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SEMINAIRES « ARTS ET CULTURES »

S2

L’image, le cinéma : miroirs critiques des sociétés


contemporaines
Youssef Ait hammou2021

Objectifs :
- Réfléchir sur l’image et le cinéma comme outils pour
la connaissance du monde
- S’interroger sur le pouvoir critique des images fixes et
des films
- Développer l’esprit critique face aux images
Problématiques :
(i) Les images et le cinéma sont-ils des outils pour la
connaissance, des piliers pour la construction du
savoir ?
(ii) Voir est-il l’équivalent d’un savoir ? Peut-on
apprendre par les images ?
(iii) Peut-on trouver une convergence entre les trois
supports de la connaissance : l’écrit, l’image, la
parole ?
Contenu du séminaire
 L’image : structure, fonctions, histoire
 Le cinéma : structure, fonctions, histoire
 Lire les images fixes et les films : une
méthode sémiotique
 Les images et leurs époques
 Les images et les films pour critiquer les
dysfonctionnements du monde actuel :
peinture, photo, cinéma
 Le Maroc dans le miroir critique des films
 La censure des images
 Bibliographie
 annexes

L’image, le cinéma :
miroirs critiques des sociétés et des
problèmes contemporains ?
Le film et son époque
Une image vaut dix mille mots (proverbe chinois)

Que l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée ( A. Gide)

Je sème un grain qui pourra un jour produire une moisson.(Voltaire)

Le savoir que l’on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours.(Proverbe chinois)

La meilleure des choses est d’apprendre. L’argent peut être perdu ou volé, la santé et la force faire
défaut, mais ce que vous avez appris est votre à jamais.(Louis l’Amour)

Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l'obscurité (proverbe chinois)

La beauté sauvera le monde (Dostoïevski)

Introduction
D’une manière directe ou non, les arts, les images, les médias, le cinéma constituent des caisses de
résonance des évènements et des mentalités de leurs époques . Les œuvres d’art de la renaissance
occidentale expriment esthétiquement les espoirs et les désillusions de ce siècle charnière. Les arts
produits pendant les périodes de guerre ne peuvent pas ne pas véhiculer en partie l’atmosphère
mortifère et tragique et les espoirs ressentis par les artistes et leurs populations. De plus, l’œuvre
d’art se fait également l’écho des évolutions techniques et des mutations sociales (le train, l’avion,
l’émancipation de la femme et des esclaves, les lutes de classes…).

Problématiques : l’image, le cinéma, les arts sont-ils :


- Des outils utiles à la connaissance du monde et de la vie,
des instruments de pensée ou de simples appareils de
divertissement ?
- Des miroirs fidèles de notre condition humaine, de
notre intelligence et de notre médiocrité ?
- DES MIROIRS CRITIQUES ET DES TEMOINSVIGILANTS
DES DYSFONCTIONNEMENTS DE NOS SOCIETES et de
NOS civilisations ?
- Des moteurs, catalyseurs de l’Histoire ?

La problématique : l’art, les images et le cinéma sont-ils de parfaits reflets ou


des miroirs déformants de leurs époques ? sont-ils des catalyseurs de
l’histoire ? Comment s’organise le reflet ? De manière littérale explicite,
directe ou par métaphores implicites ? Pouvons-nous accorder notre entière
confiance aux images, aux signes ?

Contenu :

1- Principes du séminaire : les valeurs du chercheur universitaire


2- Les pouvoirs de l’image :épistémique, esthétique, éthique
3- Mémoire et témoignage : le documentaire, le film historique
4- Critique et dénonciation : le film social, le film politique
5- Propagande et mensonge : les Fake news…
Bibliographie
Annexes

Principes du séminaire : les valeurs du chercheur universitaire


La recherche scientifique se fonde sur des valeurs rationnelles rigoureuses, des valeurs
épistémologiques et des valeurs morales, notamment :

a- Les composantes de l’être humain : horizontalité (animalité, biologie, le


monde sensible…), verticalité (science, art, foi)
Science, art, loi, foi, bien
altruisme

Biologie, respirer, manger, boire…

b- Les trois identités :


Le chercheur universitaire jouit de trois identités : l’une humaine (on fait de la recherche
pour améliorer l’espèce humaine), la deuxième est nationale, culturelle (on fait de la
recherche pour la fierté de la nation, pour le bien-être de son peuple), la troisième est
individuelle ( on fait de la recherche pour satisfaire sa curiosité personnelle).

Le progrès des sociétés humaines dépend du degré de convergence entre les rêves de
l’individu pour lui, ses rêves pour sa société et les rêves de la société pour chaque individu.

c- La pyramide de Maslow
d- Le capital culturel de l’étudiant universitaire( CCEU) :
Testez votre CCEU en vous attribuant une valeur (1…5)

Quel est le degré de votre connaissance en :


La spécialité 1-2-3-4-5
-
Les sciences dures: physique, chimie, 1-2-3-4-5
biologie, math, astronomie….
Les sciences humaines : littérature, 1-2-3-4-5
sociologie, histoire, géographie,
psychologie, sémiologie
Les sciences sociales : économie, droit… 1-2-3-4-5
Les cultures populaires de votre pays 1-2-3-4-5

Les digital humanities 1-2-3-4-5


La culture universitaire : conférences, 1-2-3-4-5
colloques, tables rondes, lectures
La pratique des arts : Cinéma, peinture, 1-2-3-4-5
théâtre, musique, littérature, sculpture,
concert…
e- Autres principes :
A- Voir c’est savoir : la connaissance est nécessairement visuelle (image, graphiques,
représentations). La visualisation facilite la description des données empiriques, la validation
de la théorie et la mise en valeur des résultats et des obstacles…Depuis deux siècles, toutes
les sciences (dures, humaines, sociales)sont basées sur l’image et la visualisation, la
configuration et la formalisation…la vision est fondamentale et supérieure aux autres sens de
la perception. Elle permet de voir loin, de voir l’invisible…
B- La mathématisation de la connaissance améliore sa qualité, sa rentabilité et son impact
C- Les neurosciences permettent de développer les sciences actuelles : neuro-sémiologie,
neuro-pédagogie, neuro-physique, neuro-finances…
D- Agnotologie : industrie, la science de l’ignorance : il existe deux types d’agnotologie : une
agnotologie scientifique (la spécialisation excessive mène à l’ignorance des autres disciplines,
la concurrence industrielle implique de dissimuler des informations précieuses), l’agnotologie
politique (les Etats usent d’un système éducatif basé sur l’ignorance pour mieux gouverner
les peuples). L’agnotologie est l’ennemie de l’esprit critique, de la simplicité et de la clarté de
la pensée.
E- Héritier / novateur, bâtisseur /ancêtre : nulle recherche scientifique, nul savoir ne nait ex
nihilo, un savoir vrai se fonde sur la réception critique des prédécesseurs pour définir
l’apport personnel du chercheur. LES RESULTATS D UNE RECHERCHE DEPENDENT DE LA
MAITRISE CRITIQUE DES ETUDES ANTERIEURES
F- L’interdisciplinarité : l’innovation, la force et la majesté sont liées aux équipes
pluridisciplinaires qui arrivent à confronter plusieurs points de vues sur un même objet de
connaissance. LA CONNAISSANCE EST D ABORD PLURIELLE : la vie est basée sur
l’interdépendance des membres d’une structure
G- L’objet de connaissance
Chaque discipline scientifique fabrique son objet de connaissance (éphémères) à partir de
l’objet réel (permanent) en vertu d’une théorie( éphémères

La théorie (formelle, éphémère)

Objet de connaissance (formel, construit, éphémère)

Objet réel (donné, permanent et changeant)

LA CONSTRUCTION DE LA CONNAISSANCE DOIT EVITER DEUX PROBLEMES : le lit de Procuste


(modifier les données pour les rendre conformes à la théorie et non l’inverse) et la
surgénéralisation abusive (généraliser les lois d’un petit corpus à l’ensemble de la réalité)

H- L’esprit critique : déconstruire pour construire, comparer pour mieux analyser, recourir aux
deux hémisphères du cerveau

I- Les mythes du savoir : l’Allégorie de la caverne, le mythe de Prométhée, le mythe du bateau


de Thésée
allégorie de la
caverne de Platon : le cheminement de la connaissance (de l’ignorance obscure aux lumières du
savoir)

Prométhée vole le feu (savoir, art, foi, loi) aux dieux pour le
donner aux humains. Première démocratisation du savoir et de l’art

J- La fourmi , l’araignée et l’abeille (Francis Bacon)


La fourmi se contente de collecter les données, l’araignée se cantonne dans la fabrication de son
propre univers loin du réel, l’abeille sélectionne et butine le meilleur dans le réel avant de le
transformer en miel, association de la beauté, de l’utilité et de la vérité.

f- L’éléphant et les six aveugles : les points de vue

Anekāntavāda(les points de vue multiples : le


nayavada ; la relativité des objets et des êtres dans le temps, l'espace... : le syadvada).
L’image, le cinéma
Tout système de signes (parole, écrit, gestes, cinéma, image…) est le résultat d’un contrat entre
l’émetteur et le récepteur. Tout système de signes est partiel et partial : partiel car il ne prend et ne
révèle du réel et de la pensée que quelques bribes, quelques miettes ; partial car il correspond
toujours à un point de vue subjectif et culturel.

Dans les domaines scientifiques (sciences, sciences humaines, sciences sociales), LES RAPPORTS
ENTRE LE SIGNE ET LE REEL SONT DE TROIS TYPES : la vérité (la conformité aux faits réels), l’erreur (la
fausseté involontaire) et le mensonge (la fausseté volontaire).

L’image est une structure sémiotique visuelle qui cherche à représenter notre représentation
mentale de la réalité : elle n’est jamais la réalité, mais elle se rapproche du réel. L’image d’une
pomme n’est pas une pomme, mais elle n’est pas non plus une tomate ni un cheval.

Le cinéma, art du récit par l’image et le son, est né en 1895 grâce aux travaux des frères Lumière. Il
se caractérise par une double voie :

- Celle de l’imagination, du rêve, de la fantasmagorie, du fantastique, de la fiction…


- Celle du réalisme où le cinéma n’est jamais détaché des réalités de son époque : cinéma
politique, cinéma engagé, cinéma militant, cinéma scientifique…

L’image et le cinéma viennent prolonger les médias antérieurs :en effet, l’histoire de la mémoire
humaine a connu cinq périodes :

- Période de l’oralité : corps-médium


- Période du bâtis : monuments, objets, pyramides
- Période de l’imprimé : Gutenberg
- Période de l’image : photographie, cinéma, télévision
- Période des datas…

Le XXème siècle a connu la guerre des images et la guerre des imaginaires, la guerre des identités.

Les problèmes sociaux et humains dignes d’intérêt sont multiples et diversifiés. On en cite les
majeurs :
- Evénements tragiques, dysphoriques : les guerres et conflits, les catastrophes naturelles ou
humaines, la colonisation, l’exploitation, la migration clandestine, le réchauffement
climatique, propagande et agnotologie,
- Evènements heureux, euphoriques : décolonisation, découvertes et inventions scientifiques,
la conquête de l’espace, arts et littératures, les droits de l’homme, la démocratie, la
conscience écologique, le digital humanités

L’image, le cinéma et la télévision ont largement contribué à la représentation, à l’ analyse, à la


compréhension et à la transmission de l’héritage humain (civilisation ,histoire, connaissances,
expériences, catastrophes…).

Connaissance et ignorance
La connaissance est le fondement de la vie de l’Homo Sapiens. Sa survie et son bien-être en
dépendent.

La connaissance consiste à accumuler des informations sur le monde, et sur soi-même pour pouvoir
améliorer la vie et la société. Plus le cercle de la connaissance et de connaisseurs s’élargit en science,
en art, en éthique, plus la qualité de vie est meilleure.

La connaissance est nécessairement pluridisciplinaire, plurielle, universelle, collective, basée sur la


fraternité et l’interdépendance des sciences….

Mais, la connaissance est toujours menacée par l’ignorance (la paresse intellectuelle, le refus de la
curiosité) et par la croyance ( l’acceptation des vérités sans justifications)…

Les principaux catalyseurs et accélérateurs de l’ignorance (donc les obstacles à la connaissance)


sont : la marchandisation du savoir, le non respect des principes épistémologiques, l’hégémonie de la
politique et de l’idéologie, le pouvoir des pseudo-sciences et des fakes news, l’absence de
l’interdisciplinarité, l’excès de spécialisation ou de généralisation, l’absence de la passion d savoir, les
préjugés…

La croyance est un ensemble d’attitudes dogmatiques et de convictions injustifiées et irrépressibles.


La croyance neutralise le doute, et la passion de la connaissance. Elle considère le monde comme
statique, ne nécessitant ni travail, ni labeur, dénué de saveur et de savoir.

Les instruments de la connaissance sont : l’analyse, la structure, l’induction et la déduction, le


classement, la comparaison, la visualisation, les mathématiques, la réfutabilité, l’épistémologie…

Ignorance, croyance : je ne sais pas


mystère
que je ne sais pas, je crois savoir, je dissimule mon
savoir, je sais mal

Connaissance :
je sais que je ne sais
rien , le savoir est
une quête
Il convient de signaler que plus le cercle de la connaissance s’élargit, plus les frontières avec
l’ignorance sont considérables. SAVOIR C EST PRENDRE CONSCIENCE QU ON NE SAIT PAS !
CONSEQUENCES : LES INTELLIGENCES MULTIPLES ET L INTLELLIGENCE EMOTIONNELLE ; l’allégorie de
la fourmi, l’araignée et l’abeille, l’allégorie de l’éléphant des six aveugles

Les pouvoirs de l’image


L’image est une représentation visuelle, sémiotique de notre représentation mentale de quelques
segments du réel visibles. ELLE A LES CARACTERISTIQUES SUIVANTES :

- Elle est visuelle : œil, le cerveau


- Ses types sont : la photo, la peinture, le cinéma, la télévision, la caricature, le selfie,
Youtube…
- Elle est gestaltique
- Elle est d’abord émotionnelle, puis rationnelle
- Elle est porteuse de pensée et de culture
- Elle n’est jamais la réalité : l’image d’une pomme n’est pas une pomme, la carte n’est pas le
territoire…
- Comme tous les signes, l’image est partielle et partiale
- Elle est réalisée sur un support durable et transportable :le papier, le DVD
- LES LIEUX DE PRODUCTION ET DE RECEPTION DES IMAGES : salle de cinéma, musée,
université, studio, salle de montage…
- L’image est au service des sciences dures (physique, chimie, biologie, médecine) et des
sciences molles (sociologie, linguistique, pédagogie, histoire, géographie, les humanités
numériques).

Ses trois pouvoirs sont :

- La connaissance épistémique : connaitre le monde par le visuel est supérieur à une


connaissance verbale, voir l’invisible et le lointain, l’infiniment petit et l’infiniment grand…
- La joie esthétique : la création d’œuvres d’art qui synthétise l’expérience humaine, le beau
- Le mensonge : fake news, canulars, désinformations

- d’art
Inégalités sociales et accès aux images
Dans le Maroc actuel, on constate une fracture sociale et une injustice régionale quant à l’accès à la
culture, aux arts, aux médias et au cinéma. On dénombre plusieurs inégalités :

Inégalités Secteurs
Inégalité entre facultés Facultés des sciences
iconophiles/facultés de droit et
des lettres iconophobes
Inégalité artistique Usage d’images
fonctionnelles/usage d’images
artistiques
Inégalité entre université Les universités classiques sont
beaucoup plus conservatrices
(Rabat, Fes, Al qarawiyyin…)
Images entre nature des Les facultés des sciences et de
images médecines privilégient les images
fixes
Inégalité entre textes et Les facultés utilisent les NTIC
images pour le texte et rarement pour
l’image
Inégalité entre images La plupart des images qui
endogènes et exogènes circulent au Maroc sont de
fabrication étrangère
Inégalité entre enseignement L’enseignement étranger
étranger et enseignement iconophile (lycée français et
marocain cinéma)
Inégalité chez les jeunes dans Les étudiants privilégient les
l’usage des images réseaux sociaux et la télévision
au dépens du cinéma
Inégalité dans la recherche Beaucoup de doctorats sur le
académique méta-discours du cinéma et des
arts (sociologie, philosophie,
histoire) et rarement l’art lui-
même
Inégalité entre les approches L’approche thématique domine
la majorité des analyses de
l’image….
Inégalité entre départements Les DLLF, DLLA, Géographie /
des lettres études islamiques, DLLAr,
Histoire
Inégalité régionale entre le Les université de Tétouan, de
nord et le sud et l’est Casablanca en avance dans les
arts (Le cas du Doyen A. Smili)
Inégalité du genre Les garçons osent s’intéresser
aux arts
Inégalité numérique, fracture Les info-riches(universités
numérique privées)/les info-
pauvres(universités publiques)
Mais, on peut estimer que ces inégalités ne sont pas irréversibles ni une fatalité : la société
marocaine peut toujours en réduire le taux et la teneur au moyen de la redistribution des richesses
culturelles et de la démocratisation de l’accès à la culture.

EXERCICES :à partir de votre spécialité respective, analysez les images suivantes

METAPHORE DES GENOCIDES

PEINTURE ET REVOLUTION
sauver l’enfant ou le prendre en photo ?

le 11 septembre

peinture critique de la guerre


quelle est la véritable image ?

Quelle est la
véritable image ?

FAKE
fake

fake
LUMIERE OBSCURE OU OBSCURITE LUMINEUSE ?(le fond et la forme)

Méthode d’analyse des images et des films


Pour analyser une image ou un film trois étapes sont nécessaires :

(1) La lecture interne qui permet de poser deux trois questions :


 Quoi ? que dit l’image aux niveaux dénotatif et connotatif ?
 COMMENT ? Quels sont les choix techniques et artistiques
utilisés pour la création de l’œuvre ?
 AVEC QUEL POINT DE VUE DE L AUTEUR ? POUR OU
CONTRE ? TEMOIGNER ?DENONCER ?DEFENDRE ?

(2) La lecture intertextuelle : comparer (ressemblances et différences)


de l’œuvre avec d’autres œuvres afin de la placer dans son contexte culturel.
Dans l’intertextualité interne on compare l’œuvre aux œuvres similaires
(peinture avec la peinture) ; dans l’intertextualité externe, on compare l’œuvre
étudiée à des œuvres appartenant à d’autres champs de l’ art et de la culture
(peinture et cinéma, peinture et musique, littérature et cinéma)
(3) La lecture externe : expliquer, interpréter l’œuvre à partir de
théories sociologiques (Marx), psychanalytiques (Freud), philosophiques (
Sartre, Foucault), économiques (Schumpeter)

Le film : voiler ou dévoiler le réel et la pensée ?


L’homme a inventé les images, les mots, les signes pour
connaitre le réel, pour exprimer de la pensée et pour
améliorer la vie. Parfois, ces outils peuvent devenir de
véritables instruments d’ignorance, de mensonge, de
dissimulation.
Dévoiler, montrer Voiler, dissimuler
L’image et le film Dévoiler l’infiniment petit et Durant les conflits militaires
scientifiques l’infiniment grand, montrer et économiques, les vérités
les mécanismes visibles ou scientifiques sont
cachés des choses, voir c’est dissimulées à l’ennemi
comprendre et pouvoir, voir
est une mémoire et un
moyen de prédiction, accès
direct à l’information
L’image et le film artistiques Dévoiler de manière Mentir pour mieux
ambiguë, opaque, accès atteindre la vérité profonde
indirect à l’information, des êtres, dissimuler les
l’écrt par rapport à la norme coulisses de la création…
L’image et le film Le journal télévisé, fenêtre Dissimuler les informations
médiatiques (télévision) sur le monde en temps de guerre ou de
conflits sociaux,
économiques, idéologiques,
FAKE NEWS,
DESINFORMATION
Réseaux sociaux (Whatsap, EXHIBITIONNISME, FAKE NEWS, le msque
Facebook, INSTAGRAM° voyeurisme virtuel
Images, mémoire et témoignage : le documentaire, le film
historique, le biopic
L’image, le cinéma sont considérés comme de formidables outils de connaissance, de témoignages,
de traces audiovisuelles des mutations des sociétés humaines et des grands soubresauts de l’histoire
(voir tableau) : les guerres, les innovations technologiques, les découvertes scientifiques, les grandes
questions…l’image a tout documenté, conservé, catalogué.

Par son contrat de réalisme, le film documentaire cherche à témoigner des événements tout en
réduisant la subjectivité de l’auteur.

Par ses choix esthétiques, le fil historique et le biopic témoignent sans essayer d’écarter
l’intervention subjective de l’auteur.

De ce point de vue, l’image entre en complémentarité avec les textes historiques et scientifiques.

En tant que témoin, l’image tente de nous aider à prendre conscience des environnements sociaux,
des conditions de vie, des problèmes. L’image rend visible l’invisible.

Il faut insister sur le fait que comme l’écrit et toute les mémoires, l’image ne retient du réel que les
événements saillants, pertinents, importants pouvant être utiles ailleurs et aux époques ultérieures.

L’image ne témoigne pas seulement de faits particuliers, isolés ; au contraire elle donne à ces
évènements une dimension universelle : un tremblement de terre en Indonésie est possible partout
dans le monde. D’où l’empathie, la souffrance à distance. La photographie du CHE devient un
symbole universel

Mais, en témoignant, l’image dénonce, critique, fustige les dysfonctionnements sociaux, culturels

LA CRITIQUE PERMET D’AMELIORER LA CONDITION HUMAINE, DE CHANGER LA SOCIETE POUR LE


BONHEUR DE TOUS

Evénements majeurs de Le cinéma : miroir Le cinéma : miroir


notre époque témoin critique et militant
Les conflits armés (guerres Il faut sauver le soldat Ryan La déchirure de Roland Joffé –
mondiales, Vietnam, (1998) de Steven Spielberg (1984)
terrorisme, génocides…) Le Jour le plus long (1962) Le dictateur de Charlie Chaplin
de Ken Annakin et Andrew 1940
Marton » A l’ouest rien de nouveau
Apocalypse : la Première L.Milestone 1930
Guerre Mondiale », réalisé par
Daniel Costelle et Isabelle Full Metal Jacket (1987)
Clarke. 1987. Film de Stanley Kubrick
Tuez-les tous : Ruanda histoire
d’un génocide sans importance
de R. Glucksmn
S21, LA MACHINE DE MORT
KHMERE ROUGE de Rithy Panh

Colonisation et décolonisation Pépé le moko J. Duvivier 1936 Gandhi (1982)


ITTO J-B Levi 1934 de Richard Attenborough Le
Le Grand Jeu (1934) malentendu colonial 2005
de Jacques Feyder De Jean-Marie Teno
Le Roman d'un spahi (1936) La bataille d’Alger 1960
de Michel Bernheim G.Pontecorvo
Afrique 50 R. Vautier 1950
la victoire en chantant (JJ
Annaud, 1976)
Gandhi (Richard Attenborough,
1982
RAS (Yves Boisset, 1973)
Chronique des années de braise
(1975) de Mohammed Lakhdar
Hamina
La 317e Section (1965)
de Pierre Schoendoerffe
Lumumba 2000 de Raoul Peck

Guerre froide, mur de Berlin Le troisième homme 1949 Carol Docteur Folamour S. Kubrick
Reed 1964
L’espion qui venait du froid Punishment Park de Peter
1966 M ;Ritt Watkins 1971.
La forme de l’eau Good Bye, Lenin!, Wolfgang
2018GUILERMO del Toro Becker, 2003
Conflits sociaux , xénophobie, Naissance d’une nation W.G Devine qui vient diner S.
et crises économiques Grifith 1915 Kramer 1967
Les raisins de la colère 1940 J.
Ford
Le sel de la terre 1954 H.J
Biberman
Le Sel de la Terre Wim
Wenders, 2014.
Les révolutions Le cuirassé Potemkine 1925 Viva Zapata ! (1952)
S.Einseinstein de Elia Kazan
Reds 1981 Waren Beaty Le Docteur Jivago (1965)
Octobre 1926 d'Eisenstein de David Lean
La Marseillaise (1938)
de Jean Renoir
Spartacus (1960)
de Stanley Kubrick
La Bataille d'Alger (1966)
de Gillo Pontecorvo
Gandhi (1983)
de Richard Attenborough
Salvador Allende (2003)
de Patricio Guzman
Urbanisation et exode rurale, LA PIROGUE (2012)de Moussa WELCOME (2009)de Philippe
migration Touré Lioret
America, America par Elia EDEN À L’OUEST (2008)de
Kazan Costa Gavras
Qu'est-ce qu'on a fait au Bon LA PROMESSE (1995) De Luc et
Dieu ? de Philippe de Jean-Pierre Dardenne.
Chauveron
Les droits de l’homme Au nom de la liberté (Catch a Le sel de la terre de Win
Fire) 2006 De Phillip Noyce Wenders 2015
THE ROAD TO GUANTANAMO
L'Affaire Chebeya - Un Crime Z de Costa Gavras
d'Etat ? 2011 De Thierry Michel L’aveu de Costa Gavras
La ligne verte (The Green Mile),
Selma De Ava DuVernay Frank Darabont (1999)
Cloud Atlas – Lana Wachowski,
Tom Tykwer, Andy Wachowski
(2013)

Science et technologie Hawking (2004) de Philip Terminator 3 : Le Soulèvement


Martin des machines (2003) de
Galilée ou l'amour de dieu Jonathan Mostow
(2006) de Jean-Daniel Inception (2010) de Christopher
Verhaeghe Nolan

Marie Curie (2018) de Marie


Noelle
Einstein and Eddington (2008)
de Philip Martin
SEUL SUR MARS, DE RIDLEY
SCOTT (2015)
«GRAVITY», D’ALFONSO
CUARÓN (2013)
APOLLO 13», DE RON HOWARD
(1995)
La Conquête de l'espace Byron
Haskin 1955.
Catastrophes naturelles Twister (1996)
Film de Jan de Bont
Volcano (1997)
Film de Mick Jackson
San Andreas (2015)
Film de Brad Peyton
Le Pic de Dante (1997)
Film de Roger Donaldson
Armageddon (1998)
Film de Michael Bay
Tremblement de terre1974
De Mark Robson
Alerte avalanche 2004 de Mark
Roper

Ecologie et nature L'An 01 (1973 Jacques Doillon, Un monde sans eau ?


Gébé, Alain Resnais Udo Maurer
Une vérité qui dérange 2007
Davis Guggenheim 2006 Water makes money
Océans de Jacques Perrin, Leslie Franke 2011
2010 Des abeilles et des hommes
Les Saisons : Markus Imhoof
Jacques Perrin, 2015 2012
Home 2009 De Yann Arthus-
Bertrand
La civilisation de l’image et de Fahrenheit 451 (film, 1966)de
l’écran F. Truffaut
Médias, Manufacturing Consent Sur la télévision, de Gilles
Propagande, totalitarisme DE MARK ACHBAR ET PETER l'Hôte, avec Pierre Bourdieu,
dictature et mensonge WINTONICK, 1992 1996,
Le triomphe de la victoire 1936 Network, main basse sur la TV
Leni Riefenstahl (1976) de Sidney Lumet
Scipion l’africain 1937 de Les Nouveaux Chiens de garde
Carmine Gallone (2012) de Gilles Balbastre et
Yannick Kergoat
Le Cuirassé Sebastopol (titre - A FACE IN THE CROWD - UN
alternatif : Le Croiseur HOMME DANS LA FOULE - 1957
Sebastopol; titre original : de Elia Kazan –
Panzerkreuzer Sebastopol: DES HOMMES D’INFLUENCE de
"Weisse Sklaven" ) 1937Karl 1997 Barry Levinson
Anton,. HÉROS MALGRE LUI 1992 de
Le Juif Süss (en allemand : Jud Stephen Frears
Süß) 1940 DE Veit Harlan L’HOMME DE LA RUE 1941 de
Correspondant 17 1940. Franck Capra
d'Alfred Hitchcock LE QUATRIEME POUVOIR 1985
Sergent York 1941 Howard DE Serge Leroy
Hawks MAD CITY 1996 DECosta-
Gavras
La mondialisation, Bamako 2006 de A. Sissako
l’exploitation et les exclusions Solutions locales pour un
désordre global
2010 De Coline Serreau
We Feed the World - le marché
de la faim De Erwin
Wagenhofer2005
Le Cauchemar de Darwin
(Darwin's nightmare)
2003 De Hubert Sauper
L'Autre Mondialisation
1999 De Francois Christophe,
Frederic Castaignede
Super Size Me
De Morgan Spurlock (2004)
Mille milliards de dollars,
d'Henri Verneuil
L'Île aux fleurs (Ilha das flores),
court-métrage de Jorge
Furtado, 1989.
Mémoire d'un saccage
(Memoria Del Saqueo) de Pino
Solanas2003.
The Constant Gardener
Pensée et philosophie Voir annexe Voir annexe
Art, littérature, culture Films sur les grands
écrivains(Pablo NERUDA, Kafka,
Emile Zola), les grands
peintres(Van Gogh, Picasso,
Renoir, Pollock…), les grands
dramaturges (Brecht,
BECKETT), les grands
musiciens(Mozart, BETHOVEN,
Don SHIRLEY, Mahler…)

Photos et peintures critiques


thèmes Peintures/photos/dessins commen
taires
Le massacre
des innocents

Le massacre des innocents de N.


Poussin
Guernica Guernica
de
Picasso
La guerre

otto Dix
dénoncer la guerre
La condition
humaine

Cronos
dévorant ses enfants par Goya
La guerre

photo de
Nick Ut contre la guerre du Vietnam
La répression

photo
de Jeff Widener, place Tianemen, répression de la
révolte des étudiants par l’armée chinoise
La famine

photo
de Kevin Carter pour dénoncer la famine en Afrique
L’émigration

cadavre
du petit Aylan sur la plage de la Turquie (le sort des
réfugiés)
La guerre
civile

photo de
Capa, mort du soldat républicain (guerre civile en
Espagne)
Le racisme
américain
Le pouvoir
des médias

Mensonge
des médias

Contre le
capitalisme
Contre le
capitalisme
sauvage

Contre le
nazisme

Images, Critique et dénonciation : le film social, le film


politique, le film militant
Les arts et le cinéma ont toujours été de formidables outils pour la critique sociale, la dénonciation
des dysfonctionnements dans la société humaine, le rejet des injustices et des inégalités.

Cette critique et analyse de la société permet d’anticiper les évolutions et l’avenir. Selon Kraucauer,
le film expressionniste allemand a prédit l’avènement de Hitler et du nazisme.

Propagande et mensonge : les fake news


Les images ne se limitent pas au seul pouvoir de dire la vérité ; elles peuvent également dire
mensonge, pervertir le réel à des fins de propagande et de colonisation. Pour illustrer ce phénomène,
on citera :

- Le film colonial : mensonges idéologiques pour mieux dominer et pour mieux justifier la
domination
- Le film de propagande : la diabolisation de l’autre pour mieux l’asservir
- Les stéréotypes hollywoodiens sur l’arabe : les arabes font face à trois handicaps iconiques
majeurs : les images dégradantes fabriquées sur eux, leur croyance que ces images sont
vraies, leur incapacité à produire des contre-stéréotypes et à déconstruire ces images par
l’analyse rationnelle…
- Les fake news des médias et des réseaux sociaux : un mensonge est la fabrication
intentionnelle d’un énoncé fallacieux (non conforme à la réalité ni à notre croyance) pour
induire autrui en erreur. Le mensonge est différent de l’erreur (involontaire), de la fiction
(mensonge artistique toléré) et de la vérité (adéquation entre l’énoncé, la pensée, les faits
réels). Les fakes news, les fake video dominent les médias et les réseaux sociaux. Leur force
vient des pouvoirs de l’internet : massification des cibles, rapidité de la diffusion, difficultés
de vérification…
Le mensonge et les Fake news sont des opérations sémiotiques qui visent à donner une
image altérée du réel ou à déformer des premières images. Ces opérations sont :
 La fabrication d’un faux réel : la reconstitution, la simulation, la falsication
des données
 Le faux commentaire : pour certaines images, on enlève le commentaire
original et on en met un autre qui est totalement faux, le détournement du
contexte
 Le montage mensonger : on rapproche une image d’une autre pour établir
un lien logique ou chronologique entre les événements rapportés
 Le trucage par Photoshop du contenu de l’image : effacement, adjonction,
déplacement, fusion ou coalescence…

Le mensonge et les Fake news dans les médias et dans les réseaux sociaux ont cinq fonctions :

 Fonctions commerciales : vendre des clics, faire du buzz, vendre des produits
contrefaits et périmés…
 Fonctions idéologiques, politiques : nuire à l’adversaire, collecte des votes,
manipulations de l’opinion,
 Fonctions psychologiques : exhibitionnisme, voyeurisme, complexe
 Fonctions militaires : tromper l’ennemi (opération Fortitude)
 Fonctions ordinaires : les convenances, l’hypocrisie sociale

CONCLUSION

L’image, le cinéma, la télévision, le cyber-espace sont de formidables outils de savoirs, de


connaissances, de découvertes et de mutations sociales et mentales.

De ce point de vue, l’image et le cinéma constituent de véritables miroirs des soubresauts, des
troubles, et des bonheurs de l’époque contemporaine. On peut y recourir pour mieux appréhender
les sociétés et les civilisations et pour comprendre les grands événements et les principales
bifurcations de l’histoire.

Mais, les images et les films, comme les livres et les documents, sont des miroirs déformants qui ne
peuvent pas échapper ni à l’erreur, ni à la désinformation.

De plus, certaines images et certains films portent en eux un regard critique, distancié sur les faits et
évènements : une telle critique permet d’éviter le retour des catastrophes, facilite l’évolution et
l’amélioration des sociétés humaines et engendre l’espoir et l’espérance.
Bibliographie
Ait hammou Youssef, Mensonges des images et trahison des écrans 2019

Bimbenet Jerôme, Film et histoire, Armand Colin 2007

Delage Christian, La Vérité par l’image : de Nuremberg au procès de Milosevic,


Denoël, 2006.

Delage Christian, et als, La fabrique des images contemporaines, Éditions du


cercle d’art, 2007.
ANNEXES

Il meurt lentement….. de Pablo NERUDA (Prix Nobel de


littérature)
Publié le 01 novembre 2008 par halleyjc

Pablo NERUDA
Pablo Neruda, de son vrai nom Neftalí Ricardo Reyes Basoalto,
était un poète Chilien
né le 12 juillet 1904 à Parral (Province de Linares, Chili,
mort le 23 septembre à Santiago du Chili.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à porter une nouvelle couleur
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement celui qui fait de la télévision son guide

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
celui qui préfère le noir au blanc, les points sur les ‘i’ à un tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés.

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux

au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fuit les conseils sensés.

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement celui qui passe ses jours


à se plaindre de sa mauvaise fortune ou de la pluie incessante.

Il évite la mort celui qui se rappelle qu’être vivant requiert un effort bien plus
important que le simple fait de respirer…..

Les films philosophiques (voir Wikipédia) :


Philosophie et films forment un couple inséparable, comme le théâtre et la tragédie
: les images sont un moyen puissant pour envoyer des messages, peut-être même
meilleur que les livres. Les images, comme le pensent les empiristes, sont plus à
même de frapper les esprits que les mots. La plupart des films peuvent ainsi se
prêter à une analyse des concepts qu’ils traitent. Nous défendons le parti-pris selon
lequel un film est toujours une prise de position sur le monde, une
“Weltanschauung” comme le disent les philosophes allemands.

Le cinéma n’a ignoré aucune des grandes questions philosophiques : Dieu, l’esprit,
la vérité, l’intersubjectivité, la politique ou la métaphysique ont tous fait l’objet
d’un traitement cinématographique. Et ceci ne doit rien au hasard : de Charlie
Chaplin à Woody Allen ou Ingmar Bergman, les cinéastes sont de fervents lecteurs
de philosophie. Voici une liste de grands films philosophiques et les questions
philosophiques connexes.
Note: indiquez en commentaire en bas de page les films ou séries que nous avons
oublié, nous tâcherons de les ajouter.

Films des années 2010


Dennis Villeneuve : Premier Contact

Villeneuve met en scène l’arrivée d’Ovnis sur terre. Sujet moult fois traité, mais
jamais sur ce mode. En effet, loin du divertissement, Villeneuve profitent de ces
êtres venus d’ailleurs pour reposer la question de l’altérité et de la difficile
communication entre les sujets. Le résultat est à la fois profond et bouleversant.

Sujets : la communcation, l’altérité, la mort

Nolan : Interstellar

Film de science-fiction sur le papier, Interstellar est en réalité un magnifique film à


thèses, posant une vision du temps, de l’héritage et de la condition humaine.

Sujets: le temps, la condition humaine


Bong Joon-ho : The Snowpiecer (Le Transperceneige)

The Snowpiercer, film adapté d’une bande dessinée française, se déroule dans un
futur post-apocalyptique où l’humanité a été décimé par une ère glaciaire. Les
survivants vivent dans un train ne s’arrêtant jamais et constituant le seul refuge de
survie possible. Ce train est un fait une double métaphore :

 celle de l’inégalité, puisque les nantis vivent dans le luxe dans les wagons avant, le
peuple vivant lui dans des conditions précaires à l’arrière : le héros, porteur de la
lutte des classes, aura pour mission de remonter le train pour délivrer ses
semblables
 celle de la vitesse : ce train en perpétuel mouvement représente le monde courant à
sa propre perte, incapable de comprendre que la vie est possible en dehors de son
modèle. L’ours polaire aperçu en fin de film désigne cette vie possible, cette
alternative.

David Fincher : Gone Girl

Fincher nous a habitué à la critique sociale: de Fight Club à Social Network, le


réalisateur dépeint une Amérique décadente et désoeuvrée. Dans Gone Girl, c’est à
la médiacratie et au couple moderne qu’il s’attaque. Tous les personnages sont
abjects (Amy, mythomane patentée, son mari Nick qui la trompe, les journalistes,
avides de scoops) et vivent sous le règne de l’apparence.
Morten Tyldum: Passengers

Dans ce film de science-fiction racontant l’émigration de passagers de la terre vers


une nouvelle planète, trajet durant 90 ans et durant lequel les passagers sont
plongés en sommeil profond, l’un d’entre eux se réveille prématurément. Seul
éveillé pendant 2 ans, il choisit de rompre sa solitude en “réveillant” une autre
passagère, la condamnant ainsi à vivre, ou plutôt à mourir, lors de cette traversée.
Le film décrit, parfois avec force cliché certes, le vertige de la solitude, la difficulté
à effectuer des choix et leur caractère irrémédiable.

Films des années 2000


Michel Gondry: Eternal Sunshine of Spotless Mind (analyse du
film)

Le film met en scène un amour en échec, celui de Joel et Clémentine, qui s’aiment
et se quittent depuis des années, aidées par une technologie leur permettant de
s’oublier à chaque rupture. Mais comme dans l’Eternel Retour de Nietzsche, ils
retombent sans cesse amoureux l’un de l’autre. Michel Gondry semble présenter
l’alternative suivante : soit l’oubli pour affirmer la vie présente, soit la mémoire
pour rester soit-même. Dans cette dialectique, ses personnages choisissent la vie.

Questions philosophiques: l’amour, la mémoire, le destin, identité


David Fincher: Fight Club

Fincher livre avec Fight Club un film à double ambition : sociale, de par sa critique
de la société de consommation, et existentialiste, de par l’invention morale,
identitaire de son personnage principal, Jack.

Questions philosophiques: la consommation, la modernité, l’identité

Christopher Nolan: Inception

Film métaphysique de haute volée, Inception pose la question, sans y répondre, de


savoir si le réel l’est, constituant une sorte de position de scepticisme radical.

Questions philosophiques: les rêves, l’amour

Christopher Nolan: Memento (critique et analyse)


Leonard est victime d’une amnésie très particulière, ou pluôt d’une mémoire de très
courte durée. Il cherche ainsi à retrouver son identité. Mais à travers cette quête
impossible, c’est le spectateur qui constitue son identité, qui le “constitue” au sens
phénoménologique. La thèse est claire : l’identité est une création d’autrui, et non
autonome du sujet par lui-même.

Sujets : la mémoire, l’identité, la morale

Paul Thomas Anderson: There will be blood

Film-cathédrale retraçant la vie d’un pétrolier dans l’Amérique des années 20,
Anderson profite de ce sujet en or pour traiter du combat entre capitalisme et
religion, l’un ne pouvant survivre qu’en assujetissant l’autre.

Sujets : la religion, le capitalisme, la filiation

Sujets : la tragédie, l’amour, l’ambition

Films des années 90


Terry Gilliam: L’Armée des 12 singes
Tout résumé serait réducteur. Retenons que Terry Gilliam retravaille les thèmes
récurrents de son oeuvre dans l’Armée des 12 signes : la société totalitaire, la
biopolitique, les dérives du scientisme. Gilliam livre une vision de l’histoire
pessimiste où, malgré toutes les bonnes volontés, les germes du mal sont déjà
présents et rien ne peut empêcher un futur totalitaire d’advenir.

Questions philosophiques : le temps, le destin, le totalitarisme

Sam Mendes: American Beauty (critique)

Sam Mendes réalise avec American Beauty une critique de la société américaine.
Lester (incarné par un très bon Kevin Spacey) représente cet homme moyen, aux
ambitions médiocres, voulant renvoyer une image de réussite mais sans cesse
rattraper par le vide de son existence. Seule fuite pour se “délester”, l’évasion
esthétique, via la séduction d’une adolescente et amie de sa fille, qui lui redonnera
un semblant d’espérance.

Sujets traités : la vie quotidienne, le désespoir, l’ennui

Martin Scorsese : Casino


Chez Scorsese (qui a failli devenir prêtre), le casino est une métaphore : celle de la
noirceur humaine. Le personnage principal, un patron de casino interprété par
Robert De Niro, est un être cupide, vil, paranoïaque. Face à lui, Ginger, une call-
girl qu’il l’épouse par intérêt, représente encore pire : le nihilisme, l’amoralisme et
l’égotisme. A eux deux, ils sont les symboles de la société américaine, elle-même
devenue jeu, simulacre.

Sujets traités : le jeu, le spectacle, l’ambition, la solitude, les codes du casino et


de la vanité, la société de Gala et de divertissement.

Peter Weir: The Truman Show

Truman Show est un projet ambitieux bien que typiquement hollywoodien.


Truman, le personnage principal, joué par Jim Carrey, n’a pas une existence
ordinaire, il est l’objet principal d’une émission depuis son enfance. Bien sûr, lui
seul ignore que son monde est factice. Mais il va découvrir peu à peu que quelque
chose ne tourne pas rond dans ce monde en carton-pâte. Le film reprend le fameux
questionnement de Descartes sur la réalité du monde. Le second thème majeur du
film est la critique de la société du spectacle, dans la veine de Guy Debord.

Sujets de philosophie : les médias, l’identité

Andrew Niccol: Bienvenue à Gattaca


Film d’anticipation, Gattaca traite de l’eugénisme, illustrant parfaitement
l’incompatibilité entre le choix de la naissance et l’auto-déterminisme.

Questions philosophiques: l’eugénisme, la technologie, l’éthique

Darren Aronofsky: Requiem for a dream (analyse)

Film étouffant, touffu, Requiem for a dream est un portrait acide de la modernité.
Les personnages sont pris dans le tourbillon de leur addictions (4 personnages
ayant chacun “leur” addiction : télé, régime, drogue, sexe). Le film porte peu
d’espoir en la modernité, chacun des personnages descendant au plus profond de
son propre abîme.

Sujets connexes : l’addiction, la modernité

Keye Tony: American History X

American History X n’est pas seulement un film sur le racisme, il est avant tout le
récit du refus de la prédestination. Tout prédestine Danny (son frère nazi, la haine
laissée en héritage par son père, un milieu scolaire marqué par la ségrégation, …) à
suivre les pas de la rancoeur raciale, mais il finit par choisir la tolérance. Trop tard,
il finira abattu dans son lycée.

Questions philosophiques: le racisme, la tolérance, le pardon

Wachowski: Matrix

C’est la fameuse question de la réalité et de l’illusion, bref la question


épistémologique par excellence, dont traite Matrix., teinté de platonisme.

Questions philosophiques: la réalité, l’identité, la modernité

Amenabar: Ouvre les yeux

Film magistral autant que complexe, Ouvre les yeux (dont Vanilla Sky sera le
remake) d’Amenabar soulève brillamment la question de l’identité. Son
personnage, sans doute schizophrène, croit avoir perdu son visage, et en corollaire,
son identité. Perdu en lui-même, la confusion entre rêve et réalité devient total.

Sujets associés : la réalité, l’identité

Michael Mann: The Insider


Inscrit dans la tradition des Hommes du Président (sur le watergate) et le watchdog
journalism en général, le film traite du combat d’un journaliste (Al Pacino) et sa
source (Cameron Crowe) contre l’industrie du tabac. Face à eux, tous les pouvoirs
(ceux des lobbys, de la finance, de la politique) se dresseront. Le film rappelle
l’importance de la l’équilibre des institutions et le rôle du quatrième pouvoir (le
journalisme) pour aider à le rétablir, comme l’avait théorisé Montesquieu.

Sujets connexes: le pouvoir, la politique, le journalisme

Terence Malick: La ligne Rouge

La Ligne Rouge est un film à la fois très dur (de par ses scènes de guerre sans fard)
et très poétique (via le voix off du narrateur et héros). Il est bien sûr un film
pacifiste dénoncant l’absurdité des combats, comme pouvait l’être Les Sentiers de
la Gloire de Kubrick, plaçant sans cesse la nature au-dessus des vaines activités
humaines.

Mais son intérêt réside surtout dans le partage des questionnements du héros (peut-
on être loyal ? l’amour peut-il durer ? la vérité doit-elle être dite ?) faisant du film
une oeuvre intérieure très réussie.

Questions philosophiques: la guerre, le sens de la vie

Danny Boyle: Trainspotting


Danny Boyle a fait de la peinture de l’Angleterre de Thatcher son objet de
prédilection. Misère sociale, vide existentielle sont le lot d’une bande de copains
tombant rapidement dans la consommation d’héroïne. A l’issue de cette descente
aux enfers, Boyle ne peut pas sauver ses personages : c’est le cynisme qui
l’emporte. En témoigne cet excipit :

Choisir son avenir, choisir la vie. Pourquoi je ferais une chose pareille ?
J’ai choisi de pas choisir la vie, j’ai choisi autre chose. Les raisons ? Y’a
pas de raison. On n’a pas besoin de raison quand on a l’héroïne.
Questions philosophiques: addiction, destin

Films des années 80


Clint Eastwood: Bird

La place de ce film dans cette liste est sans doute discutable. Mais l’intérêt
philosophique du film de Client Eastwood sur le jazzman Charlie Parker réside
dans la peinture de la condition de l’artiste, en même temps que celle de la
condition noire aux Etats-Unis.

Questions philosophiques abordées : la musique, le destin, l’addiction


Martin Scorsese: Raging Bull

Biographie de Jake La Motta, champion de boxe dans les années 50, l’histoire de
Raging Bull est celle d’un échec écrit à l’avance, celle de la primauté de force du
destin sur la volonté individuelle. Jake est un être doué, mais rongé par des
tendances à l’autodestruction, finissant obèse et patron d’un night-club minable,
incapable de comprendre qu’il a raté sa vie.

Sujets associés: le destin, la résilience

Jean-Jacques Annaud: La guerre du feu

Film quasi-muet (aucun dialogue compréhensible), la guerre du feu relate la vie des
premiers hommes, mais c’est surtout l’occasion pour Annaud de faire retour sur ce
qu’est l’homme. La condition dépeinte de l’humanité est double, faible face à la
nature, mais aussi forte grâce à l’acquisition de la technique et partant, du savoir.

Questions philosophiques : l’humanité, la condition humaine


Films des années 70
Stanley Kubrick: Orange Mécanique

Orange Mécanique est un film profondément freudien, voire sadien. Kubrick met
en scène un psychopathe faisant le mal pour le mal consciemment (refutant
ainsi l’idée socratique que le mal est ignorance du bien). La societé essaie, en vain,
d’extirper cette violence : l’homme est violent, naturellement et rien ne sert
d’essayer de la changer.

Connexes des questions philosophiques: la violence, la société

Films des années 60


François Truffaut: Jules et Jim

Dans ce classique de la Nouvelle Vague inspiré du roman de Henri-Pierre Roché,


une vision bohème, non bourgeoise de l’amour est dépeinte par le trio constitué de
deux amis (Jules et Jim) et Catherine (jouée par Jeanne Moreau), autant qu’un film
sur l’amitié indestructible des deux hommes. Magré la fin tragique de Catherine
(qui finit par se suicider), Jules et Jim constitue une ode au tourbillon de la vie,
cette incertitude qu’il faut embrasser et non repousser.
Questions philosophiques : l’amour, la passion

Jean-Luc Godard: Le mépris (Le Mépris)

Le thème principal abordé par Godard est assez pessimiste : l’impossible


communication des êtres, au travers un couple en difficulté. Il s’agit au sens propre
d’un film phénoménal, qui ne cherche pas à perçer, car c’est impossible,
l’intériorité des hommes.

Questions philosophiques : l’ennui, l’amour, la jalousie

Mike Nichols: Le Lauréat

Le Lauréat de Mike Nichols retrace le parcours initiatique d’un jeune ambitieux


incarné par Dustin Hoffman et au-delà des rêves de la classe moyenne américaine.
La sortie de l’enfance, l’intégration dans les milieux bourgeois et ses désillusions y
sont parfaitement dépeints.

Connexes des questions philosophiques: la séduction, l’ambition

Films des années 50


Sydney Lumet: 12 hommes en colère

Le personnage principal (joué par henry Fonda) incarne le sens de la justice, du


refus de la corruption morale. La thèse du film est profondément optimiste : face
aux préjugés, à l’absence de raison, le système judiciaire, basé sur le logos, la
discussion, le raisonnement, peut l’emporter.

Connexes des questions philosophiques: la peine de mort, la justice

Films des années 40


Orson Welles: Citizen Kane

Sans doute l’un des films les plus influents du cinéma, Citizen Kane d’Orson
Welles met en scène un patron de presse mourant et propose une brillante réflexion
sur le conflit entre pouvoir et bonheur, entre gravité et enfance.

Sujets associés : les médias, le pouvoir

René Clair: La Beauté du Diable


La Beauté du Diable est une variation sur le thème de Faust. Les questions de la
mort et l’éternelle jeunesse y sont donc abordées. Le jeune Gérard Philippe y
choisit, grâce à un pacte avec Méphistophélès, la vie vaine de la gloire.

Sujets connexes: la métaphysique, la condition humaine

John Ford: Les Raisins de la colère

Adaptation du romain de Steinbeck, le film raconte l’Amérique de la misère et de


l’injustice, une Amérique incapable de réaliser le rêve américain de l’auto-
invention.

Sujets connexes : la mort, la misère, l’espoir

Flemming: Docteur Jekyll et M. Hyde


Adaptation du roman classique de Robert Louis Stevenson, le film accentue la
question de l’altérité au sein même du sujet. L’homme, loin d’être en situation de
contrôle, de pleine conscience, s’ignore et s’échappe à travers le personnage du
médecin. C’est aussi une réflexion sur la dualité du bien et du mal, l’homme
portant en lui les deux de manière consubstantielle.

Sujets connexes: l’inconscient, la violence, le sexe

Films des années 30


Jean Renoir: La Grande Illusion

Sorti en 1937, La Grande Illusion de Jean Renoir évoque la première guerre


mondiale du point de vue des prisonniers français. Film anti-guerre par excellence
qui cherche à en démontrer l’absurdité, la Grande Illusion est aussi un film
humaniste, montrant comment des individus que tout oppose (nationalités, visions
de la guerre, rapports au patriotisme, classes sociales) sont en réalité liée par le
même sens de la fraternité.
Questions connexes: la guerre, la puissance, la solidarité

Jean Renoir: La Bête humaine

Adapté du roman de Zola, La Bête humaine porte au cinéma les thèmes


philosophiques chers à Zola : la place de l’hérédité, et au-delà, du destin. Lantier,
conducteur de train (métaphore du désir galopant) psychopathe, est l’expression du
désir aveugle. Pour séduire une femme, il n’hésite pas à tuer ses rivaux, puis la tue
et finit par se suicider.

Questions connexes: les instincts, la femme, l’inconscient

Fritz Lang: M Le Maudit

M Le Maudit de Fritz Lang est une superbe réflexion sur la place du mal, relatant
l’histoire d’une ville vivant sous la terreur d’un tueur en série d’enfants. Le titre
initial du film (changé sous la pression du pouvoir nazi), Les assassins sont parmi
nous, nous renseignent sur l’intention de Lang : dénoncer la déliquescence morale
de la civilisation. En cela, le thème de l’aliénation rejoint l’un de ses chefs
d’oeuvre, Metropolis.

Sujets connexes: le Mal, la Morale

Charlie Chaplin: Les temps modernes (analyse)

Les Temps Modernes de Chaplin est un brûlot anti-capitaliste. Il décrit la vie d’un
ouvrier à la chaîne, lui-même mécanisé, aliéné par le système de production. Les
références à Marx sont innombrables, même si Chaplin semble douter de la
possibilité de trouver un système économique alternatif (en témoigne le burlesque
de la lutte ouvrière).

Questions connexes: le travail, le libéralisme, le capitalisme, l’aliénation, le


marxisme

Frank Capra: Monsieur Smith au Sénat


Frank Capra et son principal éponyme incarné par John Stewart, dénoncent la
corruption de la démocratie américaine, tenue par les lobbies et une presse ayant
perdue sa fonction critique. Le message de Capra semble assez naïf: le député
Smith, issu du peuple et non du sérail de Whasington, parvient à renverser les
députés corrompus grâce à un sens intact de la justice et des valeurs démocratiques.

Questions connexes s: le pouvoir, la politique

Films des années 20


Friedrich Wilhelm Murnau: Le dernier des hommes

Dans ce film muet de 1924, Murnau évoque les turpitudes du destin et la question
de la dignité humaine. Un portier de grand hôtel, d’abord respecté de tous est
relegué à poste de nettoyage, victime du mépris des employés. L’épilogue est
inattendu : il devient milliardaire par un concours de circonstances, mais reste isolé
de tous, sauf de celui qui lui a montré de la compassion, son remplacant au poste de
portier.Thèmes philosophiques : l’intersubjectivité, la solitude, la condition
humaine, le pardon.

Charlie Chaplin: Le Kid


Le Kid est un superbe film évoquant le thème de la paternité. Au-delà de l’aspect
biographique (Chaplin y exorcise sans doute son propre abandon), le film évoque la
dureté de la société, la paternité formant une sorte de refuge contre l’Alterité
anonyme. Contre la violence sociale, l’amour paternel, le sentiment filial apporte
une solution.

Thèmes philosophiques : la paternité, la condition humaine

Fritz Lang: Metropolis

Tourné sous la République de Weimar, Metropolis est une fable d’anticipation.


Lang dépeint le futur probable de l’Allemagne marqué par la déshumanisation,
l’anxiété et la paupérisation des populations causées par le capitalisme.
D’inspiration marxiste désabusée, Langjeu met en scène la révolte populaire
condamnée à l’échec (à la fin du film, le statu quo est restauré).

Thèmes philosophiques : la politique, le pouvoir, la société de consommation,


le totalitarisme

CINEMA TRIBUNAL JUGE AVOCAT


Le Juge et l’assassin
de Bertrand Tavernier, France 1976

La Vérité
d’Henri-Georges Clouzot, France/Italie 1960

Verdict
d’André Cayatte, France/Italie 1974

Mourir d’aimer
d’André Cayatte, France 1971

Justice pour tous (…And Justic for All.)


de Norman Jewison, USA 1979
La Poursuite impitoyable (The Chase)
d’Arthur Penn, USA 1966
Garde à vue
de Claude Miller, France 1981
Une robe noire pour un tueur
de José Giovanni, France 1980
Le Pull-over rouge
de Michel Drach, France 1979
Jugé coupable (True Crime)
de Clint Eastwood, USA 1999

Tu ne tueras point (Krótki film o zabijaniu)


de Krzysztof Kieslowski, Pologne 1987

De sang-froid (In Cold Blood)


de Richard Brooks, USA 1968

La Dernière marche (Dead Man Walking)


de Tim Robbins, USA 1995

Les Aventures de Robin des Bois (The Adventures of Robin Hood)


de Michael Curtiz, USA 1938

Le Procès de Jeanne d’Arc


de Robert Bresson, France 1962
Les sentiers de la gloire (Paths of Glory)
de Stanley Kubrick, USA 1957
Section spéciale
de Costa Gavras, France/Italie/Allemagne 1975

Le Procès de Verone (Il processo di Verona)


de Carlo Lizzani, Italie/France 1963
Jugement à Nuremberg (Judgement at Nuremberg)
de Stanley Kramer, USA 1961
La Controverse de Valladolid (1992) est un téléfilm réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe,

Z
de Costa-Gavras, France 1969

Cadavres exquis (Cadaveri eccellenti)


de Francesco Rosi, Italie 1975

Principaux courants artistiques au


20ème siècle

Courant Caractéristiques Artistes

Fauvisme Mouvement pictural français (1903-1910) caractérisé par: Henri Matisse, Maurice de
— l’emploi de couleurs vives, saturées, pour leurs fonctions suggestive et constructive ; Vlaminck, André Derain,
Raoul Dufy
— une absence de profondeur ;
— un emploi du cerne ;
— la possibilité de laisser apparaître la toile par endroits.

Expressionnisme Mouvement artistique essentiellement germanique (1905-1914) caractérisé par: Emil Nolde, Ludwig
— une réaction à l'impressionnisme Kirchner, Paul Klee,
— une déformation des objets, des personnages et de la couleur pour exprimer une Franz Marc
émotion ou la violence face aux problèmes politiques et économiques

Cubisme Mouvement artistique français (1907-1914), caractérisé par: Pablo Picasso, Georges
— l’abandon de la perspective de la Renaissance Braque, Juan Gris,
Fernand Léger
— la multiplication des points de vue et la fragmentation de la
vision
— la décomposition des volumes, des objets et du fond
— l’emploi de matériaux divers collés sur la toile
— l’abandon de la couleur

Futurisme Mouvement intellectuel et artistique italien (1909-1916) qui rejette violemment le passé et Filippo Tomaso Marinetti
exalte le monde moderne (lumière électrique, vitesse, machines) et se caractérise par: (écrivain), Umberto
—une décomposition de la couleur Boccioni, Giacomo Balla,
—une décomposition de la forme des objets de façon, à figurer le mouvement Carlo Carrà

Art abstrait Dès 1910, certains artistes européens renoncent à la figuration. Jusqu’en 1945 deux Vassily Kandinsky, Piet
tendances se dessinent : Mondrian, kasimir
— la première qui s’attache à traduire des émotions par le jeu libre des formes et des Malévitch
Expressionnisme
couleurs
abstrait: Jackson pollock,
— la seconde qui présente des formes géométriques pour traduire la pureté et de la Willem de Kooning
perfection

Mouvement intellectuel et artistique (1915-1918) marqué par un esprit de révolte et de Marcel Duchamp,Francis
dérision. Les artistes dada utilisent des procédés comme : Picabia, Max Ernst, Kurt
Dada
— réemploi d’objets industriels Schwitters, Raoul
Hausmann
— collage
— attaques contre le conformisme

Bauhaus École d’art fondée en 1919 à Weimar (Allemagne) concernant, notamment, l'architecture Walter Gropius, Ludwig
et le design, mais également la photographie, le costume et la danse. Elle a donné les Mies Van der Rohe, Josef
bases de l’architecture moderne. Elle se caractérise par : Albers
—volonté d’intégrer tous les arts à la vie quotidienne et l’architecture
—adaptation de l’architecture et du mobilier à la vie quotidienne
Elle sera fermée en 1933 par le régime nazi.

Surréalisme Mouvement intellectuel et artistique essentiellement français (1924-45 et au-delà…). André Breton, Salvador
—exploite les effets du hasard (collage, frottage…), le monde des rêves Dali, Max Ernst, René
Magritte, Joan Miro
—utilise une figuration très réaliste pour mieux piéger le réel ou dénoncer les illusions

Pop Art (Popular Art) Mouvement artistique anglo-américain (1955-1965 et au-delà) qui puise ses sujets dans la Richard Hamilton, Andy
culture populaire. Warhol, Roy Lichtenstein,
—l'emploi de grands formats Robert Rauschenberg

—l'emploi des techniques de production d'images de masse(photographie, sérigraphie)


—l'absence de difficultés techniques
—le refus de l'expression individuelle

Nouveau Réalisme Mouvement artistique français (1960-1970) qui prend position pour un retour à YVES KLEIN, ARMAN,
JEAN TINGUELY,
laréalité, et préconise l'utilisation d'objets prélevés dans la réalité de leur temps. Il
DANIEL SPOERRI,
exprime une critique de la société bourgeoise et du capitalisme propre aux idées
JACQUES VILLEGLÉ,
de mai 68. Ces conceptions s'incarnent notamment dans un art de l'assemblage
CÉSAR
et de l'accumulation d'éléments empruntés à la réalité quotidienne: accumulations
d'objets, affiches de cinéma lacérées...
Op Art (Optical Art) Mouvement artistique né dans les années 1960 qui cherche à créer des effets d’optique en Victor Vasarely, Bridget
jouant sur le regard du spectateur. Il se caractérise par : Riley, Yaacov Agam,
—la superposition de lignes ou de trames jésus-RaFael Soto, jean
tinguely
—par un mouvement réel dans l’œuvre
—par les jeux de lumières
—par les effets résultant de l’utilisation des couleurs

Land art Ensemble de travaux d’inspiration diverses (à partir des années 1960) qui ont en commun Christo, Robert Smithson,
le travail avec et dans la nature, dans un souhait de sortir des frontières traditionnelles de Andy Goldsworthy,
l’art, afin de réinterroger les rapports de l’homme à la nature. Elle se caractérise pour la Richard Long
plupart par des installations dans des espaces extérieurs.

Installation Type d’œuvre conçu pour un lieu donné, mettant en scène des images et/ou des objets DANIEL BUREN,
dans un espace, de durée en général limitée et instaurant une relation avec le spectateur. ERNEST PIGNON-
L'installation a tendu, dès les années 1960, à remplacer la sculpture traditionnelle. ERNEST, CHRISTIAN
BOLTANSKI, DAN
FLAVIN

Performance Type d’œuvre apparu dans les années 1970 désignant des actions artistiques mêlant les JOSEPH BEUYS, YVES
arts plastiques et les arts de la scène, devant un public, d’une durée limitée et questionnant KLEIN, ORLAN, NIKKI
le rapport au corps. DE SAINT-PHALLE,
GILBERT & GEORGES

Les innovations majeures du 20ème siècle


Le 19e siècle est très riche en découvertes et inventions qui
bouleversent la science et la technique. Mais c'est au 20e siècle
que ces avancées se traduisent dans la vie quotidienne, et
dessinent un monde absolument nouveau caractérisé par la
vitesse et le progrès, mais aussi par les problèmes écologiques.

1. L'amélioration des transports


a. Les transports se perfectionnent
• Le transport aérien fait un bond gigantesque avec les premiers avions
à réaction : ils deviennent plus rapides et moins couteux. En 1947, le
premier avion à franchir le mur du son est construit (il vole donc à plus
de 1 200 km/h). Dans les années 1990, de nombreuses compagnies
low-cost sont créées.

• L'automobile date de la seconde moitié du 19e siècle : en 1895, il


circulait en France 350 automobiles mais c'est en 1899 que la
technologie est suffisamment avancée pour que la vitesse de ces engins
dépasse les 100 km/h. Dès 1908, c'est au tour de l'automobile de grande
série de se développer, notamment avec la Ford T.

Doc. 1. Une automobile Ford T datant de 1908

• Le train, inventé au début du 19e siècle, se développe lui aussi


fortement, et la vitesse des trains augmente considérablement avec le
TGV le plus rapide du monde (pouvant monter jusqu'à 320km/h), mis en
service à partir de 1981.
b. La conquête de l'espace
Les hommes inventent les premiers moyens techniques pour aller
dans l'espace :

• En 1957, le satellite soviétique Spoutnik est mis en orbite.

• En 1969, les cosmonautes américains Armstrong et Aldrin marchent


sur la Lune lors de la mission Apollo 11.
Doc. 2. Portrait officiel des astronautes de la mission lunaire Apollo 11 :
Neil Alden Armstrong, Michael Collins et Edwin Eugene Aldrin (1969)

• En 2004, les États-Unis, qui gardent dans ce domaine une avance


considérable, envoient des robots sur la planète Mars.
2. Les progrès de la médecine sont décisifs
a. Des progrès ont lieu dans tous les domaines
La médecine fait des progrès impressionnants tout au long
du 20e siècle, que ce soit dans le domaine de l'exploration et des
diagnostics avec les échographies, les scanners et les IRM, dans
le domaine de la chirurgie(on est aujourd'hui capable de refaire
entièrement un cœur, et d'opérer le cerveau), des médicaments, des
diagnostics anté-nataux...
b. Les conséquences humaines sont sans précédent
L'allongement de la durée de la vie, et notamment de la vie en bonne
santé, est la conséquence directe des progrès médicaux. Il s'explique
par la conjonction de deux facteurs :

- la baisse de la mortalité infantile, notamment à la naissance ;

- l'éradication des principales maladies dont souffraient les hommes


(comme la tuberculose, la peste, la rage...).

Cela a entraîné une très brutale augmentation de la population à


l'échelle de la planète. Les progrès de la médecine ont également permis
de mettre au point des moyens de contraception (la pilule par
exemple) qui au contraire permettent de réguler cette croissance, en tout
cas dans les pays développés où leur accès est aisé.
3. Les techniques de l'information et de la
communication ont explosé
a. L'information s'est considérablement développée
Au 19e siècle, les informations circulaient essentiellement par la presse
(qui s'est très largement diffusée), grâce au développement de
l'instruction obligatoire (l'école élémentaire) et la suppression des
impôts sur les journaux.
Le 20e siècle marque là encore une accélération : la radio se développe
à partir des années 1920, et la télévision après 1945. Aujourd'hui, par
le satellite, les chaînes de toutes les télés du monde sont accessibles.
La presse, au contraire, est en pleine crise.
b. La communication se diffuse
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les premiers
ordinateursapparaissent : ils ont été créés par les Alliés pour décrypter
les messages secrets codés des Allemands. Progressivement, ces
machines deviennent plus petites et plus rapides et dans les années
1980, le premier ordinateur personnel est créé. C'est également à cette
période qu'ils s'imposent dans les entreprises, révolutionnant les
conditions de travail et augmentant considérablement la productivité
dans les bureaux.
Doc. 3. Un ordinateur personnel datant des années 1980

Dans les années 1990, le réseau Internet se met en place. La téléphonie


mobile se répand, qui accroît encore davantage le maillage du réseau.
L'essentiel
Les progrès scientifiques et techniques sont très importants au 20esiècle.
Que ce soit avec les transports (train, automobile, avion, fusée), dans la
médecine ou dans les télécommunications, la vie quotidienne change
totalement : les Hommes sont plus nombreux, vivent plus longtemps,
voyagent aux quatre coins de la planète, et sont très informés de ce qu'il
s'y passe. Pourtant, dans ces trois domaines, les défis restent
nombreux, notamment pour réduire les inégalités : tout le monde n'a pas
accès à Internet, tout le monde ne voyage pas et les progrès médicaux
ne sont pas encore très répandus dans les pays sous-développés.

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