L’alkylation combine les molécules d’oléfines obtenues par craquage catalytique
avec des molécules d’isoparaffines et accroît ainsi le volume et l’indice d’octane des essences de base. Les oléfines réagissent avec les isoparaffines en présence d’un catalyseur très actif, généralement de l’acide sulfurique ou de l’acide fluorhydrique (ou du chlorure d’aluminium), pour donner une molécule paraffinique à longue chaîne ramifiée, appelée alkylat (iso-octane), qui possède des qualités antidétonantes exceptionnelles. L’alkylat est ensuite séparé et fractionné. Les températures de réaction relativement faibles de 10 à 16 °C pour l’acide sulfurique, de 27 à 0 °C pour l’acide fluorhydrique et de 0 °C pour le chlorure d’aluminium sont contrôlées par réfrigération (voir figure 78.13).
Figure 78.13 Procédé d'alkylation
Alkylation à l’acide sulfurique. Dans les unités d’alkylation en cascade à l’acide
sulfurique, les charges, comprenant du propylène, du butylène, de l’amylène et de l’isobutane frais, sont mises en contact dans le réacteur avec de l’acide sulfurique servant de catalyseur. Le réacteur est divisé en zones: les oléfines sont amenées dans chaque zone par des distributeurs, tandis que l’acide sulfurique et les isobutanes s’écoulent d’une zone à l’autre en passant par des chicanes. L’évaporation de l’isobutane permet d’éliminer la chaleur de réaction. L’isobutane gazeux est soutiré au sommet du réacteur, puis refroidi et recyclé; une partie est dirigée vers la tour de dépropanisation. Le résidu se trouvant dans le réacteur est séparé et l’acide sulfurique est soutiré au fond et remis en circulation. Des épurateurs à solution caustique ou à eau éliminent les petites quantités d’acide du produit traité qui est ensuite envoyé dans la tour de déisobutanisation. L’isobutane provenant du débutaniseur est recyclé, et les hydrocarbures restants sont séparés dans une tour de redistillation ou acheminés vers l’unité de mélange.
Alkylation à l’acide fluorhydrique. Il y a deux types d’alkylation à l’acide
fluorhydrique: le procédé Phillips et le procédé UOP. Dans le procédé Phillips, on assèche la charge d’oléfines et d’isobutane, puis on l’envoie dans un ensemble réacteur/décanteur. Les hydrocarbures provenant de la zone de décantation sont chargés dans la colonne de rectification principale, puis le produit soutiré au sommet de cette colonne est envoyé dans le dépropaniseur. Le propane, qui renferme des traces d’acide fluorhydrique, est envoyé dans un stripper d’acide fluorhydrique, puis est catalytiquement défluoré, traité et stocké. L’isobutane est soutiré de la colonne de fractionnement principale, puis recyclé dans le réacteur/décanteur, et l’alkylat soutiré au fond de l’unité de fractionnement principale est acheminé vers un séparateur.
Dans le procédé UOP, on utilise deux réacteurs et des décanteurs distincts. La
moitié de la charge asséchée est chargée dans le premier réacteur avec la matière recyclée et l’isobutane d’appoint, puis ce mélange est envoyé dans le décanteur associé où l’acide est recyclé et les hydrocarbures chargés dans le second réacteur. L’autre moitié de la charge alimente le second réacteur, avec l’acide décanté et recyclé et les hydrocarbures chargés dans la colonne de fractionnement principale. Le reste du procédé est semblable au procédé Phillips: le produit de tête de la colonne de fractionnement principale va dans le dépropaniseur, l’isobutane est recyclé et l’alkylat est envoyé dans un séparateur.