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JEU VIDÉO JEU DE PLATEAU

centimètres en moins |
Les claviers 65 % sont-
RÉTROGAMING HARDWARE

ils vivables au quotidien

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Par ackboo | le 31 octobre 2022 | Modifié le 7 novembre 2022

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Le marché du clavier est une

SOMMAIRE KIOSQUE PDF
locomotive lancée à plein régime
sur les rails du changement. Il n'est
BOUTIQUE
quasiment plus CONFIGS
acceptable,NEWSLETTER
aujourd'hui, de poser sur le bureau
un AZERTY 105 touches avec des
membranes de grand-père. Bien sûr,
il nous faut du contacteur
mécanique issu de la recherche
spatiale, du rétro-éclairage digne
d'un spectacle de Jean-Michel
Jarre, des châssis en alu brossé,
mais un nouveau paramètre
demande désormais une longue
réflexion avant d'acheter un clavier
à plus de 150 balles : le nombre des
touches.

Je vous avais déjà longuement parlé du

changement existentiel profond que j'ai vécu il y a
presque trois ans en passant sur un clavier TKL.
Ce format, rappelons-le, dégage le pavé
numérique pour économiser plusieurs
centimètres en largeur. Les claviers TKL
permettent de rapprocher la souris vers la
gauche, là où le pavé numérique faisait obstacle,
afin de fermer l'angle que forment les coudes.
Cela peut paraître idiot, mais le confort ressenti
est bien réel. À tel point qu'en revenant sur un
clavier normal, on a l'impression d'écarter les
bras comme Kate Winslet sur la proue du Titanic.

JEU VIDÉO JEU DE PLATEAU RÉTROGAMING HARDWARE

L'empreinte horizontale du clavier a donc son

importance. Et c'est dans ce domaine que les
claviers 65 % promettent encore plus de gain.
Durant la décennie 2010, ce format était
considéré comme une fantaisie réservée aux
fétichistes du clavier. Si certains gros
constructeurs (par exemple Logitech) ne s'y sont
toujours pas mis, les marques Gaming ont
commencé à décliner leurs modèles en version
65 %. Vous en trouvez aujourd'hui chez Roccat,
Razer, Corsair ou encore Cooler Master, pour ne
citer que les plus connues.

“
Ce format était considéré
comme une fantaisie
réservée aux fétichistes
du clavier.

34 000 micromètres. C'est justement sur un

clavier Roccat que j'ai choisi de me lancer dans
cette palpitante aventure. Le Vulcan II Mini,
vendu 150 euros, reprend le look extérieur du
Vulcan TKL Pro (160 €) que j'ai utilisé pendant des
années. Je n'ai pas grand-chose à dire sur les
caractéristiques de ce modèle : les interrupteurs
optiques Titan II, qui remplacent les Titan du TKL
Pro, sont agréables, le look minimaliste me plaît
toujours autant, le rétro-éclairage est splendide.
Mais le vrai intérêt de l'engin se trouve
évidemment dans son layout ultra compact. Les
touches fléchées viennent se nicher sous la
touche à côté du Control et du Maj droit, tandis
que le bloc Page Up/Page Down se colle le long de
la touche Entrée.

Par rapport à sa version TKL, le Vulkan II Mini permet

de gagner l'équivalent d'une balle de ping-pong en
largeur. Ce qui se révèle très pratique si vous voulez
stocker un maximum de balles de ping-pong sur votre
bureau.

Bien sûr, j'ai sorti le mètre de couturière. Par

rapport au Vulcan TKL Pro, le Vulcan II Mini
permet d'économiser 3,4 centimètres en largeur.
Je suis d'accord, sur le papier, rien de vertigineux.
Et pourtant ça marche. Tout de suite, j'ai
rapproché la souris du clavier, mes avant-bras et
épaules ont pris un angle plus fermé, et ma
position a encore gagné en confort. Après deux
semaines d'essai, j'ai réinstallé la version TKL
pour comparer, et il n'y a pas photo : je resterai
sur le format 65 %. Plus le clavier est étroit, plus
la position des bras et l'angle des poignets
semblent naturels lorsqu'il faut manipuler la
souris. C'est aussi simple que ça.

“
Le confort apporté par le
format 65 % requiert
quelques sacrifices.

Démis de mes fonctions. Vous savez néanmoins

comment l'Univers, cet enfoiré, s'organise. Ce
qu'il donne d'un côté, il aime le reprendre de
l'autre. Le confort apporté par le format 65 %
requiert donc des sacrifices. Passons rapidement
sur l'absence du pavé numérique : ceux qui
utilisent depuis longtemps des claviers TKL
savent que ça n'est pas bien grave. À moins d'être
un comptable qui bosse huit heures par jour sur
Excel, l'habituelle rangée de chiffres au-dessus
du clavier suffit largement. La réorganisation du
bloc Page Up/Page Down et des touches fléchées
ne posera pas non plus beaucoup de problème.
Non, le vrai souci va se trouver dans l'absence
des touches de fonction. Vous ne trouverez pas de
rangée F1-F12 sur un format 65 %. Et c'est la seule
chose qui m'ait vraiment chiffonné.

Bien sûr, il reste possible d'accéder à ces touches

en utilisant le bouton Fn (situé en bas à droite,
entre Alt Gr et Ctrl) et les touches numériques.
Mais à moins d'avoir les paluches d'un
basketteur NBA, il est difficile d'exécuter cette
combinaison d'une seule main. Il faudra donc
lâcher la souris, appuyer sur cette satanée touche
Fn du pouce droit, et enfoncer une touche
numérique avec la main gauche. Pas ultra-opti,
comme on dit. Ce problème classique du format
65 % pourrait être réglé en rendant activable, par
exemple, une fonction « Fn Lock ». Mais le
Vulcan II Mini ne le permet pas. Et son firmware
n'est pas reprogrammable avec l'utilitaire QMK
bien connu des obsédés de la customisation de
clavier. Seul le fantastique AutoHotkey m'a permis
de bidouiller une solution. Par exemple, il me
permet d'appeler la touche F2, qui me sert pour
renommer des fichiers, avec un combo Win+2
que je peux faire de la main gauche (je vous
donne la ligne magique à copier-coller dans un
script AHK, parce que je suis un frère : « *#é::Send
{F2} »).

Notez que le clavier existe aussi en blanc, si vous êtes

complètement détraqué.

À la recherche du clavier ultime. Malgré ce

bricolage pour récupérer mes touches de fonction
favorites, j'avoue que leur présence physique me
manque. D'autant qu'elles n'ajouteraient rien à la
largeur du clavier, qui reste son principal atout
charme. Le Vulcan II Mini m'a donc converti au
format 65 %, mais je sens que cela n'est pas
encore le clavier ultime, total, définitif, celui avec
lequel je me ferai enterrer, tels ces pharaons de
l'ancienne Égypte qui emportaient dans le
tombeau leurs armes, leurs bijoux et leurs chats
favoris. Alors j'explore. Il existe justement un
format peu connu, le 75 %, qui reprend le 65 % en
y rajoutant les touches de fonction. D'autres
layouts sont encore plus étroits et me
permettraient de gratter quelques centimètres
d'espace-souris. Pour terminer ce papier, je vous
propose donc un tour d'horizon des dispositions
exotiques utilisées par les lecteurs de Canard PC.
Attention, certaines images peuvent heurter la
sensibilité des plus jeunes utilisateurs de claviers
normaux.

60 %

Le format 60 % fait encore gagner

l'équivalent d'une rangée en largeur
grâce à la disparition des touches
fléchées et du bloc Page Up/Page
Down. Pour pallier cela, les
utilisateurs ont tendance à
reprogrammer le clavier afin, par
exemple, de rajouter les touches
fléchées sur ZQSD. Notez les très
élégantes keycaps en katakanas, qui
sont là pour le style car l'utilisateur de
ce clavier ne parle pas un mot de
japonais, et la splendide touche Échap
« Ronron » signée Driiip Keys. (Proprio :
dyesub)

75% ANSI

Vous prenez un clavier 65 %, vous lui

rajoutez les touches de fonction, et
vous avez ce que je pense être le
format parfait : le 75 %. Rajoutez à ce
GMMK Pro un cordon custom, un cœur
en rétroéclairage violet, une touche
Escape d'inspiration marxiste et vous
avez une véritable œuvre d'art pop,
sans devoir sacrifier des touches
indispensables. En revanche, le
portefeuille va souffrir. (Proprio :
Niblette)

75% MAC ISO

Un poil plus étroit que le format 75 %

standard, ce Keychron K2 permet de
gagner encore quelques millimètres
en largeur. Ce modèle a la
particularité d'être sans fil (connexion
Bluetooth) et vendu à un prix très
raisonnable : moins de 80 dollars, hors
les touches custom Dye-Sub PBT.
(Proprio : starfennec)

Ortholinéaire 40%

Avec ce Planck EZ, on commence à

être vraiment dans le clavier de fou
furieux. Les touches en grille (dite «
ortholinéaire ») sont censées
améliorer la vitesse de frappe, et le
format 40 % réduit le clavier à sa plus
simple expression. Pour rajouter au
côté hardcore, les touches sont
disposées au format Dvorak, mieux
optimisé que l'AZERTY traditionnel.
Quand vous voyez ce machin sur le
bureau de quelqu'un, vous savez qu'il
n'est pas venu pour faire du jardinage.
(Proprio : BeRewt)

Ortholinéaire

Si vous voulez sombrer dans la folie,

vous pouvez assembler un clavier
entièrement custom. Ici un châssis
G60, un PCB (le circuit imprimé qu'on
trouve sous les touches) Boardwalk et
un ensemble de touches GMK Dots
dites mute (car on ne voit pas les
lettres, le summum du hardcore). Elles
sont disposées au format BEPO, avec
une colonne centrale comprenant
notamment les caractères utilisés en
programmation comme [] et {}. Les
deux touches larges sont Espace et
Backspace. Ce clavier est tellement
beau qu'il aurait sa place dans une
expo de design industriel, mais il a
coûté si cher que son acheteur n'a
même pas voulu me donner le prix.
(Proprio : tenshu)

105 touches compact

Si vous ne vous sentez pas la force

d'oublier votre pavé numérique, vous
pouvez trouver des claviers 105
touches qui le réorganisent
malicieusement en poussant le bloc
vers la gauche. Sur le Vortex Tab 90M à
160 € par exemple, on gagne environ
3,5 cm par rapport à un clavier ANSI
standard, sans perdre la moindre
fonctionnalité. Avec en bonus un
schéma de couleur très pro. (Proprio :
Sulfe)

TypeMatrix

Dans la catégorie « bonjour madame,

oui, je suis bien un h4ck3r », voici le
TypeMatrix et son layout
complètement fumé, avec la touche
Entrée au milieu du clavier et une
organisation en grille qui « réduit les
blessures ». Sa largeur de 32,4 cm le
rend encore plus compact qu'un
clavier TKL. Par contre, vous devrez
payer presque 100 € pour ce qui reste
un clavier à membrane. (Proprio :
CoinCoinPC)

Keyboardio

D'accord, ce Keyboardio Model 01,

customisé avec des touches
translucides, ressemble à un plateau
de fromage sur lequel on aurait posé
des carrés de comté, une tomate-
cerise (c'est en fait un trackball en
position centrale, non inclus dans le
clavier) et deux œufs de caille (qui
sont des touches « Fonction »
accessibles avec le pouce). Mais je
trouve ça beau comme tout. Le
Keyboardio est censé être le modèle
ultime en termes d'ergonomie et de
confort de frappe. Les stocks sont
épuisés, mais son remplaçant, le
Model 100, est disponible en
précommande à... 320 euros. (Proprio :
JaggyJeff)

Ergodox

Le format Ergodox (ici en variant Split,

c'est à dire coupé en deux) a de
nombreux adeptes chez les
claviéristes de l'extrême. Deux
avantages : c'est très ergonomique, et
vous pouvez pousser la partie droite
du clavier pour y mettre votre souris
lorsque vous jouez à un FPS. Ce
modèle BEPO custom avec châssis en
acrylique a été commandé chez un
assembleur polonais spécialisé,
FalbaTech. Je vous conseille de jeter
un œil sur leur site web rempli de
claviers aux formes délirantes, parfois
taillés dans du bambou ou du chêne
massif. (Proprio : Didier Deschamps
Magnétiques)

YOLO

Oui, YOLO. Car vous pouvez faire tout

et n'importe quoi avec un clavier,
comme prendre un modèle basique,
recouvrir d'un cache les parties qui ne
vous servent à rien et changer