Vous êtes sur la page 1sur 5

Analyse de corpus : Pas en préfecture : l’oral spontané :

- Dans ce dialogue, on observe que la femme utilise la forme avec *ne* dans toutes
ses phrases négatives, sauf une (Je sais pas !), alors que les employés utilisent la
forme sans *ne* dans toutes leurs phrases négatives.
La voix off utilise aussi la forme sans *ne* dans sa phrase négative (Ah non
madame, pas en préfecture !)
- Cette variation de la négation à l'oral peut s'expliquer par plusieurs facteurs,
notamment :
- Le *niveau de langue* : la femme parle un français appris, formel et correct, qui
respecte la norme standard de la négation avec «ne ». Les employés parlent un
français spontané, familier et relâché, qui suit la tendance orale de la négation sans
*ne*.
- Le *degré de politesse* : la femme cherche à se montrer respectueuse et
coopérative avec les employés, ce qui la pousse à utiliser la négation avec «ne »,
plus polie et plus soutenue. Les employés se montrent impatients et autoritaires
avec la femme, ce qui les pousse à utiliser la négation sans *ne*, plus directe.
- Le *contexte situationnel* : la femme se trouve dans une situation de
communication difficile, où elle doit fournir des documents administratifs qu'elle
ne possède pas ou qu'elle ne comprend pas. Elle utilise donc la négation avec *ne*
pour exprimer son ignorance, son incompréhension, son doute ou son excuse. Les
employés se trouvent dans une situation de communication routinière, où ils
doivent répéter les mêmes consignes ou refuser les mêmes demandes. Ils utilisent
donc la négation sans *ne* pour exprimer leur lassitude, leur refus, leur reproche
ou leur correction.
Analyse de corpus oral représenté : le malade imaginaire.
Dans le corpus oral représenté de la pièce de théâtre "Le malade imaginaire" de
Molière, on peut observer que la variation de la négation est peut être influencée
par plusieurs facteurs.
• Le contexte : On remarque que le personnage «Argan» utilise souvent la
forme «ne... point» et «point » pour exprimer la négation, qui est une forme
soutenue et littéraire, adaptée au genre théâtral et à l'époque de la pièce (le
XVIIe siècle). Sachant bien que Molière écrit à une époque où la langue
française connaît des évolutions et des variations, sous l'influence de
l'Académie française, de la cour du roi, des salons littéraires, aussi des
contacts avec d'autres langues ou cultures. La négation est un phénomène
qui reflète ces changements, et qui varie selon les classes sociales, les
régions, les genres littéraires ou les situations de communication. Par
exemple, la négation complète (ne ... pas) est la forme la plus courante et la
plus neutre, tandis que la négation partielle (ne ... point) est une forme plus
soutenue et plus littéraire, qui peut exprimer une nuance de sens ou de ton.
• Le sens : Mr Argan utilise la négation pour exprimer son refus, son
mécontentement. Par exemple, il refuse de payer trop cher pour les
médicaments, il a peur d’être laisser seul. «il n’y a personne »
• Le registre : Mr Argan emploie parfois des formes négatives plus soutenues,
comme "point" au lieu de "pas", ou "ni...ni" au lieu de "pas...". Cela renforce
son caractère de bourgeois prétentieux qui veut se donner des airs de
savant. Par exemple, au début de la scène, il dit : "Je ne veux point de
Monsieur Fleurant, ni de son lavement" (v. 9-10).
c) Discuter les conséquences de la variation de la négation sur la
communication et la compréhension
 La norme: il s'agit de la règle ou du modèle qui définit le bon usage de la
langue. La variation de la négation à l'oral pose la question de la relation
entre la norme prescriptive, qui est imposée par les institutions et les
ouvrages de référence, et la norme descriptive, qui est observée dans les
pratiques réelles des locuteurs.
Par exemple, faut-il considérer que l'omission de l'adverbe "ne" à l'oral est
une faute ou une variante acceptable ? Quels sont les critères pour juger de
la correction ou de l'acceptabilité d'une forme de négation ?
 La grammaire: il s'agit de l'ensemble des règles qui régissent la structure et
le fonctionnement de la langue. La variation de la négation à l'oral pose la
question de la description et de l'explication des phénomènes linguistiques
liés à la négation.
Par exemple, comment analyser la valeur et le rôle de l'adverbe "ne" dans la
négation? Quelles sont les causes et les motivations du changement de la
négation à l'oral? Quels sont les effets de la variation de la négation sur
d'autres éléments de la phrase, comme la syntaxe, la prosodie, la
pragmatique, etc.?
 L'enseignement et l'apprentissage du français: il s'agit des processus qui
visent à transmettre ou à acquérir la compétence linguistique en français. La
variation de la négation à l'oral pose la question de la didactique et de la
pédagogie de la négation.
Par exemple, comment enseigner et apprendre la négation en français?
Quelles sont les difficultés et les stratégies des apprenants face à la variation
de la négation à l'oral? Quels sont les objectifs et les moyens de l'évaluation
de la compétence en négation?
1. Annoncer les objectifs et le plan de la présentation
L’objectif de cette présentation est de décrire et d’analyser les différentes formes
et fonctions de la négation en français, ainsi que les facteurs et les conséquences
de sa variation à l’oral.
Le plan de la présentation est le suivant :
Dans une première partie, nous verrons un rappel de la négation simple et les
principes de base qui la régissent puis nous présenterons la négation complexe : les
autres types de négations en français.
Dans une troisième partie, nous allons voir la variation de la négation à l’oral : les
phénomènes de contraction, l’omission, l’emploi de pas, la disparition ou de
renforcement de la négation et la négation elliptique.
Ensuite nous allons analyser les facteurs qui les influencent. Et nous allons
visionner aussi des exemples tirés de corpus oraux, spontané et représenté. Après
nous allons discuter les conséquences qui entrainent les phénomènes de la
variation.
Enfin, nous allons terminer avec une petite conclusion.

Voici un exemple pour chaque type de négation complexe :

• Je ne fume plus. → Je n'ai pas continué à fumer.


• Il n'a jamais voyagé. → Il n'a pas fait de voyage dans sa vie.
• Elle ne sait rien. → Elle n'a pas de connaissance sur quelque chose.
• Nous n'avons vu personne. → Nous n'avons pas rencontré quelqu'un.
• Il n'aime ni le chocolat ni la vanille. → Il n'aime pas le chocolat et il n'aime
pas la vanille.
• Il n'a aucun ami. → Il n'a pas d'ami.
• Elle ne mange que des fruits. → Elle n'a pas mangé autre chose que des
fruits.
Conclusion :
En conclusion, nous avons étudié le phénomène de la négation et sa
variation à l'oral en français, en nous appuyant sur des exemples tirés de corpus
oraux spontanés et représentés. Nous avons vu que la négation n'est pas une simple
marque grammaticale, mais qu'elle est influencée par de nombreux facteurs, tels
que le registre, le contexte, le sens et la fréquence. Nous avons également constaté
que la négation à l'oral présente une grande diversité et une grande complexité, qui
peuvent poser des défis pour la norme, la grammaire, l'enseignement et
l'apprentissage du français. Ainsi, nous pouvons nous interroger sur la manière de
rendre compte de la variation de la négation à l'oral dans les ouvrages de référence,
les analyses linguistiques et les méthodes pédagogiques. Nous pouvons aussi nous
demander comment la variation de la négation à l'oral évolue dans le temps et dans
l'espace, et quelles sont les tendances actuelles et futures de ce phénomène. Ces
questions ouvrent des pistes de recherche intéressantes et stimulantes pour
approfondir notre compréhension de la négation et de sa variation à l'oral en
français.

Vous aimerez peut-être aussi