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Économie

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Le panier anti-inflation, mesurette


ou lueur d’espoir pour les
Français ?
Le gouvernement et certains distributeurs lancent un panier anti-
inflation, censé répondre aux besoins des consommateurs. Ce qu’en
pensent les associations.
Par Arthur Fritel-Sina

PubliéLaleministre déléguée
10/02/2023 au Commerce, Olivia Grégoire, a promis de défendre le
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consommateurs avec la création le 1er mars prochain d’un panier contenant 50 produits « vendus
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© Cedric JACQUOT / MAXPPP / PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPP
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uand elle va faire ses courses dans le supermarché du coin de sa rue, Marie,
24 ans, intermittente du spectacle, se tourne d'emblée vers les produits les moins
chers. « Le panier anti-inflation mis en place par les magasins U [qui contient 150 pro-
duits à prix coûtant, NDLR] m'aide beaucoup ! » explique-t-elle. Elle espère bien que
cette mesure, lancée le 1er février par Dominique Schelcher, PDG de l'enseigne, pour
une « durée indéterminée », va durer.
Le panier anti-inflation, voilà des mois que l'on en parle. À la mi-janvier, la ministre dé-
léguée au Commerce, Olivia Grégoire, a promis de défendre le pouvoir d'achat des
consommateurs avec la création le 1er mars prochain d'un panier contenant 50 produits
« vendus au meilleur rapport qualité prix », notamment cinq fruits et légumes, dont
trois bio, du poisson et de la viande rouge ou blanche. Une mesure sociale qui paraît
indispensable alors que la hausse des prix alimentaires a atteint en janvier 13 % sur un
an, selon l'Insee. Mais entre la théorie et la pratique, le chemin est long. Pour l'heure,
seules deux enseignes, Système U et Lidl, ont rejoint l'initiative.

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Un projet tributaire des enseignes


Ce panier peut-il avoir une répercussion sur le porte-monnaie des Français ? « Vendre
moins cher certains produits alimentaires est évidemment une idée qui va dans le bon
sens », estime Sylvain Vallez, secrétaire général du Secours populaire des Hauts-de-
sens », estime Sylvain Vallez, secrétaire général du Secours populaire des Hauts-de-
Seine. Mais il estime que le gouvernement est assez impuissant pour intervenir sur les
prix des produits. Il note une limite principale au projet d'Olivia Grégoire : le panier re-
pose sur la base du volontariat. Chaque enseigne est donc libre de se retirer à tout mo-
ment. Pour Sylvain Vallez, l'impact des paniers par rapport à l'insécurité alimentaire en
France risque d'être trop faible.
« J'attends du gouvernement, s'il veut réellement rendre du pouvoir d'achat aux
consommateurs, qu'il commence par mettre fin à la loi Egalim, qui oblige les enseignes
de distribution à réaliser une marge minimale de 10 % sur les produits alimentaires »,
exige Alain Bazot, président d'UFC-Que Choisir, sur le site Internet de l'association.
« Cette loi inflationniste frappe durement les produits premiers prix », poursuit-il. Le
panier anti-inflation de système U est également critiqué dans sa composition par l'as-
sociation. Elle note que 39 % des produits du panier classés au Nutri-score ont une note
comprise entre D et E, soit les scores les plus médiocres. Comme si le « Manger bien,
pour rien » promu par le candidat à l'élection présidentielle de la série Netflix En Place
de Jean-Pascal Zadi restait encore difficile à mettre en place dans la réalité…

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« On a peur de devoir faire le choix entre les personnes qu’on accueille. »


Nicolas Champion (Secours populaire)

Le panier de Système U qui coupe l'herbe sous le pied au gouvernement semble être le


fruit d'une tension entre les enseignes de distribution et ce dernier quant à la loi Des-
crozaille. Ce texte, qui régit les négociations commerciales avec les industriels, est trop
à l'avantage de ces derniers, de l'avis des distributeurs.
« La crise inflation arrive alors qu'on sort à peine de la crise Covid-19 », s'inquiète Nico-
las Champion, membre du bureau national du Secours populaire chargé de l'aide ali-
mentaire. Le Secours populaire français, qui a aidé 2 millions de personnes en 2021,
constate une augmentation des demandes d'aide de 30 à 50 % dans certains territoires.
Il s'inquiète de la hausse de la précarité étudiante, alors que les députés viennent de
rejeter à une voix près un projet de loi visant à assurer un repas à 1 euro pour tous les
étudiants.

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Selon le secrétaire général du Secours populaire des Hauts-de-Seine, Sylvain Vallez,
« le système européen d'aide alimentaire (SEAA) dont nous bénéficions est très insuffi-
sant pour répondre à la demande croissante des personnes les plus modestes. Nous
avons en permanence besoin d'aide, quelle qu'en soit la forme, pour permettre à nos
familles en situation de précarité de se nourrir au quotidien ». « Les libres-services –
qui permettent aux personnes accueillies de faire leurs courses – du Secours populaire
vont avoir du mal à fonctionner encore si rien ne change, tonne Nicolas Champion. On
refuse de devoir faire le choix entre les personnes qu'on accueille. Mais on a bien peur
d'y arriver un jour », conclut-il.

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2 Commentaires 

Par papilolo le 11/02/2023 à 07:38


Et casino qui augmente ses prix pour les ouvertures le dimanche ?

Par rebelle44. le 10/02/2023 à 21:18


Un plan Barre bis ! Blocage des marges !

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