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Ascenseur
des techniques
C’est en 1853 que naît véritablement le concept d’ascen-
seur moderne, grâce à l’invention de l’américain Elisha
et des
Graves Otis. Ce maître mécanicien met au point le para-
chute, système de sécurité destiné à retenir les monte-
Ascenseur
Histoire
canique leur permettant de réduire de cinq étages. D’une capacité de quatre cent cinquante
considérablement les efforts néces- kilogrammes, ce premier appareil atteint la vitesse de 0,2
saires au déplacement de charges mètre/seconde.
dans le sens vertical.
En 1867, le français Léon Edoux présente, lors de l’Exposi-
La construction des pyramides tion Universelle de Paris au Grand Palais, deux élévateurs
d’Egypte, si elle garde encore bien hydrauliques destinés au transport de matériaux sur les
des mystères, laisse supposer que chantiers. Il les baptise du nom d’«ascenseur». C’est la
le treuil existait déjà. D’après l’archi- première fois que ce vocable est utilisé dans le langage
tecte romain Vitruve, la découverte technique pour désigner le transport vertical.
du treuil serait l’œuvre d’Archimède
en l’an 236 avant JC. «Toujours plus vite, toujours plus haut», telle est la de-
vise des inventeurs qui ne cessent, dès lors, de multiplier
Ascenseur
Se former
A Rome, des archéologues ont trou- les installations. Entre 1870 et 1880, divers perfection-
vé au Colisée et dans les Palais des nements sont apportés aux ascenseurs hydrauliques
Césars, des gaines verticales corres- par Léon Edoux, Roux-Combaluzier, Abel Pifre, Heurtebise,
pondant, vraisemblablement, à l’ins- Pierre Samain
tallation de monte-charge à contre-
poids. Pour l’Exposition Universelle de 1878, Léon Edoux installe
un ascenseur hydraulique sur une des tours du Palais du
Jusqu’à la Renaissance, l’évolution Trocadéro, permettant de transporter 80 passagers à 60
des techniques de construction et mètres de hauteur à la vitesse de 1,10 mètre par seconde.
du transport de marchandises va
Mobilités verticales
multiplier les systèmes de levage Deux ans plus tard, en 1880, Werner Siemens et Hulstie
(cabestans, treuils simples avec présentent le premier ascenseur électrique lors de l’Ex-
position Industrielle de Mannheim. Cet appareil a une as-
Ascenseur
poulies de rappel, élévations hydrau-
liques, monte-charge mais aussi cension de 22 mètres en 11 secondes.
grues pivotantes).
Mais l’événement marquant est incontestablement l’Expo-
Les XVIIe et XVIIIe siècles voient appa- sition Universelle de 1889 à Paris. Cinq ascenseurs hydrau-
raître de nouvelles idées et surtout liques sont installés à la Tour Eiffel : deux Roux-Combalu-
un nouveau besoin : le transport des zier, deux Otis (de type funiculaire) pour les piliers inclinés,
personnes. La «chaise volante» fait un ascenseur hydraulique Edoux à double cabine pour la
son apparition au château de Ver- partie verticale.
sailles et au Palais Mazarin vers 1743.
Equilibrée au moyen d’un contre- En 1903, Otis met au point l’ascenseur électrique sans
poids, son déplacement est assuré réducteur, dont la vitesse de déplacement favorise la
par la traction à bras. construction d’immeubles plus élevés. A noter que l’intro-
& copropriété
C’est seulement au XIXe siècle que teur et du moteur à courant continu va doper l’architec-
le transport vertical des personnes ture du début du 20ème siècle.
et des charges prend toute son im-
portance, en raison notamment de
l’industrialisation.
Fédération des Ascenseurs
www.ascenseurs.fr - federation@ascenseurs.fr
De l’ascenseur artisanal à LES ANNÉES 50 :
l’ascenseur d’aujourd’hui
Si la plupart des principes techniques utilisés aujourd’hui
Après 1925, la technologie devient suffisam- existaient déjà, l’ascenseur était peu répandu et était
ment fiable pour accorder à tous - hormis aux considéré comme un équipement de luxe.
enfants - le droit de piloter la cabine. Produit
artisanal et architectural réalisé dans des Pourtant, au cours de cette période, apparaissent les pre-
matériaux nobles (ébénisterie, fer forgé...), miers ascenseurs fonctionnant en batterie. Cette combi-
l’ascenseur entre dans l’ère du «presse-bou- naison permet de réduire le temps d’attente des usagers
ton». Techniquement, il se fait plus rassurant, et utilise des technologies à relais électromagnétiques.
voire plus «serviable» grâce à l’enregistre-
ment des ordres. C’est à cette époque que naît véritablement l’industrie
de l’ascenseur en France. Parmi les principaux construc-
Progressivement, l’ascenseur va s’industriali- teurs figurent Otis-Pifre, Roux-Combaluzier, Edoux-Samain,
ser pour mieux répondre aux besoins d’une Baudet-Donon-Roussel, Thévenon-Schindler, Artis, Soretex,
urbanisation croissante qui va atteindre Soulier..., qui possèdent leurs propres usines ou ateliers
son apogée durant les années 1970. S’il de- pour la fabrication et l’installation de leurs ascenseurs.
vient moins esthétique, l’ascenseur prend
toute son importance en permettant aux im-
meubles d’habitation ou de bureaux de s’éle- LES ANNÉES 60-70 :
ver. Dans le même temps, l’installation d’as-
censeurs commence à se généraliser dans Marquées par une très forte urbanisation, les années 1960
les immeubles d’habitation existants. et 1970 amènent la construction de grands ensembles
immobiliers qui concernent tout aussi bien les immeubles
de bureaux que les immeubles d’habitation pour lesquels
A titre d’exemple, le parc un ou plusieurs ascenseurs sont non seulement indis-
pensables mais obligatoires. C’est dans ces années que
français d’ascenseurs va l’ascenseur se standardise et s’industrialise, amenant le
passer de moins de 60 000 regroupement des constructeurs d’ascenseurs. C’est ain-
appareils en 1963 à 220 000 si que de grands groupes mondiaux apparaissent sur le
en 1978. marché, aux côtés des PME spécialisées dans la fourniture
et l’installation d’ascenseurs.
Au fil du temps, en 1967 fait entrer l’ascenseur dans une nouvelle ère, celle
de l’électronique
les cabines Les cabines évoluent aussi. Elles sont devenues plus sûres
et plus
fonctionnelles.
LES ANNÉES 90 :
L’optimisation est une réalité de longue date et l’innovation est incessante dans le secteur de la mobilité
verticale. Ses applications peuvent porter sur les diverses solutions de mobilité verticale ascenseurs,
escalators, trottoirs roulants, portes automatiques et autres solutions intelligentes de déplacement. Elle
fait partie du quotidien des industriels du secteur qui déposent de nombreux brevets.
Pas moins de 5 axes d’innovation et optimisation :
ÉNERGETIQUE
Un ascenseur consomme aujourd’hui 5 fois moins que dans les années 1960. Autre point important rela-
tif à la question de la consommation électrique d’un ascenseur : rénover un appareil ancien permet de
diminuer de 65% sa consommation !
Les entreprises du secteur s’appuient sur des solutions innovantes, qu’elles continuent d’optimiser :
• Les énergies renouvelables : éolien, solaire …
• La régénération de l’énergie, avec des systèmes permettant d’adapter instantanément la consomma-
tion électrique aux conditions de chaque déplacement de l’ascenseur
• La régénération d’énergie et le stockage d’énergie en batteries rendant l’ascenseur autonome et
moins dépendant des risques de coupure de courant, mise en veille systématique lorsque l’ascenseur
est à l’arrêt, généralisation de l’éclairage par LED…
HORIZONTALE
Une révolution complète se prépare, sans câble et avec un déplacement à la fois horizontal et vertical
de l’appareil sur des rails magnétiques ; Une innovation majeure qui devrait changer la physionomie des
villes, alors que c’est la course au gigantisme dans les (grandes) métropoles avec des gratte-ciels de 300,
500, 800 mètres de haut.
NUMÉRIQUE
Avec 4 applications principales :
• La maintenance prédictive. Via l’intelligence artificielle, l’installation de capteurs reliés à une plate-
forme d’analyse, elle permet la détection préalable des risques de pannes (liées à des usures, des
usages inadaptés etc. qui vont être détectés) et permet d’anticiper des interventions tout optimisant
le stock et la disponibilité des pièces de réparation.
• La gestion de flux. Avec l’innovation de la prédestination, appliquée à l’optimisation du flux des utilisa-
teurs et du temps de trajets des appareils avec un minimum d’attente.
• Avec la commande ou appel à distance / sans contact voire vocal, via son smartphone avec une appli-
cation dédiée (depuis son bureau, son logement, un parking…), via un hologramme etc.
• Avec les écrans connectés dans les cabines d’ascenseurs.
MATÉRIELLE
• Avec des courrois en polyuréthane performantes qui remplacent les câbles en acier, et demain des
rails magnétiques pour les déplacements horizontaux
• Avec des matériaux de cabines comme les parois en verre renforcé transparentes ou avec des ma-
tériaux différents et/ou naturels
SANITAIRE
Avec le surgissement inattendu et prolongé de la crise sanitaire Covid, l’année 2020 a été un véritable ca-
talyseur et accélérateur en matière d’innovation (déjà existantes ou nouvelles) au service de la ‘sécurité
sanitaire’ notamment pour les ascenseurs et les escaliers roulants.
• Avec des systèmes de commande sans contact (touchless)
• Avec des dispositifs de purification/renouvellement de l’air dans les cabines
• Avec l’élaboration de matériaux antibactériens et antimicrobiens