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Dorian Séverin-Eudes

Antoine Poullin
L3

Méthode qualitative

La Culture Geek  :
Une sous-culture

Julien ONNO 2013/2014


Sommaire :

–Avant propos
–Introduction
–Problématique
–Hypothèses
–Point historique et étymologique
–Conceptualisation
–Conceptualisation des termes utilisés
–Méthodologie
–Justification de la grille d'entretien
–Théorie
–Analyse des données
–Analyse individuelle n°1 – entretien A
–Analyse individuelle n°2 – entretien B
–Analyse individuelle n°3 – entretien C
–Analyse individuelle n°4 – entretien Tiger
–Analyse individuelle n°5 – entretien Y
–Analyse individuelle n°6 – entretien M
–Analyse individuelle n°7 – entretien David Peyron
–Analyse croisées
–Conclusion
–Bibliographie / sources documentaires
–Annexes
–Glossaire
Avant propos.

La sélection de l'objet d'étude est toujours pendant les premières années d'études de sociologie, une
occasion de s'interroger sur des sujets qui nous intéressent et interpellent particulièrement, tout en
évitant, dans une certaine mesure, d'être refroidis ou impressionné par la gravité de l'entreprise et
l'ampleur de la tâche.
Au moment de la sélection de ce sujet, il nous a été pour la première fois donné l'occasion de
sélectionner à l'envie un thème. Si parmi nos camarades certains furent un peu désorientés par cette
absence de directive, cela fût pour nous l'occasion de mettre en pratique les techniques que nous
étudiions depuis plus de deux ans maintenant, sur un sujet qui nous intéressait, tout en étant
suffisamment léger semblait-il, pour convenir à un travail de troisième année de sociologie.
Le choix a été réalisé presque dans l'instant. Nous connaissant depuis plus de deux ans, nous avions
eu l'occasion de plusieurs discussions, et même si les sujets abordés étaient variés, et les points de
rencontre dans nos conversations aussi, notre point commun le plus évident était ce qu'on désigne
usuellement comme le fait d'être "Geeks".
La sélection du sujet s'est opérée ainsi, presque spontanément, étant le premier item évoqué dans
notre conversation. L'idée promettait d'être à la fois amusante et stimulante.
Lors de la décision d'une problématique cependant, il nous est apparu que, formellement, être Geek
n'avais pas de sens à strictement parler.
C'était une catégorie de personne reconnue telle par eux-mêmes et une partie de la population
générale, mais qu'est-ce qu'on entendait par là, de manière concrète?
Quels étaient les attributs, les comportements, les références de la culture geek?
Étant donné l'optique de la méthode qualitative, sans doutes aussi parce que le sujet avait été
sélectionné en fonction de celle-ci, nous avions les moyens d'élaborer une véritable problématique
autour de ces questions, et dans le meilleurs des cas, au terme de l'exercice, y apporter quelques
éléments de réponse.
Ce qui était au départ un sujet amusant est devenu un sujet sérieux, suscitant des interrogations
sociologiquement valables, motivées par une véritable curiosité scientifique.
La méthode qualitative repose sur l'entretien, l'observation, et l'interprétation dans un cadre de
référence.
Ce que nous avions besoin de savoir pour répondre à nos questions ne pouvait être obtenu qu'à
l'aide de cette méthodologie de travail.
Pour savoir qui sont les Geeks, qu'est-ce que la culture Geek, il faut trouver des représentations, un
système symbolique universel ou tendant à l'universalisme, qui rassemble les individus en
composant l'ensemble, dans lequel ils s'identifient et bâtissent leurs propres représentations.
C'est l'identification de ce système symbolique qui a motivé la structure même de notre méthode de
recherche.
Savoir ce que l'on cherche n'aide pas forcément à le trouver, sauf si on emploi les bons outils.
Le bon outil en l'occurrence était la méthode comparative.
La culture Geek est par définition, incluse dans la culture au sens large. Elle existe au sein de
sociétés plus vastes, ne constituant pas une société en elle-même, du moins pas une société
autonome.
Comme nous-mêmes qui étudions la sociologie à l'université de Caen, les individus s'identifiant à ce
terme sont de différentes origines sociales, et étudient, travaillent, vivent souvent hors d'un cadre
proche de cette culture.

Pour parvenir à adopter une telle posture, il a fallu tout de même identifier depuis l'extérieur des
récurrences autour de notre thématique, afin de fixer notre objet, et d'effectuer la comparaison.
Geek est un terme d'emploi récent. Y sont associés dans l'imaginaire collectif bandes-dessinées
d'origine américaine et japonaise, jeux vidéo et littératures et productions filmiques de science-
fiction et fantasy, ainsi que l'emploi intensif de technologies liés à l'informatique.
Cette image est véhiculée de diverses manières par les médias télévisés et papiers, mais aussi sur
des forums de discussion, des plateformes de réseau social, en ligne, via une communication
mémétique (c'est-à-dire par même, ces images souvent simples, accompagnées ou non de citations,
animées ou non, qui véhiculent une idée ou une représentation caricaturale d'une idée).
C'est donc à partir de ce point de départ que nous avons convenu de faire une typologie du Geek,
construite autour des représentations ; représentations essentielles pour comprendre et décrire le
système symbolique Geek, en faisant sa comparaison avec la société plus large dans laquelle il est
inclus.

En résumé ; Ayant identifié une sous-culture que nous pouvons qualifier de culture Geek, et un
rapport de domination, nous nous proposons d'enquêter sur ce rapport de domination.
La question de départ a subit force modifications, mais comme nous avons identifié des
modifications significatives dans les représentations que nous avons déjà pu étudier sur une période
donnée, et établit ce rapport de domination.

La question de départ est donc de savoir quelle est l'influence de la culture dominante sur la
culture dominée. À savoir, comment la culture Geek est assimilée et réinterprétée par la culture
Dominante, quand elle même modifie son regard et ses interprétations de la culture Geek, quand
bien même elle le ferait ?
Introduction :

Problématique :

Pour traiter de la culture Geek, nous avons choisi la problématique suivante :


oQuelle est l'influence des représentations de la culture dominante, ou culture moderne,
libérale, occidentale et capitaliste, sur les représentations au sein de la culture geek  ?

Il s'agissait pour nous, dans un contexte d'extension des interfaces multimédias, et d'une
appropriation par la culture dominante du terme geek, de faire un constat sur l'état des
représentations actuelles au sein et en dehors de la culture geek, pour en faire une comparaison
diachronique avec les mêmes représentations issues de la culture dominante et de la culture geek à
une époque antérieure. Nous tenterons d'étudier de manière non exhaustive la culture geek grâce à
cette problématique, cependant nous essayerons de dépeindre un portrait aussi fidèle que possible
de ce qu'est la culture geek et de sa place vis-à-vis de la culture Dominante de nos jours.

Hypothèses:

Pour traiter cette problématique, nous avons à l’heure actuelle plusieurs hypothèses que nous
tenterons de confirmer ou d’infirmer grâce à notre enquête.
Les médias ont un rôle central pour créer les représentations.
Pour cette hypothèse, nous nous pencherons sur le rôle majeur que tient internet dans
l’avènement de la culture Geek, mais aussi des médias de masse qui relayent l’opinion dominante et
qui, après avoir pendant longtemps décrié cette culture Geek lui reconnaissent à présent une
légitimité.

Paradoxe: engouement et inquiétudes sur la culture geek


Pour cette hypothèse, il est question du paradoxe de la culture dominante à l’encontre de la
culture Geek. Nous verrons donc que la culture Geek est passée de l’image négative du « no-
life » à un processus de démocratisation de cette culture riche.
le développement et l'évolution des nouvelles technologies a permis l’essor de la culture geek
(universalisme)
Dans cette hypothèse, la question qui se pose est celle de l’importance des nouvelles
technologies dans le développement et la diffusion de la culture Geek. Ces technologies ont par
exemple permis à cette culture de devenir universelle et universaliste.

La culture dominante fait exister et définit la culture dominée (Bourdieu/ Touraine)

Enfin nous verrons comment la culture dominante joue un rôle dans la définition de la culture
Geek et son existence même en tentant d’appréhender ces relations à la façon de Bourdieu et
Touraine.

Point Historique et Étymologique :

Pour pouvoir étudier et qualifier la culture Geek, il paraît nécessaire d'en connaître les
origines. Nous tenterons ainsi d'éclairer la genèse de cette culture et de ce terme pour comprendre
où et comment est né le monde Geek qui paraît plus que jamais un thème foncièrement
contemporain et d'actualité ; nous verrons que ce terme à une origine lointaine et que la culture geek
n'est pas comme on pourrait le penser, un pur produit du XXI eme siècle.
Tout d'abord, le terme geek a une origine lointaine, plusieurs théories et origines lui sont attribuées.
Étymologiquement, le mot geek semble apparaître au XVI eme siècle, on retrouvera par exemple
chez Shakespeare la citation « the most notorious gecke and gull » dans Twelfth Night, ou encore
chez Alexander Barclay, poète britannique qui écrivait « He is a foole, a sotte, and a geke also »
dans Eclogues en 1515 [Définition utilisée indépendamment par Jason Tocci dans sa thèse]. Les
origines étymologiques du mot Geek sont multiples : ce terme pourrait provenir du néerlandais Gek
qui désigne un fou, ou même de l'ancien allemand geck qui désigne lui aussi un fou ou un illuminé.
On retrouve même dans le nord de la France le mot Gicque qui désigne un fou dans le carnaval. On
comprend aisément qu'avec une telle origine, la communauté geek ait pendant longtemps été
décriée. Ce terme évoluera par la suite pour désigner un « idiot du village » ou une personne
étrange. Puis à partir du début du XX ème siècle, la définition du mot geek commence à se
rapprocher de la signification que nous connaissons de nos jours, c'est à dire une personne érudite
dans certains domaines qui se plaît à collectionner des connaissances sur des sujets précis et qui
aime particulièrement la lecture. Cette personne correspond toujours à la signification originelle
dans le sens où elle n'est pas folle mais que son érudition vient d'une passion qui ne correspond pas
à la norme et qu'elle est donc étrange par son côté hors norme. Le terme «geek commence donc à
désigner des intellectuels, tellement passionnés par certains sujets qu'ils en sont déconnectés de la
réalité et de la vie réelle. On pense bien sur à toute une communauté de scientifiques brillants dans
leurs domaines de compétence mais qui sont qualifiés d’illuminés tant leur intérêt exacerbé pour un
domaine où leur capacité à avoir une vie « normale » en pâti. Le sociologue David Peyron estime
quant à lui que le terme geek provient des États-Unis serait issu du mot « freak » qui signifie
monstre de foire en américain. Cette dénomination sera réutilisée dans les universités et sur les
campus pour désigner les « intellos », cette utilisation du mot geek reste en parfaite adéquation avec
l'origine du mot en expliquant que ces élèves brillants étaient moqués et rejetés socialement à cause
de leurs différences. De nos jours, le mot geek semble devenir un terme amalgamant. En effet le
mot geek et la culture geek regroupe en son sein, ou tout du moins renvoie à une foule d'autres
termes qui désignent eux aussi le coté « freak » des geeks. Voilà pour l'origine étymologique du
terme geek.
Passons à présent à l'origine de la culture geek, à l'essence de cette culture. L'histoire de la culture
geek est foncièrement jumelée avec l'histoire d'internet. La passion et l'utilisation de l'informatique -
en particulier d'internet- sont les dénominateurs communs les plus évidents et les plus
incontestables de la culture geek. Nous verrons plus tard dans cette étude qu'il n'est pas absolument
indispensable d'avoir une utilisation très poussée d'internet ou un niveau d'expertise dans les
technologies de l'informatique et de la communication pour faire partie de la communauté geek. On
peut cependant avancer sans douter que l'informatique et internet font partie prenante de la culture
et des pratiques de la plupart des adeptes de la culture geek. Or nous démontrerons dans cette
introduction qu’à l'origine de la culture geek les liens entre les pionniers de l'internet,
l'informatique, et cette sous culture, sont incontestables. On peut affirmer que ces pionniers de
l'internet sont clairement les premiers geeks au sens ou nous l'entendons aujourd'hui, et qu’ils
étaient porteurs d’une certaine idéologie qui semble persister de nos jours. Dans une moindre
mesure, suite au développement de la culture geek au sein de la culture légitime.
A la fin des années 60, un programme de l'armée américaine nommé ARPANET deviendra internet
par la suite, et sera le premier véritable réseau reliant plusieurs ordinateurs. Les universités
américaines s’empareront plus tard de ce concept pour l’adapter à la recherche. Cependant internet
devient la base de la future culture geek en raison des idéaux de l'époque. En effet à cette période, le
monde, et en particulier les États-Unis, est en pleine période « hippie » durant laquelle se développe
une certaine idéologie au travers de cette contre-culture américaine: un refus des normes, une
valorisation de l'autonomie, de la liberté, de la tolérance et de consensus. Sur cette base, de
nombreux adeptes de l'idéologie hippie se trouvent avoir accès aux nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Parmi ces premiers utilisateurs de l'informatique se trouvent
des curieux et des passionnés qui rivalisent d'ingéniosité technique ; ces utilisateurs sont à cette
période déjà des « freaks » comme le remarquait David Peyron, car ils se passionnent pour quelque
chose d'étrange et sans intérêt à l'époque : l'informatique. Ils trouvent dans le réseau un moyen de se
rassembler en communauté, d'échanger des idées et des savoir-faire en appliquant l’un des percepts
hippies : la coopération. En complémentant la toile, ils espèrent utiliser internet pour poursuivre leur
utopie, un idéal d'unification de la société. Le réseau est tel un outil pour tendre enfin vers une
intelligence et une conscience collective. Espace privilégié d'une résistance au mercantilisme et à la
pensée unique, c’est le lieu où les opinions sont égalisées, dans un système de gouvernance
horizontale. La valeur d'un contenu est jugée sans complaisance ni préjugé, seulement sur sa qualité
intrinsèque. Grâce à l'innovation collective, la complémentarité des savoirs permet d'améliorer la
qualité (avec l'exemple récent de Wikipédia où chacun peut déjuger, compléter, critiquer).
Cependant, à partir de la fin des années 90 son essor allant de pair avec une massification
exceptionnelle de l’utilisation mettra un terme à cette utopie en ouvrant la voie à la consommation.
La main mise d'une classe relativement homogène et à fort capital culturel se délite au profit
d'utilisateurs et de contenus de plus en plus divers. Outil de la contre-culture par excellence, il
deviendra un autre outil de la culture de masse. Ces changements ont donc fait naître un nouveau
clivage. D'un côté, un groupe issu de la massification des utilisateurs : les nouveaux usagers
d'internet, qui emploient ce média comme un produit de consommation usuel. De l'autre côté, des
nostalgiques de l'esprit des pionniers d'internet, le plus souvent membres du 1% de réels
contributeurs réguliers et experts dans l'utilisation et dans les « coulisses » d'internet. Ces derniers
sont ceux que l'on nommera les geeks au sens premier. Ces experts et passionnés de l'informatique,
héritiers de l'esprit des pionniers du web. Outre une pratique éclairée et experte de l'informatique,
d'autres passions et activités réunissent les geeks en une communauté avec une culture propre.
Ainsi de nos jours, le terme geek est employé pour englober différents domaines. Des « gamer »,
passionnés de jeux vidéos recherchant la performance et la compétition, en passant par les « no-
life » stéréotypes du geek poussés au paroxysme dans une négation de la vie réelle par une
implication déraisonnable dans une passion (le plus souvent un jeu vidéo) ; aux « Otakus »
passionnés de mangas, de films d'animation et de la culture japonaise en générale ; ou encore au
nerd, sorte d' « intello » que le comportement et les connaissances poussées sur des sujets
inabordables pour la majorité pousse à la marge de la société ; ou pour finir le « rôliste », qui utilise
son imagination narrative pour mettre en scène des aventures fantastiques contées en petit groupe,
parfois même avec plusieurs milliers d'autres rôlistes. La plupart de ces groupes partagent
généralement un esprit imaginatif et éprouvent un intérêt pour les Comics ou BD’s, la
cinématographie filmique ou sérielle ; souvent centrés autour du thème de la Science Fiction. Cette
liste est bien évidement non exhaustive et fortement idéal-typique mais montre comment le terme
de geek est aujourd'hui devenu consensuel pour une communauté qui reconnaît à travers cette
désignation une partie de son identité et qui revendique une culture qui lui est propre. Cela ne se
résume plus à une passion ou une activité ; mais définit et conduit des modes de vie. Nous verrons
en quoi le terme geek est devenu à la fois polysémique et consensuel, et nous aurons un aperçu de la
richesse et complexité de la culture qui s’y rattache.

Conceptualisation :

Ayant décidé d'adopter la méthode des Cultural Studies, et étant au fait des codes et des
dénominations en cours au sein de la culture geek, nous avons opté pour une typologie en usage par
celle-ci, désignant les geeks eux-mêmes, les personnes perçues comme arrivistes en son sein, et les
personnes n'appartenant pas à cette culture. Ces trois types « Geeks » « New-Geeks » et « Non-
Geeks » sont définis par des attributs et caractéristiques subjectives, dont nous sommes au fait, mais
qui permettent, en les mettant en regard des représentations extérieures à cette culture, de se faire
une idée plus claire de ses frontières.
Notre approche, après cette évocation de notre perspective de travail, peut se résumer en les termes
suivants.
D'abord, nous souhaitons obtenir un état des lieux des formes représentatives sur des éléments
précis qui nous semblent cardinaux pour définir la culture geek, et par la même, des perspectives à
son encontre.
Il était intéressant de déterminer ces perspectives de manière simple, afin que nous puissions en
analyser les résultats. De sorte, nous nous sommes efforcés d'établir un questionnaire qui soit centré
autour de perceptions d'ordre qualitative, pouvant simplement se traduire en termes d'ordre
mélioratifs ou péjoratifs.
Ensuite, ayant laissé une assez large marge d'expression à nos enquêtés dans le cadre d'entretiens
semi directifs, nous pouvons analyser au moins partiellement leurs perspectives dans leur cadre
social d'expression, et aussi, dans et autour de notre thème.
Notre objet étant d'interroger les représentation, nous pouvons aussi en déduire un contexte
d'expression, d'après notre propre typologie, mais aussi et surtout, d'après les résultats de notre
enquête.
C'est cette mise en contexte, et cette dialectique entre individus acteurs des diverses cultures mises
en perspectives qui nous permet d'esquisser des réponses à notre sujet, et d'obtenir des informations
pertinentes d'un point de vue sociologique.
Ensuite, il nous était important de déterminer notre objet de manière aussi objective que possible.
Cela n'a pas été possible tant que la recherche n'était pas amorcée, étant donné l'approche à la fois
théorique et méthodologique que nous avions sélectionnés.
Cette approche s'est, d'après nos résultats préliminaires, avérée payante.
Nous avons une idée plus claire de notre sujet pour de futures recherches, et acquis quelques
compréhension des fonctionnements internes et externes de la culture geek qui soient
scientifiquement vérifiables.
L'approche structuraliste était ici un choix à la fois adapté aux exigences académiques, et à notre
problématique.

Enfin, l'interprétation de nos résultats dans l'optique des stratégies de domination nous permet de
déterminer l'impact de celle-ci sur les représentations des cultures dominées, et ici spécifiquement
la culture geek.

Conceptualisation des termes utilisés :

Comme nous l'avons énoncé plus haut nous avons utilisé un cadre idéal-typique pour conceptualiser
et définir nos catégories. Ces définitions ne sont donc pas à prendre comme des définitions fixes
mais comme nos propres définitions de ces termes.

Geeks :
Comme nous l'avons vu précédemment et comme nous nous attacherons à l'étudier tout au long de
ce dossier, le terme geek peut avoir plusieurs définitions. Aucunes de celles que nous avons trouvé
ne nous a semblé complètement valable. La définition du mot geek est en effet au centre de notre
problématique. Tout comme une définition univoque de la société ou de la sociologie ne paraît pas
possible, Durkheim et Simmel s'y sont essayé sans parvenir à une définition consensuel comme le
montre Marc Sagnol (Sagnol Marc. Le statut de la sociologie chez Simmel et Durkheim. In: Revue
française de sociologie.1987). Une définition fixe et consensuelle du mot geek semble difficile à
obtenir, d'autant plus que selon la période, ce mot a différentes connotations.

Pour nous, le mot GEEK désigne donc:


Une personne qui possède une culture étendue des centre d’intérêt historiquement reconnus comme
geeks, qui s'identifie elle même comme étant geek et qui est reconnu comme légitime par ses pairs,
eux même correspondants à cette définition.
Parmi les références communes à la culture geek, voici une liste non exhaustive. Il faut aussi
prendre en considération que comme nous le verrons dans la partie analyse, il n'est pas nécessaire
de posséder toutes ces références, et il n'y a pas de réelle hiérarchie en elle, simplement, un geek
possédera une connaissance poussée dans plusieurs de ces domaines qui forment sa culture.
–Jeux vidéos
–Mangas / Comics
–Heroic fantasy / science fiction
–Jeux de rôle / Jeux de plateau / jeu de société / jeu de carte basées sur les univers imaginaires

En résumé, une culture qui tourne largement autour des univers imaginaires mais aussi avec
l'amalgame au sein du mot geek des « nerds », un intérêt pour l'accumulation de connaissance avec
des intérêts pour la science ou la littérature en général.

New Geek:
Ici encore, il s'agit d'un élément qui a été au cœur de notre recherche. Nous avons constaté lors de
cette enquête que, si nous avions décidé d'utiliser cette construction idéal-typique, elle est partagé
par certaines personnes. Cette dénomination est surtout utilisée par les Geeks eux même pour se
démarquer de personnes dont ils ne reconnaissent pas la légitimité au sein de la culture Geek, nous
avons cependant pu constater que les non- geeks eux aussi font une différence entre les "vrais
geeks" et les "New geeks", avec toutes fois des différences.

Pour nous le New Geek est donc:


Une personne qui se revendique de la culture geek ou de appellation geek mais qui n'a pas adopté
des pratiques considérées comme geek ou du moins dans une mesure insuffisante en terme
d'implication ou d'intensité au yeux des « Vrais geeks » ou « geeks légitimes »

Non Geek:
Le non geek parait, parmi ces termes, le plus facile à définir. Même si il s'agit encore ici d'une
construction idéal typique, le terme de non geek parait le moins équivoque.

Pour nous le Non Geek sera donc:


Une personne qui ne s'identifie pas à la culture geek et qui n'a pas les pratiques historiquement
associées et revendiquées par les geeks ( ex : jeux vidéos, littérature de science fiction ou
fantastique, jeux de rôle ….)

Méthodologie :

Le choix des outils méthodologiques ayant servis à l'élaboration de ce dossier était à la fois guidé
par la nature de cette recherche, travail en soit d’application des cours de méthodologie dispensés
lors de notre formation à l'UFR de sciences humaines de l'académie de Caen, et à la fois par les
impératifs propre à notre problématique.

Concernant les exigences issus des contraintes de notre évaluation, tout d'abord.

Dans la construction de notre enquête, il était nécessaire d'introduire une étude de terrain.
Ce terrain a été réalisé sous la forme d'une observation directe. Il s'agissait surtout de se familiariser
avec les techniques d'enquêtes, mais aussi d'obtenir des éléments préliminaires sur lesquels appuyer
la problématique.

Le terrain lui-même a été choisi selon les tropes connus de la culture geek.
Ce choix de perspective dans notre recherche provient à la fois de notre qualité d'enquêteurs
immergés dans la population observés, et au faits de ses principaux codes et habitudes, et à la fois
de notre choix à la fois dans notre approche méthodologique et théorique de suivre le principe des
Cultural Studies américaines, qui s'inscrivent dans la tradition anthropologique à travers le courant
structuraliste.
Cette approche à l'avantage d'expliciter un contexte qui peut paraître flou de l'extérieur et de
produire sens sans référentiel tiers.
Elle est à la fois conditionnée par la forme de nos travaux, conditionnée par le cours qui est un cours
de méthode qualitative, et à la fois par notre problématique, qui dans un autre contexte
méthodologique serait sans doute insoluble.

Le terrain préliminaire, bien que limité dans sa portée et ses objectifs, aurait été mené de manière
plus approfondie s'il avait était une observation participante, et que celle-ci avait été reproduite dans
le temps sur une période relativement importante.
Il est important de noter que, premièrement, les données recueillies ont été suffisantes pour
permettre d'affiner nos paramètres de recherche, et que, secondement, le cadre même du travail
n'autorisait pas un tel format de recherche.
Cependant ces considérations sont a prendre en compte dans le cas de futures recherches concernant
ce sujet, et méritent d'êtres soulevées.

Il nous est apparu assez rapidement que des entretiens semi-directifs seraient une forme appropriée
de méthodologie concernant ce sujet.
En amont, nous avions établis d'après le terrain que la manière la plus simple d'obtenir quelques
résultats était d'effectuer des comparaisons entre différentes perspectives sur le même objet, et
essayer de dresser rapidement un tableau des interpénétrations de sens communs aux différentes
perspectives, mais aussi de noter les contrastes, et ceux, dans une perspective chronologique courte,
afin de répondre au mieux à notre problématique, volontairement limitée pour les besoins du format
exigé par l'évaluation.

Les entretiens semi directifs on étés organisés avec sept individus interrogés, avec une seule et
même grille d'entretien pour tous.
Nous nous sommes répartis les individus définis par notre choix de référentiel comme « geeks »
« non geeks » ou « New geeks ».
Ces appellations reflètent la perspective de geeks « anciens » ou « actifs » pour désigner des
individus n'appartenant pas, ou depuis peu, à la sphère des intérêts relevants de la culture geek.
Comme pour tout construit sociologique, c'est un ensemble mal défini que nous caractériserons par
des représentations idéal typiques. Nous y reviendrons dans la partie conceptualisation.
La prise de contact s'est faite par des réseaux latéraux de connaissance. Étant donné la faible durée
de l'enquête, et le peu d'entretiens possibles, il a fallu restreindre le champ des personnes interrogés.
Il est cependant heureux qu'il en est été ainsi ; ces réseaux informels de connaissances nous ont
apportés un nombre impressionnant de volontaires, et un grand nombre des personnes désirant être
interrogés ne l'ont finalement pas été.

Justification de la grille d'entretien :

Nous avions prévu de faire au moins un entretien libre avec comme question unique :
Que signifie pour vous être Geek?
Cependant il nous est apparu que cette méthode se révélerait trop complexe à la fois pour l'enquêté
qui a besoin de relances pour pouvoir donner un maximum de sens à son propos et le structurer
correctement. De plus nous avions déjà un nombre important d'entretien semi directifs prévus. Dans
ces conditions nous avons décidé d'abandonner l'idée et d'intégrer cette question directement dans
notre entretien semi directif.

Entretien Semi Directif:

Il faut prendre en compte que les questions n'ont pas forcément été posée dans cet ordre et que bien
souvent certaines question n'ont au final pas été utiles puisque l'interviewé y avait déjà largement
répondu pendant d'autres question. Pour compenser cette observation nous avons effectué de très
nombreuses relances pour approfondir au maximum les réponses données.

Que signifie Geek pour vous?


Cette question est en fait pratiquement la même que notre première idée pour un entretien libre,
cependant elle est encore plus générale puisqu'il est n'est pas précisé "être geek" mais simplement
geek. L'interviewé a donc le choix de répondre par sa définition du terme, le fait d'être geek, ou tout
autre chose. Cela permet de lui laisser une liberté maximale pour voir vers quelle thème il pourra
emmener l'entretien. Cela lui permet d'aborder la question sur plusieurs angles et de ne pas biaiser la
réponse en orientant dés le début de l'entretien la discussion vers ce à quoi nous nous attendons.
Cette question permet aussi d'isoler certains thèmes à approfondir par la suite. Dans notre guide
d'entretien c'est LA question à relance par excellence. Après coup on se sera rendu compte que c'est
cette question et les relances qui en découlent qui feront la majeure partie et la partie la plus
intéressante des entretiens.

Avez-vous des critères? > Si oui, lesquels


>Vous considérez-vous tel?
>Quelle opinion en avez-vous?
Avec cette question, l'objectif est tout d'abord pour nous même de clarifier les contours de la culture
geek. Il nous permet d'être plus précis et d'avoir une réponse plus exploitable parce que plus
organisée. Cette question présente le fait d'être geek selon des critères clairs et définis, elle permet
donc de répondre de façon précises à nos représentations.
En même temps, elle permet aussi à l'enquêté de tenter d'organiser sa pensée. Cette question a été
perçu de notre part comme une des plus difficiles et nous avons eu beaucoup d’hésitations et des
réponses plus floues que nous pensions. La sous question "vous considérez vous en tant que tel?" a
été une question a part entière et permettait de classer les interviewés selon leur propre vision d'eux
même en dehors de la catégorie dans laquelle nous les avions classé au départ lorsque nous les
avons choisi. Elle a aussi permit d'éclairer sur les représentations d'un groupe à l'autre et surtout
d'un groupe sur l'autre, en montrant comment ceux qui se définissent geek parlent des geeks et ceux
qui se définissent comme non geek parlent des geeks. Elle rejoint l'hypothèse de la représentation
des différents groupes les uns par rapport aux autres

Avez vous une œuvre préférée? /Quel genre décrirait le mieux l’œuvre?
Cette question a pour but de positionner l'enquêté par rapport à sa culture personnel, à ses centre
d’intérêt culturels propres. Lors de la relance pour cette question, il est question de faire le lien avec
la culture geek si elle est liée, si l’enquêté l'analyse comme liée. Parmi les relances la question de
savoir quels œuvres proches de la culture geek les enquêtés connaissent par exemple quelles œuvres
proches de la culture geek connaissez vous? Permet de relier la culture des enquêtés avec le thème
de recherche.

Qu'est-ce que la culture pour vous? > Y'a-t-il "culture" Geek?


> Répond-elle à ces critères selon vous? >Pourquoi?

Pour cette question il s'agit de de connaître le point de vue des personnes interrogés sur la définition
de la culture en général mais aussi d'une culture. Au sens ou la culture serait par exemple un
ensemble de références commune a un groupe, serait vue au sens large comme dans "ministère de la
culture". Ensuite il est question de savoir ce qu'est une culture et donc de savoir si il existe une
culture geek et dans quelle mesure elle est présente dans les représentations et par rapport à la
culture dite légitime ou dominante. Puis nous avons essayé de faire le lien avec les critères abordés
au préalables.

Qu'est-ce qui vous qualifie comme/différencie (des) geeks?


Ici encore il s'agit de relancer l'enquêté sur sa place par rapport à la culture geek et d'aller peut être
plus loin dans l’attribution de critères.

Quelle opinion avez-vous des geeks?


>Ce qui vous plaît?
Ce qui vous rebute?

Cette question n'a pas eu l'impact espéré pour chaque entretien, peut être simplement parce qu'elle
parait trop binaire dans la représentation. Ici encore il est question de représentations mais aussi
d'aborder notre hypothèse sur les paradoxes entre l'engouement et les inquiétudes sur la culture
geek. Elle permet de mettre en exergue les représentations autour de la culture geek avec une
approche polarisée, sur une approche du positif ou du négatif qui permit de relier avec l'hypothèse
sur les médias et sur le paradoxe entre développement, engouement pour la culture geek et des
peurs et méfaits de la culture geek.

Quelle opinion avez-vous des non-geeks/autres personnes? Comment percevez vous les geeks/non-
geeks?
>Ce qui vous plaît?
>Ce qui vous rebute?
(Comportements, accoutrement, valeurs, vertus, défauts)
Cette question est un prolongement de la suivante, ici aussi les réponses ont été très inégales et la
pertinence de la question, si elle a parfois donné des réponses intéressantes, n'a pas toujours et
fructueuse, encore une fois elle permet à la fois de se placer, d'interroger les représentations et le
rôle du contrôle des médias sur celles ci.

Avez-vous des peurs/préventions particulières contres les geeks/non-geeks?


>Si oui lesquelles?
>Pourquoi?
Cette question étant largement redondante n'a pas été posée comme telle ou alors à la place d'une
des deux précédentes.

Lors des entretiens nous avons pu constater que certains interrogés abordaient des thèmes autour de
la culture geek auxquels nous n'avions pas pensé. Ainsi, lors des premiers entretiens réalisés, de
nouveaux thèmes et de nouvelles questions nous sont apparus. Par exemple, le thème du langage ou
de la mode vestimentaire auxquels nous n'avions pas pensé nous ont été révélé par les entretiens et
nous ont paru tout à fait appropriés. Grâce à ces premiers entretiens, nous avons donc pu rajouter
ces thèmes dans notre guide d'entretiens pour les entretiens suivants. Au contraire, certaines
questions n'ont pas été forcement abordées car elle ne paraissaient plus pertinentes ou avaient déjà
été abordées lors de l'entretien en réponse à une autre question.

Nous avions aussi prévu de procéder à une focus group, ou entretien collectif, cependant le temps
limité, la charge de travail supplémentaire ainsi que le nombre d'entretien prévu pour un dossier de
ce type nous ont contrait à abandonner cette idée. Il serait intéressant d'y avoir recours pour un
dossier plus poussé de type master. Cette idée était venu tout d'abord des cours de méthodologie
mais aussi d'un constat, pendant une conversation avec des connaissances, en abordant notre sujet
de recherche, nous avons constaté que ce sujet amenait une discussion entre les parties présentes, de
plus sans la moindre intervention de notre part, le groupe au sein duquel nous nous trouvions avait
semblé aborder l'ensemble des thèmes présents sur notre guide d'entretien avec des avis
contradictoires et de fait des débats.
Ce débat, riche, n'était pas prévu et nous n'avions pas de matériel à disposition pour l'enregistrer,
nous avons simplement pu en immersion dans ce groupe constater la pluralité des points de vues.
Pendant cette discussion/débat, chaque avis et thème abordé par les participants semblaient amener
les autres à exprimer un point de vue, pour compléter ou pour contredire l'argument. De simples
interventions pour recadrer et recentrer le débat autour des thèmes nous intéressant auraient suffit
pour mener à bien cet entretien de groupe.
Il paraît important de noter que nous avons rencontré certaines difficultés lors des entretiens, nous
reviendrons au cas par cas plus tard dans ce dossier. Parmi ces difficultés, nous en avons rencontré
d'ordre technique, par exemple, le matériel n'était pas toujours approprié, en l'absence de dictaphone
au début des entretiens, nous avons utilisé les moyens à notre disposition. La technique peut
cependant cacher certaines mauvaises surprises, nous avons notamment perdu un entretien qui s'est
révélé inexploitable car le fichier était corrompu. Il s'agissait malheureusement d'un des entretiens
les plus riches que nous ayons fait mais malgré tous nos effort nous n'avons pas réussi à récupérer le
matériau et la personne interrogée n'a pas été disponible pour faire un autre entretien plus tard, nous
ne pourrons donc pas nous servir de cet entretien pour ce dossier.
Concernant la mise en œuvre des entretiens, nous détaillerons dans la partie analyse au cas par cas
le déroulement des entretiens, en tenant compte des biais et des cas particuliers, notamment la
description du cadre de chaque entretien.

Dans la partie suivante nous effectuerons simplement un retour réflexif méthodologique pour
chacun d'entre nous en prenant les éléments généraux en compte, nous développerons les cas précis
dans la partie d'analyse.

Nous en avons menés un en commun, et plusieurs séparément.


Dorian :

Moi même j'ai interrogé trois enquêtés seul, en me focalisant sur les « non-geeks » et « New
geeks », tous trois issus de notre promotion de sociologie.
Il s'est avéré que le choix de l'entretien semi-directif était pertinent, mais requérait une adaptation
des conditions de terrain.
Le choix du lieu de rencontre est crucial dans un entretien sociologique, et j'ai tenté de laisser celui-
ci à la discrétion de l'enquêté, afin d'alléger le stress lié à l'entretien.

Il semble cependant que s'eu été un choix assez peu avisé, puisqu'invariablement, le choix m'a échu
par défaut, et que j'ai semble-t-il quelques difficultés à sélectionner un terrain neutre.
De fait, deux entretiens se sont déroulés à mon domicile, et le troisième à la cafétéria du campus 1
de l'université.
Les conditions de la cafétéria ont été tout sauf optimales concernant la qualité de l'entretien, qui est
court et dont il a été difficile de retranscrire les propos (brouhaha).
Celles de mon domicile ont été optimales pour l'une des enquêtés, ayant déjà fait connaissance avec
les lieux à plusieurs occasions, alors qu'elles se sont sans doutes révélées impressionnante pour le
dernier. Malheureusement, c'est sur cet entretien que le problème technique a eu lieu,
l'enregistrement n'a pas été exploitable puisque le fichier était corrompu.
En effet, étant parti prenante de la population étudiée, et d'une autre sous-culture occidentale
considérée comme alternative, mon domicile est abondement ornementé d'iconographies associées.
Cela a fortement nuit à la neutralité de l'enquêté, et la teneur de ses propos s'en ressentent.

Même si de fait, quelques matériaux et idées intéressantes en sont ressorties, ce qui nous amènent
au deuxième biais : trop importante neutralité axiologique.

Désireux d'écouter, et de ne pas influencer mes enquêtés, j'ai fait preuve d'énormément de retenue
dans mes questions, et n'ai pas ou très peu émis de jugement personnel à l'encontre de leur propos.
Dans un seul cas, cette absence de réactivité de ma part n'a pas posé problème, l'enquêtée étant
volontaire et désireuse de partager ses opinions et sa vision du sujet.
Mais dans les deux autres, la nature même du questionnaire, et peut-être l'absence d'investissement
personnel des enquêtés concernant mon sujet n'a pas permis d'obtenir de l'information en
abondance. Une trop stricte neutralité axiologique a desservi l'objet de la recherche.
Antoine :
Concernant l'aspect méthodologique des entretiens, nous avons rencontré certaines difficultés.
Concernant la neutralité axiologique notamment comme évoqué plus haut, j'ai pour ma part, au
contraire eu certaines difficultés à conserver cette neutralité notamment lors des entretiens avec les
« non-geeks ». Étant moi même imprégné et membre de cette culture j'ai eu certaines difficultés à
ne pas prendre de parti lorsque j'ai entendu l'avis de ces non geeks. Leur vision du monde des geeks
me paraissaient parfois violentes à l'égard de cette culture et de ses membres, et donc à fortiori à
mon encontre. J'ai bien entendu tenter autant que possible de considérer avec une curiosité
scientifique leur point de vue et de ne pas juger leurs représentations.
Il était de toute façon évident, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons choisi de les
interroger, que ces personnes allaient avoir un point de vue diamétralement opposé à celui des
membres de la culture geek. Cependant, à certains moment je n'ai pu m’empêcher de « défendre » la
culture geek, ou tout du moins de faire entendre le point de vue qui est le mien sur ces sujets. J'ai
par exemple tenter d'expliquer les choix et les attitudes de certains geeks aux « non geek »
interrogés. J'ai ainsi craint d'avoir intégré un biais lors des entretiens. Fort heureusement, les
personnes interrogées avaient un fort caractère et une réflexion construite et étayée de leurs propos.
Ainsi mes interventions, à la limite du biais, loin de crée ce biais en suscitant la recherche du
consensus chez ces personnes les a en fait poussé à expliqué et a aller plus loin dans leur réflexion,
en m'expliquant pourquoi elles avaient ce point de vue. Loin d'avoir biaisé les entretiens, ces
relances qui n'étaient pas du tout prévues ont en fait permit d'aller chercher plus loin et
d'approfondir le sujet d'une façon qui aurait été impossible si j'avais respecté à la lettre l'idéal de
neutralité. Parmi les autres biais, je pense aussi à mes relances référencées puisque comme je l'ai dis
je fais moi même parti de cette culture et j'ai donc une connaissance propre aux geeks sur certains
items, notamment les références aux jeux vidéos, à la littérature ou la filmographie.
Par rapport au fait que je sois moi même geek, cette étude m'a clairement rendu encore plus
passionné de cette culture, de fait depuis le début de cette enquête, j'ai eu des expériences nouvelles
en rapport avec cet univers, je me suis initié aux jeux de plateaux ou aux jeux de cartes du style
Magics, j'ai lu des comics et je serais intéressé à essayer les jeux de rôle, toutes ces activités que je
n'avais jamais pratiqué et dans lesquels je n'avais pas de réel intérêt, c'est la conduite de cette
enquête qui m'a poussé à vouloir étendre mes connaissances et mes pratiques de cette culture. Après
coup je me suis rendu compte que ces activités correspondaient pleinement avec mes affinités. J'ai
même découvert que certaines de mes passions ou activités que je rapprochais pas de la culture geek
faisaient pleinement parti de mon « baguage geek ». Cette enquête, au delà de ma curiosité à étudier
cette culture m'a fait découvrir des pans entiers que je ne connaissais pas et m'a poussé a vouloir
augmenter mon panel de la culture geek.
J'ai aussi découvert parmi mes connaissances des personnes que je ne considérais pas comme geek
avant de commencer cette enquête et qui se sont révélé être plus riches que moi sous certains
aspects.

Théorie :
Étant donné les attentes concernant la forme de notre travail dans le cadre des travaux dirigés de
Méthode Qualitative, notre choix théorique c'est fortement appuyé sur les outils méthodologiques
que nous étions contraint d'utiliser.
Cependant, ayant suscités et orientés notre choix d'objet d'étude, ces considérations nous ont aussi
permis de nous inscrire dans une tradition naissante de recherches sociologiques et
anthropologiques sur le sujet concernés, qui reposent presque exclusivement dans les cadres
théoriques que nous avons été contraints de sélectionner.
De fait, cette contrainte initiale a été à la fois un impulseur et un catalyseur de notre approche
méthodologique et théorique, l'une influençant l'autre qui réinfluence l'une, dans une boucle qui
nous a permis d'affiner assez simplement notre recherche, de la focaliser, et de la situer dans
l'ensemble des recherches similaires.

Notre problématique porte sur l'influence des représentations de la culture dominante, ou culture
moderne, libérale, occidentale et capitaliste, sur les représentations au sein de la culture geek.
Il s'agissait pour nous, dans un contexte d'extension des interfaces multimédias, et d'une
appropriation par la culture dominante du terme geek, de faire un constat sur l'état des
représentations actuelle au sein, et en dehors de la culture geek, et en faire une comparaison
diachronique avec les mêmes représentations, issus de la culture dominante et de la culture geek à
une époque antérieure.

Considérer la culture geek comme dominé, et la culture occidentale comme dominante relevait
d'une lecture contextuelle et historique du phénomène geek, qui s'inscrit au sein de la culture
occidentale, mais dans l'optique et le prolongement de ses contre-cultures.
C'est à la fois une culture générée et dénigrée par la culture dominante.
Étant donné le contexte évoqué plus tôt, il nous semblait intéressant et pertinent de questionner
l'état de cette relation de domination; est-ce que, de toutes les contre-cultures, la culture geek était
en passe de devenir à son tour culture dominante, ou est-ce qu'elle serait, comme les autres,
partiellement récupérée puis retomberais dans sa position initiale de culture alternative.
Cette interrogation est motivée notamment par l'omniprésence dans les médias du terme Geek, et
nous évoquerons spécifiquement ici l'émission « Culture Geek » de la chaîne d'information en
continu BFM-TV, qui de fait ne parle pas du tout de culture, mais de gadgets, et de technologie. De
fait elle suscite des interrogations sur les représentations et les rapports de domination.

Si c'est là la grande question, il ne nous est cependant ni possible d'y répondre avec les moyens
limités dont nous disposons et les contraintes touchants à la réalisation de ce travail, ni pertinent en
fait, de s'en approcher d'aussi prêt avec une optique aussi étroite.
Cependant, cette grande question à l'esprit, nous force à interroger les rapports de dominations, et
nous inscrit dans l'optique des Cultural Studies américaines, et dans l'optique Bourdieusienne de
violence symbolique, et de domination culturelle.
Les Cultural Studies s'inscrivent dans une optique structuraliste de l'étude des cultures; en effet,
dans le contexte américain, pays construit à travers l'extension territoriale dans un espace peuplé,
l'esclavagisme de diverses peuplades et groupes aux cultures et mœurs diverses, et l'intégration
successives de plusieurs vagues de migrants, au sein d'une nouvelle identité, d'un nouveau
paradigme social, celui de l'américain, il existait encore cependant des survivances de ces cultures,
voire même des cultures ayant été intégrés, mais devant se définir elle-même, par un rapport de
force entre elle et la culture dominante.
La culture américaine est elle même partie prenante, et force motrice, de la modernité libérale
capitaliste, caractéristique du monde occidental actuel.
Les cultural studies, en se dépouillant du point de vue d'observateur dominant issu de cette culture,
en donnant la parole aux individus se sentant appartenir aux cultures dominés, on permis de
produire, à travers les représentations subjectives des peuples et cultures interrogées, une image
objective de l’Amérique contemporaine, qui reste résolument une culture coloniale, dont la brutalité
si elle n'est plus forcément systématiquement physique, est essentiellement conservée dans le
fameux "soft-power" qu'est sa propre résonance culturelle, ses représentations qui, faute de contre-
modèles, sont les représentations "vraies".
L'indien quand il ne se dit pas lui-même, est dit par l'américain. Et l'américain vois l'indien dans un
contexte américain, qui est celui d'une colonisation réussie d'un territoire étranger, et de la négation
et le dénigrement de l'autre.
Il en va de même, dans une moindre mesure, pour les contre-cultures et cultures alternatives
élaborées au sein de la culture dominante elle même.
Basée sur des conceptions idéologiques antérieures, ou construites en opposition à ses valeurs, ces
cultures sont définies en leur sein par les individus qui la composent: mais l'image qu'elle renvoient
est filtrée et retaillée par le filtre de la culture dominante, qui produit au final des représentations à
vocation universelles, qui si elles ne le sont pas essentiellement, sont bien proches de l'être.
Stéréotypes et légendes urbaines, syncrétismes et mésintérprétations sont le lot commun de ces
cultures dominées.
Le Punk nihiliste et violent, le Hippie pacifiste et addict par fainéantise, l'afro américain dont
l'image est limitée à 50 cent ou Martin Luther King Jr.
Autant d'images évoquées qui n'ont rien à voir avec leurs motivations premières, mais qui ne sont
que des labels produits par la culture dominante.
Les cultures, au sens accepté par les cultural studies, correspondent à la définition Ethnologique
allemande de Kultur, qui correspond à un patrimoine social, artistique, étique appartenant à un
ensemble d’individus disposant d’une identité. Cette définition formelle nous a été présenté en
seconde année de licence de sociologie-anthropologie par le Sociologue Fabrice Liégard. Elle
suppose aussi une identification des individus à la culture, un sentiment d'appartenance à une
communauté. C'est cette définition de culture qui est employée dans le cadre de notre recherche, et
qui nous sert à caractériser la culture Geek.
Il faut aussi considérer que la culture Geek est largement une culture aux supports dématérialisé, et
que si elle repose en grande partie sur des biens de consommation de masse, comme les livres, les
micro-ordinateurs personnels, les bande-dessinés, et les films, ce sont là les matériaux de base d'un
ethos. La Bildung geek, par contraste avec sa Kultur, est très matérialiste. Mais il n'existe pas de
monuments, pas de lieux créés et dédiés aux geeks, par les geeks, et pour les pratiques geeks.
De sorte que la culture geek correspond à la classification de l'UNESCO d'« Héritage culturel
intangible ». C'est une culture sans monuments, sans architectures, sans techniques propre, si on
considère que la technique informatique ne lui « appartient » pas.

Les Geeks sont une des formes contemporaines des contre-cultures occidentales, et la genèse de
cette culture, évoquée dans notre introduction, la rattache aux traditions hippies et technophiles de
la silicon valley.
Un grand nombre de stéréotypes, le plus souvent négatifs, sont attachés aux pratiques centrales de la
culture geek, et à l'apparence, physique ou vestimentaire supposée du geek "type", stéréotypes
similaires à ceux qu'on toujours supporté les minorités.
Jason Tocci, auteur de "Geek Studies", et ayant eu la générosité de nous faire parvenir un essai
préliminaire à sa thèse, ici citant Bucholtz, évoque une construction négative de l'identité, similaire
à celle des autres sous-cultures quand elles s'expriment dans la culture dominante, et une certaine
méfiance et dénigrement envers cette sous-culture, jusqu'à sa récente prééminence médiatique.
« Bucholtz argues that “nerd identity, contrary to popular perceptions, is not a stigma imposed by
others, but a purposefully chosen alternative to mainstream gender identities which is maintained
and achieved through language and other social practices". » Jason Tocci, Dissertation en Science de la
Communication, Présenté à la faculté de l'université de Pennsylvanie, en réponses partielles aux critères d'obtention du Diplôme de Docteur
en Philosophie, 2009, Superviseur; Paul Messaris, Chargé de groupe de thèse; Catherine Sender, Comité de dissertation; John L. Jackson, Jr.
& Joseph Turow

Ce qu'il est intéressant de noter, c'est que les geeks eux-mêmes sont friands d'analyser et situer leur
sous-culture, historiquement et sociologiquement. En effet,une grande partie de nos sources
documentaires, ont été commanditées et produites par des personnes s’identifiant à cette sous-
culture, et nos deux interlocuteurs privilégiés dans le domaine, Jason Tocci et David Peyron, tout
deux ayant suivis des études de sociologie et produit des travaux sur ce domaine de recherche, sont
eux-mêmes auto-identifiés à cette culture, étant pour nous ces "gens très informés de la vie
indigène".
De fait, nous mêmes sommes partis prenante de cette sous-culture, et curieux sous plusieurs aspects,
de son émergence, son fonctionnement, ses codes, et leur raison d'être.

[Représentation stéréotypique d'un geek trouvée sur google images en tapant simplement Geek]

Analyse individuelle n°1 – entretien A:


Méthodologie complémentaire:

Il s'agit de l'entretien réalisé au domicile de l'enquêteur. Comme il avait été mentionné dans la
méthodologie, il y a biais observationnel, le décorum du lieu d'habitation étant fortement chargé de
symboles des sous-cultures geek et heavy-metal ( " Hum, y'a aussi le coté peut-être musical, est-ce
qu'un geek il a pas tendance à écouter beaucoup de rock, de musique de ce style" )
[sous-culture ayant souvent été évoquée par les enquêtés comme étant fortement lié à la sous-
culture geek. Elle ne sera pas explicité dans notre recherche, mais nous recommandons une lecture
d'une définition populaire du terme, comme disponible dans les magazines spécialisés]
L'enquêté a suscité des comparaisons directes avec l'enquêteur sur des multiples points du sujet à ce
propos.
L'entretien, suite à des problèmes techniques au niveau de l'enregistrement, a été réalisé deux fois,
suscitant cependant une réflexion plus approfondie de l'enquêté sur ses propos, et un début d’auto-
analyse critique en fin d'entretien.

L'interviewé est un étudiant en sociologie de 21 ans

Nous l'avions interrogé en tant que New-Geek

Analyse :

L'enquêté a défini la culture geek selon une forme presque canonique selon les critères que nous
avions choisis d'employer:
–C'est une forme de passion, centré sur des loisirs de l'imaginaire favorisant l'évasion du quotidien,
et qui requiert un fort investissement temporel.
–Elle a pour lui un impact sur les pratiques et modes de pensées des membres de cette culture
–Elle est portée par des formes alternatives de socialisation, que ce soit par des réseaux latéraux
centrés sur un loisir commun dans le quotidien, ou une téléprésence à travers des médias
électroniques dédiés au jeu, ou à la communication seule

Il est intéressant de noter que dans sa description de parcours, l'enquêté à fait part d'une trajectoire
l'identifiant chronologiquement comme "Geek" puis "Nouveau-Geek". Il s'agit de sa part d'une
démarche semi volontaire et consciente. Il connaît les "codes" que nous avons choisis de
sélectionner comme définissant l'appartenance à la culture geek, mais a choisi de s'en éloigner.

Tout aussi intéressante est une forte intériorisation de stigmates liées à l'appartenance à la sphère
geek. La plupart des lieux-communs et stéréotypes négatifs que nous nous attendions à entendre de
la part de non-geeks particulièrement non exposé à la culture geek sont avancés comme autant
d'aspects négatifs de cette culture par l'enquêté. Sont évoquées:
–l'addiction "pur geek on voit celui qui va vivre vraiment que pour ses jeux "
–l'infantilisme "on se dit que c'est des grands enfants"
–une déresponsabilisation ou absence de processus de responsabilisation "qui va même oublier ses
responsabilités" "C'est pas quelqu’un de fiable à qui je peu confier des responsabilités"
– un déni de réalité " Ils sont un peu trop dans leur jeu, un peut trop dans le fictif, et ils en oublient
un peu le réel."
–des comportements agressifs "Y'a aussi une autre vidéo, je crois sur Youtube, le petit allemand
fou." [La vidéo en question, référence connue d'internet est aisément accessible sur le site internet
de partage de vidéos "Youtube" sous le nom de "Angry German Kid". Datant de 2006, la vidéo
d'environ 4 minutes montre un enfant d'une dizaine d'années, s'exprimant en allemand, réagissant
manifestement à une défaite dans un jeu en ligne
(Unreal Tournament) de manière colérique, en s'en prenant violemment à son matériel
informatique]
–un cas extrême de négligence menant au décès. "Y'a le cas de cet enfant Japonais, qui a oublié de
se nourrir, tellement il était pris dans son jeu en ligne"

Ce basculement de perspective est justifié de son point de vue, par l'influence responsabilisante de
sa mère, et la lecture d'un article qui lie représentation et adéquation sociale.
"J'évoquais lors du précédent entretien que moi même quand j'étais en fac de STAPS et d'histoire,
j'étais à fond dans mes jeux vidéos tout le temps [...] du coup ma mère a été obligé d'intervenir, me
priver de ma console, et me ramener dans le monde réel."
"Je t'ai dis que j'ai lu un article qui disait que, selon ta tenue vestimentaire, ta vie pouvait
complètement changer, tu pouvais accéder à plus de responsabilités [...] cet article m'a fait pas mal
réfléchir, et je me suis dit […] il fallait quand même que j'adopte un look entre guillemet plus soft"

Analyse individuelle n°2 – entretien B:

Méthodologie complémentaire:
Il s'agit de l'entretien réalisé à la cafétéria du campus 1, de l'université de Caen Basse-Normandie, et
dont la qualité sonore après enregistrement ne permet pas une retranscription complète, même si le
rendu reste exploitable.
C'est aussi l'entretien ou la neutralité axiologique de l'enquêteur à sans doutes posé le plus de
problèmes, l'enquêté étant de lui-même peut disert.

L'enquêté est un étudiant en sociologie de 21 ans.

Nous l'avions interrogés en tant que New-Geek

Analyse :

L'enquêté a associé spontanément le terme Geek aux réseaux sociaux, et à la pratique stricte de
l'informatique. C'est conforme aux caractéristiques que que nous avions convenu d'employer pour le
terme New-Geek. Il a par ailleurs évité les clichés propres au terme, et n'a pas communiqué de
réelle connotation à celui-ci. De plus, il a strictement dissocié imaginaire et pratique Geek, si ce
n'est directement, du moins, la structure de ses réponses laissait peu de place à une interprétation en
ce sens.
Il a exprimé une absence d'adhésion au terme, même s'il n'a pas réellement décliné l'emploi du
label, et a même considéré l’appellation au terme de l'entretien.
Cependant, hormis une réponse relativement exhaustive concernant une pratique "Geek", et le
terme lui-même, l'enquêté n'a pas réellement cherché à approfondir ses réponses à tous les items de
notre guide d'entretien, et c'est sans-doute l'absence d'insistance et de prise de parti de l'enquêteur
qui a encouragé cette attitude, ainsi que peut-être, le niveau sonore générale, et l'ambiance impropre
à un entretien de qualité de la cafétéria du campus.

Analyse individuelle n°3 - entretien C :

Méthodologie complémentaire :
Cet entretien s'est déroulé au domicile de mes parents, dans un cadre que l'enquêté connaissait.
Cette personne avait été prévenu longtemps à l'avance pour l'entretien et a confié être très stressée,
ne pas savoir si elle était la bonne personne pour répondre aux questions. Au final, elle a été très
prolifique et à parfaitement remplit les attentes de l'entretien. Il aura cependant fallut désamorcer cet
état de stress avec une explication et une explicitation des attentes en expliquant notamment « il n'y
a pas de bonne réponse, seulement ton avis sur un sujet ». De plus, elle avait des craintes car étant
moi même geek elle craignait de me vexer, je lui ai donc expliqué que ma posture était scientifique
et qu'elle pouvait parler sans crainte. Par ailleurs au cours de cet entretiens, au vu des réponses
qu'elle me fournissait j'ai parfois tenté de « défendre la culture geek » ou tout du moins d'essayer
d'expliquer des choses qu'elle ne comprenait pas d'un avis extérieur, dans cet entretien, j'ai crains
d'avoir biaisé les réponses en exprimant trop mon opinion, en occultant parfois la neutralité
axiologique de mise, heureusement l'enquêtée n'a pas cherché le consensus en modulant ses propos,
au contraire, cette opposition a permit d'aller plus loin dans l'explication de ses représentations et de
défendre son point de vue à grand renfort d'argument.
Au cours de l'entretien, il s'est passé une chose inattendu, C a eu un retour réflexif sur ses réponses,
a changé d'avis et à saisi la complexité des réponses qu'elle donnait. A plusieurs reprises elle a dit « 
je m'en rend compte maintenant que tu me le dis » ou «  c'est peut être pas un argument si fort que
ça » ou encore « c'est marrant, je me disais que ça allait être facile tes questions mais non parce
qu'en fait tu te remets en cause »
L'interviewée est une femme de 19 ans étudiante en littérature.

Nous l'avions interrogé en tant que Non-Geek.

Analyse :
Pour l'enquêté, le fait d'être geek répond à certains critères :
–Le critère de l'âge et du genre, pour C le geek est plutôt un homme entre 15 et 25 ans. Elle
explique qu'elle jugerait moins un jeune qui cherche son identité qu'une personne plus âgée « 
quelqu'un de 15 ans qui joue aux jeux vidéos et quelqu'un de 30 ans qui y consacrent autant de
temps ce n'est pas du tout pareil »

– Le critère de temps «  le critère principal c'est le temps, le temps qu'on y passe » et le critère de
la durée « t'es sur un jeu [...] pendant des mois voir des années. » . Ce critère est pour un problème
car elle considère «  on perd du temps pour toi et pour les autres et pour d'autres activités que ça »
–le critère du réseau social, pour elle, le geek ne peut être réellement solitaire, c'est d'ailleurs aussi
pour ça qu'il utilise l'informatique pour avoir un réseau. «  il faut avoir un réseau, un entourage, des
potes qui jouent avec toi » mais elle fait la différence entre le réseau virtuel et réel «  les gens qui
jouent avec leurs potes c'est différent que de jouer isoler et de se faire des potes par l'écran ». Elle
oppose les cotés positifs et négatifs des pratiques geeks «  il les insulte mais c'est quand même un
travail d'équipe parfois dans des jeux ». Pour C, le réseau social est à la base de la pratique geek,
ainsi elle explique qu'un jeu est geek à partir du moment ou ils sont multijoueurs «  les jeux vidéos
associés aux geek c'est la rencontre avec d'autres gens qui jouent en même temps que toi »
–Le critère de l'audiovisuel, qu'elle hiérarchise d'ailleurs en disant qu'au delà du média
audiovisuel, les jeux vidéos sont d'autant plus geek et les activités sur ordinateur encore plus.
« Accroc, aux jeux vidéos, principalement aux jeux vidéos, enfin ça peut être séries, tout ce qui est
pour moi audiovisuel »
–Le critère de l'imaginaire où elle évoque notamment « un univers un peu magique
surnaturelle », «  les paysages sont beaux, que tu te balades et que tu fais ce que tu ne pourrais pas
faire dans la vrai vie, tu découvres un monde merveilleux ». C voit le coté imaginaire comme un
moyen de fuir la réalité de se mentir «  ces personnes là se mentent quand même un peu à elle
même » «  il y a un gros décalage entre parler derrière un ordinateur et dans la vraie vie ».
–Il y a pour C un langage propre aux geek qu'elle analyse négativement car elle explique ne pas
comprendre et elle voit ce langage comme un moyen de se reconnaître et d'évincer les non geeks « 
tu ne peux pas faire comprendre ça à quelqu'un qui est hors du truc », «  c'est un langage vraiment
spécifique, ça met des grosses barrières ». ou encore «  quand on est entre amis et qu'il y a 2 joueurs
qui sont a coté qui parlent d'un truc, tu ne peux pas comprendre ».
–C décrit les geeks comme de passionnés
–Addiction «  Pour moi geek c'est une addiction »
–Un vision stéréotypée des par le biais des médias, lorsque j'ai évoqué le terme de no-life donc le
coté le plus péjoratif et excessif du geek, elle évoque la vision présente dans les médias «  On voit
ça à la TV, les salons les trucs la culture et tout ».

–C désigne comme typique de la culture geek l'aspect conflictuel et violent des jeux vidéos «  le
monde imaginaire c’est quand même tu fais la guerre dedans », «  c'est quand même assez réducteur
tu tues des gens »
–L'enquêtée nous parle aussi du décalage que crée le monde virtuel avec la réalité, en relation
avec la négation d'une réalité parfois peu reluisante par l'imaginaire et le virtuel, elle considère « 
une fois que le partie s’arrête, tu reprends ta vie et ce décalage il peut faire mal je pense  », elle juge
le refuge dans le monde virtuel comme «  c'est presque de la lâcheté d'affronter la vraie vie ».

Pour C, l'image des geek à au final peu évolué, pour elle, cette image reste négative, elle avoue
même que les geeks lui font un peu peur « je trouve ça inquiétant les gens qui sont la dedans », elle
a des difficultés à comprendre ce monde qui lui est étranger et base sa représentation plutôt négative
des geeks sur le cas de son frère qui est un geek de 15 ans et chez qui cette pratique révèle selon
elle de l'addiction, d'une perte de réalité, d'isolement, de violence et de temps.
On peut aussi constater qu'elle avoue elle même ne pas avoir de réelle passion et une connaissance
limité du sujet, cela peut expliquer sa représentation de la culture geek.

Analyse individuelle n°4 - entretien Tiger :

Méthodologie complémentaire :

L'entretien s'est déroulé au domicile de l’enquêté. Chez celui-ci on pouvait trouver plusieurs
occurrences à la culture geek, des figurines de personnages de jeux vidéos, des objets inspirés de
jeux vidéos, plusieurs consoles de jeux. Le tout est placé comme un ensemble de trophées et
représente la grande majorité de la décoration de l’intérieur.

L'interviewé est un homme de 27 ans qui travaille dans l'industrie nucléaire.

Nous l'avions interrogé en tant que Geek.

Analyse:

La définition que l'enquêté donne au terme geek est extrêmement concise et limpide; pratiquer les
jeux-vidéos. Quelle que soit la perspective apportée par l'enquêteur, cette définition n'as absolument
pas été nuancée.
Il n'a absolument rien évoqué comme pratique ou support alternatif, qui puisse être porteur ou agent
au sein d'une culture geek.
Le jeu-vidéo, constitue, par sa translation ludique de la culture de l'imaginaire, sa définition de
culture geek. La connaissance extensive des jeux, est culture à ses yeux.

"Pour moi, un geek c'est quelqu'un qui va mettre .. pas une part d'importance mais qui va prendre
dans son temps personnel un BONNE partie quand même"

"Pour moi une personne geek, c'est une personne qui a un panel de jeu plus ou moins varié"

"ça peut faire partie puisqu’il existe les jeux, les jeux existent, comme je dis toujours, l'univers des
jeux vidéo a emprunter tout ce qui appartient à l'univers réel. Donc on peut presque considérer que
ce qui appartient à la culture geek c'est presque tout ce que l'homme à fait, donc pour moi
évidemment ça peut faire partie puisque les jeux existent."

Il cherche absolument à ancrer son loisir dans la banalité,la légitimer, le comparant à toute sorte de
loisirs "normaux", et malgré un critère horaire, seule caractéristique permettant de discriminer le
"vrai geek" du "nouveau geek", avec l'usage de la tablette ou smartphone pour le nouveau geek, il
dément avec véhémence tout risque d'addiction.

"C'est pas une forme d'addiction, attention, ça reste un divertissement, pour moi ça reste et ça
restera un divertissement, ça ne m'a jamais obligé, quand je joue à un jeu ça ne m'a jamais obligé,
ou je n'ai pas une envie comme quelqu'un qui a besoin de sa dose de nicotine, de sa cigarette ou
d'aller fumer."

"c'est des nouveaux geeks, un nouveau type, une nouvelle forme de geeks, parce qu'il y a eu
l'introduction de nouveaux appareils portables, ou la effectivement, des jeux"

Il qualifie sa pratique de conviviale.

Analyse individuelle n°5 – Entretien Y :

Méthodologie complémentaire:

Cet entretien s'est déroulé sur le lieu de travail de l'enquêté. Ce lieu est un centre espace publique
multimédia, le travail de l'enquêté consiste à aider différents publiques à appréhender l'usage de
l'informatique et de l'internet, au sein de l'EPN se trouve de nombreux ordinateurs, des consoles
vidéos et un large choix de jeux. L'enquêté a lui même une expérience de gaming et a pratiqué
d'autres activités considérées par nous comme geek ( Cartes magic, jeux de rôle, figurines...), il est
aussi utilisateurs d'outils numériques depuis les années 80. Il correspond donc pleinement aux
caractéristiques que nous avons choisi pour désigner les geeks.

L'interviewé est un homme de 46 ans Médiateur numérique.


Nous l'avons interrogé en qualité de Geek.
Analyse:

–Malgré l'emploi systématique du terme geek, l'enquêté n'en donne jamais de définition claire.
Cependant, par contraste avec ses descriptions négatives de comportement, qu'il qualifie de non
geek, on peut voir, un profil geek se dessiner.

"une tribu de geek voilà , Y a des tribus de geek. Dedans on retrouve les Gamers voilà, c’est une
forme de geek certainement la plus visible auprès du grand public mais c’est évident que y a pas
que ceux là, moi à partir du moment ou je fais un métier comme je fais euh, je peux être classé dans
les geek et pourtant je suis pas spécialement fan des machines"

"Voilà donc, ça peut être que c’est ma définition du geek : des gens passionnés pour des
technologies, et d’usages pour des choses positives ou des choses plus rebelles, voilà"

"Je ne vais pas développer des logiciels, là ça serait pour moi devenir geek, pour moi . Utiliser oui
faire des choses intéressantes avec oui, découvrir de nouveaux usages oui mais voilà moi c'est tout.
"

–"J'aime bien quand on parle d'identité la notion de tribu, et donc quand on parle de tribu, déjà
quand je dis identité c'est c'est toujours avec un S parce qu'il n'y a pas qu'une identité et donc quand
on parle de tribu c'est pareil. Si on devait mettre la communauté geek dans un grand cercle, à
l’intérieur , on aurait plein de petits cercles. Probablement qu'on passe de l'une à l'autre souvent, est-
ce que les gens sont capables d'identifier a quelle tribu ils appartiennent pas toujours, et c'est pas
forcement grave"
–Pour l'enquêté, certaines pratiques geek deviennent prééminentes, mais cependant la population
dans son ensemble n'adopte que les éléments les plus superficiels de la culture Geek:

"Après sur la notion de geek, c’est assez rigolo… , parce que on pourrait penser que tous ses outils
numériques amènent plus de jeunes à vouloir bosser plus dans le numérique mais en fait non, ce que
je vois autour de moi les gamins, enfin les gamins, les jeunes ont tendance à être un peu geek sur les
bords mais euh, mais pour des usages très pointus. Voilà, çà leur plaît bien, y sont à fond là-
dedans : genre l’utilisation d’un smartphone, ils ont des pouces hypertrophiés tellement ils textote
mais à coté de ça y savent pas mettre un mot de passe sur leurs smartphones ! Donc pour moi, c’est
pas des vrais geeks quoi … !"

"Oui et puis on s’est rendu compte que c’était non seulement pas un looser, bien souvent, vu la
conformation de l’économie mondiale actuelle, ils sont dans des créneaux, ces geeks, où y a plein
de pognon, ya plein de pognon. On se rend compte qu’il y a beaucoup de compétences, qu’on
réussit et que en plus, on est même recherché. Donc du coup, paradoxalement, c’est devenu quelque
chose de bien alors euh , même si les gens se reconnaissent pas comme des geeks donc, voilà. Donc
après, y a sûrement une différence entre un informaticien et un geek aussi, donc les gens vont
concevoir peut-être plus des gens comme bill gates ou Steve jobs comme des informaticiens ou des
chefs d’entreprises de génies plus que comme des geeks alors qu’à la base c’est vraiment des
geeks."

"si y a 5 ans on leur avaient dit vous allez passer 4 h par jour à jouer à des jeux vidéos auraient
répondu : «  c’est complètement débile c’est pour les gamins » et quand on regarde maintenant les
gens dans la rue voilà, dès qu’ils ont 3 mn sortent un smartphone et c’est parti !"

–Il ne se considère pas comme Geek, alors que ses pratiques pourraient l'y identifier. Il correspond
donc partiellement à notre typologie, mais ne revendique pas d'appartenance à cette sous-culture:

"Euh ben de fait par mon métier mais euh enfin moi je sais que quand je rentres à la maison premier
truc que je fais c’est de sortir un bouquin voilà donc euh est-ce que je suis un geek ? non je crois pas
alors quand je dis aux gens que j’aime pas l’informatique ils me regardent tout le temps avec des
grands yeux justement parce que je suis classé dans les geeks parce que j’ai réponse aux questions
des gens parce que je m’autoforme en permanence que je suis en avance sur les gens forcément
donc je passe pour un geek parce que par rapport à ma définition j’y ressemble donc euh j’en veux à
personne c’est comme ça mais c’est mon travail donc mon travail m’oblige à être au courant donc
après c’est pas parce que tu fais un travail que c’est ta passion"

–Il répond aussi à la question de l'engouement pour la culture geek et le développement


technologique comme outils de l'essor de la culture geek, qu'il explique de façon très détaillée "Oui
il y eu un basculement qui est assez rigolo, [...] pour moi il y a un changement la de niveau
mondial[...] Quand Steeve Jobs à repris Appel en main au début des années 2000, il a donner une
direction à tout ça, d'un seul coup appel est devenu populaire, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs alors
qu'il on toujours à peu près les même produit qu'avant. Il y a eu le coté malin de suivre l'évolution
technologique sortir les I phone c'était malin, [...]Comme Steeve Jobs étant un geek il a réussi à
faire quelque chose qui fonctionnais, et c'est à ce moment la qu'il y a un virage qui c'est produit.
[...]Mais à partir des années 60 il y a eu d'autre chose qui sont arriver, d’événement qui ce sont
produit moi c'est ce que j'appelle la vrai révolution industriel, c'est quand elle c'est installer dans les
ménages : la voiture, la machine à laver, la télé [...] donc cela arrive dans les années 60 jusqu'à
l'arriver de la consommation de masse qui est encore là mais un peu moins quand même. [...] Après
il y a eu cette accompagnement culturel comme l'invention en masse de programme télé, avec un
nombre de chaîne qui n'a pas arrêter de s’accroître, il y a eu aussi la diffusion d'internet qui à
accompagné ça, alors au début ça été un peu laborieux mais très vite ADSL à très vite facilité un
certain de nombre de chose."

Analyse individuelle n°6 - entretien M :

Méthodologie complémentaire :

Cet entretien a été réalisé au domicile de l'enquêté. C'est le premier entretien qui a été réalisé et qui
est donc en quelque sorte exploratoire. Cette partie exploration aura par exemple permit de se
rendre compte que certaines questions étaient peu pertinentes. Il a aussi révélé des thème auxquels
nous n'avions pas pensé tels que le langage où l'habillement. Nous avons essayé d'abordé ces
thèmes dans les autres entretiens.

L'interviewé est un homme de 24 ans qui travaille dans l'industrie.


Nous l'avions interrogé en tant que Geek.

Analyse :
Pour l'enquêté, le fait d'être geek répond à certains critères :

–L’élément le plus important et le plus proche de la culture geek selon lui est le coté addictif « 
ressentir le besoin », «  Pour moi geek c'est addiction, le mot le plus proche c'est l'addiction à
quelque chose », «  je ressens toujours le besoin ». Il fait le lien avec les jeux payants qui poussent à
l'addiction par exemple avec les abonnements ou il explique qu'il faut non seulement «  rentabiliser
ton mois » ce qui pousse vers l'addiction mais que cette addiction deviens consciente au travers de
l'argent investi plus que dans le temps «  quand tu commences à payer 2-3-4 mois tu ressens que tu
es addict au jeu sinon tu ne payerai pas ». Faisant partie de l'univers geek, ce constat peut paraître
étonnant.
–Autre élément à la base de la culture geek selon lui, le critère de temps. Le temps consacré a des
pratiques geek est primordial. Ainsi le faire de jouer «  pendant 10 minutes entre chaque pause et
que le soir ils font 2 coups de candy crush, c'est pas ça être geek pour moi » . L'implication doit être
pour lui bien plus forte, il considère comme des pratiques geeks le fait de «  la télévision c'est une
forme de geek aussi, rester pavaner 5 h devant sa TV ». Il y a ce critère temps qui va de pair avec
l'implication «  je pouvais passer 6-7 heures sur mon pc ou voir beaucoup plus parce qu'on tenait
une guilde dans un jeu vidéos ».

–Pour ML, il existe une culture geek qu'il ne définit pas forcément clairement. Il définit les jeux
vidéos comme la pierre angulaire incontournable de la culture geek .Il amalgame cependant des
éléments comme allant de soi dans la culture geek. Il fait notamment référence aux jeux vidéos « 
on peut reconnaître un geek parce qu'il a tendance à jouer à des jeux vidéos au moins ». Parmi ces
jeux il cite World of warcraft qu'il considère comme l’œuvre la plus représentative de la culture
geek et qu'il définit comme particulièrement geek du fait de l'abonnement payant, ou des jeux
comme Metal Gear Solid ou encore des jeux d'arcade comme Soul Calibur. Au contraire, il
stigmatise certains jeux grand publique en vogue actuellement tels que angrybirds ou candycrush
qu'il classe parmi les pratiques de des « nouveaux geeks » qu'il aborde sans y avoir été amené « 
Maintenant, on nous fait des nouveaux geeks avec des belles lunettes Rayban, des chemises à
carreaux qui se prétendent geek ». On peut expliquer ceci par le fait de se sentir dépossédé de son
identité par une masse qui se réclame comme geek alors que celle ci stigmatisait les geeks a priori.
–Parmi les autres items proches de la culture geek on retrouve les références aux mangas, aux
séries, il cite aussi des films tels que le seigneur des anneaux et star wars, ou des réalisateurs
comme Tarantino. C'est donc toute une culture que M définit comme « c'est quand même un univers
que j'aime bien »
–Pour ce qui est de la confrontation ou tout du moins du sentiment de dépossession, il y a un
sentiment de vol de ce qui faisait la différence revendiquée des geeks et ils se sentent dépossédés de
leur culture ce qui peut expliquer qu'ils soient très critiques envers les « New geeks ». « Maintenant,
on nous fait des nouveaux geeks avec des belles lunettes Rayban, des chemises à carreaux qui se
prétendent geek, donc la mode vestimentaire joue un peu, il y a une mode geek en se moment. »,
« maintenant, on emploi de plus en plus le mot geek à tout va, dire « je suis un geek » alors que tu
l'es pas du tout quoi. ». Parmi les différences que M fait entre les geeks et les New geeks, il y a donc
l'investissement, en terme de temps notamment « il y a les geeks nouvelle génération, Iphone5 qui
jouent à des jeux comme angrybirds pendant 10 minutes entre chaque pause et que le soir ils font 2
coups de candy crush, c'est pas ça être geek pour moi. ». Nous pouvons aussi voir que ce faible
investissement est à comparer avec un fort investissement des geeks comme le montre cette citation
«  Mais avant je pouvais passer 6-7 heures sur mon pc ou voir beaucoup plus parce qu'on tenait une
guilde dans un jeu vidéos » .

Nous pouvons aussi différencier le type de média utilisé par les New geeks comme l'Iphone qui bien
qu'il soit un produit technologique est considéré comme un objet mainstream. Il en va de même
pour le type de jeu Angrybirds ou Candycrush sont vus comme des jeux grand publique et peu
élaborés en opposition aux jeux payants par exemple World of Warcraft ou aux jeux de console « 
tous les Rockstar, Red-dead ou gta, les Metal Gear Solid » qui sont des jeux pionniers dans leur
domaine et très aboutis techniquement. Il explique cependant que si les geeks ont une rancœur
envers les New geeks car il y a eu pour lui un changement être geek «  ça paraît moins vulgaire que
ça l'était avant, encore vulgaire c'est pas le mot mais quand tu étais geek tu étais un rebut avant, la
grosse merde qui joue toute la journée » alors que pour lui la culture geek est devenue plus légitime
«  c'est quand même dans l'air du temps maintenant d'être geek »
–Enfin pour les critères il y a une mode vestimentaire reconnaissable «  les geeks ne prennent pas
soin de leur image » et des références sur les vêtements à différents items de la culture geek «  moi
je met des t shirts One Piece, on peut se dire, ce gars là il connaît un univers. Par exemple les
mangas et les jeux vidéos c'est pareil quoi ». Il évoque aussi un langage propre aux geeks et des
références propres «  On reconnaît un vrai geek si il dit par exemple « t'as slacké trop de temps
derrière le mur gros boulet moi je suis un PGM » si il y a un faux geek qui a un compte facebook
[...]il ne connaîtra jamais ce vocabulaire [...] c'est le vocabulaire d'un geek normal[...] il y a des
allusions à des mangas »
–On peut aussi voir une vision négative des pratiques geeks pour lui être geek est surtout «  c'est la
dépendance qui revient pour moi, l'addiction a un quelconque matériel ». De cette addiction découle
une rupture avec la vie réelle «  il y a de ne plus être trop Irl, in real life, être coupé du monde »

On peut conclure que cet enquêté se considère comme un geek, répond aux caractéristiques que
nous lui avions attribué. Il amalgame dans le terme geek le temps, l'addiction, l'habillement, le
langage et une culture des mondes imaginaires ( dans son cas manga, jeux vidéos …). Il est aussi
critique envers les New geeks qu'il considère comme des usurpateurs d'identité et à qui il reproche
d'avoir été les anciens critiques des geeks pour finalement se revendiquer de cette culture.

Analyse entretien n°7 David Peyron :

Méthodologie complémentaire:

Cet entretien est celui que nous avons réalisé en duo, avec le sociologue David Peyron, auteur d'une
thèse sur les geeks. Il nous a autorisé à la citer en nom propre en tant que spécialiste.
Nous avons de manière générale respecté notre grille d'entretien pour celui-ci. La spécificité de son
déroulement est lié à l'usage d'un média de télécommunication afin qu'il puisse avoir lieu. [En
l’occurrence, la plateforme de téléconférence internet Skype]
De plus, l'entretien n'était pas exactement classique, en ce sens qu'il s'agissait, en plus d'expériences
et ressentis personnels d'un individu sur notre sujet, d'une opinion informée d'un spécialiste du
domaine que nous venions d'aborder.
Enfin, même s'il ne s'agit pas de notre entretien le plus long en terme de durée, c'est sans doute le
plus riche en terme de renseignements et d'informations exploitables sur notre sujet.
L'enquêté est âgé d'une trentaine d'années, et est Docteur en sciences de l’information et de la
communication (université Lyon 3). Titulaire d’un master de sociologie de l’art , membre de
l'observatoire des mondes numériques en sciences humaines, et chargé de conférence à l'université
de Nanterre.

Nous l'avons interrogés en sa qualité de spécialiste.

Durant l'entretien, nous avons pu, selon notre typologie, et selon la sienne propre, le décrire comme
Geek.

Analyse :

Que ce soit à travers sont expérience personnelle, ou les observations effectuées lors de sa recherche
dont il nous a fait part, l'enquêté à de manière générale corroborée les caractéristiques que nous
attribuions aux geeks, et à la culture geek de manière plus générale.

–La culture Geek est centrée sur des mondes imaginaires

"Donc ça voilà, pour moi la fondation c'est explorer des monde imaginaires, qui après servent de
bac à sable, c'est à dire de pâte à modeler, on peut en faire ce qu'on veut"
"A: Moi dans mes entretiens, ce que j'avais remarqué c'est tout cet attrait à l'imaginaire, ou les
geeks revendiquent leur besoin, un petit peu, dit ou non dit, d'évasion, par l'imaginaire, et sur un
support comme ça
DP : Oui, oui, oui. Après, la thématique de l'évasion est encore plus complexe, parce que, y'a toute
une vision des choses qui va être très péjorative; on va dire ils s'évadent parce qu'ils refusent la
réalité, parce qu'ils fuient, ce qui n'est globalement pas le cas."

"C'est à dire que, si je regarde mon parcours depuis maintenant, avec dans le rétroviseur, j'étais un
geek depuis toujours, mais euh, depuis tout petit j'lisais de la science-fiction, je jouais aux cartes
Magic, et euh, je jouais aux jeux-vidéos, et j'aimais bien les nouvelles technologies, et notamment la
science et cetera, [...] en même temps que j'ai commencé à travaillé là dessus, j'avais le côté
chercheur et le côté geek en même temps, en travaillant là dessus j'ai découvert que je répondais pas
mal à certaines définitions que je trouvais en ligne, notamment sur des forums internet, que
j'étudiais à l'époque. […] alors que moi le geek, prrt, me parlais pas tellement avant. Pour moi
c'était un mot lié à des gens bizarre, lié à l'informatique, à des matheux voilà, donc des gens que je
connaissais finalement, […] mais moi j'étais un littéraire pur, alors ça me parlais pas vraiment, et du
coup je me suis reconnu assez tard là dedans, c'est uniquement via les définitions en ligne que je me
suis dis "tiens, j'en suis un", et avec tout mon parcours du coup, s'est reconstruit, et en fait bah,
depuis tout petit je rentre dans la définition de geek, j'aime le seigneur des anneaux, Star-Wars, et
cetera, […] maintenant, je le revendique sans problèmes. Après personne n'est geek, entièrement
dans tous les loisirs geeks, parce que c'est impossible, donc j'ai mes préférences comme tout le
monde. "

–Elle est caractérisée par certaines pratiques, comme l'informatique, le jeu-vidéo, le jeu de rôle,
la collection d'objets, ainsi que par une connaissance étendue d'un domaine particulier, fictif, ou
technique, voire les deux

"Donc y'a cette idée là dans le geek originel [...] il va vouloir communiquer sa passion, mais elle est
tellement pointue qu'elles est impossible à communiquer, surtout que lui-même a une approche
tellement pointue, et on vas donc avoir tout de suite l'image de tout ces geeks qui vont apprendre à
parler l'elfique, ou apprendre à parler le Klingon […] Bien là, c'est des gens qui sont allés très très
loin dans leur passion, et qui ont développés un langage spécifique, et ça leur sert assez peu dans la
vie quotidienne, donc ça veut dire que s'ils l'ont fait, s'ils sont allés si loin, c'est que ça a dû avoir un
sens pour eux, et un sens identitaire, ça veut dire qu'ils ont dû se sentir être dans une hiérarchie dans
la communauté de fans de la sous-culture, ils ont dû se sentir supérieurs, être allés plus loin que
d'autres geeks qui eux étaient fans de Star-Trek, mais comme c'est un objet populaire, y'a pleins de
gens qui sont fans, et bien comment je fais pour moi me sentir différent, montrer que pour moi c'est
vraiment une série qui est importante, [...] là ça va jusqu'à apprendre une langue"

"Aux États-Unis, dès le début, geek c’était à la fois les matheux-informaticiens et aussi les gens qui
aimaient l’imaginaire : les deux étaient liés parce que les informaticiens se plongeaient dans
l’imaginaire pour imaginer des concepts nouveaux en informatique et inversement"

–Le "New-Geek" et la "mode geek" sont influencés par les médias, et expriment des
représentations différentes, issues de la culture dominante

"Il y a aussi une espèce de consécration par la normalisation avec l’apparition de l’émission « la
culture geek » sur BFM TV. - Elle est très orienté technologie oui justement - Oui et quand on est
geek on a du mal à se reconnaître dans la façon dont les journalistes emploient le terme, justement
parce que cela reste strictement technologique et qu’il manque le reste des aspects qui font une
culture."

"oui, y'a un mouvement que moi j'ai vu arriver, en fait, j'ai commencé ma thèse en 2007, c'est à dire
la même année que c'est créé la chaîne télé Nolife[..] Et [...] est sorti un documentaire sur Canal +,
en même temps que je commençais mon travail, qui s'appelait Suck my Geek, qui a aussi beaucoup
fait pour la visibilité,"

"Et en effet, il n’y a plus de culture, ce n’est plus une culture, c’est uniquement des « technophiles »
: En effet, il y en a beaucoup chez les geeks mais il y en a beaucoup ailleurs aussi et chez les geeks
c’est quand même une vision du monde. C’est un culture car on a une approche spécifique des
objets, c’est pas juste qu’on aime la technologie, c’est qu’on aime la technologie pour la détourner,
bidouiller, bricoler, pas seulement pour voir la nouveauté car ça c’est juste du consumérisme : il y
en a chez les geeks comme chez tout le monde, ça n’a
rien de spécifique "

"J'ai déjà eu des coups de fil de magazines féminins, qui me disaient « ah, cette année Justin
Timberlake, et Justin Biber, mettent des chemises à carreaux et des grosses lunettes, est-ce que le
style geek ne serait pas un peu à la mode? »"

–Il existe toujours des stigmates et des stéréotypes


"[...] la version du geek stéréotypique, caricaturale, y'a une manière d'être, de se comporter, soit le
mec un peu gros, soit le mec un peu grand maigre, c'est un peu les deux archétypes, donc souvent,
les physiques un peu à la marge quoi […] qui invitent à penser qu'ils ne sont pas sportifs, ni fort
physiquement […] C'est souvent ça qu'on imagine dans l'image du Geek, alors qu'en fait j'en ai
rencontré évidemment de très divers, mais la caricature du geek, c'est ça, originellement ça c'est
construit comme ça. Parce que dans les années 50-60 aux États-Unis, cette image là c'est construite
autour du fait que les universités américaines aimaient mettre en avant les sportifs […] et c'est resté
très très ancré aujourd'hui "

"J'avais interviewé un geek qui me parlait de ça, qui me disais « Bah moi, mon père il arrête pas de
me dire que je m'évade, que je refuse la réalité, parce que je peu passer de temps en temps une nuit
sur un jeu vidéo, alors c'est pas tous les jours, c'est de temps en temps, et lui tous les week-ends il
passe son temps à bricoler, dans son garage, à rien faire de spécial, il fait des petits meubles, il
fabrique des petits trucs, ça le détend, il y passe des heures, on le voit pas du week-end, et il dit que
ça lui fait oublier le stress du travail. Mais lui, personne va lui dire tu fuis la réalité »"

"J’ai eu des collègues psychologues qui travaillent sur des enfants qui ont des problèmes, leurs
parents disent « ils jouent trop aux jeux vidéo, qu’ils sont addict », l’addiction aux jeux vidéo n’a
jamais été prouvée dans aucune étude, mais il y a un ressenti par certains parents, il faut le prendre
de compte. Et quand on demande aux parents, qui ne sont pas geeks : « ils vous a déjà raconté leurs
parties ou une de ces parties de jeux vidéo, par exemple World of Warcraft ou n’importe qu’elle jeu,
même pas en ligne, ce qu’il a fait, est-ce qu’il était fier, qu’est-ce qu’il a réussi » « Oh bah non moi
je n’ai pas envie qu’il me raconte ça parce que ça ne m’intéresse pas. » « Et vous avez déjà regardé
quand il joué, une fois ? » « Bah non je n’ai jamais regardé. » Par contre ils sont allés au match de
foot le week-end de l’autre gamin qui lui fait du foot. Là ils vont l’encourager."

–On constate une appropriation culturelle, typique d'un rapport de domination

"L’exemple type que j’ai eu dans mon travail c’est la série The Big Bang theory, [...] qui a […] un
énorme succès. La dessus les geeks disent « c’est génial on est quand même devenu des héros, on
en parle ». Et c’est vrai qu’il y a des séries très geek qui sont même encore plus connues chez les
geek que celle-là, comme Community qui est une série très geek mais très peu regardée, même aux
États-Unis. Donc la on en parle, mais en même temps ils voient bien que c’est aussi des
personnages très caricaturaux, que les gens qui voient les références ne voient pas toutes les
références geek dedans, que les gens qui rigolent se moquent un peu aussi des geek. Il y a donc un
côté « oui ça me plaît parce que c’est à la mode et que tout le monde en parle mais en même temps
il y a un côté paradoxal parce qu’on se moque un nous » et puis les références, notamment dans Big
Bang Theory, sont très main Stream, pas très pointues : c’est toujours encore un peu les deux et je
pense que ce paradoxe restera toujours A : Sur des séries un peu comme The Big Bang Theory, en
en parlant avec d’autres personnes, elles m’ont dit qu’en fait les geeks rigoleraient aux « blagues
geeks » alors que des personnes qui voient ça de l’extérieur rigoleraient plutôt des geeks eux-
mêmes en fait. Du coup la série est bien faite dans le sens ou on peut rire sans connaître, sans avoir
aucune idée de ce dont il est question. DP :Oui d’ailleurs le créateur de la série qui avait créé avant
Mon Oncle Charlie qui est une série qui n’est pas du tout geek dit très bien qu’il a engagé le
scénariste geek [insérer les références] [...]et il dit :
« bah le reste j’ai mis une couche cosmétique geek dessus mais ça reste un sitcom avec trois
personnages et un triangle amoureux et un personnage un peu bizarre »
donc, finalement c’est un série un peu classique dans son fonctionnement, la manière de filmer,
c’est du sitcom multi caméra donc ça existe depuis les années 70 [...] et il y a des gens qui détestent,
j’en ai vu ; et des gens qui disent « ah enfin des geeks héros qui me ressemblent », c’est des
docteurs en physique, tout le monde ne l’est pas mais il y a une forme de reconnaissance quand
même qui est présente et qui est importante"

"quand le grand public adopte leur style, [Geek] bah, ça va être quelqu'un qui porte une ceinture
avec une manette Super Nintendo à la place de la boucle, et qui va dire « je suis trop un geek » alors
qu'il n'a jamais joué à un jeu vidéo. "

"et certains vont toujours adopter des petits bouts de ça, les parties visibles de l’iceberg, donc il vont
adopter la partie des icônes geek, donc on va voir des T-Shirt chez Celio avec des Super Héros ou
des personnages de Star-Wars dessus, c'est le lot de toute sous-culture"

–Enfin, que ces représentations, au delà de l'engendrement de stigmates, influent aussi sur les
représentations, et les pratiques au sein de la culture geek elle même

"Donc ça, c'est le principe de toute culture, c'est un peu triste pour les premiers, qui se sentent un
peu dépossédés de leur identité, mais qui trouvent toujours un moyen de la récupérer, en se
radicalisant, en allant plus loin dans l'expertise, ou alors en disant, moi je suis un vrai, j'y suis
depuis les premiers temps, j'ai connu les temps ou c'était difficile, ou moi j'suis un vrai parce que je
vais plus loin. Toi t'es pas un geek parce que tu achète trois I-phone, moi je suis un geek parce que
je bidouille mon ordinateur, et que je connais les entrailles de la machine, bref, y'a toujours des
moyens de se différencier"

Analyses Croisées :

Dans notre analyse croisée, nous reprenons nos hypothèses de départ, et verrons si elles ont été
validées ou invalidées, au moins partiellement par nos enquêtés, et essaierons aussi de donner des
définitions étendues des différents idéaux-types que nous avons employés, ainsi que de la culture
Geek, comprenant les différentes perspectives rencontrées. Nos items se recouvrant mutuellement,
ils apparaîtront de manière redondante au fil de l'analyse.

Notre première hypothèse concernait le rôle des médias dans la diffusion et la formation de
représentations concernant les geeks, et la culture Geek.

Que ce soit dans l'adoption de mœurs "geek", ou dans la diffusion d’œuvres et références geek dans
le public, les médias traditionnels, comme la télévision ou le cinéma restent prépondérant.
Concernant la diffusion de la mode "Geek", David Peyron souligne le rôle important d'internet,
mais aussi l'image "cool" que les médias véhiculent de personnalités comme Steve-Jobs, opinion
partagée par Y, tandis que C, si elle rejette l’appellation "Geek" concernant des entrepreneurs
comme Jobs ou Gates, reconnaît un succès d'image et commercial de leurs entreprises.
Facebook, plateforme internet de socialisation, et média en soi, est aussi régulièrement évoqué, que
ce soit par Y, C, Tiger, A, M et B, ce dernier définissant être Geek comme étant simplement
connecté.
Cette perception est relayée, par des chaînes comme BFM-TV, qui dépeignent la "Culture Geek",
dans l'émission éponyme par exemple, comme une forme de technophilie.
Technopholie positivement encouragée par les médias.

David Peyron évoque aussi la récupération du style vestimentaire, notamment au travers de son
expérience avec des magazines féminins, et l'adoption par des célébrités, de tenues décrites comme
"Geek".
Les grandes fictions geek, devenue populaires, comme Star-Wars, sont reprises et détournées par
les publicitaires, que ce soit la publicité Volkswagen mettant en scène un jeune enfant déguisé en
Dark Vador [Lien youtube en annexe], diffusée durant le Superbowl 2011 aux États-Unis,
événement sportif de grande ampleur, comparable à une coupe du monde de football dans d'autres
pays, ou la campagne "Come as you are", ou " Venez comme vous êtes" de Mc-Donald's, mettant
aussi en scène Dark Vador.

Combinée aux succès récents d'univers fantastiques issus de la littérature fantasy comme le seigneur
des anneaux adaptés au cinéma, ou d’œuvres issues de la bande dessinée "comics" américaine, que
ce soit les adaptations de l'univers Marvel ou la nouvelle franchise Batman, cela participe d'une
diffusion massive d'éléments culturels geeks dans la culture dominante.

D'autres part, des représentations stéréotypiques anciennes [Voir analyse Peyron et notre
Perspective Historique] sont perpétuées, et diffusées dans les médias, et continuent d'influencer les
perceptions dans la culture dominante, mais aussi, au sein de la culture Geek.

Les succès de séries, comme particulièrement The Big Bang Theory, bien qu'elle promeuve en
quelque sorte la culture geek en la rendant visible, véhiculent ces stéréotypes.
En effet, bien qu'hautement qualifiés et reconnus dans leurs domaines de compétences, les
personnages véhiculent l'image du geek socialement inepte, aux physiques marginaux, et à
l'apparence vestimentaire typée "Nerd", soit grosses lunettes et vêtements classiques, soit t-shirt de
BD et films "geeks". C par exemple décrit sa sympathie pour les personnages comme une forme de
pitié.
Les reportages de grandes chaînes, diffusés il y a quelques années, continuent à influencer
l'imaginaire populaire. La figure du No-Life, terme fabriqué par les médias français, qui malgré sont
anglicisme apparent n'existe pas en dehors de l'hexagone, reste encore présente à l'esprit des
enquêtés, malgré son déclin dans les termes de recherches, au profit du terme geek.

Nous songeons, entre autres, à l'interview de "Clément le Nolife", diffusée notamment sur Arte et
Planete, encore disponible sur Daylymotion et Youtube [Lien Annexe]. C et A notamment on
manifestés de fortes réactions à ces représentations médiatiques: la définition du Geek donnée par C
reprend presque point par point les thèmes de l'interview, tandis que les représentations typiques du
geek, qu'elles soient physiques, ou vestimentaires interpellent fortement A, qui cherche absolument
à s'en distinguer, alors que sa pratique passée l'identifiait comme geek.
Enfin, la thématique de l'addiction aux jeux ou cyberdépendance, très prégnante avant le tournant
de la décennie, et l’essor des tablettes et smartphones, est encore une des inquiétudes majeures.
Presque tous nos enquêtés l'ont évoqués.
Les représentations médiatiques sont fortement responsables de cette inquiétudes

[Reportage sur les "Meuporgh", diffusé sur France 2 en mars 2010, disponible sur Youtube,voir nos
liens en annexe]
C'était la principale inquiétude de C à l'encontre des geeks, et celle de Tiger à propos de son hygiène
de vie.

Concernant notre hypothèse adressant l'engouement et les inquiétudes que suscite la culture geek,
les enquêtés l'ont majoritairement abordé. Nous pourrons constater que lors des entretiens, les geeks
sont vus avec une vision le plus souvent binaire, a savoir sont définis positivement ou négativement.
Nous verrons aussi bien entendu que certains items échappent à cette vision notamment parce qu'il
sont considérés aujourd'hui encore comme des éléments légitimes de la culture geek, mais qu'ils
sont aussi passé dans le champ de la culture dominante.

Tout d'abord, penchons nous sur l'engouement autour de la culture geek.

Tout d'abord, plusieurs enquêtés notent une mode vestimentaire de détournement de la culture geek.
Parmi les représentations communes, le geek stéréotypé est vue comme un homme à lunette avec
une chemise serrée, ou tout du moins un look qui paraît ne pas être travaillé parce que comme le
disait M, C, Tiger ou encore David Peyron, il n'y a pas de recherche de style mais un style
reconnaissable tout de même. Ce style qui a longtemps été décrié par la classe dominante se trouve
donc à la mode actuellement. Plusieurs « Stars » ou personnalités l'affichent comme le dit David
Peyron lorsqu'il explique avoir été contacté par un magasine féminin pour s'exprimer sur cette
nouvelle mode geek ou encore lorsqu'il dit « on va voir des T-Shirt chez Celio avec des Super Héros
ou des personnages de Star-Wars dessus ». On peut aussi voir que la mode « hipster », dite avant-
gardiste, est très proche de ce style geek. On peut voir qu'il y a un engouement pour la culture geek
au sein de la culture populaire.
Cet engouement peut aussi s'expliquer par l'engouement pour la science et la technologie. De nos
jour, les éléments de l'imaginaire geek, et notamment certains éléments de science fiction d'hier sont
en passe de devenir des réalités pour certains d'entre eux. Comme Y le remarquait, la culture geek
est basée sur ce qu'il nomme « les possibles », ces « possibles » d'hier peuvent être les réalités de
demain, c'est en tout cas ce que semblent promettre la science et la technique. L'exemple de la
tablette numérique, élément de science fiction il y a quelque années se révèle pertinent on peut par
exemple voir une occurrence de tablette tactile dans 2001 l'odyssée de l'espace, un film de 1968.
Cette légitimité de la culture geek vient aussi de produits commerciaux, on pense forcément à Apple
qui a rendu les objets technologique au paroxysme de la tendance, sous l'impulsion de Steeve Jobs
comme le rappellent Y ou David Peyron notamment.
La démocratisation des outils informatiques, en commençant par les ordinateurs personnels, en
passant par les téléphones portable pour arriver actuellement aux tablettes tactiles ou les
smartphones et autres appareils portables de consommation, véritables incontournables à notre
époque. B définira même le terme geek comme uniquement lié au fait d'être connecté.
Autre facteur de l'engouement pour l'univers geek : le succès de la culture historique geek au travers
des grosses production cinématographiques par exemple. Le développement et le succès des films
inspirée de l'univers des comics, la démocratisation du manga, ou encore le succès populaire des
œuvres de science fiction ou d'heroic fantasy sont le reflet du passage de la culture geek vers une
légitimité dans la culture dominante. Les films tels que Star Trek, Star Wars, le Seigneur des
Anneaux, ou Avenger, Spiderman participent à ancrer dans l'imaginaire populaire des figures qui
étaient propres aux geeks ils y a quelques années.

Ensuite voyons les inquiétudes que soulèvent les représentations des geeks

Dans l'imaginaire collectif, un certain nombre représentations péjoratives collent à l'image des
geeks. C par exemple expliquait par exemple que les geeks étaient des personnes « bizarres » et
qu'ils lui faisaient peur. Avec d'autres enquêtés, elle a une vision très stéréotypique des geeks qu'elle
identifie selon l'idéologie dominante il y a quelques années en France à propos des « no-life » par
exemple. Il y a l'image du geek comme celui qui veut fuir la réalité à tout prix, on retrouve cette
analyse chez Tiger, C, M ou D.
De plus le thème de l'addiction reste central lorsqu'il s'agit des représentations des geeks. M qui
pourtant est lui même un geek et se définit en tant que tel, centre sa représentation du geek autour
de l'addiction alors qu'on aurait pu penser que cette posture serait plutôt défendue par les non geeks.
Il exprime le fait que l'addiction se fait sous plusieurs facteurs : le temps, l'argent et le besoin
ressentit. Ce thème, on peut le retrouver chez C qui voit son frère et les geeks en général comme des
personnes addicts à un média, et plus précisément à un jeu vidéo. Nous avons aussi fait la relation
avec Tiger qui a choisi lors des entretien de se défendre de toute addiction de sa part en opposant
cette addiction à un divertissement. Il a toutefois reconnu qu'une addiction existait chez certains
geeks et l'a expliquer par le fait qu'elles soient de « personnes faibles d'esprit ».
Pour renforcer le thème de l'addiction, le terme geek coïncide aussi souvent avec le terme
d'adolescence, les geeks sont perçu, notamment par C ou D comme des personnes qui refusent de
grandir et qui rejettent le monde réel, à la manière dont les adolescents peuvent le faire. C'est une
manière d'expliquer comment des adultes peuvent être des geeks alors que cette pratique semble
tolérée pour les adolescents. C dit même qu'il y a un âge ou être geek est normal et que passé 27 ans
pour elle, cette pratique devient déviante.
Alexandre Astier dans La revanche des geeks [voir bibliographie] est de cet avis, cependant sa
vision des geeks comme des éternels adolescent n'est pas péjorative dans son cas.
Parmi les récurrences autour des inquiétudes sur les geeks, plusieurs exemples particulièrement
médiatisés de cas extrêmes semblent avoir marqué les esprits. On pensera a D qui énumère les
exemples : le jeune taiwanais mort en jouant à LOL dans un cybercafé [voir annexe], le jeune
allemand qui a une grosse crise de colère en jouant [voir annexe]. Ces exemples ont été fortement
relayés par les médias et participent à crée une représentation très péjorative autour de cas
exceptionnels.

Il existe aussi des éléments qui entre dans les deux catégories en même temps.

La série The Big Bang Théory par exemple participe à dédramatiser et à rendre sympathique des
geeks, mais est aussi à l’origine d'un renforcement des stéréotypes comme le note C. L'utilisation de
stéréotypes dans les Sitcoms américaines est systématique, cependant l'existence de stéréotypes
forts autour des geeks et l'absence quasi totale d’élément de comparaison dans les médias ne permet
pas de nuancer réellement ces description stéréotypiques.
Par ailleurs, des représentations autour de l'informatique sont aussi a considérer comme porteuses
d'engouement et de crainte en même temps. Par exemple les Hackers, sont à la fois des
« cybercriminels » qui semblent détenir des possibilités illimités et potentiellement dangereuses du
fait de leur compétences techniques. D'un autre coté, le cinéma les met de plus en plus à l'honneur
soit en tant que « super-techniciens informatiques » au service de la justice ( on pensera par
exemple à Abby dans NCIS), soit comme des individus « résistants » en guerre contre le système.
Par exemple des figures comme les Anonymous, ou des médias comme wikileaks et l'affaire
Snowden sont représentations des usages geeks qui sont considérés comme à la fois positifs et
négatifs. C par exemple disait qu'internet est un monde dangereux mais que l'expertise des geeks
leur permet de ne pas être la cible « d'arnaques » sur internet par exemple.

Notre troisième hypothèse portait sur le rôle des nouvelle technologies dans l'essor de la culture
geek.
Lors de l'introduction nous avons déjà évoqué le contexte historique autour de la naissance de la
culture geek, cependant le thème du développement technologique comme moteur à la fois de la
culture geek et de l'avènement du groupe que nous qualifions de New geek ressort dans plusieurs
entretiens.

Y tout d'abord nous fait un résumé historique de ce qui est pour lui est la base de l'essor de la
culture geek. En effet dans les années 2000, l’apparition d'internet dans les foyers ainsi que le
développement d'une technologie abordable pour l'ensemble des ménages à amené un changement
de mentalité. Les geeks étaient parmi les seuls avant cette période à avoir accès à ce genre de
technologie et en comprendre les mécanisme comme Y l'explique lorsqu'il décrit sont parcours dans
l'informatique commencé au milieu des années 80. A partir des années 2000 et plus fortement
encore à partir de 2005, les ménages se dotent en masse d'ordinateurs personnels et de téléphones
portables. La baisse des prix a cette période en est bien sur le moteur mais aussi l'innovation
technologique ainsi que la volonté des entreprises d'ouvrir de nouveaux marchés. Fin 2006,
l'ouverture publique de Facebook qui connaîtra un essor incroyable, bien plus fort que se
prédécesseurs comme myspace ou encore MSN Messenger et les blogs, contribuera à crée une
nouvelle vision et un nouvel usage d'internet, y compris par une partie de la population qui jusqu'ici
ne l'utilisait que très occasionnellement. De plus entre le début 2007 et le début 2008, l'Iphone1 fait
son apparition, cette façon de concevoir un objet technologique comme légitime, dans l'air du temps
et synonyme de richesse. Cette synchronisation de deux des éléments fondamentaux de ce nous
nommons les New geeks, montre le moment où la technologie à cessé d'avoir un usage très limité
d'être barbare ou réservé à une élite négativement considérée, les geeks. C'est à partir de cette
période que l'identité geek connaît un tournant et commence à devenir « cool » car l'utilisation de la
technologie demande des compétences et celles-ci sont détenus par des geeks. Les nouveaux geeks
sont donc les membres de cette génération qui intègre en masse un média qu'ils n'avaient jamais
considéré et qui de ce fait confondent le fait d'être technophile avec le fait d'être geek. Nous le
voyons aujourd'hui encore à la télévision sur BFMTV que la rubrique « culture geek » est en fait
une rubrique sur la technologie et en particulier la technologie multimédia.
L'utilisation des technologies très récentes et très à la mode n'est pas forcément suivi par les geeks
qui tentent de se démarquer en se marginalisant et en utilisant des outils et des pratiques à la marge.

Notre quatrième hypothèse postulait que la culture dominante délimitait et définissait la culture
dominée.
Pour David Peyron, les geeks sont en effet dépossédés de leurs pratiques et de leur culture
[Voir analyse Entretien]
En effet, toujours d'après lui, par essence, le processus capitaliste de la culture dominante se nourris
des pratiques marginales, qu'il récupère pour se renouveler.
Pour perpétuer leur culture et continuer d'exister par eux même, les geeks, comme d'autres sous-
cultures avant eux, radicalisent leurs positions et leurs pratiques, ou se replient sur une forme de
traditionalisme, et de légitimité historique très exclusive.
L'enquêté A a modifié ses pratiques de manières consciente, afin d'adhérer aux plus près aux
attentes qui sont véhiculés dans la culture dominante. Il a incorporé à son image de lui même des
notions péjoratives, qui lui servent encore à définir ce qu'il était et ce qu'il est encore sur certains
points. [Voir analyse entretien]
Tiger cherche systématiquement à justifier sa pratique du jeu en l'inscrivant artificiellement dans
une norme, comparant cela à d'autres formes de loisirs, de manière abusive, puisqu'il fait aussi d'un
important investissement temporel une nécessité fondamentale de celle-ci, ce qui en fait, si ce n'est
par nature, du moins dans son investissement, quelque chose d’essentiellement anormal.
Enfin, les stéréotypes se portent bien, et continuent de définir une sorte d'image cadre du type geek.
L'enquêtée C affirme que, même si être geek n'est pas forcément être typé tel, cela se voit, se
perçoit, se porte sur soi, et qu'elle saurait à coup sûr en reconnaître un dans la rue.
L'enquêté A, bien qu'il soit au départ modéré dans ces propos, et défini l'apparence de geek plus
comme une forme d'identité vestimentaire "forte", évoquera bien vite les stéréotypes que David
Peyron a détaillé avec nous, véhiculés entre autres à travers les séries américaines, mais aussi les
reportages à sensation des journaux télévisés ou non.
La peur de l'addiction est omniprésente, évoquée par tous les enquêtés, de diverses manières, sur
divers supports. Cette peur est externe à la culture geek elle-même, mais a pris racine dans leur
imaginaire collectif, et est désormais indissociable de leur approche de leurs pratiques.

Même si bien entendu, les diverses définitions de Geek que nous avons rencontrés au fil de notre
enquête n'étaient pas strictement limités par les frontières de notre typologie, a dessein caricaturale
et polarisée, nous avons au final assez peu été surpris.
S'il est une caractéristique universellement rencontrée dans nos entretiens, c'est la pratique du Jeu-
Vidéo.
L'outil informatique était aussi très présent, et internet et les MMORPG/MMOG y étaient
éminemment associés. C'était le cas pour David Peyron, M, Tiger, C, et A.
Certains comme Y, et David Peyron y on aussi associé la maîtrise, la recherche, le "bidouillage" et
la pratique du codage et du piratage informatique.
S'il est vrai que le mouvement populaire Anonymous, évoqué dans l'entretien de Y, né en ligne sur
des forums, constitué de hackers et utilisateurs d'applications jetables destinées à l'attaque par déni
de service
( elles consistent à saturer les sites internet en multipliant artificiellement le nombre de connexions
jusqu'à rendre le site indisponible, puisqu'incapable de supporter la charge de demandes)
et rassemblées autour de l'icône du masque de Guy Fawkes, popularisé par la bande dessiné d'Alan
Moore, puis le film inspiré de celle-ci, issus donc de la culture geek, il s'agirait plus d'un croisement
interfertile entre culture pirate et culture geek.
Cela mériterais une recherche en soit.
Les comics, romans fantastiques et de science-fictions, séries télévisées, sagas cinématographiques,
et loisirs de l’imaginaire basé sur ces univers forment un socle reconnu de pratiques geek.
Pour certains il s'agit de créer, comme pour Y, pour d'autres il s'agit d'explorer, comme M ou A,
pour d'autres de consommer, comme Tiger ou C, enfin, pour David Peyron, il s'agit des différentes
facettes de cette culture, a côté de la connaissance plus ou moins large des univers et pratiques qui
la composent, et c'est aussi notre approche.
Il existe un vaste panel d'activités "Geek", dont nous avons fait une liste non exhaustive, et il est
bien entendu impossible de contribuer dans chaque, comme il est impossible de les maîtriser, de les
savoirs par cœur, dans leur intégralité.
Observation

Réalisée le 20 Novembre 2013, de 14h45 à 18h


au Bazar du Bizarre de Caen

Geeks Nouveaux Geeks Non geeks

29H 11F 1F 2H 3F 2H
- Discute des objets; dispose - Se renseigne auprès des - Ne se renseigne pas ou de
d'informations/connaissance vendeurs [cherche manière très spécifique en
- Achète des séries ou goodies l'information/connaissance] précisant une demande initiale
de manière régulière [dispose - Créé un compte fidélité (anniversaire/noël – cadeau)
d'un compte fidélité] - Moins indépendant, plus - Ne compte pas revenir
- S'habille "geek" consultatif - Dépendant (vendeur et/où
- Indépendant dans le magasin partenaire geek) ne se déplace
pas seul, ne cherche rien soi
même

Dans un premier temps, plutôt que de restituer des observations d'interactions, on peu dresser un
rapide portrait de la population observée en faisant quelques remarques sur sa taille, sa composition,
et son âge moyen apparent.
Elle se compose de trente-quatre hommes et quinze femmes, plaçant le sexe-ratio aux alentours de
1/2 femme pour un homme.
La population masculine, si elle est à très forte majorité dans la vingtaine, comporte quatre
individus plus âgés d'une dizaine d'années environ, cinq individus adolescents, et deux enfants, l'un
d'une dizaine d'années, l'autre beaucoup plus jeune. Un tiers de cette population est donc d'âge assez
éloigné à la majorité.
En comparaison la population féminine est plus homogène, les individus ayant la plupart du temps
sensiblement le même âge que la majorité des individus masculins. Quatre femmes dérogeaient à
cette homogénéité relative de l'âge, une adolescente proche de la population principale, deux mères,
dont l'une avec enfant, et une dame âgée.

Si l'on définis la population geek comme celle apte à se repérer dans les différentes sections du
magasin, et à rechercher une information précise concernant un objet ou une référence déjà connue,
le profil de la population change légèrement. Sur les quatre couples, seuls deux hommes
s'intéressaient aux objets du magasin, et l'enfant le plus jeune bien que sachant identifier sa marque
de cartes préférées, ou des objets attractifs à l’œil, ne naviguais pas seul dans les rayons du magasin.
La population masculine qu'on peut dire geek tombe à trente et un individus. Pour les femmes doit
se faire comparable soustraction, les trois personnes les plus âgées n'ayant fait montre d'aucune
connaissance ni intérêt particulier pour le magasin, deux allant même avouer qu'elles ne
"connaissaient rien" et qu'elles n'étaient intéressées que pour des conseils relatif à des cadeaux pour
de jeunes enfants dans leur famille. Cela fait descendre la population geek à douze, onze si l'on
compte une jeune femme qui se renseignait extensivement sur des mangas pour un cadeau.
Cependant elle comptait revenir, et se procura une carte de fidélité. Bien qu'exclue pour le moment
de la population considérée, son comportement laisse suggérer qu'elle l'intégrera dans un avenir
proche.
Les populations étudiées sont donc Trente-et-un hommes, majoritairement dans leur vingtaine, et
onze femmes, presque toutes de cet âge à l'exception d'une seule, d'une quinzaine d'années.

Concernant les pratiques, elles sont diverses bien que centrées autour des objets ou commodités
proposées par le magasin.
Un club de Jeux de Rôles et Wargames occupant l'arrière salle a attiré deux joueurs. Ils emploient
bien sûr le matériel ludique du magasin comme support, en sus de celui que les joueurs eux-mêmes
apportent, obtenu lui aussi dans ledit magasin. Le manque de concertation et l'absence d'un plus
grand nombre de joueurs à fait que les deux amateurs de jeux de rôles ne se sont pas croisés, et sont
repartis sans pratiquer. L'un d'eux à cependant effectué des précommandes de jeux.
La pratique de l'achat semble évidente dans une boutique, mais elle n'as concerné qu'un tiers des
personnes présentent dans le magasin, et la proportion reste relativement identique dans la
population restreinte par les critères employés plus tôt. Ils étaient répartis sur une vaste gamme de
prix, et allaient d'un achat régulier (Blisters de cartes pour pratiquant de jeux, série de Manga ou
Comics à parution régulière), à un achat unique (achat de goodies, ou de "one shot", bd ou manga
n'ayant qu'un exemplaire ou deux et ne formant pas une série) en passant par un premier achat sur
conseil des vendeurs (qui concernait deux hommes qui peuvent êtres considérés comme "nouveaux
geeks", ayant confessés n'avoir jamais effectué ce genre d'action auparavant aux vendeurs, mais les
effectuant néanmoins sur la période retenue)

La pratique la plus répandue était la flânerie, les individus se contentant d'entrer, d'observer les
objets, quand ils étaient en groupe de discuter entre-eux des dits objets ou de sujets annexes liés à la
pratique en cours, puis de ressortir du magasin après un temps variable, plus court pour les
individus seuls, compris en moyenne entre dix et vingt minutes. La flânerie se limitait souvent à la
contemplation des objets, mais aussi leur brève manipulation pour s'enquérir des informations
relatives du paquet, ou du dossier s'il s'agissait d'une bande dessinée à couverture rigide ou un
manga (les périodiques comics n'ont pas de résumé au dos), voire d'un feuilletage dans le cas des
Bandes-dessinnées et Mangas.
Il y a au moins une occurrence flagrante de lecture extensive d'une BD/manga. L'individu masculin
ne s'est pas déplacé dans le magasin, à saisit immédiatement le titre qu'il souhaitait lire et l'a lu de
bout en bout, en restant stationnaire devant le rayon considéré, constituant la durée intégrale de sa
présence dans le magasin.

Il n'y avais pas exactement de tenue vestimentaire uniforme dans les populations concernées. Le
port des lunettes était cependant prévalant chez les hommes, avec plus d'une vingtaine d'individus
concernés, contre deux occurrences chez les femmes.
C'est chez elle d'ailleurs qu'il était possible d'observer une tenue "geek" marquée. L'adolescente du
groupe étant vêtue avec des éléments d'habillements marqués d’éléments distinctifs de séries de
comics ou de films de science-fiction (Leggings Batman, T-Shirt marqué mais l'observateur n'as pas
retenu le détail).
Cependant, si la pratique vestimentaire n'était pas codifiée (du moins pas systématiquement
démonstrative des pratiques culturelles geek) elle était en relation directe avec le montant des achats
effectués, plus qu'avec l'âge.
Un certaine décontraction vestimentaire était synonyme de petits achats, quand une tenue
considérée comme formelle, dans un cadre institutionnel classique comme une entreprise ou une
administration, était corellée à des achats plus importants en volume et en prix.

C'est plus dans un rapport de connaissance que de consommation réelle des objets que se placent les
Geeks. Y compris quand ils effectuent un achat, ils passent un certain temps à discuter de l'objet, s'il
appartient à une série de le mettre en contexte, s'ils connaissent l'auteur ou créateur, de s'enquérir de
nouveautés de sa part, mais aussi des motifs derrière l'objet même.
Il n'y a eu que deux exemples d'achats sans conversation, et il s'agissait de retrait de commande.

Les Geeks, s'ils consomment des objets, reviennent systématiquement le faire, et y associent une
forte pratique de l'échange verbal, de l'obtention d'informations et de connaissances, ou de l'échange
d'anecdotes, liées au folklore de l'univers considéré dans lequel s'inclue l'objet; qu'il s'agisse de
pratiques imaginaires, d'un monde imaginé, ou des pratiques réelles de pratiquants de jeux de rôles,
c'est l'association de l'objet dans un contexte qui en fait l'intérêt.
Le fait que l'objet soit esthétiquement plaisant est aussi significatif.

Une section du magasin comporte des bacs d'invendus, décrit par les vendeurs eux-mêmes comme
pleins d'objets "moches". Ils ne se vendent pas parce qu'ils sont moches est l'explication admise; le
calcul d'utilité propre à l'activité commerçante ne semble pas avoir sa place dans la logique
appliquée aux échanges marchands par les vendeurs de la boutique.
La mise en relation entre cette idée et une faible proportion d'achats comparativement à celle d'une
boutique ayant d'autres spécialisation illustre l'intérêt porté à l'esthétique.
Les vitrines sont pleines de statuettes et de reproductions grandeur nature d'accessoires de cinéma,
issus des films et séries les plus populaires.
Les couvertures de Bandes-dessinnées et mangas sont souvent mises en avant sur les présentoirs.
Mais comme ce n'est pas la méthode la plus commode de rangement, on voit aussi que la pratique
de l'illustration de la tranche des livres est poussée au paroxysme, surtout pour les Mangas. Alors
que les BD respectent la codification "livresque", une petite vignette en haut ou en bas de la tranche
fait écho à l'image de couverture, le plus souvent, toute la tranche d'un manga est illustrée et
décorée.
Du plafond pendent des "drapeaux", évoquant des grandes franchises de jeux-vidéos ou des séries
animées.
Des peluches occupent des présentoirs ou elles sont mises bien en évidence.
L'espace est structuré autour des vitrines et des objets sur présentoirs.
On voit que ce qui compte, plus que la vente, c'est la présentation des objets, et une certaine
recherche esthétique.
Les drapeaux du plafond sont en vente, certes. Mais pas spécifiquement ceux du plafond.
Il en vas de même pour certaines affiches et posters.
Et si toutes les statuettes des vitrines sont en ventes, leur prix est suffisamment dissuasif pour que
l’événement soit rare.
Il n'as été constaté aucun achat de ce type durant l'observation.
Le prix le plus élevé constaté pour un achat était de l'ordre de la quatrième vingtaine d'euros.

C'est le prix d'accession à l'achat de statuettes, les plus modeste en taille, une vingtaine de
centimètres, se situant dans cette gamme de prix.

Ce qui a été observé c'est un espace symbolique, remplis de pratiques propres, si ce n'est à la culture
geek elle même, du moins à un système de représentation mettant en avant l'échange d'information,
la socialisation autour d'objets et d'univers imaginaires, dans un espace esthétiquement plaisant.
Si c'est espace est dédié à la pratique commerciale, ce ne semble pas être sa vocation.

Conclusion :

Pour conclure ce dossier, nous ne pouvons affirmer avoir obtenu des résultats scientifiquement
valables.
Tout d'abord du fait qu'il s'agisse ici d'un travail de licence, il paraît évident que nous manquons
d'un certain nombre de méthodes, de connaissances et d'expérience sociologique pour obtenir un
résultat totalement concluant.
De plus, le nombre limité d'entretiens que nous avons pu réaliser ne nous permet que d'obtenir une
tendance tout au plus. En aucun cas un échantillon aussi faible ne pourrait être suffisant pour
s'attaquer à une recherche sur un thème de cette ampleur.
La plupart de nos hypothèses, si l'on ne peu pas dire quelles ont été vérifiées, ont cependant été
confirmées dans l'ensemble par notre corpus d'entretiens, et ces pistes de recherches s'avèrent
parallèles à celles suivies par nos prédécesseurs en la matière.
Même si des conclusions fermes ne sont pas encore atteignables en l'état, il est cependant
encourageant de noter que nous nous inscrivons dans les traces de nos aînés.
Nous avons réalisé cette recherche sur un thème qui nous tient tout particulièrement à cœur, et nous
comptons entreprendre un master sur ce sujet de recherche. De fait, cette recherche pourra donc
servir de recherche exploratoire et nous aura permit de cerner les difficultés, autant sur le plan de la
charge de travail et de l'investissement, que pour nous éclairer sur les contours de la nébuleuse geek
ou sur les différents biais rencontrés et la façon de la éviter autant que possible.
Cette recherche nous pousse à nous poser encore plus de question qu'auparavant sur ce thème,
notamment la question de savoir si l'appropriation de la culture Geek par la culture dominante n'est
qu'une mode passagère, ou si la technicisation de la société va amener la culture geek a devenir un
pilier de la culture dominante dans une volonté d'appropriation de la technique et de ses usages. De
plus l’accélération technologique et la culture du progrès scientifique amènent à reconsidérer ce qui
semblait être de la science fiction et de l'imaginaire comme un futur possible.
Cette recherche nous a fait aussi prendre conscience de l'ampleur et de la richesse du thème abordé.
Celui-ci est plus que jamais dans notre époque un sujet d'actualité, en outre il existe de nombreuses
approches pour ce sujets et les recherches et études sur celui-ci semble innombrables. Parmi les
multiples documentations que nous avons eu a notre disposition, plusieurs on retenu
particulièrement notre attention.
Tout d'abord la façon d'aborder le sujet. Internet étant l'élément indissociable de la culture geek et
compte tenu des milliards de pages qu'il contient nous aurions pou baser notre étude sur les
nombreux forums divers et variés, sur les réseaux sociaux, sur la production de contenu, sur la
technicité pure, sur des utilisateurs dont l'expertise et la connaissance du média est très faible, par
exemple les personnes âgées. Nous aurions pu nous pencher plus particulièrement sur la sociabilité
dans les jeux vidéos, sur les représentations culturel propres a chaque pays de la culture geek, sur la
littérature de science fiction, d'héroic fantasy et bien d'autres sujets encore.

Une étude a particulièrement attiré notre attention dans la mesure où elle s'applique à chercher les
éléments de domination contenus dans la culture avec une approche marxiste. Ce contenu, les
auteurs de Le Grand Jeu, Débats autour de quelques avatars culturels médiatiques et plus
précisément dans l'article L'idéologie des jeux vidéos de Tony Fortin, l'auteur s'interroge sur la place
du capitalisme dans le jeux vidéos, entre une culture geek pensée comme une contre-culture et un
mercantilisme présent chez les concepteurs de jeux vidéos. Il interroge l'idéologie dans ces médias
d'un autre genre ou la perspective d'acteur du joueur lui fait intégrer au plus profond les mécanisme
de domination et de légitimation de l'idéologie dominante. Malgré l'existence de jeux rebelles, ou
anti-système, la logique dominante capitaliste semble toujours ressortir.
Un exemple de plus d'une façon peut ordinaire d'analyser le contenu et les mécanisme de notre
société.

Nous tenons à remercier particulièrement à remercier Jason Tocci et David Peyron pour leur aide
inestimable dans notre recherche, leur diligence et leur disponibilité.
Bibliographie/ Sitographie :
•http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/04/27/l-emergence-de-la-culture-geek-est-une-
epopee-historique_1692451_651865.html

•http://blog.lefigaro.fr/hightech/2008/01/-geek-tentative-detymologie.html

•http://www.wordorigins.org/index.php/site/comments/geek/

•http://www.youtube.com/watch?v=iJIOKc-VP3k
•http://fr.wikipedia.org/wiki/Geek
•http://oook.info/oed/geek.html
•http://www.youtube.com/watch?v=R-LUaC9bQr0
•http://blog.lefigaro.fr/cgi-bin/mt/mt-search.cgi?blog_id=6&tag=t%27es%20geek%20toi
%20%3F&limit=20&IncludeBlogs=6
• http://oaadonline.oxfordlearnersdictionaries.com/dictionary/geek


•http://trans.revues.org/370


•http://www.scoop.it/t/le-divan-des-jeux-video

•http://www.geekstudies.org/

•http://www.arte.tv/guide/fr/046515-000/game-over
•http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r226968-la-revanche-des-geeks/4520481-
la-revanche-des-geeks/

•Sciences humaines ; Mensuel N° 252 - octobre 2013 Générations numériques : des enfants
mutants ? 


•Pierre Bourdieu ; Les Héritiers 1964
•Santolaria et Trémel Le grand jeu, Débats autour de quelques avatars médiatiques PUF 2004
•Dominique Cardon La démocratie internet seuil 2010
•Bourdieu Passeron La reproduction Edition de minuit 1970
•Sagnol Marc. Le statut de la sociologie chez Simmel et Durkheim. In: Revue française de
sociologie.1987
•Jason Tocci, Dissertation en Science de la Communication, Présenté à la faculté de l'université de
Pennsylvanie, en réponses partielles aux critères d'obtention du Diplôme de Docteur en Philosophie,
2009, Superviseur; Paul Messaris, Chargé de groupe de thèse; Catherine Sender, Comité de
dissertation; John L. Jackson, Jr. & Joseph Turow

Glossaire :

Geeker : verbe devenu synonyme d'utiliser un appareil électronique de type pc, console de jeu ou
téléphone portable pour jouer, ou aller sur internet.

Geekitude : attitude générale qui fait d'être geek

Appli : logiciel ayant une fonction ludique ou pratique pour l'utilisateur de téléphone moderne
smartphone

Mainstream : qui appartiens à la culture légitime, dominante

trope : lieu commun, archétype

Teleprésence : présence virtuelle à travers un moyen de télécommunication

MSN : ancien logiciel de discussion instantané décommissioné en 2012

Jeu de Rôle : activité ludique consistant à incarner un personnage dans un monde imaginaire. Les
supports sont divers, allant d'un crayon et un papier au jeu vidéo

MMORPG : Massively Multiplayer Online Role Playing Game, ou Jeu de Rôle en ligne
massivement multijoueur. Titre autodescriptif

MMOG : Massively Multiplayer Online Game, Jeu en ligne massivement multijoueur. Tout aussi
explicite.

Certains titres de Jeux-vidéos évoqués :


–Castelvania, Beat'em all (jeu d'action scripté ou le joueur doit battre un nombre d'ennemis
important, le plus souvent à l'aide d'armes contondantes) médiéval fantastique impliquant des
vampires.
–Fifa ; simulateur de jeu de foot
–Football Manager : MMOG de type gestion, ou le joueur incarne le manager d'une équipe de
football en compétition contre les autres, en gérant son équipe d'une manière purement statistique
–Call of Duty : First Person Shooter, ou FPS ( Jeu de tir à la première personne, première personne
étant le point de vue de la caméra) actuellement très populaire
–Final Fantasy 7 : RPG (donc non un MMO, mais un jeu de salon) populaire des années 1990, très
souvent cité comme le jeu ayant induit l'engouement pour le genre en France.

Square Enix : Fusion des studios Squaresoft et Enix après la faillite de Squaresoft en 2001, suite au
succès commercial du film « Final Fantasy et les Créatures de L'esprit ». C'est un éditeur de Jeux-
Vidéos, très connu pour ses deux séries phare, Final Fantasy et Dragon Quest.

Comics : Bandes Dessinées américaines, issus des « Pulps », magazines populaires imprimé sur du
papier de mauvaise qualité et bon marché des années 1930. Trois grande périodes de publications
sont reconnues sous trois appellation. Le « Golden Age of Comics », ou « Âge D'or du Comics » est
une période comprise entre les années 1930 et la fin des années 1940. Elle vois l'apparition de la
plupart des personnages désormais célèbres et récurrents du studio DC, un grand éditeur de comics,
comme Batman et Superman. Le « Silver Age » est une période couvrant la fin des années 60 au
milieu des années 1970. Après un désamour de presque deux décennies avec le comics, le média
redevient populaire aux États-Unis et Stan Lee créé la plupart des personnages du studio Marvel,
qui devient le grand rival de DC, comme les X-men, les 4 fantastiques, ou les Avengers.
Nous sommes actuellement dans le Bronze Age, commencée dans les années 1990

Manga : Bandes Dsssinnées japonaises. Le manga est basé sur l'art ancien des estampe, mais
signifie littéralement « dessin futile ». Il est parti de copie de vignettes de type « comics » dans de
petits encarts dédiés dans les journaux, avant de prendre de l'ampleur. Toujours liés aux journaux au
Japon, ils sont édités sous formes de feuilletons hebdomadaires. Les épisodes sont souvent vendus
reliés en chapitre, qui sont assemblés en un livre de petit format et vendus sous ce format en France.
Sa popularité en France date de la diffusion d’œuvres d'animation japonaise dans les années 70, 80
et 90, sur des chaînes destines aux enfants. Albator, Dragon-Ball et ses suites, Saint-Seya connu
sous le nom de Chevaliers du Zodiaque dans l'Hexagone, Naruto, Bleach, Full Metal Alchemist et
One Piece sont actuellement les plus connus dans notre pays.
Goodies : objet collectionables liés à une franchise, souvent un film ou une série d'animation, voire
des bandes dessinnées de tous types.

Annexe :
France-2 "Meuporgh"
https://www.youtube.com/watch?v=HXstRfE9AVU
Reportage - "Clément le Nolife"
http://www.buzzmoica.fr/video/clement-le-no-life-reportage-entier-6436
"Angry German Kid"
https://www.youtube.com/watch?v=PbcctWbC8Q0
Entretien D "Enfant Japonais mort" – Taïwanais 23 ans décède dans un Cybercafé devant un
MMORPG
http://www.huffingtonpost.com/2012/02/03/taiwan-internet-cafe-corpse-gamer-died-
dead_n_1252766.html

"‘Geek’ and ‘nerd’ are terms with highly contested meanings that have shifted
dramatically over time. Unfortunately, there is no authoritative history of ‘geekdom,’ or
even of most of its component subcultures and stereotypes. As such, attempting to
explain how we conceptualize geeks and nerds today requires some conjecture and
reliance on oral and nonacademic history.
Before ‘geek’ or ‘nerd’ had anything to do with media or technology interests,
these terms were associated with negative personality traits. According to the Oxford
English Dictionary (“geek,” 2003), the word ‘geek’ appeared in print in its present form
as far back as 1876, in F.K. Robinson’s A Glossary of Words Used in the Neighborhood
of Whitby. “Geek” was listed alongside “Gawk,” “Gowk,” and “Gowky” to refer to “a
fool; a person uncultivated; a dupe.” Its etymology may trace as far back as 16th century
18
Britain, to the word ‘geck’ or ‘gecke’ (sometimes apparently incorrectly transcribed as
‘geeke’); as used in one source from 1515, “He is a foole, a sotte, and a geke also.” By
the early 20th century, the term referred to circus performers known for biting the heads
off live animals, as in a 1919 billboard advertising a position for a “Snake charmer or
geek man.” By the 1950s, ‘geek’ picked up connotations for being “an overly diligent,
unsociable student” or “obsessively devoted to a certain pursuit,” comparable to ‘nerd.’"
Jason Tocci, Dissertation en Science de la Communication, Présenté à la faculté de l'université de Pensylvannie, en réponses partielles aux critères
d'obtention du Diplôme de Docteur en Philosophie, 2009, Superviseur; Paul Messaris, Chargé de groupe de thèse; Catherine Sender, Comité de
dissertation; John L. Jackson, Jr. & Joseph Turow
Entretiens 

Entretien n°1 – ML :

Peux tu te présenter en quelques mots ?

ML, 24 ans je bosse à la métrologie, je fais de la métrologie,c'est à dire de la logistique, gestion de


flux, gestion d'appareils.

Pour commencer te considères-tu comme un geek ?

Moins maintenant mais j'y suis passé pas mal.

Pour toi qu'est ce que ça signifie être geek ?

Il y a plusieurs critères pour être geek on va dire, et si tu ne réponds pas à certains critère, ça ne veut
pas dire que tu n'es pas geek, mais dans les critères il y a déjà la mode vestimentaire, généralement
les geeks ne prennent pas soin de leur image, c'est l'image qu'on donne. Maintenant, on nous fait des
nouveaux geeks avec des belles lunettes Rayban, des chemises à carreaux qui se prétendent geek,
donc la mode vestimentaire joue un peu, il y a une mode geek en se moment.

Donc tu peux reconnaître un geek à ses vêtements, son apparence ?

Bah oui on peut reconnaître un geek parce qu'il a tendance à jouer à des jeux vidéos au moins. Par
exemple moi je met des t shirts One Piece, on peut se dire, ce gars là il connaît un univers. Par
exemple les mangas et les jeux vidéos c'est pareil quoi..

Tu penses qu'il y a des critères alors ?

Oui mais même si on répond pas à certains critères on peut être vraiment un geek, la mode
vestimentaire par exemple, les employés de bureau qui paraissent pas comme ça et qui jouent 5 h à
World of Warcraft le soir quant ils rentrent chez eux, l'apparence ne fait pas tout, l'habit ne fait pas
le moine. Sinon pour ceux qui se considèrent comme des geeks, il y a les geeks nouvelle génération,
Iphone5 qui jouent à des jeux comme angrybirds pendant 10 minutes entre chaque pause et que le
soir ils font 2 coups de candy crush, c'est pas ça être geek pour moi.
Être geek c'est passer beaucoup plus de temps par exemple à jouer à des jeux vidéos et ressentir le
besoin .. D'aller sur ton jeu vidéo, ou de regarder tes séries et tes mangas comme un fou à n'en plus
pouvoir. Et puis geek c'est aussi dans la façon de parler. Il y a un vocabulaire entre un vrai geek et
un faux geek. On reconnaît un vrai geek si il dit par exemple « t'as slacké trop de temps derrière le
mur gros boulet moi je suis un PGM » si il y a un faux geek qui a un compte facebook et qui joue à
candycrush il ne connaîtra jamais ce vocabulaire là alors que c'est le vocabulaire d'un geek normal,
classique quoi.. il y a des allusions à des mangas par exemple dans les pseudos des joueurs, on
reconnaît quand même assez facilement les mecs qui jouent à des jeux vidéos et ils le prônent
généralement.

De ce que je comprend le jeu vidéos est un des critères principaux, même si on peut être geek sans
remplir tous les critères, il y a quand même des choses qui sont obligatoires  ? Quels critères tu
pourrait donner pour définir les geeks ?

Euh... le langage, les vêtements, le taux d'addiction à une console ou un produit high tech, le
vocabulaire et puis la culture.... par exemple la culture des films et des mangas, un mec qui en
connaît un rayon sur un réalisateur par exemple il peut se rapprocher d'un niveau assez geek. Pour
moi geek c'est addiction, le mot le plus proche c'est l'addiction à quelque chose. Tu peux geeker sur
toutes sortes de choses, c'est pas forcement du jeu vidéos ça peut être du film, du manga, la
télévision c'est une forme de geek aussi, rester pavaner 5 h devant sa TV a regarder toutes ses
émissions à la suite c'est une forme de geek sans s'en rendre compte. Il y a un effet casanié dans le
mot geek, il se coupe de la vie réelle. C'est assez péjoratif. Et maintenant, on emploi de plus en plus
le mot geek à tout va, dire « je suis un geek » alors que tu l'es pas du tout quoi.

Et tu te considères comme un geek aujourd'hui ??

Non parce que j'ai plus internet depuis 2 semaines déjà. Par contre je ressens toujours le besoin,
genre au boulot je travaille sur un ordinateur donc des fois le soir après 8 heures de PC tu le vois un
peu flou, il fait mal aux yeux. Mais avant je pouvais passer 6-7 heures sur mon pc ou voir beaucoup
plus parce qu'on tenait une guilde dans un jeu vidéos, on pouvait passer des heures et plus
maintenant.
Quelle opinion tu as sur les geeks ?

Il n'y a pas de pour ou de contre dans cette question là, c'est dans l'aire du temps, avant les gens
faisaient peut être plus du sport et maintenant on se cantonne aux jeux vidéos parce qu'on en a et
c'est plutôt sympa les jeux vidéos, ça ne fait qu'évoluer et c'est quand même un univers que j'aime
bien donc je ne suis pas ni pour ni contre.

Tu me parlais de la culture qu'est ce que tu pourrais me citer comme œuvre préférée  ? Pas
forcement dans la culture geek pour l'instant.

Forcement les mangas avec mon top 3 One Piece, Hunter x Hunter, et pour le troisième je sais pas
peut être Naruto ou bleach. Sinon dans les film tarrantino j'adore les Lucas, j'adore tout ce qui est
saga, trilogie, soit seigneurs des anneaux, harry potter j'ai moins accroché malgré que ça reste une
bonne œuvre mais sûrement meilleur à voir en livre. Star wars. Tarrantino en soit c'est pas
forcément geek mais c'est une étape pour des mecs qui sont casaniés on potentiellement vu ce genre
d’œuvres et puis ça reste accessible à tout le monde les films. Sinon les séries, des tonnes de séries,
game of thrones, breaking bad, dexter et j'en passe banshee homeland, house of cards etc les
nouvelles séries qui sont très bien. Les jeux vidéos, tous les Rockstar, Red-dead ou gta, les metal
gear solid forcément les meilleurs et je suis assez friand des tekken soul calibur ect.

Tu penses qu'il y a des jeux qui sont plus pour des geeks et des jeux moins ?

Les jeux payants il n'y pas que des geeks qui y jouent, ceux ou il faut payer tous les mois pour avoir
son abonnement, quand tu commences à payer 2-3-4 mois tu ressens que tu es addict au jeu sinon tu
ne payerai pas, parce qu'il faut rentabiliser ton mois, les joueurs qui jouent à des jeux payants le
plus souvent ils essayent de rentabiliser leur mois en jouant le plus possible quand ils sont sous
forfait.

Quel œuvre selon toi décrirait le mieux le genre geek ?

Je dirais world of warcraft parce que j'y ai joué, parce qu'ils se sont imposé dans le monde du pc et
du mmorpg, ils sont vraiment au top, tout le monde croyait qu'ils échoueraient et ils sont toujours là
et seront toujours là dans deux ans. Il y a aussi des mangas ou tous les geeks en on forcément au
moins entendu parlé, je dirais dragon ball le plus connu.

Après des geeks de notre age dans la tranche 15-25 a mon avis, dexter breaking bad les séries
événements qu'on voit disponible sur les pages youtube les geeks les connaissent au moins de nom.

As tu des appréhension dans le monde des geeks ?

Non il n'y a rien qui me rebute, j'en ai été un. Enfin si il y a de ne plus être trop Irl, in real life, être
coupé du monde. Sinon non j'ai rien contre au contraire.

As tu des critères pour définir qui est geek et qui ne l'est pas, par exemple jouer seulement à wow
suffit pour être geek ou pas ?

Il faut au moins un pc chez soi, c'est pas un Iphone ou une tablette pour jouer a bwin qui font un
geek. Être dépendant, c'est la dépendance qui revient pour moi, l'addiction a un quelconque
matériel. Mais pour moi le vrai geek connaît un certain vocabulaire, par exemple du vocabulaire un
peu technique dans les jeux vidéos, pour moi quelqu'un qui passe des heures à jouer sur son
portable ou sa tablette n'est pas un geek pour moi. Il y a quand même l'aspect manette ou souris
pour jouer, l'aspect playing. Après il y a aussi le pc dans le salon ou la TV a enchaîner les séries, il y
a des filles qui geekent la TV après c'est une certaine forme de … je sais pas comme appeler ça du
geekisme ? Il faudrait inventer un mot.

On peut penser que l'image des geeks a changer, on voit par exemple avec bigbangthéroy l'image
des geek est devenue plus cool..

Oui c'est vrai ça paraît moins vulgaire que ça l'était avant, encore vulgaire c'est pas le mot mais
quand tu étais geek tu étais un rebut avant, la grosse merde qui joue toute la journée sur son pc que
sa mère appelle « on manga on mange !! » et que tu ne descends pas pour pouvoir sauvegarder, c'est
encore une fois de plus l'addiction.

Pour reprendre l'exemple de big bang théory, il y a l'aspect jeu vidéo mais il y a aussi toute une
culture, star trek, comics ?
Mais c'est quand même dans l'air du temps maintenant d'être geek, j'ai vu il y a pas longtemps, 2
parents avec leurs enfants, ils avaient le plus vieux de 10 ans qui jouait a call of duty, un jeu
normalement déconseillé aux moins de 18 ans mais le gamin avait 10 ans il enchaînait les kill à call
of, et ses parents en pouvaient plus ils ont fini par lui cacher sa console.
Donc c'est dans l'air de notre temps, on y joue très jeune maintenant, en plus aux jeux vidéos. Les
gamins maintenant ils ont 5 ans on les voit dans les bras de leurs parents en train de jouer a un jeu
sur l'iphone c'est dingue, alors qu'avant les parent auraient dit tu ne touches pas à ça tu es trop petit,
tu vas me casser mon téléphone, alors que maintenant ils laissent les gamins jouer pendant qu'ils
sirotent un truc en terrasse. Je pense qu'encore une fois il y a une forme d'addiction, pour le
téléphone je ne sais pas si c'est vraiment être geek, pour le téléphone je ne suis pas encore
convaincu.

Entretien n°2 - A

Bon, on est partis

ça marche

Étant donné que le premier enregistrement n'as pas marché, on va reprendre l'entrevue

Pas de soucis

Ma première question, comme tout à l'heure, c'est comment définirais-tu le terme geek?

Le mot geek pour moi c'est un terme qui peu être vraiment très large, parce qu'il y a pleins de
caractéristiques qui peuvent faire que quelqu'un est geek ou non. Donc pour moi, enfin, geek ça se
limite pas a quelqu’un qui est toujours scotché sur son pc, y'a toutes les dimensions annexes autour,
comme la lecture, quelqu'un qui va lire beaucoup de livres fantastiques, beaucoup de mangas aussi,
quelqu'un qui est très ancré dans la culture japonaise. Hum, y'a aussi le coté peut-être musical, est-
ce qu'un geek il a pas tendance à écouter beaucoup de rock, de musique de ce style là. Aussi
vestimentairement, quelqu'un de geek en général on le vois. On a toujours cette image du petit geek
à lunette, soit ça va être le geek renfermé sur lui même, recroquevillé, avec des petites lunettes qui
se fait tout discret, ou soit ça va être quelqu'un avec un style particulier, plutôt fort, un peu comme,
par exemple toi, toi t'as un style plutôt original et fort, et tu te dis "a, lui c'est quelqu'un qui doit pas
mal geeker"
[Rires]

[Rires] Ce qui n'est pas, négatif hein


D'accord, hum, oui bah du coup tu me, tu m'évoquais aussi d'autres aspects du terme, enfin, suscités
dans ton esprit tout à l'heure, tu me parlais par exemple de responsabilités

Oui. C'est vrai que le geek a cette image de quelqu'un qui est un peu trop dans sa bulle, un peu trop
dans ses jeux, un peu trop à fond dedans, et qui va, pour certains mais pas pour tous, encore une fois
là c'est une histoire de degrés, mais le pur geek on vois celui qui va vivre vraiment que pour ses
jeux, qui va même oublié ses responsabilités, qui va complètement se couper de la vie, bah,
j'évoquais lors du précédent entretien que moi même quand j'étais en fac de staps et d'histoire, j'étais
à fond dans mes jeux vidéos tout le temps, tout le temps, tout le temps, j'allais plu en cours, c'est
vrai que c'est un peu dommage, mais du coup ma mère a été obligé d'intervenir, me priver de ma
console, et me ramener dans le monde réel.
Ceci dit bon, passer beaucoup de temps sur sa console ou son pc, ça veut pas dire qu'on a pas
forcément de vie sociale non plus quoi, on peut aussi beaucoup sortir et puis, quand on joue à des
jeux, on rencontre aussi pas mal de personnes, de gens, ça permet de faire des rencontres, parce
qu'on fait des compétitions, après on organise des soirées ou on se retrouve tous, on est plus
seulement derrière son écran, voilà, ça crée vraiment du lien social, c'est le mot que j'avais employé
tout à l'heure. Malgré que ce soit virtuel, et pas vraiment considéré comme naturel, et pas vraiment
une interrelation.

T'avais aussi évoqué un jeu, donc, pratiqué par des amis à toi

Oui, oui, effectivement. Donc sur I-phone. Bah, c'est pareil, maintenant l'I-Phone, ça remplace
même, enfin pour certains, ça remplace même l'ordinateur, parce que même, bien au-delà de ça, on
va même sur les réseaux sociaux, on est tous connectés, enfin, on va s'envoyer par exemple, y'a le
nouveau jeu aussi, là je parle d'un autre jeu, qui est apparu sur facebook, comment ça s'appelle ...
Nake nomination. C'est un jeu en fait, ou on s'amuse à boire de l'alcool, devant la caméra, enfin, on
se prend en vidéo à boire de l'alcool, et après tu donne le nom d'une personne que tu veut voire
boire de l'alcool, et elle a 24h pour relever le défi

[rires]
C'est comme snaptchat, je sais pas si tu connais ... Snapchat, c'est une appli un petit peu débile, je
sais pas à quoi elle sert, mais c'est marrant. En fait tu prend une photo de toi, et les gens ils peuvent
la regarder que pendant dix secondes et après elle s'efface, donc tu peu prendre des photos de toi en
train de faire toutes les conneries que tu veux, mais comme après la photo disparaît, les gens
peuvent pas l'utiliser à mauvais escient et la mettre sur facebook, ou voilà quoi, donc tu peu te
lâcher en prenant des photos, c'est complètement débile, mais c'est une nouvelle pratique qui est
apparu. Et donc pareil, un autre jeu, City domination. C'est un jeu auquel beaucoup de mes amis
jouent. Donc du coup c'est un jeu qui est geo ... euh, qui marche pardon par géolocalisation avec ton
I-phone. Et donc euh, le but du jeu c'est que, avec ton gang, tu dois conquérir un territoire, le plus
vaste possible, et donc, en fait quand tu bouge, euh, si tu veut conquérir le territoire tu dois bouger
dans la réalité, tu dois par exemple bouger dans Caen, pour pouvoir conquérir tous les territoires de
Caen. Donc ça c'est une nouvelle pratique, qui permet de rencontrer beaucoup de gens. J'ai des amis
qui font parti d'un gang de gays je crois, c'est un gang ou ils sont tous gay sauf eux. Du coup ils ont
rencontrés c'est gens là qui sont très sympathique finalement, malgré les à priori qu'ils pouvaient
avoir au début, et voilà, ça leur a permis de réviser leur jugement. Ça leur a permis de voir que
même avec des gens gays, alors qu'au début ils ne les aimaient pas trop, bien ils peuvent tout à fait
s'amuser.

Bien, c'est une intéressante ouverture. Tu évoquais aussi, au niveau des pratiques et au niveau de
l'habillement, le besoin toi de te distinguer.

C'est vrai quand même qu'on va dire que j'ai quelques caractéristiques geek, parce que je suis très
manga, très livres fantastiques, et que je suis toujours sur mes applications, enfin sur mon I-phone,
sur ma console de jeu. Donc j'ai quand même quelques caractéristiques, mais voilà, j'essaie de me
poser des limites, parce que voilà, je pense qu'on est dans une société ou mine de rien, l'image
compte beaucoup, et j'ai pas envi qu'on m'assimile à quelqu'un [tic de a bouche], comment dire, y'en
a qui vont juger des personnes à leur tenu vestimentaire. Par exemple quelqu'un de très fort, que ce
soit un métalleux, rocker, on va se dire " ah ouais, lui c'est un grand enfant, il a oublié de grandir.
C'est pas quelqu’un de fiable à qui je peu confier des responsabilités" et même si moi je ne pense
pas ça, de ceux que je vois habillés en geek, je me dis que certains vont penser ça de moi, et comme
je sais que, enfin justement, je t'ai dis que j'ai lu un article qui disait que, selon ta tenue
vestimentaire, ta vie pouvais complètement changer, tu pouvais accéder à plus de responsabilités, le
gens vont accorder plus de crédit à ce que tu raconte, cet article m'a fait pas mal réfléchir, et je me
suis dit que quand même, voilà quoi, il fallait quand même que j'adopte un look entre guillemet plus
soft, même si, comme je te le disais tout à l'heure,
je respecte ceux qui font le choix de ne pas se conformer, et d'afficher leur propre marque, je trouve
ça tout à fait respectable, voilà quoi, ça te laisse une touche d'originalité.

Donc on avais aussi évoqué l'influence que certaines œuvres avaient eu sur ta vie.

Oui. Tout à fait oui. Bah les mangas en général, enfin, Dragon Ball Z forcément, c'est là référence,
c'est avec ce type là que tout à commencé, parce que j'ai lu mes premiers mangas très petit. Et, j'ai
lu Dragon Ball Z et je me suis dit c'est trop marrant, enfin c'est un super univers, et j'adorais
regarder les bonhommes, et du coup ça m'a donné envi de faire du sport de combat. Je suis
quelqu'un, voilà, qui adore la culture asiatique en générale, le kung-fu, enfin voilà, mais encore plus
les mangas, et du Naruto, One-Piece, tous les classiques ... J'adore ça quoi. J'ai un petit coté violent,
j'aime bien aussi Battle Royal, je sais pas si tu connais?

Oui

[Rires gênés] J'adore. Enfin, je suis pas aussi sadique qu'eux mais, ça m'a pas mal influencé, oui,
c'est vrai.

Et donc tu me disais que t'as fait neuf ans de Kung-Fu.

J'ai fait neuf ans de Kung-fu ouais. Et c'est vrai que, le Kung-Fu, ça m'a aussi forgé un caractère, et
on vois que, mine de rien, ça à eu une influence sur mes activités, mes loisirs, mes pratiques en
dehors de chez moi, et grâce à ça j'ai pu prendre du plaisir à faire du sport, rencontrer pleins de
monde aussi du coup, parce que je me suis fait pas mal d'amis que je vois encore, même si je vais
plus à la salle, et voilà quoi, ça m'as appris à me forger un corps, mais aussi un caractère. Et c'est
vrai que, ça m'a permis de vivre pleins de choses, même si j'ai arrêté parce que comme je te le
disais, il n'y avais pas assez de compétition, enfin, comme je te le disais, le problème c'est que j'ai
fait neuf ans de kung-fu, sans jamais faire une compète, un championnat, et donc à un moment tu te
dis, à quoi ça sert. Si tu fais de l’entraînement, au bout d'un moment, t'as envi de passer à autre
chose. Et ça c'était, le petit côté regrettable du Kung-Fu. Nan parce-que, l'entraînement c'est bien,
mais au bout d'un moment, t'as envie de voir ou t'en est, d'évaluer ton niveau, et te confronter aux
autres, malheureusement, tu peut savoir ou t'en est quoi. Et tu peu même juger de l'efficacité de ce
que tu as appris, t'améliorer, te perfectionner, voilà quoi.

On avais évoqué, en fait ré-évoqué plusieurs fois, qu'il y a certains aspect positif [à être geek],
d'autres qui le sont moins.

Donc voilà, pour moi être Geek, ça a du bon comme du mauvais. Ce que je mettrais dans le bon
c'est tout le côté évasif, voyage, découverte, d'un autre culture, d'un autre monde, un monde qui est
complètement différent de celui dans lequel tu vis, mais dans lequel tu prend beaucoup de plaisir à
être, voilà, c'est fantastique, ça fait rêver, et ça peut même t'influencer, ça forge même ta façon d'être
et ta façon de penser, j'pense, enfin, voilà, t'apprendra à être plus ouvert d'esprit, à pas être toujours
restrictif, enfin, voilà, t'apprend un peu à sortir du rang et voir d'autres choses, donc c'est bien, ça te
permet de rencontrer aussi d'autres personnes, quand tu joue à des jeux en ligne et cetera, donc ça
créé du lien, tu rencontre d'autres personnes qui son comme toi, qui ont les mêmes centres d'intérêt
que toi, donc c'est très bien. Mais après dans le négatif, c'est que parfois, pour certains, c'est un peu
dangereux, parce qu'ils ne se fixent pas de limite. Ils sont un peu trop dans leur jeu, un peut trop
dans le fictif, et ils en oublient un peu le réel. Et ça malheureusement, ça peut être tragique. Y'a le
cas de cet enfant Japonais, qui a oublié de se nourrir, tellement il était pris dans son jeu en ligne. Y'a
aussi une autre vidéo, je crois sur Youtube, le petit allemand fou. Tu connais la vidéo de cet
allemand, je sais pas si la vidéo est truquée ou non, je sais pas.

Il est sur Unreal Tournament

Oui, parce que l'enfant, ça fait pas naturel comment il réagit, fin, finalement, même si cette vidéo
elle est fausse, ça montre bien que, voilà quoi, les jeux-vidéos, ça peut monter au ciboulot, surtout si
ils perdent, si il y a un bug et qu'à cause de ça ils perdent, des trucs comme ça, voilà quoi.

C'est une sorte d'enjeu, c'est normal qu'ils soient investis.

Voilà oui, mais pour moi y'a différent niveau dans la geekitude, et y'en a qui vont être trop dedans,
et sur qui ça vas avoir des effets nocifs. J'ai un pote sur Caen, ben qui joue à City Domination. Et
depuis qu'il vois qu'il est premier sur Caen, il veut monter au classement, et toujours jouer plus,
toujours jouer plus, sauf que, y'a un moment ou faut ce dire que c'est qu'un jeu, et, voilà quoi, c'est
pas la vraie vie, la vraie vie elle est pas là, même si c'est vrai que, ça peu te permettre de rencontrer
des nouvelles personnes.

Bon, ben ça couvre à peu près ce qu'on avais évoqué la dernière fois. Donc comme la dernière fois,
je te pose la question: est-ce qu'il y a des choses qui te viennent à l'esprit , ou que tu as envi
d'évoquer?

Donc, euh, voilà quoi, pour reprendre un peu depuis le début, faire une petite synthèse de tout ce
que j'ai dit, donc voilà, Geek c'est, pas tout le monde se met d'accord sur ce que c'est qu'un geek ou
pas, mais bon voilà, comme je le disais pour moi y'a plusieurs caractéristiques, la lecture, la tenue
vestimentaire, aimer au moins un minimum, l'informatique, les jeux en lignes, les jeux de console
de salon et cetera. Donc forcément, geek, y'en a qui vont avoir des à priori sur les geeks, parce que,
voilà, on se dit que c'est des grands enfants, qui ont pas forcément le ses des responsabilités, c'est
vrai qu'on est dans un monde ou la représentation sociale est très très prégnante, les gens jugent
beaucoup sur l'apparence hein, faut pas se mentir, bon moi j'essaie évidemment de prendre de la
distance, de pas juger les gens au premier regard, mais voilà quoi. Geek ça a du bon parce-que, ça
permet de découvrir un autre monde, mais ça peut devenir mauvais si tu es vraiment trop dedans,
qui en oublient carrément la réalité quoi. Donc voilà c'était une synthèse, je sais pas trop ce que je
pourrais rajouter. Ben, non, en fait, y'a une nouvelle pratique geek qui se développe du coup, avec
les téléphones portables notamment, parce que les téléphones portables c'est quand même geek, ça
se développe de plus en plus depuis les années 2000, avec les smartphones, style neck nomination,
on boit de l'alcool, on se film, pleins de trucs qui viennent d'Australie, des États-Unis, et du coup
c'est vrai que maintenant, les Nouveaux Geeks, c'est des gens qui ne sont pas forcément comme
nous, à aimé les trucs comme les mangas, les classiques, et cetera., ça va être des pratiques un peu
bizarre, toujours en train de chatter, sur facebook, sur msn, je pense une forme de geek, je sais pas
comment on appelle ça, de geekitude, enfin comme tu veut. Et, du coup, c'est vrai, mais ça
complique encore la définition de ce que c'est qu'un geek. Je viens d'y penser là, mais [rires] Voilà
quoi, donc est-ce qu'on peu, leur donner le mot geek, ou juste les appeler les accrocs du téléphone,
qui est le sujet sur lequel moi même je travaille du coup [rires]

Du coup ton ouverture, qu'on avais pas vraiment fait tout à l'heure, était intéressante.

Finalement ça a pas que du mauvais de refaire l'entretien


Et bien non. Et du coup, bien, encore plus que tout à l'heure je suis content du contenu, et je te
remercie beaucoup.

Et bien de rien!
Entretien n°3 -B

Notre sujet étant les geeks, on s’intéresse à la manière dont les gens voient les geeks j’aimerais te
poser quelques questions dans ce sens là. De fait on va commencer comme ça
Quand je te parle de geek qu’est-ce que ça t’évoque ?

Mmh, comment dire ça m’évoque des gens , geeks pour moi c’est un mauvais [?] déjà ça
m’évoque, ça fait forcément référence à des gens connectés entre guillemets c'est-à-dire qu’on
imagine des gens plutôt doués en informatique et qui soit enfin soit jouent jouent comment à
régulièrement des jeux vidéos ou qui utilisent souvent leurs appareils leurs ordinateurs pour faire
tout un tas de choses à vrai dire

Donc pour toi il y a des caractéristiques précises

Je dirais que oui, oui après, oui mais non en fait, mais moi j’ai un petit peu du mal à savoir dire ce
que geek du coup oui du coup du coup c’est comme je disais c’est un mauvais
C’est un mauvais [?] Chacun, ça fait forcément référence à des gens forcément qui sont
des gens qui sont sur leur ordinateurs mais ça n’a pas forcément de caractéristiques précises de
mon point de vue en fait

Mais du coup t’y associe des valeurs ou c’est plus difficile ?

Des valeurs ouf non

Des jugements ?

Non pas particulièrement, mais après être entre guillemets qui n’est pas, C'est-à-dire je vais le
prendre dans le sens dans le sens qui me semble le plus approprié dans le sens être connecté on va
dire c’est pas forcément une valeur c’est juste tout dépend de l’usage qu’on en fait qu’on en fait de
nos appareils. Tout dépend après des usages parce que oui je peux par exemple je dirais que je fais
parti entre guillemets d’une communauté informelle qui sont les militants de sur internet c'est-à-
dire je suis militant pour un grand parti en fait et du coup y a beaucoup de choses comme relayer
des communiqués des photos. Avoir un peu le sens de la formule pour dire certaines choses. Et
pour relayer certaines choses, y'a internet totalement

Oui effectivement y'a euh, c’est pas des valeurs ce seraient plutôt des usages en fait et des manières
de faire. Mais du coup étant donné [?]

Comme c’est un outil internet ça se rattache à une pratique geek pour toi ?

Ouais

J’ai besoin de bien cerner ce que tu me dis

Ouais, je te parlais de la pratique militante purement web ce qui peu aller de tout simplement de
relayer le dernier communiqué ou le dernier article intéressant, ou au photomontage, à la création, à
la conception graphique, à des choses comme ça

En fait dans ta pratique tu t’identifierais à la pratique geek ?

Si, pas vraiment non, je dirais que si je le suis, je le serais pour deux raisons. La première pour déjà
ce que je t’expliquais ça remplace pas entre guillemets le militantisme de terrain les débats ce genre
de chose mais ça viens en complément parce que dans le chemin communicatif en fait. Être touché,
toucher les gens, relayer les choses sur internet, ça permet de toucher les gens qui n’était pas quand
tu faisais une action qui n’était pas là le jour l’on pas lu le truc, ou ce genre de chose. Et euh,
particulièrement pour moi qui suis dans un mouvement de jeune et qui cherche à toucher
prioritairement les jeunes, ben du coup effectivement, c’est l’idéal après la deuxième chose c’est
que je suis parti 1 an à l’étranger en Allemagne, l’année dernière et du coup j’étais un petit peu
connecté avant et je le suis devenu encore plus. Voilà les distances qui changent, il faut rester
connecté avec les gens, ça permet d’échanger des messages facilement, facebook et d’autre chose.
Et voilà je le suis resté du coup, et voilà j’ai des amis en Allemagne et que c’est grâce à pareil à des
applications que j’ai sur mon ordi, sur mon portable que j’arrive à rester en contact régulier avec
eux et pour en revenir à la pratique militante, je vais pas partir sur la sociologie politique, [?] en
contact pas forcément de manière militante mais plus de manière amicale [?] pas pareil, il n'y a pas
trente six solutions, le portable internet et puis voilà.
D'accord. Je t'évoquais le fait d’être geek comme culture, par rapport à ça je te demandais, quelque
soit le domaine pas forcément ce qui peut être en rapport à ça, est-ce que t’a une œuvre favorite, et
en quoi elle t’influence ?

Nan très sincèrement j’ai pas j’ai pas j’ai pas l’impression d’avoir de référence entre guillemets
j’ai lu plusieurs choses mais j’ai pas de bouquin de référence, pas forcément un livre, non mais
même j’ai pas je dirais que si vraiment il devrait y avoir quelque chose qui m’inspire beaucoup, ben
tu connais peut être la série « House of Cards » ? Du coup ben je l’avais découverte dans première
sa version anglaise et du coup la version américaine est d’autant plus drôle oh c’est pas le mot,
d’autant plus drôle, [?] ce serait ça après j’ai pas [?] si vraiment [?]

Tu lui donnerais quel genre à cette série ?

Quelque chose qui m’inspire beaucoup, tu connais peut-être la série, je l’avais découvert dans sa
version anglaise, [?] d’autant plus intéressante.[?] après j’ai pas « d’œuvre » centrale, mais si il y en
avais une, voilà ce serait ça. Mais déjà c’est vr[?] série, ben déjà c’est assez rigolo c’est vraiment
une série geek ça existe qu’en streaming euh c’est assez rigolo mais oui non c’est le genre politique
aussi au final c’est de l’intrigue. C’est de l’intrigue et puis un cynisme, un cynisme sans nom que je
dirais pas que j’apprécie, mais auquel j’aime assister en fait

Du coup est-ce qu’il y a des termes de l’entretien sur lesquels tu veux revenir, des éléments qui
t’interpelle dans les questions ?

Des éléments, bof j’ai pas vraiment l’impression je vais pas te demander mais pourquoi une œuvre
en fait. Non j’ai pas vraiment l’impression si peut être mais après je vais
mais après je vais pas te demander [?]

Je t’ai expliqué rapidement mais c’était assez succinct, euh, c’est parce qu’on essaie de percevoir
une culture geek et du coup on veut voir la réalité sociologique sur le sujet
donc du coup pour nous une œuvre ça indique fortement un sous ensemble qu’à produit quelque
chose un groupe sous entend une source d’influences qui lui-même ce répercute sur les individus.

Mais du coup je dirais que c’est pas c’est pas entre guillemets « House of Cards », ce qui a fait de
moi le geek que je pourrais être, c’est plutôt l’inverse en fait, c’est le social qui m’a fait regarder
« House of Cards ». Mais ouais j’ai pas vraiment d’œuvre quelle soit Geek ou non
J’en ai plusieurs mais pas une en fait non, j’ai beau voir

Bon je pense qu’on est bon

Entretien n°4 -C

Déjà peux tu te présenter ?

Je m'appelle C j'ai 19 ans, je suis étudiante en prépa littéraire.

Que signifie le mot geek pour toi ?

Accroc, aux jeux vidéos, principalement aux jeux vidéos, enfin ça peut être séries, tout ce qui est
pour moi audiovisuel, après je pense pas que quelqu'un qui regarde des séries je le considère pas
comme geek, mais plutôt en relation avec l'ordinateur.

Est-ce qu'il y aurait des critères pour être geek ?

Pas des critères mais je vois plus un garçon entre 15 et 25 ans, il y a des filles je le sais mais quand
on me dit geek j'imagine pas une fille.

Comment tu fais la différence entre un geek et un non geek ?

Bah il faut avoir un réseau, un entourage, des potes qui jouent avec toi sans doute, et puis y passer,
le critère principal c'est le temps, le temps qu'on y passe. Pour moi geek c'est une addiction, tu peux
a pas t'en décoller, même si il y a sûrement une vie à l'intérieur du système et du jeu vidéo, mais
c'est complètement déconnecté de la réalité, de la vie réel.

Tu te considère comme geek ?

Non pas du tout et puis ça me fait même un peu .. peur, oui peur, je trouve ça inquiétant les gens qui
sont la dedans. Il y a peut être différents degrés mais les exemples que j'ai, mon frère par exemple,
c'est inquiétant.

Du coup quelle opinion tu en as, comment tu comprends les gens qui sont geeks ?
Déjà ça doit être, il y a une dimension ça doit être une passion, je peux quand même le concevoir
mais c'est assez réducteur, t'es sur un jeu et souvent, un geek ça a un jeu spécial, un personnage
spécial, qu'il suit pendant des mois voir des années.
Même si le personnage évolue peut être tu reste dans le même truc.

Pour toi le geek est un passionné ?

Bah c'est ce qu'on essaye de me faire comprendre mais pour moi non parce que .. enfin, pour moi
une passion c'est échanger avec des gens, et même si tu échange sûrement dans les jeux vidéos, tu
ne peux pas partager avec des gens qui sont hermétiques, tu ne peux pas faire comprendre ça à
quelqu'un qui est hors du truc, donc c'est assez limité comme passion et réductrice 

Qu'est ce qui te fait peur par rapport aux geeks ?

Parce que ça te coupe vraiment, si je prend l'exemple de mon frère, il est dans son truc, si je lui
parle, il répond, pas , la communication est vraiment coupée, on ne peut pas lui parler, on ne peut
pas. Et parce qu'on voit que ça à l'air super important, on voit sur chaque partie, on dirait qu'il joue
sa vie, et ça lui fait perdre la notion du temps.

Donc il y a le coté addictif et le coté chronophage, qui mange beaucoup de temps ?

Ouais, ouais carément, le truc qui me fait peur c'est .. On perd pas du temps parce que après, ils font
ce qu'ils aiment mais on perd du temps pour toi et pour les autres et pour d'autres activités que ça.

Du coup, des passionnées qui ont une activité qui prend énormément de temps, c'est pas propre aux
geek, il y en a plein d'autres, je ne sais pas fan de mécanique, qui passe tout son temps libre et son
argent dedans.

Oui chaque passion.. Mais la symbolique de l'écran c'est assez perturbant, et le fait , ça je peux le
comprendre, de lié des amitiés à travers l'écran avec des gens avec qui tu joues, tu rigoles tu
t'énerves. Après il y a peut être d'autres trucs, par exemple les gens qui jouent avec leurs potes c'est
différent que de jouer isoler et de se faire des potes par l'écran.

Et ces 2 personnes là sont geek, plus ou moins, on l'est plus à jouer tout seul et couper le lien réel ?
Bah, ouais pour moi c'est différent mais ça reste quand même les geeks, les 2.

On entend souvent que les geeks no life n'ont pas d'amis, mais ils créent des amitiés virtuelles qui
sont importantes pour eux.

Après on dit no life en contradiction avec sortir,, faire la fête, boire des cafés, aller se balader avec
sa famille, mais le geek et le no life, c'est quand même 2 choses différentes, parce qu'on peut être
geek et aimer sortir mais no life... Enfin il y a des gens quand le jeu est terminé c'est fini mais il y
en a après qui continuent à en parler. On voit ça à la TV, les salons les trucs la culture et tout.

As tu un œuvre préférée ?

Oui mon livre préféré, le marin de Gibraltar de Duras.

Quel genre décrirait mieux cette œuvre ?

J'ai pas de genre, j'ai aimé cette lecture

Comment tu définirais le mot de culture ?

Je relis ça à la civilisation, quant tu sors d'un état primitif tu crées. C'est un socle, tu crées des
normes habitudes et valeurs communes. Et en ce sens la culture geek existe parce qu'il y a des codes
spécifiques, ça marche vachement pour les codes.

On peut faire une différence entre une culture et la culture.

On peut voir ce qui est la culture légitime et on va nous dire ce qu'on doit aimer et ça ça marginalise
forcément d'autres choses qui sont méconnus et pas acceptées pas reconnu.

Pour toi il existe une culture geek , quel sens tu donnerais au mot « culture » geek ?

C'est basé je pense sur les mêmes goûts comportement parce qu'ils aiment les mêmes choses.
Quel genre de chose ils peuvent avoir en commun, tu me disais tout à l'heure jeux vidéo, mais est ce
qu'il y a d'autres choses qui font parti ou te font penser à la culture geek ?

Déjà la culture geek pour moi c'est au dessus des milieux sociaux, pas de différence d'argent, c'est
plutôt une histoire de génération, d'age, et il y a des gens de tous horizons, il y a juste besoin d'un
ordinateur et d'internet, donc déjà ça abolit pas mal de différence. Pour moi la culture geek est
ciblée sur une période de la vie.

Je pense que dans la culture geek il y a des œuvre qui reviennent, comme le seigneur des anneaux,
la plupart des geeks savent citer 8 personnages par exemple, ou star wars, ou les fans de mangas.

Oui forcément on va associer ça mais tu vois j'aime beaucoup le seigneur des anneaux et star wars
et je ne suis pas du tout geek, et star wars c'est quand même un gros succès à travers tous les ages et
pour moi c'est très distinct, mais parce qu'il y a l'épopée, des personnages facilement identifiables,
et qui ont une fonction, un univers un peu magique surnaturelle, quand tu regarde un film et tu lis
un bouquin OK on peut faire des ponts avec les personnages de jeux vidéos mais ce n'est pas du tout
la même chose.

Il y a des styles de jeux vidéos qui sont plus geeks que d'autres ?

Oui par exemple j'ai pas mal joué aux sims et pour moi c'est pas geek ça, t'es tout seul tu te fais
plaisir point. Mais les jeux comme LOL, après je ne sais pas du tout comment ça se passe mais
j'imagine que tu dois, il faut évoluer acheter, je sais pas trop comment, mais tu fais évoluer ton
personnage, tu le suis. Et dans les sims tu n'as pas la rencontre avec les autres. Pour moi les jeux
vidéos associés aux geek c'est la rencontre avec d'autres gens qui jouent en même temps que toi.

Il y a 15-20 ans les anciens geek étaient geek de Mario, de tétris par exemple, et ce qui les
rapproche de maintenant c'est plus le temps et la passion pour le multimédia. Tu penses qu'on est
autant geek à jouer aux jeux de shoot call of duty, comme LOL, on peut être geek de candy crush,
ou il faut un univers assez héroic comme tu disais tout à l'heure ?

C'est vrai que je parlais du temps, donc si on prend le temps, un joueur de Mario serait un geek mais
en fait c'est peut être pas un argument si fort que ça.
J'ai des gens qui se disent même geeks du sport par exemple, passionnés et beaucoup de temps
consacré..

Moi non geek, c'est les jeux vidéos en premier, l'argument premier forcément. Je me suis jamais dit
un passionné de footing qui ne peut pas s'en passer, qui doit aller courir sinon il se sent mal c'est un
geek du sport.

Les critères temps et passion sont peut être propres aux geeks mais peuvent être approchés par
d'autres thèmes.

Oui je m'en rend compte maintenant que tu me le dis, en fait le temps et l'addiction ça peut s'étaler à
plein de chose et en même temps si je me figure un geek dans ma tête il est forcément derrière un
écran, en plus dans une ambiance, dans le noir dans sa chambre, qui gueule sur son pc parce que ça
avance pas ou que les autres font n'importe quoi mais c'est ça quand mon frère joue avec ses amis il
les insulte violemment, c'est ses meilleurs potes et quand ils sont à la maison ils se voient en vrai
mais voilà il y a pas d'insultes. Oui ça le prend aux tripes et ils sont odieux je trouve.

As tu des passions qui te prennent beaucoup de temps  ? Disons en élargissant la définition es tu un


peu geek de quelque chose ?

C'est pas une passion mais geek du travail en fait, c'est pas une passion mais c'est quelque chose que
j'aime beaucoup faire et qui me prend énormément de temps et je me sentirais mal de ne rien faire.

Quelle opinion tu as des geeks, est-ce qu'il y a des aspect positifs, en quoi ça peut être bien d 'être
geek ?

Oui je reprend l'exemple de mon frère, il les insulte mais c'est quand même un travail d'équipe
parfois dans des jeux, alors je ne sais pas si c'est LOL ou dofus je ne sais plus, mais c'est un travail
d'équipe et de stratégie, sans doute de rapidité mais moi quant il m'en parle c'est quelque chose qui
m'ennuie profondément, j'essaye mais ça m’ennuie.

Il faut bien connaître pour y trouver son intérêt. Ça peut aussi développer autre chose une certaine
réflexion, les geeks passent des heures à imaginer avec un notion de calcul, de rationaliser au
maximum son temps et le virtuel. Ça peut aider au niveau de l'organisation par exemple par les jeux
de gestion et faire le lien avec leur vie réelle.

Après, le truc c'est que c'est un langage vraiment spécifique, ça met des grosses barrières, c'est
même pas dommage parce qu'on peut apprendre, mais des mots simple, pourquoi mettre un mot...
Parfois c'est de l'anglais donc on comprend mais pourquoi mettre des mots..... Pour moi c'est se
reconnaître et se démasquer en utilisant un univers et un langage approprié pour que les gens de
l’extérieur puissent pas te comprendre quand tu en parles. Et ça coupe, quand on est entre amis et
qu'il y a 2 joueurs qui sont a coté qui parlent d'un truc, tu ne peux pas comprendre, même si tu as
envie tu ne peux pas, alors c'est ennuyant.

Ça serait peut être par ça alors que la culture geek est vraiment une culture, parce qu'elle a son
propre langage.

Oui je pense

Ce qui ressort aussi en parallèle avec le langage on retrouve aussi l'habillement. Penses tu qu'il y a
une façon geek de s'habiller ?

Je pense que c'est un cliché, parce que oui bien sur on imagine le geek avec son t shirt avec un
dragon et puis une épée et tout ça, les cheveux longs, les lunettes mais je pense que maintenant c'est
dépassé.

Tu penses pourvoir décréter quand tu croises quelqu'un dans la rue « cette personne est geek ».

Oui mais je pense que c'est plus large que ça mais si tu vois une personne dans la rue avec un
certain style tu te dis lui ouais !

Tu ne peux pas décrire un habillement qui serait propre aux geeks mais tu peux reconnaître.

Oui c'est assez reconnaissable !

Au delà de l'habillement certaines personnes parlent d'attitudes..

Après je ne pense pas que je fréquente des gens qui ont une attitude comme ça mais ouais tu vois
par exemple à l'internat, à ma prépa, il y a l'étage des scientifiques et tu rentres dans la kitchenette,
donc l'espace commun, et ils sont 10, c'est assez effrayant d'ailleurs, avec les ordis portables, les fils
de partout, et c'est vrai que eux, ils en parlent tout le temps, ils ont un look un peu spécial, et oui
tout le monde le pense, c'est gros geek, après je pense que ça peut être assez péjoratif, quand
certaines personnes,
même moi quand je vois quelqu'un et que je me dis lui c'est un gros geek c'est péjoratif, j'essaye
pas de me dire il doit s’épanouir avec ses amis à jouer à des jeux, je me dis il a pas de vie et je sais
que c'est dur.

Penses tu que l'image qu'on a des geeks évolue ? Qu'elle s'améliore peut être ?

Je pense que ça devient de plus en plus connu, mais moi non c'est assez péjoratif. Et peut être que
l'intolérance, c'est peut être ce qui transparaît tout de suite donc ce que tu disais, les habits la façon
de se comporter, être toujours en bande, faire des grands gestes pour dire que t'as tué machin mais
après il y a des gens qui ne le portent pas sur eux, tu vas dire qu'il est chiant à en parler mais tu vas
peut être moins juger.

Je pense qu'il y a un basculement, la culture geek devient de plus en plus une culture légitime parce
qu'on voit de plus en plus Iron man, Avenger.. qui font partie prenante de la culture geek, ou on est
dans un imaginaire, on a la figure du héros auquel on peut s’identifier, et on voit dans les médias de
le changement par exemple dans les séries américaines le costaud gros bras qui était secondé par
son copain lunette, qui ne sortira jamais avec une fille, mais qui est le cerveau de la bande mais ils
étaient relégués au second plan alors qu'aujourd'hui on a des séries comme big bang théory où les
geeks sont devenus des gens cools.

Oui c'est peut être ça, mais dans ces séries là, tu ne peux pas être beau et intelligent, dans big bang
théory, ils nous font carrément marré, ça dédramatise le geek mais ça augmente le cliché parce que
tu vois qu'ils ont des gros problèmes émotionnels et qu'avec les filles c'est pas facile et qu'ils sont a
moitié tarés mais c'est quand même une série qui a 2 pendants, d'un coté ça accentue a mort tous les
clichés que ce soit les tenues vestimentaires et les problèmes relationnels exacerbés et d'un autre
coté, c'est des personnages drôle et tout le monde !!

Ils sont sympathiques au final.

Oui mais sympathiques attendrissants ou sympathiques sympathiques. C'est on a pitié ou pas ?


Le geek est passé du loser no life au winner a partir du moment ou Steve Jobs, Zuckerberg, Bill
Gates, sont devenus des hommes très puissants, alors que ces personnes sont clairement des geeks,
ils ont commencé avec leur pc dans leur coin.

Oui mais avant tout pour moi c'est des gens qui ont de l'argent, qui sont ou qui étaient super
influents, mais dés lors que tu as le fric derrière forcément ça aide.

Il y a quand même un départ de rien, et ces gens qui ont inventé des choses pour les geeks qui se
sont développés, au départ seuls les geeks utilisaient les ordinateurs, et avec des figures comme
celles là, le geek ne peut plus tellement être un loser.

Oui mais dans ces cas la, c'est comme pour tout, c'était des génies à un moment donné, c'est pas
parce que tu chantes que voilà.. Il y a les gens qui se démarquent parce qu'ils ont du talent et qu'ils
sont très intelligents mais pour moi ça ne veut pas dire que tous les geeks se mettent devant leur
ordinateur pour construire un empire, pour révolutionner le monde, pour moi c'est des gens
talentueux.

Donc ça n'améliore pas pour toi l'image des geeks, parce qu'il y a des fans de Steve Jobs

Steve Jobs c'est peut être un geek à la base mais c'est quand même des produits de consommation,
des produits qui sont beaux, des signes extérieurs de richesse, d'acheter un I phone c'est pour le
produit, est-ce que c'est pour le mec en lui même je ne sais pas.

A la base Apple faisait des Macs, c'est à dire à l'époque l'ordinateur du geek que le légende disait
implantable, inbuggable

Du coup maintenant, je n'associe pas du tout Apple à ça au geeks, pour moi c'est vraiment, il faut
avoir les moyens de s'en acheter un, et pourquoi ce téléphone là alors qu'il y en a d'autres qui
marchent très bien, peut être même mieux.

Pour notre recherche, on a crée une partition entre les geeks, les non geeks et les «  nouveaux
geeks » et j'ai rencontré pas mal de gens qui m'ont dit oui moi aussi je suis un geek, je passe ma
journée sur mon Iphone, et je joue à des jeux facebook. Pour moi ils ne possèdent pas la culture
geek mais ils se revendiquent clairement comme des geeks.
Tu disais que c'était tendance, tu vois quand on voit la mode hipster, ça vient de la là et c'est vrai
que les gens maintenant qui sont branché nouvelle technologie se déclarent geeks et pour moi c'est
pas ça.
Et je ne sais pas comment on pourrait les appeler parce que finalement c'est virtuel,
tu passes ta vie sur un écran, même si tu es branché sur facebook et que tu parles à des vrais gens tu
ne leur parle pas vraiment, enfin je pense que tu ne leur parles pas vraiment donc ça prend toutes les
caractéristiques du geek...

Mais qu'est-ce qui les différencie alors ?

Bah oui justement, c'est ce coté, le cliché que j'ai du geek c'est quelqu'un qui … pas vraiment qui
fait fait peur mais qui est un peu …

Parmi les pistes pour différencier les «  vrais geeks » et les « nouveaux geeks » je retrouve peut être
un plus grand attrait à l'imaginaire pour les vrais geeks. Ils ont un besoin de l'imaginaire, alors que
les nouveaux geeks ne cherchent pas un imaginaire mais plutôt une activité. Les geeks vont donc
chercher leur imaginaire de World of warcraft au seigneur des anneaux, en passant par star wars, et
à la limite Jules Verne était l'un d'entre eux avant l'heure. Pour moi c'est imaginaire qui les relie, à la
fois du mauvais ou du bon coté. Peut être fuir une certaine réalité pour devenir quelqu'un d'autre,
par le biais d'un avatar dans un jeu ..

ça amène peut être , c'est peut être la motivation de départ mais pour moi c'est toujours être meilleur
et passer du temps pour faire évoluer ton personnage et écraser les autres, enfin moi je le voit
vraiment comme ça et c'est quand même combattre, dans la majorité des jeux c'est quand même
conflictuel, donc le monde imaginaire c’est quand même tu fais la guerre dedans. Après j'y ai
vraiment jamais joué, mais pour moi LOL WOW et tout ça c'est tu buttes des gens pour accéder au
niveau supérieur et avoir plus de force. Et peut être que les paysages sont beaux, que tu te balades et
que tu fais ce que tu ne pourrais pas faire dans la vrai vie, tu découvres un monde merveilleux, sans
limite, immense mais c'est quand même assez réducteur tu tues des gens...

Je connais des personnes assez timides, et mal dans leur peau et qui sont virtuellement des
personnages importants dans ce monde virtuel et qui est un être «  parfait ». C'est une manière de
nier le monde réel où c'est difficile d'être quelqu'un d'exceptionnel au final.

Oui mais une fois que le partie s’arrête, tu reprends ta vie et ce décalage il peut faire mal je pense.
Quand tu prends de l'important, après ça peut être bien parce que si tu deviens important, tu vois
que tes coéquipiers, tes compagnons te donnent de l'importance parce que tu participe au bon
déroulement de l'action,
mais la chute peut faire mal,
quand tu sors de chez toi et que tu vois que tu ne corresponds pas aux normes et que les gens te
regardent bizarrement et que tu n'arrives pas à parler aux gens en publique et nouer de relation et
bah oui ça peut être injuste.

C'est la que c'est un cercle vicieux, parce que plus dure est la chute et plus l'enfermement est fort,
parce que cette personne qui pense qu'hors du monde virtuel, elle n'arrive pas à s'intégrer, elle se
demandera pourquoi sortir du monde réel ?

Oui mais ces personnes là se mentent quand même un peu à elle même. Il y a l'apparence, donc
pourquoi ça serait facile ? Même si c'est virtuel tu discutes quand même avec les gens, bon tu ne
parles pas, tu écris donc tu formules ce que tu as dans la tête et tu communique quand même. Alors
pourquoi c'est si facile derrière un PC et pas dans la vraie vie ? Après je comprend aussi qui il y a
un gros décalage entre parler derrière un ordinateur et dans la vraie vie mais c'est se mentir à toi
même parce que tu es super à l'aise dans une sphère et quand tu reviens dans la sphère réelle …
Mais ces personnes là doivent bien comprendre que le vrai monde c'est le vrai monde mais peut être
qu'elles font un basculement dans le sens où elles doivent subir dans la vraie vie et elles peuvent
vraiment s'épanouir par le jeu.

Je connais un ami qui me disait qu'il y a beaucoup de gens dans les entreprises notamment qui
utilisent ce monde virtuel comme une soupape, après avoir une «  journée de merde » comme les
autres de la semaine et des semaines précédentes. En arrivant à la maison, on lâche la pression, et
plutôt que de regarder la TV , que les geeks détestent, où il n'y a pas de choix, où on subit, alors que
dans le monde geek on est acteur.

Oui tu crées ton monde, ça c'est sûr, je pense que c'est un point positif, tu ne subis pas le truc et tu
peux vraiment imaginer et créer et c'est positif. Mais après je ne suis pas du tout geek, je suis
réticente à tout ça mais je suis qui pour juger c'est peut être facile pour moi de discuter avec des
gens dans la vraie vie mais je ne peux pas juger des gens qui disent être bien dans ce monde là et
qui relâchent la pression d'une vie réelle qui n'est pas satisfaisante. Donc en fait c'est marrant, je me
disais que ça allait être facile tes questions mais non parce qu'en fait tu te remets en cause
Oui tu te recadres, une réponse en chasse une autre, après il n'y a pas de bonne réponse, c'est
d'ailleurs pour ça que je t'interroge parce que comme tu es totalement extérieure à ça tu as un avis
tout à fait différent des personnes qui se disent geeks.
Et encore j'ai interrogé un autre ami geek
et il te rejoint sur certains points parce que pour lui être geek c'est l'addiction, alors que d'autres
disent addiction ? Ça n'a rien a voir.

Il y a quand même 2 profil très différents, entre le passionné et celui qui va reconnaître ou penser
que c'est une addiction, et un addiction c'est quelque chose quand tu ne joues pas ça te fait mal tu es
en manque mais c'est associé et connoté très négativement, alors si on en est conscient pourquoi
continuer. Quand je vois mon frère, il est dans le déni total, on peut lui dire « Thomas ça fait
vraiment 6h que tu joues » il ne va pas nous croire parce que le temps passe super vite et il n'a plus
du tout la notion du temps.

Il y a aussi une part d'inconscience dans l'addiction, peut être qu’intérieurement ils le savent

Après pour moi quelqu'un de 15 ans qui joue aux jeux vidéos et quelqu'un de 30 ans qui y
consacrent autant de temps ce n'est pas du tout pareil. Quelqu'un de 15 ans c'est quelque part
réconfortant, c'est le monde extérieur ne m’intéresse pas et voilà j'ai envie de m'enfermer dans un
truc, et je vois bien mon frère, il commence petit à petit à sortir et découvrir d'autres chose et il met
de plus en plus l'ordinateur de coté, je le vois évoluer. Par contre arrivé a 27-30 ans et être toujours
dans cette dynamique là c'est … bon c'est très personnel mais … c'est pas malsain mais.... Pour moi
c'est pas lâche... enfin si c'est presque de la lâcheté d'affronter la vraie vie. Et la question de quand
tu as 30 ans il faut trouver un passionné comme toi et il y a plein de question qui se posent. Avec les
amis c'est pas pareil mais avec la personne avec qui tu vis... Il faut trouver quelqu'un qui aime les
jeux vidéos si tu aimes les jeux vidéos.

Il y a beaucoup de choses négatives mais il y a aussi du positif, par exemple j'aimerai bien que mes
parents soient un peu geek, pour eux parce que ça évite de s'ennuyer, pour des personnes âgées aussi
parce que comme ça passe du temps, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas de passion et qui ont
beaucoup de temps à perdre, qui s'ennuient, surtout à partir d'un certain age.

Tu vois ma grand-mère, bon exemple qui a eu un ordinateur il ya 5-6 ans. Elle joue au bridge depuis
longtemps, elle a un club de bridge et elle a découvert le bridge en ligne et comme elle fait des
insomnies elle y passe toutes ses nuits …
Mauvais ou bon coté alors ?

Un peu des 2, mais l'autre jour elle vient me voir pour me dire « il y a un truc, ils me demandent de
l'argent.. » Tu vois ce qui est dangereux c'est qu'elle n'a pas les codes elle donc elle ne peut pas
mesurer. Pour elle elle s'amuse et elle comble ses nuits ou elle n'arrive pas à dormir mais je lui ai
expliqué que ce n'est pas normal que le site demande de l'argent et le numéro de carte bleue. Donc
ça peut être dangereux...

C'est là que le geek ne se fera jamais avoir parce qu'il connaît trop bien le système.

Oui c'est vrai, c'est pour ça que les personnes âgées ne pourront jamais être des geeks parce qu'ils
n'ont jamais, ils n'ont pas les codes...

J'ai moi même joué a warcraft pendant un moment et tu serais étonnée des profils des joueurs, je
jouais avec une mère et la fille par exemple de 50 et 22 ans, et elles jouaient toutes les 2 beaucoup
plus que moi, et elle ne font pas parti du profil, surtout la femme 50ère, en vérité il y a beaucoup de
personnes de plus de 40 ans qui sont sur des jeux en ligne..

Après c'est pas quelqu'un d'isolé là, la mère et la fille, je conçois que pour elles c'est l'activité qui
permet de les réunir et qui crée un lien en elles..

La fille est dessinatrice et veut faire du tatouage, donc on peut rapprocher de cet univers, elle
dessine des fées par exemple..

Oui c'est sur que l'image de la fée un peu sexy c'est du geek. Après c'est un autre débat mais l'image
des mecs musclés et des filles en string c'est un peu.... on peut relier ça à la culture manga où les
nanas.... C'est pour ça je ne connais vraiment aucune fille qui est geek et qui joue à des jeux vidéos
mais l'image de la femme dans le monde du geek. Ça fait pour moi les mecs, encore une fois c'est
très négatifs mais je le pense vraiment comme ça. Les mecs qui arriveront jamais à avoir une copine
et qui fantasment sur une fée aux gros seins.

Il y a les 2 aspects, celui la des hommes musclés et des femmes sexy mais il y a aussi le fait que les
femmes sont aussi fortes que les hommes dans la plupart des jeux vidéos.
Je pense que c'est aussi ce qui plaît, je pense que tu pars du niveau zéro, du même point et tout le
monde à ses chances de faire ce qu'il veut, de se crée quelque chose qu'on ne peut vraiment pas
avoir dans la vie.
Ces gens qui ont pas une super vie, bon après voilà, chacun son parcours, et ils arrivent dans ce
milieu là ou tout le monde est pareil et que chacun peut faire de grandes choses dans le jeu, mais
même faire des grandes choses dans le jeu ce n'est pas reconnu.

Oui enfin disons que c'est seulement reconnu dans le monde du jeu, donc selon l'importance que tu
apportes au jeu ça change beaucoup. Si le jeu est très important pour toi, être important dans le jeu..

ça me semble inconcevable que ça soit un jour reconnu mais il n'y a pas de diplôme de brevet, ce
n'est pas du tout institutionnalisé, mais bon après pourquoi pas il y a un apprentissage, du travail
derrière, même si c'est du jeu et du loisir, tu t'y met et tu suis ton personnage.

Je lisais l'autre jour un article, le jeu rend bête ou intelligent  ?, il y a des effets néfastes sur le vie
réelle mais aussi le développement de tout un mode de pensée, je jouais avec mon père a un jeu
facebook et je suis énormément plus performant que lui parce qu'il ne sait pas comment maximiser
son temps de jeu et son efficacité, il n'a pas l'esprit gagne.

Toi ça t'a quand même donner l'esprit d'aimer gagner

Oui forcement j'aime gagner mais ça ne me dérange pas de perdre parce que de nos jours il y a
tellement de joueur qu'il faut savoir perdre, on tombera toujours sur meilleur que soit.

L'autre fois mon frère regardait en direct un championnat du monde en Corée et il m'expliquait que
la somme de l'équipe qui gagne... On dénonce en permanence les vedettes et les joueurs de foot et
ces mecs là on les met en vedette pareil, ils gagnent beaucoup. J'entendais mon frère et ses amis en
parler t'imagines si on était des joueurs pros, on leur donne l'illusion que ça peut être un métier...

On nous vend un modèle ou l'objectif serait de trouver un métier passionnant, non alimentaire donc
et du coup les musiciens aimeraient être musiciens pros et vivre de leur passion et c'est pareil pour
les geeks au final..

Oui mais c'est pas réel, être musicien faire un concert, c'est pas du tout pareil que de regarder des
gens qui jouent alors que tu aimes jouer....
Entretien n°5 -Y :

 Mmmh, Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ? 

Donc euh , je suis Médiateur numérique pour la ville de Cherbourg . Donc, un Médiateur numérique
c’est ce qu’on appelait avant : un Animateur multimédia. Euh, c’est un métier qu’évolue parce que
tout simplement la technologie évolue, les besoins aussi. Et donc, on est passé d’ Animateur
multimédia qui consistait, en fait, à utiliser différentes techniques, images, sons, vidéos ,un petit
peu d’internet de bureautique euh qu’on présentait à des publics qui avaient rien à la maison et qui
connaissaient rien et qui avaient pas de connexions internet parce que c’était trop cher ou que trop
compliqué etc etc., On est passé de çà, à Médiateur numérique où en fait le métier devient
Accompagnateur de projet donc , Accompagnateur de projet individuel ou collectif. Euh Donc, y a
toujours ce coté d’animateur multimédia parce qu’il y a toujours des besoins de formation, mais
ya aussi un coté ou le Médiateur se retrouve en fait à aider les gens à préciser leurs besoins et
ensuite à aller un peu plus loin dans ce qu’ils veulent faire euh… en choisissant les bons outils voilà
, grosso modo pour aller vite. Donc, ça se fait soit ici, soit à l’intérieur… à l’intérieur d’un EPN, soit
dans diverses associations, structures, villes enfin à tous ceux qu’ont besoin d’un coup de main
pour avancer dans le numérique, en fait. 

OK, parfait !Euh bon ben on va entrer dans le vif du sujet directement. N’hésites pas à être enfin, à
en dire beaucoup si t’en as beaucoup à dire euh, bon, on va faire très très large au début.  Qu’est-ce
que ça signifie pour toi être geek ?

Euh …..être geek, c’est être passionné à la fois par les machines et leurs usages et décider que ça
devient un centre d’intérêt dans sa vie. Donc du coup, là dedans, moi je mets beaucoup de choses.
contrairement aux images reçus peut être où on voit le geek comme un no life en fait c’est pas la
même chose. Le geek c’est celui qui se passionne pour ça mais ça veut pas dire qu’il y passe tout
son temps et en plus il s’intéresse bien souvent à beaucoup, beaucoup de sujets, surtout les sujets
qui sont pas forcément le centre d’intérêt de la majorité, et du coup on va dire que c’est des gens qui
sont sur les bordures des usages communs et qui vont aller chercher plutôt alors, soit des choses
positives donc des usages innovants etc , soit des choses négatives et bon là, on va retrouver
probablement tout ce qui est de la lutte contre big brother tout ce qui va être les anonymus quelque
chose comme çà qui ont utiliser des compétences souvent très très élevés pour aller chercher
justement la faille dans un système peut être trop beau. Voilà donc, ça peut être que c’est ma
définition du geek :
des gens passionnés pour des technologies et d’usages pour des choses positives ou des choses plus
rebelles, voilà. 

OK. Est-ce que selon toi la communauté geek ou la culture geek répond à certains critères qui font
que tu en fais parti ou que tu en fais pas parti, que tu es geek ou tu ne l’est pas ?

Je crois que c’est très fluctuant comme notion, c’est pas si formalisé que ça justement parce que
parce que c’est des choses qui sont pas si marqués que ça. Ya tellement de choses différentes dans la
geekerie on va dire ou dans la geek attitude que c’est impossible de dire  qui y a une tribu de geek
voilà , Y a des tribus de geek. Dedans on retrouve les Gamers voilà, c’est une forme de geek
certainement la plus visible auprès du grand public mais c’est évident que y a pas que ceux là, moi à
partir du moment ou je fais un métier comme je fais euh, je peux être classé dans les geek et
pourtant je suis pas spécialement fan des machines , les machines tu les gère au quotidien, çà
m’énerve plus qu’autre chose parce que c’est que des emmerdes les machines même si ça permet de
faire pleins de choses intéressantes donc est-ce qu’on peut parler de critères pour être geek ? Oh, Je
pense que ouais, ya sûrement des points communs. Les points communs c’est sûrement cette
passion justement donc ça veut dire quoi ça veut dire certainement se renseigner, lire, acheter des
choses, les essayer, peut-être aussi un peu de prosélytisme; c'est-à-dire que les geek souvent y sont
tellement passionnés qu’ils essaient de convaincre les autres

Ouais, ouais 

Donc, ya peut être ce coté là aussi, alors est-ce que çà fait un point commun ? Oh, y a peut -être des
geeks qui s’en foutent mais en tous les cas, dans leurs cercles, je pense qu’ils essaient de
convaincre, voilà. C'est-à-dire qu’ils vont pas forcément faire des articles ou passer à la télé mais je
pense qu’il y a cette forme de prosélytisme en général et puis euh, par rapport aux geeks, y a c’est
vrai y a tout un tas de nouveaux geeks qu’ont pas cette culture là, qui deviennent des geeks parce
que euh je pense plutôt aux Gamers ceux qui jouent beaucoup alors, c’est pas forcément des
Hardcore Gamers qui passent leurs vies sur les jeux, les mmo rpg etc mais y en a des nouveaux
qu’apparaissent et c’est les Gamers qu’on décroche quoi !, qui passent un temps fou sur ces trucs
là et qui si y a 5 ans on leur avaient dit vous allez passer 4 h par jour à jouer à des jeux vidéos
auraient répondu : «  c’est complètement débile c’est pour les gamins » et quand on regarde
maintenant les gens dans la rue voilà, dès qu’ils ont 3 min sortent un smartphone et c’est parti ! Ce
qui prouve bien que le jeu en soit c’est plutôt intéressant pour tout le monde. 
Donc ceux là est- ce que ils se sentent dans une culture geek ?

Elle a pris un peu d’envergure et de respectabilité cette culture geek je pense, enfin, si on peut
parler de culture parce que en fait y a eu des séries télés américaines, y a eu des gens qui se sont fait
une gloire d’ être des geeks, Steve JOBS etc…, des gens comme çà !, un peu gourou !, un peu
leader ! qu’on un peu fait sauter le tabou du boutonneux au fond de son garage.
Donc

Le geek loser quand on est le plus riche du monde, on a du mal, avec Bill Gates ou Steve Jobs et
tout ça, le geek peut plus être ce qu’est un loser. 

Oui et puis on s’est rendu compte que c’était non seulement pas un loser, bien souvent, vu la
conformation de l’économie mondiale actuelle, ils sont dans des créneaux, ces geeks, où y a plein
de pognon, ya plein de pognon. On se rend compte qu’il y a beaucoup de compétences, qu’on
réussit et que en plus, on est même recherché. Donc du coup, paradoxalement, c’est devenu quelque
chose de bien alors euh , même si les gens se reconnaissent pas comme des geeks donc, voilà. Donc
après, y a sûrement une différence entre un informaticien et un geek aussi, donc les gens vont
concevoir peut-être plus des gens comme bill gates ou Steve jobs comme des informaticiens ou des
chefs d’entreprises de génies plus que comme des geeks alors qu’à la base c’est vraiment des
geeks. Hé,hé

Dans le garage à bidouiller des petits bouts de [?]

Alors là, les patrons de Google comme voilà donc ceux là qui sont passionnés pour développer des
machines et des usages alors là, ils sont en pleins dedans ! Sauf que effectivement Ils ont pas la
gueule de ça !. Donc euh, tous réussissent pas, hein.
Après sur la notion de geek, c’est assez rigolo… , parce que on pourrait penser que tous ses outils
numériques amènent plus de jeunes à vouloir bosser plus dans le numérique mais en fait non, ce que
je vois autour de moi les gamins, enfin les gamins, les jeunes ont tendance à être un peu geek sur les
bords mais euh, mais pour des usages très pointus. Voilà, çà leur plaît bien, y sont à fond là-
dedans : genre l’utilisation d’un smartphone, ils ont des pouces hypertrophiés tellement ils textote
mais à coté de ça y savent pas mettre un mot de passe sur leurs smartphones ! Donc pour moi, c’est
pas des vrais geeks quoi … ! 

Y sont une maîtrise vraiment de leur….. 


Il s’intéressent pas à l’outil pour le pousser jusqu’au bout, donc, c’est pas des passionnés pour moi.
C’est euh c’est des passionnés de leurs boîtes texto, mais en fait c’est des passionnés qu’on aurait
pu retrouver y a 20 ans,sous un arrêt de bus à papoter entre eux, c’est la même chose pour moi. Sauf
que là, ils utilisent le canal d’un smartphone. Mais euh, en fait, c’est pas du tout des geeks à cause
de çà, çà c’est vraiment un truc apparent mais non, des vrais geeks, là j’ai rencontré Zelde
Guéniard 2 secondes, là y en avait 280 en tout. Pfff !, Y en avait trois geeks là dedans, c’est
tout quoi!

Ouais ouais ouais… 

Je pense que la proportion de vrais geeks, elle change pas beaucoup finalement. Par contre, on a des
gens qui deviennent geeks par le jeu, mais qui restent des geeks, je sais pas euh euh, comment dire
çà mais, des geeks occasionnels, où voilà, comme casual player, casual geek peut- être hihihi !
Donc du coup voilà… ! [?]

euh ..,  peut-être que c’est, enfin si il y a le nouveau geek, c'est le geek Apple et tout ça, parce que
dans les premiers entretiens que j’ai fait j’en ai trouvé pas mal des gens qui clairement, nous on les
avaient mis dans des gens qui sont clairement pas geek. ! , mais qui m’ont dit : si, si ! je geek,
regarde le temps que je passe sur mon Iphone, je suis un geek  ! Peut être que ça va un peu plus loin
que d’aller sur facebook toute la journée d’être un geek mais du coup c’est des gens qui
revendiquent geek

Je pense que c’est le côté Steve jobs et en même temps anonymus c'est-à-dire si on peut se
revendiquer de ça on est à la fois le zuckerberg ou le job des années à venir et en même temps
anonymus c'est-à-dire je connais bien la technique je vais sur quelques sites internet un peu
méconnu un peu rebelle ou quoi que ce soit et du coup je me crée une image comme ça du mec qui
sait alors qu’en fait je sais rien quoi . Voilà donc ! Est-ce que ça flatte l’Ego ? peut être oui ça peut
être une forme de oui, peut pas être un statut social je crois pas parce que ça sert pas à grand-chose
Nan ça sert pas à grand-chose.
mais ça permet de causer dans les soirées quoi

oui oui oui oui

voilà
Est-ce que tu pense que ça peut venir aussi du développement dans l’industrie des médias et tout et
compagnie du développement d’iron man enfin un petit peu toute la palette de la culture geek qui
passe qu’on peu enfin des comics des mangas des jeux vidéos tout ça qui deviennent de plus en plus
mainstream

Oui ya une imprégnation oui ça me semble clair


On aurait parler de hulk ya dix ans on ce serait bien marrer alors que maintenant y a trois films par
an pratiquement qui sortent sur les avangers
Ouais
Ça je pense que oui dans la mesure ou justement ça devient grand public parce que c’est à portée de
la main donc si c’est à portée de la main les gens se sentent plus concernés qu’avant donc tout ce
qui était marvel avant c’était de la science fiction donc voilà en plus bande dessinée donc classé
dans le rayon enfant euh même si les enfants grandissent bon ben voilà moi les premiers marvel je
l’ai ai encore à la maison donc hein et du coup comme ça devient à portée de la main et enfin euh
iron man là barack Obama il a dit y a deux jours on est prêt à le sortir voilà oh ça veut dire quoi ça
veut dire que à la fois c’est devenu du grand public parce que quand on voit que c’est des med-ger
américaines qui font ça bon ben OK on connaît le résultat au niveau du public et puis euh on est
aussi dans une comment dire les quadras dont je fais partie et puis je suis plutôt quinqua y on
grandit avec ça donc maintenant c’est eux qui traînent leurs gamins là dedans enfin ça devient une
partie de la culture commune de quasiment de toute la population qu’a accès à des cinémas et aux
comics quoi donc du coup je pense que les parents vont acheter facilement ce genre de BD ou
regarder les films avec leurs gamins donc ça devient vraiment quelque chose de courant est-ce que
c’est rattacher à la culture geek en temps que tel oui probablement c'est-à-dire que par rapport à ce
que je disais au début sur les usages les machines et l’innovant on est en plein dedans après y a le
coté magique aussi de ce truc là c’est des supers pouvoirs des supers héros et tout ce qu’on retrouve
dans ces mythologies là et euh et ce à quoi ça fait appel par rapport aux contes et légendes ça ça a
toujours été vrai mais avant le coté science fiction et BD faisait qu’on le regardait pas ou on trouve
les mêmes histoires c’est toujours du dark vador c’est toujours voilà ça a pas changer hein et euh
dark vador enfin la guerre des étoiles c’est un conte à deux balles comme on en a écrit depuis que
l’histoire humaine existe donc après c’est du c’est du space opéra donc c’est démultiplié mais c’est
exactement les mêmes histoires euh avatar quand c’est sorti au cinoche j’ai trouvé ça génial en 3d
mais l’histoire c’est les cow-boys et les indiens

A peu près
Oh oui c’est exactement ça mais je veux dire mais la gentille tribu qu’à des flèches pour se défendre
et puis les autres qu’on des gros fusils et qui tirent dans tout ce qui bouge c’est exactement un
western quoi et euh donc voilà on le met à la sauce de maintenant mais ça plaît pourquoi parce que
la sf a toujours marché

Oui oui forcément

Voilà ça flatte tout un tas de chose dans notre imaginaire collectif donc euh ouais les toute façon les
technologies regardes la 3D c’est pareil ça plaît beaucoup aux gens alors quand tu regardes qui a
des télés 3D autour de toi , personnes

Personne oui

C’est assez rigolo quoi c'est-à-dire qu’on se fait bourrer le mou par le marketing sur ouais c’est
fabuleux

C’est pas très au point

C’est pas très au point puis là j’ai regardé enfin avec les élèves de grignard qui devait faire des
présentations notamment dans les thèmes qui devaient proposer donc c’était des petites
présentations à deux ou trois et y choisissaient un thème et y présentaient à la classe , un des
thèmes c’était les écrans de demain. Alors là ou j’ai été effaré c’est que les écrans de demain donc y
nous on citait les écrans flexibles les transparents les googleglass les télécourbes les écrans souples
qui permettent de faire des smartphones arrondis etc etc donc c’est bien y savent faire une recherche
sur Google y sont trouvés pleins d’exemples et là ou ça devenait intéressant  c’est que je leurs posait
la question : vous en pensez quoi de ça ? c’est bon pas bon ça vous plaît ça vous plaît pas ça vous
fait envie pas envie euh et en fait bon alors ça c’est peut être parce que c’est des 2ndes mais aucunes
analyses aucuns retours là dessus

Ouais ouais

Donc vraiment on est dans la loi de l’offre c'est-à-dire qu’on nous jette des trucs au visage en disant
c’est génial c’est pour demain hein la télé 4 cam machin voilà donc OK, ah ouais ouais super mais
en fait personne c’est ce que c’est si ça fait envie donc c’est quoi c’est la loi de l’offre on nous jette
en pâture des trucs et en fait ça va être comme très souvent,
on va faire des arbitrages au fur et à mesure qu’on va se rendre compte que ça sert à que dalle ou
que y a pas d’usage qui va avec une télécourbe si ça apporte rien et qu’elle est 30% plus cher
qu’une autre personne va l’acheter et c’est probablement ce qui va arriver à un certain nombre de
truc

Certainement je pense

Ben la télé 3d c’est ça aussi pour l’instant ça reste confidentiel parce qui y a pas de programmes
donc pas d’usage en fait hein très peu de programmes un confort moyen quand même
La qualité très médiocre aussi je trouve hein
Donc c’est l’usage qui va pas c'est-à-dire que la technologie est là on pourrait l’améliorer mais elle
s’améliore que si les gens achètent et en fait on est dans un arbitrage un peu flottant entre les deux
pour moi l’arbitrage sur la 3d euh va pas aller au bout bon maintenant
Faudra aller mettre les 4d comme y font dans les nouveaux cinémas avec les sièges qui bougent le
souffle tout ça ça permettrait de redonner un petit coup de jeune à une 3d qui franchement enfin je
au cinéma je trouve vraiment ça pas exceptionnel quoi
En même temps y s’y mette pas trop de moyens au cinoche
Le futuroscope y valait le coup par exemple mais bon y s’on une installation qui sont payé pour voir
des belles 3d aussi donc euh

Oh ouais ouais

Bon ben après ben voilà le fait de bouter la technologie vers les gens c’est normal pour les
entreprises elles essaient après voilà y en a forcément qui se gaufrent dans leurs choix les
googleglass pour l’instant moi je suis toujours pas convaincus hein c’est quand on sait déjà quand il
y a un portable posé entre deux personnes y a 50% de la tension qui disparaît euh si t’a une
conversation avec des googleglass je sais pas ce qui reste de la discussion quoi donc euh est-ce
qu’on va accepter les googleglass ou d’autres peu importe mais et perdre la qualité de relation
quand on est face à face moi je suis pas sur parce que geek ça veut pas dire renoncer à toute
relation inter humaine au contraire simplement on est comme tout passionné on est dans un cercle
qui se passionne pour les mêmes choses mais une fois qu’on est en face à face souvent on peut
parler du même sujet mais on est en face à face si on avait des googleglass moi j’imagine toute une
classe par exemple avec des googleglass euh ça fait une classe de zombie quoi en plus c’est très
perturbant parce que comme c’est un petit écran dans le coin ça veut dire que les gens euh y t’aurais
une conversation avec quelqu’un qui te regardes comme ça quoi !
Donc ce serait très très
Pi, t’a aussi tout le coté surveillance qu’est assez malsain
Alors ça ben après sur cet outil là y a plein plein de chose à en dire sur
Déjà que les webcams et les portables qu’on trimbale avec notre GPS dans la poche toute la
journée bon on a un peu oublié que ça servait pas mal à nous surveillé quand même on l’a oublié

Ah ben clairement

On l’a oublié mais là avec les googleglass on franchit un pas encore plus exceptionnel quoi parce
que on donne le droit à l’ordinateur de voir ce qu’on voit quoi

Bienvenu dans le monde dans 1984

Oui voilà

Ouais c’est c’est pas forcément rassurant après je suis pas sur que ça marchera

Non c’est ça c’est pas sur que ça marchera mais en tout cas c’est pas

Sur le handicap ça peut être très intéressant

Ouais par exemple

Sur les malvoyants un guidage un guidage audio en direct et en réel ça pourrait être très bien par
exemple maintenant si c’est développé pour ça je crois pas parce que vu le pognon qui mettent
dedans euh

C’est ça voilà y feront pas

Y aura ça sûrement mais euh, du coup est-ce que toi tu te considères comme un geek ?

Euh ben de fait par mon métier mais euh enfin moi je sais que quand je rentres à la maison premier
truc que je fais c’est de sortir un bouquin voilà donc euh est-ce que je suis un geek ? non je crois pas
alors quand je dis aux gens que j’aime pas l’informatique ils me regardent tout le temps avec des
grands yeux justement parce que je suis classé dans les geeks,
parce que j’ai réponse aux questions des gens parce que je m’autoforme en permanence que je suis
en avance sur les gens forcément donc je passe pour un geek parce que par rapport à ma définition
j’y ressemble donc euh j’en veux à personne c’est comme ça mais c’est mon travail donc mon
travail m’oblige à être au courant donc après c’est pas parce que tu fais un travail que c’est ta
passion voilà les gens oublient un peu vite que mon métier de base c’est animateur donc que je
fasses avec des ordinateurs ou avec autre chose pour moi c’est le même principe l’idée c’est de
créer du lien social et d’avoir des relations avec des gens et de les accompagner dans les
apprentissages là on me demande depuis quelques années de le faire sur le numérique avant c’était
autre chose ce sera peut être autre chose dans cinq ans et je m’en tamponne c’est pas important !
l’idée c’est bien ben c’est le fondement de l’éducation populaire c’est l’apprentissage tout au long
de la vie donc quand je reçois un papy de 80 balais pour lui montrer comment internet marche c’est
pas pour le plaisir de faire du numérique avec lui c’est bien parce que derrière il apprend des choses
il entre en contact avec sa famille il s’ouvre l’esprit à des choses qu’il aurait pas imaginé il
entretient sa mémoire et ses capacités cognitives enfin voilà

Ça doit être fou de ce genre de choses de montrer internet à des personnes âgées qu’on jamais vu

On fait ça tout le temps dans les eps


Donc ça c’est passionnant parce que d’abord après y a tout un travail sur soi à faire sur l’idée que
euh expliquer comment on envoi un e mail il va falloir le refaire 6 fois quoi
Oui oui bon c’est un peu laborieux mais
Mai euh par contre c’est tout à fait passionnant de voir du point de départ jusqu’au point d’arrivée
jusqu’où vont les gens ya absolument aucun obstacle à des apprentissages numériques à cause de
l’age c’est évident y a que l’envie qui pose problème
Les rares fois ou y a eu des échecs c'est-à-dire depuis que je suis là ça doit peut être 2 allez on va
dire 2 ou moi j’identifiais des échecs c’est 2 euh c’est des gens qu’avaient pas d’intérêt pour ça ben
qu’on fini par dire ça me parle pas je vois pas l’intérêt à qui j’ai fini par dire : écoutez on abandonne
pas de problème on va pas forcé

Ça serait dommage

Voilà
Et donc du coup après y a des gens qu’arrivent dubitatif en se disant d’abord je suis trop con voilà je
vais jamais y arriver voilà ça change assez vite et puis euh ouais puis euh c’est plus simple de se
dévaloriser pour montrer qu’ensuite on a des capacités,
donc hein c’est le petit jeu donc euh je les laisse dire et puis après évidemment ils avancent et puis y
a les gens qui aussi doutent aussi que c’est fait pour eux quoi qui vont y trouver un intérêt donc
après c’est un petit challenge de les accompagner sur des usages ou justement ils se rendent compte
que finalement donc ça ça prend beaucoup de temps parce que il faut causer avec les gens parce que
finalement pour qu’il y est une rencontre entre eux et le numérique faut savoir ce qui s’aime et pour
savoir ce qui s’aime il faut causer avec eux et euh c’est pourquoi ça que les epm gardent une
légitimité c’est parce que si on était des formateurs privés on aurait pas le temps de ça on serait dans
la transmission de la technique uniquement alors que là on est bien dans le lien social apprendre à se
connaître pour voir comment on peut au mieux accompagner les gens et ce temps là on peut pas le
prendre quand on a du commerce à faire quoi

Ça c’est sur

Du coup c’est la partie intéressante de ce boulot là et du coup on est pas dans la geekerie quoi enfin
pour moi on en est pas là après moi je suis un casual gamer je suis voilà y a des choses que j’aime là
dedans c’est évident euh j’aime aller sur internet oh la la j’irais pas jusqu’à dire que je suis pas du
tout un geek mais euh c’est pas ma passion en dehors du boulot
C’est ça c’est comme t’es un geek pro enfin pratiquement en fait ça te euh comme tu fais la
séparation entre le travail et la vie hors travail et le loisir l’utilisation des outils du geek c’est pas du
tout ce que tu fais en dehors de ton travail vu que tu fais ça toute la journée.
Ben moi j’achète des livres tout le temps mon ordinateur je l’ai acheté y a 6 ans j’ai pas changé euh
j’ai acheté une tablette à mon gamin à 50 euros j’ai acheté un smartphone y a 3 ans pour le boulot
parce que la mairie voulait pas m’en donner euh voilà donc déjà c’est tout au niveau des outils
numériques à la maison y a pas grand-chose quoi y a un ordinateur pour tout le monde bon après
mes gamins sont jeunes mais euh je veux dire je suis pas dans la surenchère je voilà et c’est vrai
même si je suis amené à me servir d’un ordinateur à la maison il a fallut que je mette le holà très
vite dans ma famille par exemple pour dire aux gens je suis pas réparateur d’ordinateur donc
apprenez à vous servir déjà de Google si vous y êtes coincés et si vous y arrivez pas vous passez un
coup de fil mais je suis pas voilà pas là pour réparer vos pc tout le temps

Oui je vois le style

Et euh y a des gens à qui j’ai dit oui non je suis pas voilà tu vas voir le réparateur t’en as pour 20
euros il va te remettre ton os en route et puis voilà alors ouais toi tu vas faire ça bien ben et lui aussi
Parce que je lui dis c’est des heures sup à chaque fois quoi je passes mon temps à ça euh je passes
entre 20 et 30 jours par an à faire de la maintenance informatique j’ai déjà compté c’est bon quoi

T’as pas envie d’en faire en plus euh [?]

Ben non
C’est pas ce que je veux faire avec ma famille ou avec mes amis quoi
Pi c’est pas du loisir en plus
Clairement quoi
Moi ça me fais carrément chier, enfin c'est pas intéressant de reformater un pc, du coup il y a des
gens qui vont adorer mais moi non ça ne m’intéresse pas. Puis si j'étais vraiment un fan
informatique, je ferai comme font certains animateurs EPN avec lesquels je ne suis pas du tout
d'accord, je blinderai l'ordinateur, je mettrai plein de logiciels de sécurité, alors que si il y a un
problème sur le pc tu formates et puis c'est bon, je me fais appeler Léon quand je parle de ça. Ils me
disent toi qui connaît bien l'informatique, je m'en fou du moment que ça marche. Voilà donc je ne
me considère pas comme geek mais plutôt comme geek obligé et casual gamer éventuellement,
après intéressé par ça mais pas plus que ça.

Si tu ne travaillais pu ici , en tout ça dans le monde de l'informatique, peut être que tu récupérerais
un intérêt ?

Je ne suis pas sur.

Il y a eu une époque ou peut être tu étais geek ..

Je pense qu'il y a overdose, peut être que je laisserai ça pendant 3-4-5 ans et que j'y reviendrais. Et
puis c'est un peu contraint et forcé, j'ai pas choisi de faire que du numérique, c'est pas ma tasse de
thé au départ. Même si oui j'ai commencé l'informatique tout a 15 ans ça devait être en 82-83 donc
oui c'était tôt. Donc j'étais très intéressé par ça mais par exemple je ne me suis jamais mi a coder, je
m'en fou de ça !! Je ne vais pas développer des logiciels, là ça serait pour moi devenir geek, pour
moi . Utiliser oui faire des choses intéressantes avec oui, découvrir de nouveaux usages oui mais
voilà moi c'est tout.

Est-ce que tu fais des contributions sur internet  ? Parce qu’il parait qu'il y a 1% des utilisateurs
d'internet que sont contributeurs ?
Entre 1 et 2. Non pas trop, je l'ai fais un moment mais c'est hyper chronophage, si tu veux que ça
soit vivant il faut que tu y soit tout le temps, et comme c'est justement pas trop mon état d'esprit. Par
contre je suis très actif sur les réseaux sociaux parce que j'ai un compte pro facebook, j'ai 5 comptes
yammer, donc en fait j'utilise 6 réseaux sociaux en même temps et ça c'est hyper chronophage déjà
donc ça demande beaucoup d’énergie. En plus tu rajoute les e mails sur ma messagerie perso g
mail, plus la messagerie de la ville, plus la messagerie pro, ça fait 6 réseaux sociaux et 5mails ça va
déjà... Et après je ne me sens pas super légitime a faire de la contribution formelle, autant je vais
aller aider les autres et leur apporter des ressources que j'ai trouvé par ailleurs, autant créer la
ressource je ne me sens pas compétent, ce qui est le cas de 98% des gens.

Justement qui peut être n'ont pas forcement raison parce que ceux qui créent ne sont pas forcement
plus forts.

Pas forcement, après moi je crée plus de la valeur ajoutée sur la rencontre avec les gens. Moi c'est
ma façon de faire, disons que je n'irai pas forcement poster. On a eu ce débat la avec des animateurs
qui travaillent ici, ils voulaient absolument crée un document écrit donc on va faire un papier qui
explique comment envoyer un mail, moi je trouve que c'est totalement sans intérêt, c'est idiot. Des
que tu as terminé le document il est pu bon puis il faut le refaire en permanence, en plus tu ponds
des quantités de papiers que les gens vont mettre dans un coin et l'oublier. Si tu veux la ressource
quand elle existe je ne me fais pas chié a la refaire, je prend du temps pour la vérifier parce que je le
veux mais je vais indiquer au gens ou la trouve, la série des bouquins pour les nuls elle est très bien.
Donc je préfère conseiller aux gens d'investir, nous on fait les cours gratuitement, quant les gens
veulent des polycopié je leur dit d'aller acheter le bouquin, c'est a dire que voilà ils peuvent aussi
faire l'effort si ils veulent vraiment avoir un support papier donc on explique comment les trouver,
mais les gens quant ils prennent des notes ils ne savent pas se relire
Surtout que si ils ne savent pas complètement ce qu'ils font ..
Donc en fait je suis peu favorable a créer du contenu parce qu'il va être obsolète très vite, en 2009
j'ai passé un diplôme a distance, le DE3MI, pour les termes barbares qui est un diplôme
universitaire, donc niveau bac bac+2, mais l'idée était de faire un formation a distance, mais c'est un
diplôme d'animateur multimédia. Et on nous a demandé de produire du contenu, donc le problème
du contenu c'est qu'il faut le mettre en avant , la valoriser et référencer. En fait tout ce que j'ai fait a
ce moment la m'a demander un forte énergie et c'est la que je me suis rendu compte que je n'était
pas fait pour ça. Enfin je travaille 37h par semaine, donc je fais parti des gens qui travaillent un peu
+ normalement c'est 35 donc moi je n'ai pas envie de mettre du temps perso en plus .
Après je ne suis pas inintéressé pour faire des trucs en plus,
mais il faudrait que j'ai un intérêt particulier pour ne pas faire du numérique en soit. Je serais prêt a
mettre du contenu mais sur un autre sujet que le numérique et utiliser le numérique pour le faire

Pour toi les contributeurs sont ils des geeks ?

Non pas forcement, après ils ont développé des compétences pour savoir le faire, parce que malgré
ce que l'on dit ce n'est pas a la portée de tout le monde, crée un site ou même un wiki, même avec le
bac a sable il faut s'y reprendre plusieurs fois. On arrive a montrer aux gens qu'en 4h créer un site
on y arrive mais après c'est plus des gens qui veulent dire des trucs aux autres . Des gens qui sont
fier de leur savoir et qui veulent absolument le transmettre ou des gens qui sont enseignants au sens
large, des gens qui veulent parfois en piéger d'autres c'est possible, est-ce que ça en fait des geeks
moi je ne suis pas sur. C'est des gens qui apprécient le contenu le contenu sur internet et qui
participent, après les raisons de contribuer sont diverses, commerciales humanitaires humanistes,
d'enseignement, il y a plein de raison et suivant de quels sites tu parles je pense que les motivation
ne sont pas les mêmes, un forum de jeu vidéo est ce de la contribution, c'est de la valeur ajouté, c'est
a dire si tu ne sais pas jouer tu vas sur le forum tu vas trouver des aides pour jouer, donc on crée de
la valeur ajouté oui parce que certains dans les forums vont faire des tuto ou des guide est-ce que ça
c'est un contribution oui , pour les gens qui jouent ça a de la valeur, est-ce qu'ils se sentent
contributeurs peut être un peu mais pas forcement, ils ont l'impression qu'il y a un problème et qu'il
faut le résoudre, ils y arrive alors c'est pas forcement des super forts en français, mais c'est quand
même des contributeurs mais ils ne s'en rendent pas forcement compte. Mais je pense que la vision
qu'on a de soi même en temps que contributeur est très variable, et je pense que l'image qu'on a des
contributeurs c'est wikipédia mais c'est vraiment pas que ça. Wikipédia est un ovni dans la bulle
internet, c'est quelque chose qui reste toujours aussi fort alors que ça aurait du s'effondrer depuis
longtemps et il y a un espèce de miracle wikipédia je pense qu'on a cette image la du contributeur ce
qui fait que les gens se trouvent frileux de contribuer alors qu'il pourrait mais sur d'autres façon ,
d'autres sujets, parce que wikipédia comment se voir écrire un article, la plupart des gens ne
s'autorisent pas a écrire un article dans un encyclopédie, il y a l'image de l’encyclopédie qui est le
document papier que tes parents on mis 6 mois de salaire pour te le payer c'est presque une bible
donc moi écrire la dedans. Il y a un truc qui s'appelle wiki manche, on montre aux gens que le
principe c'est les histoires de la manche, il y a la grande histoire et les petites histoires donc on
montre que tout le monde peut contribuer c'est principe du wiki et même la dedans les gens ne se
sentent pas autorisés parce qu'ils n'écrivent pas bien , ils n'ont pas de style ils risquent de faire des
fautes donc il y a un complexe.
Peut être que les gens ne savent pas comment wikipédia fonctionne, avec le fait que tous le monde
corrige tous le monde

Fondamentalement, heureusement qu'il n'y a que 2% de contributeurs parce que si la tendance


s'inversait, la correction serait beaucoup plus compliquée. Si il y avait des millions de personnes
qui contribuaient plutôt que des centaines de milliers, je connais pas le chiffre mais ça serai super
compliqué, il y aurait beaucoup plus de contenu, et je pense que la fondation wikipédia serait bien
emmerdée, elle serait obligé de recruter du personnel pour relire. Après j'ai pas trop d'idée la dessus,
on ne peut pas sortir de la tête des gens qu'ils sont moins bons que leurs profs, ça peut évoluer avec
ce qui nous arrive, avec les pédagogie évoluent, alors pas dans l'école, mais il y a plein de chemins
de traverse qui sont en train d’apparaître avec les tentatives de classes inversés, moi je vais essayer
de tester ferronay la dessus je leur en ai déjà parlé. L'idée c'est de dire que notre système de classe
est débile, c'est a dire le prof passe sont temps a répéter son cours, donc les gamins viennent en
classe ils écoutent et font des exercices, ils se plantent et demandent a leurs parents qui ne savent
pas leur expliquer, éventuellement les copains, et ils cherchent sur internet et donc sur wikipédia.
Du coup le prof va répéter le cours tous les ans, donc la transmission du savoir est pas forcement
réussi parce que le seul moyen qu'on a de savoir si c'est réussi c'est de sanctionner les élèves par
des notes du coup on constate que c'est pas bon et on en s’arrête pas, il ne sait pas il révisera plus
tard et il sera sanctionné au bac, l'idée de la classe inversé c'est au lieu de faire un cours qu'on répète
en classe et les exercice a la maison , c'est faire les exercices en classe et les cours a la maison. Ça
veut dire que le prof fait son cours en numérique et le dépose en ligne accessible pour les élèves et
en classe c'est du travail en petit groupe. Si tu as fait ça en primaire collège tu as des compétence, ce
que je ne vois pas avec les élèves de seconde, c'est catastrophique, ils ne savent pas faire un
powerpoint, c'est pas de leur faute, il n'y a pas de cours pour ça sauf qu'au bac ils vont devoir en
présenter, donc il est temps de s'y mettre.. La j'ai fait un truc avec eux, ils pouvaient choisir le
format qu'ils voulaient, il n'y en a qu'un qui a fait un tumblr, les autres ont fait un diaporama, ils ne
cherchent. Du coup c'est ça qui me fait penser que c'est pas de geeks, parce que vraiment,
techniquement ils sont très mauvais sur de la bureautique de base, alors le geek ne fait pas que de la
bureautique mais c'est quand même un outils de base et il y a beaucoup de geeks qui savent se servir
d'un tableur.

Penses-tu qu'il y a des œuvre qui se rapprochent plus particulièrement de la culture geek ou c'est
principalement de l'informatique ?
Des œuvres proches de cette culture, tu as parlé du cinéma, c'est évident que là dedans, il y a
beaucoup de choses, après il y a dans la culture geek, j'ai un gamin qui est fan du docteur Who,
voilà alors ça pour moi on est dans la geekitude absolue, donc ça me fait rire parce que c'est très
vieux, du coup oui je pense qu'il y a plein de choses, dans les bouquins j'ai pas l'impression, a part
ce qu'on se disait sur les BD les comics ect, déjà les bouquins c'est presque de l'antigeek, l'idée
d'avoir un livre dans la main et s’arrêter pour lire et il faut éteindre tout ce qui perturbe et être au
calme, sur les livres de science fiction , moi je suis un fan depuis mon plus jeune age, je ne sais pas
combien de milliers j'en ai, mais pour moi ça accompagne, pourquoi parce que c'est l'exploration
des possibles, on est vraiment dans le geek, c'est l'usage innovant de quelque chose qui est déjà en
prémices, on invente des machines, on invente des usages, on invente des mondes, des théories
fumeuses. Et puis de temps en temps, on voit l'histoire Apple et samsung qui se sont tapé dessus
pour savoir qui avait inventé la tablette tactile, et tout le monde a dit c'est pas vous qui l'avez
inventé ça fait bien longtemps que le cinéma l'avait inventé, donc on fait on est bien dans la
geekitude avec la science fiction mais c'est pas ça qui prend le mieux, ce qui marche le mieux, c'est
plutôt l'heroic fantasy et puis le fantastique, alors tu prends tout ce qui est harry potter et
compagnie, les histoires de dragons oui ça marche , est-ce qu'avec ça on est dans le geek, bah on est
un peu borderline c'est a dire qu'on est un peu dans un univers un peu onirique, un peu parallèle qui
n'est pas la vraie vie mais je rapprocherait plus ça du jeu vidéos que de la vraie geekitude, donc
après on le raccrocher dans une grande sphère et ça serait une petite partie quoi mais les gens qui
lisent harry potter ne sont pas des geeks, par contre si a coté de ça il joue a des jeux vidéo, qu'il a
facebook, qu'il y passe du temps, qu'avec ses copains il se sont amusé a ouvrir un ordinateur oui
c'est un geek, peut être donc qu'on retrouve ces caractéristiques là chez beaucoup de geek parce que
c'est des centres d’intérêt parallèles mais je ne pense pas que ça définisse.

Le fait de multiplier les références fait partie de la sphère du geek

Oui ça peut être un trait commun effectivement, mais ça ne suffit pas a définir un geek, donc du
coup ça semble être un centre d’intérêt proche de la plupart des geeks, pourquoi, probablement que
c'est l'idée de se plonger dans des univers différents, je pense qu'on en est la, quels qu'ils soient
d'ailleurs, je pense qu'on peut embarquer matrix dans des univers différents, pourquoi matrix ça a
marché, parce que c'est un univers parallèle, techniquement c'était joli mais pas très innovant, c'était
juste graphiquement sympa mais un univers parallèle, c'est ce qui plaît, c'est un rêve de gamin ,ma
vie ne me plaît pas je vais aller en trouver une autre, donc un truc qui définit le geek c'est que ça
reste un gamin fondamentalement aussi, c'est que ils rêvaient de partir ailleurs d'imaginer autre
chose,
c'est d’ailleurs pour ça que les jeux vidéo marchent bien aussi parce qu'on se construit une identité,
donc c'est un truc d'ado, même si on reste sur de ce qu'on est mais on peut jouer a être quelqu'un
d'autre ou autre chose, Titouan, ça l'énerve parce qu'a chaque fois que je joue a un MMORPG je fais
une fille comme personnage, je lui dis comme je suis déjà un garçon je préfère être une fille. Du
coup je pense que quand les gens créent des avatars, assez souvent ils sont très loin d'eux, justement
pour essayer autre chose. Peut être que donc ce qui fait le lien entre geek c'est l'exploration des
possibles, techniquement, graphiquement, après dans les éléments culturel c'est plutôt le cinéma,
parce que c'est ce qui se voit le plus. Tu vas voir beaucoup de choses se passer sur le cinéma, tu vas
avoir des chiffre sur qui voit quoi. Donc les gens parlent beaucoup plus facilement de cinéma,
beaucoup moins de livres, après tu as des outils geeks comme le cinéma, pareil pour la lecture, la
liseuse …

Peut être le manga ou le comics sont plus proche aussi de cette culture, ou le geek est pour moi
devenu un amalgame du no life, nerd, otaku, et plein de choses comme ça, ça a permit d'adoucir ces
termes là péjoratifs individuellement. Je regardais un reportage ou un geek disait que le geek est
quelqu'un qui a une passion déraisonnable pour quelque chose qui paraît futile, une passion assez
étrange pour la plupart.

Oui c'est vrai mais il y a des gens qui collectionne les capsules de bière et on ne les appelle pas des
geeks pour autant, donc je ne suis pas sur que ça soit le trait dominant, après sur le manga, on est
dans la BD donc le manga c'est du comics japonais, donc c'est du même niveau. J'aime bien quand
on parle d'identité la notion de tribu, et donc quand on parle de tribu, déjà quand je dis identité c'est
c'est toujours avec un S parce qu'il n'y a pas qu'une identité et donc quand on parle de tribu c'est
pareil. Si on devait mettre la communauté geek dans un grand cercle, à l’intérieur , on aurait plein
de petits cercles. Probablement qu'on passe de l'une à l'autre souvent, est-ce que les gens sont
capables d'identifier a quelle tribu ils appartiennent pas toujours, et c'est pas forcement grave.
Hier je faisais un entretien avec un sociologue qui me disait que les geeks même si ils n'ont pas
forcement les même activités on l'impression de partager quelque chose avec les autres geeks, par
exemple, moi je suis fan du seigneur de anneaux, un autre est fan de star trek on sait qu'on va avoir
quelque chose qui est proche.
Ça se rapproche, c'est une question de code, une tribu elle est défini par un territoire, il peut être
virtuel ou réel, il en existe beaucoup des virtuels maintenant, des rites d'entrée dans la tribu, les rites
d'entrée, il faut montrer qu'on est capable soit on est adoubé ou on va dans des cercle, des endroit
qui permettent d'entrer dans la tribu ou d'être rejeté et ça se voit bien quand tu joues à un mmorpg et
qu'il y a un gros Kevin qui veut imposer sa loi,
il rentre dans une guilde il fait chier le monde il se fait jeter, il rentre pas dans la tribu ou en tout cas
il en sort très vite. Et après il y a les codes culturels, le langage par exemple, il y a un jargon, quand
tu es capable de comprendre le jargon des geeks en général t'es pas très loin

Dans plusieurs domaines..

Oui même pour les mangas il faut savoir par exemple un hentai, si tu ne sais pas tu peux en parler
sans te rendre compte que …. rires Donc après il y a aussi les codes vestimentaires, même si tu es
obligé de t'habiller pour le boulot, dans la vraie vie il y a des choses qui transparaissent, il y a aussi
les choses que tu fais les loisirs que tu choisis, tout ça te caractérise dans une ou plusieurs tribus,
après est-ce qu'on est capable de délimité toutes les tribus sûrement pas, ça rentre ça ressort c'est
fluctuant. Et puis tu peux appartenir a des tribus sans le savoir mais c'est pas grave. L'idée c'est de
se dire est-ce que je peux me définir comme geek parce que je sais ça, les gens n'y pensent pas, c'est
plus parce que toi tu veux observer....

Oui voilà c'est ça, de toute façon je vois bien qu'au final c'est pas exactement ça que je cherche si on
arrivait vraiment à mettre les frontières du geek clairement c'est aussi un peu ça tout l'enjeu c'est
que le geek il est très très divers on ne peu pas vraiment le caractériser, on ne peut pas dire cela fait
de toi un geek, alors qu'il y a d'autre personne qui sont des geek et qui ne font pas ça. Il n'y a rien
qui te fait être dedans obligatoirement et qui t'en éloigne non plus.

Tu ne pourras pas avoir une définition simple, c'est quelque chose de mouvant

Oui je vais devoir faire ma propre définition et mon propre concept

Oui ou un corpus de compétences, enfin.... Il y a plein d'éléments euh comment on appelle ça


(cherche ses mots pendant quelques secondes) je ne me souvient plus, en fait l'ensemble des choses
qui définisse cette culture c'est avec les gens de maintenant, dans ce territoire la, car aux États-Unis
ce n'est pas pareil, il faut faire son deuil de la théorie qui boucle tout ça n'existe pas. Après ce que tu
disais sur le seigneur des anneaux et star trek c'est exactement les même histoires quand tu regarde
bien il y a des méchants et des gentils, des bagarres. Pourquoi es-ce qu'on pense qu'on partage les
même choses, par se qu'on partage une passion sur des choses qui sont récurrente qui a bien
marcher et qui a perse en France bah ça c'est super important le fait que c'est percé en France. Euh
Titouan il sera geek car il a regarder doctor who quand il était petit, probablement, il a vu le
seigneur des anneaux pourtant il est jeune c'est difficile de l'éviter.
On est fan de ce que l'on a dedans, quelqu'un qui a adoré star trek et qui n'aime pas le seigneur des
anneaux moi ça me fait toujours sourire, oui il y a de l'héroic fantasy et de l'espace mais
fondamentalement c'est la même chose.

On est sur un univers imaginaire...

Oui et avec les même règles dedans

Je voulais aussi te parler de l'évolution des représentations des geeks, es-ce que tu as ressenti une
évolution ? Pourrais tu me donner une date une période c'est passer de assez mauvais, comme on le
voit dans les séries par exemple ou il y avait toujours le footballeur américain qui était populaire et
aimer de tous et secondé par son petit nerd derrière qui lui disais ce qu'il fallait qu'il fasse.
Maintenant on a un peu le contraire qui ce passe avec the big bang théorie qui est une série pour les
geek et les non geek on arrive vraiment à deux opposés maintenant les geek sont vu comme
sympathique par le grand public.

Oui il y eu un basculement qui est assez rigolo, c'est quand Apple à commencer à devenir une
suprématie par rapport à PC ? Pour moi il y a un changement la de niveau mondial. Apple c'était
considéré comme geek comme Linux mais Linux n'arrive pas à sortir de ça. Les gens qui utilise
Linux sont forcement des geek, bah à l'époque Apple c’était ça au départ c'était confidentiel et
utilisé uniquement par les geek. Quand Steeve Jobs à repris Apple en main au début des années
2000, il a donné une direction à tout ça, d'un seul coup Apple est devenu populaire, je ne sais pas
pourquoi d'ailleurs, alors qu'il on toujours à peu près les même produit qu'avant. Il y a eu le coté
malin de suivre l'évolution technologique sortir les I phone c'était malin, et en plus ils étaient
meilleur que tout le monde au départ, même si maintenant c'est pas vrai. Puis après il y a tout ce qui
est design c'est vrai que une foi que tu as réussi à être classer dans le coté « c'est nous les meilleures
et les plus beaux » forcement tout le monde court derrière. Comme Steve Jobs étant un geek il a
réussi à faire quelque chose qui fonctionnais, et c'est à ce moment la qu'il y a un virage qui c'est
produit. Après il y a d'autre chose qui ce sont passer avant les technologie et la science était mal vu,
c'est ce qu'on à appeler le désenchantement par rapport à la science. Il y en a qui rattache ça au
Titanic car c'est une des périodes de désenchantement, l'insubmersible qui a couler des le premier
voyage, bah d'un seul coup la technique et la science ne pouvait pas tout résoudre. Il y a d'autre
événement marquant de ce type comme les deux guerres mondiale les bombes nucléaire, tout ça à
été des désenchantement face à la science et à la technique. Il y a eu cette méfiance qui est arriver
naturellement face à ses technique, on pensait
«  ouais vous avez des moyens super mais vous avez vu ce que vous faites avec ! » donc il y a eu
cette méfiance là. Mais à partir des années 60 il y a eu d'autre chose qui sont arriver, d’événement
qui ce sont produit moi c'est ce que j'appelle la vrai révolution industriel, c'est quand elle c'est
installer dans les ménages : la voiture, la machine à laver, la télé et ça été une évidence pour les
gens car ça à permis des usages, là pour moi ça à commencer la le réenchantement , c'est à dire la
capacité à dire : « bah oui au final ça nous allège bien les activité du quotidien » donc cela arrive
dans les années 60 jusqu'à l'arriver de la consommation de masse qui est encore là mais un peu
moins quand même. Car maintenant on est tous équipé donc on a moins ce besoin d'équipement, on
a moins besoin de nouveau équipement c'est pour ça aussi qu'on a inventer obsolescence
programmer, parce que c'est catastrophique tout le monde garde son appareil 20 ans il y a plus de
marcher. Après il y a eu cette accompagnement culturel comme l'invention en masse de programme
télé, avec un nombre de chaîne qui n'a pas arrêter de s’accroître, il y a eu aussi la diffusion d'internet
qui à accompagné ça, alors au début ça été un peu laborieux mais très vite ADSL à très vite facilité
un certain de nombre de chose.

Oui ça a tout changer sur l'internet, ça la rendu agréable à utiliser

Oui un usage convaincant pour la population dans son ensemble, donc du coup une bascule
pourquoi ? Pars ce que les services rendu été intéressant ne ce serais que pour envoyer des e-mail,
qui était très pratique et d'un intérêt majeure. Tout cela à été un accompagnement progressif vers
une culture geek c'est à dire de gens qui ce passionne pour tout ces truc là, car c'est disponible est de
moins en moins chère au budget moyen des gens, c'est accessible. Il y a eu des tas de chose qui ce
sont diffuser par le biais de la télé, comme rendre accessible des films qui été qu'au cinéma qu'on a
put voir à la télé « gratuitement » puis après on a eu l’accès à la télé grave à internet ça c'est
démultiplier. Il y a quelque grande étape comme appel qui pète tout et qui accompagne la fin de ce
mouvement là, puis évidemment l'arriver des smartphone et puis même des téléphones portables qui
ont changer beaucoup de chose. On avait pris 20 ans de retard comme d'habitude et on a tout
rattraper tout en 5 ans comme d'habitude aussi, c'est typiquement Français on a 20 ans de retard puis
après on rattrape tout plus vite que les autres, et on fini par être loin devant. Je ne comprend pas
pourquoi on fonctionne comme ça, je pense qu'il y a une méfiance naturel des français face à ce
genre de pratique. Je pense que c'est culturelle. C'est une forme de prudence qui est peut être
sectaire (le mot est fort) !Regarde sur les OGM on fait exactement pareil, mais peut être que c'est
salutaire... je n'ai pas d'avis positif ou négatif sur ce genre de système je pense qu'il y a du bon dans
tout les domaines. Après tout si on est comme ça, on ne peut pas vraiment lutter.
En fait l'arrivée des téléphones portable a donner envie de communiquer, car les forfaits sont arriver
très vite, au début c’était 1 heure au moins de communication mais dans la poche et cela à vraiment
changer la donne par ce que ça donnais envie, il y avait un coté magique de ce truc là.

Puis on peut mettre la nouvelle évolution qui est encore très récente, c'est d'avoir internet dans sa
poche par exemple. Avoir Google dans la poche maintenant c'est quand même quelque chose de
spectaculaire, ça permet beaucoup de possibilité. Bon ça fait pas encore le café c'est certain

Non mais par contre ça peut te dire ou aller boire un bon café, ça le smartphone à donner un coup
finale au réticence en fait, il y a tellement peut de gens qui sont réfractaire à ça.

Ça a ramené une certaine légitimité des geeks. Maintenant la technologie n'est plus réservée à une
petite élite... (il me coupe)

Ah non ! Ça c'est clair ! Par-contre on est dans une bascule, moi je la voir venir gros comme une
maison c'est à dire que le coté Google big brother et tout ça, les histoire de géolocalisation, d'écoute
téléphonique et de la NSA etc... Je pense que ça va coûter très cher à technologie. Je sais pas trop
comment mais je pense que ça va coûter très chère. Il y a des affaires qui sont comme le Snowden
Gate, bon après moi j'y crois pas, il y a des idées comme ça qui commencent à émerger. Mais là du
coup c'est un geek car il faut vraiment être geek pour imaginer un truc comme ça, mais il y a plein
de par feu qui font ce monter là, et je ne sais pas comment ça va tourner par ce que je ne suis pas
sure que à terme on va pas balancer nos smartphone par la fenêtre, ou peut être qu'on les gardera
mais que ces appareil vont beaucoup beaucoup évoluer. Je sens qu'on a abuser ! Voilà. (1h00/ 42
sec)
On est dans un basculement. On été partis d'un modèle où ceux du dessus, Big Brother, sont bien
trop puissants pour nous, à une situation où en mettant le prix on peut acheter la même technologie
chez un marchand de téléphones. De toute façon c'est sûrement lui qui vend sa technologie à Big
Brother.
La ou ça deviens intéressante, c'est la prise de conscience de la force du collectif. C'est à dire que
tout ce qu'on se disait sur Wikipédia, l'intelligence collective liée à internet, les gens commencent à
la comprendre. C'est une intelligence collective qui pourrait permettre d’empêcher Google de faire
ce qu'ils veulent. Aucun états, aucune lois ne peut les arrêter, par contre si tout le monde décide de
boycotter Google, c'est compliqué mais c'est possible.
C'est probablement ce qui leur ferai le plus peur, de voir que 160 millions de personnes qui ont
signés une pétition contre Google.
Malheureusement leurs publicitaires sont très forts, du coup ils arrivent à nous montrer que ce qu'il
veulent montrer pour que l'intelligence collective ne se rende pas compte que Google fait des choses
qui seraient inacceptables au départ.
J'entends de plus en plus de gens qui prennent conscience de ce que fait Google. Ils ne se sentent
pas de taille à lutter, mais ils sont conscients. Ça veut dire que si quelqu'un proposait un modèle qui
permettrait de lutter contre, ce n'est pas impossible que les gens embrayent dessus.

Sur l'évolution de la culture geek, tu dirais que ça s'est fait en plusieurs étapes : le développement de
la technologie dans les années 60, et ensuite vers les années 2000.

L'arrivée d'internet, c'est juste avant 2000. Ça s'est généralisé dans les 5 ans qui ont suivis. Oui il y a
l'arrivée du matériel à partir des années 60, fin 90 début 2000, avec notamment la sortie d'XP qui
marque un tournant dans les systèmes d'exploitations. Et l'arrivée des nouvelles technologies début
2000, comme le téléphone portable. Le comportement d'Apple est un gros point de repère à mon
avis car d'autre comme Microsoft n'ont rien compris. Ils survivent parce qu'ils sont installés
solidement mais ils ralentissent alors que les autres accélèrent.

Les Geeks purs et durs ont l'impression d'être dépossédés de leur culture par les autres cultures. Le
geek était passionnés, avait des connaissances générales sur pas mal de choses, mais était très
pointilleux sur des choses très spécifiques. Maintenant, avec les cultures de masse, et la
popularisation du comics, ou du jeu vidéo, tout les gens qui se disent geek énervent ceux qui se
considèrent comme « geek légitime ».

C'est un peu comme le rap, la culture rebelle. Quand ça passe à la télé, il faut trouver autre chose.
Les geeks se font dépossédés de certains de leur codes, et donc ils inventent les Anonymous. Il y
aura toujours une bulle rebelle, dans la bulle geek, mais forcément ça se fait aspirer comme
n'importe quelle culture un peu « underground ». Au bout du moment, si quelqu'un pense que ça
peut rapporter commercialement, il le monte en épingle, ou à cause d'un phénomène comme la
diffusion des smartphones. C'est ce qui fait que maintenant des gens se croient geek. L'exemple
typique c'est les jeunes qui sont des biquettes en informatique, ça ne peut qu’énerver les geek, parce
que si tu demandes à un ado de 15 ans ce qu'est une IP il ne sait pas. C'est tellement basique de
savoir que tu es tracé sur internet, si tu ne le sais pas tu ne sais rien.
Je ne suis pas inquiet pour les geeks. Ils vont se retrancher sur des choses très spécifiques. Je pense
qu'Anonymous sont des geeks, de bons informaticiens avec un coté rebelle, underground, qui ne
veut pas suivre aveuglement Big Brother.
A la limite entre la résistance et le terrorisme.
C'est violent parce que Big Brother est violent. C'est comme le gamin qui crée des virus et se fait
engager par Kaspersky, il y a sûrement des employés de Microsoft dans les Anonymous. C'est
sûrement les geeks les plus radicaux pour le moment. Les gens qui se sentent geeks, c'est plus pour
se donner un genre comme une queue de cheval...
Est-ce que tu as des peurs ou des préventions sur les geeks, des choses que tu trouves négatives ?
On peut revenir sur les Anonymous, c'est plus ça qui m’inquiéterait, les groupes radicaux. Mais c'est
plus le coté radical que le coté geek. On a les extrémistes Big Brother, on a les extrémistes
Anonymous, et entre les deux tout les gens qui regardent passer les coups.
Et comme tout le monde est connecté, l'utilisation et la maîtrise de l'outil informatique par des gens
pas forcément bien intentionnés peu importe son orientation est dangereux car tout le monde peut
en être la cible, la victime collatérale.
C'est plus ça pour moi le vrai risque. Après geek n'est pas une maladie, on a tous un cotés geek si on
est intéressé par ce qui se passe autour de soi, je vois mal comment on peut y échapper. Peut-être
que ça prend beaucoup de place dans la vie de tout les jours, mais ça c'est les médias qui nous
soûlent avec tout ça. Déjà pour nous faire consommer, c'est d'abord la pub, mais il se passe pas une
journée sans qu'on nous parle d'internet, de smartphones. On parle de l’économie du numérique ou
du numérique en général tout le temps, en tout cas en France, ce n'est pas la même chose en
Afrique. Je trouve ça soûlant, les médias se sont fait embarqués la dedans.
On voit sur BFM TV une rubrique « culture geek ». Ils sont allés au salon du portable, où ils
montraient des choses inutiles. Ils véhiculent des idées qui font mal à la culture geek.
Et puis ça fait vendre le mot geek. C'est devenu à la mode, donc on le rajoute un peu partout. Je
pense que ça fait du mal, car ils véhiculent beaucoup de conneries. Les rares fois ou ils essayent de
faire un fond pédagogique, je me dis que par rapport aux usagers que j'ai ici, au grand public, c'est
complètement raté. C'est le brassage médiatique autour des Anonymous qui est d'une médiocrité
absolue, et on nous fait croire qu'il faut être comme ça, ce qui n'est pas vrai du tout.

Est-ce que tu penses la culture geek est très axée sur la consommation  ? Selon l'image stéréotypée
du geek, il a toujours des figurines de ses séries préférées, etc... elle a toujours été empreinte de cet
aspect de consommation. On voit des boutiques de geek remplies de mangas, de jeux de rôles, de
costumes...

C'est logique d'un coté commercial et d'un coté geek. D'un coté commercial car dès que quelque
chose prend, on le décline à l'infini pour le vendre le plus possible, donc forcément ça donne envie
aux passionnés.
C'est aussi ça qui permet le développement, les industriels ont bien remarqués que c'était des gros
consommateurs. En les mettant en avant par leur consommation
Oui les industriels sont malins, et les publicitaires encore plus. Je pense que les geek consomment
parce que justement on est dans une période d'évolution technologique effarantes en matière de
rapidité. Un vrai « geek matériel » a besoin de matériel pour vivre sa passion, comme le
collectionneurs de timbres. La différence c'est que c'est devenu bien plus facile pour se procurer
l'objet. C'est comme toute passions. C'est pas rare de voir un adulte avec des trucs de gamins à la
maison.
Il y a une prise de conscience que le manga, ou la BD par exemple ne sont pas destinés uniquement
aux enfants.

Entretien n°6 -Tiger

L'entretien s'est déroulé au domicile de l’enquêté. Chez celui-ci on pouvait trouver plusieurs
occurrence à la culture geek, des figurines de personnages de jeux vidéos, des objets inspirés de
jeux vidéos, plusieurs consoles de jeux. Le tout est placé comme un ensemble de trophées et
représente la grande majorité de la décoration de l’intérieur.

Tout d'abord, peux tu te présenter en quelques mots ?

Très bien, alors je suis R Jonathan, 27 ans, opérateur de fabrication à la Hague, donc le nucléaire,
principalement de la surveillance, j'ai eu ma maison à 24 ans, ça fera maintenant 3 ans, je suis
célibataire.

Que signifie pour toi le mot Geek ?

Pour moi le mot geek signifierait divertissement, à l'inverse ou d'autres y verraient une addiction,
pour moi c'est un amusement, un mode de vie qui est atypique, car quand d'autres vont lire un livre,
d'autre faire une autre activité, l'activité du Geek proprement dit, elle va être dans son salon devant
un bon jeu, avec des amis, mais voilà c'est là tout le vice, certains penseraient qu'être geek c'est être
isolé, seul dans son coin, mais ce n'est pas vrai, pas vrai pour tout le monde du moins parce que
pour moi être geek c'est partager des moments avec ses amis, donc avec un jeu, forcément devant la
TV.
Donc pour toi être geek c'est quelque chose d'assez convivial, contrairement à ce qu'on voit sur les
no-life ect..

Exactement, convivial, et voilà j'allais venir à ce mot la : no life, pour moi c'est pas... ce que d'autres
qualifient de geek, pour eux typique c'est le no life, pour eux c'est la personne qui est isolée du
monde, qui ne saurait pas s'exprimer, qui ne sort jamais, qui ne fait rien et qui reste devant son PC ;
c'est pas vrai, moi quand je joue sur mon PC je joue avec d'autre amis, même si ils ne sont pas
physiquement avec moi. Mais je joue quand même avec eux donc ça reste convivial, puisqu'on
partage des choses ensemble, on rigole ensemble, on fait des jeux ensemble, à travers un écran mais
ça reste un jeu comme si on faisait une partie d'échec avec un pote ou une partie de monopoly avec
d'autres, c'est exactement la même chose pour moi. Donc, et la dedans il n'y a pas d'addiction
particulière, ce n'est pas être plus addict qu'a la cigarette ou à toute sorte de drogue parce que le mot
geek, si ça signifie ça pour certain dans ce cas faire du sport est une drogue, puisque j'en fait
également et c'est pas pour autant que j'en ai besoin. Pour moi c'est comme si je rentrais du boulot
chez moi, d'autres regarderaient un petit feuilleton ou les infos et bien moi j'aime rentrer du boulot,
mettre ma console et mettre mon bon jeu quotidien, c'est comme pour lire, je découvre une nouvelle
histoire comme le jeu que j'ai acheté par exemple : castelvania, voilà un exemple type, pour moi
c'est comme lire un livre qui va me durer peut être plusieurs jours pas plus, pour certains ça pourra
peut être durer un mois vu que c'est un livre, et plusieurs jeux comme les final fantasy qui eux sont
des jeux connus , des RPG parmi les premier à être arrivé, le premier grand RPG connu était FF7
sur playstation en 1997 donc final fantasy et qui a révolutionné, il a réussi à introduire, c'est ce jeu
qui a permis l'introduction en France, c'est d'ailleurs pour ça que le traduction n'est pas terrible
puisque c'était un prototype en fait. C'est celui qui a permis , pas de créer les geeks mais qu'il y ait
une nouvelle façon de jouer aux jeux vidéos, c'est ça qui fait que les gens restaient plusieurs heures
devant leur console parce qu'ils devaient sauvegarder, ils ne pouvaient pas forcement continuer le
jeu puisque c'était un jeu très long. Il y a de l'exploration, il y a de l'évolution dans le profil du
personnage par exemple, on doit le faire évoluer au niveau comportement parce qu'il y a une sorte
de contact, d'échange avec d'autres personnage divers et aussi évolution au niveau des statistiques
du personnage, en magie en force ect.. et sur l'histoire il faut faire les bons choix qui vont influencer
le dénouement.

Donc ça c'est plutôt un jeu geek ?

Alors là c'est un jeu qui ne va pas créer un addiction mais si la personne qui joue veut connaître et
terminer le jeu, il y a comme une forme d'investissement mais pas autant qu'un MMORPG,
et c'est la qu'on voit plusieurs types de geeks : il y a le geek qui va considérer que le reste est moins
important et qui va s'investir dans le jeu « oh il faut que je farm … me concentre sur telle méthode
pour augmenter mon argent, avoir un meilleur équipement, augmenter la réputation de la guilde »
vu que le guilde est en fait le regroupement de geeks, de la société geek entre guillemet. Et du coup
il va se focaliser sur des choses comme ça et manger, faire d'autres activités ou voir d'autres amis
pour lui ça va être obsolète et là ça va mener à l'isolement, même si on ne peut pas parler
d'isolement parce qu'il le fait avec ses amis. Après il faut bien distinguer 2 catégories de personnes,
il y a celles qui ne travaillent pas, sont au chômage et ne font que de jouer, j'en connais, donc après
là ils ne voient plus de personnes à l’extérieur, peut être même un désintéressement du coup de la
vie active mais pour les jeu comme final fantasy les personnes vont jouer, s’intéresser à l'histoire
mais d'une certaine façon différente par rapport à une autre personne parce qu'c'est un jeu de salon
c'est pour ça que les jeux de salon donc contrairement aux mmorpg qui vont inclure plusieurs
personnes dans le monde, la on est tout seul ou avec un amis et la on partage l'histoire a 2, c'est
comme lire un livre encore un fois ou regarder un film. C'est très important ce moment de
convivialité. Moi depuis que j'ai 8 ans par exemple, quand je revenais du collège, on allait faire un
foot ou des choses comme ça, même si j'aime pas forcément le foot, c'est des choses qu'on apprécie
pas forcément au début mais finalement à force de le faire avec ses amis ça devient un moment
convivial très important, et en retour bah on partait chez moi « tiens tu veux rester à la mais, je vais
demander à me mère » ça se passait comme ça et on montait dans ma chambre et on regardait ce qui
pouvait nous intéresser comme jeu. Il y a des jeux comme final fantasy qui est une catégorie bien
précise. Je considère cette catégorie de jeux comme un film, donc les 2 personnes vont jouer et peut
être même se passer la manette, « tiens si je perds la tu joues à ma place » là c'est un jeu ou le
cerveau est plus mis en éveil niveau culture parce que ces jeu la, les jeux de rôle mais on va dire
final fantasy m'ont appris beaucoup de chose, j'en connais aussi quand j’étais au collège c'est
comme ça qu'ils ont appris a parler, à écrire, grâce à ces jeux là, ça peut paraître surprenant mais
c'est la réalité. Et je me rappelle qu'il y a un jeu qui m'avait appris l'histoire vagrand story, un autre
type de RPG fait square enix, ceux qui ont .. enfin Squaresoft avant, puisqu'avant c'était ça qui ont
crée les final fantasy et c'est eux qui ont crée vagrand story le fameux jeu dont je te parlais, et qui en
fait, se passe plutôt dans un époque moyenâgeuse donc ou il adore allier le coté imaginaire donc
fantasy, magie. Donc forcement il y aura de la magie, ça sera moyenâgeux il y aura des armures des
épées mais il y aura ce coté magique et surnaturel et il y a l'histoire qui est sublime, et dedans moi
ça m'a apprit des mots comme le heaume, un casque au moyen age et plein d'autre forme d'armure
et à l'époque, au collège tu vois ça dans des livre et quand tu vois ça t'es plutôt content parce que
c'est plus intéressant et ludique, c'est une façon ludique d'apprendre des choses de l'histoire et il y a
même dans d'autres RPG dans je ne me rappelle plus le nom,
mais ça apprend carrément des étapes de notre histoire, de la seconde guerre mondiale, bon on
voyait ça au collège forcément mais ils apprenaient des étapes de la guerre. C'est des jeux plus axé
Japon, évidemment parce que les RPG c'est comme ff7 introduit par les japonais à nous français.
Cette saga est très formatrice. Il y a ce type de jeu, mais il y a aussi un autre type de jeu, le jeu de
compétition, d'arcade, donc tekken dans les grand noms soul calibur, Naruto, tenshu, et là, avec ses
amis, toujours dans des moments de convivialité bien sur, on entre dans un autre catégorie de
participation, parce que l'ami qui était en train de regarder l'autre en train de jouer aux RPG, la ça va
éveiller différemment son cerveau, on entre dans un autre type d’éveil, le cerveau primitif, parce
qu'il faut réagir vite, apprendre des combinaisons de techniques, savoir parer, on joue à 2
simultanément, on est plus sur un jeu de rôle comme si on savourait un petit feuilleton, la on
apprécie tout les 2 ou même 4, comme crash bash qui est encore plus primitif ou il faut sauter, X
pour sauter carré pour jeter un projectile enfin des choses basiques. C'est plus de la compétition,
c'est comme un jeu de société, on se fait une petite partie de carte ou de bataille, il faut savoir réagir
très vite c'est pareil pour ce genre de jeu, ça va demander plus de réflexe et moins de réflexion et il
y a d’autres jeu qui allient les 2.

Au niveau des jeux, est-ce qu'il y a des jeu qui sont plus pour les geeks, parce que tu fais comme
une distinction, pour l'instant être geek pour toi ça m'a l'air principalement tourné autour des jeu
vidéos mais est-ce qu'il existe des jeu qui sont plus ou moins geeks. Mais on parle beaucoup des
nouveaux geeks, qui geekent à candy crush ou à fifa pour toi c'est une forme de geek ou pas ?

C'est en fait, les geeks qui se qualifie de no-life, puisqu'il y en a qui assument leur « forme de vie »,
ne trouveront pas que ces personnes sont des geeks, et moi je ne qualifie pas quelqu'un qui joue aux
jeux videos de geek. Pour moi, un geek c'est quelqu'un qui va mettre .. pas une part d'importance
mais qui va prendre dans son temps personnel un BONNE partie quand même, donc quelqu'un qui
va se faire un fifa et qui ne connaît que ce jeu,c'est pas forcément un geek , si il ne connaît que ce
jeu là. Pour moi un geek a quand même une certaine culture, il y a ce qu'on appelle la culture geek,
une certaine variété de jeu, j'aime bien les jeux de rôle j'aime bien les jeux d'action j'aime bien les
beat'em all comme devil may cry qui est un grand beat'em all, castelvania en est un évidemment. FF
sont des RPG donc j'aime bien les RPG. J'aime bien les jeux arcades type combat comme tekken,
soul calibur, et j'en passe, c'est plusieurs types de jeux, et tout ça fait un culture geek, c'est une
certaine richesse. Tandis que quelqu'un à la différence, loin d'être péjoratif, ne va jouer qu'a fifa
comme tu dis ce sont des personnes qui aime bien le foot déjà, moi par exemple sans aimer ce genre
de jeu je n'ai pas le foot, je déteste ce genre de sport,
d'ailleurs je déteste les sports collectifs.
Donc tout les jeux de sport collectif, intimement je n'aimerai pas et je ne considérerais pas une
personne qui ne joue qu'a un seul jeu. Quelqu'un et j'en suis également le preuve parce que je fais
aussi beaucoup de sport mais je n'aime pas forcément le sport en global. Donc on ne va pas
forcément me qualifier de grand sportif, après ça dépend, j'ai fait plusieurs sport dans mon domaine,
les sports de combat ou j'ai fait plusieurs sports. Il y a ceux qui sont geek et qui sont spécialisés
dans un seul jeu, qui ne font pas jouer un coup et dire j'aime bien ce jeu, par exemple world of
warcraft, il y en a qui font des compétition et qui sont même payés pour ça, il y en a d’autre en jeu
de salon par exemple, spécialisés dans les jeux d'arcade et de combat mais qui jouent pareil mais
qui sont payés, Kayané, le grande, la numéro 1, par exemple elle est payé pour gagné à ces jeux là,
on la considère comme geek, c'est normal, elle en a fait son sport, d'ailleurs on va même voir ça
comme une sport, alors bon on sait bien que c'est pas un sport.

Du coup qu'est-ce qu'il y a comme critères, imaginons quelqu'un qui passerait beaucoup de son
temps a jouer a un jeu de foot de basket, a des jeux facebook par exemple, il y en a beaucoup, quels
sont les critères, le temps passé, le passion, plutôt des jeux de rôle, fantasy ou on peut être geek de
vraiment tout autre chose ?

Un geek, c'est là que ça devient vraiment complexe, donc il y a forcément la notion de temps, qui
importe parce qu'on y passe beaucoup de temps, pour ma part ça me prend des heures et des heures,
la notion de passion également, moi pour ma part j'aime bien les jeux de rôle j'aime FF, il va y avoir
un jeu en particulier qui va plus nous intéresser, tu me disais tout à l'heure, il y a ce qu'on pourrait
appeler des néo geek je dirais, c'est des nouveaux geeks, un nouveau type, une nouvelle forme de
geeks, parce qu'il y a eu l'introduction de nouveaux appareils portables, ou la effectivement, des
jeux puissant c'est impressionnant, j'ai vu mon pote jouer l'autre jour à un FPS sur son Iphone, donc
c'est quand même assez incroyable, donc il y a des jeux qui vont plus intéresser certaines personnes
et d'autres à l'inverse, les jeux facebook qui demandent moins de puissance mais ils peuvent y jouer
partout.

Pour toi quelqu'un qui passerait 5 heures par jour à jouer à des jeux facebook, est-ce que cette
personne est un geek, est-ce qu'il y a un niveau de qualité dans les jeux ?

C'est pas un niveau de qualité, je vois ce que tu veux dire, disons que la personne, la on peut parler
de 2 clans, c'est la ou ça devient complexe parce qu'en fait on aura par exemple le geek comme moi
qui aime bien les jeux de salon et les MMORPG, il n'appréciera pas du tout candycrush ou des jeux
comme ça, qui sont des jeux différent parce que, déjà,
ça ne fait pas travailler le cerveau de la même manière. Il y a toujours cette petite interrogation qui
est importante parce que il y a l'attachement qu'on y porte qui est une première chose et la façon
dont tu vas travailler au niveau de ton cerveau, moi j'aime bien les jeux qui te fasse travailler
rapidement au niveau du cerveau et réagir, et d'autant plus parce qu'il y a l'esprit de compétition qui
est crée quand on est avec un ou plusieurs amis. Candy c'est pas un jeu de combat, c'est différent,
d'ailleurs j'y ai jamais joué mais je vois bien ce que c'est, c'est un jeu ou tu assemble des bonbons,
un nouveau tétris. C'est un jeu qui pourrait plaire à notre ancienne génération, et d'ailleurs tétris c'est
avec ça que j'ai commencé quand j'étais gamin...

On peut dire que ceux qui jouaient à tétris à l'époque étaient des geeks...

oui c'était des geeks, des geeks des temps anciens, des précurseurs des geeks de la nouvelle
génération. C'est grâce à tétris et au jeu de tennis de table, c'est grâce à ce genre de jeu que des
consoles comme la PS3 PS4, des consoles next gen ont pu voir le jour ; c'est donc des geeks
proprement dit mais de l'ancienne génération et on va pas dire... candy crush ça pourrait plaire mais
ça s'adresse à un publique différent parce que là en fait, c'est pour intégrer dans notre société à être,
pas addict, c'est pas une forme d'addiction, attention, ça reste un divertissement, pour moi ça reste et
ça restera un divertissement, ça ne m'a jamais obligé, quand je joue à un jeu ça ne m'a jamais obligé,
ou je n'ai pas une envie comme quelqu'un qui a besoin de sa dose de nicotine, de sa cigarette ou
d'aller fumer. La ce n'est pas mon cerveau qui me l'ordonne, là c'est juste parce que j'ai envie de me
divertir, si tu a envie avec un ami au lieu d'aller boire un coup, ou en buvant un coup d'ailleurs, de
dire aller tiens j'ai envie d'allumer la console, on allume et on fait une partie, ça n'a rien d'addictif,
après il y a des gens qui en font, comme beaucoup de chose et beaucoup d'activités, qui en font leur
vie, c'est leur vie, et c'est là qu'est tout le vice, certains jeux comme les MMORPG, des personnes
plus ou moins fragiles d'esprit se laisseront forcément tenté et c'est la qu'on peut croire à un
sentiment d'addiction mais c'est une illusion, parce qu'en fait la personne qui n'a pas envie de jouer
ne joue pas et si elle a d'autre chose à faire elle fait autre chose, moi personnellement, comme je fais
beaucoup de sport, alors que pourtant il y a plus de 50% qui passe dans les jeux vidéos, mais ça ne
m’empêche pas de faire mes activité quotidiennes, d'aller travailler parce que je travaille en poste 8
heures par jour sur 6 jours, donc je n'ai pas de obligatoire à consacrer aux jeux vidéos et pourtant je
joue à divers, un panel de jeux de rôle d'arcane et même MMORPG.

Du coup de ce que je comprend, les no life perdent un petit peu le réel dans l'imaginaire...

Bah ça peut être plus confortable pour certaines personnes fragiles d'esprit,
d'oublier la cruauté du monde réel ou tout est magique, féerique, rien que les premiers jeux comme
FF8 t'es dans la peau d'un étudiant donc tu vois tu t identifies plus à ce genre de personnes, dans il
sont assez malin on va dire les concepteur, ils mettent un personne assez taciturne, réservée, qui va
pas forcément s’ouvrir aux autres qui pourrait intéresser 90% de notre société surtout maintenant et
même avant, à l'époque quand tu es jeune, moi j'étais au collège et t’identifie à ce personnage
facilement, qui ne va pas trop s'ouvrir aux autres, qui va essayer de se faire des amis, tu vas
apprendre des choses qui bizarrement vont plus t’intéresser que les cours classiques, tu vas
apprendre à utiliser la magie de feu de foudre, invoquer des créatures extraordinaires comme un
bahamut, shiva et j'en passe, c'est tout de suite plus intéressant et surtout quand tu es jeune la ou
l'imagination est a son paroxysme, tu préfères être dans ce genre de jeu tu vois une personne tu peux
lui parler, jouer aux cartes avec elle, des combats ect. Dans ce jeu tu peux le faire et pourtant c'est
1998-1999 à cette époque la c'était du génie d'offrir à la personne qui joue d'oublier un peu,
provisoirement les problèmes du quotidien et de se concentrer dans un jeu qui va te détendre. Et
maintenant les jeux d'aujourd'hui, c'est du divertissement, de la détente, il vont mettre plein de
choses pour attirer et plaire, du coup pour les personnes les plus fragiles de notre société, elle vont
préférer jouer et du coup c'est comme le no life qui peut oublier de manger de se doucher, ça m'est
arrivé au début, mais en fait selon la volonté et le force d'esprit et aussi le quotidien, ça dépend du
vécu de chaque personne, on est tous différent à ce niveau la mais quand quelque chose nous plaît
on va tous rester dessus, et moi par exemple, qui suis quelqu'un qui a de la volonté et qui fait du
sport, je ne me cache pas d'avoir fait des nuit blanches, de jeux de salon et de mmorpg, et donc
forcement, on y passe des heures, parfois plus de 8 heures, en ayant grignoté, en oubliant un peu les
copains, comme j'ai de la volonté quand on m'appelait pour me demander tu fais quoi ce week end
j'arrivais un peu à décrocher et me dire aller je vais jouer a un autre jeu avec d'autres amis, aller en
voir d'autres. On va dire j'avais la catégorie d'amis geeks et la catégorie des fêtards et parfois les 2
sont sur les 2 terrains. Ce genre de jeu n'est pas une addiction c'est un divertissement, un choix, je
joue à ça parce que ça me plaît. C'est pas une obligation.

Tu dis que tu as des amis geeks et des non geeks, alors qu'est ce qui fait qu'une personne est geek ?

Pour moi une personne geek, c'est une personne qui a un panel de jeu plus ou moins varié, après ça
peut être quelques jeux mais si elle s'y concentre... après il y a le temps, au moins 50% du temps,
peut être même 40% ça serait suffisant, ça dépend du travail qu'elles font, et j'en connais même d'un
autre age, c'est ça qui confirme mon opinion et d'ailleurs j'étais impressionné parce que cette
personne devait avoir allez 40-50ans, elle connaît skyrim morowind warcraft, beaucoup de mmorpg
FF et pourtant c'est une personne d'une autre génération.
Elle partage les mêmes principes que moi, pour passer du temps, du divertissement, cette personne
là elle connaît vraiment, elle a un panel énorme et elle passait et passe encore beaucoup de temps
sur des jeux comme skyrim, des jeu pour PS3 et pc, sur pc elle modifie même les mode elle modifie
l'histoire crée de nouvelles quêtes, donc elle y passe vraiment beaucoup de temps, pour moi c'est un
geek. Parce qu'elle consacre beaucoup de temps elle connaît beaucoup de jeux. La preuve je parlais
avec elle de FF, elle connaissait parfaitement les protagonistes, connaît chaque fiche de personnage
et l'histoire et chaque phase.

Ça va beaucoup plus loin que le jeu là

Alors là c'est comme un livre, c'est ce que je disais, c'est une passion, passionné. Donc il y a même
3 critères, critère temps, passion.

Je vois dans ce que tu me dis une récurrence de la magie, l'héroic fantasy, mais qui est très divers de
warcraft à FF en passant par beaucoup d'autres, souvent il y a moyenâgeux et magique, héroic
fantasy ça s'appelle..

L'héroic fantasy oui mais je vais te parler d'une autre catégorie de jeux, la ça sera à la personne
d’apprécier ça, c'est la qu'on peut considérer une catégorie de nouveau geeks..

Pour être un vrai geek, ça a l'air d'être des jeux de ce niveau là ; de ce style là.

Ça peut être d'autres jeux, des jeux d'arcane, des RPG

C'est quand même quelque chose de magique, si on prend des jeux de gestion simcity, des jeux de
voiture, de sport.

La on change de catégorie. On reste dans la même catégorie..

ça colle encore alors ?

Et bah ça pourrait, mais ce qui fait la richesse d'un geek, c'est son panel, comme les RPG des
arcades ect. Il y a des jeux de voiture, de sport, de compétition, en fait les 2 sont liés. Ça fait
différentes choses même quelqu'un qui joue massivement, il y aura pas tous les critères d'un geek
d'aujourd'hui. Parce que un geek c'est ça c'est quelqu'un qui pourra faire partager sa culture,
qui a vu d'autres jeux. Il y a tout type de jeu dedans, des jeu rpg, d'arcane ect c'est ça qui fait qu'un
geek né.

On pourrait dire que quelqu'un qui jouerait massivement à disons world of warcraft serait plus un
geek que quelqu'un qui jouerait à la même dose aux sims fifa ou autre chose ?

Si il a les critères, passion, temps, si le temps par exemple, tous ces critères, si le temps forme un
certain pourcentage dans son temps personnel, mais si par exemple il n'a que le critère temps mais
que ça prend 90% de son temps, ça reste un geek . Un geek, pauvre en culture. Un drogué qui va
consommer de la cocaïne massivement mais qui ne consommera que cette drogue là restera un
drogué, un drogué qui va toucher à la cocaïne, à l'opium, à d'autres sortes de substances ça restera
un drogué quand même. Pourtant il aura un panel plus grand, il sera plus riche d'un certain point de
vue, bon c'est vu du mauvais coté mais l'exemple est la. Un geek qui aura un plus gros panel, il aura
une plus grosse culture de geek, ça sera un putain de geek, mais un geek qui ne jouera qu'a un seul
jeu ça restera un geek quand même, parce qu'il prendra un certaine partie de son temps, il prendra je
sais pas 80% de son temps pour moi c'est un geek parce que il sera concentrer un certain temps de
sa vie quand même.

Donc il n'y a pas de hiérarchie entre un jeu de rôle ...

Il n'y a pas de hiérarchie, il y a seulement un intérêt et une passion je dirais, ceux qui n'aiment pas
les jeux de rôle, j'en connais beaucoup, j'en connais un ami geek comme moi qui n'aime pas du tout
les FF et qui joue au mmorpg, mais comme moi ma culture geek elle est élargie, on peut quand
même faire un échange et peut être dans cette société, il peut y avoir des geeks qui ne s'apprécient
pas pour des raisons évidentes, ils ne jouent pas aux mêmes jeux mais ça reste quand même des
geeks. On peut les distinguer mais ça reste des geeks.

J'ai vu l'autre jour à la TV le champion du monde de fifa

Et bah c'est un geek quand même! mais c'est différent. Il n'y a pas de hiérarchie, attention celui qui
aime les FF ne sera pas vu mieux, il sera peut être moins apprécié mais il n'y a pas de jeux ...
Disons que selon l’intérêt que l'individu éprouve pour un jeu, il va forcément qualifier la personne
et la ça devient personnel parce que moi par exemple qui aime les FF, quelqu'un qui joue à fifa moi
ça ne m’intéresse pas, je trouve ça même limite ridicule, mais ça reste un geek.
Imaginons Quentin ...(une connaissance commune)

Il ne joue qu'a football manager, et bah ça reste un geek quand même.

Tous les jeux vidéos du moment qu'on a de la passion et beaucoup de temps. en fait la pluralité des
connaissances elle est moins important? Pour être geek c'est mieux d'avoir des connaissances variés
mais c'est pas nécessaire?

Non ce n'est pas nécessaire pour être geek, pour entrer dans la société geek.

Par contre le temps et la passion sont nécessaires, on ne peut pas être geek sans le temps et la
passion?

Bah en fait si t'as pas le temps de jouer à ton jeu, t'es pas un geek! ça tombe sous le sens. Parce que
sont considérés comme geeks ceux qui passent des heures énormes, massive devant un jeu et ça
peut être un seul jeu comme on disait. Donc il faut qu'il y ai le temps, la passion, ça varie, ça prend
une ampleur différente selon la personne, en revanche, t'es geek dés lors que tu passe + de5 heures
devant un jeu ça reste un geek. Que ça soit sous différentes formes, que ça soit un jeu sur pc
portable console tablette.

Donc quelqu'un qui fait 5 heures de candy crush dans sa journée ça reste un geek, même si tu
appelais ça néo geek tout à l'heure? Ou est la différence alors entre le geek et le nouveau geek?

Dans le panel de culture et de passion, tout pourra te sortir, parce que le nouveau geek va être ciblé
a son insu mais il ne le sait pas encore à un type de jeu. D’après toi candycrush ça s'adresse à quelle
sorte de public? des personnes qui travaillent dans des bureau qui sont souvent sur leur portable, la
génération de maintenant, celle ou pratiquement tout le monde a un Iphone, ou presque sauf les
personnes comme tes parents qui n'ont peut être pas d'Iphone, et bah c'est normal parce que ces
personnes ne sont pas ciblées. On cible les jeunes générations, c'est du commerce.

Donc c'est du jeu très large publique ou tout le monde..

Peut gagner et réussir facilement, tétris est un jeu qui est ouvert à tout le monde, candy crush c'est
pareil donc il sera ouvert à plus de monde
Donc pour toi la différence entre le geek et le nouveau geek c'est que le nouveau geek joue à des
jeux à très gros publique, un peu comme pour le cinéma, aller voir bienvenue chez les chtis c'est pas
être un pro du cinéma,

Chaque public à son jeu, chaque cible..

Et du coup, sur des jeux qui sont pas...

élaborés parce que candy crush est un jeu simple, c'est un jeu basique. plus ça sera simple, plus ça
sera basique, plus ça touchera de personnes.

Et moins les personnes seront geek parce qu'elle seront moins investit dans un jeu plus spécifique?
juste pour saisir la différence entre les geeks et les nouveaux geeks, ou est la frontière?

La frontière, c'est simple, c'est qu'il y a un contexte un thème, un histoire pour ce qui concerne les
geeks , là le jeu prend un autre intérêt. Pour les nouveaux geeks, pas besoin de ça! ça c'est de
l’encombrement, ça devient trop complexe, c'est quelque chose de simple.

Pour les nouveaux geeks c'est plutôt la simplicité?

Simplicité, efficacité, rapidité, facebook c'est exactement ça! c'est gratuit pour tous donc c'est le
moyen facile de diffuser des jeu simples qui s'adaptent pour tous et qui vont sur toutes les
plateformes, les pc tout le monde en à un quasiment. Même nos parents. C'est toujours par
commerce, c'est ciblé, les nouveaux geeks sont plus ciblés par ce genre de jeux, tandis que les
geeks, ceux la vont être intéressés par des jeux plus de salon et pas des jeux qui t'isoleraient plus sur
ton pc comme candycrush.

Tu te considère toi même comme un geek?

Ah moi je me considère comme un geek tout à fait.

Quelle opinion tu as de ça, tu penses qu'être geek c'est plutôt une bonne chose, une mauvaise chose
ou peut être que tu ne vois pas ça comme ça?
Pour moi ce n'est ni une bonne ni une mauvais chose, c'est une chose normale, surtout vu comment
la société évolue, elle ne pouvait évoluer que comme ça, et elle va évoluer dans quelque années et
d'ailleurs même aujourd'hui, 100% de notre monde est sûrement geek à sa manière. Sans compter
l'ancienne génération, parce que la on parle bien de la nouvelle génération, celle qui naît la mienne
la tienne celle qui va suivre. Celle ci est destinée parce qu'on naît à l'heure actuelle avec une souris
dans la main , un portable dans la main et tous ces appareil laisserons forcément circuler ce genre de
jeux, que ça soit candy crush saga, Football manager, d'autres jeux. Donc on est sur une tendance
geek, les néo geeks que j'ai qualifié. Moi je reste un geek qui est plus attaché à l'ancienne génération
parce que j'ai grandi avec d'autres types de jeux. Et comme il n'y avait pas encore les Iphones et tout
ça, les jeux on ne pouvait les faire passer qu'a travers les consoles et au fur et à mesure je me suis
adapté, console PC donc moi je suis bien un geek et ces geeks la sont d'un autre monde, d'une autre
génération.

As tu une œuvre préférée dans la culture geek?

Comme je disais FF parce que j'ai grandi avec je pense.

Quel genre décrirait le mieux l’œuvre, outre son appellation officielle?

.......Je dirais...... c'est magique, féerique, justement, c'est de la fantasy, c'est laisser libre court à son
imagine en fin de compte, tous ce que pense qui est imaginaire, impossible, finalement se réalise
dans se genre de jeu.

Donc dans cette culture des geeks il y a une grosse part de l'imaginaire? de l'évasion dans un monde
fantastique?

Un monde presque idéal parce qu'il n'existerait pas ici.

Donc du coup tu ne penses pas qu'il y ait autre chose dans la culture geek en dehors des jeux
vidéos? est-ce possible d'être geek sans high tech? disons geek sans écran

Tu penses geek sans avoir de jeux ni rien..

Peut on être geek d’autre chose qu'un écran? tu me parles principalement de jeux, est-ce qu'il y a
autre chose qui rentre dans la culture geek?
.... La preuve que oui parce qu'il y a le sport, le sport d'ailleurs c'est avec ça que les premiers jeux
ont commencé

On peut être geek du sport?

Oui parce que ça a été emprunté par les jeux vidéos, d'ailleurs, si tu es observateur la culture geek
est inspirée de l'imaginaire le plus totale des humains, ces activités quotidiennes donc les jeux de
sport c'est ça, un plagiat de certaines choses, les histoires les jeux de guerre, les jeu de combats.. Le
sport, le jeu de rôle comme castelvania, qui font appel à beaucoup d'imaginaire, castelvania
l'histoire du comte Dracula, inspiré entièrement de son histoire. Que de choses inspirés des l'histoire
humaine, donc on peut être geek sans écran, il suffit d'avoir beaucoup d'imagination, c'est fait pour
des gens qui apprécient autant ce qui se passe dans l'histoire de l'homme que des gens qui
aimeraient l'art ect

Donc on pourrait être geek de la musique?

Exactement

C'est clairement pas jeux vidéos, toi tu es plus geek jeux vidéos mais ..

Pas de jeux vidéo en soi, ce que j'aime c'est le contenu qui me passionne, par exemple candy crush
c'est un jeu simple et basique, j'aime bien les jeux complexes qui font travailler, avec un scénario,
donc on a une situation initiale, une périphérie et dénouement comme dans un livre.

En disant un geek de la musique ou de la peinture, on ne sort pas un petit peu de l'image du geek?

C'est plus passionné, geek c'est un mot qui a été emprunté. C'est une passion, une activité comme
une autre, c'est pour ça que je le parle pas d'addiction, c'est un divertissement, c'est pour ça que le
mot geek est un peu mal attribué, c'est au final vrai et faux d'être geek ou pas, les néo geeks ne sont
pas geeks et les geeks ne le sont pas non plus, ils sont juste passionnés, c'est juste que c'est un
milieu qui est juste resté longtemps obscure à certain type de personnes dans notre société, parce
qu'il y a toujours plusieurs groupes. Et comme ça a été occulté si longtemps, ça a crée pas des clans,
mais des catégories de personnes qui vont qualifier les personnes "ah toi t'es un geek parce que tu
fais ça, tu joues à ça" alors que comme tu me disais tout de suite,
c'est clair que la personne qui va se passionner à fond pour la musique, ou moi pour mon sport,
parce que je fais beaucoup de sport et c'est l'une de mes passions principales et bien on pourrait dire
que je suis un geek du sport.

Je pense qu'on sort un peu de cette culture geek, tu me parlais d'une culture geek, il y a quelque
chose que tu n'as pas du tout abordé tu vas me donner ton point de vue, on imagine souvent le geek
en fan de starwars, du seigneur des anneaux, les mangas, les comics tu ne penses pas que ça fasse
parti de l'univers geek?

Pas forcément, dans ce cas, il y a toujours, plusieurs catégories de geeks, j'aime bien les marvel,
j'adorais les marvels mais c'est pas quelque chose que j'apprécie, star wars j'en étais un grand fan, en
jeu vidéo c'est pas ce qui m'a le plus passionné, j'adorais les films et Georges Lucas après..

Donc pour toi ça ne fait pas parti de la panoplie du geek?

ça peut faire partie puisqu’il existe les jeux, les jeux existent, comme je dis toujours, l'univers des
jeux vidéo a emprunter tout ce qui appartient à l'univers réel. Donc on peut presque considérer que
ce qui appartient à la culture geek c'est presque tout ce que l'homme à fait, donc pour moi
évidemment ça peut faire partie puisque les jeux existent.

Parce que les jeux existent?

C'est pas parce que la personne est passionnée de star wars ou de marvel qu'elle est forcément geek,
c'est pas vrai on dit plutôt passionné de bande dessinés, et les mangas c'est pareil, on appelle ça un
otaku d'ailleurs, c'est quelqu'un qui est fan de japanimation.

Il y a beaucoup de choses ..

Qui rentrent en corrélation.

Le geek, le nerd, l'otaku, toutes ces personnes la sont passionnées par quelque chose

On leur a inventé un titre.


Il y a bien un culture, par exemple à Caen, il y a un magasin qui s'appelle le bazar du bizarre et qui
vend, des goodies, des figurines comme tu as là ( dans le salon, 2 figurines de 30 cm de personnage
d'héroic fantasy) et dans les styles on a des star wars, des seigneur des anneaux, ils vendent des
comics, ils vendent des mangas.

Geek dedans, au fil du temps, le bande dessinés, les mangas tous ça c'était des biens , des passions
séparés, et la oui maintenant oui on a attribué aux geeks des passions séparés, enfin d'autres
passions les manga, les marvel, ou tout ces t shirts les t shirt de toutes ces choses la de ces passions,
de ces personnages imaginaire, ou réels, on les tous englobés

La le point commun ça serait que c'est essentiellement basé sur l'imaginaire. Le point commun
serait plus la passion que le temps, quand on est fan du seigneur des anneaux, on peut aller jusqu’à
apprendre l'elfique qui est une langue totalement inventée...

C'est l'imagination, c'est la passion je ne vais pas la considéré comme un geek, c'est juste un
passionné de Tolkien, du seigneur des anneaux, regarde dans skyrim, il y a la langue draconique par
exemple et la personne qui l'appendrait ne serait pas un geek, juste un fan de cet univers. J'ai un ami
de la boxe qui n'aime pas forcément dans les jeux vidéo mais qui aime en livre parce que ça existe
en livre, c'est le même univers.

Pour toi dans ces œuvres la il n'y a pas une œuvre qui serait plus attaché à l'univers, à la culture
geek?

ça peut rentrer en corrélation avec d'autres univers tu vois final fantasy est un monde imaginaire ou
on a toujours forcément ce coté moyen age et magie, donc le seigneur des anneaux. Tous ce qui est
jeu de rôle pour toi c'est rattaché.
Il y a le coté moyen age et il y a le coté imaginaire qui fait que c'est intéresse, sinon tu sais que si il
n'y a pas d'imaginaire, le geek moyen il ne sera pas là. Il y ale coté moyen mais il y a aussi la magie
et la féerie, dragons tout ça, donc ça dépend des individus, il y en a qui vont plus être intéressés par
le monde de Tolkien, les elfes, les démons, les morts, vivant, et bah tout ça ça va attirer un certain
type de personnes. A l'inverse projeté dans le future, ça a toujours fasciné l'être humain, c'est
normal, donc d'autres vont être intéressés par des laser, du plasma, des choses qu'on a pas encore
forcément, le les automatisme, la voie lactée, la galaxie, ça a toujours fasciné l'homme depuis la
nuit des temps. En fait c'est un équilibre, l'un ou l'autre fait tendre à l'univers geek, pour attirer et
commencer par ça.
Pour toi, il y a par exemple game of thrones, qui est dans le lignée des Tolkien et de l'univers
warcraft, médiéval, magique, avec des créatures mystiques,

Les geeks en général aime bien ce genre de série parce qu'il y a la magie, l'imaginaire.

alors tu ne penses pas que cet univers peut différencier les geeks et les nouveaux geeks, qui eux
aiment moins des histoires de ce type.

Faut voir, il y a l’équilibre, en fait , ce qu'on vient de nommer ce sont les 2 branches principales,, si
je devais dessiner un arbre, c'est deux branches là, le seigneur des anneaux, star wars, entre les 2 il y
a des choses un peu moins ou plus évolué, c'est les 2 grandes branches, et dedans il y a d'autres
passion, ce sont bien celle la qui vont intéresse les vrais geeks et d'autres geeks. c'est l'entre 2 les
mangas, les marvels, mais à l'inverse ceux qui aime les mangas aiment pas forcément les marvels,
moi j'adore les manga j'aime plus trop les marvels, avant oui, j'ai aimé ça quand j’étais très jeu.

Peut être que ça fait partie de ton bagage pour être le geek que tu es maintenant, avec l'imaginaire.

Les X men les mutants, on s'identifie à eux, quand on est gamin ont s'identifie à eux,maintenant
c'est naruto, on est quand même un pays qui s'est fait aussi bien américanisé, et maintenant,
japoniser, donc maintenant.

Tu veux dire que ces éléments de la culture geek vient de l'étranger,?

Je veux dire c'est plus de l’extérieur, principalement japonais, et américain aussi, mais japonais,
parce que c'est eux qui ont introduit beaucoup d’imaginaire des jeux vidéos.

Donc on a le comics, le manga le star wars..

Le coté américain tu vois George Lucas, le coté japonais, tite kubo pour bleach par exemple et ces 2
coté, c'est eux qui on fait évoluer, progresser le jeu vidéo, puisque c'est une culture adapté avec les
jeux vidéo, et du coup ça va intéresser les geeks et tout. Et même les passionné qui peuvent grâce à
cette univers devenir geek. L'imaginaire, qui ce soit futurisme, magie, moyen age, il y a tous les
ingrédients du geek la dedans.
Quel opinion tu as sur les geeks est-ce que tu penses que c'est bien pour eux, et des non geeks, tu
penses que c'est des gens sans passion?

non, ils doivent avoir leurs passions, j'ai mes passions, je respecte les passions des autres, pour moi
que ça soit du geek, du sport, ça reste des passions, je ne dénigre personne. Mais quelqu'un qui n'a
pas de passion je pense que sa vie doit être vide. Pour moi quelqu'un que sa passion c'est faire du
vélo je respecte. Pour moi le jeux vidéo c'est des moments de convivialité avec mes amis, si lui
trouve des moments comme ça c'est bien.

Tu connais la série, big bang théory? Pour moi c'est le stéréotype du geek. Et ça a évolué car avant
le stéréotype du geek c'était le cerveau a coté du rugbyman.

Elle a évoluer, c'est une différente époque, c'est la société de nos parents, à la limite je dirais à la
mienne. Il y a des grand titre comme FF qui ont touché un plus large publique. Ce genre de série,
c'est pas vrai c'est plus vrai maintenant. Maintenant, tout le monde est potentiellement geek.

Eux leurs principales caractéristique sont, boutique de comics, jeux vidéo, peu intégrés, voit des star
wars star trek, seigneur des anneaux.

La tu me sors le geek parfait.

On change donc actuellement du geek des années 70 qui faisait du codage, qui était le seul à savoir
se servir de l'informatique.

Maintenant il y a des geeks chaudronniers, la culture a touché plus de personnes dans le monde
entier, en fait à l'époque les jeux étaient moins ciblés.

C'est par la consommation qu'on est tous des geeks ?

Aujourd'hui oui ! Par contre la génération d'avant est très sélect' sur les jeux, tu verras parmi mes
jeux il n'y a que des gros titres, de chaque catégorie de beat'em all, arcade ect.. Il n'y a que des titres
bien précis alors que le geek d'aujourd'hui n'aura pas un titre bien précis, il jouera parce qu'il veut
essayer et c'est tout, c'est totalement différent. Là ça cible tellement de personnes. Maintenant c'est
un moyen de faire consommer les gens en plus, on est dans une société de consommation.
Mais le geek a toujours, était en soit consommateur, le geek a toujours par exemple acheté les
figurines, il faut un budget pour acheter une console par exemple, c'est une culture qui est très
marchande.

A l'époque non, je n'étais pas riche, ma mère devait s'occuper de 3 enfants et je vendais mes jeux
pour en acheter d'autres. ça s'adressait pas forcément aux plus riches.
On ne peut pas être geek et ne rien posséder .
ça dépend, si tu peux acheter un jeu déjà tu peux être un geek.

Tu peux me parler d'un geek type ? Je suis bien d'accord que le mot geek est une généralité, qu'il n'y
a pas une seule façon d'être geek.

Disons que là, le geek que tu t'imagines, tu viens chez lui il a 3 consoles dans son salon et tout ça. Il
aura forcément une console ou/et un pc. Mais actuellement presque tout le monde a un pc donc tu
peux ne pas être geek et avoir un pc, par contre tu trouveras sur son pc warcraft, d'autres jeux.

Donc dans l'aspect de consommation, multiplier les consoles les jeux, les pc.

Rien qu'au Japon, c'est une image de marque d'avoir une console, c'est même presque une
obligation, les japonais sont comme ça.

Quand je vois les magasins spécialisés comme le bazar du bizarre, ou que je vois ton Deuil-givre
(une épée réplique de world of warcraft), tu n'as pas peur de mettre une somme conséquente
d'argent. C'est consommatoire, comme le cosplay par exemple.

Exactement, c'est normal, c'est aussi pour ça que le panel du geek est aussi grand. A l'inverse le
vendeur aussi a beaucoup de choses à proposer, c'est très diversifié. Tu parlais le marvel, tout à
l'heure, tout ça ça offre un moyen d'introduire dans une passion, tout plein d'offres. Comme tu
parlais de Deuillgivre, qui vit à travers wow le MMORPG on peut mettre des accessoires, une épée
légendaire, pour Séphiroth on aurait pu mettre sa masamune, virgil sont yamato, la materia noire, la
magie qui sert un invoquer diverses créatures dans FF7, voilà ça offre plein de choses niveaux
commerce. La consommation va augmenter, en plus on a réussit a crée le cosplay, toutes ces choses
la vont faire que le geek aura énormément de choses à dépenser.

Comment tu situes le cosplayeur par rapport au geek ?


Et bah c'est différent la parce que c'est un autre passionné. J'ai fait du cosplay j'en ai fait que 1 et
c'était pour rigoler parce que j'aimais bien certains personnages mais le cosplayeur passionné va
fabriquer ses vêtements lui même et ne va pas la acheter sur les stands, ça peut être un geek comme
pas un geek. Ça peut être un passionné de couture par exemple, et j'en connais une qui est très très
douée d'ailleurs, et qui fait ses costumes elle même, c'est des costumes warhammer.

Du coup voilà, tu m'y amènes warhammer, magic.

Ça peut concerner les geeks parce que ça reste imaginaire.

Pas spécifiquement, warhammer, donjon et dragon et monopoly, c'est des jeux de plateau mais .

On est pas du tout sur le même genre. Parce que le monopoly c'est un jeu qui peut cibler les plus
jeunes comme les plus vieux, toutes les personnes en fait, parce que c'est pas un jeu ou tu as besoin
de réfléchir énormément parce que il faut juste savoir compter. Un jeu comme magic il y a des
règles, il faut apprendre ça prend plus de temps, toi même tu l'as appris tu as bien vu que ça prend
pas le même temps d'apprendre à jouer aux magics qu'au monopoly. Dans le monopoly il n'y a rien
a imaginer, tu vas sur une case, tout est expliqué. Aux magics, rien que le nom, on sait a quoi en va
avoir a faire, c'est des pouvoirs magiques, des créatures, des choses.

C'est un aspect de la culture geek que tu n'as pas du tout abordé, pour toi ça reste très ciblé jeux
vidéos, avec certains critère mais le temps la passion ect.. Mais tu te penches moins sur le reste

Parce que le geek ne joue pas forcément aux magics, le geek ce qu'il aime c'est l'imaginaire et
l’irréel, donc forcément, il va être intéresser par ce genre de choses, parce que ça reste un jeu où tu
t'imagines des choses, ou il y a de la magie, des choses que tu ne peux pas faire en vrai en fait. Et ça
forcément ça va l’intéresser le geek. Oui un jeu comme magic j'y ai joué assez longtemps d'ailleurs,
et j'ai encore des amis qui y jouent et qui sont geeks également, mais il ne faut pas forcément
commencer par des jeux vidéos pour jouer aux magics et inversement. Moi j'ai joué aux jeux
vidéos, après j'ai joué aux magics parce que j'ai trouvé les règles intéressantes, proches de ce que je
connaissais par exemple dans FF donc la forcément ça a gros intérêt.

Je pense que tous ces thèmes sont proches de la culture geek, tu vois par exemple, si je t'interroge
c'est parce que tu es un geek jeux vidéos, mais aussi magics et ce genre de choses. tu es plus geeks
que certains par ces aspects là.
Par rapports aux geeks de maintenant?

Pas forcément de maintenant.

Parce que j'ai un plus gros panel oui, j'ai une plus grosse culture de geek, et dans cette culture, pas
seulement des jeux vidéos, mais au niveau de tout ce que j'ai comme jeux, parce qu'il faut dire que
ça ne reste que des activités au final, des jeux comme les jeux de société, les magics, les jeux
vidéos, tout ça fait partit du geek, ça fait partie de lui, c'est son panel au geek. Après, quelqu'un qui
comme Maxime (un ami commun geek principalement aux MMORPG, séries) qui est un geek
quand même, c'est pas parce qu'il joue a moins de choses qu'il reste non geek, en revanche peut être
que je joue à plus de choses.

Nous considérons par exemple, que le manga, le comics, le jeu de rôle, l'héroic fantasy dans son
ensemble, et d'autres, font parti du panel du geek même s'il est possible d'être geek sans posséder
tout le panel.

Tu vois peut être que dans quelques années, ça ne s’appellera plus geek, puisque que tout ce panel
qui constitue le geek, qu'on appelle comme ça aujourd'hui : geek. N'est pas forcément lié aux jeux
vidéos, mais il y a toujours cet univers de magie, mais on appellera peut être ça autrement, parce
que ça inclura de plus en plus de personnes déjà, et ensuite ça n'inclura plus forcément les jeux
vidéos ça deviendra peut être même vague, un peu trop vague et ça commence maintenant.

J'ai aussi un dernier point à aborder, le langage et l'habillement, tu as quelque chose à me dire à ce
sujet?

Le langage, c'est simple, il y a des caractéristiques comme d'ailleurs pour n'importe quel jeune
rappeur dans la rue “ouais zziva moi bien ou bien”, ça ça peut être le langage des racailles, et bah le
langage geek c'est “waa t'as delete, t'as wipe sur tel boss”, c'est le langage geek qui utilise des
termes anglais et des termes abrégés, “au cac : au corps à corps” pour les jeux de rôle, il y a des
terme. Mais pas un jargon en soit, il y a juste des abréviations et des mots en anglais, parce que tout
ce qui est geek c'est lié à l'américanisation. Et à l'inverse, il y en a pour les otakus, les fans de
mangas, la japanimation donc ça peut être ça aussi. Pour l'habillement, c'est très variable, avant on
pouvait qualifier le jeune geek en petite chemisette rentrée dans le pantalon, petites lunettes,
cheveux bien coiffés, ou à l'inverse touffu à l'arrache. Le geek peut ne pas donner d'importance à
son apparence.
Un tee shirt de manga comme One Piece, ça définit comme un geek?

Pas forcement, pas forcement, surtout ces t shirts là. En revanche le t shirt avec le jeu qui est sorti
de One Piece, la tu peux être qualifier directement de geek. En fait tu serais qualifié de fan de One
Piece et de geek à la fois.

Donc quelqu'un qui porterait le t shirt de metal gear solid, serait directement considéré comme un
geek?

Ah oui directement, parce qu'il y a le jeux vidéo, parce que on est bien d'accord que le terme geek
est attribué à ceux qui aiment les jeux vidéos.

Ça dépend des gens disons, par exemple, Pauline se considère comme une geek alors qu'elle ne joue
pas beaucoup aux jeux vidéos, elle est plutôt geek des mangas, geek des séries, elle a lu les
seigneurs des anneaux, avec un faible intérêt et investissement dans les jeux vidéos, mais elle se
considère comme geek quand même, plus par sa culture geek que son utilisation.

On est pas obligé de jouer à des jeux vidéos tant qu'on connaît, d'ailleurs les jeux sont comme des
livres, il existe d'ailleurs les livres FF7. Si elle connaît en détaille l'histoire, c'est presque comme si
elle avait joué aux jeux vidéos, mais c'est pas exactement pareil. Elle peut tout à fait être geek parce
qu'elle aime bien l'univers, les personnages.

Il y a pas mal de gens qui se considère comme geek et qui ne jouent pas beaucoup aux jeux vidéos,
mais qui font d'autres choses, qu'on pourrait remettre par exemple comme des otaku, mais les deux
cultures sont très liées

Les japonais aiment bien les jeux vidéos.

Comme c'est une passion c'est peut être aussi être geek parce que c'est passer 8h à regarder des
séries, donc devant un écran.

D'une certaine manière, on peut lier les 2 de cette façon là, parce que comme je le dis toujours, les
jeux vidéos, comme FF c'est comme lire un livre ou regarder une série, donc ça revient à ce que tu
viens de dire, quelqu'un qui est DVDvore et qui va regarder plein de séries peut être considéré
comme un geek parce qu'il y passe beaucoup de temps et il fait un peu la même chose,
il n'y a pas trop de différence entre les 2. Après ça dépend du panel, si il y a le geek qui a tout son
panel , il y a différentes choses dans l’éventail du geek. On peut qualifier de geek quelqu'un qui
passe des heures a regarder des séries.

Entretien n°7 -David Peyron

Antoine: Très bien, bon ça devrais aller je pense, ça devrais fonctionner. Euh, donc du coup on vas
pouvoir commencer parfait. Donc, est-ce que vous pouvez vous présentez en quelques mots, s'il
vous plaît.

David Peyron: Oui, pas de soucis. Alors je suis docteur en science de l'information et de la
communication. J'ai soutenu ma thèse il y a un peu plus d'un an maintenant, entretemps j'ai sorti une
version courte, director's cut on va dire, en bouquin aux éditions Fyp. Là, je suis enseignant à
Nanterre maintenant, la thèse je l'ai fait à Lyon trois en info-com, avant j'ai fait un master en
sociologie de la culture, et j'ai travaillé sur les ans de série télé et sur la culture geek après.

A: D'accord, très bien. Donc, pour commence, on va commencer par ça: pour vous quels sont les
critères que vous donneriez à la culture geek, est-ce qu'il y a des critères pour y appartenir.

Dorian: Comment est-ce que vous détermineriez les contours en fait, s'il y en avait.

DP: Oui, alors, c'est toujours le problème de tout ce genre de sous culture, sous culture au sens
américain, pas inférieur pas bien, les frontières sont toujours floues. C'est même le principe, et c'est
tant mieux, parce que si on commence à définir les choses qui viennent des cultures populaires, qui
viennent des gens qui sont regroupés entre eux pour discuter, qu'on commence à dire toi tu es
membre du club, toi tu est pas membre du club, y'a pas d'inscription, donc ça va, c'est assez
tranquille de ce point de vue là. Don, les contours sont plutôt historiques, c'est à dire que, il y a une
première génération de geek, qui date des années soixante-dix, aux états-unis, où disons, sur les
campus californiens, se sont rencontrés des gens qui font des jeux de rôles, d'autres qui lisaient des
comics, d'autres qui lisaient de la science-fiction, d'autres qui ont inventés l'informatique et les jeux-
vidéos. Je dis d'autres, mais c'est souvent les mêmes d'ailleurs. Et c'est une génération comme ça qui
à un peu inventé, enfin, qui a renouvelé toutes ces choses là, et qui s'est approprié le terme geek
ensuite, et c'est plutôt générationnel la définition du terme Geek. Après voilà, j'essaie pas d'exclure
ou d'inclure des gens, si y'en a qui ne veulent pas se revendiquer, même si d'après certains critères,
ils pourraient rentrer dedans, parce qu'ils pratiquent certaines activités considérées comme geek, et
cetera. Je comprend les gens qui ont pas besoin de ça pour se sentir exister, parce que c'est aussi, les
gens qui se revendiquent de la culture geek, ils ont quelque-chose à exprimer dans leur identité, ils
ont besoin de ça quelque par pour dire qui ils sont, et d'autre qu'en on pas besoin. Ils y a pleins de
gens quand je les aient interviewés qui m'ont dit, bah moi, je me reconnais dans tout ce que tu me
dis du mot geek, mais ça me parle pas, je suis trop âgé, donc le mot geek je l'ai toujours connu
péjoratif et j'ai pas envi de m'y associer et cetera, pleins de raisons qui font qu'on peut dire "je suis
pas dire" alors que quand même, d'un point de vue extérieur on peut se dire "ah ouais, quand même,
il rentre dans beaucoup de critères" donc c'est compliqué, moi je me suis surtout concentré sur les
questions de la revendication. Pour moi être geek, c'est se revendiquer, se dire geek, déjà, comme
dans tout mouvement culturel de ce genre là. On peut avoir des pratiques geeks, sans se dire geek,
donc après faut différencier les deux, mais déjà si on se revendique pas, je vais avoir du mal moi en
tant qu'observateur à faire rentrer des gens dans des cases "alors si, tu en est un, je te le dis, je
t'intronise dans le club" donc ça j'évite. Mais malgré tout, depuis quelques années, les gens qui
pratiquent des loisirs entre guillemets geeks, comme les jeux-vidéos, l'informatique, ils vont au
moins connaître le mot, et se sentir un peu proche du mot quand même, de sa définition.

A: D'accord. Tu veux y aller Dorian, ou c'est moi qui enchaîne?

D: Bah, comme tu préfère. Tu te sens de ... ?

A: Allez vas-y. Est-ce que vous, vous-vous considérez comme un geek, personnellement?

DP: Oui oui, bah moi j'ai un parcours, assez proche finalement de beaucoup de gens que j'ai
interviewé. C'est à dire que, si je regarde mon parcours depuis maintenant, avec dans le rétroviseur,
j'étais un geek depuis toujours, mais euh, depuis tout petit j'lisais de la science-fiction, je jouais aux
cartes magic, et euh, je jouais aux jeux-vidéos, et j'aimais bien les nouvelles technologies, et
notamment la science et cetera, après, justement, j'ai fait un tournant, donc dans, en même temps
que j'ai commencé à travaillé là dessus, j'avais le côté chercheur et le côté geek en même temps, en
travaillant là dessus j'ai découvert que je répondais pas mal à certaines définitions que je trouvais en
ligne, notamment sur des forums internet, que j'étudiais à l'époque. Je me disais, tiens, ça ça me
parle, alors que moi le geek, prrt, me parlais pas tellement avant. Pour moi c'était un mot lié à des
gens bizarre, lié à l'informatique, à des matheux voilà, donc des gens que je connaissais finalement,
j'en connaissais des comme ça, mais moi j'étais un littéraire pur, alors ça me parlais pas vraiment, et
du coup je me suis reconnu assez tard là dedans, c'est uniquement via les définitions en ligne que je
me suis dis "tiens, j'en suis un", et avec tout mon parcours du coup,
c'est reconstruit, et en fait bah, depuis tout petit je rentre dans la définition de geek, j'aime le
seigneur des anneaux, star-wars, et cetera, j'dis, ah okay, j'en suis un. Donc j'ai, j'me reconnais là
dedans, et comme beaucoup de gens je me suis reconnu assez tard là-dedans, et finalement,
maintenant, je le revendique sans problèmes. Après personne n'est geek, entièrement dans tous les
loisirs geeks, parce que c'est impossible, donc j'ai mes préférences comme tout le monde.

A: De ce que vous me dites en fait, enfin, on a l'impression, c'est assez de notoriété publique, que
les geeks sont passés d'un côté un peu outsiders, à un côté mainstream maintenant. C'était quelque-
chose de très péjoratif il y a quelques années, et maintenant c'est quelque chose où beaucoup de
gens se revendiquent en étant geeks, et même s'ils ne correspondent pas vraiment à l'image qu'on
pourrais se faire des geeks purs et durs on va dire.

DP: Oui oui oui, y'a plusieurs questions dans votre remarque en même temps, la première c'est que
oui, y'a eu une mode geek, qui fait mais, euh, ça encore une fois on peu faire des comparaisons,
toutes les grands sous-cultures, ou sub-cultures, issues de la culture populaire ou culture jeune ont
connu ce genre de moment, c'est à dire à la fin des année 80 c'était la mode de mettre des jeans
troués avec des épingles à nourrice, parce que la culture punk avait créé ça dans les années 70, et
que après les lycéens se le sont approprié, et les étudiants, et n'importe qui mettais un jean déchiré,
ça voulais pas dire que c'était un punk rebelle et cetera. Donc ça, c'est le principe de toute culture,
c'est un peu triste pour les premiers, qui se sentent un peu dépossédés de leur identité, mais qui
trouvent toujours un moyen de la récupérer, en se radicalisant, en allant plus loin dans l'expertise, ou
alors en disant, moi je suis un vrai, j'y suis depuis les premiers temps, j'ai connu les temps ou c'était
difficile, ou moi j'suis un vrai parce que je vais plus loin. Toi t'es pas un geek parce que tu achète
trois I-phone, moi je suis un geek parce que je bidouille mon ordinateur, et que je connais les
entrailles de la machine, bref, y'a toujours des moyens de se différencier, de toute façon ce genre de
culture ça sert à se différencier, autant à la fois du grand public, et aussi à l'intérieur de la
communauté des autres personnes. Donc oui, y'a un mouvement que moi j'ai vu arrivé, en fait, j'ai
commencé ma thèse en 2007, c'est à dire la même année que c'est créé la chaîne télé Nolife, qui
étais vraiment la chaîne qui a vraiment fait beaucoup pour démocratiser. Et puis, où, est sorti un
documentaire sur Canal +, en même temps que je commençais mon travail, qui s'appelait Suck my
Geek, qui a aussi beaucoup fait pour la visibilité, et qui après à entraîné pleins de choses. J'ai eu des
invitations dans les médias, ça à fait plaisir à ma mère, mais voilà, y'a eu toute une mode autour de
ça, après ça va retomber, parce que y'a toujours des cycles dans la mode, et donc c'est un autre qui
va monter, un nouveau style qui va monter, après oui clairement, y'a une génération de gens qui se
revendiquent plus facilement geeks, sans forcément entrer dans les critères,
mais ça c'est à la fois triste quand on se sent geek, et à la fois c'est tellement classique, oui, ça se fait
toujours en plusieurs étapes, y'a toujours les pionniers, puis ceux qui se suivent mais qui se sentent
encore un peu euh, voilà, c'est la communauté qui s'élargit, puis après quand le grand public adopte
leur style, bah, ça va être quelqu'un qui porte une ceinture avec une manette Super Ninetendo à la
place de la boucle, et qui va dire " je suis trop un geek" alors qu'il n'a jamais joué à un jeu vidéo. J'ai
toujours des remarques comme ça avec des gens qui se revendiquent de la culture geek "ah, bah ça
c'est pas un vrai" clairement, c'est pas un pionnier, c'est pas quelqu'un qui a adopté les loisirs geeks,
mais quelqu'un qui a adopté le style geek, toute sous-culture a un style, et justement les punks c'était
les jeans déchirés, les hippies s'était les vêtements amples à fleurs et cetera, les geeks y'a pas
seulement un style vestimentaire, mais une manière d'être, de parler, une culture des loisirs, et
certains vont toujours adopter des petits bouts de ça, les parties visibles de l’iceberg, donc il vont
adopter la partie des icônes geek, donc on va voir des T-Shirt chez Celio avec des Super Héros ou
des personnages de Star Wars dessus, c'est le lot de toute sous-culture, donc après c'est un peu triste
pour les premiers mais bon, c'est comme ça que ça marche.

D: Donc clairement, pour vous, il y a une sous culture Geek. Elle existe, c'est pas juste un terme
employé comme ça pour décrire des sous éléments de la culture ... générale.

DP: Clairement, on va dire, il y a culture à partir du moment ou il y a sentiment d'appartenance.


C'est à dire qu'il y a culture, parce qu'il y a des gens qui se sentent appartenir à une communauté, à
un groupe geek, d'autant plus, qu'ils se sentent appartenir à un groupe parfois en ne pratiquant pas
tous les médias, tous les supports, tous les loisirs de cette culture là, c'est à dire que j'ai eu pleins
d'entretien avec des gens qui m'ont dis "alors moi j'ai jamais fais de jeux de rôle de ma vie, mais je
sais que, comme je suis un geek, et quelqu'un qui fait des jeux de rôle est sûrement un geek, on aura
sûrement des trucs à se dire". Donc y'a un sentiment de communauté, de proximité culturelle, qui là
est intéressante, parce que, on va se sentir proche de quelqu'un qui ne pratique pas du tout les
mêmes choses que nous, ou des gens qui m'ont dit "bah moi j'ai jamais lu de manga" ou "j'ai jamais
lu de comics" mais en tant que fan de littérature de science-fiction, de jeux-vidéos, je sais qu'on a à
peu près le même bouillon de culture générale, avec des œuvres fondatrices qui vont faire un peu la
traversée de tous ces loisirs là, donc par exemple, star wars, le seigneur des anneaux, et cetera. Donc
du coup, du point de vue culturel y'a vraiment quelque-chose qui se passe, et en plus, avec des gens
qu'on connaît pas forcément, et avec des loisirs pas forcément, enfin, là c'est vraiment la définition
du mot culture, c'est à dire qu'on a un sentiment diffus de proximité avec des gens, on sait pas trop
forcément pourquoi, on met pas forcément de mot dessus, justement le mot geek, s'il est important,
s'il a eu une telle mode ces dernières années, c'est parce qu'il a justement mis un mot là dessus,
un sentiment qui était bien ressentit, bien existant, mais qui n'était pas vraiment défini par les gens.
Donc oui, il y a culture dans le sens ou les gens s'en revendiquent. Après y'a des références
culturelles qui traversent toute la culture Geek. On peu faire des comparaisons encore une fois, je
compare souvent ça avec la musique, parce que, y'a des études qui ont été faites dessus, si on
interroge par exemple des fans de musique Rock ou Métal, ou comme on veut, ils vont toujours
dire, moi, mon groupe préféré, c'est un petit groupe underground que personne connaît, et cetera,
bon, c'est toujours le principe de la musique, on veut connaître un truc avant que tout le monde s'y
intéresse, après ça devient commercial donc c'est nul, et donc là, y'a des gens qui vont dire, moi
j'aime tel groupe que personne connaît, qu'est underground, mais je vais reconnaître que tel groupe
très connu, pour les fans de rock les beatles par exemple, sont le groupe fondateur de la musique
moderne, donc voilà. Comme ça ils pourront discuter avec d'autres gens qui eux aussi aiment leur
petit groupe underground que personne d'autre connaît, mais ils vont reconnaître tous, qu'il y a des
choses à peu près, que tout le monde reconnaît comme fondatrices, et ça permettra de créer des
discussions, de la sociabilité. Parce que si tout le monde aime que son petit truc underground que
personne connaît, bah au bout d'un moment on peu pas trop parler. Donc là, il y a des besoins de
créer des proximité, et ça passe par des objets culturels, et par des œuvres fondatrices, et par la
culture Geek ça va passer par des références, toutes les œuvres geeks contiennent un tas de
références à d'autres œuvres geeks, et c'est à longueur de temps que le réalisateur, le scénariste de
tel film, tel série télé, va mettre un petit clin d’œil pour les geeks, et que le geek va être "tiens, j'ai
compris cette référence, je suis un geek, parce que tout le monde ne l'a pas comprise" donc y'a un
sentiment de groupe qui est vraiment discret.

A: Selon vous quel est le lien entre toutes ses œuvres fondatrices? J'ai fait des entretiens cette
semaine, et les gens ne semblent pas du tout d'accord sur ce qu'elles sont. Selon vous qu'est-ce qui
rapprocherais une œuvre comme star-wars, du seigneur des anneaux, de la culture manga, du
comics ...

DP: Y'a plusieurs choses. Déjà je l'ai dit, la partie historique, qui est fondamentale, il faut remonter
aux années 1970 aux États-Unis, donc tout ça c'est créé, c'est à dire qu'il faut pas oublier que les
comics étaient totalement passés de modes à la fin des années 50 – 60, et ils sont revenus à la mode
quand Stan Lee a inventé tous les Supers Héros [COUPURE DE LA CONNEXION]
Oui?

A: Oui, bah, y'a eu un petit soucis technique je sais pas ce qui c'est passé. Ou est-ce qu'on en était?
DP: Oui alors, on en était aux œuvres fondatrices. Je disais, il y a un lien historique, les années 70
ont tout déterminé, et j'en était a Tolkien, justement, le seigneur des anneaux, on oublie que c'est un
truc Anglais, et on voit pas le rapport avec les États-Unis des années 70, qui est le berceau de la
culture Geek, mais y'en a pourtant un, c'est à dire que le bouquin est sorti en 53 en Angleterre, et il
a été publié que très tardivement aux États-Unis, alors il circulait en version pirates, photocopiés par
des gens qui avaient ramené le truc d'Angleterre, parce que quand même y'a une proximité, mais n'a
été publié qu'en 66 aux États-Unis, justement sous la pression des étudiants des campus américains
qui sentaient que ça allais leur plaire, donc il y a vraiment un bouillonnement culturel à partir de ce
moment là, dans lequel on retrouve toutes ces œuvres fondatrices, donc déjà , y'a une époque.
Ensuite, y'a forcément une, ensuite le jeu de rôle est né en 74 dans le même contexte et cetera, on
peut ajouter, l'informatique moderne, le jeu vidéo est né au début des années 70, tout commence là,
et dans les mêmes lieux, avec les mêmes gens, et ensuite, c'est œuvres, ce qui me reviens souvent
dans les entretiens c'est quand même l'idée que ce sont des mondes a explorer, dans lequel on peut
s’immerger. Donc c'est la recherche de mondes imaginaire le plus profond, le plus cohérent
possible, le plus dense, et dans lequel on va passer beaucoup de temps, ce qui est vraiment le but.
Du coup, ça deviens même des mondes déclinables, c'est à dire qui peuvent passer d'un média à
l'autre, c'est le principe de ce qu'on appelle maintenant le transmédia, mais c'est la culture Geek qui
a inventé ça. Star-Wars, c'était dès le début comme un film, mais y'a eu très vite des comics, des
jeux-vidéos, et tout se croise, et tout fait référence à tout, pour essayer de créer des monde qui
justement dépasse, débordent de leur support d'origine, et c'est ce qu'à fait aussi Tolkien avec le
seigneur des anneaux, c'est à dire qu'il a fait un monde énorme, immense, qui se passe sur des
milliers d'années, et on retrouve souvent cette idée là, donc, que ce soient des mondes explorables,
et après, les œuvres qui viennent après, vont faire référence à ces œuvres là, donc va y'avoir des
clins d’œils à Star Wars dans pleins de films de réalisateurs Geeks, comme Iain Smith par exemple.
Donc ça voilà, pour moi la fondation c'est explorer des monde imaginaires, qui après servent de bac
à sable, c'est à dire de pâte à modeler, on peut en faire ce qu'on veut, on peut écrire ses scénarios de
jeu de rôle qui se passent là dedans, on peut créer des détournements, on peu en discuter des heures,
de la cohérence entre les différents épisodes, voilà c'est, ça sert à la communauté à se socialiser.

A: Huhum. Moi dans mes entretiens, ce que j'avais remarqué c'est tout cet attrait à l'imaginaire, ou
les geeks revendiquent leur besoin, un petit peu, dit ou non dit, d'évasion, par l'imaginaire, et sur un
support comme ça, que peu reprendre des jeux vidéos, comme la récurrence des final fantasy, ou ce
genre de choses, qui son très très sur des mondes imaginaires comme vous dites, je ne sais pas si ça
peut être ça le lien entre tous ces contenus.
DP: Oui, oui, oui. Après, la thématique de l'évasion est encore plus complexe, parce que, y'a toute
une vision des choses qui va être très péjorative; on va dire ils s'évadent parce qu'ils refusent la
réalité, parce qu'ils fuient, ce qui n'est globalement pas le cas. C'est souvent le cas un petit peu à
l'adolescence, mais en même temps à l'adolescence, tout le monde est en train de se construire, les
gens qui n'ont pas connu une période un peu compliquée à l'adolescence sont chanceux, il y en a
peu, donc oui, au moment de la construction de l'identité geek, qui est à l'adolescence, on va dire
entre 13 et 18 ans, y'a ce côté là, on est pas forcément à l'aise, on est le bon élève qui est putt mal
vu, ça reviens souvent dans les entretiens que j'ai fait, mais après les gens vivent, j'ai interviewé des
gens qui ont trente, trente-cinq ans, quarante ans, et qui vivent une vie normale, sont mariés, des
enfants, qui fuient pas du tout la réalité, qui on des opinions politiques, voilà, qui sont pleinement
dans le monde, et il se trouve qu'ils continuent de peindre leurs figurines warhammer pendant le
week-end, à faire des parties de jeux de rôles, et à jouer aux jeux vidéos. Donc la thématique de
l'évasion, oui, en partie, le problème c'est que ça vas très vite, quand on parle de fiction en France,
et d'imaginaire fantastique, très vite ça va être péjoratif quand on parle d'évasion, alors que
l'évasion, le fait de pouvoir relâcher la pression alors que dans le quotidien on est stressé par le
travail ou quoi que ce soit, bah c'est quelque-chose que tout le monde connaît, sauf que, quand c'est
regarder top chef avec des copains, c'est bien vu, quand c'est passé des heures à un jeu vidéo c'est
mal vu, et y'a toujours un problème là dessus. J'avais interviewé un geek qui me parlait de ça, qui
me disais " bah moi, mon père il arrête pas de me dire que je m'évade, que je refuse la réalité, parce
que je peu passer de temps en temps une nuit sur un jeu vidéo, alors c'est pas tous les jours, c'est de
temps en temps, et lui tous les week-ends il passe son temps à bricoler, dans son garage, à rien faire
de spécial, il fait des petits meubles, il fabrique des petits trucs, ça le détend, il y passe des heures,
on le voit pas du week-end, et il dit que ça lui fait oublier le stress du travail. Mais lui, personne va
lui dire tu fuis la réalité." et il dit "Mon frère il est fan de foot, il a dans sa chambre des posters
Manchester United, partout, des écharpes, il regarde tous les matchs, il est tout le temps immergé
dans le monde de Manchester, mais comme c'est un monde lié à la réalité, personne lui dit; t'en fait
trop. On lui dit, à ben t'es un bon supporter." Donc y'a une dichotomie, une hiérarchisation des
possibilité d’évasion, alors que, en fait, quasiment tout le monde a des choses qui lui permettent de
s'évader, de se détendre, de sortir un peu de son quotidien, ça c'est souvent. Sauf que voilà, pour les
geeks c'est souvent encore mal vu. La société doit évoluer là dessus.
D: Je trouve assez intéressant l’approche systématique de l’opinion des autres. En tant que geek je
me demande comment on peut percevoir l’extérieur, le non geek.
DP : Tant qu’il n’y a pas de mépris de l’extérieur les geeks sont très avides de partager. J’ai eu des
collègues psychologues qui travaillent sur des enfants qui ont des problèmes, leurs parents disent «
il joue trop aux jeux vidéo, qu’ils sont addict »,
l’addiction aux jeux vidéo n’a jamais été prouvée dans aucune étude mais il y a un ressenti par
certains parents, il faut le prendre de compte. Et quand on demande aux parents, qui ne sont pas
geeks : o ils vous a déjà raconté leurs parties ou une de ces parties de jeux vidéo, par exemple World
of Warcraft ou n’importe qu’elle jeu, même pas en ligne, ce qu’il a fait, est-ce qu’il était fier, qu’est-
ce qu’il a réussi « Oh bah non moi je n’ai pas envie qu’il me raconte ça parce que ça ne m’intéresse
pas. » Et vous avez déjà regardé quand il joué, une fois ? « Bah non je n’ai jamais regardé. »
Par contre ils sont allés au match de foot le week-end de l’autre gamin qui lui fait du foot. Là ils
vont l’encourager. Mais pourquoi ils n’iraient pas une demi-heure regarder sa partie et se laisser
expliquer ce qu’il se passe : ça c’est un peu dommage et je pense qu’ils comprendraient que c’est
une activité qui mobilise plein de choses différentes, culturelles, des capacités cognitives
importantes, qui nécessitent de passer du temps mais pas forcément trop et ils pourraient
l’encourager et le voir dans un sens productif. Pourquoi est-ce qu’on encourage celui qui fait du
foot le week-end et pas celui qui fait une partie de jeu vidéo, qui fait de la compétition de jeux vidéo
parfois et qui est content d’avoir réussi à tuer son dragon. Au contraire je pense que les geeks sont
très contents quand on s’intéresse mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Mais quand,
sincèrement, on essaie de comprendre leur univers, ils n’ont pas de fermetures : il y a des
fermetures aux gens qui vont se revendiquer geek sans l’être, ça oui ! Sans répondre à certains
critères, sans passer autant de temps qu’eux, là oui, il y a les vrai et les faux, comme toujours. Mais
par rapport à l’extérieur je ne pense pas qu’il y ait trop de problèmes. Il y a souvent un sentiment
d’être un peu différent, de se dire « moi je me sens un peu autiste, un peu différent des autres » mais
je crois qu’au fond tout le monde se sent un peu comme ça pour un raison ou une autre donc cela
n’est pas un critère suffisant mais je pense qu’il y a une volonté de partage et que c’est d’ailleurs
pour cela qu’il sont souvent assez contents, même s’il y a un côté dépossession, que le mot « geek »
soit à la mode et qu’on puisse en parler, qu’il y ait des émission de télévision qui parlent de cela et
pas de manière péjorative pour une fois. Donc tant qu’on n’est pas méprisant, il n’y a pas de soucis
je pense. Donc on arrive à un moment où il y a deux façon d’aborder la sphère geek et la sphère des
non geek : un moment où les geeks se voient un peu dépossédé de leur culture d’un côté par ceux
qu’ils appelleraient des « faux geeks » mais en même temps ils sont très heureux de voir qu’ils ont
moins l’étiquette du no life. J’ai l’impression que le mot geek a peut-être un petit peu adouci toutes
ces étiquettes que l’on avait du nerd, du no life. - Oui tout à fait, il a un aspect beaucoup moins
péjoratif mais si ça reste encore un peu le cas, les études montrent que notamment à l’école, le petit
intello qui lit un peu trop est quand même toujours discriminé. Après, dans la sphère sociale, dans le
sens global de la société, il y a une évolution, clairement, et le geek a perdu ses aspects péjoratifs
alors qu’originellement c’était une insulte, aussi forte que nerd ou no life, même si ce terme de « no
life » n’existe qu’en France,
mais il y a une évolution là-dessus et il y a une forme de reconnaissance. C’est plus une lutte pour la
reconnaissance qui a eu lieu et qui est en train d’être gagnée avec le jeu vidéo qui est …. (24.30) : il
y a plein de choses qui se passent. Après il faut être vigilant car il y aura toujours du mépris, il y a
toujours des gens qui ne comprennent pas qui vont dire « la culture c’était mieux avant ». Et il y a
les institutions scolaires qui ne reconnaissent pas vraiment, alors que les geeks sont plutôt des bons
élèves en général, la valeur des objets comme les jeux vidéo, les œuvres de science-fiction etc…
C’est un peu dommage et il faudrait qu’un travail soit fait la dessus. Mais oui, après il y a toujours
ce paradoxe entre la dépossession et le plaisir de la reconnaissance : l’exemple type que j’ai eu dans
mon travail c’est la série The Big Bang theory, c’est une série extrêmement citée dans le sens où la
série qui marche le mieux aux États-Unis depuis cinq ans, qui a donc un énorme succès. La dessus
les geeks disent « c’est génial on est quand même devenu des héros, on en parle ». Et c’est vrai qu’il
y a des séries très geek qui sont même encore plus connues chez les geek que celle-là, comme
Community qui est une série très geek mais très peu regardée, même aux États-Unis. Donc la on en
parle, mais en même temps ils voient bien que c’est aussi des personnages très caricaturaux, que les
gens qui voient les références ne voient pas toutes les références geek dedans, que les gens qui
rigolent se moquent un peu aussi des geek. Il y a donc un côté « oui ça me plaît parce que c’est à la
mode et que tout le monde en parle mais en même temps il y a un côté paradoxal parce qu’on se
moque un nous » et puis les références, notamment dans Big Bang Theory, sont très main Stream,
pas très pointues : c’est toujours encore un peu les deux et je pense que ce paradoxe restera
toujours, on pourra le régler.

A:Sur des séries un peu comme The Big Bang Theory, en en parlant avec d’autres personnes, elles
m’ont dit qu’en fait les geeks rigoleraient aux « blagues geeks » alors que des personnes qui voient
ça de l’extérieur rigoleraient plutôt des geeks eux-mêmes en fait. Du coup la série est bien faite dans
le sens ou on peut rire sans connaître, sans avoir aucune idée de ce dont il est question.

DP :Oui d’ailleurs le créateur de la série qui avait créé avant Mon Oncle Charlie qui est une série
qui n’est pas du tout geek dit très bien qu’il a engagé le scénariste geek pour son … de scénariste
mais lui il était opportuniste, il a senti qu’il y avait une mode geek qui se créait et il dit « bah le
reste j’ai mis une couche cosmétique geek dessus mais ça reste un sitcom avec trois personnages et
un triangle amoureux et un personnage un peu bizarre » donc, finalement c’est un série un peu
classique dans son fonctionnement, la manière de filmer, c’est du sitcom multi caméra donc ça
existe depuis les années 70 depuis … (27.13) donc c’est très classique et il y a la couche geek
dessus parce que c’est la mode, et ils sont assez habiles pour en effet mettre des références qui vont
faire plaisir aux geeks ou les rend attendrissants ce qui fait que les gens vont s’en moquer,
mais de manière un peu gentille. C’est joué sur la corde raide, sur le fil et il y a des gens qui
détestent, j’en ai vu ; et des gens qui disent « ah enfin des geeks héros qui me ressemblent », c’est
docteurs en physiques, tout le monde ne l’est pas mais il y a une forme de reconnaissance quand
même qui est présente et qui est importante.

A :Selon vous, à quel moment s’est fait le passage du côté un peu péjoratif à ce « bon côté » des
geeks que l’on voyait dans les anciennes séries ou les anciens films : il y avait toujours le geek, un
bon troisième rôle, l’intello mal dans sa peau etc… et maintenant on arrive à voir plein de série ou
par exemple le héros d’Iron Man qui est LE geek ou ce genre de choses. A quel moment vous
pensez qu’il y a eu une transformation du côté « no life » au « bon côté du geek » ?

DP :Je dirais que ça dépend car il faut déjà attendre que ça arrive des États-Unis jusqu’à la France
donc, aux États-Unis ça se situe au début des années 2000 (2000,2001,2002), donc c’est assez
récent, c’est internet en fait, c’est la démocratisation au niveau débit internet qui a fait que les geeks
sont arrivés, que les industries culturelles aussi ou les décideurs se sont rendus compte que les geeks
avaient un pouvoir parce que internet a fait que les gens pouvaient créer des blogs, écrire etc… car
même avant le 2.0, les réseau sociaux, les geeks étaient déjà là et c’est le premiers à investir internet
évidement : cela a donc donné une force et ça a donné aux geeks la possibilité de discuter les sujets
hyper pointus dont ils étaient fan sur des forums etc… Donc ça a donné une existence à la
communauté, internet a beaucoup joué là-dessus. En France, c’est venu un peu plus tard, je dirais au
milieu des années 2000 (2005,2006,2007) : là il y a eu un basculement petit à petit que j’ai vu
apparaître et où justement les images changeaient, le mot geek est arrivé en France et, par exemple
on a vu une transition, avant le mot geek était toujours traduit en France : toujours traduit dans les
séries américaines ou dans les films à jeu vidéo : on le traduit toujours par nase, intello etc… c’est
difficile à traduire. Maintenant on le traduit plus, on dit geek et cela montre qu’il y a même une
reconnaissance sociale du mot. Le mot est n’est plus traduit et cela montre aussi ce basculement et
c’est même normal de l’utiliser dans vous les films maintenant en VF. Cela montre qu’il y a eu un
basculement vers le milieu des années 2000 où les personnages geeks étaient valorisés et il y a eu
aussi une génération d’auteurs dans l’industrie culturelle américaine ou japonaise qui se
revendiquaient geeks en disant « on peut être geek et réussir, et être un cinéaste qui réussit etc… » :
la génération d’avant c’était Spielberg et George Lucas mais la génération … (pas compris) ça va
être Peter Jackson, … (pas compris), Geoffrey Don pour les séries télé, donc des gens qui se
revendiquent de la culture geek et qui montrent qu’ils sont des réalisateurs qui font des milliards de
dollar de recettes, donc ça crée un respect aussi pour cette génération geek : c’est tout simplement
des gens qui sont arrivés à 30-35ans au milieu des années 2000,
et qui vont occuper des postes de pouvoir, arriver enfin à réaliser un premier film etc… C’est un
effet générationnel : ils sont les enfants de la première génération des pionniers et qui ont grandi
dans ce monde-là et qui n’ont plus peur de s’affirmer. En France on a par exemple Alexandre Astier,
le créateur de Kaamelott qui se revendique de la culture geek et ça a … (revérifier) on dit « regardez
c’est un mec cool » et il crée des séries que tout le monde regarde et il se revendique de la culture
geek, il a fait des jeux de rôle, il aime l’informatique etc… L’image de gens vers qui on peut se
projeter et qui renvoient une image positive de soi c’est vachement important. - Je lisais il y a
quelques semaines dans un livre qui parlait de la culture geek que le l’image positive du geek était
née à partir du moment où Bill Gates était devenu l’homme le plus riche du monde, moment les
geeks n’ont plus du tout été vu comme des loosers car justement, il était le super geek, mais aussi le
plus puissant du monde d’un côté. - Oui c’est ce que je disais, c’est une génération de réussite
sociale. A un moment donné, quand la génération qui a été brimée arrive à des postes de pouvoirs
dans tous les domaines, cela change clairement le rapport de force. Après, ce rapport de force reste
présent à l’école parce que justement à l’école il y a toute une dynamique qui fait qu’au collège ou
au lycée, face aux gens dont on pressent qu’ils vont réussir, ceux qui vont le moins réussir
socialement leur font payer d’avance, en quelque sorte, et c’est souvent le cas. Donc cela reste
difficile pour eux, mais après il y a une réussite sociale qui fait que Bill Gates, Marc Zuckerberg,
Steve Jobs, qui étaient vraiment les premiers de cette génération-là, ont réussi. Mais après Bill
Gates garde cette image de mec qui s’habille mal, un peu maladroit : cette image persiste mais il y a
aussi ce qu’on appelle « geek chic », cette image de geek à la mode, mieux vu car il y a un effet de
pouvoir car clairement, quand cette génération arrive à créer des millions de dollar et à être les gens
les plus puissants du monde, on arrête un peu de se moquer d’eux.

A: Le fait est qu’il y a aussi une espèce de consécration par la normalisation avec l’apparition de
l’émission « la culture geek » sur BFM TV. - Elle est très orienté technologie oui justement - Oui et
quand on est geek on a du mal à se reconnaître dans la façon dont les journalistes emploient le
terme, justement parce que cela reste strictement technologique et qu’il manque le reste des aspects
qui font une culture.

DP: Encore une fois c’est lié à la France : quand le mot geek est arrivé au milieu des années 90
c’était uniquement lié à l’informatique, c’était les informaticiens qui l’utilisaient entre eux parce
qu’on a un rapport très différent à la pop culture, on n’a pas le même rapport qu’aux États-Unis.
Aux États-Unis, dès le début, geek c’était à la fois les matheux-informaticiens et aussi les gens qui
aimaient l’imaginaire : les deux étaient liés parce que les informaticiens se plongeaient dans
l’imaginaire pour imaginer des concepts nouveaux en informatique et inversement.
En France on n’a pas le même rapport. On a les pères fondateurs de la science-fiction en France
(Jules Verne etc…) mais la pop culture n’est pas la même du tout chez nous, on n’a pas le rapport à
la culture Pulp, au fait de lire des comics, la pop culture n’est pas aussi développée chez nous. On
ne s’est pas inventé de pop culture, on a toujours le problème d’être le deuxième pays de tout :
deuxième pays du manga, deuxième pays des comics, deuxième pays de la science-fiction,
deuxième pays du rap, du rock, de tout ce qu’on veut, on est toujours le deuxième pays des sous-
cultures populaires parce qu’on ne sait pas en inventer chez nous, mais on en a quand même besoin
donc on va les piquer aux autres, on est toujours deuxième, après l’inventeur. Et cela c’est typique
de la France et il y a toute une histoire de la culture française qui fait que maintenant, quand on va
… le mot geek, on va chercher une définition du mot geek dans Larousse (il y est rentré il y a deux
ans) on trouve : « passionné de nouvelles technologies etc… ». Alors que quand on va sur
Wikipédia, qui est là une définition plus consensuelle, on a : « passionné de nouvelles technologies
et de monde imaginaire ». Donc quand ça passe dans les couches les plus épurées de la société ou,
on va dire les parties les plus main Stream même si la culture geek a toujours été en partie main
Stream, on va retirer certains éléments et y retirer en effet le côté technologique uniquement et là ça
arrange tout le monde parce que tout le monde a un smartphone etc.... C'est une manière réductrice
de concevoir le terme geek. Et en effet, il n’y a plus de culture, ce n’est plus une culture, c’est
uniquement des « technophiles » : En effet, il y en a beaucoup chez les geeks mais il y en a
beaucoup ailleurs aussi et chez les geeks c’est quand même une vision du monde. C’est un culture
car on a une approche spécifique des objets, c’est pas juste qu’on aime la technologie, c’est qu’on
aime la technologie pour la détourner, bidouiller, bricoler, pas seulement pour voir la nouveauté car
ça c’est juste du consumérisme : il y en a chez les geeks comme chez tout le monde, ça n’a rien de
spécifique.

A: Hier et avant-hier je faisais des entretiens avec des personnes que j’avais clairement défini
comme geeks car ce sont des personnes qui m’ont fait découvrir les Magics, les mangas, les comics
etc… qui sont extrêmement fans de jeux vidéo et surtout de jeux vidéo style Final Fantasy , WoW et
ce genre de choses. Dans ces entretiens, ces personnes m’ont ressorti pratiquement que l’aspect
technologique et jeu vidéo : j’ai eu beaucoup de mal à leur sortir les vers du nez pour leur faire faire
le rapprochement avec la véritable culture geek. Est-ce que c’est uniquement comme cela en France
ou est-ce que vous avez aussi rencontré ce genre d’approche ?

DP: Oui j’ai en effet rencontré ce genre d’approche notamment au début et ça me faisait me poser
des questions car moi je ne voulais pas imposer le dire en disant : « mais si t’en est un !» mais je
voyais bien qu’il y avait une lecture en plus.
C’est-à-dire que ce qui est un intéressant là avec le mot geek c’est que ça m’a permis de faire des
corrélations car on voit bien que c’est les mêmes gens qui jouent à Magic ou à ce genre de jeux de
cartes à collectionner : c’est globalement des gens qui ont fait des études d’informatique. Tout est
lié, donc faire comme si ce n’était pas lié peut paraître un peu étrange, mais tout le monde n’a pas
fait ce travail réflexif qu’il faut faire sur soi, sur « qui on est » et certaines personnes n’ont pas eu
besoin de ça, par exemple j’ai interviewé des gens plutôt âgés (entre 30 et 40ans) qui eux ont connu
la grande mode des années 80 des jeux de rôle. En France notamment, on était un des pays au
monde qui jouait le plus aux jeux de rôles (il y a eu par exemple 200 000 participants, beaucoup
plus qu’aujourd’hui) et du coup les gens se sont construits plein de choses autour du jeu de rôle,
mais ceux-ci ne se sont jamais considérés comme geeks, plutôt comme « rôlistes ». Et on retrouve
plein de personnes encore aujourd’hui qui se revendiquent plus rôlistes que geek même s’ils ont des
activités de geek. Du coup, quand on n’a pas besoin du mot geek pour se construire, on va le rejeter
parce que ce n’est pas une nécessité. Les gens qui vont s’en revendiquer ce sont les gens qui ont eu
besoin à un moment donné de leur vie de se poser des questions de qui ils étaient : parce qu’ils
n’étaient pas forcément très à l’aise, qu’ils n’avaient pas beaucoup d’amis ou de gens avec qui
partager autres choses donc ils vont aller sur internet et vont retrouver dans le mot geek. Moi j’ai
tenu à prendre en compte le fait que pour certains ce mot geek n’est pas nécessaire, pour montrer
qu’il y a peut-être des parcours différents, que selon certains critères de pratiques d’objets culturels,
ces gens-là pourraient l’être mais qu’il n’ont pas eu besoin de cela pour se construire et qu’ils n’ont
pas besoin de chercher la cohérence de leurs parcours. Pour moi c’est évident que si j’aimais la
science-fiction et les cartes Magic c’est qu’il y a un lien entre les deux. Si certains ne voient pas ce
lien et qu’ils disent que ce ne sont que leurs pratiques et loisirs c’est qu’ils n’ont pas eu besoin de ce
travail réflexif que certains ont fait.

A : Oui parce que moi la personne que j’ai interviewé se revendique clairement comme étant une
geek, mais dans sa définition du geek, même si j’ai essayé, sans vouloir lui imposer mon sentiment,
de lui faire aborder le Seigneur des Anneaux, les cartes Magic, le roleplay et tout ce genre de
choses, on a finalement toujours tournée autour de « je suis geek parce que je joue beaucoup aux
jeux-vidéo » : du coup ça me paraissait très étrange de voir que ce qui me apparaissait très logique,
même en le relançant sur ces autres caractéristiques, pour lui le jeu vidéo reste le critère principal du
geek.

DP: Oui c’est sûr mais, c’est vrai que c’est assez courant et j’en ai rencontré deux et c’est
compliqué à aborder
A:Voila cette personne là se revendique clairement comme étant une geek mais j'ai essayé sans
vouloir lui imposer ce que je voulais mais je n'ai jamais réussi à aborder le seigneur des anneaux
star wars, les cartes magics, le rôle play tout ce genre de choses, c'est des thème c=que j'ai essayé
d'abordé de façon camouflé pour voir mais on a toujours tourné autour de je suis geek parce que je
joue beaucoup aux jeux vidéos et du coup c'est étrange q=de voir c=que ce qui me paraissait logique
il me disait toujours le critère du jeu vidéo est le critère principal du geek

DP: ou c'est vrai c'est assez courant, j'ai moi même rencontré ce genre de cas après oui mais en
même temps quand on regarde l'histoire du jeu, il s'est construit au carrefour de la fiction et de
l'informatique et les études sur les jeux vidéos montrent qu'il y a eu un pôle au de milieux de années
2000 parce que le joueur de WOW quand ils en avaient marre d'avoir les yeux qui pleuraient, ce qui
se rapprochait le plus des jeux vidéos c'était le jeu de rôle papier autour d'une table il y a eu une
explosion de la pratique des jeux de rôle papier et il y a eu un retour des cartes magics par exemple
qui étaient un pue en train de baisser, donc en effet le jeu vidéo a été le média geek aujourd'hui c'est
moins le cas parce que tout le monde pratique les jeux vidéos, même si c'est pas tous les jeux
vidéos, mais quand on se penche un peu sur les pratiques, il y a plein plein qui vont passer d'un
média à l'autre, et que wow a eu une influence sur le jeu de rôle ect et que de lui même est née de
cet univers là et est très inspiré de l'univers fantasy à la Tolkien donc même si les gens ont pas fait
le travail de se poser la question de pourquoi ils pratiquent tel chose on ne peut pas les forcer, ils
n'ont pas besoin de se revendiquer d'une communauté, peut être parce qu'il avaient suffisamment de
gens autour d'eux qui pratiquaient ces choses, ils ne se sont jamais posé la question, c'est juste mes
amis, c'est pas mes copains geeks; c'est tout. C'est pas grave de toute façon toute définition du mot
geek est forcement conflictuel, j'ai fait une partie de ma thèse sur les blogs et j'ai vu des forum
autour des définitions "et toi t'en es t'en es pas quels sont les critères ect?" on voit que c'est
extrêmement bizarre il y a des tas de chose qui reviennent et des choses qui changent,. Là ou un va
dire "c'est ça être geek!" l'autre va dire " si c'est ça alors j'en suis pas un" et ça va crée des sentiment
d’appartenance ou non en tout cas ça a servit a beaucoup de gens pour se construire et de se dire
c'est tel truc est geek et que moi je suis geek alors je devrais pratiquer tel truc" par exemple en
France la série star trek la série qui est très peu diffusée en France et qui est très peu diffusée chez,
nous mais qui aux États unis un grand pan de la culture geek donc les gens qui se sont reconnu dans
le mot geek, alors dans l'effet performatif du mot ils se sont dit quand on se considère comme geek
on va chercher a parfaire sa culture geek et donc les gens qui se sentaient geek, ils se disaient tiens
je ne connais pas star trek je devrais regarder parce que forcement si je suis un geek ça devrai me
plaire. Et donc en se reconnaissant geek ils vont être beaucoup plus geek qu'avant et ce parcours là,
il y a beaucoup de gens qui l'on fait , après ceux qui ne le font pas, libre à eux.
D: C'est quand même fortement structuré autour de l'outil internet en fait?

DP: Oui c'est sur, même si il n'y a pas que ça, il y a quand même des jeux de rôles grandeur nature
aussi dans la campagne, des gens qui peignent leur figurine ect, mais c'est sur qu'internet a joué un
grand rôle dans la définition de soi, moi c'est comme ça que je me suis reconnu comme geek, c'est
parce que à l'époque je travaillait sur les fan de séries TV, je travaillait déjà sur mon mémoire de
master 1 en 2005 et je suis allé sur un forum de fans de la série XFILES et la comme sur tous les
forums de fans il y a toujours la partie on parle de notre objet de fan et la partie ou on parle de tous
le nom diffère c'est la taverne ou ce genre de chose et les gens on commencé dans cette partie à
parler de leurs autres goûts et ils e sont dit tiens c'est vrai qu'on a souvent des goûts communs même
si on est réunis autour d'Xfiles qui est notre série préférée, mais on a souvent le même genre de
littérature, les même genre de jeu vidéos, on aime les mêmes genre de jeux vidéos, et puis un
moment donné on a dit en fait on est un peu des geeks, les gens ont dit "a bon?" et il y en a dit ont
dit regarde j'ai trouvé la définition sur un forum américain et on rentre un peu tous dedans, ça nous
ressemble et quand j'ai lu ça j'ai dit oui je connaissait pas bien se mot et j'ai dit oui en fait j'en suis
un et tout les monde avait l'air comme ça. C'est ce que j'appelle un tournant réflexif c'est a dire qu'il
y a a un moment donné un basculement ou avant on était pas geek et après on l'es depuis toujours,
donc avant de voir cette discussion la ça me parlait pas et après j'ai dit en effet je le suis depuis
toujours, et ce moment la il correspond forcement à internet parce que c'est pas évident de voir dans
son cercle d'ami, même si je regarde mon cercle d'ami déjà à l'époque il ressemblait a un cercle de
geek avec des matheux des gens de jeux de rôle mais je ne me reconnaissait pas la dedans et c'est
les discussions internet, qui m'ont fait me sentir comme ça, même sans participer aux discussion,s ,
le fait de les lire simplement de voir des gens en ligne qui discutent et qui essayent de faire une
définition d'eux même, simplement en partant du fait que oui tiens on aime une série TV mais il se
trouve que bizarrement on aime souvent les même choses a coté, mais il y a des gens qui ne se
posent pas la question et on revient donc a un moment donné ou il faut s’être posé des questions sur
soi même pour en arriver là

A:C'est aussi, le travail de chercheur de pouvoir faire les liens que peut être les enquêté ne peuvent
ou ne veulent pas faire eux même?

DP: Absolument, c'est pour ça que moi j'ai contourné ce problème la en utilisant un concept d'un
sociologue américain Henri Jenkins, qui a sorti en livre en français, la clôture de la convergence,
qui lui se revendique aussi culture geek qui a inventé un concept de transmédia,
et lui il y a un concept qui s'appelle convergeance culturelle ou il dit que justement dans la culture
fan souvent l'objet dont on est fan, par exmple chez les fans d'harry Potter ou buffy, n'est pas
uniquement une obsession, mais c'est lobjet qui représente le mieux notre univers culturel, et donc
on se dit oui une fois qu'on connait cet objet de moi, une fois qu'on sait que j'aime ça on comprend a
peu prés qui je suis, parce qu'on sait que tous les objets qui sont liés autour par un proximité
culturelle, je les aime souvent aussi, et donc il parle de convergence, donc moi j'ai vraiment défini le
premiere partie de ma thèse, c'est 200 pages sur la question de la convergence et essayer de
montrere qu'il y a une convergence et que les gens se servent d'objets culturels pour montrer qui ils
sont et donc aprés peu importe si ils utilisent le mot geek ou pas, ils utilisent quand même la
convergence et la c'est unconcept qui a été crée par un chercheur pour décrire ces choses la et donc
qui ne cherceh pas a les faire entrer dans des cases, il dit c'est vrai que chez les gens on retrouve une
certaine tendance, donc moi ça m'a permit d'écrire mince cette personne la ne se revendique pas de
la culture geek, pourtant moi je trouve qu'elle est geek, et bah moi je vais dire elle utilise les critères
de la convergence mais elle a pas fait le travaille que certains font , elle ne va pas au bout de la
reflexivité.
réflexivité.
Observation :
Observation réalisée de 14h45 à 18h au Bazar du Bizarre de Caen
Les horaires indiquées sont des horaires indicatives, plus destinées à borner et donner un rythme
aux séquences d’événements qu'être réellement exactes. Seront adjointes en notes de bas de pages
les observations plus générales effectuées par l'enquêteur.

14h45- À l'arrivé dans le magasin s'y trouvent sept personnes.


–Trois adolescents[A1-3], qui forment un groupe et resteront vingt minutes [15h05] dans la section
manga du magasin, repartirons sans achat, après avoir consulté l'avis des vendeurs sur un article à
[14h05].
–Un couple [C1] dans la vingtaine, regardant les goodies. Ils sortiront au bout de 10 minutes
[14h55] achetant un Manga de type Shôjô (+/- 7€).
– Un homme, vingtaine également [H1], casque sur les oreilles, reliés à son I-Phone qu'il consultera
jusqu'à ce que l'enquêteur le perde de vue [horaire estimée départ du magasin 15h00]. Il attendait
des camarades pour une session de jeu de rôle dans l'arrière boutique, mais vers [14h50] l'un des
vendeur lui indique qu'il y a peu de chances qu'il y est une session ce jour.
– Un autre adolescent [A4] se déplaçant dans tout le magasin, quitteras le magasin à [15h05] après
être sorti téléphoner vers [15h00] juste devant la porte du magasin, effectuant un achat de cartes à
jouer pour un montant de 15€ environs.

14h50-
–Un homme et une femme devant les vitrines discutent, environ la vingtaine. Ils n'entreront pas
dans le magasin.
–Entre une adolescente [A1] ayant de très distinctifs leggings Batman. Elle restera 5 minutes
[14h55], le temps de prendre un objet déjà repéré auparavant, et de faire la queue pour le payer, un
mug d'une valeur d'environ 15€.
–Entre un homme dans la vingtaine [H2], il ressortira au bout de vingt minutes [15h10], avec une
femme [F2] qui entrera quelques minutes plus tard [Horaire<14h55]. Il n'effectueras pas d'achat.

14h55
–Entre un autre couple [C2] dans la vingtaine également, ils ressortirons sans que l'enquêteur en
soit témoin, ni de leur(s) éventuel(s) achat(s). Il resteront cependant un moment dans le rayon
manga.
–Entre une paire d'amies dans la vingtaine [F1] et [F2], qui repartirons séparément, [F1] au bout de
quelques minutes seulement [Horaire<15h00] sans effectuer d'achat, et [F2] avec [H2]
15h05
–Un homme entre [H3], âgé d'environ vingt ans, il repartira au bout de cinq minutes[15h10],
achetant sans doutes des cartes de jeux (?) pour un montant aux alentours de 20€.
–Entre un autre adolescent [A5], qui restera un moment au rayon jeux de sociétés/JDR, et repartira
au bout d'un quart d'heure [15h20] après avoir pris des renseignements pour divers jeux, et demandé
à être inscrit comme représentant auprès de ses amis au nom du magasin.

15h10
–Entre un troisième couple [C3], dans la vingtaine également. Ils repartirons au bout de cinq
minutes [15h15] sans effectuer d'achat.
–Entre un homme [H4] et son fils [E1] qui resteront eux aussi cinq minutes [15h20] et
n'effectuerons eux non plus aucune dépense.

15h15
–Entrent une paire d'amis, ayant moins de vingt ans, mais sans doutes adultes [H5][H6]. Ils
resteront environ un quart d'heure [15h30] et l'un effectueras un achat de mangas grâce à l'assistance
financière de l'autre pour un montant d'environ 15€.
–Entre un autre homme [H7], qui adressera directement la parole aux vendeurs pour retirer une
commande, et ne restera que le temps nécessaire à son retrait [15h20]. Il réglera celle-ci pour un
montant de 6€ ( Marvel Action Comics)

15h30
–Une mère et sa fille à la vitrine
~Le Magasin est vide pour dix minutes [15h40]~

15h40
–Entre un homme dans la vingtaine [H8] qui restera cinq minutes [15h45] et effectuera l'achat d'un
manga pour un montant de 8€ environ
–Entre une femme âgée [F3], dans la soixantaine environs. Elle s'adresse aux vendeurs pour trouver
des idées de cadeaux pour son petit-fils. L'un d'eux sortira de derrière le comptoir, et lui feras
l'article, jusqu'à ce qu'elle parte cinq minutes plus tard [15h45]
15h45
–Un autre homme entre [H9], âgée de plus de vingt ans, il reste cinq minutes [15h50] et n'effectue
pas d'achat.
–Entre encore un autre homme [H10], qui restera un quart d'heures environ [16h00] et n'effectuera
lui non plus aucun achat.
–Entre une autre femme [F4], dans la vingtaine. Elle désire trouver des bande dessinées à offrir à
deux de ses amis, et après avoir chercher seule quelques-temps, un vendeur lui adressera la parole et
la conseillera. Elle repartira au bout de vingt minutes [16h05], effectuant un achat d'un montant
d'environ 40€ et créant une carte fidélité auprès du magasin.

15h50
–Entre un homme [H11] jeune, sans doutes un peu moins de vingt ans. Il liera un manga de bout en
bout, et repartira sans l'acheter après quarante-cinq minutes [16h35]
–Entre un homme [H12] âgé de 23 ans (information issue de la connaissance personnelle de
l'enquêteur de l'intéressé, rencontré en soirée, qui ne le reconnaît/aperçois pas). Il restera à feuilleter
diverses bandes dessinnées et discuter de trivias d'univers imaginaires avec l'un des vendeurs, avant
d'effectuer un choix et de payer environ 15€ pour l'ouvrage et sortir au terme de ses quinze minutes
[16h05] de présence dans le magasin.

16h00
–Entrent deux amis [H13][H14] ayant selon les apparences un peu moins de vingt ans. Ils
déambuleront un moment dans le magasin, avant de sortir au bout d'un quart d'heure [16h15] sans
effectuer d'achat.

16h05
–Entre une autre paire d'amis [H15][H16], ayant moins de 20 ans (date de naissance donnée pour la
carte de fidélité semblait être 1996/ apparence confirme sentiment) qui restera un moment dans le
magasin avant de se renseigner [16h15] concernant des dés de JDR. Ils repartirons avec au bout
vingt minutes [16h25] en achetant lesdits dés (montant inconnu) et en créant une carte de fidélité.
16h15
–Entre un homme [H17] qui demande directement aux vendeurs un objet précis (comics) et qui
repart avec son achat (montant inconnu) en moins d'une minute.
–Entre un mère [F5] et son enfant [E2]. Ils restent le temps d'effectuer l'achat d'une petite goodies
ou d'un jouet (montant inconnu) et repartent dans le même instant

16h25
–Entrent ensembles deux autres amis masculins [H18][H19], l'un d'environ 25 ans, l'autre
certainement dans sa trentaine. Ils resteront un quart d'heures à compulser des mangas [16h40], et
repartirons en ayant à eux deux effectués pour environ 30€ d'achats, après usage respectif des
réductions de leur carte fidélité, abaissant d'un tiers environ la note totale (soit environ 15€).
–Entre un couple [C4] dans la vingtaine, qui restera quelques instants devant la vitrine Harry-Potter,
avant de repartir sans achats [16h30]
–Entre un trio d'amis [H20][F6][F7]. Ils feuilletterons des mangas et flânerons dans le magasin
quelques minutes, avant de repartir [16h40]

16h30
–Entre un homme seul [H21] d'environ trente ans, qui s'adressera brièvement à un des vendeurs sur
la disponibilité d'un produit avant de repartir immédiatement après une réponse négative et un bref
coup d’œil aux rayons entourant le comptoir.

16h35
–Entre une femme [F8], mère d'un enfant au moins, elle se renseigne auprès d'un vendeur sur la
nature d'un objet en particulier (Accessoire Baguette Harry Potter) et repart immédiatement sans
achat.

16h40
~Le Magasin est vide pour vingt minutes [17h00]~
17h00
–Entre une femme [F9] d'environ vingt ans. Elle demeurera quelques minutes, s'adressera au
vendeur, et repartira sans ma connaissance dans un délais inférieur à trente minutes
[Horaire<17h30] sans qu'il me soit possible de déterminer si elle a effectué des achats
–Une autre femme entre [F10] d'un âge légèrement inférieur à la vingtaine. Elle restera une dizaine
de minutes [17h10] au rayon manga, à feuilleter des Shôjôs, avant d'être rejointe par une autre
femme [F11]. Elles repartirons ensemble sans achats, après une longue conversation concernant
diverses bandes dessinées et leurs connaissances amicales [17h25].

17h10
–Entre [F10], du même âge que [F9]. Repartiras avec au bout d'un quart d'heure [17h25]

17h15
–Entre un duo d'amis [H22][H23] qui se renseignerons auprès des vendeurs au bout de cinq minutes
après avoir fureté dans le rayon RPG/Jeux de sociétés [17h20] et repartirons après l'achat d'un des
dits jeux sur conseil d'un vendeur (achat effectué aux alentours de [17h30]) pour un montant de 60€
environs, et la création d'une carte de fidélité. L'un des deux hommes est âgé de 22ans exactement
(renseignement issu de la création de la carte) et l'autre semble de son âge. Il ressortirons après
s'être attardés quelques instants après leur achat sur les goodies de l'entrée [17h35]

17h35
~Le Magasin est vide jusqu'à mon départ [18h00]~
18h00
–Je quitte le magasin, et croise un couple dans la vingtaine qui semble entrer dans le magasin
Quelques observations générales:
La période d'observation s'étendait, pour des raisons pratiques liés aux activités personnelles de
l'enquêteur, entre 14h45 et 18h00, soit trois heures et quart, sur les cinq heures ouvrables du
magasin pour l'après-midi, ce qui correspond à 66% du temps d'ouverture post méridien.

Le décompte total d'hommes entrés seuls ou entre eux dans le magasin est de vingt-trois. À cela
s'ajoute la moitié des couples, tous hétérosexuels, donc 27 pendant la période d'observation. Ils
forment une classe d'âge relativement homogène, la majeur partie d'entre eux, 24, ayant environs
vingt ans.
Si on rajoute à cela les adolescents de sexe masculin, 5, et les enfants, eux aussi de sexe masculin,
2, on arrive à un total de 34 hommes ayant passés la porte du magasin.
En comparaison, dix femmes seules ou avec enfant entrerons dans le magasin. S'y ajoutent quatre
femmes en couple, soit 14, et une adolescente, soit 15 femmes en tout. Le sexe ratio est environ
1H/2F.
La plupart des hommes avaient des lunettes ( moins de quatre exceptions ).
Les hommes n'effectuant pas d'achat avaient en général un aspect vestimentaire moins recherché
que ceux effectuant des achats. Les hommes ou adolescents seuls effectuant plus rarement des
achats que les hommes en groupes. Les hommes à l'aspect vestimentaire
recherché/classique/professionnel ont systématiquement effectué un achat.
Très peu de femmes ont effectuées d'achat.
La boutique semblait autant un lieu de contemplation que de rendez-vous (trois occurrences) et
moins une véritable centrale d'achat.

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