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LES PRONOMS

PLAN SI LE SUJET TOMBE SUR LES PRONOMS

1) LES PRONOMS REPRESENTANTS (ENDOPHORIQUES)


a. Les pronoms personnels
i. Morphologie
ii. Syntaxe
iii. Sémantique
b. Les pronoms démonstratifs
i. Morphologie
ii. Syntaxe
iii. Sémantique
c. Etc.
2) LES PRONOMS NON REPRESENTANTS (EXOPHORIQUES & PAR DEFAUT)
a. Les pronoms personnels
i. Morphologie
ii. Syntaxe
iii. Sémantique
b. Les pronoms démonstratifs
i. Morphologie
ii. Syntaxe
iii. Sémantique
c. Etc.

OU

1) LES PRONOMS REPRESENTANTS (ENDOPHORIQUES)


a. Morphologie
i. Les pronoms personnels
ii. Les pronoms démonstratifs
iii. Les pronoms relatifs
iv. Etc.
b. Syntaxe
i. //
c. Sémantique
i. //
2) LES PRONOMS NON REPRESENTANTS (EXOPHORIQUES & PAR DEFAUT)
a. Morphologie
i. Les pronoms personnels
ii. Les pronoms démonstratifs
iii. Les pronoms relatifs
iv. Etc.
b. Syntaxe
i. //
c. Sémantique
i. //
PLAN SI LE SUJET TOMBE SUR LES PRONOMS PERSONNELS

1) LES PRONOMS PERSONNELS NON-REPRESENTANTS (P1, P1, P4 & P5)


a. Morphologie
b. Syntaxe
c. Sémantique
2) LES PRONOMS PERSONNELS REPRESENTANTS (P3 & P6)
a. Morphologie
b. Syntaxe
c. Sémantique
3) LES CAS PARTICULIERS
a. Il impersonnel
b. Pronom indéfini « on »,
c. Pronoms adverbiaux « en » et « y »

PLAN SI LE SUJET TOMBE SUR LES DEMONSTRATIFS

1) MORPHOLOGIE
a. Déterminants démonstratifs (forme simple / composée ; genre et nombre)
b. Pronoms démonstratifs (forme simple / composée ; fém. / masc. ; animé / inanimé)
2) SYNTAXE
a. Déterminants démonstratifs (place par rapport au nom, non supprimables ;
combinables avec les déterminants secondaires)
b. Pronoms démonstratifs (Sujet, COD, COI ou CC ; place dans la phrase)
3) SEMANTIQUE
a. Valeurs exophoriques (ou déictique)
b. Valeurs endophoriques (cataphore / anaphore)

PLAN SI LE SUJET TOMBE SUR LES PRONOMS INDEFINIS

1) MORPHOLOGIE :
a. Donner l’étymologie des indéfinis
b. Certains distinguent le genre et d’autres pas
c. Certains renvoient à de l’animé ou à de l’inanimé
2) SYNTAXE :
a. Sujet
b. Complément d’Objet (COI / COD)
c. Attributs
d. Compléments circonstanciels
e. En apposition
3) SEMANTIQUE :
a. Quantificateurs
b. Nominaux ou représentants c. L’usage comme forclusif (ne… rien / ne… pas / etc.)
INTRODUCTION
• Même problématique pour tous les pronoms : le terme pronom indique « qui remplace un
nom ». Il faut s’interroger sur cette notion de remplacement d’un nom, en sachant qu’un
pronom peut remplacer un nom lorsqu’il est anaphorique (lorsqu’il reprend un nom qui est
devant lui), lorsqu’il est cataphorique (lorsqu’il est derrière lui) : il le remplace ou l’annonce.
La question devient problématique lorsque le pronom ne remplace plus le nom.

• On retrouve ce cas dans 3 degrés de problématique :


o Dans un rapport déictique (exophorique)
Ex : Regardez-le ! (le référent de « le » n’est pas un nom présent dans le texte, mais un
objet ou une personne qui se trouve dans la situation d’énonciation.
o Les pronoms personnels de 1ère et de 2ème personne :
Ex : Tu es venu me voir hier (le « tu » ne prend de sens que par rapport à la situation
dans laquelle on se trouve)
o Lorsque le pronom ne remplace vraiment rien du tout :
Ex : Il était une fois (il impersonnel)
Ex² : Il y a
Ex3 : S’en aller

• Comment va tomber la question des pronoms ?


o Soit tous les pronoms
o Soit une catégorie de pronoms particulière :
▪ Les démonstratifs (pronoms + déterminants)
▪ Les pronoms personnels (sujet, compléments, déplaçables ou non, etc.)
▪ Les autres peu de chance que ça tombe (trop restreint)

• Notion essentielle : les pronoms NOMINAUX / les pronoms REPRESENTANTS :


o PRONOM NOMINAL (EXOPHORIQUE / DEICTIQUE ou PAR DEFAUT) : il ne remplace
jamais un substantif (et n’a jamais d’antécédent) :
▪ Déictique : Il ne peut pas être remplacé par un nom (Je / Tu) :
Ex : Je mange du pain.
▪ Il est général, pas besoin de connaître le référent remplacé :
Ex : Aujourd’hui, personne ne joue plus collectif. (personne = aucun individu)
o PRONOM REPRESENTANT (ENDOPHORIQUE) : il remplace un nom qu’il représente :
Ex : Pierre est arrivé lundi. Il était malade (« Il » remplace « Pierre ».)

• Classe syntaxiquement homogène mais sémantiquement et morphologiquement très


hétérogène. Marc Wilmet remarque que la dénomination même des pronoms est
problématique car :
o « Personnel » est une dénomination morpho-syntaxique,
o « Possessif, démonstratif » est sémantique,
o « Relatif » est fonctionnel,
o « interrogatif « est mélodique.
Morphologie
• Toutes les formes de pronoms sont issues du latin
• Ils varient morphologiquement en formes simple (nous) et complexe (quelqu’un, celui-ci) et à
l’intérieur d’une même série (Je, j’, me, moi)
• Si certains varient en genre, d’autres non (il/elle mais rien)
• Certains apparaissent dans des types de phrases : pronom interrogatif ou exclamatif
• Certains marquent la subordination comme les pronoms relatifs
• Certaines formes mixtes viennent se rajouter aux PP (les pronoms adverbiaux, en et y, le
pronom indéfini on et le pronom impersonnel « il »).

Syntaxe
• Ils ne sont pas forcément l’équivalent d’un nom dans la mesure où ils peuvent remplacer
d’autres catégories grammaticales :
o Un nom avec déterminant
Ex : Les réponses sont toutes arrivées sauf celle de Jean.
o Tout un GN
Ex : J’ai acheté de la crème solaire, il n’avait pas la sienne
o Un adjectif
Ex : Il est mécontent, je le suis aussi
o Un groupe prépositionnel
Ex : Je vais à la campagne, j’y vais aussi
o Une proposition
Ex : Pierre nous aidera, c’est certain
• Comme le nom, ils peuvent avoir des fonctions différentes.

Sémantique
• Pellat les appelle symboles incomplets tout simplement parce que le sens est codé et le
pronom comporte des instructions qui permettent à l’interprétant d’identifier à quoi se
réfère le pronom :
o Référence déictique : le référent est identifiable à partir de la situation d’énonciation :
Ex : Je, mais aussi « Il » dans « Il se noie ! »
o Référence anaphorique par le contexte qui peut être très variable :
▪ Reprise du même référent :
Ex : Pierre est venu, il m’a dit […]
▪ Reprise du signifié seulement :
Ex : La voiture du directeur est confortable mais celles de ses adjoints sont plus
rapides.
▪ Anaphore indirecte lorsque la valeur référentielle est construite par inférence
à partir d’informations sélectionnées dans le contexte ou bien un savoir
commun :
Ex : Dans le Midi il fait beau, ils ont de la chance (les gens qui habitent dans le
Midi)
o Référence par défaut : interprétation générique lorsque rien dans le contexte ne
permet d’identification :
Ex : Chacun pour soi.

• A l’exception des pronoms Je et Tu qui sont des déictiques purs, les autres peuvent être à la
fois déictiques et anaphoriques suivant leur emploi.
1. LES PRONOMS PERSONNELS
• Description de la catégorie :
o Contrairement au latin qui identifie la personne par les désinences verbales, en
français, les formes sujets assurent la distinction de personne alors que les formes
verbales sont souvent indistinctes.
o Dans les langues qui différencient les désinences, on n’a pas besoin de pronom
personnel (italien, espagnol VS anglais, français)
o Ils portent le nom de personnels parce qu’ils fonctionnent comme des indicateurs de
rang pour distinguer les six personnes.
o On trouve à la fois des PP sujets et des PP compléments, les uns et les autres ayant
des fonctions grammaticales distinctes.

• Problématiques :
o La dénomination de pronom personnel.
▪ Pourtant, si le terme est adéquat pour désigner les personnes 1, 2, 4, 5, il l’est
moins pour la personne 3 et la personne 6, qui désignent une personne hors
de l’interlocution et qui sert aussi à désigner une chose.
▪ Le pronom il/elle sera exclusivement représentant alors que les autres sont
totalement ou partiellement nominaux
o Classe hétérogène :
▪ Morphologiquement : il s’agit d’une classe hétérogène parce qu’elle
comporte des pronoms qui sont toujours sujets et d’autres compléments et à
l’intérieur de ces compléments des pronoms toniques, atones, prédicatifs ou
non prédicatifs, disjoints, conjoints, clitiques, non clitiques.
▪ Syntaxiquement : les pronoms clitiques ne peuvent être séparés du verbe que
par le discordantiel ne et un ou deux clitiques compléments (ex : Je ne leur en
ai pas parlé). Les pronoms personnels sujets ne peuvent être coordonnés. Ils
partagent cependant un ensemble de propriétés morpho-syntaxique : les
fonctions.
▪ Sémantiquement. Ils se partagent entre :
• Déictiques / exophoriques qui se réfèrent à la situation d’énonciation
et ne sont pas remplaçables par un nom et jouent le rôle de nom,
d’où leur appellation de nominaux. Ils ont la valeur d’un nom propre.
• Endophoriques (anaphoriques ou cataphoriques) qui sont
représentants

• Annonce du plan :
o Comme d’habitude, il faut faire apparaître la morphologie (paradigme du pronom
concerné, origine étymologique, formes diverses de ce pronom, etc.), la syntaxe
(fonction grammaticale et place de ce pronom) et la sémantique (est-ce qu’il est
endophorique ou exophorique ? Est-ce qu’il représente quelque chose ?)
1.1. Les pronoms personnels NOMINAUX
1.1.1. MORPHOLOGIE
A) Origine
Ego → Je
Tu → Tu
Nos → Nous
Vos → Vous
Mé → Moi, Me → Me
Te → Te, Té → Toi
➔ Les formes accentuées ont donné les formes toniques.

B) Genre et nombre
• Les formes JE et TU ne marquent ni le genre ni le nombre mais affectent l’adjectif, le participe,
le nom en genre et en nombre :
Ex : Je suis pharmacien / malade / pressé
➔ A utiliser pour la GRAPHIE/ PHONIE.

• Les formes NOUS et VOUS marquent le nombre mais pas le genre. (NB : à nuancer parce qu’il
existe un NOUS et un VOUS de politesse qui équivalent à un JE ou à un TU, ce qui se ressent
dans l’accord).

• Pronoms 1, 2, 3, 6 : reste des anciennes déclinaisons (sujets, formes accusatives datives et


compléments prépositionnels)
1.1.2. SYNTAXE
Ces formes occupent deux places syntaxiques. Si certains sont morphologiquement marquées (me, te,
je, tu) comme formes conjointes ou comme formes disjointes (moi, toi), d’autres ne le sont pas (nous,
vous, conjoints ou disjoints selon la position syntaxique)

A) Formes disjointes :
Elles sont autonomes par rapport au verbe dont elles sont détachées : moi, toi, nous, vous. Elles
ont un fonctionnement analogue à celui du GN détaché du verbe.

• Compléments prépositionnels :
o D’un verbe (Ex : penser à moi)
o D’un adjectif (Ex : fou de toi)
o D’un nom (Ex : amour pour toi, amour de toi)

• En position détachée (Ex : Moi, j’obéis),


o Par extraction (Ex : C’est moi qui obéis.)
o Par dislocation (Ex : Il m’obéit, à moi.)
Dans cette position, Il n’est pas forcément repris par le pronom clitique. Il est parfois
déterminé par une relative (ex : « Toi qui sais tout ») ou bien suivi d’une apposition
(ex : « Toi, toujours si discret. »)
o En construction présentative (Ex : Il n’y a que toi de libre)
o Attribut (Ex : C’est moi)
o En sujet coordonné à un nom ou un autre pronom (Ex : Mon frère et moi)
o En phrase réponse elliptique (Ex : Moi ?)
o Sujets d’une phrase exclamative au subjonctif ou à l’infinitif :
Ex : Moi que je fasse… Moi partir !
o Apostrophe (Ex : Toi, suis moi !)
Il peut être suivi des adjectifs même et seul pour l’ipséité ou l’exclusivité.
Nous peut être renforcé par autres.

C) Formes conjointes (clitiques) : je / tu / nous / vous / me / te


• Elles sont liées au verbe, sont combinables entre elles et non séparables.
• Fonctions possibles :
o Sujet :
Ex : Je suis, Tu es…
o Sujet apparent dans une forme unipersonnelle :
Ex : Il faut (support morphologique voulu par la conjugaison)
o COD ou COI avec combinaison possible avec un pronom de personne 3 :
Ex : Je te le dis.

• Parmi les quatre formes conjointes (nous, vous, me et te) aucune ne fait la distinction entre
COD et COI :
Ex : Il me parle (COI) / Il me voit (COD) :
1.1.3. SEMANTIQUE

• Je, tu, nous, vous (P1, P2, P4 & P5) :


o Pronoms sans antécédent dont le référent est identifié à partir de la situation
d’énonciation dans laquelle ils sont employés.
o Ce sont des déictiques et des embrayeurs.
o C’est toujours le cas de JE et TU.

• Il en est de même pour les personnes 4 et 5 :


o Lorsque ces pronoms renvoient uniquement à la personne qui parle : majesté,
modestie, sympathie
Ex : Alors, nous sommes tristes ?
o Lorsque ces pronoms renvoient à la personne qui parle et à la personne à qui l’on parle
(Nous = moi et toi),
o Lorsque ces pronoms renvoient à la personne à qui l’on parle (vous de politesse)

• Le pronom NOUS renvoie à JE en cas de pluriel de majesté ou de NOUS de modestie.

• Vous purement nominal : politesse et distance

• Lorsque les pronoms NOUS et VOUS intègrent un « délocuté », les pronoms intègrent donc
une part d’anaphorique :
o Nous = je + eux / elles, ou ils / elle ;
o Vous = toi + eux, toi + lui
1.2. Les pronoms personnels REPRESENTANTS
1.2.1. MORPHOLOGIE
A) Origine
Emprunt aux formes du démonstratif :
Ille → il
Illa → elle
Illum → le
Illui → lui
Illos, illas → les
Illos → eux
Illorum → leur
➔ Les formes réfléchies viennent du réflechi latin se qui a donné suivant l’accent se ou soi.

B) Formes réfléchies / non réfléchies


• La forme réfléchie met en évidence le fait que l’actant agit sur lui-même et non pas sur
quelqu’un d’autre :
Ex : Je me lave / Tu te laves / Elle se lave (réfléchis) VS Je le lave / Tu les laves / etc. (non réfl.)

• Les formes réfléchies marquent le nombre mais pas le genre…


Ex : Je me lave / Tu te laves / Il ou Elle se lave / Nous nous lavons / Etc.
…Alors que les formes non réfléchies marquent le nombre (et le genre à la P3) :
Ex : Je le lave (masc. sing.) / Je nous lave (pluriel)

• A la P3 : les formes réfléchies ne marquent pas l’opposition en genre et en nombre …


Ex : Il se lave / Elle se lave / Ils se lavent / Elles se lavent
➔ C’est le pronom personnel sujet (il(s) / elle(s)) qui le fait.
… Alors que les formes non réfléchies marquent soit le nombre seul, soit le genre et le
nombre à la P3 :
Ex : Je la/le trouve jolie VS Je les trouve joli(e)s (« la/le » marquent genre et nombre)
Ex² : Je lui coupe les cheveux (« lui » marque le nombre seulement)

• Elles sont COD ou COI sans marque distinctive VS formes non réfléchies (lui/le/la) (les/leur)

• La 3e personne dispose de formes spécifiques pour les réfléchies et les non-réfléchies :


o Réfléchies : Se (conjointe) et soi (non conjointe). Soi ne s’emploie que si le sujet est
utilisé dans un sens général (Un égoïste, chacun, tout le monde, personne) ou s’il s’agit
d’un contrôleur d’infinitif (Ne penser qu’à soi). En cas d’emploi avec un animé défini,
soi entre en concurrence avec le non réfléchi : elle le fait pour soi/elle. Soi peut
renvoyer à du non animé (ex : « La chose en soi m’intéresse »)
o Non-réfléchies
▪ Le/la (COD) VS lui (COD)
▪ Les (COD) VS leur (COI)
1.2.2. SYNTAXE
• Les pronoms personnels représentants peuvent revêtir plusieurs formes :
o Certaines formes sont tjrs disjointes : soi / eux
o D’autres sont toujours conjointes : il / ils, se / le / la / les / leur
o D’autres sont mixtes : elle / elles / lui

A) Formes disjointes (séparées du nom) : elle / elles / lui / eux


• Fonctions :
o Attribut : Il reste lui-même le seul
o Complément prépositionnel : Il l’a donné à lui.
o En dislocation : c’est lui qui
o Parfois la forme peut jouer le rôle de sujet : Lui s’emporte.

B) Formes conjointes (collées au nom)


• Fonctions :
o Sujet : Il est venu
o Complément d’objet avec des associations possibles : Je la lui donne.
NB : opposition entre direct (le, la, les) et indirect (lui, leur).

• Remarques reconductibles pour les nominaux


o Les formes conjointes sujets sont placés à gauche du verbe et ne peuvent être
séparées su verbe que par une autre forme clitique. Elles passent à droite en
interrogation, incise, incidente, après un adverbe de discours (Peut-être)
o Les formes conjointes compléments précèdent le verbe même s’il s’agit d’un infinitif
dépendant d’un verbe conjugué : Je le repeindrai / je souhaite le repeindre.
o En LC, le clitique était devant le verbe conjugué (cohésion de l’ensemble et semi-
auxiliarisation du verbe conjugué) : Je le veux peindre.
1.2.3. SEMANTIQUE
• Au pluriel, le pronom personnel représentant peut avoir une référence non spécifiée :
Ex : Ils vont encore augmenter les impôts.
• L’appellation « personnel » est mal à propos : il désigne une « non-personne » dans la mesure
où il n’est pas un protagoniste de l’acte d’énonciation.
• Le pronom personnel fonctionne comme anaphorique et marque la différence de genre et de
nombre sauf neutralisation par lui, les, leur, se, y et en.
• Il peut fonctionner comme déictique dans une situation d’énonciation pour désigner
quelqu’un présent :
Ex : Il a encore du retard.
• Il peut prendre des valeurs anaphoriques mais aussi cataphoriques :
Ex : Il l’a eue, la voiture (« l’ » = reprend « la voiture » : pronom personnel cataphorique)
• Il est le seul à avoir une forme réfléchie spécifique (le/se) contrairement à je(=me), tu(=te).
• Il véhicule les mêmes indications déterminatives et quantitatives que l’article défini :
Ex : Les gens seuls s’entourent souvent d’animaux. En effet les animaux/ils leur tiennent
compagnie.
• « Le » invariable peut représenter :
o Le groupe verbal
Ex : As-tu débarrassé ? Je l’ai fait.
o Un attribut
Ex : Es-tu content ? Je le suis.
o Une proposition :
Ex : Paul ne viendra pas. Je le sais.
• « Il » peut reprendre anaphoriquement un nom propre, un nom commun particulier ou à
valeur générique (dans ce dernier cas, le pronom personnel complément est remplacé par EN :
Ex : Le chien est un animal fidèle : j’en ai acheté un.
• Le pronom personnel peut enfin renvoyer au neutre :
Ex : Il le sait.
1.3. Les cas particuliers : en, y, il impersonnel, on
1.3.1. « EN », « Y »
Sans être des pronoms personnels, ils s’en rapprochent par leur fonctionnement.

A) Morphologie
• Y et EN (pronoms adverbiaux) viennent des adverbes de lieu latins. Ils intègrent
respectivement les prépositions à et de.

B) Syntaxe
• « Y » est complément circonstanciel, d’adjectif ou de verbe :
Ex : Il y va. (CC Lieu)
Ex² : J’y suis sensible. (Complément de l’adjectif)
Ex3 : j’y consens. (Complément du verbe)
• « EN » est complément du verbe, de l’adjectif et du nom :
Ex : J’en veux. (Complément du verbe)
Ex² : Il en est fier. (Complément de l’adjectif)
Ex3 : Je t’en donnerai l’adresse. (Complément du nom)

C) Sémantique
• L’usage de « EN » s’étend aux animés.
• Ce pronom perd toute fonction précise dans les verbes pronominaux lexicalisés :
Ex : s’en aller, s’en retourner, s’envoler, s’enfuir.
• Le verbe prend la valeur de là d’où l’on vient et l’adverbe tend à la préfixation.
• La valeur anaphorique est effacée comme dans certaines expressions :
Ex : en avoir assez, en vouloir à quelqu’un, n’en pouvoir plus.

1.3.2. « IL » IMPERSONNEL
Verbes impersonnels et constructions impersonnelles
• Verbe impersonnel ainsi appelé parce qu’il ne se construit qu’à cette forme (on réunit sous
l’appellation unipersonnels ceux qui ont seulement cette construction et ceux qui peuvent
avoir une construction personnelle et impersonnelle)
• Caractéristiques de la construction impersonnelle :
o Invariable
o Aucune substitution pronominale possible
o Le sujet ne peut être séparé du verbe que par un discordantiel de négation ou un
pronom personnel (Ex : Il ne lui en faut pas plus.)
o Le sujet impersonnel régit l’accord en personne et en nombre du verbe et de l’attribut
Ex : Il est étonnant que […]
o Il n’a aucun contenu sémantique et ne peut s’interpréter comme l’agent ou le siège
du procès. Pas d’interrogation partielle, pas de focalisation, incompatible avec
l’impératif, avec l’infinitif, le participe et l’infinitif sauf dans certains cas :
▪ En cas d’antéposition d’un verbe modal, aspectuel, temporel :
Ex : Il doit, peut, a failli, se met, n’arrête pas de, cesse de, vient de, va pleuvoir
▪ Lorsque la construction infinitive est une subordonnée conjonctive réduite :
Ex : Il fait trop froid pour pleuvoir (pour qu’il pleuve)
• Elle n’apparait pas dans certaines formes figées héritées de l’AF :
Ex : Peu importe, mieux vaut, n’empêche que
A) Les verbes impersonnels et locutions impersonnelles
• Ce sont les verbes qui ne s’emploient qu’à cette forme :
o Verbes météo avec expansion possible (Il pleut / Il pleut des cordes) ou en emploi
métaphorique (Il pleut des hallebardes).
o Verbes falloir, s’agir de, être question de, y aller de, en aller ainsi, s’en falloir de peu
qui peuvent être suivis d’un complément nominal ou propositionnel
Ex : Il faut de la patience / partir / que tu partes.
o Verbes AVOIR dans certaines locutions :
Ex : Il y a, Il est, Il se trouve que, Il n’y a que […] qui vaille la peine, Il n’y a qu’à […]
o Le verbe FAIRE avec des adjectifs, des noms ou des syntagmes nominaux :
Ex : Il fait beau, Il fait jour, Il fait un temps de chien
o Le verbe ETRE pour indiquer le temps
Ex : Il est minuit.

• Remarques :
o Effacement du pronom en langue populaire,
Ex : Faut que j’y aille (au lieu de « Il faut que j’y aille »)
o Fonctionnement de la séquence impersonnelle :
▪ Reprise pronominale
Ex : Il est temps que / Il en est temps
▪ Détachement
Ex : C’est se sortir de là qu’il faut

B) Constructions impersonnelles
• C’est la présence d’une séquence impersonnelle qui interprète le verbe comme impersonnel.
Ex : Il court de drôles de bruit VS Il court

• On peut rétablir la séquence personnelle :


Ex : Des bruits courent

• La séquence du verbe est interprétée comme sujet réel mais partage certaines propriétés avec
l’objet :
Ex : Il manque des gens. Il en manque.

• Le pronom impersonnel occupe la place laissée vacante par le sujet, ce qui est le cas avec
certains verbes dans 3 cas :
o Le position préverbale doit être libérée :
Ex : Plusieurs accident sont arrivés / Sont arrivés plusieurs accidents / Il est arrivé
plusieurs accidents
o Lorsque le verbe introduit le référent du sujet postposé en posant son existence ou
pas, sa survenance ou son mode de manifestation :
Ex : Il n’est venu personne / Il sort du pétrole
o Lorsque le déterminant du constituant postverbal est un indéfini ou négatif :
Ex : Il a surgi des difficultés / Il n’y pousse aucune plante.
• La séquence impersonnelle peut prendre la forme :
o D’un pronom (Il arrive quoi ?)
o D’une proposition (Il arrive qu’il perde)
o D’un GN (Il m’arrive un ennui)
o D’un infinitif (Il m’arrive de tomber)
o La séquence postverbale constituée d’une complétive ou d’un infinitif peut être sujet
du verbe être + infinitif :
Ex : Qu’il parte est nécessaire / Partir est nécessaire
= Il est nécessaire qu’il parte / Il est nécessaire de partir.
o Par extraposition, la subordonnée conjonctive peut suivre un adjectif attribut ou un
GN prépositionnel :
Ex : Il est bon, certain, difficile, douteux, évident, indécent, lamentable, de bon ton, de
bonne guerre…

• La dislocation est possible :


Ex : Des enfants, il en est venu quatre

• La construction impersonnelle au passif :


Ex : En une semaine, il a été publié des milliers de livres (verbe passif, complément d’agent
présent ou à rétablir).
Le sujet est le CO d’une phrase active : des milliers de livres ont été publiés. La forme du verbe
est bien passive mais la diathèse de la phrase ne l’est pas puisque l’argument final du verbe
conserve sa position de COD et que l’argument initial (agent) est relégué au rang de
complément indirect. Cela explique que des transitifs indirects puissent se mettre sous cette
forme : débattre de =il a été débattu de la question par […], il a été répondu à […] par, etc.

• Les constructions pronominales passives dont le sujet correspond à l’objet de la phrase active :
Ex : On a vendu des milliers de disques.
= Il s’est vendu des milliers de disques.
= Beaucoup de disques se sont vendus.
L’objet conserve encore une fois sa place. Le complément d’agent est exclu de la construction
pronominale, le passif n’y est donc plus marqué que par la forme réfléchie du verbe.

• La forme impersonnelle passive s’étend aux constructions personnelles actives à objet direct
propositionnel :
Ex : Il a été décidé / demandé / précisé / raconté / recommandé […] que/de.

• Les verbes de questionnements et d’incertitude peuvent être suivis d’une subordonnée


interrogative :
Ex : Il a été demandé si / Il n’ pas été précisé si…

• Remarque : les verbes météo sont des prédicats sans thème, des procès sans actant (verbes à
valence zéro). Certains auteurs l’utilisent stylistiquement comme Verlaine : Il pleure dans mon
cœur = génération spontanée, procès psychologique autogénéré.
1.3.3. LE PRONOM « ON »
• « ON » (VOIR FICHE) :
o Valeur de base = pronom indéfini renvoyant à une personne ou un groupe que l’on ne
peut pas identifier précisément.
o Autres emplois :
▪ Substitut des autres pronoms et emploi souvent oral.
▪ Il remplace « nous » dans tous ses emplois.
▪ Employé à la place de « tu », il estompe le rapport direct du « tu ».
▪ Il remplace aussi je lorsque la pudeur interdit de parler de soi,
Ex : On fait aller .
▪ Substitué à la 3e personne, il marque une distance, parfois ironique
Ex : On n’a pas voulu m’écouter.
o Ces pronoms ne portent la marque ni du genre ni du nombre mais transmettent ces
marques aux participes-passés, aux adjectifs attributs et apposés.

• Origine : substantivale cas sujet de « homme » en AF qui explique ses particularités et


restrictions de fonctionnement

• Emplois :
o Emploi de l’article « l’ » pour raison d’euphonie
o Emploi exclusif comme nominal (jamais comme représentant)
o Emploi exclusif comme sujet (pas de forme régime correspondante, emprunt aux
autres pronoms personnels)
Ex : « Quand on travaille pour soi et que la chance vous sourit, on est content »
o Accord mécanique au singulier de la forme verbale.

• Cinétisme de ON vers une détermination croissante :

A) « ON » ne désigne aucun animé


• A1 : par sa valeur référentielle absente, il est comparable à « CE » :
Ex : On était au plein cœur de l’hiver = C’était au plein cœur de l’hiver

B) « ON » désigne un ensemble multiple d’animés indéterminés dans certains types d’énoncés


• B1 : dans un énoncé ne décrivant aucune scène particulière (énoncés gnomiques et contexte
généralisant) :
Ex : On publie beaucoup de livres en France (=les Français, les éditeurs français)

• B2 : dans un énoncé produit par un acte d’énonciation directif (intitulé de problème, recette
de cuisine, mode d’emploi) :
Ex : On considère un triangle isocèle (= vous considérez)
Ex² : On met la feuille de papier sur une tôle et on cuit à feu doux (= vous considérez)

• B3 : dans un énoncé déclarant la possibilité d’une action particulière


Ex : L’entrée principale est ici. Mais on y entre aussi par là (« ON » = quelqu’un, chacun)
C) « ON » désigne un ensemble vague et hétérogène (éventuellement réduit à un seul animé)
d’animés plus ou moins déterminés par le contexte, pouvant inclure le locuteur et/ou
l’allocutaire dans un énoncé relatant une action ou décrivant une scène particulière
• C1 : « ON » désigne un ensemble vague et hétérogène d’animés indéterminés :
Ex : Dans l’école de demain, on enseignera n’importe quoi.

• C2 : « ON » désigne un ou plusieurs animés dont l’identité est indifférente dans l’énoncé :


Ex : On a soutenu que l’Espagne est ingouvernable parce que c’est une nation de rois.

• Dans les exemples B1, B2 et B3 :


o « ON » commute avec le passif (sont publiés), le tour unipersonnel (Il se publie), la
forme soit (Soit un triangle), l’infinitif (Mettre la feuille et cuire).
o Cela permet d’éliminer l’expression grammaticale de l’agent.
o Cette permutation montre que l’énoncé est d’abord sur le procès.
o Le seuil séparant les valeurs indéterminées de « ON » aux valeurs déterminées se situe
entre C2 et C3 :

• C3 : « ON » désigne les participants animés à l’action relatée ou à la scène décrite, dans des
proportions variables qui peuvent aller :
o De l’ensemble des participants :
Ex : On ne labourait ici que pour récolter des cailloux
o A un seul ou à quelques-uns des participants :
Ex : J’ai frappé, mais on n’a pas ouvert.

D) « ON » désigne un ensemble multiple d’animés déterminés


• D1 : l’ensemble multiple d’animés déterminés qui est désigné par « ON » comprend
prioritairement le locuteur en excluant ou en incluant l’allocutaire :
Ex : On lui a dit cent fois de ne pas parler la bouche pleine
(ON = moi, le père + elle, la mère ou moi, le père +, toi, la mère)

• D2 : l’ensemble multiple d’animés déterminés qui est désigné par « ON » exclut aussi bien le
locuteur que l’allocutaire (ON = ILS)
Ex : On lui a dit cent fois de ne pas parler la bouche pleine
(ON = lui, le père et elle, la mère)
E) Emplois stylistiques
• L’ensemble des animés désignés par « ON » inclut prioritairement le locuteur ou se limite à
lui :
Ex : Ma belle mine fit le reste, car il faut bien dire qu’on sait se présenter
(« ON » de modestie, « ON » d’auteur)

• L’ensemble des animés désignés par « ON » exclut le locuteur, mais inclut prioritairement
l’allocutaire ou se limite à lui :
o Le locuteur maquille l’identité de l’allocutaire pour des raisons affectives (ironie,
mépris, reproche, familiarité) :
Ex : Sait-on qu’on a de beaux yeux ?
Ex : Alors Bédier, on est en retard ?
o Le locuteur maquille l’identité de l’allocutaire en raison du mode de communication
(ON de lecteur) :
Ex : On voudra bien m’excuser si j’insiste sur ce point.
o L’ensemble des animés désignés par « ON » exclut le locuteur et l’allocutaire et se
compose d’un ou plusieurs tiers dont le locuteur maquille l’identité pour des raisons
affectives :
Ex : Tu me diras si l’on a eu du chagrin en apprenant mon départ.

F) Conclusion
• Liens avec d’autres leçons et d’autres problématiques possibles :
o Rapport entre le pronom personnel et les autres pronoms : le pronom indéfini « ON »,
les pronoms adverbiaux « EN » et « Y »
o Rapport avec la préposition : les pronoms me, te, se, nous, vous, leur intègrent une
préposition non visible : il me parle = il parle à moi
o Plans possibles :
▪ Sujets / Compléments
▪ Nominaux / Représentants
2. LES PRONOMS DEMONSTRATIFS
2.1. Morphologie

Masculin Féminin Neutre


Formes simples Celui / Ceux Celle / Celles Ce / C’
Celui-ci / Celui-là Celle-ci / Celle-là
Formes composées Ceci / Cela / Ca
Ceux-ci / Ceux-là Celles-ci / Celles-là

2.1.1. ORIGINE
• #batlescouilles

2.1.2. OPPOSITION EN GENRE


• Il existe deux genres mais il existe également une forme de neutre (ce/c) qui peut aussi
cependant évoquer du masculin ou du féminin selon les cas :
Ex : Ce chien, c’est un bel animal (masculin)
Ex² : Cette maison, c’est une belle construction (féminin)

2.1.3. FORMES SIMPLES / COMPOSEES


• Il existe des formes composées d’une particule adverbiale. Les formes composées variables :
même valeur déictique et anaphorique que le déterminant démonstratif ;
o En déictique, elles désignent un référent accessible dans la situation du discours ;
o En emploi contrastif :
▪ -ci = proche
▪ -là = éloigné.
o Mais on peut aussi les trouver en emploi absolu : Ceux-ci partent, ceux-là restent.
2.2. Syntaxe
2.2.1. EMPLOI DES FORMES SIMPLES
A) Formes genrées (féminin / masculin)
• Il s’agit des formes différenciées en genre et nombre : celui, ceux, celle, celle

• Ce sont des formes non autonomes. Les formes simples sont toujours déterminées par un
complément. Elles reprennent le contenu lexical et le genre du nom antécédent mais elles
modifient le nombre et la détermination à de nouvelles fins référentielles. Elles ont besoin
d’un appui qui peut se présenter sous la forme :
o J’ai acheté un bagage rouge / Je préfère ceux de ma cousine.
ou
o J’ai examiné tous les livres et je n’ai pas trouvé celui que je cherchais.

• Ces formes sont déterminées par un modificateur qui peut être :


o Une proposition relative : « Je n’ai pas trouvé celui que je cherchais »
o Un complément prépositionnel : « Voici ma carte et celle de mes amis »
o Un participe avec sa complémentation : « ceux rendus le dimanche… »
o Un adverbe : ceux d’autrefois
o Un infinitif : le désir de rester, celui de partir

B) La forme indifférenciée (ce / c’)


• Il vaut mieux l’appeler ainsi parce que le pronom peut à la fois reprendre le contenu d’une
proposition et être neutre mais il peut aussi reprendre un animé.

• « CE » sujet clitique du verbe être correspond au fonctionnement moderne ; il réfère


o Au non animé avec antécédent propositionnel ou nominal
OU
o A l’animé qu’il recatégorise comme une entité à nommer à classer selon un mécanisme
très ancien de la langue.

• C’est une forme qui n’ a pas d’autonomie syntaxique, ce qui n’a pas toujours été le cas. On le
trouve encore sous la forme du pronom tonique en situation d’objet dans quelques structures
figées (« ce dit-il, ce faire, ce faisant »)

• Appui du verbe être


o Contigu au verbe être dont il est le sujet dans les tours présentatifs :
Ex : C’est mon frère.

• Déterminant zéro en emploi non référentiel (« c’est crime ») : en français moderne, « c’est »
est incompatible avec un attribut à déterminant zéro (« c’est musicien »), puisque « CE » non
classifié n’a pas de support défini et identifiable, et demande donc un attribut classifiant et
non un attribut qualifiant.

• Accord au singulier ou au pluriel :


Ex : C’est mes enfants / Ce sont mes enfants
• Le pronom « CE » entre dans des constructions dites d’extraction, permettant de mettre en
valeur un élément prédicatif à partir de la phrase linéaire d’origine :
Ex : Il viendra ce soir (= C’est ce soir qu’il viendra / C’est lui qui viendra ce soir)

• Elément entrant dans les procédés de focalisation par C’est […] que / C’est […] qui
= C’est lui qui viendra / C’est ce soir que je viendrai.

• Elément de la locution interrogative est-ce que : l’inversion permet le rétablissement de l’ordre


sujet-verbe dans le reste de la phrase :
Ex : Est-ce que tu viendras ?

• Il prend une valeur exophorique mais il peut prendre une valeur anaphorique ou cataphorique
en reprenant un élément présent dans la phrase ou en l’annonçant :
Ex : Lire, c’est ce que j’aime / Qu’il aime lire, c’est sûr / C’est lire qu’il aime le plus /
C’est merveilleux de lire

• Appui d’une relative :


o Antécédent de la relative :
Ex : J’aime ce que vous faites / Je sais ce qui t’intéresse / Je vois ce à quoi tu penses
o En français classique, « ce que » a un référent humain individuel ou collectif, emploi
qui remonte à l’ancien et au moyen français contrairement au français moderne :
Ex : « épouser ce qu’il aime ».
o Emploi courant en percontative (« savez-vous ce qu’il aime ? ») etc.
o En général pas de valeur stylistique

• Appui d’une complétive :


o Outil de la complétive interrogative indirecte en « ce que » chaque fois que
l’indétermination porte sur un inanimé :
Ex : Je ne sais ce qu’il fait / J’ignore ce qui te ferait plaisir.
Elles correspondent à des interrogations directes en « que »
o Outil de la complétive complément d’objet indirect :
Ex : Je me réjouis de ce que tu viennes
Cas problématique car soit on considère que « CE » est un pronom COI auquel est
apposée une conjonctive (à savoir que). Mais la complétive ayant un statut nominal
(« de ton arrivée »), on peut aussi considérer « CE » comme un déterminant
démonstratif qui accompagne la complétive.

2.2.2. EMPLOI DES FORMES COMPOSEES OU RENFORCEES


• Autonomie des formes
o Elles n’ont pas besoin d’être complétées
o Capables d’assumer toutes les fonctions nominales :
▪ Sujet (« Celui-ci viendra »),
▪ Objet (« J’aime celui-ci »),
▪ Etc.
2.3. Sémantique
• Formes simples : exclusivement représentantes, elles prennent des valeurs endophoriques.
• Formes composées : représentantes et nominales

2.3.1. FORMES COMPOSEES REPRESENTANTES


• Anaphoriques :
o Reprise du même référent (Ex : J’ai trouvé un beau roman, celui-ci m’a plu.)
o Reprise du contenu notionnel (reprise du signifie et non du référent)
Ex : Je lis souvent des romans : celui-ci m’a plu
o La forme neutre « cela/ça/ceci » renvoie à de l’inanimé et peut reprendre une
proposition entière ou un mot (Ex : Il m’a tout avoué, ça m’a fait plaisir.)
o Tour quasi impersonnel proche du « IL » impersonnel :
Ex : « ça m’est égal que tu te mettes en colère » (« ça » est différent d’un cataphorique
puisque syntaxiquement il est sujet mais sémantiquement annonce ce qui va suivre).
o Dans nombre d’emplois en concurrence avec il impersonnel, « ça » prend un aspect
plus concret (Ex : ça gèle / il gèle)
• Cataphoriques (Ex : Ca signifie quoi ton nom ?)

2.3.2. FORMES COMPOSEES NOMINALES


• Les formes peuvent aussi prendre des valeurs nominales :
o Soit en référence déictique exophorique :
Ex : Regardez-moi ça !
o Soit pour désigner des généralités :
Ex : Ceux-ci pensent que, ceux-là pensent au contraire que

A) Animé / Non animé


• Le neutre peut renvoyer à de l’animé de manière péjorative (Ex : ça s’agite dans les rangs)
Cet aspect péjoratif est confié également à l’emploi de « celle-là » (Ex : celle-là elle m’embête)
• Les formes de masculin et de féminin renvoient indifféremment à de l’animé ou de l’inanimé.
• « Cela » réfère à un GN humain en anaphore résomptive (= où l’antécédent est constitué de
GN coordonnés) mais aussi avec un antécédent au singulier.

B) Valeur des particules adverbiales


• Emploi endophorique anaphorique ou cataphorique :
o « Celui-ci » renvoie au dernier nommé, « celui-là » au premier
o On emploie « cela » de façon anaphorique (ex : « Cela dit ») et ceci de façon
cataphorique (ex : « Je vais vous dire ceci »)
o Il peut aussi prendre des valeurs endophoriques anaphoriques donnant à l’élément
repris une valeur emphatique :
Ex : Mon livre préféré, c’est lui.
• Emploi exophorique :
o Le -ci renvoie au proche et -là à l’éloigné, comme les formes simples ceci-cela.
o Le pronom désigne alors un élément extra-linguistique (exophorique). L’accord peut
se faire au singulier ou au pluriel :
Ex : C’est mes frères / Ce sont mes frères
3. LES PRONOMS RELATIFS
Voir subordonnée relative

4. LES PRONOMS POSSESSIFS


Morphologie
• Ils sont formés de l’article défini + l’une des formes du déterminant (mien, tien…) qui exprime
une relation sémantique variable avec la personne correspondante
Para le/la/les mien(s), le tien, le sien, la mienne, la tienne, la sienne, les miens, les tiens, les
siens, les miennes, les tiennes, les siennes, etc.

• Ils reprennent la substance notionnelle d’un nom précédent et lui associent de nouvelles
déterminations véhiculées par l’article et la personne associée
Ex : Mon livre est plus intéressant que le tien.
« le tien » reprend le sens lexical de livre et le détermine dans un rapport équivalant à la
construction du pronom personnel (le livre de toi) et au déterminant possessif « ton livre ».
L’article indique le nombre du nom.

• Distinction en nombre et en genre :


o En nombre pour toutes les personnes (présence ou absence du -s)
o En genre pour P1, P2, P3, mais pas pour P4, P5, P6
Ex : Les nôtres / les vôtres / les leurs
➔ Fém. ou masc., impossible de le savoir en l’état, il faut regarder le contexte pour le savoir.

Syntaxe :
• Les pronoms possessifs peuvent recouvrir toutes les fonctions du nom :
o Sujet (Ex : Le mien est beau)
o Complément d’objet (COD / COI) (Ex : J’ai mangé le tien (COD) /Il a pensé au mien (COI))
o Attribut (Ex : C’est le mien.)
o Complément du nom (Ex : La fourrure du mien est très soyeuse.)
o Complément circonstanciel (Ex : Je me rends chez les miens.)
o En apposition (Ex : Ce citronnier, le mien, est très joli.)

Sémantique
• Sémantiquement, les pronoms possessifs sont toujours endophoriques (cataphoriques ou
anaphoriques), mais jamais déictiques.
Ex : J’ai acheté des chaussures. Les tiennes sont plus belles.

• Il y a des cas (rares) où le nom est nominal et pas représentant (= il ne renvoie pas à un
référent précis mais à une généralité)
Ex : « au nom de tous les miens » = au nom du peuple juif
Ex² : Je vais chez les miens (= dans ma famille)

• Les pronoms possessifs donnent l’identité du possesseur ainsi que le nombre et le genre de
l’objet possédé (pas le genre de l’objet possédé aux P4, P5 et P6)
5. LES PRONOMS (ET DETERMINANTS) INDEFINIS
Quantificateurs Non quantificateurs
Ensemble Non
1 2 ou + Totalité Distributifs Identité Comparatifs
Vide ident.
Personne, Quelqu’un, Quelques-uns, Tout le chacun Ø Autrui, Tel (le, s,
Pronoms
nul, rien n’importe qui, certains monde, autre les)
nominaux
quelque chose tout chose
Aucun, nul, L’un, n’importe Quelques-uns, Tous, Chacun, Le L’autre Ø
Pronoms pas un lequel les uns, toutes chacune même
représentants certains,
plusieurs

• Selon Moignet, « le chapitre des indéfinis est de tous celui qui dans les grammaires invite le
moins à l’idée que la langue est un système ». Effectivement, il n’y pas de système des
indéfinis, comme il y a un système de l’article, du pronom personnel etc. Il y a une collection
de « termes ». Les indéfinis recouvrent des éléments hétérogènes tant sur le plan
morphologique que syntaxique. (Grammaire pour les concours)

PLAN SI LE SUJET TOMBE SUR LES PRONOMS INDEFINIS

1) Morphologie :
a. Donner l’étymologie des indéfinis
b. Certains distinguent le genre et d’autres pas
c. Certains renvoient à de l’animé ou à de l’inanimé
2) Syntaxe :
a. Sujet
b. Complément d’Objet (COI / COD)
c. Attributs
d. Compléments circonstanciels
e. En apposition
3) Sémantique :
a. Quantificateurs
b. Nominaux ou représentants
c. L’usage comme forclusif (ne… rien / ne… pas / etc.)
5.1. Introduction : hétérogénéité de la catégorie et contradictions
5.1.1. DIVERGENCES ET STATUT GRAMMATICAL
• Déterminants (chaque, quelque) et pronoms (personne, quelqu’un)

• Formes transversales déterminatives et pronominales (aucun, nul)

• Formes proches de l’adjectif (autre, même, quelconque) et d’autres catégories comme le


pronom personnel (ON) ou le pronom relatif (quiconque). On appelle indéfinis un certain
nombres de termes qui peuvent fonctionner comme déterminants, pronoms, adjectifs et
même adverbes. Il arrive en effet qu’un mot indéfini soit employé comme adverbe et devienne
de ce fait invariable :
Ex : rapporter les emballages même déchirés ;
Ex² : Elle a quelque 50 ans,
Ex3 : Ils sont tout émus.
Mais cette possibilité n’existe que pour même, quelque, et tout. On les rapproche moins par
l’identification d’un trait commun que par l’absence de certains traits +ou- reconnaissables :
ils ne sont pas qualitatifs, ni personnels, ni possessifs, ni démonstratifs etc.

• Ce n’est donc pas du côté de la distribution qu’on peut trouver le point commun définissant
les indéfinis.
5.1.2. DISPARITE DE FONCTIONNEMENT SYNTAXICO-SEMANTIQUE
• Certains méritent leur appellation (plusieurs) et d’autres non, comme toute (toute personne)

• Dénomination modulable pour certains d’entre eux :


Ex : Tel qui rit vendredi, une telle réponse m’inquiète.

• Les adjectifs indéfinis précèdent le nom ou le pronom :


o Soit à la place de l’article (certains arbres)
o Soit avant l’article (tous les arbres)
o Soit après l’article (les mêmes arbres)
• Mais quelques-uns peuvent suivre le nom et le pronom :
Ex : un arbre quelconque, les arbres mêmes, nous tous
➔ La place de ces adjectifs n’est donc pas un critère d’unité.

• Fonction :
o Les signifiés de l’indéfini peuvent se rapporter à l’idée d’ensemble des
mathématiciens : l’idée d’ensemble suppose des éléments en nombre variable = la
substance
Ex : quelques chiens (la substance est « chien » et elle est variable : un, deux, trois
chiens ???)
o Réunis par une propriété constante
Ex : chiens jaunes (chaque chien est jaune, c’est une constante ? = qualité ou relation)
o Les mots indéfinis ne visent jamais l’indication d’une qualité qu’ils soient pronoms
(tout, quelqu’un) ou adjectifs (d’autres, quelques chevaux).
o S’ils ont un emploi qualitatif, ils cessent d’être indéfinis :
Ex : un livre très quelconque, des livres divers
o Les adjectifs qualificatifs font partie de la constante et non de la substance,
contrairement aux indéfinis.

• Les adjectifs possessifs et démonstratifs expriment une relation ou un certain point d’ancrage
personnels et spatiaux (« tes chevaux » = qui sont à toi ; « ces chevaux » = qui sont ici).
Au contraire les indéfinis n’expriment aucune référence à la situation. Là encore, ils font partie
de la constante et non de la substance.
Les mots indéfinis sont des éléments de saisie des éléments d’un ensemble fondés sur les
rapports qu’ils entretiennent entre eux dans la substance : un, quelque, certain, tel, même,
autre expriment des libertés ou des restrictions concernant l’identité sans référence à aucun
élément de détermination extérieure à l’ensemble.

• En tous les cas, ni la diversité sémantique des indéfinis, ni le plan morphologique, ni le plan
syntaxique ne donnent une définition satisfaisante de l’indéfini.

• La classe des pronoms indéfinis comporte des éléments hétérogènes tant sur le plan
morphologique que sémantique ; les pronoms indéfinis sont différents des pronoms
personnels, possessifs, démonstratifs, interrogatifs, relatifs. Ils exercent les mêmes
fonctions que les noms. La plupart d’entre eux peuvent être déictiques, anaphoriques,
génériques.
5.1.3. SEMANTIQUE :
• Sémantiquement, un pronom se détermine par la manière dont il se réfère au discours :
o Référence endophorique (anaphorique ou cataphorique) : selon l’environnement
contextuel, notamment dans le contexte précédent :
▪ Le pronom relatif et son antécédent sont coréférents ;
▪ Anaphore incomplète lorsque que le pronom ne reprend qu’une partie du
sémantisme du nom ;
▪ Anaphore divergente ou indirecte = valeur référentielle dégagée à partir
d’éléments antérieurs
o Référence déictique : le référent du pronom est identifié à partir de l’énonciation
o Référence générique : Ø référence dans l’énonciation, le pronom ne renvoie à rien :
Ex : Personne ne comprend plus rien.

5.2. Quantificateurs
5.2.1. ENSEMBLE VIDE
• Inanimé absent : rien
• Animé absent : personne, nul, aucun

5.2.2. LA SINGULARITE
• Animé : quelqu’un
• Inanimé : quelque-chose

5.2.3. LA PLURALITE
• Le déterminatif quelques
• Le pronom quelques-uns
• Les déterminants numéraux cardinaux

5.2.4. LA TOTALITE
• Tout déterminant :
o Prédéterminant (antéposé à l’article) :
▪ Singulier : totalité dans l’unité (ex : toute une ville)
▪ Pluriel : totalité dans le nombre (ex : toutes les portes)
o Substitut de l’article :
▪ Singulier (sens proche de chaque mais n’implique pas de présupposition
d’existence) :
- Valeur distributive sensible
Ex : Toute jalousie n’est pas exempte de quelque sorte d’envie
- Effet de sens plus général (ex : Tout manège est bon)
▪ Pluriel : figement (ex : à tous usages, à tous moments)

• Tout pronom :
o Fonctionnement :
▪ Nominal de la classe non-animée (ex : Tout est égal)
▪ Pluriel généralement représentant
o Emploi récapitulatif (accumulation d’inanimés ou d’animés)
o Valeur générique dans des expressions figées (ex : Seul contre tous)
5.3. Les distributifs
• TOUT substitut d’article au singulier (ex : parler en toute rencontre)

• L’UN, L’AUTRE, LES UNS LES AUTRES (quelques-uns, quelques autres) : pour renforcer le
pronominal réciproque, expression d‘une totalité par addition, décomposition d’un exemple,
emplois argumentatifs

• CHACUN :
o Correspond au prélèvement de l’unité à partir d’un tout originellement indivis
o Nominal ou représentant (« Chacun vient » vs « Chacun de ses enfants »)
o Problème posé : syllepse chacun de sa part ou de leur part, analyse fonctionnelle dans
les structures appositionnelles (Ronsard et Balzac ont eu chacun), problème de la
reprise avec le réfléchi (chacun pour soi, chacun pour lui)
o Familiarité de tout un chacun

• Autres formes de la distributivité : QUI […] QUI

5.4. Les identificateurs (identité et altérité)


• MÊME
• AUTRE
• TEL
o Tel comme déterminant (Ex : « Tel ou tel homme »)
o Tel comme adjectif :
▪ Attribut du sujet en construction directe (Ex : « me rendre tel »)
▪ Attribut du sujet en construction indirecte (Ex : « se donner pour tel »)
▪ Epithète antéposée (Ex : « un tel marché »)
▪ Epithète postposée (Ex : « un langage simple et tel »)

o Tel comme pronom
o Tel dans le cadre de la nominalisation : Tel + article indéfini = substitut d’un nom
propre inconnu ou tenu secret (M. Untel)
5.5. Formes frontières de la catégorie
5.5.1. SUBSTANTIFS ET GROUPES NOMINAUX
A) Les collectifs
• Parmi les quantifiants :
o Quantifiants indéfinis : adverbes de quantité (assez, beaucoup, trop) transitivés par la
préposition DE, devenus ainsi pré-déterminants du substantif
o Quantifiants caractérisants qui évaluent et décrivent, faits d’un terme collectif (foule,
masse, bande, troupe, nombre) + complément déterminatif
o = accord (phénomène de syllepse : la majorité des gens viendra/ viendront)
o = degré : un nombre de, un nombre infini de

B) Les génériques
• Homme = classe : humanité entière (l’homme) ou échantillon représentant (un homme)
• Créature, âme, gens

5.5.2. ADJECTIFS QUALIFICATIFS


• Quelconque :
o XVIIe = pronom nominal indéfini remplacé en FM par quiconque,
o En FM : adjectif indéfini (chercher des prétextes quelconques) ou adjectif qualificatif
(un homme quelconque)

• Quiconque :
o Soit pronom indéfini (défense de parler à quiconque)
o Soit pronom relatif introduisant une relative substantive à focalisation indéfinie (Elle
pétille de goût pour quiconque est dedans)

5.5.3. AUTRES CATEGORIES PRONOMINALES


• Démonstratif « indéfini » (ex : Celui qui ne voit rien derrière soi)

• Le pronom indéfini ON (voir plus haut)

• Cas délicats ou à discuter :


o Les numéraux : les adjectifs numéraux expriment la quantité qui ne fait pas partie de
la constante mais de la substance donc on peut les classer dans les indéfinis mais on
peut n’accorder qu’une parenté avec les numéraux
o Un déterminant indéfini ou numéral : comment les distinguer ? Le numéral accepte
l’addition de « un seul » ; l’indéfini accepte l’addition seulement de « quelconque »
o « ON » : rangé dans les pronoms personnels ou dans les pronoms indéfinis (voir le
problème traité dans Voltaire sur les indéfinis).
o NB : l’indéfini peut-être un adjectif ou un adverbe

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