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Introduction

Les essais diélectriques ont pour but de vérifier le niveau d’isolement assigné d’un appareil
électrique.

Si le champ électrique dépasse la tenue diélectrique de l'appareil, un claquage (ou décharge


disruptive) se produit et l'appareil peut voir ses propriétés physiques modifiées de façon
réversible ou irréversible. Dans le cas d'appareils à haute tension, la tenue diélectrique doit se
régénérer après tout claquage éventuel dû à une surtension excessive, de façon à assurer la
continuité de service après l'élimination du défaut.

Différents essais diélectriques existent se différenciant principalement par la fréquence de la


tension assignée à l'appareil électrique. Celui-ci doit démontrer sa capacité à résister à toutes
les conditions pouvant apparaître lors de son fonctionnement : surtension permanente,
transitoire, foudre..., sous la pluie ou dans le cas de pollution. Les niveaux de tensions
auxquels doivent être testés les appareils sont liés les uns aux autres : on parle de coordination
de l'isolement.

Pour réaliser ces essais, différents types de générateurs électriques haute tension sont utilisés
selon la forme de la tension souhaitée. Par ailleurs, la mesure de la tension produite nécessite
des appareils spécifiques.
1
La rigidité diélectrique d’un milieu isolant représente la valeur maximum du champ électrique que le milieu
peut supporter avant le déclenchement d’un arc électrique (donc d’un court-circuit). On utilise aussi
l'expression champ disruptif qui est synonyme mais plus fréquemment utilisée pour qualifier la tenue d'une
installation, alors que le terme rigidité diélectrique est plus utilisé pour qualifier un matériau. Pour
un condensateur quand cette valeur est dépassée, l’élément est détruit. La valeur maximale de la tension
électrique appliquée aux bornes, est appelée tension de claquage du condensateur.

1. Générateurs de Haute Tension Alternative à Fréquence Industrielle

Introduction
Les générateurs de haute tension alternative à fréquence industrielle, situé entre quelques Hz
et 1 kHz, sont du type :

- à transformateur
- à circuit résonnant

Applications
Les générateurs de haute tension à fréquence industrielle sont utilisés pour :

- les essais à haute tension alternative ( transformateurs haute tension) ;


1
- l’alimentation ( transformateurs haute tension) des redresseurs à courant continu , des
générateurs à circuit oscillant, des générateurs de choc ;

Ils sont donc utilisés dans les laboratoires d'essais pour tester des équipements tels que des
transformateurs, des traversées, des câbles, des condensateurs, des appareillages de
commutation, etc. Les tests doivent confirmer l'efficacité et la fiabilité de l'isolation dans
toutes les conditions que l'appareil est susceptible de rencontrer. Les amplitudes et types de
tensions de test, sont toujours supérieures aux tensions normales ou nominales de l’appareil
testé. Elles sont généralement dictées par des normes ou recommandations nationales ou
internationales.

1.1. Transformateur de haute tension


Dans le domaine de la haute tension, on utilise différents type de transformateurs :

- Les transformateurs d’essai monophasés. Un transformateur d'essai est un type


de transformateur électrique spécialement conçu pour atteindre de très hautes tensions
alternatives. Il sert de source de tension dans les laboratoires de haute-tension, où est
testé le matériel électrique. Il permet notamment de mesurer la qualité de l'isolation
électrique.
Haute tension mais de faible puissance. Isolation : papier – huile (fig.1)

- Pour l’alimentation des réseaux électriques : les transformateurs de puissance


monophasés ou triphasés, élévateur de tension (transport) ou abaisseur (distribution).
Isolation : papier – huile, papier – résine époxy, SF6…(fig.2)

- Pour la mesure des hautes tensions (surveillance de la tension dans les réseaux) :
transformateur de potentiel (abaisseur de tension). Isolation : résine époxy (fig.3)

- Pour les essais à l’extérieur : le transformateur à résonance série. Isolation : résine


époxy.

2
Fig. 1

Les transformateurs d’essai sont utilisés pour :

• la mesure des caractéristiques des matériaux isolants : conductivité de volume ou de


surface, permittivité et facteurs de pertes, rigidité diélectrique, taux de décharges
partielles ;
• des tests de tenue en tension de certains équipements. Ce type d’essai consiste à
vérifier qu’un composant comportant une isolation supporte une certaine tension, sans
claquage (tension de tenue présumée) ou avec un nombre spécifié de claquages tolérés
(tension de tenue statistique). En pratique, il s’agit de tests de contournement
d’isolateurs, d’amorçage des parafoudres, de tenue des disjoncteurs ouverts, etc. ;
• des tests de vieillissement accéléré ;
• alimenter des redresseurs, pour des essais en DC ;
• alimenter des générateurs de tensions transitoires ou des circuits destinés aux essais de
choc ;
• calibrer des instruments de mesure de hautes tension ;
• réaliser des expériences de recherche fondamentale ou appliquée. Par exemple : effets
biologiques des champs électriques à basse fréquence.

3
Fig. 2 Un transformateur de puissance dans un poste électrique

Exemple de transformateur au SF6 (Toshiba) 275 kV ; 300 MVA ; 0,5 MPa


Transformateur isolé au SF6 : Entièrement enfermé dans un réservoir de gaz sous pression.
Avantages :
 Très compact (pas de vase d’expansion) ;
 Très peu d’entretien ;
 Surveillance limitée à la pression du gaz
 Pas de risque d’incendie

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Vue en coupe d’un transformateur triphasé

Principaux constituants d'un transformateur de puissance

1. Cuve
2. Couvercle
3. Conservateur : Le conservateur est un réservoir d'huile surplombant le transformateur. La température
de l'huile n'étant pas constante : elle dépend de la température extérieure et de la charge du
transformateur, elle se dilate plus ou moins selon les circonstances.
4. Indicateur de niveau d'huile
5. Relais Buchholz
6. Tuyau d'huile
7. Changeur de prises : Le changeur de prises permet au transformateur de faire varier son rapport de
conversion en jouant sur la valeur de l'inductance de ses enroulements (au primaire ou au secondaire).
Cela permet de régler le niveau de tension du réseau électrique
8. Moteur électrique du changeur de prises
9. Transmission mécanique du changeur de prises
10. Traversée du primaire, avec connexion à son extrémité : Les traversées permettent de lier les
enroulements du transformateur aux lignes électriques sans risque de décharge électrique entre les
phases et la cuve du transformateur qui est à la terre
11. Dôme avec transformateurs de courant à l'intérieur
12. Traversée du secondaire
13. Connexion du secondaire avec l'extérieur
14. Dôme avec transformateurs de courant à l'intérieur
15. Enroulements
16. Noyau magnétique
17. Élément mécanique maintenant le noyau magnétique et les enroulements ensemble exerçant une force
de compression
18. (non représenté)
19. Connexion du changeur de prises aux enroulements
20. Robinet d'huile
21. Robinet d'air

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Ci-dessous sont listées les principales différences entre transformateurs de puissance et
transformateurs d'essai :

transformateur de puissance transformateur d'essai

l'augmentation de la valeur de la tension a pour l'augmentation de la valeur de la tension a


but d'optimiser les pertes de transport de pour but de tester des cas limites pour le
l'électricité dans les lignes matériel électrique

Triphasé Monophasé

Puissance nominale jusqu'à plusieurs GW Puissance nominale jusqu'à quelques MW

facteur de conversion allant de 5 à 50 facteur de conversion allant de 400 à 1500

impédance de fuite inferieure à 15 % impédance de fuite de 15 % à 25 %

Fonctionnement continu, souvent à puissance Fonctionnement intermittent, souvent la


nominales charge est transitoire

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À cause de leur grand facteur de conversion l'isolation d'un transformateur d'essai est
déterminante. Le plus souvent, ils sont remplis d'huile afin d'isoler électriquement les parties
entre elles. Le noyau magnétique du transformateur est soit relié à la terre, ce qui suppose de
l'isoler du bobinage avec une isolation électrique onéreuse. Soit, il est relié à la moitié du
potentiel, ce qui impose de l'isoler de la terre

Fig.3 Transformateur de mesure de tension nominale 110 kV

1.2. Tension induite ( Rappel ) :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Transformateur_%C3%A9lectrique#Transformateur_parfait_ou_
d%C3%A9al

La relation fondamentale de la tension induite des transformateurs est :

Où :

En conséquence, l’isolation de deux spires successives d'un transformateur haute


tension ne présentera pas de difficulté puisque les chutes de tension sont faibles d'une spire à
la suivante.

7
1.2.1 Conception de l'isolation entre couches de spires
Par contre, l’isolation devra être importante d'une couche de spires à la couche
suivante, puisque les chutes de tension entre couches peuvent atteindre plusieurs dizaines de
milliers de volts (fig. 4).

Fig.4 Connexions des spires

Deux techniques d'isolation peuvent être choisies:

• la technique dite européenne à enroulements à couches concentriques présentée à la figure 5


• la technique dite Américaine à enroulements en galettes (fig. 6).

8
Fig. 5 Enroulements concentriques repartis. Fig. 6 Enroulements en galettes reparties.

La construction en galettes est un peu plus compliquée du point de vue des connexions. Mais
elle assure une meilleure distribution du potentiel en cas de surtensions transitoires, du fait de
la capacité élevée entre les galettes.

1.2.2 Types d'isolation


Les isolations des conducteurs destinés aux machines électriques (transformateurs,
selfs, machines tournantes, etc.) sont constituées par:
• des vernis isolants pour les fils (fils émaillés);
• des films isolants guipés pour les barres (fig 7)(non imprégnés (capton), à
imprégnation solide (samica: mica + résine époxyde) ou liquide (papier-huile));
• des plaques isolantes de séparation ("transformer board") non imprégnées ou
imprégnées â l'huile ou à la résine époxyde

Fig. 7 Enroulement à isolation guipée et imprégnée

1.2.3 Borne de traversée


Pour permettre à un conducteur à haute tension de traverser la cuve métallique du
transformateur en général mise à la terre (ou parfois isolée), on est obligé de recourir à des
bornes de traversée. Cette circonstance se rencontre également dans: les sorties de postes de
9
couplage intérieurs, les têtes de câbles, les transformateurs de puissance et de mesure, le
passage d'une isolation interne, à une isolation externe, etc.

Ces bornes de traversée peuvent être constituées d'une simple isolation (fig. 8) entre le
conducteur sous tension et une flasque mise à terre (ou à la tension de référence).

Fig. 8 Borne de traversée 35kV Exemple de bornes de traversée de 15 à 38 kV (jusqu’à


3000 A)
(isolée à l'huile)

1.3. Couplages de transformateurs d'essais à haute tension

Différents couplages, utilisant plusieurs transformateurs, peuvent être adoptés pour


obtenir des tensions plus élevées que la tension unitaire d'un transformateur:
• le couplage antiparallèle (fig. 9);
• le couplage en cascade (fig.10) ;

Fig. 9

10
Fig. 10 Transformateur d'essai 600 kV, 1 A secondaire et couplage en cascade (test
transformer of tank type. High Voltage Test System- ASIA, Haefely, Micafil).

Single-stage AC Voltage Test Set-up 3-stage AC Voltage Test Set-up

Données techniques : Nombre de phases: 1, Fréquence: 50/60 Hz, Tension nominale:


100kV, Puissance nominale: 10 kVA, Courant nominal: 0,1 A, Impédance de court-circuit: ≤
10%, PD sous tension nominale: ≤ 5 pC, Dimensions (hauteur x diam.): 845 x 550 mm, Poids:
220 kg

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2. Générateurs de haute tension alternative à circuit résonnant

2.1 Introduction
On utilise avec succès les systèmes résonants pour effectuer les essais diélectriques sur
tous les matériels purement capacitifs tel que les câbles HT ou des appareillages isolés au
SF6. On emploie avec avantage ce genre d'équipement d'essai dès qu'un courant élevé (4 A)
est nécessaire. Tous les essais courants peuvent être réalisés sauf les essais sous pluie ou de
pollution. Ce genre d'équipement d'essai se caractérise par ses faibles dimensions et poids, et
par sa facilité d'installation et d'utilisation. De plus, la consommation électrique d'un tel
système est réduite d'un facteur 10 à 15 par rapport à un système d'essai à transformateurs
classiques.

Donc lorsqu'on veut obtenir, sur une charge capacitive d'essai à haute tension
(isolation) une tension Uc de plusieurs ordres de grandeur supérieure à la tension de sortie US
d'un transformateur de haute tension, par exemple lors d'essais in situ, on peut recourir au
circuit :

• résonnant série;
• résonnant parallèle

2.2 Résonance dans un circuit électrique


Si, dans un circuit électrique, un condensateur et une inductance de même impédance
sont branchés en série ou en parallèle, l'on constate un phénomène de résonance, soit série,
soit parallèle selon le schéma.

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L'on a :

Impédance du condensateur Impédance de l'inductance

xc = 1/ω C [Ω] xL = ω L [Ω]

avec ω = 2π f [rad/s]

Pour la résonance, il faut que XC = XL

En fonction du système d'essai à disposition :

1) Fréquence variable f = 1/√2π L⋅ C [Hz]

La fréquence est variée pour obtenir la résonance

2) Inductance variable L = 1/ω2C [Hz]

L’inductance du système d'essai est variée pour obtenir la résonance, à la fréquence du


réseau

avec C = capacité de l'objet en essai [F].

L = inductance du système d'essai [H].

La majorité des systèmes d'essai sont à inductance variable.

2.3 Générateur de haute tension alternative circuit résonnant série


Le circuit résonnant série est illustré à la figure 11. Une inductance série LS est
rajoutée en série avec le transformateur et la charge C et doit être calculée de façon à être
accordée avec C pour la fréquence de la tension d'alimentation Up

Fig. 11. Schéma de principe du circuit résonnant série.

2.3.1 Schéma équivalent


Le schéma équivalent du circuit est présenté à la figure 12 en prenant l'hypothèse
simplificatrice de négliger la résistance de court-circuit Rcc du transformateur.

17
Fig.12 Schéma équivalent du circuit résonnant série: RLS résistance série de la self LS ;
u= Np/Ns rapport de transformation du transformateur d’alimentation.

2.3.2 Facteur d'amplification


On se propose de calculer le facteur d'amplification de tension: α= UC/US,

2.3.3 Diagramme complexe


Le diagramme complexe des tensions et de courant du schéma de la figure 12 est
établi, pour la fréquence d"accord f à la figure 13, où:

(4.1)

(4.2)

Fig. 13 Diagramme complexe du circuit résonnant série

En première approximation en faisant l'hypothèse que ULcc<<ULs (fig. 12), on peut écrire :

(4.3)

Et

18
(4.4)
En introduisant (4. 4) dans (4. 3) on obtient:

(4.5)

2.3.4 Calcul du facteur d'amplification de tension


Le facteur d’amplification de tension α vaut :

(4.6)

où Q est le facteur de qualité de la bobine série d'inductance Ls

Le facteur de qualité est défini comme le rapport entre la réactance de la bobine ωLs et sa
résistance série RLs
Le facteur de qualité des bobines à haute tension est situé entre 50 <Q< 200, ce qui donne des
facteurs d'amplification de tension situés entre 50 < α < 200.

Le générateur à circuit résonant série est particulièrement intéressant pour les tests de câbles,
du fait que ces tests doivent en général se dérouler in situ ; il n’est en effet pas envisageable
de ramener en laboratoire un câble installé en souterrain, pour le tester. Mais il est aussi
pratiquement impossible de transporter sur place un gros transformateur d’essai haute tension
isolé à l’huile. La solution est donc d’utiliser un transformateur d’essai relativement modeste,
à isolation sèche, combiné à des bobines d’induction.

2.3.5 Harmoniques
En présence de surharmoniques et/ou de sousharmoniques de la tension du réseau peut
entraîner, en cas d'accord avec les éléments du circuit, des déformations de l'onde sinusoïdale
de tension. On peut y remédier:

• en choisissant des couplages particuliers (par exemple en triangle pour éliminer


l'harmonique 3 (150 Hz));
• en introduisant des circuits bouchons bloquant les composantes harmoniques

2.3.6 Ferrorésonance
En général pour obtenir des inductances suffisantes sous des volumes acceptables, on
recourt à des inductances à noyau de fer. Il faut alors prendre garde à ne pas dépasser les

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courbes de saturation magnétique du fer car on ferait apparaître un phénomène de
ferrorésonance provoquant des surtensions prohibitives en modifiant la forme de l’onde qui ne
serait plus sinusoïdale

2.3.7 Inductance d'accord série


A une fréquence d'alimentation/et une capacité d'objet C données, correspond une
inductance Ls bien déterminée (4.1).

Dans ces conditions, la tension Uc augmente proportionnellement au facteur


d'amplification α, donc au facteur de qualité Q (4.6) et inversement proportionnellement à la
valeur de la résistance RLs. C’est donc aux dépens du courant de perte de la bobine (4.4), qui
augmente proportionnellement avec Q, que s'effectue l'élévation de tension Uc .

2.3.8 Remarques concernant le transformateur d'alimentation


Il est à remarquer que le transformateur haute tension devra être dimensionné:

• pour une tension de sortie Us égale à une fraction 1/Q de la tension nominale de
l'objet Uc;
• pour le courant nominal de l'objet C.

2.3.9 Alimentation à fréquence variable


Comme il est difficile (stockage), voir impensable (prix), de se munir d'autant d'in-
ductances série Ls à haute tension pour couvrir la gamme d'accord d'objets d'essai C, on peut
recourir avec profit à un système d'alimentation à fréquence/variable (convertisseur de
fréquence) .

2.4 Générateur de haute tension alternative à circuit résonnant


parallèle
Le circuit résonnant parallèle, dont le schéma de principe est illustré à la figure 14,
présente des similitudes avec le circuit série traité aux paragraphes précédents, puisqu'il est
son dual. Une inductance Lp est rajoutée en parallèle avec la charge C doit être calculée de
façon à être accordée avec C pour la fréquence de la tension d'alimentation Up (4.7).

Dans ce cas, le transformateur haute tension doit délivrer la tension totale de l'objet en
essai soit Uc.

Par contre, ce circuit a l'avantage de diminuer le courant du transformateur haute


tension puisque ce dernier n'alimente plus l'objet C qui est lui-même alimenté par une
inductance en résonance avec lui. Le courant du transformateur alimente uniquement les
pertes actives de la bobine.

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Fig. 14 Schéma de principe du circuit résonnant parallèle

2.4.1 Schéma équivalent


Le schéma équivalent du circuit de la figure 14, en faisant l'hypothèse simplificatrice
de négliger la résistance de court-circuit Rcc du transformateur est l'objet de la figure 15.

Fig. 15 Schéma équivalent de circuit résonnant parallèle: RLp résistance parallèle de la bobine
Lp : ULp=Uc=URLp=U.

2.4.2 Diagramme complexe


Le diagramme des tensions et des courants du schéma de la figure 15 est présenté,
pour la fréquence d'accord f (4.7) à la figure 16.

Hz (4.7)

Et
Hz (4.8)

21
Fig. 16 Diagramme complexe du circuit résonnant parallèle

2.4.3 Hypothèse
En première approximation en faisant l'hypothèse que ωLcc <<RLp, on a:

A (4.9 )

Et

A (4.10)

2.4.4 Calcul du facteur de réduction de courant


Le facteur de réduction de courant est défini par :

(4.11)

Le courant I sera donc de 5 à 200 fois plus faible que le courant Ic traversant l'objet C
en essai.

2.4.5 Remarques concernant le transformateur d'alimentation


Le transformateur haute tension devra être dimensionné :

• pour la tension nominale U de l'objet C ;


• pour une fraction 1/Q du courant nominal de l'objet C

Les remarques faites au sujet des problèmes de ferrorésonance à éviter et du réglage


de fréquence restent valables pour la résonance parallèle.

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3. Génération et mesure de la haute tension alternative

3.1 Expérience 1
PRECAUTIONS DE SECURITE !!!

Il est important et essentiel que tous les participants se familiarisent avec et observent
scrupuleusement toutes les mesures de sécurité décrites dans la section Réglementation de
sécurité pour les expériences à haute tension avant de terminer les expériences.

3.2 Eléments du montage


Transformateur HT de test HV9105 1

Pupitre de commande HV9103 1

Condensateur de mesure HV9141 1

Voltmètre de pointe AC HV9150 1

Barre (tige) de connexion HV9108 1

Coupelle de Connexion HV9109 1

Support au sol HV9110 1

Tige de mise à la terre HV9107 1

3.3 Montage
Le dispositif expérimental est représenté à la figure 17. Il comprend un transformateur,
un condensateur de mesure et les éléments de connexion.

Fig. 17 Dispositif de production et de mesure de la HT alternative

Un courant alternatif haute tension est généré à l’aide du transformateur de test 220V / 100kV
(HV9105). Il est alimenté et contrôlé depuis le pupitre de commande. Les pupitres de
commande (HV9103) avec les installations d'alimentation, les circuits de sécurité et les

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instruments de mesure constituent l'équipement standard. Pour la mesure de la tension, un
instrument de mesure de la tension primaire du transformateur et un voltmètre de pointe
alternatif (HV9150) sont fournis à chaque pupitre.

3.4 Méthodes de mesure de tensions alternatives élevées


Les tensions alternatives élevées peuvent être mesurées par différentes méthodes:

- Mesure de Urms en utilisant la tension d’entrée primaire et le rapport du


transformateur
- Mesure de Û avec le voltmètre de crête (HV9150) via un condensateur de
mesure alternatif (HV9141)
- Mesure en utilisant la tension de claquage Ûd d'un intervalle d’air (à sphères)

3.5 Expérience 2 : Génération et mesure de tension alternative –


Eclateur à sphères
Afin d’étudier plus en détail la génération de hautes tensions alternatives à l'aide d'un
transformateur de d’essai et la mesure de celle-ci au moyen d'un éclateur à sphères.

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3.5.1 Eléments du montage
Transformateur HT de test HV9105 1

Pupitre de commande HV9103 1

Condensateur de mesure HV9141 1

AC –Voltmètre HV9150 1

Eclateur à sphères HV9133 1

Barre (tige) de connexion HV9108 2

Résistance- Charging Resistor HV9121 1

Coupelle de Connexion HV9109 2

Floor pedestal – Base HV9110 1

Tige de mise à la terre HV9107 1

3.5.2 Montage
Le dispositif expérimental d’essai est représenté à la figure ci-dessous. Il comprend un
transformateur, un condensateur de mesure, une résistance de charge (HV9121), un éclateur à
sphères (HV9133) et les éléments de connexion.

Circuit de 3.5.3
mesure de la tension alternative

3.5.4 Méthodes de mesure de hautes tensions alternatives


Les tensions alternatives élevées peuvent être mesurées par différentes méthodes:
- Mesure de Urms en utilisant la tension d’entrée primaire et le rapport du
transformateur
- Mesure de Û avec le voltmètre de crête (HV9150) via un condensateur de
mesure alternatif (HV9141)

25
- Détermination en utilisant la tension de claquage Ûd d'un intervalle d’air
(éclateur à sphères)

Connecting
Cup

Step 1 : Stand the HV 9141 Measuring Capacitor on a Floor Pedestal and position a Connecting
Cup on top as in Experiment 1A.
Step 2 : Place the HV 9121 Charging Resistor between the transformer and the Measuring
Capacitor
Step 3 : Place a Connecting Cup on the top of the Measuring Sphere Gap and connect to the
Measuring Capacitor with a HV 9108 Connecting Rod.

26
GÉNÉRATEURS DE HAUTES TENSIONS TEMPORAIRES

1. Introduction
Les générateurs de hautes tensions temporaires travaillant en régime continu ou à basse
fréquence ( sont destinés:

• à effectuer des essais diélectriques sur les isolants, les appareils et les systèmes,
en simulant les surtensions temporaires pouvant apparaître dans les réseaux
électriques;
• à alimenter des appareils à haute tension (par exemple, filtre électrostatique,
installation à rayons X, redresseur, tube à décharge à gaz (néon)).

2. Définition: tension temporaire


Tension de durée relativement longue et qui est non amortie ou faiblement amortie.
Les surtensions temporaires dans les réseaux sont habituellement occasionnées par les
manœuvres ou par l'apparition de défauts (par exemple séparation brusque de charges
importantes, défauts monophasés et/ou par des non-linéarités (effets de ferrorésonnance,
harmoniques). On les caractérise par leur amplitude, leurs fréquences d'oscillation et par leur
durée totale ou leur amortissement.

3. Générateurs de hautes tensions continues


Les générateurs de hautes tensions continues peuvent fonctionner sur le principe :

• électrostatique permettant d'atteindre des tensions de plusieurs mé-


gavolts, mais avec des courants secondaires maxima de l’ordre du milliampère
(sauf pour le générateur à capacité variable) ;
• électrodynamique permettant d’atteindre des tensions de l'ordre
du mégavolt avec des courants secondaires maxima de l’ordre de quelques am-
pères,

4. Générateurs électrodynamiques
Les générateurs électrodynamiques peuvent être du type :

• machine tournante à courant-continu où la tension de sortie par machine est


limitée à quelques kilovolts nécessitant, pour obtenir des hautes tensions, la
mise en série de nombreuses machines électriquement isolées entre elles
(montage en cascade).

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• redresseur statique. Ces installations comportent toutes des éléments
redresseurs à lampe (sous vide et à cathode chaude), à valve à vapeur de
mercure, à diode à semi-conducteur (silicium, sélénium, etc.).

5. Applications
Les redresseurs à haute tension à diodes a semi-conducteurs sont utilisés pour:
• les essais à haute tension continue;
• les accélérateurs de particules;
• la microscopie électronique ;
• les tubes cathodiques;
• les appareils de mesures d'isolement;
• les générateurs de rayons X ;
• les convertisseurs statiques à haute tension continue.

6. Redresseur à une alternance

6.1 Schéma de principe


Ce type de redresseur monophasé, le plus simple, est représenté à la figure 14.

La charge choisie se compose :

- d'une capacité C comprenant la capacité de lissage de tension du redresseur;


- de la capacité de l'objet en essai et des capacités parasites des conducteurs
sous tension ;
- d'une résistance R, comprenant la résistance de l'objet en essai et la
résistance de fuite du condensateur de lissage

D diode
C capacité de charge
R résistance de fuite

Fig. 2 Schéma de principe : Redresseur à une alternance

6.2 Les graphes des tensions et des courants


Les graphes des tensions et des courants sont présentés à la figure 15

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us-haute tension alternative d’entée i - courant durant la conduction du
redresseur du redresseur IR - courant dé décharge
uc -haute tension ondulée de sortie, périodique T- période du phénomène,
de période T, composée d’une branche
montante de sinusoïde et d’une branche exponentielle descendante

Fig. 2 Graphes temporels

Le redresseur fournit une tension lissée, présentant une ondulation:

Profondeur d’ondulation : δUc = Umax – Umin (V) (6.1)

Amplitude d’ondulation : δUc /2 (V) (6.2)

6.2.1 Facteur d’ondulation


Le facteur d’ondulation est le rapport de l’amplitude de l’ondulation à la valeur moyenne
arithmétique de la tension Uc :

ε = δUc /2.Ucm (6.3)


avec

(V) (6.4)

Le courant IR étant fourni par la capacité C durant le blocage de la diode D, on peut poser :

(A) (6.5)

Où Δt correspond au temps de blocage du courant dans la diode sur une période T. Lorsque le
redresseur est en fonctionnement sur une charge à haute impédance, ce qui est en général le
cas lors d’essais diélectriques sur du matériel à haute tension en bon état, on peut poser :

(s) (6.6)

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En introduisant (6.6) dans (6.5) on obtient :

(V) (6.7)

6.2.2 Limitation du facteur d'ondulation

En étudiant (6.7) et au vu de (6.3), on constate que les deux moyens de limiter le


taux d'ondulation sont :

• l'utilisation de fréquences plus élevées (400 Hz), avec pour limite l'apparition d'un
courant de fuite non négligeable dû aux capacités parasites;
• le recours â des capacités de lissage de valeurs plus élevées, avec pour limite les
courants de charge et de fuite élevés surchargeant les diodes.

La diode haute Tension est équivalente à la mise en série de n diodes conventionnelles.


Le nombre de diodes N est déterminé suivant la tension inverse à supporter par l’ensemble.
Par exemple, pour redresser une tension de 100 kV, on met en série 100 diodes de 1000 V
chacune pour avoir une diode haute tension de 100 kV.

Si la diode HT comporte n diodes élémentaires, la chute de tension dans le sens


direct sera donc n fois la chute de tension Ud d'une diode élémentaire.

6.2.3 Redresseur une alternance: montage de laboratoire

La figure 3 montre le schéma de montage et la figure 4 une photo concordante


du montage en laboratoire à haute tension.

Fig. 3 Direct voltage Measurement Setup diagram

30
Fig. 4 Direct voltage Measurement Setup

7. Multiplicateurs de tension continue

Un multiplicateur de tension est un circuit électrique redresseur, ayant pour entrée une
tension alternative (AC) et pour sortie une tension continue (DC) plus élevée que celle
d'entrée. Il utilise typiquement des capacités et des diodes.

7.1 Circuit de Villard

Le circuit de Villard (fig.5 ) est constitué uniquement d'un condensateur et d'une diode.
Le transformateur n'est pas nécessaire au fonctionnement, il peut permettre de faire
une isolation galvanique. Ce circuit a pour avantages sa grande simplicité et son faible taux
d'harmoniques.
Uo
C
- - + +

UE D Uo

+ -

Fig. 5 Fig. 6

Le condensateur est chargé lors de l'alternance (demi-période) négative à l'amplitude


maximale de la tension alternative (Us). La tension de sortie (Uo) est égale à la tension
alternative d'entrée à laquelle s'ajoute la tension constante du condensateur (fig. 6 ).

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7.2 Doubleur de tension de Latour

Si l’on veut doubler la tension continue de sortie Uc. par rapport à la valeur de crête de
la tension alternative d'entrée Ûs pour éviter d'avoir à recourir à un transformateur à tension
de sortie Us trop élevée, on peut utiliser le doubleur de tension de Latour présenté à la figure7.

Fig. 7 Doubleur de tension de Latour

32
7.2.1 Principe de fonctionnement

Le principe de fonctionnement du doubleur de tension de Latour est basé sur deux


condensateurs en cascade dont l'un C1 est chargé au cours d'une alternance positive de la
tension Us, a la valeur de crête Ûs, et l'autre C2 est chargé de même, au cours de l'alternance
négative.

La figure 8 présente le graphe simplifié des tensions, en fonction du temps

Fig. 8

7.2.1.1 Calcul de la tension de sortie à vide


Si l’on ne tient pas compte des chutes de tension et de l'ondulation, c'est-à-dire dans le
cas de la marche à vide, la tension Uc vaut :

(V) (6.8)

7.2.1.2 Inconvénient
L'inconvénient majeur du redresseur de Latour est qu'il nécessite le recours à un
transformateur haute tension dont le secondaire comporte deux bornes isolées de la terre
(l'une pour la tension complète, l'autre pour la mi-tension de sortie, ce qui réclame une
isolation pour la pleine tension de sortie Uc entre le primaire et le secondaire).

7.2.2 Doubleur de tension de Schenkel


Le fonctionnement du doubleur de tension de Schenkel est basé sur le même principe
que celui du doubleur de Latour, c'est-à-dire par charge de C1 et C. Le schéma du montage est
représenté à la figure 9.

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Fig. 9 Doubleur de tension de Schenkel

7.2.2.1 principe de fonctionnement


Le principe de fonctionnement du doubleur de tension de Schenkel est basé sur la
charge au cours d'une alternance négative de la tension us, du condensateur C1 , à la valeur de
crête Ûs. Puis, au cours de l'alternance positive suivante de la tension us, cette dernière tension
s'ajoute à Ûs, aux bornes de Ûs pour atteindre le double de Ûs sur C, c'est-à-dire Uc, au passage
de us par la crête positive.

Le graphe simplifié des tensions en fonction du temps est dessiné à la figure 10.

Fig.10

Exemple :
Le fonctionnement de ce montage (fig.11) est basé sur le même principe que celui
du doubleur de Latour, c'est-à-dire par charge de C1 et C2.

Fig.11 Doubleur de Schenkel

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a) Lors de l'alternance négative (figure 11).

Le point A est négatif, donc D2 est bloqué. Par contre, le point B est positif par rapport à A,
ce qui revient à dire que l'anode de D1 est positive par rapport à sa cathode. Donc, D1 conduit
et charge C1 avec les polarités indiquées figure 24.

La tension aux bornes de C1 est égale à la tension crête du secondaire

b) Lors de l'alternance positive (figure 12).

Fig.12 Doubleur de Schenkel (changement de polarité)

Le point A est positif par rapport à B. Donc D2 conduit, alors que D1 est bloqué. La tension
appliquée à D2 résulte de la mise en série de la tension du secteur pendant l'alternance
positive et de la tension précédente, à laquelle s'est chargé C1 (notez les polarités
entre B et C1 pour les figures 11 et 12). Ainsi, D2 redresse E2 = 2 E1. Le
condensateur C2 se charge donc à cette valeur, c'est-à-dire à 2,82 x Ueff (deux fois la valeur de
crête).

Comme précédemment, les condensateurs sont soumis à des tensions de polarités invariables
; cependant, C2 supporte la valeur de la HT doublée (2,82 x Ueff), alors que C1 ne supporte
qu'une tension égale à la valeur de crête du secteur (1,41 x Ueff).

La tension inverse de pointe appliquée à D1 et à D2 est égale à 2,82 x Ueff.

Le doublage de la tension ne dépendant pourtant que de C1, la valeur capacitive de ce


composant augmente avec le courant.

C1 = 100 µF pour un courant maximum de 200 mA,


C1 = 150 µF pour un courant maximum de 300 mA,
C1 = 300 µF pour un courant maximum de 400 mA.
C2 joue aussi le rôle de condensateur d'entrée de filtre.

7.2.2.2 Calcul de la tension de sortie à vide

Si l’on néglige les chutes de tension et l’ondulation. c'est-à-dire lorsqu'on se place dans le cas
de la marche à vide, la tension Uc vaut :

(V°) (6.9)

35
7.2.2.3 Avantages

Le redresseur doubleur de tension de Schenkel offre, comme premier avantage, la possibilité


de recourir à un transformateur haute tension avec un point à la terre (par exemple: cuve
métallique) et isolé entre le primaire et le secondaire pour la mi-tension de sortie Uc.

Par contre, le condensateur de sortie C doit être dimensionné pour supporter la pleine tension
de sortie Uc . Le deuxième avantage du redresseur de Schenkel est qu'il constitue l'élément de
base du redresseur en cascade.

7.2.2.4 Doubleur de tension de Schenkel en charge

Si l’on traite le schéma delà figure 9 en introduisant aux bornes de C une charge R, on
soutirera au doubleur de tension un courant continu moyen :

(A°) (6.10)

Par la suite, on négligera les chutes de tension sur les diodes Dl et D2 .

7.2.2.5 Profondeur d'ondulation en charge


Le courant IR soutiré à la capacité C fait apparaître une chute de tension correspondant à la
profondeur d'ondulation δU qui vaut :
(V) (6.11)

comme :
(C) (6.12)

alors :

(V) (6.13)
7.2.2.6 Chute de tension en charge
Comme le condensateur C est rechargé par le condensateur C1 .pendant un temps trop
court, une chute de tension ΔUo apparaît sur Uc (fïg.13) qui vaut alors un maximum d'après
(6.9):
(V) (6.14)

d’après (6.13)
(V) (6.15)

comme :

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et d’après (6.12) :

(V) (6.16)

Fig. 13 Chute de tension ΔUc et profondeur δUc

Exemple :

Soit un doubleur de tension de Schenkel où Us = 10 kV, f=400Hz, R = 20MΩ,C1 =


16nF,C=8nF

Le courant continu de sortie vaut :

La profondeur d’ondulation :

La chute de tension :

La tension de sortie maximale :

La profondeur d'ondulation δUc et la Chute de tension ΔUc représentent respectivement le


1.56 % et le 0,78% de la tension de sortie Uc.

7.2.3 Couplages des redresseurs pour production des hautes


tensions continues- Montage à plusieurs étages

En pratique le montage à un étage n'est pas utilisé pour des tensions supérieures à
environ 300 kV. Au-delà les composants électriques deviennent très massifs. Afin d'atteindre
des tensions plus élevées sans devoir utiliser des composants dimensionnés pour de très
hautes tensions, on met en cascade plusieurs montages de Greinacher à un étage. Les
condensateurs d'un côté jouent le rôle d'élévateur de tension comme dans le montage de

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Villard, de l'autre des condensateurs de lissage permettent de lisser la tension. L'ensemble est
alimenté par une source de tension alternative.

La cascade, appelée cascade de Greinacher ou de Cockcroft-Walton, est donc


constituée par une pile de doubleurs de type Schenkel. La cascade consiste en un empilement
de n doubleurs de Schenkel (Fig. 14) . Si l’on se place dans le cas de la marche à vide, donc si
l’on néglige les chutes de tension et l'ondulation, la tension de sortie U vaut :

(V°) (6.16)

où n correspond au nombre d'étages du type Schenkel

Fig. 14 Cascade de Greinacher

La figure 15 , ci-dessous présente un schéma de montage d’une cascade de Greinacher à 3


étages . Le principe reste le même que pour le montage à un étage, chaque étage a pour
tension d'entrée la tension alternative de départ à laquelle vient s'ajouter une composante
continue égale à

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où n est le nombre d'étages le précédent.

Chaque étage, à l'exception du premier a la même tension à ses bornes, on peut donc utiliser
les mêmes composants électriques. On note cependant que le condensateur C'1 a une tension à
ses bornes de Vmax, tous les autres condensateurs ont une tension maximale de 2 Vmax.

Fig. 15 Cascade de Greinacher à 3 étages Tension dans un montage de Greinacher à 3 étages

Quand le montage alimente une charge, un courant I traverse le montage (fig. 16). Ce courant
réduit la tension de sortie du montage. En effet, les condensateurs vont se charger et se
décharger ce qui provoque une ondulation de la tension δV.

Fig,16 Schéma équivalent d'une cascade de Greinacher en charge: n nombre


d'étages du type Schenkel. Ici, n=3. ; par hypothèse Cg1=Cg2=Cg3=Cd1=Cd2=Cd3 =C

C (6.17)

Sur la capacité Cd2, on a :


C (6.18)
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Sur la capacité Cd1, on a :
C (6.19)

En généralisant pour n étages, la variation de charge totale δQ, sur l'ensemble des étages, dus
au courant IR par période, vaut :

C (6.20)

La profondeur d'ondulation de la tension de sortie δU vaut :

V (6.21)
La chute de tension totale ΔU correspond à la somme des chutes de tension sur les
condensateurs Cdi, soit :

V (6.22)

La tension de sortie de charge Uc vaut alors, dans le cas de la cascade de Greinacher chargée,

V (6.23)

Pour n ≥ 4, cette fonction est croissante puis décroissante. Elle atteint son maximum pour :

(6.23)

S'il n'est pas conseillé d'utiliser ce nombre d'étages optimum, car les variations de tensions
sont alors très importante, il est important de comprendre qu'il n'est pas possible d'augmenter
indéfiniment la tension en augmentant juste le nombre d'étages.
Les inductances parasites des capacités proches de la source de tension alternative provoque
également une ondulation de la tension de sortie, tout particulièrement quand le nombre
d'étages devient grand.

7.2.4 Multiplicateur de tension continue basé sur le principe du


générateur de choc en cascade de Marx.
Le schéma de la figure 17 présente un multiplicateur de tension continue basé sur le principe
du générateur de choc en cascade de Marx. Les n capacités sont branchées en parallèle et
chargées donc simultanément. Leur tension nominale est égale à V0. Au moment du
déclenchement des éclateurs les capacités sont connectées en série : la tension est donc égale à
la somme de leurs tensions respectives : nV0
Dans un premier temps, on charge en parallèle plusieurs condensateurs à une tension donnée
VC.

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Phase de charge du générateur de Marx

Dans un deuxième temps, on décharge en série tous les condensateurs par l'intermédiaire
d'éclateurs (notés spark switches sur le schéma)

Phase de décharge du générateur de Marx

Fig.17 Multiplicateur de tension

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