Vous êtes sur la page 1sur 35

Polyméthacrylate

de méthyle
polymère thermoplastique transparent
Poly(méthacrylate de méthyle)

Éprouvette de brome enchâssée dans un


cube de plexiglas.
Identification
No CAS 9011-14-7 (https://tools.wmflab
s.org/magnustools/cas.php?ca
s=9011-14-7&language=fr&title
=Polym%C3%A9thacrylate_de_
m%C3%A9thyle)
No ECHA 100.112.313 (https://echa.euro
pa.eu/fr/substance-informatio
n/-/substanceinfo/100.112.31
3)
Propriétés chimiques
Formule (C5H8O2)n
Masse 100,115 8 ± 0,005 2 g/mol
molaire[1] C 59,98 %, H 8,05 %, O 31,96 %,
Propriétés physiques
T° fusion 130 à 140 °C
T° ébullition 200 °C
Paramètre 18,58 MPa1/2 (25 °C)[2] ;
de solubilité
19,4 MPa1/2[3] ;
δ
18,6 à 26,2 J1/2 cm−3/2[4]

Masse
1,188 g cm−3[3]
volumique
Propriétés électroniques
Constante 3,12 (1 kHz, 27 °C)
diélectrique 2,76 (1 MHz, 27 °C)
2,6 (1 GHz, 27 °C)
3,80 (1 kHz, 80 °C)
2,7 (1 MHz, 80 °C)
2,6 (1 GHz, 80 °C)[5]

Propriétés optiques
Indice de
réfraction 1,49[6]
Précautions
SIMDUT[8]

Produit non contrôlé


Classification du CIRC
Groupe 3 : Inclassable quant à sa
cancérogénicité pour l'Homme[7]

Unités du SI et CNTP, sauf indication


contraire.
modifier (https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Poly
m%C3%A9thacrylate_de_m%C3%A9thyle&action=edit&s
ection=0)

Le poly(méthacrylate de méthyle)
(souvent abrégé en PMMA, de l'anglais
poly(methyl methacrylate))[9] est un
polymère thermoplastique transparent
obtenu par polymérisation en chaîne
dont le monomère est le méthacrylate de
méthyle (MMA). Ce polymère est plus
connu sous son premier nom
commercial de Plexiglas, marque
déposée utilisée dans le langage
courant[10] comme antonomase, même si
le leader mondial du PMMA est Altuglas
International[11] du groupe Arkema, sous
le nom commercial Altuglas. Il est
également vendu sous les noms
commerciaux Lucite, Crystalite, Hésalite,
Perspex et Nudec.

Logo Altuglas
International

Synthèse

Cette section ne cite pas


suffisamment ses sources (mai
2022).
Pour l'améliorer, ajoutez des
références de qualité et vérifiables
(comment faire ?) ou le modèle
{{Référence nécessaire}} sur les
passages nécessitant une source.

Il se polymérise à l'aide de radicaux qui


amorcent une polymérisation radicalaire
en chaîne. Également possible, la
polymérisation anionique, au moyen
d'amorceurs nucléophiles de type
carbanion.

La polymérisation anionique doit se faire


en milieu anhydre ; en effet, dans ce type
de réaction, il n y a pas d'étapes de
terminaison, la chaîne en construction
continue à absorber des monomères
jusqu'à épuisement du stock. C'est
seulement à ce moment-là que l'on peut
précipiter le PMMA en lui fournissant un
proton (à l'aide d'un acide par exemple),
ou y ajouter un monomère différent, dans
le but de former des copolymères à blocs
(de type AAABBB).

Le milieu anhydre sert donc à éviter que


les chaînes de PMMA ne se terminent
trop tôt à cause d'un proton, ce qui ferait
baisser leur degré de polymérisation.
C'est aussi pour cette raison que la
réaction se fait sous atmosphère inerte
(argon, diazote).
Le solvant et l'amorceur utilisés
définiront la tacticité du polymère et
donc ses propriétés physiques.

Il existe trois principaux procédés de


polymérisation :

par coulée entre deux plaques de


verre ;
en suspension ;
en masse.

Les deux derniers procédés sont


principalement utilisés pour la
production de plaques extrudées et la
fabrication de granulés.
Le PMMA peut être moulé par
compression, injection, coulée, soufflage
et extrusion. Les feuilles et plaques de
PMMA sont facilement thermoformées.
On peut facilement le métalliser. Le
PMMA peut également être soudé par
ultrasons.

Propriétés physiques
Sa température de transition vitreuse (Tv)
est comprise entre 46 °C pour un PMMA
isotactique (les groupes ester sont
alignés du même côté de la chaîne) et
159 °C pour un PMMA syndiotactique
(les groupes ester sont alternés autour
de la chaîne)[12]. La majorité des PMMA
sur le marché actuellement est atactique,
leur Tv étant comprise entre 90 °C et
105 °C. La modification du groupe ester
induit également un abaissement de Tv
(ex. : éthyle : 65 °C, n-butyl : 20 °C). Le
PMMA peut également être modifié par
copolymérisation avec d'autres
monomères tels que des acrylates, des
acrylonitriles, des styrènes et butadiènes.

Bécher en acrylique endommagé par


réaction avec de l'éthanol.

Ces matériaux se caractérisent par :


très grande transparence, très limpide ;
propriété optique exceptionnelle
(transmission lumineuse supérieure à
celle du verre jusque dans le proche
ultraviolet, transparence, limpidité,
brillance). Indice de réfraction de 1,49 ;
aspect de la surface très lisse et
brillant ;
excellente résistance aux agents
atmosphériques ;
excellente tenue aux rayons
ultraviolets et à la corrosion ;
légèreté : masse volumique de
1,19 g cm−3 (beaucoup plus léger que
le verre) ;
coefficient de dilatation thermique : 70-
77 × 10−6 K−1[13] ;
usage dentaire : sensible à long terme
(plusieurs mois) à la présence de la
salive (le matériau devient cassant), de
chlorhexidine (désinfectant buccal) ou
de certains colorants alimentaires
(colorations) ;
conductivité thermique à 23 °C : 0,17-
0,19 W m−1 K−1[13] ;
coefficient élevé de dissolution en
solution aqueuse.
Découverte du plexiglas

Le phono-radio combiné SK61 de


Braun et son couvercle en verre
acrylique de marque Plexiglas (1962).

Le premier acide acrylique a été obtenu


en 1843, et l’acide méthacrylique, qui en
est dérivé, en 1865. La réaction entre
l'acide méthacrylique et le méthanol
donne l'ester méthacrylate de méthyle.
En 1877 le chimiste allemand Rudolph
Fittig découvrit le procédé permettant de
polymériser le méthacrylate de méthyle.
Le verre acrylique a été découvert
pratiquement simultanément (en 1928)
en Allemagne (Walter Bauer), au
Royaume-Uni (Rowland Hill et John
Crawford) et en Espagne. En 1933, la
marque Plexiglas a été brevetée et
déposée par un autre chimiste allemand,
Otto Röhm. En 1936, Imperial Chemical
Industries (alors Lucite International) se
lance dans la première production
commercialement viable de verres de
sécurité acryliques (marque Perspex).
Les premières lentilles de contact en
acrylique ont été conçues en 1940 par
Heinrich Wöhlk pour son propre usage :
les lentilles de contact commercialisées
à cette époque étaient faites en verre
borosilicate taillé, et provoquaient des
réactions allergiques[14]. Durant la
Seconde Guerre mondiale, aussi bien les
forces alliées que celles de l'Axe
utilisèrent des verres acryliques pour la
fabrication des périscopes de sous-
marins et des pare-brises et tourelles de
mitrailleuse des bombardiers. Les pilotes
d'avion dont les yeux avaient été touchés
par des projections de PMMA étaient
moins gravement blessés qu'avec des
éclats de verre à vitre, en raison d'une
bien meilleure compatibilité entre les
tissus humains et le PMMA qu'avec le
verre[15]. Un des premiers produits de
consommation en verre acrylique de la
marque Plexiglas est le couvercle de la
chaîne Hi-Fi Braun SK 4 de 1956.
Utilisation
Cette section ne cite pas
suffisamment ses sources (juin
2022).
Pour l'améliorer, ajoutez des
références de qualité et vérifiables
(comment faire ?) ou le modèle
{{Référence nécessaire}} sur les
passages nécessitant une source.

On distingue :

enseignes, bandeaux lumineux,


panneaux signalétiques et
publicitaires ;
verrières d'avions légers, planeurs,
ULM ;
PLV, présentoir, gravure, ameublement,
agencement de magasin, décoration ;
pièces industrielles ;
accessoires de sécurité ;
balle de contact ;
prothèse dentaire ;
implant en ophtalmologie ;
membranes pour hémodialyseurs… ;
fibres optiques ;
art (objets de design, sculpture) : la
Pontiac Plexiglas Deluxe Six de 1939,
autrement nommée « Ghost Car » et
designée par Norman Bel Geddes, est
le fruit d'une collaboration entre
General Motors et la firme Rohm and
Haas. Elle fut la première voiture
fabriquée aux États-Unis à avoir une
carrosserie entièrement réalisée en
Plexiglas, révélant de fait sa structure
et ses divers organes mécaniques. Elle
fut exposée comme objet
promotionnel dans le pavillon
Highways and Horizons de la General
Motors, à l'occasion de l'Exposition
Universelle de New York 1939-1940.
Un second exemplaire fut construit en
1940 à l'occasion de la Golden Gate
Exposition de 1940[16] ;
lentilles d'appareils photographiques
économiques (jetables) — la
polymérisation en masse permet
l'obtention de pièces sans contraintes
internes, possédant donc un indice de
réfraction constant et isotrope ;
support d'impression directe avec
encres UV pour les tableaux
photographiques[17] ;
instruments de musique : certains
modèles de batteries (Ludwig et
Tamburo, entre autres) ;
réservoir de cigarettes électroniques.
kits de batterie (comme la Pearl
Crystal Beat, ou la Ludwig Vistalite,
batterie emblématique de John
Bonham)

Le PMMA possède de nombreux


avantages dont deux principaux : il est
transparent et résistant.
Il peut remplacer le verre dans la
fabrication de vitres car il permet une
excellente transmission de la lumière. Il
transmet jusqu'à 92 % de la lumière
visible, soit plus que le verre. Pour sa
résistance aux ultraviolets, il est utilisé
pour les vitrages, les protections de
tuiles ou certains éléments de voiture
(feux arrière).

C'est le seul polymère transparent aux


ultraviolets [réf. nécessaire]. Contrairement
au polycarbonate, polystyrène et autres
polymères transparents, il n'offre pas de
coloration jaunâtre qui impose l'addition
d'azurants optiques. On obtient alors un
polymère d'une transparence
exceptionnelle.

Les surfaces de PMMA montrent une


grande rigidité, ainsi qu'une bonne
résistance aux produits chimiques. C'est
ainsi le matériau idéal pour les parois
transparentes des grands aquariums.

Le PMMA est assez fragile et brûle


facilement. Ce polymère exige également
une trempe (recuisson) pour relâcher les
tensions internes du polymère. Il a une
faible résistance aux solvants,
particulièrement aux carburants. Le
matériau semble bien résister à
l'essence, au méthanal et à l'acide
chlorhydrique mais ne résiste pas à
l'acétone. Il réagit très mal au contact de
cyanoacrylate, qui fait blanchir le PMMA
comme s'il avait été sablé.

Le PMMA a une assez faible résistance à


l'abrasion. Si nécessaire, on lui préfère le
copolymère styrène-acrylonitrile (SAN),
surtout pour les pièces colorées (feux
arrière d'automobile) où la transparence
est moins importante.

Le PMMA ne peut pas être utilisé comme


écran de protection de machines
industrielles [pourquoi ?], il est nécessaire
d'utiliser du polycarbonate qui ne
présente pas de danger lorsqu'il se
brise [Interprétation personnelle ?][réf. nécessaire].

Recyclage
Cette section ne cite pas
suffisamment ses sources (juin
2022).
Pour l'améliorer, ajoutez des
références de qualité et vérifiables
(comment faire ?) ou le modèle
{{Référence nécessaire}} sur les
passages nécessitant une source.

Le PMMA peut être fondu puis remoulé,


mais c'est surtout par dépolymérisation
qu'il peut être recyclé facilement. Par
chauffage, le PMMA redonne son
monomère de départ, le MMA. Celui-ci
peut alors être réutilisé pour une nouvelle
polymérisation.

En France, le 27 avril 2016, les principaux


acteurs de la filière ont signé un
engagement sur la « croissance verte »
portant sur la mise en place d'une
nouvelle filière de recyclage du verre
acrylique (projet « Reverplast »)[18],[19].

Commerce
En 2014, la France est importatrice de
PMMA, d'après les douanes
françaises [réf. nécessaire]. Le prix moyen à
la tonne à l'import était de 2 100 €[20].
Références
1. Masse molaire calculée d’après
« Atomic weights of the elements
2007 » (http://www.chem.qmul.ac.u
k/iupac/AtWt/) [archive], sur
www.chem.qmul.ac.uk.

2. (en) James E. Mark, Physical


Properties of Polymer Handbook,
Springer, 2007, 2e éd., 1076 p.
(ISBN 978-0-387-69002-5 et
0-387-69002-6, lire en ligne (https://b
ooks.google.fr/books?id=fZl7q7UgE
XkC&pg=PA289) [archive]), p. 294.
3. (en) Leslie Howard Sperling,
Introduction to Physical Polymer
Science, Hoboken, New Jersey, Wiley,
2006, 845 p.
(ISBN 978-0-471-70606-9, lire en
ligne (https://books.google.com/boo
ks?id=GMVqDwAAQBAJ&printsec=fr
ontcover) [archive]), p. 75.

4. (en) Jozef Bicerano, Prediction of


polymer properties, New York, Marcel
Dekker, 2002, 3e éd., 746 p.
(ISBN 0-8247-0821-0), p. 196.

5. (en) David R. Lide, CRC Handbook of


Chemistry and Physics, CRC Press,
2009, 90e éd., 2804 p., Relié
(ISBN 978-1-4200-9084-0).
6. (en) J. G. Speight et Norbert Adolph
Lange, Lange's Handbook of
Chemistry, McGraw-Hill, 2005,
16e éd., 1623 p.
(ISBN 0-07-143220-5), p. 2.807.
7. IARC Working Group on the
Evaluation of Carcinogenic Risks to
Humans, « Monographies du CIRC
sur l'Identification des Dangers
Cancérogènes pour l'Homme,
Groupe 3 : Inclassables quant à leur
cancérogénicité pour l'Homme » (htt
ps://monographs.iarc.who.int/fr/age
nts-classes-par-les-monographies-du
-circ-2/) [archive], sur
monographs.iarc.fr, CIRC,
16 janvier 2009 (consulté le
17 janvier 2023).
8. « Polyméthacrylate de méthyle (htt
p://www.reptox.csst.qc.ca/DetailSim
dut.asp?no_produit=41384&langue=
F) [archive] » dans la base de
données de produits chimiques
Reptox de la CSST (organisme
québécois responsable de la sécurité
et de la santé au travail), consulté le
25 avril 2009.

9. Nom et abréviation selon la norme


EN ISO 1043-1, Plastiques -
Symboles et termes abrégés -
Partie 1 : polymères de base et leurs
caractéristiques spéciales.
10. « Plexiglas » (https://www.cnrtl.fr/de
finition/plexiglas) [archive], sur
cnrtl.fr (consulté le 15 juillet 2019).

11. Altuglas International (http://www.alt


uglas.com) [archive].

12. (en) D. W. van Krevelen et Klaas te


Nijenhuis, Properties of Polymers,
4e éd., 2009.

13. « Polyméthacrylate de méthyle


(PMMA, Acrylique) » (http://www.goo
dfellow.com/F/Polymethacrylate-de-
methyle.html) [archive], sur
goodfellow.com.
14. « Unternehmen – Historie » (http://w
ww.woehlk.com/historie.htm
l) [archive], sur Wöhlk Contactlinsen
GmbH (consulté le 26 mars 2018).

15. Schwarcz, Joe, The Right Chemistry :


108 Enlightening, Nutritious, Health-
Conscious and Occasionally Bizarre
Inquiries into the Science of Daily
Life, Doubleday Canada,
6 novembre 2012, 272 p.
(ISBN 978-0-385-67160-6, lire en
ligne (https://books.google.com/boo
ks?id=Ar_wkXGvB8UC&pg=PT22
6) [archive]), p. 226.
16. (en) Robert Tate, « Looking Back at the
Pontiac Ghost Car » (https://www.m
otorcities.org/story-of-the-week/201
7/looking-back-at-the-pontiac-ghost-
car) [archive], sur motorcities.org,
27 aout 2017 (consulté le
10 février 2020).

17. « Plexi, lumière et profondeur » (htt


p://www.paragonsquare.com/conten
t/27-impression-support-rigide-plex
i) [archive], sur paragonsquare.com,
Paragon Square.
18. « Les premiers engagements pour la
croissance verte ont été signés » (ht
tp://www.developpement-durable.go
uv.fr/Les-premiers-engagements-pou
r-la.html) [archive], ministère de
l'Environnement, de l'Énergie et de la
Mer, 10 mai 2016 (consulté le
29 août 2016).
19. « Engagement sur la croissance
verte portant sur la mise en place
d'une nouvelle filière de recyclage
du verre acrylique (projet
Reverplast) » (http://www.developpe
ment-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ECV_
REVERPLAST.pdf) [archive] [PDF] ,
ministère de l'Environnement, de
l'Énergie et de la Mer, 27 avril 2016
(consulté le 29 août 2016).

20. « Indicateur des échanges


import/export » (http://lekiosque.fin
ances.gouv.fr/LEO/frame_LEO.as
p) [archive], sur Direction générale
des douanes (indiquer
NC8=39061000) (consulté le
7 août 2015).
Voir aussi

Portail de la chimie
Portail des sciences des matériaux

Ce document provient de
« https://fr.wikipedia.org/w/index.php?
title=Polyméthacrylate_de_méthyle&oldid=20549
3381 ».

La dernière modification de cette page a été faite


le 26 juin 2023 à 17:45. •
Le contenu est disponible sous licence CC BY-SA
4.0 sauf mention contraire.

Vous aimerez peut-être aussi