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Chapitre 1 

: La diffusion du sport en France

(1880-1919)

Question d’auto-évaluation :
• Qu’entend-on par pratiques corporelles ?
• Citez-en différentes sortes.
• Le sport : définition(s), caractéristiques, évolution.

Introduction :

• Suite du cours sur l’émergence des sports en Angleterre.


→ On va étudier comment le sport s’est diffusé hors du berceau anglais, en terme géographique
mais aussi en terme de trajectoire sociale (qui fait du sport, pourquoi et à quel moment),
l’organisation (les instances gérants la pratique sportive), les représentations qui œuvrent dans les
grands groupes et les valeurs induites positives ou négatives.

• Où nous nous situons ? Dernier tiers du 19ème siècle, à partir des années 1870 le sport se
déplace d’abord dans un environnement urbain, c’est en effet dans les villes que le sport va
s’implanter pour les hommes, relativement jeunes et appartenant à la classe sociale
supérieure. En s’implantant en France, le sport fait partit du phénomène de la culture de
masse. Or avant la fin du 19ème siècle, la culture de masse n’existait pas.

• Comment cette pratique va devenir très rapidement une pratique et un spectacle d’un
élément de la culture de masse ?

Contexte historique de la France au 19ème siècle :

Le 19ème siècle est un siècle de profonds changements, à la fois politiques mais aussi sociaux, liés
majoritairement au développement économique et industriel. Avec la révolution industrielle
(l’invention de la machine à vapeur, du moteur à explosion, de l’électricité…) s’est créée une classe
ouvrière (grâce, entre autres, aux exodes ruraux dès 1880). C’est elle qui travaille dans les usines et
les mines et forme ce qu’on appelle le prolétariat (ou les prolétaires).
De plus, les conditions de travail dans les usines sont détestables : la chaleur et l’humidité, liées à la
vapeur, favorisent les maladies pulmonaires, les accidents du travail. Aussi, les mutilations (mains
ou bras arrachés dans les mécaniques) sont fréquents. Et aucune protection sociale contre ces
risques n’existe à cette époque.
C’est aussi un siècle d’instabilité en raison des nombreuses crises que la France traverse. En effet,
cela mène à d’importantes révolutions (comme celles de 1830 et 1848 ou encore la Commune de
Paris en 1871), à de nombreuses batailles (au cours desquelles la France perd l’Alsace-Lorraine en
1871).
La presse se développe également favorisant la diffusion des connaissances et des informations.

I) Émergence : ancrage géographique et social

1) Les origines
Années 1850 : le terme de sport s’impose et est utilisé pour désigner un ensemble d’activité
physique de pratiques corporelles ayant des caractéristiques communes :

• Se sont des activités de plein air (qui se déroulent en extérieur, en milieu naturel).
• Se sont des activités synthétiques.
→ Opposition complète à la pratique corporelle de l’époque en France : les gymnastiques (qui se
déroulaient en intérieur et qui était analytique, séquence de mouvements).

Parmi ces sports (activité en extérieur) on classe :

• Les courses de chevaux : d’abord vu comme un spectacle plutôt que comme une pratique.
• Les activités d’eau (1830) : développer très tôt d’abord comme loisir puis comme un sport
avec la création du Paris Amateur Rowing Club (club d’aviron).
• Le vélocipède : 1ère compétition officielle en mars 1861, le Paris-Rouen en 1869 et le 1er
tour de France en 1903).
Sous le terme sport on place également la chasse et la randonnée pédestre. Toutes deux héritées des
pratiques développées en Angleterre.

Un barrage… anglais

A la fin du 19ème siècle, l’Angleterre est la première puissance économique et coloniale du monde.

C’est un modèle culturel, les anglais, grâce aux échanges commerciaux, apportent les pratiques
sportives à travers l’Europe. Le sport va ainsi se développer d’abord dans les grandes villes
portuaires où les échanges commerciaux avec l’Angleterre sont nombreux.

• Création du premier club de Football en 1872, le Havre Athlétique Club.


• En 1878, création du premier club de tennis à Dinard.

2) Un modèle économique et culturel assimilé par une partie des élites française

→ Une partie des élites françaises est fascinée par le développement économique et culturel des
anglais.

Au niveau économique : révolution industrielle, colonialisme, capitalisme.


→ Système développer en premier par l’Angleterre.
(C’est lorsque ce système arrive en France que le sport va faire son apparition dans le pays).

Ce modèle va séduire une partie des élites françaises, ce qui va provoquer une anglomanie des
classes supérieures françaises.

De plus, l’Angleterre incarne la modernité, ce qui fait de ce pays un modèle à suivre sur le plan
économique mais aussi sur ses pratiques culturelles, ainsi que les valeurs qui lui sont associées. De
ce fait, le sport va être associé à cette modernité.

Le sport va être considérer comme un outil pédagogique par certaines personne de l’élite française
(comme c’est déjà le cas en Angleterre).

On va voir apparaître différents discours :


• Le sport est un élément nouveau dont la société française a besoin pour entrer dans la
modernité (d’après Coubertin).
• On va voir émerger les premiers discours qui considèrent que le sport va permettre de
former des hommes d’action (homme de caractère, volonté, endurance), qu’il va favoriser la
prise d’initiative, qu’il va faciliter l’émulation et qui va développer aussi le « self-
government » (contrôle de soi + discipline consentie).

Les qualités attribuées au sport sont ainsi posées en opposition à la logique de fonctionnement du
système éducatif français, en opposition donc aux gymnastiques enseignées à ce même moment.

Le sport s’oppose donc à la logique de la gymnastique :

Gymnastiques Sport
Soumission, sérieux, mesuré Initiative, plaisir, excès
Entraide Compétition
Travail collectif Individualisme
Dirigisme Liberté

Tradition/modernité :

Les valeurs associées au sport par ceux qui veulent le développer n’ont pas grand-chose à voir avec
les valeurs qui règnent en France. Le sport est un type de pratique qui va générer :
• Un nouveau mode d’organisation : des clubs, des rassemblements, des compétitions, des
rencontres.
• Une nouvelle gestuelle.
• Un nouveau cadre d’exercice : on réinvestit un milieu naturel et extérieur.

Quand il commence a émergé en France, le sport va devenir une pratique de classe sociale qui
véhicule un esprit de classe et une morale de classe. Le sport est enseigné au secondaire là où
l’école n’est plus obligatoire pour tout le monde et où seul les jeunes hommes des classes
supérieures ont accès.

La logique et les valeurs du sport ne relève pas de l’organisation d’une société traditionnelle mais
bien d’une société industrielle. Or au moment de la révolution industrielle française, la société
relève d’une organisation traditionnelle (organisation antécédente) donc il y aura très peu d’adeptes
au début.

3) Des premiers clubs à l’USFSA

• 1882 : création du Racing Club.


• 1883 : Stade Français.
Ce sont des jeunes de la haute bourgeoisie qui créent ces deux clubs après avoir découvert pendant
les vacances d’été les pratiques anglaises.
Ils reproduisent dans les bois de Boulogne des courses de chevaux « humanisées ». Les deux clubs
organisent des courses entre eux, ce qui va aboutir à la création en 1887 de l’association USFCP
(union des sociétés françaises de course à pied) pour devenir par la suite en 1889 la première
organisation nationale du sport : l’USFSA (union des sociétés française des sports athlétiques).
Elle a pour caractéristique d’être multi-sport.

Coubertin en devient le secrétaire en 1890, c’est donc une instance qui va chapeauté (contrôler) les
pratiques athlétiques et motorisées.
→ Tous les pratiquants sont amateurs.
L’USFSA gère des activités qui sont à la pointe du progrès technique, incarnant la modernité. Ce
rapport sport/technologie est incarné par un journal : l’Auto Journal. Tout cela est en rupture avec la
société traditionnelle.

Ces pratiques ont une surface très restreinte, pour lutter contre cette restriction Coubertin va
instaurer les 1ers jeux olympiques modernes en 1896.

II) Perspectives de développement et résistance

Ces nouvelles activités répondent à une logique de classe indéniable, mais cette logique doit être
replacée dans le contexte de l’époque. Tout ce qu’ils vont essayer de mettre en place pour
développer leur pratique vont être empreint, marqué par la volonté de la diffuser mais pas à
n’importe qui. Ils vont donc essayer d’étendre les pratiques sportives mais en le confinant à leur
espace social.

A la fin du 19ème siècle, faire du sport est un signe de distinction sociale, c’est aussi un signe
de distinction de genre. Les femmes ne font pas de sport.
Les notions de féminité et de virilité sont à ce moment-là très nettement distinguées. Cela apparaît
comme un non-sens que les femmes puissent accéder à une pratique censé développer les caractères
de virilité. Le sport apparaît comme incompatible avec la féminité.

→ Distinction sociale et de genre.

1) Ostracisme social

Ostracisme : bannissement d’un groupe pour des raisons relatives au fonctionnement du groupe.

Classe supérieure : bien élevé, esprit chevaleresque, qui est capable de suivre les règles.
→ Révèle les qualités positives du sport.

Classe populaire : mal élevé, ne sait pas se contrôler, violent.


→ Transforme le sport en un jeu brutal.

• Le sport nécessite certaines qualités : virilité, « esprit chevaleresque » (vision


aristocratique), fair-play (aptitude de classe),…
Et ces qualités sont détenu par les jeunes gens de la classe dominante et non pas ceux de la classe
populaire, ils ne peuvent donc pas pratiquer de sport.

Des règles mécaniquement clivantes…

Amateurisme :

Ne peuvent intégrer l’USFSA que des gens qui ont le temps et l’argent pour faire du sport donc
seul la classe dominante peut se le permettre.
→ L’argent doit rester extérieur à la pratique sportive.

… qui limitent le développement du sportive

• Frein automatique à l’arrivée des classes populaires.


• Matériel et symbolique : le sport est promu pour la beauté du geste, de la pratique et bloque
donc l’accès à la classe populaire car va à l’encontre de l’habitus de Bourdieu (privilégie
l’utile à la forme). Ils ont peu de de temps à accorder pour aller à la salle de sport.
• Enjeux sportifs sous-jacents : diminuer la professionnalisation, si peu de de gens
pratiquent il y aura moins de professionnels.
• Mode de recrutement des clubs se fait par parrainage.
• Moment des compétitions : le samedi lorsque les ouvriers travaillent.
• Fin du 19ème siècle le sport est recroquevillé sur sa base initiale, bloqué par les anglophiles
élitistes de la classe bourgeoise. Les républicains pensent que le mélange des classes est
néfaste à la société.

Evolution du nombre de clubs au sein de l’USFSA de 1890 à 1910 :

En 1890, il a 14 associations membres de l’USFSA regroupant 350 membres (ce qui est très peu) et
font partie de ceux qui dirigent le mouvement sportif. Le sport est complètement kidnappé par une
certaine partie des élites (libérale, anglophile et capitaliste) sans partage. Ce sont freins internes qui
diminuent le développement du sport.

2) Facteurs externes de résistance au sport

Une partie de la classe aisée (républicaine et nationaliste) est contre le sport.

Arguments :

• Nationaliste : la gymnastique est une pratique française alors que le sport est une invention
anglaise. Les français devraient donc préférer cette pratique car la France et l’Angleterre
sont en guerre perpétuelle depuis des années.
Pascal Grousset veut développer la gymnastique et des jeux traditionnels dans le sud-ouest. Il se
pose en contre face à l’USFSA.

• Médical : le sport génère un effort non dosé et incontrôlé, ce qui en fait, pour les médecins
du 19ème siècle une pratique dangereuse.

• Pédagogique : le sport entraîne des effets néfastes sur les études à cause du surmenage
intellectuel (fatigue) et sur le moral (les élèvent se battent).

Le sport à son arrivé en France suscite des commentaires contradictoires et marque la séparation
entre les anglophiles et les conservateurs :

→ D’un coté ceux qui prônent le capitalisme international et de l’autre ceux prêchent le
conservatisme un peu plus autarcique (état capable de fonctionner avec ses propres ressources :
autosuffisant).

III) L’assimilation du sport par les classes populaires

Même si elles en sont excluent les classes populaires ne sont pas restées complètement étanches à
ces nouvelles activités à l’insu des nationalistes et des capitalistes. Elles sont en passe de les
investir. Il y a des modes d’appropriation spécifique selon le sport.

C'est en tant que spectateur que la classe populaire va faire du sport, très rapidement le spectacle
sportif va se développer. Dans beaucoup de sport et pendant assez longtemps on va avoir une
distinction entre ceux qui font et ceux qui regardent et évidemment plus le sport va être sur les
critère de l’amateurisme plus il va durer longtemps.
1) Le cyclisme : une succession de « distinctions »

Le cyclisme est un bon exemple de l’assimilation du sport par la classe populaire car il est le
premier sport « populaire ».
→ Trajectoire sociale et institutionnelle emblématique.

Au départ, le sport est fait pour la haute société et est à la pointe de la technologie. Les classes
populaires n’ont pas de sous à mettre dans un vélocipède. C’est seulement à partir des années 1880,
que le sport va réellement se développer dans les classes populaires.

Une nouvelle pratique va arriver : le spectacle vélocipédique (premier pas de la classe populaire
dans ce sport) → c’est ce qui va l’intéresser en premier .

La presse étant le premier moyen de médiatisation va très rapidement relayé ces spectacles (dès
1890). L’industrie du cycle se développe et investit la publicité. Le Tour de France est un succès
commercial, 65 000 vélos sont vendus par jour et la presse tire 300 000 exemplaires.

Populaire au double sens du terme :

Il se popularise au sens où en n’étant pas sous la tutelle de l’USFSA (création de l’union


vélocipédique française en 1881 : donc avant l’USFSA) il se développe en dehors du contrôle des
élites. L’UVF est une instance séparée de l’USFSA, elle va accepter d’entrée le professionnalisme.

Il va donc y avoir des champions issus de la classe populaire auquel elle pourra s’identifier.

La production de vélo évolue à la baisse des prix, l’objet vélo devient de moins en moins un objet
réservé à la classe dominante.
→ D’abord acheté dans un but utilitaire plutôt que sportif (moyen de transport).

Le cyclisme peut devenir un vecteur d’ascension sociale. Le vélo devient l’incarnation des valeurs
de la classe populaire (force, courage).

Repli des classes supérieures vers d’autres pratiques :

Les conséquences de l'investissement du vélo par les classes populaires sont que les classes
supérieures vont vers des d'autres pratiques (elles s'en écartent) en particulier l’automobile. Des
compétitions arrivent très vite après leur apparition.

L'USFSA tente de récupérer le cyclisme : un cyclisme touristique qui associe activité physique
et intentions culturelles.

➢ Une modalité distinctive : Touring club de France 1890 qui ajoute une modalité culturelle.
Volonté de la classe supérieur de se distinguer.

Quand on parle de démocratisation il faut se méfier : au sein de la pratique, il y a la pratique des


dominants et celle des dominés.
→ Cela n'aide pas aux différences sociales.
Le vélo a participer à l'émancipation féminine mais plus par la liberté, l'autonomie plutôt que dans
le sport.
Le sport populaire : d’abord un spectacle

La classe populaire va s’acculturer le sport d’abord par le spectacle sportif.


Dans un premier temps, les responsables sportifs pensent que le spectateur est un amateur de sport,
susceptible de pratiquer.
Puis quand le spectacle sportif se popularise, cette logique change : le spectateur est vu comme un
danger (débordements violents apparaissent lors du spectacle sportif).

Très vite, des infrastructures deviennent des lieux de spectacles et conçus comme des lieux de
spectacles :
• Différenciation entre acteur et spectateur.
• Séparation matériel/temporel entre ceux qui regardent et ce qui font.

Les élites (surtout durant la 2ème moitié du 19ème ) sont dans une attitude de méfiante et de crainte
envers les classe populaires.
→ Le peuple commence à s'organiser avec des organisations de syndicats (secousse
révolutionnaire).
→ Barrières pour se protéger de la classe populaire vécue comme dangereuse.

Logique de classe qui n'est pas exclusive à la pratique sportive : elle est à l’œuvre dans tous les
domaines de la société : on ne mélange pas les personnes (lieux et formations séparés).

2) L’accession des classes populaires à la pratique sportive

Par quels mécanismes les classes populaires intègrent le sport en tant que pratique ?

• L'évolution des conceptions de l' USFSA : Développement de « pratiques sauvages ».


→ Émergence d’organismes qui ont presque les même objectifs et qu'ils ne contrôlent pas =
concurrence dangereuse !

• Paternalisme : l’USFSA et ses dirigeants se rendent compte que pour développer la


pratique sportive il faut tenir compte des classes populaires.
Les élites pensent avoir un devoir « social » envers la classe populaire afin d’améliorer leur
citoyenneté, leur éducations, et leur apporter des valeurs grâce au sport.

• Initiatives concrètes : création de quelque clubs mixtes (ne fonctionne pas), de courses
spéciales organisées pour la classe populaire, de sociétés coopératives (exemple : entreprise
Michelin) où des évènements sont organisés pour les employés de l’entreprise.
→ Les membres de l’élite pro sport pensent faire des actions sociales en organisant des pratiques
sportif pour leurs ouvriers.

P. De Coubertin et la question sociale :

L’ostracisme social perdure mais est un plus camouflé qu’avant par l’USFSA afin d’éviter une
révolte (ce dont à peur l’élite française). Le sport qu’il propose n’est donc en rien dans une visée
égalitaire/émancipatoire.

Pour Coubertin, le sport est un outil de paix sociale et disciplinaire.


→ Apprendre au peuple à accepter sa condition. Il ne renonce pas à sa vision aristocratique du
sport.

Les patronages laïques et catholiques :


La IIIème République : lutte entre laïcité et tradition catholique.
L’affrontement entre laïques et cléricaux apparaît dès la Révolution. Il met en cause la situation du
catholicisme, religion officielle unique du royaume. L’idée d’une séparation de l’Église et de l’État
fait son chemin. Les premières lois de laïcisation sont promulguées entre 1870 et 1890, instaurant
notamment l’école laïque (loi Jules Ferry, 1882).

À partir de 1904, le gouvernement français affiche une position plus radicale et adopte en 1905 la
loi de séparation des Églises et de l’État. Publiée au Journal officiel le 11 décembre 1905, cette loi
déclare que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». La
république s’affirme laïque.

Enjeu politique : « éducation » de la jeunesse, d’où les répercussions dans le sport.

Côté catholique :

• 1892 : Belgique, fédération de gymnastique catholique.


• 1903: Fédération des Sociétés de Gymnastique des Patronages de France (FSGPF).
• 1912: près de 200 000 membres, 1500 organisations, 100 équipes de foot.

Pour les catholiques : le corps est associé au péché.


→ Le sport entraîne du contact et développe les corps. Mais pour toucher la jeunesse, ils vont
devoir faire abstraction de ces principes.
Beaucoup de paroisses organisent des patronages : le sport est utilisé pour faire venir les jeunes à
l'église et leur inculquer les valeurs chrétiennes (devenir les élites de la voie chrétienne).

Côté laïque :

• 1901 : création du groupe athlétiques des instituteurs.


• 1904 : création du groupement sportif des « petites A ».
• 1908 : création de la Fédération Sportive des Patronages Laïcs et Jeunesses Républicaines
de France (FSPLJRF).
→ va se positionner politiquement en concurrence avec la fédération des patronages catholiques.

→ Ces patronages laïque ne vont pas avoir un gros succès.

Le sport s'inscrit dans une logique de positionnement idéologique.

Utilisation du sport comme prétexte à une visée idéologique (du côte laïque et catholique).
→ Le sport permettrait d’attirer la jeunesse.

Acculturation du sport dans la jeunesse française permis grâce aux patronages et aux fédérations
qui ont joué un rôle dans la dissimilation du sport dans toute la France.

Concurrence direct de l’USFSA (organisation sportive pour tous).

Du sport populaire au sport ouvrier :

Les organisations ouvrières vont aussi organiser des compétitions.


Contexte :

Au 19ème siècle la France est un pays très rural qui subit de nombreuses évolutions notamment
avec la révolution industrielle.
De grandes théories politiques font leur apparition dont la création de Défense des Droits du Travail
(droits pour les ouvriers).

Il y a un contexte de lutte des classes et de rejet du sport bourgeois qui se met en place. En effet, le
sport devient un objet de lutte de classe puisque c’est une pratique réservé exclusivement aux
classes dominantes qui véhiculent des valeurs bourgeoises.

Au moment où les sports modernes arrivent en France, on commence à voir l'émergence d'une
nouvelle idéologie politique : le communisme.
Ce qui va aboutir à la création d’une organisation du mouvement ouvrier qui détermine (par la loi
de la liberté syndicale de 1884) :
• La Confédération générale du travail (CGT), 1895.
• L'Humanité (J. Jaurès), 1904.
• Section française de l'internationale ouvrière (SFIO), 1905.
→ Les relations sociales se tendent.

Le sport : collaboration bourgeoise ou nécessité prolétarienne ?

Les ouvrier : leur seul bien c’est ce qu’ils possèdent soit leur corps, ils ne possèdent aucun capital
économique ou culturel.

Les bourgeois : ils font un travail moins fatiguant et ont plus de temps libre donc ils font du sport.
Ils ont ainsi une plus grande capacité physique.

Si la classe populaire ne domine pas par son argent ni par sa force physique, elle sera toujours
dominée (alors que la force physique était un élément majeur de la classe populaire).
→ Le sport apparaît comme une nécessité hygiénique mais aussi comme un danger (valeurs du
capitalisme) pour la classe populaire.

Des conquêtes sociales à l’organisation d’un sport ouvrier :

P. Arnaud : Les origines du sport ouvrier en Europe, 1994.

• 1906 : loi sur le repos hebdomadaire et loi sur la journée de travail de 10h.
→ Le sport se pratique sur du temps non travaillé. Donc l’application de cette loi a rendu possible la
pratique sportive pour la classe ouvrière (Attention : ce n’était en aucun cas le but de cette loi).

• 1908 : création de la Fédération Sportive et Athlétique Socialiste (FSAS).


→ Cette fédération est constituée de socialistes et de communistes. C’est une fédération sportive
affinitaire.
Nouveau parti politique : l’ASFIO.

• 1909 : création du journal de la FSAS, intitulé « sport et socialisme ».

• 1913 : Fédération Socialiste des Sports et de Gymnastique (FSSG) affinitaire.


→ Organisation ouvrière pour les ouvriers.
Le sport ouvrier à eu des débuts prometteurs mais le recrutement des adeptes va stagner car les
ouvriers eux mêmes sont retissant à cette association entre sport et politique.

De plus leur moyens financiers sont limités et ils offrent des conditions de pratique bien moins
attrayantes que la fédération bourgeoise.

Émergence d'une question : les apports entre sport et politique

• Apolitisme affiché du mouvement sportif.


→ Le monde du sport affirme ne pas se mêler de politique.
• Mais prises de position lors de grèves, sur le socialisme, sur les avancées sociales,…
• Idem du côté de Coubertin et autres responsables de l’USFSA.

→ On se rend donc compte que le mouvement sportif bourgeois a des prises de position
politique très marquées.

Du côté ouvrier :
• Ils assument mêler le sport à la politique.
• Pour eux le sport est perverti par la bourgeoisie.
• Sport irrémédiablement bourgeois : valeurs, culte du champion (renvois à l’individualisme
et donc au capitalisme), exacerbation du nationalisme.
Sport = collaboration de classe (fondé sur la croyance que la division de la société en une
hiérarchie de classes sociales est un élément positif et essentiel de la civilisation).

Point commun à tous : rejet du professionnalisme.

Finalement : domination du discours de l’USFSA.

IV) La guerre 14-18 : accélérateur du développement du sport

→ La majorité de la population masculine va être recruté.

Guerre moderne :
• Nouvelle manière de faire la guerre.
• Utilisation de nouvelles armes.
• Conditions différentes des autres guerres.
• Beaucoup de civils seront engagés sur de très longues périodes.
→ Il va falloir garder ces hommes en forme et motivé tout le long de la guerre (au combat mais
aussi sur les temps de repos). La question de comment maintenir la motivation des troupes (les
empêcher de boire, de se suicider ou de déserter) va alors se poser. Pour empêcher cela, il va
s’organiser ce que l’on appelle la vie pré-bataille afin de garantir la volonté de se battre des ces
hommes qui n’ont pas vocation à combattre (pas militaire de métier). La pratique sportive va
apparaître comme la solution (il va devenir un outil de gouvernance à l’arrière du front).
→ L’armée française va expliciter les effets positifs de la pratique sportive sur les troupes : divertir
et moraliser (ces effets vont également être porter par les soldats eux-même). De plus, faire du
sport améliore la capacité au combat (gestuelle sportive utile au combat), cela permet donc de
former des soldats plus performant.
→ Le sport est aussi un agent disciplinaire très puissant, car si les sanctions pour désobéissance
présente des limites, le sport permet quant à lui l’obéissance presque naturellement. En plus de ça
les officiers pratiquent avec les soldats (ce qui n’est pas le cas lors de punitions par exemple).
• Le sport fait apparaître des leaders naturels utile à l’acte de la guerre.
• Créer de la solidarité.

Conclusion :

• Description de 2 phases: émergence et implantation.


• Pratique/ spectacle.
• Assimilation différente selon les classes sociales.
• Organisation (média centré sur l’aspect sportif).
• Questions politiques.

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