Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
au bord de la rivière…
Un jour le gardien d’une riche demeure qui se trouvait sur la route de Baal
Schem ne contint plus sa curiosité :
– dis-moi ce que tu cherches ainsi dans l’obscurité ?
Je t’observe depuis depuis si longtemps, que fais-tu là assis sans rien faire sur la
rive ?
– Moi aussi je m’étonne, lui répondit Baal Shem, de te trouver éveillé à l’heure où
tout le monde dort.
Que fais-tu toujours devant cette porte en pleine nuit ?
– Je suis le gardien, fit l’homme, j’observe.
– quelle coïncidence ! s’exclama Baal Shem. c’est exactement ce que je fais moi
aussi.
– Comment cela ? s’étonna le gardien. Tu prétends faire comme moi, mais tu ne
surveilles aucune maison, aucun palais. Tu restes assis sur le sable !
– Il y a une petite différence entre nous, expliqua Baal Shem. Tu es attentif aux
allées et venues extérieures. Moi, j’observe l’observateur à l’intérieur. Qui
est-il ? Je consacre toute ma vie à cette question. Je m’observe moi-même.
– C’est bizarre, j’observe la nuit depuis des années et rien de tel ne m’est jamais
arrivé.
Me permets-tu de t’accompagner demain soir ? Tu me montreras comment m’y
prendre.
Je sais observer, mais il me semble que tu t’y prends autrement, dans une autre
direction.
*Baal Shem fut un rabbin mystique qui fonda au 18e siècle le hassidisme, un mouvement dissident du
judaïsme.
Saraha était le fils d’un brahmane lettré vivant à la cour du roi Mahapala.
Le roi voulait lui donner sa fille en mariage,
mais celui-ci souhaitait renoncer au monde et devenir un « sannyasin ».
Un jour pendant une méditation, il eut la vision d’une femme, sur la place d’un
marché, et il sut que cette femme deviendrait son maître.
Il dit à Sri Kirti : « Vous avez purifié mon être et maintenant je suis prêt à faire
l’autre moitié de mon travail. »
Et il partit sur les routes avec la bénédiction de Kirti qui riait.
Saraha lui présenta ses excuses : « tu n’es pas une simple fabricante de flèches,
pardonne moi de l’avoir pensé. Je regrette infiniment mon erreur. tu es un
grand maître et tu m’as fait renaître. »
Parce qu’il avait compris son acte et reconnu sa vérité, la femme se mit à danser
et changea son nom : « Désormais tu t’appelleras Saraha, « celui qui a
décoché la flèche ». En comprenant le sens de mes actes, tu as touché la
cible. »
*Sri Kirti fut le disciple de Rahul Bhadra, qui était le propre fils du Bouddha
Cette histoire est tirée du livret accompagnant le tarot « Perles de sagesse » histoire 54 « la
concentration »ed.Almasta
Je l’ai enrichi par des extraits du livre « Tantra, le chant Royal de Saraha » ed. Le voyage Intérieur
1989
L’histoire de Saraha est encore longue, je la terminerai une autre fois, dans un autre article.
Diogène, le mystique grec, est l’un des rares joyaux de la conscience humaine.
Lorsqu’ Alexandre le Grand était en route pour l’Inde, il rencontra Diogène sur
son chemin.
C’était un matin d’hiver, une brise fraîche soufflait et Diogène était étendu au
bord de la rivière, nu sur le sable, prenant un bain de soleil.
C’était un homme magnifique – d’une belle âme émane toujours une beauté qui
n’est pas de ce monde…
C’était un homme d’une telle grâce qu’Alexandre ne put en croire ses yeux. Il
était émerveillé :
« Sire, » dit-il… – de sa vie, il n’avait jamais parlé ainsi à personne -,
« Sire, je suis extrêmement impressionné par votre présence et je désirerais faire
quelque chose pour vous.
Y-a-t-il quelque chose que je puisse faire ? »
Alexandre reprit : « Si j’ai une nouvelle chance de revenir sur terre, je
demanderai à Dieu qu’au lieu de me recréer Alexandre, il fasse de
moi un Diogène. »
« Après, je me reposerai. »
Diogène rit encore et lui dit : « Tu es fou ! Je me repose ici et maintenant
et je n’ai pas conquis le monde, je n’en vois pas la nécessité.
Si à la fin, de toute façon, tu voudras te reposer et te détendre, pourquoi ne le
ferais-tu pas maintenant ?
Qui t’as dit qu’avant de te reposer, tu devais conquérir le monde ?
Je te le dis, si tu ne te reposes pas maintenant, tu ne le feras jamais. De toute
manière, tu ne seras jamais capable de conquérir le monde… tu mourras en
cours de route.
Tout le monde meurt au milieu du voyage. »
Une étrange histoire s’est transmise au cours des siècles, selon laquelle Diogène
mourut aussi le même jour.
Et ils se rencontrèrent sur leur chemin vers Dieu, en traversant la rivière.
Diogène répondit : « C’est vrai. Mais tu te méprends : tu ignores qui est le
mendiant et qui est l’empereur.
Je peux affronter Dieu, car j’ai vécu ma vie totalement et m’en suis réjoui.
Mais toi, tu n’en es pas capable je le sais, car tu ne peux même pas m’affronter
moi,
tu n’oses pas me regarder dans les yeux. Ta vie entière a été gaspillée. »
Mulla Nasruddin resta silencieux, mais tout au fond de lui, il était très agité, il
bouillonnait.
Bien des fois il eut envie d’intervenir, mais il parvint à se contrôler.
a l’extérieur, il avait l’air d’un bouddha, mais à l’intérieur il était comme fou.
Commentaire d’Osho :
« N’imite personne, ne suis personne,
sinon ta vie sera un succédané, ce qui est pire qu’un suicide.
Sois ce que tu es. »