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PHARMACOLOGIE
3ème Année Médecine Générale
EN COURS DE VALIDATION
UNIVERSITE INTERNATIONALE ABULCASIS
DES SCIENCES DE LA SANTE
PHARMACOLOGIE
2ème Année Médecine Générale
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CHAPITRE 1 : PHARMACOLOGIE ET MEDICAMENT
Pharmacologie vient du grec Pharmakon qui signifie Remède (Mais aussi Poison).
“Tout est poison, Rien n’est poison, c’est la Dose qui fait le poison”
Paracelse (1493-1541)
La Pharmacologie est la Science du Médicament, qui est une substance d’origine naturelle (animale, végétale
ou minérale) ou synthétique, capable de provoquer une réponse biologique, et qui en envisage les Interactions
avec l’organisme (Hô, vertébrés, invertébrés, microorganismes et plantes) (Schmitt).
La pharmacologie traite des médicaments (ou drogues) employés pour prévenir ou guérir un processus
pathologique ou pour soulager ses effets.
A. DEFINITION
Au Maroc, l’Article premier de la Loi n°17.04 portant Code du Médicament et de la Pharmacie, promulguée
par le Dahir n°1−06−151 du 30 chaoual 1427 (22 Novembre 2006) définit le Médicament comme “toute
substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard
des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou à l’animal
en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques”
Le médicament peut être :
- Une spécialité pharmaceutique fabriquée et commercialisée par l’industrie pharmaceutique.
- Une préparation magistrale, officinale ou hospitalière
Le médicament contient :
- Un principe actif, substance d’origine chimique ou naturelle caractérisée par un mécanisme d’action curatif
ou préventif précis dans l’organisme,
- Des excipients, substances d’origine chimique ou naturelle, qui facilitent l’utilisation du médicament
mais ne présentent pas d’effet curatif ou préventif.
Notion d’excipient à effet notoire.
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C. ROLE DU PHARMACOLOGUE
- Son activité est centrée sur la recherche de nouvelles molécules actives
- Les molécules doivent avoir un intérêt par rapport aux médicaments déjà existants : améliorer les avantages
et réduire les inconvénients, soit améliorer l’efficacité du médicament et réduire ses effets secondaires et/ou
indésirables
- Il doit expliquer à l’échelle cellulaire ou moléculaire le mode d’action des substances
- Il doit justifier le choix de la thérapeutique médicamenteuse et établir une prescription médicamenteuse
adaptée.
D. ORIGINES DE LA PHARMACOLOGIE
I. AGE MAGIQUE
Dès la préhistoire, on connaissait les effets de certaines plantes (narcotiques comme l’opium, stimulants et
poisons pour la chasse et la pêche). Les interprétations restaient cependant fortement entachées de mysticisme.
Les égyptiens connaissaient les effets diurétiques de la scille, les grecs ont décrit près de 450 plantes médicinales
(Hippocrate séparant la religion de la médecine, savait utiliser près de 350 plantes dont la belladone, la
jusquiame ou l’opium). Les romains à leur tour ont utilisé la botanique et le médecin Claude Galien (131-201),
père de la pharmacie galénique, décrivit 400 plantes.
E. LE MEDICAMENT
Cf. Définition 1 , Code de la Santé Publique
Définition 2: un médicament est une substance naturelle, semi synthétique ou synthétique de structure clairement
déterminée dont on peut attendre une action pharmacologique au niveau des tissus cibles d’organismes humains
ou animaux, lui conférant ainsi des propriétés préventives ou curatives de dysfonctionnement organique
responsable de la maladie.
La drogue naturelle peut être d’origine animale (sang et dérivés du plasma, gamma globulines, vaccins, extraits
d’organes, hormones), végétale (plante entière ou en partie, graine, racine, écorce, feuille, fleur) ou minérale
(métaux Fe, Cu, Zn Mg… ou métalloides iode, brome, soufre …).
Les principes actifs de ces drogues naturelles (hétérosides, alcaloides …) peuvent être modifiés chimiquement,
toujours dans le souci d’améliorer l’efficacité et réduire la toxicité, donnant naissance à une drogue
hémisynthétique, différente d‘une drogue synthétique entièrement crée, elle, dans un laboratoire de chimie
organique.
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Médicaments issus de la biotechnologie
Au début des années 80, la biotechnologie moderne utilise la technologie de recombinaison de l’ADN en confiant
à la bactérie E. Coli la reproduction de l’insuline humaine. D’autres applications apparaissent par la suite
(anticorps monoclonaux, Interleukines, erythroproteines, vaccins, interférons …)
Quelles que soit son origine ou sa nature, tout médicament doit recevoir une autorisation de mise sur le marché
délivrée par le Ministère de la Santé avant sa commercialisation et son utilisation à grande échelle.
Il doit pour cela parcourir les grandes étapes (pré-cliniques et cliniques) de son développement :
I. ETAPES PRE-CLINIQUES
Elles regroupent toutes étapes précédant la première administration à l’Homme. Elles commencent
à la naissance d’une nouvelle molécule active issue du screening pharmacologique qui a concerné des milliers
de molécules potentiellement actives (têtes de séries) identifiées par les chercheurs chimistes
et les pharmacologues.
1. ETUDES TOXICOLOGIQUES :
a. Toxicité aigue :
C’est le rapport Dose Active – Dose Toxique qui est étudié ici en administration unique. On recherche
essentiellement la Dose Léthale 50 ou DL50, capable de tuer, par une voie d’administration donnée,
50% de l’effectif des animaux mis en expérimentation, selon des procédures établies par des Directives
Européennes.
Le choix des niveaux de dose retenues pour cette détermination peut être orienté par la détermination préalable
de la Dose Minimale Mortelle DMM, dose minimale de substance capable de tuer un animal par voie
intraveineuse lente.
b. Toxicité chronique :
Il est nécessaire de vérifier si l’administration répétée du produit ne provoque aucune altération
fonctionnelle ou histologique chez l’animal.
- Modalités du traitement chronique
- Analyses biologiques avant, pendant et après le traitement
- Sacrifice des animaux
- Etude anatomopathologiques des organes vitaux
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d. Étude du pouvoir cancérigène et mutagène / Génotoxicité :
Toute étude pré-clinique d’un médicament potentiel doit pouvoir évaluer son risque cancérigène
ou de modification du matériel génétique sur l’organisme qui le reçoit, avant d’aborder le passage à l’Hô.
2. ETUDES PHARMACOLOGIQUES :
Elles ont pour but de faire connaitre essentiellement :
- Les caractéristiques de l’effet principal du nouveau produit
- Les effets autres que l’effet principal, à valeur prédictive des effets secondaires
- La comparaison entre le nouveau produit et ceux déjà existants dans les mêmes indications et ses avantages
ajoutés.
Dossier ToxicoPharmaco Préclinique
Phase II : elle évalue l’activité thérapeutique chez l’homme malade. Seront déterminés :
- La relation dose-effet
- La relation concentration circulante-effet
- La posologie
- Les effets indésirables à court terme
- La suite des études pharmacocinétiques
Elle prépare l’étude définitive représentée par la phase III.
Phase III : grande phase des essais cliniques, c’est la phase de vérification des impressions cliniques émises
en phase II à l’aide d’une méthodologie rigoureuse, randomisée ou non, en ouvert ou en aveugle (simple ou
double), en comparaison à un placebo ou à une substance de référence, pratiquées en mono ou pluri centrique.
Elle se fait sur un grand nombre de malades (500 à 10 000), généralement hospitalisés pour un meilleur suivi,
sur des durées relativement prolongées.
A la fin de cette phase, le profil thérapeutique est fixé ainsi que le devenir pharmacocinétique.
Le dossier d’AMM est déposé auprès du Ministère de la Santé.
Phase IV : C’est la phase de pharmacovigilance. Post commercialisation, elle est réalisée à très grande échelle
(jusqu’à 50 000 boites peuvent être prescrites dès le 1er mois). Il peut apparaitre des effets secondaires,
indésirables et des interactions médicamenteuses plus ou moins graves, indécelables sur de courtes durées.
- Chaque étude se passe selon un schéma défini à l’avance, selon le protocole de recherche clinique, selon
les Bonnes Pratiques Cliniques, à l’initiative d’un promoteur et supervisé par un médecin investigateur
- Toutes les données sont minutieusement notées dans un CRF (Case Report Form), dans lequel toutes
les données du patient sont tenues à jour de façon anonyme et confidentielle.
- Chaque patient possède son propre CRF où sont consignées toutes les données médicales collectées
par prélèvements sanguins, radios, examens cliniques…
- Toute prise de médicament est très exactement notée
- Tous les effets secondaires ou indésirables sont consignés
- Tous les résultats sont objectivement notés
- Analyse Statistique
- Interprétation/Discussion/Conclusion
- Références
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Question : comment déterminer qu’un écart entre deux groupes est imputable à un traitement spécifique et non au
hasard ?
- Risque α : Risque d’attribuer une différence à la thérapie alors qu’elle est le fait du hasard.
- La valeur p indique le caractère « significatif » d’un écart, à savoir le fait qu’un écart relevé entre deux groupes
n’est pas uniquement imputable au hasard (p < 0,05 = écart significatif).
p = 0,05 : 1 chance sur 20 que l’écart soit encore dû au hasard.
p = 0,01 : 1 chance sur 100 que l’écart soit dû au hasard.
G. BREVET ET INNOVATION
- Définition du brevet : Acquisition d’un droit exclusif sur la production, l’utilisation, la vente, l’accord de licence
et l’importation de l’invention brevetée
- Dépôt : quasi immédiat dès la découverte d’une molécule potentiellement adéquate
- Conditions : Original, Innovateur, Applicable à l’Industrie
- Objet : Molécules sélectionnées (résultat du screening) / Indications / Formules
- Durée : 20 ans (extension exceptionnelle à 5 ans)
- Organismes : Nationaux et Internationaux (OMPIC, OMPI, Européen Patent Office, United States Patent and
Trademark Office …)
H. CATEGORIE DE MEDICAMENTS
- Médicaments préventifs
Ils sont administrés au sujet sain, en vue de le protéger contre une maladie future (vaccins) ou de modifier
temporairement un processus physiologique (contraceptifs).
- Médicaments substitutifs
Ils pallient une carence de l’organisme, qui peut être d’origine exogène telle alimentaire (vitamines)
ou endogène (hormone, facteurs de coagulations), définitive (insuffisance de la production d’insuline chez
le diabétique) ou provisoire (insuffisance de la production de progestérone au cours de la gestation)
- Les Médicaments curatifs (à visée étiologique)
Ils s’attaquent à la cause même de l’état pathologique et permettent d’obtenir la guérison du malade. C’est le cas
des maladies infectieuses et parasitaires. Les substances actives entraînent soit la mort de l’agent responsable
(produits bactéricides), soit le ralentissement de sa multiplication (produits bactériostatiques) pour permettre
aux défenses naturelles de détruire les germes survivants.
- Les Médicaments symptomatiques
Ils sont administrés pour atténuer les symptômes qui résultent d’un état pathologique (douleur, inflammation,
épilepsie, fièvre...) sans qu’ils s’attaquent à la cause même de celui-ci.
Ils atténuent, stimulent ou inhibent le fonctionnement d’un organe.
L’administration de ces médicaments se prolonge aussi longtemps que la cause n’est pas éliminée.
Ces médicaments sont nombreux (analgésiques, antipyrétiques ; hypnotiques, anti-hypertenseurs etc...)
I. DENOMINATION DU MEDICAMENT
- Appellation scientifique chimique : selon les règles de nomenclature fixées par l’Union Internationale de Chimie
Pure et Appliquée IUPAC
Ex: (R, S)-4-[4-(4-chlorophényl)-4-hydroxy-1-piperidyl]-1-(4-fluorophényl) - butane-1-one
- Dénomination commerciale : marque, propriété du Laboratoire qui commercialise le médicament
Ex : HALDOL R ou HALDOL *
- Dénomination Commune Internationale DCI instaurée par l’OMS dans un souci d’homogénéisation : à segment
clé indiquant la parenté pharmacologique du médicament.
- Ex : Halopéridol
J. MEDICAMENT GENERIQUE
- Un médicament générique est l'équivalent du médicament original ou « Princeps » qui n'est plus protégé
par des droits de propriété intellectuelle ou Brevet. Il en est le produit similaire.
- Il en présente la même forme pharmaceutique (gélule, comprimé, solution …) et la même composition
qualitative et quantitative.
- Les excipients et la fabrication peuvent être différents. Il est bioéquivalent au princeps, il a répondu à une étude
de biodisponibilité (évaluation de la quantité relative de principe actif absorbé à partir d’une forme
pharmaceutique qui atteint la circulation systémique et vitesse à laquelle se produit ce phénomène).
- Il est soumis aux mêmes normes de sécurité et d'efficacité que le médicament de référence.
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- Un médicament générique est toujours moins cher que le princeps du fait qu’il n’a pas à supporter les coûts
de la Recherche & Développement comme le princeps.
Le Prix et la Qualité ne sont en rien liés.
Types de Génériques :
- Copies-copies
- Médicaments essentiellement similaires (excipients)
A ne pas confondre :
- Médicaments assimilables (forme)
- Génériques Plus (améliorés)
K. MEDICAMENTS ESSENTIELS
Définition OMS 1992: Les médicaments essentiels satisfont aux besoins de la majorité de la population
en matière de soins de santé, doivent être disponibles à tout moment en quantité suffisante et sous la forme
pharmaceutique appropriée.
La prévalence locale des maladies, les moyens matériels de traitement, la formation et l’expérience du personnel
disponible, les ressources financières et les facteurs génériques, démographiques et environnementaux
déterminent le choix des Médicaments Essentiels par l’OMS qui en établit régulièrement une Liste.
L. DISPOSITIFS MEDICAUX
Définition: (Code santé Publique)
« On entend par dispositif médical tout instrument, appareil, équipement, matière, produit, à l’exception
des produits d’origine humaine, ou autre article utilisé seul ou en association, y compris les accessoires et logiciels
intervenant dans son fonctionnement, destiné par le fabricant à être utilisé chez l’homme à des fins médicales
et dont l’action principale voulue n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par
métabolisme mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens ».
I. MEDICAMENTS LISTES
Liste I : Un cadre blanc entouré d’un filet rouge orangé figure sur la boite. Elle regroupe les substances dites
Toxiques qui :
- Possèdent une activité intrinsèque forte ; ex : atropine
- Peuvent provoquer des effets indésirables importants ; ex : glucocorticoides
- Dont l’administration nécessite une surveillance médicale suivie ; ex : sulfamides hypoglycémiants
- Présentent des risques sérieux de potentialisation avec d’autres médications ; ex : anticoagulants
L’ordonnance est simple, non renouvelable, sauf mention contraire “A renouveller n fois”
Liste II : cadre blanc entouré d’un filet vert sur la boite ; la liste comprend les substances dangereuses
(de toxicité moindre que la liste I) ; ex : procaïne
L’ordonnance est simple renouvelable sauf mention contraire “A ne pas renouveler”
- Stupéfiants : cadre blanc entouré d’un double filet rouge ; ils regroupent les substances capables d’engendrer
des dépendances et des abus toxicomaniques : morphine, cocaïne. et certains psychotropes comme les
hypnotiques
Le pharmacien doit conserver une copie de l’ordonnance pendant 3 ans et remettre l’ordonnance originale
au malade, à représenter en cas de délivrance fractionnée.
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III. LES MEDICAMENTS NON LISTES
Les médicaments non-inscrits dans une liste et sans restriction de prescription sont libres de délivrance
(OTC, Over the Conter):
- Médicaments conseils
- Médicaments grand public
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CHAPITRE 2 : ORDONNANCE MEDICALE
Le médecin doit :
- Formuler ses prescriptions avec toute la clarté indispensable
- Veiller à leur compréhension par le patient et son entourage
- S'efforcer d'en obtenir la bonne exécution
Cachet
Signature
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CHAPITRE 3 : VOIES D’ADMINISTRATION DU MEDICAMENT
L’action physiologique d’une drogue dépend de la vitesse avec laquelle elle pénètre dans l’organisme, elle-même
liée à la voie d’administration choisie. L’analogie entre Voie générale/Bonne distribution et Voie locale/Faible
distribution n’est pas forcément vraie, deux grands types de voies se distinguent, plutôt selon qu’il y a effraction
ou non de la peau ou des muqueuses.
3. VOIE RECTALE :
Elle concerne essentiellement les suppositoires et les lavements.
Le phénomène de 1er passage hépatique est diminué mais non supprimé.
- Inconvénients : variabilité d’absorption de la muqueuse rectale, posolgie imprécise, risques d’irritation
ou d’ulcération de la muqueuse rectale, rejet du produit
4. VOIE PULMONAIRE :
Voie des aérosols, les concentrations tissulaires des antiasthmatiques ou anesthésiques gazeux par exemple
sont élevées.
5. VOIE PERCUTANEE :
Si les composants peuvent traverser la barrière cutanée, la diffusion passive avec effet général se fera,
bien que lentement, à travers la couche cornée ou par les glandes sudoripares et l’appareil pilosébacé, sinon
l’action sera locale sans passage systémique.
- Inconvénients : absorption irrégulière donc posologie difficile à préciser, effets secondaires toujours
possibles.
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II. A VISEE LOCALE
Elles sont utilisées quand la dissémination systémique du produit est à éviter.
2. VOIE OCULAIRE :
Elle concerne les pommades ophtalmiques et les collyres (antiseptiques, antibiotiques, antiinflammatoires,
cicatrisants). Le risque d’intoxication systémique est réel surtout chez l’enfant du fait de la très bonne
résorption du médicament par la muqueuse oculaire.
3. VOIE AURICULAIRE :
Sous forme de gouttes auriculaires, le médicament est prescrit notamment en cas d’infection (otites …).
4. VOIE NASALE :
Un risque d’accoutumance a été relevé dans l’utilisation des gouttes nasales (décongestionnant nasaux).
5. VOIE VAGINALE :
Les ovules, comprimés ou mousses gynécologiques sont principalement utilisés en cas d’infection, d’atrophie
vaginale ou dans le cadre d’une contraception (gelée spermicide…). Une dissémination systémique peut
s’observer.
6. VOIE BRONCHOPULMONAIRE :
Un effet local peut être recherché par cette voie (fluidifiant, mucolytique, expectorant)
7. VOIE VESICULO-URETHALE :
Utilisée notamment lors d’un lavage de la vessie
1. VOIE INTRAVEINEUSE :
C’est la voie d’urgence :
Par ponction transcutanée (plus rarement directement après dénudation), puis ponction ou cathétérisme,
souvent dans le pli du coude. Réalisée par le personnel soignant, le reflux sanguin dans le courant veineux
est vérifié. La vitesse d’injection est déterminante et conditionne la vitesse d’action et la toxicité. L’injection
rapide dite “Flash” ou en bolus ne doit pas dépasser 1 min et s’applique aux situations d’urgence.
Quand le composé à une demi-vie plutôt courte (ex Dopamine), on préfèrera une administration plus
prolongée à la goutte à goutte ou au perfuseur qui permet un apport continu.
Les solutions utilisées se présentent sous forme d’ampoules, flacons ou poches portement clairement
la possibilité d’injection IV. Elles sont parfaitement stériles, limpides et apyrogènes.
Le solvant utilisé est presque toujours l’eau pour injection, parfois l’alcool éthylique ou le propylène glycol.
Les solutions huileuses sont contre-indiquées afin de prévenir tout risque d’embolie.
- Inconvénients :
• Cout (conditionnement, préparation, stérilisation du matériel, personnel qualifié)
• Risque d’infection (hépatite, sida…), nécessité d’utiliser du matériel à usage unique
• Risque d’irritation de l’endoveine
• Risque de surdosage (toxicité potentielle)
• Risque d’erreur d’injection (intra-artérielle)
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2. VOIE INTRA-ARTERIELLE IA :
Elle reste une voie d’exception, les risques d’hémorragie et gangrène sont trop importants.
2. VOIE INTRADERMIQUE :
Utilisée pour un principe actif dont il faut pouvoir apprécier
facilement la réaction à l’injection ; les résultats ne peuvent pas être
immédiats, (immunothérapie (BCG)…)
Il existera toujours un risque de réaction allergique locale ou
générale.
3. VOIE SOUS-CUTANEE SC :
La résorption du produit dépend également de la vascularisation
locale.
Les avantages et inconvénients sont les mêmes que ceux de la voie
IM si ce n’est que la SC est plus lente et parfois plus douloureuse,
du fait de la richesse de l’innervation sensible de la peau.
Exclue lorsque le volume à injecter est important.
Insertion d’implants (ex : implant de 100 mg de DOCA de durée
d’action 8 à 10 mois).
4. VOIE INTRA-CARDIAQUE IC :
Elle reste la grande exception.
Ex : injection d’un B+ en cas d’arrêt cardiaque.
5. VOIE INTRACHIDIENNE IR :
La très lente circulation du LCR est responsable de la très lente diffusion du produit (généralement opaque)
ainsi injecté lors d’une anesthésie locorégionale ou dans le traitement de certaines méningites (action directe
au niveau des méninges et du SNC possible).
On en rapproche la péridurale où l’anesthésique local est injecté dans l’espace péridural pour diffuser et agir
sur les racines nerveuses centrales au travers de la dure-mère.
6. AUTRES VOIES :
D’autres voies d’administration peuvent être utilisées pour des traitements locaux (pleurale, intra-auriculaire,
rétrobulbaire ….).
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CHAPITRE 4 : PHARMACOCINETIQUE
A. DEVENIR DU MEDICAMENT DANS L’ORGANISME
Le système ADME est aussi important que l’action pharmacologique du médicament. Le but des études
de pharmacocinétique est d’établir le meilleur régime d’administration du médicament en ayant recours
à des méthodes de dosage très fines.
Membrane Biologique
RCOO−
pH = pKa + log
RCOOH
Ce type de transfert à travers les membranes lipoides intervient dans la résorption digestive (barrière
digestive), l’excrétion urinaire (rétrodiffusion tubulaire), le passage au SNC (barrière hématoencéphalique)
et le passage au foetus chez la femme enceinte (barrière placentaire).
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Cependant, des substances hydrosolubles peuvent diffuser rapidement, les membranes peuvent donc être
poreuses (canaux aqueux), le passage des substances se fait selon la loi de Fick, du milieu le plus concentré
vers le moins concentré selon l’équation :
Cette filtration par les pores ne peut se faire que pour l’eau et les molécules de faible PM inférieurs à 200d,
compte tenu du faible diamètre des pores membranaires (0,4 nm).
La diffusion est non ionique, elle est proportionnelle et non saturable.*
Il existe cependant des systèmes de transport qui utilisent des molécules porteuses facilitant la migration
des substances à travers la membrane, c’est la diffusion facilitée. Et le transport actif.
b. Diffusion facilitée :
Elle permet le transport des substances dans le sens du gradient de concentration sans requérir d’énergie
mais avec transporteur.
Cas du glucose, vitB12, aa et molécules hydrosolubles.
Le transport est saturable, le nombre de sites ou récepteurs est limité. La liaison transporteur (protéine
membranaire) –substance est sélective, réversible et de type liaison hydrogène, ionique ou force de Van der
Waals.
c. Transport actif :
Il nécessite un apport d’énergie par la cellule car il se fait contre le gradient de concentration.
Cas des membranes neuronales, cellules tubulaires rénales, cellules thyroïdiennes, hépatocytes
pour certains ions Ca++, Na+, vitB1, certains aa, excrétion rénale de la pénicilline ….
Le transport peut être bloqué partiellement ou totalement par des agents compétiteurs et des inhibiteurs
enzymatiques.
Il est sélectif et saturable.
La saturation peut traduire un mécanisme d’échange diffusion entre deux substances X et Y, qui profite
de l’énergie du transport actif.*
d. Pinocytose :
Des substances très liposolubles (Vit A, D, E ou K) sont captées par vacuolisation des cellules épithéliales
du tractus gastro-intestinal, il y a engloutissement du fluide par la cellule, requérant de l’énergie.
2. RESORPTION :
Ou passage de la substance du lieu d’administration dans la circulation générale. Seules les voies IV et IA
évitent cette étape.
Elle débute par la mise en solution du PA contenu dans la forme pharmaceutique solide, directement ou,
le plus souvent, après désintégration et désagrégation.
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La dissolution varie selon :
- Les formes pharmaceutiques
- La nature des excipients.
Elle conditionne la vitesse à laquelle le médicament atteindra la circulation et est à la base de la notion
de Biodisponibilité soit la fraction de la dose administrée qui atteindra la circulation générale et la vitesse
à laquelle elle l’atteindra.
Plusieurs formes pharmaceutiques d’un même médicament peuvent avoir la même fraction résorbée
mais avec des vitesses différentes, atteignant différemment les seuils d’efficacité et de toxicité
(concentrations sanguines = f (temps)).
Une forme à résorption très rapide aura plus de risque d’entrainer des accidents de surdosage qu’une forme
à résorption très lente qui risque à l’inverse de ne pas faire atteindre au produit son seuil d’efficacité.
2. VOIES IM ET SC :
IM : La résorption est rapide pour les solutions aqueuses, plus lentes pour les solutions huileuses ou les
suspensions. La vascularisation du tissu musculaire est toujours développée.
SC : La substance fondamentale (fibres de collagène et élastine, acide hyaluronique) ralentit la résorption ;
sa viscosité peut être réduite par adjonction à la préparation injectable de l’enzyme hyaluronidase. De plus,
le débit sanguin est assez réduit (1ml/100g tissu cutané): association de vasoconstricteur pour augmenter
la vitesse de résorption (ou de vasodilatateur pour la réduire).
Dans les deux cas, la vitesse de résorption dépend de :
- La perméabilité des capillaires sanguins
- Du flux sanguin
- La viscosité tissulaire au site d’injection
- La vitesse de libération du PA à partir de la forme pharmaceutique.
Elle reste limitée par le coefficient de partage du PA entre le liquide interstitiel et par la surface de contact
entre la forme et le milieu.
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2. VOIE ORALE ET RESORPTION GASTRO-INTESTINALE :
La résorption, plus intestinale que gastrique, sera déterminée par :
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III. DISTRIBUTION
Après résorption (ou administration directe), le médicament est parvenu dans la circulation sanguine et va
diffuser dans les tissus de l’organisme (pas uniquement dans ceux visés d’où effets indésirables potentiels),
en fonction de leur liposolubilité (ex BHE).
Notion de Volume apparent de distribution Vd :
Rapport entre la quantité de médicament présente dans l’organisme A (mg) et la concentration sanguine
ou plasmatique C (mg/l) au même instant : Vd = A/C.
Il représente le volume (l) dans lequel la totalité de la substance serait uniformément distribuée pour donner
la concentration plasmatique observée. Il est apparent et non effectif.
Ex : un PA lipohile se concentre dans le tissu adipeux, sa concentration sanguine est faible. Un petit Vd est le
signe d’une distribution faible.
La diffusion dans les tissus se fait selon :
- La fixation aux protéines plasmatiques
- Le débit sanguin
- Les affinités tissulaires
- Les éventuels phénomènes de redistribution
D’où la difficulté de contrôler la sélectivité, la durée et l’intensité des effets pharmacologiques.
K1
[Forme libre] + [Protéine libre] [Forme liée]
K2
[Forme liée]
K=
[Forme libre] x [Protéine libre]
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Conséquences pharmacologiques de la fixation d’un médicament aux protéines plasmatiques
Vitesse de diffusion
v v’ = v/15
membranaire
Il peut exister des défixations d’un médicament par un autre médicament à affinité plus importante
pour la protéine, ce qui pourra créer des accidents de surdosage et de toxicité.
Ex : défixation de certains anticoagulants par la phénylbutazone ou le clofibrate, d’où hémorragie.
Au niveau thérapeutique, les médicaments à forte fixation aux protéines plasmatiques seront inactifs
lors de la première administration (fixation) : administration d’une dose de charge (importante) destinée
à saturer les protéines suivie des doses d’entretien (la moitié généralement) destinées à entretenir l’effet
pharmacologique.
IV. METABOLISME
La majorité des médicaments est biotransformée avant d’être éliminée (mis à part les plus hydrophiles),
ce sera une:
- Activation médicamenteuse
- Détoxification de l’organisme (le plus souvent) ; le métabolite, plus hydrophile, est mieux éliminé.
La biotransformation a lieu dans tout tissu recevant le médicament (selon une vitesse d’apport
du médicament) et où l’équipement enzymatique est présent, soit le plus souvent dans les microsomes
du foie puis les poumons, reins, circulation générale, tractus gastro-intestinal, peau et muscles.
La biotransformation modifiera les propriétés physicochimiques du médicament, influant sa distribution
et son élimination.
La durée et l’intensité d’action du médicament varieront selon l’activité du ou des métabolites et la vitesse de
leur élimination.
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1. CONJUGAISON :
Synthèse par addition d’une molécule à un médicament, au niveau du foie ou du rein et induit
une détoxification ; la polarité est plus forte et la FPP plus faible.
- A un acide glucoronique, la plus fréquente : formation d’esters (conjugaison d’un acide) ou d’éthers
(conjugaison d’un alcool)
- Sulfoconjugaison (kinases hépatiques), moins fréquente (pool sulfate plus faible)
- Méthylation (C, S ou N), donneur méthionine
- Acétylation, réalisée par l’acétylcoA sous contrôle génétique chez l’Hô ; (Les acétylateurs lents représentent
environ 60% de la race blanche)
- Conjugaison d’un glutathion par les glutathiokinases (dérivés mercapturiques)
2. OXYDATION :
L’addition d’une molécule d’oxygène (C, S ou N) rendra la substance plus hydrophile donc mieux éliminée ;
système enzymatique oxydative microsomique oxydases ou hydroxylases, avec co-facteur les cytochromes
P450 des hépatocytes
3. REDUCTION :
Azoréduction, thioréduction, nitroréduction, réduction de cétones ou aldéhydes, elle est largement
développée chez les bactéries intestinales.
V. ELIMINATION
Réalisée à différents niveaux (foie, reins, bile, poumons), elle prend différentes formes (émonctoires, urine,
selles, sueur, air expiré …).
Le médicament est éliminé :
- Directement
- Après transformation par diffusion membranaire :
▪ Passive (ss forme libre non ionisée ; influence du pH urinaire)
▪ Active (saturation et compétition)
Demi-vie d’élimination : temps au bout duquel la concentration sanguine du médicament a diminué de moitié.
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1. ELIMINATION URINAIRE :
a. Filtration glomérulaire:
Molécules libres, PM<68 000.
Ultrafiltrat 125 ml/min
Clairance sanguine totale (ou corporelle): capacité du rein à épurer le plasma d’une substance qui a atteint
la circulation générale.
Clairance d’un organe : Volume sanguin au niveau de l’organe totalement épuré de la substance
médicamenteuse par unité de temps.
Coefficient d’extraction : fraction du médicament extraite par un organe à chaque passage, soustraite
à la circulation générale
La clairance glomérulaire exprimera la capacité de filtration glomérulaire selon :
Clfg = fu x 125
fu : % de forme libre (unbound)
Rq : Clfg = Clrénale
Pour une substance non fixée aux PP, ni secrétée ni absorbée
Ex : inuline, créatinine, antibiotiques aminosides
c. Réabsorption tubulaire :
Le médicament présent dans l’urine glomérulaire peut être résorbé dans la circulation générale au niveau
du tubule proximal par :
- Transport actif (ou réabsorption active) : substances hydrosolubles ionisées (rare).
- Diffusion passive ou rétrodiffusion passive : substances liposolubles non ionisées. Il y’a réabsorption
de l’eau libre et concentration du médicament dans le tubule, d’où réabsorption.
Influence du pH urinaire 4,5 -8,5 :
A pH élevé, les bases faibles seront sous forme non ionisées, lipophiles, donc réabsorbées. L’alcalinisation
a baissé leur clairance rénale (thiamine, tolazoline, hexamethonium…)
Les acides faibles (salicylés, pénicilline, sulfamides …) seront sous forme ionisée, hydrophile donc mal
réabsorbés. Leur clairance rénale est accélérée, et inversement à pH faible.
Application importante en Toxicologie d’urgence.
2. ELIMINATION HEPATIQUE :
Le flux sanguin hépatique provient de la veine porte (1,1 l/min A) et de l’artère hépatique (0,4l/min A).
IV : le médicament ne parvient au foie qu’après avoir subi un passage dans l’ensemble de l’organisme
VO : le médicament passe dans le foie où il est métabolisé (fraction métabolisée em) avant d’être distribué
(effet de 1er passage hépatique).
Le métabolite est ensuite secrété dans la bile (eb) et/ou dans la circulation.
Coefficient d’extraction hépatique :
EH = em + eb
La clairance hépatique varie selon :
- Le flux sanguin hépatique
- La FPP
- L’activité enzymatique
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CHAPITRE 5 : PHARMACODYNAMIE, MECANISMES D’ACTION
ET INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
La pharmacodynamie étudie les effets pharmacologiques et thérapeutiques du médicament et son
mécanisme d’action.
Cette action peut se faire sur :
- Un récepteur : très souvent
- Une enzyme : IEC, antifongiques
- Un système de transport ou un canal membranaire : ICC, diurétiques de l’anse, digitaliques cardiotoniques
- La synthèse de macromolécules (ADN ; ARN…) : antibiotiques, anticancéreux
- Action physico-chimique : antiacides, pansements gastriques, certains diurétiques
I. EFFET PHARMACOLOGIQUE
Conséquence biologique de la fixation préalable de la molécule médicamenteuse active sur sa cible au niveau
de l’organisme
M+C ◊ M-C ◊ Action pharmacologique
Effet pharmacologique
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Notions quantitatives, cinétique d’effet :
- Action ionique : effet rapide de l’ordre de la milliseconde
- Liaison à un récepteur : action dans les secondes qui suivent la liaison ligand-récepteur
- Mise en œuvre ou inhibition d’une activité enzymatique : effet en quelques minutes,
- Interaction avec le noyau entraînant une modification transcriptionnelle : effet en quelques heures
III. RECEPTEURS
Erlich (1854-1915):
“Les substances médicamenteuse n’agissent pas si elles ne sont pas fixées”
k1
[D] + [R] [DR] Action Effet
k2
KD = k2 / k1
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V. NOTION D’AGONISTE ET ANTAGONISTE
- Agoniste : Substance capable de se lier à un récepteur et d’entraîner une action biologique ou
pharmacologique.
- Antagoniste : Substance capable de se lier à un récepteur sans entraîner d’action biologique ou
pharmacologique (exception)
- Agoniste partiel – Antagoniste partiel : Ils sont caractérisés par une forte affinité et une faible efficacité.
- Activité intrinsèque : capacité du ligand à produire un effet plus ou moins important en se liant au récepteur.
Un Agoniste active le Récepteur en modifiant sa conformation, déclenchant une activité intrinsèque et un effet
pharmacologique. (quand un agoniste partiel, d’affinité égale, induira une activité intrinsèque plus faible donc
un effet moindre).
Un Antagoniste a souvent une affinité supérieure à celle de l’agoniste mais une activité intrinsèque nulle
(excepté bétabloquants). Il inactivera le récepteur sans produire d’effet.
L’antagonisme peut être :
- Compétitif : agissant sur le même récepteur (rôle de l’affinité et de la concentration). Il est levé par
augmentation de [Agoniste].
- Non Compétitif, agissant sur un récepteur différent ou par modification de la synthèse ou la dégradation
de l’agoniste. Non levé par l’augmentation de [Agoniste].
Agoniste
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Activité intrinsèque d'un ligand agoniste
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Efficacité :
Activité intrinsèque d’un ligand agoniste
*Réponse à 100% : effet « complet »
Activité intrinsèque = 1
*Réponse partielle, entre 0 et 100%
Activité intrinsèque entre 0 et 1
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Comparaison de puissance et d’efficacité de plusieurs ligands
agonistes
1. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES :
- Bénéfiques
- Non bénéfiques :
▪ Contre-indication absolue
▪ Contre-indication relative ou Association déconseillée
▪ Précautions d’emploi
▪ A prendre en compte
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3. INCOMPATIBILITES MEDICAMENTEUSES :
Exemple type : incompatibilités physico-chimiques entre produits injectables, d’où précipitation, coloration
ou réactions chimiques.
Les substances sont dénaturées.
Ex : bêtalactamine ceftriaxone avec les sels de calcium ou de magnésium
4. INTERACTION / INCOMPATIBILITE
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CHAPITRE 6 : EFFETS INDESIRABLES DES MEDICAMENTS
ET PHARMACOVIGILANCE
A. RAPPEL
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B. PHARMACOVIGILANCE
Définition :
“La Pharmacovigilance est la science et les activités relatives à la détection, l’évaluation, la compréhension
et la prévention des effets indésirables et de tout autre problème lié à l’utilisation du médicament”
OMS
Elle occupe une place primordiale dans le système de soin. C'est une discipline transversale, impliquant
une collaboration interdisciplinaire.
C. HISTORIQUE
A l’échelle internationale :
La Pharmacovigilance débute vers la fin des années 1950, la réglementation sur les médicaments est alors
balbutiante.
Le drame de la thalidomide a entrainé des phocomélies chez 10 000 fœtus (Allemagne) au cours de la prise
pendant la grossesse a été le point de départ de réflexions sur la PV
1961 : la thalidomide est reconnue comme médicament tératogène et retirée du Marché.
- 1963,16ièmeAssemblée de l'OMS : Création des premiers centres nationaux de PharmacoVigilance en Europe
et aux Etats-Unis.
- 1968 : Création du Centre International OMS de pharmacovigilance (Gestion des signaux) à Uppsala en Suède.
A l’échelle nationale :
- 1998 : le Centre National de PharmacoVigilance est nommé point focal pour le recueil des réactions indésirables
liées aux vaccins.
- 1999 : les professionnels de santé ont l’obligation de déclarer les EI des médicaments et vaccins (circulaire
ministérielle)
- 2003 : Première Edition des Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance avec le soutien de l'OMS.
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I. POURQUOI LA PHARMACOVIGILANCE EST ESSENTIELLE EN POST-AMM
D. OBJECTIFS DE LA PHARMACOVIGILANCE
Objectif principal :
Amélioration de la sécurité du patient par la surveillance continuelle de l'impact sanitaire de l'utilisation
des produits de santé et par l'évaluation du rapport Bénéfice/Risque de ces produits (Service Médical Rendu,
SMR).
Objectifs spécifiques :
- Détection précoce des EIM nouveaux et graves
- Détection des augmentations de fréquence des EIM connus
- Identification des facteurs de risque et des mécanismes pouvant expliquer ces effets
- Evaluation du rapport Bénéfice/Risque
- Diffusion de l'information nécessaire à l'amélioration de la prescription et de la réglementation du médicament.
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E. COMMENT OPTIMISER LA SECURITE DU PATIENT ?
Prévisibles Imprévisibles
- Réaction de mécanisme
- Réaction immunoallergique
pharmacologique
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II. EIM LIES AUX PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
- Sont prévisibles
- Sont fonction des caractéristiques physiologiques/ pathologiques du sujet
- Surviennent chez n'importe quel sujet
- Leur incidence peut être réduite
Surdosage relatif
Immunoallergiques
Médicament = Ag
- Délai bref
- Deuxième contact
- Dose infime
Idiosyncrasiques
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G. CLASSIFICATION DES EIMSELON LEUR GRAVITE
- EIM grave
- EIM modéré
- EIM sévère
I. EIM GRAVE
Un effet indésirable à l’origine de :
- Un décès
- Une menace pour la vie du patient dès l’apparition de l’événement
- Une nécessité d’hospitalisation ou d’une prolongation d’hospitalisation
- Des séquelles ou une incapacité notable et durable (soit toute impossibilité à réaliser des gestes de la vie
courante)
- Une anomalie congénitale ou une atteinte périnatale est un effet indésirable jugé grave par le clinicien
III. IMPUTABILITE
L’imputabilité est le nom qui correspond à l’adjectif “imputable”, synonyme “d’attribuable ”.
L’imputation est le nom qui correspond au verbe imputer du latin « imputare » ou “ porter au compte de ”
en pharmacovigilance :
L’imputabilité est l’évaluation clinique systématisée du lien causal susceptible d’exister entre un évènement
indésirable et l’administration du médicament.
Déclaration en pharmacovigilance
=
Notification
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H. SYSTÈME NATIONAL DE PHARMCOVIGILANCE
Le Système National de Pharmacovigilance est organisé et soutenu par le Ministère de la Santé
Il comprend :
- Le Centre National de Pharmacovigilance,
- Les Centres Régionaux de Pharmacovigilance,
- Le Comité Technique de Pharmacovigilance,
- La Commission Nationale de la Pharmacovigilance.
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I. NOTIFICATION
Notification spontanée
Elle représente la base de tout système de pharmacovigilance, veille de tous les médicaments et leurs effets
indésirables permettant ainsi de détecter rapidement les signaux.
La fiche de notification
1. Le patient - Age
- Sexe
- Résumé HDM (si besoin).
- Origine ethnique
2. L’événement indésirable - Description (nature, localisation, gravité, caractéristique),
- Résultats des investigations et des tests,
- date de début, évolution, oboutissement.
3. Le (s) médicament (s) - Dénomination + fabricant
suspecté (s) - Dose, voie d’administration,
- Dates du début et de l’arrêt,
- Indication
- +/- numéro du lot : cas vaccins).
4. Les autres médicaments - Nom, doses, voies d’administration, dates du début et de
associés (y compris ceux l’arrêt.
pris par automédication)
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III. QUOI NOTIFIER ?
Tout événement clinique ou biologique observé chez un patient dans les conditions normales d'utilisation
d'un médicament mais aussi :
- Mésusage
- Usage abusif
- Pharmacodépendance ou Syndrome de sevrage
- Surdosage accidentel ou volontaire
- Erreur Médicamenteuse
- Inefficacité thérapeutique
- Effets sur le produit de conception
- Produit défectueux
- Manque d'efficacité
- Défaut de qualité
- Résistance aux médicaments
OMS 2010
J. METHODES DE DETECTION EN PV
- Les notifications spontanées sont d’un grand apport en Pharmacovigilance,
mais présentent des limites :
Elles sont à compléter par d’autres méthodes pour :
- Estimation du risque (incidence EIM)
- Détection précoce des signaux (exploitation BDPV)
- Les études pharmaco-épidemiologiques
- Nécessaires pour valider le lien entre les médicaments et les évènements indésirables
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CHAPITRE 7 : PHARMACOLOGIE DU SYSTEME NERVEUX
AUTONOME
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S. CHAPITRE 7.2 : SYSTEME PARASYMPATHIQUE
ET TRANSMISSION CHOLINERGIQUE
A. BIOSYNTHESE DE L’ACH
B. RECEPTEURS CHOLINERGIQUES
I. RECEPTEURS MUSCARINIQUES
- M1 : Ganglions et SNC
- M2 : prédominent au niveau cardiaque (oreillettes)
- M3 : muscles lisses et œil
- M4 : Pas de territoire par culier
- M5 : Pas de territoire par culier
C. CHOLINOMIMETIQUES
- Reproduisent les effets de l’Ach : Agonistes cholinergiques, ils ont les mêmes actions que la stimulation para Σ
- Ils vont se distribuer en 2 sous-groupes selon leur mécanisme d’action.
I. CHOLINOMIMETIQUES DIRECTS
Vont reproduire les effets de l’Ach directement par action sur les RC cholinergiques
1. ACETYLCHOLINE Ach :
Ach à doses faibles : action muscarinique
Ach à fortes doses : action nicotinique
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- Au niveau du cœur : Rc M2
▪ Diminution de la fréquence sinusale
▪ Ralentissement du cœur et de la force de contraction
▪ Diminution de la vitesse de conduction (particulièrement au niveau du NAV)
▪ Augmentation de l’intervalle entre P et Q dans l’ECG
- Au niveau des vaisseaux :
▪ Vaisseaux de la région céphalique et organes génitaux et tissus érectiles : vasodilatation
▪ Les autres vaisseaux ne paraissent pas innerves par le paraΣ ; il existe des récepteurs à d’autres niveaux
vasculaires mais ils ne seraient pas fonctionnels.
- Au niveau des bronches : bronchoconstriction et bronchosecrétion
- Au niveau du tube digestif : augmentation de toutes les sécrétions digestives et des mouvements des viscères
digestifs
- Au niveau de l’appareil urinaire :
▪ Contraction des muscles de la vessie, de l’uretère et des sphincters
▪ Déclenchement de la miction
2. CHOLINOMIMETIQUES DE SYNTHESE :
- Métacholine : Ach CH3 en Cβ
- Carbacholine : Ach CH3 en NH2
- Betanechol : Carbacholine CH3 en Cβ
Antagonisés par l’atropine
Actions ParaΣ communes : sécrétions et myosis
- Actions ParaΣ spécifiques :
- Métacholine : agoniste muscarinique très précis, surtout dans le domaine cardiovasculaire ;
action prolongée et durable.
Utilisée dans le traitement de la tachycardie auriculaire, qqs pathologies oculaires et l’exploration
bronchique
- Carbacholine et Betanechol : Sont plus des stimulants du système digestif.
Utilisés dans les états post-opératoires, en cas de paralysie fonctionnelle de la vessie et dans le traitement
du RGO
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Différences : système cardiovasculairem :
- Muscarine : ralentissement cardiaque (diminution de la contraction des oreilles et de la conduction
auriculo- ventriculaire) d’où diminution de la pression artérielle
- Pilocarpine : action non rattachée à l’action para Σ+ : diminution brève de la Pa puis effet hypertenseur
bloqué par des agents bloquants α- adrénergiques. A des effets para Σ+ sauf sur le système
cardiovasculaire.
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c. Inhibiteurs irréversibles :
Composés organophosphorés
Ecothiopate PHOSPHOLINE - IODIDE Collyre, d’utilisation très espacée (jusqu'à 2 fois/semaine)
Utilisés surtout comme insecticides : malathion PRIODERM* lotion anti – poux
Interaction Phosphate-Site estérasique de l’enzyme.
L’AchE n’est pas régénérée par hydrolyse et l’effet persiste jusqu'à la synthèse de nouvelles molécules
d’enzyme.
Antidote : Atropine, Curarisant, Pralidoxime réactivateur de AchE, respiration assistée.
D. LES PARASYMPATHOLYTIQUES
Ils s’opposent aux effets de l’Ach et à la stimulation des fibres du ParaΣ
I. ANTIMUSCARINIQUES
1. ATROPINE ET DERIVES :
Atropine, Hyosciamine, Scopolamine (RSA)
- Alcaloides extraits de la belladone (Atropa belladona) et de la Pomme du diable (Datura stramonium):
l-hyosciamine; dl-hyosciamine ou atropine
- Oxyde d’atropine ou scopolamine extraite de la jusquiame noire (Hyosciamus niger)
MA : antagonisme compétitif réversible des RcAch, levé par augmentation de la [Agoniste]
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a. Action pharmacologique des parasympatholytiques antimuscariniques:
Bloc de fonctionnement des terminaisons cholinergiques
SNC : l’atropine stimule légèrement le noyau dorsal du vague : bradycardie suivie d’une tachycardie
quand les effets anti muscariniques se manifestent.
La scopolamine, plus lipophile, a une action sédative plus importante : somnolence, parfois amnésie
A forte dose, les deux sont excitatrices : hallucinations, délire, phase comateuse
- Vaisseaux : l’atropine ne modifie pas la Pa, pas d’innervation cholinergique vasculaire. A dose toxique,
elle provoque une hypotension d’origine centrale
- Œil : l’atropine et dérivés bloquent l’activation du muscle cponstricteur de la pupille, dilatation, mydriase.
Ils provoquent de plus une paralysie du muscle ciliaire ou cycloplégie, le cristallin ne peut plus accomoder:
la vision de près est peu nette.
Les antimuscariniques réduisent les secrétions lacrymales, sensation de sable dans les yeux.
- Cœur : Diminution du rythme cardiaque dans un premier temps dû à la dépression centrale du noyau
dorsal du vague.
Puis la tachycardie s’installe progressivement en fonction du degré de blocage muscarinique du nœud
sinusal.
La scopolamine induit une bradycardie plus importante suivie d’une tachycardie de plus courte durée.
- Bronches : L’atropine provoque une bronchodilatation et réduit les secrétions bronchiques
- Appareil digestif : Il y ‘a ralentissement avec :
▪ Diminution de la sécrétion salivaire, d’acide et de mucus (pirenzépine GASTROZEPINE* antagoniste M1)
▪ Diminution du tonus, amplitude et fréquence des contractions péristaltiques
- Glandes sudoripares : diminution de la sécrétion de sueur, augmentation de la température corporelle :
fièvre atropinique
- Système urogénital : diminution du tonus le la musculature lisse de l’urètre et de la vessie : rétention
urinaire
- Maladie de Parkinson : les antimuscariniques rétablissent l’équilibre Dopamine/Acétylcholine
et réduisent l’hypertonie et les tremblements
2. ANTICHOLINERGIQUES DE SYNTHESE :
a. Anticholinergiques Spasmolytiques :
Suppriment la contraction durable d’une musculature lisse ou d’un sphincter, ils sont sédatifs et,
dans certains cas, dépresseurs du SNC
- Spasmolytiques Neurotropes : agissent sur le spasme provoqué par l’Ach et ne possèdent pas toutes
les propriétés de l’atropine aux doses spasmolytiques
N-butylscoplomaine BUSCOPAN* indiqué dans les spasmes du TD, coliques hépatiques et néphrétiques,
dysménorrhées
Isopropramide PRIAMIDE*
Diphemalil PRANTAL*
Propantheline PROBANTHINE*
Inhibent la sécrétion gastrique en volume et en sécrétion acide. Réduisent partiellement l’hypersécrétion
engendrée par l’histamine, l’alcool ou la caféine.
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Diminuent l’activité motrice de l’estomac et de l’intestin avec sédation de la douleur due aux spasmes dans
les ulcères et dans les diarrhées.
CI:En cas de glaucome et de pathologie de la prostate Utilisation thérapeutique réduite depuis l’apparition
des antis -H2.
- Spasmolytiques Musculotropes:
Ou papavériniques, papavérine, alcaloide de l’opium Papaver somniferum.
Ne possèdent pas de propriétés parasympatholytiques, l’effet antagoniste du spasme se fait au niveau
de Rc situés en dehors du SNA, dits X.
Relachement du tonus musculaire lisse, sans action sur le SNC aux doses thérapeutiques. A forte dose,
elle induit sédation et somnolence, déprime la conduction et l’excitabilité du myocarde et augmente
la période réfractaire.
Vasodilatateur des artérioles.
Indiquée comme relaxant des muscles lisses (spasmes des coronaires, angine de poitrine, infarctus aigu) ;
colique néphrétique, hépatique et gastrointestinale.
CI : troubles de la conduction cardiaque (arythmie, bloc AV, tachycardie)
Mébévérine DUSPATALIN*
Trimébutine DEBRIDAT*
- Spasmolytiques Mixtes :
Agissent à la fois sur le SNA et directement sur les fibres musculaires lisses.
Dipiproverine LEVOSPASME*
Tiémonium VISCERALGINE*
Pethidine DOLOSAL*
Oxybutynine DITROPAN*
b. Anticholinergiques Bronchodilatateurs :
Bronchodilatation et diminution des sécrétions du système respiratoire par inhibition de l’Ach libéré
(irritation)
Spray aérosol:
Ipatropium ATROVENT*
Oxitropium TERGISAT*
Indiqué dans l’asthme d’exercice (β2+ asthme vrai)
c. Anticholinergiques Centraux :
Vue la prédominance cholinergique négrostriatale, les anticholinergiques sont indiqués dans la MP
en monothérapie au début de la maladie ou lorsque la lévodopa est contre-indiquée.
II. ANTINICOTINIQUES
1. GANGLIOPLEGIQUES :
La transmission ganglionnaire est assurée au niveau des ganglions sympathiques et parasympathiques
par l’Ach qui active les RC nicotiniques des neurones postganglionnaires, dépolarisation, potentiel d’action.
Un Ganglioplégique diminue et supprime la transmission ganglionnaire en maintenant ou non la
dépolarisation :
a. Ganglioplégiques dépolarisants :
Maintiennent une certaine dépolarisation du neurone postsynaptique et empêchent la génération
du potentiel d’action.
Nicotine, alcaloide du tabac passant dans la fumée, Nicotiana tabacum : action biphasique, il y’a stimulation
ganglionnaire puis blocage de la transmission dû au maintien de la dépolarisation (paralysie à très forte
dose)
Lobeline, Lobelia inflata
Indications Nicotine : sevrage tabagique NICORETTE* NICOPATCH*
Insecticide
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b. Ganglioplégiques non dépolarisants :
Ils s’opposent à l’action de l’Ach sur les Rc nicotiniques ganglionnaires qu’ils inhibent de manière
compétitive (Hexaméthonium amine IVaire) ou non compétitive (Chlorisondamine) et/ou bloquent
les canaux ioniques responsables de la réponse nicotinique.
Sulfonium : Trimétaphan
Amine IIIaire : Pempidine
Amine IIaire : Mécamylamine
iii.Effets secondaires:
- Cardiovasculaires : la vasodilatation recherchée pendant l’opération peut être à l’origine d’hémorragie
interne
- TD et vessie : constipation et rétention urinaire
- Sécrétions : bouche sèche
iv.Contre – Indications:
- Sujets âgés, risque de diminution du débit cardiaque et chute tensionnelle : ramollissement cérébral
- Adénome de la prostate
- Glaucome étroit
2. CURARISANTS :
Ils bloquent la transmission de l’influx nerveux au niveau de la plaque motrice, ce sont des myorelaxants
qui agissent par blocage du Rc cholinergique nicotinique postsynaptique sur la jonction neuro - musculaire.
L’Ach stimule la membrane de la plaque motrice en permanant l’apparition du potentiel musculaire
postsynaptique ou potentiel de plaque. Il y’ a entrée de Na+ et dépolarisation suivie d’une sortie de K+.
Le pA se propage le long de la fibre musculaire et provoque sa contraction. Le blocage de la transmission
neuromusculaire se fait avec ou sans dépolarisation :
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Ont 3 effets possibles, dose-dépendants :
- Effet histaminolibérateur (d-tubo et atracurium)
- Effet ganglioplégique (d-tubo)
- Effet atropinique limité au système cardiaque (gallamine, alcuronium et pancuronium)
Ils sont antagonisés par les anticholinestérasiques (néostigmine, éserine).
b. Curarisants Dépolarisants :
Ils sont représentés par la succinylcholine ou suxamethonium CELOCURINE* de structure linéaire
et symétrique (1 acide succinique/2 choline), d’où l’appellation leptocurares.
- Fixation Rc
- Dépolarisation permanente : fasciculation initiale
- Membrane post – synaptique inexcitable : disparition des réponses à la stimulation.
Courte durée d’action de la succinylcholine, élimination rapide (sensibilité aux cholinestérases plasmiques).
Les myorelaxants ne sont pas antagonisés par leq antiAchE.
i.But de la curarisation:
- Obtenir une myorelaxation qui permette L’acte opératoire en évitant une profondeur d’anesthésie telle que
le système circulatoire soit trop déprimé (notamment pour les patients à grand risque circulatoire)
- Permettre l’intubation endotrachéale dans les conditionnons optimales
ii.Effets indésirables :
- Curarisants Dépolarisants : production de chaleur, douleurs musculaires post-opératoires,
choc anaphylactique, hypertension intragastrique, hyperpression intraoculaire
- Curarisants Non dépolarisants : Nausées, vomissements, tachycardie (gallamine, pancuronium),
urticaire, érythème localisé (d-tubo, atracurium), œdème pulmonaire (pancuronium).
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S. CHAPITRE 7.3 : SYSTEME SYMPATHIQUE ET
TRANSMISSION ADRENERGIQUE
A. BIOSYNTHESE ET LIBERATION DES CATECHOLAMINES
PhénylaAlanine – Tyrosine Extracellulaire – Tyrosine Intracellulaire – Dopa – Dopamine –NorAdrénaline –
Adrénaline
3 catécholamines neurotransmetteurs à part entière
Métabolites principaux :
- Noradrénaline : Acide VanilMandélique AVM
- Dopamine : Acide HomoVanillique AHV
Enzymes de dégradation :
- Catéchol - O - MéthylTransférase COMT : produits NorMétadrénaline et Métadrénaline
- MonoAmineOxydase MAO : produits aldéhydes
B. RECEPTEURS ADRENERGIQUES
Ahlquist, 1948, établit une première classification basée sur la différence d’action entre Nad, Ad et isoprénaline
ou isoprotérénol, produit de synthèse (1940) à partir de l’Ad .
Existence d’antagonistes spécifiques pour 2 groupes de Rc :
- Rc α-adrénergiques : α1 et α2
- Rc beta β-adrénergiques : β1, β2 et β3
- α1: postsynaptique
- α2: présynaptique, interviennent dans la libération de Nad
- β1: essentiellement cardiaques, leur stimulation a des effets chronotropes et inotropes
- β2: au niveau des muscles lisses et glandes
- β3: au niveau des adipocytes, responsables de la lipolyse (déficiences en Rc β3 en cas d’obésité ?)
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C. SYMPATHOMIMETIQUES
I. DIRECTS
1. STIMULANTS : -ADRENERGIQUES :
α1: vasoconstriction, traitement de l’hypotension Phenylephrine NEOSYNEPHRINE*, etilefrine EFFORTIL*,
midodrine GUTRON*
traitement de la migraine: ergotamine GYNERGENE*
α1: contractions utérines
Methylergometrine METHERGIN* utilisé après la délivrance
- α1: mydriase
Phenylephrine NEOSYNEPHRINE* Collyre
- α2 périphériques:
▪ Effet postsynaptique : vasoconstriction
▪ Effet présynaptique : diminution de la libération des catécholamines
- α2 centraux: diminution du tonus sympathique de la libération des catécholamines à la périphérie
(traversent la BHE): antihypertenseurs centraux
Clonodine CATAPRESSAN*
Guanfacine ESTULIC*
α-methyldopa ALDOMET*
2. STIMULANTS β-ADRENERGIQUES :
Ils agissent directement sur les Rc:
- β1 cardiaques : dobutamine DOBUTREX*
- β2 des fibres musculaires lisses: terbutaline BRICANYL*, salbutamol VENTOLINE*, salmeterol SEREVENT*,
fenoterol BEROTEC*
- β1 et β2 (non spécifiques): isoprénaline ISUPREL*, orciprenaline ALUPENT*
- β3: en cours de développement
3. STIMULANTS ET β-ADRENERGIQUES :
Ce sont les 3 catécholamines Dopamine, Nad et Adrénaline
II. INDIRECTS
Ils agissent par libération des catécholamines endogènes, sont lipophiles donc stimulants Centraux.
Ephedrine
Amphétaminiques
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L’Adrénaline présente un ordre de sélectivité des Rc adrénergiques : Affinité Rc β2 > Rc β1 > Rc α1
- Sur les bronches : La Nad n’a qu’un effet discret. L’Adrénaline par contre induit une bronchodilatation
(effet β2).
ii.Contre - Indications:
Hypertension , angine de poitrine, tachyarythmies, glaucome à angle fermé.
2. EFFETS DE L’ISOPROTERENOL :
Il a une action marquée sur les Rc β1 et β2 mais pas sur les Rc α (β agoniste non sélectif). Il induit une :
- Chute des résistances vasculaires : effet β2
- Augmentation du débit cardiaque, action inotrope+ et chrono trope + : effet β1
- Diminution du tonus de la musculature lisse (bronches, utérus) : réduit la crise d’asthme et les contractions
utérines chez la femme enceinte
a. Effets secondaires :
Vasodilatation et congestion du visage, rougeurs cutanées, céphalées, transpiration, tremblements,
nervosité, hyperglycémie, douleurs angineuses, arythmie ventriculaire
b. Contre-Indications :
Tachycardie, fibrillation ventriculaire
3. EFFETS DE LA DOPAMINE :
Neurotransmetteur à part entière, ne traverse pas la BHE, agit au niveau périphérique sur des Rc DA1
(vasculaires) et DA2 (neuronaux)
Rc Dop > β Ad > α Ad
Elle induit une vasorelaxation par effet dopaminergique qui se traduit par une augmentation du débit sanguin
rénal et mésentérique. Elle préserve donc la fonction rénale contrairement aux autres catécholamines.
Usage en réanimation, dans des états de choc, des états de dépression artérielle due à des hémorragies
et à des pertes de liquide. Administrée par voie IV, à faible dose (1 à 2 μg/kg/min) les effets sont
essentiellement rénaux.
De 2 à 6 μg/kg/min, effets β-adrénergiques puis α-adrénergiques à plus fortes doses : vasoconstriction
avec diminution des effets rénaux.
a. Effets Indésirables :
Nausées, vomissements, tachycardies, arythmies, douleurs angineuses, hypertension, céphalées.
b. Contre - indications :
Ce sont les mêmes que celles de l’AD et de la NorAd (hypertension, angine de poitrine, tachyarythmies,
glaucome à angle fermé)
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4. AUTRES SYMPATHOMIMETIQUES α :
a. Phényléthylamines :
- Ephédrine : extraite de diverses plantes chinoises. (α et β) agoniste : bronchodilatation et mydriase
- Phényléphrine : très proche de l’Ad (seul manque un OH en position 4) ; utilisé surtout comme
décongestionnant nasal et par voie orale comme vasopresseur.
- Amphétamines : elles augmentent la libération de la dopamine et de la NorAd (ainsi que celle de la
sérotonine) et inhibent leur recapture. Plus liposoluble que l’éphédrine, c’est un stimulant central
très puissant, anorexigène.
- Retiré du Marché.
Autre inhibiteur de recapture de NorAd et Dopamine : methylphénidate RITALINE*, traitement
de l’hyperactivité chez l’enfant.
b. Benzylimidazolines :
Agonistes α – adrénergiques purs.
Décongestionants nasaux.
5. SYMPATHOMIMETIQUES β :
Les effets β1 sont cardiaques ou rénaux (augmentation de la sécrétion rénale).
Dobutamine DOBUTREX* inotrope +, utilise en perfusion dans le traitement des insuffisances cardiaques
aigues.
Les effets β2 portent sur les bronches, utérus, vaisseaux. Leurs effets secondaires sont souvent
des tachycardies, hypertension, nervosité et tremblements (même en spray).
Ils n’ont en fait qu’un certain degré de sélectivité β2 et peuvent entrainer des effets secondaires cardiaques
β1.
Salbutamol VENTOLINE*, salméterol SEREVENT*
Asthme, menace d’accouchement prématuré.
D. SYMPATHOLYTIQUES
Agissent directement en bloquant les Rc ou indirectement en diminuant la quantité de Nad au niveau des Rc
adrenergiques.
I. SYMPATHOLYTIQUES DIRECTS
1. ANTAGONISTES α- ADRENERGIQUES OU α- BLOQUANTS :
Ce sont principalement les alcaloides de l’ergot de seigle avec l’ergotamine qui ont été longtemps utilisés.
- Phénoxybenzamine, dibénamine, Phentolamine, tolazoline
Très actives car alkylants, antagonistes compétitifs irréversibles
Peu utilisés car non sélectifs, ils entrainent une chute de pression artérielle et par action α2- présynaptique,
ils augmentent la libération de Nad: tachycardie réflexe.
- Yohimbine α2‐, rawolscine α2- et corynanthine α1-
- Prazosine: anti-hypertenseur majeur; α ‐bloquant très actif et sélectif α1.
Pour le même degré d’hypotension induit par deux α-bloquants, la prazosine entraine moins
de tachycardie.
Dérivés : térazosine, trimazosine
Autres α1-:
- Urapidil EUPRESSYL* traitement de l’HTA
- Ifenprodil VADILEX* α1- et α2- traitement de l’artérite
- Raubasine α1- commercialisé en association avec la dihydroergocristine ISKEDYL* traitement
de l’ischémie cérébrale
Effets secondaires de la Prazosine:
- Hypotension orthostatique : risque de syncope lors de la première prise.
Les effets pharmacologiques et les indications thérapeutiques d’un α- bloquant donné sont fonction
de son affinité plus ou moins spécifique des Rc pré ou postsynaptiques.
La yohimbine touche préférentiellement les RC présynaptiques alors que la prazosine bloque presque
sélectivement les RC postsynaptiques.
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Les actions postsynaptiques capables de réduire la vasoconstriction provoquée par les catécholamines
endogènes peuvent avoir d’importantes indications thérapeutiques :
▪ Traitement des artérites ou l’inhibition des Rc α a le même effet qu’une sympathectomie.
▪ Traitement des phéochromocytomes et des hypertensions avec augmentation du tonus sympathique.
- Nouvelles indications urologiques : traitement de l’hypertrophie de la prostate
Afluzosine XATRAL*
Térazosine DYSALFA*
3. ANTAGONISTES α ET β OU αβ-BLOQUANTS :
Antagonisme Compétitif
Labétalol TRANDATE*
Les propriétés β-bloquantes sont trois fois plus importantes que les α.
Β-bloquant non cardiosélectif, légère variation du débit cardiaque. Par contre, il entraine une chute de Pa
importante et rapide sans effet rebond.
Indiqué dans l’HTA, particulièrement chez la femme enceinte.
CI : asthme, insuffisance cardiaque, bloc auriculo-ventriculaire.
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II. SYMPATHOLYTIQUES INDIRECTS
1. INHIBITION DE LA SYNTHESE DE Nad :
- L’alphamethyltyrosine bloque la conversion de la tyrosine en Dopa par inhibition de la tyrosine hydroxylase,
déplétion en Nad.
- La méthylation en α de la dopa conduit à un faux neurotransmetteur, l’α-méthyl-Nad.
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S. CHAPITRE 7.4 : SNA ET OEIL
A. RAPPEL PHYSIOLOGIQUE
L’humeur aqueuse est produite au niveau du corps ciliaire dans l’iris (chambre postérieure de l’œil). Elle passe
dans la chambre antérieure à travers l’aire ou orifice pupillaire et s’élimine devant l’iris dans l’angle
irido - cornéen.
La pression intra-oculaire PIO dépend de :
- Débit d’écoulement de l’humeur aqueuse D
- Résistance à l’écoulement aqueux R
- Pression veineuse Pv
PIO = (D x R) + Pv
Valeur moyenne = 15 mm Hg + 2,5
L’iris a un diamètre fixe (11 à 13 mm) tandis que la pupille a un diamètre variable (mycose ou mydriase).
L’ouverture du diaphragme pupillaire, mydriase, est assurée par les fibres du muscle dilatateur innervées
par le sympathique. La fermeture, myose est assurée par le sphincter irien innervé par le parasympathique.
Selon l’anatomie de l’angle irido-cornéen, les conséquences d’une mydriase sont différentes :
- Si l’angle est ouvert ou normal : pas de conséquence, l’humeur aqueuse s’écoule
- Si l’angle est fermé ou étroit : le ratatinement du tissu irien engendre un comblement du fond de l’angle,
l’humeur aqueuse ne peut pas s’écouler, c’est la crise de glaucome (douleurs, troubles de la vision, cécité).
Vocabulaire :
Ce sera respectivement un glaucome chronique (écoulement limité) ou aigu (écoulement bloqué).
Les deux glaucomes sont appelés primitifs, par rapport à des glaucomes secondaires qui, eux, sont dûs
à des affections oculaires (choc, post traumatique, post- chirurgical, post- inflammatoire, cortisonique ….).
Notion de myosis actif, passif, mydriase active, passive.
II. PARASYMPATHOLYTIQUES
Mydriase passive et Cycloplégie
Atropine, ATROPINE ALCON* Collyre
Tropicamide MYDRIATICUM* Collyre
Cyclopentolate CYCLOCOL* Collyre
Indiques dans les examens du fond de l’œil et dans quelques glaucomes secondaires
II. SYMPATHOMIMETIQUES β
Isoprénaline ALEUDRINE* Collyre : effet β1 et β2 stimulant, diminution de la PIO sans induire de mydriase
ni de vasoconstriction mais par une vasodilatation qui dure de 1 à 2h. Cependant, elle provoque une tachycardie
importante, ce qui a rendu son utilisation impossible.
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III. SYMPATHOLYTIQUES α
Myosis passif
Guanéthidine ISMELINE* Collyre
IV. SYMPATHOLYTIQUES β
Les β- bloquants sont préconisés dans la maladie glaucomateuse depuis 1977.
Timolol TIMOPTOL* Collyre
Effets secondaires des β- bloquants en collyre :
- SNC : dépression, fatigue, désorientation, perte de mémoire après quelques mois de traitement.
- Système cardiovasculaire : bradycardie, hypotension
- Système respiratoire : bronchoconstriction
- Effets locaux : très faibles, sinon une anesthésie cornéenne qui motive le retrait de la spécialité.
Contre- Indications :
Insuffisance cardiaque, asthme, même si leur passage systémique et leur concentration plasmatique sont faibles.
Les mêmes CI absolues que lors de la voie générale sont à retenir, ne garder que les β- bloquants sélectifs β1
chez les asthmatiques.
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