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FACTEURS LIÉS
AU PRATICIEN
Le praticien va pouvoir agir à différents ni-
veaux afin d’augmenter les chances de succès
de son empreinte: en situant les limites de la 6
préparation, en gérant les tissus mous dans la
période précédant l’empreinte, et en maîtri-
sant sa technique d’empreinte.
Pouvoir enregistrer les limites d’une prépara- 7
tion nécessite deux impératifs :
● Que la limite de la préparation soit à
une distance suffisante du fond du sul-
cus. En effet, l’empreinte doit aller au delà de
la limite de notre préparation. Ce qui permet
de détourer sans ambiguïté le modèle positif
unitaire, et permet de conserver une infor-
mation concernant le profil d’émergence. Il
faut donc idéalement situer la limite de notre
préparation entre 0 et 50% de la profondeur
du sulcus. Plus la position de la limite se rap-
proche de 100% de la profondeur sulculaire et
plus l’empreinte est difficile. La mise en place 8
d’un fil délicatement dans le sulcus durant la
phase de préparation permet de respecter ces
critères (photos 5 à 8). Si la limite empiète
sur le système d’attache gingivale il est alors
temps d’envisager un réaménagement des tis-
sus parodontaux avant de poursuivre tout acte
prothétique.
● Que la limite de préparation soit di-
rectement visible avant l’empreinte.
On ne doit pas avoir de gencive recouvrant
la préparation. Ce n’est possible que si les
tissus mous ont été correctement gérés dans Photo 5 et 6: Mise en place d’un cordonnet
les jours précédant l’empreinte. La qualité rétracteur avant l’empreinte.
La wash technique
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L’utilisation de deux viscosités au cours de l’em-
preinte permet de chasser un matériau fluide
vers les limites de notre préparation. Si on réa-
lise l’empreinte en deux temps (technique de
la wash), il faut veiller à évider copieusement
la « coque » en matériau lourd avant de mettre
le light en place. En effet, si le light ne peut pas
s’échapper suffisamment, il va comprimer le Guidage des matériaux
lourd qui étant déjà polymérisé aura un com- Enfin diverses techniques permettent de guider
portement élastique. Quand l’empreinte va être le matériau à empreintes au plus prés possible
sortie, le lourd va se détendre, et l’empreinte pa- de la limite de préparation. On peut préparer des
raîtra précise, mais ne sera pas fidèle. La réplique coques unitaires. On fait ainsi une sorte de mini
en plâtre risque alors d’être sous dimensionnée.
10 porte empreinte unitaire sur la préparation à en-
registrer, puis on fait une sur-empreinte globale.
Le fil de rétraction On peut aussi faire préparer au laboratoire un
porte empreinte contenant autant de logettes
● La mise en place de fil dans le sulcus, permet que de piliers à enregistrer.
dans une certaine mesure de l’ouvrir temporai-
rement et de limiter les écoulements de fluide Conclusion
créviculaire. Un fil peut être laissé en place au
fond du sulcus durant l’empreinte (photos 9 à Nous l’avons vu, une empreinte dépend d’une
13). On peut aussi retirer le fil juste avant la mise situation, d’une technique et d’un matériau.
en place du matériau à empreinte, voire combi- Le praticien doit avoir à l’esprit que la réussite
ner les deux solutions en positionnant deux fils. d’une empreinte est un travail en amont. C’est
Cependant l’attache épithéliale est très fragile et dans la précision et le positionnement des limites
le risque est grand de la léser au cours de cette qu’une grande partie de l’empreinte se joue. En-
manœuvre. Il pourra dans certains cas en résul- suite, la façon dont seront gérés les tissus mous
11 dans l’intervalle de temps séparant la prépara-
ter une récession gingivale à court ou moyen
terme. tion de la dent, de la prise d’empreinte, est aussi
très importante. La provisoire ne doit être à l’ori-
● Certains agents chimiques permettent d’inter- gine d’aucune inflammation, et l’hygiène du pa-
rompre les saignements et de rétracter tempo- tient rigoureuse. Si ces différents éléments sont
rairement la gencive marginale par une action correctement pris en compte, alors la technique
astringente puissante. Ces produits sont effica- d’empreinte et les performances des matériaux
ces, mais onéreux. utilisés passeront au second plan.
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Photo 9 : Mise en place d’un cordonnet rétracteur. Les Dr Olivier Guastalla
limites de la préparation sont visibles.
Diplômé de la faculté d’odontologie
Photo10 : Situation finale: couronnes Empress 2.
(Remarquez le détail de l’intégration biologique).
de Paris V
Ancien interne des hôpitaux de Paris
Photo 11: Empreinte avec fil en place au fond du sulcus
au moment de l’empreinte. Assistant à la faculté d’odontologie
Photo 12: Une fois le fil retiré.
de Lyon
Photo 13: Plusieurs modèles de fil. Dr Yves Allard
Maître de conférence à la faculté
d’odontologie de Lyon.
Faculté d’odontologie de Lyon
Service de Prothèse
Rue Guillaume Paradin
34 69372 LYON Cédex 08