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Haute Ecole Libre Mosane

Institut Gramme
Quai du Condroz, 28
4031 Angleur

INTRODUCTION A LA CONSTRUCTION EN BOIS


FORMULAIRE

L. Buldgen

2022 – 2023

1
VERIFICATIONS A L’ETAT LIMITE ULTIME

1. Coefficients de calcul
1.1. Classes de durée et de service
Selon la nature des charges en présence, celles-ci peuvent être rattachée à l’une des classes de
durée reprise ci-dessous (Tableau 1).

Classe de durée Ordre de grandeur de la


Exemples
de la charge durée cumulée de la charge
Permanente Plus de 10 ans Poids propre
Long terme 6 mois à 10 ans Charge de stockage
Moyen terme 1 semaine à 6 mois Charges d’exploitation
Court terme Moins d’une semaine Neige, vent
Instantanée / Actions accidentelles
Tableau 1. Définition des classes de durée des charges

Trois classes de service peuvent être définies. Elles dépendent de la température et de


l’humidité de l’air auquel le bois va être exposé :

- La classe de service 1 est caractérisée par une température de 20°𝐶 et une humidité relative
de l’air ambiant ne dépassant 65 % que quelques fois par an, si bien que l’humidité
d’équilibre sera inférieure ou égale à 12 %. Typiquement, cela correspond aux ouvrages
protégés des intempéries, du brouillard et de la vapeur d’eau. C’est par exemple le cas dans
le domaine de l’habitat, à l’exception des salles d’eau (toilettes, salles de bain, douches…).
- La classe de service 2 est caractérisée par une température de 20°𝐶 et une humidité relative
de l’air ambiant ne dépassant 85 % que quelques fois par an, si bien que l’humidité
d’équilibre sera inférieure ou égale à 20 % pour la plupart des résineux. Typiquement, cela
correspond aux ouvrages partiellement protégés des intempéries et qui ne sont
qu’exceptionnellement en contact avec du brouillard ou de la vapeur d’eau. C’est par
exemple le cas des halles ouvertes, des entrepôts, des abribus…
- La classe de service 3 traduit une humidité d’équilibre plus élevée que 20 %, comme pour
des ouvrages exposés aux intempéries tels que les ponts, les terrasses, les barrières…

1.2. Coefficients applicables à l’état limite ultime


Dans le cadre de ce cours, trois coefficients sont couramment utilisés pour les calculs. Ceux-ci
doivent être choisis dans les tableaux de valeurs fournis ci-dessous, en s’appuyant sur les
indications suivantes :
Bois massif 1.30
- Le coefficient 𝑘𝑚𝑜𝑑 est utilisé à l’état limite ultime. Il doit Bois lamellé-collé 1.25
être choisi selon la classe de durée, la classe de service et la Panneaux contreplaqués 1.20
nature du bois utilisé (Tableau 3). Panneaux lamifiés 1.20
Panneaux de fibres 1.20
- Le coefficient 𝛾𝑀 est utilisé pour minorer les résistances Panneaux de particules 1.20
mécaniques du bois pour le calcul à l’état limite ultime des Autres produits en bois 1.30
situations de projet durable ou transitoire (Tableau 2). Tableau 2. Coefficient γM

2
Pour les situations accidentelles (séismes, explosions…) et les états limites de service, on
prend 𝛾𝑀 = 1.

Classe de Classe de durée


Matériaux
service Permanente Long terme Moyen terme Court terme Instantanée
Bois massif 1 0.60 0.70 0.80 0.90 1.10
Lamellé-collé 2 0.60 0.70 0.80 0.90 1.10
Bois lamifié 3 0.50 0.55 0.65 0.70 0.90
1 0.60 0.70 0.80 0.90 1.10
Contreplaqué 2 0.60 0.70 0.80 0.90 1.10
3 0.50 0.55 0.65 0.70 0.90
1 0.30 0.40 0.50 0.70 1.10
OSB/3
2 0.20 0.25 0.35 0.50 0.90
OSB/4
3 / / / / /
1 0.25 0.30 0.40 0.65 1.10
OSB/2 2 / / / / /
3 / / / / /
Tableau 3. Valeurs du coefficients kmod

Enfin, pour tenir compte de l’effet d’échelle et traction et en flexion, il faut calculer un
coefficient 𝑘ℎ qui dépend de la nature du bois et des dimensions de la section. Si on désigne
par ℎ la dimension tendue ou fléchie, on a :

150 0.2
- Pour du bois massif tel que ℎ < 150 𝑚𝑚 : 𝑘ℎ = ( ) ≤ 1.3 (1)

600 0.1
- Pour du lamellé-collé tel que ℎ < 600 𝑚𝑚 : 𝑘ℎ = ( ) ≤ 1.1 (2)

3000 𝑠/2
- Pour du bois lamifié : - En traction, avec ℎ ≤ 3000 𝑚𝑚 : 𝑘ℎ = ( ) ≤ 1.1 (3)

300 𝑠
- En flexion, avec ℎ ≤ 300 𝑚𝑚 : 𝑘ℎ = ( ) ≤ 1.2 (4)

où 𝑠 est un paramètre précisé par le fabricant.

2. Vérification de la résistance
2.1. Vérification en traction
En traction parallèle : 𝜎𝑡,0,𝑑 ≤ 𝑘ℎ 𝑓𝑡,0,𝑑 (5)
En traction perpendiculaire : - Pour le bois massif : 𝜎𝑡,90,𝑑 ≤ 𝑓𝑡,90,𝑑 (6)
𝑉0 0.2
- Pour le BLC et le LVL : 𝜎𝑡,90,𝑑 ≤ 𝑓𝑡,90,𝑑 (
𝑉
) (7)

𝑘ℎ 𝑓𝑡,0,𝑑 𝑓𝑡,90,𝑑
En traction oblique : 𝜎𝑡,𝛼,𝑑 ≤ 𝑓𝑡,𝛼,𝑑 = (8)
𝑘ℎ 𝑓𝑡,0,𝑑 sin2 𝛼 + 𝑓𝑡,90,𝑑 cos 2 𝛼

2.2. Vérification en compression


En compression parallèle : 𝜎𝑐,0,𝑑 ≤ 𝑓𝑐,0,𝑑 (9)

3
En compression perpendiculaire : 𝜎𝑐,90,𝑑 ≤ 𝑘𝑐,90 𝑓𝑐,90,𝑑 avec : 1 ≤ 𝑘𝑐,90 ≤ 4 (10)
𝑓𝑐,0,𝑑 𝑓𝑐,90,𝑑
En compression oblique : 𝜎𝑐,𝛼,𝑑 ≤ 𝑓𝑐,𝛼,𝑑 = (11)
𝑓𝑐,0,𝑑 sin2 𝛼 + 𝑓𝑐,90,𝑑 cos2 𝛼

2.3. Vérification en flexion


En flexion simple : 𝜎𝑚,𝑑 ≤ 𝑘ℎ 𝑓𝑚,𝑑 (12)
𝜎𝑚,𝑦,𝑑 𝜎𝑚,𝑧,𝑑
En flexion gauche : 𝑘𝑚 + ≤1
𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑
𝜎𝑚,𝑦,𝑑
(Pour 𝑘𝑚 : voir ci-dessous) (13)
𝜎𝑚,𝑧,𝑑
+ 𝑘𝑚 ≤1
𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑
2
𝜎𝑐,0,𝑑 𝜎𝑚,𝑦,𝑑 𝜎𝑚,𝑧,𝑑
En flexion composée : ( ) + 𝑘𝑚 + ≤1
𝑓𝑐,0,𝑑 𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑
(14)
2
𝜎𝑐,0,𝑑 𝜎𝑚,𝑦,𝑑 𝜎𝑚,𝑧,𝑑
( ) + + 𝑘𝑚 ≤1
𝑓𝑐,0,𝑑 𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑

où 𝑘𝑚 est égal à 0.7 pour les sections en bois massif, en bois lamellé-collé ou en lamifié. Pour
les autres produits à base de bois, on prend 𝑘𝑚 égal à l’unité.

2.4. Vérification en torsion


Pour une section rectangulaire, la contrainte de cisaillement produite sur le grand côté par un
moment de torsion 𝑀𝑡,𝑑 se calcule au moyen de la formule suivante (pour le petit côté,
remplacer 𝛼 par 𝛽) :
𝑀𝑡,𝑑
𝜏𝑡,𝑑 = (15)
𝛼ℎ𝑏 2

où 𝛼 et 𝛽 sont donnés ci-dessous (Tableau 4). La vérification en torsion se fait alors en accord
avec les formules suivantes :

En torsion pure : 𝜏𝑡,𝑑 ≤ 𝑘𝑡 𝑓𝑣,𝑑 (16)


2 2
𝜏𝑡,𝑑 𝜏𝑣,𝑦,𝑑 𝜏𝑣,𝑧,𝑑
En torsion composée : +( ) +( ) ≤1 (17)
𝑘𝑡 𝑓𝑣,𝑑 𝑓𝑣,𝑑 𝑓𝑣,𝑑

où 𝑘𝑡 = 1.2 pour une section circulaire et 𝑘𝑡 = 1 + 0.15 ℎ/𝑏 ≤ 2 pour une section
rectangulaire.

ℎ/𝑏 1 1.2 1.3 1.5 2 2.5 3 4 5 6 8 ∞


𝛼 0.208 0.219 0.223 0.231 0.237 0.246 0.258 0.267 0.291 0.298 0.307 1/3
𝛽 0.208 0.233 0.245 0.271 0.309 0.332 0.354 0.379 0.383 0.388 0.396 0.448
Tableau 4. Valeurs des coefficients α et β

3. Vérification de la stabilité
3.1. Prise en compte du flambement
Pour le flambement d’axe fort et d’axe faible, on calcule les coefficients 𝑘𝑐,𝑦 et 𝑘𝑐,𝑧 de la
manière suivante :

4
1
𝑘𝑐,𝑧 = où : 𝑘𝑧 = 0.5(1 + 𝛽𝑐 (𝜇𝑧 − 0.3) + 𝜇𝑧2 ) (18)
𝑘𝑧 + √𝑘𝑧2 − 𝜇𝑧2
𝜇𝑧 = 𝜆𝑧 /𝜆𝐸 (19)
𝜆𝑧 = 𝐿𝑓𝑙,𝑧 √𝐴/𝐼𝑧 (20)

𝜆𝐸 = 𝜋√𝐸0.05 /𝑓𝑐,0,𝑘 (21)


𝛽𝑐 = 0.2 pour du bois massif
𝛽𝑐 = 0.1 pour du lamellé-collé et du lamifié

Les formules sont bien évidemment équivalentes L Bois 0.7𝐿


pour le calcul de 𝑘𝑐,𝑦 . La longueur de flamblement Théorie 0.5𝐿
𝐿𝑓𝑙 se calcule conformément aux indications données L Bois 0.85𝐿
ci-dessous (Tableau 5). On vérifie alors : Théorie 0.7𝐿
L Bois 2.5𝐿
𝜎𝑐,0,𝑑 𝜎𝑚,𝑦,𝑑 𝜎𝑚,𝑧,𝑑
+ 𝑘𝑚 + ≤1 (22) Théorie 2𝐿
𝑘𝑐,𝑧 𝑓𝑐,0,𝑑 𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑 Tableau 5. Longueurs de flambement
𝜎𝑐,0,𝑑 𝜎𝑚,𝑦,𝑑 𝜎𝑚,𝑧,𝑑
+ + 𝑘𝑚 ≤1 (23)
𝑘𝑐,𝑦 𝑓𝑐,0,𝑑 𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑

3.2. Prise en compte du déversement


En flexion simple : 𝜎𝑚,𝑑 ≤ 𝑘𝑐𝑟 𝑘ℎ 𝑓𝑚,𝑑 (24)
2
𝜎𝑐,0,𝑑 𝜎𝑚,𝑦,𝑑 𝜎𝑚,𝑧,𝑑
En flexion composée : +( ) + ≤1
𝑘𝑐,𝑧 𝑓𝑐,0,𝑑 𝑘𝑐𝑟 𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑
(25)
2
𝜎𝑐,0,𝑑 𝜎𝑚,𝑦,𝑑 𝜎𝑚,𝑧,𝑑
+ +( ) ≤1
𝑘𝑐,𝑦 𝑓𝑐,0,𝑑 𝑘𝑐𝑟 𝑘ℎ,𝑦 𝑓𝑚,𝑑 𝑘ℎ,𝑧 𝑓𝑚,𝑑
𝜋𝑏 2 𝐸0.05
où il faut calculer : 𝜎𝑐𝑟 = puis 𝜆𝑐𝑟 = √𝑓𝑚,𝑘 /𝜎𝑐𝑟 (26)
ℎ𝐿𝑐𝑟 √𝛽

et on choisit alors : - Si 𝜆𝑐𝑟 ≤ 0.75 : 𝑘𝑐𝑟 = 1


- Si 0.75 < 𝜆𝑐𝑟 ≤ 1.4 : 𝑘𝑐𝑟 = 1.56 − 0.75𝜆𝑐𝑟 (27)
- Si 𝜆𝑐𝑟 > 1.4 : 𝑘𝑐𝑟 = 1/𝜆2𝑐𝑟

où on a 𝛽 = 𝐸0.05 /𝐺0.05 et où 𝐿𝑐𝑟 est la longueur critique de déversement donnée ci-dessous


(Tableau 6). On notera que :

- Dans le cas défavorable où les sollicitations sont appliquées sur la membrure comprimée, il
convient d’augmenter 𝐿𝑐𝑟 de 2ℎ.
- Dans le cas favorable où les sollicitations sont appliquées sur la membrure tendue, il
convient de diminuer 𝐿𝑐𝑟 de 0.5ℎ.

Poutre sur appuis simples Poutre console


Moment constant 1 Charge uniforme sur la portée 0.5
Charge uniforme sur la portée 0.9 Charge en nez de console 0.8
Charge concentrée à mi-travée 0.8
Tableau 6. Calcul de la longueur de déversement

5
VERIFICATIONS A L’ETAT LIMITE DE SERVICE

A l’état limite de service, il convient de travailler avec les valeurs moyennes 𝐸𝑚 et 𝐺𝑚 des
modules d’élasticité et de cisaillement. Toutefois, si la structure est constituée d’éléments
ayant des propriétés dépendantes du temps différentes, il convient plutôt d’utiliser les valeurs
suivantes :
𝐸𝑚 𝐺𝑚
𝐸′ = ; 𝐺′ = (28)
1 + 𝑘𝑑𝑒𝑓 1 + 𝑘𝑑𝑒𝑓

où le coefficient 𝑘𝑑𝑒𝑓 est défini ci-dessous en fonction de la classe de la service et du type de


bois utilisé (Tableau 7).
Action 𝜓0 𝜓1 𝜓2
Charges d'exploitation des bâtiments
Classe de service Cat. A : habitation, usage résidentiel 0.7 0.5 0.3
Matériau
1 2 3 Cat. B : bureaux 0.7 0.5 0.3
Bois massif 0.60 0.80 2.00 Cat. C : lieux de réunion (sauf cat. A, B et D) 0.7 0.7 0.6
Lamellé-collé 0.60 0.80 2.00 Cat. D : commerces 0.7 0.7 0.6
Cat. E : aires de stockage 1.0 0.9 0.8
Bois lamifié 0.60 0.80 2.00
Cat. F : surface pour véhicules légers 0.7 0.7 0.6
Contreplaqué 0.80 1.00 2.50 Cat. G : surface pour véhicules moyens 0.7 0.5 0.3
OSB/2 2.25 / / Cat. H : toitures 0.0 0.0 0.0
OSB/3 et 4 1.50 2.25 / Actions de la neige et de la glace 0.5* 0.0 0.0
Tableau 7. Coefficient kdef Actions du vent sur les bâtiments 0.6* 0.2 0.0
* Si une action de courte durée (neige, vent…) accompagne une
autre action de courte durée (dominante ou non) : 𝜓0 = 0.3.
Tableau 8. Coefficients de combinaison

A l’état limite de service, il convient d’utiliser les combinaisons suivantes des actions afin de
calculer les flèches :
𝑛 𝑚

- A court terme : ∑ 𝐺𝑘,𝑗 + 𝑄𝑘,1 + ∑ 𝜓0,𝑗 𝑄𝑘,𝑗 (29)


𝑗=1 𝑗=2
𝑛 𝑚

- A long terme : ∑ 𝐺𝑘,𝑗 + ∑ 𝜓2,𝑗 𝑄𝑘,𝑗 (30)


𝑗=1 𝑗=1

où : 𝐺𝑘,𝑗 sont les valeurs caractéristiques des charges permanentes


𝑄𝑘,1 est la valeur caractéristique de la charge variable dominante
𝜓0,𝑗 𝑄𝑘,𝑗 sont les valeurs d’accompagnement des autres actions variables
𝜓2,𝑗 𝑄𝑘,𝑗 sont les valeurs quasi-permanentes des actions variables

Les paramètres 𝜓0 et 𝜓2 qui interviennent dans ces deux combinaisons peuvent être choisis
parmi les valeurs reprises ci-dessus (Tableau 8). En outre, on se souviendra qu’après avoir
calculé la flèche en combinant les actions grâce à l’équation (30), il faut encore multiplier le
résultat obtenu par le coefficient 𝑘𝑑𝑒𝑓 pour obtenir la valeur à long terme. Enfin, on trouvera
ci-dessous une série de formules qui peuvent être utilisées afin de calculer les flèches
élastiques dans la plupart des cas isostatiques de base. Pour les structures hyperstatiques, on
peut évidemment procéder par superposition.

6
Appuis Chargement 𝜙A 𝜙B 𝑓
𝑀𝐿2
M En 𝑥 = 𝐿/√3 :
A B 𝑀𝐿 𝑀𝐿 15.588𝐸𝐼

L 6𝐸𝐼 3𝐸𝐼 𝑀𝐿2
En 𝑥 = 𝐿/2 :
16𝐸𝐼
Poutre P
𝑃𝐿2 𝑃𝐿2 𝑃𝐿3
bi-appuyée A B −
L 16𝐸𝐼 16𝐸𝐼 48𝐸𝐼

p
𝑝𝐿3 𝑝𝐿3 5𝑝𝐿4
A B −
L 24𝐸𝐼 24𝐸𝐼 384𝐸𝐼

M 𝑀𝐿 𝑀𝐿2
A − / −
L 𝐸𝐼 2𝐸𝐼

P
Poutre 𝑃𝐿2 𝑃𝐿3
/
console A 2𝐸𝐼 3𝐸𝐼
L

p
𝑝𝐿3 𝑝𝐿4
/
A 6𝐸𝐼 8𝐸𝐼
L

Remarque : les flèches sont positives vers le bas et les rotations sont comptées positivement
dans le sens anti-trigonométrique.
Tableau 9. Formulaire des poutres élastiques

7
CALCUL DES ASSEMBLAGES BOIS-BOIS

On s’intéresse ici uniquement à des éléments en bois assemblés au moyen de tiges métalliques
(clous, vis ou boulons). Les assemblages par contact ne sont pas abordés dans ce formulaire,
car ils font appels à des vérifications qui doivent être maîtrisées par l’étudiant.

1. Assemblages en cisaillement oblique


1.1. Paramètres de calcul
On considère ici un assemblage sollicité par une force de cisaillement 𝐹𝑣,𝑑 faisant un angle 𝛼
avec les fibres du bois. Si celui-ci possède 𝑚 files de 𝑛 connecteurs, on calcule la résistance
totale en cisaillement par la formule suivante :
𝑘𝑚𝑜𝑑 𝑅𝑣,𝑘
𝐹𝑣,𝑑 = 𝑚 ∙ 𝑛′ (31)
𝛾𝐴

où 𝛾𝐴 = 1.3 et 𝑅𝑣,𝑘 se calcule au moyen des formules (33) à (40) données ci-dessous en
fonction du type de sollicitation. Afin de paramétrer toutes ces équations, il est nécessaire
d’évaluer correctement les portances locales 𝑓ℎ,𝑘 des madriers assemblés, en procédant
comme suit :

- Pour des clous et des vis dont 𝑑 ≤ 6 𝑚𝑚, on admet que la portance 𝑓ℎ,𝑘 n’est que peu
influencée par l’inclinaison 𝛼 de l’effort de cisaillement si bien que 𝑓ℎ,𝛼,𝑘 = 𝑓ℎ,0,𝑘 . On prend
également 𝑛′ = 𝑛∥′, où 𝑛∥′ est défini ci-dessous (Tableau 10).
- Pour des clous et des vis dont 𝑑 ≥ 6 𝑚𝑚 ainsi que pour les boulons, le calcul de 𝑓ℎ,𝑘 et de
𝑛′ se fait en accord avec les formules suivantes :

𝑓ℎ,0,𝑘 𝛼 𝛼
𝑓ℎ,𝛼,𝑘 = 2
𝑛′ = 𝑛∥′ (1 − )+𝑛 (32)
𝑘90 sin 𝛼 + cos2 𝛼 90 90

dans lesquelles 𝛼 s’exprime en degrés. On a également 𝑘90 = 𝐶 + 0.015𝑑, où le diamètre 𝑑 de


la tige est exprimé en 𝑚𝑚 et 𝐶 est un coefficient dépendant du matériau utilisé (1.35 pour les
résineux, 0.9 pour les feuillus et 1.3 pour le lamifié). Pour le lamellé-collé, à défaut d’autres
recommandations, une approche raisonnable consiste à prendre 𝐶 = 1.35.

1.2. Vérification en cisaillement simple


En simple cisaillement, on utilise les notations suivantes dans les équations permettant de
calculer la résistance caractéristique d’un connecteur :

𝑓ℎ,𝑘,1 Valeur caractéristique de la portance locale du bois situé du côté de la tête de la tige ;
𝑓ℎ,𝑘,2 Valeur caractéristique de la portance locale du bois situé du côté de la pointe de la tige ;
𝑡1 Epaisseur du bois 1 ;
𝑡2 Epaisseur du bois 2 ou profondeur de pénétration de la tige dans le bois 2 ;
𝛽 Rapport des portances locales : 𝑓ℎ,𝑘,2 /𝑓ℎ,𝑘,1 .

8
Tige Portance locale 𝑓ℎ,0,𝑘 Moment plastique 𝑀𝑦,𝑘 𝑛′

1. Pour du bois massif ou du lamifié : 1. Pour les pointes de section Pour une file de 𝑛 clous alignés dans la direction des
circulaire : fibres du bois :
Sans avant-trou : 𝑓ℎ,0,𝑘 = 0.082𝜌𝑘 𝑑−0.3
𝑀𝑦,𝑘 = 0.3𝑓𝑢,𝑘 𝑑2.6 𝑛∥′ = 𝑛𝑘
Avec avant-trou : 𝑓ℎ,0,𝑘 = 0.082(1 − 0.01𝑑)𝜌𝑘
2. Pour les pointes à section où 𝑘 est donné dans le tableau ci-dessous (interpoler
2. Pour du lamellé-collé : carrée : linéairement pour les valeurs intermédiaires de ℓ) :
−0.3
Sans avant-trou : 𝑓ℎ,0,𝑘 = 0.11𝜌𝑘 𝑑 𝑀𝑦,𝑘 = 0.45𝑓𝑢,𝑘 𝑑2.6 Sans avant-trou :
Clous
Avec avant-trou : 𝑓ℎ,0,𝑘 = 0.11(1 − 0.01𝑑)𝜌𝑘 ℓ ≥ 14𝑑 = 10𝑑 = 7𝑑 = 4𝑑
avec : 𝑓𝑢,𝑘 en 𝑀𝑃𝑎, 𝑑 en 𝑚𝑚 et 𝑘 1 0.85 0.7 /
𝑀𝑦,𝑘 en 𝑁𝑚𝑚. Avec avant-trou :
ℓ ≥ 14𝑑 = 10𝑑 = 7𝑑 = 4𝑑
𝑘 1 0.85 0.7 0.5
a

Remarque : pour les clous dont le diamètre est supérieur à 8 𝑚𝑚, il y a lieu d’utiliser les formules relatives aux boulons.
> 4d
On considère des vis dont le diamètre de la partie filetée est égal à celui de la partie lisse. On suppose également
que la profondeur de pénétration de la partie lisse dans l’élément contenant la pointe est au moins égale à 4𝑑 d
(voir ci-contre). Dans ces conditions :
Vis
1. Pour les vis dont le diamètre est inférieur à 6 𝑚𝑚, on utilise les formules des clous ;
2. Pour les vis dont le diamètre est supérieur à 6 𝑚𝑚, on utilise les formules des boulons.

1. Pour du bois massif ou du lamifié : 𝑀𝑦,𝑘 = 0.3𝑓𝑢,𝑘 𝑑2.6 Pour une file de 𝑛 boulons alignés dans la direction
des fibres du bois :
𝑓ℎ,0,𝑘 = 0.082(1 − 0.01𝑑)𝜌𝑘
Boulons avec : 𝑓𝑢,𝑘 en 𝑀𝑃𝑎, 𝑑 en 𝑚𝑚 et
ℓ 0.25
2. Pour du lamellé-collé : 𝑀𝑦,𝑘 en 𝑁𝑚𝑚. 𝑛∥′ = min {𝑛 ; 𝑛0.9 ( ) }
13𝑑
𝑓ℎ,0,𝑘 = 0.11(1 − 0.01𝑑)𝜌𝑘
Tableau 10. Calcul des paramètres relatifs aux différents connecteurs

9
Sur base des conventions précédentes, les formules permettant de calculer la résistance sont
données ci-dessous, en fonction des différents modes de ruine envisageables :

(a) Premier mode de ruine : défaut de portance locale dans l’un ou l’autre des éléments
assemblés.
𝑅𝑣,𝑘 = min {𝑓ℎ,𝑘,1 𝑡1 ; 𝑓ℎ,𝑘,2 𝑡2 } 𝑑 (33)

(b) Deuxième mode de ruine : défaut de portance locale dans les deux éléments assemblés
avec rotation de la tige.

𝑓ℎ,𝑘,1 𝑡1 𝑑 𝑡2 𝑡2 2 𝑡2 2 𝑡2
𝑅𝑣,𝑘 = [√𝛽 + 2𝛽 2 (1 + + ( ) ) + 𝛽 3 ( ) − 𝛽 (1 + )] (34)
1+𝛽 𝑡1 𝑡1 𝑡1 𝑡1

(c) Troisième mode de ruine : formation d’une rotule plastique dans la tige du côté du
premier élément assemblé.

𝑓ℎ,𝑘,1 𝑡1 𝑑 4𝛽(2 + 𝛽)𝑀𝑦,𝑘


𝑅𝑣,𝑘 = 1.05 [√2𝛽(1 + 𝛽) + − 𝛽] (35)
2+𝛽 𝑓ℎ,𝑘,1 𝑑𝑡12

(d) Quatrième mode de ruine : formation d’une rotule plastique dans la tige du côté du
second élément assemblé.

𝑓ℎ,𝑘,1 𝑡2 𝑑 4𝛽(1 + 2𝛽)𝑀𝑦,𝑘


𝑅𝑣,𝑘 = 1.05 [√2𝛽 2 (1 + 𝛽) + − 𝛽] (36)
1 + 2𝛽 𝑓ℎ,𝑘,1 𝑑𝑡22

(e) Cinquième mode de ruine : formation de deux rotules plastiques dans la tige,
apparaissant séparément dans les deux éléments assemblés.

4𝛽
𝑅𝑣,𝑘 = 1.15√ 𝑀 𝑓 𝑑 (37)
1 + 𝛽 𝑦,𝑘 ℎ,𝑘,1

1.3. Vérification en double cisaillement


En double cisaillement, on utilise les notations suivantes dans les équations permettant de
calculer la résistance caractéristique d’un connecteur :

𝑓ℎ,𝑘,1 Valeur caractéristique de la portance locale du bois des deux madriers extérieurs ;
𝑓ℎ,𝑘,2 Valeur caractéristique de la portance locale du bois du madrier central ;
𝑡1 Epaisseur d’un madrier extérieur ou profondeur de pénétration de la tige ;
𝑡2 Epaisseur du madrier central ;
𝛽 Rapport des portances locales : 𝑓ℎ,𝑘,2 /𝑓ℎ,𝑘,1

Sur base des conventions précédentes, les formules permettant de calculer la résistance par
plan de cisaillement sont données ci-dessous, en fonction des différents modes de ruine
envisageables :

(a) Premier mode de ruine : défaut de portance locale dans l’un ou l’autre des éléments
assemblés.
10
𝑡2
𝑅𝑣,𝑘 = min {𝑓ℎ,𝑘,1 𝑡1 ; 𝑓ℎ,𝑘,2 }𝑑 (38)
2
(b) Deuxième mode de ruine : formation d’une rotule plastique dans la tige, au niveau de
l’élément central.

𝑓ℎ,𝑘,1 𝑡1 𝑑 4𝛽(2 + 𝛽)𝑀𝑦,𝑘


𝑅𝑣,𝑘 = 1.05 [√2𝛽(1 + 𝛽) + − 𝛽] (39)
2+𝛽 𝑓ℎ,𝑘,1 𝑑𝑡12

(c) Troisième mode de ruine : formation de trois rotules plastiques dans la tige apparaissant
séparément dans les trois éléments assemblés.

4𝛽
𝑅𝑣,𝑘 = 1.15√ 𝑀 𝑓 𝑑 (40)
1 + 𝛽 𝑦,𝑘 ℎ,𝑘,1

1.4. Vérification au fendage


En cisaillement oblique, outre les vérifications précédentes, on doit encore s’assurer qu’il n’y
a pas de risque de fendage. Pour cela, il faut :

ℎ𝑒 𝑘𝑚𝑜𝑑
max{𝑉𝑑,1 ; 𝑉𝑑,2 } ≤ 14𝑏√ (41)
1 − ℎ𝑒 /ℎ 𝛾𝐴

où 𝑉𝑑,1 et 𝑉𝑑,2 sont les efforts tranchants agissant de part et d’autre de l’assemblage et ℎ𝑒 est la
distance entre le connecteur le plus éloigné et la rive chargée.

2. Assemblages en traction
Pour un assemblage ayant 𝑛 connecteurs alignés selon le fil du bois, la résistance totale en
traction est donnée par :
𝑘𝑚𝑜𝑑 𝑅𝑥,𝑘
𝐹𝑥,𝑑 = 𝑛′ (42)
𝛾𝐴

où on prend toujours 𝛾𝐴 = 1.3 et où 𝑅𝑥,𝑘 est donné ci-après en fonction des différents
connecteurs utilisés. Pour tous les connecteurs, on prendra 𝑛′ = 𝑛0.9.

Pour les clous ‒ Deux modes de ruine possibles. Le premier correspond à l’arrachement du
clous et du premier madrier hors du second. Le deuxième consiste en l’écrasement du bois
sous la tête du clou. Les résistances sont données par :

𝑅𝑥,𝑘 = 𝑓𝑥,𝑘 𝑑 ∙ 𝑝 𝑅𝑥,𝑘 = 𝑓𝑥,𝑘 𝑑 ∙ 𝑡 + 𝑓𝑛,𝑘 𝑑ℎ2 (43)

où 𝑑ℎ est le diamètre de la tête du clou, 𝑝 ≥ 8𝑑 est la profondeur de pénétration du côté de la


pointe et :

- Si 𝑝 ≥ 12𝑑 : 𝑓𝑥,𝑘 = 20 ∙ 10−6 𝜌𝑘2 𝑓𝑛,𝑘 = 70 ∙ 10−6 𝜌𝑘2


𝑝 𝑝 (44)
- Si 𝑝 < 12𝑑 : 𝑓𝑥,𝑘 = 20 ∙ 10−6 ( − 2) 𝜌𝑘2 𝑓𝑛,𝑘 = 70 ∙ 10−6 ( − 2) 𝜌𝑘2
4𝑑 4𝑑

Pour les vis ‒ Deux modes de ruine possibles. Le premier correspond à l’arrachement de la
vis par rupture du bois entourant la tige, tandis que le second se produit lorsqu’il y a rupture
11
de la tige en traction. Pour ces deux états limites, la résistance caractéristiques d’un
connecteur est donnée par :
𝑑 𝜋𝑑2
𝑅𝑥,𝑘 = 𝑓𝑥,𝑘 𝑑0.5 𝑢0.9 min { ; 1} 𝑅𝑥,𝑘 = 𝑓 (45)
8 4 𝑢,𝑘

où 𝑢 est la longueur de la partie filetée et 𝑓𝑥,𝑘 est la résistance à l’arrachement. Pour les vis, on
prend 𝑓𝑥,𝑘 = 0.44 𝜌𝑘0.8 .

Pour les boulons ‒ Deux modes de ruine possibles. Il peut tout d’abord y avoir rupture en
traction du fût de boulon. Une autre possibilité est l’écrasement du bois sous la rondelle. Pour
ces deux états limites, on calcule la résistance caractéristique d’un connecteur au moyen des
formules suivantes :
𝜋(𝐷 2 − 𝑑2 )
𝑅𝑥,𝑘 = 𝜅𝐴𝑠 𝑓𝑢,𝑘 𝑅𝑥,𝑘 = 3𝑓𝑐,90,𝑘 (46)
4

où 𝐴𝑠 désigne l’aire de la section efficace (Tableau 12), 𝐷 est le diamètre de la rondelle et où


𝜅 est égal à 0.63 pour un boulon à tête fraisée et à 0.9 sinon. Ici aussi, on prendra simplement
𝑛′ = 𝑛0.9.

Classe 4.6 5.6 6.8 8.8 10.9 Diamètre M12 M16 M20 M24 M27
𝑓𝑢,𝑘 400 500 600 800 1000 𝐴𝑠 84.3 157 245 353 459
Tableau 11. Résistances ultimes pour différentes Tableau 12. Sections efficaces pour différents
classe de boulons diamètres de boulons

3. Assemblages en cisaillement oblique et en traction


Pour des assemblages qui travaillent à la fois en traction et en cisaillement oblique, on vérifie
leur résistance par les formules d’interaction suivantes :

𝑁𝐸𝑑 𝑉𝐸𝑑
- Pour les clous et les boulons : + ≤1
𝐹𝑥,𝑑 𝐹𝑣,𝑑
2 2
(47)
𝑁𝐸𝑑 𝑉𝐸𝑑
- Pour les vis : ( ) +( ) ≤1
𝐹𝑥,𝑑 𝐹𝑣,𝑑

𝑁𝐸𝑑 et 𝑉𝐸𝑑 étant respectivement les efforts de traction et de cisaillement, ce dernier présentant
éventuellement une certaine inclinaison 𝛼 par rapport aux fibres du bois.

4. Dispositions constructives
On se limite ici aux prescriptions géométriques que doivent respecter les connecteurs. Pour
les exigences technologiques relatives aux tiges, on se reportera à l’Eurocode 5 ou aux notes
de cours. Quoi qu’il en soit, lors de la conception d’un assemblage, il convient d’assurer des
distances minimales entre les connecteurs. Par conventions, celles-ci sont notées de la
manière suivante (Figure 1) :

𝑎1 Distance entre deux tiges successives 𝑏1 Distance entre deux tiges successives
𝑎2 Distance à une extrémité non chargée 𝑏2 Distance à une rive non chargée
𝑎3 Distance à une extrémité chargée 𝑏3 Distance à une rive chargée

12
Sans pré-perçage
3
Avec pré-perçage
𝜌𝑘 ≤ 420 𝑘𝑔/𝑚 𝜌𝑘 > 420 𝑘𝑔/𝑚3
Si 𝑑 < 5 𝑚𝑚 : (5 + 5|cos 𝛼|)𝑑
𝑎1 (7 + 8|cos 𝛼|)𝑑 (4 + |cos 𝛼|)𝑑
Si 𝑑 ≥ 5 𝑚𝑚 : (5 + 7|cos 𝛼|)𝑑
𝑎2 10𝑑 15𝑑 7𝑑
𝑎3 (10 + 5 cos 𝛼)𝑑 (15 + 5 cos 𝛼)𝑑 (7 + 5 cos 𝛼)𝑑
𝑏1 5𝑑 7𝑑 (3 + |sin 𝛼|)𝑑
𝑏2 5𝑑 7𝑑 3𝑑
Si 𝑑 < 5 𝑚𝑚 : (5 + 2 sin 𝛼)𝑑 Si 𝑑 < 5𝑚𝑚 : (7 + 2 sin 𝛼)𝑑 Si 𝑑 < 5 𝑚𝑚 : (3 + 2 sin 𝛼)𝑑
𝑏3
Si 𝑑 ≥ 5 𝑚𝑚 : (5 + 5 sin 𝛼)𝑑 Si 𝑑 ≥ 5𝑚𝑚 : (7 + 5 sin 𝛼)𝑑 Si 𝑑 ≥ 5 𝑚𝑚 : (3 + 4 sin 𝛼)𝑑

Rappel : le pré-perçage est obligatoire pour les essences dont la masse volumiques 𝜌𝑘 est supérieure à
500 𝑘𝑔/𝑚3 . Cette disposition n’est pas indispensable sinon.
Tableau 13. Prescriptions géométriques relatives aux clous

A A

α
α b3 α b2
α
B B
B D B D
a3 a2
Figure 1. Conventions pour la mesure de l’inclinaison de l’effort de cisaillement

Les prescriptions normatives sont reprises ci-dessus pour les clous (Tableau 13) et ci-dessous
pour les boulons (Tableau 14). En ce qui concerne les vis, lorsqu’elles travaillent en
cisaillement, elles doivent respecter les règles relatives aux clous lorsque 𝑑 ≤ 6 𝑚𝑚 et aux
boulons dans le cas contraire. Lorsqu’elles travaillent en traction, elles doivent en outre
vérifier les conditions données ci-dessous (Tableau 15).

𝑎1 (4 + |cos 𝛼|)𝑑
Vissage perpendiculaire au fil Si 90° ≤ 𝛼 ≤ 150° : max{(1 + 6 sin 𝛼)𝑑 ; 4𝑑}
Espacement 4𝑑 𝑎2 Si 150° ≤ 𝛼 ≤ 210° : 4𝑑
Distance de rive 4𝑑 Si 210° ≤ 𝛼 ≤ 270° : max{(1 + 6 sin 𝛼)𝑑 ; 4𝑑}
Vissage en bois de bout 𝑎3 max{7𝑑 ; 80 𝑚𝑚}
Espacement 4𝑑 𝑏1 4𝑑
Distance de rive 2.5𝑑 𝑏2 3𝑑
Tableau 14. Exigences pour les vis en 𝑏3 max{(2 + 2 sin 𝛼)𝑑 ; 3𝑑}
traction Tableau 15. Prescriptions géométriques pour les boulons

13
CALCUL DES ASSEMBLAGES BOIS-METAL

On s’intéresse ici à des assemblages entre des éléments en bois et en métal réalisés au moyen
de tiges métalliques (clous, vis ou boulons). On ne reprend ici que les vérifications propres au
bois et non celles relatives aux connecteurs ou aux éléments en acier. On distingue :

- Les plaques minces dont l’épaisseur est inférieure à 0.5𝑑 (𝑑 étant le diamètre du plus petit
connecteur utilisé).
- Les plaques épaisses dont l’épaisseur est supérieure à 𝑑 et admettant une tolérance
inférieure à 0.1𝑑 sur les trous de perçage.

On ne reprend ici que les formules relatives aux assemblages bois-métal sollicités en
cisaillement. Comme précédemment, on a :

𝑘𝑚𝑜𝑑 𝑅𝑣,𝑘
𝐹𝑣,𝑑 = 𝑚 ∙ 𝑛′ (48)
𝛾𝐴

Dans le cas où un effort de traction est également présent, on se reportera aux formules
adéquates des assemblages bois-bois, lesquelles semblent encore être d’application ici.

1. Assemblages en cisaillement simple


Les formules données ci-après concernent les plaques minces et épaisses. Pour les situations
intermédiaires, il est permis de procéder à une interpolation linéaire entre les valeurs limites
correspondant aux éléments minces et épais.

1.1. Plaques minces


(a) Premier mode de ruine : défaut de portance locale dans l’élément en bois. Il y a alors
rotation de la tige sans formation de rotule plastique.
𝑅𝑣,𝑘 = 0.4𝑓ℎ,𝑘 𝑡𝑑 (49)

(b) Deuxième mode de ruine : formation d’une rotule plastique dans la tige. La plaque
métallique étant mince, on observe que celle-ci apparaît systématiquement du côté de
l’élément en bois.

𝑅𝑣,𝑘 = 1.15√2𝑀𝑦,𝑘 𝑓ℎ,𝑘 𝑑 (50)

où 𝑡 désigne la plus petite valeur entre l’épaisseur de l’élément en bois et la profondeur de


pénétration, 𝑓ℎ,𝑘 est la valeur caractéristique de la portance locale du bois et 𝑀𝑦,𝑘 est la valeur
caractéristique du moment résistant plastique de la tige.

1.2. Plaques épaisses


(c) Troisième mode de ruine : défaut de portance locale dans l’élément en bois. Cette fois, il
n’y a pas rotation de la tige car tout se passe comme si elle était encastrée dans la plaque.
Elle reste donc horizontale.

14
𝑅𝑣,𝑘 = 𝑓ℎ,𝑘 𝑡𝑑 (51)

(d) Quatrième mode de ruine : formation d’une rotule plastique dans la tige, à la jonction
avec la plaque.

4𝑀𝑦,𝑘
𝑅𝑣,𝑘 = 𝑓ℎ,𝑘 𝑡𝑑 (√2 + − 1) (52)
𝑓ℎ,𝑘 𝑡 2 𝑑

(e) Cinquième mode de ruine : formation de deux rotules plastiques dans la tige, une à la
jonction avec la plaque et l’autre dans le bois.

𝑅𝑣,𝑘 = 2.3√𝑀𝑦,𝑘 𝑓ℎ,𝑘 𝑑 (53)

2. Assemblages en cisaillement double


2.1. Assemblages bois-métal-bois
Lorsque la plaque métallique constitue l’élément central de l’assemblage, son épaisseur a peu
d’importance. Trois modes de ruine doivent alors à considérer :

(a) Premier mode de ruine : défaut de portance locale dans les deux éléments en bois. La tige
se déplace alors en restant horizontale.
𝑅𝑣,𝑘 = 𝑓ℎ,𝑘 𝑡𝑑 (54)

(b) Deuxième mode de ruine : formation de deux rotules dans la tige, à la jonction avec la
plaque métallique. Par contre, il n’y a pas rupture du bois en portance locale.

4𝑀𝑦,𝑘
𝑅𝑣,𝑘 = 𝑓ℎ,𝑘 𝑡𝑑 (√2 + − 1) (55)
𝑓ℎ,𝑘 𝑡 2 𝑑

(c) Troisième mode de ruine : formation de quatre rotules dans la tige, deux au niveau de la
plaque métallique et une dans chaque élément en bois.

𝑅𝑣,𝑘 = 2.3√𝑀𝑦,𝑘 𝑓ℎ,𝑘 𝑑 (56)

où 𝑡 désigne la plus petite valeur entre l’épaisseur des éléments en bois (celle-ci étant
supposée identique pour chacun d’eux) et la profondeur de pénétration. Pour rappel, en
double cisaillement, 𝑅𝑣,𝑘 désigne bien la résistance mobilisable par plan de cisaillement.

2.2. Assemblages métal-bois-métal


Lorsque l’assemblage fait intervenir deux plaques en acier adjacentes à un élément en bois,
leur épaisseur doit être prise en compte. Ainsi, pour deux plaques minces, deux modes de
ruine peuvent survenir :

(d) Quatrième mode de ruine : défaut de portance locale dans l’élément en bois, la tige restant
horizontale.
𝑅𝑣,𝑘 = 0.5𝑓ℎ,𝑘 𝑡𝑑 (57)

15
(e) Cinquième mode de ruine : formation de deux rotules dans la tige, au niveau de l’élément
en bois.

𝑅𝑣,𝑘 = 1.15√2𝑀𝑦,𝑘 𝑓ℎ,𝑘 𝑑 (58)

où 𝑡 désigne l’épaisseur de l’élément central en bois. Enfin, dans le cas de plaques épaisses,
deux modes de ruines sont également envisageables :

(f) Sixième mode de ruine : défaut de portance locale dans l’élément en bois. Cette rupture
étant en fait indépendante de l’épaisseur de la plaque, l’équation (57) reste encore
d’application.

(g) Septième mode de ruine : formation de deux rotules plastiques dans la tige, à la jonction
avec chaque plaque métallique. Par contre, il n’y a pas de défaut de portance locale dans
l’élément central.

𝑅𝑣,𝑘 = 2.3√𝑀𝑦,𝑘 𝑓ℎ,𝑘 𝑑 (59)

Pour des plaques métalliques intermédiaires constituant les éléments externes d’un
assemblage en double cisaillement, il est permis de procéder à une interpolation linéaire entre
les valeurs limites correspondant aux plaques minces et épaisses.

16
PROPRIETES MECANIQUES DES BOIS DE CONSTRUCTION

C14 C16 C18 C20 C22 C24 C27 C30 C35 C40 Unités
𝑓𝑚,𝑘 14 16 18 20 22 24 27 30 35 40 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑡,0,𝑘 8 10 10 12 13 14 16 18 21 24 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑡,90,𝑘 0.3 0.3 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑐,0,𝑘 16 17 18 19 20 21 22 24 25 27 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑐,90,𝑘 2 2.2 2.2 2.3 2.4 2.5 2.7 2.7 2.7 2.8 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑣,𝑘 3 3.2 3.4 3.6 3.8 4 4 4 4 4 𝑀𝑃𝑎
𝜌𝑘 290 310 320 330 340 350 360 380 390 400 𝑘𝑔/𝑚³
𝜌𝑚 350 370 380 390 410 420 430 460 470 480 𝑘𝑔/𝑚³
𝐸0.05 4700 5400 6000 6400 6700 7400 7700 8000 8700 9400 𝑀𝑃𝑎
𝐺0.05 440 500 560 590 630 690 720 750 810 880 𝑀𝑃𝑎
𝐸𝑚 7000 8000 9000 9500 10000 11000 11500 12000 13000 14000 𝑀𝑃𝑎
𝐺𝑚 440 500 560 590 630 690 720 750 810 880 𝑀𝑃𝑎
Tableau 16. Propriétés des résineux

D30 D35 D40 D50 D60 D70 Unités


𝑓𝑚,𝑘 30 35 40 50 60 70 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑡,0,𝑘 18 21 24 30 36 42 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑡,90,𝑘 0.6 0.6 0.6 0.6 0.6 0.6 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑐,0,𝑘 24 25 27 30 33 36 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑐,90,𝑘 5.3 5.4 5.5 6.2 10.5 12 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑣,𝑘 3.9 4.1 4.2 4.5 4.8 5 𝑀𝑃𝑎
𝜌𝑘 530 540 550 620 700 800 𝑘𝑔/𝑚³
𝜌𝑚 640 650 660 740 840 960 𝑘𝑔/𝑚³
𝐸0.05 9200 10100 10900 11800 14300 16800 𝑀𝑃𝑎
𝐺0.05 690 750 810 880 1060 1250 𝑀𝑃𝑎
𝐸𝑚 11000 12000 13000 14000 17000 20000 𝑀𝑃𝑎
𝐺𝑚 690 750 810 880 1060 1250 𝑀𝑃𝑎
Tableau 17. Propriétés des feuillus

GL20h GL24h GL28h GL32h GL36h Unités


𝑓𝑚,𝑘 20 24 28 32 36 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑡,0,𝑘 16 19 22 25 27 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑡,90,𝑘 0.4 0.4 0.45 0.5 0.6 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑐,0,𝑘 20 24 28 32 33 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑐,90,𝑘 2.5 2.7 3 3.3 3.6 𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑣,𝑘 2.6 2.7 3.2 3.8 4.3 𝑀𝑃𝑎
𝜌𝑘 340 383 425 440 450 𝑘𝑔/𝑚³
𝜌𝑚 370 420 460 490 520 𝑘𝑔/𝑚³
𝐸0.05 7000 9600 10500 11800 11900 𝑀𝑃𝑎
𝐺0.05 540 540 540 540 540 𝑀𝑃𝑎
𝐸𝑚 8400 11500 12600 14200 14700 𝑀𝑃𝑎
𝐺𝑚 650 650 650 650 650 𝑀𝑃𝑎
Tableau 18. Propriétés des lamellés-collés homogènes
17

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