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1.

Généralités sur les impôts fonciers

Les impôts fonciers font partie des impôts locaux. L’article 341-2 du décret 2005-210 du 26
avril 2005 définit l’impôt comme une prestation pécuniaire requise des particuliers et des
personnes morales, par voie d'autorité, à titre définitif, et sans contrepartie directe équivalente,
en vue de la couverture des charges publiques. Classés par affectation budgétaire, on distingue
les impôts d’Etat des impôts locaux. L’impôt d’Etat profite au budget général de l’Etat et les
impôts locaux à celui des collectivités territoriales décentralisées (CTD) comme c’est le cas
des impôts fonciers.

1.1. Les différents types d’impôts fonciers

On distingue deux sortes d’impôts fonciers : l’impôt foncier sur les terrains (IFT) et l’impôt
foncier sur la propriété bâtie (IFPB).

1.1.1. Impôt foncier sur les terrains (IFT)

L’impôt foncier sur le terrains ou IFT est institué par les articles 10.01.01 au 10.01.10 du code
général des impôts. C’est un impôt établi en raison des faits existant au 1 er janvier de l’année
d’imposition et perçu au profit du budget des communes d’implantation.

1.1.1.1. Propriétés imposables

Tous les terrains, quelles que soient leur situation juridique et leur affectation, sont
imposables au nom des propriétaires ou des occupants effectifs sous réserve des exonérations
prévues par le code général des impôts.

1.1.1.2. Propriétés exonérés

Les biens suivants sont exonérés d’une manière permanente de l’impôt foncier sur les
terrains :

 Tous les terrains appartenant à l’Etat, aux collectivités décentralisées, aux autres
établissements publics qui sont affectés à un service public ou à un service reconnu
d’utilité publique et sont improductifs de revenus ;
 Les terrains gratuitement et exclusivement affectés à des œuvres gratuites à caractère
médical ou social ;
 Les terrains gratuitement et exclusivement affectés à l’enseignement ou à l’exercice du
culte ;
 Les terrains formant dépendance nécessaire et immédiate des bâtiments tels que cour,
passage, jardin n’excédant pas 20 ares ;
 Les terrains employés à usage industriel ou commercial tels que chantiers, lieu de
dépôt de marchandises, matières ou produits, et autres emplacements de même nature,
soit que les propriétaires les occupent soit qu’ils les fassent occuper par d’autres
personnes à titre gratuit ou onéreux.

Les terrains nouvellement mis en culture et constituant une extension effective de la surface
cultivée, ne sont imposés qu’à compter de la sixième année qui suit celle de la mise en valeur.
La même exonération est accordée pour les terrains plantés en café et sur lesquels on a
procédé au recépage des caféiers ainsi que pour les terrains déjà exploités et nouvellement
plantés en culture arbustive.

Pour les terrains reboisés dont la densité minimum de reboisement est de 1 500 arbres vivants
par hectare, l’exonération est prolongée jusqu’à la fin de l’année au cours de laquelle la
première coupe est effectivement réalisée.

1.1.1.3. Calcul de l’impôt

Les terrains sont classés en six catégories selon leur affectation :

 Première catégorie (en plantation unique ou associé) : cacao, café, cannes à sucre,
cocotiers, coton, girofle, palmiers à huile, plantes à parfum, poivre, sisal, vanille ;
 Deuxième catégorie : bois, forêts, lacs, marécages ;
 Troisième catégorie (en plantation unique ou associée) : cultures maraîchères et
vivrières, riz et autres plantations non dénommées dans d’autres catégories ;
 Quatrième catégorie : pâturages naturels et artificiels, terrains non exploitables,
terrains en jachères ;
 Cinquième catégorie : terrains exploitables non exploités ;
 Sixième catégorie : terrains à usage autre qu’agricole, terrains non bâtis situés dans le
périmètre urbanisé de la Commune fixé par arrêté du Maire en conformité, s’il existe,
avec le schéma d’urbanisme ainsi que les terrains d’implantation d’une construction
hors d’état d’usage et les terrains d’implantation d’une construction de caractéristique
sans rapport avec la surface et la localisation du terrain, à l’exclusion des terrains
destinés à la culture rizicole, maraîchère, vivrière et à la culture d’arbres fruitiers.

L’impôt est obtenu par application d’un tarif exprimé en Ariary par ha de la première à la
cinquième catégorie, voté pour quatre ans par le conseil municipal ou communal pour chaque
catégorie ci-dessus et un pourcentage de la valeur vénale pour la sixième catégorie sans
pouvoir être inférieur à Ar 500 par taxation.

1.1.2. Impôt foncier sur la propriété bâtie (IFPB)

L’impôt foncier sur la propriété bâtie ou IFPB est prévu par les articles 10.02.01 au 10.02.13
du code général des impôts. Comme l’impôt foncier sur les terrains, il est établi en raison des
faits existants au 1er janvier de l’année d’imposition.

1.1.2.1. Propriétés imposables

Toutes les constructions achevées quelle que soit la nature des matériaux utilisés sont
imposables au nom du propriétaire, de l’usufruit ou du propriétaire apparent. Il en est de
même pour les terrains employés à usage industriel ou commercial et de l’outillage des
établissements industriels fixé à perpétuelle demeure.

1.1.2.2. Propriétés exonérées

Les biens ci-après sont exonérés d’une manière permanente :

 Tous les immeubles appartenant à l’Etat, aux collectivités décentralisées ou aux autres
établissements publics qui sont affectés à un service public ou d’intérêt général et sont
improductifs de revenus ;
 Les immeubles ou partie d’immeubles gratuitement et exclusivement affectés à des
œuvres gratuites à caractère social et médical ou à l’enseignement ou à l’exercice du
culte.

Les constructions nouvelles, les reconstructions et les additions de constructions sont


exonérées pendant 5 ans à compter de l’année d’achèvement.

1.1.2.3. Calcul de l’impôt


L’impôt est calculé par application d’un taux proportionnel à la valeur locative de l’immeuble
en question. Le taux est compris entre 5% et 10%. Il est voté par le conseil communal ou
municipal. La valeur locative est égale :

 Au montant des loyers déclarés ramenés à l’année sans être inférieure à la valeur
locative déterminée par la commission communal ou municipal des impôts ;
 30% de la valeur locative déterminée par la commission ci-dessus pour l’immeuble
occupé par le propriétaire à titre de résidence principale ;
 30% de la valeur locative citée précédemment pour les biens immobiliers à usage
industriel soumis à l’IFPB pour les entreprises agréées au titre de la loi dur le
développement de l’industrie.

On peut, également, déterminer forfaitairement l’impôt à payer des immeubles construits avec
l’autorisation de la commune et présentant des critères spécifiques déterminés par le
responsable du centre fiscal territorialement compétent après avis de la commission
municipale.

Le minimum de perception les deux modes de calcul est de Ar 2 000 par immeuble.

1.2. Les différents acteurs pour l’établissement des impôts fonciers

Plusieurs acteurs collaborent pour l’établissement des impôts fonciers.

1.2.1. La Commune

Conformément à l’article 148 de la Constitution, les communes constituent les collectivités


territoriales décentralisées de base. Une collectivité territoriale décentralisée est une portion
du territoire national dans laquelle l’ensemble de ses habitants dirige les affaires à elle
dévolues par la Constitution et la loi afin de promouvoir son développement économique,
social, culturel, scientifique et technologique (article 13 de la loi organique N° 2014-018 du
12 septembre 2014). Elle est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie administrative
et financière. C’est pourquoi, la commune peut percevoir des impôts comme les impôts
fonciers. Une commune dispose d’un organe exécutif et d’un organe délibérant.

1.2.1.1. Organe exécutif


L’organe exécutif est dirigé par le maire. En matière d’impôts fonciers, c’est lui qui signe les
avis d’imposition émis par la commune et délivre les attestations d’exonérations temporaires
en matière. Par ailleurs, il peut décider du report de la date de paiement des impôts fonciers.
L’organe exécutif, par le biais du service de l’assiette des impôts fonciers de la commune,
propose le montant des valeurs locatives à appliquer comme base de l’impôt foncier sur la
propriété bâtie. C’est l’organe exécutif, également, qui assure l’exécution des délibérations
prises par l’organe délibérant.

1.2.1.2. Organe délibérant

L’organe délibérant est constitué par le conseil municipal ou communal. Il vote le tarif à
appliquer en matière d’impôt foncier sur les terrains et le taux en matière d’impôt foncier sur
la propriété bâtie. Le conseil fixe également le montant du forfait à appliquer en matière
d’impôt foncier sur la propriété bâtie.

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