Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
S2
Objectifs :
- Réfléchir sur l’image et le cinéma comme outils pour
la connaissance du monde
- S’interroger sur le pouvoir critique des images fixes et
des films
- Développer l’esprit critique face aux images
Problématiques :
(i) Les images et le cinéma sont-ils des outils pour la
connaissance, des piliers pour la construction du
savoir ?
(ii) Voir est-il l’équivalent d’un savoir ? Peut-on
apprendre par les images ?
(iii) Peut-on trouver une convergence entre les trois
supports de la connaissance : l’écrit, l’image, la
parole ?
Contenu du séminaire
L’image : structure, fonctions, histoire
Le cinéma : structure, fonctions, histoire
Lire les images fixes et les films : une
méthode sémiotique
Les images et leurs époques
Les images et les films pour critiquer les
dysfonctionnements du monde actuel :
peinture, photo, cinéma
Le Maroc dans le miroir critique des films
La censure des images
Bibliographie
annexes
L’image, le cinéma :
miroirs critiques des sociétés et des
problèmes contemporains ?
Le film et son époque
Une image vaut dix mille mots (proverbe chinois)
Que l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée ( A. Gide)
Le savoir que l’on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours.(Proverbe chinois)
La meilleure des choses est d’apprendre. L’argent peut être perdu ou volé, la santé et la force faire
défaut, mais ce que vous avez appris est votre à jamais.(Louis l’Amour)
Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l'obscurité (proverbe chinois)
Introduction
D’une manière directe ou non, les arts, les images, les médias, le cinéma constituent des caisses de
résonance des évènements et des mentalités de leurs époques . Les œuvres d’art de la renaissance
occidentale expriment esthétiquement les espoirs et les désillusions de ce siècle charnière. Les arts
produits pendant les périodes de guerre ne peuvent pas ne pas véhiculer en partie l’atmosphère
mortifère et tragique et les espoirs ressentis par les artistes et leurs populations. De plus, l’œuvre
d’art se fait également l’écho des évolutions techniques et des mutations sociales (le train, l’avion,
l’émancipation de la femme et des esclaves, les lutes de classes…).
Contenu :
Le progrès des sociétés humaines dépend du degré de convergence entre les rêves de
l’individu pour lui, ses rêves pour sa société et les rêves de la société pour chaque individu.
c- La pyramide de Maslow
d- Le capital culturel de l’étudiant universitaire( CCEU) :
Testez votre CCEU en vous attribuant une valeur (1…5)
H- L’esprit critique : déconstruire pour construire, comparer pour mieux analyser, recourir aux
deux hémisphères du cerveau
Prométhée vole le feu (savoir, art, foi, loi) aux dieux pour le
donner aux humains. Première démocratisation du savoir et de l’art
Dans les domaines scientifiques (sciences, sciences humaines, sciences sociales), LES RAPPORTS
ENTRE LE SIGNE ET LE REEL SONT DE TROIS TYPES : la vérité (la conformité aux faits réels), l’erreur (la
fausseté involontaire) et le mensonge (la fausseté volontaire).
L’image est une structure sémiotique visuelle qui cherche à représenter notre représentation
mentale de la réalité : elle n’est jamais la réalité, mais elle se rapproche du réel. L’image d’une
pomme n’est pas une pomme, mais elle n’est pas non plus une tomate ni un cheval.
Le cinéma, art du récit par l’image et le son, est né en 1895 grâce aux travaux des frères Lumière. Il
se caractérise par une double voie :
L’image et le cinéma viennent prolonger les médias antérieurs :en effet, l’histoire de la mémoire
humaine a connu cinq périodes :
Le XXème siècle a connu la guerre des images et la guerre des imaginaires, la guerre des identités.
Les problèmes sociaux et humains dignes d’intérêt sont multiples et diversifiés. On en cite les
majeurs :
- Evénements tragiques, dysphoriques : les guerres et conflits, les catastrophes naturelles ou
humaines, la colonisation, l’exploitation, la migration clandestine, le réchauffement
climatique, propagande et agnotologie,
- Evènements heureux, euphoriques : décolonisation, découvertes et inventions scientifiques,
la conquête de l’espace, arts et littératures, les droits de l’homme, la démocratie, la
conscience écologique, le digital humanités
Connaissance et ignorance
La connaissance est le fondement de la vie de l’Homo Sapiens. Sa survie et son bien-être en
dépendent.
La connaissance consiste à accumuler des informations sur le monde, et sur soi-même pour pouvoir
améliorer la vie et la société. Plus le cercle de la connaissance et de connaisseurs s’élargit en science,
en art, en éthique, plus la qualité de vie est meilleure.
Mais, la connaissance est toujours menacée par l’ignorance (la paresse intellectuelle, le refus de la
curiosité) et par la croyance ( l’acceptation des vérités sans justifications)…
Connaissance :
je sais que je ne sais
rien , le savoir est
une quête
Il convient de signaler que plus le cercle de la connaissance s’élargit, plus les frontières avec
l’ignorance sont considérables. SAVOIR C EST PRENDRE CONSCIENCE QU ON NE SAIT PAS !
CONSEQUENCES : LES INTELLIGENCES MULTIPLES ET L INTLELLIGENCE EMOTIONNELLE ; l’allégorie de
la fourmi, l’araignée et l’abeille, l’allégorie de l’éléphant des six aveugles
- d’art
Inégalités sociales et accès aux images
Dans le Maroc actuel, on constate une fracture sociale et une injustice régionale quant à l’accès à la
culture, aux arts, aux médias et au cinéma. On dénombre plusieurs inégalités :
Inégalités Secteurs
Inégalité entre facultés Facultés des sciences
iconophiles/facultés de droit et
des lettres iconophobes
Inégalité artistique Usage d’images
fonctionnelles/usage d’images
artistiques
Inégalité entre université Les universités classiques sont
beaucoup plus conservatrices
(Rabat, Fes, Al qarawiyyin…)
Images entre nature des Les facultés des sciences et de
images médecines privilégient les images
fixes
Inégalité entre textes et Les facultés utilisent les NTIC
images pour le texte et rarement pour
l’image
Inégalité entre images La plupart des images qui
endogènes et exogènes circulent au Maroc sont de
fabrication étrangère
Inégalité entre enseignement L’enseignement étranger
étranger et enseignement iconophile (lycée français et
marocain cinéma)
Inégalité chez les jeunes dans Les étudiants privilégient les
l’usage des images réseaux sociaux et la télévision
au dépens du cinéma
Inégalité dans la recherche Beaucoup de doctorats sur le
académique méta-discours du cinéma et des
arts (sociologie, philosophie,
histoire) et rarement l’art lui-
même
Inégalité entre les approches L’approche thématique domine
la majorité des analyses de
l’image….
Inégalité entre départements Les DLLF, DLLA, Géographie /
des lettres études islamiques, DLLAr,
Histoire
Inégalité régionale entre le Les université de Tétouan, de
nord et le sud et l’est Casablanca en avance dans les
arts (Le cas du Doyen A. Smili)
Inégalité du genre Les garçons osent s’intéresser
aux arts
Inégalité numérique, fracture Les info-riches(universités
numérique privées)/les info-
pauvres(universités publiques)
Mais, on peut estimer que ces inégalités ne sont pas irréversibles ni une fatalité : la société
marocaine peut toujours en réduire le taux et la teneur au moyen de la redistribution des richesses
culturelles et de la démocratisation de l’accès à la culture.
PEINTURE ET REVOLUTION
sauver l’enfant ou le prendre en photo ?
le 11 septembre
Quelle est la
véritable image ?
FAKE
fake
fake
LUMIERE OBSCURE OU OBSCURITE LUMINEUSE ?(le fond et la forme)
Par son contrat de réalisme, le film documentaire cherche à témoigner des événements tout en
réduisant la subjectivité de l’auteur.
Par ses choix esthétiques, le fil historique et le biopic témoignent sans essayer d’écarter
l’intervention subjective de l’auteur.
De ce point de vue, l’image entre en complémentarité avec les textes historiques et scientifiques.
En tant que témoin, l’image tente de nous aider à prendre conscience des environnements sociaux,
des conditions de vie, des problèmes. L’image rend visible l’invisible.
Il faut insister sur le fait que comme l’écrit et toute les mémoires, l’image ne retient du réel que les
événements saillants, pertinents, importants pouvant être utiles ailleurs et aux époques ultérieures.
L’image ne témoigne pas seulement de faits particuliers, isolés ; au contraire elle donne à ces
évènements une dimension universelle : un tremblement de terre en Indonésie est possible partout
dans le monde. D’où l’empathie, la souffrance à distance. La photographie du CHE devient un
symbole universel
Mais, en témoignant, l’image dénonce, critique, fustige les dysfonctionnements sociaux, culturels
Guerre froide, mur de Berlin Le troisième homme 1949 Carol Docteur Folamour S. Kubrick
Reed 1964
L’espion qui venait du froid Punishment Park de Peter
1966 M ;Ritt Watkins 1971.
La forme de l’eau Good Bye, Lenin!, Wolfgang
2018GUILERMO del Toro Becker, 2003
Conflits sociaux , xénophobie, Naissance d’une nation W.G Devine qui vient diner S.
et crises économiques Grifith 1915 Kramer 1967
Les raisins de la colère 1940 J.
Ford
Le sel de la terre 1954 H.J
Biberman
Le Sel de la Terre Wim
Wenders, 2014.
Les révolutions Le cuirassé Potemkine 1925 Viva Zapata ! (1952)
S.Einseinstein de Elia Kazan
Reds 1981 Waren Beaty Le Docteur Jivago (1965)
Octobre 1926 d'Eisenstein de David Lean
La Marseillaise (1938)
de Jean Renoir
Spartacus (1960)
de Stanley Kubrick
La Bataille d'Alger (1966)
de Gillo Pontecorvo
Gandhi (1983)
de Richard Attenborough
Salvador Allende (2003)
de Patricio Guzman
Urbanisation et exode rurale, LA PIROGUE (2012)de Moussa WELCOME (2009)de Philippe
migration Touré Lioret
America, America par Elia EDEN À L’OUEST (2008)de
Kazan Costa Gavras
Qu'est-ce qu'on a fait au Bon LA PROMESSE (1995) De Luc et
Dieu ? de Philippe de Jean-Pierre Dardenne.
Chauveron
Les droits de l’homme Au nom de la liberté (Catch a Le sel de la terre de Win
Fire) 2006 De Phillip Noyce Wenders 2015
THE ROAD TO GUANTANAMO
L'Affaire Chebeya - Un Crime Z de Costa Gavras
d'Etat ? 2011 De Thierry Michel L’aveu de Costa Gavras
La ligne verte (The Green Mile),
Selma De Ava DuVernay Frank Darabont (1999)
Cloud Atlas – Lana Wachowski,
Tom Tykwer, Andy Wachowski
(2013)
otto Dix
dénoncer la guerre
La condition
humaine
Cronos
dévorant ses enfants par Goya
La guerre
photo de
Nick Ut contre la guerre du Vietnam
La répression
photo
de Jeff Widener, place Tianemen, répression de la
révolte des étudiants par l’armée chinoise
La famine
photo
de Kevin Carter pour dénoncer la famine en Afrique
L’émigration
cadavre
du petit Aylan sur la plage de la Turquie (le sort des
réfugiés)
La guerre
civile
photo de
Capa, mort du soldat républicain (guerre civile en
Espagne)
Le racisme
américain
Le pouvoir
des médias
Mensonge
des médias
Contre le
capitalisme
Contre le
capitalisme
sauvage
Contre le
nazisme
Cette critique et analyse de la société permet d’anticiper les évolutions et l’avenir. Selon Kraucauer,
le film expressionniste allemand a prédit l’avènement de Hitler et du nazisme.
- Le film colonial : mensonges idéologiques pour mieux dominer et pour mieux justifier la
domination
- Le film de propagande : la diabolisation de l’autre pour mieux l’asservir
- Les stéréotypes hollywoodiens sur l’arabe : les arabes font face à trois handicaps iconiques
majeurs : les images dégradantes fabriquées sur eux, leur croyance que ces images sont
vraies, leur incapacité à produire des contre-stéréotypes et à déconstruire ces images par
l’analyse rationnelle…
- Les fake news des médias et des réseaux sociaux : un mensonge est la fabrication
intentionnelle d’un énoncé fallacieux (non conforme à la réalité ni à notre croyance) pour
induire autrui en erreur. Le mensonge est différent de l’erreur (involontaire), de la fiction
(mensonge artistique toléré) et de la vérité (adéquation entre l’énoncé, la pensée, les faits
réels). Les fakes news, les fake video dominent les médias et les réseaux sociaux. Leur force
vient des pouvoirs de l’internet : massification des cibles, rapidité de la diffusion, difficultés
de vérification…
Le mensonge et les Fake news sont des opérations sémiotiques qui visent à donner une
image altérée du réel ou à déformer des premières images. Ces opérations sont :
La fabrication d’un faux réel : la reconstitution, la simulation, la falsication
des données
Le faux commentaire : pour certaines images, on enlève le commentaire
original et on en met un autre qui est totalement faux, le détournement du
contexte
Le montage mensonger : on rapproche une image d’une autre pour établir
un lien logique ou chronologique entre les événements rapportés
Le trucage par Photoshop du contenu de l’image : effacement, adjonction,
déplacement, fusion ou coalescence…
Le mensonge et les Fake news dans les médias et dans les réseaux sociaux ont cinq fonctions :
Fonctions commerciales : vendre des clics, faire du buzz, vendre des produits
contrefaits et périmés…
Fonctions idéologiques, politiques : nuire à l’adversaire, collecte des votes,
manipulations de l’opinion,
Fonctions psychologiques : exhibitionnisme, voyeurisme, complexe
Fonctions militaires : tromper l’ennemi (opération Fortitude)
Fonctions ordinaires : les convenances, l’hypocrisie sociale
CONCLUSION
De ce point de vue, l’image et le cinéma constituent de véritables miroirs des soubresauts, des
troubles, et des bonheurs de l’époque contemporaine. On peut y recourir pour mieux appréhender
les sociétés et les civilisations et pour comprendre les grands événements et les principales
bifurcations de l’histoire.
Mais, les images et les films, comme les livres et les documents, sont des miroirs déformants qui ne
peuvent pas échapper ni à l’erreur, ni à la désinformation.
De plus, certaines images et certains films portent en eux un regard critique, distancié sur les faits et
évènements : une telle critique permet d’éviter le retour des catastrophes, facilite l’évolution et
l’amélioration des sociétés humaines et engendre l’espoir et l’espérance.
Bibliographie
Ait hammou Youssef, Mensonges des images et trahison des écrans 2019
Pablo NERUDA
Pablo Neruda, de son vrai nom Neftalí Ricardo Reyes Basoalto,
était un poète Chilien
né le 12 juillet 1904 à Parral (Province de Linares, Chili,
mort le 23 septembre à Santiago du Chili.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à porter une nouvelle couleur
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement celui qui fait de la télévision son guide
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
celui qui préfère le noir au blanc, les points sur les ‘i’ à un tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés.
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fuit les conseils sensés.
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il évite la mort celui qui se rappelle qu’être vivant requiert un effort bien plus
important que le simple fait de respirer…..
Le cinéma n’a ignoré aucune des grandes questions philosophiques : Dieu, l’esprit,
la vérité, l’intersubjectivité, la politique ou la métaphysique ont tous fait l’objet
d’un traitement cinématographique. Et ceci ne doit rien au hasard : de Charlie
Chaplin à Woody Allen ou Ingmar Bergman, les cinéastes sont de fervents lecteurs
de philosophie. Voici une liste de grands films philosophiques et les questions
philosophiques connexes.
Note: indiquez en commentaire en bas de page les films ou séries que nous avons
oublié, nous tâcherons de les ajouter.
Villeneuve met en scène l’arrivée d’Ovnis sur terre. Sujet moult fois traité, mais
jamais sur ce mode. En effet, loin du divertissement, Villeneuve profitent de ces
êtres venus d’ailleurs pour reposer la question de l’altérité et de la difficile
communication entre les sujets. Le résultat est à la fois profond et bouleversant.
Nolan : Interstellar
The Snowpiercer, film adapté d’une bande dessinée française, se déroule dans un
futur post-apocalyptique où l’humanité a été décimé par une ère glaciaire. Les
survivants vivent dans un train ne s’arrêtant jamais et constituant le seul refuge de
survie possible. Ce train est un fait une double métaphore :
celle de l’inégalité, puisque les nantis vivent dans le luxe dans les wagons avant, le
peuple vivant lui dans des conditions précaires à l’arrière : le héros, porteur de la
lutte des classes, aura pour mission de remonter le train pour délivrer ses
semblables
celle de la vitesse : ce train en perpétuel mouvement représente le monde courant à
sa propre perte, incapable de comprendre que la vie est possible en dehors de son
modèle. L’ours polaire aperçu en fin de film désigne cette vie possible, cette
alternative.
Le film met en scène un amour en échec, celui de Joel et Clémentine, qui s’aiment
et se quittent depuis des années, aidées par une technologie leur permettant de
s’oublier à chaque rupture. Mais comme dans l’Eternel Retour de Nietzsche, ils
retombent sans cesse amoureux l’un de l’autre. Michel Gondry semble présenter
l’alternative suivante : soit l’oubli pour affirmer la vie présente, soit la mémoire
pour rester soit-même. Dans cette dialectique, ses personnages choisissent la vie.
Fincher livre avec Fight Club un film à double ambition : sociale, de par sa critique
de la société de consommation, et existentialiste, de par l’invention morale,
identitaire de son personnage principal, Jack.
Film-cathédrale retraçant la vie d’un pétrolier dans l’Amérique des années 20,
Anderson profite de ce sujet en or pour traiter du combat entre capitalisme et
religion, l’un ne pouvant survivre qu’en assujetissant l’autre.
Sam Mendes réalise avec American Beauty une critique de la société américaine.
Lester (incarné par un très bon Kevin Spacey) représente cet homme moyen, aux
ambitions médiocres, voulant renvoyer une image de réussite mais sans cesse
rattraper par le vide de son existence. Seule fuite pour se “délester”, l’évasion
esthétique, via la séduction d’une adolescente et amie de sa fille, qui lui redonnera
un semblant d’espérance.
Film étouffant, touffu, Requiem for a dream est un portrait acide de la modernité.
Les personnages sont pris dans le tourbillon de leur addictions (4 personnages
ayant chacun “leur” addiction : télé, régime, drogue, sexe). Le film porte peu
d’espoir en la modernité, chacun des personnages descendant au plus profond de
son propre abîme.
American History X n’est pas seulement un film sur le racisme, il est avant tout le
récit du refus de la prédestination. Tout prédestine Danny (son frère nazi, la haine
laissée en héritage par son père, un milieu scolaire marqué par la ségrégation, …) à
suivre les pas de la rancoeur raciale, mais il finit par choisir la tolérance. Trop tard,
il finira abattu dans son lycée.
Wachowski: Matrix
Film magistral autant que complexe, Ouvre les yeux (dont Vanilla Sky sera le
remake) d’Amenabar soulève brillamment la question de l’identité. Son
personnage, sans doute schizophrène, croit avoir perdu son visage, et en corollaire,
son identité. Perdu en lui-même, la confusion entre rêve et réalité devient total.
La Ligne Rouge est un film à la fois très dur (de par ses scènes de guerre sans fard)
et très poétique (via le voix off du narrateur et héros). Il est bien sûr un film
pacifiste dénoncant l’absurdité des combats, comme pouvait l’être Les Sentiers de
la Gloire de Kubrick, plaçant sans cesse la nature au-dessus des vaines activités
humaines.
Mais son intérêt réside surtout dans le partage des questionnements du héros (peut-
on être loyal ? l’amour peut-il durer ? la vérité doit-elle être dite ?) faisant du film
une oeuvre intérieure très réussie.
Choisir son avenir, choisir la vie. Pourquoi je ferais une chose pareille ?
J’ai choisi de pas choisir la vie, j’ai choisi autre chose. Les raisons ? Y’a
pas de raison. On n’a pas besoin de raison quand on a l’héroïne.
Questions philosophiques: addiction, destin
La place de ce film dans cette liste est sans doute discutable. Mais l’intérêt
philosophique du film de Client Eastwood sur le jazzman Charlie Parker réside
dans la peinture de la condition de l’artiste, en même temps que celle de la
condition noire aux Etats-Unis.
Biographie de Jake La Motta, champion de boxe dans les années 50, l’histoire de
Raging Bull est celle d’un échec écrit à l’avance, celle de la primauté de force du
destin sur la volonté individuelle. Jake est un être doué, mais rongé par des
tendances à l’autodestruction, finissant obèse et patron d’un night-club minable,
incapable de comprendre qu’il a raté sa vie.
Film quasi-muet (aucun dialogue compréhensible), la guerre du feu relate la vie des
premiers hommes, mais c’est surtout l’occasion pour Annaud de faire retour sur ce
qu’est l’homme. La condition dépeinte de l’humanité est double, faible face à la
nature, mais aussi forte grâce à l’acquisition de la technique et partant, du savoir.
Orange Mécanique est un film profondément freudien, voire sadien. Kubrick met
en scène un psychopathe faisant le mal pour le mal consciemment (refutant
ainsi l’idée socratique que le mal est ignorance du bien). La societé essaie, en vain,
d’extirper cette violence : l’homme est violent, naturellement et rien ne sert
d’essayer de la changer.
Sans doute l’un des films les plus influents du cinéma, Citizen Kane d’Orson
Welles met en scène un patron de presse mourant et propose une brillante réflexion
sur le conflit entre pouvoir et bonheur, entre gravité et enfance.
M Le Maudit de Fritz Lang est une superbe réflexion sur la place du mal, relatant
l’histoire d’une ville vivant sous la terreur d’un tueur en série d’enfants. Le titre
initial du film (changé sous la pression du pouvoir nazi), Les assassins sont parmi
nous, nous renseignent sur l’intention de Lang : dénoncer la déliquescence morale
de la civilisation. En cela, le thème de l’aliénation rejoint l’un de ses chefs
d’oeuvre, Metropolis.
Les Temps Modernes de Chaplin est un brûlot anti-capitaliste. Il décrit la vie d’un
ouvrier à la chaîne, lui-même mécanisé, aliéné par le système de production. Les
références à Marx sont innombrables, même si Chaplin semble douter de la
possibilité de trouver un système économique alternatif (en témoigne le burlesque
de la lutte ouvrière).
Dans ce film muet de 1924, Murnau évoque les turpitudes du destin et la question
de la dignité humaine. Un portier de grand hôtel, d’abord respecté de tous est
relegué à poste de nettoyage, victime du mépris des employés. L’épilogue est
inattendu : il devient milliardaire par un concours de circonstances, mais reste isolé
de tous, sauf de celui qui lui a montré de la compassion, son remplacant au poste de
portier.Thèmes philosophiques : l’intersubjectivité, la solitude, la condition
humaine, le pardon.
La Vérité
d’Henri-Georges Clouzot, France/Italie 1960
Verdict
d’André Cayatte, France/Italie 1974
Mourir d’aimer
d’André Cayatte, France 1971
Z
de Costa-Gavras, France 1969
Fauvisme Mouvement pictural français (1903-1910) caractérisé par: Henri Matisse, Maurice de
— l’emploi de couleurs vives, saturées, pour leurs fonctions suggestive et constructive ; Vlaminck, André Derain,
Raoul Dufy
— une absence de profondeur ;
— un emploi du cerne ;
— la possibilité de laisser apparaître la toile par endroits.
Expressionnisme Mouvement artistique essentiellement germanique (1905-1914) caractérisé par: Emil Nolde, Ludwig
— une réaction à l'impressionnisme Kirchner, Paul Klee,
— une déformation des objets, des personnages et de la couleur pour exprimer une Franz Marc
émotion ou la violence face aux problèmes politiques et économiques
Cubisme Mouvement artistique français (1907-1914), caractérisé par: Pablo Picasso, Georges
— l’abandon de la perspective de la Renaissance Braque, Juan Gris,
Fernand Léger
— la multiplication des points de vue et la fragmentation de la
vision
— la décomposition des volumes, des objets et du fond
— l’emploi de matériaux divers collés sur la toile
— l’abandon de la couleur
Futurisme Mouvement intellectuel et artistique italien (1909-1916) qui rejette violemment le passé et Filippo Tomaso Marinetti
exalte le monde moderne (lumière électrique, vitesse, machines) et se caractérise par: (écrivain), Umberto
—une décomposition de la couleur Boccioni, Giacomo Balla,
—une décomposition de la forme des objets de façon, à figurer le mouvement Carlo Carrà
Art abstrait Dès 1910, certains artistes européens renoncent à la figuration. Jusqu’en 1945 deux Vassily Kandinsky, Piet
tendances se dessinent : Mondrian, kasimir
— la première qui s’attache à traduire des émotions par le jeu libre des formes et des Malévitch
Expressionnisme
couleurs
abstrait: Jackson pollock,
— la seconde qui présente des formes géométriques pour traduire la pureté et de la Willem de Kooning
perfection
Mouvement intellectuel et artistique (1915-1918) marqué par un esprit de révolte et de Marcel Duchamp,Francis
dérision. Les artistes dada utilisent des procédés comme : Picabia, Max Ernst, Kurt
Dada
— réemploi d’objets industriels Schwitters, Raoul
Hausmann
— collage
— attaques contre le conformisme
Bauhaus École d’art fondée en 1919 à Weimar (Allemagne) concernant, notamment, l'architecture Walter Gropius, Ludwig
et le design, mais également la photographie, le costume et la danse. Elle a donné les Mies Van der Rohe, Josef
bases de l’architecture moderne. Elle se caractérise par : Albers
—volonté d’intégrer tous les arts à la vie quotidienne et l’architecture
—adaptation de l’architecture et du mobilier à la vie quotidienne
Elle sera fermée en 1933 par le régime nazi.
Surréalisme Mouvement intellectuel et artistique essentiellement français (1924-45 et au-delà…). André Breton, Salvador
—exploite les effets du hasard (collage, frottage…), le monde des rêves Dali, Max Ernst, René
Magritte, Joan Miro
—utilise une figuration très réaliste pour mieux piéger le réel ou dénoncer les illusions
Pop Art (Popular Art) Mouvement artistique anglo-américain (1955-1965 et au-delà) qui puise ses sujets dans la Richard Hamilton, Andy
culture populaire. Warhol, Roy Lichtenstein,
—l'emploi de grands formats Robert Rauschenberg
Nouveau Réalisme Mouvement artistique français (1960-1970) qui prend position pour un retour à YVES KLEIN, ARMAN,
JEAN TINGUELY,
laréalité, et préconise l'utilisation d'objets prélevés dans la réalité de leur temps. Il
DANIEL SPOERRI,
exprime une critique de la société bourgeoise et du capitalisme propre aux idées
JACQUES VILLEGLÉ,
de mai 68. Ces conceptions s'incarnent notamment dans un art de l'assemblage
CÉSAR
et de l'accumulation d'éléments empruntés à la réalité quotidienne: accumulations
d'objets, affiches de cinéma lacérées...
Op Art (Optical Art) Mouvement artistique né dans les années 1960 qui cherche à créer des effets d’optique en Victor Vasarely, Bridget
jouant sur le regard du spectateur. Il se caractérise par : Riley, Yaacov Agam,
—la superposition de lignes ou de trames jésus-RaFael Soto, jean
tinguely
—par un mouvement réel dans l’œuvre
—par les jeux de lumières
—par les effets résultant de l’utilisation des couleurs
Land art Ensemble de travaux d’inspiration diverses (à partir des années 1960) qui ont en commun Christo, Robert Smithson,
le travail avec et dans la nature, dans un souhait de sortir des frontières traditionnelles de Andy Goldsworthy,
l’art, afin de réinterroger les rapports de l’homme à la nature. Elle se caractérise pour la Richard Long
plupart par des installations dans des espaces extérieurs.
Installation Type d’œuvre conçu pour un lieu donné, mettant en scène des images et/ou des objets DANIEL BUREN,
dans un espace, de durée en général limitée et instaurant une relation avec le spectateur. ERNEST PIGNON-
L'installation a tendu, dès les années 1960, à remplacer la sculpture traditionnelle. ERNEST, CHRISTIAN
BOLTANSKI, DAN
FLAVIN
Performance Type d’œuvre apparu dans les années 1970 désignant des actions artistiques mêlant les JOSEPH BEUYS, YVES
arts plastiques et les arts de la scène, devant un public, d’une durée limitée et questionnant KLEIN, ORLAN, NIKKI
le rapport au corps. DE SAINT-PHALLE,
GILBERT & GEORGES