Bimestriel

d’informations
sportives
n*003
Magazine
Mars-Avril 2022

Isha Johansen
(Sierra Leone)

LES PIONNIERES !

Achta Mahamat Lydia Albertina Goncalves Hassiba Boulmerka

Saleh (Tchad) (Burundi) (Senegal) (Algerie)

ELLES ONT SU CASSER LES CODES ET S’IMPOSER

DANS LE MONDE TRES MASCULIN DU SPORT
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«La
femme
est l’avenir
de l’homme»
! «Derrière chaque grand homme, il
y a une femme»! «Qui pourrait imagi-
ner le fonctionnement ordonné d’un
foyer, d’une société, du monde, sans les
femmes» !
On pourrait à loisir, citer d’autres
antiennes de la même veine qui magni-
fient à juste titre la somme de savoir,
de savoir-faire, de savoir-être, mais
également de discipline, de vision et de
rigueur dont seule la femme sait faire
montre dans la gestion, la socialisation
ou encore depuis quelques petites dé-
cennies, dans la direction de nos sociétés
modernes !
Cependant, dans leur application
pratique, c’est-à-dire la mesure dans
laquelle la conscience collective consent
à les traduire en actes, force est de
reconnaître que ces belles déclarations
restent encore, pour l’essentiel, au stade
d’intentions ! De vœux pieux !
Certes, et nous l’évoquons plus haut, de
plus en plus de femmes apparaissent
comme leaders politiques, sociaux ou
économiques. Et à ces hauts postes de
responsabilité et de direction, cette mi-
norité exhibe avec une aisance naturelle
autant de qualités et de valeurs, portées
par une abnégation dont elles seules ont
le secret, la force et l’intelligence.
Et d’aucuns d’ailleurs de nous rappeler
fort opportunément à l’occasion de la
journée du 8 mars, qu’au plus haut de la
crise sanitaire qui a affecté dernièrement
la planète, les quatre pays (Finlande,
Nouvelle Zélande, Taïwan, Norvège)
où la pandémie a été jugulée, et dans
de courts délais, étaient dirigés par des
femmes ! Simple coïncidence ? Assuré-
ment non ! Il n’est que de rajouter, qu’au
Danemark, en Islande et en Allemagne,
des femmes étaient également aux
commandes.
Pourtant, malgré tout ce qui précède,
il demeure un monde dans lequel il est
encore très difficile à la gent féminine
d’exercer ses innombrables talents. Une
citadelle presque inexpugnable ! C’est le
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EDITORIAL
Prendre les rênes !
monde du sport qui est pointé du
doigt ! Et le constat interpelle plus
particulièrement en Afrique !
Rien n’empêche pourtant que
désormais, et de manière signifi-
cative et non plus confidentielle,
plus de femmes tiennent les
rênes dans les hautes instances
sportives du continent. La voie
ayant été parfaitement ouverte
et tracée par de remarquables
pionnières. Ces précurseurs
africaines ont ainsi déjà donné le
ton au Sierra Leone et au Burundi,
comme Présidentes de fédérations
de football. Et actuellement au Togo,
en Afrique du Sud ou au Rwanda, où
elles assument avec bonheur la position
de ministres chargées de mettre en
œuvre la politique sportive de leurs pays
respectifs.
Il est grand temps qu’à l’instar de leurs
homologues masculins, les femmes
soient portées aux hautes responsabili-
tés dans le sport et incarnent d’avantage
ce leadership nouveau, qui se nourrit
d’intuition, de clairvoyance et de pré-
vision. Et cela , après nous avoir donné
d’apprécier et d’applaudir leurs exploits
ou leurs performances sur les rings , les
tatamis, les pelouses ou encore les pistes
… Le défi aujourd’hui, c’est de tendre par
des actions concrètes, à un réel nivel-
lement qui fasse que suite à leur accès
en masse à la pratique sportive, elles
investissent comme suite logique les
positions où se définissent les orienta-
tions , les stratégies ,le management et
autres politiques sectorielles en sport…
On rattraperait ainsi progressivement
le retard qu’accuse aujourd’hui le sport,
dans la présence des femmes aux postes
majeurs .
Après tout, en ces temps où l’environ-
nement du sport est vicié par tant de
comportements qui nient jusqu’à sa
philosophie, l’administration par des
femmes, des corps d’orientation et de
décision, pourraient d’avantage et mieux
«cimenter » les approches, inspirer les
pédagogies et instiller douceur et finesse
dans les actions. Sans contrevenir pour
autant -nous l’avons dit- à la rigueur qui
leur est propre.
Il est toutefois légitime, de poser la
question de savoir si en Afrique, elles
sont suffisamment animées par cette
volonté d’occuper le terrain contraignant
du leadership ? A commencer par leur
représentation dans les médias sportifs
dont elles se serviraient comme vecteurs
de communication, pour faire tomber
toutes ces invisibles barrières sociales,
et favoriser l’émergence d’un environ-
nement qui permette notamment à
leurs consœurs, une pratique saine et
réellement valorisante du sport. A cet
effet, la nécessité de combler l’écart d’in-
vestissement matériel et financier entre
les sports masculin et féminin, apparait
aussi incontournable que le bon sens et
le courage qui seront requis pour sortir
la femme du carcan mental et psycho-
logique dans lequel elle continue d’être
enfermée, en dépit de tout.
Comme préconisé par «ONU Femmes
Afrique» et «Women Sports» lors de la
Table Ronde « Femmes, Droits Humains
et Sport » le 31 mai 2021, nos sociétés
africaines devront s’attaquer sans com-
plaisance aux discriminations, stigma-
tisations, et autres préjugés surannés
qui sont le lot de nos femmes, pour que
soient réellement promus leurs modèles
novateurs de gouvernance. Toutefois,
il conviendra qu’elles fassent valoir la
« spécificité de leur nature unique», et
qu’elles évitent adroitement le leurre de
« l’égalité » qu’un discours trompeur leur
sert depuis longtemps.
Les femmes doivent prendre les rênes !
Maïmouna SANE
MABABASPORTS
MAGAZINE
Editeur
Mababa Careers Management
Directeur de publication
Maimouna SANE
Directeur de la redaction
Seydina Bilal DIALLO
Conseiller editorial et chroniquer
Mamadou KOUME
Redacteur en chef adjoint
Amadou Camara GUEYE
Correcteur et editorialiste
Amsata Fall Locotte
Redacteurs
Amadou Barry, Abdou Aziz Cisse,
Seydina Oumar Gueye, Samba Ly,
Pape Ousmane Kasse, Mouhamed
Thiam, Cheikh Tidiane Ndiaye,
Mouhamed Amar, Khadim Fall.
Respondable Digital
Abdourahmane Diop
Infographie
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Contact: +221 772807157
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com
 BREVES D'AFR & D'AILLEURS 5

RETOUR A LA CAN 10 ANS APRES SENEGAL

Parcours et enjeux pour des Lionnes aux crocs

aiguisés

L’équipe nationale féminine de
football a composté son ticket
qualificatif à la prochaine Coupe
d’Afrique des Nations de la caté-
gorie, une décennie après sa der-
nière participation (2012). L’oc-
casion pour nous de revenir sur le
parcours et les enjeux de ce retour
dans le gratin continental.
«La qualification, il faut le dire, ça dé-
coule d’un long processus, nous avons
travaillé avec ce groupe depuis quatre
ans, la Fédération a mis beaucoup de
moyens pour permettre à l’équipe fé-
minine de réussir cette campagne»,
peut-on lire dans les colonnes de nos
confrères de Wiwsport.
Facile vainqueur au tour précédent du
Libéria (6-0 et 2-1), les coéquipières
tion dans la peau d’un outsider avec
beaucoup d’envie.
Cette CAN féminine sert aussi de
tournoi qualificatif pour la Coupe
du Monde de la catégorie. Ainsi les
quatre demi-finalistes se qualifieront
d’office pour la compétition mon-
diale. Alors que les deux autres sélec-
tions africaines disputeront des bar-
rages intercontinentaux pour accéder

L
a quatorzième édition de la CAN
Féminine prévue du 02 au 23 juil-
let 2022 au Maroc verra pour la
première fois, 12 équipes y prendre
part contre 8 auparavant. Et parmi
ces sélections on retrouve le Sénégal
qui renoue avec la grand-messe du
football féminin sur le continent. Tout
en comptant surfer sur la belle dyna-
mique instaurée par leurs homolo-
gues masculins champions d’Afrique.
Un travail de longue haleine
Mais avant d’en arriver là, les proté-
gées du sélectionneur Mame Moussa
Cissé ont dû batailler. D’ailleurs, ce
dernier affirme que ce résultat est le
fruit d’un travail de longue haleine.
de Nguenar Ndiaye ont dominé les à cette neuvième édition. Un mondial
Maliennes à l’issue de la séance des qui se jouera également pour la pre-
tirs au but (3-2) lors de la manche mière fois avec 32 équipes du 20 juil-
retour. Puisque les Lionnes s’étaient let au 20 août 2023 et co-organisé par
imposées 1-0 à l’aller avant de s’in- l’Australie et la Nouvelle Zélande.
cliner sur le même score à Bamako. Pape Ousmane KASSE
L’adversaire malien qui est 10e nation
africaine au ranking FIFA du football
féminin avait à cœur de faire respecter
la hiérarchie face au Sénégal. Mais les
Lionnes, qui pointent à la 89e place
mondiale avec 1246.31 points et donc
11e en Afrique d’après le classement
mis à jour en décembre dernier, ont
su se sublimer.
Un Mondial en ligne de mire
Dix ans après, sa dernière phase finale,
le Sénégal va aborder cette compéti-

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