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Mesurer l’aide publique au développement : pourquoi et

comment changer ?
Matthieu Boussichas, Patrick Guillaumont

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Matthieu Boussichas, Patrick Guillaumont. Mesurer l’aide publique au développement :
pourquoi et comment changer ?. Ferdi Note Brève B100, août. 2014.

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GÉRÉE PAR L’ANR AU TITRE DU PROGRAMME « INVESTISSEMENTS D’AVENIR » PORTANT LA RÉFÉRENCE « ANR-10-LABX-14-01 »
Mesurer l’aide publique au
développement:
pourquoi et comment changer ?  

Matthieu Boussichas
Patrick Guillaumont

Matthieu Boussichas, docteur en économie, est chargé de programmes


à la Ferdi depuis 2012.

Patrick Guillaumont est Président de la Ferdi et Professeur émérite à


l’Université d’Auvergne.

Le concept d’aide publique au développement (APD) a 45 ans


d’existence et a subi autant d’années de critiques, lesquelles
ont été croissantes (voir en particulier Severino & Ray, 2011). Le
débat a été publiquement ouvert par l’OCDE lors de la réunion
à haut niveau du Comité d’aide au développement (CAD) en
décembre 2012. Une nouvelle mesure de l’aide au
développement devrait être proposée par le CAD lors d’une

…/…
réunion de haut niveau en décembre 2014.


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Depuis son origine le concept a connu que soit le coût auquel les fournisseurs d’aide
M. Boussichas et P. Guillaumont

peu de changements et, malgré les critiques, a empruntent, ou auquel les receveurs d’aide pour-
été maintenu. Il a ainsi été utilisé tant sur un plan raient emprunter.
politique, pour évaluer la part de leur revenu na- La seconde question, celle du contenu,
tional que les pays développés consacrent à l’aide couvre autant de sujets qu’il peut y avoir d’objets
au développement, que sur un plan scientifique, différents dans ce que l’on appelle les flux desti-
dans les travaux de recherche économétriques nés au développement : doivent-ils par exemple
sur l’efficacité de l’aide. Sans doute le large usage inclure les frais d’écolage, l’accueil des réfugiés,
du concept, tout critiqué qu’il fût, en explique-t-il certaines dépenses administratives, qui y sont, et
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le maintien. En particulier l’adoption en 1970 par certaines dépenses de soutien à la sécurité, qui
les Nations Unies, renouvelée en maintes occa- n’y sont pas ?
sions d’un objectif international d’APD de 0,7% La troisième question, celle des pays éli-
du revenu national des pays développés, objectif gibles à recevoir de l’APD, est celle de savoir s’il
2 au fondement lui-même incertain mais considéré faut ne retenir comme APD que des flux à des-
comme intouchable, assure aujourd’hui encore tination de ces pays. Cette question rejoint celle
la survie du concept, en même temps qu’il rend de l’allocation géographique des flux qualifiés
nécessaire sa réforme (voir historique dans Guil- d’APD : ces flux doivent-ils être réservés à une
laumont, 2009). Le changer radicalement impli- certaine catégorie de pays en développement,
querait de modifier l’objectif (ce qui ne relève pas par exemple ceux qui ont un revenu par tête infé-
du même cercle de décision). rieur à un tel niveau ou encore les pays les moins
La mesure officielle de l’APD fait l’objet de avancés ?
deux types de critiques, qui peuvent être formu- A ces trois questions les réponses apportées
lées sous forme de deux questions. Les condi- en vue d’améliorer le concept d’aide diffèrent
tions financières d’un flux justifient-elles qu’il selon que l’on cherche à mesurer un effort des
soit considéré comme de « l’aide » ? Son objet pays développés pour aider au développement
justifie-t-il qu’il soit considéré comme de l’aide au des autres ou ce que ceux-ci reçoivent pour leur
développement ? La première question est celle développement à des conditions plus favorables
de savoir s’il faut et si oui comment comptabiliser que celles du marché. L’effort peut lui-même être
à côté des dons certains prêts dits « concession- entendu de plusieurs façons. Cette divergence
nels ». La seconde question est celle du contenu de perspective, évidente depuis que l’on discute
du flux hétérogène qualifié d’APD. Une troisième du concept d’aide (voir par exemple Guillau-
question, moins qu’une critique, a été récem- mont, 1968) amène à conclure qu’au moins deux
ment soulevée en liaison avec les deux autres : concepts seraient nécessaires, l’un pour mesu-
doit-on retenir tous les flux qui peuvent être qua- rer des « efforts» d’origine publique, l’autre pour
lifiés d’aide au développement, quel que soit le mesurer des « apports» de la même origine. Le
niveau de développement de leur destinataire ? traitement des flux transitant par les organismes
La première question est associée à une cri- d’aide multilatéraux, qui tout à la fois bénéficient
tique de la pratique actuelle selon laquelle sont des efforts des pays développés et fournissent à
additionnés les dons et les prêts dont « l’élément- hauteur différente des apports aux pays en déve-
don » est supérieur à 25% ; or cet élément-don, loppement, milite en ce sens.
censé représenter la part de don contenue dans
les prêts, est défini par rapport à un taux d’ac-
tualisation de référence égal à 10%, qui est resté
inchangé depuis l’origine malgré d’amples fluc-
tuations des taux du marché et est unique quel
 1. Quelle valeur donner aux actuelle tend à mesurer un « apport d’aide ». Mais

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utilisée comme mesure de l’effort, en raison du
prêts ? Une concessionnalité
seuil arbitraire d’élément-don, elle amène les
ambigüe pays aidants à adapter le portefeuille de leurs
Cette question en recouvre deux, en partie liées. interventions en fonction de ce seuil plutôt que
Sous quelle forme les prêts doivent-ils être valori- des conditions financières les plus appropriées à
sés à côté des dons ? Si un taux d’actualisation de chaque opération.
référence est utilisé, quel doit en être le niveau ? La solution du coût budgétaire (crédits bud-
gétaires inscrits dans la loi de finances pour les

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Transfert courant (cash-flow), coût budgétaire dons et bonifications de prêts), au contraire tra-
ou équivalent-don ? duit fidèlement l’effort public présent (ou ex post)
Un prêt est actuellement considéré comme de des pays aidants, sans effet de seuil, ni choix d’un
l’aide (en jargon modérément élégant on dit qu’il taux d’actualisation de référence. Les prêts ne
est « dacable ») si son élément-don déterminé au sont comptés que pour les bonifications d’intérêt 3
moment de son octroi, c’est-à-dire lors de l’enga- qu’ils impliquent. Celles-ci seront comptabilisées
gement est supérieur à 25%. Ce sont néanmoins lorsqu’elles s’opèrent, c’est-à-dire lorsque les prêts
les versements et non les engagements qui sont sont versés (et non lors de l’engagement), à moins
retenus dans l’appréciation des efforts d’aide que le montant nécessaire aux futures bonifica-
comme dans celle des apports1 : ces versements tions ne soit versé sur un compte affecté à cette fin
incluent les dons et les prêts dont l’élément-don et aussitôt enregistré comme aide2. Il s’agit d’une
est supérieur à 25%. Selon la mesure actuelle, dite solution simple et aisément compréhensible, donc
« en cash-flow », l’APD est mesurée « nette », c’est- appropriable par l’opinion publique.
à-dire accrue des versements et diminuée des L’autre solution, consistant à retenir la valeur
remboursements lorsqu’ils interviennent. de l’élément-don contenu dans les prêts, ce que
Deux autres solutions sont envisagées pour l’on appelle leur « équivalent-don », traduit cette
mesurer l’effort d’aide qui l’une et l’autre évitent fois un effort public anticipé (ou ex ante) puisque
de recourir à la classification des prêts en fonc- le coût pour le pays prêteur ne se fera sentir que
tion du seuil arbitraire de 25% d’élément-don (voir lors des déboursements du prêt. Mais elle implique
OCDE, 2014). L’une consiste à valoriser le prêt versé naturellement de choisir un taux d’actualisation
seulement à hauteur de son élément-don tel que pertinent, ce qui soulève plusieurs problèmes.
déterminé lors de l‘engagement. L’autre, qui ne
nécessite plus l’usage d’un taux d’actualisation Taux d’actualisation de référence. Pour qui ? Et
de référence, consiste à comptabiliser le prêt à quand  ?
hauteur de son coût budgétaire. Au-delà de leurs Le choix d’une mesure en équivalent-don, tout
aspects techniques, ces deux solutions, comme comme celui d’un seuil d’élément-don au vu
la pratique actuelle, traduisent des points de vue duquel un prêt est considéré comme de l’aide,
différents sur ce que l’on cherche à mesurer. implique de recourir à un taux d’actualisation de
La pratique actuelle permet de mesurer le
volume des flux publics nets versés aux pays à des 2. Cf. Cohen, Guillaumont-Jeanneney, & Jacquet, 2006. Pierre
conditions financières de faveur, donc un apport Jacquet (cf. communication orale et discussion sur http://
davidroodman.com/blog/2014/02/06/undue-credit-are-france-
d’aide reçu par eux année après année, ce qui est germany-and-japan-subverting-the-definition-of-aid-with-pricey-
important pour la conduite de leur politique. Plu- loans/) souhaiterait que le coût budgétaire soit dans tous les
pays comptabilisé lorsqu’un fonds national dédié à l’aide reçoit le
tôt qu’une mesure de l’effort d’aide la pratique versement budgétaire, mais la question de la mesure de l’aide peut
être dissociée de celle de la gestion des fonds d’aide par chaque
pays à travers un fonds dédié, lequel au demeurant a l’avantage
1. Il y a souvent un décalage entre l’année d’engagement et de permettre la combinaison la meilleure des ressources d’aide en
l’année de versement. dons, bonifications, garanties, etc.).
référence. Ce taux est actuellement fixe et unique, dans le cadre de l’Arrangement sur les crédits à
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quel que soit le prêteur et l’emprunteur. Suppo- l’exportation et sert à estimer la concessionnalité
sons maintenu l’usage d’un tel taux. Celui-ci doit-il des prêts liés3. Appliquée à tous les prêts, cette
rester fixe ? Doit-il être uniforme ? option soulève deux problèmes. En premier lieu,
Bien qu’il ne l’ait pas toujours été, le taux plus le pays a un mauvais « rating  » plus alors
d’actualisation (fixé depuis l’origine à 10%) est son aide est estimée élevée pour un prêt à condi-
aujourd’hui surévalué au regard des conditions tions financières données : pour un même prêt et
d’emprunt des principaux pays donneurs, ce qui donc la même qualité de flux, un donneur qui a
gonfle artificiellement l’élément-don et l’équiva- un accès facile aux marchés, fruit de sa politique
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lent-don, ainsi que la mesure actuelle de l’APD, et économique, voit son effort de prêt comptabilisé
de façon variable dans le temps. de façon moindre qu’un donneur dont l’accès aux
Plusieurs options sont envisageables. Si l’on marchés reflète une politique économique plus
veut retenir un taux fixe et uniforme, il est natu- laxiste ; autrement dit le pays développé laxiste
4 rellement possible de conserver le taux actuel de reçoit une prime dans l’évaluation de son APD.
10%, ce qui est évidemment contestable, mais En second lieu, si cette mesure peut traduire un
permet d’assurer une continuité apparente par effort, elle est sans rapport avec la valeur du flux
rapport aux statistiques antérieures. Une autre so- que reçoit le pays en développement. Or la valeur
lution parfois envisagée consiste à utiliser un taux d’un prêt en tant qu’aide au développement dé-
de 5%, plus conforme au niveau actuel des bons pend avant tout de la qualité du flux qu’obtient le
du Trésor des pays de l’OCDE et cohérent avec pays receveur. Différencier le taux d’actualisation
le taux adopté par le FMI et la Banque mondiale par bailleur conduit à comptabiliser de façon dif-
en octobre 2013 pour évaluer la concessionnalité férente deux prêts strictement identiques, mais
des prêts octroyés aux pays à faible revenu. Mais octroyés par deux pays différents, alors que pour
si demain les taux d’intérêt augmentent, ce taux un pays receveur donné ils devraient être comp-
peut se trouver à son tour inadapté et conduire à tabilisés de la même façon.
exclure tous les prêts de la mesure de l’aide. Si l’on A l’inverse différencier le taux par pays béné-
reste sur le principe d’un taux unique, il faut alors ficiaire est supposé permettre de tenir compte de
envisager un taux variable d’année en année et l’avantage dont bénéficie chaque emprunteur au
déterminé en fonction des conditions moyennes regard de ses propres conditions d’accès aux mar-
du marché et de l’inflation mondiale. Si les taux chés. Il peut alors paraître logique de prendre en
sont fluctuants, il peut en résulter une certaine compte ces conditions pour estimer dans quelle
instabilité dans la mesure de l’aide, qui peut être mesure un flux public constitue une aide pour le
atténuée par la définition du taux à partir d’une
moyenne mobile pluriannuelle glissante. 3. Cette différenciation, initialement conçue dans l’Arrangement de
l’OCDE sur les crédits à l’exportation pour éviter une distorsion de
Une autre option, qui a la préférence de cer- concurrence, relève d’une logique spécifique. Les taux différenciés
tains experts du CAD, consiste à différencier les étant sensiblement inférieurs au taux d’actualisation de 10% utilisé
pour le calcul de l’élément-don des prêts, elle a été parallèlement
taux d’actualisation de référence, soit selon les utilisée pour restreindre l’inclusion des prêts liés dans la mesure
prêteurs, soit selon les emprunteurs, ou, mieux de l’aide. Mais le calcul de leur élément-don par rapport à des taux
d’actualisation d’autant plus élevés que le pays prêteur accède
encore pour certains, simultanément selon les au marché à un taux élevé peut paraître paradoxal : il traduit
deux… une tolérance politique à l’égard de la liaison selon la situation
du prêteur, alors que ce qui importe pour la mesure de l’aide
Adopter un taux différent par pays donneur lorsqu’elle est liée est le taux de surprix qui résulte de la liaison,
a pour logique de refléter le coût d’opportunité de probablement d’autant plus élevé que le pays prêteur est dans une
situation de balance des paiements difficile. Au demeurant l’aide
l’argent pour le pays prêteur. Un taux d’actuali- liée est limitée aujourd’hui aux non-PMA. En bref le consensus
sation différencié (TAD, ou DDR pour Differenti- sur l’usage d’un taux d’actualisation différencié dans le cadre
de l’Arrangement sur les crédits à l’exportation ne saurait être
ated Discount Rate) est déjà calculé par l’OCDE interprété (ainsi que le fait Roodman, 2014) comme un consensus
pour son adoption générale dans la mesure de l’aide.
pays. Mais du point de vue du prêteur la justifica- plus d’aide sous forme de prêts. Or l’ajustement

M. Boussichas et P. Guillaumont
tion avancée est tout autre : la différenciation est conduit simultanément à gonfler artificiellement
censée traduire le risque de défaut de l’emprun- la part des apports d’aide consacrée à ces pays,
teur (aussi, combinée à la différenciation selon donnant l’illusion d’une allocation en leur faveur.
le coût d’emprunt pour le pays prêteur, est-elle Enfin de façon plus générale cette option revient
appelée « risk adjusted » à l’opposé de la seule à traiter de façon partielle deux problèmes en
différenciation selon le coût d’emprunt pour le même temps, celui de la mesure de l’aide et celui
prêteur, appelée « risk free »)4. De plus l’ajuste- de la qualité de son allocation géographique, ce
ment en fonction de la situation financière du que l’on appelle la sélectivité. Il peut être légitime

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pays emprunteur présente l’avantage de pouvoir de pondérer la mesure de l’aide par sa sélectivité7,
s’appliquer aussi bien aux prêts ou crédits des mais les difficultés financières ne sauraient être le
organismes multilatéraux qu’aux bilatéraux. seul des critères de sélectivité (dont le choix est
En revanche cette option, si sa logique est un autre problème). En bref, la mesure de l’aide
plus défendable que la différenciation par prêteur, devrait rester indépendante de son allocation géo- 5
n’est pas sans inconvénient : en réévaluant l’aide graphique, afin que l’une et l’autre puissent faire
en fonction de la difficulté d’accès du pays em- l’objet d’une évaluation transparente.
prunteur aux marchés financiers, l’ajustement, s’il Il faut enfin reconnaître que la mesure de
intervient pour mesurer l’effort, incite les prêteurs l’aide fournie sous forme de prêt à partir de son
à privilégier l’octroi de prêts aux pays les plus ris- équivalent-don pose en toute circonstance un
qués, puisqu’avec la même ressource ils peuvent problème de cohérence : l’équivalent-don est cal-
comptabiliser « plus d’aide »5. Un autre argument culé sur les engagements à partir des taux d’actua-
est versé au débat : les pays plus risqués sont aussi lisation du moment, mais il est enregistré comme
des pays où le coût de préparation des projets est aide lors des versements qui correspondent à cet
plus élevé et la différenciation serait un moyen engagement au cours d’une durée plus longue
de rendre neutre du point de vue des donneurs que celle de l’année de l’engagement, alors que
l’allocation des prêts d’aide entre pays. En fait il n’y les taux « différenciés » du prêteur ou de l’emprun-
a pas de relation évidente (pays par pays) entre le teur évoluent et auront sans doute cessé d’être
risque d’endettement du pays et le coût de prépa- pertinents pour mesurer l’effort du moment pour
ration des projets qui y sont réalisés6. les prêteurs, ou l’avantage du moment pour les
Si en fin de compte la différenciation par emprunteurs8. On retrouve le même problème
emprunteur incite à prêter plus aux pays les plus que celui rencontré précédemment : cherche-t-
risqués, elle est parfois aussi présentée comme on à mesurer un flux d’aide ex ante ou ex post, ce
un avantage, car elle conduirait à aider plus les qui vaut tant pour l’effort (intentionnel ou effectif)
pays qui en ont le plus besoin. Mais ces pays ont que pour l’apport (attendu ou effectif)? Alors que
besoin de plus d’aide, pas nécessairement de les pays du CAD, à travers l’élément-don, semblent
s’intéresser plus aux intentions, les pays receveurs
4. Et le corollaire proposé à cette solution est qu’il deviendrait
alors sans objet d’ajouter à la mesure de l’aide les diminutions paraissent plus attentifs aux flux réels.
d’annuité de remboursement qui en cas d’annulations de dette Quant à l’option consistant à combiner les
APD pourraient ultérieurement survenir (à vrai dire les taux
présents ne sont que de médiocres prédicteurs des risques à long deux différenciations du taux d’actualisation,
terme de défaut de paiement). selon les prêteurs et selon les emprunteurs, elle
5. Ceci même si les prêteurs se soumettent au cadre de gestion de
la dette du FMI, qui au demeurant n’est ni mis en œuvre dans tous peut certes séduire par sa capacité à inclure dans
les pays emprunteurs, ni respecté par tous les prêteurs.
6. Si l’on veut tenir compte de ce coût dans le taux d’actualisation,
une différenciation admissible serait en faveur d’une catégorie de 7. Comme il est fait dans le Commitment to Development Index
pays pour lesquels les coûts de préparation des projets sont plus du Center for Global Development
élevés, les PMA par exemple. Cependant, cette option présenterait 8. La même critique s’applique certes à la mesure des versements
l’inconvénient d’introduire un effet de seuil dans la valorisation de prêts concessionnels définis sur la base d’un taux d’actualisation
des prêts. fixé lors de l’engagement.
la mesure des engagements d’aide des jugements marché pour les pays développés. Afin de prendre
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à la fois sur l’effort relatif des prêteurs et l’avan- en compte le risque auquel font face les prêteurs
tage relatif pour les emprunteurs. Mais considérée dans leur aide au développement sous forme de
comme unique mesure des flux d’APD elle cumule prêt une prime de risque moyenne serait ajoutée
les inconvénients, identifiés plus haut de chacune au taux précédent.
des deux différenciations et y ajoute un inévitable Le taux d’actualisation, sans être différencié
arbitraire dans le choix technique de la modalité selon les donneurs, le serait alors seulement selon
de combinaison des deux différenciations. Fina- les emprunteurs. La seule différenciation conce-
lement le fait de faire reposer la mesure des ver- vable serait éventuellement pour les seuls pays
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sements d’aide publique au développement sur les moins avancés (PMA), sur la base que ces pays
une matrice de taux d’actualisation où à chaque en raison des handicaps structurels qui les carac-
couple prêteur-emprunteur correspond un taux térisent, exigent un plus fort travail dans la prépa-
différent (soit environ 4000 taux !) et ayant vrai- ration des opérations (plutôt qu’ils impliquent un
6 semblablement cessé d’être pertinent risque de risque plus élevé)9.
faire paraître la mesure de l’aide assez compliquée, S’il s’agit de mesurer l’apport d’aide publique
toujours discutable et peu utilisable dans le débat reçu par les pays en développement au cours
politique. L’objectif de la réforme de la mesure de d’une année donnée, concept important pour
l’APD est, rappelons-le, d’en renforcer la crédibilité leur politique comme pour l’analyse des effets
et la transparence. de l’aide, ce sont les flux entrés dans le pays au
cours de l’année qui doivent être considérés, soit
Deux ou plusieurs concepts plutôt qu’un ? les versements publics « concessionnels » (dons
En bref, il n’est guère logique d’utiliser le même et prêts concessionnels) nets des amortissements,
concept ou indicateur pour mesurer deux objets soit l’ensemble des flux publics éligibles par leur
différents, d’une part l’effort d’aide publique que objet et mesurés en transfert net, c’est-à-dire dé-
les pays développés fournissent une année don- duction faite à la fois des amortissements et des
née, d’autre part l’apport d’aide publique que les paiements d’intérêt. Si l’on s’attache aux seuls flux
pays en développement reçoivent effectivement concessionnels, comme présentement, le plus
cette même année. clair est alors de les identifier à partir d’un taux
La mesure la plus simple et la plus transpa- unique et évolutif d’actualisation correspondant
rente de l’effort réel de l’année est sans doute le aux conditions moyennes d’accès au marché des
coût budgétaire des dons et des bonifications de pays en développement et d’un seuil qui pour la
prêts opérées cette même année. Certes on peut continuité resterait fixé à 25%.
aussi concevoir de retenir la somme des dons et de Si toutefois l’on souhaitait, par esprit de com-
l’équivalent-don des prêts, qui est plus une mesure promis, avoir une seule mesure synthétique, ou
de l’effort anticipé et s’applique mieux aux enga- encore une autre mesure de nature plus « forward
gements qu’aux versements. Dans le cas d’une looking » ou ex ante, fondée sur l’addition des dons
mesure en équivalent-don, le taux d’actualisation et de l’équivalent don des prêts, il serait préférable
nécessaire à cette fin doit être révisable périodi- de n’utiliser qu’un seul taux évolutif correspon-
quement en fonction des conditions d’emprunt
des pays donneurs. Sa valeur doit être la même 9. Une autre solution serait de développer séparément une mesure
du risque lié à chaque opération de prêts afin de distinguer
pour tous les donneurs car deux prêts identiques chaque prêt en fonction du risque et que chaque donateur puisse
en qualité doivent être comptabilisés de la même communiquer sur le risque qu’il assume en faveur de l’emprunteur
à la place du marché. Il pourrait s’agir de calculer un « équivalent-
façon quel que soit le prêteur. Une solution serait risque » qui rendrait compte du gain monétaire dont bénéficie
de fixer annuellement un taux d’actualisation cor- l’emprunteur grâce à l’opération concessionnelle du prêteur et qui
permettrait au prêteur de communiquer sur le coût qu’il assume à
respondant aux conditions moyennes d’accès au la place du marché et de distinguer l’effort de risque qu’il assume
entre un prêt à pays sûr et un prêt à un pays risqué.
dant aux conditions moyennes d’accès au marché rait être éventuellement assortie d’un objectif, qui

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pour les pays en développement, plutôt qu’aux s’ajouterait à l’objectif d’APD et se combinerait
conditions d’accès pour les pays développés, de avec lui afin de couvrir l’APD et les biens publics
façon à inclure dans ce taux l’équivalent moyen mondiaux.
des coûts supplémentaires des prêts à ces pays,
que ce soit en raison du risque qu’ils comportent Circonscrire les dépenses qui représentent un
ou des coûts spécifiques de leur préparation. Si «  effort » en faveur du développement sans
enfin, poussant l’esprit de compromis, on souhai- nécessairement constituer un apport direct aux
tait différencier le taux selon les pays receveurs, il pays en développement

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faudrait prendre garde à éviter de recourir à des Les composantes d’APD les plus critiquées au
catégories multiples de pays, qui créeraient autant regard de leur contribution au développement
d’effets de seuil et obscurcirait la signification de des pays sont essentiellement celles qui sont dé-
la mesure de l’aide. pensées dans le pays donneur : aide aux réfugiés,
Ces deux (ou trois) mesures devraient natu- frais d’écolage, frais administratifs. Si sur chacun 7
rellement être complétées par la mesure de l’en- de ces types de dépenses il y a un débat (voir
semble des financements publics (concessionnels notamment Roodman, 2014, et Severino & Ray,
ou non concessionnels) concourant au dévelop- 2011), un consensus devrait pouvoir être trouvé
pement durable, ainsi que par celle d’une mesure pour une évaluation de l’effort des pays. En bref,
des financements privés de différents types. La lorsque ces dépenses ont un coût réel pour le don-
question devient alors celle de l’objet des flux éli- neur et ont pour finalité le développement, elles
gibles. peuvent être intégrées dans une mesure de son
effort. En revanche, si elles ne correspondent pas
à un transfert vers les pays bénéficiaires, elles ne
2. Quel contenu donner à
peuvent pas être considérées comme un apport.
l’aide ? Légitimité variable de
Evoquons rapidement ces diverses dépenses.
son objet On retient actuellement le coût du séjour des
Certaines dépenses comptabilisées en APD sont réfugiés pour leur première année et la coupure
régulièrement critiquées pour l’ambiguïté de arbitraire à un an ne satisfait personne, de telle
leur contribution au développement tandis que sorte que certains, chacun à juste titre, veulent
d’autres dépenses importantes sont actuelle- ne rien compter (ce n’est pas de l’aide au déve-
ment négligées. Pour chacune, deux questions se loppement), et d’autres au contraire compter
posent : faut-il les comptabiliser ? et si oui, com- tant que la personne a le statut de réfugié (c’est
ment ? une contribution à la mobilité internationale). Les
La réponse à chacune des deux questions frais d’écolage d’étudiants venant de pays pauvres
dépend pour partie de si l’on cherche à mesurer mais qui n’ont pas l’obligation de revenir dans
l’effort ou l’apport. On ne peut donc éviter là en- leur pays peuvent paraître loin de l’APD, mais si
core de distinguer le point de vue du donneur (ce l’enseignement supérieur est payant et que des
qui correspond à un « effort ») et celui du receveur bourses sont accordées à ces étudiants pour cou-
(ce qui constitue un apport pour son développe- vrir ces frais, il paraît normal de les y inclure en frais
ment). La réponse dépend aussi de la façon dont d’écolage. Pour les dépenses administratives, elles
sont d’autre part comptabilisées les contributions paraissent aux yeux de certains incongrues dans la
des pays aux biens publics mondiaux (BPM). Une mesure de l’aide, car finançant la bureaucratie des
mesure claire de ces contributions dont l’objet par- pays riches, cependant que d’autres considèrent
fois recoupe celui de l‘APD devrait permettre une qu’elles représentent une contribution des pays
mesure plus stricte de l‘aide. Cette mesure pour-
donneurs à la qualité des opérations financées par pourrait être élargi, notamment aux dépenses
M. Boussichas et P. Guillaumont

l’aide : pourquoi alors ne pas retenir une propor- d’appui à la formation d’une armée de défense
tion fixe de l’aide totale supposée correspondre à du territoire national. Comptabiliser les opérations
une contribution « normale » à la préparation des mêmes de maintien de la paix en aide au déve-
opérations ? loppement est évidemment plus discuté, quelle
que soit la justification qui pourrait être trouvée
Traiter spécifiquement certaines dépenses essen- dans une acception élargie du développement.
tielles pour le développement et les BPM, mais L’ampleur des montants en jeu risquerait de chan-
jusqu’alors négligées ou exclues de l’APD ger l’échelle et la nature de l’objet mesuré. Afin de
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Deux catégories de dépense actuellement négli- ne pas dénaturer cet objet, mais de tenir compte
gées dans la mesure de l’aide devraient être mieux de la contribution apportée au développement
considérées au regard de leur contribution au par des pays intervenant de façon non ambigüe
développement : les instruments de couverture dans le but de pacifier le territoire d’un partenaire,
8 des risques et les dépenses favorables au maintien ce qui peut être le cas des opérations effectuées
de la paix. avec un mandat des Nations unies, les dépenses
La couverture d’un risque par des instruments correspondantes, si elles ne sont pas retenues
spécifiques – comme la garantie d’Etat d’un pays dans le concept d’aide, pourraient être comptabili-
donneur sur un prêt privé octroyé à un pays en sées dans un concept élargi d’effort public pour le
développement – constitue une contribution im- développement et les BPM, ainsi que, du côté des
portante et innovante au développement du pays pays receveurs, dans un concept élargi d’apports
bénéficiaire. Elle implique un « effort » du donneur publics reçus pour le développement.
dans le sens où celui-ci assume un risque poten-
tiellement coûteux. Dans une mesure de l’effort Au-delà de l’aide au développement, mesurer la
du donneur, elle pourrait être estimée à hauteur contribution aux biens publics mondiaux
de l’évaluation monétaire des risques pris par les L’exemple précédent fait apparaître qu’une ligne
organismes qui se portent caution selon leur ex- de partage entre ce qui est et n’est pas compta-
position et la probabilité de défaut, en bref par les bilisable en aide se situe entre les dépenses qui
provisions constituées à cet effet. La couverture visent à lutter contre la pauvreté et celles qui ont
des risques constitue-t-elle un apport réel aux pour objet les biens publics mondiaux (outre la
pays ? Elle facilite l’octroi d’un prêt, elle est donc paix et la sécurité, il s’agit notamment de la pré-
bénéfique au pays receveur. Doit-on comptabiliser servation de l’environnement, et de la réponse au
toute la ressource supplémentaire ainsi obtenue risque de changement climatique). Etant donné la
ou la simple provision comme apport d’aide pour forte proximité entre ces deux types de dépenses,
le receveur ? Ce que l’on ne comptabilise pas en celles qui ont pour objet les biens publics mon-
« aide » doit en tout cas être comptabilisé dans une diaux devraient être comptabilisées comme le
catégorie « autres apports publics ou appuyés par sont les dépenses d’aide, selon les mêmes règles
l’Etat en vue du développement». appliquées au traitement des dons et prêts, tant
Plus discutées sont les dépenses destinées pour la mesure de l’effort des pays qui financent
au maintien de la paix. La sécurité d’un territoire que pour celle de l’apport que les pays éventuel-
est en effet de plus en plus reconnue comme
une condition essentielle du développement. infrastructures de base du pays ; supervision ou recyclage des
Quelques dépenses de ce type sont actuelle- administrateurs civils et des forces de police ; réforme des systèmes
de sécurité et autres activités liées à l’État de droit ; formation
ment comptabilisées en APD10; et leur périmètre aux procédures douanières et de contrôle aux frontières ;
conseil ou formation concernant les politiques budgétaires
10. Aujourd’hui, sont uniquement comptabilisées en APD les ou macroéconomiques de stabilisation ; rapatriement et
dépenses de sécurité suivantes : supervision des élections  ; démobilisation des factions armées et destruction de leurs armes  ;
réinsertion des soldats démobilisés  ; remise en état des déminage.
lement reçoivent : le curseur séparant APD et BPM agenda du développement. L’un devra porter sur

M. Boussichas et P. Guillaumont
concernerait exclusivement l’objet des dépenses. l’ensemble constitué par l’APD et le financement
Les objectifs relatifs à l’aide et aux BPM devraient des biens publics mondiaux dans les pays en déve-
alors être définis conjointement. Le caractère loppement, en particulier le climat.
incertain du partage entre APD et financement L’autre complément est celui qu’il convient
de la lutte contre le réchauffement climatique est d’apporter pour souligner la priorité à donner aux
particulièrement évident pour les crédits destinés PMA dans l’allocation de l’aide. Il n’est pas sûr, pour
à l’adaptation, mais il se manifeste aussi pour cer- les raisons indiquées plus haut, que la meilleure
tains projets d’atténuation dans les pays pauvres. façon de marquer cette priorité soit de mesurer

Note brève n°100


l’aide différemment si elle est destinée aux PMA
en leur appliquant un taux d’actualisation de réfé-
3. Mesure de l’aide et objectifs
rence spécifique dans le calcul de l’élément-don.
d’aide
Compléter, comme envisagé, le présent objectif
La révision du concept d’aide pose la question de de 0,15-0,2% en faveur des PMA par un engage- 9
son adéquation aux objectifs d’aide retenus par ment d’accorder la moitié de l’APD aux PMA a une
la communauté internationale. Cette question a bonne valeur symbolique. Mais le symbole a une
elle-même plusieurs aspects. autre face, qui révèle le peu de crédit laissé aux ob-
jectifs de 0,7% et 0,15-0,2% : si l’APD totale tombe
Qui est éligible ? en dessous de 0,30%, respecter le principe d’une
Le premier aspect a trait à l’adéquation entre moitié pour les PMA ne permet pas d’atteindre
la nature des flux et la nature des bénéficiaires. l’objectif de 0,15% pour eux ; si l’on accepte l’objec-
L’évolution contrastée des pays en développe- tif de 0,7% et le principe de d’une moitié au moins
ment implique de s’interroger sur la liste des pays pour les PMA, l’objectif d’APD pour les PMA devrait
éligibles. Une modification de la liste serait cohé- passer à 0,35%... Les bailleurs internationaux de-
rente, mais est politiquement difficile. Il est sans vraient garantir un plancher de financements très
doute préférable de se focaliser sur la définition concessionnels aux pays les plus vulnérables, au
d’engagements en faveur de pays dont les besoins moyen d’engagements formels et crédibles. Réser-
d’aide sont les plus grands. ver une part d’APD aux PMA ne serait une option
que si les bailleurs s’engageaient sur un volume
0,7% pour toujours ? d’APD totale aux pays en développement tel que
L’objectif de 0,7% d’APD/RNB a souvent été criti- le 0,7% d’APD/RNB.
qué pour son manque de fondement scientifique,
et parfois même pour son utilité. Son ancienneté Qui décide ?
est à la fois sa force et sa faiblesse. Il pourrait être Derrière la question de l’adéquation entre la me-
logique, voire légitime de le réviser si la mesure sure de l’aide et les objectifs de l’aide apparaît un
de l’aide est elle-même modifiée. Cependant, il problème de gouvernance mondiale. L’objectif
existe une réelle difficulté politique à l’abandon- de 0,7%, comme celui du 0,15-0,2%, même s’il ne
ner compte tenu du symbole fort qu’il revêt, consi- s’applique qu’aux seuls pays développés, a été
déré comme la marque d’un engagement général formulé, établi, répété dans le cadre des Nations
des pays développés à financer le développement. unies, à l’échelle mondiale. La mesure de l’aide
est présentement discutée principalement dans
Les objectifs complémentaires : BPM et Priorité le cadre du CAD de l’OCDE, club de pays riches. On
aux PMA n’imagine pas qu’une nouvelle mesure de l’aide
Inévitablement maintenu, l’objectif du 0,7% devra puisse être adoptée à l’échelle du CAD si elle n’est
être complété par d’autres objectifs dans le futur pas validée dans le cadre plus large des Nations
Unies, seul à même d’apprécier la cohérence du Références
M. Boussichas et P. Guillaumont

concept avec les objectifs de la communauté


internationale. • Cohen, D., Guillaumont-Jeanneney, S.,
L’OCDE porte principalement son attention & Jacquet, P. (2006). « La France et l’aide
sur un concept d’aide permettant de mesurer pour publique au développement », Conseil
le comparer entre ses membres l’effort d’aide qu’ils d’analyse économique - La Documentation
réalisent, et il est légitime à le faire. Les pays en française.
développement et avec eux les Nations Unies sont • Guillaumont, P. (1968). « L’aide
attentifs à la mesure des apports effectifs qu’ils internationale au développement : note
Note brève n°100

reçoivent, et ils sont légitimes à le faire. Etabli par sur trois concepts principaux », Revue
la communauté internationale, l’objectif d’aide, économique, pp. 974-1003.
même s’il est défini en pourcentage du revenu des • Guillaumont, P. (2009). « Faut-il
pays riches, semble être un objectif d’apport aux abandonner l’objectif du 0,7% ? », L’ENA hors
10 pays pauvres, plutôt que d’effort à fournir par les les murs - n°388, pp. 34-36.
pays riches. Une fois encore le besoin de disposer • OECD (2014). « Options for modernising the
de deux mesures semble nécessaire. ODA measure », DCD/DAC(2014)3.
• Roodman, D. (2014). « Strenghtening
the Measuring Stick: A 14-Point Plan
for Reforming the Definition of Official
Development Assistance (ODA) », CGD Policy
Paper 044.
• Severino, J.-M., & Ray, O. (2011). «La fin
de l’aide publique au développement :
mort et renaissance d’une politique
publique globale», Revue d’économie du
développement, Vol. 25, pp. 5-44.
Créée en 2003, la Fondation pour les études et recherches
sur le développement international vise à favoriser
la compréhension du développement économique
international et des politiques qui l’influencent.

Contact
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