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Analyse du mouvement humain

Bibliographie :

- « Physique pour les Sciences du sort », Alain Durey, MASSON


- « Analyse du mouvement humain par la biomécanique », Alain Durey, MASSON
- « Mécanique humaine », Dubuoy, Junqua, Lacouture, Revue EPS

Introduction à l’analyse du mouvement humain

Avec l’analyse du mouvement on va comprendre des lois physiques qui s’appliquent à l’humain et
aussi apprendre une méthodologie pour faire une analyse du mouvement.

Évaluation du mouvement humain principalement empirique

Progrès des sciences


(Progrès en mathématiques, physique et mécanique, mise au point de méthode de mesure)

Analyse scientifique du mouvement humain


(Basé sur la biomécanique, s’appuie sur la biologie)

I) Définition

Biologie : science de la vie.

Mécanique : science ayant pour l’objet l’étude des forces et des mouvements. La mécanique
constitue une branche de la physique.

Physique : science qui étudie les propriétés générales de la matière, de l’espace, du temps, et qui
établie les lois qui rendent compte des phénomènes naturels.

Biomécanique : Terme crée de la fusion des termes biologie et mécanique. D’après Larousse, la
biomécanique est l’application des lois de la mécanique aux problème de biologie, physiologie et de
médecine.

Science qui examine les forces internes et externes agissant sur le corps humain et les effets produit
par celle-ci.
• Les forces internes sont exécutées par les muscles → anatomie fonctionnelle.

• Les forces externes qui agissent sur notre corps → pesanteur, poussée d’Archimède,
réaction du sol, résistances du milieu → analyse du mouvement.

II) Historique

1) Giovanni Borelli (1608-1679)

C’est le premier à avoir essayé d’appliquer des lois mécaniques aux corps humains.

2) Isaac Newton (1642-1727)

En 1665, l’université de Cambridge ferme à cause d’une épidémie de peste, Isaac Newton va ainsi
se confiner chez lui jusqu’en 1666, c’est ce que l’on appellera « l’année merveilleuse » puisque
c’est durant cette période qu’il va poser les bases de ses plus grandes découvertes (l’optique, la
mécanique céleste,…). De 1685 à 1686 il va publier ses travaux en 3 tomes, le premier décrit les
sciences du mouvement d’un point de vue mathématique, c’est dans ce tome qu’il définie la
quantité de matière, le mouvement, la force centrifuge, le temps et les 3 grandes lois de la
mécanique (loi 1 : loi de l’inertie, loi 2 : loi fondamentale de la dynamique, loi 3 : principe d’action
réaction). Le deuxième tome étudie les mouvement du corps dans les milieux résistants (mécanique
des fluides). Enfin, le troisième tome est l’application de toutes ces lois aux phénomènes naturels.

3) Eadweard Muybridge (1836-1904) et Etienne-Jules Marey (1830-1904)

Ils vont mettre en place des outils pour filmer le mouvement (analyses vidéos).
→ plusieurs appareils photos qui vont se déclencher successivement afin de décortiquer un
mouvement sur une même photo.

E. Muybridge s’intéresse au mouvements des animaux.

G. Demeny et E-J. Marey font évoluer leurs systèmes au cours du temps, tout d’abord ils vont
utiliser la chronophotographie sur plaque fixe (les différentes clichés sont sur une même photo →
problème pour bien voir les différents mouvement) puis ensuite sur plaque mobile (un mouvement
par photo), et enfin la chronophotographie géométrique (intérêt : analyse les mouvements du corps
avec des traits).

Ils inventent aussi les plateformes dynamométriques (dynamomètre servent au mesurer les forces).

4) Le 20ème siècle
Jusqu’à la première moitié du 20ème siècle, les chercheurs vont surtout faire de l’anatomie
fonctionnelle, puis grâce à l’évolution des technologies, de la biomécanique → précurseur : P.
Vallois.

Après la guerre (vers 1950), il va y avoir une évolution majeur des techniques liées a l’électronique
puis à l’informatique.

III) Analyse moderne du mouvement humain

1) Champs d’application

• Dans le domaine de la rééducation.


• Biomécanique ergonomique.
• Biomécanique biologique (sur les arbres, plantes,...).

2) En STAPS

A) Objectifs

Comprendre les lois de la mécanique appliquées au corps :


➢ Améliorer et optimiser le rendement d’un geste sportif.
➢ Faire évoluer le matériel sportif : - performance
- sécurité

B) Cinématographie

Analyse cinématographique du point matériel → c’est une modélisation du corps humain (on filme
le mouvement et on l’étudie).

C) Dynamométrie

Analyse dynamique (force externe) → on étudie les forces à l’origine du mouvement pour cela il
faut un matériel adéquat, les capteurs de forces.

D) Électromyographie

Analyse électrophotographique (force interne) → on pose a la surface de la peaux des électrodes sur
les muscles qui sont susceptible d’être activé pendant le mouvement.
Analyse du mouvement humain par l’approche
cinématographique

→ Bases mécaniques pour l’étude du mouvement humain.

Partie 1 : Cinématique du point matériel

Cinématique : partie de la mécanique qui étudie les mouvements des corps, abstraction faite des
forces qui les produisent.

• On n’étudie pas les forces, mais uniquement le mouvement.


• Très utile en STAPS pour l’étude des mouvements.

Étude d’un mouvement :

Quel est l’objet étudié ?


Quel est le référentiel utilisé ?

→ Repère d’espace : pour repérer un objet ou un corps, donné par des coordonnées dans un espace
(3axes).

L’origine notée O associé à des axes :


• x : abscisses
• y : ordonnée
• z : côte

→ Repère de temps
Deux notions : - instant T : repère la position à un moment précis.
- durée : correspond à un intervalle de temps qui s’écoule entre deux instant T.

dt : intervalle de temps court (vitesses instantanées).


Δt : intervalle de temps long (vitesse moyenne).

I) Comment définir la position d’un objet ?

Avec un système de coordonnées :


• Dans le plan (x ; y)
• Dans l’espace (x ; y ; z)

Remarques :

- Lorsqu’on film un mouvement il est conseillé d’avoir un repère fixe.


- Il ne faut pas bouger la caméra.
- Lorsqu’on étudie un mouvement à partir d’images, il faut être capable de calculer une échelle.
- L’échelle fait le lien entre l’image et la réalité. Le dénominateur représente le coefficient
multiplicateur.

II) Comment calculer une vitesse ?

La vitesse correspond à la variation de position sur un intervalle de temps donné.

v = distance / temps

Avec : - distance en mètre (m)


- temps ou durée en seconde (s)
- vitesse en mètre par seconde (m.s-1)

En fonction de l’intervalle de temps, on va distinguer vitesse moyenne et vitesse instantanée.

• Intervalle de temps élevé : vitesse moyenne

Position x
vm= Δposition / Δtemps y
z
• Intervalle de temps faible : vitesse instantanée

vi = d position / d temps

Δ ou d : différence entre la position initiale et la position finale ( finale – initiale).

➢ Une vitesse peut se décomposer sur les différents axes (vitesse horizontale, vitesse
verticale…).
➢ Une vitesse peut être positive mais aussi négative (parce qu’on se situe dans un repère qui a
un sens et permet de savoir dans quelle sens on se déplace).
Exemple : Un cycliste fait le trajet Avignon - Beaumes de Venise. 30 km, 60m de dénivelé, en
55min.
Quelle est sa vitesse moyenne sur le plat ? Quelle est sa vitesse ascensionnelle moyenne ?

• distance = 30km = 30 000m


temps = 55min = 3300s

donc v = 30 000/3300 = 9,1m.s-1 = 32,76 km.h-1

• va = dénivelé/temps
donc va = 60/3300 = 0,018m.s-1 = 64,8 m.h-1

Un trailer réalise l’ascension du mont Ventoux à pied. La course fait 16km pour 1600 m de
dénivelé. Il réalise la course en 2h10. Quelle est sa vitesse de course moyenne? Quelle est sa
vitesse ascensionnelle moyenne ?

• 16km = 16 000m
2h10 = 2*3600 + 10*60 = 7800s

donc v = 16 000/7800 = 2,1 m.s-1 = 7,56 km.h-1

• va = 1600/7800 = 0,21 m.s-1

La vitesse ascensionnelle se calcul en générale en m.h-1.

III) Comment calculer une accélération ?

Accélération : variation de vitesse sur un intervalle de temps donné.

a = variation de vitesse / variation de temps

Avec : - vitesse en mètre par seconde (m.s-1)


- temps en seconde (s)
- accélération en mètre par seconde (m.s-2)

En fonction de l’intervalle de temps, on va distinguer accélération moyenne et accélération


instantanée.

• Intervalle de temps élevé : accélération moyenne

a = Δvitesse / Δtemps
• Intervalle de temps faible : accélération instantanée

a = d vitesse / d temps

➢ Une accélération peut se décomposer sur les différents axes (vitesse horizontale, vitesse
verticale,…).
➢ Une accélération peut être positive mais aussi négative (ex. position de la balle de tennis lors
d’un rebond).

IV) Application : le rebond d’une balle de tennis

Le document représente le rebond d’une balle de tennis (de gauche à droite) à partir d’une analyse
par cinématographie (250 images.s-1). L’objectif est d’étudier sur le plan (selon x et y) la trajectoire
de cette balle. Pour simplifier l’étude, on le centre de gravité de la balle (ici le centre géométrique
de la balle).

Tracez un repère orthonormé dont l’axe des abscisses passe par le centre de la balle se situant au sol
et l’axe des ordonné passant par le centre de la première balle. Le vecteur unitaire est de 1 cm.

➢ La balle de tennis mesurant 6,7 cm de diamètre, quelle est l’échelle du document ?

0,9 cm sur la feuille = 6,7 cm réel


1 cm = ?

(6,7*1) / 0,9 = 7,4

Donc l’échelle est de 1/7,4


➢ Après avoir mesuré et reporté sur un tableau les coordonnées de la balle aux positions 3, 5 et
7 (sur la photo et en réel), calculer la vitesse instantanée réelle de la balle (selon x et y) avant
(image 4) et après (image 6) le rebond.
Sur la feuille A l’échelle
x y x y
Balle 3 3,6 cm 1,3 cm 26,6 cm 9,6 cm
= 0,266 m =0,096 m
Balle 5 7,1 cm 0 cm 52,5 cm 0 cm
= 0,525 m
Balle 7 9,5 cm 1cm 70,3 cm 7,4 cm
= 0,703 m 0,074 m

x y
v4 64,75 - 24
v6 44,5 18,5

1/250
v4 = x5 – x3 1 1
t= = 2/250
dt f 250

➢ Calculez l’accélération horizontale et verticale à l’image 5.

x y
a5 - 2531,25 5312,5

a 5 = v6 - v4
dt

V) Cinématique angulaire

1) Rappel de
trigonométrie
Relations dans le triangle rectangle :

sin α = copp./ hyp = BC / AB


cos α = cadj./ hyp = AC / AB
tan α = sin α/ cos α
= (copp./ hyp) / (cadj./ hyp)
= copp. / cadj.
= BC / AB

Théorème de Pythagore :

AB2 = AC2 + BC2


AB = √(AC2 + BC2)

A) La position d’un objet

Si le rayon du cercle est égale à 1 alors les coordonnées du point M sont (cos Θ ; sin Θ). Dans un
cercle de rayon r, M (abscisse: r (rayon) x cos Θ ; ordonnée: r x sin Θ).

Un tour de cercle équivaut à 360° soit 2π radian (≈ 6,28 rad.).

Pour calculer la vitesse du point M à partir des coordonnées (x ; y) on utilise la même formule que
pour pour celui de la vitesse. On peut également calculer la vitesse angulaire.

B) La vitesse d’un objet

Vitesse angulaire :

→ Variation d’angle par unité de temps.

Ωmoy = ΔΘ/Δt

Avec : - angle Θ en radian (rad.)


- ω en rad.s-1
- temps en seconde (s)

A partir de l’abscisse curviligne :

L’abscisse curviligne : c’est la distance parcourut par le point M sur le cercle à partir de l’axe des
abscisses, elle se note: « s » et est égal à :
s=rxΘ
Avec : - r en mètre (m)
- Θ en radian (rad.)
- vitesse en mètre par seconde (m.s-1)
V = Δs/Δt = (sfinal – sinitial) / Δt = (r Θfinal – Θinitial) / Δt = r((Θfinal – Θinitial)) / Δt = r x ω

Donc V = r.ω

C) L’accélération d’un objet

A partir de l’abscisse angulaire :

α =Δω / Δt (rad.s-2)

Accélération normale et tangentielle :

Par rapport à la vitesse du point, l’accélération tangentielle est la variation du point.

Accélération tangentielle = Δv / Δt Accélération normal = v2 / r (m.s-2)

Plus le cercle est petit, plus l’accélération normale est importante (exemple du virage serré).

2) Quelques mouvements spécifiques

A) Le mouvement rectiligne uniforme

• La trajectoire est une droite uniforme.


• « Déplacement régulier ».
• La vitesse est constante.
• L’accélération est nulle.

B) Mouvement rectiligne uniformément varié

• La trajectoire est une droite.


• La vitesse varie de manière linéaire (progressivement).
• L’accélération est constante.

C) Le mouvement circulaire uniforme

• La trajectoire est un cercle.


• La vitesse angulaire est constante.
• La vitesse tangentielle est constante.
• L’accélération angulaire est nulle.
• L’accélération tangentielle est nulle.

D) Le mouvement circulaire uniformément variés


• Le déplacement n’est pas constant.
• La vitesse angulaire est variée.
• L’accélération angulaire est constante.

VI) Analyse cinématographie du mouvement humain

1) Introduction

Analyse cinématique Étude cinématique


Modélisation du corps
du point matériel du mouvement
humain
sportifs

➢ Il faut plusieurs cameras (au moins 3) pour supprimer les angles morts.
Les cameras vont être synchronisées pour pouvoir enregistrer les informations afin de faire
une modélisation.

Limite de l’observation :
• On ne peut pas tout observer.
• La mémoire.
• On ne peut pas faire de calcul.

Les système d’acquisition :


• Le caméscope.
• Cassette VHS.

Les systèmes spécifiques :


• Caméra à haute vitesse.
• Haute résolution.
L’avantage est que ça va permettre de récupérer des coordonnées en temps réel.

2) La modélisation

Modèle : représentation artificielle de la réalité qui permet de simplifier les phénomènes physiques.

➢ Modèle de Winter (1990) : il va décomposer le corps humain en 14 segments (deux mains,


deux avant-bras, deux bras, deux pieds, deux jambes, deux cuisses, le tronc et la tête). Pour
chaque segment on peut estimer la masse du segment et trouver le centre de gravité d’un
segment.
→ Permet de simplifier les phénomène physiques.

3) Les calculs

Estimation de la masse de chaque segments corporels grâce à un model où l’on va avoir accès a des
tableaux, et à des coefficients (que l’on trouve dans ce tableau).

Avantage de la méthode :
• Très facile pour estimer la masse.

Inconvénients de la méthode :
• Ne prend pas en compte les différence individuelles.

Le centre de gravité correspond au centre de la masse.


➢ Chaque segments corporels est définie par une extrémité proximale (la plus proche du tronc)
et une extrémité distale (la plus éloigné du tronc).

Exemple : Sur la main : l’extrémité proximale est le poignet et l’extrémité discal est le bout des
doigts.
Sur l’avant-bras : l’extrémité proximal est le coude et l’extrémité distale est le poignet.

Calcul de la position des CG des segments :


• Xcgi = Xprox i + (coef proximal i) x (Xdist i - Xprox i)
• Ycgi = Xprox i + (coef proximal i) x (Xdist i - Xprox i)
• Xcgi = Xprox i + (coef proximal i) x (Xdist i - Xprox i)
• Xcgi de la main = Xproximal du poignet + (0,506) x (Xbout des doigts - Xpoignet)

Calcul de la position du CG du corps :


Le centre de gravité correspond au barycentre des centres de gravité des 14 segments pondéré par
leurs masses.
Quand on gesticule en biomécanique ça déplace le centre de gravité en fonction de la masse qu’on
fait varié.

Remarque : Pour la tête, il suffit de faire la moyenne entre la tempe gauche et la tempe droite divisé
par 2.
Pour le tronc, il suffit de faire la moyenne de l’épaule gauche + l’épaule droite + la hanche gauche +
la hanche droite tout ça divisé par 4.
Exemple : Modèle de Winter

1) Un sujet pèse 70kg. Quelle est la masse de sa main? Quelle est la masse de son tronc ?
2) Dans un repère orthonormé, placez
• le coude de coordonnées (160, 155)
• le poignet de coordonnées (188, 145)
3) Quelle est la position du centre de gravité de l’avant bras ?

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