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Globaliser la résistance,
localiser la nuisance
16 May 2003
Les cibles ne manquent pas : une parcelle d'expérimentation de végétaux transgéniques (et
s'ils sont voués à la fabrication de médicaments, vous touchez à un alibi crucial de la
propagande pro-OGM), un laboratoire de recherche universitaire (vivier à innovations
technologiques et haut lieu de l'irresponsabilité organisée), le siège d'une firme de
biotechnologie, un centre de recherche unissant public et privé (pour montrer leur collusion
organique), un organisme de récolte de fonds pour la recherche en génétique (l'occasion de
dénoncer les faux espoirs et la spoliation organisée), etc.
À vous de voir. La façon de mener l'action est tout à votre guise. On peut par exemple
débarquer sans crier gare dans un laboratoire, ce qui permet de rencontrer le personnel et les
techniciens au lieu de l'habituel émissaire formaté responsable de la communication. Ou dans
une séance d'experts — autres petits soldats de la guerre au vivant — pour les faire sortir
brutalement de leur anonymat coupable, tout en constatant l'ahurissant bricolage empirique
qui résume l'ingénierie génétique. On peut à l'inverse rendre la visite au maximum publique
en contactant médias, promoteurs du projet OGM, responsables politiques locaux (le
bourgmestre, l'échevin de l' environnement, celui de la santé publique, le commissaire de
police), en distribuant un tract dans les boîtes aux lettres de la Commune, en contactant des
associations anti-OGM et les secteurs concernés (des producteurs Bio ou même
«traditionnels» dont les cultures sont menacées de contamination).
À titre d'illustration, vous trouverez ci-joint un récit détaillé des quatre Genespottingsmenés
en Belgique depuis le mois de septembre 2002. En ce qui concerne la situation en Belgique, il
faut savoir que ce pays vient d'être officiellement libéré de son statut de laboratoire grandeur
nature du génie génétique. En effet, après la décision d'abandonner en 2003 tout essai en plein
champ prise par le lobby des biotechnologies, la seule demande d' autorisation (une
expérience de pommiers transgéniques menée sous le giron de la recherche publique et sur
laquelle le CAGE est intervenu à deux reprises) vient d'essuyer un refus ministériel ce 11 avril
2003. Pour le GeneSpotting européen, les efforts du CAGE se porteront dès lors sur d' autres
expériences liées aux biotechnologies. Des groupes anglais, hollandais et espagnols ont d'ores
et déjà souscrit à cet euro-GeneSpotting.
Étant donné que dans certains pays les renseignements restent difficiles à trouver, vous
pouvez contacter l'association « A Seed », qui a créé une importante base de données
européenne, et qui vous indiquera par où entamer efficacement vos investigations.
A SEED Europe, Post Bus 92066, 1090 AB Amsterdam, Pays-Bas ; www.aseed.net ; tél. :
+31206682236).
Pour couvrir les GeneSpottings,nous réalisons nos propres documentaires (pour recevoir la
cassette vidéo de l'action menée à « Florennes », contactez genespotting@altern.org).
GeneSpotting
ou comment semer des grains de sable dans
la machinerie progressiste
Les militants pacifistes ont créé un mode d'action intitulé Bombspotting.Il s'agit de se rendre
sur le lieu où se trouvent entreposées les armes (des missiles à ogive nucléaire par exemple).
Cela permet d'attirer l'attention sur des entreposages militaires parfois illégaux ou tenus
secrets. Si cette première phase ne suffit pas, les militants passent à la seconde : le
Bombstopping.Cette fois-ci, non seulement ils pénètrent sur le terrain militaire, mais en plus
ils emmènent avec eux quelque outil (un marteau par exemple) avec lequel ils procèdent à la
destruction de l'arme décriée.
Dans cette commune connue pour sa culture d'ogives nucléaires de variétés nord-américaines,
se trouvait emblavé un double champ de colza OGM. Il s'agissait du seul Farm Scale
Trialexpérimenté en Belgique, c'est-à-dire «un essai à l'échelle d'une ferme» juxtaposant deux
champs, l'un transgénique l'autre pas, visant à vérifier le degré de contamination. Devenu
entre-temps propriété de Bayer, ce FST avait été initié par Aventis CropScience. Cette firme,
principale expérimentatrice d'OGM sur l'environnement belge, avait essuyé durant les deux
années précédentes plusieurs destructions nocturnes de parcelles expérimentales. Voilà qui
avait de quoi insuffler un peu de soufre à notre intervention.
Ce premier GeneSpottingavait joui d'une grande publicité. L'action devait prendre pour lieu de
départ le salon Valériane, grand rendez-vous annuel du Bio en Wallonie. Outre les habituels
envois courriels et autres tractages, l'invitation parut dans le magazine de l'association Nature
et Progrèsqui organise ce salon annuel du biologique.
Mais soit. Aussi illusionnées que nous sur le taux de participants, les autorités communales de
Florennes avaient allumé un contre-feu préventif visant à réduire en poussière tout motif
d'agitation anti-progressiste dans leur commune. Concrètement, le bourgmestre, qui jusqu'à
l'annonce de notre venue avait pu se contenter d'adopter la motion «Commune sans OGM»,
ordonna au fermier l'arrachage prématuré du champ de colza génétiquement modifié. Ce qui
fut fait quelques jours avant la visite guidée dûment annoncée. Comme le disait Marcel
Duchamp à propos des échecs, rien n'est plus beau que lorsque la menace est plus forte que
l'exécution.
Cette inspection citoyenne orchestrée par le CAGE avait pour but de montrer que les normes
les plus élémentaires n'y étaient pas respectées : variétés cousines à proximité (du chou, de la
moutarde sauvage), potagers à l'intérieur de la zone officielle de dissémination, etc. Comme
nous l'avons dit plus haut, cette inspection démocratique fut sabotée par ce vandale de
bourgmestre qui ordonna l'arrachage prématuré du champ. Bons joueurs, nous avons
néanmoins rencontré le maïeur en question, dont l'acte innommable poursuivait deux objectifs
: d'abord prévenir tout risque d'agitation dans sa commune ; ensuite éviter toute contamination
de ce type d'action auto-organisée : la politique, il est payé pour la faire et compte bien le
rester. Après la discussion avec le bourgmestre et son comparse, dont le sens de la
responsabilité épouse strictement des visées carriéristes locales («nous avons fait tout ce que
nous avons pu
pour protéger nos électeurs, pour le reste, cela ne relève pas de notre compétence»), nous
avons rencontré, aux abords du FST préventivement récolté, le fermier qui avait emblavé ce
champ pour Aventis. Discussion fort enrichissante.
Nous nous étions passé le mot de subir calmement son énumération de la gamme attendue
d'arguments de mauvaise foi. Il y eut bien entendu le «Venez travailler à la ferme six mois, et
vous verrez» (sous-entendu : vous réviserez votre opinion à l'égard des OGM ?), il y eut
également un audacieux «Les vents dominants empêchent la contamination des choux (qui
poussent à deux pas du champ)». Quoi qu'il en soit, une rencontre avec un agriculteur
présente l'intérêt de constater qu'il est à l'image de la société : isolé et contraint de participer
au système. Mais en l'absence de communauté ou de souffle séditieux ne nous arrive-t-il pas
même à nous, contestataires de la ville, de sombrer dans les pires aliénations (le travail, la
consommation, la ruée compulsive sur la technologie)-? Peut-être des rencontres avec les
agriculteurs permettraient-elles à moyen terme d' établir ou de rétablir des circuits mangeurs-
producteurs courts, évitant un tant soit peu les canaux industriels.
Parallèlement à ces ingérences citoyennes, une lettre signée de l'acronyme ALADIN avait été
distribuée par on ne sait qui dans les boîtes aux lettres de la commune concernée. Cette
parodie de circulaire de service de biosécurité dispensait aux populations conseils et
avertissements relatifs aux risques de dissémination de transgènes dans l'environnement (par
exemple la possibilité de croisement avec la scarole potagère, variété cousine de la chicorée,
et naturellement compatible avec elle). Dans une invention relevant de l'anticipation, la
circulaire simili officielle impose aux habitants d'introduire des demandes pour la mise en
culture de variétés compatibles avec les OGM cultivés par l'entreprise locale. Le document
parodique mentionne encore la possibilité pour l'autorité imaginaire de recourir à des amendes
en cas de non-respect des mesures, ce qui n'est pas très éloigné de la réalité quand on entend
des représentants de producteurs d'OGM prétendre que ce sont aux autres types d'agriculture
de se protéger contre la dissémination.
Aussi en février le CAGE s'invita-t-il à la séance d'experts réunis pour décider s'il fallait
autoriser oui ou oui cette expérimentation étatico-économique. Le CAGE a distribué un
rapport circonstancié de son point de vue sur la pertinence du recours aux OGM, agrémenté
d'arguments d' ordres scientifique et socio-économique, le tout mâtiné de scepticisme à l'
égard des experts, en particulier dans le domaine des biotechnologies qui, loin d'être une
science, en est plutôt au stade de la découverte empirique par à-coups [5].
L'organisateur de cette journée, le matois William Moens, s'efforce depuis peu d'amortir la
contestation des OGM en l'intégrant doucereusement aux processus de décision. À notre
arrivée inopinée, il proposa de distribuer lui-même nos tracts et nos pommes de variétés
rustiques issues de vergers biologiques. Il a ensuite invité un seul membre de notre groupe à
assister à la séance. Cette intégration improvisée nous révéla que si pour la première fois
l'assemblée comptait effectivement divers représentants de la société civile (une étudiante, un
journaliste du Soir),ils étaient réduits au statut de téléspectateurs (synonyme de spectateur
passif) étant donné que tous avaient dû signer au préalable un «Certificat de confidentialité»
stipulant que chacun s'engageait «à ne divulguer aucune des données confidentielles qui
pourraient être mentionnées dans les dossiers à évaluer» [6]. La transparence oui, mais entre
gens de bonnes compagnies. De plus, l'inexistence de publicité de la séance et la nécessité
d'un bagage scientifique adéquat réservaient de facto l'accès à un public extrêmement restreint
; et étant donné que les rares représentants de la société civile tenus au courant et capables de
comprendre les risques et les enjeux ne sont pas autorisés à transmettre les informations au
reste de la société civile, on peut en conclure que la transparence reste un mirage que les
réformistes professionnels se condamnent sciemment à poursuivre toute leur carrière durant :
accepter le système c'est se résigner à l'améliorer.
Fort instructive également fut la brève discussion avec le représentant du ministre Ecolo de la
Santé publique, qui nous demanda aimablement de ne pas empêcher la réunion. La fonction
du syndicaliste consistait à taper sur l'épaule de l'ouvrier pour le persuader amicalement de
remettre au lendemain ses aspirations révolutionnaires, celle du mandataire Écolo consiste à
apaiser l'activiste environnementaliste, pour éviter de se voir obligé de le réprimer lui-même.
Le nouveau ministre fédéral de la Santé publique, l' Agalev [7] Jef Tavernier, n'a-t-il pas
d'ores et déjà condamné publiquement toute forme d'«éco-terrorisme» ?
Le but n'était pas de foncer en kamikaze sur la serre contenant les pommiers transgéniques,
mais d'attirer l'attention sur la poursuite et la non pertinence des expérimentations
transgéniques, et de pointer dans la foulée la participation active des institutions publiques
dans l'élaboration des nouvelles technologies. Rappelons que le nucléaire fut et reste un projet
étatique (comme le confirme sa renationalisation en Grande-Bretagne) et que le premier
végétal transgénique est sorti des laboratoires d'une université publique belge, dans le cadre
d'un programme financé par la région flamande et la Communauté européenne [9].
Tout ce joli programme d'aménagement d'un village alternatif fut tué dans l'œuf par une
prévention policière particulièrement zélée. C'est en effet tout un comité d'accueil et
d'encadrement qui attendait les participants à ce quatrième GeneSpotting.Des flics en civil, un
flic en altermondialiste, des pandores à toutes les gares, contrôlant les identités y compris
dans le train qui nous menait près du centre expérimental, et puis encore dans le village qui
constituait l'un des points de chute. Jusqu'à ce que le dernier participant prenne la route, les
policiers resteront présents. Malgré la tension qui régnait à l'ultime point de rendez-vous, un
café en face de la gare d'Aarschot, nous décidons de visiter notre objectif. Nous entamons
donc les quelque quatre kilomètres séparant la gare du fruiteelcentrumuniversitaire,
accompagnés comme il se doit d'une camionnette à bande bleue. Lorsque notre petit cortège
arrive au carrefour d'où part le chemin menant au centre situé à environ 800 mètres de là, la
voie est déjà bloquée par un maigre cordon d'agents. Nous obtenons de rester sur la portion
congrue d'asphalte où nous étendons nos calicots anti-OGM et autres sigles «Bio-hazard», où
nous déballons le pique-nique prévu : pain fait maison, salade folle à base de pomme, tartes
aux pommes achetées la veille chez un petit producteur «Bio» et local, des bouteilles de jus de
pomme de même provenance. Nous installons encore les petits pots de fleurs que certains
avaient prévu de repiquer. Quant aux poireaux et aux quatre pommiers haute tige également
au programme, ils sont restés dans la voiture. Le chef des bleus nous prévient : « Tout
rassemblement de plus de trois personnes à l' intérieur de cette zone sera considéré comme
une manifestation et fera l' objet d'une arrestation immédiate». Après une discussion
polyphonique écrite par Samuel Beckett, nous obtenons de nous rendre près de la serre
contenant les arbres transgéniques, mais par deux, et escortés par un pandore veillant à ce que
nous ne quittions pas la voie publique. Nous montrons à notre hôte parfait bilingue les
lucarnes grand ouvertes de la serre théoriquement confinée. Bien qu'il nous expliquât qu'il
était payé pour ne pas penser, il dut reconnaître que n'importe quel oiseau ou insecte pouvait y
pénétrer et en ressortir aisément. Qu'apercevons-nous dans le bâtiment, qui nous guette par la
fenêtre ? Un chercheur. Nous demandons à le voir. Le flic s'exécute. Deux hommes sortent.
Ils ne sont pas chercheurs, nous prétendent-ils, mais techniciens, simples exécutants-
laborantins. Bref, ils se déresponsabilisent à fond bien que l'un des deux était présent à la
séance d'experts au conseil de biosécurité. Il invoque le directeur de la recherche, nous livre
fissason numéro de portable (ce n'est pas tous les jours qu'on vient le mettre face à ses
responsabilités). L'échange est savoureux et révélateur. Quand nous rappelons à ce laborantin
que selon le protocole qu'il est censé respecter, l'expérience doit être intégralement confinée
dans des serres dépressurisées et équipées de sas, il nous répond par un grand sourire crispé.
Même le flic, qui lui a spontanément demandé dans leur langue natale si des oiseaux ou
insectes ne pouvaient y pénétrer, a compris qui se foutait de la gueule de qui. Au retour, le
gentil bougre a même songé (au mépris de sa fonction rémunérée) à une solution : «Eh bien
portez plainte !».
Pour tuer le temps, nous allons informer les badauds qui attendent un spectacle depuis le pas
de leur porte. Un tract en néerlandais eut sans doute donné un peu de consistance à nos
explications. À l'heure du totalitarisme techno-industriel, la méfiance des citoyens à l'égard de
toute contestation fait sourire ou pleurer. Plus jamais ils ne se laisseront manipuler par des
idéologues ; ils ont bien appris la leçon démocratique. Mais combien d'entre ces braves
citoyens accepteraient de voir que le moindre recoin de leur existence se trouve colonisé par
le système industriel-marchand qui a su, lui, occulter toute forme d'affirmation idéologique ?
Ceci étant dit, ces brèves rencontres ne coûtent rien et présentent au moins le mérite
d'humaniser le contestataire aux yeux de ce petit public occasionnel.
Le GeneSpottingpermet d'informer les populations en les initiant à des moyens simples et sans
risques de refuser de laisser leur environnement être converti en laboratoire du progrès
technologique. Par exemple, autour des champs expérimentaux, on organisera une initiation à
la reconnaissance des plantes cousines susceptibles de se croiser avec les végétaux
transgéniques. Nous savons pertinemment que les mesures de biosécurité sont dérisoires, et il
n'est aucunement question pour nous de vouloir les améliorer (des réformistes professionnels
sont payés pour cela). Toutefois, cette initiation qui consiste à vérifier en toute
ingénuité les mesures biosécuritaires des autorités compétentes permet d'intégrer le citoyen à
un processus de remise en question du développement techno-industriel tout en constatant le
rôle du pouvoir politique : celui d'un promoteur incontournable des désastres passés
(nucléaire, amiante, pétrole, automobile, biochimie, perte de sens due à l'organisation
industrielle de l'existence) et à venir (OGM, pollution électromagnétique).
La répercussion médiatique, tant au niveau local que national, fut globalement satisfaisante.
En revanche, la suscitation espérée auprès des habitants locaux constitue un échec cuisant.
Ces GeneSpottingsnous rappellent que notre monde de mobilité obligatoire fonctionne non
pas en fonction de zones géographiques que ses habitants défendraient avec quelque
conscience du pays (au sens de région), mais suivant des réseaux. Ainsi le seul cas de
rencontre avec les réseaux locaux déjà constitués eut lieu à Warcoing, avec le CAGE très
autonome de Tournai. Pour le reste, force est d'admettre qu'un important travail préalable de
prise de contact reste à réaliser.
L'un des aspects les plus positifs sans doute des GenSpottings,c'est l'émulation intellectuelle
que ces actions suscitent. Recherches, réflexion collective, rédaction à plusieurs mains. Ce
travail conséquent de documentation et d'argumentation forcera par exemple la firme de
Warcoing à s'expliquer publiquement par des communiqués de presse.
Le GeneSpottingpermet de confronter notre connaissance — ni compartimentée ni intéressée
— aux arguments des promoteurs de la bricologie généticienne et autres complaisants.
Comme nous sommes devenus malgré nous des spécialistes du sujet, ces rencontres sont
immanquablement l'occasion de désacraliser ces ignorants imbus de leur titre d' «experts
scientifiques». Dans une civilisation où le savoir est organisé en compartiments étanches, tout
individu socialisé s'interdit de penser au-delà des limites imposées : schizophrénie
généralisée. Ainsi le scientifique, être sursocialisé par excellence, à plus forte raison s'il est
carriériste, refoule spontanément toute velléité de réflexion critique et se défend de penser
plus loin que le bout de son éprouvette, autrement dit en dehors du cadre du projet pour lequel
on lui a accordé des crédits. «Je ne suis pas responsable de l'usage qu'on fera de mes
recherches» me confiait récemment une lointaine connaissance qui a pour métier (ou plutôt
pour fonction) de fabriquer des clones dans quelque laboratoire de l'ULB.
En tout état de cause, la lutte contre le génie génétique aura montré que des actions collectives
auto-organisées sont parvenues à retarder son développement de façon conséquente.
Enfin, ce 11 avril 2003, le ministre vert de la Santé refusait l'autorisation de mise en culture in
vivo des pommiers transgéniques testés dans la serre de la KUL. Officiellement, la Belgique
cesse donc d'être un laboratoire grandeur nature pour le génie génétique.
Notes
[1] L'inuline est à la chicorée ce que l'amidon est à la pomme de terre. L' hydrolyse de l'inuline permet
d'obtenir du fructose.
[2] Et dont la fabrication par procédés transgénétiques reste un mystère cf. Berlan ; de plus, d'autres
techniques préexistaient. « L'insuline fabriquée par chimère génétique était inactive. Explication : la protéine
était mal pliée. Pour une raison que l'on ne connaît pas, en changeant les conditions de sa fabrication, elle a
accepté de se plier correctement. Rappelons-nous que les scientifiques nous disent que la protéine du prion
mal pliée est pathogène pour les animaux et les humains», Le Monde, novembre 2002. Ce texte est disponible
sur le site anti-industriel http.//netmc.9online.fr.
[3] La culture hydroponique consiste à cultiver des plantes terrestres en faisant l'économie du support d'un sol.
Les végétaux cultivés trempent dans des bacs où
s'écoule une solution nutritive.
[4] Le 7 mai 2000, près de deux cents opposants aux OGM s'étaient introduits sur le terrain expérimental de
Monsanto installé à Franc-Waret, près de Namur. L'empoisonneur international poursuit en justice quatorze
inculpés. La première audience du procès s'est tenue le 3 février 2003. Les prochaines séances sont
programmées pour le 6 octobre et le 10 novembre 2003.
[5] Cet argumentaire de quatre pages est disponible à la page électronique suivante :
hnf.samizdat.net/article.php ?id_article=2432
[6] Dans sa recension de cette journée d'expertise, le journaliste du Soirmentionne notre intervention, reprend
l'argument le moins alarmant de nos arguments et, évidemment, oublie de signaler le certificat en question.
[7] Nom du parti vert flamand. Agalev est l'acronyme de Anders gaan leven,formule en néerlandais signifiant
littéralement «(Aller) vivre autrement».
[8] Le professeur Kao est le chercheur états-unien d'origine asiatique qui est à l'origine de ce projet.
[9] Lire à ce sujet «La biotechnologie dans tous ses États», L'HAF, n°1, décembre 2002, p.4.