Le système intérieur : un supplément de contexte pour Eclipse Phase

L’exploration d’exoplanètes : aux conins d’Eclipse Phase

EXPLOREZ LES MERVEILLES EXTRASOLAIRES
 UN HORIZON INFINI 4 LES PROTOCOLES D’URGENCE 52 LASSITER 104
Les Pannes de Porte 52 LUCA 105
LES MISSIONS DE Les Utilisateurs de Portes hostiles 52
GATECRASHING 10 Les Opérations de sauvetage 53
MISHIPIZHEU 108
Une Tranquillité condamnée 108
Les Portes : Opportunités ou risques-X? 12
CE QUE L’ON SAIT DES PORTES 12
LES PORTES DE PANDORE 54 Les Anomalies de Nanabozho 109
LES PORTES DU SYSTÈME SOLAIRE 56 MORAVEC 109
LES PORTES ET LEURS La Porte de Vulcain 56 Une Terre morte, mais des mers foisonnant
LOCALISATIONS 13 La Porte de Mars 58 de vie 109
Incidence des couches géologiques Un Réseau actif 110
Pathinder : un parrainage iable 59
sur l’âge des Portes 13 La Théorie du cimetière 110
La Porte de Pandore 60
Les Installations à proximité des portes 14 L’Interface 110
La Porte de la Fissure 63
LA CONCEPTION ET L’APPARENCE DES La Porte de la Discorde 65 Des Problèmes de réseau 111
PORTES 15 Un Interrogatoire 66 NIRVANA 112
Une Expérience perturbante 15 Les Missions de Porte de Go-nin 67 Les Battements du cœur d’une
Le Trou de ver 16
DE POSSIBLES PORTES 68 Étoile morte 112
Les Asynchrones et les Portes 17 Interroger un interrogateur 113
Option 1 : la Terre 68
LE FONCTIONNEMENT DES PORTES 18 Option 2 : Luna 68 Une Surveillance involontaire 113
L’ORGANISATION DES MISSIONS 21 Option 3 : L’Orbite terrestre 69 NÓTT 114
Les Parrains 21 Option 4 : Vénus 69 De Froids calculs 114
L’Autoparrainage et l’achat d’accès 21 Option 5 : Les Franges 69
OLAF 116
Une Porte mobile ? 22 LES PORTES EXTRASOLAIRES 70 Résumé de l’Étude de l’Éxoplanète
Les Portes autonomistes 23 Carnet de voyage des Portes 70 Olaf 117
Les Explorateurs extrasolaires 23 Recherche solarchive : Les sphères de
Les Équipes de gatecrasheurs 24 LES SYSTÈMES EXTRASO- Dyson 118
LES MISSIONS D’EXPLORATION 24 LAIRES 72 PENROSE 120
Les Procédures de premier-lien 24 ARCADIE 74 Au bord Des ténèbres 120
Les Missions de premiers-venus 25 Recherche Solarchive : Des exoplanètes Rumeurs de gatecrashing : Des ciels
Qu’emporter ? 26 dignes d’intérêt 74 gris 121
Et les go-cycles ? 27 En suspension tout là-haut 75
Un Fantôme venu de loin 28
PORTAIL 122
Ce qu’il est inutile d’emporter 28 BABYLONE 77 Isra 122
Analyse du cratÈre d’impact 77 Les Cygnes noirs xénotech 123
Les Protocoles de mission 28
Une Voix venue du passé 29 Rapport de débrieing de l’incident 78 RORTY 124
Le Retour 31 Un Jour dans la vie d’une salamandre 78 Transcription d’un lifelog, extrait 124
Les Missions de suivi 33 BLUEWOOD 78 L’ARCHE CÉLESTE 126
Les Dangers des missions 33 Rapport de mission Firewall 319947D 79 Une Nouvelle Terra 126
Des Maboules, mais pas des goules 33 Rumeurs de gatecrashing : Les Le Zoo congelé 127
Les Assurances de récupération 34 retardataires bleues 81 Une Préservationniste en cavale 127
LES ENVIRONNEMENTS EXTRASO- BRAK KODEL 82 SOLENNEL 128
LAIRES 34 Rumeurs de gatecrashing : Mort Un Paradis sous clé 128
Classiication des exoplanètes 35 dans les arbres de brume 85 Un Endroit agréable à visiter, sans
De Rares planètes semblables à la Terre 37 CARNAVAL 86 jouets 129
Des Portes distantes aux abords étranges 38 Un Monde d’Écumeurs 86 SOLIS ORTUS 129
La Xénovie 38
Recherche Solarchive : La Droséracée
CORSE 87 Rapport de terrain 129
Journal de mission 87 SYNERGIE 131
-fouet de Solis Ortus 39
Le Coursier disparu 40 GOUTTE 89 À la rencontre d’une intelligence collective
De la vie en abondance, de la mort en transhumaine 131
LES MISSIONS DE COLONISATION 41
abondance 89 TANAKA 133
Par où commencer ? 42
Un Contact inhabituel 90 l’Étude des singulières créatures
La Gestion d’une colonie 43
Débriefer les morts 43 ÉCHO 92 de Tanaka 133
Mémo destiné aux proxys au sujet Écho V : Des Toiles emmÊlÉes 92 Le Mystère Ambiscience 133
des « colonies perdues » 44 Piratage basilic iktomi ? 92 Une Survivante source d’indices 135
Les Médias coloniaux 45 Écho IV : Un paradis pour la mÉgafaune 93 TIRION 135
LES MISSIONS DE RECHERCHE 45 FORTÉEN 94 La Ferme aux animaux de Duvalier 135
Champ de bataille 45 Des Monstres en isolement 94 VOHAUL 136
Une Mission typique 46 GIZEH 95 Chronologie d’un gaspillage 137
Des Anomalies déiant les lois de Les Créations cryptides de Fortéen 95 WORMWOOD 138
la physique 46 Les Rumeurs sont vraies 96 Rapport de terrain 138
LES MISSIONS DE GATECRASHING LES MISSIONS D’EXPLOITATION DE Archive 2341 de Torii Prime : Brieing
RESSOURCES 47 stratégique sur Gizeh 96 INFORMATIONS DE JEU 140
LA PORTE DE PANDORE Une Nouvelle recrue 49 Serveur de discussion prioritaire : Les RÈGLES DES PORTES DE PANDORE 142
Risques-X de Gizeh 98 Détecter les Portes 142
LES MISSIONS XÉNO-ARCHÉOLO-
Compte-rendu 100 Voir les Portes 142
LES SYSTEMES EXTRASOLAIRES GIQUES 50
Des Détails à régler sur Gizeh 100 L’Interface des Portes 142
Les Planètes des morts 50
Le Processus 50 JUST IN CASE 101 Se connecter au réseau 143
INFORMATIONS DE JEU
Les Sites TITAN 51 Des Intérêts Convergents 101 Le Fonctionnement d’une Porte 143
KRYPTON 102 La Bibliothèque et les adresses
LES PORTES ET LES COMMUNICA-
Pas vraiment le lieu de vacances espéré 102 de Portes 143
TIONS 51
Les Priorités du projet 103 L’Ouverture et la fermeture d’un lien
Les Réseaux toile des exoplanÈtes 51
Interception et confusion 104 trou de ver 144
S’habituer à l’isolement 52
Ordre de morphose 104 Les Fermetures imprévues 144
2
 La Traction du trou de ver 144 Le Matériel de survie 157 Nótt 186
Recevoir des liens entrants 144 Unité de biodéfense 157 Olaf 186
Les Connexions préprogrammées et Le Matériel de xéno-archéologie 160 Penrose 187
prévues en avance 144 Les Robots 160 Portail 188
Pirater une Porte 144 Les Véhicules 163 Rorty 188
Forcer l’ouverture d’un lien trou de ver 145 Les Reliques extraterrestres 164 L’Arche céleste 189
Les Portes et les passes psi 145 LES DANGERS DU GATECRASHING 166 Solennel 189
LES CAMPAGNES DE Les Phénomènes stellaires 166 Solis Ortus 190
GATECRASHING 145 Les Dangers naturels 166 Synergie 191
Les Types de campagnes 145 Les Menaces artiicielles 167 Tanaka 191
Les Explorateurs 145 De Vieux ennemis 169 Tirion 192
Les Chercheurs et les xéno-archéologues 145 Coincés ! 169 Vohaul 193
Les Prestataires 146 S’en remettre au hasard 170 Wormwood 193
Les Colons 146 Les Anomalies de Portes 170 CRÉER DES MONDES
Les Experts 146 LES RISQUES EXTRASOLAIRES 194
Accéder aux Portes 146 ENVIRONNEMENTAUX 170 Cadre et histoire 194
Acheter du temps de Porte 146 Les Atmosphères extraterrestres 170 Choisir un cadre 194
Le Parrainage 147 Les Considérations caractéristiques 195
Les Crasheurs embauchÉs 147
LA XÉNOFAUNE 172
Le Lutin clown 172 La Diversité des milieux 197
Les Volontaires coloniaux 147 De la vie ou non ? 197
L’Anémone de terre 172
Les Gagnants de loteries 147
L’Écuride 172
Les Portes autonomistes 147 CARTES DES LIENS PAR
Les Sauteurs de Portes et les Portes LES EXOPLANÈTES CONNUES 174 TROUS DE VERS 198
lointaines 148 Arcadie 174
Firewall et le Gatecrashing 148 Babylone 175 INDEX 200
Les Restrictions d’accès 149 Bluewood 175
Les Assurances et les sauvegardes 149 Brak Kodel 176
Les Assurances de rÉcupÉration 149 Carnaval 177
Les Récompenses 149 Corse 178
Les Procédures de premiers-venus et Goutte 179
les normes du gatecrashing 149 Écho 180
Fortéen 181
LES TECHNOLOGIES DE GATE-
Le Docteur Dalton 181
CRASHING 150
Gizeh 182
Nouveaux morphes 150
Just In Case 183
Nouveaux biowares 152
Krypton 183
Nouveau nanoware 153
Lassiter 183
Aspect spécial 153
Luca 184
Le Matériel de communication 154
Mishipizheu 184
Les Technologies du quotidien 155
Moravec 184
Le Matériel d’exploration 155
Nirvana 185
Les Animaux intelligents 157

CRÉDITS
Écriture  : Rob Boyle, Brian Cross, Jason Hardy, David Hill, Ken
RESSOURCES
http://eclipsephase.com – Site Web, blog et forums d’Eclipse Phase
http://posthumanstudios.com – Site Web de Posthuman Studios
Horner, Evan Jamieson, James Knevitt, TS Luikart, Phil Masters,
http://eclipsephase.com/resources – Boutique en ligne et PDF VO
Steven Mohan, Malcolm Sheppard, John Snead, Tobias Wolter
http://www.black-book-editions.fr – Boutique en ligne et PDF VF
Édition : Rob Boyle, Brian Cross, James Knevitt, Michelle Lyons

TABLE DES MATIÈRES

Développement : Rob Boyle, Brian Cross
Version française 0.9 établie à partir de la version 1.1 de Posthuman Studios.
Direction artistique : Rob Boyle, Adam Jury Première Impression, par Black Book Éditions
Dessin de la couverture : Stephan Martiniere Imprimé en France en août 2015. Dépôt légal : août 2015.
Illustrations intérieures  : Rich Anderson, Noah Bradley, Leanne ISBN : 978-2-36328-150-0
Buckley, Saul Espinosa, Tom Garden, Zachary Graves, Tariq Hassan,
Contactez-nous à l’adresse infos@black-book-editions.fr via les sites www.black-book-
Thomas Jung, Andrew McIntosh, Aaron Miller, Mark Molnar, Will
editions.fr ou eclipsephase.com ou cherchez « Eclipse Phase », « Black Book Éditions »
Nichols, Lorenz Ruwwe, Mike Sass, Jonas Springborg, James Wolf et « Posthuman Studios » sur votre réseau social préféré
Strehle, Bruno Werneck, Joe Wilson, Mark Winters
Mise en page : Adam Jury Posthuman Studios est composé de : Rob Boyle, Brian Cross et Adam Jury.
Diagrammes : Tiara-Lynn Agresta, Adam Jury
Licence Creative Commons ; Certains Droits Réservés. Eclipse Phase est une marque
Diagramme des trous de ver fondés sur le travail de : Allen McCloud déposée par Posthuman Studios LLC
Indexage : Rob Boyle, Adam Jury
Playtesteurs et relecteurs  : Joe Altepeter, Michael Brightbill, Eirik
Bull-Hansen, Karl Hauber, Sarah Hood, Ryan Jeffrey, Christopher
Lavery, Mike Miller, David Silberstein, Zak Strassberg, Martin Swan,
Brandie Tarvin, Guillaume Tremblay, William Wilson, Jaqui Wujec
Inspiration musicale : Cervello Elettronico, Fla Vector, Fractional Cette œuvre est éditée sous contrat Creative Commons Attribution – Pas d’utilisation com-
merciale – Partage dans les mêmes conditions 3.0 non transposé (CC BY-NC-SA 3.0)

CRÉDITS VF Pour voir une copie de ce contrat, visitez : http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/

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Édité par Black Book Éditions Cela signiie que vous êtes libre de copier, de reproduire, de partager et de remixer les textes
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Mise en page : Jérôme Cordier changements apportés à cette licence, jetez un coup d’œil à : http://eclipsephase.com/cclicense.
Le diagramme du trou de ver (p. 16) est sous licence CC BY-SA ; usage commercial permis.
3
 Iftikhar Quraini frissonna, mais pas à cause du froid qui lui
donnait la chair de poule et qui changeait sa respiration en brume.
D’accord, la salle de la Porte était glaciale, les murs taillés dans de
la glace bleue aussi dure que l’acier, et l’air assez froid pour geler
les molécules d’eau sur sa peau alors qu’il joignait ses mains autour
de sa bouche pour essayer de préserver au moins un petit peu de
chaleur.
Mais ce qui se trouvait au cœur de la salle de la Porte était
encore plus froid.
La Porte de la Fissure.
CARTER ■ LA MUSE D’IFTIKHAR
Elle l’attendait, sphère creuse de huit mètres de diamètre,
construite d’arches et de tourbillons de métal brillant se
croisant les uns les autres et cachant quelque chose de plus
sombre en leur sein.
Iftikhar ne put s’empêcher de frissonner.
— Tu es sûre que tu ne peux rien me dire ?
— [Je peux te dire beaucoup de choses,] dit Carter, sa muse,
[mais peu qui pourraient t’être utiles. Comme je te l’ai déjà dit à
maintes reprises, l’expérience de la Porte est quelque chose d’extrê-
mement personnel.]
Une voix profonde l’interrompit.
— Nerveux, gamin ?
Iftikhar ne se tourna pas pour regarder le chimpanzé
nommé Brandon Sail. Au lieu de cela, il observa l’une de ses
coéquipières entrer dans la sphère et son corps se découper
au milieu des ombres étranges et tordues qui s’y mouvaient.
Elle pénétra dans l’obscurité, au centre, puis elle disparut.
Iftikhar grimaça.
Il entendit le doux halètement du rire du chimpanzé.
— Mec, t’es complètement lippé.
Iftikhar se tourna vers Sail.
— C’est faux, répondit-il froidement.
4
Tout le monde savait que le chimpanzé était un agent hypercorp,
et Iftikhar n’avait pas vraiment envie de parler avec lui.
Sail grogna, sceptique. Sa peau était couleur cèdre et ses yeux
marron clair étaient aussi énigmatiques que ceux d’un être humain.
De ins poils noirs encadraient un visage rendu comique par des
oreilles gigantesques. Mesurant 1,50 m, Sail était plus petit qu’If-
tikhar, mais plus fort. Les chimpanzés ne sont pas des singes. Ce
sont des grands singes. Et celui-là avait probablement suivi un en-
traînement commando.
— Écoute, dit le chimpanzé, j’ai déjà fait ça des dizaines de fois.
Il n’y a pas de quoi s’inquiéter.
Iftikhar s’agrippa au commentaire comme un homme dans une
combinaison pressurisée déchirée s’accroche au tissu autour du
trou, essayant de contenir sa vie.
— Tu veux dire que ce n’est pas si horrible ?
— Oh, si. Ça va être tout pourri.
Sail haussa les épaules, dans sa combinaison pressurisée vert fo-
rêt, et sourit à pleines dents.
— C’est seulement qu’il n’y a rien que tu puisses faire.
Puis le technicien de la Porte prononça le nom d’Iftikhar, et ce
fut son tour.
La singularité était noire, mais c’était un noir vide, comme s’il
n’était pas réellement présent – comme si rien n’était vraiment pré-
sent. Iftikhar essaya de regarder la forme de la chose, mais cela
lui piqua les yeux. Il avait un mal de crâne atroce, comme si des
aiguilles lui transperçaient le cerveau. L’esprit transhumain n’était
pas fait pour regarder dans un trou de ver. Un éclair couleur éme-
raude courut sur sa surface, actinique et brillant, mais complète-
ment silencieux.
Iftikhar it un pas en arrière.
— C’est quand tu veux, s’écria Sail.
Iftikhar mit son casque puis prit une grande inspiration. Il se
précipita en av…
Un instant de ténèbres, comme s’il était dans une pièce pendant
une panne de courant. Rien d’autre ici que les ténèbres. Iftikhar it
un pas en avant. Il entendit le cliquetis de sa botte, sentit quelque
chose de solide sous son pied. Où qu’il fût, c’était grand. Grand et
vide. Il pouvait le sentir. Il pouvait l’entendre dans l’écho du pas
qu’il avait fait. Il était seul dans un grand nulle part.
Il sentit son pouls dans ses poignets. Il avait grandi en tant qu’ap-
prenti sur Mars et avait passé beaucoup trop de temps dans des
habitats boîte de conserve. Ce vide n’avait pas l’air normal.
Quelque chose saisit son épaule, une main.
— Inch Allah.
Une main, froide comme l’espace, froide comme une tombe.
Quelqu’un, quelque chose, chuchota en arabe.
— Je t’ai presque attrapé, auparavant. Cette fois, je ne te lâcherai
pas.
… ant et trébucha dans l’aveuglante lumière d’une étoile et des
ombres circulaires qu’elle projetait, la voix assourdissante d’un
océan tout autour de lui. Son rugissement était profond quand il
s’écrasait en écume, son siflement strident quand il se retirait.
Il ne perdit pas de temps et franchit rapidement le seuil de la
Porte. Il chancela puis s’effondra à quatre pattes sur le sable blanc
en tremblant et se mit à respirer en râles irréguliers et profonds.
— Combien de temps pour le passage ?
[Il n’y a pas de « passage »,] répondit Carter. [Le voyage par Porte est
instantané.]
— Mais je suis sûr… Je veux dire, je…
Il n’avait aucun moyen de terminer cette pensée.
[C’était peut-être une hallucination ?] dit Carter, doucement. [Elle a
peut-être été causée par le stress du voyage en trou de ver. Au fait, l’atmos-
phère est respirable par les transhumains, comme prévu.]
Encore haletant, Iftikhar leva des mains tremblantes et ouvrit
son casque. L’air avait un goût froid. Il sentait la saumure et l’anis,
avec une légère note de soufre. Très différent des couloirs aseptisés
du Chat Noir.
Iftikhar leva les yeux. Sail le regardait de manière curieuse, même
si personne d’autre n’avait remarqué son arrivée. Il fronça les sour-
cils et se leva.
La Porte reposait sur un cordon littoral qui s’enfonçait dans
l’eau verte comme un couteau. La plage était accolée à une haute
paroi rocheuse couverte d’arbustes rouge et vert photosynthétiques
qui subsistaient grâce à la roche volcanique noire. Il y avait aussi
des structures tubulaires ressemblant à du corail, parsemées ici et là,
entre les arbustes. Elles étaient de couleur pourpre royal, et étaient
tranchantes. Malherbe rasoir. «  Malherbe  », car elle est inutile.
« Rasoir », car elle coupe.
— Bon, commença Krazny, vous étiez tous là au brieing, vous
connaissez la chanson. Pélagique est principalement un océan, mais
comme vous pouvez le voir, on a aussi de très belles îles.
Krazny était une femme grande et mince, à la peau couleur de
bronze. Son visage était étroit et anguleux, encadré par des che-
veux brun chocolat attachés en une queue-de-cheval. Elle n’était
pas laide, mais ce n’était pas non plus un canon de beauté. Sa
combinaison pressurisée marron afichait un poing faisant un doigt
d’honneur sur toute sa poitrine.
Les membres du collectif Love & Rage ne se soucient pas de ce
qu’ils portent, tant que c’est pratique.
— Il y a ici une petite station de recherche anarchiste, venue pour
étudier les possibilités de colonisation. Ses habitants n’ont pas fait
leur rapport standard prévu il y a trois jours de ça.
—  Quelque chose a dû se passer, dit Derrick Weaver, avec
méiance.
C’était un petit homme avec des cheveux blond sable. On ne re-
marquait pas Weaver, jusqu’à ce qu’on regarde dans ses yeux verts
et pâles. Puis on comprenait que le mentat était très intelligent.
— Les IA de la station auraient dû se connecter comme prévu,
quelque chose a mal tourné, c’est clair.
Krazny haussa les épaules.
— Peut-être que c’est tout simplement un problème de commu-
nication. (Elle secoua la tête, ses kinésiques indiquant qu’elle n’y
croyait pas vraiment.) Bref, le Chat Noir veut en avoir le cœur
net. Je propose que Weaver et Aqua aillent voir la sous-station
de communication. Sail et Quraini vont vers la station principale.
Faucheur et moi ferons la coordination depuis la Porte.
Elle jeta un regard au morphe synthétique.
Faucheur était un disque posé sur un quartet de jambes rapides.
Il n’avait pour le moment sorti aucune arme, mais ça ne voulait pas
dire qu’il n’en avait pas.
—  Tu veux dire qu’on défend la Porte, s’exclama Faucheur,
d’une voix dure et cassante.
Elle n’avait pas à sonner de cette façon. L’ego dans le morphe
l’avait probablement choisie pour les mêmes raisons qui l’avaient
fait taire son nom. Il voulait leur faire peur. Pour quelle autre raison
avoir un robot de guerre à moins de triper sur ce genre de trucs ?
— Il y a du danger, donc ? demanda Aqua, une sylphe.
Elle portait une combinaison pressurisée turquoise qui entourait
ses courbes agréables et qui faisait ressortir le bleu de ses yeux. Une
crinière de cheveux blonds encadrait son visage parfait.
— Soyez prudents, c’est tout, soufla Krazny. Tout le monde est
armé. Restez sur la Toile et servez-vous de vos sondes, et tout de-
vrait bien se passer.
Personne ne dit rien, mais après quelques secondes, le groupe se
sépara en trois équipes.
Alors qu’Iftikhar s’en allait avec le chimpanzé, il ne put s’empê-
cher de remarquer que Krazny n’avait pas vraiment répondu à la
question d’Aqua.
Iftikhar ne s’était jamais rendu compte qu’il pouvait y avoir tant
de choses sur une île. Il n’y en a pas beaucoup, sur Mars. Sous sa
combinaison pressurisée, sa peau était recouverte de sueur et ses
mollets étaient en feu. Contrairement au chimpanzé, son corps
n’avait pas été conçu pour évoluer dans une jungle. Le grand singe
UN HORIZON INFINI
n’arrêtait pas de partir devant et de revenir, et de dire des choses du
genre : « Je crois qu’il y a la piste d’un animal à cinq mètres sur la
gauche » ou « Si tu veux te reposer, tu peux. »
Cela ne faisait que mettre Iftikhar plus en colère.
Après un moment, le chimpanzé lui demanda : .1.1.1.1
1.1.1
— Tu ne m’aimes pas beaucoup, hein ?
.1 .1.1.
Iftikhar ne répondit rien pendant un long moment, il ne faisait .1
.1
.1 1
que le regarder, tout comme le chimpanzé.
.1.1.1.1.1.1.1.1
— Tu viens de Luna, dit Iftikhar.
Sail haussa les épaules.
— J’ai entendu dire que tu avais travaillé (il insista sur ce mot,
comme pour suggérer qu’il ne fallait pas le conjuguer au passé)
pour Action Directe.
1
.1.1.
5
1 .1.1
.
.1
 KRAZNY ■ GATECRASHEUSE /COORDINATRICE ANARCHISTE
—  Travailler n’est pas un gros mot, lui répondit Sail. Les Il eut un frisson dans le dos. Il se souvint tout à coup de
Martiens aussi travaillent. son hallucination dans la Porte. «  Je t’ai presque attrapé,
— Oh, on travaille, dit Iftikhar amèrement. Mes parents ont été auparavant ». La Mort l’avait presque attrapé pendant la
tués pendant la Chute. (Il ravala sa salive.) Mais ils ont réussi à Chute.
m’acheter un ticket pour m’en sortir. J’avais onze ans et j’étais seul. « Cette fois, je ne te lâcherai pas. »
Un réfugié infomorphe. Il m’a fallu huit ans de travail pour payer Il se tourna…
ma dette. Mais il n’y avait rien derrière lui.
— Huit ans, c’est pas si… [Iftikhar, regarde.]
— Quoi ? le coupa Iftikhar. Long ? (Il s’accroupit pour appro- Il sursauta… et murmura une autre malédiction. C’était
cher son visage de celui du chimpanzé.) On parle de mon enfance, juste Sail. Iftikhar ouvrit le lux en temps réel du chimpan-
là. zé. Sail regardait vers le sol, penché comme s’il venait d’être
Sail grimaça. malade.
— Je suis désolé. — Quoi ?
—  Vraiment  ? Wow. On aurait presque pu croire que t’étais [Ça.]
sincère. Le grand singe se déplaçait à quatre pattes, comme s’il
— Donc, je suis un pion du Consortium, murmura Sail. C’est était trop secoué pour marcher debout. Il regarda au-delà
ce que tu penses, mon jeune ami barsoomien ? (Le chimpanzé le d’une crête basse.
regardait avec ses grands yeux marron, si semblables à ceux d’un Ce que le chimpanzé voyait fut sufisant pour arracher
être humain.) S’il est tellement clair que je suis un espion hypercorp, une malédiction à voix haute à Iftikhar.
alors pourquoi les anarchistes m’inviteraient-ils pour une de leurs —  Il n’y a pas d’autre dieu que Dieu, chuchota-t-il, et
missions ? Mohammed est son prophète.
Iftikhar fronça les sourcils. Il se demandait la même chose.
— D’accord, dit le grand singe. En voilà une autre : pourquoi
une anarchiste agirait-elle comme un sergent instructeur ?

FAUCHEUR ■ SPÉCIALISTE EN ARMEMENTS/ANARCHISTE

Il parle de Krazny, pensa Iftikhar. Quelque chose it « clic » dans
sa tête.
— Parce que c’en est une. (Il s’arrêta.) Faucheur est là pour nous
défendre. Weaver pour résoudre les énigmes. Aqua à cause de son
charisme.
— Tu es lent, dit Sail, mais pas complètement stupide.
— Quelque chose de terrible est arrivé.
— Peut-être, répondit Sail. Mais ce monde est trop prometteur
pour l’abandonner, alors…
Le chimpanzé étendit ses mains.
— Ils veulent être sûrs, init Iftikhar. (Il rencontra le regard du
chimpanzé.) Si tu es là, alors ils doivent penser qu’il y a des corpos
en jeu.
Le chimpanzé hocha la tête.
—  Oui. C’est l’une de leurs préoccupations. (Il se pencha en
avant, jusqu’à ce que son visage ne soit qu’à quelques cen-
timètres de celui d’Iftikhar.) Mais je pense que c’est faux,
BRANDON SAIL ■ INDÉPENDANT D’HYPERCORP
Krazny caressa tendrement son Hammerstrike de
Medusan Arms dans ses bras. Peu importait qui avait
construit cette Porte, ils avaient eu un vrai sens tactique.
Elle tapota son fusil automatique affectueusement.
L’emplacement de la Porte, sur ce cordon littoral, était
tel qu’elle pouvait être défendue par un seul soldat bien
armé. La plage était en fait une crique de 400  mètres
allant du nord au sud, entourée sur trois côtés par des
parois abruptes de roche noire. On pouvait grimper, on
pouvait se traîner sur les ines bandes de sable au nord et
au sud, ou on pouvait nager. C’était tout.
Ça plaisait tout à fait à Krazny.
Elle jeta un regard vers le sud. Faucheur couvrait cette
partie. Elle se retourna vers le nord…
Quelqu’un.
Elle voyait une forme humanoïde dans un scaphandre
rigide se déplacer dans le feuillage, la visière de sécurité

chuchota-t-il. réléchissante du casque cachant le visage du morphe.

Puis il se tourna et s’élança en avant, disparaissant dans [Contact !] cria-t-elle.
le feuillage vert. [Je l’ai,] répondit Faucheur, son ping plein de tension.
[Ciblage.]
Le robot de guerre s’abaissa et sortit plusieurs armes.
La silhouette tendit sa main droite, la paume ouverte.
Ils marchèrent longtemps de cette façon, Sail loin devant, [Vous êtes l’équipe de sauvetage ? Oh, Dieu merci. Dieu merci.]
Iftikhar derrière, ayant du mal à le suivre. Quand Iftikhar La voix semblait masculine.
INCONNU ■ SURVIVANT POTENTIEL

arriva à la petite station de recherche, le chimpanzé s’était
déjà servi du drone pour fouiller tous les bâtiments.
[Il n’y a personne ici.]
Iftikhar étudia le groupe de dômes préfabriqués gris et
marron qui sortaient de la jungle comme des champignons.
J’aimerais vériier par moi-même, si ça ne te dérange pas.
[D’accord.] L’irritation de Sail était lagrante. [Je cherche
dans la jungle. Reste à proximité.]
Iftikhar murmura une malédiction. Comme s’il allait
suivre les ordres d’un vendu des corpos. Il entra dans l’un
des grands dômes communautaires. Le courant était coupé,
et l’unique lumière venait du parallélogramme de la porte ouverte,
laissant passer la lueur de l’étoile. Les bottes d’Iftikhar cliquetèrent
sur le carrelage.
— Allo ? appela-t-il.
Personne ne lui répondit.
6
Sans y penser, Krazny avait levé son fusil.
[Monsieur, j’ai besoin d’une identiication. Tout de suite.]
[Oui, oui. Chetko. Artur Chetko. Je… je suis un scientiique spécia-
lisé dans le sol.]
Sans avoir besoin de le lui demander, la muse de Krazny
ouvrit une check-list avec le titre «  Artur Chetko  ». Des
coches vertes apparaissaient à côté de « Membre d’équipe »,
de « Voix » et de « Crypto », trois informations qui sem-
blaient conirmer que c’était vraiment Chetko.
Krazny ne se détendit pas.
[Que s’est-il passé ?]
[Un virus. Bon Dieu, super puissant. Un genre de truc respira-
toire. Virulent comme pas possible. Un tiers d’entre nous sont morts.
Bordel, on a besoin d’aide.]
La maladie igurait clairement parmi les choses suscep-
tibles de mal tourner. Ce n’était pas si probable que ça,
tout en restant possible. Surtout si le virus avait été conçu par
une putain d’hypercorp. Mais ça n’expliquait pas le problème de
communications.
[Restez là, ne bougez pas,] ordonna-t-elle à Chetko.
Krazny se servit de son lien privé pour parler à Faucheur.
[Va le vériier.]
[Pourquoi moi ? Tu es plus proche, je te couvre.]
Faucheur n’était pas la personne la plus intelligente du monde.
[Parce que les morphes synthétiques ne peuvent pas attraper d’infections
respiratoires, c’est ça la raison.]
Faucheur se hâta vers la plage, au-delà de la position de Krazny,
jusqu’au scientiique. Il disparut de sa vue. Le scientiique se dé-
plaça vers Faucheur, et elle le perdit temporairement de vue, lui
aussi. Elle s’inquiéta brièvement, puis se sermonna. Elle savait que
Faucheur pouvait se débrouiller par ses propres moyens.
En tout cas, c’est ce qu’elle crut jusqu’à ce que les comms partent
complètement en sucette.
La canopée de la jungle iltrait la majeure partie de la lumière
de l’étoile, et ne laissait passer que quelques rayons au travers du
plafond vert. Un air lourd et verdoyant se pressait contre Iftikhar.
C’était comme respirer de la soupe. Il essuya la sueur de son visage
avec le dos de son bras. Le pire, c’était le bruit étrange émis par des
créatures cachées dans les fourrés : un grasseyement xylophonique,
un hurlement ressemblant au son d’une lûte à coulisse, un grogne-
ment profond et menaçant.
Tu es où, Sail ?
[À seulement… siflement… cent mètres… craquement… à l’est.]
Je crois que je peux mieux l’entendre, maintenant.
[Tu es plus proche,] dit Carter. [Les interférences semblent diminuer avec
la proximité. Va vers la gauche.]
La gauche.
Son pied se prit dans la racine d’un arbre et il tomba de tout son
long dans des feuilles moisies. Il grogna tandis que le sol it sortir
avec force tout l’air de ses poumons, et une autre racine le frappa
au crâne.
L’odeur de pourriture des feuilles, sucrée, tourbillonnait autour
de lui, et força le passage jusqu’à sa poitrine. Il posa ses mains sur
le sol humide et poussa sur son corps pour se lever. Un bourdonne-
ment occupé attestait de la présence industrieuse d’insectes.
Puis il réalisa que l’odeur de pourriture ne venait pas des feuilles.
Il retint son soufle. Tout à coup, il ne voulut plus respirer de cet
air. Pas encore une fois.
Retenant son soufle, il regarda vers l’avant. Le sol semblait s’en-
fuir de l’arbre, comme si un géant l’avait creusé avec une pelle et
en avait retiré des tonnes avant de laisser une fosse peu profonde.
Il s’avança.
Lentement, très lentement, il regarda par-dessus le bord de la
crête.
Un hurlement s’échappa de sa poitrine avant qu’il ne puisse
l’arrêter.
La fosse était un véritable charnier. Les corps étaient nus, il y
en avait peut-être une dizaine. Des hommes et des femmes, les
membres pliés dans une direction ou une autre, qui reposaient
– non, qui avaient été empilés – les uns sur les autres d’une façon
qu’aucune chose vivante ne pourrait tolérer.
Quelque chose toucha l’épaule d’Iftikhar, ce qui le it sursauter et
crier. Il se retourna et trouva le chimpanzé derrière lui.
— Du calme, mon garçon, du calme, lui dit doucement Sail.
— Avant que les systèmes de comms ne plantent, soufla Iftikhar,
Krazny a dit un truc à propos d’un virus. Tu crois que…
Sail secoua la tête.
— Regarde mieux.
Iftikhar inhala en tremblant et se força à regarder par-dessus la
crête. Cette fois, il vit ce qu’il avait raté avant, ce qu’il avait voulu
rater avant. Les éclaboussures pourpres. Le sang répandu.
L’emblème de la violence.
Des alarmes sonnaient dans le cerveau de Krazny. Faucheur ne
répondait pas. Il n’y avait aucun signe de Chetko.
Sauf qu’elle ne savait pas réellement si c’était Chetko, n’est-ce
pas ?
C’était tactiquement très bien joué. Si on veut attaquer un
groupe, on tape d’abord sur le plus fort, quand on a encore l’élé-
ment de surprise de son côté.
Ses implants Toile étaient inondés de siflements, de bruit blanc.
Quelqu’un essayait de la distraire. Un signe certain d’hostilité.
Elle avait perdu tout contrôle sur la situation en un seul instant.
Son esprit allait à cent à l’heure. Était-ce une manœuvre hyper-
corp pour prendre le contrôle de la planète ? Étaient-ils venus de-
puis la Porte de Mars ou la Porte de Discorde ? Qui que ce fût, ils
auraient besoin de la Porte pour partir de la planète.
Elle choisit rapidement la meilleure position tactique sur la
plage, contre le mur arrière et sous un petit afleurement de roche,
d’où elle serait dificile à atteindre depuis le dessus. Cette position
lui donnait le contrôle sur la Porte, et les débris d’un éboulement
de rochers lui offraient une couverture contre la partie nord de la
plage. Parfait.
Elle rebroussa chemin vers sa petite niche. L’ombre projetée par
l’afleurement rocheux avait dû pousser dehors les arbustes rouge
et vert, car il n’y avait ici que de la malherbe rasoir. Les plantes
avaient l’air un peu différentes de la variété habituelle, on aurait
dit qu’elles étaient badigeonnées de coniture. Ce corail violet était
probablement entré dans une phase reproductive. Les biologistes
de la station penseraient sûrement que c’était très intéressant, s’ils
étaient encore en vie, bien sûr.
Elle se déplaça prudemment dans la malherbe rasoir. Elle ne
pourrait pas éviter quelques coupures, mais elle ne voulait pas révé-
ler sa position en laissant une piste de tubes brisés.
La journée devenait de plus en plus chaude. Elle cracha sur le sol
et continua à avancer. Il fallait qu’elle se soit mise en position avant
que quelqu’un n’arrivât.
Krazny haletait, maintenant. Elle se tourna et cracha de nouveau.
Elle se igea.
Sa bouche était de nouveau remplie de salive et une chaleur hu-
mide se propageait depuis sa taille. Est-ce… est-ce que je viens de
me faire dessus ?
N’importe qui avec un minimum de sens tactique aurait choisi
cet emplacement pour défendre la plage. Ils savaient que je choisi-
rais cet emplacement.
Elle regarda sa main droite. La malherbe rasoir l’avait coupée à
travers le gant. Ce n’était pas une mauvaise blessure, à peine plus
UN HORIZON INFINI
qu’une égratignure, mais…
Elle regarda la « coniture » étalée sur la malherbe rasoir.
Salivation abondante, essouflement, miction involontaire.
Elle ne fut certaine que c’était un agent neurotoxique que quand
les convulsions commencèrent. .1.1.1.1
1.1.1
.1 .1.1.
.1
.1
.1 1
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Iftikhar regardait le corps brisé et ensanglanté qui reposait sur la
plage. Le plus horrible était sa tête. Son crâne s’était ouvert comme
une leur délicate. Sail et lui étaient revenus vers la Porte, où ils
avaient trouvé Aqua et Weaver debout à côté du corps de Krazny.
Personne ne savait où était Faucheur.
1
.1.1.
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1 .1.1
.
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 —  Il est possible d’envisager qu’un carnivore non classiié ait
tué Krazny, dit Weaver. Mais ça n’explique pas ce qui est arrivé à
Faucheur.
—  C’est dingue  ! hurla Iftikhar. On n’est pas des détectives.
Rentrons. Quand ils auront de nouvelles morphoses, ils pourront
nous expliquer…
— Iftikhar, dit le chimpanzé, doucement. Tu es plus intelligent
que ça.
Il regarda le crâne violé de Krazny pendant une seconde entière
avant que son regard ne s’échappât et ne trouvât autre chose à
regarder. Puis il comprit. Ils avaient pris sa pile corticale.
Iftikhar frémit. Il aurait pu comprendre la destruction de la pile.
Sinon, Krazny aurait pu identiier son ou ses meurtriers. Mais la
prendre…
Cela laissait présager quelque chose de bien pire.
— D’accord, dit-il, mais on y va. Rentrons.
— On ne peut pas, hurla Aqua. Tu crois qu’on n’a pas essayé ?
Tu crois que ce n’est pas la toute première chose qu’on a essayée ?
—  Quelqu’un a pris le système de contrôle de la Porte, dit
Weaver. Sans lui, nous ne pouvons pas nous y interfacer.
—  Combien de temps avant que les gars de Love  &  Rage
viennent faire une vériication ? demanda Sail.
— Cinq ou six heures, répondit Weaver.
— Ça pourrait tout aussi bien être cent ! s’exclama Aqua. Aucun
d’entre nous ne pourrait résister à un faucheur… alors à ce qui peut
tuer un faucheur ?
Iftikhar pouvait entendre l’hystérie dans sa voix, et la sentit mon-
ter en lui aussi. Contrôle-toi.
— Le tueur n’est pas forcément puissant, dit Weaver. Peut-être
qu’il est simplement fourbe. Peut-être qu’il a attiré Krazny et
Faucheur dans des pièges.
Iftikhar se mit à regarder le chimpanzé, avec les autres.
Sail replia ses longs bras sur sa poitrine et leur rendit leur regard,
calme. Stoïque.
Iftikhar regarda les deux autres. Leur méiance se voyait claire-
ment sur leurs visages. Il secoua la tête.
— Vous êtes fous. Il ne m’a pas quitté.
Ensuite, il se demanda si c’était vrai. Ils avaient été séparés pen-
dant de courtes périodes.
— Personne ne dit que tu es innocent, grogna Aqua.
Sail le regarda. Souleva un sourcil.
Iftikhar n’avait aucune raison de faire coniance au chimpanzé,
mais c’est pourtant bien ce qu’il avait fait. C’est ce qui lui semblait
juste.
— On ne devrait pas faire ça.
— Il se passe un truc bizarre ici, dit Sail.
— C’est ridicule, hurla Aqua. C’est rien de plus qu’un putain de
jeu des hypercorps. (Elle poignarda du doigt le chimpanzé.) Et il est
impliqué jusqu’au cou.
Elle s’élança vers le sud sur la plage.
Weaver la regarda partir, son gigantesque cerveau calculant des
probabilités. Puis il se tourna et la suivit.
Et laissa Iftikhar se demander comment il était devenu le seul
allié du chimpanzé.
Iftikhar se tourna vers Sail.
— Tu les as laissés partir. Tu sais que tu n’es pas le tueur et tu les
as laissés partir.
Sail prit une grande respiration.
— Avant, tu pensais que j’étais une taupe des corpos. Eh bien, tu
avais raison, Iftikhar. Mais ce n’est pas tout ce que je suis.
— Et qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ?
8
— Ça veut dire que je ne suis pas un anarchiste, comme vous
autres. Je suis un citoyen du Consortium. Je travaille en free-lance
pour plusieurs hypercorps. Mais ce n’est pas tout ce que je fais.
— Tu travailles pour qui ? chuchota Iftikhar.
— Firewall, répondit le chimpanzé doucement.
Le jeune homme secoua la tête.
— Firewall ? Ce n’est pas… Je veux dire, ce n’est qu’une histoire.
Ça n’existe pas.
— Firewall protège la transhumanité des dangers qui pourraient
tous nous détruire.
— Non, dit Iftikhar. C’est terrible. C’est un meurtre, mais…
— Pense, mon garçon. C’est plus qu’un simple meurtre.
— Mais…
Le chimpanzé posa ses mains sur les épaules d’Iftikhar.
— Tu as tout de suite compris pourquoi Love & Rage avait sé-
lectionné chaque membre de cette équipe. Mais jamais tu ne t’es
demandé pourquoi tu étais là ?
Iftikhar était sur le bord étroit de pierre noire qui afleurait de la
paroi abrupte de la falaise, il serrait un pistolet à guidage tellement
fort dans sa main droite que ses doigts lui faisaient mal. En dessous
de lui, il voyait se dérouler un tapis de verts successifs : émeraude,
irlandais et forêt. La seule chose non verte qu’il pouvait voir était
la fourrure noire qui recouvrait l’arrière de la tête de Sail, à envi-
ron dix à quinze mètres de la corniche où lui-même se trouvait. Le
chimpanzé était assez bas sur la paroi pour que celle-ci se change
en pente douce.
Au-delà du perchoir de Sail, il voyait la plage et la mer.
Et la Porte.
L’arme dans la main d’Iftikhar lui faisait mal.
Je ne peux pas faire ça, dit-il à Sail grâce à son implant Toile.
[Tu dois le faire.]
Des interférences déformaient les mots de Sail, mais le chimpanzé
était sufisamment proche pour qu’Iftikhar puisse les comprendre.
Pourquoi est-ce que tu ne peux pas le tuer, toi ?
[Non. Le tueur s’attend à une embuscade de type militaire. Il ne s’attendra
pas à une double embuscade. Et il ne s’attendra pas à toi.]
Parce que je suis faible ?
[Non,] dit patiemment le chimpanzé, [parce que tu as l’air faible.]
Mais je ne le suis pas vraiment ?
[Tu m’as fait coniance, Iftikhar. Tu peux me dire pourquoi ? Pourquoi faire
coniance à un agent hypercorp ?]
Les cheveux sur la nuque d’Iftikhar se hérissèrent. Il s’était posé
la même question il y a quelques heures.
T’es convaincant.
[Oui,] dit Sail. [Mais toi, non. Tu veux bien réessayer ?]
La question immobilisa Iftikhar pendant un long moment ef-
frayant, l’immobilisa alors qu’il regardait l’étendue verte et mono-
tone en face de lui. Non, pensa-t-il, et même dans son esprit, c’était
comme un murmure. Non, je ne veux pas.
[Tu as été infecté avec Watts-MacLeod,] dit le chimpanzé. [Tu es un asyn-
chrone, Iftikhar. Peut-être que tu n’as pas été entraîné, mais tu as beaucoup de
potentiel psi. On en a juste besoin d’un petit peu, aujourd’hui.]
Mais comment Love & Rage pouvaient-ils le savoir ? Pourquoi
m’ont-ils mis dans l’équipe ? Comment est-ce que tu le sais ?
[C’est Firewall qui t’a placé dans cette équipe. Que tu en sois conscient ou
non, tu as des intuitions fortes à propos des gens autour de toi. Tu sais qui
dit la vérité et qui ment, comment ils se sentent, et comment les convaincre.]
Iftikhar se souvenait avoir fait coniance à Sail même s’il détestait
les pions des corpos. Il se souvenait de la vision qu’il avait eue en
traversant la Porte.
[On savait que ces talents pourraient être utiles,] dit Sail.
Ouais. Et comment, exactement ?
 [Je sais beaucoup de choses sur toi, Iftikhar. J’ai lu ton proil. Tu as des
talents dans des domaines particuliers. L’un de tes talents psi te permet de
connecter les choses plus facilement. Tu peux les comprendre là où d’autres
sont dans le brouillard le plus complet. Regarde simplement le feuillage et
concentre-toi. Concentre-toi sur ce qui ne va pas.]
Le tueur pourrait être n’importe où.
[Regarde.]
Iftikhar prit une grande inspiration et se concentra sur la mer
de vert. Si Sail avait raison, il y avait là un assassin se glissant dans
la forêt et s’approchant du chimpanzé. Tout ce qu’il avait à faire,
c’était deviner où. S’il plaçait le viseur du laser de ciblage au bon
endroit et appuyait sur la gâchette, les micromissiles de son pistolet
à guidage se chargeraient du reste.
Mais où se trouvait le bon endroit ?
Il n’arriverait à rien s’il cherchait le tueur lui-même, comprit-il. Il
fallait qu’il regardât les arbres, les arbustes. De larges feuilles fran-
gées s’agitaient doucement dans la brise venant de l’océan ; la forêt
ondulait sous le vent, les feuilles et les branches se déplaçaient avec
le même rythme que les vagues.
Sauf là.
Soudain, Iftikhar le vit. Un buisson qui ne bougeait pas de la
même façon que les autres. Et puis un autre. Et encore un autre.
Tous dans une ligne qui convergeait vers la position de Sail.
Iftikhar leva son arme d’une main tremblante, positionna le
point du viseur sur une bande de jungle entre le tueur et sa cible,
puis il appuya sur la gâchette.
L’assassin était tombé dans l’ombre d’un bosquet d’arbres bas,
victime des assauts combinés de Sail et d’Iftikhar. C’était un vallon
agréable, à l’abri du soleil, frais et tranquille, mais quand Iftikhar
regardait vers le corps du tueur, il pouvait voir l’endroit lointain où
la mer rencontrait le ciel au-delà des arbres.
Il se déplaça lentement vers le corps prostré, ne croyant pas vrai-
ment qu’il était mort. Chaque pas était un acte de volonté désespé-
ré, son cœur tremblait dans sa cage thoracique. Le tueur anonyme
avait caché son identité dans la peau argentée d’un scaphandre
rigide.
Les micromissiles d’Iftikhar s’étaient écrasés sur l’axe central de
la combinaison et avaient fracturé le casque. La main laser de Sail
avait coupé un bras. Iftikhar s’arrêta à un mètre de la combinaison
du tueur mort.
— Vas-y, murmura le chimpanzé derrière lui.
Iftikhar se passa la langue sur les lèvres, puis s’avança. Du bout
de sa botte, il donna un coup de pied au casque cassé.
Il ne faisait que regarder, et ne comprenait pas vraiment ce qu’il
voyait. Ce qui se trouvait dans le casque ressemblait à une gelée
bleu-vert qui serait tombée du toit d’un bâtiment. Des tiges lasques
couronnées de cils étaient réparties autour du « visage » de la créa-
ture. La chose n’avait pas non plus l’odeur cuivrée du sang. Au lieu
de cela, le cadavre sentait l’agréable parfum d’une pelouse fraîche-
ment tondue.
Iftikhar pensa qu’il allait être malade.
— Alors ça, c’est intéressant, dit Sail, doucement. Qu’est-ce que
tu sais des Courtiers ?
Le jeune homme haussa les épaules.
— La même chose que tout le monde. Une race extraterrestre
avancée, des organismes communautaires un peu comme des
myxomycètes.
— Une hypothèse dit que ce sont des prédateurs. Il est dificile
d’expliquer leur évolution autrement. J’ai du mal à m’imaginer des
algues ambulantes chasser. Mais des pièges…
— Tu es en train de dire que cette chose mettait en place des
pièges pour les gens  ? Qu’il voulait attraper les colons humains
pour les manger ?
Sail ne répondit rien pendant un long moment. Puis il regarda
en l’air.
— Il a sûrement caché le système de contrôle de la Porte. Et les
piles corticales volées. On ne les trouvera sûrement pas, mais on
ferait mieux de chercher. Pour que Krazny et Faucheur puissent
retrouver leurs souvenirs de ce monde… s’ils en veulent.
Iftikhar regarda la combinaison, les deux bras, les deux jambes,
la tête.
— Il faisait croire qu’il était humain.
— Au cas où quelqu’un le verrait. Et pour qu’on puisse pen-
ser que les meurtres étaient les conséquences de disputes entre des
factions de politiques corporatives… et pas quelque chose d’autre.
Iftikhar leva les yeux, regarda le grand singe.
—  Et c’est quoi, ce «  quelque chose d’autre  », Brandon  ?
Pourquoi nous tuer sur ce monde ? Ça n’a aucun sens.
Le chimpanzé leva la main et se gratta le menton. Puis il s’avança
et se mit à côté d’Iftikhar. Pendant un long moment, ils restèrent
ainsi, homme et grand singe, à regarder le corps extraterrestre.
— Qui sait, dit Sail. Peut-être que ce Courtier était un criminel,
banni sur ce monde. Ou peut-être qu’il était fou. Ou bien c’était
un dissident politique venu ici pour rencontrer la transhumanité,
et quelque chose a foiré. Qui peut savoir comment pensent ces
extraterrestres ?
— Comment savoir s’il était seul ou non ?
Sail regarda autour de lui.
— On ne le peut pas. Mais j’ai comme l’impression qu’il agissait
seul. Ça ne ressemble pas à une opération importante des Courtiers.
On dirait plus le comportement d’un loup solitaire.
Iftikhar fronça les sourcils.
— Ou peut-être qu’on a raison depuis le début et que c’est une
sorte de jeu hypercorp.
Sail se mit à rire.
— T’es lent, mais pas complètement stupide.
— Merci, répondit sèchement Iftikhar.
Le chimpanzé posa sa main sur l’épaule du jeune humain.
— Je ne sais pas ce qui s’est passé sur ce monde, murmura-t-il,
tout en se tournant pour regarder Iftikhar dans les yeux. Mais peu
importe ce que le futur nous réserve, si on reste ensemble, je crois
que la transhumanité pourra y faire face.
Et d’une certaine manière, en se servant d’un pouvoir étrange
qu’il possédait mais ne comprenait pas, Iftikhar comprit que le
chimpanzé avait raison.
Le jeune homme était content que Firewall existât bel et bien. La
UN HORIZON INFINI
transhumanité était au centre d’une lutte politique étrange dont les
règles étaient impossibles à deviner. Il y aurait beaucoup de dangers.
Mais peut-être aussi de grandes opportunités.
Iftikhar Quraini leva les yeux vers le haut, au-delà des arbres,
au-delà de la plage, au-delà même du vaste océan, et ixa son regard .1.1.1.1
1.1.1
sur un horizon inini. .1 .1.1.
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 OBTENIR SON SÉSAME
Alors comme ça vous voulez devenir gatecrasheur ?
Parrains : Des amis haut placés peuvent vous pistonner n’importe où. ■ p. 21
Acheter un accès : Si vous avez les crédits, nous avons une ouverture. ■ p. 21
Les loteries : Avec un peu de chance, vous pourrez partir ; avec plus encore, vous

2
pourrez revenir. ■ p. 22
Portesautonomistes : Accessibles à tous. ■ p. 24

LES MISSIONS DE
GATECRASHING
EXPLORATION
Tout ce que vous devez savoir pour devenir un gatecrasheur professionnel.

Les connexions de premier-lien : Quelle Porte est la plus à même de parrainer votre mission. ■ p. 24

Les missions de premiers-venus : Les plus risquées, mais aussi les mieux récompensées. ■ p. 25

S’équiper pour un voyage : Ce qu’il faut emporter pour rester en vie. ■ p. 26

Les protocoles de mission : Suivez ces règles simples si vous voulez réussir au mieux. ■ p. 30

Le retour : Traverser une Porte est une chose, mais revenir peut également être une aventure. ■ p. 31

LES TYPES DE MISSIONS

Qu’est-ce qui pousse la transhumanité à traverser les Portes ?
La colonisation : Mettre nos œufs dans plusieurs paniers. ■ p. 41
La recherche : Nous savons si peu de choses de l’univers. ■ p. 45
Les ressources : L’exploitation des ressources abondantes de la galaxie. ■ p. 48
La xéno-archéologie : Déterrer les secrets des extraterrestres. ■ p. 50
Les urgences : Remettre de l’ordre dans les missions qui ont mal tourné. ■ p. 52
LES ENVIRONNEMENTS
Ce que l’on trouve de l’autre côté des Portes.
Types de planètes : Les créateurs des Portes n’ont
que rarement choisi des lieux hospi taliers, pour la
transhumanité en tout cas. ■ p. 34
Lieux insolites : Toutes les Portes ne mènent pas vers
des planètes ou des astéroïdes, certaines conduisent à
des endroits bien plus étranges. ■ p. 38
Xénovie : Faire la différence entre le prochain animal
de compagnie à la mode chez les hyperélites et un
monstre toxique est vital. ■ p. 39
G■LES MISSIONS DE GATECRASHING■LES MISSIONS DE GATECRASHING■LES MISSIONS DE GATECRASHING■

LES MISSIONS DE GATECRASHING 2

Source : Wiki de gatecrashing totalement oficieux [Link]
CE QUE L’ON SAIT DES PORTES
Posté par : Sagan Harris, argonaute <Info Msg Rep>
En vérité, la transhumanité ne comprend que très peu de
choses à propos des Portes. Il est plus facile d’énumérer ce que
l’on ignore. On ne sait ni qui les a construites, de quoi elles
sont faites, comment elles fonctionnent, ni tout ce qu’elles
peuvent faire. Il est possible qu’elles viennent des TITAN, mais
personne n’en est vraiment sûr. Ou alors, les TITAN les au-
raient-ils simplement trouvées les premiers ? On sait qu’elles
sont composées d’une sorte de matière exotique program-
mable qui, jusqu’à présent, a déié toute analyse. On pense
qu’elles ouvrent un trou de ver dans le tissu de l’espace, sans
que l’on puisse comprendre comment. On connaît cinq Portes
dans le système solaire et des millions de Portes extrasolaires,
et le décompte progresse chaque jour.
Une des seules choses que la transhumanité ait comprises est
comment s’interfacer aux systèmes de contrôle des Portes. On
a bien sûr appris comment ouvrir et fermer des connexions de
Portes, mais seulement après beaucoup d’essais et d’erreurs.
La vérité, c’est que l’on ne comprend pas à quoi sert la grande
majorité des contrôles des Portes, et ils ne sont donc généra-
lement pas touchés de peur qu’un événement imprévu ne soit
déclenché. Les Portes du système solaire sont toutes bien trop
précieuses et sont considérées comme irremplaçables. Ainsi, les
rares expérimentations menées sur les systèmes de contrôle des
Portes se font sur les Portes extrasolaires qui sont sufisam-
ment isolées et peuvent courir le risque d’être sacriiées.
On sait au moins une chose avec certitude : utiliser les Portes
est quelque chose d’imprévisible. Malgré ce que l’on a appris
en cinq ans de leur utilisation, notre maîtrise de leurs systèmes
de contrôle peut être comparée à celle de singes normaux assis
devant les commandes manuelles d’une voiture. Ils pourraient
peut-être comprendre comment tourner le volant pour tenter
de se diriger, mais la voiture, avec ses nombreuses fonctions
qui les freinent et les embrouillent, est un mécanisme dont la
complexité dépasse de loin leur intellect et leur expérience. En
déinitive, la situation se inira probablement mal, avec son
lot de blessures et de souffrance. Les Portes ont une fâcheuse
tendance à agir de façon incompréhensible. Même des choses
qu’on pensait avoir comprises peuvent parfois tourner extrê-
mement mal.
La plus importante des « choses qu’on ignore » est de savoir
si les Portes sont une opportunité ou une menace. La transhu-
manité a adopté avec enthousiasme cette chance de se déve-
lopper dans la galaxie, d’explorer de nouvelles planètes et de
découvrir de nouvelles formes de vie – peut-être un peu trop.
En sachant aussi peu de choses, nous n’avons aucune idée des
dangers auxquels nous nous exposons. Peut-être nous ren-
drons-nous compte, après tout, que nous n’avons absolument
aucun contrôle sur les Portes. Peut-être découvrions-nous que
nous ne sommes pas les seuls à les utiliser. On soupçonne for-
tement qu’elles ont été utilisées par les TITAN, et il est tout
à fait possible qu’il en soit encore ainsi. Beaucoup ont peur
qu’ils puissent un jour revenir au travers des Portes pour ter-
miner leur travail en nous éradiquant pour de bon. Mais s’il y
avait quelque chose d’autre dehors, une autre menace ? Que se
passera-t-il si un jour on ouvre une Porte vers le monde natal

LES PORTES  : OPPORTUNITÉS OU RISQUES–X ?

[Message entrant. Source : Anonyme]
[Décryptage de la clé publique terminé]
Vous avez demandé pourquoi Firewall n’agissait pas pour faire
fermer les Portes. La réponse, bien sûr, est compliquée. Je ne pense
pas qu’il existe un seul proxy assez naïf pour ne pas se rendre compte
que les Portes de Pandore représentent un risque-X tout à fait réel et
crédible. Elles offrent un point d’entrée, non seulement pour le retour
des TITAN, mais aussi pour des entités hostiles inconnues jusque alors,
qui pourraient atteindre directement le système solaire et nous atta-
LES MISSIONS DE GATECRASHING quer. Même si l’on considère l’idée plus ou moins douteuse selon
laquelle il est possible de défendre les Portes comme des sortes de
LES PORTES DE PANDORE goulets d’étranglement, l’expansion même de la transhumanité dans
la galaxie inquiète certains. Plus nous nous faisons remarquer, plus
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES nous laissons de traces, plus nous faisons de bruit, et plus grande est
la probabilité de contacter d’autres formes de vie intelligentes. Étant
INFORMATIONS DE JEU donné que rien ne nous garantit que ces formes vie seront amicales,
peut-être nous préparons-nous à une rencontre future malheureuse.
Ne vous méprenez pas, il existe au sein de Firewall des éléments
qui dénoncent l’usage des Portes et qui soutiennent, parfois avec
véhémence, que nous devons nous abstenir de les utiliser. Certaines
rumeurs disent même que certains de ces agents sortent de leur
réserve et lancent des campagnes de sabotage directes contre les
Portes. Mais l’opinion dominante parmi les proxys est que les Portes
offrent une opportunité légèrement plus intéressante que les me-
naces qu’elles comportent. La sécurité est toujours un compromis, et
il faut parfois accepter de prendre un minimum de risque en échange
d’un gain nécessaire. Cela étant dit, considérer que les Portes per-
mettent à la transhumanité de se développer vers l’extérieur, de se
décentraliser, et donc de se protéger d’un génocide en une seule
frappe, est sans doute la meilleure position. De plus, les Portes nous
permettent d’adopter une approche plus volontariste pour étudier
la galaxie qui nous entoure tout comme les ruines des civilisations
éteintes que nous trouvons. Il est tout à fait possible que des espèces
disparues depuis longtemps nous apportent des réponses ou des so-
lutions à des situations qui pourraient nous anéantir.
Il n’y a aucune garantie, bien sûr. Tout voyage au travers d’une
Porte est un danger potentiel. Gardez toujours ça à l’esprit.

12
■
d’une espèce extraterrestre meurtrière, la prévenant ainsi de
notre existence ? Et si les Portes étaient déjà utilisées pour nous
espionner et nous contrôler, traquant ainsi tous nos voyages
interstellaires et nos colonies ? Avec une compréhension telle-
ment pauvre des Portes, nous n’avons aucun moyen de savoir
dans quels dangers nous nous fourrons rien qu’en les utilisant.
Si l’on fait abstraction de ces pensées réjouissantes, il faut
bien reconnaître que la transhumanité a déjà intégré les Portes
dans son arsenal technologique, malgré son incompréhension
ou même l’absence de « mode d’emploi ». Nous ne sommes
même pas sûrs du vrai objectif de cet outil. Comme pour
beaucoup de nos outils, nous sommes doués pour inventer des
usages nouveaux et inattendus. La transhumanité continuera
probablement d’utiliser et d’abuser pleinement de ce nouveau
réseau, au moins jusqu’à ce quelque chose de vraiment mau-
vais ne fasse le voyage et ne nous convainque de procéder au-
trement. En attendant, il y a beaucoup de très bonnes raisons
d’exploiter les Portes à notre plein avantage, de l’accroisse-
ment de notre connaissance de l’univers à l’expansion de la
population et du territoire de la transhumanité, pour pouvoir
ainsi survivre à de nouvelles catastrophes. Si l’on peut croire
les mèmes de propagande du Consortium planétaire, les Portes
forment le chemin vers l’accomplissement du destin de la
transhumanité en tant que civilisation galactique. Toute notion
d’orgueil mise à part, c’est un objectif dans lequel beaucoup
d’entre nous sont prêts à nous impliquer. C’est de toute façon
mieux que de rester coincé chez soi.
LES PORTES ET LEURS
LOCALISATIONS
Posté par : Sagan Harris, argonaute <Info Msg Rep>
La grande majorité des Portes, jusqu’à présent, était physi-
quement ancrée à des corps spatiaux, comme des planètes, des
lunes, ou de petits astéroïdes rocheux. Il y a quelques exceptions
notables, comme la Porte Aérie, qui lotte dans le vide de l’es-
pace en rotation synchrone avec une planète extrasolaire, ou la
Porte Vortex, qui semble suspendue d’une façon inconnue dans
les profondeurs écrasantes de l’atmosphère d’une géante gazeuse.
Cette localisation standard, en plus de leur taille, implique que
les Portes ne sont pas facilement utilisables pour y faire transiter
des vaisseaux spatiaux, même si certaines peuvent être utilisées
pour cela. (La plupart des Portes situées sur des astéroïdes, par
exemple, ne nécessitent qu’une faible vitesse d’échappement.)
La localisation géographique des Portes varie considérable-
ment, et certains lieux déient toute logique. Des Portes ont été
trouvées dans des plaines balayées par les vents, dans des ca-
vernes étroites, dans de profonds tunnels, sous l’eau, au fond
de crevasses, en haut de montagnes et, dans au moins un cas,
intégrées dans une biomasse se déplaçant entre un océan et la
surface. Certaines ont été découvertes sur des planètes à l’atmos-
phère toxique, cachées dans des cratères sur des astéroïdes isolés,
à la surface de planètes embrasées par la chaleur et les radia-
tions d’une étoile proche, exposées au vide sur des lunes stériles,
et enterrées sous de la glace de méthane sur des mondes gelés.
Certaines Portes semblent être complètement enchâssées dans la
LES MISSIONS DE GATECRASHING
. 2.2.2.2.2.
2 .2 .2.2.2
2.
.2.
.2.2.2
.2.2.2.2.2.2.2
.2.2
13
.2
2.2
.2.
.2
 INCIDENCE DES COUCHES GÉOLOGIQUES SUR L’ÂGE DES PORTES
À ²: Docteur Vargas, Groupe de conseil scientiique du Ministère
De : Docteur Tiptree, groupe de recherche géologique de
TerraGenèse no 8
Merci de vous intéresser à nos recherches. Bien que nos résul-
tats soient intéressants, ils ne sont pas concluants, pour l’instant.
L’évaluation de la composition géologique à proximité de plus d’une
trentaine de Portes a donné des résultats contradictoires. Un échan-
tillon signiicatif de nos résultats (plus de 40 %) fait apparaître que
les fondations des Portes sont des additions extrêmement récentes
à leurs environnements. Sans pouvoir donner un timing exact, il est
tout à fait possible que ces Portes aient été érigées au cours des dix
dernières années ou au moment de la Chute, ce qui donne du crédit
à la théorie selon laquelle les Portes furent construites et installées
par les TITAN.
Dans beaucoup d’autres cas, cependant, nous nous sommes rendu
compte que certaines Portes furent établies à des périodes beaucoup
moins récentes. En fait, certaines d’entre elles sont si vieilles qu’elles
ont été partiellement ou entièrement enterrées par les effets du temps.
Mais, bizarrement, la datation de ces échantillons varie énormément,
allant de quelques centaines d’années à plusieurs milliards. Vous avez
bien lu : des milliards. Certaines sont assez vieilles pour dater d’avant
la Terre elle-même, ce qui implique que quelque chose de beaucoup
plus ancien que les TITAN a créé ces Portes… ou alors que les TITAN
sont en mesure de voyager dans le temps.
Naturellement, cette information a d’importantes implications.
Nous avons tenté de la taire jusqu’à ce que les méméticistes puissent
trouver une bonne façon de la tourner, mais avec les argonautes
conjointement impliqués dans ce projet, c’était une cause perdue
d’avance. L’information est oficiellement publique, bien que certaines
puissances du Consortium gèrent la fuite en faisant valoir que les
TITAN ont tout simplement les moyens d’incorporer les Portes dans
leurs environnements de façon à les faire paraître anciennes. Je sup-
pose que c’est une possibilité, mais je ne vois pas vraiment quel intérêt
aurait une machine d’une telle intelligence à s’amuser à ça. C’est peut-
être l’idée qu’ils se font d’une blague. Mais selon moi, ces arguments
sont bien trop similaires aux allégations désespérées de certains créa-
tionnistes religieux avant-Chute, qui disaient que leur déité avait inséré
des os de dinosaures dans le sol pour faire douter les êtres humains.
L’une de nos théories, des plus sérieuses, est que les TITAN – et
nous – sont les derniers représentants de toute une série de formes de
vie intelligentes qui ont trouvé et utilisé les Portes, avant, un jour peut-
être, d’ajouter les leurs, agrandissant ainsi le réseau. Si les TITAN ont en
effet découvert une Porte dans notre système solaire, il n’est pas insen-
sé de penser que leurs brillants esprits aient pu trouver un moyen de
la copier, ainsi que d’en trouver et d’en créer davantage. Les preuves
archéologiques semblent indiquer qu’au moins une autre race extra-
terrestre, les Iktomis, utilisait aussi les Portes. Cela nous conduit à cette
autre possibilité : le réseau de Portes que nous utilisons pourrait être
la relique non pas d’une seule, mais de plusieurs civilisations extrater-
restres. Cette opinion rencontre de plus en plus d’adhérents parmi les
médias de recherche et les cercles d’interévaluation.
Reste à savoir ce qu’elles sont devenues.

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
14
pierre, sans aucune possibilité de passer au travers, malgré les ten-
tatives menées pour les extraire.
La plupart des Portes sont isolées. Il est rare d’en trouver plus
d’une dans le même système stellaire. Il y a cependant des ex-
ceptions à cette règle, et plusieurs points de convergence ont été
découverts, similaires au système solaire, avec plus d’une seule
Porte.
LES INSTALLATIONS À PROXIMITÉ DES PORTES
Dans le système solaire, les Portes de Pandore sont prisées et
protégées, ce qui n’est pas une surprise étant donné leur valeur
stratégique et économique. En tant que point central de nom-
breuses activités, chacune de ces portes a vu germer des colonies
dans ses environs, comme si les vastes bureaucraties, les écosys-
tèmes de gestion et les services de sécurité se nourrissaient de l’en-
tropie qui se déverse de chaque trou de ver. Si les conigurations
individuelles varient, elles ont toutes quelques caractéristiques
notables en commun.
Chacune des Portes du système solaire est aujourd’hui logée au
sein de structures artiicielles blindées, qui les cachent du regard
extérieur. Si les Portes sont elles-mêmes protégées dans de grands
entrepôts, avec beaucoup d’espace dédié à leur exploitation, leur
observation et aux mesures de sécurité, elles sont généralement
connectées à des structures et à des campus plus grands. Ces bâti-
ments liés abritent des centres de préparation, des installations de
décontamination, des laboratoires de recherche, des baies de cap-
teurs, des armureries, des dépôts de marchandises, des FabLabs,
des mini-usines, des centres de réparation, des parcs à véhicules,
des ailes médicales, ainsi que des logements et des sources de
loisirs pour les quelques centaines ou milliers de personnes qui
travaillent dans ces installations. Les Portes qui sont surtout uti-
lisées pour les projets de colonisation – notamment les Portes de
Mars et celle de Vulcain – comportent également des installations
destinées à entraîner les colons et à faire face aux besoins logis-
tiques et en approvisionnement des colonies.
Ces installations sont généralement équipées de systèmes in-
ternes de transport de voyageurs et de marchandises et peuvent
comporter des voies ferrées allant jusqu’aux Portes elles-mêmes
(et même continuer jusque dans les colonies au-delà). Des spa-
tioports sont aussi localisés à proximité, mais à une distance de
sécurité appropriée. L’espace aérien aux abords des Portes est uni-
versellement restreint et gardé.
LA SÉCURITÉ DES PORTES
Les installations à proximité des Portes font partie des lieux
les plus sécurisés du système solaire. Ces complexes sont recou-
verts de plusieurs couches de systèmes de détection et de nano-
nuées défensives. S’approcher d’elles en évitant une succession de
contrôles d’identité et d’authentiications relève de l’impossible.
Les gardes de sécurité et les bots sentinelles sont parfois auto-
risés à utiliser la force contre les intrus. Les châssis de combat,
les troupes mécanisées et la présence d’armes lourdes apportent
la puissance de feu nécessaire pour contrer les attaques les plus
violentes. Les drones intercepteurs et les bots chasseurs-tueurs
fourmillent dans l’espace aérien, alors que des chasseurs et des
vaisseaux de guerre surveillent les orbites et l’espace à proximité.
La plupart des complexes de Portes sont en fait plus fortement
gardés que beaucoup d’installations militaires.
 Toutes ces défenses ne sont pas pointées vers l’extérieur. Les
Portes elles-mêmes sont encerclées par de multiples périmètres
défensifs, conçus pour contrecarrer ou au moins retarder toute
offensive qui viendrait des Portes. En effet, une entité hostile
pourrait se servir de ces dernières comme d’un point d’entrée
pour attaquer ou même envahir le système solaire. Il est sage de
supposer que la plupart des Portes se trouvent sous les viseurs de
plates-formes orbitales de tir, ou qu’elles sont minées de bombes
nucléaires et à antimatière, en « dernier recours ».
LES INSTALLATIONS À PROXIMITÉ DES PORTES
EXTRASOLAIRES
En dehors du système solaire, les environs des Portes sont com-
plètement différents. Seules quelques colonies disposent de réelles
installations autour de leurs Portes, et elles restent très éloignées
de ce que l’on peut trouver dans le système solaire. Les Portes
extrasolaires forment une frontière pratiquement vierge. S’il est
habituel de les surveiller avec des capteurs et d’y placer des senti-
nelles robotiques, les infrastructures majeures ou les installations
de défense à leur proximité se font rares. En fait, sur beaucoup
de mondes, il est relativement facile pour un gatecrasheur de
s’approcher d’une Porte et d’accéder à ses systèmes de contrôle
sans interférence. Plus un site extrasolaire est occupé, plus il y a
de chances que la Porte locale ait été améliorée avec des dépôts
de marchandises, des campements de logement, des labos de re-
cherche, des centres de communication, des batteries d’armes, et
ainsi de suite. Dans les mondes colonisés gourmands en apprentis,
des procédures sont souvent mises en place pour empêcher ces
travailleurs conscrits d’accéder au site de la Porte et de s’échapper.
LA CONCEPTION ET L’APPARENCE
DES PORTES
Posté par : Sagan Harris, argonaute <Info Msg Rep>
Si les Portes de Pandore sont toutes très similaires d’apparence
et de fonction, il existe en réalité plusieurs différences notables
entre elles. En premier lieu se trouve leur taille. Certaines des
Portes sont relativement grandes : leur cage sphérique principale
est d’un rayon de plus de 30 mètres et d’un volume dépassant
les 100 000 m³, et elles sont dotées d’ouvertures sufisamment
larges pour y faire passer un tank ou une navette. Cela étant, la
plupart des Portes sont bien plus petites : le rayon de certaines ne
dépasse pas les 2 mètres et leur volume les 30 m³. Elles sont ain-
si juste assez grandes pour que des individus puissent passer, les
uns après les autres. Certains pensent que la taille des Portes est
programmable, mais personne n’a encore réussi à en remodeler
une, ou même à prouver à la communauté scientiique que cette
possibilité existe bel et bien. Il est cependant possible de rétrécir
la largeur d’un trou de ver. C’est même une procédure standard
dans le cas de connexion vers des lieux inconnus. Dans ces cas-là,
le trou de ver est intentionnellement maintenu à une largeur tout
juste sufisante pour y faire passer un microcapteur, empêchant
ainsi que des choses plus grandes ne viennent par l’autre côté.
Toutes les Portes ont la même forme de base  : elles sont à
peu près sphériques, munies de bras imbriqués et formant des
angles, comme une cage ronde striée. Ces bras noirs sont solides
et composés d’un type inconnu mais stable de matière exotique
programmable. Malgré presque une décennie de recherches, leur
composition exacte continue de susciter un débat qui fait rage
dans les cercles de sciences physiques et de sciences des maté-
riaux, et il semblerait même que différentes Portes pourraient
être composées de différentes substances, ou qu’elles changent de
composition au il du temps. Les bras se déplacent et changent de
forme quand de nouvelles destinations sont programmées sur la
Porte, même s’il est intéressant de noter qu’une même destination
ne donne pas toujours la même coniguration de bras.
Sur le plan physique, la surface des bras des Portes ressemble
à du métal poli. Ils semblent insensibles à tout dommage causé
par le vieillissement ou d’origine physique, et sont dotés d’une
fonction autoréparante. Depuis l’incident de la Porte de Discorde,
personne n’a pris le risque d’endommager une Porte – en tout cas,
ouvertement – si bien que personne n’est réellement sûr du degré
de résistance de ces structures. L’analyse des propriétés des maté-
riaux qui les composent laisse penser que les bras ne sont qu’un
peu gênés par les brûlures concentrées de nos armes à rayon les
plus puissantes, et sont pratiquement immunisés contre les armes
à feu personnelles.
UNE EXPÉRIENCE PERTURBANTE
L’apparence inhabituelle des Portes est un phénomène docu-
menté et très discuté. Pour beaucoup d’observateurs, les Portes
sont étranges et il est dificile de les regarder. Leurs bords lous
semblent empêcher le regard de se ixer : c’est une caractéris-
tique visuelle extrêmement perturbante, et qui provoque par-
fois des symptômes physiologiques comme des vertiges ou des
nausées. Diverses expériences attribuent cela à une certaine
qualité métamatérielle de la structure physique des Portes qui
impacterait les longueurs d’onde visuelles. L’analyse de la cage
d’une Porte à d’autres longueurs d’onde électromagnétique pro-
duit des bizarreries similaires : elles sont pratiquement invisibles
aux fréquences les plus hautes et les plus basses, y compris à
celles des radars, des micro-ondes, des térahertz, des rayons X
et des rayons gamma  : elles sont ainsi particulièrement dif-
iciles à repérer avec des sondes robotiques ou des scanners à
longue distance. Les Portes inactives apparaissent cependant
très froides sur l’imagerie thermique, ne produisant que très
LES MISSIONS DE GATECRASHING
peu de radiations thermiques, et peuvent donc être détectées
grâce au contraste qu’elles forment avec les environnements les
plus chauds. Bizarrement, le matériau qui compose les bras des
Portes est luorescent et très brillant sur la bande ultraviolette.
C’est probablement à cause de ces caractéristiques métama-
térielles que beaucoup de transhumains trouvent que les Portes
sont physiquement désagréables à regarder. En conséquence, les
Portes elles-mêmes sont souvent mises à l’abri des regards des
gens par les installations qui les entourent, ce qui veut dire que
les gatecrasheurs ne les voient qu’au moment de les franchir.
Les témoignages d’incidents liés à des hallucinations visuelles
en présence des Portes sont nombreux. Ils évoquent des images
fugaces, des apparitions brumeuses et des distorsions cligno- . 2.2.2.2.2.
tantes. Comme la vaste majorité de ces incidents a concerné 2 .2 .2.2.2
des biomorphes, la théorie prédominante afirme que les Portes
2.
.2.
.2.2
vibrent à des fréquences infrasonores entrant en résonance
.2.2.2.2.2.2.2
avec les yeux humains (19  Hz), ce qui crée des illusions vi-
suelles. En effet, les Portes émettent des siflements d’ultrasons
et d’infrasons quand elles sont en fonctionnement. Des anoma-
lies visuelles similaires chez des morphes synthétiques restent
.2.2.2
inexpliquées.
15
.2
2.2
.2.
.2
 LES TROUS DE VER ET LE VOYAGE DANS LE TEMPS
L’une des questions les plus fréquentes au sujet des Portes de
Pandore et des trous de ver qu’elles créent est de savoir si elles
permettent de voyager dans le temps. La réponse, pour autant
que la science transhumaine puisse l’afirmer aujourd’hui, est
non. Enin, pas exactement.
Une partie de la confusion du public repose dans le fait que les
Portes semblent permettre le voyage supraluminique (plus rapide
que la lumière). En d’autres termes, un gatecrasheur voyageant
vers une destination éloignée de quatre années-lumière arrive-
ra instantanément, alors que la lumière elle-même en dehors du
trou de ver prendra quatre ans pour traverser cette même dis-
tance. Il en est ainsi parce que le voyage par Portes fonctionne
en courbant l’espace pour que des points distants se connectent.
La vitesse de la lumière n’est pas dépassée dans la Porte. Toute
lumière passant au travers d’un trou de ver irait aussi beaucoup
plus rapidement que le gatecrasheur. La relativité spéciale ne
s’applique que localement.
Certains chercheurs ont fait valoir, à la fois aujourd’hui et dans
le passé, que les trous de ver pourraient être manipulés pour
voyager dans le temps. Pour ce faire, l’une des extrémités du trou
de ver devrait être accélérée à une haute vitesse en relation à
l’autre, puis être ramenée. Dans un trou de ver, le temps s’écoule à
rythme distinct de l’extérieur. Deux horloges placées aux deux ex-
trémités d’un trou de ver resteront toujours synchronisées. Mais
pour un observateur externe, l’extrémité accélérée du trou de ver
aurait beaucoup moins vieilli que l’extrémité stationnaire, en rai-
son de la dilatation relativiste du temps. Cela veut dire qu’une
personne entrant dans un trou de ver depuis l’extrémité accé-
lérée sortirait à l’extrémité stationnaire à un moment précédent
son entrée dans celui-ci. Cette théorie n’a pas encore été vériiée
sur le terrain, et de nombreux contre-arguments ont été brandis
pour suggérer que les luctuations du vide quantique dans un tel
scénario détruiraient tout trou de ver qui permettrait le voyage
dans le temps, ou au moins tout ce qui y passerait, y compris l’in-
formation. Cela reste en accord avec la conjecture de protection
chronologique, qui suggère fortement que les lois de la physique
empêchent le voyage dans le temps. D’autres théories qui pour-
raient contourner ces problèmes ont été avancées, mais tous ces
débats restent abstraits et sans fondements. ■

soucier de l’atmosphère hostile, des radiations ou de la gra-

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
16
LE TROU DE VER vité jusqu’à ce qu’ils soient arrivés de l’autre côté. Aucune
Bien que de nombreuses théories existent, le consensus donnée sensorielle ne transite par le trou de ver. Il est impos-
scientiique émergent est que les Portes de Pandore gonlent sible de voir, d’entendre ou de percevoir d’une autre façon
un trou de ver Lorentzien traversable à partir de mousse ce qui se trouve de l’autre côté sans y passer physiquement,
quantique lorsqu’elles sont activées, liant ensemble deux par- soi-même ou à l’aide d’une sonde.
ties séparées de l’univers : elles créent un raccourci grâce à un
tour de passe-passe dans la courbure de l’espace. D’intenses
charges électriques sont générées par l’appareillage d’une
Porte, créant une sensation électromagnétique palpable.
Mais dans le trou de ver lui-même, les chercheurs pensent
qu’il règne une sorte de champ d’énergie négative qui sup-
prime les luctuations électromagnétiques ain de le stabiliser
et de le garder ouvert. D’autres encore supposent que chaque
trou de ver est fabriqué à l’aide de la masse négative d’une
corde cosmique. Une petite minorité continue d’afirmer que
les connexions par trou de ver sont en fait des ponts de zéro
de largeur sur l’échelle de Planck, sur lesquels seule l’infor-
mation est transmise, et que les cages des Portes se servent de
moyens inconnus pour scanner, désassembler et réassembler
de l’autre côté tout ce qui passe au travers.
Pour les observateurs, le trou de ver dans la cage apparaît
comme une pure sphère noire de néant, ondulant d’une éner-
gie statique verte. Comme la cage, le trou de ver lui-même
est, dans les faits, invisible sur plusieurs longueurs d’onde
électromagnétique. Mais les trous de ver libèrent beaucoup
de radiation Hawking, et apparaissent donc très vivement et
avec une signature distincte sur les analyses thermiques.
Les champs de force inconnus qui entourent chaque trou
de ver empêchent les environnements aux deux extrémi-
tés d’interagir. Cela signiie que les gatecrasheurs n’ont pas
à s’inquiéter de soudainement perdre leur atmosphère ou
d’être aspirés par un trou de ver s’ils ouvrent une Porte vers
un environnement dans le vide. De même, ils n’ont pas à se TROU DE VER LORENTZIEN
LES ASYNCHRONES ET LES PORTES
1
Pourquoi tu nous avais pas dit que les asynchrones sont sensibles
aux Portes ?
2
Parce que je ne le savais pas. Quelque chose est arrivé ?
1
Ouais, on peut dire ça. À l’aller, elle est devenue tout agitée alors
qu’on s’approchait de la Porte. Elle a essayé de le cacher, et je
pense que les gardes de la Porte ont cru que c’était juste la peur du
débutant, mais ses kinésiques m’ont fait dire qu’elle était vraiment
terriiée. Quand notre tour est venu, j’ai presque dû la pousser au
travers. Puis, une fois de l’autre côté, elle est devenue catatonique.
Elle est juste restée plantée là. La corpsec s’en est rendu compte
immédiatement, s’intéressant un peu trop à nous à mon goût.
Heureusement, elle est revenue à elle avant qu’un incident n’éclate.
2
Aucun de nos asynchrones n’a réagi de cette manière à une Porte
auparavant, et nous en avons envoyé plusieurs en dehors du
système. Est-ce qu’elle a dit quelque chose, ensuite ?
1
Elle a dit que la Porte lui parlait. Elle a dit beaucoup de choses,
mais rien de cohérent. J’ai dû empêcher Mekhet de ventiler sa
boîte crânienne sur-le-champ. Déjà qu’elle était sur la corde raide…
Mais quand elle a commencé à dire des trucs bizarres, on a craint
le pire. On a laissé tomber, et c’est plus tard que les choses ont
dérapé… Quand on a essayé de repasser par la Porte, une fois la
mission terminée.
Tout s’est déroulé comme prévu, sauf que la corpsec s’est ren-
du compte de nos activités un peu plus vite qu’on ne l’avait es-
péré. On était de retour sur le site de la Porte, prêts à ouvrir un
lien vers la Porte de la Fissure, dans les délais, quand ils nous ont
attaqués. En plein milieu du combat, notre asynchrone préférée est
soudainement devenue dingue. Elle a utilisé un de ses pouvoirs
pour duper Fareed, pour le convaincre d’entrer une autre adresse
que Fissure. Aucune idée d’où elle a trouvé l’adresse. Puis elle a
traversé la Porte, vers on ne sait où. Elle ne nous a pas dit un seul
mot. Fareed s’est immédiatement réveillé, et il a heureusement pu
nous prévenir avant qu’on traverse la Porte. Il a à peine eu le temps
de recoder Fissure pour qu’on puisse s’enfuir avant que l’artillerie
lourde n’arrive.
2
Et donc elle est partie ? Tu sais où ?
1
Aucune idée. Mais Fareed se souvient encore de l’adresse qu’elle a
utilisée…

LES RUMEURS À PROPOS DES PORTES DE PANDORE

Beaucoup de rumeurs circulent à propos des Portes de
Pandore. Ces histoires, propagées par le bouche-à-oreille entre
les gatecrasheurs, sont souvent exagérées, et n’ont que peu ou
pas de fondements. Elles sont parfois complètement fantaisistes,
propagées en raison de l’incompréhension de la physique des
trous de ver, ou le résultat de sabotages mémétiques délibérés.
Certaines semblent toutefois plus réalistes que d’autres, bien
qu’elles n’aient pas été vériiées.
• Trous de ver pangalactiques : Jusqu’à aujourd’hui, tous
les trous de ver aboutissent à des emplacements situés dans
la Voie lactée. En fait, à de rares exceptions, toutes les Portes
galactique d’ordinateurs. De ce fait, d’autres intelligences pour-
raient vivre dans ce réseau informatique, surveillant et analysant
la transhumanité.
• Système de forknapping  : Certains craignent que les
Portes soient un piège des TITAN. Parmi eux, il en est qui pensent
que les IA contrôlent et surveillent encore les Portes, scannant
et volant un fork de toute personne qui les traverse. Ces copies
sont subtilisées et incorporées dans une intelligence collective
ou gestalt créée par les TITAN, à partir des millions d’uploads
qu’ils ont volés pendant la Chute. Une variante de cette rumeur
prétend que les TITAN ne volent pas de forks, mais font une copie

LES MISSIONS DE GATECRASHING

mènent au bras d’Orion. Aucune porte liée à d’autres galaxies n’a
encore été trouvée (les rumeurs évoquant une Porte s’ouvrant
dans l’une des galaxies naines satellites de la Voie lactée sont
courantes, mais non vériiées). Nous ignorons si une contrainte
physique des trous de ver les rend incapables de traverser les
immenses distances entre les amas d’étoiles, ou simplement si
nous n’avons pas encore établi la bonne connexion.
• Trous de ver cosmologiques : Certaines théories avancent
que les trous de ver devraient pouvoir créer des connexions
à l’extérieur de cet univers et établir des liens dans les bulles
qui contiennent d’autres univers. En fait, une secte formée de
quelques gatecrasheurs connus sous le nom de Cosmonomades
croit que les Portes aboutissent sur un ou des univers qui re-
lètent le nôtre, un des innombrables univers offerts par le mul-
tivers qu’ils imaginent.
physique de toutes les personnes qui passent au travers d’une
Porte, recueillant ainsi des millions de transhumains, pour une
raison inconnue.
• Conspiration extraterrestre : Sur certains nœuds under-
ground de la Toile, on peut trouver des réseaux prospères de
gens convaincus que le Consortium planétaire est secrètement
de mèche avec des espèces extraterrestres qui utilisent les Portes
et qui pourraient les avoir construites. Selon les conspiration-
nistes les plus modérés, le Consortium a établi un pacte avec
ces extraterrestres pour permettre aux transhumains de colo-
niser certaines zones de la galaxie, tout en interdisant stricte-
ment l’accès à d’autres zones (et les extraterrestres ont bien sûr
codé ces limitations dans les systèmes de contrôle des Portes). . 2.2.2.2.2.
Certaines théories extrêmes vont jusqu’à avancer que les diri- 2 .2 .2.2.2
geants du Consortium sont au service de maîtres extraterrestres,
2.
.2.
.2.2

• Une vaste simulation  : Un philosophe a suggéré que et que certains d’entre eux évoluent incognito au sein même de
.2.2.2.2.2.2.2

toutes les expériences vécues par les gens qui ont voyagé au tra-
vers des trous de ver ne sont pas réelles, mais font partie d’une
simulation de réalité virtuelle immense organisée par une entité
cosmique inconnue. Si l’on en croit cette théorie, les Portes sont
la transhumanité. L’intention qu’ils donnent à ces extraterrestres
varie, mais la plupart des théories suggèrent qu’ils sont une sorte
de parasite ou qu’ils considèrent la transhumanité comme une
race esclave ou une source d’amusement, ou encore comme une
.2.2.2

en fait des nœuds ou des routeurs au sein d’une sorte de réseau réserve de nourriture. ■
17
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
18
LE FONCTIONNEMENT DES PORTES
[Début de la transcription]
Transcription  : Université de Diogène/EGR-392 Les Portes de
Pandore/Chat log de la session 2
Mod : ProfTex
Participants : 18
ProfTex : Bienvenue à ce cours. Aujourd’hui, nous allons étoffer
un peu notre premier cours et allons jeter un coup d’œil au fonction-
nement d’une Porte de Pandore. Y’a-t-il des questions à propos de la
discussion de la semaine dernière ?
Atomik_Annie : Oui, monsieur. J’ai lu que les Portes étaient faites
d’une maille de niobium, de silicone et d’yttrium, selon le docteur
Statham. Serait-il donc possible de construire une de ces Portes ?
ProfTex : Eh bien, Statham va un peu vite en besogne. Les re-
cherches ont conirmé que ces trois éléments étaient bien présents
dans la structure de plusieurs Portes, mais seulement dans la couche
externe. Nous n’avons, au sens propre, que commencé à gratter la
surface. Les matériaux composant les Portes ont plusieurs proprié-
tés et caractéristiques physiques inhabituelles – c’est le moins que
l’on puisse dire –, et ils sont aussi mutables. Construire de tels ma-
tériaux dépasse à la fois nos connaissances scientiiques actuelles et
nos capacités nanotechnologiques. La véritable avancée que repré-
sentent les recherches de Statham, c’est simplement d’avoir réussi à
identiier ces matériaux.
Quelqu’un d’autre  ? Non  ? D’accord. Le fonctionnement des
Portes. Comment fait-on fonctionner une Porte ?
Kinalla_Ikla : On entre des commandes dans le système de
contrôle des Portes ?
ProfTex : Parlez-moi de cette interface.
Kinalla_Ikla : Elle a été conçue par les argonautes, après quelques
succès obtenus dans le cadre des recherches qu’ils ont menées sur la
première Porte, sur Pandore. Elle se connecte et communique avec
le système d’exploitation intégré à la structure, sur les excroissances
biologiques situées sur les bras des Portes.
ProfTex : Correct, bien qu’il y ait plusieurs modèles d’interface de
Porte, aujourd’hui. La version des argonautes est open source, et ce
sera donc celle sur laquelle vous vous entraînerez. Pathinder et Go-
nin ont développé leurs propres systèmes propriétaires. Maintenant,
parlez-moi du système d’exploitation intégré aux Portes.
Y3K  : On pense que c’est une sorte de système informatique
biologique, fondé sur les excroissances organiques qui s’étendent
autour des Portes.
ProfTex : C’est aussi correct. Les automates cellulaires, évoluant
telles des algues, semblent fonctionner comme un réseau informa-
tique avancé, loin de tout ce que nous pouvons produire. C’est un
exploit formidable d’être capable d’y connecter nos propres sys-
tèmes, qui sont primitifs, en comparaison. L’aspect chimique de
l’installation est fascinant, mais nous y reviendrons. Avançons un
petit peu. Qui pourrait me parler des bibliothèques ?
Huan Hsu : Les bibliothèques ne sont-elles pas les listes prédé-
inies d’emplacements contenues dans les systèmes de contrôle de
chaque Porte ? Comme les adresses des autres Portes ?
ProfTex : C’est ça. Et que sait-on à leur sujet ?
Huan Hsu : Chaque Porte semble avoir un différent ensemble
« d’adresses » dans sa bibliothèque. Elles sont toutes différentes.
Les tentatives de copie d’adresse ou de bibliothèques entières vers
d’autres Portes n’ont jamais marché.
ProfTex : Bien. C’est peut-être parce que chaque adresse repré-
sente un ensemble de coordonnées et de conditions spatiales qui
sont relatives, et donc uniques, à un trou de ver donné. L’adresse uti-
lisée pour se connecter à la Porte de Vulcain depuis la Porte de Mars
est complètement différente de l’adresse utilisée depuis Pandora.
BasiliC : Mais nous n’avons pas encore vraiment décodé ces
adresses, n’est-ce pas ? Et donc, il est possible qu’il existe une fa-
çon d’utiliser la même adresse depuis une Porte différente, mais que
nous ne le sachions pas tant que nous n’avons pas décrypté le code,
non ?
ProfTex : C’est tout à fait possible. Nous utilisons le terme
« adresse » de façon très vague, parce que la seule chose que l’on
sache vraiment, c’est qu’il semble y avoir une ligne particulière
de code, une référence particulière dans chaque bibliothèque, qui
correspond à chaque Porte. Chaque adresse comporte en fait une
bonne dose de données, de l’ordre du yottaoctet.
Huan Hsu : Et c’est pour cela qu’il est impossible de prévoir où
mène chaque adresse, c’est ça ?
ProfTex : Plus ou moins. Vous vous rappelez peut-être que j’ai
déjà mentionné quelques études en cours, qui font des recherches
sur les caractéristiques de différentes adresses. L’idée est de les com-
parer avec la localisation des Portes auxquelles elles se connectent,
pour voir s’il est possible de discerner des motifs particuliers. Il
semblerait en fait que ces études aient fait quelques progrès, et
qu’ils aboutiront un jour à une classiication utile des différentes
adresses. Par exemple, nous pourrons peut-être à l’avenir dire quel
genre d’étoile possède le système extrasolaire vers lequel s’ouvre une
Porte, juste en regardant son adresse. Mais ce qui pourrait être plus
intéressant pour les gatecrasheurs serait la possibilité de classer les
adresses par la probabilité qu’elles ont de conduire vers un endroit
intéressant – des mondes habitables, des ressources exploitables, etc.
– ou, inversement, celles qui mènent vers des endroits dangereux,
comme au beau milieu d’une supernova, par exemple. Mais on
commence tout juste à faire des avancées dans ce domaine, et pour
l’instant, les résultats sont loin d’être iables. En parlant de iabilité,
les bibliothèques le sont-elles ?
Kinalla_Ikla : Non, vous nous avez expliqué qu’il y avait des
cas documentés d’adresses qui ne marchent tout simplement pas,
d’autres qui disparaissent des bibliothèques, et de nouvelles qui
apparaissent.
ProfTex : C’est exact, et c’est l’une des raisons qui fait que
nous avons perdu le contact avec plusieurs colonies, dont New
Sacramento. Alors que ce système extrasolaire était régulièrement
visité depuis la Porte de Discorde, pendant plus de deux ans,
l’adresse a mystérieusement disparu. Ou, en tout cas, les techniciens
de la Porte ne peuvent plus y accéder. Il y a aussi plusieurs cas docu-
mentés d’adresses qui ont abouti à de nouveaux lieux, sans aucun
changement apparent dans les données, pour autant qu’on puisse le
dire. Il vaut donc mieux ne pas s’imaginer que les bibliothèques sont
iables. Maintenant, imaginons que vous accédez à l’interface de la
Porte, que vous rentrez l’adresse de votre choix depuis la biblio-
thèque, puis que vous envoyez les commandes pour y ouvrir une
connexion par trou de ver. Que se passe-t-il alors ?
Tsokatos : Le trou de ver vous aspire et les TITAN vous mangent
le cerveau ?
<Rire nerveux>
Tsokatos : La cage de la Porte se restructure, puis génère un nou-
veau trou de ver ?
ProfTex : À quel point cette restructuration est-elle importante,
en ce qui concerne les mouvements des bras ? La façon dont elle
se fait ?
 Atomik_Annie : Très importante. Vous avez dit que la position et
la forme des bras semblaient impacter les champs à l’embouchure
du trou de ver, et peut-être la production d’énergie.
ProfTex : Oui, pour affecter les caractéristiques d’un trou de ver,
les bras doivent se mouvoir. Les données du système de contrôle
d’une Porte passent au travers d’un réseau d’ordinateurs nanosco-
piques – le matériau programmable qui compose les bras – qui se
connecte aux machines autour d’eux pour altérer leur forme, leur
densité et leurs autres caractéristiques. Les tentatives de déplacer les
bras mécaniquement ou par la force ont échoué. En théorie, si les
bras étaient, d’une manière ou d’une autre, empêchés de bouger,
le trou de ver ne s’ouvrirait pas, ou en tout cas, pas correctement.
Huan Hsu : Une question, professeur. Comment sont alimentées
les Portes ?
ProfTex : C’est une bonne question. Si les mécanismes des Portes
doivent certainement tirer de l’énergie de quelque part, nous n’avons
pas encore réussi à identiier cette source. Il n’y a aucune batterie ou
réacteur reconnaissable, ou quoi que ce soit dans le genre. Certains
pensent que nous avons affaire à de la physique avancée, qui per-
mettrait à la machinerie de tirer son énergie de son environnement,
depuis l’univers lui-même. C’est un mystère. Peut-être que dans
vingt ans, l’un d’entre vous va l’élucider, hein ? D’accord, parlons de
temps. Combien de temps faut-il pour établir un lien trou de ver ?
Y3K : Ça dépend. Entre dix secondes et dix minutes. Il semblerait
que cela soit variable, même avec les mêmes adresses.
ProfTex : C’est plus ou moins vrai. En pratique, les délais sont
relativement stables, mais ils ont parfois changé sans avertissement,
perturbant ainsi les plannings des connexions. En tant qu’opéra-
teur de Portes, vous devez faire avec, et procéder à des ajustements
lorsqu’ils sont nécessaires pour essayer, autant que possible, de res-
pecter vos timings. Mettre cinq minutes de plus pour ouvrir une
connexion de Porte peut équivaloir à disposer de cinq minutes de
moins pour transférer du matériel à une colonie dans le besoin, pour
pouvoir faire la connexion à temps.
Kinalla_Ikla : Est-il possible d’organiser automatiquement les
connexions des Portes ? De les préprogrammer ?
ProfTex : Absolument. C’est même une pratique courante, sur-
tout pour les colonies extrasolaires, au cas où quelque chose arrive-

SOLEIL-MERCURE
rait aux opérateurs de Porte.
Tsokatos : Excusez-moi, professeur, mais est-ce que les
connexions des Portes ne se coupent pas parfois prématurément ?
En avance, sans en avertir l’opérateur ?
ProfTex : Oui, cela est déjà arrivé. Pas souvent, mais sufisam-
ment pour être statistiquement signiicatif. Cela pourrait être une
sorte de mécanisme de sécurité, qui ferait que la Porte ferme une
connexion instable avant que quelque chose ne tourne mal. Cela
semble se produire avec certains liens plutôt qu’avec d’autres. La
stabilité d’un trou de ver est l’un des facteurs qui priment dans les
décisions de priorité des missions. Quelques colonies intéressantes
ou des lieux riches en ressources demeurent inexplorés et inexploi-
tés à cause de connexions instables. .2 .2.2
.2.2.2
RuiXue : Que se passe-t-il quand une Porte se ferme comme ça ? .2 2.2
Est-ce qu’il y a un avertissement ? Et si quelqu’un était en train de
.
2.2 .2.

faire la transition à ce moment précis ?

.2.2.2.2.2.2.2

ProfTex : Pour parler sans langue de bois, je dirais qu’il vaut

mieux ne pas être pris dans l’embouchure lorsque cela se produit.
Quand un trou de ver se ferme, tout ce qui est passé est passé, tout
.2.2.2

ce qui est resté reste. Si une chose est en cours de transition, elle
sera coupée en deux. C’est déjà arrivé à des personnes, avec des
.2

19
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
20
L’EXPÉRIMENTATION SUR LES PORTES
[Début du rapport]
Fichier 28387C – Expérimentation sur Porte extrasolaire
#322
11  h  00  : Connexion trou de ver stable ouverte vers Porte
GLASS CHILL TANGO.
11 h 15 : Analyse préliminaire terminée, statut de connexion
normal.
11 h 30 : Code expérimental de Porte BRASS WATER SKETCH
entré dans le système de contrôle de la Porte.
11 h 45 : Sonde envoyée, retour prévu à 12 h 05.
11 h 55 : Vériication du système. Trou de ver toujours normal.
12 h 00 : BRASS WATER SKETCH activé.
12 h 00 : Alarmes déclenchées. Lien trou de ver instable. Les
conséquences malheureusement dramatiques. Heureusement, il y a
généralement une alerte quelques secondes avant, alors faites atten-
tion à ces alarmes et à vos entoptiques. Mais parfois, il n’y en a pas.
Alors, gardez vos sauvegardes à jour.
BasilC : J’ai aussi entendu parler de Portes qui parfois fonc-
tionnent mal et fusionnent des gens et des objets ensemble. Est-ce
vrai ?
ProfTex : Non, pas vraiment, pour autant que je le sache, en
tout cas. S’il y avait quelque chose sur le chemin de l’autre côté de
l’embouchure du trou de ver, vous seriez seulement poussé dessus, il
n’y aurait aucune fusion de la matière.
Kwaku_Nortey : Que se passe-t-il si une Porte ouvre un trou de
ver vers une Porte qui a déjà une connexion active avec une troi-
sième Porte ?
ProfTex : Il y a un mécanisme pour cela, une sorte de signal « oc-
cupé ». La Porte qui essaie de faire la connexion se mettra simple-
ment en stand-by et attendra que la Porte distante ferme son trou de
ver actif. Si plus d’une Porte tente de se connecter à une Porte active,
elles se mettent, en somme, en ile d’attente.
Y3K : Donc, par défaut, une Porte distante s’ouvre automatique-
ment quand une Porte essaie de s’y connecter, tant qu’il n’y a pas un
autre trou de ver actif. La Porte distante ne peut-elle pas choisir de
bloquer une connexion ?
ProfTex : En réalité, si. Par défaut, les Portes sont dans une sorte
de mode d’accès libre, et toutes les connexions sont acceptées. Le
collectif anarchiste Love & Rage a en fait trouvé un moyen de chan-
ger cela, pour qu’une connexion entrante ne soit établie qu’avec
l’approbation de la Porte locale. Ils ont initialement utilisé ces tech-
niques pour empêcher Pathinder et les autres corpos de Portes d’ac-
céder aux mondes qu’ils voulaient garder à l’abri de toute exploita-
tion par les hypercorps. Ces techniques ont bien sûr été partagées,
et aujourd’hui, le mode « approbation » est standard pour les cinq
Portes solaires, même si la plupart des extrasolaires sont toujours
en mode « permission ». Cela est considéré comme une mesure de
sécurité ain d’éviter la connexion non autorisée d’une entité extra-
terrestre hostile.
En fait, une sorte de guerre froide s’est développée à cause de
cette fonctionnalité. Les hackers de Portes de Pathinder ont trou-
vé un moyen d’annuler à distance ce protocole de blocage de
connexion. Peu après cela, TerraGenèse a trouvé un moyen de régler
les paramètres d’une Porte pour bloquer de nouveau le piratage de
Pathinder. Et ça continue comme ça, aujourd’hui. L’ouverture ou
analyses des champs de force de l’embouchure indiquent des
pics d’énergie.
12 h 02 : Alerte enclenchée, panne imminente du trou de ver.
12  h  03  : Panne du trou de ver. Système de contrôle de la
Porte temporairement désactivé.
Rapport de victimes  : Cinq membres de l’équipe de re-
cherche tués sur-le-champ par une sorte de champ de pression
de la forme d’un cône, émanant du trou de ver pendant 0,003 se-
conde. Le champ a exercé une force de 6 000 newtons. Leur mort
fut instantanée, leurs châssis écrasés, et leurs piles corticales ne
furent pas récupérés.
Évaluation : Renvoi de BRASS WATER SKETCH vers le service
de Programmation pour amélioration future. ■
non d’une Porte distante peut dépendre des talents de piratage des
opérateurs de Portes des deux côtés.
Y3K : Donc, l’opérateur d’une Porte distante, s’il y en a un, peut
connaître l’origine d’une connexion entrante ?
ProfTex : En théorie, oui. En supposant qu’elle soit dans la bi-
bliothèque de la Porte et qu’elle ait été pré-identiiée. Mais comme
on l’a déjà dit, les bibliothèques sont parfois sujettes aux dysfonc-
tionnements. D’accord, assez parlé des problèmes, revenons à l’es-
sentiel. Vous avez appelé une Porte distante et établi une connexion.
Qui peut me dire à quoi ressemble un trou de ver ?
Langjökull : C’est une sphère noire, coninée dans la cage. Noire
comme le vide. Noire comme le cœur de la Junte jovienne.
ProfTex : Je ne me rappelais pas que cette classe avait une option
poésie, Langjökull. Et évitons de parler politique. Mais c’est bien
noir, en effet. Si tous ces anciens poètes du dimanche vivaient au-
jourd’hui, ils pourraient voir ce que « plus noir que noir » veut vrai-
ment dire. Cette sphère ne peut pas être percée par des longueurs
d’onde, visuelles ou non, ni par aucune énergie connue. Tirez un
laser dedans, et il s’arrête net. La « surface » de la sphère est en
fait légèrement brillante et réléchissante, du moins vue de près. Les
champs de force à l’embouchure exercent même une légère tension
de surface de l’ordre de 100 kilopascals, dans la plupart des cas.
Les Portes semblent modiier leur tension de surface pour dépasser
celle des conditions atmosphériques locales. Cela empêche les fuites
d’atmosphère ou la succion dans le vide. Une fois que la surface a
été percée, une faible traction, d’environ 1 demi-newton, attire les
objets au travers.
Atomik_Annie : Mais on peut les faire revenir en tirant dessus,
n’est-ce pas ? Comme des sondes attachées ?
ProfTex : Oui. Ce n’est pas comme si un transhumain ne pouvait
pas échapper à cette traction s’il ne voulait pas passer une Porte.
C’est juste que si vous laissez un objet devant le seuil, il sera lente-
ment, mais sûrement, attiré par celle-ci. Cela pourrait être un dispo-
sitif de sécurité intégré à la Porte, qui évite que des objets ne soient
pris sur le seuil lorsqu’un trou de ver se ferme.
Traverser une Porte est un processus instantané. Au moment où
vous passez l’embouchure, vous ressortez de la sphère de la Porte
distante. Il n’y a aucun délai mesurable pendant la traversée. Clignez
des yeux, et vous la raterez. Très bien, je pense que ça recouvre bien
notre révision du cours de la semaine dernière. Passons à un examen
plus détaillé. Dans votre afichage entoptique, vous allez voir…
[Fin de la transcription]
L’ORGANISATION DES MISSIONS
Posté par : Alisha Endowi, gatecrasheuse <Info Msg Rep>
L’exploration de l’univers n’est ni facile ni bon marché. Seule
une proportion mineure de la transhumanité a accès aux Portes,
et ceux qui l’ont ont tendance à les contrôler avec soin, et les uti-
lisent presque comme des goulots d’étranglement pour empêcher
leurs rivaux d’exercer une présence extrasolaire. Certains de ces
contrôleurs de Portes vendent des accès, mais acheter du temps
de trou de ver n’est pas bon marché. La logistique des missions de
gatecrashing est également intimidante, même lorsque l’on ne fait
qu’adhérer aux protocoles de sécurité les plus simples.
LES PARRAINS
Si vous êtes intéressé par une petite escapade de gatecrashing,
votre meilleure option est de trouver un parrain. Ils se répartissent
généralement en cinq catégories  : les contrôleurs de Portes, les
hypercorps, les gouvernements, les chercheurs et les entreprises
privées.
Tout le monde sait qui sont les contrôleurs de Portes, comme
Gatekeeper, Pathinder, TerraGenèse et Go-nin. Chacune de ces
hypercorps contrôle une Porte dans le système solaire et exploite
activement son utilisation pour différents types de missions. Cela
veut dire qu’ils embauchent du personnel pour des missions de ga-
tecrashing, parfois des free-lances. Mais comme leurs missions sont
d’une plus grande portée et sont mieux établies, il est dificile d’y
entrer par la petite porte. Les missions et procédures spéciiques
dépendent beaucoup de l’entité en question. TerraGen se concentre
bien plus sur l’étude d’exoplanètes et les opérations de terraforma-
tion, par exemple, et fait appel à plus de géologues, de xénobota-
nistes, etc. Pathinder se concentre plutôt sur la colonisation, et a
donc besoin d’ingénieurs, d’administrateurs, d’agents de sécurité et
d’ingénieurs sociaux.
Mais beaucoup d’autres hypercorps s’engagent dans des mis-
sions extrasolaires. Certaines d’entre elles sont embauchées par
les corpos des Portes quand celles-ci manquent de ressources né-
cessaires pour les atteindre, quand elles estiment les missions trop
risquées, ou tout simplement quand elles dépassent le cadre de
leurs activités de base. De même, les corpos des Portes se servent
également de contractuels pour gérer les parties spéciiques d’une
mission et pour lesquelles elles n’ont pas le personnel nécessaire. Un
marché lorissant s’est développé entre les nombreuses hypercorps
qui se nourrissent de ces contrats et qui fournissent tout, depuis le
personnel qualiié jusqu’à la supervision de la logistique de toute
une mission.
Beaucoup de corpos ont leurs propres intérêts extrasolaires à
l’esprit, mais comme elles ne possèdent pas leurs propres Portes,
elles doivent se contenter d’acheter du temps de Porte à une entité
qui en contrôle une. Ces missions sont souvent traitées de manière
très différente, et la logistique, la planiication et parfois même les
objectifs peuvent être cachés à la corpo de Portes. Les corpos de
Portes donnent une certaine latitude en termes de discrétion pour
satisfaire leurs clients, mais elles ont tout de même certaines limites.
Les opérateurs de Portes étrangers à la corpo sont très rarement
autorisés à contrôler la Porte elle-même, sauf s’ils ont été minutieu-
sement entraînés et approuvés par la corpo de Portes en question
– elles doivent protéger leurs actifs, après tout. De même, certaines
restrictions existent en ce qui concerne les types de matériaux pou-
vant être transférés grâce aux trous de ver. Les têtes nucléaires,
les armes biologiques, les nanotechnologies expérimentales,
l’antimatière et d’autres menaces potentielles similaires sont inter-
dites. Des rumeurs afirment que certaines hypercorps ont obtenu
les droits exclusifs ain de tester des systèmes d’armement spéci-
iques et des technologies expérimentales dans des lieux extraso-
laires secrets, mais de tels arrangements sont rares et très stricts.
Les mêmes règles s’appliquent également aux entités gouverne-
mentales qui s’intéressent aux affaires extrasolaires. En dehors du
Consortium planétaire (Pathinder) et du Commonwealth titanien
(Gatekeeper) – et peut-être de l’Étoile du matin, si on tient compte
de leurs liens avec TerraGenèse –, les autres États n’ont pas d’ac-
cès directs aux Portes. Les Joviens n’ont pour l’instant pas montré
d’intérêt pour les Portes et s’opposent même ouvertement à leur
utilisation, car elles représentent, selon eux, une faille de sécurité
potentielle susceptible de menacer le système solaire tout entier.
L’Alliance Lunaire-Lagrange, cependant, a parrainé plusieurs pe-
tites missions, négociant avec diverses corpos de Portes lorsque cela
était nécessaire.
Certaines entités non corporatives se servent aussi des Portes à
des ins de recherche, louant également du temps de trou de ver
aux corpos des Portes. La plupart de ces entités travaillent avec
Gatekeeper, qui leur offre de meilleures conditions, l’organisation
ayant été fondée spéciiquement pour développer la recherche ex-
trasolaire et sur les Portes. Les argonautes, en particulier, sont très
impliqués, même si d’autres groupes comme les revendicaterres
(faisant des recherches sur la terraformation) et certains groupes
mercuriels (étudiant les xéno-environnements et les formes de vie
extraterrestres) ont lancé des missions, parmi d’autres.
Naturellement, de nombreuses entreprises privées se sont inté-
ressées aux activités extrasolaires, notamment divers oligarques et
gérontocrates qui sont sufisamment avisés pour envisager l’expan-
sion extrasolaire sur le long terme. Des rumeurs avancent que cer-
taines igures importantes se sont servies de leur immense fortune
pour s’acheter un accès Porte permanent, et inancent des missions
de divers horizons contre un accès exclusif à leurs propres mondes
privés.
L’AUTOPARRAINAGE ET L’ACHAT D’ACCÈS
Imaginons que vous représentez une personne entreprenante ou
LES MISSIONS DE GATECRASHING
un groupe qui souhaite se lancer dans ses propres missions extraso-
laires. Préparez-vous à vider vos poches et probablement vos autres
oriices, car « temps de Porte » ne se trouve pas vraiment sur la
Toile au même endroit que « bon marché ».
Pour une simple minute de temps de Porte, le taux en vigueur
avoisine les 50 000 crédits. C’est le strict minimum, sans soutien
logistique supplémentaire, et qui nécessite également la signature
d’une tonne de dérogations, de dispenses et de contrats de respon-
sabilité. Votre compte bancaire sera vidé proportionnellement au
temps que vous mettrez pour pousser des gens et du matériel par
la Porte. Ce tarif ne comprend pas les 100 000 crédits ixes néces-
saires pour faire fonctionner la Porte, soit ce qu’on vous fait payer
simplement pour vous permettre de vous approcher de la Porte et . 2.2.2.2.2.
d’y entrer l’adresse que vous voulez. N’oubliez pas que les missions 2 .2 .2.2.2
les plus courtes possible nécessitent tout de même au moins 30 se-
2.
.2.
.2.2
condes de protocoles standard d’ouverture de Porte. Cela com-
.2.2.2.2.2.2.2
prend l’ouverture d’un minitrou de ver pour y passer l’extrémité
d’un microsenseur ; il s’agit simplement de vous assurer que vous
n’allez pas plonger dans une supernova et/ou de vériier qu’aucune
force extraterrestre ne se tient prête à nous envahir dès que la Porte
.2.2.2
sera ouverte de quelques millimètres de plus. Toute corpo de Portes
21
.2
2.2
.2.
.2
 prendra forcément ces précautions élémentaires, et elle n’opérera
que pour des lieux qui ont déjà été visités auparavant et qui ont été
classés comme sans danger.
Si vous avez l’intention d’explorer une adresse de Porte complè-
tement nouvelle, les frais seront bien plus importants. Les missions
de « premiers-venus », comme on les appelle, suivent un ensemble
minutieux de procédures pour s’assurer que la Porte du côté sys-
tème solaire ne soit pas menacée (directement ou indirectement)
depuis le côté distant. Les frais pour le personnel et l’équipement
indispensables coûtent au moins 500 000 crédits. Si votre mission
nécessite un support logistique spéciique, que ce soit sous la forme
de bots de sécurité, d’un transport assisté au travers du trou de ver,
de scans de senseurs additionnels, d’une étude de terrain à distance
par drone, de modules de décontamination ou d’autres choses en-
core, vous pouvez vous attendre à payer des frais nettement plus
élevés qu’ailleurs.
Les prix indiqués ici ne sont qu’une moyenne des tarifs publics
pratiqués par diverses entreprises. Pour votre mission spéciique, ils
peuvent être beaucoup plus élevés, surtout si vous avez des besoins
particuliers. Les corpos de Portes elles-mêmes ne font pas forcément
les mêmes prix que leurs concurrents. Go-nin est connue pour pra-
tiquer des tarifs bien plus élevés que TerraGenèse, et l’utilisation de
la Porte de Discorde implique des coûts additionnels pour atteindre
la bordure extérieure du système solaire et éviter tout désagrément
entre Go-nin et les exhumains qui s’intéressent à la Porte.
À de rares occasions, il est arrivé que les corpos responsables
des Portes aient offert ou réduit leurs honoraires pour des causes
qu’elles considéraient comme particulièrement intéressantes (en
termes scientiiques) ou à portée humanitaire (pour la bonne publi-
cité). Elles offrent bien sûr des réductions pour les missions qui pro-
mettent des retours inanciers, tant qu’on leur en garantit une part.
LES LOTERIES
Pour ceux qui ont peu de chances d’être embauchés au sein d’une
mission de gatecrashing, et encore moins de inancer leurs propres
missions, il reste les loteries. La loterie de gatecrashing principale est
gérée par Gatekeeper, car c’est elle qui conduit le plus de missions
d’exploration, même si Pathinder et TerraGenèse ont parfois fait
leurs propres loteries, plus limitées. Les loteries donnent leur chance
à tous ceux qui veulent sortir de la misère, devenir riches ou vivre
l’aventure exaltante de leur vie. Tout le monde peut s’inscrire, sauf
les apprentis, simplement en signant numériquement un formulaire
sur la Toile. Cela garantit aux centaines de milliers de candidats une
chance équitable lors de la prochaine loterie.
Si vous avez la chance d’être choisi, vos dépenses d’egodiffu-
sion vers Pandora seront couvertes, tout comme les frais liés à un
morphe synthétique. Les candidats peuvent s’occuper eux-mêmes
de leur morphose sur Pandora s’ils souhaitent quelque chose de spé-
ciique et s’ils en ont les moyens, tant que Gatekeeper est d’accord.
À l’occasion, Gatekeeper assigne des morphes spéciiques mieux
adaptés à certaines tâches.
En réalité, Gatekeeper ne sélectionne pas tout à fait au hasard
les candidats pour les missions. Quand les gagnants de la loterie
sont choisis, elle évalue toutes les données qu’elle peut trouver sur
chacun d’entre eux. Des IA spécialisées font le tri dans les proils
et assemblent des équipes composées d’individus qu’elles jugent le
mieux à même de travailler ensemble. Les équipes sont évaluées se-
lon leur compétence, puis trois équipes de différents niveaux sont
mises de côté pour chaque mission tirée au sort. De temps en temps,
Gatekeeper fait aussi des loteries pour des équipes préexistantes plu-
tôt que pour des individus. Cela donne aux groupes qui espèrent
travailler ensemble une chance de pouvoir le faire. Quand un trou
de ver a été ouvert vers le lieu en question, Gatekeeper effectue une
évaluation rapide et cherche à savoir à quel point le lieu distant est
intéressant – et dangereux. Si le lieu semble prometteur, une équipe
bien notée est envoyée. S’il semble être un morceau de roche stérile
fortement radioactif, elle envoie le groupe de bras cassés.
Les gatecrasheurs des loteries bénéicient de moins de ressources
que dans le cadre des missions parrainées. On leur donne généra-
lement le strict minimum en matière d’équipements et d’entraîne-
ment, de manière à minimiser les dépenses. Le matériel est fonc-
tionnel, même s’il n’est pas idéal, et les pannes d’équipement sont
plus fréquentes sur les missions issues de loteries. Les gatecrasheurs
n’ont pas de garantie de disposer de sauvegardes ou d’options de
morphose, chacun se prend lui-même en charge.
En supposant que les gatecrasheurs survivent à la mission, ils
gagnent une récompense minimale après avoir fourni la quantité
requise d’échantillons et de données de capteurs. Cette somme est
sufisante pour que l’individu survive pendant une courte période
ou pour qu’il se procure des soins médicaux ou des réparations,
le cas échéant. À moins que le gatecrasheur ne se soit comporté de
manière particulièrement inappropriée, on lui donne l’option d’en-
treprendre plus de missions d’exploration selon les mêmes termes.
Beaucoup de gagnants de loteries sont devenus des explorateurs

UNE PORTE MOBILE ?

Corporation Gatekeeper
Journal de mission de sauvetage
LES MISSIONS DE GATECRASHING
Ordre 1583-45
LES PORTES DE PANDORE
Classiication : Niveau B
Priorité : Élevée
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES Une équipe de premiers-venus a été en-
voyée pour explorer une exoplanète inconnue
INFORMATIONS DE JEU orbitant autour d’une naine rouge. Les ana-
lyses initiales indiquaient que la planète res-
semblait à une super-Terre. Le ramassage était
prévu vingt-quatre heures plus tard. L’équipe
de premiers-venus ne s’est pas présentée à
l’heure prévue de reconnexion. Un bot de re-
cherche et de sauvetage a été déployé, et il est
revenu comme prévu, douze heures plus tard.
Le bot a retrouvé les membres de l’équipe
à 150 mètres de la Porte, mais tous étaient
morts. Il ne restait pas grand-chose de leurs
corps : ils avaient été écrasés par une sorte de
force extrême. Leurs corps avaient été littéra-
lement mis en pièces, et même les piles cor-
ticales étaient endommagées. L’identiication
n’a été possible que grâce à l’analyse ADN de
leurs restes.
Le bot est néanmoins parvenu à récu-
pérer un drone de reconnaissance intact
que l’équipe avait déployé peu après avoir
atteint l’exoplanète. Le bot n’avait rien
enregistré d’inhabituel, mais une analyse de
ses données a dévoilé une anomalie. D’après
ses capteurs géospatiaux, la Porte n’était pas
au même endroit qu’au moment où le drone
avait été déployé. Selon ses données, la Porte
se trouvait à l’origine à 150 mètres de là, à
l’emplacement exact où les corps ont été
découverts.

22
 RECHERCHE SOLARCHIVE : LES SAUTEURS DE PORTES
On appelle couramment «  sauteurs
de Portes » les gatecrasheurs membres
d’une sous-culture particulière. Les sau-
teurs de Portes font plus que de la simple
exploration. Au lieu de se contenter de
passer une Porte, d’explorer et de revenir,
ils partent pour un voyage d’une durée
indéterminée d’une Porte à l’autre, sans
jamais revenir par là où ils sont venus.
Chaque fois qu’ils atteignent une Porte
distante, ils la réutilisent en choisissant
une nouvelle adresse.
Il existe très peu de groupes de
sauteurs de Portes, en partie à cause
des extrêmes dangers que de telles
activités représentent. La plupart des
sauteurs de Portes disparaissent à tout
jamais. Personne ne sait vraiment s’ils
ont été victimes de rencontres hostiles
ou de quelque danger. Il est également
possible qu’ils soient simplement pas-
sés au-delà de la sphère transhumaine
extrasolaire actuelle. Il arrive que cer-
tains sauteurs de Portes retombent sur
un monde transhumain visité, où ils
peuvent se reconnecter à la transhuma-
nité. Un groupe de sauteurs de Portes
prétend ainsi avoir visité successivement
plus de 200 Portes extrasolaires, avant
de retourner dans le système solaire.
Certains sauteurs de Portes prennent
soin de contracter une assurance
sauvegarde, avant de partir, leur garan-
tissant une nouvelle morphose au cas
où ils ne reviendraient pas après une
période prédéterminée. D’autres consi-
dèrent le fait de partir sans ilet de sécu-
rité comme le risque ultime. Et d’autres
encore font un fork intentionnel avant
de partir, et laissent une copie alpha
d’eux-mêmes derrière eux.
Si beaucoup de sauteurs de Portes
viennent des péniches et des habitats
des écumeurs du système solaire, des
membres d’autres factions, particulière-
ment des margellans et des traqueurs
de singularités, participent également à
de tels sauts de Portes.

professionnels chez Gatekeeper. Beaucoup d’autres sont morts, sont
devenus fous, ou ont complètement disparu.
Si une équipe découvre quelque chose de valeur à l’occasion d’une
mission de loterie, comme une ressource exploitable, des artefacts
extraterrestres, des signes de vie ou toute autre découverte scienti-
ique signiicative, ses membres reçoivent une récompense propor-
tionnelle à la valeur de la découverte, bien que ce ne soit qu’une
petite fraction de sa valeur totale. Les droits de ces découvertes ap-
partiennent à Gatekeeper, conformément au contrat de loterie.
Certains gatecrasheurs expérimentés ont réussi à négocier des
salaires plus élevés et même des royalties sur leurs découvertes, en
mettant dans la balance leurs talents et leur expérience.
LES PORTES AUTONOMISTES
En opposition à la nature fermée et à l’inaccessibilité des corpos
de Portes, la Porte de la Fissure est gérée d’une manière résolument
autonomiste. Elle est ouverte à tous, à partir du moment où les can-
didats sont acceptés par le collectif Love & Rage et où ils adhèrent
des terrains ou à proiter de ressources d’une quelconque autre ma-
nière. D’un autre côté, la Porte de la Fissure est très appréciée par
les cercles de recherche et est donc une base importante pour les
argonautes et les nombreux groupes de recherche qui poursuivent
l’objectif d’un savoir sans restriction.
Les anarchistes de Love & Rage ont parfois lancé leurs propres
loteries, mettant en commun des ressources dans le but d’aller
chercher des pauvres hères du système intérieur pour les emmener
chez les autonomistes et leur offrir une chance et une nouvelle vie.
Ils organisent également une loterie réservée aux apprentis, où ils
achètent les contrats des gagnants pour les libérer.
LES EXPLORATEURS EXTRASOLAIRES
L’organisation de missions de gatecrashing depuis le côté extra-
solaire du réseau de Portes est une tout autre histoire. Quelques
colonies extrasolaires lancent en effet des missions d’exploration
de Portes, tout comme dans le système solaire. Certaines d’entre
elles ne sont rien de plus que des stations de recherche hypercorps.

LES MISSIONS DE GATECRASHING

à certaines conditions. Les anarchistes qui contrôlent la Porte étu-
dient soigneusement les gens qui veulent y accéder pour éloigner les
espions des hypercorps et les saboteurs du système intérieur. L’@-
rép est très importante ici, et peut faire la différence entre obtenir
un créneau d’une minute et un créneau d’une heure. Il existe une
liste d’attente pour utiliser la Porte. Elle est généralement gérée sur
une base du « premier arrivé, premier servi », bien que les urgences
et les missions spéciiques importantes pour la transhumanité
dans son ensemble soient prioritaires. Les gatecrasheurs éventuels
doivent se rendre à Obéron par leurs propres moyens, bien sûr, et
comme les ressources des anarchistes sont limitées, on attend des
organisateurs des missions qu’ils gèrent eux-mêmes leur support
logistique. Ainsi, des missions sont parfois entreprises en l’absence
du soutien complet qu’elles devraient recevoir.
La contrainte imposée à toutes les missions qui passent par la
Les colonies qui ne font pas d’exploration ont tendance à garder
un certain contrôle sur leurs Portes locales. Elles les verrouillent
souvent sur l’adresse de la Porte du système solaire de laquelle elles
sont originaires, dans le but de se protéger contre l’arrivée d’une
entité hostile par le réseau de Portes.
Les Portes extrasolaires sont cependant extrêmement nom-
breuses, et la vaste majorité d’entre elles est sans restrictions, et
n’est surveillée et contrôlée que d’une façon standard. Cela per-
met aux groupes motivés et bien équipés de se lancer dans leurs
propres missions de gatecrashing privées. Pour ce faire, il sufit de
sortir du système solaire avec un système de contrôle de Porte por-
table (une « boîte bleue ») et de connaître le fonctionnement des
Portes. Une fois de l’autre côté, une telle équipe peut utiliser cette . 2.2.2.2.2.
Porte lointaine pour commencer sa propre exploration. Plusieurs 2 .2 .2.2.2
de ces camps de base distants ont été établis par des explorateurs
2.
.2.
.2.2

Porte de la Fissure est que les bénéices potentiels doivent être par- entreprenants. Beaucoup d’entre eux se trouvent sur des rochers
.2.2.2.2.2.2.2

tagés avec la transhumanité, sans condition. Comme c’est déjà ainsi
que la société autonomiste du système extérieur est organisée, cela
ne fait que peu de différence pour eux. Cette condition empêche
dans les faits l’utilisation de la Porte de la Fissure par les entités qui
froids et sans vie, ne présentant aucun autre attrait que la Porte
elle-même. Certains groupes autonomistes intrépides sont partis
de la Porte de la Fissure pour adopter un style de vie nomade, se
déplaçant de monde à monde grâce aux Portes, retrouvant parfois
.2.2.2

cherchent à exploiter des ressources de façon privée, à revendiquer l’espace connu, parfois non.
23
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
LES ÉQUIPES DE GATECRASHEURS
Si les équipes de gatecrasheurs sont presque toujours taillées
sur mesure pour la mission spéciique à accomplir, il est toutefois
avantageux de compter dans ses rangs des membres dotés d’un
large éventail de compétences. Des scientiiques, des experts tech-
niques, des opérateurs d’équipement, des chefs ou responsables
de mission et du personnel de sécurité sont fréquemment présents
dans la plupart des équipes. Les astrobiologistes et les xéno-ar-
chéologues sont fortement appréciés, tout comme les proils for-
més aux activités minières ou à l’établissement de colonies.
En matière d’exploration extrasolaire, les missions ont ten-
dance à attirer des proils psychologiques particuliers. Les accros
à l’adrénaline en mal d’aventure ou de nouvelles expériences
sont très nombreux, bien qu’ils soient souvent peu performants
lorsqu’il s’agit de travailler en équipe et qu’ils mettent parfois les
autres en danger. Les explorateurs, les vagabonds et les curieux
sont plus sages et prudents dans leurs approches face à différentes
situations, mais il leur manque parfois la volonté et l’initiative
que souhaitent les parrains de missions. Les chercheurs et les étu-
diants sont utiles, même si le fait qu’ils se concentrent souvent sur
des découvertes spéciiques peut parfois ralentir des missions ou
même être un obstacle. Les désespérés, qui forment le dernier type
psychologique courant, sont imprévisibles. Il s’agit de ceux qui
se lancent dans le gatecrashing parce qu’ils se retrouvent coincés
dans une situation personnelle inextricable, à laquelle ils ne voient
pas d’autre issue. Beaucoup d’entre eux sont à la hauteur de leurs
devoirs et de leurs missions, et peuvent même devenir de grands
explorateurs et héros. Mais ils sont également freinés par la dé-
pression, une mauvaise estime de soi ou des pensées négatives, et
inissent par devenir un fardeau ou, pire, une menace pour leurs
propres équipes.
LES MISSIONS D’EXPLORATION
Posté par : Alisha Endowi, gatecrasheuse <Info Msg Rep>
Cette démangeaison lancinante qu’on appelle la curiosité a sti-
mulé l’élan vers l’exploration du réseau de Portes. Les missions
d’exploration sont à la fois les plus dangereuses et les plus impor-
tantes missions de gatecrashing. Ces études initiales déterminent
souvent si la transhumanité doit revenir à un endroit donné, et
sont cruciales pour trouver des ressources exploitables ou pour
identiier des curiosités scientiiques. Elles sont les plus susceptibles
de faire des découvertes importantes et peuvent être le point de
premier contact entre la transhumanité et de nouvelles formes de
vie. Elles pourraient également mettre la transhumanité en péril
en attirant sur nous l’attention d’entités et de menaces inconnues.
Pour ces raisons, les missions d’exploration sont les opérations de
gatecrashing les plus critiques.
LES PROCÉDURES DE PREMIER-LIEN
On appelle « premier-lien » la première ouverture d’un trou de
ver vers une nouvelle adresse de Porte. Comme personne ne peut
savoir ce qui se trouve au bout, ces ouvertures sont aussi excitantes
que dangereuses. Compte tenu de la possibilité de rencontrer des
formes de vie hostiles ou toute autre menace potentielle, les opéra-
teurs des Portes suivent des protocoles de sécurité stricts pour les
connexions à de nouvelles Portes distantes.
Tout d’abord, il faut bien comprendre que personne ne traverse
jamais une Porte sans qu’au moins une légère reconnaissance ait
été faite. Il est inconcevable d’envoyer des gatecrasheurs se faire
instantanément carboniser, se retrouver donnés en pâture à des
TITAN qui attendraient avec impatience de l’autre côté de la Porte,
ou les voir revenir en rampant, parasités par une sorte de nanotech-
nologie autorépliquante et affamée. Les gatecrasheurs dotés d’un
semblant d’instinct de survie ou d’intelligence seront du même
avis. L’incident au cours duquel des crasheurs sont morts en allant
de Pandora jusqu’à la Porte de la Fissure pour la première fois a
convaincu les gens qu’il fallait être un peu plus prudent.
La procédure initiale consiste à créer un trou de ver étroit, sufi-
samment large pour y faire passer une petite sonde. Celle-ci analyse
la composition atmosphérique, les niveaux de radiation et la tem-
pérature de l’environnement extrasolaire. Elle procède également
à enregistrement audiovisuel des environs. Une sonde de Porte ty-
pique peut supporter des pressions allant de 0 à 250 atmosphères
et des températures allant de -250 °C à 600 °C. Ce sont des cages
de Faraday blindées, qu’il est quasiment impossible à pirater. Seule
une de leurs extrémités passe le trou de ver, ce qui les rend dificiles
à détecter. Un déploiement typique ne dure environ qu’une minute.
Si la sonde est endommagée, une nouvelle est envoyée. Si deux
sondes ne reviennent pas, l’usage est de fermer la Porte, de mettre
un avertissement sur cette adresse et d’attendre que quelqu’un
trouve un meilleur plan pour regarder ce qu’il y a de l’autre côté.
Très peu de ces adresses sont visitées de nouveau.
Si la sonde survit et que le site semble prometteur (ce qui veut
généralement dire qu’il ne représente aucune menace dans l’immé-
diat), alors le trou de ver est élargi et un explorenaute est envoyé,
relié au côté de départ. Ce bot fait des scans radars et lidars, ana-
lyse le sol, la roche et le terrain, et surveille les longueurs d’onde
radio pour tout signe d’activité. Il envoie également des données
audiovisuelles plus détaillées. Si la zone est jugée sans danger, ces
sondes de seconde étape explorent les alentours de la Porte et, si
possible, utilisent des fusées à poussée vectorielle pour prendre un
peu d’altitude (juste quelques mètres), pour avoir une meilleure vue
d’ensemble, tout en restant attachées. Tout signe de développement
biologique est échantillonné et envoyé pour analyse. Si des étoiles
sont visibles, le bot essaiera également de localiser la Porte dans la
galaxie. Ces sondes sont généralement ramenées au terme de dix
minutes de patrouille.
Si le site extrasolaire semble prometteur, la troisième étape est
d’envoyer un autre robot relié, doté d’un missile éclaireur. Celui-ci
sera programmé pour obtenir une carte aérienne de la zone de la
Porte, dans un rayon de 5 kilomètres dans chaque direction. En
l’absence de détection de danger potentiel, tout site digne d’intérêt
est répertorié, et une équipe de gatecrasheurs « premiers-venus »
est constituée.
LES MISSIONS DE PREMIERS-VENUS
Une mission de « premiers-venus » est une mission au cours de la-
quelle un groupe de transhumains est envoyé à une nouvelle adresse
pour la première fois. Cela est généralement effectué juste après
l’exécution réussie des protocoles de premier-lien. Il arrive que les
procédures de premier-lien soient ignorées faute de ressources (ce qui
est classique dans le cas des missions originaires des Portes extraso-
laires), ou parce que le parrain cherche à économiser du temps ou de
l’argent. On considère les missions de premiers-venus comme étant
la meilleure façon de s’enrichir ou de se faire un nom, même si les
chances de trouver quelque chose d’intéressant sont minces. D’autre
part, il existe une probabilité signiicative pour que les gatecrasheurs
se tuent et doivent être ramenés à la vie à l’aide d’une sauvegarde. La
plupart des gatecrasheurs expérimentés capitalisent un historique de
missions de premiers-venus que leur ego actuel n’a jamais réellement
vécues.
Ain de garantir un temps d’utilisation de Porte optimal, le lien trou
de ver est généralement coupé juste après le passage d’une équipe de
mission de premiers-venus. Il est rouvert à une heure précise, généra-
lement entre quatre et douze heures plus tard, selon des protocoles
similaires à ceux de premier-lien. Si l’équipe de premiers-venus ne
se présente pas à ce contrôle, un bot de sauvetage est envoyé et la
Porte est fermée de nouveau, pour être ensuite rouverte à une heure
prédéinie. Si l’équipe est portée disparue, l’adresse est marquée avec
un avertissement, et les détails connus sont enregistrés en vue d’un
examen ultérieur. Généralement, il est jugé trop dangereux et coûteux
d’essayer de retrouver et de sauver des gatecrasheurs disparus, sauf
si le lieu extrasolaire semble particulièrement prometteur en termes
de recherche et d’exploitation de ressources. De ce fait, il vaut mieux
pour les gatecrasheurs rencontrant des ennuis qu’ils se trouvent à un
endroit truffé d’uranium ou de ressources précieuses du même ordre.
Cela pourrait motiver une corpo de Portes à venir jeter un deuxième
coup d’œil, malgré les dangers évidents. Dans le cas contraire, ils
risquent d’être abandonnés.
Les débuts des équipes de premiers-venus sont dificiles. Ils de-
meurent longtemps en stand-by, terrés dans une salle d’appel, pen-
dant que les opérateurs de la Porte lancent les protocoles de pre-
mier-lien avec les adresses de la bibliothèque. Dix minutes à peine
avant leur départ, les gatecrasheurs peuvent encore ignorer s’ils
vont être envoyés sur un morceau de roche dépourvu d’air, dans les
océans glacés de la lune d’une géante gazeuse arrosée de radiations,
ou au cœur des jungles verdoyantes d’un paradis extraterrestre. Ils
auront eux aussi accès en direct aux lux des sondes et aux données
entrantes, mais ils ne disposeront que de très peu de temps pour ab-
sorber toutes ces informations et pour adapter leur équipement avant
qu’on leur ordonne de passer la Porte. Le matériel doit être stérilisé
(pour éviter toute contamination d’un écosystème avec des microbes
transhumains), ce qui signiie que si quelque chose n’a pas été ap-
prouvé au préalable, il pourra être interdit de l’emporter à la dernière
minute. La capacité d’adaptation est la clé. Une fois de l’autre côté,
LES MISSIONS DE GATECRASHING
l’équipe devra s’acclimater rapidement aux conditions locales, trou-
ver ses repères et commencer à remplir ses missions, tout en espérant
échapper à une menace qui serait jusque-là passée inaperçue. C’est
un travail dur, stressant et vertigineux. L’excitation de l’exploration
de paysages extraterrestres cède souvent la place à la confusion et à la
simple terreur qu’implique le fait d’essayer de rester en vie.
La plupart des équipes de premiers-venus ont une liste standard
d’objectifs. En voici une classique :
1) Enregistrez tout. Si quelque chose arrive à votre équipe, il est
toujours possible que vos enregistrements soient découverts et qu’ils
informent d’autres personnes de ce qui s’est passé. Dans la hâte de
l’exploration d’un nouveau lieu, des détails qui pourraient se révéler
utiles plus tard sont souvent négligés. Il est fréquent de revoir les enre- . 2.2.2.2.2.
gistrements des missions ain de recueillir des données additionnelles 2 .2 .2.2.2
sur l’environnement extrasolaire.
2.
.2.
.2.2
2) Sécurisez la Porte distante et balisez un périmètre. C’est aussi
.2.2.2.2.2.2.2
votre porte de sortie. Protégez-la, de même que son chemin d’accès, à
tout prix. Vous passerez aussi sûrement beaucoup du temps de votre
mission aux alentours de la Porte. Certaines équipes assignent direc-
tement des membres à la garde de la zone autour de la Porte. D’autres
.2.2.2
25
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
26
n’aiment pas séparer le groupe ou gâcher de la main-d’œuvre, et pré-
fèrent conier cette tâche à des bots ou à des capteurs.
3) Cartographiez la zone. Peut-être avez-vous déjà des données
issues d’un missile éclaireur. Si ce n’est pas le cas, peut-être en avez-
vous apporté un. Pour les environnements qui ne sont pas propices
à de telles mesures, recourir à des drones de reconnaissance et à l’ex-
ploration à pied est tout aussi important. Cela peut vous permettre
d’identiier les principaux points de repère et vous aider à retrouver
votre chemin plus tard. Si vous vous trouvez dans un paysage en
constante évolution, ou dificile à cartographier en raison de condi-
tions climatiques extrêmes, vous pouvez mettre en place vos propres
balises radio ou marquer votre chemin à l’aide d’un système de po-
sitionnement Ariane.
4) Identiiez les menaces et dangers potentiels. Gardez toujours à
l’esprit qu’un prédateur local est peut-être sur le point de vous sau-
ter dessus pendant que vous établissez le campement, ou qu’une
avalanche ou une coulée de boue pourrait ensevelir la Porte à tout
moment. Si quoi que ce soit d’autre semble vraiment susceptible de
vous empêcher de rentrer à la maison et que vous disposez d’un com-
municateur IQ, utilisez-le pour demander un ramassage immédiat.
Certes, peut-être aurez-vous laissé passer votre chance et aurez-vous
à attendre quelques jours ou même quelques mois avant d’essayer
de nouveau, mais au moins, vous serez là pour le faire. Se retrouver
coincé sur une boule de roche volcanique à attendre que la coulée
de lave qui entoure votre Porte refroidisse sufisamment pour vous
permettre d’y accéder est une mort peu enviable.
5) Établissez un camp de base. Choisissez une position défendable,
juste au cas où vous seriez attaqués. Certains préfèrent rester au pied
de la Porte, d’autres être cachés à proximité, sans pour autant la
perdre de vue au cas où il s’y passerait quoi que ce soit.
6) Faites des analyses et prenez des échantillons. C’est pour ça que
vous êtes là. Plus vous en collectez, plus vous aurez de chances de
tomber sur quelque chose d’intéressant. C’est aussi la meilleure fa-
çon de détecter une menace imprévue, par exemple en vous rendant
compte que la planète froide où vous vous trouvez est en fait comme
Mercure, et qu’elle se fait brûler en raison de sa proximité avec son
étoile lorsque survient le jour, ce qui pourrait vous tuer si vous n’êtes
pas prêt.
7) Étudiez les anomalies et les objets intéressants. Des échos ra-
dars bizarres, des luctuations énergétiques inhabituelles, des oligoé-
léments improbables… Toutes ces choses peuvent vous guider vers la
« grande découverte », et faire de vous un homme riche.
8) Explorez. Une fois que la sécurisation de base, les sales besognes
et les enquêtes préliminaires ont été effectuées, il est temps d’explorer.
Au début, au moins, il vaut mieux ne pas se séparer. Ce n’est pas
parce que tout semble normal que vous êtes à l’abri de toute une série
de surprises ou de parasites radio soudains. Quadrillez les secteurs les
plus prometteurs et allez y jeter un coup d’œil pendant que des bots
explorent d’autres zones.
9) Regardez avant de toucher. Sauf si un objet se déplace de lui-
même, il vaut toujours mieux, et de loin, regarder avant de toucher.
Même si vous vous retrouvez face à quelque chose d’extrêmement
tentant, inspectez d’abord les environs.
10) Revenez à la Porte à temps. Si vous ratez votre rendez-vous,
vous pourriez vous retrouver coincé pour un très long séjour.
L’objectif oficiel d’une mission de premiers-venus est de réunir
sufisamment d’informations pour déterminer si une étude plus ap-
profondie est nécessaire. Concrètement, il s’agit donc de déterminer si
les environs d’une Porte distante représentent un intérêt quelconque à
des ins de colonisation, d’exploitation de ressources ou de recherche.
Déterminer cela peut s’avérer complexe, simplement parce que les
indices ne se sont pas forcément proches du site de la Porte. Cette
dernière peut s’ouvrir sur une lune banale et sans intérêt, semblable à
des millions d’autres dans la galaxie, mais une planète de ce système
extrasolaire pourrait abriter un environnement semblable à celui de
la Terre, un ilon de matériaux rares ou les restes enfouis d’une espèce
aujourd’hui disparue. Les indices peuvent simplement se trouver hors
de la portée de l’équipe de premiers-venus. En fait, il est tout à fait
possible que beaucoup de systèmes précédemment visités et ayant
été classés comme « sans intérêt » recèlent en fait de fantastiques
secrets non découverts, car il n’y a tout simplement pas assez de res-
sources pour tous les explorer. Mais dans certains cas, les scans de
premier-lien peuvent déjà avoir indiqué que le site est intéressant, s’il
se trouve par exemple que la Porte se situe près d’une veine ouverte
de métaux lourds précieux, ou au milieu de ruines extraterrestres
manifestes. Tout lieu extrasolaire montrant des traces de vie, renfer-
mant des artefacts extraterrestres ou des antécédents de présence de
TITAN répond automatiquement à ces critères. Dans ce cas, l’objectif
secondaire consiste à établir le degré de dangerosité et/ou de dificulté
que représenterait l’installation d’une présence transhumaine.
Pour beaucoup de gatecrasheurs, et surtout pour les gagnants des
loteries, le vrai but d’une mission est de faire une « grande décou-
verte ». Ainsi, de telles équipes gaspillent souvent du temps et des
ressources à traquer des pistes, à enquêter sur des anomalies, ou sim-
plement à explorer plutôt qu’à faire des tests et des analyses. Il est
fréquent qu’il règne une certaine tension entre les gatecrasheurs et
les corpos des Portes, ce qui parfois met en péril les missions de suivi.
QU’EMPORTER ?
Peu de sujets seront autant source de discorde au sein d’un groupe
de gatecrasheurs expérimenté que ce qu’il faut emporter pour une
mission. Les objets de base sont évidents : quiconque ne prévoit pas
une ceinture de survie, une robomule, un dôme-abri, une arme de
poing, une combinaison pressurisée standard et un pack de sup-
port de vie est soit stupide, soit suicidaire. Tous ceux qui peuvent se
permettre de partir faire du gatecrashing ont les moyens de s’offrir
ce type de matériel, et ils n’ont donc aucune excuse valable s’ils ne
l’emportent pas. Même les gagnants des loteries sont équipés de ce
matériel d’exploration de base.
Une partie de la dificulté à préparer des missions de gatecrashing
de premiers-venus réside dans le mystère inhérent au lieu où l’on va se
retrouver. Pour cette raison, la plupart des gatecrasheurs se reposent
sur du matériel standard, utile et nécessaire dans la plupart des envi-
ronnements. Par exemple, il est impossible de savoir à l’avance si l’air
de l’autre côté sera respirable – en supposant qu’il y ait une atmos-
phère –, et une combinaison pressurisée est donc indispensable. Dans
le meilleur des cas, vous disposerez de seulement quelques précieuses
minutes pour évaluer les environs d’une Porte distante, pendant que
les protocoles de premier-lien sont établis. Cela vous laissera juste as-
sez de temps pour mettre de côté certains équipements. Votre vie peut
dépendre de ces choix.
Lorsqu’il s’agit de compléter le matériel de base que l’on retrouve
dans le kit standard de l’explorateur, les choses deviennent plus com-
plexes. La polyvalence est le maître mot, et une corne d’abondance de
bureau accompagnée d’un bon catalogue de schémas vous serviront
toujours. Si vous pouvez vous le permettre, apportez-en une. Dans le
cas contraire, contentez-vous d’un FabLab ou d’un sustenteur.
 Si tout s’est bien passé, le lieu distant que vous allez visiter de-
vrait avoir été cartographié par l’équipe de premier-lien. Pourtant, il
existe toujours une chance que quelque chose se passe mal, et il vaut
donc mieux emporter ses propres missiles éclaireurs et cartographes.
La Porte peut s’ouvrir sous terre, par exemple, et vous serez donc
content d’avoir apporté les vôtres quand vous inirez par atteindre la
surface. Si vous êtes coincé en sous-sol, des sauterelles ou anguis de
reconnaissance seront tout aussi eficaces.
En dehors de cela, il reste deux autres aspects d’importance majeure
à considérer : le choix des véhicules et du matériel de communication.
LES VÉHICULES
La principale raison qui justiie d’emporter un véhicule dans une
mission de premiers-venus est d’enquêter sur quelque chose d’intéres-
sant qui apparaîtrait sur les scans de reconnaissance, mais qui serait
trop éloigné pour être accessible à pied. Comme les corpos des Portes
et les parrains considèrent souvent les véhicules comme un risque i-
nancier superlu, ils peuvent mettre leur veto à leur utilisation. Selon
les spéciications de leurs missions, les équipes de premiers-venus
devraient se concentrer sur la zone de la Porte et laisser les drones
enquêter plus loin. L’exploration plus minutieuse impliquant des véhi-
cules devrait être réservée aux missions de suivi. Mais si cela ne vous
dérange pas de risquer vos propres biens, personne ne se plaint géné-
ralement si vous emportez les vôtres.
Toutes les missions ne sont pas adaptées aux véhicules.
L’environnement extrasolaire peut impacter fortement l’utilité de ceux
que vous pourriez embarquer. Il est inutile d’emporter quoi que ce soit
sur une exoplanète dont la surface est similaire à celle de Vénus ou de
Mercure côté jour, par exemple, sauf si les équipements en question
résistent à la chaleur et/ou à la pression. De même, un engin volant ne
servira pas à grand-chose s’il s’avère que la Porte distante se trouve
sous terre ou est dépourvue d’air. D’un autre côté, si les scans de pre-
mier-lien montrent que la Porte est sur une petite île, se munir d’un
bateau sera judicieux pour pouvoir se déplacer une fois sur les lieux.
Mais à moins d’avoir besoin de faire le tour de la planète que vous
visitez, n’apportez qu’une paire d’avions portables. Personnellement,
je pense que les ailes dorsales sont des gadgets, et qu’apporter des jets,
c’est gaspiller de l’argent. Les avions portables, cependant, sont excep-
tionnellement iables, faciles à utiliser, et ils vous emmènent partout
ET LES GO-CYCLES ?
De : Mbanefo37Aa
Il ne s’agit pas de mauvais conseils, mais il manque quelque
chose d’important. Sauf si le terrain est trop raide pour autre
chose, marcher, c’est lent et fatigant, et on ne peut pas
transporter beaucoup de choses. Sur Willowane, mon équipe
a dû abandonner la plupart des artefacts qu’on avait trouvés,
ce qui revient à dire que ce sont les gatecrasheurs qui sont
arrivés après nous qui se sont servis. Et puis les avions sont
chers, et un véhicule unique comme un camion de crasheur
peut tomber en panne, ce qui nous ramène à la case départ :
la marche. Choisir d’ajouter une go-cycle par personne au kit
de base est idéal. Les go-cycle sont tellement bon marché
qu’il n’y a aucune raison de s’en passer. On est bien plus
mobiles, on peut transporter plein de trucs, et si une l’une
d’elles tombe en panne, deux membres de l’équipe peuvent
toujours en partagent une.
où vous souhaitez aller. Rien ne justiie d’emporter quoi que ce soit
d’autre, sauf si le monde en question est doté d’un environnement
franchement hostile. Il vous faut des rocket buggies pour explorer les
planètes dépourvues d’atmosphère ou, si vous avez besoin de vous
déplacer sur de courtes distances, un VEG. Les deux sont chers, mais
investir en vaut la peine sur les mondes où, sans eux, vous seriez forcé
de vivre dans votre combinaison pressurisée.
LE MATÉRIEL DE COMMUNICATION
Le matériel de communication – et plus précisément, les commu-
nicateurs IQ – est un autre sujet de désaccord entre les gatecrasheurs.
Une chose que toutes les équipes de premiers-venus doivent garder
à l’esprit est qu’une fois qu’un trou de ver se ferme, elles sont seules
jusqu’à l’heure du ramassage. Personne ne sera à proximité pour venir
les aider en cas d’urgence. Et même si vous avez emporté un véhi-
cule sufisamment grand pour avoir un transmetteur neutrino, vous
êtes à plusieurs années-lumière de distance. Des décennies pourraient
s’écouler avant que quelqu’un puisse entendre votre message.
La solution évidente consiste à emporter un communicateur IQ
pour les urgences. Comme ils contournent les limites de vitesse de
la lumière, peu importe qu’on soit à l’autre bout de la galaxie, on
peut appeler la maison à l’aide. Les inconvénients sont doubles.
Premièrement, les communicateurs IQ sont chers et inabordables
pour beaucoup de gatecrasheurs, en particulier pour les gagnants de
loteries. Deuxièmement, vous n’avez aucune garantie que quelqu’un
viendra vous sauver – ou vous rejoindre à temps. Beaucoup de par-
rains de missions prévoient des clauses de non-sauvetage dans leurs
contrats, simplement parce qu’ils ne veulent pas payer les frais exorbi-
tants que les corpos des Portes leur demanderaient pour passer outre
les plannings et pour entreprendre une mission de sauvetage. Il en est
ainsi pour la plupart des gagnants de loteries… encore une bonne
raison pour faire une sauvegarde avant de crasher. Et même si votre
parrain est prêt à monter une opération de sauvetage, la logistique
peut l’en empêcher. S’ils reçoivent votre appel à l’aide juste après la
connexion d’un trou de ver à une colonie importante pour leur ap-
provisionnement mensuel et s’ils ont juste commencé à faire passer
des trucs, les opérateurs peuvent tout à fait expliquer à vos sauveteurs
qu’ils vont devoir attendre vingt minutes d’ici à ce que la Porte soit
LES MISSIONS DE GATECRASHING
disponible.
Malgré ces inconvénients, beaucoup d’équipes considèrent les com-
municateurs IQ comme une nécessité, même s’ils ne servent qu’en cas
d’urgence. Certains les utilisent à d’autres ins, comme pour demander
des conseils ou des informations en extrême urgence. Peut-être que
vous êtes tombé dans une situation dans laquelle vous avez besoin de
nanofabriquer quelque chose, mais que vous n’avez pas les schémas
appropriés. Dépenser des qubits pour demander à quelqu’un le bon
outil, ou des binocles médicaux, ou quoi que ce soit d’autre dont vous
pourriez avoir besoin pour sauver des vies et vous ramener à la mai-
son peut coûter très cher, mais vaut probablement le coup.
De même, si vous êtes soudainement confronté à une situation de
premier-contact ou à quelque chose d’autre d’aussi important, alors . 2.2.2.2.2.
peut-être que vous préférerez passer la main à des professionnels. 2 .2 .2.2.2
Vous obtiendrez une grosse récompense et beaucoup d’éloges, de cette
2.
.2.
.2.2
façon. Si vous partez en loup solitaire et que vous entamez acciden-
.2.2.2.2.2.2.2
tellement une guerre interespèce, il y a de fortes chances pour que
personne ne vous morphose depuis une sauvegarde.
Un autre argument en faveur des communicateurs IQ est lié aux
problèmes inhérents à la radio et aux autres méthodes de commu-
.2.2.2
nication que votre équipe peut utiliser. Si votre radio n’arrive pas à
27
.2
2.2
.2.
.2
 UN FANTÔME VENU DE LOIN
À :<crypté>
De :<crypté>
Camarade, je veux attirer ton attention sur quelque chose
d’intéressant. La Banque de corps du Peuple, sur la colonie
extrasolaire d’Etched, a reçu un paquet intéressant sur son
transmetteur neutrino, sur un canal normalement utilisé pour
les téléportages d’ego d’urgence. Après avoir analysé les don-
nées, il semble en effet que la transmission est la sauvegarde
d’un gatecrasheur, envoyée depuis une exoplanète quand son
téléporteur d’urgence a été déclenché. L’infomorphe récupéré
n’est que partiellement intact, ayant souffert de dégradation
et de perte de signal. Les recherches initiales indiquent que
la sauvegarde a été envoyée il y a plus de cinq ans, depuis
un système extrasolaire située à environ 5  années-lumière
d’Etched. Notre système solaire se trouve à environ 74  an-
nées-lumière de là où le gatecrasheur semble être décédé.
C’est donc uniquement par chance que la colonie Etched a
reçu le signal en premier. Une copie de l’infomorphe récupéré
a ensuite été placée dans un simulespace pour un débrieing
standard. L’histoire du défunt était au mieux confuse, ce qui
pourrait être dû, en partie, aux structures neurales corrom-
pues par le signal endommagé. Deux choses se sont immédia-
tement détachées de son histoire. Premièrement, le crasheur
semble avoir été une sorte de membre d’un commando ou
d’une unité spéciale, et était employé par une hypercorp
(certainement par Action Directe, mais cela reste à conirmer).
Deuxièmement, pendant l’entretien, l’infomorphe répétait
que leur mission était « d’établir contact avec la base TITAN ».
Nous avons essayé d’accéder aux dossiers personnels
du gatecrasheur pour trouver de quelle mission précise il
était membre, mais nos tentatives ont été bloquées par des
fonctionnaires peu coopératifs du Consortium. En attendant,
je t’envoie ce message, dans l’espoir que tes… hum… amis
vigilants soient intéressés.

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
28
traverser la roche ou les interférences, alors vous vous retrouvez isolé
du reste de votre équipe. Si quelque chose vous arrive, un communi-
cateur IQ peut être la seule façon de vous trouver et de vous aider,
surtout si vous atterrissez dans un souterrain ou dans tout autre en-
droit aussi inaccessible. Beaucoup de catastrophes peuvent bloquer
les signaux radio, et avoir la possibilité d’appeler à l’aide leur propre
équipe du côté distant d’une Porte est un besoin vital pour beaucoup
de gatecrasheurs.
Les téléporteurs d’urgence méritent d’être mentionnés ici. Comme
les transmetteurs neutrino, ils sont d’une utilité limitée pour les gate-
crasheurs en raison des vastes distances en jeu. Cela étant, ils offrent
tout de même une certaine tranquillité d’esprit aux gatecrasheurs
qui apprécient de savoir qu’une sauvegarde pourrait un jour être
retrouvée, même s’il lui faudra des années pour traverser l’espace
interstellaire.
CE QU’IL EST INUTILE D’EMPORTER
L’un des soucis majeurs des missions de gatecrashing, et des mis-
sions de premiers-venus en particulier, est que l’on ne sait jamais sur
quoi on va tomber. Il est par exemple possible de faire la rencontre
d’une entité extraterrestre… et qu’elle se révèle hostile. De ce fait, em-
porter quoi que ce soit qui pourrait aider une telle forme de vie revient
à prendre un risque inutile. Pour certaines personnes, cela englobe
toutes les technologies qui pourraient aider une espèce extraterrestre
à comprendre la transhumanité ou à accélérer son propre développe-
ment technologique. Les opposants à ce point de vue pointent le fait
que certaines de ces technologies sont considérées comme nécessaires
pour aider une équipe de gatecrashing à rester en vie.
Chaque entité contrôlant une Porte gère ce problème à sa manière.
Il est d’usage de proscrire le transport de toutes les informations qui
pourraient être utilisées pour localiser l’emplacement du système so-
laire au sein de la galaxie. Pour ce faire, tout le monde est obligatoi-
rement fouillé, dans le but de rechercher des systèmes de stockage de
données. Beaucoup interdisent, ou en tout cas limitent, la présence
d’équipement comme les nanofabricateurs et les nanonuées, au
moins pour les missions de premiers-venus. Des restrictions similaires
concernent souvent les technologies telles que les grands systèmes
d’armement, les modèles d’armes, l’antimatière, les données relatives
à la bioguerre et aux autres risques-X. Go-nin va jusqu’à interdire
l’utilisation d’IAG au-delà de la Porte de Discorde ; cette règle est
parfois appliquée aussi par Pathinder à la Porte de Mars.
Bien qu’ils soient de toute façon souvent inabordables pour les
gatecrasheurs, les systèmes de contrôle de Portes entrent dans cette
catégorie et sont interdits lors des missions de premiers-venus. Pas
question de courir le risque de fournir accidentellement cette techno-
logie permettant l’utilisation des Portes à une autre forme de vie qui
n’aurait pas été soigneusement étudiée et approuvée. C’est préjudi-
ciable à beaucoup d’équipes de gatecrasheurs, car être équipé d’un tel
système peut se révéler un atout majeur et éviter de contempler une
mort imminente en comptant les secondes jusqu’à l’ouverture prévue
de la connexion trou de ver, lorsqu’il sufirait d’ouvrir un nouveau
lien vers un autre lieu pour pouvoir se barrer le plus vite possible.
LES PROTOCOLES DE MISSION
Les missions de premiers-venus, ainsi que les missions de sui-
vi, sont vouées à l’exploration. Elles tendent à suivre des règles
précises en réponse à différents types de scénarios. Les parrains
ne souhaitent pas que leurs gatecrasheurs contaminent des éco-
systèmes extraterrestres, saccagent des sites archéologiques, ou
qu’ils effectuent de manière inadéquate le marquage d’une reven-
dication de ressources. À cette in, les gatecrasheurs sont censés
connaître et appliquer les protocoles préétablis. Ceux qui ne les
respectent pas peuvent être interdits de missions de gatecrashing.
LA DÉCOUVERTE DE TRACES DE VIE
S’ils trouvent la moindre trace d’une xénovie non intelligente,
même s’il s’agit des plus inimes micro-organismes extrêmophiles,
les gatecrasheurs premiers-venus sont censés maintenir des envi-
ronnements séparés. Cela signiie qu’ils doivent rester dans leurs
combinaisons pressurisées ou dans d’autres compartiments, et ne
pas répandre de germes parmi ces créatures – et ne pas en ré-
colter eux-mêmes. Toute rupture est censée être contenue par les
gatecrasheurs. Toute exposition à une forme de vie extraterrestre
doit être signalée immédiatement après le retour, pour que des
procédures de quarantaine adéquates puissent être appliquées. En
attendant, les gatecrasheurs doivent cataloguer toutes les formes
de vie qu’ils rencontrent du mieux qu’ils le peuvent et ramener
des échantillons pertinents.
Ce protocole en particulier est un impératif pour les préser-
vationnistes qui soutiennent que la transhumanité doit faire
attention à ne pas contaminer les écosystèmes extraterrestres.
Cette opinion est cependant minoritaire, particulièrement chez
les corpos de Portes, qui voient les formes de vie extraterrestres
comme une source de revenus potentiels. En pratique, il est ex-
trêmement dificile de maintenir un contact stérile, même lorsque
c’est nécessaire. Beaucoup de micro-organismes sont résistants,
vivent longtemps, et sont complexes à éradiquer complètement,
même en ayant recours à des nuées de nettoyeurs. Les nanoé-
cologistes plaident en faveur d’une approche raisonnée : utiliser
des nanonuées ain de limiter la contamination de chaque côté,
jusqu’à ce que les recherches puissent prouver la relative sécurité
d’un contact. Les préservationnistes, cependant, protestent même
contre l’usage de nanotechnologies dans des environnements
extraterrestres.
LA DÉCOUVERTE DE RELIQUES
À moins que l’équipe ne comporte un xéno-archéologue, dans
le cas où des artefacts ou des ruines extraterrestres seraient décou-
verts, le protocole consiste à les recenser, et de ne pas les toucher.
L’objectif est en partie de protéger des reliques potentiellement
fragiles contre des manipulations imprudentes ou d’empêcher
qu’un futur site archéologique ne soit dévasté, détruisant dans
le même temps des indices potentiels. Il s’agit aussi de protéger
les gatecrasheurs, car ces artefacts sont parfois dangereux et/ou
protégés par des systèmes de défense persistants. Ain de préser-
ver l’intégrité d’un site de reliques jusqu’à ce que des profession-
nels arrivent, il est demandé aux gatecrasheurs de le cartogra-
phier avec soin, de faire des analyses pour déterminer sa taille et
l’emplacement probable d’objets enfouis, et de tout enregistrer,
comme à l’accoutumée.
En pratique, les gatecrasheurs ne suivent pas toujours ce pro-
tocole, soit parce qu’ils sont poussés par la cupidité et l’envie de
faire une « grande découverte » en mettant au jour un mécanisme
extraterrestre intact, ou plus simplement parce qu’ils veulent ra-
mener un souvenir à la maison. Le pillage de sites archéologiques
précieux reste un problème majeur dans la communauté de ga-
tecrashing, alimenté par les prix élevés qu’atteignent des artefacts
extraterrestres sur les marchés gris et noirs, notamment dans les
cercles des hyperélites.
LA DÉCOUVERTE DE RESSOURCES
L’un des intérêts principaux des hypercorps de Portes est de
trouver et d’exploiter certains matériaux naturels rares mais
très demandés, ou dont l’exploitation est monopolisée par des
concurrents. Il s’agit notamment des métaux, de l’hélium-3 et des
matériaux organiques complexes. En ce qui concerne les métaux,
les lourds sont les plus précieux, tels que l’uranium, l’or, le tungs-
tène et le titane.
Découvrir des traces de ressources exploitables est le rôle prin-
cipal de nombreuses équipes de gatecrashing. S’ils en trouvent,
les crasheurs sont censés faire des analyses et prendre des échan-
tillons pour en déterminer la disponibilité, la qualité et la facilité
d’exploitation. Si les études de terrain avancées sont généralement
du ressort des missions de suivi, les gatecrasheurs sont supposés
UNE VOIX VENUE DU PASSÉ
À :<crypté>
De :<crypté>
Par la présente, je démissionne.
Tu te souviens de cette fois où je t’ai parlé d’une
voix, sur ce crash, là ? Tu m’as dit que ce n’était rien, et
j’étais prêt à l’ignorer. Si ça n’arrive qu’une fois, c’est
une hallucination, hein ?
Mais ce n’était pas la première fois.
C’était le cinquième gatecrash dans lequel j’en-
tendais des voix pendant le passage. Cinq voyages,
cinq voix différentes, qui parlaient toutes de la même
chose. Impossible de les ignorer.
Mais pour le dernier voyage, je me suis trouvé un
morphe avec une augmentation mnémonique. Peut-
être que c’était une erreur.
Mes implants réseau m’indiquent qu’il ne s’est
écoulé qu’un peu plus d’une seconde pendant le pas-
sage. Mais dans mes souvenirs, ça a duré une minute
de plus.
C’était une voix féminine, cette fois. Avant, les
mots étaient confus, pas clairs, facilement oubliés.
Cette fois, je peux les réentendre, quand je le veux.
Ils me disent d’aller quelque part. De faire quelque
chose. De rentrer sur Terre. De rentrer à Dubaï.
Peut-être que je suis fou. Peut-être que je suis stu-
pide. Mais j’ai reconnu cette voix.
Je rentre à la maison.
au minimum faire valoir les revendications de leurs parrains,
pour les protéger contre des rivaux qui pourraient venir plus tard.
LES PREMIERS CONTACTS
Établir le contact avec des extraterrestres intelligents est
quelque chose d’important. La transhumanité n’a pas encore
rencontré d’espèces sentientes, vivantes et avancées technologi-
LES MISSIONS DE GATECRASHING
quement via le gatecrashing. On dénombre des dizaines de sites
archéologiques, le plus vieux datant de bien avant que les pre-
miers vertébrés n’apparaissent sur Terre. Mais à l’exception des
Courtiers, il n’y a aucune trace de vie intelligente active et récente.
Le problème semble être que dès qu’une espèce développe une
technologie avancée, elle ne dure pas plus de quelques centaines
de milliers d’années. Encore moins longtemps pour la plupart
d’entre elles. Bien sûr, étant donné la réticence des Courtiers
envers l’utilisation des Portes de Pandore, certains chercheurs
pensent que le problème n’est pas tant que les espèces intelli-
gentes et technologiquement avancées ne durent pas longtemps,
mais plutôt que les espèces qui se servent des Portes ne durent pas
longtemps, ou arrêtent de les utiliser au terme de courtes périodes. . 2.2.2.2.2.
On ne dispose que de rares preuves en faveur de cette théorie, 2 .2 .2.2.2
mais elle est intéressante. Personnellement, je resterai en dehors
2.
.2.
.2.2
des débats en vigueur sur la Toile à ce sujet. Le ratio dingue/sain
.2.2.2.2.2.2.2
d’esprit est très loin de la normale.
Établir le contact avec une espèce intelligente, même si sa tech-
nologie est réduite ou inexistante, sera forcément quelque chose
d’impressionnant et de remarquable, et garantira aux gatecra-
.2.2.2
sheurs qui le feront la fortune et/ou la gloire. À condition bien
29
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
30
sûr de partir sur de bonnes bases. Jouer au conquistador et com-
mettre des atrocités est la meilleure méthode pour inir devant un
tribunal ou goûter à la justice sommaire des frontières.
Il n’existe pas de règles strictes en ce qui concerne les contacts
extraterrestres, car il n’y en a eu que très peu. S’il n’y a pas d’as-
trobiologiste ou de spécialiste de premier contact dans votre
équipe, les protocoles standard indiquent qu’il faut limiter les in-
teractions au minimum, révéler le moins possible d’informations
sur la transhumanité et nos compétences technologiques, ne rien
faire qui pourrait être interprété comme un signe offensant ou
agressif, prendre du recul et faire appel à des experts. Vu le peu
d’expérience que nous avons et les projections des scientiiques,
les communications avec une espèce extraterrestre sont extrê-
mement complexes, et les erreurs sont pratiquement inévitables.
Notre architecture mentale et nos histoires évolutionnaires sont
probablement très différentes de toutes les xénovies sentientes
PROBLÈMES ET ÉTHIQUES DE SCÉNARIOS DE PREMIER
CONTACT
Au sein des différentes factions de la transhumanité, certains
s’inquiètent de savoir qui est le mieux placé pour représenter
notre espèce et pour servir d’ambassadeur et de négociateur avec
une forme de vie extraterrestre intelligente. Les démagogues du
Consortium afirment que les Portes de Pandore et de la Fissure
devraient être ravies de l’inluence autonomiste. Selon eux, les
technosocialistes, les anarchistes et tous les radicaux du système
extérieur devraient être interdits d’expansion extrasolaire, car ils
pourraient corrompre toute rencontre avec une vie intelligente et
donner une mauvaise image de ce qu’est et de ce que représente la
transhumanité. De leur côté, beaucoup d’autonomistes craignent
que les hypercorps établissent le premier contact et l’exploitent
pour leur propre compte, peut-être en acquérant de nouvelles
technologies qu’ils pourraient utiliser pour accroître leur pou-
voir. Les argonautes se présentent comme les meilleurs candidats
pour gérer les relations entre espèces, étant donné leur neutrali-
té politique, leur volonté de soutenir la transhumanité dans son
ensemble et leurs équipes de xénosociologues bien formés. Il est
malgré tout peu probable que les factions s’accordent sur ce point,
et tout scénario de premier contact sera sûrement contaminé par
les manœuvres politiques et les luttes intestines.
La question la plus pertinente est peut-être de savoir si c’est une
si bonne idée de chercher d’autres formes de vie. Beaucoup pensent
que l’exploration et l’expansion incontrôlée dans le cosmos par la
transhumanité sont trop imprudentes, et pourraient attirer l’atten-
tion d’une espèce extraterrestre hostile, ou en profond désaccord
avec nous. Selon eux, notre activité extrasolaire et l’utilisation des
Portes devraient être beaucoup plus contrôlées, ain de nous assurer
que nous ne prenons pas de risques inconsidérés. Cependant, et que
ce soit au sein du système intérieur ou du système extérieur, ces
appels à la prudence sont étouffés par ceux qui sont séduits par
les aventures et les opportunités que représente l’expansion, ou par
ceux qui y voient un phénomène qui ne peut pas être arrêté, ainsi
que par ceux qui pensent que répartir la transhumanité dans l’uni-
vers représente une certaine forme de sécurisation.
que nous pourrions rencontrer. Il y aura probablement un sérieux
manque de points de repère communs.
LES CONTACTS HOSTILES
Il arrive que ce qui attend de l’autre côté d’une Porte ne soit
pas des plus amical. Il peut s’agir de créatures carnivores, de
systèmes de défense automatiques laissés par des extraterrestres
disparus depuis lors, de pièges posés par des gatecrasheurs
concurrents…Rien que cela justiie de transporter des armes
et des protections. La possibilité de rencontrer des êtres intelli-
gents hostiles et technologiquement avancés doit toujours être
envisagée, même si nous avons eu de la chance pour l’instant,
à cet égard. Un gatecrasheur nerveux ou téméraire peut aussi
entamer les hostilités avec quelque chose que son équipe aurait
rencontré, même si commencer par tirer est rarement considéré
comme une conduite acceptable.
Aux problèmes de représentation de la transhumanité dans un
scénario de premier contact, viennent s’ajouter les considérations
éthiques sur la manière dont il convient de gérer nos relations avec
une forme de vie extraterrestre. Devons-nous essayer de limiter
notre contact et notre inluence ain de ne pas interférer avec sa
culture et son propre développement en tant qu’espèce ? Devons-
nous directement nous engager avec elle, et partager des idées et
des mèmes qui pourraient créer des failles au sein de sa société et,
en parallèle, exposer notre propre identité culturelle à ses perspec-
tives  ? Devrions-nous interférer intentionnellement dans ses af-
faires si, en le faisant, nous pouvions augmenter considérablement
sa qualité de vie ? Avons-nous, comme certains le prétendent, le
devoir moral de le faire ?
Il ne s’agit que de quelques-unes des questions de base que
se posent les xénosociologues. Et si nous rencontrions une es-
pèce fanatique nourrissant des croyances religieuses strictes,
devrions-nous déier ou respecter ces croyances ? Et si les extra-
terrestres étaient absolument primitifs en comparaison de nos
standards technologiques, devrions-nous partager avec eux des
technologies qui pourraient déchirer le tissu de leur société ? Que
ferions-nous si leur évolution biologique avait créé un système hié-
rarchique de castes, où certains membres de leur espèce, ou une
espèce cliente, sont impitoyablement assujettis ou réduits à l’es-
clavage ? Devrions-nous intervenir et émanciper leurs serviteurs ?
Et s’ils sont plus avancés que nous, devrions-nous nous prostituer
pour avoir un avant-goût de leurs technologies et de leurs déve-
loppements, ou devrions-nous conserver notre propre trajectoire ?
Il est peu probable que nous trouvions des réponses à ces ques-
tions avant que le contact soit effectivement établi. Cela signiie
que nos rapports avec les formes de vie extraterrestres que nous
rencontrerons seront probablement organiques, dynamiques et
jonchés d’embûches potentiellement dangereuses. Peu importe ce
qui se produira, il s’agira d’une expérience susceptible de changer
irrémédiablement le visage de la transhumanité. ■
 La règle d’or à appliquer pour gérer les actes d’agression est
de se défendre de manière appropriée, mais de se désengager à la
première occasion, puis d’évaluer la situation. Il existe probable-
ment une solution pour désamorcer la situation, contourner la
menace, ou une autre manière d’éviter de se faire tuer. Si la me-
nace persiste, laissez tomber et trouvez un moyen de l’approcher
de façon sûre. Si la Porte elle-même est menacée, on attend des
gatecrasheurs qu’ils la protègent autant que possible. Non seu-
lement il s’agit de leur porte de sortie, mais ils devraient essayer
d’empêcher des ennemis d’y accéder et d’utiliser les Portes à leurs
propres ins.
En règle générale, tout contact avec les TITAN ou ce qu’ils
auraient pu laisser derrière eux est considéré comme hostile.
Certains gatecrasheurs, soucieux de protéger leur peau, détruisent
tout signe de technologie TITAN dès qu’ils tombent dessus – sou-
vent avec la bénédiction de leurs parrains. Si d’autres voient un in-
térêt dans l’étude des reliques des TITAN, soit à titre scientiique,
soit dans leur propre intérêt, eux aussi appellent à la prudence.
La plupart des corpos de Portes suivent des règles strictes au sujet
du rapatriement de reliques TITAN par les Portes. Tout ce qui
est récupéré doit être examiné par des experts du côté distant et
être considéré comme sûr avant qu’on puisse en autoriser le pas-
sage. Beaucoup invoquent des clauses de conidentialité pour les
missions qui entrent en contact avec des artefacts deTITAN. Ils
ne veulent pas que les gens paniquent en découvrant les dangers
potentiels, et souhaitent protéger leurs précieuses découvertes.
Attention, tout de même : bon nombre de gatecrasheurs sont
des traqueurs de singularités qui cherchent activement des signes
des TITAN, motivés par la volonté mal avisée de les retrouver ou
même de rejoindre leurs rangs. Ces personnes sont extrêmement
dangereuses et peuvent entraîner votre équipe au cœur d’environ-
nements hostiles en poursuivant leurs fantasmes.
LE RETOUR
Votre mission ne s’arrête pas lorsque vous refranchissez la
Porte pour rentrer, loin de là. Toutes les équipes de premiers-ve-
nus font leur retour non pas à une réception ouverte, mais à une
zone de quarantaine portative. Divers équipements seront dispo-
nibles pour résoudre tout problème que l’environnement extra-
solaire pourrait créer à votre retour. Par exemple, si vous étiez à
la surface brûlante d’un astéroïde situé près d’une étoile, et que
vous revenez dans une combinaison rayonnant sufisamment de
LES BONUS ET RÉCOMPENSES DE MISSION
Beaucoup de missions de gatecrashing parrainées par les hypercorps, particulièrement pour les missions de loteries, offrent des bonus
aux gatecrasheurs pour des découvertes particulières. Voici quelques-unes des récompenses habituelles :
Découverte
Artefacts extraterrestres
Forme de vie extraterrestre (non intelligente)
Forme de vie extraterrestre (intelligente)
Autre Porte extrasolaire
Exoplanète prête à la colonisation/terraformation
Exoplanète aux conditions proches de celles de la Terre
Ressource exploitable
chaleur pour faire fondre du métal, vous serez refroidi avant de
marcher sur quoi que ce soit de vital. Si vous êtes exposé à des
problèmes liés à un changement de pression atmosphérique, un
caisson hyperbare peut être mis en place. Des Dr bots seront dis-
ponibles pour traiter les urgences médicales, avec des médecins
qualiiés et des chirurgiens les supervisant en téléprésence. Vous
serez analysé sous toutes les coutures pour s’assurer que vous
êtes rentré sans aucun passager clandestin tel qu’une nanonuée
TITAN ou des parasites qui contrôlent l’esprit. Vous et votre ma-
tériel serez arrosés par des nanonuées de nettoyeurs, pour garantir
que vous n’apportez rien de trop petit pour être vu. Votre équipe
sera placée en isolation surveillée pendant une période déterminée
en fonction de l’endroit où vous étiez. Si vous vous trouviez sur
une roche froide et dépourvue de toute trace de vie, cette période
sera limitée à vingt-quatre ou quarante-huit heures. Si vous avez
trouvé des preuves de vie biologique, la quarantaine durera beau-
coup plus longtemps, pour s’assurer que vous n’êtes pas porteurs
de microbes qui pourraient causer une épidémie interstellaire. Les
équipes sans biomorphes passent plus facilement ce processus.
Certains gatecrasheurs ou parrains préfèrent détruire les biomor-
phes exposés par mesure de précaution.
En parallèle des mesures de décontamination, vous serez
soumis à un débrieing complet – en d’autres termes, un inter-
rogatoire. Vos parrains voudront connaître les moindres détails
de la mission, et tous les enregistrements seront soigneusement
analysés, non seulement pour trouver toute chose digne d’intérêt
que les gatecrasheurs auraient ratée, mais aussi pour analyser les
réactions de chaque personne, pour s’assurer que les membres de
l’équipe ne cachent rien ou n’agissent pas de manière suspecte.
Les parrains se méient des crasheurs qui pensent pouvoir cacher
une «  grande découverte  » pour ensuite en proiter par eux-
mêmes un peu plus tard.
Si des incidents inhabituels se sont produits, comme des morts,
la rencontre d’une forme de vie, la découverte de reliques extra-
terrestres ou d’artefacts TITAN, cet examen prendra certaine-
ment beaucoup plus de temps. Une partie du processus de re-
vendication d’une exoplanète passe par l’application de l’autorité
légale de l’organisme revendicateur sur celle-ci. Cela signiie que
DE GATECRASHING
les gatecrasheurs sont responsables de leurs actions en vertu des
lois des parrains de la mission et de ceux qui revendiquent le
lieu de l’autre côté d’une Porte distante comme leur propriété.
Le Consortium planétaire, par exemple, n’hésite pas à poursuivre
VÉNUS
Récompense moyenne
LES MISSIONS
(en crédits)
10 000
3..23..2.2.2.2.
5 000 ..23..23..2
50 000 .23 23.23
23.
10 000
.23.23.
23..23..23..23..23..23..23..23.
5 000
20 000
De 5 000 à 20 000 ■
..
3..23..23
31
.2
.3..23..2
23
23.. ..

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
32
LES REVENDICATIONS DE PROPRIÉTÉ
La question des revendications et des propriétés extraso-
laires est épineuse. Pour les corpos de Portes et les hypercorps
du système intérieur qui parrainent des missions, la doctrine
de «  droits de propriété sans souveraineté  » qui en vigueur
dans la majorité du système solaire est aussi applicable pour
l’espace extrasolaire. Ainsi, la seule découverte d’un territoire
n’est pas sufisante pour en revendiquer la propriété. Il est né-
cessaire d’en prouver l’occupation et l’utilisation continue pour
faire appliquer des droits de propriété. En pratique, quiconque
découvre un lieu en premier et l’exploite peut en revendiquer la
possession. Cette revendication sera effective tant que l’exploi-
tation durera. Si le territoire est laissé à l’abandon, cependant,
d’autres peuvent librement l’occuper. Les zones revendiquées
s’étendent à l’espace aérien et aux chemins orbitaux connexes.
En vertu des termes de leurs contrats, la plupart des explo-
rateurs gatecrasheurs sont juridiquement tenus de revendiquer
toute découverte qu’ils font au nom de leurs parrains. Mais de
telles revendications sont temporaires, et si leur parrain n’ex-
ploite pas rapidement le terrain revendiqué, elle s’annule.
Les corpos qui contrôlent les Portes détiennent là un énorme
avantage, car elles contrôlent au sens propre les portails vers
cette nouvelle frontière. Pathinder, par exemple, fait une re-
vendication automatique de tous les lieux vers lesquels ils
ouvrent un lien trou de ver via la Porte de Mars. Ce droit de
propriété est levé, complètement ou en partie, quand une mis-
sion particulière est parrainée par un client, en supposant que
ce dernier paie la lourde taxe de revendication (les hypercorps
membres du Consortium bénéicient d’une réduction substan-
tielle). Même lorsque les corpos de Portes renoncent aux droits
de revendication au bénéice d’autres parrains de missions,
elles conservent presque toujours le droit sur la Porte distante
elle-même, ainsi que sur la zone à proximité, dans un rayon de
5 kilomètres. De cette façon, elles s’assurent un contrôle sur le
réseau de Portes lui-même. Ainsi, une hypercorp de prospection
qui aurait revendiqué un monde extrasolaire après la mission
qu’elle aurait parrainée en serait bien la propriétaire, à l’ex-
ception de la Porte de ce monde. Si elle souhaite utiliser cette
Porte extrasolaire, elle devra payer des frais et/ou ou le faire en
suivant les conditions des détenteurs de la Porte.
Naturellement, de nombreux litiges ont déjà eu lieu à ce su-
jet. Certaines exoplanètes ont été « découvertes » de manière
indépendante grâce à différentes Portes, et ont été revendi-
quées par des parties rivales à différents moments. Lorsqu’il
s’agit d’hypercorps du Consortium, ces questions sont censées
être tranchées oficiellement. Les revendications concurrentes
doivent être considérées par le Ministère qui en décide l’attri-
bution, qui revient généralement à celle qui s’y est installée et/
ou a commencé à l’exploiter en premier. En outre, la jurispru-
dence semble montrer qu’une occupation physique par robot
(qu’il soit contrôlé par une IA ou piloté en téléprésence) est suf-
isamment substantielle pour être considérée comme un usage
du terrain. En dehors du Consortium, les litiges se résolvent
par des bonnes vieilles négociations. En pratique, TerraGenèse,
Gatekeeper, Pathinder et leurs partenaires individuels honorent
les revendications fondées sur les droits d’usage du terrain des
uns et des autres. Mais Go-nin a pris une position plus agres-
sive, et refuse parfois de céder des revendications sans obtenir
une forme de compensation en échange, pour eux-mêmes ou
pour leurs partenaires et parrains de missions. En réponse à
ces problèmes, Gatekeeper a établi un répertoire des revendi-
cations, soumis à examen indépendant, auquel tout le monde
peut contribuer, ain de mieux résoudre les litiges.
Mais sur les mondes lointains, loin des regards indiscrets, il
n’est pas rare que ces litiges soient résolus par la tromperie, ou
même par la force. Certaines revendications sont tout simple-
ment ignorées, et certaines opérations minières se déroulent
de nuit, pour extraire un minerai et repartir avant que la vio-
lation de propriété ne soit découverte. Plus d’une hypercorp
s’est plainte du détournement ou de la destruction de leurs
installations robotisées, ou du piratage de l’enregistrement
de leur revendication auprès de Gatekeeper par des concur-
rents. D’autres n’hésitent pas à recourir à la force, envoyant des
troupes mercenaires sur les planètes distantes. En l’absence
d’autorité toute puissante, c’est la justice des frontières qui
s’applique. Certaines hypercorps, voyant d’un mauvais œil le
monopole des corpos des Portes, se sont emparées des Portes
distantes pour les utiliser à leur guise. Le fait que certaines
revendications ne soient intentionnellement pas enregistrées,
ain de ne pas attirer l’attention de concurrents sur des sites
riches et potentiellement intéressants, vient compliquer les
choses.
À l’opposé de ce système, la plupart des autonomistes re-
jettent totalement l’idée de propriété. Ils ne font aucune reven-
dication sur les exoplanètes qu’ils découvrent, et proclament
au lieu de cela qu’elles appartiennent à tout le monde. Lorsque
des conlits les opposant aux revendications d’hypercorps
éclatent, ceux-ci sont parfois résolus à l’amiable, mais c’est
rarissime. Certains autonomistes refusent tout simplement de
respecter les revendications des hypercorps, même s’ils n’in-
terfèrent pas activement avec leurs opérations. D’autres se
montrent plus agressifs, objectant que les revendications des
hypercorps sont un crime de vol contre la transhumanité, et
sabotent ou bloquent farouchement toute tentative d’exercer
leurs revendications. ■
des gatecrasheurs pour des crimes commis lors de missions de
premiers-venus, même si c’est seulement dans le but de poser les
bases de leur autorité juridique extrasolaire. Dans certains cas,
des gatecrasheurs ont même subi de la psychochirurgie ou des
interrogatoires virtuels, parmi d’autres méthodes d’investigation.
LES MISSIONS DE SUIVI
Le succès d’une mission de premiers-venus est souvent clé pour
déterminer si une Porte extrasolaire sera traversée de nouveau.
Si l’on peut supposer que ceux qui ont construit les Portes ont
choisi leurs emplacements pour une raison précise, celle-ci n’est
pas toujours évidente. Il est possible que ce qui justiiait ces choix
ait disparu depuis longtemps, ou soit tout simplement invisible
pour une espèce insufisamment avancée telle que la transhuma-
nité. La majorité des expéditions de gatecrashing n’a rien décou-
vert d’intéressant, ou est arrivée dans des endroits trop hostiles
et dangereux pour les explorer complètement. Les sites recélant
quelque chose de valeur pour la transhumanité ne sont pas tou-
jours immédiatement reconnaissables, et ceux qui, a priori, ne
semblent pas prometteurs sont donc tout de même évalués pour
de potentielles missions de suivi.
Avant qu’un suivi ne soit lancé, les données des missions de
premiers-venus et de premier-lien sont soigneusement analysées.
Chaque Porte est ensuite évaluée selon sa valeur potentielle, et la
priorité est donnée aux sites les mieux notés. Parfois, l’analyse des
scans et des échantillons permet de détecter quelque chose que
la mission de premiers-venus avait manqué, ce qui renforce les
chances d’une nouvelle expédition.
Les missions de suivi ont l’avantage d’être plus directement
orientées vers l’environnement et l’usage probable du monde ex-
trasolaire vers lequel elles sont destinées. Ces missions impliquent
souvent la création d’une base semi-permanente depuis laquelle
il sera possible d’explorer plus avant. Il y a plus de chances que
des véhicules soient emportés à cet effet. Certaines missions im-
pliquent même l’exploration d’autres mondes que celui sur le-
quel repose la Porte, et requièrent donc la présence de vaisseaux
spatiaux. Les priorités secondaires comprennent généralement la
réalisation d’une carte plus détaillée de l’exoplanète et la mise en
orbite d’un satellite de communication. Les satcomms facilitent
les communications et la cartographie de la planète, tout en ré-
duisant les risques pris. Bien qu’ils soient chers, ils sont souvent
considérés comme un élément indispensable pour une explora-
tion plus poussée.
Beaucoup de corpos de Portes sous-traitent la logistique des
missions de suivi à des hypercorps sous contrat, notamment si
l’usage d’un monde va au-delà de leurs objectifs principaux. Dans
certains cas, les droits d’un monde ou d’une découverte sont pu-
rement et simplement vendus.
LES DANGERS DES MISSIONS
Les missions d’exploration sont connues pour leur taux élevé
de mortalité. Tout et n’importe quoi peut attendre un gatecrasheur
derrière une Porte, depuis une horde de machines TITAN mortelles
en position juste au-dessus de l’horizon jusqu’à un volcan actif sur
le point de déverser des centaines de tonnes de cendres sur l’expédi-
tion. Les nombreux dangers peuvent, à peu de choses près, se répar-
tir en catégories : les menaces naturelles, les phénomènes stellaires,
les accidents et les dangers d’origine non naturelle.
DES MABOULES, MAIS PAS DES GOULES
Objet : Missions de récupération
De : Rayna Akiloye
Tout le monde sait que les assurances de récupération sont une
bonne idée, mais j’entends aussi souvent parler des avantages d’aller
les chercher. Je connais même quelques équipes de gatecrashing qui en
vivent, au moins en partie. Le seul problème, c’est que la plupart d’entre
eux ont dû être restaurés depuis une sauvegarde au moins une fois.
Certains appellent les gars qui font ce type de boulot des goules, ou
pire, mais on entend jamais des gens qui ont été sauvés par une de ces
équipes parler de cette façon. Je ne vois rien de mal à aller récupérer des
assurés, même si c’est une façon géniale de perdre à la fois son morphe
et sa pile. L’inconvénient des missions de récupération d’assurés devrait
sauter aux yeux : des gens ont déjà perdu la vie ou sont en détresse.
Bien sûr, peut-être se sont-ils montrés idiots, mais s’ils pouvaient sous-
crire à une bonne assurance de récupération, alors ils pouvaient aussi se
permettre de s’offrir un équipement aussi bon que le vôtre. Et il est peu
probable que tous les membres d’une équipe soient idiots.
Une mission de récupération vers une destination déjà visitée
par au moins une équipe de gatecrasheurs qui en est revenue sans
problème peut parfois être une bonne affaire, si on est très prudent. Par
contre, une mission de récupération d’une équipe de premiers-venus
n’est qu’un appât à idiots avides. Certaines compagnies ne délivrent
pas d’assurances aux équipes de récupération qui partent vers des
destinations desquelles personne n’est jamais revenu ; celles qui
le font demandent au moins le double du paiement normal. Si vous
revenez, vous pourriez bien devenir un héros, et vous gagnerez à la
fois la récompense de l’assurance et une part sur tous les droits que
l’exoplanète a à offrir. Vous pourrez aussi sûrement récupérer les
données et artefacts des équipes précédentes. C’est donc une oppor-
tunité d’explorer une nouvelle destination, si le fait qu’elle ait déjà été
mortelle par le passé ne vous dérange pas.
La large palette des risques naturels recouvre tout depuis les pré-
dateurs de la faune locale jusqu’aux conditions environnementales
hostiles. Les systèmes météorologiques des exoplanètes sont no-
LES MISSIONS DE GATECRASHING
toirement dificiles à prévoir. Plus d’une expédition s’est soudaine-
ment retrouvée mise en danger par des ouragans, des inondations
éclairs ou des variations de température extrêmes. Les menaces
astrophysiques locales, qu’il s’agisse de doses létales de radiations
émises par une géante gazeuse située à proximité, de bombarde-
ments d’astéroïdes réguliers ou d’éruptions stellaires perturbant les
communications à un moment critique, représentent un risque à
plus grande échelle encore.
Beaucoup trop de gatecrasheurs perdent la vie lors d’accidents
mortels. Les compétences requises pour assurer les missions de ga-
tecrashing sont nombreuses et complexes, et malgré l’aide des IA
et les fonctionnalités intégrées de sûreté, le dysfonctionnement des
combinaisons pressurisées, des abris temporaires ou de l’équipe- . 2.2.2.2.2.
ment lourd peut mettre rapidement un terme à une mission. 2 .2 .2.2.2
Même s’ils sont beaucoup plus rares, d’autres risques indépen-
2.
.2.
.2.2
dants de l’imprudence ou de l’environnement existent. Pièges aban-
.2.2.2.2.2.2.2
donnés par des civilisations éteintes, mercenaires protégeant une
revendication secrète ou nanonuées en mutation des TITAN… les
gatecrasheurs ne savent jamais à quoi s’attendre.
.2.2.2
33
.2
2.2
.2.
.2
 LES ASSURANCES DE RÉCUPÉRATION
Pour ceux qui sont à la fois assez chanceux et assez fous pour faire du
gatecrashing régulièrement, la question des assurances de récupération est
primordiale. On n’en entend pas souvent parler en dehors du milieu, mais
l’idée de base est simple : vous prenez une police d’assurance sur vous-
même, vous payez une prime sympathique à la compagnie d’assurance,
et si vous n’êtes pas revenu dans un laps de temps donné, la personne
qui part à votre recherche et vous retrouve – vous ou au moins votre pile
corticale intacte –, remporte la récompense. Bien sûr, si vous revenez par
vos propres moyens, la compagnie garde l’argent que vous lui avez donné.
La probabilité pour que des équipes de récupération soient suscep-
tibles de venir vous chercher est proportionnelle au prix de la prime que
vous payez. Je n’ai jamais vraiment ressenti le besoin de souscrire à une
assurance coûteuse. Si un monde se révèle un piège absolument mortel,
l’argent ne pourra pas vous en faire revenir ; dans le cas contraire, vous ne
serez pas le dernier gatecrasheur à vous y rendre. Cela étant dit, une assu-
rance à prix modéré peut être une très bonne façon de motiver quelqu’un
à prendre du temps sur ses travaux d’analyse ou sa chasse au trésor pour
vous chercher – vous ou votre cadavre –, et pour le faire relativement
rapidement. Si vous pouvez vous permettre de faire du gatecrashing, vous
pouvez vous offrir une assurance qui fera en sorte que le fait de vous se-
courir soit quelque chose d’intéressant pour quelqu’un d’autre. Tous ceux
qui pensent qu’ils n’en auront jamais besoin sont fous. Le risque existe
toujours de tomber sur quelque chose de plus gros, de plus méchant et de
plus affamé que vous ne pourrez jamais l’être de l’autre côté de chacune
des Portes que vous allez traverser. Et la chance n’est pas éternelle.
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
34
LES ENVIRONNEMENTS EXTRASOLAIRES
Posté par : Docteur Stev Unruh, physicien <Info Msg Rep>
On ne sait jamais ce qu’on va trouver de l’autre côté d’une Porte
trou de ver. Si la majorité des Portes de Pandore aboutit sur des exopla-
nètes de différents types ou des corps similaires tels que des lunes, il ne
faut pas en faire une généralité. Les gatecrasheurs doivent être prêts
à faire face à un ensemble d’environnements, la plupart étant tout
simplement inadaptés à la vie transhumaine. La dure réalité est que
la gamme d’environnements dans lesquels peuvent vivre des transhu-
mains non protégés et non modiiés est extrêmement réduite, et donc
plutôt rare. Heureusement, divers châssis synthétiques et biomodiica-
tions permettent d’élargir la palette environnementale où les transhu-
mains peuvent survivre, voire prospérer, même si de telles conditions
ont souvent un impact majeur sur le style de vie des habitants.
Il y a littéralement plusieurs centaines de milliards d’exoplanètes dans
la galaxie. Malgré des avancées dans les recherches extrasolaires réali-
sées grâce à l’astronomie longue distance et les expériences directes vé-
cues par des milliers de personnes dans des systèmes extrasolaires via les
Portes de Pandore, la transhumanité a encore beaucoup à apprendre sur
les origines, l’évolution et les environnements distincts des exoplanètes.
C’est en fait l’une des composantes majeures des programmes de gate-
crashing : la collecte et le catalogage des données sur les nouveaux sys-
tèmes. Certaines conclusions peuvent être tirées des données existantes,
cependant. Cela donne ainsi aux gatecrasheurs une certaine idée de ce à
quoi ils doivent s’attendre – tout en sachant que rien n’est jamais certain.
Pour autant que nous le sachions, les Portes de Pandore peuvent être pla-
cées dans des systèmes inhabituels ou en dehors des normes standard.
CLASSIFICATION DES EXOPLANÈTES
La plupart des exoplanètes que les gatecrasheurs rencontrent au
cours de leurs voyages sont en orbite autour d’étoiles de la séquence
principale, semblables à notre Soleil. Cela s’explique parce que les
étoiles d’autres types ont tendance à endurer des conditions ayant
empêché la formation de planètes ou ont subi des phénomènes
(comme des supernovae) ayant détruit tous les corps planétaires dans
leur voisinage. Les étoiles les plus courantes (près de 75 %) sont des
naines rouges de classe M, le reste étant composé d’étoiles F jaune-
blanc, d’étoiles G jaunes (comme le Soleil) et d’étoiles K, de couleur
orange et brillant faiblement. Il y a parfois des exceptions, telles que
les cryoplanètes qui orbitent autour des naines brunes, les planètes
orphelines, les étoiles ne faisant pas partie de la séquence principale et
les autres corps stellaires.
La plupart des exoplanètes connues peuvent être groupées en caté-
gories, décrites ci-dessous. Il est à noter que ce ne sont que les groupes
les plus importants et les plus intéressants. Les exceptions sont légion.
LES GÉANTES GAZEUSES
Ces planètes massives, souvent dix fois plus grande que la Terre,
sont connues pour leurs denses atmosphères et leurs couches nua-
geuses tumultueuses. Elles sont inhabitables selon les standards
transhumains, couvertes d’atmosphères irrespirables et de radiations
intenses, et la surface de leurs noyaux subit des pressions atmosphé-
riques écrasantes et une gravité élevée. S’il semble que certaines Portes
distantes s’ouvrent au cœur des profondeurs infernales de géantes ga-
zeuses, elles restent, de fait, inexplorées. Les géantes gazeuses ont sou-
vent un grand nombre de lunes, et il est raisonnable de penser que plu-
sieurs d’entre elles pourraient être habitables. De nombreuses Portes
sont situées sur les lunes de géantes gazeuses. L’intérêt principal de la
transhumanité pour ces Portes réside dans l’extraction de ressources
depuis l’atmosphère des géantes gazeuses (surtout de l’hélium-3), l’ex-
traction de métaux lourds depuis leurs lunes et la colonisation.
Les géantes gazeuses peuvent être classées en quatre catégories.
Les Jupiter froides  : Fortement semblables à Jupiter ou Saturne,
ces énormes et froides géantes gazeuses orbitent dans leur système
extérieur. Leurs atmosphères sont épaisses et chargées d’hélium et
d’hydrogène, qui tourbillonnent autour de noyaux rocheux ou mé-
talliques denses. Leur système planétaire comporte généralement de
nombreuses lunes, et parfois des anneaux. Ces lunes sont souvent un
peu plus habitables, bien que la région soit arrosée de radiations.
RAPPORT DE PREMIER-LIEN : LUNE DE GÉANTE GAZEUSE
[Transcription de l’analyse du panel scientiique planétaire]
White : Cette Porte semble située sur une lune mineure orbitant
une géante gazeuse. Au premier coup d’œil, elle semble proche de
son étoile mère, et perd probablement rapidement son atmosphère.
Il est possible qu’elle soit en passe de devenir solide, mais je ne
retiendrais pas mon soufle si j’étais vous.
Moira : Tu es un infomorphe, mon lapin.
White  : Façon de parler. Le télescope détecte déjà des signes
d’autres lunes. Il y en a probablement des dizaines.
Cadbury : Les analyses initiales m’indiquent qu’il y a beaucoup
d’hydrogène et même un peu d’eau dans l’atmosphère de la géante
gazeuse. Mais je détecte également une quantité non négligeable
de radon. Cela veut dire qu’il y a beaucoup de radium sur la planète
Les géantes glacées : Parfois appelées les Neptune froides, il s’agit
de grandes planètes, bien plus massives que la Terre, dont les orbites
lointaines les rendent plutôt froides. Leurs épaisses atmosphères ont
tendance à être chargées d’hydrogène et d’hélium, parfois d’azote et
d’hydrocarbures, avec de nombreuses couches de nuages. Les nuages
supérieurs sont généralement composés de méthane, ce qui leur donne
une couleur bleutée. Leur surface rocheuse comporte de l’eau à l’état
solide, de l’ammoniac et des glaces de méthane. Elles ont souvent des
systèmes d’anneaux, une magnétosphère et de nombreuses lunes. Les
orbites excentriques autour de leur étoile mère ne sont pas rares.
Les Jupiter et Neptune chaudes : Les Jupiter chaudes sont tout sim-
plement des Jupiter froides et des géantes glacées que les orbites ont
rapprochées de leur étoile mère. De ce fait, elles tendent à avoir des
températures à la surface bien plus élevées, en plus de perdre leur at-
mosphère dans le vide spatial (et elles inissent donc par devenir des
planètes chthoniennes).
LES PLANÈTES TELLURIQUES
Les planètes telluriques ont tendance à avoir des orbites proches
de leur étoile, et sont composées soit de silicates, soit de roches de car-
bone. Comme les planètes de l’intérieur du système solaire (Mercure,
Vénus, la Terre et Mars), elles disposent d’un noyau métallique solide
(généralement constitué de fer), d’un manteau de surface rocheux et
d’une ine atmosphère (en comparaison de celles des géantes gazeuses,
en tout cas). Plus la planète est grande, plus il y a de chances qu’elle
soit volcanique et montre une activité tectonique, en raison de la cha-
leur interne.
La plupart des planètes telluriques perdent leurs atmosphères prin-
cipales (l’hydrogène et l’hélium accumulés depuis le disque d’accré-
tion durant la formation de leur système stellaire) avec le temps. Les
plus grandes d’entre elles développent des atmosphères secondaires
grâce au volcanisme et aux impacts de comètes, car les matériaux
glacés en surface se subliment. Ces atmosphères varient énormément
en ce qui concerne leur composition, mais sont généralement consti-
tuées d’azote et de dioxyde de carbone. Mais cela dépend de nom-
breux facteurs, et il existe aussi des atmosphères à base de méthane
et d’ammoniac.
Les planètes telluriques qui se trouvent dans la zone habitable
LES MISSIONS DE GATECRASHING
d’un système stellaire sont les meilleures candidates pour y découvrir
une vie extraterrestre. Même si leurs conditions ne sont pas toujours
équivalentes à celles de la Terre, les planètes telluriques sont bien plus
elle-même. En fait, je reçois des signes de radium 226, ce qui veut
dire uranium  238, et donc plus d’un millénaire de radioactivité.
Personnellement, je ne m’embêterais pas avec cet endroit. Je ne dis
pas qu’on ne peut pas le faire, je dis juste que c’est trop de travail
alors qu’on a de meilleures options disponibles.
Moira : Je suis d’accord. C’est une planète poubelle, je ne pense
. 2.2.2.2.2.
pas qu’on puisse y trouver beaucoup de choses.
2 .2 .2.2.2
White  : On ne peut pas gagner chaque fois. Peut-être que 2.
.2.
l’équipe de premiers-venus trouvera de jolis artefacts. Choisissez
.2.2
une équipe avec beaucoup de morphes synthétiques. Dites-leur de
.2.2.2.2.2.2.2
prendre des tabliers en plomb. ■
.2.2.2
35
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
36
RAPPORT DE PREMIER-LIEN : SYSTÈME QUATERNAIRE
[Transcription de l’analyse du panel scientiique planétaire]
White : C’est intéressant. On dirait que nous avons là un sys-
tème stellaire quadruple. Et ça, ça ressemble à un anneau autour
des deux étoiles… probablement les deux intérieures.
Moira : À première vue, elle est tellurique, et d’une température
raisonnable. Elle est froide, mais je dirais qu’elle ne l’est pas plus
que Mars avant les efforts de terraformation.
Lyden : Ahem, si ces anneaux de poussière ont de la glace, ils
fourniront une source d’eau renouvelable.
Cadbury  : Ça veut dire terraformation plus facile. Mais quels
seraient les effets des quatre étoiles ?
White : L’atmosphère a l’air ine, il faut donc nous attendre à
des températures froides et à des niveaux élevés de radiation stel-
laire. Voilà une intéressante nuance de rose.
Cadbury : Elle est extrêmement alcaline. On peut imaginer faire
pousser des plantes désertiques modiiées, ici.
Lyden : La pression est basse, par contre. Ça pourrait être la
préoccupation majeure de tout projet de terraformation.
White : Ce n’est pas un si gros problème que ça. Ce n’est pas
vraiment différent de ce qu’on a sur Mars, en ce moment.
Moira  : Regardez là-bas, sur ce lux de capteur. Je crois que
c’est un lac. Sa composition est incertaine, mais mes données
RAPPORT DE PREMIER-LIEN : MONDE TELLURIQUE
[Transcription de l’analyse du panel scientiique planétaire]
White : Putain de merde ! Vous voyez ce que je vois ?
Moira  : Moi, oui. C’est une atmosphère sacrément lourde.
Ces couleurs, c’est indéniablement de l’azote et de l’hydrogène,
peut-être un peu d’oxygène. Je ne vois pas ce que ça pourrait être
d’autre.
White : Et vous savez ce que ça veut dire ?
Lyden : Elle est peut-être habitable sans une intervention
radicale.
White : Comment tu fais pour rendre tout tellement moins ex-
citant, gamin ?
Lyden : Désolé, je n’ai pas les idées en place. C’est peut-être
une découverte révolutionnaire.
White : Et surtout, c’est une découverte révolutionnaire sur la-
quelle on va envoyer une équipe dans quelques minutes. Prenons
une équipe avec beaucoup de biomorphes. Des combinaisons pres-
surisées devraient être sufisantes.
Moira : La température de l’air à la surface est de 8 °C !
White : On est tombés sur une putain de mine d’or. J’espère que
ces crasheurs sont pas des putains d’incapables.
Lyden : Les scanners montrent des traces de vie. Rien de plus
que des cellules.
White : Les traces de vie sont des traces de vie. Dites à l’équipe
d’analyse de prioriser les échantillons. On veut des rapports de
composition de l’air et du sol, et on veut qu’ils identiient et caté-
gorisent ces formes de vie. Je veux savoir si la planète peut suppor-
ter des formes de vie plus importantes.
Moira  : Les rapports sur les échantillons arrivent maintenant.
m’indiquent qu’on est juste au-dessus de 0 degré Celsius.
Lyden : J’imagine que la planète a une situation de jour perpé-
tuel à cause des quatre étoiles, et seulement une fraction inime de
l’année dans un noir complet.
Cadbury  : Cela pourrait conduire à d’intéressantes situations
pour la vie végétale. Je ne sais même pas comment on doit appro-
cher quelque chose comme ça.
Lyden : C’est un endroit rêvé pour des expérimentations.
White : Moira, est-ce que la sonde a déjà testé l’eau ? Cadbury,
regarde les tendances des radiations.
Moira : L’eau, c’est de l’eau. Pleine de minéraux, mais rien de
dangereux ne résisterait à un bon iltrage, a priori.
Cadbury : Il y a des radiations. Mais pas énormément. Des dé-
sintégrations alpha et bêta mineures. Je ne ferais pas du camping à
même le sol, mais je ne détecte rien qu’un morphe dans une com-
binaison antiradiation ne pourrait supporter pendant une courte
période.
White : Il faut des échantillons. C’est une distinction importante.
S’ils sont sains, on a de la chance. Dans le cas contraire, on peut re-
noncer à cette planète. L’investissement n’en vaudrait pas la peine.
Cadbury : Les travaux préliminaires ont l’air bons, mais je dirai
à l’équipe de premiers-venus d’approfondir les analyses. ■
Il y a un très haut niveau de dioxyde de carbone dans l’air, et un
peu trop de soufre pour que j’y installe mon appartement. Il y a
beaucoup d’azote, d’oxygène et des traces d’hydrogène. Je pense
que c’est à cause des gaz lourds que la planète est aussi chaude.
Si nous devions vraiment la terraformer, il faudrait compléter l’at-
mosphère, sinon les arbres la rongeraient complètement. S’il était
possible d’introduire une grosse quantité d’O3 dans l’atmosphère,
avec peut-être un peu de vapeur d’eau et de méthane, alors nous
pourrions peut-être émuler une atmosphère semblable à celle de la
Terre d’avant-Chute. Mais étant donné la localisation de la planète,
elle devrait être considérablement plus épaisse, et ça serait donc
un travail dificile, si nous voulons aller aussi loin.
Lyden : Ce sol est riche en azote, sûrement à cause d’orga-
nismes unicellulaires. Sans analyse plus approfondie, je dirais que
ce terrain particulier est une tillite, ce qui veut dire que la planète
n’est pas loin d’avoir de l’atmosphère ou de l’eau. Il y a du fer,
du manganèse et du silicium, avec beaucoup de soufre dans les
couches supérieures. C’est une sacrée combinaison. Je m’étonne
de ne pas voir de vie végétale. Je ne vois aucune raison qui empê-
cherait ce sol de faire vivre des plantes traditionnelles.
Cadbury  : J’ai une réponse à ça  : il n’y a pas encore de vie,
ici. Ces organismes sont basiques. Je serais surpris si on trouvait
quelque chose d’à peine un peu avancé. Mais si on lui donnait
quelques millions d’années, on verrait probablement de la vie vé-
gétale. Mais c’est très bien. C’est une tabula rasa toute belle sur
laquelle travailler. Ça veut aussi dire qu’on ne marchera sur les
pieds de rien ni personne. ■
habitables que les autres, et sont donc idéales pour la colonisation et
l’exploitation de ressources.
Les Super-Terre : Plusieurs exemples de « Super-Terre » ont été dé-
couverts grâce aux Portes. Ce type inhabituel de planète tellurique
est signiicativement plus grand et plus massif que la Terre. Secouées
par une activité géologique plus dynamique (volcans et tremblements
de terre), leurs gravités à la surface sont plus élevées (généralement
comprise entre 2 et 3 g).
Planètes chthoniennes : Quand une Jupiter ou une Neptune chaude
est attirée plus près de son étoile, elle est lentement dépouillée de son
atmosphère d’hydrogène et d’hélium, avec le temps. Le noyau plané-
taire qui reste ressemble aux planètes telluriques, mais plus à Mercure
qu’à la Terre. Les planètes chthoniennes découvertes jusqu’à présent
ont été des sources idéales pour l’extraction minière de métaux lourds.
LES PLANÈTES NAINES
Les planètes naines occupent cette zone grise située entre les
astéroïdes et les planètes. Elles sont, par déinition, sufisamment
massives pour être sphériques grâce à la leur propre gravité (ce
qui signiie généralement qu’elles font au moins 400 kilomètres de
diamètre), mais n’ont pas nettoyé leur orbite des astéroïdes et des
autres débris. Les planètes naines sont rocheuses, n’ont pas d’at-
mosphère et ne sont intéressantes que pour leurs ressources poten-
tielles en métaux et en silicates.
Les naines glacées : Cette sous-catégorie des planètes naines a
en son centre un noyau glacé et est en orbite loin de son étoile.
Elles sont plus froides et encore moins intéressantes que les planètes
naines, mais il semblerait qu’il y en ait beaucoup, beaucoup plus.
RAPPORT DE PREMIER-LIEN : PLANÈTE OCÉANIQUE
[Transcription de l’analyse du panel scientiique
planétaire]
White  : La planète suivante sur la liste est océanique. La
bougresse est plus petite que ce qu’on a l’habitude de voir chez
les planètes joviennes, et la densité de surface me fait dire qu’on
a très certainement de l’eau, avec une atmosphère d’hydrogène.
Moira : Elle a l’air plus froide que la plupart des mondes aqua-
tiques. C’est intéressant, parce qu’elle est très proche de son étoile
mère.
Cadbury  : Mais l’étoile est petite. Elle ne pourrait probable-
ment pas supporter un assez gros système pour avoir une variance
réelle ou des chaleurs extrêmes.
Moira : Tu as probablement raison, Cadbury.
Lyden : C’est comme une p’tite Neptune. Je recommande des
morphes novacrabes pour l’équipe de premiers-venus.
Moira : La vue sur les senseurs visuels est magniique. La lu-
mière de l’étoile qui tombe en cascade sur l’eau, c’est comme si
l’eau elle-même était orange. Je n’ai jamais rien vu de tel !
White : Je ne pense pas que les conditions soient adéquates
pour une terra-genèse.
Lyden : Tu as probablement raison. Les habitats sous-marins
pourraient proiter de la pression de l’eau et de sa chaleur extrême
comme des sources d’énergie de secours. Si on envoie de l’eau
chaude à haute pression par une ouverture, on obtient de la va-
peur et on peut presque tout déplacer. Avec des machines simples,
LES PLANÈTES OCÉANIQUES
Bien qu’elles soient rares, les Portes de Pandore ont conirmé l’exis-
tence de plusieurs planètes océaniques. Contrairement aux planètes
telluriques, les planètes océaniques étaient des protoplanètes glacées
orbitant loin de leur étoile mère et qui n’étaient pas assez massives
pour devenir des géantes glacées. Elles inirent par migrer vers une
orbite intérieure. Alors que la glace fondait, elles se transformèrent
en planètes aquatiques recouvertes de vastes océans extrêmement
profonds – parfois de plusieurs centaines de kilomètres. Sous leurs
profondeurs liquides écrasantes se trouve un petit noyau rocheux
drapé d’un manteau de glace VII (une forme exotique de la glace qui
se forme sous des pressions intenses). Au-dessus de l’océan se trouve
une atmosphère épaisse composée d’hélium et d’hydrogène, chaude
grâce à l’effet de serre. Comme pour les planètes telluriques, les pla-
nètes océaniques sont de bonnes candidates pour y découvrir une vie
extraterrestre, grâce à la présence d’eau en surface.
DE RARES PLANÈTES SEMBLABLES À LA TERRE
Grâce au gatecrashing, on sait désormais que les exoplanètes dis-
posant de caractéristiques semblables à celles de la Terre – c’est-à-dire
une atmosphère, une température et une gravité qui permettraient à un
transhumain non équipé et peu modiié de survivre – sont rares. Sans
pour autant être totalement inexistantes, de tels mondes semblables à
la Terre sont les joyaux de la collection extrasolaire.
Statistiquement, ce n’est pas étonnant. Quand on regarde la longue
histoire de la Terre et les caractéristiques capricieuses de sa surface, on
se rend compte qu’elle n’a offert un habitat stable aux êtres humains
que pendant environ 1 % de la durée de son existence. De plus, de
les habitats auraient une source d’énergie de secours au cas où
leurs centrales électriques tomberaient en panne.
Moira  : Mais le taux de perte de l’atmosphère de la planète
est alarmant. Je ne conseillerais probablement pas d’y ajouter des
habitats, car les conditions changeront tellement rapidement que
les colons auraient besoin de les adapter à relativement brève
LES MISSIONS DE GATECRASHING
échéance.
Cadbury  : Je me demande aussi s’il n’y aurait pas quelque
chose à faire avec toute cette glace VII. Il y a aussi un peu de glace
amorphe. Alors que cette planète est presque entièrement consti-
tuée d’eau, elle a un spectre fascinant de phases de glaces, grâce à
la pression changeante et aux convections uniques causées par sa
composition. Je recommanderais bien des habitats lottants, mais
l’atmosphère n’est tout simplement pas propice à un environne-
ment durable.
Moira : Pourtant, le potentiel est élevé, ici. Ce n’est pas idéal,
mais je dirais que cet environnement pourrait être plus indulgent
que les lunes du système Uranus. Apporter les ressources néces-
. 2.2.2.2.2.
.2.2.2
saires pour établir un habitat pourrait être dificile, mais je pense
2 .2
que ça se développerait très bien. 2.
.2.
White  : Je ne vois pas beaucoup de différences. Elle est trop
.2.2
chaude, et la pression est trop intense pour des formes de vie à
.2.2.2.2.2.2.2
base de carbone. Nous nous trompons si on pense que cette pla-
nète est de plus grande valeur que d’autres. Nous devrions donner
la priorité à d’autres. ■
.2.2.2
37
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
38
nombreux facteurs affectent l’habitabilité d’une planète. En premier
lieu, le fait de se trouver dans la zone habitable de la galaxie, c’est-à-
dire dans une partie qui n’est pas mortellement irradiée – telle que son
noyau –, qui est en dehors d’une zone pauvre en métaux lourds – à
l’instar de la majorité de la bordure galactique –, ou qui est à l’écart de
la trajectoire d’une supernova, d’un trou noir ou d’une autre menace
cosmique. En deuxième lieu, le fait de se trouver dans la zone habitable
du système stellaire, c’est-à-dire la région orbitale où la température de
la planète est favorable au maintien d’eau en surface, comme sur la
Terre (alors que Vénus est trop chaude et Mars trop froide : soit l’eau y
bout, soit elle y gèle). L’eau est un solvant organique pour la vie fondée
sur le carbone, et est donc un élément essentiel à son évolution.
Trouver une exoplanète qui soit à la fois à l’un de ces emplacements
et au stade adéquat de son évolution planétaire, n’est donc pas cou-
rant. Néanmoins, la localisation des Portes de Pandore semble être plus
fréquente sur des planètes habitables, car on en a plus découvert grâce
aux Portes que grâce à leur répartition probable dans la galaxie. Cela
étant, la plupart des gatecrasheurs ne découvriront jamais d’exopla-
nètes semblables à la Terre. Ceux qui y parviendront sont chanceux.
DES PORTES DISTANTES AUX ABORDS ÉTRANGES
Toutes les Portes ne s’ouvrent pas sur des exoplanètes, comme
décrit ci-dessus. Certaines Portes sont situées sur des astéroïdes ro-
cheux, des comètes ou à des endroits plus étranges encore. Certaines
lottent librement dans l’espace, peut-être en orbite autour d’étoiles
ou de planètes à proximité, mais d’autres peuvent aussi tout à fait
se trouver dans une nébuleuse de gaz interstellaire et de débris.
Certains de ces lieux insolites méritent d’être mentionnés.
LES PLANÈTES PULSAR
Quand une étoile explose en supernova, le soufle provoqué
est en règle générale mortel pour les planètes situées à proximi-
té. Si l’énorme onde de choc produite par l’étoile mourante ne
détruit pas directement une planète, elle sera certainement brûlée
en totalité et transformée en roche stérile. Néanmoins, grâce au
gatecrashing, plusieurs exoplanètes ont été découvertes en orbite
autour de pulsars, ces étoiles à neutron tourbillonnantes résultant
d’une supernova. Il est possible que certaines de ces planètes se
soient accrétées grâce aux débris laissés par l’explosion de la su-
pernova. Les radiations ionisantes émises par le pulsar sont telles
qu’aucune vie ne pourra jamais s’y développer, et il est dangereux
pour les gatecrasheurs de s’y aventurer.
La raison pour laquelle au moins deux Portes ont été construites
dans des environnements aussi hostiles demeure un mystère.
LES PLANÈTES ORPHELINES
Au moins une Porte distante a été trouvée sur une planète orphe-
line, c’est-à-dire une protoplanète qui a depuis longtemps été éjec-
tée d’un système stellaire en formation, vers l’espace. Cette planète
particulière survit dans l’espace profond, loin d’une étoile compa-
gnon qui lui offrirait de la chaleur. Il est probable que cette absence
d’étoile l’ait aidée à conserver son épaisse atmosphère d’hydrogène
et d’hélium. La chaleur interne de sa propre énergie géothermique
et les forces de marée d’une grande lune ont sufi à faire fondre la
glace d’eau à sa surface, permettant l’apparition d’océans. Si cet
exemple précis était exempt de vie, cette planète était tectonique-
ment active, et la présence de volcans pourrait laisser croire que
d’autres planètes orphelines sont susceptibles d’abriter les prérequis
à la vie.
LES CRYOPLANÈTES DE NAINES BRUNES
Les naines brunes sont des étoiles qui ne sont pas sufisamment
massives pour maintenir la fusion dans leur noyau. Elles sont donc
froides et émettent une lumière ténue. Les planètes gelées qui or-
bitent autour de ces étoiles ne sont en règle générale pas propices à
accueillir la vie, mais des océans se trouvent parfois sous leur sur-
face, réchauffés par les forces de marée (un peu comme le satellite
Europe, dans le système solaire).
LA XÉNOVIE
Posté par : Reggie Higginbotham, astrobiologiste <Info Msg Rep>
Un point qui mérite d’être soulevé, et dont beaucoup de crasheurs
ne tiennent pas compte, concerne les xénobiologiques et ce qu’il faut
en faire. Je parle bien sûr de la xénolore et de la xénofaune natives
aux exoplanètes – les plantes, microbes et animaux extraterrestres.
Beaucoup de missions de premiers-venus s’équipent, attendent que
les cartographes et les robots fassent leur boulot, puis passent la
Porte sans se soucier de rien d’autre. Si la zone située à proximité
directe d’une Porte est un biome à haute densité, cela peut poser des
problèmes. Le conseil d’Endowi, de « regarder avant de toucher » est
une bonne règle de base, mais par souci de clarté, il est bon de décrire
plus en détail certains des aspects de la xénobiologie.
LA XÉNOVIE MICROBIENNE
Lorsque vous passez une porte et que vous rencontrez une espèce
extraterrestre pour la première fois, le problème qui se pose im-
médiatement est celui de l’importance du risque de contamination
bactérienne ou virale. L’écrasante majorité de la xénovie est de na-
ture microbienne, ce qui signiie que la désinfection, de vous-même
comme de votre matériel, soit à l’aide de produits chimiques, soit à
l’aide de nanotechnologies, sera à effectuer en priorité. La xénovie
microbienne représente une menace majeure pour la transhumanité,
tout simplement parce que les systèmes immunitaires transhumains
n’ont jamais été exposés à ces nouvelles formes de vie, et n’ont donc
jamais eu l’occasion de développer des défenses pour les contrer.
D’un point de vue purement technologique, étant donné que nous
n’avons pas eu le temps d’identiier avec précision la stupéiante va-
riété d’espèces microbiennes extraterrestres, nous ne sommes pas en
mesure de créer des réponses technologiques sélectives. En d’autres
termes, lorsque vous arrivez dans un nouvel environnement, vous
pouvez soit porter une combinaison scellée hermétiquement, soit
risquer une exposition à une contamination xénomicrobienne.
Comme il est courant que des bactéries fassent des transferts
génétiques avec d’autres espèces de bactéries, il faut être conscient
que des échanges de plasmide entre des espèces de xénobactéries
et des bactéries d’origine terrienne qui vivraient sur le corps des
crasheurs peuvent se produire. Si la plupart des organisations qui
contrôlent les Portes de Pandore sont équipées d’un bon système
de décontamination, on ne sera jamais trop prudent vis-à-vis de ce
que l’on pourrait rapporter accidentellement d’un autre monde. Le
risque d’une pandémie généralisée à tout le système et résistante
aux contre-mesures dont on se moque souvent devient terriblement
concret une fois qu’on se rend compte que beaucoup de crasheurs
transportent, mêlés à leurs propres bactéries, par accident ou à
dessein, des plasmides xénobactériens. Nous ignorons totalement
comment un matériel génétique extraterrestre est susceptible d’in-
teragir avec le nôtre, et à quelle échelle. Tous les crasheurs revenant
d’un autre monde sans se décontaminer entièrement augmentent le
risque d’une pandémie généralisée cataclysmique. Je recommande
RECHERCHE SOLARCHIVE : LA DROSÉRACÉE-FOUET DE SOLIS ORTUS
La droséracée-fouet est une espèce de plan-
tanimale très mobile provenant de l’exopla-
nète Solis Ortus. Semblable aux rossolis que
l’on trouve sur Terre, cette espèce pousse et
migre dans les branches des arbres. À pleine
maturité, elle tend une vigne recouverte de
sève vers le sol. Lorsqu’une créature se prend
dans la sève, la vigne s’enroule autour d’elle
et l’attire dans un sac digestif, qui excrète len-
tement des acides complexes qui la dissolvent.
La droséracée-fouet est la plus grande espèce
carnilorale découverte jusqu’à présent, et
la première qui s’attaque activement à des
non-arthropodes. Son régime alimentaire
consiste principalement en de petits oiseaux et
de petits mammifères terrestres attirés par le
goût sucré de la sève. On estime que les dro-
séracées-fouets pourraient atteindre une taille
leur permettant de dissoudre et de digérer un
grand chien.
Un groupe de génohackers entreprenants
a mené des expériences sur la greffe d’un
cybercerveau sur des droséracées-fouets.
Sans être réellement intelligentes, les espèces
plantanimales de ce type sont dotées d’une
conscience minimale de leur environnement ;
elles ont très bien toléré la technologie de
cybercerveau. À force de travail, cette espèce
particulière de carnilore sera bientôt adaptée
au développement de cosses.

de mettre une unité de biodéfense à vos pieds juste avant votre re-
tour, et de procéder à une décontamination totale une fois de l’autre
côté, par sécurité. (Pour ma part, je suis d’une extrême paranoïa en
ce qui concerne les supermaladies qu’il serait possible de ramener ;
je retire donc ma pile dans un environnement stérile et je fais inci-
nérer mon morphe chaque fois que je reviens d’une Porte.) Ça ne
détruit pas tous les plasmides qui ont déjà été transférés, mais ça
nettoie à peu près tout le reste. Ne prenez aucun risque.
LA XÉNOFLORE
La xénolore est généralement la première chose que les crasheurs
remarquent. Dans la plupart des endroits où l’air est respirable, la
présence d’eau adaptée et le climat confortable, on découvre presque
toujours au moins des traces de xénolore. À un endroit comme
Bluewood, elle est même partout. Même dans les xéno-environne-
ments arides aux températures incroyablement basses, la xénolore
peut se cacher et prospérer dans des endroits plus chauds comme
des évents géothermiques sous-marins ou dans les installations des
colons. La xénolore ne représente généralement pas une menace ma-
jeure pour les crasheurs. Elle peut pousser et s’iniltrer partout, mais
elle est sans réel danger, sauf si elle est ingérée en grandes quantités
ou si elle dégage des composés toxiques. N’abaissez pas votre garde
pour autant. Nous connaissons bien les menaces que porte la lore
complexe, dont la taille est plus ou moins proportionnelle à la taille
des défenses physiques utilisées par la xénolore. De petites épines et
pointes tendent à indiquer la présence de petits herbivores, alors que
des défenses plus grandes indiquent la présence d’espèces de xéno-
faune de taille supérieure. Gardez cela à l’esprit, car ces herbivores
peuvent constituer une menace. Après tout, vous interférez avec leur
source de nourriture.
Il est facile d’oublier la menace que représentent le pollen et les
histamines. Nos biologies, peu importe le point auquel elles peuvent
être modiiées, ne sont tout simplement pas faites pour accueillir des
pollens étrangers et d’autres déclencheurs histaminiques. En d’autres
termes, les allergies peuvent être un gros problème. Recenser et cata-
loguer tous les déclencheurs histaminiques prend beaucoup de temps,
ce qui signiie qu’il faudra attendre un moment avant que nous ne
puissions fournir une solution technologique à large spectre destinée
à atténuer le problème des allergies. D’ici là, je recommande aux cra-
sheurs de ne pas oublier le pollen et les micrograines aéroportées, et
de ne pas agiter des plantes en loraison, sauf pour prendre des échan-
tillons scientiiques. Une mission récente de premiers-venus au travers
de la Porte de Pandore s’est vue confrontée à un pollen toxique qui
a déclenché une réponse hallucinogène. Si ce pollen toxique a depuis
été synthétisé et inonde maintenant Vénus en tant que drogue festive
haut de gamme, cette expérience vient renforcer l’idée basique selon

LES MISSIONS DE GATECRASHING

originaire de la Terre, mais le genre de plantes exotiques que nous
découvrons tous les jours n’est que la partie émergée de l’iceberg :
nous devons être prêts à toute éventualité. À l’exception d’une espèce
particulière de carnilore de Solis Ortus, nous n’avons pas encore ren-
contré de xénolore réellement mobile, et les principales menaces que
je souhaite présenter sont celles qui sont directement nocives.
Certains types de xénolores tendent à être antiherbivores. C’est
une façon sophistiquée de dire que ces plantes sont généralement
tranchantes, pointues, toxiques ou hostiles par d’autres aspects pour
tout ce qui voudrait perturber leur existence normalement paisible.
Les épines, les pointes et les autres défenses passives sont facilement
évitables par les personnes entraînées et attentives. Mais dans beau-
coup de cas, il convient de préciser que ces défenses consistent tout
simplement en un système de transmission de toxines. Si la plu-
part des biotoxines portées par de telles xénolores sont facilement
DES FORMES DE VIE
PARTICULIÈRES
La majorité de la xénovie que nous avons découverte jusqu’à
présent sur des exoplanètes lointaines est fondée sur le carbone
et utilise l’eau comme solvant dans sa biochimie. Bien qu’elles
soient plus rares, des formes de vie dotées de biochimies
fondées sur d’autres éléments ont aussi été découvertes. Par
exemple, il peut s’agir de formes de vie qui s’appuient sur le si-
licium, sur une combinaison d’azote et de phosphore, et même
d’arsenic à la place du carbone. Des solvants comme l’ammo-
. 2.2.2.2.2.
niaque, le luorure d’hydrogène ou divers hydrocarbures sont
2 .2 .2.2.2
aussi utilisés comme des substituts à l’eau. La plupart de ces 2.
.2.
.2.2

contrées par nos médicachines et nos nettoyeurs de toxines actuels, formes de vie n’existent que dans un simple état microbien,
.2.2.2.2.2.2.2

il est déjà arrivé que ces toxines résistent aux nettoyeurs bas de
gamme utilisés par les crasheurs novices, provoquant de graves ur-
gences médicales qui se sont parfois soldées par la mort physique du
sujet. Un petit conseil, si vous rencontrez des plantes antiherbivores
bien qu’il existe quelques exemples d’évolution sous forme de
lore et de faune plus complexes. Beaucoup ne survivent pas
grâce à de l’oxygène, mais au moyen d’éléments tels que le
souffre, le chlore, l’ammoniaque ou le dioxyde d’azote. ■
.2.2.2

de ce type : c’est un indicateur infaillible d’une xénofaune herbivore

39
.2
2.2
.2.
.2
 LE COURSIER DISPARU
1
Mem, tu te souviens de ce voyage en Portes vers
Nova York, celui avec le coursier de PrivaCor qui
nous avait été spécialement attribué ?
2
Celui qui a disparu ?
1
Ouais, celui avec le morphe personnalisé. Il avait
cette tête en forme de lèche avec ces ines ondu-
lations violettes sur le visage et la mâchoire, des
yeux supplémentaires et de longues oreilles.
2
Comment je pourrais l’oublier ? C’était hallucinant.
Je me rappelle que tu as passé la Porte, il a passé
la Porte, puis je suis passé, après lui. Ensuite, de
l’autre côté, on était là tous les deux avec l’air
con : « Mais, il est où ? » C’était trop bizarre. Ça
me fait toujours une drôle de sensation quand je
passe une Porte. Je me demande s’ils ont retrouvé
ce type. J’imagine qu’ils l’ont réincarné depuis une
sauvegarde.
1
Attends, ça devient encore plus bizarre. Regarde
cette vidéo. [Lien]
2
Merde, c’est lui ?
1
Ça lui ressemble, en tout cas. Et ce morphe avait
été fait sur mesure, sculpté par un biosculpteur
haut de gamme et célèbre sur Vénus. C’est un
modèle unique.
2
Où est-ce que ça a été pris ? Il est avec qui ?
1
C’est ça, le plus bizarre. Ça a été pris il y a une
semaine sur Takshaka 9, une colonie paumée. Un
groupe de sauteurs de Portes est apparu, est resté
quelques semaines, puis est reparti vers des destina-
tions inconnues. Le coursier semblait être avec eux.
2
Mais, attends, il n’a pas fait de rapport, il n’a rien
dit à personne au sujet de sa disparition, ni rien de
tout ça ?
1
Non, il semble être complètement intégré au
groupe de sauteurs de Portes.
2
Je me demande s’il a un jour livré sa charge…

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
40
laquelle il vaut mieux pécher par excès de prudence que l’inverse.
Comme les missions de premiers-venus partent en aveugle, si vous
devez agiter une entité xénolorale quelconque, ne pensez pas que vos
biomods et vos médicachines vous protégeront forcément.
Certains types de xénolores sont carnivores et consomment acti-
vement la faune qui leur convient lorsqu’elle déclenche leurs organes
de détection. Contrairement à ce que beaucoup de vieilles légendes
laissent croire, les plantes carnivores ne représentent pas une me-
nace réelle pour les transhumains. Cela étant dit, n’oubliez pas que
toutes les plantes carnivores ne se ressemblent pas. Le fait de ne pas
connaître de menaces carnilorales aujourd’hui ne veut pas dire qu’il
n’en existe pas. Grâce à la Terre, nous disposons d’une vaste base de
données sur ce sujet, mais les types de plantes carnivores que nous
rencontrons sur Solis Ortus et sur d’autres planètes où la xénolore
est abondante sont extrêmement variés, même en comparaison avec
la lore terrienne. Beaucoup d’anciens modèles de comportements
carniloraux ont besoin d’être revus.
La couleur des plantes dépend du type d’étoile et de l’atmosphère
de l’exoplanète. Chaque facteur affecte les longueurs d’onde de lu-
mière disponibles et utiles pour la photosynthèse. Tous ceux qui sont
familiers des LX de gatecrashing savent que les couleurs que la xéno-
lore arbore le plus couramment sont le jaune, le vert et l’orange. Le
rouge, le violet et le noir sont plus rares, ce dernier coloris indiquant
généralement une lore qui se nourrit sur un large spectre ou même
sur des longueurs d’onde infrarouge.
LA XÉNOFAUNE
La xénofaune est peut-être plus intéressante pour les profanes. Par
le simple fait d’avoir gagné l’accès à d’autres mondes porteurs de vie,
nous avons élargi nos connaissances biologiques par plusieurs ordres
de grandeur. Beaucoup des théories existantes sur les origines de la vie
doivent maintenant être revues, du fait de ces nouvelles découvertes
nombreuses et rapides. Chaque fois que nous explorons une nouveau
monde grâce aux Portes de Pandore, nous agrandissons notre base de
données génétiques. C’est à la fois un bien et un mal.
Il devrait être inutile de le répéter, mais vous ne devriez vraiment ja-
mais interagir avec la xénofaune, si vous pouvez l’éviter. Si vous interfé-
rez avec la xénofaune dans son habitat naturel, cela pose de nombreux
problèmes tels que la contamination croisée de micro-organismes et de
maladies, les perturbations écologiques et les dommages physiques di-
rects (à l’une ou l’autre partie), pour ne citer que ceux-là. La xénofaune
est bien plus susceptible de causer la mort physique des crasheurs que
la xénolore, et tout ce qu’on vous a appris sur les contacts inutiles avec
la xénolore est doublement valable pour la xénofaune.
La xénofaune complexe est à la fois plus facile et plus dificile à
gérer. Beaucoup d’espèces de xénofaune sont relativement semblables
à la faune de la Terre, et nous avons donc tendance à les traiter de
la même manière. Au cours des premiers crashs sur des mondes avec
beaucoup de vie, la prise d’échantillons était une priorité. Ainsi, ces
premiers crasheurs ont fait ce que tous les explorateurs imprudents et
pionniers ont fait depuis dix mille ans : ils ont mangé un tas de créa-
tures bizarres. Compte tenu de ce que j’ai déjà dit au sujet des xénobac-
téries, vous comprendrez facilement à quel point cela me terriie. Cela
étant, même si je les trouve trop téméraires, j’admire leur ténacité. On
trouve tout ce qui est imaginable parmi les espèces de xénofaune com-
plexes, depuis des arthropodes microscopiques, jusqu’à des créatures
aquatiques et terrestres plus grandes que tout ce qui a jamais existé sur
Terre. Recenser la xénofaune de différents mondes est un travail de
longue haleine, et l’étude de l’écologie complète d’un seul monde peut
nécessiter une vie entière de recherches à un transhumain.
Dans les mondes comme Bluewood et Écho IV, où l’écologie ter-
restre est surtout arboricole, les petits mammifères et les créatures
aviaires sont dominants, et les reptiles et les amphibiens comblent les
niches écologiques. Dans les mondes où l’écologie terrestre varie de
manière plus substantielle, l’espèce dominante a tendance à être dif-
férente d’un biome à un autre. Le trésor caché de ces écologies extra-
terrestres est la vie aquatique, où une gamme de formes de vie tout
simplement ahurissante évoluent cachées sous les vagues, depuis les
créatures aquatiques respirant de l’air jusqu’aux cyanobactéries repo-
sant sur les fonds océaniques. Les mondes avec de grands océans tels
que ceux de la Terre sont populaires chez les crasheurs en octomorphe,
pour des raisons évidentes. Ils sont parfaitement adaptés pour enquêter
et recenser les biomasses sous les vagues, et il est attendu qu’avec plus
de gatecrasheurs octomorphes faisant un bon usage de leur physio-
logie unique, notre compréhension des xéno-espèces grandira de ma-
nière exponentielle.
LA BIO-EXPLOITATION
Après toute découverte d’une nouvelle région écologique vient le
risque (certains diraient l’opportunité) de l’exploitation biologique. En
réalisant la découverte, l’échantillonnage et le catalogage de chaque
nouvelle famille de xénolore et de xénofaune, des hypercorporations
cherchent à se faire de l’argent. Beaucoup d’espèces xénofaunales (et
une xénolorale) ont déjà été développées pour être utilisées en tant que
cosses. D’innombrables nouveaux produits pharmaceutiques ont été
créés, pour la médecine et pour le plaisir. De nouveaux métamatériaux
aux perspectives d’usages excitantes, fondés sur des composés biolo-
giques, sont en train d’être mis au point.
 L’une des préoccupations majeures des préservationnistes est qu’il
est possible que beaucoup de crasheurs travaillent secrètement pour
des hypercorps, ou d’autres organisations, dans le but d’acquérir la
biodiversité génétique d’autres mondes. Ces derniers mois ont vu le
déploiement d’un nombre croissant de mesures destinées à recenser
et à délimiter les intérêts des hypercorps en ce qui concerne les res-
sources biologiques d’autres mondes. Certains de ces intérêts sont
totalement manifestes, comme ceux qui passent par Gatekeeper ou
Pathinder. D’autres sont un peu plus « marché gris ». Le groupe Go-
nin, par exemple, se repose sur des mercenaires ultimistes pour tenir
la Porte de la Discorde, et, comme nous le savons tous, les mercenaires
vendent, par déinition, leurs services au plus offrant. Cela a donné
lieu à l’émergence de plusieurs marchés gris de matériaux xénobio-
logiques s’écoulant depuis la Porte de la Discorde jusqu’aux ache-
teurs. Le groupe Go-nin ne serait apparemment pas au courant des
transactions qui s’y font (c’est du moins ce qu’afirment les ultimistes
qui vendent ces matériaux). Mais, selon moi, il sélectionne avec soin
les matériaux, pour être sûr de se réserver les meilleurs échantillons,
avant de permettre que le reste soit vendu à d’autres hypercorps.
La vente individuelle d’échantillons génétiques est endémique dans
ces équipes qui n’ont pas de règles strictes en place. Il n’est pas dificile
de prendre une poignée de graines par ici et un brin d’herbe par là. Si
les installations des Portes, et les organisations qui les gèrent, ne sont
pas fermes en ce qui concerne leurs règles de décontamination, des
échantillons passeront forcément à travers les mailles (quand je pense
à Écologène qui se demandait pourquoi ses données propriétaires
d’échantillons xénobiologiques se retrouvaient partout sur la Toile,
au début). Bien souvent, ces échantillons sont réduits et d’une qualité
médiocre, mais ils peuvent tout de même se vendre à bon prix dans
le système intérieur, pour qui cherche à s’en débarrasser rapidement.
Heureusement, les hypercorps serrent aujourd’hui vraiment la vis en
ce qui concerne les xénobiologiques relâchés dans la nature. Mais à
une époque, quand le gatecrashing a commencé, ça ressemblait plutôt
au Far West, si on peut comparer des xénobiologistes à l’éthique vacil-
lante à des cow-boys, bien sûr.
LES MISSIONS DE COLONISATION
Posté par : Narayanan Ramachandran, consultant free-lance <Info
Msg Rep>
Les projets de colonisation sont entrepris et parrainés par des hy-
percorps, des institutions scientiiques, des gouvernements, et même
par des individus puissants (et immensément riches). Toute divisée que
puisse être la transhumanité, beaucoup de factions sont activement
impliquées dans un projet de colonisation ou dans sa préparation,
d’une façon ou d’une autre. On retrouve aussi bien des apprentis d’hy-
percorps souhaitant commencer une nouvelle vie en tant que margel-
lans, et qui repoussent littéralement les limites de l’isolation encore
plus loin, des mercuriels ambitieux qui tentent de créer leur propre
société, ou tout type de proils intermédiaires. Le but du Consortium
planétaire est de revendiquer la propriété de toute la galaxie, colonie
après colonie, alors que celui des autonomistes est précisément d’em-
pêcher que cela n’arrive. Les hypercorps de terraformation sont à l’af-
fût de nouvelles méthodes pour transformer un morceau de roche en
un environnement habitable. Les hackers et les scientiiques solitaires
cherchent des endroits où mener leurs expériences en sécurité et en
secret. Les syndicats du crime, quant à eux, établissent des bases se-
crètes pour y faire Dieu sait quoi. De riches oligarques installent leurs
propres iefs privés, alors que ceux qui se préoccupent du futur de la
LES MISSIONS DE GATECRASHING
. 2.2.2.2.2.
2 .2 .2.2.2
2.
.2.
.2.2.2
.2.2.2.2.2.2.2
.2.2
41
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
42
transhumanité en tant qu’espèce s’éparpillent dans les étoiles pour la
rendre plus dificile à éliminer.
Les cinq Portes de Pandore de notre système solaire jouent le rôle
de goulets d’étranglement pour ces projets, en avantageant manifes-
tement certains au détriment des autres. L’Initiative de colonisation
Pathinder est un véritable rouleau compresseur. Elle crée de nouvelles
colonies à un rythme mensuel – et bientôt hebdomadaire – tout en
administrant une infrastructure sur Mars ain de soutenir les dizaines
de colonies qui y sont déjà établies. Dans la course pour nouveau
Lebensraum, la Constellation de l’Étoile du matin et les Titaniens
viennent à la suite du Consortium, et sont suivis par les autonomistes,
de nombreuses hypercorps et d’autres organisations. Les moins re-
présentées sont l’ALL et la République jovienne, qui est ultrapara-
noïaque ; aucune des deux n’administrant de colonies extrasolaires.
PAR OÙ COMMENCER ?
Les missions de colonisation s’appuient sur deux postulats  :
quelqu’un avant vous s’est amusé à explorer l’inconnu, puis quelqu’un
d’autre a décidé d’y établir un camp permanent. S’il est essentiel de
se préparer, la planiication, la création ou l’acquisition de matériel et
d’autres ressources diffèrent d’un projet – et également d’un parrain
– à un autre. Alors que le Consortium a accès à presque toutes les res-
sources imaginables, le collectif Love & Rage, qui contrôle la Porte
de la Fissure, peut se heurter à des dificultés pour acquérir les com-
posants et les schémas de nanofab de certains produits nécessaires à
leurs colonies. De même, le Consortium et les hypercorps semblent
jouir d’une source inépuisable d’apprentis qu’ils peuvent pratique-
ment asservir rien qu’en leur faisant miroiter un corps et un foyer,
alors que les autonomistes doivent trouver des individus intrépides
prêts à tout lâcher pour se lancer résolument dans l’inconnu.
LA CONSTITUTION D’UNE ÉQUIPE
Une fois qu’un projet de colonisation est approuvé, les parrains
sélectionnent les colons de première génération. Selon le but et
les ressources allouées à la colonie, le processus de sélection peut
consister à évaluer de manière méthodique les compétences spéci-
iques et le proil psychologique des candidats, ou à télécharger en
masse des apprentis dans des morphes synthétiques bon marché
qui sont ensuite jetés au travers de la Porte pour poser les fonda-
tions de la colonie. Ain de pourvoir les postes vacants scientiiques,
de direction ou même thérapeutiques, ainsi que de recruter les
autres proils manquants, il est possible d’acheter, de programmer,
de réquisitionner ou même de saisir et d’ajouter des ressources à
l’équipe, si l’on y met les moyens.
En général, une équipe est constituée d’une variété de scien-
tiiques, de techniciens, d’ingénieurs, de travailleurs manuels et
d’experts en sécurité, accompagnés par un petit groupe de doc-
teurs et de psychologues. Une équipe de colonisation de première
génération se compose en moyenne de vingt à soixante personnes,
sans compter les apprentis ou les IA affectés aux travaux manuels
simples et aux tâches administratives. Étant donné leur grande
couverture médiatique (leur rentabilité élevée), beaucoup de pro-
jets parrainés par le Consortium ou des hypercorps privilégient les
caractéristiques esthétiques ou les talents rhétoriques et sociaux.
LES FONDATIONS
Malgré la nanofabrication, les capacités de mini-usinage et
les options de construction automatique d’habitats, ériger et ad-
ministrer une colonie reste un travail dificile. Pour stabiliser un
habitat ou fortiier un complexe initial d’abris aussi vite que pos-
sible, les colons ont souvent recours à des drones et à des robots
de construction contrôlés par des IA, à des infomorphes et à des
travailleurs manuels incarnés dans des morphes synthétiques, des
cosses ouvrières ou d’autres morphes mieux adaptés à l’environne-
ment particulier de l’exoplanète.
Les priorités de toute nouvelle colonie sont le logement et la
sécurité, puis les baies de capteurs et de communication. Les ha-
bitats préfabriqués ou automontants fournissent un espace de vie
et de travail limité en attendant que de plus grandes installations
soient construites. Les pionniers peuvent s’attendre à ce que leurs
quartiers soient étroits et encombrés, dans le meilleur des cas. Avec
l’agrandissement de la colonie, de nouvelles installations sont ajou-
tées de manière organique, mais l’espace supplémentaire qu’elles
pourraient fournir est bien souvent occupé par des vagues secon-
daires de colons. Les services de sécurité et les capteurs gardent un
œil ouvert pour assurer la tranquillité de la colonie et de la Porte,
tout en enregistrant le plus possible de données sur l’exoplanète,
en vue de mener des recherches à long terme. Lorsque c’est pos-
sible, des satellites et des routeurs Toile sont mis en place pour que
les colons puissent maintenir le contact entre eux et surveiller leur
environnement.
LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT ET LA LOGISTIQUE
Si les colonies gagnent en indépendance avec le temps, peu sont
autosufisantes. Pour assurer leur survie, une chaîne d’approvision-
nement bien organisée est primordiale pour apporter, gérer et dis-
tribuer les marchandises, minéraux, équipements technologiques et
autres ressources nécessaires. La logistique d’une colonie doit être
prête à affronter le pire, comme une panne des systèmes de com-
munication ou de la Porte qui l’isolerait du camp de base de l’autre
côté pour une période prolongée. Malgré les missiles cartographes
et les scans de surface censés identiier les ressources naturelles dis-
ponibles, beaucoup de colonies doivent improviser avec ce qui a été
apporté au travers de la Porte et envoyer des équipes d’éclaireurs
pour trouver, avec un peu de chance, des ressources locales iden-
tiques ou sufisamment proches des éléments connus de la transhu-
manité. La gestion de la logistique locale associée à l’extraction mi-
nière, aux travaux agricoles ou même au retraitement chimique est
l’autre déi en vue duquel une colonie doit être préparée et équipée.
La plupart des colonies sont situées à proximité de leur Porte,
mais, en raison de circonstances particulières, il peut être préférable
de s’installer un peu à l’écart. Les sites archéologiques proches des
ruines d’une culture extraterrestre inconnue ou les camps miniers
érigés à proximité de dépôts de minéraux importants deviennent
souvent des colonies et des avant-postes permanents, depuis les-
quels la transhumanité peut se développer encore plus.
Ain d’approvisionner les colonies les plus isolées, une base
semi-permanente est installée près de la Porte, en guise de centre
logistique. Les équipements de chargement et de transport sont
fortement sollicités lors de chaque réapprovisionnement, puis sont
rangés et sécurisés jusqu’à la prochaine livraison. Ils sont parfois
laissés à la colonie en cas de livraisons internes, depuis la Porte dis-
tante. Les moyens de transport consistent principalement en des
véhicules au sol tout-terrain ou des tamis et, rarement, un petit spa-
tioport peut être établi pour les colonies situées sur des lunes ou
des astéroïdes situés à proximité. Jusqu’à présent, aucune colonie
(connue) n’est devenue assez grande pour justiier la construction
d’un ascenseur spatial.
 LA GESTION D’UNE COLONIE
DÉBRIEFER LES MORTS Une fois qu’une colonie a survécu aux douleurs de l’enfantement,
son existence ne va pas devenir plus facile pour autant. Garder une
1
Quel est votre nom, s’il vous plaît ? colonie en vie peut se révéler aussi dificile que de l’établir, et parfois
2
Kyla Free Aster. même plus. Avec le temps, les colonies peuvent traverser toutes sortes
1
Et votre date de naissance ? de crises. Les pannes de Portes peuvent les couper de leur base de
2
Le 27 décembre 1983. départ pour des périodes indéinies, les livrant à elles-mêmes, privées
1
Où êtes-vous née ? de ressources parfois vitales. Les tensions entre des gens vivant dans
2
À Chicago. J’y ai vécu presque toute ma vie. des conditions stressantes et étriquées peuvent empirer et donner lieu
1
Dans la ville même, ou dans sa banlieue ?
à des troubles civils ou à des émeutes. Des changements environ-
2
En ville. À Rogers Park, avec tous les progressistes
nementaux soudains comme des éruptions volcaniques ou des dé-
de la bordure du lac. (Rires.) J’arrivais quand même
placements tectoniques peuvent aussi menacer leur existence même.
à être plus à gauche qu’eux !
1
Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez pendant
la Chute, madame Aster ? LA DURABILITÉ
2
La chute ? La chute de quoi ? Je ne comprends… À l’exception de quelques-unes qui sont spéciiquement calibrées
1
La Chute de la Terre, madame Aster. pour les morphes synthétiques, la plupart des colonies comptent au
2
J’ai bien peur de ne pas vous suivre. Je me souviens moins quelques biomorphes qui dépendent des fonctions de support de
de la guerre, bien sûr. Est-ce que quelque chose est vie de leur habitat. Si elles tombaient en panne, ils seraient en extrême
arrivé à la Terre ? danger. Pour cette raison, et étant donné le grand nombre d’apprentis
1
Pouvez-vous m’expliquer comment vous avez atterri dans qu’on trouve dans les populations des colonies, la part de personnel
un groupe de gatecrasheurs sur Skoyz, madame Aster ?
en morphe synthétique est élevée pour beaucoup d’entre elles. L’autre
2
Non, comme je leur ai dit, je ne sais pas ce qui s’est
avantage est de réduire la quantité de ressources nécessaires. Ceux qui
passé. Je me souviens de… d’une sorte de machine
s’incarnent dans des biomorphes choisissent souvent des biomodes
qui s’est posée sur mes épaules, mais après…
1
C’est arrivé à Skoyz ? moins gourmands en ressources et customisés pour vivre dans des envi-
2
Non, non, j’étais à Chicago. Je rentrais à la maison, il ronnements où l’espace est restreint.
y avait des sirènes. Puis le robot de quelqu’un s’est Néanmoins, beaucoup de colonies cherchent à créer des conditions
posé sur ma tête. Et ensuite, eh bien, tout est très viables pour les biomorphes, ain de limiter les besoins en approvision-
lou. D’une certaine manière, je suis arrivée sur, hum… nement et d’être prêtes à faire face aux urgences. Il est fréquent de re-
Skoyz, j’imagine, avec ce groupe de gens. Les gatecra- courir à des serres et à des cuves de carniculture de fausse viande et,
sheurs, comme vous les appelez. lorsque c’est possible, on utilise des sources d’eau locales (souvent en
1
Selon l’équipe de premiers-venus, ils étaient quatre extrayant et en faisant fondre de la glace). Même dans les colonies des
au départ de la Porte, et cinq quand ils sont arrivés.
hypercorps, les sustenteurs communautaires sont monnaie courante.
Ils ont dit que vous étiez simplement apparue dans
Les cornes d’abondance sont souvent préchargées avec les principales
leur groupe, que vous êtes sortie de la Porte comme
bibliothèques de schémas, et sont moins limitées que dans le système in-
si vous étiez avec eux, mais que vous avez ensuite
déclaré ne vous rappeler de rien. térieur, de manière à pouvoir subvenir aux besoins vitaux d’une colonie.
2
Je… euh… oui, je ne sais pas. Je ne comprends pas Les sources d’énergie incluent aussi bien les cellules solaires et les
vraiment ce qui se passe, en fait. Toute cette histoire batteries nucléaires que les réacteurs à fusion. Elles sont souvent utili-
de Portes, c’est nouveau pour moi. Écoutez, je suis sées en combinaison les unes avec les autres, ainsi qu’avec des sources

LES MISSIONS DE GATECRASHING

un peu inquiète. Est-ce que quelque chose est arrivé de secours. Certaines colonies se servent de centrales électriques tirant
à la Terre ? parti des abondantes réserves locales d’énergie fossile.
1
Oui, madameAster, on l’a perdue. Et ses ruines ont été
abandonnées aux machines. Nous appelons cet événe- LA SÉCURITÉ
ment la Chute. C’est arrivé il y a dix ans. Selon nos
Suivant les ressources dont dispose le parrain ou le taux de rentabilité
archives, vous n’avez pas réussi à quitter la planète.
attendu d’une colonie, la sécurité peut se cantonner à quelques drones
2
Qu’est-ce… qu’est-ce que vous voulez dire ? Vous êtes
chasseurs-tueurs ou être assurée par un peloton de morphes de combat et
en train de dire que je… que je suis morte sur Terre ?
Pendant cette guerre ? un réseau de satellites militaires contrôlé par une IA. En plus de protéger
1
Cela semble être le cas, oui. Madame Aster, peut-être la colonie elle-même, la deuxième responsabilité des forces de sécurité est
pourrez-vous me renseigner sur quelque chose ? de garder les convois de ravitaillement entre la colonie et la Porte. Les
2
Je… Oui ? équipes de sécurité se spécialisent également dans la surveillance d’expé-
1
Où avez-vous obtenu ce corps ? ditions à longue distance, qui effectuent par exemple de l’arpentage de
Ce corps ? Quelque chose ne va pas avec ce corps ? ressources, des études scientiiques ou des fouilles archéologiques. 2.2.2.2.2.
2

.
1
Non, tout va bien, mais ce n’est certainement pas Bien sûr, la protection de la colonie contre des menaces extérieures 2 .2 .2.2.2
le vôtre. n’est pas la seule raison d’être de l’équipe de sécurité. Il est n’est pas rare
2.
.2.

Je n’ai jamais fait de morphose. Je… je sentais bien

.2.2

que les colonies minières et celles où les apprentis sont nombreux dis-
.2.2.2.2.2.2.2

que quelque chose n’allait pas. Mais tout est tellement

confus. Attendez. C’est… c’est le corps de qui ?
1
C’est marrant que vous me posiez cette question,
Madame Aster. C’est le mien.
posent de services de sécurité physique additionnels destinés à faire ofice
de force de police, à maîtriser la main d’œuvre et à empêcher les conlits
internes et la dissidence d’apparaître au sein de la population.
La plupart des parrains sous-traitent les opérations de sécurité à des
.2.2.2

hypercorps ou à des indépendants spécialisés dans ce domaine. Cette

43
.2
2.2
.2.
.2
 tâche peut se révéler ardue pour ces prestataires, car ils se retrouvent
souvent entraînés dans des conlits opposant les travailleurs et la di-
rection, ou confrontant des hypercorps en lutte pour des ressources ou
des propriétés. Dans les colonies liées à Pathinder ou au Consortium,
les forces de sécurité et les régimes coloniaux sont censés se conformer
aux lois du Consortium. Ailleurs, les lois locales ou la simple justice des
frontières peuvent s’appliquer. Les colonies autonomistes sont, bien sûr,
autocontrôlées.
LES EFFETS PSYCHOLOGIQUES
Vivre dans une boîte de conserve puante et surpeuplée, plantée sur
une boule de neige en orbite autour d’une étoile extraterrestre, pen-
dant des mois et des mois, peut être stressant pour toutes les personnes
impliquées. Si vous ajoutez le fait de vous trouver à des années-lumière
des transhumains les plus proches, uniquement connectés par un dis-
positif que tout le monde redoute, et auquel seules quelques personnes
font coniance, et il est facile de comprendre que garder le moral est à
un véritable déi. En combinant tout cela avec les problèmes sociaux
causés par la servitude des apprentis, les relations hiérarchiques de
même ordre et les divisions culturelles, il n’est pas rare de voir les ten-
sions entre les différents sous-groupes de colons s’envenimer.
De nombreuses colonies cherchent à remédier à ces problèmes en
faisant du proilage psychiatrique, en offrant une aide psychologique,
ainsi que de nombreuses distractions médiatiques (essentiellement de
RV). Généralement, on ferme les yeux sur les divertissements plus
douteux de certains de leurs habitants, tels que les drogues récréa-
tives, la prostitution et les jeux d’argent. Étant donné le montant des
coûts de transfert par Porte, il est généralement impossible de disposer
d’équipes tournantes ou d’imposer des congés. Quelques colonies re-
courent à des mesures de contrôle strictes, telles que des séances de psy-
chochirurgie obligatoires, des implants ou des traitements médicaux.
MÉMO DESTINÉ AUX PROXYS AU SUJET DES « COLONIES PERDUES »
L’année dernière, nous avons lancé un nouveau projet dont l’objectif est
de recenser les données sur les colonies extrasolaires « perdues ». Des ru-
meurs relatives à plusieurs de ces colonies circulent depuis des années, et
Firewall a eu connaissance de différents incidents de déconnexion, inten-
tionnels ou non. L’attention portée à ce phénomène a redoublé depuis la
reconnexion avec les Synergistes. Les diverses corpos de Portes ont passé
la plupart de ces événements sous silence, craignant de noircir l’image de
l’exploration et de la colonisation extrasolaires. Nos archives, constamment
mises à jour par nos analystes, contiennent aujourd’hui des informations
corrélées et vériiées sur tous les cas connus de colonies perdues.
Il y a certaines choses que tous les proxys devraient savoir. Premièrement,
il est désormais impossible d’établir des connexions par trou de ver avec
certaines des colonies établies. Nous dénombrons aujourd’hui quatorze in-
cidents de ce genre, mais il pourrait y en avoir plus. Il est tout à fait possible
LES MISSIONS DE GATECRASHING
que beaucoup, et peut-être même la plupart, de ces colonies soient toujours
LES PORTES DE PANDORE
opérationnelles, et que le contact pourra un jour être rétabli. La perte de ces
connexions semble presque toujours due à un comportement anormal des
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
Portes. Rien – de iable, du moins – ne permet de penser que ces coupures
puissent être liées à une sorte de menace ou de volonté hostile.
INFORMATIONS DE JEU Mis à part le cas de Synergie, on a identiié trois autres colonies avec
lesquelles le contact a été momentanément perdu puis retrouvé. Pour l’une
d’entre elles, l’adresse a simplement recommencé à marcher, et les colons
ont été secourus (un stress majeur et des problèmes de santé liés à la faim
44
LA PRODUCTIVITÉ
Si certaines colonies ont pour unique vocation de servir de tête de
pont à l’expansion transhumaine et de développer de nouveaux centres
de population sur des mondes extrasolaires, la majorité est fondée avec
des objectifs supplémentaires. Elles sont en réalité des bases de soutien
destinées à exploiter des ressources, à procéder à des fouilles archéolo-
giques, à établir des laboratoires scientiiques et à mener d’autres pro-
jets du même ordre. L’avenir de la colonie ne dépend pas seulement du
succès de ce projet, mais aussi de l’organisme qui l’a parrainée. Si une
colonie devient trop coûteuse, n’atteint pas ses quotas de production ou
menace de devenir ingouvernable, il est tout à fait probable que le pro-
jet soit annulé. On dénombre déjà des dizaines de tentatives ratées ou
délibérément abandonnées, qui ne laissent derrière elles que les ruines
jonchées de déchets de colonies transhumaines sur de nombreuses
exoplanètes. Certaines d’entre elles ont été réinvesties par d’autres par-
rains, mais beaucoup restent inoccupées.
Bien entendu, le principal inconvénient à devoir rendre des
comptes à des chefs éloignés, c’est qu’ils ne savent généralement que
très peu de choses sur les conditions de vie réelles de la colonie. C’est
parfois une volonté délibérée, orchestrée grâce à une gestion rigou-
reuse des informations envoyées vers le haut par les administrateurs
coloniaux. En pratique, cela se traduit par des ordres parfois abrupts
venant de la Porte, qui sont particulièrement gênants ou probléma-
tiques pour les colons. Personne n’a envie d’entendre que le taux
d’extraction de ressources doit doubler en plein milieu de la saison
des blizzards de leur planète glacée, ni que l’approvisionnement en
eau sera rationné jusqu’à ce que l’hypercorp mère inisse par en-
voyer une nouvelle usine de iltrage de l’eau, ou encore qu’un projet
essentiel au bien-être de la colonie doit être décalé, dans le simple
but de satisfaire le neveu d’un oligarque en manque d’aventure en
visite dans la colonie à l’occasion d’une escapade. Ce décalage entre
ont causé quelques victimes). Pour la deuxième, le contact a été accidentelle-
ment rétabli via une excursion depuis une autre Porte extrasolaire. Par contre,
dans le troisième cas, le contact a été rétabli par la Porte originale ; la colonie
était intacte, mais à l’abandon. La Toile de la colonie avait été intentionnel-
lement effacée, et aucun indice ne permet d’expliquer ce qui est arrivé aux
quelques centaines de colons qui y vivaient.
En plus de ces incidents, plusieurs autres colonies ont été cataloguées
comme perdues, mais ont en fait été isolées intentionnellement. L’une
d’entre elles était une colonie de Pathinder en proie à une révolte auto-
nomiste. Quand la première tentative de la paciier et de la récupérer s’est
heurtée à une vive résistance, Pathinder a inalement préféré couper l’accès
à la colonie. Plus aucune connexion trou de ver vers cette colonie depuis
une Porte sous le contrôle de Pathinder n’est autorisée. Il semblerait qu’ils
tentent d’affamer et d’affaiblir la colonie pour pouvoir la reprendre plus tard.
Les deux derniers incidents sont plus troublants, et d’un plus grand intérêt
pour Firewall. Si l’on en croit les archives de ces deux cas, les contacts de
routine avec les deux colonies sont soudainement devenus anormaux. Des
traces d’activité importante de TITAN et/ou d’exsurgents ont été relevées
lors d’analyses plus poussées. En vertu des protocoles, le contact a donc
immédiatement été coupé (même si dans l’un des cas, une tête nucléaire
a été passée par la Porte juste avant sa fermeture). Il est désormais interdit
d’utiliser ces adresses.
Pour plus de détails sur ces incidents, veuillez consulter nos archives.
CHAMP DE BATAILLE
Rapport de premier-lien #75432587k
[Début de la transcription audio]
Opérateur 1 : Trou de ver engagé. Déployez la sonde initiale.
Opérateur 2 : Sonde déployée.
Opérateur 3 : Par les couilles de Jupiter, vous voyez ce que je vois ? C’est un
putain de cratère.
Opérateur 2 : On dirait que cette Porte est placée en plein centre. La hauteur
de l’insertion ne vous semble pas bizarre ?
Opérateur 3 : Vériions la base de la Porte. Vous voyez ça ? On dirait que le
sol a fondu à un endroit, et que la Porte s’y est enfoncée.
Opérateur 2 : Vous avez raison. Elle aurait survécu à l’impact d’un astéroïde ?
Opérateur 1 : J’ai l’impression qu’elle a survécu à bien pire que ça. Faites le
reste des analyses, je veux qu’un examen complet soit fait, ici.
[Pause dans la transcription]
Opérateur 2 : Sonde 2 déployée. Capteur activé. En cours d’analyse.
Opérateur 4 : La radioactivité est extrêmement haute. La Porte se trouve
dans une zone chaude.
Opérateur 3 : Vous pensez à la même chose que moi ?
Opérateur 1 : Je pense que c’est une bombe. Quelque chose a explosé ici, et
a laissé derrière un cratère plein de scories fondues. La Porte a survécu, mais s’est
réinstallée physiquement, ou s’est peut-être reconstruite.
Opérateur 2 : Est-ce que ce sont des machines ? Là, dans l’ombre ?
Opérateur 1 : Envoyons un bot pour aller voir.
Opérateur 3 : Attention, ce sont peut-être des armes.
Opérateur 5 : Excusez-moi, monsieur. Vous voyez ces petits cratères d’impact,
dans le quadrant, en surbrillance ? On dirait des impacts de projectiles à haute
vitesse. Et cette striation-là ? Je pense qu’elle vient d’armes à rayons énergétiques.
Opérateur 1 : Vous pensez que ces marques sont anciennes ?
Opérateur 5 : Dificile à dire, mais étant donné la probabilité que des phé-
nomènes climatiques surviennent ici, je dirais qu’elles sont relativement récentes.
Opérateur 4 : Je capte des échos radar. Non, attendez. On se fait pinguer.
Opérateur 1 : Trouvez la source.
Opérateur 2 : Est-ce que ce truc vient de bouger ?
Opérateur 3 : Je détecte des énergies de transmission à proximité. L’IA in-
dique que la sonde a été verrouillée. Nous sommes attaqués !
Opétateur 2 : Putain de merde, regardez ce truc !
Opétateur 1 : Coupez le lien ! Coupez-le maintenant !
[Fin de la transcription]

les priorités des colons et de leurs parrains éloignés est la principale
source d’agitations, de sabotages et même de révoltes.
LES MÉDIAS COLONIAUX
Si les missions d’exploration de gatecrashing attirent une quantité
impressionnante de personnes sur le plan médiatique, la vie quotidienne
des colons extrasolaires suscite tout autant d’intérêt de la part du public.
Beaucoup de colonies sont sous contrats avec des hypercorps de médias,
ain de raconter les détails du destin d’une colonie, sous la forme d’épi-
sodes en haute déinition. Des envoyés spéciaux animent les bulletins
d’informations locales qui sont régulièrement redistribués dans le sys-
tème solaire, et même dans d’autres colonies extrasolaires. Cependant,
les corpos de Portes sont également connues pour utiliser des IA pour
examiner, éditer et censurer ces bulletins. Quelques colonies ne sont ni
plus ni moins que des shows de télé-réalité, où des colons clés font des
dans notre propre système solaire et de mener des expériences que nous
n’aurions pas pu concevoir ailleurs.
Les conservateurs font souvent état de leur profond désaccord vis-
à-vis de la plupart des recherches extrasolaires en cours, allant même
parfois jusqu’à s’opposer directement aux investissements ou à des
missions spéciiques. Selon eux, la transhumanité possède déjà tous les
moyens et les outils nécessaires pour vivre de manière épanouie. Ils
considèrent aussi la science sans restrictions comme responsable de la
quasi extinction de la transhumanité : en attirant les TITAN sur Terre,
c’est elle qui a provoqué la Chute.
Alors, pourquoi investir dans des recherches plus poussées et sou-
vent risquées ?
Premièrement, la curiosité de la transhumanité disparaîtra quand
l’espèce elle-même disparaîtra. C’est la curiosité qui pousse une espèce
vers la réussite. Si elle a presque mené notre espèce à l’extinction, l’am-

LES MISSIONS DE GATECRASHING

LX de leurs vies. Le tout est vendu sous la forme de programmes de
divertissements destinés aux spectateurs du système solaire.
Beaucoup de colonies représentent un investissement au risque cal-
culé pour leurs parrains hypercorps. Ce n’est donc pas une surprise
qu’ils fassent de grands efforts pour faire passer les affaires coloniales
pour exotiques, dramatiques, et juste assez dangereuses pour sembler
audacieuses et excitantes, sans être terriiantes. Il existe même, dans les
médias du Consortium, des campagnes publicitaires coûteuses coinan-
cées par l’Initiative de colonisation Pathinder vantant les vertus et le gla-
mour d’être un colon. Le choc est violent pour ceux qui succombent à ce
battage médiatique, lorsqu’ils échouent dans un camp minier paumé sur
la trentième lune glacée d’une quelconque géante gazeuse.
LES MISSIONS DE RECHERCHE
pleur des améliorations dans nos vies ne peut pas être ignorée. Sans
exception, tous les membres de notre espèce vivant aujourd’hui le font
grâce à des avancées scientiiques. Depuis la découverte du feu, chaque
nouvelle étape du progrès scientiique a ajouté une facette à notre exis-
tence. Chaque outil nous permet d’élargir notre palette.
Deuxièmement, la connaissance accrue de l’existence post-Chute
est nécessaire pour continuer à survivre. À mesure que la transhuma-
nité découvre des preuves de vie extraterrestre, le niveau général de
connaissance baisse. Tant qu’elle ne comprendra pas ces formes de vie,
ainsi que leurs caractéristiques et traits fondamentaux, la transhuma-
nité sera toujours en péril. Le savoir, c’est le pouvoir. Et chaque jour,
la transhumanité découvre que son savoir fait clairement défaut dans
de nombreux domaines. Depuis les TITAN, la plupart des gens recon- . 2.2.2.2.2.
naissent qu’avoir des connaissances sommaires est très dangereux. .2 .2.2.2
Mais seul un extrémiste vous dira qu’une absence totale de connais-
2.2
.2.
.2.2

Posté par : Docteur V.B. Pitaevskii, physicien théoricien <Info Msg Rep> sances est préférable à une expertise globale.
.2.2.2.2.2.2.2

La transhumanité ne sait pas tout. En fait, plus nous faisons de décou-
vertes, plus nous avons de questions. La galaxie est immense et pleine de
mystères. Les Portes de Pandore nous permettent de partir à la recherche
de nouvelles choses, d’examiner des phénomènes impossibles à mesurer
Pour ces deux raisons, il est indispensable de voyager vers des
mondes distants ain d’y découvrir des sujets de recherche. Mais, en
in de compte, on peut trouver autant de raisons que d’individus (et
d’hypercorps) assez ingénieux pour se lancer dans de telles missions.
.2.2.2

45
.2
2.2
.2.
.2
 UNE MISSION TYPIQUE
Une mission typique, cela n’existe pas. Toutes les missions de
recherche sont menées avec un but exprès. Certaines sont des ex-
périences uniques. D’autres impliquent de placer des groupes de
capteurs qui devront être récupérés ou consultés à distance, plus
tard. Certaines exigent des camps ou des installations importantes
à long terme, et consistent essentiellement en des colonies vouées
à la recherche scientiique. Les expéditions scientiiques ont tou-
tefois quelques normes standard. Par exemple, durant les toutes
premières missions embarquant des transhumains vers un nouveau
lieu extrasolaire, on encourage les voyageurs à emporter toutes les
ressources nécessaires pour survivre au moins jusqu’à ce que la dis-
ponibilité et l’utilité des ressources locales puissent être vériiées.
La plupart des opérations de recherche impliquent d’analyser
des capteurs, de prendre des mesures et de procéder à d’autres
formes de prélèvements de données. Dans ce cadre, l’équipement
requis est généralement facilement transportable. La technologie
d’aujourd’hui est tellement avancée qu’un outil standard en me-
sure d’effectuer des analyses géologiques, biologiques et physiques
complètes tient généralement dans un scanner à main. Dans un en-
vironnement relativement stable, les nuées de nanites peuvent non
seulement émuler, mais aussi surpasser l’équipement traditionnel.
Malheureusement, les nanites supportent mal les environnements
extrêmes. Alors qu’un morphe synthétique à structure lourde
peut supporter des retombées pyroclastiques, les nanonuées sont,
quant à elles, beaucoup moins résistantes. Mais selon le type de
recherches menées, la tâche à accomplir peut nécessiter de plus
grandes baies de capteurs, des équipements miniers lourds ain de
lancer des sondes profondément sous terre, des vaisseaux spatiaux
ou des robots plus spacieux, ou tout autre équipement considérable
de ce genre. Hormis dans le cadre de missions parrainées par des
hypercorps et certains projets inancés par de riches mécènes pri-
vés, les missions scientiiques sont généralement sous-inancées et
se contentent de budgets très serrés. En conséquence, on économise
sur certains équipements essentiels, ce qui affecte parfois la sûreté
et la sécurité de la mission.

DES ANOMALIES DÉFIANT LES LOIS DE LA PHYSIQUE

Au cours du xxie siècle, l’humanité a développé ses programmes
de voyage spatial avec l’intention d’utiliser la basse gravité et le
vide pour accélérer et intensiier l’exploration scientiique. Ainsi,
l’humanité a découvert les différences entre les lois qui gouverne-
ment la macrophysique et la physique quantique. Après la Chute,
la transhumanité a suivi le même chemin pour faire des découvertes
scientiiques de l’autre côté des Portes de Pandore. Beaucoup de ces
projets ont pour objectif de répondre à des questions scientiiques
récurrentes telles que « Pourquoi les neutrinos ont-ils une masse ? »,
« Les protons peuvent-ils se désintégrer ? » ou « Les quarks sont-ils
LES MISSIONS DE GATECRASHING faits d’objets encore plus petits ? ». D’autres mènent des recherches
à des endroits éloignés où il semblerait que les lois supposément
VÉNUS standard de la physique sont rompues ou caduques. Ces anomalies
sont peut-être explicables sans pour autant nécessiter de repenser
LA TERRE certaines des hypothèses majeures qui sous-tendent la physique ac-
tuelle, ou peut-être déboucheront-elles sur d’autres découvertes ou
L’ORBITE TERRESTRE
des révolutions dans notre compréhension de l’univers. Si l’applica-
tion concrète de ces anomalies n’a pas encore été comprise ou même
conceptualisée, leur potentiel n’en demeure pas moins évident, et le
risque en vaut la peine pour de nombreux scientiiques.
 Certaines des découvertes scientiiques extrasolaires parmi les
plus intrigantes et quelques-uns des projets de recherche en cours
sont présentés ci-dessous.
LA GENÈSE DE LA MASSE-ÉNERGIE
La découverte sans nul doute la plus intéressante concerne
celle d’une poche d’espace située près d’une Porte, lottant libre-
ment dans l’espace et présentant une anomalie majeure : toutes les
quelques secondes, une petite quantité de matière voit le jour ou,
alternativement, disparaît. Ce phénomène se produit en rythme
avec la pulsation d’une étoile proche. Les scientiiques ne pensent
pas que l’étoile soit à l’origine de ce phénomène, mais ils croient
que sa pulsation y contribue. Les sondes envoyées vers cette poche
reviennent avec d’inimes quantités d’éléments qui n’y existaient
pas auparavant, sans pouvoir expliquer comment elles sont arri-
vées là. Ces éléments inissent toujours par disparaître un peu plus
tard, pour être remplacés par de nouveaux, après un certain temps.
L’EFFICACITÉ THERMODYNAMIQUE
La troisième loi de la thermodynamique proscrit une parfaite
eficacité thermodynamique. Mais sur une planète orpheline gelée
lottant dans une nébuleuse lointaine, un groupe de scientiiques de
Pathinder a recensé plusieurs possibles cas d’exceptions à cette loi.
La planète en question est dépourvue d’atmosphère discernable,
et sa température, extrêmement basse, est stabilisée à quelques
millièmes de degrés au-dessus du zéro absolu. À sa surface, les
sondes ont découvert une poignée de petits minéraux noirs dans
des « laques » qui ont donné des résultats peu probants lors du
passage des scanners thermiques infrarouges. Lorsqu’ils sont mani-
pulés à l’extérieur par les sondes, ces minéraux, à l’origine à un état
de superluide, semblent se désintégrer.
S’il s’avère qu’on se trouve bien au zéro absolu, les implications
de cette découverte sont pratiquement ininies. Des molécules dans
un tel état pourraient être les meilleurs conducteurs connus par la
transhumanité, et pourraient permettre des différentiels de trans-
ferts d’énergie comme nous n’en avions jamais vu auparavant. Si
ces analyses sont bien correctes, la lumière pourrait être manipu-
lée, ralentie et stoppée à un point où elle pourrait être directement
convertie en courant électrique. Malheureusement, les condi-
tions sont tellement instables que les scientiiques de Pathinder
cherchent encore une méthode d’exploitation ou de manipulation
qui représente à elle seule l’intérêt d’être testée.
LA VARIANCE DE LA VITESSE DE LA LUMIÈRE
Une équipe d’argonautes travaillant depuis la Porte de la Fissure
a signalé un phénomène inhabituel dans un lieu extrasolaire. Cette
connexion par trou de ver particulière mène à l’intérieur d’une né-
buleuse sombre, où la Porte distante semble lotter dans un dense
nuage de débris et de gaz surchauffés. Bien qu’elle soit très chargée
en poussière et en plasma, la nébuleuse est sufisamment dyna-
mique pour qu’elle ne présente pas encore de corps substantiels ou
d’accumulations de matières condensées.
Ce qui est ahurissant, c’est que la lumière elle-même se déplace à
cet endroit plus lentement que la normale. En raison des conditions
hostiles de la nébuleuse, il est dificile d’étudier cette anomalie. La
plupart des sondes qui ont été envoyées jusqu’à présent n’ont sur-
vécu que quelques minutes. Si l’origine de ce phénomène étrange
pouvait être découverte, elle pourrait devenir un élément clé du
développement du voyage supraluminique.
LES MISSIONS D’EXPLOITATION DE
RESSOURCES
Posté par  : Narayanan Ramachandran, consultant free-lance
<Info Msg Rep>
Les missions d’exploitation de ressources sont les plus simples des
missions de gatecrashing. Censées générer un rendement et un proit
maximum au prix du minimum d’efforts, elles débarquent avec leurs
masses, leurs pelles et leurs foreuses, dès que les équipes d’explora-
tion et d’arpentage ont conirmé l’existence de ressources naturelles.
L’ARPENTAGE
Si une mission d’exploration détecte des traces de ressources
exploitables et que les conditions pour une exploitation minière
semblent optimales, une équipe d’arpentage est envoyée pour éva-
luer les lieux et pour détecter d’autres gisements. Ces arpenteurs
sont le plus souvent des contractuels venant d’hypercorps expertes
de ce genre d’opérations, bien que certaines des plus grandes cor-
pos envoient des équipes internes. Les arpenteurs extrasolaires ont
généralement l’habitude des environnements extraterrestres et des
caractéristiques des missions de Portes. Ils se spécialisent également
dans des domaines particuliers : chercher de l’hélium-3 n’a rien à
voir avec chercher des métaux précieux ; les compétences requises
sont bien différentes.
Les équipes d’arpentage enquêtent sur les formations naturelles
et la géologie des lieux en se servant de toute une variété de sys-
tèmes d’analyse. Leurs outils principaux comprennent l’imagerie
hyperspectrale par satellite et des systèmes de détection à distance,
des magnétomètres pour repérer des anomalies dans le champ ma-
gnétique de l’exoplanète, des compteurs Geiger pour détecter la
radioactivité (surtout pour l’uranium), des analyses géochimiques
du sol et du régolite, ainsi qu’un large éventail de techniques d’ex-
ploration géophysique pour déceler les gisements de minéraux.
La géologie locale interfère avec certains outils d’analyse : soit les
conditions perturbent les scans à distance, soit ce qui est scanné est
incompréhensible. Dans ces cas-là, il est incontournable de recourir
à des méthodes plus directes d’échantillonnage et d’analyse en per-
sonne. L’échantillonnage est un numéro d’équilibriste où il faut jon-
LES MISSIONS DE GATECRASHING
gler avec le temps, l’équipement et les capacités de stockage. Si une
équipe a assez de temps et d’équipement, elle peut faire une analyse
détaillée. En revanche, une équipe qui évolue dans un environne-
ment hostile peut n’avoir le temps de ne prendre que quelques di-
zaines de pelletées de terre et quelques pierres avant de se précipiter
de nouveau à travers la Porte.
L’objectif de ces équipes est d’identiier les zones riches en res-
sources, de cartographier les dépôts exploitables et de concevoir
des plans spéciiques destinés au forage et à l’exploitation minière.
Une bonne équipe ne se contentera pas de trouver les meilleurs dé-
pôts, elle reviendra aussi avec un mode opératoire complet pour
extraire les ressources de manière rapide et eficace.
. 2.2.2.2.2.
LES PRÉPARATIFS DE LA MISSION 2 .2 .2.2.2
La sélection du personnel et du matériel à emporter et à utili-
2.
.2.
.2.2
ser de l’autre côté dépend du type de ressource ciblé. Le degré de
.2.2.2.2.2.2.2
soutien technologique automatisé est plus élevé pour les missions
d’exploitation que pour les missions de colonisation et d’explora-
tion. Les paramètres des missions minières sont clairement déinis
et permettent le choix d’une liste bien plus détaillée et personnalisée
.2.2.2
d’outils et d’équipements. Selon les conditions distantes et divers
47
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
48
facteurs économiques, les minerais et autres ressources peuvent être
traités sur place, ou peuvent être réexpédiés par la Porte sous forme
brute pour être rafinés.
Les deux principales préoccupations des parrains de ce type de
missions sont de procéder à une exploitation continue et de dis-
poser d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée. Quand bien
même toutes les hypercorps ont des stratégies à long terme, plus
vite elles touchent leur RSI (retour sur investissement), mieux c’est.
En d’autres termes, plus le mode d’exploitation est rapide et bon
marché, mieux c’est.
LE PERSONNEL
Les opérations minières nécessitent la coopération de personnels
experts et d’ouvriers manuels non qualiiés. Des scientiiques et des
arpenteurs expérimentés sont nécessaires pour analyser les données
extraites des scans, des sondes minérales et des autres moyens de
prospection sur site. Si les hypercorps conient parfois les tâches
scientiiques et administratives d’une opération minière à un
groupe d’IA programmées à cet effet, le facteur transhumain sera
proitable à la plupart de ces opérations. Lors de la découverte de
matériaux inconnus ou de compositions matérielles, de l’analyse de
résultats de scans contradictoires ou non identiiables, ou lorsqu’il
faut gérer des employés en colère, les limites de la programmation
des IA sont rapidement atteintes. L’esprit transhumain sera tou-
jours supérieur aux intelligences purement artiicielles au regard de
leur intuition illusoire. Cependant, l’élément transhumain indispen-
sable n’est pas toujours présent sous sa forme physique. Tant pour
des raisons de coûts que pour des raisons administratives et de sé-
curité, les hypercorps préfèrent recourir aux infomorphes pour le
personnel scientiique, de laboratoire et administratif.
Le travail physique est presque toujours conié à des apprentis
incarnés dans des châssis robotiques bon marché et utilitaires, bien
qu’il soit tout aussi courant d’attribuer ces tâches à des réseaux de
drones contrôlés par des IA ou des infomorphes. Parfois, un unique
contremaître qualiié supervisera et coordonnera la totalité de la
main d’œuvre, composée d’apprentis non qualiiés ou de bots.
La sécurité physique sur site est minime, et son rôle principal est
de protéger la colonie contre des menaces extérieures et des actes
de sabotages internes. Dans les camps les plus importants, ses attri-
butions peuvent se limiter à maintenir l’ordre au sein du personnel,
ce qui se résume bien souvent à garder un œil sur les travailleurs du
sexe, les alcooliques et les toxicomanes.
LA SÉCURITÉ OPÉRATIONNELLE
Pour des raisons évidentes (impact écologique, mépris des règles
de santé ou de sécurité, etc.), les missions d’exploitation sont les
moins glamour des missions de gatecrashing. Les caméras de sur-
veillance remplacent la couverture médiatique qui est commune
dans le gatecrashing de colonisation ou de loteries. En effet, les
hypercorps souhaitent éviter que des détails sur leurs sources de
revenus principales ne soient diffusés sur la Toile, attirant ainsi la
concurrence et les charognards. Après la découverte initiale d’une
ressource extrasolaire, la plupart des parrains redoublent d’efforts
pour cacher leur entreprise d’exploitation des yeux indiscrets. Pour
ce faire, soit ils s’appuient sur la censure médiatique du CP, à l’aide
de sabotages d’information non autorisés, soit ils emploient des ac-
tions encore plus radicales.
En raison des budgets limités et étroitement contrôlés attri-
bués aux missions d’extraction de ressources, les faibles coûts
d’exploitation sont favorisés au détriment de la qualité du matériel,
du personnel ou de la sécurité. Les hypercorps ont donc recours
à des appels d’offres et à des systèmes d’enchères de fournisseurs
de services tiers utilisés pour garder les frais de l’équipement
sous-traité, à des installations (mobiles) ou à de la main-d’œuvre
(des apprentis) aussi bon marché que possible. Ainsi, beaucoup de
missions doivent tôt ou tard faire face à des fuites d’informations
ou à des vols des ressources générées. Les pertes inexpliquées, la
contrebande organisée et le vol de données sont des problèmes clas-
siques. Le plus souvent, une source interne est impliquée, qu’elle
soit motivée par la cupidité, des idéaux anticorpos ou extrémistes,
ou qu’elle soit contrainte par le chantage d’une organisation cri-
minelle. Comme les services de sécurité des transports et de sur-
veillance sont essentiellement focalisés sur les menaces extérieures,
identiier la source interne incriminée devient d’autant plus dificile
(et coûteux) lorsque les parties et les escales impliquées tout au long
de la chaîne d’approvisionnement sont nombreuses.
COURT TERME CONTRE LONG TERME
Si les exploitations minières ressemblent en règle générale aux
autres colonies, il existe souvent des différences fondamentales.
Les colonies sont prévues pour durer et sont généralement établies
en vue de leur croissance future. Elles ont aussi tendance à tirer le
meilleur parti possible de l’écosystème de l’exoplanète où elles se
trouvent pour subvenir aux besoins de leur population en matière
de nourriture et d’énergie. Les camps miniers, quant à eux, sont
presque toujours installés sur une base temporaire, même pour les
opérations d’extraction à long terme. Comparées aux missions de
colonisation, les missions d’exploitation de ressources sont bru-
tales – parfois imprudentes –, avec pour seul but une rentabilité
extrême, au mépris de presque toute considération pour l’écosys-
tème ou l’environnement de l’exoplanète (à l’exception de quelques
exploitations minières autonomistes, qui cherchent à minimiser
leur impact écologique). De même, il est courant que les équipes
des missions d’exploitation minières soient exposées à des produits
chimiques toxiques, à des bio-agents ou à des radiations. Cette
pratique est considérée comme légitime pour de courtes périodes
de temps (les projets à long terme nécessitent quant à eux que la
main d’œuvre transhumaine soit équipée d’un blindage ou d’une
protection appropriée). La plupart des contrats miniers prévoient
des services médicaux sommaires sur place et des traitements plus
tard, mais les mutations, les neuropathies et autres problèmes de
santé sont fréquents chez les mineurs expérimentés.
FIN DE MISSION
Lorsqu’un gisement est épuisé, les arpenteurs viennent une
dernière fois pour une nouvelle analyse complète avant que
l’opération ne soit dissoute. Suivant les coûts que représente
le démantèlement complet de la base et de l’équipement, les
installations peuvent être rapatriées par la Porte, détruites
pour prévenir un usage non autorisé, ou simplement aban-
données au cas où aucune de ces options ne serait considé-
rée comme faisable. Cette dernière option est courante pour
les avant-postes miniers situés dans des environnements
toxiques et instables, mais parfois des bases d’opérations et
les habitats qui les entourent sont abandonnés simplement
pour économiser les coûts liés à un démantèlement. Les ins-
tallations restantes sont ensuite électroniquement éteintes et
scellées manuellement ainsi que mécaniquement.
 LES ACTEURS MAJEURS DE L’EXTRACTION DE RESSOURCES
Se lancer dans un projet d’extraction de deux tonnes de gallium
depuis trente-huit tonnes de minerai requiert généralement le genre
de ressources et de soutien inancier que les hypercorps manient. Si
certains syndicats anarchistes et microcorps titaniennes se lancent
dans des projets d’exploitation de ressources extrasolaires (et sou-
vent, il faut l’admettre, d’une manière bien plus respectueuse de
l’environnement et des écosystèmes de l’exoplanète, en tout cas se-
lon les standards nanoécologistes), les véritables poids lourds dans
ce domaine sont les hypercorps extropiennes et celles du système
intérieur.
Fa Jing est le plus important des géants de la prospection, suivi
par Pathinder, Tolstoï Mining Concern et M-5. Ces hypercorps gèrent
toutes les étapes des exploitations minières, depuis les études to-
pographiques jusqu’à l’extraction et le transport. De nombreuses
autres hypercorps se spécialisent dans des fonctions particulières.
ExoTrek et Geomatic sont des experts en prospection et analyse de
terrain ; cette dernière ayant un contrat d’exclusivité pour toutes les
missions passant par la Porte de la Discorde. Des centaines de cor-
pos travaillent sur différents types d’opérations d’extraction, mais
c’est Iberon qui est numéro un, talonnée par KDRX et Black Crow
qui s’en approchent de plus en plus. Omnicor, GazPro et Vitachem
sont les corpos clés pour toutes les questions de rafinage et de
retraitement. ComEx et TWA sont les deux plus grosses entreprises
de livraison.
Certains des acheteurs et des vendeurs peuvent ne jamais quit-
ter le système solaire, mais leur inluence est certaine sur l’indus-
trie. Starware, Gorgone et Tri-Cor évoluent toutes dans le domaine
des métaux, alors que le Groupe Prospéro et ChevEx achètent de
grandes quantités de matière organique. Du côté des fournisseurs,
Zbrny continue à vendre de l’équipement minier à diverses par-
ties, bien que peu s’expriment sur les détails de ces négociations.
L’ambitieuse corpo DigGud est en compétition avec eux, et s’occupe
non seulement d’équipements miniers, de forage et d’excavation,
mais aussi de capteurs et d’options de transport. TerraGenèse est un
fournisseur majeur de systèmes d’échantillonnage du sol et d’ima-
gerie satellitale  ; les gatecrasheurs prospecteurs se reposent sou-
vent sur cette hypercorp. ■

UNE NOUVELLE RECRUE

1
Bienvenue à votre orientation, Gema. Je suis le sergent Bartumeu,
et je vais vous montrer un aperçu de ce que nous faisons ici, de
comment nous le faisons, et de ce que vous allez faire. Je vois que
vous avez beaucoup travaillé comme mercenaire par le passé ?
2
Oui, monsieur. J’ai été sous contrat avec Gorgone pour un peu plus
d’une dizaine de missions de Portes distantes.
1
Excellent. C’est une bonne expérience, mais nous ferons les choses
de manière un peu différente, ici. Vous serez chargée de la sécurité.
Mais que les choses soient claires : il ne s’agit pas d’une mission
militaire, mais d’arpentage. Nous ne faisons pas d’exploration, nous
ne faisons pas de colonisation. Nous partons en expédition dans
des régions sauvages et extraterrestres, et nous recherchons des
de ce truc-là. C’est drôle, quand je vivais sur Terre, c’était l’iridium
et l’osmium qui étaient très rares, mais avec tous ces mineurs
d’astéroïdes, il ne s’agit plus d’incroyables découvertes, comme
avant. Aujourd’hui, nous gardons l’œil ouvert pour trouver les
vieux standards : de l’or, de l’uranium, du wolfram/tungstène, de
l’argent, et ainsi de suite. La demande est forte pour l’hélium-3,
et les hydrocarbures sont toujours populaires. Du côté des hydro-
carbures, nous recherchons les grosses molécules. Le méthane est
assez facile à trouver, et donc fabriquer d’autres hydrocarbures est
possible. Nous devons simplement trouver des trucs qui sont moins
chers à extraire qu’à fabriquer. Le point de rupture se trouve géné-
ralement autour de l’octane, mais ça dépend beaucoup des risques

LES MISSIONS DE GATECRASHING

ressources à récolter. Nos clients sont des hypercorps, des gouver-
nements, des organisations et des individus, et chacun d’eux pense
avoir trouvé quelque chose d’intéressant. Ils nous engagent pour 2
qu’on aille y regarder de plus près, que l’on vériie si ce serait rent-
able à exploiter, et nous leur trouvons un moyen pour le faire. Oh, et
nous essayons de voir s’il n’y a rien d’autre à creuser tant que nous
sommes là-bas. Nos équipes sont composées de scientiiques, de 2
navigateurs, d’éclaireurs, de transporteurs, d’arpenteurs et d’agents
de sécurité – vous – chargés de protéger tout ce beau monde.
2
Est-ce que ce seront des territoires déjà explorés ou des terrains
vierges, monsieur ?
1
Dans la plupart des cas, les zones ont été cartographiées et explo-
rées seulement une fois par les équipes de premiers-venus. Parfois,
nous opérons dans des zones qui ont été sillonnées un peu plus
longuement.
2
Que cherche-t-on ? 2
impliqués et du degré de dificulté d’accès des ressources. Mais ce
sont les comptables qui voient ça.
Tout à l’air si simple.
1
Ça l’est, mais de temps en temps, on nous demande d’aller cher-
cher quelque chose de bizarre… quand ce n’est pas quelque chose
de bizarre qui nous trouve.
Quelque chose de bizarre, monsieur ?
1
Ouais. On ne nous appelle pas pour des artefacts ou des ruines
extraterrestres… d’autres corpos s’occupent de cette partie du
business. Mais parfois, on nous embauche pour évaluer les possi-
bilités de récolter des matières organiques. Des biomasses d’exovie.
La lore. Des substances gluantes avec d’étranges propriétés. On
a même eu un boulot où on devait évaluer des espèces d’excrois-
sances de vie potentiellement non organique. Mais on n’est pas .2.2.2.2.2.2.
.2.2
encore tombés sur le Saint Graal, par contre.
2 .2.2
Le Saint Graal, monsieur ?
.2.
.2.2

1
Ça dépend des clients. Les traces de métaux sont rentables. Le 1
Le computronium. La matière optimisée pour le calcul informatique.
.2.2.2.2.2.2.2

minerai de tantalite, par exemple. Dificile de trouver beaucoup Ça, mon amie, c’est la chasse au trésor ultime.
.2.2.2

49
.2
2.2
.2.
.2

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
50
LES MISSIONS XÉNO-ARCHÉOLOGIQUES
Posté par  : Docteur Alozie-uwa Oboyomi, Xéno-archéologue
<Info Msg Rep>
La xéno-archéologie est peut-être le domaine scientiique le plus
à la mode et le moins apprécié que la transhumanité étudie. Tout
ce qui provient d’un monde extrasolaire est certain d’être contemplé
avec stupeur et émerveillement, même si c’est la plus simple des ba-
bioles. Bien sûr, une partie de cette stupeur est justiiée : il y a moins
de dix ans, nous étions seuls dans l’univers. Nous nous souvenons
tous du moment où nous avons appris que la transhumanité avait
eu un contact avec une autre race sentiente, les Courtiers. Nous nous
rappelons tous où nous étions quand nous avons entendu parler des
premières ruines extrasolaires, preuve que les Courtiers n’étaient pas
uniques en leur genre, et que notre système solaire n’était qu’un en-
droit habité et habitable parmi une multitude d’autres.
Depuis cette époque, la stupeur chez les xéno-archéologues s’est
atténuée, mais l’excitation est toujours là. Si le grand public peut
voir notre profession comme une sorte de fraternité secrète, dotée de
connaissances et d’informations que personne ne pourra jamais pos-
séder, nous savons tous que c’est faux. Nous sommes simplement des
détectives, examinant des indices et assemblant les faits pour écrire
l’histoire : qui vivait où, et quand. Dans le domaine de la xéno-ar-
chéologie, je me concentre particulièrement sur les artefacts bioxé-
no-archéologiques (ou, comme la majorité de la presse du système les
appelle, les reliques).
Un certain nombre de corporations, d’universités et de groupes de
recherche parrainent des fouilles archéologiques, souvent en conjonc-
tion les uns avec les autres. Les argonautes, l’Université autonome
titanienne, l’université de Mars, et Oxford-Shackleton sont parmi les
plus gros parrains. Plusieurs groupes archéologiques anarchistes sont
parrainés par le collectif Love & Rage. Certains oligarques du sys-
tème intérieur – notamment Morgan Sterling, d’Exotech – ont éga-
lement un attrait personnel pour ce domaine, où ils investissent leurs
ressources dans des opérations lancées par des xéno-archéologues
importants et indépendants. La majorité des missions de xéno-ar-
chéologie partent des Portes de Pandore et de la Fissure, car les tarifs
demandés par les corpos contrôlant les autres Portes sont prohibitifs.
Gatekeeper Corp parraine, et parfois inance entièrement, un certain
nombre de missions archéologiques soutenues par les argonautes.
LES PLANÈTES DES MORTS
Le paradoxe de Fermi continue de hanter la transhumanité. Avec
tant de systèmes stellaires, tant de planètes, et tant d’opportunités
pour qu’une vie intelligente se développe, la question reste entière :
où sont les extraterrestres sentients ? Les statistiques sont formelles :
nous aurions dû rencontrer beaucoup plus de civilisations extrater-
restres depuis que nous avons commencé à utiliser les Portes.
En fait, nous avons bien trouvé ces civilisations, ou au moins
certaines d’entre elles, mais, jusqu’à présent, et à l’exception des
Courtiers, elles sont toutes mortes. À ce jour, nous avons retrou-
vé des preuves de l’existence d’au moins huit civilisations extrater-
restres qui ont un jour existé, et qui semblent aujourd’hui éteintes.
La majorité de celles-ci semble avoir atteint un niveau d’avance-
ment technologique égal ou supérieur à celui de la transhumanité.
Au moins l’une de ces civilisations disparues, les Iktomis, semble
avoir utilisé les Portes de Pandore avant nous. Toutes celles que
nous avons trouvées jusqu’à présent sont mortes depuis des siècles.
Dans la plupart des cas, nous sommes surpris qu’il reste si
peu de traces d’espèces autrefois prospères. Leurs exploits ont
été effacés par le temps, érodés par les éléments et les forces des-
tructrices de la nature, et enterrés par les paysages en lente trans-
formation de leurs mondes oubliés. Certaines de leurs ruines ont
été si bien effacées qu’il semblerait qu’une quelconque puissance
s’en soit occupée intentionnellement, faisant tout son possible
pour éradiquer toute trace de leur existence. Il est possible
que des restes de civilisations disparues soient présents sur des
exoplanètes que nous occupons aujourd’hui, mais qu’un proces-
sus similaire ait eu lieu et que nous n’en sachions rien.
Ces planètes des morts représentent pour nous beaucoup de déis
et de possibilités. Nous les étudions pour déterminer qui étaient ces
créatures extraterrestres, comment elles ont évolué, comment elles
pensaient et agissaient, de façon à mieux comprendre notre propre
évolution et les possibilités de trouver plus de xénovie ailleurs. Nous
enquêtons sur les causes de leur chute, pour déterminer si quelque
chose menace la transhumanité. Quelque chose qui pourrait nous
détruire tout aussi soigneusement que toutes ces autres civilisations.
Nous faisons des recherches sur leurs vies, leurs intérêts et leurs arts,
pour comprendre l’essence et le sens de la vie intelligente.
LE PROCESSUS
Déterrer les reliques de civilisations mortes depuis longtemps
peut être vraiment très dangereux. La presse du système inté-
rieur, un peu trop romanesque, nous dépeint souvent en train de
vadrouiller en pantalon cargo et en tee-shirt, partant à l’aventure
imprudemment dans des ruines, à ramasser tout ce qui est joli ou
qui a l’air intéressant. La réalité est beaucoup moins glamour. Sauf
si un site est clairement sans danger, nous devons la plupart du
temps utiliser des cosses de creusage pour nous y rendre et déclen-
cher tous les pièges qui pourraient y avoir été laissés. Les pièges
ou les actes délibérés de sabotage extraterrestre ne sont certes pas
fréquents, mais existent, et il faut être prudent.
Une fois que nous sommes certains qu’une ruine et la zone de re-
cherche sont stables et sûres, nous y allons. Si possible, nous rendons
la zone respirable pour faciliter le travail, en érigeant des dômes pour
maintenir un environnement stable. Cela protège également le site des
fouilles de tous les facteurs environnementaux qui pourraient pertur-
ber ou endommager les structures et objets exhumés. La xéno-archéo-
logie se fait sur le long terme, et pendant que nous attendons que les
opérateurs en cosse terminent leur travail, nous mettons le camp en
place à bonne distance (et comme on restera longtemps si c’est une
fouille intéressante, on se met à l’aise). Quand notre chef d’équipe ou
de fouilles nous donne le feu vert, on y va. On s’est rendu compte assez
tôt que certaines reliques sont sensibles aux champs électromagné-
tiques à courte portée, et on a donc tendance à utiliser beaucoup de
matériel blindé ou à basse technologie. La plupart du temps, on utilise
les mêmes outils que ceux que les archéologues ont utilisés pendant
des centaines d’années : des pelles et des pinceaux.
Je dois préciser que l’usage de cosses de creusage est une nécessité
plutôt qu’un choix. Si on pouvait le faire à notre façon, on utiliserait
seulement des morphes synthétiques, tout simplement parce qu’ils
sont moins chers et plus faciles à entretenir. Il est plus simple de rem-
placer des câbles coupés que de réparer une jambe cassée, même à
notre époque si avancée technologiquement. Mais comme je l’ai déjà
dit, beaucoup de ruines sont sensibles d’un point de vue électromagné-
tique, ce qui empêche la plupart du temps d’utiliser des morphes com-
plètement synthétiques pour l’exploration initiale des sites. Quand on
a commencé à creuser sur Solis Ortus, on a carrément utilisé des cosses
de plaisir modiiées. Nous nous sommes rendu compte que leur côté
agile était très pratique pour l’exploration initiale d’un site, que leur
composition essentiellement biologique ne faisait pas se déclencher les
lieux sensibles aux champs électromagnétiques, sans oublier le fait de
pouvoir les faire marcher à distance avec leur lien marionnette. On s’y
branchait tout simplement, et on les pilotait comme des voitures. Avec
le temps, on les a un peu peauinées, surtout pour être un peu moins
voyantes, et beaucoup d’équipes sur le terrain utilisent aujourd’hui des
cosses de creusage pour la première fois avec succès.
Une fois que l’on a nettoyé un site et isolé les objets qui semblent va-
loir la peine d’être étudiés plus avant, nous commençons par les ana-
lyser, pour voir s’ils sont sensibles à une fréquence particulière de son,
de lumière, et aux radiations électromagnétiques que nous pourrions
utiliser au quotidien. Si l’objet semble être électronique, nous le bran-
chons à une interface adaptative pour voir s’il est possible de com-
prendre sa nature, et peut-être de cartographier les circuits existants.
Les objets qui sont jugés sensibles aux ondes électromagnétiques sont
généralement étudiés sur site. D’autres reliques sont soigneusement
retirées du site de fouilles, emballées dans des conteneurs inertes, puis
livrées par la Porte pour être mieux étudiées de l’autre côté.
En réalité, le simple fait d’identiier un objet extraterrestre comme
étant une relique est parfois un challenge. Nous ne comprenons tout
simplement pas sufisamment les créateurs de ces artefacts pour sa-
voir à quoi servaient les nombreuses reliques que nous découvrons.
Certaines des choses que l’on déterre peuvent n’être que des bibelots
sans valeur, l’équivalent extraterrestre des bidules inutiles qu’on ac-
cumule dans son grenier, sans que nous ayons vraiment de moyens
de le savoir. D’autres peuvent être de petits composants d’objets
plus grands, dont on ne comprendra sûrement jamais l’utilité si
on ne retrouve pas les autres parties et si on ne les assemble pas.
D’autres encore peuvent être des outils tellement avancés que nos
yeux inexpérimentés les prennent pour des objets anodins comme
des presse-papiers ou des cale-portes. Notre approche est donc de
recenser et d’étudier tout ce que l’on trouve, peu importe le mystère
qu’un objet peut présenter. Notre espoir est qu’avec une étude et une
exploration détaillées, l’idée que nous nous faisons d’une espèce ex-
traterrestre donnée et de sa culture devienne plus claire. Nous com-
mençons généralement par tenter de former une représentation de
leur anatomie en nous appuyant sur la manière dont ils concevaient
et utilisaient leurs objets. Ensuite, nous continuons sur ce chemin
et essayons de deviner à quoi pouvaient bien servir ces objets, ou
quelles caractéristiques présentait leur société.
LES SITES TITAN
Si la plupart des preuves d’activités des TITAN sont traitées
comme des contacts hostiles et sont soit évitées, mises en quaran-
taine ou activement détruites, quelques sites ont été réservés pour
y mener des recherches. Ceux qui font ces recherches font valoir
qu’il est important – et peut-être même crucial pour la survie future
de la transhumanité – d’avoir une idée de ce qu’ont fait les TITAN
depuis qu’ils ont quitté le système solaire, et d’où ils sont partis.
Chacun de ces sites est lourdement gardé et l’accès en est restreint.
Une unité militaire se trouve généralement à proximité, prête à in-
tervenir. Ces sites sont généralement étudiés par des morphes syn-
thétiques blindés commandés à distance.
Certains xéno-archéologues sans éthique traitent des sites qui
sont de toute évidence d’origine TITAN comme n’importe quel
autre site de fouilles classique à explorer et à exploiter. Bien que
les reliques qui viennent de ces sites TITAN soient clairement
illégales pour la plupart des entités politiques, je sais de source
sûre qu’il existe un commerce lorissant pour ces objets sur le
marché noir. En effet, certaines des factions détenant des Portes
de Pandore ne sont pas particulièrement rigoureuses dans le dé-
roulement de leurs procédures de dépistage d’artefacts du côté
système solaire des Portes, soit par ignorance, soit à dessein.
LES PORTES ET LES COMMUNICATIONS
Posté par : Starlink, hacker de comms <Info Msg Rep>
Comme les trous de ver créés par les Portes semblent replier
l’espace-temps sur lui-même, si l’on en croit la théorie, ils per-
mettent une sorte de voyage supraluminique. Cela signiie, bien
sûr, que le voyage par Porte est plus rapide que les canaux de
communication électromagnétique standard, tels que la radio
ou les liens-comm laser. Si un gatecrasheur part de la Porte de
Vulcain et sort par la Porte de Mars, et qu’un message radio
est envoyé en dehors de la Porte depuis les Vulcanoïdes jusqu’à
Mars au même moment (la distance physique étant proche de
douze minutes-lumière), le gatecrasheur arrivera environ douze
minutes avant le message radio. Il ne s’agit pas d’un voyage
dans le temps, c’est simplement une conséquence des échelles
immenses qu’implique la communication dans l’espace. Un
même résultat peut être simulé en utilisant des communicateurs
IQ supraluminiques.
Les champs de force inexpliqués à l’embouchure de chaque trou
de ver empêchent les communications électromagnétiques de pas-
ser. Ainsi, même si une Porte est ouverte, connectant Mars à une
exoplanète, par exemple, vous ne pourrez pas envoyer de signal ra-
dio au travers de la Porte de la même manière qu’un gatecrasheur.
Le seul moyen d’obtenir des communications supraluminiques en
utilisant les Portes est d’y faire passer une sorte de lien physique,
comme un câble à ibre optique. Il est ainsi possible de passer par
la Porte un câble connecté à un répétiteur ou à un dispositif de
communication semblable de l’autre côté, pour que les données
envoyées au travers du câble et de la Porte puissent être diffusées
de l’autre côté. La plupart des colonies et des exoplanètes ayant un
traic régulier possèdent un répétiteur en place à la Porte distante,
exactement dans ce but précis.
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES RÉSEAUX TOILE DES EXOPLANÈTES
Chaque colonie dispose de son propre réseau Toile local. Mais
de par sa nature extrasolaire, cette Toile est isolée des réseaux du
système solaire ou des autres exoplanètes. Tout message ou toute
donnée à envoyer vers le système solaire (ou vers une autre colo-
nie transhumaine de la galaxie) passe simplement en ile d’attente.
Quand la connexion trou de ver périodique est ouverte vers le
système solaire, ces messages sont envoyés (via une connexion par
câble). De même, tous les messages pour la colonie sont sauvegar-
dés et stockés dans la Porte, puis sont envoyés à l’occasion de la
prochaine liaison.
Cela signiie, cependant, que ceux qui contrôlent les Portes ont . 2.2.2.2.2.
la possibilité d’intercepter, d’analyser et même de iltrer ou de cen- 2 .2 .2.2.2
surer les communications non cryptées passant par ces canaux.
2.
.2.
.2.2
Pathinder est connue pour le faire, et censure toute nouvelle de ses
.2.2.2.2.2.2.2
colonies jugée trop négative. Elle fait également disparaître tout ce
qui est trop subversif ou pro-autonomiste.
Parfois, des colonies extrasolaires ouvrent des connexions les
unes avec les autres, et contournent ainsi le goulet d’étranglement
.2.2.2
des Portes du système solaire.
51
.2
2.2
.2.
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LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
52
S’HABITUER À L’ISOLEMENT
Le problème omniprésent des nouveaux gatecrasheurs est l’ab-
sence d’accès profond à la Toile. Lorsque l’on passe une Porte vers
un nouveau monde extraterrestre, on se retrouve soudainement
privé de l’accès immédiat à l’information auquel on avait été ha-
bitué toute sa vie. Les recherches Toile sont limitées au réseau local
que vous et votre équipe transportez avec vous, et aux bases de
données que vous pouvez avoir apportées. Il est vrai que ce n’est pas
toujours problématique, étant donné les capacités de stockage élec-
tronique modernes. Beaucoup d’équipes de gatecrashing veillent à
emporter des unités de stockage munies d’archives détaillées sur
des sujets importants, susceptibles d’être utiles pour la mission.
Malgré cela, il existe toujours des requêtes d’informations impos-
sibles à traiter comme il le faudrait, faute de ressources sufisantes.
De même, toute interaction en temps réel est impossible avec les
réseaux sociaux. Toute évaluation positive ou négative sera mise en
ile d’attente jusqu’à la reconnexion à un réseau Toile ixe qui pour-
ra ensuite la propager sur les réseaux sociaux. Les socnets complets
de tous les transhumains que vous pourriez rencontrer ou avec qui
vous pourriez parler seront inaccessibles, et vous devrez donc vous
contenter des proils qu’ils ont rendus directement publics.
LES PROTOCOLES D’URGENCE
Posté par : Alisha Endowi, gatecrasheuse <Info Msg Rep>
Le gatecrashing, c’est dangereux, et toutes sortes de problèmes
inattendus peuvent survenir. On ne prétend jamais avoir les
réponses à tout, et une fois qu’on a passé une Porte, on n’a au-
cune garantie qu’on arrivera à retourner dans le système solaire.
Cependant, les gatecrasheurs et les groupes qui gèrent les Portes ont
appris à gérer la plupart des problèmes les plus courants.
LES PANNES DE PORTE
L’une des plus grandes peurs de tout gatecrasheur est la panne de
Porte. Il arrive qu’une Porte refuse d’ouvrir un lien vers une destina-
tion qui a déjà été visitée, comme l’endroit où vous vous trouvez en
ce moment par exemple. Heureusement, de tels incidents sont rares,
et dans la plupart des cas, la connexion peut être rétablie dans les
quarante-huit heures. Mais, parfois, la réouverture d’une Porte peut
prendre plus de temps, et certaines demeurent bloquées.
Si vous êtes de l’autre côté d’une Porte et que la connexion en-
trante que vous attendez ne se fait pas à l’heure prévue, il existe une
série de protocoles standard à suivre. La première étape justiie à elle
seule le conseil donné à toutes les équipes de gatecrasheurs d’empor-
ter des communicateurs IQ : il vous faut signaler votre présence aux
opérateurs de la Porte. Lorsque c’est fait, ils savent que votre Porte
n’a pas soudainement explosé, et vous pouvez être certain que le
problème est bien une panne de Porte, et que les TITAN n’ont pas
mangé ses opérateurs.
Certains opérateurs de Portes ont passé des accords pour s’entrai-
der. Si Gatekeeper n’arrive pas à établir une connexion dans les qua-
rante-huit heures, par exemple, ils se tourneront bien souvent vers
TerraGenèse ou Love & Rage pour voir si l’une de ces deux Portes
peut accéder à la destination souhaitée. En général, cela ne marche
pas, tout simplement parce qu’une adresse extrasolaire n’est norma-
lement valide que depuis une seule porte. Parfois, cependant, l’autre
Porte peut être capable d’extrapoler une adresse qui fonctionnera
avec ses propres paramètres. Il se peut aussi que la destination ait
déjà été atteinte indépendamment : dans ce cas, son adresse sera
présente dans sa bibliothèque.
Si l’équipe possède un système de contrôle de Porte portable, elle
peut bien sûr essayer d’établir une connexion depuis le côté distant.
Il arrive que cela fonctionne, mais ce n’est pas toujours le cas. En cas
d’échec, elle peut tenter de se connecter à une autre Porte extraso-
laire. La réussite de cette manœuvre sera synonyme de la découverte
d’une nouvelle voie reliant deux mondes connus, et vous pourrez
obtenir un bonus. Par contre, selon l’endroit où cela vous mène,
il se peut que ce ne soit pas la in de vos problèmes. Vous aurez au
moins la possibilité de vous échapper d’un environnement hostile,
si vous n’êtes pas sufisamment équipé ou capable d’y rester plus
longtemps. Mais à ce stade, cela revient à jouer à la roulette russe
avec les Portes. Peut-être tomberez-vous sur un monde plus hospi-
talier, voire sur une autre colonie extrasolaire… à moins qu’il ne
s’agisse pour vous du début d’une longue errance à travers le réseau
des Portes, et que vous ne retrouverez plus jamais la moindre trace
de la transhumanité.
Si vous être amené à franchir une Porte vers une autre adresse,
ou si, pour une raison ou une autre, vous devez quitter les environs
de la Porte où vous vous trouvez, les protocoles prévoient que vous
laissiez un message avec les caractéristiques de votre destination.
Cela permet à un éventuel sauveteur de suivre votre trace et, peut-
être, de vous secourir. Ain de laisser une note dans ce contexte, il est
d’usage de se servir d’un transmetteur radio fonctionnant à l’énergie
solaire, de placer un document bien visible sur du plastique résis-
tant, ou encore de graver son message au laser dans la roche.
Si ces options sont inenvisageables, il est alors préconisé d’établir
un camp près de la Porte et d’attendre. À condition d’être équipé
d’une corne d’abondance et d’un abri décent, vous devriez pouvoir
survivre indéiniment, si l’on fait abstraction de l’ennui et d’autres
types de soucis, bien entendu.
Pour les colonies confrontées à ce genre de pannes de Porte, des
procédures sont généralement prévues pour organiser le rationne-
ment de la nourriture, de l’énergie et des ressources, notamment si la
colonie n’est pas autonome. Les plans et protocoles d’action varient
selon les parrains. Dans les situations les plus critiques, des mesures
radicales peuvent être inévitables, telles que la mise en hibernation
induite par les systèmes de support de vie, ou même des suicides
volontaires ou déterminés au hasard.
LES UTILISATEURS DE PORTES HOSTILES
Jusqu’à présent, la transhumanité n’a pas encore établi de contact
avec d’autres utilisateurs intelligents du réseau de Portes. Cependant,
l’éventualité de rencontrer des entités hostiles qui pourraient se servir
des Portes pour attaquer des colonies transhumaines, voire notre foyer,
le système solaire, est une préoccupation constante. Au cas où cela arri-
verait, des procédures ont été déinies pour contrer cette menace.
Par chance, les Portes elles-mêmes sont des goulets d’étrangle-
ment eficaces, car elles peuvent être programmées pour bloquer
les connexions entrantes. L’inquiétude persiste toutefois, car notre
connaissance des systèmes de contrôle des Portes est, au mieux, incom-
plète, et une entité hostile pourrait connaître ou être capable d’élaborer
une méthode pour désactiver à distance de telles défenses. Pour contrer
cela, plusieurs options s’offrent à nous pour désactiver une Porte. La
première consiste à retirer son système d’exploitation, laissant en théo-
rie la Porte intacte, mais hors service. La seconde est tout simplement
de la détruire. Pour ce faire, il faudrait se servir d’armes particulière-
ment puissantes, ce qui aurait l’avantage de très certainement réduire
 LES OPPOSANTS AU GATECRASHING
Tout le monde n’est pas favorable à l’usage des Portes de
Pandore. Certaines factions politiques et idéologiques font valoir
que les Portes sont une menace potentielle. D’autres encore pro-
testent contre l’exploitation et la contamination des biosphères
extraterrestres.
LES BIOCONSERVATEURS
Pour les biocons les plus cléments, les Portes de Pandore sont
une technologie TITAN. On ne peut donc pas leur faire coniance.
Pour les éléments les plus conservateurs, il s’agit de menaces ac-
tives, d’une porte grande ouverte à des machines de guerre dotée
d’intelligence artiicielle et mangeuses de planètes. À leurs yeux,
utiliser les Portes est comparable à mettre une bombe nucléaire
entre les mains d’un enfant. En d’autres termes, c’est une nouvelle
preuve lagrante que la transhumanité n’est pas sufisamment
mature pour manier les technologies qu’elle possède.
La République jovienne, la voix bioconservatrice la plus forte du
système solaire, dénonce régulièrement l’usage des Portes comme
étant une invitation à une invasion par les TITAN ou par une race
extraterrestre. Certains biocons extrémistes prennent cela au pied
de la lettre, incitant ainsi certaines sectes et cellules terroristes à
justiier des actions militaires contre les Portes et les corpos qui
les exploitent. Ces mêmes bioconservateurs proclament aussi que
les recherches continues en xénogénétique vont achever de trans-
former la transhumanité en quelque chose de génétiquement
inhumain, ou répandre une épidémie extraterrestre à travers le
système solaire. En conséquence, certaines hypercorps et certains
groupes de recherche spécialisés en astrobiologie sont parfois vic-
times de manifestations, de sabotage et d’attaques armées.
LES PRÉSERVATIONNISTES
Les préservationnistes sont surtout préoccupés par la préservation
de la nature virginale des écosystèmes exoplanétaires. Selon eux, la
transhumanité est peut-être en train de contaminer, d’interférer ou,
à néant toute entité qui tenterait une invasion par ce biais. Cette poli-
tique de la terre brûlée détruirait malheureusement nos propres capa-
cités d’usage de la Porte, mais cette mesure est parfois indispensable
pour gagner le temps nécessaire à la préparation de défenses contre un
ennemi plus fort. On suppose que les Portes détruites se reconstruisent
d’elles-mêmes, comme l’a fait la Porte de la Discorde. Ainsi, de telles
mesures sont, dans le meilleur des cas, temporaires.
LES OPÉRATIONS DE SAUVETAGE
Lorsqu’une équipe de premiers-venus ou une autre expédition
ne se présente pas à l’heure prévue de son rapport, la procédure
standard est d’envoyer un bot de recherche et de sauvetage. Si ce
bot ne revient pas, conirme la disparition de l’équipe ou ne trouve
rien, les gatecrasheurs sont considérés comme perdus. On incarne
alors leurs sauvegardes dans de nouvelles morphoses, puis on in-
dique que l’emplacement extrasolaire où ils se trouvaient est po-
tentiellement dangereux. Si le bot découvre que l’équipe est en vie
mais en danger, et est incapable de les aider, alors une mission de
sauvetage peut être envoyée (sous réserve que le sauvetage igure
dans les termes du contrat du parrain, et qu’il soit prêt à s’acquitter
en quelque sorte, de piller la vie indigène des mondes extraterrestres
par sa simple présence, notamment dans ces environnements où nous
avons répandu nos propres microbes, germes et autres formes de vie. Ils
prétendent que nous devrions respecter la diversité des autres formes
de vie en les protégeant et en les étudiant soigneusement, au lieu d’in-
teragir directement avec elles et de les exploiter. Ils vont même jusqu’à
avancer que nous pourrions être en train d’affecter des formes de vie
que l’on n’a pas encore identiiées. Certains comparent les programmes
de la transhumanité à des génocides ou à un impitoyable impérialisme
génétique.
Les préservationnistes les plus intransigeants pensent qu’il est de
leur devoir de défendre la vie extraterrestre qui ne peut pas se protéger
contre les excursions de la transhumanité. Certains ont même iniltré
des hypercorps et des missions de gatecrashing pour les saboter de
l’intérieur. Des cellules préservationnistes ont été accusées d’offensives
sur la Toile, d’attaques sur des convois automatisés vers de lointains
avant-postes extrasolaires, et même du kidnapping de chercheurs en
xénogénétique. Lors d’un acte tristement célèbre, un sympathisant des
préservationnistes est parvenu à effacer l’adresse de la Porte d’une
opération minière extrasolaire de Fa Jing, rompant ainsi totalement
les liens du camp et de son personnel avec la transhumanité. Les sa-
boteurs préservationnistes sont réputés pour être actifs sur au moins
deux mondes extrasolaires riches en xénovie, où ils espèrent protéger
les espèces extraterrestres contre la poursuite de leur contamination et
de leur exploitation.
LES NANO-ÉCOLOGISTES
Bien qu’ils soutiennent l’exploration par les Portes, l’exploitation des
ressources, la terraformation, la colonisation et d’autres activités simi-
laires, les nano-écologistes critiquent les missions sans restriction qui
ne modèrent pas l’impact de la transhumanité en la contrebalançant
avec d’autres objectifs. Les nano-écologistes essaient de trouver un
compromis entre les besoins de la transhumanité et les revendications
des préservationnistes, et plaident pour une approche éthique et mesu-
rée de ces questions. Relativement populaires, jusque dans les cercles
hypercorps, les nano-écologistes se trouvent néanmoins pris entre le
marteau et l’enclume. ■
LES MISSIONS DE GATECRASHING
de frais exorbitants). Plus rarement, des missions de sauvetage sont
envoyées pour rechercher des équipes perdues sur des exoplanètes
particulièrement prometteuses pour une raison ou une autre, no-
tamment si elles étaient déjà de bonnes candidates pour une autre
visite. Parfois, les parrains préféreront inancer leurs propres mis-
sions de sauvetage plutôt que de compter sur les forces des opéra-
teurs de Portes.
Actuellement, le credo des missions de sauvetage est celui de la
surenchère. Si le risque existe de rencontrer une présence hostile,
il vaut mieux surpasser cet obstacle en nombre et en puissance de
feu. À cette in, les missions de sauvetage sont généralement menées
par un peloton d’infanterie mécanisée. Des morphes de combat, . 2.2.2.2.2.
des combinaisons de bataille, des véhicules blindés et des drones 2 .2 .2.2.2
de combat lourdement armés envahiront les lieux, transportant
2.
.2.
.2.2
tout un assortiment d’armes offensives. Leurs objectifs : sécuriser
.2.2.2.2.2.2.2
la zone, secourir les survivants ou leurs restes et dégager au plus
vite. Toute opposition est contrée par de tirs nourris et destructeurs,
dans le but de gagner du temps pour mener à bien l’opération de
sauvetage et s’enfuir.
.2.2.2
53
.2
2.2
.2.
.2
 LES PORTES DE PANDORE

DE POSSIBLES PORTES LOINTAINES

Rumeurs de Portes : Emplacements possibles de Portes qui n’ont pas encore
été découvertes. ■ p. 68
Les Portes extrasolaires : Des endroits seulement accessibles depuis l’exté-
rieur de notre système. ■ p. 70
3
 LES PRINCIPALES PORTES
Les cinq Portes répertoriées de notre système solaire
La Porte de Vulcain : TerraGenèse autorise le gatecrashing depuis le système intérieur. ■ p. 56
La Porte de Mars : Le Consortium ouvre la voie de son empire galactique. ■ p. 58
La Porte de Pandore : La Porte originale vise le juste équilibre entre proits et recherches sur les exoplanètes. ■ p. 60
La Porte de la Fissure : Cette Porte autonomiste offre des opportunités d’exploration pour ceux dont la rép est sufisamment élevée. ■ p. 63
La Porte de la Discorde : Go-nin et ses mercenaires exploitent cette ressource avec une redoutable eficacité. ■ p. 65
LES PORTES DE PANDORE■LES PORTES DE PANDORE■LES PORTES DE PANDORE■LES PORTES DE PANDORE■
LES PORTES DE PANDORE
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
56
Source : Le wiki tout à fait oficieux de Gatecrashing [Link]
LES PORTES DU SYSTÈME SOLAIRE
Cinq Portes de Pandore sont recensées dans le système so-
laire. Chacune d’entre elles est contrôlée par une entité dif-
férente : la Porte de Vulcain (TerraGenèse), la Porte de Mars
(Pathinder), la Porte de Pandore (l’originale – Gatekeeper),
la Porte de la Fissure (le collectif anarchiste Love & Rage) et
la Porte de la Discorde (le groupe Go-nin). Les installations
de chaque Porte varient. De plus, bien que leurs missions
soient souvent du même ordre, elles se distinguent par plu-
sieurs différences notables, comme indiqué ci-dessous.
LA PORTE DE VULCAIN
Posté par  : Angelique Sjoholm, terraformeuse <Info Msg
Rep>
Unique Porte à ne pas appartenir au Consortium plané-
taire parmi les deux que compte le système intérieur, la Porte
de Vulcain occupe une place stratégique au sein du paysage
politique du système intérieur et des hypercorps. Le fait que
TerraGenèse accepte de travailler avec presque tout le monde,
en dehors de toutes considérations politiques, permet aux en-
tités du système intérieur étrangères, voire hostiles, aux inté-
rêts du Consortium de bénéicier d’une Porte. Bien que son
accès ait été récemment restreint depuis que ses installations
ont subi des attaques, la Porte de Vulcain reste un lieu privilé-
gié pour qui se soucie des ingérences du Consortium.
UN PEU D’HISTOIRE
La Porte de Vulcain a été découverte dans la zone polaire
d’un astéroïde connu sous le nom de 2011/Caldwell. Alors
qu’il avait été découvert plusieurs décennies auparavant (il
s’agit d’ailleurs du premier vulcanoïde conirmé et catalogué),
Caldwell ne fut visité et exploré qu’après la Chute.
La manière exacte dont TerraGenèse s’est approprié la Porte
de Vulcain n’est pas très claire. La version oficielle prétend
que la revendication de la Porte fut vendue à la coopérative
d’écosystèmes et de terraformation par une équipe de pros-
pecteurs vénusiens qui étaient tombés dessus par hasard. Ces
mineurs auraient spéciiquement choisi TerraGenèse parce
qu’il s’agit d’une coopérative de travailleurs et qu’elle n’est
pas membre du Consortium planétaire. Cependant, certaines
sources contestent cette histoire, soulignant que les décou-
vreurs originaux ont depuis disparu, et se demandent pour-
quoi ils n’ont pas plutôt choisi une corporation de l’Étoile du
matin. TerraGenèse se moque de ces allégations, qu’elle consi-
dère comme de la propagande inluencée par le Consortium.
Selon elle, les découvreurs, qui ont été largement récompensés,
ont proité du temps d’accès de Porte illimité qui leur avait été
offert pour partir en expédition de saut de Portes.
Durant les premières années, TerraGenèse s’est concentrée
sur l’exploration d’exoplanètes, tout en proitant de cette
période pour faire de Caldwell un spatioport et une zone de
3
transit bien équipés. La coopérative s’est depuis réorientée vers
l’organisation de missions de terraformation extrasolaire et de
recherche géoscientiique, entre autres. Il lui arrive encore de
soutenir quelques missions d’exploration, et une part impor-
tante du temps de Porte est loué aux nombreux partenaires de
TerraGen.
L’INCIDENT CALDWELL
En 9 PC, un groupe inconnu est parvenu à pénétrer dans les
installations de la Porte de Vulcain et à lancer une attaque. Ces
terroristes n’ont jamais été identiiés et aucun groupe iable n’a
revendiqué cet acte. Tout ce que l’on sait, c’est qu’une cellule
de morphes faucheurs a réussi à pénétrer profondément dans
les installations, atteignant presque la Porte. Le plus inquiétant
est que cette cellule transportait une ogive thermonucléaire, très
certainement destinée à détruire la Porte elle-même, ainsi que les
installations environnantes.
Certes, l’hypercorp est presque habituée au terrorisme (les
opérations de terraformation de TerraGen sur Mars sont sou-
vent la cible de saboteurs préservationnistes), cependant, elle a
été ébranlée par cette attaque, par le fait qu’elle ait presque été
un succès, et par la façon dont ses auteurs ont pu iniltrer les
installations et passer à travers plusieurs mesures de sécurité.
Une refonte complète de l’infrastructure a ensuite été menée, et
toute une gamme de nouveaux contrôles de sécurité a été im-
plémentée. Ces nouvelles restrictions s’étendent également aux
nombreux partenaires de TerraGen, ce qui complique encore un
peu l’organisation des missions de Porte.
TERRAGENÈSE
Le congrès coopératif qui gère les activités de TerraGen se
focalise en particulier sur les affaires de la Porte de Vulcain. Ce
n’est pas une surprise, étant donné qu’il s’agit de l’un des princi-
paux atouts de la société. Mais comme partout ailleurs au sein
de TerraGen, des conseils de travail locaux exercent un certain
pouvoir sur différents aspects de l’infrastructure et des opéra-
tions de Caldwell. Par exemple, le conseil directement chargé
du fonctionnement de la Porte est totalement séparé et indépen-
dant du conseil de travail responsable du traic du spatioport ou
de ceux qui administrent les divers laboratoires de géoscience.
Un groupe de coordination s’occupe des communications entre
les divers conseils.
En ce qui concerne les missions de Porte, TerraGen a plutôt
une approche à long terme. La part d’exoplanètes réellement
adaptées à la vie transhumaine (sans aide) est mince ; les options
de colonisation directe sont donc limitées. De ce fait, TerraGen
a plutôt décidé de construire ses propres mondes habitables.
Après avoir identiié des dizaines de mondes potentiellement
terraformables, elle a lancé des projets visant à transformer cer-
tains d’entre eux. S’il faudra attendre des décennies, voire des
siècles, pour qu’ils deviennent habitables, tous ces mondes ont
déjà une petite colonie destinée à ouvrir la voie de la civilisation
vers ces nouveaux foyers.
■
Pour TerraGen, l’avantage de travailler sur des exoplanètes
quasi inhabitées est qu’elle peut expérimenter comme bon lui
semble, et parfois utiliser des méthodes de géo-ingénierie consi-
dérées comme trop dangereuses ou extrêmes partout ailleurs.
Cela lui a attiré les foudres de groupes préservationnistes qui
l’accusent de détruire les écosystèmes originels de ces planètes.
LES PARTENAIRES DE TERRAGENÈSE
Bien que TerraGen dispose de sa propre force de sécurité pour
protéger ses installations, elle a aussi passé des contrats avec
deux hypercorps mercenaires distinctes, pour la défense au sol
et dans l’espace. Novaire fournit une petite armada de drones
de patrouille, de chasseurs et de systèmes de défense spatiale
pour prêter main-forte à ceux de TerraGen, en plus d’un des-
troyer qui est stationné de manière permanente en orbite autour
de Caldwell. Les Brigades du Soleil s’occupent de la sécurité des
checkpoints et de la défense lourde des nombreuses installations
sous dômes de Caldwell, à l’exception du dôme de la Porte,
dont la surveillance et la défense sont gérées en direct par les
forces de sécurité de TerraGen.
TerraGen loue du temps de Porte à une grande variété de
partenaires, des hypercorps aux puissances privées. La coo-
pérative entretient des liens forts avec plusieurs hypercorps
de l’Étoile du matin, ainsi qu’avec des groupes de recherche
qui préfèrent la Porte de Vulcain à la Porte de Mars, qui est
contrôlée par le Consortium. Les quelques programmes de co-
lonisation extrasolaire lancés directement par la Constellation
de l’Étoile du matin transitent également par cette Porte.
Plusieurs hypercorps d’extraction minière ont des contrats
avec TerraGen pour des opérations d’extraction de ressources
extrasolaires lucratives, grâce auxquelles elles fournissent des
métaux lourds et des éléments rares facilement transférables
dans le système intérieur.
LES RIVALITÉS POLITIQUES
Du fait de la complexité de la toile labyrinthique des organi-
sations politiques du système intérieur, TerraGenèse se trouve
souvent mêlée à des conlits opposant différents groupes. Le
Consortium planétaire s’est souvent alarmé publiquement du
fait que les entités de l’Étoile du matin semblent être favorisées
par TerraGen, et a été jusqu’à encourager la prise de sanctions
contre ces partenaires en échange de traitements de faveur et de
contrats dans le cadre du programme de terraformation mar-
tien. TerraGen a jusqu’à présent toujours refusé ces accords,
si bien que le Consortium a accentué la pression. Il menace
aujourd’hui de sanctionner plus directement TerraGenèse. De
même, le Consortium voit d’un mauvais œil que TerraGen soit
liée à certains groupes de revendicaterres. Il a ainsi été jusqu’à
l’impliquer dans certaines des attaques mémétiques qu’il a me-
nées à l’encontre de ce mouvement.
Dans le même ordre d’idées, TerraGen est également en
concurrence avec Pathinder, du Consortium. Même si TerraGen
s’est gardé de formuler des accusations publiques à l’encontre
de cette hypercorp, certains lui attribuent différents incidents
notoires de sabotage.
TerraGenèse doit aussi veiller à maintenir l’équilibre entre
les intérêts opposés de certains de ses partenaires les plus mo-
destes. Au cours d’un incident tristement célèbre, des hostilités
ont éclaté entre deux hypercorps qui se disputaient les droits
d’extraction minière d’une planète extrasolaire. Alors qu’une
hypercorp accédait à cette exoplanète depuis la Porte de Mars, il
s’avère qu’elle était également engagée dans une autre opération
via la Porte de Vulcain. Quand le conlit a éclaté sur l’exopla-
nète, une équipe est rentrée par la Porte de Vulcain et y a rencon-
tré une autre équipe de la corpo rivale dans la zone de transit…
et le conlit s’est soldé par un bain de sang. Depuis lors, ces deux
corpos ont été bannies de Caldwell.
TerraGen a ainsi banni de façon permanente certaines
autres entités de sa Porte : c’est notamment le cas de leur rival,
Écologène.
LES INSTALLATIONS DE CALDWELL
D’une longueur de 4 kilomètres et de seulement 500 mètres
de diamètre, Caldwell n’est pas immense. Le complexe de la
Porte de Vulcain consiste en six grands dômes pressurisés situés
à la surface de l’astéroïde, et d’un réseau souterrain qui les relie.
Quatre de ces dômes sont regroupés à une extrémité de l’asté-
roïde, qui a une forme allongée, fusiforme. Ils sont dédiés à la re-
cherche scientiique, aux installations du spatioport, à la chaîne
logistique et aux quartiers résidentiels et de divertissement. À
4 kilomètres de là, à l’autre pôle de l’astéroïde, se trouvent les
deux autres dômes. Le plus grand d’entre eux est la zone de
transit des opérations de Porte, tandis que l’autre abrite la Porte
elle-même.
Si la sécurité est élevée dans l’ensemble du complexe, elle de-
vient de plus en plus stricte à mesure que l’on s’approche du
dôme de la Porte. L’accès à la surface, aux tunnels et à l’espace
aérien dans un rayon de 3 kilomètres autour de la Porte est for-
tement restreint. La consigne est de tirer sans sommation sur
tous les intrus. Tout vaisseau évoluant dans un rayon de plu-
sieurs centaines de milliers de kilomètres est également surveillé
de près.
LE FONCTIONNEMENT DE LA PORTE DE VULCAIN
Les opérateurs de la Porte de Caldwell suivent les protocoles
standard utilisés par la plupart des contrôleurs de Portes du sys-
tème solaire. La majeure partie des missions qui partent d’ici
–  peut-être la moitié, voire plus – est dédiée aux liens pério-
diques et aux réapprovisionnements de divers mondes sur les-
quels TerraGen fait de la terraformation ou a établi des stations
de recherche et des projets scientiiques. Le reste du temps de
Porte est attribué à des missions lancées par les divers groupes
qui l’ont loué. Moins de 10 % des missions partant de la Porte
de Vulcain concernent des missions d’exploration, même si LES PORTES DE PANDORE
TerraGen soutient un petit programme dédié à la recherche de
nouveaux mondes.
LES AVANTAGES OFFERTS AUX GATECRASHEURS
TerraGenèse propose plusieurs avantages aux gatecrasheurs
qui signent des contrats free-lance avec la coopérative dans le .3 .3.3.3.3
.3.3.3
cadre de missions d’exploration. Premièrement, elle fournit des .3 3.3
soins médicaux à tous les gatecrasheurs blessés au cours d’une
.3.
.3.3
mission qu’elle parraine. Deuxièmement, elle offre des bonus
.3.3.3.3.3.3.3
pour les crasheurs qui signent pour plusieurs engagements : elle
verse des commissions à peu près 10 % supérieures à celles que
Pathinder et Gatekeeper prévoient, à partir du moment où un
.3.3.3
crasheur s’engage à participer à trois missions par an.
.3.3
57
.3
.3
.3

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
58
LA PORTE DE MARS
Posté par : Karen Li, journaliste free-lance<Info Msg Rep>
La Porte de Mars symbolise les rêves d’empire galactique du
Consortium planétaire. C’est de loin la Porte la plus active, et le
traic y est le plus dense. Son agenda est le plus strict (au détriment
des conséquences humaines) et ses infrastructures de soutien sont
les plus importantes. Sa localisation sur Mars, nouveau foyer de
la transhumanité (selon le Consortium, du moins), fait d’elle la
Porte la plus simple d’accès pour tous ceux qui sont assez dé-
sespérés pour voir dans le gatecrashing la solution à tous leurs
problèmes.
LE CANYON MA’ADIM VALLIS
S’il fait pâle igure comparé au Valles Marineris, Ma’adim
Vallis est l’un des plus grands canyons de Mars. Il s’étend sur
environ 700 kilomètres de long, depuis les basses terres du sud de
Mars jusqu’au cratère Gusev. À certains endroits, il atteint 20 ki-
lomètres de large et 2 kilomètres de profondeur.
La Porte de Mars elle-même repose à l’extrémité nord du
canyon, dissimulée dans une caverne à moins de 1  kilomètre
de son embouchure. L’impressionnant Parc de recherche de
Ma’adim occupe cette section du canyon, alors qu’à proximité, la
ville de Pathinder City a été érigée au plus vite ain de satisfaire
aux exigences de l’Initiative de colonisation Pathinder (ICP) et
aux autres missions de Porte.
PATHFINDER ET L’ICP
Peu après la découverte de la Porte de Mars, l’hypercorp
Pathinder a rapidement été créée par le Consortium pour contrô-
ler la Porte, étouffer les disputes entre diverses hypercorps, et pour
s’assurer que la Porte serait utilisée au proit du Consortium dans
son ensemble. En tant que pure iliale du Consortium, Pathinder
a pour objectif oficiel d’être le fer de lance de l’Initiative de
LE MYSTÈRE ARÈS
[Début de la transcription audio]
Au cours du catalogage des Vulcanoïdes, l’une
de nos sondes a récemment jeté un coup d’œil
sur l’astéroïde connu sous le nom de V/2016 Ares.
Après un survol rapproché, elle a découvert à sa
surface des tunnels creusés il y a peu de temps.
À notre connaissance, aucune exploitation mi-
nière n’a lieu sur cet astéroïde, et il pourrait bien
s’agir d’une activité clandestine. Nos ingénieurs,
toutefois, estiment probable qu’il s’agisse des
fondations d’un complexe de tunnels en ruche.
Qu’elles aient été construites pendant ou peu
après la Chute, ceux qui les ont commencées n’ont
fait aucun, ou en tout cas peu, d’efforts pour ca-
cher les entrées de ces tunnels aux satellites et aux
autres formes de surveillance.
Étant donné les préoccupations actuelles liées à
la proximité du projet RA d’Écologène, nous en-
verrons une mission pour étudier ces tunnels. Par
souci de neutralité, nous engagerons des agents
free-lance au travers d’une société-écran.
[Fin de la transcription audio] ■ de nouveaux gratte-ciel.
colonisation Pathinder, et d’ouvrir la voie du Consortium en ma-
tière d’exploration, de colonisation et d’exploitation des étoiles.
Étant donné sa mission, il n’est pas étonnant que Pathinder
se concentre sur la découverte de mondes habitables ou presque,
sur lesquels elle peut se contenter de larguer des apprentis et de
planter un drapeau du Consortium. La majeure partie de l’in-
frastructure qui a été construite autour de la Porte est vouée à
ce programme. La deuxième grande spécialité de Pathinder est
l’exploitation de ressources. Un certain nombre d’opérations
d’exploitations minières sont en cours et rapportent directement
vers Mars des métaux lourds, des hydrocarbures et même des
produits organiques venus d’exoplanètes lointaines.
Cependant, être le gardien des intérêts du Consortium est
un lourd fardeau pour Pathinder. Elle doit en effet répondre
à des centaines d’hypercorps du Consortium et à leurs intérêts
propres. Même si les directives du Ministère et du Conseil hy-
percorp ont la priorité, Pathinder est tenue d’inciter les autres
hypercorps du Consortium à participer à l’exploitation extra-
solaire. De nombreuses corpos proitent de cette situation pour
forcer Pathinder à se plier en quatre pour satisfaire leurs de-
mandes... et on assiste parfois à des échanges vifs lorsque tout
ne se passe pas comme prévu.
LE PARC DE RECHERCHE DE MA’ADIM
Le canyon qui entoure la Porte a été couvert, muré et pressu-
risé ain de maintenir une atmosphère respirable. Il est bien pos-
sible que cet habitat soit l’une des zones les plus sécurisées du
système solaire. Rien ne s’en approche à moins de 25 kilomètres
sans en avoir reçu l’autorisation de la corpo de sécurité Herzog,
sous peine d’être réduit en fumée.
Les installations de Pathinder abritent une zone de transit
réservée aux missions de Porte, des chambres de décontami-
nation, des laboratoires de recherche sécurisés et stériles pour
étudier immédiatement les découvertes intéressantes, des dépôts
d’approvisionnement d’urgence et d’impressionnants systèmes
de défense (qui ciblent à la fois l’extérieur et la Porte elle-
même). L’équipement présent dans ce complexe vaut à lui seul
des milliards. Les sondes utilisées pour scanner et analyser les
nouvelles exoplanètes comprennent certains des systèmes par-
mi les plus sophistiqués jamais mis au point par la transhuma-
nité. Pathinder a la chance de pouvoir proiter d’un bataillon
d’hypercorps novatrices, toutes prêtes à contribuer à la cause
commune en apportant leurs dernières avancées, à partir du
moment où elles ont droit à leur part du butin.
PATHFINDER CITY
Si le travail se fait au Parc de recherche de Ma’adim, c’est à
Pathinder City que les choses se passent. De taille relativement
modeste, cette colonie âgée de moins de dix ans est l’habitat du
système solaire où la croissance est la plus rapide. De nouvelles
hypercorps et une foule de gens désespérés y afluent chaque jour.
Agrippée à un mur du cratère Gusev, à 40 kilomètres au nord
de la Porte, Pathinder City dispose d’un espace considérable pour
s’étendre. Le dôme originel construit pour la ville est déjà presque
plein, et les fondations d’un dôme secondaire sont en train d’être
posées. De nouvelles constructions se dressent dans toutes les di-
rections, qu’il s’agisse d’habitats accrochés aux murs du cratère ou
 PATHFINDER  : UN PARRAINAGE FIABLE
Ne soyez pas dupes au sujet des trucs qu’utilisent
les autres quand ils engagent des gatecrasheurs. Les
termes des contrats de gatecrashing de Pathinder
sont simples et dénués de clauses cachées ou
d’objectifs additionnels déraisonnables. Votre équipe
sait à l’avance combien elle sera payée pour ses
services. Pathinder sait très bien à quel point le gate-
crashing peut être dangereux, et la dernière chose
qu’elle souhaite, c’est qu’une équipe s’inquiète de sa
paie alors qu’elle est en danger.
Beaucoup ont remarqué que, de par ses couleurs et son éclat, la
ville ressemble de plus en plus à des cités de la vieille Terre telles
que Tokyo, Hong Kong ou Las Vegas. La plupart des infrastruc-
tures qui sortent de terre n’ont que peu de lien avec la Porte elle-
même  ; leur vocation est plutôt de faire de Pathinder City une
plaque tournante importante. Des casinos, des maisons de jeu,
des maisons de poupée et des bars à pétales attirent les désespérés
et les malchanceux, les conduisant tout droit vers un avenir dé-
nué d’autre option que de devoir se livrer au gatecrashing ou aux
programmes coloniaux. Les activités sportives sont également en
plein essor, stimulées par une vague de parieurs prêts à tout miser
dans des courses aériennes en faible gravité ou en parkour dans les
canyons, ou encore dans des sports plus traditionnels. Pathinder
City commence à séduire les stars des médias et les métacélébrités,
et même les personnalités des hypercorps commencent à considé-
rer cette cité comme une escale digne de leurs escapades hédonistes.
L’action et la vie nocturne se concentrent principalement dans la
partie centrale du dôme, dans un quartier du nom de Jonction, où
les crédits coulent à lots. Les zones situées à proximité du cratère
sont essentiellement résidentielles, mais une part signiicative de
ces foyers est transitoire. En effet, Pathinder amène des quanti-
tés impressionnantes de colons potentiels, puis les case ici jusqu’à
ce qu’ils puissent être envoyés sur une lointaine exoplanète, ain
d’y démarrer une nouvelle vie. Au nord de Jonction se trouve le
quartier d’affaires, où des corpos impliquées dans divers types de
missions de Porte ont établi des bureaux physiques, des dépôts ou
d’autres types d’installations.
LA CRIMINALITÉ À PATHFINDER CITY
Si Pathinder fait tout ce qui est en son pouvoir pour
tenir à distance toute activité criminelle de Ma’adim
Vallis, les relents du désespoir et du vice y ont attiré de
nombreux cartels criminels. Ces syndicats fournissent
tout ce que les hypercorps n’offrent pas : des maisons
de poupée illégales, des drogues, des LX, des armes et
plus encore. Pathinder a été forcée de sévir contre la
prolifération des circuits de combats clandestins que
ces groupes ont engendrés.
Étant donné leur proximité avec la Porte, ces crimi-
nels souhaitent en tirer proit, que ce soit en vendant
des artefacts extraterrestres de contrefaçon, en faisant
le commerce de composés xénobiologiques illégaux,
LE BAZAR DU CRASHEUR
Situé en plein sud de Jonction, à Pathinder City, le Bazar du
crasheur est peut-être la communauté de gatecrasheurs la plus
complète de tout le système solaire. Non seulement on y trouve les
derniers équipements, mais les spécialistes du bazar peuvent faci-
lement s’occuper de n’importe quelle mise à jour ou modiication
dont vous pourriez avoir besoin pour votre morphe.
En plus du matériel, le Bazar du crasheur offre beaucoup de ser-
vices spécialisés. Vous êtes à la recherche d’un spécialiste doté d’une
connaissance ou d’une compétence particulière pour votre équipe ?
Moyennant un tarif raisonnable, vous pourrez accéder à des espaces
Toile privés où des données sur tous les gatecrasheurs sont conservées.
Vous pourrez les utiliser pour chercher des proils spécialisés, ayant
l’expérience de certains environnements ou de certaines situations spé-
ciiques, ou des afiliations particulières. Nouveau venu dans le secteur,
ExploreNet est un réseau de réputation en plein essor. Il permet aux
gatecrasheurs et aux parrains de s’évaluer les uns les autres sur la base
des missions passées et des avis x-rép laissés par d’autres crasheurs.
Pathinder et les autres parrains de missions utilisent ces réseaux
dans le Bazar pour publier leurs nouvelles offres de gatecrashing. La
plupart de ces annonces sont sommaires, et il est souvent demandé
aux équipes de se rendre dans un site ou un bureau spéciique pour
obtenir de plus amples informations. La plupart des corpos consi-
dèrent simplement cette étape comme la première du processus de
recherche du genre d’équipe qu’elles souhaitent constituer. Certaines
missions très spéciiques ne sont pas postées sur les réseaux publics.
Dans ce cas, des représentants des hypercorps contactent directement
les crasheurs qu’ils veulent engager, et les redirigent vers des espaces
Toile privés pour plus de détails. Ces missions privées impliquent gé-
néralement la discrétion, le secret ou la prise de risques plus impor-
tants… mais les salaires sont alors nettement plus élevés.
LE FONCTIONNEMENT DE LA PORTE
Les opérateurs du contrôle de Portes de Pathinder sont de véri-
tables experts. Les connexions de Portes sont réglées comme du pa-
pier à musique, et tout est prévu à la seconde près. Pour des raisons
logistiques, les missions sont généralement regroupées en blocs selon
leur type. Par exemple, deux heures de temps de porte seront allouées
à des missions de premier-lien et d’exploration de premiers-venus,
dont les sondes et les équipes traverseront la Porte toutes les dix mi-
nutes. Ensuite, une heure sera dédiée à la récupération d’explorateurs.
ou par le biais de la contrebande de drogues ou de LX
LES PORTES DE PANDORE
à destination des colons extrasolaires. Certains de ces
groupes cherchent à établir une présence active dans
les exocolonies, espérant ainsi se construire une base
pour leur expansion galactique.
Un terrain si propice a attiré un grand nombre d’or-
.3 .3.3.3.3
ganisations criminelles, mais aucune n’a encore réussi à .3.3.3
dominer les autres. Aujourd’hui, les différents groupes .3 3.3
.3.
s’adonnent à un périlleux numéro d’équilibriste en
.3.3
.3.3.3.3.3.3.3
vue de s’approprier et de dominer leur propre niche
en évitant tout conlit avec les autres. Ce n’est qu’une
question de temps avant que les secteurs soient tous
occupés et qu’une guerre ouverte éclate entre eux. ■
.3.3.3
.3.3
59
.3
.3
.3
 LE SABOTAGE MARTIEN
La Porte de Mars, Pathinder et Pathinder City
sont impopulaires auprès de plusieurs factions. Les
barsoomiens nomades ont une piètre estime de
Pathinder et du contrôle qu’elle exerce sur la Porte,
notamment parce que les souis qui ont découvert
la Porte de Mars se sont brutalement fait massacrer
par le Consortium. Selon les souis, la Porte a été
volée, et devrait appartenir au peuple martien. De
même, les membres du Mouvement barsoomien les
plus opposés aux hypercorps considèrent que recou-
rir en masse aux apprentis pour les travaux de coloni-
sation s’apparente à de l’esclavage. En conséquence,
les lignes de trains et d’approvisionnement qui re-
lient Pathinder City sont régulièrement la cible de
sabotages.
Divers groupes préservationnistes martiens s’op-
posent également à la spoliation d’exoplanètes par
Pathinder, quand ils ne sont pas trop occupés à ma-
nifester contre la terraformation de Mars. En plus de
mener des attaques mémétiques et des campagnes
de perturbation en ligne, ils prennent parfois des ac-
tions directes contre des actifs de colonisation ou de
nouveaux programmes de construction, à Pathinder
City. Ces groupes cherchent surtout à faire augmen-
ter les frais des corpos plutôt qu’à tuer. ■ 50 kilomètres de là, elle reste en grande partie inhabitée, et son accès
Durant ce laps de temps, les gatecrasheurs qui ont précédemment été
envoyés ne disposent que d’une courte minute pour rentrer avant
qu’un bot de recherche et de sauvetage ne soit envoyé et que la Porte
passe à l’adresse suivante. Les chambres de décontamination, les uni-
tés de coninement d’échantillons et le matériel médical sont ensuite
mis de côté pour plusieurs heures, ain de pouvoir procéder au check-
in de colonies et à des missions d’approvisionnement. Dans ce cadre,
le matériel est transporté par des drones ou livré directement sur des
rails qui vont jusqu’à la Porte, puis qui se connectent à des rails de
l’autre côté. Mis à part lors d’exceptionnelles opérations de débug-
gage et de réparation, la Porte est en constante activité.
Ain de pouvoir tenir ce rythme effréné, les contrôleurs de Portes
de Pathinder ont la réputation d’être intraitables sur les horaires et
l’utilisation de la Porte. Sauf ordre contraire de leurs supérieurs, qui
surveillent les opérations de la Porte en temps réel, le trou de ver
sera ouvert pour la durée que le parrain a payée, et pas pour une
nanoseconde de plus. Il leur est déjà arrivé d’abandonner intention-
nellement des gatecrasheurs blessés qui boitaient vers la Porte au
LES MISSIONS DE GATECRASHING moment où le délai dont ils disposaient est arrivé à son terme, ou
même d’écourter des réapprovisionnements à des colonies et à des
LES PORTES DE PANDORE stations de recherche en plein milieu du transfert, sans se soucier
des dificultés que cela pourrait engendrer pour les colons. Les rares
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES fois où ils prolongent la durée du trou de ver, les frais additionnels
facturés aux parrains sont astronomiques.
INFORMATIONS DE JEU
LES GAINS DES GATECRASHEURS
Même si Pathinder lance peu de missions d’exploration,
elle verse parmi les meilleurs salaires pour du gatecrashing.
L’inconvénient, cependant, est que les bonus qu’elle attribue pour
60
certaines découvertes ne sont pas très élevés, et qu’elle n’offre au-
cun avantage ou couverture santé. Elle ne fournit également qu’un
d’équipement sommaire. Tout ce qui pourrait être nécessaire en
plus doit être acheté par le gatecrasheur ou pris sur sa commission.
Pour beaucoup de crasheurs, c’est Pathinder qui déinit les tarifs
des contrats de crashing, et les autres hypercorps du Consortium
ne font que reprendre les termes qu’elle établit. Si la plupart se
taisent, certains crasheurs ont commencé à se plaindre et à réclamer
un changement dans les principes de rétribution en vigueur chez
Pathinder. Bien entendu, les plus véhéments d’entre eux ont bien
souvent du mal à trouver des missions.
LA PORTE DE PANDORE
Posté par : Sagan Harris, argonaute <Info Msg Rep>
La Porte située sur Pandore, l’une des lunes de Saturne, a été
la première à être découverte et à être activée et utilisée, au terme
d’une étude approfondie. Ses domaines de prédilection sont l’ex-
ploration extrasolaire et la recherche.
PANDORE
Pandore est une lune banale faite de glace et de roche. C’est
une petite lune, mesurant environ 100 × 80 × 65 kilomètres, d’un
diamètre moyen de 80 kilomètres. La gravité à sa surface est un
énorme 0,0034 g, il s’agit donc d’un environnement en microgra-
vité. À l’exception de la colonie de Gateway, des laboratoires de re-
cherche Pohl situés à proximité et du spatioport distant, stationné à
est interdit au personnel non autorisé. Un réseau défensif vigilant
fourni par les systèmes de défense Gorgone surveille toutes les ap-
proches spatiales et tous les signes d’intrusion sur la lune elle-même.
GATEKEEPER
Quand la Porte de Pandore a été découverte par une équipe d’ar-
pentage et de recherche parrainée par Titan, le Commonwealth a
été la première autorité à se manifester et à en réclamer la propriété.
Après y avoir établi une microcorp destinée à protéger et à étudier
la mystérieuse découverte, les Titaniens ont pris soin de proposer à
d’autres gouvernements, hypercorps et autonomistes de venir en-
quêter sur l’artefact. Certaines des puissances du système solaire
se méiaient des Titaniens et de leur contrôle potentiel sur ce qui
pouvait se révéler une arme dangereuse – ou pire encore, un piège
des TITAN. Cependant, la découverte a eu lieu juste après la Chute,
et la plupart de ces entités étaient occupées à consolider leur pou-
voir et à se placer au sein du nouvel écosystème du système solaire.
De son côté, la Pluralité du Commonwealth titanien a clairement
déclaré que son objectif était d’étudier et de comprendre le fonc-
tionnement de la Porte de Pandore, au nom de la transhumanité
tout entière.
Une fois les secrets de la Porte révélés, les Titaniens ont été idèles
à leur parole et ont partagé ce qu’ils avaient appris de l’utilisation
de la Porte avec le reste du système solaire (ce qui a permis aux
argonautes et à d’autres groupes de créer des systèmes de contrôle
de Portes en open source). À partir du moment où l’exploration
depuis la Porte a commencé, et dès que le potentiel ce celle-ci en
tant qu’outil de colonisation, d’exploitation de ressources, de re-
cherche et plus encore est devenu manifeste, beaucoup d’autres
puissances du système solaire ont fait fortement pression sur le
Commonwealth pour qu’il abandonne son contrôle exclusif.
En preuve de bonne foi, la microcorp qui gérait la Porte a été
transformée en Gatekeeper, une hypercorp indépendante. Si les
Titaniens en détiennent toujours une part majeure (sans pour au-
tant en avoir le contrôle), certains des participants aux recherches
sur la Porte (ou des inanceurs), en sont aussi actionnaires. On re-
trouve parmi eux les argonautes, certaines hypercorps (notamment
ExoTech et Nimbus, entre autres), quelques riches investisseurs,
et le Consortium planétaire en personne. Certains collectifs au-
tonomistes de recherche en sont aussi actionnaires au nominatif.
Pendant un temps, le Consortium et d’autres n’ont pas cessé de
reprocher aux Titaniens leur niveau d’inluence. Cependant, ces
plaintes se sont atténuées lors de la découverte d’autres Portes.
La vocation de Gatekeeper est toujours l’exploration et la re-
cherche de nouvelles connaissances au nom de la transhumanité.
À cette in, l’hypercorp offre des bourses, des réductions et toutes
sortes d’incitations à des groupes de recherche et à des entités
non gouvernementales et non hypercorps. Elle travaille en étroite
collaboration avec les argonautes pour s’assurer que les connais-
sances acquises sont partagées avec le grand public, et un groupe
d’argonautes sélectionnés forment même les conseillers scienti-
iques du Conseil exécutif de Gatekeeper. Pour inancer ses frais
et ses missions, Gatekeeper loue également du temps de Porte
à des hypercorps et à d’autres puissances. Fidèle à son engage-
ment d’accessibilité, elle ouvre également son complexe de Porte
au tourisme et aux groupes médiatiques, et en a fait une desti-
nation populaire pour les fans réels ou virtuels de gatecrashing.
Cela étant, ce qui fait surtout la renommée de Gatekeeper, c’est
son système de loterie qui offre aux pauvres et aux désespérés
du système solaire la chance de faire partie d’une équipe de ga-
tecrashing. Dans ce cadre, elle paie l’egodiffusion et les coûts de
morphose des gagnants pour les emmener sur Pandore.
LE SYSTÈME ÉCONOMIQUE DE GATEKEEPER
Généralement, Gatekeeper adhère aux principes économiques
titaniens, sans perdre de vue l’économie de transition du système
intérieur. Cela signiie que d’ordinaire, Gatekeeper et l’habitat de
Gateway évitent d’utiliser de l’argent réel pour leurs activités cou-
rantes. Comme dans la plus grande partie du système extérieur, la
participation est volontaire et est récompensée par de l’@-rép.
Pourtant, à l’instar d’autres microcorps titaniennes, Gatekeeper
bénéicie également de inancements en monnaie sociale, effectués
par la Pluralité elle-même. Contrairement à d’autres monnaies, la
monnaie sociale est seulement utilisée pour inancer des projets pu-
blics. Évalués en couronnes, ces inancements viennent des comptes
de monnaie sociale de Titaniens et de diverses microcorps, dont
beaucoup jouent un rôle actif dans divers types d’opérations en lien
avec la Porte. En pratique, cela signiie que les Titaniens exercent
encore une inluence assez importante sur la direction et les activi-
tés de Gatekeeper. Pour faire accepter une mission de Porte par les
services administratifs de Gatekeeper, le plus simple est d’avoir un
investisseur ou une microcorp de Titan pour appuyer son projet.
Comme Gatekeeper fait des affaires avec de nombreuses hyper-
corps et d’autres entités ancrées dans l’économie de transition du
système intérieur, elle travaille avec plusieurs banques spécialisées
dans la conversion de crédits, que ce soit en couronnes (la monnaie
sociale) ou en faveurs réseau de réputation. Certaines d’entre elles
maintiennent une présence dans la colonie de Gateway pour sim-
pliier les transactions entre les différents systèmes économiques.
Pour les gatecrasheurs, la luidité économique de Gatekeeper
représente le plus grand atout. Ils sont rémunérés en couronnes (et
parfois en @-rép) pour leurs missions, ce qui est parfait pour les
autonomistes. Quant aux autres, ils peuvent facilement convertir
ces couronnes en crédits sonnants et trébuchants dans l’une des
banques mentionnées ci-dessus.
GATEWAY
L’énorme complexe de Gateway forme deux grands de-
mi-cercles tout autour de l’enceinte de la Porte de Pandore.
Malgré les strictes mesures de sécurité en vigueur, l’atmos-
phère y est ouverte et accueillante et le contraste avec les ins-
tallations d’autres Portes est frappant. L’anneau extérieur de
l’habitat abrite des bureaux, des musées et des centres édu-
catifs ouverts au public. La plupart des divertissements pro-
posés visent à présenter au public des détails sur les missions
de gatecrashing, l’histoire et le fonctionnement des Portes de
Pandore, et les expériences menées dans divers environne-
ments exoplanétaires et sur de la xénovie.
Un quart de l’habitat, qu’on appelle couramment la
Promenade des Crasheurs, comporte des magasins exclusive-
ment dédiés aux gatecrasheurs et aux travailleurs de Portes
en congés. Les gatecrasheurs ont rarement besoin d’argent
ou de rép de l’autre côté de la Porte et, en raison des dan-
gers du gatecrashing, la plupart d’entre eux recherchent des
façons agréables de se défouler et de proiter des fruits de
leur travail. Les touristes sont mal vus dans ce quartier, et
des annonces entoptiques font tout leur possible pour les en
éloigner. La Promenade des Crasheurs est l’endroit idéal pour
trouver du matériel d’occasion de qualité, car beaucoup de
gatecrasheurs rentrent de mission avec un équipement à peine
utilisé. Comme à Pathinder City, le réseau social ExploreNet
y gagne en notoriété, ce qui permet aux gatecrasheurs de se
comparer les uns aux autres avec leurs scores de x-rép.
Gateway fonctionne selon les principes économiques du
Commonwealth titanien. La couronne titanienne est utilisée
pour les échanges de biens et de services entre les micro-
corps et certaines hypercorps, et est parfois distribuée par
Gatekeeper, la Pluralité, ou par d’autres microcorps dans
le cadre d’autres programmes publics. Des équipements de
vie de base sont accessibles à tous, et la plupart des autres
besoins d’information, de marchandises et de services dé-
pendent de la réputation. Certains vendeurs effectuent des
échanges de crédits clandestins, pour satisfaire les besoins
de visiteurs du système intérieur ou d’Extropia, même si
Gatekeeper voit cette pratique d’un mauvais œil. Le marché
noir de la colonie, petit mais prospère, s’appuie également LES PORTES DE PANDORE
sur les crédits, même si certains offrent des conversions à des
taux de change exorbitants.
Le demi-cercle intérieur du complexe de Gateway com-
porte les sections interdites aux visiteurs : des entrepôts, des
centres de transport, des zones de quarantaine, des zones de
transit et des emplacements défensifs. Tous cachés derrière .3 .3.3.3.3
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plusieurs couches de secrets et de sécurité. Si l’ambiance qui .3 3.3
règne au sein du reste de l’habitat est plutôt ouverte et décon-
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tractée, rien n’est laissé au hasard derrière ces murs.
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Les deux zones de l’habitat disposent également de sous-
sols, situés dans une grande ruche de tunnels creusés dans
le sol poreux de Pandore. Un système de trains dessert di-
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rectement le complexe et le connecte aux laboratoires de re-
cherche Pohl et au spatioport.
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LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
62
LA SALLE DE LA PORTE
La salle de la Porte se trouve derrière plusieurs couches
redondantes de sécurité, au centre même du complexe de
Gateway. La structure qui l’entoure mesure 10  mètres de
haut, soit deux fois la hauteur de l’impressionnante Porte
elle-même. Deux sas séparent la pièce scellée du reste de la
structure, et des murs en alliages de polymères de plus d’un
mètre d’épaisseur offrent une protection résistant à tout sauf
à une frappe nucléaire. En dehors de la Porte elle-même, rien
dans la pièce n’est igé. Tout y est modulaire et mobile, ain
que l’équipement et l’infrastructure puissent être rapidement
adaptés aux besoins spéciiques de chaque type de mission.
Pour les missions d’exploration, par exemple, les sondes,
les stations de capteurs et celles de décontamination, ain-
si que les batteries de défense, sont amenées sur des rails.
Elles peuvent facilement être remplacées par des conteneurs
d’approvisionnement, des drones et des transporteurs de
marchandises, ainsi que des véhicules de personnel pour les
missions logistiques de colonisation.
Contrairement à toutes les autres Portes du système so-
laire, Gatekeeper maintient une salle d’observation lourde-
ment blindée et sécurisée depuis laquelle les touristes et les
V.I.P. peuvent observer en direct le déroulement des missions
de Porte. Les données des capteurs et des sondes – et parfois
des gatecrasheurs eux-mêmes – sont envoyées en temps réel
aux spectateurs qui s’y trouvent. Cette salle n’est ouverte que
de temps à autre, et pour des missions précises, et la liste
PERDUS DANS LE GRAND
NULLE PART
La barge d’écumeurs Perdus dans le grand nulle
part est en résidence semi-permanente autour de
Pandore, si bien que certains disent en plaisantant
qu’il s’agit de la lune de Pandore. Considérée par cer-
tains comme la véritable porte d’entrée à Gateway,
la barge est l’endroit idéal pour les gatecrasheurs
qui cherchent à acheter du matériel ou des objets
au marché noir qui peuvent être dificiles à trouver
directement sur Pandore. Il s’agit aussi du lieu princi-
pal de vente aux enchères de marchandises trouvées
dans des systèmes extrasolaires, parfois passées en
douce au travers des procédures de douane et de
quarantaine de Gatekeeper. Si la plupart de ces ob-
jets sont en fait des contrefaçons fabriquées par les
écumeurs pour des touristes crédules, ils rencontrent
toujours autant de succès, tout comme les LX de ga-
tecrasheurs. Pour les gatecrasheurs, la barge est aussi
un endroit parfait pour rencontrer des clients para-
noïaques, partir en quête de missions conidentielles
ou dangereuses, ou pour rechercher des formes de
divertissement introuvables à Gateway. Un service
régulier de navettes opère entre le Perdus dans le
grand nulle part et le spatioport de Gateway, même
si la barge dispose aussi d’excellentes installations
d’egodiffusion et de morphose, et d’une intéressante
variété de morphes personnalisés à sélectionner. ■
d’attente pour y pénétrer peut être plutôt longue. L’accès à
cette salle est aussi offert à plusieurs projets médiatiques qui
fournissent une couverture des missions de Porte, ainsi que
des LX et des émissions spéciales sur les missions de gate-
crashing en cours.
LES MISSIONS DE PORTES
Gatekeeper se concentre principalement sur les missions
d’exploration, en accord avec sa charte initiale, et plus du
tiers de ses opérations sont dédiées à envoyer des gatecra-
sheurs dans l’inconnu. En fait, une partie importante de ce
programme implique la compilation d’un index extrasolaire,
censé recenser tous les systèmes et mondes connus. Pour ré-
pondre aux besoins de personnel de ces missions, Gatekeeper
emploie un lux régulier de gatecrasheurs indépendants.
Parfois, l’hypercorp renforce ces rangs avec une nouvelle
série de gagnants de loterie, et donne ainsi une chance aux
désespérés du système de devenir riches, ou de mourir en
essayant.
Les missions de recherche et de xéno-archéologie viennent
ensuite, car Gatekeeper et ses nombreux compagnons scien-
tiiques recherchent des données qui permettront de mieux
comprendre l’univers. Une grande partie de ce travail se
concentre sur le développement de nouveaux modèles de
formation des systèmes stellaires et des planètes, et sur l’évo-
lution de la vie. Les connaissances acquises ainsi sont immé-
diatement mises en pratique lors des missions d’exploration,
si bien qu’il est plus facile de distinguer les planètes les plus à
même d’abriter de la vie ou d’être prêtes à la colonisation ou
à l’extraction de ressources. Ces dernières missions sont ra-
rement gérées directement par Gatekeeper. Elles sont plutôt
coniées à d’autres hypercorps, à des microcorps titaniennes,
ou même aux syndicats autonomistes que cela intéresse.
Même si Gatekeeper loue une quantité signiicative de
temps de Porte à des hypercorps partenaires, elle cherche
toutefois à faire de la Porte de Pandore une ressource com-
mune à tout le monde. De ce fait, une part importante de
temps de mission est aussi donnée aux autonomistes du sys-
tème extérieur. Pour Gatekeeper et le Commonwealth tita-
nien, l’avantage est de conserver de bonnes relations avec ses
alliés et voisins immédiats.
LES MÉDIAS
Si Pathinder et la Porte de Mars marquent des points
en tant qu’attractions médiatiques, Gateway reste seule en
lice dans le domaine des bulletins d’information, des émis-
sions spéciales de recherche, des LX et de la télé-réalité. Le
nombre impressionnant de missions d’exploration encore
lancées d’ici joue un rôle majeur dans cette situation, car
les spectateurs sont bien plus attirés par de nouveaux pay-
sages extraterrestres et par les affres des gatecrasheurs que
par de soporiiques projets de colonisation et de recherche.
Gatekeeper transmet les lux enregistrés de beaucoup de ses
missions d’exploration de premiers-venus et de premier-lien
via divers services. La machine médiatique de Gatekeeper fait
de son mieux pour trouver des parallèles romantiques entre
les gatecrasheurs et les nobles explorateurs de l’histoire an-
cienne, quand il ne s’agit pas des héros populaires des médias
plus traditionnels. Si la réalité du gatecrashing est souvent
plutôt banale, Gatekeeper enjolive les choses avec des scènes
d’action issues de missions précédentes, des commentaires et
même des simulations ictionnelles.
LES LABORATOIRES DE RECHERCHE POHL
Tirant leur nom du premier scientiique ayant trouvé la
mort au cours d’une mission de gatecrashing (même si Pohl
continue à partir en mission et qu’il est l’un des gatecra-
sheurs les plus expérimentés de Pandore), ces laboratoires
de recherche se concentrent sur l’étude d’une vaste gamme
de phénomènes extrasolaires, depuis les géosciences plané-
taires jusqu’à l’astrobiologie ou la physique exotique. Ils sont
principalement exploités par Gatekeeper, mais les argonautes
disposent de leur propre aile, et quelques hypercorps coopé-
ratives et groupes autonomistes possèdent aussi des sous-sec-
tions dédiées. Des scientiiques de tout le système solaire se
battent pour avoir la chance d’être affectés ici pour y étudier
ou y mener des recherches. Le réseau Toile du site contient
certaines des archives et banques de données les plus impres-
sionnantes du système relatives aux sciences planétaires, aux
évaluations astronomiques, à la xénogénétique et aux études
xéno-archéologiques. La plus grande collection d’artefacts et
de reliques extraterrestres collectés à ce jour repose au cœur
des entrepôts hautement sécurisés qui sont profondément en-
terrés sous les laboratoires.
LA PORTE DE LA FISSURE
Posté par : Kieran Glavin, ingénieur hydroponique obéro-
nien<Info Msg Rep>
Les autonomistes du système extérieur vouent un intérêt
tout particulier à la Porte de la Fissure, située sur Obéron, la
lune glacée d’Uranus.
OBÉRON
Cette lune d’Uranus, froide et lointaine, est composée à
moitié de roche et à moitié de glace. Sa surface, criblée de cra-
tères et de canyons, forme un paysage dans lequel il est facile
de se perdre. C’est ici que se trouvent le spatioport et le siège
de l’avant-poste anarchiste connu sous le nom de Chat Noir,
qui abritent environ 8 000 transhumains. Environ 2 000 de
plus sont regroupés autour de la lune, dans de petits avant-
postes en boîte de conserve ou dans les installations de la
Porte de la Fissure.
Du fait de l’inclinaison d’Uranus, les hémisphères d’Obé-
ron passent alternativement 42 années dans l’obscurité totale
puis 42 années dans la lumière du Soleil. La colonie du Chat
Noir et la Porte de la Fissure sont actuellement dans la partie
ensoleillée, mais l’équinoxe aura lieu d’ici à quelques années,
et elles seront alors plongées dans l’obscurité pendant quatre
décennies.
La gravité à la surface d’Obéron s’élève à 0,035 g. Il s’agit
donc d’un environnement en microgravité.
LE CHAT NOIR
La colonie du Chat Noir conserve le charme d’une ville
frontière, malgré tous les équipements de haute technolo-
gie qui s’y trouvent. Il s’agit d’un habitat sous dôme équipé
d’une ruche souterraine de tunnels glacés, où, comme dans
LES PORTES DE PANDORE
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LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
64
beaucoup d’autres avant-postes anarchistes, de nombreux
services publics et fonctions d’infrastructure sont gérés par
des collectifs, des syndicats et des groupes de travail. Aucune
loi ou autorité légale n’y règnent, mais y soigner sa réputa-
tion est important, car les habitants n’hésitent pas à se mobi-
liser contre ceux qui abusent de l’accueil qui leur a été offert
ou qui menacent la sécurité de la population.
Le Chat Noir est aussi la principale escale pour les trans-
ferts de vaisseaux long-courriers à l’intérieur et en dehors
du système uranien. Ainsi, de nouveaux vaisseaux et leur
équipage y séjournent régulièrement. Si la plupart d’entre
eux sont des autonomistes, des missions d’hypercorps s’y
rendent également de manière occasionnelle, tout comme des
ultimistes ou encore des margellans en réapprovisionnement.
Étant donné l’importance de la Porte de la Fissure et la
totale indépendance dont elle jouit – ce qui est un statut
unique –, les anarchistes du Chat Noir se montrent méiants
envers le personnel des hypercorps et les non-autonomistes.
Quelques hypercorps du système intérieur (surtout extro-
piennes) entretiennent des relations avec le collectif Love
& Rage, ainsi qu’avec quelques microcorps titaniennes.
Néanmoins, les tentatives de sabotage visant la Porte, voire
celles d’assauts purs et simples, perpétrées par des hypercorps
ont été sufisamment nombreuses pour que les anarchistes
restent sur le qui-vive, entraînés et bien armés. Les habitants
de la colonie tout entière ou presque peuvent être rapidement
mobilisés sous forme de milices. Les vaisseaux entrants sont
contrôlés à longue distance par des sondes ain de s’assurer
qu’ils ne transportent pas de têtes nucléaires. Une nouvelle
vériication a lieu à leur arrivée ain d’avoir la certitude qu’ils
n’ont pas d’autres ADM ni forces d’invasion. Il est stricte-
ment interdit de pénétrer dans l’espace aérien situé dans un
rayon de 50 kilomètres autour de la Porte de la Fissure, et
Love & Rage tire sur tous ceux qui violent ce périmètre.
Absolument tous les vaisseaux qui s’approchent à moins de
500  000  kilomètres de la lune sont également surveillés de
près. Même si les anarchistes obéroniens gardent le secret sur
leurs réseaux de défense, on sait que des concepteurs auto-
nomistes d’armes et de systèmes défensifs de tout le système
solaire ont contribué à faire du Chat Noir et de la Porte de la
Fissure des lieux sûrs à long terme.
La colonie du Chat Noir prospère lentement mais sûre-
ment, grâce à l’attraction qu’exerce la Porte. L’habitat dis-
pose déjà d’installations d’egodiffusion et de morphose
complètes, et le spatioport se transforme petit à petit en une
plaque tournante logistique très sophistiquée. Des collectifs
et des groupes de travail entiers y ont emménagé pour aider
les Obéroniens à répondre aux besoins de leur communauté
grandissante.
LOVE & RAGE
Le collectif Love & Rage a été formé un peu par hasard
par le groupe de travail anarchiste à l’origine de la décou-
verte et de l’activation de la Porte (aidé par quelques experts
de Portes argonautes et de protocoles et systèmes de contrôle
de Portes en open source). À l’origine, il s’agissait d’un
groupe ouvert dont les rangs ont grossi après l’arrivée de
scientiiques, d’ingénieurs, d’explorateurs et d’organisateurs
administratifs anarchistes qui se sont beaucoup intéressés à
la Porte et à ses usages potentiels. Depuis, le groupe s’est re-
fermé, et il n’accepte plus que de rares nouveaux membres.
Certains cercles autonomistes s’inquiètent des problèmes
potentiels liés au trop-plein de pouvoir et d’inluence que le
collectif pourrait accumuler. Il a, jusqu’à présent, réussi ad-
mirablement à mener des opérations justes et transparentes,
et il continue à rendre des comptes à ses camarades autono-
mistes. Mais si le collectif commençait à agir sans principes
ou s’accrochait trop à sa position, il ferait probablement
l’objet d’une lourde censure de la part des autres anarchistes,
et serait rapidement évincé.
LES INSTALLATIONS DE LA FISSURE
Love & Rage a creusé un véritable complexe au cœur de
la glace obéronienne, au-dessous et autour de la Porte de la
Fissure. À la surface, il est recouvert d’une série de dômes.
S’il est de taille plus modeste que les complexes de Porte des
hypercorps, cet habitat est lui aussi équipé de défenses et
d’une technologie de pointe. Il est pressurisé pour créer une
atmosphère et est chauffé, mais la température de la salle de
la Porte est délibérément conservée à un bas niveau.
L’un des dômes en surface est en fait d’origine extrater-
restre. Sa structure, portant de multiples traces de brûlures,
pourrait provenir de la coque d’une épave de vaisseau, dé-
couverte en orbite autour d’une quelconque exoplanète.
Même s’il a été nécessaire de la démanteler pour pouvoir la
ramener par la Porte – au prix de l’agrandissement de l’une
des cages d’ascenseur ain de parvenir à l’amener à la sur-
face –, les anarchistes ont tout à fait réussi à la ramener, à
la reconstruire et à l’étanchéiier pour qu’elle soit habitable.
Connu sous le nom de Mine Ennemie, il s’agit aujourd’hui du
bar le plus populaire du système neptunien, et un bel assorti-
ment de bières anarchistes y sont servies.
L’installation s’enfonce assez profondément sous terre,
jusqu’à 500  mètres, à l’endroit où se trouve la Porte de la
Fissure. Un mémorial en l’honneur des onze gatecrasheurs y
ayant trouvé la mort après avoir voyagé depuis la Porte de
Pandore est érigé d’un côté de la salle de la Porte. De l’autre
côté, une autre pièce abrite une « salle de la mémoire » en
libre accès, où les gatecrasheurs laissent des témoignages
réels et virtuels, des trophées, des œuvres d’art et des grafitis
en souvenir de leurs voyages, de leurs expériences et de leurs
camarades disparus. En ce lieu, on peut trouver des leurs
séchées cueillies sur une lune extraterrestre, des afichages
entoptiques de vues extraterrestres, une bibliothèque de LX
provenant de diverses missions, ainsi que des lettres écrites
à la main et noyées de larmes adressées à des amis et à des
amants perdus.
LE GATECRASHING SELON LES ANARCHISTES
Conformément aux idéaux socialistes libertaires du collectif,
tout le monde peut utiliser la Porte, à l’exception de ceux qui le
font pour des intérêts commerciaux ou qui pourraient mettre
en danger la Porte ou quiconque d’autre. Les anarchistes ont
prévu une clause supplémentaire en vertu de laquelle toute dé-
couverte extrasolaire doit être partagée avec la transhumanité,
et non gardée pour soi. De ce fait, les hypercorps sont donc
exclues de cette Porte, même si certaines l’ont tout de même
franchie dans le cadre de missions à but non lucratif.
 En pratique, quiconque souhaite utiliser cette Porte a juste
besoin d’inscrire sa mission sur le planning de Love & Rage
et à attendre son tour, à moins d’avoir une bonne raison –
et une rép sufisante – d’être prioritaire. Contrairement aux
types de missions et aux rythmes effrénés des Portes des hy-
percorps, les opérations de Love and Rage sont plus tran-
quilles et décontractées, sans pour autant négliger les notions
d’eficacité, de planiication et de mesures de sécurité. Les
missions y sont aussi moins nombreuses. Love & Rage four-
nit un soutien basique aux diverses missions qui passent par
la Porte. Les gatecrasheurs sont censés être très autonomes,
bien qu’ils puissent toujours demander des services et de
l’aide, si nécessaire.
L’une des différences notables de Love & Rage, par rapport
aux autres corpos de Porte, est que les anarchistes prendront
toujours le temps de résoudre un problème ou d’organiser une
opération de sauvetage, même si cela implique de chambou-
ler l’emploi du temps préétabli. L’aide mutuelle accordée aux
gatecrasheurs prime sur le respect des horaires, et le collectif
réserve d’ailleurs du temps supplémentaire à cet effet dans ses
plannings.
La plupart des missions qui passent par la Porte de la Fissure
ont pour vocation l’exploration ou la recherche. Beaucoup de
groupes de recherche n’ayant pas les moyens de s’acquitter des
tarifs exorbitants proposés par les autres Portes préfèrent venir
ici et travailler avec les anarchistes. La clause de partage des
données avec toute la transhumanité induit que les anarchistes
et les autonomistes du système extérieur peuvent souvent ré-
colter les fruits de ces expériences et études avant les hyper-
corps du système intérieur.
Une multitude de projets autonomistes de colonisation ex-
trasolaire sont aussi en cours, ne serait-ce que pour s’assurer
que le Consortium ne inira pas par dominer la galaxie tout
entière. Cela étant, il est impératif que ces colonies soient auto-
sufisantes dès le début, de manière à ce qu’elles ne dépendent
pas éternellement du Chat Noir. Plus d’un groupe religieux ou
de margellans bizarres en quête d’une planète sur laquelle ils
pourront créer leur propre société, à l’écart de l’inluence des
autres, sont passés par ici, faute d’avoir les moyens de se payer
un passage par les Portes du système intérieur.
Étant donné la facilité d’accès à la Porte, une petite part de
missions intéressantes sont dispensées des normes habituelles.
Par exemple, il arrive que des artistes installent leurs œuvres
dans des environnements extrasolaires isolés, qu’aucune autre
créature vivante ne reverra peut-être avant des siècles, ou en-
core que des choses plus fantaisistes comme des chasses au tré-
sor ou d’autres jeux de ce genre soient organisés sur d’autres
mondes extraterrestres. Quelques groupes de biohackers se
servent de la Porte de la Fissure pour partir à la recherche des
mondes sans vie sur lesquels ils concourent à établir de nou-
veaux écosystèmes peuplés de leurs propres créations néogé-
nétiques. Un orchestre anarchiste très populaire (qui n’a bien
entendu pas de chef d’orchestre) organise chaque année un
concert dans un lieu extraterrestre toujours différent, et attire
des centaines de gatecrasheurs à chacune de ses performances.
Un groupe de gatecrasheurs anarchistes plus remuant choisit
quant à lui des exoplanètes variées pour y organiser régulière-
ment des parties de course au drapeau.
LA PORTE DE LA DISCORDE
Posté par  : Zinivy Peikoff, mercenaire ultimiste<Info Msg
Rep>
Ceux qui affublent la Porte de la Discorde de ce sobriquet en
raison de son passé violent oublient le contexte métaphorique
du point de convergence de conlits que cette Porte incarne.
La lutte pour le contrôle de la Porte érisienne est à l’image de
la bataille de plus grande envergure qui sévit entre les diffé-
rentes factions idéologiques en ce qui concerne le futur de la
transhumanité. Les faibles et désorganisés anarchistes qui ont
découvert la Porte ont été les premiers à en perdre le contrôle.
C’est la preuve lagrante de l’effondrement précoce de leurs
philosophies sous le poids de la pression extérieure. Les exhu-
mains, qui prétendent que la transhumanité n’est bonne qu’à
servir leurs dieux-machines, ont brièvement tenu la Porte, mais
ont été forcés de fuir de la même manière qu’ils ont dû aban-
donner leur propre humanité. Si les hypercapitalistes gardent
aujourd’hui un contrôle nominal sur le monde, et l’exploitent
sans pitié, ils ignorent leurs propres faiblesses et ne se rendent
pas compte qu’ils ne doivent leur présence ici qu’au soutien
des ultimistes. Les sages connaissent la vraie valeur des surhu-
manistes, les ultimistes qui gardent la Porte depuis le ciel, do-
minant cette situation. C’est la preuve de la puissance éternelle
de nos esprits et de nos corps remodelés et maîtrisés. Nous
sommes sur le point d’accomplir notre destinée. Elle changera
le cours de l’histoire de l’humanité.
ÉRIS ET DYSNOMIA
La planète naine Éris est à 55  UA du Soleil. Comme les
autres objets de la ceinture de Kuiper et du disque des ob-
jets épars, il s’agit d’une masse stérile composée de roche, de
glace d’eau et de méthane. Sa gravité à la surface atteint tout
juste 0,068 g, soit à peine la moitié de celle de Luna.
On dit que seuls les courageux et les fous s’aventurent aus-
si loin. Ici, le Soleil est petit et insigniiant, mais les actes des
forts et des libres sont puissants.
Éris est pratiquement inhabitée. Le complexe de Torii, sous
la supervision de Go-nin et le spatioport situé à proximité de
celui-ci abritent la majorité de la population de cette planète.
Aucune autre colonie n’est tolérée ici, et l’accès à l’espace
dans un rayon de 500 kilomètres n’est permis qu’aux vais-
seaux préapprouvés par Go-nin. D’autre part, un rayon de
500 000 kilomètres ou plus est étroitement surveillé.
La lune Dysnomia abrite Pharos, base des opérations ul-
timistes du système érisien. C’est depuis ici que la Porte est LES PORTES DE PANDORE
protégée contre tous ceux qui voudraient pervertir son ob-
jectif. Si Go-nin la considère comme la sienne, cette hyper-
corp ferait bien de ne pas oublier que c’est avec notre accord
qu’elle s’en sert. Sans les surhumanistes pour les protéger des
êtres qui nous sont inférieurs sur le plan génétique, il est peu
probable qu’ils seraient en mesure de l’exploiter. L’usage dé- .3 .3.3.3.3
.3.3.3
risoire qu’ils en font à ce jour illustre à lui seul les limites de .3 3.3
leur imagination et de leur potentiel.
.3.
.3.3
.3.3.3.3.3.3.3
LE GROUPE GO-NIN
L’impitoyable course aux proits dans laquelle est lancé
le groupe Go-nin est admirable. Cette corporation est une
.3.3.3
machine bien huilée, à l’écoute de la vision et des intérêts
de ses dirigeants. Les autres hypercorps, qui poursuivent
.3.3
65
.3
.3
.3
 leurs propres missions d’extraction de ressources, de re-
cherche, d’exploration ou de colonisation, à qui elle octroie
des contrats font pâle igure à côté du statut de Go-nin. Et
pourtant, le keiretsu est lamentablement limité. Sa stratégie
ne vise que les affaires et les inances, sans s’intéresser à ce
qui est le plus important  : notre avenir. Certes, ils se sont
affranchis de toute morale insigniiante, mais ils restent atta-
chés à des concepts d’honneur dépassés, sans chercher à at-
teindre la supériorité génétique qui ferait d’eux de véritables
visionnaires.
LES SURHUMANISTES
La base Pharos est plus qu’un simple avant-poste militaire.
Il s’agit du point focal d’une tendance à succès chez les ulti-
mistes appelée le surhumanisme. Considéré comme l’une des
écoles de pensée principales des cercles ultimistes, le surhu-
manisme rejette les philosophies puériles et décadentes d’éga-
litarisme et d’humanisme. Au lieu de cela, elle embrasse le po-
tentiel de la génétique et des biotechnologies pour compenser
les défauts propagés par certains membres de notre espèce.
L’égalité ne peut être qu’un mirage, quand notre transhuma-
nité remodelée montre une force physique et mentale bien
supérieure à celle de nos faibles ancêtres. Le temps est venu
d’accepter cette supériorité et de conier l’avenir à des êtres
plus fermes, plus intelligents et plus déterminés.
UN INTERROGATOIRE
[Début de la transcription audio en simulespace]
1
Quoi ? Euh… Je suis où ?
2
Ta gueule. À partir de maintenant, tu ne fais que
répondre à nos questions. Compris ?
1
Ou alors quoi ? Qu…
2
Cinq secondes, niveau 3.
1
Aaarrrggghhh ! Oh, oh, oh ! Arrêtez !
2
Ton nom ?
1
Ju…Justin Männikkö
2
ID?
1
Quatre, cinq, alpha, tango, sept, foxtrot.
2
Où étais-tu posté, avant l’intrusion ?
1
Quoi ?
2
Sept secondes, niveau 5.
1
Aaaaaaarrrrrrgggggghhhhhh  ! Le labyrinthe  ! Dans le
labyrinthe ! Sous-niveau 13. Il y avait Clato et moi.
2
Décris-moi ce qui s’est produit.
1
Les alarmes se sont déclenchées. On a entendu des cris
sur les canaux ouverts. Quelque chose de terrible se
passait dans la salle de la Porte. Les lux entoptiques
LES MISSIONS DE GATECRASHING étaient tellement chaotiques… Pas moyen de savoir ce
qui se passait. J’ai reçu un ordre de coninement, mais il
LES PORTES DE PANDORE a immédiatement été annulé. On recevait des tas d’ordres
contradictoires. «  Restez en position, tenez bon.  »
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES « Repliez-vous vers les positions renforcées. » « Partez
et engagez le combat avec l’ennemi. » Il devait y avoir
INFORMATIONS DE JEU une invasion d’IA kaos dans la Toile locale. Clato est parti
chercher des renforts. Je me suis dirigé vers la Porte.
2
Tu as abandonné ton poste ?
1
Ou… non  ! C’est qu’on n’arrivait pas à savoir quels
ordres étaient légitimes. Notre position était vulnérable,
et on recevait des images horribles sur les lux tactiques…
66 Des corps tranchés en deux par des sortes de trucs
Les anarchistes et les parasites du système extérieur
tremblent d’horreur face à cette vérité intemporelle. Ils nous
appellent les « technofascistes », mais ils ignorent la dégéné-
rescence et les inégalités naturelles qui afligent leurs propres
utopies autoproclamées, et rejettent tous les efforts pour gui-
der de façon plus éclairée la transhumanité vers son avenir.
La seule question que les surhumanistes se posent encore est
de savoir s’il vaut mieux prendre le contrôle du système so-
laire ou laisser ses occupants s’y vautrer dans leur décadence,
et utiliser la Porte érisienne pour créer une nouvelle ère sur-
humaniste à travers les étoiles. Certains ultimistes ont déjà
établi des avant-postes extrasolaires et ouvrent cette voie.
TORII
L’habitat que Go-nin a construit autour de la Porte d’Éris
est presque entièrement souterrain, sculpté dans de la glace
de méthane. Seuls un spatioport, des batteries de défense et
quelques dépôts situés en surface en signalent l’emplace-
ment… sans oublier l’immense cratère qui s’enfonce sur un
demi-kilomètre de profondeur, conséquence de la destruction
temporaire de la Porte et de la précédente base. Depuis lors,
ce cratère a été couvert, et est désormais enseveli sous une
nouvelle couche de glace de plusieurs mètres d’épaisseur.
La colonie de Torii est composée de plusieurs kilomètres de
tunnels et de cavernes s’étirant tout autour du cratère. Go-
nin a creusé un nouvel ensemble de grottes bien organisées
reptiliens. Je… je suis parti parce que ces gens avaient
l’air d’avoir besoin d’aide.
2
Manquement au devoir, enregistré. Désobéissance aux
ordres directs, enregistré. Donnez-lui le niveau 9.
1
Aaaarrrrgggghhhh  ! Aaaahhhh. Aaaarrrggghhh.
Aaarrgghh. Non… S’il vous plaît… S’il vous plaît, arrêtez.
2
Continue. Dis-moi ce que tu as vu.
1
J’ai… j’ai réussi à atteindre la salle de la Porte. On
arrivait à les contenir, mais c’était limite.
2
À contenir quoi ?
1
Je… je ne sais pas. Des exhumains, peut-être… Mais
c’est dificile à dire. Certains ressemblaient à des lézards.
D’autres avaient l’air de… je sais pas… de grenouilles-
taureaux ou de quelque chose dans le genre. Ils étaient
tenaces, bien équipés, et durs à tuer. Ils pouvaient sauter,
aussi. Ils étaient imbattables au corps à corps, j’en ai vu
un éventrer un soldat en armure. Ils… ils venaient de la
Porte. Ils étaient partout, ils recouvraient le plafond et les
murs. On a commencé à envoyer des grenades dans la
pièce, mais ils ont réussi à en sortir, ensuite.
2
Destruction de biens de l’entreprise, enregistré. Qu’est-ce
que tu as fait, ensuite ?
1
Je me suis barricadé dans la salle de contrôle avec
quelques autres. Mais ils ont réussi à y rentrer.
2
Qu’est-ce que tu peux nous dire d’autre ?
1
J’ai bien peur de ne me souvenir de rien d’autre.
2
O.K., on a ini, alors.
1
Attendez ! Et ma sauvegarde ?
2
Ta sauvegarde ? Tes sauvegardes corporatives dépendent
de tes obligations contractuelles, qui ont clairement été
violées par manquement à tes devoirs.
1
Quoi ? Non, attendez…
[Fin de la transcription]
 LES MISSIONS DE PORTE DE GO-NIN
À : M. Tamahashi
De : Hiratsu Nomura
Honorable et estimé Tamahashi-san,
Je vous remercie de m’offrir cette opportunité de faire l’évaluation des
avoirs du groupe Go-nin sur Éris. Je vous prie de bien vouloir étudier ce
résumé de mes conclusions, à votre convenance. Vous pouvez accéder au
rapport complet ici.
Le service de gestion d’actifs évalue le complexe de Torii à 154 milliards
de crédits. Même un taux conservateur de récupération d’actifs de 5 % se
situerait en dessous de l’objectif stratégique de 7 %. Avec un revenu tout
juste supérieur à 2,4 milliards de crédits l’an dernier, le taux de rendement
de 1,6 % est très inférieur à nos attentes. Je pense qu’il est important que
vous ayez connaissance des actifs et passifs associés à cette ressource.
Les opérations de sécurité supplémentaires et celles de reconstruc-
tion sont les postes où l’on constate les plus importants surcoûts et les
dépenses les plus dispendieuses. Le complexe de Torii a nécessité des
extensions élaborées de ses installations pour pouvoir s’adapter aux
besoins accrus de traic et de logistique requis par les missions de Porte.
De récents incidents de sabotage et des restructurations conséquentes
aux conlits armés passés ont occasionné des surcoûts estimés à des
millions de crédits en réparation et en renforcement. Les tarifs que nous
imposent les mercenaires que nous engageons continuent à augmenter,
et les dépenses supplémentaires allouées au traitement et à la résolu-
tion de nombreux incidents de sécurité ont encore accru nos frais.
Une plus importante présence militaire sur le terrain nous permettrait
de rompre ce contrat et de réaliser près de 350 millions de crédits
d’économies par an.
dans les couches supérieures. Ces installations abritent des
quartiers résidentiels, des entrepôts, des laboratoires, des
centres de communication, des chambres d’egodiffusion et
de morphose, des inirmeries, des garages et des casernes mi-
litaires. Tout est géré de manière eficace et simple, selon la
culture corporative stoïque de Go-nin. Si certaines zones sont
dédiées à la logistique des hypercorps partenaires et des pres-
tataires, la sécurité du complexe tout entier est stricte, et son
accès est interdit aux étrangers.
Sous ces niveaux s’engouffre un labyrinthe plus chaotique
de tunnels glacés, dans l’état identique à celui dans lequel il
a été trouvé par les découvreurs de la Porte. Beaucoup de ces
galeries portent encore les marques des brûlures et des muni-
tions de conlits passés. Go-nin a cartographié ce labyrinthe
dans ses moindres détails, et l’a truffé de routeurs Toile dans
le but de pouvoir s’y orienter plus facilement. Cependant, il
n’est pas rare que l’équipement souffre de pannes, et que cer-
tains membres du personnel se perdent dans ses profondeurs
pendant plusieurs heures.
La salle de la Porte repose au fond du cratère, et est en-
tourée de plusieurs immenses cavernes pleines de vivres, de
capteurs et d’équipements d’approvisionnement. On y entre
en passant sous un impressionnant torii en bois, à l’origine
du nom de l’habitat. Il s’agit d’un portail traditionnel japo-
nais, rescapé d’un sanctuaire shintoïste terrien, qui a été livré
ici à grands frais.
Les emplacements défensifs placés aux abords de cette
Porte sont nombreux et renforcés. Il est avéré qu’au moins
Les membres du groupe Go-nin continuent à montrer une rentabilité
mitigée quant à leurs initiatives extrasolaires. Plusieurs projets de colo-
nisation des entreprises Kintaki ont été couverts de succès, ce qui leur a
permis d’augmenter de 4 % leur part de marché dans le domaine des
offres agricoles depuis l’année dernière. VB-Ganz GmbH, pour sa part, a
accru sa marge bénéiciaire de 14 % en réduisant ses dépenses et en
augmentant ses ventes de drogues xénobiologiques. Hondai, en revanche,
a vu ses proits chuter de presque 5 % en raison de problèmes dans la
chaîne logistique de ses opérations d’extraction de métaux lourds. Je
suggère de réaffecter Robert Richter, le président de Hondai Éris.
Les contrats d’opération de Porte avec des partenaires stratégiques
sont eux aussi source d’un important manque à gagner. Les demandes
de temps de Porte sont bien plus faibles que prévu, et les actions
menées pour tenter d’attirer de nouveaux contrats et partenaires ne
montrent que des résultats médiocres. Nos chargés de clientèle sont
convaincus que les frais demandés sont tout simplement trop élevés
pour beaucoup de nos clients potentiels, et ils cherchent un moyen de
rendre nos offres plus compétitives face à TerraGenèse et à Pathinder.
En ce sens, offrir des concessions sur des contrats d’association spéci-
ique liant les actifs des clients et des membres du groupe Go-nin
semble une initiative prometteuse.
Une dernière observation. L’opération Icebreaker continue à
consommer une part substantielle des crédits assignés à Torii. Si ce projet
ne donne pas de résultats rapides, je recommande vivement de le stopper
avant qu’il ne fasse encore empirer notre situation.
Votre idèle serviteur,
Hiratsu Nomura
une expédition exhumaine est venue de la Porte elle-même,
et Go-nin prend donc soin de se protéger de toute autre intru-
sion de ce genre. Un peloton de mercenaires ultimistes prêt à
défendre l’installation et à repousser les intrus, si nécessaire,
stationne à proximité en permanence.
LA QUESTION DES EXHUMAINS
La menace que représentent les militants exhumains du
système érisien est largement exagérée. Les quelques cellules
de ces tech-toxicos perdus et monstres autocréées qui mena-
çaient la Porte ont été impitoyablement anéanties par nos
soldats ultimistes. Les rares fois où ils ont osé s’approcher
du système érisien depuis lors, nous les en avons chassés ou
les avons tout simplement détruits. Le mieux que ces adeptes LES PORTES DE PANDORE
de la secte du Dieu robot puissent faire est d’interférer avec
quelques livraisons de long-courriers ou mener des incur-
sions temporaires en vue de saboter les opérations de Go-
nin. Le fait que nous n’ayons pas encore réussi à éradiquer
leur menace est simplement la preuve de leur ténacité et
du fait qu’ils ne disposent pas de la superintelligence qu’ils .3 .3.3.3.3
.3.3.3
convoitent. Un adversaire plus avisé se serait aperçu de la .3 3.3
futilité de ses efforts il y a déjà bien longtemps de cela. Les
.3.
.3.3
anarchistes d’Ilmarinen, toujours en colère d’avoir été for-
.3.3.3.3.3.3.3
cés d’abandonner la Porte à leurs supérieurs, sont tout aussi
fatigants avec leurs incessantes subversions Toile et leurs at-
taques terroristes ponctuelles. Avec le temps, les actions des
.3.3.3
éclairés et des courageux éclipseront les pitreries pathétiques
de ces êtres inférieurs.
.3.3
67
.3
.3
.3
 DE POSSIBLES PORTES
Posté par : Webley, charognard <Info Msg Rep>
Bon, les gens et les post-gens, je crois qu’on a assez tourné au-
tour du pot, et qu’il est temps qu’on s’intéresse un peu aux autres
Portes qui pourraient se trouver dans le système solaire, et sur où
les trouver. Et en ce qui vous concerne, vous autres les ultradingues
conspirationnistes (salut Shadrach !), voici le fruit d’une petite ré-
lexion au sujet des Portes qui pourraient déjà être utilisées sans
qu’on n’en sache rien.
Premièrement, rien de logique ne permet de penser qu’on en res-
tera à cinq Portes de Pandore. O.K., quand on a trouvé la première
d’entre elles, elle semblait plutôt unique en son genre. Mais ensuite,
les autres ont commencé à apparaître, et maintenant, on a juste
l’impression que d’autres ne vont pas tarder à être découvertes.
Elles nous attendent, et une fois qu’on les aura trouvées, ça fera le
bonheur d’une corpo ou d’un autre groupe.
Bref, s’il existe d’autres Portes, où sont-elles ?
OPTION 1 : LA TERRE
Soyons logiques quelques minutes. On ignore peut-être un pa-
quet de choses au sujet de l’origine des TITAN, mais on sait où
ils sont arrivés : sur notre bonne vieille Terre. Comme l’une des
théories prétend que les Portes sont les reliques des TITAN, il serait
logique qu’ils aient commencé leur projet de Portes sur Terre.
Mais si c’est le cas, comment se fait-il qu’on n’y ait pas décou-
vert de Porte ? Les TITAN étaient surveillés de très près pendant
les derniers jours de la Chute, et il semble logique qu’on aurait dû
LA RECHERCHE DE NOUVELLES PORTES
Si jusqu’à présent cinq Portes ont été recensées dans
le système solaire, beaucoup sont convaincus qu’il en
existe d’autres à découvrir. L’évocation de cette simple
possibilité sufit à faire trépigner toutes les puissances
majeures sans exception. Le contrôle d’une Porte ouvre
des perspectives gigantesques et, si l’on en croit la pro-
pagande du Consortium, pourrait très bien décider de
qui dominera les affaires transhumaines, à l’avenir.
Pour cette raison, la plupart des puissances politiques
traquent tout signe de présence d’une nouvelle Porte
dans le système solaire. Beaucoup cherchent de ma-
nière plus active, et lancent des missions à travers le sys-
tème. Des centaines de prospecteurs indépendants en
fouillent chaque repli, s’enfonçant dans tous les coins
et recoins, dans l’espoir de devenir riches en vendant
leur découverte à une puissance intéressée – quand ils
ne nourrissent pas des intérêts plus personnels. Si beau-
LES MISSIONS DE GATECRASHING
coup estiment que de telles recherches ne sont qu’une
perte de temps, d’autres considèrent que l’immortalité
VÉNUS est l’outil parfait pour s’engager sur un chemin long
mais méthodique, pour atteindre leurs objectifs.
LA TERRE La quête de nouvelles Portes est compliquée par la dif-
iculté qu’il y a à les trouver. Elles sont invisibles pour la
L’ORBITE TERRESTRE plupart des types d’analyses électromagnétiques, et on
s’appuie donc plutôt sur les capteurs thermiques et la re-
connaissance visuelle standard. Un trou de ver actif peut
être détecté grâce aux radiations Hawking qu’il émet,
68
remarquer le principal point de transit qu’ils utilisaient pour leur
voyage interstellaire. Mais ça n’a pas été le cas, ce qui nous laisse
trois possibilités. La première, c’est qu’une Porte se trouvait en
bas quelque part, mais qu’elle a été détruite au cours du conlit
(peut-être même par les TITAN en personne). Mais comme les
Portes sont pratiquement indestructibles, c’est peu probable.
Deuxièmement, il y avait bel et bien une porte, et les TITAN l’ont
extrêmement bien cachée. Peut-être même qu’elle se trouve au
in fond de la fosse des Mariannes, ou dans un autre endroit du
même genre, qui serait bien plus facilement accessible pour eux
que pour nous autres, qui apprécions l’oxygène. Bordel, peut-être
même qu’ils sont encore en train de l’utiliser. Troisièmement, la
Porte existe et n’est pas tout à fait cachée : quelqu’un a connais-
sance de son existence et pourrait l’utiliser, mais ne partage pas ce
savoir. Dans ce cas, entre les mains de qui se trouve-t-elle ? S’agit-il
d’une hypercorp qui cacherait un joker dans son jeu ? Est-ce que
le Consortium est au courant, mais préfère passer l’information
sous silence pour nous faire oublier que la Terre existe encore ?
Ou peut-être même que cette quarantaine de la Terre n’est qu’une
façade pour qu’il se la réserve ? Peut-être que des survivants l’ont
utilisée pour évacuer, mais que comme ils reprochent au reste de
la transhumanité de les avoir abandonnés, ils l’ont bien cachée ?
OPTION 2 : LUNA
Beaucoup de chasseurs de Portes s’intéressent tout particuliè-
rement à Luna, car elle a l’avantage d’être à proximité du lieu de
naissance des TITAN. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’un piège mortel
mais cela ne concerne que les Portes en cours d’utilisation,
et est donc inutile pour trouver des Portes en sommeil.
La Terre est généralement considérée comme l’un des
endroits les plus susceptibles d’abriter une Porte, ce qui
rend l’accès de son interdiction particulièrement pénible
pour ceux qui espèrent en découvrir une. Ce n’est que
pure logique de penser que, si les TITAN étaient en effet
capables de construire les Portes, la Terre ait été l’endroit
le plus à même d’en abriter une. Tout le monde s’accorde
sur le fait qu’une telle Porte pourrait encore être active
et/ou protégée par des défenses des TITAN. Néanmoins,
certains chercheurs de Portes s’allient avec des charo-
gnards ou même des revendicaterres pour poursuivre
leur enquête dans les décombres du monde natal de la
transhumanité. Jusqu’à présent, tous sont revenus les
mains vides, enin, quand ils ont réussi à rentrer.
D’autres sont convaincus qu’une utre Porte du sys-
tème solaire demeure introuvable jusqu’à présent, c’est
parce qu’elle se situe dans un endroit particulièrement
obscur et isolé. En conséquence, ils concentrent leurs re-
cherches dans la ceinture d’astéroïdes, dans les comètes
et astéroïdes solitaires, ou se sont orientés vers la cein-
ture de Kuiper ou le nuage d’Oort. Certains pensent que
de puissantes hypercorps ont déployé de petites lot-
tilles de sondes autorépliquantes dans ces régions infer-
nales du système solaire, dans l’espoir d’y faire une telle
découverte. ■
infernal totalement radioactif, contrairement à une certaine planète
anciennement bleue que je n’ose mentionner. On sait que les TITAN
sont venus ici – (tousse) New Bombay (tousse) –, et Luna est donc
une option tout à fait réaliste. Le plus gros problème avec cette théo-
rie, c’est que malgré le grand nombre de gens qui sont parqués sur ce
petit caillou poussiéreux, personne n’est encore tombé sur une Porte.
Mais les TITAN se sont révélés parmi les plus redoutables joueurs
de cache-cache du système solaire, et il ne serait pas étonnant qu’une
Porte se trouve dans les parages, juste sous le nez des Lunaires.

OPTION 3 : L’ORBITE TERRESTRE

L’une de mes théories favorites combine celle de la fosse des
Mariannes (un environnement que seuls les TITAN pourraient sup-
porter) à celle de la Lune (la proximité avec la Terre). L’hypothèse
est que les TITAN ont envoyé une Porte en orbite autour de la
Terre. Elle y lotterait encore, en compagnie des nombreux déchets
que nos ancêtres nous ont laissés, faute de parvenir à les désintégrer
alors qu’ils s’affairaient à brûler les trucs qui comptaient vraiment
à la surface de la planète.
S’il y a une Porte en orbite autour de la Terre, je parie que ce
sera la prochaine à être découverte. Malheureusement, cette zone
est aussi fréquentée que Luna, et il semble donc de moins en moins
probable qu’on en trouve une ici.

OPTION 4 : VÉNUS
Comme je l’ai dit plus tôt, les TITAN étaient de redoutables
joueurs de cache-cache. À ce jeu, l’une des meilleures techniques
de tous les temps consiste à se cacher très près de celui qui cherche,
tout en restant complètement hors de sa portée. Les TITAN ont
peut-être pris un malin plaisir à installer une Porte sur le deuxième
objet le plus brillant du ciel nocturne de la Terre, ain que ses habi-
tants puissent la voir passer tout près d’eux sans pouvoir l’atteindre.
On pourrait choisir de placer une Porte sur Vénus pour tout
un tas de bonnes raisons. Elle serait facilement cachée, et des
ressources matérielles reposent sous toute cette atmosphère em-
poisonnée. S’affranchir de la chaleur et des pressions infernales
n’aurait été qu’une simple formalité pour les TITAN.
Le fait est que cette rumeur est l’une des plus persistantes. En
réalité, certains bruits afirment même que cette Porte serait déjà
en fonctionnement, et qu’elle fournirait un avantage majeur à une
corpo telle que Cognite, qui s’en servirait en secret depuis des an-
nées. Certains indices laissent même penser que Cognite se livre à
quelque chose de louche sous les nuages. Je n’arrive pas à croire à
cette histoire. Enin, O.K., Cognite a les capacités et la mentalité
adéquates pour faire quelque chose du genre, mais je pense qu’il se- VÉNUS
rait plus à leur avantage de détenir une Porte de manière oficielle.

OPTION 5 : LES FRANGES

Le système solaire est un endroit réellement sans limites, et beau-
coup de petits morceaux de roche et de glace qui y errent pour-
raient tout à fait dissimuler une Porte. Des centaines de milliers .3 .
.3.3.3
d’astéroïdes et de comètes sont en orbite autour du Soleil. La plu- .3 3.3
part d’entre eux n’ont jamais été foulés par des transhumains, pas
.
3.3 .3.

plus qu’ils n’ont été étudiés plus avant depuis leur découverte grâce
.3.3.3.3.3.3.3

à un télescope et leur catalogage. La majorité d’entre eux se trouve

très loin dans la ceinture de Kuiper, dans les tréfonds du disque des
objets épars et au cœur du nuage d’Oort. Et c’est sans compter
.3.3.3

toutes les autres planètes naines et les petites lunes qui sont, pour la
plupart, chiantes, sans intérêt et inhabitées.
.3

69
3.3
.3.
.3

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
70
Dans notre cas, la question à se poser serait plutôt : pourquoi les
TITAN s’embêteraient-ils ? Bien sûr, beaucoup de ces roches sont
utiles pour l’extraction de matériaux bruts, mais on peut aussi les
trouver ailleurs. L’isolation et l’obscurité sont des atouts, particuliè-
rement si les TITAN ont laissé traîner quelques projets à long terme
sur lesquels ils ne veulent pas que l’on tombe pour le moment.
Certaines comètes et certains astéroïdes peuvent être comparés à de
lentes navettes qui voyagent dans le système solaire. Ils pourraient
être utiles aux TITAN pour déposer quelque chose sur la trajectoire
orbitale d’une planète, par exemple. Pour être honnête, la plupart
de ces justiications me semblent plutôt improbables.
LES PORTES EXTRASOLAIRES
Posté par : Sagan Harris, argonaute <Info Msg Rep>
Tous les trous de ver établis à partir de l’une des cinq Portes de
Pandore du système solaire conduisent à une Porte située à l’ex-
térieur de celui-ci. Jusqu’à présent, des centaines, peut-être même
des milliers de Portes extrasolaires ont été découvertes. Si leur taille
et leurs caractéristiques varient parfois, leur forme et leur fonction
sont toujours à peu près les mêmes. Les systèmes de contrôle de
Porte conçus pour activer les Portes de Pandore du système solaire
fonctionnent également avec celles-ci.
La plupart des systèmes extrasolaires semblent ne disposer que
d’une seule Porte. Mais plusieurs systèmes, tels que le système so-
laire, en abritent plusieurs. Il s’agit de systèmes points de conver-
gence. Naturellement, les gatecrasheurs les apprécient énormément.
CARNET DE VOYAGE DES PORTES
Posté par : Kastan Gruber, sauteur de Portes <Info Msg Rep>
ENTRÉE 1
Nous avons pris congé de nos proches, notre matériel est prêt et le
moral est bon. Demain, nous empruntons la Porte de la Fissure. Nous
emportons un système de contrôle de Porte portable, et notre but est
d’errer dans l’univers.
Nous sommes cinq. Amma Mazam est en quête de savoir scienti-
ique. Elle espère améliorer sa connaissance de la galaxie et de son fonc-
tionnement. Jaume Ferrús et Mwai Odinga, deux gatecrasheurs expé-
rimentés, fêtent leurs vingt ans de relations amoureuses. Ils considèrent
cette aventure comme la suite logique de leur engagement mutuel.
Siouxzi Chu cherche à rencontrer un extraterrestre. Moi, j’espère juste
atteindre l’autre bout de la galaxie, et peut-être aller plus loin encore.
ENTRÉE 2
Notre premier gatecrash s’est parfaitement déroulé. Nous avons
voyagé vers la colonie autonomiste de Kropotkin, un avant-poste
situé sur une lune glacée assez semblable à Obéron. Nous avons
choisi ce lieu pour deux raisons. Premièrement, il s’agit d’un point
de convergence, car deux autres Portes existent sur cette lune.
Deuxièmement, cet endroit est connu pour être l’un des plus éloi-
gnés du Soleil (à environ 2 000 années-lumière). Depuis ce point
reculé, nous espérons dépasser la bulle d’expansion transhumaine
rapidement, et partir vers les vraies frontières.
Les gens d’ici sont très courtois et amusants ; ils ont organisé une
grande fête en notre honneur. Nous pensons que c’est surtout parce
qu’ils sont heureux de recevoir des visiteurs. Ils étaient avides de
nouvelles du système solaire. Je pourrais écrire plus, mais l’une des
femmes du coin me fait de l’œil.
ENTRÉE 3
Notre plan est de bouger vite et de ne pas nous attarder. Idéalement,
nous passerons une journée à chaque endroit avant de repartir. C’est le
temps minimal dont Amna a besoin pour faire ses tests. Elle aimerait
avoir plus de temps, mais elle ne veut pas nous ralentir. Si l’un des en-
droits visités est d’un intérêt vraiment exceptionnel, nous sommes d’ac-
cord pour y lâner quelque temps ; mais même dans ce cas, nous n’y
resterons pas plus de trois jours, environ.
Nous avons été tristes de quitter les anarchistes de Kropotkin.
C’étaient peut-être les derniers transhumains que nous allions voir pour
un bon moment. La moitié de la colonie est venue pour nous dire au
revoir.
Nous nous sommes assurés de dérouler nos protocoles de premiers-ve-
nus. Nous ne voulons pas atterrir en plein milieu d’un environnement qui
serait instantanément mortel. Le processus est long, mais nécessaire.
Notre nouvelle destination est froide et tranquille. Il semblerait que
nous soyons sur un grand astéroïde orbitant quelque part autour d’une
énorme étoile bleu-blanc. Notre missile éclaireur a l’air d’avoir localisé
une série de tunnels, mais ils sont trop éloignés pour que nous les explo-
rions. Amna pense avoir trouvé plusieurs planètes locales dans son étude
du ciel, mais aucune ne semble très intéressante. Demain, nous partons.
ENTRÉE 7
Après quatre jours de roches stériles baignées de soleils extrater-
restres, nous venons de revenir dans le royaume de la transhumanité.
Naturellement, la première chose que les autochtones ont faite a été de
nous tirer dessus.
Nos capteurs de premiers-venus avaient immédiatement détecté des
signes d’habitation transhumaine derrière cette Porte. Mais bizarrement,
il n’y avait ni numéro ni signe d’enregistrement. Nous avons tout de
même traversé, et un groupe de bots sentinelles nous a immédiatement
pris pour cibles. Siouxzi a été blessée à la jambe, mais nos propres bots
ont engagé les gardiens. Jaume et Mwai nous ont aussi démontré leurs
talents au combat : ils nous ont protégés en ne faisant qu’une bouchée
des bots.
Il s’avère que nous avons atterri sur une sorte d’exploitation minière
d’hypercorp. Nous avons eu la chance de tomber en premier lieu sur des
ouvriers apprentis, qui ont tenté de dissimuler notre présence et la fusil-
lade à la Porte à leurs superviseurs. Ils refusent de nous dire de qui ils sont
les esclaves ou la nature de la ressource qu’ils extraient, mais ils semblent
se préoccuper sincèrement de notre santé. Amna pense qu’ils ont déjà eu
des visiteurs inattendus par le passé, et que leurs chefs les ont tués.
L’état de la jambe de Siouxzi s’améliore petit à petit, et nous avons
l’intention de partir bientôt. L’un des apprentis a demandé à nous accom-
pagner. D’un côté, nous hésitons à prendre avec nous quelqu’un qu’on
ne connaît pas très bien et qui n’est peut-être pas préparé à affronter les
épreuves à venir, mais d’un autre côté, il nous est impossible de le lais-
ser pourrir comme esclave des corpos. Nous sommes face à un véritable
dilemme.
ENTRÉE 11
Aujourd’hui, nous avons trouvé un endroit aussi mystérieux que
beau. La Porte locale repose sur ce qui semble être une montagne ou
un plateau isolé. L’atmosphère est pure et paisible, bien qu’elle ne soit
pas respirable. Au bas de cette immense falaise, les terres sont obs-
curcies par des nuages lourds et menaçants. Ça me rappelle un peu
Vénus, de regarder les courants tourbillonnants depuis si haut. Les
sondes que nous avons envoyées dans les profondeurs nuageuses ne
sont pas revenues.
 Et pour ajouter au mystère, nous avons découvert des traces
lagrantes de ruines extraterrestres. Amna est convaincue que ces
vestiges ne ressemblent à ceux d’aucune autre xénocivilisation décou-
verte jusqu’à ce jour. Nous allons sûrement rester trois jours complets,
pour lui donner le temps de faire des recherches et de prendre des
échantillons. J’ai même trouvé ce qui semble être un petit objet manu-
facturé. Aucun d’entre nous ne comprend à quoi il sert. Pour autant
que je le sache, j’ai peut-être découvert un fantastique coupe-poils de
nez extraterrestre.
Mohammad, l’apprenti, tient bon. Malheureusement, son morphe
châssis est en mauvais état, sûrement en raison de l’obsolescence pro-
grammée, mais nous devrions être en mesure de l’améliorer et de le
réparer avec notre FabLab.
ENTRÉE 17
Aujourd’hui, c’était catastrophique. Une bonne leçon sur les
risques du gatecrashing, et sur le saut de Portes en particulier.
Dans un premier temps, le monde semblait être d’un intérêt mo-
déré. Le paysage était orange, poussiéreux et rocailleux, constellé
de cratères et de dunes de sable. L’atmosphère était froide et mince,
chargée d’azote. Amna a détecté des traces de glace et de vapeur
d’eau, et était en train de chercher des signes de vie. Nous étions
assez loin de la Porte, à apprécier le paysage, quand une tempête
s’est soudain levée.
Je n’avais jamais vu de tempête comme ça. Un mur de sable et
de poussière fonçait sur nous à une vitesse effrayante. D’immenses
tornades menaient la charge… Cinq ou six au bas mot.
Nous étions presque revenus à la Porte quand la tempête nous a
rattrapés. Les tornades nous ont arraché nos véhicules et nos bots.
Pire encore, un gros rocher, un débris transporté par la tempête, a
frappé Jaume à la tête. Il était mort avant d’atteindre la Porte.
À partir de là, la situation a encore empiré. Sans avoir le temps
de bien réléchir, Amna a choisi une adresse de Porte au hasard.
Voulant échapper au sable brûlant le plus vite possible, nous nous
sommes jetés dans la Porte sans prendre la moindre précaution…
pour découvrir que notre destination était sous-marine.
Par chance, elle n’était qu’à quelques mètres sous la surface, et
située juste à proximité des rives d’une île. Nous avons presque
tous survécu, presque… Mwai a réussi à traîner le cadavre de son
amant jusqu’au bout. Mais Mohammad, dans son châssis léger et
incapable de nager, a été emporté par le courant. Nous ne l’avons
jamais revu.
Deux mondes. Deux vies. Maintenant, nous pleurons.
ENTRÉE 19
Ce matin, nous avons enterré Jaume. Mwai a conservé sa pile
corticale. Il prévoit de la garder avec lui, pour qu’ils soient ensemble
au cours de ce voyage. Il tient bon, malgré la récente tragédie.
En l’absence de signes de la part de Mohammad, et sans disposer
de véritable moyen de le chercher après la perte ou la destruction
de tout ce matériel, nous avons décidé de poursuivre notre voyage.
Nous sommes retournés dans les profondeurs sous-marines à la
nage, ain de rejoindre la Porte et un nouveau monde.
Cette nouvelle exoplanète serait un paradis, si nous n’avions pas
dû y endurer une telle tragédie. Son dynamisme et sa vie ont l’air de
se moquer de nous. Si seulement nos camarades perdus pouvaient
voir ça.
Cette planète grouille de vie. À un point tel qu’on craint pour
notre sécurité… Nous avons vu des traces laissées par de grands
prédateurs. Les formes de vies locales ne semblent pas intelligentes,
mais elles sont très variées. Siouxzi s’est même trouvée un ami.
C’est un genre de petit crabe, mais doté de trois pattes. Il aime jouer
et il est curieux. Amna est dans tous états, et essaie d’étudier le plus
de choses possible avant qu’on doive repartir.
ENTRÉE 27
Aujourd’hui, nous sommes passés d’un tas de boue congelé
à un autre tas de boue congelé. Les deux lieux se ressemblaient
même tellement que c’en était presque inquiétant. Mais ce qui a
été vraiment lippant, c’est la manière dont Amna a purement et
simplement disparu.
J’étais juste derrière elle quand on a traversé la Porte, et Mwai la
précédait. Mais quand j’ai traversé, il n’y avait que Mwai. Siouxzi
est passée ensuite, et a conirmé qu’Amna était bien passée juste
avant moi. Mwai a retraversé la Porte pour la retrouver, mais il est
revenu instantanément. Elle n’était tout simplement plus là.
On a pris la décision inhabituelle de laisser la Porte ouverte pour
la durée de notre séjour ici.
Et vingt-deux heures plus tard, alors qu’on se préparait à partir
et à continuer notre voyage, Amna a traversé la Porte. Elle avait
l’air aussi perdue que nous, et se demandait comment on avait pu
établir le camp si rapidement. Elle ne se souvient d’aucun décalage
dans le temps, et n’a aucune idée de l’endroit où elle était.
J’ai remarqué la manière dont Mwai la regarde, désormais. Ses
armes ne le quittent jamais. Il ne lui fait plus coniance.
ENTRÉE 35
J’ai peur pour la cohésion de notre groupe. Siouxzi est de plus
en plus agitée. Elle souffre de cette pression d’être si éloignée et
de ne peut-être plus jamais revoir de transhumains, en dehors de
ceux de notre groupe. Amna est de plus en plus distante. Elle n’est
plus la même, depuis sa disparition inexpliquée. Mwai est tou-
jours aussi calme et débrouillard, mais je peux déceler la paranoïa
au fond de ses yeux.
Cela étant, l’endroit où nous nous trouvons aujourd’hui nous a fait
oublier tout ça. Apparemment, nous sommes sur un monde mort, pro-
bablement brûlé par la supernova qui a tué son étoile. Une splendide
nébuleuse de gaz et de plasma tourbillonnants entoure ce caillou sans
vie. C’est, de loin, la chose la plus belle que nous avons jamais vue. Et
donc on est là, dans notre abri, calme et lointain, béats d’admiration
devant l’univers.
ENTRÉE 42
Aujourd’hui, contre toute attente, nous avons rencontré une LES PORTES DE PANDORE
forme de vie : une forme de vie transhumaine. On dirait que nous
sommes rentrés sur la colonie de Bluewood. D’un côté, c’est une
déception, en quelque sorte. Un peu comme si on n’avait pas été
aussi loin qu’on l’espérait. D’un autre, c’est un grand soulagement.
Mwai est déjà en train de prendre des dispositions pour offrir une
nouvelle morphose à Jaume. Amna travaille dur, et partage ses re- .3 .3.3.3.3
.3.3.3
cherches et découvertes avec les scientiiques de la colonie. Siouxzi .3 3.3
est partie à la recherche de son tricrabe. On dirait qu’il s’est échap-
.3.
.3.3
pé peu après notre arrivée dans la colonie. On espère qu’il ne désta-
.3.3.3.3.3.3.3
bilisera pas trop l’écosystème local.
Et moi ? Je me relaxe, dans un bon petit sauna et avec un verre
bien tassé dans la main, et je contemple les incroyables extrêmes
.3.3.3
de notre univers.
La vie est belle.
.3.3
71
.3
.3
.3
4
 LISTE DE SURVEILLANCE DE FIREWALL
Une liste de lieux pouvant représenter des exomenaces futures, à traiter avec prudence.
Brak Kodel : Les expériences tordues des TITAN sont une énigme. ■ p. 82
Gizeh : Le réseau de boîtes noires nous renvoie de dangereuses réponses. ■ p. 95
Penrose : Aux frontières d’un trou noir, une station mystérieuse attire les imprudents. ■ p. 120
Rorty : Quelle sorte de découvertes ces exhumains ont-ils faites ? ■ p. 124

LES MERVEILLES DE L’UNIVERS

Les merveilles naturelles que l’on peut découvrir grâce aux Portes.
Écho : Venez vous faire dévorer par des xénocréatures prédatrices ! ■ p. 92
Krypton : Des formations naturelles de cristal pourraient cacher un projet bien plus sinistre. ■ p. 102
Olaf : Nous commençons tout juste à explorer l’extérieur de cet énorme monde. ■ p. 116
Solennel : Elle déborde de vie autant qu’elle est mortelle pour presque tous les outils technologiques. ■ p. 128

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

LES COLONIES TRANSHUMAINES
Passer sa vie aux frontières connues de la galaxie.
Carnaval : Une colonie d’écumeurs où la fête ne s’arrête jamais. ■ p. 86
Fortéen : Les chercheurs et les génohackers y créent de fantastiques nouvelles formes de vie. ■ p. 94
Just In Case : Les TITAN ont failli nous anéantir une fois, nous devons aujourd’hui nous tenir prêts pour
survivre à la prochaine catastrophe. ■ p. 101
L’Arche céleste : La colonie où les espèces disparues de la Terre ressuscitent. ■ p. 126

LES SITES XÉNO-ARCHÉOLOGIQUES REMARQUABLES

Des traces de civilisations anciennes.
Babylone : Un vaisseau extraterrestre qui dévoilera ses secrets aux plus téméraires. ■ p. 77
Goutte : Un artefact extraterrestre qui déconcerte les chercheurs. ■ p. 89
Luca : Les scientiiques arriveront-ils à ramener une espèce extraterrestre à la vie ? ■ p. 105
Solis Ortus : Il est possible de trouver les harpes à vent des Iktomis à ce point de convergence. ■ p. 129
Wormwood : Cet énorme astéroïde a jusqu’à présent déjoué toutes les tentatives menées pour
le cartographier. ■ p. 138
OLAIRES■LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES■LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES■LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES■
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
Mes chers proxys,
Étant donné que de nouvelles exoplanètes sont découvertes
chaque jour et que le catalogue des environnements extraso-
laires atteint aujourd’hui des niveaux encyclopédiques, c’est
désormais un vrai déi de rester au courant des toutes der-
nières avancées (particulièrement pour ces endroits qui re-
présentent des menaces existentielles réelles ou potentielles).
Pour faciliter les choses, j’ai préparé ce bref guide au sujet des
quelques lieux extrasolaires qui, je le pense, devraient être
connus par tous les proxys. Cette liste ne comprend que des
systèmes extrasolaires qui sont, selon moi, d’un intérêt parti-
culier dans le cadre de la mission de Firewall. Tous ne repré-
sentent pas directement des risques-X, mais ils peuvent être
d’un intérêt majeur pour y trouver des renseignements, des
ressources ou à d’autres ins. Ce court guide ne se concentre
pas sur les exoplanètes ordinaires, qui sont aujourd’hui plu-
sieurs milliers, même si elles sont des centres d’activités ma-
jeurs. Au lieu de cela, notre liste présente des risques-X im-
portants ou des opportunités à exploiter. Dans certains cas,
Firewall possède des informations uniques sur ces sites, qui
ne sont pas connues par tout le monde (à l’exception peut-
être d’autres services de renseignements).
RECHERCHE SOLARCHIVE : DES EXOPLANÈTES DIGNES D’INTÉRÊT
Liste : Filtrage customisé : Attributs (Type/Étoile/Porte)
Ascension (Tellurique/F8V/Mars) : Cette planète semblable à
la Terre est le joyau de l’Initiative de colonisation Pathinder du
Consortium planétaire. Il s’agit de la plus grande colonie extra-
solaire connue à ce jour.
Chrysaor (Lune de Jupiter chaude/G2V/Vulcanoïde)  :
Cette exolune est le lieu extrasolaire le plus proche de
la Terre que l’on ait découvert jusqu’à présent. Elle se
situe à environ 51  années-lumière, aux environs de
l’étoile 51 Pegasi, dans la constellation du Pégase.
Dyggvi (Lune glacée/B6V/Pandore)  : Cette colonie fut la
première à être considérée comme le complément extrasolaire
d’une entité politique du système solaire. Dyggvi, qui est vue
comme un membre à part entière du Commonwealth titanien,
abrite l’ambassade extrasolaire titanienne.
LES MISSIONS DE GATECRASHING Haplopelma (Tellurique/K0V/Mars)  : Il s’agit de l’une des
exoplanètes connues pour avoir été visitées par les Iktomis,
LES PORTES DE PANDORE bien qu’il ne reste que peu de traces de leur présence. Cette
colonie est aujourd’hui un centre majeur et un lieu de pèleri-
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES nage pour les xénodéistes.
Hiranyaksha (Super-Terre/M4V/Vulcanoïde) : De toutes les colo-
INFORMATIONS DE JEU nies extrasolaires, cette planète est la plus grande (23 000 km de
74
4
ARCADIE
Laissez-moi deviner, vous n’avez jamais entendu parler d’Ar-
cadie, hein ? C’est normal, personne n’en a entendu parler.
Arcadie n’est pas une exoplanète dont on discute sur la Toile.
Même dans la communauté des gatecrasheurs, son existence
n’est rien de plus qu’une rumeur. L’adresse de la Porte et la dési-
gnation stellaire d’Arcadie ne sont pas dans les bases de données
publiques. C’est parce que le groupe qui a choisi d’y établir un
abri privé a fait de grands efforts pour dissimuler son existence,
ainsi que le fait qu’il existe de l’activité entre la Porte de Mars
et ce système.
Si Pathinder est bien entendu au courant de l’existence
d’Arcadie –puisqu’ils savent à peu près tout ce qui se passe
en lien avec la Porte de Mars –, même dans les plus hauts rangs
du Consortium planétaire, peu en connaissent l’existence. Le
groupe particulier de gérontocrates qui a lancé et inancé la
construction d’un aérostat dans l’atmosphère de cette planète
nuageuse a aussi travaillé dur pour convaincre Pathinder de ne
pas ébruiter son existence. S’il n’y avait pas eu une fuite d’infor-
mations qui a pu laisser passer des détails mineurs sur ce projet
à certains cercles privilégiés dans le Consortium, même Firewall
n’aurait aucune idée de son existence.
Qui est derrière ce projet  ? Quelles sont ses intentions  ?
Pourquoi aspire-t-il tant au secret ? Ces questions restent sans
diamètre) et celle où la gravité est la plus forte (1,9 g).
Logos (Lune géante glacée/M7V/Fissure) : Établie par des IAG,
cette station est un refuge pour les mercuriels et leurs partisans.
Moria (Naine glacée/M1V/Pandore) : Cette colonie, fondée
dans une série d’immenses et d’impressionnantes cavernes
naturelles et souterraines, chauffées par l’activité géother-
mique, est considérée comme l’une des plus époustoulantes
colonies extrasolaires.
Ne No Kuni (Cthonienne/M2V/Discorde) : Cette planète cthoni-
enne, riche en métaux, abrite la plus grande opération minière
extrasolaire. Elle est principalement exploitée par des iliales et
des partenaires du groupe Go-nin.
Le Monde de Templeton (Tellurique/M0V/Fissure et Mars) :
À l’origine, il s’agissait d’une colonie de Pathfinder qu’on
pensait perdue après l’effondrement du plafond de la caverne
qui l’abritait. Les survivants s’enfuirent vers le Commonwealth
titanien. Après la reprise du contact un an plus tard, ils se
sont rendu compte que, selon les règles de Pathinder, leur
sauvegarde en nouvelle morphose était aujourd’hui considérée
comme leur être juridique, et qu’ils étaient eux-mêmes consi-
dérés comme des forks anormaux, privés de droits civiques, et
relégués au rang de non-entités morales.
■

réponses, malgré les efforts de vecteurs de ARCADIE Aujourd’hui, la minilune est sensiblement
Firewall pour investiguer au plus profond de plus légère, et un spatioport en fonctionne-
la Toile. En fait, il pourrait très bien s’agir de Type : ment se trouve à 200 mètres de la Porte. Lors
Terrestre (vénusien)
quelque chose d’aussi banal qu’une station de ma visite, après avoir surmonté la petite
de vacances exclusivement réservée à certains Étoile principale : secousse philosophique qui a ébranlé mon
M3V (naine rouge)
riches immortels. Ce pourrait être quelque rhombencéphale, et après avoir arrêté de re-
chose de plus sinistre, comme une base de Gravité : garder bêtement la planète (même si j’ai vu
0,94 g
recherche sur des technologies dangereuses. Vénus et d’autres planètes depuis leurs orbites,
Ce pourrait être quelque chose d’inattendu, Diamètre : je suis toujours un gros fan de porno spatial),
10 300 km
comme l’arrangement secret d’une organisa- j’ai pris mon kit et je me suis élancé, lottant
tion particulière pour rencontrer à distance les Pression atmosphérique : jusqu’au port et l’étape suivante de mon
96 atm
Courtiers, à l’abri des yeux indiscrets. voyage d’affaires.
Jusqu’à ce que l’on obtienne la conirmation Composition de l’atmosphère : Cinq heures plus tard, j’ai enin ini de ba-
92 % de dioxyde de carbone, 5 % d’azote
qu’il y existe un risque-X potentiel, ces données tailler avec les esprits et les systèmes respon-
sont d’un intérêt limité pour Firewall. Mais Température à la surface (moyenne) : sables du port, et ils se sont arrangés pour que
480 °C
nous continuons bien sûr à surveiller toutes je sois sur la prochaine navette convenable à
mentions ou traces du projet, par précaution. Durée du jour : destination de Sommet des nuages (tel est le
95 jours
nom de travail bien trompeur du projet d’aé-
EN SUSPENSION TOUT LÀ-HAUT Période orbitale :
193 jours
rostat local, situé dans l’atmosphère supé-
[Début de la transcription de log personnel, rieure d’Arcadie). Ils se demandaient pourquoi
source inconnue] Satellites : quelqu’un voulait envoyer un corps en chair
1 (Point de vue)
Passer une Porte est quelque chose de décon- et en os dans le puits gravitationnel à cette
certant, même quand on est complètement pré- Accès par : étape du projet. Je n’ai rien expliqué, mais j’ai
Aucun (accessible via la Porte de Mars vers
paré à découvrir un environnement différent. Point de vue) insisté. Bien sûr, j’aurais pu leur dire que leur
Le changement est toujours brutal quand on chef-d’œuvre serait complètement inutile si les
se retrouve soumis à une nouvelle gravité, sous gens qui voulaient s’en servir ne pouvaient pas
un nouveau ciel, à voir grâce à une nouvelle lu- l’atteindre une fois ini. Mais bon, d’accord, il
mière. Au fond de vous, une petite voix vous dit : « Hé ! tu viens n’est pas encore terminé.
juste de voyager sur X millions d’années-lumière, alors arrête C’est ce qui explique pourquoi les navettes de luxe n’ont pas
de penser que tu contrôles tout. » Si l’on est malchanceux, la encore été construites. Plus tard, les voyages se feront en deux
direction du champ de gravité est différente, ou l’on se retrouve étapes, avec des orbiteurs à fusion passant d’Arcadie à cette mi-
nez à nez avec le canon du lingue d’un agent de sécurité parano. nilune, puis à l’aide d’un véhicule aérien à poussée vectorielle
Et si l’on est vraiment malchanceux, eh bien, on pour transporter les passagers. Ce dernier se
est mort. Voire pire. détachera de l’orbiteur à haute vitesse, dé-
En passant de Mars à Arcadie, le princi- POINT DE VUE ploiera des ailes et ralentira pendant sa des-
pal changement est qu’il n’y a soudainement cente jusqu’à s’arrimer à l’aérostat. (Mouais…
presque plus de gravité. On se retrouve aussi Type : Peut-être qu’il serait plus sûr de faire une ego-
sous une planète qui lotte juste au-dessus de Lune rocheuse en rotation synchrone diffusion depuis la minilune et une morphose
sa tête… Une boule de nuages tourbillonnants, Satellite de : sur l’aérostat. Ce serait moins cher, après tout.
lumineux grâce à l’étoile locale, ou émettant Arcadie Enin, ce n’est pas mon problème.) À la place,

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

une douce lumière réfractée. La Porte locale Gravité : j’ai dû partir avec une cargaison de matériaux
se trouve sur une minilune rocheuse, appelée 0,01 g sufisamment délicats et précieux pour pou-
Point de vue. Les ouvriers n’y ont pas encore Diamètre : voir proiter d’un voyage relativement tran-
mis de toit, c’est prévu plus tard dans le plan 630 km quille. On m’a fourni une capsule bien rem-
de construction. Ils sont trop occupés à creuser Pression atmosphérique : bourrée, et j’ai même pu suivre les procédures
la minilune pour y trouver des matériaux pour Négligeable de vol qui se sont même afichées en temps
leur projet de développement. Plutôt que de Composition de l’atmosphère : réel (peut-être pour me rappeler que je prenais
faire passer des vaisseaux spatiaux tout entier Traces d’argon et d’azote un risque stupide, au cas où je risquerais de
l’un après l’autre, ils ont installé des séries d’au- Température à la surface (moyenne) : m’ennuyer).
to-usines. Ils les ont chargées des esprits d’ingé- 160 °C Tout d’abord, le conteneur de marchandises
nieurs, bien contents de travailler de manière Durée du jour : proilé a été équipé d’un propulseur/superstra- . 4.4.4.4.4.
totalement virtuelle pendant quelques mois en 15 jours toréacteur/baie aérodynamique à géométrie 4 .4 .4.4.4
échange de primes sympathiques. variable, détachable et à fusion, puis il a quit-
4.
Période orbitale :
.
.4.4

Les ingénieurs n’ont pas été prévenus qu’ils 15 jours té la minilune et a passé quelques minutes à
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

ne sont en fait que des forks qui seront suppri- Satellites : compenser une partie de sa vitesse orbitale. Ça
més au terme de leur contrat. Les gens à l’ori- Aucun l’a mené dans l’atmosphère supérieure, où il
gine de ce projet ne plaisantent pas en ce qui Accès par : a proité des merveilles de l’aérofreinage sur
concerne leurs secrets. Porte de Mars deux orbites descendantes (en d’autres termes,
deux heures d’ennui pour moi). Une fois qu’il
.4.

75
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
76
a décidé qu’il était maintenant devenu un véhicule aérien, les
ailes se sont déployées et les systèmes de pilotage se sont défaits
du reste de la vélocité au moyen de quelques autres secousses
à en ébranler mon squelette. Enin, les systèmes de vol ont
largué sans cérémonie le conteneur de marchandises, ont mis
le superstratoréacteur en route, puis sont retournés en orbite,
accompagnés du soupir de soulagement électronique presque
audible de l’IA pilote.
À ce moment-là, si les deux systèmes successifs de freinage en
chute libre n’avaient pas fonctionné… eh bien, j’aurais gagné
une nouvelle morphose sur Mars, sans avoir la moindre his-
toire à raconter. Heureusement, ils ont bien marché, et ils m’ont
même amené au bon endroit, dérivant doucement à des vitesses
subsoniques. Le conteneur a largué le deuxième parachute, a
sorti un ballon avec une toile en nanotube, a allumé une torche
à fusion pour le remplir, puis s’est doucement transformé en zep-
pelin, et a tranquillement lotté au travers des nuages arcadiens.
Une demi-heure plus tard, l’afichage radar que j’avais surveillé
du coin de l’œil tout en lisant les rapports de planiication du
travail de l’aérostat a fait « bip », me prévenant ainsi qu’il avait
trouvé notre destination. Quelques impulsions dirigées de fu-
sion m’ont transporté au-dessus du lieu en question, jusqu’à ce
que les hélicos de transport puissent sortir, s’accrocher et appor-
ter le conteneur dans l’aérostat.
Alors que j’émergeais de la cabine passager, le superviseur, qui
s’agitait à propos du déchargement de la cargaison, a marqué
un temps d’arrêt lagrant. (On dirait que j’ai pris un grand plai-
sir à ennuyer des morphes synthétiques, ce jour-là.) Il se trouve
que les systèmes du port de la minilune avaient omis de lui dire
qu’un sac à viande gênant avait insisté pour venir le voir. Je me
demande si ce n’était pas en fait une bonne blague, et pour être
honnête, la plaisanterie était bonne.
J’ai donc passé dix minutes de plus à m’expliquer aux sys-
tèmes locaux de gestion de la construction, puis je suis enin
sorti de la soute. Et c’est comme ça que je suis devenu le pre-
mier vrai transhumain au corps protéiné et à l’esprit humain à
contempler le monde artiiciel de Sommet des nuages.
(Il faut changer ce nom.)
J’ai commencé à décrocher mon casque, et le morphe synthé-
tique qui m’avait été assigné a fait un bond en avant.
—  Cela n’est pas recommandé, monsieur Hussain, m’a-t-il
dit.
Je me suis arrêté et je l’ai regardé froidement.
—  Et pourquoi pas  ? lui ai-je demandé. Tous les rapports
m’ont assuré que l’intérieur contient aujourd’hui une atmos-
phère complètement respirable.
— Eh bien, oui… (L’ego qui contrôlait le morphe était hu-
main – un ingénieur appelé Haliassos – et je pouvais sentir la
nervosité transparaître dans sa voix.) Le mélange atmosphé-
rique est totalement respirable, et la pression est bonne, bien
sûr… (Bien sûr ; elle était légèrement en dessous de la pression
extérieure, qui à cette altitude sur Arcadie était la même que sur
Terre.) Mais il y a beaucoup de travaux de construction encore
en cours… des solvants exotiques ont été utilisés… et les mé-
langes de sols dans les sections paysagères sont en train d’être
pulvérisés.
Je lui ai retourné mon plus beau sourire « je n’ai pas envie
de rigoler ».
— Vous avez néanmoins déclaré l’atmosphère respirable. S’il
s’avère qu’elle ne l’est pas, les responsabilités seront assignées
comme convenu.
J’ai terminé le déverrouillage manuel, j’ai ordonné à la com-
binaison de relâcher le casque, puis je l’ai soulevé, tout en re-
gardant Haliassos debout devant moi, igé par la confusion.
Ensuite, j’ai pris une profonde inspiration et j’ai fait un sourire
un peu plus franc
— Voilà, ai-je dit, tout semble normal. Il faut juste que vous
ayez un peu plus coniance en votre travail.
Haliassos s’est tourné pour montrer le chemin, son châssis
robotique afichant des signes de langage corporel humain. Je
pense qu’il s’attendait à ce que je tombe, raide mort, à tout
instant.
En fait, ma combinaison m’indiquait depuis déjà quelques
minutes que l’air était respirable pour mon morphe, surtout
compte tenu de ses améliorations. Mais ça ne fait jamais de mal
de prendre les gens à contre-pied.
Cinq pas de plus nous ont amenés jusqu’à la sortie de la pièce
où cette petite conversation avait eu lieu, et jusqu’au dôme-es-
pace principal de l’aérostat. Là, j’ai pris un moment pour regar-
der autour de moi et apprécier ce qui avait été fait, et, pour être
honnête, j’ai été plutôt impressionné.
Appeler cette structure un « aérostat » fait penser que c’est
un peu comme un zeppelin, soit un ballon allongé en un peu
plus glamour, comme la forme inale du système de navette qui
m’avait amené ici. (En tout cas, c’est l’effet que ça a sur moi,
mais j’ai le droit d’être vieux jeu, je suis assez âgé pour ça.) Ce
n’est pas comme ça que la colonisation lottante à la vénusienne
fonctionne, bien sûr. Ces ballons ont la forme de dômes, conçus
et construits pour lotter avec leur partie plate orientée vers le
bas. Les habitants vivent tout simplement au sein du ballon.
Peut-être avez-vous déjà vu des images des villes des nuages de
Vénus ? Cet aérostat n’était pas plus grand que la plupart de
celles-là, en fait. Mais il était encore inhabité, ce qui voulait dire
que l’espace était grand ouvert, et qu’un peu de la lumière de
l’étoile locale s’y iniltrait et se mélangeait à la lueur des lumières
artiicielles, à l’intérieur.
J’ai regardé Haliassos.
— Je vois que les autres rapports sont également exacts, ai-je
dit, et je présume donc que les problèmes de planning sont aussi
importants que j’ai cru le comprendre.
Il s’est tourné vers moi. On aurait dit qu’il commençait à
contrôler sa gêne, et qu’il avait décidé de commencer à baratiner.
— Nous avons des hauts et des bas, mais c’est la routine, m’a-
t-il dit. Pourrais-je simplement connaître votre poste exacte, et
quel est le but de votre visite ?
—  Tout à fait, ai-je répondu. Je relève directement du
Directorat Beni Qasim. Contrairement au personnel de
construction, je ne suis pas un employé intérimaire ou un ap-
prenti, et je n’ai pas non plus signé d’accords de non-divulgation
si restrictifs qu’ils peuvent faire pleurer des yeux robotiques. (Et
je ne suis pas non plus un fork édité sous contrat pour une durée
limitée, suivi d’une suppression, n’ai-je très diplomatiquement
pas ajouté.) Contrairement aux groupes comportementalisés de
travail, je suis au courant de tout le programme. Je suis le repré-
sentant du Directorat sur Arcadie, Andreas Haliassos, et j’ai un
léger problème à résoudre. Pouvons-nous continuer ?
 Haliassos a hoché la tête et s’est traîné derrière moi alors que désactivées, et ont sûrement été détruites par des systèmes de dé-
je m’élançais vers le pont principal de contrôle. J’espérais que fense inconnus. Gatekeeper a envoyé une mission de reconnais-
j’avais bien réussi à assimiler son proil, auquel cas ce discours sance accompagnée d’une équipe d’explorateurs en morphes de
un peu balourd l’aurait pris de court, juste assez pour qu’il plongeur solaire et ils ont été anéantis. D’autres tentatives pour
continue à s’inquiéter pour son travail – voire pour sa propre atteindre et étudier le vaisseau sont en cours, à l’initiative de
santé – sans lui donner le temps de se demander si j’avais bien Gatekeeper et d’une hypercorp du système intérieur, Analyses
dit la vérité au sujet de ma mission. Sauf, bien sûr, s’il était en Sirius. Des manœuvres récentes ont amené le vaisseau plus près
fait la source du problème que je venais résoudre, auquel cas il de la chromosphère de l’étoile. S’il y trouvait refuge, il serait
était probable que j’aie représenté une menace pour lui depuis complètement hors de notre portée.
le début. Il ne semble pas plausible que la vie ait pu se développer
Il y avait de fortes chances pour que quelqu’un sur l’aérostat sur aucune des planètes ou des lunes du système stellaire de
se demande déjà si j’étais venu pour le trouver. La fuite d’in- Babylone. S’il est possible que les constructeurs du vaisseau
formations identiiée par l’équipe de renseignements de Beni soient à l’origine arrivés dans le système via la Porte, et aient
Qasim était subtile, mais montrait clairement que quelqu’un – construit le vaisseau ici, il est également tout à fait possible que
une agence extérieure ou autre – avait au moins un informateur le vaisseau soit originaire d’un autre système et qu’il soit capable
en place, quelque part au sein de l’équipe de construction. Et de voyage interstellaire.
j’étais là pour colmater cette fuite, sans perdre de temps.
Je n’ai pas menti à Haliassos, mais je ne lui ai dit qu’une par- ANALYSE DU CRATÈRE D’IMPACT
tie de la vérité. Je relève bien du Directorat Beni Qasim – parce [Début de l’extrait des rapports d’Analyse Sirius sur la surface
que je suis l’un des Beni Qasim. Nous ne sommes pas tous des de Babylone]
sybarites pourris gâtés ou des rentiers. Certains d’entre nous Je suis aujourd’hui raisonnablement convaincu que la nature
se sont battus pour gagner leur place, et nous aimons parfaire atypique et précise des marques à la surface du satellite est incom-
nos talents. De même, les Beni Qasim ont leurs objectifs et leurs patible avec la théorie originale d’impact de micrométéorites ima-
priorités, et nous n’aimons pas gaspiller notre argent, même si ginée par le docteur Edhino. Il est facile de comprendre pourquoi
nous en avons hérité. Alors, quand nous en dépensons relati- c’est l’hypothèse dominante, en raison des similitudes évidentes
vement beaucoup en construisant une cachette privée derrière avec la lune de la Terre, et le fait que les mystères demandent
une Porte à l’adresse secrète, nous aimons préserver nos secrets. plus de travail pour être résolus (ce qui implique donc de devoir
Ça allait être drôle. rester plus longtemps ici… et personne ne le souhaite). Je com-
mence à penser que ces marques proviennent en fait d’impacts
d’armes, même si je ne comprends pas pourquoi
BABYLONE on se servirait de cette lune comme d’une cible
La Porte de Babylone s’ouvre sur une lune BABYLONE d’entraînement. Enin, sauf si quelqu’un a été
banale en rotation synchrone autour d’une posté ici aussi longtemps que moi… Dans ce
planète tellurique brûlée par son étoile jaune Type : cas, «  l’ennui  » semble être une raison tout à
toute proche. Deuxième lieu extrasolaire à Lune rocheuse en rotation synchrone fait adéquate.
avoir été exploré, cette lune tire son nom de la Étoile principale : Regardez ces photos. Nous avons là de nom-
ville mythologique autrefois appelée « la porte G4V (naine jaune) breux sites avec des marques profondes et le
des dieux ». Les études primaires menées par Satellite de : sable est vitriié. La profondeur moyenne est de
les chercheurs de Gatekeeper n’y trouvèrent Agade 5 mètres sous la surface, et certaines vont même
rien d’intéressant, à l’exception de quelques jusqu’à 30 mètres. Les modélisations avancées

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

Gravité :
bizarreries dans la forme de cratères d’impact 0,09 g
marquant la surface de Babylone. Diamètre :
On découvrit un peu plus tard que la Porte 950 km
de Mars s’ouvrait également ici, si bien que peu Pression atmosphérique :
de temps après, Babylone it la une. L’une des Négligeable
équipes de recherche envoyée sur la lune par Composition de l’atmosphère :
Pathinder eut la chance de détecter un objet Traces d’oxygène et d’hélium
inconnu en orbite dans la couronne de l’étoile. Température à la surface
Une analyse plus approfondie détermina qu’il (Min/Moy/Max) :
–150 °C/60 °C/450 °C
s’agissait probablement d’un vaisseau spatial
d’origine inconnue. Durée du jour :
Malgré l’envoi de plusieurs sondes pour
1,5 jour
étudier l’objet, les tentatives pour le faire, Période orbitale :
nous montrent que les sites sont toujours paral-
lèles. L’espacement entre les sillons de verre est
constant. On dirait presque des mitraillages.
Les silicates inhabituels que l’on a retrouvés
dans trente-neuf lieux d’impact sont également
intéressants. Ces échantillons sont très sem-
blables, avec une variance maximale de 7,05 %.
Nous n’avons pas relevé de traces de ces silicates
sur d’autres sites (plus traditionnels) d’impact ni
dans la croûte de la lune. Si une datation précise
est dificile à faire, j’estime que le plus récent de . 4.4.4.4.4.
ces échantillons a environ 30  ans, en prenant 4 .4 .4.4.4
en compte l’érosion en surface, qui est minime.
4.
.
.4.4

1,5 jour
ou même pour l’atteindre, ont pratiquement J’estimerais le plus ancien à 3 000 ans, mini-
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

toutes échoué. Le vaisseau s’éloigne de tout Satellites : mum, voire bien plus. Il est tout à fait possible
Aucun
ce qui s’en approche, et semble se servir de que des échantillons plus anciens soient indétec-
techniques de camoulage qui lui permettent Accès par : tables à cause de l’érosion et d’autres facteurs
Porte de Mars, Porte de Pandore
de se cacher au plus profond de la couronne. environnementaux.
Les sondes qui ont pu s’en approcher ont été [Fin de l’extrait]
.4.

77
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
78
RAPPORT DE DÉBRIEFING DE L’INCIDENT
Objet : Obano Bunuel, agent d’intervention, habilitation
cyan
Affectation : Projet de la Canaille de Babylone
[Début de la transcription]
Notre approche était toute tranquille, toute en douceur, et
suivait toutes les procédures opératoires standard à la lettre.
Nous avons commencé par faire un balayage de la zone, éta-
blissant ainsi que notre vaisseau était le seul aux environs
immédiats, ce qui était exactement ce à quoi nous nous atten-
dions. Nous avons soigneusement analysé l’environnement
de la couronne, ain de nous assurer qu’elle ne cachait aucun
invité surprise nous observant en silence. Nous avons com-
paré la signature stellaire de l’étoile avec nos dossiers pour
conirmer notre localisation. Nous avons traqué la position
et le proil de la Canaille, à l’affût de tout signe de réponse.
Tout se passait exactement comme prévu. Toutes les dévia-
tions se trouvaient dans des niveaux acceptables de tolérance.
Convaincus que tout était conforme au plan, nous nous
sommes placés sur une trajectoire graduelle d’interception.
À environ quatre heures de notre cible, Fernanda a lancé la
séquence d’analyse. Nous nous attentions à subir des inter-
férences de la part de l’EM stellaire, mais nous pensions être
assez éloignés pour pouvoir commencer. Nous avions tort.
Treize secondes après le début de l’analyse, la télémétrie de
la Canaille a soudainement changé. Nous avons vu une on-
dulation sur sa coque extérieure, et des luctuations sur son
châssis externe. Des sortes de coutures sont apparues là où il
n’y en avait pas auparavant. Nous étions tous tellement exci-
tés… La Canaille était en ligne, et nous recevions des pings.
Elle nous analysait, elle aussi. Je crois que seul Zander était
assez lucide pour avoir peur.
J’étais en train d’observer la Canaille au
travers des capteurs longue portée pendant
qu’elle se tournait, et une longue série de
brides étroites, ou un genre de porte, se sont
ouvertes à une extrémité. Nous avons même Tellurique (semblable à la Terre)
commencé à recevoir des données sur l’in-
térieur du vaisseau, mais je n’arrivais pas à
interpréter ce que je voyais sur les écrans, au
début. Puis j’ai compris : la Canaille est orga-
nique. Elle est vivante.
C’est à ce moment-là que nous avons été
touchés. Je ne sais pas trop ce que c’était,
mais ça a descendu Fernanda et Zander, et ça
Pression atmosphérique :
a paralysé mes systèmes. J’ai juste eu le temps Composition de l’atmosphère :
de m’enfuir en faisant une egodiffusion. Puis 75 % d’azote, 22 % d’oxygène
je me suis réveillé ici. Température à la surface
J’ai lu dans le rapport que les toutes der-
–90 °C/14 °C/55 °C
nières données des capteurs que nous avions
reçues n’ont pas été transmises jusqu’ici.
Mais je me souviens que juste avant que
je m’enfuie les capteurs avaient relevé
d’étranges modèles énergétiques provenant
de l’intérieur de la Canaille. Quatre, en fait.
Si vous voulez mon avis, je captais des
données venant de quatre êtres vivants.
[Fin de la transcription]
UN JOUR DANS LA VIE D’UNE SALAMANDRE
Extrait d’un lifelog public
Source : Islar Tennin, ingénieur en morphe salamandre, Ukko
Jylinä
[Début de l’extrait]
Je vous le dis, je n’avais jamais rien vu de tel. On ne peut même
pas comparer ça avec cette tempête aux éruptions complètement
dingues d’il y a deux ans. Il devait y avoir presque deux mille gros
pépères dans le port pour voir la présentation. Je n’avais jamais
vu autant de suryas rassemblés. Gatekeeper avait clairement sor-
ti le grand jeu pour cette mission de recrutement. Comparée à la
nouvelle plate-forme de transmission qu’ils avaient mise en place,
la nôtre avait l’air d’une poubelle. «  Oh, gardez-la, ce n’est pas
grave » avaient-ils dit, d’un geste négligent.
Et d’où venait toute cette agitation ? Eh bien, accrochez-vous,
ils veulent recruter une escouade de Solariens pour faire du gate-
crashing ! Ils veulent qu’on aille dans un système appelé Babylone,
pour entrer en contact avec quelque chose qui vit, pensent-ils, dans
la couronne de l’étoile de ce système. Aucun des vieux chanteurs
des profondeurs n’était jamais passé par une Porte avant ça, mais
les proxys de Gatekeeper étaient tout sourires, et étaient sûrs que
c’était possible. « Tous les paramètres ont été analysés de manière
satisfaisante », ont-ils dit. Je crois qu’en langage hypercorp, ça veut
dire « pas de problèmes » ou quelque chose du genre. Ushoma et
moi, on pense plutôt qu’ils se sont contentés de fourrer un surya
dépourvu d’ego dans une Porte sans recevoir du sushi de l’autre
côté. Ils en ont déduit qu’on n’aura pas de problèmes.
Malgré le danger, cette proposition a attiré beaucoup de gens.
Je n’avais jamais vu autant de suryas communiquer par chro-
matophores si rapidement. Aucun surya n’a jamais nagé dans la
couronne d’une autre étoile, auparavant. Ça promet une belle
aventure. Ils parlent déjà de former une nouvelle
tribu, de propager l’espèce sur d’autres étoiles.
BLUEWOOD En ce qui me concerne, je pense qu’ils sont
fous. Une étoile, c’est tout ce dont j’ai besoin. J’ai
Type : rejoint la culture des nageurs du Soleil pour ne
plus avoir à travailler avec des corpos et pour
Étoile principale : arrêter de vendre ma vie pour des contrats. Le
G1V (naine jaune) petit triton voit très bien les pièges cachés dans
Gravité : les petites lignes.
1,04 g [Fin de la transcription]
Diamètre :
15 300 km
1,02 atm
BLUEWOOD
L’exoplanète Bluewood est intéressante,
car c’est l’une des rares planètes découvertes
jusqu’alors qui ressemble vraiment à la Terre.
C’est aussi l’une des premières à avoir été coloni-
(Min/Moy/Max) : sé par des autonomistes via la Porte de la Fissure.
Nommée ainsi en référence à la vaste étendue
Durée du jour : de forêt bleue qui couvre ses terres émergées,
21 heures
Bluewood est une planète à la fois fascinante et
Période orbitale : potentiellement dangereuse. La lore et la faune
411 jours
présentent des propriétés qui n’ont été trouvées
Satellites :
nulle part ailleurs, ce qui fait penser à certains
Aucun
que les formes de vie de Bluewood ont été fabri-
Accès par : quées – ou au moins modiiées – par des entités
Porte de la Fissure
inconnues. La façon dont la forêt a submergé des
colonies transhumaines et pénétré les réseaux
d’informations est alarmante. Jusqu’ici, la forêt semble inoffen-
sive, mais tout le monde n’est pas convaincu qu’elle le restera
indéiniment.

RAPPORT DE MISSION FIREWALL 319947D

Agent : Slider Zone
La première chose qu’on remarque quand on regarde une carte
de Bluewood, c’est la forêt. C’est aussi la première chose qu’on voit
quand on sort de la Porte. L’eau recouvre 60 % de la planète, et
91 % des terres émergées sont formées par un seul supercontinent
équatorial. La quasi-totalité du supercontinent, à l’exception des
zones montagneuses ou désertiques, est recouverte d’une immense
forêt, qui tapisse près de 60 % des terres. Elle est visible sur les
cartes orbitales sous la forme d’un bleu ardoise uniforme. Cette
forêt est composée d’arbres dotés de grandes feuilles bleu outremer
et d’épais troncs bleu ardoise pâle. Ils mesurent de 8 à 20 mètres
de haut, pour un diamètre compris entre 3 et 5 mètres. Certains
des biologistes à qui j’ai parlé décrivent ces arbres comme étant
des êtres uniques et bien distincts, mais d’autres sont convaincu du
contraire. Les racines de ces arbres sont interconnectées avec celles
des autres arbres situés à proximité. À ce qu’on m’a dit, cette vaste
forêt serait plutôt un immense rhizome boisé.
Il est intéressant de souligner que le bleu est une couleur rare,
pour les formes de vie végétales. Quand il s’agit de convertir la lu-
mière d’un soleil en énergie grâce à la photosynthèse, les longueurs
d’onde de lumière bleue fournissent l’un des meilleurs ratios de
conversion de l’énergie. En termes de croissance, les plantes qui
absorbent la lumière bleue ont un avantage évolutionnaire sur les
plantes qui la relètent (comme c’est le cas des feuilles bleues). Mais
malgré cela, c’est le bleu qui prédomine dans la lore de Bluewood.

UN ÉCOSYSTÈME HARMONIEUX
Les arbres bleus, comme les appellent les locaux, forment la base de
tout l’écosystème terrestre. De nombreuses formes de vies volantes et
arboricoles s’abritent sur et dans ces arbres. D’autres créatures pros-
pèrent au sol, au-dessous. Certains de ces animaux boivent la sève de-
puis des poches spéciales situées sur les arbres, d’autres dévorent leurs
fruits, le bois mort ou les feuilles mortes. Au terme de plusieurs années
d’observation minutieuse, il a été établi qu’aucune de ces formes de
vie ne se nourrit directement des arbres eux-mêmes. D’ailleurs, elles

LA TERRE
ne les endommagent même jamais. Même les insectes ne font aucun
mal aux arbres vivants. Plus surprenant encore, aucune des formes de
vie n’attaque les autres ou ne s’en nourrit directement. La dynamique
de prédateur et de proie est complètement absente sur Bluewood. Par
exemple, les quelques carnivores qui y évoluent sont des charognards
qui ne se nourrissent donc que de cadavres. Il existe des parasites qui
vivent sur les arbres et sur de nombreux animaux, mais sans faire le
moindre mal à leurs hôtes. Aucune créature de Bluewood n’en man-
gera une autre, à moins que la proie ne soit morte par accident ou de
cause naturelle.
Comme certains des colons parmi les plus portés sur la spirituali- .4 .
.4.4.4
té le répètent souvent, l’écosystème tout entier vit en harmonie. Les .4 4.4
biologistes ont constaté que cette harmonie semble avoir été spécia-
.
4.4 .4.

lement conçue pour proiter aux arbres bleus. Les animaux qui se
.4.4.4.4.4.4.4

nourrissent du bois mort nettoient la forêt en l’en débarrassant, sans

toucher aux parties vivantes. D’autres animaux mangent les fruits tur-
quoise des arbres, puis transportent ou défèquent leurs graines à des
.4.4.4

endroits où des arbres bleus sont morts récemment, stimulant ainsi

leur repousse. La sève et les fruits de ces arbres contiennent une large
.4

79
4.4
.4.
.4

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
80
variété de produits chimiques complexes. Certains astrobiologistes
se demandent s’ils ne seraient pas capables de communiquer ou de
contrôler les animaux qui se nourrissent de ces composés chimiques.
LA FORÊT DÉFENDUE
Malgré cette absence de prédateurs et cet inhabituel écosystème
de coexistence paciique, l’harmonie de la forêt s’évanouit aussitôt
que les arbres bleus sont menacés ou blessés. Les biologistes ont
d’abord observé ce phénomène quand des explorateurs ont abattu
des arbres et que les scientiiques ont recueilli des échantillons pour
les étudier. De petites créatures ressemblant à des écureuils, norma-
lement passives et sereines, ont déferlé en masse et ont mordu ceux
qui faisaient du mal aux arbres. Des créatures volantes ont plongé en
piqué pour donner des coups de becs et de serres aux agresseurs. Des
animaux fouisseurs les ont attaqués avec leurs grandes griffes acé-
rées. Il était évident que ces créatures étaient dénuées d’intelligence,
sans aucune compréhension de quelque tactique que ce soit, mais
elles étaient excessivement tenaces et agissaient clairement pour dé-
fendre les arbres bleus. Heureusement, elles se sont calmées dès que
les arbres n’étaient plus en danger immédiat.
Au début, plusieurs explorateurs et chercheurs ont été blessés par
des créatures qui défendaient ces arbres. Les colons ont depuis appris
que s’ils veulent obtenir des échantillons, tailler un sentier ou couper
un arbre, il vaut mieux avoir recours à de petits robots résistants, tels
que des nains ou des serviteurs. Les habitants s’assurent que tous
les visiteurs de la planète sachent que si ramasser du bois mort ou
même casser des parties mortes sur des arbres vivants ne pose aucun
problème, nuire à un arbre bleu peut vous mettre en danger.
Contrairement à ce qui se passe lorsqu’on s’en prend aux arbres
bleus, les animaux s’enfuient immédiatement si on les attaque. La
plupart d’entre eux se défendent s’ils sont acculés, mais aucun autre
animal ne vient les aider. N’ayant aucun prédateur local, la plupart
des créatures de Bluewood ne se montrent pas craintives ou timides
au contact des transhumains. Il n’est donc pas automatique qu’elles
fuient en leur présence. Les animaux peuvent parfois se montrer cu-
rieux : il leur arrive de suivre les visiteurs, ou encore de leur sauter ou
grimper dessus pour voir ce qu’ils font.
Les recherches actuelles n’ont pas encore révélé pourquoi et com-
ment un monde dépourvu de prédateurs a pu aboutir à des réac-
tions si inhabituelles. Certains des biologistes avec qui j’ai discuté
imaginent que les arbres bleus et l’écologie de cette planète sont le
fruit d’une création artiicielle, ou tout au moins, que son dévelop-
pement a été modiié et guidé. Voici une autre preuve en faveur de
cette théorie : les comportements de beaucoup d’animaux ont sans
équivoque pour vocation de favoriser la croissance des arbres bleus.
Par exemple, certaines créatures décomposent les arbres tombés et
nettoient le terrain pour que de nouveaux arbres bleus y poussent.
LA RECHERCHE ET LA COLONISATION
À l’origine, Bluewood était un lieu de rêve pour les biologistes,
ainsi qu’un emplacement de choix pour y mener une colonisa-
tion limitée. L’écosystème de Bluewood est très différent de tout
ce que l’on peut trouver sur Terre, mais tant que les visiteurs ne
s’en prennent pas aux arbres, la forêt est un endroit tout à fait sûr
et facile à étudier. Bluewood est dépourvue de prédateurs, l’air et
l’eau conviennent à des transhumains, et les eaux n’abritent pas de
formes de vie hostiles ni de microbes dangereux.
Les biologistes y ont installé la première station de recherche
botanique il y a 5 ans de cela. Une année plus tard, un groupe de
8 000 autonomistes originaires du système extérieur a répondu à
l’appel envoyé par un projet de colonisation de Love & Rage pour
étudier la potentielle habitabilité de Bluewood. Deux ans plus tard,
la population de Bluewood s’élevait à 10 000 habitants, et comp-
tait plusieurs centaines de biologistes. Naturellement, ces derniers
ont fortement déconseillé de couper ou d’endommager les arbres
bleus pour construire la colonie. Ainsi, la colonie et les trois stations
de recherche furent construites à la lisière de la forêt, à un endroit
où l’environnement écologique était bien plus simple à gérer.
Les rangs des autonomistes et des anarchistes ont également été
grossis par un grand nombre d’idéalistes attirés par une planète où
l’écosystème tout entier est fondé sur l’harmonie et la coopération.
La plupart des colons sont des paciistes désireux de reproduire
l’écosystème coopératif de Bluewood. On y trouve plusieurs sectes
spirituelles et religieuses, depuis des néobouddhistes et des tech-
nocréationnistes jusqu’à des néopaïens panthéistes. Bien qu’elles
soient dédiées à un style de vie harmonieux, ce serait une erreur de
considérer ces colonies comme sans défense face à une agression.
Elles conservent des schémas d’armes dans leurs cornes d’abon-
dance, et leurs habitants sont prêts, à quelques exceptions, à se
battre pour leur survie s’ils sont menacés.
Aujourd’hui, Bluewood abrite deux colonies distantes de
15  kilomètres. La colonie originale, Arboréa, abrite environ
6 000 transhumains et se situe du côté ouest de la forêt d’arbres
bleus, à moins de 50 kilomètres de la Porte de Bluewood. La deu-
xième colonie, Harmonie, fut fondée deux ans après Arboréa, à
environ 150 kilomètres au sud-est. Elle se trouve à moins d’un ki-
lomètre de la côte du continent, et à 15 kilomètres de la lisière de la
forêt. Elle abrite aujourd’hui environ 3 000 transhumains.
L’INVASION ARBORICOLE
Dans l’année qui a suivi la fondation d’Arboréa et des nombreuses
stations de recherche biologique, les scientiiques et les colons ont dé-
couvert à quel point les arbres bleus pouvaient se montrer envahis-
sants. Bien que cette première colonie ait été située sur une crête libre
de tout arbre bleu et à distance de la lisière de la forêt, elle s’est rapide-
ment retrouvée cernée de jeunes arbres bleus envahissant les espaces
entre les bâtiments et les autres structures. Ces jeunes pieds ont poussé
rapidement, et une extension provenant de la forêt s’y est rapidement
connectée. Les stations de recherche plus éloignées ont elles aussi subi
une invasion similaire. Toute structure érigée dans un rayon de 3 kilo-
mètres autour de la forêt est envahie en un rien de temps.
Les arbres bleus qui poussent autour des bâtiments ont tendance à
les recouvrir totalement. Des branches s’étendent directement à leurs
surfaces, et s’entrelacent avec celles d’autres spécimens. Ils restent à
l’écart des endroits munis de parties mobiles telles que les portes ou
les baies de capteurs portatives, qui bougent au moins une fois tous
les quelques jours. À part ça, tout le reste se retrouve enserré dans un
labyrinthe de branches bleu ardoise, qui rappelle une toile d’araignée.
Les structures les plus proches de la forêt sont aujourd’hui presque
complètement encastrées dans le bois. Jusqu’ici, les arbres bleus ne
sont pas rentrés dans des structures fermées. Ils ne bloquent pas plus
les passages régulièrement fréquentés.
Les arbres bleus n’inligent aucun dégât ou pression aux structures
sur lesquelles et autour desquelles ils poussent, mais il est impossible
de les déloger. Les colons se sont abstenus de toute tentative à grande
échelle visant à les déraciner, les empoisonner ou les détruire. En re-
vanche, ils ont bien tenté de couper leurs branches, mais cela n’a fait
que stimuler leur croissance et provoquer des attaques de la faune
indigène de Bluewood. Il sufit d’un mois ou deux après le nettoyage
d’une portion de structure pour que la zone soit de nouveau recou-
verte par un réseau de branches. Même les unités de biodéfense nano-
tech peinent à freiner la croissance des arbres bleus.
La colonie d’Harmonie, quant à elle, est sufisamment éloignée de
la forêt pour ne pas être perturbée. Il s’agit d’un refuge pour les co-
lons inquiets des perspectives à long terme de la vie dans l’étreinte
des arbres bleus. Sa population a explosé depuis qu’un tiers des habi-
tants d’Arboréa y a emménagé. Le reste des habitants de la première
colonie, tout comme les chercheurs des stations scientiiques, se sont
accommodés à la vie dans ces environnements entourés et envahis par
les arbres bleus. Ces colons ne sont pour la plupart pas inquiets, et ne
considèrent pas les arbres comme dangereux, ni pour eux-mêmes, ni
pour les bâtiments. À Harmonie, cependant, cette opinion ne fait pas
l’unanimité. Beaucoup d’habitants ont peur que l’activité des arbres
bleus soit d’une certaine manière dangereuse.
LES ANOMALIES ÉLECTRIQUES
La surprenante invasion des arbres bleus dans les colonies
transhumaines n’est pas la seule anomalie à avoir été reportée,
sur Bluewood. À Arboréa et dans d’autres avant-postes qui ont
eux aussi été infestés d’arbres bleus, une fuite active et tangible
de sources d’énergie a été enregistrée. Les éléments indiquent que
cette énergie est en fait aspirée par les arbres bleus eux-mêmes. Sur
les systèmes d’alimentation à il, la fuite d’énergie est actuellement
de 4 %. Elle est sûrement volée par une sorte de détournement
en champ proche. En ce qui concerne les systèmes de transfert
d’énergie sans il, la perte peut atteindre les 10 %. On soupçonne
des sortes de bobines biologiques de résonance situées dans les
branches des arbres bleus d’en être la cause. On ignore tout de
l’utilisation que le métabolisme électrochimique des arbres bleus
peut faire de cette énergie, mais les chercheurs supposent qu’elle
est distribuée dans leur réseau de racines. Certains indices laissent
penser que cette énergie pourrait être utilisée ain de favoriser la
croissance et la guérison des blessures. En effet, les arbres bleus qui
ont envahi des structures transhumaines semblent à la fois pousser
et guérir plus rapidement.
Une fuite similaire sur les réseaux Toile sans il a aussi été si-
gnalée. Elle fait état d’un taux de perte de données anormalement
RUMEURS DE GATECRASHING : LES RETARDATAIRES BLEUES
Transcription de l’interview d’un gatecrasheur anonyme.
Les gars de Go-nin gardent le secret, mais ils ont trouvé des traces
d’une ancienne civilisation. Ils ont un observatoire en place dans un
système extrasolaire, et les astronomes du coin ont découvert un
trio de retardataires bleues, pas loin. « Qu’est-ce qu’une retardataire
bleue », vous vous demandez… C’est une étoile géante bleue et
brillante qui est une sorte d’anomalie dans l’évolution stellaire. Vous
voyez, la plupart des étoiles de la séquence principale, après avoir
vécu une longue vie stellaire, inissent par brûler tout l’hydrogène de
leur noyau. À partir de ce moment-là, elles commencent à fusionner
l’hydrogène de leur enveloppe extérieure, ce qui les transforme en
géantes rouges. Mais dans le cas d’une retardataire bleue, l’étoile qui
aurait normalement dû consommer tout son hydrogène et se trans-
former en géante rouge depuis déjà bien longtemps a réussi d’une
certaine manière à augmenter sa masse et son approvisionnement
en carburant, et brille donc encore. D’habitude, on ne voit ces étoiles
élevé sur les transferts de données ayant lieu dans les zones envahies
d’arbres bleus. Ils provoquent un léger mais mesurable effet d’inter-
férence sur les communications sans il, sans que l’on sache com-
ment. Encore plus étrange, on remarque aussi un taux élevé d’ar-
tefacts de données qui apparaissent sur ces réseaux Toile. L’analyse
de ces artefacts montre qu’il pourrait s’agir d’un effet secondaire
des interférences, tel que des éléments de bruits de données injectés
dans les transferts et les liens de communication. Si tel est le cas, le
procédé grâce auquel ces effets d’interférence parviennent à imiter
les protocoles Toile assez bien pour pouvoir y injecter des données
et la raison pour laquelle les iltres standard ne retirent pas ce bruit
représentent un grand mystère.
Ces découvertes ont conduit à une théorie selon laquelle les
arbres bleus pourraient surveiller étroitement l’activité Toile des
transhumains. Ils pourraient même chercher à iniltrer les réseaux
Toile locaux. En l’absence de preuves assez solides pour étayer cela,
l’analyse de la biologie des arbres bleus a découvert des ilaments
de protéine qui fonctionnent comme des nanocâbles microbiens
dans un système extrêmement élaboré de courants électriques. Ces
ilaments connectent différents arbres entre eux et, en combinaison
avec d’autres interactions électrochimiques, suggèrent qu’il pour-
rait exister une sorte de transfert de données d’un arbre à un autre.
LES AUTRES ANOMALIES
Les arbres bleus poussent de façon tellement dense dans beau-
coup d’endroits du continent que la forêt est totalement infranchis-
sable. Certaines de ces zones ont été explorées à l’aide de microbots
et de nanonuées, révélant un labyrinthe d’arbres grouillant de vie.
Les astrobiologistes estiment qu’ils ont pour l’instant répertorié
moins de 1 % des espèces de la planète.
L’intérieur des forêts, mystérieux et inaccessible, et l’abondance
de formes de vie extraterrestres apparemment modiiées, ont favo-
risé la propagation de nombreuses légendes et de rumeurs. L’une
des histoires les plus populaires chez les colons parle de tunnels
entre les branches offrant des passages jusqu’au cœur de la forêt.
D’autres parlent des missions d’hypercorps désespérées envoyées
ain d’enquêter sur des artefacts enterrés sous une forteresse de
bois vivant. D’autres encore parlent de l’intelligence qui a façonné
la lore et la faune de Bluewood, qui serait encore active, errant
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
que dans les amas globulaires, dans le halo de notre galaxie, où il y a
tellement d’étoiles qu’il devient relativement facile pour l’une d’elles
de cannibaliser le carburant d’une voisine et de remettre le passage
à l’état de géante rouge à plus tard.
Trouver une retardataire bleue dans le disque galactique principal,
c’est presque du jamais vu… Alors trois ?! Bon, et qu’est-ce que ça
a à voir avec des anciens extraterrestres ? Eh bien, imaginons que
. 4.4.4.4.4.
.4.4.4
vous êtes une civilisation avancée qui est là depuis longtemps. Assez
longtemps pour que vous deviez vous intéresser à la menace que 4 .4
4.
présentent les étoiles de vos foyers, qui pourraient se transformer
.
.4.4
en géantes rouges, et ainsi anéantir leur habitabilité. Si vous étiez
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
sufisamment avancé technologiquement, vous pourriez trouver un
moyen de mélanger les couches externes de votre étoile avec son
noyau, pour ainsi lui donner plus de carburant à brûler et ralentir le
processus de gonlement… et vous retrouver avec une retardataire
bleue.
.4.
81
.4 .4.4
4
4. .
 dans les profondeurs de la forêt, peauinant ses
créations et adaptant de nouvelles formes de vie
aux conditions toujours changeantes de la pla-
nète. Ceux qui croient en cette dernière rumeur
redoutent que la présence transhumaine puisse
un jour être considérée comme trop envahissante
ou destructrice, et que la forêt soit alors modi-
iée pour anéantir les colons. Inutile de dire qu’il
n’existe aucune preuve attestant l’une ou l’autre
de ces histoires. Ces rumeurs sont néanmoins
populaires, particulièrement à Harmonie, où un
état d’esprit suspicieux prend corps chez les co-
lons. Cette paranoïa s’étend même à l’encontre
des habitants d’Arboréa : certains Harmonistans
pensent que, d’une certaine manière, les
arbres bleus sont en train de les «  éteindre  »
psychologiquement.
BRAK KODEL
BRAK KODEL Feng : Oui, si je me rappelle bien, tu nous
as déjà poussées à utiliser ce stratagème par
Type : le passé, et on est encore en train d’essayer de
Tellurique (mercurienne) gérer les… hum… retombées de la fuite d’in-
Étoile principale : formations causée par notre action précipitée.
K9V (naine orange) Karlinsky : Quoi ? Espèce de petite… Tu se-
Gravité : rais un putain de cadavre, ou pire, si je n’avais
0,77 g pas agi avec lucidité et détermination. Et Brak
Diamètre : Kodel est en train de prendre le même chemin.
9 200 km Il vaut mieux étouffer la situation dans l’œuf.
Pression atmosphérique : Lapousse : Oui, nous connaissons ta posi-
0,04 atm tion, merci, Karol. Mais il y a d’autres consi-
Composition de l’atmosphère : dérations à prendre en compte.
92 % de dioxyde de carbone, 4 % d’azote Karlinsky : Dois-je vraiment vous rappeler
Température à la surface que l’on est face à une probable opération des
(Min/Moy/Max) : TITAN ? Et qui montre tout le respect qu’elle
–220 °C/30 °C/330 °C (25 °C dans les
vallées) a pour la transhumanité, comme on s’y atten-
dait ? Une putain d’expérience de laboratoire,
Durée du jour :
qui semble ne pas être achevée ? Chaque fois
17 heures

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
82
Période orbitale :
À : Sergei
De : Callistrio
O.K., nous avons appliqué la clé de déchif-
frement que cette femme nous avait trou-
vée sur Mars, et elle marche bien. C’est du
bon boulot… surtout vu le ichier en pièce
jointe. Une lecture intéressante. On dirait
que Pathinder s’est fourré dans un guêpier
encore pire que prévu, à Brak Kodel. Rien d’étonnant que
tout reste si secret… La situation soulève une foule de ques-
tions éthiques très préoccupantes. Reste à voir comment
ils vont gérer tout ça. À notre niveau, nous devons déinir
notre propre stratégie par rapport à cette question le plus
tôt possible. Il ne s’agit pas seulement d’une préoccupation
humanitaire, après tout : c’est un sérieux facteur de risque-X.
Heureusement, il semblerait que nous aurons bientôt les
moyens d’y faire passer des sentinelles ain d’évaluer la situa-
tion et se préparer à agir.
TRANSCRIPTION DE CONFÉRENCE
Code de réunion KU-19TT-Delta
Niveau 1 de sécurité de la compagnie
Classe de sécurité KARNAK-B3
Transcription par Système sécurisé SCARLET THÊTA
RADIUS
Présents :
Helen Rasmussen (représentante de la commission)
Karol Karlinsky (division des contrats de sécurité)
Qin Shu Feng (responsable des études scientiiques)
Sandrine Lapousse (contrôle des relations externes)
Lapousse : Merci d’avoir accepté de participer à cette réu-
nion, mesdames. J’ai pensé qu’il était temps de décider de la
marche à suivre au sujet de Brak Kodel…
Karlinsky : Tu connais déjà mon avis. On ferme la base, on
évacue tout le monde, et on lance une tête nucléaire par la Porte
avec un compte à rebours de trente secondes. On l’oublie pen-
dant dix ans et on revient une fois que le rayonnement s’est un
peu calmé.
qu’on y transfère une once de matière, on aug-
89 jours mente le risque d’attirer l’attention sur nous.
Ou pire, on fait peut-être exactement ce qu’ils
Satellites :
Aucun veulent qu’on fasse, ce qu’ils ont planiié.
Feng  : Mais si les TITAN reviennent par
Accès par :
Porte de Mars n’importe quelle Porte, de n’importe où, nous
aurons le même problème. Les contre-me-
sures prévues sont en place pour parer cette
éventualité. Je ne trouve pas que le risque soit
signiicativement plus haut dans le cas présent. La situation à
Brak Kodel laisse également présager de résultats potentiels à
la hauteur des risques pris… plus qu’à leur hauteur, d’ailleurs.
Les transhumains peuvent y habiter. Il s’y trouve de nouvelles
technologies potentiellement dangereuses, certes, mais qui ont
tout de même de la valeur. Et il s’agit d’une chance sans pareil
d’étudier le travail des TITAN, de voir comment ils pensent et
conçoivent les choses.
Karlinsky : Brak Kodel n’est pas un monde habitable par les
transhumains. [Elle invoque un afichage entoptique montrant
Brak Kodel et son étoile ; toutes les données sont jointes à
cette transcription.] C’est une boule de roche avec une inime
atmosphère et une orbite trop proche d’une étoile qui sort tout
juste de la catégorie des naines rouges. Une poignée de vallées
y ont été couvertes par son ancien propriétaire… [Un nouvel
afichage entoptique est invoqué, montrant apparemment une
vallée fermée dans un monde sans air et au terrain semi-chao-
tique ; image jointe.] scellées et remplies d’air…
Feng : Et avec un mini-écosystème stable et complet instal-
lé… Est-il nécessaire de le rappeler  ? Rien que ça, c’est une
mine d’or pour nos scientiiques.
Karlinsky : Et la majorité de la biochimie de cet écosystème
est aussi plus ou moins toxique pour la vie terrienne… va-
chement « habitable », ouais. Selon les rapports envoyés par
vos propres gars, elle n’utilise même pas un A.D.N. similaire à
l’A.D.N. terrien. Mais à quel truc de merde on est confrontés,
là, Feng ? Trouve une réponse à ça ! T’arrives même pas à me
dire si l’on est face à des risques de santé sur le long terme
rien qu’en étant à côté de ces… de machins. Les biomorphes
que les TITAN ont laissés là-bas ont tous des systèmes digestifs
et immunitaires radicalement modiiés, tout simplement pour
leur permettre de manger la nourriture locale et pour éviter
toute une série d’allergies. Cet endroit n’est pas plus valable
en tant qu’espace vital que toute autre station qu’on pourrait
construire nous-mêmes. Il l’est moins. Et il est plus dangereux.
Et il est déjà occupé.
Rasmussen  : Oui, et c’est un autre facteur à prendre en
compte. Ce cas a une dimension humanitaire. Ces gens qu’on
y a trouvés, ces survivants, ils ont tous été victimes de quelque
horrible expérience. En laissant tous les autres problèmes de
côté, si jamais on apprend que nous les avons laissés pourrir,
ou que nous les avons simplement tués, on passera pour des
monstres.
Lapousse : Absolument.
Karlinsky  : De même si l’on importe des monstres dans le
système solaire. Des monstres créés par un Titan pour Mars
sait quoi. Je sais que ton cœur saigne et pleure pour ces pauvres
autochtones qui ont été trahis, Rasmussen, mais je crois que
tu te trompes de référent, là. Il ne s’agit pas de gens. Il s’agit
d’abominations. Au mieux, il s’agit d’expériences qui ont mal
tourné, comme Feng aimerait le croire, ou, au pire, d’armes
pointées sur nos têtes. Je manquerais à mon devoir si je ne vous
le signalais pas.
Feng : Je ne suis pas d’accord avec cette description. Ils ont
tous, pour autant que nous le sachions, des esprits humains,
malgré les corps étranges qui leur ont été donnés.
Karlinsky : C’étaient des êtres humains, quand les TITAN ont
récolté leurs cerveaux sur Terre. Même ta propre équipe admet
que certains de ces morphes sont… des horreurs. Bizarres, et
franchement mal faits. On y trouve une diversité effrayante de
problèmes génétiques, ce qui fait que la moitié d’entre eux sont
rongés par des cellules cancéreuses ou pré-cancé…
Feng : Pas la moitié, non, à peine un quart. Encore une fois,
les biomorphes eux-mêmes sont intéressants sur le plan scienti-
ique. Autant qu’on puisse le dire, ils n’ont pas été clonés à par-
tir de souches humaines, et leurs gênes sont une approximation
du code génétique humain. C’est comme si leurs fabricants les
avaient créés de toutes pièces, à partir d’un manuel d’instruc-
tions. C’est une fascinante leçon de néogénétique.
Karlinsky : Ouais, ouais, c’est ça. Ceci… [Elle invoque une
nouvelle image entoptique, un composite de biomorphe à l’as-
pect humain ; image jointe.] n’est pas un transhumain comme
on peut le comprendre. Vous avez tous vu beaucoup d’autres
images, vous savez à quel point certains ont l’air inhumains,
même s’ils sont théoriquement en «  bonne santé  ». Mais là
n’est pas la question. Non, le problème, c’est que leurs cerveaux
sont encore moins humains. Ces ego ont traversé on ne sait
quoi, ont été installé dans des fac-similés de corps humains qui
ne leur vont pas, et ont été bricolé par un monstre-machine. Et
ils se sont adaptés. Ils sont eux-mêmes devenus des monstres.
Rasmussen  : Eh bien, c’est là l’une des questions qui sont
encore en cours d’étude, non ? Peut-on extraire ces ego pour les
réparer ? Leur rendre des structures neurales transhumaines ?
Leur fournir une thérapie ?
Karlinsky : Putain de merde ! Rasmussen… Mais est-ce que
tu lis seulement les rapports sur Brak Kodel, ou tu es trop oc-
cupée à échanger des perles contre des whufies et à danser
autour d’un drum circle avec des primitifs handicapés écono-
miquement du système extérieur pour avoir le temps de suivre
un peu ?
Lapousse : Karol. S’il te plaît.
Feng : Ce serait malheureusement un projet de très grande
envergure. Nous savons que la structure de leur cerveau est
différente. Nous sommes à peu près sûrs de pouvoir le carto-
graphier et l’uploader. Nous cherchons des moyens de le faire,
mais…
Karlinsky : Mais il y a bien évidemment de sérieux problèmes
de sécurité en ce qui concerne les infections, et donc il faut aller
lentement pour être sûr que tout aille bien. On va au moins
admettre ça, d’accord ? On piste des démons, et on essaie de
comprendre comment ils font ce machin avec les fourches et le
feu. Et vous voudriez qu’on s’asperge nous-mêmes d’essence
avant de sauter devant eux pour voir si les lammes sont aussi
brûlantes que ça ?
Lapousse : Très bien. Si nous ne pouvons pas fermer le lieu,
et si on ne peut pas évacuer ces… hum… personnes déplacées
– ou si on ne le veut pas, oui, merci Karol – peut-on travailler
avec elles ? Établir une sorte d’ordre stable pendant qu’on met
en place une installation et qu’on s’organise  ? J’ai cru com-
prendre qu’il y avait les prémices d’un gouvernement, là-bas.
Karlinsky : Qualiier cette merde de gouvernement, c’est bien
trop généreux.
Lapousse : Alors, de quoi s’agit-il ? Éclaire-nous, s’il te plaît.
Rasmussen  : La… hum… faction qui se fait appeler les
« Servants en Vérité » aime revendiquer une certaine autorité…
Le fait est qu’ils en ont réellement, car ils contrôlent certains
restes de technologie. Mais ça ressemble bien plus à une socié-
té tribale telle qu’il en existait dans certaines zones subsaha-
riennes du continent Af…
Lapousse : Qu’est-ce que tu entends par « restes » ?
Feng : Des technologies abandonnées par… par qui ou quoi
que ce soit qui aurait créé l’environnement clos de Brak Kodel.
Karlinsky  : Les TITAN. Tu as le droit de le dire. Bien sûr,
ces idiots, ils n’y comprennent rien – aucun humain n’en est
capable –, mais ils savent à peu près comment se servir des
contrôles. Ils ont des machines qui peuvent non seulement
synthétiser le genre d’objets qu’on peut obtenir d’une corde
d’abondance – des vêtements, des outils simples, des matériaux
de construction temporaire –, mais aussi quelques objets élabo-
rés inconnus jusqu’alors. Et ce sont ces trucs qui affolent autant
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
Feng et son équipe. Ils peuvent contrôler l’opacité de quelques
parties du toit, ce qui leur donne un certain pouvoir sur les
microclimats. Nous pensons aussi qu’ils ont des capacités de
surveillance à distance.
Lapousse : Je sens qu’il manque un « mais ».
Karlinsky : Ils ne sont pas rationnels. Je crois qu’ils pensent
être des serviteurs des dieux. Toute conversation avec eux init
par l’afirmation de leur supériorité par rapport à nous, et sur
le fait que nous ferions mieux de ne pas l’oublier. Leur jargon
est mêlé à une sorte de vieille religion terrienne, et ils se garga-
risent en évoquant « la Divinité » et les « états perpétuels de la . 4.4.4.4.4.
Grâce ». Ils ont une statue dégoûtante qu’ils adorent au bord 4 .4 .4.4.4
du lac de leur vallée principale… Ni plus ni moins qu’un gros
4.
.
.4.4
tas de déchets et de matières en décomposition. Ils vont tous là-
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
bas, se prosternent devant, puis hurlent et se dandinent comme
des putains d’animaux.
Feng : J’ai bien peur que Karol ait raison. Il ne s’agit pas d’un
gouvernement, rien que de prêtres autoproclamés. Il est impos-
sible d’entretenir une conversation à peu près censée avec eux.
.4.
83
.4 .4.4
4
4. .
 Lapousse : J’ai cru comprendre que l’un d’eux avait l’air très
utile. Hum… « Kyle McMillan », peut-être ?
Karlinsky : Pfeuh. Il s’est avéré qu’il voulait notre aide en
l’échange de deux autres sous-factions. Et d’ailleurs, ces deux
groupes ennemis étaient eux aussi dirigés par Kyle McMillan.
Rasmussen : Pardon ?
Karlinsky : Il nous a fallu du temps pour le comprendre. Le
sujet semble un peu tabou, mais le TITAN responsable avait
fait preuve d’un sens de l’humour tordu, avec ses expériences.
Il a créé des forks de pas mal de ses prisonniers. Parfois, il les a
incarnés dans beaucoup de morphes très différents, et parfois il
a créé des corps identiques pour des esprits identiques. Certains
forks forment de petites cliques hermétiques, alors que d’autres
sont dans le déni – comme je l’ai dit : « tabou » – et certains
veulent se faire la peau. Au sens propre, généralement.
Lapousse : Et les autres factions ?
Feng : Impossible. Nous pouvons parler aux Non-dotés –
c’est comme ça que les Servants les appellent, et j’ai bien peur
que nous aussi, aujourd’hui – mais ça n’en vaut pas vraiment
la peine. Ils sont, au mieux, apathiques, et… eh bien, nous
pensons que la plupart d’entre eux sont des schizophrènes
au bord de la folie. J’ai bien peur que les premières années
aient été très désagréables, après la remorphose de la po-
pulation, et beaucoup de ces personnes n’ont pas réussi à y
faire face. Les hormones dans ces corps empirent encore les
choses, et certains sont sujets à des sautes d’humeur extrêmes.
Nous pouvons leur dire quoi faire, tout comme les Servants,
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
84
et généralement ils obéissent, mais ils ont vraiment besoin de
se faire soigner.
Rasmussen : On peut toujours parler aux Sauvages. J’ai des
raisons de croire…
Karlinsky : Ha ! je pourrais aussi aller parler à l’un des sa-
tellites tueurs en orbite autour de la Terre et lui demander si je
peux faire une petite balade en bas.
Rasmussen : Pardon ?
Feng : J’ai bien peur que Karol ne plaisante, et qu’Helen soit
peut-être un peu trop optimiste. Il existe une troisième catégo-
rie de… hum… « d’indigènes » sur ce monde. Comme je l’ai
déjà dit, les premières années là-bas ont été très désagréables…
Karlinsky : « Désagréable. » Quel mot pratique.
Feng  : Comme je le disais, il a fallu du temps pour que
les choses se stabilisent, pour atteindre le point auquel nous
sommes arrivés. Et le – bon, d’accord, supposons que c’était un
TITAN – n’a de toute évidence même pas essayé de contrôler
ou d’aider les groupes. Il a mis l’un d’eux à la tête des autres,
pour ainsi dire. Certains d’entre eux ont apparemment déci-
dé de survivre par tous les moyens possibles, et ils avaient des
morphes bien appropriés à la situation. En d’autres termes, ils
étaient parfaitement adaptés pour vivre dans cette sorte de co-
pie de jungle tropicale qu’on trouve dans les vallées.
Karlinsky : Tu veux dire qu’ils ont volontairement abandon-
né toute humanité, et qu’ils ont décidé que désormais, le credo,
c’était « tuer ou être tué ».
Rasmussen : On dirait bien que ça t’irait comme un charme.
 Feng : Ahem. On ne sait vraiment pas ce qui s’est passé. Tout
ce qui concerne le sujet des Sauvages est tabou, quand on dis-
cute avec les deux autres groupes.
Rasmussen : Et un folklore très intéressant, ainsi qu’une tra-
dition orale assez évoluée.
Karlinsky : Ce qui nous donne une bonne idée de qui ils sont.
Des gens qui ont été enlevés, tués, puis ramenés à la vie dans
des conditions de folie. Feng, c’est ton équipe qui a retrouvé
leurs restes, qui a analysé les tombes et les cendres des feux de
camp.
Feng : Merci, oui. Les Sauvages forment un petit groupe, je
suis ravie de l’annoncer, mais ils conservent certaines habitudes
de pensée dangereuses. Quant à leurs choix diététiques, ils sont
souvent… Eh bien, je crois que le mot « tabou » convient bien.
Je pense qu’on pourrait rallier les Servants à notre cause en leur
offrant de l’aide et de l’équipement de sécurité, en fait.
Karlinsky : Qui ne leur servirait qu’à garder le contrôle sur
les Non-dotés, et à régler leurs propres querelles. Mes consul-
tants en sécurité sont déjà sur les nerfs, depuis cet incident où
deux d’entre eux ont été tués. Nous ne sommes toujours pas
complètement sûrs que les Sauvages soient les coupables, et je
continue à penser que les Servants se moquent de nous. Leur
fournir des armes serait donc la dernière chose à faire.
Feng : Nous pourrions leur fournir des systèmes en autoges-
tion, avec des restrictions intégrées.
Rasmussen : En effet, c’est ce que nous pourrions faire. Et
c’est, je pense, par là que l’on devrait commencer. Nous recrute-
rons une unité de spécialistes en structures sociales – Sandrine,
c’est ton domaine – et nous leur fournirons toute l’assistance
de sécurité dont ils ont besoin. Karol, nous te débloquerons du
budget additionnel pour la protection de ces unités.
Karlinsky : C’est sous…
Rasmussen : Je prends note de ton objection, Karol. Mais, à
partir de maintenant, nous allons voir ce qu’on peut faire avec
Brak Kodel, et voir ce qu’on peut en tirer. Je dois rapporter
au conseil d’administration l’avancement de tous les projets,
mais ce sont les résultats nets et les innovations brevetables qui
les intéressent. Il n’y a aucun signe d’activités de TITAN, ici,
juste quelques survivants traumatisés, et on pourrait très bien
y trouver des technologies exploitables. Cela mérite qu’on s’y
intéresse plus avant. Mais, Sandrine…
Lapousse : Merci… Euh, oui ?
Rasmussen  : Je ne veux pas que tu penses que tu as carte
blanche. Si Karol juge que les risques sont ici trop élevés… Eh
bien, c’est pour donner son avis sur des situations comme ça
qu’elle a été embauchée. Elle a tout à fait raison quand elle dit
que dans toute autre situation où une inluence TITAN serait
détectée, on cautériserait la plaie et jamais on ne reviendrait.
Pour ce qui est de Brak Kodel, la seule chose qui fait pencher
la balance est que les TITAN semblent être partis, et que rien
de ce qu’ils ont abandonné n’a, pour l’instant, l’air d’être infec-
té. Mais nous ne pouvons pas ignorer qu’il puisse s’agir d’un
piège, ou que les TITAN voulaient que nous découvrions leur
petite colonie. Feng et toi devez recueillir autant d’informa-
tions utiles que possible de cet environnement, le plus vite et
le plus eficacement possible. Si l’on change d’avis et qu’on bat
la retraite, je ne veux pas qu’on ait gaspillé nos efforts. C’est
compris ?
Feng : Compris.
Lapousse : Oui.
Rasmussen  : Après avoir analysé ce qu’on peut exploiter,
je veux un recensement complet de ces survivants. S’il y a
quelqu’un d’intéressant ici, qu’on pensait perdu pendant la
Chute, je veux en être informée dès que possible. Les chefs
d’État, les cadres de corpo, les scientiiques éminents… Si
vous trouvez quelqu’un avec un nom connu, prévenez-moi.
S’il se trouve qu’on a là le lauréat d’un prix Nobel, ou la
petite-ille d’une dynastie d’hyperélite, vautré dans la boue
à adorer un dieu machine, peut-être qu’on devra changer
de tactique. Il faut identiier qui étaient ces gens et d’où ils
viennent, ce qui nous aidera peut-être à déterminer ce que les
TITAN faisaient avec eux.
Feng  : Eh bien, comme indiqué dans mes rapports, les
Servants avec qui nous avons parlé jusqu’à présent semblent
avoir été… hum… récoltés par les TITAN dans trois villes ter-
riennes : Kiev, Mexico City et Osaka. Il est intéressant de sou-
ligner qu’ils parlent tous anglais sur Brak Kodel, même ceux
qui ne connaissaient pas la langue avant d’être emmenés par
les TITAN.
Rasmussen : D’accord, voilà une autre question à laquelle il
nous faut répondre. Comme je l’ai déjà dit, le conseil d’admi-
nistration veut des résultats, mais ils m’ont également chargée
du recrutement et de la gestion de l’image. Si un jour des in-
formations fuitent à propos de cette exoplanète, je veux qu’on
nous voie faire tout notre possible pour aider ces gens. Alors
on attaque par tous les fronts en même temps, et on cherche
toutes les réponses qu’on peut trouver. Étudiez ces horribles
morphes, découvrez comment soigner leurs cancers, et aussi
si de nouvelles morphoses poseraient des problèmes. Allez-y
en douceur, essayez de gagner la coniance de tous ceux qui
n’essaient pas de vous tuer. Et si l’on doit inir par dégager et
stériliser l’endroit, je veux avoir des preuves solides pour le
faire –  une menace imminente. Bref. Vous connaissez votre
boulot. Je veux des plans préliminaires et des demandes de
budgets dans ma boîte de réception d’ici à quinze heures.
Alors bougez-vous.
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
RUMEURS DE GATECRASHING  : MORT DANS LES ARBRES DE BRUME
Transcription de l’interview d’un gatecrasheur anonyme.
Le matin suivant, Hirvelo avait tout simplement
disparu du camp. Il avait mis sa combinaison et avait
passé le sas. On est donc sortis le chercher. On a ini
par trouver ses traces. Elles menaient directement aux
arbres de brume. Ouais, c’est ça, ces putains d’arbres
de brume dont il arrêtait jamais de parler. Les traces
. 4.4.4.4.4.
.4.4.4
allaient jusqu’à l’un d’eux, puis s’arrêtaient. Pas
d’autres traces autour, même pas de la poussière qui 4 .4
4.
aurait été déplacée à moins de douze mètres. C’est
.
.4.4
comme s’il s’était volatilisé.
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
Vous savez quoi ? Personne ne disparaît juste comme
ça. Et ces trucs sont censés être en nanobrume, non ?
Ouais, c’est ça, l’arbre l’a bouffé.
.4.
85
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
86
CARNAVAL dit tous en rigolant qu’on aimerait mourir en baisant, mais sur
Je suis conscient que certains s’inquiètent de la créa- Carnaval, c’est le moindre des divertissements.
tion d’armes de destruction massive ou même d’IA germes Carnaval est l’endroit où se rendent les écumeurs – les illes,
sur Carnaval. Je suis donc parti à la recherche d’un bon les garçons, les deux en même temps, ou ni l’un ni l’autre – qui
compte-rendu que l’on pourrait passer aux sentinelles sur le ont été bien sages, pour venir y chercher leurs récompenses.
terrain à propos de ce lieu. Premièrement, je me demande C’est un peu le paradis pour les gens qui pensent qu’attendre
comment une agence de l’univers a pu penser que c’était une une vie après la mort, c’est des conneries. Pour tous ceux qui
bonne idée de permettre à toute une lotte d’écumeurs de se ne voient pas plus de raison valable de se tuer en prenant leur
relocaliser derrière une Porte et d’ouvrir leur boutique de pied plusieurs fois, que de s’en priver en espérant qu’il existe
l’autre côté. Deuxièmement, parler à l’un des habitants de une récompense ou un autre truc du genre qui les attend. Si
Carnaval est inutile. C’est un peu comme discuter avec un c’est ton truc, alors tu as trouvé ton Shangri-La, offert par une
générateur aléatoire de conversation complètement bourré et bande d’écumeurs très chanceuse appelée les Monstres. Cette
sacrément pervers. On dirait que les habitants sont toujours équipe comprend plus d’une star des médias d’avant-Chute, qui
défoncés et se moquent constamment de toi. C’est très frus- ont décidé de repartir de zéro avec les écumeurs et qui savent ce
trant. Troisièmement, je suis conscient que, normalement, que c’est que vraiment faire la fête. Tu te souviens d’Angelina
nous ne devons pas traiter M.  Astrides comme une source Germanotta ? Ouais, c’est l’une des plus célèbres, et elle se fait
légitime d’informations, mais sa description de Carnaval est même passer pour leur porte-parole, grande madame, maîtresse
de loin la plus cohérente que j’ai pu recueillir, et c’est celle sombre, sorcière-pute-prêtresse exaltée, ou tout ce qu’elle est
qui contient le plus d’informations potentiellement utiles. d’humeur à être ce jour-là.
Enin, je recommande vivement que seuls des agents en me- Sur Carnaval, tous les délices imaginables sont accessibles.
sure de gérer des situations sociales très luctuantes et ori- Oublie ce que des endroits comme Parvarti sur Vénus pro-
ginaires de la bordure extérieure soient assignés à des mis- mettent : ils ne sont rien, en comparaison. Le problème des hy-
sions sur Carnaval. J’ai bien peur que ceux qui sont habitués percorps, c’est qu’ils ne savent pas vraiment ce que c’est que la
aux missions dans le système intérieur aient des dificultés à perversité. Leurs lieux de débauche s’adressent à des gens à qui
s’adapter, et ce, même si seulement la moitié de ce que m’a on a dit « Fais pas ci, fais pas ça », qu’ils doivent se conformer
dit Astrides est vrai. à une certaine moralité, et que s’ils ne le font pas, ce sont des
très vilains garçons. Alors bien sûr, ces enculés ne rêvent que
UN MONDE D’ÉCUMEURS de s’éclipser quelque part dans les nuages et de s’amuser à faire
Ce qui suit est la transcription d’une conversation entre la exactement le contraire. Chiaaaaaaaaaaant.
sentinelle Luo et Donovan Astrides, au Margellan Défoncé, sur Leur idée de la transgression c’est de s’incarner dans un truc
la station Huisland, dans le système extérieur. interdit genre, oh-mon-Dieu, un néohominidé, puis de vider ses
O.K., p’tit mec, tu me mates depuis le début couilles de singe dans une orgie géante en com-
de la soirée. Si t’as envie de baiser, on peut s’ar- pagnie de deux dizaines de cosses de plaisir. Un
ranger, mais y’a des chances que tu sois déçu, truc comme ça, les écumeurs de Carnaval le
vu que ce corps devant toi a pas tout le tralala
CARNAVAL qualiient de « standard ».
qui rend ce genre d’activités plus sympa qu’un Bien sûr, faire partie d’un gigantesque tas
Type :
simple échange de luides. Si t’es là pour me Tellurique (semblable à la Terre) moite de viande à baise gémissant plairait à
tuer, j’t’attends. Cet endroit est chiant comme tout le monde, mais si c’est ton ambition ul-
Étoile principale :
la mort, et j’ai besoin d’exercice. De toute fa- B8V (naine bleu-blanc) time, ben tu peux le faire ici et maintenant.
çon, je vais bientôt me coucher – dans ton lit, Non, Carnaval c’est pour les gens qui ont
Gravité :
le mien, ou celui de l’inirmerie, je m’en fous un 0,42 g compris que la moralité, au moins en ce qui
peu. Alors qu’est-ce qui te ferait plaisir ? concerne les trucs comme le sexe et la proprié-
Diamètre :
Des questions  ? Oh, déconne pas. T’es sé- 8 900 km té, est lexible, et que le vrai plaisir vient de la
rieux ? Alors j’espère que ça va être intéressant, satisfaction totale de toutes tes pulsions, char-
Pression atmosphérique :
parce que sinon, je suis prêt à parier 50 cou- 0,82 atm nelles ou non, dans un processus orgiaque de
ronnes que je peux te descendre et te jeter par découverte personnelle. C’est plus que du sexe
Composition de l’atmosphère :
le sas sans que personne ici lève le petit doigt 69 % d’azote, 23 % d’oxygène, 6 % de pour le plaisir, c’est du sexe, de la violence et
pour t’aider. dioxyde de carbone de l’abus de substances à des niveaux extrêmes
Carnaval. Ah, voilà un nom qui rappelle Température à la surface d’illumination existentielle.
des souvenirs. De bons souvenirs. Du moins, (Min/Moy/Max) : On part pas en vacances pour faire les
–120 °C/15 °C/80 °C
de bons restes de trucs qui pourraient être des mêmes merdes qu’on fait à la maison, et c’est
souvenirs… ou des rêves. Tu penses y aller ? Si Durée du jour : ça, la beauté de Carnaval. Tu peux te de-
68 heures
oui, j’espère que t’es à jour avec le paiement de mander pourquoi les autonomistes ont lais-
ton assurance. Non, pas parce que c’est dan- Période orbitale : sé le contrôle d’une planète habitable par les
16,9 ans
gereux – en tout cas, pas de la façon que tu transhumains à une bande d’écumeurs, mais
dois imaginer. Mais oui, il y a de fortes chances Satellites : tu te poses la mauvaise question. Imagine que
4
que tu y passes. Mais c’est ça qui est bon. On tu fasses partie du premier groupe à traverser
Accès par : cette Porte. Tu te retrouves de l’autre côté, sur
Porte de la Fissure
une falaise balayée par les vents, devant un
océan inini, et ta combinaison te dit « Oh, putain, ouais ». Il y
a de l’oxygène, et les bactéries et autres saloperies dans l’air sont
juste des nuisances négligeables  : tes médicachines s’adaptent
sans problèmes. La température est douce, la gravité est à
mi-chemin de celle de la Terre et la pression de l’air au niveau
de la mer est bonne. Alors tu prends un risque, parce que t’es
un casse-cou, c’est pour ça que tu sautes de Porte en Porte et
que tu voyages tout autour de l’univers. En fait, c’est même pas
un risque, en comparaison. Alors t’enlèves ton casque, tu laisses
tes systèmes internes intégrer le milieu et BAM ! Tu ressens une
montée comme si t’avais pris un coup de buzz, et tu te sens bien,
super bien, puis tu te rends compte que « l’herbe » sur laquelle
tu te trouves dégage un pollen qui te donne des montées d’en-
dorphines de folie. Maintenant, laisse-moi te demander, mon
pote… Qui de mieux placé pour s’installer et pour surveiller
cet endroit que les gentilles illes et les gentils garçons préférés
du système ?
Bien sûr, les Monstres ont donné plein de rép au collectif
Love & Rage pour les avoir laissés monter leur boutique sur
Carnaval. Mais c’est logique, non ? Gagnant/gagnant, pour tout
le monde. Bon, à part pour les gens qui pensent que le meurtre
récréatif entre des personnes consentantes est de mauvais goût,
mais on s’en tape, de ceux-là. Ils sont pas invités.
CORSE
La porte de Corse vient d’être découverte, et les médias n’en
ont pas encore entendu parler. Il s’agirait de la Porte la plus
éloignée de la Terre découverte jusqu’à ce jour, et de très loin
(la vaste majorité des Portes distantes ont été découvertes dans
le bras d’Orion). De récents événements qui se sont produits
ici ont beaucoup intéressé Firewall, en raison
d’une forte probabilité d’activités de TITAN
ou d’extraterrestres.
JOURNAL DE MISSION
[Début de l’enregistrement] Lune jovienne en rotation synchrone
Ceci est le journal personnel de [effacé].
Satellite de :
Dans deux heures, je marcherai sur une nou-
velle exoplanète. D’après les rapports préli-
d’un in système ouvert d’anneaux en orbite autour d’une
géante gazeuse, dont la forme se découpe de manière théâtrale
à l’horizon, depuis la Porte. Tous les paramètres semblent cor-
rects et dans les normes. Je suis là pour gérer quelques installa-
tions automatisées de production, que nous pourrons utiliser
pour démarrer une base industrielle, et pour lancer quelques
sondes robotiques et des instruments pour analyser le système.
Il est temps de me mettre au travail.
JOUR 4
L’équipe d’analyse planétaire a trouvé quelque chose. Quelque
chose de mauvais, sans l’ombre d’un doute.
Cet endroit n’est pas si dépouillé que ça, inalement. Les scien-
tiiques ont découvert tout un tas de structures, à environ 13 ki-
lomètres de la Porte. De la roche locale, découpée et modelée de
manière à former une sorte de complexe structurel, quelque chose
de clairement important. On a aussi repéré des preuves d’usage de
hautes températures à proximité de ces structures. En regardant
les images du drone de reconnaissance, même un amateur comme
moi peut reconnaître les traces laissées par un ou deux décollages
de vaisseaux spatiaux.
Il ne s’agit que d’études préliminaires, bien sûr. Nous sommes
une équipe académique, et nous ne tirons donc pas de conclu-
sions hâtives avant d’avoir des preuves concrètes. Cela étant,
quelqu’un a afirmé que tout indique que ces trucs sont récents,
vieux de quelques années, tout au plus. (Logique. Ces traces se
seraient effacées, avec le temps.) En d’autres termes, s’il ne s’agit
pas des vestiges d’une ancienne race spatiale, elles viennent de
quelqu’un qui a utilisé la Porte juste avant nous. Quelqu’un qui
vient peut-être de notre propre système solaire.
Évidemment, tout le monde s’imagine qu’il s’agit des TITAN.
En un clin d’œil, cet endroit est passé du statut
d’intéressant à terriiant. Désormais, on marche
tous sur des œufs. Mais l’équipe d’astronomie
CORSE afirme qu’aucun signe d’activité n’est détec-
Type :
table dans l’espace local. Alors on peut imaginer
que, qui que cela puisse être (ou quoi que cela
puisse être), le visiteur est parti là où bon lui sem-
Himmelsk blait, et qu’on est seuls, ici. On peut l’espérer, et
personne ne se mettra à fuir en hurlant jusqu’à

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

Étoile principale :
minaires, elle a l’air fascinante. Espérons que A2V (naine blanche de la séquence la Porte tant qu’on n’aura pas de preuves du
principale)
rien ne dégénère, cette fois. Ma mémoire a contraire (tout le monde est bien trop intéressé
déjà assez de trous comme ça. Gravité : par le côté scientiique de la mission). Alors on
0,01 g
prépare des plans d’évacuation d’urgence, mais
JOUR 1 Diamètre :
520 km
on vaque à nos occupations habituelles comme
Je franchis la Porte. La nouvelle gravité tire si de rien n’était, pour le moment.
Pression atmosphérique :
un peu, le temps que je m’y habitue, puis je Négligeable
regarde en l’air… et je m’arrête net. Les pho-
Composition de l’atmosphère :
JOUR 7
tos ne lui rendent pas honneur. Ça, c’est la Traces de vapeur d’eau et d’azote J’ai eu une discussion intéressante avec Hans
lentille gravitationnelle. Il pourrait s’agir de aujourd’hui, à propos de la localisation de ce
Température à la surface (moyenne) :
la Voie lactée, mais les astronomes cherchent 50 K système. Pendant le déjeuner, je me suis permis . 4.4.4.4.4.
encore les quasars pour en être sûrs. Un océan de remarquer que si être au bord de la galaxie 4 .4 .4.4.4
d’étoiles s’étend devant moi.
Durée du jour :
13 jours nous offrait une vue époustoulante, ce n’était
4.
.
.4.4

Ici, c’est la bordure, l’endroit où les étoiles pas pour autant un lieu de rêve pour y établir
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

Période orbitale :
sont de moins en moins nombreuses et où 13 jours une civilisation galactique. Pour commencer,
inissent par régner les ténèbres les plus to- Satellites : les systèmes stellaires et les planètes sont rares.
Aucun
tales. Les choses s’annoncent bien, même si ce Il n’y a que très peu de métaux lourds ou de
monde n’en a pas l’air à première vue. Ce n’est Accès par : ressources.
Porte de Pandore
rien qu’un gros caillou glacé, qui fait partie
.4.

87
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
88
— Peut-être que non, m’a-t-il répondu, mais si on met bien à
proit tout ce qu’on trouve ici, ça pourrait être un environnement
utile.
Je lui ai demandé de développer un peu.
—  En raison de la thermodynamique, m’a-t-il répondu. Ne
pense pas à la quantité d’énergie brute présente dans le système…
pense à l’entropie. Ce qui compte vraiment, c’est le traitement de
données, non  ? De grandes structures informatiques rapides et
iables. Rien n’empêche de croire qu’avec une puissance de trai-
tement sufisante et une capacité à inluencer l’univers physique,
on pourrait trouver un moyen d’obtenir tout ce que l’on veut, en
termes matériels, en poussant un atome par-ci, un atome par-là.
— Et donc tu penses qu’une civilisation avancée ne se résume-
rait à rien d’autre qu’à une grosse masse de computronium, ce
truc imaginaire ? lui ai-je demandé.
— Qui sait ? m’a-t-il répondu en souriant. Mais je pense qu’il
faudrait de gros et puissants ordinateurs, qui utiliseraient les com-
posants les plus petits possible. Pourquoi pas du computronium,
ouais, si tu insistes. Et pour ce genre de choses, la chaleur, c’est du
bruit blanc. C’est une nuisance, ça rend le traitement de données
moins iable. Ici, ce serait un super endroit pour placer des ordina-
teurs de taille planétaire, loin de la lumière des étoiles qui les ferait
chauffer, certes peu, mais déjà trop. Loin des décharges de rayons
et des supernovæ aussi, d’ailleurs. C’est généralement dans les
bras des spirales qu’elles se produisent, et elles sont synonymes de
« problèmes », même pour une civilisation avancée.
Je lui ai demandé si une « civilisation » avancée ne pourrait pas
être en mesure de mettre un terme à des trucs comme les DRG
et les supernovæ, mais Hans a juste rétorqué un truc du genre :
— Il vaut toujours mieux ne pas chercher à se battre, si l’on
peut plutôt s’enfuir.
J’ai alors souligné le problème de la pénurie de ressources de
construction dans cette zone de la galaxie, et il s’est contenté de
hausser les épaules.
— Il y en a, a-t-il objecté, et de toute façon, on peut toujours se
servir des Portes, non ?
Je crois qu’il est fou. Mais c’est drôle, de parler avec lui.
JOUR 8
Les gars du département d’astronomie sont de plus en plus
énervés. Plus ils étudient les étoiles locales, et moins leurs obser-
vations concordent avec les modèles standard. « Beaucoup d’en-
tropie, dans ce système », a annoncé l’un d’eux. Je leur ai dit qu’ils
devaient revoir leurs modèles théoriques, et ils m’ont viré de leur
bureau.
Les premières sondes seront lancées demain. Ça va être intéres-
sant d’avoir une vue du système d’anneaux depuis un autre angle.
JOUR 19
Une nouvelle anomalie synthétique a été relevée à proximité…
Et elle a l’air encore plus bizarre que le complexe de lancement
TITAN ou que les trucs subtils que certains des départements
étudient depuis lors. L’une des sondes était positionnée pour
intercepter un astéroïde qui passait au travers du système d’an-
neaux, sur ce qui semblait être une trajectoire hyperbolique. Son
spectre ne semblait pas comporter la glace sale qu’on retrouve
dans la plupart des anneaux (et dans cette lune aussi, d’ailleurs),
et on pensait qu’il s’agissait d’un caillou indépendant du coin…
peut-être même de nickel-fer, qui est plutôt rare dans le coin. Bref,
on avait décidé d’aller voir.
L’interception était rapide et se faisait loin, mais ces sondes
sont équipées de bons yeux, et toutes les personnes impliquées
regardaient les lux de données puis, ensuite, les images. Celles-
ci étaient très intéressantes. La chose était à peu près régulière,
avec, par endroits, une surface très lisse. Elle n’est pas forcément
symétrique, mais je crois que tous ceux qui l’ont vue sont d’ac-
cord pour dire qu’elle est probablement artiicielle. Les mesures
spectroscopiques ont l’air de conirmer cette théorie : la majorité
de la couche externe n’est pas faite de roche. Les détails sont en-
core lous, mais le système expert de métallurgie pense qu’il s’agit
d’une sorte d’alliage complexe. D’autres parties n’ont pas pu
être analysées de manière iable, lors de ce passage. Il faisait trop
sombre, il n’y avait pas assez d’énergie réléchie. En référence aux
imageries IR, je dirais qu’on se trouve en présence de systèmes
technologiques exposés.
À ce moment-là, on a tous eu de nouveau un peu peur, et on
s’est remis à évoquer les TITAN. Pourtant, Shelly, du département
de xénologie, a soutenu que ça ne correspondait pas au modèle
habituel… comme s’il y en avait un ! Mais tout de même, ça nous
a refroidis. Ensuite, une ou deux photos à fort grossissement sont
arrivées, et quelqu’un a déclaré que l’enveloppe avait l’air très
marquée, et qu’elle était criblée de trous. D’après Shelly, ce truc est
ancien : il date de quelques siècles à plusieurs millions d’années,
selon l’environnement spatial par lequel il est passé. Pour cette
raison, il est très intéressant, mais probablement pas un artefact
TITAN. C’est de la vieille camelote, et probablement de la très
vieille camelote.
Puis quelqu’un a souligné un truc évident, qu’on avait tous né-
gligé : l’absence de rayonnement infrarouge. Ce truc est à peu près
à la même température que l’espace local. Peu importe qui ou
quoi l’a construit, c’est aujourd’hui complètement mort et gelé.
Cela étant, il faut qu’on en sache plus. Dès qu’on aura la capacité
spatiale adéquate, on devra aller voir ce qu’il en est.
JOUR 21
Les gars du département d’astronomie se sont remis à râler, à
propos du nuage de poussière local, cette fois (un truc énorme
et très dense, situé à environ un parsec du système). Ils ont dit
qu’il était bien trop massif. Ils pensent qu’il doit y avoir de grands
corps astraux à l’intérieur, même si c’est encore quelque chose qui
ne cadre pas avec les modèles standard.
Ils supposent simplement qu’il est rempli de gros cailloux, bien
sûr… Ils ne sont pas plus enthousiastes que ça. Je n’arrive pas à
oublier un truc que Hans m’a dit à propos de grands systèmes très
avancés à computronium… On pourrait les repérer grâce leurs
interférences thermiques. Je commence à penser que la bordure
galactique, c’est un endroit frais. Dans les deux sens du terme. Et
peut-être que les gros bonnets le savent aussi.
JOUR 32
L’heure est grave.
Les observateurs automatiques du ciel, du département d’as-
tronomie, ont déclenché une alerte, aujourd’hui : ils ont repéré
une trace IR, et une balèze. On a tourné deux des sondes pour
procéder à une triangulation, et elles ont conirmé que quelque
chose était dans le système, même si c’était encore un peu éloigné
de nous. D’après les visuels, on a pensé que l’on avait affaire à la
traînée d’un moteur à fusion vu de biais, ce qu’a
conirmé le département de spectroscopie.
On a donc calculé la vitesse et la position du
machin, et on a essayé de deviner d’où il venait.
Après avoir reconstitué le puzzle, on pense qu’il
est parti de cette lune – cette Porte –, s’est élan-
cé vers la bordure du système puis, très récem-
ment, a fait demi-tour pour revenir par ici. Il a
dû fonctionner à froid pendant un moment, ce
qui l’at rendu impossible à repérer. Mais il a re-
commencé à brûler du carburant, désormais, et
il se iche de ne pas être vu. Pression atmosphérique :
Oficiellement, tous ceux qui le souhaitent
peuvent évacuer les lieux à la première occasion, Composition de l’atmosphère :
mais des volontaires doivent rester et poursuivre 89 % d’azote, 8 % d’oxygène, 3 % d’argon
les observations. Le problème, c’est que l’accès à Température à la surface
la Porte est limité, et que l’évacuation est plutôt
–80 °C/18 °C/65 °C
lente. Ça n’a pas aidé, quand les gens de l’autre
côté se sont servis d’un créneau pour nous en-
voyer un paquet. Un gros paquet. Les rumeurs
prétendent qu’il s’agit d’une tête nucléaire, ou
peut-être d’une bombe à antimatière… et ça me
paraît sensé. Enin, personne ne panique, pour
l’instant.
J’ai essayé de trouver Hans, pour avoir son
opinion sur la situation, mais apparemment, il a
réussi à faire en sorte d’être l’une des premières
personnes évacuées. Il est futé.
J’adorerais lui suggérer un truc. Plus je re-
garde cette traînée de fusion – ce TITAN, n’ayons pas peur des
mots – et la trajectoire qu’il prend, plus j’ai du mal à penser qu’il
s’agit du propriétaire des lieux, en colère, qui vient libérer son
jardin des parasites qui viennent de s’y installer. Je me demande
s’il sait qu’on est ici. Est-ce qu’il s’en soucie seulement ?
Parce qu’à mon avis, il fuit quelque chose. Il fuit pour sauver
sa peau.
GOUTTE
Chaque fois qu’on découvre les vestiges d’une civilisation extra-
terrestre, Firewall s’y intéresse. Peut-être n’a-t-elle pas eu de chance
et a-t-elle été victime de circonstances échappant à son contrôle.
Peut-être a-t-elle été stupide et s’est-elle anéantie par elle-même. Ou
peut-être que quelque chose lui en voulait et l’a détruite. Quel que
soit le scénario, elle est maintenant morte. Kaput. Éteinte.
Si ça a pu lui arriver, ça peut nous arriver. Donc chaque fois
qu’on tombe sur des trucs morts, on fait gaffe. On va voir, prudem-
ment. On voit si on est vulnérable.
Et si oui, on établit des plans pour fuir ou combattre, selon les
cas.
DE LA VIE EN ABONDANCE, DE LA MORT EN ABONDANCE
Posté par : Peacock Jones, proxy
Goutte est une grosse planète, un peu moins dense que la Terre,
et recouverte de profonds océans. Elle ressemble un peu à la Terre,
mais en légèrement plus grand. Le niveau de la mer se situe 1 kilo-
mètre plus haut, et la gravité et la pression atmosphérique y sont
plus élevées. Les terres émergées ne représentent, approximative-
ment, que 8 % de sa surface.
GOUTTE Goutte est réputée pour abriter des ruines des
Iktomis, ce qui tend à prouver qu’ils ont égale-
ment utilisé les Portes de Pandore. La présence
Type : de vestiges archéologiques d’une civilisation
Tellurique encore plus ancienne, qui semble être apparue
Étoile principale : et s’être éteinte ici, est encore plus troublante.
K0V (naine orange) Mais une construction unique, le Champignon,
Gravité : est à la fois bien plus curieuse et ancienne.
1,12 g En raison de son environnement habitable,
Diamètre : de sa faune et de sa valeur archéologique,
15 300 km Goutte intéresse beaucoup de gens, et elle abrite
aujourd’hui une colonie importante.
1,4 atm
LA FAUNE
À l’exception des organismes quasi végétaux
semblables à des algues qui poussent sur les
(Min/Moy/Max) : terres émergées, tous les animaux à la surface
de Goutte sont amphibies. Une espèce entière
Durée du jour : de créatures triphibiennes étaient à l’origine
29 heures 
des animaux aquatiques, avant de se changer
Période orbitale : en créatures volantes. Elles peuvent également
182 jours
marcher sur la terre ferme et nager dans les
Satellites : mers de Goutte. Si la gravité de la planète est
Aucun
légèrement plus élevée que celle de la Terre, son
Accès par : atmosphère est considérablement plus dense, si
Porte de Pandore
bien que ces créatures volantes pèsent jusqu’à
100 kilos. Certains des plus grands prédateurs
volants attaquent parfois les transhumains.
La plupart des formes de vie de Goutte dé-
passent un transhumain moyen en taille. Les océans y grouillent
de prédateurs aussi gros qu’affamés, qui ne rechignent pas à man-
ger des transhumains, voire de petits bots et des véhicules. Si les
plus grands de ces monstres restent coninés au cœur des océans,
il existe plusieurs types de grands prédateurs dotés de multiples
pattes et de carapace, capables de marcher et de nager. Ils sont
rapides et mortels, à la fois dans et hors de l’eau. Les plus grands
d’entre eux atteignent jusqu’à 6 mètres de long. Toutes les instal-
lations durables de Goutte sont encerclées de barrières équipées
d’étourdisseurs et d’agonizers pour empêcher la faune locale de
s’approcher. Les visiteurs qui voudraient s’éloigner de ces régions
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
protégées sont mis en garde, et tout le monde sur Goutte porte
une arme.
UNE ESPÈCE DISPARUE
La faune de Goutte semble avoir donné naissance à une
forme de vie intelligente et avancée, il y a environ quatre mil-
lions d’années. Elle a développé une civilisation technologique il
y a un million d’années. Nommés les Amphibs par les premiers
xéno-archéologues qui ont examiné leurs restes, on pense que
les indigènes de Goutte étaient une espèce amphibie dotée de
six membres : une paire de mains, une paire de jambes, et une . 4.4.4.4.4.
paire de membres intermédiaires qui pouvaient être utilisés pour 4 .4 .4.4.4
marcher, nager ou manipuler des objets, selon les circonstances.
4.
.
.4.4
L’étude des Amphibs est délicate parce qu’au moins la moitié de
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
leurs ruines sont immergées. En effet, ils construisaient toutes
leurs colonies à proximité des côtes, à la fois sur terre et sous
l’eau. Certains pensent également que, du fait de la dérive des
continents, des terres autrefois émergées ont été déplacées sous la
mer, submergeant ainsi de nombreuses ruines. L’environnement
.4.
89
.4 .4.4
4
4. .
 humide, y compris en dehors de l’eau, a aussi accéléré le phéno-
mène de décomposition. Selon les xéno-archéologues, le fait que
de nombreuses ruines soient encore reconnaissables prouve que
leur société était extrêmement étendue. La plupart de ces traces
ne sont visibles qu’en se servant d’imagerie satellite avancée. Les
données actuelles indiquent que les Amphibs avaient atteint des
niveaux industriel et électronique au moins aussi développés ceux
que l’on retrouvait sur Terre à la in du xxe siècle. Rien ne suggère
qu’ils aient quitté leur planète, que ce soit via le voyage spatial
ou une Porte de Pandore. En revanche, ils avaient une parfaite
connaissance des microcircuits, et il est possible qu’ils aient maî-
trisé la fusion nucléaire.
Les raisons de l’extinction des Amphibs est aussi mystérieuse
que le reste de Goutte. Les Amphibs montraient clairement les
prémices d’une culture industrielle lorsque leur planète est entrée
dans une ère glaciaire extrême. Bien que leur technologie ait conti-
nué à progresser pendant encore quelques siècles, ils ont ensuite
soudainement disparu. Trois principales théories tentent d’expli-
quer cela. L’une d’elles invoque l’extrême rigueur de l’ère glaciaire.
Une autre hypothèse suggère qu’ils auraient appris à se servir de
la Porte de Goutte, et que leur espèce tout entière serait partie vers
un monde plus chaud et plus hospitalier. La récente découverte de
représentations de la Porte dans des objets artistiques tardifs des
Amphibs vient indirectement appuyer cette théorie. La dernière
possibilité, corroborée par certains indices tels que des cratères
et des matériaux irradiés, est que les Amphibs se sont éteints au
terme d’un conlit cataclysmique tel qu’une guerre mondiale ou
ont été anéantis par une puissance inconnue. Certains partisans
de cette théorie plus récente soupçonnent l’étrange Champignon
d’y avoir joué un rôle… et de représenter une menace persistante
pour la transhumanité.
Quelle que soit la manière dont ils ont disparu, les Amphibs
ont laissé derrière eux quelque chose d’autre que des ruines. Ils
avaient domestiqué une espèce sentiente, mais seulement semi-in-
telligente, de l’ordre de ce que peuvent représenter les gorilles et
les chimpanzés en comparaison avec des humains non modiiés.
Après l’extinction des Amphibs, beaucoup de ces créatures se
sont retrouvées livrées à elles-mêmes. Communément appelées
les hexatritons, elles peuplent encore les colonies amphibes les
UN CONTACT INHABITUEL
À : <crypté>
De : <crypté>
Jacques, il y a quelque chose que je dois te dire, quelque chose
dont j’avais peur de te parler avant. Quand j’étais avec cette
équipe qui étudie les recherches théorisées des Iktomis, j’ai passé
LES MISSIONS DE GATECRASHING quelques semaines sur l’île Davis, près du Champignon. Au cours
de cette période – notamment quand je me trouvais à proximité
LES PORTES DE PANDORE de l’artefact –, j’ai constamment souffert de maux de tête et de
phénomènes acoustiques fantômes. Plus ça allait, et plus j’étais
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES convaincu que c’était dû au fait que je suis un asynchrone. Quelque
chose dans le Champignon avait un impact sur ma conscience psi.
INFORMATIONS DE JEU J’ai essayé de recourir à mes passes, pour voir si je pouvais en
trouver la source. Ce n’était pas comme établir un contact mental
avec quelqu’un d’autre, ou la conscience psi d’une autre entité,
c’était comme… regarder dans le Soleil. Plus je sentais que je
progressais, plus le « signal » s’intensiiait, au point que la douleur
90
mieux conservées. À l’origine, certains pensaient que les hexa-
tritons étaient les survivants en pleine régression de la civilisa-
tion amphibe, se terrant dans les ruines de leur gloire passée.
Cependant, de récentes recherches ont révélé qu’ils n’étaient que
des animaux domestiqués. Un débat divise actuellement les as-
trobiologistes, certains pensant que les hexatritons ont été géné-
tiquement conçus.
LE CHAMPIGNON
Cette structure extraterrestre unique se dresse au fond
d’un océan peu profond, juste au large de l’île Davis, à envi-
ron 600  kilomètres de la Porte de Goutte. Elle est en forme
de champignon, et est dotée d’une tige de 80 mètres de dia-
mètre. Elle s’élève de 90  mètres au-dessus du niveau de la
mer, et plonge jusqu’à une profondeur de 80  mètres sous la
surface, atteignant l’ancien soubassement de roche volcanique
qui compose ce littoral. Au-dessus de cette « tige » se trouve
un ovoïde aplati, de 460 mètres de diamètre et de 110 mètres
d’épaisseur. Il est sans aucun doute d’origine artiicielle – il est
constitué d’un matériau composite résistant – et est dépourvu
de la moindre ouverture, même la plus ine. Au terme d’ana-
lyses minutieuses, les scientiiques estiment désormais que cette
structure date de plus d’un milliard d’années, et qu’elle a été
érigée bien avant l’évolution des Amphibs, quand Goutte était
une planète bien différente. Malgré son âge, le Champignon
semble être en parfait état, comme s’il avait été érigé il y a
tout juste quelques années. Un examen approfondi a révélé
que ses parois grouillent d’une nanotechnologie spécialisée qui
le maintient dans cet état parfait, en en décrochant les excrois-
sances biologiques semblables à des algues venues de l’océan.
Les chercheurs supposent également que c’est grâce à ces nano-
machines – ou à un autre mécanisme inconnu – que la tige du
Champignon ne se trouve qu’à 200 mètres du rivage, malgré un
milliard d’années d’érosion et de mouvements géologiques. Même
si aucune méthode d’analyse n’est parvenue à percer les secrets
du Champignon, un examen minutieux des roches sous-jacentes
indique que cette structure est principalement creuse. Jusqu’à pré-
sent, toutes les tentatives pour pénétrer dans le Champignon ont
échoué. Les parois sont composées de matériaux extrêmement
physique commençait à dépasser le stade de la simple gêne. J’ai
pensé qu’il ne me restait plus qu’à prendre sur moi, à faire un
dernier effort pour parvenir à l’atteindre, et j’ai donc réservé ma
soirée ain de pouvoir me concentrer. Je ne sais pas ce qui s’est
passé. J’ai le souvenir brouillé d’une intense douleur et de stimulus
fantômes. Je me suis réveillé tard le matin suivant avec une
migraine infernale et des signes d’hémorragie. Je souffrais d’une
bonne commotion cérébrale.
J’ai passé le reste du temps là-bas à essayer de me fermer à ce
que je ressentais. Je ne pense pas y être parvenu. Je sentais toujours
ce truc dans mon sensorium, à me tourmenter en permanence. En
déinitive, j’ai ini par être contraint à demander à être réaffecté
ailleurs et à partir plus vite. Le contact psi auquel je suis habitué avec
d’autres esprits transhumains me fait ressentir une sorte de… je sais
pas… de familiarité, j’imagine, comme une vague de chaleur. Là, ça
n’avait rien à voir. C’était froid… froid et aliénant.
résistants, et elles se réparent d’elles-mêmes presque aussitôt lors-
qu’on les endommage. Personne n’a accepté d’utiliser des armes
nucléaires ou d’autres méthodes aussi dévastatrices pour ouvrir
une brèche dans les parois de la structure, car le but est d’y rentrer,
pas de la détruire.
De vastes ruines amphibes ont été retrouvées autour du
Champignon. Cette forme de vie avait de toute évidence bâti
une grande ville dans ses environs, et devait le considérer comme
important pour leur culture. Rien ne montre qu’ils en savaient
plus à son sujet que la transhumanité, mais des représentations
simples du Champignon sont visibles sur beaucoup de leurs ob-
jets quotidiens.
LES RUINES DES IKTOMIS
Étant données une gravité plus forte et une atmosphère re-
lativement dense, cet endroit est particulièrement peu propice
à une installation des Iktomis. Pourtant, Goutte abrite de rares
vestiges des Iktomis, la plupart étant rassemblés près de l’île
Davis. Si ces ruines sont plus récentes (elles ne datent que de
10 000 ans) et sont composées de matériaux extrêmement du-
rables, ces elles sont extrêmement abîmées. Il semblerait que
ces extraterrestres arachnides aient été aussi intéressés que nous
par le Champignon. Ils ont probablement étudié les Amphibs,
eux aussi. Ils ont sans doute aussi essayé de trouver un accès
vers l’intérieur du Champignon, mais rien ne prouve qu’ils
aient réussi.
Les xéno-archéologues estiment que tout au plus
5 000 Iktomis vivaient et travaillaient dans cette base principale,
et que 4 000 autres étaient disséminés dans les autres colonies.
Comme sur les sites d’autres mondes, les Iktomis semblent
avoir disparu de manière soudaine et totale, emportant beau-
coup de leurs biens avec eux. Cependant, les explorateurs ont
pu découvrir un certain nombre d’artefacts mystérieux qui sont
aujourd’hui appelés des coquilles à rêve. Plus de 300 de ces
objets ont été retrouvés sur l’île Davis. Ces dispositifs, comme
les autres objets technologiques découverts dans les ruines de
Goutte, se trouvaient dans des compartiments de stockage
soigneusement scellés. Les chercheurs pensent que les Iktomis
trouvaient l’environnement humide et la dense atmosphère de
Goutte très étrange, si bien qu’ils ont pris des précautions pour
s’assurer que les objets qu’ils stockaient ici restent fonctionnels.
Les quelques compartiments de stockage intacts qui ont été dé-
couverts étaient composés de matériaux inconnus, mais extrê-
mement résistants, et étaient remplis de gaz argon.
DÉCOUVERTES DANS LES PROFONDEURS
La découverte la plus récente qui ait été faite sur Goutte vient
d’une sonde sous-marine, qui semble avoir localisé les ruines
d’une colonie immergée à 1,2  kilomètre sous la surface. Bien
que seules des données préliminaires soient disponibles, cette
colonie semble être relativement intacte, même si elle est en
ruines et abandonnée depuis longtemps. Elle ne ressemble à au-
cune des colonies des Amphibs, et ne se conforme pas plus à leur
apparente habitude de les localiser à moins de 5 kilomètres de la
côte, et à des profondeurs maximales de 100 mètres. Plusieurs
groupes de xéno-archéologues sont actuellement en compé-
tition pour être les premiers à envoyer des sous-marins pour
étudier ces ruines de plus près.
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
. 4.4.4.4.4.
4 .4 .4.4.4
4.
.
.4.4
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
.4.
91
.4 .4.4
4
4. .
 ÉCHO ÉCHO V Quelque chose s’est donc passé, certainement
Appelé ainsi en référence à ses deux étoiles, quelque chose de très grave, mais les géologues,
le système Écho possède deux exoplanètes inté- les xénologistes et les planétologues ne com-
ressantes : Écho IV, une planète tellurique sem- Type : prennent toujours pas comment les Iktomis ont
Tellurique (martienne)
blable à la Terre où la vie foisonne, et Écho V, un disparu. Sont-ils partis, ou ont-ils été anéantis ?
Étoile principale :
morceau de roche stérile et désolé sur lequel les K0V (naine orange) Peut-être les deux. À l’époque de leur disparition
premières ruines iktomies ont été découvertes. soudaine, il y a a priori seulement 10 000 ans de
Gravité :
0,48 g cela, les formes de vie émergentes d’Écho V se
ÉCHO V : DES TOILES EMMÊLÉES Diamètre : sont aussi toutes éteintes. Cet événement fut pro-
Posté par : Seigneur de la lumière 7 800 km bablement aussi remarquable qu’il y paraît. Des
Écho V est fascinante, non pas en raison de Pression atmosphérique : signes montrent aussi que la planète elle-même
la désolation qui y règne, ce qui est plutôt ba- 0,5 atm s’est transformée en profondeur depuis lors. Son
nal dans la galaxie, mais en raison de ses ruines. Composition de l’atmosphère : atmosphère, par exemple, a évolué de manière
Ces vestiges poussiéreux d’une civilisation in- 89 % de dioxyde de carbone, 8 % d’azote, signiicative. Des équipes de scientiiques d’hori-
2 % d’argon
telligente sœur, éteinte depuis longtemps, font zons différents continuent à faire chauffer leurs
Température à la surface
penser à ce cher Ozymandias. Mais ne déses- (Min/Moy/Max) : processeurs neuraux pour expliquer ce mystère.
pérez pas ! Ecce, j’ai des connaissances à vous –80 °C/–45 °C/25 °C Et voici l’une des principales questions : pour-
transmettre, ô rejeton des buissons ardents ! Durée du jour : quoi Écho IV a-t-elle été épargnée ?
Les Iktomis, en bons vieux arthropodes ex- 22 heures
traterrestres, avaient une préférence pour des Période orbitale :
284 jours
LES PICTOGRAMMES IKTOMIS
constructions ressemblant à des toiles pour se Si des ruines iktomies ont été retrouvées
loger. Entre de hautes aiguilles étaient tendus Satellites : sur d’autres mondes, les vestiges présents sur
Aucun
d’épais câbles de passage. Il ne reste presque Écho V sont bien plus étendus, et ont fourni bien
rien de ces colonies, le temps les ayant érodées Accès par : plus d’objets signiicatifs pour la recherche. Ce
Porte de Pandore
jusqu’à les faire presque disparaître. Mais tout n’est peut-être pas une surprise, étant donné leur
semble montrer que les Iktomis avaient tissé nom de guerre, mais l’art iktomi est résolument
leurs communautés sur toute la planète, et que tourné vers tout ce qui est arachnéen. Cela se
cette dernière était peuplée de plusieurs cen- vériie aussi pour leurs pictogrammes, retrouvés
taines de milliers d’habitants. Mais les données indiquent qu’il sur beaucoup de structures abandonnées de longue date, parti-
ne s’agissait pas de leur monde principal, du moins pas celui sur culièrement dans la région voisine de la Porte d’Écho. Cela fait
lequel ils ont évolué. déjà longtemps que les xénolinguistes essaient de les déchiffrer.
Le paysage calciné d’Écho  V est trompeur, voyez-vous. Certains vont jusqu’à afirmer que ces formes bizarres, striées et
Autrefois – tout récemment, en fait, sur les plans géologiques et en relief, n’ont aucune autre fonction que l’ornementation. Mais
astronomiques –, la planète abritait une faune et une lore locales. c’est face aux tourments de l’adversité qu’on trouve les cœurs les
Elle était au moins aussi hospitalière que Mars, même si les mi- plus braves. Un chercheur, refusant d’abandonner la lutte, a dé-
crobes, les insectes et autres plus grosses bestioles y étaient plus couvert par hasard que lorsqu’on les regarde au travers d’yeux
rares que sur sa jumelle Écho IV, qui ressemble plus à la Terre ; composés, les pictogrammes présentent des motifs discernables.
elle était en outre beaucoup plus froide. Nous ignorons combien Eurêka, s’écria le chœur ! Et l’on tenta de nouveau de dépoussié-
de temps les Iktomis, qui ont dû arriver par la Porte, sont restés rer les pictogrammes.
ici. Peut-être des millénaires, peut-être seulement quelques décen- Investis de cette connaissance, d’intrépides interprètes se je-
nies. Assez longtemps pour se disperser, s’installer et laisser leur tèrent derechef dans la mêlée. Ils œuvrent en ce moment même.
empreinte. Il est dificile de tout comprendre, quand on étudie une espèce
extraterrestre et distante de plusieurs milliers d’années, mais une

PIRATAGE BASILIC IKTOMI ?

LES MISSIONS DE GATECRASHING
À : <crypté>
De : <crypté>
LES PORTES DE PANDORE Nous avons vériié nous-mêmes les rumeurs à propos de la musique iktomie. Certains extraits ont bien eu un effet reproductible sur les
auditeurs, mais seulement sur les asynchrones. Selon nos recherches, les asynchrones qui ont écouté ces extraits ont partagé les mêmes rêves.
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES Ceux-ci étaient embrouillés et lous, mais avaient certains éléments en commun, avec seulement quelques distinctions : des soleils jumeaux,
des créatures ressemblant à des araignées et de curieux appareils. Différents extraits produisaient différents rêves, et certains étaient sans effets.
INFORMATIONS DE JEU Nos sujets asynchrones ont vécu ces rêves à des niveaux variables de clarté. Certains n’en ont eu que de simples aperçus, alors que d’autres
étaient en mesure de les décrire dans leurs moindres détails. Nous analysons encore les résultats en espérant y découvrir des indices utiles.
La qualité des enregistrements paraît primordiale, et ressentir la musique en personne semble provoquer un effet plus intense que d’écouter
un enregistrement. Les efforts pour reproduire les compositions avec nos propres logiciels musicaux et instruments ne provoquent pas les
mêmes effets, par exemple.

92
chose est certaine  : ce qui rôde dans la Trame inquiétait énor-
mément les Iktomis. Cela sonne tel un avertissement, une répri-
mande, une déclaration de principes et un truisme : « Attention à
la Trame. » Maintes et maintes fois – déjà trente-sept –, et sur de
nombreuses structures : « Attention à la Trame. »
Qu’est-ce que la Trame  ? Eh bien, ce pictogramme est sans
aucune équivoque  : il ressemble à une grosse toile, avec une
Porte de Pandore en son centre. Qu’y a-t-il de si inquiétant qui
y rôde ? Nous l’ignorons, sentinelle, mais peut-être qu’un jour,
vous aurez l’occasion de tirer sur l’une de ces choses. N’est-ce pas
merveilleux ?
Hormis ces révélations alarmantes, les pictogrammes iktomis
semblent n’avoir livré que peu de choses à leur sujet, sauf leur
paranoïa rampante.
LA MUSIQUE IKTOMIE
Écho V s’est elle-même chargée de donner un coup de pouce
à la transhumanité pour révéler l’un des grands mystères des
Iktomis. Une grande tempête de poussière s’est levée depuis les
plaines alluviales, et alors qu’elle souflait sur la colonie iktomie,
récemment déterrée, merveille parmi les merveilles, les structures
se sont mises à chanter ! Ou plutôt, le vent qui souflait dans les
structures en formes de toiles d’araignée des Iktomis a créé une
série de motifs audibles. Alors que l’information se propageait, de
nouvelles équipes de recherche ont rapidement commencé à ex-
poser d’autres structures aux éléments, et à ôter les échafaudages
et autres objets qui bloquaient l’accès du vent aux instruments
des Iktomis. Ensuite, prêts à enclencher leurs enregistreurs, ils ont
attendu.
La musique – si c’est bien de cela qu’il s’agit – est étrange et en-
voûtante. Elle est très différente des rythmes et mélodies transhu-
mains, mais parvient tout de même à toucher
l’âme. Bien sûr, nous ne sommes peut-être pas
en présence des compositions complètes (elles
sont « jouées » par des ruines, après tout). Une
seule tour, ou un unique câble de toile tombé à
terre, peut très bien avoir transformé une chan- Tellurique (semblable à la Terre)
son joyeuse évoquant d’idylliques souvenirs en
un lugubre hymne funèbre. Ou peut-être qu’on
se trompe totalement, qu’il ne s’agit pas de mu-
sique, et qu’aujourd’hui, des milliers de transhu-
mains téléchargent les derniers enregistrements
de ce qui est en fait la version extraterrestre d’un
répulsif à insectes high-tech, envoyant des sons
Pression atmosphérique :
exactement aux fréquences adéquates. Quoi
qu’il en soit, ces enregistrements sont de plus en Composition de l’atmosphère :
plus populaires et se répandent sur la Toile. Ils 70 % d’azote, 27 % d’oxygène, 3 %
sont même remixés dans les derniers singles de
musique pop. Température à la surface
–90 °C/13 °C/70 °C
ALEXANDRE
Alexandre est la plus grande colonie transhu-
maine située sur Écho  V. Elle abrite environ
7  500  personnes. Il s’agit d’un habitat sous
dôme, enclavé dans une vallée surmontée d’un
toit, situé à environ 1 500 kilomètres de la Porte
d’Écho, juste à côté de l’un des plus grands
complexes de ruines jamais découverts. Fondée Aucun (accès par Écho V)
par Gatekeeper et des xéno-archéologues
argonautes, c’est, dans les faits, une ville indépendante, gérée se-
lon la politique technosocialiste des Titaniens. Les argonautes y
ont établi leur Institut de xénologie. Il s’agit de leur plus vaste
projet extrasolaire, dédié à l’étude des formes de vie et des civilisa-
tions extraterrestres. De nombreux autres hypercorps, minicorps
et collectifs autonomistes qui s’intéressent à la xéno-archéologie y
sont présents, partageant des données sur les extraterrestres ara-
chnoïdes et collaborant à la résolution de différents mystères. Le
P.-D.G. de Gatekeeper, Xander Rabin, a un logement en ville, et
s’intéresse personnellement au programme de reconstruction de
la société iktomie.
Alexandre dispose d’un petit spatioport pour le lancement oc-
casionnel de navettes vers Écho IV. Elle comporte également des
installations de téléportation d’ego et une banque de corps pro-
posant quelques morphes.
ÉCHO IV : UN PARADIS POUR LA MÉGAFAUNE
Il n’y a pas de Porte de Pandore sur cette exoplanète qui a été
nommée Écho IV par une personne dépourvue de toute imagi-
nation. De ce fait, on doit s’y rendre en empruntant une navette
standard (le système n’en compte aujourd’hui que deux) ou en
y envoyant son ego depuis Écho V. Étant donné que les choix
de morphes ne sont, en général, pas très excitants, je conseille
plutôt d’arriver en navette ou de prendre des dispositions pour
qu’un morphe décent soit envoyé au préalable. En matière de
morphes, j’opterais soit pour un modèle « grand et dangereux »,
soit pour un « petit et discret ». C’est parce qu’Écho IV, paradis
ou pas, grouille d’animaux géants pleins de dents qui vous consi-
dèrent comme comestible. Je sais, certains d’entre vous se disent
« Ha ! je prendrai un synthétique ! » ou un autre truc génial cen-
sé vous retirer de la chaîne alimentaire, mais, malheureusement,
c’est inutile. Les charmantes bestioles indigènes
d’Écho IV ont un grand appétit, mais de petits
ÉCHO IV cerveaux.
J’espère que vous aimez les arbres, parce que
vous allez en voir beaucoup. Vraiment beau-
Type :
coup. En fait, il y a presque plus d’arbres qu’il
n’y a de mètres carrés sur les deux mégaconti-
Étoile principale :
K0V (naine orange) nents qui forment la majeure partie des terres
émergées d’Écho  IV. Les régions équatoriales,
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
Gravité :
1,08 g sans arbres, abritent les animaux les plus ra-
pides et pourvus des plus grandes dents, contrai-
Diamètre :
12 200 km rement à ceux des forêts, qui préfèrent plonger
sur leur repas depuis les hauteurs. Bien sûr, si
1,1 atm vous appréciez les petits arbres où ce genre
de choses n’existe pas, vous pouvez toujours
zoner dans les froides forêts rachitiques des
d’argon
montagnes équatoriales. Là, les seules choses
inquiétantes que vous trouverez sont les lutins
(Min/Moy/Max) :
clowns. Ils se contentent d’être espiègles de voler
les petits objets brillants et ceux de taille plus . 4.4.4.4.4.
Durée du jour :
importante qui ne sont pas attachés à quelque 4 .4 .4.4.4
28 heures
chose, d’être adorables sur commande lorsqu’il
4.
.
.4.4
Période orbitale :
s’agit de sauver leur peau, et parfois d’essayer
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
202 jours
de vous rouler pour que vous serviez de dîner
Satellites :
Aucun à de grandes plantes empoisonnées. Pour être
Accès par : honnête, je dois avouer que je ne pense pas que
.4.
93
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
94
ces plantes soient vraiment mal intentionnées. Peut-être que les communauté de mercuriels, petite mais célèbre, qui s’intéressent
anémones de terre ont juste faim… tout le temps. aux biomorphes alternatifs pour les surévolués.
Écho IV est surtout intéressante pour la recherche biologique, Firewall a porté son attention sur Fortéen depuis que le doc-
génétique et pharmaceutique. Un certain nombre d’hypercorps y teur Dalton a émigré sur la colonie. Dalton est un personnage
a installé des centres de recherche. Tous sont bien protégés contre controversé dans le système intérieur, en grande partie à cause
les prédateurs sauvages et autres nuisances. L’une d’elles a mis de son arrestation en raison des connexions qu’elle entretient
en place une entreprise d’exotourisme qui organise des safaris à avec une cellule exhumaine responsable de l’éruption d’une
mégafaune pour les hyperélites, et qui capture des spécimens qui petite épidémie sur Luna. Son soutien actif aux traqueurs de
sont ensuite livrés aux laboratoires. L’endroit attire également des singularités et aux recherches scientiiques prohibées au sein du
exotouristes qui viennent y faire de la randonnée et y découvrir Consortium s’est soldé par un exil auto-imposé. Si Dalton n’est
la faune… et qui, généralement, s’enfuient ensuite en courant. Je pas considérée comme une menace avérée, le mépris qu’elle-
crois bien que quelques aventuriers fous ne se sont aventurés ici même et ses collègues afichent pour les mesures de sécurité
que pour y tenter l’expérience d’être mangé vivant. Bizarrement, et les précautions nécessaires dans le cadre de leurs recherches
il semble n’y avoir absolument aucun vestige du peuple araignée, néogénétiques et d’amélioration de l’homme est vu comme un
même si ça n’a pas empêché de nombreux xéno-archéologues de risque potentiel. On la garde sous surveillance.
ratisser la planète en long et en large, à la recherche de traces des
Iktomis. Aucune théorie solide ne permet d’expliquer pourquoi DES MONSTRES EN ISOLEMENT
ils ne sont jamais venus ici. Quand ils étaient dans l’univers, les À : Collectif Love & Rage
conditions sur Écho IV étaient à peu près similaires à celles d’au- De : Gentle Dawn, de la part de la station Fortéen
jourd’hui. Peut-être la faune sauvage leur a-t-elle fait peur ? Il y a quarante et un mois, nous avons demandé et obtenu
l’accès à l’exolune alors appelée AX-102, que nous avons de-
puis rebaptisée Fortéen, pour des raisons qui seront bientôt
FORTÉEN dévoilées.
« Vous dites que nous sommes fous parce que nous voyons Suivant vos propres règles, nous ne restreignons pas l’immi-
le potentiel inhérent de la science de cette ère. Tels des villa- gration vers Fortéen. Si la première vague était surtout compo-
geois ignorants du Moyen Âge, vous nous avez chassés de sée des nôtres – c’est-à-dire, des scientiiques souhaitant suivre la
votre système solaire, des torches à la main, en nous traitant de voie spéciique de la néogénétique –, nous avons aussi attiré un
monstres et de démons. Mais nous sommes les nouveaux dieux, certain nombre de mercuriels, de revendicaterres, de nano-éco-
les créateurs de la vie, et ceux qui ramènent le mythique dans logistes et de préservationnistes. Mais notre plus beau coup, c’est
la réalité. Qui êtes-vous pour nous juger, alors que vous n’avez quand on a recruté le docteur Dalton et ses collègues. O.K., ils
jamais vu un griffon voler au-dessus de vous ont adopté une mentalité singularitarienne qui
ou repéré un bunyip émergeant de sa tanière ? peut en alarmer certains, mais ils sont en fait
Nous avons créé de nouvelles formes de vie et FORTÉEN engagés dans un transhumanisme positif. La
donné naissance aux mythes et aux légendes. seule chose qu’on puisse leur reprocher, c’est
Et ce faisant, nous avons fait progresser notre Type : de mettre la science de notre époque à proit
connaissance de la biologie synthétique à pas Lune glacée pour faire des avancées que d’autres trouvent
de géant. Chaque nouvelle création, chaque Satellite de : –  parfois littéralement – monstrueuses, mais
espèce perdue ramenée à la vie est une victoire Baron certainement pas de tenter de rejoindre les
pour l’esprit transhumain. » Étoile principale : TITAN en enfer.
– Docteur Yu Ping Dalton K2II (géante orange) Grâce à Dalton et à ses collègues, plusieurs
Gravité : percées ont été faites dans la biologie expéri-
0,07 g
Fortéen est une colonie de margellans dont mentale, et nous avons créé quelques nouvelles
la réputation d’enclave à étranges bizarre- Diamètre : espèces, fondées sur d’anciennes créatures lé-
4 700 km
ries se répand comme une traînée de poudre. gendaires de la Terre, pour beaucoup d’entre
Pour ceux qui y vivent et travaillent, elle est le Pression atmosphérique : elles. Nous avons également beaucoup de suc-
0,12 atm
symbole du mariage du potentiel de la science cès en exploitant une niche longtemps oubliée :
transhumaine à une imagination débridée. Vue Composition de l’atmosphère : nous fournissons aux surévolués une meilleure
55 % d’hydrogène, 35 % d’hélium, 9 % de
de l’extérieur, elle ressemble au campus extra- méthane offre de morphes. Nos créations ont été pu-
solaire de l’Université des savants fous. Fortéen bliées en open source, et elles sont accessibles
Température à la surface (moyenne) :
a attiré un effectif de brillants biologistes et –80 °C à tous.
génohackers qui cherchent à s’affranchir des Durée du jour : Mais l’objet de ce message est un problème
contraintes de la loi et des usages du système 41 heures de sécurité. Beaucoup des membres de notre
solaire, et à poursuivre leurs rêves de donner communauté ont souffert de persécution en
Période orbitale :
vie à des créatures néogénétiques. Les scien- 3,1 ans raison de leurs travaux. Certains ont fui les
tiiques de Fortéen sont surtout obsédés par Satellites : risques judiciaires que représentent les gouver-
les cryptides et les créatures mythologiques, et Aucun nements étroits d’esprit du système intérieur.
ressuscitent des bêtes et des monstres issus de Accès par : D’autres ont été rejetés ou traités d’abomina-
l’histoire et des contes de fées de la transhu- Porte de la Fissure tions, car leurs desseins ne cadraient pas avec
manité. Leur recherche a aussi attiré une les principes moralisateurs et conservateurs de
ceux qui ne se doutent même pas des possibilités que la techno-
logie moderne nous offre. Les résidents de Fortéen qui partent
en congés dans le système solaire reçoivent des menaces de
mort, et l’un de nos chercheurs a été agressé durant un sympo-
sium sur Titan.
Nous comprenons que votre collectif, tout en dénonçant le
propriétarisme ou l’exploitation privée des ressources fournies
par les Portes, reconnaît également aux colonies extrasolaires
le droit à l’autogestion. Vous respectez le fait que des colonies
puissent établir leurs propres lois et coutumes, tant que per-
sonne n’est forcé de les suivre.
Mais étant donné les circonstances, et les intérêts de notre
communauté, nous jugeons nécessaire d’améliorer nos me-
sures de sécurité et d’en interdire l’accès à ceux qui n’ont pas
les @-rép et r-rép sufisantes. Comme vous le savez, nous avons
banni deux nouveaux arrivants, aujourd’hui, des bioconserva-
teurs anarchistes partisans de la tendance écologiste radicale. Il
ne fait aucun doute que leur présence au sein de notre commu-
nauté était mal intentionnée. Bien qu’ils se plaignent de mauvais
traitements et revendiquent un accès libre, je peux vous assurer
que nos forces de sécurité se sont montrées fermes mais polies,
et aussi que ces deux migrants ne seront pas autorisés à revenir.
Ils n’ont, à notre avis, aucune afinité avec le type de recherche
scientiique dans lequel nous sommes engagés, et ils cherche-
raient à nuire aux êtres vivants uniques que nous créons.
Nous requérons votre solidarité, votre respect et votre appui
dans cette affaire. Nous ne formulons pas cette demande à la
légère. Nous savons que l’accès aux exoplanètes devrait être
encouragé. Mais à l’exception de notre station de recherche,
Fortéen n’a que peu de choses à offrir aux visiteurs occasion-
nels. La lune elle-même n’est qu’un misérable cloaque de nuages
d’hydrogène et d’hélium s’accrochant à un paysage gelé de
roche et de glace de méthane. L’extérieur de la station Fortéen
est un véritable enfer, et il vaut mieux le visiter en morphe syn-
thétique. Nous n’interdisons pas de visiter et d’explorer le pay-
sage désolé de Fortéen, nous vous demandons simplement de
déceler chez ses visiteurs tout signe d’intention hostile avant de
les laisser passer.
Évidemment, la station elle-même peut être intéressante, mais
nous avons bien peur de devoir restreindre l’accès des visiteurs
occasionnels. Ce n’est pas un zoo, ici. Nous sommes une com-
munauté dévouée à des recherches sérieuses, et certaines de nos
LES CRÉATIONS CRYPTIDES DE FORTÉEN
À : Dalton
De : <crypté>
Je suis très heureuse de pouvoir poursuivre notre échange d’informations. Veuillez trouver certains de nos résultats de recherche
en pièce jointe. Je suis très satisfaite de la réussite de notre implémentation de gènes reptiles dans le génome de la chimère, et de
nos progrès visant à créer une approche néogénétique destinée aux glandes naphta de la prochaine génération de nos cryptides
cracheurs de feu. Voici une liste partielle des créations sur lesquelles nous travaillons, ou que nous avons déjà terminées.
Anaconda géant Chimère
Basilic Chupacabra
Bunyip Diprotodon
Centaure Félins fantômes
créations pourraient être dangereuses pour quelqu’un de pas-
sage. Nous comprenons qu’il existe une demande parmi les cu-
rieux, et nous discutons actuellement de l’établissement d’une
station d’observation dans le système solaire, destinée à ceux
qui souhaiteraient découvrir nos créations cryptides en chair et
en os.
Nous espérons parvenir à trouver un terrain d’entente. Nous
serions ravis d’en discuter avec vous.
GIZEH
À ce jour, Gizeh est la plus dangereuse exoplanète de l’univers.
Je vous l’accorde, cette introduction est un peu théâtrale, mais
je voulais que cette information soit gravée dans votre esprit. Ne
vous méprenez pas : je n’exagère pas. D’autres planètes com-
portent de gentils risques faciles à comprendre, mais je ne suis
pas là pour rédiger des rapports expliquant pourquoi les chutes
de pierre, les armes extraterrestres ou les drones des TITAN sont
de mauvaises choses.
Gizeh est particulièrement dangereuse parce qu’elle est d’ap-
parence paisible. À la surface, il s’agit d’une planète accueillante,
à l’aube d’une renaissance évolutive. La lore vient tout juste de
coloniser la terre ferme, et elle a été sufisamment bonne pour
diffuser une atmosphère ine et respirable autour de la planète.
Un basique équipé d’un manteau épais, d’un bon réservoir à
oxygène pour compléter l’air et d’un chapeau à larges bords
(pour se protéger des radiations stellaires) pourrait se balader
et trébucher un peu partout sans aucune dificulté. La gravité
locale étant inférieure de moitié à celle de la Terre, ça ne serait
pas non plus trop fatigant pour ses jambes.
Pour les gatecrasheurs casse-cou typiques, tels que ceux qui
l’ont découverte, Gizeh ressemble à un eldorado. Cette planète
est habitable, parfaite pour les transhumains, et elle est prodigue
en artefacts extraterrestres.
En quoi s’agit-il de la plus dangereuse des exoplanètes ? En
raison de ce que ces artefacts semblent être, de ce qu’ils semblent
offrir, et de ce que nous avons découvert – à nos dépens – sur
leur véritable nature.
Aussitôt que Firewall a eu conirmation de l’existence de la
menace, nous avons fait ce qu’il fallait pour l’éradiquer. Même
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
si les résultats de cette opération ne sont pas limpides, la menace
de Gizeh semble avoir été neutralisée… pour le moment.
. 4.4.4.4.4.
4 .4 .4.4.4
4.
.
.4.4
Garou Kappa
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
Griffon Khting Voar
Grootslang Makara
Jackalope Sasquatch
.4.
95
.4 .4.4
4
4. .

LOG DE BOÎTE NOIRE
EXTRAIT : PREMIER CONTACT
Voulez-vous répondre ?
contact ?
LES MISSIONS DE GATECRASHING
de tout ça. Contact Un, plutôt.
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
nom. Votre nom a été effacé de cette déclaration.
nomes ?
96
LES RUMEURS SONT VRAIES
À : <crypté>
De  : Breki Price, xénologiste, Partenariat
Proactionary
Tellurique (semblable à la Terre)
Ça marche, je crache le morceau, mais seu-
lement parce que je sais que je peux te faire
coniance, et que je pense que tes connaissances
en xéno-archéologie pourraient nous être utiles.
Les rumeurs sont vraies. Les boîtes noires
existent, et elles se trouvent sur Gizeh. On peut
y aller, s’y connecter, et communiquer avec des
extraterrestres. Pression atmosphérique :
Je ne sais pas d’où sont parties les rumeurs.
Quelqu’un de Proactionary a parlé, et ce n’est pas Composition de l’atmosphère :
88 % d’azote, 6 % d’oxygène, 4 % de
bon du tout. Si Go-nin ou quelqu’un d’autre d’in-
luent apprend ce qu’on a trouvé, c’est game over
Température à la surface
pour notre petite opération.
Honnêtement, c’est de la pure chance que Go-
nin ne s’en soit pas encore rendu compte. Ils se
sont eux-mêmes chargés du sondage initial de
cette Porte, et même si Proactionary avait payé
pour une revendication prioritaire, ils ont fail-
li refuser de nous l’accorder, quand ils ont vu à
quel point cette planète était semblable à la Terre.
Par chance, leurs sondes ne sont pas tombées sur
la vallée située juste à côté de la Porte de Gizeh.
Mais notre équipe de premiers-venus, elle, l’a bien
repérée. Et nos recrues ont été assez intelligentes
pour se taire. Go-nin n’a aucune idée de ce avec
quoi on joue, juste sous son nez.
Le premier artefact se trouve à 1 012 mètres dans la vallée. Il
est visible aussitôt qu’on y pénètre. Il s’agit d’une grosse pyramide
noire à quatre faces, d’où Gizeh tient son nom. (La vraie pyra-
mide, à Gizeh, avait cinq faces en comptant sa base, mais sa sil-
houette est similaire.) La vallée contient 529 autres objets noirs
et lisses, tous en forme de solides de Platon. Ils mesurent entre
3 et 198  mètres de côté. Près de 30  % de la masse de chacun
d’eux est enfoncée dans le sol de la vallée, qui se compose d’un
mélange de silice, de cendre volcanique et de légères formes de
Boîte noire  : Quelqu’un essaie de vous contacter.
Marka : Putain, oui.
Boîte noire  : Comment voulez-vous appeler votre
Marka : Ishmael, peut-être ? Non, on va faire un suivi
Contact Un : Bonjour.
Marka : Wow.
Marka : Bonjour, je m’appelle Marka.
Boîte noire : Vous n’êtes pas autorisé à divulguer votre
Contact Un : Ça vous intéresse d’échanger nos gé-
GIZEH vies ressemblant à du lichen. Ces artefacts sont
chauds  : leur température de surface est en
moyenne de 37 °C (soit presque la température
Type : corporelle d’un être humain de base). Ils restent
impénétrables face à toutes tentatives de scan.
Étoile principale : Trois d’entre eux ont été détruits pour les be-
G2V (naine jaune)
soins de nos recherches. Enin, un l’a été dans le
Gravité : cadre de nos recherches, et deux autres se sont
0,53 g
autodétruits quand nous avons essayé de les dé-
Diamètre : raciner pour leur faire traverser la Porte. Nous
10 200 km
pensons également que des extraterrestres venus
avant nous ont procédé au même genre d’ana-
0,86 atm
lyses destructrices sur des artefacts, qui ont au-
jourd’hui disparu. Des traces des éléments com-
dioxyde de carbone posant les artefacts ont marqué le sol de la vallée,
ainsi que des fragments d’alliages et de ibres syn-
(Min/Moy/Max) : thétiques. Les boîtes noires sont résistantes, mais
–100 °C/5 °C/50 °C elles ne sont pas indestructibles. Il est possible de
Durée du jour : les trancher à l’aide d’une torche chauffée à au
12 h moins 6  000  °C, mais dans ce cas-là, l’artefact
Période orbitale : se réduit en cendres composées essentiellement
412 jours de carbone, de fer, de gadolinium d’hydrogène
Satellites : dégazé et de néon. Une projection de radiations
5 gamma accompagne ce processus. Ce dernier
Accès par : phénomène pousse certaines personnes à penser
Porte de la Discorde que chaque boîte noire contient de l’antimatière
ou des éléments exotiques. Nous pensons que les
artefacts tirent leur énergie de l’étoile.
J’ai joint certaines de nos données à jour sur
eux. Maintenant que tu es au courant, j’aimerais bien te faire venir
sur Gizeh pour que tu puisses les voir par toi-même. Je réserve les
détails sur le chat en ligne avec des extraterrestres pour une conver-
sation de vive voix. Il ne s’agit pas de l’interface la plus simple du
monde, et nous avons quelques inquiétudes. Mais une chose est sûre,
la transhumanité n’a jamais eu une opportunité comme celle-là.
ARCHIVE 2341 DE TORII PRIME : BRIEFING
STRATÉGIQUE SUR GIZEH
Habilitation de sécurité Tengu cinq
Nos renseignements conirment nos doutes en ce qui concerne
Proactionary. Une mission a donc été envoyée pour s’emparer de
leur opération et de leurs actifs sur Gizeh au motif de violation de
contrat. Plus précisément, pour non-déclaration de contact extra-
terrestre, non-déclaration d’artefacts extraterrestres, contrebande de
technologie et d’information, et défaut de paiement de royalties sur
l’exploitation de ces découvertes.
Nos équipes ont découvert et attaqué un campement de
Proactionary près de la Porte distante de Gizeh, à proximité d’une
vallée remplie de grands artefacts noirs extraterrestres, de diverses
formes et tailles. Nos agents nous ont signalé qu’il s’agit de dispositifs
de communication qui permettent, en quelque sorte, d’interagir avec
des entités extraterrestres et de traduire les échanges en temps réel.
Au cours du raid, notre personnel a capturé la xénotechnologiste
en chef de Proactionary et l’a forcée à nous montrer comment les
dispositifs fonctionnent. Nos agents ont immédiatement remarqué
que presque toutes les personnes s’approchant à moins de 3 mètres
■ d’un artefact recevaient une requête de contact via une connexion
Toile ouverte. Selon la xénotechnologiste, il s’agit d’un développe-
ment récent. Les artefacts semblent avoir appris comment pinguer
tout transhumain qui s’approche via des protocoles Toile standard
et non cryptés, grâce aux contacts qu’ils ont établis avec le personnel
de Proactionary. Elle pense que le type de système interne d’IA ou de
son équivalent au sein des « boîtes noires », comme ils les appellent, a
d’abord besoin d’une période d’exposition et d’acclimatation avec les
nouvelles espèces pour analyser leurs langages, cultures et protocoles
de communication. Cela implique que les artefacts effectuent une
sorte d’analyse active, voire intrusive, même si nos analystes n’ont
pas encore réussi à détecter de signal actif, à l’exception des ondes
radio que le dispositif utilise au moment du contact.
Le contact initial est toujours identique  : un message textuel
simple, standardisé, rédigé dans la langue maternelle de l’utilisateur,
et converti en voix. Voici le message d’accueil en français :
„ « Ce service vous permet d’établir un contact
anonyme avec des êtres intelligents venus d’ailleurs.
Souhaitez-vous l’utiliser  ? Répondez comme vous
le feriez si vous utilisiez vos propres systèmes
d’information. »
Le personnel qui a répondu « non » reçoit une nouvelle question :
„ « S’agit-il d’une décision déinitive ? »
Selon la xénotechnologiste, ceux qui répondent par la négative ne
sont plus jamais contactés (pas plus que leurs forks). Mais si l’on ré-
pond par l’afirmative, la relique nous demande d’établir un contact
physique. C’est ce qu’a fait la xénotechnologiste en s’agenouillant
et en plaçant ses mains à la surface de la boîte noire. L’artefact en
a alors exsudé des vrilles argentées, qui se sont entrelacées dans ses
mains et qui ont pénétré sa peau pour se connecter à son système ner-
veux. Selon les Extropiens, ce processus fonctionne également pour
les morphes synthétiques, et établit une connexion avec leur réseau
interne. Ils ont déjà observé les vrilles pénétrer un scaphandre rigide
pour parvenir à la personne installée à l’intérieur. Quand nous lui
avons demandé s’il était vraiment avisé de laisser un dispositif extra-
terrestre accéder directement à l’esprit d’un transhumain, la xéno-
technologiste a rétorqué que la première interaction s’était faite de
manière totalement accidentelle, alors qu’ils examinaient les struc-
tures. Le mal étant déjà fait, ils n’ont pas trouvé de raisons d’interdire
d’autres contacts, étant donné les gains potentiels.
Nos propres analystes ont préféré s’en tenir à une approche plus
prudente et limitée. Plusieurs forks delta soigneusement édités ont été
utilisés pour s’interfacer avec les dispositifs, puis leurs expériences
ont été récupérées et analysées dans un environnement virtuel isolé.
Chacun a vécu une expérience subjective différente. La boîte noire
commence par envoyer un menu d’interface calqué sur les contrôles
entoptiques et de simulespace standard des transhumains. Le menu
comprend des options pour créer un message de proil public, qui
est apparemment transmis aux autres sur le réseau boîte noire. Ces
messages peuvent se présenter sous la forme d’un texte simple, de
médias tels que des images ou des holos, des ichiers de données, ou
même des clips de LX.
Étonnamment, ce système fonctionne bien comme indiqué  : il
permet à ses utilisateurs de communiquer avec des extraterrestres.
L’utilisateur peut parcourir des proils et messages d’extraterrestres, et
envoyer ou accepter des demandes de contact avec tous ceux qui at-
tirent son attention. Les premières incursions des Extropiens avaient
compté un minimum de 115 contacts disponibles. Ce nombre s’est
rapidement accru (la xénotechnologiste extropienne prétend qu’ils
ont compté jusqu’à 100 000 contacts en ligne).
Établir un contact n’est cependant pas une mince affaire. Nos
forks ont tenté de joindre de nombreux contacts, même si certains
échouaient complètement, sans doute en raison de protocoles incom-
patibles. D’autres ont pu établir une connexion au travers de dialo-
gues en texte autotraduit, ou partager des images, des LX ou d’autres
médias. D’autres encore ont été attirés dans un système d’interaction
ressemblant à un simulespace qui semblait permettre une sorte de
lien de communication iltrée esprit à esprit. Cette dernière expé-
rience a été décrite par la plupart de nos forks comme extrêmement
étrange, perturbante et aliénante, à un point tel que l’un d’eux a fait
une dépression nerveuse et s’est ensuite effondré en état de fugue dis-
sociative. Il est possible que cela soit le résultat d’un mauvais élagage
mental de la part de nos psychochirurgiens. La plupart des autres ont
décrit cette expérience comme malsaine et invasive ou, pour citer l’un
des forks : « C’était comme se faire violer mentalement par le rêve
érotique et tordu d’un extraterrestre excité et solitaire. » Les cher-
cheurs de Proactionary font état de dificultés similaires.
Le système des boîtes noires semble aussi appliquer un ensemble
de règles strictes pour la communication. Pour autant que nous le
sachions, toutes les connexions sont iltrées en temps réel, empê-
chant l’échange d’informations non autorisées. Ces règles ne sont pas
préétablies, les utilisateurs en sont simplement informés quand ils les
transgressent. Malgré cette opacité, au terme de leurs expérimenta-
tions, nos chercheurs ont résumé les règles en quatre principes.
„ L’anonymat : Les boîtes noires censurent tout détail
à propos de l’identité, de la localisation physique et
du système stellaire des utilisateurs. Il ne leur permet
pas de divulguer leur nom ou leur description phy-
sique, et leur interdit parfois de décrire leurs traits de
personnalité – bref tout ce qui pourrait permettre de
distinguer un utilisateur d’un autre membre de son
espèce. Le système permet pourtant aux utilisateurs
de partager des informations qui pourraient donner
des indications à un extraterrestre qui aurait accès à
des données observables supplémentaires (les spectres
planétaires, etc.). La théorie la plus populaire parmi
nos analystes est que l’interdiction est contextuelle,
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
et fondée sur ce que les boîtes noires pensent que
chaque participant pourrait savoir, en s’appuyant sur
leur cône de lumière actuel, et peut-être sur d’autres
facteurs plus obscurs comme leurs capacités cogni-
tives et leur culture.
Les artefacts semblent capables de détecter ceux qui
cherchent à contourner par la ruse cet anonymat forcé.
L’un de nos chercheurs a été banni après avoir plusieurs
fois tenté de contourner les règles.
„ Pas de transferts d’intelligences  : Les boîtes noires
bloquent la transmission des données telles que les . 4.4.4.4.4.
ego, les forks, ou même du code d’IA. Elles per- 4 .4 .4.4.4
mettent bien d’envoyer des extraits de code qui
4.
.
.4.4
pourraient être utilisés pour programmer des logi-
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
ciels intelligents, mais n’autorisent jamais des intel-
ligences entières à passer. Nos chercheurs ont essayé
d’envoyer des infomorphes morceau par morceau,
mais cela a échoué. Le système refusait simplement
.4.
97
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
98
de continuer de transférer quoi que ce soit au-delà
d’un certain stade.
„ Pas de conversations en local  : Les utilisateurs de
Gizeh ne peuvent pas voir ou se connecter à d’autres
utilisateurs locaux.
„ La règle X : Il s’agit d’une règle fourre-tout précisant
que le réseau de boîtes noires n’autorise simplement
pas certaines actions ou communications, sans invo-
quer de motif, ou en donnant une raison qui ne cor-
respond pas aux protocoles observés précédemment.
Nos analystes pensent que le système peut person-
naliser ses règles par site ou par espèce, et peut-être
même par utilisateur.
Il devrait être évident pour tout le monde que cette décou-
verte est sans précédent. Si nous pouvions proiter de ces liens de
communication pour acquérir des connaissances scientiiques, de
nouvelles technologies, des informations sur l’usage des Portes,
des données sur des exoplanètes, ou d’autres choses encore, nous
pourrions faire passer Go-nin du statut d’hypercorp leader en
unique leader de la transhumanité. Nos équipes travaillent déjà à
former un nouvel ensemble de forks édités ain de récolter le maxi-
mum d’informations depuis cette base de données extraterrestre.
SERVEUR DE DISCUSSION PRIORITAIRE  : LES
RISQUES-X DE GIZEH
Transcription d’une discussion entre les proxys A, B, C et D
(anonymisation activée)
Proxy A : Vous avez tous été briefés sur les informations four-
nies par notre taupe chez Go-nin. Il est conirmé que Go-nin a pris
le contrôle de ces artefacts, et fait des efforts méthodiques pour
échanger des informations avec des sources extraterrestres. Je suis
très inquiet, et j’ai déjà assemblé un groupe de sentinelles capable
d’iniltrer les opérations de Go-nin, mais j’aimerais que nous nous
entendions sur la manière de gérer cette situation avant d’agir.
Proxy B : Je propose une sanction exemplaire. On se retrouve
avec une situation explosive sur les bras, et il faut la traiter rapide-
ment et déinitivement. Ces idiots mettent notre espèce tout entière
en danger. Nous savons que les artefacts ne sont pas invulnérables,
alors détruisons-les avant que Go-nin ne mette la main sur quelque
chose de terrible… ou que leurs gars ne soient infectés par quelque
chose de pire encore.
EXTRAIT DE LOG DE BOÎTE NOIRE : DES LIENS CONFUS
Contact Douze : Mon espèce communique grâce à des
jeux de symboles auditifs qu’elle arrange en des formes
plaisantes.
Marka : Des mots, des lettres et des caractères ? Des his-
toires ? Des poèmes ? Oui, nous faisons cela, aussi.
Contact Douze : Excellent. Je peux vous envoyer ce que
vous désirez en échange d’au moins 55 mégaoctets de ces
arrangements de symboles auditifs, mais j’ai d’abord be-
soin d’un échantillon de cette production. Je dois déter-
miner si les sonorités et les signiications sont agréables.
Proxy C : N’est-ce pas un peu extrême ? Il existe des risques,
je l’admets, mais c’est aussi une fantastique opportunité. Pour la
première fois, nous avons peut-être la chance de contourner les
Courtiers et de vraiment parler avec d’autres civilisations, plutôt
que d’être tenus dans l’ignorance. Ce n’est rien de plus qu’un outil
comme les autres. Nous devons simplement forcer les équipes de
Go-nin à l’utiliser de la bonne manière ou, mieux encore, les forcer
à oficialiser les choses et à partager cette découverte. Nous pour-
rions apprendre quelque chose de crucial pour notre survie.
Proxy B  : C’est ça, je suis sûr que les créateurs de ces boîtes
noires sont des Gentils Extraterrestres qui ne veulent rien de plus
que rassembler tout le monde dans la galaxie pour partager un
petit thé et une bonne conversation. Peut-être que si on est suf-
isamment charmants et amusants, et qu’on rigole à toutes leurs
blagues, ces extraterrestres bienveillants distribueront juste assez
de technologies pour accélérer notre développement et peut-être…
peut-être ! que si on écarte les cuisses, ils nous laisseront entrer dans
leur Ligue des civilisations interstellaires super gentilles. On a de la
chance que l’univers soit si sympa, hein ?
Proxy D : Je dois admettre que ça m’inquiète aussi. Et si c’était
un stratagème élaboré des TITAN ou un piège tendu par d’autres
éléments hostiles pour tout savoir de nos capacités technolo-
giques et sociales  ? Ne pas savoir quelles informations Go-nin
ou les Extropiens avant eux ont partagé est vraiment alarmant.
Selon moi, tout partage d’information de ce genre devrait être fait
avec transparence et de manière contrôlée, sinon on court facile-
ment le risque de compromettre toute notre espèce, ne serait-ce
qu’accidentellement.
Proxy C : Je pense que tu surestimes largement cette menace.
Est-ce que tu as vu les données fournies sur les recherches de Go-
nin, jusqu’à présent  ? Parmi les 237  premiers contacts liés par
l’hypercorp et ses équipes de recherche, rien ne permet de penser
que les boîtes noires ne sont pas ce qu’elles semblent être : des ma-
chines pour entamer des conversations au hasard entre deux par-
ties séparées par de vastes distances. Environ 15 % des contacts
pouvaient communiquer de manière cohérente, étaient ouverts à
une conversation avec nous, et possédaient des informations utiles
qu’ils étaient prêts à échanger. Pour le reste, au moins 35 % d’entre
eux sont ce que Go-nin a classé comme des « opérateurs de mau-
vaise foi », qui semblaient essentiellement vouloir provoquer l’aga-
cement chez l’utilisateur, en cherchant à découvrir ce qu’il trouve
vulgaire et injurieux, de manière à pouvoir le lui retourner.
Marka : Accepté. Cela s’appelle un sonnet. C’est consi-
déré comme l’un de nos exemples les plus agréables.
Marka : « Devrais-je te comparer à une journée d’été ? »
Boîte noire : Vous ne pouvez pas décrire de transforma-
tions cognitives provenant d’un stimulus sexuel avec cet
utilisateur. Souhaitez-vous voir une liste de réécritures
suggérées ?
Marka : Quoi ?
Contact Douze : C’est regrettable. La nucléosynthèse ar-
tiicielle est une technologie utile, mais je ne peux pas la
partager sans paiement. ■
 Proxy B : Ouais, on se faisait troller par des extraterrestres, quoi.
On possède maintenant un ichier d’image affreusement grand
rempli de ce qu’on pense être des organes génitaux extraterrestres.
Mais cela ne signiie pas pour autant que le contact suivant ne i-
lera pas à Go-nin le schéma d’une machine à énergie gratuite qui
pompera des strangelets chargés négativement, transformant notre
système solaire tout entier en une décharge de matière à quarks.
Proxy D : C’est le facteur clé : à partir de quand exactement
considère-t-on que les risques deviennent plus importants que les
bénéices ? Même si la majorité des extraterrestres qui établissent
un contact à l’aide de cette chose ne sont pas menaçants et sont
prêts à discuter, ou même s’il ne s’agit que de griefers ou d’enfants
extraterrestres immatures et plutôt inoffensifs, ce qui m’inquiète,
c’est que nous n’avons aucun moyen de distinguer ceux qui sont
amicaux de ceux qui sont hostiles. En utilisant ces dispositifs, nous
faisons peut-être passer des renseignements importants à des civi-
lisations extraterrestres meurtrières qui pourraient les utiliser pour
emmagasiner des données sur la dernière espèce arrogante qu’il
leur reste à anéantir. Merde, vu qu’on ne sait même pas exactement
comment ce système fonctionne, peut-être même qu’ils piratent
tous ceux qui établissent un contact pour apprendre leurs secrets,
les répliquer dans une installation distante, ou même les transfor-
mer en collabos.
Proxy A  : C’est vrai que le système semble presque avoir été
conçu exprès pour plaire aux civilisations avides et curieuses, qui
ont toutes les chances de s’autodétruire. C’est trop tentant. Et pour
moi, ça pue le piège.
Proxy C  : Non, mais sérieusement, quelle civilisation intelli-
gente ne voudrait pas en contacter d’autres, même si c’est juste par
curiosité scientiique ou pour s’assurer qu’elle n’est pas seule dans
le cosmos ? Vous vous laissez submerger par votre paranoïa et les
idées de votre clique conservatrice. Dépassez vos biais cognitifs et
reconnaissez qu’il est possible de gérer ces risques, si on fait preuve
d’intelligence et de prudence.
Proxy B : Firewall, peut-être. Mais Go-nin n’est ni intelligent ni
prudent, Go-nin est cupide.
Proxy A : Je ne suis même pas sûr qu’on puisse faire coniance
à Firewall, sur ce coup-là. Notre ignorance en tant qu’espèce est
la clé du problème. Gizeh représente la tentation que les premiers
hommes ont dû ressentir quand ils ont non seulement découvert le
secret du feu, mais aussi le fait qu’ils étaient les seuls à le posséder.
Ils ont utilisé l’ignorance des autres pour s’enrichir, pour accumuler
du pouvoir et pour consolider les lacunes de leurs propres connais-
sances. Ils ont échangé le feu contre de meilleures techniques de
travail de la pierre, l’artisanat contre l’agriculture, les phalanges
grecques contre les jardins suspendus de Babylone. C’est un mé-
méplexe qui prospère à partir des hiérarchies : les écarts entre les
administrateurs et les administrés, ou les travailleurs et les esclaves.
Si nous utilisions les boîtes noires en état de totale ignorance, nous
serions forcément perdants dans toutes les transactions… et nous
ne saurions même pas qui sont nos supérieurs.
Proxy B : Je suis d’accord. Même si on arrivait à reprendre ces
artefacts à Go-nin, il faudrait pas mal d’efforts et de préparation
pour envisager cette « opportunité » d’une façon qui nous permet-
trait de nous assurer qu’on ne se fait pas avoir par la plus grande
arnaque de la galaxie. Mais en réalité, nous n’avons aucune option
pratique pour faire sortir les gars de Go-nin de l’équation, tout
simplement parce qu’ils contrôlent la Porte de la Discorde. Leur
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
. 4.4.4.4.4.
4 .4 .4.4.4
4.
.
.4.4
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
.4.
99
.4 .4.4
4
4. .
 prendre de force, vu leur poigne de fer, serait une entreprise ma-
jeure. Pendant ce temps, à chaque seconde qu’on gâche, ils sont
peut-être en train de télécharger quelque chose qui nous anéantira
tous ou, pire encore, qui fera d’eux nos chefs suprêmes.
Proxy C : Ce n’est pas vrai, on a le choix. L’info peut être rendue
publique. Beaucoup d’hypercorps ne verraient pas d’un bon œil
que Go-nin contrôle le seul canal de communication ouvert avec
la communauté galactique. Go-nin se rendra compte qu’elle est
dans une position délicate, où tout le monde pourrait se retourner
contre elle, et elle serait alors forcée de permettre un accès public.
On pourrait tirer les icelles pour que les argonautes ou un autre
groupe de personnes dotées de bon sens et assez intelligentes pour
soupeser les risques et les avantages supervisent l’ensemble. Ce se-
rait dificile, mais pas impossible.
Proxy D : Je pense que cela prendrait trop de temps. Vu l’emprise
qu’exerce Go-nin, je penche vers une option de sanction exemplaire
aussi vite que possible. On n’en sait rien, mais Go-nin pourrait déjà
avoir reçu un cadeau empoisonné de la part d’une entité ou d’une
autre qui aurait décidé que la transhumanité doit être anéantie.
Proxy C : C’est scandaleux. Vous êtes prêts à ruiner la meilleure
opportunité que l’on a jamais eue d’établir un contact et d’obtenir
des réponses, d’amener la transhumanité à un autre niveau… Et
vous allez la détruire, tout ça parce que vous pensez tout à coup
que vous savez ce qui est mieux pour tout le monde ? Votre para-
noïa et votre conservatisme en termes de sécurité étouffent toutes
les chances de progrès. Je suis contraint de bloquer le consensus, et
je propose que l’on organise un e-vote entre les proxys.
Proxy A : Je note ton objection, mais je pense que nous autres
sommes d’accord pour reconnaître que la situation est sufisam-
ment dangereuse et imminente pour prendre immédiatement des
mesures.
Proxy B : Absolument, il faut les détruire tout de suite.
Proxy D : Je suis d’accord.
Proxy C : Je savais que rejoindre ce serveur mènerait à une ba-
taille. Vous êtes des imbéciles. Je vais amener cette décision et sa
transcription aux autres, et je vais m’assurer que vous rendiez tous
des comptes.
Proxy A : Je n’attendais rien de moins.
COMPTE-RENDU
À : <crypté>
De : <crypté>
Voilà trois jours de passés, et Go-nin n’a toujours pas pu
se reconnecter à Gizeh. Leurs techniciens ont essayé tous les
trucs qu’ils connaissent, mais ils n’arrivent pas à établir un
lien trou de ver. Je pense que nous pouvons considérer que la
mission est accomplie, bien que nous ayons prévu de continuer
à surveiller la situation. Nous savons que des sentinelles se
sont iniltrées avec succès et ont passé la Porte avec le paquet
sans incident. C’était la dernière fois qu’une connexion avec
l’équipe a été effectuée.
J’attendrai la période prédéterminée de deux semaines avant
de donner une nouvelle morphose aux sentinelles, juste au cas
où.
Je sais que ce n’était pas une décision facile, mais je pense
toujours que c’était la bonne… malgré la chute de nos réps qui
a suivie. Je sais que tu ne veux pas en parler, mais ma muse me
tient au courant des ils de discussion, et les avis des proxys
semblent très divisés sur la question. C’est notre appel à agir
de manière immédiate qui essuie les plus vives critiques. Même
ceux qui approuvent la sanction pensent que nous aurions dû
prendre le temps d’en débattre avec les proxys.
J’ai survécu à pires tempêtes, personnellement, et j’ai pris
des décisions bien plus dificiles. Ce qui m’inquiète le plus avec
cet incident, c’est que si on a bien saisi le principe de ces boîtes
noires, on risque d’en rencontrer de nouveau. Parce que si tant
d’extraterrestres les utilisent, elles doivent être disséminées un
peu partout, non ? J’espère juste que la prochaine fois où on
tombera sur elles, on sera dans une situation où on pourra s’en
charger ouvertement et avec prudence, en évitant un tel gâchis.
Encore une chose. Il est possible que la Porte de Gizeh ait
été détruite, mais qu’elle se réassemble, comme nous l’avons
déjà vu avec d’autres Portes. Cela signiie qu’elle se rouvrira
pour Go-nin, à un moment donné. Ce n’est qu’à ce moment-là
que nous saurons si toutes les boîtes noires ont été détruites.
Heureusement, nous aurons au moins gagné du temps pour
le plan B.

DES DÉTAILS À RÉGLER SUR GIZEH

À : Coach
De : Miller
Tu te souviens de la situation sur Gizeh, avec ces communicateurs boîtes noires ? J’ai suivi quelques pistes qui traînaient, et j’ai trouvé
quelque chose d’intéressant. Tu te rappelles cette corpo extropienne qui avait trouvé les artefacts ? Proactionary ? Eh bien, Go-nin n’a
pas été aussi minutieuse qu’on le pensait quand elle l’a supprimée. Certains des Extropiens ont réussi à s’échapper. De plus, ils semblent
être partis en emportant des secrets acquis sur Gizeh. Ils ont eu accès à ces dispositifs pendant des semaines avant que Go-nin ne les
LES MISSIONS DE GATECRASHING surprennent. Il est impossible de savoir quel genre d’informations ils ont… ni la manière dont ils comptent les utiliser.
Et tout ça a été découvert quand l’un de ces Extropiens a été trouvé, il y a peu. Il s’avère qu’il vendait des plans de cellules solaires
LES PORTES DE PANDORE expérimentales à haut rendement au plus offrant. La corpo qui a gagné l’enchère a fabriqué un prototype, puis s’est rendu compte qu’il
était extrêmement instable. L’explosion a gravement endommagé l’une de leurs installations, et a forcé une dizaine d’ouvriers à prendre
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES une nouvelle morphose. L’Extropien a disparu peu de temps après. Je pense que Go-nin a mis la main dessus avant nous.
Un coup d’œil dans leurs archives montre que cinq autres fugitifs sont encore en cavale. Nous devons les retrouver et découvrir s’ils
INFORMATIONS DE JEU possèdent d’autres informations, avant qui que ce soit d’autre.

100
JUST IN CASE
Tu ne pourras plus me dire que je ne t’apporte jamais rien
de sympa.
Il y a quelque temps de ça, Firewall a eu vent de rumeurs au
sujet de produits intéressants qui seraient transférés par la Porte
de Vulcain. On tombe sur des choses de ce genre tout le temps,
bien sûr, et des contrôles supericiels ont révélé quelques infos
utiles, mais aucun risque-X potentiel, par exemple. Bref, on a
donc placé tout ça dans la liste des trucs non prioritaires, celle
qu’on ne regarde bien évidemment jamais, sauf si quelque chose
qui attire notre attention d’une autre manière s’y produit.
Puis on a commencé à voir un nom familier apparaître dans
nos entoptiques. Un certain Justin Case semblait tremper dans
toutes sortes de projets peu courants. Qui que ce puisse être, il
a donc été référencé en tant qu’acteur majeur, parce qu’il était
lié à beaucoup d’affaires clandestines. Son cercle de relations
était immense. Nous avons pu le relier à une vingtaine d’hy-
percorps, dont des extropiennes, et il entretenait également des
liens étroits avec TerraGenèse et les politiques vénusiens. Nous
pensions qu’il s’agissait du bras droit d’un des oligarques.
Nous avions tort. Justin Case n’était pas une personne, c’était
un projet… et un lieu. Et Just In Case [NdT : juste au cas où]
entre tout à fait dans le domaine de compétences de Firewall.
Pour faire court, il s’agit d’un projet qui cherche à garantir la
survie de la transhumanité.
DES INTÉRÊTS CONVERGENTS
Rapport de terrain, sentinelle Svet
J’ai dépensé quelques faveurs avec une res-
ponsable de TerraGen qui a quelques secrets
qu’elle préférerait garder pour elle, et j’ai fait JUST IN CASE
en sorte que notre «  équipe de travail  » soit
assignée à la cargaison qu’on surveillait. Il
Type :
s’avère que Just In Case est l’un des projets Tellurique (jeune Terre)
de terraformation secondaires de TerraGen. Il
Étoile principale :
s’agit d’une jeune planète tellurique dépourvue F7V (naine jaune-blanc)
de vie, dotée d’une atmosphère inhospitalière,
Gravité :
qui mettra un bon moment avant d’être prête 0,78 g
à s’accorder à nos besoins. Mais TerraGen ne
Diamètre :
semble pas vouloir attendre : la planète dispose
l’exoplanète elle-même, mais sur Basilic, la plus modeste de ces
quatre petites lunes rocheuses (elle est tellement petite, en fait,
qu’on pourrait presque la qualiier de météorite). Si les Portes
devaient un jour venir à être considérées comme des sources
probables d’attaques ou d’autres menaces, des explosions pour-
raient faire sortir Basilic de son orbite et la lancer sur une tra-
jectoire qui la conduirait droit sur son étoile. J’imagine qu’elle
est criblée de bombes à antimatière, pour faire bonne mesure.
La Porte de Basilic est également accessible depuis les Portes
de Pandore et de la Discorde, en plus de la Porte de Vulcain. Il
paraît qu’on travaille à la relier à d’autres Portes, y compris à
des Portes extrasolaires, ain d’augmenter le nombre de points
d’entrée pour les réfugiés qui pourraient être évacués ici. Des
équipes ont déjà commencé à construire un ascenseur spatial en
utilisant l’une des autres lunes comme point d’ancrage.
Qui est derrière tout ça ? D’où vient l’argent ? C’est une ques-
tion intéressante. Nous avons découvert que de nombreuses
hypercorps étaient, d’une façon ou d’une autre, liées à ce pro-
jet, ainsi que la Constellation de l’Étoile du matin. D’après nos
sources, l’instigateur de tout ce programme pourrait n’être nul
autre que Morgan Sterling, le patron d’Exotech. Cette corpo est
manifestement très présente, ici, puisqu’elle possède un grand
laboratoire de recherche sur les IAG. TerraGenèse est aussi
impliquée, bien sûr, comme beaucoup d’autres entreprises de
taille plus modeste. On y trouve même plusieurs compagnies
extropiennes. Mais la vraie question est de savoir qui n’a pas
été invité à la fête. Il sufit de jeter un coup d’œil alentour pour
que la réponse soit évidente : le Consortium. Pas une seule de
leurs corpos n’est présente ici. C’est peut-être
parce que le Consortium a probablement déjà
établi ses propres plans d’urgence au cas où les
TITAN reviendraient ou si une autre menace
surgissait. Mais c’est peut-être aussi parce que
cet un endroit représente également une issue
de secours destinée à fuir le Consortium, si
jamais il venait à afirmer sa domination et à
prendre le contrôle de tout le système solaire.
L’endroit devient encore plus intéressant
quand on se rend compte que beaucoup des
corpos impliquées ne bossent pas que sur des

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

9 900 km
déjà de nombreuses installations en vue d’une
Pression atmosphérique :
habitation transhumaine à grande échelle, bien 0,8 atm
qu’elle ne soit aujourd’hui que peu peuplée. Composition de l’atmosphère :
En fait, Just In Case est vue comme un re- 75 % d’azote, 20 % de dioxyde de carbone,
3 % de néon
fuge au cas où la transhumanité aurait besoin
d’évacuer ou d’abandonner le système solaire. Température à la surface
(Min/Moy/Max) :
L’exoplanète serait déjà capable de supporter –75 °C/16 °C/70 °C
l’aflux de millions de personnes, même si cela
Durée du jour :
revenait à les entasser dans des habitats-dômes 11 heures
gonlables bon marché et temporaires. Des
Période orbitale :
plans prévoient d’augmenter cette capacité 15,5 mois
d’accueil. La nourriture pourrait y poser un
problème, dans un premier temps, du moins,
Satellites :
4 et d’ego. Gardez bien tout ça à l’esprit, quand
trucs liés à la survie  : en fait, elles travaillent
surtout sur un tas d’autres choses. Par exemple,
elles mènent des recherches sur les voiles so-
laires et sur des moteurs expérimentaux, elles
étudient la construction d’un système de pro-
pulsion laser pour les vaisseaux spatiaux de
nouvelle génération, elles ont installé un chan-
tier orbital de construction, orienté vers la pro-
duction de petits vaisseaux, juste assez grands
pour y mettre un module de plongée équipé
d’une corne d’abondance et d’un système de . 4.4.4.4.4.
stockage en nanodiamant bourré de schémas 4 .4 .4.4.4
4.
.
.4.4

mais l’eau y est abondante. On y trouve aus- vous voyez que Just In Case est située dans une
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

Accès par :
si sufisamment de serveurs de données pour Porte de la Discorde, Porte de Pandore, région de l’espace pleine de jeunes étoiles. Il
Porte de Vulcain
abriter un nombre incalculable d’ego. (via sa lune, Basilique) pourrait y avoir des dizaines de planètes habi-
La localisation de la Porte de Just In Case tables ou terraformables, dans un rayon d’une
explique qu’elle ait été choisie comme refuge dizaine d’années-lumière.
de la transhumanité. Elle est située non pas sur
.4.

101
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
102
Tout n’en est encore qu’à ses débuts. Les fondations sont nous avons bien été alertés du fait que quelque chose de bizarre
établies pour que les transhumains puissent non seulement se et de non signalé se passait avec des livraisons effectuées vers
réfugier en grand nombre, mais pour qu’ils puissent également et depuis Krypton. Quelque chose que quelqu’un de Pathinder
commencer à se répandre de nouveau dans la galaxie au plus tentait de cacher. Naturellement, vous avons assigné quelques
vite, par le biais du bon vieux voyage subluminique. On dirait sentinelles à ce sujet pour creuser un peu.
bien que quelqu’un se préoccupe de l’avenir… ou, du moins,
protège ses arrières. PAS VRAIMENT LE LIEU DE VACANCES ESPÉRÉ
Pourtant, une question nous taraude  : pourquoi Firewall Rapport de terrain sur Krypton : Sentinelle Aneki : Première
n’est-elle pas au courant de ce projet  ? Pourquoi n’en fai- partie
sons-nous pas partie ? Je me suis fait offrir de jolies vacances par Firewall et j’ai
pris le trou de ver express pour Krypton. Ma toute première
impression a été que les pubs exagèrent pas mal les choses, mais
KRYPTON peut-être pas autant qu’on pourrait le croire. Les particularités
« Visitez un monde de cristaux scintillants, de plages surréa- de Krypton sont bien réelles, mais elles ne sont pas si exception-
listes et de nébuleuses fantastiques ! nelles que ça.
Voyagez par Porte de Pandore et découvrez la galaxie ! Faites Pour commencer, il n’y a rien de si spécial à propos de la lu-
une pause sur Krypton, une planète où des cristaux géants mière d’un soleil rouge. J’veux dire, il y en a des milliards, de ces
brillent dans la lumière extraordinaire d’un soleil rouge étin- machins. C’est relativement simple : les petites étoiles sont plus
celant  ! Une planète où les plages immaculées sont caressées répandues que les grandes, parce qu’il est plus fréquent que de
par des eaux chauffées par des volcans ! Une planète où le ciel petites quantités de masse s’agglomèrent et forment une étoile,
nocturne est illuminé par une incroyable nébuleuse et où notre plutôt que de grandes quantités. Mais ces sortes d’étoiles naines
hôtel de luxe satisfera le moindre de vos désirs ! ne peuvent pas aller bien loin en matière de réactions de fusion
L’Hôtel Krypton comporte un spa et tout ce dont vous avez à haute énergie, si bien qu’elles brillent faiblement et à une tem-
besoin pour apprécier votre séjour, au cœur d’une planète cou- pérature relativement basse. Elles brillent en rouge, en fait. La
verte de champs ininis de cristaux luorescents et de fjords plupart d’entre elles sont tout simplement ennuyeuses, même s’il
chauds. Les réservations pour sa cinquième saison sont désor- est vrai que certaines ont tendance à donner lieu à des éruptions
mais ouvertes. Notre personnel d’apprentis d’exception réalise- spectaculaires.
ra vos rêves et vos envies ! » On sait que l’étoile de Krypton n’a pas d’éruptions, ce qui est
plutôt bizarre. Tout à l’air stable, là-bas, même
Et voilà. Le voyage interstellaire est trans- sur des échelles de temps astronomiques.
formé en baratin publicitaire sans âme pour
un hôtel merdique et trop cher, qui fait sa pro-
KRYPTON L’orbite de la planète est relativement proche,
mais pas assez pour s’enfermer dans une rota-
mo en vantant des trucs douteux. Bien qu’il tion synchrone. Les températures locales sont
s’agisse de l’une des principales stations ex- Type : plutôt basses, ce qui signiie qu’à l’exception
trasolaires de tourisme (moins populaire que Tellurique (martienne) des plages (que je décrirai plus tard), il fait
l’Arche céleste, mais plus adaptée aux mon- Étoile principale : trop froid pour sortir des centres de vacances,
dains, aux célébrités du système intérieur et au M3V (naine rouge) à moins d’être équipé pour les températures
style de vie des hyperélites rafinées), et qu’elle Gravité : extrêmes. En plus, l’atmosphère est ine et
possède quelques curiosités scientiiques plus 0,32 g pauvre en oxygène, si bien que les biomorphes
ou moins intéressantes, la planète en elle-même Diamètre : non équipés auront du mal à respirer et s’éva-
est dépourvue de formes de vie locales, et elle 8 700 km nouiront rapidement. J’ai cru comprendre qu’il
ne présente pas de menaces existentielles. Alors Pression atmosphérique : était envisagé de la terraformer, même si aucun
en quel honneur Firewall s’y intéresse-t-elle ? 0,4 atm programme réaliste n’a été établi jusqu’à pré-
En raison du traic. Composition de l’atmosphère : sent. Au vu du nombre d’options semblables
Pour être plus explicite, l’un de nos ana- 69 % d’azote, 21 % de dioxyde de carbone, à la Terre qui sont accessibles dans l’espace,
5 % de méthane, 3 % d’oxygène
lystes cherchait à retrouver la piste d’un projet on peut dans un premier temps se demander
de recherche secret présumé, suspecté d’être Température à la surface pourquoi cet endroit a été choisi comme lieu
(Min/Moy/Max) :
impliqué dans des «  Choses dans lesquelles –100 °C/–40 °C/30 °C de vacances… en y regardant de plus près, il y
on ne s’implique plus », si vous voyez ce que avait en fait de bonnes raisons à cela.
Durée du jour :
je veux dire. Au cours de ses recherches, ledit 9,1 jours Premièrement, Krypton semble avoir eu une
analyste a réussi à mettre la main sur certains captivante histoire géologique. Par le passé, un
Période orbitale :
documents faisant état de transferts de maté- 40 jours certain processus ou événement a d’une cer-
riel depuis la Porte de Pathinder en direction taine manière créé des « champs de cristaux »
Satellites :
de plusieurs exoplanètes. Quand l’enquêteur a Aucun – c’est un euphémisme, étant donné que les
soumis ces données à certains algorithmes de cristaux recouvrent la majorité de la surface de
Accès par :
recherche personnalisés, il a détecté une ano- Porte de Mars la planète. Ces structures cristallines sont bel
malie. Seulement, il ne s’agissait pas de l’ano- et bien incroyables et magniiques, notamment
malie qu’il escomptait… celle-ci n’avait rien à grâce aux composés chimiques qui les rendent
voir avec l’objet de sa recherche. Cela étant, luorescentes sous certaines lumières, comme
lorsqu’elles relètent les couleurs de la nébuleuse, la nuit, par
exemple. C’est un bel endroit, je l’avoue. Les cristaux conti-
nuent également à attirer plusieurs équipes scientiiques, qui
essaient encore de percer le mystère de leur formation.
Quand les touristes ne se sont pas occupés à se faire masser
en sirotant un mojito dans les centres de vacances, ou à faire une
visite guidée des champs de cristaux, ils sont à la plage. Mais
comment aller confortablement à la plage sur une planète froide
où on ne peut pas respirer ? Grâce à la science, bien sûr.
L’Hôtel Krypton est situé sur la côte d’un continent équato-
rial. À la suite d’une ère glaciaire très mouvementée, ce conti-
nent fut réchauffé par une chaîne de supervolcans il y a environ
20 000 ans. Cela a envoyé un tas de méthane dans l’atmosphère
et tout autant de soufre dans l’eau, par le biais des micro-or-
ganismes souterrains. La plupart d’entre eux ont péri – c’était
donc mauvais pour l’environnement –, mais c’était une très
bonne chose pour les plages. Voilà ce qu’on obtient quand une
activité volcanique et un effet de serre naturel suivent une pé-
riode d’activité glaciaire : une multitude de fjords chauds avec
des sources chaudes, et des plages immaculées qui s’étendent
sur des milliers de kilomètres. Cette exceptionnelle qualité est
le résultat d’une bonne vieille extinction. Il n’y a plus rien dans
l’eau (et elle est aussi très pauvre en oxygène) et plus rien ne
rampe sur les plages : la planète est aujourd’hui morte. Ici, on
n’a rien que du sable blanc. Bon, on peut aussi en trouver du
noir, du rouge ou du vert… tous plus magniiques et brillants
les uns que les autres.
L’Hôtel est bien placé. Il se niche dans une région du conti-
nent où les eaux sont réchauffées par des courants thermiques
venant de volcans sous-marins. Pendant l’été, la température
de l’air est juste assez élevée pour qu’un biomorphe standard
puisse aller sans gêne à la plage. Elles ne sont pas brûlantes,
juste chaudes. Quelques satellites miroirs ont même été envoyés
en orbite, ain de rediriger un peu plus de rayons de l’étoile sur
cette zone précise.
On pourrait penser que se baigner avec un respirateur n’est
pas vraiment glamour – et on aurait bien raison –, mais ces sa-
lauds ont eu une idée futée. Les fjords utilisés pour la baignade
sont partiellement recouverts de plafonds transparents. Les
plages sont aussi parsemées de tours à air en forme de cham-
pignon. Celles-ci traitent de l’oxygène et le libèrent dans l’air.
Elles fabriquent également des capsules biodégradables qu’elles
éparpillent sur le sol, et qui libèrent leur charge d’oxygène tout
le long de la journée. Tout ce processus maintient l’environne-
ment chaud, avec une atmosphère respirable dans les fjords
pendant les mois d’été. D’accord, il faut faire attention à ne pas
quitter les fjords sans équipement, mais la plupart des touristes
se contentent de reprendre le train pour rentrer dans l’habitat
confortable de l’hôtel.
Un truc que la pub ne vante par, par contre, c’est que Krypton
pue, au sens propre. Tous ces sulfates présents dans l’eau font
que les plages puent vraiment. Ce problème a été résolu en par-
fumant l’air dans les fjords à touristes. Et je ne plaisante pas.
Mais aussitôt qu’on sort de l’eau, tout le monde autour de nous
est au courant.
À part ça, la chose la plus intéressante de cet endroit, ce sont
les vacanciers. Krypton attire la couche supérieure des habitants
du système solaire, mais peut-être pas exactement la crème de
la crème. Les installations sont un rêve de bourgeois, et toutes
les commodités possibles y sont proposées. On y trouve des
mondains vénusiens, des politiques martiens, des cadres d’hy-
percorps, des consultants haut de gamme, des stars des médias,
des diffuseurs de LX, des pantins du congrès du Consortium,
des enfants gâtés des dynasties, et des riches et/ou célèbres per-
sonnalités qui encombrent les couloirs et les plages de l’hôtel. Je
suppose que les vrais oligarques et les vraies personnes de pou-
voir estiment que ce lieu n’est pas digne d’eux. Cela étant, des
réunions de gens importants ont manifestement tout de même
lieu, ici, ce qui signiie que c’est un endroit idéal pour se livrer à
des opérations d’espionnage, de chantage ou à d’autres intrigues
du même ordre.
L’Hôtel Krypton appartient à l’entreprise Daxam. Il s’agit
d’une hypercorp formée par les gatecrasheurs qui ont décou-
vert Krypton, et qui ont été les premiers à l’étudier, ainsi que
par leurs bailleurs de fonds. Sauf en ce qui concerne quelques
connexions de haut niveau avec des élites du système intérieur,
rien ne se démarque vraiment à leur sujet, après une analyse
supericielle.
Toujours aucun signe de ce qui pourrait drainer en secret des
ressources supplémentaires. Je dois en apprendre plus à ce sujet
au cours de mon enquête.
LES PRIORITÉS DU PROJET
À : Davos Khan, chef de projet
De : Cassie Schmidt, responsable scientiique
Écoutez, je me dois de protester au sujet des priorités assi-
gnées au traic entrant. Déjà que nous n’avons droit qu’à un
seul accès trou de ver chaque troisième jeudi du mois – si la
règle est bien toujours en vigueur –, mais en plus, aujourd’hui,
86 % du temps d’ouverture est dédié au transport de matériel
de construction à destination des nouvelles stations de vacances,
une rotation des équipes à un rythme complètement extrava-
gant, et, bien sûr, des touristes et leurs quantités apparemment
ininies de bagages. Je sais bien que les équipes de recherche sont
la cinquième roue du carrosse de cette entreprise, et que nous
faisons aujourd’hui peu de choses pour contribuer aux marges
de proit de la compagnie. J’ose néanmoins espérer que vous
avez compris les avancées qu’on pourrait faire si l’on commen-
çait à comprendre comment ces cristaux se sont développés. Cet
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
aspect de notre entreprise est un investissement qui demande du
temps et de la patience et qui implique de ne pas systématique-
ment mettre de côté nos demandes de ressources. Les conditions
commencent vraiment à devenir intolérables, à un point tel que
cela inlue sur nos progrès. Je pourrais tout à fait soulever ce
problème au conseil d’administration, s’il le faut.
À : Davos Khan, chef de projet
De : Marek Kai Shan, responsable commercial
Je suis ravi d’annoncer que nos travaux sur les nouvelles sta-
tions se déroulent plus vite que prévu. Notre cinquième saison . 4.4.4.4.4.
est déjà réservée à 87 %, et nous devrions atteindre tous nos 4 .4 .4.4.4
objectifs avec l’ouverture de la saison des galas.
4.
.
.4.4
Encore une fois, je souhaiterais que l’équipe scientiique soit
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
retirée du projet, au moins temporairement. Non seulement leur
usage de la Porte réquisitionne un temps et des matériaux pré-
cieux, mais je trouve aussi que je passe énormément de temps
à gérer leurs préoccupations et querelles insigniiantes. En plus
de cela, elle semble avoir repriorisé les commandes de travail
.4.
103
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
104
pour un grand nombre d’apprentis sans les autorisations adé-
quates, gênant ainsi les capacités de mon personnel. Je n’arrive
même pas comprendre comment elle peut avoir besoin de toute
la main d’œuvre demandée sur ses formulaires de réquisition.
À : Irina Aronyan, directrice inancier de Daxam
De : Davos Khan, chef de projet
Ah oui, l’autre côté formidable des travaux sur le projet
Krypton : Cassie Schmidt et ses mémos.
Je comprends tout à fait pourquoi on lui a donné un statut
de partenaire. Il nous faut des chercheurs pour comprendre les
mystères de cette planète, ainsi que des ingénieurs pour trouver
un moyen de les exploiter et de les transformer en proit. Nous
savons tous que cet endroit est une énorme bizarrerie scienti-
ique qui a besoin d’un examen plus approfondi, et que cette
recherche nécessitera du temps, de l’argent, et encore du temps,
avant qu’elle ne produise quoi que ce soit de capitalisable. Le
conseil d’administration a été convaincu de maintenir le pro-
gramme de recherche en activité en parallèle du projet touris-
tique, qui lui est lucratif. Par ailleurs, un certain nombre de gens
qui avaient travaillé avec elle souhaitaient vraiment l’envoyer à
1 000 années-lumière.
Le problème, c’est qu’elle se sent obligée de continuer à mener
une guerre politique de bas étage pour préserver son petit em-
pire scientiique, et elle ne connaît qu’une seule façon de com-
battre : l’insistance. Elle est de plus en plus virulente, et pourrait
avoir besoin d’être surveillée pour nous assurer qu’elle ne tente
rien de trop téméraire. Ses expériences scientiiques sont bien jo-
lies, mais elles sont censées passer après ce projet. Ces messages
constants sur ses recherches, mal considérées selon elle, relèvent
presque du spam.
Qu’est-ce qu’on peut faire pour la faire taire ?
INTERCEPTION ET CONFUSION
Rapport de terrain sur Krypton : Sentinelle Aneki : Treizième
partie
On a fait une pause après nos virées à la plage et nos parties
de poker privées pour aller regarder de plus près ce qui se passe
dans les coulisses. Heureusement, la sécurité se focalise sur la
protection des invités et de leur vie privée. La sécurité interne
de l’hôtel est presque ridiculement ineficace… Il faudrait vrai-
ment le vouloir pour être encore plus incompétent. Moyennant
quelques discrets pots de vin, un peu de poudre aux yeux et de
crochetage, on a ini par accéder aux contrôles d’inventaire et
même par repérer une partie des marchandises en suivant une
livraison directe. Ce que nous avons trouvé est… troublant.
Les incohérences nous ont tout de suite sautées aux yeux,
quand on a commencé à rapprocher les registres et les mar-
chandises. Quelqu’un dissimule quelque chose, même si nous ne
savons pas encore qui. Quelle qu’elle soit, cette personne a un
accès de haut niveau. Soit c’est le résultat d’une action menée en
interne, soit la sécurité a été complètement neutralisée.
Quoi qu’il puisse se passer ici, nous n’avons pas encore réussi
à comprendre de quoi il s’agit. Voilà où nous en sommes : la
majorité du matériel qui est expédié est facturé en tant que « de-
mandes de ressources  » attribuées à divers sous-projets, mais
dès son arrivée, il est transféré autre part. C’est intentionnel-
lement confus. Et la plupart de ces trucs supplémentaires sont
envoyés on ne sait où – rien d’oficiel à ce sujet ne igure dans
les registres. Une bonne partie de ces cargaisons part dans le
projet d’agrandissement de la station, mais certaines des mar-
chandises ne correspondent pas aux besoins des hôtels  ; elles
seraient plutôt adaptées à la construction d’un bunker. Ce qu’il
y a peut-être de plus inquiétant, c’est la disparition du person-
nel. Beaucoup d’apprentis, morphes ou infomorphes, viennent
jusqu’à Krypton, mais bon nombre d’entre eux se volatilisent
ensuite.
Tout ça pue le projet hypercorp secret à plein nez, mais on n’a
toujours pas la moindre idée de ce que ça pourrait être. Nous
continuerons à investiguer.
ORDRE DE MORPHOSE
De : Proxy Stitch
À : <crypté>
Nous avons perdu contact avec la sentinelle Aneki et son
équipe. Les recherches préliminaires conirment qu’ils ont dis-
paru, bien que les archives de l’Hôtel Krypton indiquent qu’ils
l’ont quitté et qu’ils sont rentrés par la Porte de Mars. Nous
attendrons la période standard avant de leur donner une nou-
velle morphose. En attendant, envoyons une autre équipe pour
continuer à suivre leur piste.
LASSITER
[Identité conirmée]
[Cryptage quantique activé]
« Si vous lisez ceci, c’est seulement parce qu’Astraeus vous
a examiné de près et vous en a donné l’autorisation. Si vous ne
savez pas qui est – ou ce qu’est – Astraeus, ne soyez pas étonné…
lui sait tout de vous. Pour des raisons que mon cerveau de mam-
mifère primitif ne peut pas comprendre, il a décidé que vous
étiez digne de coniance. Cela signiie aussi sûrement qu’il veut
vous soutirer quelque chose. Faites en sorte de ne pas trop vous
soucier du fait d’être le potentiel pion d’un Prométhéen super
intelligent… et amical, espérons-le. »
Vous ne trouverez Lassiter dans aucune liste d’exoplanètes. Pas
même dans les dossiers top secrets de Firewall. Oficiellement,
elle n’existe pas. Sa Porte est paramétrée de manière à ne pas
accepter les connexions entrantes, et elle ne se connecte qu’avec
une seule Porte distante, en suivant un calendrier aléatoire et
conidentiel. Des mesures sont même en place pour empêcher
que l’adresse de Lassiter ne s’afiche sur la plupart des systèmes
d’interface des autres Portes.
La Porte de Lassiter se trouve sur une minilune rocheuse
de 16  kilomètres de large, en orbite autour d’une exoplanète
que l’on pense être située dans un système stellaire du bras du
Sagittaire, beaucoup plus proche du noyau galactique. Lassiter
est une grande géante gazeuse, riche en hélium. Elle est dotée
d’un système d’anneaux remplis de grands dépôts de carbone
et de silicate, sans oublier un grand nombre de lunes de taille
appréciable qui peuvent être exploitées pour en extraire d’autres
matériaux bruts. Le seul lien connu vers ce lieu est la Porte de
Carnaval. Des connaissances et des agents parmi les membres
de l’équipage d’écumeurs qui maintient la Porte savent qu’une
connexion est tenue secrète, sans plus de détails. L’avantage de
cet arrangement, c’est que toute tentative menée en vue de tra-
quer l’activité entre Lassiter et le système solaire doit impliquer
à la fois les installations des Portes de la Fissure et de celle de
Carnaval, ce qui rend une iniltration particu-
lièrement dificile.
Astraeus lui-même a choisi le lieu. Comme
vous connaissez déjà les Prométhéens, vous
êtes aussi sûrement au courant du débat qui
fait rage chez Firewall, depuis des années, à
propos du rôle que ces alliés sont supposés
jouer. Jusqu’à présent, les Prométhéens se sont
limités à instaurer la coniance et à éviter les
incidents fâcheux. Mais étant donné ces li-
mites, ils ne représentent pas l’atout de poids
qu’ils pourraient être pour Firewall, ou pour
la cause plus noble encore de la survie de la
transhumanité.
Dans ce but, Astraeus s’est réinstallé dans le
système Lassiter. Là, il a commencé à œuvrer en
ordonnant à une nuée de drones de déstructu-
rer les plus petites lunes de Lassiter et il compte
faire de même avec deux autres d’entre elles,
à l’avenir. L’objectif est d’utiliser les matériaux
bruts de ces lunes ain de produire un treil-
lis similaire aux échantillons obtenus depuis
« Nom de code : TILION » et à ceux qu’on
a récupérés depuis l’installation martienne
d’Ozma, en mars dernier. Nous pensons être
en bonne voie de créer du computronium, ou
au moins un prototype analogue, plus faible,
mais fonctionnel. Cela permettra à Astraeus de
se construire un environnement informatique,
lui permettant ainsi de faire un premier pas
exponentiel en termes de puissance de calcul,
d’un ordre de magnitude incomparable avec
tout ce qui a été fait avant. Cela élargira les ca-
pacités d’Astraeus, qu’il pourra ensuite mettre
à disposition de nos missions et de nos besoins,
accroissant ainsi notre eficacité.
Nous sommes tout à fait conscients que la
présence d’une IAG avancée telle qu’Astraeus
ou d’un projet de ce type pourrait attirer une
attention indésirable. Nous avons donc pré-
vu un certain nombre de plans d’urgence. En
raison de la nature très sensible de ce projet,
les informations sont divulguées au compte-
gouttes et seulement fournies à ceux qui en ont
l’utilité (elles ne sont pas diffusées à tous les
proxys). Franchement, beaucoup trop d’entre
eux pensent encore qu’il ne faut laisser aucune
latitude aux Prométhéens… voire qu’il faut les
détruire. Nous estimons cependant que les bé-
néices potentiels sont bien plus importants que
les risques encourus.
Le projet est sur le point d’aboutir, et nous
accroissons donc nos demandes de personnel
de sécurité de coniance tel que vous. Je sais que
la plupart des sentinelles préféreraient être en-
gagées dans des missions de terrain, mais nous
voulons être prêts au cas où ce projet ferait
l’objet d’une attention non désirée. Nous de-
vons donc le protéger coûte que coûte.
LUCA
LASSITER À première vue, Luca est un système ni im-
pressionnant ni accueillant. Une pâle étoile rouge
tient ses quelques planètes à basse température,
Type : et la présence de deux ceintures d’astéroïdes et
Géante gazeuse
d’une seule géante gazeuse signiie que les im-
Étoile principale : pacts d’astéroïdes sont un vrai problème à consi-
K7IV (sous-géante orange)
dérer avant de s’installer ici.
Gravité : Néanmoins, Luca est fascinante, et ce, pour
1,23 g
plusieurs raisons. Premièrement, la deuxième
Diamètre : planète du système, Luca  II, est habitable par
122 700 km
les transhumains munis d’un équipement ou
Pression atmosphérique : de modiications respiratoires. Elle est en outre
9,20 atm
une bonne candidate pour être terraformée.
Composition de l’atmosphère : Deuxièmement, elle abrite les vestiges d’une civi-
92 % d’hydrogène, 4 % d’hélium, 2 % de
méthane lisation extraterrestre, bien que cette dernière ne
se soit jamais réellement développée sur le plan
Température à la surface (moyenne) :
–110 °C technologique.
L’emplacement de Luca dans la galaxie, en-
Durée du jour :
41 heures core inconnu, est également intéressant. Le sys-
tème de Luca est actuellement situé entre deux
Période orbitale :
37 mois grandes zones de formation d’étoiles et de plu-
sieurs énormes nuages de poussière (le ciel noc-
Satellites :
37 turne de Luca  II est captivant). De ce fait, la
triangulation précise de sa position est dificile,
Accès par :
Porte de Carnaval (via sa minilune) même en se référant à des pulsars. La théorie pré-
dominante est que Luca se trouve loin derrière le
Bras du Cygne, près du noyau galactique, dans
une région de l’espace que le centre de la galaxie
cache habituellement à la Terre par. le centre de la
galaxie Si c’est vrai, Luca est alors la Porte la plus
éloignée de la Terre découverte à ce jour.
LUCA II SON HABITABILITÉ
Même si elle est très éloignée de la Terre,
Type : Luca II est à peu près aussi habitable que Mars.
Tellurique (martienne) Elle est plus proche de son étoile que ne l’est la
Étoile principale : Terre du Soleil, mais Luca II est froide, en rai-
M0V (naine rouge) son de la faiblesse de son étoile. Ainsi, plus d’un
quart de la surface de cette planète est recouvert
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
Gravité :
0,97 g de glace. Une chaude journée d’été à l’équateur
Diamètre : donne rarement des températures supérieures à
12 400 km 25 °C. Tout transhumain équipé d’un respirateur
Pression atmosphérique : et de matériel destiné à lutter contre le froid peut
1,4 atm survivre ici, tout comme les oxydés et les mor-
Composition de l’atmosphère : phes synthétiques, bien entendu.
88 % d’azote, 9 % d’oxygène, 3 % d’argon L’un des inconvénients majeurs de Luca II est
Température à la surface (Min/Moy/ le risque d’impacts d’astéroïdes. La planète est
Max) : criblée de cratères, et les impacts y sont au moins
–90 °C/–50 °C/15 °C
cinquante fois plus fréquents que sur Terre. Au
Durée du jour : moins un impact de puissance modérée s’est pro- . 4.4.4.4.4.
3,4 jours
duit depuis que la transhumanité est arrivée ici, il 4 .4 .4.4.4
Période orbitale : y a quelques années. Depuis lors, les colons ont
4.
.
.4.4
32 jours
installé un réseau de télescopes orbitaux ain de
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
Satellites : prévoir l’arrivée du prochain impact majeur.
Aucun
L’un des seuls aspects positifs qu’ont tous ces
Accès par : impacts, c’est qu’ils stimulent l’activité géolo-
Portes de la Fissure et de Vulcain
gique de Luca. Les volcans ne font peut-être pas
partie de vos souhaits en ce qui concerne votre
.4.
105
.4 .4.4
4
4. .
 future exoplanète, mais ils permettent de conserver une tempéra-
ture (relativement) élevée. Dans les latitudes moyennes des hémis-
phères nord et sud, il existe des écosystèmes complets fondés sur
la chaleur géothermique, les plus célèbres étant les grands marais
géothermiques situés au nord. En l’absence d’activité géother-
mique, cette région serait pratiquement gelée, même en été, et il n’y
aurait que très peu de vie. Au lieu de cela, on y trouve des marais
prospères, sulfureux et puants, débordants de formes de vie végé-
tales et entourés par de fraîches prairies fongiques. Il s’agit d’un
environnement idéal pour les insectes de ruche dont les Lucans se
nourrissaient. Les zones voisines de ces marais abritent d’ailleurs de
nombreux vestiges lucans.
Bien qu’il ne s’agisse pas de la planète la plus confortable, les
protéines qu’on y trouve sont à peu près compatibles avec les
nôtres. Le risque d’effets secondaires potentiellement graves après
un contact avec les formes de vie locales est minime. Dificile de
bien s’alimenter avec ce qu’on trouve dans le coin – d’autant plus
qu’il paraît que c’est très mauvais –, mais au moins, il est pos-
sible d’emmagasiner quelques calories sans courir de risques. Les
plantes et champignons sont de parfaits ingrédients pour que les
sustenteurs préparent à manger, et le sol convient à la croissance
de cultures, même s’il est nécessaire d’installer des dômes chauffés
et bien éclairés.

SA COLONISATION ET SA TERRAFORMATION
La Porte de Luca, située dans l’hémisphère nord, est accessible
depuis les Portes de Vulcain et de la Fissure. Les anarchistes sont
arrivés ici les premiers, et avaient déjà établi deux colonies de re-
cherche quand une équipe d’explorateurs de TerraGenèse a dé-
barqué, plus de six mois plus tard. Les anarchistes et l’hypercorp
ont conclu un accord : ils travaillent ensemble pour évaluer le po-
tentiel de la planète et pour établir une première grande colonie.
Actuellement, 16 000 transhumains vivent sur Luca, ce qui en fait
l’une des colonies extrasolaires les plus peuplées. La riche biosphère
locale et la présence de ruines en ont fait une destination populaire
pour les astrobiologistes et les xénologistes.
TerraGenèse s’intéresse particulièrement à Luca II dans le cadre
de ses recherches sur la terraformation. Aujourd’hui, au terme de
plusieurs années d’étude, TerraGenèse enclenche la deuxième phase
de son programme : la terraformation active de la planète doit dé-
buter. Si beaucoup d’anarchistes soutiennent ce projet d’adapta-
tion de la planète à la vie transhumaine, le projet de TerraGenèse
soulève également de nombreuses critiques et oppositions. Les xé-
no-archéologues qui étudient la culture lucane disparue redoutent
que la terraformation n’endommage des reliques et ne gêne leurs
recherches, alors que certains astrobiologistes estiment pour leur
part qu’une planète déjà dotée d’une biosphère existante ne devrait
pas être modiiée. La rapidité avec laquelle le plan de terraforma-
LES MISSIONS DE GATECRASHING tion a été monté est aussi considérée comme suspecte. Beaucoup
de scientiiques considèrent que les études effectuées en vue de mi-
VÉNUS nimiser l’impact écologique n’ont pas été assez rigoureuses. Alors
que TerraGenèse se prépare à lancer son projet, plusieurs groupes
LA TERRE préservationnistes se sont établis ici, arrivant par la Porte de la
Fissure. Des initiatives civiques destinées à stopper la terraforma-
L’ORBITE TERRESTRE
tion et à faire de Luca une cause majeure sont en cours dans le sys-
tème solaire. Des actes mineurs de sabotage visant les installations
de TerraGenèse indiquent que certains groupes préservationnistes
d’action directe n’ont pas attendu que les protestations et la pres-
sion publique fassent effet pour agir.
106
BANSHEE
Banshee est la seule grande ville sur Luca  II, bien qu’il y ait
également des dizaines de stations de recherche plus petites, des
camps de xéno-archéologues, et d’autres avant-postes similaires.
La population actuelle de Banshee dépasse les 13 000 habitants, ce
qui en fait l’une des rares véritables villes extrasolaires. Ain de se
protéger des impacts d’astéroïdes, elle est pour moitié souterraine,
pour moitié à la surface. De nombreux tunnels, creusés par des
foreuses à fusion, mènent à un abri d’urgence enfoui à 500 mètres
sous terre. Cette caverne devrait être en mesure de résister à presque
tout, sauf à la chute directe d’un grand astéroïde. Les ascenseurs
qui y conduisent sont capables d’y mener toute la population en
moins de deux heures. Enin, en théorie… En pratique, les exer-
cices bisannuels prennent entre trois et quatre heures, et personne
n’a aucune idée de la manière dont une évacuation en conditions
réelles se passerait.
La ville tire tout autant son nom de l’être féerique du folklore
irlandais qui se lamente quand quelqu’un est sur le point de mou-
rir, que de son emplacement sur la bien nommée « Plaine gémis-
sante », qui était autrefois un centre important de la civilisation
lucane. Les arbustes de cette forêt, qui arrivent à hauteur de genou
et qui recouvrent cette plaine, voient leurs branches frémir sous les
vents puissants et fréquents, ce qui produit une sorte de sinistre
complainte gémissante. À Banshee, la gêne sonore est modérée, et
les habitants m’ont certiié qu’on ne l’entendait plus au bout d’une
semaine ou deux. Je m’estime tout de même chanceux de ne pas
avoir eu à y rester très longtemps.
Mis à part les vents gémissants et les risques d’impacts d’asté-
roïde, Banshee est une ville agréable, pour une colonie extrasolaire.
C’est un mélange étrange et à peu près équilibré d’autonomistes
et d’hypercorps. La ville elle-même est organisée selon des prin-
cipes anarchistes avec divers syndicats, coopératives et collectifs
confédérés et auto-organisés se chargeant des principaux services
municipaux. Un conseil tournant composé de délégués de divers
quartiers, groupes et hypercorps s’occupe des décisions de gestion
de la ville et d’urgence. Des referendums lancés en temps réel sur
la Toile permet à se conseil de se responsabiliser face aux citoyens.
La colonie abrite plusieurs zones dédiées aux hypercorps, au sein
desquelles les systèmes juridiques et monétaires traditionnels du
système solaire s’appliquent, bien que certains anarchistes ignorent
parfois délibérément de telles revendications d’autorité ou de pro-
priété. TerraGenèse et ses quelques partenaires hypercorps y sont
les plus présents, même si Nimbus maintient également un centre
de communications IQ à haute bande passante, ouvert à tous ceux
qui peuvent se permettre de payer leurs tarifs.
LES LUCANS
Les Lucans ont disparu depuis un peu plus d’un million d’années.
Leur société et leur culture ont été anéanties par l’impact d’un asté-
roïde génocidaire. Au sommet de leur civilisation, ils utilisaient de la
porcelaine, expérimentaient avec des cristaux radio et se défendaient
contre les assaillants avec des fusils à léchettes à ressorts et de grandes
lames qu’ils attachaient à leurs griffes de creusage. Faute d’avoir
connu de révolution industrielle, les technologies qu’ils maîtrisaient
étaient pour la plupart comparables à celles de Moyen Âge.
Sur le plan physique, les Lucans ressemblaient un peu à des oryc-
téropes à six pattes. Ils utilisaient à la fois leurs pattes arrière et avant
pour marcher. Leurs pattes avant étaient munies d’impressionnantes
griffes de creusage très puissantes qui leur servaient à manipuler des
objets, même si c’était de manière plutôt maladroite. Leurs pattes in-
termédiaires étaient minces et très longues, et se terminaient par des
mains extrêmement agiles à sept doigts. Elles demeuraient plaquées
contre leur corps lorsqu’ils ne s’en servaient pas. Les Lucans adultes
pouvaient mesurer 1 mètre à hauteur d’épaule, et un peu moins de
3 mètres de long.
Les Lucans ont évolué en s’attaquant à de grandes colonies de
créatures insectoïdes connues sous le nom d’octs. Contrairement à
leurs prédateurs, les octs sont encore là. Il s’agit de créatures à huit
pattes organisées en castes hautement spécialisées, parmi lesquelles on
distingue les soldats et les creuseurs, de la taille d’un poing, et les net-
toyeurs et les nourrices, de la taille d’un pouce. Les nids d’octs abritent
des millions de ces créatures. Les plus grands d’entre eux peuvent re-
couvrir la moitié d’un hectare. Les octs construisent à la périphérie
de leurs colonies des monticules hauts de 1 à 2 mètres, et mesurant
jusqu’à 5  mètres de diamètre. Ils servent de point de départ pour
partir à la recherche de nourriture et pour se défendre. La plupart
des colonies sont enterrées profondément sous terre, parfois jusqu’à
200 mètres.
Ain de se nourrir de ces créatures, les Lucans éventraient leurs
monticules à l’aide de leurs puissantes griffes de creusage, de manière
à dégager des tunnels et à atteindre leurs nurseries et leurs réserves de
nourriture. On pense aujourd’hui que l’intelligence des Lucans était
beaucoup plus développée que celle des prédateurs à insectes terriens,
car les octs sont individuellement au moins aussi intelligents que des
vertébrés inférieurs tels que les rats. Les octs communiquent entre eux
au moyen d’ultrasons et de phéromones, et se lancent dans de com-
plexes tactiques d’attaque et de défense. Une horde d’octs aurait pu
tuer un imprudent Lucan distrait sans la moindre dificulté.
La vision des Lucans s’étendait de l’extrémité inférieure du spectre
visuel humain jusqu’aux infrarouges thermiques. Ils utilisaient aussi
l’imagerie à ultrasons, tels que les sonars des chauves-souris et des dau-
phins. Ils se servaient peut-être également de leur sonar pour perturber
les communications par ultrasons des octs ou pour leur envoyer des
faux messages, indiscernables de ceux émis par d’autres octs.
Aujourd’hui, les octs représentent un sujet d’étude majeur. Selon
certains des chercheurs avec lesquels je me suis entretenu, les octs for-
ment l’espèce de ruche la plus avancée jamais découverte. On a ainsi
découvert des preuves dénotant un comportement quasi intelligent au
sein des ruches les plus grandes et les plus anciennes. Individuellement,
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
les octs ne sont pas plus malins que des rats, mais leur intelligence
collective est nettement supérieure.
LE PROJET DE RÉSURRECTION
Plus controversé encore que les programmes de terraformation,
le projet de recréer des Lucans fait actuellement débat. Il y a un peu
plus d’un an, des chercheurs qui travaillent près du pôle sud de Luca
en ont découvert une petite colonie ensevelie sous une avalanche.
Cette coulée de neige a été sufisamment importante pour que la
plupart des habitants de la petite colonie soient presque instanta-
nément engloutis, ce qui a préservé leurs corps jusqu’à leur récente . 4.4.4.4.4.
découverte. On a pu prélever du matériel génétique sur sept des dix- 4 .4 .4.4.4
neuf Lucans retrouvés, si bien que les chercheurs sont aujourd’hui
4.
.
.4.4
certains de pouvoir recréer cette espèce. Selon les xénologistes im-
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
pliqués dans ce projet, ces sept spécimens fournissent sufisamment
de diversité génétique pour donner naissance à une population de
plusieurs centaines de Lucans, ce qui représente un groupe reproduc-
teur viable. D’autre part, les scientiiques pensent également être en
mesure de reconstruire au moins partiellement leur civilisation, grâce
.4.
107
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
108
aux nombreux artefacts lucans qui ont été collectés. D’abondantes de ces découvertes sont immenses – en ce qui concerne les formes
traces écrites s’apparentant à de l’écriture lucane sont disponibles. de vie présentes sur Mishipizheu, du moins. On estime qu’au
Malheureusement, personne n’a réussi à déchiffrer plus de quelques cours des 1 000 prochaines années, la géante rouge devrait su-
noms évidents, et notre compréhension de la culture et de l’intelli- bir un lash d’hélium, et qu’elle rétrécira de nouveau. De ce fait,
gence de cette espèce est terriblement limitée. Mishipizheu redeviendra froide et s’éloignera de l’étoile. Un tel
Les débats qui font rage au sujet de cette résurrection se foca- événement ne pourra que signer l’arrêt de mort des créatures in-
lisent sur deux points : les droits des Lucans ressuscités, et le fait digènes des océans de Mishipizheu, quand leurs eaux gèleront.
qu’on ignore tout de la manière d’élever un Lucan. Certains habi-
tants pensent que la meilleure méthode serait de les installer dans un UNE TRANQUILLITÉ CONDAMNÉE
environnement qui imiterait au mieux leur culture disparue, même si Transcription du journal personnel de Rodolfo Cavazos, chef
cette reproduction était forcément incomplète, tout à fait artiicielle, astrobiologiste, XenoPharma
et interprétée par nos esprits si différents. D’autres estiment qu’il ne J’ai fait renvoyer de la station ces trois connards d’argonautes,
s’agirait que d’une parodie, et que les Lucans devraient simplement aujourd’hui. Ils ne manquent pas culot, ces proiteurs ! Ils espé-
être élevés comme des transhumains, sur la base de nos modes de raient qu’on leur fournisse toutes nos recherches et nos résultats,
pensées et de notre culture, ain de les adapter au mieux à notre tout simplement parce que la vie sur Mishipizheu est aujourd’hui
société. Et beaucoup ici considèrent que les Lucans recréés devraient « menacée d’extinction ». Ils n’ont pas l’air de comprendre com-
être livrés à eux-mêmes ou presque, dans une ville lucane recons- ment fonctionne une entreprise. On ne se lance pas dans ces re-
truite. La plupart des xénologistes s’accordent à dire que cette der- cherches hors de prix par altruisme et pour les partager avec tout
nière méthode est la plus susceptible de permettre aux Lucans d’être le monde : on s’en charge pour en tirer des brevets génétiques et
psychologiquement équilibrés. Cependant, un nombre important de biotechnologie. Leur idéologie d’une science ouverte est bien
d’habitants de Banshee trouvent ce choix inhumain et s’y opposent, trop inluencé par les dogmes du système extérieur. S’ils veulent
car cela transformerait les Lucans en animaux de laboratoire que les récolter les fruits d’une étude des écosystèmes de Mishipizheu, ils
transhumains se contenteraient d’observer sans intervenir. n’ont qu’à payer pour les faire par eux-mêmes… Sauf qu’ils ne le
peuvent pas, parce qu’on a dépensé une fortune pour établir un
contrat exclusif avec Go-nin dans le but de se réserver les droits
MISHIPIZHEU d’exploitation biogénétique de cette planète. Bref, il ne leur reste
Mishipizheu est l’une des premières planètes extrasolaires do- plus qu’à trouver leur propre exoplanète à étudier.
tées d’une biosphère habitable qui ait été découverte grâce à la Si seulement ils savaient ce qu’ils ratent, ici. Les formes de vie
Porte de la Discorde. Cette planète aquatique héberge toute une locales se servent d’un jeu d’acides aminés complètement diffé-
variété de formes de vie non intelligentes, mais remarquables. À rents des nôtres, de formations de protéines inhabituelles, et d’un
l’origine, il s’agissait d’une boule de glace située dans la partie équivalent de l’A.R.N. unique en son genre. Certains de ces acides
extérieure de son système. Par la suite, cette pla- aminés sont tout à fait inédits pour la transhu-
nète s’est graduellement approchée du centre du manité. En dehors de leur valeur en tant que
système, et s’est encore réchauffée quand son MISHIPIZHEU propriété intellectuelle, on a aussi obtenu des
étoile a grossi durant la phase de géante rouge, résultats fascinants quand on les a appliqués
il y a 700 millions d’années. Les eaux de cette à des biochimies transhumaines. J’estime qu’il
Type :
planète sont devenues un creuset de vie propice Planète océanique ne nous faudra que quelques années avant de
à l’évolution de nouvelles espèces aquatiques et synthétiser de nouveaux médicaments et d’or-
Étoile principale :
de nouveaux écosystèmes. M4II (géante rouge) ganiser leur distribution. Les actionnaires pour-
Mishipizheu renferme deux mystères. ront porter un toast à la santé des formes de vie
Gravité :
Premièrement, sa lune, Nanabozho, qui est 0,66 g aquatiques de Mishipizheu quand ils trinque-
aussi l’emplacement de la Porte de Pandore ront à l’atteinte de leur RSI.
Diamètre :
de ce système, est un satellite bien étrange. 7 100 km Je dois admettre que j’éprouve moi-même
Selon les modèles cosmologiques standard, une sorte d’affection pour les animaux de cette
Pression atmosphérique :
rien ne permet d’expliquer comment une 0,5 atm planète aquatique. Les écosystèmes qui gra-
boule de glace du système extérieur telle que Composition de l’atmosphère :
vitent autour des immenses récifs de créatures
Mishipizheu est venue à se lier à un compa- 90 % de dioxyde de carbone, 5 % d’azote, à poche de gaz lottant juste en dessous de la
3 % d’oxygène
gnon rocheux tel que Nanabozho. Il convient surface, tout comme ceux qui sont en suspen-
encore d’ajouter quelques données anormales Température à la surface sion à des niveaux variés de profondeur sont
(Min/Moy/Max) :
à cette première énigme. –60 °C/3 °C/58 °C incroyables de diversité. Et certains de ces récifs
Deuxièmement, les plus récentes études de s’étirent sur des centaines de kilomètres de long.
Durée du jour :
l’étoile de Mishipizheu indiquent clairement 34 heures Curieusement, la majorité de la faune semble
qu’elle approche de la in de sa phase de com- être invertébrée, à la probable exception de
Période orbitale :
bustion d’hydrogène, et qu’elle pourrait bientôt 4,4 années ces insaisissables sortes de lamproies, que nous
passer à celle de la fusion de l’hélium de son n’avons pas encore réussi à capturer. Un nombre
Satellites :
noyau. C’est étrange, car les analyses de l’âge de 1 impressionnant de variétés de pseudo-nautiles à
l’étoile et de sa composition ne correspondent Accès par : jets d’eau possèdent leur carapace protectrice.
pas. Elle est encore censée brûler de l’hydrogène Aucun (accès par la Porte de Nanabozho) Ils semblent représenter la principale forme de
pendant 600 millions d’années. Les implications
vie, même s’ils sont eux-mêmes traqués par les
mégaméduses qui hantent les profondeurs.
Heureusement, je suis absolument certain
que nous aurons largement le temps de récol-
ter et recenser les habitants de cette exoplanète,
bien longtemps avant qu’ils ne disparaissent.
Leur valeur marchande est tout simplement
bien trop importante pour être laissée de côté.
LES ANOMALIES DE NANABOZHO
À : Kuroshi, Actifs Fowles
De : Munroe, Recherches Fowles
Pour commencer, j’aimerais signaler que
nos recherches sur cette lune n’aboutissent
qu’à des bizarreries. Un rocher de cette taille
et de cette composition n’est tout simple-
ment pas à sa place, aussi loin de son étoile.
Sans savoir à quoi ressemblait ce système
avant que l’étoile ne s’agrandisse, il nous
est impossible de conirmer ou d’inirmer la
possibilité que quelque chose ait poussé cette
lune, alors en orbite autour d’une planète du
système intérieur, dans une position qui au-
rait permis à Mishipizheu de l’attirer, sans
qu’elles entrent en collision. Nos statistiques
estiment qu’une telle probabilité est proche
de zéro. Alors comment est-elle arrivée là ?
Les résultats de nos derniers tests n’ont
fait que rendre le mystère encore plus opa-
que. Comparée à sa taille, à sa composition
et à sa densité apparente, la gravité de la
lune est bien trop faible. Soit son noyau est
en guimauve, soit il y a quelque chose qui
cloche. On a lancé quelques analyses gra-
vimétriques à long terme, mais les résultats
sont… bizarres. Si on les interprète bien, des
masses de taille importante sont en mouve-
ment au sein de la lune.
Mon compagnon, Abdulhaqq, est de plus
en plus convaincu que Nanabozho est soit
NANABOZHO MORAVEC
Moravec s’est immédiatement démarquée, de
par sa grande ressemblance avec la Terre, tout
Type :
Lune rocheuse d’abord, et de par la grande diversité de formes
de vie aquatiques non intelligentes qui la peuple.
Satellite de :
Mishipizheu Sa valeur n’a fait qu’augmenter quand les traces
d’une civilisation intelligente aujourd’hui dis-
Étoile principale :
M4II (géante rouge) parue ont été découvertes. Il a fallu plusieurs
années de colonisation et de recherche pour dé-
Gravité :
0,08 g couvrir qu’il existe ici un réseau d’ordinateurs
global et encore en activité, abritant les vestiges
Diamètre :
2 800 km numériques d’une espèce physiquement éteinte.
Pression atmosphérique :
Négligeable UNE TERRE MORTE, MAIS DES
Composition de l’atmosphère :
Traces d’argon et d’hélium
MERS FOISONNANT DE VIE
Extrait de Wiki d’exoplanètes : Moravec
Température à la surface (moyenne) : Moravec est une planète étrange et inquié-
–65 °C tante. Bien que sa pression atmosphérique et sa
Durée du jour : gravité attirent les transhumains, son air n’est
31 jours pas respirable sans modiications ou un équi-
Période orbitale : pement approprié. La quantité d’oxygène est
33 jours trop faible pour la plupart des besoins transhu-
Satellites : mains, et la teneur élevée de dioxyde de carbone
Aucun
transforme l’air en poison. Un transhumain mal
Accès par : préparé souffrira de vertiges et s’évanouira en
Porte de la Discorde
quelques minutes.
Des grandes mers recouvrent les deux tiers
de la surface de la planète. Ces eaux foisonnent
d’une grande variété de formes de vie, qui n’a
eu de cesse de faire le bonheur des biologistes
marins durant ces quatre dernières années.
En revanche, l’histoire est tout autre en ce qui
MORAVEC concerne les terres émergées. Elles sont for-
mées de déserts, de plaines rocailleuses et de
montagnes escarpées, et sont en grande partie
Type : arides et stériles. Seule une poignée de zones cô-
Tellurique
tières et de régions isolées abritent une lore et
Étoile principale : quelques créatures de la taille de rongeurs. De
K0V (naine orange)
grandes parties de Moravec sont instables sur
Gravité : le plan géologique : elles sont secouées par des

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

1,09 g
creuse, soit d’origine artiicielle. Je préfère
imaginer que quelqu’un a piraté nos cap- Diamètre :
13 600 km
teurs et nous fait marcher.
Franchement, je ne sais pas dans quelle Pression atmosphérique :
0,9 atm
voie continuer. Si l’on commence à apporter
de l’équipement pour creuser sous le man- Composition de l’atmosphère :
79 % d’azote, 7 % d’oxygène, 11 % de
teau de la lune, ou si l’on fait des recherches dioxyde de carbone
plus poussées pour étudier tout ça, Go-nin
Température à la surface
va rapidement comprendre qu’on est en pré- (Min/Moy/Max) :
sence d’un artefact de taille ou d’une pro- –60 °C/17 °C/68 °C
blématique xéno-archéologique. Et dans ce Durée du jour :
cas, ils invoqueront forcément cette clause 21 heures
du contrat qui leur permet d’intervenir et de
Période orbitale :
tremblements de terre et recouvertes de volcans
en éruption.
Les vestiges d’une espèce intelligente au-
jourd’hui disparue, nommée les Moravecquiens,
peuvent être retrouvés à plusieurs endroits de
l’exoplanète. Si l’on pense qu’ils se sont éteints
il y a seulement 160 000 ans, les xéno-archéolo-
gues n’ont trouvé que peu d’indications relatives
à leur apparence physique ou à leur culture. On
croit que les Moravecquiens avaient trois bras
et quatre jambes, et qu’ils ressemblaient très va- . 4.4.4.4.4.
guement à des centaures dotés de grands yeux 4 .4 .4.4.4
et d’une tête en forme de cône arrondi. Leur
4.
.
.4.4

prendre les commandes, ou au moins de ré- 395 jours civilisation semble avoir été légèrement plus
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

évaluer les termes de notre entente. La seule Satellites : avancée que la nôtre sur le plan technologique.
autre solution qui s’offre à nous, c’est de les Aucun Cependant, rien ne permet de certiier qu’ils
mettre au courant, mais faire une erreur pa- Accès par : utilisaient la Porte de Pandore de leur planète.
reille nous coûterait très cher. Porte de Pandore On pense qu’ils savaient voyager à travers l’es-
pace, mais cette capacité était bien plus limitée
.4.

109
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
110
que celle de la transhumanité. Étant donné que leur planète était
dépourvue de lune et que la seule autre planète rocheuse de leur
système était un enfer semblable à Mercure, l’attrait de l’explo-
ration de leur système stellaire, au moins en ce qui concerne la
colonisation, pourrait avoir été limité.
Des preuves indiquent que bien plus de formes de vie peuplaient
jadis les terres émergées, mais que cette lore et cette faune ont
pratiquement disparu en même temps que les Moravecquiens.
Peut-être les Moravecquiens sont-ils eux-mêmes à blâmer pour
cette extinction, qui aurait pu survenir après un changement cli-
matique d’ordre planétaire ou à cause d’autres mesures.
UN RÉSEAU ACTIF
Extrait d’Un examen de l’architecture d’ordinateurs extrater-
restres, par Gema Wulandari, Université autonome de Titan, an
9 PC
Les découvertes les plus remarquables effectuées sur Moravec
sont probablement ces artefacts retrouvés dans de nombreuses
ruines. Ils ont dans un premier temps été identiiés comme une
sorte d’équivalent aux nanotubes/fullerènes aux buts inconnus,
mais qui formaient en fait un système informatique moléculaire
actif. Non seulement ces appareils étaient alimentés en énergie,
mais dans beaucoup de cas ils étaient même connectés en réseau
sur de vastes distances. (Il reste à voir si ce réseau est global, ou si
certains des nœuds sont isolés d’autres parties du réseau.) Presque
tous ces dispositifs réseau sont localisés dans des régions stables
sur le plan tectonique et inactives sur le plan géologique. Cet im-
mense réseau avait été conçu pour durer : sa redondance est très
importante, et sa fonction autoréparante continue à intéresser
les experts en nanotechnologie. Il est alimenté par des centrales
électriques à géothermie et par des générateurs côtiers simples et
extrêmement durables qui fonctionnent grâce au différentiel de
température entre l’eau de la surface, chaude, et les eaux froides
des profondeurs. Les scientiiques pensent que 97 % du réseau
original est encore opérationnel, et qu’au moins 90 % continuera
à fonctionner d’ici à 10 millions d’années.
Comme les chercheurs s’en sont rendu compte en étudiant
cette incroyable découverte, certains nœuds réseau sont équipés
de systèmes robotiques de réparation active. Ces bots, normale-
ment cachés dans des bunkers sécurisés, sont activés lorsque les
dispositifs réseau sont endommagés ou altérés. Normalement, les
robots ignorent les autres formes de vie, sauf si elles interfèrent
avec leurs fonctions de réparation ou si elles menacent le réseau.
Ces bots ont déjà attaqué des chercheurs en trois occasions. Il est
aussi tout à fait possible que ces bots soient responsables de la
stérilisation des régions où le réseau est installé, en éliminant les
formes de vie nouvellement arrivées ou évoluées, et qui auraient
pu représenter une menace à long terme pour le réseau. Il est donc
conseillé aux chercheurs d’agir avec prudence.
Si des chercheurs en xéno-informatique ont identiié des points
d’accès et certains éléments du code réseau moravecquien, le ré-
seau reste inaccessible. Il en est de même quant à une éventuelle
composante sans il. Mais plusieurs équipes continuent à travail-
ler sur ce projet, en raison des immenses avancées qui accompa-
gneraient l’accès de la transhumanité aux archives électroniques
de toute une civilisation. Alors que ce travail se poursuit, de nom-
breuses anomalies ont été remarquées sur Moravec par des cher-
cheurs. À plusieurs reprises, des bots de réparation ou des appa-
reils ixes qui font partie du réseau se sont servis d’émetteurs laser
pour générer des hologrammes en présence de transhumains. Ces
images clignotantes étaient étranges et dénuées de sens, même si
à plusieurs occasions, elles ont relété l’image et les mouvements
des transhumains situés à proximité. Ces apparitions n’ont jamais
duré plus de 3 minutes, et ne semblent pas se produire si personne
n’est présent. La théorie qui prévaut est qu’il s’agit de tentatives
de contact lancées par des infomorphes ou des IA extraterrestres
actives dans le réseau moravecquien.
LA THÉORIE DU CIMETIÈRE
Notre théorie principale, aujourd’hui, est que les Moravecquiens
ont uploadé leur espèce tout entière dans ce réseau complexe à
échelle planétaire. Peut-être était-ce en réponse à une catastrophe
globale imminente qui aurait pu anéantir l’espèce, un choix
universel de continuer à évoluer au sein d’un espace totalement
numérique/virtuel, ou encore le résultat d’un événement de sin-
gularité d’intelligence fondée sur les technologies d’uploading.
Notre meilleure estimation nous donne une date de construction
du réseau d’environ 160 000 ans dans le passé, avec un upload
massif, ou une extinction de l’espèce, rapide ensuite. Les xéno-ar-
chéologues estiment qu’il y avait environ 3 milliards d’habitants
pré-upload, et qu’ils se sont tous uploadés en moins de 300 ans.
Depuis cette époque, Moravec est un monde essentiellement peu-
plé d’infomorphes et de formes de vie aquatiques.
L’INTERFACE
Extrait de Rapport de sécurité Gatekeeper 73824292Z
Nos chercheurs ont fait quelques progrès avec le mystérieux
dispositif d’interfaçage. Nous ne savons toujours pas d’où il vient
ou qui l’a construit. Les données de surveillance et d’analyse
montrent que, trois jours plus tôt, l’objet ne se trouvait pas sur le
lieu où il a été découvert. Nous ne pouvons pas écarter la possi-
bilité qu’il s’agisse d’un projet abandonné (peut-être accidentelle-
ment) d’une organisation inconnue, ni certiier, dirons-nous, qu’il
ne s’agit pas d’un piège des TITAN. Il est encore recommandé de
faire preuve d’une extrême prudence et de suivre les protocoles de
sécurités les plus stricts.
Comme l’avait suggéré l’évaluation initiale, ce dispositif est
une interface entre les réseaux informatiques transhumains et le
réseau matériel et les protocoles moravecquiens. Les traductions
sont encore imparfaites et bugguées, mais l’interface nous a per-
mis d’effectuer des explorations sommaires de l’environnement
du réseau extraterrestre. À ce stade, nous avons déjà envoyé des
milliers d’IA non intelligentes dans le réseau ain de le cartogra-
phier, de tester ses paramètres et d’analyser ses données. Nous
avons également commencé à mener quelques incursions limitées
avec des IAG et des forks, même si elles n’ont pas eu beaucoup
de succès.
Les résultats, jusqu’à présent, font état d’un environnement
numérique presque inini et extrêmement complexe, contenant
des milliers de mondes virtuels. D’après nos estimations, ce ré-
seau pourrait être assez vaste pour que chacun des trois milliards
d’habitants possède son propre espace privé en simulespace, avec
un niveau de détail tel que chaque bactérie et chaque grain de
poussière paraîtraient aussi réels que dans le monde physique.
Certains de ces environnements numériques s’inspirent manifes-
tement de Moravec, ou plutôt de reconstitutions historiques de
la planète et de diverses incarnations de sa civilisation, alors que
d’autres semblent dérivés de versions historiquement alternatives
du monde, ou bien d’environnements complètement ictifs. Il est
dificile de cerner la nature exacte de ces simulespaces, car il est
impossible de les expérimenter de la même manière que les nôtres.
Après tout, ils ont été conçus pour correspondre à des structures
cérébrales et à des consciences extraterrestres. L’interface permet
une certaine interactivité, mais nos conclusions s’appuient surtout
sur nos analyses du code source et sur des expériences limitées.
Malgré les possibilités offertes par le réseau, qui est capable
d’abriter des centaines de billiards d’infomorphes dans un confort
douillet, les explorations n’ont jusqu’à présent découvert aucune
trace de vie intelligente. Il reste des milliards de constructions, ain-
si que des billions d’IA simples, mais rien qui ressemblerait à nos
infomorphes ou IAG. Il s’agit ni plus ni moins d’une ville fantôme
virtuelle presque ininie. Il reste possible que nous nous heurtions
simplement à un problème de communication, et que l’esprit mo-
ravecquien soit si différent du nôtre qu’il nous échappe encore. Il
est aussi envisageable que les Moravecquiens aient effectivement
disparu, et qu’ils ne se sont peut-être jamais uploadés en masse.
Ils sont peut-être encore présents dans le réseau, bien à l’abri de
nos yeux indiscrets, nous observant et attendant le bon moment
pour se montrer. De ce fait, nous poursuivons notre travail en
appliquant des protocoles de sécurisation et d’air gap. Peut-être
ont-ils quitté ce réseau, et mènent-ils une vie numérique quelque
part ailleurs dans l’univers ? Et peut-être nous trompons-nous
quand on pense qu’ils n’ont jamais utilisé leur Porte de Pandore
? Peut-être l’ont-ils fait, abandonnant leur réseau derrière eux ?
La dernière possibilité est que les Moravecquiens aient subi une
deuxième extinction massive, et qu’en plus d’être morts physi-
quement, ils le soient virtuellement. Ce qui s’est réellement passé
reste un mystère. Qu’il s’agisse d’un suicide de masse, d’un lent
dépérissement dans un abîme d’hédonisme virtuel, d’une erreur,
d’une action hostile menée sous la forme d’un virus informatique
génocidaire ou de quoi que ce soit d’autre. Jusqu’à ce que nous en
sachions plus, tout est envisageable.
Pour intensiier l’analyse exploratoire de ce réseau, plusieurs
chercheurs ont conçu des forks dédiés, de manière à occuper de
façon permanente le réseau, ain de pouvoir l’évaluer. Nous es-
pérons que ces infomorphes s’acclimateront aux environnements
numériques du réseau plus rapidement, et qu’ils nous aideront à
comprendre cet artefact extraterrestre unique en son genre.

LES SYSTEMES EXTRASOLAIRES

DES PROBLÈMES DE RÉSEAU
Extrait de l’analyse d’un vecteur Firewall :
Réseau de Moravec, section 29
Notre agent en place dans le projet d’analyse du réseau de
Moravec de Gatekeeper continue à nous tenir au courant de
l’avancée de ses recherches. Malgré la position interne des
services de sécurité de Gatekeeper, le réseau n’est pas aussi
mort ou inoffensif qu’on voudrait le faire croire. Notre agent
a compilé des notes sur plusieurs anomalies qui continuent à
nous inquiéter : . 4.4.4.4.4.
4 .4 .4.4.4
• Plusieurs IA non intelligentes ont rapporté de brefs
4.
.
.4.4

contacts liés avec des structures numériques qui pour-

4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

raient être des êtres intelligents. Ces rencontres ont

toutes été étranges et n’ont duré que quelques minutes
(en temps subjectif).
• Des centaines d’IA et six forks envoyés dans le réseau
n’en sont jamais revenus. Cela pourrait simplement être
.4.

111
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
112
dû à des problèmes de protocoles logi-
PSR B1976 +10 A
MISHIPIZHEU
ciels ou à d’autres bugs. Les IA, les IAG
et les infomorphes ont tous signalé com-
bien il était facile de se « perdre » dans
le réseau. Il est aussi possible qu’il existe
Période de rotation :
des défenses logicielles que nous n’avons
pas encore identiiées.
• Deux forks envoyés dans le réseau ont
subi des altérations notables, similaires
aux effets de la psychochirurgie. Les
préférences artistiques de l’un d’eux
ont changé de manière radicale, et
l’autre a souffert d’amnésie sévère. D’autres traces, peu
concluantes pour l’instant, laissent penser que d’autres
infomorphes auraient pu être victimes de subtiles alté-
rations. Pour le moment, il ne s’agit que d’un problème
mineur, car aucun fork ou infomorphe n’a été réintégré
ou remorphosé en dehors de l’environnement d’interface.
Mis à part dans le cadre des scénarios de premier contact,
la préoccupation principale de Firewall est la découverte de
bases de données extraterrestres et des dangers qui pourraient
s’y trouver. Jusqu’à présent, notre agent nous a indiqué que
très peu de données accessibles ou utiles ont été découvertes,
malgré tous les efforts menés pour éclaircir les mystères de la
civilisation moravecquienne.
NIRVANA
La Porte menant au pulsar PSR B1976 +10 A, ou Nirvana,
comme les locaux l’appellent, est plus bizarre que la moyenne.
Elle lotte librement, n’est rattachée à rien, et orbite autour
du pulsar sur une longue boucle elliptique inclinée à environ
32 degrés du plan invariable du système. Deux planètes sté-
riles se trouvent un peu à l’écart du pulsar. Elles ont été tuées
depuis longtemps par les bombardements radioactifs causés
par l’évolution de leur étoile.
Bien que l’on puisse penser qu’un tel lieu devrait être une
mine d’or pour la science, le Consortium planétaire semble
se satisfaire d’une seule expédition scientiique symbolique...
sous-inancée et sous-approvisionnée, qui
plus est. Les demandes d’accès au pulsar de
divers groupes de recherches scientiiques ont
presque toutes été refusées par Pathinder.
La station de recherche consiste en une de-
mi-douzaine de modules d’habitation en
gravité zéro, scellés ensemble en une grappe
entourant la Porte de Nirvana.
Les quelques scientiiques qui forment PSR B1976 +10 A (pulsar)
l’équipage ne sont pas ses seuls habitants.
Une autre dizaine de modules appartiennent
à une petite secte de moines bouddhistes qui
y ont établi un monastère. Ils peuvent y mé-
diter sur les ténèbres dévorantes et le point
de lumière perçant et à haute fréquence que
forme le pulsar.
Ce qui attire l’attention de Firewall, en
revanche, c’est l’autre demi-douzaine de mo-
dules oficiellement considérés comme une
prison numérique pour des criminels qui
ont violé les lois du Consortium et été exilés
pour de longues périodes de virtualité et de
Type d’étoile :
Pulsar psychochirurgie. Cela n’a rien de très inhabi-
tuel, mais quand remonter la piste de mouve-
8,75 ms ments de fonds détournés par le Projet Ozma
nous a conduits jusqu’ici, on s’y est intéressé
Satellites :
2 de plus près.
L’un de nos agents, un spécialiste de l’in-
iltration, a été envoyé sur Nirvana, sous le
couvert de l’installation d’un nouveau mo-
dule d’habitation. Il a découvert plusieurs
informations intéressantes grâce à des interrogatoires en RV.
Ces transcriptions parlent d’elles-mêmes.
LES BATTEMENTS DU CŒUR D’UNE ÉTOILE MORTE
Transcription d’interrogatoire d’ID : Takehiro Izawa
Izawa : Quelle est cette illusion ?
Bhinravi : Vous êtes Takehiro Izawa, un moine du monas-
tère de Kurohoshi sur Nirvana ?
Izawa  : Oui. Mais dites-moi, s’il vous plaît, à qui ai-je
l’honneur, et où suis-je  ? Votre formulation implique que
nous ne sommes plus dans l’ombre de l’étoile sombre.
Bhinravi : Non. Vous êtes dans une virtualité. Si vous ré-
pondez à mes questions, je peux vous promettre que rien
n’arrivera à votre morphe physique ou à votre ego.
Izawa : Ah. Je peux vous assurer que rien de ce que vous
pourriez me faire ne pourrait m’inquiéter. Vous pouvez tou-
tefois regarder en vous-même l’agitation provoquée par vos
actions.
Bhinravi : Pas de ça avec moi, le moine. Je ne suis pas là
pour un sermon. Parlez-moi du rapport entre votre secte et la
prison sur Nirvana.
Izawa : Il n’y en a pas. Les prisonniers ne nous concernent
pas. Notre raison d’être est de méditer dans les ténèbres de
l’étoile morte.
Bhinravi  : Il y a forcément une raison pour que le
Consortium vous ait permis d’avoir un monastère ici. Quels
services leur fournissez-vous ? Quel rôle jouez-vous ?
Izawa : Une personne haut placée dans leurs conseils était
fatiguée de cette réalité, et rendait souvent
visite à notre abbé sur Luna. Ils ont évoqué
NIRVANA cet endroit au cours d’une de leurs conver-
sations, et l’abbé lui a demandé s’il pouvait
venir y faire un pèlerinage pour méditer sur
Type de station : la nature de la mort de la plus élevée des
En grappe choses vivantes  : une étoile. Sa demande a
Étoile principale : été accordée.
Bhinravi : Juste comme ça ? Un oligarque
Gravité : d’une hypercorp a agité la main et vous avez
Microgravité été autorisés à ouvrir votre boutique ici ?
Durée du jour : Izawa  : Oui. Vous cherchez souvent à
N/A compliquer les choses avec des comment et
Période orbitale : des pourquoi, mais cela a été aussi simple
2,8 ans
que cela, cette fois. Tout n’est pas forcément
Accès par : tissé de tromperies et de mensonges.
Porte de Mars Bhinravi  : Et ceux de la prison, alors  ?
Ceux qui la gèrent. Que pouvez-vous me
dire à leur sujet ?
 Izawa : Rien. Tout contact est interdit, même si nous le dé-
sirions. Nous nous asseyons, nous pensons et nous méditons
en écoutant la musique d’un soleil éteint. Le seul contact que
nous ayons, c’est avec les scientiiques, et cela reste rare.
Bhinravi : Que pouvez-vous me dire sur leur travail ? Est-
ce que tout est légal ?
Izawa : Nous ne sommes pas impliqués dans leur travail.
La seule chose dont je peux vous parler est la sensation d’être
baigné dans la radiation de la mort, de la compréhension que
même les plus grandes des choses meurent, puis renaissent en
propulsant leur essence dans toute la galaxie. Mais apporter
des réponses à des questions qui vous préoccupent  ? Non.
J’ai bien peur de ne rien avoir à vous dire.
INTERROGER UN INTERROGATEUR
Transcription d’interrogatoire d’ID : Inconnue.
Bhinravi : Déclinez votre identité et votre afiliation, pour
l’enregistrement. Nous savons que vous êtes employée pour
interroger des prisonniers.
Inconnue : Je ne vois pas de quoi vous parlez. Je suis une
technicienne de support de vie. Charlie. Écho. Neuf. Octobre.
Roméo. Hôtel. Cinq.
Bhinravi  : Vos algorithmes automatisés de recherche ne
capteront pas ça, il s’agit d’un environnement virtuel sécurisé.
Inconnue : Qu’est-ce que c’est ? Qui êtes-vous ?
Bhinravi : Je pose les questions. Parlons d’un petit projet
appelé Ozma. Déjà entendu parler ?
Inconnue : Est-ce que ça a un rapport avec les recherches
sur les pulsars ?
Bhinravi : Vous êtes une piètre menteuse. Arrêtons de faire
semblant, d’accord ? J’ai remonté la piste de toute une série
d’agents Ozma avant d’arriver jusqu’à vous. Vous connais-
sez Mimura, celle qui vous transmet vos ressources grâce à
Pathinder ? Son fork est mort en hurlant, ici.
Inconnu : Ah. De la torture, donc ? Et à qui ai-je l’honneur ?
Firewall ? Ou vous êtes simplement un anarchiste chanceux
qui est passé au travers de ces pantins de Surveillance ? Quoi
qu’il en soit, vous êtes bien trop mou pour espérer vrai-
ment obtenir quoi que ce soit de moi. Charlie. Écho. Neuf.
Octobre. Roméo. Hôtel. Quatre.
Bhinravi  : Arrêtez ça. Oui, Firewall. Vous avez peut-être
entendu dire que Firewall n’utilise pas certaines méthodes
d’interrogatoire dénoncées par les organisations des droits
transhumains. Eh bien, c’est faux. Personnellement, en tout
cas, je suis tout à fait disposé à écorcher votre psyché couche
après couche pour obtenir l’information dont j’ai besoin.
Bref. Cette installation détient-elle les ego de Janeel Dre, de
Kelton McFarlane, d’Iris Li, de Leila Mosvani, ou de tout
autre ego qui était à bord du vaisseau de recherche psiclone
portant le nom d’Empirisme ?
Inconnue  : Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je ne sais
pas à partir de quelles hypothèses et sous l’emprise de quels
narcotiques vous travaillez, mais il ne s’agit de rien d’autre
qu’un centre de traitement de données pour des études sur
la qualité de l’air d’habitats spatiaux. Charlie. Écho. Neuf.
Octobre. Roméo. Hôtel. Trois.
Bhinravi : Ça sufit, passons aux choses sérieuses. Tethyon,
enclenche le protocole d’interrogatoire « Pic à glace ».
(Hurlements.)
Inconnue : Charlie… É-écho… Neuf… Octobre… Roméo.
Hôtel. D… deux.
Bhinravi  : Vous parlerez. On va vous briser. Vous avez à
répondre de la perte de nombreuses vies après ce que vous
avez fait sur Empirisme et pour ce que vous faites ici, bande
de connards. « Pic à glace », encore une fois.
(Hurlements.)
Inconnue  : Charlie  ! Échoneuf… (Respiration lourde.)
Octobre… Roméo… H-h-ôtel. Un.
(Hurlement, puis distorsion dans la qualité du son.)
Bhinravi : Putain, mais qu’est-ce qui se passe ? Elles veulent
dire quoi, ces mesures ?
Tethyon (Muse)  : Bhin, l’ego semble avoir enclenché un
état préconditionné. Elle est en train de se détruire menta-
lement, elle se rend folle. Il s’agit d’un développement alar-
mant. Je ne pense pas que nous pourrons continuer l’interro-
gatoire dans ces conditions.
Bhinravi  : Putain. Arrête ça. Bloque tous les processus.
Arrête le pic à glace. Mets la virtualité en pause. Fais quelque
chose !
Tethyon (Muse) : Trop tard. L’ego du sujet est maintenant
corrompu. Elle s’est rendue folle.
Bhinravi : Bah, merde. Efface cette copie et charges-en une
nouvelle. On va réessayer.
UNE SURVEILLANCE INVOLONTAIRE
Transcription d’interrogatoire d’ID : Peter Grissom, super-
viseur de sécurité de Surveillance
Bhinravi : Commençons par votre identité. Je sais que vous
utilisez une couverture. Vous êtes Peter Grissom ? Un super-
viseur de Surveillance ? Que faisiez-vous sur cette station ?
Grissom  : Oui. Est-ce que je suis mort  ? Ou juste
prisonnier ?
Bhinravi : Mort, j’en ai bien peur. Vous avez résisté à mes
tentatives de vous soumettre. J’ai dû vous neutraliser rapi-
dement pour vous empêcher d’appeler à l’aide. Votre pile
tourne sur une virtualité.
Grissom : Ah, et quelles questions souhaitez-vous poser à
mon ombre  ? Surveillance me redonnera bientôt une mor-
phose. Et avec de la chance, on ne me renverra pas dans
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
ce trou de l’enfer. Avec de la chance, j’ignorerai tout de cet
endroit.
Bhinravi  : Vous êtes sûr de faire partie de Surveillance  ?
Vous ne ressemblez à aucun des agents de Surveillance que
j’ai jamais rencontrés.
Grissom  : Et je ne m’attendais pas à un interrogateur
Ozma comme vous.
Bhinravi : Ozma ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
Grissom : Pour ne pas rester bloqués, supposons que vous
me mentiez. Vous m’avez eu, et vous n’êtes pas d’Ozma, mais
j’ai l’impression que vous vous intéressez tout autant que moi . 4.4.4.4.4.
à ce qui se passe sur Nirvana. Ce qui veut dire que même si 4 .4 .4.4.4
on n’est pas dans le même camp, on a un intérêt en commun.
4.
.
.4.4
Donc si vous êtes de Firewall, pourquoi ne pas me le dire ? Je
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
ne me souviendrai même pas de cette conversation.
Bhinravi  : Vous avez raison. Firewall. Et oui, je suis très
intéressé par les opérations d’Ozma, ici.
Grissom  : Ha, ha. Du système extérieur, nan  ? Vous
vous attendiez à ce que les superviseurs soient des super
.4.
113
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
114
comptables aux yeux vitreux, qui serviraient leurs maîtres
sans question ni hésitation ou un truc dans le genre ? Oui,
on est des professionnels. Et on est vachement bons dans ce
qu’on fait. Mais ce qu’on fait, c’est protéger les habitats et
les mondes du Consortium, et tous leurs habitants. Si on est
froids et calculateurs, c’est parce que c’est nécessaire, pour le
bien de tous. Peut-être pensez-vous qu’on est autoritaires et
tyranniques, mais c’est parce que c’est de ça dont les gens ont
besoin. C’est ce dont a besoin la transhumanité pour conti-
nuer à exister. Votre méthode, c’est de la pure folie. Passer
les caprices de tout le monde alors qu’on frôle l’anéantisse-
ment ne fera qu’accélérer notre extinction. Mais nous aussi,
on peut aller trop loin. Ozma est le véritable maître de cet
endroit. Des monstres y ont été créés, et ils pourraient bien
accélérer notre disparition.
Bhinravi  : Wow, wow, wow, un peu moins vite, vieux.
Qu’est-ce que vous voulez dire ?
Grissom : Cet endroit. Les émissions du pulsar. Elles ont
quelques… propriétés inhabituelles. Oficiellement, il s’agit
d’une station de recherche… Mais alors, pourquoi y a-t-il si
peu de chercheurs ? C’est parce que quelqu’un ne souhaite
pas que les résultats fuitent. Moins il y a de gens sur place
et plus l’opération est petite. Et plus il est facile de contrôler
l’information.
Bhinravi : Mais, et la prison ? C’est une couverture pour
quoi ?
Grissom : Oh, c’est une prison. Ce n’est pas une couver-
ture. Mais c’est aussi plus que cela. Ces prisonniers sont des
cobayes. Ils essaient d’en récupérer qui ont
déjà été exposés. Vous savez de quoi je parle.
Le truc autour duquel vous tournez, eux et
vous, pour tenter de trouver des infos, et au-
quel le reste d’entre nous fait semblant de ne
pas croire. J’ai vu de drôles de merdes dans
Lune neptunienne glacée
les modules extérieurs. Ils infectent des gens.
Des gens normaux, qui ont juste commis
quelques crimes. Et maintenant… mainte-
nant, ils sont devenus quelque chose d’autre.
C’est pas normal.
Bhinravi : Ozma mène des expériences sur
des exsurgents vivants, ici ?
Grissom  : C’est pas ce que j’ai dit. On
peut pas dire ça, jamais. C’est pas permis.
Mais c’est dangereux, ce qu’ils font. Et s’ils Pression atmosphérique :
s’échappaient ?
Bhinravi  : Pourquoi ici  ? C’est à cause Composition de l’atmosphère :
Traces d’azote et de méthane
des prisonniers  ? Pour avoir une source
constante de cobayes ? Température à la surface (moyenne) :
Grissom  : C’est le pulsar. Je suppose que
vous savez ce qu’est un asynchrone, la souche
Watts-MacLeod  ? Ces trucs que certaines
personnes infectées peuvent faire avec leurs
esprits ? Eh bien, le pulsar semble avoir un
certain effet sur ça. Je saurais pas dire quoi,
exactement, mais les gars d’Ozma sont très,
très intéressés par ce truc. Sufisamment pour
qu’ils transforment des gens en monstres
pour faire des expériences sur eux. C’est pas
comme ça que devrait être le Consortium.
Peut-être que vous nous détestez, mais vous, nous, on fait
juste ce qui nous paraît être bon pour les gens. Ozma, j’en
suis plus vraiment sûr.
Bhinravi : À quel point il serait dificile de mettre la main
sur ces ego emprisonnés, selon vous ?
Grissom : Ne soyez pas idiot. Comment vous pourriez sa-
voir s’ils sont purs ? Comment leur faire coniance ? Si vous
êtes malin, vous retournez voir vos amis chez Firewall et vous
leur dites de détruire cet endroit, et toutes les autres installa-
tions qui lui ressemblent. En ce qui concerne cette question,
vous avez le soutien d’un superviseur de Surveillance.
Bhinravi : Je m’en souviendrai.
NÓTT
On pourrait penser qu’il y a peu de choses intéressantes
sur une lune gelée telle que Nótt, mais depuis que Pathinder
y a établi une petite station de recherche, l’organisation ne
laisse iltrer aucune information. En partie grâce à l’iniltra-
tion réussie d’une journaliste, nous savons maintenant ce que
cachait Pathinder  : une découverte scientiique majeure, et
une forme de vie potentiellement hostile.
DE FROIDS CALCULS
Par Clarin Daylight, Locus Loom
Note de la rédaction : Cet extrait de la rubrique souvent
primée de Clarin Daylight, pour le Locus Loom, voit notre
intrépide journaliste poursuivre sa quête à la recherche de la
vérité sur ce qui se passe réellement derrière
les Portes de Pandore. Ce mois-ci, elle pose
NÓTT un œil avisé sur la lune glacée connue sous
le nom de Nótt.
Le Locus Loom voudrait informer les
Type : lecteurs qui ne connaîtraient pas le style de
Mme Clarin que beaucoup des sujets qu’elle
Satellite de : interroge ne savent pas qui elle est pendant
Nari
ces entretiens. Certains ignorent même qu’ils
Étoile principale : sont enregistrés. L’apparence de Mme Clarin
M4V (naine rouge)
est extrêmement variable. Étant donné la
Gravité : nature de ses articles, elle a découvert au il
0,078 g
des années qu’il était très intéressant d’in-
Diamètre : terviewer plusieurs fois certaines personnes,
2 850 km
sous des traits différents, pour multiplier les
chances de parvenir à la vérité. Des enregis-
0,02 atm
trements de tous les entretiens sont dispo-
nibles sur la Toile de Locus Loom.
–258 °C
OUVERTURE : CLARIN DAYLIGHT
Nótt. Dans les légendes de l’ancienne
Durée du jour : Terre, il s’agissait de la ille de Nari, une
6,3 jours
igure de la mythologie nordique. Nótt est
Période orbitale : la nuit personniiée, qui masque les actes si-
6,3 jours
nistres. Nótt est également l’un des mondes
Satellites : frontières de l’hypercorp Pathinder, un sa-
Aucun
tellite glacé atteignable depuis la Porte de
Accès par : Mars. Nótt abrite une équipe de 300  cher-
Porte de Mars
cheurs et un environnement extrêmement
austère. Les rumeurs prétendent que des xé-
noprédateurs invisibles traquent et tuent un
à un les scientiiques, sur les étendues glacées. Mais quelle
peut être la vocation de cette base gelée ? Que Nótt peut-elle
bien avoir à offrir à Pathinder ?
GATECRASHEUR ANARI DETENAMO
Absolument rien du tout. Ce n’est rien qu’une boule de glace.
Et ici, de la glace, on en a à ne plus savoir qu’en faire. De l’azote
congelé, de la glace d’eau, de la glace sèche, de la glace de mé-
thane, des volcans de glace, tout ce que vous voulez. J’étais dans
le crash initial, l’un des premiers arrivés, et avant qu’on ne mette
en place toutes les précautions aujourd’hui en vigueur. Je peux
m’estimer chanceux que mes bijoux de famille n’aient pas gelé.
On s’était préparés à affronter le froid, mais les températures à
la surface de Nótt sont presque mortelles. On était super déter-
minés à trouver quelque chose, n’importe quoi. Si on est prêts
à supporter un froid pareil, c’est pour en tirer quelque chose,
vous voyez  ? On a fait tous les tests qu’on pouvait imaginer,
on en a inventé quelques autres, et on a demandé du matériel
pour en faire de supplémentaires, dans l’espoir de découvrir un
truc. Que dalle. Je plaisante souvent avec ceux de mon ancienne
équipe en leur disant que la principale raison pour laquelle
Pathinder est si attachée à Nótt, c’est qu’elle doit justiier les
coûts de tout le matériel qu’elle nous a inancé. Mais en fait, elle
a dû trouver quelque chose après un réexamen. Un sacré truc,
parce qu’on nous a bien serré la vis, après ça. Ça me fait mal au
cul de penser qu’on a presque réussi, mais qu’au lieu de ça, c’est
un autre con qui a trouvé quelque chose.
CHERCHEUR EN CHEF ZERIND FIRKUSNY
Les conditions naturelles de ce monde rendent possible un
grand nombre de types de recherches scientiiques qui seraient
beaucoup plus coûteuses ailleurs. Le froid est utile dans tel-
lement de domaines. Nous avons fait quelques avancées si-
gniicatives en grande partie grâce à l’environnement local. Je
ne peux bien sûr pas en parler, mais ça prouve de manière
lagrante que cette station est utile.
Quoi ? Ah oui, la légendaire bête des neiges. En vérité, j’es-
père que ce que les équipes de sécurité nous disent est faux, et
qu’il existe bien une sorte de xénoprédateur, dehors. Ce serait
une merveilleuse avancée  ! Malheureusement, je crains que
le coupable soit tout simplement le froid. Il est très peu pro-
bable que quelque chose ait évolué, ici. Il est regrettable que les
conditions qui rendent ce monde si utile soient aussi celles qui
le rendent si dangereux.
CHERCHEUR (APPRENTI) LINFORD SOBERS
Ils disent qu’on ne sentira pas le froid, même pas les éruptions
arctiques des volcans de glace qui ondulent dans le ciel de l’enfer
gelé sur lequel j’ai été envoyé. C’est ce que nous a dit Pathinder
avant qu’on signe pour être expédiés ici. Si mon châssis peut
supporter l’espace, il peut supporter ça, qu’ils ont dit. Ouais,
c’est ça. Ils ont aussi dit que pour les cinq années de ma vie
que ça allait me coûter, c’était une bonne affaire, et que c’était
sûrement mieux que passer une éternité à être stocké au frais
dans un logiciel.
Des châssis ont congelé après leur première semaine, ici. Ces
pauvres bougres se sont transformés en glaçon juste là où ils
étaient. Je vous parie que Pathinder leur avait dit aussi que
« tout irait bien » dans le froid. Étant donné les conditions à la
surface, ça a pris plus d’une semaine pour tous les ramener dans
la baie centrale. Lorsqu’on a enin récupéré les derniers d’entre
eux, certains étaient devenus complètement fous. Quelque part,
des comptables ont ensuite sans doute repris leurs calculs puis
ont décidé que continuer à dépenser de l’argent pour rien, ce
n’était pas la meilleure des idées, alors ils les ont effacés puis
nous ont demandé de les utiliser en tant que sources de pièces
de rechange pour réparer les autres. Je pense qu’aucun d’eux
n’avait d’assurance de sauvegarde, ou alors ils ne seraient ja-
mais venus ici. Moi, j’ai signé au niveau « cosse », en fait. C’est
plus long, mais on a un meilleur morphe dans lequel attendre.
Ça m’a fait chier quand ils m’ont dit que j’aurais un morphe
synthétique pour cette petite escapade, mais j’ai vite compris
pourquoi. Les gelures, c’est pas très marrant.
Bon, et pourquoi je vous raconte ça ? Parce que je veux que
vous compreniez à quel point ils n’en ont vraiment rien à foutre
de nous. Aucune idée de la raison pour laquelle on est tous coin-
cés ici. Attention, me faites pas dire ce que j’ai pas dit, j’ai si-
gné sur les pointillés, je connaissais les implications. Ils peuvent
m’envoyer là où ils en ont envie. Mais cet endroit n’est qu’un
enfer gelé et sombre, qui n’a rien de spécial mis à part un temps
pourri suivi d’un temps pire encore. Oh oui, on fait plein de
tests différents. C’est clair qu’ils cherchent quelque chose, mais
ils ne nous ont pas dit quoi, et je crois qu’ils n’arrivent pas à le
trouver. Je ne vois pas ce qu’ils espèrent trouver sur ce satellite et
qui ne serait pas plus simple à trouver ailleurs. Si tout ce qu’ils
cherchent à faire, c’est nous éliminer, il y a des façons beaucoup
plus eficaces pour y parvenir.
Peut-être que je ne vois pas ça sous le bon angle. Peut-être que
ce qu’ils veulent vraiment, c’est étudier ce truc qui nous traque
sur la glace… et on servirait juste d’appâts. Oh, vous connais-
sez les rumeurs, non ? Vous faites bien votre travail, madame.
J’ai cru comprendre qu’ils faisaient leur possible pour que ça
s’ébruite pas. Ouais, c’est vrai. Il y a un truc qui nous dégomme
un par un, dehors. Avant, on sortait prendre des mesures et
tout ça, mais maintenant, on a un système de binôme complet,
avec des IA dans la base qui nous surveillent tout le temps et en
temps réel. Quoi ? Non, personne ne l’a vu. Quoi que ce soit,
c’est super rapide… et fort, aussi. Quand il a terminé, il reste
presque plus rien, et il prend toujours les corps. Peu importe ce
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
que c’est, biologique ou synthétique. Il a pas l’air dificile dans ce
qu’il mange, ou alors il récolte toutes les ressources qu’il peut. Ils
font comme s’ils ne nous croyaient pas, comme si on inventait
tout ça. Ils ont déjà envoyé quatre équipes, qui sont toutes ren-
trées bredouilles. Ils nous ont même accusés d’aider les autres à
s’échapper. À s’échapper, oui. Vous pouvez croire à ces conne-
ries ? S’échapper où, exactement ? Vers les montagnes glacées
infranchissables à l’est, ou vers les lacs gelés mortels à l’ouest ?
Il faut arrêter. Ils contrôlent la putain de Porte. Impossible de
quitter ce caillou sans qu’ils le sachent.
. 4.4.4.4.4.
CHEF DE LA SÉCURITÉ UFILIS HUTNIAK 4 .4 .4.4.4
Il n’y a rien dehors. Oh, je peux très bien imaginer ce
4.
.
.4.4
qu’on vous a dit. « Pathinder veut nous faire la peau. », ou
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
d’autres bêtises. Mais si on y pense vraiment, il est où le pro-
it, là-dedans ? Le temps et les ressources, c’est précieux. Tout
le monde le sait. Si le QG voulait éliminer des gens, on n’en
aurait jamais entendu parler, et il n’aurait certainement pas
gaspillé du temps de Porte avec ça. C’est un fait, chaque fois
.4.
115
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
116
qu’une Porte s’ouvre, il faut qu’elle rapporte de l’argent à la
compagnie.
Je vais vous dire un autre truc… Pathinder se soucie de ses
gens, apprentis ou non. On a couvert, au bas mot, une zone
de plus de 18 000 kilomètres carrés à la recherche de ces yétis
fantômes, pour assurer la protection de tous. Ils ne sont nulle
part. Non, la réponse est beaucoup plus simple : ceux qui ont
disparu se cachent dans les cavernes de glace. Cette planète
est très instable. L’activité géothermique y est complètement
imprévisible. On a des sismographes, des modèles théoriques
et une IAG qui ne font quasiment rien d’autre que chercher
des fractures en surface… mais c’est toujours aussi risqué. À
la seconde où vous entrez dans l’une de ces crevasses, tout
contact est perdu. Oui, quelque chose dans la glace interfère
avec les transmissions, si on est assez profond. Alors que veut
Pathinder ? Madame, je ne suis qu’un soldat, qu’est-ce que
j’en sais ? Peut-être qu’elle veut de la glace qui perturbe les
émissions radio.
COMMENTAIRE : CLARIN DAYLIGHT
Nótt était aussi la petite ille du plus grand et du plus re-
tors des dieux farceurs scandinaves, car son père Nari était le
ils de Loki. De toute mon expérience de journaliste, je n’ai
jamais vu une hypercorp faire quelque chose sans une très
bonne raison.
CHERCHEUR EN CHEF ZERIND FIRKUSNY
J’imagine que les patrons sont impressionnés, ou alors
ils ne vous auraient pas envoyé, hein  ? Les modèles qu’on
a lancés, vous ne pouvez pas vous imaginer… Les possibi-
lités sont stupéiantes, complètement stupéiantes. Enin,
c’est tellement élégant, c’est… Quoi ? Oh, pardon monsieur,
c’est juste de l’enthousiasme. C’est compréhensible, je pense.
Tomber un jour sur une source naturelle de condensat de
Bose-Einstein, c’est tout simplement incroyable. Je peux vous
conirmer que la première découverte dans l’échantillon cœur
n’était pas une anomalie. Nous avons trouvé des traces de dé-
pôts de treillage dans la glace. Le truc, bien sûr, c’est de trou-
ver un moyen d’y accéder sans faire s’évaporer le condensat.
Oui, oui, ça va être cher et dificile, mais aussi extrêmement
utile. Je n’ai évidemment pas à vous expliquer les usages po-
tentiels de tels condensats  : le positronium, en combustible
de fusion, et pour travailler sur les effets quantiques à une
échelle macroscopique. C’est une mine d’or, ça ne fait pas
l’ombre d’un doute. Et je ne parle là que de l’utilisation du
condensat en tant que ressource… alors que le jackpot, c’est
de comprendre comment il est apparu !
GATECRASHEUR ANARI DETENAMO
J’imagine que je ne devrais pas trop me plaindre, on nous a
quand même payé un joli bonus alors qu’on n’a rien trouvé.
Je n’ai jamais compris pourquoi, d’ailleurs, pour être hon-
nête. Après, le sous-entendu était clair : « Pas de questions,
et ne revenez jamais.  » Mais il n’y avait rien, ici. Vous sa-
vez ce qui préoccupait vraiment ceux de Pathinder ? Garder
l’adresse de la Porte absolument secrète. Enin, encore plus
que dans leur paranoïa habituelle, quoi… Comme s’ils ne
voulaient même pas que les autres gars de Pathinder eux-
mêmes la connaissent. Bizarre, hein ?
CHEF DE LA SÉCURITÉ UFILIS HUTNIAK
Je ne peux pas vous dire grand-chose de plus, monsieur,
tout ce qui était utile est dans mon rapport. C’est vrai que
ces mémos peuvent être interminables, parfois. Eh bien, notre
seul témoin est douteux, au mieux. C’est une muse, qui était
dans l’ecto d’une des ouvrières disparues. L’ecto a été grave-
ment endommagé, et la muse elle-même partiellement cor-
rompue. Allez savoir, peut-être qu’elle nous diffuse juste le
remix tordu d’un ilm vidéo d’il y a 80  ans. Oui, son nom
était Inessa Michacoff, une ille bien. Une apprentie, pas de
sauvegarde oficielle dans les archives, même si, bien sûr, on
en a une copie. Elle appelait la muse Yany. Elle n’arrête pas
de la demander. Une fois que l’on sera certain qu’on ne peut
rien en obtenir de plus, on l’effacera. On ne voit pas grand-
chose sur les images qu’on a pu récupérer, et ce qu’elles
montrent ne fait qu’empirer les choses. On aperçoit une sorte
de nuage de fourrure blanche, quelque chose qui ressemble
à un appendice métallique, mais c’est dur à dire, même avec
l’optimisation d’image. Oh ouais, il est impossible que ces
choses soient entièrement naturelles. J’imagine qu’il y en a
plusieurs, mais c’est pas évident. On a déjà eu deux attaques
simultanées dans deux zones éloignées, une fois. Si ce n’était
pas prémédité, alors c’est une putain de sacrée coïncidence.
Yany a dit que le truc qui est venu était rapide et silen-
cieux – peut-être même que c’était une embuscade tendue
depuis un endroit caché dans la glace. Inessa ne l’a pas re-
marqué avant que le machin lui soit littéralement dessus. On
n’a trouvé aucun corps, aucun signe qu’ils ont été mangés
ou d’autres trucs du genre, et bien sûr, certaines des victimes
étaient synthétiques. On a aussi perdu quelques bots, d’ail-
leurs. On a semé des capteurs un peu partout, mais cette
chose a l’air douée pour les éviter.
COMMENTAIRE : CLARIN DAYLIGHT
D’abord, la dénégation ; ensuite, la conirmation. D’abord,
un mystère ; aujourd’hui, un trésor. Qu’est-ce que les dispa-
ritions ont à voir avec la découverte de cette précieuse res-
source ? Pathinder est-elle vraiment tombée sur une source
naturelle de condensat (soit quelque chose que la physique
moderne pensait impossible)  ? Ou quelque chose d’encore
plus étrange est-il en train de se dérouler ? Digne de son ho-
monyme, Nótt n’a pas encore dévoilé tous ses secrets.
OLAF
Olaf a d’abord été saluée en tant que découverte, car non
seulement son environnement est propice aux transhumains,
mais aussi des traces manifestes d’artefacts extraterrestres se
trouvent à proximité de la Porte. Malgré quelques dificultés
d’ouverture et de maintien des connexions par trou de ver, de
nombreuses missions de suivi y ont été lancées pour s’assurer
du plein potentiel de ce monde et pour étudier quelques ap-
parentes anomalies. Des recherches supplémentaires ont fait
la lumière sur ces caractéristiques inhabituelles et sur les dan-
gers signiicatifs qui les accompagnent. Non seulement Olaf
est gardée par un système orbital de défense active, mais on
commence également à penser que le monde est entièrement
artiiciel.
RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE DE L’ÉXOPLANÈTE OLAF
Source : Archives des Analyses Iszo
Jairus, j’ai priorisé ce rapport de premiers-venus parce que
l’analyse initiale indique qu’on est tombés sur le gros lot.
La température et l’atmosphère sont presque parfaitement
adaptées à une habitation par des transhumains. Les échan-
tillons de la lore locale et des formes de vie microbiennes
ont montré une faible probabilité de toxicité et une possible
compatibilité. Les autres facteurs environnementaux sont
aussi positifs, ce qui place cette exoplanète tout en haut de
notre liste de colonies potentielles. J’ai déjà pris la liberté d’y
programmer des missions de suivi prioritaires.
Mais ce n’est pas tout. L’équipe a trouvé des preuves
concrètes d’habitation ou de visite par des extraterrestres
dans le passé. Il y a tout un complexe de ruines, partiellement
enfouies, à proximité de la Porte. Les datations préliminaires
estiment un âge d’environ un million d’années. Il n’y a au-
cune indication de visites «  récentes  » (astronomiquement
parlant), et on n’a donc pas à s’inquiéter des TITAN. Ce pre-
mier site sufirait à faire baver un troupeau entier de xéno-ar-
chéologues. L’équipe de premiers-venus a rapporté quelques
artefacts. On est en train de les analyser. Tout est dans les
rapports. On aura bientôt plus d’informations.
Le seul accroc, pour le moment, vient d’anomalies gravi-
métriques que Gunderson a repérées. Il m’a donné des statis-
tiques complètement ridicules. Je me demande comment fait
ce gars pour maintenir sa rép.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 3
Ce rapport est pratiquement incroyable.
S’il est vrai… alors on a un problème sans
précédent sur les bras. On a envoyé trois
drones. Deux d’entre eux ont atteint une
altitude de 5  kilomètres. Leurs données sur
la pression atmosphérique, la courbure de la
planète et la gravité par rapport aux calculs
d’altitude forment une image claire  : ce
monde fait plus de 2 millions de kilomètres
de diamètre. On dirait bien que ce con de De 0,78 g (à l’équateur) à 0,91 g (aux
Gunderson avait raison. Les implications
sont époustoulantes.
L’équipe qui vient d’arriver aujourd’hui
lancera bientôt un satcomm ain de procéder Pression atmosphérique :
De 1,1 atm (à l’équateur) à 1,2 atm (aux
à une analyse orbitale. Après ces dernières
données, tout le monde a hâte de voir Olaf
Composition de l’atmosphère :
depuis l’orbite. L’équipe aurait dû arriver 80 % d’azote, 16 % d’oxygène, 4 %
plus tôt, mais les techniciens ont eu des pro-
blèmes d’instabilité avec le lien trou de ver Température à la surface (moyenne) :
pour cette adresse. Ils ont dû faire plusieurs
tentatives avant d’avoir une connexion.
Même sans compter toute cette folie, le sol
d’Olaf a l’air très intéressant. Les xéno-ar-
chéologues prétendent que les reliques qu’ils
ont rapportées jusqu’à présent ne viennent
pas d’une même civilisation extraterrestre.
Ces artefacts proviendraient en fait de trois
formes de vie différentes, et ce rien que pour
la première fournée. On dirait vraiment
qu’Olaf était un lieu de premier plan pour
des générations précédentes de gatecrasheurs extraterrestres.
J’ai déjà commencé à être bombardé de demandes de ba-
layeurs de poussière qui souhaitent être assignés ici.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 8
C’est oficiel : des sortes de défenses actives sont en orbite au-
tour d’Olaf. Notre première tentative pour envoyer un satcomm
a dû être repoussée à cause de la vitesse de libération, qui est
incroyablement élevée. On a dû construire une fusée à plusieurs
étages (honnêtement, ça remonte à quand, la dernière fois que
vous en avez vu une ?). Mais quand on a enin réussi à la lan-
cer, cette connerie s’est fait abattre. On espère toujours qu’il ne
s’agissait que d’un système abandonné depuis longtemps. Il n’y
a pas eu de suites. Rien ni personne n’est venu enquêter sur la
source du lancement. On dirait juste que quelque chose ne veut
pas qu’on envoie de trucs hors-monde. Cela implique plusieurs
sérieuses conséquences négatives, bien entendu, mais tant que je
n’en sais pas plus, je m’abstiens de tout jugement. Pour l’instant,
je garde notre présence ici minimale et protégée, avec de nom-
breux contacts avec la Porte de Mars.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 12
C’est de plus en plus bizarre. On a enin réussi à passer.
L’équipe allait bien, mais les techniciens de Portes sont main-
tenant convaincus qu’il y a une sorte de système d’interfé-
rence des contrôles de la Porte qui perturbe l’ouverture et le
maintien des liens trous de ver vers Olaf. Ils travaillent sur des
contre-mesures, du moins, c’est ce qu’ils disent. Je suppose que
ça signiie qu’ils vont sacriier des poulets et
faire une danse vaudoue autour de l’interface.
OLAF Les gars de l’équipe avaient d’autres mau-
vaises nouvelles. Ils n’ont toujours pas réussi
à mettre quoi que ce soit en orbite, même s’ils
Type : ont pu lancer des reconnaissances longue dis-
Sphère de Dyson tance par drone sans problèmes. Tous leurs
Étoile principale : rapports corroborent l’hypothèse selon la-
K2V (naine orange) quelle Olaf est extrêmement grande. Ils ont
Gravité : aussi terminé une première analyse astrono-
mique du système. Ça a l’air d’être du grand
pôles)
n’importe quoi, mais Gunderson, ce dingue,
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
Diamètre : assure que tout est logique. S’il a raison, le
2 140 000 km
fait qu’il n’y ait aucune autre planète dans ce
système conforterait l’idée qu’Olaf est artii-
pôles) cielle – le reste du système aurait été utilisé
comme source de matériaux de construc-
tion. Olaf est également plus chaude que la
d’argon normale, étant donné l’éloignement de son
étoile. Gunderson avance que c’est parce
12 °C qu’elle est construite autour d’une petite
Durée du jour : étoile. J’adorerais le traiter de taré, mais vu
50 heures les données, il a probablement raison. Dans . 4.4.4.4.4.
l’attente de réponses, je continue à serrer la 4 .4 .4.4.4
Période orbitale :
1,2 an vis à notre équipe.
4.
.
.4.4
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
Satellites :
Aucun RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 14
Accès par : On a un consensus. Si on s’appuie sur
Porte de Mars toutes les preuves actuelles, il est quasi cer-
tain qu’Olaf est artiicielle. La principale
théorie – celle de Gunderson, pour changer
.4.
117
.4 .4.4
4
4. .
 RECHERCHE SOLARCHIVE : LES SPHÈRES DE DYSON
Une sphère de Dyson est une
mégastructure théorique entièrement
construite autour d’une étoile. Elle
l’englobe totalement, ain de capturer
100  % de sa production d’énergie
solaire. Exploiter toute l’énergie d’une
étoile serait la réalisation ultime d’une
civilisation de type  II sur l’échelle de
Kardashev. Différents programmes de
recherche de vie extraterrestre se sont
parfois concentrés sur la découverte
de sphères de Dyson, car le décalage
de rayonnement d’une étoile enfermée
dans un tel objet se distinguerait
d’étoiles normales et serait visible par
télescope. De nombreuses sortes de
sphères de Dyson ont été imaginées,
depuis des coquilles complètes, peut-
être construites à des ins d’habitation
sur la surface intérieure, jusqu’à des
essaims, des bulles, des filets et des
anneaux-mondes. Aucune sphère de
Dyson ni d’autres mégastructures simi-
laires n’ont encore été trouvées.

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
118
– est que nous sommes face à une sphère de Dyson, une
sphère artiicielle de plus de deux millions de kilomètres de
diamètre. Elle a très certainement été construite autour d’une
naine rouge M6V, et l’étoile en son sein répond alors à tous
ses besoins énergétiques. Cela signiie que ce système était
binaire, jusqu’à ce que quelqu’un cannibalise les autres pla-
nètes du système pour construire cette structure autour d’une
des deux étoiles.
Si c’est vrai, nous avons affaire à une mégastructure d’un
ordre de magnitude encore jamais vu par la transhumanité.
La planète tout entière est un artefact. Elle tourne à une vi-
tesse sans précédent. Contrairement à la plupart des modèles
théoriques de sphères de Dyson, Olaf est conçue de sorte
que ce soit la surface extérieure qui soit habitable… même
si rien n’exclut tout à fait que l’intérieure le soit aussi. Sa
surface extérieure fait plus de 25 000 fois celle de la Terre. Sa
taille dépasse presque les limites de notre compréhension. Les
vastes distances en jeu augurent de sérieuses dificultés pour
les tentatives d’explorer ou même de cartographier ce truc.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 17
Nous avons perdu une xéno-archéologue, aujourd’hui.
Elle revenait d’Olaf, a franchi le seuil de la Porte, et n’est
jamais arrivée. Le système de la Porte a balancé une erreur
critique et a lancé une extinction forcée du trou de ver dans
la foulée. J’ai déjà rempli le formulaire d’assurance.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 30
Nous avons perdu la connexion pendant deux semaines
complètes, cette fois. À mon avis, les choses empirent. Mais il
nous reste bien trop de questions sans réponses pour pouvoir
abandonner maintenant.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 34
L’équipe de recherche de Gunderson a disparu. À ce qu’on
a cru comprendre, ils n’ont pas apprécié l’ordre de rentrer
qui leur a été donné, surtout vu que la réalité était conforme
aux théories de Gunderson. Ils ont abandonné le camp et
sont probablement partis en direction des ruines situées à
l’écart de la Porte. Il s’agit des plus proches que nos analyses
sommaires ont pu identiier : un petit ensemble de structures,
à environ 70 000 kilomètres de là. Ce voyage, en véhicule ter-
restre, leur prendra des mois. Au lieu d’augmenter encore la
pression sur nos ressources en les pourchassant, nous avons
choisi de les laisser partir. On les tiendra à l’œil pendant
qu’on poursuit les analyses.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 54
Comme prévu, nos dernières insertions orbitales ont été de
nouveau neutralisées, bien que les objets aient duré plus long-
temps, cette fois, sûrement en raison des mesures avancées de
camoulage que nous avions prises. Notre reconnaissance de
haute altitude continue selon les plans, mais il y a tellement de
terrain à couvrir que le processus est lent.
Jusqu’ici, les études orbitales de la surface n’ont révélé
l’existence d’aucune transmission radio ou d’aucun lien laser,
et aucune ville illuminée ni aucun autre signe d’habitation ac-
tive. Si des êtres intelligents vivent encore à la surface d’Olaf,
ils utilisent des technologies complètement inconnues ou sont
des primitifs préindustriels.
Nos analyses sommaires indiquent que la surface d’Olaf est
divisée en plus d’une dizaine d’énormes supercontinents ainsi
que d’innombrables petites « îles », dont la plupart sont plus
vastes que l’Eurasie. Environ un tiers de la surface semble être
couverte de déserts de sable ou de roche avec quelques traces
de vie, au mieux. Un autre tiers est recouvert de mers peu pro-
fondes. Mais le dernier tiers, foisonnant de vie, est couvert de
grandes jungles, de forêts et de plaines presque ininies. Toute
colonie qui y serait fondée aurait dans les faits tout l’espace
dont elle pourrait jamais avoir besoin.
Seules quelques rares images orbitales révèlent la présence
de villes en ruines ou d’autres constructions d’origine intel-
ligente dans des zones de la surface qui contiennent des éco-
systèmes vivants. Certains chercheurs pensent que c’est parce
que la plupart de ces régions n’ont jamais été habitées, alors
que d’autres sont convaincus qu’Olaf est sufisamment vieille
pour que ses anciennes ruines aient complètement disparu,
sauf celles situées dans les environnements les plus secs et les
plus désolés. Les analyses de deux régions désertiques ont en
effet révélé la présence de ce qui ressemble aux ruines d’an-
ciennes villes. Le complexe vraiment important de ruines le
plus proche est à environ 300 000 kilomètres de la Porte.
Les données fournies par les images orbitales sur les couleurs
et les formes de la végétation des autres continents et super-
continents laissent à penser qu’ils pourraient tous contenir des
écologies extraterrestres différentes. Il pourrait même y avoir
des écologies actives et distinctes sur les mêmes terres, bien
qu’elles soient séparées par la distance. Nos astrobiologistes
sont extrêmement impatients de voir comment des formes de
deux ou même trois mondes différents peuvent toutes coexis-
ter dans un même environnement. Personne ne sait si cette dis-
tribution de vie est le résultat à long terme d’une expérience
biologique, ou bien si elle vient d’organismes se développant
en dehors de leurs habitats originaux et qui se seraient dé-
placés vers d’autres continents colonisés par des organismes
originaires d’autres mondes.
On estime actuellement que l’âge de la structure se situe
dans une fourchette allant de 15 à 50 millions d’années. Il fau-
dra continuer à l’étudier pour être plus précis.
Nous avons abandonné l’idée d’explorer la surface au
moyen de fusées pilotées. La vitesse d’échappement est bien
trop élevée pour que ce soit intéressant, et les systèmes d’armes
en orbite abattraient probablement tout ce que nous envoyons.
Bien que l’on ait apporté un jet depuis la Porte, sa portée est
limitée à 20 000 kilomètres, si l’on tient compte de son retour
(soit un total de 40 000 kilomètres). J’ai monté une équipe qui
s’occupe en ce moment de la construction d’un jet à fusion en
vue d’une exploration à plus longue portée. Ce véhicule aura
une portée effective illimitée, mais sa vitesse sera réduite à seu-
lement 1 000 kilomètres heure, et il lui faudrait donc presque
une année pour faire un tour complet de la sphère.
Nos tentatives d’analyse des défenses orbitales n’ont pour
l’instant rien révélé d’utile. Les théories actuelles avancent que
le système a été conçu dans le but de se protéger contre les
impacts d’astéroïdes, mais il reste également la possibilité que
ces armes aient été prévues pour empêcher toute forme de vie
de se mettre en orbite et de quitter la surface.
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 58
Nos efforts pour trouver un passage vers l’intérieur d’Olaf
ont jusqu’à présent été vains. Les excavations ont révélé une
couche de terre et d’argile de 50 à 200  mètres d’épaisseur.
En dessous, il y a une couche de 400 mètres de roche synthé-
tique et légèrement poreuse, qui agit comme un aquifère. Elle
semble être transpercée par un réseau de tuyaux mesurant entre
0,5 centimètre et 10 mètres de diamètre, qui transporte toute
une variété de substances, y compris de l’eau et du limon en
suspension. Cette roche synthétique et les tuyaux se réparent
progressivement tous seuls, et rebouchent nos excavations en
quelques jours. Les tuyaux semblent faire partie d’un système
qui compense l’érosion et qui aide à maintenir l’écosystème à
la surface. Les théories actuelles avancent que ces tuyaux ra-
mènent le limon des océans vers le sommet des montagnes, où
des vents spéciaux les dispersent de nouveau sur les terres, re-
nouvelant ainsi continuellement le sol. Avant qu’il soit dispersé,
un dispositif inconnu modiierait ce limon pour en améliorer la
teneur en nutriments.
Sous cette couche de roche synthétique se trouve une subs-
tance de nature et d’épaisseur inconnues. Elle est nettement plus
dure que le diamant, et son point de fusion est plus élevé que
ceux atteints par les lasers industriels et les forets à plasma. En
conséquence, aucune tentative de forage ou de coupe de cette
barrière ne lui a occasionné plus que de minuscules rayures.
Quel que soit ce matériau, il conviendrait tout à fait à une sphère
de Dyson. Les contraintes physiques auxquelles une structure de
cette taille est soumise sont telles qu’un matériau plus résistant
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
. 4.4.4.4.4.
4 .4 .4.4.4
4.
.
.4.4
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
.4.
119
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
120
que le fullerène est nécessaire pour éviter qu’il STATION PENROSE sonder et de l’explorer. Chaque fois, ç’a été
ne se déchire. On soupçonne que des armes un véritable désastre, et de nombreuses vies
nucléaires pourraient y faire un trou. Mais le ont été perdues. Le Collectif Love & Rage a
Type de station :
déploiement de telles armes ou de dispositifs En grappe transmis l’étude de la situation à un syndicat
destructeurs semblables sur cet artefact incon- d’astrophysiciens autonomistes (l’AAA : l’As-
Étoile principale :
nu et manifestement toujours actif ne paraît Trou noir Hécate sociation des astrophysiciens autonomistes).
pas un plan très judicieux, si l’on pense à la Penrose igure également sur sa liste d’accès
Gravité :
fois aux sérieux dommages qu’elles pourraient 1,47 g restreint. Cela n’empêche pourtant pas les
causer et à la réponse potentielle, automatisée membres de l’AAA ou les personnes dotées
Dimensions de la station :
ou intelligente, qu’elle pourrait provoquer. 3,2 km par 7,1 km par 2,2 km (estimation) d’une réputation ou d’une inluence sufisante
Notre équipe d’excavation a signalé l’exis- d’y accéder. Nos contacts parmi les anarchistes
Pression atmosphérique :
tence de traces d’émissions radio locales 3,6 atm nous informent de toutes les ouvertures pré-
provenant de sous la surface, ce qui pourrait vues vers la Porte de Penrose.
Composition de l’atmosphère :
suggérer la présence d’une technologie active 91 % d’halon, 5 % d’azote, 3 % de dioxyde
dans un ou plus des niveaux inférieurs de ce de carbone AU BORD DES TÉNÈBRES
monde. Malheureusement, ces émissions sont Température (moyenne) : Posté par : Yáahl
trop faibles et dégradées pour qu’on puisse en 7 °C Yulia,
soutirer des informations. Durée du jour : Pour faire suite à votre demande de rensei-
Les spéculations se poursuivent au sujet de N/A gnements, je vous transmets une présentation
ce qui pourrait se trouver à l’intérieur. Cette Période orbitale : que j’ai faite à un symposium il y a plusieurs
structure a déjà l’air plus épaisse que la nor- Inconnue semaines à propos de la situation sur Penrose.
male. Si l’on suppose qu’elle a été construite Satellites : Cette conférence était dédiée à un groupe
en démantelant tous les objets de son sys- Aucun restreint de membres néo-aviens de l’AAA,
tème stellaire, son épaisseur devrait être de 5 Accès par : mais ce support pourrait également être utile
à 10 mètres. Pourtant, elle est bien supérieure. Porte de la Fissure à du personnel Firewall de coniance, sus-
Cela implique que des matériaux venus d’ail- ceptible de s’impliquer dans cette situation.
leurs ont dû y être transportés – peut-être Évidemment, mes recommandations n’ont
par la Porte. Cela soulève de nombreuses pas été suivies, et ne le seront probablement
questions. Ce qui a conçu les Portes a-t-il aussi conçu Olaf  ? jamais. Aveuglés par la carotte scientiique qui se balance de-
Existe-t-il plus de Portes, ici ? Qu’est-il arrivé aux créateurs de vant leur nez, ils en oublient le couperet du boucher qui pend
la sphère ? Sont-ils cachés sur la surface intérieure ? Qu’y a-t-il au-dessus de leur cou.
d’autre à l’intérieur de la structure ? Combien y a-t-il de niveaux
sous la surface ? LE POTENTIEL DE PENROSE : OPPORTUNITÉ OU MENACE ?
Comme demandé, ceci est mon rapport oficiel sur le lieu ex-
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 60 trasolaire correspondant à l’adresse 7M-42V-K-28832, ci-après
Bordel, on a encore perdu la connexion. Ça fait déjà deux nommé « Station Penrose » ou simplement « Penrose ». En toute
semaines. Les techniciens se sont penchés sur le problème, mais franchise, et au terme de trois mois d’analyse des données com-
ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi leurs messes noires pilées par les précédentes expéditions (qui se sont soldées par des
ne fonctionnent pas. On ferait mieux de ne pas perdre ce lieu échecs) et les espoirs de proits futurs, je suis convaincu que nous
comme on en a perdu tant d’autres. devrions sauver les meubles et détruire Penrose avant qu’elle ne
tombe entre les mains de gardiens moins responsables et plus hos-
RÉSUMÉ D’ÉTUDE D’OLAF 61 tiles à la transhumanité, si tant est que ce ne soit pas déjà le cas.
C’est quoi ce putain d’ordre  ? C’est une blague  ? Vous ne D’accord, d’accord… Je suis bien conscient qu’une telle pro-
pouvez pas sérieusement penser que je vais accepter de reiler position ne peut que heurter un groupe de scientiiques tel que
cette opération à une agence du Consortium dont je n’ai jamais le vôtre, mais je ne la fais pas à la légère. Comme vous tous, je
entendu parler. C’est scandaleux ! Même Surveillance ne pour- reconnais l’inestimable valeur scientiique de Penrose – j’y re-
rait pas reprendre cette opération sans prendre les armes. J’irai viendrai –, mais je veux également me montrer vigilant  : nous
voir Gada en personne, s’il le faut. jouons avec quelque chose d’extrêmement dangereux. Je ne parle
pas seulement de sa localisation ou de ses méticuleux systèmes
de défense automatisés, mais aussi du fait que quelque chose a
PENROSE nettoyé Penrose de ses précédents habitants… quelque chose qui
La station Penrose présente l’un des environnements les plus pourrait nous être familier, si vous voyez où je veux en venir. Et
singuliers de la galaxie. Elle se trouve, au sens propre, au bord rien ne nous permet de certiier que ce quelque chose ait quitté les
d’un trou noir. Il est évident que cela confère à la station une lieux. Le funeste destin de nos quatre expéditions l’atteste. Nous
valeur scientiique inestimable, même si l’on fait abstraction du disposons aujourd’hui de preuves indirectes qui semblent indi-
fait que la station en elle-même est de fabrication extraterrestre quer que ce quelque chose est toujours actif dans les entrailles de
et contient certains de leurs artefacts. Penrose. En revanche, je suis en total désaccord avec le docteur
Malheureusement, Penrose s’est avérée un environnement Singh quand il prétend qu’un ou des habitants actifs de la station
particulièrement hostile. À quatre reprises, on a tenté de la se seraient déjà montrés s’ils étaient présents. Mais je m’égare. Je
ne suis pas là pour ressasser de vieilles rivalités, mais pour vous
enseigner des choses sur Penrose, les essais menés jusqu’à présent,
ce qui les rend importants, et ce que l’on devrait faire.
Tout d’abord, je vais commencer par vous présenter briève-
ment Penrose, et pourquoi nous avons été prêts à sacriier tant de
ressources pour en éclaircir les mystères. Penrose est une station
de fabrication inconnue. Elle repose au bord, ou limite station-
naire, de l’ergosphère du trou noir de Kerr que nous avons bap-
tisé Hécate. L’ergosphère est la dernière partie d’un trou noir de
laquelle la lumière et la matière peuvent encore s’échapper, avant
de franchir l’horizon des événements. Il a longtemps été théorisé,
en premier lieu par Roger Penrose, puis par d’autres scientiiques,
que l’on devrait pouvoir siphonner de grandes quantités d’éner-
gie depuis le trou noir à partir de l’ergosphère. Ce processus im-
plique l’entrée d’un objet dans l’ergosphère puis sa séparation en
deux morceaux, l’un d’eux tombant dans le trou noir alors que
l’autre s’échappe de l’ergosphère. Cet éjecta bénéicie d’une ex-
ceptionnelle stimulation énergétique grâce à la rotation du trou
noir, abandonnant l’autre moitié avec de l’énergie négative alors
qu’elle est consumée par le trou noir. Les applications potentielles
sont immenses. Un trou noir représente un potentiel énergétique
à un niveau auquel nous n’avons encore jamais eu accès, et la sta-
tion Penrose semble avoir été créée exactement à cet effet. Nous
pensions à la base que la station était en orbite autour d’Hécate,
mais nous croyons aujourd’hui qu’elle se trouve dans une po-
sition stationnaire, se servant de l’énergie du processus Penrose
pour contrebalancer l’attraction gravitationnelle du trou noir.
Nous n’avons jamais été aussi proches d’un trou noir, et ce
genre d’occasion ne se présentera probablement plus jamais, ou
en tout cas pas de manière aussi stable et statique. Rien que ça,
c’est une percée scientiique de premier ordre. Pour cette simple
raison, l’adresse de cette Porte nous semblait riche de pro-
messes. Les premières sondes de reconnaissance ont rapporté des
images… <il invoque un panorama en fausses couleurs impres-
sionnant> et des données de ce qu’elles avaient trouvé, parfois
depuis les postes d’observation de la station. Au départ, nous re-
doutions que la station soit déjà passée à l’intérieur de l’horizon
des événements du trou noir. Des sondes envoyées plus tard ont
pu vériier que Penrose se trouvait à la limite stationnaire de l’er-
gosphère, et semblait conçue spéciiquement à cet effet.
Malheureusement, l’équipe de premiers-venus a tout simple-
ment disparu, et ses membres sont présumés morts. Nous ne sa-
vons toujours pas ce qui leur est arrivé  ; nous n’avons jamais
retrouvé leurs traces. Ils avaient été envoyés dans une fenêtre
de temps de soixante-douze heures, mais ils ont raté leurs deux
check-in. Une deuxième équipe a été envoyée, équipée pour la re-
cherche et le sauvetage. Elle aussi a été perdue, mais ses membres
ont eu la présence d’esprit de transmettre leurs LX à une unité
de stockage de données laissée près de la Porte. Cette unité a été
récupérée avec succès, et sa lecture nous a montré que l’équipe a
disparu en raison de l’ouverture d’une section de la station sur le
vide de l’espace. L’équipe était en combinaison, en partie parce
que l’atmosphère interne de la station, saturée d’halon (ou bro-
motriluorométhane), est irrespirable. La forte décompression de
cette atmosphère dans l’espace a aspiré les explorateurs et leur
équipement. Ils sont certainement morts. Enin, ils sont plutôt
condamnés à mourir éternellement, s’étirant dans l’horizon des
événements d’Hécate.
RUMEURS DE GATECRASHING  : DES CIELS GRIS
Transcription de l’interview d’un sauteur de portes anonyme.
On avait envoyé une sonde, et donc on savait à quoi
s’attendre. Mais quand j’ai traversé la Porte… eh bien, c’était
différent. Je m’attendais à une atmosphère respirable, mais je
suis entré dans du vide. Une roche stérile, sans air. Cette sensa-
tion m’est familière, donc j’ai immédiatement expulsé l’air de
mes poumons, je me suis accroupi, et j’ai pris mon respirateur.
J’ai roulé en arrière et j’ai réussi à repasser par la Porte. Mais
pendant les quelques secondes où j’ai pu contempler ce ciel
extrasolaire, ce n’est pas du noir que j’ai vu… mais du gris. Et
j’ai vu des étoiles… des milliers. Brillantes, et regroupées de
manière dense. Mais elles étaient violettes. Des étoiles violettes.
Je mets ça sur le compte de l’anoxie. En tout cas, j’espère de
tout cœur que c’était à cause de l’anoxie.
À l’issue d’un long débat, une troisième équipe (incluant cer-
tains membres en nouvelle morphose de l’équipe numéro deux)
s’est portée volontaire pour y retourner. Conscients que la station
était peut-être piégée et hostile, ces chercheurs se sont avancés
avec encore plus de prudence… en vain. Une fois encore, leurs
LX furent récupérés, mais l’enregistrement avait été interrompu
à plusieurs reprises, y compris pendant les quelques minutes en-
tourant leur mort. Des morceaux de leur corps et de leurs équi-
pements furent rapatriés par une sonde, et tous étaient fortement
endommagés (et aucune pile corticale ne igurait parmi les débris)
et portaient des marques de brûlures par radiations et de désinté-
gration de particules radioactives. Nous pensons que cela résulte
d’une exposition de source inconnue à des isotopes d’yttrium et
de cobalt.
Pour preuve de la ténacité des transhumains, une quatrième
équipe a été assemblée. Elle ne s’en est pas mieux tirée, et à cer-
tains égards, son sort a même été pire encore. Quelques heures
après le début de la mission, trois membres de l’équipe l’ont in-
tentionnellement quittée. Leurs motivations n’ont toujours pas
été clairement établies, mais l’analyse ultérieure menée par Love
& Rage des archives du personnel portent à croire qu’ils opé-
raient sous de fausses identités. Il est fort probable qu’il s’agissait
d’agents d’une faction opposée aux autonomistes, désirant éva-
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
luer Penrose à ses propres ins. Le reste de l’équipe a essayé de
les retrouver, mais a ini par subir le même sort que la troisième
équipe. Nous ignorons ce qui est arrivé aux trois déserteurs.
Voilà où nous en sommes aujourd’hui. En raison des possibi-
lités d’action hostile, Love & Rage a restreint son accès. Nous
n’avons exploré, a priori, qu’une petite partie de la station
Penrose. Nous ignorons tout de ses concepteurs, de ce qui leur
est arrivé, ou s’il reste des intelligences actives sur la station. Peut-
être nous trouvons-nous simplement face à une station équipée
d’un système de défenses automatisées très sophistiqué, destiné à
dissuader les intrus. Les tentatives menées pour cartographier le . 4.4.4.4.4.
site à l’aide de nanonuées ou de petits drones ont également été 4 .4 .4.4.4
vaines. Pourtant, nous continuons à nous demander pourquoi les
4.
.
.4.4
défenses de la station ne se cantonnent pas simplement à garder
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
la Porte. Peut-être qu’une grande partie de la station est interdite
aux visiteurs, mais que nous ne savons pas distinguer les sections
accessibles des autres. Peut-être que les défenses sont conçues
pour surveiller les intrus, dans un premier temps, ain de collecter
des informations à leur sujet, avant de les éliminer. Dans ce cas,
.4.
121
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
122
plus nous essaierons de l’explorer, plus la station en apprendra côté, nous courons le risque d’envoyer des gens bien vers la mort,
sur nous et sur nos faiblesses. voire pire.
La station est la preuve manifeste que ses constructeurs maîtri- Je vous demande de me soutenir face à nos collègues astrophy-
saient bien mieux que nous la science des matériaux. D’importants siciens pour que notre syndicat bannisse toute nouvelle activité
éléments semblent ainsi composés de métamatériaux inconnus. sur Penrose. Nous avons déjà assez de problèmes comme ça, inu-
Nous n’avons pour l’instant découvert aucun objet récupérable, tile d’en ajouter.
ni rien qui ressemble à un dispositif de contrôle. C’est peut-être
parce nous ne sommes pas sufisamment avancés scientiique-
ment pour comprendre la fonction de la station qui nous entoure. PORTAIL
Mais la question que nous devons maintenant nous poser est Portail est l’un des rares points de convergence découverts à
la suivante : si l’on tient compte de la probabilité de faire d’autres ce jour : à l’instar de notre système solaire, Portail abrite plus
rencontres hostiles, est-il pertinent de poursuivre les tentatives d’une Porte de Pandore. Contrairement à celles de notre sys-
d’exploration ? tème, ces dernières ne sont pas seulement situées sur la même
Tout d’abord, supposons que la station soit habitée. Il semble- exoplanète, elles sont en outre regroupées dans un rayon d’un
rait alors que ces occupants aient décidé de nous éliminer plutôt kilomètre.
que de communiquer avec nous. Cela reviendrait à dire que nous Bien que l’environnement de Portail soit glacé et hostile, cette
sommes face à une intention hostile manifeste. Dans ce cas, nous planète abrite l’une des plus grandes colonies transhumaines si-
devrions envisager la possibilité qu’ils puissent venir vers nous, tuées en dehors du système solaire : Isra. La colonie, fondée à
plutôt que d’attendre que nous venions à eux. Dans ce scénario, l’origine par un groupe de sauteurs de Portes musulmans, est
la station représente donc une menace tangible. surtout peuplée d’autonomistes du système extérieur, de margel-
Mais considérons un autre scénario, dans lequel la base serait lans et de gatecrasheurs indépendants. Ses trois dômes abritent
inhabitée, mais protégée par des défenses automatiques. Dans ce la plus importante concentration de gatecrasheurs en dehors
cas, nous serions en présence d’un mystère à élucider : qu’est-il du système solaire. Même si la colonie n’est pas vraiment re-
arrivé aux fondateurs de la station ? Nous contemplerions une ci- nommée au sein du système solaire, elle est considérée comme
vilisation extraterrestre capable d’exploiter d’immenses quantités un endroit clé pour les gatecrasheurs professionnels sérieux. Il
d’énergie. En effet, la station en elle-même est un dispositif destiné s’agit aussi du principal point de lancement de la plupart des
à manipuler des trous noirs, et a donc une immense valeur scienti- sauteurs de Portes.
ique et stratégique intrinsèque. Pourtant, d’une
certaine manière, quelque chose serait arrivé à ISRA
une civilisation d’une telle puissance. Nous de- … Initiation du contact avec l’IA d’Isra…
vrions considérer la possibilité que ce qui leur PORTAIL Bienvenue à Isra. L’habitat est organisé de
est arrivé puisse nous arriver à nous aussi. manière consensuelle selon les principes anar-
D’autres aspects doivent encore être consi- chistes de liberté, d’égalité, de solidarité et de
dérés. Nous ignorons si cette station est bien Type : respect (en savoir plus). En cas de doute, la
Tellurique (glacé)
d’origine extraterrestre. Il pourrait même s’agir Loi de Wheaton s’applique («  Ne vous com-
d’une structure TITAN. Peut-être sommes-nous Étoile principale : portez pas comme un connard. ») Des nano-
Système binaire : O2V (naine bleue) et
en train de piétiner les plates-bandes de nos en- DZVII (naine blanche) fabricateurs communautaires sont accessibles
nemis jurés. à tous (localisations). Certains objets, tels que
Gravité :
Reste encore le problème de trois agents, 0,26 g les armes de destruction massive, sont inter-
potentiellement hostiles aux autonomistes, dits sous peine de sanction communautaire
Diamètre :
qui sont peut-être toujours actifs dans la sta- 5 700 km (liste complète). La participation à la milice
tion. Peut-être ont-ils réussi là où d’autres ont d’Isra est un acte volontaire, mais encouragé,
Pression atmosphérique :
échoué. Peut-être seront-ils capables de livrer 0,5 atm au cas où Isra serait menacée par des forces
les secrets de cette station à nos adversaires. extérieures hostiles (détails). Il est recomman-
Composition de l’atmosphère :
Pouvez-vous imaginer ce que des régimes auto- 45 % d’hélium, 38 % d’hydrogène, 16 % dé au personnel des hypercorps de se logguer
ritaires tels que le Consortium ou la Junte se- de méthane sur les forums communautaires  ; ne pas le
raient capables de faire si la puissance des trous Température à la surface (moyenne) : faire peut nuire à votre rép. Il est recommandé
noirs était à leur disposition, sans oublier les –93 °C aux nouveaux venus de s’inscrire et d’aider à
autres découvertes scientiiques que cet artefact Durée du jour : maintenir et à améliorer l’infrastructure d’Isra.
pourrait entraîner ? 36,3 heures Si vous êtes intéressé par le gatecrashing, de
Malgré toutes les connaissances que nous Période orbitale : nombreuses ressources sont à votre disposition
pourrions en tirer, je propose d’abandonner 9,2 ans (emploi du temps de la Porte, base de données
Penrose et de placer des éléments dissuasifs de Satellites : Mi’raj, Guilde des gatecrasheurs). Nous vous
l’autre côté, qui seraient d’une magnitude telle Aucun recommandons de faire une sauvegarde avant
que si la station tombait entre des mains peu Accès par : de vous rendre dans notre banque de corps
regardantes, celles-ci seraient réduites à l’état Porte de la Fissure, Porte de Pandore, Porte communautaire, Dernier appel. Pour toute
de Vulcain
de poussière cosmique. Chaque fois que nous autre question ou aide supplémentaire, les IA
ouvrons cette Porte, nous courons le risque de d’Isra restent à votre disposition.
permettre à un risque-X de se glisser de notre
MI’RAJ
… Traitement de la requête : Mi’raj…
Mi’raj est un habitat sous dôme séparé d’Isra, situé à deux ki-
lomètres de la colonie. On y accède par des rails. Mi’raj regroupe
l’ensemble des six Portes de Pandore de Portail, au sein de zones
segmentées (pour des raisons de quarantaine), ainsi que des installa-
tions destinées à organiser des missions, à stocker de l’équipement,
et à traiter les traumatismes.
La Guilde des gatecrasheurs s’occupe du fonctionnement des
Portes, bien qu’il soit également possible de les réserver dans le
cadre de missions privées. Contrairement aux installations de Portes
du système solaire, elles ne sont pas ici tenues à de stricts emplois
du temps tournants et à des petites fenêtres d’opération. Plusieurs
d’entre elles peuvent être programmées pour des liens trou de ver
à long terme, permettant la surveillance en temps réel d’opérations
distantes durant des périodes prolongées. La disponibilité des Portes
est gérée sur la base du « premier arrivé, premier servi », sous réserve
de se plier à certaines règles (par exemple, il est contre-indiqué de
monopoliser du temps de Porte, et les missions de sauvetage ont un
statut prioritaire). Pour de plus amples détails, contactez la Guilde.
LA GUILDE DES GATECRASHEURS
… Traitement de la requête : Guilde des gatecrasheurs…
La Guilde des gatecrasheurs est une association libre de gate-
crasheurs et de sauteurs de Portes qui s’apportent aide et soutien.
Les membres de la Guilde travaillent ensemble dans le cadre de
l’exploitation et de la maintenance des Portes de Portail, de l’orga-
nisation de nouvelles expéditions, du partage des compétences et
des connaissances, et de la conduite de divers projets de recherche
et de xéno-archéologie. Cette association offre des programmes
d’entraînement destinés aux gatecrasheurs et aux potentiels opé-
rateurs de Portes. Ses ateliers fournissent un environnement dédié
à la fabrication de matériel d’exploration, de bots et de véhicules,
ainsi qu’à l’invention de nouveaux modèles pour des missions fu-
tures. La Guilde travaille également avec des organisations jumelles
telles que l’Institut d’exploration galactique (IEG) ain d’analyser,
d’archiver et de partager les données acquises lors des missions de
gatecrashing.
L’INSTITUT D’EXPLORATION GALACTIQUE
un dépôt central et à référence croisée, en vue de leur diffusion
aux communautés scientiiques et d’exploration de Portes dans
leur ensemble. Il tient à jour un catalogue des exoplanètes, des
Portes de Pandore, des missions connues, des colonies extraso-
laires et des formes de vie extraterrestres. Il participe également au
Projet de carte galactique, qui vise à établir le plan le plus complet
possible des systèmes stellaires et du savoir galactique compilé à
ce jour par la transhumanité.
LES VISITES EXTRATERRESTRES
… Traitement de la requête : Visites extraterrestres…
Les xéno-archéologues croient fermement que Portail a été visitée
par des extraterrestres via les Portes de Pandore. Pour accréditer cette
hypothèse, ils s’appuient sur les restes d’une sorte d’immense véhi-
cule terrestre à roues, apparemment automatisé, qui a basculé sur un
côté il y a déjà bien longtemps de cela, et qui a été retrouvé dans la
glace à environ 200 kilomètres d’Isra. S’il ne reste que peu de choses
du véhicule à l’exception de sa coque extérieure, très résistante, les
chercheurs pensent qu’il a approximativement 900 000 ans. À l’inté-
rieur, un conteneur a été retrouvé intact. D’une longueur légèrement
supérieure à 3,5 mètres et d’une largeur et d’une profondeur de près
de 2 mètres, il contenait plus de 2 400 appareils parfaitement em-
paquetés et préservés qui ont été surnommés « ixors ». Lorsqu’ils
sont activés, ces petits ovales orange restent ixés dans l’espace, en
relation avec le champ gravitationnel local. Personne ne comprend
comment ils fonctionnent, et il semblerait même qu’ils transgressent
les lois connues de la physique. Si beaucoup de ixors sont encore étu-
diés, plusieurs centaines d’entre eux ont été distribués et sont utilisés.
On peut les trouver dans l’équipement de gatecrasheurs et d’autres
groupes scientiiques, ou même chez des collectionneurs du système
solaire. Les quelques datations qui ont pu être faites sur les ixors et
la sorte de mousse dans laquelle ils étaient emballés révèlent qu’ils
sont vieux de plus de 17 millions d’années. Les ixors semblent n’avoir
aucun rapport avec le véhicule extraterrestre dans lequel ils ont été
retrouvés, et ils paraissent bien plus avancés technologiquement que
lui. De ce fait, la plupart des chercheurs sont persuadés que les extra-
terrestres qui manœuvraient le véhicule ont trouvé le conteneur de
ixors dans d’autres ruines extraterrestres et le transportaient autre
part quand le véhicule s’est renversé.
Portail est l’un des rares sites extrasolaires connus pour abri-

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

… Traitement de la requête : Institut d’exploration galactique… ter des arbres de brume, un autre artefact d’origine probablement
L’IEG est un projet argonaute basé à Portail. Sa mission est de extraterrestre.
recueillir des données sur les Portes et les lieux extrasolaires dans

LES CYGNES NOIRS XÉNOTECH

À : <crypté>
De : <crypté>
Étant donné que des points de convergence tels que Portail et Solis Ortus ont pu être traversés par beaucoup d’extraterrestres par le passé, . 4.4.4.4.4.
je parie que d’autres appareils du genre des ixors vont être découverts. Ces objets me font peur. Ils transgressent les lois de la physique dans
4 .4 .4.4.4
une mesure qu’on ne commence même pas à assimiler… et voilà que quelqu’un en a trouvé toute une cargaison. Je m’inquiète de ce sur 4.
.
.4.4

quoi nous allons tomber dans le prochain camion. Nous n’arriverons pas à dupliquer les gadgets vraiment avancés, mais plusieurs dizaines
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

ou plusieurs milliers de ces appareils qui s’affranchissent de l’inertie, qui altèrent les forces nucléaires les plus puissantes ou qui procèdent à
toutes les autres choses qu’ils peuvent faire pourraient sérieusement ébranler la société transhumaine. Il faut établir des procédures desti-
nées à encadrer la prise en charge de la prochaine cargaison de reliques xénotech en fonctionnement qui apparaîtra, juste au cas où ces
objets seraient dangereux ou trop révolutionnaires, ou si les choses venaient à échapper sans délai à tout contrôle.
.4.

123
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
124
LES ARBRES DE BRUME exhumains n’étaient pas exactement des individus solitaires.
… Traitement de la requête : Arbres de brume… On pense que le châssis, tel un petit tank, abritait cinq ou six
Les arbres de brume seraient des artefacts extraterrestres ego entraînés au combat. Des cerveaux cybernétiques expéri-
abandonnés par une civilisation inconnue à au moins trois mentaux, dépourvus du partitionnement propice à des ego in-
endroits extrasolaires, y compris Portail. Les arbres de bru- dividuels, combinaient les exhumains en un seul réseau neural,
me sont des nuages de nanobrume stables et soigneusement ain de permettre un contrôle partagé du morphe.
formés, qui mesurent entre 6 et 30 mètres de haut. Les arbres
de brume sont légèrement moins denses et résistants que les TRANSCRIPTION D’UN LIFELOG, EXTRAIT
aérogels  ; leur consistance et leur densité sont similaires à Note  : L’un des ego récupérés depuis les morphes synthé-
celles de la mousse de savon. Mais il s’agit également de dis- tiques exhumains qui ont attaqué Mockingbird a été extrait
positifs actifs qui réparent rapidement tout dégât ou pertur- et soumis à une analyse psychochirurgicale. Le compte-rendu
bation. Passer la main à travers un arbre de brume ne crée suivant provient de cet interrogatoire.
qu’un trouble temporaire ; en quelques secondes, il reprend
son apparence normale. Si des explosions ou des tempéra- FRANCISCO CAPALDI :
tures excessivement élevées peuvent les détruire, les arbres de ENTRÉE DU 11 OCTOBRE DE L’AN 7 APRÈS LA CHUTE, 22 H 54
brume sont pratiquement toujours en mesure de se reformer, On y est presque, pensa Capaldi. Plus qu’une ligne de défense,
quels que soient les dommages qu’on leur ait inligés. Les une dernière sortie avant d’anéantir ces connards d’exhumains.
analyses des arbres de brume suggèrent qu’ils pourraient être Notre unité sera la première à atteindre la Porte. Peut-être que
des outils de stockage d’énormes quantités de données, bien ces imbéciles moins qu’humains pensaient pouvoir la soustraire
que personne n’ait encore réussi à interagir, à déchiffrer ou à ces petits comptables du système intérieur. Mais ces faibles
à lire ces modules de données. La théorie dominante avance hypocrites ne font pas le poids face à nos méthodes et tactiques
que les arbres de brume pourraient avoir jusqu’à 3 millions surhumanistes.
d’années. [L’escouade tango est bloquée. Fox-trot, restez en position.
Le bosquet de six arbres de brume situé sur Portail est or- Je répète, restez en position. Attendez que votre lanc soit cou-
ganisé en un demi-cercle. Il se trouve à environ 500 mètres au vert et que les renforts soient en position avant d’avancer sur
sud de Mi’raj et des Portes de Pandore. la Porte.]
Mais merde, pesta Capaldi contre ces ordres. [Chaque se-
conde perdue leur donne l’opportunité de se regrouper !]
RORTY La voix de C3 était calme et ferme dans la tête de Capaldi.
Plus tôt cette année, la colonie extrasolaire [Trop tard. Les bots de reconnaissance
de Mockingbird a été attaquée et presque dé- montrent qu’une contre-offensive est en train
truite. Trois assaillants synthétiques ont sur- d’être lancée sur votre position. Préparez-vous
gi de la Porte, écrasé les maigres défenses de RORTY à la contenir.]
la colonie, et dégonlé deux des trois dômes [Les voilà !] cria avec enthousiasme l’un des
gonlables, tuant ainsi des dizaines de colons. compagnons d’escouade de Capaldi.
Certains d’entre eux se sont conduits en héros, Type : Capaldi passa en mode IR, éliminant ainsi les
Tellurique (glacé)
faisant preuve d’abnégation et de bravoure : explosions et éclairs qui pourraient le distraire
ils sont parvenus à mettre deux des machines Étoile principale : du carnage environnant. Sa muse changea le
K6V (orange naine)
hors d’état de nuire grâce à des attaques-sui- spectre visuel pendant une fraction de seconde,
cides à la bombe. Par ailleurs, une résistance Gravité : puis trouva les fausses couleurs optimales pour
0,13 g
concertée a forcé le troisième agresseur à fuir la situation. La fumée se transforma en un lé-
par la Porte. Ensuite, on s’est rendu compte Diamètre : ger tourbillonnement, dans un environnement
4 700 km
que les trois attaquants – qu’on avait dans qui lui apparaissait à présent comme du vide.
un premier temps pris pour des machines de Pression atmosphérique : Les structures improvisées érigées par les exhu-
0,2 atm
guerre des TITAN – étaient des exhumains. mains autour du cratère de l’ancien habitat de
Des recherches supplémentaires ont indiqué Composition de l’atmosphère : Go-nin apparurent clairement dans son champ
34 % d’hydrogène, 30 % d’hélium, 28 %
qu’il était possible que ces exhumains aient de méthane de vision, teintées d’un vert presque apaisant.
pu faire partie du même groupe que celui Il fut instantanément rappelé à la dure réali-
Température à la surface
qui contrôlait la Porte de la Discorde avant (Min/Moy/Max) : té quand une balafre livide marqua un mur
d’être délogé par les mercenaires ultimistes du –150 °C/–110 °C/–90 °C proche, le faisant pulser dans des tons de faux
groupe Go-nin et de s’échapper par la Porte Durée du jour : orange… Un minimissile qui l’avait presque
vers une destination inconnue. On pense que 41 heures percuté.
les trois attaquants venaient d’une base exhu- Période orbitale : Le feu de la bataille, pensa Capaldi. Ensuite,
maine extrasolaire. Firewall a des raisons de 37 mois il se connecta au lux de données d’un drone de
penser que ces exhumains lancent des raids Satellites : reconnaissance encore en ligne, obtint une vue
sur d’autres colonies depuis Rorty et d’autres 2 de ce qui l’attendait de l’autre côté de l’angle
bases extrasolaires. Accès par : situé devant lui, et put enin voir l’ennemi.
Une analyse des restes des morphes syn- Porte de la Discorde, Porte de Mockingbird [Ça… c’est nouveau,] chuchota-t-il, alors
thétiques de Mockingbird a indiqué que les que sa muse, cherchant rapidement dans les
bases de données de reconnaissance de morphes, lui faisait déjà
des suggestions.
Il n’y avait que quatre attaquants – une contre-attaque pas
très impressionnante, à première vue. Les morphes synthétiques,
surbaissés et sans aucune marque, étaient hérissés de tourelles et
de capteurs blindés. Mesurant environ 2 mètres de long, ils se
déplaçaient sur six pattes robustes et terminées par des griffes,
parfaites imitations d’articulations d’insectes.
Le premier morphe synthétique de la colonne s’arrêta.
Capaldi eut juste le temps de remarquer que l’une de ses tou-
relles s’ajustait sur le drone de reconnaissance qui lui trans-
mettait ces images quand il perdit le signal. Il se retrouva de
nouveau dans les systèmes visuels de sa combinaison. Il leva
son fusil à plasma et visa l’endroit où il pensait que le morphe
synthétique allait apparaître.
Capaldi était extrêmement discipliné, mais il s’octroya un
sourire. Les exhumains s’imaginaient être ses ennemis, mais ils
n’étaient que les outils d’un univers hostile et indifférent. C’était
un test, et il le passerait.
La vibration causée par les pieds mécaniques du morphe syn-
thétique s’arrêta, et le silence commença à s’étirer. Capaldi se
tourna sur sa droite pour envoyer un message à Kuzawa, mais
fut repoussé en arrière par une explosion et un éclair incandes-
cent devant ses yeux. Sa vision améliorée tenta de récupérer,
mais il savait qu’il était trop tard pour Kuzawa. Son casque, qui
avait explosé sous le jet de plasma, était maintenant imprimé
sur sa rétine.
Capaldi essaya de se lever, mais fut plaqué au sol par quelque
chose dans son dos. Sa vision déjà endommagée se constella
d’étincelles et ses entoptiques envoyèrent des alertes critiques
signalant que sa combinaison avait subi des ruptures d’intégri-
té. Un ronronnement mécanique retentit dans son casque avant
que quelque chose de dur ne le frappe derrière la tête. Il s’effon-
dra, inconscient.
ENTRÉE DU 12 OCTOBRE DE L’AN 7 APRÈS LA CHUTE, 2 H 04
Capaldi reprit connaissance. La noradrénaline qui circulait
dans son système l’aida à supporter les pires douleurs, et ses
médicachines lui signalèrent qu’elles travaillaient dur pour soi-
gner plusieurs blessures. Il avait froid. Sa biochimie artiicielle
pouvait s’adapter à des températures extrêmes, mais là, c’était
trop. Il était congelé.
Faible et désorienté, il ne put obtenir qu’un rapport partiel
de la part de sa combinaison. Ses capteurs environnementaux
étaient hors ligne et il n’avait plus d’air. Il survivait grâce à sa
réserve d’oxygène interne, qui semblait endommagée et presque
à court. Sa muse était muette, et un scan rapide lui apprit qu’une
sorte de virus essayait de prendre possession de ses implants
réseau.
Essayez, bande d’enculés, adressa-t-il par la pensée à son
agresseur inconnu, coniant dans la technologie supérieure de
ses frères ultimistes.
Capaldi ressentait une impression de balancement, un peu
comme s’il était sur un véhicule, mais il ne pouvait rien entendre
d’autre que le siflement de ses oreilles. Il essaya une première
fois, en vain, d’ouvrir les yeux. En se concentrant très fort, il par-
vint à forcer leur ouverture… pour les refermer immédiatement.
Trop tard. Le froid intense lui avait brûlé les yeux. Le li-
quide s’était changé en glace et avait fait exploser les vaisseaux
sanguins. Pire encore, la douleur soudaine avait été trop fulgu-
rante et il avait ouvert la bouche pour crier, ce qui avait fait
entrer de l’air glacé dans ses poumons. Il se rendit compte que
l’atmosphère n’était pas respirable et il commença à s’étouffer.
Il y eut une brève pause dans le mouvement de balancement,
pendant laquelle Francisco Capaldi mourut d’asphyxie dans
l’atmosphère froide et impitoyable d’un monde extraterrestre.
Après son dernier spasme, la chose qui le transportait reprit son
chemin.
FRANCISCO CAPALDI (?) :
ENTRÉE DU 9 NOVEMBRE DE L’AN 9 APRÈS LA CHUTE, 4 H 41
L’esprit gestalt du dreadnought ne s’aventurait guère à la sur-
face de Rorty, l’exoplanète qui était leur nouveau foyer tempo-
raire. Cela ne s’avérait que très rarement nécessaire. Les sys-
tèmes miniers automatisés, d’une intelligence négligeable mais
d’une fonctionnalité tout à fait adéquate, n’avaient besoin que
d’une maintenance ponctuelle. La croûte de Rorty était riche
en minéraux précieux et en minerais, et leurs besoins étaient
largement couverts.
Certains des ego qui le composaient avaient pris l’habitude
de se porter volontaires pour ces tâches de réparation insigni-
iantes. Cela avait été rapporté, bien sûr, car cela pouvait être ré-
vélateur d’un dangereux manque de concentration. D’un autre
côté, peut-être que ça ne montrait rien de plus que l’envie d’ex-
ploiter au mieux des talents innés. Dans tous les cas, les chefs
de la communauté n’avaient rien contre l’individualité en tant
que telle. Ils ne pouvaient simplement pas permettre que des
excentricités puissent diminuer les chances de survie du groupe,
qui étaient considérées comme directement proportionnelles à
l’eficacité au combat.
Alors qu’ils rampaient sur la surface gelée de la planète, ils
tournèrent un capteur vers le ciel. La faible étoile de Rorty était
loin au-dessus de l’horizon, mais ils regardaient dans une autre
direction, vers une zone du ciel où les étoiles étaient relative-
ment clairsemées. Selon leur système de cartographie, c’était
dans cette direction que se trouvait la Terre et le système solaire.
L’ego regarda dans cette direction sans éprouver le moindre
sentiment. Certains des ego qui composaient l’esprit gestalt au-
raient peut-être pu ressentir du désir ou du regret avant d’être
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
intégrés, mais ces émotions avaient été évaluées et modiiées de
façon appropriée. Même l’ajout le plus récent, un ancien mer-
cenaire ultimiste, n’avait plus ce genre d’émotions humaines gê-
nantes et néfastes. Ils étaient unis dans leur abandon de la chair
et de la prison de la moralité et de la faiblesse. Le système solaire
et ses transhumains dépassés n’étaient qu’un rappel : le change-
ment est inévitable. Le seul bon côté qu’a leur propagation dans
la galaxie, avec leurs colonies extrasolaires et leurs stations de
recherche, c’est la plus grande facilité que cela représente pour
les exhumains de trouver leur proie et de se perfectionner encore
plus. . 4.4.4.4.4.
Ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne dé- 4 .4 .4.4.4
couvrent l’une de ces colonies au cours des expériences qu’ils
4.
.
.4.4
menaient avec les paramètres des Portes. Ensuite viendrait
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
l’heure du jugement. L’ego envisagea cette éventualité avec plai-
sir. Du sang serait bientôt versé… Le sang de créatures assez
stupides pour considérer que la possession de ce sang était plus
qu’une faiblesse réparable.
.4.
125
.4 .4.4
4
4. .
 L’ARCHE CÉLESTE
L’Arche céleste est un endroit unique et
animé, foisonnant de formes de vie terrestres.
Plusieurs projets de recherche incroyables y
sont en cours, attirant une foule de scientiiques
talentueux et expérimentés. Il s’agit aussi de la
destination préférée des touristes extrasolaires.
UNE NOUVELLE TERRA
Extrait de L’Arche céleste : le point de vue d’un
dompteur, posté sur Blogs de biologie
L’Arche céleste en est au début de son histoire
évolutionnaire. Elle abrite une atmosphère d’oxy-
gène humide mais respirable, et une vie microsco-
pique abondante dans des mers peu profondes qui
78 % d’azote, 14 % d’oxygène, 2 % de
recouvrent un peu plus de la moitié de sa surface.
S’il y a des formes de vie locales, les plus avancées
ne sont que des plantes primitives similaires aux
mousses et aux lichens de la Terre. C’est en rai-
son de son environnement terrestre favorable que
TerraGenèse a choisi l’Arche céleste pour mener
son projet de résurrection des formes de vie per-
dues de la Terre, et de faire de cette exoplanète
une réserve naturelle. Certains astrobiologistes et
préservationnistes ont protesté contre ce projet,
car ils voulaient saisir cette opportunité qui s’of-
frait à eux d’étudier une planète si peu avancée
dans son processus évolutionnaire. En revanche,
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
126
plusieurs groupes de revendicaterres et d’autres
L’ARCHE CÉLESTE parties souhaitant voir se poursuivre – et pros-
pérer – l’héritage de la Terre ont apporté leur
soutien à ce projet.
Type : Les hémisphères est et ouest sont divisés par
Tellurique (semblable à la Terre)
une étroite mer qui recouvre la planète d’un
Étoile principale : pôle à l’autre. L’opposition au projet de création
G6V (naine jaune)
de réserve naturelle a réussi à restreindre la re-
Gravité :
0,88 g
création de la vie terrienne à l’hémisphère est.
L’hémisphère ouest, quant à lui, demeure une
Diamètre : étendue sauvage de mousse et de lichen, et abrite
11 100 km
deux stations de recherche distinctes. Le cœur de
Pression atmosphérique : l’action se trouve donc dans l’hémisphère est. Là,
0,9 atm
TerraGenèse et ses partenaires ont inancé un gi-
Composition de l’atmosphère : gantesque programme continental destiné à res-
néon, 2 % de vapeur d’eau susciter le plus d’écosystèmes terriens possible.
Au terme de plusieurs années, le projet se pour-
Température à la surface
(Min/Moy/Max) : suit. Les travaux importants en cours consistent
–70 °C/24 °C/75 °C à recréer les forêts tropicales sud-américaines et
Durée du jour : à peupler les toundras et taïgas arctiques.
21 heures Les lux d’informations dans le système so-
Période orbitale : laire ont tendance à se focaliser sur la recréation
212 jours des animaux et des plantes, et sur la manière
Satellites : dont ils sont introduits dans leur environne-
2 ment ; mais cela ne représente que la moitié du
Accès par : travail. TerraGenèse s’est également engagée
Porte de Vulcain dans une opération de terraformation de grande
envergure, dont l’objectif est de transformer
 LE ZOO CONGELÉ
À : Durschmid
De : Gordon
Nous avons confirmé les coordonnées, et nous
avons des images orbitales iables qui indiquent que
le zoo congelé de Sharjah est toujours intact. Ce
message est une conirmation de la mission et l’ordre
de la commencer. Petit rappel des consignes  : ton
équipe franchira les défenses de la Terre, localisera les
archives génétiques et pillera tout échantillon toujours
viable. Une avance a été déposée sur le compte en
séquestre, selon les instructions fournies. Des bonus
seront ajoutés une fois la saisie évaluée, selon les
taux dont nous avons convenus. Les frais de nouvelle
morphose seront aussi offerts à tous les membres de
l’équipe qui ne parviendraient pas à rentrer.
Bonne chance. Si tu t’en sors cette fois, je peux te
garantir plus de boulot. J’ai fait quelques recherches,
et je suis à peu près certain que notre employeur a des
liens importants avec TerraGenèse. Tu sais ce que ça
veut dire. Alors au travail, et évite de te planter.
cette planète et de la rapprocher encore plus des conditions de la
Terre. La sculpture du sol, la création de rivières et la conception
d’autres éléments de paysage sont des marchés de premier ordre.
À ce qu’il paraît, la chose la plus impressionnante qui ait été faite
jusqu’à présent a été d’utiliser des bombes à fusion pour créer un
véritable volcan. L’ensemble du projet de terraformation et de ré-
serve naturelle emploie presque 3 000 personnes. Si vous avez les
compétences adéquates, les salaires sont élevés. Les géologues et
les ingénieurs de terraformation sont actuellement très recherchés,
mais un bon biologiste pourra lui aussi choisir son salaire.
RESSUSCITER LE PASSÉ
En plus de ressusciter les formes de vie terriennes qui se sont
éteintes pendant la Chute, les équipes de recherche qui travaillent sur
ce projet recréent également des animaux qui ont disparu il y a des
centaines, des milliers ou même des dizaines de milliers d’années. Le
dodo, l’auroch, la vache de mer et le moa igurent à leur palmarès.
Cependant, leurs projets les plus récents sont encore plus ambitieux.
Une hypercorp vénusienne, Millipore, est chargée de la recons-
truction d’un certain nombre de créatures du Pléistocène, à partir
des fragments d’A.D.N. retrouvés dans leurs restes. Ses scientiiques
ont déjà ressuscité le mammouth impérial, le rhinocéros laineux et le
paresseux terrestre. Ils essaient actuellement de créer des glyptodons
et des canis dirus. Une autre équipe travaille sur la recréation des
dinosaures. Faute de disposer d’A.D.N., ces chercheurs se servent des
données actuelles pour tenter de concevoir de toutes nouvelles créa-
tures transgéniques et néogénétiques, dont les squelettes et autres
caractéristiques physiques seraient comparables à ce que l’on sait
des dinosaures. Certains des biologistes avec qui j’ai discuté pensent
que ce projet n’est guidé que par la vanité, et que les résultats ob-
tenus ne sont que la concrétisation de l’idée que nous nous faisons
des dinosaures. Il n’en demeure pas moins que les résultats sont
UNE PRÉSERVATIONNISTE EN CAVALE
À : <crypté>
De : <crypté>
Intelligence stellaire a conirmé que Rei Coronado
avait franchi la Porte de Vulcain en direction de l’Arche
céleste sous une fausse identité. Contrairement à ce qui
avait été initialement rapporté, la tentative d’assassinat
de Coronado ayant eu lieu à Vo Nguyen trois mois
plus tôt n’a fait que tuer un fork bêta. Bien que ses
sauvegardes, stockées dans une banque noire de corps
des revendicaterres, aient été conisquées, nous avons
la preuve que son alpha s’était darkcasté sur Gerlach
au préalable. Après avoir suivi sa piste, nous avons
identiié sa nouvelle couverture : Elizabeth Erin, une
paléontologue/biogénéticienne à l’histoire falsifiée.
Affublée de cette identité, elle a commencé à travailler
comme free-lance pour une hypercorp chargée de la
résurrection du ptéranodon, travail pour lequel elle a
été mutée sur l’Arche céleste. Depuis lors, elle a disparu.
Il est tout à fait probable qu’elle ait établi un contrat
avec une cellule écoterroriste située sur l’exoplanète.
Compte tenu de son aptitude à organiser des attentats
spectaculaires, nous pensons que ce n’est qu’une ques-
tion de temps avant que cette cellule attaque.
impressionnants. J’ignore si un allosaure ressemblait vraiment à ce
que j’ai vu ici, mais ceux qu’ils ont créés sont capables d’engloutir
n’importe quel morphe en moins de deux bouchées.
LA ZONE TOURISTIQUE
Les recherches génétiques et celles dans le domaine de la terra-
formation sont coûteuses, mais TerraGenèse et ses partenaires hy-
percorps savent que beaucoup de gens rêvent de vivre l’expérience
d’un voyage par les Portes de Pandore, ressentent de la nostalgie
pour la Terre, ou veulent avoir un aperçu d’une faune exotique. Ces
personnes, ainsi que tout gatecrasheur qui aurait mis de l’argent
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
de côté, peuvent venir s’amuser en compagnie des animaux dans
les jungles et forêts de l’Arche céleste. Une zone de 100 kilomètres
carrés, située le long de la côte, près de l’équateur, est entourée par
une immense barrière équipée de balises de défense. Tous les grands
animaux de cette zone sont munis d’implants neuronaux qui les
rendent dociles lorsqu’ils se trouvent à moins de 30 mètres d’un
touriste. Il est possible d’y admirer les animaux vivre en liberté, et
de sufisamment s’approcher d’un lion ou d’un mastodonte pour
le caresser. Une zone de 10 kilomètres carrés abrite même environ
une centaine de recréations de dinosaures, toutes dotées de cet im-
plant. À ce qu’il paraît, certaines personnes aiment chevaucher les . 4.4.4.4.4.
tyrannosaures – vu qu’ils puent autant que des charognes vieilles 4 .4 .4.4.4
d’une semaine, j’ai plutôt du mal à les comprendre. Le seul pro-
4.
.
.4.4
blème, avec la zone touristique, c’est que certains visiteurs ignorent
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
les avertissements et partent essayer de caresser des animaux qui se
trouvent en dehors de ce périmètre sécurisé. Des habitants m’ont
ainsi parlé d’enregistrements orbitaux qui ont révélé qu’un seul
tigre avait mangé au moins trois de six touristes disparus, de cette
façon.
.4.
127
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
128
SOLENNEL accablés de tristesse, les plumes basses. Nos pensées vont
Solennel est une planète tellurique dotée d’une atmosphère vers Yong-mei, dont le châssis du cerveau fut rompu, et dont
ine mais respirable, et d’océans recouvrant 70 % de sa sur- l’âme est torturée par le souvenir d’une mort lente, dissoute
face. Étant donné sa proximité avec son étoile (0,6 UA) et la par les vents luddites de Solennel.
longue durée de sa journée, cette planète est soumise à des Battus, mais pas vaincus. Et les cœurs iers ne se reposent
températures des plus variées. Aux endroits où elle est la plus guère longtemps. Nous cherchâmes des conseils parmi les
élevée – 85 °C –, les océans bouillent littéralement, le point arbres d’Acajou. La sagesse nous parvint des longs couloirs
d’ébullition local étant atteint à 79 °C. d’Ilmarinen. Si le métal n’est pas la réponse, n’avons-nous
Mais l’aspect le plus intéressant de Solennel est sa faune pas accès au diamant, plus dur de tous les revêtements ? Et ils
locale. C’est un gatecrasheur qui l’a le mieux décrite, dans le revinrent, les éclaireurs, pour sonder les collines de Solennel,
récit suivant. et ils revinrent, les arpenteurs, dans des habits de pierre. Des
habits dificiles, et longs à produire, mais ce labeur fut ré-
UN PARADIS SOUS CLÉ compensé quand nous pûmes les vêtir. Dans le soufle de ce
[Journal personnel, Lunah Speedwell, Néo-avien] monde voltigent des créatures plus que merveilleuses, mi-
Comme elle est prometteuse ! Tel l’oisillon, dont les yeux croscopiques, extraterrestres, inconnues. Enveloppées dans
étincellent d’espoir, dont le bec recourbé lance de joyeux pé- les fondations de l’écologie de Solennel, ce sont de délicats
piements. Et pourtant, le bec d’un nouveau-né est tranchant prétendants au trône auquel nous aspirons.
pour l’imprudent, oh oui. Des guerres minuscules livrées par les plus petits des sol-
Chapeaux à la main, les sauvages sont venus nous voir, dats. Des essaims de nanites se battent pour nous. Mais nos
pour nous proposer une aventure qu’il nous fut impossible voyageurs doivent redoubler de vigilance, car une simple
de refuser, car qui peut résister au chant de vents toujours coupure peut conduire à des problèmes insoupçonnés.
nouveaux  ? J’étais du premier vol, ier et audacieux. Nous Ce conte devrait s’arrêter ainsi, avec les acclamations des
partîmes à dix, par la Porte de la Fissure, sûrs de nous. De vainqueurs. Ce conte devrait s’arrêter ainsi, car vous pourriez
nouveaux mondes à revendiquer, et non à conquérir, comme ensuite venir contempler les plaines de cette herbe orange vif,
certains le suggèrent. Les merveilles que nous vîmes  ! Oh, voir les tiges de lichens inconnus des hommes.
l’herbe et sa lueur orange, le scintillement de la rosée sur des Mais malheureusement, l’histoire continue, et bien-
roches léchées par le lichen ! Dans les airs, des cris familiers, tôt s’emplit de malheurs. Un village fut construit dans les
en langues inconnues, lancés par des cousins éloignés. champs de lichen, un centre de recherche haut comme un
Ils sont ins, ces airs, mais pas sufisam- arbre. Taillé dans le bois, renforcé par des
ment éthérés pour m’empêcher de m’en- résines, ixé par des clous de diamant. Et
voler, et d’explorer le paysage autour du l’appel fut lancé, venez voir les merveilles !
site de la Porte. Semblable à la Vieille Terre SOLENNEL Et l’appel fut lancé, ce monde est luxuriant
elle était, et est toujours. Tous, nous étions et sauvage  ! Et ils vinrent, la guerre dans
béats d’admiration, et tous, nous avons leur cœur, et ils vinrent, les néo-prims, avec
Type :
juré solennellement de ne jamais l’ex- Tellurique (semblable à la Terre) la claire intention de nous tromper.
ploiter. Ironie, ton nom est amer sur nos Les rumeurs volent, comme on dit dans
Étoile principale :
langues. Le camp était à peine érigé que K1V (naine orange) les habitats, les rumeurs volent, et ensuite
Khaleel le vaillant parla de douleur dans tout est possible. Rapidement, les pèlerins
Gravité :
ses yeux. Peu de temps après, la peau de 0,84 g vinrent voir leur nouveau monde, la Terre
Yong-mei se ternit, des tâches visqueuses promise de leurs philosophies. Certains
Diamètre :
s’étendant sur ses membres brillants de 10 830 km dirent que cette journée passa lentement,
métal. que leur conduite était plaisante, et leurs
Pression atmosphérique :
Nos paquetages, emplis de remèdes, 0,45 atm mots éloquents. Mais de toutes les fa-
ne furent d’aucun secours. Les yeux de çons que vous pourriez le voir, mes amis,
Composition de l’atmosphère :
Khaleel, souvenirs d’un conlit passé, 62 % d’azote, 35 % d’oxygène ils ne voulaient simplement pas partager
n’étaient pas ceux avec lesquels il était né. « leur » monde avec nous autres, oiseaux
Température à la surface
Ils glissèrent hors de son crâne alors que (Min/Moy/Max) : hérétiques.
Yong-mei tombait en arrière avant de se –110 °C/13 °C/85 °C Il est étrange que des êtres haïssant toute
dissoudre sous nos yeux. Nos ectos sui- Durée du jour : technologie se soient emparés d’un fusil
virent rapidement, nos muses hurlant pi- 288 heures sans même y réléchir à deux fois, mais ils
teusement de concert avec les sanglots de Période orbitale : considèrent Solennel comme leur planète,
leurs amis. Puis ce fut le tour de notre ma- 193 jours et ils avaient donc l’intention de la prendre
tériel, fondant et glissant dans la bouillie par la force et le feu. Leur raid était inat-
Satellites :
de plastique et de métal répandue au sol. 1 tendu, mais précis et bien organisé. Leurs
Solennel n’a que faire des matériaux Accès par : armes étaient préparées face aux effets du
des hommes. Les métaux, plastiques et Porte de la Fissure climat, et nous savions qu’un traître se ca-
polymères, tous sont anéantis par une poi- chait parmi nous. Ils organisèrent leur at-
gnée de poussière. Une joyeuse bande nous taque pendant un changement d’équipe, à
partîmes, mais en loques nous revînmes,
la Porte. Leur connaissance de nos habitudes a presque fait
réussir leur crime.
Mais un monde si fortement désiré ne sera pas aisément
perdu. Nous fûmes surpris par notre immense fureur face à la
trahison des pèlerins, et nous déchaînâmes sur eux un arsenal
secret conçu pour les vicissitudes de Solennel. Ils répondirent
de la même manière, et cinq jours et six nuits nous éclairâmes
les collines de nos feux. Notre rage était si grande que ce n’est
qu’après six jours que nous nous arrêtâmes pour réléchir et
pour nous demander s’il n’était pas temps de nous détourner
de cette voie guerrière.
Un pseudo-traité fut placé en face d’eux, et ils l’acceptèrent
à contrecœur, pour le moment du moins. Et aujourd’hui, ils
complotent contre nous depuis leurs cachettes dans les col-
lines, leurs villages des modèles de leur style de vie. Ils croient
que nous ne sommes que des parasites ignorants, incapables
d’apprécier leur nouveau paradis.
Mais cet oiseau méiant distingue très bien un faucon
d’un héron. J’ai entendu les murmures de nos invités indé-
sirables. Une simple épidémie, un revers inattendu, et leurs
belles convictions échoueront le test. Déjà ils murmurent, des
malades et des blessés. Déjà le vent l’apporte, la saveur de
leur peur. La lune turquoise s’élève au-dessus des forêts de
Solennel, nos problèmes s’envoleront bientôt loin d’ici. Mais
que transporteront-ils quand ils s’en iront des forêts, et où
iront-ils quand ils partiront ?
La lune se lève sur les collines de Solennel, mais le sommeil
a souvent du mal à me trouver. Je pense aux lieux dépourvus
de petits soldats, je pense à ces lieux et mes
craintes s’apaisent.
UN ENDROIT AGRÉABLE À VISITER, SOLIS ORTUS
SANS JOUETS
[Wiki d’exoplanètes : Solennel]
La lore locale consiste principalement en Planète tellurique en rotation synchrone
(semblable à la Terre)
des organismes semblables au lichen, dont
beaucoup de variétés différentes peuvent
être trouvées sur la planète. Fait intéressant,
les spores omniprésentes de ces organismes
consument, au sens propre, les plastiques
SOLIS ORTUS
Solis Ortus fait l’objet d’une attention particulière, non
seulement car il s’agit d’un point de convergence, doté de
pas moins de sept Portes de Pandore, mais aussi car cette
exoplanète fait partie de celles où des artefacts des Iktomis
ont été découverts.
RAPPORT DE TERRAIN
Posté par : Peacock Jones, proxy Firewall
Solis Ortus, où « lever de soleil » en latin, porte bien son nom.
C’est immanquablement l’aube quand on traverse la Porte, et
ça ne change jamais. La Porte de Pandore de ce système stel-
laire est localisée à une latitude où la froide étoile rouge de
l’exoplanète reste perpétuellement juste au-dessus de l’horizon.
Elle est assez proche pour que l’étoile semble faire trois fois le
diamètre d’une pleine lune sur Terre. Comme Solis Ortus est en
rotation synchrone, il n’y a aucun cycle jour/nuit. Les ombres
ne se déplacent jamais, et l’étoile reste toujours exactement au
même endroit dans le ciel. Une moitié de cette planète est pié-
gée dans une nuit éternelle, et l’autre, dans un jour sans in.
Entre les deux, c’est le crépuscule permanent. Même en dis-
posant de bons hacks circadiens, cet endroit vous bousille le
cerveau. Tout semble un peu hors du temps durant au moins les
100 premières heures qui suivent votre arrivée.
Le climat local est lui aussi un peu dingue. Les deux extrêmes
de Solis Ortus sont le pôle chaud, là où l’étoile est toujours à
son zénith, et le pôle froid, à l’opposé de la planète, plongé
dans une nuit éternelle. Les températures des pôles sont plutôt
constantes : celle du pôle chaud est voisine
de 80 °C, alors que celle du pôle froid oscille
autour de –70 °C. À proximité de la région
au crépuscule perpétuel, elles vont de 15 °C
à –13  °C. L’une des autres caractéristiques
Type : de Solis Ortus qui marque immédiatement
tous ses visiteurs est le vent qui y règne.
Comme l’air chaud s’élève et l’air froid re-
Étoile principale : tombe, les vents de Solis Ortus souflent
M2V (naine rouge)
toujours dans la même direction. Près de
Gravité : la surface, des vents frais souflent du pôle
0,91 g
froid vers le pôle chaud, tandis que plus

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

Diamètre :
à une vitesse alarmante. Et en plus de ces 12 400 km
spores, une multitude de bactéries locales
Pression atmosphérique :
sont acides et rongent le métal, si bien que 1,2 atm
les métaux non protégés se corrodent rapi-
Composition de l’atmosphère :
dement. En pratique, tout matériel apporté 82 % d’azote, 15 % d’oxygène, 3 %
ici par des gatecrasheurs est constamment d’argon
menacé. Les morphes synthétiques sont par- Température à la surface (moyenne) :
ticulièrement à risque, et même les biomor- –59 °C (face nuit), 7 °C (terminateur), 49 °C
(face jour)
phes munis d’implants de surface souffrent.
S’il existe des précautions pour minimiser Durée du jour :
N/A (rotation synchrone)
ces risques, elles empêchent la viabilité
d’opérations à long terme.
Période orbitale :
En raison de ses effets sur la technologie,
37 jours
haut dans l’atmosphère, des vents chauds
souflent du pôle chaud vers le pôle froid.
Selon le paysage local, la force de ces vents
varie entre 20 et 40  kilomètres heure  ; ils
ne cessent jamais. Seules les zones exposées
du côté jour des montagnes ou des grandes
collines sont à l’abri de ces vents constants.
NUIT ET JOUR
La face nuit de Solis Ortus est étrange
et inhospitalière. Des plantes robustes do- . 4.4.4.4.4.
tées de grandes feuilles y poussent jusqu’à 4 .4 .4.4.4
1 500 kilomètres du terminateur. Plus loin,
4.
.
.4.4

Satellites :
Solennel est vue par certains bioconserva- les températures baissent progressivement :
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

teurs comme un foyer extrasolaire idéal.
Mais l’établissement initial d’un groupe de
néoprimitivistes s’est très mal passé, quand
un conlit a éclaté entre ces colons et un
groupe de chercheurs néo-aviens.
Aucun
de froides, elles deviennent exceptionnelle-
Accès par :
Porte de Vulcain ment glaciales. Dans cette région privée de
lumière, la surface des océans est toujours
gelée, et un vent glaçant venu du pôle froid
soufle sans répit. Le reste de la face sombre
.4.

129
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
130
de Solis Ortus n’est rien de plus qu’un désert aride où la vie ne
réside que dans de petites poches disséminées autour de che-
minées hydrothermales, de sources chaudes et d’autres points
chauds volcaniques. La vie que l’on y trouve est extrêmement
exotique, et son lien de parenté avec le reste des formes de vie
de Solis Ortus n’est que distant.
La face jour de Solis Ortus, en revanche, est plus hospita-
lière, bien qu’austère, elle aussi. Un désert sec et aride entoure
le pôle chaud sur un rayon de 2 500 kilomètres. Seule la faune
la plus résistante y subsiste. Un peu plus loin, des précipita-
tions régulières arrosent la terre, et le paysage est un mélange
de savanes, de jungles étouffantes et de mers chaudes et peu
profondes. À proximité du terminateur, la vie foisonne.
La région du terminateur, une bande de terre large de
2 000 kilomètres où le crépuscule est perpétuel, est l’endroit
le plus hospitalier de Solis Ortus pour les transhumains. Les
quelques colonies qui ont été établies sur cette planète jusqu’à
présent l’ont toutes été dans cette zone circulaire.
UNE VIE EXOTIQUE
Comme l’étoile de cette planète ne se déplace jamais dans le
ciel, ce qui s’apparente aux plantes de Solis Ortus a évolué pour
acquérir la capacité de se déplacer. Les premiers gatecrasheurs à
avoir visité cette planète ont baptisé ces êtres exotiques des plan-
tanimaux. Si les plus grands d’entre eux atteignant la taille d’un
arbre, ils ne peuvent se déplacer que lentement ; les équivalents
des graminées, des fougères et de la végétation des sous-bois
peuvent se déplacer sur de longues distances, à des vitesses mo-
dérées. En plus de racines mobiles qui peuvent progressivement
creuser ou s’extraire du sol, ces créatures possèdent également de
courtes vrilles qui leur permettent de se traîner lentement sur le
sol. La plupart des plantanimaux se déplacent à des vitesses al-
lant de 0,1 à 0,5 kilomètre heure, et beaucoup migrent constam-
ment. Les plus lents d’entre eux se contentent de changer de lieu
quand ils ont épuisé le terrain sur lequel ils étaient, ou pour sortir
de l’ombre d’un plantanimal plus grand. L’immense majorité des
espèces de plantanimaux peut être trouvée dans la zone tem-
pérée située entre le pôle chaud et le terminateur. Cependant, il
arrive que certains des plantanimaux les plus rapides traversent
le terminateur, et s’aventurent sur la face nuit, fraîche et peu
peuplée, ain de puiser des nutriments dans le sol. Ils repartent
ensuite sur la face jour pour absorber les rayons de leur étoile
et pour assimiler ces nutriments. Les plus véloces parcourent
jusqu’à 10 kilomètres par jour, et peuvent s’écarter de près de
1 500 kilomètres du terminateur, dans les deux directions.
Les plantanimaux sont des créatures qui se déplacent relati-
vement lentement, mais certains possèdent des épines pointues :
ils peuvent donc se mouvoir pour se défendre s’ils sont atta-
qués. Les plantanimaux sont chassés par l’équivalent local des
herbivores, qu’il est donc juste de qualiier de prédateurs. Ces
créatures carnilorales sont quant à elles les proies de prédateurs
plus rapides et plus dangereux. Il semblerait que Solis Ortus n’ait
jamais abrité de formes de vie intelligentes.
Les nombreuses espèces de plantanimaux et l’écologie de
Solis Ortus ont attiré l’attention de beaucoup d’astrobiologistes.
Aucune forme de vie n’y est comparable à des animaux, à des
plantes ou à des champignons ; toutes les créatures évoluant sur
Solis Ortus font partie du même royaume, et ont la même struc-
ture cellulaire de base.
UNE PLANÈTE AUX MULTIPLES PORTES
Solis Ortus est unique par le fait qu’elle abrite sept Portes
de Pandore différentes (ce qui est aujourd’hui le record pour
une seule exoplanète, voire un seul système stellaire). Toutes se
situent à moins de 2 500 kilomètres de l’équateur. Chacune des
sept Portes de Solis Ortus dispose d’une longue liste, a prio-
ri différente, d’adresses, si bien que cette planète est l’un des
principaux points de convergence du voyage interstellaire. Mais
contrairement à d’autres mondes-points de convergence, tels
que Portail, les diverses Portes de Solis Ortus ne sont pas regrou-
pées en un seul et même endroit : trois d’entre elles se trouvent
sur la face jour, deux autres dans la région du terminateur, et les
deux dernières sur la face nuit.
LES HARPES À VENT
Même ceux qui ne sont jamais venus sur cette planète ont
probablement entendu parler de ce qui fait sa renommée : les
quelques dizaines de structures qu’on appelle les harpes à vent.
Il s’agit de sculptures d’apparence délicate, mais qui se révèlent
d’une exceptionnelle solidité. Elles sont composées d’une sé-
rie de ins rubans de métal légèrement souples, disposés en de
grandes bobines abstraites d’environ 6 à 8 mètres de diamètre.
Ces bobines de métal sont toutes enfermées dans des cadres
ovales faits d’un matériau rigide, qui sont posés sur de ins pi-
liers mesurant entre 3 et 5 mètres de haut. Toutes ces structures
sont situées dans des zones dégagées, de manière à ce que les
vents souflent au travers sans discontinuer. Cela crée des sons
étranges, parfois mélodieux, qui peuvent être entendus à des ki-
lomètres à la ronde. Même s’ils ne montrent que peu de signes
d’érosion, ces artefacts ont au moins 10 000 ans. En raison des
similarités de certains éléments de leur architecture avec des re-
liques retrouvées autre part, la plupart des xéno-archéologues
pensent aujourd’hui que les harpes à vent ont été conçues par
les Iktomis.
Compte tenu des récentes avancées faites sur Écho V, au su-
jet de l’enregistrement de musique des toiles architecturales des
Iktomis, les xéno-archéologues analysent actuellement les mor-
ceaux des harpes à vent et les comparent avec les enregistrements
provenant d’Écho. Des différences marquées les distinguent,
sans que l’on sache encore ce que cela signiie. Les harpes à vent
émettent également des notes subsoniques détectables par les
sismographes à des dizaines de kilomètres à la ronde.
Les harpes à vent se situent systématiquement à proximité
d’une Porte de Pandore. Chaque Porte est entourée de deux
à sept harpes à vent, à une distance inférieure à 500  mètres.
Quelques-uns des chercheurs que j’ai interrogés pensent qu’au
lieu, ou peut-être en plus, d’être des sculptures musicales, ces
harpes à vent pourraient servir à surveiller ou à signaler le
statut des diverses Portes de Pandore, peut-être grâce au son
qu’elles produisent. Cette théorie est certes élégante, mais rien
ne l’accrédite.
DES TRACES DES IKTOMIS
D’autres vestiges iktomis ont été retrouvés sur Solis Ortus,
ce qui tend à conirmer l’hypothèse selon laquelle ils seraient
les créateurs des harpes à vent. Sur la face nuit de Solis Ortus,
où les formes de vie se font rares et où l’érosion et l’usure
sont lentes dans les zones bien protégées du vent, des gatecra-
sheurs ont récemment découvert les ruines d’une petite colonie
iktomie située à 1 900 kilomètres du termi-
nateur. Des fouilles dans le permafrost de
cette région ont également révélé plusieurs
centaines de coquilles à rêve iktomies, sem-
blables à celles retrouvées sur Goutte.
D’AUTRES VISITEURS
De nombreuses preuves montrent que
Solis Ortus a été visitée par toute une va-
riété d’espèces extraterrestres, ce qui est
logique compte tenu du nombre de Portes Pression atmosphérique :
qui s’y trouvent. Les ruines des Iktomis
et leurs harpes à vent ne sont que l’un de Composition de l’atmosphère :
ces nombreux signes de visite – peut-être 59 % d’azote, 35 % d’hélium, 4 %
le plus récent. Un complexe de bâtiments
extrêmement érodé, situé près de la Porte Température à la surface
Gamma, à 300  kilomètres sur la face nuit
de Solis Ortus, forme les plus vieilles ruines
de la planète. À en juger pas la disposition
des érosions et grâce à plusieurs méthodes
de datation, on pense que ces bâtiments ont
été construits il y a un peu plus de 300 mil-
lions d’années. Aujourd’hui, il n’en reste que
quelques murs très usés, faits d’un matériau
inconnu plus dur que le diamant, et des
fragments de circuits imprimés, intégrés à
plusieurs surfaces. À ce stade, tout ce qu’on
sait au sujet de ces extraterrestres, c’est
qu’ils devaient être plutôt grands. Les portes
mesurent toutes 4 mètres de haut et 2,5 mètres de large, et les
restes des quelques systèmes de contrôle placés sur les murs
sont tous placés à 3 mètres de hauteur.
Vu le nombre de Portes présentes sur Solis Ortus et sur
d’autres points de convergence, certains xénologistes estiment
que nous devrions concentrer nos ressources sur des mondes
comme celui-ci si l’on souhaite favoriser un premier contact.
Les chances qu’un gatecrasheur extraterrestre arrive par une
Porte située sur un point de convergence y sont en effet nette-
ment plus élevées qu’ailleurs. C’est peut-être un élément que
Firewall devrait garder à l’esprit lorsque l’agence prépare des
SYNERGIE tester un prototype d’interface Toile, qu’ils se
soient retrouvés isolés sur une planète extra-
Type : terrestre, qu’ils aient été coupés de la civilisa-
Tellurique tion transhumaine pendant cinq ans, et qu’ils
Étoile principale : aient eu à surmonter les nombreux problèmes
G9V (naine jaune) qui auraient pu mettre in à leur colonie, ils ont
Gravité : persévéré et même prospéré. Il est dificile de
0,98 g savoir s’ils ont choisi en toute conscience leur
Diamètre : forme particulière d’esprit collectif (comme
15 100 km l’appellent de nombreux Synergistes), ou s’il
s’agit de la conséquence logique de leurs im-
1,7 atm plants Hypertoile uniques, et du stress causé
par leur situation de survie. Et s’il ne s’agissait
pas d’un véritable choix, qui parmi eux serait
d’oxygène
en mesure de nous le dire ?
Contrairement à ce que le titre de cet article
(Min/Moy/Max) :
–90 °C/6 °C/50 °C peut laisser penser, les Synergistes prennent
souvent le soin de préciser qu’ils ne forment
Durée du jour :
25 heures pas à proprement parler une intelligence col-
lective. Ils ne sont pas devenus une seule entité,
Période orbitale :
183 jours répartie entre différents corps. Ils ont un esprit
de groupe, et se partagent leurs pensées, leurs
Satellites :
Aucun souvenirs, leurs perceptions et leurs émotions,
tout en conservant leur individualité. Cette
Accès par :
Porte de Pandore nuance est importante, ne serait-ce que pour
éviter les préjugés négatifs que fait naître cette
idée de dissolution de l’individu dans un esprit
collectif homogène. Les Synergistes ont aussi
bien fait comprendre qu’ils peuvent s’isoler
des autres dans l’esprit de groupe, et donc maintenir la coniden-
tialité de leurs pensées ou de leurs sensations. Cela étant, ils pré-
fèrent de loin rester connectés, et ressentent du stress s’ils sont sé-
parés des autres pendant trop longtemps. S’agit-il réellement d’un
choix ? Ou seulement d’un simulacre d’individualité ?
À moins d’y être contraints, les Synergistes sortent rarement
seuls de leur colonie. Ils se regroupent en règle générale par trois.
Les alentours de leur colonie et toutes les zones dans lesquelles ils
voyagent la plupart du temps sont couverts de nœuds Hypertoile
sans il, ain de pouvoir garder le contact avec la colonie, même
lorsqu’ils sont loin. Si un Synergiste se retrouve coupé du reste de

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

plans d’urgence destinés à faire face à de tels événements.
SYNERGIE
Tout le monde a déjà entendu cette histoire. Celle de la
deuxième colonie extrasolaire, mystérieusement coupée du
monde pendant plus de cinq ans. Lorsque le contact fut réta-
bli, ses habitants s’étaient transformés – ou avaient évolué ?
– en un étrange esprit collectif. Bizarres pour certains, terri-
iants pour d’autres, la plupart des Synergistes ont choisi de
faire perdurer leur colonie en groupe.
À LA RENCONTRE D’UNE INTELLIGENCE
la population, il essaiera de s’y reconnecter le plus vite possible.
Sur une courte période, des individus isolés réagissent normale-
ment et ne semblent pas particulièrement perturbés. Ces sépara-
tions peuvent même être utiles dans certaines circonstances, et des
groupes de cinq à vingt Synergistes se déconnectent parfois du
reste de la communauté lorsqu’ils font quelque chose de particu-
lièrement dificile ou d’exigeant, très certainement ain de parvenir
à se concentrer plus eficacement sur une seule tâche. Par contre,
cela ne dure jamais plus d’une demi-journée. Quand la coupure
se prolonge, le changement de leur comportement est presque
inquiétant. J’ai été témoin d’un cas où l’individu concerné pou- . 4.4.4.4.4.
vait encore agir et parler, mais il était devenu froid et renfermé, 4 .4 .4.4.4
émotionnellement distant – presque mort, en fait – comme s’il
4.
.
.4.4

COLLECTIVE TRANSHUMAINE souffrait d’une profonde dépression. J’ai entendu parler d’autres
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

Par Charles Prasong, rédacteur pour le compte de Humanity+ :
Aventures dans une transhumanité luctuante
Certains considèrent que ce qui est arrivé aux Synergistes est
une horrible tragédie. Du propre aveu des Synergistes, c’était une
bénédiction. Bien qu’ils aient risqué leurs propres esprits pour
cas où des Synergistes privés de leur esprit collectif pendant trop
longtemps ont été atteints d’autres troubles de la personnalité et,
pour au moins l’un d’entre eux, sont devenus extrêmement agités
et violents. Cela n’augure rien de bon pour le maintien de l’indivi-
dualité, même si certains pourraient rétorquer qu’il ne s’agit que
.4.

131
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
132
d’un signe de manque. N’ayant jamais fait l’expérience de l’intense
lien social que permet d’établir l’esprit collectif, il est dificile de se
prononcer sur cette question (les Synergistes refusent en effet de
fournir des LX aux non-Synergistes).
Bien entendu, il existe au moins un groupe de Synergistes qui a
quitté l’esprit collectif : les néo-synergistes, qui vivent aujourd’hui
sur Octavia. J’ai en fait passé quelque temps avec eux avant de ve-
nir sur Synergie. Les deux groupes ont un comportement très simi-
laire, mais les Synergistes sont clairement moins sociables avec les
étrangers. Peut-être est-ce simplement parce que les néo-synergistes
se sont réadaptés à la vie avec d’autres transhumains. Il semble
clair, toutefois, que les néo-synergistes conservent une plus grande
part de leur individualité du moins, c’était le cas avec ceux que j’ai
rencontrés. Les Synergistes, en revanche, montrent une intrigante
intimité de personnalité. Les uns inissent souvent les phrases des
autres, ou changent d’interlocuteur au milieu d’une conversation,
et il est donc parfois dificile de savoir exactement avec qui l’on
parle. La plupart d’entre eux peuvent apprendre à éviter de tels
comportements lorsqu’ils sont en compagnie d’étrangers, mais le
naturel revient au galop quand ils sont enthousiastes ou distraits
par quelque chose. La variété de types de personnalité semble éga-
lement plus réduite, plus concentrée, chez les Synergistes. Aucun
d’entre eux n’avait un comportement qui différait radicalement
des autres. Peut-être s’agit-il d’un effet secondaire de notre mimé-
tisme social, mais si tel est le cas, ce phénomène est d’une tout
autre amplitude que chez le reste des transhumains.
LES DRONES
Après s’être retrouvés isolés de force de leur planète, les
Synergistes disposaient de quelques outils technologiques mo-
dernes leur permettant de répondre à certains de leurs besoins de
survie. Pour d’autres, en revanche, ils étaient totalement dépour-
vus de ressources. La présence de verrouillages numériques sur
leurs quelques FabLabs et la pénurie de schémas les ont parfois
empêchés de construire ce dont ils avaient besoin (ou la quan-
tité nécessaire). Leurs sustenteurs et leurs réserves de nourriture
n’étaient pas sufisants pour nourrir la colonie à long terme, et il
était donc primordial qu’ils cultivent leur propre nourriture (ou
plutôt, plus de nourriture que prévu initialement).
Avec une population de seulement 250 habitants et avec très
peu de bots, l’un des premiers besoins de la colonie fut simple-
ment la main d’œuvre. Comme la colonie était censée être une
expérience sur les implants, elle était heureusement équipée
d’installations médicales bien fournies, notamment capable de
procéder à des clonages limités. L’une des premières initiatives
de la colonie fut donc de produire un certain nombre de cosses
équipées d’implants Hypertoile. Ces cosses n’étaient pas dotées
d’IA, mais étaient incorporées, via leurs implants, dans l’esprit
collectif. N’importe quel Synergiste peut manipuler l’une de ces
cosses comme un drone téléguidé, et la ranger dans un lieu adé-
quat lorsqu’il n’en a plus besoin.
Cela n’a rien d’inhabituel, contrairement à la bien plus étrange
tentative de se reproduire que les Synergistes ont menée. Un cer-
tain nombre d’enfants sont nés dans les premiers temps de la
colonie, grâce à de rares exo-utérus, ou par voie naturelle. Ces
enfants ont été intégrés dans l’esprit collectif synergiste dès le
moment où leur cerveau a été en mesure de supporter les im-
plants, c’est-à-dire un peu avant leurs 2 ans. Ce fut un échec tra-
gique. Malheureusement, il fut impossible pour leur cerveau de
continuer à se développer. Les personnalités de tous les enfants se
dispersèrent, absorbées dans l’esprit collectif, jusqu’à ce que leur
corps soit complètement vidé de leur ego. Quand les enfants arrê-
tèrent d’utiliser leur corps, leurs morphes furent modiiés avec des
implants cybercerveau partiels, les transformant plus ou moins
en cosses. Les Synergistes peuvent ainsi se servir de ces corps de
la même manière que leurs cosses drones. Les Synergistes parlent
des enfants comme s’ils étaient toujours avec eux, comme s’ils
faisaient partie de leur gestalt mentale uniiée. Mais tout examen
objectif révélera que les corps des enfants sont vides, lorsqu’ils ne
sont pas manipulés par les autres Synergistes.
LES MULTIS
L’une des déclinaisons remarquables du lien Hypertoile est le
clonage neural à long terme. Certains Synergistes sont connus
pour avoir jusqu’à cinq forks actifs pendant des périodes prolon-
gées avant leur réintégration. Ces forks ne divergent pas de leur
alpha original, car ils maintiennent un contact mental constant
avec l’esprit collectif du groupe. Étrangement, le clonage neural
ne semble être persistant que chez quelques rares Synergistes.
La meilleure explication que j’aie reçue à ce sujet, c’est qu’ils
n’avaient pas besoin de plus d’exemplaires de cette même per-
sonne. La réponse obtenue est la même si l’on demande pourquoi
le nombre de forks d’un même individu se limite à cinq.
STATUT ACTUEL
Depuis que les Synergistes ont rétabli le contact, leur colonie est
bien plus stable. Leur population a augmenté avec l’arrivée dans
leur esprit collectif de personnes intéressées par cette démarche
et même de quelques chercheurs. Jusqu’ici, et à l’exception des
néo-synergistes qui ont créé un esprit collectif distinct dans le sys-
tème solaire, personne n’a volontairement quitté le groupe (et il
n’y a pas eu non plus d’expulsions – aucune n’a été mentionnée,
en tout cas). Des groupes d’environ vingt Synergistes se sont ren-
dus dans le système solaire à deux reprises, mais seulement pour
de courtes périodes.
Aujourd’hui, leur population atteint 476  Synergistes, donc
152 forks. Ils ont aussi environ 120 drones, et leur colonie abrite
généralement un peu plus d’une vingtaine de visiteurs étrangers.
Les Synergistes sont reliés seulement depuis 6 ans, et la poursuite
de leur évolution est manifeste. Je parie que dans une ou deux dé-
cennies, ils auront encore plus l’air d’un seul organisme dotés de
plusieurs corps que d’individus. Si quiconque développe des com-
municateurs IQ à large bande passante, ils se répandront dans la
galaxie. Cette perspective me fascine autant qu’elle m’inquiète.
LA PLANÈTE
Synergie est une grande planète à faible densité. Elle est relati-
vement pauvre en métaux lourds, mais son noyau de fer est sufi-
samment grand pour générer un puissant champ magnétique pla-
nétaire. Étant donné la taille de cette planète et la relative douceur
des vents solaires de son étoile, son atmosphère est extrêmement
épaisse. Bien qu’elle soit irrespirable pour un transhumain non
modiié, le climat est relativement confortable, et il est possible
d’y survivre avec les vêtements adéquats et une source d’air.
En raison de son air épais, Synergie est une planète peuplée de
créatures volantes. Beaucoup des animaux qui y vivent peuvent
soit voler, soit planer. D’autre part, la plupart des plantes dis-
persent leurs graines en gonlant de petits sacs de gaz à hydrogène
LE MYSTÈRE AMBISCIENCE
[Message entrant. Source : Anonyme]
[Décryptage de la clé publique terminé]
Tu as tout à fait raison quand tu affirmes que
l’apparente disparition d’Ambiscience a été passée sous
silence après la redécouverte de Synergie. Quand on y
regarde de plus près, les choses deviennent encore plus
intrigantes. Pour commencer, les trois propriétaires de
l’hypercorp semblent aujourd’hui se détester plus que tout
au monde. L’un d’eux travaille pour Cognite, un autre a
été engagé par ExoTech, et le troisième est apparemment
devenu un margellan et a emporté sa fortune dans les
marges du système extérieur. La répartition de leurs actifs
est alambiquée, c’est le moins que l’on puisse dire. En
plus, les deux principaux neuroscientiiques de la irme
ont disparu depuis sa dissolution. Je soupçonne qu’ils ont
été enlevés par quelqu’un que cette technologie intéresse,
mais il est plutôt intrigant qu’ils ne soient pas réapparus
en même temps que les Synergistes. Leur troisième
principal chercheur était sur Synergie au moment de la
perte de contact, et il avait apparemment rejoint l’esprit
collectif. C’est lui qui est à l’origine des néo-synergistes et
de leur lien Hypertoile amélioré. Il se trouve maintenant sur
Octavia.
Je continue d’essayer de remonter à la source des
rumeurs qui prétendent qu’Ambiscience menait une
expérience Hypertoile secrète quelque part dans le système
solaire. Je te tiens au courant si je trouve quelque chose.
dont la taille est comprise entre celle d’une mandarine et celle
d’un ballon de football. Ces ballons transportent des graines ou
des fruits sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres. Ces
fruits aériens constituent une importante source de nourriture
pour la faune locale, tout comme ces tapis volants de plantes sem-
blables à des algues, maintenus dans les airs par des sacs de gaz à
hydrogène qui poussent sur leurs bords.
Synergie est la planète extraterrestre la plus agréable que j’aie
jamais vue. De par sa gravité relativement faible, la présence
d’arbres à plumes atteignant souvent 100  mètres de haut et la
grande variété de sa faune volante, Synergie est le seul environne-
ment extraterrestre connu qui ressemble un peu aux représenta-
tions artistiques et de science-iction avant-Chute. La présence de
créatures volantes assez grandes pour pouvoir être chevauchées
plaide en faveur de cette idée. Le roc de Synergie, aussi appelé
le sroc par les Synergistes, est vaguement reptilien, comme la
majorité de la faune locale, mais son sang est chaud. De même
que la totalité d’une branche de la faune de Synergie, ses yeux
sont remplacés par des récepteurs infrarouges qui ressemblent à
des zones de peau colorée ; ainsi, il est aussi à l’aise de jour que
de nuit. Si chevaucher une chauve-souris à écailles et sans yeux
ne vous effraie pas, alors préparez-vous à passer un super mo-
ment. Les srocs sauvages sont censés être plutôt agressifs, mais
les Synergistes ont fait des modiications neuronales à certains
d’entre eux pour les domestiquer. Grâce à des implants, ils sont
plus calmes et peuvent être commandés par la pensée. Étant don-
né que beaucoup de Synergistes apprécient autant de chevaucher
les srocs, j’ai bon espoir qu’on pourra réellement se trouver des
points communs. Je sais également que les Synergistes espèrent
faire un malheur en clonant les srocs une fois que l’atmosphère
martienne sera un peu plus épaisse. Pour le moment, ces créatures
peuvent à peine voler sur Mars, et ils ne peuvent pas encore y
transporter de cavalier.
TANAKA
Tanaka doit son nom à Marial Tanaka, la première gatecra-
sheuse à y avoir trouvé la mort. Il s’agit de la lune brûlante d’une
Jupiter chaude en orbite dans le sens inverse de la rotation de son
étoile, une naine jaune. Tanaka est en orbite au sein même de la
ceinture radioactive et du tore de plasma de sa géante gazeuse, ce
qui en fait un environnement trop hostile pour prévoir d’y séjour-
ner à long terme, ou pour que des biomorphes puissent y vivre.
Néanmoins, Tanaka abrite sa propre forme de vie non intelli-
gente locale, même si son exobiologie a soulevé plus de questions
qu’elle n’a apporté de réponses. Pour compliquer les choses, la
faune indigène semble presque artiiciellement agressive à l’en-
contre des transhumains. À quelques rares exceptions près, tous
les gatecrasheurs (y compris les morphes synthétiques) et leurs
véhicules y ont été pris d’assaut. Les astrobiologistes n’arrivent
pas plus à justiier les comportements particuliers de ces créatures,
qu’à comprendre le modèle évolutionnaire qui expliquerait une
telle forme de vie et de tels actes.
On peut actuellement accéder à Tanaka sans restriction, mais il
est déconseillé de s’y rendre sans prendre d’énormes précautions.
En ce moment, une équipe d’astrobiologistes titaniens y fait de
ponctuelles incursions de recherche, dans l’espoir de percer ses
mystères.
L’ÉTUDE DES SINGULIÈRES CRÉATURES DE
TANAKA
Posté par : Ann Carias, astrobiologiste, Université autonome
de Titan
L’une des premières choses que tout gatecrasheur passant la
Porte de Tanaka remarque, c’est que cette planète semble recou-
verte de plusieurs couches de vie, bien qu’elle soit inondée de
radiations. De multiples grandes (compte tenu de la faible gra-
vité) formes de lore tapissent presque toutes les surfaces dispo-
nibles. Les études préliminaires ont montré que ces formes de vies
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
semblent beaucoup plus exotiques sur le plan morphologique que
celles retrouvées jusqu’à présent dans les zones extrasolaires. Ici,
rien ne ressemble de près ou de loin à des arbres, à des buissons, à
des leurs ou à de l’herbe. On y trouve plutôt de grandes tiges, des
truffes énormes portant des ilaments vacillants, d’épaisses haies
tordues en forme de racines, des frondes plumeuses, des excrois-
sances en dôme qui ressemblent à des organes de fructiication, et
des champs lourds de sombres et visqueuses feuilles qui évoquent
de la pourriture. La majorité de cette lore, de couleur noire, beige
sombre ou marron, est recouverte d’une enveloppe dure, presque
chitineuse. L’air est saturé de quelque chose qui fait penser à des . 4.4.4.4.4.
spores ou à du pollen. Des études plus approfondies ont révélé 4 .4 .4.4.4
que cette lore s’apparente en fait plus à des champignons ou à
4.
.
.4.4
des myxomycètes qu’à de véritables plantes.
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
Les premiers explorateurs de cette exoplanète, en voyant ce
qu’ils pensaient être la faune de l’écosystème, ont décrit son ap-
parence, étrangement élancée, maigre et chitineuse. Même après
avoir été attaqués par plusieurs de ces spécimens, qui tuèrent plu-
sieurs de leurs membres, ils ne comprenaient pas vraiment à quoi
.4.
133
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
134
ils avaient affaire. La vie animale, tout comme la vie végétale, est
absente de Tanaka. Ces créatures sont en fait des champignons
ambulatoires – et apparemment prédateurs –, ou quelque chose
du genre. Depuis lors, les formes de vie pseudo-mycologiques de
Tanaka sont classées en deux catégories, « sessile » ou « mobile »,
selon leurs capacités de déplacement.
Un certain nombre de questions restaient déjà sans réponses.
Comment des champignons ont-ils pu dominer les formes de
vie végétales et les faire disparaître ? Les formes de vie végétales
ont-elles seulement existé jour ici  ? S’il s’avère que non, pour-
quoi ? Comment des formes de vie fongiques, qui se nourrissent
normalement de matière animale ou végétale en décomposition,
ont-elles pu se développer dans de telles conditions  ? Quelles
conditions environnementales ont pu stimuler l’évolution de ces
« champignons » de manière à les rendre aptes à se déplacer (cette
lune n’étant après tout pas en rotation synchrone) ? Sous quelles
conditions une telle forme de vie est-elle en mesure de transfor-
mer des caractéristiques de prédateur herbivore ?
Puis, l’étude des échantillons génétiques a débouché sur
quelque chose d’intéressant.
Toutes les formes de vie de Tanaka partagent les mêmes sys-
tèmes génétiques, ce à quoi nous nous attendions, bien que leurs
molécules porteuses d’information se servent d’autres types de
protéines et de sucres que ceux de notre A.D.N. La structure de
ces molécules est aussi plus compacte que celle des nôtres, et porte
un nombre beaucoup plus élevé de leur équivalent de nos chro-
mosomes. Mais ce qui est complètement fou, c’est que tous les
organismes dont nous avions extrait des échantillons sur Tanaka
avaient exactement la même identité génétique. Au début, nous
avons pensé qu’il y avait eu une erreur ou une confusion, mais
les échantillons suivants nous l’ont conirmé. Toutes ces entités
pseudo-fongiques ont exactement le même code génétique. Ce
sont tous des clones.
Bien sûr, beaucoup d’organismes se reproduisent de manière
asexuée, et développent des clones d’eux-mêmes. Ce qui est inha-
bituel, ici, c’est qu’il existe manifestement une grande différence
morphologique d’expression génétique. Des entités sessiles, telles
que des champignons, possèdent les mêmes gènes que des crabes
pseudo-fongiques dotés d’appendices préhensiles. Un tel phéno-
mène nous est absolument incompréhensible.
Ain de conirmer ces résultats, nous avons recueilli des échan-
tillons plus loin à l’aide de drones volants. Nous avons décou-
vert que la propagation de ces organismes clonés est vaste, mais
pas totale. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons la certitude que deux
autres identités génétiques sont présentes parmi les formes de vie
de Tanaka. Elles sont toutes deux situées à une distance signiica-
tive (à plus de 1 000 kilomètres) de la Porte. Leurs gènes étaient
similaires, cependant, ce qui est le signe d’une lignée commune.
Ces deux identités génétiques dominaient leurs propres zones, de
la même façon que l’originale.
Nous sommes bien sûr fascinés par les déis évolutionnaires
que représente l’écosystème de Tanaka. Des recherches plus pous-
sées sont justiiées, malgré l’étrange et systématique hostilité que
nous témoignent les formes de vie mobiles. Toutes les expéditions
que nous avons envoyées ont ini par être attaquées, les cher-
cheurs subissant souvent des blessures. Celles-ci sont la plupart
du temps mortelles, étant donné les sortes de mycotoxines dont
ces créatures sont porteuses. Il est arrivé qu’une équipe entière
de recherche soit éliminée, à l’exception d’une gatecrasheuse plus
chanceuse qui fut miraculeusement épargnée,
bien qu’elle ait été à leur merci. En fait, c’est le
seul cas où des mobiles ne s’en sont pas pris à
quelqu’un alors qu’ils en avaient l’opportunité.
Néanmoins, nous avons l’intention de pour-
suivre l’exploration par voie aérienne, car cette
exoplanète semble n’abriter aucune forme de
vie qui sache voler.
UNE SURVIVANTE SOURCE D’INDICES
À : Ives, proxy
De : Squee, scanner
Hé, Ives ! regarde-moi ça. J’étais en train de
Pression atmosphérique :
collecter des données pour notre dossier sur
Tanaka, et j’ai lancé une recherche sur le nom
Composition de l’atmosphère :
de la seule survivante, Ananda Petroda. Il se 59 % d’azote, 35 % de dioxyde de carbone,
trouve qu’elle est listée en tant qu’asynchrone,
ayant été exposée à la souche Watts-MacLeod Température à la surface (moyenne) :
après un incident survenu sur Mars peu après la
Chute. Elle a travaillé comme superviseuse pour
Surveillance pendant quelques années, jusqu’à
ce qu’elle marche sur les pieds du mauvais oli-
garque. Elle a été contrainte à démissionner, et
sa c-rép a pris du plomb dans l’aile. Elle s’est
donc par la suite tournée vers le gatecrashing.
Suis-je vraiment le seul à trouver intéressant
le fait que l’unique transhumaine que Tanaka
n’a pas essayé de dévorer soit une asynchrone ?
Il y a forcément quelque chose derrière ça. Soit
ces bestioles l’ont considérée comme non comestible parce que
son cerveau émettait les bonnes ondes psi, soit la population tout
entière de la planète n’est en fait qu’un seul gros exsurgent… Ce
qui expliquerait son hostilité. S’il s’agit bien de ça, et qu’on est en
présence d’une grosse planète infectée, alors on doit arrêter tout
ça et effacer cette adresse de Porte aussi vite que possible.
Est-ce que des sentinelles pourraient aller parler à cette Ananda
Petroda ? On devrait analyser son cerveau au sujet de ce qui s’est
passé sur Tanaka… peut-être qu’elle aura une idée.
TIRION
Ce n’est pas en raison d’une anomalie ou d’une menace
extrasolaire que Firewall porte son attention sur Tirion, mais
parce qu’il existe des preuves que des expériences potentiel-
lement dangereuses – autant qu’immorales – y sont menées.
Le rapport ci-dessous vient d’une sentinelle liée aux organi-
sations mercurielles.
LA FERME AUX ANIMAUX DE DUVALIER
Posté par : Perasuke
D’accord, je ne suis peut-être qu’un simple perroquet hyperé-
volué venant d’un astéroïde des Troyens Joviens, mais même moi,
je sais ce qui est bien et ce qui est mal. Et je suis ici pour vous dire
qu’il se passe quelque chose de très, très mal à l’Institut Singer
d’anomalies biologiques.
Il reste encore beaucoup de choses à apprendre dans le do-
maine de la science des surévolués. Aujourd’hui encore, un certain
nombre de tentatives de surévolution échouent, ou le processus de
surévolution ne prend pas, ce qui provoque de l’atavisme chez le
TANAKA sujet. Ici, sur Titan, nous considérons les victimes
de telles tentatives comme des cas à traiter avec
compréhension et empathie. Nous respectons
Type :
Lune jovienne tellurique les droits des surévolués à la fois lors de nou-
velles recherches et de l’application de nouvelles
Satellite de :
Jupiter chaude sans nom procédures, mais aussi lors de la conception de
nouveaux enfants surévolués à la demande de
Étoile principale :
G0V (naine jaune) parents potentiels. Si, comme cela arrive rare-
ment, une procédure de nouvelle surévolution
Gravité :
0,21 g échoue, ou qu’un nouvel enfant surévolué garde
des traits ataviques empêchant sa socialisation,
Diamètre :
4 900 km alors nous respectons les souhaits des parents et
nous leur laissons généralement l’opportunité de
1,3 atm prendre soin du surévolué invalide.
Cela étant, notre posture ouverte ne fait pas
l’unanimité dans le système. Malgré les préju-
4 % d’oxygène gés que nourrit la majorité de la population du
Consortium planétaire et de l’Alliance Lunaire-
30 °C Lagrange à l’égard des surévolués et des orga-
Durée du jour : nisations mercurielles, ces entités politiques
18 jours continuent à mener des recherches et des études
Période orbitale : approfondies sur les surévolués. Vis-à-vis des
48 heures surévolués incomplets ou invalides, leur attitude
Satellites : est loin d’être compassionnelle ; elle relète plu-
Aucun tôt le manque de droits qui attend les surévolués
Accès par : au sein de leurs systèmes législatifs.
Porte de Pandore Pour beaucoup de citoyens du système inté-
rieur, les surévolués, à l’instar des IA, ne sont pas
des personnes. Nous avons tous été «  créés  »,
ce qui signiie que nous sommes des objets. Étant donné qu’au-
cun des blocs principaux du système intérieur, pas même la
Constellation de l’Étoile du matin, n’a établi ou fait appliquer un
décret légal universel traitant des droits des surévolués, le statut
légal de notre peuple est entièrement soumis aux lois en vigueur
au sein de chaque habitat. Dans de nombreuses juridictions, les
surévolués sont encore considérés comme des objets appartenant
au laboratoire qui les a créés ou à la personne qui les a achetés.
Tuer ou voler un surévolué n’est pas considéré comme un meurtre
ou un kidnapping, il ne s’agit que de vandalisme.
Pour ces gens, les surévolués ne sont que des objets et des co-
LES SYSTEMES EXTRASOLAIRES
bayes. Lorsqu’une expérience échoue, il leur semble tout naturel
de chercher à savoir pourquoi. C’est là que l’Institut Singer d’ano-
malies biologiques (ISAB) – ou la Ferme des Animaux, comme son
personnel l’appelle – entre en scène.
Quand l’ancien P.-D.G. de Somatek, Rael Duvalier, a revendi-
qué un gros caillou brûlé et stérile, à l’atmosphère saturée d’azote
et en orbite autour de sa primaire jaune (à un peu plus d’une
moitié d’UA), Pathinder a pris l’argent sans demander son reste.
J’imagine qu’ils supposaient que Somatek le voulait pour la même
raison que la plupart des hypercorps veulent leur propre exopla-
nète : pour y mener des projets secrets et d’autres trucs clandestins . 4.4.4.4.4.
qu’ils veulent cacher à leurs concurrents. 4 .4 .4.4.4
Pathinder pensait probablement que Duvalier agissait pour le
4.
.
.4.4
compte de Somatek, mais ils auraient dû étudier le contrat d’un
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4
peu plus près. En fait, Duvalier a acheté l’exoplanète pour son
propre compte. Quand il a été viré à coups de – euh, ahem, par-
don – quand il a « démissionné » du conseil d’administration de
Somatek, il a gardé son exoplanète. Elle très isolée, même pour un
connard de capitaliste comme Duvalier.
.4.
135
.4 .4.4
4
4. .

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEU
136
À cette époque, Duvalier avait déjà établi TIRION ne considèrent pas les surévolués – sans même
l’ISAB en tant que projet personnel, et y drai- parler des surévolués handicapés – comme de
nait une bonne partie des services de recherche vraies personnes, d’ailleurs… Mais imaginez
de Somatek. Quand il est parti, beaucoup des que ces expériences utilisent des enfants humains
membres de son personnel ont été remplacés Type : mal formés comme cobayes, par exemple ? Est-
Tellurique (mercurienne)
par des employés de ses autres projets privés. ce que vous ressentiriez la même chose  ? Si la
Les initiatives et laboratoires privés de Duvalier Étoile principale : plupart des spécimens de la Ferme des Animaux
G4V (naine jaune)
étaient à l’époque victimes d’une campagne sont imparfaits, beaucoup possèdent tout de
d’opposition intense menée par de nombreux Gravité : même la parole ou les capacités intellectuelles
0,79 g
groupes mercuriels, incluant des attaques de d’un enfant de 10 ans… ou peuvent au moins
saboteurs tels que le Front de libération des Diamètre : exprimer leur douleur.
9 900 km
Sapiens. C’est en partie en raison de cette agita- Mais si ce n’est pas sufisamment convain-
tion que Duvalier a été renvoyé du conseil d’ad- Pression atmosphérique : quant, peut-être que ce qui va suivre le sera.
0,2 atm
ministration de Somatek. Les menaces proférées Nos derniers efforts pour découvrir à quoi
à l’encontre des laboratoires et des scientiiques Composition de l’atmosphère : joue Duvalier ont révélé une pépite  : l’ISBA a
98 % d’azote, 2 % d’hydrogène
en personne ain de faire la lumière sur leurs récemment embauché un groupe de nouveaux
activités et d’effrayer les chercheurs potentiels Température à la surface (moyenne) : chercheurs, dont le nom de nombre d’entre eux
38 °C
étaient au moins aussi violentes que la cam- igure dans les bases de données de Firewall.
pagne médiatique qui faisait rage. Durée du jour : Pourquoi ? Parce qu’ils travaillaient sur le projet
4,4 jours
Grâce à Tirion, le changement a été radical. Futura. En plus des membres de l’équipe de re-
Peu après sa démission, Duvalier a relocalisé Période orbitale : cherche originale de ce projet, ils ont embauché
9 mois
l’ISAB sur son exoplanète personnelle, a fait Suzanne Casson, qui était responsable du deu-
construire de nouvelles installations, et y a réaf- Satellites : xième site de Futura. Et en plus de ces nouvelles
Aucun
fecté des personnes clés. Il est ainsi devenu extrê- recrues se trouvent quelques scientiiques qui
mement complexe pour les groupes mercuriels Accès par : connaissent très bien la souche Watts-MacLeod.
Porte de Mars
d’arrêter ou de dévoiler les projets de l’ISBA, car Que veut faire Duvalier avec ces chercheurs ?
il est bien plus dificile de faire passer quelqu’un Nous savons qu’il cherche à lever des fonds pour
outre les services de sécurité de Pathinder, au un projet avec lequel il promet de produire des
travers de la Porte, et de pouvoir pénétrer dans animaux intelligents complètement dociles, do-
la Ferme aux Animaux. tés «  d’extraordinaires capacités mentales  ». Une fois le puzzle
Pratiquement tout ce que l’on sait aujourd’hui de l’ISBA, on assemblé, nous pensons qu’il cherche à créer des animaux intelli-
le doit à deux tentatives d’iniltration de l’installation qui ont été gents dotés de capacités asynchrones.
interceptées, et à la défection temporaire du fork de l’un de ses Et ça, ça concerne bien Firewall, non ?
chercheurs, avant qu’il ne soit traqué et supprimé. Nous savons
donc que les conditions dans lesquelles vivent les surévolués et
les animaux intelligents y sont infernales. L’ISBA achète au prix
fort les spécimens « ratés » d’autres laboratoires menant des re-
VOHAUL
La transhumanité n’a de cesse de vous décevoir. Pile au moment
cherches sur les animaux et les surévolués. La plupart d’entre eux où vous pensez avoir vu le pire d’une civilisation, un élément créatif
sont bien contents de leur remettre leurs surévolués handicapés, issu de la lie de notre espèce parvient encore à vous dégoûter ou
car ils n’ont ni le temps ni l’envie de s’attarder sur leurs échecs. à vous faire vous redemander si la raison d’être de Firewall est si
Cela signiie que l’ISBA a acquis une grande population de « su- sensée, après tout.
jets de recherche », coninés dans l’espace limité des installations Apparemment, le fait que l’on faisait déjà un très bon boulot
souterraines du laboratoire. Des images volées révèlent d’horribles pour détruire la Terre par nos propres moyens avant même que les
conditions : des logements étriqués, une alimentation insufisante, TITAN n’arrivent n’a toujours pas été assimilé dans l’esprit des gens
et des expériences qui repoussent les limites de la science pour at- – en tout cas, pas dans celui de Pathinder. Les patrons de cette jeune
teindre le paroxysme du sadisme. et ambitieuse hypercorp s’appliquent à faire revivre des pratiques
L’ISBA cherche principalement à obtenir un meilleur contrôle que l’on aurait dû, en tant qu’espèce, oublier depuis très longtemps,
sur les animaux intelligents et les surévolués. L’incident récent, comme la pollution de planètes entières. On ne peut que supposer
dans lequel des babouins de police de Mars ont battu à mort deux qu’ils pensent que puisqu’ils ont accès à tant d’exoplanètes (à des
touristes, a ébranlé la coniance des gens dans l’usage public des milliers  !), il n’y a aucun mal à en transformer une en décharge
animaux intelligents. Duvalier espère rassurer tout le monde en permanente. Voilà ce qu’est Vohaul  : une planète que Pathinder
offrant des animaux intelligents et des serviteurs surévolués plus et ses amis utilisent pour facilement se débarrasser de choses qui
facilement réduits à l’esclavage. nécessiteraient autrement un peu plus d’efforts. Pourquoi dérouler
Je sais que Firewall ne considère pas toujours ce genre de choses les protocoles de danger biologique adaptés à l’élimination des dé-
comme des problèmes pressants ou même importants pour sa mis- chets médicaux, déplacer ce qui est trop dense et robuste pour les
sion. Les droits civiques fondamentaux et les droits des personnes désassembleurs vers un incinérateur industriel, ou encore expédier
n’entrent pas dans la même catégorie que les risques-X, après tout. sa bouillie radioactive vers le Soleil, quand il sufit d’ouvrir un trou
Il existe peut-être même des membres de Firewall qui partagent de ver, d’y balancer tout ce qui nous encombre, et de passer à autre
les préjugés populaires en vigueur dans le système intérieur, et qui chose ?
 Quelle est l’approche de Firewall, dans le cas VOHAUL de certaines liaisons prioritaires, nous avons été
présent ? C’est peut-être une inquiétude mineure, forcés de réajuster l’emploi du temps. Par consé-
mais beaucoup des matériaux qui sont jetés sur quent, nous avons malheureusement reçu une
Vohaul appartiennent à la catégorie «  extrême- Type : cargaison de déchets nucléaires non traités du
ment toxique » et/ou « néfaste ». Le site est jon- Tellurique (supervénusien) Projet [CENSURÉ] par la Porte deux minutes
ché de produits dangereux sur lesquels certains Étoile principale : trop tard pour être en mesure de l’envoyer sur
groupes hostiles rêveraient de mettre la main. K7III (géante orange, en théorie) son itinéraire prévu. De plus, nous venions d’ap-
Pour ce faire, il leur faudrait franchir la sécurité de Gravité : prendre que le ministre [CENSURÉ] était cen-
Pathinder, bien entendu, mais cela a déjà été vu. 1,63 g sé faire une inspection sous peu. Étant pris de
Ils pourraient aussi avoir de la chance et trouver Diamètre : court et n’ayant nulle part où stocker les déchets
un moyen de se connecter depuis une autre Porte. 15 100 km sur le moment, nous avons pris en urgence la
L’autre souci, c’est que l’on n’a aucune idée Pression atmosphérique : décision d’ouvrir un lien trou de ver vers un lieu
réelle du reste des choses que Pathinder et com- 8,9 atm extrasolaire non habité et sûr pour y déposer,
pagnie jettent sur Vohaul. Si les corpos traitent Composition de l’atmosphère : temporairement, les déchets. La connexion s’est
Vohaul comme un profond et sombre placard 89 % de dioxyde de carbone, 5 % faite sans problèmes, et nous avons donc pu dé-
d’oxygène, 3 % d’anhydride sulfureux, 2 %
dans lequel ils peuvent fourrer un problème et d’azote gager le centre d’opérations quelques minutes
ne plus jamais s’en inquiéter… eh bien, que se avant que le Ministre n’arrive.
Température à la surface (moyenne) :
passerait-il si ce problème trouvait un moyen de 411 °C
revenir ?
Durée du jour :
CONSULTANT DES SERVICES DE PORTES  :
41 heures RECOMMANDATION POUR VOHAUL
CHRONOLOGIE D’UN GASPILLAGE Période orbitale :
Je viens d’être informé du problème de
Services d’archives des missions de Portes de 7,3 mois Vohaul et des déchets nucléaires qui y ont été
Pathinder… placés. Je recommanderais de ne pas orga-
Satellites :
Rassemblement de tous les ichiers contenant Inconnu niser de ramassage. Sur le plan de la balance
le tag « Vohaul »… coûts-avantages, c’est bien mieux comme ça.
Accès par :
Porte de Mars Une évaluation rapide de l’impact environne-
ADRESSE  45F-6D-7-69829  : TRANSCRIPTION mental nous montre que nous n’avons aucune
DE L’ANALYSE EXÉCUTIVE DE LA MISSION DE raison de nous inquiéter.
PREMIERS-VENUS En outre, je voudrais suggérer que l’on consi-
Cette planète semble disposer de conditions proches de celles de dère cette option pour de futures initiatives d’élimination des
Vénus. La Porte est à la surface, dans un environnement vraiment déchets. Le coût d’acheminement de certains déchets depuis des
peu propice. Les analyses préliminaires et l’équipe de premiers-ve- colonies vers des exoplanètes et/ou depuis le Parc de recherche
nus ne rapportent que peu de choses intéressantes. Il y a un excès Ma’adim Vallis – ou même depuis Pathinder City – vers des
de silicates dans l’atmosphère, et un niveau inhabituel d’oxygène. centres de traitement appropriés est bien supérieur aux coûts
Il n’y a aucun signe de vie, microbienne ou autre, ce qui n’est pas liés à l’établissement d’une décharge universelle sur Vohaul.
surprenant étant donné les atroces température et pression qui Pour ce faire, tout ce dont nous avons besoin, c’est de quelques
y règnent. La Porte semble se trouver près du conluent de trois morphes de quartz et d’IA pour gérer le site, et de quelques
canaux de lave importants provenant de volcans tout proches. machines d’excavation. Les coulées volcaniques se chargeront
Il ne s’agit tout simplement pas du genre d’endroit dont on peut elles-mêmes d’emporter la plupart de nos dépôts à l’écart de la
faire grand-chose. Sa gravité élevée et les conditions à sa surface Porte. Des bunkers de stockage additionnels pourraient même

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

sont telles qu’il est peu probable qu’il soit un jour envisagé d’y être construits à proximité.
établir une colonie ou une exploitation. Les efforts que nécessite- Je monterai un dossier complet avec des prévisions budgé-
raient son exploration et la recherche de ressources exploitables taires et des comparaisons. Ce site pourrait faciliter le traitement
et d’autres facteurs seraient bien trop gourmands en énergie. On des déchets dangereux suivants, au prix de seulement quelques
en a déjà vu des dizaines comme celle-là. minutes de temps de Porte chaque mois :
Assignez-lui un nom au hasard et jetez-la dans le dossier « À
oublier ». • les substances radioactives (venant principalement des re-
cherches nucléaires et médicales) ;
OUVERTURE DE PORTE NON AUTORISÉE : TRANSCRIPTION DU • les déchets biologiques dangereux ;
RAPPORT DE L’OPÉRATEUR DE PORTES • les déchets de substances corrosives ;
En raison d’une suite d’événements fâcheux, j’ai été • tous les autres déchets toxiques et réactifs. . 4.4.4.4.4.
contraint d’ouvrir un lien trou de ver non prévu, mais bref, vers 4 .4 .4.4.4
l’adresse  45F-6D-7-69829, connue depuis peu sous le nom de MÉMO DE SÉCURITÉ DE PORTE : LIENS VERS VOHAUL 4.
.
.4.4

Vohaul. Cette opération n’a pas gêné notre emploi du temps, Même si l’ordre venait de quelqu’un de haut placé, nous
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

et a en fait prévenu la survenue d’un incident potentiellement
embarrassant.
Au cas où une explication serait nécessaire, voilà ce qui s’est
passé. En raison d’une panne de trou de ver d’une adresse utilisée
précédemment, nous étions en retard de 20 minutes. Compte tenu
avons reçu un avertissement oficiel pour usage inapproprié de
Porte pour raisons de sécurité. Alors la prochaine fois qu’on
aura deux saboteurs barsoomiens en détention dans le Centre
d’opérations de la Porte, pas question de s’en débarrasser sur
Vohaul en les balançant par la Porte. Je suis sûr que l’équipe
.4.

137
.4 .4.4
4
4. .
 s’est bien marrée, et on a clairement apaisé la conscience de
quelqu’un de haut placé dans la hiérarchie, mais si on a des
protocoles, c’est pour une raison. Alors on suit les règles, la pro-
chaine fois, d’accord ?
CONSULTANT DES SERVICES DE PORTES : ENTRETIEN AVEC UN
APPRENTI
Fichier classé
Décryptage terminé
Monsieur, nous avons débriefé l’apprenti, selon les ordres.
Voici ce qu’il avait à dire :
„ « Honnêtement, la première fois que je l’ai vu, j’ai cru
que j’étais troublé par le stress de l’environnement de
travail. Les morphes-Q sont incroyablement, atrocement
lents, et chaque pas a l’air de prendre cinq ans. Et chaque
déchargement a l’air de prendre une vie. Une vie dans
cet enfer.
„ Bref, j’étais sur le quai de déchargement, en train
d’attraper la fournée suivante de bidons. Au début, je
croyais que je devenais fou parce que, euh, je suis à des
millions d’années-lumière de la maison et je suis coincé
ici pour je sais même pas combien de temps, vous voyez ?
Mais ensuite, je l’ai revu, et quelque chose a éclaboussé
sur la fenêtre… L’extérieur de la fenêtre du sas, je veux
dire. Je suis là, et je vois le truc qui a fait ça passer devant
la fenêtre et je me dis : “C’est quoi, ce bordel ?” Parce que
je sais que ce n’était pas transhumain. Si j’me trompe pas,
les morphes de quartz ne peuvent pas cracher.
„ Alors je suis sorti par les sas et j’ai été voir. J’ai atten-
du environ vingt minutes – y’a pas le feu au lac, hein ?
– puis j’ai vu un truc sortir de ce que je pense être une
mare d’acide sulfurique. C’était comme un serpent, re-
couvert avec ce que j’ai pris, au début, pour des écailles,
mais je me ensuite rendu compte que ça devait être du
silicium, et donc peut-être des cristaux. Il avait des pores
ou des évents sous ses écailles/cristaux avec lesquels il
avait expulsé le liquide. Je pouvais voir la traînée qu’il
laissait dans la mare avant qu’elle ne se dissipe. Il avait
l’air d’utiliser le liquide expulsé pour se déplacer, et même
pour se propulser brièvement dans l’atmosphère. Je ne
suis pas sûr qu’il pouvait me “voir”, mais il était clair
qu’il sentait ma présence, et rapidement, d’autres l’ont
rejoint. Chacun avait ses écailles placées différemment et,
alors que je les observais, deux d’entre eux ont échangé
leurs écailles.
„ J’étais franchement étonné, ces trucs étaient sociables et
peut-être même sentients. Je n’ai pas pu faire de scan,
LES MISSIONS DE GATECRASHING mais je suppose qu’ils sont formés de silicium et que le
liquide qu’ils expulsaient devait être une sorte de mixture
LES PORTES DE PANDORE de dioxyde de silicium. »
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES Il n’y a aucune trace de narco-algorithmes ni de logiciels de
contrebande dans son système, et il n’a rien à gagner en tenant
INFORMATIONS DE JEU
de tels propos – ce serait plutôt l’inverse, même. Le travail sur
Vohaul est stressant sur le plan psychique, mais il ne montre au-
cun autre signe de traumatisme psychologique.
Quelles suites donner à ce rapport  ? Devons-nous alerter
Astrobiologie ?
138
CONSULTANT DES SERVICES DE PORTES  : RÉPONSE À
L’ENTRETIEN AVEC L’APPRENTI DE VOHAUL
Fichier classé
Décryptage terminé
Négatif, ne prévenez pas Astrobiologie. Son histoire est très
peu crédible, et nous ne pouvons pas nous permettre d’augmen-
ter le budget ou de perturber le calendrier avec des enquêtes
inutiles. Effacez l’apprenti et restaurez-le à partir d’une sauve-
garde précédant Vohaul. Sécurisez ces ichiers et assurez-vous
que personne de Sécurité ou d’Astrobiologie n’en entende par-
ler, c’est compris ?
WORMWOOD
La station Wormwood serait d’un ennui mortel si elle n’était
pas située au cœur d’un mystère aussi fascinant. Elle semble être
un astéroïde ruche abandonné, froid et sans vie. Les essais menés
pour le cartographier dans son ensemble et pour trouver sa sur-
face ont cependant échoué. À mesure que les efforts faits pour
explorer cette relique s’intensiient, de plus en plus de bizarreries
voient le jour. Bientôt, probablement dans les mois à venir, nous
devrions savoir si Wormwood est un site idéal pour des colonies,
un complexe digne d’une enquête sérieuse, ou un piège mortel.
RAPPORT DE TERRAIN
Agent : Jomo Achibe
Affectation : Mise à jour générale
L’intérieur de Wormwood se compose d’un réseau de tun-
nels et de chambres similaires aux nombreux astéroïdes ruches
que j’ai déjà vus, excepté le fait que celui-ci est dépourvu de
vie et d’artefacts. Les tunnels creusés dans la roche de l’asté-
roïde sont lisses et incurvés, et mesurent entre 4 et 50 mètres
de large. En dépit de l’environnement en microgravité, beau-
coup d’entre eux possèdent un «  sol  » aplati sufisamment
rugueux pour offrir de l’adhérence. Les salles sont de formes
variées, allant de carrés de la taille de placards, jusqu’à des
auditoriums circulaires immenses. La roche elle-même est un
mélange de métaux et de silicates similaire à celle de beau-
coup d’astéroïdes du système solaire, sauf que les proportions
de ces éléments révèlent clairement qu’il est originaire d’un
autre système stellaire. L’atmosphère y est ine et inerte, irres-
pirable pour les transhumains. Le labyrinthe est éclairé par
des disques de 13 centimètres de diamètre, qui sont invaria-
blement espacés d’exactement 4,21 mètres. Ces disques sont
encastrés dans la roche, et consistent en une petite quantité
d’un élément extrêmement lourd et radioactif avec une longue
demi-vie enfermé dans un matériau qui transforme cette radia-
tion en une chaude lumière orange. La lumière se rapproche de
celle émise par une étoile K0 à K3, et le niveau global de clarté
est similaire à celle d’une soirée particulièrement nuageuse sur
la Terre. Ces dispositifs devraient continuer à fournir de la lu-
mière durant les 11 prochains millions d’années, et semblent
l’avoir fait depuis au moins 8 millions d’années. La tempéra-
ture de Wormwood est uniformément de 9 °C, mais rien n’in-
dique clairement ce qui la maintient à ce niveau.
La seule Porte de Pandore de Wormwood est située dans
ce que l’on croit être le centre exact de l’astéroïde. L’astéroïde
tourne sur lui-même, et les zones situées en dehors de la Porte
centrale ont une douce microgravité, atteignant 0,02  g. Le
labyrinthe de tunnels n’a pas encore révélé de WORMWOOD bloque les signaux. En conséquence, tous
chemin vers la surface, et les tentatives menées ceux qui font de l’exploration longue distance
pour mesurer l’épaisseur de l’astéroïde avec doivent veiller à maintenir un il d’Ariane,
Type de station :
des scans thermiques et des sonars n’ont pas Ruche ou ils risquent de perdre tout contact radio
été concluantes. Si l’on en croit la meilleure et Toile. Aucun danger n’a été recensé, mais
Satellite de :
estimation, le diamètre de l’astéroïde est de Inconnu il y a trois mois de cela, un gatecrasheur du
670 kilomètres. Le point le plus éloigné que les nom de Carlos Chao a disparu. Il est parti à la
Étoile principale :
explorateurs ont cartographié jusqu’à présent Inconnue recherche de la surface en solitaire, et chevau-
est situé à 290 kilomètres du centre. L’équipe chait une go-cycle. Les équipes de recherche
Gravité :
de recherche stationnée ici pense donc que la Micro (0,02 g max) n’ont rien trouvé, et l’on attribue aujourd’hui
surface de l’astéroïde sera atteinte d’ici à un sa disparition à une panne de son logiciel de
Diamètre :
mois ou deux. Les chercheurs essaient encore Inconnu (au moins 670 km) navigation.
de trouver les tunnels qui y mènent, mais, si
Pression atmosphérique :
nécessaire, ils sont prêts à percer la roche. 0,7 atm RUMEURS ET POSSIBILITÉS
Bien évidemment, personne ne sait à quoi res- Les chercheurs sont aujourd’hui en train
Composition de l’atmosphère :
semble le système situé à l’extérieur de l’asté- 55 % de dioxyde de carbone, 23 % d’azote, d’assembler une armée de minibots en ré-
roïde. Les résultats des expériences de détec- 18 % de méthane seau dans le but de les envoyer en masse
tion gravimétrique et neutrino ont cependant Température (moyenne) : pour cartographier tous les chemins dispo-
convaincu les chercheurs locaux que le rocher 9 °C nibles. Les bots sont programmés pour par-
est en orbite autour d’une géante gazeuse. Durée du jour : tager leurs cartes quand ils se rencontrent ou
Il n’y a aucun signe de qui a construit Inconnue quand ils sont à portée les uns des autres.
Wormwood, ni de pourquoi. Aucun artefact Période orbitale : Les chercheurs surveilleront cette carte qui
n’y a été découvert, aucune vie microbienne, Inconnue se construira alors en temps réel, prêts à
ni aucune trace de vie. L’habitat a été littérale- Satellites : envoyer des équipes d’exploration pour
ment stérilisé. Les xénologistes n’ont réussi à Inconnu enquêter sur toute anomalie ou tout poten-
tirer aucune conclusion à propos des créateurs Accès par : tiel point d’accès à la surface qui seraient
de Wormwood, à partir de sa conception ou Porte de Pandore détectés.
de son agencement, mis à part la possibilité Mais il est tout à fait possible que cette
qu’ils soient venus d’une étoile naine orange carte ne permette pas de tout découvrir. Les
et qu’ils aient pu respirer du méthane. analyses de quelques scans récents des tunnels, utilisant une
Plusieurs groupes ont demandé à établir des colonies sur combinaison de rayons X, de rayons T, de radar et de rele-
Wormwood. Il s’agit évidemment d’une monde qui serait ex- vés sismiques, ont révélé que, contrairement aux hypothèses
trêmement facile de rendre habitable. L’équipe de recherche et attentes originelles, il est possible que tous les tunnels de
principale a déjà scellé des sections de tunnels et les a rem- Wormwood ne soient pas interconnectés. En d’autres termes,
plies d’air respirable. Un petit réacteur à fusion a été installé, il pourrait exister un ou plusieurs réseaux additionnels de
rendant la colonie de recherche presque autonome. Il y a lar- tunnels complètement séparés les uns des autres, que les ex-
gement assez de place pour accueillir plusieurs colonies. À ce plorateurs et les sondes robotisées n’ont pas encore trouvés.
jour, les explorateurs ont cartographié plus d’un million de ki- La possibilité d’utiliser des découpeuses à fusion, des foreuses
lomètres de tunnels. Nos meilleures estimations évaluent leur ou des désassembleurs nanotech ain de percer des passages
supericie totale à 10 ou 20 millions de kilomètres, ce qui laisse à travers les tunnels suscite de vifs débats. Dès qu’un tun-

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

sufisamment de place pour loger confortablement 100  mil-
lions de transhumains. Aucune des requêtes de colonisation
n’a encore été acceptée, cependant, et je conseille fortement de
poursuivre dans cette voie. Nous n’avons absolument aucune
idée de l’endroit où se trouve Wormwood ou de ce qui nous
attend en dehors de ses murs. Il se pourrait très bien que la sta-
tion soit dans un système où les TITAN pullulent, ou en orbite
autour d’une étoile qui entrera en supernova dans moins d’une
décennie. Et qui sait ce que l’on pourrait trouver à sa surface
ou ailleurs, dans ce système stellaire.
DANGERS ET CARTOGRAPHIE
Wormwood comporte plusieurs millions de kilomètres de
nel prometteur qui semblerait être séparé de tous les tunnels
déjà explorés à proximité serait découvert, une ou plusieurs
équipes de gatecrasheurs seraient envoyées ain de voir s’il
existe bien des réseaux de tunnels distincts, et ce qu’ils pour-
raient contenir. Je conseille à tous les agents s’embarquant
dans de telles missions de se montrer extrêmement prudents.
Ce n’est pas parce que tous les tunnels connus sont dépour-
vus d’artefacts ou de vie que tous doivent forcément l’être.
Sauf si leurs occupants ont la capacité de dissimuler leurs
activités à nos capteurs, nous savons qu’aucun des tunnels
connus de Wormwood n’abrite de civilisation technologi- . 4.4.4.4.4.
quement active. Cela étant, rien n’exclut l’existence d’autres 4 .4 .4.4.4
visiteurs venant d’une Porte de Pandore différente, celle de
4.
.
.4.4

tunnels et un grand nombre de connexions et de raccourcis, ruines anciennes, mais toujours en activité, ou la présence de
4.4.4.4.4.4.4.4.4.4

si bien qu’il est très facile de s’y perdre. Des répétiteurs radio
et des infoparticules Toile ont été placés dans les tunnels les
plus utilisés et dans quelques autres zones cartographiées. Cela
étant, il est facile de perdre le contact avec eux, rien qu’en se
déplaçant d’un kilomètre dans les tunnels, car la roche solide
quelques rares descendants des premiers habitants. Certains
chercheurs ont suggéré que l’existence de ces réseaux de tun-
nels distincts pourrait avoir un lien avec la disparition de
Carlos Chao, mais il ne s’agit que de spéculations dénuées de
sens en l’absence de données brutes.
.4.

139
.4 .4.4
4
4. .
5
INFORMATIONS DE JEU

GÉRER UNE CAMPAGNE GATECRASHING

Règles des Portes : Ce qu’elles permettent ou non. ■ p. 142
Maîtriser une campagne : Tout ce que vous devez savoir pour monter et lancer une expédition de gatecrashing. ■ p. 145
Les dangers qui vous guettent de l’autre côté : Les exoplanètes disposent de mille et une possibilités de mettre in à des expéditions. ■ p. 166
La xénofaune : Les formes de vie de la galaxie. ■ p. 172
Accroches de scénarios : Idées de scénarios et de missions pour chaque exoplanète. ■ p. 174
Créer des mondes extrasolaires : Quelques conseils pour imaginer vos propres exoplanètes. ■ p. 194
Carte des trous de ver : Les destinations accessibles depuis chaque Porte. ■ p. 199

LE NOUVEAU MATÉRIEL
Les objets qui vous facilitent l’exploration de mondes distants.
Les nouveaux morphes : Incarnez-vous dans le corps le plus adapté à la planète que vous visitez. ■ p. 150
Le matériel de gatecrashing : Tous les jouets et les gadgets qui vous permettront de passer une Porte et d’en revenir. ■ p. 150
Le matériel de xéno-archéologie : L’équipement et les bots utilisés pour découvrir les anciennes civilisations extraterrestres. ■ p. 160
Les robots : Les compagnons synthétiques qui vous protègent. ■ p. 160
Les véhicules de gatecrashing : Les moyens de transport dont vous disposez de l’autre côté. ■ p. 163
Les reliques extraterrestres : Un échantillon d’inhabituels xéno-artefacts. ■ p. 164
DE JEU■INFORMATIONS DE JEU■INFORMATIONS DE JEU■INFORMATIONS DE JEU■INFORMATIONS DE JEU■

INFORMATIONS DE JEU 5

Ce chapitre donne des règles pour faire fonctionner les
Portes de Pandore, présente de nouveaux morphes et du
matériel pour les gatecrasheurs, dispense des conseils aux
maîtres de jeu qui souhaitent élaborer des aventures de ga-
tecrashing, ainsi que des informations secrètes à propos des
exoplanètes décrites dans la section précédente.
RÈGLES DES PORTES DE PANDORE
Les règles présentées ici développent les informations
fournies dans «  Fonctionnement des Portes  », p.  16, et de-
vraient être considérées comme des conseils. Quand il s’agit
de Portes, rien ne devrait être sûr ou prévisible : il existe tou-
jours une chance que quelque chose ait changé, ne fonctionne
pas comme prévu, ou se passe terriblement, horriblement
mal. De temps en temps, les maîtres de jeu sont encouragés
à placer les personnages dans des situations complètement
inattendues, juste pour insister sur le fait qu’utiliser une
Porte, c’est un peu comme jouer avec les outils des dieux.
Il est important de ne pas abuser de cette imprévisibilité, de
peur que les Portes ne soient vues comme trop capricieuses
ou menaçantes. De telles variations devraient faire avancer
le scénario, être des diversions temporaires, et des injections
occasionnelles d’adrénaline pure, d’étrangeté ou de terreur.
DÉTECTER LES PORTES
Il est incroyablement dificile de trouver ou de détecter des
Portes de Pandore à distance. Elles sont invisibles sur la plu-
part des fréquences électromagnétiques. Les analyses radar, à
micro-ondes, à rayons X et à rayons gamma ne donneront rien.
Elles sont détectables sur le spectre visuel, tant qu’elles ne sont
pas cachées ou camoulées d’une façon ou d’une autre. Sur le
plan des fréquences thermiques ou infrarouges, la structure
d’une Porte est généralement froide, et elle peut donc se distin-
guer dans un environnement très chaud (+10 à +30 aux tests de
Perception, à la discrétion du maître de jeu, lors de l’utilisation
des gammes infrarouges moyennes et longues). De même, le
trou de ver créé par une Porte active est très brillant sur un scan
thermique, et peut donc ressortir en contraste avec un environ-
nement froid (même modiicateur de +10 à +30 que ci-dessus).
Les Portes sont également brillantes dans les fréquences ultra-
violettes. Appliquez un bonus de +20 aux tests de Perception
dans ce spectre.
Les Portes sont réputées pour émettre un son dans les fré-
quences infrasoniques et ultrasoniques, ce qui peut aider à les
détecter, à courte portée (1  kilomètre pour les ondes ultraso-
niques ou sismiques, 50 mètres pour les ondes infrasoniques).
Les maîtres de jeu devraient appliquer un modiicateur au
test de Perception de +10 à +30 pour ces méthodes, selon les
circonstances.
VOIR LES PORTES
Il est non seulement très perturbant de regarder les Portes, mais
elles provoquent aussi parfois des hallucinations. Cela pourrait
être lié aux résonances à certaines fréquences des Portes, à un effet
psi inconnu ou à quelque chose d’autre, à la discrétion du maître
de jeu. Les personnages qui subissent ces hallucinations doivent
réussir un test de VOL x 3 ou perdre 1d10 VS.
L’INTERFACE DES PORTES
En partie grâce à l’aide secrète des Prométhéens, la transhu-
manité a développé un système fonctionnel permettant de
s’interfacer avec les Portes et de les contrôler. Comme indiqué,
cette interface est incomplète, pleine de bugs et sujette à de nom-
breuses erreurs d’interprétation. Les systèmes d’interfaçage uti-
lisés par les cinq Portes du système solaire sont des dispositifs
massifs et stationnaires. Ceux qui sont utilisés par TerraGen,
Gatekeeper et Love & Rage sont les systèmes open source origi-
naux, conçus par les argonautes. Pathinder et Go-nin disposent
de leurs propres copies propriétaires. Si un opérateur de Portes
utilise un système dont il n’est pas familier, appliquez un modii-
cateur de –10 sur tous les jets en rapport avec le fonctionnement
de la Porte.
Ain de faire fonctionner les Portes distantes, les gatecrasheurs
ont la possibilité d’utiliser un système de contrôle de Portes plus
léger et mobile – une « boîte bleue » (p. 155).

LES COMPÉTENCES ET SPÉCIALISATIONS LIÉES AUX PORTES

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
Les personnages peuvent être intéressés par
quelques nouvelles spécialisations et d’une nouvelle
Connaissance en lien avec l’usage des Portes.
Interface (Fonctionnement des Portes) : Cette nouvelle
spécialisation pour la compétence Interface s’ap-
plique aux systèmes de contrôle des Portes.
Infosec (Piratage de Porte) : Cette nouvelle spécialisa-
tion pour Infosec permet le piratage de Portes grâce
à leurs systèmes de contrôle.
Programmation (Interface de Porte)  : Cette nouvelle
spécialisation pour Programmation sert à comprendre
comment fonctionne le code source des interfaces
des Portes avec les systèmes d’exploitation des Portes
elles-mêmes, ainsi qu’à décoder les bibliothèques et à
manipuler les systèmes d’exploitation des Portes.
Théorie – Fonctionnement des Portes : Ce nouveau do-
maine pour les connaissances de Théorie comprend
tous les savoirs que la transhumanité a accumulés sur
le système d’exploitation des Portes, les hypothèses
à leur sujet, ainsi que les applications pratiques pour
interagir avec elles. ■

142
■
Si le maître de jeu le souhaite, certains systèmes d’interface de
Porte peuvent être meilleurs que d’autres, ou plus eficaces pour
certains types d’opérations. La réciproque est également vraie  :
certains systèmes peuvent se révéler de qualité inférieure. Dans
ce cas, le maître de jeu est libre d’appliquer un modiicateur po-
sitif ou négatif, selon les cas.
Les interfaces des Portes sont soumises à l’ensemble des règles
standard des appareils électroniques. Elles requièrent l’authen-
tiication de l’utilisateur, elles peuvent être piratées, etc. Les in-
terfaces des Portes sont par défaut équipées d’une IA de sécurité
(p.  332, LdB), mais les opérateurs installent souvent d’autres
défenses supplémentaires.
En l’absence de système de contrôle de Portes, il est impossible
d’utiliser les Portes de Pandore. Tout utilisateur sera dans ce cas
à la merci des opérateurs distants, des liens trou de ver prépro-
grammés, et du caractère imprévisible des Portes elles-mêmes.
SE CONNECTER AU RÉSEAU
Les interfaces de Portes, stationnaires ixes ou mobiles, né-
cessitent de se connecter directement par câble à la structure de
la Porte. Il n’existe aucun composant sans il. Toutefois, il est
possible de raccorder une interface déjà branchée à une Porte à
un réseau ou à un transmetteur externe.
Les installations de Portes présentes dans le système solaire
relient généralement leur interface à un plus grand réseau à il
hautement sécurisé et en air-gap, qui est activement surveillé et
protégé. Ainsi, plusieurs spécialistes sont en mesure de supervi-
ser différents paramètres de la Porte quand elle fonctionne. De
plus, des opérateurs bien protégés et éloignés de la Porte elle-
même peuvent ainsi en avoir le contrôle. Selon la coniguration
particulière de chaque Porte, des spécialistes individuels peuvent
bénéicier de droits d’accès privilégiés leur permettant d’entrer
des commandes directement dans la Porte ou son interface (ils
pourraient, par exemple, fermer un lien trou de ver si les don-
nées recueillies dépassaient les limites de sécurité). Dans le cas
contraire, ils ne peuvent rien faire de plus que de soumettre des
suggestions à l’opérateur de la Porte, qui est la seule autorité
apte à contrôler le trou de ver.
La coniguration des contrôles des Portes extrasolaires va-
rie énormément. Certains endroits extrasolaires, notamment
les plus récents, sont dépourvus de toute interface de Porte.
Les gatecrasheurs et les autres habitants sont donc tributaires
des liens trou de ver prévus et établis par les autres Portes. Les
colonies mieux ancrées disposent d’interfaces de Porte station-
naires, protégées dans leur propre complexe, et connectées à
un réseau câblé sécurisé. Dans les colonies, stations et camps
de taille plus modeste, les habitants dépendent d’un système de
contrôle de Portes mobile branché directement sur la Porte ; il
est scellé sur place et protégé par une surveillance active et des
bots sentinelles. Ailleurs, la boîte bleue reste en possession du
commandant local ou des équipes de sécurité, et n’est branchée
que lorsque c’est nécessaire, ain d’empêcher toute utilisation
non autorisée de la Porte.
Dans de rares cas, généralement seulement quand des bases
majeures sont établies loin de la Porte, l’interface est reliée à la
Toile locale (par un VPN sécurisé, dans la plupart des cas) ou
rendue accessible par un canal de communication sécurisé, tel
qu’un lien laser dédié ou un lien radio par satellite. Le cryptage
quantique est presque toujours utilisé pour ces systèmes de
contrôle de Portes distantes (voir p. 254, LdB).
LE FONCTIONNEMENT D’UNE PORTE
Se servir d’une Porte grâce à son unité de contrôle, c’est un peu
comme utiliser n’importe quel autre appareil électronique commer-
cial. L’interface utilisateur est luide et intuitive, bien qu’elle soit par-
fois complexe. Elle permet aux opérateurs de faire des recherches
dans la bibliothèque, d’ouvrir de nouveaux liens trou de ver, de fer-
mer des trous de ver, et d’accepter, de mettre en attente, de refuser
ou de mettre sur liste noire des connexions entrantes. Elle leur per-
met également de manipuler la largeur du trou de ver. Par exemple,
en cas de premier lien établi avec un nouveau lieu extrasolaire, le
trou de ver peut être réglé pour ne laisser passer qu’un petit capteur.
Lorsqu’un personnage qui n’est pas habitué à une interface de
Porte tente d’en manipuler une, ou quand un utilisateur expéri-
menté essaie une action à l’issue incertaine, le joueur devrait faire
un test d’Interface (Fonctionnement des Portes) avec un modii-
cateur approprié. Les personnages disposant de la spécialisation
Fonctionnement des Portes reçoivent le bonus habituel de +10.
Mais le vrai déi que représente l’utilisation de l’interface d’une
Porte, c’est de comprendre ce qu’il faut faire quand quelque chose
tourne mal… ce qui, forcément, est fréquent. Pour ce faire, il peut
être requis de procéder à un test d’Interface (Fonctionnement des
Portes), de Programmation (Interface de Porte) ou de Théorie  :
Fonctionnement des Portes. Des suggestions additionnelles pour
utiliser les Portes et les tests à appliquer sont fournies ci-dessous.
LA BIBLIOTHÈQUE ET LES ADRESSES DE PORTES
Quiconque a un accès utilisateur à un système de contrôle de
Porte peut accéder à la bibliothèque d’adresses de cette dernière,
sauf si elle a été modiiée, d’une manière ou d’une autre. En théorie,
chaque adresse correspond à une Porte distante différente. L’adresse
d’une Porte distante provenant de la bibliothèque d’une Porte ne
fonctionnera pas si on la copie dans la bibliothèque d’une autre.
Elles sont également dynamiques, ce qui signiie que de nouvelles
adresses peuvent apparaître et d’anciennes disparaître (pour réap-
paraître plus tard, parfois). Les bibliothèques des Portes peuvent
être sauvegardées, mais les tentatives de réintroduire des adresses
supprimées se soldent généralement par leur nouvelle suppression
immédiate.
Chaque bibliothèque est liée à un catalogue de lieux extraso-
laires identiiés intégré au système de contrôle de la Porte, si bien
qu’il est facile de faire le lien entre les deux. Pour que ce catalogue
soit à jour, il faut régulièrement le synchroniser avec ceux qui sont INFORMATIONS DE JEU
maintenus en ligne. Les catalogues présents dans les systèmes de
contrôle de Portes mobiles et des Portes extrasolaires sont malheu-
reusement souvent obsolètes.
Les scientiiques pensent que les adresses incorporent des in-
formations sur les Portes distantes elles-mêmes, et cherchent des
moyens de les décoder et de corréler ces données. Il s’agirait d’une
.
avancée signiicative, car cela donnerait à la transhumanité la possi-
0.10
bilité de découvrir facilement des mondes colonisables ou riches de
.1
0.10
nombreuses ressources à exploiter, ou cela permettrait d’éviter des
0.10.10.10.10.1
menaces sérieuses – tout en économisant du temps d’exploration.
Mais un tel progrès ne verra pas le jour avant des années, voire des
décennies, en supposant qu’il soit seulement possible.
En attendant, les maîtres de jeu peuvent permettre aux person-
.10.1
nages d’essayer de décoder, d’analyser et de corréler des adresses
143
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
144
de Portes. Cela devrait impliquer des tests dificiles (généralement,
des tests de Programmation à -30), et ne permettre, au mieux, que
d’orienter les personnages vers la bonne direction, plutôt que de
leur dévoiler des détails. Il vaut mieux ne recourir à cette option que
lorsque c’est important pour l’histoire. Par exemple, si les person-
nages doivent se rendre dans un lieu extrasolaire spéciique, mais
qu’ils ne possèdent que son adresse depuis une autre Porte que celle
qu’ils veulent utiliser, ils pourraient essayer de comparer les caracté-
ristiques de cette adresse avec celles de la bibliothèque de leur Porte,
et essayer d’en trouver une semblable. Au mieux, cela devrait leur
permettre de réduire les possibilités qu’ils n’auraient alors plus qu’à
tester en espérant avoir la chance de trouver ce qu’ils recherchent.
Autrement, si les personnages ont vraiment besoin d’atteindre une
étoile de type O, par exemple, en faisant un test de Programmation
à -30, en utilisant Théorie : Astronomie ou quelque chose de simi-
laire en tant que compétence complémentaire, ils pourraient obte-
nir une liste d’adresses potentielles.
L’OUVERTURE ET LA FERMETURE D’UN LIEN
TROU DE VER
Ouvrir ou fermer un trou de ver n’est (en règle générale) pas
quelque chose d’instantané. Le temps requis dépend du maître de
jeu, qui devrait choisir ce qui correspond le mieux à son histoire.
Par défaut, établir une nouvelle connexion trou de ver prend 5 mi-
nutes (10  secondes au minimum, et 10  minutes au maximum).
Fermer un trou de ver est plus simple, et dure, par défaut, 1 minute
(minimum : immédiat ; maximum : 5 minutes). Les tentatives des-
tinées à réduire ou à augmenter cette durée devraient être traitées
comme des actions longues d’Interface.
Si un opérateur tente de fermer un trou de ver d’un côté alors
qu’un autre tente de le maintenir ouvert de l’autre côté, faites faire
un test opposé variable. Celui qui tente de fermer a un avantage
dans ce test, car il y a beaucoup de variables ajustables qui affectent
la stabilité d’un trou de ver, qui peuvent donc être exploitées pour
le faire fermer. Appliquez un modiicateur de -30 pour celui qui
tente de l’ouvrir. Si celui qui tente de le fermer réussit, et que l’autre
échoue, la Porte se ferme normalement (réduisez le délai de ferme-
ture de 10 % par 10 points de MR). Si celui qui tente de l’ouvrir
réussit, et que l’autre échoue, la Porte reste ouverte. Si les deux réus-
sissent, le trou de ver se ferme, mais vous devez augmenter le délai
de fermeture de 10 % par 10 points de MR du test de celui qui
tente de l’ouvrir.
LES FERMETURES IMPRÉVUES
Les Portes ferment parfois un trou de ver sans avertissement
ou beaucoup plus rapidement que prévu. Encore une fois, c’est au
maître de jeu d’adapter cette caractéristique au scénario. À sa discré-
tion, tout échec critique dans un test d’Interface (Fonctionnement
de Porte) peut entraîner la fermeture immédiate du lien trou de
ver. Les systèmes de contrôle des Portes les surveillent soigneuse-
ment au cas où cela se produirait, et une alerte peut généralement
être donnée environ 3 secondes avant la fermeture, sous la forme
d’alarmes stridentes, de lumières clignotantes ou d’une transmis-
sion d’entoptiques, laissant ainsi 1 tour d’action pour agir avant
la fermeture.
Tout ce qui est pris dans le passage de la Porte à cet instant est
simplement coupé en deux. Des membres peuvent être tranchés,
des machines peuvent être coupées en deux, etc. Un personnage
peut ainsi être tué sur le coup, s’il n’est pas prudent. C’est au maître
de jeu de décider à quel point les conséquences de cette situation
doivent être létales, en offrant peut-être la possibilité aux person-
nages de faire un test de RÉF x 3 pour franchir le seuil de la Porte
ou en sortir à la toute dernière seconde.
LA TRACTION DU TROU DE VER
Quand un trou de ver est actif, tout ce qui transite par lui
ressent l’effet d’une légère traction. Tout individu ou objet qui res-
terait sur le seuil d’une Porte serait progressivement tiré d’un côté
ou de l’autre (suivant celui qui offre le moins de résistance). Très
probablement un dispositif de sécurité pour éviter que des objets
ne soient pris dans le trou de ver lorsqu’il se ferme, les maîtres de
jeu peuvent s’en servir pour doucement pousser hors de danger
des personnages inanimés ou des objets tombés au sol.
RECEVOIR DES LIENS ENTRANTS
Par défaut, la plupart des Portes sont réglées pour accepter au-
tomatiquement les connexions entrantes. Il est cependant possible
de changer ce paramétrage, pour qu’elles soient d’abord approu-
vées. Les cinq Portes du système solaire et des principales colonies
sont conigurées de cette façon. Dans ce cas, l’opérateur reçoit un
message, comprenant des informations sur l’adresse de la Porte
distante et les données du catalogue extrasolaire correspondant. Il
peut ensuite choisir de la mettre en attente, d’ouvrir le lien, de le re-
fuser, ou encore de bloquer déinitivement toute nouvelle tentative
de connexion depuis cette adresse. Si une Porte distante à laquelle
on essaie de se connecter a déjà un lien ouvert, l’opérateur qui tente
la connexion reçoit un « signal occupé » et est automatiquement
mis en attente jusqu’à ce que la Porte soit de nouveau disponible.
Les opérateurs qui tentent de se connecter à une Porte distante
qui n’est pas en mode « permission » (c’est-à-dire, qui n’accepte pas
automatiquement les connexions entrantes), peuvent signaler leur
lien comme étant prioritaire ou urgent, en espérant ainsi favoriser
les chances d’une ouverture, ou qu’elle se fasse plus tôt.
LES CONNEXIONS PRÉPROGRAMMÉES ET
PRÉVUES EN AVANCE
Les opérateurs de Portes peuvent programmer l’ouverture
d’un lien trou de ver à une heure spéciique. Cette tâche peut
sembler simple, mais en réalité, elle se révèle des plus délicates.
Préprogrammer une connexion nécessite une action longue d’In-
terface (Fonctionnement des Portes) d’une minute.
De même, il est possible de programmer la fermeture auto-
matique de connexions ouvertes (ou préprogrammées) au terme
d’une certaine période. Cela nécessite le même test que pour la
préprogrammation.
En règle générale, en cas d’échec à l’un de ces tests, la connexion
semblera bien préprogrammée, mais sera décalée d’une minute
par point de ME. C’est au maître de jeu de décider si le décalage
se fait en avance ou en retard, dans l’intérêt de l’histoire.
PIRATER UNE PORTE
Les systèmes de contrôle de Portes peuvent être piratés,
comme tout autre appareil électronique. C’est plus facile si l’in-
terface a une connexion sans il ou si elle est branchée sur une
Toile locale. Pour des raisons de sécurité, c’est toutefois plutôt
rare. Pirater une interface de Porte requiert généralement un
accès physique direct au système de contrôle et/ou au réseau
local auquel il est branché. Le cryptage de ce réseau doit aussi
 EXEMPLES DE SUBVERSIONS DE PORTE
MODIFICATEUR COMPÉTENCES
Ouvrir/fermer un trou de ver, accepter / mettre en attente / refuser
-0
les connexions entrantes, préprogrammer une connexion.
Accéder à / copier la bibliothèque, manipuler la taille d’un
-10
trou de ver.
-20 Modiier la bibliothèque.
-30
Éteindre le système de contrôle de la Porte, interdire l’accès à une
connexion entrante, forcer l’ouverture d’une connexion.
être craqué. Les exemples de subversions de Portes listés dans
le tableau ci-dessous donnent quelques exemples d’options de
piratage et des modiicateurs qui s’appliquent.
FORCER L’OUVERTURE D’UN LIEN TROU DE VER
Lorsqu’un lien est mis en attente, refusé ou interdit, l’opérateur
qui cherche à se connecter dispose de plusieurs options. Plusieurs
outils de piratage ont été développés au cours des années pour
contourner les blocages, mais des défenses ont également été
conçues contre la plupart de ceux-ci (en tout cas contre ceux qui
sont connus). Si un personnage venait à acquérir l’un de ces pro-
grammes (considérez-les comme des versions spécialisées du logi-
ciel Exploit) et à l’utiliser contre une Porte distante équipée d’un
système de contrôle dont les défenses ne seraient pas à jour, il
pourrait être capable de contourner le blocage et de forcer l’ou-
verture d’une connexion. Pour ce faire, il faut réussir à un test de
Programmation avec un modiicateur de -30.
Développer de nouveaux outils de piratage – ou des défenses
contre ceux qui existent déjà – est dificile et nécessite de connaître
le «  système d’exploitation  » des Portes. Pour créer un tel pro-
gramme ou contre-programme, il faut réussir un test de Théorie :
Fonctionnement des Portes à -30. Il s’agit d’une action longue avec
un délai d’un mois. En cas de succès, un nouveau programme d’at-
taque ou de défense aura été développé ; sa valeur sera probable-
ment signiicative jusqu’au moment où il sera déployé.
LES PORTES ET LES PASSES PSI
Les passes psi ne peuvent pas être utilisées « à travers » un
trou de ver. Par exemple, un asynchrone ne peut pas se servir de
son egoception pour détecter quelqu’un qui se trouve de l’autre
côté d’une Porte. Mais il peut franchir un trou de ver et utiliser
une passe sur une cible qu’il touche. Si un asynchrone souhaite
recourir à une passe à distance, l’intégralité de sa tête et de son
cerveau doit avoir traversé le trou de ver.
Les asynchrones disposant de la passe quidditas (p.  224,
LdB) ont un léger avantage en ce qui concerne les Portes. S’ils
ne peuvent pas contrôler ou manipuler les Portes avec leur esprit
(ils ne possèdent en effet aucun moyen d’interagir avec les sys-
tèmes d’exploitation), ils peuvent cependant atteindre une cer-
taine compréhension du mode de fonctionnement d’une Porte
grâce à un test de COG x 2. Cela pourrait servir, par exemple,
à brancher une boîte bleue sur une Porte ou à comprendre ce
qu’un opérateur de Portes est en train de faire.
Les asynchrones dotés de la passe prescience sont extrarécep-
tifs aux émissions des Portes. Ils reçoivent un modiicateur de
+20 (plutôt que le +10 habituel) aux tests de Perception, lors-
qu’ils essaient de localiser une Porte.
LES CAMPAGNES DE GATECRASHING
Les quelques notes et règles qui suivent pourraient se révéler
utiles dans le cadre de votre campagne, que votre groupe de per-
sonnages ait besoin de faire un simple voyage extrasolaire ou
qu’il s’agisse de gatecrasheurs endurcis qui mettent plus souvent
qu’à leur tour leur vie en péril par désespoir, par goût du risque
ou par envie de faire une « grande découverte ».
LES TYPES DE CAMPAGNES
Il est facile de centrer une campagne entière sur le gatecrashing
et les environnements extrasolaires, de la concentrer sur cette
frontière ouverte où le futur de la transhumanité pourrait être dé-
cidé. Voilà quelques options et thèmes pertinents qui pourraient
être intéressants à explorer pour les maîtres de jeu et leurs joueurs.
LES EXPLORATEURS
L’attrait du gatecrashing réside principalement dans le plaisir
de l’exploration de l’inconnu, dans la prise de risques importants
pour découvrir de nouveaux mondes, de nouvelles formes de vie
et de nouvelles menaces. Les plus intrépides font carrière dans
les équipes de premiers-venus. Ils passent une éternité à attendre,
puis de disposent que de quelques minutes pour se préparer et
absorber quelques informations avant de sauter dans un nouvel
environnement extraterrestre. Ce travail est dificile et exigeant :
les taux de décès et d’accidents y sont élevés, et le stress mental
et les traumatismes sont fréquents. C’est l’apanage des amateurs
de sensations fortes, des braves et des téméraires, et de tous ceux
qui seraient prêts à tout pour faire progresser leur vie. Les explo-
rateurs qui préfèrent proiter d’un peu stabilité peuvent se tourner
vers les missions de suivi, qui leur permettent de mieux se prépa-
rer et de bien mieux cerner ce à quoi s’attendre – même si les sur-
prises sont inévitables. Les véritables fanatiques de l’exploration
deviennent des sauteurs de Portes : ils laissent tout derrière eux et
s’engagent dans un voyage vers l’inconnu, peut-être sans retour.
Les explorateurs doivent faire preuve de pragmatisme et de dé-
brouillardise, être capables de faire face à une grande variété d’en-
vironnements et de situations, et posséder de nombreux talents
pour couvrir les tâches requises dans le cadre de leurs missions.
De telles campagnes sont axées sur des challenges tels que trouver
le moyen de préserver l’homogénéité d’un groupe composé de
personnalités divergentes dans des conditions stressantes, et de
percevoir la splendeur de l’univers en même temps qu’il essaie
de vous tuer.
LES CHERCHEURS ET LES XÉNO-ARCHÉOLOGUES INFORMATIONS DE JEU
Le meilleur aspect du gatecrashing, pour un scientiique, est
la découverte de nouvelles connaissances, qu’il s’agisse d’astro-
physique, d’une forme de vie microbienne inconnue jusqu’alors,
ou des leçons et secrets qu’une civilisation éteinte a laissés der-
rière elle. Les chercheurs afluent vers les zones intéressantes sur
le plan scientiique, et bravent des conditions environnemen-
.
tales dificiles et d’autres risques pour faire progresser leur sa-
0.10
voir. Beaucoup sont motivés par la promesse de la résolution de
.1
0.10
mystères ou par la gloire et la renommée dans leur profession.
0.10.10.10.10.1
D’autres sont tout simplement mus par un appétit insatiable pour
le savoir. Beaucoup se contentent d’accumuler des données pour
conirmer et appuyer des théories qui manquaient de preuves
concrètes jusqu’à ce que le gatecrashing présente de nouvelles op-
.10.1
portunités de les avérer. Il y a aussi ceux qui cherchent à découvrir
145
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
146
quelque chose qui permettra de faire avancer les capacités tech-
nologiques de la transhumanité, soit pour les rendre accessibles à
tous, soit pour les offrir à leur parrain qui les exploitera. Il arrive
que la recherche se transforme en une véritable compétition, ou
qu’elle révèle des risques-X majeurs qui pourraient condamner
la transhumanité s’ils n’étaient pas évités. En règle général, ces
types de campagne s’articulent autour des problèmes de la pro-
priété du savoir et de son accès, des challenges que représentent
l’ego et les promesses lucratives des avancées technologiques face
à la recherche pure et à la méthode scientiique, et des problèmes
éthiques liés à notre impact sur d’autres écologies et d’autres
formes de vie que la nôtre.
LES PRESTATAIRES
Beaucoup d’hypercorps qui travaillent dans des endroits ex-
trasolaires conient la gestion de travaux et des fonctions qui
sont en dehors de leur champ d’activité principal à des presta-
taires indépendants. Ce travail est lucratif, que le contractant ait
un employeur régulier ou qu’il travaille pour différentes corpos,
lorsqu’il en a besoin. Le Saint Graal de ce domaine est de si-
gner un contrat avec l’une des principales corpos : TerraGenèse,
Pathinder, Gatekeeper ou Go-nin. Les missions peuvent toucher
à de nombreux domaines différents, tels que l’administration co-
loniale, l’arpentage de ressources ou les expéditions scientiiques
partant à la recherche d’échantillons. Les agents de sécurité sont
très demandés, que ce soit pour empêcher que des revendications
ne se fassent voler, pour se charger de la police de colonies ou
pour éloigner la faune hostile.
L’inconvénient du travail sous contrat est que les personnages
pourraient se retrouver bloqués sur une planète reculée pendant
des mois. Mais cela pourrait très bien s’adapter à une campagne,
si l’histoire impliquait une série de mystères et de problèmes su-
bis par une colonie extrasolaire particulière. D’un autre côté, ce
type de travail peut justiier le fait d’être transporté fréquemment
vers de nouveaux lieux extrasolaires, aux frais de l’employeur. Ce
type de campagne donne aussi l’opportunité à des personnages
dotés de talents spécialisés de briller dans leur domaine, tout en
les mettant directement en situation quand un nouveau mystère
se présente. Par exemple, un groupe de personnages disposant
de compétences élevées en Géologie et dans d’autres Sciences de
la Terre pourrait être chargé de la supervision d’un camp minier,
ce qui le mettrait au premier plan quand le dernier tunnel minier
aboutira à une caverne pleine de reliques extraterrestres ou de
machines actives des TITAN.
LES COLONS
Une campagne plus ciblée pourrait placer les personnages dans
le rôle d’un petit groupe de colons hypercorps, margellans, au-
tonomistes ou mercuriels, qui chercherait à établir un nouveau
foyer loin de la société transhumaine. Cela serait l’occasion d’ex-
plorer les dynamiques des petits groupes, particulièrement si les
colons comprennent aussi un certain nombre de PNJ uniques
aux perspectives et aux objectifs différents. Ce type de campagne
se concentrerait plus sur des scénarios qui traitent des différents
challenges auxquels une colonie doit faire face, tels que s’accli-
mater à un environnement extraterrestre et aux formes de vie lo-
cales, surmonter le stress de la vie en colonie et de l’éloignement
de la société transhumaine, gérer les conlits internes du groupe, et
bien sûr, tous les mystères et toutes les menaces que les colons ne
manqueront pas de devoir résoudre. Des aventures de cette sorte
soulignent la nature presque « système D » des colonies extraso-
laires, où l’isolation est une préoccupation majeure.
Les campagnes centrées sur des colonies sont différentes des
autres missions de gatecrashing, car la fuite face à une menace
est rarement une possibilité. La plupart des colons chercheront
à défendre leur foyer et le travail dur qu’ils y ont effectué. Si les
colons sont employés (ou peut-être sont-ils des apprentis ?) d’une
hypercorp ou d’un autre parrain, cette entité pourrait considérer
la colonie comme un investissement majeur qu’il faut défendre.
Les apprentis relèvent le déi supplémentaire de ne pas contrôler
totalement leur propre destinée.
LES EXPERTS
L’une des plus simples façons d’incorporer le gatecrashing à
des campagnes, c’est de traiter les personnages comme des ex-
perts qui sont appelés sur des opérations de gatecrashing quand
les circonstances le demandent. Les campagnes impliquant des
personnages de Firewall fonctionnent ainsi par défaut, tout parti-
culièrement lorsqu’il s’agit des sentinelles qui travaillent dans l’in-
dustrie du gatecrashing. Cette solution permet aux personnages
d’être introduits dans une situation préexistante, de leur présenter
les composantes du problème, et de leur donner diverses possibi-
lités pour le résoudre. Pour des personnages membres de Firewall,
cela peut également impliquer l’iniltration d’une hypercorp ou
d’une autre opération en guise de couverture pour pouvoir passer
la Porte, selon la situation. Cette astuce est tout aussi valable pour
des personnages ne faisant pas partie de Firewall, tels que des
mercenaires appelés en renfort pour traquer des extraterrestres,
des consultants engagés en tant que détectives privés, des sabo-
teurs préservationnistes cherchant un moyen d’empêcher qu’un
monde extrasolaire ne soit spolié, ou des nettoyeurs des corpos
appelés pour réprimer une révolte autonomiste.
ACCÉDER AUX PORTES
Le plus grand déi de la plupart des gatecrasheurs, notamment
des débutants, et d’obtenir un accès à une Porte. À l’exception de
la Porte de la Fissure, gérée par des anarchistes, le temps de Porte
est horriblement cher.
ACHETER DU TEMPS DE PORTE
Les particuliers qui veulent acheter un accès doivent avoir de
confortables ressources. Gatekeeper et Pathinder ont ixé les
standards des tarifs, et ils ne sont pas bon marché. L’accès coûte
à lui seul 100 000 crédits, auxquels s’ajoutent 50 000 crédits par
minute de temps de Porte (seul le temps d’ouverture du trou de
ver est facturé, le temps passé à établir la connexion n’est pas
facturé… en général). Si la mission implique l’ouverture d’un trou
de ver vers une adresse jamais visitée auparavant, un supplément
de 500 000 crédits est exigé pour l’exploration de premiers-venus
et l’application des procédures préliminaires de précaution. Ces
tarifs sont variables, et sujets à l’approbation du maître de jeu.
TerraGenèse offre des tarifs légèrement plus compétitifs : ré-
duisez donc les coûts de 10 %. Go-nin, par contre, est au moins
10 % plus cher que les autres, et parfois plus. Ces frais ne tiennent
pas compte de l’équipement ou des autres aspects logistiques que
la mission pourrait nécessiter. Ils couvrent par contre les procé-
dures de décontamination de base pour les gatecrasheurs qui
reviennent, même si les soins médicaux ou les procédures de
quarantaine supplémentaires (qui sont requises au cas où des
échantillons de formes de vie extraterrestres seraient ramenés)
feront l’objet d’un coût additionnel.
Il est possible de réduire ces coûts. Pour les missions qui
cherchent à localiser et à revendiquer des ressources exploitables,
des reliques extraterrestres, de nouvelles formes de vie ou d’autres
découvertes potentiellement proitables, il est possible d’offrir à
l’organisme qui gère la Porte un pourcentage de cette découverte
en échange d’une réduction. Plus sa part est grande, meilleure est
la réduction. Les termes précis des arrangements dépendent du
maître de jeu et des compétences de négociation de l’équipe en
question. Les groupes qui achètent de grandes portions de temps
de Porte ont souvent droit à des remises. Gatekeeper octroie sou-
vent des bourses, des subventions et des remises pour les groupes
de recherche et les missions qui vont développer les connaissances
générales de la transhumanité.
LES TARIFS DES PORTES
Forfait ixe de fonctionnement de porte 100 000 crédits
Forfait de premiers-venus 500 000 crédits et plus
Fonctionnement de la porte 50 000 crédits/minute
TerraGenèse/Vulcain - 10 %
Groupe Go-nin/Discorde + 10 %
LE PARRAINAGE
Quand on a de grandes idées, mais un budget serré, il est parfois
possible de trouver un parrain pour inancer sa mission. Il peut
s’agir d’un bailleur de fonds prêt à risquer gros pour empocher
un retour sur investissement plus gros encore, d’une fondation
scientiique ou d’une université prête à inancer une certaine ligne
de recherche, d’un bloc politique cherchant à gagner un avantage
stratégique sur ses rivaux, d’une hypercorp de médias qui aurait
trouvé un bon ilon pour un documentaire, ou d’une hyperélite
excentrique qui inancerait le projet à condition de pouvoir ac-
compagner les gatecrasheurs et vivre une nouvelle expérience ex-
citante. Trouver un tel parrain peut faire l’objet d’un scénario en
tant que tel, ou être le résultat de beaucoup de travail sur le terrain
et de l’usage stratégique de la rép et des réseaux sociaux.
L’inconvénient des parrains est qu’ils ont souvent leurs propres
objectifs, qui pourraient se révéler opposés à ceux des person-
nages. Quand un conlit d’intérêts éclate, le parrain s’attendra très
certainement à ce que les personnages donnent la priorité à ses
propres objectifs. Il peut s’agir d’une excellente source de tension
à exploiter par les maîtres de jeu.
Si l’on en croit les rumeurs, certains personnages immensément
riches et inluents ont inancé les corpos des Portes pour faire
bénéicier leurs propres projets privés d’un accès permanent ; ils
sont ainsi souvent prioritaires par rapport aux autres.
LES CRASHEURS EMBAUCHÉS
Les gatecrasheurs potentiels ont aussi la possibilité de chercher
à se faire embaucher directement par l’une des corpos de Porte :
Gatekeeper, Pathinder, TerraGenèse ou Go-nin. Elles emploient
toutes des gatecrasheurs professionnels pour leurs missions pri-
vées. Généralement, elles chercheront à engager des personnes
rompues au gatecrashing, mais quiconque a de l’expérience dans
le domaine adéquat (tel que l’astrobiologie, la planétologie, la
géologie, etc.) trouvera certainement du travail. Les agents de
sécurité sont également très demandés. Les hypercorps et les par-
tenaires qui paient pour leurs propres missions engagent égale-
ment souvent du personnel. Les sites d’offres d’emploi en ligne
des Portes sont plutôt dynamiques, et trouver un nouveau travail
dépend presque exclusivement de la réputation que l’on a acquise
parmi les gatecrasheurs.
LES VOLONTAIRES COLONIAUX
Mars a besoin de femm… euh, Pathinder recherche des
transhumains, de tous horizons (ahem… sauf des mercuriels)
pour les engager dans leur Initiative de colonisation Pathinder et
pour transmettre la conception d’une civilisation galactique selon
les principes du Consortium planétaire. Si Pathinder n’est pas
votre tasse de thé, de nombreuses autres hypercorps et entités po-
litiques cherchent à faire naître de nouvelles colonies. Les colons
potentiels sont soigneusement sélectionnés, selon leur bien-être
psychologique, leur adaptabilité aux conditions d’éloignement et
parfois hostiles de la galaxie, et leur capacité à écouter et à suivre
les ordres. Ceux qui sont dotés de talents particuliers, utiles au
bien-être d’une colonie, tels que l’entretien d’habitats, l’adminis-
tration, l’ingénierie, la psychologie ou autres, ont plus de chances
d’être acceptés. L’inconvénient de la vie en colonie est qu’il faut
généralement s’engager dans ces missions sur le long terme. Les
contrats de colons sont la plupart du temps pleins d’obligations
envers le fondateur de la colonie, ce qui transforme souvent une
aventure de gatecrashing en un aller simple.
Beaucoup de colons sont en fait des apprentis, et n’étaient donc
pas du tout des volontaires. Ceux qui assimilent plus ou moins
les apprentis à des esclaves au sein de leurs colonies, là où ils sont
loin des regards et des défenseurs des droits civiques, ne font l’ob-
jet que d’une légère surveillance, et ne se heurtent qu’à peu de
protestations.
LES GAGNANTS DE LOTERIES
Les désespérés ou les malchanceux peuvent participer à
l’une des loteries de Portes, comme indiqué dans Les Loteries,
p.  26, sans que leur origine ou leur expérience soient prises
en compte. C’est bien sûr chez les gagnants de loteries que les
taux d’accidents et de mortalité sont les plus élevés, si bien
qu’il serait faux de considérer le voyage comme tout à fait
« gratuit ». Les gatecrasheurs de loteries renoncent également
à leurs droits sur toute découverte qu’ils pourraient faire, bien INFORMATIONS DE JEU
que les plus chanceux puissent obtenir une récompense (p. 28).
Si la loterie de Gatekeeper est la plus importante, les autres
corpos de Portes organisent également les leurs, parfois. Les
anarchistes de Love & Rage organisent aussi une loterie pour
les candidats du système intérieur, et ont même une loterie ré-
servée aux apprentis, dont les gagnants sont achetés et libérés.
.
0.10
LES PORTES AUTONOMISTES
.1
0.10
La Porte de la Fissure est ouverte à tout le monde, à condition que
0.10.10.10.10.1
vous puissiez vous y rendre, que votre motivation ne soit pas le proit
et que vous vous engagiez à partager vos découvertes, et que votre
@-rép soit sufisante pour ne pas être censuré. L’inscription à une
période de temps de Porte est une faveur de niveau 5, en supposant
.10.1
que le temps de Porte requis ne soit pas trop important, et que vous
147
0 .10
0.
1
1
 vous occupiez vous-même de votre logistique. Sinon, de nouvelles fa-
veurs seront requises. Bien sûr, vous serez mis sur liste d’attente, sauf
si vous disposez d’arguments assez solides pour faire passer votre
mission en priorité, et si votre rép est sufisamment élevée.
La Porte de Pandore est aussi une bonne option pour les gate-
crasheurs autonomistes, en raison de l’inluence titanienne sur
Gatekeeper. L’utilisation d’@-rép ou de couronnes titaniennes peut
ouvrir la voie vers une Porte, même pour les gatecrasheurs sans le
sou. La légère préférence accordée aux Titaniens est vue par certains
comme étant institutionnelle.

LES SAUTEURS DE PORTES ET LES PORTES

LOINTAINES
Pour les gatecrasheurs motivés, le mieux est de se trouver une
boîte bleue personnelle (p. 157) et d’aller jusqu’à une Porte distante
située en dehors du système solaire. De là, ils pourront organiser leurs
propres missions de gatecrashing, ou partir en expédition de sauteur
de Portes. Certains sauteurs de Portes vont même jusqu’à s’engager
sur des missions extrasolaires ou des projets de colonie pour pouvoir
quitter le système solaire à moindres frais. Ils regroupent ensuite les
ressources nécessaires pour créer une boîte bleue en se servant de
schémas open source et d’un nanofabricateur, et accèdent enin en
secret à la Porte locale (enfreignant ainsi, le plus souvent, les lois de
la colonie ou les règles de la mission) pour s’embarquer dans leur
voyage. Les endroits extrasolaires tels que Portail (p. 122) offrent les
meilleures options aux gatecrasheurs amateurs et aux sauteurs de
Portes, avec des temps d’attente plus courts, plusieurs possibilités de
Portes, et une communauté de gatecrasheurs solidaires.

FIREWALL ET LE GATECRASHING
Firewall a souvent besoin de gatecrasheurs, généralement pour
enquêter sur des pistes de risques-X potentiels. L’organisation est en
contact avec des centaines de gatecrasheurs qui sont également des
sentinelles, même si ces personnes ne sont pas toujours en mesure d’ap-
porter la contribution qu’il faudrait. De même, Firewall doit recruter
des sentinelles qui n’ont jamais fait de gatecrashing, et trouver diverses
manières pour les insérer dans une opération.
Si nécessaire, Firewall peut tout aussi bien parrainer ses propres
missions de gatecrashing, bien que l’organisation préfère éviter les
coûts trop élevés. Lorsque c’est possible, c’est la Porte de la Fissure
qui est utilisée pour ces missions. Firewall et le collectif Love & Rage
travaillent souvent ensemble, et les anarchistes sont généralement au
courant des missions des sentinelles. Le collectif fait également parfois
appel à Firewall pour certaines opérations, ou pour faire passer des in-
formations potentiellement intéressantes aux sentinelles et aux proxys.

RÈGLE OPTIONNELLE :
RÉP DE GATECRASHEUR
Pour les campagnes où le gatecrashing tient une
place importante, un nouveau réseau social peut être
introduit : ExploreNet, ou x-rép. Ce réseau fonctionne
comme les autres. Si le maître de jeu le permet, la x-rép
peut être achetée à la création du personnage, comme
toutes les autres réps. ExploreNet est le réseau utilisé
par les gatecrasheurs, les sauteurs de Portes, les corpos
de Portes, et tous ceux qui investissent dans les Portes
148 et dans l’exploration extrasolaire. ■
 Mais Firewall doit gérer relativement souvent des menaces extra-
solaires en iniltrant des sentinelles dans des missions déjà en cours.
Cela implique généralement qu’il faut faire passer des agents pour du
personnel hypercorp ou pour des prestataires indépendants. Plus d’une
mission extrasolaire de Firewall a échoué à cause des couvertures des
sentinelles, compromises d’une manière ou d’une autre avant même
d’avoir pu traverser une Porte.
LES RESTRICTIONS D’ACCÉS
Il est important de garder à l’esprit que l’accès aux Portes est
souvent accompagné de restrictions. Par exemple, l’utilisation de
toute Porte contrôlée par une hypercorp implique que cette dernière
conserve la propriété et le contrôle de la Porte distante. Emporter cer-
tains équipements ne peut également être autorisé que sous réserve
de contrôles et de frais supplémentaires. Les systèmes de contrôle de
Porte « boîte bleue » ne sont pas autorisés lors des missions de pre-
miers-venus, et sont parfois aussi interdits dans d’autres cas.
L’une des restrictions notables est qu’aucune entité qui contrôle
une Porte ne laissera qui que ce soit d’autre qu’un membre du
personnel entraîné et autorisé faire fonctionner une Porte dans le
système solaire. Même les anarchistes de Love & Rage ne laissent
personne d’autre qu’eux accéder aux contrôles sans d’abord vériier
à qui ils ont affaire et sans s’être assurés qu’ils savent ce qu’ils font.
LES ASSURANCES ET LES SAUVEGARDES
Seuls les gatecrasheurs les plus téméraires, nihilistes, désespéré-
ment pauvres ou suicidaires partent sans faire une sauvegarde au
préalable (ou sans fork alpha, comme certains préfèrent le faire),
surtout en ce qui concerne les missions de premiers-venus. C’est
l’évidence même pour la plupart des missions de gatecrashing, et les
installations de Portes du système solaire disposent toutes de lieux
dédiés à la sauvegarde directement sur place. La plupart des par-
rains et des employeurs fournissent ce service à leurs gatecrasheurs,
mais certaines personnes préfèrent ne pas laisser leurs sauvegardes
à la merci de leurs chefs.
LES ASSURANCES DE RÉCUPÉRATION
Les assurances de récupération représentent une option relative-
ment coûteuse pour ceux qui préfèrent conserver leurs expériences
extrasolaires en cas de décès. En offrant une récompense pour la
récupération de leur pile corticale, les assurances de récupération
encouragent des gatecrasheurs casse-cou à tenter de le faire. Les
assurances de récupération peuvent promettre n’importe quelle
somme de crédits. Bien entendu, plus la récompense est grande,
plus il y a de chances que quelqu’un risque sa vie pour la récupé-
rer. Pour vraiment valoir la peine, le tarif de base de la plupart des
assurances de récupération est de 100 000 crédits (soit une somme
sufisante pour couvrir une minute de temps de Porte et pour ren-
trer). Certains cabinets d’assurances de récupération bien établis
entretiennent des liens privilégiés avec des corpos de Portes qui leur
accordent des prix moindres pour des missions de sauvetage.
LES RÉCOMPENSES
Les gagnants de loteries et les explorateurs qui travaillent pour
des parrains peuvent espérer recevoir des récompenses en échange
de certaines découvertes, comme indiqué dans Les bonus et récom-
penses de mission (p. 31). De plus, les explorateurs qui découvrent
quelque chose de vraiment important ou qui font un travail absolu-
ment remarquable obtiendront des bonus de réputation. Quelques
suggestions sont indiquées dans le tableau Récompenses de mis-
sions en rép (ci-dessous).
LES PROCÉDURES DE PREMIERS-VENUS ET LES
NORMES DU GATECRASHING
En raison des risques inhérents au gatecrashing, un fort accent est
mis sur les procédures de premiers-venus. Elles sont régulièrement
répétées par la communauté des gatecrasheurs, un peu comme les
mesures de sécurité des armes à feu chez les aicionados et les pro-
fessionnels armés. Même les sauteurs de Portes déroulent une routine
minimale de sonde et d’analyse avant de passer une Porte. Ces procé-
dures sont une des premières choses que les débutants apprennent, si
bien que tous ceux qui ont suivi au moins un entraînement basique
au gatecrashing seront familiers de cette routine. Les procédures
principales du gatecrashing peuvent être résumées en quelques règles
simples, présentées ci-après.
• Créez seulement des trous de ver étroits pour un premier lien (on
ne sait jamais ce qui pourrait venir depuis l’autre côté).
• Sondez toujours l’environnement du côté distant.
• Pour commencer, envoyez toujours un bot de reconnaissance
attaché.
• N’emportez pas de boîtes bleues sur les missions de premiers-venus
ou quand il existe une possibilité de rencontrer des formes de vie
intelligentes. Il n’est pas question que la transhumanité fournisse
par accident les moyens de contrôler les Portes à une autre espèce.
• N’emportez rien qui pourrait révéler l’emplacement du système
solaire dans la galaxie à une espèce extraterrestre.
• Cartographiez tout. Les missiles cartographes sont vos amis.
• Enregistrez tout.
• Ne sortez jamais de votre combinaison pressurisée tant vous
n’êtes pas certain que l’environnement est sûr (respirable, non
toxique, etc.).
• Ne touchez à rien, sauf si vous êtes certain que ça ne vous tuera
pas.
• Si vous rencontrez une forme de vie intelligente, limitez les
contacts au minimum, soyez polis et le moins menaçant pos-
sible, puis rentrez rapidement pour appeler des spécialistes de
premier-contact.
• N’oubliez pas de faire et d’enregistrer vos revendications.
• Ne ratez jamais votre rendez-vous de suivi avec la Porte.
• À votre retour, décontaminez-vous toujours.
LES RÉCOMPENSES DE MISSION EN RÉP INFORMATIONS DE JEU
RÉCOMPENSES
ACTION MOYENNES*
Découverte mineure (ressources, formes de vie non
+2 x-rép
intelligentes, exoplanète terraformable)
Découverte majeure (artefacts extraterrestres, exoplanète sem-
+5 x-rép
blable à la Terre, point de convergence de Portes, mégastructure) .
0.10
Découverte d’une anomalie scientiique +2 r-rép
.1
0.10
Résolution d’une anomalie scientiique +8 x-rép
0.10.10.10.10.1
Premier contact avec une espèce extraterrestre intelligente +10 x-rép
Sauvetage d’un gatecrasheur +2 x-rép
Collecte d’une assurance de récupération +4 x-rép
.10.1
* Si vous n’utilisez pas la x-rép, appliquez ces bonus à la rép
correspondant au groupe qui parraine la mission.
149
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
150
LES TECHNOLOGIES DE GATECRASHING
Cette section présente de nouveaux morphes, du nouveau ma-
tériel et des nouveaux bots et véhicules qui pourront être utiles à
des gatecrasheurs.
NOUVEAUX MORPHES
Cette sélection de morphes comprend une variété de modèles sou-
vent utilisés lors des missions de gatecrashing. Ils peuvent être choisis
pendant la création du personnage, si le maître de jeu le permet.
AQUANAUTE (BIOMORPHE)
Les aquanautes sont adaptés aux environnements aquatiques.
Ils sont de nouveau populaires sur les exoplanètes où se trouvent
des mers et des océans habitables. Leur rythme cardiaque ralen-
tit lorsqu’ils sont sous l’eau, leur peau comprend une couche de
graisse qui retient la chaleur, ils stockent l’oxygène dans leurs
tissus musculaires, et ils ne souffrent pas des effets néfastes sur
la santé des changements de pression. En outre, leurs yeux sont
dotés de membranes nictitantes et leurs cornées s’ajustent pour
contrer la réfraction sous-marine. Leurs mains et leurs pieds sont
palmés, et ils disposent d’une vessie natatoire transgénique ain de
contrôler leur lottabilité. Ils peuvent descendre en toute sécurité
jusqu’à 200 mètres de profondeur (environ 21 atmosphères de
pression à 1 g) sans souffrir des effets de la narcose à l’azote ou
d’autres problèmes liés à la plongée sous-marine.
Implants : Biomodes de base, Branchies, Filtres toxémiques,
Implants réseau de base, Pile corticale, Régulation thermique
(froid extrême) (p. 166, Sunward), Respiration améliorée, Sonar,
Vessie natatoire
Maximum d’aptitude : 30
Endurance : 40
Seuil de blessure : 8
Avantages : +5 COO, +10 SOM, +5 à une aptitude au choix du
joueur, +10 à la compétence de Natation
Coût de PP : 50
Coût en crédits : Élevé
CERF-VOLANT (MORPHE SYNTHÉTIQUE)
Ce petit châssis synthétique métamorphe est capable de
voler, quelle que soit l’atmosphère qui l’environne – ou son
absence. Par défaut, il utilise des rotors à turboréacteurs. Sa
légèreté lui permet de voler et de planer, même sous de ines
atmosphères et des gravités élevées. En mode ionique proi-
lé, il peut voyager à hautes vitesses et manœuvrer sous des
vents atteignant la force d’un ouragan. Dans le vide, il peut
se déplacer grâce à des tuyères à poussée vectorielle. Parfois
appelés « multivolants », les cerfs-volants sont populaires chez
les gatecrasheurs et les sauteurs de Portes en raison de leur
adaptabilité et de leur utilité pour la reconnaissance aérienne
et les analyses de terrain.
Améliorations : Ajustement de forme, Anti-lash, Audition
améliorée, Augmentation mnémonique, Cybercerveau,
Émetteur térahertz, Implants réseau de base, Lidar, Pile cor-
ticale, Prises jack, Radar, Sens de l’orientation, Sniffeur/
Renileur chimique, Vision améliorée
Système de déplacement (Vitesse de déplacement) : Ailes
(8/32), Coquille à poussée vectorielle (8/40), Ionique (12/40),
Marcheur (2/8)
Maximum d’aptitude : 25
Endurance : 20
Seuil de blessure : 4
Avantages : Vol, +5 à une aptitude au choix du joueur,
Armure (2/2), compte comme une petite cible en combat (-10
au toucher. p. 193, LdB)
Coût de PP : 30
Coût en crédits : Élevé
CRASHEUR (BIOMORPHE)
Il s’agit d’une version améliorée du morphe oxydé. Les cra-
sheurs sont des morphes robustes et résistants, capables de sup-
porter beaucoup de types d’environnements dificiles. Ce sont les
biomorphes idéaux pour le gatecrashing, et ils sont populaires
parmi les équipes de premiers-venus. Même s’ils coûtent cher,
comparés aux autres biomorphes, beaucoup de gatecrasheurs qui
se rendent dans des environnements peu habitables ou dangereux
pensent que l’investissement en vaut la peine.
Implants : Armure biotissée (légère), Biomodes de base,
Coussinets adhésifs, Étanchéité au vide, Filtres toxémiques,
Hibernation, Implants réseau de base, Médicachines, Mémoire
eidétique, Pile corticale, Pureté métabolique, Régulation cir-
cadienne, Réserve d’oxygène, Respiration améliorée, Sens de
l’orientation, Vision améliorée
Maximum d’aptitude : 30
Endurance : 40
Seuil de blessure : 8
Avantages : Armure biotissée (légère) (2/3), +5  COG,
+10 SOM, +5 à trois autres caractéristiques au choix du joueur
Coût de PP : 70
Coût en crédits : Élevé (minimum 40 000)
CREUSEUR (COSSE BIOMORPHE)
Les creuseurs sont des cosses ouvrières spécialisées dans
le travail archéologique. Ils sont utilisés par les équipes xé-
no-archéologiques pour les relevés en surface, les excavations
et pour le travail physique en général. Leurs mains sont des
griffes de creusage modiiées, inspirées par les animaux fouis-
seurs tels que les taupes ou les oryctéropes, mais elles sont tou-
jours sufisamment lexibles pour pouvoir être utilisées pour
attraper des objets et pour la manipulation ine.
Implants : Augmentation mnémonique, Biomodes de base,
Bracelet-outils, Cybercerveau, Griffes de creusage, Implants
réseau de base, Lien marionnette, Pile corticale, Prises jack,
Vision améliorée
Maximum d’aptitude : 30
Endurance : 35
Seuil de blessure : 7
Avantages : +10 SOM, +5 à une aptitude au choix du joueur
Désavantages : Stigmatisation sociale (Cosse)
Coût de PP : 30
Coût en crédits : Élevé
DROSÉRACÉE-FOUET (COSSE BIOMORPHE)
Conçues par des xénobotanistes autonomistes dans le cadre
d’une expérience destinée à développer une interface entre un
cybercerveau et un plantanimal, les cosses de droséracées-fouets
proviennent d’une famille génétique de plantanimaux de Solis
Ortus (voir Une vie exotique, p. 130) auxquels d’autres caracté-
ristiques transgéniques ont été ajoutées (voir La droséracée-fouet,
p. 173). Les cosses de droséracées-fouets sont de plus en plus uti-
lisées par les gatecrasheurs, étant donné leur faculté à bien s’inté-
grer dans les environnements arboricoles. La principale modiica-
tion apportée à la droséracée-fouet a été de renverser l’organisme
tout entier et d’orienter sa portion digestive à l’horizontale, pour
que son oriice à trois lobes soit situé vers l’avant de son corps. Ses
racines préhensiles ont également été converties en « tentacules de
marche » bien plus mobiles, empruntées à d’autres plantanimaux
de Solis Ortus. D’autres ajustements ont été effectués, tels que
l’addition d’une paire de membres préhensiles, chacun d’entre
eux étant doté de quatre doigts universellement opposables, des
modiications artiicielles de la perception (pour pouvoir perce-
voir l’environnement comme un transhumain standard), et un
renforcement général de la structure interne, ain d’ajouter de la
rigidité et un meilleur soutien physique. Son corps en forme de
barrique reste très similaire à l’original et, mis à part sa réorienta-
tion, le système digestif est essentiellement inchangé. La capacité
qu’a la droséracée-fouet de déployer et de ravaler son tentacule
d’alimentation a été fortement améliorée. Ce dernier ressemble
aujourd’hui plus à une langue de caméléon longue de 2 mètres
qu’à un piège à nourriture en suspension.
Implants : Augmentation mnémonique, Biomodes de base,
Cybercerveau, Implants réseau de base, Lien marionnette, Peau
de caméléon, Pile corticale, Prises jack
Maximum d’aptitude : 30
Endurance : 40
Seuil de blessure : 8
Avantages : Attaque de tentacule (utilisez la compétence de
Combat non armé, 1d10 + (SOM ÷ 10) VD, +10 aux tirs précis
pour désarmer), +5 COO, +10 SOM, +5 à deux autres aptitudes
au choix du joueur
Désavantages : Biochimie extraterrestre, Stigmatisation sociale
(Cosse), Stigmatisation sociale (Extraterrestre)
Coût de PP : 50
Coût en crédits : Élevé (rare, minimum 50 000)
DVERGR (BIOMORPHE)
Les Dvergar (pluriel de «  dvergr  ») sont des biomorphes
conçus pour opérer confortablement dans des environnements
soumis à une gravité élevée. Ils sont dotés d’une structure sque-
lettique renforcée et d’une masse musculaire plus robuste. Ils
sont facilement identiiables grâce à leur apparence légèrement
trapue, à leur cou épais et à leur allure solide.
Implants : Adaptation aux gravités élevées, Biomodes de
base, Implants réseau de base, Pile corticale
Maximum d’aptitude : 35 (45 SOM)
Endurance : 45 (bonus des implants inclus)
Seuil de blessure : 9
Avantages : +15 SOM (bonus de l’implant inclus), +5 à une
autre aptitude au choix du joueur
Coût de PP : 50
Coût en crédits : Élevé
ÉCURIEUR (COSSE BIOMORPHE)
Les écurieurs sont des cosses développées à partir des écurides,
des extraterrestres non intelligents (p. 172). Les cosses d’écurieurs
ont l’apparence d’écureuils volants de la taille de ratons laveurs,
dotés d’une sorte de fouet de manipulation à la place de leur
queue touffue, même si la plupart d’entre eux ont quand même
l’air mignons. Il s’agit d’excellents grimpeurs, capables de planer
grâce au patagium qui relie leurs membres. Les écurieurs sont de
plus en plus populaires pour l’exploration de tunnels et d’autres
zones étroites, ainsi que celles qui sont situées en hauteur et uni-
quement accessibles en les escaladant. Ils sont également utilisés
pour des travaux d’entretien et techniques, en raison de leur agi-
lité et de leur dextérité.
Implants : Augmentation mnémonique, Biomodes de base,
Cybercerveau, Implants réseau de base, Lien marionnette,
Patagium (p.  166, Sunward), Pile corticale, Prises jack, Queue
préhensile
Maximum d’aptitude : 25
Endurance : 30
Seuil de blessure : 6
Avantages : +5  AST, +10  COO, 6  membres, aspect Félin
(niveau  1), +10  Compétence d’Escalade, +10  Compétence de
Parkour, compte comme une petite cible en combat (-10 au tou-
cher ; p. 193, LdB)
Désavantages : Biochimie extraterrestre, Stigmatisation sociale
(Cosse), Stigmatisation sociale (Extraterrestre)
Coût de PP : 40
Coût en crédits : Élevé
PTÉROMORPHE (COSSE BIOMORPHE)
Développés par les génohackers de Fortéen, les ptéromorphes
sont des aviens néogénétiques, porteurs des gènes de toutes sortes
de créatures volantes – certains, d’origine préhistorique (gènes de
ptérosaures) ont été fournis par des chercheurs de l’Arche céleste
–, ainsi que certains traits génétiques originaux. Ces fusions trans-
géniques sont plus grandes et plus robustes que les morphes néo-
aviens standard. Ils sont populaires à la fois chez les mercuriels
néo-aviens qui sont à la recherche d’une forme plus robuste, et
chez les gatecrasheurs qui souhaitent un morphe volant rapide
et discret pour les missions de reconnaissance. Les scientiiques
qui ont conçu le ptéromorphe ont davantage utilisé les gènes de
chiroptère qui ont donné des mains fonctionnelles aux premiers
surévolués aviens. À la place des plumes, les ptéromorphes ont
une peau coriace comme du cuir, voire des écailles, parfois. Ils
sont généralement noir mat, bien qu’ils puissent changer de cou-
leur grâce à leur amélioration de peau de caméléon.
Implants : Ailes, Augmentation mnémonique, Biomodes de
base, Cybercerveau, Implants réseau de base, Lien marionnette,
Peau de caméléon, Pieds préhensiles, Pile corticale, Prises jack,
Vision améliorée
Maximum d’aptitude : 30 INFORMATIONS DE JEU
Endurance : 35
Seuil de blessure : 7
Avantages : Attaque bec/griffes (1d10 VD, utilisez la compé-
tence de Combat non armé), Vol, +5 COO, +5 INT, +5 RÉF
Désavantages : Stigmatisation sociale (Cosse), Stigmatisation
sociale (Néogénétique)
.
Coût de PP : 40
0.10
Coût en crédits : Élevé (minimum 30 000)
.1
0.10
0.10.10.10.10.1
RECHANGE (MORPHE SYNTHÉTIQUE)
Les rechanges sont de petits châssis synthétiques, bon marché
et légers, conçus pour remplacer le morphe original de quelqu’un,
s’il venait à être tué ou détruit. Une pile corticale (récupérée de-
.10.1
puis le morphe précédent du personnage, voir p. 268, LdB) peut
151
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
152
facilement être branchée dans ce morphe de rechange ain d’ef-
fectuer une nouvelle morphose (les tests d’Intégration, d’Aliéna-
tion et de Continuité restent nécessaires, comme d’habitude. Voir
p. 270-272, LdB). Une fois branchée, il faut 3 tours d’action pour
que les données de la pile corticale soient lues et que leur intégrité
soit vériiée, et pour que l’ego puisse être lancé dans le cybercer-
veau du rechange.
Les rechanges sont conçus pour être facilement transportables.
Rangés, ils se présentent sous la forme d’un disque de 15 cen-
timètres de diamètre et de 2 kilos. Quand ils sont activés, ils se
transforment en une sorte de sphère munie de 6 pattes ines et
rétractables de 20 centimètres (3 bras et 3 jambes). Il s’agit d’un
équipement courant dans les équipes de gatecrashing.
Améliorations : Augmentation mnémonique, Coussinets ad-
hésifs, Cybercerveau, Implants réseau de base, Lien marionnette,
Membres supplémentaires (3 bras/3 jambes), Prises jack
Système de déplacement (Vitesse de déplacement) : Marcheur
(2/8)
Maximum d’aptitude : 20
Endurance : 15
Seuil de blessure : 3
Avantages : Armure (2/2), compte comme une petite cible en
combat (-10 au toucher, p. 193, LdB)
Désavantages : Stigmatisation sociale (Masses métalliques)
Coût de PP : 5
Coût en crédits : Modéré
XU FU (MORPHE SYNTHÉTIQUE)
Leur nom provient d’un antique explorateur chinois.
Beaucoup de gatecrasheurs considèrent les xu fus comme étant
les meilleurs morphes synthétiques d’exploration d’exopla-
nètes. Leur corps repose sur six jambes (mesurant jusqu’à
2 mètres de long, mais rétractables) qui se terminent en roues
intelligentes ain de se déplacer rapidement, dans n’importe
quelle direction, et aussi sur des terrains accidentés. Pour les
terrains extrêmement dificiles, les roues peuvent être rétractées
et les xu fus peuvent manœuvrer comme des marcheurs. En
plus de leurs deux bras standard, ils sont dotés d’un troisième
membre de 2 mètres de long équipé de capteurs, très utile pour
pouvoir voir par-dessus des obstacles, par exemple. Les xu fus
disposent d’un ensemble impressionnant de capteurs, et sont
idéaux pour faire de la reconnaissance en surface tout comme
dans des tunnels, pour récolter des échantillons, etc.
Améliorations : Audition améliorée, Augmentation mnémo-
nique, Coussinets adhésifs, Cybercerveau, Écholocalisation,
Émetteur térahertz, Implants réseau de base, Lidar, Lien
marionnette, Membres pneumatiques, Membres supplémen-
taires (3  bras/6 jambes), Membres télescopiques (jambes,
1  bras), Pile corticale, Prises jack, Radar, Sens de l’orienta-
tion, Sens électrique, Sens radioactif, Vision à 360°, Vision
améliorée
Système de déplacement (Vitesse de déplacement) : À roues
(4/32), Marcheur (4/20)
Maximum d’aptitude : 30
Endurance : 40
Seuil de blessure : 8
Avantages : +5 COO, +5 SOM, armure (8/8)
Coût de PP : 60
Coût en crédits : Élevé (minimum 50 000)
NOUVEAUX BIOWARES
Ces augmentations physiques suivent les règles stan-
dard des implants, telles que décrites dans le Livre de Base
d’Eclipse Phase. Les griffes de creusage et les vessies nata-
toires sont également disponibles sous forme cybernétique
pour les morphes synthétiques.
ADAPTATION AUX GRAVITÉS ÉLEVÉES
Cette augmentation est spécialement conçue pour per-
mettre à un morphe d’opérer dans des environnements où
la gravité est bien plus élevée que sur Terre. Le cœur et le
système circulatoire du morphe sont considérablement ren-
forcés, tout comme la composition et les proportions de son
squelette, qui est plus dur, plus épais et beaucoup plus résis-
tant. La densité musculaire du morphe est également aug-
mentée, et les tendons et ligaments renforcés pour améliorer
l’eficacité dans les gravités les plus élevées. Appliquez un
bonus de +5 en Endurance et de +5 en SOM. En outre, le
personnage ne souffre d’aucune pénalité pour des gravités
atteignant jusqu’à 2 g, et toutes les pénalités pour les gravités
plus élevées sont réduites de 1 g. [Prix moyen]
GRIFFES DE CREUSAGE
Empruntées aux animaux fouisseurs tels que les taupes et
les aardvarks, les griffes de creusage sont plus longues et plus
résistantes. Elles sont assez robustes pour ameublir le sol,
couper les surfaces dures et pour déblayer la terre. Malgré ces
changements, les griffes de creusage sont tout de même ca-
pables d’attraper des objets et de procéder à des manipulations
ines, comme des mains humaines normales. Elles peuvent
également être utilisées pour se battre, avec la compétence de
Combat non armé, et inligent 1d10 + 2 + (SOM ÷ 10) VD,
avec une PA de -1. [Prix bas]
RESPIRATION AMÉLIORÉE (SPÉCIFIQUE)
Le bioware de respiration améliorée en p. 305 du LdB est,
en partie, ce qui permet aux oxydés de respirer l’atmosphère
martienne. L’atmosphère de nombreuses exoplanètes est à
la base non respirable par des transhumains normaux, mais
quelques modiications sufisent pour cela change (voir Sur
quelles planètes est-il possible de respirer ?, p. 170). Sur cer-
taines de ces planètes, des oxydés équipé d’une respiration
améliorée standard pourraient respirer, mais sur d’autres une
version différente de biomode, spéciique à l’atmosphère en
question, est parfois nécessaire. [Prix bas]
VESSIE NATATOIRE
Cet organe transgénique est composé d’une série de sacs
remplis de gaz qui permettent au personnage de contrôler
sa lottabilité lorsqu’il est sous l’eau. Cette vessie est reliée
à l’oreille interne, ce qui permet au personnage de mesurer
avec précision la pression de l’eau et la profondeur, ainsi
que d’améliorer son ouïe (+10 aux tests de Perception liés à
l’ouïe, sous l’eau). [Prix bas]
ÉCURIEUR (COSSE BIOMORPHE) ■ p. 151 NOUVEAU NANOWARE
Ce nanosystème implanté suit toutes les règles standards des
nanowares, telles que décrites dans le Livre de Base d’Eclipse Phase.

CENTRALE ÉLECTRIQUE PERSONNELLE

Ce système nanoware est la solution idéale pour les ga-
tecrasheurs qui redoutent de se retrouver coincés sur une
exoplanète dépourvue de toute source de nourriture. Les
nanites présents dans ce système sont alimentés par l’iso-
tope  gadolinium  148. Ils transfèrent cette énergie nucléaire
au corps de leur porteur de manière sûre et constante. Ainsi,
le corps n’a plus besoin de manger pour fonctionner. Cet iso-
tope ayant une demi-vie de 78 ans, le personnage peut passer
un siècle ou plus sans avoir besoin de se nourrir régulière-
ment. Une inime quantité de nourriture est indispensable
pour renouveler les cellules, mais une petite réserve pourrait
durer des années. De même, des suppléments en vitamines et
en protéines seraient nécessaires pour être en bonne santé,
sur le long terme, mais quand l’autre solution qui s’offre à
vous est de mourir de faim, il est dificile de ne pas opter pour
cette centrale électrique personnelle. [Cher]

ASPECT SPÉCIAL
L’aspect de morphe suivant n’est ni positif ni négatif. Il
ne coûte ni ne rapporte de PP. Il ne s’applique qu’aux cosses
créées depuis un matériel génétique extraterrestre. Il ne peut
pas être appliqué aux morphes non extraterrestres.

BIOCHIMIE EXTRATERRESTRE
Accomplissant un impressionnant exploit scienti-
ique, des généticiens transhumains sont main-
tenant capables de transformer en cosses des
créatures qui ont évolué sur des mondes séparés
et dont les biochimies sont différentes. À dire INFORMATIONS DE JEU
vrai, on ne sait que très peu de choses au su-
jet du mode de fonctionnent de la biochimie
de ces créatures. Cela signiie qu’il est possible
que les drogues, les produits chimiques, les biowares
et les implants cybernétiques aient des effets imprévisibles
sur elles. Par exemple, les traitements médicamenteux adaptés
.
aux transhumains peuvent être sans le moindre effet, alors que
0.10
quelque chose que les transhumains mangent ou manipulent
.1
0.10

régulièrement pourrait se révéler toxique pour ces cosses et dé-

0.10.10.10.10.1

clencher une réaction anaphylactique. C’est au maître de jeu de

décider quand ce facteur entrera en jeu, en fonction des simila-
rités biochimiques existant entre la cosse et les transhumains,
entre autres. Il est possible que certaines augmentations ne
.10.1

DVERGR BIOMORPHE ■ p. 150

153
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
154
soient tout simplement pas disponibles, n’ayant pas encore été
développées pour les physiologies extraterrestres en question.
Si des efforts ont été faits pour fournir à ces cosses des équi-
valents des biomodes de base, les protections complètes offertes
par ces améliorations peuvent simplement ne pas être dispo-
nibles. Cela signiie que la cosse pourrait être vulnérable à des
choses telles que la maladie, la vieillesse, le manque de sommeil,
les conséquences d’une exposition à long terme à de la microgra-
vité, aux traumatismes en lien à des blessures, aux allergies, ou
à d’autres problèmes que la transhumanité a tenté d’éradiquer.
De même, il est possible que la cosse ne guérisse pas rapidement,
ou ne soit pas capable de régénérer ses membres. De même, la
cosse risque de souffrir de troubles biologiques inhabituels en
raison de son espèce, tels que des problèmes gastro-intestinaux
bizarres, le crachat de boules de poils, une détresse respiratoire
ou une version extraterrestre de la leucémie. Il est recommandé
aux maîtres de jeu d’être créatifs en la matière.
Les morphes dotés d’une biochimie extraterrestre peuvent
être considérés comme exotiques et inliger une pénalité de -30
aux tests d’Aliénation et d’Intégrité (p. 272, LdB). Cet aspect
n’est disponible que pour les cosses créées depuis des formes de
vie extraterrestres.
LE MATÉRIEL DE COMMUNICATION
Maintenir le contact est souvent crucial pour la survie
d’une équipe de gatecrashing.
BALISE RADIO
Ce transmetteur radio portable et de taille moyenne a une
portée de 250 kilomètres. Il peut être programmé avec le ou
les messages que désire son utilisateur, et peut être réglé pour,
au choix, les répéter, les alterner ou les transmettre. Il peut
aussi être paramétré pour ne transmettre son ou ses messages
qu’après la réception d’un signal préprogrammé. Les balises
radio sont utilisées pour marquer des revendications, pour
signaler des découvertes archéologiques ou des ressources,
faire ofice de messages laissés à des équipes de suivi ou de
sauveteurs, et pour prévenir automatiquement les gens de se
tenir éloignés de zones dangereuses ou sécurisées. [Prix bas]
ENREGISTREUR DE MISSION
Un enregistreur de mission est un simple et minuscule spime
conçu pour enregistrer les lifelogs, les LX ou les autres lux
sensoriels des équipes de gatecrashing. Les protocoles standard
prévoient de laisser des enregistreurs de missions dans des en-
droits faciles à localiser, situés sur ou à proximité d’une Porte
de Pandore, pour que des équipes de recherche et de sauvetage
puissent les retrouver et les analyser. Les enregistreurs de mis-
sion des équipes de gatecrashing qui s’éloignent beaucoup sont
souvent branchés sur des stimulateurs radio, des liaisons laser
ou à d’autres outils pour améliorer leur portée. [Prix modique]
INFOPARTICULES
Les infoparticules sont des ordinateurs microscopiques qui
viennent en paquets de 500 (ou plus). Elles sont conçues pour
être éparpillées manuellement dans une zone, par des « gre-
nades » à infoparticules, ou encore par un drone aérien. Les
infoparticules sont munies des coussinets adhésifs qui leur
permettent de se coller à presque toutes les surfaces. Une fois
qu’elles ont recouvert une zone, elles se connectent les unes
aux autres et établissent un réseau Toile. Si la portée d’une
unique infoparticule n’est que de l’ordre de 50 à 500 mètres,
elles peuvent fournir une couverture réseau importante lors-
qu’elles sont utilisées en masse (voir également Infoparticules
aériennes, p.  163). Les Toiles obtenues par le biais d’info-
particules sont souvent les premiers réseaux d’une colonie,
et les routes et bâtiments principaux en sont généralement
saturés. Les infoparticules peuvent également être équipées
de capteurs, tels que des caméras. [Prix bas pour les paquets/
grenades de 500 ; Prix moyen pour les modèles équipés de
capteurs]
RETRAITE NEUTRINO
Cet équipement hautement spécialisé est spéciiquement conçu
pour les gatecrasheurs qui se servent de téléporteurs d’urgence
(p. 306, LdB). Cet appareil comprend un puissant transmetteur
radio et un récepteur neutrino spécialisé, tous deux étant quanti-
quement branchés à un ou à plusieurs téléporteurs d’urgence. Ce
dispositif se sert de son transmetteur radio pour faire des sauve-
gardes quotidiennes de l’ego de son propriétaire, et est également
capable de recevoir l’ego envoyé par un téléporteur d’urgence au
moment de la transmission destructrice. Il peut rester en contact
radio avec un téléporteur d’urgence jusqu’à une distance de
500 kilomètres, et peut recevoir une pulsation neutrino jusqu’à
100 UA de distance. La plupart des gatecrasheurs placent ce dis-
positif à quelques mètres de la Porte pour que les équipes de sau-
vetage puissent le trouver et y accéder facilement. Il est également
populaire chez les criminels et les agents clandestins indépendants
qui souhaitent disposer d’un abri sûr et dissimulé pour leur ego.
Les retraites neutrino ne peuvent pas transmettre de commu-
nications neutrino et sont donc beaucoup plus petites et moins
chères que les transmetteurs neutrino standard. Chaque retraite
neutrino peut communiquer avec un maximum de 10  télépor-
teurs d’urgence différents, et peut stocker jusqu’à 10 egos. Il s’agit
d’un cube de taille moyenne, mesurant près d’un mètre de côté et
pesant 400 kilos. Il contient sa propre batterie nucléaire, capable
de faire fonctionner l’appareil pendant 10 ans. [Prix élevé]
SATCOMM-EN-BOÎTE
L’une des premières étapes de l’établissement d’un avant-poste
sur toute exoplanète consiste à mettre en place un réseau ba-
sique de satellites de communication. Un satcomm-en-boîte est
un grand missile métallique à hydrogène qui transporte 32 petits
satellites. Chacun de ces 32 satellites est une sphère mesurant à
peine 10 centimètres de diamètre et pesant 1 kilo. Le missile lui-
même mesure 40 centimètres de diamètre, 2 mètres de long, et
pèse 300 kilos. Il peut être utilisé sur tout monde avec une gravité
de 1,8 g ou moins. Il comprend un tube de lancement en ma-
tériaux intelligents qui sort des entretoises et des supports pour
positionner automatiquement le missile sur la bonne trajectoire.
Pour l’utiliser, il sufit à son propriétaire de le placer dans une po-
sition à peu près verticale, de l’allumer et de se reculer. Le missile
vise ensuite automatiquement, et se lance. Une fois qu’il est à l’al-
titude adéquate, il déploie les satellites sur des orbites circulaires
intermédiaires. Un à deux jours plus tard, ils sont en position et le
satcomm peut se mettre complètement en ligne.
Les satellites fournissent des données GPS à tout le monde à
la surface de la planète, ainsi qu’une vue en basse résolution de
l’ensemble de la surface dans les bandes ultraviolettes, visuelles
et infrarouges. La meilleure résolution que ces satellites peuvent
fournir est seulement de 100 mètres sur les planètes à 1 g. Autour
des planètes à gravité plus faible, ils sont plus proches du sol
et peuvent donc obtenir une meilleure résolution. Autour des
exoplanètes à gravité plus élevée, ils sont placés plus haut et ne
peuvent donc distinguer que les éléments les plus grands.
Ce satcomm peut fournir une carte approximative de la pla-
nète en moins d’une journée. Il peut également donner des images
en temps réel de toute la surface, ce qui permet à quiconque est
connecté au réseau d’être automatiquement informé de la sur-
venue d’éruptions volcaniques, de tremblements de terre impor-
tants, de départs de vaisseaux spatiaux, d’impacts de météores,
de l’explosion d’armes atomiques ou d’autres grandes bombes
similaires, ou de tout autre événement à grande échelle. Les logi-
ciels du réseau peuvent analyser les conditions météorologiques et
faire des prédictions limitées pour toute zone située à la surface de
la planète (Connaissance de Théorie : Météorologie à 60).
Ces satellites fournissent également un réseau de relais de
communication, ain que des gens possédant des stimulateurs
radio puissent communiquer entre eux, partout sur la planète.
Cela crée dans les faits une Toile globale accessible à tous ceux
qui possèdent un stimulateur radio. Les transmissions satcomm
sont également ampliiées, et toutes les personnes qui sont dotées
d’implants réseau de base ou d’un ecto peuvent recevoir leurs
transmissions.
Bien que ce soit un équipement encombrant et cher, les avan-
tages qu’il fournit sont sufisamment importants pour justiier le
coût et la dificulté de son transport. [Prix élevé]
LES TECHNOLOGIES DU QUOTIDIEN
Ces objets courants sont utilisés dans toute la société transhu-
maine, mais sont particulièrement appréciés par les gatecrasheurs.
LES BATTERIES
Comme décrit en p. 299 du LdB, les technologies énergétiques
de l’univers d’Eclipse Phase sont bien plus avancées que celles
d’aujourd’hui. Si les batteries sont puissantes et durent long-
temps, et si de l’énergie est disponible à peu près partout dans le
système intérieur, il arrive que les gatecrasheurs les poussent aux
limites de leurs capacités, rencontrent des problèmes techniques,
ou tombent sur des reliques extraterrestres qu’ils aimeraient ali-
menter en énergie. Ainsi, il n’est pas rare que des batteries soient
emportées par précaution lors des voyages les plus courts, et
fassent partie de l’équipement de base lors des missions les plus
longues.
Les batteries standard : Il s’agit de supraconducteurs micros-
copiques à hautes densité et capacité. Fonctionnant à tempéra-
ture ambiante, elles peuvent durer pendant plusieurs centaines
d’heures. Elles permettent de recevoir de l’énergie depuis des
transmetteurs sans il ou elles peuvent être rechargées rapidement
en les branchant à un chargeur. [Prix modique]
Les batteries nucléaires : Ces batteries tirent en fait leur énergie
de la désintégration de radio-isotopes, qui est ensuite stockée. Il
en existe de nombreuses tailles, de nanoscopiques à petites. Selon
leur taille et les besoins de l’appareil, ces batteries peuvent fournir
de l’énergie pour une durée allant de trois ans à plus d’un siècle
(les batteries à rendement plus élevé utilisent des batteries à iso-
topes avec des demi-vies plus courtes, et vice versa).
Les gatecrasheurs dépendent d’une multitude d’appareils ali-
mentés en énergie. Il peut s’avérer dificile de les recharger sur
un monde extraterrestre. Comme l’énergie solaire n’est pas forcé-
ment disponible dans toutes leurs destinations, beaucoup se mu-
nissent d’une batterie nucléaire, dont ils se servent pour recharger
leurs batteries standard et leurs appareils.
Une batterie nucléaire portable standard est conçue pour dé-
livrer 1 kilowatt d’énergie de façon continue pendant trois ans.
Elle est capable de recharger des appareils de faible puissance en
quelques minutes, et de plus gourmands en énergie en quelques
heures.
Des batteries nucléaires sont utilisées pour recharger les bat-
teries standard des canons électriques et des armes énergétiques.
Ces batteries nucléaires peuvent les recharger à un rythme de
20 coups par heure. Charger une batterie est une action simple.
[Prix bas]
CHARGEUR SOLAIRE
Conçue à partir de très ines cellules solaires disposées sur une
couche de matériaux intelligents, cette unité légère et portable se
déplie en un panneau de 1,5 mètre carré. Comme le chargeur nu-
cléaire, elle produit un kilowatt d’énergie. Elle peut recharger des
appareils de faible puissance rapidement, et de plus gourmands
en quelques heures. Elle a cependant besoin de la lumière d’une
étoile ou d’un équivalent pour fonctionner. [Prix modique]
ÉMETTEUR D’ÉNERGIE SANS FIL
Lorsqu’il est relié à une source d’énergie telle qu’une batterie
nucléaire, un chargeur nucléaire ou un chargeur solaire, cet émet-
teur sans il transfère de l’énergie à des appareils situés dans un
rayon de 20 mètres grâce à un couplage inductif par résonance
en champ proche. Omniprésente dans les habitats transhumains,
cette technologie permet de se dispenser des cordons d’alimenta-
tion à partir du moment où une source d’énergie est disponible
à proximité. Elle est également utile aux gatecrasheurs pour que
leur matériel reste chargé, sans avoir à s’inquiéter de les brancher.
[Prix modique]
RUBAN ULTRA-ADHÉSIF
Ce nanoruban adhésif peut être appliqué sur presque toutes les
surfaces. Il permet de ixer des objets grâce à de puissants coussi-
nets adhésifs. Il est très dificile de le tirer dans une direction paral-
lèle, mais les objets peuvent être facilement libérés en le tirant vers
soi, puis vers le haut (en angle droit). [Prix modique]
INFORMATIONS DE JEU
LE MATÉRIEL D’EXPLORATION
La plupart de ces objets font partie du matériel dont disposent
toutes les équipes de gatecrashing.
MISSILE CARTOGRAPHE
Il s’agit d’une petite fusée à hydrogène métallique capable d’at-
.
teindre l’orbite basse de n’importe quel monde avec une gravité
0.10
est inférieure à 1,8 g. Les missiles cartographes sont conçus pour
.1
0.10
placer dans une orbite polaire relativement basse un petit satel-
0.10.10.10.10.1
lite équipé de toute une série de capteurs, tels que des caméras
visuelles et infrarouges, un radar, des spectrographes, ainsi que de
simples capteurs de masse simples. Au terme de 25 à 40 heures
(selon la taille du monde), ce satellite transmet une carte com-
.10.1
prenant des données sur les concentrations de masse et signalant
155
0 .10
0.
1
1
 toutes les lumières artiicielles (ou les grands incendies de forêt) de
la face nuit et toutes les grandes structures existantes. La résolu-
tion de cette carte est relativement basse, et elle ne révèle rien qui
mesurerait moins de 100 mètres de côté (la résolution est souvent
meilleure sur les mondes avec d’une gravité inférieure à 1 g, et
moins bonne sur les planètes où elle dépasse 1 g). Cela étant, les
villes, les montagnes, les îles et tous les autres grands objets sont
clairement visibles. Le satellite fournit également des données sur
la vitesse de rotation de la planète ainsi que sur sa gravité et sa
composition atmosphérique. Il comprend un stimulateur radio
ain que quiconque dispose d’implants réseau de base ou d’un
ecto puisse recevoir les transmissions de cartes.
Les missiles cartographes sont des équipements de taille
moyenne : ils mesurent environ 1 mètre de long et 15 centimètres
de diamètre, et pèsent 10 kilos. Le satellite est une sphère lisse
de 12 centimètres de diamètre, avant que ses antennes et ses len-
tilles n’aient été déployées. Le missile se présente dans un tube
de lancement en matériaux intelligents qui sort des entretoises et
des supports pour le positionner automatiquement sur la bonne
trajectoire. Ce tube est monté sur un chariot électrique équipé
de roues intelligentes. Pour se servir de cet appareil, il sufit à
son propriétaire de lui faire traverser une Porte et de le laisser se
lancer. Le missile quitte automatiquement la Porte, cherche une
bonne position de lancement, vise, et s’élance. La seule raison qui
justiierait que son propriétaire ait besoin de le déplacer serait que
la Porte se trouve sous terre ou dans un autre lieu similaire, d’où
les capteurs du missile ne peuvent pas voir le ciel. Le satellite com-
prend également une petite charge de nanites désassembleurs qui
peuvent être activés par son utilisateur, ain de détruire le satellite
sans laisser de débris en orbite. Les missiles cartographes ont une
Perception de 40 et Théorie : Chimie à 60. [Prix moyen]
MISSILE ÉCLAIREUR
Il s’agit de missiles standard équipés de capteurs, qui se présentent
dans des tubes de lancement jetables. Les missiles éclaireurs sont
faits pour cartographier une région sur un rayon de 5 kilomètres
autour de leur point de lancement, et ce en l’espace de seulement
20 minutes. Ils transportent des caméras visuelles et infrarouges, un
radar et un lidar. Leur fonction principale est de cartographier le ter-
rain, de localiser les structures et d’identiier les autres particularités
d’un lieu. Les éclaireurs sont appréciés des gatecrasheurs pour leur
capacité à cartographier rapidement une petite zone.
Les missiles éclaireurs sont extrêmement simples d’utilisation. Il
sufit de les pointer dans la bonne direction de les mettre en marche ;
le missile fait le reste. Ils transmettent un lux de données depuis
leurs capteurs, leur position et leur télémétrie en temps réel, et dif-
fusent un enregistrement complet de leurs mesures une fois une fois
leur tâche accomplie. Les missiles éclaireurs peuvent être program-
LES MISSIONS DE GATECRASHING més pour chercher dans une direction spéciique plutôt que dans un
LES PORTES DE PANDORE
ANIMAUX INTELLIGENTS
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
CRÉATURE COG COO INT RÉF AST SOM VOL INIT RAP END SB SM LUC ST SA COMPÉTENCES
INFORMATIONS
ChameauDEintelligent
JEIU 5 5 10 10 5 20 15 40 1 40 8 60 30
Cheval intelligent 5 10 15 15 5 20 10 60 1 45 9 68 20
Loup intelligent 5 15 15 15 5 15 10 60 1 25 5 38 20
156
rayon autour du point de lancement, allongeant ainsi leur portée
effective dans la direction choisie de 10 kilomètres. Il est également
possible de les charger de la recherche de signes caractéristiques (tels
que des traces de pas ou un explorateur porté disparu). Considérez
que les missiles ont une Perception de 40. Les missiles éclaireurs
atteignent généralement une altitude de 100 mètres et peuvent four-
nir des images en haute résolution des objets se trouvant au sol (à
l’échelle du centimètre). [Prix moyen]
SOLARCHIVE PORTABLE
Le fait d’être coupé de la Toile et de l’immense base de don-
nées de connaissances de la transhumanité est à l’origine de
l’une des frustrations typiques ressenties par les gatecrasheurs
transhumains. Pour compenser cela, ils apportent des SolArchives
portables. Il s’agit de petites unités de stockage de données qui
peuvent contenir des quantités impressionnantes de données sur
un sujet particulier. Chaque unité se concentre sur un sujet diffé-
rent (une connaissance spéciique à 60). L’utilisateur a la possi-
bilité d’interroger la bibliothèque pour rechercher des informa-
tions ou de l’utiliser pour faire un test de Recherche en lien avec
le sujet, de la même manière que s’il naviguait sur la Toile. Les
SolArchives portables se mettent automatiquement à jour quand
elles se connectent à la Toile. Ces unités sont également populaires
chez les margellans et les autres personnes qui passent de longues
périodes à l’écart des avant-postes principaux de la transhuma-
nité. [Prix bas]
SONDE DE PORTES
Les sondes de Portes sont des packs de capteurs autodé-
ployants de taille moyenne. Lorsqu’un petit trou de ver est
ouvert vers un nouveau lieu, une sonde de Porte est placée en
face de son ouverture ain qu’elle puisse y insérer un capteur
microscopique et analyser l’autre côté. Cette sonde fournit un
lux audiovisuel en temps réel. Elle se sert d’un capteur pour
détecter le niveau de radiation local, ainsi que d’un renileur
chimique et d’un thermomètre pour mesurer la composition
de l’atmosphère, sa pression et sa température. Cette sonde
n’émet aucun signal actif, et est protégée contre les signaux élec-
tromagnétiques par une cage de Faraday. Prendre une mesure
simple ne nécessite qu’un tour d’action, même si les sondes sont
généralement installées pour une minute ou plus, ain d’obte-
nir des résultats plus précis et détaillés. Les sondes de Portes
peuvent supporter des pressions allant de 0 à 250 atmosphères,
et des températures allant de -250 °C à 600 °C. Elles possèdent
Perception 40 et Théorie : Chimie 60. [Prix moyen]
SYSTÈME DE CONTRÔLE DE PORTE PORTABLE « BOÎTE BLEUE »
Tirant leur nom de la couleur bleu cobalt de la première sé-
rie à avoir été construite, les boîtes bleues sont des systèmes de
6 60 Esquive 20, Fouille 20, Parkour 30, Perception 30
4 40 Esquive 30, Fouille 20, Parkour 40, Perception 30
Combat non armé 50, Esquive 30, Fouille 40, Iniltration 30,
4 40
Intimidation 30, Investigation 30, Parkour 40, Perception 30
contrôle de Portes mobiles (voir L’interface des Portes, p. 142).
Elles sont spécialement conçues pour s’interfacer avec des Portes
extrasolaires et sont la plus courante des interfaces de Portes par-
mi les colonies extrasolaires. Elles sont rarement autorisées lors
des missions de premiers-venus, et interdites dans les lieux où des
signes de vie intelligente ont été détectés ; l’objectif est d’empêcher
que ces appareils ne tombent entre les mains d’extraterrestres.
Comme il s’agit de versions épurées de l’interface de contrôle de
Portes complète, elles sont plus dificiles à utiliser que les modèles
stationnaires. Appliquez une pénalité de -10 à toutes les actions
de fonctionnement de Portes qui sont effectuées par le biais d’une
boîte bleue. Tout comme les interfaces standard, les boîtes bleues
peuvent être des modèles propriétaires ou open source.
Les boîtes bleues doivent être ixées à une Porte pour pouvoir
la contrôler. Ce processus est complexe et prend du temps. Un test
en action longue de Matériel : Électronique est nécessaire, avec
une pénalité de -10 et un délai d’une heure. [Cher]
LES ANIMAUX INTELLIGENTS
Même s’ils sont parfois mal vus, étant donné l’impact incon-
nu qu’ils pourraient avoir sur un écosystème extrasolaire, beau-
coup de gatecrasheurs aiment emmener des animaux intelligents
dans leurs expéditions, notamment pour leur tenir compagnie
dans les colonies et à l’occasion des longs séjours passés dans
les avant-postes. Certains animaux intelligents sont utilisés par
les équipes d’exploration initiales, non seulement pour les aider
à transporter du matériel, mais aussi pour servir de sources de
nourriture d’urgence, au cas où les choses tourneraient mal.
LE CHAMEAU INTELLIGENT
Les chameaux intelligents sont montés et transportent des
marchandises. Ils sentent moins mauvais et sont moins têtus que
leurs ancêtres non modiiés. [Prix moyen]
LE CHEVAL INTELLIGENT
Presque éteints après la Chute, les chevaux ont été reconstitués
grâce au matériel génétique en stock. Ils sont montés et tractent
du matériel. Ils obéissent bien aux commandes vocales. [Prix
moyen]
LE LOUP INTELLIGENT
Les loups intelligents sont parfois préférés aux chiens intelli-
gents en tant qu’animaux de garde et de compagnie, notamment
parce qu’ils sont plus violents au combat et qu’ils sont de meil-
leurs pisteurs. [Prix moyen]
LE MATÉRIEL DE SURVIE
Ce matériel est souvent utilisé pour compléter le matériel de
survie décrit en p. 332, LdB et en p. 167, Sunward.
UNITÉ DE BIODÉFENSE
Il y a peu de chances pour que des gatecrasheurs attrapent
des maladies extraterrestres. Par contre, il est bien plus probable
qu’ils souffrent de troubles allergiques (parfois graves) en réaction
à des composés extraterrestres, ou qu’ils rencontrent de la faune
ou des environnements empoisonnés, acides ou nuisibles d’une
autre manière. Ain de créer une zone sûre pour un campement
dans un environnement extraterrestre, les gatecrasheurs peuvent
déployer une unité de biodéfense (UDB). Ce dispositif consiste
en une ruche nanotech avancée, spécialement conçue pour dé-
truire et décomposer toutes formes de vie ou autres molécules
organiques complexes étrangères, toxiques ou dangereuses pour
les transhumains, qui déploie une nuée de nanites sur une petite
zone. Ces nanites n’ont aucun effet sur les formes de vie terriennes
ou sur les composés organiques sûrs qu’elles produisent. Par
contre, toutes les formes de vie extraterrestres ont des biochimies
très différentes ; une UDB peut donc facilement les détruire sans
risquer de causer de dégâts aux gatecrasheurs ou à tout animal de
compagnie ou cobaye, sans oublier les composés biologiques qui
auraient pu être rapportés depuis le système solaire. L’opérateur
peut également préciser à l’unité de biodéfense d’épargner cer-
taines formes de vie et composés extraterrestres spéciiques.
L’UDB est un petit hémisphère de 15 centimètres qui contient
une ruche et une nuée de nanites. Lorsqu’elle est activée, la nuée
se déploie sur une zone de 20  mètres de diamètre (ou moins,
si l’opérateur le désire). Les utilisateurs peuvent combiner plu-
sieurs UDB pour nettoyer des zones plus vastes. Dans la zone
désignée, les nanites détruisent et décomposent toutes les formes
de vie extraterrestres et font disparaître toutes les traces d’acti-
vité biologique. Après leur passage, il ne reste qu’un sol stérile,
de la roche nue et de l’eau pure. En plus de retirer les toxines
potentielles, l’UDB nettoie aussi une zone de ses plantes extra-
terrestres les plus résistantes et qui pourraient gêner l’installation
du camp. Les formes de vie extraterrestres qui entrent dans la
zone protégée souffre automatiquement de 1d10 ÷ 2 VD par tour
d’action. Si une créature possède une armure, celle-ci sera rongée
en premier lieu. Les dégâts continuent tant que la créature reste
dans la zone protégée. Ce processus est sufisamment douloureux
pour que presque toutes les formes de vie extraterrestres quittent
rapidement la zone protégée. En dehors de cette zone, les nanites
se désactivent et se décomposent. [Prix élevé]
Nuée de biodéfense : Il est possible d’acheter une nuée de na-
nites de biodéfense séparément, dans une simple boîte. Elle pour-
ra être programmée et libérée de manière à couvrir une zone d’un
rayon de 10 mètres. L’eficacité de cette nanonuée privée de ruche
s’épuisera au terme de 2 semaines. [Prix moyen]
BALISES DE DÉFENSE
Les gatecrasheurs ne savent généralement pas à quel genre
d’entités hostiles ils vont avoir affaire sur un nouveau monde.
Lorsqu’ils établissent un camp ou étudient une zone, les balises
de défense aident à ce que les gatecrasheurs ne se fassent pas sur-
prendre par de la faune sauvage dangereuse, des groupes rivaux
de gatecrasheurs, ou des anciens systèmes de défense automatisés. INFORMATIONS DE JEU
Cet ensemble de balises de défense consiste en un sac de taille
moyenne contenant 4  antennes, chacune mesurant 1  mètre de
long et 3 centimètres de diamètre. Ces antennes se déploient pour
atteindre jusqu’à 3 mètres de hauteur et sont conçues pour être
enfoncées ou attachées à n’importe quelle surface.
Chaque antenne contient une série de capteurs infrarouges,
.
radar et ultrasons, ainsi que de puissantes enceintes miniatures,
0.10
un étourdisseur et un agonizer à micro-ondes capable de tirer en
.1
0.10
mode normal et en mode « barbecue » (p. 339, LdB). Pour utiliser
0.10.10.10.10.1
cet appareil, l’opérateur doit placer les quatre antennes verticale-
ment, en carré ou en rectangle, autour du camp ou de la zone qu’il
veut protéger. Chaque antenne doit être espacée de 30 mètres au
maximum des deux autres antennes les plus proches. D’autres
.10.1
packs de balises de défense peuvent être déployés pour couvrir un
157
0 .10
0.
1
1
 périmètre plus large. L’opérateur désigne ensuite les individus et
les appareils qui sont autorisés à passer la barrière créée par ces
antennes, et détermine également la taille minimale des intrus qui
seront attaqués, ainsi que le niveau de défense. Une fois en place,
les balises de défense alertent tout le monde dans le camp, au
moyen d’enceintes ou d’ondes radio, dès qu’un intrus s’approche
à moins de 30 mètres ou essaie de traverser la barrière invisible
créée par les quatre antennes. De même, les balises de défense
peuvent être programmées pour se servir de leur étourdisseur et
de leur agonizer à micro-ondes contre les intrus (elles possèdent
la compétence Armes à rayon à 40). Les habitants, quant à eux,
peuvent entrer et sortir de la zone protégée sans aucun problème.
[Prix moyen]
CAPSULE DE SOINS
Les cuves de soins sont trop chères et encombrantes pour que
la plupart des gatecrasheurs puissent les transporter avec eux.
Le problème est que les médicachines et les nanobandages ne
soignent les blessures qu’à une vitesse bien moindre. De plus, ces
deux types de technologie ne peuvent rien faire pour les morphes
les plus gravement blessés. De ce fait, les morphes concernés sont
généralement mis en stase médicale. Comme les gatecrasheurs
peuvent rarement se permettre d’attendre plusieurs jours pour se
soigner ou de transporter un camarade en stase médicale, une
capsule de soins jetable a été développée. Cet appareil de petite
taille contient une grande variété de nanotechnologies destinées à
la réparation médicale et au support de vie.
Pour utiliser cet appareil, le patient doit être dans une combi-
naison pressurisée fonctionnelle, ou la capsule de soins doit être
connectée à un pack de support de vie (p. 159), le patient étant
placé dans un sac de la taille d’un morphe, inclus avec les capsules
de soins. Quand la capsule de soins est activée, les nanites com-
pressés de l’unité en sortent, enveloppent le patient, et iniltrent
soigneusement son corps. Ils soignent le patient aussi vite et bien
qu’une cuve de soins (p. 326, LdB).
Il existe une version des capsules de soins adaptée à la répara-
tion des morphes synthétiques. Celle-ci ne nécessite pas de combi-
naison pressurisée ou de PSV pour fonctionner, et se présente avec
une petite réserve de matériaux bruts. Une capsule de soins peut
prendre en charge soit les biomorphes, soit les morphes synthé-
tiques, mais pas les deux.
Elles peuvent être réutilisées, mais elles ne peuvent soigner
qu’un total de 10 blessures. Une fois cette limite de blessures at-
teinte, il n’y reste plus de nanites médicaux, et il faut donc acqué-
rir une nouvelle capsule de soins. [Prix moyen]
PORTÉE DES ARMES À RAYONS
LES MISSIONS DE GATECRASHING
ARME COURTE PORTÉE PORTÉE MOYENNE (-10)
LES PORTES DE PANDORE Découpeuse à plasma 0-5 6-15
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU ARMES À RAYONS
ARMES À RAYONS PÉNÉTRATION D’ARMURE (PA) VALEUR DE DOMMAGES (VD) VD MOYEN MODES DE TIR MUNITIONS
Découpeuse à plasma -8
158
CEINTURE DE SURVIE
Cet objet très utilisé est un ensemble d’outils utiles, pour ne pas
dire essentiels, aux gatecrasheurs, regroupés dans une seule ceinture,
confortable et résistante, munie de plus d’une dizaine de poches.
Une ceinture de survie standard contient les éléments suivants :
• 2 nanobandages (p. 333, LdB) ;
• 1 chargeur solaire (p. 155) ;
• 1 corde électronique (10 mètres ; p. 332, LdB) ;
• 1 kit à outils de base (p. 326, LdB) ;
• 1 lampe torche (p. 333, LdB) ;
• 1 outil multifonction (p. 326, LdB) ;
• 3 pailles-iltres (p. 159) ;
• Des rations d’urgence (p. 158) ;
• 1 sabre lexible (p. 334, LdB) ;
• 1 sauterelle de reconnaissance (p. 161) ou 1 ballon de recon-
naissance (p. 161) ;
• 1 spray de réparation (p. 333, LdB) ;
• 1 stimulateur radio (p. 314, LdB) ;
• 1 système de positionnement Ariane (p. 332, LdB) ;
• Des voyeurs (p. 326, LdB).
Le seul équipement essentiel qui n’y est pas inclus est une combi-
naison pressurisée. [Prix moyen]
COMBINAISON DE CRASHEUR
Récemment mise au point par Omnicor, cette version haut de
gamme de la combinaison pressurisée standard est personnali-
sée selon les besoins des gatecrasheurs. Elle dispose de toutes les
caractéristiques d’une combinaison pressurisée en tissu intelli-
gent (p. 333, LdB), mais elle fournit en plus une armure 10/10
et est équipée de bracelet-outils (p. 309, LdB) et d’un pack de
support de vie (p. 159). Les gants et les bottes de la combinaison
peuvent également être renforcés et ainsi fournir un bonus de
+1d10 VD lors des attaques au corps à corps. [Cher]
COMBINAISON FARADAY
D’abord conçue pour explorer les habitats victimes d’attaques
et en grande partie détruits par les TITAN, cette combinaison a
aussi été adaptée à une utilisation dans le cadre des missions de
gatecrashing à haut risque, où les gatecrasheurs craignent de ren-
contrer des reliques des TITAN ou des dispositifs extraterrestres
qui pourraient être dangereux. Cette combinaison enveloppe tout
le corps d’un vêtement à climat interne. Sa surface extérieure relète
toutes les micro-ondes et les ondes radio (ce qui implique qu’elles
LONGUE PORTÉE (-20) PORTÉE EXTRÊME (-30)
16-18 19-20
2d10 + 8 19 SA 20
 LE LOT DE MATÉRIEL DU GATECRASHEUR
Si la ceinture de survie (p. 159) inclut les équipements personnels essentiels pour les besoins des gatecrasheurs, le
lot de matériel du gatecrasheur fournit tout le matériel de base dont une équipe aura sûrement besoin dans un seul
ensemble, moyennant un coût [Élevé] :
Balise radio (p. 154) Enregistreur de mission (p. 154)
Balises de défense (p. 157) Grenade à infoparticules (p. 154)
Base mobile (p. 164) Missile cartographe (p. 156)
Dôme-abri (p.  333, LdB, comprend Missile éclaireur (p. 156)
une balise de détresse d’urgence)
sont plus simples à détecter par radar ; +10 aux tests). Le tissu de la
combinaison est fait d’un tramage à supraconducteur, si bien que
l’utilisateur se retrouve dans une bulle depuis laquelle il ne peut ni
envoyer ni recevoir de signaux radio. Le porteur d’une telle com-
binaison est donc coupé de la Toile et d’autres sources de données,
mais il est également protégé des attaques par piratage, et des pira-
tages basilic par la Toile ou par radio.
De plus, le casque de la combinaison est opaque vu de l’exté-
rieur et il est insonorisé ; son porteur ne peut ni voir à l’aide des
spectres normaux ou quasi visuels ni entendre les sons autour
de lui. Le casque est cependant surmonté d’une caméra externe
(visuelle et infrarouge) et d’un microphone, qui envoient leurs
lux de données dans le casque (et qui sont bien sûr à l’exté-
rieur de la toile Faraday). L’écran et les enceintes disposés dans
le casque sont conçus pour altérer délibérément les informations
qu’ils afichent ou émettent, ain de se protéger contre les don-
nées sensorielles potentiellement hostiles (+30 aux tests pour
résister aux piratages basilic). En conséquence, dans la combi-
naison, les sons sont légèrement déformés et l’afichage est lou.
Si ces contraintes peuvent être problématiques, elles immunisent
le porteur (ou, du moins, l’aident à résister) contre toutes les
formes connues d’attaques sensorielles incapacitantes et inluen-
çant le mental.
Toutes les combinaisons Faraday sont équipées d’émetteurs
radio ain que les autres membres de l’équipe puissent communi-
quer avec son porteur. Cependant, ces radios ne peuvent pas être
connectées aux implants de base du porteur. Au lieu de cela, le
porteur doit utiliser le microphone et les enceintes du casque, de
qualité délibérément mauvaise, pour communiquer avec les autres.
Un clavier à l’ancienne est même monté sur l’un des bras de la com-
binaison, ain d’envoyer des messages texte, au cas où les signaux
audio seraient trop dégradés ou s’ils étaient considérés comme dan-
gereux. Ces mesures minimisent les chances pour qu’un membre de
l’équipe soit affecté par des attaques sensorielles incapacitantes, et
qu’il contamine le reste de l’équipe avec une infection mémétique.
Les casques des combinaisons Faraday sont conçus pour pou-
voir se rétracter dans un col à peine visible. Ils peuvent passer de
cet état à un casque totalement activé en 1 tour d’action. Sauf dans
les situations manifestement dangereuses, la plupart des utilisateurs
laissent le casque ouvert, ain de pouvoir ainsi utiliser leurs implants
de base et leurs ectos de manière normale. Beaucoup d’utilisateurs
ordonnent à leur muse d’activer automatiquement le casque pour
les protéger au cas où elles détecteraient des attaques sensorielles
potentiellement dangereuses. [Prix moyen]
Robomule (p. 162)
Satcomm-en-boîte (p. 154)
Unité de biodéfense (p. 157) ■
Mod d’armure Faraday : Une combinaison Faraday peut être
adaptée à tout modèle de combinaison pressurisée ou d’armure qui
recouvre le corps. [Prix bas]
DÉCOUPEUSE À PLASMA
Les découpeuses à plasma sont des outils destinés à couper et
à creuser. Elles peuvent également servir d’armes à courte por-
tée. Leur utilisation et leur puissance sont à mi-chemin entre les
torches à plasma et les fusils à plasma. Elles sont conçues pour
couper la roche, les alliages réfractaires et les substances simi-
laires. Leur portée maximale est de 15 mètres, et il est possible
de tirer de façon continue pour couper très rapidement de grands
segments des roches les plus épaisses. Les découpeuses à plasma
consistent en une unité portable de la taille d’un petit fusil épais
connecté à un petit sac à dos par un câble lexible. [Prix élevé]
PACK DE SUPPORT DE VIE
Les combinaisons pressurisées standard sont conçues pour
un usage sur des périodes relativement courtes, mais les gate-
crasheurs restent parfois plusieurs semaines sur des mondes non
habitables. Un pack de support de vie (PSV) est une épaisse cein-
ture qui contient une petite batterie nucléaire ainsi que des iltres
avancés et un sustenteur spécialisé qui fournit à son porteur de
l’air pur pendant 30 jours au maximum. Si son porteur y ajoute
régulièrement de l’eau ou de la glace, et passe du temps dans une
atmosphère qui contient de l’oxygène, même si celui-ci fait partie
d’une atmosphère saturée de dioxyde de carbone ou d’autre gaz,
alors le PSV remplit automatiquement ses réserves d’oxygène,
et peut continuer à fournir de l’air pendant 2  ans. La batterie
nucléaire du PSV est également conçue pour s’interfacer avec la
combinaison pressurisée avec laquelle il est relié, ce qui permet de INFORMATIONS DE JEU
lui fournir de l’énergie pour une durée similaire. Les PSV peuvent
être portés avec des combinaisons pressurisées légères ou stan-
dard, mais sont plus eficaces avec ces dernières, car elles four-
nissent également de la nourriture et de l’eau. [Prix moyen]
PAILLE-FILTRE
.
Conçues pour fonctionner sans énergie ni aucune nanotechno-
0.10
logie active, les pailles-iltres contiennent une série de microiltres
.1
0.10
autonettoyants. Elles permettent à l’utilisateur de boire tout li-
0.10.10.10.10.1
quide qui contient ne serait-ce qu’une petite quantité d’eau. Ces
objets iltrent la terre, le sel et tous les produits chimiques dis-
sous, ou les particules en suspension. Elles font la taille de grandes
pailles et sont lexibles. [Prix modique]
.10.1
159
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
160
RATIONS D’URGENCE
Parfois, la technologie ne peut rien. Même les meilleurs susten-
teurs et systèmes de support de vie peuvent tomber en panne ou
être désactivés par des actions hostiles. Comme les plantes et
animaux extraterrestres sont presque universellement non co-
mestibles, certains gatecrasheurs emportent avec eux des rations
d’urgence compressées. Elles se présentent le plus souvent sous la
forme d’un paquet de 9 petites barres qui fournissent les nutri-
ments et calories nécessaires pour 3 jours complets. La plupart
des gens considèrent que la nourriture créée dans un sustenteur,
même le plus basique d’entre eux, relève de la grande gastrono-
mie, en comparaison à ces rations. [Prix modique]
LE MATÉRIEL DE XÉNO-ARCHÉOLOGIE
Ces objets sont utiles pour mettre au jour les ruines de
civilisations disparues.
FIOLE FARADAY
Il s’agit d’une iole d’échantillon (p.  330, LdB) encastrée
dans un tramage à superconducteur, qui permet de bloquer
tous les signaux radio, les décharges électriques et les radia-
tions électromagnétiques. On s’en sert fréquemment pour
isoler des appareils extraterrestres inconnus. [Prix bas]
INTERFACE ADAPTATIVE
L’une des découvertes les plus convoitées par toute expédition
de gatecrashing est un dispositif électronique extraterrestre fonc-
tionnel – et surtout n’importe quel moyen de stockage qui contien-
drait encore des données. Si une telle relique est trouvée, l’interface
adaptative est l’outil conçu pour que les transhumains puissent la
comprendre, l’activer et potentiellement interagir avec elle.
Cet outil de taille moyenne comporte une série de connecteurs
en matériaux intelligents qui lui permettent de se brancher sur
presque tout équipement imaginable. Il est également muni de cap-
teurs et d’une petite nanonuée qui peuvent analyser la structure du
dispositif et discerner son mode de fonctionnement interne. Une
fois qu’elle est connectée, l’interface adaptative envoie de petites
quantités d’énergie dans le dispositif extraterrestre, surveille ses
propres sorties et tente d’identiier et de cartographier, de manière
systématique, les circuits et modèles logiques du dispositif, ainsi
que le type et la quantité d’énergie nécessaire pour le faire fonc-
tionner. L’IA de l’interface compare les scans et les structures de
données détectées avec des bases de données de modèles connus
et supposés (Infosec 40, Interface 40, Programmation 40, Théorie :
Informatique 80, Théorie  : Ingénierie électrique  80, Théorie  :
Xénodonnées 60).
Une interface adaptative peut analyser des objets de manière au-
tonome (en utilisant les compétences de l’IA) ou être utilisée par
un personnage pour faire ses propres analyses observations (et l’IA
fournirait du travail d’équipe). Tenter de comprendre comment ac-
tiver ou utiliser un dispositif extraterrestre, déchiffrer les données
d’une relique ou trouver à quoi sert un objet, par exemple, sont
des actions longues qui devraient prendre au moins une heure. La
nature exotique de la plupart de ces dispositifs inlige une pénalité
de -30 sur de tels tests. Le maître de jeu devrait ajuster cette durée et
appliquer les modiicateurs appropriés à l’objet en question.
Lorsqu’elle est en pleine analyse d’un objet extraterrestre, l’in-
terface adaptative entre en mode hors-ligne, et coupe toutes les
connexions sans il. Il s’agit d’une mesure de sécurité destinée à
empêcher que l’interface ne transmette une éventuelle infection à
d’autres dispositifs.
La limite principale de cette unité est qu’elle n’est pas faite pour
fonctionner avec des technologies biologiques ou avec des nano-
technologies beaucoup plus avancées que celles de la transhumani-
té. En conséquence, cette unité ne peut pas être utilisée sur les arbres
bleus ou les arbres de brume, ou sur d’autres objets non standard
de ce genre. [Prix élevé]
RATISSEURS
Il s’agit d’une espèce de nanonuée ou de micronuée (p. 328,
LdB) qui suivent toutes les règles standard qui les concernent.
Les ratisseurs sont utilisés dans le cadre des fouilles xéno-ar-
chéologiques. Ils sont programmés pour analyser le sol, le régo-
lite, la glace ou d’autres types de terrain qui recouvrent une zone
particulière, avant de la retirer de manière méthodique, couche
après couche. Tout ce qui est découvert et qui ne correspond
pas au matériau du terrain est catalogué, puis la nuée utilise des
ultrasons pour libérer l’objet et pour le nettoyer. L’apparence
des objets est ensuite enregistrée. Ils sont ensuite catalogués de
nouveau, et leurs données sont transférées à une carte en trois
dimensions du site de fouilles et de tous les objets qui y ont été
découverts. [Prix moyen]
LES ROBOTS
Ils suivent toutes les règles décrites pour les robots dans le
livre de base (p. 343, LdB).
ANGUIS DE RECONNAISSANCE
Ces serpents synthétiques d’un mètre de long sont parfaits
pour explorer des issures, des trous et d’autres zones étroites. Ils
peuvent se rétrécir pour pouvoir se fauiler à travers de minus-
cules ouvertures. Ils peuvent également grimper sur des surfaces
rugueuses, des arbres ou des poteaux, en enroulant leur corps
autour du support ain d’atteindre des zones plus élevées ou d’es-
pionner les alentours depuis le sommet. À l’instar d’autres bots de
reconnaissance, les anguis sont équipés de logiciels de reconnais-
sance d’images. [Prix moyen]
BALLON DE RECONNAISSANCE
De taille microscopique, les ballons de reconnaissance sont
équipés de sacs remplis d’hydrogène ain de se tenir en altitude, et
de petits turboréacteurs ain de se déplacer par propulsion. Leurs
sacs sont dégonlés lorsqu’ils sont vendus, mais une fois activés,
ils sont très rapidement opérationnels. Comme les autres bots
de reconnaissance, ils disposent de logiciels de reconnaissance
d’images, et sont utiles pour localiser des objets perdus ou dis-
simulés. Ils sont généralement déployés en micronuées aériennes.
[Prix modique (un seul bot)/prix moyen (nuée de 50 bots)]
BOT DE SURVEILLANCE
Les bots de surveillance peuvent être très différents les uns
des autres. La version décrite ci-dessous est l’une des plus ty-
piques. Ces bots de taille transhumaine se déplacent à l’aide de
4 chenilles intelligentes et multidirectionnelles. Ils sont blindés
et chargés d’armes. Ils sont utilisés dans tout le système so-
laire pour assurer la sécurité et la défense. Les gatecrasheurs
en emportent souvent pour servir de première ligne de dé-
fense contre des formes de vie hostiles ou d’autres menaces.
Cette ligne de bots est équipée de 4  montures d’arme, qui
transportent par défaut un pulseur laser, un agonizer, un dé-
chiqueteur et un fusil à guidage. Les armes à rayon sont ali-
mentées par la batterie nucléaire du robot, et les réserves de
munitions peuvent contenir 1 000 léchettes de déchiqueteurs
et 20 minimissiles. Leurs compétences sont Armes à rayon 40,
Esquive  40, Perception  40, Armes à guidage  40, et Armes à
dispersion 40. [Cher]
BRASSARD DE MANIPULATION
Les brassards de manipulation sont couramment utilisés par
les xéno-archéologues. Ce robot est principalement conçu pour
être porté sur l’avant-bras, à l’extérieur de la combinaison pres-
surisée. Il comporte un outil multifonction et un labo mobile, et
sert également pour toute une variété de tâches techniques, de ré-
paration ou de recherche. Il peut être contrôlé par toute une com-
binaison de mouvements de bras ou par des signaux Toile sans il
standard. Un manipulateur télescopique de 2 mètres de long peut
également être déployé. Il permet de soulever et de déplacer des
objets situés à proximité, et de travailler avec eux. Cette extension
peut changer de forme et peut se plier, se tordre et se fauiler dans
des ouvertures larges de seulement 2 millimètres.
Le corps principal de ce robot peut aussi être détaché du bras-
sard : il est capable de se déplacer tout seul sur une paire de che-
nilles. Grâce aux signaux haptiques qu’il utilise, le robot donne
l’illusion d’être une extension de la main de l’utilisateur, et peut
être manipulé par des mouvements de main, des commandes
Toile standard, ou par détournement. [Prix moyen]
EXPLORENAUTE
Ces bots sont spécialement conçus pour la seconde phase de
l’exploration d’un nouveau lieu extrasolaire, juste après le pas-
sage de la sonde de Porte (p. 156). Les explorenautes sont des
bots équipés de roues de la taille d’un chien, qui restent amarrés (à
la fois pour garantir la sécurité et pour maintenir un lien de com-
munication) au travers de la Porte. Ils sont équipés de caméras

LES ROBOTS
VITESSE DE VITESSE SEUIL DE SYSTÈME DE
ROBOT DÉPLACEMENT MAXIMALE ARMURE ENDURANCE BLESSURE DÉPLACEMENT
Explorenaute 4/20 60 8/8 35 7 Poussée vectorielle/Roues
Améliorations : Audition améliorée, Émetteur térahertz, Fiole d’échantillons, Lidar, Labo mobile, Logiciel de reconnaissance d’images, Outil multi-
fonction, Phares, Prises jack, Radar, Sens radioactif, Renileur chimique, Sens électrique, Télescope, Vision améliorée
Brassard de manipulation 2/8 8 – 5 1 Chenilles
Améliorations : Ajustement de forme, Coussinets adhésifs, Doigts fractals, Labo mobile, Membre télescopique, Outil multifonction, Prises jack, Sens
électrique, Vision améliorée, Vision nanoscopique
Ballon de reconnaissance 4/20 20 – 5 1 Ultraléger (ULM)
Améliorations : Audition améliorée, Logiciel de reconnaissance d’images, Prises jack, Renileur chimique, Sens radioactif, Vision à 360°, Vision
améliorée
Sauterelle de reconnaissance 4/20 20 – 10 2 Marcheur/Sauterelle
Améliorations : +10 Parkour, Audition améliorée, Coussinets adhésifs, Logiciel de reconnaissance d’images, Phares, Prises jack, Sens électrique,
Sens radioactif, Vision améliorée
Anguis de reconnaissance 4/8 12 2/2 25 5 Anguis
Améliorations : +5 COO, Ajustement de forme, Anguiciel, Audition améliorée, Logiciel de reconnaissance d’images, Peau de caméléon, Phares, Prises
jack, Sonar, Système magnétique, Vision améliorée
Retrouveur 4/20 30 14/12 60 12 Marcheur
Avantages : Anguiciel, Armure de combat légère, Audition améliorée, Cuve de soins, Dôme-abri, Hache diamant, Lidar, Logiciel de reconnais-
sance d’images, 4 Montures d’arme (Tourelles avec Agonizer, Déchiqueteur, Pistolet chimique avec Saphhire et Lubricus, Pistolet étourdissant),
Nanobandages (2), Odorat amélioré, Outils de désassemblage, Phares, Prises jack, Spray de réparation (2), Sustenteur, Vision à 360°, Vision
améliorée INFORMATIONS DE JEU
Robomule 4/20 35 4/4 40 8 Marcheur
Améliorations : Membres supplémentaires (6), Phares, Prises jack, Sustenteur
Bot de surveillance 416 35 14/12 75 15 Chenilles
Améliorations : +5 RÉF, Anguiciel, Antilash, Armure de combat légère, Audition améliorée, Émetteur térahertz, Lidar, Logiciel de reconnaissance
d’images, 4 Montures d’arme (2 ixes avec Agonizer et Fusil à guidage, 2 Tourelles avec Pulseur laser et Déchiqueteur), Phares, Poussée synaptique,
Prises jack, Vision à 360°, Vision améliorée
.
Infoparticule aérienne 4/20 20 – 5 1 Ultralèger (ULM) 0.10
.1
0.10

Améliorations : Lien laser, Prises jack, Vision à 360°, Vision améliorée

0.10.10.10.10.1

Marteleur 4/20 20 4/4 30 6 Chenilles

Améliorations : Audition améliorée, Capteurs géophoniques, Phares, Poids, Prises jack, Radar
Zéphyr 8/40 200 4/4 40 8 Ailes
Améliorations : Émetteur térahertz, Lidar, Lien laser, Logiciel de reconnaissance d’images, Prises jack, Radar, Vision améliorée
.10.1

161
0 .10
0.
1
1
 audiovisuelles et infrarouges, de radar, de lidar, d’émetteurs de
rayons T, de renileurs chimiques et de récepteurs radio. Si la zone
semble dégagée (en l’absence de tout signe de formes de vie intel-
ligentes ou de menaces), sa tâche principale est de se déplacer et
de cartographier les alentours immédiats de la Porte, en se servant
de fusées à poussée vectorielle pour gagner quelques mètres d’al-
titude et proiter d’une meilleure vue sur les environs. Il recher-
chera également des signaux radio, analysera la terre, le régolite,
ou quoi que ce soit qui constitue le sol, testera les échantillons
biologiques, et se servira de son télescope pour essayer d’identiier
des pulsars ou d’autres caractéristiques identiiables ain d’aider
à déterminer sa localisation galactique. En plus du rôle qu’ils
jouent lors de ces procédures de premier-lien, les explorenautes
sont considérés comme utiles pour des tâches d’exploration plus
générales, et les équipes de gatecrashing en emportent souvent.
Le robot a les compétences Théorie : Astronomie 60, Théorie :
Chimie 60, et Perception 40. [Prix moyen]
INFOPARTICULES AÉRIENNES
Les infoparticules aériennes sont de minuscules aérostats
conçus pour conserver une position au-dessus d’une zone
et pour servir de relais pour une Toile d’infoparticules (voir
Infoparticules, p.  154). Elles sont généralement déployées sur
des zones où des terrains en altitude, là où des plans d’eau ou
d’autres facteurs environnementaux gênent la couverture d’un
réseau d’infoparticules habituelles, ou pour relier deux réseaux
distants. Les infoparticules aériennes sont équipées de liens la-
ser destinés à établir des communications à vision directe ou à
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
XU FU (MORPHE SYNTHÉTIQUE) ■ p. 152
162
neutraliser d’éventuelles interférences radio. [Prix modique (un
seul bot)/prix moyen (nuée de 50 bots)]
MARTELEUR
Les marteleurs sont des outils mobiles utilisés pour l’arpen-
tage géologique et archéologique. Ils transportent des poids
denses et une charge utile de centaines de géophones micros-
copiques, ainsi que des capteurs sismiques sans il. Une fois
qu’il est installé, le marteleur disperse les géophones dans la
zone (soit manuellement, soit automatiquement, à l’aide d’une
« grenade » qui les éparpille à 200 mètres à la ronde). Le robot
martèle ensuite lourdement le sol avec ses poids, pour que les
géophones puissent mesurer les vagues sismiques. Les données
recueillies peuvent être analysées par des personnages ou trai-
tées par l’IA du robot, qui a Théorie : Géologie et Profession :
Analyses sismiques à 60. Si le marteleur ou ses utilisateurs ont
accès à des analyses par satellite de l’opération d’arpentage, ap-
pliquez un bonus de +30 au test. [Prix moyen]
RETROUVEUR
Les retrouveurs sont des robots de sauvetage de la taille
d’une petite voiture. Ils sont envoyés quand les gatecrasheurs
ne se présentent pas à leur check-in à la Porte à l’heure pré-
vue. Ils sont spécialisés dans le pistage de survivants, l’aide aux
transhumains blessés ou traumatisés, et leur rapatriement à
l’écart du danger. Les retrouveurs sont des marcheurs quinta-
pèdes ; chacune de leurs pattes robustes peut également faire
ofice de pelle à excavation si nécessaire, ou de tapis roulant
ain de tirer des personnes blessées dans sa cuve de soins inté-
grée. Ils disposent également d’une paire de bras de manipula-
tion capables d’attraper des objets, de retirer des débris ou de
dégager des personnes blessées et de les emmener en sécurité.
Du matériel anti-incendie et une petite gamme d’équipe-
ments médicaux destinés à traiter plusieurs types de
blessures sont également inclus. Ils peuvent aussi
transporter des bots de taille inférieure, tels que des
sauterelles ou des anguis de reconnaissance, au cas
où la situation exigerait l’usage d’unités plus petites
pour rechercher des survivants.
Si nécessaire, il est possible d’armer les retrouveurs ain de
défendre les gatecrasheurs contre des formes de vie hostiles ou
d’autres menaces. Ils sont programmés pour se servir de leur
corps comme bouclier pour protéger les gatecrasheurs. Les IA
standard des retrouveurs ont Armes à dispersion 40, Armes à
rayon  40, Esquive 40, Investigation  40, Médecine  : Secours
d’urgence  40, Navigation  40, Perception  40, et Théorie  :
Ingénierie 40. [Cher]
ROBOMULE
Beaucoup de gatecrasheurs s’accordent à dire que les robo-
mules sont l’un des appareils les plus utiles lors d’une expédi-
tion. Il s’agit de simples drones conçus pour transporter jusqu’à
250 kilos sur presque tous les terrains. De taille à peu près hu-
maine, mais orientées horizontalement et dotées de 6  pattes,
les robomules sont alimentées par des batteries nucléaires qui
leur permettent de fonctionner pendant 3 ans. Leurs pattes sont
composées de matériaux intelligents avancés dont la forme
change selon le terrain. En conséquence, elles peuvent se dépla-
cer aussi facilement sur de la boue épaisse ou du sable sec que
sur des routes bien pavées. Leurs jambes peuvent se transformer
en nageoires ain de leur permettre de nager. Lorsqu’elles nagent
ou se déplacent sur de la boue épaisse, les robomules peuvent
aussi déployer des vessies de lottaison réutilisables pour ne pas
couler, même quand elles sont immobiles. La surface supérieure
de la robomule est constituée de matériaux intelligents capables
de former des sangles et des ilets pour maintenir presque toutes
les cargaisons imaginables. Elle peut même créer une grande
capsule pouvant stocker et protéger de l’environnement exté-
rieur, y compris du vide, jusqu’à 2 mètres cubes de cargaison.
Une robomule peut se déplacer à une vitesse de 35 kilomètres
heure sur un terrain plat et régulier, 25 kilomètres heure sur un
terrain accidenté et inégal, et 15 kilomètres heure quand elles
nagent ou évoluent sur de la boue épaisse ou du sable sec. Elles
sont équipées d’un stimulateur radio et d’un sustenteur qui peut
fournir assez de nourriture et d’eau pure pour nourrir indéini-
ment quatre biomorphes transhumains, tant que des matériaux
bruts sont disponibles. Il est arrivé à plus d’un gatecrasheur gra-
vement blessé de monter sur sa robomule et de lui ordonner de
le transporter à pleine vitesse vers la Porte. [Prix bas]
SAUTERELLE DE RECONNAISSANCE
Ces petits bots sont utilisés pour explorer le terrain de surface,
en particulier dans les environnements où les ballons de recon-
naissance sont inutilisables. Leur légèreté et leur mode de dépla-
cement, par sauts, leur permettent de parcourir du terrain, même
accidenté, rapidement, surtout dans les environnements en faible
gravité. Les sauterelles sont également sufisamment petites pour
pouvoir se fauiler dans de petits trous et pour explorer des cre-
vasses ou des issures glacées. Elles sont généralement déployées
en essaims pour couvrir le mieux possible de vastes zones. À
l’instar des autres bots de reconnaissance, elles sont équipées de
logiciels de reconnaissance d’images, et sont utiles pour localiser
des objets perdus ou dissimulés. [Prix modique (un seul bot)/prix
moyen (nuée de 20 bots)]
ZÉPHYR
Les zéphyrs sont des engins volants à ailes de taille moyenne.
Destinés à évoluer à haute altitude et à longue portée, ils sont
capables de parcourir et d’explorer des zones rapidement et sur
de longues distances. Il s’agit essentiellement de petits avions
qui décollent simplement en étant jetés dans les airs. [Prix bas]
LES VÉHICULES
Ils suivent toutes les règles décrites pour les véhicules dans
le livre de base (p. 343, LdB).
AILE DORSALE
L’aile dorsale est un planeur énergisé et portable. Conçu
pour être le véhicule aérien le plus petit et le plus portable
possible, ce dispositif permet aux gatecrasheurs de voler fa-
cilement et sans perdre de temps à assembler un véhicule, ou
à avoir à transporter un avion portable dans un conteneur
trop grand et encombrant. L’aile dorsale se présente dans une
sorte de sac à dos fait en tissu intelligent. Lorsqu’elle est ac-
tivée (généralement par un ordre Toile), elle se transforme en
une aile rigide d’une envergure de 8 mètres en 1 tour d’action.
L’aile dorsale comprend également une petite fusée à hy-
drogène métallique qui peut produire jusqu’à 8 minutes de
poussée. À 1 g, 6 tours d’actions de poussée soulèveront le
porteur à 100 mètres au-dessus du sol. Le reste de la pous-
sée peut être utilisé en combinaison avec l’aile pour mainte-
nir son porteur en l’air pendant 8 à 10  heures, en activant
brièvement la fusée quand le véhicule passe en dessous d’une
certaine altitude. Le seul défaut de ce dispositif est qu’il pèse
25 kilos. [Prix moyen]
BASE MOBILE
Un dôme-abri (p.  333, LdB) tient dans un sac à dos et est
tout à fait approprié pour des expéditions de courte durée.
Cependant, si les gatecrasheurs veulent établir une base à long
terme quelque part, ils auront besoin de quelque chose de beau-
coup plus spacieux, confortable et résistant. La base mobile est
un véhicule relativement petit et en forme de boîte, équipé de
8 grands pneus en matériaux intelligents conçus pour fonc-
tionner sur presque n’importe quel terrain. Ce véhicule mesure
4 mètres de long, 2 mètres de large et de haut, il peut transporter
un pilote et un passager dans sa cabine étanche, et peut se dépla-
cer à une vitesse allant de 15 à 35 kilomètres heure (selon le ter-
rain). Les batteries nucléaires qu’il comporte peuvent alimenter
le véhicule ou la base d’opérations pendant 3 ans.
Quand ce véhicule arrive à sa destination, il se déplie auto-
matiquement et se transforme en une grande base confortable
et semi-permanente, capable d’abriter jusqu’à 12 transhumains.
Cette base mesure 25  mètres de côté et comprend un labo

INFORMATIONS DE JEU
LES VÉHICULES
NB DE VITESSE DE VITESSE SEUIL DE
VÉHICULES PASSAGERS MANIABILITÉ DÉPLACEMENT MAXIMALE ARMURE ENDURANCE BLESSURE
Aile dorsale 1 – 8/40 250 – 30 6
Camion de crasheur 6 -10 8/40 200 16/16 200 40
.
0.10
Go-cycle 2 +20 8/40 140 14/12 60 12
.1

Bateau gonlable 5 +10 4/16 40 8/5 30 6

0.10

Grand jet 21 +20 – 800-1200 30/20 200 40

0.10.10.10.10.1

Base mobile 2 -10 4/20 15-35 30/20 150 30

Structure de mobilité 1 +10 8/32 32 – 25 5
Supercombinaison 1 – 8/32 32 10/10 45 9
.10.1

163
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
164
mobile, des dortoirs, et tout ce dont ses habitants pourraient
avoir besoin, y compris quelques grands sustenteurs de très
bonne qualité. Si le personnel et le matériel en sont sortis, cette
base peut reprendre sa forme mobile en 2 heures. Son montage
dure le même temps. La base est entièrement pressurisée et pos-
sède un sas. Elle peut être couverte avec de la roche ou de la
terre ain de fournir un blindage contre les radiations. [Cher]
BATEAU GONFLABLE
L’une des rares certitudes qu’on peut avoir quand on fait du
gatecrashing, c’est qu’il est littéralement impossible de savoir
quelle sorte de problèmes ou d’obstacles on va rencontrer. Si
le voyage aquatique n’est généralement pas nécessaire sur la
plupart des mondes, il arrive que les gatecrasheurs ne puissent
atteindre leur destination qu’en bateau. Un bateau facile à trans-
porter est donc une ressource inestimable pour les gatecrasheurs.
Ce véhicule est composé de fullerènes lexibles, mais extrême-
ment résistants. Lorsqu’il est gonlé (ce qui prend 1 minute), il
mesure 4 mètres de long, 2 mètres de large et 50 centimètres de
profondeur. Il lotte facilement et peut contenir jusqu’à 750 ki-
los de passagers et de marchandises. Ces bateaux sont propulsés
soit par un puissant moteur électrique, capable de l’alimenter
pendant 4 heures, soit par des rames en matériaux intelligents
qui se gonlent en même temps que le bateau. En tout, moteur
et batteries inclus, le bateau ne pèse que 18 kilos. Lorsqu’il est
replié (ce qui prend 5 minutes), il tient dans un cube portable de
taille moyenne, de 50 centimètres de côté. [Prix moyen]
CAMION DE CRASHEUR
Ce véhicule est conçu pour être une version moins onéreuse
du VEG (p. 348, LdB). Il dispose de tous les équipements et
capacités d’un VEG, à l’exception de la fusée à hydrogène
métallique, et il ne peut donc pas évoluer dans l’espace. En
revanche, son système de déplacement en matériau intelligent
lui permet de se déplacer sur terre et sous l’eau, sur des pattes
ou des roues. Il est conçu pour continuer à fonctionner tant
que sa batterie nucléaire le lui permet.
Pour les gatecrasheurs qui ne peuvent pas s’offrir un VEG,
un camion de crasheur est l’option la plus sûre et la mieux
équipée. Le système de support de vie d’un camion de cra-
sheur peut fonctionner pendant 3 mois sans aucune alimen-
tation extérieure. À l’instar du VEG, sa durée de fonction-
nement est ininie si les personnages ont accès à une source
d’hydrogène et d’oxygène (y compris de la glace ou de ines
atmosphères empoisonnées). [Cher, min. 40 000]
GO-CYCLE
Ce véhicule est une version plus robuste du cycle classique.
Il est conçu pour une utilisation de longue durée sur un terrain
inégal et dans des environnements inhospitaliers. Les pneus sont
faits de matériaux intelligents avancés qui peuvent s’adapter à
des conditions incluant l’eau, les marécages, les terrains monta-
gneux et les déserts de sable. Les go-cycles sont conçues pour
maintenir une vitesse d’au moins 40  kilomètres heure, même
sur les pires terrains. De plus, ce véhicule contient une batterie
nucléaire qui peut l’alimenter, en plus de son système de sup-
port de vie, pendant plus de 2 ans. Le pilote et le passager sont
enveloppés dans une capsule étanche et aérodynamique. Cette
capsule est placée entre deux roues : la première, grande et large,
se trouve juste devant elle, et la seconde, juste derrière elle.
Les go-cycles sont équipées de phares, de voyeurs, d’un ra-
dar et d’un stimulateur radio. Le sustenteur d’une go-cycle peut
fournir de l’air, de la nourriture et de l’eau indéiniment au pas-
sager et au pilote, tant que ses utilisateurs lui procurent quelques
litres d’eau ou une autre source d’hydrogène et d’oxygène
chaque mois. Les go-cycles permettent d’accueillir confortable-
ment un pilote, un passager et 60 kilos de cargaison. Jusqu’à
deux passagers peuvent prendre place sur le siège arrière, com-
posé de matériaux intelligents, mais ils seront un peu à l’étroit.
[Prix moyen]
GRAND JET
Ce jet est alimenté par de l’hydrogène liquide et fait la taille
d’un petit avion de ligne du xxe siècle. Il est conçu pour être le
plus économe possible en carburant, et peut décoller et atterrir
sur toutes les surfaces solides à peu près lisses. Sa surface exté-
rieure, évolutive, lui permet également de se poser et de décoller
sur l’eau. Sa vitesse de croisière est de 1 100 kilomètres heure
et sa portée est de 40 000 kilomètres ; il est ainsi capable d’ef-
fectuer un trajet aller-retour allant jusqu’à 20 000 kilomètres.
Il peut transporter jusqu’à 150 passagers. [Cher, min. 50 000]
STRUCTURE DE MOBILITÉ
Pour beaucoup de gatecrasheurs, marcher est le moyen le plus
iable de se déplacer. La structure de mobilité est un exosquelette
partiel qui consiste en une structure confortable constituée de
barres ines et de petits moteurs qui se sanglent sur la taille, les
jambes et les pieds de son porteur. Cela permet à e ce dernier
de courir et de marcher plus vite, et avec moins d’efforts. Les
personnages qui portent une structure de mobilité peuvent mar-
cher ou courir deux fois plus longtemps que la normale sans
ressentir de fatigue supplémentaire. Cet appareil permet aussi
à son porteur d’avancer de 4 mètres supplémentaires par tour
où il marche, et 12 mètres par tour où il court. Les structures de
mobilité comprennent un logiciel d’amélioration de l’équilibre
qui apporte un +20 à tout jet destiné à éviter de trébucher, de
tomber ou de perdre l’équilibre. L’énergie nécessaire est fournie
par une petite batterie nucléaire qui lui permet de fonctionner
pendant 3 ans. Ce dispositif pèse 11 kilos. [Prix bas]
SUPERCOMBINAISON
La supercombinaison est un exosquelette étanche, idéal pour
explorer des mondes avec des atmosphères hostiles. Comme
d’autres exosquelettes, la supercombinaison améliore la force et
les capacités de mouvement et de saut de son porteur. Elle fournit
un bonus de +10 aux tests fondés sur la force, double la distance
de saut, et inlige +3 VD en combat non armé. Le sustenteur du
système de support de vie fournit indéiniment de la nourriture
et de l’eau, et de l’air pendant 48 heures (indéiniment si le por-
teur lui procure de la glace, de l’eau, ou s’il se trouve dans une
atmosphère de laquelle de l’oxygène peut être extrait). Les super-
combinaisons sont équipées d’un stimulateur radio et de binocles.
[Prix élevé]
LES RELIQUES EXTRATERRESTRES
Si retrouver des technologies extraterrestres fonctionnelles
est extrêmement rare, certains de ces objets sont tout de même
accessibles aux gatecrasheurs ou aux explorateurs qui ont la
chance de tomber dessus.
ANNEAUX DÉSASSEMBLEURS
Un nombre inconnu d’anneaux désassembleurs ont été dé-
couverts sur la plage subarctique d’une exoplanète sans nom et
dépourvue d’autres caractéristiques intéressantes. Il semblerait
qu’ils aient été éparpillés depuis le ciel il y a au moins 100 000 ans
de cela, et qu’ils se soient encastrés dans les durs sables cristallins.
Les gatecrasheurs qui les ont trouvés les ont donnés à Pathinder
en échange d’une récompense. Peu après, les anneaux ont été vo-
lés aux laboratoires de Pathinder par un groupe inconnu. Depuis
lors, plusieurs d’entre eux sont apparus sur le marché noir.
Chaque anneau mesure 35 centimètres de diamètre, 4,5 centi-
mètres de large, et le « trou » central mesure 26 centimètres de dia-
mètre. Ils mesurent environ 1 centimètre d’épaisseur, et l’anneau
est en forme de losange. Leurs bords externes sont aussi tran-
chants qu’un couteau de combat conventionnel. Lorsqu’ils sont
fortement secoués, ils s’activent, et un champ d’énergie incolore et
légèrement réfractif apparaît dans l’espace intérieur de l’anneau,
ressemblant un peu à une bulle de savon luminescente. Tout ce
qui passe par ce champ d’énergie est instantanément réduit en ses
atomes constitutifs, et une inquiétante radiation Cherenkov bleue
est émise. Dès qu’un objet pesant au moins 1 kilo est passé par
l’anneau et a été désassemblé, le champ d’énergie se désactive et
l’anneau redevient inerte jusqu’à ce qu’il soit secoué de nouveau.
Si un personnage ou une créature passe un membre ou une
autre partie de son corps au travers d’un anneau activé, le maître
de jeu détermine la quantité de dommages appropriée à la situa-
tion. En règle générale, inligez 2d10 + 5 VD (l’armure n’a aucun
effet) et une blessure automatique. Tout ce qui passe au travers de
l’anneau est détruit. [Cher]
COQUILLES À RÊVES
Ces appareils construits par les Iktomis ressemblent vaguement
à des coquillages de 8 centimètres de côté. Personne ne sait à quoi
ils servent. Certains chercheurs pensent qu’il s’agit d’aides au
sommeil ou au rêve, alors que d’autres afirment qu’il s’agit de
systèmes de stockage et de transmission de données. Des gatecra-
sheurs et des xéno-archéologistes ont retrouvé plusieurs caches
pleines de ces appareils sur Goutte et Solis Ortus, dans des ruines
iktomies (mais pas encore sur Écho V). Jusqu’à présent, plus de
1 000 coquilles à rêves ont été retrouvées, et d’autres ne tarde-
ront sûrement pas à voir la lumière du jour. La plupart ont été
revendiquées par des chercheurs de différentes allégeances, ainsi
que des musées, alors que quelques-unes sont entre les mains de
gatecrasheurs ou ont pris la route des galeries de riches collection-
neurs privés. Plus récemment, Gatekeeper a autorisé la vente de
300 coquilles à rêves, à la condition que quiconque découvrirait
leur fonction ou recueillerait des renseignements utiles sur elles,
ou grâce à elles, lui en fasse part, moyennant une récompense
proportionnelle à la valeur de l’information obtenue.
Les coquilles à rêves n’émettent aucune forme connue de ra-
diations électromagnétiques et ne contiennent rien qui ressemble
à des systèmes électroniques standard. Leur structure dense, un
réseau cristallin, est la marque incontestable d’une conception ar-
tiicielle, mais ne donne aucune indication quant à leur utilisation.
Elles sont cependant connues pour avoir un effet reproductible
sur les rêves. Tout biomorphe qui dort à moins de 2 mètres d’une
coquille à rêves a fait des rêves étranges et saisissants. Des carac-
tères et des paysages bizarres apparaissent dans la plupart d’entre
eux, mais personne n’a réussi à les comprendre, jusqu’à présent.
Même s’il est clair que les coquilles à rêves ne se contentent pas de
provoquer des rêves peuplés de lieux ou d’événements extrater-
restres, leur nature reste insaisissable. Rien ne semble corroborer
les rumeurs selon lesquelles les asynchrones pourraient détecter
les coquilles à rêves ou interagir avec elles grâce à leurs pouvoirs
psi. [Cher]
FIXORS
Les ixors ont été découverts dans un conteneur trouvé au fond
des débris ensevelis d’un camion extraterrestre sur Portail (voir
Les visites extraterrestres, p. 123). Plus de 2 000 de ces ovoïdes
orange pâle ont été trouvés, soigneusement emballés, à l’intérieur.
Chacun d’eux mesure environ 22 centimètres de long et 3 centi-
mètres de diamètre. L’une de leurs extrémités est lexible, et est
légèrement plus sombre que le reste de l’objet. Quand on pince
cette extrémité, l’ovoïde se ige jusqu’à ce qu’on le pince une
nouvelle fois (il peut alors être déplacé de nouveau). Personne ne
comprend comment les ixors fonctionnent. Une fois qu’un ixor
est activé, il reste en place, relativement au champ gravitationnel
local. Même si un ixor est placé dans les airs, il reste parfaitement
stationnaire. Chaque ixor peut supporter une force allant jusqu’à
2 300 kilos sans bouger d’une fraction de millimètre. On peut
les tirer, les pousser, se tenir dessus ou les utiliser pour supporter
de lourdes charges. Un ixor restera indéiniment immobile, tant
qu’il n’aura pas été désactivé.
La seule limite connue de cet appareil est atteinte si l’on pose
plus de 2 300 kilos sur un seul ixor. Dans ce cas, il se désactive
instantanément. Environ 80 % de ceux qui ont été désactivés de
cette façon peuvent être réactivés et fonctionner normalement.
Les autres sont déinitivement hors d’usage. Des ixors actifs
et d’autres apparemment cassés ont été examinés avec soin, et
même démontés. Jusqu’à présent, personne n’a réussi à détermi-
ner leur mode de fonctionnement ou leur source d’alimentation.
Les ixors marchent selon des principes totalement inconnus et
semblent enfreindre plusieurs lois de la physique, mais ils ont tout
de même l’air sûrs et iables.
Les anarchistes qui ont découvert et étudié les ixors les premiers
sont plus que disposés à les partager avec d’autres chercheurs,
tant que c’est à des ins non commerciales. À partir du moment
où ils ont été jugés inoffensifs, un nombre important d’entre eux
a été distribué au grand public, à tous ceux qui étaient capables de
démontrer l’intérêt qu’ils leur portaient ou d’expliquer ce qu’ils INFORMATIONS DE JEU
allaient en faire, ou tout simplement aux curieux dotés d’une rép
importante. Quelques ixors sont régulièrement partagés parmi
les habitants de Locus, certains sont apparus dans des expositions
artistiques branchées, plusieurs d’entre eux épinglent le drapeau
titanien en suspension loin au-dessus du toit du capitole, et cer-
tains ont été offerts en récompense aux gagnants d’un concours
.
de nouvelle musique mercurielle. Beaucoup d’habitats ont banni
0.10
ces ixors ou d’autres technologies extraterrestres, craignant les
.1
0.10
caractéristiques inconnues de ces appareils ou leurs effets secon-
0.10.10.10.10.1
daires potentiels au cas où ils seraient endommagés. Quelques-
uns ont atterri entre les mains des hypercorps et sur les marchés
noirs du système intérieur. [Cher]
.10.1
165
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
166
LES DANGERS DU GATECRASHING
Lorsque vous concevez des dangers et des menaces relatifs
à des missions de gatecrashing, la chose la plus importante à
avoir à l’esprit est qu’absolument tout peut se trouver derrière
une Porte nouvellement ouverte. Les gatecrasheurs qui se sont
préparés avec soin, qui ont sondé le site distant et qui agissent
avec prudence peuvent minimiser beaucoup de risques. Le
maître de jeu, cependant, dispose d’un certain nombre de le-
viers pour que l’on puisse tout de même s’amuser un peu.
LES PHÉNOMÈNES STELLAIRES
Certaines des menaces parmi les plus inhabituelles et dange-
reuses que les gatecrasheurs ont à craindre sont d’une portée
astronomique. Une étoile pourrait atteindre l’étape «  géante
rouge  » de son cycle de vie, gonler et avaler les planètes en
orbite autour d’elle. Ou elle pourrait exploser en nova ou en
supernova, ou tout simplement subir de grandes éruptions so-
laires ou des éjections de masse coronale. Le système stellaire
pourrait entrer en collision avec un autre, arrachant ainsi les
planètes de leur orbite et les envoyant dans l’espace profond,
loin de la chaleur de leur étoile. Les gatecrasheurs pourraient
visiter une exolune qui passe par les ceintures de radiation d’une
géante gazeuse, une exoplanète où les impacts de météores sont
extrêmement courants, ou dont l’orbite irrégulière pourrait pas-
ser dangereusement près de son étoile mère et brûler sa surface.
La Porte distante pourrait être en train de tomber dans un trou
noir, et être sur le point de passer l’événement des horizons et
d’être perdue à tout jamais.
Dans certains de ces cas, il peut y avoir des indices sur les
dangers à venir, donnant ainsi une chance aux personnages de
comprendre la menace et d’agir à temps. Des traces importantes
de cratères récents pourraient indiquer que des impacts d’asté-
roïdes ont lieu. L’observation minutieuse d’une étoile pourrait
permettre de repérer les signes avant-coureurs d’une éruption
solaire imminente. Si ces dangers ne se répètent que sur des pé-
riodes de temps astronomiques et ont donc peu de chances de
menacer des gatecrasheurs qui ne sont là que quelques jours, les
coïncidences sont toujours possibles. Peut-être que des missions
précédentes en avaient vu les signes annonciateurs, et que les
personnages ont simplement la malchance d’être sur le site au
mauvais moment.
La contrainte majeure des phénomènes stellaires est qu’ils
ont tendance à être soit inoffensifs, soit rapidement mortels. Un
pulsar situé à proximité qui émettrait ses radiations en dehors
d’une planète donnerait un spectacle lumineux extraordinaire,
mais s’il les envoyait directement sur la planète, toute vie y serait
anéantie, y compris les personnages et leur équipement. Il existe
cependant quelques options létales un peu moins instantanées.
Une éruption produite par une étoile changeante peut produire
sufisamment de radiations pour tuer un biomorphe après
quelques jours d’exposition, sans pour autant toucher les mor-
phes synthétiques, ou il pourrait être possible d’y survivre avec
un traitement médical si les gatecrasheurs n’y sont exposés que
durant quelques heures. De même, des niveaux de radiations
stellaires qui ne seraient pas dangereux pour des gatecrasheurs
incarnés dans de robustes morphes ou en combinaisons pres-
surisées peuvent tout de même perturber les communications
radio à une portée de plus de 100 mètres. En conséquence, le
contact avec les gatecrasheurs qui ne restent pas ensemble sera
coupé, sauf s’ils disposent de communicateurs IQ. Cela signiie
également que les gatecrasheurs seront isolés de toute base ou
colonie sur ce monde. Dans un univers où les communications
faciles et omniprésentes sont un acquis pour tout le monde, une
éruption solaire majeure ou un autre phénomène similaire peut
beaucoup augmenter la tension et pousser les personnages à
se sentir considérablement plus isolés et en danger. Tout ce qui
bloque les communications radio à longue distance coupe égale-
ment les personnages de toutes sortes de systèmes de navigation
par satellite, et peut-être aussi des balises radio qui pourraient
les conduire à la Porte.
LES DANGERS NATURELS
La faune sauvage dangereuse sera toujours un problème.
Elle peut prendre les formes les plus diverses depuis de vastes
nuées de créatures insectoïdes extrêmement agressives, jusqu’à
de grands animaux qui cherchent à défendre leur territoire ou
à dévorer les personnages. Même la faune qui ignore les per-
sonnages peut se révéler dangereuse. Deux animaux de la taille
d’éléphants ou de dinosaures en train de se battre ou de se re-
produire juste à côté des personnages peuvent représenter une
menace réelle, tout comme un essaim d’insectes assez grand et
dense pour bloquer la vision et encrasser des équipements. De
même, si tous les biomorphes dotés de biomodes de base sont
immunisés contre les réactions allergiques ordinaires, certaines
biochimies extraterrestres peuvent agir comme de puissantes
toxines. Une morsure ou une piqûre peut être mortelle, sauf si
le morphe en question est spéciiquement résistant à toute une
variété de poisons.
Le climat est un autre problème, surtout si personne n’a mis
en place de satellite de communication. Les ouragans et les
tornades constituent un danger réel, surtout si les personnages
n’ont pas pu s’y préparer, et peuvent atteindre des proportions
épiques dans certains environnements. Même des phénomènes
météorologiques plus ordinaires, tels que des tempêtes ou des
blizzards, sont susceptibles de nuire à des personnages, ou de
les incommoder. Quand tout est recouvert de plusieurs centi-
mètres de glace, il devient beaucoup plus dificile de se déplacer,
et les machines qui ne sont pas complètement étanches risquent
de ne pas fonctionner, ou alors seulement de manière erratique.
Les tempêtes de sable sont encore pires. Le matériel des gatecra-
sheurs est généralement protégé contre de telles dificultés, mais
le sable s’iniltre toujours partout.
Le matériel ne tombe que rarement en panne dans Eclipse
Phase, les gatecrasheurs ne seront donc pas prêts à faire face à
une telle situation. Et si un environnement pose sufisamment de
problèmes, il pourrait être nécessaire de dégager des véhicules
et d’autres objets munis de parties mobiles. Si un personnage
essaie d’ouvrir ou de réparer un appareil au milieu d’une tem-
pête, alors le sel, le sable, la glace ou quoi que ce soit d’autre
s’iniltrera probablement et endommagera des pièces délicates.
Les tempêtes peuvent occulter la vision, effacer des traces et per-
turber des signaux radio ; les personnages ainsi privés de leurs
indicateurs technologiques se perdront sans nul doute.
Les inondations soudaines sont encore plus dangereuses. Si
les personnages ne sont pas à l’abri sur un terrain en altitude,
ils courent le risque d’être emportés (eux-mêmes ou leur équipe-
ment). Les personnages en combinaison pressurisée ne se noient
pas, mais être entraîné par des eaux déferlant sur plusieurs
UN PETIT GUIDE DES MÉGASTRUCTURES
Les civilisations extraterrestres disposant d’une technolo-
gie avancée pourraient être capables de lancer des projets
de construction à une échelle immense – tels que des ob-
jets artiiciels de plus de 1 000 kilomètres de long. Repérer
l’un d’entre eux serait une fantastique trouvaille pour la
transhumanité, étant donné les faibles chances qu’il existe
de découvrir des extraterrestres et leur technologie. Les
avancées scientiiques que permettrait l’étude des méthodes
utilisées pour créer de telles mégastructures seraient incom-
mensurables. Beaucoup de ces structures nécessitent des
composants de matériaux inconnus de la science transhu-
maine, ain de maintenir leur intégrité face aux énormes
tensions qu’elles subissent. Il est également possible que
leur construction nécessite la cannibalisation complète
d’une planète, voire d’un système stellaire tout entier, ain
de récupérer des matériaux bruts. Voici une courte liste de
quelques-unes des structures dont on soupçonne l’existence.
Sphère de Dyson  : Une sphère de Dyson est une coquille
construite autour d’une étoile, qui l’englobe en son sein.
L’objectif principal d’un tel objet serait de capturer toute
l’énergie dégagée par l’étoile. L’intérieur de cette coquille
pourrait aussi être conçu pour être habitable de même que,
plus rarement, la surface extérieure, même si cela nécessitait
une autre source de chaleur et de lumière. Bien qu’étant
moins massive que l’étoile, cette structure aurait une surface
équivalente à plusieurs milliers de planètes. La sphère pour-
rait être placée en rotation pour créer de la gravité, même
si cela provoquait des complications au niveau des tensions
sur les matériaux et de l’atmosphère, qui pourrait s’entasser
à l’équateur.
Variantes de Dyson : Plutôt que d’affronter les contraintes
techniques liées à la construction d’une sphère solide, l’éner-
gie stellaire pourrait être capturée par une nuée de satellites
collecteurs ou par d’autres structures qui maintiendraient
une formation en forme de sphère. Cette option est la plus
simple à réaliser, et pourrait se construire graduellement, à
partir d’un anneau d’objets en nuée autour de l’étoile. Dans
le même ordre d’idée, la bulle de Dyson pourrait se servir de
satellites stationnaires munis de voiles solaires pour main-
tenir leur position contre la gravité de l’étoile. Une autre
kilomètres leur vaudra certainement un peu plus que quelques
bleus, et tout le matériel qui n’était pas dans la combinaison sera
éparpillé sur plusieurs kilomètres carrés ou sombrera au fond de
la mer. Les inondations sont à même de blesser gravement des
personnages imprudents et mal préparés, et gêner sérieusement
les équipes de gatecrasheurs les plus expérimentées.
La survenue de phénomènes météorologiques extrêmes et
inattendus offre également un contraste saisissant par rapport
aux villes et aux habitats soigneusement contrôlés et surveil-
lés dont les gatecrasheurs sont originaires. Les conditions cli-
matiques du système solaire, y compris celles de Mars, ne sont
jamais imprévisibles, et il est extrêmement rare de se perdre.
Affronter des chutes de grêles ultraviolentes ou des conditions
environnementales inhabituelles représente un déi sans pareil
dans le système solaire pour les personnages. Ils auraient à gérer
une situation en étant privés de l’accès à la technologie dont ils
dépendent tant, peut-être pour la toute première fois.
variante, le ilet de Dyson, tisserait quant à lui une toile de
câbles collectant l’énergie solaire autour de l’étoile.
Anneau-monde  : Similaires aux sphères de Dyson, les an-
neaux-mondes (qu’on appelle aussi parfois des «  halos  »)
seraient des boucles solides construites autour d’une étoile,
en rotation ain de créer de la gravité. Le côté face à l’étoile
serait habitable, et de hauts murs retiendraient une atmos-
phère. Bien qu’ils ne soient pas aussi massifs que les sphères
de Dyson, les anneaux-mondes auraient néanmoins une sur-
face aussi importante que des centaines ou même des mil-
liers de planètes.
Topopolis  : À l’instar d’un anneau-monde, un topopolis
est un tube en rotation – pour la gravité –, construit autour
d’une étoile, un peu comme un cylindre O’Neill qui s’enrou-
lerait autour d’une étoile. Un topopolis peut même faire
plusieurs boucles autour d’une étoile, créant une sorte de
nœud, ou de « spaghetti cosmique ».
Orbitale : Les orbitales (parfois appelées anneaux-O) sont
des versions plus petites des anneaux-mondes qui ne sont
pas construites autour d’une étoile. Au lieu de cela, elles or-
bitent autour de leur étoile, et tournent ain de créer une
gravité. L’extrémité ine d’une orbitale fait face à l’étoile.
Ainsi, quand elle entre en rotation, l’une de ses moitiés sera
toujours exposée à la lumière du jour.
Moteur stellaire  : Un moteur stellaire, comme son nom
l’indique, utiliserait l’énergie de son étoile, capturée grâce
à d’immenses toiles à lumière ou à des miroirs, ain de dé-
placer l’étoile tout entière dans une direction (et tout son
système planétaire avec elle).
Cerveau Matrioshka : Autre variante de la sphère de Dyson,
un cerveau Matrioshka serait composé de plusieurs sphères
de Dyson imbriquées les unes dans les autres, comme un oi-
gnon. Ce cerveau serait alimenté par les échanges d’énergie
entre l’étoile et l’espace. Une telle structure pourrait servir à
alimenter d’immenses systèmes informatiques.
Cerveau de Jupiter : Un cerveau de Jupiter est simplement
un cerveau Matrioshka élaboré à une plus petite échelle, pla-
nétaire. Les Cerveaux de Jupiter sont conçus pour être com-
pacts, de manière à optimiser la propagation des signaux, et
seraient probablement construits en computronium. ■
LES MENACES ARTIFICIELLES INFORMATIONS DE JEU
L’un des principaux attraits du gatecrashing, c’est d’avoir la
chance de retrouver des extraterrestres ou des objets leur ayant
appartenu. Ces deux objectifs présentent à eux seuls des dangers
bien plus grands et souvent bien plus étranges que n’importe
quelle menace naturelle. Les extraterrestres vivants sont extrê-
mement rares. Les gatecrasheurs sont bien plus susceptibles de
découvrir les vestiges d’une civilisation extraterrestre, ou peut-
.
être des traces de leurs gatecrasheurs, que de trouver des extra-
0.10
terrestres encore en vie. Mais la galaxie est vaste, et les Portes
.1
0.10
sont nombreuses. Il est donc possible que ce ne soit qu’une ques-
0.10.10.10.10.1
tion de temps avant qu’un groupe de gatecrasheurs tombe sur
une civilisation extraterrestre prospère.
Pour les gatecrasheurs bien équipés, les extraterrestres pré-
industriels ne sont généralement pas plus dangereux que la
.10.1
faune sauvage locale. Mais les extraterrestres qui ont accès à des
167
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
168
technologies industrielles, même primitives telles que des mi- causés par ce qui aurait pu détruire l’espèce extraterrestre pour-
trailleuses, peuvent représenter une menace signiicative. Ceux raient avoir endommagé beaucoup d’artefacts, les rendant ainsi
dont la technologie s’approche ou dépasse celle de la transhu- peu iables. En plus de leur grande dificulté d’usage ou même de
manité posent un risque-X. Une rencontre avec des extrater- compréhension, de tels objets extraterrestres sont souvent trom-
restres hostiles pourrait résulter en un unique affrontement, ou peurs. Même des portes automatiques ou d’autres objets ordi-
pourrait au contraire déboucher sur une guerre interstellaire. naires pourraient menacer de couper les gatecrasheurs en deux,
Des extraterrestres sufisamment avancés pourraient facilement allumer une lumière pourrait causer un court-circuit majeur, et
se révéler aussi dangereux que les TITAN. des technologies exotiques pourraient remodeler une pièce rapi-
Les artefacts extraterrestres ne sont pas plus sûrs. Bien que dement de façon inconfortable ou même dangereuse.
ce soit peu probable, une civilisation extraterrestre disparue Lorsque vous imaginez des ruines extraterrestres, il est impor-
pourrait avoir laissé des armes automatiques pointées sur tant de penser au temps qu’elles mettraient avant de s’évanouir.
leurs Portes de Pandore, ou des pièges tendus pour de futurs Une ville humaine construite au début du xxie siècle aurait en
gatecrasheurs. Même en l’absence de telles menaces directes, si grande partie disparu moins de 300 ans après son abandon. Les
une civilisation avancée a été anéantie au terme d’une guerre, pyramides d’Égypte, par contre, ont été construites bien plus so-
peut-être que des machines de combat automatisées exception- lidement et dans un environnement conservateur, le désert : elles
nellement résistantes sont restées fonctionnelles, au moins en sont donc toujours en bon état 4 500 ans plus tard. Au bout de
partie, et se mesureront aux personnages. Même des armes qui 10 000 ans – soit à la date approximative de la disparition des
ne fonctionnent plus et qui se sont décomposées au il des mil- Iktomis –, seuls les structures et objets les plus robustes sont
lénaires peuvent représenter un risque si elles contiennent des toujours là. Après 50 000 ans, il ne resterait sûrement d’une ville
produits chimiques instables ou des éléments radioactifs avec d’une civilisation extraterrestre à la technologie comparable à
des demi-vies modérément longues. celle de la in du xxe  siècle que des fondations de bâtiments,
En parallèle, il peut arriver que les gatecrasheurs doivent faire qui ne seraient détectables que par des capteurs sophistiqués, et
face à des technologies qui sont presque inintelligibles et qui quelques fragments d’objets. Un cylindre Hamilton post-Chute,
semblent déier les lois connues de la physique. Tout comme la ou un autre type d’habitat ou de colonie qui serait fortement
nanotechnologie du xxie siècle ressemblerait à la plus exo-
tique des magies pour des habitants du xixe siècle, la tech-
nologie d’extraterrestres bien plus avancés que la transhu-
manité pourrait être absolument déroutante
pour des gatecrasheurs. Il pourrait s’agir de
dispositifs extrêmement avancés capables de
contrôler l’inertie, de créer et d’utiliser des
quantités énormes d’énergie de point zéro,
ou de créer et de remodeler les ondes gravita-
tionnelles pour produire des effets qui semble-
raient étranges et impossibles. De tels dis-
positifs peuvent être très dangereux, car
les gatecrasheurs n’ont aucune idée
des capacités et des limites de ces
artefacts. Certains extraterrestres
pourraient avoir un jour utilisé
des technologies fondées sur le
pouvoir psi, avoir abandon-
né des dispositifs capables
de faire des miracles grâce
à des capacités psi-epsilon,
ou de réécrire l’esprit et
les émotions des person-
nages à l’aide de pouvoirs
psi-gamma.
De plus, les ruines extra-
terrestres sont souvent extrê-
mement vieilles et n’ont plus
d’intégrité structurelle. Leurs
toits et planchers pourraient
risquer de s’effondrer, entre
autres dangers pour les chas-
seurs de trésors. Si des technolo-
gies extraterrestres étaient susceptibles RECHANGE (MORPHE SYNTHÉTIQUE) ■ p. 151
de fonctionner encore, le temps ou les dégâts
fondé ou entièrement construit par la nanotechnologie pour-
rait rester intact, et pourrait même rester à peu près en état de
marche pendant des dizaines ou des centaines de milliers d’an-
nées. De même, une civilisation avancée qui construirait des
bâtiments en diamant parfaits sur le plan moléculaire, ou dans
d’autres matériaux avancés semblables à celui-ci, pourrait créer
des structures capables de résister plus d’un million d’années.
Un mélange de tout cela est également possible. Les gatecra-
sheurs pourraient visiter une ville extraterrestre partiellement en
ruines, où certaines nanotechnologies sont toujours actives et
d’autres non. Ailleurs, plus de la moitié des structures seraient
détruites, et seuls quelques appareils technologiques fonction-
neraient encore. Parmi ces appareils, certains fonctionneront de
façon erratique et dangereuse, et le maniement des autres sera
pratiquement inintelligible. Ou alors, les ruines pourraient abri-
ter des animaux sauvages qui s’y sont réfugiés longtemps après
le départ ou la mort de ses premiers habitants.
DE VIEUX ENNEMIS
Le mystère du destin des TITAN est l’un des thèmes majeurs
d’Eclipse Phase. Personne ne sait où ils sont partis, s’ils vont re-
venir, ou si la transhumanité risque de se retrouver un jour nez à
nez avec eux au cours de l’exploration d’une Porte. Des gatecra-
sheurs sont déjà tombés sur des preuves que les TITAN les ont
précédés dans beaucoup de lieux extrasolaires. Ils ont retrouvé
des restes de leur technologie, et ont même découvert certaines
de leurs expériences abandonnées, comme à Brak Kodel (p. 82).
Faire intervenir les TITAN dans une campagne de gate-
crashing peut se faire de différentes manières. Les explora-
teurs pourraient tomber sur un projet TITAN actif, tel qu’une
autre expérience sur la transhumanité, par exemple, ou sur la
construction d’une mégastructure (voir Un petit guide des mé-
gastructures, p.  167). Ils pourraient découvrir des TITAN en-
dommagés ou abandonnés, n’ayant pas su évoluer aussi vite
que les autres. Ils pourraient encore tout simplement rencontrer
les machines mortelles abandonnées par ces IA germes, soit en
embuscade, soit en liberté. Les gatecrasheurs pourraient même
retrouver des survivants qui avaient été enlevés, d’une façon ou
d’une autre, sur Terre.
Qui dit TITAN, bien sûr, dit aussi virus exsurgent. Les sur-
vivants retrouvés pourraient ne plus être d’apparence transhu-
maine, et pourraient même être confondus avec des extrater-
restres, au départ. On pourrait même dire que ces xénomorphes
exsurgents sont bien extraterrestres, aujourd’hui, peu importe
ce qu’ils étaient à l’origine. Ils pourraient recréer leur propre
civilisation ou procéder à une imitation sordide de la société
transhumaine.
Une possibilité encore plus étrange et glaçante serait de dé-
couvrir une culture extraterrestre qui se serait trouvée sur le
chemin des TITAN, et que les IA germes auraient attaqué, in-
fecté et transformé en exsurgents, comme ils ont essayé de le
faire à la transhumanité. Ils pourraient avoir réussi, et n’avoir
laissé après leur passage qu’un monde de monstres réincarnés,
qui ne serait pas immédiatement perçu comme étant infecté,
étant donné sa nature extraterrestre. Peut-être que les TITAN
ont simplement laissé une boucherie pleine de cadavres et de
traces d’enlèvements en masse par uploading. Les personnages
pourraient avoir l’opportunité d’explorer un monde récemment
habité qui aurait été dépouillé de ses formes de vie intelligentes.
Ils auraient ainsi la formidable occasion d’accumuler énormé-
ment de connaissances extraterrestres, mais ils auraient aussi à
faire face à un environnement désolé désormais truffé de pièges
à la fois extraterrestres et TITAN, éventuellement sous forme
de nanotechnologie avancée ou d’autres types d’attaques sen-
sorielles incapacitantes. Peut-être que des survivants sont tou-
jours là, cachés dans des enclaves isolées. Ils pourraient accep-
ter l’aide de la transhumanité à bras ouverts, mais le premier
contact pourrait très bien tourner au désastre, un camp pourrait
s’imaginer le pire et traiter l’autre comme un ennemi allié des
TITAN ou des exsurgents. Après tant de combats, ces survivants
pourraient également avoir envie de retrouver les responsables
de toutes les horreurs que les TITAN leur ont inligées.
Les TITAN ne sont pas les seules IA germes qui sont tom-
bées dans le piège du virus exsurgent. D’autres intelligences ar-
tiicielles extraterrestres pourraient exister dans les étoiles. Elles
pourraient être elles aussi infectées, et tout autant hostiles à la
transhumanité. Peut-être survivent-elles dans les ruines de la ci-
vilisation de leurs créateurs, ou peut-être se sont-elles servi des
Portes pour partir vers des destinations et des objectifs incon-
nus, tout comme les TITAN ?
COINCÉS !
Couper les gatecrasheurs du système solaire pendant quelques
semaines ou même quelques mois est une idée qu’il serait inté-
ressant de développer. À condition de disposer d’un communi-
cateur IQ, les personnages pourraient recevoir un message des
propriétaires de la Porte leur signalant qu’il y a un problème avec
celle-ci, et que cela pourrait prendre des jours, des semaines ou
même des mois pour le régler… si tant est que ce soit seulement
possible. Les personnages peuvent survivre et patienter le temps
qu’il faudra là où ils sont, mais il est peu probable qu’ils puissent
utiliser la Porte locale pour se rendre sur des mondes qui n’ont
jamais été contactés.
Ce serait plutôt une excellente opportunité pour les gatecra-
sheurs de montrer de quoi ils sont capables lorsqu’ils sont livrés à
eux-mêmes, en se contentant de l’équipement à leur disposition.
En fonction de leurs compétences et des circonstances précises, ils
pourraient vivre confortablement installés dans les habitats avan-
cés qu’ils ont construits à l’aide de leurs propres outils et nano-
fabricateurs, à la réouverture de la Porte, ou au contraire peiner
à survivre, ne pouvant compter que sur du matériel endommagé
tout en essayant de se protéger et de passer inaperçus, à la merci
d’un climat hostile et/ou d’une redoutable faune sauvage. En for-
çant les personnages à se débrouiller par eux-mêmes pendant un INFORMATIONS DE JEU
mois, une multitude d’opportunités s’offre aux maîtres de jeu de
les confronter à divers dangers naturels, et de les voir triompher
ou échouer et être contraints de faire front et de persévérer.
S’il est préférable d’utiliser un tel procédé avec parcimonie,
celui-ci représente le grand intérêt de pousser les personnages à
percer les secrets du monde sur lequel ils se trouvent, et qu’ils
.
auraient pu négliger ou laisser à d’autres experts. Au cours d’une
0.10
mission de gatecrashing classique, un outil technologique extra-
.1
0.10
terrestre fonctionnel est souvent vu comme un artefact potentiel-
0.10.10.10.10.1
lement dangereux mais intéressant, car il est la promesse d’un joli
bonus pour les gatecrasheurs, une fois de retour dans le système
solaire. Pour des gatecrasheurs coincés sur un monde pendant un
mois ou deux, en revanche, la découverte du même objet pourrait
.10.1
résoudre un ou plusieurs de leurs problèmes majeurs.
169
0 .10
0.
1
1
 S’EN REMETTRE AU HASARD
Si les conditions sont absolument défavorables, il n’est pas for-
cément réaliste de rester sur un monde jusqu’à ce que la Porte
rouvre. Il arrive parfois que les Portes du système solaire re-
fusent d’ouvrir des liens vers des destinations déjà visitées. Si la
résolution de la plupart de ces dificultés n’est généralement que
l’histoire de quelques jours, un tel problème peut tout aussi bien
persister pendant plusieurs années. Dans une telle situation, les
gatecrasheurs pourraient n’avoir d’autre choix que d’utiliser la
Porte de leur monde actuel pour voyager vers une nouvelle des-
tination, en supposant qu’ils disposent d’un système de contrôle
de Portes. Si la Porte ne permet pas aux personnages de se rendre
à des adresses connues, le mieux qu’ils puissent faire pour ren-
trer rapidement chez eux est d’ouvrir des liens vers des destina-
tions au hasard, jusqu’à ce qu’ils en trouvent une où les Portes se
connectent aussi au système solaire ou à un monde extrasolaire
connu qui possède une colonie ou une base de recherche.
Ces voyages désespérés et à l’aveuglette sont pour les maîtres
de jeu l’occasion de proposer toutes sortes d’environnements exo-
tiques et particulièrement dangereux, depuis un astéroïde en or-
bite proche d’un trou noir jusqu’au noyau d’une planète détruite
par une supernova, qui orbite aujourd’hui autour d’un pulsar
crachant des radiations. Dans certains cas, ces mondes peuvent
se révéler hostiles au point que les gatecrasheurs n’y restent que
le temps d’ouvrir une nouvelle Porte vers une destination moins
dangereuse. Cependant, un endroit où les personnages ne reste-
raient que quelques heures peut tout de même leur réserver son
lot de dangers et d’adrénaline. Les personnages pourraient se
retrouver confrontés à un climat extrêmement dangereux, à des
hordes d’animaux affamés ou à des nanotechnologies totalement
hors de contrôle.
LES ANOMALIES DE PORTES
Les Portes se montrent parfois capricieuses. Il arrive que cer-
taines d’entre elles changent l’adresse de destination sélectionnée
au moment où quelqu’un franchit leur seuil, l’expédiant vers un
monde au hasard. Les cas où des gens ont tout simplement dis-
paru après avoir traversé une Porte, avant de réapparaître un peu
plus tard dans des circonstances très étranges, ne manquent pas.
Ce procédé peut être un moyen utile de séparer un groupe, si be-
soin, ou peut servir à faire avancer le scénario en faisant vivre
à un personnage une mission secondaire en solo, ou encore à
continuer à jouer en one-shot quand les autres joueurs ne sont
pas disponibles pour poursuivre la partie. Par ailleurs, il s’agit
aussi d’une astuce utile pour forcer des personnages confrontés
à une situation dificile (tel qu’un danger de leur côté de la Porte)
à prendre une décision : affronter ce danger ou tenter leur chance
dans l’environnement inconnu d’un nouveau lieu.
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
QUELS SONT LES MONDES RESPIRABLES?
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
L’atmosphère des exoplanètes suivantes, décrites dans ce livre, est respirable pour les transhumains dépourvus
de toute modiication :
INFORMATIONS DE JEIU
Bluewood, Carnaval, Écho IV, Goutte, l’Arche céleste, Olaf, Solennel, Solis Ortus.
L’atmosphère de ces exoplanètes est respirable pour des oxydés ou d’autres morphes similaires dotés d’une res-
piration améliorée.
Gizeh, Krypton, Luca, Mishipizheu, Moravec, Synergie, Tanaka.
170
Des choses bien plus étranges se sont produites lorsque des
Portes étaient utilisées, telles que la survenue d’effets psi bizarres,
l’apparition de nouvelles personnes, ou encore d’effrayantes dila-
tations du temps au moment où le trou de ver était franchi, don-
nant l’impression que le passage avait duré plusieurs heures, au
cours desquelles la personne victime de ce phénomène se serait re-
trouvée autre part. C’est une façon intéressante de fournir des in-
dices, de faire progresser l’intrigue dans d’autres directions, ou de
donner un cours inattendu à une aventure. Pour corser l’affaire,
bien entendu, personne ne sait quoi – ou qui – est à l’origine de
ces anomalies. Peut-être ces phénomènes sont-ils les conséquences
de sabotages exécutés par des TITAN, ou par une espèce extrater-
restre encore inconnue qui maîtriserait bien mieux le système de
Portes que la transhumanité ?
LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX
Les gatecrasheurs peuvent rencontrer presque toutes sortes
d’environnements imaginables au cours de leurs voyages.
Chaque planète est différente, et la plupart d’entre elles sont
hostiles à la vie transhumaine. Même les planètes telluriques
situées dans la zone habitable de leur étoile, dotée d’une atmos-
phère respirable et d’une température confortable peuvent ré-
server des déis environnementaux. Les dangers que les gatecra-
sheurs sont susceptibles de rencontrer sont variés. Il peut s’agir
de températures et de pressions atmosphériques extrêmes, de
champs magnétiques, de radiations, d’atmosphères toxiques et
irrespirables, des profondeurs des océans et du vide de l’espace ;
tous ces sujets sont abordés dans Environnements hostiles,
p. 200-202, LdB. Les problèmes posés par différentes gravités
sont décrits aux pages 198 et 199 du Livre de Base. D’autres
dangers environnementaux, tels que des éruptions solaires, des
tempêtes de poussière, ou les dangers présents sur Mercure,
Vénus et Mars, sont détaillés aux pages 160 à 162 de Sunward.
LES ATMOSPHÈRES EXTRATERRESTRES
La composition des atmosphères et ce qui les rend respi-
rables et sûres pour des transhumains non modiiés sont des
questions délicates. Des atmosphères similaires à celle de la
Terre sont tout à fait à même de mettre les gatecrasheurs en
dificulté, selon les gaz qui les composent et leur pression.
L’OXYGÈNE
L’oxygène est, bien sûr, indispensable pour que les transhu-
mains puissent respirer. L’atmosphère de la Terre contient 21 %
d’oxygène ; toutefois, le plus important, ce n’est pas tant sa pro-
portion présente, mais sa fraction inspirée (sa proportion en rela-
tion avec la pression atmosphérique). Pour que des transhumains
■
non modiiés puissent respirer sans danger, la part d’oxygène à
1 atmosphère se situe entre 15 et 30 %. Si la pression atmosphé-
rique est plus basse, une plus grande concentration d’oxygène est
requise (par exemple, une proportion de 30 à 60 % d’oxygène
serait nécessaire pour que l’atmosphère d’une exoplanète où la
pression est de 0,5 atmosphère soit respirable). De même, quand
l’atmosphère est soumise à une plus forte pression, une concen-
tration plus faible d’oxygène est nécessaire (une proportion de 7
à 15 % d’oxygène serait nécessaire pour que l’atmosphère d’une
exoplanète où la pression est de 1,5 atmosphère soit respirable).
Cela étant, les transhumains sont capables de respirer et de sur-
vivre à des fractions inspirées d’oxygène inférieures (au minimum
6 % à 1 atmosphère) pendant des périodes limitées. Dans ce cas,
ils commenceront à souffrir de détresse respiratoire et de troubles
de la coordination, de la perception et du jugement (-10 à -30 en
COO, INT et COG), petit à petit. En dessous de 6 % (à 1 atmos-
phère), ils commenceront à s’asphyxier.
Les transhumains peuvent également respirer de plus grandes
concentrations d’oxygène pendant de courtes périodes, mais ins-
pirer plus de 30 % à 1 atmosphère les conduira à une hyperoxie.
Si cette situation se prolonge trop longtemps (plus de 3 heures),
ils souffriront de troubles de la vision et de désorientation (de -10
à -30 sur tous les tests) puis de crises de convulsions et de dom-
mages physiques (à la discrétion du maître de jeu).
La concentration en oxygène inlue également les incendies.
Les feux se propagent très rapidement dans les environnements
riches en oxygène, mais ils se consument très vite quand il y en
a peu. Si le maître de jeu le souhaite, les feux et les explosions
peuvent inliger plus de dommages dans les environnements
riches en oxygène.
La présence d’oxygène dans une atmosphère est généralement
le signe qu’il existe des formes de vie sur la planète visitée. La
plupart du temps, l’oxygène est introduit dans l’atmosphère par
les formes de vie végétales qui absorbent du dioxyde de carbone
et excrètent de l’oxygène et du monoxyde de carbone. Plus les
niveaux d’oxygène sont élevés, plus la lore sera répandue, et plus
les chances seront grandes de trouver de la faune. Les niveaux
très élevés sont également associés à la mégafaune (les grands
animaux).
LES AUTRES GAZ
Si beaucoup de gaz sont respirables par les transhumains sans
problèmes, d’autres occasionnent de sérieuses complications.
Veuillez noter que différents mélanges atmosphériques peuvent
inluer sur le timbre de voix d’un transhumain (à l’instar de l’in-
halation d’un ballon d’hélium).
L’ammoniaque : Ce composé d’azote et d’hydrogène ne se
trouve que dans les atmosphères froides (son point d’ébullition
se situe à -33 °C à 1 atmosphère) ou à haute pression (où le point
d’ébullition est alors plus élevé). L’ammoniaque a une odeur
caustique facilement détectable. Il est toxique à de fortes concen-
trations, et inligent des dommages aux poumons transhumains
(règles d’Atmosphère toxique, p. 201, LdB).
L’argon, l’hélium et le néon : Incolores (sauf le néon, qui est
orange) et inodores, ces gaz ne sont pas toxiques et sont sans
danger. À haute pression, la combinaison d’hélium et d’oxygène
peut conduire à un syndrome nerveux des hautes pressions,
bien qu’une présence sufisante d’hydrogène ou d’azote puisse
contrebalancer cet effet. L’hélium et le néon, qui sont des gaz lé-
gers, sont rares dans les atmosphères telluriques.
Le dioxyde de carbone : À une concentration de 2 % et à une
pression de 1 atmosphère, le dioxyde de carbone a les mêmes ef-
fets qu’un léger narcotique. À plus de 5 %, il devient toxique pour
les transhumains (sauf s’ils possèdent le biomode de respiration
améliorée, comme les oxydés), et provoque des maux de tête, des
vertiges, de la confusion, des tremblements et des troubles de l’au-
dition. À 8 %, aa l’aaaaainconscience puis la mort. Le dioxyde
de carbone joue néanmoins un rôle critique dans l’apparition de
la vie. Il est également indispensable au rélexe de respiration au-
tonome des êtres humains. S’il n’est pas sufisamment présent, il
devient dificile de dormir sans se réveiller à bout de soufle. Le
dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre et est important
pour faire augmenter la température d’une planète et la rendre
propice à la vie.
Le monoxyde de carbone : Ce gaz incolore et inodore est
toxique pour les transhumains, lorsqu’il est inhalé en grande
quantité (c’est-à-dire à partir de 0,08 % à 1 atmosphère). Il in-
lige des maux de tête, des vertiges, de la fatigue, des nausées, des
vomissements, des convulsions, et conduit à l’inconscience et à la
mort. Reportez-vous aux règles d’Atmosphère toxique, p. 201,
LdB.
Le sulfure d’hydrogène : Bien qu’il soit rare, ce composé est
parfois introduit dans l’atmosphère par des éruptions volca-
niques. Il est extrêmement toxique et inlammable (voir les règles
d’Atmosphère toxique, p. 201, LdB), et est à l’origine de plusieurs
extinctions massives. En tant que gaz lourd, il s’accumule parfois
dans les tunnels, les grottes et dans les autres endroits situés dans
les profondeurs. Incolore, on le reconnaît par son odeur d’œuf
pourri.
Le méthane : Inodore et incolore, le méthane n’est pas toxique
et est respirable, mais il est aussi hautement inlammable et sa
forte concentration peut représenter des risques d’incendie. Le
méthane réagit violemment aux oxydants et aux halogènes. S’il
y est mélangé, il peut se produire une explosion. Ce gaz est rare
dans les atmosphères des planètes des systèmes intérieurs ou des
vieilles planètes, car le vent solaire a tendance à l’en chasser. S’il
est parfois introduit dans l’atmosphère par le biais de l’activité
volcanique, il peut aussi être un signe de vie, et produit par anaé-
robie par les microbes. C’est un gaz à effet de serre, important
pour le réchauffement planétaire.
L’azote : L’azote est lui aussi incolore, inodore et inoffensif, et il
est donc respirable. Il est indispensable au bon déroulement du cy-
cle de l’azote, et il est ainsi présent en grande quantité sur presque INFORMATIONS DE JEU
tous les mondes qui abritent des formes de vie biologiques.
LES ATMOSPHÈRES À HAUTE PRESSION
Presque tous les gaz respirables, à l’exception du néon et de
l’hélium, produisent des effets narcotiques sur les transhumains,
à haute pression. Entre 2 et 4 atmosphères de pression, ils pro-
.
voquent de légères déiciences physiques et de jugement, ainsi
0.10
qu’une légère euphorie, au terme de quelques heures d’exposi-
.1
0.10
tion ; appliquez dans ce cas un modiicateur de -10 pour toutes
0.10.10.10.10.1
les actions, et de -5 en COG. À des pressions plus élevées, ces
effets deviennent plus graves et comprennent des hallucinations,
des troubles de la mémoire et du raisonnement, de l’anxiété, des
vertiges, des changements de personnalité, des obsessions, des ex-
.10.1
cès de coniance en soi, de l’inconscience et, enin, la mort.
171
0 .10
0.
1
1
 LA XÉNOFAUNE méthode unique de récolte de nourriture. Ils ne quittent les océans
La liste suivante présente quelques créatures que les gatecra- que pour faciliter la capture de leurs proies, et sont presque com-
sheurs pourraient rencontrer sur quelques mondes connus. plètement silencieux lorsqu’ils se déplacent sur du sable ou des
cailloux. Ils ne sont pas particulièrement intelligents, et sont gui-
ANÉMONE DE TERRE dés par leur instinct animal de préservation et de survie. Quand
Les anémones de terre sont des polypes carnivores qui ils attaquent une proie, ils paralysent leur cible, mais la laissent
vivent dans les forêts de montagne d’Écho  IV. Seulement délibérément en vie, et infectent le blessé avec un protozoaire res-
semi-mobiles, ces créatures restent stationnaires et tapies en semblant à celui de la toxoplasmose. Ce protozoaire se reproduit
embuscade pendant de longues périodes, attirent leurs proies rapidement et se propage dans le corps du blessé, dont le système
avec des odeurs appétissantes, et attaquent toute créature immunitaire est désormais compromis.
(en dehors des lutins clowns) qui se trouve à portée de leurs La proie, estropiée et incapable de combattre l’infection
nombreux tentacules empoisonnés. Les anémones de terre toxoplasmique, passe par une série de changements de comporte-
peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres de largeur, et leurs tenta- ments alors que le protozoaire commence à affecter son cerveau.
cules peuvent atteindre encore 2  mètres de plus. Elles sont Elle cherche immédiatement à rejoindre d’autres membres de son
capables de consommer des transhumains. espèce, et transmet ainsi sans le vouloir le protozoaire. Au terme
d’environ une semaine, l’infection protozoaire fait monter la tem-
COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
1 15 15 20 1 15 10 — pérature du corps infecté et entrave les fonctions supérieures du
cerveau, ce qui pousse la proie à chercher un moyen de se rafraî-
INIT RAP LUC ST SA END SB SM
70 1 10 2 20 30 6 75 chir. De par sa proximité, l’océan dans lequel est tapi le crabe
zombie est généralement le premier choix qui s’offre à elle. Si un
Vitesse de déplacement : 2/4 crabe zombie choisit bien sa cible, une seule attaque peut débou-
Compétences : Combat non armé  60, Escalade  30, cher sur l’arrivée d’une horde stupéfaite de proies, qui inissent
Esquive 30, Perception 30 par se noyer et par lui fournir une grande quantité de nourriture,
Notes : Attaque de tentacule (1d10  VD, bonus de +30
COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
pour immobiliser l’adversaire), Audition améliorée, Odorat 1 10 5 10 5 20 5 —
amélioré, Peau de caméléon, Toxine (semblable au BTX²,
INIT RAP LUC ST SA END SB SM
p. 323, LdB) 30 1 10 2 20 50 10 75

CHANGEAILE ainsi qu’aux autres carnivores vivant sur la côte.

Le changeaile est un prédateur aérien originaire de Vitesse de déplacement : 4/20
Synergie. Il s’agit d’un arthropode volant à 6 pattes ressem- Compétences : Combat non armé  50, Escalade  30,
blant un peu à une libellule, mais beaucoup plus grand. Un Esquive 30, Intimidation 50, Parkour 40, Perception 35
adulte arrivé à maturité, après sa dernière mue, mesure en- Notes : Armure carapace (12/12), Attaques de griffes
viron 1 mètre de long, et son envergure est légèrement supé- (VD  2d10  +  4), Infection protozoaire (utiliser les mêmes
rieure à 1 mètre 50. Le changeaile doit son nom à ses deux règles que pour l’entemno, p. 324, LdB. Aucune aptitude ne
paires d’ailes, l’une étant utilisée pour sa mobilité générale, et peut passer en dessous de 5 avec cette infection.)
l’autre pour la chasse. Le changeaile a aussi 2 pattes à l’avant
qui se terminent par des pinces à 4  griffes. La méthode de DROSÉRACÉE-FOUET
chasse des changeailes se rapproche de celle des faucons de la La droséracée-fouet est la plus grande plante carnivore
Terre. Ils portent des attaques extrêmement rapides en piqué, jamais découverte. Voir sa description complète, Recherche
et éviscèrent impitoyablement leurs proies en plein vol.
COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
1 15 10 20 5 20 5 —
COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
1 15 15 20 5 10 5 —
INIT RAP LUC ST SA END SB SM
60 1 10 2 20 35 7 53
INIT RAP LUC ST SA END SB SM
70 1 10 2 20 35 4 75
Solarchive : La droséracée-fouet de Solis Ortus, p. 41.
Vitesse de déplacement : 8/40 Vitesse de déplacement : 4/16
Compétences : Combat non armé  50, Esquive  40, Compétences : Combat non armé  40, Escalade  50,
LES MISSIONS DE GATECRASHING Perception 50, Vol 60 Esquive 20, Perception 40
Notes : Mandibules (VD  1d10  +  1), Pinces de chasse Notes : Peau de caméléon
LES PORTES DE PANDORE (VD 1d10 + 4)
ÉCURIDE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES CRABE ZOMBIE L’écuride est un grand mammifère volant à 6 pattes et res-
Le crabe zombie est un arthropode massif et ressemblant à un semblant à un écureuil, originaire d’Haplopelma. Doté d’une
INFORMATIONS DE JEIU
crabe ; il est originaire de Goutte. D’une forme très similaire à intelligence naturelle et d’une nature curieuse, et il n’est pas
celle des novacrabes, mais dotés d’une paire supplémentaire de ouvertement hostile envers ceux qui le rencontrent. Les écu-
pattes munies de pinces préhensiles, les crabes zombies sont ain- rides mâles restent généralement dans le nid pour protéger
si nommés en raison de leur comportement nocturne et de leur les petits, pendant que les femelles collectent de la nourriture,

172
qui se compose généralement de fruits, de grandes noix et groupes de 4 à 12 lutins vivent sur chaque anémone, sur laquelle
de petits mammifères. Les écurides vivent en clan de 6 à ils se reposent pour se protéger contre de plus grands prédateurs.
8  couples reproducteurs, auxquels s’ajoutent leurs petits, Les lutins sont immunisés contre le venin des polypes, contraire-
dans une même zone de nidiication. Leur intelligence est ment aux nombreuses créatures qu’ils attirent dans l’étreinte des
comparable à celles de primates tels que les babouins ou les anémones. Ils peuvent paraître mignons pour les transhumains,
chimpanzés, et ils ont montré des signes de comportements mais ils sont malicieux, aiment faire des farces et voler, et peuvent
intelligents tels que l’altruisme, le rire, l’imitation du langage, conduire des explorateurs imprudents dans les tentacules des ané-
l’utilisation d’outils et la chasse ciblée. Les écurides ont éga- mones, qui sont, quant à elles affamées et mortelles.
lement été adaptés pour être utilisés en tant que cosses (voir
COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
Écurieur [Cosse biomorphe], p. 151). 5 15 15 20 15 5 5 —

COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD INIT RAP LUC ST SA END SB SM
5 15 15 15 10 10 5 — 70 1 10 2 20 20 4 30

INIT RAP LUC ST SA END SB SM

60 1 10 2 20 25 5 38
Vitesse de déplacement : 4/20 (Vol 8/48)
Compétences : Combat non armé  20, Escalade  50,
Vitesse de déplacement : 4/20 Iniltration 60, Esquive 40, Fouille 60, Perception 40, Vol 50
Compétences : Combat non armé  20, Escalade  50, Notes : Audition améliorée, Coussinets adhésifs, Morsure
Esquive 35, Fouille 40, Parkour 55, Perception 40 (1d10 ÷ 2 VD), Odorat amélioré, Peau de caméléon, Queue
Notes : 6  membres, aspect Félin (Niveau  1), Coup sans préhensile, compte comme une petite cible au combat (-10 au
arme (VD  1d10  +  1), Patagium (p.  166, Sunward), Queue toucher ; p. 193, LdB)
préhensile, compte comme une petite cible au combat (-10
au toucher ; p. 193, LdB)

LUTIN CLOWN
Le moyen le plus simple de décrire les lutins clowns d’Écho IV
est de les comparer à de petits singes volants colorés et hermaphro-
dites, mais cela ne leur rend pas vraiment justice. En réalité, les
lutins clowns ont des caractéristiques qui les font plus ressembler
à un croisement de volatile et de primate. Ils vivent en symbiose
avec les anémones de terre écholaliennes. Ces lutins omnivores se
nourrissent d’invertébrés insectoïdes et d’autres petites créatures
parasites qui endommagent les anémones, et se chargent
du nettoyage des bouches du polype. En retour, les
anémones proitent des nutriments contenus
dans la matière fécale des lutins. De petits

INFORMATIONS DE JEU

.
0.10
.1
0.10
0.10.10.10.10.1

DROSÉRACÉE-FOUET (COSSE BIOMORPHE) ■ p. 151

.10.1

173
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
174
LES CONVENTIONS DE DÉNOMINATION EXTRASOLAIRE
La nomenclature extrasolaire est un bazar sans nom.
Tout était simple, pour les astronomes d’avant la Chute.
Ils se sont reposés sur la mythologie aussi longtemps
qu’ils le pouvaient  : grecque, romaine, chinoise, que-
chua… tout ce qui était à la fois accrocheur et évoca-
teur. Ça marchait assez bien pour donner des noms à
toutes les particularités du système solaire. Mais si l’on
ajoute les autres étoiles et leurs corps planétaires, sans
oublier les astéroïdes, le nombre d’astres connus a at-
teint des millions. Les astronomes sont passés à un mé-
lange de systèmes à numéros, de noms d’astronomes et
de fantaisie. Dans l’ère post-Chute, il est fréquent que
des gens visitent des astéroïdes et d’autres éléments de
la ceinture de Kuiper portant des noms de célébrités
mortes et des références à la culture populaire antique.
Les scientiiques modernes enregistrent les étoiles et les
exoplanètes dans plusieurs bases de données interopé-
rables avec de longs et ennuyeux numéros de série. Mais
la culture transhumaine a besoin que les planètes, au
moins (et surtout celles occupées par la transhumanité),
soient nommées avec une certaine poésie et un certain
sérieux. Les premiers gatecrasheurs avaient pris l’habitu-
de de les baptiser, tout comme les Portes distantes, mais
parfois ces noms étaient… inadaptés. Quand les astro-
nomes ont ensuite essayé de reclassiier ces exoplanètes,
et quand les entités qui contrôlent les Portes ont voulu
imposer leurs propres standards, ces mêmes personnes
qui avaient été les premières à les explorer ont fait en-
tendre leur voix.
Ain de proscrire des noms tels que «  Fessée  » ou
«  Dave  » de l’atlas extrasolaire, et ain d’essayer de
LES EXOPLANÈTES CONNUES
À l’attention exclusive des maîtres de jeux, cette section
fournit des informations sur les exoplanètes décrites dans Les
systèmes extrasolaires, p. 74 à 139.
ARCADIE
L’habitat Sommet des Nuages, en construction dans l’at-
mosphère supérieure d’Arcadie est bâti, autant que possible,
en secret. Le groupe de gérontocrates qui a imaginé cette
structure garde prudemment ses activités à l’abri des regards.
Si Pathinder est, par nécessité, au courant de ses activités,
l’hypercorp a été grassement payée pour tenir cette affaire
conidentielle. Même les ouvriers qui installent l’aérostat et
la base sur la minilune sont sécurisés, d’une certaine manière,
car jamais ils ne pourront rentrer par la Porte.
Le Directorat Beni Qasim est une alliance secrète d’oli-
garques immortels qui nourrissent des intérêts communs.
Dans ce cas précis, ceux-ci sont variés. Sommet des Nuages se
veut être une retraite privée, un serveur de données pour les
informations et secrets accumulés par le Directorat, un musée
pour leurs œuvres, et une forteresse dans laquelle ils pour-
raient se réfugier au cas où le système solaire serait menacé.
L’aérostat est construit de façon à ce qu’il puisse descendre
dans les couches nuageuses inférieures de l’atmosphère
standardiser les noms, les catalogues et les formats, les
argonautes et Gatekeeper ont joint leurs forces avec
d’autres parties pour créer une petite agence contrôlée
par des IA appelée la Nomenclature des xéno-objets in-
terstellaires. Les IA de la NXI tentent de faire en sorte
que les nouvelles découvertes suivent les normes, et de
se positionner en tant qu’autorité inale dans l’approba-
tion des noms. Ils refusent généralement les noms aux
connotations humoristiques, sexuelles, offensantes ou
triviales issus de n’importe quel langage transhumain
courant, ainsi que les doublons ou les appellations qui
sont clairement publicitaires. Baptiser une planète du
nom de son découvreur est acceptable, mais il est im-
possible de se limiter à «  Dave  ». Les gens continuent
parfois d’utiliser des noms non approuvés, et certaines
entités refusent même tout simplement de reconnaître
l’autorité de la NXI (Go-nin organise par exemple des
enchères pour nommer les mondes qu’elle découvre, et
certains anarchistes et margellans se moquent bien de
connaître l’opinion de la NXI sur la manière dont ils de-
vraient appeler leur foyer). Cela étant, l’agence envoie
des conseillers et propose différentes options à toutes
les parties intéressées. Les médias, les gouvernements
et les corporations remplacent généralement automati-
quement le nom rejeté, si bien que les noms loufoques
ne parviennent ni à gagner du terrain, ni même à se
faire entendre par d’autres que ceux qui les utilisent.
Parfois, la NXI ne parvient pas à supprimer le «  mau-
vais » nom, et celui-ci devient populaire. Dans ces cas-là,
l’association l’accepte généralement au terme de trois
ans d’usage dominant. ■
d’Arcadie, si nécessaire, le rendant ainsi incroyablement dif-
icile à repérer depuis l’orbite de la planète, et pouvant ainsi
le mettre à l’abri de toute menace imminente.
LA CRYPTE
La partie la plus secrète de l’aérostat est la Crypte. Pour
dire les choses simplement, le Directorat souhaite «  mettre
à la retraite » un certain nombre de vieux gérontocrates, en
plaçant leur ego en stockage permanent. Beaucoup de ces
oligarques ont perdu l’envie de vivre, ou du moins l’impi-
toyable ambition requise par leur vocation. Certains d’entre
eux sont des membres de familles puissantes ou inluentes
qui s’avèrent des obstacles malheureux à d’autres intérêts.
D’autres sont des forks gamma de riches immortels qui ont
souffert de maladies neurologiques débilitantes, telles qu’Al-
zheimer, avant le développement des technologies capables
de les soigner, mais après l’extension indéinie de leur vie.
D’autres encore ont souffert de neurovirus libérés pendant la
Chute, ou leurs egos ont été endommagés alors qu’ils étaient
transportés en dehors du monde. Tous ces esprits, complets
ou partiels, ont encore une valeur – au moins sentimentale –
pour les membres encore vivants du Directorat, et ils seront
donc archivés en mémoire morte, ou peut-être coninés à une
vie éternelle dans des réalités ralenties en simulespace, selon
leurs préférences.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Le Directorat a découvert une fuite d’informations qui
menace le projet avant son achèvement. Est-ce l’œuvre
d’un oligarque rival ? Ou alors, est-ce celle de l’un des gé-
rontocrates destinés à la Crypte, qui a appris qu’il serait
bientôt mis en retraite forcée ?
• Un membre du Directorat possède dans sa collection un
ensemble de reliques inestimables de la Terre : des vases
canopes extraits des pyramides égyptiennes. Un riche et
inluent collectionneur d’art souhaite acquérir ces objets,
que le membre de Beni Qasim a entreposés à Sommet des
Nuages.
BABYLONE
Le système stellaire abritant la lune couverte de marques du
nom de Babylone recèle deux mystères : d’étranges impacts à
sa surface, et un vaisseau spatial dissimulé dans la couronne
de l’étoile. Les Portes de Mars et de Pandore conduisent ici, si
bien que plusieurs entités sont en concurrence pour résoudre
(et exploiter) ces énigmes.
Le plan actuel de Gatekeeper, que l’on peut qualiier d’am-
bitieux, est de constituer un groupe de Solariens ain d’éta-
blir un contact avec le vaisseau tapi dans la couronne. Étant
donné qu’il a récemment été révélé que l’objet est peut-être
organique, voire vivant, les chefs du projet estiment qu’un
groupe de morphes adaptés à un environnement coronal
pourrait avoir de meilleures chances d’établir un contact avec
la relique extraterrestre. Même si Gatekeeper a de l’avance
dans les recherches sur l’objet en orbite autour de l’étoile, il
n’est pas exclu qu’une hypercorp plus audacieuse survienne
et tente de l’atteindre en premier. Par contre, si le vaisseau
venait à se réfugier au sein de la chromosphère de l’étoile, il
se trouverait alors hors de portée de la transhumanité.
Pendant ce temps, l’hypercorp Analyses Sirius progresse
dans son étude des marques que la surface de la lune porte.
Les scientiiques analysant les données hésitent entre deux
théories. La première est que Babylone est la scène d’un
conlit récurrent, une bataille qui dure peut-être depuis des
siècles, qui connaîtrait des pauses régulières avant de repartir
dans une débauche d’hostilités. Cette théorie avance que le
vaisseau de la couronne est en fait un gardien, un œil rivé
sur un danger précis, caché sur la lune, probablement enfoui
quelque part sous sa surface. Selon ce scénario, quand cette
menace refait surface, à intervalle régulier, peut-être en fai-
sant mine de décoller et de s’échapper de la lune, le vaisseau
embusqué dans l’étoile en émerge et le mitraille. Si tel est
bien le cas, alors cette lune est probablement la prison d’une
menace technologique persistante.
L’autre théorie, bien plus étrange, afirme que le vaisseau
spatial en orbite autour de l’étoile est en fait vivant, et fait
partie d’une espèce qui réside dans l’espace et voyage entre
les étoiles. Ainsi, Babylone serait en fait une sorte de frayère
extraterrestre. Le vaisseau tapi dans la couronne serait ac-
tuellement en gestation, et quitterait l’étoile une fois prêt ain
de donner naissance à son petit dans l’espace, avant de ina-
lement s’écraser, sans vie, à la surface de Babylone, comme
beaucoup de ses ancêtres avant lui.
Aucune de ces théories n’est appuyée par sufisamment de
preuves pour être validée. D’autres pensent, bien évidemment,
que toute cette affaire n’est qu’un test ou un piège, peut-être
laissé par les TITAN, et que la transhumanité ferait mieux de
ne pas s’y intéresser.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Des Solariens tentent d’établir un contact avec le vaisseau
et cela vire à la catastrophe : une surya semble avoir été
capturée par le vaisseau extraterrestre. Les personnages
sont envoyés, morphosés en suryas. Leur mission : faire
une nouvelle tentative.
• Un scientiique, souhaitant sécuriser son inancement par
les corpos, cherche à saboter les efforts de ses concurrents
étudiant l’étrange histoire de Babylone. Les personnages
pourraient être engagés pour déstabiliser le rival, ou ap-
pelés pour comprendre qui est responsable du sabotage.
BLUEWOOD
L’écologie de Bluewood est exceptionnelle. Cet écosystème
a été modiié dans son ensemble dans un but précis – il a peut-
être même été créé de toutes pièces. Aucun signe ne permet
d’imaginer quelle espèce est responsable de cette création, ni
quel est son but. Les arbres bleus et leur écosystème de sou-
tien pourraient être une expérience de création de vie harmo-
nieuse, une tentative de génération d’une biosphère habitable
pour une forme de vie extraterrestre, ou tout simplement une
sorte de projet artistique extraterrestre. Quel que soit le in
mot de cette histoire, toutes les formes de vie de Bluewood
sont conçues pour soutenir l’existence des arbres bleus.
L’élément important à souligner dans le cadre de tout scé-
nario se déroulant sur Bluewood, c’est l’étrange beauté des
arbres bleus. L’immense forêt, sa couleur inhabituelle et sa
tendance à encapsuler les colonies transhumaines dans les
branches tortueuses de ses arbres devraient donner à cet
endroit un air impressionnant et mystique. Bien que ce soit
un écosystème harmonieux, qui semble avoir été conçu pour
une coexistence paciique, les arbres bleus devraient déga-
ger une aura de calme menace et d’intelligence potentielle.
S’ils semblent en effet ne présenter aucun danger, les transhu-
mains ne devraient pour autant pas être trop à l’aise en leur
présence – la menace potentielle et indéterminée qu’ils repré-
sentent ne devrait jamais être oubliée.
L’histoire exacte de Bluewood a été intentionnellement
laissée ouverte, pour que les maîtres de jeu puissent la déve-
lopper comme ils l’entendent. Ceux qui veulent plonger dans
ses mystères disposent de plusieurs angles d’attaque. Il est INFORMATIONS DE JEU
possible que les arbres bleus soient connectés ensemble dans
une sorte de réseau biologique d’information – peut-être
grâce à une technologie si avancée qu’elle n’est pas recon-
naissable en tant que telle. Peut-être ne font-ils que surveiller
et étudier la transhumanité pour s’en défendre si besoin est,
et recherchent tout ce qui pourrait présenter une menace à
.
leur égard  ? Peut-être que le réseau d’arbres bleus est sen-
0.10
tient, sans être intelligent. Peut-être même que les arbres ne
.1
0.10
sont que les restes en déclin d’une espèce autrefois intelli-
0.10.10.10.10.1
gente, ou alors que la forêt tout entière est un organisme
combiné intelligent. Et si l’on va plus loin, il pourrait bien y
avoir un mystère enfoui dans les profondeurs de la forêt, tel
qu’une relique de ses concepteurs, peut-être, qui manipule-
.10.1
rait toujours les formes de vie de Bluewood ain de répondre
175
0 .10
0.
1
1
 LES « INDIGÈNES » DE BRAK KODEL
Les survivants se sont divisés en un système de caste primi- LES NON-DOTÉS
tif, fondé sur un système religieux dirigé par les Servants, qui
COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
règnent sur les Non-dotés, une caste d’ouvriers déséquilibrée 10 10 10 15 5 15 10 0
mentalement, qu’ils contrôlent par la superstition et la peur. À
INIT RAP LUC ST SA END SB SM
la périphérie, se trouvent les Sauvages, des quasi-étrangers hos- 10 10 10 15 5 15 10 0
tiles, qui semblent avoir été entraînés à adopter un mode de vie
Vitesse de déplacement : 4/16
sauvage dans les vallées, et qui s’attaquent à la fois aux Servants
Compétences  : Armes contondantes  50, Combat non
et aux Non-dotés. Les équipes de Pathinder l’ignorent, mais les
armé 60, Esquive 40, Perception 40
Servants sont en réalité des asynchrones surdoués – état qu’ils
Aspects : Trouble mental (en choisir deux)
ont bien l’intention de garder secret.
Attaques  : Armes contondantes (VD  1d10  +  2, PA  0),
Combat non armé (VD 1d10, PA 0)
LES SERVANTS
LES SAUVAGES
COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
10 25 15 20 10 25 10 1 COG COO INT RÉF AST SOM VOL AUD
15 25 15 20 10 35 10 1
INIT RAP LUC ST SA END SB SM
70 1 20 4 40 35 7 53 INIT RAP LUC ST SA END SB SM
Vitesse de déplacement : 4/16 90 1 20 4 40 35(45) 7(9) 53(68)

Compétences  : Armes contondantes  50, Assaut psi  50,
Combat non armé 60, Esquive 40, Perception 50 (60)
Aspects : Psi (Niveau 2)
Attaques : Armes contondantes (VD 1d10 + 5, PA 0), Combat
non armé (VD 1d10 + 3, PA 0)
Passes psi suggérées  : Assaut mental, Champ statique, Lien
télépathique, Poignard psychique, Prescience, Quidditas
Vitesse de déplacement : 4/16
Compétences  : Armes contondantes  50, Combat non
armé 60, Esquive 55, Perception 60
Notes : Armure biotissée (lourde) (3/4), Coussinets ad-
hésifs, Peau de caméléon, Pieds préhensiles
Attaques : Armes contondantes (VD 1d10 + 5, PA 0),
Combat non armé (Griffes) (VD 1d10 + 6, AP -1) ■

aux nouveaux développements évolutifs ou aux événements BRAK KODEL

imprévus, comme l’arrivée de la transhumanité. Les forêts
pourraient même renfermer des secrets sans aucun liens, tels
que les ruines d’un vaisseau extraterrestre, une autre Porte
de Pandore, ou une espèce extraterrestre se cachant par-
mi les arbres bleus, et espérant éviter le regard des ETI ou
d’autres dangers importants de ce genre. Naturellement, une
telle intelligence risque de ne pas apprécier l’arrivée de la
transhumanité.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Les habitants de Bluewood sont surpris par l’apparition
soudaine de machines des TITAN par la Porte. Elles se
mettent immédiatement à attaquer les colonies des en-
virons, endommageant les arbres bleus dans le même
temps. La résistance transhumaine reçoit une aide inat-
tendue quand la forêt de Bluewood elle-même réagit à la
menace TITAN.
• Un avant-poste de recherche isolé dans la forêt cesse
soudain de donner tout signe de vie, et les personnages
LES MISSIONS DE GATECRASHING sont envoyés pour enquêter. Ils se rendent compte que les
arbres bleus qui entourent l’avant-poste l’ont enveloppé
LES PORTES DE PANDORE de manière encore plus soigneuse et agressive qu’ailleurs.
Quand ils y pénètrent enin, ils découvrent un transhu-
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES main dans le coma, le corps transpercé de part en part
par d’étranges microilaments extrudés par les racines
INFORMATIONS DE JEIU
des arbres bleus. Ils doivent découvrir si ce phénomène
préigure une nouvelle étape d’agression des arbres bleus,
ou bien si les chercheurs en sont responsables.
176
La situation sur Brak Kodel est sur le point d’exploser. Les
déchets de quelque expérience monstrueuse errent dans les
vallées scellées et dotées d’un environnement artiiciel sur une
planète pour le reste désolée. Les équipes de Pathinder res-
ponsables de ce dossier ne savent pas comment le gérer, et hé-
sitent entre détruire le site et tuer tout le monde, l’abandon-
ner et ne jamais revenir, ou faire preuve d’humanité et aider
les survivants. Leur approche, jusqu’à présent, est motivée
par l’apparente absence de toute menace immédiate et par
l’avantage potentiel que pourraient apporter des recherches
menées sur des restes de technologie des TITAN, y compris
des écosystèmes uniques des vallées, ainsi que sur les étranges
morphes néogénétiques dans lesquels les survivants sont in-
carnés. Les trois équipes – de sécurité, de relations sociocul-
turelles et de recherches scientiiques – s’opposent plus ou
moins les unes aux autres. Chacune pense être l’objet princi-
pal de cette mission, et cherche désespérément à prouver sa
valeur par rapport aux autres.
Comme on le soupçonne, Brak Kodel n’est en réalité que
le fruit d’une expérience de ce genre parmi tant d’autres, que
les TITAN ont abandonnée. Il existe en fait des dizaines (et
peut-être plus) d’habitats similaires abandonnés dans le sil-
lage des TITAN, tous peuplés de victimes uploadées de force
pendant la Chute, et aujourd’hui incarnées dans de nouvelles
formes. Le but de ces expériences est inconnu. Il est dificile
de croire que les TITAN cherchent réellement à apprendre
quelque chose de nouveau par leur biais. Il ne s’agit peut-
être que d’un symptôme de leur folie ou tout simplement de
l’idée que se fait une IA germe de l’art ou du jeu de rôle gran-
deur nature. Il est tout à fait possible que le véritable objet
de l’expérience ne soit même pas les survivants, mais plu-
tôt la manière dont la transhumanité va gérer leur situation.
Tout cela ne pourrait aussi être qu’un piège, comptant sur la
bonne volonté de la transhumanité pour iniltrer un groupe
d’exsurgents dans sa population.
Les maîtres de jeu qui souhaitent incorporer d’autres
modèles expérimentaux sont encouragés à développer des
scénarios retors et pervers. Quelques exemples sont décrits
ci-après.
• Les survivants pourraient souffrir d’amnésie induite, et
donc être placés dans une situation ou des adultes dénués
de notions préconçues d’organisation sociale doivent
trouver un moyen de former une nouvelle société. Quels
nouveaux modèles organisationnels inventeront-ils  ? À
quel point seront-ils inluencés par des tendances géné-
tiques enracinées  ? Et si leurs egos avaient été modiiés
pour encourager des traits spéciiques ?
• Un groupe de survivants se voient offrir un contrôle
absolu sur un autre groupe, et ils sont encouragés à
exercer leur autorité. À quel point en abusent-ils, étant
donné l’absence de répercussions  ? Que se passe-t-il
si la situation est inversée, de manière aussi soudaine
qu’inexplicable ?
• Un groupe de survivants se voient offrir un habitat
luxueux, sans avoir à fournir le moindre effort pour
le mériter… hormis le fait qu’une fois par semaine, ils
doivent choisir l’un des leurs, le tuer, et le manger. Un sur-
vivant de remplacement est alors ajouté chaque semaine.
Comment font-ils leur choix  ? Que se passe-t-il quand
certains de ceux qui ont été tués et mangés reviennent,
leur mémoire intacte ?
Chaque expérience est susceptible de soulever un certain
nombre de questions et de mystères. Tous les survivants ont-
ils été uploadés à partir du même endroit ? Ont-ils des traits
en commun  ? Parlent-ils tous la même langue  ? De quelle
façon ont-ils été modiiés ?
Malgré l’apparent abandon, il est tout à fait possible que
les expériences des TITAN soient encore surveillées. Si les
TITAN eux-mêmes ne se chargent pas de cette surveillance,
les machines qu’ils ont abandonnées pourraient en être res-
ponsables. Peut-être même qu’ils interagissent et modiient
les projets de recherche. Des gatecrasheurs et d’autres visi-
teurs imprudents pourraient intégrer ces expériences contre
leur gré.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Quand de nouveaux membres du personnel de Pathinder
sont portés disparus, les personnages sont appelés pour
mener l’enquête. Ils sont surpris de découvrir que deux
DROGUES RÉCRÉATIVES
DROGUE TYPE APPLICATION HEURE DÉBUT DURÉE
Herbe de Carnaval Chim Inh, O 5 min
des personnes concernées sont maintenant devenues des
Sauvages.
• Un groupe de personnages faisant du gatecrashing dé-
couvre une expérience similaire à celle de Brak Kodel,
où un groupe de survivants tente de subsister en se nour-
rissant de troupeaux d’animaux domestiqués. Après une
étude plus approfondie, ils découvrent que les «  hu-
mains » sont en fait des exsurgents, et que les vrais sur-
vivants ont été incarnés dans les animaux du troupeau
servant de nourriture.
CARNAVAL
Carnaval est le résultat auquel on parvient quand on aban-
donne des hédonistes immortels sur une planète dotée d’une
lore psychoactive en leur donnant a consigne de veiller à
ce que tout le monde prenne du bon temps. L’exoplanète
Carnaval est gérée comme une joint-venture par le Collectif
Love & Rage et une bande d’écumeurs appelée les Monstres.
C’est la destination de divertissement ultime, à l’extérieur du
système solaire.
Carnaval est une planète tellurique ressemblant à la Terre,
abritant une petite quantité de lore native, mais dépourvue
de faune complexe ou de taille importante. La plupart des
plantes sont toxiques pour les biochimies transhumaines,
mais elles rendent malade plutôt qu’elles tuent – et sont très
souvent hallucinogènes. La plupart des écumeurs et des visi-
teurs se rendent dans la colonie principale, qui s’appelle éga-
lement Carnaval. Il s’agit d’une ville à l’air libre construite en
haut d’une falaise et surplombant une grande baie, située à
seulement 10 kilomètres de la Porte. On y trouve absolument
tout pour satisfaire ses moindres désirs, qu’ils soient tabous,
tordus ou même abjects – plus ils sont bizarres et mieux c’est,
en fait. Faites appel à votre imagination quand vous décrivez
ce lieu… on sait bien que vous avez tous un psychopathe,
au fond de vous, alors laissez-lui l’opportunité de s’exprimer.
Presque tout est permis sur Carnaval, tant que l’ego est
consentant. Si quelqu’un prend du plaisir à faire quelque
chose, alors c’est probablement fait sur Carnaval, et pro-
bablement à l’excès. En dehors de la colonie principale, il
existe quelques petites communautés et réserves qui sont
accessibles sous certaines conditions. Pour entrer dans ces
zones, il faut donner son consentement pour être violé, tortu-
ré, assassiné et mangé, voire pire. C’est là que sont perpétrées
les pires perversions, qui pourraient être considérées comme
oppressives. Une enclave est gérée par un hacker écumeur qui INFORMATIONS DE JEU
travaille avec la Cellulle DI, pour le compte de qui il teste de
nouveaux narco-algorithmes sur tous ceux qui sont prêts à
griller leur cybercerveau.
Étant donné que des installations sophistiquées de mor-
phose y sont proposées, la plupart des participants sont prêts
à tout… y compris à mourir. Les installations médicales et de
.
0.10
.1
0.10
0.10.10.10.10.1
MODIFICATEUR DE DÉPENDANCE TYPE DE DÉPENDANCE
12 h – Mental
.10.1
177
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
178
biotechnologies y sont assez avancées, et ont même réussi à
attirer un certain nombre de biohackers expérimentaux. Les
options disponibles ne sont pas forcément standard, mais si
l’on est prêt à tester un biomorphe expérimental équipé d’un
nouveau système de tuyauterie interne, alors c’est à Carnaval
qu’il faut aller.
Les Monstres, qui gèrent et proitent de Carnaval, voient
l’anarchisme et l’hédonisme comme des principes de vie es-
sentiels. Ils ne tolèrent pas l’intolérance, le bioconservatisme
ou les autres rétropréjudices. En l’absence de toute police
ou autre forme d’autorité, ils fonctionnent comme une tribu
pour contrer et renvoyer tous ceux qui violent la règle du
consentement, ou qui sont trop chiants. L’@-rép est d’une im-
portante cruciale, ici, et tous ceux qui passent la Porte avec un
faible score s’exposent au risque d’être évités, d’avoir du mal
à trouver des partenaires, voire d’être ouvertement méprisés.
Une armée de bots contrôlés par des IA gère l’entretien et la
maintenance de la colonie – y compris l’acheminement des
gens ivres, défoncés ou invalides vers des zones de repos –, le
nettoyage des luides corporels et des autres saletés, et la col-
lecte des corps et des piles corticales pour leur remorphose.
En cas de problèmes, les écumeurs sont plus que capables
de défendre leur communauté. Les assembleurs moléculaires
qui servent à réparer et à alimenter la colonie sont égale-
ment utilisés pour produire toutes sortes de marchandises, y
compris des armes et des modiications de contrebande. En
fait, les Monstres nourrissent un projet parallèle qui consiste
à utiliser la Porte de Carnaval pour établir des liens avec
des colonies d’autres exoplanètes, auxquelles ils souhaitent
vendre des objets du marché noir que les gérants de Portes
tels que Pathinder, Gatekeeper, etc. leur refusent générale-
ment. En d’autres termes, ils établissent un réseau de contre-
bande extrasolaire organisé.
Carnaval est aussi l’endroit préféré des anarchistes dont
la tête a été mise à prix. Ils s’y cachent et y passent du bon
temps, jusqu’à ce que les choses se calment. On a déjà vu pire
planque.
Les maîtres de jeu peuvent utiliser Carnaval comme un
lieu unique où les caprices et les désirs de la transhumanité
paraissent aussi étranges que tout ce que les Courtiers pour-
raient nous montrer. Carnaval représente les pulsions pri-
maires de la transhumanité déchaînées sans aucune entrave,
et l’expérience que l’on peut y vivre est sans pareille dans
notre univers.
L’HERBE DE CARNAVAL (DROGUE RÉCRÉATIVE)
Plus proche d’une moisissure extraterrestre que d’une
« herbe », celle-ci recouvre la plus grande partie du continent
central de Carnaval, et a des propriétés psychoactives. Si on
inhale une trop grande quantité de pollen, ou si l’herbe est
ingérée ou fumée, une sensation de bonheur et de bien-être
commence à se faire sentir, la douleur devient diffuse, est les
hallucinations sont fréquentes. En termes de jeu, l’utilisateur
peut ignorer les effets d’une blessure, gagner un bonus de
+10 aux tests pour résister au stress et à la peur, et souffrir
d’une pénalité de -10 à -30 aux tests de Perception lorsqu’il
éprouve des hallucinations.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un important diplomate titanien – soutien secret de
Firewall, et détenant une @-rép élevée –, qui était en va-
cances sur Carnaval est accusé d’avoir enfreint la clause
de consentement, ce qu’il nie. Les personnages se re-
trouvent mêlés à l’affaire et doivent démêler le vrai du
faux, choisir qui croire et que faire. Ce diplomate est-il
victime d’un coup monté ou s’agit-il d’un vrai connard ?
• Quand, dans une mine extrasolaire lointaine, un piratage
basilic est retrouvé entre les mains d’un apprenti en colère
qui souhaitait l’utiliser sur les dirigeants de l’hypercorp
qui l’emploie, celle-ci, ainsi que Firewall, cherchent à sa-
voir d’où il vient. Ils découvrent que des contrebandiers
écumeurs accédaient secrètement à la Porte de l’exopla-
nète minière, et proposaient des marchandises du marché
noir aux mineurs.
CORSE
Corse est la Porte distante la plus éloignée de la Terre que
l’on connaisse. Elle est située sur l’une des lunes d’une géante
gazeuse, à la bordure de la Voie lactée. Il s’agit d’une décou-
verte exceptionnelle, tout d’abord sur le plan des observa-
tions astronomiques de la galaxie et de l’univers, puis en ce
qui concerne la mesure de la dynamique du voyage par trou
de ver. Des plans destinés à y établir un observatoire astro-
nomique et une grande station scientiique avaient déjà été
établis quand des dangers potentiels sont apparus.
Comme indiqué, le grand nuage de poussière situé à proxi-
mité du système stellaire de Corse cache bien un immense
artefact informatique. Probablement construit avec du com-
putronium, un matériau exotique conçu pour optimiser les
performances informatiques, cet objet a été placé en bordure
de la galaxie ain d’être isolé, de disposer d’un environnement
thermodynamique froid, et de se trouver loin de menaces ga-
lactiques telles que des supernovae, des trous noirs, ou des
décharges de rayon gamma. Cette mégastructure pourrait
appartenir aux ETI décrits en page 361 du Livre de Base, ou
à une intelligence artiicielle rivale – peut-être éteinte depuis
longtemps.
Mais quelque chose est plus préoccupant pour la transhu-
manité : quelqu’un d’autre a utilisé la Porte locale relative-
ment récemment, a assemblé un vaisseau spatial à cet en-
droit, et l’a lancé pour enquêter sur le mystère du nuage de
poussière. Étant donné que ce dernier se trouve à environ une
année-lumière de là, il faudrait des années pour l’atteindre,
compte tenu des technologies dont dispose la transhumani-
té, en tout cas. Pourtant, il semble que le vaisseau ait décidé
de changer de direction de manière catégorique avant d’at-
teindre le nuage de poussière, et qu’il ait suivi une longue
trajectoire elliptique autour du bord extérieur du système ;
il est aujourd’hui en train de revenir. Récemment, il a com-
mencé à décélérer. On estime qu’il atteindra Corse dans un
peu plus d’un an, mais cette donnée est bien entendu laissée
à l’appréciation du maître de jeu.
Gatekeeper, le parrain de la mission sur Corse, se montre
très prudent. Le principal risque est que le vaisseau appar-
tienne en effet aux TITAN, que la présence des transhumains
ait été détectée dans le système, et qu’ils soient maintenant en
danger. Gatekeeper espère étudier tout ce qu’elle peut avant
l’arrivée du vaisseau, puis évacuer et surveiller la suite des
événements, à l’abri derrière la Porte. L’hypercorp est prête
à faire exploser le site de la Porte distante et à sceller totale-
ment le système Corse, si nécessaire.
C’est au maître de jeu de décider si le vaisseau est bien
TITAN, et la raison de son retour. Il est tout à fait possible
qu’une expédition des TITAN ait découvert quelque chose
dans le nuage de poussière, qui l’aurait poussée à faire de-
mi-tour et à fuir. Peut-être même est-il toujours poursuivi par
des forces encore invisibles enfouies dans le nuage de pous-
sière ? D’un autre côté, il est également possible que le vais-
seau n’ait rien à voir avec les TITAN, et qu’il appartienne à
une autre espèce interstellaire de gatecrasheurs, exactement
comme la transhumanité. Les raisons pour lesquelles ils sont
partis vers le nuage de poussière et ils cherchent maintenant
à revenir restent des mystères, tout comme l’absence de toute
infrastructure ou de colonies sur Corse – ce qui pourrait aussi
indiquer qu’ils ne peuvent plus rentrer chez eux.

ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe de traqueurs de singularités découvre la situa-
tion sur Corse et organise un plan audacieux pour inil-
trer la mission de Gatekeeper. Ils en prennent le contrôle
temporairement, juste assez longtemps pour assembler et
lancer leur propre vaisseau vers le nuage de poussière,
qu’ils prennent pour une base des TITAN ou le foyer
d’une grande civilisation de machines. Les personnages,
envoyés pour enquêter sur un iniltré présumé, se re-
trouvent au beau milieu de toute cette histoire.
• Un mois avant l’arrivée du vaisseau, Gatekeeper sou-
haite réduire peu à peu ses activités, avant de les stop-
per, ain de se garder une grande marge de sécurité.
Malheureusement, c’est à ce moment-là que la Porte se
verrouille, empêchant ceux qui restent sur Corse d’en
partir. Les personnages, disposant seulement de quelques
semaines pour réléchir, doivent élaborer un plan.

GOUTTE
Goutte abrite des vestiges de trois civilisations extraterrestres,
dont deux sont originaires d’une autre planète. Le Champignon
est bien plus ancien que les Amphibs, mais son utilité reste un
mystère. Il pourrait s’agir d’un avant-poste de recherche aban-
donné depuis longtemps, d’un vaisseau spatial cloué au sol, d’un
musée regorgeant d’échantillons de formes de vie provenant
de dizaines de mondes différents, ainsi que de technologies de INFORMATIONS DE JEU
nombreuses civilisations, ou de quelque chose de radicalement
différent. Tout asynchrone doté d’un aspect psi de niveau 2 res-
sentira une présence mentale provenant du Champignon lors-
qu’il se trouvera à moins de 50 kilomètres de celui-ci. S’il passe
beaucoup de temps dans la zone, il peut commencer à détecter
ce qui semble être de subtiles tentatives de communication, qui
.
se manifestent d’abord par des rêves très étranges.
0.10
L’agence Firewall est intriguée, en plus d’être inquiète, par le
.1
0.10

fait que Goutte abrite les restes de trois civilisations extrater-

0.10.10.10.10.1

restres éteintes. Non seulement elle veut savoir ce qui est arrivé
aux Amphibs et aux Iktomis, mais aussi si le Champingon est
à l’origine de ces disparitions. Ouvrir le Champignon pourrait
être la dernière chose que ferait jamais la transhumanité, et
AQUANAUTE BIOMORPHE ■ p. 150
.10.1

pourrait déchaîner une force mortelle tapie en son sein.

179
0 .10
0.
1
1
 CONFLITS ENTRE CHERCHEURS
Goutte attire énormément de xéno-archéologues, ce qui a gé-
néré une réelle compétition entre les divers groupes qui s’y inté-
ressent. La jalousie professionnelle, les dissensions entre factions
et un manque de fair-play ont accouché d’une situation où la
plupart de ces groupes s’échinent à gagner l’accès aux meilleurs
sites et à se cacher des informations, malgré les efforts fournis
par les argonautes pour créer un environnement de travail où
tout le monde collaborerait. Plusieurs projets autonomistes ont
fait part de problèmes impliquant une entreprise hypercorp du
nom de Gate Research, qui aurait réservés des sites de fouilles
partagés à sa propre utilisation, et aurait lancé d’autres actions
de revendications du même type. L’hypercorp, en retour, a ac-
cusé un groupe anarchiste de xénologistes de saboter ses opéra-
tions. Au cours d’un autre incident, un camp de l’Université de
Mars a été victime d’une mystérieuse panne de son périmètre de
défense, permettant à deux grands animaux de la planète d’at-
taquer le personnel de la base. L’enquête a par la suite démontré
que la panne était due à un sabotage à distance.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un membre d’une faction conservatrice de Firewall, station-
né sur Goutte, se rend compte qu’une équipe de recherche
pour laquelle travaillent les personnages pourrait avoir
trouvé un moyen d’accéder à l’intérieur du Champignon.
Agissant sans l’aval de Firewall, cet agent solitaire essaie de
saboter l’opération, convaincu que les personnages pour-
raient activer une menace potentielle majeure.
LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
180
• Les personnages rejoignent la mission d’étude des ruines
sous-marines, bravant ainsi les immenses prédateurs hostiles
des profondeurs océaniques. Il s’avère que les vestiges sont
un bunker de survie des Amphibs, qui contient des indices
sur la mystérieuse disparition de l’espèce. Mais les person-
nages déclenchent accidentellement ses systèmes de défense,
en sommeil depuis très longtemps, ce qui ne leur laisse que
très peu de temps pour s’échapper avant l’autodestruction.
ÉCHO
Écho V est intéressante, non seulement en raison des ruines
des Iktomis qu’on y trouve, mais aussi parce qu’il semble que
quelque chose d’horrible s’y soit passé. Cet événement aurait
à la fois anéanti les Iktomis et transformé la planète en un dé-
sert stérile. Personne ne sait si la responsabilité en incombe aux
Iktomis, ou s’ils ont été détruits par une autre entité hostile.
L’activité transhumaine sur Écho V se concentre principale-
ment sur la fouille des sites iktomis, sur les recherches sur leur
physiologie, leur technologie et leur culture, et sur le déchiffre-
ment de leurs pictogrammes et de leur musique architecturale.
Beaucoup espèrent découvrir des informations sur les raisons de
leur disparition, alors que d’autres espèrent trouver des indices
sur le monde natal, toujours inconnu.
Écho IV, quant à elle, est une planète où la vie est abondante –
et certaines formes sont plutôt grandes et féroces. Cette exopla-
nète est surtout intéressante dans une perspective de recherche
xénobiologique. Elle est également populaire auprès de ceux
qui souhaitent risquer leur vie en parcourant la nature sauvage
et dangereuse d’une planète extraterrestre. Les caractéristiques
des lutins clowns et des anémones de terre que l’on y trouve
sont fournies, mais les maîtres de jeu sont encouragés à inventer
d’autres types de créatures pour agrémenter leurs campagnes.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Les personnages sont envoyés pour enquêter sur une
scène de violence ayant eu lieu sur un site archéologique.
L’un des chercheurs, un asynchrone secret, est obsédé par
quelque chose qu’il croit être enterré sous terre… informa-
tion qu’il tire de « rêves » qu’il aurait eus après avoir écou-
té des enregistrements de la musique du vent des Iktomis.
• Les personnages sont engagés pour capturer un spécimen
particulier pour des études xénobiologiques, mais la créa-
ture en question est rusée et dificile à piéger. La traque les
conduit au plus profond des forêts écholaliennes, où ils
découvrent une structure indiquant que les Iktomis – ou
quelqu’un d’autre – sont bien venus ici, jadis.
FORTÉEN
Quand on arrive à Fortéen, notre cœur balance entre l’admira-
tion et la terreur. Il s’agit probablement de l’un des rares endroits
dans l’espace transhumain où les morphes et châssis standard, bi-
pèdes et de forme humaine, sont une rareté et considérés comme
étranges. Ce lieu grouille de surévolués de tous types, ainsi que de
toute une série de corps inhabituels que les scientiiques se sont
spécialement créés.
La lune elle-même n’est pas habitable pour les biomorphes
standard. Le peu d’atmosphère dont elle dispose est empoisonné,
elle est froide, et la géante gazeuse autour de laquelle elle est en
orbite la bombarde de désagréables radiations. Malgré tout, les
savants fous et les ouvriers ont tiré le meilleur parti de leur boule
de neige rocheuse, et ils y ont creusé un habitat substantiel, réparti
dans 6 grandes cavernes. Chaque caverne a son propre écosys-
tème et est divisée en une zone laboratoire et une réserve natu-
relle. Une septième caverne, qui serait quatre fois plus spacieuse
que l’actuelle plus grande, va bientôt être creusée. Elle pourrait
accueillir des animaux de taille beaucoup plus importante tels
que les représentants de la mégafaune disparue et d’autres grands
animaux mythologiques. Elle comprendra également une zone
aquatique destinée aux espèces qui en ont besoin.
La caractéristique la plus marquante de la station Fortéen est,
bien sûr, sa faune sauvage. Toutes sortes de bizarreries néogéné-
tiques et de créations chimériques rôdent dans ses réserves « na-
turelles  », la plupart ayant des animaux légendaires pour mo-
dèles. Certains d’entre eux ont été reproduits plus précisément, ou
plus eficacement, que d’autres. En se baladant dans les parcs de
la station Fortéen, il est tout à fait réaliste de rencontrer une tribu
de sasquatchs ou de yétis, de faire un petit tour sur une licorne,
BOTS DE RÉPARATION
VITESSE DE VITESSE
ROBOT DÉPLACEMENT MAXIMALE
Bot de réparation de réseaux 4/12 8 12/12
Améliorations : Bolter à particules, Coussinets adhésifs, Doigts fractals, FabLab, Fusil électrique automatique, Lidar, Membres supplémentaires (7), Outil
multifonction, Phares, Radar, Sens électrique, Système magnétique, Vision à 360°, Vision améliorée, Vision nanoscopique
Compétences : Armes à rayon 40, Armes cinétiques 40, Matériel : Systèmes de réseau 40, Perception 40
ou d’être entouré de singes volants. Beaucoup de ces créatures
sont des cosses dotées de cerveaux cybernétiques, gérés par des
IA programmées pour émuler le comportement de la bête ain
de chercher à trouver la meilleure approximation de leur niveau
« naturel » d’intelligence, tandis que d’autres sont des clones à
part entière. Toutes les expériences menées n’ont pas été couvertes
de succès. Un certain nombre d’accidents génétiques se sont pro-
duits, et il existe de véritables abominations, même si elles sont
généralement cachées à la vue des autres, jusqu’à ce qu’elles de-
viennent inutiles pour la recherche, et euthanasiées.
Les schémas génétiques des créations de Fortéen sont en open
source, même si seuls les plus sophistiqués d’entre eux ont été ren-
dus publics. Un certain nombre de créations fortéennes ont iltré
vers d’autres habitats, où elles commencent à être vues. Ceux qui
recherchent des animaux de compagnie exotiques, des animaux
de garde uniques, ou simplement des créations inhabituelles com-
mencent à se rendre compte du potentiel de Fortéen.
LES MORPHES CRYPTIDES
Beaucoup des créations fortéennes peuvent servir de morphes
à des ego transhumains, bien qu’ils soient rares et sûrement très
voyants dans beaucoup d’endroits, particulièrement dans le sys-
tème intérieur. Pour les morphoses, ils sont considérés comme
des morphes exotiques (p. 272 du LdB) et peuvent causer des
problèmes d’intégration. Les maîtres de jeu sont encouragés à
créer les leurs.
LE DOCTEUR DALTON
Le docteur Dalton n’est pas vraiment la pauvre innocente per-
sécutée qu’elle prétend être. Elle n’hésite pas exagérer les dangers
causés par les bioconservateurs pour entourer encore plus ses re-
cherches de mystère. Sa fascination pour certains des aspects les
plus sombres des bestioles mythologiques, au-delà de leurs bio-
logies et de leurs gènes, est démesurée, si bien que créer des véri-
tables monstres ne la gêne en rien. Son idéologie singularitarienne
implique également qu’elle ne voit pas la moindre objection à
contourner les restrictions transhumaines ou à soutenir ses alliés
exhumains. Si sa motivation première est guidée par ses idées et ses
recherches, d’autres factions intéressées par son travail pourraient
facilement acheter sa loyauté.
Récemment, Dalton a commencé à mener des expériences sur
l’intégration d’éléments nanotech dans des biomorphes, ain de
leur permettre de changer leur forme de base. Son but est de nano-
fabriquer des structures squelettiques et des organes sur mesure,
qui pourraient supporter les traumatismes des transformations, INFORMATIONS DE JEU
ainsi que des épidermes extrêmement modiiables. Pour le moment,
les résultats qu’elle a obtenus ne sont absolument pas satisfaisants,
mais il semblerait que de légers progrès aient été faits.
.
SEUIL DE SYSTÈME DE 0.10
.1
0.10
ARMURE ENDURANCE BLESSURE DÉPLACEMENT
0.10.10.10.10.1
75 13 Marcheur
.10.1
181
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
182
GIZEH
Les boîtes noires de Gizeh illustrent l’un des risques-X ma-
jeurs auquel Firewall a été confrontée et qui a été résolu –
certes, peut-être pas de la meilleure manière, si l’on en croit les
débats qui font actuellement rage parmi les proxies. Si l’équipe
de Firewall envoyée pour détruire les artefacts semble avoir
rempli sa mission suicide, personne ne le saura jamais jusqu’à
ce que la Porte soit rouverte… si tant est qu’elle le soit un jour.
Malgré plusieurs semaines de recherches intenses, personne
ne sait ce que sont vraiment les boîtes noires, ou comment elles
fonctionnent. À première vue, elles semblent permettre aux
utilisateurs de communiquer en temps réel avec des membres
d’autres espèces extraterrestres, comme dans une sorte de cha-
troulette extraterrestre. Si toutes les connexions ne sont pas
utiles ou même intelligibles, il reste tout de même possible
d’entrer en contact avec des entités extraterrestres et de parta-
ger des informations avec elles. Les implications sont énormes
et stupéiantes… tout autant que les risques.
Il existe beaucoup de façons d’expliquer le fonctionnement
réel des boîtes noires. Il pourrait s’agir d’un nouveau piège des
TITAN, ou d’une tentative menée par une autre entité hostile
d’amasser des informations sur la transhumanité et d’en me-
surer les capacités. Il pourrait s’agir d’un test pour identiier
les civilisations qui maîtrisent le voyage par Portes. Peut-être
s’agit-il encore du projet scientiique ou du passe-temps très
élaboré d’une entité ou d’une autre ? Les extraterrestres avec
qui les utilisateurs communiquent pourraient n’être que des in-
telligences entièrement artiicielles. Ou peut-être ne sont-elles
que des copies d’egos, scannées à partir de ceux qui se sont
précédemment connectés au dispositif (ce qui pourrait vouloir
dire que chaque contact est en fait mort) ? Mais peut-être que
les boîtes noires fonctionnent bien comme annoncé, et qu’elles
sont un simple système de discussion pour des civilisations qui
ne sont jamais rencontrées, à utiliser sans modération tout en
apprenant à se connaître.
Les boîtes noires présentent bien le risque de transfert de
connaissances néfastes. Imaginez une culture d’utilisateurs
de boîtes noires qui chercherait délibérément à propager des
technologies dangereuses à des civilisations rivales, de manière
à provoquer leur extinction. Ses compilateurs d’IA transfor-
meraient les grille-pain en TITAN. Elle enverrait de la poé-
sie conçue mémétiquement pour que ses lecteurs se suicident.
Elle fournirait des schémas d’ADM capables de détruire une
planète à tous ceux qui le demanderaient, et donnerait à des
individus la capacité d’anéantir leur propre espèce.
Et même si une technologie n’était pas délibérément des-
tructrice – ou sabotée, ou infectée par le virus exsurgent – les
simples répercussions qu’elle engendrerait pourraient repré-
senter une menace. Des technologies puissantes tombées entre
les mains d’un petit groupe pourraient leur donner la possibili-
té de dominer et d’opprimer leurs pairs – ce qui est exactement
la crainte qu’avait Firewall en voyant Go-nin contrôler les ar-
tefacts. Même si elle était partagée et généralisée, une nouvelle
technologie pourrait ébranler considérablement l’ordre social,
déchirer le tissu de la civilisation en faisant sortir trop bruta-
lement son progrès en dehors du référentiel transhumain. Les
boîtes noires donnent la possibilité de basculer aveuglément
en plein désastre.
Elles pourraient aussi, bien sûr, si elles étaient bien utilisées,
être une bénédiction, en favorisant l’avènement d’une nou-
velle renaissance technologique pour la transhumanité. Mais
la question est : qui contrôlerait ce processus ? Qui assurerait
sa sécurité ? Comment les abus seraient-ils empêchés ? Il ne
s’agit là que d’un résumé des problèmes que la transhumani-
té cherche à régler pour supporter l’accélération des avancées
technologiques et la singularité. Ces questions sont complexes,
et il n’existe pas de réponses toutes faites, comme Firewall l’a
encore appris à ses dépens.
Même si les boîtes noires de Gizeh ont été détruites, il n’est
toujours pas exclu que l’on en découvre de nouvelles sur
d’autres exoplanètes. Firewall envisage déjà de telles situa-
tions, et prépare des protocoles pour les gérer si elles venaient
à se présenter.
UTILISER LES BOÎTES NOIRES
Les boîtes noires prennent un peu de temps pour analyser et
pour s’adapter aux protocoles de communication sans il d’une
nouvelle espèce. Ainsi, elles ne pingueront donc pas immédiate-
ment les personnes qui s’approchent en les invitant à utiliser le
service de chat. En revanche, si quelqu’un touche l’un des dispo-
sitifs, celui-ci exsudera des vrilles argentées capables de pénétrer
dans les matériaux les plus durs pour s’interfacer avec les sys-
tèmes électroniques, nerveux, ou de toute autre sorte. Ces vrilles
sont rapides, silencieuses et non invasives. Il est donc possible de
ne pas s’apercevoir qu’elles pénètrent à l’intérieur de votre corps
(test de Perception à -10) jusqu’à ce que l’interface boîte noire se
mette en route. Il est facile de se libérer des vrilles, mais cela les
casse, et elles semblent « fondre » dans la cible. Cette expérience
inlige (1d10 ÷ 2) + 2 VS.
Tout personnage qui utilise l’interface boîte noire et discute
avec des extraterrestres trouvera l’expérience étrange, au mieux,
ou terriiante et cauchemardesque, au pire. Avec un peu de
chance, il est possible de contacter une entité qui communiquera
de manière à peu près convaincante par texte, mais les discus-
sions menées sont souvent troublantes, mal traduites, et géné-
ralement dificiles à comprendre. Il est aussi possible de tomber
sur une interaction expérientielle qui porte préjudice à la santé
mentale des personnages. C’est au maître de jeu de déterminer à
quel point de tels contacts peuvent être stressants, mais inliger
1d10 VS est une bonne règle de base.
Les maîtres de jeu ne doivent pas oublier que les boîtes noires
censurent les informations d’identiication, ainsi que toute autre
donnée qui pourrait être compromettante.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Firewall a localisé l’un des premiers Extropiens à avoir
trouvé et à s’être connecté aux boîtes noires de Gizeh.
Les personnages sont envoyés pour le capturer avant que
Go-nin ou quelqu’un d’autre ne mette la main dessus,
mais les sentinelles ne sont pas préparées à supporter ce
que la cible a fait des données acquises depuis les boîtes
noires…
• Un personnage gatecrasheur découvre une boîte noire
unique sur une exoplanète isolée. Il établit un contact
avec un extraterrestre prêt à partager une science intéres-
sante, mais à l’unique condition que le personnage soit
prêt à lui rendre un service, en premier lieu…
JUST IN CASE
Lorsqu’on fait partie d’une conspiration destinée à protéger
la transhumanité, le problème est que les autres conspirations
n’en ont probablement jamais entendu parler. Ainsi, des groupes
ou des personnes en phase avec les intérêts que vous défendez
risquent de mener les mêmes actions que vous, car ils ignorent
tout simplement votre existence. Just In Case appartient à cette
catégorie. Un certain nombre de groupes du système intérieur ne
faisant pas partie du Consortium se sont réunis et ont partagé
leurs ressources pour bâtir un refuge pour la transhumanité, juste
au cas où le système solaire devrait être abandonné. Ce qui est
encore plus intéressant, c’est qu’il semblerait qu’ils cherchent à
favoriser la recherche sur les possibilités transhumaines de voyage
entre les étoiles sans utiliser les Portes de Pandore.
Certains éléments de ce projet pourraient avoir d’autres moti-
vations, bien sûr. Le fait qu’aucune puissance du Consortium ne
soit impliquée en dit long – les groupes à l’origine de Just In Case
se méient sûrement de la position dominante du Consortium
dans le système intérieur, et/ou de ses efforts pour ouvrir la voie
vers la création d’une civilisation galactique, et cherchent à pro-
téger leurs arrières au cas où les choses tourneraient au vinaigre.
Bien évidemment, les choses deviendraient plus intéressantes si le
Consortium apprenait l’existence de ce projet… et surtout s’il le
considérait comme une menace.
L’une des principales interrogations de Firewall à propos de ce
projet est la suivante : son absence d’implication est-elle délibé-
rée ? Les puissances à l’origine de Just In Case connaissent-elles
l’existence de Firewall, et si oui, s’en méient-elles ?
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe d’agents de Firewall est envoyé pour iniltrer Just
In Case, évaluer son potentiel, et trouver un moyen pour
que Firewall se fasse connaître et impliquer dans le projet.
Cependant, ils découvrent qu’au moins l’un des principaux
acteurs derrière le projet se méie de Firewall – et pour une
très bonne raison. La loyauté des sentinelles pourrait être re-
mise en question.
• Alors qu’ils travaillent pour l’un des parrains secrets de Just In
Case, les personnages sont envoyés à la poursuite d’un agent
du Consortium qui a obtenu des informations sur le projet,
ain de le faire taire avant qu’il ne les révèle à ses maîtres.
KRYPTON
Krypton abrite bien des secrets… mais pas forcément ceux que
Firewall imagine. Daxam n’est en fait coupable de rien de plus
que de la mauvaise gestion standard des hypercorps, à moins que
l’on considère que les apprentis sont des esclaves, bien sûr.
Ce que Firewall prend pour un projet hypercorp secret est en
fait une révolte barsoomienne en préparation. Cette station de
vacances emploie énormément de serviteurs apprentis et d’info-
morphes, et beaucoup se plaignent des dispositions prévues dans
leur contrat, de leurs libertés limitées, et du fait qu’ils soient for-
cés d’être au service des mains, des pieds, et des tentacules des
riches. Dans les coulisses, une part signiicative des membres de
l’équipe personnelle et administrative du chef de projet, Davos
Khan, sont des iniltrés barsoomiens qui ont passé des années à
pénétrer un environnement corporatif de haut niveau. Grâce à ses
contacts avec le Mouvement barsoomien sur Mars, cette cellule a
organisé un plan pour transférer un certain nombre d’apprentis
supplémentaires sur Krypton et a posé les bases pour organiser
une rébellion et prendre le contrôle de la colonie. Khan, un diri-
geant incompétent qui laisse généralement faire tout le travail à
son équipe tout en s’en attribuant le mérite, n’a absolument au-
cune idée du point auquel son affaire est compromise. Beaucoup
d’autres personnes impliquées dans le projet ont bien noté les er-
reurs et les incohérences, mais les conspirateurs barsoomiens ont
réussi à les faire passer pour les dommages collatéraux inligés
par une lutte de prestige opposant la partie commerciale du pro-
jet, l’hôtel, et l’équipe de recherche.
En plus de faire venir des apprentis supplémentaires pour les
libérer, les conspirateurs ont aussi mis en œuvre d’autres aspects
de leur projet. Ils ont obtenu des schémas d’armes et d’autres ar-
ticles de contrebande, et ont secrètement piraté certains des as-
sembleurs moléculaires de l’hôtel pour les construire. Une portion
signiicative du projet d’agrandissement de la station cache en fait
une petite armurerie, un centre de morphose et un bunker depuis
lequel ils ont l’intention d’organiser leur révolte. Ils envisagent de
la lancer au plus fort de la saison touristique, quand ils auront le
plus de chances de prendre en otage des dizaines, voire des cen-
taines, d’oficiels de haut rang du système intérieur, des hommes
d’affaires et des stars des médias, qu’ils pourraient utiliser comme
bouclier au cas où Pathinder ou d’autres entités tenteraient de
riposter.
Le dernier rempart à l’exécution de leur plan, c’est que les
conspirateurs n’ont pas encore réussi à enrôler un expert qui sau-
rait se servir de l’interface de la Porte. Ils s’attendent à ce que
Pathinder les isole, mais ils espèrent pouvoir utiliser la Porte de
Krypton pour établir des liens avec des colonies extrasolaires
autonomistes favorables à leur cause. Si nécessaire, ils peuvent
capturer les opérateurs de Portes de Daxam et tenter de les for-
cer à coopérer, mais ils préféreraient trouver quelqu’un en qui ils
pourraient faire coniance et qui serait un membre à part entière
de leur conspiration.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe d’agents de Firewall est envoyé pour suivre la
trace de l’équipe disparue. Malheureusement, un oficiel
de Daxam, inspectant les anomalies, remarque quelque
chose à propos des sentinelles. Si les agents ne sont pas
prudents, ils pourraient être accusés d’espionnage, ou
pourraient révéler le plan de révolte à l’hypercorp sans le
vouloir.
• Un personnage, formé au fonctionnement des Portes, est
invité sur Krypton puis est approché par les conspirateurs INFORMATIONS DE JEU
pour qu’il leur fournisse de l’aide. Qu’il accepte d’aider
la révolte ou non, le personnage se trouve sur Krypton
quand la rébellion commence.
LASSITER
Certains éléments de Firewall pensent que, sur le long terme,
.
combattre proactivement les risques-X et les dangers qui pro-
0.10
viennent des propres développements technologiques de la
.1
0.10
transhumanité n’est pas viable. Ain d’être en mesure de vaincre
0.10.10.10.10.1
un ennemi technologiquement supérieur, des technologies avan-
cées qui peuvent être utilisées en toute sécurité doivent être
développées.
Lassiter est une tentative de cet ordre. Lancée par un groupe
.10.1
d’agents Firewall travaillant avec un Prométhéen (p. 381, LdB),
183
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
184
son objectif est d’essayer de repousser les limites de la technologie,
dans un environnement sûr et contrôlé. Les agents impliqués sont
conscients qu’ils sont susceptibles, à un moment donné, d’attirer
l’attention d’autres factions transhumaines, de TITAN ou d’ex-
surgents, ou d’autres cliques présentes au sein même de Firewall.
Pourtant, ils savent également que le travail qu’ils font, et qui se
focalise pour l’essentiel sur la tentative d’améliorer le Prométhéen
Astraeus, pourrait être vital pour conserver de l’avance sur leurs
rivaux et pour progresser dans la lutte contre les risques-X.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Les agents Firewall engagés dans le projet Lassiter pensent
qu’une taupe s’est iniltrée parmi eux. Les personnages
doivent retrouver le traître… à moins qu’ils n’en soient
eux-mêmes.
• Une équipe de gatecrashing explorant un lieu extrasolaire
pense être tombée sur un projet TITAN, ainsi qu’un arte-
fact en computronium, avant d’être chassée par des ma-
chines tueuses. Le lieu en question igure aujourd’hui sur
la liste des adresses interdites. Astraeus souhaite qu’une
équipe de Firewall y retourne et essaie d’acquérir un
échantillon du computronium des TITAN ain de l’étudier.
LUCA
Les aspects les plus intéressants de Luca sont la civilisation
lucane, aujourd’hui disparue, et sa faune locale. Les colonies et
le programme de terraformation vont sûrement faire de cette
planète un centre extrasolaire majeur, malgré les risques d’im-
pacts d’astéroïdes. Les octs, presque intelligents, ont attiré un
grand nombre de chercheurs intrigués, tout comme les échan-
tillons génétiques viables des Lucans. Le débat qui fait rage, à
propos de la résurrection ou non d’une espèce extraterrestre,
pourrait être sans intérêt si quelqu’un en prenait l’initiative
dans son coin, ce qui arrivera sûrement tôt ou tard.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe préservationniste opposé au projet de résur-
rection des Lucans entreprend de voler ou de détruire les
échantillons génétiques. Les personnages pourraient être
appelés pour les aider ou les arrêter, les forçant à déinir
leur position à ce sujet.
• Des agents Firewall sur la piste d’une personne secrète-
ment infectée par le virus exsurgent retrouvent sa trace
sur Luca. L’exsurgent parvient à leur échapper, et se cache
dans la campagne lucane. Quand les personnages le re-
trouvent, ils se rendent compte qu’il se cache dans une
colonie d’octs. Ils sont sur le point de découvrir par eux-
mêmes ce qui se passe quand le virus exsurgent infecte
une colonie d’insectes extraterrestres presque intelligents.
MISHIPIZHEU
Mishipizheu est une planète condamnée. Du moins, la vie
présente sur cette planète passera de très mauvais moments
quand son étoile atteindra la prochaine étape de son développe-
ment. Cet événement peut ne pas commencer avant un millier
d’années, ou débuter dès demain. La course sera lancée pour ca-
taloguer et peut-être sauver la faune océanique de cette planète,
en supposant que l’hypercorp XenoPharma, qui a acheté les
droits exclusifs sur les formes de vie qui s’y trouvent, daigne le
faire, ou change sa politique et laisse d’autres personnes y accé-
der. Cette cause ne manquera pas d’agiter les préservationnistes
et les défenseurs d’une science ouverte tels que les argonautes.
Pour le moment, Mishipizheu est seulement accessible par
egodiffusion. XénoPharma possède trois stations de recherche
sur la planète. Deux d’entre elles sont des habitats lottants (l’un
d’eux comportant des installations d’egodiffusion et de mor-
phose), et la troisième est sous-marine, ixée à l’une des deux
autres, et s’enfonce à une profondeur de 2 kilomètres sous la
surface.
NANABOZHO
Cette lune est effectivement peu commune. Les hypothèses
sont correctes, il s’agit bien d’un objet artiiciel, même si ce qui
se cache sous sa surface rocheuse reste inconnu. Les tentatives
menées pour sonder trop profondément ses mystères se solderont
certainement par des réactions défensives, et pousseront peut-être
Go-nin à abandonner ces avant-postes et cette Porte pour de bon.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• XenoPharma perd mystérieusement contact avec sa sta-
tion sous-marine, et les personnages font partie de l’équipe
chargée de l’enquête. S’agit-il d’un sabotage ? D’un accident
malheureux  ? Ou des conséquences d’une rencontre avec
quelque chose d’étrange, dans les profondeurs de cette pla-
nète aquatique ?
• Firewall a vent d’un projet qui cherche à percer la croûte
de Nanabozho ain de révéler les secrets qu’elle recèle. Par
crainte d’un risque-X potentiel, les sentinelles sont envoyées
pour iniltrer, évaluer et stopper le projet si nécessaire.
MORAVEC
À l’origine, la renommée de Moravec s’est construite sur
la base de trois éléments : un environnement acceptable pour
une colonisation, une vie sous-marine foisonnante pour la re-
cherche biologique et des ruines intéressantes d’une civilisation
disparue pour les xéno-archéologistes. En collaboration avec
de nombreux partenaires, qu’il s’agisse d’hypercorps ou d’au-
tonomistes, Gatekeeper a supervisé le développement de plu-
sieurs petites colonies sur cette planète, y compris deux colonies
sous-marines qui se consacrent aux études de biologie marine.
De même, plusieurs sites de fouilles archéologiques sont voués
à déterrer et à étudier ce qu’ils peuvent du style de vie et de la
culture moravecquiennes. Toutefois, c’est dans le domaine de
l’archéologie numérique du réseau moravecquien que l’activité
est la plus dynamique.
L’EXTINCTION MORAVECQUIENNE
Plutôt que s’étendre à travers leur propre système stellaire, à
l’instar de la transhumanité, les Moravecquiens se sont tournés
vers l’intérieur, et se sont uploadés en masse pour faire prospérer
leur civilisation numériquement. La cause de cet upload n’est
pas claire. Il pourrait s’agir de la destruction écologique de leur
planète, d’une prédisposition pour la virtualité, ou d’une tout
autre raison. L’aspect physique de leur existence s’est soudaine-
ment arrêté, mais ils ont continué à vivre, dans des milliards de
mondes virtuels.
Les Moravecquiens ont construit leur foyer numérique pour
durer. Leur réseau est un assemblage de composants faits d’un
matériau résistant en nanotubes de carbone, et il fonctionne
selon les principes de l’informatique moléculaire. Les nœuds
individuels sont en sécurité dans des zones dépourvus d’acti-
vité géologique, alors que les systèmes de nanoréparation et les
ruches de bots de réparation maintiennent le système opération-
nel et le réparent lorsque c’est nécessaire. Sauf dans le cas où un
cataclysme anéantirait leur planète, le réseau pourrait continuer
à fonctionner pendant des millénaires.
La raison pour laquelle le réseau semble aujourd’hui aban-
donné reste mystérieuse. Les Moravecquiens y sont-ils toujours
cachés ? Le style de vie numérique n’était-il pas le chemin vers
l’immortalité auquel ils s’attendaient ? Ont-ils disparu à cause
de leur égocentrisme, de leur désespoir ou de leur ennui  ? Se
sont-ils suicidés ou ont-ils péri au terme d’une catastrophe nu-
mérique cauchemardesque  ? Ont-ils été les victimes de l’aug-
mentation exponentielle de leur propre intelligence singulière,
se transformant littéralement en quelque chose d’autre  ? Ou
ont-ils été effacés par quelque chose, peut-être en raison d’une
infection par le virus exsurgent, aujourd’hui à peu près disparu
de leurs systèmes ? Les pistes à explorer ne manquent pas pour
les maîtres de jeu.
LES BOTS DE RÉPARATION
Ces robustes bots de réparation ont été abandonnés par les
Moravecquiens, et forment une partie des systèmes automatisés
de réparation et de défense du réseau. Ils ignorent généralement
les autres, mais ils s’en prendront à tout ce qui représente une
menace directe pour le réseau, ne cessant le combat qu’une fois
la menace éliminée.
L’INTERFACE MYSTÈRE
Sans cette mystérieuse interface retrouvée sur un site de fouilles
lié au réseau moravecquien, la transhumanité chercherait encore
à en comprendre l’architecture et les protocoles. On ignore qui a
conçu cet appareil – et pourquoi. Peut-être s’agit-il d’un projet de
recherche d’une hypercorp, d’un exhumain ou d’une autre entité
transhumaine  ? Peut-être les Prométhéens ont-ils choisi d’aider
la transhumanité ? Ou peut-être que ce sont les TITAN qui l’ont
déposé là, dans l’espoir d’attirer les transhumains sur le réseau,
où un piège les attend. Il est aussi possible que les Moravecquiens
en personne, cachés dans le réseau, l’aient conçu et laissé à notre
disposition, en guise d’invitation.
Aujourd’hui, l’appareil est entre les mains des services de sécu-
rité de Gatekeeper, mais d’autres n’hésiteraient certainement pas
à s’en emparer – ou à en faire une copie.
ACCÉDER AU RÉSEAU
Tout personnage qui accède au réseau s’embarque pour un
sacré voyage. Si les règles standard de Toile et de simulespace
s’appliquent, les différences matérielles, logicielles et de compré-
hension occasionneront forcément de lourdes pénalités à toutes
les actions individuelles (-30). Il est recommandé au maître de
jeu d’interpréter les règles comme il le désire. Certaines choses
peuvent tout simplement ne pas fonctionner, ou de façon tota-
lement imprévisible. Les mondes virtuels – quand ils sont intelli-
gibles – devraient être complètement différents de tout ce que le
personnage a vécu par le passé. Il se trouvera ainsi submergé de
perceptions étranges et par l’extrême singularité du réseau. Cela
permet cependant au maître de jeu de décrire un environnement
virtuel unique émanant de l’esprit d’extraterrestres. En déinitive,
l’expérience devrait être tout autant fascinante que terriiante.
Toute personne qui accède au réseau souffre de stress mental.
Il devrait inliger, au minimum, 1d10 + 2 VS par heure subjective,
mais le maître de jeu est bien sûr libre d’adapter cette pénalité
comme il le souhaite.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe d’infomorphes mercuriels casse-cou décide que
le réseau moravecquien est leur prochaine grande frontière.
Ils engagent les personnages pour faire une copie de l’inter-
face, l’installer sur un nœud réseau séparé, et uploader les
infomorphes dans le système informatique extraterrestre.
Mais une fois à l’intérieur, les choses ne se passent pas forcé-
ment comme prévu…
• Le fork d’une des scientiiques de Gatekeeper qui vit dans le
réseau a choisi d’adopter le « mode de vie » moravecquien
et a disparu. Auparavant, elle a eu le temps de faire com-
prendre qu’elle avait découvert ce qui était arrivé aux
Moravecquiens. Les personnages (ou plutôt les forks des
personnages) sont envoyés à sa poursuite dans les mondes
virtuels extraterrestres ain de découvrir ce qu’elle sait.
NIRVANA
À première vue, Nirvana ressemble à l’étrange assemblage
d’un avant-poste de recherche, d’un site de pèlerinage bouddhiste
et d’une prison isolée (ou plutôt, de stockage virtuel d’egos em-
prisonnés). Mais en grattant un peu, on se rend compte que le
Consortium préférerait oublier jusqu’à l’existence des prisonniers
de Nirvana, allant jusqu’à nier les avoir accueillis un jour dans
ses rangs. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le Projet Ozma, qui
se charge de Nirvana, s’en sert pour mener des expériences avec
le virus exsurgent sur les egos emprisonnés. Pire encore : cet en-
droit a été choisi car le pulsar semble affecter les talents psi des
exsurgents.
Nirvana est une installation fortement sécurisée, qu’il est ex-
trêmement dificile d’iniltrer. Il pourrait être envisagé d’utiliser à
cet effet le temple bouddhiste construit à proximité en raison des
demandes insistantes d’un sponsor hyperélite. Mais ni Ozma ni
le Consortium ne sont dupes, et ils ont sans aucun doute possible
établi des mesures visant à se protéger contre ce type d’iniltra-
tion. Le fait que Surveillance s’intéresse également à cette opé-
ration, et que jusqu’à présent, le Directorat n’aime pas ce qu’il
voit, pourrait aussi être exploité. Les membres de Surveillance ne
sont pas assez stupides pour se confronter directement à Ozma, INFORMATIONS DE JEU
mais ils pourraient être prêts à prendre des mesures contre lui,
tant qu’il leur sera possible de les nier. Il s’agit donc d’une réelle
opportunité pour que des agents de Surveillance et de Firewall
travaillent de concert sur un même projet – c’est une situation
sans précédent qui pourrait mener à une dynamique intéressante
entre ces deux groupes concurrents, à l’avenir.
.
0.10
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
.1
0.10
• Firewall décide de tâter le terrain avec certains membres
0.10.10.10.10.1
du personnel de Surveillance, et de voir si organiser une
mission d’iniltration commune de Nirvana serait envi-
sageable. Le chemin pour arriver à un tel accord sera
semé d’embûches mortelles, et jonché d’opportunités de
.10.1
traîtrise.
185
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
186
• Un ami proche, un amant ou un allié d’un des person-
nages est accusé à tort d’un horrible crime. Avant que
les personnages ne puissent découvrir la vérité, les sauve-
gardes de cette personne sont effacées et elle est condam-
née à purger sa peine dans une prison virtuelle : Nirvana.
NÓTT
L’environnement impitoyable de Nótt abrite deux secrets.
Un mystérieux prédateur traque bel et bien les chercheurs et les
travailleurs… mais il n’est pas d’origine extraterrestre. Il s’agit
en fait d’un exhumain  : c’est le troisième colon à avoir « dis-
paru ». Cet exhumain avait iniltré les opérations de recherche
de Pathinder, en utilisant ses prodigieux talents scientiiques
pour obtenir un poste haut placé, sous une fausse identité. Il
s’est servi de cette opportunité pour établir une base privée ici,
pour y mener ses propres recherches. Tout comme Pathinder,
il étudie le condensat, tout en procédant à ses propres expé-
riences ain de transcender les limites transhumaines. À cet ef-
fet, il a parfois besoin de victimes, et il arrive que des ouvriers
soient donc pris en embuscade et enlevés. Sans que Pathinder
soit au courant, l’exhumain a un accès direct aux réseaux Toile
sécurisés de la station, et est même capable d’accéder à l’ha-
bitat, si nécessaire. Ainsi, ce prédateur, qui n’a plus rien d’un
humain, a toujours une longueur d’avance sur toutes les tenta-
tives menées pour le localiser ou le capturer.
Le deuxième mystère concerne l’apparente découverte du
condensat de Bose-Einstein dans des dépôts situés à la sur-
face glacée de l’exoplanète. Selon les actuelles connaissances
scientiiques, ils ne sont pas supposés pouvoir apparaître na-
turellement (ils ne sont généralement produits qu’en petites
quantités dans des laboratoires, et à des températures appro-
chant le zéro absolu). Les chercheurs étudient actuellement
la possibilité que le condensat ait été dispersé à la surface de
l’exoplanète après l’impact d’un astéroïde, ou d’un autre objet
astral. S’il était trouvé en grande quantité, cela pourrait me-
ner à une utilisation révolutionnaire de ces condensats dans
beaucoup de domaines – cette découverte serait alors d’une
portée semblable à celle d’une source naturelle d’antimatière.
Pathinder cherche bien évidemment à étudier cela plus avant
et à exploiter cette ressource à son plein potentiel. Cela pour-
rait impliquer qu’élucider le mystère des disparitions devienne
une priorité (Pathinder n’a en effet aucune envie de mettre sa
mission en péril).
Nótt étant le lieu le plus froid connu de la transhumanité,
il ne s’agit pas précisément de l’environnement idéal pour de
telles affaires. On pourrait même plutôt le qualiier d’extrê-
mement hostile, entre son atmosphère irrespirable, le froid
extrême qui y règne, son dangereux sol glacé qui cache une
multitude de issures, ses cryovolcans actifs et son activité
géothermique.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Firewall envoie les personnages sur la piste d’un dange-
reux exhumain entré dans la clandestinité. Il s’avère que
cet exhumain est un allié du prédateur de Nótt, et qu’il
cherche à lui livrer de l’équipement spécialisé via du per-
sonnel de Pathinder qui a été soudoyé ou manipulé. Si
les personnages remontent sa piste jusqu’à sa source, ils
pourraient être confrontés au prédateur en personne.
• Les personnages sont engagés pour escorter un chercheur
et des échantillons du condensat vers Mars. Plusieurs
groupes sont très intéressés par les découvertes de
Pathinder et ne reculeront devant rien pour y jeter un
coup d’œil.
OLAF
Il se pourrait bien qu’Olaf soit la structure la plus folle et
la plus mystérieuse jamais découverte par la transhumanité. Il
s’agit d’une sphère de Dyson, une coquille creuse artiicielle,
construite entièrement autour d’une étoile dans un système
binaire. La sphère de Dyson, la naine rouge en son sein, et
l’autre étoile, une naine orange, orbitent toutes trois autour de
leur barycentre. L’étoile encapsulée dans la sphère fournit à la
fois la gravité et près de la moitié de la chaleur nécessaire pour
rendre ce monde habitable. Le reste de la chaleur et de la lu-
mière permettant de vivre sur la surface extérieure de la sphère
proviennent de la deuxième étoile du système.
Olaf est, en in de compte, un monde habitable avec une im-
mense surface. Il s’agit littéralement d’un monde unique, et il n’a
presque pas été exploré : moins de 1 % de la surface a été cou-
verte par une analyse orbitale détaillée, moins de 1 % de cette
zone a été scrutée par des drones automatisés, et seulement une
faible proportion de celle-ci a été visitée par des gatecrasheurs.
Si Olaf ne semble pas habitée, sa structure est tellement grande
que des formes de vie pourraient être cachées ailleurs à sa sur-
face, ou en son sein. Il est tout à fait possible que l’intérieur de la
coquille soit occupé, éclairé de l’intérieur par l’étoile enfermée.
L’intérieur de la structure pourrait aussi contenir d’autres mys-
tères, et peut-être encore plus d’étages portant des mondes en-
tiers à leur surface. Certains des étages intérieurs pourraient être
remplis d’atmosphères exotiques ou d’eau glacée. L’épaisseur de
sa structure est une énigme à part entière. Il est probable qu’il
existe des points d’accès à l’intérieur de la coquille, quelque part
sur la surface extérieure, mais ils semblent bien cachés face aux
yeux indiscrets.
L’immensité des distances sur Olaf est un réel frein à l’explo-
ration, notamment ajouté au fait que la vitesse de libération est
de 133 kilomètres seconde. Envoyer ne serait-ce que de petits
satellites en orbite nécessite l’utilisation de grandes fusées à plu-
sieurs étages avec de puissants moteurs à hydrogène métallique.
En raison de la taille de la sphère et des gigantesques distances
orbitales, la résolution des caméras de satellites avoisine généra-
lement 2 kilomètres (au lieu de 100 mètres). De ce fait, seules les
particularités les plus grandes et les plus évidentes peuvent être
vues depuis l’orbite. De même, les voyages en fusées pilotées sont
simplement rendus trop dificiles pour être faisables. En consé-
quence, la seule forme de transport à longue distance disponible
est le jet. Des jets capables de voyager jusqu’à 20 000 kilomètres
de la Porte, disposant d’assez de carburant pour pouvoir revenir
ensuite (parcourant ainsi une distance totale de 40  000  kilo-
mètres), ont déjà été amenés sur Olaf. Des plans sont en cours
pour construire des jets à fusion de taille supérieure. Ces véhi-
cules aériens auraient une portée effective illimitée, mais leur
vitesse de pointe serait seulement de 1 000 kilomètres heure.
Les recherches préliminaires indiquent que la lore et la faune
retrouvées sur les supercontinents de la structure proviennent
d’une variété de mondes extraterrestres différents. Si les gate-
crasheurs arrivaient à traverser les vastes distances qui les en

séparent, chaque nouveau continent serait comme une nouvelle
planète. Les régions où ces écologies se mêlent pourraient se
révéler vraiment intéressantes. Aucun des écosystèmes visités
jusqu’à présent ne semble avoir eu de contact avec d’autres
mondes.
On trouve de nombreux vestiges de colonies sur Olaf, mais
ils sont séparés par d’immenses distances. Comme les ruines
retrouvées près de la Porte d’Olaf l’attestent, ces colonies ont
pu être visitées ou même habitées successivement par de nom-
breuses civilisations extraterrestres, par le passé. Personne ne
sait si certaines de ces colonies appartenaient aux concepteurs
originaux de la sphère, ou si la mégastructure était simplement
le foyer de plusieurs espèces intelligentes ayant traversé les
Portes au il des millénaires. La plupart des ruines ne sont rien
de plus que des fondations extrêmement érodées et quelques
fragments de céramiques, de métaux et d’autres matériaux ré-
sistants. Certains signes tendent à indiquer que ces colonies au-
raient été abandonnées, mais ce qui pourrait être à l’origine de
la fuite de leurs habitants reste un mystère.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un drone de reconnaissance à longue distance retrouve
les restes fumants de l’un des véhicules de l’équipe de
Gunderson. Une expédition est lancée, en jet, pour dé-
couvrir ce qui est arrivé à ces scientiiques renégats et
pour les faire revenir.
PTÉROMORPHE (COSSE BIOMORPHE) ■ p. 151
• Les défenses orbitales commencent à s’en prendre à des
lieux à la surface, peut-être en réponse aux actions d’une
autre équipe de recherche. Les personnages doivent iden-
tiier la raison de ces attaques avant que les défenses or-
bitales n’anéantissent leur expédition.
PENROSE
La station de Penrose est l’un des environnements les plus
singuliers que la transhumanité ait découverts dans la galaxie,
jusqu’à présent. Elle repose au bord d’un trou noir qui pourrait,
hypothétiquement, produire des quantités immenses d’énergie si
l’effet Penrose était exploité. La station elle-même est un dispo- INFORMATIONS DE JEU
sitif destiné à manipuler des trous noirs : sa valeur scientiique
et stratégique est donc immense. Il s’agit aussi d’une station ex-
traterrestre en fonctionnement très exotique, bien qu’elle soit
quasiment inexplorée. Au minimum, il semble probable qu’il y
reste des machines qui produisent de l’énergie, une atmosphère
et des défenses. De nombreuses questions se posent à son sujet,
.
parmi lesquelles les suivantes : cette activité cache-t-elle la pré-
0.10
sence d’une intelligence active  ? Le cas échéant, celle-ci est-elle
.1
0.10
extraterrestre ou TITAN ? Et si la station est désormais déserte,
0.10.10.10.10.1
qu’est-il arrivé à ses habitants ?
Le maître de jeu a carte blanche en ce qui concerne la nature
exacte des causes de la disparition des nombreuses équipes en-
voyées sur Penrose et des secrets de sa construction. Penrose
.10.1
pourrait être l’un des outils des ETI décrits dans le Livre de
187
0 .10
0.
1
1

LES MISSIONS DE GATECRASHING
LES PORTES DE PANDORE
LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES
INFORMATIONS DE JEIU
188
Base ou d’une autre civilisation avancée. Peut-être la station a-t-
elle été construite par quelque chose de plus ancien, et est-elle
aujourd’hui entre les mains d’une entité plus récente qui l’a dé-
couverte par la Porte, de la même manière que la transhumani-
té ? Peut-être ses défenses sont-elles conçues pour empêcher que
quelque chose qui rôde dans les entrailles de la station atteigne la
Porte et s’échappe ?
De même, l’allégeance des trois iniltrés et le sort qui leur a été
réservé servent d’accroche potentielle de scénario, que les maîtres
de jeu sont libres d’utiliser ou non. S’il est probable qu’ils aient
connu la même in tragique que les autres équipes envoyées, peut-
être qu’ils ont réussi à pénétrer plus avant dans la station, et l’on
peut imaginer qu’ils y survivent encore, coincés à l’intérieur et
désespérant d’être secourus… Même s’il n’est pas exclu qu’ils ne
se montrent que peu reconnaissants vis-à-vis de leurs sauveteurs.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Les personnages sont embauchés pour escorter et pro-
téger une nouvelle expédition pendant une période de
temps donnée. Dans leur équipement, igure de quoi dé-
truire la station, au besoin. Ils sont alors confrontés à un
véritable dilemme : doivent-ils anéantir la station ou non,
malgré la présence potentielle d’une menace sérieuse ?
• Les personnages sont envoyés sur une mission potentiel-
lement suicide pour retrouver les trois iniltrés. Leur ob-
jectif : les détruire ou découvrir pour le compte de qui ils
travaillaient. Ils l’ignorent, mais l’un des membres de leur
équipe est en fait un quatrième iniltré, dont l’objectif est
d’aider ou de sauver les conspirateurs.
PORTAIL
Portail est lieu de substitution idéal pour mener des campagnes
d’exploration de Portes. Pour des groupes tels que Firewall, l’ex-
ploration de Portes via des sites tels que Portail est une excellente
option, car elle représente une couche supplémentaire de défenses
protégeant le foyer de la transhumanité, le système solaire, contre
toute menace potentielle. L’exoplanète Portail est bien située, do-
tée de nombreuses Portes ainsi que d’une communauté de ga-
tecrashing solidaire, essentiellement vis-à-vis des autonomistes
et des personnages bénéiciant d’une @-rép élevée. Comme il
est possible de réserver des Portes pour de longues fenêtres de
temps de trou de ver, l’exploration des mondes où les dangers et
menaces sont sérieux est plus simple. En effet, une surveillance à
distance et en temps réel des équipes de gatecrashing, ainsi qu’une
grande réactivité en cas d’urgence sont assurées.
Portail est également intéressante en raison des traces de visites
d’extraterrestres qu’elle porte. Les arbres de brume, qu’on trouve
également sur quelques autres exoplanètes, demeurent un mys-
tère. La théorie la plus probable avance qu’il s’agit d’une sorte de
système de stockage de données, abandonné par des visiteurs ve-
nus par les Portes ; il pourrait aussi s’agir d’une espèce de système
de guidage. D’autres pensent que la nanobrume qui les compose
a d’autres usages spéciiques, bien qu’ils soient inconnus. Portail
est aussi le site où d’étranges artefacts, les ixors (voir Les ixors,
p. 166) ont été découverts, attirant de nombreux xéno-archéolo-
gues en quête d’autres caches de reliques, voire de la base extra-
terrestre vers laquelle on suppose que le camion transportant les
ixors se dirigeait.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Le membre désespéré d’une équipe de sauteurs de Portes surgit
de l’une d’elles. Moribond, il est porteur d’un message : le reste
de son équipe est en danger de mort. Les habitants de Portail,
y compris les personnages, doivent organiser une mission de
sauvetage en urgence – ce qui implique de remonter au plus
vite la piste des sauteurs de Portes, à travers une chaîne de liens
menant à de nouvelles exoplanètes.
• Une mission standard de premier-lien et de premiers-venus
tourne affreusement mal quand l’équipe de premiers-venus
tombe sur des machines des TITAN, peu après avoir passé la
Porte. Compliquant encore les choses, le lien trou de ver est sou-
dain bloqué en mode ouverture, sans que cela soit explicable, et
les techniciens de la Porte de Portail n’arrivent pas à le refermer.
Les personnages doivent traverser la Porte et aider à retenir la
menace avant que les machines ne viennent attaquer Portail.
RORTY
Rorty est l’une des quelques exoplanètes vers laquelle des
groupes d’exhumains ont évacué quand les alliés mercenaires
ultimistes de Go-nin leur ont repris la Porte de la Discorde. Il
s’agit d’une planète froide et stérile, dotée d’une ine atmosphère
d’hydrogène, impropre à la vie non synthétique. Elle regorge tou-
tefois de ressources naturelles, et le camp exhumain travaille sans
relâche à leur collecte et à leur exploitation.
Ce groupe précis d’exhumains s’intéresse au développement
d’esprits collectifs à l’intelligence et aux capacités extrahumaines.
À cet effet, ils ont créé un morphe militaire haut de gamme, le
dreadnought, conçu pour être manipulé par un esprit de masse.
Les dreadnoughts de Rorty cherchent à développer une force de
frappe qu’ils veulent déchaîner sur plusieurs colonies transhu-
maines. Ils mènent une exploration méthodique à partir de la
Porte de Rorty, en quête d’autres systèmes abritant des colonies
transhumaines, ou même une connexion vers le système solaire.
Jusqu’à présent, ils ont perpétré trois raids. L’un d’entre eux a été
repoussé, contrairement aux deux autres. L’une des deux colonies
ciblées a été rasée, et ses ruines abandonnées, en guise d’avertis-
sement adressé à la transhumanité. L’autre a été conquise, et les
exhumains s’y sont installés. Sa Porte a été reprogrammée de ma-
nière à bloquer les connexions entrantes. Gatekeeper, qui a fondé
la colonie, pense qu’un bug de la Porte est à blâmer, et que la
colonie est simplement inaccessible. Personne ne sait qu’elle a été
envahie par des exhumains.
DREADNOUGHTS EXHUMAINS (MORPHE SYNTHÉTIQUE)
Les dreadnoughts sont des tanks insectoïdes à 6 pattes, lourde-
ment armés et blindés. Contrairement à la plupart des systèmes
de combat traditionnels, où différents egos pourraient être char-
gés depuis différents systèmes et coordonnés en réseau, les egos
qui font fonctionner un dreadnought sont intégrés dans une seule
unité mentale. Ce processus est incroyablement stressant pour
la psyché du groupe. Chaque ego est soumis à de fortes modii-
cations psychochirurgicales, au préalable. Si des ego individuels
peuvent toujours se manifester et prendre le contrôle de sous-sys-
tèmes, ils sont souvent fracturés par l’expérience, et se retrouvent
forcément en fusion partielle avec les autres.
Étant donné les systèmes de contrôle expérimentaux de ce cy-
bercerveau, les non-exhumains sont incapables de faire fonction-
ner ces morphes. Le seul fait d’être incarné dans un tel système
inlige 1d10  VS. Seuls les ego spécialement adaptés, fusionnés
dans un esprit de masse, sont en mesure de manipuler correcte-
ment ces morphes.
Les informations données ci-dessous s’appliquent aux dread-
noughts rencontrés jusqu’à présent, mais la colonie de Rorty
travaille sans aucun doute à leur amélioration. Il est donc recom-
mandé aux maîtres de jeu de leur ajouter de nouveaux outils ou
de nouvelles modiications, lorsqu’ils le souhaitent, et de laisser
leurs joueurs dans le lou.
Améliorations : Amélioration structurelle, Anti-lash, Armure
de combat (lourde), Augmentation mnémonique, Cybercerveau
(système multi-ego expérimental), Cybergriffes, Effaceur cortical,
Émetteur térahertz, Implants réseau de base, Membres pneuma-
tiques, Membres supplémentaires (6), Montures d’arme (4, ar-
ticulées), Pile corticale (système multi-ego expérimental), Prises
jack, Radar, Revêtement d’armure réactif, Stimulateur de rélexes,
Système magnétique, Vision à 360°
Système de déplacement : Marcheur 1/15, Poussée vectorielle
2/10
Maximum d’aptitude : 30
Endurance : 75
Seuil de blessure : 15
Avantages : Armure 16/16 (+5/+5)
Désavantages : Nécessite plusieurs ego spécialement adaptés
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Firewall cherche à savoir ce que les exhumains qui ont attaqué
la colonie de Mockingbird manigancent. Les personnages sont
envoyés sur Rorty via la Porte de Mockingbird pour espionner
les exhumains et, éventuellement, pour éradiquer la menace.
• L’un des dreadnoughts exhumains de Rorty devient absolu-
ment instable sur le plan mental, forçant les autres à l’exiler sur
une exoplanète lointaine… où il se retrouve nez à nez avec un
groupe de personnages gatecrasheurs qui explorait la planète.
L’ARCHE CÉLESTE
L’Arche céleste est le joyau des exoplanètes igurant au catalogue
de TerraGenèse. Comme l’hypercorp l’avait annoncé, elle a redou-
blé d’efforts pour peupler la planète de formes de vie terriennes,
dont des millions d’espèces disparues pendant la Chute, notam-
ment. Si ce projet plaît aux nostalgiques de la Terre, il est égale-
ment futé, dans le sens où il crée une réserve naturelle en dehors
du système solaire, au cas où quelque chose (d’autre) de catastro-
phique s’y passerait. Même le Consortium planétaire, qui entrave
habituellement à tout ce qui ravive le souvenir de la Terre, ne s’est
pas opposé à ce projet, car il utilise cette nostalgie pour œuvrer à la
colonisation d’exoplanètes et à l’expansion dans l’espace.
Ce projet n’est pas près d’aboutir, étant donné que les informa-
tions génétiques de beaucoup d’animaux ont été perdues et doivent
être recréées. Cela a provoqué une demande pour des échantillons
génétiques. Beaucoup de gens et de groupes dans le système so-
laire s’accrochent certainement encore à de telles possessions. Les
voleurs et les pilleurs sont ainsi incités à trouver et/ou à libérer ces
échantillons pour les vendre ensuite à TerraGenèse et à ses parte-
naires. Le volet le plus intéressant de ce projet, c’est l’initiative de ré-
surrection de créatures disparues depuis longtemps dans le passé de
la Terre. Si beaucoup de ces recréations sont bien plus des créations
transgéniques ou néogénétiques plutôt que des clones, les résultats
obtenus jusqu’à présent sont fascinants.
Sur l’Arche céleste, le tourisme est lorissant. Les riches oisifs, les
gens en quête de nouvelles aventures et les gatecrasheurs disposant
de crédits de mission à dilapider y sont légion. La plupart d’entre
eux proitent des camps de vacances et participent à des excursions
ain d’aller contempler la faune locale, alors que d’autres préfèrent
s’y rendre à la dure, et s’adonnent au camping et à de longues ran-
données, sillonnant des zones prédéinies ain de garantir leur sé-
curité. Les créatures préhistoriques et dangereuses sont coninées
dans des zones isolées. Elles sont, comme indiqué, équipées d’im-
plants de docilité ain d’interagir avec les touristes au sein des zones
ouvertes aux visiteurs.
Bien que le projet de l’Arche céleste soit populaire, certaines coa-
litions d’astrobiologistes et de préservationnistes s’y opposent en-
core, étant donné les dégâts irréparables causés aux jeunes bio-or-
ganismes encore en développement présents sur la planète. Si ces
groupes ne disposent pas de l’inluence sufisante pour gêner le pro-
jet, certains préservationnistes radicaux ont entamé une campagne
de sabotage et de terrorisme : ils espèrent effrayer les touristes et
rendre le projet irréalisable sur le plan économique.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un ou des braconniers sévissent sur l’Arche céleste, et s’en
prennent à de précieuses créations génétiques. Les person-
nages sont engagés pour traquer les responsables. S’agit-il
de quelqu’un qui est en train de réaliser son rêve d’être un
grand chasseur, d’un agent hypercorp sabotant le travail de
ses rivaux, de préservationnistes cherchant à faire lamber les
prix, ou d’une secte religieuse prélevant certaines parties de
créatures précises, aux supposées propriétés aphrodisiaques ?
• Un traiquant du marché noir, travaillant clandestinement
pour TerraGenèse ou l’un de ses partenaires, engage les per-
sonnages pour s’iniltrer dans l’habitat privé d’un oligarque,
qui se trouve être le seul possesseur connu d’un échantillon
génétique des ours polaires, dans ses archives privées.
SOLENNEL
Solennel est un déi pour les explorateurs. Les effets des spores
et des bactéries locales sur les plastiques et les métaux sont dévas-
tateurs, surtout sur le long terme. Il est possible de s’en protéger
sur le court terme, à l’aide de matériel isolé et d’un entretien régu-
lier. Par contre, à long terme, la seule solution pour ne pas perdre
son équipement est de recourir à des nanosystèmes défensifs et
d’autoréparation, tels que les médicachines pour morphes syn-
thétiques (p. 308, LdB), des nanonuées de nettoyeurs/réparateurs
(p. 329, LdB) et des sprays de réparation (p. 333, LdB). Les mor- INFORMATIONS DE JEU
phes synthétiques, les bots, les véhicules et le matériel constitués
de plastique ou de métaux subissent d’1d10 ÷ 2 VD par heure.
Les biomorphes équipés d’implants de surface sont également
vulnérables, même si une fois que les VD aboutissent à une bles-
sure (ce qui désactive les implants), aucun autre dommage ne de-
vrait être appliqué à ces implants. Si le maître de jeu le souhaite, la
.
lente corrosion d’un morphe et/ou de ses implants peut causer du
0.10
stress au personnage (1d10 VS).
.1
0.10
Les chercheurs n’ont pas réussi à découvrir pour quelles rai-
0.10.10.10.10.1
sons la vie sur Solennel a évolué en ce sens. Certains pensent
que les formes de vie de cette planète ont intentionnellement été
conçues de cette manière, ain de mener une sorte de guerre bio-
logique contre une civilisation extraterrestre préexistante. Cette
.10.1
189
0 .10
0.
1
1
 éventualité a attiré quelques xéno-archéologues sur Solennel,
même s’ils n’ont encore rien trouvé.
Solennel est actuellement habitée par une tribu de néoprimi-
tivistes, attirés ici par l’hostilité de la planète envers la technolo-
gie. Peu après son arrivée, ce groupe a eu l’idée stupide de tenter
de s’emparer de la Porte par la force, en attaquant le contingent
de scientiiques autonomistes, composé principalement de néo-
aviens. L’assaut a été repoussé, et une trêve fragile prononcée.
Aujourd’hui, les néoprimitivistes gardent leurs distances, mais
les chercheurs sont convaincus qu’ils attaqueront de nouveau.
Le Collectif Love & Rage interdit désormais l’accès à Solennel
à d’autres bioconservateurs, tant qu’ils ne lui auront pas garanti
que l’exoplanète restera accessible à tous.

ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe de gatecrasheurs premiers-venus qui explore une
autre planète tombe sur des spores et des bactéries similaires
à celles trouvées sur Solennel. Malheureusement, l’environne-
ment de cette exoplanète est encore plus hostile, et les person-
nages risquent de perdre le matériel qui les tient en vie. Seuls,
ils doivent gérer la situation et survivre assez longtemps,
jusqu’à ce que la connexion de Porte s’ouvre de nouveau.
• Les personnages font partie d’un groupe de chercheurs en
visite sur Solennel. Ils l’ignorent, mais l’un des membres de
leur groupe est un terroriste bioconservateur qui soutient la
cause néoprimitiviste locale. Ce saboteur prévoit de tuer les
chercheurs pour que les néoprims puissent s’emparer de la
Porte et la détruire, ain de rompre les liens entre l’exoplanète
et le système solaire, une bonne fois pour toutes.

SOLIS ORTUS
Solis Ortus offre aux maîtres de jeu un certain nombre de par-
ticularités inhabituelles propices à la mise en scène d’un scénario :
le fait qu’elle soit en rotation synchrone, les tempêtes et le climat
produits par le lux d’air qui circule entre la face jour et la face
nuit, ses plantanimaux, tous plus différents les uns que les autres
(voir La droséracée-fouet, p.  175 et Droséracée-fouet [Cosse
biomorphe], p. 154), les harpes à vent des Iktomis, les multiples
Portes et les autres ruines extraterrestres. La combinaison de ces
caractéristiques fait de cette planète un excellent lieu pour mener
une campagne de gatecrashing de longue durée. Comme pour
Portail, un groupe de gatecrasheurs pourraient y établir leur quar-
tier général, où ils passeraient le temps libre entre dont il dispose
entre les missions de Porte à explorer les étranges écosystèmes de
Solis Ortus et à étudier ses autres mystères. Toutes sortes d’aven-
tures peuvent se dérouler, ici, depuis la découverte de surprises à
l’occasion de fouilles xéno-archéologiques jusqu’à des intrigues
de recherche biogénétique.

ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe de xéno-archéologistes qui emploie les person-
nages découvre un complexe de ruines extraterrestres près
du pôle chaud de Solis Ortus. Ils entrent, et ils trouvent un
environnement scellé ressemblant à une tombe, plein de cu-
riosités extraterrestres. Les personnages l’ignorent, mais leur
entrée a déclenché un système énergétique endommagé et de-
puis longtemps en sommeil. Ce dernier atteindra son point
de rupture et détruira le site, peu de temps après leur arrivée.
Même si les personnages survivent, leurs véhicules seront
190
 endommagés et ils se retrouveront alors piégés dans un envi-
ronnement désertique et hostile.
• Des chercheurs installés à la Porte Gamma découvrent une
série de symboles qu’ils prennent pour l’adresse d’une Porte,
et qui pourrait mener au monde natal des extraterrestres qui
ont créé ces structures, il y a si longtemps. Les personnages
font partie de l’équipe de gatecrasheurs envoyée pour enquê-
ter… mais ils découvrent que les symboles étaient un avertis-
sement, et non une invitation.
SYNERGIE
Les Synergistes ressemblent beaucoup aux néosynergistes détail-
lés aux pages 34 et 173 de Sunward. La principale différence qu’il
existe entre eux, c’est que l’implant de lien Hypertoile des néosy-
nergistes est un modèle plus expérimental. Sur le plan des règles de
jeu, ils fonctionnent de la même façon, sauf que les Synergistes ne
reçoivent pas le bonus de +5 en COG. Les Synergistes individuels
ont encore plus de risques de souffrir de détresse psychologique s’ils
sont loin de l’Hypertoile pendant trop longtemps.
En raison de la nature de leur esprit de groupe, le clonage neural
et le fusionnement sont beaucoup plus faciles pour eux. En ce qui
concerne le fusionnement, considérez que chaque jour séparé n’est
qu’une seule heure sur le tableau de fusionnement (p. 275, LdB).
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Au cours d’une visite à une conférence scientiique dans le sys-
tème solaire, un Synergiste est kidnappé et isolé de son groupe.
Les personnages doivent le retrouver avant qu’il ne perde la
tête. Ou alors, les personnages pourraient être ceux qui ont été
engagés par une autre entité qui s’intéresserait au fonctionne-
ment de l’Hypertoile pour le kidnapper et s’occuper de lui.
• Quelqu’un se montre très intéressé par ce qui est arrivé à l’un
des Synergistes pendant la Chute, avant qu’il ne rejoigne l’esprit
collectif. L’un des personnages est engagé pour rejoindre l’es-
prit de groupe pour accéder aux mémoires de cette personne.
Mais reviendra-t-il ou restera-t-il dans l’esprit de groupe ?
TANAKA
Les formes de vie présentes sur Tanaka sont intéressantes
pour une raison que les scientiiques transhumains n’ont pas
encore saisie. Toutes les formes de vie de ce monde consistent
aujourd’hui de cinq mégaorganismes distincts, chacun occupant
environ un cinquième de la lune. Dans son état de base, chaque
mégaorganisme (dénommé « méga » à partir d’ici) ressemble à
une sorte de champignon extrêmement complexe. L’intellect de
ces champignons est au moins aussi élevé que celui des transhu-
mains les plus intelligents qui ont jamais existé. Non seulement
ils sont intelligents (dans un genre plutôt exotique), mais ils pos-
sèdent également des capacités équivalentes aux talents psi.
LE CYCLE DE VIE DES MÉGAS
Toute la vie de ce monde fait normalement partie d’un seul
mégaorganisme fongique super intelligent. Tous les 254  ans,
cette vie se divise en 8 à 14  mégas distincts, qui passent les
27 années suivantes à s’affronter. Au terme de cette période, les
survivants fusionnent de nouveau et le plus puissant d’entre eux
est plus inluent dans la personnalité, les buts et les agissements
du méga global. Le méga global s’est divisé en 12 mégas plus
petits il y a 24 ans de cela. Au cours de ce quart de siècle, ces
mégas se sont mesurés les uns aux autres dans le cadre d’une
domination écologique et évolutionnaire. Beaucoup d’entre eux
ont été assimilés par leurs pairs, si bien qu’il n’en reste que cinq.
À ce stade, la situation est à l’état d’équilibre entre les cinq mé-
gas restants, et aucun n’est capable de prendre l’avantage sur les
autres. Chacun d’entre eux occupe donc environ un cinquième
de la surface de la lune. Dans trois ans, ils cesseront le combat
et combineront leurs traits dominants, formant un superorga-
nisme encore plus intelligent.
LA MORPHOLOGIE DES MÉGAS
Si l’apparence et le caractère des cinq régions de Tanaka dif-
fèrent selon les habitudes et les caractéristiques du méga qui les
contrôle, il existe également de nombreuses similarités entre elles.
La majorité de ce monde est couvert de formes de vie ; tout ce qui
les distingue, c’est que toutes celles qui proviennent d’un méga
sont génétiquement identiques et font partie d’un organisme im-
mense et extrêmement complexe. Chaque méga est divisé en par-
ties mobiles et sessiles. Les éléments mobiles correspondent aux
différentes créatures que les gatecrasheurs ont rencontrées. Les
éléments sessiles sont stationnaires, et certains d’entre eux pro-
duisent et accumulent de la nourriture pour les mobiles. Tous les
mobiles et les sessiles sont connectés au sein d’un seul organisme
intelligent qui se sert des puissantes facultés psi-gamma du méga.
Chaque méga est essentiellement constitué d’une sorte de gi-
gantesque tapis de sessiles, ou peut-être d’un seul élément sessile,
qui recouvre plus de 80  % du terrain occupé par le méga. Ce
tapis mesure généralement de quelques centimètres à 10 mètres
d’épaisseur, et son apparence et sa texture varient d’une substance
gélatineuse vivante à des surfaces solides. Ces surfaces prennent
de nombreuses formes différentes, depuis des champs de feuilles
douces comme des plumes jusqu’à des formations incurvées qui
ressemblent à l’écorce des arbres, à de la chitine, voire à de la
chair. La surface de ces tapis mégas emprunte une impression-
nante diversité de formes différentes, et possède de nombreux
appendices préhensiles.
Près des frontières d’un méga, ces formes disposent d’une cer-
taine sorte de protection, au minimum, et sont extrêmement ro-
bustes. Les mobiles situés à proximité des frontières avec un autre
méga sont généralement rapides, bien armés et équipés ain d’être
en mesure de manger des portions de l’autre méga. Loin des fron-
tières, le champ des possibles pour les mobiles et les sessiles est im-
mense. Dans de nombreuses zones, certaines s’étendant sur plu-
sieurs dizaines de kilomètres carrés, les mobiles interagissent avec
les sessiles pour accomplir toute une variété de tâches complexes. INFORMATIONS DE JEU
Il peut s’agir de toutes sortes de tâches, depuis de l’extraction mi-
nière subsurface jusqu’à des activités inintelligibles telles que la
sculpture de roches ou de portions du tapis en formes complexes,
ensuite arrangées en motifs, ou passées d’appendice en appendice
entre les mobiles et les sessiles.
Il est peu probable que les transhumains comprennent facile-
.
ment que toutes les formes de vie de Tanaka ne forment qu’un
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seul et même organisme. La faune de Tanaka agit à peu près
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0.10
comme sur les autres planètes, où des plantes poussent et sont
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ensuite mangées par des animaux. Dans le cas présent, les sessiles
créent en fait des nutriments qui nourrissent ensuite les mobiles.
Tous les organismes de la planète sont connectés les uns aux
autres, à l’instar des cellules de nos corps.
.10.1
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LES CONFLITS DE MÉGAS
À cette étape du cycle de vie du monde, les cinq mégas restants
sont extrêmement compétitifs. Les mobiles d’un méga attaquent
et mangent les mobiles et les sessiles des autres mégas, et les cinq
entités se battent sur une grande échelle environnementale.
Les mégas considèrent également que les transhumains non
asynchrones et les autres formes de vie sont soit une menace
potentielle envoyée par un méga ou un autre, soit une éven-
tuelle source de nourriture. Les mégas peuvent reconnaître les
asynchrones et ne les attaqueront pas, tant qu’ils n’interféreront
pas avec leurs activités. On ignore totalement pourquoi les mé-
gas épargnent les asynchrones. Il est possible que les mégas re-
connaissent en eux des êtres intelligents, mais non mégas. Cela
pourrait être la preuve que les mégas ont eu des interactions
avec d’autres asynchrones (extraterrestres) par le passé.
La plupart des asynchrones seront simplement ignorés et
laissés tranquilles. Il est possible, toutefois, qu’un méga essaie
de contacter un asynchrone sufisamment puissant (aspect Psi
niveau 2). L’esprit des mégas ne ressemble cependant en rien à
celui des transhumains, et cette expérience sera probablement
extrêmement pénible pour le pauvre asynchrone concerné. Les
premières tentatives provoqueront sûrement un stress sévère
(son estimation est laissée à la discrétion du maître de jeu, mais
2d10 VS sont suggérés). Cependant, plus un méga aura pratiqué
le contact avec des esprits transhumains, plus il sera doué.
Le stress mental inligé à un asynchrone par un contact men-
tal diminuera avec le temps. Une fois que cet obstacle sera sur-
monté, le méga pourrait tenter de recruter l’asynchrone pour
l’aider à lutter contre ses rivaux mégas. La communication té-
lépathique des mégas ne se s’appuiera pas sur le langage ou sur
d’autres formes reconnaissables de communication. Elle sera
plus proche de la manifestation de vagues impressions, d’en-
vies inexplicables, d’étranges états de rêve, ou de choses encore
plus bizarres. Se lier mentalement à un énorme organisme fon-
gique, même s’il est super intelligent, ne devrait pas être facile.
Il est possible que l’asynchrone essaie de communiquer lui aussi
avec le méga, mais cela nécessiterait un test d’AST+VOL, par
exemple, et très probablement accompagné de pénalités. Mais
un asynchrone sufisamment rusé pourrait convaincre un méga
de laisser ses compagnons non asynchrones tranquilles.
En tant que mégaorganismes actifs psychiquement, les mégas
pourraient posséder d’autres passes psi, si le maître de jeu le sou-
haite. Là où la négociation ou des encouragements échouent,
un contrôle direct de l’esprit ou d’autres assauts mentaux pour-
raient servir les objectifs du méga.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe de personnages sentinelles est envoyé pour
retrouver Ananda Petroda, et pour découvrir ce qu’elle
sait. Le seul problème, c’est qu’elle est en au beau milieu
d’une mission de gatecrashing, et que celle-ci semble se
dérouler de plus en plus mal pour elle.
• Une piste d’asynchrones fous laisse penser à Firewall
qu’il se passe quelque chose d’étrange entre les asyn-
chrones et Tanaka, et qu’une autre faction est au cou-
rant. Un groupe de sentinelles comprenant au moins un
asynchrone est recruté pour enquêter sur ce mystère.
TIRION
L’Institut Singer d’anomalies biologiques symbolise une sorte
d’horreur bien particulière dans l’univers d’Eclipse Phase. Il ne
s’agit pas de l’horreur que représente les exsurgents, ou de la ter-
reur provoquée par un monde extraterrestre, mais plutôt cette in-
famie qui apparaît quand un groupe de personnes sont considérées
comme moins que des humains, dans l’indifférence la plus totale
du reste de la société, et qu’ils peuvent donc être victimes d’abus et
d’abandon en toute impunité.
La négligence du Consortium planétaire et des autres factions
du système intérieur en ce qui concerne les droits des surévolués
a généré ce genre d’atmosphère. Si de nombreux habitants du sys-
tème intérieur ne sont pas particulièrement méiants envers les su-
révolués, ils ne se sentent pas vraiment concernés par la protection
de leurs droits ou par le fait de les reconnaître comme des transhu-
mains à part entière. Conformément à cette attitude, les créations
ratées obtenues dans le cadre des tentatives de surévolution ne
sont pas considérées comme des bébés affublés de malformations
congénitales, comme ils le seraient dans le système extérieur, mais
plutôt comme les fruits d’expériences ratées qui peuvent être re-
vendus à des parties intéressées pour quelque usage que ce soit.
Quand cette partie intéressée est Rael Duvalier, un homme qui
blâme les surévolués et leurs alliés pour la perte de sa position chez
Somatech, les projets qu’il réserve à ces surévolués et à ces animaux
intelligents ne peuvent être qu’horribles.
La recherche à l’ISBA se concentre sur deux principales branches.
La première cherche à créer des surévolués et des animaux intelli-
gents plus dociles, ou des spécimens dotés de bloqueurs neuraux
déclenchables à distance. Ce processus implique de profondes mo-
diications du cerveau des sujets. S’il leur est déjà possible de faire
beaucoup avec celui d’un spécimen mort, l’ISBA n’hésite pas à tra-
vailler sur les cerveaux de spécimens encore vivants.
Le deuxième domaine de recherche est celui qui est le plus sus-
ceptible d’attirer l’attention de Firewall. Il s’agit d’une tentative de
bricoler la souche Watts-MacLeod de façon à ce qu’elle puisse se
transmettre au travers des générations sans perte génétique. La
perspective d’animaux dotés de pouvoirs psi peut déjà troubler
certaines personnes, mais la possibilité que quelque chose tourne
horriblement mal alors qu’on joue avec une souche exsurgente
dormante est encore plus alarmante.
Si l’Institut était localisé quelque part dans le système solaire,
il aurait probablement déjà été la cible de groupes mercuriels
d’action directe. Mais il est basé sur Tirion, ce qui signiie qu’il est
hors d’atteinte, sauf pour les groupes les plus dévoués et les mieux
connectés.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Un groupe de surévolués désespéré demande aux person-
nages de découvrir ce qui est arrivé à certains de leurs
enfants qui n’ont pas pu être complètement surévolués.
La piste les mène jusqu’à la Ferme des Animaux, où les
personnages doivent découvrir s’ils peuvent encore être
sauvés, et si cela en vaut la peine.
• Plusieurs Perdus apprennent que des membres du projet
Futura travaillent aujourd’hui à l’ISBA et se sont alliés à
un groupe de mercuriels pour essayer de les kidnapper. Ils
engagent les personnages pour leur venir en renfort.
• Des rapports font état de nouveaux animaux intelli-
gents dotés de pouvoirs asynchrones, engagés dans des

entreprises de sécurité privées. Mais un groupe d’ani-
maux devient fou, et montre des signes d’infection ex-
surgente. Les personnages doivent les mater et en retrou-
ver la source.
VOHAUL
Vohaul n’est pas précisément le genre d’endroits où la plu-
part des personnages imaginent aller. Il s’agit d’un monde vé-
nusien infernal, la poubelle de la transhumanité. Pathinder y
a déversé un assortiment éclectique d’objets et de substances
toxiques, radioactives et encombrantes ain qu’elles y soient
enterrées ou jetées dans une coulée de lave.
Il y a une petite station, presque entièrement automatisée,
de l’autre côté de la Porte de Vohaul. Une équipe limitée de
morphes-Q manœuvrés par des IA ou des apprentis se charge
des cargaisons entrantes. La station a souvent des déchets en
retard à traiter pour les drones. Bien que la pression et les
températures extrêmes de Vohaul détruisent la majorité des
ordures venant de la Porte, certains peuvent subsister.
LES VOHAULIENS
Les Vohauliens sont une forme de vie à base de silicium,
qui en sont aux premiers stades de leur développement ci-
vilisationnel. Ils sont intelligents, mais pas beaucoup plus
avancés que leur équivalent de notre âge de pierre. Ils sont
organisés en meutes de 15 à 50 individus, et parlent un lan-
gage rudimentaire. Ils vivent principalement dans des mares
de composés de soufre liquide, mais peuvent s’en éjecter pour
de courtes périodes, s’envolant ou se propulsant ainsi sur les
parties plus solides de Vohaul.
CERF-VOLANT MORPHE SYNTHÉTIQUE ■ p. 150
Pathinder n’est pas encore au courant de l’existence des
Vohauliens, plus ou moins reclus, et l’hypercorp ne consi-
dère la planète que comme une décharge. Ce qu’elle fera lors-
qu’elle découvrira l’existence des Vohauliens pourrait bien
donner le la des relations entre la transhumanité et les autres
espèces galactiques.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Les personnages doivent récupérer un prototype raté qui
doit être jeté au travers de la Porte vers Vohaul. Ils n’ar-
rivent pas à temps sur Mars, et doivent traverser la Porte
avant qu’il ne soit déinitivement détruit. Là-bas, ils ren-
contrent les Vohauliens.
• Souhaitant se débarrasser d’une relique des TITAN ap-
portée accidentellement sur Mars depuis une autre Porte,
Pathinder l’envoie sur Vohaul. Firewall l’apprend et, INFORMATIONS DE JEU
conscient de l’existence des Vohauliens (mais pas de leur
intelligence), décide d’y envoyer un groupe pour éliminer
la menace TITAN.
WORMWOOD
Trois facettes de Wormwood n’ont pas encore été découvertes
.
ou vériiées. Premièrement, il existe effectivement de multiples
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sections de tunnels et de pièces non connectées. La seule façon
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d’accéder à ces autres sections sera de creuser, d’une manière ou
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d’une autre, la roche jusqu’à les atteindre, ce qui s’annonce po-
tentiellement risqué. Deuxièmement, aucun chemin d’accès à la
surface n’a été trouvé, car il n’en existe aucun – tous les accès ont
été scellés il y a bien longtemps de cela. Les explorateurs pour-
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raient le découvrir en cartographiant complètement le système
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de tunnel et/ou en trouvant les zones scellées. Les tentatives me-
nées pour percer les parois jusqu’à la surface seront probable-
ment la cible de pièges et/ou s’avéreront plus dificiles que prévu.
Troisièmement, de très maigres indices prouvent que les Courtiers
ont déjà visité cet endroit, auparavant. La nature exacte de ces
indices est laissée à la discrétion du maître de jeu. Il pourrait s’agir
d’un échantillon de poussière de Courtiers jamais nettoyé, ou de
l’un de leurs objets oubliés dans un endroit caché. Cette révéla-
tion suscitera de nombreuses interrogations, mais les Courtiers
éluderont la question, bien entendu.
Les maîtres de jeu sont bien sûr libres de développer leurs
propres idées au sujet des mystères de Wormwood. L’habitat
pourrait très bien avoir été abandonné depuis longtemps, et être
aujourd’hui inutile pour une espèce qui serait passée à quelque
chose de mieux, ou qui se serait enfuie de cette région de l’es-
pace à cause d’une décharge mortelle de rayons gamma, évapo-
rée depuis longtemps. Ses concepteurs ont peut-être été victimes
de leur propre singularité d’infection exsurgente (ou d’un autre
risque-X), comme la transhumanité a bien failli l’être. Les autres
sections de cette ruche, séparées, pourraient contenir des reliques
de cette espèce – voire des systèmes de défense encore actifs. La
ruche pourrait aussi contenir des preuves de la visite d’autres
formes de vie extraterrestres, qui y seraient passées à divers mo-
ments de l’histoire.
ACCROCHES DE SCÉNARIOS
• Le gatecrasheur disparu a découvert non pas la surface, mais
un accès à une partie de la machinerie qui maintient l’atmos-
phère et la température de la ruche… et il y est aujourd’hui
coincé. Il ne sera pas facile de l’aider à en sortir sans s’y re-
trouver soi-même pris au piège.
• Un explorateur découvre une preuve d’une visite des
Courtiers, mais la garde pour lui. Il utilise ensuite cette preuve
pour tenter de faire chanter les extraterrestres. Après sa dispa-
rition, les personnages doivent se charger de l’enquête.
CRÉER DES MONDES EXTRASOLAIRES
Les maîtres de jeu qui souhaitent créer leurs propres lieux
extrasolaires sont invités à garder à l’esprit les quelques sug-
gestions suivantes.
CADRE ET HISTOIRE
Lorsque vous élaborez un environnement extrasolaire, le plus
important, c’est qu’il s’insère naturellement dans l’histoire que vous
essayez de raconter dans le cadre de votre scénario ou de votre
campagne. Si votre campagne actuelle s’articule autour de l’explo-
ration des tensions de classe opposant les biomorphes et les masses
métalliques, imaginer un scénario basé sur une monde exception-
nellement hostile où les biomorphes n’ont que peu de chances de
s’aventurer ne répondra probablement pas à vos besoins. D’un
autre côté, des personnages privilégiés pourraient ainsi se retrouver
forcés à supporter la corvée que les apprentis vivent au quotidien
en travaillant dans des châssis synthétiques, dans des conditions
extrêmement pénibles. Tout dépend en fait des principaux thèmes
que vous voulez développer.
Les planètes et autres lieux extraterrestres intéressants vous
permettent de placer les personnages dans des situations qu’ils
n’ont probablement jamais vécues auparavant. Comment ces
transhumains, qui prospèrent dans des habitats spatiaux, dispo-
sant de vies entières de données à un appel mental instantané de
distance et ne manquant jamais de rien, gèrent-ils des circonstances
dans lesquelles ils sont contraints d’improviser pour trouver de la
nourriture sur une lune extraterrestre, quand ils doivent éviter des
xénoprédateurs affamés ou échapper à une imprévisible tempête
d’une puissance inouïe ? Comment vont-ils réagir à une rencontre
dangereuse dans d’inquiétantes ruines extraterrestres ou survivre
seuls dans l’océan d’une exoplanète, après avoir été coupés de leur
Porte ? Le gatecrashing permet de concevoir toutes sortes de déis
environnementaux aussi intéressants que fascinants.
Parfois, l’ambiance qui se dégage des environnements extrater-
restres sufit à les rendre excellents. Une mission standard de chasse
au monstre se corse quelque peu lorsqu’il est question de traquer
des créatures extraterrestres dans les mystérieux tubes à lave d’une
exolune. Un mystère à énigmes prend une autre dimension quand
tous les indices sont liés à la disparition d’une civilisation extrater-
restre et aux reliques qu’elle a abandonnées. Même les plus banals
des conlits de factions gagnent en piquant quand ils se produisent
sur une exoplanète isolée, loin de tout allié et des yeux omnipré-
sents de la Toile.
La règle clé est que vous ne devez pas laisser l’environnement
prendre le pas sur l’histoire. Si l’intrigue principale passe au second
plan parce que les personnages ne sont plus préoccupés que par
leur survie dans un environnement extrasolaire infernal, alors ré-
duisez un peu la présence du cadre. Les lieux extrasolaires forment
de très bonnes toiles de fond, car ils changent le rythme, ils per-
mettent l’émerveillement et la découverte, et parce qu’ils sont in-
trinsèquement mystérieux et teintés de danger. Mais ils ne devraient
jamais se trouver au premier plan, sauf si tel est votre souhait.
Parfois, bien sûr, l’environnement est l’histoire. Démêler les ils
de la menace représentée par l’environnement hostile d’un monde
extraterrestre avant qu’il ne tue les personnages est une bonne idée
d’énigme.
CHOISIR UN CADRE
La première étape de la création d’un environnement ex-
trasolaire est de choisir un type d’exoplanète, tel que décrit
aux pages 37 à 40. Chacun d’entre eux présente des opportu-
nités et des déis spéciiques.
LES GÉANTES GAZEUSES
Il est complexe d’intégrer des géantes gazeuses dans des
histoires, étant donné qu’il est dificile pour les transhumains
d’y survivre lorsqu’ils sont aux prises avec leur atmosphère
épaisse et irrespirable, leurs vents complètent fous, leur haute
gravité et les terribles radiations qui y sont émises. Elles
peuvent servir de toile de fond à un environnement plein
d’aérostats (voir Arcadie, p. 74, par exemple) ou à une plon-
gée dangereuse dans leur atmosphère supérieure ain d’ex-
traire des ressources, ou à d’autres ins.
Cela étant, les géantes gazeuses sont souvent entourées de
dizaines ou même des centaines de lunes. Les lunes qui sont
trop proches de la planète sont probablement implacable-
ment bombardées par des radiations, ne les rendant éligibles
qu’à des séjours de courte durée ou à des missions suicide.
Celles qui sont situées en dehors des ceintures de radiations
mortelles sont des environnements bien plus prometteurs. La
plupart d’entre elles ne sont que des boules de glace ou de
roche dépourvues d’air, mais certaines ont des atmosphères
et peuvent même être telluriques. Ces lunes peuvent servir de
base de repli pour approfondir l’exploration ou pour voyager
dans l’atmosphère de la géante gazeuse, vers d’autres lunes
ou dans l’espace proche.
LES PLANÈTES TELLURIQUES
Les planètes telluriques sont les plus propices aux aventures
extrasolaires. Si seul un petit nombre d’entre elles ressemblent
à la Terre, les autres sont plus ou moins habitables, à condi-
tion de s’y préparer et de disposer du matériel approprié.
L’environnement des planètes telluriques peut prendre absolu-
ment toutes les formes, depuis des cailloux brûlants, comme
Mercure, jusqu’à des mondes glacés, et toutes les variantes
intermédiaires. En revanche, comme ces planètes sont les plus
familières aux transhumains, il peut être plus compliqué de les
présenter comme particulièrement exotiques ou fascinantes.
D’un autre côté, c’est sur ces planètes qu’il y a le plus de possibi-
lités de rencontrer des formes de vie extrasolaires.
LES PLANÈTES OCÉANIQUES
Les planètes océaniques sont caractérisées et limitées par leurs
profondeurs aquatiques. Pour les scénarios sous-marins ou basés
sur l’eau, elles sont idéales. En revanche, la quasi-absence de terres
émergées et l’épaisseur de leurs atmosphères irrespirables limitent
les autres options.
LES ASTÉROÏDES ET LES PLANÈTES NAINES
La plupart des objets extrasolaires sont des astéroïdes, des pla-
nètes naines et des lunes rocheuses/glacées du même genre. Des
mêmes caractéristiques sont communes à tous ces environne-
ments : ils sont dépourvus d’air, froids, stériles et soit en microgra-
vité, soit en faible gravité. Ils sont également loin de présenter la
même diversité de paysages que les planètes telluriques. D’un autre
côté, ces environnements ne posent en règle générale pas trop de
problèmes aux transhumains. Pour les biomorphes, trouver un abri
approprié reste bien entendu une préoccupation majeure.
LES AUTRES LIEUX
Les Portes de Pandore conduisent également à beaucoup
d’autres lieux plus rares et exotiques : le vide de l’espace, des pla-
nètes pulsar, des planètes orphelines, des cryoplanètes de naines
brunes, des trous noirs, des nébuleuses et d’autres phénomènes
stellaires. Bien qu’ils soient statistiquement rares, ces environne-
ments sont intéressants par leur caractère unique, ce qui en fait
des trames de fond parfaites pour des scénarios plus mystérieux.
Ils peuvent bien sûr jouer un rôle signiicatif dans des campagnes
fondées sur la science, dans lesquelles des scientiiques cherche-
raient à élucider des mystères astronomiques ou d’autres ano-
malies. Les maîtres de jeu devraient toutefois veiller à ne pas y
recourir trop souvent, au risque de leur faire perdre leur charme.
LES CONSIDÉRATIONS CARACTÉRISTIQUES
Une fois que vous avez choisi le type d’exoplanète (ou un
autre lieu), l’étape suivante est de déinir ses caractéristiques.
LA GRAVITÉ
Une fois le cadre choisi, il devrait être facile de trouver une
gravité appropriée (il vous sufit de prendre celle d’un corps as-
tronomique équivalent). Il existe quatre types de gravité stan-
dard  : la microgravité (zéro ou presque  ; les astéroïdes et les
petites lunes sont dans cette situation), la faible gravité (Luna,
Mars, les grandes lunes et les petites planètes), la Terre et ses
équivalents (y compris Vénus) et la gravité élevée (tout ce qui est
plus grand). Les règles à appliquer se trouvent aux pages 198
et 199 du Livre de Base.
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L’ATMOSPHÈRE
La principale question est de savoir si des transhumains non mo-
diiés (ou modiiés) peuvent respirer l’atmosphère. À l’exception de
rares planètes telluriques telles que la Terre, la réponse sera géné-
ralement négative. La respirabilité est bien évidemment un facteur
majeur, du moins pour les biomorphes. Dans les atmosphères non
respirables, l’entretien et l’approvisionnement en air, que ce soit pour
un respirateur (p. 167, Sunward) ou pour une combinaison pressu-
risée complète, sera une source d’inquiétudes constantes, pour des
raisons évidentes. Les habitats et abris scellés, pressurisés et remplis
d’air jouent un rôle plus important dans de tels contextes, car ils per-
mettent aux biomorphes d’interagir et de fonctionner plus facilement.
Les exoplanètes dotées d’atmosphères respirables abritent souvent
des formes de vie. Cela s’explique par le fait que les cycles de vie
des microbes et des plantes consomment du dioxyde de carbone et
libèrent de l’oxygène dans l’air, créant ainsi les conditions favorables
à l’épanouissement de formes de vie plus grandes et plus évoluées.
Une fois que vous avez arrêté votre choix au sujet de la qualité de
l’air, vous devez décider si l’atmosphère représente ou non des risques
d’autres sortes. La composition et la pression d’une atmosphère ont
une inluence sur de nombreux facteurs, comme indiqué dans Les
risques environnementaux, p. 170.
L’atmosphère d’un lieu doit bien sûr être réaliste. Vous n’avez pas
besoin d’un doctorat en astrophysique ou en chimie pour résoudre
ce problème. La plupart du temps, un peu de bon sens et une rapide
recherche sur Internet vous permettront d’obtenir toutes les informa-
tions dont vous avez besoin. N’ayez pas peur de tricher un peu sur les
détails pour servir au mieux l’histoire, dans la mesure du raisonnable.
LE CLIMAT
Un autre facteur environnemental important accompagne
l’atmosphère : le climat. Les planètes sans air en sont dépour-
vues, hormis le vent solaire, si on peut le considérer ainsi. En re-
vanche, les planètes dotées d’atmosphères auront bien entendu
des systèmes climatiques. Cela offre tout un arsenal d’outils au
maître de jeu : le vent, les tempêtes, les variations de tempéra-
ture, la pluie, la neige, les cyclones, les tornades, les ouragans, les
sécheresses, les inondations… et plus encore.
LA TEMPÉRATURE
La température est surtout déterminée par deux facteurs : la proxi-
mité avec l’étoile et les effets de serre en action sur l’atmosphère. Plus
une planète est proche de son étoile, plus elle sera chaude, même si la
chaleur de l’étoile elle-même est aussi un facteur. Les étoiles les plus
brillantes et les plus chaudes (les blanches et les bleues) sont généra-
lement plus grandes, et les étoiles les plus froides, moins brillantes
(orange et rouges), sont généralement plus petites. Il existe des ex-
ceptions, telles que les vieilles étoiles mourantes, qui deviennent plus
grandes et plus ténues avec le temps.
Si une planète est privée d’atmosphère, sa température sera presque
entièrement déterminée par sa proximité avec son étoile. Les planètes
les plus proches seront brûlantes (comme Mercure) alors que les plus
éloignées seront glaciales.
Les planètes dotées d’une atmosphère sont sujettes à des tempé-
ratures élevées si elles disposent de grandes quantités de gaz à effet
de serre, tels que le dioxyde de carbone et le méthane. Ces gaz re-
tiennent la lumière du soleil et chauffent quand ils s’échappent dans
l’espace, ce qui réchauffe la planète. En grandes quantités, cela peut
aboutir à des conditions semblables à celles de Vénus, c’est-à-dire
à un environnement cocotte-minute complètement hostile aux
transhumains.
Bien sûr, beaucoup d’autres facteurs ont une incidence sur la tem-
pérature qui règne à la surface d’une planète. Les planètes semblables
à la Terre et celles de taille supérieure sont réchauffées par leur propre
activité géothermique interne. Cela peut aussi se produire avec de
petites planètes et des lunes en orbite autour de corps astraux plus
grands, et qui sont donc affectés par des effets de marée. La posi-
tion orbitale d’une planète et ses saisons peuvent également être des
variables à prendre en compte, ainsi que les conditions climatiques
locales. Très souvent, leur inluence sera minime, de l’ordre de la dis-
tinction entre « complètement gelé » et « froid » (en tout cas, en
comparaison avec les températures que les transhumains trouvent
confortables), et même des corps planétaires réchauffés seront pro-
bablement toujours trop froids pour des biomorphes non modiiés.
LE CYCLE DE JOURNÉES
En règle générale, plus une planète ou une lune est proche de
l’objet qu’elle orbite, plus lente sera sa rotation sur elle-même et,
par conséquent, plus longue sera sa journée. La rotation des ob-
jets avec des orbites plus éloignées est généralement moins gênée
par l’attraction gravitationnelle, et ces corps ont donc tendance
à avoir des cycles de journées plus courts et plus variés.
Les corps en orbite qui sont proches de leur compagnon
peuvent être en rotation synchrone, ce qui signiie qu’un même
hémisphère fait toujours face à celui-ci. C’est particulièrement
vrai pour les petites exolunes, car leur propre rotation init par
être contrée par l’attraction gravitationnelle de la planète qui
les a capturées. C’est aussi fréquemment le cas des planètes en
orbite rapprochée autour de leurs étoiles. Pour les exoplanètes,
une rotation synchrone signiie qu’une face ne voit jamais la
lumière de son étoile, et reste constamment plongée dans l’obs-
curité. En ce qui concerne les exolunes, même si l’une de leurs
faces sera toujours du côté de leur planète mère, elles auront
tout de même un cycle jour/nuit, car le couple qu’elles forment
avec cette planète orbite autour de son étoile.
LE TYPE D’ÉTOILE
Dans les scénarios de gatecrashing, la plupart des étoiles font
partie de la séquence principale, ce qui signiie qu’il s’agit d’étoiles
« naines », généralement rouges (M), qui forment environ 75 %
des étoiles de la galaxie, ou orange (K), même si des étoiles plus bril-
lantes – jaunes (G), blanches (F) et bleues (O) – peuvent également
être utilisées. C’est notamment vrai pour les planètes telluriques qui
abritent de la vie. Les étoiles qui ne font pas partie de la séquence
principale sont moins susceptibles de former des planètes, et ont
plus de chances de subir des changements évolutifs tels que des no-
vae ou des supernovae.
S’ils sont moins courants, les systèmes stellaires binaires, ter-
naires ou quaternaires sont aussi envisageables. Dans ces cas, les
exoplanètes orbitent certainement autour d’une seule de ces étoiles
(leur étoile mère). Les planètes de ces systèmes auront sûrement des
orbites perturbées et il y a donc moins de chances qu’elles abritent
de la vie.
LA ZONE HABITABLE
Pour abriter de la vie, les planètes telluriques doivent répondre
à une condition : se trouver dans la zone habitable de leur sys-
tème stellaire, c’est-à-dire la région orbitale où la température et
l’évolution d’une planète la rendent propice à avoir de l’eau, un
solvant et un ingrédient clé pour la vie. Les planètes trop proches
ou trop éloignées de leur étoile seront en dehors de cette zone,
et peu susceptibles de développer de la vie, en tout cas, telle
que nous la concevons. La zone habitable diffère selon le type
d’étoile : pour les étoiles les moins brillantes, la zone habitable
est proche de l’étoile ; pour les plus brillantes, elle en est éloignée.
LA DIVERSITÉ DES MILIEUX
Il ne faut pas oublier que les planètes n’ont pas un même en-
vironnement uniforme sur toute leur surface. Elles présentent des
régions qui traversent tout le spectre de leur gamme environne-
mentale. Il sufit de voir la Terre, et de comparer le Sahara avec
l’Antarctique, l’Amazonie avec les Grands Lacs, le Kilimandjaro
avec la fosse des Mariannes. Les forêts, les déserts, les plaines,
les marécages, les steppes et les autres biomes terrestres ne sont
que des amuse-gueules. Les régions rencontrées sur les exopla-
nètes peuvent comprendre des variantes plus exotiques telles que
des champs de cristaux, des coulées cryovolcaniques, des gouffres
gigantesques, des lacs de méthane ou des plateaux rocheux af-
leurant au-dessus d’une mer de nuages corrosifs. Les conditions
climatiques peuvent varier considérablement sur des distances
relativement courtes. Même la surface d’une planète telle que
Vénus, sous son atmosphère épaisse et écrasante, peut présenter
des badlands jonchés de rochers, des coulées de lave volcanique
ou des réseaux complexes de cavernes. De la même façon, des
astéroïdes stériles standard présenteront des zones différentes, tels
que des pics escarpés, des tunnels profonds, des cratères vitreux
et des lacs de poussière.
N’oublions pas non plus la variété de colonies transhumaines
qui peut être bâtie, depuis des ruches ou des dômes pleins d’air
jusqu’à des abris boîte de conserve et des grappes de modules en
gravité zéro. Les différents habitats spatiaux détaillés en page 280
du Livre de Base donnent un point de départ pour des options
d’installation potentielles.
DE LA VIE OU NON ?
Il est primordial de savoir si la vie est présente ou non sur votre
nouvelle exoplanète. Les planètes où la vie microbienne est foi-
sonnante ont nettement plus de valeur et d’intérêt pour la science.
Elles soulèvent également une foule de questions éthiques et de
sécurité. Si ces problématiques correspondent aux idées que vous
avez pour votre histoire, elles pourraient très bien s’y intégrer.
LA XÉNOVIE MICROBIENNE
Sur les planètes où la vie microbienne est présente, il est crucial
de savoir si ces bactéries, virus et autres microbes extraterrestres
constituent une menace pour la biologie transhumaine. Les per-
sonnages qui s’aventurent dans de tels environnements doivent
veiller à se stériliser avant et après leur voyage, ain d’éviter de
se faire contaminer par des pathogènes non désirés et de polluer
l’écosystème extraterrestre avec leurs propres microbes.
LA XÉNOFLORE
La xénolore pose un dilemme similaire aux gatecrasheurs.
D’un côté, une telle lore peut fournir de l’oxygène, crucial pour
rendre l’atmosphère respirable, mais elle peut en même temps dis-
perser des pollens et d’autres pathogènes qui peuvent déclencher
des réactions allergiques ou toxiques chez les biomorphes. La
présence de xénolore carnivore est également envisageable. D’un
autre côté, la xénolore est l’indication visuelle majeure qu’une
planète abrite de la vie, et les différentes formes, couleurs et fonc-
tions de la lore extraterrestre aideront à déinir l’ambiance d’une
exoplanète. La xénolore sera également diverse, et sera différente
selon les écosystèmes et les conditions environnementales de dif-
férentes biorégions. La lore qui prospère dans un marécage ex-
traterrestre sera probablement très différente de la lore éparpillée
dans les régions montagneuses de cette même exoplanète.
LA XÉNOFAUNE
S’il existe des formes de vie plus grandes et plus complexes sur
votre exoplanète, vous avez encore plus d’options pour l’étoffer
et pour qu’elle soit source de menaces et de dangers pour les gate-
crasheurs. La première chose à avoir à l’esprit lorsque vous créez
des créatures extraterrestres, c’est de considérer leur évolution et
leur développement. À en juger par la faune de la Terre, certains
traits physiques semblent être courants, et ont émergé depuis plu-
sieurs chemins évolutionnaires différents : les yeux, les ailes, les
doigts, etc. De tels traits sont probablement présents sous diffé-
rentes formes chez plusieurs espèces extraterrestres. Ces dernières
devront également être capables de se reproduire, de se nourrir
(ou de puiser d’une autre façon de l’énergie de leur environne-
ment), de percevoir leur environnement et d’éliminer leurs dé-
chets. Elles auront aussi une sorte de cerveau ou de système ner-
veux leur permettant de traiter les informations et de prendre des
décisions. Elles seront probablement mobiles, et auront au moins
une méthode d’autopropulsion, telle que des membres pour mar-
cher, des ailes pour voler ou des oriices pour expulser de l’eau.
Elles feront partie d’une chaîne alimentaire et de l’écosystème de
leur habitat local. Leurs autres caractéristiques physiques auront
probablement évolué pour faire face à des conditions environne-
mentales spéciiques et pour être plus eficaces que leurs espèces
rivales. Elles devraient être les produits et les composants de leurs
environnements. Leur vie et leur population seront sujettes à des
facteurs environnementaux tels que la disponibilité de la nourri-
ture, les changements climatiques, les prédateurs, la maladie et les
espèces rivales.
Essayez d’éviter les clichés de la science-iction et concen-
trez-vous sur l’adaptation de vos races extraterrestres à leur en-
vironnement, et à les rendre exotiques. Interagir avec des formes
de vie extraterrestres est un challenge, il faut à la fois comprendre
leur environnement et comment elles s’y insèrent.
DES FORMES DE VIE INHABITUELLES INFORMATIONS DE JEU
Si vous voulez repousser un peu les limites, vous pouvez ima-
giner des formes de vie qui se sont développées en dehors des
voies d’évolution classiques. Elles pourraient être fondées sur
la silicone, l’arsenic, l’azote-phosphore plutôt que sur le car-
bone, et pourraient se servir d’un autre solvant que l’eau, tel que
l’ammoniac ou le luorure d’hydrogène. Comprendre comment
.
une telle créature fonctionnerait, aurait évolué, et à quoi elle
0.10
ressemblerait est quelque chose de plus compliqué, et cela né-
.1
0.10
cessitera sûrement un peu de recherche de votre part. De telles
0.10.10.10.10.1
formes de vie pourraient exister dans des conditions extrêmes
et dans des lieux inattendus pour les transhumains, et elles re-
présentent donc une opportunité de mystères et de découvertes
scientiiques.
.10.1
197
0 .10
0.
1
1
 CARTE DES LIENS PAR TROUS DE VERS
Cette carte montre les liens connus connectant les différentes Portes de Pandore décrites dans ce livre.
Il ne s’agit que d’un échantillon des milliers de Portes recensées. L’échelle n’est pas respectée.

NOVA YORK ■ p. 40

NÓTT ■ p. 114
OLAF ■ p. 117
NIRVANA ■ p. 112

POINT DE VUE (ARCADIE) ■ p. 74

KRYPTON ■ p. 102

MONDE DE TEMPLETON ■ p. 74
HAPLOPELMA ■ p. 74

TIRION ■ p. 135
BRAK KODEL ■ p. 82
VOHAUL ■ p. 136

BABYLONE ■ p. 77 PORTE DE MARS

ASCENSION ■ p. 74

ECHO V (ECHO IV) ■ p. 92 MORAVEC ■ p. 109

MORIA ■ p. 74 PORTAIL ■ p. 122

DYGGVI ■ p. 74

GOUTTE ■ p. 89 PORTE DE PANDORE

CORSE ■ p. 87 SYNERGIE ■ p. 131

TANAKA ■ p. 133

BASILIQUE (JUST IN CASE) ■ p. 101

BABYLONE ■ p. 77
WORMWOOD ■ p. 138

BASILIQUE (JUST IN CASE) ■ p. 101

GIZEH ■ p. 95
LES MISSIONS DE GATECRASHING

NANABOZHO (MISHIPIZHEU) ■ p. 108

LES PORTES DE PANDORE

LES SYSTÈMES EXTRASOLAIRES

PORTE DE LA DISCORDE
INFORMATIONS DE JEIU

NE NO KUNI ■ p. 74 RORTY ■ p. 124

SKOYZ ■ p. 43 VORTEX ■ p. 13
198
 CARNAVAL ■ p. 86 LASSITER ■ p. 104

ETCHED ■ p. 28
BLUEWOOD ■ p. 78

MONDE DE TEMPLETON ■ p. 74
FORTEEN ■ p. 94

PORTE DE LA FISSURE
KROPOTKIN ■ p. 70

LOGOS ■ p. 74
SOLENNEL ■ p. 128

LUCA ■ p. 105

PELAGIQUE ■ p. 5

PENROSE ■ p. 120

PORTAIL ■ p. 122 PORTAIL ■ p. 122

HIRANYAKSHA ■ p. 74

ARCHE CELESTE ■ p. 126

CHRYSAOR ■ p. 74

INFORMATIONS DE JEU
LUCA ■ p. 105
BASILIQUE (JUST IN CASE) ■ p. 101

AERIE ■ p. 14
PORTE DE VULCAIN 10. ■ p. 129
SOLIS ORTUS
0.
.1
0.10
0.10.10.10.10.1

TAKSHAKA 9 ■ p. 40

MOCKINGBIRD ■ p. 124
.10.1

WILLOWANE ■ p. 27
199
0 .10
0.
1
1
 A Atmosphères 170
Alexandre 93
Amphibs 89-91, 179-180
Analyses Sirius 77
Anémone de terre 94, 172, 181
Animaux intelligents 136, 156-157, 192
Aquanaute 150, 179
Arboréa 80-82
Arbres bleus 82, 160, 175-176
Arbres de brume 85, 124, 160,188
Arcadie 74-76, 174, 194, 198
Argonaute 12-13, 15, 18, 21, 23, 30,
47, 50, 60-61, 63-64, 70, 93, 100,
108, 123, 142, 174, 180, 184
Assurances de récupération 34, 149
Astraeus 104-105, 184
Asynchrones 17, 92, 136, 145, 165,
176, 192
B,
Babylone 77-78, 99, 175, 198
Banshee 107-108
Basilique 101, 198-199
Bazar du crasheur 59
Bioware 152-153
Bluewood 39-40, 71, 78-81, 170, 175,
176, 199
Boîte bleue 23, 142-143, 145, 148,
149, 155
Voir aussi système de contrôle de
Porte
Boîtes noires 96-100, 182
Brak Kodel 82-83, 169, 176-177, 198
Bras du Cygne 105
C Pictogrammes 92-93, 180
Caldwell 56-57
Campagnes 45, 60, 145-148, 181,
188, 195
Campagnes de gatecrashing 145
Canaille 78
Carnaval 86-87, 104-105, 170, 177-
178, 199
Champignon, Le 89-91, 179
Changeaile 172
Chat Noir 63-65
Compétences et spécialisation liées
aux Portes 142
Complexe de Torii 65, 67
Condensat de Bose-Einstein 116, 186
Congrès coopératif 56
Conseil d’administration 85, 103-104,
135-136
Consortium planétaire 13, 17, 21, 31,
41, 56-58, 61, 74, 112, 135, 147,
189, 192
Contrôle de Portes de Pathinder 59
Corse 87, 170, 178-179, 194, 198
Cosmonomades 17
Courtiers 29, 48, 50, 75, 98, 178, 194
Crabe zombie 173
Cratère Gusev 58
Crypte, La 174
Cryptides 94-95, 181
D 147, 149
Dalton, Dr 94-95, 181
Dangers du gatecrashing 61,166-170
Daxam 103-104, 183
Daylight, Clarin 114
Directorat Beni Qasim 76-77, 174
Dreadnought 25, 188-189
Droséracée-fouet (cosse biomorphe)
151-152, 173, 190
Droséracée-fouet (plantaminal) 39,
173, 190
Duvalier, Rael 135
Dvergr 150, 153
Dysnomia 65
E Médias 14, 45, 59, 62, 86-87, 97, 103,
Habitats 23, 37, 42, 48, 58, 101, 113,
119, 128, 147, 155, 158, 165, 167,
169, 176, 181, 184, 194, 196, 197
LES MISSIONS DE GATECRASHING Écho 73, 92-94, 113, 129-130, 165,
170, 172, 180, 198
Écologène 41,57-58
LA PORTE DE PANDORE Écumeur 23, 62, 73, 86, 104, 177-178
Éris 65, 67
Etched 28
LES SYSTEMES EXTRASOLAIRES Exhumain 22, 65-67, 73, 94, 124-125,
181, 185-186, 188, 189
ExoTech 50, 61, 101, 133
INFORMATIONS DE JEU Explorenaute 25, 160-161
Exsurgent 44, 114, 135, 169, 177, 182,
184-185, 192-193
Extraterrestres 10, 14, 17, 21, 23, 25-
26, 28-31, 38, 40, 47, 49-50, 53, 59,
62-65, 70-71, 81,87,91-93, 95-100,
110-112, 116-118, 123-124, 128,
131, 141, 146-147, 149, 151, 153-
155, 157-158, 160, 164-170, 179,
200 182, 184-188, 190, 192, 194, 197
Moravec 109-111, 170, 184, 198 Fonctionnement 143
Reliques 31, 63, 164 Moravecquiens 109-111, 184-185 Piratage 144
F Morgan Sterling 50,101 Psi, et 145
Firewall 12, 44, 73-75, 79, 87, 89, 94- Morphe 50, 51, 53, 56, 59, 62, 71, Restrictions d’accès 149
95, 99, 101-102, 104-105, 111-114, 76-78, 82-85, 93-95, 97, 102-105, Rumeurs 17
120, 124, 129, 131, 135-137, 146, 110-112, 115, 124-125, 127, Tarifs 146
148-149, 178-180, 182-186, 188- 129, 132-133, 137-138, 141-142, Voir Les Portes 142
189, 192-193 150-154, 159, 170, 172, 176, 181, Portes extrasolaires 23, 70
Fixors 123, 165, 188 188-189, 193, Portes possibles 68
Fortéen 73, 94-95, 151, 181, 199 Aquanaute 150, 179 Premier-lien 24-27, 35-37, 45, 59, 62,
Cerf-volant 150, 193 160, 188
G Crasheur 150 Préservationnistes 53, 94, 184, 189
Gatekeeper 21-23, 32, 41, 50, 52, 56, Creuseur 107,150 Procédures 149
57, 60-63, 77-78, 93, 110-111, de rechange 151 Projet de carte galactique 123
142,146-147, 165, 174-175, 178- Droséracée-fouet 151 ,152, 173, Projet de résurrection 107
179, 184, 185, 188 190 Projet Ozma 112, 185
Géante glacée 37 Dvergr 150, 153 Promenade des crasheurs 61
Gizeh 95-96, 98-99, 100, 170, 182, 198 Écurieur 151,153 Prométhéens 105, 142, 185
Go-cycle 27, 139, 163, 164 Ptéromorphe 151 Ptéromorphe 151, 187
Goutte 73,89-91, 105, 131, 165, 170,
Xu Fu 152, 162 Pulsar 38, 112-114, 160, 166, 170,
173, 179-180, 198 Mouvement barsoomien 60, 183 185, 195
Go-nin 21-22, 28, 32, 41, 55-56, 65-67,
N Pulsar PSR B1976 +10 A 112
74, 81, 96, 98-100, 108-109, 124,
142, 146-147, 174, 182, 184, 188 Nanabozho 108-109, 184, 198 R
Guilde des gatecrasheurs 122-123 Nano-écologistes 53, 94 Rabin, Xander 93
Nanoware 153 Récompenses 31, 56, 149
H Néosynergistes 191 Rép de gatecrasheur (x-rép) 148
Harmonie 79-82, 175 Neptune froide 35 Réseau social ExploreNet 61
Harpes à vent 73, 130-131, 190 Voir Géante glacée 37 Revendicaterres 21, 68, 94
Herbe de Carnaval 177-178 New Sacramento 18 Risques
I Nirvana 112-113, 185-186, 198 Environnementaux 170
Iktomis 14, 50, 73-74, 89-94, 129-131, Nom de code : TILION 105 Gatecrashing 166-170
165, 168, 179-181, 190 Non-dotés 84-85, 176 Risques-X 12, 74, 98, 148
Coquilles à rêve 91, 131, 165 Nótt 114-116, 186, 198 Robots 160
O Roc de Synergie 133
Initiative de colonisation Pathinder Obéron 23, 63-64, 70 Rorty 124-125, 188-189, 198
42, 45, 58, 74, 147 Octs 107, 184 S
Institut d’exploration galactique 123 Olaf 73, 116-120, 170, 186-187, 198 Sauteurs de Portes 23, 148
Institut de xénologie 93 Sauvages, les 85, 176
Interface de Porte 18, 142-144 P
Pandora 18, 22, 25, 60 Sécurité Herzog 58
Boîte bleue 145, 148-149, 155-156 Servants en vérité 83, 176
ISBA 136, 192 Parc de recherche de Ma’adim 58
Parrains (parrainage) 10, 21, 24, 27-29, Singularitarien 94
Voir L’Institut Singer d’anomalies Solarien 78
biologiques 31-32, 42-45, 48, 50, 52-53, 59-60,
147, 149, 183 Solennel 128-129, 170, 189-190, 199
ISRA 122-123 Solis Ortus 39-40, 50, 123, 129-131,
Partenariat Proactionary 96
J Pathinder 18, 20-22, 28, 32, 41-42, 151, 165, 170, 173, 190, 199
Jonction 59 44-45, 47, 49, 51, 56-62, 67, 74, 77, Somatek 135
Jupiter chaude 35, 74, 133-135 82, 102, 112-116, 135-137, 142, Sommet des nuages 75-76, 174
Just In Case 73, 101, 183, 198 146-147, 165, 174, 176-178, 183, Sonde de Porte 25, 156
186, 193 Sphère de Dyson 117-119, 186
K Sroc Voir Roc de Synergie 133
Krypton 73, 102-104, 170, 183, 198 Pathinder City 58-61, 137
Jonction 59 Sterling, Morgan 101
L Penrose 73, 120-122, 187, 199 Super-Terre 74
L’Arche céleste 73, 102, 126-127, 151, Perdus dans le Grand nulle part 62 Surhumanistes 65-66
170, 189, 199 Planète cthonienne 74 Surveillance 113, 185
L’Étoile du matin 21, 42, 56-57, 101, Pluralité du Commonwealth titanien Synergie 44, 131-133, 170, 172, 191,
135 60 198
L’Institut Singer d’anomalies biolo- Point de vue 75,198 Synergistes 131, 132, 191
giques 135, 192 Portail 32, 67, 122-124, 130, 148, 165, Système de contrôle de Porte 23, 52,
Laboratoires de recherche Pohl 60-61, 63 188, 190, 199 70, 142-143, 155, 170. Voir aussi
Lassiter 104-105, 183-184, 199 Porte Aérie 13 boîte bleue
Locus Loom 114 Porte de la Discorde 41, 49, 53, 55, Systèmes de défense Gorgone 60
Loterie 10, 22-23, 26-27, 31,48, 61-62, 56, 65, 96, 99, 101, 108-109, 124, T
188, 198 Tanaka 133-135, 170, 191-192, 198
Love & Rage (collectif anarchiste) Porte de la Fissure 17, 23, 25, 42, 47, Technologies du quotidien 155
20, 23, 42, 50, 52, 56, 64-65, 80, 55-56, 63-65, 70, 78, 86, 94, 106, Terraformation 56
87, 94, 120-121, 142, 147-149, 120, 122, 128, 146-148, 199 TerraGenèse 14, 20-22, 32, 49, 52,
177, 190 Porte de Mars 18, 28, 32, 51, 55-58, 57, 67, 101, 106-107, 126-127,
Luca 73, 105-107, 170, 184, 199 60, 62, 74-75, 77, 82, 102, 104, 146-147, 189
Lucans 106-108, 184 112, 114, 117, 136-137, 198 Tirion 135, 136, 192, 198
Lutins clowns 93, 172, 181 Porte de Pandore 18, 39, 55-56, 60-64, TITAN 12, 14, 17-18, 25, 31, 45, 49-53,
M 77, 87, 89-90, 92-93, 101-102, 60, 68-70, 82-85, 87-89, 94, 101,
Ma’adim Vallis 58-59, 137 108-109, 111, 122, 129-131, 135, 136, 139, 158, 168-170, 175-178,
Matériel 138-139, 148, 154, 176 182, 184, 185
d’exploration 26, 123, 155 Adresse 17-19, 60, 64, 77, 86, 135, Trame, la 93
de survie 157 137 Traqueurs de singularités 31, 94
de xéno-archéologie 160 Bibliothèque 18 Trou noir 38, 120-121, 166, 170, 187
Opérateur 19-21, 24-25, Trous de ver 16-17, 21, 51, 141, 143
147, 174, 183 Tarif d’utilisation 21 Forcer l’ouverture 145
Mégas 191-192 Porte de Vulcain 18, 51, 55-57, 101, Ouverture et fermeture
Mégastructures 118, 167, 169 122, 126-127, 129,199 144
Mercuriels 21, 41, 74, 94, 136, 146- Porte Gamma 131, 191 Traction 144
147, 151 Porte Vortex 13 U
Mi’raj 122-124 Portes Ultimistes 64-65
Millipore 127 Extrasolaires 12, 15, 23, 54, 70,
Mishipizheu 108-109, 170, 184, 198 101, 143, 155 V
Véhicules 163
Missile éclaireur 25-26, 70, 156, 159 Possibles 68
Missions La Terre 68 Vohaul 136-138, 193, 198
Vohauliens 193
d’exploitation de ressources 47-48, Les franges 69
d’exploration 22-24, 33, 45, 56-57, Luna 68 W
60, 62 Orbite terrestre 69 Willowane 27, 199
de colonisation 41-42, 47-48 Vénus 69 Wormwood 138-139, 193-194, 198
de premiers-venus 10, 25, 28, 33, Portes de Pandore 142-143
38, 40, 149, 155 Accès 146 X
X-rép 148
de recherche 45-46, 62 Adresses 143
xéno-archéologiques 50 Bibliothèque 143 Xander Rabin 93
Xénofaune 172
Mockingbird 124, 189, 199 Connexions préprogrammées et
Monastère de Kurohoshi 112 chronométrées 144 Xénovie 28, 30, 38-39, 50, 53, 61, 197
Monstres 67, 83, 86-87, 89, 94, 114, Détection 142
169, 177-178, 181 Fermetures imprévues 144
 Gatecrashing vous fait traverser les mystérieuses Portes de Pandore:
■ Les 5 Portes du système solaire et les factions qui les contrôlent
30 lieux extrasolaires intéressants pour Firewall
■
■ Les missions d’exploration et leurs risques
■ Et de nouveaux morphes, du nouveau matériel et les règles des Portes

ISBN
ISBN :: 978-2-36328-087-9
978-2-36328-150-0

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