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1) MORPHOLOGIE
a. Déterminants démonstratifs (forme simple / composée ; genre et nombre)
b. Pronoms démonstratifs (forme simple / composée ; fém. / masc. ; animé / inanimé)
2) SYNTAXE
a. Déterminants démonstratifs (place par rapport au nom, non supprimables ;
combinables avec les déterminants secondaires)
b. Pronoms démonstratifs (Sujet, COD, COI ou CC ; place dans la phrase)
3) SEMANTIQUE
a. Valeurs exophoriques (ou déictique)
b. Valeurs endophoriques (cataphore / anaphore)
1) MORPHOLOGIE :
a. Donner l’étymologie des indéfinis
b. Certains distinguent le genre et d’autres pas
c. Certains renvoient à de l’animé ou à de l’inanimé
2) SYNTAXE :
a. Sujet
b. Complément d’Objet (COI / COD)
c. Attributs
d. Compléments circonstanciels
e. En apposition
3) SEMANTIQUE :
a. Quantificateurs
b. Nominaux ou représentants c. L’usage comme forclusif (ne… rien / ne… pas / etc.)
INTRODUCTION
• Même problématique pour tous les pronoms : le terme pronom indique « qui remplace un
nom ». Il faut s’interroger sur cette notion de remplacement d’un nom, en sachant qu’un
pronom peut remplacer un nom lorsqu’il est anaphorique (lorsqu’il reprend un nom qui est
devant lui), lorsqu’il est cataphorique (lorsqu’il est derrière lui) : il le remplace ou l’annonce.
La question devient problématique lorsque le pronom ne remplace plus le nom.
Syntaxe
• Ils ne sont pas forcément l’équivalent d’un nom dans la mesure où ils peuvent remplacer
d’autres catégories grammaticales :
o Un nom avec déterminant
Ex : Les réponses sont toutes arrivées sauf celle de Jean.
o Tout un GN
Ex : J’ai acheté de la crème solaire, il n’avait pas la sienne
o Un adjectif
Ex : Il est mécontent, je le suis aussi
o Un groupe prépositionnel
Ex : Je vais à la campagne, j’y vais aussi
o Une proposition
Ex : Pierre nous aidera, c’est certain
• Comme le nom, ils peuvent avoir des fonctions différentes.
Sémantique
• Pellat les appelle symboles incomplets tout simplement parce que le sens est codé et le
pronom comporte des instructions qui permettent à l’interprétant d’identifier à quoi se
réfère le pronom :
o Référence déictique : le référent est identifiable à partir de la situation d’énonciation :
Ex : Je, mais aussi « Il » dans « Il se noie ! »
o Référence anaphorique par le contexte qui peut être très variable :
▪ Reprise du même référent :
Ex : Pierre est venu, il m’a dit […]
▪ Reprise du signifié seulement :
Ex : La voiture du directeur est confortable mais celles de ses adjoints sont plus
rapides.
▪ Anaphore indirecte lorsque la valeur référentielle est construite par inférence
à partir d’informations sélectionnées dans le contexte ou bien un savoir
commun :
Ex : Dans le Midi il fait beau, ils ont de la chance (les gens qui habitent dans le
Midi)
o Référence par défaut : interprétation générique lorsque rien dans le contexte ne
permet d’identification :
Ex : Chacun pour soi.
• A l’exception des pronoms Je et Tu qui sont des déictiques purs, les autres peuvent être à la
fois déictiques et anaphoriques suivant leur emploi.
1. LES PRONOMS PERSONNELS
• Description de la catégorie :
o Contrairement au latin qui identifie la personne par les désinences verbales, en
français, les formes sujets assurent la distinction de personne alors que les formes
verbales sont souvent indistinctes.
o Dans les langues qui différencient les désinences, on n’a pas besoin de pronom
personnel (italien, espagnol VS anglais, français)
o Ils portent le nom de personnels parce qu’ils fonctionnent comme des indicateurs de
rang pour distinguer les six personnes.
o On trouve à la fois des PP sujets et des PP compléments, les uns et les autres ayant
des fonctions grammaticales distinctes.
• Problématiques :
o La dénomination de pronom personnel.
▪ Pourtant, si le terme est adéquat pour désigner les personnes 1, 2, 4, 5, il l’est
moins pour la personne 3 et la personne 6, qui désignent une personne hors
de l’interlocution et qui sert aussi à désigner une chose.
▪ Le pronom il/elle sera exclusivement représentant alors que les autres sont
totalement ou partiellement nominaux
o Classe hétérogène :
▪ Morphologiquement : il s’agit d’une classe hétérogène parce qu’elle
comporte des pronoms qui sont toujours sujets et d’autres compléments et à
l’intérieur de ces compléments des pronoms toniques, atones, prédicatifs ou
non prédicatifs, disjoints, conjoints, clitiques, non clitiques.
▪ Syntaxiquement : les pronoms clitiques ne peuvent être séparés du verbe que
par le discordantiel ne et un ou deux clitiques compléments (ex : Je ne leur en
ai pas parlé). Les pronoms personnels sujets ne peuvent être coordonnés. Ils
partagent cependant un ensemble de propriétés morpho-syntaxique : les
fonctions.
▪ Sémantiquement. Ils se partagent entre :
• Déictiques / exophoriques qui se réfèrent à la situation d’énonciation
et ne sont pas remplaçables par un nom et jouent le rôle de nom,
d’où leur appellation de nominaux. Ils ont la valeur d’un nom propre.
• Endophoriques (anaphoriques ou cataphoriques) qui sont
représentants
• Annonce du plan :
o Comme d’habitude, il faut faire apparaître la morphologie (paradigme du pronom
concerné, origine étymologique, formes diverses de ce pronom, etc.), la syntaxe
(fonction grammaticale et place de ce pronom) et la sémantique (est-ce qu’il est
endophorique ou exophorique ? Est-ce qu’il représente quelque chose ?)
1.1. Les pronoms personnels NOMINAUX
1.1.1. MORPHOLOGIE
A) Origine
Ego → Je
Tu → Tu
Nos → Nous
Vos → Vous
Mé → Moi, Me → Me
Te → Te, Té → Toi
➔ Les formes accentuées ont donné les formes toniques.
B) Genre et nombre
• Les formes JE et TU ne marquent ni le genre ni le nombre mais affectent l’adjectif, le participe,
le nom en genre et en nombre :
Ex : Je suis pharmacien / malade / pressé
➔ A utiliser pour la GRAPHIE/ PHONIE.
• Les formes NOUS et VOUS marquent le nombre mais pas le genre. (NB : à nuancer parce qu’il
existe un NOUS et un VOUS de politesse qui équivalent à un JE ou à un TU, ce qui se ressent
dans l’accord).
A) Formes disjointes :
Elles sont autonomes par rapport au verbe dont elles sont détachées : moi, toi, nous, vous. Elles
ont un fonctionnement analogue à celui du GN détaché du verbe.
• Compléments prépositionnels :
o D’un verbe (Ex : penser à moi)
o D’un adjectif (Ex : fou de toi)
o D’un nom (Ex : amour pour toi, amour de toi)
• Parmi les quatre formes conjointes (nous, vous, me et te) aucune ne fait la distinction entre
COD et COI :
Ex : Il me parle (COI) / Il me voit (COD) :
1.1.3. SEMANTIQUE
• Lorsque les pronoms NOUS et VOUS intègrent un « délocuté », les pronoms intègrent donc
une part d’anaphorique :
o Nous = je + eux / elles, ou ils / elle ;
o Vous = toi + eux, toi + lui
1.2. Les pronoms personnels REPRESENTANTS
1.2.1. MORPHOLOGIE
A) Origine
Emprunt aux formes du démonstratif :
Ille → il
Illa → elle
Illum → le
Illui → lui
Illos, illas → les
Illos → eux
Illorum → leur
➔ Les formes réfléchies viennent du réflechi latin se qui a donné suivant l’accent se ou soi.
• Elles sont COD ou COI sans marque distinctive VS formes non réfléchies (lui/le/la) (les/leur)
A) Morphologie
• Y et EN (pronoms adverbiaux) viennent des adverbes de lieu latins. Ils intègrent
respectivement les prépositions à et de.
B) Syntaxe
• « Y » est complément circonstanciel, d’adjectif ou de verbe :
Ex : Il y va. (CC Lieu)
Ex² : J’y suis sensible. (Complément de l’adjectif)
Ex3 : j’y consens. (Complément du verbe)
• « EN » est complément du verbe, de l’adjectif et du nom :
Ex : J’en veux. (Complément du verbe)
Ex² : Il en est fier. (Complément de l’adjectif)
Ex3 : Je t’en donnerai l’adresse. (Complément du nom)
C) Sémantique
• L’usage de « EN » s’étend aux animés.
• Ce pronom perd toute fonction précise dans les verbes pronominaux lexicalisés :
Ex : s’en aller, s’en retourner, s’envoler, s’enfuir.
• Le verbe prend la valeur de là d’où l’on vient et l’adverbe tend à la préfixation.
• La valeur anaphorique est effacée comme dans certaines expressions :
Ex : en avoir assez, en vouloir à quelqu’un, n’en pouvoir plus.
1.3.2. « IL » IMPERSONNEL
Verbes impersonnels et constructions impersonnelles
• Verbe impersonnel ainsi appelé parce qu’il ne se construit qu’à cette forme (on réunit sous
l’appellation unipersonnels ceux qui ont seulement cette construction et ceux qui peuvent
avoir une construction personnelle et impersonnelle)
• Caractéristiques de la construction impersonnelle :
o Invariable
o Aucune substitution pronominale possible
o Le sujet ne peut être séparé du verbe que par un discordantiel de négation ou un
pronom personnel (Ex : Il ne lui en faut pas plus.)
o Le sujet impersonnel régit l’accord en personne et en nombre du verbe et de l’attribut
Ex : Il est étonnant que […]
o Il n’a aucun contenu sémantique et ne peut s’interpréter comme l’agent ou le siège
du procès. Pas d’interrogation partielle, pas de focalisation, incompatible avec
l’impératif, avec l’infinitif, le participe et l’infinitif sauf dans certains cas :
▪ En cas d’antéposition d’un verbe modal, aspectuel, temporel :
Ex : Il doit, peut, a failli, se met, n’arrête pas de, cesse de, vient de, va pleuvoir
▪ Lorsque la construction infinitive est une subordonnée conjonctive réduite :
Ex : Il fait trop froid pour pleuvoir (pour qu’il pleuve)
• Elle n’apparait pas dans certaines formes figées héritées de l’AF :
Ex : Peu importe, mieux vaut, n’empêche que
A) Les verbes impersonnels et locutions impersonnelles
• Ce sont les verbes qui ne s’emploient qu’à cette forme :
o Verbes météo avec expansion possible (Il pleut / Il pleut des cordes) ou en emploi
métaphorique (Il pleut des hallebardes).
o Verbes falloir, s’agir de, être question de, y aller de, en aller ainsi, s’en falloir de peu
qui peuvent être suivis d’un complément nominal ou propositionnel
Ex : Il faut de la patience / partir / que tu partes.
o Verbes AVOIR dans certaines locutions :
Ex : Il y a, Il est, Il se trouve que, Il n’y a que […] qui vaille la peine, Il n’y a qu’à […]
o Le verbe FAIRE avec des adjectifs, des noms ou des syntagmes nominaux :
Ex : Il fait beau, Il fait jour, Il fait un temps de chien
o Le verbe ETRE pour indiquer le temps
Ex : Il est minuit.
• Remarques :
o Effacement du pronom en langue populaire,
Ex : Faut que j’y aille (au lieu de « Il faut que j’y aille »)
o Fonctionnement de la séquence impersonnelle :
▪ Reprise pronominale
Ex : Il est temps que / Il en est temps
▪ Détachement
Ex : C’est se sortir de là qu’il faut
B) Constructions impersonnelles
• C’est la présence d’une séquence impersonnelle qui interprète le verbe comme impersonnel.
Ex : Il court de drôles de bruit VS Il court
• La séquence du verbe est interprétée comme sujet réel mais partage certaines propriétés avec
l’objet :
Ex : Il manque des gens. Il en manque.
• Le pronom impersonnel occupe la place laissée vacante par le sujet, ce qui est le cas avec
certains verbes dans 3 cas :
o Le position préverbale doit être libérée :
Ex : Plusieurs accident sont arrivés / Sont arrivés plusieurs accidents / Il est arrivé
plusieurs accidents
o Lorsque le verbe introduit le référent du sujet postposé en posant son existence ou
pas, sa survenance ou son mode de manifestation :
Ex : Il n’est venu personne / Il sort du pétrole
o Lorsque le déterminant du constituant postverbal est un indéfini ou négatif :
Ex : Il a surgi des difficultés / Il n’y pousse aucune plante.
• La séquence impersonnelle peut prendre la forme :
o D’un pronom (Il arrive quoi ?)
o D’une proposition (Il arrive qu’il perde)
o D’un GN (Il m’arrive un ennui)
o D’un infinitif (Il m’arrive de tomber)
o La séquence postverbale constituée d’une complétive ou d’un infinitif peut être sujet
du verbe être + infinitif :
Ex : Qu’il parte est nécessaire / Partir est nécessaire
= Il est nécessaire qu’il parte / Il est nécessaire de partir.
o Par extraposition, la subordonnée conjonctive peut suivre un adjectif attribut ou un
GN prépositionnel :
Ex : Il est bon, certain, difficile, douteux, évident, indécent, lamentable, de bon ton, de
bonne guerre…
• Les constructions pronominales passives dont le sujet correspond à l’objet de la phrase active :
Ex : On a vendu des milliers de disques.
= Il s’est vendu des milliers de disques.
= Beaucoup de disques se sont vendus.
L’objet conserve encore une fois sa place. Le complément d’agent est exclu de la construction
pronominale, le passif n’y est donc plus marqué que par la forme réfléchie du verbe.
• La forme impersonnelle passive s’étend aux constructions personnelles actives à objet direct
propositionnel :
Ex : Il a été décidé / demandé / précisé / raconté / recommandé […] que/de.
• Remarque : les verbes météo sont des prédicats sans thème, des procès sans actant (verbes à
valence zéro). Certains auteurs l’utilisent stylistiquement comme Verlaine : Il pleure dans mon
cœur = génération spontanée, procès psychologique autogénéré.
1.3.3. LE PRONOM « ON »
• « ON » (VOIR FICHE) :
o Valeur de base = pronom indéfini renvoyant à une personne ou un groupe que l’on ne
peut pas identifier précisément.
o Autres emplois :
▪ Substitut des autres pronoms et emploi souvent oral.
▪ Il remplace « nous » dans tous ses emplois.
▪ Employé à la place de « tu », il estompe le rapport direct du « tu ».
▪ Il remplace aussi je lorsque la pudeur interdit de parler de soi,
Ex : On fait aller .
▪ Substitué à la 3e personne, il marque une distance, parfois ironique
Ex : On n’a pas voulu m’écouter.
o Ces pronoms ne portent la marque ni du genre ni du nombre mais transmettent ces
marques aux participes-passés, aux adjectifs attributs et apposés.
• Emplois :
o Emploi de l’article « l’ » pour raison d’euphonie
o Emploi exclusif comme nominal (jamais comme représentant)
o Emploi exclusif comme sujet (pas de forme régime correspondante, emprunt aux
autres pronoms personnels)
Ex : « Quand on travaille pour soi et que la chance vous sourit, on est content »
o Accord mécanique au singulier de la forme verbale.
• B2 : dans un énoncé produit par un acte d’énonciation directif (intitulé de problème, recette
de cuisine, mode d’emploi) :
Ex : On considère un triangle isocèle (= vous considérez)
Ex² : On met la feuille de papier sur une tôle et on cuit à feu doux (= vous considérez)
• C3 : « ON » désigne les participants animés à l’action relatée ou à la scène décrite, dans des
proportions variables qui peuvent aller :
o De l’ensemble des participants :
Ex : On ne labourait ici que pour récolter des cailloux
o A un seul ou à quelques-uns des participants :
Ex : J’ai frappé, mais on n’a pas ouvert.
• D2 : l’ensemble multiple d’animés déterminés qui est désigné par « ON » exclut aussi bien le
locuteur que l’allocutaire (ON = ILS)
Ex : On lui a dit cent fois de ne pas parler la bouche pleine
(ON = lui, le père et elle, la mère)
E) Emplois stylistiques
• L’ensemble des animés désignés par « ON » inclut prioritairement le locuteur ou se limite à
lui :
Ex : Ma belle mine fit le reste, car il faut bien dire qu’on sait se présenter
(« ON » de modestie, « ON » d’auteur)
• L’ensemble des animés désignés par « ON » exclut le locuteur, mais inclut prioritairement
l’allocutaire ou se limite à lui :
o Le locuteur maquille l’identité de l’allocutaire pour des raisons affectives (ironie,
mépris, reproche, familiarité) :
Ex : Sait-on qu’on a de beaux yeux ?
Ex : Alors Bédier, on est en retard ?
o Le locuteur maquille l’identité de l’allocutaire en raison du mode de communication
(ON de lecteur) :
Ex : On voudra bien m’excuser si j’insiste sur ce point.
o L’ensemble des animés désignés par « ON » exclut le locuteur et l’allocutaire et se
compose d’un ou plusieurs tiers dont le locuteur maquille l’identité pour des raisons
affectives :
Ex : Tu me diras si l’on a eu du chagrin en apprenant mon départ.
F) Conclusion
• Liens avec d’autres leçons et d’autres problématiques possibles :
o Rapport entre le pronom personnel et les autres pronoms : le pronom indéfini « ON »,
les pronoms adverbiaux « EN » et « Y »
o Rapport avec la préposition : les pronoms me, te, se, nous, vous, leur intègrent une
préposition non visible : il me parle = il parle à moi
o Plans possibles :
▪ Sujets / Compléments
▪ Nominaux / Représentants
2. LES PRONOMS DEMONSTRATIFS
2.1. Morphologie
2.1.1. ORIGINE
• #batlescouilles
• Ce sont des formes non autonomes. Les formes simples sont toujours déterminées par un
complément. Elles reprennent le contenu lexical et le genre du nom antécédent mais elles
modifient le nombre et la détermination à de nouvelles fins référentielles. Elles ont besoin
d’un appui qui peut se présenter sous la forme :
o J’ai acheté un bagage rouge / Je préfère ceux de ma cousine.
ou
o J’ai examiné tous les livres et je n’ai pas trouvé celui que je cherchais.
• C’est une forme qui n’ a pas d’autonomie syntaxique, ce qui n’a pas toujours été le cas. On le
trouve encore sous la forme du pronom tonique en situation d’objet dans quelques structures
figées (« ce dit-il, ce faire, ce faisant »)
• Déterminant zéro en emploi non référentiel (« c’est crime ») : en français moderne, « c’est »
est incompatible avec un attribut à déterminant zéro (« c’est musicien »), puisque « CE » non
classifié n’a pas de support défini et identifiable, et demande donc un attribut classifiant et
non un attribut qualifiant.
• Elément entrant dans les procédés de focalisation par C’est […] que / C’est […] qui
= C’est lui qui viendra / C’est ce soir que je viendrai.
• Il prend une valeur exophorique mais il peut prendre une valeur anaphorique ou cataphorique
en reprenant un élément présent dans la phrase ou en l’annonçant :
Ex : Lire, c’est ce que j’aime / Qu’il aime lire, c’est sûr / C’est lire qu’il aime le plus /
C’est merveilleux de lire
• Ils reprennent la substance notionnelle d’un nom précédent et lui associent de nouvelles
déterminations véhiculées par l’article et la personne associée
Ex : Mon livre est plus intéressant que le tien.
« le tien » reprend le sens lexical de livre et le détermine dans un rapport équivalant à la
construction du pronom personnel (le livre de toi) et au déterminant possessif « ton livre ».
L’article indique le nombre du nom.
Syntaxe :
• Les pronoms possessifs peuvent recouvrir toutes les fonctions du nom :
o Sujet (Ex : Le mien est beau)
o Complément d’objet (COD / COI) (Ex : J’ai mangé le tien (COD) /Il a pensé au mien (COI))
o Attribut (Ex : C’est le mien.)
o Complément du nom (Ex : La fourrure du mien est très soyeuse.)
o Complément circonstanciel (Ex : Je me rends chez les miens.)
o En apposition (Ex : Ce citronnier, le mien, est très joli.)
Sémantique
• Sémantiquement, les pronoms possessifs sont toujours endophoriques (cataphoriques ou
anaphoriques), mais jamais déictiques.
Ex : J’ai acheté des chaussures. Les tiennes sont plus belles.
• Il y a des cas (rares) où le nom est nominal et pas représentant (= il ne renvoie pas à un
référent précis mais à une généralité)
Ex : « au nom de tous les miens » = au nom du peuple juif
Ex² : Je vais chez les miens (= dans ma famille)
• Les pronoms possessifs donnent l’identité du possesseur ainsi que le nombre et le genre de
l’objet possédé (pas le genre de l’objet possédé aux P4, P5 et P6)
5. LES PRONOMS (ET DETERMINANTS) INDEFINIS
Quantificateurs Non quantificateurs
Ensemble Non
1 2 ou + Totalité Distributifs Identité Comparatifs
Vide ident.
Personne, Quelqu’un, Quelques-uns, Tout le chacun Ø Autrui, Tel (le, s,
Pronoms
nul, rien n’importe qui, certains monde, autre les)
nominaux
quelque chose tout chose
Aucun, nul, L’un, n’importe Quelques-uns, Tous, Chacun, Le L’autre Ø
Pronoms pas un lequel les uns, toutes chacune même
représentants certains,
plusieurs
• Selon Moignet, « le chapitre des indéfinis est de tous celui qui dans les grammaires invite le
moins à l’idée que la langue est un système ». Effectivement, il n’y pas de système des
indéfinis, comme il y a un système de l’article, du pronom personnel etc. Il y a une collection
de « termes ». Les indéfinis recouvrent des éléments hétérogènes tant sur le plan
morphologique que syntaxique. (Grammaire pour les concours)
1) Morphologie :
a. Donner l’étymologie des indéfinis
b. Certains distinguent le genre et d’autres pas
c. Certains renvoient à de l’animé ou à de l’inanimé
2) Syntaxe :
a. Sujet
b. Complément d’Objet (COI / COD)
c. Attributs
d. Compléments circonstanciels
e. En apposition
3) Sémantique :
a. Quantificateurs
b. Nominaux ou représentants
c. L’usage comme forclusif (ne… rien / ne… pas / etc.)
5.1. Introduction : hétérogénéité de la catégorie et contradictions
5.1.1. DIVERGENCES ET STATUT GRAMMATICAL
• Déterminants (chaque, quelque) et pronoms (personne, quelqu’un)
• Ce n’est donc pas du côté de la distribution qu’on peut trouver le point commun définissant
les indéfinis.
5.1.2. DISPARITE DE FONCTIONNEMENT SYNTAXICO-SEMANTIQUE
• Certains méritent leur appellation (plusieurs) et d’autres non, comme toute (toute personne)
• Fonction :
o Les signifiés de l’indéfini peuvent se rapporter à l’idée d’ensemble des
mathématiciens : l’idée d’ensemble suppose des éléments en nombre variable = la
substance
Ex : quelques chiens (la substance est « chien » et elle est variable : un, deux, trois
chiens ???)
o Réunis par une propriété constante
Ex : chiens jaunes (chaque chien est jaune, c’est une constante ? = qualité ou relation)
o Les mots indéfinis ne visent jamais l’indication d’une qualité qu’ils soient pronoms
(tout, quelqu’un) ou adjectifs (d’autres, quelques chevaux).
o S’ils ont un emploi qualitatif, ils cessent d’être indéfinis :
Ex : un livre très quelconque, des livres divers
o Les adjectifs qualificatifs font partie de la constante et non de la substance,
contrairement aux indéfinis.
• Les adjectifs possessifs et démonstratifs expriment une relation ou un certain point d’ancrage
personnels et spatiaux (« tes chevaux » = qui sont à toi ; « ces chevaux » = qui sont ici).
Au contraire les indéfinis n’expriment aucune référence à la situation. Là encore, ils font partie
de la constante et non de la substance.
Les mots indéfinis sont des éléments de saisie des éléments d’un ensemble fondés sur les
rapports qu’ils entretiennent entre eux dans la substance : un, quelque, certain, tel, même,
autre expriment des libertés ou des restrictions concernant l’identité sans référence à aucun
élément de détermination extérieure à l’ensemble.
• En tous les cas, ni la diversité sémantique des indéfinis, ni le plan morphologique, ni le plan
syntaxique ne donnent une définition satisfaisante de l’indéfini.
• La classe des pronoms indéfinis comporte des éléments hétérogènes tant sur le plan
morphologique que sémantique ; les pronoms indéfinis sont différents des pronoms
personnels, possessifs, démonstratifs, interrogatifs, relatifs. Ils exercent les mêmes
fonctions que les noms. La plupart d’entre eux peuvent être déictiques, anaphoriques,
génériques.
5.1.3. SEMANTIQUE :
• Sémantiquement, un pronom se détermine par la manière dont il se réfère au discours :
o Référence endophorique (anaphorique ou cataphorique) : selon l’environnement
contextuel, notamment dans le contexte précédent :
▪ Le pronom relatif et son antécédent sont coréférents ;
▪ Anaphore incomplète lorsque que le pronom ne reprend qu’une partie du
sémantisme du nom ;
▪ Anaphore divergente ou indirecte = valeur référentielle dégagée à partir
d’éléments antérieurs
o Référence déictique : le référent du pronom est identifié à partir de l’énonciation
o Référence générique : Ø référence dans l’énonciation, le pronom ne renvoie à rien :
Ex : Personne ne comprend plus rien.
5.2. Quantificateurs
5.2.1. ENSEMBLE VIDE
• Inanimé absent : rien
• Animé absent : personne, nul, aucun
5.2.2. LA SINGULARITE
• Animé : quelqu’un
• Inanimé : quelque-chose
5.2.3. LA PLURALITE
• Le déterminatif quelques
• Le pronom quelques-uns
• Les déterminants numéraux cardinaux
5.2.4. LA TOTALITE
• Tout déterminant :
o Prédéterminant (antéposé à l’article) :
▪ Singulier : totalité dans l’unité (ex : toute une ville)
▪ Pluriel : totalité dans le nombre (ex : toutes les portes)
o Substitut de l’article :
▪ Singulier (sens proche de chaque mais n’implique pas de présupposition
d’existence) :
- Valeur distributive sensible
Ex : Toute jalousie n’est pas exempte de quelque sorte d’envie
- Effet de sens plus général (ex : Tout manège est bon)
▪ Pluriel : figement (ex : à tous usages, à tous moments)
• Tout pronom :
o Fonctionnement :
▪ Nominal de la classe non-animée (ex : Tout est égal)
▪ Pluriel généralement représentant
o Emploi récapitulatif (accumulation d’inanimés ou d’animés)
o Valeur générique dans des expressions figées (ex : Seul contre tous)
5.3. Les distributifs
• TOUT substitut d’article au singulier (ex : parler en toute rencontre)
• L’UN, L’AUTRE, LES UNS LES AUTRES (quelques-uns, quelques autres) : pour renforcer le
pronominal réciproque, expression d‘une totalité par addition, décomposition d’un exemple,
emplois argumentatifs
• CHACUN :
o Correspond au prélèvement de l’unité à partir d’un tout originellement indivis
o Nominal ou représentant (« Chacun vient » vs « Chacun de ses enfants »)
o Problème posé : syllepse chacun de sa part ou de leur part, analyse fonctionnelle dans
les structures appositionnelles (Ronsard et Balzac ont eu chacun), problème de la
reprise avec le réfléchi (chacun pour soi, chacun pour lui)
o Familiarité de tout un chacun
B) Les génériques
• Homme = classe : humanité entière (l’homme) ou échantillon représentant (un homme)
• Créature, âme, gens
• Quiconque :
o Soit pronom indéfini (défense de parler à quiconque)
o Soit pronom relatif introduisant une relative substantive à focalisation indéfinie (Elle
pétille de goût pour quiconque est dedans)