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FICHE DE RÉVISION DU BAC

LE COURS
[Série – Matière – (Option)]
[Titre de la fiche]
Philosophie – Bac L/ES
L’histoire

La notion
L'histoire étymologiquement renvoie à l'historia ou l'enquête. L'historien part de témoignages et d'indices pour
comprendre la vérité et pour reconstituer les faits. L'histoire au sens figuré c'est aussi un récit qui peut être fictif.
C'est aussi le passé d'un homme ou d'un peuple. L'histoire c'est aussi le fait de faire des histoires, de créer des
conflits inutilement.

Termes proches :
Propagande. Une histoire inventée par un gouvernement pour convaincre son peuple et le manipuler. Mythologie et
légende. Histoire qui raconte de manière romancée la réalité.

Problèmes que peut poser la notion :


L'histoire est-elle une science ? Peut-on se passer d'histoire ? Comment écrire l'histoire ?

Films.
Octobre de S. Eseinstein. Film qui cherche à montrer les conditions la prise du pouvoir des Bolcheviques en Russie en
1917.

Romans de fictions.
A la recherche du temps perdu, de M. Proust. Œuvre en plusieurs volumes dans laquelle l'auteur cherche à
reconstituer le temps qui s'est échappé.

I. Ecouter l'histoire de l'autre c'est transformer la tolérance en hospitalité.

Les Modernes ont inventé la tolérance envers l'étranger et envers celui qui ne connaît pas les règles d'un pays ou qui
n'est pas de notre religion. Les Anciens croyaient en l'hospitalité. Dans l'Odyssée Homère nous montre Ulysse qui
débarque chez les Phéaciens, peuple à demi-divin. Ce peuple lui offre pour une fois une hospitalité qu'Ulysse n'avait
jamais rencontrée et ils lui demandent de raconter son histoire. Faire hospitalité, c’est être réellement accueillant
envers l’autre et l’accepter en tant qu’autre. C'est donc d'abord l'aider à raconter son histoire, à trouver dans son
passé, les traces qui marquent sa mémoire et qui parfois le conduisent à la répétition. C'est souvent pour éviter la
répétition que les hommes étudient et découvrent leurs histoires.

Extrait : Dans Au-delà du principe de plaisir, S. Freud découvre ainsi que les hommes n'obéissent pas
seulement aux logiques de plaisir ou de déplaisir. Il ne suffit donc pas pour les aider de leur apprendre
l'histoire. Il faut qu'ils en prennent conscience. En effet la mémoire est constituée de traces pour Freud.
Lorsque ces traces viennent à la conscience, elles aident l'homme à redevenir lui-même. Prendre
conscience c’est relier ces traces, nous dit Freud et voir en quoi mon présent se lie au passé et peut
déterminer mon avenir.

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L’histoire

Comme l'écrit l'Odyssée, d'Homère, les Phéaciens remettront Ulysse sur la plage d'Ithaque. Ils l'aideront à revenir
chez lui après qu'il ait vécu tout ce qu'il a vécu, après tous ces traumatismes car ils l'ont aidé à reconstituer son
histoire et à la voir de face. L'histoire aide l'homme à mieux comprendre le présent et à se guérir des souffrances du
passé pour éviter qu'il ne se reproduise. Pour Schophenhauer, dans Le monde comme volonté et représentation,
l'histoire est la conscience réfléchie de l'humanité.

II. Etudier et apprendre l'histoire n'est-ce pas aussi refuser de vivre le présent ?

Certains ne prennent-ils cependant pas trop au sérieux l'histoire et ne profitent-ils pas de celle-ci pour oublier de
vivre et de voir le présent ? Certains présentent souvent une histoire idéalisée du monde pour mieux nous berner
dans le regard que nous tentons d’avoir par rapport au présent. Ils falsifient ou caricature l’histoire, avec ses bons
abstraits et ses héros apparents pour nous empêcher de bien comprendre le présent. C'est ce que Durkheim
reproche à certains éducateurs pour lui :

Extrait : Les sciences historiques ne sont pas assez avancées pour donner une netteté, une détermination
presque égale à celle du présent, le passé, parce que nous le voyons de loin, nous apparaît naturellement
sous des formes flottantes, indécises, mouvantes et que nous pouvons par suite le déterminer davantage à
notre volonté. Il constitue une matière plus malléable, plus plastique, que nous pouvons même
transformer et présenter comme il nous convient. Il nous est donc plus facile de la tourner dans un sens
éducatif. Ces hommes, ces choses d’autrefois, sans nous rendre compte que nous nous illusionnons nous-
mêmes, nous les embellissons pour en faire des modèles que nous puissions offrir à l’imitation de la
jeunesse. Le présent, parce qu’il est sous nos yeux, s’impose à nous et ne se prête pas à ces altérations ;
nous ne pouvons guère le voir autrement qu’il n’est. E. Durkheim «L’évolution pédagogique en France »Ed.
PUF 1990 p 288

Durkheim critique cette vision trop « simpliste » que l’on peut avoir des « grands hommes » qu’il faut recadrer
nécessairement dans une époque. Il note qu''ainsi le milieu gréco romain dans lequel on faisait vivre les enfants était
vidé de tout ce qu’il avait de grec et de romain, pour devenir une sorte de milieu irréel, idéal, peuplé sans doute de
personnages qui avaient vécu dans l’histoire mais qui, ainsi présenté n’avaient plus rien d’historique. Ce n’était plus
que des figures emblématiques des vertus, des vices, de toutes les grandes passions de l’humanité. Achille c’est le
courage ; Ulysse c’est la prudence avisée ; Numa c’est le roi pieux par excellence. De même, dans l’histoire récente,
on caricature ce qui a pu se passer en Europe durant la seconde guerre mondiale. On schématise à outrance pour ne
pas comprendre, par exemple, la spoliation des biens des juifs par exemple, comme le dit Arendt avait été
minutieusement pensée, par des stratégies législatives bien rôdées pour les mettre à l’écart et les piller. Ainsi par
exemple une loi de 1941 prévoyait que toutes les œuvres d’art portées à l’exportation pouvaient être, sans
indemnisation, confisquées par l’Etat sans indemnité. Cette loi vient tout juste d’être abrogée par le Conseil
Constitutionnel mais elle culpabilisait ainsi les opposants ou les juifs qui voulaient sauver leurs biens et elle
permettait ensuite de trouver un moyen de les expédier dans des camps d’où ils ne reviendraient jamais en leur
prenant leurs biens après qu’eux et tous leurs héritiers soient assassinés. L’histoire est souvent bien plus complexe
que ce qui est présenté.

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L’histoire

III. L'histoire comme moyen de sortir de l'idéalisme de l'éternel humain et de prendre du


recul.

Mais plutôt que de vouloir comprendre trop le présent à partir de l'histoire, ne faut-il pas plus précisément utiliser
l'histoire pour mettre en situation certaines de nos pensées ? Nos idées sont-elles vraiment aussi éternelles que le
pensaient certains auteurs ? Pour Nietzsche, l'homme ne peut atteindre la vérité et il lui faut connaître l'histoire pour
bien situer l'historicité de son rapport au monde. Il croit que ce qu'il pense peut atteindre l'éternité du savoir alors
qu'en fait, ses idées sont fortement marquées par une époque. Connaître l'histoire permet ainsi de se démarquer de
soi, d'éviter de penser que nous disposons du savoir absolu.

Extrait : Le défaut de sens historique est le pêché originel de tous les philosophes, beaucoup même
prennent à leur insu la plus récente forme de l'homme telle qu'elle s'est produite sous l'influence de
religions déterminées, même d'événements politiques déterminées, comme la forme fixe d'ou il faut que
l'on parte. Ils ne veulent pas apprendre que l'homme, que la faculté de connaître aussi est le résultat d'une
évolution. Nietzsche, Humain trop humain, I, 2 poche 1995 p. 34

Le problème de cette thèse est qu'elle oublie que toute histoire peut en elle-même être influencée par l'histoire. En
d'autres termes, tous les peuples ne vivent pas leur histoire de la même manière. Pour être au plus juste dans
l'histoire, il faudrait faire une histoire de sa propre histoire et déterminer les éléments qui nous conduisent à la
déformer ou bien les éléments du moment qui nous interdisent de la voir.
L'histoire est donc un besoin pour l'homme. L'homme qui refuse de voir son histoire risque de la répéter. Cependant,
elle est parfois utiliser pour détourner du présent. Parfois, elle n'est rien d'autre qu'une propagande.

Il faut donc qu'elle soit une véritable enquête. Cela signifie qu'il importe qu'elle soit objective.
Pour que l'histoire soit une histoire, il ne faut pas nier l'évidence ou vouloir la falsifier car, dans ce cas, elle risque au
contraire de faire croire à l'homme ou à un peuple qu'il est autre que ce qu'il prétendrait être.

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