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D O C U M E N T R É S E R V É A U C A N D I D AT - É P R E U V E S C O L L E C T I V E S

2 Compréhension des écrits 25 points

EXERCICE 1 14 points

COMMENT REPÉRER LES OGM DANS NOS ASSIETTES


Mai 2004 : pour la première fois depuis 1998, consommable, le maïs doux en grain, a été rejeté
la Commission européenne autorise par les principaux transformateurs français, qui
l’importation en France d’un maïs doux se sont engagés à ne pas le commercialiser.
transgénique. Jusque-là, seuls des additifs D’ailleurs, de nombreuses marques de maïs doux
dérivés de maïs, soja et colza pouvaient et de pousses de soja indiquent la mention « sans
se retrouver dans nos aliments. OGM ». Les industriels ont obtenu le droit d’indi-
quer cette spécificité sur leurs produits s’ils peuvent
La nouvelle fait l’effet d’une bombe, car elle met prouver que ceux-ci ne sont pas transgéniques.
fin à cinq ans de moratoire durant lesquels les Etats « A côté des organismes génétiquement modi-
européens avaient décidé de ne plus accorder de fiés, une multitude d’aliments sont susceptibles
nouvelles autorisations d’importation ou de mise de contenir les additifs dérivés d’OGM (amidon
en culture d’OGM (organismes génétiquement de maïs, lécithine de soja, huile de soja, etc.) »,
modifiés). Pourtant, on ignore encore si les orga- explique Dominique Merlhès, directeur de la
nismes transgéniques présentent véritablement des Société générale des farines de France.
dangers pour l’homme. De nombreux scienti- Pourtant, paradoxalement, les aliments men-
fiques s’inquiètent cependant du risque éventuel tionnant la présence d’un ingrédient « génétique-
de voir les plantes produire des toxines qu’elles ne ment transformé » sont rares dans les magasins.
fabriquent pas habituellement sous l’effet des Selon l’organisation écologique Greenpeace, « il
perturbations génétiques. Des tests réalisés récem- existe, dans les rayons des supermarchés français,
ment sur des rats ont révélé des résultats plutôt pré- une vingtaine de produits étiquetés comme conte-
occupants, notamment en terme d’augmentation nant ou étant fabriqués à partir d’OGM sur envi-
des risques de cancer. Les experts se demandent éga- ron 80 000 produits alimentaires ». Pour la plupart,
lement si le fait d’introduire un gène étranger ne ce sont des aliments importés des Etats-Unis et du
peut pas entraîner une modification de la plante Canada.
et augmenter son potentiel allergisant. Enfin, cer- L’obligation d’étiqueter les aliments pouvant
tains OGM contiennent un gène de bactérie dit contenir des OGM se double de celle, pour les indus-
marqueur. A terme, ce gène, en se combinant avec triels, de mettre en place une traçabilité efficace.
des bactéries contenues dans le sol ou le tube diges- Les fournisseurs de matières premières doivent pré-
tif de l’homme, pourrait accroître les résistances aux senter des certificats garantissant l’origine (trans-
antibiotiques. génique ou non) des produits. Ils doivent également
La mesure s’accompagne de l’entrée en vigueur consigner dans les registres toutes les entrées et les
d’un règlement européen sur l’étiquetage des sorties des denrées et conserver l’information pen-
OGM, plus restrictif. Selon ce règlement, tous les dant cinq ans.
OGM consommés en tant que tels (maïs doux, soja, Les autorités nationales de contrôle ont désor-
tomate, melon…) ainsi que tous les aliments dont mais la possibilité d’effectuer des vérifications
l’un des constituants est dérivé d’OGM doivent être aléatoires afin de s’assurer du respect de ces obli-
étiquetés. Cette obligation prend la forme d’une gations : contrôles des documents et tests en labo-
mention, « issu de maïs ou soja génétiquement ratoire sur les échantillons prélevés dans les lots.
modifié », dans la liste des ingrédients. En dessous Selon la Direction générale de la concurrence, de
de 0,9 %, les industriels ne sont pas obligés d’in- la consommation et de la répression des fraudes
diquer la présence d’OGM. (DGCCRF), ces engagements seraient plutôt bien
« Mais, lacune notable du règlement, les pro- respectés. Ainsi, les derniers contrôles menés par
duits d’animaux nourris avec des OGM, c’est-à-dire les inspecteurs des fraudes fin 2003 ont prouvé que
la viande, les œufs, le lait, le beurre, la crème et les mesures nécessaires pour garantir l’étiquetage
certains plats préparés échappent à l’étiquetage. des produits avaient bien été mises en place par
Aucun consommateur ne devrait trouver sur le les fabricants. (…)
marché français des OGM non transformés. En
effet, le seul aliment transgénique directement Le pèlerin magazine, février 2005

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EXERCICE 2 11 points

UNE JEUNESSE DÉ-GOÛTÉE


Un fléau majeur est en train de lessiver les de poids par excès de glucose. Un chiffre fait froid
papilles* de la France de demain : le sucre. Non dans le dos : en moyenne, les jeunes de 12 à 18 ans
content de gâter les dents, de polluer les saveurs, consomment près de 224 litres de boissons sucrées
d’arrondir bedaines* et fessiers, le sucre de bette- par an ! Preuve que le sucre est bien surconsommé
rave industriel, ou saccharose, a envahi, pour ne par la jeunesse, il est devenu urgent de le remplacer
pas dire contaminé, et dans des proportions jus- par un ersatz*.
qu’alors jamais vues, toute l’alimentation des Ainsi privés de repères et de mémoire, les
jeunes. Et ce, alors même que les Français consom- jeunes ont désappris à manger. Tous les gastro-
ment déjà 35 kg de sucre par an et par habitant ! nomes le reconnaissent : le goût pour les bonnes
Même l’Assemblée nationale s’en est inquiétée en choses remonte souvent aux souvenirs d’enfance.
voulant interdire les distributeurs de boissons et de Aux instants de table, autour d’un plat, qu’une
sucreries à l’école. Partout, le sucre est érigé en mère ou qu’une grand-mère avait amoureusement
arôme de civilisation. Dans les médias, dans la pub, préparé. Aujourd’hui, le déjeuner en famille est en
au cinéma, dans le commerce, dans la restaura- voie de disparition. Les sandwichs sous cello-
tion, et jusque dans la haute cuisine, on assiste à phane, le grignotage dans la rue, voire rien du tout,
l’éloge « culturel » du sucre, pour ne pas dire à son ont désormais remplacé le repas de midi. Reste celui
apologie. Des quatre saveurs, avec le salé, l’acide du soir. Le repas collectif à une même table tend
et l’amer, le sucré est la plus primaire, la plus facile à disparaître. On dîne devant la télé, devant son
à percevoir par les palais, la plus agréable aux ordinateur. Autant de disparités du comportement
papilles de l’enfant. Celle qui offre le premier sou- alimentaire parfaitement pris en charge – une fois
rire du nourrisson. (…) Notre jeunesse est confite de plus – par l’industrie agroalimentaire, qui
dans le sucre. Ainsi en a décidé le tout-puissant offre toute une gamme de produits pour « man-
lobby betteravier*, relayé par l’industrie agroali- ger seul ». Le packaging* de l’alimentation indi-
mentaire et la grande distribution, afin de déga- viduelle fait florès* et les jeunes, toujours sensibles
ger de monstrueux profits, en sucrant sans limite aux gadgets, en raffolent. (…)
toute notre nourriture. Car, s’il y a dîner familial, ce sera souvent sur
La menace la plus sérieuse se situe au petit la base d’une conserve ou d’un surgelé réchauffés
déjeuner, la céréale sucrée ayant remplacé la à la va-vite dans un micro-ondes pulvérisateur de
bonne vieille tartine de pain et de beurre avec miel temps. Le jeune se nourrit de prêt-à-manger à cuis-
ou confiture. son minute dont il suffit d’ouvrir le couvercle ou
Plus de 100 000 tonnes de céréales consommées de soulever la membrane pour l’ingurgiter*. La
chaque année en France ! Un cauchemar en femme active, libérée de ses contraintes domes-
termes d’éducation du goût, car la consommation tiques ou empêchée par un timing impossible,
quotidienne de céréales, sucrées ou chocolatées, au trouve dans la malbouffe industrielle les outils de
petit déjeuner aboutit à une banalisation senso- son émancipation culinaire. Autant d’émotions
rielle. Or, 86 % des enfants en prennent chaque gustatives, de messages sensoriels, de vécus iden-
matin ! Fondé sur des saveurs banales, l’acte du tifiants qui ne seront plus transmis à la génération
premier repas de la journée devient lui-même suivante. Non content de ne plus apprendre à man-
banal. Aussi rudimentaire soit-elle, aucune tartine ger au jeune, on lui désapprend à savourer.
ne ressemble à une autre. Préparée à la main, avec D’après le magazine : Marianne. 2005
du pain, du beurre et de la confiture, autant
d’ingrédients aux origines diverses, elle ne peut * papilles : organes récepteurs du goût
jamais être la même. Alors que la boîte de céréales, * bedaine : ventre
elle, est toujours, et partout, la même… Et quand * lobby betteravier : groupe de pression des producteurs
la diététique s’en mêle, c’est encore plus grave, car de betteraves
l’apparition du light*, à tout bout de champ, * light : allégé
participe aussi à la désinformation des sens. Entre * ersatz : produit alimentaire qui en remplace un autre
autres subterfuges, celui de l’aspartam, désormais * packaging : emballage
introduit comme substitut du sucre dans la tota- * faire florès : obtenir des succès.
lité des produits édulcorés afin de prévenir des prises * ingurgiter : avaler, manger

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Version scolaire et junior COMPRÉHENSION DES ÉCRITS


Répondez aux questions en cochant ( ) la bonne réponse ou en écrivant l’information demandée.

EXERCICE 1 13 POINTS
A. Comprendre un texte informatif

Pourquoi y a-t-il si peu de mathématiciennes ?


Capacités intellectuelles ou problèmes d’orientation ? Jean-Luc Nothias s’interroge sur les vraies raisons
de la faible présence féminine dans cette discipline.

C’est à la fin du XIXe siècle que les scientifiques commencent à s’intéresser, de manière « raisonnée », aux
capacités intellectuelles des hommes et des femmes. La conclusion a alors été rapidement et « solide-
ment » établie : le cerveau plus petit des femmes faisait que leurs capacités intellectuelles étaient limitées.
Fort heureusement pour tout le monde, on n’en est plus là. Pourtant, il reste, dans le monde de la science,
quelques domaines qui semblent réservés aux hommes. C’est le cas des mathématiques.

Ainsi, à la fondation Sciences mathématiques de Paris, il y a moins de 20 % de femmes. Une toute


récente étude a tenté de comprendre pourquoi il y avait tellement plus de mathématiciens que de
mathématiciennes. En analysant les données recueillies lors des épreuves d’évaluation dans le primaire
et le secondaire, on constate qu’il n’y a aujourd’hui pas de différences de performances entre filles et
garçons. Les capacités intellectuelles masculines et féminines sont en moyenne les mêmes.

En allant dans le détail, on voit que les filles ont, au début, un petit avantage pour le calcul, avantage
qui disparaît par la suite. On ne trouve aucune différence en ce qui concerne la compréhension de
concepts abstraits ou dans la résolution de problèmes complexes. Mais une différence apparaît en
fin de cursus scolaire, les garçons prenant dans ce dernier domaine un avantage sur les filles. C’est le
moment de l’orientation vers les études supérieures. Et, en France, beaucoup moins de filles que de garçons
vont choisir la voie des sciences dites « dures », parmi lesquelles les mathématiques. Pourtant, beaucoup
de filles s’estiment « bonnes en maths », mais n’ont jamais envisagé d’y faire carrière ; un premier indice
expliquant peut-être le faible nombre de femmes en mathématiques.

Une « image » très masculine

Comme toujours, l’histoire peut apporter des enseignements intéressants. Y a-t-il, ou y a-t-il eu, des génies
féminins des mathématiques ? La réponse est oui. Et pas qu’une. L’une des plus emblématiques est Marie-
Sophie Germain. Née en 1776, elle est l’une des premières mathématiciennes françaises autodidactes.
Elle prendra un pseudonyme masculin pour poursuivre ses travaux qui, revisités il y a peu, ont montré
qu’elle avait imaginé les prémisses des travaux de Poincaré. Une équation, entre autres, porte son nom.
Mais aucune femme n’a encore eu la médaille Fields, l’équivalent du prix Nobel pour les mathématiques.
Les maths font-elles peur aux femmes ? Interrogées, nombre de mathématiciennes le contestent. Mais des
Sujet_démo_B2SJ_doc candidat_coll_n°1

femmes ayant choisi d’autres disciplines scientifiques reconnaissent qu’elles n’ont même pas envisagé
cette possibilité.

Les dernières études d’imagerie cérébrale confirment qu’il y aurait bien une différence, non de
capacité, mais de « fonctionnement » du cerveau des hommes et des femmes, en fonction de leurs
centres d’intérêt. Mais ces recherches sur les différences n’en sont qu’à leurs balbutiements.

Or, il y a aussi, certains le reconnaissent, une sorte de problème d’image des maths. Les
mathématiques véhiculent encore une « image » très masculine. Ce n’est de la faute de personne, mais il
faudrait « désacraliser » les mathématiques. Mesdemoiselles et mesdames, à vous de jouer !

D’après Le Figaro

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