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Essai

La langue

Requiem pour le participe passé


● Deux enseignants belges proposent de rendre invariables les accords du participe passé
avec l’auxiliaire avoir.
● Les accords du participe passé avec l'auxiliaire avoir ne servent à rien:
○ Ils ne servent à rien. S’ils étaient nécessaires, ils devraient être faits à l’oral pour se
comprendre.
○ La majorité des verbes en français ont la terminaison -er.
○ On oublie fréquemment de faire l’accord.
○ L’accord se fait entendre dans 1% des cas.
● On ne propose pas l’abolition de cette règle grammaticale parce qu’on estime qu’elle est
compliquée, mais plutôt parce qu’elle est absurde!
● Preuve de l’absurdité de l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir:
○ Soit les phrases suivantes, j’ai des clous tordus et j’ai tordu des clous.
○ Le participe passé a une double nature: verbale et adjectivale.
○ Dans la première phrase, tordus est un adjectif, accordé avec clous. Cette phrase exprime
un état.
○ Dans la deuxième phrase, tordu est un verbe. Cette phrase exprime une action. La valeur
verbale l’emporte, donc on n’accorde pas tordu avec clous.
○ Dans la phrase, les clous que j’ai tordu, la valeur verbale l’emporte toujours, donc ça a du
sens de ne pas faire l’accord entre tordu et clous.

À qui la faute?
● Le « latin vulgaire » est à l’origine du français que l’on parle aujourd’hui.
● Les mots évoluent à l’oral en fonction de l’ « économie articulatoire » de la bouche, où
l’on cherche à faire le moins d’effort articulatoire. Deux sons éloignés dans le palais ont
tendance à se rapprocher pour être plus faciles à prononcer. Par exemple, le mot fromage
vient du mot latin formaticum. Les gens se sont mis à prononcer froma au lieu de forma
parce que ça demandait moins d’effort articulatoire.
● C’est un phénomène que l’on nomme la « métathèse ».
● La métathèse est l’inversion de deux sons dans l’évolution phonétique d’un mot. Une
sorte de dyslexie collective. Par exemple, le mot brebis vient du mot latin berbis.
● La disparition progressive de la négation dans la langue parlée, comme dans je ne mange
pas, constitue également une partie de l’évolution de la langue.
● Les fautes de français sont des moteurs d’évolution linguistique. « [...] quand tout le
monde a tort, tout le monde a raison, ça s’appelle l’ “usage”. » Autrement dit, tout le
monde a tort en commettant des fautes de langue, mais, éventuellement, ils ont raison
parce qu’il n’y a plus personne pour reconnaître ces fautes. Les fautes de français
deviennent ainsi communes dans la langue parlée
Dinzannées soéxante
● L’auteur discute de l’importance de corriger les défauts linguistiques des enfants, sans
quoi ils deviennent des handicapés linguistiques et, par conséquent, des handicapés
intellectuels.
● Une élocution défectueuse forme des esprits embrouillés, car l’être humain accède aux
divers degrés de l’humanité par le langage.
● Défauts du langage québécoise:
○ Employer « voilà » plutôt que « voici », alors que l’objet se situe à proximité de soi.
○ Réunir les deux syllabes du mot « voilà », ce qui donne l’expression québécoise courante
« v’là »
○ La prononciation des pronoms personnels:
■ Je: Ce pronom a le son « ch », comme « Chu tallé »
■ Tu: On réalise la liaison entre ce pronom et le verbe qui le suit, comme « T’é », plutôt
que « Tu es »
■ Il: Ce pronom a le son « i », comme « Y sont »
■ Elle: Ce pronom a le son « A », comme « A chante ben. », plutôt que « Elle chante bien.
»
■ Nous: Dans la langue parlée québécoise, ce pronom se transforme en « ouin », comme «
Ouin tallés »
■ Vous: Seul pronom qui n’a pas subi de transformation radicale dans la langue parlée
québécoise
■ Ils: Ce pronom a le son « i », comme « Y sont »

Tu parles!
● Français standard/académique: Le français de la grammaire scolaire.
● La langue parlée diffère du français standard. Par exemple, bien que, selon l’Académie
française, l’interrogation exige l’inversion du sujet et du verbe, ce n’est pas une règle que
l’on emploie souvent à l’oral.
● La langue française est davantage parlée qu' écrite.
● « Bon français »: Celui des livres. Celui que l’on étudie à l’école.
● On ne peut se limiter à l’étude du français écrit pour comprendre la langue. La langue
française comporte 36 sons, mais encore, ce son varie d’un individu à l’autre en fonction
de son âge, son accent, son milieu social, etc.
● À l’école, nous cherchons à comprendre le sens des mots en nous servant du dictionnaire.
Cependant, les dictionnaires ne font qu’essayer de le saisir, car, pour parvenir à
comprendre le véritable sens des mots, il est primordial de considérer le contexte dans
lequel on l’utilise.
● En fonction des contextes ou de l’intonation, les mots peuvent prendre des sens
différents. Par exemple, « Tu parles! », « Tu parles ? » ou encore « Tu parles. »
● Quand on apprend la grammaire à l’école, les exemples se limitent à des phrases. Or, le
sens d’une phrase est souvent lié à celui du texte dans lequel il se situe.
● Le français académique est insuffisant pour apprendre le français parlé.

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