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La question du financement de l’enseignement supérieur est une question très présente dans

les universités européennes.


Les difficultés toujours croissantes de l’État à financer l’enseignement supérieur sont causées
par : - Augmentation massive du nombre d’étudiants
- Structure de production de l’ES
- Réduction des dépenses publiques

Comme le souligne (Leprori 2008) :

Les mécanismes de financement : Il existe 4 façons de financer :


1. Le financement de base : État
2. Financement sur projet : État – Les fonds sont octroyées pour des recherches
ou des services. C’est pour une durée limitée et compétitif.
3. Contrat et donation des entreprises privées
4. Financement par les étudiants : sous forme de droits d’inscription. Elles
peuvent venir indirectement de l’État (ex : bourses)
Depuis les années 70, les ressources ont commencé à diminuer, alors que le nombre
d’étudiants augmentent.

Selon Gary-Bobo et Trannoy (2015), un étudiant ne paie que 2% des frais qu’il engendre
lorsqu’il accède à l’enseignement supérieur. Ce taux est très faible par rapport à d’autres
pays comme les USA (61%).

I. Pour un financement par les droits d’inscription (donc privé

Selon Allègre (2016), Les arguments pour la mise en place de droit d’inscription sont
multiples. Le premier est que l’État n’aurait plus la capacité de financer de manière suffisante
l’enseignement supérieur.
Le second est que le financement par l’impôt ne serait par redistributif, car tous ceux qui
paient l’impôt ne vont pas forcément faire des études supérieures.
Le troisième est que les droits d’inscription permettraient une meilleure allocation entre les
étudiants et les filières.
Le quatrième argument est que la participation des étudiants aux coûts de leur étude semble
plutôt équitable.

II. Pour une certaine intervention de l’État

Selon Allègre (2016), généralement la solution proposée pour résoudre le problème de


financement est une meilleure distribution des coûts entre les étudiants et les
contribuables.
 Pour une certaine intervention de l’État pour pallier aux défaillances du marché :
En effet, l’analyse classique de l’investissement en capital humain sont d’accord pour dire
que le marché peut présenter des défaillances. Ainsi, comme l’éducation crée une externalité
positive. La faire subventionnée en partie par l’État semble juste. Par ailleurs, le marché de
capitaux (prêt) étant imparfait, l’intervention de l’État permet à certains étudiants
(défavorisés) d’accéder à l’enseignement secondaire. Alors, il semble important de lever la
contrainte de crédit pensant sur l’investissement en capital humain. Plusieurs solutions sont
proposées par les économistes souhaitant un financement plutôt privé de l’enseignement
supérieur.

- Augmentation des frais de scolarité


La première solution consiste à mettre en place des Prêt à remboursement contingent ou
PARC. Il s’agit de prêt dont l’État est le garant. Ce dernier n’est à rembourser que si le
revenu perçu à la fin des études est supérieur à un certain seuil.

La seconde solution propose de faire payer les parents en indexant le montant des frais
d’inscription sur leurs revenus. Cela soulève, cependant, la question de pourquoi ne faire
payer que les adultes qui ont eu des enfants ? Les externalités positives de l’investisement en
capital humain retombent sur toute la société. Pourquoi ne pas faire payer les individus qui
n’ont pas d’enfant. De plus, que faire la structure familiale n’est pas nucléaire (quid des
parents divorcés ou des familles monoparentales ?)

- Augmentation des impôts


o Impôts pour tous
L’impôt progressif semble être une solution intéressante. S’il est progressif, il pourrait
permettre de prélever les plus aisés et non les diplômés.
o Par âge
Le fait de faire payer les diplômés met le poids de paiement sur les plus jeunes (25-45 ans).
Cela pose question, car le pic de niveau de vie est aujourd’hui plus à l’alentour de 55-64 ans.
En plus, cette cohorte est plus importante en nombre. La cohorte d’aujourd’hui devrait
financer son enseignement + les retraites de baby-boomers. Ainsi cette modalité de
financement semble compliqué.

o Impôts pour les diplômés

Cet impôt présente une logique similaire au PARC pour les étudiants, mais différente pour
l’université. En effet, le PARC rémunèrerait directement les universités, alors que l’impôt sur le
revenu est d’abord versé au trésor public qui le reverse à l’université. Cet impôt pose question pour
l’autonomie des université.

- Que choisir entre le financement par l’impôt ou par les frais de scolarité ?

Selon Allegre (2016), le financement de l’enseignement supérieur par impôt ou par une
augmentation des droits de scolarité a le même impact au niveau macroéconomique. En effet,
que ce soit le déficit public ou le revenu disponible des ménages, cela a peu d’impact.
- Pour Frais scolarité
L’OCDE conseille à la France de plutôt recourir à l’augmentation des frais de scolarité plutôt
que par l’impôt. En effet, financer par l’impôt ne garantirait pas que l’argent prélevé soit
effectivement reversé à l’éducation.
Pour certains, le financement public de l’enseignement supérieur serait « anti-redistributif »
(Allegre, 2016). Pour Aidara et Lichtenberger [2011] : « La gratuité n’a aucune vertu
redistributive et aggrave même les inégalités ».
- Pour Impôt
Cependant, Allegre (2016) souligne que la gratuité de l’enseignement supérieur implique un
financement par l’impôt, dont le poids est plus lourd pour les plus aisés (même si l’impôt
n’est pas progressif). Ainsi, la redistributive du système est donc un point empirique auquel
on ne peut répondre a priori.
L’impôt proportionnel serait plus égalitaire :
L’impôt pourrait jouer un rôle de redistribution interessant. Virian (1980) évoque le concept
d’effet d’assurance de l’impôt progressif. L’impôt dépendant du niveau de revenu, il serait
ainsi, à diplôme égal, plus élevé pour ceux qui gagnent plus sur le marché du travail et plus
faible pour les autres. L’impôt a, dans ce cas, un rôle assurantiel : en cas de discrimination ou
de risque social, les anciens étudiants auront moins à rembourses.
Par ailleurs, un rapport du CERC (2003) montre qu’il y a une forte corrélation entre destinée
sociale et origine sociale. Par exemple, en 2000, les coûts d’une année universitaire s’élevée à
environ 6 500 euros à l’Université contre 12 600 euros pour une année de classes prépara-
toires. Ces dernières étant plus souvent fréquentées par les élèves issus des classes les plus
aisées, les dépenses publiques en enseignement ont plus tendance à aller aux ménanges les
plus favorisés.
Pour Heckman et al. (1998), les réels bénéficiaires serait les étudiant·e·s qui pourront accéder
à l’enseignement supérieur, alors que sans subvention, iels n’auraient pas pu.

III. Le financement Français

Aujourd’hui en France, l’université est quasi gratuite.

Conclusion : Comme pour tout service public, on retrouve une incompatibilité entre gratuité,
libre accès et qualité.  Université française cumule les 3 (peut-être faire une sélection sur
des compétences ?)

Toutefois, peut-être paradoxalement, si l’éducation supérieure est considérée comme un


investissement en capital humain, les arguments en faveur de son financement privé sont plus
faibles : non seulement le capital humain génère des externalités, mais surtout, les revenus de
ce capital peuvent être taxés directement. Par contre, l’iniquité d’un financement public de
l’éducation sera d’autant plus forte que l’éducation est considérée comme un bien de
consommation privée. En effet, dans la mesure où l’éducation est un bien de consommation
privée, il n’y a alors ni effet d’équilibre sur le marché du travail, ni externalité sur la
croissance, ni externalité via l’impôt.

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