Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
M2 FLE
2201096
Fiche de synthèse
Les auteurs :
Patsy Lightbown est une linguiste venant des États-Unis. Ses études portent
notamment sur l’acquisition d’une seconde langue ou d’une langue étrangère dans un contexte
scolaire. Elle a également publié de nombreux ouvrages sur l’enseignement d’une langue
étrangère du point de vue didactique. Elle a également travaillé sur les profils d’apprenants et
la manière d’adapter l’enseignement des langues étrangères en fonction de ceux-ci. Son
travail contredit d’autres études ultérieures comme récentes en avançant des argument en
défaveur de l’acquisition précoce d’une langue étrangère. Elle s’est liée à plusieurs
institutions universitaires dans sa carrière, notamment avec l’université d’Oxford au
Royaume-Uni qui a publié How Languages are Learned (2006) dont est extrait l’article traité
ce jour.
Nina Spada est professeur pour le programme « Second Language Education » à
Toronto. Elle enseigne notamment l’apprentissage et l’enseignement d’une seconde langue à
l’université. Elle est également chercheuse, ses études portent sur les meilleures manières
d’attirer l’attention des apprenants à partir d’une méthode communicative, mais pose aussi la
question suivante : utiliser différentes méthodes d’enseignements mène-t-il à différents types
de compétences et de connaissances dans la langue étrangère ? Spada travaille en
collaboration de l’Université d’Oxford au Royaume-Uni mais a aussi travaillé pour European
Commission on the Teaching and Learning of Second/Foreign languages.
Mots clés : acquisition d’une langue étrangère, L2, différences individuelles, apprenant,
motivation, personnalité, enfance, âge adulte.
Résumé analytique :
Dans cet article, il est question d’étudier les différences individuelles des apprenant
d’une langues étrangère (ou deuxième langue) et de les lier au progrès effectués par ces-dits
apprenants.
De nombreuses études précédentes sont d’accord sur le fait que les progrès d’un
apprenant dans l’acquisition d’une L2 dépendent de ses caractéristiques telles que sa façon
d’interagir naturellement avec autrui, son exposition à la langue cible dans son quotidien,
mais aussi à son intelligence, ses aptitudes, sa motivation et l’âge auquel il commence son
apprentissage. Lightbown et Spada se posent alors la question suivante : Est-il possible de
prévoir les progrès d’un apprenant en fonction de ses caractéristiques personnelles ?
Le « bon apprenant » (good language learner) serait tout d’abord un apprenant qui se
rapproche de l’enfant qui acquiert sa langue maternelle. En effet, ans un tableau Table 3.1
Characteristics of the “good language learner” (p.55), on peut retrouver les qualités
suivantes : « est prêt à faire des erreurs », « recherche constamment des schémas répétitifs
dans la langue », exemples parmi les 12 caractéristiques du tableau. On dit qu’un enfant est un
« bon apprenant » car même si ses progrès sont minimes, il parviendra un jour à acquérir sa
langue d’origine.
Toujours d’après ce tableau, un « bon apprenanant » aurait un gout prononcé pour des
exercices de grammaire (Enjoys grammar exercises), commencerait son acquisition dans
l’enfance, aurait de bonnes compétences académiques, et aurait une bonne image de lui-même
et une bonne confiance en lui.
La seconde qualité étudiée est l’aptitude qui est définie par John Carroll (1991)
comme étant la capacité à apprendre rapidement. L’aptitude est composées de 4 points : la
capacité à identifier et mémoriser de nouveaux sons , à comprendre la fonction des mots dans
la phrase, à identifier les règles grammaticales dans des échantillons de la langue cible, et
enfin à mémoriser de nouveaux mots. La plupart des apprenants montrent des faiblesses et des
points forts, il est rare d’être excellents dans ces quatre composantes de l’aptitude. Cela va
influencer les progrès. Il est donc nécessaire de s’adapter aux points forts de l’apprenant pour
garantir plus de chances de progrès dans son acquisition d’une L2. Comme il est impossible
pour les établissements scolaires d’individualiser à ce point les apprentissages, l’enseignant
doit varier les activités pour d’adapter au maximum au groupe hétérogène.
Lightbown et Spada étudient également les croyances des apprenant en lien avec leur
progression. Les apprenants adultes vont s’appuyer sur leur(s) expérience(s) d’apprentissages
passées pour se faire une opinion à propos de leur enseignement d’une L2. En effet, s’ils n’ont
connu que la méthode traditionnelle avec de nombreux exercices de grammaire mais peu de
communication orale, ils vont penser que cela reste la meilleure méthode pour apprendre une
langue. Par ailleurs, la grammaire est une compétence que les apprenants ont tendances à
privilégier sur le côté communicationnel de la langue.
Bien que les enfants aient de nombreux avantages quant à l’acquisition d’une nouvelle
langue, les adultes vont apprendre plus et plus vite au tout début de leur apprentissage. Au fur
et à mesure de la progression, les enfants vont les rattraper voire les dépasser terme de
connaissances. (Enquête de Snow et Hoefnagel-Höhle en 1978) Ceci peut s’expliquer par le
fait que les adultes ont plus d’expériences quant à l’acquisition de nouvelles connaissances
par leurs expériences scolaires et professionnelles et s’adaptent mieux à la nouveauté que les
enfants. Finalement, le groupe qui progresse le mieux et qui apprend le plus en un temps
donné, sont les adolescents, ce qui contredit alors la théorie de l’âge critique. Cependant, les
résultats de cette enquête ont été remis en question car le test aurait été trop complexes pour le
groupe des enfants.
Les autrices posent enfin la question « À quel âge devrai-on introduire l’enseignement
d’une deuxième langue ? » pour terminer cet article.
En premier lieu, il faut bien évaluer l’objectif. Est-ce vraiment utile de l’apprendre très
tôt ? Dans quel but ? Si l’objectif est de s’assimiler à la culture de cette langue cible de sorte
qu’on ne puisse même pas entendre d’accent, alors il est conseillé de commencer dans
l’enfance comme l’ont montré les études présentées dans l’article. Cependant Lightbown
explique qu’une forte et très fréquente exposition à la deuxième langue peut faire diminuer les
progrès dans la première langue de l’enfant.
Si l’objectif est l’acquisition d’une deuxième langue en milieu académique sans avoir
d’objectifs plus lointains liés à cette langue, alors introduire son enseignement dans
l’adolescence semble être une bonne idée, puisqu’ils pourront rattraper ceux qui ont
commencé jeune, jusqu’à un certain niveau comme évoqué précédemment. L’âge n’est pas le
seul facteur quant à l’acquisition d’une langue comme expliqué tout au long de cet article.
Conclusion personnelle :