Jacob Edwards et son élève
Geoffrey Donovan, qui développèrent plusieurs techniques permettant d’utiliser
concomitamment l’épée et le bouclier, créant ainsi une nouvelle Ecole. Edwards savait très
bien que Geoffrey était à l’origine de la création de l’Ecole, aussi insista-t-il pour qu’elle porte
le nom de Donovan plutôt que le sien. Miles Donovan, un descendant direct de Geoffrey et
membre fondateur de la Guilde, représente actuellement l’Ecole au Conseil Intérieur.

Ecoles enseignant le style Donovan : toutes les cités importantes d’Avalon contiennent au
moins une école de Donovan, bien que Miles lui-même ait rarement le temps d’enseigner (il
entretient une académie d’escrime à Carleon). Dans les autres îles Glamour, seul Kirkwall
compte également une école enseignant le style Donovan.

Les autres nations considèrent le style Donovan comme un style désuet à l’“épée lourde”, et
il n’est pas très populaire en dehors de l’Avalon. Bien qu’une école existe à Kirk, l’Eisen est le
seul pays où le style Donovan s’est vraiment développé. Tannen, Insel et Stahlfort ont une
école ou l’on enseigne le style Donovan.

Andrews

Comme ce fut le cas de Robertson, le style Andrews apparut principalement en raison du


mécontentement croissant concernant la réputation de désuétude du style Donovan.
Plusieurs Spadassins castillians et vodaccis vinrent en Avalon enseigner leur style, et
beaucoup d’Avaloniens décidèrent d’apprendre ces styles de combat plus “faciles”. Parmi
eux se trouvait Geoffery Andrews, un diplômé du style Aldaña. En 1651, peu de temps après
être devenu maître, il fut victime d’une blessure dorsale qui le rendit trop raide et rigide pour
danser sur une chanson.

Geoffery maîtrisait le style de Donovan, qui se concentre sur le


désarmement de son adversaire et le fait de défendre le terrain
que l’on occupe. À la place, il décida de formaliser un nouveau
style de combat, en prenant les bases du style Aldaña et en les
adaptant à son handicap. Le résultat est un style qui préconise
l’économie de mouvements et cherche à blesser son adversaire
plutôt que de s’acharner sur son arme. Geoffery finit de
développer son style deux ans plus tard, et commença à
l’enseigner à travers l’Avalon.

La Guilde des Spadassins fut impressionnée.


Linnae et Miles estimèrent que l’Ecole Andrews
ferait un excellent style d’“enseignement” qui se
concentrait sur ce qu’ils considéraient comme
les bases du combat à l’épée. Quand Geoffery
demanda à faire reconnaître son style en 1653,
c’est sans arrière-pensée qu’ils acceptèrent.
L’Ecole d’Andrews est populaire en Avalon : plus
que Robertson, mais moins que le style traditionnel de
Donovan. Ceux qui ont un penchant pour les rapières
préfèrent la forme traditionnelle avalonienne. Une rivalité
profonde existe entre les élèves d’Andrews et ceux de
Robertson. Les premiers considèrent les seconds comme
d’irrévérencieux imbéciles qui comptent beaucoup trop sur
une pièce de vêtement. Les Spadassins de Robertson, quant à
eux, considèrent les pratiquants d’Andrews comme des
handicapés uniquement capables de se défendre lors d’un
duel, mais aux compétences très limitées en dehors de
l’arène.

41 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Ecoles enseignant le style Andrews : à l’heure actuelle, le style Andrews n’est enseigné que
dans les îles Glamour. Ainsi, on compte plus de trente écoles en Avalon, dont quatre à
Carleon. De même , l’Inismore peut s’enorgueillir de la présence de près de neuf écoles,
dont deux à Tara, enseignant le style Andrews. Enfin, les Marches des Highlands
possèdent quinze écoles (deux à Kirkwall) enseignant ce style.

Faileas

Faileas est l’un des nombreux styles à l’épée que les Sidhes ont développés en copiant les
humains. Il enseigne au spadassin à utiliser ses compétences de combat et son style en
observant les mouvements de l’arme de son adversaire et son langage corporel. C’est une
technique très difficile à maîtriser et qui exige un grand sens de l’observation et un œil vif,
aussi bien que de grandes qualités de spadassin. Cela est naturel pour les Sidhes, qui sont
habitués à observer minutieusement les humains, mais très peu d’hommes ont une
capacité d’observation aussi intense.

C’est en 1667 que Johnny Faileas, un célèbre spadassin sidhe, se rendit à Kirk pour faire
reconnaître son Ecole. Le Conseil intérieur n’avait jamais entendu parler de ce style et ne
savait pas à quoi s’attendre. Johnny leur expliqua qu’il utilisait la rapière, l’observation et
la vitesse. Ils le soumirent alors aux épreuves traditionnelles et lui opposèrent des Ecoles
rapides afin de juger de son style : Aldaña, Valroux, Ambrogia et Gallegos. Johnny réussit
haut la main le passage des épreuves mais suscita alors un doute chez Miles Donovan : les
sidhes sont magiques par nature, donc ce style utilisait la magie. Ainsi, le spadassin Faileas
disposait d’un avantage non négligeable face à ses adversaires.

Malgré ses réticences, les deux autres membres du conseil étaient emballés par cette Ecole
et par deux voix contre une, l’Ecole Faileas fut reconnue par la Guilde. Mais finalement,
cela n’eut pas un grand impact car Johnny n’ouvrit pas d’école, et comme il était le seul à
maîtriser ce style, il ne se répandit pas. En 1668, toutefois, quelques autres sidhes firent
usage de l’Ecole Faileas et demandèrent à intégrer la Guilde. Aujourd’hui, on peut estimer
leur nombre à moins d’une dizaine.

Ecoles enseignant le style Faileas : il est probable que Johnny ait singé les hommes dans ce
domaine également et ait ouvert une école d’escrime à Bryn Bresail.

Finnegan

Roary Finnegan n’est pas intéressé par la reconnaissance de son style par la Guilde. Cette
dernière ne considère pas le combat à mains nues comme honorable ; elle ne reconnaît
même pas la bagarre à poings nus comme un duel (dont la définition même est : deux
hommes essayant de se blesser avec des armes). Les lois de la Guilde ne s’appliquent pas
aux combattants Iniss, et la Guilde ignore les innombrables bagarres des rues des villes
d’Inismore. Les Iniss s’en fichent de toute façon.

Ecoles enseignant le style Finnegan : le style Finnegan est plutôt récent, aussi ne compte-t-il
que peu d’écoles, d’autant moins qu’il n’est pas reconnu par la Guilde, même si les Iniss
l’affectionnent particulièrement. On peut ainsi se faire enseigner l’art du pugilat à
Dunkeen, Liumnech, Newport et Tara.

Gosling

Cette Ecole a été développée par John Gosling, qui était plus connu comme horticulteur
que comme escrimeur. Ceux qui l’ont connu le décrivent au mieux comme un amateur
éclairé, et au pire, comme quelqu’un qui ferait mieux de retourner à son jardin, de peur de
lui-même servir de terreau…

42
Les Secrets de la Septième Mer

Gosling était un noble mineur plus amoureux des arbres et des plantes que des loisirs
traditionnels de la noblesse comme la poésie, la chasse, la danse ou l’amour courtois. Il
prétendait que l’inspiration de son Ecole lui était venue en observant le balancement d’une
branche d’arbre dans le vent. Après avoir entendu cette histoire, un camarade duelliste le
surnomma “Sapling” (Arbrisseau), une épithète qui est aujourd’hui utilisée pour désigner les
membres de l’Ecole Gosling de manière péjorative.

Cette Ecole est essentiellement basée sur un principe : l’esquive. Les Spadassins de l’Ecole
Gosling pensent que l’esquive est supérieure à la parade comme méthode de défense. Ils
passent une grande partie de leur formation à oublier leurs réflexes de spadassin concernant
la parade pour esquiver l’arme de leur adversaire plutôt que de la parer. Les escrimeurs sont
presque toujours entraînés à se battre contre des adversaires tentant de parer leurs coups,
l’esquive n’est pas une technique habituelle chez les Spadassins de la Guilde, d’où son
efficacité.

Assez tristement, Gosling lui-même ne vécut pas assez vieux pour voir son Ecole rejoindre la
Guilde des Spadassins, ou la formation d’autres élèves en dehors du premier : son propre fils.
En 1660, c’est Jehan Gosling qui fit reconnaître l’Ecole de son père par la Guilde des
Spadassins en passant avec succès les épreuves de la Guilde.

Ecoles enseignant le style Gosling : Aujourd’hui encore, Jehan enseigne le style paternel dans
l’arboretum du domaine familial, près de Carleon. Deux de ses élèves, devenus maîtres à leur
tour ont également ouvert des écoles à Wandesborrow et Fenshire. De plus, le jeune roi
Sandoval, en Castille, s’est montré très intéressé par ce style de combat et souhaiterait que
Jehan Gosling vienne à San Cristobal ouvrir une seconde école. Pour le moment, il n’est pas
encore convaincu, mais il envisage sérieusement ces “vacances au soleil”.

McDonald

La claymore (“claimh mhor”: mot highlander signifiant “grande épée”) apparaît pour la
première fois au douzième siècle. Elle était surtout utilisée par les gallogladh, des troupes
d’élite de mercenaires aux services des seigneurs de guerre Iniss ou highlanders. Beaucoup
de membre des gallogladh étaient des descendants des Vestens qui s’étaient installés à l’ouest
des Marches des Highlands, et ce furent eux qui utilisèrent en premier la claymore.

Robert le Sombre était le meilleur utilisateur de la claymore, qu’il employa pour combattre
les “envahisseurs” avaloniens au treizième siècle. Le choix de cette arme ne permet de
résoudre qu’une partie du mystère de son ascendance, sans doute descendait-il des
envahisseurs vestens. Les McDonald, qui rejoignirent les premiers sa cause, embrassèrent
l’utilisation de la claymore dans le but de prendre le meilleur de cette culture. Ils devinrent
rapidement les premiers maîtres de l’utilisation de cette arme.

Les McDonald se sont fait un point d’honneur de faire légitimer l’arme “traditionnelle” des
Highlanders par la Guilde. Leur représentant passa les épreuves avec facilité et le style fut
reconnu.

Bien que ce style porte le nom de McDonald, ils ne sont pas les seuls à enseigner l’art de la
claymore. Quelques clans, comme les McLeod, ne supporteraient pas qu’on leur dise qu’ils
utilisent quoi que ce soit qui porte le nom de McDonald. En fait, la claymore est devenue
l’arme traditionnelle de tous les clans des Highlands, même les McIntyre, et nombreux sont
ceux qui utilisent le style qui permet d’en tirer le meilleur profit. Chaque clan a ouvert ses
propres écoles de style “McDonald” et se réfère à lui avec son propre nom, même si les
variations dans les techniques sont vraiment minimes. Par exemple, quand un McLeod
parlera de ses techniques à la claymore, il parlera du style “McLeod”.

43 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

La plupart des étrangers apprirent bientôt que toute personne qui parle d’un style de
combat dont le nom commence par “Mac” se réfère presque toujours à la claymore. Quand
deux guerriers utilisant des claymores de clans différents se rencontrent, ils se réfèrent
toujours à leur style comme le style “McDonald” de façon à rester neutre (sauf si l’un
d’eux est un McLeod) ou se battent sur l’appellation correcte de leurs techniques. Parfois,
un duel d’honneur a lieu sur l’appellation correcte de ce style.

La Guilde refuse généralement d’autoriser des duels pour de telles frivolités ou bien traite
lentement et bureaucratiquement la demande afin que l’ardeur des adversaires se
refroidisse.

Ecoles enseignant le style McDonald : On trouve des écoles qui enseignent le style
McDonald dans toutes les Marches des Highlands.

Avec la réconciliation récente entre l’Avalon et les Highlands, la reine Elaine a demandé
au clan McDonald d’ouvrir une école à Carleon. Comme le style se développait, les
McDonald ont ouvert plusieurs autres écoles dans les villes voisines. Même si les vieilles
haines ont la vie dure, les Avaloniens considèrent la claymore des Highlanders comme
une arme plus honorable que la rapière.

L’Eisen, qui apprécie aussi les armes “anciennes”, a exprimé de l’intérêt pour le style
McDonald, aussi ce dernier envoya-t-il un maître afin d’ouvrir une école à Insel. Aucun
autre pays n’a eu envie de demander aux McDonald (ou à un autre clan) d’ouvrir une
école.

McLellan

L’école d’escrime de McLellan est récente, mais moins que l’école Finnegan. Elle enseigne
à ses spadassins l’utilisation de la broadsword (ou forte-épée), une épée large moins
encombrante que la claymore et plus adaptée au combat moderne. C’est aussi une arme
traditionnelle des clans des Highlands. Même si elle fait moins de dégâts que sa grande
sœur, la forte-épée possède le double avantage d’être utilisable d’une seule main et d’être
acceptée en dehors des cours théanes ? highlander. D’abord réticents à reconnaître un
autre style highlander violent, le conseil intérieur laissa toutefois le représentant du clan
McLellan présenter son Ecole.

Eacgann McLellan fit forte impression au conseil intérieur. Quoi que lourde, la
broadsword était plutôt bien adaptée aux duels. Ainsi, en 1655, l’Ecole McLellan rejoignit
les rangs des Ecoles reconnues. Toutefois, même après sa reconnaissance, l’Ecole McLellan
n’eut jamais le succès qu’avait connu l’école McDonald.

Ecoles enseignant le style McLellan : on trouve la plupart des écoles enseignant ce style
dans les Marches des Highlands, en particulier dans les écoles qui n’enseignaient jusqu’à
présent que le style McDonald et souhaitaient un peu diversifier leur offre ; on peu donc
trouver des maîtres d’arme du style McLellan à Dun Nirith, Connickmoor, Dunscaly,
Eirainay, Kirkwall et Loch Borralon.

A l’extérieur des Marches, la reine a exprimé son intérêt pour ce style, aussi une école
opportuniste s’empressa de recruter un maître d’armes highlander pour l’enseigner aux
courtisans qui voulaient plaire à la reine. L’Eisen fut également interessée, encore plus que
pour le style McDonald et deux écoles ouvrirent rapidement, la première à Seeufer et la
seconde à Siegsburg. Enfin, l’Ussura, d’habitude si réticente aux innovations extérieures,
dut se reconnaître quelque peu dans ce style et autorisa l’ouverture d’une école dans sa
capitale.

44
Les Secrets de la Septième Mer

Robertson

Robertson, Ecole relativement récente, marque sa différence avec l’ancestral style Donovan.
David Robertson l’a créé en 1634. Son arrière-grand-père, un Spadassin plutôt libéral dans
l’utilisation de ses épées estima que les Avaloniens pourraient tirer bénéfice des influences
étrangères. Il dédaigna alors l’Ecole Donovan et se disputa constamment avec Geoffrey
Donovan. David, lui-même un Maître du style Donovan, finit par être fatigué de la
condescendance des Avaloniens envers tout ce qui n’était pas “ancien”. Il se décida alors a
essayé quelque chose de nouveau. Il devint un expert de la rapière, adaptant le style Torres a
ses propres objectifs. Sa réussite fut une surprise pour ses professeurs castillians, qui
pensaient que les Avaloniens étaient tous des brutes lentes et ne l’avaient accepté que pour
prouver les faiblesses des épéistes d’Avalon.

David revint en Avalon et utilisa ses nouvelles techniques. Il mélangea les deux styles,
utilisant un manteau à la place de la cape de Torres, pratique en milieu urbain, et
abandonnant les mouvements acrobatiques, bien trop difficiles à mettre en pratique dans les
rues et les ruelles de Carleon. Au lieu d’utiliser une arme lourde comme l’enseigne le style
Donovan, David utilisa le manteau pour parer, utilisant son arme pour appliquer une série
de coups rapides et brutaux. Il abandonna les manœuvres trop sportives du style Torres tout
en incorporant le “solide” jeu de jambes de l’Ecole Donovan.

David ouvrit la première école de Robertson en 1634. Il prouva à ses compatriotes qu’il
existait une alternative au style Donovan, et la réputation de l’Ecole se développa
rapidement. Robertson demanda à la Guilde de reconnaître son style dès l’ouverture de son
école, mais il fut rejeté car la Guilde considéra l’utilisation du manteau comme
“déshonorante”. Il continua d’effectuer des demandes systématiquement tous les deux ans
durant les huit années suivantes, tout en formant simultanément de nombreux compatriotes
aux compétences nécessaires pour défendre leur honneur, sans avoir besoin d’utiliser le style
Donovan.

En raison de la popularité grandissante du style Robertson, la Guilde nota bientôt une forte
diminution de ses commissions en Avalon. Elle accepta finalement d’examiner l’Ecole
Robertson alors que David venait d’être tué dans un duel en 1652. Ironiquement, c’est un
Spadassin utilisant le style Donovan qui le tua. Les inscriptions diminuèrent alors
sensiblement et le style Robertson était en danger de disparition quand le meilleur élève de
David, Jack Webster, reprit le manteau. Il lui fallut plusieurs années pour réorganiser non
seulement l’Ecole Robertson, mais apprendre à enseigner comment combattre. Parmi ses
premières décisions, il y eut le fait de garder le nom de Robertson en l’honneur de son
inventeur, plutôt que de devenir l’Ecole Webster.

Cinq ans après, en 1657, Webster se rendit à Kirk pour obtenir la reconnaissance de l’Ecole.
La Guilde accepta de le recevoir, le testa avec quatre Ecoles différentes, et accepta
unanimement ce nouveau style dans ses rangs. Jack concentra alors ses efforts sur
l’enseignement et la promotion du style Robertson en Avalon. Il n’eut à faire face qu’à peu de
résistance de la part des Spadassins de Donovan, puisque Miles Donovan lui-même avait
voté pour la reconnaissance de ce style.

Jack renforça également ses liens avec les “fondateurs” du style Robertson : la famille Torres.
Il se lia d’amitié avec Jaime Bejarano de Guzman, le Maître du style Torres, et accueillit
systématiquement le jeune homme quand il voyageait à la cour de la Reine Elaine afin de
quémander de l’aide contre la Montaigne. Webster fit également pression sur la Guilde afin
qu’elle reconnaisse le style Torres. Cependant, le fait que la famille Torres ait à l’origine voté
contre la présence de la Guilde en Castille fit que les efforts de Webster demeurèrent vain
jusqu’en 1668, lorsque la Guilde accepta finalement de tester et de reconnaître l’Ecole Torres.

45 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Ecoles enseignant le style Robertson : Robertson est le style le plus “individuel” et le


moins strict des Ecoles d’Avalon. On trouve des écoles Robertson dans tout l’Avalon, et il
y en a trois rien qu’à Carleon. Le style s’est même répandu parmi les exilés montaginois,
qui apprécient l’idée d’utiliser un vêtement comme élément de défense. Il y avait une école
de Robertson dans le rancho Torres, à San Juan, avant l’invasion montaginoise, mais Jack
Webster la ferma en signe de protestation contre l'occupation militaire. Après la retraite de
la Montaigne, il a commencé à voir s’il pourrait la rouvrir. Robertson est aussi très
populaire à Kirk et une école s’y trouve. Même dans les deux autres îles Glamour, des
écoles commencent à enseigner le style Robertson ; on peut ainsi l’apprendre à Tara et
Newport en Inismore et à Dun Vahl dans les Marches. Enfin, les manteaux ussurans sont
trop lourds pour être utilisés de cette façon et les Eisenors ne voient pas pourquoi ils
auraient besoin d’un manteau là où le dracheneisen fait parfaitement l’affaire.

Sanders

Lyle Sanders était l’un de ces types si chanceux qu’il réussissait tout ce qui l’intéressait –
un succès immédiat à la cour, sur le champ de bataille, dans les études et sur les mers –
mais surtout au combat. Il obtint un nombre célèbre de victoires contre les membres de la
Guilde des Spadassins (presque toujours un proche de l’un de ceux qui l’avaient critiqué
acidement à la cour), malgré son absence de formation classique aux armes. Il était
toujours trop rapide, trop fort, trop précis et trop imprévisible et ainsi, lentement mais
sûrement, sa réputation de dangereux Spadassin se mit à croître. Il dédaigna toutes les
offres faites par les Écoles de Spadassins de les rejoindre, pensant qu’aucune technique
formelle n’était à la mesure de son talent. Après de nombreuses années d’un tel succès,
l’origine d’une telle invincibilité devint de plus en plus claire pour lui.

Sanders n’était pas humain mais Sidhe – un Spriggan, qui avait pris la forme d’un humain
peu après sa naissance. Une vie sur Théah l’avait complètement transformé et il refusa de
rejoindre Bryn Bresail lorsque la reine le lui ordonna. Pour le punir, elle le laissa dans ce
corps et le rendit humain. Malgré les fragilités de son corps, Lyle eut une idée, il pourrait
redevenir immortel s’il devenait une légende, s’il devenait célèbre. Et
il avait un bon moyen pour cela : vaincre les plus grands spadassins
de Théah sans avoir suivi les cours d’aucune Ecole. Ainsi, après
avoir vaincu ses premiers adversaires, il se rendit compte qu’il était
plus rapide, plus fort, qu’il pouvait presque lire dans l’esprit de
ses adversaires et deviner ce qu’ils allaient faire. Enfin, il
appliqua des techniques d’improvisation permanente afin de
déstabiliser ses adversaires habitués à des techniques
formelles.

Pour finir, il se prit au jeu : et s’il faisait reconnaître ses


inimitables techniques de combat par la Guilde des
Spadassins ? Ainsi, armé de son sabre, il se paya le culot de
traverser l’océan pour se présenter devant le Conseil
Intérieur. Sa légende l’avait précédé et les trois Maîtres le
reçurent avec le sourire… Même leur adversaire le plus
acharné voulait maintenant voir son style de combat
reconnu.

Et bien entendu, ils reconnurent son style et cela pour


plusieurs raisons : tout d’abord, il n’existait aucune
Ecole Inis reconnue au sein de la Guilde, ensuite,
ils faisaient de l’un de leurs ennemis, un allié et
enfin, pour connaître les secrets des techniques
de Lyle Sanders. En effet, une fois que son Ecole
fut reconnue, Miles Donovan exigea d’être
formé par Sanders.

46
Les Secrets de la Septième Mer

Contre toute attente, ce dernier refusa. Devenu plus Inis qu’un O’Toole, il refusait
d’enseigner ses techniques à un Avalonien. Le conseil intérieur le menaça de le renvoyer
immédiatement de la Guilde s’il n’obtempérait pas. Conciliant, Lyle fit la proposition
suivante : il acceptait d’enseigner son style à tous ceux qui se présenteraient à lui mais
n’avaient appris aucune autre Ecole auparavant (malin, il savait que cela excluait d’office
Donovan…). Finalement tout le monde tomba d’accord et l’Ecole Sanders intégra la Guilde
des Spadassins en 1664.

Ecoles enseignant le style Sanders : on trouve finalement peu d’écoles enseignant le style
Sanders. Le fait que son fondateur ait exigé que ses élèves ne connaissent aucun autre style
limite beaucoup le nombre de ses étudiants potentiels. Toutefois, comme elle est la seule
reconnue en Inismore et que le chauvinisme de ce pays est très fort, il y a des écoles
enseignant Sanders dans les villes Inis suivantes : Dunkeen, Darwah, Lochcuan et Carman.
Hors d’Inismore, il n’y a qu’en Avalon qu’une école est ouverte, à Catterick. Aucune autre
nation n’a semblé être intéressée par cette Ecole exclusive.

Wilcox

Rafael Rojando et Nicole Wilcox se rencontrèrent en 1659 lorsque l’Armada castilliane tenta
d’envahir l’Avalon. Wilcox était un bosco récemment engagé dans la marine de la reine
Elaine et Rojando, un navigateur castillian. Après le naufrage du navire de Rojando,
l’équipage de Wilcox captura les survivants afin de réclamer rançon, si le besoin s’en faisait
sentir. Quand la victoire époustouflante et étonnante de l’Avalon sur la Castille devint réalité,
les prisonniers furent libérés ; cependant, Rojando resta sur le bateau de Wilcox jusqu’en
1666, lorsque l’armée montaginoise envahit son pays natal.

Les raisons pour lesquelles il resta sur le navire avalonien sont inconnues, mais de ce temps
passé naquit une nouvelle école d’escrime et deux dangereux spadassins. Ce nouveau style
porte le nom de l’un (Rojando) ou l’autre (Wilcox) de ces inventeurs, et parfois les deux
(Rojando & Wilcox).

Le style Rojando & Wilcox est principalement basé sur le fait que le spadassin vole
littéralement sur son adversaire. Sautant depuis les hauteurs si son ennemi est en dessous de
lui ou s’aplatissant au sol s’il est plus haut, le spadassin Rojando & Wilcox est une cible
fugace, fuyante et en mouvement incessant qui explose soudain en une attaque foudroyante.
La rencontre des escrimeurs Rojando et Wilcox a donc donné naissance à un style d’escrime
particulièrement bien équilibré entre des attaques vicieuses et une défense élastique.

C’est en 1669 que Rafael et Nicole décidèrent de faire reconnaître leur style d’escrime par la
Guilde. Ils furent testés par Linnae Knute en personne et par trois autres Grands Maîtres. Ils
réussirent facilement à convaincre le cercle intérieur que leur école était digne de représenter
la Guilde des Spadassins. En effet, une forme physique impeccable, une excellente maîtrise
de la rapière et une grande anticipation des manœuvres de son adversaire sont nécessaires
pour profiter à plein du style acrobatique et aérien de cette Ecole.

Enfin, lorsque la Guilde leur demanda de désigner le Maître de leur Ecole, Rafael et Nicole
demandèrent à l’être conjointement. Le cercle intérieur refusa, chaque Ecole compte un
Maître et un seul. Les deux jeunes gens menacèrent alors de quitter la Guilde qu’ils venaient
à peine de rejoindre. Pour éviter de perdre un style au potentiel si élevé, Donovan eut alors
une idée : la Guilde des Spadassins reconnut deux styles en 1669, avec deux Maîtres, l’Ecole
Rojando dont le Maître est Rafael Rojando et l’Ecole Wilcox dont le Maître est Nicole Wilcox.

Ecoles enseignant le style Rojando & Wilcox : il y a trop peu de temps que ce style est
reconnu pour disposer déjà d’une école. Nicole et Rafael envisagent toutefois d’en ouvrir
une, mais ils se chamaillent encore sur le lieu, Nicole veut que ce soit à Tara et Rafael n’en
démord pas, ils s’installeront à Altamira… S’ils continuent comme cela, il y a de bonnes
chances que cette école finisse par ouvrir ses portes à … Freiburg !

47 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Castille
Duels d’autrefois

a plupart des Castillians, et beaucoup d’érudits, pensent que les duels

L
sont nés en Castille. Les numains n’avaient que peu d’intérêt pour des
duels aux règles fixées, préférant un style plus direct et efficace qui a
évolué, de nos jours, vers les styles pratiqués en Vodacce. Le sénateur
Caius Castillus, qui croyait en un système de combat plus formalisé afin
de résoudre les différends, vit dans l’Acraga conquise le meilleur endroit
pour mettre ses théories en pratique. Et les autochtones acceptèrent de suivre ses idées. La
famille Castillo s’en tint à ces standards, même après la chute du Vieil Empire.

Dans les duels castillians traditionnels, l’offensé défie l’offenseur en public. Chacun amène
avec lui un certain nombre de témoins, en fonction du degré de l’offense. Les témoins
définissent les limites du duel, fournissent les soins médicaux en cas de besoin (ou les
derniers sacrements, c’est selon), et s’assurent que le combat se déroule de manière
honorable.

Avant la création de la Guilde des Spadassins, les duels pouvaient avoir lieu en public ou
en privé. Généralement, si l’insulte était publique, le duel l’était également. Plus l’enjeu
était grand, plus nombreux était le public. Quant un homme était victime d’une grave
insulte, il cherchait la satisfaction de sa vengeance devant un large public.

Un paysan pouvait défier un noble, mais cela ne se produisait que très rarement. La
plupart ont de bonnes relations avec ceux qui travaillent leurs terres, partageant souvent
leur labeur. C’est ainsi que les nobles se rendirent compte que les Castillians de plus basse
extraction n’étaient pas moins
passionnés et n’accordaient pas
moins de valeur à leur honneur.
Vouloir contrecarrer ces
inclinaisons aurait été dangereux.

Parce que les dons prenaient une


Jorge Argento : 1497-1558 part active aux travaux quotidiens
de leurs gens, les paysans avaient
du temps pour les loisirs, y
Argento maîtrisait tous les styles castillians de
compris les combats à l’épée. Cette
son temps, et plusieurs autres qui ont disparu
pratique différait nettement de
depuis. Il écrivit un certain nombre de traités sur
celle des autres pays, où le combat
le combat à l’épée, y compris l’œuvre magistrale
à l’épée restait la prérogative des
qu’est Los Paradojos de Defensa ("les paradoxes de
nobles et c’est dans leur classe que
la défense"). Argento, un féroce patriote
furent développées les principales
castillian, détestait les styles des autres nations,
innovations guerrières. Plusieurs
et a écrit de longues monographies sur le sujet,
des professeurs et Spadassins les
disséquant leurs travers et ignorant leurs
plus célèbres de Castille venaient
avantages. Argento est en particulier connu
des classes les plus basses.
pour sa rivalité avec Geoffrey Donovan, le
Maître et inventeur de l’Ecole qui porte son
nom. Les deux hommes ne se rencontrèrent Duel d’aujourd’hui
jamais, mais discoururent longuement par
correspondance. Plusieurs de ces écrits La Guerre de la Croix a obligé la
terminèrent dans leurs publications, fournissant Castille à modifier son système de
de quoi amuser chacune de leurs nations. duel. Quand Matthieu approcha le
Argento ne se battit jamais en duel, pensant que Rex Castillium Salvador Aldaña
cela déprécierait son art. Il écrivit et enseigna de Sandoval, la Guerre de la Croix
jusqu’à sa mort en 1558. durait déjà depuis dix années.

48
Les Secrets de la Septième Mer

Beaucoup de spadassins castillians avaient gagné l’Eisen afin de combattre pour l’Eglise,
tandis que d’autres se rendaient en terres étrangères pour défier en duel les protestataires.
Ces Castillians, toujours dévots, considéraient l’existence de la protestation comme une
insulte à leur honneur personnel.

De plus, de nombreux spadassins protestataires allèrent également jusqu’en Castille afin de


défier des vaticins. Cette situation diminua de façon substantielle le nombre de jeunes gens
en Castille, morts afin de défendre leur honneur.

Le Rex Castillium Salvador estima que cet amenuisement du nombre de jeunes Castillians,
pouvait affaiblir le pays au point qu’il ne puisse plus se défendre.

Salvador se concerta avec les chefs de chacune des grandes familles. Il pensait qu’en créant
un système formalisé de duel et en transférant une partie de son autorité en la matière à la
Guilde des Spadassins, il pourrait réduire les pertes en Castille. Après de nombreuses
discussions, les familles Aldaña, Soldano et Gallegos acceptèrent à contre-cœur la demande
du roi, promettant de respecter les règles de cette Guilde nouvellement créée. Les Zepeda et
les Ochoa acceptèrent également avec joie l’autorité de la Guilde car elles n’avaient pas
développé de style de combat à l’épée et les autres familles seraient ainsi affaiblies. Seule la
famille Torres fit des objections, mais elle manqua d’appuis pour empêcher les autres familles
d’accepter.

La fierté castilliane a joué un rôle important quant à l’hésitation des grandes familles sur la
reconnaissance de la Guilde des Spadassins. Après tout, la Guilde n’avait approché aucune
d’entre elles. Comme ils sont les plus grands duellistes de tout Théah, ils auraient
naturellement dû y jouer un rôle, Rex Castillium ou pas. Le fait que la Guilde en ait pensé
autrement est devenu un point de friction. D’autre part, les membres des grandes familles
estiment que la Castille devrait avoir un siège au Conseil Intérieur de la Guilde des
Spadassins. Qui d’autre serait mieux placé pour parler de l’esprit des duels ? Ils sont très
irrités par ce système, qui rend plus difficile le bon déroulement des duels. Il les force
souvent à avoir recours à des procurations plutôt que de plonger leur propre lame dans le
corps de leur ennemi pour se venger. Leur fierté les amène de temps en temps à des relations
tendues avec la Guilde. Heureusement pour la Castille, le système des commissions de la
Guilde a permis de diminuer les pertes de jeunes gens.

Depuis la mort de son père, le Roi Sandoval a également accepté de ratifier le Pacte. On pense
que c’est le cardinal Verdugo qui a pris cette décision, puisque les lois de la Guilde limitent
les capacités de nombreux Castillians à se battre comme ils le souhaitent. Le véritable avis de
Sandoval sur la Guilde n’est pas connu.

Le rapport tendu entre les familles et la Guilde a mené à une situation curieuse. En Castille
même, les Spadassins castillians suivent les règles de la Guilde quand cela les arrange.
L’offensé défie toujours publiquement son adversaire, mais le duel se passe en privé, avec les
personnes assermentées, les duellistes étrangers doivent aussi respecter les lois de la Guilde.
Mais si le défi a lieu en privé, il arrive fréquemment que le duel le soit aussi, sans que la
Guilde, et donc ses règles restrictives, ne puisse s’en mêler. A l’étranger, les Spadassins
castillians respectent parfaitement les lois de la Guilde : leur famille a fait une promesse, et
leur sens de l’honneur ne leur permet pas de faire autrement.

La Guilde sait que des duels illégaux ont lieu en Castille entre Castillians. Mais elle n’est pas
disposée à poursuivre les contrevenants, ne voulant pas augmenter la tension avec ce pays,
et, de plus, la Guilde n’a pas assez de Rasoirs pour les envoyer sur chaque duel illégal.

Selon le Pacte, la Guilde attend des autorités locales qu’elles surveillent et punissent les
violations des lois de la Guilde. En Castille, il semblerait que ces autorités soient aveugles,
voir même qu’elles fassent partie des contrevenants !

49 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Depuis peu, la Guilde essaie d’améliorer ses relations avec la Castille. Elle a suggéré de
créer un poste de conseiller (semblable à celui de Veronica Ambrogia) pour Don Bejarano
de Aldaña. La Guilde considère Andres comme le plus raisonnable des Maîtres des Ecoles
de Castille, mais Andres a décliné l’invitation, faisant valoir que ses fonctions auprès de la
couronne et d’autres activités étaient déjà trop accaparantes. Les autres familles ont
considéré cette offre comme une insulte : elles devraient se voir proposer un siège au
Conseil Intérieur ou pas de poste du tout. De plus, s’ils acceptaient cette proposition, leur
honneur les pousserait à respecter l’intégralité des lois de la Guilde. Ils apprécient leur
autonomie nationale et ne souhaitent pas renforcer leurs devoirs.

La Guilde a été plus fine en reconnaissant l’Ecole Torres. La famille Torres s’était peu
inquiétée de la reconnaissance de la Guilde lorsqu’elle vota contre la création de cette
dernière en 1644, mais lorsque la reconnaissance devint une marque de prestige, elle
changea d’avis. Cependant, le rejet de son style associant cape et épée l’exaspéra
profondément. Ainsi, la famille Torres se représenta plusieurs fois au cours des vingt
années suivantes afin de faire reconnaître son style de combat, mais elle fut
systématiquement rejetée. La reconnaissance de l’Ecole Larsen et l’influence de Jack
Webster firent finalement pencher la balance de son côté et elle acquit la reconnaissance en
1668.

Une cave à Barcino : 1668


"Je te le dis Javier : il est maintenant temps de faire appel à la Guilde pour être
reconnus !"

Javier observa les cartes où étaient représentées les forces montaginoises. "Nous nous
battons pour nos âmes même, Jaime. Les envahisseurs nous ont pris nos terres, mais
tu t’inquiètes toujours de l’opinion étrangère concernant notre style de combat."

Jaime soupira. “Nombreux sont ces étrangers qui nous dédaignent. Un certain
nombre d’entre eux pensent que c’est notre style de combat qui nous handicape face à
la Montaigne !”

Le Castillian saisit une chaise branlante et la tourna face à lui, s’asseyant afin de faire
face à son cousin de l’autre côté de la carte. "Ce dédain ne les empêche pas de
rejoindre nos rangs. Ils disent que nous ne prenons pas le combat au sérieux ! Donne-
moi l’autorisation de me rendre à Kirk pour obtenir la reconnaissance de la Guilde.
Jack Webster a offert de se porter garant pour nous. Avec son aide, je n’échouerai
pas ! Comment peuvent-ils oser reconnaître une école qui utilise…" dit-il dans un
reniflement de mépris, "… des lanternes en duel, et nous rejeter ? Une fois que j’aurai
réussi cela, nous aurons les moyens d’attirer du monde à nos côtés !"

Javier considéra ce que venait de dire son cousin. Le garçon était jeune et
enthousiaste : un duelliste expérimenté, mais désespéré face à la dure réalité de la
lutte de guérilla que Javier mène pour récupérer les terres familiales. Jaime aurait été
plus utile à acquérir des fonds pour financer leur lutte contre leurs ennemis
montaginois. Et cela faisait longtemps que Javier n’avait pas quitté la partie orientale
de la Castille. Peut-être la vision de la situation du jeune homme était-elle correcte. Et
si ce n’était pas le cas, cela ne pourrait pas être pire ?

50
Les Secrets de la Septième Mer

Fait unique, chaque style de combat castillian “appartient” à une famille noble. Ainsi, le chef
de chaque famille est responsable de l’entretien et de l’administration de son Ecole. Les écoles
de formation castillianes sont petites, et sans véritable formalisme. Chaque maître d’arme
dépend du chef de famille et doit lui demander la permission d’enseigner son style.

Pour des questions administratives, Eduardo Montevada dirige et coordonne les affaires de
la Guilde en Castille. Il vit à la Guilde de San Marcos à Altamira. C’est un homme juste et un
habile politicien, il travaille dur pour s’assurer que les Spadassins étrangers n’offensent pas
les duellistes castillians et vice versa. C’est un ami proche de chacun des trois membres du
Conseil Intérieur. Puisque Don Andres a refusé le fauteuil de conseiller, le Conseil Intérieur
songe sérieusement à offrir ce dernier à Eduardo. Jusqu’ici, ils n’ont pas encore pris de
décision sur le sujet.

Aldaña

Le style Aldaña est le plus ancien et le


plus répandu en Castille. Il vient du
peuple d’Acraga, qui mêla l’“esprit de Manuel Salvador de Aldaña et
la terre” à ses musiques et à ses danses.
Puis, ils incorporèrent ces musiques et Antonio Rodriguez de Gallegos :
ces danses à leur combat à l’épée. 1643
Chaque chanson change suivant le
combattant. Elle se modifie légèrement Ces deux maîtres avaient beaucoup en
et subtilement alors qu’il vieillit et commun. Ils étaient tous deux de célèbres
devient plus sage, mais le fond musical Spadassins, tous deux les maîtres d’armes de
de chaque guerrier reste le même. leurs familles, tous deux des maîtres
Quelques compositeurs érudits reconnus de leur Ecole respective, et tous
estiment que les Spadassins d’Aldaña deux ont continué de se battre jusqu’à un âge
partagent des notes communes, mais très avancé.
cela est sujet à controverses. Peu de Pendant des années, la controverse fit rage
Spadassins sont disposés à laisser autour de San Gustavo pour déterminer quel
étudier leur style personnel afin de était le meilleur style, et leurs étudiants
permettre à des érudits de se faire une défendaient constamment le modèle qu’ils
meilleure opinion. avaient appris et voulaient régler
définitivement la question. Quand les deux
Les méthodes par lesquels les maîtres y consentirent enfin, Antonio avait 63
Spadassins d’Aldaña acquièrent leur ans et Manuel entrait dans sa 80ème année. Le
chanson varient autant que la chanson soleil se leva au-dessus de la ville, éclairant le
elle-même. Certains trouvent leur sommet d’une colline à quelque distance des
thème par la méditation, par l’exercice murs de la cité. Là se trouvaient les deux
physique, par la danse ou en chantant maîtres et une poignée de leurs meilleurs
de tous leurs poumons en extérieur. élèves. Ils se mirent d’accord pour un duel au
Ces mêmes érudits compositeurs ont premier sang avec des pauses de dix minutes
remarqué des similitudes mineures toutes les cinquante par respect pour l’âge
entre les différents praticiens d’Aldaña avancé de l’aîné des deux duellistes. Le duel
d’un pays à l’autre. Ainsi, tous les se poursuivit pendant un certain temps, ni
Spadassins d’Aldaña nés au pays de l’un ni l’autre ne parvenant à blesser au
Valroux se basent sur des chansons premier sang son adversaire.
qui, même si elles sont foncièrement
différentes, partagent quelques notes Vingt heures plus tard, un hématome
communes. Il n’y a pas une seule et qu’Antonio avait reçu pendant le combat
unique chanson de base et les éclata finalement. Le sang ayant coulé et
similitudes ne sont jamais assez l’honneur des deux maîtres étant satisfait, ils
prédominantes pour en faire une se rendirent en ville et y burent un verre de
véritable faiblesse. bon vin.

51 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Vers la fin du seizième siècle, Aldaña a commencé à voir sa popularité décliner, sans doute
en raison de la croissance de celle de Valroux un peu plus au nord. Quelques Castillians
ont été ennuyés par cette importation d’un style étranger, et se sont réunis en petits
groupes afin de préserver le modèle d’Aldaña. La plupart d’entre eux se trouvent dans le
rancho Aldaña, considéré comme la patrie traditionnelle de l’Ecole Aldaña. La famille
Aldaña est la base de cette conservation, puisqu’elle considère, avec raison, que cette Ecole
reflète l’héritage et le mérite de leurs ancêtres.

Toutefois, nombreux sont les Castillians, influencés par la Montaigne, qui considèrent que
le style Aldaña est trop désuet et ceux qui maîtrisent ce style travaillent dur pour
améliorer son image. En 1639, Don Millano Rios de Aldaña a enrichi le style d’une version
plus récente, faisant la part belle à une danse moins frénétique et moins influencée par les
anciennes danses rituelles acraganes. En travaillant de concert avec plusieurs nobles, Don
Millano est parvenu à rendre sa popularité au style Aldaña en combinant le patriotisme
des Castillians et des victoires en duels contre des Spadassins de Valroux. En à peine deux
années, le style Aldaña s’est réaffirmé comme le style de référence castillian.

Ecoles enseignant le style Aldaña : on dénombre une grande quantité d’écoles enseignant
le style Aldaña en Castille. Hors de ses frontières, toutefois, ce style n’est présent qu’en
Eisen, dans la ville de Stein et à Kirk, en Vendel.

Al Aïfa

Ce style de combat est originaire de l’Empire du Croissant de Lune, il utilise uniquement


un cimeterre. C’est un réfugié du nom de Ahmed Ben Rella Al Aïfa qui introduisit cette
Ecole en Castille il y a plus de cent cinquante ans. Une fois installé, il ouvrit une école dans
la ville de San Cristobal pour y enseigner son style d’escrime.

Malheureusement, en dehors des descendants de Croissantins vivant encore sur le sol


castillian, les élèves ne se pressaient pas à l’entrée, peu enclins à rester trois ans dans une
école d’escrime au style si étranger et avec une aura d’interdit tellement forte que
l’Inquisition s’y intéressait de près.

C’est Ibrahim-Ahmed Ben Rella Al Aïfa qui découvrit la bonne solution face au trop
grand intérêt des fanatiques à capuches noires : il fallait que son école soit reconnue par la
Guilde des Spadassins. C’est ainsi qu’en 1654, Ibrahim-Ahmed se rendit à Kirk pour
prouver que son style était digne de rejoindre la Guilde.

Sur le navire qui le conduisait vers les lointaines terres vendelares se trouvait également
un représentant de l’école Torres qui ne cessait de pérorer sur la supériorité de son style,
en particulier par rapport à une école croissantine. Ibrahim encaissait sans broncher ces
remarques comme il l’avait fait toute sa vie. Ses actes prouveraient son honnêteté, les
paroles n’étaient rien.

Puis ils atteignirent Kirk. Calme malgré l’importance de l’enjeu, Ibrahim parvint
facilement à convaincre le cercle intérieur de l’intérêt de son style. Par deux contre une, le
style Al Aïfa fut reconnu par la Ligue. Miles Donovan vota contre car il trouvait que le
cimeterre n’était pas du tout une arme d’escrime. Linnae Knute et Matthieux Desaix de
Montaigne virent dans cette Ecole le moyen de pénétrer le marché de l’Empire du
Croissant. S’ils reconnaissaient Al Aïfa et que cela se savait dans l’Empire du Croissant,
peut-être parviendraient-ils à y implanter un chapitre ?

Se moquant de ces manigances politico-commerciales, Ibrahim rentra en Castille. C’est lors


de ce voyage de retour qu’il apprit que l’Ecole Torres avait raté ses épreuves. Quelques
années plus tard, Ibrahim trouva la mort face à un spadassin de l’Ecole Torres, le
quinzième à le défier. Apparemment, la famille Torres avait pris comme une insulte
personnelle le fait que la Guilde reconnaisse une Ecole hérétique plutôt que le noble style
familial castillian.

52
Les Secrets de la Septième Mer

Malgré cela, Ibrahim avait réussi son coup. Son fils devint le Maître d’une école toujours
pleine. Et plus seulement de descendants de Croissantins. La reconnaissance de la Guilde
avait attiré une nouvelle génération d’escrimeurs.

Ecoles enseignant le style Al Aïfa : il n’existe qu’une seule école dans toute la Castille, à San
Cristobal. Elle est dirigée depuis 1659 par le Maître de l’école, Hafiz-Ahmed Ben Rella Al
Aïfa.

Escuela Pater Noster

L’Escuela Pater Noster est l’une des plus anciennes Ecoles d’escrime de Castille. Elle fut créée
aux environs de 1050 AV par les moines castillians de l’ordre de San Benedicto, fidèles
suivants du troisième Prophète. Constituée essentiellement d’anciens chevaliers devenus
moines, sa mission première fut d’appuyer les campagnes militaires de l’Eglise Vaticine
contre les infidèles de l’Empire du Croissant. A l’origine organisée comme un ordre religieux,
l’école s’ouvrit peu à peu aux profanes et, depuis le milieu du quatorzième siècle, n’est plus
constituée que de gentilshommes, vaticins fervents, tous issus de familles à la moralité
irréprochable.

L’Escuela Pater Noster est installée au sein de monastères de l’ordre de San Benedicto.
L’enseignement y est dispensé en deux ans. Durant cette période, les élèves sont considérés
comme des moines à part entière et doivent se soumettre aux restrictions de la vie
communautaire : silence, lecture assidue des textes sacrés, chasteté.

En 1654, l’abbé de l’ordre de San Benedicto, Aimar Conchada, dépécha l’un de ses meilleurs
spadassins afin que son Ecole soit reconnue par la Guilde. Avec une escrime au style sobre et
prônant l’amour de la vie, l’Escuela Pater Noster avait des principes extrêmement proches de
ceux de la Guilde. Aussi, les épreuves ne furent-elles qu’une formalité. De plus, Aimar
connaissait personnellement Matthieu Desaix de Montaigne pour l’avoir aidé à approcher le
Rex Castillium. Ainsi, Escuela Pater Noster fut la première Ecole d’escrime vaticine
reconnue… Et aussi la seule.

En effet, l’année suivante, Renaldo Vitelli, le commandant des Epées de Salomon, tenta la
même chose, mais son escrime ne séduisit pas le conseil intérieur qui lui refusa la
reconnaissance de la Guilde. Le hiérophante interdit alors à toute autre Ecole vaticine de
tenter l’expérience. Et ce n’est que grâce au lobbying de l’abbé Conchada que le dirigeant de
l’Eglise accepta le fait que l’Escuela Pater Noster restât au sein de la Guilde.

Enfin, contrairement aux autres Ecoles, les Spadassins de l’Escuela Pater Noster refusent
systématiquement le paiement d’une commission, à la grande colère de la Guilde. Ils
n’acceptent de se battre pour quelqu’un que si sa cause est juste et en aucun cas lors de duels
à mort.

Ecoles enseignant le style Escuela Pater Noster : En sus du monastère de San Benedicto, au
siècle dernier, l’Escuela Pater Noster sortit de ses frontières natales et installa deux nouvelles
représentations, l’une en Montaigne (au monastère de Saint-Nicobert dans le duché de
Glavène), l’autre en Vodacce (dans les monastères de San Pagnozzo sur les terres Lucani et
San Davizino sur les terres Mondavi.).

Gallegos

Le style Gallegos est la troisième Ecole la plus ancienne de Castille, Après Soldano et
l’“aïeule” Aldaña. Au douzième siècle, Don Joachim Gallegos de Arciniega travailla à créer
une nouvelle Ecole.

53 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Il dédaigna la “musique” d’Aldaña et le style de tourbillon incontrôlable de Soldano.


Instruit dans les meilleures universités et églises de Castille, disposant d’un grand sens
logique et d’une sorte d’“instinct”, il utilisa ses connaissances en géométrie et en médecine
pour créer un nouveau style de combat.

Joachim prit modèle sur le style à une rapière d’Aldaña et s’efforça de limiter les parties
exposées, pour offrir une cible plus difficile à son adversaire. Il enseigna alors à chaque
duelliste à se défendre dans un cercle défini par la longueur de son bras et de sa lame. Il
enseigna également à chaque Spadassin de Gallegos d’étudier le cercle dans lequel son
adversaire se tient. Joachim examina alors les points où les deux cercles s’interconnectent,
et ce, dans les trois dimensions. Après cela, il détermina les points les plus efficaces pour
attaquer et viser les points faibles de l’adversaire.

Joachim enseigna également à ses élèves à déplacer leur corps pour éviter l’attaque plutôt
que de compter sur leur épée pour parer l’assaut. Les Spadassins d’Aldaña utilisent leur
épée pour attaquer et se défendre. Joachim ne l’utilisait que pour l’attaque et son corps
pour se défendre. De plus, son étude des points d’intersection entre les deux cercles lui
facilita ce processus. Alors que l’Ecole se développait, il enseigna à ses élèves comment
visualiser les points d’intersection des cercles de multiples adversaires et les différentes
manières dont ils s’entrecroisent.

Joachim utilisa également sa formation médicale, visant les points de douleur les plus
efficaces du corps humain. Sa formation l’aida également à déterminer la manière la plus
efficace de déplacer son propre corps afin de protéger ses propres points sensibles. C’est
pourquoi l’école Gallegos inclut des schémas anatomiques du corps humain dans leurs
cercles cérémonieux.

Beaucoup de guerriers ont la fausse idée que le style de Gallegos est “statique”. En fait, un
Spadassin de Gallegos se déplace dans le sens des aiguilles d’une montre (c’est-à-dire, vers
sa droite) sur le bord de son cercle personnel, présentant à son adversaire la plus petite
cible possible. Quelques duellistes de Gallegos ont la fâcheuse tendance à rester statique,
mais la plupart s’en rendent compte et se déplacent afin de laisser un maximum de
distance entre eux et la lame de leur adversaire.

Le style Gallegos enseigne également à “sentir” la lame de son adversaire à travers sa


propre épée. De cette façon, un Spadassin de Gallegos habile pourra détourner l’arme de
son adversaire, ou déplacer rapidement son corps, avec un effort minime. Les véritables
Maîtres deviennent si habiles dans cette “prémonition”, que s’ils touchent la lame de leur
adversaire une fois, ils peuvent décaler leur torse hors de la ligne d’attaque plusieurs
secondes plus tard.

Traditionnellement, les Spadassins de Gallegos se battent en duel dans des cercles


(souvent désignés sous le nom de “cercle castillian” ou “cercle magique”). Beaucoup de
Spadassins de Gallegos inscrivent un tel cercle dans la poussière de la cour de leur
résidence, afin que tout le monde puisse le voir. Cependant, un cercle marqué n’est
nullement une condition obligatoire. Un adversaire qui croit pouvoir défaire un Spadassin
de Gallegos uniquement parce qu’il n’y a pas de cercle dessiné sur le sol sera
douloureusement désillusionné.

Don Samuel Vasquez de Gallegos est le dirigeant et le Maître de l’Ecole Gallegos. Il est un
peu avare, n’aime pas les étrangers, même si le style de Gallegos est l’une des meilleures
exportations de son rancho. Des hommes d’autres ranchos et nations étrangères viennent
là pour suivre les enseignements de cette Ecole. Don Samuel ne l’avouera pas, mais il aime
cette attention extérieure. Alors qu’il est peu disposé à laisser les étrangers circuler sur son
territoire, il aime savoir qu’ils ont besoin de lui. C’est pourquoi les étrangers doivent
obtenir l’approbation personnelle de Don Samuel pour recevoir la formation de l’Ecole
Gallegos. De plus, ceux qui veulent obtenir cette approbation, ne peuvent l’avoir que sur
rendez-vous. Pour cela, ils doivent d’abord contacter Eduardo Montevada à Altamira. Il
enverra ensuite un messager pour prendre les dispositions nécessaires à l’entretien.

54
Les Secrets de la Septième Mer

Ecoles enseignant le style Gallegos : il n’y a aucune école familiale de Gallegos en dehors de
rancho Gallegos, mais la famille Gallegos ne contrôle pas la totalité de l’enseignement de son
style. L’église du Vaticine trouve les danses d’Aldaña et d’Hirojosa trop immorales (bien que
leur interdiction serait loin d’être… populaire) et l’école de Soldano trop influencée par
l’Empire du Croissant. Les curés admirent le côté scientifique et la nature intellectuelle de
Gallegos, comme son étude des points vulnérables du corps humain et apprécient leur intérêt
pour les connaissances telles que les meilleurs points de douleur. En raison de ses vertus,
l’église a ouvert ses propres écoles de Gallegos où les cours sont dispensés par des maîtres
fidèles de l’église du Vaticine. L’église n’a pas cherché à obtenir la permission de Don
Samuel, et il n’est pas heureux de cette situation. Cependant, il reste fidèle à son pays et à son
église, et il ne peut pas y faire grand-chose, de toute façon.

Hirojosa

Le style Hirojosa est basé sur la danse, un peu comme Aldaña, mais une danse plus
exubérante et frénétique. On y utilise également les castagnettes ou un éventail.

Les seuls spadassins plus désinvoltes que les praticiens d’Hirojosa sont les étudiants du style
Valroux, mais les deux Ecoles apprécient que leurs duels soient publics avec de nombreux
spectateurs. Les duellistes Hirojosa aiment également être accompagnés de mariachis. En
raison de l’utilisation des castagnettes ou de l’éventail, cette Ecole est très populaire chez les
Castillianes, et considérée comme “précieuse” chez les Castillians, même si le sexe n’est pas
un critère de sélection.

Après un duel, un spadassin Hirojosa se sera


tellement épuisé dans sa danse frénétique
qu’il sera littéralement trempé de sueur.
Haletant, il saluera tout de même son public et
s’inclinera devant son adversaire et ses
témoins.

La rivalité qui oppose les styles Aldaña et


Hirojosa est célèbre. Les deux Ecoles font
appel à la danse, les deux sont castillianes,
donc elles sont toutes les deux passionnées.
Ainsi, une seule des deux peut incarner
réellement l’esprit de la danse castilliane.
Bien entendu, en raison de l’ancienneté de
l’Ecole Aldaña, cette dernière affirme que
l’école Hirojosa n’est que la pâle copie de
son style. Affirmation à laquel répond tout
praticien d’Hirojosa par le fait qu’un artiste
trace une esquisse avant de réaliser son
chef-d’œuvre, un petit sourire narquois au
coin des lèvres…

Enfin, cette querelle des anciens et des


modernes s’est récemment intensifiée depuis
qu’une scandaleuse rumeur prétend que
l’école Aldaña ne serait qu’une version
abâtardie du style Hirojosa.

Lorsqu’en 1649, Juan de Hirojosa y Torres se


rendit à Kirk pour faire reconnaître son
style, le Maître de l’Ecole Aldaña intima à la
Guilde l’ordre de refuser cette Ecole en son
sein, sous peine de voir Aldaña quitter ses
rangs.

55 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Le cercle intérieur n’apprécia pas du tout ces menaces et joua alors très finement. Il fit
tester l’Ecole Hirojosa par trois maîtres de l’école Aldaña successivement. Elle reportait
ainsi la responsabilité éventuelle de la reconnaissance sur les Spadassins Aldaña qui
allaient affronter le représentant de l’Ecole Hirojosa.

Mais Juan devait se douter de quelque chose… car il venait de passer les trois dernières
années à s’entraîner spécifiquement pour affronter des Spadassins Aldaña, chacune de
leurs faiblesses, de leurs techniques et de leurs forces, au point de lui-même devenir
compagnon de cette Ecole. Aussi, lorsque vint le moment de les affronter, il était
parfaitement préparé. Il fit une impression magnifique au cercle intérieur qui reconnut
l’école Hirojosa à l’unanimité.

Et finalement, l’Ecole Aldaña n’appliqua pas ses menaces, elle resta au sein de la Guilde.
Par contre, en Castille, loin des lois et des yeux de la Guilde, il arrive très fréquemment
que les spadassins de l’Ecole Aldaña défient ceux de l’Ecole Hirojosa simplement pour
laver leur honneur de cet été 1649. Et les membres de l’Ecole Hirojosa relèvent ces défis
avec joie et panache.

Ecoles enseignant le style Hirojosa : malgré la haine de la famille Aldaña pour cette Ecole,
elle parvint à s’installer durablement en Castille. Les membres de la roture et de la petite
noblesse y voit une alternative aux écoles des grandes familles castillianes que sont
Aldaña, Gallegos, Soldano ou Torrès. On trouve des écoles enseignant le style Hirojosa
dans les villes castillianes suivantes : Altamira, Barcino, La Pasiega, Puerto de Sur, San
Eliseo, San Juan et Tarago.

Rojando

Reportez-vous à l’école Wilcox pour en savoir plus sur l’école Rojando. Ces deux écoles
sont en effet intimement liées.

Soldano

Soldano est dérivé du style de combat tourbillonnant croissantin connu sous le nom de
Yael. Les Castillians l’ont appris pour la première fois lors de l’immigration massive de
Croissantins dans le rancho Soldano au quatrième siècle. Avant cela, les Croissantins
gardaient jalousement leur style, et les Castillians se contentaient avec joie du style
d’Aldaña. Avec le temps, les relations entre Castillians et Croissantins se stabilisèrent et
quelques Castillians se passionnèrent pour le style Yael. Parmi ceux-ci se trouvait Luis
Montoya de Soldano, un officier. Il vit dans ce style une vitesse et une agilité qui lui
permettraient de balayer ou d’intimider tous ses opposants. Il alla apprendre les
fondements de l’Ecole Yael afin de les ramener dans le rancho Soldano.

Luis apprit très rapidement et devint bientôt compétent dans le style à deux épées. Ses
camarades castillians se moquèrent de lui, n’ayant aucune attirance pour ce style
“barbare” à deux armes. Luis commença bientôt à incorporer ses propres améliorations à
ce style. En effet, il était déjà maître d’Aldaña, il prit alors le meilleur des deux Ecoles et
arriva à un résultat bien meilleur que la somme des deux. Son style devint rapidement
populaire chez les soldats, plutôt que chez ceux qui se disputaient pour des questions
d’honneur.

Luis mourut à la guerre, mais son style lui survécut. Eduardo Montevada est actuellement
le Maître de l’Ecole Soldano. Don Diego Ruiz de Ontiveros, le chef de famille, le désigna à
ce poste il y a cinq ans. Montevada partage son temps entre la gestion des affaires de la
Guilde et les besoins spécifiques des écoles de Soldano.

56
Les Secrets de la Septième Mer

Ecoles enseignant le style Soldano : Il y a quatre écoles de Soldano à Altamira, et quelques


autres réparties dans le rancho Soldano. Des écoles existent également dans le rancho Aldaña
(à San Cristobal en particulier), dans les montagnes de Gallegos (Malaca, San Gustavo et
Rioja) et à San Augustin.

La plupart des autres nations considèrent le style à deux rapières comme barbare, et détestent
ses racines croissantines. La Vodacce serait le pays logique pour ouvrir une école de Soldano,
mais ils préfèrent l’Ecole Bernouilli inspirée de styles croissantins. Quelques mousquetaires
de la province de Valroux ont appris ce style, mais en raison de la récente guerre et du
manque relatif d’intérêt, Montevada ne projette pas encore d’ouvrir une école dans cette
province.

Torres

Beaucoup pensent que le style Torres de cape et d’épée vient des corridas. Ce n’est pas faux,
mais ça n’est pas non plus tout à fait vrai. Le style Torres a été créé suite à l’influence du
caractère pratique de l’escrime de la Montaigne (que le rancho Torres côtoie au nord). En
effet, la famille Torres admirait le style de combat à deux armes qui est devenu le style
Valroux, sur lequel les Castillians déblatèrent beaucoup.

Les Spadassins de Torres ont pris les bases du style de combat de l’Ecole Valroux et ont
ajouté une cape, afin de remplacer l’arme de la main gauche. A cette époque, il y avait
beaucoup de toréadors parmi la famille Torres. Toutefois, l’utilisation des banderilles fut
également influencée par l’Ecole de Boucher. En effet, beaucoup de Spadassins de Torres
considéraient l’utilisation de la cape comme occasionnelle, plutôt que comme une facette
inhérente au style Torres.

Malheureusement, l’Ecole de Torres est tombée en discrédit. Lorsque les autres Ecoles
s’aperçurent que la cape serait un élément important de sa technique, elles se sentirent
flouées et le style de Torres souffrit rapidement d’une perte de prestige. En outre, alors que
les Castillians traitaient avec mépris la pratique du tercio final lors des corridas, leur attitude
se reporta également sur le style de Torres, malgré le fait que la pratique du tercio final
n’avait plus lieu que dans le rancho Gallegos. Finalement, l’arrogance avec laquelle les Torres
traitèrent la Guilde et ses idées pour réguler les duels les amenèrent à voter contre
l’implantation de la Guilde en Castille en 1644. Il fallut alors vingt ans au style Torres pour
sortir de l’ornière.

Jaime Bejarano de Guzman est actuellement le Maître de l’Ecole Torres, alors que son oncle
Javier et d’autres luttent pour remettre en état leurs terres après l’invasion montaginoise.
Javier Gallegos de Guzman, le chef de la famille Torres, reconnaît la nécessité de diriger
l’Ecole de sa famille, et a laissé cette responsabilité à Jaime. Maître du style Torres, Jaime s’est
toujours senti insulté et embarrassé par le mépris des autres Ecoles envers la sienne. Il en est
venu à croire que ce dédain était cause de ses difficultés à trouver de l’aide contre les
envahisseurs montaginois, et cette croyance ne s’est pas amoindrie avec la fin de la guerre.

Ecoles enseignant le style Torres : en 1668, bénéficiant de la permission de son cousin, Jaime a
acquis la reconnaissance de la Guilde. Les quelques Ecoles de Torres qui existent aujourd’hui
forment leurs élèves aux lois de la Guilde. Comme indiqué ci-dessus, Jaime est souvent hors
de Castille et les écoles Torres du rancho Torres viennent de rouvrir après deux années de
clandestinité. Cela complique bien entendu les communications. La seule école en dehors du
rancho Torres se trouve à Altamira et est dirigé par Jaime. Ses fonctions se sont allégées,
surtout depuis que son ami Jack Webster lui a offert d’ouvrir une école à Carleon, même si
jusqu’à présent Jaime sait très bien que sa famille n’a pas les ressources nécessaires pour cette
ouverture.

57 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Don Millano Rios de Aldaña : 1606-1658


Castillian fidèle aux valeurs traditionnelles, Don Millano devint maître de l’école
familiale à l’âge de 16 ans. Malheureusement, il lui sembla n’avoir rien accompli :
Aldaña avait changé d’esprit et de style. Millano jura de renverser le déclin de l’Ecole,
et pendant les dix-sept années qui suivirent, il tâcha de lui faire retrouver sa
prédominance. A l’âge de 33 ans, lui et plusieurs de ses nobles amis parvinrent à leurs
fins. La plupart reconnurent que Don Millano leur avait montré la voie, mais l’un
d’entre eux, Don Julian Rivera de Rios, déclara qu’il était à l’origine de la
modernisation de l’Ecole, et que Millano et ses amis n’étaient que des opportunistes. Il
s’acharna alors contre les possessions de Don Millano, jusqu’au point de non-retour,
jusqu’à devenir un hors-la-loi. Personne ne parvint à le capturer et il ne tarda pas à
disparaître des pages de l’histoire.

Il y en a toujours certains pour prétendre que Don Julian disait la vérité, et que Don
Millano et ses amis se sont attribués le crédit de son travail. La véritable histoire ne
sera jamais connue : Don Millano était le dernier membre d’une cabale vouée au
rétablissement d’Aldaña, et il a défendu cette cause jusqu’en 1658. A ce jour, Don
Francisco, son fils, nie de telles allégations. Il a annoncé qu’il renonçait aux
accusations contre Don Julian, et que si l’homme venait à lui, il reconnaîtrait l’aide
qu’il a apporté à son père.
Depuis la mort de Don Millano, son fils Don Francisco Guzman de Aldaña est le
Maître de l’Ecole, suivi de près par son petit-cousin Andres. Francisco administre
toutes les écoles d’Aldaña comme s’il en était le dirigeant. Il y a approximativement
40 maîtres d’armes d’Aldaña dispersés à travers le rancho Aldaña, et à peu près
autant dans les quatre autres ranchos. Andres maintient même des écoles clandestines
dans les ranchos Torres et Zepeda. On trouve également des écoles d’Aldaña à
Carleon, Freiburg et Kirk. On en trouvait aussi, par le passé, à Charousse et à Dionna,
mais l’invasion et le schisme à l’intérieur de l’Eglise ont respectivement mené à leurs
fermetures. Aldaña n’a jamais atteint l’Ussura. Toutefois, il est intéressant de
constater que l’Ussuran occasionnel qui apprend le style Aldaña semble le faire en un
temps beaucoup plus court que n’importe quel autre non-Castillian.

Comme pour les autres Ecoles castillianes, les élèves de Torres apprennent ce style en
petits groupes, parfois aussi réduits qu’un élève et un professeur. L’occupation
montaginoise a rendu cela nécessaire : tout rassemblement attirant inévitablement
l’attention de l’armée d’invasion, et ils ne se sont pas encore habitués à la paix récente. En
dépit de quelques reproches acides, le style Torres fut d’une grande utilité parmi les
guerilleros. On peut perdre sa seconde arme, mais il est beaucoup plus difficile de perdre
sa cape. Torres n’est pas un style où l’on utilise des attaques rapides, mais plutôt des
marquages et des parades pour déconcentrer l’adversaire tout en se concentrant sur sa
propre défense. En dépit des dires de certains sur le fait que le style Torres aurait retardé
les efforts des guerilleros, la plupart des commandants montaginois savent bien que la
vérité est toute autre. Les autres apprirent rapidement qu’ils faisaient erreur.

58
Les Secrets de la Septième Mer

Eisen
Duels d’autrefois

n Eisen, les jeunes gens se battent en duel depuis des temps immémoriaux.

E
Cela commença à l’époque où ce pays n’était encore constitué que de tribus.
En effet, alors qu’ils étaient obligés de se battre contre les envahisseurs
numains venus du sud, ils ne pouvaient s’entre-tuer correctement. Aussi,
plutôt que de s’affaiblir, les tribus en conflit envoyaient-elles des guerriers les
représenter lors d’un duel. Lorsque Carloman monta sur le trône, il accepta
que de telles pratiques perdurent, permettant à ses sujets de régler leurs conflits de façon
personnelle plutôt que sur un champ de bataille. Alors, les Eisenors firent de ce système de
résolution des conflits une source de fierté. En effet, ils prouvaient leur courage à un contre
un plutôt qu’entre armées. N’importe qui peut lever une armée, mais seul un vrai guerrier
peut réellement défendre son honneur dans un duel.

Gisela Ilke von Reichmond : 1458-1513


Une forme commune de duel antérieur à la Guilde et répandu sur tout Théah était le
duel judiciaire, où l’on réglait des problèmes légaux par un combat armé. La théorie
voulant que Theus soutenait la partie victorieuse. Habituellement, les personnes
incapables de se défendre par elles-mêmes engageaient un champion de justice pour le
faire à leur place, et partageaient ensuite sa mort en cas de défaite. Les femmes, en
particulier, étaient forcées d’avoir recours à un champion, puisqu’elles n’avaient
manifestement pas les capacités martiales et physiques de combattre. Toutefois, dans les
occasions où une femme ne réussit pas à trouver un champion, ou refusa d’en chercher,
des duels judiciaires spécifiques étaient organisés afin de donner une “juste chance” à
cette femme contre un homme. L’une des plus populaires était de mettre l’homme dans
un puits de 1,5 mètres armé d’une masse en bois, alors que la femme se tenait sur la terre
au-dessus de lui avec des pierres attachées dans son voile. Ainsi, le duel prenait fin
lorsque l’un des deux adversaires était assommé ou étouffé, ou bien si l’homme
réussissait à sortir de son trou ou si la femme parvenait à y pénétrer.

L’histoire de Gisela von Reichmond atteint les sommets du ridicule dans cette pratique.
L’Imperator d’Eisen envoya le père de Gisela, un diplomate, dans un pays où les gens ne
savaient pas que les femmes eisenores combattent comme des hommes. C’est pourquoi,
lorsqu’elle se trouva dans des situations où elle était en droit d’exiger un duel (et elles
furent nombreuses), elle fut forcée de combattre avec des méthodes qu’elle trouvait
particulièrement ridicules. Après avoir gagné son neuvième duel, elle refusa de se battre
ainsi une nouvelle fois. Au duel suivant, c’est elle qui descendit dans le puits et l’homme
qui prit la masse en bois.

Elle gagna encore quatorze duels de cette façon avant de rentrer dans son pays, où les
histoires de ses combats se sont perpétuées jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de femmes
eisenores recevant son prénom à la naissance ou l’adoptant comme Ehrenname, et
nombreuses sont celles qui portent une représentation de Gisela sur leur Heiligen afin de
leur rappeler qu’être une femme ne signifie nullement être impuissante dans la bataille.

59 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Le duel devint bientôt une part prépondérante de l’éducation d’un jeune homme bien mis.
Toutes les académies enseignèrent les arts du combat à l’épée ou le style Eisenfaust.
Encouragés et entraînés par leurs aînés, les jeunes s’affrontèrent en duel. Avec chaque
génération, l’importance des affronts entraînant un duel devint de plus en plus faible. Au
dix-septième siècle, beaucoup de jeunes Eisenors utilisèrent des armes à feu pour
s’entretuer. Le résultat fut une effroyable perte de jeunes vies, un carnage, presque un
génocide.

De nombreux Imperators tentèrent


d’imposer des règles dans les duels,
mais chaque baronnie, chaque
région, avait les siennes propres.
Manquant de recul, ces autorités
Siegsburg, 1633 locales ne se rendaient pas compte
Deux Eisenors, des nobles, se battirent à mort du mal que les duels causaient à leur
dans cette ville. L’un d’eux, Reinar, pays.
appartenait aux Kursars ailés. L’autre,
Branimir, était un seigneur local qui possédait Quand la Guerre de la Croix débuta,
une armure en dracheneisen ayant la forme le nombre de duels au pistolet
d’un drachen. Branimir parvint à désarmer explosa. En raison de la séparation
son adversaire, mais Reinar, le plus grand des entre vaticins et protestataires, les
deux, était un fin combattant et parvint à raisons de se battre se multiplièrent.
ceinturer Branimir avant qu’il ne puisse Une variante de ces duels venus de
l’éventrer. Les deux tombèrent au sol, Reinar Montaigne et dite “Au Mouchoir” se
se disloquant l’épaule dans l’action. Incapable propagea rapidement à travers tout
de profiter de son avantage, et avec Branimir l’Eisen.
emprisonné sous lui, les deux adversaires en C’est ce massacre à grande échelle
furent réduits à utiliser les becs de leurs des jeunes Eisenors, et le peu de
casques pour molester leur adversaire. Reinar volonté des barons de faire appliquer
perdit un œil et Branimir encaissa plusieurs les lois de l’Imperator, qui amenèrent
graves blessures avant que l’on ne puisse les Riefenstahl à signer le Pacte avec la
séparer. Les blessures de Branimir guérirent Guilde en 1644.
dans la semaine alors que Reinar dut prendre
sa retraite.

60
Les Secrets de la Septième Mer

La Guilde était d’accord et s’acharna à lutter contre les violations des lois du duel en Eisen
durant toute l’année suivante. Un grand nombre de Rasoirs fut envoyé en Eisen afin d’arrêter
toute personne participant à un duel illégal aux armes à feu et de les remettre aux mains des
Gardes de Fer de l’Imperator. Cela fit rapidement chuter le nombre de morts, du moins en ce
qui concerne les duels.

Duels d’aujourd’hui
Après la signature du Pacte, le duel au pistolet est tombé en désuétude en Eisen. De jeunes
hommes voulant prouver leur virilité s’affrontent toujours dans des duels illégaux aux
pistolets, mais la plupart des duellistes eisenors en sont revenus à des duels plus
traditionnels avec de simples épées ou le style Eisenfaust. Cependant, le style Hainzl, qui
essaie d’infliger des blessures non létales et utilise son armure en dracheneisen pour se
protéger mais également pour infliger de douloureuses blessures non mortelles, commence à
connaître un certain succès.

Dans l’ensemble, les Spadassins eisenors respectent fidèlement les lois de la Guilde. Ils tirent
une grande fierté que l’un d’entre eux, même un demi-sang, fasse partie du Conseil Intérieur
de la Guilde. De plus, le fait que Riefenstahl ait fait de Linnae Knute le Maître unique de
l’Ecole d’Eisenfaust avant de mourir lui attire le respect d’encore plus de Spadassins d’Eisen.

Les jeunes Eisenors louent rarement le bras des Spadassins de la Guilde. Pour une partie
d’entre eux, c’est uniquement parce qu’ils n’en ont pas les moyens. De plus, les jeunes
Eisenors aiment sentir dans leur échine l’adrénaline du combat et le frisson de la mort.
Perdants ou gagnants, ils doivent faire face à la mort. Pour cette même raison, il y a plus de
duels à mort en Eisen que dans n’importe quel autre pays.

Eisenfaust

Personne ne sait exactement où le style Eisenfaust fit son apparition. Les érudits avancent
plusieurs théories quant aux origines de l’Ecole. La plus populaire est qu’elle est née lorsque
Carloman fut à l’apogée de son pouvoir au septième siècle, époque où il portait un gant
métallique comme symbole de sa puissance, et qu’il aurait demandé à ses meilleurs guerriers
de développer un style de combat l’utilisant. Le résultat de ce travail est aujourd’hui
notoirement connu sous le nom d’“Eisenfaust”.

D’autres pensent que c’est Corantine qui le créa très longtemps avant le règne de Carloman,
et l’utilisation de l’épée large viendrait du glaive des Numains. D’autres encore, pensent que
c’est Stefan qui développa ce style en utilisant le gant en dracheneisen qu’il s’était vu offrir.
Enfin, une minorité estime que ce sont les Nibelungen qui auraient offert à Stefan cette Ecole
en plus du dracheneisen. Aucun Nibelung n’a jamais voulu répondre à leurs questions sur le
sujet.

Par contre, le sujet sur lequel tous les érudits sont unanimes, c’est qu’Eisenfaust est une partie
intégrante de l’héritage national eisenor. Les Eisenors la considèrent avec une grande fierté et
comme une tradition culturelle inébranlable. Ce style incarne l’esprit eisenor : se défendre et
attraper l’arme de son adversaire ou la briser complètement, tout en le frappant
simultanément. L’Ecole enseigne la patience et la philosophie d’une étude rigoureuse avant
de tenter une attaque. Etudiez les erreurs de son adversaire, utilisez-les à votre avantage et la
victoire est à vous.

Ceux qui pensent que la philosophie d’Eisenfaust et de l’Eisen est inadaptée au combat
moderne sont mal informés. Toute personne ayant fait face à une armée eisenore sur un
champ de bataille le sait très bien. Les Eisenors pensent qu’un assaut ne doit suivre qu’une
étude attentive et bien planifiée. Un maître Eisenfaust étudie les stratégies et techniques de
son adversaire aussi soigneusement qu’un général utilisant Unabwendbar sur un champ de
bataille.

61 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Si Eisenfaust souffre d’une faiblesse, c’est bien sûr d’être trop prévisible. Beaucoup
(presque tous en fait) de Spadassins de ce style reproduisent les mêmes comportements,
répondant toujours de la même manière aux manœuvres de leurs adversaires. Les Grands
Maîtres Eisenfaust ne souffrent pas de ce problème. Toutefois, le fait qu’autant de
combattants eisenors utilisent le style Eisenfaust suggère une certaine vérité dans ce
stéréotype. L’Eisen n’a pas pris la peine la peine de développer beaucoup d’autres styles
de combat à mains nues. Drexel est considéré comme un style de mercenaire et Pösen n’est
adapté que pour des combats sauvages (même si personne n’est assez idiot pour le dire
devant un spadassin Pösen en personne).

Ce qu’il y a de plus ironique concernant l’Ecole Eisenfaust, c’est que ce n’est plus un
Eisenor qui est à sa “tête”. Traditionnellement, l’Imperator en personne était considéré
comme le Maître de l’Ecole. Cependant, lorsque l’Imperator Riefensthal choisit de se
rendre aux envahisseurs montaginois et castillians en 1666, il envisagea la possibilité que
sa nation soit divisée en deux. Il ne savait pas encore quelles terres il perdrait lors du traité
de Weissburg, ou même si le vainqueur lui laisserait un pays à diriger. Prévoyant le pire, il
contacta Linnae Knute, qu’il avait rencontré en 1644 lors de la signature du Pacte. Comme
expliqué auparavant, Riefensthal avait voulu utiliser la Guilde pour réduire le nombre de
décès mortels par le fait des duels dans son pays. Maintenant, il avait besoin de Knute,
qu’il avait personnellement
entraîné au style Eisenfaust et qui
était à moitié eisenor par
naissance, pour une toute autre
raison.
Les duels de Tubingen :
Riefensthal nomma alors Knute
1632-Aujourd’hui comme Maître d’Eisenfaust, et lui
demanda d’être le gardien de ce
C’est le nom d’une petite ville du sud de l’Eisen style eisenor historique, de
ou les duels sont devenus très populaires, l’enseigner ensuite à ses
Tübingen représente l’épreuve ultime du descendants, jusqu’à ce que l’Eisen
courage pour beaucoup d’Eisenors. Chaque soit à nouveau unie. Linnae
participant reçoit une lame plate et large accepta et déplaça le siège de cette
(d'environ 8 cm d’épaisseur) avec un bord droit. Ecole dans son académie
Ils prennent position, à environ 1 mètre de d’escrime de Kirk. Les relations
distance. Chaque duelliste porte des protections entre l’Eisen et la Ligue de Vendel
au niveau des épaules mais nulle part ailleurs. avaient toujours été bonnes, aussi
Chacun leur tour, les deux adversaires cherchent les Eisenfürsts reconnurent-ils la
à passer le plus près possible du sommet de la nécessité de ce déménagement.
tête de leur opposant. Chacun a droit à trois Bien que l’Eisen n’ait pas été
essais. Etre “gagnant” ou “perdant” importe peu complètement détruite par
du moment que chaque participant reste stoïque l’invasion ennemie, le suicide de
face à son ennemi et aux conséquences l’Imperator et la division du pays
médicales. Aucune compétence martiale n’est montrèrent la grande sagesse du
requise, et c’est même une méthode pour choix de l’Imperator. Suite à cet
prouver son courage, que l’on sache se servir arrangement, l’école principale du
d’une épée, d’un panzerfaust ou non. style Eisenfaust est maintenant à
Kirk. Knute laisse ses assistants
La Guilde a déclaré les duels de Tübingen s’occuper des papiers et de
illégaux lorsque l’Imperator Riefenstahl signa le l’administration, puisqu’il a bien
Pacte, mais les rumeurs selon lesquelles les duels d’autres chats à fouetter. Aucun
se poursuivraient restent tenaces, surtout avec des Eisenfürsts n’a semblé porter
l’état désespéré dans lequel vivent les Eisenors. d’intérêt à ce poste jusqu’à
Chaque participant effectue trois jets de présent. Le défunt Nicklaus von
Gaillardise, un pour chaque paire d’essais. Le Trägue ne s’en est jamais inquiété,
meilleur à deux essais sur trois remporte et son successeur est trop occupé à
l’épreuve. tenter de maintenir un semblant
de cohésion à Freiburg.

62
Les Secrets de la Septième Mer

Hainzl est trop loin de la réalité pour se soucier de son propre domaine, alors une lointaine
Ecole… Fischler se juge trop jeune pour une telle responsabilité et les autres Eisenfürsts ne le
laisserait pas faire (ce sur quoi il a raison). Erich von Sieger pense qu’il s’énerverait et ne
pourrait pas supporter ces maîtres d’armes imbus d’eux-mêmes et ces bureaucrates
indispensables. Stefan von Heilgrund, lui, est trop pris par la découverte récente de ses
nouveaux pouvoirs pour s’intéresser à cette Ecole.

Seul Reinhard von Wische et Fauner von Pösen ont montré un certain intérêt à succéder à
l’Imperator comme Maître de l’Ecole Eisenfaust. Toutefois, le premier doit reconstruire son
Königreich et la seconde est déjà Maîtresse d’une autre Ecole et a bien d’autres
responsabilités. Enfin, ils pensent tous les deux que l’autre Eisenfürst considérerait toute
tentative de prise de contrôle de l’Ecole Eisenfaust comme les premiers pas vers l’accession
au trône d’Eisen. Puisque l’Imperator occupait traditionnellement ce poste, toute personne
l’occupant serait un héritier potentiel. Ni l’un, ni l’autre n’ont de plans sur le sujet pour le
moment et ne voient la nécessité de contrôler l’Ecole Eisenfaust. Ainsi, à l’heure actuelle,
Linnae Knute continue d’être le Maître de l’Ecole Eisenfaust, pour l’Eisen.

Ecoles enseignant le style Eisenfaust : on trouve des écoles enseignant le style Eisenfaust
dans tout l’Eisen. Les élèves apprennent les techniques en groupes importants, et les
professeurs mettent l’accent sur la mémorisation et la répétition. Personne en Eisen
n’enseigne ce style de manière individuelle. Cependant, les maîtres Eisenfaust voyagent
aujourd’hui en dehors de leur nation en reconstruction. On trouve maintenant des académies
enseignant cette Ecole en Avalon. Typiquement, les maîtres n’enseignent à l’étranger qu’à des
personnes fortunées, et de manière individuelle, de sorte que leur Ecole ne se répande pas
trop hors des frontières nationales…

Drexel

C’est le mercenaire Kristoff von Drexel qui inventa la Zweihander (“Deux mains” en eisenor)
après ses aventures dans les Marches des Highlands. Il dirigeait un groupe de mercenaires
connu sous le nom des Esprits Sanglants au quinzième siècle et qui se rendit dans les
Marches des Highlands pour honorer un contrat avec le Haut Roy McDuff. Ils durent
affronter des mercenaires Gallowgladh et des clans indisciplinés des Marches. Kristoff fut
impressionné par l’utilisation que les clans faisaient de la claymore.

Connaissant la valeur d’une arme intimidante, il décida de l’adapter à ses propres besoins…
Kristoff prit le concept de base d’une arme à deux mains auquel il adjoignit l’ondulation qu’il
avait pu observer sur certaines lames croissantines. Il développa alors un style de combat
basé sur la discipline martiale eisenore, plutôt que sur l’exubérance sauvage des combattants
highlanders. Kristoff chargea quatre de ses lieutenants de travailler sur cette arme : Horst-
August Bittner, Emil-Arthur Gerbeck, Marion-Johanna Köhler et Carole Metzger. Chacun
d’eux aborda alors l’un des quatre aspects suivants : la défense, l’attaque, la vitesse et
l’attaque rapide ; puis il les informa qu’ils avaient une année pour développer ces techniques.
Kristoff lui-même travailla au développement de cette Ecole.

Après un an, Kristoff et ses lieutenants se retrouvèrent et comparèrent leurs techniques. Von
Drexel chercha alors à combiner le travail de chacun au cours de l’année qui suivit mais n’y
parvint que partiellement, chaque lieutenant ayant développé une technique un peu à part.
Ainsi, le résultat de ces travaux fut le style Drexel, que Kristoff enseigna ensuite à ses Esprits
sanglants.

Les mercenaires qui avaient connu von Drexel étaient très étonnés de sa disparition longue
de trois années. Ils furent encore plus étonnés quand lui et ses Esprits Sanglants réapparurent
avec un style de combat nouveau et très intimidant. Les Esprits Sanglants se firent
rapidement un nom craint et respecté qui justifiait amplement le paiement d’une solde
accrue : Doppelsoldaten, ou “soldats doubles”.

63 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Von Drexel et ses Esprits Sanglants devinrent ainsi rapidement les mercenaires les plus
craints de tout l’Eisen. Kristoff resta toutefois fidèle à son pays, et lorsqu’Arvid I eut
besoin de son aide, il ne se le fit pas dire deux fois. Sans doute grâce à l’Ecole Drexel,
Kristoff vécu jusqu’à l’âge (fort avancé pour un mercenaire) de 40 ans, il se retira alors à
Stahlfort et dissolut sa compagnie de mercenaires. N’étant plus inquiet de voir son Ecole
copiée par les autres compagnies de mercenaires, Von Drexel ouvrit une école et enseigna
son style à tous ceux qui étaient prêt à payer pour l’apprendre, et les clients ne tardèrent
pas….

Kristoff se maria peu de temps après sa retraite et transmit alors ses connaissances à sa fille
Irmelind. Depuis lors, c’est toujours un Von Drexel qui est le Maître de cette Ecole.

Ecoles enseignant le style Drexel : l’école principale se trouve à Stahlfort, sur les terres de
la famille Von Drexel. Yasmine von Drexel administre actuellement l’Ecole et des
académies ont ouvert à Insel, Freiburg, Seeufer, Tannen, Stärke, Siegsburg, et Prachtig.
D’autres petites écoles peuvent également être trouvées un peu partout dans les
campagnes eisenores. Ce style est maintenant trop répandu pour qu’elle puisse toutes les
diriger elle-même. Cependant, Yasmine s’assure que tout mercenaire utilisant son Ecole lui
verse bien un pourcentage de ses honoraires d’instruction. Les académies militaires
eisenores refusent toujours, elles, d’enseigner le style Drexel, réputé comme une Ecole de
“mercenaires”.

Beaucoup d’étrangers considèrent Drexel comme inefficace et cette Ecole est donc
dédaignée à l’étranger. Après tout, il n’a pas permis à l’Eisen de résister aux invasions
étrangères. Mais, quoi qu’il en soit, depuis quelques temps (en fait, depuis que des
mercenaires eisenors sillonnent les routes de Théah, leur zweihander sur l’épaule) les
autres nations ont de nouveau appris à craindre l’Ecole Drexel. Malgré tout, et parce que la
mode est à l’utilisation de lames plus légères, le style Drexel ne parvient pas à s’implanter
à l’étranger. Quelques guerriers avaloniens y ont porté de l’intérêt, mais ça n’est pas
étonnant, en raison de leur penchant pour les techniques “ancestrales”. Enfin, les
highlanders considèrent l’Ecole Drexel comme un “vol” et la regardent avec mépris. Ainsi,
la plupart des étrangers souhaitant apprendre l’Ecole Drexel doivent-ils se rendre en
Eisen.

Hainzl (Durchsetzungburg)

Les étudiants de l’université de Durchsetzungburg à Atemlos (dans le Königreich


d’Hainzl) ont développé ce style d’escrime aux environs de 1526. Il n’y a pas un inventeur,
mais plusieurs. Les étudiants le développèrent comme une escrime permettant une
alternative moins mortelle aux affrontements (nous sommes en Eisen, il ne leur est jamais
venu à l’idée que de telles situations pouvaient se régler par le dialogue…). Ils ont donc
appliqué leurs connaissances des mathématiques, de la science et de la physiologie pour
développer une nouvelle Ecole. Ils ont choisi le sabre comme arme de prédilection, parce
que, contrairement à la rapière, il n’a qu’un côté tranchant et qu’ils ne voulaient pas imiter
les longues épées des Eisenfürst. Pour l’inspiration, ils analysèrent les styles castillians
Aldaña et Gallegos, et en tirèrent que la spontanéité et l’instinct devaient rester
primordiaux, tout comme le fait de ne présenter que son profil à l’adversaire afin de
réduire la taille de la cible.

Ils se concentrèrent sur des coups et des estafilades précis. Cela aida à réduire le nombre
de morts. Cependant, cela eut également pour conséquence d’augmenter le nombre de
cicatrices chez les participants. En effet, un étudiant héritant d’une cicatrice dans un tel
duel gagnait le respect de ses congénères. Quand le besoin s’en fait sentir, un spadassin
Hainzl est capable d’infliger des blessures mortelles d’une grande précision, ou même
frapper la main de son adversaire pour le forcer à lâcher son arme.

L’Ecole ne s’est pas répandue au cours des cent années suivantes. Il n’y avait pas de
“Maître désigné”, les professeurs transmettaient leurs connaissances à leurs étudiants, et
faisaient en sorte que les spadassins les plus habiles rejoignent le corps enseignant. De
cette manière, les professeurs réussirent à pérenniser cet enseignement à travers les siècles.

64
Les Secrets de la Septième Mer

Albert von Sydow, un escrimeur, professeur honoraire et mathématicien, administre


actuellement l’Ecole, et ce, depuis 1654. Sydow est quelque peu distrait et n’entendit parler
de l’existence de la Guilde qu’en 1656. Pour sa part, la Guilde avait des réserves quant à la
reconnaissance de l’Ecole Hainzl. Miles estimait que le Marquage délibéré était sujet à
discussion pour une Ecole “honorable”. Frantz n’était pas non plus satisfait, car aucun
Montaginois n’accepterait d’être défiguré par un spadassin d’une telle Ecole. Mais les
étudiants de l’université de Durchsetzungburg exigèrent bientôt que leur style soit reconnu
et la Guilde envoya finalement l’un de ses représentants à l’université. Sydow en personne
gagna Kirk pour passer les épreuves, et en dépit de son âge avancé, les réussit facilement.
Hainzl est peut être l’Ecole la plus petite de Théah. Elle ne s’est jamais développée au-delà de
l’université d’origine, limitant le nombre de maîtres. Le reste de l’Eisen respecte cette Ecole,
surtout depuis qu’elle a prouvé son efficacité face à un adversaire en armure de
dracheneisen.

Ecoles enseignant le style Hainzl : ces


dernières années, un certain nombre
d’étrangers se sont inscrits à l’université
de Durchsetzungburg pour en maîtriser
l’Ecole. Ils sont alors sortis, et comme Le Coup de Jarnac : 1547
par hasard, défièrent des adversaires en
armure de dracheneisen, puis les François de Vivonne, seigneur de
tuèrent. Albert von Sydow n’a pas Châtaigneraie et favori du Roi Jacques-Henry
répondu aux plaintes des familles à ce IV, affirma que Guy de Jarnac avait couché
sujet. Pour lui, Hainzl n’est qu’un avec sa belle-mère. Jarnac lui envoya un
exercice intellectuel, et il ne refusera à carton en affirmant que Vivonne était un
personne la chance de l’apprendre. menteur, forçant ce dernier à le défier en duel.
Tandis qu’il n’enseigne pas Techniquement, le duel revenait à Vivonne
volontairement son style dans le but de puisqu’il était accusé de mensonges, sauf si
défaire des ennemis en armure, cela fait Jarnac avait vraiment couché avec sa belle-
partie de son enseignement. mère.

Ottenheim Jacques-Henry IV accorda à Vivonne le choix


du lieu, et les deux adversaires s’affrontèrent
Otto von Ottenheim n’a jamais été un sous un beau ciel bleu du mois de Corantine.
homme paisible. Spadassin de l’Ecole Vivonne était considéré comme le meilleur
Eisenfaust, il se retrouva combattant, passant son temps à se battre en
malheureusement paraplégique à duel, alors que Jarnac, pria Theus de lui
l’issue d’une bataille pendant la guerre donner la force de gagner. Cela lui attira
de la Croix. Son cheval mourut sous lui l’appui de quelques personnes. Ainsi, un
et lui écrasa la partie inférieure du Spadassin vodacci l’approcha et lui apprit
corps. Coincé dans un fauteuil roulant quelques techniques particulières. Le duel
jusqu’à la fin de ses jours et incapable commença, et les combattants échangèrent
de rester sans rien faire, il suivit les plusieurs coups féroces avant que Jarnac ne
cours de plusieurs Ecoles d’escrime, réussisse une feinte en direction de la tête de
parmi lesquelles Valroux, Ambrogia et son adversaire, et découpe le haut du bouclier
Robertson. Puis, le chauvinisme eisenor de Vivonnes. Devant l’action de Jarnac,
reprenant le dessus, il s’inscrivit à Vivonnes laisse retomber le bout de son épée
l’université d’Atemlos pour apprendre vers le sol ; Jarnac transperça alors l’arrière du
le style Hainzl. genou de Vivonnes. Ainsi blessé, Vivonnes
chut, incapable de continuer. En tant que
Et ce fut un véritable choc : la seule vainqueur, Jarnac prouva son intégrité et les
Ecole d’escrime eisenore prônait la non- accusations de Vivonnes furent écartées.
violence ! Dans un pays qui avait donné Comme Jarnac fut le premier à employer cette
certains des plus grands guerriers de tactique, cette technique consistant à viser
l’histoire de Théah, aucune Ecole l’arrière du genou est connue sous le nom de
d’escrime à la rapière n’était à la “coup de Jarnac”.
hauteur de celles des pays voisins !

65 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Déterminé à corriger cette erreur, Ottenheim entreprit de développer une Ecole d’escrime
qui refléterait réellement le caractère de son pays et ne serait pas aussi “légère” que l’Ecole
d’Hainzl. Pour cela, il s’aida de plusieurs maîtres d’armes étrangers qu’il rémunéra à prix
d’or. Finalement, il parvint à développer une Ecole utilisant la rapière et la violence
intrinsèque au peuple eisenor.

Bien entendu, une fois son style mis au point, il lui fallut recruter des élèves. Or, ces
derniers ne se bousculaient pas au portillon pour apprendre cette Ecole inconnue. Et il
n’était pas question de l’enseigner à des paysans ! Aussi procéda-t-il comme il l’avait
toujours fait : il engagea des apprentis, tous de nobles origines, mais qui ne disposaient
plus des terres ou de la fortune nécessaires pour vivre selon leur rang.

Et l’un de ses élèves se révéla très doué, son nom était Leonhardt von Reichenbach, un
jeune spadassin maîtrisant l’Ecole Hainzl mais en ayant eu assez de se faire railler. En fait,
même si Ottenheim ne n’avait pas payé pour intégrer son Ecole, il l’aurait certainement
rejointe ! Après deux années d’apprentissage, il se révéla comme le meilleur des élèves
d’Ottenheim et devint rapidement le premier maître de ce style.

En 1665, quand Otto le jugea prêt, il organisa leur voyage pour Kirk afin qu’il puisse
passer les épreuves de la Guilde des Spadassins. Ils furent accueillis poliment, mais
froidement. La plupart des Ecoles eisenores étaient violentes et sans panache, utilisant des
armes archaïques et sanguinolentes. Aussi lorsque Von Reichenbach sortit sa rapière pour
affronter les maîtres qui lui étaient opposés, le cercle intérieur cacha difficilement son
étonnement. Et encore plus, lorsque son escrime se mit à refléter typiquement l’état
d’esprit de l’Eisen actuel. L’Ecole fut aussitôt reconnue.

Ecoles enseignant le style Ottenheim : Otto von Ottenheim utilisa alors sa fortune
personnelle pour ouvrir simultanément quatre écoles : à Insel, Stahlfort, Freiburg et,
surtout, à Atemlos ! Comme une revanche sur ce style si érudit d’Hainzl ! Bien entendu, la
rivalité entre les deux Ecoles se fit aussitôt jour…

En 1662, Otto ouvrait également deux écoles à l’étranger : la première à Kirk et la seconde
à Charousse. Puis il mourut des mains d’un bandit de grand chemin sur les routes de
Montaigne alors qu’il regagnait ses terres natales. Sans la fortune d’Ottenheim (son héritier
refusa de continuer à financer la lubie de son père), les ouvertures se ralentirent. Von
Reichenbach devint alors le Maître de l’Ecole et réussit tout de même à ouvrir trois autres
écoles en Eisen : Steil en 1664, Stutzung en 1666 et Gottkirchen en 1667.

Pösen

L’utilisation de la lance par l’homme précède celle de l’épée dans toutes les nations de
Théah. L’Eisen a publiquement utilisé l’épieu de guerre comme arme de guerre à partir de
782, lorsque la cavalerie de Pösen l’adopta. Gottschalk I en fit l’arme de dotation de sa
cavalerie lorsqu’il dut affronter la Vodacce. Son choix fut sage : la plupart des érudits
affirment que son triomphe est à porter au crédit de cette décision.

Aucun autre Königreich n’a jamais utilisé l’épieu pour la guerre. La Pösen était d’ailleurs
heureuse de cette situation. Toutefois, ils acceptèrent mal la décision des Nibelungen de
refuser de leur forger des épieux de guerre en dracheneisen. Les forgerons n’ont jamais
expliqué leur refus, et les guerriers de la Pösen les plus réfléchis se demandèrent si cela ne
signifiait pas que les Nibelungen considéraient l’épieu comme n’étant pas une arme
honorable. Mais de toute façon, cela ne changea rien et ils continuèrent de combattre avec.

Les combattants de Pösen utilisèrent ensuite l’épieu de guerre dans les duels montés,
toujours en vogue dans cette région. Deux combattants montés (et en général armurés) se
chargeaient l’un l’autre. Si un combattant était démonté, l’autre descendait de cheval et le
combat continuait au sol. Cela rappelait un peu les batailles ancestrales des chevaliers
avaloniens des siècles passés, un modèle de duel qui avait depuis longtemps disparu.
Cependant, il continue d’être utilisé en Pösen de nos jours.

66
Les Secrets de la Septième Mer

Linnae Knute dut faire face à un choix cornélien lorsque son organisation se rapprocha de
l’Eisen en 1644. La famille Pösen était l’une des plus puissantes de tout Théah, et elle avait les
faveurs de l’Imperator. Il entama aussitôt des négociations, proposant que l’Ecole Pösen soit
sanctionnée. Le Conseil Intérieur modifia alors les restrictions des duels et autorisa les
combats montés, à la seule condition que les deux participants soient d’accord sur ce type
d’affrontement.

Tout naturellement, peu de spadassins acceptèrent de combattre à cheval. Konrad von Pösen
(le père de Fauner) était à son apogée en 1644 et croyait fortement dans le style familial. Il ne
s’inquiéta pas vraiment du fait que la Guilde reconnaisse ou pas son Ecole, puisqu’il ne
pensait pas que des étrangers voudraient l’apprendre. Toutefois, l’Ecole fut reconnue par la
Guilde et l’honneur de Pösen resta sauf. Même les guerriers de Pösen estiment que leur Ecole
n’est pas aisée à utiliser en duel, lui préférant Eisenfaust, Drexel ou Ottenheim. Cependant,
lorsque deux spadassins Pösen doivent s’affronter, ils choisissent toujours de le faire à cheval.

Konrad avait raison quant à sa vision des autres nations : peu d’étrangers vinrent en Pösen
pour apprendre son style. Une petite poignée de spadassins y voit une Ecole utile en bataille,
mais hésite à l’utiliser devant la violence des formations eisenores. Depuis la mort de Konrad,
Fauner administre l’Ecole, mais elle porte peu d’intérêt à l’enseignement et en laisse donc le
soin à ses commandants militaires. Insel abrite l’école principale, mais il y en a quelques
autres dispersées dans le Königreich. La seule autre école Pösen en Eisen se trouve à
Stahlfort : Erich von Sieger est prêt à employer toute technique lui permettant de garder la
mainmise sur ses terres. Aucune autre nation n’a porté un quelconque intérêt à cette Ecole, et
Fauner est trop occupée à la reconstruction de son pays pour changer cela.

Montaigne
Duels d’autrefois

omme dans la plupart

C
des nations, les duels
en Montaigne dérivent
des concepts de guerres Gogil Anton Isaakovich : 1625-1657
et de batailles. Les
archives demeurent Gogil était un noble ussuran et un joueur
vagues, mais la plupart compulsif qui servit à la cour du Gaius
des érudits estiment que c’est Nikolai Sladivgorod Dadeshkelianich. Il était
Carloman qui institua la pratique bien connu dans Pavtlow pour ses mauvaises
laissant à Theus le choix de décider de habitudes, mais le Gaius le garda près de lui
la vérité entre deux hommes. pour son charme et son humour, aussi rare
Naturellement, la plupart des furent ceux qui osèrent l’affronter. L’un
combattants savent que Theus a d’entre eux était Artem Olovsky, l’un des
tendance à favoriser le meilleur quatre frères qui servait de stelets au Gaius.
escrimeur, pas forcément le bon droit. Les deux réclamaient l’amour de la même
jeune femme et cela les amena à un duel qui
Montaigne utilisa ce jugement de se termina lorsque Artem énucléa Gogil en lui
Theus pour juger des cas de délits faisant sauter l’œil droit. Ce dernier le railla
comme de crimes. Dans la plupart des alors : “Réitère cela une nouvelle fois et j’aurai
cas, en particulier dans les procès la joie de ne plus jamais contempler ton
criminels, les défenseurs refusaient de horrible face !”. Grâce à cet acte de courage,
s’engager dans un duel. Parfois, les Gogil remporta les faveurs de la dame, et
deux parties préféraient régler le diminua légèrement ses activités ludiques à
problème tranquillement. Cependant, partir de ce moment là. Jamais plus il ne se
le juge avait toute latitude pour battit en duel et, malgré son style de vie
réclamer le jugement de Theus. dissolu, mourut sept ans plus tard de causes
naturelles.

67 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Souvent, son choix était plus dicté par les intérêts de la foule que par ceux des parties
opposées. De plus, cela tendait à augmenter le nombre de règlements à l’amiable pour les
petits délits. Malheureusement, cela entraîna également de nombreux combats opposant
des gentilshommes à des criminels vicieux.

Le duel dériva petit à petit de ce code légal. Quelques individus appréciaient l’adrénaline
de ces combats. Plutôt que d’aller devant le juge et de le forcer à avoir recours au jugement
de Theus, ils préféraient directement en arriver à l’étape du duel. La partie offensée
envoyait un courrier au procureur local et lui indiquait le lieu et la date de l’affrontement.
Chaque partie venait alors avec un témoin qui s’assurait du bon état des armes et de
l’honnêteté du duel. De tels duels étaient rarement mortels. Le combat servait surtout aux
spadassins à démontrer la supériorité de leur Ecole d’escrime, plutôt que de tuer leur
adversaire. Dans le cas d’un duel plutôt brouillon, la partie défiée était toujours déclarée
vainqueur, puisque le faix de la preuve était toujours supporté par l’offensé. Toutefois,
perdre un duel ne signifiait pas perdre son honneur. Cela n’arrivait, en pratique, que
lorsque la partie défiée refusait le duel, ou si l’un des deux participants trichait pendant le
combat.

En 1548, le roi Jacques-Henry IV décida, pour asseoir son autorité sur le système juridique
et sur les nobles eux-mêmes, de déclarer les duels illégaux. Dès lors, les nobles
montaginois continuèrent d’organiser leurs duels, mais de manière illégale. (Voir le coup
de Jarnac à la page précédente).

Les duellistes ferraillaient sans


cérémonies ni règles : chaque
partie pouvait compter plusieurs
participants. Les nobles
fournissaient des lieux publics
sur leurs terres où les escrimeurs
pouvaient s’affronter. Sa loi
édictée, Jacques-Henry IV
détourna le regard de ces
pratiques même si les duels
illégaux se poursuivaient.

Les rois qui lui succédèrent


poursuivirent sa politique. Les
fils de Jacques-Henry IV ont
augmenté les pénalités et les
punitions contre les participants
à des duels illégaux, mais leur
nombre continua de croître.
Même les avoués ne suivaient
pas obligatoirement la loi.
Souvent, les duellistes quittaient
le pays et le roi faisait
simplement brûler leur effigie. Ils
pouvaient alors revenir en
Montaigne, affranchis de leur
crime. Léon-Alexandre XIII fut le
seul roi à condamner à mort un
spadassin pour la violation d’un
édit royal. Cette seule application de la peine de mort eut lieu en 1610, à Charousse. Un
noble et son cousin étaient finalement rentrés au pays après un duel illégal, pour
s’affronter dans un nouveau combat. Ils furent déclarés coupables et Léon-Alexandre XIII
les fit accompagner par 300 soldats jusqu’à leur lieu d’exécution. Une foule énorme de
paysans, et même de nobles, s’était réunie pour encourager les “criminels”, mais les
soldats évitèrent, par leur nombre, une émeute.

68
Les Secrets de la Septième Mer

Ayant à cœur les manifestations du peuple, Léon-Alexandre XIII ne donna finalement jamais
l’ordre d’exécuter les duellistes. Il continua cependant à garder les édits en vigueur, et son fils
Léon-Alexandre XIV fit de même. Le dernier Léon-Alexandre de la lignée de Montaigne
décida par la suite d’aller plus loin. Quand le fondateur de la Guilde, et son cousin germain,
Matthieu Desaix de Montaigne vint lui rendre visite en 1644, le roi y vit la solution pour se
soulager du fardeau qui avait alourdi et diffamé les lois de Montaigne depuis plus d’un
siècle. Il insista également pour que l’Ecole Valroux, très à la mode en Montaigne, fût
reconnue (voir Valroux un peu plus bas). Il ratifia rapidement le Pacte de la Guilde. Dès lors,
les duels diminuèrent grandement en Montaigne. En effet, sans le prestige apporté par
l’illégalité, l’honneur apporté par de tels affrontements avait fortement baissé. Toutefois,
l’esprit des duels est toujours très présent en Montaigne. Il y a sans doute plus de défis en
Montaigne que partout ailleurs sur Théah. Même la révolution n’a pas assombri le lustre
d’une participation à un duel, et ceux qui sont au pouvoir sont heureux que cette notion
rehausse l’honneur du peuple de Montaigne.

Duels d’aujourd’hui
Les duels des Montaginois ont de nombreuses similitudes avec ceux des temps anciens. La
principale différence vient de la façon dont les règles de la Guilde ont modifié leur
comportement. Si quelqu’un estime que son honneur a été bafoué, il engage un spadassin
reconnu pour défier l’insolent, l’accusant ainsi de mensonges. Le contrevenant peut
combattre personnellement ou pas, selon ses propres qualités de spadassin. Il peut également
louer les services d’un escrimeur pour accepter le défi et combattre en son nom.
Le jour du duel, les deux parties se présentent avec un grand nombre de témoins et
recherchent un grand espace public comme lieu d’affrontement. Le style des duels
montaginois d’aujourd’hui dicte que seul les deux spadassins s’affrontent.
Occasionnellement, des témoins enthousiastes peuvent participer au combat, mais
uniquement si les deux camps sont en nombre égal. Faire autrement serait considéré comme
écœurant, voire, pour les plus susceptibles, comme déshonorant.
Les lois de la Guilde rendent difficiles les défis entre Spadassins. La Guilde les autorise de
temps en temps, mais uniquement pour des différends sérieux. Les nobles montaginois en
exil souhaitent souvent se battre pour des détails insignifiants touchant à leur honneur. La
Guilde y voit rarement des objections et les laisse faire. C’est pourquoi la plupart des duels
illégaux opposent des Montaginois, plus que toute autre nationalité. Comme la Guilde doit
laisser aux autorités locales la responsabilité de prouver l’illégalité des duels, elle peut
difficilement intervenir.

Valroux
Valroux est le modèle de combat à l’épée le plus populaire de Montaigne, qui avait la faveur
du défunt Empereur et était pratiqué par les Gardes Soleil et les mousquetaires. Valroux
incarne l’esprit fier et invincible de la nation montaginoise. Seul l’Eisen a fait d’une Ecole
d’escrime (Eisenfaust) une part aussi importante de son héritage national.
François Valroux de Martise a développé le style Valroux en 1593. Depuis, d’autres Ecoles à
deux armes ont été créées, mais Valroux fut le premier et ce afin de contrecarrer le style à une
arme de l’Ecole Aldaña en Castille. Les Montaginois, cherchant à battre les Castillians,
utilisèrent deux armes : une rapière et une main-gauche. Un certain nombre de styles
utilisant le même principe virent alors le jour dans toute la Montaigne. François, qui les
maîtrisait tous, décida de les fusionner en une seule Ecole plus simple que sa famille pourrait
revendiquer.
François envisagea son style comme une “prouesse”. Il le conçut de façon à le rendre efficace
aussi bien en attaque qu’en défense, et à tirer profit du manque d’intelligence de ses
adversaires. Non seulement François incorpora la Feinte comme un élément primordial de
son style, mais il en fit également une manœuvre très rapide. Il étudia longuement l’Ecole de
Gallegos et ses techniques de base, puis ignora les techniques rigoureuses et soignées pour y
incorporer un style sauvage permettant de s’attaquer aux points faibles de la psyché de son
adversaire plutôt qu’à ses faiblesses physiques.

69 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

François finit de développer son modèle en 1593 et gagna rapidement les faveurs des
duellistes montaginois. Il demeurait illégal mais était très populaire. François l’enseigna
alors à ses fils et à ses filles. Le style Valroux est ainsi devenu le secret le plus public de
toute la Montaigne. Des spadassins de tout le pays se rendirent alors en Martise afin
d’apprendre l’Ecole enseignée par la famille Valroux dans ses académies “secrètes”. Des
nobles d’Avalon et des marchands de Kirk demandèrent également à François de leur
envoyer des maîtres d’armes pour enseigner son style à leurs enfants. Ironiquement,
Valroux fut si populaire en Castille qu’il menaça de supplanter l’Ecole castilliane d’Aldaña
(voir “ Aldaña” un peu plus haut).

Lorsque Léon-Alexandre XIV signa le Pacte en 1644, il exigea la reconnaissance de l’Ecole


Valroux par la Guilde. En vérité, c’était pour lui un sujet d’embarras. Léon avait suivi les
enseignements de cette Ecole, ainsi que plusieurs membres de sa famille. Il vit ainsi la
venue de la Guilde comme une façon de sauver la face. Il pourrait s’appuyer sur la
légalisation des combats en duel par la Guilde pour ramener sur le devant de la scène
l’Ecole Valroux, et s’assurer ainsi que la Montaigne gagne du crédit en ayant contribué à la
création de la Guilde et à l’encadrement légal des duels.

Depuis lors, les spadassins Valroux fréquentent les dîners et les cours les plus huppées de
Montaigne. Avant sa mort, Léon s’était ainsi assuré que chacun de ses gardes soleil
pratique l’Ecole Valroux. Après avoir fait comme s’il en ignorait l’existence, Léon l’a traité
comme un animal de compagnie favori. Ses efforts ont porté leurs fruits et même après la
révolution, le style Valroux continue d’être populaire chez les mousquetaires et d’autres
citoyens montaginois importants. Les nobles en exil le pratiquent toujours
quotidiennement, entraînant une augmentation de l’intérêt de leurs hôtes. Ainsi
Madeleine Sabine Valroux de Martise a laissé l’administration de l’Ecole familiale à son
petit-fils Sébastien. Ils sont tous les deux en exil à Kirk et n’ont que peu de temps pour les
finesses bureaucratiques. Beaucoup d’écoles sont par contre entrées en contact avec les
survivants de la famille Valroux pour enseigner leur style. Mais ils préfèrent laisser faire,
un maître Valroux peut simplement décider d’enseigner ses connaissances, il achète alors
un bâtiment, le transforme en école et enseigne le style Valroux, tout simplement.

La formation de l’Ecole Valroux est particulièrement éprouvante, car l’instructeur insulte


et réprimande constamment ses pupilles afin de leur enseigner la meilleure manière
d’humilier leurs adversaires. Les étudiants montaginois détestent ces abus, mais la
popularité de Valroux est telle (ainsi que la nécessité d’impressionner leurs pairs) que les
écoles qui l’enseignent sont assurées d’être toujours pleines. Les étrangers supportent plus
difficilement ces insultes que les Montaginois. Mais ils savent qu’ils doivent en passer par
là et supporter ces abus s’ils veulent apprendre cette Ecole.

Ecoles enseignant le style Valroux : on peut trouver des écoles enseignant le style Valroux
dans toutes les provinces montaginoises. Plusieurs académies ont fermé leurs portes après
la révolution, mais les autres restent ouvertes à tous ceux – noble ou paysan – qui veulent
apprendre l’art du duel à la montaginoise. Valroux domine aujourd’hui le monde de
l’escrime montaginoise et les autres Ecoles se partagent les miettes des escrimeurs ne
souhaitant pas apprendre ce style.

La famille Valroux a également ouvert des écoles en Avalon, en Vendel et en Eisen. Il en


existait également autrefois en Castille, mais elles perdirent tous leurs élèves lorsque
l’Empereur reconnut publiquement la sorcellerie Porté en 1664. La Vodacce préfère l’Ecole
Ambrogia comme style à deux armes, mais quelques Ecoles y ont toutefois été ouvertes.
L’Ussura et les Vestens se moquent totalement de l’Ecole Valroux.

70
Les Secrets de la Septième Mer

Gauthier (Gaulle)

L’Ecole Gauthier qui recommande l’utilisation concomitante d’une rapière et d’une triple
dague est apparue dans les années 1630. Cette Ecole ne s’est pas beaucoup développée car
elle réservait l’exclusivité de son enseignement aux membres de la famille Gauthier de la
Mothe. Les Gauthier ne sont pas connus pour leur aspiration à la célébrité, leur relatif
isolement a ainsi protégé leur Ecole de la popularité et empêcha le développement du style
Valroux dans leur province.

Maurice Gauthier de la Mothe, le fils du patriarche Vincent Gauthier de la Mothe fut le


pionnier de la substitution de la triple dague à la main-gauche comme arme de seconde
main. Spadassin passionné de 16 printemps, Maurice cherchait à “améliorer” l’Ecole Valroux,
qu’il jugeait trop fantaisiste pour les goûts simples de la famille Gauthier. Pourquoi devrait-
on perdre son temps lors des duels à insulter son adversaire afin de le fâcher ? Il serait plus
simple de tout simplement l’attaquer. Une autre amélioration encore, pourquoi devrait-on lui
laisser une seule arme entre les mains ?

Maurice transforma un outil de paysan servant à planter les légumes et créa un poignard à
lames extractibles connu sous le nom de triple-dague qui lui permit d’emprisonner la lame de
son adversaire. Il le testa pendant plusieurs années avec un certain succès. La principale
faiblesse de son arme était la fragilité
commune à toutes les armes de main
gauche ; les triples-dagues avaient
tendance à se briser. Maurice résolut
finalement ce problème avec l’aide de
son neveu, Simon, l’un des fabricants Kirk : Nonus 1668
d’armes blanches les plus réputés de
Montaigne. A la demande de Maurice, Ralf regarda sa fille affectueusement. “Tu
il créa une triple dague avec un acier devrais vraiment sortir plus souvent, Lydia.”.
extrêmement solide. Il tenait sa lanterne devant lui, balayant la rue
de son rayon lumineux. “Tu es une jeune
Armé de sa nouvelle triple-dague, femme attirante, et…”
Maurice eut rapidement des élèves
pour son Ecole Gauthier. Cependant, “…Tu veux un petit-fils, père ?” demanda sa
l’isolement relatif de la famille de la fille suspicieusement.
Mothe et la fascination des
Montaginois pour le style Valroux, me “Loin de moi cette pensée !” répondit Ralf en
permit jamais à ce modèle de se riant sous cape. “Mais ce serait du
développer comme il l’aurait mérité. gaspillage…” Un bruit d’arme à feu retentit
Les spadassins Valroux vaincus par dans la rue un peu plus loin. Cessant là leurs
des duellistes Gauthier ne l’admettent atermoiements, les deux Larsen soulèvent
jamais, de peur que leur Ecole leurs lanternes, mettant en lumière un homme
“parfaite” n’en souffre. Les duellistes portant un pistolet fumant et quittant la rue
qui ont affronté des spadassins par une ruelle.
Gauthier en dehors de la Montaigne
n’y voient qu’une dérivation mineure “Halte !” lanca Ralf. Sans dire un mot,
de l’Ecole Valroux, et pensent qu’il ne l’homme sortit un second pistolet, le visa et fit
s’agit pas d’un style entier. feu. Du sang gicla de la poitrine de Larsen
alors qu’il volait en arrière et s’écrasait sur les
Cela changea en 1666, lorsque le pavés sous la violence du coup.
vieillissant Maurice apprit la mort de
son fils Jean-Yves, assassiné en Avalon. “Père !” cria Lydia. Elle resta un moment
En homme d’honneur, Maurice estima auprès de son père pendant que le tueur
que le tueur devait être traité de s’enfuyait par la ruelle. Son père, ou le
manière honorable, et qu’il était temps criminel ? Maudite soit la garde ! Elle se laissa
que le monde entende parler de l’Ecole tomber à genoux, pour constater que la
Gauthier. blessure de son père était mortelle. Ralf
Larsen ne se relèverait plus jamais.

71 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Il entra en contact avec la Guilde, envoyant son meilleur élève, Sibert, passer les épreuves
de la Guilde. Etonnés d’entendre pour la première fois parler de cette Ecole, le conseil
intérieur accepta de le recevoir et le garçon passa allégrement les épreuves. Maurice se
rendit alors personnellement en Avalon, défia le meurtrier de son fils en duel honorable et
le tua.

Ecoles enseignant le style Gauthier : la


plus grande école du style Gauthier se
trouve à Bascone, dans la province de la
Mothe, où Maurice choisit
personnellement les meilleurs étudiants
pour leur donner des cours particuliers. Il
existe également des écoles enseignant le
style Gauthier à Buc et Crieux. L’Ecole
Gauthier est également populaire chez les
mousquetaires, car la famille De Tréville
de Torignon est aussi très proche de celle
des Gauthier de la Mothe. Les membres
montaginois des chevaliers de la Rose et
de la Croix, moins obnubilés par le style
Valroux, apprennent également l’Ecole
Gauthier à Crieux, afin de compléter leur
mystérieux style Desaix, qui est
également une variante de Valroux. Et
finalement, Crieux, comme Buc sont deux
villes portuaires, ce qui a rendu l’Ecole
Gauthier très populaire chez les gens de
la mer.

Comme elle n’est reconnue que depuis


deux années, l’Ecole Gauthier n’est pas
encore présente hors de Montaigne. La
Vendel est très intéressée par l’ouverture
d’une école enseignant ce style à Kirk, car ils considèrent la triple-dague comme très
innovatrice comparativement au style “démodé” d’Eisenfaust. Maurice est aujourd’hui
très âgé, mais après la mort inattendue de son fils aîné, il n’a pas trouvé d’autre spadassin
digne de lui succéder à la tête de l’Ecole. En raison de son âge, Maurice n’a pas l’envie de
développer son Ecole hors de Montaigne pour le moment. Un peu de sang neuf devrait un
jour y remédier…

La Guêpe

Les femmes sont différentes des hommes. C’est un fait avéré de la vie théane, et ce, même
si les femmes disposent de plus de libertés que sur notre bonne vieille Terre à la même
époque. Lorsqu’elles veulent se battre, elles doivent utiliser un style d’escrime masculin
qui n’est pas forcément adapté à leur morphologie et à leur façon de penser.

Peu importe qu’elles soient plus petites, ou limitées par leurs vêtements lourds et étriqués.
Comment les femmes peuvent-elles lutter de façon équitable alors qu’elles ne bénéficient
pas de la force de la gent masculine ? Le problème est aujourd’hui résolu avec la création
de ce style féminin qui enseigne aux dames à compter sur leur souplesse et leur vivacité
d’esprit plutôt que sur la force brute et la rage.

Le style de la guêpe (de la “guêpière” pour leurs détracteurs masculins) enseigne à ses
pratiquantes à utiliser leur vitesse et leur habileté, alliées à des attaques sournoises et des
mouvements troublants pour un homme normalement constitué. En faisant usage
d’habiles coups de pied, de feintes rapides et de ruses féminines, les guêpes parviennent à
embrouiller leurs adversaires, et à leur asséner de multiples attaques handicapantes.

72
Les Secrets de la Septième Mer

Pourtant, cette Ecole a été développée par un homme : le baron Timothée Huon de
Camerzine, à l’intention de ses cinq filles. Toutefois, elle n’était pas “finalisée” et c’est sa fille
cadette, Anne-Mélusine, un véritable garçon manqué, qui apporta les dernières touches à
l’école familiale. Vivant dans la région de Pau, Timothée et Anne-Mélusine ouvrirent une
école destinée aux femmes à proximité du quartier des ambassades.

Ecoles enseignant le style La Guêpe : le succès fut immédiat. Deux ans plus tard, en 1653,
Anne-Mélusine passait avec succès les épreuves de la Guilde des Spadassins. Et les écoles
s’ouvrirent à un rythme régulier au cours des quinze années suivantes, tout d’abord dans les
capitales de plusieurs pays en raison des épouses des ambassadeurs rappelées dans leurs
différents pays d’origine et qui demandaient alors à la famille Huon de Camerzine d’ouvrir
une école dans leur pays. Ainsi, en 1660, on pouvait trouver des écoles enseignant ce style à
Carleon, en Avalon, La Cité du Vaticine et San Christobal en Castille, à Charousse et Pau en
Montaigne, à Kirk en Vendel et à Gottkirchen en Eisen. Puis d’autres écoles ouvrirent dans
quelques autres grandes villes pour se stabiliser autour d’une quinzaine, on les trouve à
Arisan, Buc, Muguet et Crieux en Montaigne ; à Balroux Dawns en Avalon ; à Västeras en
Vendel ; à la Reina del Mar et Rioja en Castille ; et finalement à Freiburg en Eisen.

Aucune école n’a ouvert ses portes en Vodacce pour la simple raison que les princes
marchands s’y opposent. Les femmes n’ont normalement pas accès aux métiers des armes en
Vodacce, elles doivent rester à leur place : stragha della sorte, courtisane ou sanzavista, un
point c’est tout. L’Inismore et les Marches des Highlands n’en possèdent également pas, pour
la raison évidente que les femmes sont souvent aussi solides que les hommes. Enfin, il y a
très peu d’écoles en Eisen pour les mêmes raisons.

La Pointe au cœur

Fondée en 1665 par Camille de Basconne, maîtresse Valroux, cette Ecole a pour but avoué
d’élever le duel au rang d’un art à part entière. Le style “la pointe au cœur” est un mélange
flamboyant des techniques de spadassin de Valroux et de la virtuosité impressionnante et
harmonieuse d’Aldaña. Les élèves de l’Ecole apprennent à déstabiliser leurs adversaires par
des mouvements théâtraux, à les pousser à l’erreur à la fois par le verbe et la lame, ce qui fait
qu’en peu de temps, les duellistes de la pointe au cœur sont devenus la coqueluche de
nombre de courtisans de Charousse. Et quoi de plus humiliant pour un adversaire que de se
voir désarmé et blessé avec sa propre rapière ?

Camille passa les épreuves de la Guilde des Spadassins en 1666, juste un an après avoir
développé son Ecole. Le cercle intérieur avait entendu parler des exploits de la demoiselle
montaginoise et se demandait quelle type d’escrime elle leur présenterait. Ils ne furent pas
déçus lorsqu’elle utilisa une manœuvre qu’aucun d’entre eux n’avait jamais vu : la Ballestra.
Cette seule technique lui aurait permis de rejoindre les rangs de la Guilde, mais comme le
reste de son Ecole était à l’avenant, ce fut avec l’unanimité des membres du Conseil Intérieur
qu’elle fut reconnue.

Ecoles enseignant le style La Pointe au Cœur : comme cette Ecole vient juste d’être reconnue,
elle ne compte pas encore beaucoup d’académies l’enseignant. En fait, il n’y en a que deux, la
première est à Basconne, bien entendu, et la seconde à Charousse. L’un des derniers élèves a
s’y être inscrit est un certain Rémy de Montaigne… Ce seul étudiant devrait entraîner des
inscriptions en chaîne et l’ouverture de nouvelles écoles à travers la Montaigne.

Les Cadets

L’école des cadets est directement issue d’un prestigieux corps de l’armée de Montaigne.
Créé au quinzième siècle, le corps des Cadets fut réservé aux derniers-nés des familles nobles
qui, ne pouvant espérer d’héritage familial, n’avaient qu’un seul rêve, celui de se couvrir de
gloire au combat afin d’être remarqués par quelque général observateur.

73 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Au début du siècle, le corps ouvrit une école à part entière destinée non seulement à ses
soldats, mais également à tous les nobles ou gentilshommes soucieux de parfaire leur
expertise au combat. Aujourd’hui considérée comme l’une des plus efficaces de Théah,
cette école accueille des élèves étrangers dont certains vont même jusqu’à s’engager au
service du roi de Montaigne. Il est cependant inutile de préciser que l’école est interdite à
tout Castillian.

Ecoles enseignant le style Les Cadets : l’unique centre de formation est situé au cœur de la
capitale de Montaigne, dans le bâtiment où sont logés les soldats du corps des Cadets.
L’enseignement y dure deux années complètes, période pendant laquelle l’élève est
considéré comme faisant partie du corps des Cadets, et par conséquent susceptible d’être
envoyé sur le terrain. Une fois l’an, une grande confrontation “amicale” est organisée
contre le corps rival des mousquetaires du roi. La rivalité entre les deux régiments est
légendaire en Montaigne.

74
Les Secrets de la Septième Mer

Rochefort

Jorge Argento, indiscutablement le meilleur spadassin de l’histoire de Castille, est connu


pour sa haine des styles d’escrime étrangers à son pays et son excellence au maniement de la
rapière. Nombreuses sont ses remarques sur ces styles qui furent publiées dans le livre Los
Paradajos de Defensa, et les lettres haineuses qu’il échangea avec Geoffrey Donovan sont
étudiées par de nombreux étudiants de toutes nationalités, pour la perspicacité de l’étude des
techniques de spadassin ou (surtout en Montaigne) pour la qualité de ses joutes oratoires (ou
plutôt scripturales).

S’il est également bien connu que maître Argento ne prit jamais part lui-même à un duel, on
sait qu’il assista à des dizaines, voire des centaines de duels entre spadassins de toutes
nationalités. Il était le plus souvent invité comme témoin afin d’attirer les faveurs de ce
maître intransigeant sur l’école d’escrime utilisée. Ce que personne ne sait, même pas ses
élèves les plus proches, c’est qu’il transcrivait chaque soir après ces duels toutes ses
observations, réalisant ainsi un manuel d’escrime privé en plusieurs tomes extrêmement
documenté et précis. Après la mort de maître Argento (sans héritier), son journal fut cédé
comme tous ses autres biens et il circula d’une librairie à une autre. L’un de ces tomes (que
l’on considère comme le seul ayant réussi à traverser l’écume du temps) fut découvert par le
comte Antoine-René Castelfébur de Mantoue Rochefort, un spadassin très observateur.

Si Argento ne dénigrait jamais les écoles castilianes en public (par chauvinisme), il se rendait
parfaitement compte qu’elles n’étaient pas meilleures que celles de Montaigne ou d’Eisen. Le
comte de Rochefort affina encore les techniques décrites par Argento, en les combinant avec
ses écrits les plus connus, et en a fait un style de combat original qu’il garda secret.

Puis le comte de Rochefort se rendit à Kirk pour passer les épreuves de la Guilde des
Spadassins. Ses techniques novatrices impressionnèrent les membres du cercle intérieur qui
le firent éprouver par onze Ecoles successives ! Un record motivé uniquement par l’envie de
voir Rochefort à l’œuvre contre divers styles d’escrime.

Une fois cette démonstration effectuée, ils lui firent une proposition qu’il ne pouvait refuser :
enseigner son Ecole aux Rasoirs de la Guilde, et uniquement à eux. D’abord réticent, il accéda
finalement à la requête de Matthieu Desaix de Montaigne à la condition que son Ecole soit
publiquement connue et officiellement reconnue par la Guilde des Spadassins. Le conseil
accepta. Toutefois, il trouva la mort quelques mois plus tard, après avoir formé ses premiers
Rasoirs.

Ecoles enseignant le style Rochefort : l’Ecole de Rochefort fait donc effectivement partie de la
Guilde des Spadassins, mais elle est inconnue des Spadassins lambdas. Seuls les membres
des Rasoirs peuvent l’apprendre au siège de la Guilde des Spadassins à Kirk. Le Maître de
cette Ecole est aujourd’hui Renato Marchello, le capitaine des Rasoirs. Toutefois si quelqu’un
parvenait à se procurer une copie du livre d’Argento, il pourrait certainement développer les
mêmes techniques.

Le premier tome du journal d’Argento n’a jamais été retrouvé et l’on peut se demander quels
secrets il renferme. Le capitaine Renato Marchello est à la recherche de ce volume depuis
qu’il a hérité du second tome et a fait de cette recherche une véritable obsession.

Tom Morel

Cette Ecole a été créée par Rodrigue Morel. Rodrigue, fervent protestataire, avait perdu son
frère aîné (Thomas, dit Tom) pendant la guerre de la Croix. Lorsqu’il apprit sa mort, il jura de
venir en aide à toutes les personnes dont le grand frère n’était plus là pour les protéger.
Occasionnellement, cela obligea Rodrigue à utiliser sa rapière contre ses amis car ils n’étaient
pas d’accord avec sa vision des choses. Bien qu’il aimât chèrement ses amis, Rodrigue ne
pouvait permettre qu’ils fassent du mal à un individu sans défense, et développa alors une
Ecole visant à se protéger sans blesser gravement son adversaire (ces techniques furent
également très utile à Rodrigue lorsqu’il fut pris par un cocu de la haute noblesse dans le lit
de sa très jeune et accorte épouse).

75 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Le style de Rodrigue est ainsi devenu très populaire parmi la


jeunesse bourgeoise et noble, éprise de romantisme et de
fraternité entre Spadassins et qui souhaitait ainsi préserver
la vie à tout prix. Pour cette jeunesse, Valroux commence à
être “l’Ecole de Papa”, aussi cherche-t-elle quelque chose
de nouveau qui les différencie de leurs parents, et cela
l’Ecole Tom Morel le leur offre.

Très honorables, les Spadassins de l’Ecole Tom


Morel (Rodrigue donna à son Ecole le nom de son
défunt frère) laissent toujours leurs adversaires
ramasser leur arme ou se relever s’ils ont chuté. Eux y
voient un signe de leur honneur et de leur respect mais
la plupart de leurs adversaires n’y voient qu’une
faiblesse.

Rodrigue Morel passa les épreuves de la Guilde en 1669


avec succès. Encouragé par la reconnaissance de l’Ecole
Hainzl dont l’esprit est très proche de son Ecole,
Rodrigue parvint à convaincre Franck Desaix de
Montaigne. Par contre, Linnae Knute était fortement
opposé à cette nouvelle Ecole trop “défensive”. C’est
donc à Miles Donovan qu’appartenait le vote décisif.
Après mûre réflexion, il accepta de reconnaître cette
Ecole qui était réellement dans l’esprit initial de la
création de la Guilde : diminuer les duels mortels.

Ecoles enseignant le style Tom Morel : l’Ecole Tom


Morel est extrêmement récente, elle vient juste
d’être reconnue, aussi n’y a-t-il qu’une seule école d’ouverte,
à Charousse. Une seconde est en travaux à Tamisy et devrait ouvrir dans le courant de
l’année 1670.

Trécy

Elaboré officiellement en 1571 par l’aventurier et voyageur Grégoire de Trécy, ce style de


combat fut un des premiers de Théah à utiliser les armes d’escrime. Trécy, de son vivant,
en tira une grande renommée : il reçut la charge de premier maître d’arme du Roi, et un
titre de vicomte. Ce style de combat fut longtemps dominant parmi les duellistes
montaginois et connut de notoires évolutions sous l’influence de grands maîtres d’arme.
Cependant, le flamboyant style Valroux le supplanta quasiment dès son apparition, tant sa
popularité à la cour fut grande. Le sobre style Trécy demeure toutefois enseigné en
Montaigne, et n’a cessé d’évoluer au contact des autres styles, notamment son grand rival
Valroux. Le travail le plus important de Grégoire de Trécy fut de codifier et décrire
l’escrime moderne telle qu’il put l’observer dans ses voyages d’étude.

Cette Ecole fut reconnue par la Guilde l’année qui suivit la création de cette organisation,
car elle est à la Montaigne ce qu’Aldaña est à la Castille. Le Maître actuel est l’un des
descendants de son fondateur : Jean-Grégoire de Trécy. Il tente de faire subsister l’Ecole
familiale face au “rouleau compresseur” Valroux.

Ecoles enseignant le style Trécy : l’Ecole de Trécy est enseignée uniquement en Montaigne,
Valroux l’éclipse complètement à l’étranger. On peut trouver des écoles enseignant le style
Trécy dans l’ouest du pays : à Entour, Bastonne, Vergneux, Bascone et Buc.

76
Les Secrets de la Septième Mer

Ussura
Duels d’autrefois

a Knias Douma établit les règles des duels lors de l’une de ses premières

L
réunions au sixième siècle. Seuls les boiars (la noblesse) pourraient
officiellement défier quelqu’un en duel. Le conseil n’autorisa pas les
Muzhiks (paysans) à faire de même. Les muzhiks pourraient faire appel à
leur boiar local ou espérer qu’un bogatyr vienne à leur secours. Ils pourraient
également se défendre s’ils étaient défiés par un boiar assez idiot pour les
défier directement. Le plus souvent, le boiar tuait simplement le paysan qui l’avait offensé
sans lui laisser une chance de se défendre. Au départ, la troisième classe sociale d’Ussura, les
vyeche (marchands et hommes libres) n’étaient pas non plus autorisés à se battre en duel.
Mais alors qu’ils devenaient plus nombreux et acquéraient plus de pouvoir, la Knias Douma
modifia la loi et autorisa les vyeche à défier des personnes du même rang que le leur ou des
muzhiks (mais surtout pas des boiars).

Les duels ussurans, comme dans les autres pays, avaient lieu dans des endroits publics,
souvent la cour de l’une ou l’autre des parties du duel. Les duellistes considéraient que plus
les spectacteurs étaient nombreux à les regarder gagner, mieux c’était. Les Vyeche n’étaient
pas aussi exubérants et préféraient habituellement s’affronter en des lieux plus privés.
Généralement, avant le duel, ils fixaient les termes du duel, la durée, les conditions de
victoire, etc. et les témoins s’assuraient que les clauses du contrat étaient respectées. Les
boiars s’embêtaient rarement avec de telles tracasseries, qu’ils laissaient aux marchands.
Personne n’ose tricher devant autant de spectateurs.

Les batailles allaient au premier sang ou jusqu’à la mort, selon le degré de l’offense.
N’importe quelle arme pouvait être utilisée, bien que la bonne société ussurane s’attendît à ce
que les adversaires utilisent des épées, depuis que cette arme était utilisée comme un
symbole de culture. Les Muzhiks combattaient à mains nues ou avec une hache, mais un
boiar y aurait perdu son honneur à utiliser une tactique si bouseuse. Quant aux vyeche, ils
imitèrent les boiars.

Alors que des boiars perdaient leurs terres pour une raison ou une autre et que les bogatyrs
(chevaliers errants nobles) parcouraient le pays, un nouveau style de combat commença à
voir le jour. Dédaignant l’épée “noble” à laquelle ils n’avaient plus droit (ils ne possédaient
plus de terres), les bogatyrs se mirent à utiliser l’arme des paysans : la hache. Cela permit
ainsi aux paysans de pouvoir se défendre avec quelques chances de l’emporter lors des duels.
Un boiar ne pouvait plus se permettre d’éliminer un muzhik qui l’avait offensé (peut-être
maîtrisait-il ce style de combat à la hache…). Matushka elle-même guida parfois des bogatyrs
afin qu’ils punissent des boiars particulièrement cruels. Et souvent, comme si le destin n’était
pas vraiment impartial, le bogatyr arrivait juste au moment où le boiar allait maltraiter un
muzhik et pouvait s’interposer pour la défense du plus faible.

Alors que la situation empirait, les bogatyrs prirent l’habitude d’affronter les boiars au nom
des muzhiks. Les paysans pouvaient également partir à la recherche d’un bogatyr capable de
les défendre si Matuhska n’en guidait pas un jusqu’à eux. Cette forme brute de justice sociale
permit ainsi d’assurer que les classes inférieures pouvaient demander réparation et n’étaient
ainsi plus maltraitées.

Duels d’aujourd’hui

Les règles de combat moderne en Ussura sont aujourd’hui relativement inchangées. La


Guilde tenta plusieurs approches des dirigeants de ce pays et parvint finalement à un
arrangement officieux avec le Gaius Ilya. Il considéra ce que la Guilde pouvait apporter aux
lois de l’Ussura et accepta de ratifier le Pacte de la Guilde à la condition qu’elle reconnût
l’Ecole Bogatyr, malgré l’utilisation d’une arme “méprisable”.

77 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

De plus, les Ussurans pouvaient dès lors rejoindre la Guilde des spadassins comme
n’importe quelle autre nation. Au début, la Guilde pensait que la reconnaissance du Gaius
augmenterait la popularité des duels et entraînerait son acceptation par la population
d’Ussura. Ils pensaient avoir fait une bonne affaire puisque les bogatyrs ne pourraient
bénéficier des avantages de la Guilde en dehors de l’Ussura. Et bien, ils avaient tort.

La Guilde s’est finalement rendue compte que quels que soient les arrangements qu’elle
avait passé avec le Gaius, Matushka avait le dernier mot en Ussura. La plupart des
membres de la Guilde rencontrent ainsi la même résistance que les autres étrangers
lorsqu’ils pénètrent en Ussura. La Guilde des spadassins est maintenant bien implantée à
Ekaternava, car l’influence de Matushka y est plus faible, mais elle a beaucoup de mal à
pénétrer plus profondément en Ussura. Certains spadassins ont rapporté qu’ils se sont
sentis “guidés” d’une manière étrange par les animaux et le climat, en direction des terres
d’un boiar particulièrement agressif. Et, de manière commode, la paysannerie locale les
engageait pour défier le boiar en duel. Les membres de la Guilde détestent être manipulés
par une puissance supérieure.

Les bogatyrs sont également peu satisfaits de l’arrangement passé entre le Gaius et la
Guilde. Auparavant, ils pouvaient voyager librement en Ussura, aidant le bon droit et la
justice. Maintenant, ils sont astreints à respecter toute une série de laborieuses “règles de la
Guilde” pour défier ceux qui enfreignent les lois de Matushka. Et les quelques-uns qui
sortent de l’Ussura ne sont pas non plus protégés par la Guilde.

Seul le Gaius tire un bénéfice de la situation actuelle. Les bogatyrs ont toujours été une
épine dans sa botte. La plupart des bogatyrs développaient leurs capacités martiales au
point d’être dangereux pour les sorciers Pyeryem, menaçant Ilya en personne lorsqu’il
utilisait ses capacités de changeur de
formes. Il ne pouvait les menacer de
s’emparer de leurs terres puisqu’ils
n’en possédaient pas. En ordonnant
aux bogatyrs de respecter les règles
de la Guilde en Ussura, le Gaius a
limité leur capacité à faire ce qu’ils Au mouchoir !
souhaitaient. Quand la Guilde
suggéra que le Gaius laisse aux “Au Mouchoir !” est un style de duel unique
Spadassins étrangers plus de libertés qui s’est propagé parmi les duellistes utilisant
en Ussura, il leur répondit des pistolets afin de légitimer leur forme
ironiquement qu’il ne servait à rien d’affrontements. Il apparut en Montaigne,
de gesticuler, qu’“il avait fait tout son quelques temps avant la signature du Pacte,
possible mais que le dernier mot était mais s’est depuis “déplacé” en Vendel où il
entre les mains de Matushka, qu’ils prospère chez les élèves de l’Ecole
devaient voir avec elle.” Jusqu’à Rasmussen. Les deux duellistes tiennent leur
présent, la grand-mère n’a pas semblé pistolet dans la main droite et un mouchoir
être intéressée par une rencontre avec qu’ils partagent dans la gauche. Les deux
la Guilde. Le semblant de adversaires font feu simultanément. Celui qui
reconnaissance de la Guilde par Ilya reste debout est déclaré vainqueur. Si les deux
lui a également permis de régulariser sont encore debout, leurs témoins leurs
sa situation avec les mercenaires remettent un second pistolet, ou un troisième
eisenors et la Ligue de Vendel si le cas se représente.
présents en Ussura.
En termes de jeu, aucun jet de compétences
La Guilde n’a pas les moyens de n’est nécessaire. Les deux adversaires
forcer les Spadassins Bogatys à effectuent simplement simultanément leurs
respecter les règlements de la Guilde. jets de dommages (sans possibilité de prendre
Le propre honneur des Bogatyrs les des augmentations sur ces dommages
contraint toutefois à respecter le Pacte puisqu’ils n’effectuent pas de jet).
signé entre leur Gaius et la Guilde.

78
Les Secrets de la Septième Mer

La plupart n’y voient que des obligations puisqu’ils ne peuvent tirer les bénéfices de
l’appartenance à cette Guilde étrangère que dans leur pays. La grande majorité d’entre eux
trouvent également les lois de la Guilde maladroites et n’hésitent pas à “jouer dans les coins”
pour mettre en accord leur mission et ces règlements. Quelques boiars ont acheté leur
adhésion à la Guilde dans l’espoir de se protéger des défis des bogatyrs, mais cela fonctionne
rarement. Selon la Guilde, les spadassins ne peuvent pas s’affronter sans l’accord préalable
de la Guilde, mais tous les bogatyrs n’obéissent pas aux édits de la Guilde. Ceux qui achètent
cette adhésion pour la protection qu’elle procure sont ainsi peu payés de retour puisque la
Guilde est trop lointaine pour faire respecter ses textes dans la gigantesque Ussura. Il n’y a
que deux chapitres de la Guilde en Ussura : à Ekaternava et à Pavtlow. Seul l’honneur
empêche un bogatyr d’attaquer un Spadassin injuste… et tous les bogatyrs ne sont pas
honorables. De plus, l’adhésion à la Guilde ne permet absolument pas de se protéger contre
les bogatyrs qui n’appartiennent pas à la Guilde.

Bogatyr

Les Ussurans utilisèrent pour la première fois la hache comme arme militaire au treizième
siècle. Les soldats à pied (typiquement des paysans non qualifiés) l’adoptèrent car c’était la
seule arme à laquelle ils étaient habitués. Lorsque les bogatyrs sans terres commencèrent à
voyager, ils choisirent une nouvelle arme qui leur permettrait de se différencier des boïars
propriétaires terriens. Pour affirmer le fait qu’ils combattaient pour tous, pas simplement
pour les nobles, ils choisirent la hache des paysans. Ce ne fut pas une décision unanime ;
quelques bogatyrs continuèrent d’utiliser l’épée, ou l’arc, ou encore la lutte à mains nues.

Au cours des siècles suivants, la formation à l’Ecole “Bogatyr” fut plus occasionnelle que
réellement formelle. Chaque bogatyr avait son propre style adapté à sa façon de combattre.
L’Ecole Bogatyr d’aujourd’hui est un amalgame de ces différentes variantes et tactiques que
les bogatyrs ont développé au cours des siècles.

L’Ecole Bogatyr n’a pas de procédure formelle pour entraîner ses membres. Les bogatyrs
transmettent simplement leurs connaissances à leurs successeurs, ou à un jeune bogatyr à la
recherche de nouvelles tactiques. Les maîtres d’armes Bogatyr sont parmi les plus durs de
tout Théah. Ils partagent beaucoup de leurs
techniques avec les entraîneurs de l’Ecole
Dobrynya. Un Spadassin apprenant l’Ecole
Bogatyr passe beaucoup de temps en forêt, au
plus fort de l’hiver et avec peu de vêtements, à
couper du bois sans fin afin de renforcer la
musculature de ses bras, et bien d’autres
exercices physiques de ce type.
Traditionnellement, les maîtres d’armes
Bogatyr apprennent à leurs élèves à chasser et à
vivre dans la nature. De cette manière, ils
apprennent à ne compter que sur eux-mêmes.
Les guerriers Bogatyrs peuvent parfois
prétendre à la noblesse, mais cela est rare et ils
ne doivent pas en faire le but de leur vie.

La plupart des maîtres d’armes de l’Ecole


Bogatyr se sont retirés de la vie de chevalier
errant et vivent dans des secteurs isolés
d’Ussura. Ceux qui cherchent activement un
maître Bogatyr doivent souvent se lancer dans
une véritable “quête” qui passe la plupart du
temps par l’approbation de Matushka. Les
Bogatyrs du rang de maître dirigent théoriquement l’Ecole, mais c’est un titre vide de sens
dans un pays de la taille de l’Ussura.

79 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Tous les maîtres Bogatyr se considèrent comme égaux. Ils ne réunissent jamais tous
ensemble, bien que de petits groupes se rassemblent parfois pour discuter des mérites
respectifs de leurs élèves, regrettent le temps jadis où la Guilde n’existait pas, etc. On boit
beaucoup de bière et de vodka lors de ces rassemblements qui ont lieu dans des tavernes à
l’écart des grandes villes et des routes fréquentées.
Le Maître de l’Ecole Bogatyr est un certain Silan, un personnage mystérieux. Il n’a aucun
parent ou héritier connu, et personne ne sait dans quel village il est né. Les conteurs
parlent des nombreuses quêtes épiques et des batailles auxquelles il participa dans sa
jeunesse de 1618 à 1648, date de sa disparition. Cependant, bien que ses prouesses
martiales soient uniques, personne ne sait où il vit aujourd’hui. Les rumeurs les plus
fréquentes disent qu’il vivrait quelque part en Molhyna, mais personne n’en est sûr.
Certains se demandent s’il vit toujours. Cependant, régulièrement, des individus certifient
que Matushka les aurait guidés jusqu’au seuil de sa demeure. Jamais ils ne vous parleront
de leur entraînement, mais ils vous certifieront qu’il est toujours vivant. La plupart des
bogatyrs pensent qu’il est sans doute le maître le plus exigeant et dur de toute l’Ussura,
voire de tout Théah. Ceux qui survivent à son entraînement deviennent les plus grands
bogatyrs d’Ussura.
Ecoles enseignant le style Bogatyr : il est extrêmement rare qu’un maître d’armes Bogatyr
veuille bien enseigner son Ecole à une personne qui n’est pas ussurane, aussi très peu
d’étrangers ont reçu cette formation. L’un d’eux est Linnae Knute. Une fois que le Gaius
eut passé son “arrangement” avec la Guilde, Linnae passa une année à sillonner les
campagnes désolées d’Ussura afin de trouver un grand maître d’armes Bogatyr qui
pourrait lui enseigner son art. Il ne parla jamais de ce qu’il trouva dans ces étendues
sauvages, mais lorsqu’il réapparut, il savait manier la hache à la manière d’un guerrier
Bogatyr. Il refusa alors d’enseigner ces techniques à qui que ce soit, sans jamais donner
une seule explication.

Vendel
Duels d’autrefois et d’aujourd’hui
endel a peu de traditions de duels “historiques”. La nation n’existe pas

V
depuis assez longtemps. Dans les premières décennies de son existence,
elle eut recours à des mercenaires pour se protéger. Si quelqu’un abusait
de la loi, la nation vendelare l’amenait devant une cour de justice plutôt
que de laisser les gens la rendre eux-mêmes. Cependant, les marchands
vendelars étaient très intéressés par le concept du duel. Le combat
moderne à la rapière n’existait pas au Vestenmannavnjar, ainsi était-ce
une idée nouvelle pour eux. Influencés par la Montaigne, ils virent dans les duels comme
un signe de la noblesse et du prestige de cette nation. Cependant, la plupart d’entre eux
était trop occupée à développer leur propre pays pour perdre leur temps à acquérir ces
qualifications martiales.
Cette situation persista jusqu’en 1620, lorsque les Vendelars eurent finalement
suffisamment de temps à consacrer à ce “hobby”. La Vodacce n’avait aucune intention
d’envoyer des maîtres d’armes à cette nation rivale, mais la riche Vendel paya très cher
pour faire venir des professeurs de Castille et de Montaigne. Ils ignorèrent les styles
avaloniens, qu’ils trouvaient trop archaïques. Quant à Eisenfaust, c’était déjà l’Ecole la plus
populaire en raison des forts et solides liens existants entre la Vendel et l’Eisen. En fait, de
nombreux maîtres Eisenfaust connaissaient déjà la Vendel pour y avoir servi comme
mercenaires.
Etudier les Ecoles des autres nations fut leur première étape. La Vendel désira ensuite
créer ses propres styles, dont le premier fut Snedig, puis Larsen un peu plus tard. Quand
la canne-épée devint à la fois un accessoire de mode et une arme, ils “importèrent” l’Ecole
Swanson d’Avalon. Cependant, cette fascination pour les duels à l’épée semble avoir
atteint son apogée il y a quelques années. Beaucoup de Vendelars se tournent aujourd’hui
vers le pistolet, qui leur semble être l’arme de duel du “futur”. Et comme toujours, la
Vendel souhaite être en tête…

80
Les Secrets de la Septième Mer

La Vendel est le défenseur le plus obstiné de la Guilde des Spadassins et du duel formel. En
ce qui les concerne, le système de duel par commission leur convient parfaitement. La partie
offensée peut louer les services d’un spadassin pour combattre à sa place, et plus vous avez
d’argent, meilleur est le spadassin que vous pouvez engager. La Vendel fournit à la Guilde
un siège au sein de sa Ligue qui est occupé par un Vendelar (Linnae Knute) depuis la
création de la Guilde. Les Vendelars sont si désireux de profiter du prestige d’être membre
de cette Guilde qu’ils ont quelque peu forcé la main du conseil intérieur pour faire
reconnaître certaines Ecoles marginales (Larsen et Swanson). Cela a, d’une certaine manière,
tourné en défaveur des Vendelars : la Guilde, Knute compris, répondit à ce lobbying en
reconnaissant plusieurs Ecoles vestens supplémentaires.

Aussi, actuellement les relations entre la Guilde des Spadassins et la Ligue de Vendel sont
plutôt tendues. La Ligue de Vendel souhaiterait contrôler la Guilde dans son ensemble, mais
elle se rend bien compte que si elle insiste un peu trop dans ce domaine, elle risque de la
perdre complètement. La Guilde s’est rendue indispensable – et a gagné les faveurs – de
beaucoup d’autres nations. Même si la Ligue chassait la Guilde des Spadassins de ses rangs,
elle serait capable de s’en sortir seule. En outre, un certain nombre de Vendelars pensent
qu’un tel acte pousserait inévitablement la Guilde des Spadassins dans les bras des Vodaccis.
En apparence, la Ligue doit continuer de soutenir la Guilde des Spadassins en ne lui
présentant plus trop d’Ecoles qu’elle jugerait excentriques. Certains membres de haut rang ne
sont pas d’accord avec cette politique et le font savoir, y compris Maître Val Mokk qui a
renoncé à son adhésion à la Guilde des Spadassins pour apprendre l’Ecole Rasmussen, ce qui
a provoqué une véritable onde de choc au sein
de la Guilde (voir Rasmussen un peu plus
loin).

Leegstra

La Vendel ne pratique pas un style Leegstra


réellement différent de celui des Vestens. La
principale différence vient de leur attitude.
Même si les Vendelars sont capables de
comprendre la philosophie vesten, ils
apprécient peu leurs Ecoles. Leur dégoût des
principes vestens est la principale raison pour
laquelle ils ont fondé leur propre nation.

Encore aujourd’hui, Leegstra est un style très


populaire chez les Vendelars
“traditionalistes”. Ils pensent que l’étude de
cette Ecole leur permet de garder un lien avec
leurs racines. Certains apprennent Leegstra
simplement pour prouver leur supériorité sur
les Vestens. En conclusion, ils ne nient
absolument pas l’efficacité de cette Ecole. La
Vendel la pratique simplement autrement, et
s’ils se rendent compte que Leegstra peut leur
donner un avantage décisif dans les combats,
alors ils l’apprendront.

Ecoles enseignant le style Leegstra : personne


en Vendel n’a de difficultés pour trouver un
maître d’armes, bien que relativement peu de
maîtres vivent en Vendel. Linnae Knute est le
plus célèbre d’entre eux. On trouve ainsi des
écoles enseignant le style Leegstra dans toutes
villes vendelares et communautés dispersées.

81 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Larsen

L’Ecole Larsen a été créée par Ralf Larsen, un ancien pavois (de profession, pas par
adhésion à l’Ecole du même nom) de la société des explorateurs. Au cours de ses années
passées au sein de la société, il s’est rendu compte que la lumière de la lanterne lui
permettait d’aveugler les
monstres des ruines et autres
créatures qu’il pouvait
rencontrer. Il s’est également
aperçu que s’il était obligé de
Giorgio Torelli : 1223-1279 porter cette lanterne pour
s’éclairer, il pouvait aussi bien
l’utiliser comme arme de
Le plus vieil auteur parlant de l’art de l’escrime est
parade plutôt que de s’en
un certain Giorgio Torelli qui formalisa l’utilisation
remettre à un style à une arme.
des armes de son époque, telles que l’épée longue
ou la broadsword. Son style limpide et rapide lui Souffrant de ses nombreuses
permettait de diriger sa lame avec une grande blessures et cicatrices, Ralf
exactitude contre son adversaire. Né roturier, quitta la société à l’âge de
Giorgio semblait plein de promesses pour un trente ans et retourna à Kirk.
homme si jeune. Il gagna rapidement le poste Mais il s’ennuya rapidement
d’instructeur au sein de l’armée vaticine, poste qui dans sa nouvelle vie sédentaire
lui permit d’acquérir des titres de noblesse. et s’engagea alors comme
sentinelle au sein du guet. Il se
Beaucoup d’histoires content ses exploits étonnants rendit alors compte que son
lors des combats, y compris à l’époque où il style était très approprié à ses
questionna un maître de passage afin de l’aider à patrouilles nocturnes, et en
démontrer une théorie. Celui-ci décida de jouer un 1668, le gouvernement de Kirk
tour à Torelli. Se fendant rapidement en avant, il lui demanda d’enseigner son
déchira le gilet de Giorgio. Torelli en fut si exaspéré Ecole aux autres gardes. Bien
qu’il frappa le maître au menton avec son que Larsen fût parfaitement
pommeau, imprimant définitivement la marque de heureux de former les autres
celui-ci dans le visage de l’impudent. Cependant, gardes sans que son Ecole soit
aussi féroce qu’il était en combat, Giorgio était doux reconnue par la Guilde des
comme un agneau en dehors du champ de bataille. Spadassins, la Ligue de Vendel
Dans les secondes qui suivirent son coup, il envoya exigea que le style pratiqué par
mander un médecin pour soigner son adversaire. les gardiens de ses cités soit
reconnu par la Guilde.
Dans une autre histoire, Giorgio surprit un jeune
capitaine eisenor se vantant devant un groupe de Miles Donovan méprisait ce
jeunes femmes de ses capacités martiales. L’Eisenor style. Qui était obligé de se
prétendait être meilleur que n’importe quel épéiste battre en duel dans
vodacci. Lorsque l’une des femmes mentionna le l’obscurité ? Quel genre d’arme
nom de Torelli, le capitaine pouffa et affirma l’avoir “honorable” ou traditionnelle
déjà vaincu. Giorgio fit alors tranquillement était la lanterne ? Mais Franck
remarquer “Mon cher, je crois qu’il pourrait être Desaix de Montaigne joignit sa
intéressant de croiser le fer avec un homme si voix à celle de Linnae Knute,
expérimenté. Si nous trouvions une paire de ce qui emporta le vote du
couteaux, peut-être pourrions-nous amuser ces Conseil Intérieur. Ce dernier
dames.” Dans le duel qui suivit, Giorgio arracha ne voulait pas contrarier la
chacun des boutons des vêtements de l’Eisenor et les Ligue, sachant l’impact qu’elle
envoya aux femmes qui l’applaudissaient, criaient et avait eu sur la création de la
sifflaient. Enfin, il plaça son couteau sur la gorge du Guilde. Cependant, Linnae
jeune homme et dit : “Jeune monsieur, une telle respectait le désir de son
rencontre aurait pu mal finir. Allez, tu pourras camarade Donovan de
maintenant dire la vérité à tes amis puisque tu as maintenir des normes “pures”
croisé le fer avec moi. Mon nom est Giorgio Torelli.” au sein de la Guilde et
partageait son avis à un certain
degré.

82
Les Secrets de la Septième Mer

Aussi, en tertius 1668, il exigea que Larsen soit éprouvé par quatre Ecoles : Valroux,
Ambrogia, Gallegos et Donovan. Même si Larsen n’en voyait pas le besoin, il se fit un devoir
de remporter la partie. Il se comporta de manière admirable contre les maîtres de chacune de
ces quatre Ecoles et la Guide reconnut promptement son style.
Ecoles enseignant le style Larsen : de manière regrettable, Ralf Larsen a récemment trouvé la
mort. En nonus 1668, alors qu’il partageait son temps entre les patrouilles et l’enseignement à
la garde, Ralf fut tué par un spadassin Rasmussen alors qu’il tombait accidentellement sur un
duel aux pistolets dans une ruelle de Kirk. Sa fille Lydia, elle-même maître du style familial,
dirige actuellement l’Ecole du mieux qu’elle peut. Deux écoles Larsen existent aujourd’hui :
la première est à Kirk et la seconde à Västeras. La Reine Elaine a également dépêché un
message auprès de Lydia afin qu’elle ouvre une école à Carleon. Jusqu’ici, Lydia ne sait pas si
elle doit accepter ou non.

Snedig
La Vendel n’a jamais su résister à l’envie d’améliorer ce que le passé lui a transmis, et le style
Snedig n’a pas échappé à cette tendance. Il y a dix ans, Tor Snedig, un chirurgien vendelar et
duelliste, maîtrisa l’Ecole Leegstra.
Il analysa ce style comme une combinaison intéressante de connaissances anatomiques et de
capacités martiales, mais l’arme lourde l’était vraiment trop pour un Vendelar. Un barbare
vesten était certes capable de manœuvrer une telle arme de manière aisée, mais c’était à peine
une arme pour un Vendelar. Tor mis alors à profit sa formation médicale et commença à
“bricoler” le style Leegstra. Son but : utiliser les mêmes techniques que le style Leegstra, mais
à l’aide d’une rapière. Si la rapière n’était pas capable d’infliger des dommages aussi
importants qu’une hache, Tor compensa ce fait en concentrant ses attaques sur des points
sensibles de l’anatomie humaine.
Tor parvint à un style homogène trois années plus tard. En 1661, il devint le premier Maître
de l’Ecole Snedig. Il transmit ses enseignements à ses jumeaux, Aloïs le garçon, et Yolande, la
fille, et retourna alors à son emploi de chirurgien. Les combattants vendelars adoptèrent
rapidement le style Snedig avec le même enthousiasme que les Montaginois pour le style
Valroux. Croulant sous les demandes de formation et les importantes rémunérations
promises, Tor n’eut d’autre choix que de construire la première école Snedig et d’enseigner
son style aux spadassins si désireux de l’apprendre.
Snedig est une Ecole très longue à maîtriser, car le métier de médecin fait partie de son cursus
de formation. Après la première année, Aloïs et Yolande sont devenus deux excellents
maîtres d’armes. En 1665, ils cherchèrent à faire reconnaître leur style par la Guilde qui
consentit aisément à les recevoir. La Guilde reconnut leur modèle et la popularité de l’Ecole
grandit encore, augmentant sensiblement le nombre d’élèves Snedig. Bien qu’elle soit
toujours une Ecole relativement jeune, si sa popularité ne décroît pas, elle devrait rapidement
rivaliser avec des styles plus vieux de plusieurs décennies.
Ecoles enseignant le style Snedig : Tor n’est plus médecin, il enseigne son Ecole à plein temps
dans l’école principale à Kirk. Yolande dirige celle de Västeras mais est actuellement en
Montaigne où elle ouvre une école à Charousse sur la demande du gouvernement
révolutionnaire de ce pays. D’autres maîtres Snedig contrôlent des écoles à Eskilstuna,
Isafjordhur et dans l’une des petites communautés d’Eskjö. Le prix de l’admission est élevé,
mais Tor souhaite en réduire le montant au fil des années. Malheureusement, l’importance
du droit d’entrée n’a fait que renforcer le prestige de cette Ecole au sein de l’élite vendelare.

Swanson
La popularité de la canne-épée comme arme des riches a fortement augmenté la demande
d’une Ecole utilisant cette arme. Au départ, la Guilde s’y opposa fermement. Bien qu’elle soit
techniquement une arme de duel, Donovan y voyait une arme manquant singulièrement de
toute forme d’honneur.

83 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Linnae Knute avait donc la voix décisive en la matière. En dépit de ses liens avec la Ligue
de Vendel et en raison de l’aversion que Linnae éprouvait envers les méthodes utilisées
par la Ligue pour faire reconnaître l’Ecole Larsen, il vota dans le sens de Donovan.

Il était clair qu’il fallait utiliser d’autres méthodes pour faire reconnaître cette Ecole. Au
cours des trois mois qui suivirent, la Ligue de Vendel chercha ces moyens et elle finit par
les découvrir en Avalon, en la personne de George Mayhew, un spadassin sans-le-sou qui
avait développé une Ecole d’escrime basée sur l’utilisation de la rapière et de son fourreau
comme arme de parade. L’Avalon n’aimait pas cette Ecole, n’y voyant qu’un style
déshonorant et bas de gamme. Le vieux Mayhew vivait ainsi une vie d’indigent dans une
hutte délabrée près de Luthon. Une fois que la Ligue de Vendel eut pris contact avec lui, il
sauta sur l’opportunité de faire reconnaître son Ecole, honneur qui lui avait été refusé si
longtemps.

La Vendel fit venir Mayhew à Kirk et lui fournit les ressources nécessaires pour qu’il
ouvrît une école enseignant son style de combat. Écrasant l’homme sous leurs largesses, ils
parvinrent facilement à lui imposer un autre spadassin comme “associé”, Poul Swanson,
qui l’encouragea à incorporer quelques techniques de combat de rue dans son Ecole.

Le vieux maître d’armes ne voyait pas comment refuser quoi que ce soit à ses protecteurs,
en particulier lorsque des spadassins désireux d’apprendre ses techniques s’assemblèrent
au seuil de son école. Bien que Mayhew fût depuis longtemps trop vieux pour se battre,
Poul prouva qu’il était un élève doué. Déjà familier de la canne-épée, il ne lui fallut que
quelques mois pour maîtriser les techniques de maître Mayhew. Cherchant la
reconnaissance professionnelle, Mayhew s’appliqua à faire son possible afin que la Guilde
reconnaisse son Ecole et Poul se présenta devant le conseil intérieur de la Guilde des
Spadassins en Julius 1668. Il parvint à convaincre George qu’étant donné la réputation
désastreuse dont souffrait son nom en Avalon, il serait opportun de renommer son Ecole
“Swanson” plutôt que “Mayhew” afin de lui donner de meilleures chances. A contrecœur,
George en convint, Poul fut alors éprouvé par quatre Ecoles, et le style Swanson fut
reconnu par la Guilde des Spadassins.

Depuis lors, les protecteurs de Mayhew l’ont discrètement, mais efficacement, éloigné de
l’école, installant Swanson à sa place. Il vit maintenant dans une retraite confortable et
discrète, mais sans recevoir les fruits et les honneurs du
travail de toute sa vie. La Guilde s’est, depuis lors, rendu
compte que ce style était maintenant enseigné à l’aide
d’une canne-épée et de son étui plutôt que d’une rapière
et de son fourreau. Peu désireuse de retirer la
reconnaissance qu’elle avait accordée à cette Ecole afin
de ne pas amoindrir son pouvoir, la Guilde a maintenu
sa reconnaissance de l’Ecole Swanson, même avec une
canne-épée.

Ecoles enseignant le style Swanson : on trouve


aujourd’hui deux écoles enseignant ce style de combat, la
première est à Kirk et la seconde à Västeras.

Rasmussen

Cette Ecole est sans doute celle que la Guilde ne


reconnaîtra JAMAIS. Le fait qu’elle figure ici tient à sa
popularité croissante. La Vendel reste, avec l’Eisen, le
pays utilisant le plus le pistolet de duel à travers Théah.
Se considérant comme l’un des peuples les plus à la
pointe de la modernité, les Vendelars considèrent les
armes à feu comme les armes du futur, et estiment qu’ils doivent donc les maîtriser. Les
pistolets sont relativement chers à l’achat et n’exigent pas beaucoup de formation pour
être maîtrisés, ce qui en fait un choix idéal pour de riches marchands souhaitant résoudre
leurs affaires d’honneur.

84
Les Secrets de la Septième Mer

L’Ecole Rasmussen représente l’élément le plus public de l’intérêt de la Vendel pour les
armes à feu. Elle s’est battue pour que le pistolet soit reconnu comme une arme de duel
honorable. Cette pratique est également répandue en Eisen et en Montaigne, mais l’Ecole
Rasmussen ne s’y est pas encore développée (la récente révolution montaginoise pourrait
changer bien des choses).

Les efforts de la Vendel ont porté leurs fruits, et de nombreux représentants de l’autorité, que
ce soit à Kirk ou dans d’autres villes, tendent à voir dans le pistolet une manière de régler les
différends en duel. Ils vérifient simplement qu’il s’agit d’un duel mutuellement souhaité,
mais ils vont rarement plus loin dans leur enquête. La Guilde des Spadassins désapprouve
cela, mais selon le Pacte, elle ne peut intervenir dans les règlements de contentieux entre
personnes d’un même pays si aucun de leurs membres n’est Spadassin.

Il n’y a aucun respect entre les pistoliers de l’Ecole Rasmussen et les Spadassins. La Guilde a
déclaré que le duel au pistolet est illégal et une féroce rivalité existe entre les duellistes
Rasmussen et les membres de la Guilde. La situation s’est encore aggravée après que Ralf
Larsen soit mort d’une balle tirée par un duelliste Rasmussen (voir l’Ecole Larsen un peu
plus haut). Depuis lors, quatre duellistes Rasmussen ont été retrouvés morts dans les rues de
Kirk, tués par la lame d’une rapière. Ce que les autorités de Kirk feront si elles attrapent
l’assassin n’est pas clair pour le moment. Certains gardes reçoivent de fortes sommes
d’argent de la part de riches mécènes sympathisants de l’Ecole Rasmussen.

Les tensions ont encore augmenté lorsque Val Mokk a officiellement renoncé à son
appartenance à la Guilde des Spadassins pour devenir un pratiquant du style Rasmussen en
Octavus 1668. la plupart des Vendelars pensent qu’il a agit ainsi afin de “punir” la Guilde des
Spadassins qui venait de reconnaître plusieurs Ecoles vestens (voir Vestenmannavnjar, ci-
dessous). Toutefois, la plupart des membres de la Ligue sont mécontents de sa décision,
puisqu’elle a divisé ses membres. Mokk est toutefois trop puissant pour que qui que ce soit
s’oppose à lui directement, mais la Ligue de Vendel laisse rarement ses conflits internes
devenir publics, et ce différent n’est pas une exception.

Personne ne dirige pour le moment cette Ecole. Erl Rasmussen, son fondateur a été tué en
Sextus 1668 lors d’un duel avec un autre pistolier. Le duel ne devait pas être mortel, mais les
duels au pistolet ont souvent cette fin… Ironiquement, cet événement réduisit les inscriptions
au sein de cette Ecole, qui n’est donc aujourd’hui pas aussi populaire qu’elle aurait pu l’être.

Ecoles enseignant le style Rasmussen : Kirk reconnaît compter quatre écoles enseignant le
style Rasmussen et de nombreuses autres dans les autres cités de la Vendel. Les menaces des
Spadassins les ont obligés à fermer leurs portes, pour les rouvrir de manière plus discrète.
Les rumeurs abondent concernant des écoles Rasmussen ayant ouvert leurs portes en
Montaigne et en Eisen, mais elles n’ont pour le moment pas été confirmées.

Vestenmannavnjar
Duels d’autrefois

eux qui pensent que les Vestens ne comprennent rien aux “vrais” duels se

C
trompent énormément. La forme la plus ancienne de duel y est née, comme
alternative aux guerres opposant les tribus. Une tribu vesten choisissait un
homme chez celle à laquelle elle était opposée (généralement capturé lors
d’une incursion, bien que certains se rendaient délibérément lorsqu’ils
savaient que leur tribu allait être défiée). Lorsqu’une tribu avait capturé
plusieurs ennemis, il était considéré comme déshonorant de ne pas choisir le plus compétent
au combat.

La première tribu choisissait alors l’un de ses guerriers pour combattre le représentant de la
seconde tribu. Chacun des combattants pouvait utiliser l’arme favorite de sa tribu. Un lieu
d’affrontement était alors nettoyé, généralement la place du village, où les deux hommes
s’affrontaient à mort.

85 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

La première tribu considérait alors le résultat de cet affrontement comme un augure de la


guerre à venir et agissait en conséquence. Si leur champion mourait, ils arrêtaient les
incursions et ne se lançaient pas dans la guerre. Si le champion des captifs mourait, ils
poursuivaient la guerre.

Bien que ce type d’augure fût régulièrement employé, cette forme d’affrontement n’était
pas considérée totalement comme significative. En effet, si la seconde tribu savait qu’une
guerre se préparait, elle dépêchait volontairement un champion chez ses ennemis, et les
deux tribus se retrouvaient ensemble à boire, jouer et parier sur le duel. Même si le
champion de la tribu “agressive” l’emportait, il arrivait régulièrement que les hostilités ne
soient pas ouvertes car les parties avaient réussi à s’entendre pendant le combat. Beaucoup
d’étrangers considéraient ces affrontements sanguinaires comme barbares, mais le
Vestenmannavnjar les trouvait beaucoup plus civilisés que de gaspiller des centaines de
vies dans un conflit ultérieur.

Puis, certains guerriers s’entraînèrent spécifiquement pour ces affrontements. Mais,


comme les tribus vestens se rassemblaient pour razzier les côtes étrangères, ces duellistes
vestens étaient de moins en moins employés. Ainsi, les familles vestens trouvèrent une
nouvelle utilisation de leurs talents : le hólmgang, une forme de duel employée lorsque les
familles avaient des litiges entre elles. Ainsi, toujours pour éviter un massacre, chacune
des familles se choisissait un duelliste pour combattre en son nom en vertu des lois du
hólmgangulog.

Chaque famille ou village entretenait ainsi un champion pour le représenter et un


hólmgangustaór traditionnel : une zone d’approximativement 12 pieds carrés entourée de
cordes, de poteaux de bois ou de rochers. Cette zone se trouvait typiquement sur une
petite île (un hólm dans la langue de Vesten), à proximité du village et visible des
spectateurs installés sur le rivage. Les villages de l’intérieur des terres construisaient leur
hólmgangustaór à un carrefour, mais jamais très loin des habitations. Sur la zone, ils
déposaient alors un grand tissu de 9 pieds carrés et traçaient des lignes sur son pourtour –
généralement des runes ou des écrits sacrés, afin de donner au duel une aura sacrée.

Chaque duelliste entrait alors dans le hólmgangustaór avec une arme et un bouclier.
L’assistant du duelliste (généralement un duelliste en formation) se tenait juste en dehors
du hólmgangustaór avec deux boucliers prêts pour son champion. Le duelliste défié
encaissait alors le premier coup, l’attaque suivante était encaissée par le défiant, etc. Les
coups s’échangeant ainsi un par un. Le duel se poursuivait jusqu’à ce que tous les
boucliers des duellistes soient détruits et que du sang tombe sur le tissu. Si le duelliste
sortait volontairement du tissu en mettant ses deux pieds à l’extérieur, il était considéré
comme sauf et était déclaré perdant. Inutile de dire que ceux qui se trouvaient à l’extérieur
du hólmgangustaór n’avaient pas le droit d’intervenir. Ces duels n’allaient jamais
intentionnellement jusqu’à la mort, bien que le dernier coup pût parfois être mortel en
même temps que le tissu était taché de sang. C’était un risque connu ; tuer son adversaire
de cette manière n’était pas considéré comme déshonorant. Si son champion était vaincu,
la partie perdante payait au vainqueur le tribut réclamé, ce qui décourageait les faux défis.
La question était maintenant résolue ; Grumfather avait parlé par ce combat et personne
n’aurait osé aller à l’encontre de sa décision.

Des méthodes similaires étaient utilisées pour résoudre les petits conflits. Alors qu’à
l’origine les parties en conflit combattaient en personne, il devint bientôt courant d’avoir
recours à un champion pour défendre sa cause. Ironiquement, cela donna aux champions
les moyens de résoudre la plupart des conflits de manière pacifique. En effet, si un Vesten
ne parvenait pas à se trouver un champion pour défendre sa cause face à son adversaire, il
retirait généralement sa plainte et acceptait le jugement.

Ces champions partageaient leurs styles de combat et ne mirent jamais en place d’“Ecole”
pour les enseigner. Parfois un champion se retirait et en formait d’autres à son style de
combat.

86
Les Secrets de la Septième Mer

Ensuite, comme ils avaient le plus souvent à faire avec des champions expérimentés, les
maîtres d’armes eux-mêmes apprenaient énormément de leurs élèves, éléments qu’ils
incorporaient alors à leur propre méthode de combat (et enseignaient à d’autres). Ces maîtres
d’armes ne refusaient jamais d’enseigner leurs techniques à un autre confrère, à tel point
qu’ils finirent par développer les Ecoles vestens modernes. Cependant, le système des
Maîtres ne fut jamais employé au Vestenmannavnjar.

Duels d’aujourd’hui

Les duels vestens n’ont pas beaucoup évolué depuis ces jours anciens. Les familles ne
s’affrontent plus entre elles, préférant rester unies contre les Vendelars. Cependant, si une
famille est en querelle avec une autre, elle appliquera les mêmes lois que par le passé.
L’offensé choisit un champion et signifie à la famille adverse qu’elle doit faire de même. Les
deux parties se réunissent alors au hólmgangustaór de la partie défiée afin que le combat
entre les deux champions puisse avoir lieu. Comme dans les temps anciens, si le champion de
l’offensé l’emporte, il part en guerre ou est déclaré vainqueur. Les participants pensent
toujours qu’il s’agit d’un augure de Grumfather. S’il perd, il paye à la partie défiée une petite
taxe et le problème est réglé.

Les jeunes champions inexpérimentés font partie d’une classe à part de jarls voyageant d’une
île vesten à une autre et offrant leurs services pour de dignes causes, ou contre la formation
d’un maître reconnu. Ils ne combattent pas pour la rétribution, mais plutôt pour l’honneur et
la gloire du combat. Il n’existe aucune école “organisée” pour apprendre à se battre. A la
place, chaque maître se fait un honneur d’enseigner son style aux champions qui viennent le
solliciter. Ensuite, le maître le plus expérimenté de chaque Ecole est considéré comme le
Maître de son Ecole. Cependant, il n’a aucune véritable autorité en la matière et sur ses
camarades.

L’une des choses qui a récemment changé, c’est le comportement des Vestens envers la
Guilde des Spadassins. Lorsqu’elle fut fondée en 1644, il n’y avait plus de Haut Roy a
approcher. Et les différents jarls refusèrent toutes les tentatives de mise en place d’un système
simplifié de duels ; ils n’attachaient aucune importance aux méthodes étrangères de duels.

Leegstra était la seule exception. Hrodgeir, le maître le plus respecté de cette Ecole vit dans la
reconnaissance de la Guilde le moyen de combler le fossé opposant les Vestens et les
Vendelars, aussi gagna-t-il les îles vendelares et prit-il contact avec la Guilde, il offrit son
enseignement à tout Spadassin qui le lui demanderait en échange de la reconnaissance de son
Ecole. Heureuse de pouvoir enfin s’implanter en Vestenmmannavnjar, la Guilde accepta
l’offre de Hrodgeir. Depuis lors, il enseigne Leegstra aux Vestens, aux Vendelars, et même
aux étrangers qui se présentent à lui.

Les jarls vestens se montrèrent vraiment mécontents des actes de Hrodgeir, mais ils savaient
qu’il était impossible de le faire changer d’avis une fois qu’il avait pris une décision.
Quelques guerriers vestens l’approchèrent pour lui exprimer leur mécontentement ; on ne les
revit jamais. D’autres Ecoles vestens existaient, mais aucun maître d’armes n’était intéressé
par la reconnaissance de la Guilde. Les choses restèrent ainsi jusqu’en 1668, lorsque la Ligue
de Vendel força la Guilde des Spadassins à reconnaître l’Ecole Larsen. Contrariés par cette
démonstration de force politique, Linnae Knute et Miles Donovan prirent secrètement contact
avec Hrodgeir en Octavius 1668 et lui expliquèrent qu’ils voulaient donner une leçon à la
Ligue de Vendel. Ils lui demandèrent d’approcher d’autres maîtres d’armes vesten et de leur
demander de solliciter la reconnaissance de la Guilde.

Hrodgeir accepta pour des raisons qui lui sont personnelles et prit contact avec les maîtres
des trois Ecoles les plus populaires de sa nation : Siggursdottir, Kjemper et Urostifter. Les
maîtres de Siggursdottir qu’il approcha ne virent aucun intérêt à rejoindre les rangs de la
Guilde des Spadassins. Quant aux deux autres styles, les maîtres approchés n’exprimèrent
que peu d’intérêt pour une telle action. Cependant, Hrodgeir parvint à les convaincre que
c’était là un moyen idéal de mettre des bâtons dans les roues des Vendelars.

87 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Amusés par la plaisanterie, ils acceptèrent. Les deux Ecoles furent reconnues par la Guilde,
pour le plus grand mécontentement de la Ligue de Vendel. Mais les marchands ne
pouvaient pas s’opposer aux décisions du Conseil Intérieur.

Les duels vestens demeurent


aujourd’hui une affaire étrange. Les
pratiquants des Ecoles récemment
reconnues reçurent la pleine
adhésion à la Guilde des Spadassins.
Duchaine : 1667 Cependant, les duellistes vestens font
rarement valoir cette appartenance
Hans Hoermann observait son adversaire en dehors de leur nation d’origine. Ils
pendant que celui-ci le désarmait et projetait ont peu d’intérêts à représenter un
sa rapière au loin après une série de coups étranger dans leurs duels nationaux
précis et imprévisibles. En tant que Gardien et refusent presque
du Guet de la ville de Dechaine, il avait fait systématiquement les offres des
face à beaucoup de dangers, humains ou non, personnes assez courageuses ou
et les avait tous vaincus. Il n’avait jamais idiotes pour les approcher. La Guilde
prévu de se battre publiquement en duel, n’oblige pas ses membres à accepter
cependant. un contrat, aussi ces refus ne posent
aucune difficulté.
Hans maudit l’incident qui lui avait fait faire
la connaissance du Graf von Bottenfeld. Le Puisque les duellistes vestens
cheval du noble s’était dressé lorsqu’il avait combattant au Vestenmannavnjar ne
croisé sa route et le misérable petit homme s’affrontent généralement pas pour
avait pris cela pour une offense, blâmant une rémunération mais pour une
Hoermann pour les taches sur ses beaux cause, ils ne reçoivent techniquement
habits. Von Bottenfeld avait alors embauché pas de “commission”. Cependant,
un membre de la Guilde des Spadassins pour leur système de duel par champion
défier Hans à mort. Cela aurait pourtant dû interposé est si proche de celui de la
n’être qu’un simple duel. Mais von Bottenfeld Guilde que la différence est
se glorifiait de ses grandes compétences extrêmement mince. Ils offrent leurs
d’escrimeur et remplaça le Spadassin qu’il services comme champion à leur
avait engagé une fois le duel déclaré. famille ou à leur jarl, et combattent
contre un autre champion.
Hans aurait pu embaucher un Spadassin pour L’Hólmgangulog et les lois de la
combattre à sa place, mais cela aurait trop Guilde le permettent, aussi n’y a-t-il
attiré l’attention sur lui. Les Spadassins pas conflit entre les deux systèmes.
montaginois n’étaient pas bon marché et les Comme il n’y a pas de salaire, mais
gens auraient pu se demander comment un plutôt un combat pour une cause en
simple commerçant pouvait bénéficier de laquelle le champion/spadassin
fonds aussi conséquents. Et la perte de croit, peu d’étrangers sont impliqués.
réputation qu’aurait entraîné le refus de Cela va très bien aux Vestens, qui
participer à ce duel aurait détruit la position n’ont que peu d’intérêts pour la
sociale qu’il avait mit si longtemps à se Guilde des Spadassins. La Guilde
construire. Il ne pouvait pas non plus estime que si un étranger à la nation
combattre avec ses poignards et mettre en vesten participe aux duels des
pratique son Ecole Mortis. La seule option qui nordiques et offre ainsi ses services
lui restait était d’utiliser sa rapière du mieux sans rémunération, c’est son affaire.
qu’il pouvait en espérant la victoire. Hans
n’avait toutefois pas beaucoup d’espoir sur En théorie, deux Spadassins
ses chances. Il était déjà entré en contact avec s’affrontant dans un duel sans
la cellule locale et avait mis ses affaires en commission doivent au préalable
ordre. S’il mourait aujourd’hui en ce lieu, une avoir l’accord de la Guilde. Jusqu’à
autre Croix Noire prétendant être un “parent” présent, la Guilde n’a établi aucun
le remplacerait et Duchaine continuerait chapitre au Vestenmannavnjar et les
d’être protégée. Qu’Hans vive ou non, Die Vestens prennent rarement le temps
Kreuzritter seraient ? toujours présent à d’entrer en contact avec la Guilde
Duchaîne. pour lui demander son autorisation.

88
Les Secrets de la Septième Mer

Ainsi, la situation est-elle similaire à celle qui prévaut en Castille, où des duels “illégaux” se
produisent fréquemment. De plus, la Guilde n’a pas les moyens d’imposer ses lois dans ces
contrées, et les jarls vestens n’y voit aucun intérêt non plus.

Occasionnellement, un Spadassin étranger à la recherche de nouveaux défis se rend au


Vestenmannavnjar pour offrir ses services, même si personne ne le paye. Un jarl amusé
pourrait accepter son offre si le problème à juger n’est pas trop sérieux. Les combats en
résultant sont parmi les plus variés de toute l’histoire de la Guilde. Un duelliste Torres
affrontant un combattant Urostifter avec son épée et son bouclier, tandis qu’un Spadassin
Eisenfaust tente d’éviter de voir son panzerfaust brisé par l’arme d’un épéiste Kjemper.
Certains jarls préfèrent avoir recours à des duellistes n’appartenant pas à la Guilde, ainsi un
champion, membre de la Guilde, peut, de temps en temps, devoir affronter un homme armé
de harpons ou de haches.

Leegstra

Leegstra est sans doute le premier style de combat que les Vestes pratiquèrent. Il remonte à la
première bataille contre le grand ver et la naissance des runes vivantes. Certains prétendent
que son premier pratiquant fut Kjøt,
d’autres Styrke et quelques-uns
Storsæd. Personne ne peut en être sur,
mais il existe des histoires où les héros
utilisent cette Ecole aussi loin que les
Vestens peuvent s’en rappeler.
Un village côtier dans le sud-ouest
Hrodgeir est le Maître de Leegstra. Il de la Montaigne : 1666
vit dans une caverne de la montagne
Tårn sur l’île de Viddenheim. Le “Kheired-Din ! Arrête-toi, je te défie !” Le
voyage jusqu’à la caverne de Hrodgeir Croissantin si musclé se retourna pour poser
est périlleux, mais le risque en vaut la ses yeux sur l’homme qui s’avançait entre les
chandelle. La caverne peut contenir en bâtiments en flammes. Un avalonien avec une
même temps vingt apprentis, qui y épée dans une main et une cape dans l’autre.
étudient pendant deux années avant
d’être “diplômés”. Cependant, d’autres Le premier hunier du navire, Inil, se plaça à
Ecoles enseignant le style Leegstra sont côté de son capitaine. “C’est un Spadassin que
dispersées à travers les îles vendelares. nous avons devant nous. Sans doute votre
Certaines se trouvent dans des villages, prochaine victime païenne.”
d’autres dans des cavernes, certaines
sont dans de profondes gorges et Le Spadassin avalonien progressait au milieu
d’autres perchées sur des crêtes des ruines du village. “J’ai été engagé par
désolées. Un champion-maître d’armes Lord Harriman pour te défier en duel à mort
de Leegstra pourra être trouvé dans et venger le meurtre de son fils. Accepte ce
chacun de ces lieux ; la plupart sont à défi ou tu seras connu pour toujours comme
la retraite, mais quelques-uns un lâche.”
pourraient accepter de quitter leur lieu
de repos pour une cause Kheired-Din considéra l’homme quelques
particulièrement digne d’être instants avant de lancer : “ Seul le Deuxième
soutenue. Prophète peut juger de mon courage. L’avis
des infidèles est sans importance pour moi.”
Ecoles enseignant le style Leegstra : Dit-il en inclinant la tête en direction d’Inil.
puisque les Vestens enseignent “Tue-le.”
Leegstra librement à ceux qui se
présentent, il existe des maîtres Comme Kheired-Din se retournait pour
d’autres nationalités. On trouve des diriger le pillage du village, le sifflement
écoles enseignant ce style à travers d’une corde d’arc résonna à ses oreilles, suivi
Avalon, les Marches des Highlands, en du bruit mat d’une flèche pénétrant de la
Inismore et en Eisen. chair humaine.

89 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Il y en a même quelques-unes dans les cités vendelares, où Leegstra est enseigné à ceux
qui cherchent à renouer avec leurs racines “traditionnelles”. Il y a même un maître
d’armes Leegstra qui vit à proximité d’Ekaternava, en Ussura. L’entraînement à l’arme
lourde est méprisé en Montaigne, en Vodacce ainsi qu’en Castille, mais un spadassin de
ces contrées cherche parfois un maître d’arme Leegstra.

Il est intéressant de noter que Leegstra est autant une philosophie de vie qu’un style de
combat. Les maîtres Leegstra enseignent à leurs élèves à se tenir aussi solidement que la
montagne elle-même et à concentrer tout leur cœur et leur âme dans chacun de leurs
coups. Les maîtres d’armes vestens n’acceptent que ceux qui sont en accord avec cette
philosophie, plutôt que ceux qui cherchent à apprendre une nouvelle botte secrète. Ces
exigences changent d’un maître à l’autre et certains sont plus intraitables que d’autres.
Hrodgeir est le plus strict de tous. Les maîtres d’armes que l’on peut rencontrer en dehors
du Vestenmannavnjar ont des exigences bien inférieures, mais ils ont également un taux
de refus plus importants que ceux des autres Ecoles d’escrime.

Kjemper

Kjemper (le mot vesten pour “Guerrier”) est l’un des


styles de combat les plus anciens du
Vestenmannavnjar. Le Spadassin utilise une épée
longue dans une main et un bouclier pour améliorer
sa protection. De cette façon, il peut utiliser son épée
pour faire ce pour quoi elle a été forgée : attaquer.
Une bataille entre deux guerriers Kjemper est une
véritable course où chacun des deux adversaires
tente de briser le bouclier de son ennemi en premier,
le laissant avec sa seule épée, qu’il ne sait utiliser
que pour attaquer.

En raison de sa primauté d’âge et de son utilisation


constante d’une tribu à une autre, Kjemper fut le
premier style de combat employé lors des
hólmgangulog. Les combattants favorisaient l’usage
des boucliers car il permettait de réduire la gravité
des blessures encaissées. Du même coup, il prolongeait la durée des hólmgang, de sorte
que le jugement de Grumfather ne soit pas rendu trop rapidement. Plus le combat durait,
plus la sagesse de Grumfather était claire.

Ecoles enseignant le style Kjemper : Kjemper est une Ecole de combat très populaire dans
les batailles, et les champions vestens la préfèrent même au style Leegstra. Ingegerdr
Thorgaut (“Ingegerdr la Kjemper”) est le maître Kjemper du plus haut rang. Elle enseigne
rarement, car elle passe trop de temps à se battre sur les champ de bataille ou en duel (elle
hait les Vendelars). Elle ne permet presque jamais aux étrangers (en particulier les
Vendelars) d’apprendre Kjemper. Quand l’un d’entre eux se présente à elle, elle l’écarte
quasi-systématiquement en le déclarant “incompétent”. Ceux qu’elle rejette ainsi peuvent
faire appel à la Guilde, qui se tournera alors vers Hordgeir. Hrodgeir parvient alors
toujours à la convaincre d’accepter ces nouveaux apprentis. La plupart ne supportent de
toute façon pas la dureté de ses exercices et abandonnent rapidement. Ingegerdr sourit
alors en coin et leur explique que c’est la raison pour laquelle elle les avait de prime abord
déclarés incompétents. La rumeur s’est répandue et seuls les combattants les plus
déterminés se présentent maintenant devant elle. Ingegerdr fait une exception pour les
Spadassins de l’Ecole Donovan pour lesquels elle a un peu de respect (toutefois, elle n’a
jamais compris pourquoi ils utilisaient des boucliers si petits). Heureusement, d’autres
maîtres Kjemper sont mieux disposés et acceptent d’enseigner leurs compétences à travers
les îles vestens.

90
Les Secrets de la Septième Mer

Urostifter

Urostifter (en vesten, “Semeur de troubles”) est un style utilisant deux épées particulièrement
brutal. Comme l’Ecole Donovan, avec lequel il partage quelques racines communes, il
enseigne à accabler son adversaire sous la violence des coups. A la place du bouclier, les
Spadassins Urostifter utilisent une seconde épée, généralement accrochée au poignet par un
lacet, pour parer. Si l’arme principale est brisée, le guerrier Urostifter permute ses deux
épées. Le style Urostifter privilégie l’utilisation de l’épée longue pour parer comme pour
attaquer, ainsi la perte d’une arme ne laisse pas le spadassin sans défense.

Le style Urostifter a été utilisé pour la première fois par le champion Eirik, qui cherchait
volontairement les combats. Il est devenu notoirement connu sous le nom d’“Eirik
l’Urostifter”, et ce surnom resta à son Ecole de combat. Après des débuts difficiles, l’Ecole
Urostifter se propagea et est maintenant très souvent employée dans les hólmgangulog. S’il y
a moins de pratiquants Urostifter que Kjemper, c’est tout simplement parce qu’il coûte moins
cher d’acheter un bouclier qu’une seconde épée. Thorfinn Ásgautr est le Maître actuel de
cette Ecole, un champion de duel renommé. Il aime faire des blagues très élaborées et
considère son adhésion à la Ligue de Vendel comme une plaisanterie de première catégorie.

Ecoles enseignant le style Urostifter : comme Leegstra, on trouve des maîtres d’armes
pouvant vous enseigner le style Urostifter dans presque toutes les communautés vestens.
Cette Ecole n’est pas encore enseignée dans d’autres pays, même si certains Eisenfürsts
d’Eisen se sont montrés intéressés.

Vodacce
Duels d’autrefois et d’aujourd’hui

omme la Vodacce se considère au-delà des lois de la Guilde, ses traditions de

C
duel sont demeurées inchangées dans les 24 dernières années. Si un Vodacci
est offensé de quelque manière que ce soit, il voit rarement l’intérêt
d’attendre pour prouver sa virtú. Ainsi, s’il est offusqué, il vous défiera, ici et
maintenant. Cette impétuosité apparente cache en réalité des raisons très
pratiques. Moins vous laissez de temps à votre adversaire pour trouver une
sorcière de la destinée qui modifiera les fils du destin, mieux c’est. Les
adversaires ont, si c’est possible, des témoins, sinon ce seront les spectateurs qui en feront
office. Comme dans la plupart des duels, les armes sont vérifiées afin de s’assurer qu’elles ne
sont pas enduites de poisons ou dotées de mécanismes cachés. Un homme qui utilise un
poison ou une lame dissimulée doit vraiment être faible en virtú s’il doit compter sur de tels
expédients pour emporter la victoire.

Occasionnellement, les adversaires peuvent s’entendre sur une date d’affrontement


ultérieure. Cela arrive lorsque l’un des participants à d’autres engagements, ou parce qu’ils
souhaitent tous les deux avoir recours à une sorcière de la destinée. Si cela arrive, il est
conseillé à chacun des participants de prendre quelques précautions avant de se rendre sur le
lieu de l’affrontement. Un duelliste n’a pas le droit d’empoisonner son adversaire, mais les
“accidents” peuvent se produire avant le duel. Par le passé, des Spadassins attendant
l’affrontement se sont retrouvés écrasés sous une chute de pierres, noyés, agressés et tués par
des brigands ou décédés de manière “naturelle”, mais toutes ces morts étaient suspectes. Les
témoins servent ainsi souvent de gardes du corps et de goûteurs de nourriture pour les
parties respectives participant au duel.

En dehors de leur terre natale, les Spadassins vodaccis se comportent comme les autres
membres de la Guilde en se faisant payer pour les duels auxquels ils participent et en
respectant les lois de la Guilde. Mais, les mêmes “accidents” qui se produisent en Vodacce
peuvent arriver à leurs adversaires étrangers, en particulier parce qu’ils ont la fatale tendance
à être beaucoup moins paranoïaques que les Vodaccis et à prendre moins de précautions.

91 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Mais les Vodaccis prennent rarement la peine d’avoir recours à de tels subterfuges face à
des étrangers ; les non-Vodaccis ne savent jamais s’ils doivent prendre cette attitude
comme une insulte ou une marque de respect. Les Spadassins vodaccis rejoignent la
Guilde des Spadassins pour la simple raison que les duels commissionnés retardent
l’affrontement. Toute personne assez idiote pour défier un membre vodacci de la Guilde
des Spadassins donne à son adversaire le moyen de l’éliminer d’une manière plus discrète
auparavant.

Les écoles vodaccis sont de grandes académies. En effet, la plupart des maîtres d’armes
ont constaté qu’il était plus sûr d’enseigner leur art à des représentants de plusieurs
familles différentes plutôt qu’à quelques élèves. En effet, dans ce cas là, un prince vodacci
pourrait penser que l’un de ses adversaires bénéficie d’une formation exclusive… ce qui
entraînera alors des mesures extrêmes pour qu’il ne bénéficie plus de cet avantage
tactique.

Quelques familles estiment également que les écoles d’escrime sont une initiation au
Grand Jeu. L’apprenti se trouve dans un environnement où les différentes familles
vodaccis se côtoient de manière neutre et où l’on ne peut simplement éliminer ses
ennemis. En fait, les écoles de ce pays sont un peu comme des microcosmes de la Vodacce.
Les étudiants forment des alliances entre eux et les rivalités qui y naissent durent des
décennies. Les écoles de Vodacce comptent plus d’“accidents de formation” que n’importe
quel autre pays.

Ambrogia

Ambrogia est actuellement le style prédominant en Vodacce. Il existe au moins une école
Ambrogia dans chacune des sept principautés. L’homme de main de Veronica Ambrogia,
Renato Marchello administre ces écoles car Veronica préfère les relations sociales à la
paperasserie. Cependant, seul un imbécile confondrait ce manque d’implication directe
avec du désintérêt. Veronica créa l’Ecole Ambrogia il y a quinze ans, alors qu’elle était
âgée de 25 ans. Etant courtisane, elle appliqua sa connaissance de la physiologie humaine
à son Ecole d’escrime. Escrimeuse elle-même, elle a ajouté des aspects de combat de rue
permettant à une “faible femme” de compenser la force supérieure de ses adversaires
masculins.

Nombre de ses clients nobles, amusés par le fait qu’une courtisane puisse être Spadassin,
acceptèrent de croiser le fer avec elle. Elle défit nombre d’entre eux très facilement. Les
services de Veronica devinrent alors si populaires qu’elle eut des clients au sein de
plusieurs familles… ce qui lui permit d’éviter de se faire voler son Ecole par l’une d’entre
elles. Au lieu de cela, Veronica les monta les unes contre les autres et mena des
négociations secrètes afin de financer sa première école officielle. Aucune famille ne voulut
que les autres bénéficient de l’avantage de connaître ce style et pas eux, aussi envoyèrent-
ils tous des membres de leur famille suivre son enseignement. Elle accumula rapidement
une grande fortune et se retira de la profession de courtisane trois ans plus tard en 1656.
Veronica utilisa alors son influence pour faire disparaître la plupart des autres styles
vodaccis et se réserver une prédominance lui assurant une rente financière. Seules les
Ecoles des familles princières étaient intouchables (Villanova, Bernouilli et Lucani), ainsi
que l’Ecole Provolone protégée par l’Eglise vaticine de Numa.

Veronica ne se reposa toutefois pas sur ses lauriers. Elle entretenait d’excellentes relations
avec les nobles familles montaginoises, et passa beaucoup de temps à fréquenter les
mêmes cercles que l’un des fondateurs de la Guilde : Matthieu Desaix de Montaigne. Elle
lui demanda ensuite de reconnaître son Ecole, ce qui apporta la dernière touche à la
popularité de son style en Vodacce, mais lui permit également d’attirer des Spadassins
étrangers.

92
Les Secrets de la Septième Mer

Aujourd’hui, fabuleusement riche, Veronica Ambrogia n’est l’alliée d’aucun prince. Maîtresse
manipulatrice, elle les fréquente tous, mais ne doit sa fidélité à aucun. Son siège de
conseillère de la Guilde est honorifique, mais son influence est tout de même importante. Son
homme de main Renato est à la tête des Rasoirs, et on la voit très souvent en compagnie de
Franck Desaix de Montaigne dans les soirées mondaines. Veronica ne semble toutefois pas
utiliser son influence au sein de la Guilde pour un quelconque complot. Personne ne sait si
elle a réellement une influence sur Franck… ou si elle tire un quelconque avantage.

Ecoles enseignant le style Ambrogia : on trouve des écoles enseignant le style Ambrogia dans
presque toutes les grandes villes de Vodacce et dans quelques villes étrangères, à Pau,
Charousse, Prévoy, Montsange, Tamisy en Montaigne, Altamira et San Gustavo en Castille.

Villanova

Personne ne sait d’où est originaire l’Ecole Villanova, cependant beaucoup d’érudits et
d’ennemis de la famille Villanova cherchent à le savoir. Certains pensent qu’il s’agit d’un
héritage des Delaga, sauf que les Caligari ne connaissent pas ce style. Comme ils descendent
également de la lignée des Delaga, il semble peu probable qu’une seule branche de leurs
descendants ait pu garder ce secret. D’autres pensent que la raison pour laquelle les Caligari
ne connaissent pas cette Ecole est que les ancêtres des Villanova actuels ont tout fait pour
avoir un avantage tactique non négligeable sur les autres descendants des Delaga.

D’autres pensent que les Villanova détenaient effectivement ce secret des Delaga, mais qu’ils
ne le mirent en application sous le nom d’Ecole Villanova qu’à partir du moment où les
Caligara ne firent plus partie des descendants des Delaga (reportez-vous au supplément
Vodacce pour plus d’éléments sur cet événement). Ils se basent sur le fait que l’Ecole
Villanova n’est apparue qu’après qu’Aldo ait perdu le droit de porter le nom de Caligara.
Des textes plus anciens parlent d’un style similaire, mais il est difficile de savoir s’il s’agit de
la même Ecole. Mais peut-être n’est-ce qu’une coïncidence.

Personne ne peut nier l’efficacité avec laquelle les Villanova utilisent aujourd’hui leur style
d’escrime. Giovanni di Villanova maîtrise parfaitement cette Ecole, comme tout ce qui fait un
Villanova. Il garde soigneusement son Ecole loin des yeux étrangers à sa famille. En fait, l’un
des plus grand sujets de controverse au sein de la Guilde est la raison exacte pour laquelle
Nicodemo di Villanova a demandé à faire reconnaître l’Ecole Villanova en 1658. Et encore
plus important, pourquoi Giovanni l’a permis.

Nicodemo est toujours vivant et apparemment en bons termes avec Giovanni. En fait, c’est
toujours lui qui dirige l’Ecole familiale aujourd’hui. Certains estiment qu’il s’agit juste d’une
marionnette de plus au service du prince. D’autres pensent que Giovanni s’amuse avec
Nicodemo et que sa vengeance sera terrible le jour où il décidera de lui faire payer son erreur.
Et certains, enfin, suspectent que Giovanni n’ait laissé Nicodemo en vie que pour mystifier
ses ennemis en pensant qu’il existe un arrangement entre eux.

En apparence, le prince permet à quelques étrangers d’apprendre le style Villanova.


Giovanni n’accepte jamais d’étudiants, à moins que la Guilde ne le lui demande. D’autres
fois, même lorsque la Guilde le lui demande, il refuse en prétendant que le Spadassin ne
dispose pas des qualités appropriées. Et ceux qui intègrent finalement son école sont souvent
victime de fâcheux accidents. Selon les rapports de la Guilde, le taux de mortalité dans cette
école est hors du commun. Giovanni ne veut pas être tenu pour responsable des décès au
sein de son académie. Et lorsqu’on lui pose directement la question sur ce sujet, il sourit
simplement, se caresse la barbe et les favoris et répond “Mon style est le plus mortel de tout
Théah ; pas uniquement pour l’adversaire, mais aussi pour ceux qui prétendent l’apprendre.”

Giovanni a toujours refusé d’enseigner son Ecole aux Rasoirs ; il ne fait aucun secret de son
aversion envers la Guilde. La seule exception est Linnae Knute, que le prince semble
apprécier. Ce que personne ne peut dire, c’est quelles ont été les conditions qui ont permis à
Linnae Knute d’intégrer l’école Villanova pour y apprendre les techniques de cette famille
vodacci.

93 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Les Villanova ont toutefois accepté


d’enseigner leur Ecole à un plus grand
nombre de Vodaccis n’appartenant pas à la
famille Villanova. Personne ne connaît les
critères que Giovanni utilise pour éprouver
les candidats qui souhaitent entrer dans son
école, mais ce qui est certain, c’est que seul
ceux ayant du sang noble dans les veines se
rendent dans le marais de la famille
Villanova. La plupart pensent que leurs
dirigeants ont passé des accords relatifs au
Grand Jeu avec le prince afin de recevoir cet
enseignement.

Vraisemblablement, tout Villanova qui veut


apprendre le style familial doit simplement
exprimer sa demande auprès du Prince pour
l’obtenir. Presque tous les Spadassins de la
famille Villanova utilisent cette Ecole.

Des rumeurs affirment que les membres de


la famille qui souhaitent apprendre une autre
Ecole, et font ainsi preuve d’un manque de
foi concernant la supériorité du style familial
disparaissent mystérieusement. Comme de
nombreuses histoires concernant la famille
Villanova (et Giovanni en particulier), il est
très difficile de séparer la réalité de la fiction.

Ecoles enseignant le style Villanova : aucun


étranger ne connaît l’emplacement exact de
l’école Villanova. Les prétendants à cette
Ecole sont réunis par groupe de 40 à 50, et
attendent près de Porto Serafina, où on leur
bande les yeux. Ils effectuent alors un voyage
de trois jours à travers le marais de la famille
Villanova avant d’atteindre leur destination
finale. L’école se trouve dans de vieilles
ruines numaines et l’instruction dure environ
six mois.

Les rumeurs affirmant que les Villanova


exigent un serment de fidélité sont fausses, et
reposent sur le fait que les étudiants jurent
de garder le secret sur leur formation jusqu’à
leur mort. L’honneur vodacci empêche
généralement les Spadassins de rompre ce
vœu, mais cela s’est produit à l’occasion. Le
châtiment tombe alors avec toute la violence
et la fourberie dont est capable la famille
Villanova. Il n’y a absolument rien de vrai
non plus dans le fait que les Spadassins ne
parvenant pas à maîtriser l’Ecole servent de
cibles d’entraînement pour la promotion
suivante d’apprentis. Les accidents se
produisent chez les élèves et les apprentis
dans les mêmes proportions.

94
Les Secrets de la Septième Mer

Bernouilli

Grâce à la permission de l’Eglise, la famille Bernouilli a pu faire venir de l’Empire du


Croissant des marchandises, mais également des connaissances – en particulier le style de
combat au sabre. Les Croissantins l’utilisent pour se battre à cheval, mais les Bernouilli n’ont
jamais vu la nécessité de développer une Ecole d’escrime montée : les îles et les marais de
Vodacce ne sont pas propices à une telle utilisation. Au lieu de cela, ils ont adapté cette Ecole
de telle manière que la main gauche qui tient habituellement les rênes du cheval puisse être
utilisée pour frapper son adversaire. Elle utilise toujours le sabre, quoi que la lame ait été
légèrement allongée.

En raison de leur accord avec l’Eglise, la famille Bernouilli a des droits exclusifs sur son Ecole
d’escrime. Aucun autre prince n’oserait adopter un style de combat croissantin, par peur
d’irriter l’Eglise du Vaticine. L’Ecole Bernouilli n’est pas secrète, comme l’est Villanova, mais
la plupart des Vodaccis n’ont que peu d’intérêt pour ce style croissantin. Les Vodaccis
détestent également l’Ecole Bernouilli parce qu’elle n’utilise qu’une arme, ce qui la fait trop
ressembler à l’Ecole Aldaña.

Pietro di Vercelis, le fils d’Angelo di Vercelis, dirige actuellement l’Ecole Bernouilli. Angelo
est le conseiller financier particulier du prince Bernouilli, et l’un des héritiers potentiels en cas
de décès du prince Gespucci di Bernouilli. Pietro dirige l’Ecole depuis quinze ans.
Cependant, Pietro n’a que peu d’intérêts pour tout ce qui vient de l’Empire du Croissant. Le
prince Gespucci l’a nommé à ce poste en remerciement des services rendus et de la fidélité de
son père. Les fonctions administratives de Pietro sont relativement légères.

Ecoles enseignant le style Bernouilli : l’Ecole n’a que trois académies en Vodacce : sur l’île
Bernouilli, à Porto Spatia et à Jesalute. On ne trouve pas cette Ecole en dehors de la
principauté Bernouilli. Pietro lui-même enseigne à l’école d’Amozare, sur l’île Bernouilli. Il
passe le reste de son temps en négociations sans fin avec la Guilde. Le prince Gespucci n’a
rien contre la Guilde, à la différence de la plupart des Vodaccis. Il serait prêt à entamer des
pourparlers avec elle pour que les lois de la Guilde s’appliquent réellement dans sa
principauté, mais il ne souhaite pas passer pour faible aux yeux des autres princes. Il utilise
Pietro afin de servir d’intermédiaire et de rester en contact. La Guilde entretient un chapitre à
Amozare, bien qu’il serve surtout d’asile pour les Spadassins étrangers. Toutefois, Gespucci a
donné sa parole qu’il serait protégé, et il laisse Pietro s’en occuper.

Lucani

Ce sont des mercenaires kosars qui ont introduit pour la première fois ce style de combat en
Vodacce il y a une centaine d’années. Ils avaient laissé leur peuple dans les steppes de la
Molhyna et avaient gagné l’ouest pour trouver du travail. Toute la Vodacce observa leur style
de combat basé sur le yatagan avec dédain et mépris. Cependant, on ne pouvait nier
l’efficacité des kosars avec une telle arme. Les Kosars travaillèrent pour plusieurs princes du
nord de la Vodacce continentale. Ces mêmes princes formèrent nombre de leurs hommes à
l’utilisation du yatagan, et elle obtint alors leur faveur comme arme de bataille plutôt que
comme arme de duel. Malgré cela, certains Vodaccis défendirent le droit de l’utiliser pour
défendre leur honneur, indépendamment de sa reconnaissance sociale. Ainsi, on commença à
voir des Spadassins vodaccis utiliser le yatagan dans les duels, en particulier dans la Vodacce
continentale.

Quand les Lucani prirent le pouvoir en 1560, Mikel di Lucani chercha tous les moyens
possibles pour asseoir sa famille comme une “véritable” maison noble malgré l’humilité de sa
lignée. Il proclama alors que l’Ecole utilisant le yatagan porterait maintenant son nom. Cela
n’améliora pas l’impression des autres princes vodaccis envers les Lucani, mais elle leur
permit de compléter leurs revenus par l’enseignement de ce style. Les soldats et gardes
viennent souvent dans les écoles Lucani pour apprendre ce style.

95 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Les Lucani demandèrent à rejoindre la Guilde des Spadassins l’année qui suivit sa création
et obtinrent facilement sa reconnaissance. Depuis lors, la Guilde a trouvé dans les Lucani
un allié avec lequel il est facile de travailler comparativement aux autres vodaccis. Les
Spadassins Lucani respectent scrupuleusement les règles de duel de la Guilde ! La récente
mort du prince Lucani a provoqué un frein des inscriptions et les survivants de cette
famille manquent de moyens pour forcer les Villanova et Mondavi qui ont envahi leurs
terres à respecter les lois de la Guilde. Il est toutefois toujours vrai que la Guilde est prête à
fournir un véritable appui aux Lucani en échange de leur respect des règles de duel.

Menandro di Lucani est très sévère avec ceux qui manient le yatagan et exige de ses élèves
une main ferme et des réflexes éclairs. Il dirige actuellement l’Ecole Lucani. Menandro est
révolté par le traitement que les autres princes ont infligé à sa famille. Cependant, il se
rend parfaitement compte qu’il vaut mieux garder profil bas que de les défier
frontalement. Il a accepté que les Mondavi soient les seigneurs de ses terres et de ses gens
s’ils le laissaient en échange poursuivre l’enseignement de son style d’escrime.

Ecoles enseignant le style Lucani : on peut trouver des écoles Lucani dans les villes de
Guarre de Puertofino, Sant’Andrea, et Gorivari. Aucun autre prince vodacci n’a voulu
d’écoles enseignant ce style sur ses terres.

Avalon et Eisen ont leurs propres styles n’utilisant pas la rapière et ne voient pas pourquoi
ils en importeraient d’autres. La plupart des Montaginois dédaignent ce style, bien que
quelques mousquetaires se soient tournés vers l’Ecole Lucani car elle est plus adaptée au
combat monté que le style Valroux. La plupart des Ussurans méprisent les kosars et ne
voient pas pourquoi ils apprendraient à se battre comme eux, en particulier si ce style a été
encore abâtardi par des Vodaccis. Les Vendelars, à l’instar des Montaginois, n’apprécient
pas les armes exotiques, déjà qu’ils ne supportent pas celles de leurs cousins vestens…
Seuls les Castillians pourraient avoir un certain intérêt pour l’Ecole Lucani. Les cavaliers
de l’Ecole Gustavo se sont d’ailleurs montrés intéressés, surtout depuis la disparition du
prince Lucani et du fait que ce style est maintenant enseigné à quiconque peut payer la
formation. Malheureusement, pour le moment, cet intérêt n’est pas suffisant pour justifier
l’ouverture d’une école.

Provolone
Fondée il y a deux générations à Numa, Provolone est une Ecole très classique, un peu
comme l’est Trécy en Montaigne. Ce style conservateur défend une escrime épurée et
respectueuse des règles originales de cet art. Prônant une défense élaborée, des attaques
précises et un usage exclusif de la rapière, l’Ecole Provolone estime qu’elle serait
aujourd’hui le style vodacci le plus répandu à travers Théah si la préférence des
spadassins vodaccis n’allait pas aux Ecoles très agressives (et méprisables) dans la
tradition d’Ambrogia ou de Villanova. En réalité, c’est l’extrême arrogance des spadassins
Provolone qui est l’obstacle majeur à son développement. On ne peut simplement entrer
dans une académie enseignant l’Ecole Provolone avec les poches pleines de sénateurs pour
apprendre l’art de la rapière ; il faut être invité et on doit payer un prix très élevé pour
avoir l’honneur de recevoir l’enseignement “du style d’escrime le plus fin de tout Théah”.

On pourrait croire qu’une Ecole créée dans le plus pur style de la riche tradition de
l’escrime, et reconnue par la Guilde des Spadassins depuis presque vingt ans, produirait
les plus gentilshommes des spadassins de la Guilde. Et ce serait probablement vrai… si
cette Ecole n’avait pas été développée en Vodacce. Au lieu de cela, les hommes et les
femmes de l’Ecole Provolone sont certainement les plus arrogants des spadassins de toute
la surface de Théah, convaincus que leur Ecole est le seul “véritable” style d’escrime. Ils se
moquent allègrement des lâches Ecoles Ambrogia et Valroux qui utilisent une seconde
arme pour parer. Toute Ecole qui utilise une arme non traditionnelle (comme le manteau
de l’Ecole Torres, les armes lourdes ou improvisées) est pour eux un style barbare et
préhistorique qui n’a rien à voir avec l’escrime. Quant aux Ecoles comme Aldaña ou
Bernouilli, elles sont dénoncées comme ostentatoires et vulgaires. La seule Ecole à trouver
grâce à leurs yeux est Gallegos, mais ils insistent toujours pour expliquer que leur Ecole est
bien supérieure à celle de Castille.

96
Les Secrets de la Septième Mer

Si les spadassins Provolone se moquent allègrement de toutes les Ecoles d’escrime et tendent
à affronter tous les spadassins qu’ils rencontrent, ils réservent leur dédain le plus important à
l’Ecole Villanova et ses praticiens. Ils estiment que l’Ecole est inefficace et bâclée, surfaite à
l’image de la famille vodacci à l’origine de sa création. Ce point de vue est très apprécié du
prince Alcide di Mondavi qui a accepté de promouvoir l’ouverture de trois écoles de ce style
sur ses terres et une rumeur récurrente affirme que le prince serait en train de réfléchir à
“l’adoption” définitive de cette Ecole en lui donnant son nom de famille. Mais la haine de
Provolone pour Villanova est réciproque, ainsi, Villanova n’aimerait rien tant que tuer tous
les spadassins Provolone et brûler leurs académies. Cependant, il craint qu’une telle
manœuvre n’entraîne une réaction de Mondavi, à laquelle il n’est, pour l’heure, pas prêt. En
attendant, les conflits hors duels entre les spadassins de ces deux Ecoles rivales sont monnaie
courante, en particulier via des bagarres de tavernes.

Ecoles enseignant le style Provolone : à l’heure actuelle, il n’existe que cinq écoles enseignant
le style Provolone, deux se trouvent à Numa et les trois autres sur les terres de la famille
Mondavi, à Chiarisa, à Profeta Chiesa et dans une petite ville du nom de Gavazzini, proche
de la frontière avec la Castille. Il n’en existe aucune à l’étranger, le Maître de l’Ecole
Provolone, Santino Evangelista, refuse qu’une école Provolone ouvre ailleurs qu’en Vodacce,
le siège historique de l’art du duel et de l’escrime.

L’Empire du Croissant et le Cathay


a Guilde des Spadassins n’est implantée dans aucun de ces deux pays. Le

L
premier est sous embargo de l’Eglise du vaticine et les Croissantins ne
verraient sans doute pas l’intérêt de rejoindre une telle organisation. Par
contre, la Guilde, elle, est intéressée par un développement dans les terres
des croisades, comme le montre sa reconnaissance de l’Ecole Al Aïfa en
Castille. Il s’agira sans doute de la prochaine nation où se rendra Linnae
Knute pour entamer des négociations avec les dirigeants de ce pays.

Quant au Cathay, il n’est accessible que depuis peu. Il faut déjà que les Théans renouent des
contacts avec ces pays avant de seulement penser à y installer un chapitre de la Guilde des
Spadassins.

Les pirates et l’Archipel de Minuit


lors que quelques Spadassins vivent de la piraterie, et que quelques pirates

A
rejoignent occasionnellement les rangs de la Guilde, celle-ci n’a que peu de
poids sur les océans. Les ordres du capitaine et la charte des navires sont les
lois en vigueur à bord d’un bateau. Si un duel doit avoir lieu, les participants
emploient les styles traditionnels de combat qu’ils connaissent (généralement
Rogers ou Salinas). Seuls des membres d’équipage de rang sensiblement
équivalent ont le droit de s’affronter en duel.

Les capitaines impitoyables tuent simplement ceux qui sont assez idiots pour s’opposer à
eux, ou perturbent le fonctionnement de leur navire en s’attaquant à d’autres matelots. Les
capitaines les plus honorables tolèrent rarement l’insubordination, bien que les matelots qui
ont un compte à régler s’arrangent entre eux pour régler le problème de la manière qui leur
agrée.

Les Ecoles d’escrime pirates de Rogers et de Salinas ont provoqué des débats animés au sein
de la Guilde des Spadassins. Si leurs pratiquants utilisent des épées, leurs “tours” manquent
d’honneur. Malgré cela, la Guilde approche de temps en temps des maîtres des Ecoles Rogers
ou Salinas afin qu’ils rejoignent la Guilde. Pour le moment, aucun de ces maîtres d’armes n’a
donné suite à ces invitations.

97 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

Quant à l’Archipel de Minuit, il n’abrite aujourd’hui qu’une seule Ecole susceptible


d’intéresser la Guilde des Spadassins ; il s’agit de l’Ecole Marcina, mais la Guilde attend
que le Maître de ce style traverse les océans pour venir se présenter devant le Conseil
Intérieur. Il n’y a pas beaucoup de doutes quant à la suite, la Guilde la reconnaîtra
certainement, car cette Ecole est dans l’esprit de ce que recherche le cercle intérieur et leur
permettra de prendre pied dans l’Archipel de Minuit.

Récapitulatif des homologations des


Ecoles par la Guilde des Spadassins
Voici un petit tableau récapitulatif des homologations de la Guilde des Spadassins et les
Maîtres successifs qui les ont dirigées. Elles sont 5 en 1644, 22 en 1656 et 42 en 1669.
Année Maîtres
Ecole
d’homologation

Donovan Miles Donovan (1644)


Ryan McDonald (1644),
McDonald Hamish McDuff (1653)
Imperator Riefenstahl (1644),
Eisenfaust Linnae Knute (1667)
1644
Konrad von Pösen (1644),
Pösen Fauner Konrad von Pösen (1656)
Matthieu Desaix de Montaigne (1644),
Valroux Franck Desaix de Montaigne (1665)

Leegstra Hrodgeir (1644)

Trécy Jean-Grégoire de Trécy (1645)


1645
Lucani Menandro di Lucani (1645)
Don Millano Rios de Aldaña (1646),
Aldaña Don Andrès Bejarano de Aldaña (1653)
1646
Drexel Kristoff Drexel (1646), Yasmine Drexel (1650)
Don Antonio Rodriguez de Gallegos (1647),
Gallegos Don Samuel Vasquez de Gallegos (1659)
1647
Provolone Santino Evangelista (1647)
Rinaldo di Bernouilli (1648),
1648 Bernouilli Pietro di Vercelis (1653)

1649 Hirojosa Juan de Hirojosa y Torres (1649)

1650 Aucune école homologuée


Samson Montsange de Chevalier (1652),
1651 Les Cadets Paul Tutin (1668)
Luis Montoya de Soldano (1652),
1652 Soldano Eduardo Montevada (1664)

98
Les Secrets de la Septième Mer

Année Ecole Maîtres

Andrews Geoffery Andrews (1653)


1653
La Guêpe Anne-Mélusine Huon de Camerzine (1653)
Ibrahim-Ahmed Ben Rella Al Aïfa (1654),
Al Aïfa Hafiz-Ahmed Ben Rella Al Aïfa (1659)
Abbé Aimar Conchada (1654),
1654
Abbé Pelayo de Moya (1657),
Escuela Pater Noster Abbé Sebastian Gajardo (1666),
Abbé Modesto Soldadera (1669)

1655 Aucune école homologuée

Hainzl Albert von Sydow (1656)


1656
Ambrogia Veronica Ambrogia (1656)

1657 Robertson Jack Webster (1657)

1658 Villanova Nicodemo di Villanova (1658)

1659 Aucune école homologuée

1660 Gosling Jehan Gosling (1660)


Antoine-René Castelfébur de Mantoue Rochefort
1661 Rochefort (1661),
Renato Marchello (1662)

1662 Aucune école homologuée

1663 Aucune école homologuée

1664 Sanders Lyle Sanders (1664)

McLellan Erskin McLellan (1665)

Ottenheim Leonhardt von Reichenbach (1665)


1665
Bogatyr Silan (1665)

Snedig Tor Snedig (1665)

Gauthier Maurice Gauthier de la Mothe (1666)


1666
La Pointe au cœur Camille de Basconne (1666)

1667 Faileas Johnny Faileas (1667)

Torres Jaime Bejarano de Guzman (1668)


Ralf Larsen (1668),
Larsen Lydia Larsen (1669)
1668 Swanson Poul Swanson (1668)

Kjemper Ingegerdr Thorgaut (1668)

Urostifter Thorfinn Ásgautr (1668)

Rojando Rafael Rojando (1669)

1669 Wilcox Nicole Wilcox (1669)

Tom Morel Rodrigue Morel (1669)

99 Traduction de Géronimo
La Guilde des spadassins

La Guilde et les sociétés secrètes

a plupart des sociétés secrètes de Théah ont un grave désavantage pour

L
être reconnues… eh bien… le fait qu’elles soient SECRETES. Les causes
qu’elles défendent ne permettent pas toujours d’attirer les fonds
nécessaires pour fonctionner correctement, alors, pour financer une
Ecole… De plus, cela nuirait à leur discrétion. Et même si le cercle
intérieur apprenait l’existence de ces Ecoles, la plupart ne pourraient être
considérées comme des Ecoles d’escrime dignes d’être reconnues. D’ailleurs, la plupart
des membres de sociétés secrètes jurent de mourir plutôt que de révéler les secrets de leur
Ecole de combat. Et enfin, la plupart de ces styles sont conçus pour éliminer leurs
adversaires rapidement, ce qui est contraire à l’esprit de la Guilde.

Les deux “sociétés secrètes” les plus publiques sont des exceptions. La plupart des gens
vivant de leur épée savent que l’Ecole Desaix est une exclusivité des Chevaliers de la Rose
et de la Croix, et la seule raison pour laquelle la Guilde n’a pas reconnu cette Ecole, c’est
parce qu’elle n’est enseignée qu’aux membres de la Rose et de la Croix. Les maîtres Pavois
de la Société des Explorateurs ne cherchent pas non plus à faire reconnaître leur Ecole,
d’autant qu’elle est exclusivement défensive et vise à protéger les archéologues. Ainsi,
cette Ecole aurait peu de chances d’être reconnue par la Guilde, même si un maître Pavois
le demandait.

100
Les Secrets de la Septième Mer

101 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Chapitre Deux

Fente en avant

102
Les Secrets de la Septième Mer

Une leçon d’escrime

orsque tu effectues ton premier pas lors d’un duel, tu fais un pas en direction

L
de la mort. C’est la première leçon.”

Maître Vito Borromeo jeta un œil sur le cercle de jeunes gens autour de lui, et
lâcha un soupir las et exagéré de désespoir. “Mais vous ne comprenez pas
encore cela, n’est-ce pas ? Et c’est pour cela que vos chefs de famille vous ont
envoyés ici.” Il fit un pas supplémentaire en direction de la table sur laquelle
se trouvait une sélection de rapières et de mains-gauches. Il les observa, se retourna et se
dirigea vers l’un des étudiants : “Toi ! Maintenant !”.

Teodoro di Mondavi sortit de sa rêverie. Il savait parfaitement pourquoi sa famille l’avait


envoyé ici. L’Ecole Ambrogia était célèbre à travers toute la Vodacce. Et tout noble attaché à
son nom se devait de connaître au moins une Ecole de combat. Et puis, pourquoi ne pourrait-
il pas devenir le maître d’armes de sa famille ?

“J’ai dit maintenant !” hurla le maître, en se retournant à nouveau.

Teodoro se mit immédiatement en mouvement sans que Vito ne lui portât la moindre
attention. Le maître semblait absorbé par la lumière brillant sur l’acier des lames de la table.
Après quelques secondes de silence, il fit un pas de côté. “Choisis tes armes.”

Mondavi fit un pas en direction de la table et examina les épées posées devant lui. La
première chose qu’il remarqua fut qu’aucune pointe n’était protégée. Il prit une rapière et la
saisit bien en main. Faisant face à son maître d’arme, il déchira l’air, une fois, puis deux.
Ensuite il reposa cette arme sur la table et fit de même avec la rapière suivante. Finalement, il
garda la troisième arme, satisfait. Il se tourna alors vers les mains-gauches et procéda de
même.

“Bons choix,” signala Borromeo à contrecœur. “Mais pas le meilleur. Je t’ai laissé choisir en
premier, te laissant l’avantage. Mais tu n’as pas su en profiter.” Il s’avança alors et gifla
violemment Teodoro. “Imbécile ! Vérifie d’abord chaque arme, et ensuite fais ton choix !” Le
maître choisit sa rapière et sa main-gauche parmi les lames que Teodoro avait négligées. Le
jeune Mondavi restait là, le visage cramoisi. Aucun des autres membres de la classe n’était
assez idiot pour rire, mais Teodoro pouvait sentir leurs regards moqueurs brûler son dos.

Borromeo gagna la piste d’entraînement. Il adopta une position que Teodoro reconnut
aussitôt, c’était la garde classique du style Ambrogia. Vito tenait sa rapière dans sa main
gauche et sa main-gauche dans la droite : l’arme principale tenue bien haut, et l’autre bien
bas. “A votre convenance, seigneur Mondavi” l’invita-t-il avec une courtoisie si obséquieuse
qu’elle en devenait une insulte.

Teodoro gagna sa place sur la piste. Comme n’importe quel noble vodacci, il avait déjà dû se
battre à la rapière, mais la deuxième arme était nouvelle pour lui. Comme le maître, il était
gaucher et tenait donc l’arme en conséquence. Il tenait la main-gauche de manière
maladroite, mais il fit de son mieux pour imiter la position prise par son professeur.

103 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

“Attaque quand tu veux.”

Espérant prendre son professeur par surprise, Teodoro se précipita. Borromeo para la
rapière avec la lame de sa main-gauche et frappa le nez de Mondavi avec le pommeau de
sa rapière. Assommé, Teodoro chancela en arrière et s’effondra à terre.

“Un Spadassin Ambrogia attend l’attaque : il ne passe jamais à l’assaut, à moins qu’il n’y
soit forcé. C’est sa force, et sa faiblesse. Laissez votre adversaire venir à vous, ou attendez
le moment optimal pour lancer votre attaque. Debout : n’es-tu qu’un paysan, à labourer
ton champ toute la journée ?”

Teodoro se releva, vacilla sur ses jambes, et essuya le sang de son visage sur sa chemise.
“Quand tu dois frapper,” poursuivit Maître Vito, “ Fais-le où ton adversaire ne s’y attend
pas.” Joignant le geste à la parole, il fendit l’air de gauche et de droite avec sa rapière.
Borromeo décala alors rapidement sa rapière de sa ligne d’attaque initiale et la précipita
vers le bas, déchirant le tissu du pantalon de Teodoro et faisant perler le sang de sa cuisse
droite.

“Stupido ! La lame de parade est faite pour parer. Tu as deux armes : utilise-les toutes les
deux ! Es-tu un Castillian en train de se pavaner ?” Vito leva ses armes pour asseoir sa
démonstration. “La rapière est pour l’attaque, pas pour la parade. Tu peux bloquer la lame
de ton adversaire avec n’importe quelle arme : pourquoi gaspiller ton arme d’attaque
ainsi ? Encore !”

Boitillant, Teodoro retourna à sa place sur la piste d’entraînement. De nouveau, il essaya


d’imiter la position prise par son professeur, serrant sa main-gauche avec un peu plus de
fermeté. Il attaqua, utilisant une technique que le maître d’escrime de la famille Mondavi
lui avait apprise. Il envoya sa rapière en direction du torse de son adversaire, tenant sa
main-gauche prête, puis il précipita rapidement sa main-gauche de bas en haut, afin de
laisser une estafilade sur le visage de Vito.

Le professeur interposa sa lame de parade et détourna le coup. “Beaucoup mieux !” Il


retourna alors l’attaque et Teodoro la détourna avec sa seconde lame. “Adapte-toi ! Vise
bien ! Un Spadassin Ambrogia utilise tous les moyens à sa disposition pour emporter la
victoire.” Borromeo poussa alors son avantage, croisant le fer avec Teodoro. Celui-ci
parvenait difficilement à parer les attaques de son professeur. Il para une fois, deux, trois,
porta une attaque, para encore… Maître Vito s’avança encore.

“Quand tu as le dessus, attaque sans attendre !” il se fendit, plongeant sa lame en avant.


“Un adversaire affaibli est un adversaire mort ! Ne montrez jamais votre faiblesse, et vous
vivrez peut-être assez longtemps pour combattre un autre jour !”

Mondavi tourna rapidement sa tête, évitant le plus gros de la lame de son maître. De
nouveau du sang coula sur son visage.

“Ne comptez sur votre main-gauche que pour la parade. Mais utilisez également votre
corps pour esquiver. Autre chose qui peut également vous servir lors de vos attaques :
Observez !”

Maître Vito porta une attaque à l’épaule droite de Teodoro. Le noble ne parvint à éviter le
coup du professeur que de justesse mais son poignet se retrouva sur la trajectoire de la
rapière. La lame lui pénétra la chair.

“Déplacez votre main ainsi, juste ainsi, et les dommages seront beaucoup plus
importants,” déclara Borromeo en se reculant. Haletant, Teodoro observa l’homme avec
une prudence circonspecte. “Et finalement…”.

Avec un poignet brisé, difficile de se battre. Borromeo envoya alors sa main-gauche en


direction de son étudiant. Teodoro esquiva sur la gauche, et finit sa course sur un
camarade. Avant d’avoir pu réagir ou récupéré, Vito envoya un coup de pied dans l’aine
de Teodoro. Mondavi tomba à genoux, ses armes tombant dans le sable.

104
Les Secrets de la Septième Mer

“Votre corps est une arme – la seule sur laquelle vous pouvez compter à tous moments et en
toutes circonstances. Traitez-la comme n’importe quelle arme, mais mille fois mieux. Quant à
celui-là…” Vito désigna l’étudiant sans connaissance qui avait amorti l’esquive de Teodoro.
Une contusion sur son front montrait l’endroit où la main-gauche l’avait frappé. “Il pensait
déjà tout savoir. Tout comme vous. Mais tant que vous serez ici, vous apprendrez. Rien
d’autre. Si vous mourez, c’est que vous ne m’aurez pas bien écouté. Evitez cela.”

Borromeo jeta un oeil à Teodoro. En dépit de la douleur du coup de son maître d’arme, il ne
s’était pas effondré. “Bien ! Toi… Tu as le virtú. Un premier jour comme aujourd’hui, aucun
autre étudiant n’aurait pu faire mieux que toi.” Vito jeta un œil au cercle d’étudiants,
s’assurant qu’ils avaient bien saisi le message. “N’importe lequel d’entre vous pourrait être à
la place de ce garçon. Rappelez-vous-en.”

Le maître se pencha vers Teodoro et prit le blessé par l’épaule. Doucement, il l’aida à se
remettre sur pied. “Souviens-toi de ce que je t’ai montré, et de tout ce que je te montrerai
dans les semaines à venir. Et peut-être – peut-être – survivras-tu à l’extérieur de ces murs. Va
t’asseoir.”

Avec reconnaissance, Teodoro chancela jusqu’à sa place. Alors que Vito faisait signe à
l’étudiant suivant de se lever, le jeune Mondavi se repassa dans la tête sa leçon d’aujourd’hui
tout en se demandant comme il l’emploierait.

Le cercle intérieur

Linnae Knute, membre du cercle intérieur, détenteur d’un siège de la Ligue de


Vendel et Maître de l’Ecole Eisenfaust
innae est le troisième enfant d’une

L famille nombreuse. Son père était un


marchand vendelar et sa mère, Monika
Knute, l’une des plus célèbres duellistes
eisenores. En dépit (ou peut-être en raison) de
son sexe, Monika maîtrisait plusieurs Ecoles et
même l’Imperator reconnaissait ses
compétences. Parmi ses enfants, seul Linnae
montra de vraies aptitudes pour le maniement
de l’épée, mais également dans beaucoup
d’autres domaines. Linnae prouva bientôt qu’il
pouvait maîtriser de multiples talents. Non
seulement il était polyglotte, et parlait 5 langues
dès l’âge de 8 ans, mais il connut rapidement de
nombreux métiers. A dix ans, il en savait plus
que des hommes ayant deux ou trois fois son
âge, connaissait l’étiquette des cours vendelares
et avait assez de connaissances médicales pour
faire un docteur acceptable.

105 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

C’est alors qu’une tragédie se produisit. Entre ses visites à sa famille et ses voyages en
Eisen ou en Montaigne pour louer son bras, sa mère fut défiée en duel par un noble
montaginois qui s’était considéré comme offensé, mais plutôt que de la combattre
loyalement, il la fit disparaître la nuit précédant l’affrontement. Linnae jura de la venger.
Cela lui prit deux années, mais à 12 ans, il tua le noble qui lui avait arraché sa mère et lui
extirpa les noms des hommes qu’il avait engagé cette fameuse nuit.

Cette catastrophe avait marqué Linnae et lui avait donné une véritable obsession, il voulait
maintenant rendre toute leur noblesse passée aux duels, afin qu’ils ne soient plus un
moyen d’assassinat légal. Il jura de redonner tout son lustre à cet art, et trouva bientôt un
nouvel ami qui partageait son but : Matthieu Desaix de Montaigne. Matthieu était un
ennemi du noble qui avait tué Monika, et avait discrètement aidé Linnae à accomplir sa
vengeance. Quant il entendit parler de la nouvelle quête de Linnae, Matthieu lui offrit de
l’aider à atteindre son but. Le Montaginois devint alors le mentor du garçon, lui suggérant
de gagner du pouvoir et de l’influence en Eisen comme élément d’un plan à long terme
visant à la création de la Guilde. Linnae partit donc pour l’Eisen, maîtrisa le style
Eisenfaust, et ouvrit une école consacrée à son enseignement. Les Eisenors, rarement
impressionnés par les étrangers, furent ainsi un grand nombre à venir suivre ses
enseignements dans leur style national.

Finalement, en 1644, le temps était venu. Linnae prit contact avec la Ligue de Vendel en
application des desseins de Matthieu visant à la création d’une nouvelle Guilde. Y voyant
un symbole de modernité, la Ligue accepta cette proposition à la condition que ce fût
Linnae qui la représente. Linnae était également en pourparlers secrets avec Riefenstahl
afin de s’assurer qu’il ratifie le Pacte. Enfin, la Guilde naquit en 1644, avec Linnae comme
membre du Conseil Intérieur et représentant de la Vendel et de l’Eisen.

Depuis cette époque, Linnae est devenu l’un des Spadassins les plus craints de Théah. Ses
services sont très demandés, et il a ouvert des écoles privées à Charousse, Gottkirchen et
Carleon. Récemment, il a également ouvert une nouvelle académie d’escrime dans la ville
de Kirk, l’intitulant “Académie de la Guilde” plutôt que “Académie de Knute”. Il fut
immédiatement inondé de demandes d’inscription. Knute enseigne à ses élèves dès qu’il
est présent, mais il reste rarement dans ses écoles plus d’une semaine sur huit. Le reste du
temps, il s’occupe des affaires de la Guilde à Kirk, ou voyage à travers le monde pour
apprendre de nouveaux styles de combat.

Linnae a développé un talent très appréciable pour apprendre les Ecoles les plus obscures.
Il connaît Bogatyr, Villanova et quelques autres Ecoles connues uniquement des
Spadassins de Théah les plus accomplis. La plupart attribue son succès à ses grandes
qualités d’orateur et au fait que Knute utilise toute son intelligence et sa volonté dans sa
quête. Linnae est également le Maître de l’Ecole Eisenfaust, depuis que l’Imperator
Riefenstahl s’est suicidé après la Guerre de la Croix. Malgré son âge, Linnae ne semble pas
accablé par ses responsabilités. Il continue de voyager et de combattre aussi bien, voire
mieux, qu’un homme deux fois plus jeune. De plus Serk von Markstrom, un ami
d’enfance, le suppléé lorsqu’il est absent pour représenter la Guilde des Spadassins en
Eisen (vous en saurez plus à son sujet dans L’Ebook à venir Novus Ordum Mundi, les
maîtres du Grand Jeu).

Linnae est un beau Vendelar qui vient d’entrer dans la quarantaine, avec de longs cheveux
blonds, une moustache et un bouc. De nombreuses personnes affirment qu’il ressemble
beaucoup à Jeremiah Berek. Toutefois, Linnae est un peu plus grand, porte ses cheveux
légèrement plus courts, garde son bouc toujours en pointe et a les yeux plus verts que
bleus. Il est également plus âgé que Berek, et l’orgueil de Knute l’oblige à teindre ses
cheveux pour éviter de paraître son âge. Il porte des vêtements sobres à la mode
vendelare, évitant les tenues trop onéreuses. C’est un caméléon social, capable de passer
d’une diplomatie tout en douceur pour convaincre le Gaius d’accepter la Guilde dans son
pays à une fureur sans pareille lorsqu’il doit faire face à un Spadassin acharné.

106
Les Secrets de la Septième Mer

Miles Donovan, membre du cercle intérieur et Maître de l’Ecole Donovan


iles est né en 1624 dans un petit

M village d’Avalon. Son père, Oslac,


était un Spadassin et un maître de
l’Ecole Donovan, comme son père, et le
père de son père, avant lui. Miles est
l’aîné des arrière-petit-fils de Geoffrey
Donovan et a été élevé dans ses
traditions, montrant des aptitudes à
l’épée courte inégalées depuis l’époque
de Geoffrey en personne.

Miles atteignit rapidement le rang de


maître de l’Ecole Donovan, puis visita le
pays natal de sa grand-mère, les Marches
des Highlands. Là, il étudia l’Ecole
McDonald, mais se montra bientôt peu
satisfait de l’attitude des Highlanders
envers les Avaloniens. Il revint alors dans
sa ville natale et prit en charge la gestion
de l’académie d’escrime familiale.

Mais l’enseignement pesa bientôt sur


Miles, qui voulut de nouveau améliorer ses compétences de Spadassin. Il alla en Vendel pour
apprendre l’Ecole Leegstra. Alors qu’il aurait pu suivre les cours de n’importe quel maître
d’armes de Kirk, il préféra se rendre en terres vestens jusqu’à la source de cette Ecole. Ainsi,
en 1643, il se retrouva à suivre les enseignements de Hrodgeir.

Miles sillonna Théah pendant encore de nombreuses années, apprenant de nouvelles Ecoles
de Spadassins tout en retournant à intervalles réguliers dans sa ville natale afin d’administrer
l’école familiale. Puis Matthieu Desaix de Montaigne le rencontra sur les docks de Kirk et lui
fit une offre. La réputation de Miles n’était plus à faire, et Matthieu et Linnae était d’accord
sur le fait qu’un maître du style Donovan était le troisième membre approprié de leur futur
Conseil Intérieur.

Au fond d’une taverne discrète, les trois hommes élaborèrent le Pacte, et s’allièrent pour en
faire respecter les règles. Miles alla dans les Marches des Highlands pour rencontrer Jacques
McDuff, puis plus au sud pour aller voir le roi Richard d’Avalon. Les deux furent favorables
à l’idée de cette Guilde et ratifièrent le Pacte. Miles gagna ensuite l’Eisen afin de rencontrer
avec ses camarades le dernier signataire du Pacte, l’Imperator Riefenstahl.

Depuis lors, Miles s’est concentré sur les aspects “honorables” de la Guilde en délaissant
quelque peu les affaires de l’Ecole Donovan. Il partage son temps entre Kirk et l’académie
familiale ; il n’est plus intéressé par le fait de voyager dans d’autres nations à l’automne de sa
vie.

Miles est un homme robuste peu influencé par la mode. Il porte une tenue simple de
combattant, les cheveux jaune paille coupés ras, mais qui laisse voir les premières mèches
grises, ainsi qu’une barbe et une moustache touffue qu’il prend rarement le temps
d’entretenir. Donovan est un homme avare de mots, qui ne parle que lorsque des questions
d’honneur sont en jeu. Il n’est pas un diplomate car il manque de l’imagination nécessaire et
a peu de patience avec les imbéciles et les lâches.

107 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Franck Desaix de Montaigne, membre du cercle intérieur et Maître de


l’Ecole Valroux
ranck Desaix de Montaigne est le fils unique de Matthieu Desaix de Montaigne,

F l’un des fondateurs de la Guilde. Matthieu se maria en 1641, trois ans avant de
fonder la Guilde. Son épouse, Yolande était heureuse de rester à la maison pour
élever leur enfant pendant que Matthieu parcourait le monde pour créer sa Guilde. Il
revenait au moins une fois tous les six mois pour rendre visite à sa famille, mais il ne le
pouvait pas toujours. Cela changea du tout au tout lorsque Franck fut en âge d’apprendre
l’art du combat en 1658 ; Matthieu l’entraîna alors personnellement afin de le former dans
le métier de l’escrime.

Franck avait cependant déjà appris à


apprécier la vie sociale de la cour
royale de Montaigne, et vit dans
l’entraînement de son père une
épreuve. Il se rendait parfaitement
compte de l’utilité des duels et se
consacra donc à réussir parfaitement
sa formation. Athlète naturel, Franck
devint bientôt un combattant
formidable. Pendant les cours,
Matthieu lui expliqua ses plans quant
à la Guilde, et lui apprit bientôt qu’il
souhaitait que Franck prenne sa place
lorsqu’il décéderait.

Franck détestait cette idée. Pour lui, la


Guilde des Spadassins n’était qu’une
organisation administrative et
ennuyeuse réservée aux marchands,
pas à des nobles ou à des combattants.
Ce n’est pas qu’il détestât la Ligue de
Vendel et ses Guildes, mais il ne
voyait pas ce qu’un noble avait à y
faire. Les ordres de Matthieu étaient cependant explicites, et lorsqu’il mourut dans un duel
en 1665, Franck découvrit qu’il s’était assuré qu’il occupe bien sa place et son siège à la
Ligue de Vendel. L’argent de Matthieu était bloqué chez un avoué vendelar, Gregor
Altherr, qui n’était autorisé à lui donner sa rente annuelle qu’à la condition expresse qu’il
continue de diriger la Guilde au mieux de ses capacités.

Franck fut exaspéré. Il tenta de corrompre Altherr, mais son honnêteté et l’importance des
honoraires qu’il percevait pour cette activité le rendaient littéralement incorruptible.
Ulcéré, il occupa cependant la place de Matthieu au sein de la Guilde. Depuis lors, il en fait
le moins possible tout en faisant croire le contraire. Il extériorise sa colère par les duels :
c’est le plus actif des trois chefs de la Guilde sur les champs de duel et d’entraînement,
perfectionnant constamment ses talents de Spadassin.

Toutefois, Franck n’a pas beaucoup de temps libre. A la différence des deux autres chefs
de la Guilde, il passe beaucoup de temps dans les cercles mondains de Vendel. Il a
également pris l’habitude de rentrer régulièrement en Montaigne, soi-disant pour vérifier
les écoles Valroux, mais surtout pour participer à la vie de la haute société. Depuis la
révolution, cependant, il est resté à Kirk, vivant avec les émigrés nobles de son pays et
laissant ses hommes de main vérifier la bonne tenue des écoles Valroux. Franck sait
parfaitement se jouer de la vie sociale et mondaine, ainsi a-t-il reçu plus de faveurs qu’il
n’en a accordé.

108
Les Secrets de la Septième Mer

L’une des rares amies de Franck est Veronica Ambrogia. La célèbre courtisane vodacci avait
été la compagne de son père, pour la plus grande détresse de sa mère Yolande. Depuis la
mort de Matthieu, Veronica est la maîtresse de son fils. Lorsque la Vendel donne des soirées
qui correspondent aux goûts de Franck, on le voit apparaître avec Veronica, bras dessus, bras
dessous. Franck est ainsi le seul chef de la Guilde à pouvoir se rendre en Vodacce dans une
relative sécurité, mais uniquement lorsqu’il est accompagné de Veronica. Quand Franck et
Veronica s’occupent d’un problème en Vodacce, la situation reste tout de même très tendue.

La présence de Veronica protège Franck des agressions directes, mais pas de tous les dangers.
Plusieurs jeunes spadassins vodaccis ont déjà défié Franck en duel tandis que leurs aînés
observaient les techniques du jeune Montaginois. Franck tua chacun d’eux avec une telle
cruauté que même la noblesse vodacci en fut impressionnée. Depuis lors, les adversaires de
Franck se limitent à des agressions verbales. Heureusement, le chef de la Guilde est aussi
incisif oralement qu’avec une rapière.

Franck est un jeune homme dans le milieu de la vingtaine, avec des cheveux noirs coiffés à la
dernière mode montaginoise. Il porte une longue moustache sous un nez crochu (mais pas de
barbe), et porte les vêtements les plus chers de Montaigne, bien qu’il évite les tenues qui
pourraient l’entraver lors d’un duel. Il est souvent impatient, faisant les cent pas lorsqu’il doit
attendre. Franck donne l’impression d’avoir constamment un rendez-vous urgent auquel se
rendre. Il a toujours des obligations sociales, des dîners, des rendez-vous avec des personnes
du sexe opposé, tous urgents et qui ne peuvent souffrir d’attendre plus longtemps.

Veronica Ambrogia, conseillère du cercle


intérieur pour la Vodacce, Maîtresse de
l’Ecole Ambrogia
eronica Ambrogia est certainement l’une des plus

V célèbres courtisanes de Vodacce, et également la


créatrice d’une Ecole d’escrime reconnue. Aucune
autre femme en Vodacce n’a autant de pouvoir et de
liberté. Cette sublime femme de quarante ans occupe la
place la plus haute à laquelle puisse prétendre une
femme dans la société vodacci ; et elle a bien l’intention
d’y rester.

Veronica est née dans une famille de paysans de l’île de


Serine en 1627. Sa famille était pauvre, mais sa grande
beauté ne resta pas longtemps inaperçue. Devenir une
courtisane ne lui posa pas beaucoup de difficultés, malgré les compétences hétérodoxes
qu’elle dut apprendre à l’école de la Dilattente. La naissance de Giulia, alors qu’elle était
encore très jeune (à peine quinze ans), ralentissant trop sa carrière, elle l’abandonna devant
une église, alors qu’elle n’avait qu’un an, pour retourner à la cour du prince Bernouilli.
Elle parvint à séduire le plus jeune frère du prince, Alfonso di Bernouilli, bel homme,
charmant et plein d’esprit. Mais, en 1646, tout alla de travers le jour où la rumeur d’une
liaison entre Veronica et le prince Allegro di Villanova lui arriva aux oreilles. Il la battit si
violemment qu’elle ne put paraître de nouveau à la cour avant des semaines et mit fin à la
pension qu’il lui versait.
Quelque chose se brisa alors chez Veronica ; elle qui avait été si crédule, décida qu’une telle
chose ne se reproduirait plus. Plus personne ne devait la traiter ainsi, aussi décida-t-elle
d’apprendre une Ecole de combat pour savoir se défendre. Les bases de l’escrime ne lui
posèrent pas de difficultés particulières, mais aucun Spadassin vodacci ne voulait perdre son
temps à enseigner les subtilités complexes d’une Ecole d’escrime à une courtisane, et un style
tel que Cappuntina était sans intérêt à ses yeux, elle voulait battre les hommes à leur propre
jeu.

109 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Elle mit donc à profit sa connaissance du corps humain – héritage de son enseignement à
l’Ecole de la Dilattente – pour développer un nouveau style d’escrime, une nouvelle Ecole.
Et parce q’un homme l’avait rouée de coups, elle incorpora certaines techniques peu
orthodoxes à son escrime pour pouvoir être certaine de gagner.
Alors, en 1652, elle revint à la cour des Bernouilli. Nombre de ses clients nobles, amusés
par le fait qu’une courtisane pût être escrimeuse, acceptèrent de croiser le fer avec elle. Elle
défit nombre d’entre eux très facilement. Les services de Veronica devinrent alors si
populaires qu’elle eut des clients au sein de plusieurs familles… ce qui lui permit d’éviter
de se faire voler son Ecole par l’une d’entre elles. A la place, Veronica les monta les unes
contre les autres et mena des négociations secrètes afin de financer sa première école
officielle. Aucune famille ne voulut que les autres bénéficient de l’avantage de connaître ce
style et pas eux, aussi envoyèrent-ils tous des membres de leur famille suivre son
enseignement. Elle accumula rapidement une grande fortune et se retira de la profession
de courtisane trois ans plus tard en 1656. Veronica utilisa alors son influence pour faire
disparaître la plupart des autres styles vodaccis et se réserver une prédominance lui
assurant une rente financière. Seules les Ecoles des familles princières étaient intouchables
(Villanova, Bernouilli et Lucani), ainsi que l’Ecole Provolone protégée par l’Eglise vaticine
de Numa.
Veronica ne se reposa toutefois pas sur ses lauriers. Elle entretenait d’excellentes relations
avec les nobles familles montaginoises, et passa beaucoup de temps à fréquenter les
mêmes cercles que l’un des fondateurs de la Guilde : Matthieu Desaix de Montaigne. Elle
lui demanda ensuite de reconnaître son Ecole, ce qui apporta la dernière touche à la
popularité de son style en Vodacce, mais lui permit également d’attirer des Spadassins
étrangers. En 1657, Alfonso di Bernouilli trouva mystérieusement la mort dans un duel
discret contre un adversaire inconnu.
Aujourd’hui, fabuleusement riche, Veronica Ambrogia n’est l’alliée d’aucun prince.
Maîtresse manipulatrice, elle les fréquente tous, mais ne doit sa fidélité à aucun, et elle est
l’un des piliers incontournables du Grand Jeu vodacci. Son siège de conseillère de la
Guilde est honorifique, mais son influence est tout de même importante. Son homme de
main Renato est à la tête des Rasoirs, et on la voit très souvent en compagnie de Franck
Desaix de Montaigne dans les soirées mondaines. Veronica ne semble toutefois pas utiliser
ses influences au sein de la Guilde pour un quelconque complot. Personne ne sait si elle a
réellement une influence sur Franck… ou si elle tire un quelconque avantage à le
fréquenter.
Splendide femme d’une quarantaine d’années aux cheveux noirs et frisés, Veronica a un
corps fin aux muscles déliés. Elle a la peau laiteuse et fait tout son possible pour garder ce
teinte pâle en portant de longs manteaux lorsqu’elle doit se rendre en extérieur. Ses yeux
sombres sont presque incandescents et particulièrement pénétrants, obligeant la plupart
des hommes de Vodacce à détourner le regard. Aucun n’oserait lever la main sur elle.

Renato Marchello, capitaine des Rasoirs et Maître de l’Ecole Rochefort


enato est né dans une famille de paysans de la province Lucani. Il passa les dix

R
premières années de sa vie à travailler la terre dans une vie simple et pauvre. Puis
un jour, une belle et stupéfiante jeune femme vint à la ferme de son père dans un
magnifique carrosse. De l’argent fut échangé, puis Renato fut emmené loin de la
fermette familiale dans l’un des palais de Veronica Ambrogia. Elle lui dit alors qu’il était
maintenant à son service. Marchello ne remit jamais en cause sa bonne fortune. Son
nouveau protecteur assura son entraînement dans l’Ecole Ambrogia qu’elle avait créée,
puis le dépêcha à Charousse pour qu’il apprenne le style Valroux. En peu de temps, il
démontra ses capacités à la servir. Elle lui expliqua alors clairement ses objectifs : elle
détenait un poste au sein de la Guilde des Spadassins et souhaitait qu’il devienne le chef
du nouveau bras armé de cette organisation : les Rasoirs. Renato lui doit tout et est satisfait
de sa place. Si les chefs de la Guilde ont un quelconque problème avec son travail, ils ne lui
en ont rien dit.

110
Les Secrets de la Septième Mer

Renato est à la tête des Rasoirs depuis cinq ans. Il


est impitoyable dans son travail, et raconte
fièrement les dangers auxquels il a dû faire face. Il
n’y a rien de plus dangereux qu’un Spadassin
acculé. Beaucoup s’enfuient lorsqu’il rassemble ses
Rasoirs : un autre signe de leur culpabilité pour
Marchello. Les chefs de la Guilde ne sont pas
complètement satisfaits de sa réputation, mais
étant donné leurs capacités limitées à faire
respecter les lois de la Guilde dans les pays qui
l’ont reconnue, ils sont bien obligés de s’en
satisfaire. Beaucoup de Spadassins ne respectent
les règles de la Guilde que parce qu’ils craignent
une visite de Marchello.

Bien qu’il détienne aujourd’hui le rang de maître,


Renato n’est pas un Spadassin particulièrement
habile comparé à d’autres membres de haut-rang de la Guilde. Au lieu de cela, il compte sur
ses connaissances des faiblesses des autres Ecoles pour vaincre ses opposants ; heureusement
pour lui, il maîtrise le style Rochefort. Renato apprécie le style de Villanova, aussi se vêt-il
entièrement de noir, avec sa broche de la Guilde et son insigne de Rasoir bien en évidence. Il
se lave et se rase régulièrement, même lorsqu’il se rend dans des endroits peu fréquentables.
Il porte de longs cheveux noirs attachés en arrière avec une broche coûteuse et décorée. La
main-gauche qu’il utilise pour Ambrogia – et Valroux – est également ornementée. Renato se
déplace avec une grâce féline, et ses vêtements noirs facilitent ses déplacements discrets.

Les Maîtres d’armes

Hrodgeir, Maître de l’Ecole Leegstra


rodgeir n’a pas de nom de famille connu

H ni de parents à qui le demander. Au


Vestenmannavnjar, les histoires orales le
concernant et faisant mention de sa grande
habileté dans l’Ecole Leegstra remontent à des
millénaires. Certains se rappellent avoir
rencontré Hrodgeir il y a plus de cinquante ans,
et il avait alors le même âge apparent. Certains
pensent qu’il est une Rune vivante.

Hrodgeir refuse de répondre à toute question à ce


sujet. Il ne répond qu’à celles qui concernent
Leegstra. En tant que scalde doué, il parle
souvent par énigme et par allusion à des histoires
antiques. Malgré cela, c’est un guerrier très
respecté. Hrodgeir accepte tous les défis qui lui
sont lancés. Et à ce jour, il est resté invaincu.

111 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Hrodgeir ne quitte jamais sa caverne, qui se situe dans une montagne de l’île de
Viddenheim près de Tårn. Alors que d’autres professeurs de l’école Leegstra font du
prosélytisme pour la cause vesten, Hrodgeir n’agit jamais ainsi. Il refuse de prendre partie
pour les Vestens ou la Ligue de Vendel et enseigne ses talents à tous ceux qui se présentent
à l’entrée de sa grotte. Quelques-uns ont osé l’accuser d’être un sympathisant de la cause
vendelar : Hrodgeir répond systématiquement en les corrigeant et en les laissant ensuite
expliquer leur erreur à leurs amis. Il ne tue que s’il y est obligé, mais il le doit parfois.

Hrodgeir est un véritable géant, il mesure un peu plus de deux mètres et est presque aussi
large que haut. Il arbore une énorme crinière de cheveux gris et une barbe touffue.
Pourtant il affiche un âge indéterminable. Il semble être dans la cinquantaine, mais son
visage n’a pas les rides qu’il devrait avoir à cet âge et il se déplace avec la grâce et l’agilité
d’un homme beaucoup plus jeune. Hrodgeir porte des vêtements de guerrier vesten
démodés depuis plus de cent ans. Il garde toujours une hache de bataille dans ses mains
afin d’étayer ses dires par un vif mouvement du poignet ou pour expliquer une manœuvre
à l’un de ses élèves.

Lydia Larsen, Maîtresse de l’Ecole Larsen


ydia est la fille unique de Ralf Larsen, l’ancien Pavois de la société des explorateurs

L
et fondateur de l’Ecole Larsen. Sa mère mourut en couches alors que Ralf était loin.
Lydia grandit avec sa tante car son père refusait d’abandonner son rôle de pavois.
Il lui envoyait tout l’argent qu’il gagnait, mais cela ne remplace pas la présence
d’un père. Ralf voyait seulement sa fille lorsqu’il rentrait à la maison entre deux voyages
sur des sites archéologiques.
Cette situation changea en 1663 lorsque son père prit sa retraite. Il revint en Vendel et
devint un père à temps complet. Au début, ils ne s’entendirent pas très bien. Mais Ralf
insista sur une chose, sa fille devait être capable de
se défendre. Lydia avait été élevée par sa tante
comme une jeune fille de bonne famille vendelare,
et refusa tout d’abord d’apprendre à se battre.
Mais elle découvrit bientôt qu’elle disposait
d’aptitudes martiales naturelles, et prit cet
entraînement à l’épée à cœur. Ralf lui demandait
souvent son aide lorsqu’il cherchait à développer
son Ecole de combat à la rapière et à la lanterne.
Elle est ainsi devenue rapidement apprentie, puis
compagnon de l’Ecole Larsen, bien qu’elle
n’existât pas encore officiellement. Quand Lydia
fut en âge de le faire, elle rejoignit le guet de Kirk,
comme son père. Ralf n’était pas complètement
satisfait de cette décision. Il avait espéré qu’elle
épouserait un gentil garçon et élèverait ses enfants
en bonne mère de famille. Toutefois, il se voyait
difficilement refuser une telle demande à sa fille.
N’avait-il pas voulu qu’elle sache se battre ? Pourquoi le lui enseigner si ce n’était pas pour
s’en servir ? Il usa donc de son influence pour qu’elle soit admise.
Peu de temps après, Lydia devint maître du style de combat développé par son père. La
ville de Kirk demanda alors à Ralf de créer une Ecole pour les gardes de la ville, puis
obtenir l’homologation de la Guilde. Cela fait, il pourrait ensuite l’enseigner aux membres
du guet. Ralf ne voyait pas l’intérêt de voir la Guilde reconnaître son style, mais il fit tout
son possible pour l’obtenir, comme toujours. Les intéressés étaient peu disposés à
homologuer son Ecole et l’éprouvèrent rigoureusement. Lydia se sentit très fière lorsque
son père défit spectaculairement les maîtres des Ecoles Ambrogia et Valroux, puis affronta
courageusement Miles Donovan et Linnae Knute en personne. La Guilde homologua
l’Ecole Larsen. Lydia et Ralf enseignèrent alors leur Ecole aux autres gardes dans leur
demeure lorsqu’ils n’étaient pas de service.

112
Les Secrets de la Septième Mer

Une tragédie les frappa alors lorsque Ralf fut tué par un duelliste Rasmussen lors d’une
patrouille de routine. Lydia fut témoin de ce meurtre mais choisit de venir en aide à son père
plutôt que de poursuivre le tueur. Il s’échappa et Ralf mourut, et Lydia ne se l’est
apparemment jamais pardonné.
Elle hérita alors de l’Ecole Larsen. Elle continue d’effectuer ses patrouilles nocturnes dans la
garde de la ville et à enseigner l’Ecole paternelle le jour. De nombreux habitants de Kirk
considèrent Lydia comme l’héroïne de la ville et l’un de ses défenseurs les plus courageux. Ils
éprouvent également une grande sympathie pour la tragédie dont elle a été victime. Lydia
préfère patrouiller seule dans les rues de Kirk, et beaucoup craignent qu’elle ne finisse un
jour comme son père. Jusqu’ici, ça n’est pas le cas, et elle a arrêté de nombreux criminels
pendant ses rondes.
Quelques jeunes hommes ont tenté de charmer Lydia. Elle a renvoyé chacun d’eux avec un
sourire douloureux tout en les remerciant de leur intérêt pour elle et en leur expliquant que
ses responsabilités occupaient tout son temps. Pour ajouter à ses soucis, le conseil de la ville
de Kirk l’a chargée de découvrir la personne qui a assassiné quatre duellistes Rasmussen au
cours des derniers mois et d’essayer de limiter les affrontements qui pourraient se faire jour
entre pistoliers et escrimeurs. Elle lutte actuellement pour réconcilier son devoir avec la
colère qu’elle ressent à la suite de la mort de son père.
Lydia est une femme très jeune qui n’est même pas rentrée dans sa vingtième année. Elle est
petite ce qui, combinée avec sa jeunesse, trompe souvent ses adversaires quant à ses
compétences réelles de maître Spadassin. Elle garde ses cheveux coupés au carré (pour ne pas
qu’ils la gênent lorsqu’elle se bat) et ses yeux sont bleu délavé avec des iris
extraordinairement grands. Elle porte l’uniforme des gardes de la ville de Kirk la majeure
partie de son temps. Lydia s’habille de manière plus recherchée lorsqu’elle doit
occasionnellement participer à une soirée plus mondaine, mais elle ne porte que peu d’intérêt
à la mode.

Jaime Bejarano de Guzman, Maître de l’Ecole Torres


aime est né dans la famille Torres. Son père Silas Gallegos de Guzman avait rejoint la

J branche principale par le mariage. Alors qu’il n’aspirait pas à des postes importants
au sein de la famille, il partagea ces fonctions avec ses proches parents, en particulier
son frère Javier. Silas aida alors son frère en assurant la liaison avec les dons des autres
ranchos. Il prit son second fils Jaime avec lui lors de ses voyages hors du rancho Torres et
enseigna au garçon l’Ecole Torres.
A l’âge adulte, Jaime fut extrêmement mécontent du dédain affiché par les autres
combattants à l’égard de l’Ecole Torres. En dehors de cela, Jaime aurait passé une vie
heureuse et simple si la Montaigne n’avait pas envahi son pays en 1667. Silas retourna alors
immédiatement dans le rancho familial avec son fils.
Leurs terres étaient proches de la frontière nord et
furent parmi les premières à tomber face à l’envahisseur
montaginois. Après avoir mis Jaime à l’abri, Silas partit
sauver sa famille et sa maison… et fut tué par les
soldats montaginois qui avaient déjà assassiné son
épouse.
Maintenant orphelin, Jaime n’a plus comme famile que
Javier, le frère de Silas. Le jeune homme jura de
protéger le rancho Torres et de combattre les
Montaginois jusqu’à son dernier souffle, mais en dépit
de ses talents de combattant, il était plus un diplomate
qu’un soldat. D’un commun accord, Javier et Jaime
décidèrent que Jaime utiliserait ses compétences afin de
chercher des alliés hors de Castille, plutôt que de servir
son pays en luttant comme guérillero.

113 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

De plus, en mémoire de son frère, Javier fit de Jaime le Maître de l’Ecole Torres. Malgré
tout, il s’agissait plus d’un poste honorifique qu’autre chose. Il n’y avait qu’une seule école
Torres (à Altamira) en dehors de son rancho d’origine. Et comme les écoles du rancho
Torres ne pouvaient rester ouvertes, elles fuirent au rancho Zepeda. Toutefois, Jaime fut
flatté de cette nomination, et cette fonction le mit en avant parce que l’Ecole Torres était
obligée de fonctionner clandestinement. Jaime laissa les maîtres d’armes administrer leurs
écoles comme ils l’entendaient tant que la situation ne serait pas régularisée.
Après la fin de la guerre, Jaime resta à l’étranger. Bien que les Montaginois soient partis, ils
n’avaient laissé que mort et destruction derrière eux. Le rancho Torres avait ainsi besoin
de temps et d’argent pour se remettre, et si le style Torres pouvait maintenant être
pratiqué ouvertement, il allait lui permettre de récupérer de l’argent en ouvrant de
nouvelles académies. Jaime travailla dur pour récupérer des subsides étrangers. Il voyagea
principalement en Avalon, en Eisen et en Vendel. En Avalon, il passa beaucoup de temps à
la cour de la reine, essayant de la convaincre d’aider la famille Torres. Il s’y fit un ami
proche en la personne de Jack Webster, le Maître de l’Ecole Robertson, un homme influent
à la cour d’Elaine. En Eisen, il tenta d’embaucher des mercenaires, alors qu’il passait la
majeure partie de son temps en Vendel à la Guilde des Spadassins. Il parvint finalement à
les convaincre de reconnaître son Ecole en 1668 – juste après la fin de la guerre, remarqua-
t-il avec amertume. Le peu de temps qui lui restait, il le passait à Altamira.
Jaime est un grand Castillian élancé avec de longs cheveux noirs, toujours parfaitement
entretenus. Il porte des vêtements aux matières toujours très fines, a un nez assez grand
pour lui permettre de couper son fromage et un regard sombre capable de transpercer
l’acier. Il n’est pas toujours rasé proprement car il est souvent en déplacement loin de son
pays afin de chercher de l’aide pour son pauvre rancho. Il a pris l’habitude de se frotter
nerveusement les mains si elles ne sont pas occupées, aussi tend-il à les garder sur la
poignée de son épée, ce qui lui donne un aspect un peu menaçant. Lorsqu’il est plus
détendu, c’est un homme qui apprécie les femmes, mais ses fonctions d’ambassadeur pour
le rancho Torres lui permettent rarement de s’abandonner à ces plaisirs.

Silan, Maître de l’Ecole Bogatyr


ilan est le plus grand bogatyr qu’est connu l’Ussura. Pendant presque cinquante

S ans, il a combattu pour la cause du bon droit et pour défendre les pauvres et les
opprimés, et il en rencontra beaucoup. Il défendit les paysans, tua les monstres et
lutta contre les plus grands guerriers des armées auxquelles il était opposé. Puis, en 1648,
il disparut. Certains pensèrent qu’il était
mort, bien que cela semble peu probable.
En effet, toute personne assez adroite
pour le vaincre s’en serait sûrement
vantée. D’autres pensèrent qu’il était
parti explorer des contrées inconnues,
peut-être au Cathay ou dans l’Empire du
Croissant, voir encore plus loin. La
majorité estimait qu’il était mort des
griffes d’un monstre ou d’un grand
animal, voire qu’il avait été victime d’un
accident. Et quelques-uns croyaient qu’il
était toujours en vie. Les taverniers et
aubergistes racontaient de temps en
temps qu’ils avaient servi un homme
ressemblant à Silan tard dans la nuit,
alors que leur bar était vide, accompagné
d’autres vieux bogatyrs. Comme
beaucoup de maîtres bogatyrs, ils
achetèrent plusieurs tonneaux de vodka
et de bière, discutèrent entre eux en les
sirotant, puis disparurent aussi mystérieusement qu’ils étaient apparus.

114
Les Secrets de la Septième Mer

Peu à peu, des bogatyrs plus jeunes commencèrent à raconter les mêmes histoires. Chacun
affirmait qu’un homme ressemblant à Silan lui avait enseigné l’Ecole Bogatyr. Toutes leurs
histoires avaient un point commun : ils voyageaient en forêt et furent pris dans une tempête
de neige. Après plusieurs jours, ils découvrirent une hutte. Un homme ressemblant à Silan,
mais refusant de se présenter, les accueillit alors comme de vieux amis. Ils entrèrent et
l’homme commença leur entraînement à l’Ecole Bogatyr. Quand il fut satisfait de leurs
compétences, il leur annonça qu’ils pouvaient retraverser la tempête et retourner ensuite
d’une façon ou d’une autre à la civilisation.

Les Ussurans qui entendent ces histoires y voient la main de Matushka. Certains prétendent
que Silan ferait maintenant partie de Matushka d’une manière ou d’une autre, et qu’il est
ainsi devenu immortel. D’autres affirment que c’est son fantôme qui transmet ses
connaissances. Seuls ceux qui vivront longtemps verront si cette histoire perdure. En tout cas,
ce qui est certain, c’est que les guerriers bogatyrs ayant suivi cet entraînement sont parmi les
plus formidables de tout le pays.

A première vue, Silan pourrait sembler gros, mais les apparences sont trompeuses. Son corps
n’est que du muscle. Il es totalement chauve et toujours parfaitement rasé, avec un cou
pratiquement inexistant. Il semble approcher de la quarantaine et porte la tenue classique
d’un paysan ussuran. Il a toujours une hache ussurane vissée dans sa main ou attachée dans
son dos.

NdT : il semble nous ayons fait une erreur quant au champion de Matushka dans l’Ebook Derrière le
Voile, page 356, il ne s’agit pas de Lakov, mais de Silan, qui assume en Ussura, la même mission que
Hrodgeir au Vestenmannavnjar.

Pietro di Vercelis, Maître de l’Ecole Bernouilli


ietro est le fils de Angelo di Vercelis, le conseiller financier, bras droit et gouverneur

P du prince Gespucci di Bernouilli. Le prince Gespucci l’a nommé Maître de l’Ecole de


Bernouilli quand il s’est rendu compte que ses fils et les autres membres de sa famille
manquaient de la discipline nécessaire pour administrer le style familial. Gespucci a
également estimé qu’en plaçant le seul fils
d’Angelo dans une position de pouvoir, il
s’assurerait encore plus la fidélité de son
financier.

Pietro est un spadassin et un professeur


doué, mais a peu d’intérêt pour la politique.
Cela et son obéissance à toute épreuve à
l’égard de son père, sont les raisons
principales pour lesquelles Gespucci l’a
choisi pour diriger l’Ecole familiale. Ce qui
est intéressant, c’est que Pietro n’a aucun
intérêt pour l’Empire du Croissant. Il n’est
jamais allé là-bas et connaît seulement leur
langue et styles de combat par
l’intermédiaire du défunt père de Gespucci,
l’ancien Maître de l’école de Bernouilli qui lui
a tout appris.

Pietro dirige l’Ecole Bernouilli depuis 1654. Il


est un administrateur efficace, et Gespucci et
Angelo le laissent traiter les sujets courants
pendant qu’ils s’occupent de leurs propres tâches. Il leur fait un rapport annuel, autrement,
ils le laissent se débrouiller. Cela lui convient parfaitement : il n’est pas enclin à l’hédonisme
qu’apprécient les fils de Gespucci, et semble se complaire dans un constant état de désespoir
à dix mille pieds au-dessus de la décadence qui l’entoure.

115 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Pietro dirige également les affaires de la Guilde des Spadassins, puisqu’elle dispose d’un
chapitre sur l’île Bernouilli. Bien que le prince Bernouilli accepte lui-même la présence de
la Guilde en Vodacce, il sait que les autres princes s’y opposent. Pietro passe beaucoup de
son temps à protéger le chapitre de la Guilde contre un “accident” occasionnel.

Pietro a des sourcils touffus et un front saillant qui plongent efficacement ses yeux dans
l’ombre. Ceux qui parviennent à les entrevoir jurent qu’ils sont gris argent, une allumette
pour la crinière impétueuse et désordonnée qu’il maintient vers l’arrière grâce à de la
graisse. Un nez en bec d’aigle surmonte une bouche aux lèvres fines et serrées. Le visage
de Pietro affiche une perpétuelle mimique de dégoût, comme s’il était mécontent de tout
ce qui l’entoure. Il vit simplement et spartiatement, préférant le dur environnement de son
académie à la décadence de l’île de Bernouilli.

Jack Webster, Maître de l’Ecole Roberston


ack Webster a grandi à Carleon et était le troisième fils d’un riche négociant.

J Comme il avait peu de chances d’hériter de la fortune familiale, il chercha à gagner


sa vie comme Spadassin. Son père travaillait avec de nombreux étrangers, et Jack
entendit bon nombre d’entre eux dénigrer et exprimer leur désarroi quant au style
Donovan. Tenant compte de ces avis, il voulut apprendre une autre Ecole de combat, mais
n’en trouva point qui le satisfasse. Puis en 1647, il découvrit une Ecole non homologuée :
Robertson. Enchanté par l’aspect classieux des Spadassins Robertson avec leur rapière et
leur manteau, Jack approcha le Maître de l’Ecole, David Robertson, et lui demanda de
l’entraîner. Impressionné par la détermination du jeune homme, Robertson accepta.

Jack étudia rapidement et intensément,


maîtrisant l’Ecole en un temps record. De
nouveau impressionné, David demanda à
Jack de rester auprès de lui comme
assistant afin de s’occuper de l’Ecole
pendant que lui-même se rendait à Kirk
pour faire homologuer son style par la
Guilde des Spadassins. Malheureusement,
un Spadassin Donovan tua Robertson
dans un duel alors qu’il faisait route vers
les docks. Le duel était illégal, bien que ce
fût le combattant de Donovan qui ait
ouvert les hostilités : David s’était
simplement défendu. S’il avait survécu à
cette rencontre, il aurait sans doute été
emprisonné. Mais tel ne devait pas être le
cas.

Jack avait le cœur brisé ; David était


comme un père pour lui et il n’avait
aucune idée de ce qu’il devait faire après
son décès. Robertson n’avait pas d’héritier, et Jack ferma l’école pour une semaine afin de
se charger de l’enterrement de son mentor. Puis il rouvrit l’école, déterminé à garder en
vie le legs de son maître d’armes du mieux qu’il pourrait. Il se promit de faire reconnaître
l’Ecole de son ancien maître, quel qu’en fût le coût. Cela lui prit de nombreuses années
avant d’avoir le niveau nécessaire pour pouvoir affronter sereinement plusieurs autres
styles d’escrime. Mais en 1657, Jack se rendit au siège de la Guilde à Kirk et son Ecole fut
homologuée unanimement.

Depuis lors, Jack enseigne l’Ecole de Robertson. Après l’homologation de son Ecole, il
entra en contact avec l’Ecole Torres (l’Ecole qui inspira à son professeur son style à la
rapière et à la cape) et fit tout ce qui était en son pouvoir pour la faire également
reconnaître. Il s’associa également avec d’autres maîtres d’armes et Spadassins d’autres
Ecoles d’Avalon, s’assurant qu’ils respectent son style comme tous les autres.

116
Les Secrets de la Septième Mer

En même temps, Jack se découvrit un véritable talent pour tout ce qui touche à la politique et
aux relations sociales. Il devint bientôt l’un des favoris de la cour de la reine Elaine. Jack
apprécie ces attentions mais ne se laisse pas détourner de sa mission : promouvoir l’Ecole
Robertson. Une rumeur circule selon laquelle Bors McAllister l’aurait récemment approché
afin que Jack lui enseigne personnellement l’Ecole Robertson. Beaucoup suspectent que le
“Chevalier Noir” recherche une arme plus subtile que sa typique épée courte. Jack n’a ni nié
ni confirmé ces rumeurs.

En raison de ses liens avec l’Ecole de la famille Torres, Webster a parlé en leur nom et en
plusieurs occasions à la Reine Elaine. Bien que celle-ci n’ait pas d’affinités particulières avec
la Castille (surtout depuis l’épisode de l’Invincible Armada), elle éprouve de la sympathie
pour la situation difficile du rancho Torres et accepta à plusieurs reprises d’envoyer de l’aide
financière et médicale.

Jack a un visage ouvert qui rayonne de joie. Il tient à garder à ses cheveux bruns une coupe
courte et porte une moustache bien taillée et une courte barbe, afin d’améliorer son
apparence à la cour. Jack s’habille à la manière typique des nobles avaloniens. Toutefois, en
dépit de sa grâce, il projette plutôt l’image d’un guerrier se déguisant en noble pour
fréquenter la cour.

Hamish McDuff, Maître de l’Ecole McDonald

amish McDuff est le frère de Robert V et donc l’oncle du Haut Roi Jacques McDuff.

H Lorsque Robert mourut de la Peste Blanche en 1642, beaucoup pensèrent que Hamish
s’emparerait du trône, les deux jeunes fils du High King ayant respectivement onze
ans pour Jacques et quatre ans pour Edan.
Mais c’était compter sans sa loyauté
familiale. Il s’agenouilla devant Jacques et
le reconnut comme son souverain légitime,
malgré sa jeunesse.

Il devint alors le père de substitution des


deux jeunes gens qu’il considère comme ses
propres fils. Il les aida à gérer les multiples
querelles interclaniques des Marches des
Highlands et tous les autres aspects du
trône pour lesquels ils n’avaient pas encore
été préparés. Puis, lorsque Jacques eut dix-
huit ans, il se retira dans son académie
d’escrime et le laissa gérer les Marches en
son âme et conscience.

Le seul désaccord qui l’opposa jamais à son


neveu fut lorsqu’il jura allégeance à la
Reine Elaine. Fervent partisan de
l’indépendance des Highlands, il ne mâcha pas ses mots devant ses neveux et dut être remis
à sa place par le Haut Roi. Depuis ce jour, il ne s’est plus jamais mêlé des décisions de Jacques
MacDuff.

N’ayant pas eu le temps de trouver une épouse, Hamish se rabattit alors sur sa passion : le
combat à l’épée. Il reprit la direction de l’école d’escrime McDuff où tous les membres du
clan apprennent le métier des armes. Maître McDonald, il se fit donc un devoir d’apprendre
les autres grandes écoles des Marches, qu’elles soient reconnues par la Guilde des Spadassins
ou non.

117 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Spadassin reconnu, c’est très logiquement que son royal neveu lui demanda d’enquêter à
partir de 1649 sur les meurtres de jeunes femmes dans la capitale de Kirkwall. La police du
roi s’y était cassé les dents pendant près de six ans sans parvenir à découvrir l’assassin. Et
après trois années, il renonça également à cette enquête. Mais, miraculeusement, les
meurtres cessèrent. Peut-être l’assassin ne trouvait-il plus le jeu très drôle si personne ne le
chassait ?

C’est également en 1652 qu’il dit au revoir à Edan alors que ce dernier embarquait sur un
navire à destination de l’Archipel de Minuit. Jamais il ne le revit, son navire ayant disparu
en mer sans laisser de traces, et sans qu’il ait accosté dans aucun des ports de l’Archipel.

Aujourd’hui, c’est un vieil homme de près de soixante-cinq ans à la charpente et à la


musculature toujours impressionnantes. Il porte le tartan classique de son clan ainsi qu’un
béret tout ce qu’il y a de plus classique pour les Marches. Il a les yeux bleu délavé et les
cheveux blancs, personne ne souvient de la couleur originelle de ces derniers. Enfin, il
entretient avec amour une barbe touffue digne du père Noël qui adoucit ses traits durs.

Les Duellistes

Otavio Gallegos de Consone, Spadassin Gallegos

L
a famille Consone est une branche mineure de la famille Rioja. Le père d’Otavio,
Ximeno Consone était un marchand qui vivait dans la ville de Rioja. Il parvint à
attirer l’attention d’une jeune femme de la famille Gallegos, prénommée Anuncia,
et gagna son cœur. Ils n’eurent qu’un enfant
qui n’était autre qu’Otavio. Anuncia mena une
vie retirée dans le luxe du manoir de Ximeno,
aussi revint-il à son père de le former aux
choses de ce monde. Otavio prouva
rapidement qu’il pouvait être un marchand
acceptable, mais trouva bientôt cela ennuyeux,
aussi chercha-t-il l’excitation dans d’autres
activités. Il utilisa les relations de son père
pour obtenir son inscription dans une école
Gallegos où il gagna rapidement le rang de
maître.

Otavio trouva dans la Guilde des Spadassins


l’excitation qu’il avait cherché toute sa vie. Il
n’accepte jamais de rémunération pour ses
services ; il se glorifie de ses capacités
martiales. Il accepte tous les duels, mais a une
nette préférence pour les affrontements
mortels.

118
Les Secrets de la Septième Mer

Pour le moment, il a toujours réussi à s’en sortir, et a tué vingt-deux adversaires au cours de
ces cinq dernières années. Comme son père, Otavio apprécie la gent féminine. Mais à la
différence de Ximeno, il ne s’est pas contenté d’épouser une jolie señorita. Actuellement,
Otavio courtise simultanément de nombreuses femmes à travers toute la Castille, sans
s’engager auprès d’une seule. Plusieurs de ses rivaux ont disparu dans de mystérieuses
circonstances, mais dans la plupart des cas, les familles des jeunes femmes avaient de toute
façon une préférence pour Otavio. La plupart des gens pensent que ces rivaux sont
simplement partis lorsqu’ils se sont rendus compte qu’ils étaient battus.

Otavio apprécie les pantalons serrés et les chemises bouffantes. Il porte ses cheveux noirs
relativement courts et garde sa barbichette toujours parfaitement entretenue. Ses yeux sont
d’un vert très clair, chose rare en Castille. Il est incroyablement attirant, et rayonne d’un
charisme qui plaît autant aux femmes qu’aux hommes. Il a toujours le sourire et son visage
respire la confiance en soi, même dans les pires circonstances.

Alban Riché de Pourcy, Spadassin Valroux


vec la mort récente de Rémy de

A Montaigne, Alban est maintenant le


deuxième meilleur Spadassin de
Montaigne après Sébastien Valroux de
Martise. Il est aussi le plus grand Spadassin
Valroux en Eisen… mais cela ne vaut guère
plus qu’une petite distinction. La famille de
Pourcy l’a envoyé à Freiburg pour surveiller
son jeune frère, Yann. Les marchands de la
famille Pourcy ramènent beaucoup
d’argent, dont ils ont énormément besoin
après la Révolution. Yann s’occupe des
affaires mercantiles de la famille Pourcy,
alors qu’Alban fournit le “muscle”.

Alban est né dans une famille noble et a eu


une vie relativement calme. Les autres fils
de nobles le martyrisaient et se moquaient
de son obésité, jusqu’au jour où on
l’autorisa à porter une épée. Ils se rendirent
alors compte que l’inoffensif Alban était en
réalité un Spadassin à la lame aussi aiguisée que l’esprit. Marianne, sa mère, engagea alors un
maître Valroux afin de lui servir de précepteur. Bien qu’étant un élève apte, il manquait
d’attention. Et il passait trop de temps dans les tavernes de Tamisy, essayant de courtiser les
femmes les plus attirantes par sa poésie. Elles ne trouvaient pas ses vers très réussis mais
n’étaient pas en mesure de le dire en face au fils de la duchesse. Alban était plutôt timide et
énamouré. Et les femmes admirent donc que sa poésie était décidément très bonne.

Alban devint ensuite un maître de l’Ecole Valroux, et Marianne le garda à ses côtés pour le
jour où elle aurait besoin de ses services. Alban passa beaucoup de temps à battre la
campagne, cherchant le grand amour. Il apprit l’Ecole Scarron dans les nombreuses tavernes
qu’il fréquentait et le style Gauthier en rendant visite à un cousin éloigné de la famille de La
Mothe. Après quelques années, il se rendit également à Atemlos, en Eisen, et s’inscrivit à
l’université de Durchsetzungburg. Il y gagna un diplôme scientifique et échangea l’écriture
de poèmes contre des livres historiques traitant des duels en Montaigne. Alors qu’il venait
juste de recevoir son diplôme en 1667, la duchesse Marianne le rappela en Pourcy. Un
“incident” mystérieux dans Tamisy interdisait maintenant l’utilisation de la sorcellerie Porté
dans cette ville. Pour assurer la sécurité des sorciers Porté de la famille, ils devaient être
éloignés de sorte que si l’incident perdurait, ils ne soient pas tous affectés. Marianne envoya
le jeune frère d’Alban, Yann, à Freiburg pour s’occuper des affaires mercantiles de la famille
et Alban se porta volontaire pour assurer sa protection. Alban refit alors ses sacs.

119 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Ses fonctions s’allégèrent grandement une fois que sa réputation se répandit. Comme la
Révolution entraînait de grands bouleversements au sein de sa famille, la duchesse
s’assura que l’exil de la plupart d’entre eux se passe le mieux possible. Alban et son frère
continuèrent de vivre à Freiburg, comme avant. Quand il n’est pas occupé par un duel
pour raisons familiales, il occupe son temps comme maître d’armes Valroux au chapitre de
la Guilde, ou dans les tavernes à griffonner ses traités historiques. Il passe beaucoup de
temps à La Grosse Tasse (Freiburg, page 19) et y a déniché la camaraderie qu’il n’avait
jamais trouvée à Pourcy. Il est resté timide avec les femmes, et n’oserait jamais louer les
services d’une fille de joie. Occasionnellement, il écrit une poésie sur l’amour et n’hésitera
pas à offrir gratuitement ses services de Spadassin à une femme dans le besoin. Il semble
heureux de vivre à Freiburg, mais le serait tout autant ailleurs, quel que soit l’endroit où
l’enverra sa mère.

Alban est sur la fin de la vingtaine, avec un petit visage rond avec un sourire rayonnant
qui lui donne un air un peu benêt. Il a les cheveux prématurément blanchis et une petite
barbe noire en forme de lame de couteau. Plus d’un adversaire l’a pris pour un simple
d’esprit, et certains ont eu le malheur de le déclamer à haute voix, mais ce furent leurs
dernières paroles.

Sébastien Valroux de Martise, Spadassin Valroux


i l’on écoute Sébastien, il est seulement un grand duelliste montaginois. Il

S considérait Rémy de Montaigne comme un cran au-dessus de lui et a secrètement


maudit la Révolution qui a tué le seul homme qu’il voulait vraiment battre en duel.
Sébastien est né dans la richesse et le luxe, il est en effet le fils de Victor Valroux de
Martise. Il n’a manqué de rien en grandissant et reçut des leçons privées d’un grand-
maître Valroux. A partir de l’âge de 15 ans, il vécut avec sa grand-mère Madeleine. La
plupart des gens suspectent que ce départ de la maison paternelle avait des liens avec les
sombres rumeurs concernant ses activités criminelles. Toutefois, aucun membre de cette
famille n’en a jamais parlé de la sorte.

Après quelques années passées auprès


de sa grand-mère, le jeune homme se
rendit à Kirk sur la demande de la
vieille dame. Là, il devait diriger des
négociations avec les marchands
vendelars afin qu’ils envoient certaines
marchandises à Echiny, ce qui aurait
été très rentable pour les affaires
familiales. Alors qu’il se trouvait en
Vendel, Sébastien en profita pour
apprendre plusieurs Ecoles de ce pays.
Après ce travail imposé, il se dirigea
vers le sud, en Castille, où il apprit
l’Ecole Aldaña, puis remonta vers le
nord et étudia le style Gauthier.

Puis les choses changèrent. Sébastien


retourna à Echiny et commença à errer
à travers la ville, refusant la vie
confortable de la cour de la famille
Valroux. Echiny était rempli de
duellistes de tous poils et Sébastien put
alors vivre confortablement en vendant ses services de Spadassin. En sus, il commença à
poursuivre les criminels, bien que personne ne le lui ait demandé. En apparence, Sébastien
semble s’attaquer aux bas-fonds dans le simple esprit de la devise “Noblesse oblige”. Son
excellente réputation lui a ainsi permis de survivre à la Révolution, et il vit toujours dans
cette ville aujourd’hui.

120
Les Secrets de la Septième Mer

Il loue également ses services aux bateaux marchands ayant besoin d’une protection contre
les pirates et a gagné une réputation d’habile combattant embarqué chez les gens de mer. De
nos jours, Sébastien est aimé et respecté à Echiny. Ses combats contre les criminels et les
pirates lui ont également permis d’asseoir sa réputation d’invincible Spadassin.

Maintenant dans la fin de la vingtaine, Sébastien traverse le monde comme un titan : il est le
meilleur Spadassin de toute la Montaigne, peut-être même du monde connu, et il le sait. Il
méprise le port de la perruque et aime laisser ses longs cheveux noirs en liberté, une
préciosité “paysanne” qui le fait encore plus aimer du petit peuple. Une barbichette et une
fine moustache accentuent sa beauté, et aucun Spadassin ne s’est jamais assez approché pour
seulement le blesser. Ainsi, sans aucune cicatrice (ce qui est rarissime dans cette profession),
Sébastien a une musculature parfaitement proportionnée, et s’habille des vêtements post-
révolutionnaires les plus fins.

Ignatius von Kleist, Spadassin Hainzl

I
gnatius est le fils d’un noble
mineur d’Hainzl. Ses parents
étaient des érudits et il mena une
enfance consacrée aux livres et aux
études. Il eut un déclic à l’université de
Durchsetzungburg : alors qu’il assistait
au premier duel de sa vie, il se rendit
compte que sa vie avait été en noir et
blanc jusque là. Il s’inscrivit aux cours
d’escrime avec une passion dévorante et
se révéla excellent dans le maniement de
la rapière.

Peut-être trop d’ailleurs. Ignatius quitta


l’université de Durchsetzungburg dans
un climat de suspicion avant d’avoir
obtenu son diplôme. Il aurait tué l’un de
des adversaires lors d’un exercice
d’entraînement, bien que ni la direction
de l’université, ni Albert von Sydow ne
parlent de ce sujet. Beaucoup pensent
qu’ils souhaitent protéger la réputation
de l’université. Ignatius répond à toutes
les questions sur ce sujet par un départ
brusque.

Depuis cette époque, Ignatius a voyagé en long et en large à travers Théah et loué ses services
de Spadassin. Il n’accepte que les contrats pour des duels à mort, et seulement contre des
maîtres. Il ne fait montre d’aucune pitié envers ses adversaires. Lors de l’un de ses duels, il
trancha ainsi un à un les doigts de son opposant, jusqu’à ce que son sang s’écoule par cette
dizaine de coupures. Une fois qu’il se fut effondré, Ignatius von Kleist s’approcha et le
“termina” en lui transperçant le cœur.

Ignatius est un homme tout en longueur d’environ 35 ans. Il a un front saillant qui semble
s’accentuer à mesure que sa calvitie progresse vers l’arrière de son crâne. Il tente tant bien
que mal de la cacher avec une mèche de cheveux bruns. Cela, plus son long nez, lui donne
l’aspect d’un vautour qui ne le dérange pas et l’aide à intimider ses adversaires. En revanche,
il porte toujours la tenue d’un étudiant ou d’un érudit. Cette combinaison met ses adversaires
mal à l’aise, jusqu’à ce qu’il passe à l’attaque et éclaircisse les choses…

121 Traduction de Géronimo


La Guilde des spadassins

Donisa Chippari, Spadassin Ambrogia


ersonne ne connaît les véritables origines de Donisa. Cette jeune femme

P enflammée, maîtresse de l’Ecole Ambrogia, a rejoint la Guilde des Spadassins en


1666. Toutes les recherches sur son passé s’arrêtent au niveau des archives de la
Guilde à son admission : elles sont interdites et scellées sur ordre de Veronica Ambrogia
en personne.

Depuis qu’elle a rejoint la Guilde, Donisa a accumulé un nombre impressionnant de


victoires. Elle accepte n’importe quel contrat, mais semble rechercher les duels qui
l’opposent à des Vodaccis autant que
faire se peut. Et étant donné les rapports
tendus entre la Guilde et la Vodacce, sa
“préférence nationale” aurait dû lui poser
des soucis. Toutefois, comme elle se
garde bien de se rendre en Vodacce, elle
n’affronte ses compatriotes que lorsqu’ils
se rendent à l’étranger. Donisa semble
éprouver un réel plaisir à observer la
surprise qui se peint sur le visage de ses
adversaires lorsqu’ils se rendent compte
qu’ils doivent affronter une femme, et
vodacci en plus ! Elle éprouve encore
plus de plaisir à les entailler un peu
partout, comme un chat jouant avec une
souris.

Les rumeurs abondent selon lesquelles


quelqu’un en Vodacce aurait mis sa tête à
prix… pour sa capture et son
rapatriement, plutôt que pour sa mort.
Personne ne sait exactement qui a offert cette récompense, bien que plusieurs combattants,
criminels et brigands aient tenté de la réclamer en livrant Donisa. Aucun n’a survécu.

Donisa ne veut absolument pas rentrer dans son pays d’origine et refuse de parler de son
passé. Lorsqu’elle ne se bat pas, elle dépense son argent aussi rapidement qu’elle peut le
gagner. Elle peut boire comme le plus assoiffé des mâles, tout en continuant de danser
toute la soirée alors que les hommes roulent sous la table. Donisa préfère la compagnie des
fêtards que l’on trouve dans les tavernes animées plutôt que les soirées guindées de la
noblesse. Plusieurs hommes s’intéressent à elle d’un point de vue relationnel mais elle
garde ses distances. Donisa est une jeune femme attirante au début de la vingtaine, avec
une masse flamboyante de cheveux roux. Seules ses oreilles un peu trop grandes et son
nez légèrement busqué entachent la perfection de sa beauté. Donisa porte des vêtements
extrêmement érotiques et près du corps, ayant constaté qu’ils ont un effet de distraction
important sur ses adversaires de sexe masculin.

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