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COSYDEP Sénégal
Rapport étude préliminaire COSYDEP / SENEGAL
Juillet 2010
REALISE PAR LE
CABINET GROUPE DE RECHERCHE, APPUI – CONSEIL – ORIENTATION ET DE SERVICES (GRACOS)
Juillet 2010
Sommaire
Introduction................................................................................................................................................5
Structure et gouvernance..........................................................................................................................16
Evolution des capacités du personnel clé et des administrateurs de la coalition depuis le lancement du
FSCE...........................................................................................................................................................17
Evolution du pouvoir collectif de la coalition et de la société civile dans l’influence sur les politiques et le
contrôle citoyen........................................................................................................................................23
Principales contributions et plus grandes réalisations de la coalition dans le plaidoyer sur la politique
éducative...................................................................................................................................................27
Capacités acquises par les organisations membres suite à leur engagement dans la coalition................30
Connaissances acquises par les organisations membres suite à leur engagement dans la coalition........31
Gains espérés pour une organisation membre à travers son engagement dans la coalition....................32
Tableau 2 : Les donateurs de la coalition et leurs contributions respectives en dollars pour l’année en
cours :
Tableau 3 : Part du sous-secteur Elémentaire dans le budget alloué à l’Education de 2000 à 2008
De plus en plus, les organisations de la société civile sont appelées à se justifier autant par leur efficacité
ou plus value que par leur légitimité. Des preuves sont demandées pour conforter les arguments et
déclarations sur leur utilité, leur impact, etc. Les actions de renforcement de capacités dont elles font
l’objet pour arriver à jouer leurs nouveaux rôles sont elles-mêmes sujettes à caution quant à leurs effets
sur le développement réel et la durabilité d’organisations autonomes sous différentes dimensions
(intellectuelle, financière, etc.). Les interventions généreuses qui sont les leurs dans le cadre de campagnes
et de plaidoyer se multiplient en même temps que l’on s’interroge sur la réalité des changements qu’elles
poursuivent et la part qu’elles y ont prises, le cas échéant.
L’une des limites majeures de l’évaluation des actions des organisations de la société civile consiste dans le
manque de situation de référence assez précise pour qu’on puisse mesurer et dater les progrès et
obstacles, identifier les acteurs et mécanismes importants dans les processus en question. C’est là, tout le
prix de la démarche de suivi évaluation introduite par le FSCE, qui donne une large place à une « étude
préliminaire » et fournit aux coalitions un cadre et des outils pertinents pour mener celle-ci.
Ainsi « les coalitions sont encouragées à entreprendre une analyse de leurs capacités et de leurs réussites
afin de pouvoir comparer l’avant et l’après et montrer ce qui a effectivement été mené à bien ». Le défi est
d’abord que la coalition puisse, à différents moments clés, évaluer ses propres forces et faiblesses, par
rapport à sa vocation et aux nécessités du contexte national (capacités des personnes et du collectif dans
les domaines principaux d’intervention de la coalition). Il s’agit ensuite d’être à même de documenter ce
contexte et les problématiques principales en lien avec l’agenda EPT, de manière à consolider sa
planification stratégique mais aussi et surtout pouvoir à terme peser ses contributions dans les
changements au niveau des politiques publiques, à différentes échelles.
Le présent rapport d’étude préliminaire porte ainsi sur une appréciation interne de la situation de la
COSYDEP en matière de capacités et connaissance. Il accompagne et complète la proposition faite au
comité du FSCE pour l’an 2.
Les outils utilisés pour la présente étude ont été fournis par les services responsables du suivi-évaluation
au niveau du Comité du FSCE. Il s’agit des jeux 1 et 4 de la boîte à outils méthodologique qui a été fournie
aux coalitions nationales dans ce cadre. Le Consultant a supervisé une équipe d’enquêteurs qui ont
administré les différents questionnaires aux personnes concernées (membres du conseil d’administration,
personnel permanent, membres du comité exécutif, responsables moraux d’organisations membres, etc.) ;
le cas échéant, l’échantillonnage se faisait de façon raisonnée en collaboration avec la Coordination
nationale dans la mesure où les cibles correspondant à chaque formulaire étaient assez précises. L’annexe
1 décrit la méthodologie utilisée pour la collecte et le traitement des données sur la base de ces outils.
Cette étude préliminaire entre dans un dispositif global de suivi évaluation qui comprend en outre :
un suivi biannuel de l’impact, avec un cadre de résultats qui sera complété chaque année en
décembre et juin ;
une évaluation annuelle de l’impact, avec une plateforme d’apprentissage qui sera organisée
chaque année en novembre/décembre ;
POURQUOI LA COSYDEP ?
Suite au Forum Mondial sur l’Education de Dakar 2000, la société civile nationale a connu un regain
d’intérêt, s’est structurée comme dans d’autres pays pour nourrir et prolonger les efforts des coalitions
mondiales et africaines pour la réalisation des objectifs EPT à l’échéance 2015.
Des difficultés n’ont pas manqué de surgir ; plusieurs acteurs (des ONG, syndicats et partenaires) ont
notamment senti un vide et constaté un défaut de proactivité de la part des OSC faitières.
Parallèlement, et suite aux discussions engendrées par le Protocole de Parktonian entre l’Internationale de
l’Education et Action Aid, la prise de conscience s’est fortement développée au niveau des ONG et
Syndicats du Sénégal sur la nécessité qu’ils fédèrent leurs forces pour des résultats plus efficaces dans la
Campagne Mondiale pour l’Education (CME). L’idée était aussi de palier à l’inexistence d’un cadre pour le
suivi des conclusions retenues par le Protocole de Parktonian.
La COSYDEP est née pour favoriser un repositionnement stratégique des acteurs de la société civile dans les
processus de politique éducative sur la base d’une action en profondeur sur les véritables nœuds qui
entravent la réalisation des objectifs de l’EPT et d’une crédibilité garantie par la rigueur, la compétence et
la transparence dans la gestion.
La COSYDEP a été mise en place officiellement en 2007 au bout d’un processus de réflexion critique sur
l’apport de la société civile nationale dans les campagnes EPT et les pistes pour une relance. Après plusieurs
consultations soutenues par Action Aid Sénégal entre ONG, syndicats et autres associations de base actifs
en Education (organisation de Tournées en juillet, août et septembre 2007) une initiative, a été prise de
constitution d’un front commun et un atelier national de validation des orientations et de la structuration
du réseau a été tenu les 18 et 19 avril 2008 à Mbour.
Les principales organisations fondatrices et les individus clés (au sein de celles-ci) furent les suivantes :
Les familles d’acteurs ont décidé de ne ménager aucun effort pour permettre une collaboration privilégiant
les échanges d’expériences dans le domaine de l’éducation mais aussi l’identification, l’élaboration et la
mise en œuvre d’une politique commune.
Cette collaboration se base sur les objectifs partagés de lutte pour la défense d’une éducation publique
gratuite et de qualité, par une approche efficace, dynamique, pertinente et viable.
Les principes fondateurs sont la concertation, le consensus, la transparence et le respect mutuel.
Plus concrètement, les partenaires engagés autour de la COSYDEP affirment leurs convictions qui sont que :
- l’enseignement public gratuit et de qualité est un droit humain fondamental pour tous.
- La promotion du droit à l’éducation pour tous, sans discrimination, par la mise en place et la
protection de systèmes éducatifs financés et réglementés par le secteur public doit être une
préoccupation majeure.
- Le droit à une éducation de qualité, gratuite et publique est un droit humain fondamental pour
tous. Il est donc impérieux d’insister pour que ce droit devienne une réalité
- L’élimination des disparités entre groupes économiques et/ou sociaux : riches/pauvres ;
urbain/rural, à tous les niveaux d’enseignement, constitue un jalon important sur le chemin de
l’EPT
En somme, il faut la concertation la plus large pour construire un consensus et assurer la mobilisation
nécessaire pour :
- Renforcer le dialogue politique autour des obstacles financiers à l’accès à l’éducation.
- Avoir une claire compréhension de la nécessaire articulation des stratégies d’abolition des frais
scolaires avec les réformes éducatives en cours d’exécution
- Procéder à des transferts directs de financement aux écoles qui leur garantissent leurs ressources
nécessaires.
- Perfectionner la gestion des écoles pour promouvoir la recherche de la qualité au cœur de toutes
les activités
La COSYDEP s’est donnée comme priorité de créer et de consolider une conjonction des efforts des ONG,
syndicats et autres structures militantes pour la promotion d’une éducation publique de qualité, gratuite et
accessible.
Tableau 1 : Les donateurs de la coalition et leurs contributions respectives en franc cfa à la mise en place de la coalition :
Action Aid ……………….…… 6 000 000 f cfa
Aide Et Action ………….…… 2 000 000 f cfa
ANCEFA ……………………….. 5 000 000 f cfa
Il s’agissait pour elles de crédibiliser l’initiative et de résoudre le problème récurrent connu au Sénégal en
termes de structuration, inclusivité et gestion transparente d’une organisation faitière de la société civile en
éducation – formation…
Elles ont surtout prodigué à l’organisation naissante un accompagnement bienveillant et divers soutiens
consistant par exemple en :
Visite d’étude à l’extérieur ; Tournée nationale de mobilisation des acteurs; disponibilité d’un siège
pour 7 mois, renforcement de capacité sur le financement de l’éducation (Action Aid)
appui conseil en matière de gouvernance (Aide Et Action)
facilitation participation aux concertations aux niveaux national, régional et international ; lobbying
pour l’élargissement de la base de la coalition ; mise en relation avec des bailleurs nationaux (ANCEFA)
etc.
LA STRUCTURATION ET LA GOUVERNANCE
Ce Réseau d’acteurs, fort de la représentation des Syndicats, des ONG et de plusieurs autres organisations
de base, s’est structuré autour d’une Assemblée générale, avec un Conseil d’administration soutenu par
une Coordination exécutive et des points focaux régionaux.
Les premiers membres du personnel étaient des bénévoles ; il s’agit du comité exécutif national
Ces documents sont archivés en dur, en version électronique et disponibles sur le site
web de la coalition www.cosydep.org
Par contre, ils estiment qu’ils avaient déjà des capacités élevées pour ce qui est du :
Plaidoyer stratégique : savoir défendre sa cause avec assurance et efficacité face au gouvernement
Organisation d’une campagne
Mobilisation des ressources (autres que financières)
Dans plusieurs autres domaines, les marges de progressions étaient importantes car les capacités s’y
révélaient moyennes :
Construction de la coalition : renforcement de l’implication des membres existants et intégration
de nouveaux membres
Gestion des partenariats avec les organisations membres
Rédaction de rapports
Les membres de la coalition ont été interrogés sur leur propre appréciation de leur niveau de
connaissance, en lien avec 10 éléments, mettant en exergue leur connaissance :
A une conscience aigue des problèmes et la connaissance des orientations globales du système se
mélangeait donc une absence de maîtrise de l’environnement institutionnel et surtout des procédures
et processus de prise de décision et d’opérationnalisation des politiques.
A RETENIR
(SUR LA CONSTITUTION ET LE DEVELOPPEMENT DE LA COALITION)
Après une première année, ce fonds a déjà facilité des transformations positives sur tous les domaines
de capacités et de connaissance, même s’il reste des défis internes et externes très importants.
Les principaux problèmes liés au contexte national actuel qui ont été identifiés comme sous-tendant la
vision, la mission et les priorités de la coalition (en général et concernant l’éducation) sont les suivants :
Exclusion de 14,5 % des enfants en âge de scolarisation (taux brut de scolarisation de 85, 5 %);
Exclusion de 59 % des adolescents et adultes analphabètes (68 % sont des femmes) ;
Taux d’achèvement bas : près de la moitié des élèves, soit 4 enfants sur 10, ne terminent pas le cycle
élémentaire, 49,3 % ne franchissent pas le moyen et de 10 % à 41 % n’accèdent pas à l’enseignement
supérieur ;
Défaut de cadre cohérent de concertation entre les différents acteurs
Faibles ressources atteignant les écoles
Problème de l’efficience du système: malgré les investissements avancés, le Sénégal reste parmi les
derniers pays en Afrique en termes de performances !
Difficultés réelles de mise en œuvre de la décentralisation en matière d’éducation
Privatisation de l’éducation (frais opportunistes élevés ; les familles sont les 2èmes bailleurs de
l’école) ce qui creuse de façon plus profonde les inégalités et favorise une désaffection de l’école
publique
Perturbations du système scolaire avec les grèves cycliques des organisations d’enseignants et par
conséquent la faiblesse du quantum horaire, (en deçà des normes internationales, autour de 600
heures au lieu de 900)
Controverses constantes autour de la réalité des chiffres avancés concernant les performances du
système (accès, maintien, achèvement, rendement externe…),
Essoufflement du système formel qui malgré la disponibilité de moyens consistants peine à
transformer en réalité le projet de réforme dans lequel il est engagé avec le PDEF (Programme
Décennal de l’Education et de la Formation)…
Poids de la pauvreté et des croyances culturelles comme facteur bloquant pour l’accès, le maintien
des enfants et jeunes dans le système scolaire formel.
Les différentes recherches et études documentaires menées par la coalition et surtout les débats et
échanges qu’elles ont entraîné ont permis aux animateurs et aux organisations membres de renforcer leurs
capacités et compétences dans la maîtrise des problématiques éducatives. Les différents exercices
participatifs menés au sein de la coalition, tout comme ceux issus de la présente évaluation, confirment en
général les missions et objectifs stratégiques de la coalition comme relevant de question centrale pour le
devenir du système éducatif sénégalais.
LES PRIORITES ACTUELLES
Consécration d’une « approche Droit » pour une éducation publique de qualité, inclusive et gratuite
Transformation en réalité des options politiques retenues dans ce sens (par exemple, obligation
scolaire de 10 ans)
Approfondissement de la qualité de l’éducation fondée sur une meilleure prise en charge de l’école
par la communauté et la transformation des ressources en résultats avec un suivi participatif et
décentralisé des performances
Mise en œuvre de système de recrutement et de gestion des enseignants qui facilitent l’accès sans
compromettre la qualité
Elimination des disparités entre groupes économiques et/ou sociaux : riches/pauvres ; urbain/rural, à
tous les niveaux d’enseignement
Développement de nouvelles formes de concertation et de partenariat permettant l’entrée du
secteur privé et informel dans la gestion de l’éducation et le repositionnement stratégique des OSC
par l’harmonisation et la coordination des interventions et la synergie des cadres existants selon une
approche à la fois intra et inter sectorielle
Effectivité d’un Suivi budgétaire participatif sur la base d’une meilleure traçabilité, d’un accès
satisfaisant à l’information pour les citoyens et l’existence de capacités autonome d’analyse et
d’évaluation au niveau des OSC
Globalement, les priorités du début n’ont pas été changées ; Mais l’accent a été mis sur certaines
thématiques après l’étude sur l’observatoire de l’éducation et exécution des activités du FSCE :
Education inclusive : pour faire du droit à l’éducation une réalité et non un simple slogan, il est
important de prolonger les actions en faveur de la scolarisation des filles par des études
diagnostics, propositions politiques et plaidoyers pour une véritable éducation inclusive et un
système éducatif convivial pour
Petite enfance : ce thème est apparu de plus en plus importants dans les politiques, au regard
de la faiblesse du taux de scolarisation et la grande disparité sociale et géographique qui
caractérisent ce niveau, notamment entre zones urbaines et rurales, à côté de l’importance
aujourd’hui reconnue d’une préscolarisation sur les performances des élèves au primaire.
Alphabétisation : l’atteinte des objectifs de l’EPT en 2015 ne saurait ignorer la réalité de près de
3 millions d’adultes analphabètes tandis que les programmes gouvernementaux ont tendance à
disparaitre avec le retrait des principaux bailleurs du sous-secteur, des problèmes de
gouvernance et une efficacité douteuse des programmes passés
Ces évolutions sont également en lien avec le souci de prendre en charge les 6 objectifs EPT dans
l’action de la coalition.
On note à la fois une « fidélité » dans le compagnonnage avec les organisations non gouvernementales
internationales qui ont aidé à la mise en place de la coalition, et une ouverture sur de nouveaux
partenaires, attirés par la notoriété grandissante de la coalition et convaincus par ses réalisations. Les
contributions des donateurs pour 2010 ont été les suivantes :
Tableau 2 : Les donateurs de la coalition et leurs contributions respectives en dollars pour l’année en cours :
Action Aid ………..……..…… 500 000
Aide Et Action ………….… 1 000 000
ANCEFA …………………….. 5 000 000
Save the Children ………27 000 000
OSIWA ……………………..…3 000 000
ORGANISATIONS « MENTORS »
La coalition continue de bénéficier de l’appui d’organisation « mentors » qui s’appuient de plus en plus
sur elle pour consolider leurs actions :
Action Aid : Appui conseil, accompagnement dans l’exécution des activités du plan stratégique,
formation en suivi budgétaire
Aide Et Action : appui conseil en matière de gouvernance, accompagnement dans l’exécution des
activités du plan stratégique, formation des animateurs régionaux
ANCEFA et FSCE: Visites d’études ; participation aux concertations aux niveaux national, régional et
international ; lobbying pour l’élargissement de la base de la coalition ; mise en relation avec des
bailleurs nationaux ; mobilisation de personnalités politiques
Save the Children : renforcement de capacité en communication, plaidoyer, gestion participative, sur
la thématique Education inclusive
Organisations d’enseignants : accompagnement du processus et des activités FSCE
CME : Visite d’échanges, appui conseil en campagne
Commentaire : du fait d’un leadership ouvert mais ferme, la coalition semble bénéficier des
opportunités offertes par ces « mentors » sans dévier de sa propre direction, donnée par les instances et
consignées dans ses documents fondamentaux. Les capacités de négociation et d’ajustement
apparaissent réelles au niveau de la coordination Nationale, ce qui permet d’accueillir un nombre
croissant de partenaires différents dans une même matrice d’intervention.
La coalition a su conserver ses acquis mais aussi les faire évoluer en termes de supports pour
son développement institutionnel. C’est d’abord la systématisation de bonnes pratiques
d’archivage et de conservation des documents. Aux premiers cités ci-avant, se sont ajoutés
d’autres comme :
Cadre stratégique d’intervention 2008 / 2012
Récépissé de reconnaissance juridique
Compte rendu de réunions
Bulletin mensuel EPT
Rapports d’études
Ces documents sont archivés en dur, en version électronique et disponibles sur le site
web de la coalition www.cosydep.org
Le CA n’a pas connu de changement de membres car il s’agit du 1er mandat pour les animateurs actuels
de la coalition. Elle se réunit régulièrement selon la périodicité retenue et en cas de besoin, suite à une
concertation entre le Coordinateur national et le Président du CA.
En outre, on relève :
un style de management ouvert du coordinateur qui veille à l’affiche systématique de toute
l’information sur le projet, sa planification, les moyens mis en œuvre, etc. au siège ;
Une rencontre hebdomadaire est systématiquement organisée entre la C.E.N. représentée par le
Coordinateur national et le C.A. représenté par son Président pour discuter des actions passées et
des perspectives ; par là, il se noue une complémentarité qui permet à chaque partie prenante de
jouer son rôle tout en restant dans ses prérogatives
A chaque réunion du Comité Exécutif, le Coordinateur national fait un point complet sur toutes les
activités en cours ou passées, de même que les perspectives
Les membres du CEN et des antennes régionales restent des bénévoles et sont impliquées dans toutes
les activités au niveau opérationnel
Dans un processus visant au renforcement de capacités des coalitions nationales afin qu’elles soient aptes à
jouer leur rôle aux côtés des gouvernements, communautés, donateurs, etc. dans l’agenda EPT (FSCE), il est
important d’avoir une vue la plus claire possible sur l’état de ces capacités et leur évolution au fur et à
mesure du développement du projet, de même que les connaissances indispensables pour fonder la
pertinence et l’efficacité des actions de la coalition. Des membres des organes exécutifs (Coordination
Nationale) et des Instances de délibérations (CA) ont été interrogés à cet effet pour apprécier comment les
capacités, compétences et connaissances ont pu évoluer ces dernières années, en particulier avec les
apports du FSCE.
Pour une claire compréhension, il est fondamental que le lecteur garde à l’esprit que ce ne sont pas les
capacités elles-mêmes qui sont ici évaluées mais plutôt c’est le niveau d’amélioration connu dans ces
domaines depuis la mise en place de la coalition (« forte amélioration », « légère amélioration,
« stagnation », « régression », etc.) ; ceci, en s’appuyant sur les évaluations faites par les concernés eux-
mêmes, dont nous essayons ci-dessous de présenter les réponses d’une manière fidèle, structurée et utile.
EN TERMES DE CAPACITES1
Sur la plupart des capacités, la COSYDEP aura connu une forte amélioration de l’avis des animateurs de la
structure. Ces progrès relèvent notamment des domaines comme :
Construction de la coalition : renforcement de l’implication des membres existants et intégration
de nouveaux membres
Gestion des partenariats avec les organisations membres
Réseautage et liens avec des alliés, le gouvernement, des donateurs et d’autres acteurs du secteur
de l’éducation
Recherche et analyse politique et budgétaire
Rédaction de rapports
Plaidoyer stratégique : savoir défendre sa cause avec assurance et efficacité face au gouvernement
Organisation d’une campagne
Planification et gestion de projet
Gestion financière
Mobilisation des ressources
Ces résultats semblent être liés à un ensemble de facteurs favorables dont les principaux sont :
une politique volontariste de mobilisation, d’ouverture et de développement du partenariat,
la mise en œuvre adéquate de ce programme,
la pertinence du projet et la crédibilité des animateurs,
1
L’évaluation s’est faite sur la base des 15 items qui sont (1) Construction de la coalition : renforcement de l’implication des
membres existants et intégration de nouveaux membres, (2) Gestion des partenariats avec les organisations membres, (3)
Réseautage et liens avec des alliés, le gouvernement, des donateurs et d’autres acteurs du secteur de l’éducation (4) Recherche et
analyse politique et budgétaire, (5) Rédaction de rapports, (6) Plaidoyer stratégique : savoir défendre sa cause avec assurance et
efficacité face au gouvernement, (7) Organisation d’une campagne, (8) Relations avec les médias, (9) Planification et gestion de
projet, (10) Gestion du personnel, (11) Gestion financière, (12) Gestion de la documentation & de l’information, (13) Mobilisation
des ressources, (14) Suivi et évaluation et (15) Recherche de fonds
Par contre, pour d’autres domaines, les progrès existent en termes de capacités mais n’ont pas été aussi
fortes que souhaité ou nécessaires…les évolutions constatées sont caractérisées donc comme légères
améliorations pour ce qui concerne :
Les relations avec les médias
La gestion du personnel
Gestion de la documentation & de l’information
Le suivi et évaluation
La recherche de fonds, l’élaboration de proposition de financement et l’engagement des donateurs
La structure dispose maintenant d’un personnel permanent, d’un siège avec meubles de
rangement, d’une personne (à mi-temps) en charge de la documentation
Dans la relation avec la Presse, le Coordinateur se félicite que :
- Nous connaissons maintenant l’éventail des types de presse susceptibles d’être mobilisés
- Nous disposons d’un répertoire
- Nous connaissons comment gérer les journalistes
- Nous avons amélioré notre dispositif de préparation
Du point du suivi évaluation, outre le fait que « les partenaires en ont fait une exigence », une
bonne démarche existe car « nous responsabilisons un pool ou des personnes pour chaque
domaine d’impact » et « nous commençons à planifier le processus en amont et mettons en œuvre
un dispositif constant de suivi – évaluation »
Pour ce qui relève de la recherche de fonds, le sentiment mitigé n’a pas empêché de mettre le doigt
sur certains acquis tels qu’un renforcement du professionnalisme à ce niveau, la capacitation des
membres dans ce domaine, l’engagement bénévoles de personnes compétentes et
l’accompagnement par des « mentors ».
EN TERMES DE CONNAISSANCES2
2
Dix items sont utilisées pour apprécier les niveaux de connaissance : (1) Critères internationaux de référence en matière
d’éducation (tels les 6 objectifs de l’EPT), (2) Organisations internationales ou régionales (telles CME ou ASPBAE), plateformes et
processus relatifs à la politique éducative, (3) Connaissance des problèmes généraux les plus cruciaux dans votre pays, (4)
Par contre une forte amélioration est perçue quant à la maîtrise des :
critères internationaux de référence en matière d’éducation (tels les 6 objectifs de l’EPT)
problèmes généraux les plus cruciaux dans le pays
principaux problèmes éducatifs dans le pays
Mais les progrès l’emportent largement sur les régressions ou stagnations (aucune occurrence).
POUR LE PERSONNEL
Pour le coordonnateur, les capacités sont jugées élevées sur la plupart des items; néanmoins, il y a des
défis à relever au niveau de capacités jugées moyennes au niveau de : Recherche et analyse politique et
budgétaire, Gestion de la documentation & de l’information, Mobilisation des ressources financières,
Suivi et évaluation
Pour l'assistante comptable : les capacités semblent élevées sur la quasi totalité des items, hormis trois
jugées moyennes : Construction de la coalition, Mobilisation des ressources, Suivi et évaluation
Les connaissances apparaissent d'un niveau "très élevé" pour ce qui est de la "Politique nationale
d’éducation" et "des principales lacunes et des problèmes majeurs du système éducatif"; cependant que
l'assistante estime les siennes "moyennes" sur les mêmes sujets. Ici, les lacunes à combler concernent
surtout les dimensions pratiques : connaissance précise des procédures, des personnalités clés
impliquées dans les prises de décisions, des moments idoines pour faire telle ou telle action en matière
de contrôle budgétaire, recherche et analyse de documents de référence, etc. Dans ces domaines, le
niveau de maîtrise est jugé « moyen » ou « faible » au niveau du personnel permanent...
Connaissance des principaux problèmes éducatifs dans votre pays (5) Politique nationale d’éducation, (6) Budget national de
l’éducation, (7) Procédures d’élaboration du budget national : qui contribue aux décisions et quand, (8) Connaissance des
personnalités clés au niveau politique, départemental et chez les donateurs, qui sont impliquées dans les décisions relatives à la
politique et au budget de l’éducation, (9) Connaissance des capacités et de la transparence du gouvernement dans la mise en place
des programmes éducatifs et (10) Connaissance des principales lacunes et des problèmes majeurs du système éducatif
En général, les capacités sont estimées élevées (domaines de capacités n° 1, 2, 4, 9, 10 et 11) ou très
élevées (domaines de capacités n° 3, 5, 6, 7, 8, 12, 13, 14 et 15). Pour les domaines de connaissance, le
niveau tourne autour d’un score « élevé » avec quelques occurrences pour « très élevé » (en général 1 et 5)
et « moyen » (en général 9 et 10).
Ces évaluations s’expliquent vraisemblablement par le fait que le CA est composé d’un certain nombre de
personnalités expérimentées et très connaisseurs du système éducatif. Les membres du CA semblent être
eux-mêmes des personnes ressources d’une grande qualité dans les domaines mêmes où le personnel et
l’organisation ont des besoins de renforcement de capacités.
Les réponses au questionnaire établissent que la COSYDEP aura connu des évolutions positives en ce qui
concerne ses capacités à « construire une coalition », ceci en raison :
d’une politique volontariste de mobilisation, ouverture et développement du partenariat, et la mise
en œuvre adéquate de ce programme,
de la pertinence du projet, crédibilité des animateurs,
du quitus et de l’appui de personnalités clés des ONG et syndicats,
du dynamisme, de l’audace et la créativité de ses animateurs
La « gestion des partenariats avec les organisations membres » a connu une forte évolution, selon le
sentiment de la Coordination de la COSYDEP, qui serait due à la « prise en compte de la réalité dans
l’analyse qualitative de la situation pour trouver des stratégies adéquates »
Les améliorations sont « fortes » également pour deux autres domaines que sont :
le réseautage et liens avec d’autres acteurs
La recherche et l’analyse politique et budgétaire
3
NB : cette partie n’évalue pas les capacités actuelles mais le degré d’amélioration des capacités depuis la formation de la coalition
en général, le lancement du projet CSEF en particulier.
4
Les éléments exploités dans cette partie relèvent de réponses données par la Coordination Nationale de la COSYDEP (coordinateur
et assistante)
Quant au second, les avancées sont liées surtout au fait que la coalition « dispose maintenant d’un
personnel permanent ».
La « planification – gestion de projet » et « la gestion financière » ont connu une forte amélioration
étant donné :
« l’engagement personnel du coordinateur »
« l’existence d’un personnel permanent »
« la politique de renforcement de capacités élaborée et mise en œuvre »
« le renforcement de capacité du personnel (formation, outils, etc.) »
« le militantisme »
« l’appui conseil de partenaires qui se préoccupent de bonne gestion financière »
Les capacités de « gestion de la documentation et de l’information » ont connu une amélioration dite
légère par la Coordination Nationale. Les éléments positifs de cette évolution sont les suivantes :
« Nous disposons maintenant d’un personnel à mi-temps en charge de la documentation »
« Nécessité d’alimenter régulièrement le site et le bulletin »
Nous avons un « siège avec meubles de rangement »
Les capacités de « Suivi et évaluation » ont connu une amélioration de même type. Les raisons
principales sont liées au fait que :
« Nous responsabilisons un pool ou des personnes pour chaque domaine d’impact »
« Nous commençons à planifier le processus en amont et mettons en œuvre un dispositif constant
de suivi – évaluation »
« Les partenaires en ont fait une exigence »
Les membres du Comité exécutif et du CA estiment qu’avec l’étude sur l’observatoire de l’éducation et
les activités connexes, d’une part, le projet CSEF (an 1), d’autre part, la coalition a enregistré un certain
nombre de résultats et d’effets sur la transformation des politiques et des pratiques, et renforcé sa
capacité à demander aux autorités de rendre compte de la mise en place complète et continue de
l’agenda de l’EPT .
le quota sécuritaire5
la reconfiguration au niveau institutionnel (Alpha relogé au ME)
la sortie d’un arrêté pour réguler frais scolaires (inscription ; réinscription) et les limiter (« cela a
rendu les frais plus accessibles » aux ménages pauvres)
la décision du Ministre pour un relèvement du niveau de recrutement des enseignants
En matière de changement dans les priorités et/ou le niveau de l’APD à l’éducation, on reconnait que c’est
surtout un chantier d’avenir. Mais la COSYDEP est partie prenante des acteurs qui ont amené :
une meilleure prise en compte des besoins de l’Education Non Formelle (alpha) dans la planification
budgétaire
une plus grande préoccupation pour l’éducation inclusive et la petite enfance
une meilleure prise en charge des questions liées aux daaras
Pour de meilleures capacités de la société civile à négocier la politique éducative avec le gouvernement, la
coalition est à créditer de succès tels :
la « présence plus affirmée de la société civile dans les medias, les débats publics »
une « meilleure maîtrise des politiques éducatives et des questions budgétaires par tous les acteurs » ;
cela apparaît aux membres du Comité Exécutif interrogés comme un « impact sur la mobilisation des
populations via les medias »
« l’existence de données objectives sur les performances du système »
Une « plus grande crédibilité et implication de la coalition dans les consultations entreprises par le
ME »
Et last but not least, le fait que le Président de la République ait renouvelé en public son engagement
pour l’EPT et appuyé la coalition pour défendre l’éducation comme un droit non conditionnel, relevant
5
Par quota sécuritaire, il faut entendre les enseignants recrutés directement par les services centraux du ministère chargé du
secteur et qui ne subissent donc pas au préalable le test de recrutement administré aux autres volontaires de l’éducation au niveau
des IDEN. Certains acteurs font valoir que dans les rangs des enseignants issus de ce canal discrétionnaire, l’on trouve des sujets qui
ne possèdent même pas le Diplôme de Fin d’Etudes Moyennes, pourtant institué comme pré requis
Dans le domaine du renforcement de la participation et du dialogue entre les OSC et les acteurs clés du
gouvernement et des comités de donateurs, le satisfecit des membres du CE/CA est palpable ; pour eux, la
contribution de la COSYDEP a permis d’arriver aux résultats suivants :
le « climat de confiance mutuelle » entre acteurs
la « plus grande collaboration entre OSC (moins de préjugés, plus d’actions en commun) »
« toutes les grandes organisations qui travaillent dans le secteur sont aujourd’hui partenaires de la
coalition (et c’est elles-mêmes qui l’ont démarchée) »
la « présence systématique des autorités étatiques dans les activités de la coalition »
« l’Etat a mis à notre disposition un Directeur National de l’Enseignement Elémentaire lors de notre
voyage d’étude en Inde »
etc.
Pour une meilleure prise de conscience dans l’opinion publique et les communautés locales au sujet des
questions de politique éducative et des problèmes budgétaires, les avancées connues dans l’action de la
coalition sont palpables à travers
« l’élaboration d’une convention avec le Sénat »
la « bonne couverture médiatique des actions de la coalition »
les « invitations spontanées des medias lors des débats sur la politique éducative »
la « forte mobilisation des communautés dans nos activités »
Concernant la participation renforcée des membres de la coalition dans les processus de révision sectorielle
annuelle, les processus FTI à l’échelon national et les processus liés au budget annuel et aux élections
nationales, elle est jugée encore faible ; néanmoins, deux évolutions significatives montrent que la coalition
est sur la bonne voie ; c’est :
Pour ce qui est de l’augmentation des contributions des OSC aux plans d’éducation, aux projets de loi, aux
articles stratégiques, aux propositions budgétaires et aux Documents de stratégie pour la réduction de la
pauvreté, les résultats semblent « moyens » pour les membres du CE / CA ; ce malgré des acquis tels que
la « participation à des initiatives Osc sur le curriculum de l’éducation de base »
la « participation au Forum National sur les innovations éducatives »
la « contribution au pilotage d’études sur le financement de l’éducation (dans le cadre des
processus PSRP) »
Quand on aborde la question du renforcement de l’impact de la société civile sur les parlementaires des
assemblées nationales et/ou provinciales et sur les lois et projets de lois, les membres du CE / CA mettent
en avant les premiers pas de la coalition dans ce sens, avec :
l’« élaboration de convention avec le Sénat »
la « collaboration avec des députés de l’Assemblée Nationale qui soutiennent les actions de la
coalition »
Pour susciter « davantage de débats publics et d’intérêt médiatique à l’égard de l’éducation », la COSYDEP
en serait déjà à un niveau « élevé » et peut se féliciter :
de la « bonne couverture médiatique des actions de la coalition »
des « invitations spontanées des medias lors des débats sur la politique éducative »
et du fait que « les restitutions d’études ou campagnes sont toujours suivis de débats et
controverses à travers les medias »
A RETENIR
(SUR LA MISE EN ORBITE DE LA COALITION)
Du point de vue des modes d’implication, on distingue un groupe de structures qui sont membres
fondatrices et impliquées dans les instances (CA) et organes (Comité Exécutif). Ceux-ci se disent
« membres à part entière de la coalition et [ont] un représentant qui fait partie du conseil
administration » et le plus souvent ont certains de leurs « membres [qui] sont dans les antennes
décentralisées ». Cette catégorie apparaît participer « à toutes les activités (séminaires, mobilisations,
campagnes….) ». Parmi celles-ci se distingue aussi un groupe de structures de type ONG internationale
qui ont en même temps un statut de partenaire technique et financier et/ou de « mentor » pour la
coalition ; ici, on met l’accent en plus sur la « participation à la conception et à la finalisation des
documents d’orientation, statuts, règlement intérieur » et sur la « participation financière ». Cette
première catégorie reconnaît une évolution qualitative de leur implication.
Un second groupe moins « central » est cependant bien articulé à la coalition car « le réseau sert de
cadre de coordination et d’actions sur l’omd2 » ici, on participe globalement à toutes les activités du
réseau. On reconnait une implication d’égal traitement et salue le fait que la coalition les implique
comme membres de comités d’orientation d’études, etc. L’évolution est jugée positive en termes de
partenariat.
Un troisième groupe de structures – pour la plupart de nouveaux membres – mentionne juste une
« présence aux réunions et manifestations de la COSYDEP ». On reconnait ici aussi une amélioration
notamment par l’intégration au mailing list de la coalition, etc.
Le niveau de participation aux réunions / manifestations n’est pas toujours chiffré mais la moyenne peut
être estimée dans une fourchette comprise en 5 et 7 au cours des 12 derniers mois. Les scores vont de
2 à 16 réunions / manifestations.
6
Les organisations enquêtées sont pour moitié des membres fondateurs de la coalition, en 2007 (7), et pour moitié des structures
qui ont rejoint la coalition en 2008 (4) ou 2009 (3).
et fédérations des énergies » et on est très marqué par « L’assemblée générale [de l’ANCEFA ?] tenue à
l’hôtel Ndiambour »
L’apport de la coalition, c’est aussi [un début de] transformation des relations et de la « collaboration
responsable avec l’Etat » du fait d’un style nouveau s’appuyant sur :
Une « approche participative et inclusive dans le plaidoyer » ;
une « meilleure appréhension des rôles et responsabilités des uns et autres »
Ici sont mis en avant le rôle de « facilitateur » ou commutateur dans la « communication »
Ensuite, les membres mettant en exergue l’influence des décisions politiques par rapport à certains
questions sensibles comme le quota sécuritaire, le financement de l’éducation, la rationalisation des
finances dans le secteur; ceci à travers des réalisations majeures telles que :
L’étude sur les taux de scolarisation et d’abandon et d’achèvement ;
L’édition d’un bulletin d’information sur l’éducation
La semaine de l’EPT avec Yekini 7 comme « champion de l’éducation » et la capacité de mobilisation
sociale et politique lors des SMA
le « One Goal Campaign » 8
la conduite et le « partage de l’étude sur la situation de l’éducation menée par la COSYDEP » (cf.
observatoire de l’éducation)
l’identification des indicateurs de qualité dans le secteur de l’éducation
[l’engagement du gouvernement pour] la suppression du quota sécuritaire (pour 2013)
la campagne pour la suppression des frais opportunistes (inscriptions et autres cotisations)
le plaidoyer sur la qualité de l’éducation (curriculum)
la réalisation et la promotion d’une chanson et d’un clip vidéo sur l’éducation pour tous
etc.
7
Yékini est ainsi présenté par la Presse : «Yékini, la légende vivante de la lutte sénégalaise Le lutteur invaincu depuis neuf ans :
Nom Diop, prénom Yakhya alias Yékini. Age 32 ans, mensurations : 1m92 pour 130 kg. Signe particulier : lutteur hors pair qui
agrippe et jette ses adversaires à terre en souriant. Palmarès de 1997 à 2006 : 14 combats, 14 victoires. Que dire de plus si ce n’est
qu’il est le maître par excellence de la lutte sénégalaise... »
8
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Campagne Mondiale 1BUT soutenue par la FIFA et à laquelle des dizaines de célébrités
internationales telles que Zinedine Zidane, Thierry Henry, Nicolas Anelka et Michael Essien ont d’ores et déjà adhéré. A l’occasion
de la Coupe du Monde, 1BUT espère convaincre 72 millions de sympathisants de signer pour faire pression sur les gouvernements à
travers le monde afin qu’ils fournissent les 12 milliards de dollars annuels nécessaires pour scolariser tous les enfants de la planète.
Site internet de la campagne 1BUT: www.join1goal.org
Mais certains tempèrent cela en faisant voir qu’« il y a un déficit de l’appropriation des processus et par
conséquent des résultats (choix des agendas) même s’il y a des efforts pour impliquer les membres »
On a pu relever aussi comme faiblesse l’inexistence d’une stratégie de transfert des acquis et bénéfices,
[ou en tous cas elle serait] insuffisante »
A travers leur fréquentation des activités de la coalition, les services qu’elle leur rend, les études qu’elle
produits, etc., les organisations membres ont l’occasion de renforcer leurs capacités sur certains sujets clés.
Leurs représentants ont été interrogés sur 14 items et le graphique ci-dessous donne idée de leurs
appréciations sur les domaines où l’action de la coalition leur a procuré des acquis (réponses « un peu »,
« beaucoup ») ou pas (réponses « non »)
Graphique 1 : Importance relative des acquis des organisations membres dans les principaux domaines de capacités
Les domaines où les organisations membres estiment avoir le plus bénéficié de la coalition en termes de
renforcement de capacités sont liés au «réseautage et liens », aux « relations avec les médias » et la
«rédaction de rapports » ; dans une moindre mesure, il y a les domaines de « gestion des partenariats
internes », « construction de la coalition », « recherche et analyse politique », et « organisation d’une
campagne ».
Les domaines où, pour le bénéfice des organisations membres, les acquis sont jugées très faibles ou
inexistants, sont surtout : la « planification et gestion de projet », « gestion du personnel », « suivi-
évaluation », « gestion financière » et « mobilisation des ressources (financières)».
L’engagement dans la coalition semble avoir permis aux organisations membres de renforcer leur niveau
de connaissance et de maîtrise en ce qui concerne :
Les principales lacunes et problèmes majeurs du système éducatif
Les principaux problèmes éducatifs dans le pays
La politique nationale d’éducation
Ces domaines apparaissent très importants pour fonder la pertinence des actions (notamment les
objectifs de campagne)
Les choses semblent plus en balance pour ce qui est des domaines suivants, même si des évolutions
positives y sont notées :
Critères internationaux de référence pour l’EPT
Budget national de l’éducation
Connaissance des organisations internationales ou régionales promotrices de l’EPT
Capacités et transparence du gouvernement dans la mise en place des programmes éducatifs
Ces domaines apparaissent cruciaux pour asseoir la force de mobilisation de la coalition et la justesse
des propositions (notamment les axes de plaidoyer)
Il y a encore des besoins importants au niveau des organisations membres en ce qui concerne :
Les principaux problèmes éducatifs dans le pays
Le budget national de l’éducation
Les capacités et transparence du gouvernement dans la mise en place des programmes éducatifs
De leur « mariage » avec la coalition et leur engagement dans celle-ci, et au-delà des acquis actuels, les
organisations membres espèrent renforcer un certain nombre de leurs capacités.
Les principales demandes réfèrent de façon logique aux « compétences décrites à la question n° 6
(évaluation des acquis » où, on le rappelle, les domaines déficitaires étaient surtout ceux de la
« planification et gestion de projet », la « gestion du personnel », le « suivi-évaluation », la « gestion
financière » et la mobilisation des ressources (financières) ». S’il faut renforcer l’action de la COSYDEP en
direction de membres pour répondre à leurs attentes, c’est dans ces domaines-là qu’il faudrait
logiquement investir en priorité en termes d’accompagnement, de formation, visites d’échanges et
capitalisations d’expériences, etc.
Puis sont relevés des besoins spécifiques où l’on espère engranger des acquis à travers la coalition, par
le biais de formations concernant :
le « management des réseaux d’organisation (gouvernance) » et les « techniques de gestion des
structures associatives (syndicats) »
« le plaidoyer stratégique et le lobbying », accompagné de sessions sur « les techniques de
négociation »
la « capitalisation d’expériences »
la « recherche et l’analyse budgétaire »
le « fundraising » et la « mobilisation de ressources [financières]»
le « renforcement de la connaissance sur l’OMD 2 (financement, gestion du personnel, qualité de
l’éducation…) »
Au-delà, la COSYDEP est aussi attendue sur des défis et actions concrets pour :
aider à l’intégration de réseaux dynamiques ;
développer de forts partenariats autour de projets de grandes envergures ;
consolider le réseautage et l’élargissement partenariaux
accroitre la légitimité des organisations
contribuer à l’augmentation de la capacité de mobilisation des acteurs et de gérer la diversité
augmenter les capacités à faire porter un programme pertinent/et à le partager avec la COSYDEP
contribuer à l’intégration des langues locales dans le curriculum de formation pour une éducation
de qualité
Les attentes en termes de connaissances à acquérir par le truchement de la coalition sont en général les
mêmes qui ont fait l’objet d’évaluation ; certaines d’entres elles sont accentuées et priorisées. Il s’agit
d’abord d’arriver à une « meilleure lecture du budget national de l’éducation et des procédures
d’élaboration du budget national » à avoir une bonne « connaissance des rouages et des acteurs du
budget de l’éducation » (7);
A cet item s’ajoute un besoin récurent de renforcement des « connaissances en terme de suivi
budgétaire / traçabilité du budget de l’éducation » et de « maitriser les outils de gestion et le
mécanisme devant assurer la transparence dans la mise en œuvre des politiques », afin de relever le défi
lié à « la question de redevabilité sociale et de la reddition des comptes ».
Ensuite apparaît paradoxalement un domaine sur lequel la coalition a beaucoup travaillé et où on avait
noté des satisfactions : c’est la question d’une « meilleure maîtrise de l’information relative au secteur
de l’éducation », de façon systématique et régulière connaître la véritable « situation de l’éducation »,
l’« évolution du système éducatif au Sénégal » (par exemple, « avoir des données fiables sur le TBS) (7).
l’efficacité dans les actions liées aux thèmes de campagnes et plaidoyer : SMA, allègement de la
contribution financière des ménages dans le financement de l’éducation, OMD 2, maintien des filles,
réduction maximale des taux d’abandon, le non formel, le faire-faire, la prise en charge des enfants
exclus…
Les membres de la coalition se disent prêts à participer à toutes les entreprises de la coalition ; et
notamment ils réaffirment leur disponibilité à :
mettre à disposition leurs ressources humaines et expertises
participer à la vulgarisation du travail du réseau, au travail de massification du réseau,
à l’organisation de mobilisations sociales, etc.
prêter des salles de réunion,
mettre à disposition des outils d’informations,
contribuer au débat et aux orientations stratégiques,
contribuer à la conception des programmes / projets et participer à la mise en œuvre,
participer à la réflexion et à l’élaboration de document
contribuer à la capitalisation des bonnes pratiques,
soutenir le plaidoyer au niveau national/régional,
impliquer la coalition dans leurs activités,
se faire représenter à toutes les manifestations en faveur de la campagne
Certains selon la nature spécifique de leur organisation (type, compétences, etc.) souhaitent contribuer
par :
l’organisation de projections de films en plein air ou en salle
la réalisation de reportages audiovisuels
le rapprochement entre COSYDEP et ONG membres du CONGAD
A RETENIR
(SUR L’EVALUATION DE LA COALITION PAR LES ORGANISATIONS MEMBRES)
Mais nécessité d’un dialogue ouvert sur ce que les organisations peuvent
réellement attendre de la coalition…
Néanmoins, leurs attentes couvrent des domaines très larges et variés, et des
niveaux d’ambitions qui ne correspondent pas toujours aux moyens et capacités
d’action actuelles de la coalition. Aussi pour que ces attentes ne soient pas
déçues, il faudrait que ces données soient discutées entre la coalition et ses
membres et qu’il y ait un consensus sur les domaines prioritaires et un plan
d’action convenu, susceptible d’évaluation objective.
Par rapport à chaque domaine, les personnes interrogées ont dégagé ce qui leur semble être, d’une
part, les moyens les plus appropriés pour répondre aux enjeux et défis du domaine, et d’autre part,
les principaux obstacles à surmonter.
Mais revient comme une complainte la nécessité de « veiller à ne pas rivaliser avec ces organisations :
ne pas être opérateurs sur leurs domaines de compétences mais agir en complémentarité ». Cela va dans
le sens de l’enjeu consistant à ce que « les organisations membres voient clairement les gains qu’ils
tirent de leur implication dans la coalition et réciproquement ». Au même niveau, il est nécessaire « que
les organisations membres comprennent que la coalition est un espace mutuel et s’engagent en toute
responsabilité dans les actions et dans le contrôle de l’exécutif »
Le réseautage et liens avec des alliés, le gouvernement, des donateurs et d’autres acteurs du secteur
de l’éducation (y compris dans les communautés locales)
La coalition est consciente d’avoir fait des pas de géant au niveau de ses relations avec les acteurs
étatiques, même si les marges de progression restent importantes.
Répondre à la nécessité d’une action globale et articulée pour favoriser l’efficacité des plaidoyers
suppose la capacité de construire des alliances stratégiques adéquates et d’abord l’identification des
alliés potentiels puis leur démarchage.
Mais quels sont ou pourraient devenir les principaux alliés de la coalition pour promouvoir son agenda
d’éducation auprès du gouvernement et des donateurs ?
Les plus cités sont les entreprises médiatiques et les journalistes (5) à côté des “universités, instituts de
recherche, facultés” (3), comme si les animateurs de la coalition estiment avoir surtout besoin de
mobiliser l’opinion (à travers la presse) et d’étayer leurs argumentaires par une collaboration plus
poussée avec le milieu académique/scientifique.
Ensuite, on compte beaucoup sur les adhérents des organisations membres (3) et notamment les
organisations d’enseignants (syndicats), les ONG et APE (parents) ou encore les organisations
communautaires œuvrant dans d’autres secteurs sociaux (2).
Des complicités semblent aussi exister ou souhaiter avec les fonctionnaires occupant des postes clés
dans les services de l’éducation ou des finances et les parlementaires.
De surcroit, pour tous ces acteurs, les PTF 9 restent importants pour faire aboutir leur plaidoyer auprès
des décideurs, tout comme ils pensent l’Etat et ses démembrements comme des alliés pour amener les
donateurs à ajuster leurs priorités dans leur sens.
Connaissance des politiciens et responsables gouvernementaux les plus importants et leurs fonctions
dans les secteurs prioritaires de l’éducation autour desquels travaille la coalition
Le fait de connaître les noms des politiciens et responsables gouvernementaux les plus importants et
leurs fonctions dans les secteurs prioritaires de l’éducation autour desquels travaille une coalition est
un indice pertinent pour voir dans quelle mesure les responsables de la coalition se préoccupent d’agir
directement auprès de ceux-ci ou ont une quelconque proximité avec eux…Dans leurs réponses, les
animateurs de la coalition citent plus spontanément les structures (ministères) ou les fonctions
(ministre) que les noms proprement dits. Néanmoins, ensemble, ils en citent un nombre conséquent,
dont principalement Me Abdoulaye Wade (Président de la République), M. Kalidou Diallo (Ministre de
l’Education) et M. Djibril Ndiaye Diouf (Directeur de la DPRE). Le Ministre des Finances est aussi très
régulièrement cité (de par sa fonction).
Connaissance des principaux représentants de donateurs avec lesquels la coalition doit être en
contact
Ici on note une plus grande facilité à identifier les personnes clés dans les structures qui contribuent au
financement de la coalition. Il s’agit principalement de M. Ydo Yao (BREDA UNESCO), Mme Ouleye DEM
(Save The Children Espagne), Mme Awa Ba (OSIWA), M. Moussa Faye (Action Aid), M. Gorgui Sow
(ANCEFA), M. Amidou Soukouna (Aide & Action). Par ailleurs, on cite aussi les noms de M. Djibril Ndiaye
Diouf (Directeur, DPRE/ME), Mr. Ward et Ms. Penelope (Fondation Hewlett). Les « contacts »
importants restent pour l’instant inconnus en ce qui concerne Plan International, UNICEF, et les
coopérations bilatérales…
On sent que la proximité est la plus forte avec les organisations internationales et régionales qui
9
Les organisations Intergouvernementales, celles du système des Nations Unies et les coopérations bilatérales
Au niveau de la coordination, on pointe plutôt les attitudes et comportements des acteurs étatiques.
C’est d’abord la récupération politicienne des activités menées en partenariat avec les acteurs
étatiques qui inquiète. Ensuite la difficulté du lien avec le Ministère de l’Economie et des Finances ; ses
représentants semblent réfractaires à une implication significative de la société civile dans leur domaine,
dans la gestion, dans les questions financières…Et pour compléter le tableau, il y a le manque de partage
ou rétention d’information (financières et technique) par des agents et techniciens du Ministère de
l’Education; parfois cela donne l’impression d’une rivalité sournoise ou des velléités de décrédibilisation
de la société civile (rétention des vrais chiffres par exemple lors d’une enquête pour pouvoir facilement
battre en brèche les affirmations de la société civile par la suite)
Au niveau interne, le temps passé par les employés de la coalition pour assister à des réunions de
discussion ou de suivi, et nouer des contacts (2) pèse aussi dans le cadre des difficultés connues pour
l’établissement de liens ; de même que « le poids des intérêts personnels » et « le manque de
planification des actions et le pilotage à vue »
Le renforcement des capacités des acteurs de la société civile dans la définition et l’adaptation des
politiques publiques passera par l’approfondissement de recherches sur les enjeux clés de
développement du système. Dans la démarche de la COSYDEP, ces recherches comprennent toujours
une dynamique participative qui en fait un processus de dialogue et de construction collective de
diagnostic, d’analyse des rôles et responsabilités et d’ajustements des actions et interventions. Ainsi, au
cours des études et enquêtes qu’elle a conduites, la COSYDEP a entrepris de systématiser une démarche
participative et intégrée des membres de la Coordination et des points focaux dans ses dispositifs
d’enquête et de recherche documentaire ; cela a été l’occasion de les former à la recherche et à
l’analyse des politiques éducatives au niveau local et national
Par ailleurs, la coordination insiste sur d’autres facteurs, s’appuyant sur son expérience des deux
dernières années en la matière :
La participation de toutes les parties prenantes en amont comme en aval depuis le choix du sujet
jusqu’à la présentation des résultats
L’inclusion de représentants des parties prenantes dans le processus
La validité de l’échantillonnage et le déploiement sur le terrain (2)
La simplicité de l’approche et de la présentation des résultats pour une appropriation par les acteurs
des mouvements sociaux
L’objectivité garantie par une méthodologie adéquate, le choix d’un consultant ou d’une équipe
autonome, l’équidistance par rapport aux parties prenantes, la bonne gouvernance du processus, la
crédibilité des commanditaires, etc.
Le second facteur essentiel aux yeux des personnes interrogées, c’est que « l’objectif et le thème du
rapport doivent être clairement établis» (5)
Pour quelques uns, il consiste « à défendre les stratégies qui protègent les droits des populations, et
surtout des groupes les plus défavorisés (2) »
Tandis que les uns penchent pour dire que la finalité du plaidoyer stratégique c’est d’« influer sur les
décisions au niveau central (Etat, Ministre, assemblée Nationale) », d’autres estiment qu’il permet
surtout de « bâtir un mouvement social fort »
La Coordination Nationale insiste sur le fait que la valeur [d’un plaidoyer] est démontrée par une
recherche ou des expérimentations significatives.
« Le plaidoyer est la voie royale qui conduit à l’adhésion totale, la stratégie la meilleure consiste à
partager largement les résultats de l’étude, actionner tous les leviers qui permettent aux autres
partenaires de s’approprier l’outil » estime le représentant des parents d’élèves au CA.
Facteurs clés à considérer pour planifier une initiative de plaidoyer
Pour les principaux animateurs de la coalition, les éléments saillants (par ordre d’importance »
consistent à :
Identifier les alliés potentiels et les convaincre de vous rejoindre (5)
Définir clairement l'objectif et la ‘revendication’ politique (4)
Déterminer les personnes clés à convaincre (4)
Établir une stratégie et un calendrier (4)
Réunir des preuves et des arguments pour soutenir votre cause (3)
Évaluer les chances de succès (3)
Vérifier si votre stratégie est réalisable avec les moyens dont vous disposez (2)
Elaborer un plan de communication avec des outils et un budget conséquent (2)
Mais la coordination fait plutôt valoir ce qui a été retenu comme la principale innovation de la COSYDEP
dans le domaine, c’est-à-dire « entrer par une recherche pour établir ou vérifier les faits et constituer
l’argumentaire ». Les autres aspects de la démarche de la coalition susceptibles d’assurer le succès et
l’efficacité d’une initiative de plaidoyer sont :
L’appropriation des résultats, en créant un mouvement social autour des résultats de
l’étude et les points clés du plaidoyer
Elaborer des supports pertinents
Faire porter le plaidoyer par des leaders charismatiques
Un certain nombre d’obstacles restent corrélés aux facteurs clés identifiés ci-avant :
l’absence de vision, la confusion entre ce qui est priorité et ce qui ne l’est pas, l’Improvisation, la
non délimitation du champ à investir, la non identification des cibles
l’absence de synergie entre les acteurs,
la non implication des bénéficiaires.
un mauvais choix des dates clés pour l’organisation de la campagne
Stratégies pour obtenir une couverture médiatique des actions de campagne ou de plaidoyer
C’est d’abord la qualité de la relation qui l’emporte, où il est important de :
Aider à organiser la presse
impliquer les acteurs en amont (3), les responsabiliser pleinement mais aussi il faut
veiller à les accompagner techniquement
rencontrer les journalistes des principaux médias et entretenir la relation
leur proposer d’écrire régulièrement une chronique ou un article d’information
fidéliser les relations
Enfin, le ciblage est également utile car on demande de viser des journalistes spécialisés en éducation en
même temps qu’il faut diversifier les types de presse (étatique et privée) et équilibrer entre les
journaux, radios et les télévisions.
L’ensemble de ces éléments est à même de garantir un « partenariat durable et efficace » avec les
médias, selon l’expérience de la coalition
Mais d’abord il s’agit par là de « clarifier les buts de l’organisation et les objectifs des programmes » (3)
et sur cette base :
déterminer les activités à entreprendre en vue d’atteindre les objectifs (3)
définir qui mènera les activités et quand (3)
disposer d’indicateurs et de critères de référence pour évaluer la mise en œuvre des programmes (3)
S’il s’agit de deux outils différents, la relation à poser entre les deux, c’est que « le plan de travail permet
de bien mettre en œuvre le plan stratégique »
Enfin, la communication interne et un suivi organisé des actions doivent être de rigueur pour se donner
toutes les chances dans ce domaine où il est demandé :
de développer une bonne communication interne (2)
d’organiser régulièrement des réunions du personnel et suivre la progression des plans de travail
(3)
d’assurer le suivi des taches
de tenir des rencontres périodiques d’informations et de recadrage au besoin
La gestion financière est un point critique aussi bien dans la qualité des relations internes à la coalition
que dans les rapports avec les donateurs ou l’Etat.
Au plan interne, l’obstacle central concernera le manque d’expertise en matière de gestion financière
(6). A quoi peuvent s’ajouter :
l’inexistence de manuel de procédure (2)
le pilotage à vue et l’improvisation
la non-redevabilité, le manque de transparence (2)
la sous évaluation des coûts des activités
les tentations fortes à la malversation
Par ailleurs, la nécessité d’une actualisation régulière des données est pointée par certains.
Le second aspect consiste à « élaborer des propositions convaincantes ». Pour cela, il faut :
Élaborer des propositions décrivant les priorités de l’organisation dans des termes correspondant
aux domaines financés par les donateurs ; savoir relier les domaines de travail actuels et les
domaines de financement (5)
Documenter et réaliser un ‘dossier’ sur les résultats, l’impact et les réalisations de l’organisation, en
indiquant les leçons des expériences (3)
Avoir un projet bien élaboré et ficelé, qui impactera sur le développement durable et sera à hauteur
d’homme (réaliste).
C’est plutôt au niveau de la Coordination que l’on avance les éléments d’un plan qui passe par :
Le développement du partenariat
La révision et la mise à jour d’un plan stratégique
La mise en place d’un fonds national de la société civile
D’un point de vue global (non focalisée sur la coalition ou la société civile), un membre du CA cite le
« cadre de Dakar 2000 avec l’engagement de la communauté internationale, les conventions ratifiées et
les engagements des bailleurs de fonds (banque mondiale, ACDI, USAID, coopération japonaise) »
Le manque de maîtrise de cette question par les autres (à l’évidence très engagés et très informés de ce
qui se passe dans la coalition) signifie-t-il que les prospectives et stratégies de recherche de fonds sont
laissés entre les mains du coordinateur ? Le cas échéant, cela ne risque-t-il pas de le mobiliser
excessivement sur cet aspect au détriment des autres rôles de coordination ?
1) Connaissance des Critères de référence internationaux de l'éducation, tels les 6 objectifs de l'EPT
Deux d’entre eux les citent en respectant l’intitulé global et une personne y arrive avec quelques
confusions sur deux objectifs.
Au niveau sectoriel, sont mis en avant les problèmes saillants au niveau de :
l’éducation (difficulté à avoir des enseignants de qualité, taux élevé d’analphabétisme, existence
de zones de réticence à l’école formelle, etc.)
La santé, en particulier la mortalité maternelle et infantile,
l’emploi (« manque de débouchés ») »
4) Principaux problèmes éducatifs dans le pays
Ensuite, c’est la question des ressources humaines qui semble inquiéter, considérant qu’il y a :
- « mauvaise politique de recrutement et de formation » (3), en particulier un système dit
de « quota sécuritaire » qui continue à faire des vagues
- manque de formation et de qualification du personnel enseignant (5)
Puis, c’est une faible qualité de l’Education qui est partout constatée ; cela est mis en relation avec :
- La langue étrangère d’enseignement
- Le déficit matériel pédagogique, l’insuffisance des manuels, le problème de fournitures
- La violence dans les espaces scolaires
- La faible efficience du système avec la déperdition scolaire (taux d’abandon et de redoublement
élevés), les résultats scolaires très faibles (niveau d’atteinte des objectifs d’apprentissage)
- Et, au plan de la gestion, une « réforme désarticulée », en particulier pour la refonte du
curriculum de l’éducation de base
Ensuite, c’est le « budget important alloué à l’éducation » ; même s’il y a querelle sur le [pourcentage
réel du] budget alloué à l’éducation, les acteurs reconnaissent et apprécient une hausse significative
du budget accordé au département en charge de l’éducation. En même temps, il y a comme un regret
du « déséquilibre dans le financement des sous secteurs »
La troisième caractéristique marquante des politiques éducatives a trait à la question des ressources
humaines où l’on est préoccupé par la question du recrutement du personnel enseignant (notamment
la « suppression [du régime] de volontaires 10 » pour l’enseignement), l’accès (en particulier « la
construction de nouvelles classes »)…
Ensuite, ils estiment qu’« il faut s’attaquer à la qualité ». Ici c’est la question du curriculum de
l’éducation de base qui est mise en avant, avec l’« approche programme » et « le système d’évaluation
[devenu] archaïque ». Sont également mentionné des problèmes tels que « le maintien » et « la
parité ».
10
Face à une « baisse continue du taux de scolarisation qui est passé de 58,1% en 1989 à 54% en 1994 » et un déficit
chronique de personnel enseignant combiné à un déficit budgétaire, le gouvernement du Sénégal « a lancé le
mouvement des volontaires de l’Education pour une implication 122plus étroite de notre jeunesse et de l’ensemble
des composantes de la communauté éducative dans la prise en charge du système éducatif.» (cf.
http://www.volontaires.sn/index.php?option=com_content&task=view&id=12&Itemid=28) ces enseignants « non
fonctionnaires possèdent des caractéristiques différentes de leurs collègues. En effet, outre leur statut, tous n’ont
pas bénéficié d’une formation professionnelle et, quand ils ont suivi une formation, elle a généralement été de
courte durée. De plus, ils ont généralement un niveau de rémunération nettement inférieur à celui des enseignants
fonctionnaires ». Cette option est souvent vue comme « un choix délibéré en faveur de la scolarisation du plus grand
nombre au détriment de la qualité de l’éducation » (cf. « Profils enseignants et qualité de l’éducation primaire en Afrique
subsaharienne francophone : Bilan et perspectives de dix années de recherche du PASEC », Jean-Marc Bernard, Beïfith Kouak
Tiyab, Katia Vianou, PASEC / CONFEMEN, Novembre 2004).
Un petit nombre l’estime à 27% environ du Budget National et pensent que la tendance est à la
hausse.
Ces disparités s’expliquent peut-être par le fait que les uns prennent comme référence le budget de
fonctionnement (ou le secteur occuperait 40 % des dépenses planifiées) alors que les autres incluent le
budget consolidé d’investissement (ramenant à 27 % la part accordé à l’éducation, et à la formation)…
La question mérite d’être posée et approfondie. Les statistiques du Ministère de l’éducation précisent
quant à elles qu’il s’agit de la « Part de l'éducation dans les dépenses de fonctionnement de l'Etat hors
dette et dépenses communes (budget voté) » (cf. rapport national sur la situation de l’éducation 2008,
Ministère de l’Education. P.112). La « Part de l’éducation dans les dépenses d’investissement de l’Etat
(réalisation) » étant estimée à 8,23 % selon la même source.
Tableau 3 : Part du sous-secteur Elémentaire dans le budget alloué à l’Education de 2000 à 2008
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
-% 38,42% 40,42% 44,00% 44,68% 45,37% 46,06% 46,79% 47,52%
prévu
% 38,10% 38,40% 42,00% 48,10% 42,00% 45,04% 45,30% 44,58% 42,66%
réalisé
Source : DAGE
Source : MEEEPLN
Ceci est à tempérer par le fait que « l’importance de l’aide publique au développement (APD) se lit
aussi dans sa part dans le budget général de l’État dont elle finance le quart des dépenses totales et la
moitié des dépenses d’investissement 11». Par ailleurs, « la répartition des ressources entre les sources
de financement montre que le poids de l’État est prépondérant, mais les partenaires extérieurs et les
ménages ont le plus accru leurs efforts pendant ces dernières années (respectivement de 226% et de
73%)12 ».
Connaissance des départements gouvernementaux impliqués dans les décisions relatives au budget
de l’éducation
En général, les réponses identifient respectivement le Ministère de l’Education et ses démembrements
(DAGE, DPRE), Ministère de l’Enseignement Technique, Ministère de l’Enseignement Supérieur,
Ministère de l’économie et des finances et le Ministère de la Fonction Publique. Sont également
mentionnés : la primature, l’assemblée nationale, le Sénat.
On peut souligner qu’en général les membres de la coalition identifient bien les principales structures
impliquées dans les décisions relatives au budget de l’éducation.
On constate également une bonne connaissance des étapes pour l’élaboration et la validation des
projets de budget, dans le cadre de la loi de finances.
Sont aussi cités en tant qu’individu (par leur fonction) : le Président de la République, le Premier
ministre, le Ministre de l’économie et des finances, le chef de fil des bailleurs, le Ministre de
l’éducation, etc.)
11
Cf. Hady Guèye, Lamine Kane, Babacar Diop, et Amadou Abdoul Sy : Sénégal, Prestation efficace des
services d’éducation. AfriMAP - Open Society Initiative for West Africa (OSIWA). Novembre 2009. p. 119
12
Idem. P.7
Trois personnalités sont cités de par leur nom, une fois : Abdoulaye WADE, Kalidou DIALLO,
Abdoulaye DIOP (respectivement Président de la République, Ministre de l’éducation, Ministre de
l’économie et des finances).
A part eux, les réponses mentionnent les fonctions ou institutions tels que le Premier ministre, le
secrétaire général du gouvernement, le ministère de la décentralisation, la Banque Mondiale (FAST
TRACK), le chef de fil des bailleurs, les collectivités locales, les parlementaires, les ministres, les
représentants résidents des bailleurs…
9) Capacités et transparence des gouvernements dans la mise en place des programmes éducatifs
La coalition a examiné tous les documents de politique éducatif, elle a produit des rapports destinés à
l’amélioration du système et remis aux autorités. Cela lui a permis de juger le système à travers les
difficultés revues, et pousser à des améliorations qui sont en train de s’opérer.
On note aussi « les efforts déployés qui invitent les ONG, les parents d’élèves, les syndicats, les
donateurs comme la Banque Mondiale et l’Union Européenne, etc. à se mobiliser ».
Par contre, certains estiment malgré cela que « la coalition n’a pas encore mis en place de mécanisme
de contrôle et de suivi » (2).
Structuration et partenariat :
Le nombre élevé de syndicats
La forte implication de la société civile
L’insuffisance de dialogue social
La qualité de l’Education :
Un problème majeur : l’efficience
Les échecs massifs,
[non] Effectivité de l’obligation scolaire
A RETENIR
(SUR LES ENSEIGNEMENTS ISSUS DE L’EXPERIENCE DE LA COALITION)
Sur l’ensemble des domaines mises en exergue, on constate que les expériences
vécues ont permis aux membres de la coalition d’engranger des leçons sur les
moyens, obstacles et palliatifs.
Reste à voir dans quelle mesure ces apprentissages peuvent être socialisés pour
nourrir les diagnostics préalables à la planification stratégique aux différentes
échelles
Construction de la coalition : trouver les moyens d’organiser des séances régulières et partage des
activités, disposer d’outils d’appréciation administrés aux membres, renforcer leur implication et
asseoir une politique d’élargissement du partenariat
Suivi et évaluation : le personnel souhaite développer un plan de suivi, avec un tableau de bord à
la clé, et disposer de moyens de déplacements.
Les capacités des administrateurs apparaissent pour la plupart assez élevées, étant donné leur profil.
Néanmoins, une consolidation et un approfondissement ne seraient pas superfétatoires dans les
domaines de la recherche et de l’analyse budgétaires, du suivi évaluation, du plaidoyer stratégique et
de la gestion des personnels, pour s’assurer d’un accompagnement adéquat de la coordination
nationale et de la coalition en général dans les défis actuels.
Par ailleurs, les membres du CA ont fait montre de besoins de renforcement de leurs connaissances
dans le domaine :
L’un des obstacles ressentis par les animateurs concerne le positionnement stratégique de la coalition
à côté des organisations membres dont certaines sont d’une grande envergure, ont des moyens
institutionnels considérables et ont par le passé occupé des positions qui répondent de la vocation
d’une faîtière. L’impression de perte de pouvoir ou d’opportunité du fait de la place que prend de plus
en plus la coalition comme interlocutrice des autorités et donateurs doit rapidement être dissipée
pour des relations franches, ouvertes et équitables dans la coalition. L’accueil de nouveaux membres
ayant des profils distincts des acteurs classiques (tels le Groupe Image et Vie, pour donner un exemple)
impose également un style de management spécifique pour continuer à bénéficier de la richesse de
cette diversité.
Par ailleurs, le niveau d’expectative des organisations membres est très élevé et sans rapport avec les
possibilités que peut couvrir la coalition de par le contenu et les orientations des projets actuels.
Là aussi, les progrès sont réels mais ne doivent pas faire illusion quant aux enjeux véritables ; il ne
s’agit pas tant de se faire « l’ami des gouvernants » et perdre de son autonomie et de son sens critique
que de pouvoir engager des dialogues responsables qui inclut la contradiction et le contrôle citoyen,
dans un partenariat gagnant – gagnant.
La diversification en cours ainsi que la croissance des montants des fonds que la coalition est amenée à
gérer sont consignés à juste titre comme de grandes satisfactions.
Mais la perspective de la mise en place d’un fonds national de la société civile, quoique nécessaire,
n’est pas chose aisée ni gagnée d’avance. Aussi faut-il maintenir les efforts pour disposer encore d’un
support institutionnel viable (siège, équipement fonctionnel et surtout permanent bien gérés…) une
fois terminée la subvention FSCE. Beaucoup de faîtières en sont venus justement à concurrencer leurs
membres en tant qu’opérateurs sur des domaines spécifiques parce qu’ils n’avaient plus de soutien
pour leurs frais de structures (qui étaient devenus importants à un moment donné).
La question des délais de formulation des propositions et les formats rigides sont une préoccupation
des animateurs de la coalition, qui espèrent améliorer leurs relations avec les donateurs dans ce cadre.
A RETENIR
(SUR LES DEFIS ET LES OPPORTUNITES POUR LE RAYONNEMENT DE LA COALITION)