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FINANCIÈRE
Monnaie, Quasi-Monnaie et Agrégats monétaires
Novembre 2019
Table des matières
peuplent notre imaginaire. Ces pièces métalliques avec des inscriptions sur l’avers et le revers,
ainsi que ces bouts de papier rectangulaires contenant des images, des chiffres et des lettres
au recto et verso. Pourtant, ces objets réduisent la monnaie, à tort, à sa forme, à son comment.
Dans ces objets, c’est le paraitre de la monnaie que nous captons et nullement son être. En
disant que la monnaie est l’ensemble des pièces métalliques et des billets de banque mis en
circulation, nous attestons, au fait, de notre incapacité à saisir son essence et sa quintessence.
Quand nous y réfléchissons un peu plus, l’idée que nous nous faisons de la monnaie est
canalisée vers ses fonctions, qui vont de moyen de paiement à réserve de valeur, passant par
sa fonction de mesure de valeur. Ce faisant, le concept est défini à travers les fonctions qu’il
assure; nous définissons la chose par ce à quoi sert cette chose. Certes, la monnaie est ce
qu’elle est, mais n’apparait qu’à travers ce qu’elle fait. Il est donc légitime de dire que la
Cette approche fonctionnelle dans la définition des concepts est dominante en sciences
répartition des richesses, le marché est également défini en tant qu’espace de rencontre entre
l’offre et la demande, et même l’économie est définie comme étant l’allocation optimale des
ressources rares. Peu importe ce qu’est l’entreprise, peu importe si le marché est un espace
Il n’en demeure pas moins que l’approche fonctionnelle en sciences économiques fait écho au
courant essentialiste en philosophie. En effet, les philosophes qui s’interrogent sur la nature
de l’être se divisent en deux principales catégories. Le premier groupe, citons à titre d’exemple
Averroès, définissent l’être par son essence et sa raison d’être, ou le pourquoi de son être.
Le deuxième groupe, dont fait partie J-P. Sartre, vont au-delà de la question sur l’essence
et avancent que l’être est un existant qui soulève des interrogations quant à son existence en
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Si la définition fonctionnelle de la monnaie est assimilée à la philosophie essentialiste,
pouvons-nous, par analogie, lui opposer une approche existentialiste. Force est de constater
que la monnaie échappe à toute emprise intellectuelle, s’évade et cède la place à l’étonnement.
Elle est insaisissable telle une lueur et, de ce fait, nous admettons que nous ne pouvons guère
la cerner. Cependant, peut-on la définir telle qu’elle est, en elle-même et par elle-même ?
Qu’allons-nous trouver si nous tentons de penser que la monnaie se suffit à elle-même pour
être définie et qu’elle peut l’être sans faire recours à son essence ? Que va subsister après avoir
Nous nous trouvons donc confrontés à la même question, posée initialement dans les mêmes
termes et par la même expression, mais dont le sens et la finalité changent complétement.
Nous savons maintenant que pour savoir quelque chose, il y a plusieurs manières de le savoir.
Voici donc une initiation à l’épistémologie. Ce mot est certes intimidant, sauf qu’en termes
plus simples, il faut savoir comment savoir. Nous réalisons maintenant que le savoir de la
monnaie découle d’un point de vue, et que le fait monétaire est insaisissable ou, dans tout le
Le point de départ d’une telle réflexion peut être une autre question. Pourquoi, rationnels
que nous sommes, nous échangeons les biens économiques, rares et utiles, en contrepartie de
billets de banque et de pièces en métal qui, de loin, n’ont aucune valeur intrinsèque. Est-il
rationnel de le faire. La réponse est toutefois triviale, nous sommes rationnels et nous assumons
cet échange car nous savons que, par la suite, nous trouverons quelqu’un qui est prêt à
échanger les biens dont nous avons besoin en contrepartie de ces billets et pièces. Autrement
dit, nous acceptons la monnaie parce que nous avons la certitude que les autres l’acceptent et
continueront de l’accepter. Nous l’acceptons car nous sommes certains de pouvoir s’en
débarrasser à tout moment. En ce sens que la monnaie est dite liquide, elle s’écoule facilement
et n’engendre pas de couts de transactions importants. Ceci dit, nous pouvons interroger cette
2
Les membres d’un groupe social peuvent-ils ériger en monnaie liquide, un bien quelconque,
dont l’acceptabilité est consensuelle au sein du dit groupe. Ce faisant, chacun des membres
du groupe essayera de convaincre les autres que le bien qu’il détient constitue le bien qui
servirait le mieux comme monnaie, ce bien qu’il désire tant et qu’il détient est, à ses yeux, le
plus liquide. Au fait, ce bien n’est pas désiré car il a de la valeur, mais c’est parce qu’il est
désiré qu’il a de la valeur. Ainsi, en essayant d’imposer l’acceptabilité du bien dont on est
propriétaire, on essaie donc de le faire désirer par les autres. De ce fait, c’est un désir que l’on
essaie d’imposer, subtilement, aux autres et qu’on tente d’objectiver en une valeur.
Étant donné que chacun des membres du groupe fera de même, un rapport de violence
s’établirait au fur et à mesure que les négociations avancent. Ce rapport de violence ne peut
être atténué que par un consens autour d’un objet jugé convenable pour assurer le rôle de
monnaie. Les modalités de ce consensus diffèrent, sauf que la finalité en est la même. La valeur
d’échange attribuée à l’objet érigé en monnaie sera doublée d’une charge symbolique. L’objet-
est dématérialisé. Il est symbole d’une confiance mutuelle entre ses détenteurs, d’un consensus
au sein du groupe social qui partage un espace commun.1 Ainsi, un lien social de confiance se
manifeste à travers la monnaie, qui devient un sujet et qui cesse d’être un simple objet.
provient de l’incertitude quant à la soutenabilité de ce lien social. Est-ce que tous les membres
du groupe vont exprimer, inconstamment et de la même manière, leur lien d’appartenance via
la monnaie ? Aurons-nous des refus, des dénis, voire des rejets ? Chacun dirait : j’accepte la
monnaie en échange de mes biens car je fais confiance aux autres. Cette confiance est-elle
question ?
1
Les crypto-monnaies symbolisent un consensus au sein d’un groupe social, en l’occurrence les internautes,
partageant un espace commun, certes virtuel. Néanmoins, nous verrons ce qui manque à ces symboles pour
s’ériger en monnaie au sens économique.
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Cette méfiance envers la monnaie fragilise la monnaie en tant que lien social et un rapport
de force, certes tacite, réapparait. C’est la raison pour laquelle le groupe social devrait élire,
en tout cas choisir, une institution qui se chargerait de garantir la soutenabilité du lien social
que constitue la monnaie. Cette institution devrait le protéger, le faire respecter, voire
l’imposer. Il s’agit d’une institution souveraine qui étale son pouvoir sur l’ensemble territoire,
qui légifère et exécute. Ce faisant, le souverain fait ancrer la monnaie dans le lien social qui
Ainsi, chacun des membres du groupe social est obligé d’accepter la monnaie-symbole en
tant que moyen de paiement définitif et ultime. Son pouvoir libératoire est indiscutable et
garanti par la loi. Toutefois, le souverain ne peut imposer cette monnaie aux autres groupes
sociaux et qui opèrent en dehors du territoire sous souveraineté. La monnaie est un lien social
de confiance limité au territoire sous la souveraineté d’un État. Ainsi, la monnaie est un lien
la monnaie. Cette complémentarité entre la monnaie et la souveraineté peut même aller vers
politique de la monnaie sont toutes aussi importantes les unes que les autres. Nous déduisons
donc que la monnaie n’est pas un objet et qu’elle est une institution à plusieurs dimensions.
en tant que sujet exceptionnellement pluridisciplinaire. Pour l’adopter, il faut être minutieux,
dans cette optique institutionnelle nous mènerait dans des cieux philosophiques, vers des
Ceci dit, tout au long de ce cours, il ne s’agit guère d’exclure cette approche au profit d’une
approche fonctionnelle, non moins de favoriser l’une au détriment de l’autre. Il s’agit de mettre
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De la sorte, l’enseignement dispensé dans ce cours adopte une démarche conjuguant
méthodes holistes et individualistes et, in fine, mettre en lumière non seulement son aspect
fiduciaire).
la compréhension du fait monétaire et que la monnaie, dans ses diverses formes et à travers
En premier lieu, nous abordons le pourquoi de la monnaie, c’est-à-dire ses fonctions, pour
ensuite enchainer avec son comment, ou ses formes. Ceci avant de terminer avec les agrégats
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AXE I :
Les actifs monétaires
Dans une optique fonctionnelle, les actifs monétaires sont définis par leurs trois principales
fonctions, sachant qu’ils peuvent revêtir trois formes. Est considéré comme monnaie, tout actif
qui remplit, conjointement et simultanément, les trois fonctions suivantes : Mesure de valeur,
réserve de valeur et moyen de paiement. Sachant que souvent des symboles, parfois des actifs,
peuvent remplir exclusivement une seule des fonctions précitées mais peinent à être considérés
Or, il suffit d’imaginer un monde sans monnaie pour pouvoir mesurer de près le poids et
Dans un tel monde, la monnaie fait défaut et les agents économiques sont astreints à passer
pour l’acquérir, plusieurs conditions doivent être réunies. Supposons qu’un agent 𝐴 souhaite
acquérir le bien 𝑌 dont il a besoin. Pour ce faire, il est prêt à se démettre du bien 𝑋 qu’il
détient. Il est donc prêt à échanger X en contrepartie de Y. En premier lieu, l’agent 𝐴 devrait
détient le bien 𝑋, mais qui n’en a pas besoin et qui est prêt à l’échanger en contrepartie du
2
L’espace ici est compris au sens économique et non pas physique. Il peut donc s’agir d’un espace virtuel.
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Cette double coïncidence des besoins dans un champ spatiotemporel, constitue la première
condition pour la réalisation de cette opération de troc. Cette condition, quoique primordiale,
n’est pas la seule. Une entente entre l’agent A et B en termes de valeurs relatives est requise
et indispensable pour le dénouement du troc.3 En effet, la valeur relative du bien X par rapport
au bien Y telle que fixée par l’agent A, devrait être la même que celle fixée par l’agent B. Cet
accord sur les valeurs de chacun des deux biens n’est pas toujours aisé en l’absence d’un
système de prix communément reconnu et qui fait l’objet d’un consentement. Ainsi, une
négociation devrait être entreprise pour arriver au consentement. Au-delà de cette entente sur
les prix, les quantités échangées doivent également faire l’objet d’une entente mutuelle entre
les deux agents. Il se peut que l’agent 𝐴 désire une quantité du bien X qui soit différente de
la quantité que l’agent B peut ou veut échanger, et vice versa. Cette différence entre les
quantités désirées et les quantités échangées est d’autant plus contraignante lorsque les biens
en question ne sont pas divisibles ou lorsqu’ils sont difficilement stockables. Ainsi, ces
conditions, qui touchent à la fois les prix et les quantités doivent être réunies pour que les
deux agents puissent troquer leurs biens. A défaut de quoi, nulle transaction ne peut être
effectuée.
Ceci étant, la monnaie vient pour séparer cet échange relatif, contraignent surtout, qu’est le
troc en deux échanges absolus et donne lieu à deux transactions différentes. La monnaie
devient la contrepartie dans chacune des deux transactions et permet de contrecarrer les
limites du troc. Sous hypothèse que la monnaie est l’actif le plus liquide et qu’il est l’objet
commerciales devient la liquidité. Ainsi, la monnaie permet d’instaurer un marché pour chaque
bien économique et permet donc une organisation sectorielle de l’économie. Chaque bien
dispose de son propre marché sur lequel il peut être évalué et liquidé en monnaie.
3
Abstraction faite de la qualité des biens X et Y. Ces derniers ne font l’objet d’aucune différentiation verticale
et leur prix n’incorporent aucune prime de qualité.
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Étant donné que les conditions du troc sont contraignantes et difficiles à réunir, il est normal
de voir les ménages pencher vers l’autarcie en l’absence d’un système monétaire solide. Eu
égard à la faible probabilité de réunir les conditions du troc, l’agent économique, rationnel
qu’il est, développe une attitude de recul face à des échanges quasi-impossibles. Pour éviter le
troc, la seule et unique solution est d’essayer de produire tous les biens dont il a besoin. Ce
faisant, l’agent réparti sa dotation en temps sur la production de plusieurs biens et services,
et devient donc multitâche. Il cesse de se spécialiser dans la production du bien dont il détient
une économie d’échelle et entame une activité diversifiée. Il passe donc d’un système d’échange
à un système d’autarcie. Il développe un écosystème qui se suffit à lui-même et vit dans une
L’activité économique se réduit donc à une simple gestion du ménage puisque celui-ci devient
biens dont il a besoin. C’est normal donc de constater que le contexte des économies d’autarcie
Or, la spécialisation est la clé de voute de toute expansion économique et c’est à travers elle
qu’un pays, tout aussi bien qu’un simple agent, détienne un avantage comparatif ou absolu
vis-à-vis de ses pairs. La spécialisation et la division des taches constituent les facteurs clés de
succès de toute économie et les économies d’échelle et d’envergure qu’elles permettent sont
considérables.
En somme, la monnaie, en tant que palliatif aux limites du troc, permet donc la spécialisation
et, par voie de conséquence, la division de taches, l’économie d’échelle et, in fine, l’expansion
d’envisager une économie à grande échelle sans système de paiement sain et solide. La
production à grande échelle de céréales et leur mode de stockage décentralisé, ainsi que la
fonction de redistribution qu’en assurait des temples éparpillés sur le territoire de l’Égypte,
sont autant d’élément qui infirment l’hypothèse d’un système de troc à l’échelle d’un empire
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2. La monnaie en tant que mesure de valeur
Pour comprendre cette fonction assignée à la monnaie et mesurer son importance, il convient
de voir ce qu’il en serait si la monnaie fait défaut. En situation de troc, les agents économiques
se trouvent obligés d’attribuer une valeur à chaque bien économique pour qu’ils puissent faire
les comparaisons et les choix qui en découlent. Or, en l’absence d’une valeur de référence,
chaque bien ne peut être exprimé qu’en fonction des biens en contrepartie desquels il est
échangé. Supposons qu’il s’agisse d’un contexte de troc où circulent 5 biens économiques. Le
tableau ci-dessous illustre le système de valeur qui sera établi dans un tel contexte.
V W X Y Z
V 1 𝑉𝑦/𝑧 𝑉𝑦/𝑧 𝑉𝑦/𝑧 𝑉𝑍/𝑉
Comme le montre le tableau ci-dessus, chacun des 5 biens est exprimé en fonction des 4
autres biens. Ce faisant, le nombre total de prix obtenus s’élève à 20, tel que :
5 × (5 − 1) = 5 × 4 = 20
Ce total de valeurs est divisé par deux pour ne pas faire un double calcul des valeurs déjà
établies. Ainsi, le troc de 5 bien économiques nous offre un nombre total de prix qui s’élève à
10. En règle générale, une situation de troc avec 𝑛 biens économiques, affiche un nombre total
biens échangés en fonction d’un dénominateur commun. Avec 𝑛 biens économiques, nous
aurons 𝑛 prix, alors que les prix deviennent insaisissables dès que le nombre des biens échangés
va au-delà de 3 biens. Pour 𝑛 > 3, la monnaie est, de loin, avantageuse en termes de système
de valeurs.
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Ainsi, la monnaie, en tant que mesure de valeur, permet de réduire le nombre des prix. De
maximise son utilité, sous contrainte de sa dotation initiale, en termes de budget ou de temps.
Ainsi, la rationalité et l’optimum vont de pair. Cet optimum suppose que tout agent, en
l’occurrence un consommateur, est capable de choisir parmi des milliers de biens un panier
jugé optimal. Pour capter ceci, la théorie du consommateur suppose que l’agent économique
devrait arbitrer entre deux biens X et Y en vue d’en consommer une quantité optimale. Pour
ce faire, le consommateur ayant pour contrainte sa dotation initiale, devrait égaliser les utilités
Si cela est didactique, il n’en demeure pas moins que la pédagogie se fait au détriment de la
réalité. En effet, lorsqu’un consommateur choisit un panier optimal, il le choisit parmi des
milliers de biens et quand il décide de tirer une quantité de X, tous les autres biens sont
agrégés dans un bien composite. Ce dernier est réduit au bien Y pour des raisons didactiques
panier optimal que s’il a la faculté de faire des choix multilatéraux. Dans un système prix
relatifs, en l’occurrence le troc, l’agent économique est astreint à une chaine de comparaisons
bilatérales. En effet, dans un système de valeurs relatives, on ne peut procéder que par des
comparer et, par voie de conséquence, altère l’habilité de faire des choix délibérés et de prendre
C’est ainsi que la monnaie, en tant qu’équivalent général en fonction duquel tous les biens
sont exprimés et par lequel ils acquièrent leurs valeurs nominales, s’annonce comme un
palliatif à cette altération des facultés de comparaison. Du moment où tous les biens sont
uniformément libellés et que leurs valeurs sont exprimées dans la même unité de mesure, tout
un chacun de ces biens peut aisément faire l’objet d’une comparaison multilatérale.
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Ce faisant, l’agent économique se sent capable de choisir le panier optimal parmi des milliers
de propositions, tenant compte des prix absolus. En passant d’un système de prix relatif vers
un système de prix absolus, les agents économiques peuvent faire des comparaisons
Ainsi, le postulat de rationalité est intimement lié à l’usage de la monnaie en tant que mesure
elle n’en est nullement une condition suffisante et les comportements irrationnels observés de
nos jours en témoignent. En somme, la monnaie est une mesure de valeur qui, au-delà d’être
une unité de compte qui réduit la quantité des prix et améliore leur qualité, demeure une
est exprimée en unités monétaires, alors que la valeur réelle est exprimée en unités de biens
renvoie au concept, non moins important, de pouvoir d’achat qui constitue l’essence même de
l’inflation, du point de vue macroéconomique, est une hausse générale et durable des prix, elle
est par construction, une dégradation du pouvoir d’achat de la monnaie, en d’autres termes,
et services qu’il permet d’acquérir et du niveau général des prix, noté 𝑃𝑡0 , observé en 𝑡0 :
𝑉𝑁𝑀0 = 𝑄0 𝑃𝑡0
Par ailleurs, la valeur réelle, notée 𝑉𝑅 , de ce montant est égale à la quantité 𝑄0 des biens
et services qu’il permet d’acquérir. En termes de valeur nominale, la valeur réelle est donc :
𝑉𝑁𝑀0 𝑄0 𝑃𝑡0
𝑉𝑅𝑀0 = = = 𝑄0
𝑃𝑡0 𝑃𝑡0
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Cette valeur réelle constitue le pouvoir d’achat, en termes de biens et services, du montant
C’est ainsi que, dans un contexte macroéconomique marqué par l’inflation, c’est-à-dire une
hausse générale et durable des prix, la monnaie est uniquement réserve de valeur nominale et
Par ailleurs, la dynamique économique suppose que les agents économiques souhaitent
pouvoir lisser leur consommation dans le temps et répartir leurs dépenses sur plusieurs cycles.
temporel. Ceci implique donc qu’une bonne partie des revenus présents sera thésaurisée pour
Entre temps, l’agent économique se trouve détenteur d’une monnaie ayant une valeur donnée
et qui devient une épargne. La monnaie ainsi détenue cesse de remplir pleinement sa fonction
de moyen de paiement. C’est une toute autre fonction inhérente à la préservation du pouvoir
d’achat. En effet, cette monnaie épargnée, elle l’est pour permettre de faire face à des dépenses
futures et constitue, dans son essence, une réserve de valeur. La monnaie devient donc un
véhicule de l’épargne qui permet le report de la consommation au futur. Elle est détenue et
Cette fonction de réserve de valeur assignée à la monnaie est intimement liée à celle de
mesure de valeur. Tout au long du temps de sa détention, la monnaie, en tant que réserve de
valeur, devient un actif au sens économique. A chaque instant de ce temps, il s’agirait d’un
actif qui, mis à côté des autres actifs, constituent les éléments du patrimoine de l’agent
détenteur. La monnaie est donc un actif économique, vu qu’elle figure parmi les actifs qui
composent le patrimoine des agents économiques. Les actifs sont par essence des réserves de
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2. Les formes de la monnaie
Il s’agit d’étudier les formes à travers lesquelles la monnaie peut se manifester dans une
économie. En effet, la monnaie peut revêtir plusieurs formes et tend de plus en plus à se
métalliques, les billets de banques et les dépôts à vue chez les institutions financières. Les
deux premières formes, en métal et en papier, constituent la monnaie fiduciaire, alors que les
1. La monnaie métallique
Au Maroc, la mise en circulation des pièces métalliques et leur retrait de circulation sont
des décisions prises à l’issue des délibérations du conseil de la banque centrale, Bank Al-
Maghrib. Cette décision doit être approuvée par un décret du chef du gouvernement, sur
proposition du ministre de l’économie et des finances. Ce décret attribue aux pièces mises en
circulation un cours légal et un pouvoir libératoire, sachant que ce dernier demeure limité à
un plafond selon la valeur faciale de chaque pièce. Les pièces métalliques mises en circulation
au Maroc sont des pièces rondes et font partie de deux séries, comme le montre le tableau ci-
dessous.
10 Centimes 10 Centimes
10 Centimes 20 Centimes
20 Centimes ½ Dirham
1/2 Dirham 1 Dirham
1 Dirham 5 Dirhams
2 Dirhams 10 Dirhams
5 Dirhams
10 Dirhams
Tableau 2: Séries des pièces métalliques mis en circulation au Maroc
pièce. Elles sont dorées ou argentées, ou les deux avec une couleur pour le noyau et une autre
pour la bague.
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Les pièces mises en circulation sont fabriquées en Cuivre, Nickel ou Acier. L’émission de ces
pièces est un privilège donné à Bank Al-Maghrib, la banque centrale du Maroc, à travers son
10 DH
Autres 4% 2 DH
12% 5 DH
3%
7%
10 Cts
19%
1 DH
27%
20 Cts
16%
1/2 DH
12%
Figure 1: Structure des pièces métalliques mises en circulation au Maroc à fin 2017
à fin 2018. La ventilation de la circulation des pièces par valeur faciale montre que les plus
respectivement 27% et 19%. Le graphique ci-dessus montre la structure des pièces mises en
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2. La monnaie papier
Les billets de banque sont émis par la banque centrale et ont un cours légal et un pouvoir
leur pouvoir libératoire est illimité. Au Maroc, la mise en circulation des billets de banque et
leur retrait de circulation sont des décisions prises à l’issue des délibérations du conseil de
Bank Al-Maghrib. Cette décision doit être approuvée par un décret du chef du gouvernement,
sur proposition du ministre des finances. Ce décret précise les dimensions, les formats, les
couleurs et toute autre caractéristique des billets. Le cours légal et le pouvoir libératoire des
La série de billets émis en 2012 comporte quatre coupures dont les caractéristiques diffèrent
selon la valeur nominale. La thématique générale de ces billets s’inspire des réalisations
récentes qu’a connu le Royaume. Il s’agit de quatre coupures, de 20DH, 50DH, 100DH et
200DH. Tous ces billets contiennent des éléments de sécurité servant à dissuader leur
falsifications, tels que le fil de sécurité, l’impression en relief palpable par le toucher, le
filigrane, une encre à couleur changeante ainsi qu’un motif pour malvoyant, un motif de
repérage, la typographie du numéro de série du billet et un micro texte. En valeur, les billets
en circulation se sont établis à 229 milliards de dirhams fin 2017. Considérés en nombre, la
circulation des billets continue à refléter le privilège accordé aux billets de 200 DH, dont la
part relative s’élève à 50% en 2017. Le graphique ci-dessous reflète les parts relatives de chaque
200 DH
50%
100 DH
37%
Figure 2: Structure des billets en circulation au Maroc en 2017| Data: Bank Al-Maghrib
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3. La monnaie scripturale
La monnaie scripturale qui circule dans une économie est constituée par la somme des soldes
créditeurs des dépôts à vue, notés DAV, ouverts sur les livrets des banques.4 Un dépôt à vue
avec un solde nul ne peut en aucun cas être considéré comme de la monnaie scripturale et
tous les instruments de gestion qui lui sont associés cessent d’être des moyens de paiements.
Comme son nom l’indique, le dépôt à vue est un dépôt de monnaie fiduciaire dans un compte
courant qui peut faire l’objet de retrait à tout moment et sans aucune restriction. De même,
les dépôts à vue sont transférables d’un compte à l’autre, d’une personne à l’autre et d’un
espace à l’autre. Ces transferts sont possibles grâce aux instruments de gestion des DAV qui
permettent de faire circuler la monnaie entre plusieurs détenteurs. Les opérations réalisées
afférentes, en distinguant entre la date d’opération et la date de valeur. Au Maroc, les moyens
de paiement scripturaux sont régis par le Code de Commerce, ainsi que la convention de
A la tête des moyens de gestion de la monnaie scripturale, nous avons le virement qui se
définit comme un ordre par lequel un déposant ordonne à sa banque de débiter son compte et
un montant déterminé et donne lieu à des flux monétaires en contrepartie de flux réels ou
permanent. Le virement ponctuel est un ordre de virement à exécuter par le banquier une
seule fois, alors que le virement permanent est un ordre à exécuter périodiquement et de façon
répétitive. Régler une transaction, se libérer d’une dette, payer ses factures, sont autant
d’opération qui nécessite un virement ponctuel. Par contre, le paiement régulier et échelonné
d’un montant donné au même bénéficiaire devrait se faire via un virement permanent. Ce
dernier peut s’avérer un moyen efficace dans le paiement des salaires, lorsque l’employeur
choisit de transiter par sa banque, ou dans le paiement à l’échéance des traites d’une dette.
4
En plus de la TGR et Bank Al-Maghrib.
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Par ailleurs, le virement peut être un virement interne, au sein de la même banque, ou un
virement externe entre deux banques différentes. Étant donné qu’une banque est organisée en
un siège social et d’un réseau de succursales, le virement interne peut donc s’effectuer au sein
de la même succursale d’une banque commerciale, ou bien entre deux succursales différentes
de même banque. Dans le scénario d’un virement interne au sein de la même succursale, le
compte du donneur d’ordre et le compte bénéficiaire sont ouverts sur les livrets comptables
de la même agence. Ainsi, le chargé de compte qui reçoit un tel ordre de virement et qui a
accès aux deux comptes en question, peut l’exécuter par un simple jeu d’écriture en débitant
scénario consiste à recevoir un ordre de virement interne vers un compte ouvert dans une
autre agence de la banque. Dans ce cas de figure, le chargé de compte se trouve incapable de
créditer le compte du bénéficiaire auquel il n’a pas accès, sachant qu’il peut uniquement
débiter le compte du donneur d’ordre. Dans ce cas de figure, le compte de liaison entre les
Le virement externe quant à lui consiste en un transfert de fonds entre deux agences de deux
banques différentes. L’exécution de l’ordre nécessite une montée d’information qui s’étend au-
delà des comptes de liaison siège-agence et qui nécessite un règlement interbancaire. Pour ce
faire, toutes les banques commerciales sont tenues d’avoir un compte central de règlement
ouvert sur les livrets de la banque des banques, la banque centrale. Ce compte de règlement
devrait être alimenté par des fonds qui servent de réserves bancaires et qui permettent, entre
Le chèque est un document écrit par lequel un tireur ordonne au tiré de payer un bénéficiaire.
Le tireur du chèque n’est autre que le déposant, alors que le tiré demeure sa banque. Le
bénéficiaire du chèque peut être le tireur lui-même, comme il peut être une tierce personne,
nommée ou anonyme dans le cas d’un chèque au porteur. Par analogie avec le virement, il
s’agit donc d’un ordre écrit par lequel le tireur ordonne à sa banque de débiter son compte
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A noter que le chèque doit respecter des conditions de forme et des conditions de fonds.
Sachant que la condition primordiale n’est autre que l’existence de la provision, c’est-à-dire
La carte bancaire est aussi un moyen de gestion de la monnaie scripturale, mise à côté du
avec une puce et une piste à bande magnétique contenant des renseignements sur son détenteur
et sur le compte qui sert de support. Une carte peut être un moyen de paiement scriptural ou
un moyen de retrait de la monnaie fiduciaire. Pour qu’elle puisse être un moyen de retrait, la
carte doit être utilisée via un Guichet Automatique Bancaire, noté GAB.
GAB
1%
Figure 3: Structure des transactions par cartes bancaires au Maroc | Data : Bank Al-Maghrib
Durant l’année 2018, un encours de 15 Millions de cartes bancaires ont permis de réaliser
des transactions qui se sont élevées à 366,7 Millions d’opérations, effectuées sur l’ensemble du
territoire du Maroc. Le graphique ci-dessus montre clairement que les retraits de monnaie
fiduciaire auprès des GAB dominent l’ensemble des opérations effectuées par cartes bancaires
au Maroc durant l’année 2018, avec une part relative qui s’élève à 81 %. Les paiements de
proximité à travers les Terminaux de Paiement Électroniques, notés TPE, demeurent en tête
des paiements scripturaux par cartes, suivis par les paiements en ligne (E-Com/E-Gov), avec
une part relativement négligeable pour les paiements à distance via les GAB.
Somme toute, les cartes bancaires détenues et utilisées au Maroc sont de prime abord des
scripturaux.
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AXE II :
Cadre analytique et structure du taux d’intérêt
L’objectif de cet axe consiste à présenter le cadre théorique de la structure du taux d’intérêt.
Pour ce faire, il est question de mener une démonstration de la formule du taux d’intérêt
nominal, afin d’en déduire sa structure par risque et par terme. Ayant une finalité
rendement du capital qui affectent, sans nul doute, le taux d’intérêt réel. Ce dernier est réduit,
dans ce document, à une prime de risque inversement liée à la probabilité de défaut. Par
pour déduire la structure par risque et, ensuite, dans le cadre dynamique en vue de présenter
Pour que la monnaie puisse être réserve de valeur réelle, dans un contexte d’inflation, elle
devrait faire l’objet d’un investissement. Ce dernier consiste à échanger un actif monétaire en
contrepartie d’un autre type d’actif. Ce faisant, il peut s’agir d’un investissement réel, en cas
d’acquisition d’un actif réel, comme il peut s’agir d’un investissement financier lors de
l’acquisition d’un actif financier. Dans le cas d’un investissement financier, on acquiert actif
Dès lors qu’un prêteur offre un crédit à un emprunteur, en temps 𝑡0 , il détient un actif
financier représentatif d’un droit de créance sur cet emprunteur. Dans ce cas, un créditeur fait
face à un débiteur. En lui offrant ce crédit, il croit en lui, il se fie à lui, il lui fait confiance et
il lui confie sa monnaie car il le juge comme fiable, comme crédible. En lui prêtant, il croit en
19
La croyance du prêteur se matérialise par une créance5 et la crédibilité de l’emprunteur se
débiteur et dure jusqu’à l’échéance, date à laquelle le créditeur espère récupérer sa monnaie.
libérer de sa dette. Pour ce faire, il devrait s’acquitter d’un montant de monnaie en guise de
Or, l’environnement au futur est incertain. Des évènements aléatoires de nature à empêcher
le dit remboursement peuvent survenir à tout moment. Pour nuancer cette incertitude, tout
ce que peut faire le créancier est d’identifier les éventualités futures et d’estimer leurs
probabilités de survenance. Anticiper et prévoir, puis espérer, c’est tout ce que le croyant peut
En supposant que cette incertitude est mesurable, le créancier fera face à une situation
risquée, marquée par un risque de perte par rapport à un gain incertain. Si bien que le prêteur
peut affecter, de façon objective ou de façon subjective, des probabilités d’occurrence aux
divers états possibles de la nature. Ces probabilités, notées 𝑝, sont des mesures numériques
défaut de paiement, avec une probabilité 𝑝𝑁𝑅 . En cas de remboursement total, le créancier
récupère un montant 𝑀1 . Un défaut de paiement mène à une perte sèche qui s’élève
au montant prêté car le débiteur ne peut rien rembourser. Le remboursement est donc une
5
Les termes « créance » et « crédit » ont tous les deux la même étymologie, à savoir le terme latin Credo qui veut dire croyance.
20
Ainsi, les probabilités des états de natures possibles sont donc :
𝑝𝑅 = 𝑝 (𝑅𝑒𝑚𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡)
{
𝑝𝑁𝑅 = 𝑝(𝑁𝑜𝑛 𝑅𝑒𝑚𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡)
Si 𝑝𝑅 est proche de 0, il n’ y a presque aucune chance de récupérer le montant prêté. Par
contre, si 𝑝𝑅 tend vers 1, il est très vraisemblable que le remboursement se fasse sans difficulté
significative. Étant donné que les deux probabilités sont mutuellement exclusives et que le
Force est de constater que le remboursement est donc une variable aléatoire discrète qui
qu’il peut espérer en utilisant l’espérance mathématique qui n’est autre que la moyenne de
cette variable aléatoire. Chacune des valeurs que peut prendre la variable aléatoire est
multipliée par la probabilité qui lui correspond, la somme de ces produits fournit la mesure
L’espérance est une moyenne pondérée par les probabilités des valeurs possibles que peut
prendre le remboursement à l’échéance. Étant donné que deux états de nature seulement sont
à prévoir, remboursement ou non remboursement, 𝑖 est réduit à deux. Ainsi, l’espérance peut
remboursement espéré par le créancier devrait satisfaire une condition indispensable pour
conclure le contrat de crédit. N’oublions pas que la raison d’être et l’essence même de ce
Par ailleurs, le remboursement exigé par le créancier devrait lui permettre d’acheter, en 𝑡1 ,
21
Quoiqu’il en soit, la valeur réelle de la monnaie prêtée doit rester intacte, sinon augmenter,
car, le pouvoir d’achat qu’aspire le créancier à récupérer devrait être supérieur ou égal au
pouvoir d’achat concédé. En d’autres termes, le prêteur aspire à récupérer non pas ce qu’il a
prêté, mais ce qu’on peut acheter avec ce qu’il a prêté. Autrement dit, il devrait prêter et
récupérer le même pouvoir d’achat, abstraction faite de la valeur nominale. Ainsi, la quantité
de biens et de services qui peut être acquise avec le remboursement exigé, et qui s’élève à 𝑄1 ,
contrat du crédit. cette condition indique que la quantité de biens et services qui peut être
acquise avec la monnaie prêtée devrait être supérieure ou égale à la quantité de biens et
permet d’acquérir une quantité de biens 𝑄1 supérieure ou égale à la quantité que pouvait
rendement réel peut être exprimé en un taux de rendement, noté 𝑟, tel que :
Δ𝑄
𝑟=
𝑄0
Le remboursement espéré devrait donc permettre d’acheter une quantité de biens et services
𝑄1 . Toutefois, les temps changent et le niveau général des prix change. Les prix vont passer
𝑎 𝑃1 𝑎 − 𝑃0
𝑖𝑛𝑓 =
𝑃0
22
Le remboursement espéré devrait donc permettre d’acheter la quantité de biens et services
𝑄1 au prix 𝑃1 𝑎 prévalant en temps 𝑡1 . Ceci dit, compte tenu du niveau anticipé des prix, 𝑃1 𝑎 ,
la valeur nominale du remboursement exigé en 𝑡1 devrait donc être égale à la valeur réelle
exigée, multipliée par le nouveau niveau des prix. En termes plus simples, le remboursement
1 𝑃
𝑀1 = 𝑄0 (1 + 𝑟) 𝑃1 𝑎 0
𝑝𝑅 𝑃0
En substituant 𝑀0 à sa formule 𝑄0 𝑃0 , nous aurons :
1 𝑃 𝑎
𝑀1 = 𝑀0 (1 + 𝑟) 1
𝑝𝑅 𝑃0
23
En supposant 𝜃 comme suit:
1
𝜃= −1
𝑝𝑅
L’équation devient :
𝑀1 = 𝑀0 (1 + 𝑟) (1 + 𝑖𝑛𝑓 𝑎 ) (1 + 𝜃)
devient:
𝑀0 + 𝑀1 − 𝑀0
= (1 + 𝑟)(1 + 𝑖𝑛𝑓 𝑎 ) (1 + 𝜃)
𝑀0
Qui peut être réécrite comme suit :
𝑀 − 𝑀0
1+( 1 ) = (1 + 𝑟) (1 + 𝑖𝑛𝑓 𝑎 ) (1 + 𝜃)
𝑀0
La différence 𝑀1 − 𝑀0 capte l’écart entre le montant prêtée et le montant remboursé, ou
de combien la monnaie a augmenté suite à cet investissement. Il s’agit là des intérêts de cette
créance : 𝑀1 − 𝑀0 .
Quand ces intérêts sont rapportés au montant initialement prêté, il sera exprimé en
pourcentage de l’investissement initial. On obtient dès lors le taux d’intérêt 𝑖 d’un actif
d’intérêt nominal.
le créancier est dans la certitude d’être remboursé. Dans ce cas de figure, le terme 𝜃 est nul :
1
𝜃= −1=1−1=0
𝑝𝑅
24
Ainsi, dans un contexte de certitude, un créancier devrait exiger un taux réel, augmenté du
la monnaie, il devrait récupérer le même pouvoir d’achat. Ainsi, la monnaie qu’il récupère
devrait être majorée d’un taux qui tient compte du taux d’inflation. Le taux d’intérêt est donc
inter-temporel de la même valeur réelle de la monnaie, compte tenu des changements des prix.
Avec un 𝜃 positif, le créancier exige un taux d’intérêt qui devrait être supérieur au taux
d’inflation :
(1 + 𝑖 ) > (1 + 𝑖𝑛𝑓 𝑎 )
Ce faisant, le terme 𝜃 devient un revenu supplémentaire pour le créancier, mis à part la
de non remboursement, autrement dit le risque du défaut de paiement. Plus ce risque est élevé
chez un emprunteur potentiel, plus la rémunération exigée pour conclure un contrat de prêt
est élevée.
Il faut motiver un agent économique pour qu’il puisse se séparer de son actif monétaire et
faire, le dédommager. Il faut l’inviter à placer sa monnaie avec un gain futur plus élevé par
25
Il convient d’annuler toute possibilité d’arbitrage qui s’offre à lui. Il faut l’encourager à
supplémentaire pour la prise de risque. Le taux d’intérêt est donc une fonction de deux
variables, le taux d’inflation 𝑖𝑛𝑓 𝑎 et une prime de risque 𝜃 qui rémunère la confiance. Ainsi,
le terme 𝜃 est une prime de risque qui constitue la deuxième composante du taux d’intérêt,
L’épargnant, qui dispose d’un actif monétaire et qui souhaite lui substituer un actif financier,
se trouve face à une offre différente de celle de la section précédente. Un emprunteur propose
de lui confier sa monnaie en contrepartie d’un actif financier. Ce dernier serait un actif
financier représentatif d’un droit de créance. Il s’agit du même emprunteur que la section
précédente, avec les mêmes caractéristiques et les mêmes, en l’occurrence le même risque de
défaut. Sauf que, cette fois-ci, il s’agit d’un emprunt dont la date d’échéance est un peu plus
éloignée. L’emprunteur demande à ce qu’on lui prête pour longtemps et la durée de l’actif
Comparé à l’actif financier de la section précédente, celui-ci est un actif de longue durée,
celle-ci étant le temps qui s’écoule entre deux dates, la date d’émission et la date de maturité.
Pour simplifier, nous supposons que le temps, qui est une succession infinie d’instants,
autrement dit une variable quantitative continue, pout être convertie en une variable
inférieure de la classe, les bornes dans ce cas étant des dates précises. La somme des amplitudes
26
Nous supposons que la date de la conclusion du contrat de prêt est la date 0, dite date
initiale, et la date d’échéance est la date 2. Le temps qui s’écoule entre ces deux dates est un
temps continu qui peut être divisé en deux périodes successives, la première allant de la date
0 à la date 1 et la deuxième allant de la date 1 à la date 2. Nous supposons que la date 1 est
terme, noté terme 1, et la deuxième mi-temps, allant de la date 1 à la date 2 est le deuxième
terme, noté terme 2. La durée totale entre la date initiale et la date finale et la somme des
deux termes, notée 2 termes. Le schéma ci-dessous reprend cette succession des termes du
temps.
Ainsi, nous constatons que l’emprunt dont il est question est un emprunt de long terme, 2
termes, relativement à l’emprunt de la section précédente qui est un emprunt de court terme,
1 terme. A la date 0, date d’émission de cet actif financier ayant une maturité à deux termes,
c’est à dire la date 2 comme date d’échéance, l’épargnant souhaitant le détenir devrait prêter
un montant de monnaie 𝑀0 qu’il pourrait récupérer à la date 2, après deux termes. Entre
temps, il détiendra cet actif représentatif d’un droit de créance sur l’emprunteur.
La rémunération de cet actif est un taux d’intérêt de 2 termes, noté 𝑖2𝑡 , qui sera calculé à
chaque période. Le schéma suivant reproduit le processus de rémunération tout au long des
𝑖"# 𝑖"#
0 1 2
2
termes
𝑀% 𝑀"
A la fin de la première période, l’investisseur verra son capital s’accroitre des intérêts calculés
A la fin de la deuxième période, l’investisseur aura des intérêts sur le capital et des intérêts
27
Afin d’expliciter la nature de chaque rémunération, ce montant peut être réécrit comme
suit :
𝑀0 2 𝑀0 𝑖2𝑡 𝑀0 𝑖2𝑡 𝑖2𝑡
𝑀2 = + +
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝐼𝑛𝑡é𝑟ê𝑡𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝐼𝑛𝑡é𝑟ê𝑡𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑡é𝑟ê𝑡𝑠
Le capital sera doublement rémunéré, en plus des intérêts qui seront également rémunérés.
Une petite manipulation algébrique permet de réécrire le remboursement de la fin des termes
comme suit :
𝑀2 = 𝑀0 (1 + 𝑖2𝑡 )2
Du point de vue liquidité, l’inconvénient de cet investissement est que le créancier doit se
patienter deux termes pour qu’il puisse toucher le montant 𝑀2 en tant qu’actif monétaire. Il
est astreint à conserver cet actif financier jusqu’à sa maturité pour pouvoir jouir de la liquidité.
financier est forcément moins liquide qu’un actif monétaire, ce dernier étant lui-même la
liquidité. L’inconvénient, donc, de cet investissement financier est qu’il demeure illiquide
jusqu’à sa maturité.
L’actif financier n’est guère un moyen de paiement et sa détention prive de tout acte de
une privation qui, dans ce cas de figure, durera relativement longtemps. Face à cette
proposition, l’investisseur se met à spéculer. Face à ce qui est bel et bien là, l’investisseur
pense à ce qui serait là. Il essaie d’imaginer ce qu’il en serait s’il choisit une voie alternative
simplement faire un premier investissement d’une durée de 1 terme, au bout duquel il peut
récupérer son capital et les intérêts versés là-dessus. Ces intérêts seront calculés sur la base
du taux d’intérêt de 1 terme, prédéterminé à la date 0, noté 𝑖1𝑡 . Ensuite, à la date 1, il peut,
selon son choix, refaire le même investissement pour une deuxième fois. Dans ce cas, il s’agirait
28
A la fin de la première période, il verra son capital augmenter des intérêts calculés sur la
base du taux d’intérêt 𝑖1𝑡 . Le schéma ci-dessous reproduit cet investissement tel qu’il est
montant 𝑀2𝑎 .
sur ce capital. Ainsi, le montant 𝑀2𝑎 anticipé à la fin de la deuxième période s’élèverait à :
𝑎2
𝑀2𝑎 = 𝑀1 + 𝑀1 𝑖1𝑡0
Le remboursement anticipé à l a fin des deux termes peut être réécrit comme suit :
𝑎2
𝑀2𝑎 = 𝑀0 (1 + 𝑖1𝑡 )(1 + 𝑖1𝑡0 )
Ceci dit, face à l’incertitude sur les taux qui vont prévaloir à la deuxième période,
l’investisseur spécule. Toutefois, il peut prévoir, calculer des probabilités à l’aide de l’outil
statistique. Il peut le faire lui-même ou en faisant recours à des spécialistes. Il doit chercher
Ces prévisions peuvent être captées par un paramètre simple, l’espérance qui n’est autre
𝑎2
qu’une moyenne des valeurs pondérée par leurs probabilités 𝐸(𝑖1𝑡0 ). Le taux futur anticipé,
29
En supposant que l’écart, noté 𝑒𝑎, entre le taux futur anticipé et sa valeur probable, le taux
Cela veut dire que l’investisseur sait qu’il peut faire des erreurs des anticipations et sait que
le taux futur qu’il anticipe peut différer de ses valeurs probables. Ainsi, l’écart 𝑒𝑎 capte les
erreurs d’anticipations auquel peut induire la spéculation au temps présent. Ceci étant,
cet investissement. La décision de faire cet investissement implique donc un cout d’opportunité
investissement alternatif aux mêmes conditions. Autrement dit, cet investissement doit être
au niveau ses attentes et assurer le gain spéculé. En supposant que les intérêts sur les intérêts
tendent vers 0, et en remplaçant le taux futur anticipé par sa formule, une petite manipulation
paramètre 𝑒𝑎
2
. Ce dernier capte un surplus, une prime exigée par l’investisseur pour compenser
une éventuelle erreur d’anticipation qui peut se manifester à terme. Ainsi, le taux d’intérêt
de long terme est égal à la moyenne des taux d’intérêt de court terme qui vont prévaloir au
En somme, les taux d’intérêt doivent être lu à la lumière des deux theories, prises
30
AXE III :
Les actifs financiers quasi-monétaires
Si c’est facile de déterminer la monnaie au sens strict, il est par contre difficile de délimiter
le périmètre de la monnaie au sens large et de tracer une frontière entre les actifs monétaires
et les actifs financiers. Ceci est dû au développement des marchés financiers et à l’innovation
Aujourd’hui, des actifs de mobilisation de l’épargne peuvent être considérés comme des actifs
liquidité, dans un délai relativement court, sans risque de perte en capital et sans prélèvement
sur la liquidité des autres détenteurs de la monnaie. Ces actifs sont exclusivement émis et
gérés par les institutions de dépôt et constitue une quasi-monnaie. A cet effet, il convient de
tracer une frontière entre les actifs financiers quasi-monétaires, ceux qui remplissent les trois
Monnaie au
sens large
Monnaie au Quasi-
sens strict Monnaie
Actifs
Monnaie Monnaie financiers
fiduciaire scripturale quasi-
monétaires
Comme le montre la figure ci-dessus, la monnaie au sens large est constituée de la monnaie
au sens strict et de la quasi-monnaie. Dans cet axe, il est donc question d’aborder les actifs
financiers quasi-monétaires.
31
1. Les dépôts sur livret
Le dépôt sur livret, noté 𝐷𝐿, est un dépôt à vue rémunéré, en ce sens qu’il peut faire l’objet,
à tout moment et sans obligation de préavis, de retrait ou de versement. Du fait qu’il peut
être alimenté incessamment par des versements, le dépôt sur livret offre à son détenteur la
sur livret n’est pas une monnaie scripturale et ne peut nullement faire l’objet d’instruments
Les banques commerciales peuvent ouvrir, exclusivement aux personnes physiques, des
dépôts sur carnets libellés en dirhams. A cet effet, une personne physique ne peut avoir plus
d’un dépôt sur livret ouvert sur livret d’une banque commerciale et devrait, au moment de
l’ouverture du compte, attester par écrit qu’elle n’en dispose pas auprès d’une autre banque
commerciale. En outre, le dépôt sur livret doit afficher un solde créditeur inférieur ou égal à
retrait. Quant aux autres conditions de fonctionnement du dépôt sur livret, elle sont fixées et
explicitées dans la convention du compte, dont une copie est remise au déposant.
Par ailleurs, un dépôt sur livret peut être crédité par des versements de monnaie fiduciaire
ou par des ordres de virements qui émanent du dépôt à vue, ou par le règlement des intérêts
créditeurs calculés. De même, le dépôt sur livret peut être débité par une opération de retrait
de monnaie fiduciaire ou par un virement vers le dépôt à vue du détenteur. Dans ce sillage, il
convient de souligner que les opérations de versement et de retrait effectués sur un dépôt sur
livret sont comptabilisés par la banque à des dates, dite dates de valeur, qui diffèrent des
dates d’opération. En effet, la date de valeur de toute opération effectuée sur un dépôt sur
livret ne peut être que le premier jour de chaque quinzaine. Sachant que les opérations de
versement effectuées lors d’une quinzaine sont comptabilisées au premier jour de la quinzaine
suivante, alors que les opérations de retrait sont comptabilisées au premier jour de la même
quinzaine.
32
Ceci étant, la gestion optimale du dépôt sur livret suppose la prise en compte des dates de
S’agissant de la rémunération des dépôts sur livret, elle se fait en fonction d’un taux d’intérêt
annuel, noté 𝑖𝐷𝐿 , qui varie chaque semestre conformément à la réglementation en la matière.
En effet, ce taux est régi par un plancher égal à la moyenne semestrielle des taux d’intérêt
des bons du Trésor à terme de 1 an, émis par l’administration centrale au cours du semestre
qui précède le semestre en question. Cette moyenne semestrielle est minorée d’une prime
estimée à 0,50 points de pourcentage. Ce faisant, les intérêts créditeurs sont calculés par
rapport à la valeur finale du solde du dépôt sur livret et sont capitalisés à la fin de chaque
trimestre. De ce fait, le taux d’intérêt annuel, servant de base au calcul des intérêts, doit être
Il peut s’agir d’un dépôt sur livret ayant fait l’objet de versement, sans aucun retrait durant
quinzaines. Il peut s’agir également d’un dépôt sur livret ayant fait l’objet deux opérations
successives, de versement et de retrait, durant le même trimestre. Dans ce cas, la valeur finale
les intérêts sont capitalisés chaque fin de trimestre et sont calculés sur la base d’un taux qui
Exemple : Le premier versement de 1000DH au compte sur livret est effectué le 7 Juillet 2019.
33
2. Les dépôts à terme
Le dépôt à terme, noté 𝐷𝐴𝑇 , est un engagement à bloquer, auprès d’une banque ou auprès
demander son déblocage qu’à sa maturité. L’ouverture d’un compte à terme doit faire l’objet
convention doit comporter les clauses minimales du contrat de dépôt à terme,6 et préciser le
clôture et le taux d’intérêt créditeur y afférent. Sachant que la durée effective du blocage ne
doit en aucun cas être inférieure à un mois et que chaque opération de dépôt à terme doit
faire l’objet d’un compte distinct. En outre, chaque compte à terme, ouvert sur les livrets
d’une banque au nom de son client, est associé à un numéro et son ouverture est subordonnée
à la détention d’un dépôt à vue ouvert sur les livrets de la même banque. Ce dépôt à vue
Quant à sa rémunération, le dépôt à terme est rémunéré selon un taux d’intérêt créditeur,
noté 𝑖𝐷𝐴𝑇 , librement établi par les banques commerciales. Sachant que le taux créditeur des
𝐷𝐴𝑇 à 12 mois est supérieur au taux créditeur des 𝐷𝐴𝑇 à 6 mois, conformément à la structure
par terme du taux d’intérêt. Les intérêts ainsi calculés sont servis aux déposants au terme du
A noter qu’aucun retrait de fonds d’un compte à terme ne peut être autorisé avant
l’échéance. Toutefois, le déposant qui éprouve un besoin de liquidité et dont les fonds sont
devrait pas dépasser le montant bloqué. Ce faisant, il peut bénéficier d’une avance en compte
6
Conformément à la circulaire de Bank Al-Maghrib, fixant les conditions d’ouverture, de fonctionnement et
de clôture d’un compte à terme par les banques.
34
Les avances sur dépôts à terme, notées 𝐿𝐴𝐷 , impliquent des intérêts débiteurs calculés sur
la base d’un taux débiteur, noté 𝑖𝐿𝐴𝐷 , qui est égal au taux créditeur appliqué au dépôt à terme
Le remboursement de ce prêt peut se faire avant l’échéance du dépôt à terme, par débit du
afférents du montant final du dépôt à terme. Dans les deux scénarios, aucune opération de
débit n’est enregistrée sur le compte à terme faisant l’objet de l’avance, car toute avance est
comptabilisée dans un compte distinct. De ce fait, la valeur finale d’un dépôt à terme, ayant
Avec 𝑑𝐷𝐴𝑇 , la durée relative du dépôt à terme, en nombre de jours, et 𝑑𝐿 , la durée relative
l’avance sur dépôt, en nombre de jours. En exprimant les durées relatives en nombres de jours
par rapport au total des jours de l’année, et en remplaçant le taux débiteur par sa formule :
𝑛𝑗 𝑛𝑗
𝑉𝐹𝐷𝐴𝑇 = 𝐷𝐴𝑇 (1 + 𝑖𝐷𝐴𝑇 ) − 𝐿𝐷𝐴𝑇 (1 + (𝑖𝐷𝐴𝑇 + 0,02) )
365 365
Le dépôt à terme est donc un actif financier représentatif d’un droit de créance sur la
banque dépositaire. Toutefois, il s’agit d’un droit de créance que l’on peut transformer en
liquidité à tout moment via des avances sur dépôt. Ainsi, le dépôt à terme est convertible en
Exemple : Un DAT de 6 mois, constitué le 1 Juillet 2019 par virement de 1000DH, a fait l’objet le 14
Novembre d’une avance qui s’élève à 900DH. Sachant que les intérêts sont calculés selon le taux en
vigueur à la date initiale du DAT (2,87%), la valeur finale au 31 Décembre 2019 s’élève à 108,81 DH.
La valeur nominale du dépôt à terme demeure inchangée, en dépit d’une perte relativement
faible en intérêts. Sa transformation en monnaie se fait auprès la banque dépositaire qui crédite
le dépôt à vue du détenteur de compte. De ce fait, le jeu d’écriture via lequel s’exécute cette
opération de crédit, n’implique aucun flux monétaire avec un autre agent économique privé
35
3. Les bons de caisse
Le bon de caisse, noté 𝐵𝐶, est un papier représentatif d’un droit de créance sur la banque
émettrice, auquel peut souscrire toute personne désirant faire un investissement financier de
son épargne. Il s’agit donc d’un dépôt à terme, matérialisé par un bon obligatoirement détaché
d’un carnet à souches. Le bon de caisse et la souche du carnet dont il est détaché doivent
- La date de souscription ;
- La date d’échéance.
Le bon de caisse peut servir en tant que moyen de règlement inter-entreprises, comme il
peut servir de moyen de gestion de trésorerie pour les grandes entreprises réalisant
occasionnellement des excédents. Émis qu’en dirhams et nominatif, le bon de caisse est d’une
La rémunération des bons de caisse est libre et les intérêts servis sur les bons dont la durée
Alors que le remboursement anticipé des bons de caisse n’est pas autorisé, les détenteurs
peuvent bénéficier d’avances en compte garanties par ces bons. Ces avances supportent des
intérêts débiteurs décomptés sur la base du taux d’intérêt créditeur appliqué au bon
Les bons de caisse son rémunérés au même taux créditeur que les 𝐷𝐴𝑇 , lequel taux varie
créditeur des 𝐵𝐶 à moyen terme est plus élevé que le taux créditeur des 𝐵𝐶 à court terme.
36
4. Les certificats de dépôt à durée résiduelle ≤ 𝟐 𝒂𝒏𝒔
Un certificat de dépôt, noté 𝐶𝐷, est un actif financier émis par une banque commerciale,
générateur d’intérêts et représentatif d’un droit de créance sur son émetteur. Il s’agit d’un
titre de créance émis sur le marché primaire et négociable sur le marché secondaire. Ainsi, il
est émis à une valeur nominale unitaire de 100000 DH, et peut être revendu à une valeur de
marché négociée sur le marché secondaire. La maturité d’un certificat de dépôt est
Les certificats de dépôt sont anonymes, stipulés au porteur, et inscrits en compte tenu par
les banques. Dans ce sillage, la cession et la transmission des certificat de dépôt se font par
détenteur. Ces comptes doivent comporter tous les éléments d’identification de son titulaire.
Toutes les opérations effectuées sur ordre du titulaire du compte doivent être enregistrées
selon leur ordre chronologique et doivent lieu à un avis adressé au dit titulaire. Un relevé
retraçant toutes ces opérations est adressé par les banques aux détenteurs du compte de titres.
A noter que Bank Al-Maghrib et les banques commerciales sont les seules à pouvoir tenir des
Les intérêts calculés sur les certificats de dépôt sont payables annuellement, à la date
anniversaire du titre et à l’échéance pour une durée résiduelle inférieure à un an. La révision
Ceci dit, les certificat de dépôt, étant émis sur le marché primaire et négociables sur le
marché secondaire, font partie des titres de créances négociables, notés TCN. La valeur de
marché d’un certificat de dépôt est déterminée en fonction du taux d’actualisation servant de
base au calcul sur le marché secondaire. Ce taux d’actualisation dépend du taux de rendement
exigé, tenant compte du cout d’opportunité auquel se heurte l’acheteur potentiel du certificat
de dépôt. En effet, l’acheteur potentiel du titre fait face à un arbitrage entre le marché primaire
et le marché secondaire et son comportement est régi par la condition de non arbitrage.
37
Celle-ci suppose une égalité entre les rendements offerts par toutes les opportunités qui se
présentent à l’acheteur, quelle que soit sa décision. Pour ce faire, l’investisseur tient compte,
dans toute opération d’investissement financier, des taux de rendements offerts par les choix
d’investissement alternatifs.
Ceci dit, la valeur de marché d’un certificat de dépôt dépend du taux de rendement exigé
tout au long de sa durée résiduelle. Il s’agit de calculer la valeur actualisée de la valeur finale
du certificat de dépôt, en se référant aux taux de rendement souhaité par les investisseurs.7
De ce fait, la valeur de marché d’un certificat de dépôt fluctue en fonction du taux d’intérêt
actuellement observé sur le marché primaire. Une baisse de ce taux induit une hausse de la
valeur de marché de cet actif financier, alors qu’une hausse du taux d’intérêt se traduite par
Ainsi, la valeur de marché d’un CD, notée 𝑉𝑀𝐶𝐷 , est calculée à partir de sa valeur finale,
notée 𝑉𝐹𝐶𝐷 , actualisée au taux de rendement exigé, noté 𝑟, pour la durée résiduelle du
Avec 𝑉𝑁𝐶𝐷 la valeur nominale du certificat et 𝑖𝐶𝐷 le taux d’intérêt auquel il a été émis. A
noter que la durée résiduelle du CD se traduit par le nombre de jours entre la date de
d’intérêt de 3%, est négociable le 31 Octobre 2019 à une valeur de marché qui s’élève à
7
Le calcul de la valeur de marché du certificat de dépôt a fait l’objet d’une démonstration illustrée, chiffres
à l’appui, en supposant un arbitrage entre le marché primaire et le marché secondaire.
38
5. Les valeurs données en pensions
La pension est le montant reçu en contrepartie d’actifs financiers vendus à une date donnée,
avec engagement de rachat à une date ultérieure, souvent un jour ou quelques jours après,
sachant que les actifs sont vendus à un prix unitaire donné et que leur rachat se ferait à un
prix différent. Ce faisant, la mise en pension désigne la vente d’actifs financiers et la réception
Ceci dit, une opération de mise en pension est effectuée de gré à gré entre les deux parties
prenantes. S’agissant de la gamme d’actifs financiers qui peut faire l’objet de mise en pension,
elle englobe exclusivement les titres de créance négociables, en l’occurrence les certificats de
dépôt.
Bien que l’acquéreur du titre en est le détenteur au sens juridique, tout au long du terme de
détention temporaire avec engagement de rétrocession. Dans ce sillage, les mises en pension
répondent souvent à un besoin de liquidité ressenti par le cédant des titres, et servent donc à
emprunter des fonds à très court terme ou à combler une position courte.
Par ailleurs, les titres de créances négociables mis en pension sont valorisés en actualisant
l’ensemble des montants à percevoir sur la durée résiduelle desdits titres. Pour ce faire, le taux
d’actualisation n’est autre que le taux de rendement exigée pour la durée résiduelle du titre.
Dans le cas d’un certificat de dépôt, sa valeur de marché à la date de la mise en pension est
comme suit :
𝑉𝐹𝐶𝐷
𝑉𝑀𝐶𝐷 =
1 + 𝑟 𝑑𝑟é𝑠𝑖𝑑
Sachant que 𝑑𝑟é𝑠𝑖𝑑 = 365
𝑛𝑗
. Avec 𝑛𝑗 le nombre de jours entre la date de mis en pension et la
date de maturité du titre. Cette valeur de marché servira de prix de vente, noté 𝑃𝑉𝑒𝑛𝑡𝑒 , lors
de la mise en pension.
39
Ainsi, le prix de rachat, noté 𝑃𝑅𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡 , à terme de la mise en pension est calculé comme suit :
𝑃𝑅𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡 = 𝑃𝑉𝑒𝑛𝑡𝑒 (1 + 𝑅𝑒𝑝𝑜 𝑑𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 )
conformément à la théorie de la structure part terme du taux d’intérêt. A noter que les valeurs
du Repo sont observés et mis à jour régulièrement, voire quotidiennement, sur le marché
monétaire.
En outre, le terme de la mise en pension, noté 𝑑𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 , est la durée en nombre de jours,
notée 𝑝𝑗, entre la date de la mise en pension et la date de rachat, exprimée par rapport au
dépôt à terme de 1 an, émis le premier Janvier 2019 au taux d’intérêt nominal de 3%. Le taux
de rendement exigé à la date de la mise en pension est 5% et le taux Repo affichée à la même
date est 2,31%. Dans ces conditions, le prix de vente du certificat de dépôt est égale à sa
102191,69 DH.
Du point de vue du vendeur des titres, les mises en pension sont considérées comme des
crédits garantis par les actifs mis en pension. Du côté de l’acquéreur, ils constituent des titres
Ceci étant, les valeurs données en pensions sont inclues dans la définition de la monnaie au
sens large.
8
Repo est le diminutif de « Repurchase Agreement », traduction en anglais de mise en pension.
40
6. Les titres des OPCVM monétaires
Les organismes de placement collectif des valeurs mobilières, ci-après CDVM, sont des
financier à grande échelle. Ainsi, les OPCVM placent les montants collectés dans des
portefeuilles d’actifs financiers, allant des actions aux obligations, passant par les titres de
créance négociables, en l’occurrence les certificats de dépôt. Ce faisant, les OPCVM émettent
des titres qui sont détenus par les agents qui ont confié leurs fonds. Ces titres sont considérés
comme des fractions du capital de ces organismes. Cette façon de faire permet la diversification
du portefeuille d’actifs financiers détenus, certes indirectement, par l’épargnant et permet, par
voie de conséquence, d’atténuer les pertes en cas de choc subi par un établissement émetteur
ou en cas de crise touchant le marché d’un titre donné. Cette diversification de portefeuille ne
Les titres émis par les OPCVM qui investissent en actions ou en obligations, affichent des
valeurs de marché volatiles et leur revente nécessite un délai important et engendre forcément
des pertes en capital, liées essentiellement à des coûts de transaction. C’est ainsi qu’ils sont
exclus du périmètre de la monnaie au sens large. Toutefois, les titres représentatifs de parts
dans le capital des OPCVM qui acquièrent des titres de créance négociables, dits OPCM
monétaires, font partie des actifs financiers quasi-monétaires car ils sont adossés
principalement, voire exclusivement, à des actifs de court terme comme les certificats de dépôt.
En effet, les OPCVM monétaires achètent des actifs financiers quasi-monétaires émis par les
l’émission de titres qui sont convertibles à tout moment et sans perte en capital.
De ce fait, les titres des OPCVM monétaires sont liquides et leur transformation en monnaie
se fait dans un délai relativement court et sans perte conséquente en capital. Ils sont donc
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7. Les dépôts en devises
Les banques peuvent ouvrir des comptes à vue ou à terme soit en dirhams, soit en monnaie
en monnaie étrangère, sont moins liquides que les dépôts en monnaie nationale, car leur contre-
valeur en monnaie nationale peut varier selon les fluctuations du taux de change. Ce dernier,
lorsqu’il est exprimé à l’incertain, désigne la valeur en monnaie nationale d’une unité de
monnaie étrangère. Toutefois, les dépôts en monnaie étrangère sont généralement inclus dans
les actifs financiers quasi-monétaires et font partie de la monnaie au sens large. Font exception
à cette règle, les dépôts en devises dont le retrait est interdit pendant des périodes prolongées.
Ainsi, les banques sont autorisées donc à effectuer des opérations d’achat et de vente devise
contre devise en billets de banque étrangers avec les titulaires de comptes en devises. Les
versements et retraits effectués en devises donnent lieu au crédit et au débit du compte sur la
A noter que les banques sont autorisées, à cet égard, à ouvrir des comptes en devises sur la
base de tout document justifiant la qualité des bénéficiaires. Il peut s’agir des personnes
physiques, ayant bénéficié d’une dotation de voyage et qui peuvent avoir des comptes en
devises dont le solde créditeur est limité au montant de la dite dotation. Cette dernière
concerne les voyages effectués en dehors du territoire national à des fins touristiques ou
Les banques sont également autorisées à ouvrir des comptes en devises au nom des sociétés
règlements des contrats en devises. Elles sont aussi autorisées à ouvrir des comptes en devises
au nom des négociants et des exportateurs de biens et de services, en vue d’assurer la gestion
paiement et relèvent donc de la catégorie des dépôts transférables. Ceci étant, ils font partie
du périmètre de la quasi-monnaie.
42
AXE IV :
Les agrégats monétaires
Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques qui reflétent la capacité de dépense
des agents économiques détenteurs de la monnaie. Ces agrégats peuvent être classés selon le
critère de la mature du détenteur de l’actif, ou selon le critère de la liquidité, sachant que c’est
ce dernier qui est adopté dans les publication officielles des banques centrales. Ainsi, les
autorités monétaires distinguent deux familles d’agrégats, les agrégats monétaires et les
Ceci étant, les agrégats de monnaie recensent les actifs monétaires ainsi que les actifs
Autrement dit, ils recensent les actifs monétaires et les actifs financiers quasi-monétaires. Ils
sont présentés sous forme d’agrégats désignés par la lettre M et assortie de chiffres allant de
1 à 3, selon un ordre de liquidité décroissant. Les liens qu’entretiennent les agrégats monétaire
M1
M2
M3
Ceci dit, nous distinguons entre trois principaux agrégats, M1, M2 et M3. Nous verrons dans
ce qui suit les composantes l’évolution de chacun de ces trois agrégats au Maroc.
43
1. L’agrégat M1 : La monnaie au sens strict
L’agrégat M1 recense la monnaie au sens étroit, c’est-à-dire les actifs monétaires. Ceci dit,
l’occurrence les DAV chez les banques, la banque centrale et le Trésor. De ce fait, l’agrégat
900#000
800#000
700#000
Encours en MDH
600#000
500#000
400#000
300#000
200#000
100#000
0
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
c.0
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
Le graphique ci-dessus montre clairement une tendance haussière des DAV détenus par les
marocains tout au long des deux dernières décennies. L’augmentation du taux de bancarisation
sont autant d’éléments qui expliquent cet engouement pour la monnaie scripturale dans le
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2. L’agrégat M2 : Les actifs monétaires et les comptes d’épargne
L’agrégat M2 est composé de l’agrégat M1, auquel s’ajoute l’ensemble des actifs financiers
les plus liquides, qui sont non transférables et qui génèrent des intérêts. Il s’agit principalement
des comptes d’épargne ouverts auprès des banques, en l’occurrence les dépôts sur livret.
En termes de liquidité, le 𝐷𝐴𝑉 et le 𝐷𝐿, étant les plus liquides, doivent être distingués
des autres actifs financiers quasi-monétaires moins liquides. D’ailleurs, les 𝐷𝐴𝑉 détenus par
les agents non financiers privés constituent la monnaie scripturale qui, mise à côté de la
monnaie fiduciaire, forme l’agrégat 𝑀1. A noter que les dépôts sur livret sont plus liquides
que le 𝐷𝐴𝑇 est moins liquide que le 𝐷𝐴𝑉 . De ce fait, leur rémunération est généralement
inférieure à celle du 𝐷𝐴𝑇 . Ainsi, en ajoutant les 𝐷𝐿 à l’agrégat M1, on obtient l’agrégat 𝑀2
qui demeure, toutefois, moins liquide que 𝑀1. Ainsi, l’agrégat M2 se traduit par l’égalité
suivante :
𝑀2 = 𝑀1 + 𝐷𝐿
En remplaçant M1 par sa formule, nous obtenons l’équation suivante :
𝑀2 = 𝑀𝐹 + 𝐷𝐴𝑉 + 𝐷𝐿
L’agrégat M1 est donc aussi liquide que l’agrégat M1, sauf qu’il englobe un actif financier
700#000
600#000
500#000
Encours en MDH
400#000
300#000
200#000
100#000
0
déc.-01 déc.-02 déc.-03 déc.-04 déc.-05 déc.-06 déc.-07 déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-12 déc.-13 déc.-14 déc.-15 déc.-16 déc.-17 déc.-18
M1 Placements à vue
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3. L’agrégat M3 : La monnaie au sens large
Pour mesurer la monnaie, définie au sens large, qui s’échange dans une économie à un instant
donné, tous les actifs monétaires et quasi monétaires sont agrégés dans un seul indicateur
statistique. L’agrégat obtenu, noté par la lettre M suivie du chiffre 3, capte donc le pouvoir
M2, tous les actifs financiers qui répondent aux critères de définition de la quasi-monnaie. Il
englobe donc la monnaie au sens strict, captée par l’agrégat M1, en plus de la quasi-monnaie,
qui sont transférables, certes, mais qui le sont moins par rapport à la monnaie fiduciaire et la
monnaie scripturale. Ainsi, M3 peut être représenté par la somme des actifs monétaires et des
9
Emprunts contractés par les banques auprès des sociétés financières.
46
1 600 000
Autres dépôts
1 400 000
Certificats de
dépôts
1 200 000
1 000 000
Valeurs données en
pension
Encours en MDH
800 000
Dépôts en devises
600 000
Titres OPCVM
monétaires
400 000
Comptes à terme et
200 000 bons de caisse
0 M2
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
c.%
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
dé
Figure 8 : Évolution de l'agrégat M3 au Maroc | Data : Bank Al-Maghrib
Il n’en demeure pas moins que M3 est dominé par M1 et que ce dernier est dominé par la
monnaie scripturale. Ceci dit, la forme la plus prisée de la masse monétaire au Maroc est, de
la fin du mois d’une année donnée, est comparé avec sa valeur affichée au même mois de
l’année précédente, c’est ce qui est connu sous le nom du taux de croissance en glissement
annuel.
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Références Bibliographiques
Press.
Odile Jacob.
Bank Al-Maghrib : Recueil des textes législatifs et réglementaires régissant l’activité des
clauses minimales du compte à vue, à terme et de compte titres. Gouverneur de Bank Al-
Bank Al-Maghrib (2018). Rapport annuel sur les infrastructures des marches financiers et les
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