Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Elaboré par :
Khaoula b’chir
2021-2022
La finance Islamique ou l’industrie financière islamique englobe plusieurs
activités : les banques islamiques qui constituent l’ossature, les compagnies
d’assurance dites « Takaful », les sociétés d’investissements et de financement,
les sociétés de Ijara et tous les montages financiers faits dans le respect des
principes de la Charia. Sur le plan quantitatif c’est l’activité bancaire qui domine
la scène financière au sein de la finance islamique.
1
Article 2017 عائدة بن سالم/تونس- الصيرفة االسالمية في تونس تشكو ضعف البنية التحتية
2
، مليون دينار857.9 يؤكد بسام النيفر أنها في حدود،2020 وحول األرباح الصافية للقطاع البنكي في تونس في سنة
من إجمالي أرباح%7.1 أي بنسبة، مليون دينار كأرباح61.6 ليكون نصيب الثالثة بنوك إسالمية في تونس مجتمعين
البنوك في تونس وفقه.
système financier et bancaire conventionnel. En effet, des défaillances ont été
observées, liées en partie aux problèmes éthiques et moraux ainsi qu’au système
de financement des agents économiques Dans cet environnement de turbulences
financières, la finance islamique réalise des avancées et intéresse de plus en plus
la communauté internationale en raison de sa dimension éthico-religieuse et de
son ancrage à l’économie réelle. La crise financière des subprimes n’a pas freiné
le développement des banques islamiques qui réalisent aujourd’hui une percée
continentale remarquable. Ces banques proposent des produits répondant à
l’éthique islamique et encouragent l’investissement productif et le partage du
risque. Les banques islamiques ont la responsabilité d’assurer la conformité de
leurs produits, instruments, opérations et style de management avec les règles de
la loi islamique, la Charia. Le sujet les banques islamiques est très riche ; il nous
mène à s’interroger sur la règlementation des banques islamiques.
Pour répondre il faut d’abord étudier les spécificités des banques islamiques et
ensuite l’organisation de cette dernière.
Partie 1 : Les spécificités des banques islamiques
La finance islamique met en évidence un mouvement du droit musulman qui fait
un aller-retour permanent de l’illicite au licite pour cela on va d’abord analyser
les opérations des banques islamiques ensuite le partage des risques dans le
financement islamique.
Paragraphe1 : Les opérations des banques islamiques
L’islam partage avec le droit laïc la caractéristique de poser des normes
positives et des normes négatives ; pour les interdits ils sont fondés sur la Charia
d’abord la prohibition de l’intérêt, cette interdiction dans un monde financier
soucieux de rendement et d’efficacité semble enlever au banquier le pilier de son
métier et de dresser un mur infranchissable pour développer une activité
bancaire traditionnelle3.
Le terme Riba « l’usure » peut se traduire par ‘accroissement’ c’est-à-dire ce qui
en plus. Lorsqu’il s’agit de biens matériels , toute augmentation est jugée
inéquitable. Le Riba dans le Coran est mentionné dans quatre sourates sans
jamais être précisément défini « Ô les croyants! Craignez Allah; et renoncez au
reliquat de l'intérêt usuraire, si vous êtes croyants ». Sourate II, Al-Baqarah (La
vache) verset 278.
« Ceux qui mangent [pratiquent] de l'intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du
Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a
bouleversé. Cela, parce qu'ils disent: "Le commerce est tout à fait comme
l'intérêt" Alors qu'Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt...............
». Sourate II, Al-Baqarah (La vache) verset 275.
3
Hamid Algabid, Les banques islamiques, préf. Ch . Gavalda, Economica 1990
Quant à la deuxième prohibition c’est de l’incertitude ou Gharar , on peut le
traduire comme un aléa ouvrant une incertitude , un risque , un hasard , voire
une tromperie. Son origine est rattaché à la « vente au caillou » décrite dans
Hadith.
Le gharar va couvrir les obligations d’informations qui doivent limiter autant
qu’il possible la spéculation comprise comme une ignorance (jahl) à partir de
laquelle est interdit de s’enrichir. Ainsi, les contrats aléatoires sont prohibés.4
Comme le riba, le gharar va constituer un obstacle au commerce juridique et
d’autant plus qu’il semble compromettre les opérations juridiques complexes.
Outre la dimension technique, le gharar couvre une dimension morale : ne pas
favoriser l’exploitation du moins instruit par le plus instruit. En d’autres termes,
cette prohibition va jouer un rôle déterminant en droit de la consommation et
notamment dans le rapport entre banquier et particulier utilisateur de services
bancaires. Pour la troisième prohibition c’est l’utilisation des fonds, Dans la
religion islamique, il est interdit de boire de l’alcool et de manger de la viande
de porc. L’industrie du tabac, les armes, les jeux de hasard, ou encore les
activités portant atteinte à l’environnement sont aussi interdites. Par extension,
toute activité criminelle, la corruption, le monopole et en général toute activité
nuisible à la société et contraire au Coran. Pris dans leur ensemble, ces interdits
sont très stricts et contraignant. Ainsi, il est en principe interdit de financer
l’achat d’appareils par une compagnie aérienne qui a un service de vente
d’alcool duty free à bord… En outre, le contrat doit être conforme à l’éthique et
les bonnes mœurs de la religion musulmane. De façon directement gênante pour
les banques, la spéculation est interdite. Concrètement, la portée de l’interdit est
4
Ce qui pose un grave problème pour tout le secteur de l’assurance.
très forte. Ainsi, il sera interdit d’investir dans une chaîne de distribution dont
les magasins vendent de la viande de porc ou de l’alcool, ceci se différencie
notablement un système bancaire islamique du système conventionnel réside
dans l’absence d’un marché monétaire interbancaire où les banques peuvent se
refinancer En effet, le fait qu’un tel marché n’existe pas évite une propagation
des défaillances entre banques et limite donc le risque systémique inhérent au
secteur bancaire conventionnel. Par ailleurs, les banques islamiques, en cas de
besoin de liquidité, ne peuvent pas se tourner vers d’autres banques pour s’en
procurer. La banque centrale joue un rôle marginal, voire inexistant, dans la
fourniture de liquidités aux banques islamiques dans le cadre de sa politique
monétaire et n’intervient pas comme prêteur en dernier ressort. Cela peut se
comprendre dans la mesure où les banques islamiques ne possèdent pas un
pouvoir de création monétaire, contrairement aux banques conventionnelles, car
dans leur cas, « les crédits ne font pas les dépôts », et elles ne financent des
projets que sur la base de ressources existantes (fonds collectés) ou de leurs
fonds propres.
D’après l’article 11 de la loi de 2016 les opérations bancaires islamiques
comprennent notamment : La Mourabaha, l’Ijara assorti de l’option
d’acquisition, la Moudraba, la Moucharaka, l’Istisna’a , le Salam, les dépots
d’investissements, Le gouverneur de la banque centrale de Tunisie fixe ces
opérations ainsi que les modalités et les conditions de leur exercice, par
circulaire prise dans un délai maximum de deux mois à compter de l’entrée en
vigueur de la présente loi.
Art. 12 - Est considéré « Mourabaha », au sens de la présente loi, toute opération
de vente avec déclaration du capital et de la marge de profit. La banque ou
l’établissement financier acquiert, à la demande du donneur d’ordre, des biens
meubles ou immeubles ou des marchandises déterminés, auprès d’une tierce
personne et les revends au donneur d’ordre à un prix équivalent à son coût
d’acquisition majoré d’une marge bénéficiaire déterminée d’avance qui sera
réglé dans des délais convenus entre les parties.
Art. 13 - Est considéré financement Ijara assorti de l’option d’acquisition, au
sens de la présente loi, toute opération de leasing par laquelle une banque ou un
établissement financier acquiert et s’approprie des équipements, matériels ou
biens immeubles et les loue à ses clients à des fins d’exploitation
professionnelle, pour une durée déterminée moyennant des loyers payables dans
des délais convenus, à charge pour la banque ou l’établissement financier
d’accorder au client l’option d’acquérir le bien loué au cours de la période de
location ou à la fin de l’échéance. Les dispositions de la loi n° 94-89, relative au
leasing s’appliquent sur les opérations de financement Ijara avec option
d’acquisition, tant qu’il n’y est pas dérogé par les dispositions de la présente loi.
Art. 14 - Est considéré « Istisna’a », au sens de la présente loi, toute opération de
vente par laquelle une banque ou un établissement financier se charge de
financer, à la demande de son client en qualité de « Mostasni’i », la fabrication,
d’un bien meuble ou immeuble, dont la nature, la quantité et les caractéristiques
sont détaillés avec précision. En vue d’honorer ses engagements, la banque ou
l’établissement financier charge un cocontractant dit « Sani’i », de fabriquer le
bien meuble ou immeuble selon la description objet de son engagement avec le
client. La banque ou l’établissement financier prend possession du bien fabriqué,
en paie le prix au « Sani’i » et livre ledit bien au « Mostasni’i », moyennant un
prix déterminé payable dans des délais convenus, à condition de ne faire
dépendre aucun contrat de l’autre.
Art. 15 - Est considéré « Salam » au sens de la présente loi, toute opération de
vente à terme de biens meubles corporels moyennant le règlement d’un prix en
numéraire au comptant et par laquelle une banque ou un établissement financier
acquiert des marchandises, décrites de manière levante toute équivoque et
déterminées par la mesure, le poids ou le comptage. La banque ou
l’établissement financier est tenu de vendre la marchandise reçue objet du «
Salam » dans le délai fixé.
Art. 16 - Sont considérés dépôts d’investissement au sens de la présente loi, les
montants logés par leurs titulaires, dans un compte auprès d’une banque, par
quelque moyen de paiement que ce soit, et ce, en vertu d’un contrat de «
Moudaraba » ou « Wakala », en vue de les utiliser dans des investissements en
actifs sur une période déterminée, avec ou sans restriction. La banque ne garantit
aucune perte de l’investissement, sauf en cas de négligence ou de manquement
aux conditions contractuelles, dûment établis.
Les banques islamiques financent ces opérations en s’appuyant sur trois types de
comptes bancaires non garantis (Causse-Broquet, 2012).
Il existe, en premier lieu, des comptes courants qui sont presque identiques à
ceux des banques conventionnelles dans leur usage par leur détenteurs, mais qui
sont le plus souvent transformés en prêts sans intérêt, ni autre forme de
rémunération (prêts dit de « bienveillance » – qard hassan – à des fins
caritatives).
En second lieu, les banques islamiques disposent de ressources sur des comptes
d’investissement qui peuvent être classés en deux sous-catégories : (1) les
comptes affectés (comptes d’investissement restrictifs) où les fonds sont investis
selon les indications des clients déposants, et qui ne sont pas garantis et ne
peuvent pas être mélangés avec ceux de la banque, (2) les comptes standards
(comptes d’investissement non restrictifs) où le client laisse le choix à la banque
sur la manière dont les fonds seront investis. Ces fonds peuvent être combinés
avec ceux de la banque afin de construire un pool de financement. Les comptes
d’investissement sont utilisés normalement pour financer les opérations de PPP.
En troisième et dernier lieu, il existe des comptes d’épargne qui sont des
comptes de dépôt à terme où le détenteur du compte autorise la banque à utiliser
ses ressources sans aucun droit de regard sur la nature de l’investissement. Ces
comptes ne sont pas garantis et ne donnent pas droit à un bénéfice fixe. Le
détenteur du compte peut retirer les fonds après notification à sa banque. Ils sont
peu répandus au sein des banques islamiques car ils sont proches des comptes à
terme proposés par les banques conventionnelles, même si ces derniers donnent
lieu à une rémunération fixe et garantie.5
La notion de partage est un élément-clé dans la finance islamique car elle reflète
les valeurs de l’Islam, à savoir la justice, l’égalité sociale et la fraternité. Selon
les règles de la Charia, personne ne peut prétendre à aucune rémunération, sans
partager les risques liés à l’investissement (Al-ghounm bi al-ghourm). C’est
conformément à cette règle qu’a été conçu le mécanisme de partage des profits
et des pertes (Profit and Loss Sharing, PLS) selon lequel les parties d’une
5
Les spécificités des banques islamiques et la réglementation de Bâle III, Mohammad Bitar, Philippe
Madiès, Revue d'économie financière 2013/3 (N° 111), pages 293 à 310
transaction financière doivent partager équitablement les rendements ex-
post incertains et les risques y afférents.
Le paradigme de partage des profits et des pertes est largement accepté dans la
littérature juridique et économique islamique comme la pierre angulaire de la
finance islamique (B.S. Chong et M.-H. Liu, 2009). Ce système est défini par
R.S. Khan (1984) comme étant un mécanisme financier qui lie le capital
financier à l’industrie et au commerce sans utiliser le taux d’intérêt. Selon
l’observateur OCDE (2009) « La justice et l’équité sont peut-être les principes
les plus importants de la finance islamique. Les bénéfices et les pertes doivent
être partagés entre créancier et débiteur, au lieu d’être concentrés d’un seul côté,
comme c’est souvent le cas avec les banques de la zone OCDE ». Le principe de
partage des profits et des pertes constitue l’axe central de l’intermédiation
bancaire islamique où il intervient au niveau des ressources et des emplois
bancaires.
6
Financement bancaire islamique : une solution éthique à la crise financière, Hichem
Hamza, Sana Guermazi-Bouassida, La Revue des Sciences de Gestion 2012/3-4 (n° 255-256),
pages 161 à 166
nombre de voix lors des élections du conseil d'administration, en attendant la
première réunion ordinaire de l'assemblée générale, Vu la nature spéciale de la
banque islamique, dont les transactions sont régies par la Charia, les membres
du conseil d'administration ne peuvent être choisis que parmi les musulmans,
cela traduit aussi le souci de préserver la confiance entre la banque et ses clients,
et la présence d'un membre non musulman au sein de tel établissement mettrait
la banque en contradiction avec ses principes. Le conseil d'administration jouit
des pleins pouvoirs pour la gestion de la banque, à l'exception des pouvoirs
réservés à l'assemblée générale. Son action n'est limitée que par les dispositions
légales ou statutaires, ainsi que par les recommandations de l'assemblée
générale.
Le conseil d'administration :
Les décisions sont prises à la majorité et les actes accomplis contrairement aux
statuts sont nuls, et ne peuvent être ratifiés que par l'assemblée générale des
actionnaires.
Les administrateurs sont responsables devant la banque, les associés, et les tiers
de toute violation de la loi ou des statuts.
Ces dispositions tirent plus du droit positif que du droit musulman, en effet elles
rappellent plus celles prévues par le droit des sociétés anonymes, cet aspect met
la banque en disparité avec certains principes du droit musulmans, tel que la
liberté et l'égalité des associés. Aussi force est de souligner que les banques
islamiques sont une entité morale, or dans le droit musulman la personne morale
est ignorée, c'est-à-dire que les tiers ne traitent pas avec la société en tant
qu'entité abstraite mais avec des personne qui agissent pour leur compte et celui
des autres associés.
· Fixe le montant du bénéfice qui doit être réparti entre les actionnaires.
Tout actionnaire a le droit d'assister aux réunions de l'assemblée générale, et de
prendre part au vote, aussi il a le droit de discuter le rapport annuel du conseil
d'administration, et le compte des pertes et des profits. En outre l'actionnaire
peut se faire représenter, pour vue que cette représentation soit faite par écrit. (1)
L'assemblée générale ordinaire :
L'ordre du jour est fixé par le conseil d'administration, et tous les actionnaires,
quel que soit leur nombre d'action, peuvent participer à l'assemblée générale
extraordinaire et prendre part au vote. D'ailleurs pour pouvoir délibérer les trois
quarts du capital doivent être représentés, et les décisions sont prises à la
majorité
Le contrôle se fait aussi par le ministre de finance dés l’agrément, toute banque
doit avoir l’accord du ministre des finances, c’est lui aussi qui intervient dans le
retrait de l’agrément d’exercice de l’activité d’établissement de crédit, la
mission de cet ministre se voit de plus en plus importante dans les périodes de
crise il intervient afin de créer, ou céder certains activités financières.
Bibliogrpahie
- pةpيpتp حpّتpلp اpةpيpنpبpلp اpفpعp ضpوpكpشp تpسpنpوp تpيp فpةpيpمpالpسpالp اpةpفpرpيpصpلpا- عائدة بن سالم/تونس