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Ecole nationale de Commerce et de Gestion El Jadida

Cours de Fiscalité
d’Entreprise II
[Sous-titre du document]

Pr. Issam El FILALI


Année Universitaire 2020-2021
Plan

Chapitre 1 : Droits d’enregistrement…………………………………………………………


1. Définition……………………………………………………………………………5
2. Actes et conventions assujettis à l’enregistrement …………….……………….…5
2.1. Conventions écrites ou verbales…………………………….……………….5
2.2. Actes sous-seing privés ou authentiques……………………….…………….5
3. Délais d’enregistrement…………………………………………….………………6
4. Base imposable……………………………………………………..……………….6
5. Liquidation des droits d’enregistrement……………………………..…………….7
6. Principales exonérations……………………………………………………………7
6.1. Actes présentant un intérêt public……………………………………………7
6.2. Actes concernant les collectivités publiques……………………………….…7
6.3. Actes présentant un intérêt social………………………………………….…8
6.4. Actes relatifs à l’investissement ………………………………………..….…8
6.5. Actes relatifs aux opérations de crédit…………………………………..……9
7. Les droits fixes………………………………………………………………………9
7.1. Droit fixe de 200 DH……………………………………………………...…9
7.2 Les droits fixes de 1000DH…………………………………………………10
8. Tarifs proportionnels………………………………………………………………10
8.1. Taux de 6 %................................................................................................................10
8.2 Taux de 5%.................................................................................................................11
8.3. Taux de 4% ………………………………………………………………..11
8.4 Taux de 3%................................................................................................................11
8.5. Taux de 1.5%..............................................................................................................11
8.6. Taux de 1% ………………………………………………………………..12
9. Le minimum de perception……………………………………………………..…12
Chapitre 2 : Droits d’enregistrement…………………………………………………...……13
1. Décryptage de la taxe professionnelle…………………………………………….13
1.1. Champ d’application……………………………………………………….13
1.2. Professions imposables………………………………………………….…13
1.3. Personnes imposables……………………………………………………...13
1.3.1 Les personnes physiques…………………………………………. 13
1.3.2 Les personnes morales…………………………………………….13
1.4. Territorialité……………………………………………………………..…14
1.5. Exemptions………………………………………………………………..14
2. Le classement dans les tableaux de la taxe professionnelle…………………….15
2.1. La classe 1…………………………………………………………………15
2.2. La classe 2…………………………………………………………………15
2.3. La classe 3…………………………………………………………………16

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3. Eléments constitutifs de la taxe professionnelle…………………………………16
3.1 Eléments à retenir pour le calcul de la TP ………………………………….16
3.2 Détermination de la base imposable de la TP……………………………….17
3.2.1 Définition de la valeur locative……………………………………17
3.2.2 Méthodes d’évaluation de la valeur locative……………………..…17
3.2.3 Cas particuliers ……………………………………………………17
4. Taux et calcul de la taxe professionnelle………………………………………….18
4.1. Les taux par classe……………………………………………………….…18
4.2. Calcul de la TP…………………………………………………………..…18
5. Annualité de la taxe professionnelle et obligations déclaratives………………...19
5.1 Principe de l’annualité………………………………………………………19
5.2 Dérogation au principe de l’annualité……………………………………….19
5.3 Création ou investissement en cours d’année ………………………………20
5.4 Désinvestissement ou cessation…………………………………………..…20
5.5 Cas de chômage et de professions saisonnières……………………………..20
5.6 Lieu et période d’imposition……………………………………………..…20
6. Obligations des contribuables en matière de taxe professionnelle
6.1. Déclaration d’inscription à la taxe professionnelle…………………….……20
6.2. Déclaration des éléments imposables………………………………………20
6.3. Affichage du numéro d’identification à la taxe professionnelle…………..…21
6.4. Déclaration de chômage d’établissement…………………………………...21
6.5. Déclaration de cession, cessation, transfert d’activité ou transformation de la
forme juridique…………………………………………………………………21

Chapitre 3 : La taxe d'habitation……………………………………………………………22


1. Introduction……………………………………………………………………..22
1.1. Personnes imposables……………………………………………………...22
1.2. Territoire de la taxe d’habitation……………………………………………22
2. Exonération et réduction de la taxe d’habitation………………………………..22
2.1. Exonérations permanentes ……………………………………………...…22
2.2. Réduction permanente …………………………………………………….23
2.3. Exonération temporaire……………………………………………………23
3. Base d’imposition de la taxe d’habitation……………………………………..…23
3.1. Valeur locative des immeubles……………………………………………..23
3.2. Abattement relatif pour les habitations principales…………………………23
3.3. Révision de la valeur locative des habitations ……………………………...24
4. Liquidation de la taxe d’habitation………………………………………………24
5. Lieu d'imposition et personnes débitrices ………………………………………24
5.1. Cas général……………………………………………………………...…24
5.2. Cas de changement de propriété…………………………………………..24
5.3. Cas de la vacance d’immeuble……………………………………………..25
5.4. Cas de mutation de cote…………………………………………………...25

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6. Principe d’annualité…………………………………………………………….…25
6.1 Règle générale de d’annualité ………………………………………………25
6.2 Cas particuliers…………………………………………………………...…25
6.2.1 Achèvement de constructions…………………………………….26
6.2.2 Cas de vacance des immeubles…………………………………… 26
6.2.3 Cas de changement d'affectation………………………………….26
Chapitre 4 : La taxe des services communaux……………………………………………..27
1. Champ d'application de la taxe des services communaux………………….......27
1.1 Personnes et biens imposables………………………………………………27
1.2 Immeubles et constructions occupés par leurs propriétaires à titre
d'habitation…………………………………………………………………….27
1.3 Immeubles affectés à une activité professionnelle…………………..…….…27
1.4 Machines et appareils……………………………………………………….28
1.5 Terrains………………………………………………………………….…28
2. Exemptions de la taxe de services communaux…………………………….……28
3. Base d’imposition de la taxe de services communaux……………………………29
3.1. Cas des immeubles soumis à la taxe d’habitation ou à la taxe
professionnelle…………………………………………………………………29
3.2 Cas des immeubles non soumis à la taxe d’habitation……………………….29
4. Liquidation de la TSC…………………………………………………………..…29
Chapitre 5 : Impôt sur les revenus et profits des capitaux mobiliers……………………...31
1- Les revenus des capitaux mobiliers ………………………………………………31
1.1. Champ d'application de la retenue à la source…………………….……31
1.1.1 Les produits des actions ou parts sociales…………………….……31
1.1.2 Les revenus fixes de placements………………………………..…31
1.2. Produits exonérés de la retenue à la source…………………………….31
1.2.1 Exonération des produits des actions ou parts sociales et revenus
assimilés……………………………………………………………..…31
1.2.2 Exonération des produits de placements à revenu fixe……………32
1.3. Fait générateur de la retenue à la source…………………………….…33
1.4. Base imposable et taux de la retenue à la source………………………33
1.4.1. Base imposable………………………………………………..…33
1.4.2.Retenue sur les produits des actions ou parts
sociales…………………………………………………………………33
1.4.3 Retenue sur les produits de placements à revenu fixe…………..…33
1.5 Imputation et restitution de la retenue à la source des titres des produits
de placements à revenu fixe…………………………………………………34
1.5.1 Imputation de la retenue à la source…………………………….. 34
1.5.2 Restitution de la retenue à la source…………………………….. 35

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2. Profits de cession de valeurs mobilières et autres titres de capital
et de créances…………………………………………………….……………..35
2.1. Champ d'application…………………………………………………….…35
2.2. Profits imposables…………………………………………………………35
2.3. Personnes imposables…………………………………………………...…35
2.4. Exonérations………………………………………………………………35
2.5. Détermination du profit imposable…………………………………………35
2.6. Taux de l'impôt……………………………………………………...............37
2.7. Fait générateur de l'impôt……………………………………………….…38
2.8. Report des moins-values………………………………………………...…38

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CHAPITRE I : DROITS D’ENREGISTREMENT

1. Définition
Le droit d’enregistrement est un impôt auquel sont soumis les actes et conventions à l’occasion
d’une procédure qu’on appelle formalité d’enregistrement qui vise à faire foi de l’existence de l’acte
et de sa date.
2. Actes et conventions assujettis à l’enregistrement
Le code général des impôts détermine les actes et conventions qui sont obligatoirement soumis à
la formalité d’enregistrement toutefois les parties à l’acte peuvent demander à titre optionnel son
enregistrement. Ainsi, l’enregistrement demeure obligatoire pour les conventions écrites ou
verbales et pour les actes sous-seing privés ou authentiques.
2.1. Les conventions écrites ou verbales
 Les mutations entre vifs, à titre gratuit ou onéreux, telles que vente, donation ou échange
d’immeubles ou de droits réels portants sur des immeubles, de fonds de commerce, actions
ou de parts sociales dans les groupements d’intérêt économique, d’actions et de parts dans
les sociétés;
 Les baux à rente perpétuelle de biens immeubles et baux emphytéotiques;
 Les cessions d'un droit au bail portant sur tout ou partie d'un immeuble ;
 Les baux, cession de baux, sous-location d'immeubles, de droits immobiliers ou de fonds
de commerce.
2.2. Actes sous-seing privés ou authentiques
Il s’agit de :
 la constitution ou mainlevée d'hypothèque, cession ou délégation de créance hypothécaire;
 la constitution, augmentation de capital, prorogation ou dissolution de sociétés ou de
groupements d’intérêt économique, ainsi que tous actes modificatifs du contrat ou des
statuts;
 le bail, cession de bail, sous location d’immeubles, de droits immobiliers ou de fonds de
commerce;
 la cession d’actions ou de parts d’intérêts dans des sociétés lorsque lesdits actions ou parts
d’intérêt sont transmissibles par la voie civile ;
 la cession d’actions des sociétés cotées en bourse ;
 le partage de biens meubles ou immeubles ;
 l’antichrèse ou nantissement de biens immeubles et leurs cessions;
 les actes authentiques établis par les notaires et les adoul ;
 les décisions de justice, les actes judiciaires et extrajudiciaires des greffiers et les sentences
arbitrales qui sont passibles du droit proportionnel d’enregistrement;
 les ventes de produits forestiers.

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3. Délais d’enregistrement
Le paiement des droits d’enregistrement sont exigible dans un délai de 30 jours à compter de la
date de la réalisation effective de la mutation quelle que soit sa forme: écrite ou verbale.
Ce délai passe à 3 mois :
-à compter de la date du décès du testateur pour les actes de libéralité pour cause de décès;
-à compter de leur date pour les ordonnances, jugement et arrêts des diverses juridictions.
4. Base imposable
La base imposable en matière de D.E est déterminée comme suit :
1. pour les ventes et autres transmissions à titre onéreux, par le prix exprimé et les charges qui
peuvent s’y ajouter;
2. pour l’acquisition d’immeubles ou de fonds de commerce par un contrat de mourabaha,
par le prix d’acquisition du bien par l’établissement du crédit ;
3. pour l’adjudication à la folle enchères ou surenchère par le prix exprimé en y ajoutant les
charges, sous déduction du prix de la précédente adjudication qui a supporté le droit.
4. pour les cessions à titre onéreux de fonds de commerce au prix de l’achalandage du droit
de bail et des objets servant à l’exploitation du fonds ;
5. pour les mutations entre vifs et à titre gratuit, par l’évaluation souscrite par les parties de la
valeur des biens donnés, sans déduction des charges ;
6. pour les échanges, par l’estimation du bien dont la valeur est la plus élevée
7. pour les partages de biens meubles ou immeubles, par le montant de l’actif net à partager ;
8. pour les titres constitutifs de propriété, par la valeur des immeubles qui en font l’objet ;
9. pour le droit d’apport en société, à titre pur et simple, par le montant ou la valeur de
l’apport;
10. pour les cessions d’actions ou de parts sociales, par le montant de la valeur négociée en
déduisant les versements qui restent à faire sur les titres non entièrement libérés
11. pour la cession de titre d’obligations des sociétés ou entreprises et de titres et de titres
d’obligation des collectivités locales et établissements publics, par le montant de la valeur
négociée ;
12. pour la constitution d’hypothèque ou de nantissement de fonds de commerce par la somme
garantie en capital ; les frais accessoire et intérêts dans la limite de deux annuités.
13. antichrèse et nantissement de bien immeubles par la somme pour lesquelles les actes sont
faits ;
14. pour les créances à termes ; les prorogations de délai de paiement de créance, leur donation,
cession et transport, les obligations de sommes et autres actes d’obligation, par le capital
exprimé dans l’acte et qui en fait l’objet
15. pour les opérations de crédits par le montant du crédit ;
16. pour les quittances et tous autres actes de libération par le total des sommes ou capitaux
dont le débiteur se trouve libéré ;
17. pour les constitutions, donations, cessions et transports de rentes perpétuelles et viagères
et de pensions, par le capital constitué et aliéné et à défaut de capital exprimé par un capital
égal à 20 fois la rente perpétuelle et 10 fois la rente viagère ou la pension quel que soit le
prix stipulé pour le transport ou l’amortissement ;
18. pour le cautionnement et de sommes, valeurs et objets immobilier, les garanties mobilières
et indemnité de même nature par le montant du cautionnement ou des garanties et
indemnités;
19. pour les louages d’industrie, marché pour construction, réparation et entretiens et tous les
autres biens meubles susceptibles d’estimation faits entre particuliers et qui ne contiennent

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ni vente, ni promesse de livrer des marchandises, denrées ou autres bien meubles par le
prix exprimé augmenté des charges ou l’évaluation des objets qui en sont susceptibles ;
20. pour les inventaires après décès par l’actif brut à l’exclusion du linge, des vêtements et des
meubles et des meubles les maisons d’habitation ;
21. pour les délivrances de legs par le montant des sommes ou la valeur des objets légués ;
22. Pour les baux à rentes perpétuelle de biens immeubles les, les baux emphytéotiques et ceux
dont la durée est illimitée par le capital égal à 20 fois la rente ou le prix annuel augmenté
des charges ;
23. Pour les baux à vie d’immeubles quel que soit le nombre des bénéficiaire successifs, par un
capital égal à dix fois le prix augmenté de charges.
5. Liquidation des droits d’enregistrement
Les droits d’enregistrement sont applicables selon les motifs des conventions et les obligations
qu’elles imposent aux actes et déclarations soumis obligatoirement à l’enregistrement. Il en est de
même pour les actes sous signature privée volontairement présentés à cette formalité.
Lorsqu’un même acte comprend plusieurs conventions dérivant ou dépendantes les unes des
autres, il n’est perçu que le droit applicable à la convention donnant lieu à la perception la plus
élevée.
Mais lorsque dans un acte quelconque il y a plusieurs dispositions indépendantes, il est dû pour
chacune d’elles et selon sa nature un droit particulier.
Lorsqu’un acte translatif de propriété ou d’usufruit porte à la fois sur des biens meubles et
immeubles, le droit et perçu sur la totalité du prix et au taux prévu pour les immeubles.
Toutefois, lorsqu’il est stipulé un prix particulier pour les biens meubles et qu’ils sont estimés et
suffisamment désignés dans le contrat, il est appliqué pour chaque catégorie de bien le taux
correspondant.
6. Principales exonérations
En raison de leur impact socio-économique, certaines opérations qui doivent normalement faire
l’objet d’un prélèvement de droits d’enregistrement, ont été exonérées par le CGI. Toutefois, ces
opérations restent soumises à la formalité de l’enregistrement contre mention « gratis ».
6.1. Actes présentant un intérêt public

 Les acquisitions par les Etats étrangers d'immeubles destinés à l'installation de leur
représentation diplomatique ou consulaire au Maroc ou à l'habitation du chef de poste, à
condition que la réciprocité soit accordée à l'Etat marocain ;
 Les locations et cessions de droits d’eau ;
 Les actes et écrits relatifs au recouvrement forcé des créances publiques;
 Les actes et écrits faits en exécution de la loi n° 7-81 relative à l'expropriation pour cause
d’utilité publique.
6.2. Actes concernant les collectivités publiques

 Les acquisitions de l'Etat, les échanges, les donations et conventions qui lui profitent, les
constitutions de biens Habous, les conventions de toute nature passées par les Habous avec
l'Etat ;
 Les acquisitions et échanges d'immeubles effectués par les collectivités locales et destinés à
l'enseignement public, à l'assistance et à l'hygiène sociales, ainsi qu'aux travaux d'urbanisme
et aux constructions d'intérêt communal.

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6.3. Actes présentant un intérêt social
Il s’agit essentiellement de :

 Tout acte et écris établis en application du dahir du 5 rabii II1363 (1 er mars 1944) relatif)
à la réparation des dommages causés par faits de guerre et des arrêtés pris pour l’exécution
de ce dahir ou qui en seront la conséquence, à condition de s’y référer expressément ;
 Les actes d'acquisition d’immeubles strictement nécessaires à l'accomplissement de leur
objet par les associations à but non lucratif s’occupant de personnes handicapées ;
 Les actes afférents à l’activité et aux opérations de la société Sala Al Jadida ;
 les actes et opérations de la société Nationale d’Aménagement Collectif (SONADAC) se
rapportant à la réalisation de logements sociaux afférents aux projets annassim destinés au
recasement des habitants de l’ancienne médina de Casablanca ;
 Les actes et mutations établis par les organismes à but non lucratif prévus par la loi
(Entraide Nationale, Croissant rouge, etc) ;
 les actes afférents à l’activité et aux opérations de la Fondation Hassan II, la Fondation
Mohamed VI, la Fondation Cheikh Zaid, la Fondation Khalifa ibn Zaid , etc (voir CGI
2016).
6.4. Actes relatifs à l’investissement
Il s’agit notamment des actes suivants :

 les acquisitions par les promoteurs immobiliers, personnes morales ou physiques relevant
du régime du résultat net réel, de terrains nus ou comportant des constructions destinées à
être démolies et réservés à la réalisation d’opérations de construction de cités, résidences
ou campus universitaires sous réserve des conditions prévues par l’article 130-II ;
 les actes de constitution et d’augmentation de capital des sociétés installées dans les zones
franches d’exportation ;
 les acquisitions par les sociétés et banques installées dans les zones franches d’immeubles
nécessaires à l’établissement de leur sièges, agences et succursales sous réserves de de la
condition d’exonération prévue par l’article 130-II ;
 les actes relatifs aux variations du capital et aux modifications des statuts ou des règlements
de Gestion des OPCVM ;
 les actes relatifs à la constitution des Fonds de placements collectifs en titrisation, à
l’acquisition d’actifs, à l’émission et à la cession d’obligations et de parts, à la modification
des règlements de gestion et aux autres actes relatifs au fonctionnement desdits fonds
conformément aux textes réglementaires en vigueur ;
 les actes relatifs aux variations du capital et aux modifications des statuts ou des règlements
de gestion des OPCR ;
 les opérations d’apport, ainsi que les prises en charge du passif résultant de la
transformation d’un établissement public en société anonyme etc. (voir CGI 2016).
 Les cessions de parts dans les groupements d’intérêt économique, d’actions ou de parts
sociales dans les sociétés ;
 actes portant acquisition de terrains nus destinés à la construction d’établissements
hôteliers. Cette exonération est subordonnée au respect des conditions prévues au
paragraphe VII de l’article 130 du CGI, tel qu’introduit par la LF n° 68-17, à savoir :
- l’engagement de l’acquéreur à réaliser les opérations de construction de
l’établissement hôtelier dans un délai maximum de six (6) ans à compter de la date
d’acquisition du terrain nu ;

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- l’acquéreur doit, en garantie du paiement des droits d’enregistrement qui seraient
exigibles au cas où l’engagement visé ci-dessus n’aurait pas été honoré, consentir au
profit de l’Etat une hypothèque;
- la mainlevée d’hypothèque n’est accordée par l’inspecteur chargé de
l’enregistrement que sur présentation par l’établissement hôtelier du certificat de
conformité délivré par l’autorité compétente ;
- le terrain et les constructions réalisées doivent être inscrits et conservés à l’actif de
l’entreprise propriétaire du terrain pendant au moins dix (10) ans à compter de la
date du début d’exploitation.
 les actes de constitution et d’augmentation de capital des sociétés ou des groupements
d’intérêt économique réalisés (i) par apports en numéraire à titre pur et simple, (ii) par
incorporation de créances en compte courant d’associés ou (iii) par incorporation
de bénéfices ou de réserves. L’augmentation du capital par incorporation des créances
autres que celles figurant en compte courant d’associé n’ouvrent pas droit à cette
exonération (quel que soit le montant du capital souscrit) ;
 les actes de constitution de capital des sociétés ou des groupements d’intérêt économique
réalisés par apports en nature, à titre pur et simple, évalués par un commissaire aux
apports choisi parmi les personnes habilitées à exercer les fonctions de commissaire aux
comptes (quel que soit le montant du capital souscrit).
N.B

 L’ exonération de l’augmentation ou constitution de capital ne s’applique pas au passif


affectant les apports en nature qui demeure assujetti aux droits de mutation à titre onéreux,
selon la nature des biens objet des apports et l’importance de chaque élément dans la totalité
des apports faits à la société ou au groupement d’intérêt économique.
 Le taux proportionnel de 1% demeure applicable aux actes d’augmentation de capital par
incorporation de plus-values résultant de la réévaluation de l’actif social conformément à
l’article 133 (I-D-10°) du CGI.
6.5. Actes relatifs aux opérations de crédit :

 Les actes concernant les opérations effectuées par la Banque Africaine de Développement
et ses succursales ;
 Les actes concernant les opérations effectuées par la Banque Islamique de Développement
et ses succursales ;
 Les actes d'avances sur titres de fonds d'Etat et de valeurs émises par le Trésor ;
 Les actes constatant les opérations de crédit passées entre des particuliers et des organismes
bancaires, ainsi que les opérations de crédit immobilier conclues entre les particuliers et les
sociétés de financement et celles passées entre les entreprises et leurs salariés ou entre les
associations des œuvres sociales du secteur public, semi-public ou privé et leurs adhérents
pour l’acquisition ou la construction de leur habitation principale.
7. Application de droits fixes
Les droits fixes sont appliqués à des actes définis par le GCI soit à un montant de 200 DH ou de
1000 DH.
7.1. Droit fixe de 200 DH
Sont notamment enregistrés au droit fixe de 200 DH :

 les renonciations à l'exercice du droit de chefaâ ou de sefqa. Il est dû un droit par


copropriétaire renonçant ;

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 les testaments, révocations de testaments et tous actes de libéralité qui ne contiennent que
des dispositions soumises à l'événement du décès ;
 les résiliations pures et simples faites dans les vingt-quatre heures des actes résiliés et
présentés dans ce délai à l'enregistrement ;
 les actes qui ne contiennent que l'exécution, le complément et la consommation d'actes
antérieurement ;
 les marchés et traités réputés actes de commerce fait ou passés sous signature privée ;
 les déclarations de command lors elles sont faites par acte authentique dans les quarante-
huit heures de l’acte d’acquisition passé lui-même en la forme authentique et contenant la
réserve du droit d’élire command ;
 baux et locations, cessions de baux et sous-locations d’immeubles ou de fonds de
commerce.la cession au coopérateur de son logement après libération intégrale du capital
souscrit ;
 Actes réalisés dans le cadre de la vente en état futur d’achèvement (Vente sur plan) ;
 actes de prorogation ou de dissolution de sociétés ou de Groupement d’intérêt économique
qui ne portent ni obligation, ni libération, ni transmission de biens meubles ou immeubles
entre les associés, les membres des GIE ou autres personnes et qui ne donnent pas
ouverture au droit proportionnel ;
 actes de constitution sans capital de GIE ;
 les contrats par lesquels les établissements de crédits et organismes assimilés mettent à la
disposition de leurs clients, des immeubles ou fonds de commerce dans le cadre des
opérations de de crédit-bail immobilier, mourabaha ou ijara montahia bitamlik, leurs
réalisation en cours de location par consentement mutuel des parties ainsi que les cessions
des biens précités au profit des preneurs et acquéreurs figurant dans les contrats précités ;
 les actes relatifs aux opérations de crédit réalisées entre les sociétés de financement et des
particuliers, de constitution d’hypothèques et de nantissement sur fonds de commerce
consentis en garantis des dits opérations ;
 actes de mainlevée d’hypothèques et de nantissement sur fonds de commerce ;
 tous les actes innomés qui ne peuvent donner lieu au droit proportionnel.
7.2. Les droits fixes de 1000DH
Sont soumises au droit de 1000 DH les constitutions ou augmentations de capital des sociétés ou
des GIE réalisées par apports en numéraire ou en nature, à titre pur et simple, autre que
l‘incorporation de créances en compte courant d’associés ou par incorporation de bénéfices ou de
réserves, à condition que le capital social souscrit ne dépasse pas 500.000 DH
8. Tarifs proportionnels
Le CGI a prévu des taux progressifs selon la nature des opérations effectuées.
8.1. Taux de 6 %
 Les cessions, à titre gratuit ou onéreux, d’actions ou de parts sociales des sociétés
immobilières transparentes et à prépondérance immobilière ;
 Les baux à rentes perpétuelles de biens immeubles, baux emphytéotiques, ceux à vie et ceux
dont la durée est illimitée ;
 Les cessions de droit au bail ou du bénéfice d’une promesse de bail ;
 les retraits de réméré exercés en matière immobilière après expiration des délais prévus
pour l’exercice du droit de réméré ;
 Apports d’immeubles et droits immobiliers non rémunérés par des droits sociaux ;

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 Apports de fonds de commerce et clientèle ;
 Mutations (vente, donation ou échange) entre vifs, à titre gratuit ou onéreux, d’immeubles,
de propriétés, ou d’usufruit de fonds de commerce ou de clientèle.
8.2. Taux de 5%
L’acquisition, à titre onéreux, de terrains nus ou comportant des constructions destinées à être
démolies et réservés à la réalisation d’opérations de lotissement ou de construction de locaux
à usage d’habitation, commercial, professionnel ou administratif, dans la limite de 5 fois la
superficie couverte
8.3. Taux de 4%

 L’acquisition de locaux construits, par des personnes physiques ou morales autres que les
établissements de crédit, Bank Al-Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion et les sociétés
d’assurances et de réassurances, que ces locaux soient à usage d’habitation, commercial,
professionnel ou administratif ;
 Les terrains sur lesquels sont édifiés les locaux précités dans la limite de 5 fois la superficie
couverte ;
 Les cessions de parts dans les groupements d’intérêt économique, d’actions ou de parts
sociales dans les sociétés immobilières transparentes et les sociétés à prépondérance
immobilière.
8.4 Taux de 3%

 Les cessions et transferts de rentes perpétuelles et viagères et de pensions à titre onéreux ;


 Les adjudications, ventes, reventes, cessions, rétrocessions, marchés et tous autres
actes civils ou judiciaires translatifs de propriété, à titre gratuit ou onéreux, de biens
meubles ;
 Les titres constitutifs de propriété d’immeubles ;
 La première vente de logement sociaux et de logement à faible valeur immobilières.
8.5. Taux de 1.5%

 Les antichrèses et nantissements de biens immeubles. ;


 Les actes portant constitution d’hypothèque ou de nantissement sur un fonds
de commerce, en garantie d’une créance actuelle ou éventuelle ;
 Les louages d’industrie, marchés pour constructions, réparations et entretiens et tous autres
biens meubles susceptibles d’estimation faits entre particuliers et qui ne contiennent
ni vente, ni promesse de livrer des marchandises, denrées ou autres biens meubles ;
 Les cessions, à titre gratuit, d’immeubles ou de droits réels immobiliers, de fonds de
commerce ou de clientèle, de parts dans les GIE, de parts ou d’actions dans les sociétés
immobilières transparentes ou à prépondérance immobilière, lorsqu’elles interviennent en
ligne directe, entre époux ou entre frères et sœurs ;
 Les cessions réalisées entre personnes liées par une ordonnance judiciaire de Kafala ;
 Les partages de biens meubles ou immeubles entre copropriétaires, cohéritiers et
coassociés, à quelque titre que ce soit. Toutefois, lorsque le partage comporte une soulte
ou une plus-value, les droits sur ce qui en est l’objet sont perçus aux taux prévus pour
les mutations à titre onéreux, au prorata de la valeur respective des différents biens compris
dans le lot comportant la soulte ou la plus-value ;
 Les constitutions de rentes, soit perpétuelles soit viagères et de pensions à titre onéreux ;

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 Les marchandises en stock cédées avec fonds de commerce lorsqu’elles font l’objet d’un
inventaire détaillé et d’une estimation séparée ;
 Les mutations entre vifs, à titre gratuits, portants sur des immeubles, droits réel portants
sur de tels immeubles, propriétés, nue-propriété ou usufruit de fonds de commerce ou de
clientèle, ainsi que les déclarations faites par le donataire sont soumise au taux réduit de 1,5
lorsqu’elle interviennent en ligne directe.
8.6. Taux de 1%

 Les cessions de titres d’obligations dans les sociétés ou entreprises et de titres d’obligations
des collectivités locales et des établissements publics ;
 Les cautionnements de sommes, valeurs et objets mobiliers, les garanties mobilières et les
indemnités de même nature ;
 Les actes d’adoul qui confirment les conventions passées sous une autre forme et qui
stipulent mutations entre vifs de biens immeubles et de droits réels immobiliers ;
 Les délivrances de legs ;
 Les marchés de l’Etat dont le prix doit être payé par le Trésor public ;
 Les prorogations pures et simples de délai de paiement d’une créance
 Les quittances compensations renonciations et tous autres actes écrits portant libération de
sommes et valeurs mobilières ainsi que les retraits de réméré exercés dans les délais stipulés,
lorsque l’acte constatant le retrait est présenté à l’enregistrement avant expiration de ces
délais ;
 Les inventaires établis après décès ;
 Le passif relatif aux constitutions ou les augmentations de capital des sociétés ou des
groupements d’intérêt économique réalisées par apports nouveaux, qui est assujetti aux
droits de mutation à titre onéreux, selon la nature des biens objet des apports et selon
l’importance de chaque élément dans la totalité des apports faits à la société ou au groupent
d’intérêt économique ;
 Les actes d’augmentation de capital par incorporation de plus-values résultant de la
réévaluation de l’actif social conformément à l’article 133 (I-D-10°) du CGI.
 Les éléments cédés avec le fonds de commerce :
- Les comptes courants ;
- Les dépôts et cautionnements ;
- Les effets de commerce ;
- Les portefeuilles de titres.
9. Minimum de perception
Il ne pourra être perçu moins de 100 dirhams pour les actes et mutations passibles des droits
proportionnels prévus au présent article.

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CHAPITRE 2 : LA TAXE PROFESSIONNELLE

1. Décryptage de la taxe professionnelle


C’est un impôt direct qui s’applique sur la situation permanente que présente l’exercice d’une profession en
tenant compte de certaines incidences extérieurs tels que :
-La nature des conditions d’exercice de la profession ;
-L’importance des éléments de la taxe professionnelle ;
-La valeur locative et les installations.
La TP apparaît comme un impôt forfaitaire ne tenant compte ni du chiffre d’affaires, ni des bénéfices mais
qui est lié à la capacité de production (machines, local…). Elle est établie par voie de taxation administrative
ne nécessitant aucune déclaration préalable du contribuable, mais en s’appuyant sur un recensement effectué
chaque année par l’administration fiscale. Le tarif de cette taxe se base sur un tableau avec dénomination et
classement des professions dont l’évolution est régulièrement modifiée.
1.1 Champ d’application
Le champ d’application de la TP est appréhendé à travers les professions et les personnes imposables ainsi
qu’à travers la délimitation du territoire fiscal en tenant compte des exemptions.
1.2 Professions imposables
Toute profession est passible de la TP dès lors qu’elle n’est pas expressément exonérée.
Il y’a exercice d’une profession dès que les trois conditions suivantes sont remplies:
1-Exercice de l’activité à titre effectif et habituel d’une profession : l’exercice d’une activité à titre
effectif suppose l’existence d’une clientèle et surtout que la profession soit exercée à titre habituel
abstraction faite des opérations occasionnelles ou accidentelles. Cependant le caractère habituel est
attribuer à certaines professions telles que : lotisseur, entrepreneur de travaux publics.
Dans la pratique, l’exercice d’une activité devient effectif dès les premières opérations
d’approvisionnement pour le commerçant et l’industriel ou la première prestation de service.
2-Exercice de l’activité pour son propre compte : le contribuable doit exercer pour son propre
compte et à ses risques et périls. Dans le cas d’un établissement exploité par un gérant, le gérant
salarié est exonéré. Cependant e gérant libre, locataire d’un fonds de commerce est imposable.
3-Exercice de l’activité dans un but lucratif : la profession doit être exercée dans un but lucratif.
Cette condition ne signifie pas que le bénéfice est nécessaire pour motiver l’imposition. Il suffit que
l’affaire soit susceptible de procurer des bénéfices.
1.3. Personnes imposables
Toute personne physique ou morale de nationalité marocaine ou étrangère qui exerce au Maroc une activité
professionnelle est assujettie à la TP.
1.3.1 Les personnes physiques :
La loi régissant la TP ne prévoit aucune exception en ce qui concerne la nationalité, l’âge et la capacité
juridique : homme et femme quel que soit leur régime matrimonial, majeur ou mineur, les interdits et toutes
autres personnes empêchées d’exercer par elle-même dès l’instant où la profession est exercée en leur nom
par ou par des mandataires. La TP est un impôt personnel.
1.3.2 Les personnes morales
Sont appréhendées à ce titre les collectivités quelle que soit leur forme et leur nature (privées ou publiques).

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 Les collectivités privées :
Il est question ici des sociétés commerciales qu’il s’agisse de société de personnes (SNC, SCS) ou de
sociétés de capitaux (SA, SARL, SCA).La TP des sociétés de personnes ou de capitaux est établie au nom
de la raison sociale.
Sont également soumis à cette taxe, les fonds créés par voie législative ou par convention ne jouissant
pas de la personnalité morale et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé.
L’imposition est établie au nom de leur organisme gestionnaire.
 Les collectivités publiques :
Tous les offices et régies ayant l’autonomie financière et assurant la gestion de certains services
(établissements publics) tels que l’ONE, l’OCP, l’ONT, la régie des tabacs sont soumis à la TP. Mais les
établissements publics à caractère administratif prépondérant ne sont pas imposables (CNSS, BRPM, etc.).
1.4 Territorialité
Est passible à la TP, toute personne physique ou morale de nationalité marocaine ou étrangère qui exerce
au Maroc une activité professionnelle. La personne imposable doit disposer au Maroc d’une installation
matérielle (locale) ou y exercer de façon visible son activité à titre habituel. Les sociétés ayant leur siège à
l’étranger ne sont imposables qu’au moment où l’exercice habituel est matérialisé par l’existence d’un
établissement autonome ou succursale au Maroc.
1.5 Exemptions
Sont exemptés de la TP bien qu’ils exercent des professions inscrites dans ses tarifs:
1-Les professions de fonction publique. Toutefois elles deviennent imposables dès que les intéressés
les exercent à leur propre compte ;
2-Les exploitants agricoles mais uniquement pour la vente en dehors de toute boutique ou magasin
des récoltes et fruits provenant de leur exploitation, ainsi que la vente de bétail qu’ils y élèvent. S’il
y’a vente en boutique ou activité de transformation (ex huilerie) ils deviennent imposables.
3-Les coopératives et leurs unions lorsque leur chiffre d’affaire est inférieur à 2 000 000 DH hors
TVA ;
4-Les entreprises nouvellement créées pendant une durée de 5 années à partir de la date de la
première opération d’approvisionnement ou de prestation de service.
5-Les nouveaux investissements pour une durée de 5 ans à partir de la date d’acquisition (ex :
terrains, matériel et outillage) et ce à l’exception des établissements n’ayant pas leur siège au Maroc,
les établissements de crédit, Bank Al Maghrib, CDG, assurances, agences immobilières ;
6-Les investissements dépassant 50.000.000 DH en prenant en compte dans la valeur locative la
valeur des biens acquis en crédit-bail et sans compter les éléments bénéficiant d’une exonération de
5 ans ;
7- Les promoteurs immobiliers pour l’ensemble de leurs activités destinés aux logements sociaux
dans le cadre de conventions avec l’Etat ;
8-Une réduction de 50 % du montant de la TP est accordée pour les redevables ayant leur domicile
fiscal ou leur siège dans l’ex-province de Tanger et qui y exercent une activité principale ;
9-Les entreprises exerçant dans les zones franches d’exportation pendant les 15 premières années
de leur activité.
10-Autres bénéficiaires :
- les établissements d’enseignement ou de formation professionnelle pour les locaux
affectés au logement et à l’instruction des élèves ;
- la Banque Africaine de Développement
- la Banque Islamique de Développement
- la Société financière Internationale
- l’agence Bayt mal al Qods acharif
- les O.P.C.V.M
- les F.P.C.T
- les O.P.C.R

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- la société sala al jadida
- la société nationale d’aménagement collectif SONADAC pour ses activités de logements
sociaux
- l’agence pour l’aménagement de la vallée du bourereg
- l’agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et
provinces du Nord
- l’agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et
provinces du Sud
- l’agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et
provinces de la région orientale
- la fondation Mohamed VI,
- la fondation Cheikh Zaid,
- la fondation Mohammed V
- l’université Al Akhawayn
- Bank al Maghrib pour les terrains, constructions matériel et outillage servant à la
fabrication des billets et des monnaies
- les banques et sociétés offshore (immeubles occupés par leur siège et agence)
- les associations et organismes sans but lucratifs
- les contribuables pour la valeur des immobilisations utilisées comme moyens de transport
et de communication
- les personnes physiques ou morales titulaires d’un permis de recherche de gisement
d’hydrocarbure
2. Le classement dans les tableaux de la taxe professionnelle
Les activités professionnelles sont classées, d’après leur nature, dans l’une des trois classes de la
nomenclature des professions prévues à cet effet.
2.1. La classe 1
Dans cette classe (C1), la prise en compte d’un matériel ne joue pas un rôle essentiel.
La classe 1 est la plus coûteuse en termes de TP. Elle regroupe les activités caractérisées par leur faculté à
dégager une grande marge bénéficiaire. Il s’agit en général des activités de commerce en gros et quelques
activités de prestation de service.
A tire d’exemple d’activités de la classe 1, on peut citer :
-les banques ;
-les marchands ou intermédiaire effectuant l’exportation et l’importation ;
-les laboratoires d’analyses médicales, chimiques ou industrielles ;
-les architectes occupant plus de trois dessinateurs, calculateurs, secrétaires ou dactylographes ;
-les tenants d’un magasin pour la vente en gros d’articles ménagers ;
-les entrepreneurs d’assurance maritime ;
-les exploitants d’un établissement de crédit-bail (leasing);
-les marchand en gros de voitures automobiles ;
-les avocats occupant un confrère ou plus et une secrétaire (plus de trois secrétaires) ;
-les bureaux d’études, d’enquêtes et de recherches.
2.2. La classe 2
La classe (C2) regroupe les marchands et les prestataires de services dont l’ampleur est inférieure à celle de
la classe 1.
On cite à titre d’exemple :
-les agences de voyage ;
-les loueurs d’agrément de transport de personnes ou de marchandises ;
-les tenants d’un magasin d’alimentation générale ;

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-les médecins ;
-les architectes travaillant seul ou un à trois dessinateurs ;
-les marchands d’accessoires ou de pièces détachés pour voitures ;
-les marchands de voitures d’occasion ;
-les avocats employant, au plus, un ou deux dactylographes ou secrétaires.
2.3. La classe 3
La classe (C3) tient compte de l’outillage et d’autres moyens de production. Elle vise essentiellement les
industriels, les constructeurs et les confectionneurs. En parallèle, cette classe regroupe des activités de
commerce et de prestation de services de minime importance.
On peut citer comme exemples d’activités faisant partie de la classe 3 :
- les fabricants d’accumulateurs électriques ;
- les fabricants des agglomérés, de ciment, briques et tuiles ;
- les monteurs d’avion ;
- les fabricants d’alcool ;
- les exploitants de fonderie d’aluminium ;
- les fabricants de pièces de prothèses dentaires ;
- les entrepreneurs de transport urbain par autobus ;
- les exploitants d’un établissement pour l’entretien des voitures ;
- les auteurs d’ouvrages ou d’articles littéraires, scientifiques et autres ;
- les marchands en détail d’aliments composés ;
- les adouls.
3. Eléments constitutifs de la taxe professionnelle
La TP est déterminée en fonction de la rentabilité virtuelle de la profession exercée et en fonction des
principaux signes extérieurs (indices). Elle est établie sur la valeur locative normale et actuelle
3.1 Eléments à retenir pour le calcul de la TP
Les éléments d’actif immobilisé à prendre en considération pour le calcul de la TP sont :
-les bâtiments et terrains : la TP est établie sur la valeur locative (VL) des magasins, boutiques,
usines, ateliers, lieu de dépôt et tous les locaux et emplacements servant à l’exercice de la profession
imposable ;
-les agencements et aménagements : les agencements se rapportent aux bâtiments industriels et
consistent en travaux et installations rendant un bâtiment propre à l’utilisation ;
-le matériel mécanographique : les machines mécanographiques en général, ce sont les ordinateurs
et leurs accessoires ;
-les machines électroniques ;
-les appareils techniques : il s’agit par exemple des appareils de projection d’un cinéma, du bloc
opératoire d’un chirurgien, des appareils du radiologue, etc.
-outillages, force motrice naturelle et moyens de production des établissements industriels : pour
les établissements industriels, la TP porte sur :
 les dépenses des bâtiments, canalisation et voie ferré qui sont considérées comme des
moyens de production ;
 force motrice naturelle : c’est l’eau servant à la production d’énergie ;
 l’outillage : que ce soit outillage fixe ou mobile à l’exclusion des outils à mains et du
matériels roulant (matériel de transport).
N.B : l’outillage inutilisé est retenu dès lors qu’il est installé et qu’il est en état de fonctionner.

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3.2. Détermination de la base imposable de la TP
La base imposable de la TP consiste en la VL dont on traitera la définition et les méthodes d’évaluation.
3.2.1 Définition de la VL
La VL imposable de la TP est la VL annuelle, brute, normale et actuelle des magasins, boutiques, usines,
ateliers, chantiers, lieux de dépôts, et de tous locaux, emplacements et aménagements servant à l’exercice
des activités professionnelles imposables.
Le caractère normal et actuel de la VL signifie que le loyer doit être réel ou actuel.
3.2.2 Méthodes d’évaluation de la VL
On distingue trois méthodes d’évaluation de la VL :
-Evaluation par voie de baux et actes de location : cette méthode est utilisée lorsque les baux et
actes de location sont normaux. Pour la sous-location, c’est le loyer payé au locataire principal par
le sous-locataire qui est retenu par l’administration si la sous location a été consenti à un taux normal.
-Evaluation par comparaison : dite aussi actualisation, est applicable aux locaux occupés par leurs
propriétaires ou bien dans le cas de loyer anormal, ancien, non régulier, etc.
-Evaluation par appréciation directe : pour les usines, les établissements industriels ou de prestation
de services la TP est calculée sur la VL de ces établissements pris dans leur ensemble et munis de
tous leurs moyens matériels de production y compris les biens loués ou acquis par voie de crédit-
bail.
Il est à noter que
 Pour les biens loués ou acquis par vois de crédit-bail, la VL est déterminée sur la base du prix de
revient desdits bien figurant au contrat initial de crédit-bail, même après la levée d’option d’achat.
 En matière de TP, la VL des usines, des établissements industriels, commerciaux et des prestataires
de service est déterminée par application aux prix de revient des terrains, constructions,
agencements, matériels et outillages d’un taux unique de 3%.
EXEMPLE :
Une entreprise industrielle classée à la classe 3 a acquis ce qui suit :
- Terrains : 600 000
- Constructions : 2 400 000
- Matériel fixe : 3 000 000
- Agencement et aménagement : 300 000
- Matériel mobile : 700 000
Total immobilisation : 7 000 000
La Valeur locative= 7000000X3%= 210 000 DH

3.2.3 Cas particuliers


On peut citer les cas suivants :
 Matériel et outillage loué : on calcule la valeur locative théorique et on la compare avec le loyer
puis on impose le terme le plus élevé ;
 Matériel loué dans le cadre de leasing : la location n’intervient pas le matériel est considéré
comme acquis c’est à dire qu’on considère la VL calculée sur la base du prix de revient du matériel
en question et ce même après la levée de l’option d’achat (on ignore la valeur résiduelle) ;
 Etablissement hôteliers : pour les établissements hôteliers, la valeur locative servant de base de
calcul de la taxe professionnelle est déterminée par application au prix de revient des constructions,

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matériel outillage, agencement et aménagement des coefficients. Ce coefficient sont fixé comme
suit :

Tranche de prix de revient en DH coefficient


0 à 3 000 000 2%
3 000 001 à 6000 000 1.5%
6000 001 à 12 000 000 1.25%
Plus de 12 000 000 1%

Les terrains sont exclus de l’application de ces coefficients réduits leur valeur locative est déterminée par
application du coefficient normal de 3 %.

De même, il faut préciser que ces coefficients préférentiels ne sont pas cumulables avec les autres réductions
de la taxe professionnelle.
4. Taux et calcul de la taxe professionnelle
Une fois la VL arrêtée, il reste à lui appliquer le taux correspondant au classement dans le tableau de la TP
de l’activité en question.
4.1. Les taux par classe:
La TP est obtenue en appliquant à la VL les taux prévus à cet effet. Ces derniers se présentent, en fonction
des classes de la TP comme suit :

classes taux
Classe 3 (C3) 10 %
Classe 2 (C2) 20 %
Classe 1 (C1) 30 %

Pour chaque établissement, le montant de la TP à acquitter ne peut être inférieur aux tarifs ci-après :
classes Communes Urbaine Communes rurales
Classe 3 (C3) 300 DH 100 DH
Classe 2 (C2) 600 DH 200 DH
Classe 1 (C1) 1200 DH 400 DH
De même, les taxes dont le montant est inférieur à 100 DH ne sont pas émises.

4.2. Calcul de la TP

La TP est égale au produit de la VL par les taux d’imposition. Plusieurs situations peuvent être envisagées :

 Une seule profession exercée dans un local unique : il est dû une seule TP conformément
au classement de la profession par application du taux approprié à la VL.
 Professions exercées dans un même local par plusieurs personnes : lorsque plusieurs
personnes exercent des professions dans un même local, la TP est établie pour chaque
contribuable au prorata de la VL correspondant à la partie occupée dudit local.
 Plusieurs professions exercées par une même personne dans des locaux différents : dans
pareil cas, il est dû autant de TP que de professions.
 Plusieurs professions exercées dans un même local: le contribuable qui exerce plusieurs
activités professionnelles dans un même local est imposable d’après la classe de l’activité
principale.

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Exemples :

Soit une entreprise de confection classée dans la classe C3 et possédant les immobilisations suivantes :

Nature des éléments Prix de revient

Terrain 300 000


Bâtiment 600 000
Outillage neuf 400 000
Outillage d’occasion 100 000
Pour calculer la taxe professionnelle on calcule d’abord la valeur locative :

Nature des éléments Prix de revient Taux VL imposable

Terrain 300 000 3% 9000


Bâtiment 600 000 3% 18000
Outillage neuf 400 000 3% 12000
Outillage d’occasion 100 000 3% 3000
Total 42000

La VL totale n’est autre que la totalisation des VL partielles soit, 42000 DH. S’agissant d’un établissement
de fabrication de la classe C3, la taxe professionnelle est égale à

42000 X 10%=4200

5. Annualité de la taxe professionnelle et obligations déclaratives

Le principe de l’annualité de la TP veut que cet impôt prenne en considération la situation au début de
l’année. Des dérogations sont envisagées dans certains cas particuliers.

5.1 Principe de l’annualité


La taxe professionnelle est établie et due pour l’année entière à raison de faits existants au mois de janvier
de chaque année.
L’imposition donc est subordonnée à :

 L’existence d’un contribuable au mois de janvier. La personne physique ou morale soumise à la taxe
professionnelle doit avoir au mois de janvier une existence professionnelle indiscutable et opposable
aux tiers.
 l’existence d’une profession imposable au mois de janvier. Mais il n’est pas nécessaire que tous les
actes professionnels soient exécutés en même temps.
Ainsi le commerçant qui a consacré le début de l’année à l’approvisionnement et n’a réalisé ses premières
ventes que dans le courant de la dite année est imposable. L’imposition, suivant ce principe, est établie en
raison des faits pour l’année entière même si la profession n’est pas exercée pendant toute l’année.

5.2 Dérogation au principe de l’annualité

Dans le cas où le début d’activité a eu lieu en cours d’année (après janvier), la taxe professionnelle n’est due
qu’à compter du premier du mois au cours duquel l’exercice d’activité a commencé.

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5.3 Création ou investissement en cours d’année
Les contribuables qui entreprennent, après le mois de janvier, une activité nouvellement créée deviennent
passibles de la taxe professionnelle à partir du premier janvier de l’année qui suit celle de l’expiration de
l’exonération quinquennale.
De même, les extensions réalisées en cours d’exploitation, après le mois de janvier, par l’acquisition de
terrains, constructions de toute nature, additions de constructions, matériels et outillage neufs sont
imposables à partir du premier janvier de l’année qui suit celle de l’expiration de l’exonération de ans.
Le matériel d’occasion acquis après le mois de janvier est imposable à compter du premier janvier de l’année
suivante.
5.4 Désinvestissement ou cessation

Les réductions des éléments imposables survenus après le mois de janvier ne sont prises en considération
qu’à partir du premier janvier de l’année suivante.

En cas de cessation en cours de l’année de l’exercice d’une profession, la taxe est due pour l’année entière
et aucun droit à réduction n’est accordé, à moins que la cessation résulte de décès, la liquidation judiciaire,
d’expropriation ou d’expulsion. Dans ce cas, les droits sont dus pour la période antérieure et le mois courant.

5.5 Cas de chômage et de professions saisonnières


En cas de chômage partiel ou total d’une entreprise, pendant une durée d’une année civile, le contribuable
peut obtenir dégrèvement ou décharge de la taxe professionnelle.
De même, les professions saisonnières sont imposables pour la totalité de l’année quelle que soit la durée
de la période de l’exercice de leur activité.
5.6 Lieu et période d’imposition :
La taxe professionnelle est établie au lieu de situation des locaux et installations professionnelles imposables.
Les personnes n’ayant pas de locaux ou d’installations professionnelles sont tenues d’élire un domicile fiscal.
6. Obligations des contribuables en matière de taxe professionnelle
Les contribuables assujettis à la taxe professionnelle sont tenus d’observer un certain nombre d’obligations
déclaratives. Il s’agit des obligations suivantes :
6.1. Déclaration d’inscription à la taxe professionnelle
Toute personne soumise à la TP doit, dans un délai maximum de 30 jours suivant la date du début d’activité,
souscrire au service local des impôts, dans le ressort duquel se trouve son siège social, son principal
établissement ou son domicile fiscal, une déclaration d’inscription à la TP.
Au vu de cette déclaration, un numéro d’identification est attribué au contribuable requérant.
6.2. Déclaration des éléments imposables
Les entreprises tenant une comptabilité, doivent produire une déclaration récapitulative faisant ressortir, par
établissement exploité, les terrains et constructions, agencements, aménagement, matériels et outillage,
indiquant la date de leur acquisition, mise en service ou installation, le lieu d’affectation et leur prix de revient
au plus tard le 31 janvier de l’année suivant celle du début d’activité.
Ces entreprises sont également tenues de produire une déclaration indiquant toute modification ayant pour
effet d’accroître ou de réduire les éléments imposables au plus tard le 31 janvier de l’année suivant celle de
la réalisation de la modification.

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Ces déclarations doivent être adressées ou remises contre récépissé au service local des impôts du lieu de
situation du siège social, du principal établissement ou du domicile fiscal.
6.3. Affichage du numéro d’identification à la taxe professionnelle
Les contribuables soumis à la TP doivent afficher le numéro d’identification à l’intérieur de chacun des
établissements dans lesquels ils exercent leurs activités.
L’affiche prévue à cet effet doit être placardée de manière à être apparente et parfaitement lisible.
6.4. Déclaration de chômage d’établissement
En cas de chômage partiel ou total, le contribuable doit produire, au plus tard le 31 janvier de l’année
suivante, au service local des impôts dans le ressort duquel se trouve son siège social, son principal
établissement ou son domicile fiscal, une déclaration indiquant son numéro d’identification à la TP, la
situation de l’établissement concerné, les motifs, les justificatifs et la description de la partie en chômage.
Le chômage partiel s’entend du chômage de l’ensemble des biens d’un établissement pouvant faire l’objet
d’une exploitation séparée.
6.5. Déclaration de cession, cessation, transfert d’activité ou transformation de la forme juridique
En cas de cession, cessation, transfert d’activité ou transformation de la forme juridique, les contribuables
doivent, dans un délai de 45 jours, à compter de la date de la réalisation de l’un de ces événements, souscrire
une déclaration auprès du service local des impôts du lieu de situation de leur siège social, leur principal
établissement ou leur domicile fiscal.
En cas de décès du contribuable, le délai de déclaration par les ayants droit est de 3 mois à compter de la
date du décès.
Lorsque les ayants droit continuent l’exercice de l’activité du contribuable décédé, ils doivent en faire
mention dans la déclaration précitée afin que l’imposition soit établie au nom de l’indivision.
Conclusion
La taxe professionnelle est un impôt direct qui frappe les personnes physiques ou morales en vertu des
activités professionnelles qu’ils exercent au Maroc. Sa liquidation se base sur une estimation annuelle de
l’administration fiscale qui détermine la valeur locative sur laquelle est appliqué le taux réservé à chacune
des trois classes professionnelles. Toutefois, il reste à prendre en considération les différentes exemptions
accordées dans des cas particuliers.

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Chapitre 3 : La taxe d'habitation
1. Introduction
La taxe d'habitation (TH) porte annuellement sur les immeubles bâtis et constructions de toute
nature occupés en totalité ou en partie par leurs propriétaires à titre d'habitation principale ou
secondaire ou mis bénévolement, par lesdits propriétaires, à la disposition de leurs conjoints,
ascendants et descendants, à titre d'habitation.
1.1 Personnes imposables
La taxe est établie au nom du propriétaire ou de l'usufruitier et à défaut, au nom du possesseur ou
de l’occupant.
En cas de propriété dans l'indivision, la taxe est établie au nom de l'indivision, à moins que les
indivisaires ne demandent que la taxe soit établie séparément pour chacune des unités à usage
d'habitation, faisant l'objet d'une utilisation distincte.
Dans le cas de sociétés immobilières propriétaires d'une seule unité de logement et exclues du
champ d'application de l'impôt sur les sociétés, la taxe d'habitation est établie au nom de la société.
Dans le cas des sociétés immobilières transparentes, la taxe est établie au nom de chacun des
associés pour chaque fraction d'immeuble ou d'ensemble immobilier pouvant faire l'objet d'une
utilisation distincte.
1.2 Territoire de la taxe d’habitation
La taxe d'habitation s'applique à l'intérieur des:
- périmètres des communes urbaines: Par communes urbaines, il est entendu les
municipalités et les centres dotés de personnalité morale et de l'autonomie financière;
- zones périphériques desdites communes telles que ces zones sont définies par la loi relative
à l'urbanisme ;
- centres délimités désignés par voie règlementaire ;
- stations estivales, hivernales et thermales dont le périmètre de taxation est délimité par voie
réglementaire.
2. Exonération et réduction de la taxe d’habitation
2.1 Exonérations permanentes
Bénéficient des exemptions permanentes de la taxe d'habitation les immeubles suivants :
-les demeures royales ;
-les immeubles appartenant à l’Etat, aux collectivités locales et aux hôpitaux publics quelle
que soit leur affectation: service public, bureaux administratifs, logements de
fonctionnaires, unités commerciales et industrielles, immeubles locatifs ...;
-les immeubles appartenant aux œuvres privées d'assistance et de bienfaisance soumises au
contrôle de l’Etat ;
-les immeubles appartenant aux associations reconnues d'utilité publique ; les biens habous,
à l'exception des biens constitués en habous de famille;
-les immeubles mis gratuitement à la disposition de l'Etat, aux collectivités locales et aux
hôpitaux publics, aux œuvres privées d'assistance et de bienfaisance soumises au contrôle
de l'Etat et aux associations reconnues d'utilité publique;

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-sous réserve de réciprocité, les immeubles appartenant à des Etats étrangers et affectés soit
aux bureaux et services de leurs ambassades ou consulats, soit au logement de leurs
ambassadeurs, ministres plénipotentiaires ou consuls accrédités au Maroc;
-les immeubles appartenant à des organismes internationaux bénéficiant du statut
diplomatique lorsque ces immeubles sont affectés soit aux bureaux et services de ces
organismes, pour usage exclusivement administratif, soit au logement des chefs de mission
accrédités au Maroc;
-les immeubles improductifs de revenu qui sont affectés exclusivement à la célébration
publique des différents cultes, à l'enseignement gratuit ou qui ont fait l'objet d'un classement
ou d'une inscription comme monuments historiques, dans les conditions fixées par la
législation et la règlementation en vigueur.

2.2 Réduction permanente


Cette réduction, de l’ordre de 50% du montant de la taxe d'habitation, est prévue pour les
immeubles situés dans l’ex -province de Tanger.
2.3 Exonération temporaire
Bénéficient de l'exonération temporaire de 100%, les constructions nouvelles et les additions de
constructions destinées à l'habitation principale, pendant une période de 5 années suivant celle de
leur achèvement.
Les biens ainsi exonères ne sont imposables à la taxe d'habitation qu'à partir du premier janvier de
la 6ème année qui suit celle de leur achèvement ou installation.
3. Base d’imposition de la taxe d’habitation
3.1. Valeur locative des immeubles
Lorsqu'un immeuble ou une partie d'immeuble est occupée par le redevable, propriétaire ou
usufruitier ou par son conjoint, ses ascendants ou descendants, à titre d'habitation principale ou
secondaire, la taxe d'habitation est assise sur la valeur locative des immeubles déterminée par voie
de comparaison, par la commission de recensement.
Cette valeur locative est fixée d'après la moyenne des loyers pratiqués pour les habitations similaires
situées dans le même quartier.
Lorsqu'une unité d'habitation est occupée par un ou plusieurs copropriétaires dans l'indivision et
qui versent un loyer aux autres copropriétaires n’occupant pas ladite habitation, la valeur locative
imposable est déterminée uniquement sur la quote-part revenant à l'occupant de l'habitation.
3.2 Abattement relatif pour les habitations principales
La valeur locative afférente à l'habitation principale de chaque contribuable est diminuée d'un
abattement de 75 %. Cet abattement est applicable aux immeubles occupés à titre d'habitation
principale par :
- le conjoint, les ascendants ou descendants en ligne directe au premier degré ;
- les membres des sociétés immobilières transparentes;
- les co-indivisaires pour le local qu'ils occupent à titre d'habitation principale;

23
-les marocains résidents à l’étranger pour le logement qu'ils conservent à titre d'habitation
principale au Maroc, occupé à titre gratuit par leur conjoint, leurs ascendants ou
descendants en ligne directe au premier degré.

3.3 Révision de la valeur locative des habitations


La valeur locative pour les habitations principales et secondaires est révisée une fois tous les 5 ans
par une augmentation de 2 % de la valeur locative retenue pour la période quinquennale précédente.
4. Liquidation de la taxe d’habitation
Pour les locaux occupés à titre d'habitation principale ou secondaire soit par les propriétaires ou
usufruitiers, soit par les conjoints, ascendants ou descendants desdits propriétaires ou usufruitiers,
la taxe d'habitation est calculée en appliquant à la valeur locative retenue le barème progressif
suivant :
Tranches de valeur locative Taux Somme à déduire
0 à 5.000 0% 0
5.001 à 20.000 10% 500
20.001 à 40.000 20% 2500
Plus de 40.000 30% 6500
Les cotes dont le montant est inférieur à100 DH ne sont pas émises.
Exemple
La valeur locative fixée pour une habitation principale est de 120.000 DH. Le calcul de la taxe
d'habitation se fait comme suit :
-Valeur locative fixée : 120.000
-Abattement de 75% = 90.000
-Valeur locative imposable : 30.000
-TH = (30.000 x 20%) - 2.500 = 3.500 DH.

5. Lieu d'imposition et personnes débitrices


On distingue le cas général et plusieurs cas particuliers :
5.1 Cas général
La taxe est établie annuellement au lieu de situation des biens imposables compte tenu de la
consistance et de l'affectation des immeubles à la date du recensement. Toutefois, lorsqu'un
immeuble n'est pas recensé au cours d'une année déterminée, la taxe d'habitation le concernant est
établie d'après la dernière imposition émise.
5.2 Cas de changement de propriété
Les propriétaires ou usufruitiers sont tenus de souscrire, par immeuble, auprès du service local des
impôts du lieu de situation dudit immeuble une déclaration de changement de propriété ou
d'affectation des immeubles.

24
Cette déclaration doit être souscrite au plus tard le 31 janvier de l'année suivant celle du changement
en indiquant la consistance, la date, la nature, le motif et le cas échéant, l’identité du nouveau
propriétaire.
Lorsqu’un immeuble fait l'objet d'un changement de propriété, il est procédé, au titre de l’année
qui suit, à l'imposition au nom du nouveau propriétaire :
-soit au vu de la déclaration de changement de propriété ; soit d'après la déclaration annuelle du
revenu global;
-soit d'après les faits constatés par la commission de recensement.
5.3 Cas de la vacance d’immeuble
Lorsqu'un local est vacant à la date du recensement soit pour cause de grosses réparations soit
parce que son propriétaire le destine à la vente ou à la location, la taxe est établie à titre de l'année
de vacance.
Toutefois, le contribuable peut obtenir décharge de la taxe, par suite de vacance sur demande et
après déclaration de vacance.
La vacance est établie par tout moyen de preuve dont dispose le contribuable, notamment :
-Dans le cas des locaux en cours de réparation: l'état des lieux, le déménagement intégral
des meubles ou la présence dans les locaux des corps de métiers chargés de la réparation;
- Dans le cas des locaux en instance d'affectation : l'enlèvement des compteurs d'eau et
d'électricité.

Lorsqu'un immeuble est situé dans une station d'estivage, d'hivernage ou thermale, la taxe y
afférente est établie même en l'absence d'occupation. La vacance ne peut être établie que sur
demande et après déclaration de vacance.
5.4 Cas de mutation de cote
Lorsqu'un immeuble est imposé au nom d'une personne autre que celle qui en est propriétaire, la
mutation de cote ou le dégrèvement peuvent être accordés, sur la réclamation soit du propriétaire
soit de celui sous le nom duquel la propriété a été imposée à tort.
6. Principe d’annualité
6.1 Règle générale de d’annualité
La taxe d'habitation est établie compte tenu de la consistance et de l'affectation des immeubles à la
date du recensement. Mais lorsque, pour une raison quelconque, un immeuble n'est pas recensé au
cours d'une année déterminée, la taxe le concernant est établie pour cette année d'après la dernière
imposition émise.
6.2 Cas particuliers
On se contente de citer les cas de l'achèvement de constructions, de vacances des immeubles, de
changement d'affectation.

25
6.2.1 Achèvement de constructions
Les propriétaires ou usufruitiers sont tenus de souscrire, par immeuble, auprès du service local des
impôts du lieu de situation dudit immeuble une déclaration d'achèvement de constructions
nouvelles et des additions de constructions;
Cette déclaration doit être souscrite au plus tard le 31 janvier de l'année suivant celle de
l'achèvement.
6.2.2 Cas de vacance des immeubles
Les propriétaires ou usufruitiers concernés sont tenus de souscrire, par immeuble, auprès du service
local des impôts du lieu de situation dudit immeuble, une déclaration de vacance.
Cette déclaration doit être souscrite au cours du mois de janvier de l'année suivant celle de vacance
en indiquant la consistance des locaux vacants, la période et le motif de la vacance justifié par tout
moyen de preuve. Cette déclaration vaut demande de décharge.
La taxe d'habitation n'est pas établie si, à la date du recensement, le local s'avère vacant soit pour
cause de grosses réparations, soit parce que son propriétaire le destine à la vente ou a la location.
6.2.3 Cas de changement d'affectation
Lorsqu'un immeuble fait l'objet d'un changement d'affectation en cours d'année, la taxe d'habitation
y afférente est régularisée d'office au cours de l'année qui suit, soit au vu d'une déclaration dans ce
sens faite par le contribuable, soit d'après la déclaration de son revenu global ou encore d'après les
faits constatés par la commission de recensement.

26
Chapitre 4 : La taxe des services communaux
La taxe de services communaux a été instituée en remplacement de la taxe d'édilité.
1. Champ d'application de la taxe des services communaux
1.1 Personnes et biens imposables
La taxe de services communaux s'applique à l'intérieur des:
-périmètres des communes urbaines: par communes urbaines, il est entendu les
municipalités et les centres dotés de personnalité morale et de l’autonomie financière ;
- zones périphériques desdites communes telles que ces zones sont définis par la loi relative
à l'urbanisme. En fait, ces zones périphériques correspondent dans la majorité des cas à des
communes rurales ;
-centres délimités désignés par voie règlementaire ;
-stations estivales, hivernales et thermales dont le périmètre de taxation est délimité par voie
réglementaire.
La taxe de services communaux est établie annuellement, au nom du propriétaire ou de l'usufruitier
et à défaut, au nom du possesseur ou de l'occupant sur :
-les immeubles bâtis et les constructions de toute nature;
-le matériel, outillage et tout moyen de production relevant de la taxe professionnelle.
La taxe des services communaux porte annuellement sur :
- les immeubles et constructions occupés par leurs propriétaires à titre d'habitation;
- les immeubles affectés à une activité professionnelle ;
- les machines et appareils ;
- les terrains.
1.2 Immeubles et constructions occupés par leurs propriétaires à titre d'habitation
Il s'agit des immeubles bâtis et constructions de toute nature occupés en totalité ou en partie, par
leurs propriétaires, à titres d'habitation principale ou secondaire ou mis bénévolement, par lesdits
propriétaires, à la disposition de leurs conjoints, ascendants et descendants, à titre d'habitation, y
compris le sol sur lequel sont édifies lesdits immeubles et constructions et les terrains y attenant,
tels que cours, passages, jardins lorsqu'ils en constituent des dépendances immédiates.
1.3 Immeubles affectés à une activité professionnelle
Il s'agit des immeubles affectés à une activité professionnelle ou à toute forme d'exploitation, y
compris les locaux mis gratuitement par les entreprises à la disposition de leur personnel.
Font notamment partie de cette catégorie, les constructions légères simplement posées sur le sol
ou fixes autrement que par les fondations telles que les kiosques et les pavillons.
Sont également appréhendés par la taxe de services communaux les installations assimilées à des
constructions tels que les réservoirs à combustible, les distributeurs d'essence, et ce, l’exclusion de
tout matériel mobile.

27
1.4 Machines et appareils
La taxe de services communaux s'applique aux machines et appareils faisant partie intégrante des
établissements de production de biens et de services.
Sont imposables au même titre que les machines et appareils :
-les éléments scellés et ne pouvant être détachés sans détérioration soit de ces éléments eux
même soit du corps auquel ils adhèrent;
-les éléments qui, sans être scellés, ont leur place matériellement marquée dans la
construction (encastrés ou boulonnés sur des socles ou adhérant simplement par leur poids
au sol tels que les chaudières, les moteurs électriques, les élévateurs hydrauliques des
stations de services ...) ;
-les machines et appareils comportant des pièces détachables. Ces biens sont imposables
dans leur ensemble sans distraire les pièces qui sont détachables. II en est de même des
machines et appareils de rechange qui sont imposables dès l'instant qu'ils sont installés et
prêts à fonctionner.
1.5 Terrains
On distingue :
-Les terrains affectés à une exploitation de quelque nature qu'elle soit : il en est ainsi
notamment des carrières, des chantiers, des terrains formant dépôt de marchandises et tous
les terrains exploités dans une activité commerciale ou industrielle.
-Le sol constituant une dépendance des immeubles : le sol sur lequel est édifié un
immeuble est imposable au même titre que ledit immeuble à la taxe de services communaux.
De même, le sol attenant aux immeubles est imposable dès lors qu'il en constitue une
dépendance immédiate (cours, passages, jardins, parcs de stationnement...).

2. Exemptions de la taxe de services communaux


Ne sont pas soumis à la taxe de services communaux, les contribuables bénéficiant de l’exonération
totale permanente de la taxe d'habitation et de la taxe professionnelle à l'exclusion:
-des banques offshores et des sociétés holding offshore, pour les immeubles occupés par
leur siège ou agences ;
-des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM), des fonds de
placement collectif en titrisation (FPCT) ;
-des organismes de placements en capital-risque (OPCR) pour les activités exercées dans le
cadre de leur objet légal;
-des coopératives et leurs unions dont les statuts, le fonctionnement et les opérations sont
reconnus conformes à la législation et à la règlementation en vigueur régissant la catégorie
à laquelle elles appartiennent lorsque leurs activités se limitent à la collecte de matières
premières auprès des adhérents et à leur commercialisation ou lorsque leur chiffre d'affaires
annuel est inférieur à 2.000.000 DH hors taxe sur la valeur ajoutée, si elles exercent une
activité de transformation de matières premières collectées auprès de leurs adhérents ou
d'intrants ;

28
-de Bank AL Maghrib
-des personnes physiques ou morales titulaires d’un permis de recherche ou d’une
concession d’exploitation des gisements d’hydrocarbures
-de l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics, pour les bâtiments publics
et leurs immeubles à usages d’habitation
3. Base d’imposition de la taxe de services communaux
Le calcul de la TSC dépend de la nature des biens imposables.
3.1 Cas des immeubles soumis à la taxe d’habitation ou à la taxe professionnelle
Pour les immeubles soumis à la taxe d’habitation et à la taxe professionnelle y compris ceux qui
bénéficient de l’exonération permanente ou temporaire, la TSC est assise sur la valeur locative
servant de base de calcul auxdites taxes.
Il est à rappeler que pour les biens affectés par leurs propriétaires pour leurs activités
professionnelles ou à toute forme d’exploitation, la valeur locative est obtenue en appliquant au
prix de revient, justifié par le contribuable ou à défaut estimé par l’administration par voie de
comparaison, le taux unique de 3%.
De même, la valeur locative des terrains, construction et leurs agencements, machines et appareils,
est limitée à la partie de leur prix de revient égale au inférieur à cinquante millions de DH.
On rappelle aussi que lorsqu’un immeuble ou une partie d’immeuble est occupée par le redevable,
propriétaire ou usufruitier ou par son conjoint, ses ascendants ou descendants à une habitation
principale ou secondaire, la valeur locative est fixée d’après la moyenne des loyers pratiqués pour
des habitations similaire situées dans le même quartier. De même, un abattement de 75% est prévu
pour les habitations principales.
3.2 Cas des immeubles non soumis à la taxe d’habitation
En ce qui concerne les immeubles non soumis à la taxe d’habitation, la TSC est assise sur le montant
global des loyers lorsque ces immeubles sont donnés en location ou sur leur valeur locative
lorsqu’ils sont mis gratuitement à la disposition des tiers.
4. Liquidation de la TSC
La TSC est liquidée aux taux de :
-10.50% de la valeur locative pour les biens situés dans le périmètre des communes urbaines, des
centres délimités, des stations estivales, hivernales et thermales.
-6.50% de ladite valeur locative pour les biens situés dans les zones périphériques des communes
urbaines.
Exemple 1
La VL pour un appartement situé au centre-ville et habité à titre principal est de 40.000DH
Le calcul de la TSC est comme suit :
VL : 40.000
Abattement 75%= 30.000

29
Valeur locative imposable= 10000
TSC= 10.000×10.50%= 1050 DH
Exemple 2
Un fabricant de plastique dispose des immobilisations suivantes :
-un terrain acquis à 500 000DH
-des constructions ayant coûtés 500 000DH
-un matériel acquis à 600.000DH
La TSC est calculée comme suit :
Nature des éléments prix de revient Taux VL imposable
Terrain 500000 3% 15000
Constructions 500000 3% 15000
Matériel 600000 3% 18000
Total 48000
VL Totale 48000
VL imposable=48000
TSC= 48000×10,50%= 5040Dh

30
Chapitre 5 : Impôt sur les revenus et profits des capitaux mobiliers
1- Les revenus des capitaux mobiliers
L'IR sur les revenus des capitaux mobiliers est prélevé par retenue à la source,
1.1. Champ d'application de la retenue à la source
1.1.1 Les produits des actions ou parts sociales
Ce sont les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés distribués: sociétés ayant leur
siège au Maroc et relevant de l'impôt sur les sociétés. Il peut s’agir :
 Produits relevant de la distribution des bénéfices
 Dividendes distribués par les organismes de placement collectif en valeur mobilière
 Bénéfices utilisés pour l'amortissement du capital
 Bénéfices utilisés pour le rachat du capital
 Boni de liquidation
 Distribution occulte
1.1.2 Les revenus fixes de placements
Ce sont des produits de placements à revenu fixe versés ou inscrits en compte des personnes
physiques ou morales qui n’ont pas opté pour l'impôt sur les sociétés et ayant leur résidence
habituelle, leur domicile fiscale ou leur siège au Maroc. II s'agit :
 des intérêts et autres produits des obligations et autres titres d'emprunt émis par les
personnes morales ou physiques, des bons de caisse, des bons de Trésor, des certificats de
dépôt, des bons de sociétés de financement;
 des intérêts des créances hypothécaires, des cautionnements ou dépôts des sommes
d'argent à vue ou à échéance fixe;
 des intérêts sur prêts consentis par l'intermédiaire d’organismes bancaires et de crédit par
des personnes physiques ou morales relevant de l'IR à d'autres personnes ;
 et des intérêts sur prêts et avances consentis par des personnes physiques ou morales.

1.2. Produits exonérés de la retenue à la source


On distingue les exonérations des produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés et les
exonérations des produits de placements à revenu fixe.
1.2.1 Exonération des produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés
Sont exonérées :

 les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés versés à l'Etat et aux
collectivités locales;
 Les sommes prélevées sur les bénéfices et versées pour le rachat d’actions par les
sociétés concessionnaires de services publics ou communaux ;
 les produits des actions appartenant à la Banque Européenne d'Investissement suite
aux financements accordés par cette banque au bénéfice d'investisseurs marocains au
européens à condition qu'il s’agisse de programmes approuvés par le gouvernement du
Maroc;

31
 les produits des actions versés à des sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés et ayant
leur siège au Maroc à condition qu'elles délivrent aux parties versantes une attestation
de propriété des titres générateurs de ces produits ainsi qu'une attestation d'imposition
à l'impôt sur les sociétés comportant l'article d'imposition (identifiant fiscal) ;
 Les dividendes distribués par les banques Offshore à leurs actionnaires ;
 les dividendes distribués par les sociétés implantées dans les zones franches
d'exportation à des non-résidents. II est à rappeler que lorsque ces dividendes sont
accordés à des résidents, ces derniers sont soumis au taux libératoire de 15%.
 les revenus de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un plan d’épargne en actions
constitué par des actions et des certificats d’investissement inscrits à la cote de la bourse
de Casablanca et ce à condition que :
- les versements et les produits capitalisés y afférents soient intégralement conservés
dans ledit plan pendant une période égale au moins à 5 ans à compter de la date de
l’ouverture dudit plan; le montant des versements effectués par le contribuable dans
ledit plan ne dépasse pas 600.000 DH ;
- les versements et les produits capitalisés y afférents soient intégralement conservés
dans ledit plan pendant une période égale au moins à 5 ans à compter de la date de
l'ouverture dudit plan;
- le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse
pas 600.000 DH.
 les revenus de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d'un plan d’épargne entreprise
(PEE). Le bénéfice de l'exonération susvisée est subordonné aux conditions suivantes :

-les versements et les produits capitalisés dans le cadre du PEE doivent être
intégralement conservés dans ledit plan pendant une période égale au moins a 5 ans
à compter de la date de l’ouverture du plan;
- le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne doit pas
dépasser 600.000 DH.

1.2.2 Exonération des produits de placements à revenu fixe:


Cette exonération concerne :
-les intérêts des livrets de la caisse d'épargne servis à des personnes physiques;
-les intérêts d’emprunt en devises servis à des non-résidents puisqu'ils sont soumis à la retenus sur
les produits bruts ;
-Les intérêts servis sur les placements effectués en devises convertibles auprès des banques
Offshore;
-les intérêts versés aux organismes bancaires et de crédit dans le cadre de leur activité
professionnelle ;
-les intérêts servis au titulaire d'un plan d'épargne logement à condition que:

 les sommes investies dans ledit plan soient destinées à l'acquisition ou la construction d'un
logement à usage d'habitation principale;
 le montant des versements et des intérêts y afférents soient intégralement conservés dans
ledit plan pour une période égale au moins à 3 ans à compter de la date de l’ouverture dudit
plan;
 Le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse pas
400.000DH;

32
-Les intérêts servis au titulaire d’un plan d’épargne éducation à condition que :
-les sommes investies dans ledit plan soient destinées au financement des études des enfants
à charge ;
-le montant des versements et des intérêts y afférents soient intégralement conservés dans
ledit plan pour une période égale au moins à 5 ans à compter de la date de l’ouverture du
plan ;
-le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse pas
300.000 DH par enfant.
1.3. Fait générateur de la retenue à la source
Le fait générateur de la retenue à la source est constitué par l’encaissement des produits, leur mise
à disposition ou leur inscription au compte du bénéficiaire.
Le terme encaissement s’identifie au paiement effectif des produits imposables soit sous forme
d’argent soit sous forme d’avantage quelconque consenti au bénéficiaire.
La mise à disposition consiste pour la partie versante à tenir à disposition du bénéficiaire sans
possibilité de rétractation le montant des produits à distribuer. Ces revenus sont frappés par
préemption de distribution dès lors qu’il n’y a aucun obstacle formel à leur retrait. C’est notamment
le cas des dividendes qui deviennent un droit acquis pour leur titulaire à compter de la date d’arrêté
par l’assemblée générale ordinaire en vue de leur distribution.
L’inscription en compte signifie l’acte d’inscrire au crédit du bénéficiaire les produits lui revenant.
Cette inscription vaut versement.
1.4. Base imposable et taux de la retenue à la source
1.4.1 Base imposable
La retenue à la source sur les revenus de capitaux mobiliers au titre de l’IR est opérée sur le montant
brut des produits assujettis. Les frais d’encaissement de tenus de compte ou de garde ainsi que les
agios sont compris dans les charges d’exploitation.
1.4.2 Retenue sur les produits des actions ou parts sociales
En matière d'IR, comme en matière de l'impôt sur les sociétés, la retenue à la source sur les produits
des actions ou parts sociales et revenus assimilés est fixée au taux de 15% sous réserve des
conventions fiscales internationales de non double imposition.

La retenue de 15% est libératoire de l'IR.

Les revenus bruts de capitaux mobiliers de source étrangère sont également soumis au taux de15%
libératoire.

1.4.3 Retenue sur les produits de placements à revenu fixe

En matière d'IR, le taux de retenue sur les produits de placements à revenu fixe est fixé à :

-30% libératoire de l'IR en ce qui concerne les produits versés aux personnes physiques, à
l'exception de celles qui sont assujetties à l'IR selon le régime du résultat net réel ou celui du résultat
net simplifie ;
-30% libératoire de l'IR en ce qui concerne les revenus bruts de capitaux mobiliers de source
étrangère ;

33
-20% imputable sur la cotisation de l'IR avec droit à restitution en ce qui concerne les produits de
placements à revenu fixe servis à des personnes soumises à l'IR selon le régime résultat net réel ou
celui du résultat net simplifié. Auquel cas, les bénéficiaires doivent décliner leur identité lors de
l'encaissement desdits produits.

Si le bénéficiaire est une personne physique, il doit décliner :


-son nom, prénom, adresse et le numéro de la carte d'identité nationale ou de la carte d’étranger;
-le numéro d'article d'imposition à l'IR;
-une attestation de l’administration fiscale attestant que le bénéficiaire est soumis à l’IR selon le
régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié ;

Au cas où la personne bénéficiaire ne produirait pas ces documents, le débiteur des intérêts doit
opérer la retenue à la source au taux libératoire de 30%.

Si le bénéficiaire est une personne morale soumise à l'IR, il doit décliner :


-la raison ou la dénomination sociale ;
-l'adresse du siège social;
-le numéro du registre de commerce;
-le numéro d'article d'imposition à l'IR.

1.5 Imputation et restitution de la retenue à la source des titres des produits de placements
à revenu fixe
La retenue à la source des titres des produits de placement à revenu fixe peut donner droit à une
imputation sur le montant de l'IR à payer. Au cas où ce droit serait acquis et que le montant de l'IR
est inférieur à celui de la retenue à la source, le contribuable a droit à la restitution du reliquat non
imputé.
15.1. Imputation de la retenue à la source
Au niveau de l'IR, l'imputation de la retenue à la source opérée au taux de 20% au titre des intérêts
et produits similaires dépend du régime d'imposition des bénéfices des intérêts et produits
similaires.
On dégage deux cas :
 Cas des intérêts et produits similaires déclarés dans la catégorie des revenus des
capitaux mobiliers :
Dans ce cas la retenue à la source au taux de 20% est imputable sur le montant de l'IR au titre de
l'année de l'encaissement ou de l'inscription en compte. Les intérêts et produits similaires doivent
être déclarés pour leur montant brut.
Si la retenue à la source a été opérée au taux de 30%, elle est alors libératoire. Le bénéficiaire est
dispensé de déclarer ces produits en fin d'année.
 Cas des intérêts et produits similaires déclarés dans le cadre des revenus
professionnels:
Lorsque les intérêts et produits similaires rémunèrent des placements figurant à l'actif d'une
entreprise relevant du régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié ou d'une société
soumise à l'IR, ces intérêts et produits similaires doivent être compris dans les produits, pour leur
montant brut de l’exercice de leur échéance.

34
La retenue à la source au taux de 20% correspondante est imputable sur le montant de la cotisation
minimale due au titre de l'exercice de l'échéance des intérêts. Si un reliquat, subsiste, il doit être
imputé sur le montant de l'IR restant dû.
1.5.2 Restitution de la retenue à la source
Dans le cas où la retenue à la source s'avèrerait supérieure au montant de l'IR dû d'une année
donnée, le montant de trop perçu est restitué à l'intéressé. La déclaration annuelle de revenu vaut
demande de restitution.
2. Profits de cession de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créances
2.1. Champ d'application
En plus des profits imposables, le texte régissant l'IR prévoit des exonérations sur des opérations
ayant un caractère social.
2.2 Profits imposables
Il s'agit des profits annuels réalisés par les personnes physiques résidentes sur les cessions de valeurs
mobilières et autres titres de capital de créances émis par les personnes morales de droit public ou
privé, ayant leur siège au Maroc ou à l’étranger, les organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (OPCVM), les fonds de placement collectif en titrisation (FPCT) et les organismes de
placement de capital risque (OPCR) a l'exclusion des sociétés à prépondérance immobilière non
cotées et des sociétés immobilières transparentes.
2.3 Personnes imposables
Sont soumis à l'impôt sur le revenu les profits de cession de valeurs mobilières et autres titres de
capital et de créance réalisés par les personnes physiques ayant leur résidence au Maroc agissant à
titre individuel.
2.4 Exonérations
Sont exonérées de l'impôt :
les profits ou la fraction des profits sur cessions de valeurs mobilières et autres titres de capital et
de créance correspondant au montant des cessions réalisées au cours d'une année civile, n'excédant
pas le seuil de 30.000 DH;
- les donations des valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance effectuée entre
ascendants et descendants, entre époux et entre frères et sœurs;
- les profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d'un plan d’épargne en actions sus-indiqué;
- les profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d'un plan d’épargne entreprise (PEE) sus-
indiqué.

2.5 Détermination du profit imposable


Le profit net de cession est constitué par la différence entre:
- d’une part, le prix de cession diminué, le cas échéant, des frais supportés à l’occasion de
cette cession, notamment les frais de courtage et de commission;
- et d'autre part, le prix d'acquisition majoré, le cas échéant, des frais supportés à l'occasion
de ladite acquisition, tels que les frais de courtage et de commission.

35
En ce qui concerne les obligations et autres titres de créance détenus par les personnes physiques,
les prix de cession et d'acquisition s'entendent du capital du titre et des intérêts, courus et non
encore échus aux dates desdites cession et acquisition.
Pour les cessions d'actions ou parts d'OPCVM diversifiés ou obligataires qui capitalisent leurs
revenus, le calcul du profit imposable tient compte des valeurs liquidatives totales à la souscription
et au moment du rachat, étant remarqué que les intérêts courus ne supportent pas l'impôt du fait
du principe de la transparence.
En cas de cession de titres de même nature acquis à des prix différents, le prix d'acquisition à retenir
est le coût moyen pondéré desdits titres.
Mais en cas de taxation d’office, l'imposition est égale à 15% du prix de cession.
Exemple
Un investisseur a acquis en janvier 2014 une quantité de 1.000 actions d'une société non cotée à
200 DH chacune. En mars 2011, il a acquis une quantité de 800 actions à 180 DH chacune de la
même société.
En juin 2015, il cède 1.500 actions de la même société à 250 DH chacune. Les commissions
d'acquisition et de cession sont de 0,3 % TTC chacune. La retenue à la source calculée comme suit:
- Prix de cession
Prix de cession = 1.500 actions x 250 DH = 375.000
Frais de cession = 375.000 x 0,3% = 1 125
-Coût d'acquisition
Prix d'acquisition = (1.000 x 200) + (800 x 180) = 344.000
Frais d'acquisition = 344.000 x 0.3% = 1032
Coût d'acquisition = 344.000 + 1.032 = 345.032
Coût moyen pondéré des actions acquises :
Coût moyen = 345.032/ (1.000 + 800) = 191,68 .
Profit imposable = Prix de cession - Frais - Cout moyen pondéré des actions cédées
Prix net de cession = (375.000 - 1125) = 373.875
Cout d'acquisition des actions cédées: 1.500 x 191.68 = 287.520
Profit imposable = 373.875 - 287.520 = 86.355

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2.6 Taux de l'impôt
Les profits de cessions de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance sont, soumis
aux taux libératoires suivants :

 15 % pour les profits nets résultant des cessions :


-d'actions cotées en bourse;
-d'actions ou parts d'OPCVM dont l'actif est investi en permanence à hauteur d'au moins
60% d'actions;
-le rachat ou le retrait des titres ou de liquidités d'un plan d'épargne en actions avant la
durée 5 ans.
 20 % pour les profits nets résultant:
- des cessions d’obligations et autres titres de créance ;
- d'actions non cotées en bourse et autres titres de capital;
- des cessions d'actions ou parts d'OPCVM autres que ceux dont l'actif est investi en
permanence à hauteur d'au moins 60% actions;
- des cessions des valeurs mobilières émises par les fonds de placement collectif en
titrisation (FPCT) ;
- des cessions des titres d’organismes de placements en capital risque (OPCR);

Le taux de 20% s'applique également pour les profits bruts de capitaux mobiliers de source
étrangère.
Exemple
Reprenons les données de l’exemple précédant donnant lieu à un profit imposable de 86.355 DH.
La retenue à la source est calculée comme suit :
Taux libératoire de la retenue à la source des actions non cotées: 20%
IR retenu à la source = 86.355 x 20%= 17.271 DH.
Synthèse des taux de retenue à la source en matière de capitaux mobiliers
Revenus/ Profits Taux Observations
15%
Revenus des actions ou parts sociales Retenue à la source libératoire
20% Retenue à la source non libératoire Imputable
Produits de placements à revenu fixe avec droit à restitution
(identité déclinée)
Actions non cotées en bourse et autres titres 20% Sur déclarations et non par RS
de capital
Produits de placements à revenu fixe 30% Retenue à la source libératoire
(anonymat)
Profits sur cession d'actions cotées 15% Retenue à la source libératoire
Revenus de capitaux mobiliers de source 15% Qu’ils soient fixes ou variables
étrangère
Profits bruts de capitaux mobiliers de source 20% Sur déclarations spontanée
étrangère
Profits sur cession d’obligations et autres 20% Y compris les OPCVM obligations.
titres de créance Taux libératoire.
Profits sur cession d'actions ou 20% Taux libératoires de l’IR
d'OPCVM diversifiés

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2.7. Fait générateur de l'impôt
Le fait générateur de l’impôt est constitué par la réalisation des opérations ci-après portant sur les
valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance.
-la cession, à titre onéreux ou gratuit à l’exclusion de la donation entre ascendants et
descendants et entre époux, frères et sœurs ;
-l’échange de VM est considéré comme une double vente sauf en cas de fusion;
-l'apport en société d'actions ou de parts sociales.

2.8. Report des moins-values


Les moins-values subies au cours d'une année sont imputables sur les plus-values de même nature
réalisées au cours de la même année. Pour les moins-values qui subsistent en fin d'année elles sont
reportables sur l'année suivante.
A défaut de plus-value ou en cas de plus-value insuffisante pour que l'imputation puisse être opérée
en totalité, la moins-value ou le reliquat de la moins-value peut être imputée sur les plus-values des
années suivantes jusqu'à l’expiration de la quatrième année qui suit la réalisation de la moins-value.

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