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Selon Gary-Bobo et Trannoy (2015), un étudiant ne paie que 2% des frais qu’il engendre
lorsqu’il accède à l’enseignement supérieur. Ce taux est très faible par rapport à d’autres
pays comme les USA (61%).
Selon Allègre (2016), Les arguments pour la mise en place de droit d’inscription sont
multiples. Le premier est que l’État n’aurait plus la capacité de financer de manière suffisante
l’enseignement supérieur.
Le second est que le financement par l’impôt ne serait par redistributif, car tous ceux qui
paient l’impôt ne vont pas forcément faire des études supérieures.
Le troisième est que les droits d’inscription permettraient une meilleure allocation entre les
étudiants et les filières.
Le quatrième argument est que la participation des étudiants aux coûts de leur étude semble
plutôt équitable.
La seconde solution propose de faire payer les parents en indexant le montant des frais
d’inscription sur leurs revenus. Cela soulève, cependant, la question de pourquoi ne faire
payer que les adultes qui ont eu des enfants ? Les externalités positives de l’investisement en
capital humain retombent sur toute la société. Pourquoi ne pas faire payer les individus qui
n’ont pas d’enfant. De plus, que faire la structure familiale n’est pas nucléaire (quid des
parents divorcés ou des familles monoparentales ?)
Cet impôt présente une logique similaire au PARC pour les étudiants, mais différente pour
l’université. En effet, le PARC rémunèrerait directement les universités, alors que l’impôt sur le
revenu est d’abord versé au trésor public qui le reverse à l’université. Cet impôt pose question pour
l’autonomie des université.
- Que choisir entre le financement par l’impôt ou par les frais de scolarité ?
Selon Allegre (2016), le financement de l’enseignement supérieur par impôt ou par une
augmentation des droits de scolarité a le même impact au niveau macroéconomique. En effet,
que ce soit le déficit public ou le revenu disponible des ménages, cela a peu d’impact.
- Pour Frais scolarité
L’OCDE conseille à la France de plutôt recourir à l’augmentation des frais de scolarité plutôt
que par l’impôt. En effet, financer par l’impôt ne garantirait pas que l’argent prélevé soit
effectivement reversé à l’éducation.
Pour certains, le financement public de l’enseignement supérieur serait « anti-redistributif »
(Allegre, 2016). Pour Aidara et Lichtenberger [2011] : « La gratuité n’a aucune vertu
redistributive et aggrave même les inégalités ».
- Pour Impôt
Cependant, Allegre (2016) souligne que la gratuité de l’enseignement supérieur implique un
financement par l’impôt, dont le poids est plus lourd pour les plus aisés (même si l’impôt
n’est pas progressif). Ainsi, la redistributive du système est donc un point empirique auquel
on ne peut répondre a priori.
L’impôt proportionnel serait plus égalitaire :
L’impôt pourrait jouer un rôle de redistribution interessant. Virian (1980) évoque le concept
d’effet d’assurance de l’impôt progressif. L’impôt dépendant du niveau de revenu, il serait
ainsi, à diplôme égal, plus élevé pour ceux qui gagnent plus sur le marché du travail et plus
faible pour les autres. L’impôt a, dans ce cas, un rôle assurantiel : en cas de discrimination ou
de risque social, les anciens étudiants auront moins à rembourses.
Par ailleurs, un rapport du CERC (2003) montre qu’il y a une forte corrélation entre destinée
sociale et origine sociale. Par exemple, en 2000, les coûts d’une année universitaire s’élevée à
environ 6 500 euros à l’Université contre 12 600 euros pour une année de classes prépara-
toires. Ces dernières étant plus souvent fréquentées par les élèves issus des classes les plus
aisées, les dépenses publiques en enseignement ont plus tendance à aller aux ménanges les
plus favorisés.
Pour Heckman et al. (1998), les réels bénéficiaires serait les étudiant·e·s qui pourront accéder
à l’enseignement supérieur, alors que sans subvention, iels n’auraient pas pu.
Conclusion : Comme pour tout service public, on retrouve une incompatibilité entre gratuité,
libre accès et qualité. Université française cumule les 3 (peut-être faire une sélection sur
des compétences ?)