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UP-Philosophie M'batto Coefficient : 5

Année scolaire : 2023-2024 Durée : 4 h

PHILOSOPHIE

SERIE : A2
Cette épreuve comporte 2 pages numérotées 1 et 2

PREMIERE PARTIE
Les deux exercices sont obligatoires

EXERCICE 1 (02 points)


Écris sur ta feuille de copie, le chiffre de chacune des propositions suivi V si la proposition
est vrai et F si elle ne l’est pas.
Exemple : 5-V
1- Selon les fatalistes, l’homme est l’acteur conscient et libre de son histoire.
2- Pour l’existentialisme athée, l’existence humaine est un destin tracé par Dieu.
3- La culture est une réalité innée.
4- L’humanité se réduit aux États membres de l’ONU.

EXERCICE 2 (02 points)


Écris sur ta feuille de copie, dans l’ordre, les chiffres des mots ou groupes de mots
correspondant aux pointillés dans le texte ci-dessous : la culture (1) – l’histoire (2) –
l’humanité (3) – civilisation (4).

L’homme est un être vivant ; il fait partie des espèces naturelles qui peuplent la terre.
Mais ……….. se démarque des autres espèces par ……………, cet ensemble des réalités
matérielles et spirituelles créées par l’homme. En ce sens la culture est synonyme de
………….. comme ce qui se distingue de la nature. Cet acquis humain évolue et se
transmet de génération en génération à travers l’éducation et l’apprentissage. C’est ainsi
que se construit ……….. de l’humanité.

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DEUXIEME PARTIE (16 points)

Le candidat traitera l'un des sujets au choix.

Sujet 1 :
A l’issue d'une discussion animée au sein de son groupe d'étude, ton camarade de classe,
pour la pertinence de ses points de vue, demande ton avis sur l'objet de leur débat qui est
l'interrogation suivante : Le recours au mythe discrédite-t-il la philosophie ?

Résous le problème que pose ce sujet dans une production argumentée.

Sujet 2 :
L’Unité Pédagogique de Philosophie de ta ville organise un concours sur le commentaire
de texte philosophique entre les établissements. Confiant que tu seras le meilleur, tes
camarades te choisissent pour représenter ton établissement. Le jour du concours, tu te
retrouves devant le texte ci-dessous :

« Aucune réalité plus que l’histoire n’est essentielle pour la conscience que nous
prenons de nous-mêmes. C’est elle qui nous livre l’horizon humain le plus large, elle qui
nous transmet les valeurs traditionnelles capable de fonder notre vie, elle qui nous montre
les normes à appliquer au présent. Elle nous affranchit de l’état de dépendance où nous
sommes sans en avoir conscience à l’égard de notre époque, et nous apprend à voir les
plus hautes possibilités et les créations inoubliables de l’homme.
Nous ne saurions utiliser mieux nos loisirs qu’en nous familiarisant avec les splendeurs
du passé et en considérant les catastrophes où tout finit par périr. Notre expérience
actuelle, nous la comprenons mieux dans le miroir de l’histoire. Et ce qu’elle nous
transmet prend vie pour nous à la lumière de notre temps. Notre vie se poursuit tandis que
le passé et le présent ne cessent de s’éclairer réciproquement. »

Karl Jaspers, Introduction à la philosophie.


Fais l’étude ordonnée de ce texte et dégage son intérêt philosophique.

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PROPOSITION DE CORRIGE

Première partie.
Exercice 1 : 1 – F ; 2 – F ; 3 – F ; 4 – F.
Exercice 2 : 3 – 1 – 4 – 2.

Deuxième partie.
Sujet 1 (dissertation) : le recours au mythe discrédite-t-il la philosophie ?

I- Compréhension du sujet.
1- Étude parcellaire.
- le recours au mythe : l’usage de récits fabuleux et imaginaire racontant l’origine
des choses.
- discrédite-t-il : dévalorise-t-il ; fait-il perdre toute valeur ;
- la philosophie : quête de la vérité ; esprit critique ; exercice de la raison.

2- Reformulation : l’usage de récits fabuleux et imaginaire racontant l’origine des


choses fait-il perdre toute valeur à la quête de la vérité ?

II- Problématisation.
1- Le problème : La philosophie exclut-elle le mythe ?
2- Les aspects du problème :
- Dans quelle mesure la philosophie exclut-elle le mythe ?
- Toutefois philosophie et mythe ne sont-ils pas complémentaires à certains égards ?

III- Structuration de l’analyse du problème.


- Axe 1 : A première vue, la philosophie exclut tout usage tu mythe.
Arg 1 : Le mythe manque de rationalité, il relève de l’imaginaire et de l’irrationnel alors
que la philosophie est une activité rationnelle ; la philosophie se fonde sur la raison.
Cf. Malinowski (1884-1942), Les aspects du mythe de Mircea Eliade, « le mythe
constitue la première forme d’explication des choses et de l’univers, une explication qui
est de l’ordre du sentiment, non de la raison. »
Cf. Georges Gusdorf, Vers une métaphysique, « La philosophie naît par épuration du
mythe. »
Arg 2 : le récit mythique est mensonger, il ne relève pas de la réalité. Or la philosophie
est essentiellement quête de la vérité.
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Cf. Pierre Commelin (1837-1926), Mythologie grecque et romaine, « La mythologie est
évidemment une série de mensonges. »
Arg 3 : La philosophie est critique pendant que le mythe est dogmatique.
Cf. François Jacob, Le déterminisme aujourd’hui, « La grande différence (…), c’est que
le mythe se fige. Une fois imaginé, il est considéré comme la seule explication du
monde. »
- Axe 2 : À certains égards, mythe et philosophe paraissent complémentaires.
Arg 1 : la rationalité philosophique, souvent limitée dans l’explication de certains
phénomènes fait recours au mythe pour se sortir d’affaire.
Cf. Pascal (1623-1662) ; Pensées, « La dernière démarche de la raison est de reconnaitre
qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent ».
Cf. L’usage du mythe par les philosophes pour rendre compte des phénomènes qui
dépassent la raison. Ainsi Platon (427-347 av. J.-C.) fait recours au mythe des androgynes
pour expliquer l’origine de l’amour.
Arg 2 : Tout comme la philosophie, le mythe relève de la raison.
Cf. Jean Pierre Vernant (1914-2007), Mythe et Société en Grèce antique, « Le mythe
serait comme une ébauche de discours rationnel : à travers ses fables, on percevrait le
premier balbutiement du logos. »

Sujet 2 (commentaire de texte.)


I- Éléments de l’introduction.
- Thème : La valeur de l’histoire.
- Problème : L’histoire est essentielle pour l’humanité ?
- Thèse : L’histoire nous humanise et éclaire notre présent.

II- Éléments de l’étude ordonnée.


La structure logique : ce texte peut être scindé en deux mouvements.
- 1er mouvement : L1-L7 « Aucune réalité… de l’homme. »
 Idée principale : l’histoire est un facteur d’humanisation.
 Idée secondaire 1 : l’histoire est essentielle pour prendre conscience de nous-
mêmes.
 Idée secondaire 2 : l’histoire a une fonction morale et normative du présent.
 Idée secondaire 3 : l’histoire nous libère de la dépendance inconsciente à l’égard
de notre temps.

- 2ème mouvement : L8-L13 « Nous ne … réciproquement. »


 Idée principale : L’histoire éclaire le présent de l’homme.
 Idée secondaire 1 : la référence au passé nous fait mieux utiliser nos loisirs.
 Idée secondaire 2 : seule le passé nous donne une meilleure compréhension de
notre expérience actuelle.
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III- Éléments de la critique du texte.

1- La critique interne
Démarche argumentative : Dans ce texte explicatif, l’auteur procède à une argumentation
en deux étapes. D’une part il indique la fonction d’humanisation de l’histoire et d’autre
part il indique que l’histoire éclaire le présent.
Intention : montrer l’importance de l’histoire pour l’humanité.

2- La critique externe.

Rappel du problème : L’histoire est-elle essentielle pour l’humanité ?


Axe 1 (thèse) : l’histoire est essentielle pour l’humanité.
Arg 1 : L’humanité est le produit de l’histoire en tant qu’ensemble des faits passés ;
l’humanité se forge en intégrant le passé.
Cf. Auguste Comte (1798-1857), Catéchisme positiviste, « Les vivants sont toujours, et
de plus en plus gouvernés nécessairement par les morts : telle est la loi fondamentale de
l’ordre humain. »
Arg 2 : L’histoire prémunit l’humanité contre les affres et les erreurs du passé. Elle permet
de les avoir à l’esprit afin de ne pas les répéter.
Cf. La commémoration de la shoah (l’extermination juive) comme pour dire « plus jamais
ça » (Garder vivace le souvenir du passé permet de bien vivre le présent et mieux
appréhender l’avenir.)

Axe 2 (Antithèse) : L’histoire n’est d’aucune importance pour l’humanité.


Arg 1 : L’histoire est dangereuse pour l’humanité ; elle peut tout justifier même le pire.
Cf. Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, « L’histoire justifie ce que l’on veut »
Arg 2 : L’histoire n’apporte rien de concret à l’amélioration de notre condition de vie.
Seule l’action présente importe.
Cf. Karl Marx, La Sainte famille, « L’histoire nr fait rien. C’est l’homme, l’homme réel
et vivant qui livre tous les combats. »

IV- Élément de la conclusion.


- Bilan de la critique externe :
- Position personnelle : malgré les reproches, l’histoire reste essentielle pour
l’existence humaine.
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