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Les relations lexicales

▪ Paronymie
▪ homonymie
▪ Polysémie
▪ Synonymie
▪Antonymie
▪ hyperonymie
Paronymie
• Entre certains mots, la différence phonique et /
ou graphique est minime et ne porte que sur une
unité : son ou « phonème », lettre ou graphème.
• - soit que cette unité n’occupe pas dans les
deux exactement la même place, ex. précepteur/
percepteur, conserver/ converser ;
• - soit que cette unité soit différente : ex.
conjoncture/ conjecture.
• - soit que l’un des deux mots comporte une
unité de plus : ex. gradation/ graduation.
Paronymie (suite)
• Attention :
• On dit de ces mots presque identiques que ce
sont des paronymes. Méfions-nous de ces
ressemblances qui peuvent être sources de
malentendus ou de lapsus plus ou moins
comiques et aussi de fautes d’orthographe.
• Précision :
• Un paronyme, un mot peu différent de forme,
mais de sens différent.
Paronymie (suite)
• Exercices :
• 1. collision, avènement, illusion, inculquer,
allocation, anoblir, diviser.
• 2. Dans les mots suivants, trouvez la lettre qui
manque :
• Loction, nduire, abltion, viicole, rture,
infeter.
• 3. Supprimez une lettre, produisez un autre mot :
• Fracture, flou, froc, blond, brosse, classe, clocher,
clause, friction.
L’homonymie
• On parle d’homonymie lorsque des mots
possèdent des signifiants identiques et des
signifiés distincts. On distingue deux types de
signifiants. Pour les signifiants sonores, on
parlera d’homophonie.
• Ex . le conte est bon./ Le compte est bon. sont
des homophones.
• Pour les signifiants graphiques, on parle
d’homographie.
• Dans l’énoncé « Les fils de Paul installent des fils
téléphoniques, les noms fils et fils s’écrivent de la
même façon. Ce sont des homographes.
L’homonymie
• Homonymie et classe grammaticale :
• En effet, sont homographes tous les mots
orthographiés de la même façon,
indépendamment de leur prononciation et de
leur classe grammaticale. La catégorie
grammaticale permet également d’écarter des
homonymies de peu d’intérêt. Dans l’énoncé
suivant : Le voyage est long car il a lieu en car.
(car et car) leur ressemblance est accidentelle ou
artificielle : il ne sont pas susceptibles d’être
employés l’un pour l’autre. Leur ressemblance
n’est qu’une curiosité puisqu’ils n’appartiennent
pas à la même classe grammaticale.
L’homonymie
• Homonymie et la même classe grammaticale.
• A l’intérieur d’une seule classe de mots, l’homographie
peut être résolue ::
•  par une différence de genre,
• Ex. J’ai acheté ce livre à Londres pour une livre. Les
deux mots sont respectivement de genres masculin et
féminin.
•  par le nombre,
• Ex. L’enfant donne sa menotte à son père
• Ils ont passé les menottes au prévenu.
• Il existe ici deux signes homographes. Le second « les
menottes » sont rarement employés au singulier.
L’homonymie
• Attention
• L’homonymie n’est intéressante que lorsque
les mots concernés appartiennent à une
même classe grammaticale, et, pour les noms,
s’ils partagent un même genre.
L’homonymie
• Homonymie et polysémie :
• En fait, le problème central de l’homonymie se
trouve articulé à celui de la polysémie. Il existe
une catégorie d’homonymes pour lesquelles
l’analyse suppose de prendre partie. Il s’agit des
mots qui sont issus d’une même forme
linguistique, dont l’usage s’est diversifié au point
de donner naissance à des unités fonctionnelles
distinctes, mais qu’une communauté de sens
relie encore. C’est alors que l’homonymie touche
à la polysémie. Ex, cabine (trois sens) :
L’homonymie
• Ex, cabine (trois sens) :
• Cabine [kabin]
• Petite chambre, à bord d’un navire.
• Petit local à usage déterminé.
• Partie d’un véhicule (camion, avion) réservée au
conducteur ou au pilote.
• Ou 4 homonymes :
• Cabine de bains, ou simplement cabine, petite baraque
où l’on s’isole pour se déshabiller ou se rhabiller.
• Cabine téléphonique.
L’homonymie
• L’homonymie et les verbes.
• Les verbes posent des problèmes différents et on
peut traiter en homonymies des sens qui
correspondent à des distributions ou des
constructions syntaxiques différentes. Ainsi le
verbe fondre se comprend différemment selon
qu’il se construit seul ou avec la préposition sur :
on a alors le choix entre « devenir liquide » ou
« s’abattre rapidement »
• Ex. La neige fond et L’aigle fond sur sa proie.
• Exercices :
• 1. Cherchez
• Cinq mots homophones et homographes.
• Cinq mots homophones
• Cinq mots homographes et non homophones.

• 2. Employez les mots suivants (qui correspondent à des réalités
différentes selon qu’ils sont utilisés au masculin ou au féminin) dans
des phrases.

• Manche, voile, page, mousse, livre, tour, mémoire.

• 3. formes verbales homophones :
• - Il vit « voir et vivre »
• - je suis « suivre et être »
• 4. Les mots suivants peuvent être soit nom, soit verbe, soit adjectif.
Formez pour chacun d’eux des phrases.
• - Trouble,
• - Ferme,
• - Lâche,
• - Calme,
• - Louche

• 5. Emploi double
• Soit nom/ verbe
• Porte/ sort/ bois/ coupe

• Soit nom/ Adjectif
• Savant/ bonne/ sage/ vague
Polysémie
• 1. Beaucoup de terme que nous employons ont plusieurs
sens.
•  Certains mots n’ont qu’un sens c’est la monosémie.
• Exemple, bicarbonate, isocèle, …
•  Beaucoup d’autres ont deux ou plusieurs sens. C’est la
polysémie.
• Ex. casserole : a) ustensile culinaire b) instrument de
musique de mauvaise qualité.

• La consultation des dictionnaires montre
• - Que ce sont les mots les plus courants qui sont
polysémiques (mettre, petit, etc.)
• - Que la polysémie d’un mot est en relation directe avec sa
fréquence d’emploi.
Polysémie
• Causes de la polysémie
• La réalité se modifie, s’enrichit, se renouvelle ; de
nouvelle idées se font le jour. Pour désigner ces
nouveaux aspects et pour ne pas alourdir à l’excès la
masse du vocabulaire existant, des sens nouveaux sont
venus s’ajouter au sens que le mot pouvait avoir
l’origine. D’autre part, le désir de s’exprimer de façon
imagée a contribué à élargir le sens des mots.
• Ex. la crête d’un coq et d’une montagne.
• Les dents de la mâchoire, d’un peigne, d’une
scie.
Polysémie
• Exercices :
• Donnez tous les sens des mots suivants :
• - fourchette (couvert de table), (estimation statistique)
• - papillon (animal) , (nœud plat servant de cravate)
• - collège (établissement scolaire), (corps de personne)
• - guide (livre), (personne)
• - loup (animal mammifère carnassier), (poisson), (masque), (balai
pour les plafonds)

• Donnez le sens de ces mots :
• Canard, salade, bouchon, soufflet, langue, régime, fumer, sujet,

• Employez les verbes suivants dans des contextes où ils auront des
sens différents.
• Monter, tuer, filer, jouer, arrondir, arroser, ruminer.
Polysémie
• Distinction entre polysémie et homonymie :
• Il est difficile de distinguer parfois l’homonymie
et la polysémie : le mot glace, par exemple le mot
« glace » est-il polysémique ou doit-on
considérer que glace (miroir), glace (eau à 0°),
glace (entremets) sont des homonymes ?

• Trois critères linguistiques peuvent aider à
délimiter le moment où l’on passe de la
polysémie et l’homonymie :
Polysémie

• La structure syntaxique : où se trouvent insérer le mot :
• Ex, apprendre (une leçon) + un compl = étudier
• Apprendre (une nouvelle à qq1) + 2 compl =
communiquer
• Certains aspects sémantiques de l’environnement
syntaxique
• (pour un verbe : son sujet ou son complément)
• La différence est sensible :
• Ex. qqch entraine qqc (Les réparations entrainent les
dépenses)
• qq1 entraine qq1 (le professeur entraine les élèves au
saut en hauteur)
• l
• ’opposition animé/ inanimé est ici remarquable.

• 3. La dérivation (adjonction de suffixes ou de
préfixes)
• Elle ne fonctionne pas indifféremment avec tous
les sens d’un mot.
• Ex. glace glacier
• Glace (miroir) miroitier.
Polysémie
• Exercices
• Donnez les sens des mots suivants (selon le
contexte)
• Jeu,
• Ordonner,
• Assister,
• Décoller.

• Montrez selon le contexte que « avec » peut
avoir plusieurs sens.
La synonymie
• La synonymie c’est la relation qu’entretiennent
deux signes que l’on peut utiliser l’un pour
l’autre : dans beaucoup de cas, cela signifie que
l’on peut s’en servir pour désigner les mêmes
classes de référents.

• Les synonymes sont des termes interchangeables
dans le discours où ils sont employés :
• Il occupent donc la même place dans
l’énoncé.
• Ils sont de même nature.
• Ils ont la même fonction grammaticale.
La synonymie
• On les emploie :
• Soit pour situer le niveau de langue (voiture/
bagnole)
• Soit pour éviter la répétition.

• Les synonymes sont tributaires
• - de la relation qu’ils entretiennent avec le
contexte,
• - - de la situation d’émission du message.
La synonymie
• Les différences pragmatiques des synonymes
renvoient à différents aspects de la variation
lexicale, traitée dans le dictionnaire sous la forme
des marques d’usage (Vx, Fam., Litt., etc.) :
• variations diachroniques : bru/belle-fille,
épatant/super;
• variations géographiques (dites aussi
diatopiques) : wassingue (nord de la France) ou
panosse (dans le Midi)/serpillière
La synonymie
• variations liées aux registres de langue (dites
diastratiques) : familier ou populaire/standard

• variations liées à l’opposition langues de


spécialité/langue commune : rhinite/rhume.
préposé/facteur, [sourd/mal entendant]
• connotations : qu’il s’agisse de péjoration (nègre
pour un être humain par rapport à noir ou black)
ou au contraire d’euphémismes : longue maladie
(pour cancer), demandeur d’emploi (pour
chômeur),
La synonymie
• Exercices :
• 1. Quels synonymes connaissez vous pour chacun
des termes suivants ?
• - une automobile, le travail, un livre, une
chambre, la joie, surpris.

• 2. la tête, le lit, les enfants, manger, ivre, fatigué.
• 3. les vieux, mourir, argent, pauvre.
La synonymie
• L’interchangeabilité n’est pas toujours
possible
Faire son chemin, Route nationale, Les voies
Chemin faisant, La mise en route, maritimes,
Aller par quatre La route des Indes, Une voie d’eau,
chemins, La voie lactée.
Le droit chemin,
Le chemin de
gloire.
La synonymie
• Synonymie et polysémie
• La polysémie est la cause primordiale (sinon unique) de multiplication des
synonymes. Dans les dictionnaires de synonymes, les plus longues listes
correspondent aux mots fortement polysémiques (mettre, bon).
• Mais plusieurs termes peuvent être synonymes d’un autre sans
pour autant être synonymes entre eux.
• Exemple : traiter peut avoir pour synonymes :
• Soigner (un malade)
• Exposer (un sujet)
• Négocier (une affaire)
• Recevoir (ses amis)
• Et pourtant soigner, exposer, négocier, recevoir ne sont pas synonymes.

•  Quand on remplace un mot par un de ses synonymes, il faut choisir
celui-ci en fonction du contexte dans lequel il doit être figurer.
La synonymie
• EXERCICES
• 1. Mentionnez quelques emplois de verbe
« mettre »
• 2. donnez le synonyme de :
• Mettre obstacle,
• Mettre à pied
• Mettre au courant

La synonymie
• 5. Formez les meilleures couples en associant les
verbes et les noms suivants :
Verbes Noms
homologuer Une politique
Entériner Un prix
Garantir Un candidat
Ratifier Un record
Valider Une élection
Légaliser Un traité
Authentifier Un acte
Cautionner Une signature
Patronner Une décision
L’antonymie

• L’antonymie relie des unités qui possèdent
une partie de leur sens en commun, mais qui
s’opposent : rigide a pour contraires mou ou
flexible avec lesquels il partage une partie de
sons sens, et non vert ou domestique,
auxquels il ne peut s’opposer.
L’antonymie
• Les types d’antonymes :
• On distingue trois types d’antonymes :
L’antonymie
• Les antonymes réciproques :
• Dans le cas de contraires réciproques, on réfère à une même
réalité, à un même procès, que l’on envisage selon l’un des deux
points de vue. Sont réciproque :
• - acheter/ vendre : les deux sont indissociables, pour que
quelqu’un vende il faut que quelqu’un d’autre achète : les deux
sont nécessaires à la transaction, de même pour prêter/ emprunter
• - mari/ femme : pour qu’il y ait un mari, il faut qu’il y ait une
femme.

• Emprunter et prêter sont réciproque, car
• Si Jean emprunte à Paul  Paul prête à Jean.

• Père et fils sont réciproques, car
• Si Jean est le père de Paul  Paul est le fils de Jean.
L’antonymie
• Les antonymes complémentaires :
• On parle de contraires complémentaires pour les paires de mots
renvoyant à des notions mutuellement exclusives : mort/ vivant,
• la/ ailleurs, vrai/ faux, homme / femme, etc. On ne peut être à la
fois mort et vivant ou homme et femme.
• Mort et vivant sont complémentaires car
• Si Jean n’est pas vivant, il est mort.
• Pour ces oppositions binaires, aucun terme intermédiaire n’est
possible, ni aucune neutralisation. Au plan linguistique, on ne peut
modifier les adjectifs complémentaires par des comparatifs : on ne
peut dire
• Il est très mort ou il est moins mort que Paul.
• Avec la même facilité que
• Il est très gros ou il est moins gros que Paul.
• Il n’y a pas de gradation, pas d’intermédiaire, entre mort et vivant.
L’antonymie
• Les antonymes gradables :
• Les paires antonymiques les plus nombreuses sont celles
qui unissent des pôles au sein d’une gradation. A la
différence des complémentaires, on ne se trouve pas face à
une liste de termes équivalents, mais face à un ensemble
de termes organisés autour de deux mots pivots. C’est ainsi
que fonctionnent les oppositions chaud vs froid, grand vs
petit.

• A la différence des paires de réciproque, on se trouve face à
des oppositions gradables. S’il n’existe pas, s’il ne peut
exister, de moyen terme entre vendre et acheter, ni entre
femme et homme, en revanche tiède et moyen servent à
établir une gradation entre les termes contraires chaud/
froid, grand/ petit, vieux/jeune, gros/ maigre, etc.
L’antonymie
• Antonymie et morphologie
• La plupart des couples antonymes sont formés d’unités
lexicales distinctes morphologiquement, mais de nombreux
synonymes utilisent les ressources de morphèmes négatifs,
autonomes ou non :
• in- : im-buvable, in-franchissable,
• dé
• non
• a-
• mal
• dis-

• Opposition entre formant non autonomes :
• Pro/ anti, -phile/-phobe
L’antonymie
• Exercices :
• Trouvez les antonymes :
• Avare,
• Aimer,
• Le silence,
• Perdre
• Ordre
• Claires,
• Satisfait
• Intervention
• Poli
Hyperonymie
• La relation d’hyperonymie introduit dans le
lexique l’idée de la hiérarchisation.
• Sont des hyperonymes des classes ou des
éléments inférieurs et par rapport, aux
classes, les éléments inclus sont des
hyponymes. Il s’agira toujours de mots de la
même catégorie syntaxique : si deux termes
partagent l’hyperonyme vêtement, ils doivent
être des noms.
Hyperonymie
• A est un hyperonyme de B si B est un (une
sorte/type/espèce de A) et si A est un
classificateur de B.
• Ex : Sous-vêtement est un hyperonyme de collant
puisque un collant est un (une sorte de) sous-
vêtement. Par contre, sous-vêtement n’est pas
un hyperonyme de robe puisque robe n’est pas
une sorte de sous-vêtement.
• Ex : Assassiner (trucider, descendre, occire…) qqn
est une façon de tuer qqn
Hyperonymie
• Propriétés de l’hyperonyme :
• 1. Transitivité : En termes d’inférence, la relation
d’hyperonymie est transitive : si A hyperonyme
de B et B est une hyperonyme de C alors A est
aussi un hyperonyme de C (ou encore, tout ce qui
est un C est aussi un A). Ex :
• Un sous-vêtement est une sorte de vêtement, un
bustier est une sorte de sous-vêtement |- un
bustier est une sorte de vêtement.
• Ou encore objet fabriqué est un hyperonyme de
vêtement et vêtement est un hyperonyme de
sous-vêtement etc.
Hyperonymie
• 2. Négation contradictoire de l’hyperonyme : Affirmer un
terme et nier son hyperonyme aboutit à une contradiction (à
moins de changement de sens) puisque le terme implique son
hyperonyme:
• ??C’est un caleçon mais ce n’est pas un sous-vêtement.
??C’est une combinaison mais ce n’est pas un sous-vêtement
(à moins de combinaison spatiale, ce qui fait partir d’un autre
sens dans Robert, évolué à partir du sens de sous-vêtement)
• Par contre, il est possible d’affirmer l’hyperonyme d’un terme
et de nier ce terme. On se trouve à dire qu’il s’agit de la
bonne classe mais du mauvais élément de la classe
• C’est un sous-vêtement mais ce n’est pas un caleçon (c’est
une combinaison)
Hyperonymie
• 3. Reprise pronominale par l’hyperonyme :
• Il avait laissé son caleçon qui schlinguait sur la
commode, à deux pas du cadavre. Le sous-
vêtement portait des traces de sang.
Hyperonymie
• 4. Progression thématique:
• Il arrive (souvent ?) que l’hyperonyme soit
d’abord introduit dans un texte avant le
terme. Il s’agit évidemment d’une progression
vers un contenu informatif plus précis :
• Il est allé jusqu’à laisser un sous-vêtement par
terre. C’était (même) un caleçon.
? Il est allé jusqu’à laisser un caleçon par terre.
C’était (même) un sous-vêtement.
L’hyponyme
• L’hyponyme, au contraire, est une sous-classe
ou un élément inférieur d’une classe
supérieur. C’est la relation inverse. si A est un
hyperonyme de B, alors B est un hyponyme de
A. L’hyponyme est toujours de la même classe
syntaxique que le terme.

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