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Faculté des Lettres, Sciences Humaines et Sociales

Département De Traduction

1ère Année MCIL

Module : Interprétation Consécutive Arabe-Français-Arabe

Enseignante : Mme Benabda Karima

Cours : La prise de notes

Introduction :

Dans le cas d’une interprétation consécutive, l’interprète traduit un discours après l’avoir
écouté - dans sa totalité ou en plusieurs passages, cohérent si possible – et s’aide en prenant
des notes manuscrites. Ce système d’écriture n’obéit en principe à aucune convention et
chacun applique sa propre méthode, c’est ce que l’interprète pense suffisant pour donner une
structure à son enregistrement mental : chiffres, noms et titres de personnes etc. Aujourd’hui,
les discours à interpréter consécutivement ne sont pas aussi longs qu’autrefois. La consécutive
se pratique encore dans des réunions d’experts où les interventions sont plus ou moins
courtes. On ne saurait restituer intégralement une information longue sans prendre des notes.
Les notes ne sont ni la transcription mot à mot ni l’encodage de l’oreille en écrit. Pour donner
de l’authenticité au discours, elles sont le support de souvenirs, ou des aide-mémoires.

1- Que faut-il noter :

Il faut noter les idées, les termes transcodables, les chiffres, les noms propre, les termes
techniques et les énumérations. Constituant l’essentiel des discours, les idées sont
représentées par un signe. Appelés aussi « les mots clés », les termes transcodables sont
notés pour retenir une idée qui sera ensuite formulée librement. Ce sont essentiellement
les termes dits techniques : il en existe des milliers dans chaque langue mais ils sont dans
les discours moins nombreux que les mots courants. Il faut noter les chiffres sans attendre,
sinon, on ne pourra plus les rappeler. En effet, les chiffres ne se fondent pas dans le
contexte pour faire un segment de sens. En général, on ne traduit presque rien dans les
noms propres. Il faut les noter chaque fois qu’ils ne sont pas courants, et ce, de façon aussi
proche que possible de la prononciation originale. Il n’y a pire vexation à infliger à une
personne présente que d’écorcher son nom. Lorsqu’on ne peut pas saisir les noms propres
avec certitude, il faut choisir une désignation générique en lieu et place du nom propre : le
président de l république.

2- Comment faut-il noter :

Les notes peuvent être sous la forme de signes, de petits dessins, d’abréviations, de mots entiers,
etc. Les signes doivent être faciles à déchiffrer lors de leur restitution. En effet, les notes servent
à retenir le contenu du discours et à le ré-exprimer. Elles doivent être brèves, lisibles et écrites
vites. L’interprète devra s’efforcer de noter dans la langue d’arrivée et s’il manque du temps, il
peut le faire dans la langue d’origine. L’interprète de conférence est toujours à court de temps. Il
est donc pratique d’abréger : par exemple des plaques minéralogiques D pour Allemagne, DK
pour Danemark etc. Les premières et les dernières phrases peuvent être notées pour le bon
déroulement du discours.

a- La langue des notes :

Lorsque ce sont des mots qui sont pris en note, il faut qu'ils le soient dans la langue dans laquelle
sera interprété le discours. Il ne s'agit pas bien sûr de noter la traduction de tel ou tel mot ; noter
dans la langue d'arrivée est destiné à retenir les idées qui ne sont pas notées en symboles ; il
s'agit de rester dans sa langue maternelle, d'être axé sur le sens lors de l'analyse du discours tout
en façonnant déjà de façon embryonnaire l'expression qu'on utilisera. En repoussant
volontairement la langue étrangère, en se refusant d'en conserver la trace, on atteindra une
aisance complète lors de l'interprétation en langue maternelle. Cette exigence (toujours tout
noter dans la langue d'expression) peut paraître dure ; elle est un moyen supplémentaire
d'assurer la dissociation linguistique ; c'est aussi un moyen d'empêcher la note mécanique et
d'éviter ainsi une traduction littérale.

b- Les symboles :

Quelques signes sont très usités parmi les interprètes ; Ils ont fait leurs preuves, soit comme
passe-partouts : la flèche qui sert à relier, à indiquer les augmentations, les diminutions, les
rapports, etc., soit comme termes répétitifs, la chaise symbolique pour chairman, quelques-uns
pour les liaisons : car, par conséquent, donc, ou pour les oppositions.

c- Les abréviations :

L'interprète prenant des notes est toujours à court de temps. Il doit analyser le discours à mesure
que celui-ci se déroule, il ne peut se permettre de prendre du retard à l'écriture. Il est donc
pratique d'abréger. Toute une série de termes ont des abréviations comprises et acceptées de
tous : pour noter les noms de pays, on pourra utiliser le symbole des plaques minéralogiques : D
pour République Fédérale d'Allemagne, DK pour Danemark, etc. Les unités de mesure ont toutes
leurs abréviations courantes, km pour kilomètre, kWh pour kilowattheure. On aura recours aux
symboles du tableau de Mendeleiev pour noter les éléments chimiques : O pour oxygène, Pu
pour plutonium…… La majorité des termes que l'on note n'ont cependant pas d'abréviations
conventionnelles ; il faudra alors veiller à ne pas les rendre incompréhensibles en les abrégeant
trop ou à ne pas risquer d'utiliser pour un mot une abréviation qui pourrait aussi bien s'appliquer
à un autre par exemple Solution et soleil pourraient tous deux s'abréger en sol. L'expérience
apprend à garder l'abréviation la plus courte pour le terme le plus fréquent dans le langage des
conférences et réunions internationales, en l'occurrence pour solution.

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