Vous êtes sur la page 1sur 9

I.E.D.F.

2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

CHAPITRE 1: RESSOURCES FISCALES DU FINANCEMENT LOCAL

Pour financer leurs dépenses, et faire face aux charges qui leurs incombent, les
collectivités locales font appel à l'impôt (1). Toutefois, leur pouvoir fiscal est limité, dans la
mesure où les collectivités locales disposent uniquement du privilège de perception, et ne
peuvent ni établir un nouvel impôt, ni décider sa création, ni le modifier, ni même le
supprimer, puisque ce domaine relève de la compétence du pouvoir législatif.

La fiscalité locale est composée en réalité de trois catégories d'impôts:

 Ceux perçus exclusivement au profit des collectivités locales:


il s'agit de la taxe foncière, de la taxe d'assainissement et de la taxe à l'abattage.

 Ceux perçus partiellement au profit des collectivités locales et du FCCL:


il s'agit de la TAP (Taxe sur l'activité professionnelle) et du VF (versement forfaitaire)

 Ceux perçus partiellement au profit des collectivités locales et de l'Etat:


il s'agit de la TVA, de l'impôt sur le patrimoine (ISP), de la vignette automobile et les
produits fiscaux prévus par la loi minière, et ceux destinés à la protection de
l'environnement.

Section 1:

Impôts et taxes perçus exclusivement au profit des collectivités locales

1.1. La taxe foncière "TF"

a- Champ d'application :

La taxe foncière est établie annuellement sur les propriétés bâties et non bâties sises
sur le territoire national, à l'exclusion de celles qui sont expressément exonérés d'une façon
temporaire ou permanente.

Cette taxe est établie annuellement au nom du propriétaire, qu'il soit personne physique
ou morale, sauf dans des cas bien déterminés par la loi.

Le produit de la taxe foncière est affecté dans son intégralité au profit de la commune.

1
Michel bouvier Finances locales 4eme édition 1996 page23

15
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

 Pour les propriétés bâties, la taxe concerne aussi (2):


 Les locaux à usage d'habitation ou à usage professionnel.
 Les installations destinées à abriter des personnes et des biens ou à stocker des produits
(hangars, ateliers . . .)
 Terrains formant dépendance des propriétés bâties (jardin, cours …)
 Les installations commerciales situées dans les périmètres des aérogares, gares
portuaires, gares ferroviaires et gares routières, y compris leur entrepôts, ateliers et
chantiers de maintenance
 Les terrains non cultivés employés à usage commercial ou industriel

 Pour les propriétés non bâties, la taxe est due pour (2):
 Les terrains situés dans des secteurs urbanisés ou urbanisables
 Les carrières, les sablières et mines a ciel ouvert
 Les salines et les marais salants
 Les terres agricoles

b) Exemptions et exonérations :

 Les immeubles de 1'Etat, des Wilayas, des communes ainsi que ceux appartenant aux
établissements publics à caractère administratif, exerçant une activité non productive,
dans le domaine de recherche scientifique, de l'enseignement, de la protection sanitaire
et sociale, de la culture et du sport.
 Les immeubles des Etats étrangers, affectés à la résidence officielle de leurs missions
diplomatiques et consulaires, sous réserve de réciprocité.
 Les constructions nouvelles destinées à l'habitation, pendant 07 ans.
 Les constructions servant aux activités exercées par les jeunes promoteurs
d'investissement, pendant une période de 03 ans, cette urée est portée à 06 ans lorsque
ces biens sont implantés dans des zones à promouvoir.
 Le logement social locatif appartenant au secteur public.
 Une démolition totale ou partielle d'immeuble suite à un événement extraordinaire
 Les terrains occupés par les chemins de fer
 Les sols et terrains ayant déjà subi la taxe foncière sur les propriétés bâties.

2
Guide pratique de la Taxe Foncière, DGI 2004
2
Idem

16
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

c) base d'imposition

Elle résulte du produit de :

 La superficie imposable de la propriété, par


 La valeur locative fiscale exprimée à l'hectare pour les terres agricoles et au mètre
carré pour les autres catégories de terrains (1).

La valeur locative fiscale est déterminée par l'application des tarifs classés par zone et
sous zone et conformément à un tableau spécifique à chaque catégorie d'immeuble. Le
classement des communes par zone et sous zone est déterminé par voie réglementaire (2).

d) calcul de la taxe:

Le montant de la taxe est déterminé en appliquant à la base imposable un taux qui


diffère selon la nature de propriété et de l'endroit ou elle est située
 3% les propriétés proprement bâties
 10% les propriétés inoccupées dans des zones déterminées par voie réglementaire.
Pour les propriétés non bâties:
 5% si la superficie du terrain est inférieure à 500 M2
 7% si la superficie est comprise entre 501 M2 et 1000 M2
 10% si la superficie du terrain est supérieure à 1001 M2
 3% pour les terres agricoles
 5% pour les propriétés non bâties situées dans des secteurs non urbanisés

1.2. La taxe d'habitation

a) Champ d'application :

Selon l'article 67 du code des procédures fiscales, Il est institué une taxe annuelle
d'habitation due pour tous les locaux à usage d'habitation ou professionnel situés dans les
communes chefs-lieux de daïra, ainsi que l'ensemble des communes des wilayas d'Alger, de
Annaba, de Constantine et d'Oran (3).

En sont exemptés les habitants à faible revenu résidant dans les quartiers démunis,
dont la liste est fixée par l'assemblée populaire des wilayas.

1
Article 261f du CID
2
Art09 de la loi N° 01-21 du 22.12.2002 modifiant article 261 du CID
3
Article 67 du code des procédures fiscales

17
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

b) Tarifs :

Le montant annuel de la taxe d'habitation est fixé à raison de.


 300 DA pour les locaux à usage d'habitation
 1.200 DA pour les locaux professionnels

Le prélèvement est effectué par la "SONELGAZ" sur les quittances d'électricité et Gaz,
et le produit de cette taxe est affecté intégralement au profit des communes.

1.3. La taxe d'assainissement

a) Champ d'application :

Composée initialement de deux taxes, à savoir:


 La taxe d'enlèvement des ordures ménagères.
 La taxe de déversement à l'égout. Cette taxe n'a pas durée longtemps, elle a été
supprimée par la loi de finance de 1994 Art28.

La taxe d'enlèvement des ordures ménagères est établie annuellement, sur toute
propriétés bâties, au nom des propriétaires ou des usufruitiers au profit des communes dans
lesquelles fonctionne un service d'enlèvement des ordures ménagères.

b) Tarifs :

Le paiement de la taxe est à la charge du locataire qui peut être poursuivi


conjointement et solidairement avec le propriétaire. Le montant de cette taxe est fixé comme
suit (1):
 Entre 500 et 1000 DA par local à usage d'habitation
 Entre 1000 et 10.000 DA par local professionnel, commercial, artisanal ou assimilé.
 Entre 5000 et 20.000 par terrain aménagé pour camping et caravanes.
 Entre 10.000 et 100.000 par local à usage industriel, commercial, artisanal ou assimilé,
produisant des déchets supérieurs à celle des catégories ci -dessus.

Le produit de cette taxe est versé intégralement au compte de la commune, pour


mobiliser l'impôt au secours de l'environnement.

1.4. La taxe à l'abattage

1
Article 11 de la loi de finances 2002 modifiant l'article 263 du CID

18
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

La taxe à l'abattage, introduite pour la première fois par l'ordonnance 69/107 du


30/12/1969, est un impôt indirect qui frappe la consommation de viande, elle est spécifique
puisqu'elle est perçue par kilogramme de viande des animaux abattus.

a) Champ d'application :

Elle est due lors de l'abattage des animaux énumérés ci-après : (1)

 Les équidés : chevaux et juments, mulets, baudets, ânes, baudets étalons.


 Les camelines : chameaux, chamelles et chamelons.
 Les bovidés : bœufs, taureaux, vaches, veaux, bouvillons et génisses.
 Les ovidés : béliers et moutons, brebis et agneaux gris, agneaux de lait.
 Les caprins : boucs, chèvres et chevreaux.

Cette taxe s'applique également à l'importation de viandes fraîches, frigorifiées,


congelées, cuites, salées ou travaillées. Dans ce cas la taxe à l'abattage due par l'importateur
est perçue par l'administration des douanes.

c) base d'imposition

La base d'imposition est «le poids net de la viande des animaux abattus». Il faut
entendre par viande nette la totalité de l'animal une fois dépouillé, défalqué de ses abats et
ses issus. Art 448 du code des impôts directs.

Elle est déterminée par le produit de la base imposable par un tarif spécifique, fixé
par la loi de finances de 1997 à 05 DA/Kg dont 1.5 DA est affecté au fonds d'affectation
spéciale N°302-070 intitulé "fonds de protection Zoo Sanitaire" (2).

d) La répartition du produit de La taxe à l'abattage

Le recouvrement de cette taxe est assigné aux communes où se trouvent les abattoirs.
Toutefois, dans le cas où l'abattage est effectué dans un abattoir intercommunal, le produit de
la taxe après être encaissé dans un compte hors budget de la commune sur le territoire de
laquelle se trouve l'abattoir, il sera réparti entre les communes intéressées suivant les
modalités prévues dans les conventions signées entre elles.

Le produit de la taxe peut être affecté aux services du fonds commun des collectivités
locales (FCCL) dans les deux cas suivants (3):
 Le produit de la taxe est perçu par des établissements frigorifiques ou de stockage
n'appartenant pas à la commune où ils sont situés.
1
Art 446 du CII
2
Article 452 du CII
3
Article 468 du CII

19
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

 La taxe est perçue par les services des douanes sur des produits importés.

1.5. Taxe de trottoir

Cette taxe est instituée par les communes pour l'entretien et la remise en état des
trottoirs après exécution des travaux pour les propriétaires des immeubles riverains des voies
publiques.

L'institution de cette taxe se justifier par l'utilité publique des trottoirs, et la remise en
état des trottoirs est partagée entre la commune et le propriétaire. Toutefois la part mise à la
charge du propriétaire ne doit pas dépasser la moitié des dépenses totales.

1.6. La taxe de séjour

Il est institué une taxe de séjour au profit des communes ou groupements de


communes classés en stations touristiques, climatiques, hydrominérales, balnéaires ou mixtes
(1)
. Le classement des communes en stations classées est prononcé par décret sur rapport
conjoint des ministres chargés de l'intérieur, des collectivités locales et de l'environnement,
des finances et du tourisme.

Les communes classés en stations peuvent par délibération voter la taxe de séjour à
percevoir pour alimenter leur budget conformément aux dispositions de la loi relative à la
commune. La taxe perçue, est établie sur les personnes non domiciliées dans la commune et
n'y possédant par de résidence et donc passibles de la taxe foncière.

Le tarif de cette taxe est établi par personne et par journée de séjour. Elle ne peut être
inférieure à 10 dinars par personne et par jour, ni supérieur à vingt 20 dinars sans excédés
cinquante 50 dinars par famille (2), Le tarif est donc voté par une délibération de l'A.P.C.

Sont exemptés de la taxe de séjour:


- les personnes bénéficiant de prise en charge des caisses de sécurité sociale
- les handicapés physiques
- les moudjahidin, réformé du fait de la guerre de libération.
- les veuves de chouhada et de moudjahidine.

1
Article 59 de la Loi de finances 1998
2
Article 63 de la Loi de finances 1998

20
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

La taxe est perçue par l'intermédiaire des logeurs, hôteliers et propriétaires de locaux
utilisés pour le logement des curistes ou touristes, et elle est versée sous leur responsabilité
dans la caisse du receveur des contributions (1).

1.7. La taxe sur les spectacles

Elle concerne les spectacles, jeux, soirées musicales ou théâtrales, concerts et


divertissements de toute nature organisés dans un but commercial et lucratif. La taxe est
fixée à 10% sur les recettes brutes réalisées, et prélevée à la fin du spectacle.

1.8. Droit de fêtes et de réjouissances

Les dispositions de l'article 106 de l'ordonnance N°65-320 du 31 décembre 1965


portant loi de finances pour 1966 sont modifiées et rédigées par l'article 36 de la loi de
finances pour 2001 comme suit :

"Le montant de ce droit, constaté par un titre de recette délivré par la commune à la
partie versante, est payable au comptant, avant le début de la réjouissance".

Le tarif est fixé comme suit:


- 800 DA par jour lorsque la durée de la réjouissance ne va pas au-delà de 19H00
- 1.000 à 1.500 DA par jour lorsque la réjouissance se prolonge au-delà de 19H00

Les tarifs seront déterminés par arrêté du président après délibération de l'APC et
approbation de l'autorité de tutelle.

1.9. Les permis immobiliers (2)


:

Il est établi à compter du 01 Janvier 2000 au profit des communes, une taxe spéciale
sur les permis immobiliers (3).
Et sont assujettis, lors de leur délivrance, les permis et certificats ci-après désignés :
- Les permis de construire
- Les permis de démolir
- Les permis de lotir
- Les certificats de conformité, de morcellement et d'urbanisme

1
Article 64 de la Loi de finances 1998
2
Article 139 du code du timbre
3
Art 55 de la loi de finances 2000

21
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

Les tarifs de la taxe sont fixés pour chaque catégorie de document désigné ci-après,
selon la valeur de la construction ou suivant le nombre de lots:

A : Permis de construire:

Il est ajusté à une taxe en fonction du montant de la construction:


Jusqu'à Montant de la Taxe

750.000 1500

1 000 000 2 500

1 500 000 4 000

2 000 000 8 000

3 000 000 10 000

Au-delà de: 3 000 000 20 000

B : Permis de lotir (1)


:

Lotissement à usage d'habitation Lotissement à usage commercial ou industriel

Nombre de lots Montant de la Taxe Nombre de lots Montant de la Taxe

2 à 10 800 2à5 3 000

11 à 50 1 800 6 à 10 5 000

51 à 100 2 500 Plus de 10 8 000

151 à 250 3 000

Plus de 250 4 000

C. Droit de timbre applicable aux certificats de conformité, de morcellement et d'urbanisme (2)


.

 La délivrance du certificat de conformité est assujettie à la perception sous forme de


timbre fiscal d'un droit fixé selon la valeur de la construction. Son tarif varie de 500
DA à 2500 DA
 Certificat de morcellement : sous forme de timbre fiscal d'une valeur de 500 DA
 Certificat d’urbanisme : sous forme de timbre fiscal d'une valeur de 500 DA.

1
Article 55 de la loi de finances 2000
2
Article 139 quater du code du timbre

22
I.E.D.F. 2004 Chapitre 1: Ressources fiscales du financement local

D : Permis de démolir:

Le tarif est fixé, lors de la délivrance d'un permis de démolir, à 100 DA le mètre carré
2
(M ) de la surface de l'emprise, au sol de chaque construction destinée à être démolie

1.10. La taxe sur les affiches et plaques professionnelles

Instituée par les dispositions de l’article 56 de la loi de finances 2000, cette taxe et
déterminée selon les critères de la nature de l’affiche ou de la plaque et de leur dimension, et
acquittée avant l'affichage par quittance auprès du receveur communal.
 Les affiches sur papier ordinaire, imprimées ou manuscrites entre 20 et 30 DA
 Les affiches sur papier préparées ou protégées entre 40 et 80 DA
 Les affiches peintes : entre 100 et 150 DA
 Les affiches lumineuses : leur tarif est fixé à 200 DA/M2.
 Les affiches professionnelle : entre 500 et 750 DA

23

Vous aimerez peut-être aussi