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1 Contexte : Synthèse des éléments dimensionnants le réseau

d’assainissement d’eaux pluviales


À l’aide du CCTP et des plans, nous avons synthétisé les informations utiles au
dimensionnement du réseau d’eaux pluviales de notre terrain. Plusieurs facteurs nous sont donc
utiles.
Rq : Nous ne traitons pas les parcelles des lots puisque la loi indique que les eaux tombant sur ces
terrains doivent être auto-gérées.

1.1 Types de revêtements


Nous retrouvons plusieurs revêtements différents sur notre parcelle :
• Enrobé (béton bitumineux) dense noir de granulométrie 0/6 ou 0/10 dosé de 100 à 150 kg/m²
• Béton désactivé composé d’agrégats calcaires 10/20 de 16 cm
• Grave reconstituée humidifiée à calcaire
• Les marquages au sol se feront en résine issue de polyester (négligeable dans notre cas
puisque cette surface est minime)

1.2 Bordures et caniveaux


Deux types de bordures et de caniveaux seront mis en place sur le terrain :
• Bordures préfabriquées :
- Béton de classe 70-100 bars
- Bordures posées sur un lit de 15 cm de béton dosé à 250 kg
- Dosserets en béton placés derrière les bordures en contrefort
- Dalles de caniveaux en quinconce avec pente de 10% vers le fil d’eau
- Solin 0.15x0.15 derrière bordure

• Bordures coulées en place :


- Béton résistant au gel

1.3 Informations relatives à la fiche géotechnique


L’étude géotechnique de la parcelle nous apporte des éléments cruciaux pour le
dimensionnement de notre réseau :
- L’espace vert initial est en légère pente vers l’ouest
- Sol originel comportant remblai, calcaire et argile
- Plusieurs catastrophes naturelles (inondations) se sont produites en 1982, 1993,
1999, 2010
- Le sol ne présente pas de risque de retrait gonflement
- Zone sismique 3
- Sol perméable à très perméable
- Informations sur les coefficients de perméabilité selon les zones de sondage
1.4 Épandage
L’épandage de la terre végétale s’effectuera sur au moins 30 cm dans les espaces à engazonner
ou à planter et sur au moins 50 cm sur l’emprise des massifs et des haies.

1.5 Informations relatives au réseau d’eaux pluviales


1.5.1 Canalisations, avaloirs et tampons
Le réseau doit contenir :
• Tuyaux PVC de diamètre 125mm à 400mm de classe CR8 à CR16 ou alvéolé CR8 à CR16 en
éléments de 3ml
• Tuyaux en béton armé centrifugé ou vibré, à joint caoutchouc incorporé ou non. Ce type de
tuyau sera utilisé pour les diamètres supérieurs à 400 mm.
• Des grilles avaloirs, caniveaux à grilles et tampons hydraulique :
- Regard préfabriqué circulaire en polypropylène OU Carré en béton de gravillons
dosé 300kg de ciment coulé en place.
- Comprend une décantation de 40L
- Grille avaloir 40*40

1.5.2 Structure de stockage enterrée


Pour réaliser cette structure, il faut respecter :
• Une pente/écoulement selon le plan
• La pose d’un feutre géotextile peu perméable de classe 6 ou géomembrane étanche ->
enveloppe inférieure de la constitution drainante
• La pose d’un feutre géotextile très perméable, classé 6 -> Couverture de la constitution
drainante
• L’utilisation de matériaux dioritique 20/40 ou 40/80 sur toute la section drainante
• L’utilisation de matériaux dioritique 2/4 en couverture de feutre ; ep = 10cm
• Une structure drainante d’un indice de vide au moins égal à 45%
• Un feutre géotextile moyennement perméable en fond de tranchée, sur les parois et lés sur
une largeur de 30 cm
• Un drain de diamètre 200 mm en PEHD annelé routier

1.5.3 Structure alvéolaire ultra légère (SAUL)


Pour une structure alvéolaire ultra légère, il est préconisé :
• Des modules en polypropylène, casiers PP alvéolaires (0.6*0.6*1.2 m) enterrés
• Des puits d’inspection de D = 600 mm
• Un indice des vides (e) = 95%
• Une capacité nette d’un module = 410l
• Chaque module intègrera 2 canaux parallèles de diamètres 510 mm pour passage matériel
inspection/nettoyage
• Des canalisations raccordées à la structure par des connecteurs pour l’entrée et la sortie
jusqu’à D = 250mm
• Des évents pour équilibrer les pressions
• 2 couches de géotextile peu perméable de classe 6 + géomembrane si nécessaire
• Un lit de pose 10 cm
2 Note de calculs
Notre étude de gestion des eaux pluviales s’effectue sur un lotissement à Bourgneuf,
commune proche de La Rochelle « Le clos du verger ».

2.1 Solution initiale : Bassin d’infiltration


2.1.1 Données

Nous utiliserons les coefficients de Montana sur une période de retour de 5 ans car la
fréquence d’orage acceptable en zone résidentielle est de 1 tous les 2 ans.

La zone représente la surface de bassin versant et la zone hachurée, la surface dans laquelle
nous placerons notre bassin d’infiltration. La ligne bleue représente le plus long chemin hydraulique.
Le bassin se résume dans le tableau ci-contre, les lotissements ne seront pas compris dans
notre étude, l’eau pluviales des terrains doit être gérée sur la parcelle elle-même.

En positionnant nos avaloirs et nos caniveaux (CC ou CS) pour un pré dimensionnement, nous
obtenons les données suivantes :

Avec L1+L2, le chemin hydraulique le plus long.

2.1.2 Méthode de calcul : Canalisations


2.1.2.1 Méthode rationnelle

Temps de concentration :

On retient la formule de Kirpich :

Avec :
 F = coefficient correcteur relatif à la surface
Ici F = 0.8
 L = Longueur du chemin hydraulique le plus long, soit L1+L2 = 1660 m
 I = Pente moyenne du BV en m/m, soit 0.0072

On obtient alors : Tc = 3.61 min


Le temps de concentration étant faible, nous prendrons les coefficients de Montana de l’intervalle
6min-30min.
Intensité :

Pour l’intensité, nous prenons donc des coefficients de Montana sur une période de retour de
5 ans et compris entre 6 et 30 min.

On peut ensuite calculer l’intensité à l’aide la formule :

Avec :
 a et b = coefficients de Montana
 t = Temps de concentration en minute

On obtient alors : I = 101.2 mm/h (avec ces coefficients de Montana, l’intensité s’exprime en
mm/h)

Débit de pointe :

Avec :
 A = Surface du BV en hectare
 I = Intensité en mm/h
 C = Coefficient de ruissellement du BV

On obtient alors Qp = 0.018 m3/s


2.1.2.2 Formule de Manning-Strickler

Avec :
 Q = Débit de pointe [m3/s]
 Ks = Rugosité [m1/3/s] (ici égal à 85 car canalisation en PVC)
 I = pente de la canalisation [m/m] (ici = 0.005)

On obtient alors : R = 0.088 m, on en déduit D = 177 mm.


Selon les diamètres commerciaux, on utilisera donc des canalisations PVC de ⌀ 200mm.

2.1.2.3 Profondeur de canalisations

-Hauteur génératrice supérieure = 0.8 m (d’après le CCTP)


-Hauteur entre l’amont et l’aval = 0.4 m (Longueur de canalisation*Pente)
-Profondeur totale de canalisation = 1.4 m (Hauteur génératrice supérieure + hauteur entre l’amont
et l’aval + Diamètre de canalisation)

2.1.3 Méthode de calcul : Bassins (enterré et alvéolaire)


2.1.3.1 Méthode des pluies

Débit de fuite :

Avec :
 Surface du radier [m²] (17.28 m² car dimensionné par le nombre de casiers pour le bassin
alvéolé)
 K [m/s] = Coefficient de perméabilité issu sur rapport géotechnique (zone 2), soit 1.52*10-4

On obtient alors : Qf = 2.63*10-3 m3/s


Surface active :

On obtient alors : Sa = 0.065 ha

Hauteur équivalente Qs:

Avec :
 Qf [m3/s]
 Sa [ha]

On obtient alors : Qs = 14.54 mm/h = 0.24 mm/min

Hauteur équivalente Ha:

Avec :

 H pluie = I*t/60
 H fuite = qs [mm/min] *t
 H à stocker = H pluie – H fuite

On obtient alors : hmax = Ha = 19.70 mm

Volume utile :

Avec :
 ha = Hauteur équivalente [mm]
 Sa = Surface active [ha]

On obtient alors : V = 14.62 m3


2.1.3.2 Dimensionnement des bassins

La porosité va augmenter le volume utile.


Pour le bassin alvéolé, le volume est dimensionné par les caissons (2 rangées de 6 dans notre cas)
La profondeur du bassin est calculée par rapport à la profondeur de canalisation.

2.1.4 Dimensions finales


2.2 Solution mixte

En bleu, le bassin versant 1 où l’eau sera recueillie par des noues et en rouge, le bassin versant
2, constitué de canalisations et d’un bassin de rétention.
2.2.1 Calcul des noues

2.2.1.1 Données

Nous utiliserons les coefficients de Montana sur une période de retour de 20 ans car c’est la
fréquence d’inondation acceptable en zone résidentielle.

Selon la pente du terrain, nous plaçons nos noues (en bleu sur le plan). Pour ce qui est des
zones de chaussées sans espaces verts sur le bas-côté, les pentes nous indiquent que la partie la plus
basse se trouve au milieu de la voie. Nous installerons donc des caniveaux de type C-C rejoignant les
noues.

La largeur de noue est une hypothèse, elle nous permet de calculer la surface de noue grâce
à la longueur de noue déterminée sur le plan Autocad, la surface totale ainsi que le surface de bassin
versant (la zone de récupération d’eau : surface totale-surface de noue). Le coefficient de perméabilité
K provient de la zone de sondage I1 du rapport géotechnique du terrain. La pente est adaptée selon
les besoins du volume d’eau à stocker.

Surface active :

Avec :
 Sbv = Surface active [m²]
 Cmoy = Coefficient de ruissellement

Débit de fuite :

Avec :
 S = surface participant à l’infiltration [m²]
 Qas = Coefficient de perméabilité

Temps de remplissage :

Avec :
 Qf = Débit de fuite [m3/s]
 Sa = Surface active [m²]
 a et b = Coefficient de Montana

Les temps de remplissage sont en minutes, nous les convertissons également en heures.

2.2.1.2 Intensité de pluie

Grâce aux temps de remplissage, nous calculons l’intensité de pluie à l’aide des coefficients de
Montana d’intensité.

Nous sélectionnons le temps de remplissage correspondant. Dans notre cas, le seul intervalle
respecté est celui de 6 min à 1h (9,5 min). Par exemple, 5,0 min n’entre pas dans l’intervalle 15 min –
6h.
Remarque : Nous prenons le temps de remplissage en minutes mais l’intensité est en mm/h.

On obtient alors : I = 100,2 mm/h = 1,7 mm/min


2.2.1.3 Volume de stockage

Le volume à stocker dépend de la surface active (Sa), l’intensité (i), le temps de remplissage
(t) et le débit de fuite (Qf). Ici, nous prenons le temps de remplissage en h car l’intensité est en mm/h.
On obtient alors : V = 1,7 m3
2.2.1.4 Dimensions finales de la noue

Nous souhaitons une noue trapézoïdale, pour cela nous avons donc la grande base égale à la
largeur de noue et nous faisons l’hypothèse de la profondeur. Nous pouvons en déduire la petite base
de la noue. Nous obtenons donc le volume que nous pouvons comparer au volume de stockage.

Le volume de noue est donc supérieur au volume de stockage.

2.2.2 Calcul du bassin d’infiltration


2.2.2.1 Dimensionnement du bassin

Pour le calcul du bassin, nous utilisons exactement la même méthode que pour la solution
initiale, soit :
 Dimensionnement des canalisations
• Méthode rationnelle (temps de remplissage, intensité, débit de pointe)
• Manning-Strickler
 Dimensionnement du bassin
• Méthode des pluies (débit de fuite, surface active, hauteur équivalente, volume utile)

2.2.2.2 Résultats

Dimensionnement des canalisations :


Temps de remplissage = 2.11 minutes
Intensité = 130 mm/min
Débit de pointe = 0.01 m3/s
Manning-Strickler = diamètre de 200 mm
Dimensionnement du bassin :
Débit de fuite = 2.3 *103 m3/s
Surface active = 0.04 m²
Hauteur équivalente = 15.05 mm
Volume utile = 6.76 m3

2.2.2.3 Dimensions finales


3 Notes métré & chiffrage
3.1 Décisions & hypothèses
• Utilisation d’Autocad pour le métré et notamment de la section « métré » sur Excel pour
certaines dimensions (mouvement de terre).
• Décapage sur tout le bassin versant sur 30 cm.
• Terrassement comprend l’utilisation d’un engin mécanique adapté aux travaux, le
compactage en fond de fouille, le sablon d'enrobage de la canalisation, la mise en dépôt
sur place des déblais du terrassement.
• Les regards de visite en place sont des diamètres 800, pour compter son prix à l’unité,
nous effectuons un produit en croix.

• Granulats 0/31,5 = « Tout-venant » pour le matériau de bassin enterré à granulats


3.2 Analyse des résultats
Répartition des coûts par lots Répartition des coûts par lots
Solution Binf granulats Solution Binf alvéolé

30% 28% 28% 30%

42% 42%

DS Matériaux DS Main d'œuvre DS Matériels DS Matériaux DS Main d'œuvre DS Matériels

Répartition des coûts par lots A travers ces graphiques, nous remarquons
Solution mixte que la répartition des différentes solutions est
sensiblement équivalent et réparti d’environ
1/3 pour chaque déboursé.

36% 34%

30%

DS Matériaux DS Main d'œuvre DS Matériels


Grâce aux différents graphiques, nous pouvons constater d’un premier abord, que les deux
solutions initiales, qu’elles soient avec un bassin enterré à granulats ou alvéolé, coutent
approximativement le même prix. Là où la solution mixte arrive à réduire le coût de l’opération d’eau
pluviale de moitié. Notamment réduire de moitié les mouvements de terre, beaucoup moins de
terrassement de tranchée, bassin et de blindage. La diminution de la nécessité de canalisation réduit
également toute l’installation d’EP (canalisation, lit de pose, enrobage, remblaiement). D’un côté, on
constate aussi que proportionnellement, le coût pour la création des noues d’infiltration est
quasiment négligeable par rapport au reste des travaux (108€ sur 22000€ pour cette solution).
4 Conclusion
Lors de cette SAÉ, il s’agissait de dimensionner et comparer différentes solutions pour gérer
les eaux pluviales d’un lotissement. Nous avons donc établi deux solutions :
- Un bassin enterré ou alvéolé pour toute la surface du lotissement
- Une solution mixte comprenant une surface de lotissement reprise par des noues
et l’autre par un bassin alvéolé
Nous avons donc dimensionné les ouvrages et nous les avons ensuite chiffrés pour pouvoir les
comparer. D’un point de vue technique ou économique, notre solution mixte semble être la plus
viable.

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