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Analyse “Oser et l'espoir” de Paul Éluard – Arya Muñoz Aragón

Aujourd'hui, nous allons analyser le poème « Oser et l’espoir » de Paul Éluard, un poète
français qui a été l'un des plus importants du surréalisme et du dadaïsme.

Si l'on fait une recherche rapide sur internet, la première chose que l'on voit est que ce
poème appartient à recueil des poètes de l'époque tels que Breton, Char, Magritte, Dalí et
le même Éluard, et qu'il s'intitule « Violette Nozière ». Le nom de Violette nous est déjà
familier, car il n'y a qu'un seul nom propre dans le poème, et c'est celui-là.

Nous allons maintenant examiner l'histoire de Violette Nozières tirée du poème et la


comparer avec la vie réelle de cette femme.

Au début du poème, nous voyons déjà une phrase qui nous choque « Lorsque le pélican »,
car nous ne savons pas à quoi fait référence un pélican dans une histoire complètement
différente. Mais si nous cherchons le symbolisme du pélican, nous pouvons voir qu'il
s'agit d'une référence à l'amour paternel. Un amour qui, après avoir lu tout le poème, est
très bizarre.

Si nous continuons à lire le poème, nous voyons qu'aux vers 2, 3 et 4, il dit que les murs
de sa maison ressemblent et que l'on peut entendre la voix d'une fille au loin. Si nous
passons à l'histoire de Violette Nozière, nous voyons qu'elle est une meurtrière très
célèbre. Elle a tué son père pour l'avoir violée dès l'âge de 12 ans, alors qu'elle était,
comme le dit le poème, une petite fille1. Tout cela se passait dans sa maison, d'où la phrase
sur les murs.

Nous voyons que le poème poursuit en disant que sur l'un des murs se trouve un portrait
de la famille. Violette avait une mère, qui ne savait rien de ce que son mari faisait avec
sa fille. Le poème parle également, aux vers 7 et 8, d'une porte menant à une chambre, où
Baptiste Nozière, le père, a emmené sa fille. Il peut également faire référence à la station
de métro Porte de Charenton, près de laquelle la famille avait un hangar. De plus, Éluard
utilise un verbe très spécifique pour la situation du vers 8 « Où je pénètre moi ». Je ne
pense pas que ce soit une coïncidence d'utiliser ce verbe fortement lié aux relations
sexuelles. La phrase suivante est également importante : « La première », ce qui signifie

1
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-
en-deux-parties/violette-noziere-empoisonneuse-et-parricide-4153290
qu'elle était la première fois que son père l’a violée, peut-être. Ou du moins, il était le
premier homme à la toucher, car elle n'avait que 12 ans.

Dans les vers 10, 11 et 12 (« Puis on devise sous la lampe// D’un mal étrange// Qui fait
les fous et les génies ») je crois voir un lien avec la syphilis dont souffrait Violette, une
infection transmissible sexuellement. La lampe peut faire référence à la lampe du médecin
pour l'examen, le mal serait la syphilis elle-même, et le verset 12, où il est dit « Qui fait
les fous et les génies » aide à penser qu'il s'agit d'une référence à la syphilis, car c'était
une maladie très répandue, surtout chez les personnes de statut supérieur, ou comme le
dit le poème, chez les fous. (Agnès Fontvieille, page 4)2

Dans les vers 13, 14, 15 et 16, (« L'enfant a des lumières// Des poudres mystérieuses
qu'elle rapporte de loin // Et que l'on goûte les yeux fermés // Pauvre petit ange disait la
mère ») Éluard poursuit avec le thème de la syphilis. Il se peut qu'il s'agisse de soigner la
syphilis supposée héréditaire (Violette Nozière a dit à sa famille que c'était une maladie
héréditaire et son père a dit qu'elle l'avait hérité de lui, pour que sa mère ne découvre pas
les relations sexuelles), et il se pourrait qu'Éluard parle d'un traitement que Violette a pris
pour se soigner et c'est pourquoi la dernière phrase (« Pauvre petit ange disait la mère »),
car sa mère était désolée que sa fille vive cette situation.3

Dans la partie suivante du poème. Du vers 17 jusqu’à le vers 21, je pense qu'il s'agit d'une
référence à ce que Violette a déclaré lors de son procès. Dans les deux premières lignes
de cette partie, (« De ce ton des mères moins belles que leur fille// Et jalouses ») Éluard
explique que la fille, Violette, pourrait être plus jolie que la mère et que c'est pour cela
que sa mère était jalouse et que le jour du procès, elle n'a pas soutenu sa fille et a même
témoigné contre elle. Aux vers 19, 20 et 21, il parle de ce que Violette voulait, une enfance
normale, avec des robes et des choses typiques pour une fille. Bien que la phrase du verset
19 (« Violette rêvait de bains de lait ») me trouble un peu, car ces bains de lait peuvent
aussi faire référence à l'éjaculation, qui est vulgairement appelée lait. Il se pourrait que
Violette ait rêvé (de manière négative) de ces moments.

Dans les 4 derniers vers de cette partie, (22, 23, 24 et 25) Éluard parle de ce que Violette
voudrait, qu'il n'y ait plus de père, car ce que son père lui a fait pendant tous ces années

2
FONTVIEILLE, Agnès. La question de l’énonciation dans le poème de Paul Éluard publié dans le recueil
surréaliste Violette Nozières (déc. 1933), HAL, 2019.
3
Ibidem
lui faisait du mal, il parle aussi des jardins de la jeunesse, qui auraient été normaux s'il
n'y avait pas eu une relation d'inceste à partir de 12 ans, et que dans ces jardins il y aurait
des étrangers. Je pense que les inconnus parlent peut-être des amants de Violette, à qui
elle n'a jamais rien dit de ses relations sexuelles avec son père, et à qui elle a même menti
sur sa situation familiale.

Nous entamons maintenant la troisième partie, qui, à mon avis, est la plus évidente de
toutes et dans lequel nous voyons une plus grande crudité. Cette partie va du vers 26
jusqu’à le vers 31.

Dans cette partie, la plus littéral, elle parle de ces inconnus (puisqu'il utilise « pour
lesquels » pour indiquer qu'on a déjà parlé d'eux), qui sont des hommes car, comme le dit
le poème et c'est un adjectif très précis, "nous sommes toutes neuves", au féminin, tout le
contraire de cet adjectif que les hommes utilisent souvent pour désigner les femmes qui
ne sont plus vierges, usées.

« Les hommes pour lesquels on n'est la fille de personne » À mon avis, c'est peut-être le
vers le plus fort du poème. Lorsqu'un homme viole une femme, il ne se rend jamais
compte que cette femme pourrait aussi être sa fille, dans le sens où si lui, en tant
qu'homme, le fait, cela peut aussi être fait à sa fille. De plus, cette excuse est toujours la
plus utilisée pour essayer de "convaincre" un homme que le viol est quelque chose de très
mal, comme si le fait d'être la fille d'un autre homme était la seule chose qui pouvait faire
entendre raison à cette personne, et ne pas savoir que c'est tout simplement mal, et que,
que nous soyons filles d'autres hommes ou non, nous méritons le respect. Bien que cette
phrase puisse également être comprise dans la manière dont Violette parlait de ses amants
et à ses amants. Comme je l'ai déjà dit, elle n'a pas parlé des relations incestueuses du
côté de son père qu'elle a subies dès son plus jeune âge, donc cette phrase pourrait être
l'exemple que ces amants ne se soucient pas de cette relation avec son père, ils veulent
simplement avoir des relations avec elle, ils n'en savent rien.

Enfin, les 3 derniers vers (30, 31 et 32) parlent du fait qu'elle aimerait n'avoir aucun lien
de sang, aucune relation avec son père, avec cet homme, faisant référence à une serpent,
symbole d'immortalité et du pouvoir. Violette a fini par rompre les liens du sang avec lui
car elle a tué son père en l'empoisonnant à l'âge de 18 ans.

Le poème est écrit en vers libres, ce qui est très caractéristique du surréalisme.

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