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GRIMECH
Chapitre 3
Matériaux métalliques
Structure atomique d’une surface d’or pur Lingot et pièces d’or pur
visualisée au microscope à effet tunnel
Par définition, un métal pur est un matériau qui se compose d’un seul élément chimique métallique.
La cohésion du métal est assurée par une liaison chimique métallique (liaison chimique collective).
Comme exemples de métaux purs, on cite le fer (Fe), le cuivre (Cu) , l’argent (Ag) et le polonium
(Po). Le cristal d’un métal pur est un empilement ordonné d’atomes identiques en contact. La
géométrie périodique du cristal est décrite par la structure atomique de sa maille.
Pour mieux visualiser les propriétés géométriques d’un cristal métallique, on représente les atomes
comme des petites billes reliées par des barres qui délimitent la maille.
Un alliage métallique se compose de deux ou de plusieurs éléments chimiques avec une majorité
d'éléments métalliques. La cohésion des alliages métalliques est assurée essentiellement par la liaison
chimique métallique. La mise en forme d’un produit métallique par moulage commence par la
fusion à haute température d’une composition chimique adéquate. Cette fusion est suivie d’une mise
en forme dans un moule. Le liquide métallique est refroidi ensuite jusqu’à sa solidification totale
dans le moule.
Avec une vitesse de refroidissement suffisamment lente, l’agitation thermique diminue lentement
dans le liquide métallique. Le système évolue par transformation quasi statique vers l’état physique
solide. Ce procédé, appelé la nucléation (ou germination), donne lieu d’abord à de petits domaines
solides (germes) en suspension dans le liquide métallique.
Si le refroidissement du liquide métallique est ultra-rapide, les atomes perdent rapidement leur
énergie cinétique et s’immobilisent sans avoir le temps de s’ordonner. On obtient dans ce cas une
structure solide dont le désordre atomique est semblable à celui d’un état liquide figé. Une telle
structure est dite amorphe.
La transformation solide-liquide des métaux est réversible. Par conséquent les produits
métalliques peuvent être récupérés et recyclés pour réaliser d’autres produits.
Un alliage métallique peut présenter des phases solides sous forme d’un composé défini (fractions
molaires invariables) et des phases solides sous forme d’une solution solide d’insertion ou d’une
solution solide de substitution (fractions molaires variables).
Dans une solution solide d’insertion, des atomes de petits diamètres s'insèrent dans les sites
interstitiels d'un métal.
Dans une solution solide de substitution, une fraction d'atomes du métal est remplacée par des
atomes d'un autre élément chimique.
Structures des solutions solides métalliques
Les éléments chimiques constituant un alliage métallique peuvent être tous métalliques ou non. On
appelle alliage d’un métal X tout alliage contenant au moins 50% du métal X.
Limite de rupture d’alliages de cuivre
Alliages de cuivre Désignation Composition chimique Rm(MPa)
(utilisation) (Norme Européenne)
Bronzes (robinets, Cu Sn 5 Cu+Sn(5%) 340-390
ressorts, coussinets) Cu Sn7 Pb6 Zn4 Cu+Sn(7%)+Pb(6%)+Zn(4% ) 220
Laitons (facile à Cu Zn20 Cu+Zn(20%) 340-390
usiner et à mouler) Cu Zn23 Al4 Cu+Zn(23%)+Al(14%) 200-260
Cupro-nickels Cu Ni10 Fe1 Mn Cu+Ni(10%)+Fe(1%)+Mn(trace) 300-350
(monnaie, médaille)
Cupro-aluminiums Cu Al 11 Ni5 Fe5 Cu+Al(11%)+Ni(5%)+Fe(5%) 740-800
(armement, monnaie, Cu Al 9 Cu+Al(9%) 500
Construction navale)
Diagramme d’équilibre
Le diagramme des phases (ou diagramme d’équilibre) du système binaire Ax B1 x est une
représentation graphique des domaines d’existence des phases d’équilibre du système. On représente
sur l’axe des abscisses de ce diagramme les valeurs de la fraction x de l’élément A 0 x 1 et on
représente sur l’axe des ordonnées les valeurs de la température T d’équilibre du système. La fraction
molaire x peut être remplacée sur le diagramme par le pourcentage des atomes A ou bien par le
pourcentage en masse de l’élément A.
Le diagramme des phases comprend un ensemble de courbes délimitant dans le plan (x,T) les
domaines d’existence des différentes phases (solides et liquides). On appelle le liquidus la courbe
TL(x) au-dessus de laquelle il n'existe que des phases liquides, et on appelle le solidus la courbe TS(x)
au-dessous de laquelle il n'existe que des phases solides. On désignera par T fA et T fB les températures
de fusion des constituants A et B à l’état pur. Le nombre de phases différentes du système Ax B1 x
figurant sur son diagramme d’équilibre dépend de la miscibilité et des transformations allotropiques
des constituants A et B.
Désignons par le nombre de phases liquides et solides dans le système Ax B1 x . La variance du
système Ax B1 x est donnée par la règle de Gibbs :
La variance du système binaire est donnée par : . Comme v et φ sont des nombres entiers
positifs, on a : . Ainsi, un système binaire présente sur son diagramme d’équilibre des
zones à une phase, des zones à deux phases et des zones à trois phases.
Dans les états à une seule phase (φ=1), le système binaire est dit monophasé. Les variables d’état du
système sont sa température T et la fraction x de A dans la phase du système. D’après la règle de
Gibbs, la variance du système est v=2. Les deux variables (x,T) sont donc indépendantes. On déduit
qu’un système binaire monophasé peut exister à différentes températures avec différentes
compositions chimiques x.
Dans les cas où le système présente deux phases Φ1 et Φ2 en équilibre (φ=2), les variables d’état du
système sont la température T du système, la composition chimique x1 de la phase Φ1 et la
composition chimique x2 de la phase Φ2. D’après la règle de Gibbs, la variance du système est v=1.
On déduit que les trois variables (x1,x2,T) ne sont pas indépendantes. On peut donc prendre pour
variable la température T du système et considérer que les fractions (x1,x2) sont des fonctions de T.
Pour une fraction globale de A dans l’alliage et une température , on utilise la règle de
l’horizontale pour déterminer les compositions chimiques ( ) des deux phases Φ1 et Φ2, à partir
du diagramme. Ces compositions sont données par les abscisses X1 et X2 des points d’intersection de
la droite horizontale d’équation avec les limites des zones respectives de Φ1 et Φ2 (voir figure
ci-dessous).
T T
Φ1 Φ1+Φ2 Φ2
To
B X1 Xo X2 A
%A
Dans le cas où le système présente trois phases Φ1, Φ2 et Φ3 en équilibre (φ=3), les variables d’état du
système sont sa température T, la composition chimique x1 de la phase Φ1, la composition chimique
x2 de la phase Φ2 et la composition chimique x3 de la phase Φ3. D’après la règle de Gibbs, la variance
du système est v=0. Les quatre variables (x1,x2,x3,T) sont donc fixes. On conclut qu’un système
binaire triphasé se transforme de manière isotherme (à T=Cte) avec des compositions chimiques
(x1,x2,x3) fixes pour les trois phases.
Pour deux éléments A et B sans transformation allotropique et totalement miscibles aux états solide
et liquide, le diagramme des phases présente une zone de stabilité de la phase liquide (L), une zone
de stabilité de la phase solide (S) et une zone de coexistence des deux phases (S+L) en équilibre.
L
B
T f
liquidus
S+L
solidus
T fA
S
B %A A
Pour deux éléments A et B sans transformation allotropique et partiellement miscibles à l’état solide,
l’alliage peut présenter deux phases solides (SA et SB) en équilibre, où SA est une solution de B dans
la structure de A (si A est majoritaire) et SB est une solution de A dans la structure de B (si B est
majoritaire). Le diagramme des phases présente dans le plan (x,T) une zone de la phase liquide (L),
une zone de la phase solide (SA), une zone de la phase solide (SB), deux zones de fusion partielle
(SA+L) et (SB+L), ainsi qu’une zone de coexistence des deux phases solides (SA+SB). Le diagramme
présente un point eutectique (E) où coexiste les trois phases (L,SA,SB).
T T
L T fA
B
T f
SA+L
SB+L
SA
SB
E
SA+SB
B %A A
Matériaux paramagnétiques
Un matériau paramagnétique possède des moments magnétiques atomiques mais ne possède pas
d'aimantation spontanée. Sous l'effet d'une excitation magnétique H ( r , t ) , le matériau
paramagnétique acquiert une aimantation M ( r , t ) orientée dans le même sens que l’excitation.
o
M (r , t ) H (r , t ) avec o
o
Matériau
Tungstène (W) 6,8
Césium (Cs) 5,1
Aluminium (Al) 2,2
Lithium (Li) 1,4
Magnésium (Mg) 1,2
Sodium (Na) 0,72
Matériaux ferromagnétiques
Un métal ferromagnétique (comme le fer, le nickel et le cobalt) contient des cations de moments
magnétiques non nuls. Aux basses températures, ces moments s’orientent dans le sens de l’excitation
magnétique, ce qui donnent dans le métal un champ d’aimantation important. Les matériaux
ferromagnétiques gardent cette propriété d’aimantation spontanée jusqu’à une certaine température
appelée la température de Curie du matériau. Au dessus de , le matériau perd ses propriétés
ferromagnétiques et passe dans la phase paramagnétique (moments désordonnés). Si la température
passe à nouveau au dessous de , le matériau retrouve ses propriétés ferromagnétiques.
L’effet diamagnétique
Quand on soumet un métal à une excitation magnétique H ( r , t ) , les électrons du métal réagissent
par l’induction électromagnétique. Cette réaction produit une aimantation M ( r , t ) opposée à
l’excitation H ( r , t ) . Ce phénomène, appelé le diamagnétisme, est une propriété générale des
matériaux.
o
M (r , t ) H (r , t ) avec o
o
L’effet diamagnétique est généralement faible, sauf dans les supraconducteurs. Il se trouve masqué
par les effets du paramagnétisme ou du ferromagnétisme.