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06/09/2016
LE FILM DONT VOUS ETES LE HEROS
Comment le jeu de rôles grandeur nature (GN), un loisir de niche en
adéquation avec les nouvelles tendances du tourisme, peut être élargi au
grand public
Claire TEILLET
Mémoire de Master 1 AGEST
2
REMERCIEMENTS
Merci enfin à tous mes relecteurs et à tous mes lecteurs qui, par leur curiosité pour le sujet,
contribuent à faire changer le regard sur le monde du jeu de rôle.
3
TABLE DES MATIERES
Remerciements .......................................................................................................................... 3
Introduction................................................................................................................................ 6
I - Contexte : jeu de rôle grandeur nature (GN) et nouvelles tendances du tourisme ............ 10
1. Contenu ............................................................................................................................ 42
2. Partenariats ...................................................................................................................... 46
Conclusion ................................................................................................................................ 66
Ouvrages ............................................................................................................................... 69
4
Sitographie ............................................................................................................................ 72
Glossaire ................................................................................................................................... 77
Annexes .................................................................................................................................... 84
5
INTRODUCTION
Pas de spe tateu s à l’ho izo : l’i te a tio est au œu du GN. Chaque personne est un
joueur et chaque joueur est actif, interagissant avec l’environnement grâce à
l’a age e t du site et avec les autres joueurs, soit spontanément, soit au travers du
scénario prévu par les organisateurs. Ces derniers s’assu e t ue les règles communes soient
bien respectées grâce à des mécaniques de jeu simples, qui reposent en grande partie sur
l’i p o isatio et le fai -play.
1
Citatio t aduite de l’a glais et e t aite de la id o de p se tatio de College of Wizardry, le premier GN à
s’affi he o e tou isti ue. « College of Wizardry Intro Video », postée par Claus Raasted le 06/05/2015 sur
Youtube. URL : https://www.youtube.com/watch?v=F7qS06J7-Z0 (consultée le 13/08/2016).
6
Délimitation du cadre : le GN et ses dérivés
On distingue le GN des reconstitutions historiques, très prisés outre-Atlantique, un concept
p o he ui le ostu e, i te p tatio d’u ôle et i e sio ph si ue, où l’o joue un
pio au se i e de l’Histoi e plutôt u’u pe so age à pa t e ti e do t les hoi et les
actions infléchissent le déroulement du scénario. Les jeux de pistes dont le GN est hérité
le t gale e t s a io i e sif et a e tu e, ais sa s la di e sio jeu d’a teu . On ne
retrouve pas non plus cet aspect dans un autre dérivé du GN, ui s’ad esse plutôt au
touristes : les jeu d’ asio g a deu atu e ou live escape game). Ces jeux consistent à
enfermer un petit groupe de joueurs durant un temps imparti (environ une heure) pour
u’ils sol e t des ig es e fo tio d’u s a io i e sif.
2
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (p.8)
7
pratiquants de pratiques sataniques3. De os jou s, l’i age pe sista te des u i e s
médiévaux-fantastiques et des participants déguisés en guerriers incite à la condescendance
et so t ualifi s d’i fa tiles. La o u aut s’est do epli e su elle-même et peine à
s’ou i aujou d’hui, alo s ue le i a et la t l isio o e e t à odifie la
pe eptio de es astio s de la ultu e geek e e p u ta t leu s u i e s à l’ a et e
leur rendant hommage à travers des séries telles que The Big Bang Theory ou Stranger
Things. Le succès médiatique de College of Wizardry, u GN o t da s l’u i e s d’Ha
Potter, est ie la p eu e ue l’opi io pu li ue ha ge et ue le essage hi ul autou
des GNs prend peu à peu un jour plus favorable.
Problématique : comment les GNs, une pratique de niche au fort potentiel, pourraient-ils
être transformés en produits touristiques attirants ?
La démocratisation de cette pratique est donc un enjeu de taille pour les acteurs du
tourisme qui pourraient y trouver une réponse aux nouvelles attentes des touristes du
XXIème si le et à leu soif d’a e tu e.
Méthodologie et plan
La question de la mise en tourisme des GN, sujet qui correspond au concept anglo-saxon de
« larp tourism », est encore relativement peu théorisée ou mise en pratique. Néanmoins,
cette question se rapproche par certains points du tourisme dit « expérientiel » et de la
ludicisation de l’off e de diatio ultu elle.
Je vais donc, dans un premier temps, approfondir ces pistes. Après avoir défini les termes
spécifiques au GN, je ’i t esse ai aux tendances actuelles du tourisme et en quoi elles
3
En 1979, le suicide de James Egbert, fervent rôliste alors âgé de 16 ans, enflamme les médias qui accusent le
JdR. U deu i e sui ide e et le eu t e d’u e jeu e fille e i e t le feu au poudres. Le détail
de e t au atis e est d it da s deu a ti les t aduits et pu li s pa l’ uipe du log PTGPTB : « La bataille
autour du jeu de rôle, 30 ans de controverse autour du JdR », par W.A. Hawke Robinson (2007). URL :
ème
http://ptgptb.fr/la-bataille-autour-du-jdr ; « Une histoire du jeu de rôle – 4 partie », par Steve Darlington
(1998). URL : http://ptgptb.fr/une-histoire-du-jdr-4-enfer-et-paradis-de-la-finance (consultés le 18/08/16)
8
peuvent trouver une résonnance dans le principe du GN, et poserai la question de la place
du jeu dans notre société.
Cette p e i e app o he assez g aliste se a sui ie d’une étude de marché portant sur
l’a al se du ilieu a tuel du GN et isa t à ide tifie les atouts du GN pour, à terme, élargir
son public-cible.
9
I - CONTEXTE : JEU DE ROLE GRANDEUR NATURE (GN) ET NOUVELLES TENDANCES
DU TOURISME
Pendant la partie, il faut distinguer ce qui est « en jeu » de ce qui est « hors-jeu » : en effet,
des joueurs évoluant dans un site aménagé pour le GN sont capables de voir les
aménagements modernes et les panneaux du type « privé », « danger », etc. mais leurs
personnages doivent, tout en respectant ces indications, ite de s’e to e pou rester
fidèles à l’i e sio da s l’u i e s.
4
http://fr.calameo.com/read/0005091678322c588b5d1 p.32 « L’a h t pe du ôliste : geek ou créatif
culturel ? » par Didier Bonvoisin (consulté le 07/10/15)
10
décors ; l’i agi atio suffit. Co e da s le GN, le jeu epose su l’i te p tatio d’u
personnage créé par le joueur en interaction avec les autres joueurs dans le cadre décrit
oralement par le Maître du Jeu. Cet héritage se ressent particulièrement dans une branche
du GN e t e su l’i te p tatio ui d it la p ati ue o e « une rencontre entre des
personnes qui, à travers le jeu de personnages, interagissent physiquement dans un monde
fictif »5.
Cependant, si les pratiquants de ces deux types de jeu sont souvent les mêmes, les pratiques
elles-mêmes ont divergé : JdR et GN sont désormais bien distincts, le premier étant classé
da s les jeu de si ulatio et le se o d, e s’il fait la liaiso e t e les deu at go ies,
ta t plutôt lass da s les loisi s e ostu e. Ces deu t pes d’i te p tation se
diff e ie t do pa le po t d’u ostu e et l’i te a tio a e so e i o e e t 7. On
pa le d’ailleu s ie d’u ostu e et o d’u d guise e t : tout un code vestimentaire
5
Vers un théâtre sans spectateur – Lila Clairence, 2014 (p.7)
6
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (préambule)
7
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (pp.2-3)
11
étant associé à chaque événement, le costume joue un rôle déterminant puisque sa qualité
est en partie garante de l’i e sio des joueu s da s u e i agi ai e8.
Différentes approches
The Three Way Model
8
F a çois Va hille. Cultu es de l’i aginaire, festivals et collectivités territoriales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (p.29)
9
Cette division classique a été établie par le Three Way Model en JdR qui distinguait trois catégories : ludiste,
narrativiste et simulationniste. Une adaptation formalisée en 2003 remplaçait simulationniste par
immersionniste. Article « Il était une fois mon personnage » de Daniel Bonvoisin, dans Le Moyen-Âge en jeu,
coordonné par Séverine Abiker, Anne Besson et Florence Plet-Nicolas. Eidôlon n°86, Presses Universitaires de
Bordeaux (2009).
12
Figure 2 : Approches ludiste, narrativiste et simulationniste
Les formats de GN
Du joueu solitai e au illie s de o atta ts d’u GN de asse et de la pa tie de deu
heures à une immersion de quatre jours, plusieurs formats de GN coexistent.
Les u de pa ties, i spi es pa le th ât e d’i p o isatio , sont des GNs au format court
(quatre heures en moyenne) qui se jouent en huis-clos. Formule légère en logistique, la
murder party est très prisée des petits groupes de GNistes qui peuvent facilement en
improviser une. Elle se distingue des GNs de masse par le nombre de joueurs et la logistique
impliquée. Ces derniers peuvent rassembler plusieurs milliers de joueurs et nécessitent la
13
coordination de plusieurs associations sur des mois pour les décors, comme le GN belge
Avatar. Les GNs « blockbusters », eux, se distinguent pa le a keti g de l’u i e s de jeu et
les décors : un GN blockbuster se caractérise par un univers connu pouvant attirer
l’atte tio de la p esse et de joueurs du monde entier, et se joue dans un décor
spectaculaire, comme dans le cas de The Monitor Celestra e “u de, ui s’est d oul da s
u dest o e t a sfo e aisseau spatial le te ps d’u GN10.
2. GNS ET TOURISME
D’ap s Mathis Stock12, le choix et le hors-quotidien sont des critères discriminants pour
distinguer le tourisme des mobilités non touristiques et pour différencier loisirs et tourisme.
Le tourisme serait donc un déplacement non contraint en dehors de la sphère habituelle.
10
Article « The Blockbuster Formula – Brute Force Design in The Monitor Celestra and College of Wizardry »,
par Eirik Fatland et Markus Montola, publié le 06/05/2015 sur Nordiclarp.org. URL :
https://nordiclarp.org/2015/05/06/the-blockbuster-formula-brute-force-design-in-the-monitor-celestra-and-
college-of-wizardry
11
Extrait de Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux, coordonné par M. Stock aux éditions Belin sup (2003), p.11
12
Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux, coordonné par M. Stock aux éditions Belin sup (2003), p.23
14
Isabelle Sacareau et Mathis Stock vont plus loin sur la question de la finalité du tourisme et
de l’i te tio des tou istes de i e leu s p ati ues e d fi issant le tourisme comme « un
s st e d’a teu s, de p ati ues et d’espa es ui pa ti ipe t de la « recréation » des
individus par le déplacement temporaire hors des lieux du quotidien », la recréation étant un
terme large englobant le repos, le jeu et la découverte13. Le tourisme ne se limite donc pas à
la i ulatio des pe so es d’u lieu à u aut e : il implique un « ha ge e t d’ha ite ».
Le d pla e e t tou isti ue est do gi pa le as ule e t d’u lieu de d pa t situ da s
le uotidie à u lieu d’a i e e deho s de e uotidie , lieu où l’o a se o f o te à
l’alt it , ue e soit au t a e s de e o t es, d’u ode de ie diff e t ue l’o a
s’a use à si ule , ou pa l’e plo atio de lieu o fa ilie s.14
Il faut donc sortir de sa zone de confort, explo e de ou eau ho izo s pou ue l’a ti it
e uestio s’appa e te à du tou is e. E e se s, l’e plo atio d’u i agi ai e pa tag
da s le ad e d’u GN où l’o joue u ôle et où l’o se o po te do diff e e t, est
clairement une expérience de déplacement hors quotidien. La notion de déplacement est
cependant à préciser : la question des horizons mentaux a, dans le cadre du GN, une
importance fondamentale. Que dire des GNsistes pratiquant leur loisir près de chez eux,
mais au cours duquel ils évolue t da s u lieu t a sfigu pa l’i agi atio et so t do
dépaysés sans pour autant quitter leur environnement habituel ?
13
Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux, coordonné par M. Stock aux éditions Belin sup (2003), p.27 à 32
14
Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux, coordonné par M. Stock aux éditions Belin sup (2003), p. 25
15
Les loisirs se différencient du tourisme dans la mesure où ils peuvent être pratiqués aussi
bien dans des lieux touristiques que dans son lieu de résidence habituel. 15 Le GN serait donc
toujou s u loisi pa e u’il est u e a ti it li e e t o se tie, ais e se ait tou isti ue
u’e deho s de la sph e ha ituelle, ’est-à-di e lo s u’il est p atiqué en vacances16 ou dans
le ad e d’u e so tie ui so t de l’o di ai e, soit pa e u’elle est e eptio elle pou les
non-i iti s , soit pa e u’elle se tie t e deho s de l’espa e-temps et des visages
habituellement associés à ce loisir (pour les pratiquants réguliers).
15
Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux, coordonné par M. Stock aux éditions Belin sup (2003), p.16
16
Rappelo s ue d’ap s la d fi itio de l’IN“EE, les a a es so t u s jou de uat e jou s et uat e uits
o s utifs ho s de so do i ile pou des otifs aut es ue p ofessio els, d’ tudes ou de sa t
17
Stock, 2001a ; Equipe MIT, 2002 dans Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux, coordonné par M. Stock aux
éditions Belin sup (2003), p. 29
16
univers imaginaires personnels, parfois très construits. Ce processus de création culturelle
leur a d’ailleu s alu d’ t e pa fois aptis s, à aiso , « créatifs culturels »18.
C’est ette distinction entre cible locale (en général des initiés) et cible internationale plus
grand public qui fait la spécificité des GNs touristiques : l’ e e t tout e tie doit t e
conçu en permettant de visualiser facilement ce que sera le GN, y compris pour les non
initiés, tout en tenant compte du facteur linguistique. Pour attirer un public, il faut en effet
o u i ue da s u e la gue u’il o p e d : u GN tou isti ue ui e s’ad esse pas
exclusivement au tourisme intérieur doit donc obligatoirement être proposé en anglais ou
t ou e u o e de s’aff a hi des a i es li guisti ues. Les normes implicites et les
variations culturelles sont également à prendre en compte, surtout dans la mesure où les
GNs sont en général conçus pour une audience locale avec ses habitudes et ses façons de
jouer.
18
Le terme de « créatifs culturels » est encore peu courant dans la littérature traitant des cultures de
l’i aginaire, en revanche les passionnés sont couramment qualifiés de créatifs et le GN lui-même est souvent
décrit comme une manifestation culturelle. On le trouve néanmoins dans
http://fr.calameo.com/read/0005091678322c588b5d1 p.32 « l’a h t pe du ôliste : geek ou créatif
culturel ? » par Didier Bonvoisin (consulté le 07/10/15)
19
L’o igi alit du o ept et ses poi ts fo ts so t t ait s de faço plus sp ifi ue da s The No di la p ea
book 2014, Claus Raasted.
17
3. LE GN, UN CONCEPT EX PERIENTIEL
20
Voi l’i t odu tio de J. H. Gilmore et B. J. Pine II. The Experience Economy. Harvard Business School Press,
1999. 272 p.
21
Article « Marketing du tourisme, le tourisme expérientiel », par Anne Gombault et Dominique Bourgeon-
ère
Renault,, dans le dossier « Approche expérientielle et tourisme (1 partie). Revue Espaces n°320 (septembre-
octobre 2014) p. 20
22 ème
Citation extraite du fascicule « Expériences, boîte à outils pour les partenaires de la CCT », octobre 2011 (2
édition), coordonné par Michele McKenzie, présidente-générale de la Commission Canadienne du Tourisme
(p.8).
18
scénarisée où les joueurs incarnent des personnages et interagissent entre eux et avec le
décor. Quoi de mieux, par conséquent, que de répondre aux attentes de ces nouveaux
tou istes e s’appu a t su u e p ati ue ui e iste d jà ? Le GN, ie u’ ta t e o e
cantonné à un loisir méconnu, est donc en parfaite adéquation avec la lame de fond du
tourisme dit « expérientiel » et a le pote tiel de e ou ele l’off e tou isti ue.
23
Article « Desig d’e p ie e » par Nicolas et Jean-Paul Minvielle, dans le dossier « Approche expérientielle
ère
et tourisme (1 partie). Revue Espaces n°320 (septembre-octobre 2014) p. 44
19
risques est quasiment impossible. Le GN garantit une immersion complète en toute sécurité
g â e à la p se e i isi le d’o ga isateu s, ui, ie u’o ip se ts, se fo de t da s
l’u i e s e i te p ta t eu -aussi u ôle. L’app o he e p ie tielle epose essai e e t
sur un storytelling ui est l’ l e t fo dateu du o d oule e t de l’e p ie e24
(aucune aventure ne peut être réellement authentique sans risque, le storytelling permet
donc de proposer des mises en scènes aventureuses), et dans le cas du GN, ce storytelling
assu est au œu de l’e p ie e.
Or, le GN, par sa dimension sociale et participative, est une expérience que les joueurs
pa ti ipe t à o st ui e et po d e ela à la de a de d’i pli atio a ti e des tou istes
dans la co- atio de leu s jou et des p oduits tou isti ues u’ils o so e t.
24
Article « Desig d’e p ie e » par Nicolas et Jean-Paul Minvielle, dans le dossier « Approche expérientielle
ère
et tourisme (1 partie). Revue Espaces n°320 (septembre-octobre 2014) p. 47
25
Article « Marketing du tourisme, le tourisme expérientiel », par Anne Gombault et Dominique Bourgeon-
ère
Renault,, dans le dossier « Approche expérientielle et tourisme (1 partie). Revue Espaces n°320 (septembre-
octobre 2014) p. 26
20
4. UNE LUDICISATION DE LA SOCIETE PROPICE AU DEVELOPPEMENT DE GNS TOURISTIQUES
L’ e ode e est elle du jeu sous toutes ses fo es. Not e e i o e e t est de e u u
vaste terrain de jeu : travail, éducation, secteur culturel se sont réinventés pour répondre à
la de a de g a dissa te d’u e ludi isatio de la so i t , bouleversement de fond qui
d passe de loi l’i fa tilisatio ue l’o oit sou e t.
26
Pour approfondir cette question, lire Alain Cotta. La Société du Jeu (éd. Fayard), 1993. 272 p.
27
“loga s pu li itai es faisa t f e e au a pag es de t l pho ie o ile d’O a ge et au spots
publicitaires des fabricants de voitures Renault Modus et Peugeot 407, extraits du corpus de Séverine Abiker,
Anne Besson et Florence Plet-Nicolas, Le Moyen-Âge en jeu (éd. Presses Universitaires de Bordeaux, collection
Eidôlon n°86). Bordeaux, 2009. (p. 17)
28
Article « Extension du domaine du ludique : fiction et imaginaire médiéval », dans Le Moyen-Âge en jeu,
Eidôlon n°86, éditions PUB (Presses Universitaires de Bordeaux), 2009, p. 17
29
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (p.20). Renvoie à une citation de J. Huizinga, Homo Ludens,
Gallimard, 1951.
21
Philippe Muray a e plus loi e d i a t l’ère moderne comme une ère hyperfestive
où s’épanouit l’Homo festivus, le nouvel homme moderne qui se réalise dans la fête. Cette
hyperfestivité, « l’effa e e t des diff e es e t e te ps de loisi s et te ps de t a ail »30,
se ressent dans tous les domaines et le travail comme la ultu e ’ happent pas.
ShowPack, une entreprise spécialisée dans le teambuilding, propose ainsi divers scénarios
do t des es ape ga es et… des u de pa ties32. La fiche descriptive d’u e de es
prestations, disponible en annexe II, o t e l’i t t ue peut revêtir un GN (notamment en
format court) pour les techniques de management par le jeu : collaborer pour traverser des
situations de stress en immersion dans une aventure participative contribue non seulement
à e fo e les lie s d’ uipe ais gale ent à se construire en développant une véritable
réflexion sur soi.
30
Article La festivisation de la culture disponible sur http://www2.univ-paris8.fr/scee/articles/clave_article.pdf
consulté le 19/03/2016
31
Article « Les jeu d’ asio e f a hise, u ou eau a h », posté par Raouf Meguenani le 3 juillet 2015 à
l’ad esse http://www.progressium.fr/les-jeux-devasion-grandeur-nature-un-nouveau-marche-en-plein-essor-
pour-la-franchise/3229 (consulté le 24/08/2016)
32
Page « Jeu de rôles » du site “o Pa k, dispo i le à l’ad esse
http://www.packteambuilding.com/teambuilding/management-entreprise/jeu-de-roles/ (consulté le
25/08/2016)
33
Classification proposée par les universitaires Julian Alvarez et Olivier Rampnoux. « Jeux sérieux, mondes
virtuels » , page Édus ol du Mi ist e de l’ du atio atio ale dispo i le à l’ad esse
http://eduscol.education.fr/numerique/dossier/apprendre/jeuxserieux/notion/typologie (consulté le
23/08/2016)
22
classifie les jeux selon leur finalité. Inspirée de la page Wikipédia éponyme, la liste officielle
des jeu s ieu asse le do l’advergaming à o atio pu li itai e, l’edutai e t à
o atio du ati e, les edu a ket ga es ui s’appuient sur les ressorts du jeu vidéo, les
jeux engagés à o atio politi ue leu ut est de d o e et les jeu d’e t aî e e t et de
simulation.
34
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (p.120)
35
Voir p. 60 de DANIAU Stéphane, Jeu de Rôle formatif et maturation des adultes – Co-recherche-action-
formation et approche écobiopsychosociale. Thèse de sciences sociales. Montpellier : Université Montpellier III
Paul Valéry, 2005. 381 p.
23
un cadre pragmatique, soit des références partagées. »36 Cependant, ce recours à
l’i o s ie t olle tif iaise fo da e tale e t le appo t à l’Histoi e des joueu s ui e se
plo ge t plus da s u e p iode ais o o ue t la ep se tatio u’ils o t d’u e p iode.
Par conséquent, dans sa façon de réinterpréter l’Histoi e, le GN donne une illustration du
quotidien qui ’est essai e e t fid le à l’ po ue e isag e. Le GN ’est do pas
fo e t l’app o he la plus pe ti e te pou la médiation culturelle ; mieux vaut à ce
moment-là s’appu e su la e o stitution historique, activité dérivée du GN et dédiée à la
ep se tatio la plus fid le possi le d’u e po ue : « le souci de documentation et la
igueu des adeptes de l’Histoi e i a te fo t de la si ulatio ludi ue u e a ua le
vecteur culturel et pédagogique. Le jeu contribue alors au renouvellement de la
vulgarisation scientifique et à la mise en valeur patrimoniale. »37
36
Article « Manières de faire des mondes grandeur nature » dans Le Moyen-Âge en jeu, Eidôlon n°86, textes
réunis par SéverineAbiker, Anne Besson, Florence Plet-Nicolas, éditions PUB (Presses Universitaires de
Bordeaux), 2009, p. 30
37
Introduction de Le Moyen-Âge en jeu, Eidôlon n°86, textes réunis par SéverineAbiker, Anne Besson, Florence
Plet-Nicolas, éditions PUB (Presses Universitaires de Bordeaux), 2009, p. 13
24
II – ENJEUX ET PERSPECTIVES DE LA MISE EN TOURISME DU GN
Nature du marché
Le GN ta t e o e u loisi de i he ui, e s’il se d o atise, a peu de ha es de
de e i l’a ti it p f e des tou istes, so a h pote tiel est diffus. La lie t le tou h e
pa e t pe d’a ti it est o stitu e d’u o e li it de tou istes e us d’u peu pa tout,
o e ’est le as a tuelle e t pou le GN tou isti ue College of Wizardry, dont la
première édition a attiré 138 joueurs venus de 33 pays différents38.
Pas de saison pour ces GNs ! Ni saisonnier ni permanent, les GNs touristiques et la plupart
des GNs de masse, comme les événements culturels, reviennent en principe à date fixe à
travers plusieurs éditions successives.
L’ag e t tou is e
Depuis , les GNs so t th o i ue e t sou is à l’ag e t tou is e39 (les conditions
légales sont détaillées en annexe III), comme toute activité proposant une formule activité-
restauration/hébergement-voyage. En effet, les GNs proposent une immersion dans un
u i e s alte atif, d’u e du e ui a ie de uel ues heu es format court) à quelques jours :
les joueurs doivent donc se restaurer en jeu et dormir, en général sur place. Les
o ga isateu s p oie t do e g al u e solutio d’h e ge e t o e du a pi g –
même le voyage est parfois inclus. Or, lorsque deux des trois odalit s ue so t l’a ti it ,
l’h e ge e t ou la estau atio et le o age so t p opos s da s u e e fo ule,
l’asso iatio o ga isat i e est o sid e d’offi e o e p estatai e de s jou ou fo fait
tou isti ue et doit o te i l’ag e t tou is e auprès de la préfecture. Les associations
38
Claus Raasted. Nordic Larp Yearbook, 2014. Chapitre « College of Wizardry », p. 30
39
Fiche technique n°18 de la FédéGN, « L’ag e t tou is e », consultée le 09/08/16 sur
http://www.fedegn.org/ressources/fiches-techniques/174-fiche-technique-018-l-agrement-tourisme. Le texte
i t g al de la loi à la uelle il est fait f e e est dispo i le à l’ad esse
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000527137&categorieLien=id (consulté
le 09/08/16)
25
o tou e t g ale e t le p o l e e se a t l’i s iptio à leu s e es ais
cette disposition considère bel et bien le GN comme un produit touristique.
La F d GN au œu de l’organisation de la profession
Le milieu du GN est un environnement essentiellement associatif, coordonné et géré par la
FédéGN40, la fédération française des Jeux de rôles Grandeur Nature. Depuis 2007, cet
o ga is e a eçu l’ag e t atio al Jeu esse et Edu atio Populai e et est reconnu
o e o ga is e d’i t tg al41. Les statuts de la FédéGN la désignent comme une
fédération ayant pour objet de « promouvoir et défendre la pratique des jeux de rôles
g a deu atu e et assi il s ai si ue de soute i et oo do e l’a tio des associations
dont l'activité est directement ou indirectement liée aux jeux de rôles grandeur nature ».
Elle est do au œu de l’o ga isatio des GNs, assu a t aussi ie des fo tio s de
coordination et de conseil auprès des acteurs que des fonctions de réglementation comme
assurer les GNsistes dans le cadre de leur activité.
40
Pou plus d’i fo atio s su la F d GN, o sulte so site i te et : http://www.fedegn.org/
41
Agréments et liste de ressources sont dispo i les su le site de la F d GN, da s l’o glet « Ressources » :
http://www.fedegn.org/ressources/nos-ressources (consulté le 09/08/16)
42
Article « Les ressources de la FédéGN », consultable sur http://www.fedegn.org/ressources/nos-ressources
(consulté le 09/08/16)
26
La réglementation du GN
Concernant les normes de sécurité, outre les règlementations spécifiques aux mineurs, il
s’agit su tout de o se s43, même si les règles de sécurité sont à rappeler obligatoirement
au d ut du jeu pou se p u i du poi t de ue l gal. L’o ga isateu doit gale e t
souscrire un contrat de responsabilité civile, au minimum.
Les GNs à vocation touristique sont surtout concernés par les règles de propriété
intellectuelle. Actuellement, la plupart des GNs étant cantonnés à des événements de faible
ampleur dont la visibilité est limitée aux membres de l’asso iatio organisatrice, la plupart
des o ga isateu s passe t out e les d a hes d’auto isatio au a a ts d oit. Cepe da t,
da s la pe spe ti e d’u GN tou isti ue ou e t au grand public, cette règlementation doit
absolument être prise en compte pour éviter toute transgression au regard de la loi.
43
Voir la fiche technique n°5 de la FédéGN : « La sécurité ». Dispo i le à l’ad esse
http://www.fedegn.org/ressources/nos-ressources (consulté le 09/08/16)
44
Il faut d la e le GN à la d l gatio gio ale de la “ACEM jou s a a t e p isa t l’appa te a e à la
FédéGN ui, e ta t u’o ga is e ag Jeu esse et Edu atio Populai e, fi ie de du tio s. La diffusio
des musiques peut même être gratuite si le GN revêt un caractère social. Dans les 10 jours qui suivent le GN, il
faut faire parvenir à la SACEM le progra e des œu es diffus es ai si ue l’ tat des e ettes et des d pe ses
pour que la SACEM calcule le montant des droits à régler. Voir la fiche technique n°17 de la FédéGN, « Les
d oits d’auteu », consultée le 09/08/16 sur http://www.fedegn.org/ressources/fiches-techniques/234-ft-017-
les-droits-d-auteur
27
Dans les faits, les situations d’u e asso iatio à ut o lu atif, qui cherche uniquement à
animer le territoire, et elle d’u e so i t p i e, sont très différentes : les GNs sont
actuellement considérés comme des événements marginaux, sans argent à la clef, mais la
professionnalisation potentielle du secteur risque de faire évoluer le rapport aux auteurs.
Des contreparties financières peuvent être exigées et, si l’o ga isateu fait des fi es
o s ue ts, des d oits d’auteu s élevés peuvent être à prévoir !45
2. ETUDE DE LA DEMANDE
Même si des efforts sont faits pour accueillir plus de joueuses et améliorer la mixité en jeu,
les études sur le sujet démontrent une présence masculine majoritaire dans le GN : en
France, les femmes représenteraient ainsi u peu oi s d’u joueu su si 46
et le GN
s’ad esse ait do à u pu li esse tielle e t as uli . Néanmoins, la part grandissante de
joueuse dans le milieu est quelque peu occultée par la méthodologie de ces études : en
effet, les sondages effectués par la FédéGN sont en général couplés à des études sur des
pratiques proches du GN mais dont la répartition hommes/femmes peut biaiser
considérablement les résultats pour le GN : ainsi, le jeu de rôle, souvent étudié en parallèle
45
Fiche technique n°17 de la FédéGN, « Les d oits d’auteu », consultée le 09/08/16 sur
http://www.fedegn.org/ressources/fiches-techniques/234-ft-017-les-droits-d-auteur
46
http://www.electro-gn.com/5386-le-gn-par-qui-comment-et-pourquoi consulté le 19/03/16
28
du GN, est pratiqué en grande majorité par des hommes, alors que le cosplay, activité
alo isa t plutôt l’esth ti ue et la ualit des ostu es, est pl is it pa le pu li f i i .
Pa ailleu s, les p ati ua ts d’ai soft et de pai t all, ui d pe de t gale e t de la F d GN,
sont également un public essentiellement masculin ; une étude a malgré tout été réalisée en
sa s disti gue les GNistes des p ati ua ts d’ai soft ou de paintball. Le questionnaire
ayant été diffusé par des canaux principalement dédiés à l’ai soft et au paintball, l’ tude a
ainsi conclu que les hommes représentaient 77% des GNistes pour 23% de femmes, mais
s’a e alheu euse e t peu ep se tati e du ilieu du GN. Une étude alternative sur un
échantillon de 300 personnes47, réalisée en 2013 également, contredit ces résultats et tend à
montrer que la mixité se développe dans le milieu du GN.
47
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (p.40)
48
La critique des tudes so iologi ues o fo ta t la pla e p po d a te de l’ho e da s le ilieu du GN est
a gu e t e plus lo gue e t et sui ie d’u e e pli atio de la pa titio des ge es e t e a ti it s ousi es du
GN da s Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle tivités territoriales : une ressource inexploitée au service du
d eloppe e t lo al, de F a çois Va hille. Th se de d oit de l’u i e sit de Rei s Cha pag e-Ardenne),
2013 (p.40-41)
29
France, un GNiste sur trois est encore étudiant et parmi les actifs, on compte un ouvrier sur
i , d’ap s l’a al se des sultats de l’e u te so iologi ue e e pa Bo oisi et
Bartholeyns.
Concernant la répartition géographique des joueurs, les données brutes semblent montrer
une plus forte densité de GNistes autour de Paris et correspondrait donc aux bassins de
population. Cependant, une fois ramenés à la population, ces chiffres indiquent tout de
même une forte densité de GNistes dans la capitale.
Figure 5 : Répartition des GNistes sur le territoire français (sources : à gauche, FédéGN, 2013 ; à droite, F. Vanhille, 2013)
Le tableau ci-dessous indique la répartition par région des répondants. La t a he d’âge des
20-39 ans, qui semblait majoritaire dans le sondage, apparaît en rouge. Au-delà de la simple
densité de population du bassin parisien, on voit bien que le nombre GNistes par habitant y
est très supérieur aux autres régions (anciennes régions).
49
Article « Le GN : par qui, comment et pourquoi ? » posté par D. Bonvoisi le / / à l’ad esse
http://www.electro-gn.com/5386-le-gn-par-qui-comment-et-pourquoi (consulté le 19/03/2016)
30
Figure 6 : Répartition des GNistes par région en France (source : FédéGN, 2013)
Age et expérience du GN
L’âge moyen des GNistes, bel et bien compris dans la tranche 20- a s, se situe d’ap s
François Vanhille autour de 33 ans. Les pratiquants avaient ainsi en moyenne 17 ans lors de
leu p e ie GN et o t e o e e a s d’e p ie e50.
La persévérance des joueurs français est au final un gage de fidélité puisque « [d]’u e
certaine manière, les pratiquants de la première heure ont vieilli avec leur activité et lui
restent fidèles plusieurs années. »51
50
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et collectivités territoriales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (p.43)
31
Da s uel ad e l’a tivit est pratiquée
La p ati ue du GN, e t e autou d’u e le p o he ui o p e d les a is, la fa ille et
éventuellement les membres de son association, est par essence conviviale. Les rapports
humains y sont développés loin du cadre scolaire ou des animations institutionnelles (cela
dit, peu d’ e e ts so t o ga is s pa les i stitutio s, le fai le tau de po se à es
deux catégories peut donc être biaisé par une inégalité statistique en termes de taux de
fréquentation).
Figure 8 : Réponse à la question « Avec qui vivez-vous votre passion ? » (source : F. Vanhille, 2013)
51
Sondage réalisé par Bonvoisin et Bartholeyns. URL : http://www.electro-gn.com/5386-le-gn-par-qui-
comment-et-pourquoi (consulté le 19/03/16)
52
Détail de ces catégories (avec des e e ples ti s des po ses da s les otes à de l’a ti le e lig e « Le
Moyen Âge sinon rien. Statut et usage du passé dans le jeu de rôles grandeur nature », de Gil Bartholeyns et
Daniel Bonvoisin, publié en 2007 sur le log ode ites edie ales.o g à l’ad esse
http://www.modernitesmedievales.org/articles/BartholeynsBonvoisinJdRGN.htm#_ftn20 (consulté le
19/03/2016).
32
Figure 9 : Motifs déclarés pour jouer au GN (Bonvoisin, 2007)
Loin derrière ces trois catégories, le sport, ’est-à-dire les réponses qui évoquent le GN
comme un moyen de se défouler, voire qui le décrivent explicitement comme un sport,
représentent un GNiste sur cinq, et un sur dix désigne spécifiquement sa dimension de
53
Citatio e t aite de l’a ti le « Le GN : pa ui, o e t et pou uoi ? Les sultats d’u e e u te I te et »,
pa Da iel Bo oisi , pu li le / / à l’ad esse http://www.electro-gn.com/5386-le-gn-par-qui-
comment-et-pourquoi#ftn1 (consulté le 19/03/2016).
54
Article « Le Moyen Âge sinon rien. Statut et usage du passé dans le jeu de rôles grandeur nature », de Gil
Bartholeyns et Daniel Bonvoisin, publié en 2007 sur le log ode ites edie ales.o g à l’ad esse
http://www.modernitesmedievales.org/articles/BartholeynsBonvoisinJdRGN.htm#_ftn20 (consulté le
19/03/2016).
33
« combat ». Le divertissement, la ati it , l’i t t historique ou les vertus pédagogiques
du GN oti e t espe ti e e t u GNiste su si , u su sept et u su huit. L’att ait de
l’u i e s da s le as de l’ tude, les u i e s di au -fa tasti ue , ’atti e, lui, u’u
GNiste su euf et ’est do pas ai e t le eilleu a gle d’app o he pou o u i ue
efficacement auprès des touristes.
Aventure immersive, dépaysement et interaction – ces aspects, cités parmi les motivations
les plus importantes des GNistes, font écho aux attentes actuelles des touristes. Un
marketing expérientiel appliqué au GN aurait donc de fortes chances de toucher le grand
public comme les habitués en mettant en valeur les principaux atouts de cette activité.
55
Co lusio s de l’ tude su http://www.electro-gn.com/5386-le-gn-par-qui-comment-et-pourquoi#ftn1
consulté le 19/03
34
p ofils de passio s de ultu es de l’i agi ai e pou se te i au ou a t de l’a tualit de
leur domaine. On constate que le bouche-à-oreille est primordial dans ce milieu, quelque
soit le profil de passionné. Les amis, cités comme source première de renseignements pour
les GNistes, sont suivis de près par les réseaux sociaux (le réseau social Facebook est par
e e ple t s it da s l’ tude , de a t les sites sp ialis s. Les clubs ou associations sont
également très cités dans cette étude, alors que la communication impersonnelle
(communication print, presse écrite généraliste, etc.) est complètement boudée par les
pratiquants habituels. Cette hiérarchie centrée sur le conseil des pairs, de préférence relayé
par une relation, ’est gu e to a te pou u e a ti it aussi e t e su l’i te a tio et la
convivialité.
Outre la dimension sociale des modes de renseignement privilégiés par les GNistes, la
dimension virtuelle de ces canaux de communication est frappante. Pour toucher cette
communaut , il faut do ela e l’i fo atio su les seau so iau , da s les asso iatio s
de jeu de rôle et sur les sites spécialisés en misant sur le bouche-à-oreille. Etant donné les
ode de p opagatio de l’i fo atio p i il gi s pa les GNistes, u e a pagne marketing
di ig e u i ue e t e s u pu li d’ha itu s le g a d pu li ta t plus ou e ts au a au
classiques) a plus de chances de réussir si elle devient virale.
Elargissement du public-cible
“i les GNs tou isti ues so t e o e t s peu o eu , la p ati ue a de l’a e i : Claus
Raasted ous e pli ue ai si ue la o e e d’âge des GNistes augmente et que par
o s ue t, les p ati ua ts so t aujou d’hui plus ais s et plus olo tie s atti s pa des
35
Seriez-vous prêt à voyager productions de qualité. La mondialisation est également
pour un GN ? un facteur positif dans le cadre de la mise en tourisme
5% des GNs : si les informations voyagent plus rapidement, il
Figure 11 : E iste ce d’u e de a de pou les GNs niveaux de qualité eux-mêmes soumis à des variations de
touristiques
prix importants ; or, le GN ayant longtemps été cantonné
à des manifestations amateures à la communication externe quasi-inexistante56, on
commence seulement à voir apparaître des GN professionnels dont le tarif augmente et les
organisateurs constatent que le public y est très réceptif.57 Ce constat rejoint un sondage fait
en République tchèque58 qui démontre que même si la plupart des joueurs sont près à se
déplacer pour un GN, ils ne sont prêts à payer que pour un GN de bonne qualité : parmi les
e ige es p e i es des joueu s, l’i e sio da s u d o de ualit et l’att ait des
monuments historiques montrent que les GNistes sont prêts à payer pour un dépaysement
radical, une immersion totale (33%). Les préoccupations de confort viennent peu après avec
% des so d s ui pl is ite t les fo ules GN/h e ge e t/ epas. Tout e ui fait d’u e
expérience un souvenir mémorable vient ensuite : un scénario original plein de
rebondisse e ts, l’assu a e de i e u e e p ie e e a ua le et le p ofessio alis e
des organisateurs censé garantir un GN sans accrocs.59
56
C’est alheu euse e t u p o l e e o e d’a tualit : oi à e sujet le pa ou s du o atta t d’u
GNiste débutant. Article « Retou d’u d uta t au GNiales A uitaine 2014 », par Guillaume Coeymans, posté
le 8/09/2014 sur le blog Electro-GN. URL : http://www.electro-gn.com/8398-retour-dun-debutant-aux-gniales-
aquitaines-2014 (consulté le 23/08/2016)
57
Claus Raasted, ideo outu e i titul e la p tou is , o sult e le / / . URL :
https://www.youtube.com/watch?v=r0Lu9ct_se4
58
Sondage effectué auprès de 60 répondants, do t % de fe es et % d’ho es, do t les at go ies les
plus représentées étaient des étudiants et jeunes actifs de 20 à 26 ans et des actifs de 27 à 35 ans. Les tranches
d’âges -19 ans et plus de 35 étant au contraire sous-représentées. Ce sondage a été réalisé par Zuzana
Nováková dans le cadre de sa thèse « LARP jako potenciální produkt cestovního ruchu » (Le GN comme produit
touristique potentiel), sous la direction de Halina Kotíková, 2012 (Université Palackého à Olomouc, République
tchèque)
59
Extraits du sondage de la thèse « LARP jako potenciální produkt cestovního ruchu » (Le GN comme produit
touristique potentiel), par Zuzana Nováková (2012)
36
« Le GN fait parler un même langage à des joueurs séparés de milliers de kilomètres
et issus de cultures différentes. […] Mais surtout, le GN se présente selon des aspects
très variés et semble satisfaire des attentes qui auraient pu paraître difficiles à
o i e . A ateu s de spo t, d’i e sio , d’histoi e, de o vivialit , tous se
et ouve t da s e loisi u’o peut assu e t ualifie de o plet. »
Co lusio s de l’ tude
Il convient de rappeler que les études analysées dans cette partie portent sur des
pratiquants habituels du GN ; la pa tie ide tit , ota e t, ’est do pas essai e e t
représentative du public- i le d’u GN tou isti ue puis ue la o atio de e de ier est en
pa tie d’atti e des d uta ts.
60
Co lusio s de l’e u te su http://www.electro-gn.com/5386-le-gn-par-qui-comment-et-pourquoi#ftn1
consultée le 19/03/16
37
3. ETUDE DE L’OFFRE E TUDE DE LA CONCURREN CE)
Concurrence indirecte
38
spectaculaires (des châteaux polonais pour The Witcher et College of Wizardry, un ancien
destroyer transformé en vaisseau spatial pour The Monitor Celestra… et une
communication externe à grande échelle (bandes annonces et documentaire vidéo, diffusion
de photog aphies p ofessio elles, a ti les da s la p esse g aliste… pour attirer un
public diffus, venu parfois de très loin pou pa ti ipe au GN. Le p i s’e esse te t et
dépasse de beaucoup les standards des GNs (il faut compter autour de 300€ pou u GN
touristique de 3-4 jours, quel que soit le pays61, hébergement et repas compris) tout en
restant comparable au p i o e d’un court séjour touristique : en effet, les Français
dépensent en moyenne un peu oi s de € pa uit e pou des ou ts s jou s à la
a pag e a e u e d pe se uotidie e de €62.
Événements à la fois très ponctuels et très suivis, les GNs de masse rassemblent de plusieurs
centaines à plusieurs milliers de joueurs fervents issus du milieu du GN. Ces manifestations,
organisées conjointement par plusieurs associations et parfois coordonnées par une
fédération nationale de jeu de rôle, attirent un public national voire issu de pays voisins. Le
meilleur exemple dans cette catégorie est AVATAR Stronghold, le rendez-vous annuel des
GNistes belges organisé par la FédéGN belge. Ce GN de masse comptabilise plus de mille
participants sur quatre jours63. Ce t pe d’ e e ts se disti gue des GNs « blockbuster »
dans la mesure où ces derniers sont caractérisés plus par leur communication que par leur
o e de joueu s. Les GNs tou isti ues i pli ue t, e plus d’u e o u i atio la ge, la
prise en compte des a a t isti ues li guisti ues et ultu elles d’u pu li de tou istes
potentiellement débutant ou aux habitudes de jeu très variées.
61
New World Magischola au U“A a ai si fi le e ta if $ soit e i o € ue College of Wizardry
e Polog e . Voi à e sujet l’a ticle « The Harry Potter Larp is coming to America » à l’ad esse
http://www.larping.org/tag/new-world-magischola/ (consulté le 26/08/2016)
62
Voir « Le tourisme en France », INSEE (2008) p. 142
63
Page « Avatar » sur le site de la fédération belge de GN, larp.be : http://www.larp.be/fr/avatar/ (consulté le
21/08/2016)
39
GNs classiques
Le format le plus présent actuellement sur le marché consiste en de petits événements peu
o eu ils oûte t e g al autou de € pou le eek-end, ce qui correspond à peu
p s au oût de e ie t de e t pe d’ e e ts eg oupa t de à pe so es et
ciblant une clientèle locale, en général les e es de l’asso iatio e uestio et leu s
proches. Des GNs de plus grande ampleur sont régulièrement organisés par des associations
qui souhaitent dynamiser leur communauté mais le rayonnement de ces GNs va rarement
au-delà du niveau régional.
Le plus petit format correspond à la murder party aussi appelée soirée enquête, les murder
pa ties ta t t aditio elle e t tou es autou de la solutio d’u eu t e. Ce GN court,
d’u e du e de deux à six heures environ, souvent organisé de façon informelle par des
g oupes d’a is (certaines murder parties peuvent même quasiment être organisées à
l’improviste si les organisateurs ont un kit de jeu à leur disposition), s’ loig e assez du
format du GN touristique. C’est a moins une concurrence sérieuse à ne pas négliger car
elle rassemble plusieurs des critères cités par les GNistes expérimentés, à savoir la possibilité
de p ati ue so a ti it a e des p o hes et l’aspe t o i ial du GN, la t oisi e
motivation la plus citée. Il manque cependant aux murder parties amateures les
o posa tes d’i e sio totale et de d pa se e t, it es o e oti atio s p i ipales
pour la pratique du GN.
40
histo i ues… et ces mêmes activités qui menacent le développement du GN touristique et
pou aie t touffe da s l’œuf le d eloppe e t de e t pe de tou is e ludi ue.
L’e jeu est do aussi ie de apte des lie t les pa i es loisi s o e es ue d’ ite
que ces mêmes loisirs absorbent la quasi-totalité de la clientèle potentielle de nouveaux GNs
touristiques.
41
III – PROPOSITIONS DE MISE EN PLACE D’UN GN
Le GN est, o l’a dit, à la ois e du jeu de piste et du th ât e d’i p o isatio ; l’o ga isatio
d’u e a ifestatio de e ge e est do gale e t à he al e t e elle d’u spe ta le et
elle d’u jeu de piste g a t64. Le découpage de cette partie suit par conséquent la division
lassi ue de l’o ga isatio d’u e e t ultu el, ’est-à-dire le contenu, la logistique, les
partenariats et la communication (qui inclut les relations presse).
1. CONTENU
Définition du projet
Comme tout projet culturel, un GN touristique doit être bien défini afin de mobiliser une
o u aut autou du p ojet et de o ai e les d ideu s de s’ asso ie . Quel sera le
public visé par le GN : des initiés ou le grand public ? Le GN sera-t-il un produit touristique en
lui-même ? Proposera-t-on une formule activité-restauration-hébergement ? Ou le GN sera-
t-il a gi al da s l’o ga isatio d’u e e t plus large, limité de fait à une animation
secondaire ? E effet, u e des solutio s pou o te u GN tou isti ue o siste à l’i t g e
à un festival ou à une fête médiévale, des formats plus classiques qui peuvent servir de
tremplin au GN lui-même65.
64
Dans la mesure où les GNs tou isti ues s’i s i e t da s le ad e du tou is e ultu el, ette pa tie s’i spi e
de l’ou age Co eptio , a age e t et o u i atio d’u p ojet ultu el, par Paul Rassé (territorial
éditions, collection « les dossie s d’e pe ts », octobre 2012. Pour plus de p isio s su la faço d’o ga ise
concrètement un GN, voir les guides téléchargeables sur http://www.electro-gn.com/guides (consulté le
29/06/16)
65
Voi F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festivals et collectivités territoriales : une ressource
inexploitée au service du développement local. Droit. 2013 (p. 106-108)
42
Figure 13 : Tableau récapitulatif du projet (source : Rasse, 2012)
1/ Objet
Nom et résumé du projet
2/ Motifs
Quelles sont les raisons du projet ? Ses atouts ? A quels problèmes veut-il s’atta ue ? Sur quelle tendance va-t-il surfer ?...
Analyse du contexte et du champ Fai e tat de l’e p ie e a u ul e Réflexion sur le public visé
esthétique sur le sujet
3/ Buts
Quelles sont les finalités du projet ?
Da s uelles pe spe ti es le p ojet s’i s it-il ?
(Quelle est sa philosophie ?)
4/ Objectifs généraux
5/ Objectifs spécifiques
Quoi ? Quand ? Où ? Qui ? Comment ?
Que veut-on faire À quel(s) moment(s) Dans quel(s) lieu(x) ? Quels seront les Par quelles étapes ?
exactement ? et pour quelle durée ? acteurs principaux de (esquisse de la
ce projet ? division spatiale,
temporelle,
fonctionnelle du
projet) ?
6/ Moyens
Humains Matériels
Equipe de projet Mobiliers et immobiliers
7/ Budget prévisionnel
Dépenses Recettes (inclut la mise à disposition, produits et fonds
p op es, su e tio s, at…
Le tableau ci-dessus récapitule les grandes à prévoir pour définir un projet de GN. Les étapes
6 et 7, plus tardives, interviennent à la fois avant (très grossièrement) et après (plus
finement) la recherche de financement et de partenariats.
Le projet dans son ensemble implique des allers-retours permanents entre ces différentes
lignes pour affiner chaque partie.
Le cadre de jeu doit parler au plus grand nombre pour être appréhendé facilement et ne pas
g e l’e p ie e de jeu. Les u i e s lassi ues se p te t do ie à l’e e i e : ambiance
médiéval-fantastique (le plus courant, qui fera intervenir des éléments magiques dans un
43
univers médiéval) ou post-apocalyptique (apocalypse nucléaire, zombies, catastrophe
ologi ue… ), murder party anxiogène (l’a ia e afieuse, t s populai e et fa ile à
visualiser, est très prisée ou i e sio da s l’Histoi e sans tomber dans la reconstitution
historique …
Pour concevoir un scénario de GN, on peut passer par des agences spécialisées 66 ou créer le
sie , e s’il ’est pas e lu pou ela de de a de de l’aide aux associations de GNistes
qui existent dans la plupart des villes moyennes et dans toutes les métropoles.
En effet, selon le type de GN souhaité, le scénario peut ’ t e u’une trame assez vague. Un
GN médiéval-fa tasti ue a ti ul autou d’u e sou e de o flit peut pa fois se su e à
un affrontement entre deux factions, prétexte qui non seulement donne un enjeu aux
joueurs mais permet également de provoquer des scènes de combat particulièrement
intenses. À l’e a t oppos , u e soi e e u te au esso ts o ple es e peut pas
s’i p o ise ais pe et de développe des i t igues fouill es et d’ e tuels
retournements de situation.
66
Pa e e ple l’Age e E u te & M st es, ui g e le a p du d ago , u site d di à la lo atio pou les
GNs. Voir leur site internet pour plus de renseignements : http://agence.camp-du-dragon.fr/ (consulté le
21/07/2016).
67
La Scénariothèque du site murder-party.org est un incontournable, avec des scénarios éprouvés pour tous
publics. A découvrir sur http://www.murder-party.org/scenariotheque/ (consulté le 22/07/2016).
44
Pou ue tous les p ofils de joueu s s’a use t, le scénario doit intégrer des situations
variées o at, go iatio , i filt atio , ig e, pou suite… ou des p o l es pouvant se
résoudre de plusieurs façons différentes.
“’ils souhaite t p pa e le GN, les joueu s ’o t donc plus u’à s’app op ie le pe so age
pour essa e de l’i a e e fo tio des t aits de a a t e tels u’ils so t décrits. La
possibilité ou non de personnaliser le passif de son personnage dépend de chaque scénario
au cas par cas : da s la esu e où l’histo i ue des pe so ages est sou e t ois d’u e
feuille de personnage à l’autre ou peut servi de suppo t à l’i trigue, laisser aux joueurs carte
blanche pour personnaliser leur personnage peut s’a e is u , à moins que le scénario ne
soit prévu pour.
Pa ailleu s, les GNs de g a de a pleu o t ou a e t plusieu s i eau d’i pli atio des
personnages. Une hiérarchie, reflétée en général par le prix du GN (plus le personnage a de
responsabilités dans le scénario, plus il est cher car ces personnages ne peuvent exister
u’e o e li it , disti gue ai si les pe so ages peu i pli u s da s le s a io ou
dot s d’une li e t li it e l’e e ple e t e ta t les PNJs, pe so ages au o d es de
l’o ga isateu et au se i e du s a io et de so o d oule e t .
Le début du GN permet ensuite aux joueurs de se mettre dans l’a ia e. On distingue pour
cela trois modalit s d’i e sio : la mise en scène immersive qui repose sur le décor, les
accessoires et les costumes, l’immersion narrative qui passe par le récit de la situation
initiale) et l’immersion à la fois narrative et immersive où le récit fait partie de la mise en
45
scène : pa e e ple, u o ga isateu d guis e t ou adou o te les a e tu es d’u
he alie …68
2. PARTENARIATS
Le financement
L’a ge t est au œu du o tage d’u e e t, ota e t d’u e e t ultu el. Là
où le o de de l’e t ep ise peut se permettre une démarche descendante, les prises de
décisions hiérarchisées faisa t ue le la e e t d’u e e t s’a o pag e fo e t
des moyens nécessaires alloués au projet, les projets culturels sont en général issus
d’i itiati es pe so elles. La première préoccupation du porteur de projet est donc la
recherche de financements.69
Pour cela, élaborer un projet bien ficelé est indispensable pour convaincre les financeurs
(élus et partenaires potentiels). Le projet devra expliciter le concept de GN touristique, faire
un rapide état des lieux de la pratique et des besoins du site ou de la ville où se déroulera le
GN touristique, donner une perspective générale (les buts du projet) mais aussi décrire
précisément ce que sera le GN envisagé (les objectifs). Il faudra également décrire les
moyens (humains et matériels, que ce soit les organisateurs, les PNJ, le décor, les
a essoi es… et le udget oût di e t et i di e t ai si ue le fi a e e t e isag . E fi , il
faut p oi l’ aluatio du p ojet pou pou oi e e isage l’ olutio si le projet est
amené à être réitéré sur plusieurs éditions.70
68
Article « Manières de faire des mondes grandeur nature » dans Le Moyen-Âge en jeu, Eidôlon n°86, textes
réunis par Séverine Abiker, Anne Besson, Florence Plet-Nicolas, éditions PUB (Presses Universitaires de
Bordeaux), 2009, p. 33
69
Co eptio , a age e t et o u i atio d’u p ojet ultu el, Paul Rasse o to e , olle tio
« dossie d’e pe ts », territorial éditions, p. 23
70
Co eptio , a age e t et o u i atio d’u p ojet ultu el, Paul Rasse o to e , olle tio
« dossie d’e pe ts », territorial éditions, p. 24
46
plus du dou le de la so e essai e à l’o ga isatio de sa première édition grâce au
financement participatif, e ui a atti l’atte tio de la p esse et a e etou sti ul le
financement participatif71. Ce e le e tueu s’est a e o e plus effi a e da s le as de
New World Magischola, premier GN touristi ue a i ai , ui se d oule da s l’u i e s de
College of Wizardry et est lui aussi t s i spi de l’u i e s d’Ha Potte : le succès de
College of Wizardry tait tel u’e p oposa t le e o ept, e uel ues minutes, New
World Magischola a levé plus de 300 000 dollars soit le double de la campagne de
financement participatif de College of Wizardry !72 Ces campagnes de financement
pa ti ipatif peu e t do s’a e t s lu ati es si u e o u aut e iste, o u aut
u’il s’agit do de e ou de mobiliser en s’appu a t su u u i e s o u, l’id al ta t
ue l’ e e t de ie e i al et soit pa tag e ou le su tous les seau so iau .
Acteurs associatifs
Acteur associatif majeur, la FédéGN fédère les associations de GN sur tout le territoire. Elle
est donc incontournable pour concevoir et promouvoir un GN de qualité en collaboration
avec la communauté GNiste francophone.
Les acteurs professionnels, dans ce milieu, sont des passionnés, que François Vanhille
distingue des amateurs de la sorte : « l’a ateu se satisfait de l’i e sio . […] La passio
est pa d fi itio o sessio elle et o pulsi e, ie u’elle soit da s les cas étudiés
a ipat i e. C’est e ui fait du passio u ateu . Il ou elle, est l’auteu de so
i agi ai e. C’est do au lus et p ofessio els d’i stitutio s ultu elles et de olle ti it s
lo ales d’app e d e à ide tifie et à se saisi de e potentiel caché dans leur territoire. »73 Ils
devraient être enthousiastes et ravis de vous aider à faire naître et évoluer votre projet de
GN.
71
Claus Raasted, hapit e College of Wiza d , No di LARP ea ook, p. 29)
72
A ti le College of Wiza d , The Magi Co ti ues de Claus Raasted, pu li le / / su le log
Nordiclarp.org (blog spécialisé en GNs). URL : https://nordiclarp.org/2016/07/27/college-wizardry-magic-
continues/ (consulté le 15/08/16)
73
Citatio de F a çois Va hille ti e de F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s
territoriales : une ressource inexploitée au service du développement local. Droit. 2013 (p. 127)
47
Institutionnels
Les arguments permettant aux organisateurs potentiels de faire valoir un GN comme produit
touristique en tant que tel auprès des élus locaux sont nombreux : tout GN touristique est
u e a ti it o o i ue au e tit e u’u e e t plus lassi ue et peut gale e t
atti e des tou istes su le te itoi e e plus de d a ise l’ o o ie lo ale : les retombées
lo ales d’u e e t tel ue le GN College of Wizardry touchent à la fois le milieu
tou isti ue lo atio du hâteau de Czo ha, e plois saiso ie s, e t es d’a ge t pou les
traiteurs, etc.) et la communauté locale (la renommée de Czocha, petit village polonais, a
augmenté exponentiellement ; l’a ge t apt pa le tou is e est edist i u au g des
achats de tout un chacun, etc.).
Outre les réticences financières des élus, les institutionnels ont souvent des réticences à
travailler avec les amateurs, notamment dans le milieu culturel74. Pourtant, la dimension
ludique et interactive du GN peut contribuer à dynamiser un site culturel et à renouveler son
offre culturelle. Cependant, la crédibilité vis-à-vis des institutionnel est un enjeu de fond qui
ne peut se résoudre à court terme. A l’heu e où les tou istes eule t i e u e e p ie e,
l’e jeu est d so ais de fai e p e d e o s ie e au d ideu s, ai si u’au a teu s du
tourisme institutionnel, que le GN peut représenter un produit touristique de qualité en
joua t su l’ otio et l’i e sio da s u s a io o a es ue, e da t
inoubliable l’e p ie e e uestio . U e a ale oisi e peut se t a sfo e e fil
d’Agatha Ch istie, et u e isite de hâteau de e i l’e p ie e d’u si ge dans le tumulte
d’u e ataille di ale.
Pa te ai es p iv s, gestio ai es de site…
Privatiser un monument historique en échange d’a i atio s pour le pu li
74
Citation extraite de François Vanhille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une
ressource inexploitée au service du développement local. Droit. 2013 (p.109) qui renvoie à un extrait du livre
de Jean-Michel Tobelem, Le nouvel âge des musées : les institutions culturelles au défi de la gestion
48
historiques pou o te i la ise à dispositio d’u lieu e ha ge de la p ise e ha ge de
l’o ga isatio et de l’a i atio de jeu desti s au pu li . Ces jou es sp iales, diffi iles à
organiser pour les cites patrimoniaux, peuvent mobiliser des dizaines de bénévoles et
représenteraient un coût bien trop important pour les gestionnaires du site ; ce type de
partenariat, pourtant assez peu courant, est donc tout à fait envisageable.75 Dans le Nord de
la France où le tourisme est moins présent, certains lieux patrimoniaux vivent en partie de la
location de leur site pour des GNs : ainsi, la citadelle Vauban de Montmédy, les ruines du
château de Montcornet ou le fort Séré de Bruyères-et-Montbérault accueillent couramment
des associations de GNistes.76
Mécénat
75
Ce type de négociation a notamment permis, en Belgique de privatiser la célèbre abbaye de Villers-la-Ville ou
l’a h osite gallo-romain de Malagne pour des GN associatifs. « Les jeux de rôles grandeur nature inventent
leur Moyen-Âge » de Daniel Bonvoisin, Cahier Espaces n°312 (mai-juin 2013), p. 116.
76
Article « Les jeux de rôles grandeur nature inventent leur Moyen-Âge » de Daniel Bonvoisin, Cahier Espaces
n°312 (mai-juin 2013), p. 116.
77
Pour approfondir la dimension écologique du GN, lire LAMPO Marjukka, Ecological Approach to the
Performance of Larping. International journal of role-playing. [En ligne, version pré-assemblage]. 2015, n°5.
Dispo i le à l’ad esse < http://ijrp.subcultures.nl/ >
49
2. LOGISTIQUE : AMENAGEMENT ET GESTION DES RESSOURCES
La gestion de ces éléments peut être envisagé de trois façons : estimer les quantités et
prévoir du surplus, se limiter aux inscriptions ou, solution intermédiaire, privilégier les
inscriptions en prévoyant une marge. Dans le premier cas, quasiment inenvisageable, le GN
est ouvert à tous sans inscription ; l’o ga isateu e peut do pas se epose su u o e
d’i s it pou pouvoir adapter le nombre de personnages au nombre de joueurs (donc
prévoir la bonne quantité de feuilles de personnage) et donner un rôle à chacun dans le
scénario prévu. L’esti atio du nombre de participants est donc indispensable, estimation à
laquelle il faut ajouter une marge confortable pour pouvoir accueillir tous les joueurs qui se
présenteraient.
Da s le deu i e as, eau oup plus o fo ta le, les joueu s s’i s i e t e a ont de
l’ e e t. Il faud ait da s e as p oi u e fi he d’i s iptio assez d taill e, p isa t
le type de personnage souhaité et la taille de vêtement pour recevoir en arrivant un costume
à la bonne taille. Une feuille de personnage modifiable peut alors facilement être jointe par
ail à la o fi atio d’i s iptio , asso tie d’u e p se tatio d taill e du jeu et
d’ e tuelles e o a datio s, e ui pe et au joueu d uta t de d ou i le GN a a t
la phase de jeu, et permet au joueur expérimenté de s’app op ie l’u i e s et le pe so age
e a o t de l’ e e t. Cepe da t, si ette solutio est t s o fo ta le e te es de
logistique, elle fait reposer intégralement le succès du GN sur la communication, ce qui peut
être dangereux pour une activité si peu connue. Cette solution peut être assortie de mesures
de précaution comme des surfacturations ou le non-remboursement des annulations, même
si ces mesures sont assez impopulaires. Les organisateurs des GNs proposés pour le
tea uildi g pa l’e t ep ise “ho Pa k p ise t ai si su la page o e e u’e aiso
50
de « la o ple it d’o ga isatio de e tea uildi g, […] tout Scénario catastrophe
o a d oi s de jou s a a t sa alisatio fe a l’o jet d’u e su -facturation de 400
euros HT. »78
Dans le troisième cas, la solution intermédiaire consiste à reposer sur des inscriptions
comme dans le cas n°2 tout en offrant la possibilité aux joueurs de dernière minute de
rejoindre le GN comme dans le cas n°1, en prévoyant une marge de sécurité en termes de
nombre de feuilles de personnage et de costumes.
Ces costumes ont beau représenter un coût supplémentaire, ils ne sont pas à négliger :
vêtements et accessoires sont souvent, pour le joueur expérimentés comme pour le
débutant, un moyen de se mettre « dans la peau » du personnage.
78
Citation extraite de la page « Scénario catastrophe » su le site de l’e t ep ise “ho Pa k. Pou do e u
o d e de g a deu , leu s p estatio s pou les u de pa ties so t fa tu es € HT pa pe so e. La page est
dispo i le à l’ad esse http://www.packteambuilding.com/teambuilding/management-entreprise/jeu-de-
roles/scenario-catastrophe (consultée le 25/08/2016)
79
Citation traduite de Reading, Alexander and Jenkins, Rebecca 2015. Transportation to a World of Fantasy:
Consumer Experiences of Fictional Brands Becoming Real, Journal of Promotional Communications, 3 (1), 154-
173 (p.5).
51
a o t de la a ifestatio , e e a he la p se e de se ou istes ’est pas o ligatoi e su
les lieux. Un organisateur compétent en premiers secours et une liste des joueurs
compétents en matière de soins sont, néanmoins, toujours utiles. En revanche, il faut prévoir
au minimum une trousse de secours et une personne en permanence joignable qui pourra
assurer les soins et contacter le médecin ou la pharmacie de garde, voire le centre
hospitalier le plus proche (à répertorier avant le GN).80
E gle g ale, pou des aiso s udg tai es, les o ga isateu s de GNs s’i stalle t da s
u lieu ide et l’a age t81 ; certains sites se sont ainsi spécialisés dans la location
d’espa es d di s au GNs : le camp du dragon (Bretagne), Kandorya (Pays de la Loire),
Utopion (Allemagne)… Ce de ie est d’ailleu s u site e eptio el as su u pa i, elui
d’u fo tio e e t su le ode de l’au e ge espag ole : on y trouve ce que l’o appo te.
Au fil des ans, l’i estisse e t des oles a rempli les 100 hectares de champs, loués
exclusivement pour des GNs, de nombreux aménagements, au point que ’est aujou d’hui
une vraie « malle à déguisement82 et à mondes imaginaires géante » !83
80
Fiche technique n°5 de la FédéGN, « La sécurité », consultée le 09/08/16 sur
http://www.fedegn.org/ressources/fiches-techniques/110-ft-008-quand-faut-assurer
81
Voi à e p opos l’a ti le « Les jeux de rôles grandeur nature inventent leur Moyen-Âge » de Daniel
Bonvoisin, Cahier Espaces n°312 (mai-juin 2013), p. 115-116.
82
Il faudrait parler de costume : voir paragraphe I.1 du document.
83
Vers un théâtre sans spectateur – Lila Clairence, 2014 (p.18-19) tout le § sur espace-temps
52
Un aménagement permanent ou pas ?
Cet a age e t de l’espa e, i dispe sa le à l’i e sio des joueu s, peut t e assez
sommaire comme très sophistiqué. Là où les associations se contentent en général de
suggérer une ambiance médiévale fantastique par des capes et des chandeliers dans une
auberge rustique ou des tentes bariolées et des fortifications temporaires dans un champ
vide84, les professionnels proposent au contraire de jouer la carte du spectaculaire comme
les organisateurs de College of Wizardry ui o t p i atis u hâteau e Polog e et l’o t
ha ill , le te ps d’u GN, d’u e a ia e Ha Potte .85
Accessibilité
Pa ailleu s, l’a essi ilit du lieu a gale e t so i po ta e : le site doit être bien
desservi, à la fois pour séduire plus facilement des touristes qui connaissent mal la région et
84
L’a ti le « Les jeux de rôles grandeur nature inventent leur Moyen-Âge » présente différentes méthodes
courantes en GN pour suggérer des ambiances et camoufler la modernité, en expliquant le risque que
ep se te l’i t usio de la ode it su l’i e sio des joueu s da s l’a ia e du jeu. « Les jeux de rôles
grandeur nature inventent leur Moyen-Âge » de Daniel Bonvoisin, Cahier Espaces n°312 (mai-juin 2013), p.
115-116
85
A ce sujet, Claus Raasted (organisateur du GN College of Wizardry), conseille de concevoir des GNs
se satio els, agi ues, ui t ou e o t leu pu li g â e à la apidit à de pa tage des i fo atio s à l’ e de
la mondialisation. « Do awesome stuff and we [the larpers] will come to you » : Faites des choses géniales et
nous (les GNistes) viendront à vous. Claus Raasted, « Larp tourism » (2015), video youtube consultée le
23/04/16 sur https://www.youtube.com/watch?v=r0Lu9ct_se4
53
pour faciliter la logistique86. “i le GN est p u pou du e plus d’u e journée, il doit
gale e t p opose des solutio s de estau atio et d’h e ge e t, soit e les i t g a t
dans le jeu (dans ce cas-là, les organisateurs doivent prendre garde à ce que chacun ait accès
à un confort et à une hygiène minimum), soit en les proposant à une distance raisonnable du
site a e des te ps de pause où le jeu s’i te o pt.
86
Article « Comment choisir le lieu de votre événement ? » par Edouard Teulières, visible sur
http://www.couvre-feu.fr/comment-choisir-le-lieu-de-votre-evenement/ et consulté le 09/08/16.
87
« L’i te a tio e t e tous les p otago istes d’u GN epose ai e t su e pa te puis u’u o jet, u lieu ou
u pe so age e iste d s lo s u’il est o . » Citation de Vers un théâtre sans spectateur – Lila Clairence,
2014 (p.13)
88
http://fr.calameo.com/read/0005091678322c588b5d1 p.32 « l’a h t pe du ôliste : geek ou créatif
culturel ? » par Didier Bonvoisin (consulté le 07/10/15)
89
Voir p. 25 de BRUNET Charlène, Le marketing expérientiel ou comment promouvoir une destination à forte
symbolique imaginaire – as du tou is e de l’eff oi e É osse. Mémoire de tourisme. Toulouse : Université
Toulouse II Le Mirail – ISTHA, 2014. 112 p.
90
Pou plus d’id es o e a t l’a age e t ultise so iel de l’espa e, oi l’a ti le « Five Sense
Storytelling in LARP », de Benjamin Aldred, posté le 16/09/2014 sur le blog Aldredongaming. URL :
http://aldredongaming.blogspot.fr/2014/09/five-sense-storytelling-in-larp.html (consulté le 18/08/16)
54
Éclairage et aménagement visuel
L’a ia e de jeu e epose pas i t g ale e t su l’ad uatio du site et la ualit des
ostu es. Les otio s joue t u ôle e t al et l’ lai age pe et de joue a e la peu du
noir et les instincts des joueu s. L’a age e t isuel e doit do pas se li ite au
d o s. L’ lai age, e pa ti ulie da s la pe spe ti e d’u jeu fa tasti ue, est pa fait pou
sugg e l’ho eu ou le st e. Des ougies au spots olo s, ette te h i ue sou e t
sous-esti e peut adi ale e t ha ge la pe eptio d’u lieu et do l’a ia e d’u e
partie.
Installations sonores
L’a age e t auditif, a e e t solli it , est pourtant facile à mettre en place dans un site
doté de prises électriques – e ’est toutefois pas le as de tous les lieu ha ps, ui es… à
l’aide d’e ei tes po tati es pa e e ple. Un fond sonore omniprésent peut se décliner sous
fo e de uits d’a ia e ou de usi ue, u’elle soit i t a ou e t a-diégétique. Diffuser de
la usi ue au ou s d’u GN touristique implique toutefois de déclarer à la SACEM les
morceaux concernés91.
Aménagement olfactif
L’odo at, pa e t pau e des se s e GN, a pou ta t u puissa t pou oi o ateu ue les
études sur le marketing olfactif ne cessent de démontrer. Les odeurs ont un impact aussi
bien sur nos émotions que sur nos comportements92 et o e d’e seig es utilise t ette
te h i ue pou t a s ett e u essage, i dui e u e otio , ett e à l’aise, i flue e
l’a te d’a hat, et . U e tude d o t e pa exemple que le pa fu d’a ia e « brouille la
perception du temps »93. Les applications en GN sont innombrables et la plupart sont encore
91
Concernant ce sujet, voir la fiche technique n°17 de la FédéGN, « Les d oits d’auteu », consultée le 09/08/16
sur http://www.fedegn.org/ressources/fiches-techniques/234-ft-017-les-droits-d-auteur
92
Voi à e sujet l’a al se « Le marketing olfactif : à la recherche du parfum idéal » par Djamchid Assadi, publié
da s Ma keti g G a des E oles ° d e e , à et ou e su leu log à l’ad esse
http://www.mondedesgrandesecoles.fr/le-marketing-olfactif-a-la-recherche-du-parfum-ideal/ (consulté le
18/08/16)
93
A lio e l’e i o e e t du agasi : les sig au olfa tif affe te t-ils les évaluations et les
comportements ? Recherche et Application en Marketing , vol. II, n° 4/96. Traduction française de Spangenberg
55
à i e te . Pa i les te h i ues de diffusio les plus fa iles à ett e e pla e, l’ apo atio
li e au hauffage d’u e ougie, d’e e s, et . est de loi la plus pe ti e te pou le GN.
Le toucher a, lui, une utilisation complexe et ambivalente : mobilisé lors des combats et dans
les rapports au costume dont les joueurs perçoivent directement le poids, les aspérités, etc.
Le toucher est rarement réfléchi en tant u’ l e t d’i e sio se so iel ; il a pourtant le
pote tiel de o t i ue lou de e t à l’a ia e : le contact avec les accessoires de jeu peut
o seule e t o t i ue à l’i e sio le poids d’u e alise de illets da s u GN
mafieux), mais également provoquer de vives réactions face à une texture particulière (le
o ta t epoussa t d’u o ga e glua t da s u GN ho ifi ue .94
Restauration et goût en GN
E.R., Crowley A.E., Henderson P.W. (1996), Improving the store environment, Do olfactory cues affect
evolutions and behaviors? Journal of marketing, vol. 60, N°2, p 67-80.
94
E e ples ti s de l’a ti le « Five Sense Storytelling in LARP », de Benjamin Aldred, posté le 16/09/2014 sur le
blog Aldredongaming. URL : http://aldredongaming.blogspot.fr/2014/09/five-sense-storytelling-in-larp.html
(consulté le 18/08/16)
56
Hébergement des joueurs
La tendance actuelle de « glamping »95 et la mode des hébergements insolites laissent
penser que les hébergements intégrés au jeu peuvent trouver un écho parmi les joueurs
pote tiels et pa ti ipe à l’att ait du GN e ta t ue p oduit tou isti ue.
3. SPECIFICITES DU GN T OURISTIQUE
95
La notion de « glamping », contraction de glamour et de camping, consiste à cumuler festival et camping
da s u h e ge e t o igi al et o fo ta le, p u pa les o ga isateu s. Voi gale e t l’a ti le « Glamping :
ca pe ’a ja ais t aussi ool ! » de Baptiste Franceschini. URL : http://www.couvre-feu.fr/glamping/
consulté le 09/08/16.
96
L’e seig e e t du F a çais La gue Ét a g e FLE o espo d à l’e seig e e t du français et de la culture
f a çaise à des o f a opho es, e g al e Allia e f a çaise. Cet e seig e e t s’appuie su u e
approche interculturelle qui met en perspective les décalages de compréhension dus à des schémas
interprétatifs différents, et i t g e la e o t e a e l’alt it da s l’app he sio de la ultu e f a çaise. Pou
plus de renseignements, voir le cours de didactique du FLE de Philippe Blanchet, « L’app o he i te ultu elle e
didactique du FLE ». Université Rennes 2, 2004-2005. URL : http://www.aidenligne-francais-
universite.auf.org/IMG/pdf_Blanchet_inter.pdf
57
GNistes débutants : comment bien les accueillir
La d o atisatio des GNs e ta t u’a ti it tou isti ue i pli ue de bien accueillir
débutants comme GNistes expérimentés. Cela passe à la fois par une organisation simple et
accueillante des o sig es lai es a o es d s l’i s iptio et ep is es le jou J, u
système de règles intuitif), et par la mise e pla e d’atelie s p -GN, principalement destinés
aux débutants, expliquant de façon personnalisée comment customiser son costume,
interpréter son personnage... Ces ateliers permettent également de briser la glace et en cas
de problème pendant le jeu, une permanence à cet endroit permet de trouver facilement un
référent à qui parler, ce qui est actuellement un des problèmes les plus soulevés concernant
la présence de débutants en GN97. C’est aussi et surtout le o e de alide l’e pli atio du
système de règles avant le début du jeu : u’il s’agisse de o ats, de agie, de e he he
d’i di es… les joueu s doi e t tous t e capables de savoir comment réagir. Même un
do u e t si plissi e e e pla e pas l’app e tissage pa l’e e ple ; un bon atelier
« système de règles » harmonise et fluidifie la résolution des actions en jeu et s’a e donc
quasiment indispensable à mettre en place, même auprès des joueurs les plus aguerris.
97
Article « Retou d’u d uta t au GNiales A uitai e », par Guillaume Coeymans, posté le 8/09/2014
sur le blog Electro-GN. URL : http://www.electro-gn.com/8398-retour-dun-debutant-aux-gniales-aquitaines-
2014 (consulté le 23/08/2016)
98
Article « 10 ways to make your larp welcoming to new players » posté par Jordan le 29/04/2013 sur le blog
Larping.org. URL : http://www.larping.org/feat/10-ways-to-make-make-larp-welcoming-new-players/ (consulté
le 23/08/2016)
58
4. COMMENT ATTIRER LES GNISTES ?
Public-cible
Les pratiquants habituels, déjà sensibilisés au concept de « GN » et généralement
asse l s au sei d’asso iatio s de jeu de ôle, fo e t u e o u aut aup s de
la uelle il est fa ile de diffuse l’i fo atio , ais ette o u aut t s est ei te ’est
pas ep se tati e de l’i t t pote tiel ue ep se te le GN touristique.
Les publics-cibles sont cachés dans les dérivés du GN, en fonction de leur sensibilité : les
simulationnistes qui pratiquent la reconstitution historique ont ainsi en général des liens
forts avec les cercles de GNistes, les narrativistes sont en général comédiens amateurs et
peu e t t e fa ile e t tou h s pa le iais du th ât e d’i p o isatio , tandis que les
clients des jeux de piste (y compris les familles, les enfants étant la clientèle habituelle de ce
type de jeu) et des escape game sont des ludistes ui s’ig o e t. En théorie, il suffit donc,
pour attirer les publics de ces activités connexes, de leur expliquer la proximité du GN avec
leur loisir habituel.
Le grand public peut également être touché par les canaux habituels, par le biais d’u
u i e s u’ils o aisse t : ’est là ue rentrent en jeu les médias de masse et le marketing
viral. L’id e de pa ti ipe à l’ la o atio d’u e histoi e pa ti ipati e où ha u est so
propre héros, et d’ t e la sta de l’a e tu e do t o est le h os da s u e a ia e ue l’o
appréciait déjà, peut attirer un public potentiel non averti.
99
Article « Retou d’u d uta t au GNiales A uitai e », par Guillaume Coeymans, posté le 8/09/2014
sur le blog Electro-GN. URL : http://www.electro-gn.com/8398-retour-dun-debutant-aux-gniales-aquitaines-
2014 (consulté le 23/08/2016)
59
la dimension sociale du GN est telle que pour les pratiquants habituels, les modes de
e seig e e ts p i il gi s passe t p es ue tous pa l’i te a tio a e les pai s, soit e fa e-
à-fa e a is, asso iatio de GN… , soit e i tuel seau so iau et fo u s de passio s.
Or, ce mode de transmission de
Le marketing viral
l’i fo atio , ui epose presque
I flue e les i flue eu s et diffuse l’i fo atio su intégralement sur le bouche-à-oreille, limite
Internet en propageant un message positif sur
l’e t ep ise, tel est le ôle du WOM marketing (word- eau oup l’i pa t pote tiel d’u e
of-mouth). Cette approche repose sur un bouche-à- campagne marketing – sauf si celle-ci
o eille a plifi pa l’au a des leade s d’opi io .
s’adapte à es o t ai tes p op es au ilieu
Le a keti g i al s’e i spi e ais ’e est pas la
habituellement très fermé du GN et devient
transposition directe : s’il est plus fa ile d’i flue e les
comportements via les relations proches (amis, famille, virale : pour toucher un public de GNistes
lu s… u’à t a e s les dias t aditio els, les passio s, ’est de loi la thode la plus
he heu s o state t aussi ue l’e ie d’a hat
diminue à mesure que le nombre de recommandations efficace, comme le démontre la réussite
augmente. exemplaire de College of Wizardry, un GN
Le su s d’u e a pag e a keti g d pe d do de e u i al suite à l’e goue e t des
plus du contexte que des influenceurs, et consiste à
joueu s pou l’u i e s d’Ha Potte
« encourager notre désir profond de partager les
choses que nous trouvons attirantes » (Laurie, 2008). combiné au décor spectaculaire et onirique
Le ôle du a keti g i al est do d’o hest e la du château de Czocha.100
contamination de la population à grande échelle.
Pi ot e t al de la ussite d’u GN
Synthèse de Mellet Kevin, « Aux sources du marketing touristique, une bonne communication est
viral », Réseaux 5/2009 (n° 157-158) , p. 267-292
donc indispensable pour attirer un large
URL : www.cairn.info/revue-reseaux-2009-5-page-267.htm.
DOI : 10.3917/res.157.0267. public : puis u’o e epose pas su u e
lie t le lo ale, il faut t ou e u o e de s’ad esse à so pu li -cible et cela passe par le
choix judicieux des canaux de communication. Pour attirer une clientèle plus large que les
pratiquants habituels du GN, une bonne couverture médiatique dans la presse généraliste
est indispensable car le GN est une pratique encore méconnue, mal comprise à la fois des
journalistes et du grand public. Il faut do o u i ue u essage lai su e u’est u
GN, ce qui s’ passe, et la eilleu e faço d’atti e l’atte tio de la p esse o siste à o te
des projets spectaculaires, qui seront faciles à comprendre même pour des non inités.101 Les
GNs les plus l es so t d’ailleu s les plus fa iles à se ep se te : College of Wizardry,
100
Voi le hapit e College of Wiza d da s No di LARP ea ook,
101
Nordic LARP year book, 2014 (Claus Raasted)
60
« Harry Potter dans un véritable château » ; Monitor Celestra : « Battlestar Galactica dans un
vieux destroyer »… Ces a ia es o ues et fa iles à isualise so t toutefois asso i es à
des licences, ce qui implique de collaborer avec leurs auteurs, et potentiellement de leur
verser des droits même si ce genre de contrepartie ’a à e jou ja ais t e ig pou u
GN.
Toutefois, atti e l’atte tio des jou alistes est u e hose ; obtenir des articles de qualité
en est une autre. Après que les organisateurs de College of Wizardry aient mis à jour leur site
avec une page destinée aux journalistes, sur le conseil avisé de la journaliste et GNiste
Johanna Koljonen, les retombées médiatiques ont gagné en qualité instantanément 102. En
complément d’i fo atio s lai es et d’u e p se tatio si ple du GN, u e o e
o u i atio isuelle aide à p odui e u essage lai et do e u e id e de l’a ia e
du jeu. La promotion de College of Wizardry reposait par exemple sur une bande annonce103
et des photographies professionnelles qui ont fait le tour du globe.
102
Voi le hapit e College of Wiza d da s No di LARP ea ook,
103
La a de a o e de College of Wiza d est dispo i le su Youtu e à l’ad esse
https://www.youtube.com/watch?v=F7qS06J7-Z0 (consultée le 13/08/2016)
104
Citatio de Claus Raasted, hapit e College of Wiza d , No di LARP ea ook, p.
61
Définitions
En revanche, le prix peut se concevoir, dans une
Coût de revient
certaine mesure, comme un argument marketing.
Coût que représente par le cumul des
En effet, le p i olo tai e e t le d’une charges rapporté à la confection et à la
prestation peut lui donner une image plus e te d’u p oduit.
surréaliste, le snobisme joue un rôle non Prix à ne pas dépasser pour certains biens
négligeable »105. O pa le da s e as d’u pi ou services.
contraire, est le prix à ne pas dépasser dans Prix excessivement élevé, véhiculant une
image de luxe.
l’i agi ai e olle tif. Or, pour les pratiquants
ha ituels, ajo itai e e t des e es d’asso iatio s d di es, le GN est asso i à so oût
de e ie t. Bie u’il soit i dispe sa le de ehausse le p i p opos da s le ad e de
prestations professionnelles, il faut tenir compte du prix psychologique qui risque, du moins
le temps de fidéliser sa clientèle, de tirer les tarifs vers le bas.
Par ailleurs, la notion de « reverse brand placement » correspond au fait de vendre dans le
monde réel des produits issus de marques virtuelles, appartenant à des mondes imaginaires.
Le ho olat Will Wo ka ou l’eau de Colog e A ho a ’s “e Pa the Colog e en sont des
exemples typiques. À la différence des produits dérivés, qui font seulement référence à un
105
Citation extraite de Réaliser votre étude de marché, Elizabeth Vinay (éd. Eyrolles), 2010, p.115. Les
d fi itio s de l’e ad « Définitions » en sont également inspirées.
106
Définition de B. Barthelot du 21/01/2016, extraite du glossaire du site Définitions marketing. URL :
http://www.definitions-marketing.com/definition/produit-derive/ (consulté le 25/08/2016).
62
univers, le reverse brand placement donne vie à une marque virtuelle en transformant un
p oduit fi tif e p oduit el ue l’o peut a hete da s la ie de tous les jou s.
Figure 14 : Marques réelles et virtuelles dans les mondes réel et virtuels (source : Reading & Jenkins, 2015)
Le GN, sans correspondre tout à fait dans cette définition, est donc un produit dérivé dont
l’u i e s et l’a age e t physique peut convoquer la notion de reverse brand placement.
Le GN College of Wiza d , pa e e ple, au ait pu app ofo di l’i e sio da s l’u i e s
d’Ha Potte e p oposa t des Bi au eu es a ue i e fi ti e de l’u i e s d’Ha
Potter), en organisant des tournois de Quidditch sponsorisés par Nimbus 2000 (marque de
balais volants), etc.
107
F a çois Va hille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée au
service du développement local. Droit. 2013 (p.11)
63
Entre satanisme, perte de réalité et infantilisation, la culture geek a toujours été la cible
facile des critiques de la société. Cependant, leurs codes et leur culture a fini par imprégner
la culture mainstream et leurs univers, de la SF à l’heroic fantasy, sont désormais des
arguments marketing auprès des jeunes générations.
La montée du jeu dans tous les domaines et la diffusion massive, au cinéma et sur petit
écran, de références à la culture geek, commence à imprégner les esprits et le regard change
sur cette contre-culture en passe de rejoindre le courant dominant. Cependant, il existe
toujours des bastions de la culture geek que le cou a t do i a t ’a pas e o e i t g et le
GN en fait partie.
L’ ti uette de « geek » ’est donc pas un argument très vendeur pour cette pratique dans le
se s où elle ’a pas e o e t a ept e et dig e pa la ultu e populai e. Pa ailleu s,
l’appellation « GN » s’ad esse plutôt au i iti s et is ue d’eff a e u pu li d uta t. A
contrario, le terme de « murder party », à la fois ludique et parlant, sans connotation
gati e, peut t e o se da s u e o u i atio g a d pu li . Ce o stat a d’ailleurs
déjà été fait par ShowPack dont les descriptifs de GNs renvoient à une « murder party » en
format court, avec un nombre limité de joueurs, et à un « scénario catastrophe » pour la
version longue impliquant plusieurs dizaines de joueurs : le GN classique.
Néanmoins, à trop vouloir attirer le grand public en lissant les éléments du GN traditionnel,
le risque de perdre la clientèle des GNistes traditionnels est à prendre en compte : souvent
stigmatisés, les geeks (dont les GNistes font partie), ont pa fois le se ti e t de s’ t e fait
« voler » leur univers, leurs codes et leur culture.
Il faut donc veiller à ne pas répéter ce schéma, mais au contraire à professionnaliser une
pratique qui a beaucoup à offrir, pour que les GNistes traditionnels soient les premiers à en
bénéficier.
64
« Aujou d’hui le ou a t ultu el do i a t a o pl te e t i t g et est e
phase de digérer les derniers bastions de la culture geek : la ménagère de
moins de 50 ans, le jeune de banlieue, le jeune des beaux quartiers, ont tous vu
les films autour du Seigneur des Anneaux, parlent en transport en commun du
dernier épisode de la série télévisée Game of Thrones, ou en son temps de la
série Kaamelot, commentent les séries qui traitent de zombies, de vampires,
de loup-ga ous, d’e tra-te est es. … Les fil s su les supe -h os ’o t
jamais été aussi nombreux depuis 10 ans, alors que pendant 20 ans avant, ils
se o ptaie t su les doigts d’u e ai . La ultu e des o i s, elle aussi, a
rejoint le mainstream. Les geeks sont flattés de ce phénomène mais ressentent
un malaise, comme si on leur volait quelque chose. »
108
François Vanhille. Cultu es de l’i agi ai e, festi als et olle ti it s te ito iales : une ressource inexploitée
au service du développement local. Droit. 2013 (p.11)
65
CONCLUSION
Cela dit, la montée de GNs « blockbusters » et de l’off e « murder parties » dans le cadre de
teambuildings, qui ciblent une clientèle plus grand public, s’a o pag e d’u e
professionnalisation du GN. Même si les GNs associatifs de faible ampleur risquent de rester
da s l’o e par manque de visibilité, la communication des GNs touristiques devrait aider à
lever le voile sur ce en quoi consiste cette activité et permettre de sortir ce loisir de niche
d’u e uasi-clandestinité. Cette visibilité risque néanmoins, dans un sens, de pénaliser les
organisateurs traditionnels de GNs : le succès de College of Wizardry pourrait ainsi, à terme,
durcir les réactions des ayants droit et avoir des conséquences sur les GNs de masse proposé
par des associations.
66
démocratisation de la culture geek et, notamment en ce qui concerne les professionnels du
tourisme, la tendance du tourisme dit « expérientiel » qui incite à concevoir des expériences
de plus en plus immersives et scénarisées, le GN est en parfaite adéquation avec notre
époque. La preuve en est que loi de e s dui e u’u e lie t le de GNistes u ieu et
passionnés comme The Monitor Celestra en 2013, College of Wizardry attire, outre des
pratiquants expérimentés, de plus en plus de débutants en même temps que l’atte tio de
la presse internationale. Or, lorsque les médias généralistes commencent à s’i t esser à un
concept touristique, ’est u’il a e g al d pass le stade de simple expérimentation pour
devenir une innovation qui a le potentiel de parler à un vaste public.
Les handicaps actuels du GN sont donc avant tout la communication externe des
e e ts de taille odeste et la diatio à l’ ga d des d uta ts. La mise en place de
partenariats pourrait permettre de cumuler les compétences en communication de
professionnels du tourisme et l’e p ie e p ati ue d’o ga isateu s de GN issus du milieu
associatif. Une offre basée sur cette coopération, qui plongerait ses joueurs dans un univers
connu da s u ad e spe ta ulai e pou a t atti e l’atte tio d’une vaste clientèle
potentielle, associée à des dispositifs à destination des débutants, me paraît donc être la
recette du succès de potentiels futurs GNs touristiques.
Pour attirer des joueurs potentiels en ciblant leurs attentes, la communication doit mettre
en avant un marketing expérientiel qui répond à la fois aux attentes principales des GNistes
et à celles des touristes modernes : tous recherchent une aventure, le dépaysement et
l’i te a tio ue p ô e aussi le tou is e dit « expérientiel ».
67
suffisa t, o p is aup s des jeu es, ais este l’a ia e la plus e he h e a e les
univers de science-fi tio lo s u’o se pe he su les p f rences des joueurs.
Les conclusions de l’ tude lie t le sont donc exploitables mais toutefois assez limitées : en
se asa t su l’a al se de GNistes e p i e t s e l’a se e de do es aut es, ette tude
fait l’i passe su le grand public, sa compréhension du loisirs et ses enjeux propres. La
ti idit ’est ai si pas p ise e o pte alo s u’elle pou ait t e u ita le f ei à la
participation à un GN narrativiste. Les profils des p ati ua ts d’a ti it s o e es et leu
intérêt (potentiel ou avéré) pour le GN sont également des pistes à explorer.
68
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75
TABLE DES ILLUSTRATIONS
76
GLOSSAIRE
Advergaming
Airsoft
Cosplay
Mot composé formé à partir de « costume » et « play ». Approche ludique qui consiste à
e u d guise e t i spi d’u pe so age fi tif pou l’i a e pa la suite. Les
pratiquants de cosplay sont des cosplayers.
Edutainment
Jeu s ieu à o atio p dagogi ue. La fi alit du jeu, uel ue soit sa fo e, est l’ du atio
de l’e fa t e g al , ais la t a s issio des o aissa es ou des sa oi -fai e s’appuie
su u suppo t ludi ue. Cette otio s’i s it da s u o ept plus global, la ludopédagogie
(voir ce mot).
77
Escape game
Aussi aptis jeu d’ asio g a deu atu e ou es ape oo . P ati ue ludi ue o sista t,
pour un petit groupe de joueurs, à se faire enfermer durant un temps imparti (en général, de
trois à six joueurs pe da t u e heu e pou soud e des ig es e fo tio d’u s a io
immersif. La solution à ces énigmes leur permet de trouver la clef pour quitter la pièce.
Expérientiel (marketing)
En GN, une fiche de personnage peut toutefois consister en une simple description du passif
du pe so age, de ses elatio s a e les aut es pe so ages et d’i di atio s su so
caractères et ses points forts et points faibles.
Gamer
78
GN (jeu de rôles grandeur nature)
Aventure immersive où les joueurs, costumés, évoluent dans un décor où ils incarnent des
personnages en improvisant, comme au théâtre. Ils co-créent ainsi une histoire en réagissant
à un scénario donné. Les organisateurs cadrent le jeu par des règles simples et assurent le
bon déroulement du scénario, aidés par des comédiens non joueurs (des PNJs, voir ce mot).
GN « blockbusters »
Format grand public qui se distingue du GN de masse (voir ce mot) par sa vocation
touristique et par le a keti g de l’u i e s de jeu et les décors (univers connu pouvant
atti e l’atte tio de la p esse g aliste, d o spe ta ulai e, p ise e o pte des
clientèles étrangères : barrière linguistique et culturelle).
GN de masse
Format XXL de GN, pouvant rassembler plusieurs milliers de joueurs et nécessitant une
oo di atio et u e logisti ue dig e d’u g os festi al.
GNiste
Jeux de piste
79
Jeu de rôles (JdR)
Scénario participatif où les joueurs imaginent chacun un personnage dont ils vont décrire les
actions en réactions à un contexte que leur présente le maître du jeu (voir ce mot). Le hasard
y est régi par des jets de dés.
Dénomination anglo-saxonne du GN. Ce terme est couramment utilisé dans le monde entier
pour désigner le jeu de rôles grandeur nature.
Ludiste
Ludopédagogie
80
Maître du jeu
En JdR (voir ce mot), le maître du jeu est celui qui gère le scénario et permet aux joueurs
d’i te agi a e u e i o e e ti at iel e d i a tu d o,u ea ia e, des
actio s, et . Il i a e gale e t les PNJs oi e ot lo s ue les joueu s s’ad esse t à u
autre personnage que ceux représentés par les joueurs.
En français : jeu de rôles en ligne massivement multijoueur. Type de jeu vidéo associant le
jeu de rôle et le jeu en ligne où un grand nombre de joueur peuvent se connecter et interagir
simultanément dans un monde virtuel.
Format court de GN (quatre heures en moyenne) joué en huis-clos, qui réunit en moyenne 5
à 30 joueurs. Cette formule légère en logistique est très prisée des petits groupes de GNistes
et des associations, mais est également adoptée par certaines agences proposant une offre
de teambuilding (voir ce mot).
Narrativiste
Paintball
81
PJ – personnage joueur
En JdR (voir ce mot), le terme désigne un personnage qui permet au scénario de se dérouler
ais ’est pas i a pa u joueu . C’et do le aît e du jeu oi e ot ui l’i a e
pour faire avancer le scénario.
E GN oi e ot , u PNJ est u joueu ui ’agit pas pour lui-même mais selon les
o sig es do es pa les o ga isateu s pou fai e a a e l’histoi e da s la di e tio
souhait e. Le joueu peut t e a e à i a e diff e ts PNJs lo s d’u e e pa tie et
doit alo s jo gle a e l’i te p tatio de plusieurs rôles successifs.
Reconstitution historique
Roleplay
Rôliste
82
Simulationniste
Teambuilding
Forme moderne de management qui consiste à sortir une équipe de son cadre de travail
ha ituel pou t a aille la oh sio d’ uipe, à t a e s la o u i atio et la oop atio ,
e s’appu a t su u suppo t ludique.
Wargame
Jeu de figurine qui consiste à aligner des rangs de soldats et à simuler des batailles rangées
selon des règles très codifiées. Les pratiquants de wargame sont des wargamers.
83
ANNEXES
Annexe I : “ a io de GN …………………………………………………………………………………………………76
84
ANNEXE I : SCENARIO DE GN
Exemple-type de scénario de murder party. Celui-ci est un scénario tout public de 2-3
heures, calibré pour 5 joueurs et 1 organisateur. L’a ia e p ue est hu o istique, avec
une emphase sur la diplomatie au niveau du rolepay.
86
Source image : http://www.murder-party.org/5-loubards-a-mocheville/
87
Source image : http://www.murder-party.org/5-loubards-a-mocheville/
88
Source image : http://www.murder-party.org/5-loubards-a-mocheville/
89
Source image : http://www.murder-party.org/5-loubards-a-mocheville/
90
Source image : http://www.murder-party.org/5-loubards-a-mocheville/
91
ANNEXE II : EXEMPLE DE FICHE PRODUIT (PRESENTATION PROFES SIONNELLE)
93
ANNEXE III : L'AGREMENT TOURISME
Pour garantir les droits des consommateurs, et sous la pression des agences de
voyage qui se sentaient menacées par une concurrence déloyale, la loi prévoit un
certain nombre de contraintes pour les structures associatives réalisant des
prestations dans le domaine du tourisme (loi de 1992).
La majorité de nos activités tombent donc sous le coup de cette loi chaque fois que
des invitations sont envoyées à des non membres. Ceci nous obligerait à obtenir un
"agrément tourisme" ou à appartenir à une fédération disposant de cet agrément.
Comment l'obtenir ?
- bénéficier des services d'une personne "qualifiée" (le responsable qui monte les
produits a au moins 5 ans d'expérience dans le tourisme et/ou des diplômes
adéquats, type BTS Tourisme) ;
- disposer d'une garantie financière suffisante (fixée par le préfet, souvent entre
100 000EUR et 200 000EUR) ;
Autant dire que c'est absolument au-delà de nos moyens, tant pour une association
que pour la Fédération.
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Comment s'en passer ?
Pour être en conformité avec la loi, il nous reste les possibilités suivantes :
- réserver nos prestations à nos membres, ce qui semblerait être la solution la plus
cohérente.
Conclusion :
Nous ne sommes pas réellement en danger, ne serait-ce que parce que nos activités
ne dérangent pas les professionnels du tourisme, et qu'il n'existe pas de véritable
professionnel (qui aurait besoin de cet agrément) dans notre branche.
C'est simplement une raison de plus pour s'orienter vers nos membres et faire
adhérer notre public (cf. fiche technique n°10 : les membres). Et pourquoi ne pas
jeter un œil sur les méthodes des professionnels du tourisme ?
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ANNEXE IV : AMENAGEMENT DE L’E“PACE
Ci-dessous, les i ages a a t/ap s l’a age e t des GNs Avatar Stronghold (Hensies,
Belgique) et College of Wizardry (Château de Czocha, Pologne)
College of Wizardry
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Avatar Stronghold
Le terrain avant le GN :
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