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Jalan Rigaud

Dissertation : Phèdre de Jean Racine.

Phèdre est une célèbre tragédie de Jean Racine. Il s’agit d’un dramaturge à succès de son
époque. Cette œuvre souligne les ravages de la passion amoureuse. Cette pièce de théâtre a été écrit
en 1677. Le texte est rédigé en vers. Ce chef-œuvre met en scène un amour interdit. Phèdre, fille de
Minos et de Pasiphaé, est envahie de sentiments tabous. Celui qu’elle aime est Hippolyte, le fils de
son époux Thésée.

Nous allons nous poser la question : est-ce que Phèdre est victime ou coupable de cette
situation tragique ? Comme l’a dit Jean Racine « Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait
innocente ».

Dans un premier temps, nous examinerons les circonstances qui font que Phèdre apparait
comme une victime. Nous poursuivrons dans un second temps en jugeant ses actes qui la rende
coupable.

Phèdre est victime dans une certaine mesure.

Tout d’abord, elle est victime d’un coup de foudre. Dans l’acte I, scène 3, vers 273, elle dit « Je
le vis, je rougis, je pâlis à sa vue. ». Cette citation ci-contre, on peut remarquer une gradation qui met
en évidence l’émotion de l’amour, de plus une antithèse avec les mots rougis et pâlis qui s’oppose.
Son amour est telle quelle pâlis à sa vue cela signifie qu’elle sent une sorte de grandeur de la part
d’Hippolyte qu’elle en a peur mais peur du charisme qu’il dégage pour elle, Elle est dans une grande
admiration.

Ensuite, elle est victime d’une fatalité divine. La malédiction a commencé s’abattre sur Hélios,
dieu du soleil, son grand-père. Puis, la malédiction se poursuit sur toute sa famille et sa descendance.
Sa mère, Pasiphaé, va avoir une relation amoureuse avec un taureau. Ce qui fera naitre le minotaure
qui entraînera la destruction de la crête. Phèdre à son tour subit la fatalité. Elle tombe amoureuse du
fils de son maris. C’est une passion incestueuse. Elle dit d’elle-même (Acte I scène 3, v. 306) « c’est
Vénus toute entière à sa proie attachée. » Phèdre parle ici de la malédiction, ou seul Vénus tient faute
de cette tragédie, elle exprime ça en utilisant une métaphore comme si Vénus chassait et resté
accroché à sa proie.

Mais Phèdre est aussi et surtout coupable.

Phèdre est coupable de ne pas avoir gardé sa douleur pour elle. A trois occasions, elle révèle
ses sentiments au lieu de les garder secret. Ce qui aurait permis d’éviter le drame. Phèdre avoue son
amour pour Hippolyte à Oenone, acte 1, scène 3, au vers 263 « Tu connais ce fils de l’amazone, ce
prince si longtemps par moi-même opprimé. ». Ici, elle parle d’Hippolyte sans dire son nom, elle le
dissimule car elle sait elle-même que c’est une honte, que ce n’est pas dans les normes d’avoir
comme amours le fils de son époux.

Phèdre craint qu’Hyppolite dise à Thésée, son père, l’aveu de son amour interdit. Elle se rend
coupable de calomnie. Elle raconte à Thésée son mari qu’Hyppolite l’a violée. Ils sont tous les deux
déshonorés. Comme on peut le lire à l’acte 3, scène 5, vers 983, « Mon fils, mon propre fils est-il
d’intelligence avec mes ennemis » Thésée commence à douter de son propre fils, il se demande si
Hippolyte n’est pas entrain de collaboré, de se rapprocher, d’être complice avec ces ennemis. Un
déshonneur s’installe peu à peu. Tout comme Phèdre a l’acte 3, scène 3, vers 838 » je mourais ce
matin digne d’être pleurée. J’ai suivi tes conseils, je meurs déshonorée. » dans ce semi-paragraphe on
peut remarquer que Phèdre culpabilise au point d’avoir des pensées de la mort, d’un champ lexical
du malheur. Elle précise elle-même quelle est déshonoré par Thésée mais elle se déshonneurs elle-
même aussi.

En conclusion, selon les règles de la tragédie classique, le protagoniste principal doit d’être un
personnage médiocre. Racine respecte cette règle : Phèdre est une héroïne « ni tout à fait coupable,
ni tout à fait innocente. »

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