WGA4 9309F

AVENTURE

Aventure officielle

Vecna est vivant !

David ‘’Zeb’’ Cook
 Vecna est vivant !
Crédits
Table des matières
Conception : David « Zeb » Cook
Édition : Mike « Mike » Breault
Introduction .......................................................................... 3
Illustration couverture : Jeff Easley
Illustrations intérieures : Ken Frank Prologue ................................................................................ 8
Cartes : Steve Beck Chapitre 1. Un nouveau départ ....................................... 14
Typographie : Tracey Zamagne Chapitre 2. Rencontre avec Mordenkainen.................... 16
Gaye O’Keefe
Conception graphique : Paul Hanchette
Chapitre 3. Recherche........................................................ 20
Interlude.............................................................................. 30
Traduction VF : Phillac Chapitre 4. Le voyage........................................................ 32
Relecture VF : Athanasius, Bananamanu
Mise en pages : Maître Poulpe
Chapitre 5. Verbobonc ...................................................... 33
© 1990 TSR Inc. Tous droits réservés.
Chapitre 6. Et après ........................................................... 47
Jamais imprimé en France Chapitre 7. Osnabrölt ........................................................ 51
RÈGLES AVANCÉES DE DONJONS & DRAGONS, AD&D,
LE MONDE DE GREYHAWK et FAUCON GRIS sont des Chapitre 8. De l’autre côté du monde ............................. 56
marques déposées par TSR Inc.
Chapitre 9. Tovag Baragu ................................................. 58
RAVENLOFT, SPELLJAMMER, PRODUITS DE VOTRE Chapitre 10. La citadelle Cavitius.................................... 62
IMAGINATION et le logo TSR sont des marques propriétés
de TSR Inc. Chapitre 11. La confrontation finale ............................... 66
Distribué aux États-Unis sur le marché du livre par Random House
Inc., au Canada par Random House of Canada, Ltd. Distribué vers Chapitre 12. Quand tout est terminé............................... 68
l’industrie du jouet et des loisirs par les distributeurs régionaux.
Distribué au Royaume uni par TSR UK Ltd.

Cette aventure est protégée par les lois sur le copyright des États Unis
d’Amérique. Toute reproduction ou autre utilisation non autorisée du
Annexe I : les artefacts de Vecna ..................................... 69
matériel ou illustrations qui y sont contenus sont interdits sans l’auto-
risation écrite de TSR Inc. Annexe II : Vecna demi-dieu ........................................... 73
Ce supplément est une traduction non officielle réalisée par les
membres du Donjon du Dragon. Il ne peut en aucun cas être vendu.
Annexe III : nouveaux monstres ..................................... 76
Les textes et les illustrations appartiennent à leurs auteurs respectifs
et à Wizards of the Coast/Hasbro
Annexe IV : PNJ ................................................................. 78
Annexe V : personnages-joueurs pré-tirés ..................... 84

TSR, Inc. TSR Ltd.

POB 756 120 Church End
Lake Geneva, Cherry Hinton
WI 53147 TSR, Inc. Cambridge CB1 4AD
USA United Kingdom
Introduction
Le lendemain de la fête de Himar, cer-
tains citoyens de Fleeth sortirent de la
ville et supplièrent les assiégeants de
pouvoir parler au Seigneur Vecna, Celui
dont on murmure le nom, sous son éten-
dard arachnéen. Ils lui dirent qu’ils
étaient prêts à soumettre la ville et tous
leurs biens à sa volonté, pourvu que
leurs vies soient épargnées. Celui dont
on murmure le nom répondit qu’il ne
pouvait pas accepter de telles conditions,
pas plus que toute autre, et qu’il verrait
bientôt les têtes de tous les habitants de
Fleeth entassées à ses pieds.
En entendant ces terribles paroles
sur ce qui les attendait, ces bourgeois le
supplièrent de leur accorder grâce, s’of-
frant à lui s’il épargnait le bon peuple de
Fleeth. Peut-être Celui dont on mur-
mure le nom fut-il amusé, car il leur
ordonna qu’ils remettent entre ses mains
l’un d’entre eux ainsi que sa famille et
ses esclaves.
On tira au sort et un honnête bour-
geois, Bonhomme Artau, appela sa fa-
mille qui était encore dans l’enceinte :
« Rejoignez-moi, car le Grand Seigneur
nous assure que nous pouvons quitter ce
territoire en sécurité », dit-il à sa femme,
cherchant à la tranquilliser. Rassurée
par ces paroles, elle et ses enfants fran-
chirent les portes pour retrouver son
mari. Satisfait, Celui dont on murmure
le nom les donna tous à Kas le Haineux.
Pendant toute la journée, les bour-
geois virent Bonhomme Artau et sa fa-
mille torturés à mort par Kas. Lors-
qu’enfin ce fut terminé, ils demandèrent
à partir, certains que la cité était sauvée.
Mais Celui dont on murmure le nom se
tourna vers ses barons et leur dit : « Mes
seigneurs, les habitants de cette ville
sont prêts à la soumettre à ma volonté
sous réserve que leurs vies soient épar-
gnées. Mais je ne ferai pas la paix avec
eux en ces termes, pas plus qu’en tout
autre, sans votre consentement. »
« Notre avisé maître, répondirent les
barons, nous vous conseillons, et même
vous implorons, d’accepter ces termes. »
Mais Celui dont on murmure le nom
n’écouta pas. En ce jour les mangon-
neaux et les mages de guerre furent dé-
ployés autour des murs de la cité.
L’assaut dura près de cinq heures, puis
le seigneur flétri brisa les murs de Fleeth
d’un revers de main.
À la nuit tombante, les têtes des ci-
toyens de Fleeth étaient entassées devant
les bourgeois. Leurs propres femmes et
leurs enfants semblaient les regarder.
Telle était l’humeur de Vecna et, comme
ultime cruauté, il leur permit de partir
en paix et leur garantit la sécurité pour
le reste de leurs douloureuses existences.
– d’après la Chronique des Temps secrets,
par Uhas de Neheli
Vecna est Vivant ! est une aven-
ture de haut niveau à jouer avec la 2e
édition des règles d’AD&D. En plus
du corpus de règles, cette aventure
utilise certains endroits et person-
nages décrits dans le cadre de cam-
pagne : Le Monde de Greyhawk, ainsi
que l’Appendice Greyhawk au Bestiaire
monstrueux. Ces livres sont néces-
saires pour exploiter pleinement le
matériel présenté ici. Peuvent aussi
être utiles les suppléments Aventures
dans le monde du Greyhawk et le Ma-
nuel des plans. Bien que ce module
puisse être joué sans ces deux der-
niers ouvrages, le MD trouvera sa
tâche considérablement plus simple
s’il les a à sa disposition. Par ailleurs,
les modules La Revanche du faucon, Le
Maître du faucon et Les Flammes du
faucon décrivent des éléments sup-
plémentaires relatifs à la cité de Fau-
congris et ses environs. Des allusions
et des suggestions de ce qui va se
passer apparaissent dans ces aven-
tures, bien qu’il puisse aussi ne
s’agir que de simples rumeurs.
3
Vecna est vivant ! est destiné à être
joué par un groupe de six à huit per-
sonnages-joueurs. Un mélange équi-
libré de races et de classes est recom-
mandé, et les personnages devraient
être de niveaux 12 à 15 (ou les
joueurs devront compenser avec un
talent à la hauteur). Comme les pou-
voirs de Vecna peuvent être adaptés
aux besoins de votre campagne, les
personnages-joueurs devraient avoir
des objets magiques correspondant à
votre style de jeu. Il est toutefois re-
commandé qu’aucun personnage
joueur ne commence la campagne en
possession d’un artefact ou d’une
relique.
Réussir cette aventure requiert
une volonté de fer et de la ténacité
de la part des joueurs comme du
MD. Ce n’est pas une surprise pour
les joueurs : dans toute aventure, ils
doivent s’attendre à des défis qui
mettront en péril leur existence
même. Néanmoins, en raison des
risques élevés liés à cette aventure, le
MD doit être prêt à agir audacieuse-
ment et de manière radicale.
En bref, cette aventure est faite
pour tuer des personnages. Si vous
êtes un MD qui ne peut se résoudre
à occire le personnage favori d’un
joueur, ou qui peut être influencé
pour « donner une chance au gars »,
vous devrez être d’autant plus fort
en faisant jouer Vecna est vivant ! Dès
la première scène, des personnages
vont mourir ! Si vous relâchez la
pression de vos joueurs, en leur per-
mettant de survivre là où ils de-
vraient mourir, alors la peur, élé-
ment si important de ce module, en
sera absente.
En conséquence, vous devez ré-
fléchir soigneusement au fait de lais-
ser ou non vos joueurs jouer cette
campagne avec leurs personnages
favoris. Si c’est le cas, vous devez
être prêt à tuer ces personnages, par-
fois froidement et cruellement. Il y a
de nombreuses occasions de mourir
dans cette aventure, certaines d’entre
elles totalement arbitraires et pou-
vant même sembler injustes. À
moins que vos joueurs soient prêts à
accepter la mort de leur personnage
favori, il peut être préférable de
jouer un des personnages pré-tirés.
La raison de tant d’insistance sur
la mort des personnages est très
simple. Vecna est vivant ! est supposé
être une aventure terrifiante, qui
joue sur les nerfs. Vous voulez que
vos joueurs aient peur et l’une des
choses les plus effrayantes qui
puisse arriver dans une partie
d’AD&D est la destruction complète
d’un personnage-joueur. Si vos
joueurs n’ont pas l’impression qu’ils
peuvent être anéantis à tout mo-
ment, ils ne tireront pas le meilleur
de Vecna est vivant !
L’horreur de Vecna
Par bien des aspects, Vecna est vi-
vant ! est comme un film d’horreur.
Grâce à vos descriptions et à l’imagi-
nation fertile de vos joueurs, l’aven-
ture doit créer une atmosphère de
tension et de suspense. Dans un film
d’horreur, le réalisateur a à sa dispo-
sition une grande variété de moyens
pour vous effrayer : le montage, la
musique, les effets sonores, le ma-
quillage, l’éclairage et les effets spé-
ciaux. En plus de ces outils, il dis-
pose aussi de toute la gamme des
techniques dramaturgiques utilisées
par les conteurs : prologues, rythme,
fausses pistes, descriptions, passion,
présages, allusions et bien d’autres,
tous menant à l’apogée de l’aven-
ture.
Tout comme le réalisateur, vous,
le MD, disposez d’un certain nombre
d’outils et de techniques. Vous con-
trôlez totalement votre histoire. Les
jeux de rôle ont leurs propres ver-
sions des effets spéciaux. Les ren-
contres peuvent être montées
comme des scènes de cinéma. De
plus, vous êtes, vous aussi, un con-
teur, et disposez de toute cette pano-
plie.
Cette aventure étant déjà prépa-
rée, l’intrigue de base est prête pour
vous. Cependant, comme vos
joueurs peuvent aisément partir
dans de mauvaises directions, vous
devez garder en tête les éléments
d’une « bonne » histoire, prêts à être
dégainés en cas de besoin. Lisez
l’apogée de cette aventure avant de
commencer à la jouer, même si vous
ne lisez rien d’autre à l’avance. De
cette manière, vous saurez en quoi
consiste la grande scène finale. En-
suite, soyez attentif à ne pas dépas-
ser en tension cette scène pendant
l’aventure. Il est important que la fin
soit réellement le sommet de l’aven-
ture.
Pour tirer le meilleur parti de
cette aventure, vous devez travailler
constamment à créer une atmos-
phère de suspense pour vos joueurs.
Bien que la tension « de base »
vienne de l’aventure elle-même, l’es-
sentiel doit provenir de vous.
L’aventure la plus excitante du
monde peut être terriblement en-
nuyeuse si elle n’est pas animée avec
enthousiasme. Après tout, être un
MD représente beaucoup de travail.
Si vous le faites correctement, vous
devriez être épuisé à la fin de chaque
session de jeu.
Surprise et suspense
Il est important de savoir qu’il existe
une différence entre surprise et sus-
pense. La surprise, comme crier
« bouh ! » pour faire bondir quel-
qu’un de sa chaise, est une technique
utile, mais qu’il ne faut pas con-
fondre avec le suspense. Un film
d’horreur qui repose sur le fait que
des monstres surgissent de chaque
recoin devient vite ennuyeux. Tout
le monde en vient à anticiper le pro-
chain « bouh ! ».
La surprise a néanmoins son uti-
lité et peut faire partie du suspense.
Une bonne frayeur soudaine rendra
vos joueurs physiquement nerveux :
le cœur qui bat, la respiration qui
s’accélère, les mains qui tremblent.
Mais ces éléments disparaîtront rapi-
dement s’il n’y a pas de suspense.
L’organisation des rencontres
Lorsque vous êtes prêt à jouer, pré-
parez vos sessions de jeu en avance.
Essayez d’organiser l’enchaînement
des rencontres. Chacune d’elle est
comme une scène d’un film. Le réali-
sateur fait bien plus que simplement
raconter son histoire quand il place
les scènes dans un certain ordre. La
juxtaposition des scènes et les transi-
tions d’une scène à une autre affec-
4
tent l’ambiance de l’histoire. Les
exemples ci-dessous illustrent cette
différence.
Exemple N°1
Scène 1 : les héros arrivent en ville
par un jour radieux et ensoleillé. Ils
trouvent un charretier pour porter
leur équipement au château du
Comte Draman, leur hôte.
Scène 2 : les héros arrivent au châ-
teau et trouvent leur hôte mort, son
corps transpercé par une lance qui le
cloue sur un siège.
Exemple N°2
Scène 1 : les héros arrivent en ville en
plein milieu d’un orage rugissant. Il
n’y a pas âme qui vive. Ayant répon-
du à leur appel, le charretier refuse
de sortir par une nuit de si mauvais
présage et les personnages sont con-
traints de laisser leur équipement en
ville. Ils marchent sous une pluie
battante jusqu’au château du Comte
Draman.
Scène 2 : les héros arrivent au châ-
teau et trouvent leur hôte mort, son
corps transpercé par une lance qui le
cloue sur un siège.
Bien que les deux exemples décri-
vent les mêmes événements, ils ont
des ambiances très différentes. Dans
le premier cas, on crée une surprise,
peut-être même un choc. Il n’y a au-
cun indice, aucune alerte de ce qui
va se produire. Dans le second cas,
on crée un mauvais pressentiment,
une crainte. L’orage et le charretier
superstitieux sont des indices, des
suggestions de ce qui va se produire.
Bien qu’ils fassent très clichés et
soient évidents, de tels indices ren-
dent les joueurs méfiants, peut-être
même nerveux. D’autres éléments
peuvent y être ajoutés de manière
utile :
Victoire/défaite : permettre aux per-
sonnages-joueurs de vaincre un ad-
versaire apparemment important, ou
de déjouer un piège mortel, ou de
comprendre une énigme augmente
leur confiance. Une telle victoire
peut être suivie d’une défaite cin-
glante, ou de la découverte que leur
succès n’était en réalité qu’une in-
fime partie de quelque chose de bien
plus grand et puissant.
Dans cette aventure, par exemple,
vous pourriez terminer une session
de jeu avec la découverte par les per-
sonnages de l’épée de Kas, qu’ils croi-
ront être l’arme dont ils ont besoin
pour détruire Vecna. Dans la session
suivante, ils affronteront Vecna et
découvriront que cette arme est inef-
ficace contre lui.
Cette technique doit toutefois être
utilisée avec parcimonie. Vous ne
devez pas ruiner tous les efforts de
vos aventuriers, sans quoi ils se dé-
courageront. Attendez qu’ils devien-
nent trop confiants et arrogants, puis
donnez-leur une douche froide pour
leur rappeler que les choses ne sont
pas toujours aussi simples qu’elles le
semblent.
Innocence/mal : cette technique ne
consiste pas à envoyer des enfants
vampires affronter vos joueurs, ni à
faire de la bonne vieille grand-mère
une tueuse à la hache ! Mais vous
pouvez mettre en évidence le con-
traste entre le bien et le mal en orga-
nisant deux rencontres successives.
Par exemple, les personnages arri-
vent dans une petite hutte ou de
braves et honnêtes gens les accueil-
lent. Ces PNJ n’ont pas ni sombres
secrets ni buts cachés et les person-
nages apprennent des informations
utiles de leur part. En partant, les
personnages-joueurs passent la crête
et descendent dans la lugubre vallée
dominée par un sombre château au
loin. L’extrême différence entre les
deux scènes met en avant le danger
qui est toujours présent.
Humour/terreur : le rire, forcé ou
non, est un moyen important de re-
lâcher la pression. La plupart des
bons films d’horreur ont quelques
traits d’humour dissimulés, des mo-
ments de tension qui mènent à un
canular. La frontière entre la comé-
die et la terreur est ténue, et le rire
peut aisément se transformer en
peur. L’humour fait baisser leur
garde aux joueurs, ce qui les laisse
vulnérables à de nouvelles attaques.
Par exemple, les personnages-
joueurs sont attaqués par une bande
d’adeptes maladroits : les méchants
tombent à un moment inopportun,
se gênent mutuellement, et s’éva-
nouissent sous l’effet de la terreur.
Au beau milieu de cette scène co-
mique, le fantôme maléfique de Kas
entre dans la pièce, bien décidé à
exterminer les personnages. Le rire
cède tout à coup la place à la peur.
L’atmosphère
Un élément clé pour instaurer du
suspense est d’établir la bonne at-
mosphère. Cela se fait par des mots
et des descriptions. Certains des
exemples donnés plus haut l’ont déjà
montré. L’atmosphère s’installe
grâce à l’organisation des rencontres
et l’attitude des PNJ. Les orages, les
étrangers soupçonneux, les châteaux
lugubres, les forêts obscures et
d’autres encore sont autant d’élé-
ments assez communs destinés à
établir une atmosphère d’horreur.
Malheureusement, ils ont également
été trop utilisés et ont donc perdu
beaucoup de leur pouvoir évocateur.
Votre rôle est de faire en sorte
que ces éléments retrouvent leur
fraîcheur et redeviennent excitants.
Vous devez trouver des moyens de
les détourner de ce qu’en attendent
les joueurs. Vous devez changer les
règles de l’horreur.
Prenez l’exemple classique du
château illuminé de nuit par la
foudre. Il a tellement été utilisé que
c’en est presque devenu une blague.
Vous devriez donc trouver autre
chose en lieu et place de cela pour
créer l’ambiance. Le château, de jour,
sous une froide pluie d’automne. Les
murs ont des reflets gras et humides
et les feuilles vertes du lierre com-
mencent tout juste à brunir. On
pourrait être en hiver et les toitures
du château être couvertes de neige
givrée et de stalactites qui pendent
des avant-toits. On pourrait être
dans une magnifique journée de
printemps avec un château lumi-
neux et brillant, sans aucune indica-
tion de l’horreur qui attend à l’inté-
rieur.
Préfiguration
Le suspense est une forme de peur.
Si vos joueurs n’ont pas peur, il ne
peut pas y avoir de suspense. Donc,
comment faire peur à vos joueurs ?
Pour leur donner des sueurs froides,
vous devez leur faire comprendre
qu’ils sont réellement en danger
avant que quoi que ce soit ne se pro-
duise. Prenez une situation classique
d’exploration de donjon : les
monstres qui attendent de l’autre
côté de la porte. Qu’est-ce qui crée le
5
plus de tension ? Les personnages-
joueurs qui ouvrent la porte et dé-
couvrent les monstres, ou un bruit
étrange entendu de l’autre côté de la
porte avant de l’ouvrir ? Dans le se-
cond cas, les joueurs doivent s’arrê-
ter brutalement pour estimer le
risque. Ils savent qu’il y a quelque
chose, mais ignorent de quoi il s’agit.
L’astuce consiste à donner des
indications du danger aux joueurs,
sans leur révéler comment l’éviter.
Dans les films, ceci peut être fait en
montrant le danger au public (les
monstres qui rôdent de l’autre côté
de la porte), mais sans le montrer au
héros (qui s’apprête à ouvrir la
porte). C’est un peu plus difficile
lors d’une séance de jeu de rôle,
puisque les joueurs sont à la fois
l’audience et les héros.
Vous pouvez utiliser les tech-
niques de préfiguration dans une
certaine mesure. Des aperçus fu-
gaces, incomplets et inexacts de leurs
principaux adversaires mettront les
joueurs en tension. Les personnages
peuvent découvrir les sinistres tra-
vaux de Vecna seulement quelques
instants après les faits. D’anciens
manuscrits évoquent la réelle puis-
sance de Vecna. Même sa Main et
son Œil, de puissants artefacts, ne
font que suggérer l’étendue réelle de
ses pouvoirs.
Astuces et outils
Les descriptions et le rythme ne sont
pas les seuls outils à votre disposi-
tion pour créer de la tension. Dans
un jeu de rôle, il y a bien d’autres
choses que vous pouvez faire pour
rendre vos joueurs fous.
Minuteurs et chronomètres : si vous
le pouvez, apportez un minuteur de
cuisine ou un chronomètre pour la
séance. Assurez-vous de le placer
bien en vue des joueurs. Puis, quand
ceux-ci sont au beau milieu d’une
situation tendue, où des décisions
rapides doivent être prises, mettez-le
en marche. Donnez dix secondes (ou
même moins) à chaque joueur pour
dire ce qu’il va faire. Coupez-lui la
parole à la fin de son temps, même
s’il est encore en train de décrire ce
qu’il veut faire, et passez au joueur
suivant. Assurez-vous qu’ils voient
le minuteur égrener les secondes. De
votre côté, essayez de gérer tout ce
que vous avez à faire rapidement,
sans temps mort. Gardez ce rythme
jusqu’à ce que les joueurs atteignent
un point où ils peuvent se reposer.
Ne le faites cependant pas trop
souvent. Les minuteurs augmentent
réellement la pression perçue par les
joueurs et il ne faut donc le faire que
quand le besoin est réel. De cette
façon, quand cela se produira, ils
sentiront d’autant plus cette pres-
sion.
Lumières : s’il n’est pas recom-
mandé de jouer à la lueur des bou-
gies (c’est bien trop fatigant pour les
yeux), vous pouvez faire de simples
jeux d’éclairage lorsque vous jouez.
Tamiser les lumières (si vous le pou-
vez) lors des scènes menant à une
rencontre importante peut augmen-
ter le caractère effrayant des événe-
ments (cela peut aussi prévenir vos
joueurs que quelque chose va se pro-
duire si vous le faites plus d’une fois
ou deux).
Une autre astuce consiste à
éteindre totalement la lumière, plon-
geant momentanément vos joueurs
dans l’obscurité de manière inatten-
due. Ceci doit bien évidemment être
réservé pour les moments critiques
ou le groupe est prisonnier des té-
nèbres, inconscient, etc. Une lampe
de poche peut alors servir à créer des
effets spéciaux, bien qu’il ne soit pas
plus pratique de jouer avec une telle
lampe qu’avec des bougies.
Effets sonores : la musique est un
moyen efficace de créer du suspense,
mais elle est difficile à utiliser sans
un bon équipement. Vous ne pouvez
pas seulement démarrer un CD, une
cassette ou un disque et le laisser
jouer pendant la séance. Vous devez
être capable de contrôler la séquence
et le choix du morceau.
Les lecteurs CD avec télécom-
mande sont très utiles pour cela.
Avant la session, sélectionnez le ou
les CD que vous pensez appropriés
et notez les numéros de piste. Inscri-
vez-les sur une feuille de papier, ain-
si que l’atmosphère ou l’effet qu’ils
retranscrivent. Puis, pendant la
séance, utilisez la télécommande
pour lancer le morceau choisi au
moment voulu. La télécommande
vous permet aussi de couper la mu-
sique quand vous n’en avez plus
besoin.
Tout le monde n’a pas un lecteur
CD avec télécommande. En s’organi-
sant, un lecteur de cassette peut per-
mettre les mêmes effets. Dans ce cas,
il vous faudra non seulement sélec-
tionner les morceaux à jouer, mais
aussi l’ordre dans lequel vous en
avez besoin. Vous pourrez alors
créer une cassette avec les éléments
dont vous avez besoin. Un casque
(de façon à pouvoir amener la bande
de la cassette à l’endroit requis pen-
dant le jeu) peut être utile.
Enfin, vous pouvez aussi utiliser
un dictaphone de poche. La qualité
du son ne sera pas la meilleure, mais
la plupart ont une fonction de repé-
rage permettant d’avancer ou reculer
rapidement. De plus, vous pouvez
enregistrer vos propres effets so-
nores (y compris des dialogues).
Les disques contenant des effets
spéciaux, les bandes sonores de films
et les enregistrements anthropolo-
giques (« les chants des tribus de
Nouvelle Guinée » ou toute autre
musique « primitive ») sont de
bonnes sources d’effets sonores et
musicaux. Certains peuvent être dis-
ponibles dans votre bibliothèque
municipale.
Secret : Quelques précautions très
simples peuvent faire énormément
pour préserver le suspense de votre
aventure. Une d’entre elles trop sou-
vent négligée consiste à ne pas dé-
voiler le nom du module. Ne dites
pas aux joueurs qu’ils jouent une
aventure intitulée Vecna est vivant !
Si vous le faites, vous pouvez être
certain que les joueurs qui ont enten-
du parler de Vecna s’attendront un
peu à tout. Cela peut parfois être
bon, mais finira par ruiner l’aven-
ture.
Si possible, gardez ce module
caché : ne montrez même pas la cou-
verture. Jouez l’innocent s’ils vous
accusent d’en faire trop. Inventez un
nom plausible s’ils vous demandent
quelle aventure ils jouent. Ce n’est
qu’après que les personnages seront
bien engagés dans l’aventure
(suffisamment loin pour qu’ils ne
puissent pas faire demi-tour) que
vous devriez leur dévoiler le titre
réel et le but de l’aventure.
6
L’histoire de Vecna
Vecna est une figure pour le moins
mystérieuse. Il vécut en des temps
quasi préhistoriques de Greyhawk,
avant les migrations, avant les
guerres entre Suel et la Baklunie,
peut-être même avant l’établisse-
ment de l’Empire suellois. Il s’agit
plus d’une figure plus légendaire
que réelle et, comme pour toute lé-
gende, son nom est sujet à embellis-
sements, exagérations, distorsions,
contradictions, et confusions.
Les informations suivantes le
concernant sont une suite de vérités,
de contradictions et de mensonges.
Elles n’ont pas pour but de donner
un historique précis à propos de
cette puissante archi-liche. Elles re-
présentent plutôt une image confuse
que les personnages-joueurs sont
susceptibles d’assembler s’ils font
quelques recherches à propos de
l’histoire de Vecna.
En son temps, Vecna était consi-
déré comme le plus puissant de tous
les mages, inégalé dans sa connais-
sance des arcanes. Depuis sa
chambre solitaire dans sa tour noire,
il gouvernait une nation aujourd’hui
oubliée. Certains prétendent que son
royaume se situait au-delà des
grandes barrières montagneuses de
l’ouest. Selon une autre théorie, sa
tour s’élevait directement des pro-
fondeurs de Nyr Dyv. Quelques au-
teurs vont même jusqu’à prétendre
que sa domination s’étendait sur un
autre plan et qu’il fut finalement dé-
truit lors d’une révolte des puis-
sances supérieures qui y résidaient !
Même pendant sa vie, la dureté et
la brutalité de Vecna étaient triste-
ment célèbres. Il construisit son im-
mense royaume grâce à ses talents
de magiciens et sa diabolique cruau-
té. Certaines histoires relatent qu’il
utilisa certains villages en faisant se
reproduire les habitants comme des
animaux d’élevage, uniquement
pour alimenter ses infâmes labora-
toires en sujets pour mener ses expé-
riences. D’autres décrivent des cam-
pagnes militaires pendant lesquelles
il anéantit des cités entières sous des
déluges de roches et de terre. De
vieilles légendes répandues dans le
duché d’Urnst affirment même que
Vecna est responsable de l’appari-
tion du désert Étincelant !
Avec le temps, comme tout ce qui
est humain (bien que certaines his-
toires affirment qu’il était à moitié
elfe), Vecna vieillissait et sentait la
mort approcher. Le sombre néant ne
l’effrayait pas, mais l’enrageait. Il
était déterminé à ne pas mourir et sa
vanité l’amena à penser que l’im-
mortalité était non seulement pos-
sible, mais surtout lui était due. Il
commença des recherches pour sur-
passer la puissance supérieure : la
Mort.
Ce qui se produisit ensuite n’est
pas certain, car aucun témoin de ces
temps n’a couché sur parchemin ce
qu’il savait. Selon certaines sources,
Vecna accumula suffisamment de
pouvoir pour affronter sa propre
mort et l’emprisonner pour toujours,
échappant ainsi à son destin. Selon
d’autres, son orgueil et son arro-
gance offensèrent si gravement les
puissances supérieures des plans
extérieurs, qu’elles le condamnèrent
à demeurer pour toujours à la fron-
tière entre la vie et la mort, jamais
plus vivant mais sans connaître non
plus le repos de la mort. Une troi-
sième version affirme que Vecna
trouva le secret de la vie et se trans-
forma par lui-même en la plus puis-
sante des liches.
Quelle que soit la vérité, il ne fait
aucun doute que Vecna entra alors
dans une nouvelle phase de son im-
monde existence. Par-delà la mort, il
devint la plus grande des liches.
Même si son corps eût décliné et
commencé à se décomposer progres-
sivement, Vecna resta « vivant » et
continua d’étendre son influence
maléfique. Son caractère était si ter-
rible et abominable que les hommes
en vinrent à craindre de prononcer
son nom. Vecna devint Celui dont
on murmure le nom, le Maître du
Trône-araignée, le Roi qui ne meurt
pas, et le Seigneur de la Tour putré-
fiée.
C’est à cette époque que Kas aux
Mains sanglantes sortit du rang par-
mi les lieutenants de Vecna. Tandis
que le corps de l’archi-liche faiblis-
sait, Kas devint l’instrument de son
pouvoir. Bien que toujours inégalé
en puissance, Vecna était de moins
en moins intéressé par les affaires
courantes de son royaume. Kas ren-
dait donc les jugements de Vecna,
présidait le conseil en son nom et
recevait les rapports de sa terrible
armée.
Comme symbole de l’autorité de
Kas (et pour protéger son lieutenant
contre les complots des autres), Vec-
na forgea l’épée de Kas, une arme ma-
gique à nulle autre pareille. Les con-
teurs disent que son acier fut prélevé
au coeur d’une étoile gelée et qu’elle
fut forgée dans des flammes volées
au soleil. Bien que terne et sans au-
cun motif, elle scintillait de malé-
fices. Son tranchant pouvait pénétrer
n’importe quel métal et ne s’émous-
sait jamais. Quand Kas la maniait,
aucun homme ne pouvait rivaliser
avec lui.
Façonnée par la main de Vecna,
l’épée était malfaisante, plus encore
que son créateur. Elle murmurait à
l’oreille de Kas en secret, alimentant
son orgueil et sa vanité. « Tu es
maintenant plus fort que ton
maître », lui disait-elle. « C’est toi le
véritable roi de tout son domaine. »
Petit à petit, l’arme le séduisit, le
pressant d’usurper le trône de Vecna
et d’envoyer pour toujours l’archi-
liche dans le royaume de la Mort. Et,
petit à petit, Kas en vint à la croire.
Finalement, enhardi par la voix
de l’épée, il frappa son maître. Per-
sonne ne vit l’affrontement, mais à la
fin, la tour noire de Vecna tomba en
poussière et il ne resta rien d’autre
que l’épée et une pile de cendre. Le
corps de Kas ne fut jamais retrouvé.
De Vecna, il ne resta que sa Main et
son Œil.
Durant les siècles et millénaires
qui suivirent, ces trois objets réappa-
rurent régulièrement ici et là, dans
des contrées lointaines. Chaque fois,
leur apparition apporta des pouvoirs
immenses qui amenèrent de terribles
malheurs, car la malfaisance de leurs
maîtres y réside toujours.
Mais l’histoire de Vecna ne s’ar-
rête pas à celle des artefacts. Sa vo-
lonté, malfaisante et pervertie, était
trop puissante pour être détruite en
même temps que son corps. Pendant
des siècles, elle dériva, refusant
d’abandonner. Étrangement, de pe-
tites parcelles de puissance affluaient
vers elle, l’énergie d’adorateurs si-
tués sur la Tærre. Même quelqu’un
d’aussi dépravé que Vecna attirait
des fidèles qui le vénéraient et l’ado-
raient.
7
Au fil du temps, le culte de Vecna
se renforça et il obtint des pouvoirs
similaires à ceux d’un demi-dieu. Ce
processus prit beaucoup de temps :
rassembler son pouvoir, répondre à
ses adorateurs, puis s’installer parmi
les puissances supérieures. Vecna
n’abandonna pas et il finit par être
admis en tant que demi-dieu mineur
parmi les légions du mal.
Même ayant obtenu l’immortali-
té, Vecna n’était toujours pas satis-
fait. Son esprit retors conçut un plan
pour accéder à un statut encore su-
périeur et forcer les autres divinités à
s’agenouiller devant lui. Avec sa
patience habituelle, il travaille à ce
plan depuis plusieurs siècles. En se
servant de son avatar ou d’autres
représentations, Celui dont on mur-
mure le nom a soigneusement ras-
semblé sept objets magiques. Il les a
disséminés dans des endroits secrets,
stratégiques pour le bon déroule-
ment de son plan.
Ces objets, quand ils auront leurs
pleins pouvoirs, projetteront autour
de la Tærre une sorte de toile d’éner-
gie mystique, qui coupera le lien
entre les dieux et leurs adorateurs.
Ils sont déjà en train de créer locale-
ment quelques interférences. Vecna
seul pourra alors recevoir l’adulation
de ses fidèles ; les autres dieux s’af-
faibliront et le chemin sera tout tracé
pour que Vecna s’élève au sommet.
Puis, Celui dont on murmure le nom
ouvrira les portes du temps et rap-
pellera ses adorateurs des temps
passés. Se nourrissant de leur dévo-
tion, il deviendra le plus puissant de
tous les dieux.
Il ne reste qu’une seule difficulté
pour lui : trouver sa Main et son Œil.
Ils sont les éléments ultimes permet-
tant de donner sa pleine puissance à
la toile d’énergie mystique, et ceux
lui permettant d’ouvrir les portes du
temps. Il ne sait pas où ils sont. Lors
de l’affrontement avec Kas, quand ils
furent séparés de son corps, les
dieux (prévoyant peut-être qu’il de-
viendrait trop puissant) les rendirent
indétectables pour lui. Vecna ne peut
pas ressentir leurs énergies : il ne
peut les retrouver qu’en constatant
leurs effets sur les autres, un peu
comme on retrouverait un bateau en
suivant son sillage. À maintes re-
prises il a failli les retrouver, pour les
laisser échapper à la dernière mi-
nute. Cette fois-ci, il est plus déter-
miné que jamais à ne pas échouer.
Prologue
Où le Cercle des Huit va avoir
besoin de nouveaux membres
Ce court prologue pose l’atmosphère
et le ton du reste de l’aventure. Au
cours de celui-ci, vous allez faire
jouer à vos joueurs des personnages
pré-tirés (tous de puissants magi-
ciens) et, très rapidement, tous les
exterminer. Ce n’est qu’après que
tous les magiciens seront morts que
vous introduirez les personnages de
vos joueurs, ceux qu’ils utiliseront
pour le reste de l’aventure.
Bien que cela semble extrême et
injuste, vous devez jouer le prologue
de cette façon. En faisant cela, vous
ferez clairement passer le message à
vos joueurs : ce module est dange-
reux ! En particulier parce que leurs
personnages seront de niveaux infé-
rieurs à ceux des magiciens qui au-
ront été exterminés.
Le Cercle des Huit
Commencez l’aventure en distri-
buant à vos joueurs des copies des
feuilles de personnages du Cercle
des Huit (situées à la fin de ce mo-
dule). Expliquez-leur qu’ils vont
commencer une aventure spéciale,
qui requiert les compétences et con-
naissances de ces personnages (si
cela ne marche pas, faites ce que
vous pouvez pour convaincre les
joueurs d’accepter ces personnages-
là et aucun autre. Ne les laissez pas
utiliser leurs propres personnages
pour le moment).
Permettez aux joueurs de choisir
leur personnage préféré parmi les
Huit. Si vous jouez avec moins de
huit joueurs, chacun en choisit un et
ceux qui ne sont pas pris sont mis de
côté. Si vous jouez avec plus de huit
joueurs (ce qui n’est pas recomman-
dé), certains devront simplement
s’asseoir et attendre pendant cette
phase. Rassurez-les sur le fait que
vous trouverez rapidement un
moyen de les introduire dans la ses-
sion de jeu.
Une fois que les joueurs ont choi-
si leur personnage, lisez-leur le pas-
sage suivant :
Ah, la vie d’un puissant magi-
cien ! Lorsque vous étiez jeune et
inexpérimenté, vous étiez certain
que c’était une vie de luxe et de bon-
heur ; une vie facile, la richesse et le
pouvoir accessibles d’un claquement
de doigt.
Bien évidemment, vos vieux
maîtres ne vont ont jamais présenté
le revers de la médaille : la responsa-
bilité des vies de villages, de villes,
voire de régions entières. Bien évi-
demment, c’est un honneur d’être
un membre du Cercle des Huit, de
guider et de protéger Faucongris.
Naturellement, vous faites tout ceci
dans le plus grand secret, agissant
dans l’ombre pour ne pas faire om-
brage à l’autorité du maire. Et, tout
aussi naturellement, vous n’obtenez
jamais aucune reconnaissance.
Et voilà que maintenant, grâce à
la divination (ou plutôt son échec),
vous avez senti un grand danger qui
plane sur Faucongris. Pas que vous
d’ailleurs. Tous vos collaborateurs
magiciens de la Guilde de magie ont
perçu de mauvais augures. Quoi que
ce soit, Mordenkainen, le leader du
Cercle, est inquiet. Il veut donc que
les meilleurs, la crème de la crème,
mène l’enquête.
Après avoir lu ce texte, dites à
vos joueurs que leurs personnages se
trouvent sur un petit tertre perdu
dans les collines de Kron, à l’ouest
de Faucongris. Les sorts de divina-
tion, de communion et autres, lancés
par les magiciens, les ont menés ici.
Ils ne savent que peu de chose : un
danger croissant menace Faucongris,
et ce cairn est lié à ce danger (bien
qu’il n’en soit pas la source).
À cet instant les joueurs auront
certainement des questions. Permet-
8
tez-leur de demander tout ce qu’ils
veulent. Répondez-leur, en respec-
tant les limites et lignes directrices
décrites ci-dessous.
Où sommes-nous ? Quelque part
dans les collines de Kron. Ne donnez
pas encore de localisation exacte aux
joueurs, puisqu’une partie de l’aven-
ture consiste à découvrir ce qui est
arrivé au Cercle des Huit. Les
joueurs sauront qu’ils sont tous
morts, mais le deuxième groupe de
personnages ne saura ni où ni com-
ment.
Pourquoi sommes-nous ici ? Mor-
denkainen, le leader du Cercle, vous
a envoyés ici. Les divinations, quoi-
qu’imprécises, indiquent qu’un dan-
ger croissant menace Faucongris.
Quel est ce danger ? Personne ne le
sait, et c’est précisément cela qui est
inquiétant. Quelque chose de très
puissant affecte toutes les divina-
tions à propos de l’avenir de la cité
de Faucongris. Cela ne semble pas
affecter les divinations relatives à
d’autres sujets, mais uniquement
celles relatives à la cité ou à la cause
de la perturbation.
Alors pourquoi envoyer le Cercle de
Huit ? Tout ce qui est suffisamment
puissant pour perturber les divina-
tions faites par les membres du
Cercle des Huit mérite son attention.
Si c’est assez fort pour interférer
avec vos sorts, comment des per-
sonnes moins puissantes que vous,
membres du Cercle des Huit, pour-
rait en triompher ? De plus, il est
vital de garder le secret. Mordenkai-
nen et les autres mages de Faucon-
gris ont déjà suffisamment de diffi-
cultés à jeter le voile sur cette affaire.
Si les prêtres en ont vent, qui sait
quelle panique ils pourraient créer ?
Et puis, c’est une question d’hon-
neur. Si le bruit venait à se répandre
que le Cercle des Huit n’arrive pas à
résoudre le problème, son prestige
en serait sévèrement diminué.
Comment avons-nous trouvé cet
endroit ? Après avoir quitté Faucon-
gris (en secret), vous avez voyagé
plusieurs jours pour atteindre ce
lieu. Un peu comme dans le jeu d’en-
fants du chaud et froid, vous êtes
maintenant brûlants. Il ne fait aucun
doute que le cairn est d’une manière
ou d’une autre lié à vos soucis.
Que fait-on maintenant ? Eh bien,
vous devriez probablement enquêter
sur ce tertre n’est-ce pas ?
Le tertre
De l’extérieur, ce cairn (voir le plan
du tertre funéraire) semble ne rien
avoir d’exceptionnel. Situé au centre
d’une clairière dans un bois, le tertre
s’élève au-dessus du bourbier alen-
tour. Le sol y est sec, couvert d’une
mousse épaisse et collante, mais ne
présente pas de danger quand on
marche dessus.
Le cairn s’élève de manière irré-
gulière d’environ cinq mètres. Ses
pentes, autrefois raides, s’arrondis-
sent et se recouvrent de mousse et de
plantes. Plusieurs jeunes arbres ont
également poussé ici. Le sommet est
recouvert d’une épaisse végétation,
comprenant entre autres de vieux
chênes, témoins de la vétusté de ce
cairn. Le long de l’arête sud, le ter-
rain s’est affaissé, et s’est même ef-
fondré, révélant un souterrain en-
combré de racines, aux murs consti-
tués de lourds blocs de pierres.
L’intérieur du tertre contient seu-
lement quelques passages et salles,
construits à partir de mégalithes,
astucieusement assemblés les uns
avec les autres. Les dalles du pla-
fond étaient autrefois renforcées par
des poutres de bois massives. Celles-
ci ont depuis longtemps pourri et
plusieurs des dalles du plafond se
sont fendues sous leur propre poids.
Tout cet édifice a été encore plus
fragilisé par l’enchevêtrement épais
de racines des arbres qui se sont
frayés un chemin depuis la terre au-
dessus. Les personnages doivent
dégager ces racines pour pouvoir
avancer dans les couloirs.
Toute agression (changements de
température abrupts, explosion,
mouvements brusques, etc.) d’ori-
gine magique infligée aux dalles, a
10 % de chances de déclencher un
éboulement. La roche cède dans un
rayon d’environ 1,50 m et précipite
des pierres ainsi que de la poussière
dans la tombe. Quiconque se trouve
sous un éboulis subit 1d10 points de
dégâts. Heureusement, l’enchevêtre-
ment de racines empêche tout ébou-
lement de se généraliser. Un tel
éboulis ne bloque pas un couloir,
mais les personnages doivent consa-
crer un round pour le traverser.
Le tertre tout entier émet une au-
ra magique. Celle-ci est provoquée
par les protections magiques qui ont
été placées dessus (pour garder les
occupants prisonniers à l’intérieur).
Dans la majorité des couloirs, les
personnages reçoivent un bonus de
+2 à leurs jets de sauvegarde, alors
que les créatures maléfiques subis-
sent une pénalité de –2 à leurs jets
d’attaque. Cette protection ne s’ap-
plique pas dans la dernière pièce
(salle 7), car la force maléfique y est
trop importante. De plus, une fois à
l’intérieur du tertre, les personnages
ne peuvent pas utiliser les sorts de
passe-murailles, porte dimensionnelle,
téléportation, ou tout autre sort simi-
laire destiné à s’enfuir. Ces cellules
magiques ont été créées pour que
leurs occupants ne puissent pas s’en
échapper.
L’occupant du tertre
Le tertre est la tombe d’Halmadar le
Cruel. En réalité, il n’a pas été enter-
ré, mais emmuré vivant par ses sui-
vants. À cette époque, il y a plus
d’un siècle, Halmadar était entré en
possession de l’Œil et de la Main de
Vecna. Il était déjà un puissant guer-
rier, mais ces artefacts lui donnèrent
suffisamment de pouvoir pour as-
seoir sa domination maléfique sur
plusieurs comtés du nord. Les arte-
facts corrompirent encore plus son
esprit pervers, transformant cet indi-
vidu déjà cruel en un sadique malé-
fique.
Un jour, ces sujets ne purent plus
en supporter davantage. Après plu-
sieurs tentatives infructueuses, ils
réussirent à droguer leur maître et le
plonger dans un sommeil profond.
Miraculeusement pour eux, les pou-
voirs de la Main et de l’Œil de Vecna
lui firent défaut à ce moment-là.
Néanmoins, craignant d’être con-
damnés pour avoir versé du sang
noble, les conspirateurs préférèrent
le faire disparaître en l’emmurant
dans son propre tertre funéraire. Ils
9
supposèrent qu’il mourrait de faim.
Par mesure de précaution supplé-
mentaire, ils scellèrent le tertre avec
de puissants enchantements, empê-
chant ainsi leur cruel seigneur de
s’enfuir.
Il mourut effectivement, mais ce
ne fut pas sa fin. Bien que l’Œil et la
Main de Vecna ne l’aient pas protégé
du piège, leurs énergies négatives le
transformèrent en une quasi-liche.
Comme Halmadar ne connaissait
pas les rituels magiques nécessaires,
il ne devint pas une liche, mais une
créature non-morte et décharnée. Ses
os sont toujours recouverts de chair
et son corps a résisté à la décomposi-
tion, mais sa peau est flétrie et ten-
due à même les os. À première vue il
ressemble à un mort qui marche,
squelettique et d’une pâleur cadavé-
rique. Il est en réalité suspendu entre
la vie et la mort. Ce n’est pas un
mort-vivant et n’a donc ni leurs im-
munités, ni leurs faiblesses. Il n’est
pas non plus vivant, avec tous les
avantages et inconvénients de cette
condition. De plus, il est totalement
sous l’emprise des artefacts et croit
qu’il est Vecna. Il ne connaît plus son
nom et répond au titre de seigneur
Vecna (on se réfèrera à lui ci-dessous
comme Vecna/Halmadar). Les arte-
facts ont évidemment une percep-
tion différente. L’Œil et la Main,
leurs pouvoirs restaurés, attendent
que quelque chose ou quelqu’un, les
personnages-joueurs, leur fournisse
les éléments permettant le retour de
Vecna.
Enquêter sous le tertre
Avant même que les personnages-
joueurs n’atteignent le tertre, les évé-
nements de l’aventure se mettent en
place. Vecna/Halmadar est instanta-
nément prévenu (grâce à sa capacité
de pressentiment) de l’arrivée du
Cercle des Huit. Il utilise immédiate-
ment clairvoyance et ESP pour se
renseigner sur les personnages. Vec-
na/Halmadar peut les sonder avant
qu’ils ne puissent lancer le moindre
sort (s’ils décident de le faire). Le
résultat pour chaque personnage est
donné ci-dessous :
Tenser : invisible, illisible
Bigby : visible, illisible
Otto : visible, lisible
 Drawmij : visible, lisible
Nystul : visible, lisible
Rary : visible, illisible
Otiluke : visible, lisible
Jallarzi : visible, lisible
À ce moment, faites attention aux
conversations ainsi qu’aux faits et
gestes des personnages-joueurs. Vec-
na/Halmadar entend toutes leurs
conversations. Il déduit les mots pro-
noncés par les personnages illisibles
grâce aux réponses et pensées des
autres (et à leurs propres actions).
Bien que Tenser soit lui-même tota-
lement indétectable (càd que Vecna/
Halmadar ne peut pas avoir accès à
ses pensées ni à ce qu’il voit), la pré-
sence d’un huitième personne dans
le groupe lui sera révélée par les
pensées des autres membres « détec-
tables » et par leurs actions
(imaginez un film dans lequel on
aurait retiré un personnage de
l’écran). En conséquence, Vecna/
Halmadar prend toutes les précau-
tions qu’il juge appropriées en fonc-
tion de la préparation des person-
nages.
Si les personnages-joueurs exami-
nent eux aussi le tertre funéraire
grâce à un sort de clairvoyance, ESP,
ou toute autre méthode de divina-
tion, ils ne verront pas Vecna/
Halmadar. Il est totalement dissimu-
lé grâce aux capacités de non-
détection permanentes des artefacts.
Toutefois, le personnage-joueur ob-
servateur pourra voir tous les autres
détails du tertre.
Après avoir pratiqué une divina-
tion pour déterminer la route que
vont prendre les PJ, Vecna/
Halmadar utilise son pouvoir de
convocation de monstres IV deux fois
pour appeler un ankheg et trois cra-
pauds de feu. Les créatures sont ré-
parties dans la première salle du
cairn, pour y tendre une embuscade
aux personnages (l’ankheg dégage
les racines). Vecna/Halmadar effec-
tue ensuite une divination supplé-
mentaire, certain que ces créatures
n’affaibliront pas ou ne retarderont
pas les personnages-joueurs de ma-
nière significative. Il le fait donc plus
pour son propre amusement et pour
examiner comment le groupe se
comporte en combat.
1. L’entrée
Le flanc du monticule s’est effon-
dré à cet endroit, laissant apparaître
un couloir obscur au-delà. Un air
moite, chargé d’une odeur de moisi,
stagne tout autour de l’entrée.
D’épaisses racines bloquent le pas-
sage.
La porte qui fermait autrefois
l’accès à ce tumulus s’est écroulée
depuis bien longtemps. L’entrée est
étroite, mais il suffit d’un tour pour
dégager les pierres brisées, la pous-
sière et les épaisses racines qui bar-
rent le passage.
À l’intérieur, celui-ci est aussi
encombré de racines. Il est possible
de les couper (à la vitesse de trois
mètre par tour), ou de les dégager en
utilisant la magie. Un sort de boule
de feu, ou tout sort similaire, les dé-
truira instantanément, mais risque
de provoquer un éboulement.
2. La barrière extérieure
Le passage se termine par un bloc
de pierre massif et arrondi, minu-
tieusement taillé et ajusté. Il y a une
espèce de motif gravé dans la pierre,
mais d’épaisses plaques de champi-
gnons rouges le recouvrent en partie.
Les plaques de champignon sont
de la moisissure rousse. Les person-
nages qui s’approchent suffisam-
ment pour examiner le motif respire-
ront les spores de la moisissure. Une
fois la mousse nettoyée, le motif se
révèle être une inscription magique.
Si un personnage la lit (en utilisant
un sort), il comprend aisément qu’il
s’agit d’une sorte de protection
contre le mal.
La conjecture logique à émettre
serait que l’inscription a été placée
pour empêcher quiconque ou quoi
que ce soit de pénétrer dans le tertre.
Mais elle a en réalité été gravée dans
le but de garder Vecna/Halmadar à
l’intérieur. Ce n’est toutefois pas évi-
dent à la lecture du motif.
Cette barrière a été scellée dans
son logement par du mortier et rien
10
n’indique qu’il y a une quelconque
pièce au-delà. Elle peut être abattue
par des objets ou des sorts capables
de causer des dégâts structurels. La
barrière a 10 points de résistance.
Cela prend 1d4+1 h en s’attaquant
au mortier à l’aide de marteaux et de
pioches pour le réduire en poussière.
Certains sorts, tels que façonnage de la
pierre ou passe-murailles peuvent être
utilisés pour la franchir. Cependant,
un sort de déblocage n’a aucun effet,
puisque cette barrière n’est pas une
porte et qu’il était prévu de ne ja-
mais l’ouvrir.
Moisissure rousse (1) : CA 9 ; VD 0 ;
DV 0 ; pv 0 ; TAC0 15 ; AT 0 ; Dg 0 ;
DS immunité aux armes, au froid, au
feu ; Int aucune (0) ; TA P ; AL N ;
NM aucun ; PX 35.
3. La salle voûtée
L’arche de cette pièce circulaire
s’élève à peut-être trois mètres au-
dessus du sol. Il est néanmoins diffi-
cile de l’affirmer, car la moitié du
volume de la pièce n’est qu’un en-
chevêtrement de racines d’arbres. Le
sol est jonché de gravats et de pous-
sière, et on distingue à l’extrémité de
la pièce un gros bloc de pierre. Sur la
droite, se trouve un autre passage
voûté, dégagé de toute racine. De-
vant vous, sont accroupis trois cra-
pauds.
Ce sont les crapauds de feu con-
jurés par Vecna/Halmadar (s’il en a
eu le temps). L’ankheg est caché
dans l’enchevêtrement de racines. La
créature est suffisamment maligne
pour utiliser les crapauds comme
appâts pour ses victimes.
Les crapauds soufflent dès que la
salle est ouverte (à condition qu’ils
ne soient pas surpris). L’ankheg at-
tend jusqu’à ce qu’il soit blessé (par
un sort de zone) ou qu’une victime
passe juste en dessous de lui. Il jaillit
alors des branches au-dessus et es-
saie d’attraper le personnage pour
l’entraîner dans les racines en hau-
teur. Otiluke est facile à soulever,
tandis qu’Otto est bien trop lourd.
Pour tout autre personnage attaqué,
lancez un jet de pourcentage pour
déterminer si les racines tiennent
(80 % de chance qu’elles tiennent). Si
le jet échoue, les racines, la victime
l’ankheg et une partie de la voûte
vont s’écraser au sol. La victime,
l’ankheg, et quiconque se trouve en
dessous d’eux subissent 1d10 points
de dégâts à cause des pierres qui
tombent. L’ankheg combat jusqu’à la
mort.
Le coffre de pierre situé à l’extré-
mité de la pièce était destiné à être le
sarcophage de l’épouse d’Halmadar.
Il n’a jamais été utilisé en raison de
« l’enterrement » précipité. Le cou-
vercle peut être soulevé par quatre
hommes forts. Il n’y a rien à l’inté-
rieur à part de la poussière et
quelques insectes.
Le passage menant au centre du
tertre est libre de toute racine. Il a été
dégagé par l’ankheg lorsque celui-ci
s’est dirigé vers la salle.
Ankheg (1) : CA 2, ventre 4 ; VD 12,
cr 6 ; DV 5+2 ; pv 30 ; TAC0 15 ; AT
1 ; Dg 3d6 + 1d4 d’acide ; AS giclée
d’acide ; Int aucune (0) ; TA G ;
AL N ; NM moyen (9) ; PX 420.
Crapaud de feu (3) : CA 10 ; VD 6,
bd 6 ; DV 4+1 ; pv 22, 20, 15 ; TAC0
17 ; AT 1 ; Dg 2d8 (boule de feu) ; AS
boule de feu ; Int faible (6) ; TA P ;
AL CN ; NM moyen (10) ; PX 270.
4. Le piège magique
Une cage de force modifiée a été lan-
cée sur le sol de pierres. Grâce à un
sort de souhait, ce piège se déclenche
si un être humain marche à cet en-
droit. Une fois en place, la cage ma-
gique reste jusqu’à ce qu’elle soit
dissipée.
Elle peut être détectée au moyen
d’un sort de détection des pièges, ou
tout autre sort similaire. Comme
pour la barrière extérieure, il est na-
turel que les personnages-joueurs
supposent que le piège a été mis en
place pour empêcher les intrus de
rentrer mais, là encore, il est destiné
à maintenir Vecna/Halmadar à
l’intérieur, si jamais il réussissait à
franchir la barrière intérieure.
5. Le gouffre
Le passage est bloqué par un
large gouffre aux parois grossières.
Apparemment, une portion du vieux
sol pavé s’est effondrée, laissant appa-
raître ce trou béant. Des eaux noires
et boueuses stagnent au fond.
Le gouffre a une profondeur attaques physiques telles que des
d’environ 5 m et il est rempli d’eau coups. Elle ne peut pas être détruite,
sur environ 1,50 m. Les murs ne sont et des sorts tels que passe-murailles
que de la poussière friable, et les pa- ou porte dimensionnelle ne permet-
rements de l’ancien passage tiennent tent pas de la franchir. Le sceau peut
partiellement dans le vide, dans un être partiellement brisé par un sort
équilibre précaire. Essayer de con- de dissipation de la magie, mais il a
tourner le gouffre en escaladant ou été créé par un magicien de niveau 20.
en s’accrochant aux murs est très
dangereux, même à l’aide de pattes Une fois l’enchantement annulé,
la pierre peut être détruite par tous
d’araignée ou de tout autre sort simi-
laire. Il y a 70 % de chance que le les moyens usuels. Il faut lui infliger
10 points de dégâts avec une ma-
mur ne résiste pas, se délite et préci-
pite les personnages-joueurs dans chine causant des dégâts structurels
pour la casser. Sinon, des sorts peu-
l’eau au fond du trou. Si cela se pro-
duit lorsqu’un personnage-joueur vent être utilisés pour créer une
route à travers ce bloc.
s’accroche aux parements de mur,
ces dalles tomberont également ainsi 7. La prison de Vecna/Halmadar
que la majeure partie du plafond,
infligeant 2d10 points de dégâts au
Cette salle est de loin la plus
personnage. Lorsque la poussière est
retombée, on voit la lumière du jour grande du tertre. Elle est encombrée
d’anciennes offrandes funéraires.
à travers une fissure qui perce jus-
qu’à la surface du tertre. Celles-ci ont depuis bien longtemps
subi corrosion, flétrissement et pour-
Une colonie de vase cristalline riture, ne laissant que des traces fan-
s’est installée au fond du gouffre et y tomatiques de ce dont il pouvait
a survécu en mangeant de petits ani- s’agir autrefois. Le long des murs, de
maux, des insectes, et les racines des grands pots aux décorations déla-
arbres qui ont infiltré les profon-
deurs du tertre. Dans les eaux
boueuses du fond du gouffre, elle y Prologue :
est à 90 % indétectable. Le tertre funéraire
Vase cristalline (1) : CA 8 ; VD 1,
nage 3 ; DV 4 ; pv 18 ; TAC0 17 ; AT
1 ; Dg 4-16 ; AS poison ; DS immunisée à
l’acide, au froid et au feu, dégâts des
armes réduits ; Int animale (1) ; TA M ;
AL N ; NM moyen (10) ; PX 420.
6. La barrière intérieure
Le corridor se termine encore par un
épais bloc de pierre. Il est orné de
nombreuses écritures magiques. Lire
ces inscriptions (ce qui requiert un
sort de lecture de la magie) ne cause
aucun mal aux personnages-joueurs, Portes
mais leur révèle qu’un puissant scellées
sceau protecteur est en place sur la
pierre. C’est une puissante protec-
tion telle que les personnages-
joueurs n’en ont jamais vue jusqu’à
présent. Ils peuvent éventuellement
deviner à quelle école de magie il
appartient, mais il leur faut utiliser
un sort d’identification pour con-
naître sa raison d’être.
Tant que les inscriptions sont li-
sibles, la pierre ne peut pas être en-
dommagée par la magie ou par des 1 carreau = 1 m
11

vées, des chaises en bois qui partent
en poussière dès qu’on les touche,
des oeuvres d’art en bronze totale-
ment recouvertes de vert-de-gris
sont empilés au hasard. Les murs de
la pièce évoquent l’opulence passée,
étant couverts d’inscriptions
étranges, clairement magiques. Une
estrade de pierre se trouve à une
extrémité de la pièce ; un sarcophage
gravé de manière très élaborée y est
posé. Le bois a commencé à dispa-
raître sous l’effet de la pourriture, et
un corps décharné est visible à tra-
vers les trous sur les flancs du sarco-
phage.
Les inscriptions sur les murs ont
des formes et un style similaires à
celles présentes sur la barrière inté-
rieure. Elles irradient un puissant
sort de protection contre le mal.
Cette forte aura de bien est contreba-
lancée par l’immense malfaisance de
Vecna/Halmadar et des artefacts.
Ainsi, l’essentiel de la pierre n’émet
aucune aura, tandis que les murs
irradient légèrement le bien et Vec-
na/Halmadar le mal un peu plus
fort. La pièce tout entière bourdonne
de magie.
Il est malheureusement peu pro-
bable que les personnages-joueurs
aient le temps de remarquer tout
cela. Dès que le groupe pénètre dans
la pièce, Vecna/Halmadar attaque.
C’est son corps qui est dans le sarco-
phage.
Vous devez soigneusement con-
trôler le combat à venir, puisque les
personnages-joueurs doivent perdre.
Dès le premier round, Vecna/
Halmadar gagne l’initiative. Si né-
cessaire, vous pouvez justifier cela
en raison du pressentiment de Vecna/
Halmadar et de sa capacité innée de
jeteur de sorts, tous deux lui don-
nant un avantage lors de ce combat.
S’il perd l’initiative pour une raison
ou pour une autre, rappelez-vous
que sa résistance à la magie de 70 %
le protégera des attaques des PJ (il
est vivement recommandé que vous
jetiez les dés en secret, puis que vous
annonciez qu’il n’a subi aucun effet).
Avant que le groupe n’entre dans
la pièce, Vecna/Halmadar a utilisé
son pouvoir de mauvais oeil
(charme). Sa première action est
d’utiliser convocation de monstres IV.
Cela fait apparaître trois gargouilles
derrière le groupe, bloquant la sor-
tie. Les personnages-joueurs enten-
dent un petit clic (un claquement de
ses doigts), puis soudain les bruits
de pas et grognements des gar-
gouilles. À ce moment, Vecna/
Halmadar n’a toujours pas révélé sa
présence.
Au round suivant, alors que les
personnages-joueurs font face aux
gargouilles, Vecna/Halmadar lance
arrêt du temps, qui affecte tous les
personnages-joueurs (pas de jet de
sauvegarde) situés dans sa zone d’ef-
fet. Sa durée est de trois rounds.
Pendant ce temps, Vecna/Halmadar
12
sort de son cercueil et tue les six per-
sonnages-joueurs ayant subi le
moins de blessures (les personnages
immobilisés sont tués automatique-
ment et la quasi-liche a deux at-
taques par round), en leur brisant la
nuque grâce à la force de la Main de
Vecna. Il attaque aussi trois fois avec
le mauvais œil, essayant de charmer
les personnages survivants.
Les personnages-joueurs étant
immobilisés, décrivez les mouve-
ments de la quasi-liche comme flous.
Ils entendent sa voix nasillarde et
caquetante très aigue (« Je suis Vec-
na ! Vecna ! Vous m’avez libéré,
idiots ! » ou toute autre parole dans
ce sens).
Lorsque le sort arrive à son
terme, six des personnages-joueurs
s’effondrent sur le sol, morts. Les
gargouilles ne sont plus là où elles
étaient au début du combat. Placées
hors du rayon du sort, elles ont en-
cerclé le groupe autant que possible.
Les sorts lancés par les survivants
peuvent donc produire leurs effets
dans le vide.
Au round suivant, Vecna/
Halmadar gagne encore automati-
quement l’initiative, simplement
parce qu’il semble avoir surgi de
nulle part. Il utilise son contact mor-
tel pour détruire un autre person-
nage joueur (pas de jet de sauve-
garde). Il utilise aussi une dernière
fois mauvais œil pour charmer le
dernier personnage-joueur. Pendant
ce temps, les gargouilles se rappro-
chent du survivant.
Ensuite, Vecna/Halmadar utilise
un cône de froid (20d4+20 points de
dégâts). Si le personnage est toujours
en vie, il est la cible d’un second
cône, sauf s’il est évident qu’il est
immunisé à cette forme d’attaque. Si
c’est le cas, Vecna/Halmadar tente
une autre forme d’attaque : soit un
sort de blessure grave, soit de désinté-
gration.
Il est probable qu’à un certain
moment, les personnages-joueurs
veuillent s’enfuir (probablement
après que la quasi-liche a tué plu-
sieurs d’entre eux comme si de rien
n’était). Malheureusement, la magie
qui retient Vecna/Halmadar prison-
nier de cet endroit empêche l’utilisa-
tion de sorts tels que passe-murailles,
porte dimensionnelle et téléportation.
 Ce n’est que lorsque les person-
nages s’échappent du tertre qu’ils
peuvent à nouveau utiliser ces sorts
pour s’enfuir.
Pour résumer, Vecna/Halmadar
agit comme suit :
Round 1 : il convoque des gargouilles
qui apparaissent dans la salle der-
rière les personnages-joueurs. C’est
le début du combat.
Round 2 : les personnages indiquent
ce qu’ils font, et l’initiative est tirée
entre eux et les gargouilles. Quel que
soit le résultat, Vecna/Halmadar
agit en premier en lançant arrêt du
temps.
A. Premier round d’arrêt du
temps : Vecna/Halmadar tue deux
personnages-joueurs et tente d’en
charmer un troisième, les gargouilles
s’éloignent.
B. Deuxième round d’arrêt du
temps : Vecna/Halmadar tue deux
personnages-joueurs et tente d’en
charmer un troisième.
C. Troisième round d’arrêt du
temps : Vecna/Halmadar tue deux
personnages-joueurs et tente d’en
charmer un troisième (si nécessaire).
L’arrêt du temps arrive à expira-
tion, les personnages peuvent agir.
Vecna/Halmadar apparaît derrière
eux. Les gargouilles ont changé de
position. Six personnages s’effon-
drent, morts, la nuque broyée.
Round 3 : on vérifie la surprise. Si
personne n’est surpris, les person-
nages-joueurs indiquent leurs inten-
tions et on détermine l’initiative.
Vecna/Halmadar l’emporte, touche
et tue l’un des survivants. Les gar-
gouilles attaquent le dernier survi-
vant (si elles sont toujours en vie).
Round 4 : l’initiative est détermi-
née normalement. Vecna/Halmadar
utilise un cône de froid.
Rounds 5 et + : combat normal,
Vecna/Halmadar attaque pour tuer
le dernier survivant.
Gargouille (3) : CA 5 ; VD 9, vol 15
(C) ; DV 4+4 ; pv 29, 21, 20 ; TAC0
15 ; AT 4 ; Dg 1-3/1-3/1-6/1-4 ; DS
armes +1 ou mieux pour toucher ;
Int faible (6) ; TA M ; AL CM ; NM
stable (11) ; PX 650.
Vecna/Halmadar, quasi-liche, G20 :
CA 0 ; VD 12 ; pv 89 ; TAC0 5 ; AT 2 ;
Dg spécial ; AS/DS : Œil et Main de
Vecna ; TA M ; AL LM.
Après la bataille
Quand le combat sera terminé, les
joueurs seront probablement cho-
qués de la mort rapide et brutale des
personnages. Les bons joueurs de-
vraient pouvoir l’appréhender sans
problème (et les plus rusés devraient
même intuitivement comprendre le
but global de la scène). Si vous pou-
vez, laissez-les sous le choc de ce
qu’il vient de se passer. Cela y don-
nera plus d’ampleur.
Cependant, certains joueurs ne
seront sans doute pas aussi calmes.
Certains peuvent être en colère et
vous accuser d’être injuste (ce qui est
vrai, il n’était pas question de laisser
la moindre chance aux PJ). Gardez
votre calme, blâmez l’auteur du scé-
nario si besoin.
Une fois que tout le monde a ac-
cepté son sort, dites à vos joueurs de
vous redonner leurs feuilles de per-
sonnages : ils sont morts. Puis com-
mencez le chapitre 1.
Le sort du Cercle
À l’issue de ce prologue, vous venez
tout simplement d’anéantir l’en-
semble de la classe dirigeante secrète
de la cité de Faucongris, les gardiens
de l’équilibre, les veilleurs contre un
soulèvement du chaos ou de la ty-
rannie. Maintenant, plus rien
n’assure l’équilibre entre les forces
de la loi et du chaos.
Eh bien oui, ce grand vide sou-
dain à Faucongris est intentionnel.
Des événements se produisent à tra-
vers tout Flannesse, des événements
susceptibles de détruire des mondes
entiers et qui pourraient mener à des
aventures encore bien plus exci-
tantes pour vos joueurs. Si ce scéna-
rio ne traite pas de ces événements,
certains germes y sont plantés. La
disparition du Cercle des Huit est un
de ceux-là.
Bon débarras pourriez-vous dire.
C’est bien sûr si vous n’avez pas be-
soin d’eux ou ne les avez jamais uti-
lisés. Maintenant qu’ils ont disparu,
les personnages-joueurs pourraient
endosser leurs rôles.
Mais si vous ne pouvez pas gérer
une campagne sans le Cercle des
Huit, ou simplement si vous éprou-
vez quelque sentiment pour ces fa-
13
meux vieux mages, rassurez-vous.
Mort ne signifie pas disparu à ja-
mais, en particulier quand il s’agit de
puissants magiciens. Il existe de
nombreux moyens de faire réappa-
raître ou de remplacer le Cercle des
Huit (si vous les ressuscitez, laissez-
les néanmoins récupérer pendant au
moins un an) :
1) Certes, Tenser, Bigby et tous
les autres sont morts, mais cela ne
veut pas dire qu’il ne reste rien
d’eux. Chacun a en effet pris la pré-
caution de dupliquer ou cloner une
partie d’eux-mêmes. À l’instant
même, ce processus commence. Bien
évidemment, ces clones ne seront
pas prêts avant au moins un an.
2) Bien qu’Halmadar/Vecna ait
pris soin de détruire tout ce qui res-
tait de ses victimes, une résurrection
ou une réincarnation est toujours pos-
sible. Rassembler des petits mor-
ceaux des défunts nécessitera au
moins l’utilisation d’un sort de sou-
hait, peut-être plus, pour chaque
mage. Ensuite, une tentative de ré-
surrection pourra être faite. Encore
une fois, il s’agit d’un processus qui
prend beaucoup du temps. Peu
d’étrangers au Cercle soupçonneront
quoi que ce soit de toute façon, puis-
qu’il n’est pas inhabituel que Rary
ou un autre disparaisse pendant plu-
sieurs mois.
3) Peut-être que Nystul et les
autres ne peuvent pas être ressusci-
tés. Leurs noms font maintenant par-
tie de l’histoire. Mais leur mort n’est
pas publiquement établie. Des im-
posteurs, tentant de profiter de l’op-
portunité, peuvent essayer de pren-
dre leurs places. « Peut-être que
Drawmij est un imposteur, mais que
se passera-t-il si tu l’accuses et que
tu as tort ? » Un arnaqueur talen-
tueux avec quelques capacités de
magie pourra sans doute faire durer
l’illusion plusieurs mois, voire plu-
sieurs années. La réputation a autant
de poids que les actes.
4) Si le Cercle des Huit est vrai-
ment irrémédiablement anéanti, cela
ne sera pas porté sur la place pu-
blique. Mordenkainen et les autres
tenteront de garder le secret. Un
jour, ils se mettront à la recherche de
remplaçants. Les membres compo-
sant le Cercle des Huit ne sont pas
importants par eux-mêmes. Ce qui
l’est, c’est que le Cercle des Huit
existe.
Chapitre 1 :
Un nouveau départ
Une fois le Cercle des Huit détruit,
vous êtes prêt à recommencer. Don-
nez aux joueurs le second jeu de per-
sonnages pré-tirés : les suivants des
Huit. L’aventure sera plus cohérente
si chaque joueur incarne le suivant
du magicien qu’il vient juste de
jouer. Cela renforcera en chaque
joueur le sentiment d’urgence à dé-
terminer ce qu’il est arrivé à son pré-
cédent personnage. La « filiation »
entre les mages et les suivants est
donnée ci-dessous :
Bigby – Ortux (paladin)
Drawmij – Allentar (voleur)
Jallarzi – Marial (magicienne)
Nystul – Yars (guerrier)
Otiluke – Imiric (Guerrier/Illusionniste)
Otto – Johanna (prêtresse)
Rary – Torik (prêtre)
Tenser – Cymria (guerrière/magicienne)
Les joueurs peuvent bien évidem-
ment vouloir jouer un autre person-
nage pour tout un tas de raisons.
Permettez-leur. Évitez autant que
possible de forcer un joueur à incar-
ner un personnage qui ne lui con-
vient pas.
Après avoir donné leurs feuilles
de personnages aux joueurs, laissez-
leur du temps pour lire les informa-
tions relatives à ces personnages.
Puis demandez à chacun de décrire
aux autres celui ou celle qu’il in-
carne, en en révélant autant qu’il le
souhaite. Chaque feuille de person-
nage indique aussi l’attitude de celui
-ci envers chacun des autres
membres du groupe. Ces précisions
sont destinées à favoriser l’interpré-
tation, sans contraindre les joueurs.
Si elles s’avèrent gênantes, ignorez-
les.
Les feuilles de personnages ne
contiennent pas de liste d’équipe-
ment ni d’argent. Dites simplement à
vos joueurs qu’ils disposent de suffi-
samment de fonds pour acheter tout
l’équipement dont ils ont besoin
(pour des objets imposants, tels des
bateaux, vous pouvez limiter leur
capacité à la location du navire et de
l’équipage). De la même façon,
chaque personnage a suffisamment
d’espèces sonnantes et trébuchantes
sur lui pour payer ses dépenses quo-
tidiennes et des dessous de table
raisonnables. Les joueurs ne peuvent
ni vendre, ni échanger les objets ma-
giques listés sur leurs feuilles de per-
sonnage. Chacun d’eux doit faire
avec ce qu’il a. Les objets trouvés
pendant l’aventure peuvent être ré-
partis entre les joueurs comme bon
leur semble.
Une fois les joueurs satisfaits de
leurs nouveaux personnages, vous
pouvez débuter l’aventure.
Vous vaquez tranquillement à
vos occupations de l’après-midi,
chacun de votre côté. Bien que rien
de remarquable ne se soit produit
dans la cité récemment, vous sentez
une tension sous-jacente. Votre
vieux compagnon (Tenser, etc.) s’est
fait remarquablement discret ces
derniers temps, absorbé dans de
vieux grimoire, s’enfermant dans les
bibliothèques de la ville. En y repen-
sant, vous ne l’avez même pas vu
ces derniers jours.
Tout à coup, vous ressentez à la
tête une douleur insupportable ! Elle
est vraiment très forte et elle s’ac-
compagne d’une vision.
Chaque personnage-joueur a la
vision de la mort de son compagnon
magicien. Si possible, décrivez à cha-
cun la scène de la mort de son
propre ami. Rendez ces scènes déchi-
rantes, mais ne donnez surtout pas
aux joueurs une vision exacte d’où
s’est produite la tuerie ni de qui en
est responsable.
D’après leur vision, les person-
nages sont certains que les membres
du Cercle des Huit sont tous morts.
À ce moment, les joueurs voudront
peut-être que leurs personnages se
retrouvent pour pouvoir faire
quelque chose. C’est tout à fait pos-
sible, mais ayez à l’esprit que les per-
sonnages ne se connaissent que va-
guement, ne s’étant rencontrés qu’en
de rares occasions. Ces rencontres
ont toutefois été suffisantes pour que
chaque personnage se fasse une idée
rapide des autres.
Une fois la douleur calmée, les
personnages n’ont pas d’autre vi-
sion. Ils n’ont pas non plus d’effets
secondaires. Une image reste néan-
moins fortement gravée dans leur
mémoire : le visage de leur compa-
gnon mourant et la pensée
« prévenez Mordenkainen ! » Cette
requête est particulièrement urgente
14
et ne quittera leur esprit que lors-
qu’ils l’auront satisfaite.
En route pour voir le mage
Il n’y a qu’une seule difficulté à
remettre un mystérieux message à
un mage puissant et solitaire : où se
trouve-t-il ? L’endroit où il habite
n’est pas forcément connu et il
n’aime pas les visites à l’improviste.
Puisque les personnages-joueurs
sont des amis des membres du
Cercle des Huit, ils savent à peu près
quelles sont les habitudes de Mor-
denkainen. Ils savent qu’il vit dans
les montagnes, dans un château situé
assez loin de Faucongris et qu’il ne
se rend quasiment jamais dans la cité
qu’il protège. Cymria se souvient
qu’il passait souvent du temps dans
la forteresse de Tenser près du Nyr
Dyv. Mais sans une invitation de
Tenser, il ne serait pas très avisé de
s’y rendre.
Le meilleur endroit pour obtenir
des renseignements est la guilde des
magiciens (des informations com-
plètes sur cette guilde et ses
membres sont disponibles dans la
boite La Cité de Faucongris).
À l’entrée de la guilde, les Gar-
diens, une garde de nains bourrus,
ne laissent entrer que Marial et Cy-
mria (toutes deux membres de la
guilde), les saluant poliment d’un
« un bon jour à vous, mademoiselle
Marial » et « la guilde est illuminée
par votre présence, mademoiselle
Cymria ». Les autres personnages
sont bloqués à la porte.
Si les magiciennes tentent de faire
entrer le reste du groupe, le garde
répond « je suis désolé mademoi-
selle, mais je ne les vois pas sur la
liste des invités d’aujourd’hui ». Il
rappelle aux mages que les invités
doivent préalablement être enregis-
trés sur le livre (situé derrière lui) la
veille. « Et on ne peut pas changer
les règles maintenant ». Il refuse ca-
tégoriquement de laisser pénétrer le
reste du groupe.
Vos joueurs devraient savoir qu’il
y a mieux à faire qu’essayer de for-
cer le passage. S’ils insistent, faites
en sorte qu’ils soient vite capturés ou
neutralisés par un puissant effet ma-
gique (à vous de décider de quoi il
s’agit). Les gardes fusillent du re-
gard les deux mages et déclarent « Je
suis désolé, mais je vais devoir rap-
porter cela au comité des membres,
mesdames ».
À l’intérieur, les mages ont plu-
sieurs sources d’informations, parmi
lesquelles :
Les ragots
 Kieren Jalucian, le maître de la guilde
 Darnak Khorshkan, le maître
Gardien de la porte
 Jawal Servernain, le bibliothécaire
 Kondradis Bubka, le mage des
échanges
 Héronymous Tigana, l’alchimiste
 Tobin Potriadès, le professeur principal
 Ephraïm Sceptrenoir, le maître
des cérémonies
Les ragots : en passant l’après-
midi à échanger avec les magiciens
visitant l’université ou ses étudiants,
vous n’apprenez pas grand-chose
sur Mordenkainen. La plupart de
ceux à qui vous parlez ne l’ont ja-
mais rencontré, bien qu’ils aient en-
tendu parler de lui. Certains l’ont
croisé une ou deux fois, mais c’était
il y a au moins plusieurs mois.
Kieren Jalucian : de manière sur-
prenante, le maître de la guilde li-
bère du temps dans son agenda très
chargé pour rencontrer les person-
nages (il semble qu’il soit l’amant de
Jallarzi, l’amie de Marial). Ils l’ont
déjà rencontré par le passé et savent
qu’il est normalement amical et sin-
cère. Aujourd’hui cependant, il
semble inquiet et anxieux.
Avant de donner la moindre in-
formation, il veut savoir pourquoi les
personnages cherchent Mordenkainen.
La nouvelle du possible décès de
Jallarzi semble l’affecter terrible-
ment. Il sanglote sur sa chaise, inca-
pable de retenir ses larmes.
Après avoir retrouvé ses esprits,
Kieren dit aux personnages ce qu’il sait.
« C’est un secret, vous devez le
comprendre. Seuls quelques-uns
d’entre nous sont au courant, même
si des rumeurs commencent à se
propager. Tout a commencé il y a
environ six mois, lorsque maître
Bubka a remarqué que son sort
d’identification supérieure ne fonc-
tionnait pas normalement. L’enquête
qui a suivi a montré que nombre de
sorts de divination puissants
échouaient systématiquement de
manière inexplicable.
Nous n’avons pas voulu créer de
panique et la guilde a donc décidé
de garder le secret. J’en ai parlé avec
Jallarzi et elle était d’accord. Je sais
qu’elle fait partie du Cercle des Huit,
vous voyez. Ensuite, tout ce que je
sais, c’est que Mordenkainen est des-
cendu de ses montagnes pour me
rendre visite. Il voulait savoir tout ce
que nous avions découvert. Et main-
tenant vous m’apprenez que Jallarzi,
ma bien-aimée, est peut-être
morte… »
Kieren termine ainsi son récit,
effondré derrière son grand bureau.
Pour le moment, il semble ne plus
avoir aucune volonté. Si les person-
nages insistent pour trouver Mor-
denkainen, il se reprend et s’excuse :
« J’oubliais. Mordenkainen m’a donné
ceci », dit-il en prenant un anneau
sur son bureau. « Il m’a dit que je
devrais l’utiliser lorsque j’en saurai
plus. Venez avec vos amis ce soir au
Roc et l’Oliphant, à Clercville, nous ver-
rons ce que nous pourrons faire ».
C’est sur ces paroles que se termine
l’entretien (Le Roc et l’Oliphant est situé
en C14 sur la carte de la ville de Fau-
congris. Une description en est don-
née page XX du livret Joyau de Flan-
nesse. Ces deux éléments font partie
de la boite La Cité de Faucongris.)
Darnak Khorshkan : le solide
portier nain connaît bien sûr Mor-
denkainen, puisque personne n’est
autorisé à entrer dans la guilde sans
passer par sa porte. Cela ne signifie
pas qu’il accepte de parler du mage.
Darnak ne supporte pas les ragots à
propos des personnes qu’il rencontre
ni de ce qu’elles font.
Si les personnages arrivent à le
convaincre qu’ils ont d’importantes
informations pour Mordenkainen, il
leur conseillera de s’adresser à Ravel
Dasinder, le patriarche de Boccob.
Jawal Servernain : le bibliothécaire
en chef est un personnage surpre-
nant : un elfe noir renégat. Puisque
les PJ ne sont pas de puissants magi-
ciens, Jawal n’acceptera qu’à contre-
cœur de les rencontrer. S’ils arrivent
à le convaincre que leur mission est
suffisamment importante pour justi-
fier qu’ils le dérangent, il coopérera
volontiers. Il se souvient bien sûr de
Mordenkainen, puisqu’il n’oublie
jamais aucune visite d’un archimage.
Ce dernier est venu récemment con-
sulter de vieux grimoires. Mais il n’a
aucune idée de comment le trouver.
Si les personnages s’enquièrent
des livres qu’il a consultés, Jawal dit
qu’il doit consulter les registres pour
savoir lesquels lui ont été demandés.
15
S’ils reviennent quelques jours plus
tard, il aura l’information.
Tobin Potriadès : le professeur
principal, à moitié sourd et à moitié
aveugle, n’a pas vu Mordenkainen
depuis bien longtemps. Il n’a aucune
information utile. Néanmoins, il
peut parler des heures et des heures
à propos de Mordenkainen tant que
quelqu’un l’écoute.
Héronymous Tigana, Kondrakis
Bubka et Ephraïm Sceptrenoir : ces
trois individus n’ont aucune infor-
mation utile sur Mordenkainen.
Dans la Maison de Boccob : les
joueurs peuvent décider de s’adres-
ser à Ravel Dasinder, soit parce
qu’ils ont parlé à Darnak, soit parce
qu’ils le connaissaient déjà aupara-
vant. Quelle qu’en soit la raison, ils
doivent d’abord réussir à organiser
l’entrevue. Très peu de gens peuvent
pénétrer dans les quartiers du pa-
triarche sans autorisation. Si les per-
sonnages sont timorés dans leur ap-
proche et la raison pour laquelle ils
veulent le rencontrer, les assistants
du patriarche programmeront une
rencontre dans 2d6 semaines. Un
dessous de table approprié peut ré-
duire ce délai à 1d4 semaines. Si les
personnages évoquent directement
leur inquiétude au sujet du Cercle
des Huit ou mentionnent Mor-
denkainen, l’entrevue sera program-
mée dans 2d4 jours ; ajouter un pot-
de-vin en plus de parler du Cercle
des Huit permet d’avoir rendez-vous
dès le lendemain.
Au cours de cette entrevue, Ravel
écoute avec attention ce que les per-
sonnages ont à lui dire. Il n’a que
peu de suggestions ou de conseils,
mais il les interroge très précisément
sur des points de détail : quelle heure était
-il, que faisaient-ils, que voyaient-ils en
arrière-plan, ce qu’ils ont mangé, etc.
Finalement, il leur dit de le retrouver le
lendemain soir au Roc et l’Oliphant. Il
pourra peut-être alors leur fournir les
réponses qu’ils attendent.
Par ouïe dire
Si les personnages ne pensent pas
par eux-mêmes aller soit au siège de
la guilde des magiciens, soit au
temple (par exemple, s’ils deman-
dent à leurs propres informateurs ou
à des étrangers dans la rue), la réac-
tion sera « Mordenkainen qui ? »,
l’archimage étant assez peu connu
dans la cité. Mais au moins un PNJ
finira par dire « vous savez, vous
devriez aller demander à la guilde
des magiciens ».
Chapitre 2 :
Rencontre avec Mordenkainen
Dans cette partie, les personnages-
joueurs ont finalement la chance de
rencontrer Mordenkainen et d’ap-
prendre ce qu’il se passe. Ils reçoi-
vent aussi des visiteurs inattendus,
ce qui les mène vers de nouveaux
horizons.
Le Roc et l’Oliphant
Le Roc et l’Oliphant, décrit dans la
boite La Cité de Faucongris, est une
taverne fréquentée par des étudiants
turbulents près de l’université. Con-
nue pour sa nourriture et ses bois-
sons bon marché, c’est un tohu-bohu
de prétendus intellectuels, de bardes
rustauds et de sages sous-payés. Si
les personnages y rencontrent Kie-
ren, c’est parce que l’endroit lui con-
vient. Ravel, d’un autre côté, estime
que leurs actions sont moins suscep-
tibles d’attirer l’attention ici qu’au
Savant, une taverne plus tranquille.
Un plan du Roc et l’Oliphant est
fourni, mais ne devrait être néces-
saire que si un combat commence.
Quand les personnages pénètrent pour la
première fois en ce lieu, lisez ce qui suit :
La taverne, vieillotte et au
charme désuet, est animée ce soir. La
salle principale est bondée, principa-
lement par de jeunes gens élancés à
l’air sérieux. Ils sont attroupés sur
les bancs autour de l’âtre, débattant
vivement à propos du cours du jour.
Les pintes de bière s’entrechoquent
et débordent. Tout au fond, un
groupe d’étudiants donne une séré-
nade bruyante à une de leur cama-
rade rouge de honte, entamant le
second couplet d’une chanson à
boire. Des serveurs débraillés s’affai-
rent depuis l’arrière-cuisine, appor-
tant des plats de volaille rôtie et des
bols d’un ragoût riche et gras. Des
donzelles, les mains chargées de
pintes, repoussent les avances dou-
teuses d’étudiants de deuxième an-
née ivres morts. Le long du mur laté-
ral, un joueur de cornemuse s’ap-
prête à commencer, assis sur une
chaise posée sur une table. Le pa-
tron, près de la porte de cuisine,
hurle ses instructions aux employés
qui remontent un tonneau de bière
frais de la cave.
16
Les personnages ne voient pas
leur contact (que ce soit Kieren ou
Ravel) dans la salle principale. Il est
néanmoins clair qu’il y a de nom-
breux petits salons attenants à celle-
ci. S’ils s’enquièrent auprès du pa-
tron ou d’un de ses employés, ils
apprennent que leur hôte les attend
dans la salle du jardin. S’ils ne font
rien, leur contact finit par apparaître
sur le pas de la porte menant à la
salle du jardin et leur fait signe de la
main, manifestement irrité.
La salle du jardin est un petit sa-
lon privé. L’essentiel de l’espace y
est occupé par une table en bois pro-
fondément veinée et de lourdes
chaises en chêne. Des bougeoirs
fournissent une lumière chancelante.
Les baies vitrées, équipées de petites
plaques de cristal, donnent sur le
petit jardin de cuisine de la taverne.
Des herbes aromatiques, des hari-
cots, des pois et des potirons y pous-
sent. Quelques fleurs, plantées par la
femme du patron, y mettent un peu
de couleur. Le jardin est entouré par
un mur de pierres brutes. Une porte
en bois encadrée par un porche de
pierre mène à la rue.
 Le Roc et l’Oliphant
1 carré = 3 m
Assis à l’extrémité de la table,
dans une chaise à dossier haut, se
tient l’hôte des personnages (Kieren
ou Ravel). Devant lui se trouve une
carafe d’eau-de-vie de prune, un
verre à moitié plein, un plateau avec
plusieurs autres verres et un anneau
étrangement gravé.
Téléconférence
Le mage (ou le patriarche) avale une
petite gorgée d’eau-de-vie et fait
signe aux personnages de se joindre
à lui.
« Je vois que vous avez réussi.
Fermez la porte s’il vous plaît et as-
seyez-vous. Vous aimerez probable-
ment ce cognac ; il est particulière-
ment bon. » Il ôte le bouchon de la
carafe et offre à ceux qui veulent de
leur verser un verre. Une fois que
tout le monde est installé, il continue.
« J’ai réfléchi à votre histoire. Je
dois avouer que cela semble étrange,
mais s’agissant de Mordenkainen, je
ne suis pas surpris. Si ce que vous
affirmez à propos du Cercle des
Huit est vrai, alors la situation est
très grave. J’ai décidé qu’il faut in-
former Mordenkainen. »
L’hôte des PJ saisit alors l’anneau
et le passe à son doigt. Il ferme les
yeux pour se concentrer. Lentement,
une image commence à se former du
côté opposé de la table. Elle a la
forme d’un homme âgé, digne et
sérieux. Il est grand et ses cheveux
noirs légèrement grisonnants sont
coupés courts. Il observe tout le
monde dans la pièce, puis son re-
gard se pose finalement sur celui qui
l’a appelé. « Avez-vous appris
quelque chose ? » demande-t-il
d’une voix ferme et grave.
À ce moment, faites en sorte que
le PNJ laisse la parole aux person-
nages-joueurs. L’image est une pro-
jection de Mordenkainen, un lien
avec le magicien établi grâce à l’an-
neau. En réalité, ce dernier est
quelque part dans les monts Yatil.
Mordenkainen est impression-
nant et il le sait. Ni frivole, ni mes-
quin, il n’hésite cependant pas à user
de sa réputation pour impressionner
les autres et les rendre obéissants. Il
est également têtu. Pendant cette
discussion, il ne dit que peu de chose
et propose encore moins. S’il est
pressé sur un élément particulier, il
se renferme encore plus. S’il est in-
sulté ou irrité, il lâche des commen-
taires acerbes. Si les personnages-
joueurs se comportent comme des
idiots sans cervelle ou ne lui témoi-
gnent aucun respect, il leur ordonne
impérieusement de mener l’enquête
et coupe sèchement l’entrevue.
Mais si les personnages-joueurs
gardent leur sang-froid et lui témoi-
gnent du respect, Mordenkainen les
traite comme des alliés utiles, mais
pas comme des égaux. Il écoute leur
histoire et leurs propositions l’esprit
ouvert. Il partage les informations dont il
pense que les personnages ont besoin.
17
1 Hall d’entrée
2 Salle principale
3 Salles de banquet privées
4 Salon de jardin
5 Cuisine
6 Réserve
7 Quartiers des domestiques
8 Salon du maître
9 Chambre du maître
10 Antichambre du maître
11 Jardin potager
12 Poulailler
13 Jardin privé
Après avoir été présenté, Mor-
denkainen veut tout de suite en-
tendre l’histoire des PJ. Quand celle-
ci est finie, il pose des questions à
chaque personnage. Certaines de ses
questions sont étranges, par exemple
sur des détails de la vie de feu les
membres du Cercle (« quelle était la
couleur préférée du vieux Rary, au
fait ? ») Il ne fait aucun effort pour
adoucir son ton brusque et scep-
tique. Avec ces questions, il obtient
plus d’informations factuelles et, en
même temps, il teste les personnages
pour savoir s’ils étaient réellement
les compagnons d’armes des
membres du Cercle des Huit. Heu-
reusement, les personnages sont ca-
pables de répondre à ses questions.
Après avoir écouté tout ce que les
personnages ont à lui raconter, Mor-
denkainen s’arrête pour réfléchir à
ce qu’ils viennent de dire. À cet ins-
tant, les PJ peuvent poser leurs
propres questions. Mordenkainen
ignore la plupart d’entre elles. Là
encore, s’ils se montrent impolis,
insultant, ou insistent très lourde-
ment, il met fin à l’entrevue.
Si les personnages-joueurs n’ont
pas eu l’explication des événements
récents (celles de Kieren, mention-
nées au chapitre précédent), Mor-
denkainen les leur rappelle briève-
ment.
À ces éléments fragmentaires, il
ajoute ses propres découvertes. Les
événements étranges de six derniers
mois sont apparemment en lien avec
l’Œil et la Main de Vecna, et un ali-
gnement des planètes. Comment les
artefacts interviennent ou en quoi
consiste cet alignement des planètes,
il l’ignore (en tant que MD, vous
pouvez élaborer une liste étrange de
montées ou de descentes ou d’ali-
gnements de corps célestes, si les
personnages le demandent). Mor-
denkainen lui-même s’est rendu à la
bibliothèque de la guilde, cherchant
des livres qui auraient pu lui en ap-
prendre plus sur ce sujet. Le livre
intitulé Chronique des Temps secrets
lui a donné quelques indications et
pourrait en contenir d’autres.
Mordenkainen ne sait pas où les
membres du Cercle des Huit ont
trouvé la mort. La seule chose qu’il
évoque est qu’ils étaient à la re-
cherche de l’Œil et de la Main. De
plus amples recherches peuvent ré-
véler plus d’informations sur ces
artefacts.
Il ajoute une note alarmante rela-
tive au fait que l’extinction de la di-
vination, l’échec des sorts de cette
école, commence à se répandre dans
les autres parties de la Tærre. On lui
a signalé des problèmes similaires au
royaume de Furyondie et du duché
d'Urnst. La seule bonne nouvelle est
ce que cet étrange phénomène n’a
affecté jusqu’à présent que les sorts
de divinations de niveau 3 ou plus.
Il suggère trois possibilités à pro-
pos de ce qui perturbe la divination
à Faucongris. Chacune d’elle a ses
propres implications, plus ou moins
dérangeantes :
1) Un groupe puissant travaille à
isoler Faucongris, peut-être en pré-
paration d’un coup d’état. Les cons-
pirateurs ont découvert comment
utiliser les objets et la conjonction
mentionnées plus haut pour causer
ce black-out. C’est la théorie qui a la
préférence de Mordenkainen.
2) Les prêtres et citoyens de Fau-
congris ont offensé une divinité et en
sont punis. Le vieux mage considère
cela comme improbable, car il y a
trop de lacunes à une telle logique. Il
ne voit pas comment l’Œil, la Main et
la conjonction s’insèrent dans cette
théorie. « Néanmoins, les dieux sont
rarement logiques » conclut-il.
3) Les royaumes des puissances
supérieures sont eux-mêmes en pé-
riode de trouble, rendant les prédic-
tions relatives à la Tærre impossible.
Mordenkainen rejette totalement
celle-ci, puisque l’Œil et la Main ne
devraient avoir aucun rôle dans de
telles luttes de pouvoir.
Mordenkainen veut que les per-
sonnages-joueurs découvrent ce qui
est arrivé au Cercle des Huit. Pen-
dant ce temps, il enquêtera sur les
échecs des divinations, grâce à ses
talents et aux ressources de la biblio-
thèque. Si les personnages-joueurs
apprennent quoi que ce soit de signi-
ficatif, ils devront en informer Kie-
ren ou Ravel. Ils ne doivent en aucun
cas ébruiter ce qu’ils savent, auprès
de quiconque. « Il ne faut absolu-
ment pas causer de panique » pré-
vient fermement Mordenkainen.
L’attaque
Tandis que les personnages sont oc-
cupés à discuter avec Mordenkainen,
des adeptes de Vecna s’approchent
pour attaquer la taverne. Envoyés
par Vecna/Halmadar (qui a suivi les
traces laissées par feu le Cercle des
Huit), leurs instructions sont de dé-
truire quiconque pourrait interférer
avec ses plans. Cela inclut les per-
sonnages-joueurs et tout PNJ pré-
sents pendant la réunion.
Les adeptes ont soigneusement
coordonné leur attaque, se divisant
en trois groupes. Le premier, habillé
normalement, s’est infiltré dans la
salle principale après que les person-
nages-joueurs y sont entrés. Ils occu-
pent des sièges dans toute la salle,
d’où ils peuvent tous voir les pièces
secondaires. Le deuxième groupe
attend à l’extérieur, près de l’entrée
des cuisines. Relevant le col de leurs
manteaux, ils se sont mélangés avec
les mendiants qui attendent à la
porte des cuisines des restes de
nourriture. Le troisième groupe
mène l’attaque en passant par le mur
du jardin. Ils prévoient de passer à
travers les fenêtres et de tuer tous
ceux qui sont présents dans la pièce.
Si les personnages s’enfuient, les
deux autres groupes ont pour ordre
de les arrêter.
18
Groupe 1 (dans la taverne)
Prêtre de Vecna M5/P9 (voir la des-
cription du culte à la fin de l’ou-
vrage) : For 14, Dex 7, Con 13, Int 15,
Sag 17, Cha 7 ; CA 3 ; VD 12 ; pv 32 ;
TAC0 16 ; AT 1 ; Dg 1d4 ; DS jet de
sauvegarde contre le contrôle de l’es-
prit +3 ; TA M ; AL LM ; NM cham-
pion (15) ; PX 2 000.
Sorts de magicien : toucher glacial,
protection contre le bien, hantise, ventri-
loquie, sphère enflammée, image miroir,
hâte.
Sorts de prêtre : détection du bien, in-
jonction (x2), détection de la magie, ma-
lédiction (x2), immobilisation des per-
sonnes (x3), détection des pièges, con-
naissance des alignements, cantique,
animation des morts (x2), cécité, abjura-
tion, manteau de terreur, colonne de feu.
Objets magiques : baguette de ter-
reur, potion de vitalité.
Sang de Vecna, G5 (4) : CA 5 ; VD
12 ; pv 31, 27, 26, 25 ; TAC0 16 ; AT
1 ; Dg 1d8 ; TA M ; AL LM ; NM élite
(13) ; PX 175.
Groupe 2 (à la porte de derrière)
Almarth le Boiteux G8 : CA 2 ; VD
12 ; pv 47 ; TAC0 13 ; AT 3/2 ; Dg
1d8+1 ; TA M ; AL LM ; NM élite
(14) ; PX 975.
Objets magiques : bâton masse
d’armes, potion de résistance au feu.
Doigts de Vecna, V4 (4) (voir la fin
de l’ouvrage) : CA 7 ; VD 12 ; pv 24,
17, 13, 11 ; TAC0 19 ; AT 1 ; Dg 1d8 ;
AS se cacher dans l’ombre 30 % ; TA
M ; AL NM ; NM stable (11) ; PX 175.
Groupe 3 (dans le jardin)
Œil de Vecna : CA 2 ; VD 12 ; DV
12 ; pv 49 ; TAC0 9 ; AT 2 ; Dg 1d10
(regard) ; AS regard ; DS ne peut pas
être surpris, –1 à l’initiative ; TA M ;
AL LM ; NM champion (15) ; PX
6 000.
Objets magiques : carillon d’interrup-
tion.
Main de Vecna : CA 0 ; VD 12 ; DV
13 ; pv 71 ; TAC0 7 ; AT 3 ; Dg 1d8+7
(x2), 1d10+7 ; AS absorption de
force ; TA M ; AL LM ; NM 15 ; PX
7 000.
Sang de Vecna, G4 (6) (voir la fin de
l’ouvrage) : CA 5 ; VD 12 ; pv 29, 27,
23, 21, 20, 18 ; TAC0 17 ; AT 1 ; Dg
1d8 ; TA M ; AL LM ; NM stable
(12) ; PX 120.
Quand les adeptes attaquent, le
contact PNJ (que ce soit Kieren ou
Ravel) essaie immédiatement de
s’enfuir. Il n’est pas préparé pour un
assaut en masse ; après tout, Faucon-
gris est censée être une cité civilisée.
Qu’il vive ou meurt n’a aucune im-
portance pour la suite de l’aventure.
Il ne fait rien de significatif dans le
combat, car il veut juste s’échapper.
L’attaque est lancée par la Main,
qui passe à travers la fenêtre pour
pénétrer dans la salle. Immédiate-
ment derrière, six adeptes escaladent
l’appui de la fenêtre. L’Œil reste en
arrière dans la pénombre et essaie de
se nourrir des personnages-joueurs.
Dans la salle principale, le va-
carme du combat est à peine percep-
tible. Seuls quelques rares individus
près de la porte peuvent discerner
quoi que ce soit par-dessus le brou-
haha des conversations et les gémis-
sements du joueur de cornemuse.
Bien qu’ils remarquent ces bruits
d’affrontement, ils n’interviennent
pas.
Si la bataille se propage dans la
salle principale, les clients présents
s’enfuient. Ce sont des étudiants, pas
des guerriers. Les bancs sont renver-
sés alors qu’ils se ruent vers les sor-
ties. En raison du bruit et de la con-
fusion, la panique est initialement
limitée à la zone proche du combat.
Elle se propage ensuite rapidement
comme une vague, tandis que les
occupants de la taverne s’enfuient
du bâtiment. La foule utilise toutes
les sorties.
Les personnages peuvent tenter
de profiter de la confusion pour s’en-
fuir. Cela prend 2-4 rounds aux
adeptes présents dans la salle princi-
pale pour s’extraire de la foule. Ils
attaquent ensuite sérieusement les
personnages. Si ces derniers utilisent
ce répit pour fuir, ils peuvent
s’échapper et se retrouver dans la
rue. Les adeptes ne les suivent pas,
sur ordre de l’Œil.
Si les personnages utilisent la
sortie de derrière, les Doigts de Vec-
na les y attendent. Tous tentent de se
dissimuler dans l’ombre, mais un
seul y parvient. Almarth le Boiteux
est positionné au milieu de la rue ; il
s’oppose farouchement à quiconque
tente de passer.
Si les personnages agissent avec
audace, ils peuvent utiliser la confu-
sion créée par la foule pour s’échap-
per (s’ils le désirent). Les étudiants
se ruent à travers la porte, éparpil-
lant les Doigts. L’espace entre Al-
marth et les personnages est bloqué.
Comme précédemment, l’Œil or-
donne de ne pas les poursuivre, con-
fiant dans la capacité des adeptes à
traquer au moins un des person-
nages-joueurs.
Si les personnages restent pour
combattre, l’Œil et la Main sont plus
qu’heureux de les tuer tous. Toute-
fois, si le combat tourne mal pour les
méchants, soit que l’un de leurs
chefs soit grièvement blessé, soit que
tous les adeptes soient tués, alors ils
se replient. Les deux lieutenants sont
bien trop précieux pour les prêtres
du culte. Si l’Œil ou la Main est tué
ou s’enfuit, tous les autres membres
du culte prennent également la fuite.
Après la bataille
Si les personnages-joueurs rempor-
tent le combat, fouiller les corps des
vaincus ne rapporte pas grand-chose
de valeur (hormis les objets ma-
giques listés précédemment). L’Œil
et la Main ne possèdent rien qui
vaille la peine d’être noté. Les Doigts
et le Sang n’ont pas non plus de
signe distinctif. Néanmoins, chaque
membre du culte porte autour du
cou une amulette : une paume ou-
verte avec un œil au centre.
Si Almarth le Boiteux a été vain-
cu, les personnages familiers du
monde du crime de Faucongris le
reconnaissent. Ils ne savent pas qui il
est, mais se souviennent l’avoir vu
dans un des tripots du quartier du
Fleuve, tout particulièrement au Rat
de rivière (localisation F7 sur le plan
de la cité de Faucongris). Almarth
est clairement un Rhénien, un des
gitans du fleuve qui exercent sur la
Sélitane.
19
Le prêtre de Vecna a sur lui un bout
de papier déchiqueté vaguement
magique. Sept mots y sont inscrits
dans une calligraphie élaborée.
L’écriture n’est pas magique (c'est à
dire peut être lue par n’importe quel
personnage), mais la nature de
l’encre l’est. Le style d’écriture est
distinct, clairement celui d’un scribe
professionnel. Les mots n’ont aucun
sens :
dalvlos
eurich’banhk
hiiacsh
lonte
maelfuer
tomke
cirnag
Sous ces mots se trouve les
simples instructions suivantes : « Ne
récitez qu’un seul mot du Livre de la
Douleur et uniquement si vous le
devez ». Si un mot est lu à haute
voix, il brille puis disparait de la
page.
Ces mots, extraits du Livre de la
Douleur, sont utilisés pour contrôler
la Main. Les mots en eux-mêmes ne
sont pas magiques, mais en entendre
n’importe lequel provoque des tor-
tures magiques abominables dans
l’esprit et le corps de la Main. Ils doi-
vent être prononcés en sa présence
pour avoir de l’effet. Ils ont été magi-
quement liés à la Main par leurs con-
cepteurs. On a donné ce parchemin
au prêtre pour le cas où la Main de-
viendrait trop difficile à contrôler.
Si les personnages-joueurs ont
fui, ils auront cependant pu remar-
quer l’étrange talisman porté par les
adeptes de Vecna.
Chapitre 3 :
Recherche
Jusqu’à présent, les personnages ont
été en bout de chaîne de réception
d’étranges messages et d’attaques.
Ils pourraient laisser cela se produire
indéfiniment, mais il est plus pro-
bable qu’ils voudront connaître
l’identité de leurs informateurs et
prendre l’initiative du combat contre
leurs adversaires. Ils vont devoir
mener un travail d’enquête pour
obtenir des réponses.
Il y a cinq endroits principaux où
ils peuvent obtenir les informations
dont ils ont besoin : la bibliothèque
de la guilde des magiciens, la biblio-
thèque de l’université Grise, la
Grande Bibliothèque de Faucongris,
les temples de la cité et les berges du
quartier du Fleuve. Les joueurs peu-
vent proposer d’autres sources utiles
en plus de celles-ci. En chacun de ces
endroits, ils ont une chance de trou-
ver des réponses à différentes ques-
tions. Certaines sont le résultat
d’indices évidents (les livres consul-
tés par Mordenkainen et les autres),
tandis que d’autres sont plus subtils
(identifier les symboles grâce aux
temples). L’information est donnée
ci-dessous selon l’endroit visité.
La bibliothèque de la guilde
des magiciens
Les personnages-joueurs viendront
très probablement ici vérifier les ou-
vrages récemment consultés pas
Mordenkainen. De plus, ils pour-
raient alors également tomber sur les
recherches menées par d’autres
membres du Cercle des Huit.
Comme précédemment, seuls les
membres de la guilde et leurs invités
officiellement approuvés (avec un
préavis de 24 h) peuvent y entrer.
Le bibliothécaire en chef de la
guilde est Jawal Severnain. Comme
évoqué plus haut, il s’agit d’un elfe
noir renégat, plus à son aise dans
l’ombre tranquille et mélancolique
d’un tas de livres poussiéreux (des
informations complètes sur Jawal
sont fournies dans la boite La Cité de
Faucongris). Il a peu de temps à con-
sacrer à des requêtes inutiles et peu
de patience pour ceux qu’ils considè-
rent comme inférieurs.
Si les personnages-joueurs ne
l’ont pas déjà rencontré, il se com-
porte avec eux de manière froide et
hautaine. Une fois qu’ils l’ont con-
vaincu du bien-fondé de leur besoin,
il regarde à contrecœur dans les in-
ventaires. Si les personnages recher-
chent un livre bien précis, il peut le
leur fournir en une heure. Sinon, s’ils
ne font que regarder les inventaires
pour voir ce que d’autres ont em-
prunté, Jawal a besoin d’un ou deux
jours.
Les personnages peuvent s’af-
franchir de toute la paperasserie trop
zélée de Jawal s’ils mentionnent que
Kieren Jalucian les soutient dans
leurs recherches. Jawal devient alors
significativement plus coopératif. Il
n’a pas peur du maître de la guilde,
mais le tient en haute estime. Si les
personnages tentent d’utiliser le
nom de Kieren pour menacer Jawal,
le bibliothécaire dénonce immédiate-
ment leur tentative de bluff. Kieren
se range sans aucune hésitation du
côté de son compagnon mage en qui
il a toute confiance et il est très irrité
d’un tel comportement de la part des
personnages.
Jawal finit par fournir une liste
d’ouvrages récemment demandés
par divers membres du Cercle.
Mordenkainen : La Chronique des
Temps secrets, par Uhas de Neheli
Rary : Les Bêtes de l’humanité par
Balar, le Grimoire d’écailles de dragon
Jallarzi : Traité sur les pratiques de
ceux qui se cachent
Jawal demande à un de ses assis-
tants d’apporter aux personnages
tout livre de cette liste qu’ils dési-
rent.
L’université Grise
Cette école très respectée (située en
C1 sur le plan de La Cité de Faucon-
20
gris) possède un certain nombre de
petites bibliothèques hautement spé-
cialisées, chacune au service d’un
département différent. Elles sont
réparties à travers l’ensemble des
bâtiments. Chaque visite d’une bi-
bliothèque prend au minimum deux
heures, sans compter le temps néces-
saire à l’étude des ouvrages deman-
dés.
Pour pouvoir utiliser les services
des bibliothèques, les personnages
doivent d’abord y être autorisés par
le doyen, Tomarkis Anchervar. Plus
administrateur qu’érudit, Tomarkis
est un homme occupé mais bienveil-
lant. Une fois que les personnages
ont pris rendez-vous, il les reçoit, les
écoute et, sous réserve qu’ils n’aient
pas été insultants, il leur donne accès
aux bibliothèques, mais ne les auto-
rise pas à sortir des ouvrages de
l’université.
Obtenir sa permission est encore
plus simple si les personnages dé-
voilent leur plan soit à Kieren soit à
Ravel. Tous deux sont proches du
doyen. Un court message de l’un ou
de l’autre est suffisant pour dénouer
toute situation bloquée.
L’université dispose de biblio-
thèques consacrées aux disciplines
suivantes : alchimie, architecture,
économie, ingénierie, géographie,
médecine, histoire, littérature, mu-
sique, peinture, sculpture et théâtre.
Les personnages peuvent visiter
toutes celles qu’ils désirent.
Alchimie : Drawmij a récemment
consulté un ouvrage intitulé Un Trai-
té rigoureux et complet sur les applica-
tions théoriques de l’eau dé-salinisée
dans la production de potions. Ce texte
n’est d’aucune utilité pour la mission
actuelle.
Architecture : non consultée
Économie : non consultée
Ingénierie : non consultée
Géographie : il est consigné
qu’Otto et Otiluke se sont rendus
plusieurs fois dans cette bibliothèque
ces derniers mois. Les ouvrages
qu’ils ont consultés sont Gnomisphé-
ris, Paysages imaginaires et La Véri-
table Relation entre le Nyr Dyv et les
terres alentours.
Médecine : Otto y a déposé sa
propre brochure, La Musique curative,
à la disposition des lecteurs
Histoire : Jallarzi a demandé
deux livres : Le Flann-aerich’nyt et
Une Histoire, par Coerlan Attlander
Littérature : non consultée
Musique : Otto se rend fréquem-
ment dans cette bibliothèque. Il ap-
paraît cependant clairement de la
liste des ouvrages qu’il n’y a rien ici
se rattachant à la mission en cours.
Peinture : non consultée
Sculpture : non consultée
Théâtre : non consultée
La Grande Bibliothèque
de Faucongris
Les personnages-joueurs peuvent
penser à se rendre à la plus impor-
tante bibliothèque de la ville. Pour
rendre cela plus facile, on suppose
qu’ils en sont tous membres (même
les personnages peu instruits sont
membres, ce qui leur permettait d’ai-
der leurs amis du Cercle des Huit
dans leurs recherches). En raison de
l’importance des livres, toutes les
activités sont rigoureusement consi-
gnées dans des registres. Toutefois,
pour obtenir ces inventaires, les per-
sonnages doivent persuader par le
bluff un assistant bibliothécaire de
leur ouvrir. Le truc le plus efficace
est de convaincre cet employé que
les PJ sont membres de la garde de la
ville et qu’ils agissent sur ordre di-
rect de l’Oligarchie (le conseil diri-
geant de la cité). Sinon, il est tou-
jours possible de recourir à un des-
sous de table.
Peu d’ouvrages ont été consultés
à la Grande Bibliothèque. Otiluke a
consulté Les Poèmes de Thalac Jiwo et
Le Livre de pierre. Il n’est fait réfé-
rence à aucun autre texte apparem-
ment important.
Lire les ouvrages
Les personnages peuvent décider de
lire en diagonale ou en détail n’im-
porte quel livre précédemment évo-
qué. Feuilleter rapidement les pages,
rechercher des mots clés ou des sché-
mas, prend environ 1 h par livre. Il
n’y a cependant que 30 % de chance
de trouver quelque chose d’utile. Ce
pourcentage est augmenté de 1 pour
chaque point d’Intelligence du per-
sonnage. Un seul PJ peut consulter
un ouvrage à la fois.
Une alternative est qu’un person-
nage prenne le temps nécessaire
pour lire en détail l’ouvrage. Cela
21
prend considérablement plus de
temps ; la durée de lecture de
chaque livre est donnée dans la des-
cription ci-après. Si un personnage
lit un livre en détails, il apprend
automatiquement toute information
utile que celui-ci contient.
Bien sûr, pour lire en détails ou
en diagonale un livre, le personnage
doit savoir lire la langue dans la-
quelle il est écrit. Tous ne sont pas
rédigés dans le même langage. Cer-
tains utilisent des dialectes anciens
et d’obscurs prédécesseurs de
langues actuelles. Cela peut affecter
la compréhension qu’ont les PJ du
texte. Le langage utilisé pour chaque
tome et les effets induits sont listés ci
-dessous.
Les livres
Les Bêtes de l’humanité
Langage : vieil œridien
Temps de lecture : 2-5 jours
Cet ouvrage est une encyclopédie
décousue des horribles perversions
de l’homme. De nombreux monstres
fascinants y sont décrits, tous autre-
fois humains et aujourd’hui dégéné-
rés, certains accidentellement,
d’autres volontairement, par l’usage
d’une puissante magie. L’origine des
malédictions de plusieurs familles
(vous pouvez si vous le voulez men-
tionner une famille du cadre de cam-
pagne RAVENLOFT si vous l’avez à
disposition). Les pratiques de cultes
secrets y sont décrites. Parmi ces
descriptions, se trouvent mentionnés
l’Œil et la Main. Ils y sont identifiés
comme « des éléments importants
d’un culte inconnu, associé symboli-
quement au fondateur de la reli-
gion ». Une description très som-
maire des pouvoirs de chacun y est
donnée.
Le Livre de pierre
Langage : commun
Temps de lecture : 1 journée
Le Livre de pierre doit son titre à sa
couverture, faite de fines feuilles de
malachite. À l’intérieur de la riche
reliure verte, quelques pages décri-
vent comment Halmadar le Cruel
(voir le prologue) a été enterré de
son vivant dans un tertre funéraire
quelque part dans Flann-ærich (une
autre appellation des collines de
Kron).
La Chronique des Temps secrets
Langage : suellois
Temps de lecture : 2 semaines
Cet ouvrage, un grimoire massif
relié de cuir pourpre, est l’œuvre du
grand historien Uhas de Neheli, issu
d’une des dernières familles suel-
loises qui s’installèrent dans ce qui
est maintenant la Kéolande. Uhas
était l’historien officiel de la dynastie
et a produit deux ouvrages majeurs
durant sa vie : celui-ci et l’Histoire
officielle. Cette dernière est l’histoire
approuvée de la dynastie Neheli. La
Chronique est la description faite par
Uhas des scandales, affaires de cor-
ruption, crimes et cruautés qu’il n’a
pas inclus dans l’Histoire officielle.
Tôt dans la Chronique, Uhas décrit
l’arrivée de la famille Neheli depuis
l’ancien pays suellois. Une bonne
partie des premiers chapitres décrit
les luttes entre les Neheli et le précé-
dent seigneur, Celui dont on mur-
mure le nom, le seigneur Vecna et
son lieutenant, Kas. Le récit relate
peu d’éléments propres à Vecna lui-
même, si ce n’est qu’il était un grand
et cruel sorcier et que ce fut Kas qui
provoqua finalement sa chute. Tou-
tefois, certains des pouvoirs de la
Main et de l’Œil, ainsi les dangers
qu’ils représentent sont décrits, car
ils furent la propriété des Neheli, au
moins pour un moment.
Grâce à cela, les personnages
peuvent apprendre cinq pouvoirs de
la Main et trois pouvoirs de l’Œil (le
MD choisit lesquels il veut révéler).
L’histoire donne aussi des indica-
tions sur les effets maléfiques des
artefacts. Enfin, Uhas émet des hy-
pothèses sur la façon de les détruire
(néanmoins, il n’est pas certain que
cela soit la bonne méthode). Les per-
sonnages apprennent également des
éléments d’ordre général à propos
de Vecna, mais cela n’a pas d’impor-
tance pour cette aventure.
Le Grimoire d’écailles de dragon
Langage : vieil œridien
Temps de lecture : 2-4 jours
Ce livre, ainsi nommé parce que
ses pages sont constituées de fins
copeaux de peau de dragon bleu, est
une enquête sur l’histoire et le sort
de vingt des plus importants arte-
facts de la Tærre. Écrit par Timonas
de Jalpa sur ordre de l’empereur du
Trône de malachite, ce livre est la
compilation d’autres histoires, ru-
meurs, légendes et de sorts. C’est
donc un mélange de faits et d’inven-
tions.
Les personnages y trouveront un
paragraphe sur l’Œil et la Main de
Vecna. Celui-ci décrit précisément les
apparitions de ces artefacts au cours
des siècles, en commençant par
l’insurrection des Yaheetes (dans la
Forêt Noire), puis le règne de Vecna
le Second à Tyrus (dont on pense
qu’elle était située quelque part le
long de la côte du Pomarj), au sei-
gneur gnome de Blemu, et enfin au
paladin-roi de Miro (dont on n’a ja-
mais connu la localisation).
La dernière référence à l’Œil et à
la Main concerne Halmadar le Cruel.
Ce récit raconte son règne maléfique
22
et son enterrement. Timonas situe le
royaume d’Halmadar au Nord du
Nyr Dyv, dans l’actuelle Pavoisie.
De l’enterrement d’Halmadar, Timo-
nas note simplement que sa tombe
était cachée quelque part au sud
d’un grand lac. Il fait l’hypothèse
que l’Œil et la Main s’y trouvent tou-
jours.
Flann-ærich’nyt
Langage : flanna
Temps de lecture : 1 journée
Ce petit livre décrit simplement
la géographie de la région. Les per-
sonnages peuvent y apprendre que
Flann-ærich est une ancienne appel-
lation des actuelles collines de Kron.
Gnomispherics
Langage : gnome
Temps de lecture : 1 journée
Cet ouvrage gnome décrit plu-
sieurs garennes des collines de Kron.
Le paragraphe sur la garenne d’Os-
nabrölt est tout particulièrement in-
téressant. Cette communauté gnome
se trouve dans la partie nord des
collines de Kron. L’histoire raconte
comment un groupe d’humain est
arrivé dans la région il y a environ
un siècle et a engagé les gnomes
pour construire une tombe spéciale.
Les constructeurs ont trouvé cela
étrange, parce que la tombe était
conçue pour retenir quelque chose à
l’intérieur, plutôt que pour tenir les
pilleurs à l’écart. De plus, les hu-
mains ont fait jurer aux gnomes de
garder secret la localisation de cette
tombe. Ce secret perdure encore de
nos jours.
Une Histoire
Langage : commun
Temps de lecture : 2-7 jours
Ce livre, pompeux, convaincu de
son importance, lourd et plat, con-
tient un récit des premières années
de la ville de Faucongris. L’essentiel
de son contenu est partisan et s’auto-
congratule, donnant une vision erro-
née des principaux acteurs de ces
années. Caché parmi tout cela, les
personnages trouvent un court récit
Carte approximative des collines de Kron

Bois de fer

verd
Forêt
Verbobonc noueuse

Tulvar
Hagtar

Osnabrölt Kron

Enstad

Monts Lortmil

Célène
d’un événement mineur de cette pé-
riode, pendant l’Expulsion du mal,
la purge délibérée de divers cultes et
factions maléfiques de la ville. Un
groupe est mentionné comme le
culte de Celui dont on murmure le
nom. Petite mais influente, cette
secte a été excessivement compli-
quée à purger. Sa force résidait en
deux membres, l’Œil et la Main, qui
étaient capables de terroriser les ci-
toyens. Ce n’est qu’après une âpre
lutte que le culte fut défait. L’Œil et
la Main ne furent jamais ni capturés
ni tués et le quartier général du culte
ne fut jamais découvert.
Paysages imaginaires
Langage : suellois
Temps de lecture : 1-4 jours
La petite taille de ce livre est
trompeuse, car les informations con-
tenues dans ses pages sont en réalité
un mélange complexe de prophéties,
de faits et de théorie métaphysique,
le tout mélangé sous l’apparence
d’une fiction. Pour le lecteur, son
sens ou son interprétation ne sont
jamais clairs. En fait, les lecteurs ne
peuvent même pas se mettre d’ac-
cord sur le contenu. Il est bien évi-
dent que les mots restent les mêmes,
mais chaque lecteur peut appréhen-
der le texte pour répondre à ces
propres attentes.
Ce dilemme est au cœur de la
théorie de la divination subjective, le
postulat de base de Paysages imagi-
naires. Pour faire très simple, la divi-
nation subjective est une théorie re-
lative à la magie selon laquelle ce qui
peut être imaginé devient une réalité
potentielle. Ainsi, en imaginant des
futurs possibles, on est en réalité en
train de prédire l’avenir, en créant
ces événements (les magiciens ado-
rent ce genre de choses).
Paysages imaginaires n’est donc
pas une œuvre de fiction, mais une
prédiction de l’avenir, si ce n’est que
certains événements qui y sont dé-
crits se sont déjà produits depuis
que le livre a été rédigé, tandis que
d’autre restent fictifs, et d’autres
sont encore à venir, s’ils doivent ef-
fectivement se produire un jour.
Tout personnage qui lit ce livre se
retrouve avec un mal de tête. De
plus, seuls ceux qui ont une Intelli-
gence ou une Sagesse supérieure ou
égale à 15 peuvent retirer quoi que
ce soit de ce fatras. Dans ce cas, le
personnage trouve un chapitre où il
est mentionné que les divinations du
monde disparaissent lorsque la Ma-
gie (en tant qu’être vivant) meurt, ne
laissant que l’art de la divination
subjective. Dans cette histoire, le hé-
ros (tel qu’il est dans cet étrange pe-
tit livre) parle de la mort de la Magie
provoquée par l’Homme incomplet,
un personnage dont le corps est en
permanence en train de se diviser et
se réassembler au cours de la con-
versation. L’Homme incomplet s’at-
tribue la mort de la Magie, qu’il a
perpétrée pour obtenir sa propre
complétude.
Les Poèmes de Thalac Jiwo
Langage : vieil œridien
Temps de lecture : 1 jour
Cet ouvrage écrit par Thalac
Jiwo, aussi connu comme Thalac le
Voyant, est une collection de poèmes
prophétiques. Bien que ces prophé-
ties soient enchevêtrées dans des
énigmes, des jeux de mots et de
vagues descriptions, les mages éru-
dits s’accordent pour reconnaître
que Thalac était un voyant incroya-
blement talentueux et précis.
Un des derniers poèmes du livre
fait allusion aux événements actuels.
Thalac y dit qu’en un temps ou la
vue s’affaiblira, la clé tournera dans
la porte du Temps verrouillée, et les
halls du paradis acclameront un
nouveau roi. D’une manière géné-
rale, la description des événements
faite par Thalac n’est guère opti-
miste.
Traité sur les pratiques
de ceux qui se cachent
Langage : commun
Temps de lecture : 1-2 heures
Ce petit volume épais a été écrit
par l’évêque Imphalas de Furyondie,
serviteur de Héronéus l’Invincible.
Dans cet ouvrage destiné au grand
public, l’évêque Imphalas décrit
(dans des termes alarmants) plu-
sieurs cultes vils et malfaisants entre
les mains desquels un honnête
homme pourrait tomber. Ses des-
criptions de leurs perversions sont
24
sensationnalistes et pas toujours
exactes, mais il écrit dans un style
apocalyptique.
Parmi ceux-ci, il décrit le culte de
Vecna. Donnez aux personnages qui
lisent cet œuvre une description du
culte et de ses buts généraux. Celui-
ci est décrit à la fin de cette aventure.
La Véritable Relation entre
le Nyr Dyv et les terres alentours
Langage : commun
Temps de lecture : 2-5 jours
Ce livre est une gazette érudite et
une histoire des nations qui bordent
la Nyr Dyv. Écrit par Norfil van Def-
flitter, il s’agit en partie d’un récit de
ses voyages et en partie de ses com-
mentaires sur les contes et légendes
du Nyr Dyv. Le travail de van Def-
flitter vaut le détour pour sa minu-
tie. Toute histoire qu’il a entendue y
est soigneusement consignée.
Malheureusement, van Defflitter
aurait dû faire preuve d’un peu plus
de scepticisme et d’un esprit plus
méthodique. Il remet rarement en
question la vérité ou l’exactitude des
histoires qu’il a entendues. Pire en-
core, il se lance dans des digressions
insupportables quand une histoire
lui en rappelle une autre. Par
exemple alors qu’il écrit à propos
des canaux de l’Arsomaille, il di-
gresse et fait un cours sur la forma-
tion de la Faille béante, ce qui le
mène ensuite à une discussion sur
les techniques de mineurs des
gnomes dans les profondeurs des
Cairannes. Lorsqu’il revient enfin
sur son sujet originel, le lecteur a
perdu le fil de son discours !
Si les personnages arrivent à s’y
retrouver dans le travail de van Def-
flitter, ils peuvent y apprendre des
informations utiles. L’historien cite
l’histoire d’Halmadar le Cruel (voir
le Livre de pierre et le Grimoire
d’écailles de dragon) et donne la locali-
sation d’Osnabrölt sur les côtes de la
Baie centrale. Il va même jusqu’à
localiser à peu près la tombe d’Hal-
madar avec une carte approximative.
Il y a sur cette page des annotations
récentes (donnez aux joueurs une
copie de la carte approximative des
collines de Kron). Enfin, il fait l’hy-
pothèse que le culte de Vecna pour-
rait être encore actif quelque part
dans les collines de Kron et les pays
plus au nord-ouest.
Les temples
Les joueurs avisés devraient envisa-
ger de visiter un ou plusieurs
temples de Faucongris pour mener à
bien leurs recherches. À moins d’être
totalement endormis, il devrait être
évident pour eux qu’ils ont été atta-
qués par une espèce de culte secret.
Et les prêtres de la cité exerçant leur
religion au vu et au su de tous de-
vraient être les mieux informés à
propos des sectes, en particulier de
celles qui présentent un danger.
(En tant que MD, vous pouvez
subtilement le suggérer aux joueurs
s’ils n’y pensent pas d’eux-mêmes.
Ceci est tout particulièrement recom-
mandé si les personnages-joueurs
ont sauvé la vie de Ravel Dasinder.
En tant que patriarche de Boccob, il
peut fournir de précieuses informa-
tions).
Tous les temples ne valent pas la
peine d’être visités et les person-
nages ne seront pas accueillis avec
bienveillance partout. Quand vous
devez prendre ces décisions, la foi
déclarée et l’alignement des person-
nages-joueurs, ainsi que la nature de
la divinité du temple, sont les élé-
ments qui dictent ce qu’il se passe,
tel que décrit dans les paragraphes
suivants :
Même foi : les personnages qui
partagent ouvertement la foi du
temple peuvent simplement s’y
rendre et poser leurs questions. Les
prêtres les aideront en essayant de
répondre à leurs questions de ma-
nière aussi complète que possible. Le
personnage peut même demander à
ce que des sorts soient lancés pour
obtenir des informations complètes,
mais une donation au temple sera
alors requise (toutefois, les sorts de
divination de niveau 3 ou plus ne
fonctionneront pas).
Pas de foi professée : si les per-
sonnages-joueurs ne vénèrent pas
une divinité particulière, ils peuvent
s’en remettre à n’importe quel
temple. La réaction des prêtres dé-
pend de l’alignement. Les temples
loyaux ne fournissent de l’aide que
si le besoin est grand et que les per-
sonnages envisagent sérieusement
de se convertir. Les temples neutres
ne le font que sur la base du besoin,
mais les personnages doivent rendre
une sorte de service au temple, géné-
ralement assister à un certain
nombre d’offices ou travailler parmi
les pauvres de la ville. Les temples
chaotiques n’apportent leur aide
qu’à certains individus. Les person-
nages avides, cyniques et insincères
seront sans doute renvoyés. Les
autres devront faire une déclaration
publique à la gloire du temple. Les
temples bons sont plus enclins à
fournir de l’aide, tandis que les
temples neutres exigent que les per-
sonnages s’engagent pour leur
cause.
Foi différente : les personnages
d’une foi différente ne peuvent obte-
nir l’aide que d’un temple plus ou
moins du même alignement. Même
alors, une telle assistance reste im-
probable. Les requêtes des person-
nages déclencheront sûrement de
longs sermons, des leçons et une
pression pour se convertir. Les PJ
prêtres ne reçoivent de l’aide que si
leur patriarche en appelle directe-
ment à l’autre temple. Celui-ci n’ac-
ceptera pas cela à la légère, puisqu’il
s’agit de quémander une faveur à
une autre foi. Et même ainsi, le suc-
cès n’est pas garanti.
Les informations obtenues
Ce qu’on peut apprendre (s’il y a
quelque chose à apprendre) de
chaque temple est listé ci-dessous.
Les temples sont dans l’ordre alpha-
bétique du nom de la divinité véné-
rée (la localisation des temples sur la
carte de La Cité de Faucongris est don-
née entre parenthèses).
Béory (V11) : les druides de
Béory n’ont aucune information utile
sur le culte de Vecna. Si on leur de-
mande si des événements se produi-
sent autour de Faucongris, ils pour-
raient mentionner des perturbations
dans les forces naturelles quelque
part à l’ouest et dans le lointain nord
-ouest.
25
Boccob : si le patriarche Ravel
Dasinder est en bons termes avec les
personnages-joueurs (en particulier
s’il était présent lors de l’attaque des
adeptes), il fait tout ce qu’il peut
pour les aider. Malheureusement,
ses sorts de divination sont inutiles.
Il ne sait rien de l’Œil et la Main,
mais il peut identifier le symbole
comme celui du culte de Vecna. Il a
entendu parler de ce groupe malé-
fique et pense qu’ils pourraient être
actifs chez les Rhéniens.
Fharlanghn (J13) : les prêtres ne
savent rien du culte. Si les person-
nages posent les bonnes questions,
Adari Errauloin (un sage gnome)
leur dit avoir entendu des histoires
étranges en provenance d’Osnabrölt.
Si les personnages s’engagent à me-
ner l’enquête et revenir avec de plus
amples informations, il leur fournit
une carte précise de la garenne des
gnomes.
Héronéus (J14) : en tant que
champions de la justice, les prêtres
de ce temple surveillent constam-
ment les activités des cultes étranges,
en particulier avec l’affaire récente
de la secte ignorée d’Iuz. Grâce à
leurs contacts au sein de la garde de
la cité, les prêtres disent avoir enten-
du plusieurs rapports à propos d’un
culte qui correspond à la description
faite par les personnages. Les prêtres
peuvent organiser une rencontre
avec le chef de la police adjoint
Barch Grimpecolline, commandant
de la caserne de surveillance du
fleuve. Derider Fanshen détient de
plus amples informations.
Norébo (V26) : les prêtres de No-
rébo n’ont aucune information utile.
Olidammara (V10) : les prêtres
ont déjà vu le symbole porté par les
adeptes. Ils étaient également portés
par certains des assassins du quar-
tier du Fleuve. S’ils reçoivent une
donation suffisante, les prêtres se
souviennent de l’un d’eux, un Rhé-
nien nommé Yagos Slévak.
Pélor (J10) : étant l’un des
temples les plus importants de Fau-
congris, les prêtresses s’efforcent de
se tenir au courant de ce qui se passe
en ville. Elles y sont grandement
aidées par l’amitié très forte qui lie la
haute matriarche, Sarana, à la cheffe
de la police Derider Fanshen. Les
prêtresses ont déjà vu le symbole du
culte. Selon leurs sources, celui-ci est
actif quelque part dans le quartier
du Fleuve. Ceci, combiné à la des-
truction récente du culte ignoré
d’Iuz, génère chez les prêtresses une
inquiétude devant le nombre gran-
dissant de cultes maléfiques dans
l’enceinte de la ville.
Pholtus (F8) : les prêtres de Phol-
tus ne savent rien d’utile. Ils sont
trop absorbés dans leurs dévotions
pour prêter attention à ce qui se
passe à l’extérieur. Si on leur montre
le symbole, ils le décrivent immédia-
tement comme malfaisant, mais ils
sont trop rigides et engoncés dans
leur propre vertu pour être d’une
aide quelconque.
Ralishaz (B4) : les individus suf-
fisamment stupides pour se rendre
au temple de Ralishaz donnent
l’alerte au culte de Vecna. Les
prêtres affirment n’avoir aucune in-
formation utile, mais ils ont en réali-
té des contacts secrets avec les
membres du culte. Tout personnage
qui pose trop de questions à un
prêtre est maudit (malus de – 1 au
TAC0 et aux jets de sauvegarde),
jusqu’à ce qu’un sort de délivrance de
la malédiction soit utilisé.
Rao (F12) : le tranquille et bien-
veillant patriarche de Rao, Jérôme
Kasinskaia, connaît énormément de
choses sur les affaires de la cité. Con-
trairement à beaucoup d’autres pa-
triarches, il prend le temps de rece-
voir lui-même les personnages-
joueurs. Jérôme identifie le symbole
comme celui d’un culte actif chez les
Rhéniens. De plus, il a entendu des
histoires à propos de l’Œil et la
Main. Il recommande aux joueurs de
poursuivre leurs investigations au
Rat de rivière (F7). S’il est interrogé à
propos des échecs des sorts de divi-
nation, sa réponse réfléchie est que
c’est le signe d’un conflit entre les
puissances supérieures.
Saint Cuthbert (J4) : les robustes
prêtres de Saint Cuthbert ne fournis-
sent aucune information sans avoir
au préalable tenté de convertir les
personnages ou, si ceux-ci sont des
adeptes, les avoir réprimandés pour
manquement à leurs devoirs. Cela
prend toujours la forme d’une
longue harangue et peut-être même
une bonne bastonnade (si cela suffit
aux prêtres à tourner la page). Si les
personnages sont en bons termes
avec les prêtres, ils peuvent éviter les
coups.
Après avoir subi ce traitement,
les personnages n’apprennent que
26
peu de choses des prêtres, qui sont
pourtant habituellement remarqua-
blement bien informés. Bien qu’ils
soient inquiets en raison du pro-
blème de divination, leur divinité ne
leur a pas indiqué qu’il s’agissait
d’une menace contre le temple. Ils
reconnaissent le symbole comme le
culte de l’Œil et la Main, un groupe
maléfique qui est arrivé sur le de-
vant de la scène depuis la destruc-
tion du culte ignoré d’Iuz. Les
prêtres sont confiants que ce culte
n’est pas une menace, puisque Saint
Cuthbert ne les a pas avertis d’un
quelconque danger (en réalité, ces
pouvoirs divinatoires sont bloqués
par les machinations de Vecna).
Trithérion (F14) : quoique bien
informés de ce qu’il se passe dans le
quartier du Fleuve, les prêtres et prê-
tresses de Trithérion sont réticents à
aider les personnages-joueurs. Les
héros sont clairement identifiés
comme agissant pour le compte des
forces tyranniques de la cité qui
cherchent à opprimer les citoyens et
nier leur libre-arbitre. Si les prêtres
ne portent pas le mal dans leur
cœur, ils sont encore plus outrés par
l’interdiction des cultes malfaisants
décrétée par la cité, puisque cela
viole le libre arbitre. Si les person-
nages peuvent démontrer que les
adeptes sont eux-mêmes des tyrans
et veulent supprimer la liberté indi-
viduelle (ce qui ne devrait pas être
très compliqué s’ils y réfléchissent
un peu), les prêtres coopèrent.
Selon leurs informations, le culte
a été particulièrement actif dans le
quartier du Fleuve, s’installant sur le
territoire du disparu culte ignoré
d’Iuz. De plus amples informations
pourraient être obtenues des Rhé-
niens qui se retrouvent au Rat de
rivière, particulièrement de Yagos
Slévak.
Ulaa (B10) : les nains et les
gnomes ont les plus grandes chances
de succès dans les interactions avec
Guldan Rochesilex, la matriarche
d’Ulaa. Elle n’a aucune information
à propos de ce qui se passe dans la
cité mais, si on lui pose des ques-
tions sur les gnomes ou sur des af-
faires hors des murs, elle peut alors
fournir plus de renseignements. Ses
collaborateurs prêtres auprès des
gnomes des collines de Kron ont
rapporté d’étranges foyers d’une
folie malfaisante. Les communica-
tions avec Osnabrölt sont rompues.
Elle peut fournir des indications
exactes pour se rendre à la garenne
des gnomes si on les lui demande.
Xerbo (V14) : ce temple, dédié
aux marins et aux voyageurs, est
apprécié des Rhéniens. Plusieurs des
prêtres sont eux-mêmes Rhéniens et
tous ont de bons contacts parmi la
communauté des gens du fleuve. En
conséquence, même les prêtres de
Xerbo restent bouche-cousue et sont
soupçonneux envers les étrangers
trop curieux.
Si les personnages-joueurs font
bonne impression, les prêtres se ré-
vèlent une bonne source d’informa-
tion. Ils connaissent le culte de Vec-
na, car celui-ci gagne du terrain par-
mi leurs adeptes. Le culte est actif
quelque part parmi les gens du
fleuve, mais ils ne pensent pas que
son quartier général permanent soit
à Faucongris. D’après les rapports
qu’ils ont reçus, ils pensent que l’Œil
et la Main sont les puissants chefs du
culte. Apparemment, ces deux indi-
vidus et d’autres adeptes se sont in-
filtrés clandestinement dans la ville
depuis quelque part au nord.
Les prêtres présentent les person-
nages-joueurs à Avrel Riskar, un
noble rhénien (voir les descriptions
des PNJ à la fin de ce scénario). Il les
aidera à trouver plus d’informations
sur les berges du quartier du Fleuve.
Zilkus (J12) : les prêtres de Zilkus
ne savent rien du culte ni des événe-
ments étranges qui se déroulent à
l’extérieur de Faucongris. Sachant
que les personnages-joueurs ne sont
pas particulièrement fortunés, ils ne
veulent pas interagir avec eux.
Le quartier du Fleuve
Si les personnages tentent de suivre
les adeptes qui les ont attaqués, la
piste devrait les mener tôt ou tard
dans le quartier du Fleuve, la partie
sordide et mal famée de la ville.
Ivrognes et joueurs invétérés se mê-
lent aux prostituées et aux gros bras ;
voleurs et receleurs font leurs af-
faires ouvertement dans les rues se-
condaires étroites. Les gens d’armes
dispersent les foules suspectes tandis
que les assassins exercent leur art
dans l’allée d’à-côté. Des prêteurs
sur gage cupides regardent leurs
brutes épaisses extorquer des paie-
ments en retard aux commerçants
locaux. Tout cela fait de ce quartier
un paradis pour ceux qui cherchent
de l’excitation et pour les aventuriers
de Faucongris.
Tant qu’ils sont dans ce quartier,
les personnages curieux attirent l’at-
tention des factions majeures du dis-
trict : les Rhéniens, la guilde des vo-
leurs, le syndicat des mendiants, et
probablement les changeformes. Des
informations complètes sur chacun
de ces groupes sont disponibles dans
la boite La Cité de Faucongris ; des
informations abrégées sur ceux-ci
sont fournies ci-dessous. De plus, les
questions posées par les PJ attirent
l’attention de deux autres groupes, le
culte de Vecna et les restes du culte
ignoré d’Iuz.
Les Rhéniens
Les Rhéniens sont une tribu de gi-
tans semi-nomades originaires des
rives de la Sélitane. Avec leurs ba-
teaux à fonds plats et leurs barges,
ils naviguent depuis les rives nord
de la Baie des Moutons, sur la Séli-
tane et la Niène, et tout le long des
27
côtes du Nyr Dyv. À l’exception de
Faucongris et de quelques autres
cités, ils n’installent pas de campe-
ments sur la terre ferme, vivant en
permanence sur leurs bateaux peints
de couleurs vives.
Les Rhéniens sont un peuple in-
sulaire, isolé des étrangers par un
mur de traditions et de rituels. Ils
parlent le commun et leur propre
variante du jargon des voleurs. Ils
sont claniques et solidaires avec les
leurs devant les non-rhéniens. Ils ne
reconnaissent pas les lois ou la jus-
tice des étrangers. Ils s’autogouver-
nent et n’exhibent pas leurs querelles
en dehors de leur clan.
Les Rhéniens n’ont pas de gou-
vernement formel ou de dirigeant. À
la place, ils sont dirigés informelle-
ment par des chefs de clan, un
homme et une femme. Chaque fa-
mille ou groupe familiale reconnaît
un « seigneur » ou « noble », généra-
lement le patriarche du clan. Il dé-
cide des routes et dates de migra-
tion, rend les jugements et approuve
les accords avec les étrangers.
Chaque seigneur est assisté par une
matriarche du clan, une « sage-
femme ». Elles ont des pouvoirs spé-
ciaux de soins et de divination. Ar-
mées de ces capacités et de leurs tra-
ditions, elles conseillent les sei-
gneurs. Dans la pratique, peu de
seigneurs sont assez stupides pour
ignorer les conseils de leurs sages-
femmes et, d’une certaine manière,
ces matriarches sont les vraies déten-
trices du pouvoir parmi les Rhé-
niens.
Directement en dessous des sei-
gneurs, il y a les maîtres de barge.
Ces hommes commandent chacun
un navire. Chacun d’eux est considé-
ré comme le seul maître à bord, tant
qu’il respecte les grandes règles édic-
tées par le seigneur de la famille. Les
hommes et garçons viennent ensuite
en termes de statut, tandis que les
femmes et les filles ont un rang qui
les place tout juste au-dessus des
étrangers.
Les Rhéniens sont unis par les
liens du sang et de l’honneur. Si du
tort est fait à un de leurs proches, ou
s’il est tué, la vengeance est plus im-
portante que la culpabilité ou l’inno-
cence. L’honneur est aussi important
que la mort. La lâcheté est le plus
grand crime de tous.
 Les personnages découvrent très
vite que poser des questions à des
Rhéniens sur quoi que ce soit n’a
aucun sens. Et cela en a encore
moins de poser des questions sur
leurs camarades gitans. Si les joueurs
posent des questions sur Almarth le
Boiteux ou Yagos Slévak (tous deux
Rhéniens), ces deux hommes en sont
avertis. Dans les 1d3 jours qui sui-
vent, le PNJ disparait de Faucongris,
dissimulé à bord d’un bateau rhé-
nien sur le départ. Les questions sur
le culte déclenchent des regards
sombres et des gestes hâtifs pour se
protéger contre le mal.
Si les personnages sont suffisam-
ment stupides pour utiliser la force,
ils obtiennent les réponses qu’ils
cherchent. Mais cet acte déclenche
une vendetta et, par la suite, les per-
sonnages peuvent être attaqués par
des Rhéniens à tout moment. Ces
attaques doivent être gérées comme
des événements aléatoires, et ne s’ar-
rêtent que lorsque les personnages
sont tués ou contraint de faire la paix
(ce qui ne devrait pas être simple).
La meilleure façon d’obtenir des
informations de la part des Rhéniens
est de leur être présenté. Plusieurs
temples de la ville peuvent organiser
cela (voir le paragraphe sur les
temples plus haut). Avec l’aide de
leur guide, les personnages-joueurs
peuvent discrètement poser leurs
questions.
Quel que soit le moyen par lequel
ils obtiennent des renseignements,
un Rhénien nommé Turim Varostak
(voir le chapitre PNJ) finit par pren-
dre contact avec les personnages. Ce
vieil homme avec une jambe de bois
affirme être maître de barge. Il a ouï-
dire que les personnages avaient des
questions et il est venu pour offrir
son aide, contre espèces sonnantes et
trébuchantes bien sûr. Après avoir
tourné autour du pot, Turim révèle
au personnages-joueurs les rensei-
gnements donnés dans la section
« ce que savent les Rhéniens ». Il
veut que les personnages-joueurs
restent avec lui pour servir de cou-
verture à ses propres activités.
Turim Varostak est en réalité
l’avatar de Vecna. Il tente de retrou-
ver Vecna/Halmadar (qui a usurpé
la position de la Voix au sein du
culte), pour récupérer son Œil et sa
Main. Vecna le demi-dieu ne peut
pas localiser ces artefacts, car leur
aura est, d’une manière ou d’une
autre, bloquée à ses sens. La seule
façon pour lui de suivre ces artefacts
est que quelqu’un les utilise pour
accroître son pouvoir. Bien qu’il ne
puisse pas détecter leurs énergies, il
est suffisamment avisé pour déduire
leur emplacement lors d’un déséqui-
libre de la balance des pouvoirs à
travers Flannesse.
Par le passé, le demi-dieu a
presque réussi à les retrouver, juste
avant qu’ils ne disparaissent de sa
vue. Cette fois, avec Vecna/
Halmadar qui interfère dans son
propre culte, il a été en mesure
d’agir rapidement et habilement.
Ce que savent les Rhéniens
Questions générales : parler à n’im-
porte quel Rhénien peut apporter
certaines réponses aux personnages.
Si on leur montre le symbole, les
gens du fleuve tentent de s’éclipser
en marmonnant des mots pour se
protéger du mal. Le culte de la Main
qui voit (c’est le nom que lui don-
nent les Rhéniens) est un groupe
malfaisant. La secte n’est pas active
par ici, mais on croise parfois ses
membres autour de la baie de Vel-
verdyva sur le Nyr Dyv. Les Rhé-
niens ont aussi entendu parler de
l’Œil et la Main (les monstres)
d’après les comptines qu’ils utilisent
pour faire peur aux enfants. Mais ils
pensent que l’Œil et la Main existent
réellement. La plupart d’entre eux
suggèrent aux personnages-joueurs
de se rendre à Dyves ou à Verbo-
bonc s’ils veulent en savoir plus. En-
fin, quelques rares Rhéniens se sou-
viennent de vieux magiciens furetant
sur les berges les dernières semaines.
Yagos Slévak : si les personnages
ignorent sa position en tant
qu’adepte de Vecna, Yagos ne la leur
révèle bien évidemment pas. Il les
aide et est coopératif, car il espère les
attirer dans un piège à l’extérieur de
Faucongris. Il leur dit tout ce qu’ils
peuvent apprendre par des ques-
tions générales.
28
De plus, Yagos affirme avoir dé-
couvert un groupe d’adeptes à Ver-
bobonc, quelques mois auparavant.
Il est réticent à y retourner, mais le
groupe peut le convaincre de les y
emmener avec sa barge. Il prétend
avoir peur du culte et insiste pour
recevoir un prix important (payable
d’avance) pour ses services.
Si les personnages-joueurs révè-
lent aux Rhéniens que leur compa-
triote Yagos est un membre du culte,
toute leur sympathie à son égard
disparaît. Le clan le condamne à
mort et s’organise pour l’emmener
sur le fleuve et le noyer. Rien de ce
que disent les personnages ne peut y
changer quoi que ce soit, mais ils
obtiennent la permission de ques-
tionner le maître de barge (les Rhé-
niens proposent sinistrement d’aider
à le faire parler).
Yagos connait la localisation du
temple du culte à Verbobonc et peut
y conduire les personnages. Il a en-
tendu dire que quelque chose d’im-
portant se prépare à Osnabrölt, dans
les collines de Kron. D’autres
adeptes lui ont également dit que
Vecna est de retour. Tant qu’il peut
être utile, Yagos espère rester en vie.
En conséquence, il ne révèle pas les
endroits exacts, mais insiste pour
servir de guide (et il essaie bien sûr
de s’évader à la première occasion).
Les personnages doivent négocier
avec les Rhéniens pour obtenir la
grâce de Yagos. Ceux-ci acceptent
uniquement s’ils voyagent sur l’une
de leurs barges, afin qu’ils puissent
surveiller le traître.
Turim Varostak : si les person-
nages-joueurs s’adressent à Turim
pour obtenir des réponses, il dispa-
rait pour la nuit. Au petit matin, un
Rhénien (qui sera plus tard identifié
comme Yagos) est trouvé mort au
pied d’une jetée. Turim a rassemblé
pendant ce temps des informations
complètes (tout ce que savait Yagos).
Il insiste pour venir avec les person-
nages afin de venger l’honneur du
clan et ne partage ses informations
que s’il obtient la promesse d’accom-
plir cette vengeance. Il propose gra-
cieusement d’utiliser sa barge et son
équipage pour le voyage.
Almarth le Boiteux : ce rude in-
dividu subit le même sort que Yagos
si les personnages le dénoncent aux
Rhéniens. Mais lui ne se rend pas
sans combattre. Loyal jusqu’au bout,
rien ne le forcera à parler. Au mieux,
les personnages-joueurs auront con-
firmation que Yagos est également
un membre du culte (et encore uni-
quement s’ils font croire à Almarth
que quelqu’un l’a trahi). S’ils arri-
vent à sonder son esprit (par des
sorts ou des objets magiques), il en
sait autant que Yagos. C’est lui qui a
introduit clandestinement l’Œil et la
Main dans Faucongris.
La guilde des voleurs
Cette guilde du quartier du Fleuve
est la plus importante de Faucongris.
Comme toute guilde, elle défend
farouchement son territoire. Si les
personnages-joueurs exercent une
activité proche de celle d’un voleur,
elle leur tombe dessus en force pour
recevoir sa part. Les personnages qui
posent des questions attirent son
attention, mais la guilde n’entre-
prend rien à leur encontre.
Les personnages-joueurs voleurs
peuvent essayer d’obtenir des infor-
mations de la part de la guilde. Mais
ses membres n’ont pas la moindre
idée de ce que représente le symbole,
ni de rien qui se rapporte au culte de
Vecna. Ils ont une vague idée de ce
qui se passe, mais le maître de la
guilde n’a aucune envie de mêler
son organisation à cette histoire.
Les membres de la guide en sa-
vent plus sur Yagos Slévak. Ils le
surveillent depuis quelque temps et
le soupçonnent de faire des affaires
qui seraient en réalité du ressort de
la guilde. Celle-ci ne s’inquiète pas
d’un peu de contrebande, mais elle
pense que Yagos a escroqué
quelques ivrognes. De par ses obser-
vations, la guilde a compris que Ya-
gos est membre d’un culte secret.
Bien évidemment, ces renseigne-
ments ont un prix à payer par les
personnages-joueurs.
Le syndicat des mendiants
Cette branche de la guilde des vo-
leurs est spécialisée dans le rensei-
gnement. Elle a de nombreux
membres dans le quartier du Fleuve.
Les personnages peuvent louer ses
services pour obtenir des informa-
tions. S’ils ne mentionnent ni le
culte, ni l’Œil et la Main, ni le sym-
bole du culte, le prix varie entre 10 et
50 po. Si une quelconque mention
est faite d’un culte maléfique, le prix
monte immédiatement entre 100 et
500 po.
Les mendiants peuvent localiser
Almarth le Boiteux ou Yagos Slévak
en 1d3 jours. Tous deux logent dans
des chambres au Rat de rivière.
Les mendiants, en revanche, ne
réussissent pas à localiser d’autres
adeptes, ni le lieu où se réunit le
culte dans la ville. Mais ils exigent
tout de même d’être rémunérés.
Bien que les mendiants ne puis-
sent pas localiser l’Œil ou la Main, ils
apprennent que ces deux créatures
ont pu pénétrer dans la ville subrep-
ticement grâce à un maitre de barge
rhénien. Ils savent que le Rat de ri-
vière et l’auberge du Dragon vert
sont deux repères de Rhéniens.
Les changeformes
Les personnages-joueurs ne peuvent
pas contacter directement ce groupe,
car ce sont des assassins qui officient
bien sûr en secret. Mais vous pouvez
décider qu’ils attaquent les person-
nages, comme pour une rencontre
aléatoire.
Connu également sous le nom
d’Escouade polymorphe, les change-
formes attirent leurs victimes dans
des pièges mortels. Une fois qu’ils
les ont tuées, ils changent les corps
en de bizarres créatures, pour pou-
voir ensuite revendre les morceaux à
des mages ayant besoin d’étranges
composantes de sorts.
Les changeformes sont très bons
dans leur domaine. Si vous leur
faites attaquer les personnages, sou-
venez-vous qu’ils sont vicieux et
aguerris. Si les choses tournent mal
pour eux, le groupe s’enfuit. Il n’y a
pour eux aucune raison de com-
battre jusqu’au dernier.
Les membres du groupe incluent
les PNJ suivants :
Clannair Ombrenoire, homme
elfe noir, G5/M8 : CA – 1 ; VD 12 ;
pv 36 ; TAC0 16 ; AT 1 ; Dg 1d8+1 ;
TA M ; AL NM
Sorts : 4 de niveau 1, 3 de niveau
2, 3 de niveau 3, 2 de niveau 4.
29
Objets magiques : cotte de maille
elfique +2, épée longue +1, baguette de
paralysie, anneau d’invisibilité.
Imogen Gellet, humaine, V9 :
CA 3 ; VD 12 ; pv 44 ; TAC0 16 ; AT 2
(malus de +1 au TAC0 à la seconde
attaque) ; Dg 1d6+1/1d4+1 ; AS se
cacher dans l’ombre 60 %, déplace-
ment silencieux 70 %, attaque sour-
noise x4, armes empoisonnées ; TA
M ; AL CM.
Objets magiques : armure de cuir
+1, épée courte +1, dague +1, anneau de
résistance au feu, bottes elfiques, poudre
de disparition.
Harral Shastri, humain, M9 : CA
8 ; VD 12 ; pv 34 ; TAC0 18 ; AT 1 ;
Dg 1d4+2 ; TA M ; AL LM
Sorts : 4 de niveau 1, 2 de niveau
2, 3 de niveau 3, 2 de niveau 4, 1 de
niveau 5.
Objets magiques : anneau de pro-
tection +2, dague +2, anneau d’action
libre, potion de soins majeurs, baguette
de projectiles magiques, baguette de mé-
tamorphose.
Les cultes
Quand les PJ furètent dans le quar-
tier du Fleuve, ils attirent automati-
quement l’attention de quelques
membres du culte de Vecna présents
à Faucongris. À cet instant, ceux-ci
ne font rien d’autre que de garder
discrètement un œil sur les person-
nages. Ils attendent leurs ordres du
Cœur de Vecna.
Parallèlement, les questions des
personnages attirent également l’at-
tention du culte ignoré d’Iuz. Les
quelques survivants de cette secte
(récemment purgée de Faucongris)
sont tout d’abord alarmés, craignant
que les personnages ne soient à leur
recherche. Quand ils comprennent
que ceux-ci cherchent en fait Vecna,
cela les intrigue. À terme, sur ordre
de leur maître, ils se mettent aux
aussi à suivre les personnages. Ils
espèrent qu’ils vont les mener jus-
qu’au culte de Vecna, et peut-être
même aux deux célèbres artefacts,
l’Œil et la Main.
Interlude
À cet instant, les personnages-
joueurs devraient avoir suffisam-
ment d’information pour commen-
cer la traque. Ils pourraient lanterner
un peu dans l’espoir d’en obtenir
encore plus, ou par peur d’avoir
manqué quelque indice crucial. Les
événements ci-dessous sont conçus
pour les aiguillonner un peu et leur
faire comprendre l’urgence à accom-
plir leur mission. Suivez les éléments
dans l’ordre donné, en les utilisant
quand vous sentez que les joueurs
ont besoin d’être secoués.
Échec de sorts
* Tous les sorts de prêtres de divi-
nation de niveau 5 et plus échouent
systématiquement. Les sorts de com-
munion ne fonctionnent pas, bien que
le sort de communion avec la nature
permette encore le contact avec les
esprits de la Tærre. Les personnages-
joueurs pourraient ne pas remarquer
cela immédiatement, mais les prêtres
de Faucongris, eux, s’en rendront
compte tout de suite. Ils informeront
alors les personnages.
* Le sort contact avec un autre plan
échoue sans explication. Ce fait est
rapporté aux oreilles des person-
nages presqu’immédiatement, puis-
qu’il provoque une grande conster-
nation parmi les mages de Faucon-
gris.
* Tous les sorts impliquant un
voyage astral ou éthéré échouent
(cela n’affecte pas les objets ma-
giques). Contrairement aux échecs
des sorts de divination, il est peu
probable que l’impossibilité d’accé-
der aux plans soit remarquée rapide-
ment. Mais les personnages-joueurs
en entendront parler tôt ou tard, en
particulier s’ils fréquentent la guilde
des magiciens.
* Les prêtres se rendent compte
que les pouvoirs qui leurs sont ac-
cordés se comportent de manière
erratique. Il y a 30 % de chance que
le pouvoir échoue (il ne se passe
strictement rien) lorsque le prêtre y
fait appel. Ce risque augmente de
1 % chaque semaine. Les person-
nages-joueurs devraient remarquer
ce problème immédiatement. Si ce
n’est pas le cas, les prêtres PNJ les en
informent très rapidement.
* Les prêtres qui ne vénèrent pas
Vecna récupèrent leurs sorts moins
rapidement. Chaque semaine qui
passe, il leur faut une heure de repos
supplémentaire pour récupérer leurs
sorts. Les PJ prêtres remarquent éga-
lement qu’ils ont besoin de plus de
concentration pour acquérir des
sorts et recevoir l’inspiration de leur
divinité.
* Enfin, le ciel devient terne : pas
sombre, mais d’un gris terne nua-
geux. Le soleil ne parait plus aussi
brillant qu’il l’était et les étoiles ne
scintillent plus autant la nuit. Quand
cela se produit, toute forme de com-
munication avec les plans extérieurs
est totalement interrompue. Vecna
règne alors sans partage.
Visions
Si les personnages ne comprennent
toujours pas ces indices plutôt évi-
dents, vous pouvez les aiguillonner
encore plus en déclenchant une ap-
parition de Vecna (ou de quelqu’un
qui prétend l’être), ce qui, avec un
peu de chance, devrait les faire s’ac-
tiver. N’utilisez ces apparitions
qu’en dernier recours néanmoins.
Elles sont plutôt lourdes et risquent
d’oblitérer d’autres parties plus sub-
tiles de cette aventure.
* Les personnages ont vent d’une
rumeur selon laquelle Vecna a été vu
à Faucongris. Comme toutes les ru-
meurs, c’est l’ami d’un ami qui l’a
vu, et personne ne peut confirmer.
Les personnages entendront plus ou
moins la même histoire plusieurs
fois, avec quelques événements dif-
férents dans chaque version.
* Le personnage-joueur le plus
sensible fait un rêve à propos de
Vecna. Il y voit un homme quasi mo-
mifié, un moignon flétri à la place de
la main gauche, menant un rituel
maléfique. Rien n’est précis concer-
nant qui est présent, ni où cela se
produit. Les adorateurs chantent
« Gloire à toi, Seigneur Vecna » et le
répètent encore et encore, ne laissant
aucun doute quant à l’identité de
l’individu.
30
* Le même personnages-joueur,
ou un autre, a une autre vision de
Vecna qui le réveille en sursaut. Une
forme, dont il sait immédiatement
qu’il s’agit de l’archi-liche, apparaît
juste devant lui. À ses côtés se trou-
vent l’Œil et la Main. L’archi-liche
pointe ignominieusement son doigt
vers le personnage, et un vent glacial
balaie la pièce. Puis la vision s’éva-
nouit.
Suivre les traces
En plus de leurs recherches, les per-
sonnages peuvent demander autour
d’eux dans la ville si quelqu’un a vu
un ou plusieurs des membres du
Cercle des Huit avant qu’ils ne la
quittent. Vous pouvez décider s’ils
obtiennent ou non des informations
de cette manière. Si les personnages
se contentent de chercher des rensei-
gnements dans la rue, il va leur man-
quer tout un pan d’informations
utiles qu’ils pourraient obtenir dans
les temples et les bibliothèques. D’un
autre côté, s’ils n’apprennent rien du
tout dans les rues, ils pourraient être
frustrés. Vous trouverez ci-dessous
quelques réponses qu’ils pourraient
recueillir à leurs questions.
« Le Cercle des Huit ? Ils se bat-
tent dans l’arène, c’est ça ? Non ?
Alors je n’ai jamais entendu parler
d’eux. »
« Oh, vous voulez parler de ce
mage qui se promène tout le temps
par ici. Eh bien, je ne l’ai pas vu de-
puis environ deux semaines ».
« Bien sûr que je me souviens de
ce valeureux mage. Il était ici il y a
trois semaines, en train de préparer
un voyage. Non, il n’a pas dit où il
allait ».
« Il me semble que de tels rensei-
gnements valent bien un petit
quelque chose. N’êtes-vous pas d’ac-
cord avec moi, mes seigneurs ? »
« Je les ai vus traîner près du Rat
de rivière, près des berges. Un en-
droit très improbable pour des per-
sonnages de leur stature, si vous
voulez mon avis. »
« Un ami m’a dit qu’ils ont quitté
la ville : ils ont pris un bateau rhé-
nien pour remonter le fleuve. Ces
satanés gitans ont sans doute fait la
peau à vos magiciens ».
Chapitre 4
En route
À ce stade l’aventure, les person-
nages-joueurs ont fait tout ce qu’ils
pouvaient faire dans la cité de Fau-
congris. Il devrait leur apparaître
clairement que la suite doit se dérou-
ler loin à l’extérieur de la ville. C’est
la seule façon pour les personnages
de découvrir ce qui est arrivé à leurs
maîtres.
Bien sûr, il est possible que vos
joueurs n’aient pas noté certains in-
dices évidents et veuillent continuer
de ratisser la ville à la recherche des
méchants. Si les suggestions de
l’interlude n’ont pas été assez fortes
pour les décider à voyager, vous
pouvez avoir à les assommer. Faites
en sorte que Turim (la manifestation
de Vecna) vienne les voir avec tout
un tas d’indices pointant en direc-
tion de Verbobonc, ou alors faites
recevoir à un des joueurs une lettre
très en retard de son ancien maître,
l’informant de sa décision de se
rendre à Osnabrölt. Certes cela ruine
un peu le mystère, mais cela fera
bouger le groupe.
Y aller
Se rendre à Osnabrölt ou Verbobonc
n’est pas une mince affaire, car ces
deux villes sont très éloignées de
Faucongris. à moins que les person-
nages-joueurs ne connaissent déjà le
chemin, ils ne peuvent voyager seuls
sous peine de se perdre. La même
chose s’applique au déplacement
magique, en particulier la téléporta-
tion.
Après vérification auprès des
sources habituelles, il s’avère qu’il
n’y a pas de guide qui connaisse
vraiment bien la région entre ces
destinations et Faucongris. Les per-
sonnages apprennent néanmoins
que les Rhéniens naviguent réguliè-
rement de Faucongris jusqu’à Verbo-
bonc et les cités alentours sur le Nyr
Dyv. Ils n’auront aucun problème à
trouver un bateau prêt au départ. Il
y a trois types de bateaux que les
personnages pourraient prendre, en
fonction de quel PNJ Rhénien ils ont
rencontré : celui d’Avrel Riskar, de
Yagos Slévak ou de Turim Varostak.
En tant que noble, Avrel est le
maître de plusieurs bateaux. Il peut
aisément organiser le transport des
personnages-joueurs sur l’un d’eux,
moyennant un certain prix. Ce ba-
teau, une large barge à fond plat, est
nommé le Gilfar. Le maître de barge,
Andros Jagosnich, est un homme
gros et hirsute. Bruyant et vantard, il
dirige son équipage en alternant ter-
reur et cajoleries. Rarement sobre, il
ne perd jamais totalement sa lucidi-
té. Andros est un pilote très compé-
tent, très respecté par les Rhéniens
qui le connaissent. À leurs yeux, son
comportement et ses erreurs ne sont
en rien inhabituels. Puisque les per-
sonnages-joueurs sont sous sa pro-
tection, le maître de barge interdit à
l’équipage de leur voler quoi que ce
soit.
Si les personnages voyagent à
bord du Gilfar, rien de véritablement
inhabituel ne se produit pendant le
voyage, en dehors de rencontres
aléatoires. Mais en raison des ques-
tions qu’ils ont posées à Faucongris,
l’équipage a été infiltré par plusieurs
membres de la secte. Le culte de Vec-
na a en effet confié la tâche à l’un de
ses membres de les surveiller. Il
s’agit soit de Yagos Slévak (si les
personnages-joueurs ne l’ont pas
déjà rencontré), soit d’un autre Rhé-
nien. Cet observateur ne fait rien à
l’encontre des personnages, sauf s’il
est certain de son succès. Turim Va-
rostak a également pris place parmi
les membres de l’équipage.
Si les personnages agissent sans
précaution et acceptent l’offre de
Yagos Slévak, ils naviguent sur son
bateau, la Jeune Fille en pleurs. Son
équipage est une assemblée de
coupe-jarrets, un lot de Rhéniens à
très mauvaise réputation, bien qu’ils
donnent l’impression d’hommes
honnêtes et travailleurs. S’ils igno-
rent tout des responsabilités de Slé-
vak en tant qu’adepte, ils n’ont au-
cun scrupule à servir sous son com-
mandement malfaisant.
31
Au début, le voyage à bord de la
Jeune Fille en pleurs semble se dérou-
ler normalement. Mais cela change
lorsque la barge atteint les eaux du
Nyr Dyv. Une nuit, alors que la
barge est à distance de la rive, Yagos
ordonne à son équipage d’attaquer
les personnages-joueurs. Ils tentent
de les capturer, les attacher et les
jeter par-dessus bord, après les avoir
entièrement dépouillés bien sûr.
L’équipage ne veut pas tuer les per-
sonnages à bord, car cela leur appor-
terait le mauvais œil. Si les PJ arri-
vent à vaincre l’équipage, ils peu-
vent se rendre maître du navire,
mais devront employer la force pour
convaincre l’équipage de leur obéir.
Ceux-ci se mutinent ou sautent par-
dessus bord à la première opportu-
nité.
Enfin, les personnages peuvent
voyager avec Turim Varostak. Le
vieil homme à la jambe de bois com-
mande le Vaspar. Ses membres
d’équipage sont calmes et s’occupent
de leurs propres affaires, bien qu’ils
considèrent les personnages avec
beaucoup de suspicion. En réalité, ce
ne sont pas de Rhéniens, mais des
trolls d’eau-douce (scrags), méta-
morphosés en Rhéniens. Les person-
nages peuvent remarquer que Turim
doit rarement leur donner des
ordres, mais que quand il le fait,
c’est dans un langage étrange. Ils
peuvent aussi remarquer d’autres
éléments : leurs habitudes cras-
seuses, leurs repas grotesques et leur
ignorance complète des us et cou-
tumes de base des personnes vivant
sur la terre ferme (comme fumer ou
faire du feu).
Turim n’a pas l’intention de faire
du mal aux personnages pendant le
voyage et ne permet pas à son équi-
page de scrags de les attaquer. Tou-
tefois, ceux-ci sont des monstres as-
soiffés de sang : s’ils sont menacés,
excités ou tentés, ils attaquent les PJ.
Ce sont des combattants maladroits
sous leur forme humaine (d’où leur
TAC0 diminué), mais ils conservent
les immunités des trolls et leur pou-
voir de régénération (dans l’eau seu-
lement). Si un combat éclate, Turim
utilise tous les moyens possibles
pour l’arrêter. Mais si un ou deux
personnages meurent à cette occa-
sion, il ne se montre pas trop en co-
lère.
Si par un quelconque hasard les
personnages-joueurs découvrent la
véritable nature de l’équipage, alors
Turim réagit. Il dissipe le sort de mé-
tamorphose et ordonne aux scrags de
capturer les personnages-joueurs,
pour qu’il puisse leur faire dire tout
ce qu’ils savent en les torturant. Si
les scrags sont vaincus, Turim s’en-
fuit magiquement. La manifestation
de Vecna ne veut pas perdre son
précieux temps à combattre un
groupe insignifiant tel que les per-
sonnages-joueurs.
Si ceux-ci s’emparent du Gilfar ou
de la Jeune Fille en pleurs, ils décou-
vrent que le culte d’Iuz a lui aussi
été actif. Un des membres de l’équi-
page est un prêtre du culte. Beryn
Talkin, c’est son nom, a pour ordre
d’espionner les personnages pour
découvrir tout ce qu’ils savent au
sujet de Vecna et son culte. Beryn
fait bien attention de ne pas dévoiler
qu’il est prêtre et en a les capacités.
En tant qu’étranger, il n’est guère
apprécié des autres membres de
l’équipage.
L’équipage du Gilfar ou de la Jeune
Fille en pleurs (les alignements
mentionnés entre parenthèses sont
ceux des membres de l’équipage de
la Jeune Fille en pleurs)
15 marins : CA 7 ; VD 12 ; DV 1d6 ;
pv 6, 6, 5, 5, 5, 5, 5, 4, 3, 3, 3, 2, 2, 1, 1 ;
TAC0 20 ; AT 1 ; Dg 1d6 ; AS attaque
sournoise x2, se cacher dans l’ombre
20 %, déplacement silencieux 25 % ;
TA M ; AL N (NM) ; NM moyen
(10) ; PX 35.
5 gardes, G5 : CA 4 ; VD 12 ; pv 47,
39, 38, 32, 24 ; TAC0 16 ; AT 1 ; Dg
1d8 ; AS attaque sournoise x2, se
cacher dans l’ombre 25 %, déplace-
ment silencieux 20 % ; TA M ; AL N ;
NM stable (12) ; PX 270.
Andros Jagosnich, G7/V5 (Gilfar) :
CA 3 ; VD 12 ; pv 40 ; TAC0 14 ; AT
3/2 ; Dg 1d8 ; AS attaque sournoise
x3, se cacher dans l’ombre 45 %, dé-
placement silencieux 70 % ; TA M ;
AL N ; NM champion (15) ; PX 975.
Beryn Talkin, P9, prêtre d’Iuz : CA constituée de 1-8 barges. Utilisez les
5 ; VD 12 ; pv 50 ; TAC0 16 ; AT 1 ; données suivantes pour déterminer
Dg 1d6+2 ; AS sorts ; TA M ; AL
CM ; NM champion (15) ; PX 2 000. les données relatives au personnel à
bord :
Sorts : détection du bien, détection
de la magie, ténèbres (x2), connaissance 1 maître de barge : guerrier (4-7)/
des alignements, silence sur 5 m, ralen- voleur (5-7) à classes jumelées.
tissement du poison, marteau spirituel,
ténèbres continuelles, glyphe de garde, 2-4 gardes : guerriers (3-5)/
communication avec les morts, abjura- voleurs (2-4) à classes jumelées.
tion, soins des blessures graves, colonne
de feu. 13-24 gens du peuple : 50 % sont
des guerriers (1-2), 40 % des voleurs
Objets magiques : masse +2, collier
de projectiles, bracelets de défense CA 5. (1-4), 10 % à classes jumelées.
1 sage-femme : voir La Cité de
L’équipage du Vaspar (10 scrags
d’eau douce) : CA 3 ; VD 3, ng 15 ; Faucongris pour de plus amples dé-
DV 5+5 ; pv 42, 40, 39, 37, 36, 35, 35, tails
32, 32, 30 ; TAC0 15 (18 si métamor-
phosés) ; AT 3 (2 si métamorpho- 2 assistantes de la sage-femme.
sés) ; Dg 1d4+1/1d4+1/3d4 Les Rhéniens sont généralement
(1d4/1d4 si métamorphosés) ; AS
spécial ; DS régénération ; TA G ; AL armés de haches de bataille et
CM ; NM élite (14) ; PX 650. d’épées longues. De plus, 50 % des
membres de l’équipage disposent de
Rencontres au hasard du voyage
lances, tandis que les autres ont des
Les tables de rencontre suivantes
sont utilisées pour le trajet de Fau- arbalètes lourdes. Chaque barge est
congris à Verbobonc (jetez 2d10) : équipée de 1d3 balistes à la proue et
à la poupe.
Lancer Nyr Dyv Sélitane
2d10 /Ververdyva En général, les Rhéniens n’atta-
2 Sorcière aquatiqueSorcière verte quent pas les autres navires rhé-
3 Zombi des mers* Nymphe niens, sauf si leurs clans sont impli-
4 Lacédon Lacédon
5 Scrag Scrag
qués dans une querelle de sang.
Dans ce cas, la barge rencontrée at-
6 Brochet géant Libellule géante
adulte* taque rapidement et tente de tuer
7 Merrow Merrow quelques ennemis avant de rapide-
8 Tortue happante* Tortue happante*
9 Barge rhénienne** Barge rhénienne**
ment s’enfuir.
10 Marchands Marchands
11 Pirates Pirates
12 Pêcheurs Pêcheurs
13 Araignée géante Écrevisse géante
aquatique
14 Lamproie géante Sangsue géante
15 Scarabée géant Grenouille géante
aquatique
16 Génie des eaux Libellule géante,
larve*
17 Naga aquatique Naga aquatique
18 Gar géant Dame des Cygnes
19 Dragonnelle* Dragonnelle*
20 Esprit des eaux Esprit des eaux
* Décrit dans l’appendice de
GREYHAWK au Bestiaire monstrueux
** La taille des barges et de leurs
équipages varie. La rencontre est
32
Chapitre 5 :
Verbobonc
À Verbobonc, les personnages-
joueurs peuvent soit tenter d’en sa-
voir plus sur la garenne des gnomes
d’Osnabrölt, soit continuer leur
traque du culte de Vecna. Qu’ils
poursuivent l’une ou l’autre voie, ils
attirent l’attention de la Voix de Vec-
na, qui œuvre actuellement depuis
cette ville portuaire.
Si les personnages-joueurs sont
venus en compagnie de Yagos Slé-
vak, croyant à ses promesses de ré-
véler le culte au grand jour, vous
pouvez passe au paragraphe « Le
culte passe à l’action ». Bien qu’il les
mène tout droit dans un piège, Ya-
gos les dispense du besoin de courir
la ville à la recherche d’indices.
Si les personnages-joueurs sont
arrivés à Verbobonc à la recherche
d’informations sur Osnabrölt, allez
au paragraphe « Bourg-gnome ».
Cette partie leur révélera tout ce
qu’ils peuvent apprendre à Verbo-
bonc sur la garenne des gnomes
dans les collines de Kron.
Si les personnages-joueurs sont à
la recherche des adeptes de Vecna,
allez au paragraphe « Recherches ».
Cette partie leur révèle où trouver
des renseignements, ainsi que les
réactions des divers PNJ à leurs
questions.
Dans tous les cas, le culte sait que
les personnages-joueurs sont en
ville. Le paragraphe « Le culte passe
à l’action » décrit les réactions des
adeptes aux différentes actions que
peuvent effectuer les personnages.
La ville
Située sur les rives de la Velverdyva,
Verbobonc est la capitale de la vi-
comté de Verbobonc. Peuplée d’en-
viron 11 000 humains et d’un assorti-
ment de gnomes et d’elfes, Verbo-
bonc oscille entre la taille d’une
grande ville et celle d’une petite cité.
Elle est fortifiée et bien entretenue, et
contient de nombreux bâtiments
d’architecture elfe ancienne.
33
Bien avant la fondation de la vi-
comté, les elfes et les humains vi-
vaient dans des communautés le
long de la rivière. Verbobonc était la
plus grande d’entre elles, autrefois
capitale d’une principauté elfique.
Bien que peu d’elfes vivent encore
dans la ville depuis que les terres
boisées ont été défrichées, les habi-
tants humains actuels ont soigneuse-
ment conservé leurs œuvres.
Le meilleur exemple en est sans
nul doute le palais du vicomte Wil-
frick de Verbobonc, gouverneur de
ces terres. Il s’agit d’un vaste com-
plexe de bâtiments et de jardins, sa-
vamment organisé pour que de
chaque fenêtre, on aperçoive une
perspective qui semble naturelle. Sa
construction est typique de la plu-
part des bâtiments elfiques de Ver-
bobonc. Le palais est orné de nom-
breuses tours effilées jointes entre
elles par des arches aériennes. Seuls
les humains les plus agiles s’aventu-
rent sur ces ponts périlleux, tandis
que les elfes les traversent avec grâce
et facilité.
 À l’intérieur, les chambres et
pièces sont hautes de plafond, et les
murs sont percés de nombreuses
fenêtres. Les couloirs sont étroits et
les escaliers n’ont généralement pas
de rampe. Les matériaux de base
utilisés pour la construction des bâti-
ments sont le bois et les pierres à
grains fins.
En général, la classe dirigeante de
Verbobonc méprise ceux qui n’ont ni
titre ni position. Les titres de no-
blesses ou le rang ont une grande
importance. Ceux qui n’ont pas de
titre, gentilshommes comme pay-
sans, ne sont certes pas insignifiants,
mais ils n’appartiennent tout simple-
ment pas à la même classe sociale.
La fortune et le pouvoir n’y sont que
pour peu de choses. De plus, au sein
de la noblesse, le rang est important.
Ceux de statut inférieur doivent le
respect à leurs supérieurs. L’ordre
de préséance et les termes pour par-
ler à quelqu’un sont les suivants (du
plus élevé au plus bas) :
Vicomte – « Votre Noble Seigneurie »
Évêque – « Votre Sainteté »
Baron – « Votre Excellence »
Seigneur maire – « Votre seigneurie »
Chevalier commandant – « Très Hono-
rable Sire »
Abbé – « Père Abbé »
Chevalier banneret – « Honorable Sire »
Chevalier – « Très Valeureux Sire »
Utilisez ces rangs (et le vocabu-
laire pour s’adresser à eux) pour dé-
concerter et harceler les personnages
-joueurs. Par exemple, un Chevalier
commandant sera probablement of-
fensé si les personnages l’appellent
« Honorable Sire Damfreis », et il
sera très sérieusement offensé s’ils
s’adressent à lui en n’utilisant pas du
tout de titre !
Même les roturiers de Verbobonc
ont une arrogance de classe. Les gen-
tilshommes ne s’associent pas avec
de simples paysans. Les hommes
d’affaires sont supérieurs aux com-
merçants, qui eux-mêmes sont supé-
rieurs aux simples laboureurs. Les
Rhéniens sont des parias, les plus
bas parmi les plus bas, en dessous
même des mendiants de Verbobonc.
Le dirigeant de la vicomté est Sa
Noble Seigneurie, le vicomte Wil-
frick de Verbobonc. Considéré
comme un combattant juste et com-
pétent, il a dû faire face au cours de
la dernière décennie à de nom-
breuses menaces majeures sur ses
terres. Les plus remarquables furent,
de loin, le premier puis le second
avènement du Temple du Mal élé-
mentaire.
Comme ces menaces ont frappé si
près de sa capitale, le vicomte a de-
puis entretenu une armée disciplinée
et motivée. La majeure partie de ses
troupes est montée et les cavaliers
sont traités avec beaucoup de respect
à travers tout le territoire. En temps
de danger, l’armée est soutenue par
une milice paysanne bien entraînée.
Constituée majoritairement
d’hommes libres, bons et loyaux,
cette levée se rassemble sans hésita-
tion à la moindre menace sur la vi-
comté.
Mais les personnages-joueurs ont
peu de chance de rencontrer le vi-
comte, car c’est un homme très occu-
pé. Il passe la majeure partie de son
temps à gouverner et à superviser
son armée. À moins que les person-
nages disposent de solides réfé-
rences en tant qu’ambassadeurs d’un
pays étranger, Wilfrick n’a tout sim-
plement pas de temps à leur accor-
der.
L’officiel que les personnages-
joueurs ont une chance de rencontrer
est l’évêque Haufren de Saint Cuth-
bert (voir l’annexe sur les PNJ), en
particulier s’ils ont besoin d’une aide
cléricale. Son évêché englobe toute la
vicomté, faisant de lui l’homme le
plus important en pouvoir et en in-
fluence après le vicomte. Tout en
étant droit et bon, il est parfaitement
conscient de son pouvoir, qu’il n’hé-
site pas à utiliser. Les personnages-
joueurs n’obtiendront son aide et sa
coopération que s’ils acceptent de
jouer selon ses règles. Accordant
énormément d’importance au proto-
cole dû à sa position, l’évêque ne
reçoit que ceux d’un certain rang.
Les roturiers doivent en général faire
avec les prêtres de moindre rang.
Des personnages-joueurs sans titre
devront se montrer très persuasifs
s’ils veulent rencontrer l’évêque.
34
Bourg-gnome
Si les personnages-joueurs arrivent à
Verbobonc à la recherche d’Os-
nabrölt, les Rhéniens de la ville leur
seront inutiles. Les personnages de-
vront trouver quelqu’un qui connaît
les gnomes. Ceux-ci vivent à l’inté-
rieur des terres, loin du territoire des
gens du fleuve.
Tout personnage-joueur ayant
une connaissance de la région (un
gnome des collines de Kron, un natif
de Véluna, un elfe originaire des fo-
rêts alentours, etc.) sait qu’à Verbo-
bonc, le long du mur d’enceinte le
plus éloigné de la rivière, se trouve
une enclave gnome appelé Bourg-
gnome. Les Rhéniens ne sont pas
familiers de ce quartier. Si les per-
sonnages quittent le quartier pauvre
des Rhéniens le long des berges, ils
trouvent facilement un commerçant
qui leur donnera des directions pour
se rendre à Bourg-gnome.
Même si les personnages ignorent
tout de Bourg-gnome, ils peuvent
rapidement en entendre parler en
posant des questions à propos des
gnomes. Presque tout le monde à
Verbobonc connaît Bourg-gnome,
bien que très peu s’y soient rendus.
Si les personnages ne posent pas
de questions à propos des gnomes
mais à propos d’Osnabrölt dans le
quartier des quais, ils finissent par
rencontrer un demi-elfe nommé
Chênelin. Celui-ci est un membre du
culte de Vecna. De plus amples in-
formations sur lui et ses actions sont
données dans le paragraphe
« Recherches ».
Bourg-gnome est un petit quar-
tier de Verbobonc, abrité dans
l’ombre du mur d’enceinte de la
ville. Il n’est constitué que de
quelques pâtés de maisons composés
de minuscules édifices à moitié en-
terrés, construits dans un style simi-
laire à celui de la garenne des
gnomes dans les collines de Kron.
Les gros arbres de ce quartier font
presque passer l’enclave gnome
pour un parc. De nombreuses ta-
vernes et auberges sont disséminées
au hasard des rues boisées.
Une seule d’entre elle, le hall de
Kron, est fréquentée par des non-
gnomes. Tous les autres établisse-
ments ont des portes et des plafonds
trop bas selon les standards de con-
fort des humains. Le hall de Kron a
été construit spécialement pour être
un lieu de rencontres entre les
gnomes habitant le quartier et les
grandes personnes : humains, elfes,
et autres races plus grandes. C’est un
endroit paisible, où les festivités
bruyantes habituelles des autres ta-
vernes n’ont pas cours. Les gnomes
locaux y viennent rarement, préfé-
rant leurs propres établissements,
plus confortables. Le hall de Kron est
fréquenté principalement par des
groupes d’aventuriers, des étrangers
à la ville, et ceux qui sont en affaire
avec les gnomes. Un groupe d’hu-
mains et de joailliers gnomes sont
attablés, discutant une transaction
imminente sur une gemme, tandis
qu’à une autre table, un groupe de
guerriers elfes rend visite à un vieil
ami gnome.
Le hall de Kron est tenu par Miral
Cutterfro, une gnome à l’esprit indé-
pendant. Hôtesse bonne et gracieuse,
elle dirige le hall de Kron d’une
main de fer. Sa taverne est calme,
l’accueil y est amical et elle fait tout
pour que cela reste ainsi. Vétérane
d’un certain nombre de bagarres de
comptoir, elle n’autorise aucune
arme au sein de son établissement. Si
un combat éclate, elle ne montre au-
cune hésitation à s’y immiscer armée
d’un bon et solide gourdin. Elle tape
sur tous ceux qui y participent, don-
nant de bon gros coup de massue.
Tous les belligérants sont jetés de-
hors. Si nécessaire, tous les gnomes
(et beaucoup des grandes personnes)
viennent à son aide.
Miral est amicale, mais ce n’est
pas une commère. Une partie de sa
réussite vient des liens qu’elle crée
entre les grandes personnes et les
gnomes. Si vous avez besoin d’un
bon tailleur de gemmes, d’un or-
fèvre, ou d’un guide vers les collines,
Miral peut probablement vous orien-
ter vers le gnome qui sera à la hau-
teur. Elle évite tout ragot inutile, car
c’est mauvais pour ses affaires ; po-
ser trop de questions à propos de
Bourg-gnome ne fait que la rendre
soupçonneuse.
Les quatre enfants adolescents de
Miral travaillent souvent comme
messagers, portant des missives aux
résidents de Bourg-gnome. Ils con-
naissent quasiment tous les habi-
tants de toutes les garennes. Il y a
toujours au moins un fils disponible
pour servir de messager. Ils ont ap-
pris à être rapide dans leurs déplace-
ments, mais pas encore suffisam-
ment pour que Miral n’ait pas le
temps de vendre une nouvelle tour-
née de bières.
Site de la
carrière
Tulvar
hagthar
Osnabrölt
35
Si les personnages-joueurs posent
à Miral des questions sur Osnabrölt,
elle leur donne avec joie. Elle ne voit
aucun mal à aider mais, ne s’étant
jamais rendue sur place, elle ne peut
guère donner de directions précises.
Elle peut envoyer chercher un guide
gnome, si les personnages-joueurs
en veulent un. Le guide proposé,
Vargannos Mal-aux-pieds, est com-
pétent et peut être embauché à la
journée au tarif de 100 po.
Si les personnages-joueurs évo-
quent ou posent des questions sur le
culte de Vecna, Miral ne se montre
pas particulièrement intéressée. Elle
écoute poliment comme tout bon
tavernier, mais ne fait aucun com-
mentaire. Cutterfro ne sait absolu-
ment rien du culte et tout ça semble
être des commérages à ses yeux.
Si les personnages-joueurs insis-
tent avec leurs questions sur Os-
nabrölt, Miral devient soupçon-
neuse. Tant d’intérêt n’est tout sim-
plement pas normal. Bien qu’elle ne
s’y soit jamais rendue, elle se sou-
vient de vagues allusions à un gigan-
tesque trésor entreposé à Osnabrölt.
nulb
Hommlet
Kron
Les étrangers qui posent trop de
questions sur cet endroit sont donc à
ses yeux de mauvais augures.
Si, par chance, les personnages-
joueurs réussissent à la convaincre
de leurs bonnes intentions, elle leur
raconte l’histoire du « trésor sacré
d’Osnabrölt ». D’après la légende, il
y a bien longtemps (selon les stan-
dards des gnomes, ce qui fait vrai-
ment très longtemps pour les hu-
mains), un humain étrange est venu
à Osnabrölt. Il était grand et déchar-
né, et n’avait qu’une seule main et
un seul œil. Comme c’était de cou-
tume en ce temps, les gnomes l’ont
accueilli et, après avoir fait la fête et
bu, ils ont entamé des jeux de lutte et
de force. Durant ces jeux, l’humain a
battu tous les champions que les
gnomes lui ont opposés. Quand ça a
été terminé, il a dégainé une grande
épée, comme personne n’en avait
jamais vue auparavant.
« Je vous ai vaincus, vous, tous les
champions qui vous êtes dressés face
à moi. Pour cette raison, j’ai le droit
de vous imposer une tâche. Cette
épée doit être votre fléau et votre
force. Vous devez la garder jusqu’à
ce qu’elle soit à nouveau décou-
verte. » Sur ces mots, il a plongé
l’épée dans le sol du grand hall, en-
fonçant sa main profondément dans
la terre, jusqu’à ce qu’on ne dis-
tingue plus la garde. Puis il est sorti
par les portes du hall et a disparu
dans la nuit, refusant l’hospitalité
qui lui était offerte.
Depuis lors, le destin d’Osnabrölt est
sombre. En ce qui concerne la paix,
la garenne souffre : les récoltes sont
maigres, les artisans sont peu talen-
tueux. Mais en matière d’esprit guer-
rier et de prouesses martiales, ses
habitants n’ont pas d’égal dans
toutes les collines.
Vargannos Mal-aux-pieds, homme
gnome, G8 : CA 1 ; VD 6 ; G8 ; pv
45 ; TAC0 13 ; AT 3/2 ; Dg 1d6+2
(Force et magie) ; DS +2 aux jets de
sauvegarde contre poison et magie ;
TA P ; AL LB ; NM 12.
Objets magiques : épée courte +1, har-
nois +1 (taille gnome), sac sans
fond, potion de super-héroïsme.
Vargannos est un gnome doux,
dont les élégantes manières mas-
quent les capacités martiales. Il parle
peu, ayant rarement beaucoup à
dire, en particulier à des étrangers. Il
semble constamment marcher la tête
rentrée dans les épaules, ses yeux
rivés sur le sol.
Recherches
Le plus probable est que les person-
nages-joueurs arrivent à Verbobonc
en suivant la piste du culte de Vec-
na. Mais ce ne sera pas une mince
affaire de trouver le culte à Verbo-
bonc. Le vicomte et l’évêque sont
tous deux loyaux bons, et l’évêque
est particulièrement dur dans sa po-
litique de répression des religions
maléfiques. Et, bien sûr, le vicomte,
après les tribulations causées par le
Temple du Mal élémentaire, ne porte
pas en son cœur les complots des
cultes secrets. Ces deux facteurs ont
mené le culte de Vecna dans la clan-
destinité.
La recherche des indices menant
au culte doit être menée avec beau-
coup de discrétion. Si les person-
nages posent ouvertement des ques-
tions sur les adeptes de Vecna, ils
attirent l’attention de trois groupes :
les adeptes eux-mêmes, les prêtres
de Saint Cuthbert et les chevaliers
du vicomte. Aucun de ces groupes
ne voit leurs questions d’un bon œil.
Quand les adeptes apprennent les
intentions des personnages, ils en-
voient l’un d’eux, Chênelin le demi-
elfe (voir l’appendice sur les PNJ)
pour se lier avec les aventuriers. Sa
mission est de les espionner, tenir le
culte informé de leurs faits et gestes
et, quand on lui en donne l’ordre, de
les mener dans le piège tendu par les
adeptes.
Les chevaliers de Verbobonc agis-
sent de manière bien plus directe.
Un jour les personnages reçoivent
une injonction de se présenter de-
vant le tribunal. Ce n’est pas une
invitation polie délivrée par un mes-
sager, mais un ordre pour exécution
immédiate, accompagné d’une es-
couade de sept gentilshommes de la
garde, dirigés par l’Honorable Sire
Alfentrask, un chevalier banneret
36
des gardes frontaliers montés du
vicomte de Verbobonc (si un quel-
conque des personnages a un titre de
noblesse, l’officier de la garde a un
titre qui est d’un rang au moins égal,
voire supérieur).
Les personnages sont amenés
sans ménagement jusqu’au palais du
vicomte, pour y être présentés au le
prévôt de la cité, Son Excellence Rol-
lo Augustin. Le magistrat veut sa-
voir pourquoi les personnages po-
sent des questions, ce qu’ils savaient
à leur arrivée, ce qu’ils ont appris et
qui les a informés. Il est direct et at-
tend des réponses. Les personnages
ne peuvent pas négocier avec lui.
S’ils ne coopèrent pas, il les fait em-
prisonner ; s’ils se montrent inso-
lents, il les fait torturer. Si les person-
nages coopèrent, son humeur
s’adoucit peu à peu, même s’il ne
devient pas amical. Rollo insiste
pour que les personnages le tiennent
au courant de tout ce qu’ils appren-
nent, suggérant qu’ils pourraient en
tirer profit (en dehors d’éviter la pri-
son). L’Honorable Sire Alfentrask
sera leur contact.
Cette entrevue n’est pas tout à
fait futile. Si le groupe s’est bien tenu
pendant la rencontre avec le prévôt,
l’Honorable Sire Alfentrask (un indi-
vidu loyal bon) leur suggère d’en-
quêter vers la vieille carrière au sud
de la ville. Selon son neveu, qui tient
une taverne le long de la route basse
à proximité, on a vu d’étranges mu-
tilations dans les bois autours du
vieux puits. Cela pourrait n’être que
le fait d’une bande de gobelins iso-
lés, mais le chevalier pense que cela
vaut la peine d’y jeter un œil.
Alfentrask donne aux person-
nages qui lui demandent où il est
possible de trouver des adeptes une
liste de noms de tavernes et d’au-
berges. Celle-ci inclut le Bœuf rouge
(près des berges), le Hérisson hérissé
(en face de la grande tour juste au
nord de Bourg-gnome), la Faux et la
Gerbe (quelques pâtés de maison au
sud de la porte des commerçants), et
le Pendu (sur la place des Suppli-
ciés). Le chevalier ne sait pas si des
adeptes se trouvent dans ces ta-
vernes, mais ces établissements ont
sans aucun doute mauvaise réputa-
tion.
L’évêque Haufren n’est pas
moins intéressé par les personnages,
mais son approche n’est pas aussi
directe. Les personnages reçoivent
de sa part une invitation polie à le
rencontrer pour un après-midi. Le
message leur est transmis par un
prêtre et une réponse est attendue.
La rencontre s’avère être plus
qu’un thé dans l’après-midi.
L’évêque rencontre lui-même les
personnages. Ses préoccupations
sont les mêmes que celles du prévôt :
que savent les personnages et qui le
leur a dit ? Tout en étant aussi dur et
inflexible que le prévôt, l’évêque n’a
pas à disposition la menace de la
prison. Au lieu de cela, il convainc
les informateurs rétifs grâce à des
propositions d’assistance cléricale, et
des menaces de la leur refuser s’ils
avaient besoin d’aide plus tard.
Comme l’Église de Saint Cuthbert
est la religion dominante dans tout
Verbobonc, ce ne sont pas des me-
naces en l’air. Les personnages qui
ne vénèrent pas Saint Cuthbert ne
peuvent obtenir de l’aide sans son
accord. Et ceux qui appartiennent à
cette religion peuvent être excom-
muniés d’un simple mot.
Si l’évêque a le sentiment que les
personnages sont fondamentalement
des gens droits (et il a pour cela une
bonne intuition), il leur donnera à
son tour quelques informations soi-
gneusement distillées. Il n’est pas
direct, car il préfère que le rôle de
l’Église demeure caché si jamais les
personnages échouent. Au lieu de
cela, il demande aux personnages où
ils résident, puis suggère : « vous
pourriez essayer de descendre à la
taverne nommée la Faux et la Gerbe.
J’ai entendu dire que c’était un en-
droit approprié pour des gens tels
que vous ». Il mentionne également
que la campagne alentour, et tout
particulièrement les communautés
gnomes des collines de Kron, a souf-
fert ces derniers temps. Si les person-
nages ne relèvent pas son allusion à
se rendre à la Faux et la Gerbe, il en
déduit qu’il ne s’agit pas des bons
interlocuteurs pour effectuer ce tra-
vail.
Les tavernes mentionnées par
l’Honorable Sire Alfentrask sont
toutes sorties du même moule :
sombres, emplies de fumées, fré-
quentées par des assassins, des vo-
leurs, des aventuriers en manque de
chance et des bons à rien, assis à
boire des pintes de bière amère d’un
air maussade. Des bagarres y écla-
tent presque tous les soirs. La plu-
part des clients n’interviennent pas,
laissant les videurs sortir les bagar-
reurs. Il y a parfois des vagues de
paris endiablés, mais la majeure par-
tie des clients n’a pas d’argent à
perdre dans de tels jeux.
Chacune de ces tavernes nécessite
que les personnages y retournent
plusieurs nuit d’affilée pour se faire
une opinion sur la clientèle. Durant
ces soirées, il y a 60 % de chance que
quelque chose d’intéressant ou
d’inattendu se produise. Utilisez la
table suivante pour déterminer l’évé-
nement, ou bien vous pouvez créer
vos propres événements uniques.
Jet de d20 Événement
1-5 Bagarre
6-7 Combat au couteau
8-10 Descente
11-13 Jeu
13-15 Menaces
16 Proposition de travail
18-20 Ragot
Bagarre : une bagarre éclate, im-
pliquant 1d4+1 PNJ. Les person-
nages-joueurs ne sont pas impliqués,
mais une chaise pourrait venir
s’écraser près d’eux. Ils peuvent res-
ter en dehors ou y prendre part. Au-
cune arme n’est dégainée, sauf si les
PJ en sortent une en premier.
Combat au couteau : une table
proche des personnages-joueurs est
repoussée, voire projetée avec fracas.
Deux hommes, qui un peu plus tôt
se disputaient, se jettent l’un sur
l’autre avec leurs dagues. Le pro-
priétaire appelle à l’aide pour sépa-
rer les duellistes, avant que quel-
qu’un ne soit tué et que cela ne ruine
son affaire. Personne ne s’approche
des deux individus. Les personnages
-joueurs peuvent décider de prendre
part ou d’éviter le combat, comme
cela leur semble approprié.
37
Duellistes (2) : CA 7 ; VD 12 ; DV
2d4 pv ; pv 5, 4 ; TAC0 20 ; AT 1 ; Dg
1d4 ; TA M ; AL CM ; NM 13 ; PX 15.
Descente : les gentilshommes de
la garde font irruption dans la ta-
verne. Plusieurs clients s’enfuient
par-derrière ou disparaissent dans
des coins sombres. Les gardes sont à
la recherche d’un voleur. Ils exami-
nent tout le monde et emmène
quelques individus à l’extérieur
pour les interroger. Un de ceux-ci
pourrait être un personnage-joueurs.
Les gardes ne font preuve d’aucun
ménagement dans ce qu’ils font.
Jeu : un jeu de hasard (cartes, dés,
ou autre, peu importe) commence.
Un des personnages-joueurs est invi-
té à participer. Un des joueurs est un
professionnel avec une compétence
en jeu de +3. Son jet de compétence
ajusté (pour sa compétence) est de
18. Étant donné sa compétence éle-
vée, il ne cherche à tricher que si ses
pertes sont importantes, ce qui n’ar-
rive pas souvent.
Menaces : un des personnages-
joueurs est abordé par un ivrogne.
Le PNJ accuse le joueur de l’avoir
insulté, poussé violemment, regardé
sa femme de trop près (ou son
homme), refusé de porter un toast,
ou juste d’être moche. Le PNJ essaie
de déclencher une bagarre avec le
personnage. L’ivrogne n’est claire-
ment pas de taille, mais il ne s’arrête
pas. Cette bagarre se déroule sans
arme sauf si le personnage en dé-
gaine une ou si plusieurs des person-
nages-joueurs font front ensemble
contre le PNJ. Personne ne tente
d’intervenir, attendant pour voir
comment le personnage joueur s’en
sort.
Ivrogne : CA 9 ; VD 12 ; DV 1d6 pv ;
pv 3 ; TAC0 20 ; AT 1 ; Dg 1d2 ou
1d8 ; TA M ; AL CM ; NM 15 ; PX 15.
Proposition de travail : quel-
qu’un accoste les personnages-
joueurs avec une offre d’aventure.
N’utilisez pas cet événement, sauf si
vous avez quelque chose de prêt
sous la main et voulez faire une
pause de Vecna est vivant ! Quel que
soit le travail proposé, cela doit être
simple et pouvoir être terminé en
une nuit. Il pourrait s’agir de cam-
brioler la villa d’un noble, rançonner
un marchand, suivre quelqu’un, ou
servir de garde-du-corps pour un
rendez-vous dangereux.
Ragot : les personnages-joueurs
ont vent d’une rumeur par le bar-
man ou par une des serveuses.
Le temps passé au Bœuf rouge,
au Hérisson hérissé ou au Pendu,
bien que parfois animé, n’apporte
aucune information utile. À la Faux
et la Gerbe, les personnages peuvent
ou non repérer des membres du
culte. S’ils connaissent Yagos Slévak,
ils le recroisent ici. Il est accompagné
d’Chênelin, le jeune demi-elfe. Ils
discutent sérieusement de quelque
affaire. Après quelque temps, Yagos
et Chênelin se serre la main, puis le
demi-elfe s’en va. Chênelin est in-
quiet d’être suivi. Tout personnage
qui tente de le suivre doit réussir soit
un jet pour se cacher dans l’ombre
(ou de déplacement silencieux, au
choix du MD) soit un jet de Dextérité
sous la moitié de la valeur normale
de sa caractéristique. Si les person-
nages réussissent à le suivre, rendez-
vous au paragraphe « Le culte dé-
masqué ».
De la même manière, les person-
nages peuvent tenter d’arracher la
vérité à Yagos. S’ils lui promettent la
vie sauve, il passe aux aveux rapide-
ment, en révélant assez aux person-
nages pour qu’ils trouvent les
adeptes (voir « Le culte démasqué »).
Néanmoins, s’il est épargné, il
trouve rapidement un moyen de se
venger des personnages ; c’est après
tout dans sa nature d’agir ainsi.
Si aucun des personnages ne re-
connaît Yagos ou Chênelin, le demi-
elfe fait en sorte de se lier avec le
groupe. Si cela se produit, reportez-
vous au paragraphe « Le culte passe
à l’action ».
Le culte passe à l’action
Que les personnages trouvent ou
non le culte de Vecna, les adeptes
vont les trouver. Mais la survie du
culte à Verbobonc dépend du secret.
Ils n’attaquent donc en aucun cas les
personnages ouvertement. Même
une embuscade dans les sombres
arrière-cours de Verbobonc est hors
de question. Au lieu de cela, ils doi-
vent attirer les personnages dans un
piège à l’extérieur de la ville. Leur
agent pour réussir cela est un des
leurs, un expert de l’escroquerie et
des jeux de confidence : Chênelin.
Des informations complètes sur le
demi-elfe sont données dans l’ap-
pendice sur les PNJ.
Si les personnages arrivent à Ver-
bobonc sur la barge de Yagos ou
celle de Turim, Chênelin les trouve
sur la berge peu de temps après
qu’ils ont débarqué. Si Turim est
avec le groupe, il déclare à qui veut
l’entendre que les personnages sont
à la recherche du culte, peu importe
ce qu’ils font (il est de l’intérêt de la
manifestation de Vecna de localiser
rapidement les adeptes).
Lors de la première rencontre,
Chênelin reste évasif, soucieux de ne
pas en proposer trop aux person-
nages. Il se présente comme un
guide des parties sordides de Verbo-
bonc. Son histoire est qu’il a entendu
dire par ses amis Rhéniens que les
personnages-joueurs avaient des
questions. Pour environ deux cents
pièces d’or, il sera heureux de leur
servir de guide.
Interprétez le rôle de Chênelin
avec soin. Il ne fait pas de promesses
extravagantes. Il veut de l’argent en
rémunération de ses services en tant
que guide. Il ne cite jamais le culte
de Vecna. Il ne laisse aucun indice
du fait qu’il sait pourquoi les person-
nages sont en ville. Si les person-
nages y font référence, il ne sait rien,
mais peut se renseigner. Plus impor-
tant encore, Chênelin ne prétend pas
être ce qu’il n’est pas et il ne révèle
rien de ce qu’il est en réalité. Il n’est
pas particulièrement gentil et il n’y a
aucun moyen pour lui de masquer
cela. Au lieu de cela, il joue son rôle
d’agent-double.
Chênelin prend son temps. Il per-
siste, mais il n’est pas trop insistant.
Si les personnages refusent son aide,
il attend, confiant dans le fait qu’ils
n’apprendront rien sans lui. Après
un certain temps, il réitère son offre,
et continue ainsi jusqu’à ce que les
personnages l’engagent ou quittent
la ville.
38
Une fois qu’il a été engagé,
Chênelin commence à mettre en
œuvre la deuxième phase du plan, le
sien et celui du culte. Il sait parfaite-
ment ce que les personnages recher-
chent (grâce à des sorts de divination
lancés par les prêtres du culte), mais
il ne peut pas permettre que le
groupe le comprenne. Il fait donc en
sorte que les héros lui révèlent qui et
ce qu’ils cherchent. Ce n’est qu’après
qu’ils lui ont dit qu’ils sont à la re-
cherche du culte de Vecna qu’il leur
raconte les événements de la vieille
carrière à l’extérieur de la ville.
Si, pour une raison ou pour une
autre, il ne réussit pas à obtenir des
confidences des personnages, il
prend une nouvelle direction, juste
un tout petit peu plus risquée. Après
les avoir promenés dans différents
endroits où il sait qu’il n’y a rien à
apprendre, il leur dit qu’il a de nou-
velles informations. Comme tout
informateur, il marchande le prix.
Une fois que ceci est réglé, le demi-
elfe dit avoir entendu une rumeur à
propos d’un puits de carrière de
pierres abandonné le long de la
route basse, hors de la ville. Quel-
qu’un ou quelque chose y tue des
animaux d’une manière particulière-
ment hideuse. La milice y est allée
fouiner, mais n’a rien trouvé. Chêne-
lin n’a pas la moindre idée de si cela
peut être utile.
Si on lui demande, Chênelin n’a
aucune envie d’accompagner le
groupe pour son enquête. Si les per-
sonnages l’y contraignent ou lui of-
frent plus d’argent, il les suit.
Embuscade à la carrière
Les indications de Chênelin em-
mènent les personnages environ 13
lieues (environ 63 km en système
métrique) hors de Verbobonc (voir la
carte de Verbobonc et ses environs).
La carrière est à environ 1 lieue au
sud de la route basse qui va de
Dyves à Véluna. La route n’est que
modérément fréquentée, principale-
ment pour le commerce local. La
majorité du trafic a lieu par bateau
sur la Verlverdyva, avec en particu-
lier des quillards transportant des
biens pour les marchés importants
de Dyves et Faucongris. Pour at-
teindre la carrière, il faut emprunter
une vieille piste peu utilisée.
 Environ une demi-lieue avant
cette piste, se trouve une vieille au-
berge de campagne, l’auberge de la
Poudre de caillou. Bien qu’elle ne
soit pas totalement délabrée, l’au-
berge a connu des jours meilleurs.
Construite alors que la carrière avait
une activité florissante, elle abritait
autrefois des travailleurs tempo-
raires, maçons, ingénieurs, et des
marchands en affaire avec la car-
rière. Maintenant que celle-ci est
abandonnée, l’auberge n’a plus
qu’une activité limitée avec les voya-
geurs qui empruntent la route. Elle
sert également de relai aux cavaliers
du vicomte. L’auberge est dirigée
par Grammo Saxinus et sa femme,
Asnrith. Leur fille, Cylène, une jolie
fille de campagne en fin d’adoles-
cence, aide en salle. Grammo et Cy-
lène sont des demi-elfes, sa femme
est une elfe de la forêt Noueuse. La
plupart du temps elle reste hors de
vue, s’occupant des jardins alimen-
tant la cuisine de l’auberge, tandis
que Grammo est en salle.
Grammo est un bon aubergiste.
Ceux qui recherchent de la conversa-
tion la trouvent ; ceux qui veulent
rester seuls le restent. Il ne fait ja-
mais de commentaires sur ses invités
ou ses voisins. Après tout, qui veut
que l’aubergiste du coin dise du mal
d’eux ? Grammo n’hésite pas à par-
ler des événements qui se déroulent
dans les alentours, tant que cela
n’implique pas ses voisins.
Les morts étranges dans les envi-
rons sont un bon sujet de conversa-
tion. Quelque chose tue des animaux
sauvages et du bétail dans la région.
S’il n’a vu aucun des cadavres, les
paysans lui ont dit que les morts
n’étaient pas dues à des animaux.
Les braves gens ont tenté d’attraper
le tueur, sans succès. La plupart des
tueries ont eu lieu autour de la
vieille carrière de pierres. Les pay-
sans ne veulent pas y aller. Selon
leurs histoires, le puits a été aban-
donné après que les maçons ont
creusé jusqu’aux Tréfonds obscurs et
ont libéré à la surface des choses qui
ne sont pas censées y vivre.
Grammo n’en croit pas un mot.
Selon son explication, on accuse la
vieille carrière de la plupart des évé-
nements inhabituels ou malfaisants
qui se produisent dans la région.
Cette carrière a fermé, car il n’y avait
plus assez de bon calcaire, pas à
cause de monstres. Cela a été très
dur pour beaucoup de gens et il est
donc normal que les locaux cher-
chent un bouc-émissaire. Même ici,
sa propre auberge, a été en difficulté.
Dès que Grammo comprend que
les personnages sont des aventuriers
qui ont l’intention de se rendre à la
carrière, il leur fait une proposition.
Il est prêt à leur accorder nourriture
et logement gratuits s’ils peuvent
apporter la preuve que la vieille car-
rière n’est pas hantée, maudite ou
autre chose. Ces histoires ne sont pas
bonnes pour les affaires. Les faire
taire l’aiderait non seulement lui,
mais aussi tout le monde dans la
région. Bien que ce ne soit pas une
offre très alléchante, Grammo est
sincère.
Si Chênelin accompagne les per-
sonnages-joueurs, Grammo évoque
autre chose avant de retourner à son
travail. Discrètement, il fait un signe
au personnage en qui il a le plus
confiance, et l’entraîne à part. « Lui,
je l’ai déjà vu avant » se confie-t-il,
en faisant un signe de tête en direc-
tion d’Chênelin. « C’est un mauvais
gars, un type malfaisant. Je ne voya-
gerais pas avec lui-même s’il me
payait. Je vous dis juste ça pour que
vous le sachiez ». Après cela, il ne dit
plus rien à ce sujet.
Ce soir-là, le ciel s’assombrit et
une bruine fine commence à tomber.
Le temps reste comme cela toute la
nuit. Pendant la soirée, plusieurs
travailleurs indépendants des fermes
du coin viennent à l’auberge pour
une pinte de vin chaud pour se ré-
chauffer. Ils évitent les personnages-
joueurs et restent entre eux.
Alors qu’il commence à se faire
tard, un jeune laitier, les bottes
pleines de boue, entre dans l’au-
berge, alors qu’il pleut toujours. Sa
chevelure épaisse est collée sur son
crâne et ses vêtements sont trempés.
Il tremble, mais ce n’est pas à cause
du froid. Ses yeux ébahis et son vi-
sage blême montrent clairement
qu’il est dérangé par autre chose. Se
joignant hâtivement à ses compa-
gnons sur un banc, il engloutit tout
un pichet de vin. Les personnages-
joueurs ne peuvent pas ne pas en-
tendre la conversation.
39
Le jeune fermier (parlant d’une
voix un peu essoufflée) : « le long de
la vieille piste de Wirthin, j’ai vu du
sang. Des grandes traces de sang qui
allaient vers le bois, je vous dis, vers
la carrière » (il avale un nouveau
verre de vin).
Vieil homme : « Eh, comment tu
sais ? Cette piste n’est pas du tout
proche de la carrière »
Le jeune fermier : « je l’ai suivie.
J’avais une bonne épée avec moi et
j’me suis dit que je pourrais trouver
ce qui cause tous ces problèmes.
Avec la pluie, on ne peut pas dire
depuis quand ces traces sont là. Mais
quand je suis arrivé à la crête, j’ai vu
des lumières tout en bas, et qui se
déplacent. Et il y avait ce gémisse-
ment. C’en était assez pour moi, je
vous dis ! J’ai couru direct ici ».
Cylène (debout juste à côté de
lui) : « Oh, Denis O’Berrin, tu n’es
qu’un idiot inconscient ! Qu’est ce
qui se serait passé si tu t’étais fait
attraper par quelque chose là-
bas ? » (le jeune fermier rougit).
Vieil homme : « demain on ira là-
bas nous-mêmes et on verra si tu dis
la vérité »
Le jeune fermier : « et la milice ? Je
pourrais être à la ville dès demain
matin… »
Vieil homme : « Nan, les nobles ne
s’intéresseront même pas à toi. C’est
un problème d’ici. On n’a pas besoin
d’étrangers. »
Si les personnages-joueurs se mê-
lent à la conversation, les paysans
répondent peu à leurs questions. Il
est clair qu’ils ne veulent pas parler
de ces événements bizarres avec des
étrangers. Au mieux, les person-
nages peuvent obtenir des indica-
tions pour se rendre à la vieille piste
de Wirthin. Personne ne les y guide-
ra, certainement pas par une nuit
pareille, et leur compagnie n’est pas
la bienvenue demain. Grammo ne
fait que hausser les épaules pour
montrer qu’il ne peut rien faire si les
personnages lui jettent un œil.
 Puits
de la
carrière

Cimetière
Crète

Eau

Bois

Rochers
Piste de
gibier
Chemin

1 carreau
= 10 m

Vers la route basse Carte de l’embuscade

à la carrière
Le puits de la carrière
Si le groupe a été envoyé par Chêne-
lin (ou s’il les accompagne), les
adeptes sont prêts. Continuez de lire
ce paragraphe. Si le groupe arrive
sans que les adeptes le sachent (c’est-
à-dire s’ils ne les ont pas attirés ici),
rendez-vous à au paragraphe « Pris
par surprise ».
Les personnages-joueurs de-
vraient se rendre à la carrière la nuit
même où ils entendent l’histoire du
jeune fermier. S’ils préfèrent rester à
l’auberge, faites en sorte qu’un ou
plusieurs PNJ, probablement Gram-
mo ou Chênelin, leur signalent qu’ils
risquent fort de manquer la seule
opportunité de démasquer le
monstre. D’autres avant eux se sont
rendus à la carrière de jour, sans suc-
cès. C’est maintenant ou jamais.
Le chemin jusqu’au puits est glis-
sant et il fait froid. Utilisez la carte
d’embuscade à la carrière pour cette
partie de l’aventure. Les nuages bas
masquent le clair de lune et toute
lumière, tandis que la pluie réduit
toute visibilité. Les sources de lu-
mière ne sont efficaces que jusqu’à
un maximum de 10 m. Au-delà, les
détails de l’environnement dispa-
raissent dans le brouillard. L’infravi-
sion n’est efficace que jusqu’à envi-
ron 12 m, au-delà l’environnement
est flou. Si les personnages n’ont
aucune source de lumière ou infravi-
sion, ils subissent pleinement la pé-
nalité d’obscurité (malus de – 4 aux
jets d’attaque, de sauvegarde, et +4 à
la classe d’armure ; pas de bonus de
Dextérité ou de Force en combat). Le
monde est dans le noir absolu, et
détrempé.
Bien que le jeune fermier de l’au-
berge ait dit la vérité, il ignorait que
son histoire était destinée à tendre
un piège aux personnages-joueurs.
Les adeptes ont délibérément laissé
des traces de sang pour qu’il les voie
(le laitier a pour habitude d’emprun-
ter ce chemin pour se rendre à l’au-
berge prendre sa boisson du soir).
De la même manière, ils ont fait du
bruit et laissé des lumières pour qu’il
les entende et les voie. Et pour cou-
ronner le tout, le pauvre bougre a été
la cible d’un sort d’effroi, juste pour
donner à son histoire une touche
encore plus convaincante. Le fermier
s’est comporté exactement comme
prévu, en s’enfuyant pour rejoindre
la chaleur, le confort et la sécurité de
l’auberge. À présent, les adeptes
sont prêts pour recevoir les person-
nages-joueurs. Des sentinelles sont
de garde et les troupes sont prêtes,
embusquées.
Légende de la carte
d’embuscade à la carrière
S (sentinelle) : un diablotin de
garde, le familier de l’un des prêtres,
est posté à chaque endroit indiqué,
surveillant l’arrivée des personnages
-joueurs. Il y a 15 % de chances que
le groupe, s’il recherche activement
des ennemis, repère le diablotin. Si
les personnages se contentent de
progresser sur le chemin, ils conti-
nuent d’avancer sans remarquer la
créature. Les diablotins ont pour
instruction de ne pas attirer l’atten-
tion. Une fois que les personnages
sont hors de sa vue, le diablotin in-
forme télépathiquement la Pensée de
Vecna qui dirige l’embuscade. Après
avoir donné l’alarme, le diablotin
suit les personnages-joueurs, tentant
pour cela de voler en silence. Il reste
hors de vue des personnages, se diri-
geant simplement vers où ils pensent
que le groupe est allé (c’est-à-dire
vers le puits de la carrière). Quand
les personnages atteignent le lieu de
l’embuscade à la carrière, les senti-
nelles sont derrière eux pour tenter
de leur couper toute retraite.
Diablotin : CA 2 ; VD 6, vl 18 (A) ;
DV 2+2 ; pv 13 ; TAC0 19 ; AT 1 ; Dg
1d4 ; AS spécial ; DS spécial ; RM
25 % ; TA Mi ; AL CM ; NM 9 ; PX
650.
1. La piste de Wirthin : la piste
n’est rien d’autre qu’un sentier
étroit, boueux, qui court depuis la
route basse, à travers une arête boi-
sée, et au-delà vers une petite vallée
cultivée. L’intersection avec la route
basse est indiquée par une borne
(« Verbobonc – 40 lieues – que les
dieux te bénissent, voyageur »). Une
fois sur la piste de Wirthin il n’y a
plus de marque indiquant la bonne
direction aux intersections. Toute
personne qui emprunte ce chemin
est supposée connaître sa route.
La piste court à travers bois la
plupart du temps. Le long des li-
sières, ces bois sont très épais, enva-
41
his de buissons, particulièrement de
framboisiers et de vignes. Lorsqu’on
s’y enfonce, le sous-bois s’éclaircit.
Les arbres sont vieux, avec de larges
troncs et des branches qui s’étalent.
Les branches tombées, les troncs ren-
versés et de petites ravines sont les
plus gros obstacles de la piste.
2. Les pistes de gibier : ces che-
mins étroits croisent la piste de Wir-
thin en de nombreux endroits. Ils
sont suffisamment larges pour qu’un
promeneur inexpérimenté les confonde
avec des pistes normales. Mais les
rôdeurs peuvent facilement dire que
les traces ne sont pas celles d’humains.
Si les personnages suivent un
passage de gibier, celui-ci tourne et
zigzague pendant environ 100 à
600 m avant de disparaître.
3. Les traces de sang : il s’agit des
tâches découvertes par Denis O’Ber-
rin. La pluie a quelque peu effacé les
tâches, mais il est clair que quelque
chose a fortement saigné ou est mort
ici. Les rôdeurs et personnages qui
ont la compétence de pistage n’ont
aucune difficulté à suivre les traces
de sang. Elles plongent dans les bois,
allant en ligne droite vers la carrière.
Les personnages qui n’ont pas la
compétence de pistage peuvent
suivre les traces s’ils réussissent un
jet sous la moitié de leur score de
Sagesse. Le modificateur total pour
suivre les traces est de – 5 (+4 pour
la boue, +2 pour des traces de sang,
–5 pour la pluie, –6 pour l’absence
de lumière).
Si les personnages perdent les
traces, ils peuvent toujours estimer
la direction de la carrière (sous ré-
serve qu’ils aient une boussole ou
quelqu’un capable d’estimer des di-
rections). Ils doivent se déplacer à
travers bois. Faites en sorte que les
personnages qui se sont perdus se
débattent pour retrouver leur che-
min dans les bois avant de tomber
accidentellement sur le puits de la
carrière. Tôt ou tard les personnages
-joueurs doivent arriver à destination.
4. Les morts agités : en guise de
comité d’accueil pour les person-
nages-joueurs, les prêtres de Vecna
ont animé les corps des défunts du
vieux cimetière près de la carrière.
Ce cimetière abrite les corps de ceux
qui sont morts dans le puits de la
carrière ; par conséquent, plusieurs
sont horriblement mutilés. Ils por-
tent des outils de tailleurs de pierre
comme armes : pioches, maillets,
ciseaux, ou même des coins. Les
squelettes ont pour ordre d’attaquer
toute créature qui ne donne pas le
signe secret de Vecna. En consé-
quence, ils ont déjà massacré plu-
sieurs animaux qui erraient dans la
zone. Il est possible que les person-
nages-joueurs fassent à tort l’hypo-
thèse que les squelettes sont la cause
des morts étranges qui se sont pro-
duites par ici. Mais un examen des
cadavres récents montre que leur
travail ne correspond pas à ce que
les personnages ont entendu.
Squelettes (30) : CA 7 ; VD 12 ; DV
1 ; pv 5 chacun ; TAC0 19 ; AT 1 ; Dg
1d6 (arme) ; DS spécial ; RM spécial ;
TA M ; AL N ; NM spécial ; PX 65.
5. La fausse cérémonie : pour
attirer les personnages dans le piège,
les adeptes (dirigés par la Pensée de
Vecna) ont préparé ce qui semble
être une impressionnante cérémonie
maléfique. En bas du puits, près de
l’étang d’eau stagnante qui en rem-
plit le fond, se trouve un groupe
d’individus cagoulés qui tiennent
des torches autour d’un autel de
pierre ensanglanté. La carcasse d’un
daim tué récemment est étendue sur
la pierre. À côté de l’autel, un indivi-
du en robe rouge et verte se tient
debout, seul. Il ou elle (puisqu’il est
impossible de dire s’il s’agit d’un
homme ou d’une femme) semble
présider la cérémonie. Tous les
autres individus sont debout, parfai-
tement immobiles. Un chant bour-
donnant s’élève du groupe. De la
brume s’élève de l’étang glacé et
s’enroule autour des pieds des
adeptes.
Les individus ne sont rien d’autre
que des épouvantails, habillés de
robes noires. Chacun a une torche
attachée à sa barre transversale, le
faisant ressembler à un adepte te-
nant un flambeau. Grâce à une mise
en scène soignée et des sorts de ven-
triloquie, les assaillants ont mis en
place cet appât destiné à piéger les
personnages-joueurs. Les assaillants
sont cachés ailleurs dans le puits.
La scène a été pensée pour attirer
les personnages à portée d’une colo-
nie de brumes vampiriques qui rési-
dent dans les coins sombres de la
vieille carrière. Ces créatures sont la
cause originelle des morts étranges
de la région. Ayant besoin d’un
piège, les adeptes ont simplement
élaboré à partir des activités des
brumes, gagnant par la télépathie la
coopération de ces créatures malé-
fiques.
Quand les personnages s’appro-
chent à moins de 15 m de l’autel ou
de l’étang, les brumes attaquent. La
plus forte est enroulée au pied de
l’autel, se nourrissant du cadavre.
Cinq autres tourbillonnent au-dessus
de l’étang, énervées qu’on ne leur
accorde pas une portion du repas.
Toutes se jettent sur les personnages-
joueurs aussi vite que possible.
Chaque brume attaque jusqu’à
être pleinement rassasiée. Une fois
nourrie, elle tente de rejoindre son
obscur repaire. Si elle est attaquée
alors qu’elle se replie, la créature
devient enragée et se bat pour se
défendre. Aucune des brumes ne
s’arrête de se nourrir avant d’être
repue ou tuée. Elles n’ont pas de tré-
sor, s’étant nourries jusqu’à présent
d’animaux.
Brume vampirique (5) : CA 4 (8
quand sous forme matérielle) ; VD
12 (6 quand sous forme matérielle) ;
DV 3 ; pv 17, 14, 14, 12, 10 ; TAC0
spécial ; AT 1 ; Dg 1d8 ; AS spécial ;
DS spécial ; RM spécial ; TA M ; AL
NM ; NM élite (14) ; PX 270.
Table de suivi des pv des brumes
pv actuels pv max
Cheffe 17 24
Brume 2 14 24
Brume 3 14 24
Brume 4 12 24
Brume 5 10 24
42
Utilisez la table de suivi pour
garder une trace des points de vie de
chaque brume et de son état de satié-
té (utilisez un crayon de papier).
Chaque fois qu’une brume est bles-
sée en combat, soustrayez les dom-
mages subis des deux colonnes « pv
actuels » et « pv max ». Chaque fois
qu’une brume inflige des dégâts,
ajoutez la moitié du dommage causé
(arrondi à l’inférieur) dans la co-
lonne « pv actuels ». Si les « pv ac-
tuels » d’une brume tombent à 0,
celle-ci est détruite. Si les « pv ac-
tuels » atteignent les « pv max », la
créature a fini de se nourrir et essaie
de se retirer.
Par exemple, au premier round la
brume 2 attaque. N’étant pas prêt, le
groupe d’aventuriers ne lui inflige
que 4 points de dégâts. Les « pv ac-
tuels » de la créature tombent de 14 à
10, tandis que ses « pv max » tom-
bent à 20. À son tour, la brume ab-
sorbe 5 points de sang. Elle regagne
2 (5/2 arrondis à l’inférieur) « pv
actuels », permettant à son total d’at-
teindre 12 à la fin du round.
6a-6d. Les adeptes cachés : divers
membres du culte de Vecna sont
cachés derrière les rochers aux en-
droits indiqués. Ils restent dissimu-
lés jusqu’à ce que les personnages
soient englués dans le combat contre
les brumes vampiriques. Lorsque
cette bataille se calme, les adeptes
attaquent. Le type et la tactique de
chaque adepte sont détaillés dans les
paragraphes lettrés ci-dessous.
A. La Pensée de Vecna : ce prêtre
mage est le chef de l’embuscade. En
tant que tel, sa mission est de diriger
les autres membres du culte grâce à
ses sorts. Il ne prend pas une part
active à l’attaque et ne révèle pas sa
position sauf si c’est nécessaire. À ce
moment, il n’utilise que ses sorts,
n’attaquant les personnages qu’à
distance.
B. Le Sang de Vecna : ces positions
sont tenues par des guerriers origi-
naires de Verbobonc. Extraits des
égouts de Verbobonc par la Pensée
de Vecna, ces hommes doivent tous
ce qu’ils ont à ce jour au culte et
mourront pour le défendre. Leur
mission est de mettre la pression sur
le groupe. Le Sang a pour ordre
d’ignorer les guerriers et de se con-
centrer sur les lanceurs de sort.
 C. Les Dents de Vecna : ces invoca-
teurs sont soigneusement dissimulés
derrière les rochers éparpillés de la
vieille carrière. Lorsque le combat
débute, leur tâche est de viser les
personnages et de les frapper à
longue distance grâce à leurs sorts.
Ils attaquent initialement avec des
sorts de zone, jusqu’à ce que les
guerriers soient au contact. Ensuite,
les Dents utilisent des sorts ciblés,
concentrant leurs attaques sur les
combattants du groupe. Comme
chaque mage est soigneusement ca-
ché derrière des rochers, il a 75 % de
bonus de couverture (malus de – 7
aux attaques avec projectiles, bonus
de +7 aux jets de sauvegarde contre
les sorts). Les Dents tiennent leurs
positions jusqu’à ce qu’ils n’aient
plus de sorts efficaces ou jusqu’à ce
que les personnages-joueurs les
chargent.
D. Les Doigts de Vecna : un voleur
petite-gens se tient près de chacun
des guerriers des Dents de Vecna,
dissimulé parmi les rochers sous une
cape elfique. Ces voleurs restent ca-
chés tout au long du combat, sauf si
la Pensée estime qu’ils sont absolu-
ment nécessaires. Leur mission est
de protéger les magiciens. Si les per-
sonnages-joueurs attaquent ces der-
niers, les voleurs ont pour ordre de
les laisser passer, puis de les atta-
quer par-derrière, en frappant de
dos si possible.
Pensée de Vecna, P9/M5 : CA 4 ; VD
12 ; pv 32 ; TAC0 16 ; AT 1 ; Dg 1d4 ;
AS sorts ; DS sorts ; TA M ; AL LM ;
NM élite (14) ; PX 2 000.
Objets magiques : dague +1, bâton de
flétrissement, anneau de clignotement,
bracelets de défense CA4, potion de
soins.
Sorts de magicien : alarme, bouclier,
message (x2), ESP, invisibilité, in-
fravision (lancé au début du com-
bat)
Sorts de prêtre : détection de la magie,
injonction, malédiction, protection
contre le bien, cantique, immobilisa-
tion des personnes, métal brûlant,
altération du temps, fusion dans la
pierre, mort simulée, prière, commu-
nication avec les morts, langues
(inversé), répulsion des insectes,
colonne de feu.
Sang de Vecna, G7 (5) : CA 3 ; VD
12 ; pv 44, 40, 39, 37, 33 ; TAC0 14 ;
AT 3/2 ; Dg 1d8+1 ; TA M ; AL NM ;
NM champion (15) ; PX 650.
Objets magiques : épée +1, anneau de
protection +1.
Dent de Vecna, M8 (invocateurs) (2) :
CA 10 (3 sous couverture) ; VD 12 ;
pv 21, 20 ; TAC0 18 ; AT 1 ; Dg 1d4 ;
AS sorts ; DS sorts ; TA M ; AL LM ;
NM stable (11) ; PX 1 400.
Objets magiques (chacun) : potion de
diminution.
Sorts : hantise, projectiles magiques
(x3), ventriloquie (lancé en début
du combat), détection de l’invisibi-
lité (lancé au début du combat),
sphère enflammée, ténèbres sur 5 m,
toile d’araignée, boule de feu (x2),
éclair, vol, cri, mur de glace, sphère
d’Otiluke.
Doigt de Vecna, V6, petites-gens (2) :
CA 8 ; VD 12 ; pv 28, 17 ; TAC0 18 ;
AT 1; Dg 1d8 ; AS déplacement si-
lencieux 45 %, attaque sournoise x3 ;
TA P ; AL NM ; NM moyen (10) ; PX 420.
Objets magiques (chacun) : dague +1,
cape elfique (de petite taille).
Après la bataille
Si les guerriers embusqués sont
tous tués alors que les personnages-
joueurs semblent encore en bonne
condition, la Pensée de Vecna ap-
pelle à cesser le combat. Les invoca-
teurs utilisent leur sort de vol pour
prendre les airs, suivis par leurs dia-
blotins. La Pensée devient invisible
et se retire jusqu’au lieu où sa mon-
ture, une dragonnelle, l’attend. Les
Doigts battent en retraite jusqu’au
point où leurs poneys sont attachés.
Si les personnages-joueurs font
un ou plusieurs prisonniers, ils peu-
vent le(s) forcer à parler. Seule la
Pensée refuse de parler. Tous les
autres, motivés par les menaces et
promesses appropriées, parlent,
mais avec réticence. Des sorts d’ESP
peuvent être utilisés peuvent être
utilisés pour extraire les mêmes in-
formations de n’importe quel assail-
lant, y compris la Pensée. Un sort de
communication avec les morts peut
permettre aux joueurs d’obtenir des
informations, sous réserve qu’ils po-
sent les bonnes questions.
43
Les renseignements glanés vont
du plus évident : les attaquants sont
des adeptes de Vecna, attirer les per-
sonnages dans la carrière était un
piège, le culte n’utilise pas cet en-
droit ; au plus difficile : Chênelin et
Yagos sont des membres du culte,
celui-ci se réunit dans un sous-sol
secret de la Faux et la Gerbe. Peut-
être présomptueusement, les prison-
niers clament que les personnages
arrivent trop tard. La rumeur dit que
Vecna a été réincarné et qu’il sera
demain à Verbobonc pour restaurer
son empire.
Si les personnages-joueurs ont
perdu le combat et sont capturés, un
sombre destin les attend. Ils sont
attachés et abandonnés au bord de
l’étang, comme nourriture pour les
brumes vampiriques. Toutes les
12 h, celles-ci viennent se repaître,
chaque créature prélevant 2 pv de
sang. Après deux jours, Grammo
Saxinus, menant une troupe d’habi-
tants de la région, s’aventure brave-
ment dans la carrière et porte se-
cours aux survivants.
Si tous les personnages-joueurs
sont tués (et si vous voulez conti-
nuer l’aventure sans tout recommen-
cer), ils peuvent être ressuscités, sous
réserve que les corps soient intacts et
qu’ils réussissent leurs jets de survie
à la résurrection. Dans ce cas, c’est
l’évêque Haufren, ayant reçu une
brève vision envoyée après beau-
coup d’efforts par Saint Cuthbert,
qui a rapporté les corps et ressuscité
les personnages. Bien évidemment,
les personnages-joueurs ont une très
lourde dette envers l’évêque Hau-
fren, et il n’est pas homme à oublier
cela.
Si les personnages-joueurs n’ob-
tiennent aucune information à la
carrière et reviennent en ville les
mains vides, il y a de nombreux
moyens de les garder sur la bonne
voie. Chênelin et Yagos sont tous
deux en ville, le premier à la Faux et
la Gerbe, le second parmi les Rhé-
niens. Quand ils sont découverts,
tous deux sont prêts à parler aisé-
ment. Ils donnent les informations
mentionnées précédemment.
 Si les personnages-joueurs pas-
sent totalement à côté de toutes ces
opportunités, il reste néanmoins
trois possibilités. En cas d’absolue
nécessité, l’évêque Haufren ou l’Ho-
norable Sire Alfentrask peuvent in-
former les personnages que leurs
hommes ont découvert le quartier
général du culte. Bien que facile à
mettre en place, c’est un peu trop
grossier et non recommandé. Deu-
xièmement, Turim Varostak peut
retrouver les personnages et les con-
duire à la réunion du culte. Son ex-
cuse pour aider les personnages-
joueurs est donnée dans le para-
graphe « Le culte démasqué » ci-
dessous. La troisième possibilité est
que les personnages arrivent trop
tard. La Faux et la Gerbe n’est plus
qu’une ruine fumante, provoquant
l’agitation de tous les habitants de la
ville. Les événements décrits dans
« Le culte démasqué » se sont déjà
produits et sont racontés aux person-
nages-joueurs par des témoins ocu-
laires.
Pris par surprise
Si les personnages-joueurs trouvent
le chemin jusqu’à l’auberge de la
Poudre de caillou sans que le culte
n’en soit alerté, le groupe peut cap-
turer Chênelin, qui ne s’y attend pas,
alors qu’il est en train préparer le
piège. Quand le groupe arrive à l’au-
berge, Chênelin, qui y est descendu,
devient terriblement nerveux. Il
pense que le piège a été découvert et
que les personnages-joueurs sont là
pour lui. Quand le groupe sort pour
aller enquêter dans la vieille carrière,
il les suit. Cette fois-ci, il n’y a pas
d’embuscade, même si les brumes
vampiriques sont toujours là. Encore
secoué par l’arrivée des person-
nages, Chênelin essaie de leur tendre
un piège de son cru, mais cette fois
quand le groupe est encore dans les
bois. S’il est en danger de mort, il se
rend et, s’il est interrogé, donne aux
personnages les informations men-
tionnées précédemment.
44
Le culte démasqué
En utilisant les informations
qu’ils ont obtenues, les personnages-
joueurs devraient être prêts à mener
un raid contre la Faux et la Gerbe,
pour lequel ils pourraient ou non
vouloir de l’assistance. Rappelez-
leur régulièrement qu’il est d’une
importance primordiale qu’ils se
dépêchent.
S’ils ont des preuves irréfutables
de l’existence et des activités du
culte, ils peuvent forcer pour obtenir
un entretien avec le prévôt. Face à
leurs preuves, il envoie une es-
couade de 20 chevaliers, sous le
commandement de l’Honorable Sire
Alfentrask, pour capturer les
adeptes. Les personnages peuvent
accompagner l’escouade, mais ce ne
sont pas eux qui sont aux com-
mandes.
Sinon, les personnages peuvent
se rapprocher de l’évêque Haufren
avec leurs preuves. Celles-ci déclen-
chent la sainte fureur de l’évêque,
qui assigne alors quatre prêtres pour
accompagner le groupe à la taverne.
L’évêque alerte également le prévôt,
qui envoie la garde mentionnée pré-
cédemment mais, dans ce cas, ce
sont les personnages-joueurs qui ont
la responsabilité de la mission.
Gentilshomme de la garde (20) : CA
7 ; VD 12 ; DV 1 ; pv 5 ; TAC0 20 ; AT
1 ; Dg 1d8 ; TA M ; AL LB ; NM 13.
Honorable Sire Alfentrask : CA 0 ;
VD 12 ; G8 ; pv 68 ; TAC0 13 ; AT
3/2 ; Dg 2d4+3 (Force et magie) ; TA
M ; AL LB ; NM 15.
Objets magiques : épée large +2, har-
nois +2, fibule bouclier.
Prêtre de Saint Cuthbert (4) : CA 2 ;
VD 6 ; P6 ; pv 31, 28, 27, 14 ; TAC0
18 ; AT 1 ; Dg 1d6+1 ; AS sorts ; TA
M ; AL LN ; NM 14.
Sorts : bénédiction, injonction, soin des
blessures légères, immobilisation des
personnes, marteau spirituel, altéra-
tion du temps, prière, délivrance de
la malédiction.
Objets magiques : potion de grands
soins (1 chacun)
Temple du culte
Cellier de
La Faux et
La gerbe
Avant que les personnages arri-
vent à la taverne, ils sont approchés
par un « allié » supplémentaire : Tu-
rim Varostak. Le vieux Rhénien à
jambe de bois a « plutôt une bonne
idée de ce que vous allez faire. Je
peux le voir dans vos yeux. J’veux
être là, pasque j’ai des comptes à
régler avec eux. C’est d’leur faute si
j’ai cette jambe de bois. Alors emme-
nez-moi messeigneurs, je sais me
servir d’un crochet de bateau, et
vous z’aurez pas à vous faire de sou-
ci pour moi, non messeigneurs ».
Même si les personnages refusent,
Turim les suit, claudiquant derrière
le groupe aussi vite qu’il peut. Bien
sûr, ses motivations sont totalement
différentes de ce qu’il affirme.
En arrivant à la Faux et la Gerbe,
le groupe doit d’abord forcer le pas-
sage barré par l’aubergiste et ses vi-
deurs. Si les gentilshommes de la
garde sont avec eux, cela ne pose
aucun problème. Dès que les mal-
frats voient les forces de l’ordre, ils
font place nette. Se battre contre les
personnages-joueurs est une chose,
mais personne ne veut avoir affaire à
la loi.
1 carreau = 1,50 m
45
Même si les personnages sont
seuls, ils ne sont pas obligés de com-
battre les malfrats. Les videurs ne
sont armés que de gourdins. Toute
démonstration de force suffisante
(par exemple tirer l’épée) les dis-
perse. L’aubergiste, qui n’est pas un
adepte mais a accepté leur argent,
fait une tentative à moitié convain-
cue pour empêcher les personnages
d’atteindre son sous-sol. Mais il ne
reste pas par là à attendre que les
représentants de l’ordre arrivent.
Le sous-sol de la taverne est petit
et sombre. Il y a un étroit passage au
centre de la pièce, cerné de tonneaux
de cidres, de sacs de blés et de tas de
pomme de terre qui occupent le reste
de l’espace. Les personnages peu-
vent suivre le passage poussiéreux
qui va de l’échelle jusqu’au mur du
fond. Celui-ci est dégagé de tout en-
combrement. Ceux qui écoutent au
mur entendent un chant distant de
l’autre côté. Une recherche sur le
mur révèle une porte secrète qui pi-
vote et s’ouvre sur un tunnel étroit et
bas de plafond. Le chant est mainte-
nant très clair.
Cultistes
Porte secrète
Chefs du culte (voir texte)
 Le tunnel continue tout droit sur
une courte distance, puis prend di-
vers tournants qui alternent avec de
courtes portions droites (voir la carte
du temple du culte). Une faible lueur
provient d’après le dernier tournant.
Il n’y a pas de gardes et les person-
nages peuvent espionner depuis
l’angle sans être découverts.
Le temple est une grande pièce
basse de plafond, la cave d’un vieux
bâtiment disparu depuis longtemps
et sur lequel on a reconstruit. Il est
faiblement éclairé par des candé-
labres dans les coins. Le sol boueux
est couvert d’épais tapis ; l’humidité
les fait moisir légèrement aux angles.
Tout au fond, se dresse une table
finement ciselée, mais très usée, qui
sert d’autel pour le temple. Dessus,
se trouve la statue d’une main verti-
cale tenant un œil ouvert. L’œil est
une sorte de gros joyau de couleur
jaune.
La salle est remplie d’adeptes. La
plupart sont de simples adorateurs ;
ils tournent le dos aux personnages.
Ces hommes et femmes sont habillés
de manières diverses, mais tous por-
tent un tabard vert arborant le sym-
bole du culte. Trois individus enca-
goulés, très clairement plus impor-
tants que les autres, se dressent de-
vant le groupe, eux aussi tournant le
dos aux personnages-joueurs. Ce
sont Diraq Malcinex, l’Œil et la Main
(sous réserve que l’un de ces der-
niers n’ait pas été tué lors du combat
au Roc et l’Oliphant). Un quatrième
individu, habillé d’une riche robe
verte et rouge brodée d’or, faisant
face au tunnel, préside la congréga-
tion. On ne peut voir son visage,
mais il s’agit de Vecna/Halmadar.
Le guerrier possédé est en train de se
présenter comme le dieu réincarné
lorsque les PJ arrivent.
Les adorateurs chantent « Avé,
seigneur Vecna ! » lorsque les per-
sonnages arrivent. Si le groupe s’ar-
rête et écoute attentivement, il leur
apparaît clairement que ce chant
n’est pas une prière, mais est adressé
directement à Vecna/Halmadar der-
rière l’autel.
À ce moment, quelque chose se
produit, mais ce dont il s’agit exacte-
ment dépend de qui est présent. Si
les gentilshommes de la garde ou les
prêtres de Saint Cuthbert accompa-
gnent les personnages, une attaque
est déclenchée. Les personnages n’y
peuvent rien. Si les personnages sont
seuls et n’attaquent pas, ils sont re-
pérés par Vecna/Halmadar. Peu
importe ce qui se produit, dès que le
combat commence, les individus
cagoulés se dévoilent. Jouez cela
pour que la scène ait un effet drama-
tique. Faites se retourner le grand
prêtre en premier, puis la Main sui-
vie de l’Œil. Enfin, Vecna/Halmadar
enlève sa capuche. Décrivez-le exac-
tement dans les mêmes termes que
dans le prologue. Bien que les per-
sonnages ne l’aient jamais vu aupa-
ravant, les joueurs se souviendront
de Vecna/Halmadar et ce qu’il a fait
au Cercle des Huit. Cela devrait leur
faire peur, très peur.
Laissez le combat se dérouler
plusieurs rounds, Vecna/Halmadar
ne faisant rien d’autre que diriger les
adeptes. L’objet de la bataille n’est
pas que les personnages parviennent
à le vaincre, mais de préparer le ter-
rain pour que Turim se révèle
comme le véritable Vecna. Attendez
que le combat atteigne un instant
vraiment dramatique – par exemple
quand les personnages sont sur le
point d’être vaincus ou quand ils
sont sur le point de faire face à Vec-
na/Halmadar lui-même. À cet ins-
tant, Turim Varostak agit.
Brusquement, au milieu du com-
bat, Turim, sa jambe de bois cognant
sur les tapis, se fraye un chemin à
travers les combattants. La manifes-
tation libère son aura d’effroi, faisant
reculer les adeptes de bas rang.
L’Œil et la Main reconnaissent im-
médiatement leur maître et battent
en retraite. Si Diraq attaque, Turim
la paralyse d’un simple toucher. Seul
Vecna/Halmadar reste pour lui faire
face. En un geste de désespoir, le
guerrier possédé tend sa main flétrie,
essayant d’invoquer un de ses fabu-
leux pouvoirs. Rien ne se produit : ni
l’Œil ni la Main de Vecna n’ont le
46
pouvoir d’agir contre leur véritable
seigneur.
« Idiot ! » rugit Turim, sa voie
bien plus forte qu’auparavant. « Tu
croyais pouvoir t’approprier la puis-
sance de Vecna uniquement avec son
Œil et sa Main ? Un ver de terre tel
que toi ne peut rien contre moi ». Sur
ces quelques mots, il se rapproche de
Vecna/Halmadar et se saisit de lui.
Si les personnages tentent d’interfé-
rer, la manifestation les en empêche,
mais n’utilise contre eux que des
sorts non mortels. Puis il arrache
l’Œil et la Main d’Halmadar. Le
corps de celui-ci commence alors
immédiatement à pourrir, puis se
décomposer, soudain rattrapé par la
mort.
Dès que Turim récupère l’Œil et
la Main, son apparence change. Sa
jambe de bois disparaît et tout son
corps se reforme. Il semble plus fort
et plus vivant qu’auparavant. Se re-
tournant d’un air triomphant vers
les personnages-joueurs, Turim leur
dit « Sachez, mes alliés, que je suis le
véritable Vecna. Merci pour votre
aide, je vais maintenant régner de
manière absolue sur les plans ». Il
fait un geste pour tuer les person-
nages (un geste de la main ou le dé-
but de l’incantation d’un sort), puis
s’arrête. « Non, je ne vais pas vous
tuer. Qu’il soit dit que Vecna est un
dieu généreux. En fait, comme vous
avez été de si bons et loyaux servi-
teurs, je vais faire de vous des êtres
grands et puissants de Flannesse.
Venez à Tovag Baragu et recevez
votre récompense ». Sur ces mots,
Vecna disparaît en se téléportant.
Chapitre 6 :
Et après
Que les personnages aient été pré-
sents ou non, les événements qui se
sont déroulés au temple du culte
sont largement connus. Vecna est
revenu et a proposé aux person-
nages-joueurs de les récompenser en
un endroit appelé Tovag Baragu, ou
plutôt les a mis au défi de s’y rendre.
Cet endroit est inconnu des habi-
tants.
Tovag Baragu
Les personnages ont trois manières
d’appendre ce qu’est Tovag Baragu :
grâce aux services de l’évêque Hau-
fren, en consultant Mordenkainen,
ou en retournant dans les biblio-
thèques de Faucongris.
Heureusement, Verbobonc a éga-
lement ses propres ressources. Bien
que la ville ne puisse pas rivaliser
avec Faucongris quant à la qualité de
ses bibliothèques, l’évêque Haufren
conserve une collection de textes
anciens. Si les personnages l’ont déjà
rencontré, ils peuvent s’adresser à
lui pour régler leur problème.
L’évêque demande à être rémunéré,
soit par de l’argent, soit par un ser-
vice pour son aide. Si les PJ lui doi-
vent déjà une faveur, ils doivent ef-
fectuer une quête avant qu’il accepte
de les aider à nouveau.
Si les personnages ont un moyen
de contacter Mordenkainen
(uniquement grâce à un sort), ils
peuvent lui exposer leur problème.
La question ne présente pour lui au-
cune difficulté, puisque Tovag Bara-
gu est pour ainsi dire en ce qui le
concerne « au coin de la rue » (en
tout cas, à une échelle géogra-
phique). Il leur donne toutes les in-
formations dont ils ont besoin pour
s’y rendre.
Si les personnages retournent à
Faucongris, ils doivent le faire très
rapidement. La seule façon de voya-
ger vite est la téléportation. Si les
personnages n’ont pas une telle ca-
pacité, l’évêque ou le prévôt peuvent
arranger quelque chose pour eux (ce
qui se paye). Une fois à Faucongris,
le groupe n’a aucun problème à
trouver des informations sur Tovag
Baragu dans les nombreuses biblio-
thèques bien fournies de la ville.
Il s’avère que, parmi les érudits
des arcanes, Tovag Baragu est un
endroit bien connu. En fait, les gens
connaissent son emplacement et ses
particularités, mais ils ne savent pas
pourquoi le site existe (des informa-
tions complètes sur Tovag Baragu
sont donnés dans le livre Aventures
dans le monde de GREYHAWK).
Tovag Baragu, également connu
comme les Cercles de Pierres, est
situé sur la rive du lac Udrukankar,
très profondément au cœur des
Steppes arides, (à l’ouest de la cor-
dillère des Brumes cristallines). To-
vag Baragu est une mystérieuse
structure constituée de cinq cercles
concentriques d’énormes et massifs
blocs de pierres. Elle est incontesta-
blement très ancienne, bien que ses
origines précises soient inconnues.
La plupart des érudits pensent qu’il
s’agit de l’unique relique de l’Empire
bakluni, celui-là même qui fut dé-
truit par la Dévastation invoquée de
Suel. Pour avoir survécu à ce à quoi
rien d’autre dans les terres de Baklu-
nie n’a échappé, il s’agit sans aucun
doute d’un site magique puissant.
Ce qui rend Tovag Baragu si inté-
ressant, ce sont les étranges pouvoirs
magiques qui en émanent parfois.
De nombreux explorateurs ont ra-
conté comment le site agrandit des
scènes distantes, et produit même
des visions de contrées éloignées. Il
peut également produire des effets
magiques sur la météorologie locale.
Mais tout ceci reste mineur en com-
paraison de ce que l’on pense être
ses véritables pouvoirs. La rumeur
dit également que Tovag Baragu
peut permettre de voir des temps
anciens ou dans d’autres plans, et
même peut ouvrir un portail entre le
cercle de pierres et la scène observée.
Personne n’a jamais su comment cela
se produit ni comment le contrôler.
En guise d’ultime avertissement,
la plupart des voyageurs qui se sont
rendus aux Cercles de Pierres pré-
viennent contre les tribus locales.
47
Ces nomades sauvages considèrent
les Cercles de Pierres comme une
terre sacrée. Ils sont hostiles envers
les étrangers qui furètent autour des
blocs ; ce n’est qu’après de délicates
négociations que les explorateurs ont
pu ne serait-ce qu’approcher du site.
Au cours de leurs investigations,
les personnages mettent la main sur
une carte relativement précise des
Cercles de Pierres (voir les cartes ci-
dessous de la cordillère des Brumes
cristallines). Si elle n’est pas très dé-
taillée ou précise, elle leur permettra
cependant de repérer leur destina-
tion.
Une vision
Si les personnages ne sont pas allés à
Osnabrölt et ne manifestent pas
l’intention de s’y rendre, la vision ci-
dessous apparaît au prêtre de plus
haut rang du groupe pendant son
sommeil. Lorsque le personnage se
réveille, il se rappelle parfaitement
de tous les détails de son rêve.
Tu te tiens à la croisée des che-
mins au milieu d’une forêt obscure.
Le vent hurle dans les branches des
arbres, mais tout est calme autour de
toi.
En te retournant, tu aperçois un
guerrier vieux et faible, qui se tient à
un poteau de direction. Deux flèches
pointent des directions différentes.
L’une indique « Osnabrölt » et
l’autre est vide.
« Vous devez y aller. Trouvez mon
épée. Grâce à elle vous trouverez le
moyen de le détruire ». Le vieux
guerrier ne dit plus rien, puis dispa-
raît. Les deux flèches pointent main-
tenant toutes deux vers Osnabrölt.
Si les personnages n’ont toujours
pas compris qu’ils doivent se rendre
à Osnabrölt après tout cela, laissez
tomber. Ils peuvent continuer l’aven-
ture sans l’épée de Kas (cachée dans
la garenne des gnomes), et découvrir
plus tard qu’ils en ont vraiment be-
soin.
 E

Tovag Baragu

48
49
 Au-delà des
Brumes cristallines stériche
Pays des glaces

istivih

Géants

Attaque
Pas De la
Tovag Baragu D’eau caravane
(bien à l’ouest de la Daviche)

Terre des unijambistes

Rochers
D’Avig

Nombreuses
choses mortes
ici

Haut Suel

Mer de poussière

50
Chapitre 7 :
Osnabrölt
Dans ce chapitre, les personnages
découvrent l’épée de Kas, qui est res-
tée enfouie dans les tunnels sous la
garenne des gnomes pendant des
siècles. Mais la découverte n’est pas
aisée, car les personnages se voient
imposer par les gnomes un test pour
prouver qu’ils méritent ce puissant
objet.
La route d’Osnabrölt
Si les personnages n’ont pas décou-
vert la localisation d’Osnabrölt mal-
gré toutes les cartes et guides qui
sont à leur disposition jusqu’à pré-
sent, ils peuvent assez aisément l’ap-
prendre à Verbobonc.
Le voyage vers Osnabrölt est re-
lativement paisible. Il y a une chance
sur six de rencontre aléatoire tous les
cinq lieues (environ 20 km). Si une
rencontre se produit, déterminez
quelle créature est rencontrée sur la
table ci-dessous.
Jet 2d10 Rencontre
2 Dragon d’ombre
3 Aventuriers
Saltimbanques petites-
4 groupe ne soit trop près des réfugiés,
gens
5 Pillards norkers
6 Lutins
7 Marchand gnome
8 Pillards orques
9 Milice de la vicomté
10 Patrouille de la vicomté
11 Cerf
12 Ours brun
13 Marchand humain
14 Prospecteur nain
15 Bandits
16 Géant des collines
17 Wiverne
18 Muloup
19 Spriggan
20 Sylvanien
Les rencontres avec des créatures ou
personnages d’alignement bon sont
pacifiques, sauf si les personnages se
comportent de manière hostile. Ce
sont des opportunités d’échanger
des informations et de connaître les
conditions de route à venir. Os-
nabrölt est un sujet brûlant pour les
gnomes et les nains rencontrés. Les
dernières nouvelles (qui n’ont pas
encore atteint Verbobonc) sont que
quelque chose de terrible et de puis-
sant a traversé la petite garenne, as-
sassinant les habitants et détruisant
leurs maisons. Cette chose, peut-être
un humain, est passée par le village
il y a quelques semaines à peine. Les
nouvelles de la catastrophe ne se
sont pas répandues depuis plus
d’une semaine (cela a pris beaucoup
de temps aux quelques survivants
pour se frayer un passage hors des
ruines). Les villages voisins d’Os-
nabrölt ont proposé leur aide pour
reconstruire la petite communauté,
mais les temps sont réellement ter-
ribles pour le petit village de
gnomes.
Les rencontres avec des groupes
d’alignement mauvais finissent
presque toujours en combat (ou par
la fuite des méchants si les person-
nages sont trop puissants). La vi-
comté et les collines de Kron sont
toutes deux patrouillées régulière-
ment, particulièrement depuis les
événements liés au Temple du Mal
élémentaire. Par conséquent, les
créatures maléfiques présentes ne
sont ici que pour effectuer des raids
et pour piller. Et les personnages-
joueurs leur semblent être à pre-
mière vue des cibles faciles.
Dans Osnabrölt
Comme les personnages approchent
de la communauté de gnomes, le
chemin devient plus étroit et, pour-
tant, le trafic augmente. Les aventu-
riers devraient rencontrer plusieurs
groupes de gnomes allant de et vers
Osnabrölt. Ce sont des hommes et
des femmes, portant des outils, du
pain frais, des vêtements, du bois,
du lait, et toute autre denrée dont a
besoin la communauté frappée par le
désastre. Ces groupes sont soupçon-
neux à l’égard des personnages-
joueurs mais, si ceux-ci les traitent
avec courtoisie, tous racontent la
même histoire de destruction et de
mort à Osnabrölt.
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Quand les personnages attei-
gnent la petite communauté, il est
évident qu’une force terrifiante a
frappé ici. La garenne, un ensemble
de tunnels et de maison, n’est plus
que ruines. Le village avait été cons-
truit à l’origine dans un grand tertre,
avec des fenêtres et des portes émer-
geant des buissons et du gazon en
divers endroits. À présent, les toits
sont par endroits effondrés, ailleurs
soufflés. Des fissures irrégulières
montrent où les murs ont été éven-
trés. La plupart des survivants ont
quitté le sous-sol et vivent mainte-
nant dans un village de tentes tem-
poraires. À quelque distance, se
trouvent les restes d’un grand bû-
cher funéraire, ou les malheureux
qui ont péri ont été immolés pour
trouver le repos. Des gardes gnomes
sont de faction tout autour du site,
attentifs à tous les animaux sauvages
et pillards humanoïdes.
Lorsque les personnages pénè-
trent dans le village, les gnomes sous
les tentes les regardent d’un air
triste. Les enfants se cachent derrière
leurs mères et pères, la peur se lisant
dans leurs yeux. Avant que le
les garde s’assemblent en rang et
bloquent le passage. D’autres gardes
les encerclent. Les gnomes ne font
aucun geste agressif, mais ils ne se-
ront pas surpris si les visiteurs se
révèlent hostiles.
Le chef des gardes, Maldo, salue
le groupe et leur demande de décla-
rer ce qu’ils viennent faire ici. Si les
personnages mentionnent Vecna ou
la tombe construite ici il y a 100 ans,
les gnomes échangent entre eux des
regards inquiets. Si Kas ou son épée
sont mentionnés, les guerriers étouf-
fent rapidement un cri de surprise.
Ces deux révélations ne font rien
pour faciliter les relations entre les
deux groupes. Mais si un gnome fait
partie de la troupe d’aventurier, il
peut un peu apaiser la tension. Var-
gannos Mal-aux-pieds présente
automatiquement les personnages-
joueurs. Il est très touché par ce qui
s’est produit ici.
 Si les personnages réussissent à
démontrer qu’ils sont animés de
bonnes intentions, Maldo, réticent,
finit par leur permettre d’entrer dans
le campement. Il les conduit à la
cheffe de la communauté, Gudrune
l’Ancienne, une femme gnome.
Ayant eu une hanche fracturée lors
de l’attaque, Gudrune l’Ancienne a
refusé le peu d’aide cléricale dispo-
nible, insistant sur le fait que
d’autres en avaient plus besoin
qu’elle. La matriarche est assise sur
une botte de paille à l’abri sous une
simple tente. Son frère, presqu’aussi
âgé qu’elle, est assis à côté, chassant
les mouches lorsqu’elle est trop
faible pour le faire elle-même. Mais
pour l’instant, elle est éveillée.
Gudrune l’Ancienne est une
cheffe exceptionnelle. Elle est à la
fois rusée et diplomate. Tout en fai-
sant attention à bien choisir ses
termes, la matriarche en dit rarement
moins que ce qu’elle veut dire exac-
tement, mais jamais plus pour ne pas
révéler ce qu’elle a en tête. Même
maintenant, affaiblie par la douleur
et le chagrin, elle arrive à conserver
la majeure partie de son talent de
diplomate (si ce n’est la totalité). Elle
ne raconte pas en détail ce qui s’est
produit, mais préfère écouter les per-
sonnages. Ce n’est qu’après avoir
pesé leurs mots qu’elle explique la
situation critique de son peuple.
Si le groupe propose une assis-
tance cléricale (et s’ils ont fait bonne
impression), Gudrune l’Ancienne
accepte avec reconnaissance, mais
refuse toujours tout soin pour elle
tant que tous les autres habitants du
camp n’ont pas été soignés. Elle
donne l’ordre à Maldo d’accompa-
gner les clercs prodiguant des soins
auprès des malades et des blessés.
Entre les maladies et les blessures, il
y a largement de quoi épuiser les
sorts des personnages. Il n’y a prati-
quement pas de morts, puisque tous
les cadavres sont brûlés immédiate-
ment après le décès. Ces crémations
sont une sinistre nécessité. Un seul
prêtre gnome a survécu ; si une épi-
démie éclatait, le pauvre homme ne
pourrait pas endiguer l’extension de
la maladie. Le prêtre est reconnais-
sant de toute aide que peuvent offrir
les personnages ; bien que les per-
sonnages-joueurs n’honorent pas les
mêmes dieux, il leur est reconnais-
sant de leur bonté.
52
Comme Gudrune l’explique, le
désastre dont sont témoins les per-
sonnages est le fait d’un seul
homme, bien qu’il n’ait en fait que
peu ressemblé à un homme. Il y a
quelques semaines, il est arrivé de
nuit, exigeant que la garenne se sou-
mette à l’empire de Vecna. Le conseil
(dont elle faisait partie) a pensé qu’il
était fou et a refusé. De plus, ils
avaient peur de sa folie et lui ont
donc refusé l’hospitalité que les
gnomes accordent habituellement.
Sur ce, la créature est devenue folle
furieuse. Elle a dévasté la garenne à
elle seule, désintégrant les murs, pé-
trifiant des familles entières, détrui-
sant les gardes et convoquant de
terribles monstres pour les attaquer.
Leur magie et leurs armes sem-
blaient impuissantes contre un tel
monstre. En un clin d’œil, leurs mai-
sons étaient détruites et l’attaquant
avait disparu.
Le lendemain matin, Gudrune a
une réponse pour les personnages.
S’ils recherchent la tombe, elle leur
décrit un autre groupe d’humains (le
Cercle des Huit) qui est venu le mois
précédent. Eux aussi cherchaient la
tombe et on leur a indiqué où la
trouver. C’est peu après leur visite
que le désastre est survenu. En con-
séquence, Gudrune est désolée, mais
elle ne peut pas accéder à leur re-
quête.
Si les personnages n’ont pas en-
core entendu l’histoire du trésor sa-
cré d’Osnabrölt (cf. chapitre 5), elle
la leur raconte maintenant. Elle
ajoute certaines conditions posées
aux gnomes, prétendument impo-
sées par l’étranger, définissaient les
termes de leurs devoirs. Selon la tra-
dition locale, les gnomes d’Osnabrölt
doivent garder l’épée « jusqu’à que
celui qui est dans le besoin appelle à
l’aide celui qui boite ». Les person-
nages-joueurs peuvent expliquer que
le moment est venu : ils sont ceux
qui sont dans le besoin, et la
Gudrune l’Ancienne et son village
en difficulté les boiteux.
La matriarche reconnaît que cela
pourrait être vrai, mais elle est réti-
cente à se délester de la tâche dont
elle est chargée. Les gnomes d’Os-
nabrölt pensent que l’étranger est
une sorte de dieu maléfique et ils ont
toujours peur de l’offenser. Avant de
leur donner l’épée, la Gudrune l’An-
cienne met les personnages-joueurs à
l’épreuve. Et comme à son habitude,
elle ne les en informe pas. Elle crée
seulement les conditions de cette
épreuve.
Celle-ci est simple jusqu’à l’ab-
surde si on n’en regarde que la sur-
face. Alors que le groupe se trouve
dans le camp, une dame gnome se
présente à eux avec une colombe
nouvellement née qui piaille de
peur. « On a trouvé ça » dit la femme
tout en déposant le petit oiseau affai-
bli au pied des personnages. Elle
n’en dit pas plus. C’est aux joueurs
de décider ce qu’ils doivent faire.
Tout en travaillant, les gnomes
observent secrètement ce que font
les personnages. La façon dont ils
traitent l’oisillon détermine si les
gnomes leur montrent ou non où se
trouve l’épée.
La meilleure chose à faire est de
chercher le nid de l’oisillon. Il est
situé au sommet d’un arbre battu
par les vents, trente mètres au-
dessus du sol. Il est périlleux de
grimper jusqu’au nid et un jet d’es-
calade est requis tous les trois mètres
au-delà de 18 m. On peut aussi at-
teindre le nid par un sort de vol ou
de lévitation. Cependant, la mère at-
taque toute personne qui s’approche
de son nid. Ces attaques sont plus
déstabilisantes que dangereuses,
mais faire du mal à la mère annule le
bienfait de remettre l’oisillon dans
son nid.
La seconde meilleure chose à
faire est d’adopter l’oisillon et d’en
prendre soin. Ce n’est pas une res-
ponsabilité à prendre à la légère, car
les oisillons ont de grands besoins.
Si les personnages adoptent l’oi-
seau ou le déposent dans son nid, ils
passent le test avec succès.
Parmi les mauvais choix, on peut
citer refuser de s’occuper de l’oisil-
lon, l’abandonner dans les bois (« il
s’en sortira »), lui jeter un sort (en
particulier un sort pour accélérer sa
croissance), essayer de le donner à
quelqu’un d’autre (par exemple un
enfant gnome), ou le tuer. Dans tous
ces cas, le groupe a échoué au test.
Gudrune ne leur montrera pas où se
trouve l’épée. Et aucune menace ne
pourra la faire changer d’avis.
Si les personnages réussissent le
test, Gudrune les rappelle à elle. Elle
les remercie pour leur gentillesse
« particulièrement envers l’oisillon ».
C’est la première indication qu’elle
donne qu’elle était au courant.
« Après mûre réflexion, je crois que
je peux vous emmener auprès de
notre trésor sacré ». C’est une occa-
sion solennelle pour les gnomes car,
si Gudrune a raison, cela signifie
l’accomplissement de la prophétie et
le fait qu’ils sont délivrés de la tâche
qui était la leur depuis des siècles.
Une bonne suée
Avant que les personnages ne soient
emmenés dans la chambre sacrée
(qui est intacte malgré l’attaque), ils
doivent subir les rites de purification
53
et rituels sacrés que les gnomes ont
conçus au fil des ans. Ces préparatifs
prennent plusieurs jours. Il n’y a rien
à faire pour accélérer le processus,
donc les personnages feraient bien
de faire preuve de patience. Évidem-
ment, des rappels occasionnels du
caractère urgent de leur mission ne
feront pas de mal non plus.
La première partie du rituel con-
siste à jeûner pendant vingt-quatre
heures. Les personnages n’ont droit
qu’à de l’eau en petites gorgées. Ils
doivent également se baigner plu-
sieurs fois, et les gnomes les frottent
vigoureusement à la pierre ponce. Ils
doivent tous porter de nouveaux
vêtements et doivent donc, quand ils
ne sont pas au bain, coudre de
simples tuniques à partir de toile de
tente.
Après avoir jeûné vingt-quatre
heures, les personnages doivent pu-
rifier leur corps par sudation. Les
gnomes ont construit une petite ca-
bane de sudation, allumé un feu, et y
ont chauffé des pierres pendant
douze heures. Au crépuscule, les
personnages et Maldo y entrent, nus.
C’est très étroit, plus aux standards
des gnomes que des humains. Un
brasier au milieu est rempli de
pierres chauffées. De l’eau y est ver-
sée, créant des nuages de vapeur.
Tout au long de la journée, de l’eau
et des pierres chaudes y sont ajou-
tées, maintenant l’endroit abomina-
blement chaud. Les personnages
doivent y rester jusqu’au coucher du
soleil.
Cette cabine de sudation devient
rapidement un test d’endurance.
Toutes les heures, chaque person-
nage doit effectuer un jet de Consti-
tution. La journée dure 14 heures. Si
le test est réussi, le personnage sup-
porte la chaleur sans conséquence.
Au premier échec, les effets combi-
nés de la chaleur et de la faim don-
nent des hallucinations au person-
nage. Celles-ci sont tout d’abord mi-
neures : il entend des sons, des voix,
et croit voir des choses en périphérie
de son champ de vision. Petit à petit,
ces hallucinations deviennent plus
fortes : le personnage entretient une
conversation avec des vers de terre
qui parlent, reçoit des conseils d’oi-
seaux, la cabine s’ouvre et le person-
nage s’envole dans le ciel, et il peut
même voir et parler avec ses an-
cêtres. Les hallucinations ne sont en
général pas effrayantes et ne sont
bizarrement pas incohérentes. En
fait, pour le personnage qui les subit,
elles sont parfaitement sensées.
Au deuxième échec d’un jet de
Constitution, le personnage perd
connaissance. La chaleur a eu raison
de lui. Par la suite, il perd 1 pv par
heure. Personne n’est autorisé à ac-
céder à la chambre sacrée s’il a été
évacué de la cabine de sudation.
C’est aux personnages conscients de
décider si une personne inconsciente
doit être évacuée.
Au crépuscule, les personnages
sont évacués de la cabine et habillés
avec leurs nouveaux vêtements.
Chacun est baptisé d’un nouveau
nom (même Maldo). Ces noms font
habituellement référence à quelque
chose de vu ou entendu alors qu’ils
étaient dans la cabine. Ainsi, un per-
sonnage qui a eu des hallucinations
de chiens sauvages pourrait être ap-
pelé l’Homme aux chiens. Avec ce
nouveau nom vient l’adoption au
sein du clan d’Osnabrölt. Les per-
sonnages sont des gnomes hono-
raires. Maintenant, purifiés et prêts,
ils peuvent être conduits à la
chambre sacrée.
L’épée de Kas ?
La procession vers la salle est simple
mais solennelle. Gudrune l’Ancienne
ouvre la marche, portée sur une li-
tière. Maldo porte une torche der-
rière elle. On donne une torche à
chaque personnage pour qu’ils sui-
vent à leur tour. Ceux qui ont eu des
hallucinations ou qui ont perdu con-
naissance n’ont pas encore totale-
ment recouvré leurs esprits, car ils
viennent juste de sortir de la cabine,
et vont continuer de voir et entendre
des choses qui n’existent pas. Les
personnages littéralement épuisés
doivent être soutenus par les autres.
Aucun membre du groupe ne de-
vrait se sentir en pleine forme après
quatorze heures de bains de vapeur.
La procession fait son chemin à
travers les gravats jusqu’à atteindre
une vieille porte marquée par le
temps. Gudrune est portée sur le
côté de la porte et, depuis son siège,
fait un signe de tête aux person-
nages.
« Si je n’étais pas aussi infirme,
moi aussi je me joindrais à vous.
Maintenant, je vous confie à mon
fils, Maldo. Il est votre guide à partir
d’ici ». D’un geste fatigué de la main,
Gudrune ordonne à Maldo d’ouvrir
la porte.
Malgré sa taille, la chambre sa-
crée d’Osnabrölt est une construc-
tion simple. En ouvrant la lourde
porte, Maldo conduit le groupe dans
une grande salle vide, qui est à peine
plus qu’une caverne creusée. Le sol
et les murs sont en terre, le plafond
soutenu par des poutres et renforts.
Quelques racines se balancent du
plafond. Il n’y a ni meuble, ni déco-
rations, pas même de déchets. La
salle est totalement vide.
« C’est ici que cela s’est produit »,
dit Maldo en désignant la pièce. Il se
place sur le côté pour permettre aux
personnages de mieux voir. Il n’y a
aucune trace de la présence d’une
épée.
Quand les personnages s’enquiè-
rent de l’épée, Maldo désigne le sol.
« Il l’a plongée dans le sol ici et l’a
enfoui profondément sous la sur-
face ». Il n’a pas la moindre idée de
ce que les personnages sont censés
faire maintenant ; il supposait qu’ils
avaient un plan.
Les PJ vont sans doute décider
qu’ils doivent creuser pour retrouver
l’épée. Si c’est le cas, ils doivent le
faire à mains nues. Quoiqu’ils déci-
dent, avant qu’ils ne tentent quoi
que ce soit, faites faire à chaque per-
sonnage un jet de Constitution.
Montrez de manière évidente que
vous notez le résultat. Ce jet n’a au-
cun effet sur rien mais, étant donné
les précédents jets et hallucinations
subis par les personnages, cela de-
vrait ajouter à l’incertitude concer-
nant les événements qui vont suivre.
Est-ce que tout cela est bien réel ou
bien s’agit-il encore d’hallucina-
tions ?
Après leurs jets, dites aux person-
nages qu’ils entendent un très léger
grondement. En écoutant attentive-
ment, il semble que cela provienne
de sous leurs pieds. Comme le bruit
s’amplifie, la terre commence à trem-
bler en un point, rebondissant
comme si elle était disposée sur une
toile de tambour. Tout d’un coup,
54
elle est projetée en l’air comme si elle
avait été frappée par en dessous. On
voit un éclat de métal qui augmente.
Sous les yeux des personnages, une
épée forgée de manière unique
s’élève hors du sol : l’épée de Kas
(bien que les personnages qui ont eu
des hallucinations puissent se de-
mander si tout cela est réel).
La première fois que n’importe
quel personnage touche l’épée, il
subit immédiatement 2d20 points de
dégâts. Il peut ensuite la manipuler
sans conséquence. Lorsqu’il en saisit
le pommeau, l’esprit du personnage
est immédiatement assailli d’images.
Le sentiment le plus fort est celui
d’un lien entre le personnage et
l’épée. Ils appartiennent l’un à
l’autre. L’autre image prédominante
est celle de Vecna : l’épée est animée
d’une volonté farouche de trouver et
détruire l’archi-liche. Instantané-
ment, le personnage peut ressentir
dans quelle direction se trouve Vec-
na et s’il est loin ou proche. En ce
moment, il est très loin au sud-ouest.
Pour de plus amples explications sur
les pouvoirs de l’épée de Kas, se réfé-
rer aux annexes.
Puisque l’épée est apparemment
venue entre les mains des person-
nages-joueurs (chose qui ne s’était
jamais produite auparavant), Maldo
et les autres gnomes ne peuvent
qu’en déduire que la prophétie s’est
accomplie. Les personnages sont
faits pour posséder l’épée et il est
légitime qu’ils l’emportent avec eux.
Une grande fête est préparée et les
personnages ne peuvent pas partir
avant au plus tôt le lendemain ma-
tin.
L’ennemi
C’est pendant la fête que le camp est
attaqué par les prêtres d’Iuz. Le de-
mi-dieu résident de Tærre s’est pen-
ché avec un intérêt croissant sur les
activités de Vecna. Ses adorateurs
suivent et observent les personnages
-joueurs depuis longtemps, car Iuz a
compris qu’ils avaient un rôle clé
dans le drame qui est en train de se
jouer. À présent, juste un peu trop
tard, Iuz a entendu parler de l’épée de
Kas. Il a l’intention de se l’appro-
prier, pour être prêt pour le combat
qui s’annonce contre le seigneur
Vecna.
L’attaque est un assaut frontal
sur le camp. Croyant que les gnomes
sont dans le désarroi et ignorant la
présence des personnages, les
adeptes prévoient de charger pour
s’emparer de l’épée. Ils ne prévoient
pas de faire face à une forte résis-
tance.
Aucune carte particulière n’est
requise pour le combat. Dessinez
quelques obstacles, tels que des
arbres, des tentes, des feux, des dé-
bris sur la zone de jeu. Placez les
personnages-joueurs et douze
gnomes près du centre de la zone.
Laissez les joueurs placer eux-
mêmes leurs personnages. Une fois
qu’ils sont en place, les adeptes atta-
quent tous depuis la même direc-
tion. Les jeteurs de sorts restent en
arrière et tentent d’utiliser leurs sor-
tilèges, tandis que leurs serviteurs
foncent dans la mêlée. Les adeptes
ont pour instruction de trouver et
rapporter l’épée. Une fois qu’ils l’ont
repérée, ils concentrent leurs at-
taques sur le personnage qui l’a en
sa possession. Si possible, ils tentent
de la lui arracher et de s’enfuir.
Les adeptes combattent jusqu’à
ce qu’ils mettent la main sur l’épée,
que tous les serviteurs soient tués,
que leur chef soit tué, ou son moral
brisé. Les personnages-joueurs peu-
vent reconnaître le chef : il s’agit de
Beryn Talkin. Il suit les personnages
depuis quelque temps et a entre
autres servi sur une des barges rhé-
niennes pendant leur trajet de Fau-
congris à Verbobonc. Durant ce com-
bat, il porte la robe blanche tachée de
sang du culte qui l’identifie claire-
ment comme un prêtre d’Iuz.
Si les adeptes s’échappent avec
l’épée, ils retournent à Verbobonc
pour s’embarquer sur un bateau à
destination d’Iuz.
Beryn Talkin, P9, prêtre d’Iuz : CA
5 ; VD 12 ; pv 50 ; TAC0 16 ; AT 1 ;
Dg 1d6+3 ; AS sorts ; TA M ; NM
champion (15) ; AL CM ; PX 2 000.
Sorts : blessures mineures, ténèbres
(x2), détection de la magie, cantique,
silence sur 5 m, ralentissement du
poison, marteau spirituel, nécro-
animation, cécité, ténèbres éternelles,
abjuration, soins majeurs, pilier de feu.
Objets magiques : masse +2, collier de
projectiles, bracelets de défense CA 5.
Sous-prêtre, P6 (2) : CA 6 ; VD 12 ;
pv 32, 21 ; TAC0 18 ; AT 1 ; Dg
1d6+1 ; AS sorts ; TA M ; NM élite
(13) ; AL CM ; PX 650.
Sorts : effroi, blessures mineures, métal
brûlant, silence sur 5 m, marteau
spirituel, ténèbres éternelle, dissipa-
tion de la magie.
Objets magiques : n° 1 – anneau de
commande des élémentaux de terre,
potion de souffle de feu (déjà ac-
tive) ; n° 2 – cape d’araignée, gants
antiprojectiles.
Serviteur d’Iuz (20 Orogs) : CA 4 ;
VD 6 ; DV 3 ; pv 23, 20 (x2), 19, 18,
17, 16, 15 (x2), 14, 13, 12 (x2), 11 (x3),
9 (x3), 7 ; TAC0 17 ; AT 1 ; Dg 1d10
(arme) ; AS +1 aux dégâts ; TA M ;
NM élite (14) ; AL CM ; PX 65.
Gnome (12) : CA 4 ; VD 6 ; DV 1 ; pv
8 (x3), 6, 5, 4 (x2), 3, 2 (x4) ; TAC0 20 ;
AT 1 ; Dg 1d6 ; TA P ; NM champion
(15) ; AL CB.
Si les personnages-joueurs captu-
rent n’importe lequel des prêtres
d’Iuz, particulièrement Beryn Talkin,
ils peuvent aisément obtenir des ré-
ponses à leurs questions. Assez cu-
rieusement, les prêtres ne considè-
rent pas les personnages-joueurs (ni
les gnomes) comme des ennemis,
mais seulement comme des obstacles
à leur mission. Maintenant qu’ils ont
été vaincus, Beryn Talkin (ou tout
autre prêtre) est tout à fait disposé à
changer ses plans.
Beryn propose un arrangement.
En échange de sa liberté, il offre de
s’allier avec les personnages-joueurs
contre Vecna. Pour lui, c’est parfaite-
ment sensé. Iuz (et ses prêtres) détes-
tent Vecna, car tout ce que fait le de-
mi-dieu est une menace envers les
pouvoirs actuels d’Iuz. D’un autre
55
côté, ce dernier n’a cure des person-
nages-joueurs. Pour Iuz l’Ancien,
ceux-ci ne sont rien d’autre que des
insectes. Il n’a pas peur du groupe ni
de ce qu’il pourrait faire. Mais il
craint Vecna.
Pour l’instant, les personnages-
joueurs incarnent un espoir de dé-
truire Vecna : peu importe que cet
espoir soit mince. Ils possèdent l’épée
de Kas. Si Iuz ne peut pas l’avoir, il
est normal de s’allier avec ceux qui
l’ont. Le prêtre d’Iuz est donc volon-
taire pour assister les personnages-
joueurs dans leur lutte contre Vecna.
En plus de ses propres sorts, Beryn
peut leur offrir l’aide considérable
du culte d’Iuz si les personnages le
souhaitent.
Les personnages-joueurs risquent
d’être soupçonneux, voire incré-
dules. Qui pourrait les en blâmer ?
Comme preuve de sa bonne foi
(dans cette affaire au moins), Beryn
se soumettra à un sort de détection
des mensonges. Il peut même se sou-
mettre à un sort de quête, à condition
d’être convaincu que le jeteur de
sorts ne le trahira pas en ajoutant
quelques conditions ou limites. La
seule condition que Beryn accepte
est de ne pas attaquer les person-
nages tant que les plans de Vecna ne
sont pas déjoués. Il exige la même
chose des personnages, serment fait
de la manière la plus solennelle qu’il
puisse concevoir. Le prêtre ne cache
pas que cette alliance prendra fin à la
minute où leur but sera atteint.
Si les personnages acceptent,
Beryn tient parole. La menace est
suffisamment forte pour tenir ce per-
sonnage chaotique fidèle à ses enga-
gements. Bien sûr, il n’est pas là
pour gagner un concours de popula-
rité. Il prend plaisir à irriter, embar-
rasser, défier et manipuler les per-
sonnages-joueurs. De plus, il est tou-
jours chaotique et maléfique. Ses
solutions aux problèmes rencontrés
sont en accord avec sa personnalité :
la torture et la mort sont bien plus
efficaces que la bonté et la pitié.
Beryn n’a aucune obligation d’obéir
aux règles du bien.
Chapitre 8 :
De l’autre côté du monde
Il y a plusieurs manières d’atteindre
les Pierres Dressées, à condition que
les personnages aient découvert où
se trouvent ces ruines antiques. Le
mode de déplacement dépend des
moyens et du bon sens des person-
nages-joueurs.
Par voie de terre : le plus long,
plus difficile et plus dangereux che-
min pour atteindre Tovag Baragu est
de s’y rendre par la terre. Si possible,
les personnages devraient trouver
un autre moyen. Il sera difficile pour
le MD de maintenir la tension de la
confrontation à venir avec Vecna si
cela prend déjà huit séances de jeu
pour atteindre cet endroit.
Néanmoins, ce voyage, ou une
partie, est inévitable. On peut princi-
palement emprunter deux routes
depuis Verbobonc. La première se
dirige vers le sud, passe par des
terres domestiquées et alliées, jus-
qu’à atteindre la barrière de la cor-
dillère des Brumes cristallines. Il faut
traverser ces montagnes sauvages et
l’aide d’un guide ou d’une piste est
peu utile. Une fois de l’autre côté, les
personnages continuent leur voyage
à travers les Steppes arides et dé-
pourvues de piste jusqu’à Tovag
Baragu.
La seconde route est plus longue,
mais présente l’avantage d’éviter la
dangereuse cordillère des Brumes
cristallines. Depuis Verbobonc, les
personnages marchent jusqu’à Ket,
puis vers le sud-ouest jusqu’à Ull, et
enfin à travers les Steppes arides
jusqu’à leur destination. Si elle évite
le domaine des géants et leurs con-
génères, cette route mène les person-
nages à travers les royaumes hostiles
de Ket, des Paynims, et Ull. Chaque
route est divisée par étapes, les
temps de trajet sont indiqués sur la
table ci-dessous. Une table de ren-
contres typique pour cette partie du
voyage est donnée. On suppose que
tous les personnages ont une monture.
La route sud pas scruter magiquement le site en
Temps de lui-même. Au lieu de cela, ils peu-
vent examiner un lieu aléatoire situé
Étape trajet
Verbobonc – Enstadt 3 jours à 3d6 km de distance. Le jeteur de
Enstadt – Trinegli 7 jours sort a besoin de deux jours pour
Trinegli – Niole Dra 3 jours pouvoir considérer cette région
Niole Dra – Flène 6 jours comme soigneusement étudiée. S’il
Flène – Istivin 2 jours utilise un sort de téléportation sans
Istivin – cordillère 2 jours
Traversée de la cordillère 9 jours
erreur, la chance tombe à très fami-
Traversée des Steppes arides 11 jours lier.
Total 43 jours Voyage planaire : si les person-
La route Nord nages sont rusés et utilisent une
sorte de déplacement inter-planaire
Il serait clairement préférable que (changement de plan, projection astrale,
les personnages atteignent Tovag etc.) pour réduire le temps de trajet
Baragu bien plus rapidement que de Verbobonc à Tovag Baragu, ils
cela. vont se heurter à une bien mauvaise
Temps de surprise.
Étape trajet
Tovag Baragu n’est pas qu’une
Verbobonc – ville de Véluna 5 jours
Ville de Véluna – Mitrik 2 jours série de pierres, c’est aussi un arte-
Mitrik – Contrépine 4 jours fact servant de porte vers d’autres
Contrépine – Lopolla 8 jours plans, mondes et temps. Tovag Bara-
Lopolla - Ulakand 11 jours gu existe sur tous les plans et dans
Ulakand – Kestère 7 jours tous les temps quand les Cercles de
Kestère – Tovag Baragu 9 jours Pierres sont activés. Au moment pré-
Total 49 jours cis où ils vont atteindre leur destina-
En vol : si tous les personnages tion par voyage inter-planaire, les
peuvent voyager grâce à un engin tel d’aventuriers voient Tovag Baragu
qu’un tapis volant, chevaucher des dans leur plan d’existence. Au centre
montures volantes, ou bien possè- se trouve Vecna (voir la scène décrite
dent la capacité de voler, le voyage au chapitre 9), qui vient juste d’acti-
peut se réduire à une grande ligne ver les Cercles de Pierres. Le demi-
droite. La durée du trajet est donnée dieu voit les personnages-joueurs et,
ci-dessous : avec une jubilation malveillante, leur
dit qu’ils arrivent trop tard. Bientôt,
Tapis volant, 1 personne 18 jours ses adorateurs du passé, vont se ré-
Tapis volant, 4 personnes 32 jours pandre sur la Tærre d’aujourd’hui,
Griffon 26 jours lui donnant le pouvoir de devenir le
Hippogriffe 22 jours dieu suprême de tout Greyhawk
Pégase 16 jours (notez que l’épée de Kas hurle pour
Téléportation : il s’agit manifes- s’abreuver du sang de Vecna à cet
tement là d’une des meilleures mé- instant). Après avoir dédaigneuse-
thodes pour atteindre rapidement ment laissé les personnages pénétrer
les Cercles de Pierres. Mais à moins dans les Cercles de Pierre et l’atta-
que les personnages soient prêts à quer (où ils réalisent que l’épée de Kas
courir le risque de se téléporter vers ne peut pas l’atteindre), Vecna les
envoie à travers un portail, d’un
un endroit inconnu, ils devraient
simple geste de la main, dans la cita-
prendre le temps d’enquêter sur la
delle Cavitius à la limite du plan
région. Mais, en raison de la magie
d’Énergie Négative. Les informa-
puissante émanant des Cercles de
tions sur la citadelle se trouvent au
Pieres, les jeteurs de sort ne peuvent chapitre 10.
56
Chapitre 9 :
Tovag Baragu
Quand ils atteignent Tovag Baragu,
les Cercles de Pierres, les person-
nages pensent certainement qu’ils se
préparent à affronter Vecna au cours
d’un ultime combat. Ils l’ont traqué
et ils croient avoir le moyen de le
vaincre : la terrible épée de Kas. Mal-
heureusement pour eux, rien ne
pourrait être plus éloigné de la véri-
té. Leur quête pour vaincre Vecna
est encore très loin d’être achevée.
Malgré tout, la confrontation à venir
est importante. En plus de réaliser
l’ampleur de la puissance de Vecna,
le groupe est informé de ses plans et,
finalement, expédié à l’unique en-
droit où ils pourraient trouver le
moyen de vaincre le maléfique demi-
dieu.
Arrivée
À moins qu’ils n’utilisent le voyage
inter-planaire (avec les conséquences
indiquées au chapitre 8), les person-
nages-joueurs rencontrent peu d’op-
position lorsqu’ils traversent les
Steppes arides à la recherche de To-
vag Baragu. Les redoutables tribus
des steppes, si souvent mentionnées
dans les textes écrits par les explora-
teurs, sont étrangement absentes. Ce
n’est que dans un rayon d’environ
cinq kilomètres autour des Cercles
de Pierres que les personnages ren-
contrent les hommes de ces tribus,
mais alors ils sont des centaines.
Lorsqu’ils passent parmi eux, les
nomades s’écartent et ne font rien
pour défier les héros. En fait, des
familles entières observent Tovag
Baragu, semblant attendre quelque
chose. La région est étrangement
silencieuse, le calme n’étant troublé
que par quelques pleurs occasion-
nels de nourrissons.
Quand les personnages sont à
environ un kilomètre des Cercles de
Pierres, ils distinguent un person-
nage qui se tient debout au centre
des anneaux. Il est apparemment
humain, se déplace parfois vers une
arche, puis revient au centre des
ruines. À environ cinq cents mètres,
les personnages sont raisonnable-
ment certains qu’il s’agit de Turim
Varostak, la manifestation de Vecna.
À cet instant, il ne donne aucun
signe indiquant qu’il aurait vu les
personnages-joueurs. L’air scintille
entre plusieurs des arches. On peut
discerner des mouvements furtifs
entre celles-ci, mais il est impossible
d’en voir les détails.
À environ cent mètres, les per-
sonnages sont maintenant certains
que l’individu au centre est Turim.
Contrairement au vieux marin qu’ils
connaissaient, celui-ci, bien qu’égale-
ment unijambiste, est plein d’énergie
et de vie. Il n’est plus bossu et se dé-
place au centre du cercle avec céléri-
té et grâce. Il ne donne toujours au-
cun signe d’avoir vu les person-
nages.
Entre les arches, on distingue
plus de détails. Il se déroule cinq
scènes différentes. Trois d’entre elles
montrent des êtres en mouvement,
l’un d’eux étant une large masse de
corps. La quatrième est noire avec
des points de lumières scintillants.
La cinquième est floue, d’un gris
terne, dépourvue de tout trait dis-
tinctif à l’exception d’un occasionnel
changement de teinte.
Lorsque les personnages pénè-
trent dans le premier des Cercles de
Pierres (voir la carte de Tovag Bara-
gu), faites-leur effectuer à chacun un
jet de Sagesse. Ceux qui réussissent
ressentent un subtil changement
dans leur environnement. Chercher
ce dont il s’agit ne révèle rien, que ce
soit à l’intérieur ou à l’extérieur du
cercle. Tandis qu’ils franchissent les
différents anneaux, ils peuvent exa-
miner plus attentivement les cinq
scènes qui se déroulent sous les
arches. La manifestation de Vecna ne
réagit que lorsqu’ils atteignent le
centre ou l’attaquent, selon ce qui se
produit en premier.
Les portails
Les arches de Tovag Baragu sont en
réalité des portails vers différentes
époques, plans et lieux. Normale-
58
ment inactifs, ils peuvent être ou-
verts par ceux qui ont le savoir et la
puissance nécessaire, et Vecna pos-
sède les deux. Une fois ouverts, ces
portails peuvent être utilisés pour
voir des événements ou des époques
distantes et, dans certains cas, pour
passer d’un endroit à un autre (ou
d’une époque à une autre).
Quand il est activé, chaque por-
tail révèle une scène qui se produit à
sa destination. La scène n’est visible
que depuis l’intérieur de l’arche.
Quand on l’observe en regardant
vers le centre des Cercles de Pierres,
le portail scintille et distord la scène
comme si elle était vue à travers une
gigantesque lentille. Les objets dis-
tants semblent proches, créant un
effet télescopique. Passer sous une
arche active depuis l’extérieur du
cercle n’a aucun effet. Le personnage
semble passer à travers la scène,
mais pas en provenir.
Ce qu’il se passe si on marche au
travers d’une scène dépend de l’état
du portail. S’il s’agit seulement
d’une fenêtre créée pour observer, le
personnage peut passer à travers le
portail sans conséquence, bien qu’il
ressente une légère sensation de cha-
leur et de picotement sur la peau. Si
le portail est totalement activé, qui-
conque passe à travers est immédia-
tement transporté au lieu et à l’ins-
tant montré par la scène. Les portails
peuvent être activés pleinement ou
partiellement. Ceux qui sont activés
partiellement sont à sens unique et
invisibles une fois traversés. Les por-
tails pleinement activés créent un
portail similaire de l’autre côté.
Vecna a ouvert cinq portails et
cherche la bonne combinaison me-
nant à son époque, juste après sa
« destruction » par Kas. La plupart
de ces portails ne sont que des fe-
nêtres, mais quelques-uns sont des
portails à sens unique.
A. La capitale de la Baklunie : ce
portail semble s’ouvrir automatique-
ment lorsque les Cercles de Pierres
sont activés. Il s’agit d’un portail à
sens unique. La scène montrée repré-
sente une cité de conception mani-
festement ancienne, éclairée par la
 Cercle central (encart)
1 carreau = 3 m

Tovag Baragu

Voir encart

vers le camp
des Paynims

arches soutenues par

des piliers
plateformes de pierre
routes pavées

escaliers 1 carreau = 7,50 m

Plaine salée remblai

59
lune, les étoiles, et des torches. Elle
s’élève sur les berges d’un lac qui
clapote doucement. Des bateaux lon-
gent la berge et des créatures vo-
lantes traversent parfois le ciel.
La cité est l’ancienne capitale du
grand empire de Baklunie, dépeinte
quelques mois avant la terrible Dé-
vastation Invoquée provoquée par
les magiciens suellois. Les person-
nages qui passent à cette époque (la
cité est sur les berges du lac
Udrukankar) sont immédiatement
suspectés d’être des espions suellois.
Ils vont découvrir une magie
étrange, des sociétés décadentes et
une guerre sans fin qui finira par
détruire à la fois Suel et la Baklunie,
mais les personnages savent déjà
cela.
B. Dorakaa : à la fois prudent et
puissant, Vecna est conscient de la
menace qu’Iuz l’Ancien fait peser
sur ses plans. En conséquence, il a
ouvert une fenêtre (pas une porte)
sur Dorakaa, la capitale du royaume
d’Iuz. La ville est un endroit morne
et insalubre. Les rues sont remplies
de gobelins et d’orques. Les motifs
prédominant dans l’architecture et la
décoration sont les crânes. C’est une
terre hostile à tout ce qui est bon.
Heureusement pour les person-
nages, il ne s’agit que d’une fenêtre
et ils ne peuvent donc pas se retrou-
ver piégés inopinément dans Dora-
kaa.
C. L’Ancien Flanna : encore une
fenêtre, et donc une scène inacces-
sible pour les personnages. On y voit
un pays étrange (un des anciens em-
pires de la Kéolande contempo-
raine), là encore dans des temps très
reculés. Les gens y sont habillés
d’une manière tombée en désuétude
depuis longtemps, des vêtements
que l’on ne voit plus maintenant que
sur les peintures ornant les tombes
ou les statues anciennes. Ils semblent
similaires en termes d’apparence
avec les habitants actuels de la Kéo-
lande. Il y a de nombreux autres in-
dices du caractère antique de ces
personnes : des chariots, des armes
de bronze et des races étranges qui
se mêlent à eux.
D. La citadelle Cavitius : cette
arche s’ouvre sur une étendue gri-
sâtre et morne. Au début on n’a l’im-
pression de ne rien y voir mais, à
regarder de plus près, on distingue
vaguement la forme d’un crâne mas-
sif au loin. Il s’agit de la citadelle
Cavitius, une des citadelles mysté-
rieuses du plan d’Énergie Négative.
Il s’agit d’un portail unidirectionnel.
De plus amples informations sur la
citadelle Cavitius sont données au
chapitre 10.
E. L’Empire de Celui dont on
murmure le nom : cette arche est en
train de se former lorsque les per-
sonnages arrivent. À cet instant, il ne
s’agit que d’une fenêtre (cela néces-
site de nombreuses étapes très
longues pour transformer une fe-
nêtre en portail). La scène montre les
restes éparpillés d’un immense pa-
lais détruit. La destruction remonte à
quelques instants auparavant, car les
débris sont encore en train de
s’écrouler et les gens affolés courent
en tous sens. Malgré la destruction,
le palais semble à la fois majestueux
et corrompu.
Il s’agit du palais du Trône-
araignée, le siège de l’ancien empire
de Vecna. La scène se déroule
quelques instants après la défaite de
Vecna face à Kas. La manifestation
de Vecna prévoit de retourner dans
le passé et de faire voyager ses fi-
dèles serviteurs dans le futur. Si cela
se produit, Vecna gagnera les pou-
voirs d’un dieu majeur. C’est ce que
les personnages doivent tenter d’em-
pêcher.
S’occuper de Vecna
Turim ignore les personnages jus-
qu’à ce qu’ils l’attaquent ou lui
parle. Il est occupé par des rituels
magiques, travaillant à ouvrir le par-
tial vers le passé. Comme d’habi-
tude, les personnages ne lui impor-
tent pas.
Si les personnages attaquent, ils
n’ont aucune chance. Sa résistance à
la magie (maintenant de 70 %)
bloque quasiment tous les sorts. Il
tentera de paralyser par un simple
contact ceux qui l’attaquent physi-
quement. S’il y est contraint, Vecna
lance des sorts non mortels pour im-
mobiliser les personnages-joueurs.
Quand il a l’opportunité de par-
ler (soit quand on s’adresse à lui, soit
quand il a vaincu la majeure partie
du groupe), Vecna fait une proposi-
tion aux personnages.
60
« Je vois que vous avez décidé
d’accepter mon offre. J’avais promis
de vous récompenser, et je vais le
faire ». Turim s’interrompt, un sou-
rire maléfique sur son visage. « Je
ferai de l’un d’entre vous, n’importe
lequel, mon bras droit, ma voix sur
Tærre. Bientôt, mes adorateurs vont
revenir du passé et je serai le plus
grand des dieux. Istus, Incabulos et
tous les autres ne seront rien compa-
ré à Vecna. Joignez-vous à moi, et
vous serez plus puissant que vous ne
pouvez l’imaginer. Si c’est ce que
vous désirez, c’est très simple. Tout
ce que vous avez à faire, c’est de tuer
vos compagnons. Un pouvoir infini
est à vous si vous faites cela ». Vecna
fait une pause pour donner à chacun
une chance d’accepter son offre. Si
l’un des héros accepte, il le libère, lui
seulement. Si le personnage libéré
attaque Vecna, il le détruit immédia-
tement (il a les sorts nécessaires pour
cela). Si aucun n’accepte, Vecna sou-
pire. « Eh bien, réfléchissez-y », dit-il
tout en jetant un mur de force autour
de lui et en dissipant tout sort qui
immobilisait les personnages. Il at-
tend ensuite de pouvoir observer ce
que font les personnages.
Si un des personnages joueurs
accepte l’offre de Vecna et remplit
ses sinistres conditions, l’aventure
est terminée. Vecna a gagné ; il va
devenir le seul dieu majeur de Grey-
hawk. Il tient sa promesse, élevant le
traître au rang de demi-dieu en
créant un culte mineur vénérant le
personnage. Celui-ci est immédiate-
ment retiré de la campagne (en tant
que demi-dieu, il est maintenant
sous le contrôle du MD).
Si tous les personnages refusent
la proposition, la manifestation les
envoie à la citadelle Cavitius, sa pri-
son personnelle, à travers le portail.
« Puisque vous vous êtes refusés à
moi, vous allez rejoindre Kas dans
son enfer éternel ! ». Vecna ricane
alors que le groupe est transporté à
travers le portail. Pour le vaincre, le
groupe doit trouver à la fois un
moyen de le détruire et de revenir à
Tovag Baragu.
Chapitre 10 :
La citadelle Cavitius
Prisonniers du quasi-plan négatif de
la Cendre, les personnages ont une
chance d’apprendre comment
vaincre Vecna, à la seule condition
de trouver le légendaire Kas et de le
convaincre de révéler ses secrets.
Mais avant de pouvoir mettre en
pratique ce savoir, ils doivent trou-
ver un moyen de s’échapper de la
prison éternelle de Vecna.
Une nouvelle arrivée
Quand les personnages sont précipi-
tés à travers le portail, ils atterrissent
au centre d’un groupe de cercles de
pierres similaires à ceux de Tovag
Baragu. La seule différence évidente
est qu’ici, au lieu d’être d’un blanc
étincelant, les colonnes sont d’une
couleur gris cendre. Le sol est égale-
ment recouvert de cendres grises,
sur une épaisseur d’environ quinze
centimètres.
Un champ scintillant entoure la
zone où sont situées les pierres,
créant un dôme au-dessus de cette
structure. Ce champ forme un long
passage sur un côté, un couloir sous
une arche qui mène à la citadelle
Cavitius. Il marque les limites du
demi-plan de Vecna. À l’intérieur,
l’air est respirable, les épaisses vo-
lutes de cendre ne pouvant y péné-
trer. Les personnages peuvent tra-
verser le champ, mais vont vite se
rendre compte que la vie est difficile
et possiblement très courte en de-
hors des limites créées par Vecna.
La citadelle
Les personnages sont arrivés dans
une toute petite partie, très spéciale,
du quasi-plan négatif de la Cendre.
Initialement, ce territoire faisait par-
tie de ce désert morne et mortel, im-
possible à distinguer du gris envi-
ronnant. Vecna s’est intéressé à cet
endroit et, au cours des siècles, a
petit à petit transformé cet environ-
nement hostile en sa propre forte-
resse et prison : la citadelle Cavitius.
Vecna a choisi de construire sa
citadelle à la limite entre le plan de
la Cendre et le plan d’Énergie Néga-
tive. Grâce à des sorts et des objets
magiques, il a créé une petite poche
de matière solide et en a façonné la
citadelle Cavitius. Il a ensuite cons-
truit un portail, et a scellé les extré-
mités pour les protéger des effets
létaux des plans de la Cendre et Né-
gatif. Cet endroit est son domaine.
À première vue, la citadelle Cavi-
tius ne peut être aperçue que de ma-
nière floue à travers l’épais voile de
cendres. Elle ressemble à un gigan-
tesque crâne humain, dont la calotte
aurait été coupée. La citadelle est
sombre, sans couleur, d’un gris légè-
rement plus clair que le terne brouil-
lard du plan. Un examen plus atten-
tif révèle que la citadelle pourrait ne
pas simplement ressembler à un
crâne, mais en réalité en être un de
proportions gigantesques. La ma-
tière qui la constitue ressemble à de
l’os, bien qu’à une échelle infiniment
plus grande. Les murs sont délavés
et érodés, bien qu’aucun soleil ne
brille et aucun vent ne souffle jamais
ici.
La citadelle tout entière, comme
le portail, est entouré d’un champ de
force scintillant. Un chemin protégé
de la même manière relie les deux
endroits. On voit clairement la lu-
gubre étendue du plan de l’autre
côté du champ de force.
Les personnages peuvent quitter
la zone sécurisée par le champ de
force quand ils le désirent pour
s’aventurer dans le plan de la
Cendre ou le plan Négatif à leur
guise. Mais ils s’exposent alors à des
risques potentiellement graves, voire
mortels. Aucun de ces plans n’a d’air
respirable. On peut transformer la
cendre en air par des sorts, mais il
n’y a pas de cendres sur le plan
d’Énergie Négatif. Les deux plans
causent des dommages physiques.
Le plan Négatif draine l’énergie vi-
tale d’un personnage, infligeant 2d6
points de dégâts et la perte d’un ni-
62
veau d’expérience (accompagnée de
la perte correspondante de dés de
vie et de capacités) pour chaque
round passé sans protection dans le
plan. Seuls des sorts puissants tels
que protection contre le plan négatif
peuvent empêcher de tels dom-
mages. Le plan de la Cendre draine
la chaleur du corps de quiconque y
pénètre, infligeant 2d6 points de dé-
gâts par round. Des sorts tels que
protection contre le froid ou simi-
laires peuvent empêcher ces dom-
mages.
Vecna utilise principalement la
citadelle Cavitius comme une prison.
C’est ici qu’il a envoyé ceux qui l’ont
offensé, attaqué, voire blessé. Cela
correspond bien à son esprit malfai-
sant et corrompu de ne pas tuer ses
ennemis ; au lieu de cela, il les con-
damne à un désespoir sans fin. Le
portail vers la citadelle est unidirec-
tionnel et la seule voie de salut con-
siste en des sorts ou des objets ma-
giques que normalement seul Vecna
possède.
La vie dans la citadelle
La forteresse est occupée par environ
mille âmes désespérées, toutes vic-
times de la fureur de Vecna. Bien
que quelques-unes ont gardé leur
volonté, la plupart ont été brisées
par la monotonie et l’absence d’es-
poir de leur nouvelle existence.
Beaucoup sont devenues totalement
folles, et certaines ont même délibé-
rément franchi le champ de force
pour se donner la mort. Le désespoir
de ces prisonniers se ressent quasi-
ment physiquement. Quand Vecna
se rend ici, il se délecte des émotions
qui remplissent l’air ambiant.
Tout comme la citadelle, les prison-
niers sont gris et austères. Leurs vê-
tements sont en lambeaux, sans cou-
leur, imprégnés de cendres grises.
Leurs visages sont pâles et sales. Les
torches ne projettent qu’une lumière
terne dans leurs taudis. On entend
comme musique une sorte d’hymne
funèbre. Personne ne sourit. Personne
ne joue. Il n’y a ni gentillesse, ni curiosi-
té et, pire que tout, aucun espoir.
La citadelle Cavitius vers les cercles
de pierre
les personnages arrivent ici
Kas
Bâtiments
Plaine de cendres
Artères majeures

1 cm = 15 m

63
 De plus, la cité est un enfer
étrange. Elle baigne dans un froid et
une obscurité perpétuels. On trouve
la plupart des résidents, errant dans
les rues, à la recherche de lichens à
brûler et manger. Des feux sont éta-
blis au hasard dans la citadelle : dans
les rues, les allées, parfois même sur
les toits. Des groupes de survivants
solitaires se massent autour, sans
dire un mot. Les morts sont encore
pires. La puissance du plan d’Éner-
gie Négative infuse à travers la cita-
delle, transformant et animant les
corps de ceux qui sont morts. Des
zombis, des squelettes, des goules,
des nécrophages et même des vam-
pires se promènent parmi les vi-
vants. Heureusement pour ces der-
niers, les morts-vivants tirent leur
force de l’énergie rayonnée du plan
d’Énergie Négative et n’ont donc pas
besoin de se nourrir des vivants.
Certains conservent leur intelligence
et passent leur temps parmi les vi-
vants comme s’ils n’étaient jamais
morts.
Lorsque les personnages pénè-
trent pour la première fois dans la
citadelle, ils doivent se faire enregis-
trer par le portier. Habillé comme un
moine, le portier est un vieux bu-
reaucrate pleurnichard. Assis sur un
tabouret haut, un petit bureau de-
vant lui, le scribouillard demande
mécaniquement aux personnages-
joueurs leurs noms et crimes, pour
ses registres. Ensuite, il énumère les
règles de la citadelle. « Il n’y a
qu’une seule vérité concernant cet
endroit », entonne-t-il, « tout espoir
est vain, vous ne sortirez jamais ». Il
ne fait ensuite plus attention à eux.
Les personnages peuvent deman-
der des renseignements sur les noms
inscrits dans les registres. Le portier
insiste pour qu’ils abandonnent, que
tout espoir est vain, mais il finit par
obtempérer à leur requête. S’ils de-
mandent des renseignements sur
Kas en particulier, le vieil homme
sort un livre ancien et moisi de l’éta-
gère située derrière lui et en souffle
la cendre. En ouvrant le livre dont
les pages craquent, il indique que
Kas était l’un des premiers prison-
niers. Parcourant lentement les
pages, il finit par trouver la ligne
correspondante et la lit.
« Kas de Tycheron, arrivé le der-
nier jour du premier âge. Crime :
haute trahison. Condamnation : em-
prisonnement à perpétuité. Il est ici,
quelque part, dans la citadelle » dit
le portier. « C’est par ici pour la cita-
delle ». Le vieil homme indique un
escalier qui monte dans l’obscurité.
À la recherche de Kas
Bien que les personnages aient peut-
être les moyens de s’enfuir (grâce à
des sorts ou des objets magiques), il
ne leur servira à rien de le faire tant
qu’ils n’en sauront pas plus sur la
façon de détruire Vecna. Le seul in-
dividu qui pourrait être en posses-
sion d’une telle information est Kas,
son ancien lieutenant. En expédiant
le groupe dans la citadelle Cavitius,
Vecna leur a peut-être donné l’op-
portunité de découvrir l’information
dont ils ont besoin.
Idéalement, les personnages de-
vraient déduire ce qu’ils doivent
faire sans aucune aide extérieure.
Mais même s’ils n’y arrivent pas, ils
peuvent apprendre en agissant par
eux-mêmes. La façon la plus simple
est d’utiliser un sort tel que commu-
nion ou contact avec un autre plan. Ces
sorts fonctionnent dans la citadelle.
La divination n’est plus bloquée de-
puis que les personnages ne se trou-
vent plus sur Tærre. Cependant,
seuls des êtres du plan Éthéré ou des
plans intérieurs peuvent être contac-
tés. Quoi que soit la créature contac-
tée, elle ignore comment s’échapper,
mais peut recommander de se
mettre à la recherche de Kas.
Si les personnages ne disposent
pas de ces sorts (ou ne pensent pas à
les utiliser), des moyens plus évi-
dents pour les aider peuvent s’avé-
rer nécessaire. Si le groupe a avec lui
l’épée de Kas, celle-ci communiquera
avec son possesseur que Kas est
proche. L’épée donne l’impression
qu’il y a urgence à prendre contact
avec le guerrier maudit.
Troisièmement, le groupe peut
tenter d’expliquer son problème à
l’un des prisonniers de la citadelle.
Le PNJ les écoute de manière apa-
thique. Après leur avoir assuré que
tout espoir était inutile, il leur re-
commande de rechercher Kas. Le
lieutenant félon brûle de haine et
pourrait être intéressé par toute nou-
velle concernant son maître maléfique.
64
Finalement (la manière la moins
satisfaisante), le prêtre d’Iuz, s’il se
trouve avec le groupe, suggère de
rechercher Kas. Essayez d’éviter
d’en arriver là, car vos joueurs vont
se sentir stupides.
Une fois qu’ils sont sur cette piste
néanmoins, trouver Kas n’est pas
une mince affaire. La citadelle est un
enchevêtrement de ruelles, d’allées,
de ruines, toutes façonnées avec le
même matériau ressemblant à de l’os
que sa muraille. Il n’y a aucun or-
donnancement, aucun panneau, au-
cune carte.
La seule manière de trouver le
guerrier des temps anciens est de
demander régulièrement aux habi-
tants. Cela peut mener à des scènes
intéressantes pour les personnages,
puisque la plupart des habitants sont
fous, rendus ainsi par leur existence
sans espoir. Leurs formes de folie
sont variées. Certains sont calmes et
gentils, tandis que d’autres délirent.
Certains, et pas qu’un peu, sont de-
venus des tueurs qui n’attendent
qu’un prétexte pour exploser. Les
descriptions qui suivent peuvent
être utilisées lorsque les personnages
interrogent différents PNJ à propos
de Kas.
Le prophète : on trouve cet indi-
vidu déambulant dans les ruelles
étroites et encombrées, agitant fréné-
tiquement une torche. Il attrape un
personnage-joueur par l’épaule et lui
prédit la damnation et la destruction
de la citadelle en lui hurlant à la fi-
gure. Il a vu des signes dans le ciel,
des changements dans le climat, a lu
les entrailles d’animaux. Il sait que
bientôt le Grand Unique les détruira
tous. Ils doivent l’écouter pour sau-
ver leur âme (il ne sait rien à propos
de Kas et n’a cure des personnages).
Le tueur : ce personnage-non-
joueur ressemble à un individu nor-
mal, en tout cas aussi normal que
cette prison l’autorise. Il répond aux
questions de manière simple. Il est
toutefois consumé de haine pour
Vecna et tous ceux qu’il associe à
l’archi-liche. Toute mention de Vec-
na le met dans une rage folle, et il
attaque, tout en fulminant contre le
complot que les personnages-joueurs
fomentent contre lui. Il les associe à
Vecna, les accuse de traîtrise, et les
prend pour des ennemis et amis de
son propre passé. S’il est acculé et
désarmé, il trouve le moyen de
s’échapper.
Fou, G5 : CA 7 ; VD 12 ; pv 37 ;
TAC0 16 ; AT 1 ; Dg 1d8+1 ; TA M ;
NM spécial ; AL N ; PX 175.
Le héros : ce personnage luna-
tique, autrefois aventurier lui aussi,
est convaincu qu’il a atteint la cita-
delle grâce à ses prouesses martiales
(et non parce qu’il a été emprisonné).
Il croit être ici pour vaincre Vecna
dans un grand duel héroïque. C’est
pourquoi il consacre sa vie à le cher-
cher. Il ignore les faux Vecna, les
décrivant comme des illusions ten-
tant de le détourner de sa mission. Si
les personnages mentionnent Vecna
ou posent des questions sur lui, le
héros propose de se joindre à eux.
Qu’ils acceptent ou non, il se met à
les suivre, essayant d’aider de ses
faibles moyens. Il ne sait pas travail-
ler en équipe, et sa seule tactique
consiste à charger en hurlant « à
mort Vecna ! » Si les personnages
l’attaquent ou tentent de le faire par-
tir, il décide qu’ils sont complices de
son ennemi ultime.
Héros, G9 : CA 2 ; VD 12 ; pv 68 ;
TAC0 12 ; AT 3/2 ; Dg 1d8+2 ; AS
épée longue+2 ; TA M ; NM spécial ;
AL CN ; PX 975.
Vecna : cet elfe, victime il y a bien
longtemps de l’Œil et de la Main, est
toujours convaincu d’être le vrai
Vecna. Il considère le fait qu’il lui
manque un œil et une main comme
preuve de ce qu’il affirme. Et le fait
qu’il est un magicien très compétent,
quoique totalement fou, n’arrange
rien. Il déambule dans les rues, mar-
monnant d’immondes malédictions
et tuant négligemment tous ceux
qu’il croise. Si les personnages lui
pose des questions sur Kas, il se
lance dans une diatribe cinglante
contre le guerrier puis demande à ce
que les personnages le mènent à lui.
S’ils refusent, il devient violent. S’ils
acceptent, il les suit pendant environ
une heure, jusqu’à ce qu’autre chose
attire son attention.
Pseudo-Vecna, M12 (1) : CA 10 ; VD
12 ; pv 25 ; TAC0 17 ; AT 1 ; Dg 1d4 ;
AS sorts ; TA M ; NM 10 ; AL CM ;
PX 4 000.
Sorts : 4 de niveau 1, 4 de niveau 2, 4
de niveau 3, 4 de niveau 4, 4 de
niveau 5, 1 de niveau 6.
Kas
Les personnages trouvent finalement
la piste du puissant guerrier. Il ré-
side dans l’une des plus anciennes
parties de la citadelle. Il y règne sur
une assemblée de courtisans et de
morts-vivants, qui tous le considè-
rent comme leur maître, et il l’est
d’une certaine manière. Étant mort il
y a bien longtemps, le Kas d’aujour-
d’hui est Kas le Vampire (voir l’an-
nexe sur les PNJ).
Quand ils le trouvent, les person-
nages doivent d’abord le convaincre
de les écouter. Le vampire n’a que
faire d’eux ni de leur détresse. S’ils
parlent de Vecna et lui offrent une
opportunité de lui causer du tort,
alors Kas s’intéresse à eux et décide
de les écouter.
Tandis qu’ils racontent leur his-
toire, Kas écoute avec un intérêt li-
mité. S’ils exhibent l’épée de Kas ou
indiquent qu’elle est en leur posses-
sion, sa curiosité est piquée au vif.
Ce n’est que lorsqu’ils ont fini de
raconter leur histoire qu’il demande
ce qu’ils veulent.
S’ils lui demandent le secret pour
détruire Vecna, Kas rit. Vecna ne
peut pas être détruit. Son propre
échec en est la preuve. Mais il a des
informations qu’il est prêt à négo-
cier. Son prix est très élevé : il veut
son épée. Si les personnages ne l’ont
pas, ils n’ont rien à lui offrir.
La négociation devra être âpre et
furieuse. Kas ne veut que son épée.
Rien d’autre. Si les personnages exi-
gent plus, il leur dira que lui, et lui
seul, peut leur permettre de s’échap-
per, mais qu’il a pour cela besoin de
son épée. Il ne ment pas, car il con-
naît le pouvoir de changement de
plan de l’arme. Mais il n’a aucune-
ment l’intention d’emmener les per-
sonnages avec lui. Son seul intérêt
65
est de s’échapper de la citadelle Ca-
vitius.
Si les personnages lui abandon-
nent l’épée sans avoir préalablement
pris de précaution, Kas s’en saisit,
puis utilise le pouvoir de son épée
de permettre de changer de plan. Il
ne se rend pas sur Tærre (puisque le
seul endroit non interdit pas les pou-
voirs grandissant de Vecna est To-
vag Baragu), mais dans un autre
plan où Vecna ne le trouvera pas.
Les personnages doivent trouver un
autre moyen de retourner dans chez
eux.
Si les personnages sont rusés, ils
assortissent la négociation de me-
naces tangibles contre la sécurité et
l’existence de Kas. Le vampire n’a
aucune envie d’être détruit alors
qu’une évasion semble si proche.
Donc, face à une menace crédible, il
respecte les termes de l’accord. Il
leur dit ce qu’il sait et utilise le pou-
voir de son épée de permettre de
changer de plan pour les renvoyer à
Tovag Baragu.
Une fois l’accord conclu, Kas dit
au groupe ce qu’il sait. C’est extrê-
mement simple. Les personnages ne
peuvent pas tuer Vecna. Il est im-
mortel. Ils ne peuvent pas non plus
utiliser l’épée de Kas contre lui, car il a
appris il y a fort longtemps qu’elle
n’a aucun effet sur lui (mais les per-
sonnages le savent peut-être déjà
eux aussi). Ce n’est que par chance
qu’il a réussi à envoyer Vecna dans
les tréfonds des plans inférieurs. Et
même là, son mal a survécu. Selon
Kas, leur seule chance est de faire
appel à une autre entité de Grey-
hawk aussi puissante que Vecna (si
les personnages ne devinent pas
qu’il s’agit d’Iuz, Kas le leur dit). Et
même ce faisant, Vecna ne peut
qu’être renvoyé dans les plans exté-
rieurs. Mais au moins, de cette ma-
nière, Celui dont on murmure le
nom sera hors-jeu pour longtemps.
Chapitre 11 :
La confrontation finale
Lorsque les personnages trouvent
enfin un moyen de s’échapper de la
citadelle Cavitius, ils doivent affron-
ter Vecna une ultime fois. Débordés
par sa puissance, ils n’ont d’autre
choix que de faire appel à la seule
entité capable d’affronter l’archi-
liche : le demi-dieu Iuz. Tandis que
ces deux entités se battent, les per-
sonnages doivent s’assurer de la sé-
curité de Tærre, quel que soit le
vainqueur.
Retour à la maison
En raison des protections de plus en
plus puissantes mises en place par
Vecna, le seul endroit où les aventu-
riers peuvent revenir sur Tærre est
Tovag Baragu, le portail du demi-
dieu vers les autres mondes. Quelle
que soit la méthode qu’ils utilisent :
changement de plan, sort astral, souhait,
utilisation d’objet magique ou même
forcer le portail de la citadelle, les
aventuriers arrivent de nuit. La lune
et les étoiles brillent dans le ciel, illu-
minant légèrement le paysage. Une
brise fraîche souffle entre les pierres.
Autour des Cercles de Pierres,
presque rien n’a changé. Les Pay-
nims, ressentant le dernier acte de
Vecna, se sont rassemblés au centre.
Un chant tribal, louant le grand sei-
gneur, s’élève de leurs lèvres et se
fait entendre alentour. Turim Varos-
tak est toujours affairé au centre, en
train d’incanter un puissant sort.
Toute son attention est dirigée vers
un seul portail : celui menant vers
l’époque de Vecna et les ruines du
palais du Trône-araignée. Le sort
qu’il incante émet un bourdonne-
ment hypnotique. Il attire les person-
nages vers l’avatar.
Au travers du portail, on dis-
tingue nettement une grande foule.
Ils se pressent et s’approchent, leur
attention concentrée sur la fenêtre,
comme s’ils pouvaient voir l’époque
actuelle à travers. Eux aussi sem-
blent attirés par le chant de Turim.
Les premiers se préparent tout juste
à passer à travers le portail.
Lorsque les personnages se mon-
trent, Turim le remarque, mais
n’interrompt pas son incantation.
Tant que les personnages n’essaient
pas d’interférer, il les ignore. Il se
trouve à présent à une étape critique
du déroulement des opérations. Si
les personnages tentent d’inter-
rompre la cérémonie, Turim utilise le
sort le plus rapide et le plus efficace
à sa disposition pour les éliminer. La
mort ou la destruction du groupe est
son premier choix, puis vient l’im-
mobilisation, puis les renvoyer vers
la citadelle Cavitius. Il devrait pou-
voir aisément le faire à nouveau.
Mais, à cet instant, les joueurs
devraient savoir que les PJ n’ont pas
la puissance nécessaire pour vaincre
Vecna. Pour aller plus loin, ils ont
besoin d’aide, aide qui peut venir de
diverses sources, certaines moins
bonnes que d’autres.
Kas : il n’est d’aucune aide. Son
unique but quand il arrive sur Tærre
est de s’échapper. La nuit ne durera
pas éternellement et il doit se proté-
ger du soleil. Sa première décision
est donc de chercher à disparaître
parmi les tentes des Paynims. S’il ne
peut pas le faire, il saute à travers le
portail vers l’ancienne Baklunie. Il y
fait encore nuit, et il y a une vaste
cité toute proche.
Iuz : il est le candidat le plus sus-
ceptible de fournir de l’aide, bien
que les personnages n’aient pas né-
cessairement envie de faire cela. Si
Beryn, le prêtre d’Iuz, est toujours
avec eux, il prend la décision à la
place des personnages et en appelle
à son dieu. Iuz l’entend et se pré-
sente. Si les personnages cèdent et
l’appellent, Iuz répond. Les person-
nages bons qui s’inquiètent de l’effet
sur leur alignement peuvent être
assurés que, s’il s’agit là d’une tache
dans leur carrière, cela ne les con-
damne pas à être éternellement mal-
faisants. Les paladins perdent ins-
66
tantanément leurs pouvoirs. Ils doi-
vent se soumettre à une sévère ex-
piation et entreprendre une quête
difficile mais, une fois ceci fait, ils
regagneront leur statut de défenseur
de la loi et du bien.
Les dieux : les dieux peuvent dé-
cider d’intervenir si les personnages
refusent d’en appeler à Iuz directe-
ment. Faisant appel à tout ce qui leur
reste de pouvoir, tous les dieux de
Greyhawk (réalisant enfin la menace
que représente Vecna) prennent con-
tact avec les personnages-joueurs.
Ayant une révélation, les person-
nages comprennent qu’ils doivent
faire appel à Iuz. Il est la seule
chance d’arrêter Vecna. Les dieux
bons suggèrent d’ailleurs avec insis-
tance que contrecarrer à la fois les
plans de Vecna et ceux d’Iuz serait le
mieux.
Enfin, si tout le reste échoue (et si
le MD ne veut pas voir Vecna triom-
pher), Iuz apparaît. Il a finalement
réussi à trouver la trace de son enne-
mi. Ceci n’est pas la méthode la plus
satisfaisante puisque les person-
nages n’auront rien fait de particu-
lier pour provoquer une telle appari-
tion.
Le combat des demi-dieux
Peu importe comment il est apparu,
Iuz l’Ancien défie Vecna. Il s’agit là
d’une menace que l’avatar ne peut
ignorer. Les deux entités s’affrontent
alors. Ainsi commence un combat
féroce au milieu des Cercles de
Pierre.
Comme il s’agit du combat final,
le point culminant de l’aventure, le
MD doit décrire le combat de ma-
nière très dynamique. Les deux demi
-dieux ne se content pas de se jeter
des sorts à la figure : il y a des
rayons qui jaillissent de leurs mains,
des disques tournoyants qui sont
projetés depuis leurs doigts, des ex-
plosions tout autour, des boules de
feux qui explosent bruyamment
dans les airs. Lors du combat au
corps à corps, les coups font autant
de bruit que le tonnerre. Les pierres
de Tovag Baragu, réputés incas-
sables, volent en éclats sous les
coups des demi-dieux. Tout doit être
décrit comme titanesque.
En même temps, il n’est pas
question pour le MD que les joueurs
soient réduits à un rôle d’observa-
teurs pendant cet affrontement. Il est
important qu’ils y jouent un rôle
majeur d’une manière ou d’une
autre. Il y a plusieurs choses que les
personnages pourraient ou de-
vraient faire qui affecteront le résul-
tat final.
D’abord, bien que tout semble
bien se passer pour Iuz au début du
combat (après tout, il est un demi-
dieu et Turim n’est qu’un avatar), le
rapport de force semble s’inverser
rapidement dans l’autre sens. Vecna
est un bien meilleur stratège et a
toujours les pouvoirs d’une liche.
Pire encore, Turim semble gagner en
force à chaque frappe. Le portail
qu’il a ouvert vers le passé com-
mence à fonctionner. Les adorateurs
de Vecna commencent à le franchir.
Lorsqu’ils arrivent dans le présent,
ces individus tombent à genoux, en
admiration devant leur dieu. C’est
aux personnages de couper cette
source de pouvoirs de Vecna. Ils
doivent empêcher les adorateurs de
rejoindre le présent. Si les person-
nages ne comprennent pas cela, Iuz
dirige quelques frappes vers le por-
tail, tuant des adeptes au passage. Et
s’ils ne comprennent toujours pas,
Iuz leur hurle, d’une voix surpuis-
sante d’arrêter les adeptes. Vecna
envoi alors quelques projectiles ma-
giques sur les personnages avant
d’avoir de nouveau plus fort à faire
avec Iuz.
Les adorateurs ne sont pas des
agneaux. La plupart sont des guer-
riers maléfiques en état de frénésie
berserk. Ils ne vont pas se laisser
faire. Une violente mêlée s’ensuit
autour du portail. Au début du com-
bat, vingt guerriers sont entrés dans
le cercle. À chaque round, cinq de
plus franchissent le portail, sauf si
leur tête de pont dans le futur est
bloquée. Ils combattent jusqu’à la
mort.
Guerriers de Vecna, G3 (en
moyenne) (20 au début) : CA 4 ; VD
12 ; pv 18 (moyenne) ; TAC0 16
(berserk) ; AT 1 ; Dg 1d6+2 (lance et
berserk) ; TA M ; NM 20 ; AL CM ;
PX 65.
Le problème qui apparaît claire-
ment en combattant ces berserkers,
c’est que Vecna semble en avoir un
nombre infini à disposition. Les ef-
forts des personnages seront donc
vains si le portail n’est pas fermé
d’une manière ou d’une autre. Les
pierres ne peuvent être brisées par
aucun objet ou pouvoir à portée des
personnages. Leur seul espoir est
donc soit de bloquer physiquement
le portail, soit de faire en sorte
qu’Iuz l’endommage.
S’ils lui disent (forcément en hur-
lant) d’endommager le portail, il
comprend immédiatement leur idée
et lance un sort (au choix du MD,
quoi que ce soit d’évocateur et ap-
proprié) sur l’arche (ces dégâts peu-
vent également être provoqués acci-
dentellement durant le combat). On
entend un craquement retentissant,
suivi d’un hurlement de rage de
Vecna. Les pierres du portail écla-
tent et l’image sous l’arche com-
mence soudainement à trembler.
Tout d’un coup, tous les portails se
mettent à montrer des images de
manière aléatoire, passant d’un plan
et d’un temps à un autre apparem-
ment sans aucun contrôle. Tovag
Baragu vient d’être irrémédiable-
ment endommagé. Le portail vers
l’époque de Vecna est fermé. Simul-
tanément, l’aura magique entourant
Greyhawk commence à faiblir. To-
vag Baragu était apparemment la
source primaire du pouvoir de ce
bouclier.
À un moment durant le combat,
les personnages devraient se rendre
compte qu’ils ont un troisième pro-
blème. Même s’ils arrivent à faire
échouer le plan de Vecna, ils restent
face à un, voire deux, demi-dieux
enragés et maléfiques. Aucun indi-
vidu sain d’esprit ne doit s’attendre
à une récompense, quel que soit le
vainqueur ! Ils doivent trouver un
moyen de se mettre hors de danger.
En théorie, ils pourraient juste
s’enfuir. Mais ce n’est pas une solu-
tion, aucun des demi-dieux n’ayant
l’intention de les laisser s’en tirer
ainsi pour vivre une vie tranquille.
67
Le meilleur choix est donc de se dé-
barrasser de Vecna comme d’Iuz, au
moins de manière temporaire. Le
mauvais fonctionnement des por-
tails de Tovag Baragu offre la meil-
leure opportunité d’accomplir cela.
S’ils peuvent faire en sorte que les
deux combattants passent à travers
un des portails, les demi-dieux sont
tous deux projetés vers un plan et
une époque aléatoire. Affaiblis par
un tel combat, il leur faudra du
temps avant de pouvoir revenir.
Mais forcer Iuz ou Vecna à tra-
verser un des portails n’est pas une
mince affaire. Les personnages ont
l’avantage de la surprise, mais il va
néanmoins falloir beaucoup de cou-
rage. Les deux demi-dieux doivent
être saisis et projetés de force. Ceux
qui attrapent Vecna subissent les
effets de son contact. Iuz ne dispose
pas de telles protections, mais il n’est
pas une cible facile. Le meilleur mo-
ment pour les personnages est
quand les deux entités sont en com-
bat au corps à corps. C’est à cet ins-
tant qu’ils peuvent être projetés en-
semble à travers un portail.
Si les personnages réussissent à
se débarrasser de ce couple d’enra-
gés maléfiques, tous deux plongent
dans les ténèbres, continuant à voci-
férer l’un contre l’autre et à se battre.
Une grande explosion se produit,
des flammes immenses traversent le
portail, atteignant quinze mètres de
long et dix mètres de large. Tout ce
qui se trouve dans cette zone doit
effectuer un jet de sauvegarde contre
les souffles. Ceux qui échouent su-
bissent 15d6 points de dégâts. La
moitié pour ceux qui réussissent.
Ensuite, une telle explosion de
flammes se produit de manière aléa-
toire de n’importe quel portail toutes
les 3d10 minutes. Tovag Baragu res-
tera dorénavant comme cela, cra-
chant des flammes et donnant des
images de plans et de temps diffé-
rents, de manière chaotique.
Les personnages ne remarqueront
pas (ils avaient largement autre
chose à faire) que deux petits objets
ont été projetés à travers le portail et
ont atterri dans les herbes non loin :
la Main et l’Œil de Vecna.
Chapitre 12 :
Quand tout est achevé
Cette aventure peut se terminer de deux
manières différentes. Soit les person-
nages sont victorieux et ont contrecarré
le plan de Vecna, soit ils ont lamentable-
ment échoué, ce qui leur a probablement
coûté la vie. Chacun de ces résultats pos-
sibles a des répercussions sur les person-
nages joueurs et sur leur monde.
Les personnages ont gagné
Si les personnages-joueurs réussissent
cette aventure, ils ont sauvé le monde
d’un terrible destin. Plus encore, ils ont
également sauvé les dieux eux-mêmes,
menacés d’être renversés et détruits.
Sans qu’ils en soient nécessairement
conscients, les PJs ont mérité une récom-
pense de la part des dieux.
Ces derniers étant ce qu’ils sont, ils
ne se contentent pas d’apparaître et de
donner un fabuleux trésor aux aventu-
riers. Ils sont bien plus subtils que cela.
Un tel exhibitionnisme crasse n’est pas
leur style. Au lieu de cela, chaque per-
sonnage reçoit une récompense perma-
nente qu’il ne peut ni perdre, ni se faire
voler. La nature exacte de celle-ci dé-
pend du MD, des personnages, de la
campagne en cours, mais voici quelques
suggestions :
 De la chance sous forme d’un bonus
de +1 à tous les jets de sauvegarde et
de caractéristiques.
 Immunité à la peur.
 Résurrection garantie la prochaine fois
que le personnage meurt.
 +1 dans la caractéristique principale.
 Une augmentation du nombre de
sorts que le personnage peut con-
naître (pas mémoriser) par niveau.
 Un bonus de +1 à tous les scores de
caractéristiques.
 Un bonus de +1 au TAC0.
Par la suite, les dieux opéreront de
manière encore plus mystérieuse. Les
personnages ne seront jamais à court
d’aventure ni de travail. De grandes op- cordillère des Brumes Cristallines ga-
portunités vont se présenter à eux. Cer- gnent en force, tandis que les elfes noirs
tains vont se souvenir d’eux à travers sous les montages commencent à se ré-
des odes. La vie sera belle. pandre à la surface. Le soleil s’affaiblit, et
les nuits deviennent plus longues. L’obs-
Mais tous les dieux ne les aiment pas.
curité, à la fois morale et physique,
Ils se sont fait des ennemis à vie d’Iuz et
s’étend petit à petit sur tous les terri-
Vecna. Bien qu’ils ne puissent leur cau-
toires.
ser du tort directement, tous deux essaie-
ront de manipuler les événements au Dans ce triste monde, il y a beaucoup
détriment des personnages. Ces derniers d’opportunités d’aventures pour les per-
peuvent s’attendre à de fréquentes em- sonnages. Tandis que le mal croît, les
buscades d’adeptes, de nombreux acci- vaillants aventuriers deviennent de plus
dents étranges et coïncidences dange- en plus indispensables pour endiguer sa
reuses. Entre les attentions des dieux progression. La terreur doit être écartée
bons et malfaisants, la vie ne sera pas de plus en plus souvent, les royaumes
terne pour le groupe. sauvés et d’insidieux vilains percés au
grand jour. Dans un tel monde, il y a peu
Vecna a gagné d’opportunités pour les personnages de
Il est tout à fait possible que les person- se reposer et se détendre.
nages-joueurs perdent, permettant à
Vecna de triompher. Même si c’est mau-
vais, très très mauvais, cela ne signifie
pas la fin de la campagne. Les person-
nages peuvent toujours avoir des aven-
tures trépidantes et dangereuses dans le
monde de Greyhawk.
Mais la victoire de Vecna change
drastiquement le monde. Tout d’abord,
le demi-dieu est immédiatement élevé au
rang de divinité majeure (voir le recueil
Mythes et Légendes pour les détails). Tous
les autres dieux voient leur statut dimi-
nuer d’un rang et Vecna se voit ainsi être
la seule divinité majeure de Greyhawk.
Les demi-dieux, à l’exception d’Iuz, dé-
périssent puis disparaissent par manque
de pouvoir venant de leurs adorateurs.
Grâce à cette ascension, Vecna met en
place un nouveau règne de terreur sur
Tærre. Les forces du mal se voient attri-
buées de grandes récompenses et de
formidables pouvoirs, tandis que les
défenseurs du bien ont du mal à endi-
guer leur flot. Le Grand Royaume rede-
vient une force significative et entame la
conquête des terres du bien. La cité de
Faucongris tombe sous la coupe d’oli-
garques malfaisants. Les géants de la
68
Annexe I :
Les artefacts de Vecna
Les artefacts de Vecna : la Main et
l’Œil, sont des parties du corps de la
puissante archi-liche Vecna. Baignés
dans le pouvoir et le mal, l’Œil et la
Main continuent d’exister longtemps
après que Vecna lui-même a été en
théorie détruit. Chacune de ces par-
ties de son corps détient encore une
partie de son incroyable force de
volonté, l’ambition malfaisante qui
fut suffisamment puissante pour
soutenir son corps pendant des
siècles après sa mort. Cette volonté
donne à l’Œil et à la Main leurs pou-
voirs, mais aussi leur dangerosité.
L’Œil de Vecna
L’Œil de Vecna semble n’être rien de
plus qu’un petit caillou ou caillot
tout flétri. Si quelqu’un vérifie, il
irradie une forte aura magique. Au-
cune indication n’est décelable sur le
type de magie dont il s’agit. Les pou-
voirs de l’Œil ne peuvent être appris
que par des essais et par l’erreur,
mais il ne révélera ses vraies capaci-
tés qu’une fois qu’il dominera com-
plètement son propriétaire. L’Œil est
profondément et irrémédiablement
maléfique, mais il n’irradie pas le
mal aux yeux de ceux qui vérifie-
raient.
L’Œil de Vecna ne peut être utilisé
qu’après avoir été placé dans l’orbite
oculaire vide d’une créature huma-
noïde. Alors seulement, son posses-
seur peut lui donner des ordres. Ses
pouvoirs doivent être appris en tâ-
tonnant et en essayant si son posses-
seur veut pouvoir en faire usage.
Mais, simultanément, l’Œil com-
mence à étendre son emprise sur lui.
Une fois en place, il ne peut être en-
levé par aucun moyen magique.
Le principal danger lié à l’Œil est
qu’il finira par dominer son posses-
seur, tout d’abord en le forçant à
obéir à sa volonté, puis en le con-
vaincant qu’il est Vecna.
L’Œil a de nombreux pouvoirs,
fragments des capacités maîtrisées
jadis par Vecna. Ceux-ci sont listés ci
-dessous. Ceux cités comme
« capacités permanentes » sont révé-
lés dès que se produit une situation
où ils pourraient avoir un effet. Le
personnage n’a pas besoin d’ordon-
ner qu’ils se déclenchent. Les autres
pouvoirs doivent être invoqués.
Capacités permanentes :
 Vision véritable (comme le sort de
magicien)
 Pressentiment
Capacités invoquées :
 Clairvoyance, à volonté
 Mauvais œil, 3 fois par jour
 Transparence, 3 fois par jour
 Domination, 1 fois par jour
 Vision, 1 fois par semaine
La Main de Vecna
Cet artefact était autrefois la main
gauche de la puissante archi-liche
Vecna. Tout comme l’Œil, elle n’est
ni imposante ni impressionnante en
apparence. Elle ne ressemble à rien
d’autre qu’à une main flétrie, noircie,
momifiée et griffue. Elle irradie une
magie puissante, non identifiable. Il
n’y a aucune indication relative à
son orientation bonne ou mauvaise
mais, tout comme l’Œil, elle est pro-
fondément maléfique.
Pour pouvoir être utilisée, elle
doit être placée sur le moignon d’un
bras gauche. Elle s’y greffe immédia-
tement et ne peut plus ensuite être
retirée par aucun moyen magique
(même pas un sort de souhait). Les
dieux eux-mêmes détestent l’idée
d’interférer avec la magie impie de
Vecna. Une fois greffée, la Main
fonctionne normalement, bien
qu’elle reste noire et flétrie. Tout
comme l’Œil, ses pouvoirs doivent
être découverts par l’expérience et
l’erreur. Et chaque tentative amène
un risque d’être dominé. Si cela se
69
produit, la Main révèle l’ampleur de
ses pouvoirs (mais c’est maintenant
elle qui contrôle le personnage).
La Main est encore plus puissante
que l’Œil. Peu de ses pouvoirs sont
des capacités permanentes. La plu-
part sont activés par un simple geste
ou par la pensée : aucune compo-
sante verbale ou matérielle n’est re-
quise. Par conséquent, il n’y a aucun
ajustement d’initiative lorsqu’on
l’utilise.
Dans les « capacités invoquées »,
le geste que doit effectuer la Main est
indiqué avec chaque pouvoir.
Capacités permanentes :
 Immunité aux projectiles magiques
 Force de 19 dans la main gauche
 Contact flétrissant : inflige 2d6
points de dégâts aux plantes et
aux créatures en lien avec la flore.
Capacités invoquées :
 En pointant l’index : lumière, à
volonté
 En pointant deux doigts : motif
hypnotique, trois fois par jour
 En pointant trois doigts : vapeur
colorée, cinq fois par jour
 En pointant quatre doigts : cône
de froid, trois fois par jour
 En pointant cinq doigts : désinté-
gration, une fois par jour
 En touchant d’un doigt : blessures
légères, à volonté
 En touchant avec deux doigts :
blessures graves, cinq fois par jour
 En touchant avec trois doigts :
apaisement, à volonté
 En touchant avec quatre doigts =
animation des morts (au contact
seulement), trois fois par jour
 En touchant avec toute la main :
mort instantané, pas de jet de
sauvegarde
 Poing : éteint tous les feux, nor-
maux et magiques, à volonté
 La paume en avant : arrêt du
temps, une fois par jour
 Le pouce vers le bas : ténèbres sur
cinq mètres, à volonté
 En claquant des doigts : convoca-
tion de monstres IV, trois fois par
jour
 En agitant les doigts : rumeur illu-
soire, cinq fois par jour
 En ondulant de la main : anima-
tion d’un objet, trois fois par jour
Les pouvoirs de résonance
Un des plus grands secrets de la
Main et l’Œil réside dans l’existence
de pouvoirs supplémentaires quand
les deux artefacts sont réunis. On
sait très peu de choses à ce sujet, car
ce n’est quasiment jamais arrivé, pas
plus de deux fois tout au long de
l’histoire. Et de cela, il ne reste que
peu de traces (jouez cela comme une
question insurmontable exigeant
l’accès à des ressources qui n’exis-
tent plus si la question est posée à un
sage).
Quand un seul individu est en
possession de la Main et l’Œil, il
gagne en plus les pouvoirs suivants :
Capacités permanentes :
 Détection de la magie
 Compréhension des langues
 Non-détection
 Protection contre le bien
 Résistance à la magie de 70 %
Capacités invoquées :
 ESP à volonté
 Contrôle de la température, sur un
rayon de trois mètres (froid seule-
ment), trois fois par jour
Domination
Utiliser la Main ou l’Œil n’est pas
sans risque. L’énergie furieuse qui
donne leurs pouvoirs aux artefacts
est suffisamment puissante pour
forcer le possesseur à agir contre sa
propre volonté. L’artefact commence
par dominer le personnage, puis fi-
nit par lui imposer sa propre person-
nalité et anéantir celle du possesseur.
Chaque fois qu’un des pouvoirs
de l’un ou l’autre artefact est utilisé,
le personnage doit réussir un jet de
sauvegarde contre sorts (avec un
malus de – 2, – 6 si les deux artefacts
sont réunis) pour résister à leur do-
mination. Même les elfes et demi-
elfes sont soumis à une telle attaque :
leur capacité naturelle à résister aux
charmes ne leur est dans ce cas d’au-
cune utilité.
Si le jet de sauvegarde est raté,
l’artefact prend le contrôle du per-
sonnage-joueur. Ces artefacts sont
maléfiques et ils font tout ce qui est
en leur pouvoir pour faire avancer la
cause du mal et leur propre gloire,
tout particulièrement aux dépens
des autres. Tant qu’il commande,
l’artefact sait tout ce que savait le
personnage et possède toutes ses
capacités. Il a bien sûr également un
plein contrôle de ses propres capaci-
tés.
Les buts des artefacts sont les
suivants :
 Acquérir davantage de pouvoirs
magiques : la Main et l’Œil ont
soif de sorts et d’objets magiques,
même s’ils sont inutiles pour le
personnage. Qui possédait ces
sorts ou objets précédemment n’a
aucune importance.
 Acquérir du pouvoir temporel :
un personnage dominé cherchera
à établir son propre empire. Il
commencera petit, mais aucun
acte n’est trop odieux pour l’em-
pêcher d’atteindre un tel but
 Se venger de Kas : si quoi que ce
soit de Kas (le précédent bras
droit de Vecna) est connu ou
existe, les artefacts cherchent à le
trouver pour le détruire. Cela
inclut toute sa descendance et,
bien sûr, l’épée de Kas.
 Faire revenir Vecna : les artefacts
savent que Vecna est vivant
(d’une certaine manière) et peut
revenir. Ils forcent leurs proprié-
taires à rassembler les ressources
et les sorts pour faire revenir Vec-
na sur Greyhawk
 Détruire le bien : à défaut d’autre
chose, les artefacts cherchent à
causer tout le mal possible, de
préférence là où la blessure sera
la plus amèrement ressentie, par
exemple à toute forme de foi ou
d’amitié.
Jouer la domination du person-
nage de la manière la plus subtile
qui soit en suivant ces lignes de con-
70
duite. Il est même possible que le
personnage ne soit pas conscient
qu’il est manipulé (c’est-à-dire que
les artefacts n’exercent pas ouverte-
ment leur contrôle sur lui immédia-
tement). La domination dure jusqu’à
ce que le personnage réussisse à la
vaincre, comme indiqué dans la des-
cription du sort.
Chaque fois que le personnage se
libère de l’artefact, il en ressort affai-
bli par l’effort. Sa sagesse a diminué
de deux points. Cette perte ne peut
être restaurée par aucun moyen à
part une intervention divine et,
comme pour toutes les choses asso-
ciées à Vecna, même les dieux répu-
gnent à y intervenir. Une fois sa Sa-
gesse réduite à trois, l’artefact exerce
un contrôle total sur le personnage,
qui ne peut plus s’en échapper. Bien
que la personnalité de l’individu soit
réduite à néant, l’artefact donne à sa
victime un score de Sagesse de
quinze.
Mais cette Sagesse s’accompagne
d’un changement de personnalité.
Les habitudes de la victime, ses atti-
tudes et même ses manières se trans-
forment pour ressembler à celles de
l’ancienne archi-liche Vecna. Le per-
sonnage soumis se plonge dans
d’intense recherches savantes, évite
le soleil (bien que celui-ci n’ait aucun
effet néfaste), conçoit et exécute les
pires cruautés au nom de la science
de la magie, et recherche activement
pour éliminer tout individu pouvant
représenter une menace potentielle
ou concurrence envers sa propre
puissance. Le personnage nie être
qui que ce soit d’autre que Vecna,
bien que les artefacts poursuivent
leurs efforts pour faire revenir leur
véritable maître.
Détruire les artefacts
La Main et l’Œil de Vecna sont des
objets qui existent depuis des millé-
naires voire plus. Se débarrasser
d’eux ne peut manifestement pas
être une sinécure. Cela va nécessiter
des efforts sans égal de la part des
personnages-joueurs.
Il n’est donné ici aucune méthode
pour ce faire. Même si cette aventure
se déroule dans le monde de GREY-
HAWK, les artefacts sont des élé-
ments personnels. En détruire un
doit être bien plus dur que ce que
vos personnages sont en mesure
d’accomplir. Faites-leur dépenser de
l’argent et passer beaucoup de temps
à découvrir les secrets nécessaires.
Faites-les voyager loin de leurs terri-
toires habituels. Imposez-leur une
ou plusieurs tâches apparemment
impossibles, impossibles par leur
difficulté, ou simplement parce
qu’elles semblent illogiques. Bref,
amusez-vous.
Plusieurs moyens de détruire la
Main et l’Œil sont décrites ci-
dessous. Il est évident que chacune
d’elle devra mener à une aventure à
développer.
 L’Œil ne peut être détruit qu’au
centre de la mer de Poussière, où
il doit être incinéré dans les
flammes du souffle brûlant du
plus vieux dragon rouge de toute
la Tærre.
 La Main doit être apportée au
centre du plan d’Énergie Positive
par quelqu’un qui n’a jamais con-
nu la peur. Là, elle doit être
broyée manuellement pour être
réduite en poudre.
 Les deux artefacts peuvent être
détruits s’ils sont menés dans la
Forge d’or au centre du Soleil.
 L’Œil doit être inséré dans du
verre d’origine volcanique issu
des Fournaises de L’Enfer, puis
brisé contre la sphère de crystal
qui enserre tout l’espace de Grey-
hawk (voir la boite SPELLJAM-
MER pour de plus amples dé-
tails)
 La Main doit être volontairement
fixée à la personne la plus pure
de toute la cité de Faucongris
 La Main doit être confiée au per-
sonnage le plus malsain et cor-
rompu de toute la cité de Faucon-
gris. Il va certes bénéficier gran-
dement de ses pouvoirs mais, au
bout d’un certain temps il les au-
ra totalement épuisés.
Bien sûr, vous pourriez trouver
tout cela trop simple pour vos
joueurs. Dans ce cas (ou tout simple-
ment si vous avez une meilleure
idée), n’hésitez pas à créer une aven-
ture totalement de votre cru. Cela
garantira que votre campagne ne
sera à nulle autre pareille.
L’épée de Kas
L’autre artefact significatif de l’his-
toire de Vecna est l’épée de Kas. Créée
par Vecna lui-même, cette épée est
une arme puissante, bien qu’elle
puisse se révéler ne pas être tout ce à
quoi s’attendent les personnages.
L’épée est une arme énorme, des-
sinée selon le concept d’une épée à
deux mains. La lame fait 1,80 m de
long, tandis que la garde ajoute en-
core environ soixante centimètres à
cette longueur. N’importe quelle
épée normale de cette taille serait
impossible à manier par un être hu-
main, mais la magie dont elle a été
dotée fait qu’elle peut être utilisée
avec grâce et facilité, bien évidem-
ment à deux mains, par n’importe
quel guerrier.
La lame rappelle un couteau de
marin, elle est flamboyante, le tran-
chant marqué d’ondulations irides-
centes. Une veine d’or magiquement
durci en forme l’architecture cen-
trale. La garde est entourée de cuir
rouge tacheté d’or. Les parements
sont faits de fragments de cornes de
licorne polis. Le pommeau repré-
sente un individu barbu au regard
sournois et est conçu pour former
une espèce de panier à la base de la
garde.
L’épée irradie la magie, que le
type de magie émise change à
chaque fois que quelqu’un le vérifie.
Elle n’émet pas d’aura de bien ou de
mal, bien qu’elle soit profondément
malfaisante.
D’une certaine manière, l’épée de
Kas est bien différente des autres
artefacts. Comme une épée intelli-
gente normale, elle communique
télépathiquement avec son proprié-
taire. En dehors du brûlant désir de
détruire Vecna et ses artefacts, elle
semble ne pas avoir de personnalité.
Elle révèle quelques-uns de ses pou-
voirs (mais pas tous).
L’épée de Kas a été façonnée à
l’apogée de la puissance de Vecna
durant sa période en tant que mort-
vivant. Voyant son empire croître
trop vite, Vecna a choisi un de ses
fidèles, Kas, pour faire de lui son
bras droit. Pour marquer sa fonction,
Celui dont on murmure le nom a
façonné une épée et l’a dotée de pou-
voirs.
71
Mais Kas s’est finalement lassé de
son rôle de second. Sa fierté et son
arrogance grandissaient et il en est
venu à se croire capable de régner à
la place du seigneur Vecna. Poussé
par son épée (elle avait hérité de
Vecna une petite partie de son ambi-
tion), Kas a lancé un assaut contre le
Trône-araignée. Ce n’est qu’alors
qu’il a découvert que Vecna avait
muni l’épée de protections. Conçue
par lui, l’épée était impuissante
contre son créateur.
Bien que Kas aie été capable de
détruire le corps de Vecna pendant
leur combat, le guerrier a lui aussi
été anéanti. Seuls l’épée de Kas, la
Main et l’Œil de Vecna sont restés.
Mais, dans la mort, Kas a transféré à
son épée sa rage et sa haine de Vec-
na, sa contribution à la personnalité
de l’artefact.
Depuis ce temps, l’épée a réguliè-
rement refait surface dans Flanesse.
Chaque fois, son porteur est devenu
un très puissant guerrier, obsédé par
la quête des artefacts de Vecna.
Ayant atteint l’apogée de sa puis-
sance, le guerrier disparaît en quête
de Vecna, et ne reparaît jamais.
L’épée de Kas peut être maniée par
les membres de n’importe quelle
classe de combattant. Mais les en-
chantements dont elle est dotée sont
si puissants que, lorsqu’il la touche
la première fois, l’individu subit
2d20 points de dégâts. L’épée peut
par la suite être maniée librement
par cet individu. Bien que malfai-
sante, elle ne fait aucune distinction
basée sur l’alignement : tout combat-
tant qui la manipule en sort finale-
ment changé d’une manière ou
d’une autre.
Si le personnage n’est pas tué par
le premier contact avec l’épée, il de-
vient son seul propriétaire jusqu’à ce
qu’il soit détruit ou qu’il la cède vo-
lontairement à quelqu’un d’autre.
L’épée de Kas n’est pas une arme ca-
pricieuse : elle se laisse manipuler
par toute personne qui la touche.
Mais le personnage ne l’abandonne-
ra probablement pas, puisque l’épée
rend son propriétaire très possessif,
le forçant ainsi à devenir aussi loyal
qu’elle l’est.
 L’autre problème majeur de
l’épée est sa haine de Vecna. Norma-
lement, cette animosité reste dor-
mante jusqu’à ce que son possesseur
entre en conflit avec Vecna. Son
émotion déclenche alors une réaction
de l’épée. Lentement, elle commence
à alimenter cette haine par des sug-
gestions et des exhortations sublimi-
nales. Utilisant ses pouvoirs, elle
tente de mener le personnage devant
Vecna (ou ses artefacts) pour essayer
de détruire définitivement Celui
dont on murmure le nom.
Malheureusement pour son pro-
priétaire, l’épée de Kas ne peut utiliser
ses pouvoirs contre Vecna ou ses
artefacts. Même en ayant mené de
nombreux braves guerriers jusqu’à
cet objectif (uniquement pour les
voir être anéantis), l’épée n’a pas
conscience de ses propres limites.
L’épée de Kas possède à la fois des
capacités permanentes et invoquées.
Toutes ne peuvent être activées que
lorsque l’épée est prise en mains.
L’épée ne révèle jamais l’existence
de ses capacités permanentes. À l’ex-
ception du pouvoir gardienne (qui
doit être découvert par tâtonne-
ment), les capacités permanentes
s’activent automatiquement lorsque
la situation l’exige. Parmi les capaci-
tés invoquées, celles marquées d’une
esperluette (&) sont révélées au pos-
sesseur dès qu’il brandit l’épée. Les
autres pouvoirs, non marqués, doi-
vent soit être découverts par tâton-
nement, soit sont révélés quand
l’épée pense que c’est pertinent.
Capacités permanentes :
 Gardienne +6 (comme une épée
gardienne +4 décrite dans le GdM)
 Dégâts doublés contre les créa-
tures extra planaires sur le plan
Matériel Primaire
 Immunité aux sorts de peur
 Immunité aux projectiles ma-
giques
 Immunité aux sorts de charme et
d’immobilisation
 Pollue l’eau bénite dans un rayon
de 9 m
 Pressentiment
Capacités invoquées :
 & Bouclier, trois fois par jour
 & Force de géant de feu (bonus
de – 4 au TAC0 et de +10 aux dé-
gâts), durée un tour, trois fois par jour
 Paralysie au contact (malus de – 4 au
jet de sauvegarde), trois fois par jour
 Changement de plan, une fois par
jour.
Les inconvénients
Comme mentionné précédemment,
plusieurs limites s’appliquent aux
pouvoirs de l’épée de Kas. Elle perd
temporairement tous ses pouvoirs
lorsqu’elle se trouve à moins de
vingt mètres de Vecna ou de l’un de
ses artefacts. Aucun de ses pouvoirs
de protection ne fonctionne contre
les attaques provenant de Vecna,
quelle qu’en soit la portée. Son pos-
sesseur n’est pas immunisé aux pro-
jectiles magiques de Vecna, l’épée
n’a pas la capacité gardienne contre
ses attaques, elle ne fournit aucune
information par son pouvoir de pres-
sentiment lorsque Celui dont on mur-
mure le nom va frapper, etc.
L’épée cherche également à con-
trôler son possesseur pour l’obliger à
rechercher et détruire Vecna ou
toute autre chose qui lui est liée ; ceci
jusqu’à ce que cela tourne à une ob-
session violente. En cela, elle est le
fléau du culte de Vecna. Ce contrôle
s’exerce comme celui de n’importe
quelle autre arme intelligente, si ce
n’est qu’1d10 est ajouté au score de
personnalité de l’épée à chaque test.
L’épée de Kas a une Intelligence de 19
et un ego de 20. Une fois que l’épée
acquiert le contrôle d’un individu,
celui-ci ne peut être rompu par au-
cun autre moyen qu’un sort de sou-
hait.
Un autre souci encore plus immé-
diat pour son porteur est l’insatiable
soif de sang de l’épée de Kas. Elle se
complaît dans la violence et la des-
truction. Si on ne l’abreuve pas de
sang frais chaque jour, l’épée tente
immédiatement de prendre le con-
trôle de son propriétaire. En cas de
succès, elle force immédiatement le
personnage à tuer quelque chose,
peu importe quoi, même d’autres
personnages. S’il est vainqueur du
test de personnalité, il peut mainte-
nir l’épée sous contrôle pour la journée.
72
Comme tous les artefacts, l’épée
corrompt et influence son proprié-
taire petit à petit. Bien que l’épée de
Kas ne change pas immédiatement
l’alignement du personnage en mau-
vais, elle le transforme petit à petit
en un être possessif et cupide. Les
actions du personnage pourraient
alors, en conséquence, indiquer un
changement d’alignement.
Le personnage n’acceptera de se
défaire de l’épée sous aucun pré-
texte. Toute tentative par d’autres
individus de ne serait-ce que toucher
l’épée seront perçues comme hostiles
et pourront mener à des actes de
violence. Tôt ou tard, le personnage
devient paranoïaque, convaincu que
tout le monde veut lui voler l’épée de
Kas. L’obsession devient tellement
forte que le personnage devient inca-
pable de coopérer avec qui que ce
soit, même de vieux compagnons. Il
doit alors mener une existence mau-
dite et solitaire, à moins qu’on ne le
sépare de force de l’épée.
Détruire l’épée
Pour les mêmes raisons que men-
tionnées pour la Main et l’Œil de Vec-
na, aucune méthode spécifique n’est
donnée pour détruire l’épée de Kas.
Le MD peut soit utiliser une des
trames énoncées ci-dessous, soit en
créer une appropriée à sa campagne.
Peu importe ce choix, l’aventure doit
être extraordinairement difficile, de
proportions héroïques, une aventure
dont on se souvient.
 L’épée de Kas doit être jetée dans
les chutes de la Lune pour se fra-
casser sur les rochers en dessous ;
 L’épée de Kas est détruite quand
Vecna est définitivement anéanti ;
 L’épée doit être martelée pour
être transformé en soc de charrue
en utilisant la massue de Saint
Cuthbert ;
 La mémoire de Kas doit être effa-
cée des esprits de tous les êtres
vivants sur Tærre. Alors seule-
ment l’épée cesse d’exister.
Ces idées ne sont que des sugges-
tions. Le MD est encouragé à créer
toute autre moyen de destruction
qu’il peut imaginer. Cela garantira
que votre campagne aura une saveur
unique et que votre monde sera à
nul autre pareil.
Annexe II :
Vecna en tant que demi-dieu
Relativement nouveau dans les
rangs des divinités, Vecna n’est que
rarement reconnu comme un demi-
dieu par ses adorateurs. Connu sous
les noms de « Celui dont on mur-
mure le nom », « le Seigneur muti-
lé », « le Maître des secrets », Vecna
bénéficie d’un culte de taille réduite
mais à l’activité croissante sur les
territoires de Flanesse. Vecna est le
dieu des noirs secrets, particulière-
ment ceux qui ont trait à la magie.
Pour la majorité des mortels néan-
moins, Vecna reste l’archi-liche, bien
qu’il ait transcendé ce pitoyable titre
honorifique il y a de cela des siècles.
Tandis que d’autres dieux pour-
raient être offensés par le manque de
reconnaissance de leur statut, cela
convient plutôt bien, jusqu’à présent,
à l’aspiration au secret de Vecna. Il
apprécie d’être considéré comme un
outsider parmi les grandes puis-
sances des plans extérieurs. Leur
attention est concentrée sur autre
chose et cela lui permet de pour-
suivre ses plans sans être dérangé.
Ayant été auparavant une liche,
Vecna en a conservé l’horrible appa-
rence. Son corps est comme momifié,
des morceaux de chair putréfiée vi-
sibles à travers les loques qu’il porte
comme vêtements. Son bras gauche
se termine par un moignon non cica-
trisé. Son visage est couvert d’une
écharpe de soie, voilant ses véri-
tables traits.
Notes relatives à la façon
de jouer
Vecna préfère n’intervenir qu’indi-
rectement dans les affaires des
hommes, guidant et dirigeant ses
fidèles vers des buts que lui seul
comprend. Passé maître en matière
de tricherie et de ruse, Celui dont on
murmure le nom n’a aucune com-
passion pour les mortels, pas même
pour ses adorateurs. Ceux qui s’en-
gagent à suivre sa voie doivent ac-
cepter de n’être que de simples pions
au service de ses plans. Les fidèles
qui le servent correctement se voient
récompensés par des connaissances,
généralement sous forme de secrets
maudits que d’autres préféreraient
ne jamais voir ressurgir. Ceux qui
l’offensent se retrouvent souvent
victimes de chantage, trahis, leurs
plus sombres secrets étant révélés à
ceux qui peuvent leur faire le plus de mal.
Caractéristiques : AL CM ; ALF tout
alignement mauvais ; ZdC secrets et
magie ; SY un œil dans une main.
Voir la version AD&D 2e édition
de Mythes & Légendes pour une expli-
cation du format et des abréviations
utilisées ici.
Capacités divines standardes : en
tant que demi-dieu, Vecna bénéficie
automatiquement des pouvoirs sui-
vants. Ceux-ci ne sont pas acces-
sibles à ses manifestations.
Communication : Vecna ne peut
parler à ses fidèles (ou toute autre
personne) sur un autre plan qu’à
travers une de ses manifestations.
Compréhension des langues : le de-
mi-dieu parle et comprend toutes les
langues.
Capacités accordées : Vecna peut
accorder à ses prêtres (ou dans des
circonstances particulières, à tout
fidèle) n’importe quel sort ou pou-
voir de niveau 5 ou moins.
Immortalité : s’il est détruit, Vecna
se reforme au bout de 1d100 jours
Initiative : il gagne automatique-
ment l’initiative quand il combat des
mortels
Utilisation de la magie : il peut uti-
liser n’importe quel sort (de prêtre
ou de magicien) à volonté
Résistance à la magie : Vecna a une
résistance à la magie de 70 % contre
la magie provenant des mortels,
40 % contre celle des demi-dieux et
20 % contre celle des dieux de rang
supérieur.
Multi-tâche : Vecna peut effectuer
simultanément deux actions sans
aucune pénalité
Voyage planaire : Vecna ne peut se
déplacer d’un plan à un autre que
grâce à des sorts ou des objets magiques
73
Jets de sauvegarde : La valeur des
jets de protection de Vecna est de 4
dans toutes les catégories
Sixième sens : Vecna sait ce qu’il se
passe dans un rayon d’un kilomètre
et demi autour de lui ou de n’im-
porte lequel de ses adorateurs.
Téléportation : Vecna peut se télé-
porter en n’importe quel endroit du
plan où il se trouve à volonté et sans
risque d’erreur.
Manifestation de Vecna
(Magicien niveau 20)
Vecna se manifeste sous la forme
d’un homme d’âge moyen affecté de
terribles handicaps, généralement
une jambe manquante. Il ne porte
aucune arme en dehors d’une simple
béquille en bois. Il est capable de
jeter des sorts comme un magicien
de niveau 20. Bien que mortelle, la
manifestation de Vecna dispose de
beaucoup des capacités de Vecna
lorsqu’il était encore l’archi-liche.
For 14* Dex 14* Con 18
Int 20 Sag 18 Cha 13
VD 9* TA M (1,75 m) RM 45 %*
CA 0 DV 18* Pv 116
AT 1 TAC0 10 Dg 1d10
* Si Vecna a récupéré son Œil et
sa Main, les caractéristiques de sa
manifestation deviennent For 19 ;
Dex 17 ; VD 12 ; RM 70 % ; DV 20 ;
pv 124.
Att/déf spéciales : la manifesta-
tion de Vecna peut utiliser tous les
pouvoirs d’une liche normale à vo-
lonté. Elle génère une aura d’effroi,
obligeant les créatures à 5 DV ou
moins à réussir un jet de sauvegarde
contre les sorts, un échec signifiant la
fuite pour 5d20 rounds. Son contact
glacial inflige 1d10 points de dégâts
et paralyse la créature jusqu’à ce que
cet effet soit dissipé. Elle ne peut être
touchée que par des armes magiques
+1 ou mieux.
En plus de sa résistance à la ma-
gie, la manifestation de Vecna est
immunisée aux sorts de charme, som-
meil, débilité, métamorphose, froid, élec-
tricité, folie et mort. Elle ne peut pas
être repoussée. Elle peut jeter des
sorts comme un magicien de niveau
20 (en appliquant les restrictions de
sorts par niveau), mais n’a besoin
d’aucun livre de sorts ni composante
matérielle. Elle a accès à tous les
sorts de toutes les écoles.
Enfin, en vertu du rôle de maître
des secrets de Vecna, elle peut
mettre à jour tous les secrets que
pourraient garder un individu. Elle
utilise fréquemment cette capacité
pour maintenir les fidèles dans le
droit chemin ou pour faire chanter
les puissants.
Les devoirs du clergé
Les prêtres de Vecna sont rares,
principalement en raison des pré-
requis très stricts pour le devenir. Ils
ont toutefois un grand degré d’auto-
nomie dans leurs activités. Leur de-
voir le plus important est de retrou-
ver l’Œil et la Main de Vecna, afin que
ceux-ci puissent être restitués à leur
dieu. En dehors de cela, les prêtres
doivent rassembler et étudier
d’étranges objets magiques, détruire
ou affaiblir toute menace contre Vec-
na et préparer son empire pour le
jour où il réapparaîtra. Deux fois par
an, ils doivent lui sacrifier de
grandes quantités d’objets magiques
à Vecna.
Obligations et pouvoirs : CR doit
être multi-classé ou à classes jume-
lées magicien/prêtre ; AL LM ; AP
dague, fléchettes, masse, bâton ; RA
aucune ; SI générale, charme, com-
bat, conjuration, divination, élémen-
taire, nécromantique, protection ; PC
5) connaissance des légendes une fois
par jour ; RM commander.
Le culte de Vecna
Bien que les adorateurs de Vecna
soient peu nombreux et leurs activi-
tés secrètes, le culte représente une
force possiblement importante. Jus-
qu’à présent, il a été tenu en respect
par le plus actif culte ignoré d’Iuz,
mais celui-ci a récemment essuyé
une série de revers. Ces événements,
couplés à la récente apparition de
Vecna/Halmadar (qui n’est pas la
manifestation de Vecna), ont donné
à Vecna et ses adeptes l’opportunité
d’agir. Ils sont maintenant prêts à
faire un grand bond en avant en
termes de pouvoir, et donc à faire
grandement croître celui de leur
dieu.
Le culte est organisé de manière
très stricte dans une hiérarchie du
mal. Chaque adepte a une position et
un rôle spécifiques, reposant sur ses
capacités et son importance. En ap-
parence ceux qui occupent les posi-
tions inférieures doivent s’en re-
mettre sur tous les sujets à ceux qui
leur sont supérieurs en rang ; mais la
réalité est un peu différente, car le
culte de Vecna est d’une philosophie
très loyale mauvaise. Ainsi, tous les
membres cherchent à prendre
l’avantage sur leurs supérieurs, tout
en gardant à distance ceux qui sont
en dessous d’eux. Les secrets et le
chantage sont monnaie courante au
sein du culte.
Chaque élément d’organisation
hiérarchique du culte est identifié
par un nom de partie d’un corps.
Certaines positions sont uniques,
faites pour un prêtre, personnage ou
monstre précis. D’autres ne sont ac-
cessibles qu’aux prêtres, tandis que
d’autres encore sont ouvertes à tous.
La Voix de Vecna
Il s’agit de la plus haute position
dans la hiérarchie, à part Vecna lui-
même. Une seule personne peut oser
prétendre être la Voix : la manifesta-
tion de Vecna.
Le Cœur de Vecna
Sa Très Énigmatique Excellence, Su-
blime Maîtresse de Celui dont on
murmure le nom, le Cœur de Vecna
est la grande prêtresse du culte.
C’est par elle que les ordres de Celui
dont murmure le nom sont transmis
aux fidèles. En ce moment, le Cœur
de Vecna est Diraq Malcinex, de Ket
(voir l’annexe sur les PNJ). Elle porte
toujours une robe rouge-sang dé-
pourvue d’ornement.
74
L’Œil et la Main
Ces deux créatures (voir l’annexe sur
les nouveaux monstres) sont les lieu-
tenants du Cœur de Vecna. Ils peu-
vent aussi recevoir leurs ordres di-
rectement de la Voix de Vecna. L’Œil
et la Main sont des créatures
uniques :un seul de chacun d’eux
peut exister à un instant donné. Si
l’un est détruit, un autre similaire est
créé pour prendre sa place
Les Pensées de Vecna
Après le Cœur viennent les Pensées
de Vecna. Celles-ci dirigent les Or-
ganes, le nom donné aux congréga-
tions de fidèles. Le culte étant petit,
il y a rarement plus d’un Organe par
ville ou par région. Les Pensées por-
tent des robes arborant un blason
montrant un motif d’éclairs, repré-
sentant le pouvoir dévastateur de la
pensée.
Au sein des Organes, il y a plu-
sieurs prêtres, mais une seule Pen-
sée. Traditionnellement, le prêtre de
plus haut rang de l’Organe est la
Pensée de Vecna. Tous les autres
prêtres lui doivent obéissance. Les
serviteurs ne contestent pas la posi-
tion de la Pensée mais, étant malfai-
sants, il arrive qu’ils fassent chanter
leurs supérieurs, en particulier en
menaçant de les dénoncer. Il s’agit
bien sûr d’un jeu dangereux puisque
la Pensée de Vecna pourrait choisir
d’anéantir le présomptueux.
Les Mémoires de Vecna
Les prêtres de bas niveau d’un Or-
gane sont appelés les Mémoires de
Vecna, car ce sont eux qui assurent
l’existence du culte au quotidien. Ils
s’assurent ainsi que son nom ne sera
jamais oublié. Le nombre de Mé-
moires sous la responsabilité d’une
Pensée dépend de la taille et de l’im-
portance de l’Organe. Il ne peut y
avoir qu’un seul prêtre mineur de
niveau 5 ou plus au sein d’un Or-
gane donné. Les Mémoires portent
des robes décorées de motifs abs-
traits.
Bien que les Mémoires doivent,
selon les règles du culte, obéissance
à la Pensée, elles sont en permanence
en train d’essayer de gravir les éche-
lons du pouvoir. Tricherie, traîtrise,
chantage et assassinats sont des pra-
tiques courantes utilisées par les
prêtres les uns contre les autres.
Pour survivre, ils utilisent leurs pou-
voirs pour réunir des secrets, servent
d’espions pour leurs supérieurs et
s’occupent de leurs ennemis sans
ménagement.
Bien qu’il puisse sembler que l’es-
pérance de vie d’un prêtre soit extrê-
mement courte en raison de telles
pratiques meurtrières, la nature
loyale du culte requiert que de tels
agissements soient faits de manière
subtile. Si une telle machination est
exposée au grand jour, son auteur
est au mieux disgracié, mais le plus
souvent condamné à mort par un
tribunal clérical. La menace de la
comparution devant ledit tribunal
est utilisée comme moyen de coerci-
tion par les prêtres de haut rang
pour tenir en respect leurs subal-
ternes.
Les Dents de Vecna
Des membres profanes du culte, au-
cun n’a un statut plus avantageux
que celui des mages et magiciens
spécialistes. Ces fidèles sont connus
sous le nom de Dents de Vecna, en
raison de leur redoutable morsure :
leurs sorts. Ayant typiquement accès
à une plus haute maîtrise de l’art de
la magie que les prêtres à classes
jumelées, les mages sont pourtant
considérés comme inférieurs. Ils
n’ont pas le dévouement aveugle du
Cœur, des Pensées, et des Mémoires.
On fait appel à eux pour créer tout
objet magique ou sort dont le culte a
besoin.
Les Doigts de Vecna
Le second groupe de membres pro-
fanes le plus important du culte du
Maître des Secrets est constitué de
voleurs, connus comme les Doigts de
Vecna. Ils sont chargés d’accomplir
la plupart des missions spéciales du
culte. Ils rassemblent les secrets que
la secte utilise pour faire chanter les
officiels. Ils payent aussi les pots-de-
vin nécessaires pour corrompre les
gardes et terroriser les honnêtes ci-
toyens. Quand ils agissent pour
compte du culte, les voleurs teignent
leurs doigts en rouge, pour que leur
victime sache qui les a envoyés.
Le Sang de Vecna
Le troisième groupe de profane est
constitué de guerriers, connus
comme le Sang de Vecna. La plupart
sont fanatiquement acquis à la cause
du culte, prêts à mourir s’il le faut.
75
Ils sont convaincus que leur mort
accélérera le retour de Vecna. Ce
jour-là, le fidèle recevra en récom-
pense la soumission de tous les infi-
dèles.
Comme les Doigts, les guerriers
sur Sang de Vecna portent une
marque quand ils sont en mission
pour le culte. Ils étalent de la tein-
ture rouge sur leur visage, symbole
de leur acceptation de la mort au
service du culte.
La Descendance de Vecna
Les adeptes les moins importants
sont les personnages ordinaires, ces
citoyens et paysans corrompus et
maléfiques qui ont rejoint le culte
avec l’espoir de partager la gloire à
venir. Bien qu’ils n’aient aucune ca-
pacité particulière, l’adoration que
vouent ces individus à Vecna lui est
nécessaire pour augmenter ses pou-
voirs. Considérés comme ses enfants
sans défense, ils doivent être proté-
gés de toute forme de danger, sauf si
Vecna en décide autrement. Ils sont
protégés de bien des façons des agis-
sements malfaisants des prêtres,
puisqu’il n’y a pas de plus grand
crime que de s’attaquer ne serait-ce
qu’à la plus infime partie du pouvoir
du Seigneur Vecna.
 L’Œil WGA4

CLIMAT / TERRAIN : Tous

FRÉQUENCE : Unique
ORGANISATION : Solitaire/culte
CYCLE D’ACTIVITÉ : Tous
INTELLIGENCE : Exceptionnelle (15-16)
TRÉSOR : W
ALIGNEMENT : Loyal mauvais
NOMBRE APPARAISSANT : 1
CLASSE D’ARMURE : 2
DÉPLACEMENT : 12
DÉS DE VIE : 12
TAC0 : 9
NOMBRE D’ATTAQUES : 2
DÉGÂT PAR ATTAQUE : 1-10 (arme)/regard
ATTAQUES SPÉCIALES : Regard
DÉFENSES SPÉCIALES : Immunité à la surprise, –1 à
l’initiative
RÉSISTANCE À LA MAGIE : Néant
TAILLE : M (entre 1,50 m et 2,10 m)
MORAL : Champion (15)
POINTS D’EXPÉRIENCE : 6 000
L’Œil est l’un des principaux lieutenants du culte de Vecna. Bien
qu’un seul ait jamais été vu, il est impossible d’affirmer avec certitude
qu’une seule de ces créatures existe. L’Œil est une création de Vecna
et il est donc tout à fait possible qu’il en existe plus d’un.
Il mesure 2,10 m. C’était autrefois un être humain, mais il a dû,
pour devenir l’Œil, subir une transformation. Sa tête a été remplacée
par un gigantesque globe oculaire. Son corps est svelte et se déplace
rapidement avec grâce. L’Œil s’habille normalement d’une longue
robe verte bordée de rouge. Des yeux, brodés avec des fils d’or, Quel que soit le processus, il ôte toute humanité à l’Œil. Celui-ci
décorent ses ourlets. En public, il recouvre sa robe d’un grand man- ne ressent plus aucune émotion ni aucune vertu noble, et il fait
teau gris et sa tête d’une profonde capuche. preuve de plusieurs maniérismes particuliers. Une forme de préco-
Combat : le but principal de l’Œil n’est pas de combattre, mais de gnition limitée fait qu’il termine les phrases des autres avant que ceux
rassembler des informations. Il n’est cependant pas dépourvu de -ci n’aient eu le temps de les prononcer. Il s’entoure de miroirs et est
capacités martiales. Il se bat normalement avec une épée à deux fasciné par les reflets. Sadique et cruel, il passe ses propres douleurs
mains. Il conserve également deux surins cachés sur lui, attachés à et frustrations sur ses victimes sans défense.
chaque bras, garde vers le bas. Dans les cas où il ne peut pas utiliser Selon les prêtres du culte, l’Œil est supposé représenter les sens
son épée, il croise les bras et dégaine les deux dagues pour combattre
à deux mains. Il est vif comme l’éclair (Dextérité de 19) et étonnam- de Vecna sur le plan Matériel Primaire. Il bénéficie d’une précogni-
ment gracieux. tion limitée (comme décrit dans le paragraphe sur le combat) perpé-
tuellement active. Il peut utiliser clairvoyance, détection de la magie et
L’Œil a reçu plusieurs pouvoirs lors de sa transformation. Le détection des pièges à volonté. Il détecte automatiquement toutes les
moindre d’entre eux est qu’il ne peut pas être surpris, tant qu’il est
éveillé. Il bénéficie d’un bonus de – 1 à tous ses jets d’initiative, grâce illusions.
à une forme limitée de clairvoyance. Son rôle premier est d’être un traqueur psychique pour les
Son pouvoir le plus redoutable est son regard. L’Œil ne s’ali- prêtres de Vecna. Une fois qu’il a vu un être intelligent, directement
mente plus au sens normal du terme, mais se nourrit des âmes des ou par scrutation, il peut suivre l’aura de cette créature sur de
autres qu’il absorbe par son regard. Chaque round, l’Œil peut utiliser grandes distances. La portée de ce pouvoir dépend des capacités du
son regard comme attaque sur une cible. À moins d’avoir été préala- personnage joueur. Ceux qui n’ont pas le pouvoir de lancer des sorts
blement avertie d’éviter son regard, la victime doit effectuer un jet de ne peuvent être détectés que dans un rayon d’un kilomètre et demi.
sauvegarde contre la mort magique. Ceux qui réussissent ne subis- Les autres sont détectables dans un rayon en kilomètres égal au ni-
sent aucun effet négatif durant ce round ; ceux qui échouent sont veau des sorts le plus élevé qu’ils peuvent lancer multiplié par 1,5.
assujettis par l’Œil. Leur force vitale est aspirée par l’Œil et y est
retenue prisonnière. Les autres individus qui assistent à la scène Ainsi, un lanceur de sorts de niveau 12, capable de lancer des sorts
voient une forme fantomatique être aspirée par l’Œil. Le corps de la de niveau 6, peut être détecté dans un rayon d’environ 9 km.
victime tombe alors au sol, inerte. L’Œil ne peut pas consommer sa Cette capacité de détection n’est cependant pas infaillible. De
proie métaphysique avant que le corps de celle-ci n’ait été détruit, fortes concentrations d’énergie magique peuvent masquer l’aura de la
mais une fois ceci fait, la force vitale capturée est dévorée et ne peut cible. Des artefacts, la présence de nombreux objets magiques, ou
plus être régénérée, par aucun moyen, en dehors d’une intervention même la présence dans un même lieu de nombreux jeteurs de sorts
divine. produisent cet effet. Par exemple, le simple fait de pénétrer dans les
Si l’Œil est détruit, les forces vitales qu’il a emprisonnées mais locaux d’une guilde des magiciens suffit à bloquer cette capacité. En
non dévorées retournent instantanément dans les corps de leurs cas de doute, l’Œil doit réussir un jet de sauvegarde contre les sorts
propriétaires. L’Œil peut décider de libérer volontairement une force pour garder la trace.
vitale qu’il n’a pas consommée. Accessoirement, il a accès à tous les
souvenirs de ses victimes. L’Œil est capable de communiquer par télépathie avec qui il
Habitat/société : l’Œil est une création des prêtres/magiciens du veut.
culte de Vecna, peut-être avec l’intercession de Vecna lui-même. Son Écologie : l’Œil est une partie insécable du culte de Vecna. En rai-
processus de création est inconnu des membres du culte, à part les son de son mode de création et des propriétés particulières, il est
plus hauts gradés, on sait seulement qu’il implique l’utilisation de considéré avec crainte par les individus de la base. Il n’est pas prêtre
sorts de très haut niveau, dont souhait. En raison du temps nécessaire ni ne fait partie du clergé ; il s’agit plutôt d’un être qu’ils ont créé. Il
au processus, de sa dangerosité et de sa difficulté, on pense qu’il
n’existe qu’un seul Œil à la fois. est totalement loyal aux grands prêtres du culte et n’obéit qu’à eux.
 La Main WGA4

CLIMAT / TERRAIN : Tous

FRÉQUENCE : Unique
ORGANISATION : Solitaire
CYCLE D’ACTIVITÉ : Tous
INTELLIGENCE : Faible (5-7)
TRÉSOR : Aucun
ALIGNEMENT : Loyal mauvais
NOMBRE APPARAISSANT : 1
CLASSE D’ARMURE : 0
DÉPLACEMENT : 12
DÉS DE VIE : 13
TAC0 : 7
NOMBRE D’ATTAQUES : 3
DÉGÂT PAR ATTAQUE : 1-8 (×2, arme) + 7/1-10 + 7
ATTAQUES SPÉCIALES : Absorption de Force
DÉFENSES SPÉCIALES : Aucune
RÉSISTANCE À LA MAGIE : Aucune
TAILLE : M (1,45 m)
MORAL : Champion (15-16)
POINTS D’EXPÉRIENCE : 7 000
La Main est le second des deux lieutenants du culte de Vecna,
l’autre étant l’Œil. Tout comme ce dernier, la Main a été
créée : c’est un être humain altéré par de puissants sorts pour
devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Une seule Main a été vue,
et, compte tenu de la difficulté pour en créer une, il est pro-
bable qu’elle soit unique.
La Main est un humanoïde râblé, très musclé, presque retenues. La Main peut garder sa prise d’un round à l’autre,
nain en termes de taille et de carrure. Après la transformation causant à la fois des dégâts et absorbant simultanément la
subie, la Main est un être qui n’a plus de tête. À sa place, une Force. Les personnages retenus prisonniers peuvent s’échap-
gigantesque main est plantée sur son cou. Elle n’a ni bouche per en réussissant un jet de Force. Si un personnage voit sa
ni organes sensoriels, mais la Main n’a pas l’air d’être gênée Force tomber à 0 ou moins, il meurt. La Force perdue est
par cette absence. Elle est vêtue d’un kilt plissé, décoré de récupérée à raison d’un point par jour.
tourbillons de couleurs et de bandes dentelées. Une épaisse Habitat/société : la main a été créée grâce à des sorts par les
ceinture de cuir, ornée de dagues, est son seul autre vêtement. prêtres/magiciens de Vecna. Le processus est incroyablement
En public, elle porte une robe bleu-vert avec une large ca- complexe et provoque des douleurs dignes des pires tortures,
puche. Elle tient un masque de cuir ciselé pour masquer son à tel point que le sujet en perd toute humanité. Ce qui reste
« visage ». est une chose bestiale, à peine intelligente. Incapable de par-
Combat : la Main a été conçue pour se battre, pour être les ler, la Main ne peut qu’exprimer sa rage par des gestes muets.
muscles du culte de Vecna. Elle est parfaitement adaptée à Tout comme l’Œil, elle fait preuve d’étranges manières. Tan-
cette tâche. Elle a une Force de 19 (+3 de bonus aux attaques tôt soumise à l’autorité, caressant gentiment une main amie,
et +7 aux dégâts). Elle combat avec une arme dans chacune elle peut être soudainement prise d’une rage hystérique, se
de ses mains normales et écrase ses ennemis avec son troi- jetant aveuglément contre les murs. Mais même lorsqu’elle est
sième appendice étrange. calme, la Main n’est jamais au repos, tremblant et convulsant
de manière incontrôlable.
La Main commence normalement ses combats en lançant
ses dagues (1d4+7 points de dégâts) à raison de deux par Les prêtres communiquent avec elle par télépathie, vu
round. Elle dispose de douze dagues de jet à sa ceinture. qu’elle n’a ni bouche ni oreilles. Mais bien qu’elle n’ait pas
Avant de se joindre à un corps à corps, elle dégaine les deux d’organes sensoriels, la Main est dotée de sens magiques au
épées attachées dans son dos. Elle peut se battre à deux mains moins égaux, voire légèrement supérieurs à ceux d’une per-
sans pénalité. Sa troisième main lui sert à saisir et broyer l’ad- sonne normale. Elle est immunisée aux ténèbres, à la cécité, la
versaire, infligeant 1d10+7 points de dégâts par attaque réus- surdité et à toute autre attaque affectant les sens d’une créa-
sie (elle réussit à maintenir sa prise et infliger les mêmes dé- ture normale. Un sort de dissipation de la magie l’aveugle pen-
gâts si elle réussit une attaque au round suivant). dant un round.
À la troisième attaque réussie, la Main se nourrit. N’ayant Écologie : parmi les adeptes de Vecna, la Main est considérée
pas de bouche, elle trouve à se sustenter en aspirant la force comme juste après les grands prêtres de Vecna et l’Œil dans la
des autres êtres vivants, vivant ou non. Retenu par la troi- hiérarchie. Les adeptes du culte la craignent terriblement, car
sième main, l’acier devient aussi cassant que le verre jusqu’à ce c’est elle qui exécute les sentences des grands prêtres, quoique
qu’il se délite en poussière. Les créatures vivantes perdent 1d6 sa force brute n’inspire cependant pas la terreur glaciale d’un
points de Force à chaque round pendant lequel elles sont être encore plus sinistre tel que l’Œil.
Annexe IV :
Personnages Non Joueurs
Almarth le Boîteux
Homme Rhénien
Guerrier niveau 8
Chaotique mauvais
For 16 Int 14
Dex 14 Sag 8
Con 9 Cha 7
TAC0 : 13
CA : 2
Points de vie : 47
Talents de voleur (comme un voleur
niveau 4)
VT CS TD/P DS CO DB ES LI
41 32 26 37 36 37 60 0 Attaque sournoise x4
Pas d’armure
Objets magiques : bâton masse d’armes,
potion de résistance au feu
Almarth, connu sous le nom du
Boîteux en raison de sa jambe de bois, est
un homme grand et solide. Sa carrure et
sa carnation le marquent clairement
comme ayant du sang rhénien. Sa tête est
soigneusement rasée et il prend soin de la
garder brillante. Une cicatrice irrégulière
court de l’arrière de sa nuque jusqu’au-
dessus de son oreille. Il arbore une épaisse
moustache noire et un bouc. Des boucles
faites à partir de pièces d’or pendent à ses
oreilles. Il claudique fortement de la
jambe droite, souvenir du jour où un
géant lui a presque broyé le genou.
Almarth s’habille comme un noble
rhénien, bien qu’il n’ait pas ce rang émi-
nent. Ses vêtements ont manifestement
été chers autrefois, mais sont maintenant
usés et décolorés. Il est aussi évident qu’ils
n’ont pas été taillés pour lui, car ils tom-
bent mal et ne sont pas assortis. En fait,
chaque vêtement a été pris sur une de ses
victimes, ou volé sur une corde à linge
mal surveillée. Almarth n’a jamais envisa-
gé de payer pour quoi que ce soit.
L’âme d’Almarth est malfaisante et
malhonnête, bien qu’il soit un guerrier.
Très loin d’être un voleur accompli, il a
quelques notions de chapardage, comme
tout bon Rhénien. Mais contrairement à
beaucoup de membres de son clan, il ne
s’est pas entraîné pour se perfectionner. Il
choisit souvent la manière la plus simple :
la force brute et la violence, pour accom-
plir ses larcins. À Faucongris, il gagne sa
vie par le combat, les agressions et le vol.
Il lui arrive de se vendre comme merce-
naire pour des prêteurs sur gage malfai-
sants ou de travailler comme garde du
corps d’autres voleurs plus importants que
lui.
Moralement, il est vénal et sadique,
n’adhérant pas même au code de l’hon-
neur traditionnel des Rhéniens. La loyauté
reposant sur l’amour ou les liens de paren-
té lui est inconnue ; seule la peur de repré-
sailles des Rhéniens l’empêche de trahir
ses camarades de bateau. N’ayant aucune
constance, il est néanmoins loyal envers
ceux qui sont aussi cruels que lui ou ceux
qui lui promettent la plus forte récom-
pense. Mais il n’est pas un vrai merce-
naire. Il est membre du culte depuis des
années, ni pour l’argent ni pour le pou-
voir, mais parce que les sermons et les
promesses de Vecna lui parlent.
Avec son apparence caractéristique et sa
réputation malsaine, Almarth est connu
comme le loup blanc dans le district des
docks. Il passe la plupart de son temps
assis à une table du Rat de rivière ou à
bord de sa barge, ancrée à une bitte moi-
sie. Connaissant son caractère, les autres
Rhéniens l’évitent, et se font même des
signes pour se protéger du mal quand il
s’approche. Cela ne dérange pas Almarth
et, au contraire, alimente sa sombre fierté.
78
Avrel Riskar
Homme Rhénien
Guerrier niveau 9/voleur niveau 12
Neutre bon
For 16 Int 14
Dex 13 Sag 16
Con 11 Cha 14
TAC0 12
CA 0
Points de vie : 57
Talents de voleurs
VT CS TD/P DS CO DB ES LI
49 60 44 59 49 40 65 40
Cotte de mailles magique
Objets magiques : cimeterre +1, cotte de
maille +5 ; heaume de télépathie, anneau de
chute de plume, potion d’éclat irisé, potion de
longévité.
Avrel Riskar est un homme âgé, entre
soixante et soixante-dix ans. Personne ne
connaît son âge, pas même lui, les calen-
driers n’étant pas le fort de son peuple.
Bien qu’il soit voûté et se déplace lente-
ment, il y a en lui une grande dignité. Il rit
souvent, arborant un large sourire qui ride
son visage et réduit ses yeux à de petites
fentes. Ses dents sont marron noir, car il
chique abondamment des feuilles d’une
plante cultivée très loin au sud. Il ponctue
régulièrement ses conversations de cra-
chats nonchalants sur le sol. Ses vête-
ments sont du rapiéçage maison et il ne
porte pas les vêtements outranciers
comme les autres nobles ou les maîtres de
barge.
Riskar est respecté pour son grand
âge, sa sagesse et, dans une moindre me-
sure, pour ses talents de voleur. Il y a des
jeunes gens plus aguerris dans cet art,
mais peu ont autant de vécu qu’Avrel.
Pour cela et pour bien d’autres choses
encore, Avrel Riskar est considéré comme
un noble rhénien. Il règne sur une famille
de 176 âmes et une flotte de sept barges :
le Gilfar, le Cygne bondissant, le Merlu, le
Cormoran, le Vendevic, le Père rouillé et
l’Avrel, son navire amiral. Sous son règne,
la famille Riskar est devenue prospère. Ses
maîtres de barge sont satisfaits et les
membres de son clan bien nourris. Ses
petites filles ont fait de bons mariages et
ses petits-fils n’ont pas de mal à trouver
femme. Bref, la vie est belle pour le clan
Riskar.
Peut-être une raison de sa sagesse,
Avrel dispose d’un trait peu commun
parmi son peuple, qui le distingue de tous
les autres. Il a un sens très aigu du bien et
du mal, qui le mène presque toujours ins-
tinctivement du côté du bien. Il est non
seulement très attaché à l’honneur, tel que
défini par le code des Rhéniens, mais il est
aussi très touché par l’influence du mal et
de tous les méfaits dans le monde.
Il reste certes difficile de le convaincre
que voler n’est pas honorable et est mal,
mais il a néanmoins des limites que la
plupart des autres Rhéniens ne partagent
pas. Il interdit de tuer, sauf au cours d’un
combat à la loyale. Voler à des gens qui
vous font confiance est impardonnable.
Soutenir le mal est également interdit sur
ses barges. Personne dans son clan n’est
obligé de combattre le mal, mais il n’en
autorise pas les membres à faire le com-
merce d’esclaves, à vendre des armes aux
orques du Pomarj, à faire le passeur pour
les espions du Grand Royaume, ou à enle-
ver des innocents aux docks de Faucon-
gris. Peut-être que cela lui en a coûté, mais
Avrel sent que la force que cela a donné à
son clan vaut largement ce coût.
Beryn Talkin
Homme humain
Prêtre d’Iuz de niveau 9
Chaotique mauvais
For 14 Int 12
Dex 11 Sag 17
Con 12 Cha 11
TAC0 : 16
CA : 5
Points de vie : 50
Sphères de sorts : générale, combat, divi-
nation (accès mineur), garde, soins, nécro-
mantique (accès mineur), invocation, so-
leil (inversée) ; sorts supplémentaires :
crachat *, effroi, métal brûlant, dissipation de la
magie, vision véritable, débilité, interdiction, con-
fusion
Sorts : 6 de niveau 1, 6 de niveau 2, 4 de
niveau 3, 2 de niveau 4, 1 de niveau 5 ; sa
sélection de sorts est variable
Pouvoir conféré : changement d’apparence
une fois par jour
Objets magiques : masse +2, collier de
projectiles magiques, bracelets de défense CA 5.
Beryn Talkin est un homme grand et
musclé aux cheveux bruns raides et aux
traits agréables. Ses larges épaules et sa
peau mate semblent irradier son amour
des grands espaces. Partisan de l’action et
de l’aventure, Beryn est une excellente
recrue en tant que membre du culte d’Iuz.
Bien qu’étant prêtre d’Iuz, Talkin ne
relève pas de la hiérarchie normale du
culte. Il effectue des missions spéciales,
allant là où sa présence est requise. Cela
lui a permis d’avoir la vie d’aventures qu’il
affectionne, mais a freiné son avancement
comme prêtre d’Iuz. Il a rarement le
temps pour les dévotions ou les études
requises.
Cela ne le dérange pas, puisque son
statut lui donne des pouvoirs et privilèges
spéciaux par rapport aux autres membres
du culte. Quand il est en mission, il a
autorité sur tous les officiels locaux,
même les prêtres de plus haut niveau que
lui de la cellule locale. Il peut exiger toute
ressource complémentaire dont il a be-
soin. De plus, il a accès aux sphères de
commandement du culte, et peut-être
79
même à Iuz lui-même. Cela fait de lui un
rival et un ennemi formidable, et peu
d’adeptes osent se mettre en travers de sa
route. Beryn sait qu’il est puissant, mais il
est aussi conscient que sa position à part
est précaire. S’il devait échouer une fois de
trop à accomplir sa mission, il pourrait se
retrouver rapidement dans les Fosses de la
douleur sous le palais d’Iuz.
Beryn est malfaisant et on ne peut pas
lui faire confiance. Il fait en sorte que les
autres souffrent et leur créé des difficul-
tés, simplement pour voir comment ils
réagissent. Bien que chaotique, il est fidèle
à Iuz, entre autres en raison des faveurs
dont il jouit, mais surtout par peur. Il a vu,
et même administré, certaines des tortures
que l’esprit pervers d’Iuz a conçues, et il
n’a aucune envie de les expérimenter lui-
même.
Évêque Haufren
Homme humain
Prêtre de Saint Cuthbert niveau 13
Loyal neutre
For 12 Int 14
Dex 10 Sag 17
Con 12 Cha 14
TAC0 : 12
CA 6 : (–1)
Points de vie : 52
Sphères de sorts : générale, charme,
combat (accès mineur), divination, soins,
nécromantique, protection (accès mi-
neur) ; sorts supplémentaires : séduction*,
création de nourriture et d'eau, langage des
plantes, festin des héros, pierres commères, asile,
dissipation du mal, symbole, parole divine
Sorts (choisis en fonction des besoins) : 8
de niveau 1, 8 de niveau 2, 7 de niveau 3,
4 de niveau 4, 2 de niveau 5, 2 de niveau 6
Pouvoir conféré : ESP une fois par jour
Objets magiques : masse de disruption,
bracelets de défense CA 6, harnois +1, bouclier
+1, livre de sorts infini, philtre de persuasion,
potion de résistance au feu, potion de grands soins
(x3), anneau de commande des élémentaux de
terre, baguette d’altération de la taille.
*Ces sorts se trouvent dans le livre
L’aventure dans le monde de GREYHAWK.
 L’évêque Haufren de Saint Cuthbert
est un petit homme en surpoids dans le
milieu de la cinquantaine. Ses lourdes
bajoues et ses joues boursouflées souli-
gnent le regard dur et inflexible de ses
petits yeux. En apparence, on pourrait le
croire dépensier et débauché, mais il n’en
est rien. Haufren est un défenseur rigou-
reux et peu accommodant de la foi, un
produit de sa propre éducation rigoriste. Il
s’habille de vêtements sobres, porte la
tonsure, ce qui lui donne l’apparence d’un
simple moine. Mais simple, il ne l’est pas.
La sévérité d’Haufren en a fait un can-
didat idéal pour un poste parmi les plus
hauts gradés de l’Ordre des Étoiles.
Comme évêque de l’ordre, sa tâche est de
maintenir la pureté de la foi et de la doc-
trine parmi les adeptes de saint Cuthbert.
Il s’y attelle avec une grande efficacité. De
par sa position, il n’est ni humble ni géné-
reux, et il est en fait considéré comme
autoritaire et comme ayant la main lourde
dans ses décisions, mais il en a le pouvoir.
Mais tout en maugréant autant qu’ils
peuvent à propos de son attitude, les
autres membres de ce clergé ne peuvent
trouver aucun défaut à la probité morale
d’Haufren. Il n’y a aucune tache dans sa
carrière et, en de nombreuses circons-
tances (en particulier durant les premières
et secondes résurgences du Temple du
Mal élémentaire), il s’est acquitté de ses
tâches avec un zèle admirable. L’évêque
Haufren déteste autant ce qui a rapport au
mal que toute hérésie par rapport à la
doctrine. Le mal est une menace pour la
force de l’Église et doit être impitoyable-
ment écrasé avant qu’il n’affaiblisse la foi
des adeptes de Saint Cuthbert.
La ferveur de croisé d’Haufren peut
en faire un homme à qui il est difficile
d’avoir affaire. Les païens (ceux qui ne
vénèrent pas Saint Cuthbert) trouveront
pratiquement impossible d’avoir accès aux
ressources du clergé. Et même ceux qui
font profession de foi devront en donner
des preuves avant que de l’aide ne leur
soit accordée. Une démonstration de piété
est nécessaire pour surmonter ces obs-
tacles. La forme la plus commune en est
une donation (et peut-être une pénitence)
à l’Église.
Pour les non-croyants ou les sans ar-
gents, l’évêque Haufren n’aura aucun
scrupule à utiliser un sort de quête, assi-
gnant aux personnages une mission qui
renforcera la cause de Saint Cuthbert. Les
non-croyants se voient naturellement at-
tribuer des quêtes plus ardues que les fi-
dèles, bien que les récidivistes se voient
traités encore plus durement.
L’évêque reconnaît aussi l’utilité de la
récompense. Ceux qui satisfont ses exi-
gences (par leur foi, leurs donations ou
l’accomplissement d’une quête) recevront
probablement l’aide qu’ils recherchaient.
En tant que dirigeant du clergé dans toute
la Vicomté, l’évêque a accès à des res-
sources considérables. Soins, résurrection,
divination et autres sorts sont tous acces-
sibles grâce à lui. Le temple dispose de
quantité d’objets magiques et, en cas de
besoin vraiment impérieux, Haufren peut
les mettre lui-même à disposition. De
petits objets (potions, parchemins ou
autres objets ayant un nombre d’utilisa-
tions très limité, voire unique) peuvent
être donnés en récompense. Des objets
plus puissants sont parfois prêtés à des
âmes diligentes, mais cela reste très rare.
Bien évidemment, l’évêque considère
alors qu’il peut de plein droit inspecter
magiquement le récipiendaire !
De plus, bien que n’étant pas membre du
gouvernement, la parole de l’évêque Hau-
fren a beaucoup de poids à la cour. Il peut
proposer la nomination de chevaliers en
reconnaissance de leurs services. En fait, il
se montre généreux avec les bannerets, et
à l’occasion avec les chevaliers ayant rang
de commandants. Il y a ici plus que de la
gentillesse : c’est avant tout une politique
avisée. Les récipiendaires de tels titres ont
tendance à témoigner de la gratitude à
l’évêque. Et pourtant, ces titres qu’il leur
obtient ne coûtent rien ni ne représentent
la moindre menace pour son Église. Le
contingent de jeunes chevaliers de Verbo-
bonc qui éprouvent une sorte de fidélité
pour Haufren en raison de son rôle dans
leur anoblissement va croissant.
80
Diraq Malcinex
Sa plus Sublime Excellence, le Cœur
de Vecna
Humaine
Prêtresse de Vecna niveau 16/
magicienne niveau 5
Loyale mauvaise
For 9 Int 15
Dex 9 Sag 18
Con 13 Cha 17
TAC0 : 10
CA : 0
Points de vie : 62
Sphères de sorts : générale, charme,
combat, divination, élémentaire, nécro-
mantique, protection, conjuration
Sorts de clerc (choisis en fonction des
besoins) : 9 de niveau 1, 9 de niveau 2, 8
de niveau 3, 7 de niveau 4, 4 de niveau 5,
3 de niveau 6, 1 de niveau 7
Pouvoirs conférés : contrôle des morts-
vivants, connaissance des légendes une fois par
jour
Sorts de magicien (choisis en fonction
des besoins) : 4 de niveau 1, 2 de niveau 2,
1 de niveau 3
Objets magiques : anneau de protection +2,
bracelets de défense CA 2, robe de dissimulation,
ceinturon de force de géant de feu, baguette de terre
et de pierre, poussière d’illusion, parchemin
avec les sorts de bannissement, détection de la
scrutation, désintégration, doigt de mort, convoca-
tion de monstres IV, tueur fantasmagorique,
inversion de la gravité.
Diraq Malcinex est une jeune femme
sûre d’elle, bien plus jeune que l’on pour-
rait imaginer pour le chef d’un culte secret
maléfique. Bien que l’on puisse trouver
cela surprenant, ceux qui la connaissent
ne sont pas étonnés de son succès. Ils
sont parfaitement conscients de son ambi-
tion, de sa cruauté, et de son absence to-
tale de scrupules. Il n’y a absolument rien
dont elle soit incapable pour atteindre ses
objectifs. Aucun acte n’est ignoble à ses
yeux ; en fait, elle se délecte de ce que
d’autres considéreraient comme pervers.
 Diraq est clairement de sang baklu-
nien, avec ses cheveux bruns noisette et sa
peau dorée. Légèrement plus grande que
la moyenne, elle est svelte et bien propor-
tionnée. Elle sait parfaitement quel effet
elle produit sur les hommes et utilise son
physique ainsi que ses talents de séduc-
trice sans aucune hésitation pour manipu-
ler les autres. Elle est vaniteuse, mais fait
de son mieux pour le dissimuler, car elle
sait que cela détournerait les hommes de
ses charmes séducteurs.
Diraq est quelqu’un qui utilise les
autres. Elle a des dons naturels de comé-
dienne et peut passer rapidement d’un
rôle à un autre, prétendant un instant être
une vertueuse innocente, pour devenir
une terrifiante furie celui d’après.
Si elle est suffisamment rusée pour
récompenser ses serviteurs et reconnaître
leur loyauté, elle n’en a en réalité que faire.
L’amitié, la famille, l’amour, l’obéissance,
le service sont des termes qui n’ont aucun
sens pour elle. Elle ne fait jamais con-
fiance à personne et n’accorde aucune
pitié. Ceux qui échappent à sa colère ne
sont épargnés que parce que leur mort
affaiblirait son pouvoir. Si elle épargne la
vie d’un prêtre errant, c’est uniquement
pour ne pas provoquer la colère de ses
fidèles. S’il devait se retrouver sans sou-
tien, Sa plus Sublime Excellence terrasse-
rait l’accusé en un claquement de doigts.
Et, en réalité, si ses fidèles sont peu nom-
breux, elle pourrait les détruire également
par la même occasion.
S’il est une chose pour laquelle Diraq
Malcinex ressent de la passion, c’est bien
Vecna. Plus que quiconque, elle désire son
maître et espère son retour imminent. Le
désir pervers qu’elle éprouve pour l’archi-
liche est ce qui ressemble le plus chez elle
à de l’amour. Tous ceux qui s’opposent ou
tentent d’empêcher le retour de Vecna
seront écrasés si elle le peut. Sa passion
pour Vecna est également sa plus grande
faiblesse, dans le sens où cela peut la
rendre aveugle à d’autres menaces ou dan-
gers. De plus, ces sentiments ne sont pas
réciproques. Bien que Vecna soit tout à
fait enchanté de la dévotion de sa grande
prêtresse, il n’aurait aucun scrupule à la
détruire.
Kas le Terrible
Vampire mâle
Guerrier niveau 17
Chaotique mauvais
For 18(76) Int 14
Dex15 Sag 8
Con 18 Cha 15
TAC0 : 5
Dégâts : 1d8+5
CA : 1
Points de vie : 122
Attaques spéciales : charme personnes par
le regard (malus de – 2 au jet de sauve-
garde) ; absorbe deux niveaux d’énergie
par attaque réussie ; forme gazeuse à vo-
lonté ; peut se transformer en chauve-
souris à volonté ; peut convoquer des rats,
des chauves-souris ou des loups
(impossible dans la citadelle Cavitius) ;
pattes d’araignée à volonté.
Défenses spéciales : armes +1 ou plus
pour toucher ; se régénère à raison de
3 pv par round ; immunisé aux poisons, à
la paralysie, aux sorts de sommeil, charme
et paralysie ; ne subit que la moitié des
dégâts des attaques par le froid et l’électri-
cité.
Autrefois guerrier d’une puissance et
d’une malfaisance légendaires, Kas n’est
plus connu dans les territoires de Grey-
hawk que pour deux raisons : sa fantas-
tique épée et sa destruction spectaculaire
de la main de son maître, l’archi-liche
Vecna. Ce dernier fait est des plus iro-
niques, car par sa mort, le maléfique sei-
gneur a accompli un acte dépassant tout
héroïsme, pour le plus grand bien de la
Tærre. Ce n’était pas du tout son inten-
tion, qui était d’usurper le trône de son
abject seigneur. Ainsi les conteurs d’au-
jourd’hui peuvent dire que le bien peut
surgir même des mains du pire mal.
Mais Kas n’est cependant pas mort
dans ce combat. Le dernier geste de Vec-
na a été d’ouvrir un portail et de projeter
son lieutenant mutin dans le sombre do-
maine de la citadelle Cavitius, sa prison
sur le plan de la Cendre. C’est là que Kas
erre depuis lors.
81
L’emprisonnement l’a transformé,
mentalement et physiquement. Alors qu’il
était auparavant consumé de vanité et
d’ambition, il est maintenant dévoré par la
haine. En premier lieu et par-dessus, tout
il déteste Vecna. De là, sa rage s’étend à
tous ceux qui peuvent jouir de la liberté et
de la lumière. Si maintenant il rêve de
pouvoir, ce n’est pas pour gouverner,
mais pour détruire tous ceux qu’il trouve
vils.
Physiquement, sa transformation a été
encore plus drastique. Pendant la fin de sa
vie, Kas a été baigné dans les énergies du
plan d’Énergie Négative. Petit à petit, elles
se sont accumulées et l’ont transformé.
Elles ont dévoré son corps de l’intérieur.
Finalement, elles se sont emparées de son
âme et de son cœur, mais Kas le Terrible
n’est pas mort. Au lieu de cela, il a été
transformé en l’un des plus redoutables
mort-vivants, un vampire. Depuis des
siècles, il demeure dans la citadelle, empri-
sonné dans son état de mort-vivant. Par-
fois, les anciens seigneurs de guerre se
demandent s’il s’agit là de la dernière iro-
nie de Vecna : un emprisonnement dans
la vie éternelle.
Plus d’une fois, en pensant à la vie
éternelle dans la citadelle, Kas a voulu
mourir, mais les énergies du plan ne l’ont
pas laissé faire. Si on lui offrait la destruc-
tion sans échappatoire, il accepterait son
sort. Mais s’il y a une chance qu’il puisse
revenir sur Tærre, alors il sera ravi de
vivre éternellement. Les vieilles ambitions,
même perverties, ont la vie dure.
Puisque Kas n’est jamais mort à pro-
prement parler et n’a pas été enterré, il n’a
pas l’une des faiblesses habituelles des
vampires. N’ayant jamais eu de tombe ni
de cercueil, il n’en a pas besoin pour se
reposer. S’il est contraint de prendre une
forme gazeuse, il se retire et se cache
quelque part jusqu’à ce qu’il puisse re-
prendre sa forme corporelle.
Chênelin le demi-elfe
Homme demi-elfe
Voleur niveau 10
Neutre mauvais
For 9 Int 15
Dex16 Sag 10
Con 11 Cha 13
TAC0 : 16
CA : 4
Points de vie : 33
Talents de voleurs
VT CS TD/P DS CO DB ES LI
68 56 46 68 67 40 85 40
Armure de cuir
Attaque sournoise x4
Objets magiques : épée +2, dague de venin,
anneau de protection +2, bottes de rapidité, par-
chemin de protection contre le souffle des dragons,
potion de vitalité
Chênelin le demi-elfe est un malfrat
absolu. Mesurant 1,65 m, il n’est pas parti-
culièrement beau. En fait, il a l’air plutôt
ordinaire, pas le genre que l’on remarque
dans une foule. Il s’habille avec des vête-
ments simples, modestes, et ne porte pas
d’arme de manière ostensible à part son
épée. Mais, comme évoqué, il est malfai-
sant et sournois.
Bien qu’il aimerait que les autres pen-
sent que son manque de moralité résulte
d’une enfance malheureuse : abandonné
par sa mère, tourmenté par les hommes,
etc., ceci est en fait très loin de la vérité.
Chênelin a vécu confortablement. Sa fa-
mille était forte et unie, son père et sa
mère étaient des gens respectés et bien
insérés dans la communauté. Non, la véri-
té est qu’Chênelin est simplement mau-
vais. Ses échecs sont de sa propre respon-
sabilité, et non celle des autres.
Il a quitté sa famille depuis longtemps.
Il n’a jamais été d’accord avec son père,
son caractère quand il était un garçon
étant trop faible aux yeux de celui-ci.
Quand il a quitté la maison, le jeune
homme a rapidement découvert qu’il était
doué pour arnaquer les gens. Au début
cela lui a semblé être une vie attirante de
gagner de l’argent en escroquant des indi-
vidus crédules. Mais cela n’a pas marché
comme il l’espérait. Ne s’étant jamais
autodiscipliné, pas même pour progresser
dans l’art du crime, Chênelin n’a jamais
été capable de devenir autre chose qu’une
petite frappe. Et même les progrès de ses
talents de voleur ne peuvent rien y faire.
Amer et découragé, le demi-elfe était
mûr pour être recruté par le culte de Vec-
na. Se voyant offrir des responsabilités et
du pouvoir parmi les Doigts, Chênelin a
volontiers saisi l’opportunité. Il est main-
tenant l’un des chefs de cette branche de
l’ordre à Verbobonc.
Bien sûr, Chênelin est un voleur. Seule
la peur des représailles l’empêche de dé-
noncer le culte. Mais cette peur du culte
peut être surmontée par une contre-offre
appropriée : sa vie par exemple. Chênelin
est un artiste de l’escroquerie, plutôt intel-
ligent, le mensonge est donc pour lui une
seconde nature. Il est plus que probable
que toute promesse qu’il fait est une épée
à double tranchant. Les personnages se-
raient avisés de ne jamais faire confiance à
cet escroc sournois.
Turim Varostak
Avatar de Vecna
(Voir l’annexe II pour ses caractéristiques)
Turim Varostak, la manifestation de
Vecna, est en apparence un vieux Rhénien
à qui la jambe droite a été amputée au-
dessus du genou et remplacée par une
jambe de bois. Il est en permanence voû-
té, son corps penché pour prendre appui
sur la béquille qu’il utilise pour supporter
son poids. Son visage est tombant et bar-
dé de rides, et ses cheveux gris pendent en
fins écheveaux entremêlés. Il a perdu la
plupart de ses molaires et ne peut manger
que de la nourriture molle, facile à mâ-
cher.
Mais malgré toutes ces infirmités, Tu-
rim semble vif et joyeux, bien que son
sens de l’humour soit macabre. Il appelle
sa jambe de bois « vieil orteil de bois » et
82
fait souvent référence à « orteil de bois et
moi ». À chaque fois qu’on lui demande
comment il a perdu sa jambe, Turim ra-
conte une histoire différente, et il est im-
possible de dire quelle histoire est vraie et
lesquelles sont fausses.
Il connaît les secrets les plus in-
croyables et les plus grandes futilités, et
les laisse filtrer aux moments les plus inat-
tendus. Bien qu’il affirme n’être qu’un
pauvre marin, il est évident qu’il est plein
de talents cachés. Son intérêt pour le culte
donne de lui l’impression qu’il est un
grand adversaire du mal.
Mais rien n’est plus éloigné de la véri-
té, puisque Turim est l’actuel avatar de
Vecna. Bien évidemment, ce n’est pas
quelque chose qu’il révélera intentionnel-
lement. Si un quelconque personnage
s’approche trop de cette vérité, Turim s’en
occupera de manière subtile. L’une de ses
méthodes favorites est l’utilisation d’un
sort d’oubli, pour effacer tous les soupçons
du personnage. Si cela échoue, le bannis-
sement du personnage dans la citadelle
Cavitius est toujours une option.
Vecna/Halmadar
Humain possédé
Guerrier niveau 20
Loyal mauvais
Caractéristiques : non applicables
TAC0 : 1
CA : 0
Points de vie : 89
Objets magiques : l’Œil et la Main de
Vecna
Halmadar était autrefois le puissant et
maléfique seigneur de la guerre Halmadar
le Cruel, mais cela a changé depuis long-
temps. Le guerrier qui occupait autrefois
ce corps a été possédé par l’Œil et la Main
de Vecna. Il est désormais une quasi-liche.
Son corps est passé dans la non-vie, n’en-
trant pas dans le royaume des morts. Ses
muscles se sont flétris, ses cheveux sont
tombés et sa peau est étirée sur ses os. Il
ressemble à un mort, mais ne l’est pas.
 La psyché d’Halmadar a été refoulée
dans un recoin obscur et lointain de son
propre subconscient. À sa place, se trouve
maintenant un fragment de la volonté,
toujours dominatrice, de l’ancienne liche
Vecna. Le résultat est que Vecna/
Halmadar, est profondément un fou hys-
térique.
Consciemment, la quasi-liche croit
être le grand et puissant seigneur Vecna,
Celui dont on murmure le nom, le Sei-
gneur du Trône-araignée. Avec la compré-
hension limitée que possèdent la Main et
l’Œil, Vecna/Halmadar essaie de se dra-
per dans la peau de l’ancien Vecna. Bien
qu’il ne soit pas capable de les utiliser, il
éprouve un fort intérêt pour les sorts et
les objets magiques. Il rassemble des livres
qu’il ne peut pas comprendre et s’en im-
prègne. Il tente de créer des objets ma-
giques, mais sans savoir comment faire. Il
ne répond à aucun autre nom que celui de
Vecna.
Ces mêmes désillusions créent des
conflits dans son esprit. Il n’est pas magi-
cien et ses échecs à utiliser les pouvoirs
magiques ne font donc que déranger en-
core plus sa psyché. Il nie l’existence du
demi-dieu Vecna et tente de prendre le
contrôle du culte. Il ne comprend pas
pourquoi ils le saluent comme revenant
d’entre les morts ou descendu sur Tærre.
Son cerveau dérangé est déjà en train de
créer des explications rationnelles à ces
contradictions.
Mais en même temps, Halmadar n’est
pas totalement dominé. Dans les mo-
ments de faiblesse, ou lorsque les pou-
voirs des artefacts sont dirigés ailleurs,
l’identité d’Halmadar tente de refaire sur-
face. La quasi-liche est alors tourmentée
par « des serpents dans le crâne », indé-
cise, ou soumise à des brusques change-
ments de comportement (par exemple
saisissant soudainement une épée pour
s’en servir au combat). Même dans les
moments calmes, la quasi-liche radote
pour elle-même, les deux moitiés de sa
personnalité s’affrontant pour le pouvoir
et elle construit des explications élaborées
pour toutes les incohérences de sa « vie ».
Les adorateurs de Vecna voient ces
éclats avec crainte, prenant sa folie pour
son caractère divin. Dans leurs esprits, le
grand Vecna est clairement au-delà de leur
compréhension. La peur de ses pouvoirs
leur a depuis longtemps appris à obéir à
ses moindres caprices.
Yagos Slevak
Homme Rhénien
Voleur niveau 10
Neutre mauvais
For 10 Int 12
Dex17 Sag 12
Con 16 Cha 8
TAC0 : 16
CA : 6
Points de vie :58
Talents de voleurs
VT CS TD/P DS CO DB ES LI
76 70 52 70 62 40 85 20
Armure de cuir
Attaque sournoise x4
Objets magiques : épée longue +3, armure
de cuir +2, bandes de Bilarro, joyau de pureté,
potion de respiration aquatique, parchemins
contenant conjuration d’élémentaire de l’air,
exigence, pressentiment, nuée de météores, mur
prismatique, délivrance de la malédiction, immu-
nité de Serten contre les sorts (risque de 25 %
de mal lire pour chaque parchemin)
Yagos Slevak est un individu lèche-
bottes et mielleux, qui passe sa vie à trem-
bler. Il ne doit son succès dans la vie qu’à
sa capacité à amadouer les plus puissants
que lui, à pleurnicher et se prosterner de-
vant eux tout en passant son temps à ten-
ter d’humilier, trahir ou frapper dans le
dos la cible de sa fausse amitié. Bien qu’il
puisse sembler ridicule et inoffensif, Ya-
gos est suffisamment doué à ce jeu et
dénué de scrupules pour être un ennemi
dangereux.
C’est est un homme de carrure
moyenne, à la peau claire (en comparaison
avec les autres Rhéniens à la peau plus
mate) et aux longs cheveux sombres et
bouclés. Son nez est légèrement tordu et
83
une de ses dents de devant est fendue,
tous deux ayant été cassés dans une ba-
garre il y a longtemps. Il aime être bien
habillé, mais il peut rarement se le per-
mettre. Ses vêtements sont une combinai-
son étrangement dépareillée de vieilles
fripes et d’étoffes neuves. Il n’y a pas deux
tissus semblables, mais Yagos parvient
pourtant à les assembler avec un certain
style.
Slevak fraye avec ceux qui vivent en
marge de la société rhénienne : les pires
voleurs, coupe-jarrets, escrocs, joueurs et
autres artistes de cette volée peu recom-
mandable. La plupart des Rhéniens consi-
dèrent que lui et les siens sont peu recom-
mandables. La plupart des maîtres de
barge ne l’accepteront pas, ni lui ni ses
proches, à leur bord. Il a mauvaise réputa-
tion et la plupart se contentent de l’éviter.
Mais heureusement pour lui, il y a
quelques maîtres de barges et nobles par-
mi ses amis ; le peu scrupuleux Zorran
Sarraith en fait partie (voir la boite La Cité
de Faucongris).
La mauvaise réputation de Yagos est
méritée, car non seulement c’est un vo-
leur, mais il est aussi un des dirigeants du
culte de Vecna parmi les Rhéniens. Il
exerce une certaine influence sur les
Doigts de Vecna (voir l’annexe II) pré-
sents parmi les Rhéniens, ainsi que dans
Faucongris et plusieurs autres villes cô-
tières. Dans Faucongris, ses activités le
mettent parfois en conflit avec la guilde
des voleurs locale. Jusqu’à présent, il a été
suffisamment habile pour ne pas se faire
prendre. Sans preuve solide, la guilde ne
peut pas s’attaquer à un Rhénien, car cela
déclencherait la guerre entre les deux
groupes. La guilde serait preneuse de
toute information qu’ils pourraient utiliser
contre Yagos, soit pour le faire bannir par
les siens, soit pour déchaîner contre lui les
autorités de Faucongris.
Annexe V :
Personnages pré-tirés
Deux séries de personnages-joueurs
sont fournies dans cette aventure. Le
premier groupe, le Cercle des Huit,
ne sert que pour le prologue. Pour le
reste de l’aventure, utilisez les com-
pagnons du Cercle des Huit, ou vos
propres personnages.
Pour le Cercle des Huit, une* sui-
vant le nom d’un sort indique que la
description de celui-ci est dans le
livre L’Aventure dans le monde de
GREYHAWK.
Le Cercle des Huit
Bigby
Mage niveau 18
Neutre
Points de vie : 46
For 9 Int 17
Dex 17 Sag 15
Con 15 Cha 12
Livre de sorts de voyage de Bigby
(sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : charme personnes, chute
de plume, doigts sensibles de Bigby*,
fermeture, hantise, lecture de la ma-
gie, lumière, lumières dansantes,
mains brûlantes, moquerie, protec-
tion contre le mal, pattes d’araignée
Niveau 2 (5) : corde enchantée, détec-
tion de l’invisibilité, ESP, fracasse-
ment, l’irrésistible rire de Tasha,
lévitation, main de silence de Bigby*,
nuage de brouillard, poussières scin-
tillantes, ténèbres sur cinq mètres,
Niveau 3 (5): boule de feu, clairau-
dience, clignotement, combattant
pugnace de Bigby*, force spectrale,
forme ectoplasmique, monture fan-
tôme, paralysie des morts vivants,
vol
Niveau 4 (5) : brouillard dense, coffre
secret de Leomund, convocation de
monstres II, effroi, gantelet frappeur
de Bigby*, globe mineur d’invulnéra-
bilité, métamorphose, mur de feu,
sculpture de force de Bigby*, tempête
de glace
Niveau 5 (5) : conjuration d’ombre,
duellistes fantastiques de Bigby*,
façonnage de la pierre, main d’inter-
position de Bigby, mur de fer, poigne
étrangleuse de Bigby*, réceptacle
magique, transmutation de la pierre
en boue
Niveau 6 (3) : abaissement des eaux,
conjuration d’animaux, désintégra-
tion, main impérieuse de Bigby, sort
de mort, transformation de Tenser,
vision véritable
Niveau 7 (3) : boule de feu à retarde-
ment, contrôle des morts-vivants,
doigt de mort, inversion de la gravi-
té, mot de pouvoir étourdissement,
poigne de fer de Bigby, souhait mi-
neur, téléportation sans erreur
Niveau 8 (2) : conjuration de monstres
VI, excellente sculpture de force de
Bigby*, poing serré de Bigby
Niveau 9 (1) : emprisonnement, ennemi
subconscient, main broyante de Big-
by
Objets magiques: bracelets de défense
CA 5, anneau de protection +3, bottes de
sept lieues, anneau de bouclier mental,
baguette de feu, baguette de givre, par-
chemins de protection contre l’acide, le
feu, les loups garous, le poison, la pos-
session
Bigby est un homme mince à l’air
sévère, avec des cheveux et des yeux
bruns. Il est connu pour être trop
nerveux, précautionneux et puritain.
Il croit à la sécurité avant l’attaque et
préfère de très loin les sorts et objets
magiques défensifs. Il est prompt à
trouver les petits défauts et il peut
être difficile de s’entendre avec lui.
Mais ses amis proches l’apprécient
pour sa constance et son sens de
l’humour.
84
Drawmij
Mage niveau 16
Neutre
Points de vie : 44
For 7 Int 18
Dex 16 Sag 17
Con 15 Cha 9
Livre de sorts de voyage de
Drawmij (sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : agrandissement, altéra-
tion des feux normaux, bête de
somme de Drawmij*, charme per-
sonnes, compréhension des langues,
foulée légère de Drawmij*, glisse,
lecture de la magie, lumières dan-
santes, protection contre le mal, saut,
tour mineur
Niveau 2 (5) : apparence altérée, bouche
magique, chance de l’aventurier de
Drawmij*, conjuration d’un essaim,
détection de l’invisibilité, flèche acide
de Melf, invisibilité, irritation, lu-
mière continuelle, main spectrale,
monture rapide de Drawmij*, souffle
de vie de Drawmij*, vent de mur-
mures
Niveau 3 (5) : bouclier merveilleux de
Drawmij*, clignotement, convoca-
tion de monstres I, dissipation de la
magie, éclair, flèche enflammée, in-
fravision, langues, minuscules mé-
téores de Melf, paralysie des morts-
vivants, protection contre les projec-
tiles non-magiques, respiration aqua-
tique, sac de fer de Drawmij*
Niveau 4 (5) : boite à outils de
Drawmij*, confusion, contagion,
convocation de monstres II, cri, déli-
vrance de la malédiction, détection de
la scrutation, émotion, extension I,
motif arc-en-ciel, œil du magicien,
parcelle de temps pratique de
Drawmij*, piège de feu, protection
contre les gaz non-magiques de
Drawmij*, sortie instantanée de
Drawmij*
Niveau 5 (5) : bulle d’air, cône de froid,
conjuration d’élémentaire, conjura-
 tion d’ombre, contact avec un autre
plan, croissance animale, envoi, fa-
çonnage de la pierre, mur de force,
prouesse aérienne de Drawmij*, télé-
kinésie, transmutation de pierre en
boue
Niveau 6 (3) : chaîne d’éclairs, coquille
anti-magie, connaissance des lé-
gendes, contrôle du climat, convoca-
tion de monstres IV, double illusoire,
métamorphose bénéfique de
Drawmij*, métamorphoses impi-
toyables de Drawmij*, reflets, sépara-
tion des eaux, transformation de la
pierre en chair
Niveau 7 (2) : boule de feu à retarde-
ment, contrôle des morts-vivants,
conjuration instantanée de Drawmij,
duo-dimension, inversion de la gra-
vité, téléportation sans erreur
Niveau 8 (1) : esprit impénétrable, em-
prisonnement de l’âme, nuage incen-
diaire
Objets magiques : manteau de chauve
-souris, anneau de protection +3, dague
+3, carillon d’ouverture, figurine en-
chantée (chouette serpentine), anneau
des étoiles filantes, baguette de projec-
tiles magiques, baguette de métamor-
phose
Grand, mince et l’air jeune,
Drawmij aurait aisément pu être un
Casanova, s’il n’avait été de nature
taciturne. Il est profondément secret,
ne dévoilant que rarement son passé
ou son opinion. Pourtant, Drawmij
le secret est un bon ami pour nombre
de roublards et de troubadours. Il a
deux passions : une pour la mer et
tout ce qui s’y rattache (il passe le
plus clair de son temps dans les pro-
fondeurs reculées de l’océan) et
l’autre est une haine perpétuelle de
Jason Krimeah, le Mage de la Vallée.
Jallarzi Sallavarian
Mage niveau 14
Neutre bonne
Points de vie : 38
For 10 Int 18
Dex 18 Sag 17
Con 9 Cha 17
Livre de sorts de voyage de Jallarzi
(sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : bouclier, détection de la
magie, détection des morts-vivants,
fermeture, lecture de la magie, lu-
mières dansantes, lumière, mains
brûlantes, monture, poigne élec-
trique, projectiles magiques, ré-
flexion du regard, réparation, tour
mineur
Niveau 2 (5) : apparence altérée, corde
enchantée, déblocage, ESP, fracasse-
ment, localisation d’objet, lumière
continuelle, motif hypnotique, té-
nèbres sur cinq mètres
Niveau 3 (5) : boule de feu, clignote-
ment, dissipation de la magie, éclair,
flèche enflammée, infravision, mon-
ture fantôme, paralysie des morts-
vivants, protection contre les projec-
tiles non-magiques, ralentissement,
respiration aquatique, tromperie
Niveau 4 (4) : assassin fantasmatique,
brouillard dense, charme monstres,
contagion, convocation de monstres
II, délivrance de la malédiction, invi-
sibilité améliorée, croissance végé-
tale, métamorphose, métamorphose
d’autrui, monstres d’ombre, mur de
feu, mur de glace, œil du magicien
Niveau 5 (4) : chaos, convocation de
monstres III, création majeure, débi-
lité mentale, envoi, illusion avancée,
mur de fer, mur de force, passe mu-
raille, téléportation
Niveau 6 (2) : conjuration d’animaux,
désintégration, illusion programmée,
magie des mirages, quête, transmuta-
tion de l’eau en poussière, transpa-
rence
Niveau 7 (1) : boule de feu à retarde-
ment, charme plantes, duo-
dimension, renvoi des sorts
Objets magiques : bracelets de défense
CA 2, anneau de protection +2, bâton de
contrecoup, flèches directionnelles,
bottes elfiques, cape elfique, chapeau de
déguisement, corde d’escalade, anneau
de chute de plume, baguette de terreur,
baguette de localisation des pièges et
portes secrètes
Jallarzi est la plus jeune et la plus
récente des membres du Cercle des
85
Huit. Elle en est également la seule
femme. Ses longs cheveux blonds et
sa peau mate la rendent remarqua-
blement attirante et elle pourrait
avoir plus de prétendants qu’elle
n’en aurait besoin pour lui tenir
compagnie, si elle le voulait. Mais
c’est une femme indépendante, et
elle n’est pas particulièrement inté-
ressée par les attentions de soupi-
rants. Elle est plus que capable de se
protéger elle-même. Par rapport aux
autres magiciens membres du Cercle
des Huit, plus vieux, elle n’est pas
aussi sûre d’elle en ce qui concerne
sa voie. Jallarzi est pour l’instant « à
l’essai » en tant que membre du
Cercle. De plus, elle est tout à fait
consciente des doutes éprouvés par
certains autres membres sur son sta-
tut. Elle sait que c’est parce qu’elle
est une femme, mais elle réalise que
certains se posent également des
questions sur sa capacité à maintenir
l’Équilibre.
Dans cette aventure, Jallarzi n’est
pas accompagnée par Edwina, son
compagnon pseudo-dragon. Edwina
a refusé de l’accompagner en raison
de la présence d’Otiluke (tous deux
ne s’entendent pas)
Nystul
Mage niveau 16
Neutre
Points de vie : 45
For 7 Int 18
Dex 10 Sag 17
Con 15 Cha 15
Nystul est en permanence protégé par
un sort de protection contre le mal.
Livre de sorts de voyage de Nystul
(sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : amitié, armure, bouclier,
changement d’apparence, détection
de la magie, flash de Nystul*, glisse,
lecture de la magie, lumière, lumières
dansantes de Nystul*, mains brû-
lantes, message, rumeur illusoire,
ventriloquie
Niveau 2 (5) : apparence altérée, té-
nèbres sur cinq mètres, sphère de
flammes, déblocage, lévitation,
flèches acides de Melf, particule téné-
breuse de Nystul*, rayon aveuglant
 de Nystul*, dague de cristal de Nys-
tul*, pyrotechnie, rayon d’affaiblisse-
ment, main spectre, conjuration d’un
essaim, toile d’araignée
Niveau 3 (5) : baguette radiante de
Nystul*, clairaudience, clairvoyance,
dissipation de la magie, extincteur
rapide de Nystul*, infravision, invi-
sibilité sur trois mètres, langues,
mort simulée, non-détection, paraly-
sie des morts-vivants, poignard de
cristal de Nystul*, révélation dorée
de Nystul*, toucher vampirique, vol
Niveau 4 (5) : arme enchantée, cri,
croissance végétale, délivrance de la
malédiction, explosion de lumière
noire de Nystul*, explosion lumi-
neuse de Nystul*, extension I, invisi-
bilité améliorée, maladresse, méta-
morphose, œil du magicien, peau de
pierre
Niveau 5 (5) : arche radiante de Nys-
tul*, croissance animale, domination,
envoi, extension II, façonnage de la
pierre, faux-semblant, ténèbres enve-
loppantes de Nystul*
Niveau 6 (3) : désintégration, double
illusoire, illusion programmée, quête,
suggestion de masse, transmutation
de l’eau en poussière
Niveau 7 (2) : boule de feu à retarde-
ment, contrôle des morts-vivants,
duo-dimension, évanouissement,
inversion de la gravité, mot de pou-
voir étourdissement
Niveau 8 (1) : charme de masse, méta-
morphose universelle, nuage incendiaire
Objets magiques : bracelet de défense
CA 5, anneau de protection +3, cape de
déplacement, bottes de lévitation, poudre
de disparition, chapeau de déguisement,
baguette de détection des ennemis, ba-
guette d’illumination, baguette d’illu-
sion
Dégingandé et sobre, Nystul se
considère comme un maître du dé-
guisement. On le voit rarement sous
sa vraie apparence, car il utilise fré-
quemment la magie ou des objets
magiques pour se transformer. Au
grand désarroi des autres membres
du Cercle des Huit, il apprécie les
jeux de mots et les blagues. Il a un
sens aigu de la tactique et il est con-
vaincu qu’avec le temps, il peut
transformer même les pires situa-
tions en victoires.
Otiluke
Mage niveau 16
Neutre
Points de vie : 39
For 5* Int 17
Dex 17 Sag 8
Con 10 Cha 11
Livre de sorts de voyage d’Otiluke
(sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : altération des feux nor-
maux, bulles de flottabilité d’Oti-
luke*, charme personnes, chute de
plume, glisse, hantise, lecture de la
magie, mains brûlantes, pattes
d’araignée, rumeur illusoire, saut,
sphère de fumée d’Otiluke*, tour
mineur, vapeur colorée
Niveau 2 (5) : apparence altérée, déblo-
cage, détection de l’invisibilité, ESP,
flou, huile de bain bouillante d’Oti-
luke*, invisibilité, irritation, localisa-
tion d’objet, motif hypnotique, nuage
de brouillard, oubli, poches pro-
fondes, pyrotechnie
Niveau 3 (5) : boule de feu, clair-
voyance, clignotement, force spec-
trale, forme ectoplasmique, immobili-
sation des morts-vivants, immobili-
sation des personnes, non-détection,
nuage acide d’Otiluke*, ombrelle de
force d’Otiluke*, rafale, suggestion,
tromperie, vol
Niveau 4 (5) : assassin fantasmatique,
charme de feu, charme monstres,
coffre secret de Léomund, convoca-
tion de monstres II, émotion, méta-
morphose d’autrui, motif arc-en-ciel,
mur de glace, porte dimensionnelle,
sphère de vapeur d’Otiluke*, sphère
résiliente d’Otiluke, tempête de glace,
tentacules noirs d’Evard
Niveau 5 (5) : animation des morts,
conjuration d’ombre, domination,
écran de dissipation d’Otiluke*,
écran électrique d’Otiluke*, écran
polaire d’Otiluke*, écran radiant
d’Otiluke*, faux-semblant, immobili-
sation des monstres, magie d’ombre,
mur de force, mur de pierre, nuage
mortel
86
Niveau 6 (3) : abaissement des eaux,
chaîne d’éclairs, convocation de
monstres IV, écran atroce d’Oti-
luke*, écran de diamant d’Otiluke*,
globe d’invulnérabilité, illusion pro-
grammée, reflets, séparation des
eaux, sphère glaciale d’Otiluke, sug-
gestion de masse
Niveau 7 (2) : convocation de monstres
V, doigt de mort, écran de mort
d’Otiluke*, évanouissement, feu et
glace d’Otiluke*, inversion de la gra-
vité, mot de pouvoir étourdissement,
parcours de l’ombre, souhait mineur,
vaporisation prismatique
Niveau 8 (1) : labyrinthe, métamor-
phose universelle, sphère télékiné-
tique d’Otiluke
Objets magiques : cape de protection
+4, dague +2, gantelet de puissance de
kobold (augmente la force à 9), cor de
destruction, pierre ioun (augmente le
niveau entre 1 et 16), collier de projec-
tiles, fétiche antipoison +2, baguette de
feu, baguette de froid
Jeune, petit et chétif, Otiluke a
compensé ses faiblesses en étant ex-
cessivement agressif et acerbe. Con-
trairement aux autres membres plus
âgés et moins dynamiques du Cercle
des Huit, Otiluke croit en l’usage
offensif de la puissance de feu. Incer-
tain de sa place dans le Cercle, il se
demande si ce n’est que grâce à son
influence politique d’oligarque de
Faucongris que les autres le tolèrent.
Otto
Mage niveau 14/prêtre niveau 5
(classes jumelées, actuellement mage)
Neutre (neutre bon)
Points de vie : 45
For 16 Int 17
Dex 7 Sag 15
Con 15 Cha 16
Sphères de sorts de prêtre (5 de ni-
veau 1, 4 de niveau 2, 1 de niveau
3) : générale, astrale, charme, com-
bat, divination, élémentaire, protec-
tion (accès mineur), soins (accès mi-
neur) et conjuration
Livre de sorts de voyage d’Otto
(sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : amitié, carillon de libé-
ration d’Otto*, détection de la magie,
détection des morts vivants, chute de
plume, hantise, lecture de la magie,
mains brûlantes, message, réflexion
du regard, rumeur illusoire
Niveau 2 (5) : connaissance des aligne-
ments, déblocage, image-miroir,
l’irrésistible rire de Tasha, lévitation,
main spectrale, poussières scintil-
lantes, pyrotechnie, sphère enflam-
mée, surdité, timbres d’oubli d’Otto*,
vibrations apaisantes d’Otto*
Niveau 3 (5/10**) : convocation de
monstres I, dissipation de la magie,
immobilisation des morts-vivants,
immobilisation de personnes, infravi-
sion, lenteur, non-détection, pas as-
suré d’Otto*, protection contre les
projectiles non-magiques, rafale,
rythmes cristallins d’Otto*, toucher
vampirique
Niveau 4 (4) : affaiblissement, attaque
sonore d’Otto*, bouclier de feu, coffre
secret de Léomund, croissance végé-
tale, détection de la scrutation, effroi,
globe mineur d’invulnérabilité,
langue d’argent d’Otto*, peau de
pierre, soldats d’étains d’Otto*, tam-
bours du désespoir d’Otto*, timbres
de protection d’Otto*
Niveau 5 (4) : chaos, conjuration
d’ombres, débilité mentale, domina-
tion, gong d’isolement d’Otto*, illu-
sion avancée, mur de force
Niveau 6 (2) : abaissement des eaux,
chaîne d’éclairs, connaissance des
légendes, coquille anti-magie, projec-
tion de l’image, transmutation de
l’eau en poussière
Niveau 7 (2) : boule de feu à retarde-
ment, charme plantes, contrôle des
morts-vivants, doigt de mort, par-
cours de l’ombre, souhaitmineur
** voir anneau des arcanes ci-
dessous
Objets magiques : fléau de fantassin
+3***, bottes de rapidité, sac sans fond
(110 kg), médaillon d’ESP, anneau de
chute de plume, anneau des arcanes
(sorts de 3e niveau), baguette de conju-
ration
87
*** Otto ne l’utilise qu’en cas
d’absolue nécessité.
Gras, les cheveux bouclés et tou-
jours vêtu de manière criarde, Otto,
aime à se faire passer pour un mar-
chand joyeux et extraverti vendant
toutes sortes d’objets de luxe. Il aime
beaucoup mener la belle vie, la cul-
ture et les arts. Il est passionné par la
musique et la pratique. Il mène cou-
ramment des recherches pour faire
des modifications mineures de sorts,
lui permettant d’y inclure des effets
musicaux. Ancien prêtre de Boccob,
Otto est maintenant entièrement
voué à la pratique de la magie. Il
n’utilise ses pouvoirs de prêtres (y
compris ses armes) qu’en cas de pé-
ril mortel ou de grand besoin.
Rary
Mage niveau 23*
Neutre
Points de vie : 50
For 7 Int 19
Dex 11 Sag 19
Con 12 Cha 16
Livre de sorts de voyage de Rary
(sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : agrandissement, altéra-
tion des feux normaux, amitié, bou-
clier, changement d’apparence, com-
préhension des langues, détection de
la magie, fermeture, force fantasma-
tique, glisse, lecture de la magie,
lumière, lumières dansantes, mains
brûlantes, mur de brouillard, percep-
tion empathique de Rary*, poigne
électrique, protection contre le mal,
projectile magique, réflexion du re-
gard, tour mineur, vapeur colorée,
ventriloquie
Niveau 2 (5) : apparence altérée, conju-
ration d’un essaim, connaissance des
alignements, déblocage, détection de
l’invisibilité, détection du mal, ESP,
force fantasmatique améliorée, image
-miroir, invisibilité, lévitation, locali-
sation d’objet, main spectrale, motif
hypnotique, nuage de brouillard,
nuage puant, peur, pyrotechnie, té-
nèbres sur cinq mètres, toile d’arai-
gnée
Niveau 3 (5) : boule de feu, clignote-
ment, convocation de monstres I,
dissipation de la magie, éclair, forme
ectoplasmique, hâte, immobilisation
de personne, infravision, invisibilité
sur trois mètres, langues, protection
contre les projectiles non-magiques,
rafale, ralentissement, rapidité, respi-
ration aquatique, suggestion, vol
Niveau 4 (5) : altération de la mémoire
de Rary*, amélioration de sorts de
Rary*, charme-monstres, délivrance
de la malédiction, effroi, émotion,
examen spirituel de Rary*, globe
mineur d’invulnérabilité, invisibilité
améliorée, mémorisation de Rary,
métamorphose, métamorphose d’au-
trui, mur de glace, œil du magicien,
tempête de glace
Niveau 5 (5) : amélioration de sorts
majeure de Rary*, bouclier spirituel
de Rary*, cône de froid, conjuration
d’élémentaire, débilité mentale, do-
mination, façonnage de la pierre,
immobilisation des monstres, lien
télépathique de Rary, mur de fer,
mur de force, passe-murailles, télé-
portation
Niveau 6 (5) : brouillard mortel, chaîne
d’éclairs, désintégration, double illu-
soire, globe d’invulnérabilité, incan-
tation urgente de Rary*, séparation
des eaux, suggestion de masse, sort
de mort, transmutation de la pierre
en chair, vision véritable
Niveau 7 (5) : charme plantes, doigt de
mort, duo-dimension, évanouisse-
ment, mot de pouvoir étourdisse-
ment, parcours de l’ombre, souhait
mineur, téléportation sans erreur,
vaporisation prismatique
Niveau 8 (5) : antipathie-sympathie,
charme de masse, convocation de
monstres VI, ensevelissement, esprit
impénétrable, labyrinthe, métamor-
phose universelle, mur prismatique,
verre d’acier
Niveau 9 (3) : absorption d’énergie,
arrêt du temps, changement de
forme, convocation de montres VII,
ennemi subconscient, mot de pouvoir
mort, nuée de météores, souhait
Objets magiques : bracelets de défense
CA 0, anneau de protection +5, gemme
de vision, heaume de brillance, anneau
de contrôle des animaux, anneau de bou-
clier mental, robe étoilée, sceptre de sé-
duction, baguette de paralysie
Rary est le portrait typique du
vieux magicien réservé, patient et
sage des comptes des bardes. Il dé-
tient des connaissances sur tous les
sujets et est toujours intéressé pour
en apprendre plus. Il est expert sur
les légendes des Paynims et est un
personnage respecté parmi les
membres de ces tribus. Dédaignant
la magie brutale, provoquant des
dégâts pour se concentrer sur des
sorts plus subtils et complexes, Rary
a impressionné bien des membres de
la communauté des magiciens, mais
s’en est aussi aliéné beaucoup.
* Sorts supplémentaires autorisés,
toutes les autres capacités sont
comme pour un magicien de niveau 20.
88
Tenser
Mage niveau 20
Loyal bon (tendances neutre)
Points de vie : 60
For 10 Int 17
Dex 16 Sag 11
Con 16 Cha 18
Livre de sorts de voyage de Tenser
(sorts/jour) :
Niveau 1 (5) : changement d’apparence,
chute de plume, compréhension des
langues, détection des morts-vivants,
disque flottant de Tenser, glisse, han-
tise, lecture de la magie, moquerie,
œil du tigre de Tenser*, saut, toucher
glacial, tour mineur, visée stable de
Tenser*
Niveau 2 (5) : déblocage, détection de
l’invisibilité, faucon chasseur de
Tenser*, flèche acide de Melf, flou,
oubli, main spectrale, motif hypno-
tique, protection contre les tours
mineurs, pyrotechnie, rixe de Ten-
ser*, toile d’araignée, verrou du ma-
gicien
Niveau 3 (5) : boule de feu, cabane de
Léomund, clairvoyance, flèche en-
flammée, frappe mortelle de Tenser*,
immobilisation de personne, invisibi-
lité sur trois mètres, œil d’aigle de
Tenser*, protection contre le mal sur
trois mètres, rafale, rapidité, toucher
vampirique
Niveau 4 (5) : baguette de châtiment de
Tenser*, contagion, création mi-
neure, cri, émotion, force de géant de
Tenser*, guerrier qui court de Ten-
ser*, lame enflammée de Tenser*,
mémorisation de Rary, tentacules
noirs d’Evard, terrain hallucinatoire
Niveau 5 (5) : chaos, création majeure,
conjuration d’ombre envoi, main
d’interposition de Bigby, monstres de
demi-ombre
Niveau 6 (4) : brouillard mortel, chaîne
d’éclairs, mauvais œil, reflets, réin-
carnation, sort de mort, transforma-
tion de Tenser
Niveau 7 (3) : boule de feu à retarde-
ment, bannissement, charme plantes,
épée de Mordenkainen, mot de pou-
voir étourdissement, parcours de
l’ombre, souhait mineur, téléporta-
tion sans erreur, vapeur prismatique,
statue
Niveau 8 (3) : charme de masse, convo-
cation de monstre VI, esprit impéné-
trable, labyrinthe, métamorphose
universelle, mot de pouvoir cécité,
nuage incendiaire, poing serré de
Bigby
Niveau 9 (2) : ennemi subconscient,
mot de pouvoir mort, nuée de mé-
téores, souhait
Objets magiques : anneau de protec-
tion +3, cape de déplacement, bâton de
foudre et tonnerre, amulette de protec-
tion contre la détection et la localisation,
poudre de disparition, perles des sirènes,
anneau de résistance au feu, baguette de
détection de l'ennemi, mallette de com-
posants de sorts de Zagyg
Tenser est un homme de taille
moyenne aux cheveux bruns et au
nez proéminent. Il est poli, vif d’es-
prit et a le contact facile. Il se plaît à
avoir une vie sociale quand il n’est
pas parti à l’aventure. Il croit en la
cause de la loi et du bien, au point
qu’il est capable de vouloir forcer les
autres à l’adopter. Pour ceux qui le
fréquentent, il est parfois perçu
comme alarmiste, toujours à évoquer
la menace du mal dans telle ou telle
région.
Les Compagnons du Cercle
des Huit
Allentar Plainchamp
Mâle petit-homme
(costaud/grand-gars)
Voleur niveau 12
Neutre
For 10 Int 11
Dex15 Sag 13
Con 11 Cha 11
TAC0 : 15
CA 9 : (4 avec son armure magique)
Points de vie : 42
Bonus : +3 de bonus aux jets de sau-
vegarde contre les bâtons, sceptres et
baguettes, les sorts, et le poison ; +1
au jet d’attaque avec les armes de jet
et les frondes
Capacités spéciales : surprise amé-
liorée quand seul, infravision limitée
(dix mètres), détermination des
pentes (75 %), détermination de la
direction souterraine (50 %), attaque
sournoise x4, utilisation de parche-
mins magiques (25 % d’échec)
Talents de voleurs
VT CS TD/P DS CO DB ES LI
65 80 80 65 80 35 75 40
35 70 70 45 60 25 45 40
Sans armure
Armure de cuir cloutée
Langues connues : commun, petite-
gens, gobelin, gnome, orque, argot
des voleurs
Objets magiques : épée courte +1,
armure de cuir cloutée +2, parchemin
contenant serviteur invisible et dissipa-
tion de la magie, potion de clairvoyance
Mesurant un mètre trente, ce qui
est grand pour un petit-homme, Al-
lentar n’en a pas moins la morpholo-
gie rondelette caractéristique des
petites-gens. Né dans les collines de
Silex, Allentar est devenu orphelin
alors qu’il n’était encore qu’un jeune
adolescent, lorsque des pillards ve-
nus de la Province septentrionale du
Grand Royaume ont traversé la ré-
gion. Fuyant la terreur qu’ils répan-
daient, il a fini par atteindre la cité
de Faucongris. Là, il a vécu de me-
nus larcins. Ce n’est que par l’heu-
reux hasard d’une rencontre avec
Drawmij (alors que sa main se trou-
vait dans la poche du magicien !)
que sa vie a changé. Devenant rapi-
dement le garde du corps du magi-
cien, puis son ami, Allentar s’est éle-
vé pour être les yeux et les oreilles
de ce dernier dans les quartiers
sombres de Faucongris.
Allentar a son propre code d’hon-
neur, totalement centré sur sa loyau-
té envers Drawmij, l’homme qu’il
considère comme l’ayant sauvé de la
ruine. Cette loyauté ne change ce-
pendant rien à sa vision sur les
autres ou sur la vie. Le monde est un
endroit dur et sans pitié. Allentar
89
prend ce dont il a besoin quand il
l’estime nécessaire.
Attitude envers les autres compagnons :
Cymria – elle fait ce qu’il faut et
vous la respectez pour cela. Cette
grande elfe vous intrigue et, comme
vous, elle comprend comment le
monde fonctionne réellement. Vous
pourriez tous les deux former une
équipe efficace.
Torik – le demi-elfe est un cama-
rade agréable et c’est amusant d’être
avec lui, mais vous ne voudriez pas
devoir compter sur lui le moins du
monde. Les seuls adeptes d’Elhonna
que vous avez rencontrés étaient vos
cibles et ils ont toujours été faciles à
tromper.
Johanna – par certains côtés, elle
vous rappelle Drawmij. Vous lui
faites confiance malgré le fait que
votre instinct vous dise le contraire.
Pour l’instant, vous lui accordez le
bénéfice du doute.
Ortux – vous ne l’aimez pas, mais
vous travaillerez avec lui si néces-
saire. Personne n’est aussi bon et pur
qu’il veut le faire paraître : il doit y
avoir quelque secret dans son passé.
Ne serait-ce pas intéressant si vous
pouviez apprendre de quoi il s’agit ?
Marial – vous l’avez déjà rencon-
trée, déambulant dans des endroits
de Faucongris où elle n’avait rien à
faire. Certains de vos amis vous ont
dit qu’elle posait trop de questions.
D’autres affirment qu’elle les a par-
fois aidés, échangeant des sorts
contre des informations. À quoi joue
-t-elle ? Est-elle réellement ce qu’elle
prétend être, ou y a-t-il autre chose ?
Elle pourrait très bien travailler pour
la garde, une des guildes, ou même
une nation concurrente qui lorgne
sur le commerce de la cité.
Imiric – vous avez remarqué de
quelle façon ce gnome vous observe
du coin de l’œil. Il est clair qu’il ne
vous apprécie pas du tout. Ce petit
avorton cherche les problèmes, mais
vous ne vous laisserez certainement
pas faire le jour où cela arrivera.
Vous le laisserez prendre les de-
vants, mais vous serez prêt.
 Yars – pour être clair, le nain
vous fait peur. Vous faites le brave
devant les autres mais, tout au fond
de vous, vous savez que les menaces
de Yars ne sont pas que de la vantar-
dise : il n’aurait aucune difficulté à
vous infliger un châtiment véritable-
ment barbare s’il vous attrapait.
Cymria de Céladon
Femme elfe
Guerrière niveau 12/mage niveau 11
Chaotique bonne
For 17 Int 16
Dex15 Sag 14
Con 12 Cha 8
TAC0 : 9
CA 9 : (2 avec armure)
Points de vie : 44
Bonus : +2 au jet d’attaque avec épée
ou arc, +1 aux jets d’attaque avec
toutes les autres armes, +1 aux dé-
gâts
Capacités spéciales : 90 % de résis-
tance aux sorts de charme et de som-
meil, infravision, chance de surprise
lorsqu’elle se déplace seule, détec-
tion des passages secrets
Langues connues : commun, elfe,
nyrondais, gobelin, orque, gnoll
Sorts : 4 de niveau 1, 4 de niveau 2, 4
de niveau 3, 3 de niveau 4, 3 de ni-
veau 5
Objets magiques : bardiche +2, hache
+2, armure d’écailles +2, tapis volant,
parchemin contenant éclair, parche-
min contenant fracassement, bouclier
de feu, débilité mentale, transformation
de Tenser, parchemin contenant pro-
tection contre l’électricité, huile de feux
ardents, potion de soin
Grande et mince, Cymria a des
traits aiguisés, l’air d’un loup, ce qui
convient bien à ses opinions très
tranchées. Bien qu’elle agisse pour la
cause du bien, Cymria est connue
pour son manque de pitié et le fait
qu’elle refuse de faire des compro-
mis. Elle préfère une solution rapide
et efficace aux problèmes. Amie du
jovial Tenser, Cymria a choisi de
quitter sa famille et ses congénères
elfes pour se joindre au grand mage
dans ses aventures. Elle a trouvé en
lui, par le soin qu’il prend et sa cu-
riosité envers les êtres de la forêt,
quelqu’un qu’elle peut respecter.
Attitude envers les autres compagnons :
Torik – Torik est un homme beau
et charmant, en tout cas quelqu’un
qui semble plutôt amical, mais il
n’est qu’un demi-elfe. Il est presque
trop doux, trop bienveillant. On
vous a appris que ce n’est pas bien
pour les humains et les elfes de se
mélanger. Il est évident que Torik a
perdu beaucoup de la vraie nature
elfique. Pourtant, il semble vous ap-
précier et vous devriez vraiment
vous efforcer d’être gentille avec lui.
Johanna – cette vieille femme a le
don de vous rendre nerveuse. Non
qu’elle ait jamais critiqué ce que
vous faites ou vos jugements, mais
elle est tout le temps en train d’ob-
server et de poser des questions. Elle
a cette façon de dire les choses qui
vous fait sentir comme une petite
fille. Et pourtant, elle ne peut pas
être plus âgée que vous !
Ortux – c’est un pénible rigide,
convaincu d’avoir raison, et il fait
tout pour vous éviter. En fait, vous
en seriez offensée si ses efforts
n’étaient pas aussi visibles. Il y a
quelque chose de charmant à sa froi-
deur. Vous ne savez pas pourquoi,
mais vous avez envie de mieux con-
naître le paladin.
Allentar – le petit-homme vous
comprend, ce qui fait que vous l’ap-
préciez. Il voit les choses d’une ma-
nière simple et directe, et en cela,
vous pouvez vous reconnaître. Bien
sûr, vous ne lui faites aucune con-
fiance, puisque c’est un voleur. Il est
peut-être amical, mais vous ne lui
tournerez pas le dos.
Marial – que quelqu’un vous
garde des idiots ! Comment peut-on
à ce point être ignorant des réalités
du monde ? Tout ce que vous pou-
vez dire est qu’elle ferait bien de res-
ter hors de votre chemin et ne pas
vous causer de problèmes
Imiric – celui-là est un rude petit
bougre. Il ne fait pas mystère qu’il ne
vous aime pas, mais il ne cherche
pas d’ennui. Vous n’allez cependant
90
pas le laisser vous marcher sur les
pieds.
Yars – vous n’aimez pas ce petit
nain arrogant, en particulier sa ma-
nière d’exhiber sa cape elfique. Vous
n’allez toutefois pas vous mettre en
travers de son chemin, car il est im-
possible de savoir comment il pour-
rait réagir. Mais s’il se met lui-même
dans les ennuis, vous le laisserez en
baver avant de faire quoi que ce soit
pour l’aider.
Imiric von Suss-Varen
Comte de la principauté d’Ulek,
Chambellan du Conseil secret,
Commandeur des marches des
Murmures, chevalier de l’Ordre
de la Forge, Son Brillant Serviteur
Homme gnome
Guerrier niveau 11/
Illusionniste niveau 12
Loyal bon
For 16 Int 14
Dex17 Sag 13
Con 14 Cha 13
TAC0 : 10
CA 7 : (1 avec bouclier et armure
magique)
Points de vie : 53
Bonus : +2 aux jets de réaction, +1
au jet d’attaque contre les kobolds et
les gobelins, +2 au jet d’attaque avec
armes de jet, +1 aux dégâts, malus
de –4 au jet d’attaque contre les
géants, +4 aux jets de sauvegarde
contre les bâtons, sceptres et ba-
guettes, les sorts et le poison, +5 aux
jets de sauvegarde contre les illu-
sions, –1 aux jets de sauvegarde des
autres contre ses illusions
Capacités spéciales : 3 attaques tous
les 2 rounds, infravision (sur vingt
mètres), détection des pentes (82 %),
détection des constructions instables
(70 %), détermination de la profon-
deur souterraine (50 %), détermina-
tion de la direction souterraine
(50 %), 20 % de risque d’échec des
objets magiques
Langues connues : commun, gnome,
kéolandais, nain, kobold, mammi-
fères fouisseurs
Écoles de magie inaccessibles : né-
cromancie, invocation/évocation,
abjuration
Sorts* : 5 de niveau 1, 5 de niveau 2,
5 de niveau 3, 5 de niveau 4, 5 de
niveau 5, 2 de niveau 6
* un sort par niveau doit être de
l’école d’illusion/fantasme
Objets magiques : épée courte +1,
brigandine +1, robe de dissimulation,
fétiche antipoison, anneau d’amitié ani-
male, parchemin contenant statue,
potion de soins majeurs
Bien que son titre complet en im-
pose, ce gnome préfère de loin être
appelé Imiric, tout au plus messire
Imiric. Âgé d’environ cent ans, son
visage est ridé, sa barbe taillée soi-
gneusement et ses cheveux commen-
cent à blanchir. Depuis peu, il com-
mence à envisager de se retirer de la
vie périlleuse d’aventurier pour
s’installer.
Bien que d’ascendance noble,
Imiric n’est ni un dandy, ni un en-
fant gâté aristocrate. Il a mérité ses
titres grâce à son rude labeur et son
ambition. La plupart de ses aven-
tures a consisté à défendre les
marches des Murmures contre les
pillards de la Côte sauvage et du
Pomarj. Il a mené plusieurs expédi-
tions en ces terres, parfois à but pu-
nitif, parfois pour retrouver des tré-
sors disparus lorsque le Pomarj a été
envahi. C’est durant l’une de ces
expéditions qu’Imiric a fait la con-
naissance, et s’est lié d’amitié, avec
le magicien Otiluke. Celui-ci lui a
sauvé la vie à plusieurs reprises, par
des interventions juste à temps.
Mais à présent Imiric est las. Sa
vie d’aventurier a prélevé son tribut,
et il souhaite maintenant fonder une
famille et profiter confortablement
des biens qu’il a accumulés. Il est
inquiet d’avoir négligé son domaine
et de ne pas avoir servi correctement
ses sujets. La seule raison pour la-
quelle il est encore ici est qu’il est
inquiet pour Otiluke, qui pourrait
avoir des ennuis.
Attitude envers les autres compagnons :
Cymria – la femme elfe est trop
sauvage et féroce à votre goût. Il ne
fait aucun doute qu’elle est compé-
tente, mais ses méthodes peuvent
causer autant de torts que de bien. Il
faut une main ferme pour la mainte-
nir sous contrôle.
Torik – bien qu’il ne soit pas
gnome, Torik est quelqu’un de bien,
et vous êtes heureux de le compter
parmi vos connaissances. Il a une
bonne philosophie de vie et des va-
leurs qui rendent une communauté
forte. Il y a plusieurs adeptes
d’Elhonna à Ulek. Vous seriez favo-
rablement disposé à lui offrir votre
patronage s’il voulait s’installer sur
vos terres.
Johanna – la prêtresse est peut-
être sage et avisée, mais elle vous
parait trop froide et dénuée d’émo-
tions. Il est clair qu’elle se considère
comme la cheffe de la troupe, mais
vous faites davantage confiance à
Ortux.
Ortux – Ortux est un homme fort
et droit. Bien que vous doutiez avoir
jamais la même autodiscipline, vous
admirez le paladin. Dans votre es-
prit, il est le chef naturel du groupe.
Si besoin, vous êtes prêt à prendre
son parti.
Allentar – vous avez toujours eu
du mal avec les petites-gens. Ou bien
ils se terrent dans leur terrier comme
des rongeurs, trop peureux pour se
battre pour leurs terres, ou bien ils
sont fainéants et paresseux. Allentar
est pire que certains, mais meilleur
que la plupart. Il est bon dans ce
qu’il fait, mais c’est juste que vous
n’aimez pas les voleurs.
Marial – la magicienne promet
d’être une camarade divertissante.
Elle en sait tant à propos de Faucon-
gris qu’elle doit être une histoire vi-
vante de la cité. Vous devez simple-
ment trouver un moyen de gagner sa
confiance.
Yars – si seulement vous pouviez
être accompagné par cent Yars !
Avec des nains tels que lui, vous
pourriez rivaliser en férocité avec les
bêtes du Pomarj. Malheureusement,
il n’y a qu’un seul Yars, mais c’est
peut-être suffisant pour ce groupe !
91
Johanna
Humaine
Prêtresse de Boccob niveau 14
Neutre
For 12 Int 12
Dex10 Sag 18
Con 15 Cha 14
TAC0 : 12
CA : 10 (–1 avec armure)
Points de vie : 63
Bonus : +4 aux jets de sauvegarde
contre les attaques mentales, + 2 aux
jets de réaction.
Capacités spéciales : connaissances
de sage en alchimie, astrologie, mé-
taphysique (plan d’Outreterre), théo-
logie (du grand Royaume) ; capable
d’utiliser les baguettes, boules de
cristal, et robes (sauf robe d’archi-
mage)
Langues connues : commun, suélois,
œridien
Sphères de sorts : générale, as-
trale, charme, combat, divination,
élémentaire, protection (accès mi-
neur), soin (accès mineur), conjura-
tion
Sorts : 8 de niveau 1, 8 de niveau 2, 7
de niveau 3, 6 de niveau 4, 3 de ni-
veau 5, 2 de niveau 6, 1 de niveau 7
Objets magiques : masse +2, armure
de plate +3, livre des viles ténèbres, par-
chemin contenant serviteur aérien,
mur d’épines, pierres acérées, contrôle
des vents, protection contre le mal sur
trois mètres, création de nourriture et
d’eau, parchemin contenant transmu-
tation de la pierre en boue, conjuration
d’un élémental de feu, langage des
monstres, mur d’épines, mot de rappel,
parchemin contenant aide, piège de
feu, glyphe de garde, conjuration d’ani-
mal I, octroi de sort, protection contre la
foudre, rappel à la vie, potion d’invisibi-
lité.
Digne et l’air impérieux, Johanna
est une grande femme aux cheveux
blancs, fière de ses cinquante-cinq
ans. Habillée de la robe pourpre et
or de Boccob, elle en impose. Son
attitude stricte et sans manière ajoute
à cette impression.
 Johanna est native de la prélature
d’Almor, où elle détient des respon-
sabilités officielles importantes au
sein du clergé de Boccob. Elle y a
servi toute sa vie. C’est là qu’elle a
rencontré pour la première fois Otto,
et qu’elle l’a patronné. Plus tard, elle
a fait partie de ceux qui lui ont con-
seillé de quitter ce clergé. Johanna et
Otto sont restés des amis proches
depuis ce temps.
Aux yeux d’autrui, ils sont un
peu comme chien et chat : le mage
épicurien et la prêtresse stricte et
droite. En réalité, Johanna est bien
moins redoutable que son image ne
le laisse à penser. Peu à l’aise parmi
les étrangers, elle abaisse ses dé-
fenses quand elle se trouve en pré-
sence de ses amis, devenant plus
joviale et révélant un certain sens de
l’humour noir.
Attitude envers les autres compagnons :
Cymria – vous n’avez pas vrai-
ment d’avis sur l’elfe, au-delà de la
curiosité du sage. Vous êtes plus
intéressée par tout ce qu’elle peut
engranger comme connaissances
professionnelles supplémentaires.
Torik – le demi-elfe est fascinant.
Il est charmant et de plaisante com-
pagnie, même s’il n’est pas encore à
votre niveau d’exigence. Après tout,
c’est un adepte d’Ehlonna et vous ne
savez pas grand-chose sur eux. Vous
attendez avec impatience le moment
où vous pourrez débattre de sujets
théologiques avec lui.
Ortux – le paladin est un homme
bon, mais pourrait-il en être autre-
ment d’un paladin ? Il est bon de
l’avoir comme ami, car il tient stric-
tement sa parole. Pourtant, tous les
paladins semblent toujours provo-
quer des ennuis et il vous faut donc
faire attention, sinon il risque d’y
avoir des tensions dans le groupe.
Allentar – vous ne faites pas con-
fiance au petit-homme. Ce serait
idiot, puisque c’est un voleur. Vous
ne l’aimez pas vraiment non plus
d’ailleurs. Par contre, lui semble
vous considérer avec beaucoup de
respect. Il vaut mieux garder les rela-
tions au niveau strictement profes-
sionnel, car un voleur en colère est
un ennemi dangereux.
Marial – la magicienne est plutôt
discrète. Elle est un peu crédule,
mais elle semble suffisamment sage
pour prendre soin d’elle face à Al-
lentar ou ce genre d’individus. Vous
espérez juste qu’elle ne va pas s’atti-
rer d’ennuis.
Imiric – il est certain qu’il est bon
d’avoir le gnome dans le groupe : il
est fort et prendra sa part à tout
combat. Pourtant, vous sentez de
l’hostilité et de la méfiance envers
vous de sa part. Il pense peut-être
être supérieur à tous les membres du
groupe avec ses titres et tout le reste.
Yars – le nain est un barbare sans
espoir, et vous n’y changerez rien. Il
vaut mieux le laisser tranquille et
l’envoyer dans la bonne direction
quand le combat commence.
Marial
Humaine
Mage niveau 12
Chaotique bonne
For 7 Int 15
Dex14 Sag 14
Con 14 Cha 11
TAC0 : 18
CA : 10
Points de vie : 29
Langues connues : commun, suélois,
vieil œridien, rat-garou
Sorts : 4 de niveau 1, 4 de niveau 2, 4
de niveau 3, 4 de niveau 4, 4 de ni-
veau 5, 1 de niveau 6
Objets magiques : sac de haricots,
anneau de saut, potion de lévitation,
huile antiacide.
Marial est née dans la cité de Fau-
congris, et c’est là qu’elle a passé sa
vie. Cette femme rousse n’a jamais
ressenti le besoin de voyager au-delà
de l’enceinte de la ville. Il y a bien
assez d’opportunités d’aventures
dans les bas-fonds de Faucongris à
son goût. Elle a passé de très longues
heures parmi les pauvres et la ra-
caille de la ville : c’est excitant et
plein de danger. Ce qu’elle a besoin
de savoir sur le reste du monde, elle
peut l’apprendre par des voyageurs
ou dans des livres. Cela lui a en con-
séquence donné une vision particu-
lière sur le reste du monde, mais il y
a en revanche peu de gens qui en
savent plus qu’elle sur la réalité de
Faucongris.
92
Au premier abord, Marial semble
timide, quelque peu introvertie mais,
tout au fond d’elle-même, elle adore
la vie trépidante de la cité. Elle en
comprend tous les vices, les jeux de
pouvoir, de séduction, de corrup-
tion, et elle peut malgré cela être
naïve et crédule dans sa vision du
reste du monde. S’il est possible de
comparer une situation à ce qui se
passe dans Faucongris, alors elle
comprend tout de suite parfaite-
ment. Si c’est totalement nouveau et
unique (et la plupart des monstres le
sont), alors elle n’a aucune expé-
rience et ne se doute de rien.
Marial est une amie proche de
Jallarzi, qui est venue prendre son
avis sur les quartiers les plus
sombres de Faucongris. Depuis leur
première rencontre, Jallarzi a été fas-
cinée par son côté paradoxal, tandis
que Marial écoute avec attention les
histoires de Jallarzi sur le monde
extérieur.
Attitude envers les autres compagnons :
Cymria – l’elfe est un cas d’école
intéressant. À Faucongris, vous en
avez rencontré plus d’un qui avait la
même attitude. La plupart ont mal
fini. Il sera intéressant de savoir si
elle termine de la même manière.
Torik – vous ne vous étiez jamais
particulièrement intéressée aux
hommes auparavant, mais Torik est
fascinant. Il est charmant, gentil, et
tellement différent des arnaqueurs et
des débauchés de Faucongris. Peut-
être est-ce l’éducation qu’il a reçue
en son pays, mais il semble très ou-
vert d’esprit et honnête. Il pourrait
très bien vous faire sortir de votre
coquille.
Johanna – la prêtresse est comme
beaucoup de ceux que vous avez
rencontrés dans la cité : bouchée,
rigide et sans concessions. Vous
trouvez ce genre de personnes en-
nuyeuses, mais Johanna a heureuse-
ment aussi une certaine sagesse. Au
moins, cela vous donne des sujets de
conversation. Il y a néanmoins
d’autres membres du groupe avec
qui vous préférez passer votre
temps.
Ortux – le paladin est un homme
bon. Vous savez que vous pouvez
lui faire confiance, comme vous pou-
vez faire confiance à tous les pala-
dins. Au début, vous étiez prête à le
rejeter, le considérant comme un
imbécile convaincu de sa supériorité,
mais quelque chose dans sa façon de
considérer Torik vous a interpelée.
Peut-être que vos yeux ne saisissent
pas tout du paladin.
Allentar – d’une façon ou d’une
autre, le petit-homme ne vous est
pas étranger. Vous l’avez croisé plus
d’une fois dans les coins sombres de
Faucongris. Son nom a surgi de
temps en temps, en lien avec
quelque vol ou disparition remar-
quée. Vous aimeriez en savoir plus
sur lui, mais jusqu’à présent, il a ré-
ussi à vous éviter.
Imiric – ce petit gnome est tou-
jours courtois et poli envers vous,
sans être condescendant. Vous ne
pouvez pas vous empêcher de l’ap-
précier, et cela semble réciproque.
Yars – vous ne pouvez vous em-
pêcher de remarquer que le nain
passe son temps à vous observer
comme un animal bizarre. Vous ne
savez quoi penser de lui. Vous
n’avez jamais rencontré quelqu’un
d’aussi sauvage et aussi peu civilisé
que lui.
Ortux la Main
Humain
Paladin niveau 15
Loyal bon
For 15 Int 13
Dex 12 Sag 13
Con 10 Cha 17
TAC0 : 6
CA 10 : (–2 avec son armure ma-
gique et bouclier normal)
Points de vie 70
Bonus : +6 aux jets de réaction
Capacités spéciales : bonus de +2 à
tous les jets de sauvegarde, détection
du mal sur vingt mètres, immunisé
aux maladies, soin à raison de 30
points par jour, guérison des maladies
trois fois par semaine, protection
contre le mal sur trois mètres, repousser
les morts-vivants comme un prêtre de
niveau 12
Langues connues : commun, vélondais
Sphères de sorts accessibles : com-
bat, divination, soin, protection
Sorts (comme un prêtre de niveau
7) : 3 de niveau 1, 2 de niveau 2, 1 de
niveau 3, 1 de niveau 4
Objets magiques : étoile du matin +1,
lance lourde +1, armures de plates éthé-
rée +4 (13 charges restantes), lyre de
construction, anneau d’influence hu-
maine, élixir de jouvance
Grand, mince et nerveux, Ortux
n’est pas le paladin héroïque tel que
l’imaginent la plupart des gens. Il a
belle allure, mais n’est pas remar-
quablement beau ; fort, mais pas
musculeux et, s’il est brave, il est loin
d’être téméraire. Pourtant il émane
de lui comme une sorte de magné-
tisme. Il agit et les gens le croient. Ils
savent qu’on peut lui faire confiance.
Il est impossible pour Ortux de tra-
hir la confiance des autres. Il a œu-
vré toute sa vie pour la cause de la
justice.
Il est discipliné dans sa propre
vie, suivant son propre code de lois
puritaines. En tant que chevalier du
Cerf, il ne boit pas, ne mange pas à
l’excès, ne jure jamais et évite toutes
les tentations de la chair. Mais il n’a
pas toujours été aussi précaution-
neux. À sa grande honte, il a dans sa
jeunesse engendré un fils demi-elfe.
Seule une quête d’expiation des plus
sévères lui a permis de prouver qu’il
était digne d’être un paladin. De-
puis, il a été aidé par son vieux com-
pagnon Bigby qui, pour un magi-
cien, n’est pas si mauvais.
Attitude envers les autres compagnons :
Cymria – il est aisé de voir en elle
à quel point les humains et les elfes
diffèrent. Cymria a peut-être de
bonnes intentions, mais elle est loin
de comprendre ce qu’est réellement
le bien. Elle a une mauvaise in-
fluence et il vaut mieux l’éviter.
Torik – jusqu’à présent, vous ne
vous seriez jamais cru capable d’être
jaloux. Ça a été une surprise de ren-
contrer Torik, un jeune homme en-
core plus aimable que vous. Tout
d’abord vous avez presque succom-
bé d’envie pour sa grâce naturelle et,
même maintenant, vous trouvez dif-
ficile de résister à son charme. Pire
encore, vous ne pouvez vous empê-
cher de penser à vos propres pêchés
chaque fois que vous le regardez.
Vous devez faire en sorte de devenir
son ami et de n’éprouver ni haine ni
jalousie envers lui.
93
Johanna – même si elle est une
prêtresse de Boccob, elle est à coup
sûr une femme belle et admirable.
Vous avez en effet tous les deux plus
en commun qu’il n’y parait. Il y a
même une chance qu’elle apprenne
ce que sont réellement la justice et le
bien grâce à vous.
Allentar – le voleur est un défi
personnel. Il est clair qu’il a suivi
d’obscurs chemins plus d’une fois,
mais il n’est pas totalement perdu. Il
y a toujours quelques lueurs de no-
blesse et de bonté en lui. Si vous
pouviez les faire ressortir et lui mon-
trer les bénéfices qu’il pourrait en
tirer, vous pourriez réussir à le sau-
ver.
Marial – la magicienne semble
compétente en matière de sorts, mais
vous ne pouvez croire sa parole. Elle
pourrait aisément s’attirer des en-
nuis et il vous faut donc la surveiller.
Imiric – vous savez que vous
pouvez faire confiance au gnome. Il
est le type d’homme (ou de gnome)
qui tient parole et comprends quelle
différence il y a entre le bien et le
mal. Il ne reculera pas non plus de-
vant les tâches dangereuses.
Yars – quand vous observez Yars,
vous êtes interpelé : est-il ce que
vous auriez pu devenir, un tueur
sanguinaire ? Plus vous le fréquen-
tez, plus vous remerciez les puis-
sances supérieures de vous avoir
montré la vraie voie. Vous priez aus-
si qu’elles vous donnent les moyens
et la force de contrôler sa soif de
sang.
Torik Hacherouge
de Maison-Haute
Homme demi-elfe
Prêtre d’Ehlonna niveau 12
Neutre bon
For 8 Int 9
Dex 10 Sag 12
Con 15 Cha 18
TAC0 : 16
CA 10 : (5 avec armure de peau et
bouclier)
Points de vie : 55
Bonus : +7 aux jets de réaction
Capacités spéciales : 30 % de résis-
tance aux sorts de charme et sommeil,
infravision, détection de passages
secrets, capacité à traquer comme un
rôdeur de même niveau, amitié ani-
male une fois par jour à efficacité
maximum
Langues connues : commun, elfe,
vélondais, petite-gens, baklunien
ancien, langage druidique
Sphères de sorts accessibles : ani-
male, combat, création (accès mi-
neur), élémentaire (accès mineur),
soins, végétale, soleil, climat
Sorts : 6 de niveau 1, 5 de niveau 2, 5
de niveau 3, 3 de niveau 4, 2 de ni-
veau 5, 2 de niveau 6
Objets magiques : lance +1, havresac
de Heward, corde d’enchevêtrement,
anneau de contrôle des mammifères
Un mètre soixante-dix, vêtu de
robes vertes et aux cheveux bouclés
blonds vénitiens, Torik est un prêtre
aussi beau et charmant que possible.
Fils d’un pauvre bûcheron et d’une
elfe, il a été envoyé à l’école reli-
gieuse du Haut-Val, principalement
pour l’éloigner des bras des jeunes
fermières. Là, il a pris en main son
éducation et, sans être brillant, a ré-
ussi à s’élever grâce à la chance et à
sa diligence. En chaire, il est un ora-
teur fascinant, ce qui est sans doute
en lien avec son charisme naturel et
son allure. Pourtant, il n’est pas l’es-
prit le plus vif du Haut-Val et il a
besoin de préparer ses sermons pour
être au mieux. Il partage les valeurs
définies par Ehlonna : harmonie avec
la nature, cycle de la vie, pitié et
compassion.
Torik est le compagnon du véné-
rable mage Rary. Celui-ci fait sou-
vent un arrêt pour prendre des nou-
velles de la forêt de Vesve ou pour
partager ce qu’il sait des événements
se déroulant dans les monts Yatil ou
au Ket. Torik est parti à l’aventure
plus d’une fois en mission spéciale
pour le vieux mage.
* De plus amples infomations sur
Ehlonna sont disponibles dans le
livre L’Aventure dans le monde de
Greyhawk.
94
Attitudes envers les autres compagnons :
Cymria – dieux merci vous vivez
dans le Haut-Val ! Si tous les elfes de
Céladon sont comme Cymria, ils
doivent former une communauté
bien froide et morose. Vous essayez
d’être ami avec elle, et ce n’est pas
qu’elle ne semble pas vous appré-
cier, mais elle est si rigide et orgueil-
leuse. Si elle se détendait un tout
petit peu, elle pourrait être tellement
plus attirante en tous points. Bénie
soit Ehlonna qui vous a enseigné la
patience.
Johanna – la matriarche vous rap-
pelle le vieux prélat de Maison-
Haute. Elle est aussi ferme et ver-
tueuse que lui. Il vous est impossible
de vous adresser à elle autrement
que vous le faisiez avec votre vieux
professeur. Au moins elle a quelques
pointes d’humour.
Ortux – le paladin est complète-
ment rigide. Vous sentez qu’il essaie
d’être agréable, mais il est clair qu’il
n’est pas à l’aise avec vous. Est-ce
qu’il a quelque chose contre Ehlon-
na ? Ou bien est-ce sa façon d’être ?
Puisque vous devez collaborer avec
lui, il vaut mieux que vous oubliiez
son ton formel.
Allentar – voilà un bel exemple
de petite-gens qui a mal tourné. De
ce que vous comprenez, il aurait ce-
pendant eu une vie difficile. Il fau-
drait que vous soyez sympathique et
compréhensif. Après tout, telle serait
la voie d’Ehlonna.
Marial – elle est définitivement
bizarre. Comment peut-elle en sa-
voir autant sur Faucongris et si peu
sur la vraie vie dans le reste du
monde ? Elle vous intrigue. En fait,
vous aimeriez mieux la connaître, et
lui montrer tout ce qu’elle a manqué
en restant cachée derrière les murs
de la cité.
Imiric – le gnome semble être
encore dynamique, un peu vieux et
fatigué cependant. Mais cela ne le
ralentit pas. Imiric ne se vante ja-
mais : quand il raconte ses aven-
tures, vous le croyez. Dans l’en-
semble, il est de bonne compagnie.
Yars – vous avez rencontré
quelques nains comme Yars aupara-
vant : des créatures sauvages des
lointaines montagnes. Ils peuvent
être de dangereux ennemis, mais si
vous gagnez sa confiance, Yars vous
suivra jusqu’en enfer. C’est la façon
d’être de ces nains sauvages.
Yars Blud-Sigul
Homme nain
Guerrier niveau 14
Neutre
For 18/55 Int 13
Dex 12 Sag 10
Con 11 Cha 9
TAC0 : 7
CA 10 : (1 avec armure magique et
bouclier normal)
Points de vie : 70
Bonus : +3 aux dégâts, +1 au jet d’at-
taque contre les orques, les gobelins
et les hobgobelins, –4 de pénalités
aux attaques des géants, bonus de +
3 aux jets de sauvegarde contre les
bâtons, sceptres et baguettes, les
sorts et le poison
Capacités spéciales : 2 attaques par
round, infravision sur vingt mètres,
détection des pentes (82 %), détec-
tion des constructions récentes
(82 %), détection des murs coulis-
sants (66 %), détection de pièges
dans les œuvres en pierre (50 %),
détermination de la profondeur
(50 %), 20 % de risque d’échec des
objets magiques
Langues connues : commun, nain,
gnome, langue du froid, orque
Objets magiques : marteau de guerre
+1, hache +2, flèches +2 (10), armure de
plate +1, cape elfique, potion de super-
héroïsme, potion de rapidité
Yars est un nain costaud, râblé et
à la tête dure. Sa chevelure rousse et
sa barbe forment une longue et
épaisse tignasse : avec ses sourcils
épais et ses yeux globuleux, il ne
ressemble à rien tant qu’à un guer-
rier berserk. Dans son cas, cette idée
est exacte. Yars est ce que l’on peut
trouver de plus proche d’un nain
sauvage dans toute la cité de Fau-
congris.
Il est originaire des Hautes-
Serres, une chaîne de montagnes
sauvages et inhospitalières près du
duché de Taine. C’est là qu’il a fait la
connaissance de Nystul. C’est le ma-
gicien qui a amené le sauvage guer-
rier à Faucongris, peut-être par es-
prit de contradiction envers ses
amis. Peu importe la raison, jusqu’à
présent, Yars a trouvé la ville à son
goût.
Selon les standards civilisés, Yars
est un sauvage et une brute. Il est
grossier, agressif, impulsif et direct.
Par exemple, il se vante d’avoir trou-
vé sa cape sur le cadavre d’un elfe. Il
n’a aucune patience pour les subtili-
tés. Sa vie entière tourne autour d’un
jeu complexe de superstitions et de
tabous tribaux. Au combat, il de-
vient totalement assoiffé de sang,
combattant pour lui-même sans faire
attention à ce que font les autres. Il
est aisé de croire qu’en de tels mo-
ments, il devient fou. En ces circons-
tances, il n’a aucune peur et est très
efficace.
95
Attitude envers les autres compagnons :
Cymria – cette elfe est idiote de
croire qu’elle peut être votre égale en
férocité et en capacité. À moins que
cela signifie l’échec de la mission,
vous n’avez rien à faire de ce qui
peut lui arriver.
Torik – le demi-elfe est un faible,
toujours à parler de sa déesse de la
terre. Pourtant, il comprend la Vraie
Voie mieux que quiconque. Vous
doutez qu’il ait le cran nécessaire
dans un vrai combat.
Johanna – que des mots ! Elle
parle toujours avec de belles paroles,
comme si cela allait faire quoi que ce
soit. Elle essaie d’impressionner tout
le monde, mais vous, elle ne vous
effraie pas
Ortux – lui est un bon guerrier,
mais trop prudent. Il se soucie tou-
jours de la justice. Il ne comprend
donc pas que la justice appartient à
ceux qui gagnent ?
Allentar – s’il vivait dans votre
tribu, les anciens lui auraient coupé
les mains et l’auraient banni. C’est la
juste récompense des voleurs. Les
autres semblent le considérer comme
nécessaire, mais s’il essaie quoi que
ce soit, il recevra ce qu’il mérite.
Marial – cette humaine est calme
et secrète. Vous n’avez pas la
moindre idée de ce qu’elle pense. Ce
n’est pas quelque chose que vous
appréciez.
Imiric – le gnome comprend l’es-
prit de la Vraie Voie, même s’il ne
sait pas ce que c’est. Il comprend
l’importance de l’acier et de la forge.
Il a été endurci par le feu. Vous deux
pouvez peut-être devenir frères de
sang.
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 Aventure officielle

Vecna est vivant !

David ‘’Zeb’’ Cook

« …et ainsi, après la Pluie de feu incolore, Celui dont on murmure le nom monta
sur le Trône-araignée. Trois ans après son ascension, Burgred, roi des Maras, refusa
de payer le tribut en têtes que lui réclamait Celui dont on murmure le nom. Alors
celui-ci emmena avec lui Kas, et lui seul, et ils dévastèrent ensemble les terres des
Maras grâce à sa magie. Burgred le paya de sa propre tête.
« À leur retour, Kas se retourna contre son maître, pour devenir à son tour le sou-
verain du Trône-araignée. Ils furent tous deux détruits dans l’affrontement et les
braves gens s’en réjouirent.
« On dit que tout le mal de la liche ne fut pas détruit. Son pouvoir était si phéno-
ménal que sa Main et son Œil survécurent, perpétuant le mal par delà les siècles. »
Pendant des siècles, Vecna, archimage, tyran despote, la plus redoutable de
toutes les liches, ne fut rien d’autre qu’une lointaine légende effrayante pour les
honnêtes gens de Greyhawk. Autrefois maître suprême de tous les sorciers morts-
vivants, sa Main et son Œil restent encore aujourd’hui des objets aux pouvoirs im-
menses.
À présent, quelque chose de maléfique rôde aux alentours de Faucongris. La Main
et l’Œil ont été retrouvés… et Vecna veut les récupérer.

Ce module est une traduction non officielle réalisée par les membres du Donjon du Dragon, à but non
lucratif, et ne peut en aucun cas être vendu. Les textes et les illustrations appartiennent à leurs auteurs
respectifs et à Wizards of the Coast/Hasbro.

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