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Psychologie du travail
et des organisations
Domaines de recherches
et d’interventions
Claude Lemoine
© Dunod, Paris, 2012
ISBN 978-2-10-058592-2
Table des matières
CONCLUSIONS 141
Table des matières IX
BIBLIOGRAPHIE 147
LA PER SONNE
ET LE TRAVAIL
aire
m
So m
lien entre niveau de vie et travail. Cela peut relever d’un spleen passa-
ger, d’une dépression, ou mener à un changement de cap, par exemple
celui de limiter son engagement professionnel et de se donner d’autres
objectifs prioritaires.
Mais inversement, cette période de transition peut aussi être l’occa-
sion de reprendre un travail différent après un temps d’incertitude ou,
pour les femmes par exemple, après avoir élevé leurs enfants. Il peut
s’agir d’un nouveau départ avec des options reconfigurées où la réalisa-
tion de soi devient plus centrale.
Le plafonnement de carrière provient davantage des transformations
de l’entreprise qui s’accompagnent pour plusieurs d’une certaine dis-
qualification. Le problème est celui de la reconnaissance et de la capa-
cité d’adaptation demandée afin de se maintenir au niveau atteint
auparavant. Il tient pour une part importante à la culture de l’organisa-
tion : selon le cas, les personnes expérimentées, donc plus anciennes,
sont considérées comme une référence, une richesse et une source de
stabilité des valeurs de l’entreprise. Mais dans des périodes plus ten-
dues de restructuration rapide, elles peuvent être vues comme un frein
à l’installation de nouvelles méthodes ou comme un lieu de résistance
aux normes à instaurer.
Plusieurs types d’interventions sont utilisés par les organisations
pour atténuer les effets négatifs du plateau de carrière, comme la mobi-
lité latérale ou la formation à de nouvelles compétences (Lamoureux
et Morin, 1998, p. 326). Mais parfois, les solutions sont plus radicales
et débouchent sur un licenciement ou une mise en préretraite, ce qui
déplace les difficultés de l’entreprise à la collectivité.
Mais l’on se trouve sans doute à l’aube d’une extension du problème
dans la perspective d’une retraite repoussée, alors que les pratiques
d’entreprise ont surtout joué sur les départs anticipés pour gérer la rota-
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3. Le bilan de compétences
Encadré 1
Le modèle théorique de l’emprise analytique (Lemoine, 1994a)
Prélever des informations sur autrui, par questionnaire, test, entretien,
observation de la conduite, ou encore apporter des résultats scientifiques
qui définissent l’image de l’autre sont des opérations qui créent des interac-
tions spécifiques et correspondent à deux phases de ce qu’on appelle une
emprise analytique (EA) ou détermination d’autrui par analyse et connais-
sance scientifique. Dans le schéma minimum, on distingue deux pôles en
présence reliés par la relation EA : la source (S), qui prend l’information ou
qui dispose des résultats, et la base (b) qui subit la situation. S et b sont le
plus souvent des individus de même nature et se situent dans un système
plus large induisant des contraintes institutionnelles et pesant sous une
autre forme d’emprise sur la situation S-EA-b. L’emprise évaluative associe
en général des éléments d’EA et un jugement de valeur sur l’ensemble de la
personne.
La base b est active aussi et tente souvent de réduire l’EA venant de S en
exerçant une contre-emprise E’ en direction de S, soit bE’S. b devient ainsi
S’ pour S, qui subit à son tour E’. Par exemple, la base b évitera de s’impli-
quer, limitera l’information donnée par des réponses évasives ou attendues
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socialement si elle perçoit un risque pour elle, tel le danger d’être dessaisie
de ses informations ou de les voir utilisées contre elle. Mais elle pourra aussi
s’exprimer mieux si elle se sent en confiance et si elle sait qu’elle pourra
s’approprier les informations venant d’elle, comme dans le bilan de compé-
tences. Il s’ensuit que l’information obtenue ne provient pas seulement de
la relation EA, mais de la résultante EA-E’, ce qui permet d’expliquer une part
importante des variations de réponses et des distorsions selon les situations
et les formes d’emprise provenant de S.
Une découverte centrale issue de ce schéma d’emprise porte sur le fait que,
placée sous observation ou analyse, la base b s’observe également et exerce
par là une autoemprise analytique à partir d’une autoattention induite par
l’emprise analytique venant de la source S.
À
16 Psychologie du travail et des organisations
Â
On a montré que cette autoattention induite pouvait être dérégulatrice de la
conduite, notamment dans un premier temps, lorsqu’elle portait sur la glo-
balité de la personne et qu’elle était produite dans des situations d’emprise
aversives où donner de l’information sur soi est un enjeu important pour le
sujet et risque d’avoir des conséquences pour lui.
À l’opposé, une autoattention focalisée sur quelques éléments précis, et
la connaissance par la base b des indices correspondants, associées à une
emprise évaluative réduite et à une position d’analyste permettant une
appropriation des opérations d’analyse, favorisent la connaissance et la prise
en compte de dimensions impliquantes et entraîne une capacité d’interven-
tion sur soi appelée autoemprise.
Ainsi avoir les moyens d’une observation analytique précise sur des élé-
ments de soi, moyens apportés par exemple sous forme de méthode ou
de démarche par un conseiller, permet-il à l’intéressé de découvrir et de
s’approprier des informations sur soi, d’en opérer une restructuration et,
selon le cas, de maîtriser davantage des aspects de sa conduite ou des repré-
sentations de soi, ce qui contribue à une construction personnelle. Une situa-
tion favorable à ces opérations peut se rencontrer dans le cadre du bilan de
compétences mais est susceptible d’être développée là où il est possible que
les intéressés analysent leur situation, que ce soit sous la forme d’analyse de
sa formation ou d’analyse de son travail.
ses compétences. La notion de projet est sans doute plus adéquate que
celle de bilan, celle-ci renvoyant peu ou prou à une idée d’évaluation,
de jugement de valeur chiffré, de verdict final. Au contraire le projet
ouvre sur l’avenir, offre des perspectives, signifie qu’il existe des solu-
tions possibles. Il permet de sortir du carcan de l’évaluation qui est
toujours une mise en cause, et il donne la main au sujet qui passe par
là d’une situation subie à la possibilité de construire ses objectifs, de
maîtriser la situation, de donner du sens à son action.
Cependant, le terme « projet » est lui aussi polysémique (Lemoine,
2002b). Il renvoie à l’idée de projet personnel, de projet de vie, d’inten-
tion délibérée (Guichard et Huteau, 2007), et signifie que la personne
se met en situation de décider de son avenir, de se prendre en main,
d’exercer une emprise sur son environnement et sur elle-même. Mais il
est aussi utilisé socialement comme une contrainte, voire une obliga-
tion, et correspond en fait à un concours, ainsi des projets de recherche
qu’il faut élaborer mais qui n’ont qu’une chance sur dix d’être reconnus
et soutenus. C’est en cela que le projet est devenu une véritable « dic-
tature » (Botteman, 1997), facteur d’exclusion pour tous ceux qui ne
passent pas par ses exigences ou ne sont pas dans les normes.
Le bilan de compétences revêt le même type d’ambivalence. Il est
parfois compris comme une évaluation, au même titre qu’un bilan
d’année en entreprise ou un bilan professionnel, alors qu’il est un lieu
permettant de faire le point sur ses compétences, sur ses possibilités,
et de construire un projet personnel ou professionnel. C’est pourquoi
nous préférons la dénomination « analyse de ses compétences » ou plus
largement encore « analyse méthodique de sa situation personnelle »
pour indiquer la spécificité de la démarche.
Il reste que le dispositif bilan de compétences permettant aux per-
sonnes de découvrir mieux leurs potentialités suppose que les condi-
tions de la démarche soient respectées. On peut le considérer comme
un modèle de référence pour toutes les démarches d’orientation car il
rassemble les composantes nécessaires permettant à chaque personne
de progresser dans la clarification de ses acquis, de ses possibilités et de
son orientation, et ce avec le soutien méthodologique d’un conseiller
qui sait s’adapter à une démarche personnalisée.
Mais les multiples dispositifs existant dans le domaine mettent sou-
vent l’accent sur la recherche immédiate d’un emploi et, faute de temps
et de moyens, ne respectent pas l’ordre de progression indispensable à
la maturation d’un projet concret et viable (Lemoine, 2009, chapitre XI).
À côté des bilans de compétences proprement dits, on trouve donc sur
le marché une diversité de dispositifs qui n’assurent qu’un palliatif
La personne et le travail 19
qu’entretiennent les salariés avec leur travail. On rejoint ici les courants
distincts de la psychologie sociale et de la psychologie cognitive. On
obtient alors des « cartes cognitives » interactives (Cossette, 1994) qui
apportent une configuration générale à partir des mots clés utilisés et
des liaisons formelles entre ces « concepts ».
Si elles permettent des comparaisons intéressantes entre individus,
entre groupes et entre organisations, elles sont à traiter avec précaution,
car elles varient selon les conditions de passation et selon les attentes et
les sentiments de ceux qui s’expriment. En ce sens, les représentations
indiquent moins des cognitions que des images évaluatives en relation
avec les situations vécues.
En psychologie du travail, on est porté à passer par les discours et
donc par les perceptions verbalisées et les sentiments exprimés pour
approcher les réalités vécues. La notion de représentation sert ainsi de
référence. Elle ne doit pas être prise pour la réalité brute ou objective et
gagne à être confrontée à des données issues des observations directes
ou des comparaisons entre groupes ou entre situations. Cela conduit à
privilégier une pluralité de méthodes qui confortent les résultats quand
les données vont dans le même sens.
Encadré 2
Facteurs de motivation au travail selon les modèles théoriques
Les sources de motivation ne se limitent pas à des incitations ou stimulations
externes, qui se réfèrent au schéma béhavioriste, et s’apparentent à des
moyens de manipulation pour forcer à travailler davantage. Elles proviennent
aussi de l’interaction sociale où les pôles présents sont mutuellement impli-
qués. Dans ce cas la motivation d’un pôle dépend de celle de l’autre, ce qui
incite à revoir les relations direction-employés : l’incitateur doit être perçu
comme participant au travail commun pour obtenir un effet sensible.
Dans le modèle de Herzberg (1966) on distingue les facteurs intrinsèques et
extrinsèques par rapport au travail. Les premiers renvoient au travail en lui-
même, tandis que les seconds portent sur les conditions sociales associées.
Les aspects intrinsèques comprennent : le travail intéressant en soi, l’occa-
sion d’apprendre, la diversité des tâches (versus leur monotonie), l’autono-
mie ou marge de manœuvre dans l’accomplissement du travail, l’équilibre
entre capacités et exigences et, selon les modèles, les relations interperson-
nelles.
Les aspects extrinsèques portent sur le salaire, les primes, les promotions, la
sécurité de l’emploi, les heures et les horaires, les conditions de travail.
D’autres facteurs sont aussi à prendre en compte, comme le sentiment
d’appartenance à un groupe, l’estime, le développement personnel, la quête
de valeurs morales, tel le sentiment de justice, et le sens donné au travail.
Le modèle de Vroom (1964) fait intervenir trois facteurs multiplicatifs, ce qui
annule la motivation quand l’un d’eux est égal à zéro : la valence ou valeur
affective qui est attribuée à l’objet recherché, l’instrumentalité ou rapport
perçu entre l’action et son résultat (par exemple sous forme de rémunéra-
tion), et l’expectation ou estimation de la possibilité d’atteindre le but visé
et attendu.
Parmi les aspects intrinsèques du travail qui renvoient davantage à la notion
d’implication, on peut encore citer la considération du personnel, le fait de
partager les valeurs et les objectifs de l’organisation, le contrôle ou la maî-
trise qu’on a sur elle, l’appropriation de son travail. Ces deux derniers fac-
teurs se retrouvent sous la notion d’emprise (Lemoine, 1994a) qui distingue
et oppose nettement le fait d’être sous l’emprise d’autrui et celui d’exercer
son emprise sur un objet, une personne, une organisation ou son travail. On
rejoint ici le modèle de Deci et Ryan (2000) qui, sur l’axe des motivations,
place au sommet l’automotivation provenant d’une autorégulation ou
détermination par soi-même de sa conduite, ce qui s’apparente à la notion
d’autoemprise, qu’elle soit analytique ou plus large.
À l’inverse, le stress systématique, le risque de licenciement ou le sentiment
d’injustice organisationnelle réduisent la motivation et vont même jusqu’à
À
La personne et le travail 25
Â
susciter une antimotivation par les résistances induites, sous forme de
contre-emprise. L’antimotivation, que nous introduisons (Lemoine, 2008)
pour compléter le modèle de Deci et Ryan, va plus loin que l’amotivation
qu’ils proposent indiquant l’absence de, ou motivation au niveau zéro. Elle
signifie que, comme pour la contre-emprise, on peut se trouver en pré-
sence d’une motivation inverse, négative ou contraire qui va à l’encontre
d’une motivation positive à réaliser un travail ou une activité et la dépasse
en intensité. Cela inclut les freins, les blocages, les résistances variées qui
empêchent ou contrecarrent l’activité demandée. C’est donc l’opposé d’une
automotivation où la personne se motive elle-même, se détermine, et décide
d’exercer sur elle-même une autoemprise pour concrétiser son projet.
Ainsi, il « se motive ».
Cette dernière conception est difficilement acceptée sur un plan scien-
tifique. Celui-ci tend par principe à traiter le sujet humain comme un
objet qui réagit aux variables du milieu, alors qu’il est aussi quelqu’un
capable d’intervenir sur lui-même, de décider, de se déterminer, de
prendre des initiatives. Cette capacité renouvelle en partie la notion de
motivation à partir des notions d’autorégulation et d’autoemprise.
À ce sujet, il faut distinguer entre autoemprise et autocensure. Cette
dernière est acquise par intériorisation de normes sociales extérieures et
s’apparente à une forme de soumission, tandis que l’autoemprise corres-
30 Psychologie du travail et des organisations
tions.
Un autre intérêt de ce modèle est d’insister sur le côté relationnel,
au sens psychosocial, de l’emprise. Cela signifie que les éléments tech-
niques et organisationnels sont considérés comme des relais de commu-
nication, ou de non-communication, et non seulement comme des
objets ou des structures toutes faites. Il en ressort qu’un changement
de technique est aussi une source de modification du système de rela-
tions en place, ce qui permet de comprendre les résistances associées.
Inversement, il peut aussi induire un changement organisationnel sans
que celui-ci apparaisse comme tel, en focalisant l’attention sur l’attrait
opératoire, ce qui modifie le système de fait en s’appuyant sur la justifi-
cation de la nécessité technique.
34 Psychologie du travail et des organisations
3. La bureaucratie professionnelle
Elle est fondée sur les compétences normalisées de professionnels
qui gardent une grande latitude opératoire.
4. L’organisation divisionnelle
Elle comprend une direction générale qui contrôle des unités de
produits différents qui s’additionnent, comme dans les grands
groupes industriels ou de ser vice qui gèrent des activités multiples.
5. L’adhocratie
Elle comporte une structure souple permettant des ajustements
par communication informelle dans des secteurs de haute
qualification.
Ultérieurement, Mintzberg a ajouté deux autres catégories :
l’organisation missionnaire, centrée sur des normes et croyances
culturelles fortes, et l’organisation politique, caractérisée par des
conflits de pouvoir.
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Elle a été utilisée notamment pour étudier une culture mixte dans
une entreprise étrangère installée en France (Lemoine, 1994b) et pour
préparer une intervention tenant compte des sous-systèmes et des
sous-cultures. Elle permet de repérer le style dominant ainsi que les
tensions entre les niveaux hiérarchiques. Les scores faibles et les écarts
de réponses indiquent l’existence et le type de problèmes à traiter, en
particulier lors de restructurations dans l’organisation ou de fusions
avec modification du style dominant. Par exemple le passage du style
« règles » au style « objectifs » crée souvent des difficultés car les critères
de référence et les valeurs liées au travail changent. Le style « objectifs »,
qui se trouve à l’opposé du style « soutien », conduit aussi à augmenter
la fréquence des évaluations et à réduire l’attention portée au person-
nel, ce qui provoque des insatisfactions. Le psychologue du travail et
des organisations peut détecter ces tensions et proposer des aménage-
ments afin de les limiter.
Encadré 3
Exemple de réduction de la ligne hiérarchique
Ligne hiérarchique
Le chef d’unité est en contact direct avec ses équipiers, moins nombreux
(Lemoine et Fresnois-Flandre, 1996).
Encadré 4
Attributions du chef d’unité : l’activité de direction cède
le pas aux moyens d’analyse
Évaluer : 3
Connaître les techniques : 4
Connaître les règles, les procédures : 13
vailler pendant son cursus mais où il découvre aussi l’entreprise par les
stages, cherche à s’orienter sur le plan professionnel et construit peu à
peu son identité en fonction des expériences dans le travail (Cohen-
Scali, 2010). Un second champ d’études concerne une possibilité qui se
développe : la formation en alternance, pendant laquelle l’apprenti est
déjà engagé à mi-temps dans l’entreprise tout en étant inscrit en for-
mation. Se posent notamment les questions de l’évolution de l’identité
professionnelle (Cohen-Scali, 2000) et du rapport à l’apprentissage et
au savoir pour des personnes souvent en échec auparavant (Courtinat-
Camps et Fourchard, 2011).
5. L’évaluation
5.2 Le recrutement
Le recrutement est souvent perçu, y compris chez les psychologues,
comme une activité de sélection, connotée négativement et sujette à
erreurs. Il faut, néanmoins, dépasser ces idées trop simples faisant croire
qu’il suffit de supprimer les tests pour éliminer le problème. Le recrute-
ment est, au contraire, à considérer comme une activité stratégique qui
permet d’associer de nouveaux collaborateurs apportant des compé-
tences nécessaires au développement de l’entreprise.
Il s’ensuit que le recrutement se prépare par une analyse détaillée de
la demande de compétences nouvelles. Celle-ci peut alors être satis-
faite soit par une promotion des compétences en interne, soit par la
recherche de personnes extérieures. Dans ce cas, la situation de recru-
tement varie sensiblement en fonction du nombre de candidats, et le
niveau d’emprise peut s’inverser en faveur de l’un ou de l’autre pôle : il
est favorable à l’employeur si l’offre de compétences est abondante, et
au candidat s’il propose des compétences très recherchées. Cela signifie
que le rapport n’est pas toujours unilatéral. Il gagne même à être réci-
proque, car si l’employeur cherche un nouveau collaborateur, étudie ses
compétences et prend le risque de choisir une personne qui semble cor-
respondre au profil souhaité, le candidat doit aussi recevoir des infor-
mations sur l’entreprise pour savoir si l’emploi proposé va lui convenir.
Un entretien d’embauche est donc un échange avant contrat et non
une prise d’informations évaluatives par un seul des pôles en présence.
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qui suppose lui faire une place, l’associer à une équipe, lui proposer un
travail ayant du sens, etc. Il n’est pas pertinent, en effet, de dépenser
beaucoup d’argent pour trouver la personne supposée idéale si elle ne
reste pas en raison d’un manque d’intégration !
Il apparaît donc qu’une opération qui n’est en rien réservée aux psy-
chologues – tout le monde peut embaucher – gagne en efficience si le
repérage des compétences attendues se prolonge, à l’arrivée, par leur
gestion en fonction de leur adéquation à l’emploi offert. Il s’agit ainsi
d’une démarche qui se prépare par analyse de l’emploi et de la demande,
se gère sur des objectifs clairs, et se poursuit par une phase d’intégration
où il est tenu compte des points de vue des différents partenaires, sala-
rié et entreprise.
Encadré 5
Recherche d’indices
On a vérifié, par exemple, que le sujet recherchait quel sens avait ce qu’on
lui demandait et comment répondre pour donner une image positive de lui
(Lemoine, 1995b). Dans une expérience mettant en œuvre une illusion per-
ceptive, il est apparu que le sujet faisait attention à sa conduite quand celle-ci
était évaluée et indiquait une dimension de sa personnalité, ce qui augmentait Á
60 Psychologie du travail et des organisations
Â
sensiblement le temps de réponse. Mais cet allongement ne permettait
d’améliorer la réponse dans le sens d’une meilleure image de soi que si l’inté-
ressé connaissait le critère pertinent. Dans une autre partie de l’expérience,
il apparaissait que le sujet n’attendait pas de recevoir cet indice, mais recher-
chait par lui-même ceux qui étaient disponibles. Aussi, en repérant l’existence
d’un chronomètre, il réduisait son temps de réponse, pensant que la vitesse
était un critère et qu’elle valorisait le répondant. Ainsi, dès qu’une informa-
tion est disponible, il tente d’autoréguler sa conduite en s’appropriant le sens
supposé de la mesure afin de maîtriser l’image de lui qu’il donne à autrui.
Cependant, dans d’autres situations moins favorables, où l’intéressé était
invité à se présenter en donnant des informations orales sur lui, on a montré
que le sujet se décontenançait, ne savait comment s’y prendre et multipliait
les hésitations et les ruptures dans le discours, au point de ne plus savoir le
poursuivre.
D’autre part, une étude plus ciblée (Lemoine et Vivien, 2004) oppo-
sait, dans deux questionnaires différents remplis avant présentation de
soi, des questions évaluatives globales portant sur l’appréciation de sa
propre personnalité à des questions analytiques précises sur des aspects
formels du discours d’autoprésentation, tandis qu’un groupe témoin
n’avait pas de questionnaire à remplir. Là encore la focalisation de
l’attention sur la forme de son discours a entraîné une diminution des
hésitations et de l’embarras verbal, des phrases plus complètes et un
plus grand nombre d’informations données.
Ces expériences montrent à la fois que la situation consistant à se
présenter est difficile à vivre et à gérer, mais qu’elle peut être améliorée
et mieux maîtrisée lorsque des indices analytiques ciblés sont acces-
sibles, tandis qu’elle est plus déstabilisante sous emprise évaluative.
Cette réflexion ouvre sur une autre question : que cherche-t-on à
montrer de soi quand on doit se présenter à autrui ? Si c’est une image
qui correspond aux attentes sociales en matière de compétences, il vaut
mieux alors en tirer parti et considérer la capacité d’adaptation, plutôt
que de se plaindre d’un biais de désirabilité. Dans ce cas, il serait mieux
d’indiquer explicitement les critères plutôt que d’essayer de les cacher, ce
qui permettrait d’observer le niveau d’adaptation et non plus de recher-
cher une illusoire constante de la personnalité, qu’on sait être altérée
par la difficulté de présentation de soi. Cette information permettrait
aux personnes de se préparer, d’être plus à l’aise et de montrer comment
elles ont intégré les critères en question. L’observation recueillie devien-
drait alors pertinente à la situation, et l’exercice demandé répondrait
davantage aux exigences des normes déontologiques. C’est dans ce sens
que Pasquier (2004) propose une « évaluation dynamique » qui n’est
plus un diagnostic couperet mais le lieu d’un apprentissage permettant
à l’intéressé de repérer ses propres compétences, y compris sa capacité
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à apprendre.
Il en résulte que ces situations impliquantes de présentation de soi
sont un lieu privilégié pour étudier les conduites. Elles sont aussi sus-
ceptibles d’être préparées par les intéressés si on les aide à focaliser leur
attention sur des critères pertinents, et deviennent dès lors un temps
d’apprentissage et de clarification de la relation à soi dans une rela-
tion sociale. Cela nous renvoie à la démarche étudiée dans les bilans de
compétences.
Maintenant, si l’on vise à vérifier un niveau d’employabilité, notion
contestable car elle dépend aussi de l’offre qui existe plus ou moins, il
faut introduire des critères de socialisation et de normalisation et non
62 Psychologie du travail et des organisations
ces divers problèmes ne sont pas résolus dans une concertation appro-
fondie, on comprend que la répartition égalitaire et administrative soit
souvent la solution retenue car moins problématique, même si elle sup-
prime la différenciation initialement recherchée.
Il est par conséquent nécessaire de dissocier les objectifs d’évaluation
et d’analyse et de se centrer sur la communication réciproque, qui per-
met seule de réguler la façon de travailler en se coordonnant. Si tel est
l’objectif, il est alors préférable de ne pas attendre une année pour faire
le point, discuter sur les améliorations du travail à envisager et analyser
les pratiques. Il reste donc à prévoir d’autres réunions pour gérer les évo-
lutions, les modifications de postes, les compétences et les carrières.
On retrouve ce même genre de réflexion chez des professionnels de
l’évaluation annuelle du personnel. Face à une insatisfaction quasi géné-
rale de ces dispositifs, DRH et salariés compris, Riffle (2005) rappelle que
l’évaluation du personnel remplit des fonctions contradictoires et des
finalités différentes qui entraînent conflits et frustrations. Il constate
également une grande variabilité des fréquences, des moyens, et des
critères de mesure qui ne permettent ni le consensus ni la clarté des
procédures, ce qui réduit sensiblement son intérêt pour les différents
acteurs concernés, évaluateurs comme évalués. Il propose la mise en
place d’un ensemble de conditions favorables. Parmi elles on peut rete-
nir notamment la définition claire et partagée d’objectifs limités et non
contradictoires, la construction d’une grille d’évaluation, ce qui revient
à expliciter des critères formels d’analyse, une formation des acteurs et
un pilotage qui indique l’intérêt perceptible de cette évaluation pour
tous les acteurs. Cela conduit donc en d’autres termes à distinguer des
buts et des rôles non compatibles, comme administrer le personnel en
l’évaluant, versus collecter et analyser des informations pour travailler
mieux dans un contrat managérial de développement organisationnel.
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répétition d’une situation de travail qui, prise isolément, est peu dange-
reuse. Il en est de même pour le risque de radiations qui jouent par accu-
mulation d’expositions. On entre là dans un domaine proche qui est celui
de la santé au travail et des conditions de son maintien dans le temps.
Dans le domaine de la maladie professionnelle, c’est le médecin du tra-
vail qui intervient légalement. Mais la coopération entre les disciplines
peut être fructueuse. En particulier, la présence du psychologue du travail
peut permettre d’introduire la recherche des conditions de la bonne santé
plutôt que d’intervenir seulement après coup pour soigner. On aborde là
les conditions mêmes du travail susceptibles de provoquer du stress, de
la fatigue et des maladies, et qu’il serait souhaitable de modifier afin de
prévenir plutôt que de guérir. Quand on sait les sommes importantes qui
sont dépensées pour traiter un accident ou une maladie professionnelle,
il n’est pas inutile de s’occuper de ces conditions déclenchantes, comme
s’y intéresse la psychologie du travail. Il s’agit ainsi d’anticiper le risque,
sans toutefois le voir partout, et de mettre en place une prévention qui
parte des acteurs, sans renforcer abusivement des normes qui seraient
elles-mêmes susceptibles de générer du risque par leur rigidité.
2. Le stress et le mal-être
s’il résiste, mais dans une boucle infernale qui est renforcée par chaque
action de l’un ou de l’autre. Desrumaux (2009) le définit comme un pro-
cessus psychologique en milieu de travail qui porte atteinte à l’intégrité
du salarié. Il est repérable par des agissements qui l’empêchent de s’expri-
mer, de réaliser son travail, qui isolent la victime, la déconsidèrent auprès
de ses collègues et la discréditent dans son travail, et ce jusqu’à compro-
mettre sa santé, y compris par des menaces ou des agressions physiques
et psychologiques. Les aspects majeurs sont la durée, la répétition, l’iso-
lement de la victime par coupure de la communication et mise à l’écart,
et l’absence d’aide de l’entourage professionnel. La rétention d’informa-
tions, les critiques incessantes, le dénigrement et les brimades portent
atteinte directement à l’identité du salarié et le déstabilisent.
Des enquêtes ont d’abord visé à circonscrire les phénomènes et à
caractériser les profils des victimes et des harceleurs (Viaux et Bernaud,
2001). Contrairement à certaines attentes, les victimes sont assez sou-
vent des personnes compétentes, qualifiées, qui gênent le pouvoir en
place par leurs qualités ou par opposition à des normes formelles ou
informelles. On trouve plutôt des femmes, des salariés ayant de l’expé-
rience. Les harceleurs sont en majorité des supérieurs hiérarchiques, qui
se donnent les moyens de faire craquer leurs victimes.
Desrumaux (2011) cherche les déterminants du harcèlement moral
au travail, à la fois au niveau individuel, en fonction des caractéris-
tiques des victimes et des harceleurs, au niveau organisationnel, en
fonction des styles de management, et au niveau sociétal, en termes
de dominance de l’individualisme, de la recherche de l’excellence, du
libéralisme, des normes d’internalité et d’efficacité. L’auteur montre
aussi les processus sous forme de paradoxes et de boucles infernales. Par
exemple, la victime n’ose pas en parler et, si elle s’exprime, elle accen-
tue le phénomène qu’elle révèle et aggrave son cas. Les témoins, tout
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imagine que le travail peut apporter tous les bienfaits possibles : il per-
met de s’insérer dans la société, d’acquérir un niveau de vie plus élevé,
de développer ses compétences, de montrer que l’on sait maîtriser des
techniques avancées, de se construire une image positive de soi et une
identité professionnelle.
On peut cependant se demander si la qualité des produits va de pair
avec la qualité de vie au travail.
La réponse est non, si l’on considère que l’atteinte des normes de qua-
lité renforce les contrôles, le juste-à-temps, la nécessité d’une attention
apportée à chaque élément et à chaque instant. Ces exigences de qualité
demandent plus de performances, plus de ressources personnelles, plus
de formation et plus d’évaluation des façons de travailler, donc plus de
contraintes. Il est d’ailleurs intéressant de constater la distorsion entre
l’image d’innovation d’une entreprise commerciale qui change souvent
ses produits, et ses pratiques de management qui demeurent stables et
fondées sur les anciens principes tayloriens. Dans le même sens, la qua-
lité offerte aux clients en termes de services demande en contrepartie
des horaires plus souples et plus larges pour les magasins et des inter-
ventions plus à l’heure et plus complètes en matière de soins.
Mais la réponse devient oui, si la qualité du service ou du produit
augmente la qualité du travail et, par suite, la considération reconnue à
ceux ou à celles qui l’assurent. Réaliser un travail de qualité apporte, en
effet, plus de responsabilité, plus d’autonomie pour pouvoir s’adapter
aux circonstances au lieu de suivre une règle à la lettre, et plus de satis-
faction liée au résultat obtenu et à l’image de soi valorisée.
Dans ce sens, il est intéressant de noter que les valeurs augmentant
la qualité de vie au travail sont les mêmes que celles relatives à la moti-
vation intrinsèque : la réalisation de soi dans un travail intéressant, le
choix de sa façon de travailler, l’appropriation de son espace de travail,
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l’objectif attendu. Mais elle peut être liée à une comparaison à autrui :
on est satisfait si l’on croit que l’on est mieux que d’autres. Et elle peut
aussi être associée à l’image que l’on se fait de soi et d’un certain équi-
libre personnel que l’on a acquis, ce qui se réfère aux notions d’estime
et de réalisation de soi, qui peuvent être obtenues par le travail mais
aussi par d’autres voies.
concernent surtout les handicapés les plus valides et, par contrecoup,
transfèrent ailleurs la question du chômage.
Le chômage est croissant actuellement mais particulièrement pour les
seniors de plus de 50 ans, qui se trouvent dans la situation paradoxale de
devoir travailler plus longtemps pour obtenir une retraite mais qui sont
les premiers à être licenciés. Les plans jeunes pour l’emploi se succèdent
également, notamment en fonction du problème récurrent des sorties
du système scolaire sans diplôme et sans qualification. La formule de la
formation en alternance (voir p. 6) est l’une des voies actuelles, à côté
de la sensibilisation des élèves et des étudiants à la question de l’orien-
tation professionnelle. Dans ce cadre, les psychologues du travail sont
sollicités pour intervenir sur l’orientation, le placement à l’embauche
ou le reclassement, notamment via les bilans de compétences, mais ces
missions sont aussi attribuées à d’autres acteurs sociaux, y compris des
enseignants, pas ou peu formés à ces fonctions.
Les jeunes dans leur ensemble sont touchés par les difficultés d’inser-
tion dans le travail, y compris ceux qui ont obtenu des diplômes. Cela
se traduit par des stages longs, peu ou pas rémunérés, des emplois
précaires, des missions à durée limitée, des déplacements lointains et
fréquents, des conditions difficilement compatibles avec une installa-
tion pérenne. Des recherches portent aussi sur les discriminations liées
au genre, les femmes étant moins reconnues et moins rémunérées en
moyenne que les hommes. On peut citer sur ce thème de l’insertion les
recherches concernant les stéréotypes relatifs aux emplois atypiques,
ceux assurés par un genre peu représenté dans la profession, femmes
dans les métiers du bâtiment ou du transport (Lagabrielle, Vonthron,
Pouchard et Magne, 2011), ou encore hommes assurant la profession
d’aides-soignants par exemple.
4
Cha
pi
tre
VOIES D’ÉVO LU TION
RÉCENTES
ET NOU VELLES
PRO BLÉ MATIQUES
aire
m
So m
les personnes qui n’ont pas les compétences nécessaires afin de leur
permettre de construire un projet réaliste, de s’orienter sur des forma-
tions adéquates et de les accompagner dans les différentes étapes de la
réalisation, ce qui se pratique dans des « pépinières » d’entreprises ou
autres centres du même genre.
La première idée est de rechercher ceux qui auraient un profil de créa-
teurs. Mais là encore, il n’y a pas de profil type, et ceux qui créent sont
très différents les uns des autres, heureusement. Il est plus pertinent de
rassembler les conditions qui favorisent la création d’entreprise et qui se
retrouvent le plus souvent. On peut citer notamment : avoir un projet
précis, choisir un secteur innovant dans lequel on a déjà des compé-
tences, commencer avec quelques personnes souhaitant travailler
ensemble et savoir s’organiser pour gérer les contraintes financières.
Une recherche sur les représentations liées à l’entrepreneuriat a
exploré les valeurs associées à la création d’entreprise chez des étudiants
et des créateurs, d’autre part elle a repéré les compétences préparant
des étudiants à se lancer dans ce projet (Lemoine et Danvers 2010).
On trouve des résultats proches et concordants avec ceux obtenus par
Odoardi (2008) où l’ordre des motivations est le même : motivation
à la réussite professionnelle, motivation prosociale, puis motivation à
l’innovation et à la réussite sociale. L’image de l’entrepreneur créateur
est aussi positive : il est compétent, engagé, capable de saisir les occa-
sions qui se présentent, et bienfaiteur au sens où il crée des emplois. Les
étudiants ont cependant une représentation plus généreuse et moins
réaliste que celle trouvée dans les milieux de l’entreprise. Ils ont par
exemple une image de l’entrepreneur exploiteur plus marquée que celle
des créateurs. D’autre part, l’étude ne montre pas d’évolution des repré-
sentations en fonction des années d’études universitaires, comme si la
formation n’avait pas d’effet sur ce registre.
Mais des recherches plus approfondies restent nécessaires sur ce
thème, et aussi pour mettre en évidence le poids des facteurs familiaux
et de l’entourage immédiat dans l’émergence du projet de création
d’entreprise et de l’intention d’entreprendre.
tue la division du travail, notamment entre des agents qui n’ont pas le
même statut, et comment apparaît une coordination des tâches ou, au
contraire, une concurrence entre des acteurs qui cherchent surtout à
protéger leurs pratiques de travail habituelles. On peut alors établir des
recommandations pour améliorer le système, le rendre plus performant
et augmenter la satisfaction des usagers.
Mais les situations d’accueil peuvent aussi correspondre à des relations
d’aide par téléphone, que ce soit sous forme d’écoute, pour répondre à
des situations de harcèlement ou de dépression, ou pour apporter une
information technique sur l’utilisation d’un logiciel. Dans les deux cas,
toutes les interactions passent exclusivement par le canal verbal, et il
est propice d’étudier séquence par séquence comment se construit le
98 Psychologie du travail et des organisations
1. Intervention et recherche :
l’emprise analytique
Encadré 6
Différents types d’emprise par observation et analyse en entreprise
(D = Direction ; C = Conseiller ; P = Personnel)
Par exemple, D souhaite obtenir de l’information sur P en passant par C.
Mais cette emprise par observation va renforcer l’emprise globale de D sur
P, déjà présente, et modifier l’état des relations antérieures, d’équilibre par-
fois précaire.
Il s’ensuit que P va essayer de limiter cette nouvelle emprise, notamment en
réduisant l’information donnée ou en la transformant, à partir du moment
À
Le conseil et l’intervention : méthodes et déontologie 107
Â
où il se rend compte de l’enjeu qui se noue. Cette contre-emprise de P vise
à limiter l’effet de l’observation réalisée par C. Elle peut même l’annuler
ou être à l’origine de distorsions systématiques, trop souvent mises sur le
compte d’erreurs techniques des méthodes ou des instruments de mesure.
C devient donc le centre d’un enjeu dont il risque de faire les frais. D’un côté,
il doit répondre à la demande de D ; de l’autre, il doit obtenir des informa-
tions crédibles de P, dont il dépend pour cela.
Plusieurs solutions sont possibles pour C, qui sont aussi des options d’ordre
déontologique. Soit il prend délibérément le parti de D ; il doit alors trou-
ver les moyens d’obtenir des informations de P, soit sur ordre, soit à son
insu, soit en apportant quelques garanties de pure forme, soit encore en lui
faisant penser qu’il n’y a pas de problème et en donnant confiance, ce qui
relève d’une certaine manipulation. L’étude de la motivation (Levy-Leboyer,
1998), lorsqu’elle se traduit par la question « comment faire travailler plus ? »,
est un exemple de prise de position en faveur de D.
Soit C souhaite associer P. Ce peut être par conviction ou par profession-
nalisme, en sachant qu’une emprise dissymétrique trop forte produit des
effets inverses dommageables pour tous. C doit alors négocier avec D des
conditions de l’étude ou de l’intervention afin que P trouve sa place dans le
processus et en tire profit aussi, cela pour que le système ne soit pas désta-
bilisé mais au contraire puisse progresser.
C doit encore gérer avec D un autre problème potentiel, celui de sa place
dans les décisions. Il ne faut pas, en effet, que l’information détenue par C le
conduise à faire prévaloir ses vues de façon unilatérale, sous prétexte de scien-
tificité. D pourrait ne pas accepter cette initiative, alors même que, par ailleurs,
il demande à C de trouver des solutions. Mais il est important que ce soit D
qui les prenne, sans avoir l’impression d’être mené par un conseiller. Cela est
d’autant plus sensible que C peut être conduit à étudier aussi les conduites de D
et à les amener à s’infléchir en fonction des résultats issus des relations D-P.
Par exemple, pour induire un changement demandé par D, C peut en arri-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Â
améliorer son propre travail. L’information en retour qu’il obtient crée un
système en boucle, appelé autoemprise, qui, à partir de l’analyse, permet de
maîtriser davantage la façon de travailler.
Il en résulte que C ne conseille pas seulement D mais apporte aussi à P des
moyens nouveaux pour qu’il gère mieux son activité.
Bien entendu, cette solution optimale qui permet à chacun des trois pôles de
tirer parti de l’analyse d’une situation de travail n’est pas toujours possible
et demande que soient remplies plusieurs conditions. Elle montre au moins
la complexité du rôle de conseiller en psychologie et l’éclairage apporté par
un modèle théorique qui ne relève pas de la psychologie appliquée mais de
recherches fondamentales réalisées en liaison avec le terrain social.
¼ Côté recherche
Du côté de la recherche, il est important en conséquence d’associer
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Elles veulent accéder au statut d’analyste, et cela d’autant plus que les
dimensions étudiées les concernent.
La question est alors de savoir comment elles peuvent acquérir les
moyens de cet objectif, à supposer que la relation d’emprise soit réver-
sible sur le plan social, ce qui est en partie reconnu légalement par le
droit de connaître les informations qu’autrui détient sur soi et celui
d’accéder à des données personnelles.
Cette interrogation se pose en premier lieu pour les dimensions
constitutives du soi, comme les compétences ou les aspects de la per-
sonnalité, mais également pour la capacité à analyser des éléments de
la situation dans laquelle on se trouve. Est-ce qu’une approche objec-
tive est réservée exclusivement à des tiers qui auraient seuls l’accès au
savoir scientifique parce qu’ils seraient extérieurs à la situation étu-
diée ?
On notera que cette question dépasse le champ de la psychologie et
s’étend à toute information concernant l’humain. C’est le cas en pre-
mier lieu en médecine et en biologie humaine, où il devient peu à peu
acquis que le patient a le droit de savoir, mais a aussi la possibilité de
se faire entendre dans la mesure où il connaît son état, parfois de façon
plus pertinente qu’un médecin. Le débat entre les tenants de l’écoute
et les adeptes du diagnostic extérieur du seul ressort du spécialiste n’est
pas clos, mais il fait écho à l’exigence socialement croissante du droit
des patients à gérer leur situation.
Si l’on se réfère au schéma d’emprise, il ressort que l’observateur S
n’est pas extérieur au système. Il s’en rend extérieur par les connais-
sances et les méthodes qu’il possède, tandis que l’observé en est privé.
C’est cela qui fonde l’objectivité et non le seul fait de l’extériorité qui,
poussée à l’extrême, empêcherait toute compréhension.
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les relations et les conditions de travail. Bien entendu, cette option est
à négocier avec les responsables d’entreprise au niveau de la définition
même de l’intervention et des modalités de sa mise en place.
On a vu que les effets de l’appel à des méthodes scientifiques étaient
susceptibles de varier selon le style d’organisation. Mesurer unilatéra-
lement des dimensions du travail à partir d’indices et de référentiels
ad hoc tend à renforcer l’évaluation et le système de contrôle, ce qui va
à l’encontre d’une confiance donnée au personnel. Mais mesurer les
mêmes aspects peut se faire en associant les intéressés. Ceux-ci accèdent
alors à la position d’observateur et s’approprient les résultats qu’ils ont
eux-mêmes contribué à obtenir, générant par là une source de régula-
tion de leur travail.
Bien sûr, on peut penser qu’il s’agit là d’un stratagème pour don-
ner l’impression d’être responsable et pour mieux intégrer les règles à
suivre et leur être soumis. Cependant, il ne faut pas confondre cette
intériorisation des normes avec la capacité accrue de maîtrise des situa-
tions obtenue à partir de la possibilité de savoir les analyser. Cette opé-
ration contribue, au contraire, à une prise de conscience de son activité
dans une situation donnée et permet de mieux réguler sa conduite en
connaissance de cause.
Mais le conseil en entreprise ne se limite pas à la gestion de l’orga-
nisation du travail, il passe aussi par un conseil individualisé auprès
des différents salariés, y compris ceux de la direction, et en acquiert les
caractéristiques.
4. Déontologie et participation
des intéressés
5. L’interdisciplinarité
– La mise en place de référentiels de compétences.
– Le champ du recrutement, de l’affectation des personnels et la gestion des emplois,
qui posent le problème de l’évaluation des personnes et de la validité des méthodes,
l’aide à l’insertion professionnelle dans l’entreprise.
– L’évaluation et l’analyse des situations, où l’on peut distinguer les processus d’éva-
luation des personnes et des systèmes de ceux d’analyse réalisée au profit des bénéfi-
ciaires, comme en bilan de compétences.
– La prévention des risques et des accidents du travail, du stress au travail, et le déve-
loppement de la qualité de vie au travail, ce qui comprend aussi les questions d’inter-
action : conflits et négociation, harcèlement moral, attitudes sociales ou antisociales.
– Le suivi et l’accompagnement des personnes en difficulté (handicap, etc.).
– Cabinets conseil.
– Institutions territoriales (mairies, conseils régionaux, conseils généraux).
– Centres hospitaliers.
– Centres de bilans de compétences.
– Centres d’insertion professionnelle.
– Centres de formation professionnelle continue.
– Associations de formation, de conseil, de soutien aux personnes (handicaps, harcè-
lement, chômage, etc.).
e
3 édition.
LOUCHE C. (2007). Introduction à la psychologie du travail et des organisa-
tions, Paris, Armand Colin.
SARNIN P. (2007). Psychologie du travail et des organisations, Bruxelles,
De Boeck.
Elle est devenue un terme polysémique, utilisé par chacun, et non plus
une notion scientifique précise. Pour la notion de compétences, c’est
encore plus compliqué car elle n’était pas scientifique au départ, elle
l’est devenue sur certains points définis, et puis finalement elle a été
reprise partout, sans référence à un modèle scientifique. Il ne faut pas se
sentir coupable si nous employons ce terme pour parler avec les gens,
mais en même temps il faut savoir qu’il véhicule quelques présupposés
idéologiques, et qu’il n’est pas neutre d’utiliser l’idée de compétences
plutôt que celle de qualifications. Tantôt la notion de compétences peut
mettre en question des construits antérieurs et apporter de l’incerti-
tude, mais tantôt elle peut aussi ouvrir de nouveaux espaces pour le
développement de l’individu.
136 Psychologie du travail et des organisations
Nous avons donc des modèles, ce sont des outils pour penser la réa-
lité, ne les rejetons pas, mais travaillons sur eux et à partir d’eux pour les
améliorer ou pour les revoir. Pour cela il est nécessaire d’avoir une prise
de recul, de savoir prendre une distance par rapport au système dans
lequel nous nous trouvons forcément, ce qui permet de ne pas s’enfer-
mer dans une pratique sociale et de se garder des idéologies ambiantes,
quelles qu’elles soient.
parler des effets de l’analyse scientifique, tant pour les observés que
pour les observateurs (voir Lemoine, 2002a). Nous avons à travailler
sur notre propre mode de fonctionnement pour savoir ce que nous
induisons auprès des autres dans l’interaction, et aussi sur notre rôle.
C’est penser que l’observateur ou l’intervenant fait partie du système,
qu’il n’y est pas extérieur, même s’il doit chercher à prendre de la dis-
tance. Cette analyse conduit à l’idée que la démarche scientifique va
générer de l’information nouvelle. Cette information devient un objet
d’interaction et peut être échangée. Se pose alors la question de la façon
de l’utiliser : au profit du bénéficiaire, à notre profit, pour réaliser une
thèse ou un rapport par exemple, ou à celui d’un tiers ? Voilà une ques-
tion importante. L’analyse des conditions et des effets de l’intervention
138 Psychologie du travail et des organisations
CD-Rom, p. 141-149.
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Index des notions
A D-E
accidents : 70, 71 déontologie : 119
analyse d’une situation : XI, 3, emplois mobiles : 8
16, 30, 37, 54-56, 62, 67, 108- employabilité : 59
109, 114-116, 121, 129, 130 emprise analytique : 15, 73, 105,
analyse du travail : 67, 70, 93, 110, 113, 118, 121
122 engagement : 46
appropriation : 7, 13-14,16, 21, entrepreneuriat : 93
23-24, 30, 43, 49, 60, 71, 78, 81, équipes de travail : 38, 39, 42, 44,
112, 114-115, 119, 137 47, 52-54, 59, 69, 93, 95, 96, 98,
auto-attention : 15-17, 56 99, 122, 128
autoconnaissance des ergonomie : 67
compétences : 13-14, 112 estime de soi : 63
autorité : XI, 38-41, 43, 52, 53, évaluation : XI, XII, 12, 14, 16,
80, 114 18, 19, 26, 36, 37, 39-44, 47,
53-56, 58, 60-64, 72, 76, 81, 82,
B-C 85, 96, 101, 105, 106, 108, 109,
bilan de compétences : 6, 9, 12- 114, 115, 117, 127-129, 132,
13, 16, 18, 49, 57, 61, 85-86, 134, 137
118, 121, 127, 129, 139 évolution professionnelle : 6
chômage : 5-6, 8-9, 21, 23, 49, 83,
85-86, 129 F
client : 6, 36, 45, 77, 81, 90, 92-
formation des psychologues :
93, 95, 97-100, 120
130
climat : XI, 26, 34, 36, 41, 43-49,
formation professionnelle : XI,
51, 53, 55, 78-81, 84, 93, 95-96,
12, 14, 21, 46, 48, 50, 128, 129
99, 101, 107, 109, 111, 127-129,
gestion prévisionnelle : 51
132, 134, 142
compétences : 46-52, 130
concertation : 37
H-I
conflits : 37 harcèlement moral : 78
conseil : 4-6, 12-13, 34, 39, 58, identité professionnelle : 21
96, 103, 105, 108-110, 116-119, implication : X, 19, 22-24, 27, 28,
127-129, 138, 139, 142 30, 45, 46, 75, 99, 127, 128
créations d’entreprises : XII, 94-96 innovation : 93
culture : 34 interdisciplinarité : 122
162 Psychologie du travail et des organisations
L-M R
leader : 39 rapport au travail : 100
management : 38-42 recrutement : 9, 12, 26, 54, 55,
méthodes : X, XII, XIII, 3, 6, 8, 57, 58, 60, 64, 68, 89, 105, 120,
11, 13, 20, 26, 37, 39, 40, 42-45, 127, 129, 132, 138
47, 58, 59, 68, 71, 76, 90, 95, représentations du travail : 19,
97, 101, 103, 106, 109-115, 117, 128
119, 121-123, 128-134, 137-143 ressources humaines : IX, 48
motivation : X, 22-30, 41, 45, 47,
48, 50, 53, 56, 81-83, 94, 101, S
107, 109, 135 santé : 70
stress : XI, 24, 26, 45, 46, 73-77,
N-O 84, 92, 93, 123, 127, 129
négociations : 37 style d’organisation : 23, 34, 40,
objectifs : 36 41, 55, 75, 78, 95, 117
observation : 110 système : 33
organisation : 33
orientation professionnelle : X, 4, T-V
5, 86, 90, 122, 128 temps de travail : 81,82
test : 113
P-Q travail à distance : 91
place du psychologue : 13, 116, travail en milieu hospitalier : 98
138 travail intérimaire : 89
plafonnement de carrière : 10 valeurs : 20
présentation de soi : 59
qualité de vie au travail : X, 23,
80-84, 127-129, 132,
Index des auteurs
A Clot : 74, 84
Cohen-Scali : 6, 7, 21, 51, 133
Adams : 23 Cossette : 20
Akotia : 17 Cosnefroy : 75
Allen : 27 Costalat-Founeau : 22
Ardouin : 50 Courcy : 78
Argyris : 42 Courtinat-Camps : 7, 51
Armellino : 91 Croity-Belz : 13
Aubé : 34 Crozier : 42
Aubret : 47, 50 Cuny : 72
Curie : 20, 83
B
Bakker : 75, 83 D
Bales : 41
Ballouard : 110 Danvers : 94
Bandura : 23, 29, 84 Debril : 10
Bangerter : 13 Deci : 24, 25, 84
Battistelli : 50 Declercq : 50
Baugnet : 21 Delobbe : 58
Bernaud : 13, 28, 50, 59, 62, 79, Demailly : 98
118, 138 Demerouti : 75
Blake : 41 Desrumaux : 58, 79, 81, 138
Blanch : 19 Diener : 84
Blanchard : 13 Dionne-Proulx : 77
Bobillier-Chaumont : 98 Dollard : 78
Boogaert : 99 Dubois : 42, 98
Borteyrou : 75, 77 Dupuy : 83
Bourguignon : 9 Duvillier : 23
Botteman : 18, 29
Brunet : 53, 78, 138 F
Faure, 96
C Faux : 80
Capdevielle-Mougnibas : 7 Favreau : 7
Carayon : 13 Ferrieux : 13
Caroly : 98 Folkman : 77
Chebbah Ammar : 96 Fourchard : 7, 51
Cherniss : 75 Fraccola : 95, 96
Cléty : 54 Francès : 25
164 Psychologie du travail et des organisations
Jamaoui : 50 M
Joulain : 21
Magne : 86
K Mahon : 79
March : 42
Karasek : 75 Mary : 22
Karnas : 34, 67 Masclet : 26, 41, 44, 45, 46, 76
Klein : 9 Mayo : 109
Kouabenan : 71, 72 McGregor : 27, 41
Kouloumdjian : 91 Meyer : 27
Krau : 28, 84 Miller : 78
Mintzberg : 34, 35
L
Mitrani : 42
Laberon : 58, 138 Montandreau : 91
Lagabrielle : 21, 50, 86 Morin E. : 10, 11,21, 23, 28, 34,
Lamoureux : 11, 28 84
Index des auteurs 165
Moutou : 19, 41 S
Muijen van : 36
Sainsaulieu : 35
O Salengros : 99
Sarnin : 133
Odoardi : 50, 94
Savoie : 53, 78, 138
P Schein : 34
Simon : 42
Pagès : 42 Smith : 27
Paillé , 29 Steiner : 26, 58
Paltrier : 83 Sylin : 50
Parent-Thrion : 74
Pasquier : 61 T
Pauchant, 72
Thiebaud : 38, 47, 48
Perron : 20
Thionville : 47
Petit : 42
Touzé : 58
Pigeyre : 47
Truchot : 74, 75, 76, 77
Piller : 13
Pohl : 9 V
Pouchard : 50, 86
Vacher : 26, 42, 62
Q Vallery : 98, 99
Vandenberghe : 46
Quinn : 36
Verbeke : 75
Quintard : 75
Viaux : 79
R Vonthron : 50, 58, 86
Vroom : 23, 24, 28
Rascle : 75, 77
Retour : 98 W
Riffle : 63
Wach : 21
Romano : 26, 62
Weill-Fassina : 98
Rondeau : 107
Rousson : 38
Ruffin-Beck : 13
Ryan : 24, 25, 84